27
Crit'Art N°0 - Octobre 2015

Crit'art n°0

  • Upload
    critart

  • View
    226

  • Download
    5

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Magazine de l'atelier d'écriture critique de l'UPPA de 2015.

Citation preview

Page 1: Crit'art n°0

Crit'Art N°0

- Octobre2015

Page 2: Crit'art n°0

Moyen

Mauvais Bon film

Nanar Excellent

Qui voudra voir les Ronsard de la critique,

Voici la première de Crit'Art, la revue numérique écrite par lesétudiants de l'université de Pau et Pays de l'Adour. Aprèsplusieurs mois de travail à l'élaboration d'une revue axée sur lacritique cinématographique, nous voici en mesure de vousdévoiler, chers lecteurs, les films marquants de la rentrée.

A l'initiative de cette revue se cache Sylvain Dreyer,enseignant le cinéma à l'université et réalisateur de plusieursfictions et documentaires. La création d'une revue critique encollaboration avec ses élèves de Licence 2 Lettres Cinéma-Théâtre-Danse, n'est que la suite logique d'un travail démarré il y adéjà plusieurs années.

Les yeux affinés, déployés, les films de la rentrée ont été misà nu sous le regard critique des éleves, analysant les moindresrecoins de ces réalisations, pour mieux juger, et en extirper tout lepotentiel heuristique.

Des fois déçus, ou surpris, nous nous confronterons pourvous, au pire et au meilleur des films de cette rentrée.

Bonne lecture.

Écrit par : Nourdine Ferrère, Mathilde Durand, Stephen Mora et Monnier Justin

Cette revue a été écrite par les critiques suivants : Lucie Dordeins, Mathilde Durand, Mathilde Esperce, Sina Hansen,Solène Renault, Natty Humeau, Emeline Prat, Jodie Ferrett, Caroline Blanchet, Vincent Ferrer, Malcolm Jeunet et JustinMonnier.Elle a été corrigée par Natty Humeau, Lucie Dordeins et Mathilde Esperce, et mise en page par Malcolm Jeunet,Solène Renault, Emeline Prat, Jodie Ferrett, Sina Hansen et Caroline Blanchet.La maquette est de Justin Monnier et est garantie pour vos yeux sans Helvetica, Arial ou Times New Roman. Enfin, lacouverture a été crée par Solène Renault.Crit'art a été crée dans le cadre du cours d'écriture critique animé par Sylvain Dreyer au sein de l'Université de Pau.

Crit'art - page 2

Éditorial

Page 3: Crit'art n°0

02 - Éditorial

04 - Mon Roi06 - Le Labyrinthe 208 - L'Etudiante et Monsieur Henri09 - Les Deux amis10 - Everest12 - NWA, Straight Outta Compton14 - Code U.N.C.L.E.16 - Human18 - La Volante21 - Miss Hokusai21 - Vice et Versa23 - Jacky au royaume des filles24 - NHK ni Yokoso (série)27 - Bonus : Gravity Falls

Page 3 - Crit'art

1 2

1 6

21

9

23

1 0

1 4

24

Som

maire

Page 4: Crit'art n°0

"L'amour, c'est la plus grande drogue de l'histoire de la vie".

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendantedu personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire

tumultueuse qu'elle avécue avec Giorgio. Dansle cheminement de sapensée elle va essayer decomprendre pourquoi ilsse sont aimés, qui étaitréellement l'hommequ'elle à aimé et aveclequel elle a fait unenfant et commentl'amour est devenudestructeur et source du désarroi danslequel s'enferme Tony. Dans sa guérison

c'est le travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer.

Elle hésite, elle se lance, elle ne contrôle plus rien; ni son corps ni ses pensées. Elle chute. MonRoi s'ouvre sur une double intrigue. D' abord la chute en ski de Tony qui provoque en elle un choccorporel et parallèlement la rencontre avec Giorgio qui provoque plutôt un choc émotionnel. Ces deuxintrigues vont se croiser tout au long du film mais chacune va montrer une progression différente dans

la vie de Tony. Sa reconstruction corporelle va être progressive et fluide avec des étapes à gravir queTony va surmonter avec courage. Sa vie amoureuse se construit à l' inverse comme unélectrocardiogramme; avec des hauts et des bas etTony en devient presque folle.

Le film se construit en alternant les deuxintrigues qui sont incontestablement liées. En effetle rétablissement corporelle de Tony nécessite enamont qu'elle trouve un « équilibre » mental maispour trouver cet équilibre mental et réagir face à lavie qu'elle mène il lui fallait cette chute brutale quiagit comme une ouverture sur cette femme plus quecomme un échec.

Tony est le seul personnage qui évolue dansl'histoire, tous les autres sont constants presquefigés dans leur caractères et leurs façons d'agir. Lesplus attachants sont le frère de Tony, il incarne lecôté réaliste et fataliste de l'homme qui ne croit enrien. Méfiant il ne connaît ni amour ni consciencesociale.

Il y a aussi l' ex copine de Giorgio qui faitl'objet d'une confrontation incessante entre Giorgioet Tony. Entre jalousie et pitié Tony n'a presque passon mot à dire sur cette femme dont Giorgios'occupe tendrement. Amoureuse de lui depuis desannées elle est un exemple effrayant de l'empriseque cet homme a sur les femmes. En effet elle tombe dans la drogue, tante de se suicider, elle ne peuxpas se passer de cet homme qui lui fait du mal. Georgio lui est un personnage attachant, charmeur,manipulateur et complexe par sa capacité à être drôle subtile et peu démonstratif à la fois.

Le titre montre l'admiration de Tony pour Giorgio, tantôt destructeur tantôt révélateurd'un amour fusionnel. L' histoire est représentée comme si elle avait été vécu, lespersonnages ont, tous, un jeu sincère et réaliste. Dans quelques scènes une certainemoralité se glisse dans les dialogues, par exemple lorsque Tony dit à son fils de  «   profiter desa jeunesse car c'est plus compliqué quand on est grand  » ou alors quand Giorgio dit à Tonyqu' «   on quitte toujours quelqu'un pour les mêmes raisons qu'on l'a aimé  ».Le personnage de Tony et la relation qu' elle vie avec Georgio occupent toute l' attention duspectateur. Il y a aussi les stéréotypes de la vie d'un homme en générale qui se greffent auxdeux intrigues principales pour alimenter cette relation : les enfants, la famille, l'amour, ladestruction, le mariage, le divorce, la drogue, la tromperie...Ainsi selon la réalisatrice Maïwenn « L' amour, c'est la plus grande drogue de l'histoire de lavie. » !

Mathilde Durand

Mon Roi :

Date de sortie : 21 octobre 2015 (2 h 10 mn)

Réalisé par : Maïwenn

Scénario : Maïwenn ainsi qu'Étienne Comar

Bande-son : Stephen Warbeck

Avec : Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Louis Garrel, Isild le Bescot...

Genre : Drame et Romance

Mon RoiUn film de Maïwenn.Durée : 2h10.

« Mon Rois’ouvre surune doubleintrigue. »

Crit'art - page 4

Page 5: Crit'art n°0

"L'amour, c'est la plus grande drogue de l'histoire de la vie".

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendantedu personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire

tumultueuse qu'elle avécue avec Giorgio. Dansle cheminement de sapensée elle va essayer decomprendre pourquoi ilsse sont aimés, qui étaitréellement l'hommequ'elle à aimé et aveclequel elle a fait unenfant et commentl'amour est devenudestructeur et source du désarroi danslequel s'enferme Tony. Dans sa guérison

c'est le travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer.

Elle hésite, elle se lance, elle ne contrôle plus rien; ni son corps ni ses pensées. Elle chute. MonRoi s'ouvre sur une double intrigue. D' abord la chute en ski de Tony qui provoque en elle un choccorporel et parallèlement la rencontre avec Giorgio qui provoque plutôt un choc émotionnel. Ces deuxintrigues vont se croiser tout au long du film mais chacune va montrer une progression différente dans

la vie de Tony. Sa reconstruction corporelle va être progressive et fluide avec des étapes à gravir queTony va surmonter avec courage. Sa vie amoureuse se construit à l' inverse comme unélectrocardiogramme; avec des hauts et des bas etTony en devient presque folle.

Le film se construit en alternant les deuxintrigues qui sont incontestablement liées. En effetle rétablissement corporelle de Tony nécessite enamont qu'elle trouve un « équilibre » mental maispour trouver cet équilibre mental et réagir face à lavie qu'elle mène il lui fallait cette chute brutale quiagit comme une ouverture sur cette femme plus quecomme un échec.

Tony est le seul personnage qui évolue dansl'histoire, tous les autres sont constants presquefigés dans leur caractères et leurs façons d'agir. Lesplus attachants sont le frère de Tony, il incarne lecôté réaliste et fataliste de l'homme qui ne croit enrien. Méfiant il ne connaît ni amour ni consciencesociale.

Il y a aussi l' ex copine de Giorgio qui faitl'objet d'une confrontation incessante entre Giorgioet Tony. Entre jalousie et pitié Tony n'a presque passon mot à dire sur cette femme dont Giorgios'occupe tendrement. Amoureuse de lui depuis desannées elle est un exemple effrayant de l'empriseque cet homme a sur les femmes. En effet elle tombe dans la drogue, tante de se suicider, elle ne peuxpas se passer de cet homme qui lui fait du mal. Georgio lui est un personnage attachant, charmeur,manipulateur et complexe par sa capacité à être drôle subtile et peu démonstratif à la fois.

Le titre montre l'admiration de Tony pour Giorgio, tantôt destructeur tantôt révélateurd'un amour fusionnel. L' histoire est représentée comme si elle avait été vécu, lespersonnages ont, tous, un jeu sincère et réaliste. Dans quelques scènes une certainemoralité se glisse dans les dialogues, par exemple lorsque Tony dit à son fils de  «   profiter desa jeunesse car c'est plus compliqué quand on est grand  » ou alors quand Giorgio dit à Tonyqu' «   on quitte toujours quelqu'un pour les mêmes raisons qu'on l'a aimé  ».Le personnage de Tony et la relation qu' elle vie avec Georgio occupent toute l' attention duspectateur. Il y a aussi les stéréotypes de la vie d'un homme en générale qui se greffent auxdeux intrigues principales pour alimenter cette relation : les enfants, la famille, l'amour, ladestruction, le mariage, le divorce, la drogue, la tromperie...Ainsi selon la réalisatrice Maïwenn « L' amour, c'est la plus grande drogue de l'histoire de lavie. » !

Mathilde Durand

Mon Roi :

Date de sortie : 21 octobre 2015 (2 h 10 mn)

Réalisé par : Maïwenn

Scénario : Maïwenn ainsi qu'Étienne Comar

Bande-son : Stephen Warbeck

Avec : Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot, Louis Garrel, Isild le Bescot...

Genre : Drame et Romance

« Mon Rois’ouvre surune doubleintrigue. »

Les films du moment - Mon Roi de Maïween

Page 5 - Crit'art

Page 6: Crit'art n°0

"Le Labyrinthe est un film d'action ; avec de belles images, des tentativesde spectacularisation, de suspense [...] L'intrigue était donc seulement un

prétexte?".

Le Labyrinthe (The Maze Runner), pour la première fois sur nos écrans en 2014, est de nouveau àl'affiche au cinéma de Pau à l'occasion de l'avant-première du deuxième volet de la série  : Le labyrinthe2. Ces films sont des adaptions du cycle littéraire L'Épreuve de James Dashner, par le réalisateur WesBall. Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers de cette fiction  : Thomas arrive dans un endroit appeléle «   Bloc  », qui est entouré d'un labyrinthe. Il ne se souvient rien de ce qu'il a fait avant d'en arriver là.La nuit, le labyrinthe se remplit d'effroyables montres, les «   griffeurs  ». Thomas apprend vite que

personne n'a survécu à une de ses créaturesassezlongtemps pour en faire la description.Quelle entrée en matière effrayante  ! Quel lieuhostile pour notre protagoniste  ! Une petitecommunauté, composée d'hommesuniquement, y réside déjà, depuis trois anspour les plus anciens. Vous vous doutez bienque le héros Thomas va pouvoir faire tout ceque depuis trois ans les «   Blocards  » n'ont pasréussi à faire. Il s'érige vite en nouveau chefd'une petite troupe que l'on va suivre tout aulong du film, qui vénère Thomas au point dele suivre aveuglément dans ses entreprises.

L'exagération du caractère héroïque de Thomas pose problème  : elle n'en devient pas crédible. Thomasest presque présenté comme le seul à être intelligent, le plus ancien des «   Blocards  » lui dit qu'il estdifférent parce qu'il est «   curieux  ». Mais qui ne l'est pas  ? Qui n'aurait pas envie de savoir pourquoi ilest enfermé sans se rappeler son passé, avec quelques vivres apportées une fois par mois à l'aide d'unesorte d'ascenseur sous-terrain, qui apporte aussi chaque fois une personne de plus dans le«   bloc  »  ? LeLabyrinthe est un film d'action  ; avec de belles images, des tentatives de spectacularisation, de suspense

(le mobile de leur enfermement est encore inconnu, allons nous le découvrir  ?) et de dramatisation. Ils'aide de musique et d'effets spéciaux pour faire monter la tension du spectateur, en appelant à sesémotions. Difficile cependant, de pleurer devant Le Labyrinthe, même si certains passages sembleraientnous inciter, sans résultat, à le faire. Les effets spéciaux réussis pourraient être agréables mais sonttellement abondants que cela crée plutôt une overdose visuelle et renvoie à un vide scénaristique.L'intrigue était donc seulement un prétexte  ? Un film qui ne nécessite pas l'utilisation de son cerveau, àmoins de vouloir garder son sens critique et s'amuser du décalage entre l'effet apparemment voulu parle réalisateur, et le résultat à l'écran.Le Labyrinthe 2 est la suite des aventures de Thomas, sur «   la terre brûlée  », avec son équipe.A l'affiche Aidan Gillen qui a interprété Littlefinger dans la série Game ofThrones et Kaya Scodelario quia joué Éffy dans Skins, déjà présente dans le premier Labyrinthe.Auriez-vous la curiosité d'aller le voir au cinéma  ?

Dordeins Lucie.

Le Labyrinthe :

Titre original : Maze Runner

Réalisation : Wes Ball

Scénario : T.S. Nowlin d'après La Terre brûlée de James Dashner

Genre : Science-fiction.

Le LabyrintheUn film de Wes Ball.Durée : 2h10.

« Un film qui nenécessite pasl'utilisation deson cerveau. »

Crit'art - page 6

Page 7: Crit'art n°0

"Le Labyrinthe est un film d'action ; avec de belles images, des tentativesde spectacularisation, de suspense [...] L'intrigue était donc seulement un

prétexte?".

Le Labyrinthe (The Maze Runner), pour la première fois sur nos écrans en 2014, est de nouveau àl'affiche au cinéma de Pau à l'occasion de l'avant-première du deuxième volet de la série  : Le labyrinthe2. Ces films sont des adaptions du cycle littéraire L'Épreuve de James Dashner, par le réalisateur WesBall. Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers de cette fiction  : Thomas arrive dans un endroit appeléle «   Bloc  », qui est entouré d'un labyrinthe. Il ne se souvient rien de ce qu'il a fait avant d'en arriver là.La nuit, le labyrinthe se remplit d'effroyables montres, les «   griffeurs  ». Thomas apprend vite que

personne n'a survécu à une de ses créaturesassezlongtemps pour en faire la description.Quelle entrée en matière effrayante  ! Quel lieuhostile pour notre protagoniste  ! Une petitecommunauté, composée d'hommesuniquement, y réside déjà, depuis trois anspour les plus anciens. Vous vous doutez bienque le héros Thomas va pouvoir faire tout ceque depuis trois ans les «   Blocards  » n'ont pasréussi à faire. Il s'érige vite en nouveau chefd'une petite troupe que l'on va suivre tout aulong du film, qui vénère Thomas au point dele suivre aveuglément dans ses entreprises.

L'exagération du caractère héroïque de Thomas pose problème  : elle n'en devient pas crédible. Thomasest presque présenté comme le seul à être intelligent, le plus ancien des «   Blocards  » lui dit qu'il estdifférent parce qu'il est «   curieux  ». Mais qui ne l'est pas  ? Qui n'aurait pas envie de savoir pourquoi ilest enfermé sans se rappeler son passé, avec quelques vivres apportées une fois par mois à l'aide d'unesorte d'ascenseur sous-terrain, qui apporte aussi chaque fois une personne de plus dans le«   bloc  »  ? LeLabyrinthe est un film d'action  ; avec de belles images, des tentatives de spectacularisation, de suspense

(le mobile de leur enfermement est encore inconnu, allons nous le découvrir  ?) et de dramatisation. Ils'aide de musique et d'effets spéciaux pour faire monter la tension du spectateur, en appelant à sesémotions. Difficile cependant, de pleurer devant Le Labyrinthe, même si certains passages sembleraientnous inciter, sans résultat, à le faire. Les effets spéciaux réussis pourraient être agréables mais sonttellement abondants que cela crée plutôt une overdose visuelle et renvoie à un vide scénaristique.L'intrigue était donc seulement un prétexte  ? Un film qui ne nécessite pas l'utilisation de son cerveau, àmoins de vouloir garder son sens critique et s'amuser du décalage entre l'effet apparemment voulu parle réalisateur, et le résultat à l'écran.Le Labyrinthe 2 est la suite des aventures de Thomas, sur «   la terre brûlée  », avec son équipe.A l'affiche Aidan Gillen qui a interprété Littlefinger dans la série Game ofThrones et Kaya Scodelario quia joué Éffy dans Skins, déjà présente dans le premier Labyrinthe.Auriez-vous la curiosité d'aller le voir au cinéma  ?

Dordeins Lucie.

Le Labyrinthe :

Titre original : Maze Runner

Réalisation : Wes Ball

Scénario : T.S. Nowlin d'après La Terre brûlée de James Dashner

Genre : Science-fiction.

Un film de Wes Ball.Durée : 2h10.

Les films du moment - Le Labyrinthe 2 : La terre brûlée.

Page 5 - Crit'art

Page 8: Crit'art n°0

L'étudianteet monsieur Henri

Un film d'Ivan Calbréac.Durée : 1h38.

Crit'art - page 8

De la scène à l'écran, une comédie qui joue avec les émotions...

Monsieur Henri (Claude Brasseur), vieil homme veuf et grincheux, se plaît à mettre à mal sesrelations avec son entourage et tout particulièrement avec son fils Paul (Guillaume le Tonquédec). Celui-ci, inquiet de la santé de son père, met une annonce sur internet pour louer une chambre del'appartement, qu'Henri habite seul, à un étudiant. C'est le dossier de Constance (Noémie Schmidt),jeune étudiante à qui la vie n'a pas fait de cadeau qui est tiré au sort par Monsieur Henri. Après quelques

jours de cohabitation, le vieil homme lui fait une étonnanteproposition  : il lui demande, contre trois mois de loyer, deséduire son fils pour se débarrasser de sa belle-fille, trèspieuse et surtout potiche au plus haut point puisqu'elle «   seperd dans un franprix  !   ».Adaptation de la pièce de théâtre éponyme d'Ivan Calbérac,l'étudiante et monsieur Henri,sorti en salle le 7 octobre 2015, ade fait, des dialogues bien écrits et efficaces, mais des décorssimples, puisque représentatifs de la vie quotidienne et unpetit côté comédie sentimentale...

Le côté candide et superficiel du film est palpable dès la première image du film  : le franchissementd'une porte. C'est l' idée directrice et un des leitmotiv de cette comédie dramatique. Ainsi, dès lespremières minutes il est évident que chaque personnage traverse un moment charnière de sa vie, c'estleur rencontre, la croisée de leur chemin qui permettra le dénouement de l'histoire et le déliement deleurs cœurs.Entre le vieux, pas misanthrope pour un sou, et la fraîche étudiante, naît une de ces amitiés possiblesqu'à l'écran... C'est trop beau pour être vrai, mais quand même, Claude Brasseur reste parfait dans lerôle du papy bougon. Et puis, l'humanité et la spontanéité de ces personnages, déçus par la vie,gentiment imparfaits, font de cette comédie dramatique «   grand public  » un momentléger et agréable.

Caroline Blanchet

Louis Garrel revisite les Caprices de Marianne. Pour son premier long métrage, Louis Garrel utilise une structure on ne peut plus classique, un

trio amoureux et une histoire d'amitié. Il met en scène Clément(Vincent Macaigne),  figurant de cinémadépressif, qui tombe follement amoureux d'une vendeuse insaisissable, Mona(Golshifteh Farahani). Passant de bons moments avec elle, mais n'arrivant pas àconcrétiser, il demande à son ami Abel (Louis Garrel), séducteur au combienimmature, de lui venir en aide. Mais plus le jeu avance, et plus Abel découvredes sentiments pour Mona.  Un clin d'œil qui louche sur la Nouvelle vague avec humilité 

Louis Garrel reconnaît ses influences cinématographique, mais arrive cependant à surprendre depar la touche de fantaisie qu'il apporte à la mise en scène. Garrel multiplie les scènes  burlesques  commela scène de l'hôpital, où les deux amis essaient de s'échapper par la fenêtre du premier étage. Il ajoute àcela de nombreuses ruptures de tons. Il nous fait osciller entre des scènes légères, parsemées par lagravité des sentiments. A cela s'ajoute une technique de photographie sublime. En effet, réalisé surpellicule, le long métrage nous apporte une image très soignée avec des couleurs profondes, qui fontécho au for intérieur des personnages. Si la technique est parfaite, on peut cependant noter quelquesirrégularités dans l’enchaînement des séquences, où il est parfois difficile de faire le lien avec les autresscènes.

"Le beau ça va deux minutes, mais il faut quelque chose derrière  ! "Là où Garrel excelle, c'est qu'il a réussi à porter l'attention, sur les sentiments que les deux personnageséprouvent pour Mona, mais il a également réussi à entremêler la relation de ces deux amis. Une relationqui se rapproche intimement d'une  histoire d'amour, qui  se voit confrontée aux problèmes du temps, etau désir d'avancer. Le dilemme ne vient finalement pas de Mona mais bien des deux garçons. Elle estjuste l'étincelle qui met le feu aux poudres. Louis Garrel avec cette intrigue simple a su explorer lessentiments de ses personnages, annonçant un début prometteur derrière la caméra.  

Malcolm Jeunet 

« C'est tropbeau pour être

vrai, mais quandmême. »

Page 9: Crit'art n°0

Un film d'Ivan Calbréac.Durée : 1h38.

Page 9 - Crit'art

Les

Deux AmisUn film de Louis Garrel.Durée : 1h42.

De la scène à l'écran, une comédie qui joue avec les émotions...

Monsieur Henri (Claude Brasseur), vieil homme veuf et grincheux, se plaît à mettre à mal sesrelations avec son entourage et tout particulièrement avec son fils Paul (Guillaume le Tonquédec). Celui-ci, inquiet de la santé de son père, met une annonce sur internet pour louer une chambre del'appartement, qu'Henri habite seul, à un étudiant. C'est le dossier de Constance (Noémie Schmidt),jeune étudiante à qui la vie n'a pas fait de cadeau qui est tiré au sort par Monsieur Henri. Après quelques

jours de cohabitation, le vieil homme lui fait une étonnanteproposition  : il lui demande, contre trois mois de loyer, deséduire son fils pour se débarrasser de sa belle-fille, trèspieuse et surtout potiche au plus haut point puisqu'elle «   seperd dans un franprix  !   ».Adaptation de la pièce de théâtre éponyme d'Ivan Calbérac,l'étudiante et monsieur Henri,sorti en salle le 7 octobre 2015, ade fait, des dialogues bien écrits et efficaces, mais des décorssimples, puisque représentatifs de la vie quotidienne et unpetit côté comédie sentimentale...

Le côté candide et superficiel du film est palpable dès la première image du film  : le franchissementd'une porte. C'est l' idée directrice et un des leitmotiv de cette comédie dramatique. Ainsi, dès lespremières minutes il est évident que chaque personnage traverse un moment charnière de sa vie, c'estleur rencontre, la croisée de leur chemin qui permettra le dénouement de l'histoire et le déliement deleurs cœurs.Entre le vieux, pas misanthrope pour un sou, et la fraîche étudiante, naît une de ces amitiés possiblesqu'à l'écran... C'est trop beau pour être vrai, mais quand même, Claude Brasseur reste parfait dans lerôle du papy bougon. Et puis, l'humanité et la spontanéité de ces personnages, déçus par la vie,gentiment imparfaits, font de cette comédie dramatique «   grand public  » un momentléger et agréable.

Caroline Blanchet

Louis Garrel revisite les Caprices de Marianne. Pour son premier long métrage, Louis Garrel utilise une structure on ne peut plus classique, un

trio amoureux et une histoire d'amitié. Il met en scène Clément(Vincent Macaigne),  figurant de cinémadépressif, qui tombe follement amoureux d'une vendeuse insaisissable, Mona(Golshifteh Farahani). Passant de bons moments avec elle, mais n'arrivant pas àconcrétiser, il demande à son ami Abel (Louis Garrel), séducteur au combienimmature, de lui venir en aide. Mais plus le jeu avance, et plus Abel découvredes sentiments pour Mona.  Un clin d'œil qui louche sur la Nouvelle vague avec humilité 

Louis Garrel reconnaît ses influences cinématographique, mais arrive cependant à surprendre depar la touche de fantaisie qu'il apporte à la mise en scène. Garrel multiplie les scènes  burlesques  commela scène de l'hôpital, où les deux amis essaient de s'échapper par la fenêtre du premier étage. Il ajoute àcela de nombreuses ruptures de tons. Il nous fait osciller entre des scènes légères, parsemées par lagravité des sentiments. A cela s'ajoute une technique de photographie sublime. En effet, réalisé surpellicule, le long métrage nous apporte une image très soignée avec des couleurs profondes, qui fontécho au for intérieur des personnages. Si la technique est parfaite, on peut cependant noter quelquesirrégularités dans l’enchaînement des séquences, où il est parfois difficile de faire le lien avec les autresscènes.

"Le beau ça va deux minutes, mais il faut quelque chose derrière  ! "Là où Garrel excelle, c'est qu'il a réussi à porter l'attention, sur les sentiments que les deux personnageséprouvent pour Mona, mais il a également réussi à entremêler la relation de ces deux amis. Une relationqui se rapproche intimement d'une  histoire d'amour, qui  se voit confrontée aux problèmes du temps, etau désir d'avancer. Le dilemme ne vient finalement pas de Mona mais bien des deux garçons. Elle estjuste l'étincelle qui met le feu aux poudres. Louis Garrel avec cette intrigue simple a su explorer lessentiments de ses personnages, annonçant un début prometteur derrière la caméra.  

Malcolm Jeunet 

Page 10: Crit'art n°0

"Reste Jake Gyllenhaal, aussi inintéressant que ses comparses dans leursrôles tellement clichés que l'on ne s'apitoie guère sur leurs terribles

souffrances de camés".

Everest ne mènera pas son réalisateur au sommet de la gloire. Gloireque Baltasar Kormákur avait rencontrée en 2006 avec Jar City, film policier àfaire froiddans le dos. Mais Everest se contente de frôler la cime du bon film catastrophequ'on va voir en famille, et en 3D de préférence. Car hélas ce genre descénario, éloge du courage et de la Passion, a déjà été vu et revu. Les décorssont, certes, d'une extrême beauté, mais n'accueillent finalement rien de plusqu'une armada d'escaladeurs casse-cous qui considèrent que le pointculminant de leur vie se trouve à  8848 mètres d'altitude.1

L'Everest, c'est ce sommet de  8848 mètres où, en 1996, une vingtained'alpinistes se sont disputé l'ascension du toit du monde sur des sentiers aussipérilleux qu'un fil de funambule. Saufqu'ici, le fil est tendu entre le camp debase, gentiment balayé par quelques tempêtes de neige, et le sommet, où laneige se transforme en grêle et où les températures extrêmes peuventatteindre des records de - 60 degrés Celsius. De charmants détails sur les conditions de vie au Népal nousrégalent sans nous lasser.

Difficile d'apporter le même jugement sur les vies parallèles que mènent au bercail les petites

familles des alpinistes. Une touche de mièvrerie qui semble essentielle pour rattraper ce qui pêche ici. Àsavoir un peu trop de sentimentalité, et pas assez d'importance donnée aux décors, aux dialogues, àcette passion qui aurait mérité quelques lignes supplémentaires de réplique. Sans fustiger le scénario unpeu plan-plan inspiré d'une histoire vraie, il n'y a plus grand-chose à déguster quand on a ôté lasubstantifique moelle. Reste Jake Gyllenhaal, aussi inintéressant que ses comparses dans leurs rôlestellement clichés que l'on ne s'apitoie guère sur leurs terribles souffrances de camés. À croire qu'aucunde ces personnages ne pense, ne réfléchit, ne s' imagine dans une quelconque perspective d'avenir auretour de cetteascension si gratifiante.Bref, dommage  ; le filmsemble errer sansconscience, sans seposer de question,suivant un scénariosimplet et, quoiqueréaliste, presqueennuyeux.

Trop réalistepeut-être  ? Que nenni.Le panorama esquisséde cette aventure est àcouper le souffle. Lespaysages sontstupéfiants bien quepas assez exploités. Lecourage des alpinistes est admirable... Mais le cinéphile aguerri pourrait déplorer le corps d'un film sansâme qui vive, où se sentir proche des héros, de leurs triomphes, de leurs échecs, de leur mort, aurait étéappréciable.

Sans la substantifique moelle reste le squelette, métaphore filée de notre existence. Car le but dela vie humaine est de trouver le bonheur. Si nos héros le deviennent en grimpantsur le toit du monde, alors chapeau bas et applaudissement pour cette élégie dela vie et du bonheur. Les autres, quant à eux, resteront sur leur faim.

Mathilde Esperce

Everest: de Baltasar

Kormákur. (2015)

Casting: Jake

Gyllenhaal, Josh Brolin, Jason Clarke, John Hawkes, Emily Blunt.

Sortie: 23 septembre 2015. Durée : 2h03.

Everest Un film de Baltasar Kormakur.Durée : 2h03.

Crit'art - page 10

«Everest nemènera pas son

réalisateur ausommet de la

gloire».

Page 11: Crit'art n°0

"Reste Jake Gyllenhaal, aussi inintéressant que ses comparses dans leursrôles tellement clichés que l'on ne s'apitoie guère sur leurs terribles

souffrances de camés".

Everest ne mènera pas son réalisateur au sommet de la gloire. Gloireque Baltasar Kormákur avait rencontrée en 2006 avec Jar City, film policier àfaire froiddans le dos. Mais Everest se contente de frôler la cime du bon film catastrophequ'on va voir en famille, et en 3D de préférence. Car hélas ce genre descénario, éloge du courage et de la Passion, a déjà été vu et revu. Les décorssont, certes, d'une extrême beauté, mais n'accueillent finalement rien de plusqu'une armada d'escaladeurs casse-cous qui considèrent que le pointculminant de leur vie se trouve à  8848 mètres d'altitude.1

L'Everest, c'est ce sommet de  8848 mètres où, en 1996, une vingtained'alpinistes se sont disputé l'ascension du toit du monde sur des sentiers aussipérilleux qu'un fil de funambule. Saufqu'ici, le fil est tendu entre le camp debase, gentiment balayé par quelques tempêtes de neige, et le sommet, où laneige se transforme en grêle et où les températures extrêmes peuventatteindre des records de - 60 degrés Celsius. De charmants détails sur les conditions de vie au Népal nousrégalent sans nous lasser.

Difficile d'apporter le même jugement sur les vies parallèles que mènent au bercail les petites

familles des alpinistes. Une touche de mièvrerie qui semble essentielle pour rattraper ce qui pêche ici. Àsavoir un peu trop de sentimentalité, et pas assez d'importance donnée aux décors, aux dialogues, àcette passion qui aurait mérité quelques lignes supplémentaires de réplique. Sans fustiger le scénario unpeu plan-plan inspiré d'une histoire vraie, il n'y a plus grand-chose à déguster quand on a ôté lasubstantifique moelle. Reste Jake Gyllenhaal, aussi inintéressant que ses comparses dans leurs rôlestellement clichés que l'on ne s'apitoie guère sur leurs terribles souffrances de camés. À croire qu'aucunde ces personnages ne pense, ne réfléchit, ne s' imagine dans une quelconque perspective d'avenir auretour de cetteascension si gratifiante.Bref, dommage  ; le filmsemble errer sansconscience, sans seposer de question,suivant un scénariosimplet et, quoiqueréaliste, presqueennuyeux.

Trop réalistepeut-être  ? Que nenni.Le panorama esquisséde cette aventure est àcouper le souffle. Lespaysages sontstupéfiants bien quepas assez exploités. Lecourage des alpinistes est admirable... Mais le cinéphile aguerri pourrait déplorer le corps d'un film sansâme qui vive, où se sentir proche des héros, de leurs triomphes, de leurs échecs, de leur mort, aurait étéappréciable.

Sans la substantifique moelle reste le squelette, métaphore filée de notre existence. Car le but dela vie humaine est de trouver le bonheur. Si nos héros le deviennent en grimpantsur le toit du monde, alors chapeau bas et applaudissement pour cette élégie dela vie et du bonheur. Les autres, quant à eux, resteront sur leur faim.

Mathilde Esperce

Everest: de Baltasar

Kormákur. (2015)

Casting: Jake

Gyllenhaal, Josh Brolin, Jason Clarke, John Hawkes, Emily Blunt.

Sortie: 23 septembre 2015. Durée : 2h03.

Les films du moment - Everest.

Page 11 - Crit'art

«Everest nemènera pas son

réalisateur ausommet de la

gloire».

Page 12: Crit'art n°0

Niggaz Wit Arritude, des bas-fonds à la révélation mondiale.

Un film divertissant pour réécouter les classiques du groupe de rap NWA, accompagné d'une dimension sociale et politique insoupçonnée.

F. Gary Grey était surement le mieux placé pour réaliser l'autobiopic de ses deux amis, Dr Dre etIce Cube, eux-même producteurs du film. Hormis son talent remarqué pour les films d'actions, tels queBraquage à l' Italienne ou Le Prix a Payer, un ami comme réalisateur, ça sait tenir sa langue et permet lesnon dits de l'histoire de NWA ... Passons les curieux iront se renseigner ! Aucun mensonge pourtant en2h30 de film d'une intensité et d'un dynamisme poignants.  

Tout commence en 1986, Ice cube a 16 ans et griffonnequelques textes, Eric Wright, 22 ans, vend de la dope et AndreYoung, 20 ans, tente de nourrir son fils en mixant en boîte denuit. Un DJ, un investisseur et un écrivain, avec une idéesimple, raconter son quotidien ... Ou plutôt hurler la violencedes gangs et le racisme avec rage par des textes les plusvéhéments du genre ! Ces jeunes de quartier n'ont pas leurlangue dans la poche et ne comptent pas se laisser faire.  

Loin de penser avoir créé le groupe de rap le plus influent del'histoire américaine, et le plus dangereux selon la presse; avecleur album Straight Outta Compton, en compagnie de Mc Renet de DJ Yella, le morceau "Fuck Tha Police" grand classique du

hip hop signe l'entrée en rébellion de leurs concitoyens noirs.  

Les textes les plus véhéments du genre 

Ils placent les mots justes sur leur réalité et éveillent chez leurs semblables l'espoir d'unchangement. Mal vu par les autorités ce morceau leur vaut un recommandé du F.B.I mais il en faut plus

pour impressionner ces poètes guerriers. Malheureusement  ou pas, leurs morceaux trouvent encoreaujourd'hui leurs résonances. "Fuck tha Police" retentissait sûrement dans les mémoires de chacun faceau récent évènement de Ferguson où un jeune noir fut battu à mort par un policier blanc ...  

Le film retrace la montée en puissance du groupe avec des scènes de show d'un esthétisme à la hauteurdes personnages. Prônant la fraternité et la liberté d'expression ce film soulève des questionnements visà vis des agissements de l'Etat ou de ce qu'advient l'amitié lorsqu'elle devient une industrie. Histoired'un trio qui s'unit poursurvivre, se dérobe, s'affrontepar clashs interposés puis seréconcilie. Des acteurs solides,avec notamment le fils d'IceCube, O'Shea Jackson Jr dans lerôle de son père et qui crèvel'écran par sa conviction.  

Une réalisation efficace etéquilibrée entre l'histoire d'unecamaraderie triomphante malgréles échecs à laquelle Gary Greygreffe en bon et due forme lechaos social des ghettos noirsdont NWA est le porte parole,leur caisse de résonance. Unbiopic au dessus de nombreuxautres avec une trameconvaincante et un attachementréel aux trois personnagesprincipaux suivis de près malgréun parcours différent. Et oui,l'histoire de NWA n'est pas aussisimple qu'il n'y parait, asseyez-vous bien confortablement etattention au décollage, des zones de turbulences sont annoncées.  

Emeline Prat

N.W.A. : Straight outta Compton -

Date de sortie : 23 Septembre 2015

Genre : Biopic.

N.W.A.Straight outta Compton

Un film de F. Gary Grey.Durée : 2h27.

«Les textesles plus

véhémentsdu genre».

Crit'art - page 12

Page 13: Crit'art n°0

Niggaz Wit Arritude, des bas-fonds à la révélation mondiale.

Un film divertissant pour réécouter les classiques du groupe de rap NWA, accompagné d'une dimension sociale et politique insoupçonnée.

F. Gary Grey était surement le mieux placé pour réaliser l'autobiopic de ses deux amis, Dr Dre etIce Cube, eux-même producteurs du film. Hormis son talent remarqué pour les films d'actions, tels queBraquage à l' Italienne ou Le Prix a Payer, un ami comme réalisateur, ça sait tenir sa langue et permet lesnon dits de l'histoire de NWA ... Passons les curieux iront se renseigner ! Aucun mensonge pourtant en2h30 de film d'une intensité et d'un dynamisme poignants.  

Tout commence en 1986, Ice cube a 16 ans et griffonnequelques textes, Eric Wright, 22 ans, vend de la dope et AndreYoung, 20 ans, tente de nourrir son fils en mixant en boîte denuit. Un DJ, un investisseur et un écrivain, avec une idéesimple, raconter son quotidien ... Ou plutôt hurler la violencedes gangs et le racisme avec rage par des textes les plusvéhéments du genre ! Ces jeunes de quartier n'ont pas leurlangue dans la poche et ne comptent pas se laisser faire.  

Loin de penser avoir créé le groupe de rap le plus influent del'histoire américaine, et le plus dangereux selon la presse; avecleur album Straight Outta Compton, en compagnie de Mc Renet de DJ Yella, le morceau "Fuck Tha Police" grand classique du

hip hop signe l'entrée en rébellion de leurs concitoyens noirs.  

Les textes les plus véhéments du genre 

Ils placent les mots justes sur leur réalité et éveillent chez leurs semblables l'espoir d'unchangement. Mal vu par les autorités ce morceau leur vaut un recommandé du F.B.I mais il en faut plus

pour impressionner ces poètes guerriers. Malheureusement  ou pas, leurs morceaux trouvent encoreaujourd'hui leurs résonances. "Fuck tha Police" retentissait sûrement dans les mémoires de chacun faceau récent évènement de Ferguson où un jeune noir fut battu à mort par un policier blanc ...  

Le film retrace la montée en puissance du groupe avec des scènes de show d'un esthétisme à la hauteurdes personnages. Prônant la fraternité et la liberté d'expression ce film soulève des questionnements visà vis des agissements de l'Etat ou de ce qu'advient l'amitié lorsqu'elle devient une industrie. Histoired'un trio qui s'unit poursurvivre, se dérobe, s'affrontepar clashs interposés puis seréconcilie. Des acteurs solides,avec notamment le fils d'IceCube, O'Shea Jackson Jr dans lerôle de son père et qui crèvel'écran par sa conviction.  

Une réalisation efficace etéquilibrée entre l'histoire d'unecamaraderie triomphante malgréles échecs à laquelle Gary Greygreffe en bon et due forme lechaos social des ghettos noirsdont NWA est le porte parole,leur caisse de résonance. Unbiopic au dessus de nombreuxautres avec une trameconvaincante et un attachementréel aux trois personnagesprincipaux suivis de près malgréun parcours différent. Et oui,l'histoire de NWA n'est pas aussisimple qu'il n'y parait, asseyez-vous bien confortablement etattention au décollage, des zones de turbulences sont annoncées.  

Emeline Prat

N.W.A. : Straight outta Compton -

Date de sortie : 23 Septembre 2015

Genre : Biopic.

Les films du moment - N.W.A. Straight Outta Compton.

Page 13 - Crit'art

Page 14: Crit'art n°0

Les sixties reprennent du service.

Après avoir réalisé des films tels que Arnaques, Crime et Botanique, Snatch et Sherlock Holmes,leréalisateur britannique Guy Ritchie s'attaque cette fois au film d'espionnage. Cinquante ans après, ilrevitalise donc Agents très spéciaux,série à succès du genre où s'allient l'agent de la CIA Napoléon Soloet l'agent du KGB Illya Kuryakin, dans le but de démanteler une organisation secrète présentant undanger international.

Une guerre froide qui sent parfois le réchauffé

Napoléon Solo (Henry Cavil) et Illya Kuryakin (Armie Hammer) sont deux agents secrets que toutoppose : l'un travaille pour les Etats-Unis, l'autre pour l'URSS, l'un se sert de son bagou et de soncharme, l'autre de sa force brute. Cependant, la disparition d'un scientifique nazi capable de créer desogives nucléaires les pousse à travailler ensemble afin d'éviter le pire. Ils seront pour cela accompagnésde Gaby (Alicia Vikander), fille du scientifique, entraînée malgré elle dans cettepoursuite, mais neservant pas de traditionnelle cinquième roue du carosse pour autant. Le casting marcheparticulièrement bien. Henry Cavil présente un agent sûr de lui et prétentieux, rappelantvolontairement les premières apparitions de James Bond, Armie Hammer est parfait en parodie de lavision du soviétique stoïque de cette période et Alicia Vikander vient ajouter unchangement plaisant au rôle traditionnel de la femme en détresse des films du genre.

Des années 60 tout en couleurs

Guy Ritchie nous fait vite comprendre que le film, comme à son habitude,s' intéressera davantage au visuel et aux cascades qu'aux implications politiques. Le filmn'en est pas mauvais. Le côté pastiche est totalement assumé et le réalisateur prend unmalin plaisir à redoubler d'astuce pour accrocher le spectateur. Les décors sont beaux,mais ce n'est pas la première fois que la reconstitution est à couper le souffle dans uneproduction de Guy Ritchie, comme par exemple dans Sherlock Holmes.Le réalisateur s'amuse avec une esthétique cherchant la beauté à outrance et ne le cachepas. Chaque élément est là pour les yeux, des robes de créateurs aux coursesautomobiles en passant par lescostumes impeccables. On regrettera cependant un brin

cette surabondance qui sert parfois juste juste à cacher un placement de produit entre deux blagues surla différence de goût entrelesprotagonistes. La mise en scène est dans la justesse d'un pastiche desannées soixante et réserve quelques agréables surprises dont le britannique a le secret.

Renouveler par le classique

L'excentricité de Guy Ritchie lors de ses scènes d'action est connue et ce film ne déroge pas à larègle. Qu'il s'agisse de l' introduction, une course poursuite dans les rues de Berlin-Est à la fois ridicule etépoustouflante mais introduisant notre trio de manière particulièrement ingénieuse, ou un assaut finaltroquant les costumes de tailleurs et ceintures de créateurs contre treillis et mitraillettes, chaque scène

possède son identité propre et permet au film de se renouveler sans cesse. Mention spéciale àla fusillade où le montage rythme parfaitement l'action et supprime la nécessité d'unesurabondance d'effets spéciaux.Ce film rend à la fois hommage et parodie un genre qui n'a pas forcément beaucoupd'alternatives pour se renouveler. Il est parfaitement de la veine que réalisateur sait exploiter,un film grouillant de bonnes idées, à voir devant une toile avec un seau de pop-corn.

Vincent Ferrer

Agents très spéciaux, code U.N.C.L.E -

Date de sortie : 23 Septembre 2015

Genre : Action.

Agents très spéciaux, code

U.N.C.L.E. Un film de Guy Richie.Durée : 1h56.

«Un filmgrouillant

de bonnesidées».

Crit'art - page 14

Page 15: Crit'art n°0

Les sixties reprennent du service.

Après avoir réalisé des films tels que Arnaques, Crime et Botanique, Snatch et Sherlock Holmes,leréalisateur britannique Guy Ritchie s'attaque cette fois au film d'espionnage. Cinquante ans après, ilrevitalise donc Agents très spéciaux,série à succès du genre où s'allient l'agent de la CIA Napoléon Soloet l'agent du KGB Illya Kuryakin, dans le but de démanteler une organisation secrète présentant undanger international.

Une guerre froide qui sent parfois le réchauffé

Napoléon Solo (Henry Cavil) et Illya Kuryakin (Armie Hammer) sont deux agents secrets que toutoppose : l'un travaille pour les Etats-Unis, l'autre pour l'URSS, l'un se sert de son bagou et de soncharme, l'autre de sa force brute. Cependant, la disparition d'un scientifique nazi capable de créer desogives nucléaires les pousse à travailler ensemble afin d'éviter le pire. Ils seront pour cela accompagnésde Gaby (Alicia Vikander), fille du scientifique, entraînée malgré elle dans cettepoursuite, mais neservant pas de traditionnelle cinquième roue du carosse pour autant. Le casting marcheparticulièrement bien. Henry Cavil présente un agent sûr de lui et prétentieux, rappelantvolontairement les premières apparitions de James Bond, Armie Hammer est parfait en parodie de lavision du soviétique stoïque de cette période et Alicia Vikander vient ajouter unchangement plaisant au rôle traditionnel de la femme en détresse des films du genre.

Des années 60 tout en couleurs

Guy Ritchie nous fait vite comprendre que le film, comme à son habitude,s' intéressera davantage au visuel et aux cascades qu'aux implications politiques. Le filmn'en est pas mauvais. Le côté pastiche est totalement assumé et le réalisateur prend unmalin plaisir à redoubler d'astuce pour accrocher le spectateur. Les décors sont beaux,mais ce n'est pas la première fois que la reconstitution est à couper le souffle dans uneproduction de Guy Ritchie, comme par exemple dans Sherlock Holmes.Le réalisateur s'amuse avec une esthétique cherchant la beauté à outrance et ne le cachepas. Chaque élément est là pour les yeux, des robes de créateurs aux coursesautomobiles en passant par lescostumes impeccables. On regrettera cependant un brin

cette surabondance qui sert parfois juste juste à cacher un placement de produit entre deux blagues surla différence de goût entrelesprotagonistes. La mise en scène est dans la justesse d'un pastiche desannées soixante et réserve quelques agréables surprises dont le britannique a le secret.

Renouveler par le classique

L'excentricité de Guy Ritchie lors de ses scènes d'action est connue et ce film ne déroge pas à larègle. Qu'il s'agisse de l' introduction, une course poursuite dans les rues de Berlin-Est à la fois ridicule etépoustouflante mais introduisant notre trio de manière particulièrement ingénieuse, ou un assaut finaltroquant les costumes de tailleurs et ceintures de créateurs contre treillis et mitraillettes, chaque scène

possède son identité propre et permet au film de se renouveler sans cesse. Mention spéciale àla fusillade où le montage rythme parfaitement l'action et supprime la nécessité d'unesurabondance d'effets spéciaux.Ce film rend à la fois hommage et parodie un genre qui n'a pas forcément beaucoupd'alternatives pour se renouveler. Il est parfaitement de la veine que réalisateur sait exploiter,un film grouillant de bonnes idées, à voir devant une toile avec un seau de pop-corn.

Vincent Ferrer

Agents très spéciaux, code U.N.C.L.E -

Date de sortie : 23 Septembre 2015

Genre : Action.

«Un filmgrouillant

de bonnesidées».

Les films du moment - Agents très spéciaux, code U.N.C.L.E.

Page 15 - Crit'art

Page 16: Crit'art n°0

Le message est tellement fort qu'il n'y a aucune nécessité d'extravagance.

Human

Après son long métrage Home Yann Arthus-Bertrand revient en force avec Human. Ce film explorel'humanité de chacun. Mêlant des prises de vues de paysages envoutants et des interviews (d'environcinq minutes) de personnes de différentes cultures sur des thèmes variés comme l'amour, la guerre ou lamort. Chacun d'entre eux doit dire ce qu'ils pensent sans contrainte,  la liberté de paroleest entière. Dans chaque thème les opinions divergent. Une même question est demandéeà tous. Entre chaque série d'interviews une image de la nature. Il est considéré comme undocumentaire tout en s'éloignant de ce qui est connu des documentaires habituels,l'humanité est remise en question, ce n'est pas la découverte de terre inconnue. Leséléments mentionnés sont connus de tous mais pourtant parfois bien oubliés de chacun. 

La face cachée de l'humain

Les émotions coulent à flots, la joie, la tristesse, la pitié et même la colère. L'homme esttouché au plus profond de lui-même. Yann Arthus-Bertrand s'est servi de ces émotions pour fairecomprendre ce que c'est d'être humain. Chaque histoire fait réfléchir qu'elle soit porteuse de joie ou demalheur.   Malgré l' intensité et la longueur c'est un film magnifique qui rappelle la source de l'humanité.Les trois heures devant un écran valent le coup, c'est touchant et mémorable. La banalité des interviews,qui sont sur fond noir, peut être pesante mais le message est tellement fort qu'il n'y a aucune nécessitéd'extravagance. Des indications sont présentes pour situer le spectateur comme la présence debruitages en arrière plan d'enfants qui jouent ou des mouches, ces dernières pouvant indiquer des paysplus pauvres. Le réalisateur a réussi à montrer la beauté et l'horreur de l'humanité dans un même film.Une distinction est présente ce qui affirme l'humanité comme l'amour et ce qui détruit l'humanitécomme la guerre.

La beauté de l'univers

Chaque série de témoignages a des pauses où sont passées des images aériennes à couper le souffle. Unepause qui donne au spectateur le temps de réfléchir à ce qu'il vient d'entendre. Bercé grâce à la musiquequi l'accompagne le monde paraît plus beau malgré l'atrocité qui a pu être exposée la minute avant. Le

monde est montré sans problème, avec l'essentiel de la vie. C'est cette beauté qui complètece film déjà surréel. Yann Arthus-Bertrand est un grand adepte des documentaires, lesprises de vue telles que celles-ci font partie de lui. Il fait bien passer son message, malgré lalongueur il vaut le détour, ne serait-ce pour réfléchir sur soi-même un instant et sur ce quereprésente la vie.   Un film pur, sans scénario, sans contrainte et unique en son genre.  

Jodie Ferrett

HumanRéalisation: Yann Arthus-Bertrand

Image: Bruno Cusa, Yazid Tizi, Erik Van Laere

Montage: Françoise Bernard, Anne-Marie Sangla

Musique: Armand Amar

Producteur(s): Jean-Yves Robin, Eric Salemi

Distributeur: Paname Distribution

Date de sortie: 12 septembre 2015

Durée: 3h11

«La facecachée del'humain».

Crit'art - page 16

Human Un film de Yann-ArthusBertrand.Durée : 3h10.

Page 17: Crit'art n°0

Le message est tellement fort qu'il n'y a aucune nécessité d'extravagance.

Human

Après son long métrage Home Yann Arthus-Bertrand revient en force avec Human. Ce film explorel'humanité de chacun. Mêlant des prises de vues de paysages envoutants et des interviews (d'environcinq minutes) de personnes de différentes cultures sur des thèmes variés comme l'amour, la guerre ou lamort. Chacun d'entre eux doit dire ce qu'ils pensent sans contrainte,  la liberté de paroleest entière. Dans chaque thème les opinions divergent. Une même question est demandéeà tous. Entre chaque série d'interviews une image de la nature. Il est considéré comme undocumentaire tout en s'éloignant de ce qui est connu des documentaires habituels,l'humanité est remise en question, ce n'est pas la découverte de terre inconnue. Leséléments mentionnés sont connus de tous mais pourtant parfois bien oubliés de chacun. 

La face cachée de l'humain

Les émotions coulent à flots, la joie, la tristesse, la pitié et même la colère. L'homme esttouché au plus profond de lui-même. Yann Arthus-Bertrand s'est servi de ces émotions pour fairecomprendre ce que c'est d'être humain. Chaque histoire fait réfléchir qu'elle soit porteuse de joie ou demalheur.   Malgré l' intensité et la longueur c'est un film magnifique qui rappelle la source de l'humanité.Les trois heures devant un écran valent le coup, c'est touchant et mémorable. La banalité des interviews,qui sont sur fond noir, peut être pesante mais le message est tellement fort qu'il n'y a aucune nécessitéd'extravagance. Des indications sont présentes pour situer le spectateur comme la présence debruitages en arrière plan d'enfants qui jouent ou des mouches, ces dernières pouvant indiquer des paysplus pauvres. Le réalisateur a réussi à montrer la beauté et l'horreur de l'humanité dans un même film.Une distinction est présente ce qui affirme l'humanité comme l'amour et ce qui détruit l'humanitécomme la guerre.

La beauté de l'univers

Chaque série de témoignages a des pauses où sont passées des images aériennes à couper le souffle. Unepause qui donne au spectateur le temps de réfléchir à ce qu'il vient d'entendre. Bercé grâce à la musiquequi l'accompagne le monde paraît plus beau malgré l'atrocité qui a pu être exposée la minute avant. Le

monde est montré sans problème, avec l'essentiel de la vie. C'est cette beauté qui complètece film déjà surréel. Yann Arthus-Bertrand est un grand adepte des documentaires, lesprises de vue telles que celles-ci font partie de lui. Il fait bien passer son message, malgré lalongueur il vaut le détour, ne serait-ce pour réfléchir sur soi-même un instant et sur ce quereprésente la vie.   Un film pur, sans scénario, sans contrainte et unique en son genre.  

Jodie Ferrett

HumanRéalisation: Yann Arthus-Bertrand

Image: Bruno Cusa, Yazid Tizi, Erik Van Laere

Montage: Françoise Bernard, Anne-Marie Sangla

Musique: Armand Amar

Producteur(s): Jean-Yves Robin, Eric Salemi

Distributeur: Paname Distribution

Date de sortie: 12 septembre 2015

Durée: 3h11

«La facecachée del'humain».

Page 17 - Crit'art

Page 18: Crit'art n°0

Captivant et prévisible, nouveau et en même temps connu, le film deChristophe Ali et Nicolas Bonilauri parle d'une femme à la cinquantaine quise venge de la mort de son fils.

Captivant et prévisible, nouveau et en même temps connu, le film deChristophe Ali et Nicolas Bonilauri parle d'une femme à la cinquantaine qui sevenge de la mort de son fils.  

Alors qu'il emmène sa femme à l'hôpital pour l'accouchement de leurpremier enfant, Thomas (Malik Zidi) écrase un jeune homme désorienté qui meurtpeu après à cause de ses blessures. Neufans plus tard, Thomas et sa femme sontséparés, leur fils a bien grandi et Thomas a réussi à s'établir dans un cabinetd'avocats estimé. Alors que Thomas et sa famille se sont remis de cette peur, Marie-France (Nathalie Baye), la mère du jeune homme tué n'a jamais oublié la perte de cedernier. Traumatisée et pleine de rage, Marie-France s'introduit de plus en plusdans la famille de Thomas en devenant sa secrétaire, en gardant son fils et enmariant son père. Bien évidemment que l'histoire se termine cruellement ...

Après avoir montré les meilleurs moments dans la bande annonce, cethriller attire les spectateurs et crée du suspense avant de regarder ce film.L'horreur de la mort qui accompagne la naissance du bébé ainsi que la douleur de la mère souffrantesont montrées par des images bien choisies et une musique dramatique. Malheureusement, la suite dufilm n'arrive pas à maintenir ce suspense. Ali et Bonlauri rendent le spectateur complice de lapsychopathe Marie-France à tel point qu'il est la seule personne consciente de ce qui se passe devant lui.Ce qui semble donc intéressant et captivant au début devient vite ennuyeux et prévisible. La plupart du

film montre comment Marie-France établit une relation avec la famille de son ennemi Thomas et ilparaît même ridicule que Thomas lui ait confié son fils alors qu' ' ils ne se connaissent pas ou aussi que

personne ne se rende compte de la mission bien évidente de Marie-France.  

Au niveau des acteurs, il est important de mentionner que NathalieBaye est très convaincante et que son caractère ambigu, c'est-à-direle fait qu'elle soit sympathique et terrifiante en même temps, poussele suspense du film et empêche le spectateur de quitter la salle decinéma. Néanmoins, Malik Zidi ne nous donne aucune mimique duvisage pendant tout le film - au contraire - il semble même qu'il estincapable de montrer des émotions. Le caractère naïf et crédule deThomas n'est donc pas très convaincant par rapport à sa collègueNathalie Baye qui incarne très bien la malade Marie-France.  Bilan  : Bien que ce film ait le potentiel pour un  thriller bien réussi, laréalisation ne suffit pas pour convaincre. Ceux qui n'ont rien à fairepeuvent s'offrir ce film mais sinon  : pas recommandable  !  

Sina Hansen

La Volante :Date de sortie : 23 Septembre 2015

Créé par : Christophe Ali et Nicolas Bonilauri

Genre : Thriller français

La

Volante. Un film de Christophe Ali.Durée : 1h27.

«Ce qui sembledonc intéressant etcaptivant au début

devient viteennuyeux etprévisible».

Crit'art - page 18

Page 19: Crit'art n°0

Captivant et prévisible, nouveau et en même temps connu, le film deChristophe Ali et Nicolas Bonilauri parle d'une femme à la cinquantaine quise venge de la mort de son fils.

Captivant et prévisible, nouveau et en même temps connu, le film deChristophe Ali et Nicolas Bonilauri parle d'une femme à la cinquantaine qui sevenge de la mort de son fils.  

Alors qu'il emmène sa femme à l'hôpital pour l'accouchement de leurpremier enfant, Thomas (Malik Zidi) écrase un jeune homme désorienté qui meurtpeu après à cause de ses blessures. Neufans plus tard, Thomas et sa femme sontséparés, leur fils a bien grandi et Thomas a réussi à s'établir dans un cabinetd'avocats estimé. Alors que Thomas et sa famille se sont remis de cette peur, Marie-France (Nathalie Baye), la mère du jeune homme tué n'a jamais oublié la perte de cedernier. Traumatisée et pleine de rage, Marie-France s'introduit de plus en plusdans la famille de Thomas en devenant sa secrétaire, en gardant son fils et enmariant son père. Bien évidemment que l'histoire se termine cruellement ...

Après avoir montré les meilleurs moments dans la bande annonce, cethriller attire les spectateurs et crée du suspense avant de regarder ce film.L'horreur de la mort qui accompagne la naissance du bébé ainsi que la douleur de la mère souffrantesont montrées par des images bien choisies et une musique dramatique. Malheureusement, la suite dufilm n'arrive pas à maintenir ce suspense. Ali et Bonlauri rendent le spectateur complice de lapsychopathe Marie-France à tel point qu'il est la seule personne consciente de ce qui se passe devant lui.Ce qui semble donc intéressant et captivant au début devient vite ennuyeux et prévisible. La plupart du

film montre comment Marie-France établit une relation avec la famille de son ennemi Thomas et ilparaît même ridicule que Thomas lui ait confié son fils alors qu' ' ils ne se connaissent pas ou aussi que

personne ne se rende compte de la mission bien évidente de Marie-France.  

Au niveau des acteurs, il est important de mentionner que NathalieBaye est très convaincante et que son caractère ambigu, c'est-à-direle fait qu'elle soit sympathique et terrifiante en même temps, poussele suspense du film et empêche le spectateur de quitter la salle decinéma. Néanmoins, Malik Zidi ne nous donne aucune mimique duvisage pendant tout le film - au contraire - il semble même qu'il estincapable de montrer des émotions. Le caractère naïf et crédule deThomas n'est donc pas très convaincant par rapport à sa collègueNathalie Baye qui incarne très bien la malade Marie-France.  Bilan  : Bien que ce film ait le potentiel pour un  thriller bien réussi, laréalisation ne suffit pas pour convaincre. Ceux qui n'ont rien à fairepeuvent s'offrir ce film mais sinon  : pas recommandable  !  

Sina Hansen

La Volante :Date de sortie : 23 Septembre 2015

Créé par : Christophe Ali et Nicolas Bonilauri

Genre : Thriller français

«Ce qui sembledonc intéressant etcaptivant au début

devient viteennuyeux etprévisible».

Les films du moment - La Volante.

Page 19 - Crit'art

Page 20: Crit'art n°0

Crit'art - page 20

Coup de crayon.

La fille Hokusai, un chien vagabond, son père, et le disciple du père : Ikeda Zenjirô.D'un fin coup de crayon, Keiichi Hara (Colorful, un été avec coco) nous plonge dans l'ère EDO,

(1814) en plein milieu de la vie de la fille du célèbre artiste Hokusai. Celle-ci vie avec son père dans unatelier a l'allure de taudis ; l'épaulant dans ses créations les plus folles et magnifiques. Ils vivront desaventures suivi de leur disciple, où les contes deviennent réalités...Le spectateur sera pourtant surpris et étonné par la durée du film (1h30), trop court pour évoquer unevie aussi riche, le laissant sur sa fin, avide d'en savoir plus. On comprend pourquoi, K.Hara n'a puaborder la naissance d'un code moral et philosophique, qui menait l'art des Hokusai. Malgré cettecontrainte, le réalisateur a su aboutir à un scenario bien construit, sous un rythme léger et poétique.Cette fabuleuse aventure, nous transporte dans un univers où réalité et fantastique s'entremêlent.L'ambiance est bien instaurée dès le début du film, mais une incompréhension lors de l'utilisation de lamusique rock, pour des scènes importantes, « casse » malheureusement et adroitement le rythme etl'atmosphère du film. Il aurait pus également s'abstenir de projeter une vue du japon moderne en fin defilm. Mais heureusement le disciple Ikeda Zenjirô, le comique de la troupe est là pour nous faire oublierses erreurs.

Stephen Mora

Miss Hokusai

Réal. : Keiichi Hara. Scén. : Miho Maruo

Dir. Photo : Koji Tanaka. Dir. Art. : Hiroshi Ohno

Mont. : Shigeru Nishiyama. Comp. : Harumi

Fuuki

Prod. : Production IG, Asahi Shimbunsha,

Asastu-Dk, Bandai Visual Co.Ltd., OLM...

Dist. fr. : Eurozoom

Int. : Yutaka Matsushige (Katsushika Hukusai),

Anne Watanabe (O-Ei), Kumiko Aso

(Sayogoromo).

Et si nos émotions avaient des émotions?

Rentrer dans la tête d'une fillette de 11 ans et montrer à des enfants ce qui s'y passe ; pari risquépour les studios Pixar qui placent la barre haute dans leur dernier film...

Un film de Keiichi Hara.Durée : 1h33.

Miss

Hokusai

Page 21: Crit'art n°0

Page 21 - Crit'art

Coup de crayon.

La fille Hokusai, un chien vagabond, son père, et le disciple du père : Ikeda Zenjirô.D'un fin coup de crayon, Keiichi Hara (Colorful, un été avec coco) nous plonge dans l'ère EDO,

(1814) en plein milieu de la vie de la fille du célèbre artiste Hokusai. Celle-ci vie avec son père dans unatelier a l'allure de taudis ; l'épaulant dans ses créations les plus folles et magnifiques. Ils vivront desaventures suivi de leur disciple, où les contes deviennent réalités...Le spectateur sera pourtant surpris et étonné par la durée du film (1h30), trop court pour évoquer unevie aussi riche, le laissant sur sa fin, avide d'en savoir plus. On comprend pourquoi, K.Hara n'a puaborder la naissance d'un code moral et philosophique, qui menait l'art des Hokusai. Malgré cettecontrainte, le réalisateur a su aboutir à un scenario bien construit, sous un rythme léger et poétique.Cette fabuleuse aventure, nous transporte dans un univers où réalité et fantastique s'entremêlent.L'ambiance est bien instaurée dès le début du film, mais une incompréhension lors de l'utilisation de lamusique rock, pour des scènes importantes, « casse » malheureusement et adroitement le rythme etl'atmosphère du film. Il aurait pus également s'abstenir de projeter une vue du japon moderne en fin defilm. Mais heureusement le disciple Ikeda Zenjirô, le comique de la troupe est là pour nous faire oublierses erreurs.

Stephen Mora

Miss Hokusai

Réal. : Keiichi Hara. Scén. : Miho Maruo

Dir. Photo : Koji Tanaka. Dir. Art. : Hiroshi Ohno

Mont. : Shigeru Nishiyama. Comp. : Harumi

Fuuki

Prod. : Production IG, Asahi Shimbunsha,

Asastu-Dk, Bandai Visual Co.Ltd., OLM...

Dist. fr. : Eurozoom

Int. : Yutaka Matsushige (Katsushika Hukusai),

Anne Watanabe (O-Ei), Kumiko Aso

(Sayogoromo).

Et si nos émotions avaient des émotions?

Rentrer dans la tête d'une fillette de 11 ans et montrer à des enfants ce qui s'y passe ; pari risquépour les studios Pixar qui placent la barre haute dans leur dernier film...

Vice -

VersaUn film de Pete Docter.Durée : 1h42.

Page 22: Crit'art n°0

Crit'art - page 22

Présenté hors concours au festival de Cannes de cette année, Vice et Versa connaît un véritablesuccès et se voit vite considéré comme le film d'animation de 2015. On comprend pourquoi. Si le projetinitial en a rendu plus d'un sceptique, le résultat est tout bonnement époustouflant et relève en celad'une véritable prouesse. D'une approche plus poétique que scientifique, le réalisateur Pete Docter nousdépeint ici d'une façon des plus imagée, le processus métaphysique complexe qu'est celui de la pensée.

Le créateur de Là-haut nous propulse alors dans le cerveau de Riley Anderson, 11 ans, guidée parses émotions ; Joie, Colère, Dégoût, Peur et Tristesse, qui ne sont autres que les personnages principauxdu film et qui se démènent jour et nuit pour le bonheur de la petite fille. Ainsi prennent-ils tour à tour lecontrôle du quartier cérébral de celle-ci, influençant son état d'esprit, ses choix et ses souvenirs. Tout sepasse alors pour le mieux jusqu'au jour où l'équilibre spirituel de Riley se voit profondément ébranlé àla suite du déménagement de sa famille pour San Francisco et de la perte de ses repères. S'ensuit alors ladisparition de Joie et Tristesse, propulsées lors d'une dispute hors du quartier cérébral. Docter s'attacheainsi à nous retranscrire l'étape complexe qu'est le passage à l'adolescence et la découverte dusentiment de mélancolie. Opposant, la luminosité des entrelacs de l' imaginaire à l'aspect terne dumonde réel , Vice et Versa recèle d'ingéniosités visuelles.

On se retrouve alors catapulté de surprises en surprises à travers un univers allégorique inédit etcoloré. A noter d'ailleurs la perfection des doublages qui contribuent à la création de cette aventureintrospective. En outre, si la forme est au rendez-vous, le fond n'est pas en reste. Traitant de la nécessitéde la tristesse dans la vie, Pete Docter nous touche surtout par sa lucidité et la limpidité de soninterprétation. Doté d'un double niveau de lecture, son film saura alors plaire avec ses dialogueshumoristiques à la fois simples et profonds. Une chose est sure : on ne s'ennuie pas ! Résultat d'undéchaînement d'inventivité, qualité chère aux studios Pixar, Vice et Versa est ce que l'on pourrait alorsappeler une véritable pépite...Pari risqué donc mais pari tenu pour les studios à la lampe qui ont euraison de placer la barre si haute.

Solène Renault

Vice-Versa (titre original : Inside Out), par : Pete Docter.

Studio : Pixar / Disney

Sortie: Juin 2015. Durée : 1h42.

Quand poursuivre son rêve d'enfant n'est plus si facile...

La République Démocratique de Bubunne est une société matriarcale dirigée d'une main de fer,quoi que tremblante, par la Générale (Anémone, truculente en despote gâteuse). Cependant, les divinsChevallins ( une paire de juments blanches immaculées) lui ont révélé que le moment était venu pourelle de céder sa place à sa fille, la Colonelle (Charlotte Gainsbourg impeccable en héritière désabusée).Une grande bubunnerie est donc organisée, un bal qui n'a lieu qu'une fois par siècle et au cours du queltous les célibataires du pays pourront tenter de séduire la Colonelle en revêtant leurs plus belles«   voileries  » et en lui tendant leur «   laisson  ». C'est l'occasion dont Jacky, jeune hommecélibataire,«   gueusard  » de «   Museau  », a toujours rêvé. Le seul moyen de s'extraire de sa condition et depouvoir atteindre son grand amour. Mais dans cet univers de femmes qui le désirent, poursuivre sonrêve de jeune garçon, «   se marier avec la Colonelle et avoir plein de petites filles  » ne sera pas facile.Riad Sattouff a à nouveau déposé ses crayons pour passer derrière lacaméra, où son talent s'exprime avec tout autant d'assurance que derrière sa table de dessin .

Après le très drôle «Les beaux gosses», qui nous faisait plonger dans le quotidien cru et attachantd'adolescents boutonneux, l'auteur prolifique nous emmène ici dans un univers utopique où sonttransposés les stéréotypes masculins de notre monde. Sattouff conjugue au féminin tous nos défautspour créer une société chromosomiquement inverse de la notre mais dont les dérives font sévèrementgrincer les dents tant elles ont de l'écho dans notre réalité: en particulier les scènes de viol qui, malgréleur côté comique et décalé, créent un malaise palpable.

En lui créant un culte inédit, une esthétique soviético-islamiste et un vocabulaire propres, leréalisateur-compositeur parvient à donner à son autocratie utopiste une épaisseur dans laquelle nousplongeons avec délice, trop heureux de pouvoir rire du reflet de nos propres travers. La charge socialeest forte, la satire intense, le film prouve avec finesse que l'on peut être drôle et avoir un propospolitique piquant.

Natty Humeau

Jacky Au Royaume des Filles, par Riad Sattouf.

Production : Les Films des Tournelles, Studio 37 et Pathé.

Sortie : 29 Janvier 2014.

Les films du moment - Vice-Versa.

Page 23: Crit'art n°0

Les films du moment - N.W.A. Straight Outta Compton.

Page 23 - Crit'art

Présenté hors concours au festival de Cannes de cette année, Vice et Versa connaît un véritablesuccès et se voit vite considéré comme le film d'animation de 2015. On comprend pourquoi. Si le projetinitial en a rendu plus d'un sceptique, le résultat est tout bonnement époustouflant et relève en celad'une véritable prouesse. D'une approche plus poétique que scientifique, le réalisateur Pete Docter nousdépeint ici d'une façon des plus imagée, le processus métaphysique complexe qu'est celui de la pensée.

Le créateur de Là-haut nous propulse alors dans le cerveau de Riley Anderson, 11 ans, guidée parses émotions ; Joie, Colère, Dégoût, Peur et Tristesse, qui ne sont autres que les personnages principauxdu film et qui se démènent jour et nuit pour le bonheur de la petite fille. Ainsi prennent-ils tour à tour lecontrôle du quartier cérébral de celle-ci, influençant son état d'esprit, ses choix et ses souvenirs. Tout sepasse alors pour le mieux jusqu'au jour où l'équilibre spirituel de Riley se voit profondément ébranlé àla suite du déménagement de sa famille pour San Francisco et de la perte de ses repères. S'ensuit alors ladisparition de Joie et Tristesse, propulsées lors d'une dispute hors du quartier cérébral. Docter s'attacheainsi à nous retranscrire l'étape complexe qu'est le passage à l'adolescence et la découverte dusentiment de mélancolie. Opposant, la luminosité des entrelacs de l' imaginaire à l'aspect terne dumonde réel , Vice et Versa recèle d'ingéniosités visuelles.

On se retrouve alors catapulté de surprises en surprises à travers un univers allégorique inédit etcoloré. A noter d'ailleurs la perfection des doublages qui contribuent à la création de cette aventureintrospective. En outre, si la forme est au rendez-vous, le fond n'est pas en reste. Traitant de la nécessitéde la tristesse dans la vie, Pete Docter nous touche surtout par sa lucidité et la limpidité de soninterprétation. Doté d'un double niveau de lecture, son film saura alors plaire avec ses dialogueshumoristiques à la fois simples et profonds. Une chose est sure : on ne s'ennuie pas ! Résultat d'undéchaînement d'inventivité, qualité chère aux studios Pixar, Vice et Versa est ce que l'on pourrait alorsappeler une véritable pépite...Pari risqué donc mais pari tenu pour les studios à la lampe qui ont euraison de placer la barre si haute.

Solène Renault

Vice-Versa (titre original : Inside Out), par : Pete Docter.

Studio : Pixar / Disney

Sortie: Juin 2015. Durée : 1h42.

Quand poursuivre son rêve d'enfant n'est plus si facile...

La République Démocratique de Bubunne est une société matriarcale dirigée d'une main de fer,quoi que tremblante, par la Générale (Anémone, truculente en despote gâteuse). Cependant, les divinsChevallins ( une paire de juments blanches immaculées) lui ont révélé que le moment était venu pourelle de céder sa place à sa fille, la Colonelle (Charlotte Gainsbourg impeccable en héritière désabusée).Une grande bubunnerie est donc organisée, un bal qui n'a lieu qu'une fois par siècle et au cours du queltous les célibataires du pays pourront tenter de séduire la Colonelle en revêtant leurs plus belles«   voileries  » et en lui tendant leur «   laisson  ». C'est l'occasion dont Jacky, jeune hommecélibataire,«   gueusard  » de «   Museau  », a toujours rêvé. Le seul moyen de s'extraire de sa condition et depouvoir atteindre son grand amour. Mais dans cet univers de femmes qui le désirent, poursuivre sonrêve de jeune garçon, «   se marier avec la Colonelle et avoir plein de petites filles  » ne sera pas facile.Riad Sattouff a à nouveau déposé ses crayons pour passer derrière lacaméra, où son talent s'exprime avec tout autant d'assurance que derrière sa table de dessin .

Après le très drôle «Les beaux gosses», qui nous faisait plonger dans le quotidien cru et attachantd'adolescents boutonneux, l'auteur prolifique nous emmène ici dans un univers utopique où sonttransposés les stéréotypes masculins de notre monde. Sattouff conjugue au féminin tous nos défautspour créer une société chromosomiquement inverse de la notre mais dont les dérives font sévèrementgrincer les dents tant elles ont de l'écho dans notre réalité: en particulier les scènes de viol qui, malgréleur côté comique et décalé, créent un malaise palpable.

En lui créant un culte inédit, une esthétique soviético-islamiste et un vocabulaire propres, leréalisateur-compositeur parvient à donner à son autocratie utopiste une épaisseur dans laquelle nousplongeons avec délice, trop heureux de pouvoir rire du reflet de nos propres travers. La charge socialeest forte, la satire intense, le film prouve avec finesse que l'on peut être drôle et avoir un propospolitique piquant.

Natty Humeau

Jacky Au Royaume des Filles, par Riad Sattouf.

Production : Les Films des Tournelles, Studio 37 et Pathé.

Sortie : 29 Janvier 2014.

JackyAu Royaume des Filles

Un film de Riad Sattouff.Durée : 1h34.

Page 24: Crit'art n°0

Bienvenue dans le monde des Hikikomori.

Série sortie en 2006, et re-masterisation en HD prévue pour Décembre.

Animé produit en 24 épisodes, soit huit heures de contenu, adapté d'une nouvelle deTatsuhito Takimoto qui l'adapta au format manga avecKenji Oiwa au dessin et publiépar les éditeurs de Kadokawa (et Soleil en France), NHK ni Yokoso est une série quiaborde le monde des Hikikomori, qui désigne les personnes qui n'étudient ou netravaillent pas et qui sont enfermées la majeure partie de leur vie chez elles,phénomène de plus en plus fréquent à travers le monde, vivant une solitude qui n'estpas consentie pour autant.

On voit au travers du prise de Satô Tatsuhiro, jeune homme de 22 ans qui n'estpratiquement pas sorti de chez lui depuis environ quatre ans avant les faits relatés par l'animé. Il estaussi paranoïaque et agoraphobe. Cette série commence par un rêve, où on aperçoit une jeune femmeavec son ombrelle qui s'avérera être un personnage important, puis se fait réveiller par une chanson

diffusée en boucle par son voisin. S'ensuit un flash-back qui se révèle nécessaire pour comprendrecomment il en est arrivé à s'isoler du monde  ; le personnage se croit victime d'une conspiration. Et enfinarrivent deux personnes, qui semblent être des Témoins de Jéhovah, dont la mystérieuse jeune femmeaccompagnée de son ombrelle, qui l'aidera à se sortir de cet isolement...

Quant au protagoniste, peu adapté à la vie en société et naïf, il tombera dans nombre de pièges, que cesoit au travers de ses mensonges qui vont l'obliger à participer à la création d'un jeu vidéo, à seretrouver dans une soirée de suicide collectif, essayer de gagner de l'argent en jouant à un MMORPG (jeu

de rôle en ligne comme World ofWarcraft) ou encore se faire escroquer par une anciennecamarade de classe qui ne veut pas être la seule à se faire escroquer.

Ces péripéties le feront sortir de son studio dont il avait besoin de sortir, révélant despersonnages uniques et attachants qui rendent la série agréable à regarder, avec de raresmoments d'humour, ponctué d'humour noir, cassant avec le principe de la série qui s'articuleautour d'un phénomène social triste qu'est l' isolement et la solitude.

N.H.K. ni

Yokoso!Une série de YusukeYamamoto.Durée : 24 fois 20 mn.

«Une série àregarder àtout prix»!

Crit'art - page 24

Page 25: Crit'art n°0

Bienvenue dans le monde des Hikikomori.

Série sortie en 2006, et re-masterisation en HD prévue pour Décembre.

Animé produit en 24 épisodes, soit huit heures de contenu, adapté d'une nouvelle deTatsuhito Takimoto qui l'adapta au format manga avecKenji Oiwa au dessin et publiépar les éditeurs de Kadokawa (et Soleil en France), NHK ni Yokoso est une série quiaborde le monde des Hikikomori, qui désigne les personnes qui n'étudient ou netravaillent pas et qui sont enfermées la majeure partie de leur vie chez elles,phénomène de plus en plus fréquent à travers le monde, vivant une solitude qui n'estpas consentie pour autant.

On voit au travers du prise de Satô Tatsuhiro, jeune homme de 22 ans qui n'estpratiquement pas sorti de chez lui depuis environ quatre ans avant les faits relatés par l'animé. Il estaussi paranoïaque et agoraphobe. Cette série commence par un rêve, où on aperçoit une jeune femmeavec son ombrelle qui s'avérera être un personnage important, puis se fait réveiller par une chanson

diffusée en boucle par son voisin. S'ensuit un flash-back qui se révèle nécessaire pour comprendrecomment il en est arrivé à s'isoler du monde  ; le personnage se croit victime d'une conspiration. Et enfinarrivent deux personnes, qui semblent être des Témoins de Jéhovah, dont la mystérieuse jeune femmeaccompagnée de son ombrelle, qui l'aidera à se sortir de cet isolement...

Quant au protagoniste, peu adapté à la vie en société et naïf, il tombera dans nombre de pièges, que cesoit au travers de ses mensonges qui vont l'obliger à participer à la création d'un jeu vidéo, à seretrouver dans une soirée de suicide collectif, essayer de gagner de l'argent en jouant à un MMORPG (jeu

de rôle en ligne comme World ofWarcraft) ou encore se faire escroquer par une anciennecamarade de classe qui ne veut pas être la seule à se faire escroquer.

Ces péripéties le feront sortir de son studio dont il avait besoin de sortir, révélant despersonnages uniques et attachants qui rendent la série agréable à regarder, avec de raresmoments d'humour, ponctué d'humour noir, cassant avec le principe de la série qui s'articuleautour d'un phénomène social triste qu'est l' isolement et la solitude.

«Une série àregarder àtout prix»!

Les trésors du passé - N.H.K ni Yokoso

Page 25 - Crit'art

Page 26: Crit'art n°0

Crit'art - page 26

Enfin, Bienvenue dans la NHK se permet d'éviter les réactions exagérées devant des situations étranges,ne met pas en scène des archétypes de personnages, et se permet d'être assez réaliste pour pouvoirsembler naturaliste, comme l'étaient les romans d'Émile Zola.

Les troubles des personnages sont très bien exploités, chaque personnage a un problème différent et ilssont complémentaires  ; Hitomi, l'amie du protagoniste au lycée est une personne dépressive etsuicidaire alors qu'elle n'a aucune raison de l'être  ; elle vit avec un homme qu'elle décrit comme parfait,mais qui doit souvent annuler des rencarts car souvent appelé pour des urgences, Kaoru est unpassionné de jeux vidéos asocial, et enfin le couple Sato – Misaki dont l'un est agoraphobe et pensequ'un complot est monté contre lui, et que Misaki en fait partie, alors que celle-ci est une mignonnedemoiselle qui est seule et dépressive et qui se montrera de plus en plus heureuse en présence de sonami sur lequel elle reporte tout son manque d'amour.

C'est pour ces qualités que j'ai choisi d'exhumer un animé relativement peu connu et ancien (sorti il y aneufans) qui reste toujours aussi excellente qui tient en haleine le spectateur, qui met en place les effetsdévastateurs de la solitude que nombre de personnes ignorent, la perception que es solitaires ont del'humanité, pour eux tout le monde cherche à les enfoncer et personne n'ira les aimer, seul remèdeefficace contre la solitude. Je vous conseille chaudement de regarder cette série qui reste fascinante etest un incontournable du genre.

Justin Monnier

NHK ni Yokoso (titre original : ), réalisé par Yusuke Yanamoto.

Studio : Gonzo

Sortie: Juillet à décembre 2006.

Gravity Falls est une série d'animation faite par Disney (encore eux) qui n'est ni un filmd'animation en 3D (comme Vice-Versa, la Reine des Neiges, ou le Voyage d'Arlo) ni une sitcom pouradolescentes pas chère et facile à produire. C'est enfin la première série diffusée par Disney qui s'adresseà tout le monde, adultes comme adolescents, et qui est digne d'intérêt. Pour celui qui voudra rentrerdans l'univers d'Alex Hirsch, en version originale (ne prenez pas la version française, elle fait perdre denombreuses blagues et jeux de mots cernant mieux les personnages), il y trouvera des personnageshauts en couleur, qui auront presque tous droit a leur développement, qui vivent dans une ville aussiétrange que possible, la ville de Gravity Falls !

Mais commençons par l' intrigue ; deux jumeaux, Dipper et Mabel Pines, sont envoyés envacances chez leur grand-oncle, Stan Pines, dans la petite ville de Gravity Falls, dans l'Etat d'Oregon.Pensant y passer les pires vacances de leur vie, tout bascule lorsque l'un des jumeaux découvre unjournal décrivant l'étrange bestiaire de cette cité... pour le meilleur et pour le pire! Passant des gnomesvomissant des arcs-en-ciel au cynique monstre dévoreur de rêves, le tout dans une suite désopilante deblagues et de parodies, il y aura de tout pour l'amateur cinéphile comme pour le passionné de cartoon àcelui qui adore résoudre des énigmes à base de cryptographie !

J.M

Gravity Falls

Titre français : Souvenirs de Gravity Falls.

Studio : Disney.

Réalisateur : Alex Hirsch.

Diffusion : Depuis le 15 juin 2012, fin de la série prévue début 2016.

Les trésors du passé - N.H.K. ni Yokoso

Page 27: Crit'art n°0

Page 27 - Crit'art

Enfin, Bienvenue dans la NHK se permet d'éviter les réactions exagérées devant des situations étranges,ne met pas en scène des archétypes de personnages, et se permet d'être assez réaliste pour pouvoirsembler naturaliste, comme l'étaient les romans d'Émile Zola.

Les troubles des personnages sont très bien exploités, chaque personnage a un problème différent et ilssont complémentaires  ; Hitomi, l'amie du protagoniste au lycée est une personne dépressive etsuicidaire alors qu'elle n'a aucune raison de l'être  ; elle vit avec un homme qu'elle décrit comme parfait,mais qui doit souvent annuler des rencarts car souvent appelé pour des urgences, Kaoru est unpassionné de jeux vidéos asocial, et enfin le couple Sato – Misaki dont l'un est agoraphobe et pensequ'un complot est monté contre lui, et que Misaki en fait partie, alors que celle-ci est une mignonnedemoiselle qui est seule et dépressive et qui se montrera de plus en plus heureuse en présence de sonami sur lequel elle reporte tout son manque d'amour.

C'est pour ces qualités que j'ai choisi d'exhumer un animé relativement peu connu et ancien (sorti il y aneufans) qui reste toujours aussi excellente qui tient en haleine le spectateur, qui met en place les effetsdévastateurs de la solitude que nombre de personnes ignorent, la perception que es solitaires ont del'humanité, pour eux tout le monde cherche à les enfoncer et personne n'ira les aimer, seul remèdeefficace contre la solitude. Je vous conseille chaudement de regarder cette série qui reste fascinante etest un incontournable du genre.

Justin Monnier

NHK ni Yokoso (titre original : ), réalisé par Yusuke Yanamoto.

Studio : Gonzo

Sortie: Juillet à décembre 2006.

Gravity Falls est une série d'animation faite par Disney (encore eux) qui n'est ni un filmd'animation en 3D (comme Vice-Versa, la Reine des Neiges, ou le Voyage d'Arlo) ni une sitcom pouradolescentes pas chère et facile à produire. C'est enfin la première série diffusée par Disney qui s'adresseà tout le monde, adultes comme adolescents, et qui est digne d'intérêt. Pour celui qui voudra rentrerdans l'univers d'Alex Hirsch, en version originale (ne prenez pas la version française, elle fait perdre denombreuses blagues et jeux de mots cernant mieux les personnages), il y trouvera des personnageshauts en couleur, qui auront presque tous droit a leur développement, qui vivent dans une ville aussiétrange que possible, la ville de Gravity Falls !

Mais commençons par l' intrigue ; deux jumeaux, Dipper et Mabel Pines, sont envoyés envacances chez leur grand-oncle, Stan Pines, dans la petite ville de Gravity Falls, dans l'Etat d'Oregon.Pensant y passer les pires vacances de leur vie, tout bascule lorsque l'un des jumeaux découvre unjournal décrivant l'étrange bestiaire de cette cité... pour le meilleur et pour le pire! Passant des gnomesvomissant des arcs-en-ciel au cynique monstre dévoreur de rêves, le tout dans une suite désopilante deblagues et de parodies, il y aura de tout pour l'amateur cinéphile comme pour le passionné de cartoon àcelui qui adore résoudre des énigmes à base de cryptographie !

J.M

Gravity Falls

Titre français : Souvenirs de Gravity Falls.

Studio : Disney.

Réalisateur : Alex Hirsch.

Diffusion : Depuis le 15 juin 2012, fin de la série prévue début 2016.

Gravity FallsUne série d'Alex Hirsch39 épisodes de 21 mn et un épisode final d'une heure (sortie en 2016).