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Atelier d’information presse Don d’urgence de médicaments : mode d’emploi Lundi 15 février 2010 Lundi 15 février 2010 Intervenants Intervenants : - Dr Benoît GALLET, Président de Tulipe : « Le rôle de Tulipe, dispositif des Entreprises du Médicament pour le don d’urgence ». - Christian LAJOUX, Président des Entreprises du Médicament (Leem) : « Pourquoi les entreprises s’engagent-elles dans le don d’urgence, et comment accentuer leur mobilisation ? ». - Erwan LE GRAND, Délégué Général d’Aide Médicale Internationale - Jean-Roch SERRA, Directeur Général de la Chaîne de l’Espoir - Un médecin neurochirurgien de retour d’Haïti Contacts Presse Leem Stéphanie Bou-Fleurot - Tél : 01 45 03 88 38 / 06 60 46 23 08 - [email protected] Virginie Pautre - Tel : 01 45 03 88 87 - [email protected] Contacts Presse&Papiers Catherine Gros - 01 46 99 69 60 / 06 11 72 84 17 - [email protected] Guillaume de Chamisso - Tél: 01 77 35 60 99 / 06 28 79 00 61 - [email protected]

Don d’urgence de médicaments : mode d’emploi...Tulipe - Chiffres clés et exemples d’actions : Haïti, Sri Lanka, Pérou… De l’action à la gestion de terrain Don d’urgence

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AAtteelliieerr dd’’iinnffoorrmmaattiioonn pprreessssee

DDoonn dd’’uurrggeennccee ddee mmééddiiccaammeennttss :: mmooddee dd’’eemmppllooii

Lundi 15 février 2010Lundi 15 février 2010 IntervenantsIntervenants :: - Dr Benoît GALLET, Président de Tulipe : « Le rôle de Tulipe, dispositif des Entreprises

du Médicament pour le don d’urgence ». - Christian LAJOUX, Président des Entreprises du Médicament (Leem) : « Pourquoi les

entreprises s’engagent-elles dans le don d’urgence, et comment accentuer leur mobilisation ? ».

- Erwan LE GRAND, Délégué Général d’Aide Médicale Internationale - Jean-Roch SERRA, Directeur Général de la Chaîne de l’Espoir - Un médecin neurochirurgien de retour d’Haïti

Contacts Presse Leem

Stéphanie Bou-Fleurot - Tél : 01 45 03 88 38 / 06 60 46 23 08 - [email protected] Pautre - Tel : 01 45 03 88 87 - [email protected]

Contacts Presse&PapiersCatherine Gros - 01 46 99 69 60 / 06 11 72 84 17 - [email protected]

Guillaume de Chamisso - Tél: 01 77 35 60 99 / 06 28 79 00 61 - [email protected]

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DDOOSSSSIIEERR ddee PPRREESSSSEE

DDoonn dd’’uurrggeennccee ddee mmééddiiccaammeennttss :: mmooddee dd’’eemmppllooii

Séismes, cyclones, conflits… les situations d’urgence sanitaire nécessitent l’acheminement de médicaments de première nécessité, souvent au cœur de pays démunis et sous-équipés, dont le système sanitaire ne peut pas faire face à une situation exceptionnelle. L’argent et les bonnes volontés ne suffisent pas pour répondre aux besoins des populations en détresse. Le don d’urgence mobilise toute une chaîne d’acteurs : OMS, gouvernements, associations humanitaires internationales et locales, entreprises. Depuis 1982, les Entreprises du Médicament coordonnent leurs efforts sous l’égide de l’association Tulipe. En 2008, Tulipe a attribué plus d’1,5 million d’€uros de dons de médicaments en provenance de 50 entreprises. Comment s’organise aujourd’hui le don d’urgence de médicaments ? Comment l’améliorer ? Dans quel cadre intervient Tulipe ? Comment préserver la qualité des médicaments apportés aux populations sinistrées ? Comment s’assurer de leur bon acheminement et de leur bonne dispensation ? ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Contacts Presse Leem : Stéphanie Bou-Fleurot - Tél : 01 45 03 88 38 / 06 60 46 23 08 - [email protected] Virginie Pautre - Tel : 01 45 03 88 87 - [email protected]

Contacts Presse&Papiers : Catherine Gros - 01 46 99 69 60 / 06 11 72 84 17 - [email protected] Guillaume de Chamisso - Tél: 01 77 35 60 99 / 06 28 79 00 61 - [email protected]

Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 1

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-- SSoommmmaaiirree --

EEttaatt dd’’uurrggeennccee ssaanniittaaiirree,, ddééffiinniittiioonn DDee llaa ccrriissee àà ll’’aaccttiioonn

LL’’eennggaaggeemmeenntt ddeess eennttrreepprriisseess dduu

mmééddiiccaammeenntt TTuulliippee -- CChhiiffffrreess ccllééss eett eexxeemmpplleess dd’’aaccttiioonnss ::

HHaaïïttii,, SSrrii LLaannkkaa,, PPéérroouu…… DDee ll’’aaccttiioonn àà llaa ggeessttiioonn ddee tteerrrraaiinn

Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 2

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ÉÉttaatt dd’’uurrggeennccee ssaanniittaaiirree ::

Cette situation survient lors de catastrophes naturelles entraînant morts et blessés, mais également lors de conflits civils ou militaires, de catastrophes politiques ou économiques provoquant le déplacement de population. L’urgence est la suite d’un événement exceptionnel entraînant une incapacité du système de santé national à répondre aux besoins primaires, et l’appel à l’aide internationale. Dans de telles circonstances, le moindre accroissement des besoins provoque un engorgement du système qui se révèle incapable d’y répondre, et doit alors faire appel à la générosité internationale. Mais comme le souligne Christian Lajoux, Président du Leem (Les Entreprises du Médicament), « Les catastrophes sont désormais différentes : elles se multiplient, prennent de l’ampleur et sont parfois transnationales. Il faut une réponse à la hauteur du phénomène : la mise en place d’une aide d’urgence, concertée, structurée et, de fait, efficace. »

AA ssiittuuaattiioonn dd’’uurrggeennccee…… En 2008, selon le Center for Research on Epidemiology of Disasters (CRED), le nombre de catastrophes naturelles s’est porté à 321, soit un total légèrement inférieur à la moyenne annuelle de 398 sur la période 2000-2007. Mais le nombre moyen de personnes tuées a augmenté, atteignant 235 816 contre les 66 812 annuelles sur la période pré-citée, en raison du séisme au Sichuan, en Chine, et du cyclone Nargis, en Birmanie. Quant au nombre de personnes affectées, il a été estimé à environ 211 millions. Un chiffre en croissance continue depuis 19751. Les conflits armés, eux, étaient estimés à 14 par l’Uppsala University’s Conflict Data Programme. Le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR) assurait le suivi de plus de 11 millions de personnes fin 2007, dont 82 % dans des pays en développement. Toujours en 2007, 26 millions de personnes étaient déplacés à l’intérieur de leur pays, en raison de tels conflits2. Ces situations d’urgence, bien sûr, mobilisent l’opinion internationale. Comme le souligne Christian Lajoux, « L’intervention humanitaire s’impose aux citoyens et aux entreprises ; il s’agit de l’une de nos valeurs, que nous devons entretenir, ranimer, encourager, défendre. »

……rrééppoonnssee uurrggeennttee..

Certes, une réponse urgente est indispensable. Mais cette réponse doit être ordonnée. La précipitation n’est pas gage d’efficacité et pour les pays déjà en situation de crise, devoir gérer un afflux de secours incohérent est tout à fait impossible. Notamment en ce qui concerne les dons de médicaments et de dispositifs médicaux, qui représentent une grande partie de l’aide fournie dans de telles circonstances. Le médicament est tout sauf un produit banal. C’est un produit particulier, un monopole. Sa manipulation et son transport sont très réglementés et seuls les pharmaciens peuvent manipuler des médicaments. Ce produit peut aussi présenter des risques pour la santé lorsqu’il n’est pas utilisé dans de bonnes conditions. C’est la raison pour laquelle les Etats ont déterminé des mesures réglementaires strictes. Les dons de médicaments doivent donc répondre à ces normes, y compris les dons d’urgence.

1 http://www.who.int/hac/about/annual_report/annual_report_2008.pdf 2 http://www.who.int/hac/about/annual_report/annual_report_2008.pdf Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 3

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La loi interdit l’envoi de médicaments non utilisés et ramenés chez le pharmacien et les dernières directives, publiées le 18 août 2008, fixent le cadre des dons : depuis le 1er janvier 2009, un décret rend obligatoire d’être un établissement pharmaceutique pour procéder au don de médicaments dans le secteur humanitaire et de se conformer aux directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les « Principes directeurs applicables aux dons de médicaments3 ».

Les trois phases de l’urgence - l’extrême urgence, qui couvre les deux à trois premiers jours suivant le sinistre, - les programmes d’urgence constitués d’équipes évaluant les besoins,

organisant des programmes de terrain et partant pour 3 à 4 mois, - la post-urgence, où ces structures d’urgence préparent leur départ.

DDee llaa ccrriissee àà ll’’aaccttiioonn

Lorsque se produisent des catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, la communauté internationale réagit en général rapidement et envoie de grandes quantités de médicaments et de fournitures médicales, souvent non sollicitées. Dans de telles circonstances, les dons se veulent d’un grand secours et peuvent sauver des vies, mais certains font plus de mal que de bien. L’intérêt pratique évident des dons lors d’une situation d’urgence est alors compromis par l’inadéquation de cette aide aux besoins réels ou par une mauvaise évaluation des besoins. Pour éviter cela, l’OMS recommande de suivre douze principes directeurs élémentaires, mais fondamentaux.

LLiiggnnee ddiirreeccttrriiccee

Une fois l’appel à l’aide internationale émis par le pays concerné, l’important est de déterminer les besoins, via le gouvernement ou via des organisations internationales présentes sur place. En l’absence de structure internationale, comme ce fut le cas lors du tremblement de terre au Sichuan, en Chine, il faut alors tenir compte des évaluations produites par les personnels de santé locaux. Le don doit suivre les Principes directeurs applicables aux dons de médicaments4, qui recommandent que « Tous les dons de médicaments doivent être basés sur un besoin exprimé et être adaptés au profil épidémiologique du pays bénéficiaire. Les médicaments ne doivent pas être expédiés sans le consentement du bénéficiaire. »

Médicaments non sollicités En 2004, lors du tsunami, sans aucune sollicitation, 4 000 tonnes ont été reçues en Indonésie : 60 % n’appartenaient pas à la liste nationale des médicaments essentiels, 70 % étaient libellés dans une langue étrangère, 25 % avaient un problème de date de péremption5.

3 http://whqlibdoc.who.int/hq/1999/WHO_EDM_PAR_99.4_fre.pdf 4 http://whqlibdoc.who.int/hq/1999/WHO_EDM_PAR_99.4_fre.pdf 5 http://www.psf.ch/fr/pdf/synthese_dons_inappropries.pdf Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 4

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Une exception reste possible à cette règle, en cas de situation d’urgence aiguë. Mais les médicaments envoyés doivent alors « figurer parmi les médicaments de la liste modèle OMS des médicaments essentiels inscrits sur la liste des fournitures d’urgence recommandées par l’Organisation des Nations Unies », indique l’OMS.

AAssssuurraannccee qquuaalliittéé……

La qualité des médicaments est une condition essentielle du don. Il n’y a pas deux poids deux mesures, et si un produit n’est plus considéré comme bon dans un pays développé, il ne peut pas faire l’objet d’un don dans un pays en développement frappé par une crise sanitaire. L’OMS recommande donc que « Les médicaments soient encore valables au moins une année à leur arrivée, ou que le bénéficiaire reconnaisse être informé d’une péremption plus proche. » Enfin, tous les médicaments doivent être conformes aux normes qualité du pays donateur et du pays bénéficiaire, et doivent être autorisés à la vente dans le pays récipiendaire.

…… eemmbbaallllaaggee eett ééttiiqquueettaaggee……

L’OMS rappelle que tous les médicaments doivent être munis d’étiquettes libellées dans une langue comprise du bénéficiaire, et où figurent au moins : • la dénomination commune internationale (DCI), • le numéro de lot, la forme pharmaceutique, • la teneur en principes actifs, • le nom du fabricant, • la quantité contenue dans l'emballage, • les conditions de conservation, • la date de péremption.

Le conditionnement doit être autant que possible en grande quantité, pour des questions de coûts, d’encombrements et d’adaptation au système public d’approvisionnement des pays en développement.

…… oouu ddeessttrruuccttiioonn

Tous les médicaments qui ne correspondent pas aux Principes directeurs de l’OMS sont stockés en attente de destruction, manœuvre qui coûte de l’argent et nécessite des équipements particuliers dans la mesure où le médicament est un produit dont l’usage - destruction incluse - est fortement réglementé. Entre 1992 et 1996, la Bosnie-Herzégovine avait reçu 17 000 tonnes de médicaments inappropriés, dont l’élimination a coûté 34 millions de dollars6.

Principes fondamentaux applicables aux dons de médicaments 1. Utilité maximale pour le bénéficiaire 2. Respect des souhaits et de l'autorité du bénéficiaire 3. Respect de normes de qualité identiques 4. Communication efficace entre donateur et bénéficiaire

6 http://www.psf.ch/fr/pdf/synthese_dons_inappropries.pdf Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 5

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Bénéficiaire et donateur, chacun a un rôle à jouer pour garantir une qualité optimale du don d’urgence de médicaments. Devoirs du bénéficiaire - Définir des directives nationales applicables aux dons de médicaments - Définir des procédures administratives pour la réception des dons de médicaments - Préciser les besoins en médicaments - Gérer les médicaments ayant une durée de conservation inférieure à un an - Dédouaner rapidement les dons de médicaments - Gérer les dons avec soin. Actions du pays donateur - Respecter les quatre principes fondamentaux - Eviter de donner des médicaments sur le point d’expirer - Informer le public - Assurer la coordination entre donateurs

LLeess kkiittss ssaanniittaaiirreess dd’’uurrggeennccee

Le kit sanitaire d’urgence inter-institutions 2006 est la troisième édition du kit sanitaire de l’OMS, revisité et harmonisé avec un grand nombre d’organisations internationales et non gouvernementales7. Le concept de kit sanitaire a été adopté par de nombreuses organisations, il est jugé fiable et standardisé, peu onéreux et apte à fournir rapidement les médicaments et dispositifs médicaux. Ces kits sont conçus pour répondre aux besoins immédiats en matière de soins de santé primaires d’une population déplacée n’ayant pas accès aux services médicaux, ou d’une population dont les services médicaux sont perturbés. Sa composition représentant un compromis, il y aura toujours des articles qui ne répondront pas exactement aux besoins. Le Kit 2006 est composé de deux assortiments différents de médicaments et de dispositifs médicaux, l’unité de base et l’unité supplémentaire. Pour faciliter la distribution à des structures de santé de faible capacité, les quantités de médicaments et de dispositifs médicaux de l’unité de base ont été divisées en dix unités identiques destinées chacune à 1 000 personnes. Le kit d’urgence doit pouvoir stabiliser les blessés et répondre aux maux de populations déplacées et regroupées.

Autres kits d’urgence disponibles après évaluation des besoins

- Kit de vaccination pour 10 000 vaccinations administrées par 5 équipes - Kit de nutrition - Kit d’enquête pour la mesure du poids et de la taille des enfants - Kits d’enregistrement - Kit de nutrition supplémentaire (ration humide) - Kit de nutrition supplémentaire (ration sèche) - Kit de nutrition thérapeutique - Kits de santé génésique inter-institutions pour les situations de crise.

Quelques chiffres En 2008, l’OMS a assuré des interventions d’urgence dans 26 pays et territoires, ce qui a représenté : - La couverture sanitaire des soins de santé primaires de 1,2 million de personnes

pendant 3 mois - 31 500 cas de diarrhée sévère soignés - Support de 11 000 opérations chirurgicales8

7 http://apps.who.int/medicinedocs/index/assoc/s14232f/s14232f.pdf 8 http://www.who.int/hac/about/annual_report/annual_report_2008.pdf Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 6

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LL’’eennggaaggeemmeenntt ddeess EEnnttrreepprriisseess dduu MMééddiiccaammeenntt

Qui, mieux que les Entreprises du Médicament, sont légitimes quand il s’agit de donner des médicaments ? Les Entreprises françaises du Médicament l’ont bien compris et, plutôt que de disséminer leurs efforts, elles ont choisi de se coordonner et d’organiser une réponse concertée à l’urgence. Le Dr Benoît Gallet, président de Tulipe, explique que « Tulipe a été créée dans un contexte initié par le mouvement de solidarité des populations françaises avec les Polonais, en 1982. ». Le Dr Christine Perrier, Directrice de Tulipe, ajoute que « suite aux demandes effectuées auprès des laboratoires par des associations pour obtenir le financement d’aides, les Entreprises du Médicament ont décidé de créer une interface pour gérer les demandes. ». Tulipe (Urgence et solidarité internationales des entreprises du médicament) est née, sous l’impulsion du Pr Joly, Président du Syndicat National de l’Industrie Pharmaceutique (actuellement le Leem).

Tulipe est une association loi 1901, qui a le statut d’un établissement pharmaceutique. Sa mission est de fédérer les dons des entreprises du médicament pour répondre, en urgence, aux besoins des populations en détresse, lors de crises sanitaires aiguës, de catastrophes naturelles et de conflits.

EEnn ccaass dd’’uurrggeennccee

Rapidité

La force de Tulipe est sa capacité de réaction. « Moins de 24 heures après la survenue d’une catastrophe, explique Benoît Gallet, « des cantines de première urgence peuvent être mises à disposition. » « Nous fonctionnons avec des partenaires, de plusieurs types : la cellule de crise du ministère français des Affaires étrangères, la Croix Rouge française, des associations comme Secouristes sans frontières ou Cosi (Comités de Secours Internationaux), qui travaillent dans l’urgence et font appel à nous », explique le Dr Christine Perrier. « Nous étudions alors leurs besoins et recoupons avec les informations dont nous disposons par ailleurs pour voir si ces demandes sont réalistes. ». Là, le travail est celui d’un établissement pharmaceutique. La donation est sous la responsabilité du pharmacien de Tulipe. Il n’y a pas de transfert de responsabilité.

Sécurité

« Le travail de Tulipe, établissement pharmaceutique, est de s’assurer que les besoins transmis correspondent à la réalité, en recoupant les infos, de voir comment les partenaires achemineront les produits, et qui les recevra à l’arrivée. », précise le Dr Christine Perrier. En extrême-urgence, les cantines sont toujours accompagnées, car on ne sait pas ce qu’il y a de l’autre côté. La sécurisation du transport et de la réception des produits est un élément essentiel. « Dans des cas de catastrophes, l’aéroport le plus proche n’est pas forcément accessible. Lors du tsunami, l’association Cosi n’a pu bénéficier des cantines que parce qu’elle avait trouvé une solution pour le transport des cantines en affrétant un hélicoptère », illustre le Dr Christine Perrier.

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Tulipe s’assure également de la disponibilité sur place d’une personne garantissant la bonne marche du dédouanement. « Une fois que toutes ces étapes sont sécurisées, les cantines peuvent partir ». Une démarche qui, compte tenu de l’expérience de l’association, ne prend que 4 à 5 heures.

Adaptabilité

En situation d’urgence, il y a énormément d’impondérables et d’évolutions rapides des situations, qui impliquent des ajustements. Les partenaires de Tulipe doivent être en mesure de les réaliser. L’association procède si nécessaire à de nouveaux envois de cantines, une fois le profil de l’urgence déterminé et les besoins identifiés. Tulipe dispose de trois différents kits d’urgence : - La cantine d’urgence, qui contient des injectables, des solutés de perfusion, etc.

Elle pèse 50 kg et son encombrement est réduit au minimum pour qu’elle soit facilement transportable.

- Un kit pédiatrique - Un kit complémentaire, qui permet d’aider les populations à faire face au

quotidien pour ceux qui ont des traitements récurrents par exemple.

Une cantine contient environ 800 traitements. En 2008, Tulipe a consacré 600 000 €uros à ces actions d’urgence. « Nous avons envoyé des cantines au Liban, en Palestine, en République Démocratique du Congo, en Chine, lors du séisme du Sichuan, et même en Birmanie où un cyclone est survenu. Nous avons pu y entrer, » explique Benoît Gallet, « car nous avions déjà travaillé avec l’AMFA, l’Association Médicale Franco Asiatique, une association présente dans le pays depuis plus de vingt ans. » Rigueur

Tulipe, association dotée d’un établissement pharmaceutique, est garante de la qualité des médicaments et de la chaîne pharmaceutique, depuis la qualité de l’approvisionnement jusqu’à leur utilisation sur le terrain. « Même si nous sommes une interface, nous restons responsables du devenir des produits jusqu’à leur consommation par le patient, » explique Christine Perrier. « Ce qui implique également une grande rigueur dans la sélection de nos partenaires de l’urgence. » Cette responsabilité conditionne aussi une grande rigueur dans le choix d’accorder ou non une aide d’urgence. « J’ai déjà dû refuser, » indique la Directrice de Tulipe. « Si la chaîne de sécurité n’est pas garantie, nous n’intervenons pas. ». Tulipe intervient lorsqu’elle sait être utile et efficace. Elle n’impose pas d’aide. Si Tulipe n’est pas sollicitée, si toutes les garanties ne sont pas réunies, alors les interventions n’ont pas lieu. Par ailleurs, en tant qu’établissement pharmaceutique, Tulipe respecte les contraintes de l’Afssaps et du ministère de la Santé, et, comme elle travaille à l’international, applique les directives de l’OMS : Tulipe donne dans ses kits des médicaments neufs, à l’origine et la qualité garanties par le maintien de la chaîne pharmaceutique.

Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 8

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Exemplarité Selon Benoît Gallet, « Tulipe est la seule association à présenter ce profil inédit, un profil collectif. » Les entreprises du médicament ont en effet décidé, alors qu’elles sont toutes concurrentes, de travailler collectivement pour l’urgence. « Lors de certaines urgences, les entreprises sollicitées refusent et renvoient vers Tulipe. D’autres acceptent mais appellent toujours Tulipe afin de conduire un travail collectif. » A l’international, Tulipe se rapproche du Partnership for Quality Medical Donations, une alliance constituée d’entreprises de santé et d’associations américaines qui travaillent ensemble pour promouvoir des dons de qualité, mettre en place des règles de bonne conduite et échanger des expériences. PQMD met effectivement en place des outils utiles à tous comme « un mapping des partenaires de chaque membre dans le monde entier », illustre Christine Perrier. Ce qui permettrait à Tulipe d’identifier des partenaires fiables dans les endroits où elle n’en a pas.

Les autres actions de Tulipe

En tant qu’Entreprise du Médicament, Tulipe ne peut pas laisser perdre les produits qu’elle n’envoie pas dans des situations d’urgence. En 2008, 450 000 €uros ont été consacrés à ces actions. Hors urgence Dans un souci de gestion de stock, les kits de médicaments non attribués en urgence sont réaffectés à d’autres programmes d’aide et distribués à des organismes sélectionnés qui s’engagent à respecter le cahier des charges de Tulipe. Ainsi, chaque année, des cantines sont fournies à l’Association Médicale d’Aide au Développement entre l’Auvergne et le Maroc (AMDAM) qui parcourt le désert marocain. Cette initiative assure des consultations spécialisées et des interventions chirurgicales. Douze mille traitements sont ainsi distribués auprès des populations du sud-marocain.

Formation Tulipe est également à l’origine de modules de formation, sous forme de posters, sur le bon usage des médicaments - stockage et utilisation - pour garantir l’efficacité des dons.

- Comment s’approvisionner ? - Comment gérer un stock ? - Comment dispenser ?

L’objectif est de donner des produits, en s’assurant qu’ils soient manipulés correctement. Il faut également aider les populations à s’approvisionner par elles-mêmes. Audit Des missions d’audit sont également conduites sur le terrain pour garantir la bonne utilisation des dons réalisés par Tulipe.

Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 9

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TTuulliippee -- CChhiiffffrreess ccllééss eett eexxeemmpplleess dd’’aaccttiioonnss :: HHaaïïttii,, SSrrii LLaannkkaa,, PPéérroouu……

Tulipe, chiffres-clés

- Depuis 2005, plus de 50 pays ont bénéficié de l’aide Tulipe - En 2008, les populations de 25 pays ont été aidées. - 1 660 000 traitements distribués dans 661 cantines d’urgence distribuées à 38

associations. - 30 bénévoles participent au bon fonctionnement de Tulipe - 1 515 000 €uros provenant de 49 entreprises ou structures adhérentes ont permis

à Tulipe de remplir ses missions en 2008.

Exemples d’actions

2010, Haïti, séisme2010, Haïti, séisme

92 cantines d’urgence, soit 92 000 traitements disponibles en moins de 4 jours. Le violent séisme (7,3 sur l’échelle de Richter) survenu à Haïti le 12 janvier 2009 a occasionné un triste bilan de 170 000 morts et un million de déplacés (en date du 31 janvier 2010). Dans ce pays, le plus pauvre de l’hémisphère nord, cette catastrophe naturelle a eu des conséquences d’autant plus néfastes que les systèmes de secours et de santé, déjà précaires, ont été durement touchés. Immédiatement, Tulipe a mis en œuvre une action d’urgence pour apporter le concours des Entreprises du Médicament aux secours sur place des victimes. En quelques heures, Tulipe, en étroite coordination avec les Pouvoirs publics et en adéquation avec sa mission, a ainsi répondu aux besoins des différentes équipes de secours. Dans les 12 heures suivant le séisme, Tulipe, fidèle à sa capacité de réaction, a mis à disposition 56 kits d’urgence. Selon son mécanisme d’action, elle a ainsi accédé aux demandes de ces partenaires :

- le Centre de Crise du Ministère français des Affaires étrangères, fournissant 36 kits, soit 36 000 traitements,

- la Croix-Rouge française, à laquelle 10 kits ont été confiés, - le Cosi Secours internationaux, dont les équipes de secouristes ont acheminé 9 kits, - les Pompiers Humanitaires Français, un partenaire occasionnel de Tulipe, qui a envoyé

une équipe d’évaluation sur place avec un kit d’urgence. En complément de ces envois, Tulipe a, ensuite, confié des cantines à Aide Action Internationale Pompiers, à Corps Mondial de Secours et à la Clinique Degand Dutour, une des rares structures opérationnelles sur place.

Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 10

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Après cette indispensable réponse à la première urgence, viendra pour Tulipe la gestion de la post-urgence. Les nombreux déplacés, confrontés à la survie en zone dévastée, ne devront pas être abandonnés une fois l’attention internationale détournée. Une évaluation des besoins, en coordination avec les acteurs locaux et les Pouvoirs publics, est conduite afin de déterminer les médicaments et matériels utiles à leur prise en charge. Une fois celle-ci réalisée, Tulipe assurera l’acheminement et la distribution des éléments nécessaires au soutien des populations touchées.

2004, Sri Lanka, Tsunami2004, Sri Lanka, Tsunami

Dans les 48 heures qui ont suivi la catastrophe, 43 cantines d’urgence ont été acheminées au Sri Lanka par les associations partenaires de Tulipe : Comité de Secours Internationaux (COSI), Secouristes sans Frontières et la Croix-Rouge Française. Cette donation a permis aux équipes de secouristes d’assurer les soins de première urgence. Une seconde donation, dite de post-urgence, a été effectuée quatre semaines plus tard, à la demande du ministère sri-lankais de la Santé et sur la base d’une évaluation précise des besoins faite par les ONG sur le terrain. Ces 20 tonnes de médicaments ont permis de relancer le système national d’approvisionnement des structures sanitaires.

2007, Pérou, séisme2007, Pérou, séisme

Un tremblement de terre frappe le Pérou. Neuf cantines, soit l’équivalent de 7 200 traitements, sont immédiatement acheminées par avion sous la responsabilité du ministère français des Affaires Étrangères, qui se charge de leur distribution sur place.

2008, Chine, Séisme2008, Chine, Séisme

La Chine a dû faire face à un des plus graves séismes que le pays ait connu : environ 50 000 morts et plus de 200 000 blessés. Tulipe est alors sollicitée pour apporter une aide en médicaments. Elle prendra la forme d’une donation de 34 cantines, soit plus de 25 000 traitements, acheminées le 16 mai dans la région du Sichuan par la Délégation à l’Action Humanitaire (ministère français des Affaires Étrangères). Dans ce cas, la donation, d’une valeur de 100 000 €uros, a été remise au Directeur des Affaires Civiles de la Région du Sichuan et utilisée par les équipes de la Croix-Rouge Chinoise.

2008, Rwanda, Séisme2008, Rwanda, Séisme

Suite au séisme survenu dans la région des grands lacs, à la frontière du Rwanda et de la République Démocratique du Congo (RDC), Tulipe a été sollicitée pour l’envoi de cantines d’urgence, afin de prendre en charge les blessés au Rwanda. Il semble en effet que la prise en charge des blessés, côté RDC, soit plus aisée qu’au Rwanda, de par la présence de nombreuses ONG. Les cantines - environ 2 000 traitements -, ont été envoyées sur Kigali et utilisées par la Croix-Rouge Rwandaise, sous le contrôle de l’Ambassade de France à Kigali. Don d’urgence de médicaments - Atelier presse LEEM - 15 février 2010 11

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Les dons parvenus sur le terrain, l’enjeu est alors de faire en sorte qu’ils atteignent la population cible et soient adaptés aux besoins. Là encore, pas de secret, il convient avant tout de suivre les recommandations de l’OMS pour garantir l’efficacité du don : • Utilité maximale pour le bénéficiaire • Respect des souhaits et de l'autorité du bénéficiaire

• Respect de normes de qualité identiques

• Communication efficace entre donateur et bénéficiaire

Le Dr Jean-Hervé Bradol, ancien Président de Médecins Sans Frontières (MSF) explique d’ailleurs que dès que cela est possible « Il est plus commode d’acheter ses propres médicaments, plutôt que de dépendre des dons. ». Une option rendue possible pour MSF dès les années 1980 grâce à la taille et au professionnalisme acquis de la structure. Cette liberté garantit « d’agir en fonction de besoins déterminés » explique le Dr Bradol. Mais également de correspondre à d’autres principes de l’OMS, en « limitant au maximum les formes galéniques pour éviter les erreurs de prescription grâce à des posologies identiques à ce que l’on trouve sur place. » MSF assure aussi la qualité de ces interventions en limitant les sources d’approvisionnement, pour pouvoir acheter en grande quantité, auprès de structures préalablement auditées, souvent de concert avec l’Unicef. « La maintenance de notre site de stockage coûte cher, explique le Dr Bradol, « mais ainsi nous ne sommes dépendants ni d’éventuels délais de commande, ni d’une qualité aléatoire. » Carinne Bruneton Déléguée générale de Réseau Médicaments et Développement (ReMed), rappelle, elle aussi, que seuls les kits de l’OMS et de MSF et les cantines de Tulipe sont une bonne chose, car « sont des protocoles standardisés répondant aux besoins ». Pour le reste, les « problèmes et les ratés sont trop nombreux » souligne-t-elle. Le plus judicieux reste « de savoir ce qu’il y a sur le terrain, ce que les gens sont habitués à utiliser. Et d’aider les pays à s’organiser, à disposer de stocks, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui, car finalement, le don est difficile à suivre jusqu’au bout ». Se pose aussi la question des compétences locales. Jean-Hervé Bradol explique que « quand on conduit une activité pharmaceutique, il faut avoir des pharmaciens sur place. Le médicament ne fait pas tout : sans respect des règles de base et une prescription de qualité, l’aide n’est pas utile. » Faire appel aux spécialistes locaux est évidemment essentiel pour trouver des solutions adaptées à la situation, eux seuls connaissant l’organisation du système de santé, les besoins et étant à même d’engager des actions sur le long terme. Une formation aux normes internationales pourraient faciliter leur collaboration avec les travailleurs humanitaires. L’OMS projette d’ailleurs d’établir des listes nationales de personnels de santé qualifiés pour intervenir en situation d’urgence.

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Même si le don nécessite de diminuer les étapes et intervenants, la chaîne reste plutôt longue et la qualité doit être assurée d’un bout à l’autre. « Vous pouvez simplifier la démarche au maximum, explique le Dr Bradol, « mais si vous voulez professionnaliser, une limite s’impose : la qualité et la qualification. Même quand on travaille avec des génériques et des génériqueurs, comme nous le faisons, il faut encore un travail acharné pour garantir la chaîne, la qualité et la non rupture. Cela implique des conditions de transport, de température, des emballages en plus grande quantité possible avec des dates de péremption éloignée, des indications et des posologies dans une langue compréhensible, des dénominations communes internationales et non des noms de spécialités d’un pays, bref, c’est compliqué. Il faut que le prescripteur puisse travailler. Les erreurs peuvent survenir jusqu’en bout de chaîne. » Alors comment assurer cette qualité jusqu’au bout ? Quel serait le don idéal ? Pour Jean-Hervé Bradol, « il devrait être en financements, qui permettraient d’acheter un système pharmaceutique adapté à ce type de situations ». Les petites structures pourraient, en se regroupant, faire appel à des centrales pharmaceutiques, qui leur fourniraient des kits d’urgence, et ainsi garantir la professionnalisation qu’elles ne peuvent assumer seules. Pour Carinne Bruneton, il faut partir du principe que « les politiques pharmaceutiques et les listes de médicaments essentiels qui permettent de soigner 80 % des malades doivent être respectées, y compris dans le don d’urgence, car ces produits sont adaptés aux besoins et sont connus par les prescripteurs. ». Dans l’urgence, estime-t-elle, la présence « d’experts, pour soigner si les médicaments sont présents sur place ou pour évaluer les besoins et organiser l’opérationnel s’il faut attendre l’arrivée des équipes humanitaires, est essentielle. »

Décret n° 2008-784 du 18 août 2008 relatif à la distribution humanitaire de médicaments http://textes.droit.org/JORF/2008/08/19/0192/0011/

Arrêté du 18 août 2008 relatif aux bonnes pratiques de dons de médicaments http://textes.droit.org/JORF/2008/08/19/0192/0017/

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