ECO - 04 Septembre 2013

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  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

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    Verizon

    affiche

    sonambition

    sur lemarchamricain

    dumobileLIREPAGE4

    LA REPRISESE CONFIRME,MAIS RESTEMODREDANS LES PAYSDE lOCDELIREPAGE6

    RFORME DE LAREDEVANCE ETTAXE SUR LESSMARTPHONES:DES PROJETSCOMPROMISLIREPAGE4

    Totaltaille

    denouveau

    danssonoutil

    industriel

    enFranceLIREPAGE5

    Microsoft-NokiaVodafone-Verizon

    Assurment,ce moisdeseptembre fera datepour lindustrie destlcommunications.

    Enlespacedevingt-quatreheu-res,deuxoprationstoutaussiextraordinaires lune quelautre ont profondmentmodifilepaysagedusecteur.

    Surtout, le prix auquel sefontcestransactionsrvleunnouvelordredeschoses.

    Dunct,loprateuramri-cain Verizon rachte pour130milliardsdedollars(98mil-liards deuros) les 45% que lebritannique Vodafone dte-nait dans loprateur de tl-phonie mobile Verizon Wire-less.Cestlatroisimeplusgros-se transaction financire delHistoire, qui valorise la cible289milliardsdedollars.Elleestjustifieparledynamismeetlarentabilit du march amri-cainde la tlphoniemobile.

    La seconde opration a trendue publique mardi 3sep-tembre au petit matin. Nokia,ex-numro un mondial dumobile, a annonc tout de go

    labandon de cette activit. Legroupe finlandais vendsa bran-che de conception et defabrica-tion de tlphones mobilesMicrosoft pour 5,44milliardsdeuros.Ilserecentresursonacti-vitdquipementierderseauxde tlcommunications.

    Lactivittlphoniede Nokia(32000 salaris dans le monde)vaut ainsi quarante fois moinsque loprateur Verizon Wire-lessetses 73400employs,qua-siment tous bass aux Etats-Unis.Sur la chanede valeurdumarch du mobile,le curseur sedplace vers les oprateurs deservices,au dtrimentdes fabri-cantsde terminaux.

    Chass-crois

    Les smartphones sont pour-tant loin dtre descommodi-ties,cesproduitsdeconsomma-tioncourante,Appleensaitquel-quechose.Maisattentionauris-que de banalisation dun mar-ch des produits high-tech oles marges ont tendance secomprimer.

    Si lon regarde lvolution dela valeur boursire de ces grou-pes,le chass-croisen cinqansest spectaculaire.

    Nokiavautaujourdhui11mil-liards deuros la Bourse dHel-sinki, avant la transaction avecMicrosoft. Cest pratiquementdixfoismoinsqueVerizonCom-munication Wall Street. Pour-tant,il y a cinq ans, lacapitalisa-tion boursire de ces deuxgants tait quivalente, autourde50 milliardsdeuros.

    Dans ce contexte, le mouve-mentdeMicrosoftpeutsurpren-dre. A quoi bon miser sur uneactivitdclinante? Enralit, lagrille danalyse du spcialistedeslogiciels estdiffrente.

    Le problme de lditeur dusystme dexploitation Win-dows est de faire vivre sur lestlphones mobiles ce quiconstituaitsa vache laitsurlesPC.Peuimportela rentabilitdesa nouvelle activit de fabrica-tionde mobiles.

    Mais septembrenest pas ter-min. Tel un sisme, ces deuxvnements ne sont que laconcrtisation brutale dundplacementde plaquestectoni-ques luvredepuis plusieursannes.Rpliques venir.p

    [email protected]

    Lire aussipage3

    Lesmathmatiques,une autrefaondedchiffrer lemonde.

    #"##&)-',-+-*( %

    ,-

    *P$!

    UNECOLLECTION

    prsentepar

    CDRICVILLANImdailleFields2010directeurde lInstitutHenriPoincar

    EN PARTENARIAT AVECLA TTE AU CARR

    DS LE JEUDI CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX

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    dansle monde,le rseausocialprofessionnelamricaincrottoutevitesse.Fondeen 2003,lasocitveutdsormaislargirsonmarchbienau-delduseulrecrutement.LIREPAGE7

    Etla BoursedeNewYorkdcouvritMickieEn1967,lAmricaine MurielSiebert,mortele 24aot Man-hattan, futla premirefemmechangerdes titres autourdela corbeillenew-yorkaise.LIREPAGE8

    J CAC 403988PTS 0,45%

    Encroquant Nokia, Microsoft

    selancedanslatlphoniemobile

    PERTES &PROFITS | par J e an-B apt i st e J ac qui n

    Oestpasselavaleurdutlphone?

    LeprojeteuropendemgataxeTobinestenpanne

    03/09-9H30

    STRATGIE& INNOVATION

    LA LETTREDE WALL STREET

    j PTROLE114,33$LE BARIL

    k TAUX FRANAIS 10 ANS 2,50%

    Oublies les grandes dclarationsde principe: le projet de la Com-missioneuropennevisant met-treen placeune taxe sur les tran-

    sactionsfinanciresestaupointmort.LAlle-magne et la France, lorigine pourtant decetteinitiativesoutenueparonzepayseuro-pens,ont notammentpris leurdistance.

    Lesbanquiers,les entrepriseset mmelaBanque centrale europenne ont dnoncleseffetsperversdecettetaxequidevaitrap-porter de 30 35milliards deuros de recet-

    tes, selon les calculs de Bruxelles, en tou-chant tous les instruments financiersschangeant en Europe. Mais, faute deconsensus politique, ce chantier europenrisque de sinspirer des initiatives nationa-les.Depuis le2 septembre,lItalieest ainsi lepremier pays au monde appliquer unetaxe sur le trading haute frquence, unepratiquecontroverse.

    Si, partout, les autorits cherchent lemoyen de limiter les drives de la finance,enEurope,cet objectifsedoubledela volon-

    tde prleverunedmesur uneactivitqui,pardfinition,regorgedecapitaux.En Fran-ce, une taxe touche, depuis aot2012, lesachatsdactionsdessocitsfranaisesdontla capitalisation boursire dpasse 1mil-liarddeuros.Ellesesttraduiteselonlegrou-peNYSE-Euronextpar unechutede20 % duvolumedes transactionssur cesvaleurs.

    Quoi quil ensoit,le rsultat deslectionsen Allemagne devrait donner le ton. Si lachancelireallemande, AngelaMerkel,a affi-ch jusque-l son manque denthousiasme,

    le Partisocial-dmocrate de Peer Steinbrckysemble plus favorable.De sonct, laFran-ce paratembarrasse.Les dirigeantsde BNPParibas, de la Socit gnrale ou du Crditagricole, quiont rencontr FranoisHollan-de,le 19juillet,ont attirlattention du chefdelEtatsur lenjeupourla place deParis.Enparticulier, un consensus europen qui seferait sur une taxation des seuls produitsdrivsseraitune catastrophepour desban-quesfranaisesleaderssur cesactivits.p

    LIREPAGE5

    tLegantamricain du logicielrachte,pour5,4milliardsdeuros,lactivitterminauxmobilesdu finlandaist Il tentede rattrapersonretard sur Apple,Samsunget Google

    LIREPAGE3

    tLetexte labor par Bruxelles estcontest. LItaliemet en placeun impt sur le trading hautefrquence

    k DOW JONES14810 PTSCLOS

    J EURO-DOLLAR1,3164

    Dixjours peine aprsavoirannoncle dpart,dansles

    douzemois, deson PDG,SteveBallmer,Microsoft

    opreunmouvementstratgiquedampleur.

    ROBERTGALBRAITH/REUTERS

    Mercredi 4 septembre 2013

    Cahierdu Monde N 21345datMercredi4septembre2013- Nepeuttrevendusparment

  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

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    Internet?JelaidanslapeauoupresqueLeswearabletechnologiesseront lhonneur lIFA,le SalondellectroniquedeBerlin,quiouvrele4septembre

    pleincadre

    Lorsdun testdutilisation des Google Glass,en Californie. TEDS. WARREN/AP

    LES GANTSCOMME

    SAMSUNGOU GOOGLESE LANCENT LEUR TOUR

    SURLEMARCH DES

    TECHNOLOGIESQUE LON

    PORTESURSOI

    MONTRES,BRACELETS,LUNETTES,VTEMENTS

    INTELLIGENTS.LMERGENCE

    DECESPRODUITS AT RENDUE

    POSSIBLE PARLEXPLOSIONDU MARCH

    DESSMARTPHONES

    Lobjet devrait tre au centre detoutes les attentions, mercredi4septembre, lors de la premirejourne (rserve la presse) delIFA,lagrandemessedellectro-

    niquegrandpublic,quialieutouslesans, Berlin, larentre.

    Trsattendu, comment, parfois diss-qu alors quil na encore jamais t vuLui,ce nestpas lesuccesseur de liPhone,Applene daignantjamaismontrerleboutde son nez ce genre dvnement. Non,lui, cest la smart Swatch de la socitsud-corenneSamsung.

    Il sagit dune montre connecte et

    intelligente qui devrait permettreson propritaire de vrifier ses appels,sescourrielsou sesSMSen regardantsim-plementson poignet, grce un lien per-manentavec son smartphone.

    Le conceptnest certes pasnouveau: legroupe LG ou encore Sony ont dj lancdes produits similaires, en 2009 pour lepremier,et 2012pourle second,sans ren-contrerpourautantun normesuccs.

    La nouveaut, cette fois, rside pluttdansle faitquedes mastodontesdesnou-velles technologies, producteurs de bloc-kbustersensrie,selancent leurtoursurce march: outre Samsung, des rumeurspersistantes prtent Apple le trs pro-chainlancementdunemontre connecte.Le WallStreetJournal auraitmme obtenudes preuves de la fabrication de ce toutnouveauproduit Tawan.

    Silesdeuxtitansselancentsurce mar-ch balbutiant, cest quils ne veulentpasrater ce que certains analystes prdisentcommetantlaprochainervolution:cel-ledes wearable technologies, les tech-nologiesquonporte sursoi.

    Derrirece nom singulierse cacheunesriede produitsdu quotidien montres,bracelets,lunettes,vtementsintelligentsou encore tatouages et autres lentilles decontact,capablesdese connecter Inter-net, unordinateurou un smartphone,pourcapter desdonnesou enmettre.

    Certes, ce march est encore ltatembryonnaire. Mais, selon linstitut IDC,les consommateurs possderont en

    moyenne 3,5 terminaux connects de cetypedici2020.Dailleurs,selonunetu-demeneparSarahRotmanEpps,ducabi-net Forrester, 6% des adultes amricainspossdentdj un objet de ce typeet 17%souhaitenten acheterun dansle futur.Cemarch devrait donc, selon les analystes,reprsenterplusieursmilliardsde dollars.

    Les technologieswearablesontsur lepointde devenirla prochainegrandervo-lution,estimeCrawfordDel Prete,du cabi-net IDC. Certes, elles existaient plus oumoins dj, mais aujourdhui, nous assis-tonsau passagedunmarchtrs spciali-s quelquechosedeplusglobal,quipour-

    raittouchertout lemonde, prcise-t-il.Beaucoup de consommateurs sont en

    qute dun accessoirequi puisseprolongerlexprience du smartphone. Par ailleurs,on commence shabituer ce que lesobjets qui nous entourent soient intelli-

    gents, ajoute M.Del Prete.Le potentielestnorme,surtout si lesgrandsnoms destechnologies sy mettent , confirme poursapartMme RotmanEpps, de Forrester.

    Parmiles gantsquiont pressentilarri-ve de cette tendance: Google. Le moteurde recherche a tonn tout le monde enlananten mai2012sesGoogleGlass.

    Ces lunettes connectes se comman-dent la voix et sont capables denregis-trer des vidos ou mme de diffuser desinformations directement dans notrechamp de vision. Le rseau social Face-book, la plate-forme de blogs Tumblr,maisaussides socitsstarsde linforma-tion, comme CNN ou le New York Times,ont dj ralis des applications spcifi-quespources lunettes dufutur.

    Ltonnementa dailleurs trsvite lais-splace lenthousiasme,quandle publica dcouvertceque ceslunettespouvaientfaire: en juin, un chirurgien espagnolapar exemple pratiqu une oprationavec ses Google Glass sur le nez, celle-ciapu tre diffuse en direct sur le Web, cequia permis desmdecinssitus Stan-ford,enCalifornie,desuperviserlesgestesdeleur confrre.Ceux-civoyaient toutcequele praticienavait souslesyeux!

    Lance Nanek,un dveloppeurindpen-

    dantamricain,a mmecruneapplica-tion du nom de MedRef, permettantdavoir directement dans les yeux le dos-sier dun patient qui se trouve en face devous.Delimaginerlespossibilitspourles professeurs, les scientifiques oummes lestouristesqui veulenten savoirplus sur un monument en mme tempsquilsle visitent, ilny a quunpas.

    Pour linstant, les Google Glass nontpasencoretmises envente etnonttdistribues qu 2000 premiers testeurstravaillant dans diffrents domaines delindustrie.Elleneserontdisponiblespourlegrandpublicquen2014.

    Outrelesgantsdestechnologies,une autre industrie sest empa-reduphnomne:lesportetlasant.Si Nikea tlunedespre-

    miresentreprises quiperses chaussu-resde sportde puceslectroniquesrelies un ordinateur, on compte aujourdhuideplusenplusdestart-upquiseposition-nent sur le crneau avec succs, commelamricaineFitbit,lautrichienneRuntas-ticou encorela franaiseWithings.

    Prsentes lIFA,ces socitsproposentdesbraceletsoudesgaletsconnectspor-ter sur soi en permanence ou durant unexercice physique pour calculer le nom-brede paseffectus,les pulsationscardia-quesou encorela qualitdu sommeil.

    Encore plus tonnant, plusieurs entre-prises, comme la canadienne OMsignal,dveloppent des tee-shirts et mme desgilets intelligents capables denvoyer desinformationssurnosbattementsdecurou encorenotre respiration.

    SelonBenoit Raimbault,directeurmar-ketingFrancechezFitbit,toutcela a tengrande partie rendu possible par lexplo-sion du march du mobile intelligent:Ces applications sont le prolongementnaturel des smartphones, explique-t-il.

    Avec leur dveloppement,on a pu crer devritablescosystmes,proposerdesappli-cations pour analyser les informations etaccompagner les usages.

    Cette analyse est partage par Mme Rot-man Epps, de Forrester: Les smartpho-

    nes ont considrablement facilit les cho-ses.Dansle pass,si vousvouliezcrer uneapplicationdelasorte,ilfallaitlasynchro-niseravec un ordinateur,crer un logicielspcial,alors quaujourdhuiil suffitduneconnexionbluetoothpourse lancer.

    Sans compter quavec le dveloppe-ment des tlphones intelligents, lesMEMS ces semi-conducteursquiper-mettent de capter notamment les don-nescomme laltitude, la mto, laccl-ration et plus encore ont vu leurs prixchuter demoiti.

    On en fabrique plus, ce qui baissemcaniquementles prixgrceaux cono-

    mies dchelles, prcise Thierry Tingaud,directeur France de STMicroelectronics,premier producteur mondial de MEMS.

    Nous sommes rentrs dans les wearabletechnologiesilyadeuxans,FitbitetRun-tasticsont quipspar nous.

    Mais difficile de dire pour le momentqui seront les grands gagnants de cettervolution. Pour Mme Rotman Epps, ilnest pas vident que ce soit les grandsnoms des technologies. Leswearable

    pourraient se dvelopper de manire trslarge, on pourrait avoir ainsi des bijouxconnects et les marques de luxe comme

    Prada ou encore LOral pourraient setailler une belle part du gteau, estimelanalyste.

    Certainscommentateurs ont dailleursvu larrive, en juin, chez Apple de lex-patrondYvesSaintLaurent,PaulDeneve,commeunsignequelafirme lapommetravaillait intensment au design de safuture montre.

    Les gants comme Apple et Samsungvontvidemmentchanger ladonne etontle potentielpour vendre desmillionsdob-

    jetsde cetype ,prditMme RotmanEpps.Enrevanche,les grands duPC comme Dellou

    HP sont dj trs en r etard, et ceux-l nepourront peut-tre jamaisse rattraper.

    Reste rgler les problmes de confi-dentialit et de vie prive, peut-tre lundesplusgrandsfreinspotentielsau dve-loppement des wearabletechnologies.Maiscestdj un autresujetp

    SarahBelouezzane

    2 0123Mercredi4 septembre2013

  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

    3/8

    conomie&entreprise

    VenudAmrique,StephenElopnapassuredresserlabarrechezNokia

    SanFranciscoCorrespondance

    Microsoft veut frapper fortpour combler son retardsurle segmentdesmobi-

    les.Le groupe informatiqueamri-cainaannonc,mardi3septembre,son intention de racheter la divi-sion terminaux et services deNokia. Division qui inclut notam-ment lactivit smartphones. Lemontantglobaldeloprationquicomprend aussi lacquisition delicences pour lutilisation de bre-vetsslve5,4milliardsdeuros.

    Cerachat sinscritdans un vasteprocessus de transformation deMicrosoft, dune entreprise cen-tre sur les logiciels (son systmedexploitationWindowset sasuitebureautiqueOffice)vers unesoci-tde terminaux etservices.Sonannonceintervientaussidix jours peine aprs celle,inattendue,duprochain dpart de Steve Ballmer,qui avait succd, en 2000, BillGates lattedugroupe.

    Une fois le rachat effectu, aupremier trimestre 2014, plusieursdirigeants de Nokia rejoindrontMicrosoft. A commencer par lePDG,StephenElop,quiabandonnesesfonctionschezlegroupefinlan-dais. Et qui figuredans la liste despossibles successeurs de M.Ball-mer.

    Autrefois premire capitalisa-tion boursire mondiale, lentre-

    prise de Redmond a rat, ces der-nires annes, plusieurs viragesstratgiques majeurs. A commen-cerparlmergencedessmartpho-nes, lasuitede larrive,en 2007,deliPhone dApple, puisdu syst-me Android de Google. Trs vitedpass par ses rivaux, Microsoftoccupe,surle marchdeslogicielsdexploitationpour smartphones,unelointainetroisimeplace,avecune part de march infrieure 4%, selonle cabinetIDC.

    Dbut 2011, la socit avaitconcluun partenariatdenvergureavec Nokia, prvoyant que len-sembledes smartphonesproduitsparle finlandaissoientquipsdeWindowsPhone8,la dernirever-sion de son systme dexploita-tion mobile. Microsoft comptaitsurcesoutienpourinciterdautresfabricants choisirsa plate-forme.

    Las, les rsultats restent pourlinstant mitigs. Les ventes deWindowsPhone8 ont, certes, pro-gress, mais les gains en part demarch, notamment sur le seg-mentdesterminauxhautdegam-me,demeurentfaibles. Surtout,ilsnont pas t suffisamment mar-qus pour convaincre Samsung,HTC ou dautres constructeurs desoutenir le systme de Microsoft.

    Plusde80%desesventessontain-siralisespar Nokia.

    Cette situation tait relative-ment inconfortable pour Micro-soft,devenudpendantdesonpar-tenaire. Or, le groupe finlandaisaccumule les pertes depuis denombreuxtrimestres, aprsavoir,lui aussi, manqu le tournant dessmartphones.

    Microsoftse devaitde racheterNokia seulement sil pensait tr esur le point de perdre son appui,explique Carolina Milanesi, ducabinetGartner.Alors que les ven-tes prennent plus de temps se

    redresser, il tait certainementdevenutempsde le faire.

    Avec cetteopration, MicrosoftcherchedabordassurerlasurviedeWindowsPhone.Maispasseule-ment.Encontrlantlafoislapar-tielogicielleet lapartie matrielle,il compte pouvoir insuffler unrythmedinnovationplus rapide,a assur M.Ballmer dans un com-muniqu.

    Le groupe prend ainsi modlesur Apple, qui conoit le systmedexploitationde ses iPhone et desestablettesiPad. Depuisle rachat

    deMotorola,pour 12,5milliardsdedollars (9,19milliards deuros) en2012, Google se dirige lui aussidanscette direction.

    Microsoft espre galementacclrerla croissancede sespro-

    fits dans les terminaux mobiles,

    poursuit M. Ballmer. Actuelle-ment, il ne peroit que 10dollarssur chaque smartphone venduparNokia. Unefoisle rachateffec-tu, il touchera quatre fois plus.Celaluipermettraderenforcerseseffortsen rechercheet dveloppe-mentetdaugmentersesdpensesmarketing,sansngligerlarentabi-litfinancire de son activit.

    Pour le groupe, les enjeuxdpassent le simple cadre dessmartphones:silesventesdeWin-dowsPhoneprogressent,celaauraun impact positif sur les perfor-mances commerciales des tablet-

    tes et des PC quips du systmeWindows8, escompte le groupe.Or, cesdernires sont dcevantes.En juillet, Microsoft a d enregis-trerunechargede900millionsdedollars en raison des ventes trsmdiocresde satablette Surface.

    Cette acquisition nest cepen-dant pas sans risque, car elle vacompliquer les relations avec lesautres partenaires de Microsoft.Ils resteront certainement lcart de WindowsPhone , prditMmeMilanesi. Surtout, voudront-ils toujoursproduire des tablettessous Windows, alors que Nokiaqui devrait trs bientt dvoilerson premiermodle bnficieradefactodunavantage?

    Par ailleurs, la combinaison deMicrosoft et de Nokia ne changepasfondamentalementles clsduproblme. Google et Apple conti-

    nuent doccuper une positiondominante sur les terminauxmobiles. Cela leur octroie le sou-tien des dveloppeurs dapplica-tions. Une des cls essentielles deleursuccs.p

    JrmeMarin

    MicrosoftrachtelestlphonesmobilesdeNokiaLegroupeamricainvadbourser5,4milliardsdeurospourcomblersonretarddanslesecteur

    EnFinlande,cestunsymbolenationalquisetrouveamput

    Encontrlantlespartieslogicielleetmatrielle, Microsoftveutpouvoir innover

    COMME leurhabitude,les cl-bresbookmakersbritanniquesnontpas perdude temps: quel-quesjours avantlannoncedurachatde Nokia parMicrosoft, ilslanaientdjlesparissurquipourraittre le prochainpatrondu gantamricaindu logiciel.Parmileurs candidats potentiels,legrand gagnantseraitStephenElop,actuelpatronde Nokia, 5

    contre1.Etonnant, carselon certains

    analystes,cest bienM. Elopquiseraiten grandepartieresponsa-blede ladbcle deNokia. Mmesilconnatbienla maisonamri-caine (ila tprsidentdela divi-sionoffice pendantdeux ans),commentpourrait-il,danscesconditions,remettre Microsoftdansla courseau mobile?

    DepuisqueM. Elopest arrivla ttede lex-fleuron finlandaisdestlcommunicationsen 2010,celui-ciaperdu62% desa valorisa-tionboursire.Le coursde lactionquitaitde7,79eurossonarri-ve,estpassaujourdhui2,96euros.

    CertesNokiantaitdjpasaumieuxdesaformequandM.Elopena prislescommandes. Leader

    incontest dumarch du tlpho-nemobilelafindesannes1990etjusquaumilieudesannes2000,legroupearatunviragefondamentalqui a profondmentmodifilindustrie: lInternetmobile.

    EnlanantliPhone en2007,Applea offert lutilisateurunenouvelleexpriencede naviga-tionsurInternet,aussifacileque

    sursonordinateur.Las,Nokianapasvula tendanceeta prfrcontinuersur lestrs solidestl-phonestraditionnels qui faisaientsarenomme. Sesterminauxintelligentsressemblaient desPCminiatures,lourdset peuprati-ques.Le gantfinlandaisamistropdetemps raliserlimpor-tancedu claviertactile.

    Rveiltrop tardifUnesituationqueM.Elopatout

    demmetentderattraper.Enfvrier2011,lorsduMobileWorldCongressde Barcelone,il annoncelui-mmele dbutdunpartena-riatentreNokiaet legantdu logi-cielMicrosoft. LegroupedEspoo(Finlande)lancera ennovembredelammeanneunegammedesmartphones,les Lumia, tournant

    sousWindowsPhone, lesystmedexploitation(OS)de lamricain.

    QuandNokiase rveille,cesttroptard.Sa rputationauprsdugrandpublic estfaite: leconsom-mateurse tournemassivementversApple,Samsungou HTC.

    LesLumia tardent dcoller etmmelarriveengrandepompedeWindowsPhone 8,la nouvelleversionde lOSde Microsoftcom-

    patibleavec lessmartphones, lestabletteset lesPCnychangerien!Cenestpasfaute desortir debonsproduits.Nokia a parexempleannoncdessmartphonesdotesdecamrasexceptionnellesouencorede systmede navigationmaisonaccessiblesmme sansconnexion Internet. Maisle publichabitu Android,lOSde GoogleetiOSceluidApple,adumal

    prendreen mainWindowsPhone.Lemagasinen lignene disposepasde suffisammentdapplica-tions: 160000contreprsdunmillionpourGoogle. Lagrandeerreura tde persisteravecleurOSmaisonet ensuitede signerun

    partenariat exclusif avecWindowsPhonequand ilsauraient pupren-dreAndroid, commente Alexan-drePeterc, analyste ExaneBNP

    Paribas.Resteaujourdhui savoirsi

    lintgrationtotale du fabricantdetlphone lditeurde logicielleurpermettrade lancerdes pro-duitsplbiscitspar lepublic. Aupremiertrimestre,Nokia avaitpeine 3% dumarch, mais lesven-tesde Lumiacommencent mon-trerdessignesde mieux. p

    SarahBelouezzane

    Samsung

    Android

    IOS (Apple)

    Microsoft

    BlackBerry

    Bada

    Symbian (Nokia)

    Autres

    Nokia

    Apple

    LG Electronics

    ZTE

    Huawei

    Samsung

    Apple

    LG Electronics

    Lenovo

    ZTE

    SOURCE : GARTNER

    La marque finlandaise est surtout prsente sur le march des mobiles classiquesPARTDE MARCH 2013, EN%

    VENTES DETLPHONESMOBILESDE TOUTESCATGORIES

    VENTES DE SMARTPHONES

    SYSTMES DEXPLOITATIONPOURSMARTPHONES

    79

    14,2

    3,3

    2,7

    0,4

    0,3

    0,2

    24,7

    14,0

    7,3

    3,9

    3,5

    2,6

    31,7

    14,2

    5,1

    4,7

    4,3

    Londres,en 2011. StephenElop (gauche), PDGde Nokia,et Steve Ballmer,patron deMicrosoft,dontle dpart,sousun an,a tannonc le23 aot. A.GRANT/AP

    StockholmCorrespondance

    Sanssurprise,le rachatde labran-che tlphones mobilesde NokiaparMicrosoftfaisaitla une delapresse deFinlande,mardi3sep-tembre.Nulle autresocit naautantt associeau destindesonpays cesdernires dcennies.

    Danslesannes1990 et2000,Nokiaa eneffettirverslehautlconomiefinlandaiseet le grou-petait lalocomotivede laBoursedHelsinki.La socit, quia dtenujusqu40 % dumarch mondialdestlphonesmobiles,a repr-sentjusqu4%duproduitint-rieurbrut(PIB)dela Finlandeetplusde 25% desexportationsdu

    pays. Cett, uneenqutedYLE,unetlvisionlocale, amontrquela moitidesFinlandaisres-taientfidlesNokia dansle choixdeleur tlphonemmesi lesplusjeunesavouaientprfrer lesappareilsdAppleet deSamsung.

    MaisNokiaa ratles viragesdesappareilsphotosintgrsetdessmartphones. Lasanctionestl :encdant sonactivitde tlpho-nie,lentrepriseva perdrelamoi-tide sonchiffredaffaireset32000employs,dont4600enFinlande.Un choc.

    Lannoncea surprisles analys-tes,dautantqueles ventesde tl-phonesNokiacommenaient fr-mircett,grce sonnouveaumodle,le Lumia. On alimpres-

    sionquilsest passquelquechosequia forccettedcision,carils ontvendu trsbasprix,acommen-tTero Kuittinen,analystechezAlekstra, latlvisionfinlandai-se.Kalle Killi,dlgu syndicaldeNokiadanslusinedeTampere,estimequele montantde laventeesthonteusementbonmarch .

    Priorit auxrseauxDepuisdes mois,desrumeurs

    faisaienttatde lintrtque por-taitMicrosoft,ou leschinoisHuawei etLenovo, lacompagniefinlandaise.Un dirigeantde Micro-soft,Joe Belfiore,avaitrendu unemystrieusevisiteausige deNokia,Esbo,la mi-juin.Peudetempsaprs, legroupefinlandais

    avaitannonclerachat,pour1,7milliarddeuros,des 50% queSiemenspossdaitdans unecom-pagniecommune,NokiaSiemensNetworks(NSN),dveloppe par-tirde 2007. Cesdernierstemps,cet-tebrancheconsacreauxrseauxportedailleursle gantfinlandaisboutdebras, alorsquelesventesdetlphonesmobilesrestentsontalon dAchille.

    EnprenantlintgralitdeNSN,Nokiaavaitannoncsonintentiondevoircettefilialedevenirlelea-dermondialdu haut-dbitmobile.Cemarchest actuellementdomi-nparlesudoisEricsson,quiaabandonn,depuisfin 2011,lafabricationde tlphonesmobiles,etle chinoisHuawei.

    Dlestdes tlphones,Nokiadevraitse focalisersur lesrseaux,lacartographie,lalocalisationetlestechnologiesavances.Maislentrepriseen a-t-elleencorelacapacit?

    Depuisledbutdesannes2000,quandla socit comptait25000salarisdansle pays, Nokiaaperdu10000salarisenFinlan-de.Sa puissancedinnovationa tampute: lesingnieursdvelop-pantlesystmedexploitationonttsacrifis,pournelaisserqueceuxchargsdintgrerle logicielWindowsPhonedans lestlpho-nesNokia.

    ASalo,oelleemploie1500per-sonnes,linquitude estvive.Cestune surprisetotale, adcrit

    AnttiRantakokko,leresponsabledela citfinlandaisede55000habitants, considrecom-mele berceaude Nokia.Jecrainslesconsquences,mais jespre que

    Nokiacontinuera dveloppersesactivitsmobiles Salo.

    Ledirecteurfinancier dela soci-t,Timo Ihamuotila,doitprendreprovisoirementla place deSte-phenElopcommePDG. Nokiadevaitteniruneconfrencedepresse,mardimatin,Esbo,sonsigesocial, prsdHelsinki.Uneassembleextraordinairedesactionnairesestconvoquepourle19 novembre.Avec lesautoritsfinlandaises,ils doiventvaliderladcisionde rachat. p

    OlivierTruc

    30123Mercredi4 septembre2013

  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

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    NewYorkCorrespondant

    E

    nfin seul! Aprs quatorzeansdeviecommune,legrou-pe amricain Verizon afini

    parprendreses distancesavec sonpartenaire dans la tlphoniemobile,le britanniqueVodafone.

    Voil des annes que les deuxsocits cherchaient une solutionpour se sparer lamiable. Celle-cia ttrouve,lundi 2septembre,au prix fort: Verizon rachte les45% que Vodafone dtenait dansVerizon Wireless, leur filiale com-mune de tlphonie mobile auxEtats-Unis, pour 130milliards dedollars (98milliardsdeuros).

    Ilsagitdelaplusgrossetransac-tiondetouslestemps,derrirelac-quisition, en 1999, de Mannes-mann, dj par Vodafone. SelonlesstatistiquesdeDealogic,jamaisacheteur navait vers autant decash au vendeur: plus de 58mil-liardsde dollars.Enfin, banquiers,avocatset conseillersen tous gen-

    res se frottent les mains avec descommissions qui avoisinent autotal500 millionsde dollars.

    Grcecetteopration,Verizonngocie un virage stratgiquemajeur en jetant toutes ses forcessur le march amricain. Il prendle contrle, 100%, dune filiale,dontla totalitde lactivitest ra-lise aux Etats-Unis. Sur les29,8milliards de dollarsde chiffredaffaires du groupe publis audeuxime trimestre, 20 milliardsviennentde Verizon Wireless.

    Quant la rentabilit, elle estessentiellementassureparlafilia-ledetlphoniemobile.Or,jusquprsent,Verizondevaitenpartagerles fruits avec Vodafone. Pourlexercice 2012, loprateur amri-

    caina ainsirevers au britannique7,4milliards de livres de bnfices(8,7milliards deuros) et 2,1 mil-liards de livres de dividendes.Dsormais,lavache laitproduiraexclusivement pour les intrtsamricains.

    Dans ces conditions, StevenHartley, analyste spcialis dans

    les tlcommunications au seindu cabinet Ovum, estime que leprix pay par Verizon, mme silest lev, restecorrect. Sur lelongterme,loprationva permet-treaugroupedeproposeruneoffrebeaucoup mieux intgre aumoment o la comptition sur cemarch est en train de sintensi-

    fier, estime-t-il.Carsi Verizon estaujourdhui le leader incontestdela tlphoniemobileaux Etats-Unis avec un peu plus de 100mil-lions de clients contre peine80millions pour son poursuivantimmdiat, AT &T, la donne est entrainde vitechanger.

    Certes,lemarchdesEtats-Unis

    resteplusdynamiqueque celuidelEurope (+ 8,7 de croissance en2012 contre 4,3% pour le VieuxContinent). Mais lquipementdes consommateurs amricainsen mobiles arrive saturation.Lanticipation du ralentissementdu march a donc dclench unerecompositiondu paysage.

    T-Mobile USA, qui vient de sal-lierMetroPCS,unoprateurlowcost, sest lanc dans une politi-que de prix agressive, tandis queSprintatrachetcetteanneparle japonais SoftBank. Ce dernier a

    promis dinjecter 16milliards dedollars en deuxans pourrattrapersonretardsurVerizonet AT& T.

    Le management de Vodafonepeutregarder le marchamricainet se dire jai dj vu ce film[cest--dire lintensification de laconcurrence en Europe] : les pers-

    pectives pour que la situationsamliore sontrduites,alorsquil

    y a de srieuseschancespour quel-le empire,crivait, jeudi 29aot,CraigMoffet,analystechezMoffet-Nathanson, dans une note surlopration.

    Continuer crotreCe nest videmment pas la

    vision du patron de Verizon,Lowell McAdam. Nous croyonsen unecroissanceencoresoutenuedans le sans-fil,a-t-il comment

    aprslannoncede latransaction.Dj, en 2012, lors dune conf-rence danalystes, il dtaillait savisiondanscesecteur: Cestjusteamusant que nous parlions detaux de pntration dans la tl-

    phonie mobile de 90 %, 95 % ou100%. Si lon commence ajoutertousles appareilslectroniques,lesvoitures, les maisons, les systmesde scurit et tout ce qui peut seconnecter unrseau,jepensequenous pouvons continuer crotre.Cestune partiede notrejob.

    Cest pourquoi depuis quil estarriv la tte de lentreprise, en2011, M.McAdam a multipli lesacquisitionspour se renforcersurle marchdu sans-fil.

    Il y a un an, Verizon a rachetpour 3,6milliards de dollars desfrquences de tlphonie mobilede 4e gnration (4G) auprs de

    Comcast,de Time WarnerCable etde Bright House Networks. Et cett, il a mis la main sur HughesTelematics pour 612millions dedollars, une socit spcialisedansla connectivitsansfil.

    Sa stratgie consiste sloi-gnerdumodle dunoprateurtl-phonique traditionnel, rsumeSam Greenholtz, un ancien cadrede Verizon, dsormais consultantauseinducabinetamricainSGTe-lecom. IlveutfairedeVerizonuneentreprisefocalisesur lemobileetla fibre afin de fournir des servicesdanslecloudcomputingetladiffu-sion de contenus, explique-t-ildans une interview accordeBloomberg.

    Verizonarrivera-t-iltreeffica-cesurcesnouveauxmarchs?Passr: aujourdhui 90% des tablet-tessontutilisesvialeWi-Fi,etpas

    grce aux rseaux des oprateursde mobile.Le dfi de M.McAdam:prouverque le retoursur investis-sement des 130milliards verssVodafoneest possible. p

    StphaneLauer

    techno&mdias

    Vodafonedonnelaprioritsesactionnaires

    MagasinVerizonWireless, SanFrancisco. DAVIDPAULMORRIS/BLOOMBERG/GETTYIMAGES

    LondresCorrespondance

    Centtrente milliardsde dollars!En vendantsa participationde45% de lAmricainVerizon,lundi2septembre,loprateurbritanni-que de tlphoniemobile Vodafo-netoucheunesommecolossale:lquivalentdu PIBdela Hongrieoude quoirembourserun tiersdeladette publiquegrecque.

    Queva fairelentreprisede cetnormetrsorde guerre? Essen-tiellement,le donneraux action-nairesquivontrecevoir71% delasomme,en actionset enliquide.

    Lapremirephrasequa eueVittorioColao, le directeurgn-raldeVodafone,pourouvrirsaconfrencede presse, lundi,a

    dailleurst poureux : Nousrcompensonsnos investisseurs deleursoutien.

    Unegrosse partie de largentperupar loprateurtlphoni-que seraaussiutilisepour rem-

    bourserla dettede loprateurbri-tannique. Resteenfin 6milliardsdedollars (4,6milliardsdeuros)quiseront rinvestis,soitun peumoinsde 5% dupactole.

    Nest-cepas manquersinguli-rementde vision stratgique?Non,cestun bonquilibre, rpli-que M.Colao.La beautde cettetransactionest quellenousper-met lafois deremerciernosactionnaireset desaisirdes oppor-tunits. Illiste lesdomainesprio-ritaireso ilva investir: latl-phoniemobilede 4e gnration(4G)enEuropepourcouvrirsescinqprincipaux payseuropens90%dici2017;la3Gdanslespaysmergents;lesrseauxdefibre optique; unemeilleurepn-tration dessystmesde paiement

    partlphoneportableCelane convaincpas tousles

    observateurs.Je suis dupar leniveau de rinvestissementchoi-si.Vodafonesembleprivilgier lecourt termeet manqueune oppor-

    tunitstratgiquede se position-ner plusagressivement, estimeRonald Klingebiel,de WarwickBusinessSchool.

    Avec400 millionsde clientsdansunetrentainedepaystra-verslemonde,pourunchiffredaffairesde 52milliardsdeuros,Vodafonea longtemps pratiquune stratgiede course lexpan-siongographique,cherchanttreprsentdansunmaximumdendroits.En Europe,il faitpartiedesprincipauxacteursau Royau-me-Uni,enItalie,en Espagne etenAllemagne.Dans lespays mer-gents,il esttrsprsenten IndeetenAfriquedu Sud.

    Stratgie dinvestissementsMaisdepuislarrivede

    M.Colao lattedu groupeen2008,lentreprise sestmise rationalisersa prsence: elleavenduses participationsminori-tairesen Chine,en FrancedansSFRou encoreenPologne.A lapla-

    ce,ellese concentresur sesprinci-pauxmarchs,o la concurrenceestdevenue svre.

    CestparticulirementvraienEurope,o tlphonie mobile,fixe,Internetet tlvision ontdsormaisconvergpour propo-serauxclientsdes offresditestriple play ou quadrupleplay. Cetteconvergenceaug-mentele nombredentreprisesconcurrentes,avecdes offrestrssimilaires.La seulefaonde sedis-tinguerest lavitessede sonrseauousa fiabilit.Vodafone pourrait

    faireplus dans ce domaine, noteM.Klingebiel.

    De lourdsinvestissementssontdonc ncessaires,notam-mentdanslescblesde fibresoptiques,par o transitentles

    donnes,lenerfde laguerredepuisle dveloppementdessmartphones.Vodafonela com-priset a lanc unestratgie din-vestissementspour lestrois ansvenir.Maisilnesemblepasvou-

    loirprofiterdesa nouvelleman-ne financirepour acclrer.

    Laresponsabilit en incombeM.Colao.Cet Italienpossdeunetonnantecapacit transformerlapassionnantervolutiontech-nologique des smartphonesetdestablettesen pursratiosfinan-ciers.

    Lancienconsultantde McKin-sey,51 ans,aime mettreen avantsabonne gestion financire.Dailleurs,llmentqui a dclen-chlaccordavec Verizon nariendestratgique: sescomptablesontfinalementtrouv une faondelimiterla facture fiscalequi endcoulaitet quimenaaitdtrenorme.

    Vodafone va simplementpayer5 milliardsde dollarsdim-

    ptsaux Etats-Unis,maispas uncentime auRoyaume-Uni.Dequoiravirses actionnaires.Pasncessairement de quoioffrirunevision stratgique. p

    EricAlbert

    Les saisons politiques se sui-vent mais ne se ressemblentpas.Dans laudiovisuel,aprs

    le printemps des Assises organi-sesaveclaprofessionparlaminis-tre de la culture, Aurlie Filippetti,arrive aujourdhui lautomne,priodede laloi definances,connupoursamtoplusrigoureuse.Cer-tains des nombreux projets derforme en cours sont retards oucompromis aprs lapause fisca-le dcrtepar FranoisHollande,vedredi 30aot, dans un entretienauMonde.

    Lextension de la redevance

    audiovisuelle repousseLe pro-jet de refonte de la redevance quifinance laudiovisuel public faitnotamment les frais du change-ment de contexte depuis dbut

    juin, date des Assises. La ministreavait alors cr un groupe parle-mentaire pour proposer desmoyens dassurer un finance-ment moderne, juste et prenne,pour France Tlvisions notam-ment. Parmi les pistes voquespourpallierau recul dunombredetlviseurs, lextension de la rede-vance aux ordinateurs, smartpho-nes et tablettes. Si Mme Filippettistaitgardede prendreofficielle-ment position en faveur de cetteoption, celle-ci avait des soutiensdanssonministre ou lElyse.

    Aujourdhui,lambiance a chan-g: Le groupetaitsurtoutmobili-spour pouvoir rpondre lurgen-ce incontournable de lannulation

    possible de la taxe Cop par la jus-tice europenne,explique le sna-teur(PS)David Assouline,membre

    du groupe de travail. Or, celle-ciqui financeen partielaudiovisuelen prlevant les oprateurs tl-coms a t confirme fin juin. Larflexionrestel, mais onnestplusdanslurgence.

    Une source Matignon confir-me que le groupe de travail a tenusa dernire runion fin juillet etque,mme si les arbitrages finauxne sont pas rendus, lextension dela redevancenestpas prvue pourlheuredans laloi definances2014.Nous avions besoin dimaginer lecasde lannulationde la taxe Copet, aujourdhui,nous sommesdansuneambiancetendantlapausefis-cale.Donccettehypothse aprisun

    peu de plomb dans laile , recon-nat-on dans lentourage du pre-mier ministre, Jean-Marc Ayrault.Touten estimantque la rflexion

    nestpasenterre.Auministredela culture,on ne sexprimepas surces arbitrages, toujours officielle-menten cours.

    Labaissede laTVA malengage

    pourCanal+Unautrechoixpour-raittrefortementinfluencparlecontexte budgtaire: lexemptionde haussede TVA rclamedepuisplusieursmoispar Canal+.La cha-ne payante a alert le gouverne-mentdeseffetsnfastesdelarfor-me globale de la TVA prvue pour2014.Son taux,intermdiaire,pas-seraitde7%10%,soitunmanque gagner de 80millions deuros,selon la chane cite parLe Figaro.Lexcutifa donc envisag daccor-derCanal+untauxrduitde5%.

    Christian Eckert, rapporteurgnraldelacommissiondesfinan-

    cesde lAssemblenationale etres-ponsable avec le dput ThomasThvenoud (PS, Sane-et-Loire) dugroupede travailsur larformedelaTVA,estcirconspect:Ilnyapasdarbitrage final pour le moment,mais jai plutt limpression quonvatreau statuquo,quela rformesappliquera. Je ne sens pas beau-coup de partisansde la baissede laTVAde Canal+, prciseceluiqui anotamment rencontr BertrandMeheut,le dirigeantdela chane.

    Lataxesurlesappareilsconnec-

    tscompromise Unedesproposi-tions les plus mdiatiques du rap-port Lescure sur lacteII de lex-ception culturelle pourrait gale-ment avoir des difficults tremise en uvre rapidement: lacontribution rapidement baptise

    taxe sur les appareilsconnectsetdestinefinancerlesindustriesculturelles. Elle serait paye lachat des smartphones, tablet-tesEtdoitfairelobjetdunarbitra-ge dans le cadre de la loi de finan-ces2014, avait annonc Mme Filip-pettile15mai.

    Jenesenspasungrandenthou-siasme pour la taxe sur les smart-

    phones et les tablettes , confieM.Eckert, qui prcise que la loi definances reste en cours dcriture.Ce nest pasforcment hyperbien

    parti,admetune source gouverne-mentale, qui, comme le ministrede la culture, note que larbitragereste attendu, dans les prochains

    jours.La loi de finances doit treprsente en conseil des ministresle25 septembre.p

    AlexandrePiquard

    Audiovisuel:lapausefiscalecomprometlesprojetsderformedugouvernementLorientationfixeparFranoisHollandepour laloide financesrendpeuprobablelamiseenplacedenouvellescontributions

    VerizonseremetenordredebataillesurlemarchdumobileLegroupeamricainavers130milliardsdedollarsaubritanniqueVodafonepoursassurerdu contrletotaldesafilialeVerizonWireless

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    conomie& entreprise

    Trois ans aprs la fermeturede sa raffinerie de Dunker-

    que(Nord),unchocquiavaitprovoqu une grve, des tensionsavecle gouvernement Fillon, puisune longuebatailleavec lessyndi-cats, Total sapprte tailler denouveaudanssonoutildeproduc-tion en France. Avec lespoir que,cettefois-ci,larestructurationpas-seramieux.

    Enjeu,le sort dusitedeCarling-Saint-Avold, situ prs de la fron-tire allemande, en Moselle, unedes quatre grandes usines ptro-chimiquesde Totalen France.

    La direction souhaite y fermerdiciquelquesanneslunitprin-cipale, le vapocraqueur, une sortede grand chaudron utilis pourproduire de lthylne, la matirepremire dune srie de plasti-ques. Le projet doit tre soumisaux lus du personnel lors dun

    comitcentraldentreprise,prvumercredi 4 septembre au sige dela Dfense, puis le lendemain lorsdunerunion Carling.

    Le dossier a dj t prsentauxpouvoirspublics.Lorsdeluni-versit dt du Medef, vendredi30aot,lePDG,ChristophedeMar-gerie, a aussi prpar le terrain:Total sera amen effectuer denouvelles restructurations enFrance,a-t-ilaverti.Surles550per-sonnes employes par le ptroliersur place, plus de 300 travaillentautourdu vapocraqueur.

    Le site lorrain ne sera pas rayde la carte pour autant. Total pr-voit dy maintenir les units qui,en aval de la filire, fabriquent dupolythylneet du polystyrne.

    Des investissements devraienttre galement annoncs pourconforter ces units. Lordre du

    jour du comit dentreprise portedailleurs non sur la fermeture deCarling,maissurun projetdave-nirconcernant le site. Les motsnontpas t choisisau hasard.

    LaCGTauraitrvdunegranderelancede Carling en recourantaugaz de houille contenu dans lesanciennes mines de charbon. Celaauraitconstituunretourauxori-gines, le complexe ayant t crdans les annes 1950 pour exploi-terlecharbonlorrain,avantdepas-

    ser au ptrole partir de 1968.Mais pareil projet ncessiteraitdinvestir plus de 2milliards deu-ros, pour une rentabilit incertai-ne.Ila tcart.

    LaCFDT,premiersyndicatCar-ling, se veut plus raliste. Elle estprte accepter la fin du vapocra-queur sous rserve quil ny ait nilicenciement ni mobilit force.Deux conditions que la directionsembleprte accepter.

    Rduireles surcapacitsAvec ou sans vapocraqueur, il

    nous faut surtout un projet indus-triel offensif, indique GeoffreyCaillon, de la CFDT.Nous esprons

    donc lannonce dinvestissementsdans de nouvelles activits. Parexemple dans la fabrication dematriaux permettant de rendrelesvhiculesplus lgers

    Cela fait des annes que le siteest sur la sellette. Assez petit, loindesports,il souffre dunefaiblessestructurelle: cest lun des raresvapocraqueursnepastreadoss une raffinerie. Carling doit doncacheter sa matire premire, lenaphtaissuduptrole,etlachemi-

    ner jusquen Moselle. Ce qui ren-chritses cots.

    Une situation dlicate alorsquavec la crise en Europe lesgrands marchs des produits deCarling,comme lautomobile,sontenberne.Etquilyadjtropdusi-nesdecetypeenEurope.

    Danscecontexte,Totalaconcen-tr ses investissements sur dessites gantscomme Anvers (Belgi-que)ouJubail(Arabiesaoudite)etacommenc rduire la voilure Carling.En2006,undesdeuxvapo-craqueurs a t ferm, ainsi quunatelier de styrne. Trois ans plustard, une ligne de polythylne adisparu. A lpoque, certains pro-

    nostiquaientdjlarrtdudeuxi-me vapocraqueuren 2013,pournepasavoir effectuerles grandstra-vaux de maintenance prvus touslescinqans.

    Lhistoire a failli sacclrer enmai2009,quandlexplosionduneunit devapeura causla mortdedeux salaris, et a contraint lar-rt de lusine. Total a nanmoinsdcid de la redmarrer. Mais dufaitdessurcapacits,ellenetournequ 70% de son potentiel,et perd

    100millionsdeurospar an.Cette anne, le groupe a cepen-

    dant choisi de prolonger encorelinstallation, en ralisant finale-mentles travaux de maintenance.En mai et juin, le vapocraqueur aainsifaitlobjetdunegrandetoilet-te qui a cot 45millions deuros.Un investissement qui na de sensque si le complexe fonctionneencore plusieursannes.

    Maislarrt termedu vapocra-queur restant est dsormais pro-gramm. Objectif: rduire les sur-capacits, estimes plus de 20%dans le secteur, et amliorer ainsila rentabilit des activits de raffi-nageetdechimie.Totalveutlapor-

    terde6%en201013%en2015.Totala biententde maintenirCarling, mais la rvolution du gazdeschisteauxEtats-Unislui aportlecoupde grce, estime un consul-tant.Lesprix dugaz yont tellementbaiss,que lessites chimiquesam-ricains sont parfois deux fois plusrentables que les sites europens.Une nouvelle donne dont dautresusines risquent de faire les fraisaprsCarling. p

    DenisCosnard

    Enlis,ledossierdurenouvelle-mentdesconcessionshydro-lectriqueslagestiondesbar-

    rages revient sur le devant de lascne, stimul par la Cour descomptes.Dansunrfradressaugouvernementle 21 juin,maisren-du public lundi 2septembre, laCour interpelle les pouvoirspublics. Les magistrats constatentque les retards et les hsitationsdans la procdure de mise enconcurrence gnrent un man-que gagner croissant pour les

    financespubliques.En France, les barrages ayant

    une puissanceinstalle suprieure 4,5mgawatts (MW) appartien-nent historiquement lEtat, maisleur gestion fait lobjet duneconcession de longue dure. Ces400concessions sont majoritaire-

    mentexploitesparEDFetparGDFSuez,traverssesfiliales,laCompa-gnienationaleduRhne(CNR)etlaSocit hydrolectrique du Midi(SHEM).

    Depuis 2006, une loi prvoitlinstauration, lors du renouvelle-ment des concessions, dune rede-vanceproportionnelleauxrecettesrsultant de la vente dlectricit.Le produit de cette redevance doittrerpartientrelEtatet lescollec-tivits. Mais, comme le relve laCour, cette redevance na jamaistappliqueauxconcessionsarri-ves chancedepuis2006.Or, siles barrages dj amortis taientsoumis uneredevance,ont calcu-llesmagistrats,lesrecettesthori-ques issues des concessionsseraient dunpeu plus de520 mil-lions deuros.LEtat nen a peruque 180 millions, correspondant

    laredevance verse parla CNR.Enclair,dufaitdelanon-applica-tiondelaloi,lEtatseprivederecet-tes.Unepertequi,silasituationper-durait,pourrait atteindre600mil-lions deuros dici 2020, note laCourdes comptes.Dans cecontex-te,elleestimequelamiseenconcur-rence des barrages constitue unmoyenadapt pour ne pasaban-donnerauxconcessionnaireslaren-tehydrolectrique.

    En 2010, le gouvernement de

    FranoisFillon avait lanc unepro-cdure de mise en concurrencepour le renouvellement de dixconcessions lectriques, soit de49barrages dune capacit totalede5 300MW lquivalentde qua-tre ou cinq gros racteurs nu clai-res.Ceprocessusdevaitaboutirsurlattribution des nouvelles conces-sionsen2015.

    Toutefois, en octobre2012, laministre de lcologie de lpoque,DelphineBatho,sestopposecet-te libralisation. Deux dputs,Marie-Nolle Battistel (PS, Isre) etEric Straumann (UMP, Haut-Rhin),onttchargsdeplanchersurdesscnarios alternatifs. Dans leurpointdtape(LeMonde du 4avril),les rapporteurs ne faisaient pasmystrede leursrticencesdevantlouverture la concurrence.

    Solution juridiquerobusteLa rponse adresse par le gou-

    vernementlaCourdansuncour-rier dat du 27aot et sign par leministredelconomie,PierreMos-covici,leministredelcologie,Phi-lippeMartin,etle ministredlgucharg du budget, Bernard Caze-neuve,marqueunvritablechan-gementdepied.Sans prjugerdesconclusionsdelamissionparlemen-taire, crivent-ils,il semble qu cestadelamiseenconcurrenceconsti-tue la solution juridique la plusrobuste pouroptimiser lepatrimoi-ne national de lhydrolectricit.Lestroisministresprcisent quelelancement, de manire chelon-ne,durenouvellementdesconces-sions pourrait intervenir ds le

    premier semestrede lanne2014.Sappuyant sur les premires

    observations de la mission parle-mentaire,ilsenvisagentcependantun regroupement des concessionsafin dassurer la prsence dunmme concessionnaire sur unechane douvrages par valle, avecune date dchance unique. Cettemthode, estiment-ils, permet-trait daugmenter les recettes pourlasphre publique etde rcuprerunepartiedumanquegagnersou-lignparlaCour. p

    AnneEvenoet PatrickRoger

    Une fois nest pas coutume,lEurope financire a les

    yeux braqus sur lItalie.Au moment o onze pays euro-pens,dontlaFrance,peinentla-borerune taxesur lestransactionsfinancires, la pninsule passe lacte. Une initiative qui prometdavoir valeurde test.

    Depuis lundi 2septembre, lIta-lie est,en effet,le premierpays aumondeintroduireunetaxesurletrading haute frquence. Cettepratique consiste inonder lesmarchsdordresenvoyslafrac-tion deseconde prs,afinde jouersurdescartsminimesdecotationdmultiplis grce de trs grosvolumes. Elle est accuse dengor-ger les systmes informatiquesdes plates-formes boursires,pro-voquantdes pannes rptition.

    Si partout les autorits cher-chentle moyende limiterlesdri-ves de la finance, en Europe, cetobjectif se doublede la volont deprleverunedme surune activitqui,pardfinition,regorgedecapi-taux.

    Enfvrier,la Commissioneuro-penne a ainsi publi avec tam-bours et trompettes un projet detaxe Tobin du nom de lcono-miste amricain layant imagineily aquaranteans susceptiblederapporter 30 35milliards deu-ros.Depuis,cependant,lechantiersembleau pointmort. La proposi-

    tion de Bruxelles a reu un tir debarrage dune rare intensit. De la

    part des professionnels, dabord,mais pas seulement. La Commis-sion a reconnu quelle devraitrevoir sa copie. Les gouverne-mentssesontrenducomptequelesmontants de recettes attenduesntaient pas ralistes et quenrevanche lattrition des activits

    financiresserait relle,plaideunbanquier.

    EffetsdextraterritorialitDj,les premires expriences

    surle terrain rvlentlimpactdestaxes.EnItalie,lintroductiondunimpt sur les changes dactions,enmars,a provoquune baissede30% des changes la Bourse deMilan,selonReuters.

    En France, depuis aot2012, lesrachatsdactionsdontlacapitalisa-tion boursire dpasse 1milliarddeuros sonttaxs.NYSE Euronextestime que les valeurs franaisesconcernes ont subi une contrac-tion de 20% de leur volume parrapportaux autres.

    Ds lors, banques, assureursmais aussi entreprises industriel-les ont fait valoir que cette taxebruxelloise au champ trs large,touchant toutes les transactions,desactionsauxobligations,enpas-santpar lesproduitsdrivs,allaittellement les pnaliser quelle setraduiraitparundplacementdes

    activits financires en dehors delEurope continentale.

    Une migration dautant plusfacile que la Grande-Bretagne, leLuxembourg ou lIrlande, autantdeplacesfinanciresimportantes,restent en dehors de ces travaux,soutenus par onze pays euro-

    pens,dont la France, lAllemagneou lItalie.

    Londres a dpos, en avril, unrecours contre le Conseil euro-pen,jugeantquecettetaxeauraitdes effets dextraterritorialitcontraires la loi internationale.Danslafoule,latrscouteBan-

    que centrale europenne (BCE)sest inquite des consquencesngativesdelataxesurlestransac-tions financires en matire definancementdes banques.

    Si la version maximaliste de laCommission est exclue, reste savoir ce qui va en subsister.

    Nous nous attendons une ver-sionattnue, sansdoute introdui-

    te en 2015, qui pourrait prendre laforme dune harmonisation destaxes surles transactionsfinanci-resdjmisesen uvreau niveaunational , note Franois-XavierChauchat, conomiste chez Gave-KalResearch.

    Les rsultats des lections enAllemagne devraient donner leton. Si la chancelire Angela Mer-kelaaffichjusque-lsonmanquedenthousiasme, le Parti socialdmocrate y semble plus favora-ble. De son ct, la France paratbien embarrasse. Le 11juillet,devant un parterre de banquiers,Pierre Moscovici, le ministre desFinances,avait jug excessive laproposition de la Commissioneuropenne, avant de raffirmer,dans une tribune parue dans Le

    Monde, le 22aot: Comme socia-listeetcommeeuropen,jesuisfierdavoir pouss la taxe sur les tran-sactionsfinancires.

    Les dirigeants de BNP Paribas,Socit gnraleou Crdit agricolequi ont t reus par Franois Hol-lande,le19juillet,lElyse,ontatti-rson attentionsur lenjeu pourlaPlace: un consensus europen quise ferait autourdunetaxationdesseuls produits drivs serait unecatastrophepourdesbanquesfran-aisesleaderssurces activits.p

    Isabelle Chaperon

    Lesite Totalde Carling produit delthylne, composant debase dematiresplastiques. V.KESSLER/REUTERS

    TotaltailledenouveaudanssonoutildeproductionenFranceLegroupeveut fermersonunitdthylnedeCarling, enMoselle, quiemploie 300personnes

    Barrages:legouvernementserangelamiseenconcurrenceSelon laCourdescomptes,fautedappliquerlaloi, lEtatse privederecettesbudgtaires

    Taxesurlestransactionsfinancires:leprojeteuropensenlise,lItalieavanceseuleRomemeten uvreunimptsurle trading hautefrquence, alorsquelEuropepeineconcrtiserunprojetdemgataxeTobin

    50123Mercredi4 septembre2013

  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

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    conomie& entreprise

    CONJONCTURE

    4,7millionsCestle nombrede chmeursen Espagne,quatrimeconomiedela zoneeuro, aumois daot,a indiqule ministredelemploi,mardi3 septembre.Par rapport juillet,celafaitseulementtrenteet unchmeurs demoins.Maisla tendance labaissese confirme:il sagitdu siximemoisconscutifderefluxdu nombrede chmeurs.

    La reprise est bien au rendez-vous dans les conomies

    avances, mais le ralentisse-ment conomique en cours dansplusieurs grands pays mergentspse sur la croissance mondiale.Telestle diagnostic pos parlOr-ganisation de coopration et dedveloppement conomiques(OCDE) dans ses dernires prvi-sions, rendues publiques mardi3septembre.

    Le scnarioretenupar lorgani-sation au mois de mai se confir-me:celuidunerepriserellemaismodredanslespaysindustriali-sso lacroissancea tgnrale-ment meilleure au deuxime tri-mestrequece quiavait tprvu.LAmrique duNord,le Japon etleRoyaume-Uniretrouventdestauxde croissance encourageants,tan-disquelazoneeurosortdesix tri-mestres conscutifs de contrac-tion du produit intrieur brut(PIB).

    Aux Etats-Unis, qui ont connuune fin danne difficile, le raffer-missement de la croissance seconfirme: la seconde moiti delanne 2013 devrait tre bienmeilleure que la premire, le PIBprogressanten glissement annuelde 2,5% et de 2,7% au troisimeetquatrime trimestres, contre+1,1% et +2,5% au premier et audeuxime. La consolidationde lacroissance au second semestre estune bonne nouvelle, notammentcompte tenudes effortsde consoli-dation budgtaire considrablesqui ont t conduits aux Etats-Unis, observeJean-LucSchneider,directeur adjoint du dpartementconomiquede lOCDE.

    Le climat des affaires et la pro-ductionindustrielle s sesontam-

    liors ces derniers mois dans denombreuses conomies avances.Lemarchdelimmobilieraretrou-v de la vigueur aux Etats Unis, lemoraldesmnagesestremontauJapon et la situation conomiquegnraleest bienmeilleure quellene fut dans la zone euro, mme sitouslespaysqui ensontmembresne sont pas sortis de rcession. La

    croissancedevrait doncpartout serenforcer.Lactivita tmeilleurequeprvuen France eten Allema-gne.ElleasurprisparsavigueurauRoyaume-Uni o le PIB devraitdpasser les 3% de croissance englissement annuel au troisime(+3,7%)etauquatrimetrimestres(+3,2%).

    La situation se prsente sousdes auspices nettement moins

    favorablesdansdenombreuxpays

    mergents o le ralentissementconomique et le durcissementattendude la politique montaireamricaineontconduituneinsta-bilitfinancire, une augmenta-tiondestauxdintrt,dessortiesde capitaux et des dprciationsmontaires.La croissancechinoiseest en ligne avec lobjectif retenupar les autorits (+7,5%), mais

    danslesBRIICSdansleurensemble(Brsil, Russie, Inde, Indonsie,Chine,AfriqueduSud),lacroissan-ceannuelleaperduplusdunpointenmoyenneau cours descinqder-nires annes. Compte tenu dupoidsconomique des mergents,ce ralentissement va peser sur lacroissancemondiale.

    Lesrisquesrestenten outre le-vs. Cela vaut, comme on la vu,pourlespays mergents dontplu-sieurs sont en pleine tourmentemaisaussienEurope. Pour lesco-nomistes de lOCDE, la zone eurodemeurevulnrableetlonnepeuty carterlapossibilitde nouvellestensions financires, bancaires etsurles dettessouveraines.Les ren-dez-vous budgtaires doctobresont par ailleurs importants auxEtats-Unis:unchecsurlaugmen-tationduplafonddeladettefdra-

    lepourraitconduire denouvellescoupes dans les dpenses publi-ques, affaiblir la confiance desmnageset desmarchs.

    Dans cet environnement enco-refragile,lOCDEestimencessairede continuer soutenirla deman-de,y comprisparle biaisdes politi-ques montaires non convention-nelles.La persistancedunchma-

    ge lev et la faiblesse des pres-sionsinflationnistesplaidentencesens. De nombreux pays mer-gents, ajoute lOCDE, risquentdtreconfrontsdeschoixdiffici-les. Les pressions en faveur dunedprciation des monnaies et lessorties de capitaux militent enfaveurdunehaussedes tauxdin-trt,maiscelle-cirisquedefreinerla croissance. Une dprciationrapide des monnaies peut de sur-crotnourrir une spiraleinflation-nisteet ruinerla confiance.

    Dans de nombreux pays avan-cset mergents, lactivit napasretrouvsonniveaudavant lacri-se.La faiblessedescrationsdem-plois, la croissance molle et lesdsquilibres conomiques mon-diaux rendent les rformes struc-turelles plus ncessaires quejamais pour doper le march du

    travail,releverlacroissancepoten-tielle et rduire les dficits ext-rieurs.Lehautniveauduchmageetlacroissancefaibletantsuscep-tibles de crer, partout, des ten-sionssociales,lOCDEinsistesurlancessitdemenerdefrontlesou-tien la demande et les rformesstructurelles. p

    ClaireGulaud

    LEstonie rduitde moitisaprvisiondecroissancepour2013Leministreestoniendes financesa rduit,lundi2septembre,1,5% saprvision decroissancedu produitintrieurbrut(PIB)pour2013, contre3 % anticipsprcdemment.La banquecentra-leestonienneavaitdjestim,en aot, quele PIBdu paysaug-menteraitde 2% cette anne, contre3,2% en2012et 8,3% en2011.Leministrerestetoutefoisoptimistepour2014,maintenantsaprvision 3,6%. (AFP.)

    LePIBsuissea progressde0,5%davril juinLeproduitintrieurbrut(PIB)de laSuissea progressde0,5% audeuximetrimestre parrapportauxtroismoisprcdents,aindiqu,mardi3septembre,le secrtariatdEtat lconomie.Unchiffresuprieur aux attentesdes conomistes interrogsparlagenceAWP,qui misaientsurune haussede 0% 0,4%.Parmilessecteursqui ontcontribufavorablementauPIB: lecommer-

    ce,les transports,linformationet lacommunication,ainsiqueles activitsfinancireset dassurances. (AFP.)

    LAustralieconserveses tauxinchangsLabanquecentrale australiennea annonc,mardi3 septembre,quellemaintenaitsontauxdirecteur 2,5%,son plusbasniveaudepuis1959.Elleavaitbaisscelui-cide 25pointsde baseen aotdernier,afinde donnerun nouvellan lconomieaprsles-soufflementdu boomminier. (AFP.)

    MdiasHi-Mdiacdesaparticipationdansle siteLatribune.frLasocitHi-Mdia,spcialisedansle marketingsur Internet, acdsa participationde28 % dansle sitedinformationscono-miquesLatribune.fr lhommedaffairesLaurent Alexandre,cofondateurdu siteDoctissimo,a indiquLe Figaro,mardi3sep-tembre.Prochede lquilibre, Latribune.frest dtenue 65%parla socitHima-FranceEconomieRgions.

    Le japonaisRakuten achte laplate-formedevidoenligneVikiLegantdu commerceen lignejaponaisRakuten a rachet,lundi2septembre,la plate-formevidoen ligne Viki, installe Singa-

    pouret spcialisedansla fourniturede programmesdu mondeentiersous-titrsdansde nombreuseslangues.Lemontantdelatransactionna past divulgu, maisla pressejaponaisea vo-quune somme avoisinantles 200millionsde dollars. (AFP.)

    Lessitesdu Point etde LExpressenvisagentde rendrepayantsleursarticlesAvec6,7millionsde visiteurs uniques(VU),le sitedeLExpressenvisagede fairepayerla consultationdesarticles.Avecseule-ment3,9millionsdeVU, lesiteduPoint songerait proposercontenuspayants et gratuits. (AFP.)

    AviationLatcore signeun contratdunmilliarddedollarsLquipementier aronautiqueLatcorea annonc,lundi 2sep-tembre,la signatureduncontratdunmilliardde dollars(envi-ron 760millionsdeuros) avec lavionneurbrsilienEmbraer.Latcoredevraitfournirlesportesdesnouveaux avionsE-JetE2dEmbraer. (AFP.)

    Lesbanquescentralessontpriesparlesmarchsdeclarifierleurs positionsLesrunionsvontsenchanerjusquauG20,olapolitiquedelaFedseramiseendbat

    Banque centrale europenne(BCE), Bankof England,Ban-

    que du Japon Cette semai-ne,lesrunionsdesprincipauxins-titutsdmission de lOrganisationde coopration et de dveloppe-ment conomiques (OCDE) vontsenchaner un rythme soutenu,avecen point dorgue le G20 des5et6septembre. Lesbanquierscen-traux font leur retour sous les feuxdelactualit, rsumeArtusJurus,de BS-Initiative, un think tank dejeunesconomistes.

    Si aucune dcision majeure surlestauxnestattendue, lasemainesera nanmoins dterminante.DepuisquelaRservefdraleam-ricaine a annonc, en mai, quelleenvisageait de stopper ses injec-tions massives de liquidits danslconomie (85milliardsde dollarspar mois, soit 64,5milliards deu-ros), les marchs nagent en effetdansledoute.Quandcesinjectionscesseront-elles? Et surtout, quelrythme?Lapublicationdunesriedindicateurs ces jours-ci devraitpermettre dy voir un peu plusclair.

    A commencer par les chiffresdes crations demplois aux Etats-Unis, attendus vendredi: il sagitdes dernires statistiques clspublies avant la grande runiondu Comitde politique montairedelaFed,les17et18septembrepro-chain. Si ces chiffres confirment

    que lconomie amricaine conti-nuede crer prsde 150000postes

    chaque mois, tout portera croireque la Fed diminuera ses rachatsdactifstrsrapidement,commen-teRenDefossez,stratgisteobliga-taire chezNatixis.Autantdirequelesinvestisseurstudierontlalou-pele BeigeBook publimercre-di. Un rapport dans lequel la Feddresse son diagnostic sur la santdelconomieamricaine.L aussi,linstitution pourrait semer quel-quesindicesquantsoncalendriervenir.

    Celui-ci est dautant plus atten-du quil aura, par ricochet, unimpact majeur sur les pays mer-gents. Depuis quelques semaines,leBrsil,lInde,laTurquieoulIndo-nsie font face des retraits mas-sifs de capitaux et une dprcia-tion sans prcdent de leurs devi-ses.Paniqusparlechangementdecapde la politiquemontaiream-ricaine, lesinvestisseurs rapatrientenmasseleursfondsverslesEtats-Unis.

    Lesujetseraau curdesdbatsduG20, Saint-Ptersbourg.Dter-mins agir pour enrayer la fuitedes capitaux, les BRICS tenterontde convaincre la Banque centraleamricaine de mieux prendre encompte les effets de ses mesuressurle reste delconomie mondia-le.Mais il est peu probable quilsobtiennent gain de cause, pr-

    vient Bruno Cavalier, conomistechez Oddo Securities. Dj prpa-

    rsunefindenon-recevoir,lInde,le Brsil et la Russie travaillent enparallle la cration dun fondscommun dintervention sur lesmarchsdeschanges,afindeprot-ger leurs monnaies. Pas sr quecelasuffise.

    Duct deFrancfort, laruniondu conseil des gouverneurs de laBCEdu 5septembre nedevraitpas,selon le consensus des conomis-

    tes, se conclure par une nouvellebaissedes tauxdirecteurs.Mais lesmarchsscruterontnerveusementles nouvelles prvisions de crois-sance que linstitution publiera lemme jour. Et surtout les parolesdesonprsidentMarioDraghilis-sue de la runion. Depuis son dis-coursdu26juillet2012,oilannon-ait que la BCE taitprte fairetout ce qui est ncessairepour sau-ver leuro, la communication estdevenue une arme redoutabledansles mainsde lItalien.

    Toutlenjeuestdinfluencer les

    anticipations des marchs, dcryp-te Frederik Ducrozet, conomiste

    au Crdit agricole CIB.Il va proba-blement devoir se prter un nou-veaunumrodquilibriste.

    Car voil: depuis quelquesjours, les indicateurs confirmantun dbut de reprise sur le VieuxContinent se multiplient. Lundi2septembre,lenqutePMIdelins-titutMarkitaainsirvlquelapro-duction manufacturirede la zoneeuro a, en aot dernier, enregistrsaplusfortehaussedepuis2011.Aupoint que certains investisseursparient dj que la BCE resserrerasapolitiquemontairedsfin2014,soitplusttque prvu

    Mario Draghi sera contraint deprendreactedecetteclaircie.Maisildevraprciseraussiquesoninsti-tutionne rviserapas pourautantsa position, savoir maintenirdestaux bas aussi longtemps quil lefaudra. Il pourrait mme sous-entendrequelaBCEestprtepren-dre,sibesoin,desmesurespoursou-tenirlecrditauxentreprises , pro-nostiqueFrederikDucrozet.Ceder-nier, enfortreculdepuisplusieursmois,illustrequeles largessesde laBCEpeinent encore se transmet-tre lconomie, et reste lune desgrandessourcesdinquitudedanslazoneeuro.Tantque lesprtsauxPME nauront pas redmarr, larepriseresteratrscompromise.p

    MarieCharrel

    Larepriseseconfirme,maisrestemodredanslespaysdelOCDELacroissancemondialeseraitmolleen2013,surfondderalentissementdesmergents

    SOCIAL

    UnaccordsurlemploiendiscussionchezNatixisLes lusdu comitcentraldentreprise deNatixis (groupeBPCE)se sontprononcsen majorit, lundi2 septembre,en faveurdunaccordsurlemploidunedurede troisans.Ngocien juilletentredirectionet syndicats,cet accordde scurisationdelem-

    ploi portesur lagestion descarrires(formation,mobilit,etc.)et lesconditionsfinanciresdesdparts en prretraiteou desala-risayant un projetprofessionnel.Il sagitdun accord-cadre,conucomme uneboteoutils dispositionpourle jourole

    planstratgiquedeBPCEpour2014-2017 attendule8 novem-bresera misenuvre,avecdesrorganisations lacl.Prenantactede lengagementde la directionde nerecourir qudesdparts volontaires cettechance,sans licenciement,leslusdeNatixisontapprouvlaccordpar12 voix,dontseptduSNB(Syndicatnationaldela banqueet ducrdit),troisdela CFTCetdeuxde laCFDT.LUNSAa votcontreetla CGTa refusde seprononcer fautede garantiessuffisantes. Lesvotes surlaccorddoiventse poursuivredans lesfilialesde Natixisdicila mi-sep-tembre.Lessyndicatsestimentquterme,plusde 500postessur12000 pourraienttre supprims.pAnneMichel

    IlestpeuprobablequelesmergentsobtiennentgaindecauseauG20

    BrunoCavalierOddoSecurities

    Lazoneeurodemeurevulnrable,on nepeutexclurede nouvellestensions financires,bancairesetsurlesdettessouveraines

    15

    10

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    Janvier2011

    Janvier2012

    Janvier2013

    JuilletJuilletJuillet

    Pays mergentsPays du G7

    0

    200 0 - 200 7 200 8 - 201 2 201 3 - 2020

    1

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    3

    4

    5

    6

    7

    8 Non membresPays membres de lOCDE

    Chass-crois

    VARIATION DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLEAU COURSDESTROISDERNIERSMOIS RAPPORTE CEUXDELANNE

    PRCDENTE,EN %

    TAUXDE CROISSANCEANNUELMOYEN,EN %

    SOURCE : OCDE

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    stratgie& innovation

    JOHANNESBURG, CORRESPONDANCE

    JamaisdesAfricainsnavaientencoreinscritleursnomsau palmarsdelaGlobalSocial Venture Competition,

    unconcoursinternationalrputcren1999.Cetteanne,unetrentainedepaystaientreprsents,et650projetsdtu-diants,de jeunesdiplmset decra-teursdentreprise fort impactsocialouenvironnementaltaientsurlalignededpart.CestMoctarDembl,Burkinab,etson camaradede classeburundaisGrardNiyondiko quiontdcrochen avril Berkeley(Californie)lepremierprixdotde 25000dollars(19000euros).

    Leurtrouvaille?Faso Soap,un savoncontre lepaludisme.A deuxniveaux.Aprsquunepersonnesestlave,puis-quelesavonagitsurlecorpscommeunrpulsifcontre les moustiques,vecteursdela maladie.Etaussien empchant,gr-ce lajoutdun larvicide,que leau ayant

    servifairelatoiletteoulaverlesvte-mentssoitleniddemoustiqueslarecherchedeaux stagnantes.

    660000mortsEn2010,lepaludismeatu

    660000 personnes,selon lOrganisationmondialedelasant,valuationsansdouteen dede laralit.Lamaladiefrappesurtoutdesenfantsen Afrique.Des produitsde prventionexistenttel-lesles moustiquaires,maisen nombreinsuffisantou inaccessibles la majoritdes populations,dit MoctarDembl,tu-diantenmaster lInstitutinternationaldingnieriede leau etde lenvironne-ment(2iE) Ouagadougou,capitaleduBurkinaFaso, lesavonestunproduitquetoutlemondeutiliseetquinentranera

    pasde dpensessupplmentaires.Lacommercialisationnest toutefois

    pasattendueavantaumoinslafin2014.Aprs avoir testnotre prototypesur

    unecinquantainede personnes,nousavonsobtenudes rsultats positifs,maisnousdevonsencorefaire desrecherches

    pouramlioreret certifierlefficacitdenotresavon,reprendle laurat,quiesp-re,parexemple,allongerla durede lef-fetrpulsifde36heures.

    Lesinventeursprfrentnepasrv-lerla compositionexactede leurproduit,maisassurentque lesingrdients(entreautresde lacitronnelleet dukarit)pro-viennentuniquementduBurkinaFaso.Enproduisantsur place,ils esprentoffrirun prix dachatpeu lev.

    Pourunsavonde300grammes,noustablionssurun prixde 400francsCFA[60centimes deuro],confie MoctarDem-bl, sile cot estpluslev,nousessaie-ronsde faireappel dessubventions.LisaBarutel, chargedentrepreneuriat2iE,serjouit: Ici,jevoispasserde nom-breuxautresprojets,il ya uneplaceincroyablepourlinnovationsur ceconti-

    nentcar lesbesoinssont importants.p

    VU DAILLEURSP a r S b a s t i e n H e r v i e u

    Unsavoncontrelepaludisme Q

    uont en commun laministre des PME et dunumrique, Fleur Pelle-rin; Alexandre Bompard,le PDG de la Fnac; etPier-

    re Kosciusko-Morizet, fondateur

    dePriceMinister? Ilsont enregistrleur CV sur LinkedIn, le rseausocialprofessionnel.A touthasard.Avec 238millions de membresdanslemonde,lerseaucrottou-tevitesse.Aterme,lePDG,JeffWei-ner,rveque les 3,3milliardsdin-ternautes qui travaillent dans lemonderejoignentLinkedIn.

    Pourtant, par rapport auxgants de la Silicon Valley, Linke-dIn,quiaftsondiximeanniver-saireenmai,faitfiguredestart-up.Avec une capitalisation en Boursede27milliardsdedollars(20,4mil-liardsdeuros),ilagnrmoinsde1 milliardde dollars dechiffredaf-faires lan pass, contre5 milliardspour Facebook. Mais les investis-seurs croient au potentiel de cerseaupourles professionnels.

    Principale force de LinkedIn, le

    rseausocialrendunservicequen-treprisesetinternautessontprtspayer cher: la mise en relation.Autre vertu du modle, il est dcli-nablelinternational.Enfin,Linke-dIn va au-del du recrutement etproposeses outils dautresdpar-tements de lentreprise, comme lecommercialou lemarketing.

    Faire payer la mise en relation

    LinkedInestaumondedutravailcequeFacebookest auxrelationsper-sonnelles. La premire motivationde linternaute nest pas de cher-chersonemploi,maisdeseprsen-ter professionnellement et dentre-tenir un rseau. La fiche didentitfait apparatre comptences,employeur,exprience passe,for-mationetrecommandations.Lob-

    jectifestdtablirdescontactsprofes-sionnels,prciseDeepNishar,vice-

    prsident de LinkedIn charg desproduits. La fiche didentit et samisejoursontgratuites,lesautresservices sont payants. Cest la pre-mire source de revenus de Linke-dIn,quignre20%desesrecettes.

    La deuxime source de revenusla principale estissuedes recru-teurs auxquels le rseau socialvend laccs sa base de donnes.Par rapport aux sites de petitesannoncesclassiques,commeMons-ter,lesentreprisespeuvent,surLin-kedIn,contacterlesinternauteslarecherche dun emploi, mais ellesaccdentsurtoutdescandidatspotentiels, en poste, pas trs actifsetde cefaitdifficiles identifier.

    Cette population reprsente80% des membres de LinkedIn.LOral et Cap Gemini, comme

    90% des centpremiresentreprisesrpertories par le classement de

    Fortune, utilisent nos solutions

    pour recruter , assure M.Nishar.Ces outils reprsentent 56% desrecettesdeLinkedIn.Lesrecruteursontlapossibilitdefairedelapubli-citet de passer despetitesannon-ces.Cesservicesrapportent24%duchiffredaffairesdu site.

    Pourattirerles clients,LinkedInpropose des prix attractifs. Lerseau social cote 12 fois moinscher quun cabinet de recrute-ment,selondestudesrelatespar

    FaberNovel. Il savre aussi plusefficace que des sites demplois,commeMonster,olesCVvieillis-sent plus vite, affirme OlivierFcherolle,directeurdelastratgiechezleconcurrentfranaisViadeo.Ce qui nempche pas LinkedIndtre rentable, avec une margebrute dexploitation compriseentre23 %et25%.

    Le secret du systme? Le siteautomatise des tches dhabitudeeffectues manuellement, commelidentification et le tri de profils.Mmesi cesacteursrestentmargi-naux: 10% 15% des recrute-ments en France, selon AntoineMorgaut, du cabinet Robert Wal-ters,LinkedIncommeViadeoboule-versentle marchdu recrutement.

    Internationaliserle modle

    Nousavonsdesbureauxdansplus

    de vingt pays, nous sommes pr-

    sentsdansplus de200payset 55%denosmembressonthorsdesEtats-Unis,se flicite M.Nishar. Linke-dIn a opt pour une mthode dedveloppement lamricaine, enimposantson modlepluttquensadaptant au us et coutumes loca-les. Limite de cette stratgie, enChine,ilnaque3millionsdemem-bres. Nous navons ni bureau nisiteInternetenmandarin, confes-se le vice-prsident de LinkedIn.Son concurrent franais, Viadeo,quiarachetunacteurlocal,reven-dique16millionsde membres.

    Mais LinkedIn, quidispose definancement dix fois suprieurs

    ceuxde Viadeo,daprsCyril Vart,

    consultant chez FaberNovel, crottrsvite.Si,enFrance,Viadeodomi-ne toujours, avec 7millions dins-crits, contre 5millions pour Linke-dIn,ilestdsormaisdistancenter-mesdaudience.

    Sortirdu recrutementLerecrute-ment nest quune premire bri-que. Nous voulons faire progres-ser toutes les formes du capital: lebusiness, mais aussi le capital

    humain et le capital intellectuel,indiquait Jeff Weiner le 10dcem-bre2012.

    Le rseau social tente de pro-mouvoir son outil dans dautresdpartementsdelentreprise,com-me le marketing, les ventes, lesachats.Grcesesimmensesbasesde donnes, qui contiennent desinformations sur les qualifica-tions,lesmouvementsetlesentre-prises,LinkedInespre faciliterleschanges et permettre aux prota-gonistes didentifier de nouveauxinterlocuteurs (fournisseurs, desi-gners, clients) et de nouveauxmarchs.Leur dfi, cest de faireadopterces offres qui sont entire-mentnouvelles, avertit M.Vart.

    Pour transformer lessai, lerseau social devraresterlisible,daprsM. Vart,sanssparpillerniperdre sonme. p

    SandrineCassini

    LA PRINCIPALESOURCE DE

    REVENUS EST

    ISSUE DESRECRUTEURSAUXQUELS

    LINKEDIN VENDLACCS

    SA BASE DEDONNES

    Unetaille encore modeste

    Chiffre daffairesprvisionnel

    De1,46 1,75milliarddedollars

    en2013,contre972millions

    en2012

    Rsultatbrut dexploitation

    De340355millionsdedollars,

    contre223millions en2012

    Nombrede profils238millionsdemembres

    Nombrede salaris4200

    E-COMMERCE

    CondNastinvestitdanslesitefranaisVestiaireCollective

    Legroupe depresse amricainCondNast(la tte de140 maga-zinesdans25 payset diteurde VanityFairen France) a annonc,lundi2 septembre,son entreau capitaldu sitefranaisVestiaireCollective.Lancen 2009,ce dpt-ventede luxe(sacs,vte-ments,chaussures)sappuiesur une communautde 1,5mil-lionde fashionistas dansle monde.Il existede rellessimilitu-desentrenos audiences etles zonesgographiquesde croissancequenousvisons, souligne Sbastien Fabre,cofondateuret CEOde VestiaireCollective.Cetteprisede participation,dont le niveaunestpas prcis,sesteffectue dansle cadredune levede fondsralisepar VestiaireCollective.Le groupeamricaina investi lamajeure partie des20millionsde dollars (15,2millions deuros)de la levede fonds,prcise un communiqu. p

    LemarketingdegenresouslefeudescritiquesStylos,assurances,etmmesaucisses, sadaptent laclientlefminine,non sanssusciterla polmique

    Devantle sige deLinkedIn MountainView,en Californie.

    DAVIDPAULMORRIS/BLOOMBERG

    VIAGETTY IMAGES

    LinkedInveutsduire3milliardsdinternautesLerseausocialprofessionnelamricaintentedlargirsesactivits sanssparpiller

    OptiqueEssilorlorgnesur lespays mergentsEssilor,numro un mondial de loptique ophtalmique,acclresondveloppementdans lespays mergents avecla crationdunedivisionspcifique.Objectif: quiper50millionsde nou-veauxporteursde lunettesparandici2020 dansdes payscom-mela Chineou lInde.SelonEssilor,rienquenInde,550millionsde personnes auraientbesoin de porterdes lunettes. Ce dfautde correctionengendreraitune pertede productivitde 37mil-liardsde dollars (28milliardsdeuros)par an.

    Au pays o la saucissee st reine,lini-tiative na pas t du got de tous.Cet t, la chane de supermarchs

    Edeka, en Allemagne, a d faire face unepolmiquepouravoircommercialis sousmarque de distributeur des Frauen-Bra-twurst,des saucissespourfemmes.

    Leur particularit: moinsde gras et deslgumes en plus. Pour ces messieurs, lachane avait prvu une dclinaison plusv irile, avec davantage dpices.Et, pourchaque sexe, un packaging diffrent: levisuel dun homme au torse muscl surlemballage des saucisses pour femmes,celui dune brune aguichante dans la ver-sion masculine. Linitiative a dclenchliredes associationsfministes.

    Lhistoire prte sourire. Pourtant, lemarketing sexu, autrement dit gendermarketing, est tudi trs srieusementparles marques.Pratiquevenue desEtats-Unisdanslesannes1970-1980,legendermarketingpart du principe quil existe desdiffrences de comportements dachatsselonles sexes, expliqueElisabeth Tissier-Desbordes,professeuredemarketinglES-

    CPEurope.Lidenedatepasdhier: Danslesannes1920,lorsquelesfemmesontcom-menc devenir indpendantesfinancire-ment,lindustriedutabacainventlesciga-rettes blondes, spcialement conues pourelles, poursuitMme Tissier-Desbordes.

    IndtrnableBarbie princesseAutomobile, high-tech, boissons

    aucunsecteurnchappeau gendermar-keting.Les voitures ou les smartphonessont la base desproduitsconuspourleshommes,quelesindustrielsontensuitecher-chadapterauxfemmes,indiqueMme Tis-sier-Desbordes.Lorsde lachat dunevoitu-re, on sest aperu que les femmes taient

    plus sensibles aux aspects pratiques, com-melatailleducoffre,tandisqueleshommesrecherchaientplusla performance.

    Maislesmarquesnvitentpastoujoursla caricature. En lanant un stylo conupourlesfemmes,Bicsestattirlesfoudresdes consommateurs.Sur Amazon, plus de1600 commentaires dinternautes ironi-sent sur le modle rose avec strass, censoffrir unecriture douce. Dautres pro-

    duitsontsuscituntollsurlaToile,lins-tar de la carte bancairepour ellescom-mercialise par Socit gnrale compre-nantuneassurance voldesacmain,ouencore les figurines pour filles lances cethiverparLego.

    Aupointque, auxEtats-Unis,lapapessedu marketing Faith Popcorn prdit la findu gender marketing, et son remplace-ment par une communication mlantvaleursmasculinesetfminines.

    Exemple emblmatique: la marque devtements androgynes The Kooples, ausuccsfulgurant.Ductdesdistributeurs,les supermarchs Super U ont fait le buzzcet hiver en lanant un catalogue de Nolmettanten scnedespetitsgaronsjouantlapoupe.Lesnormesontvolu,consta-te Mme Tissier-Desbordes.Il y a davantagedhommesdans lespublicits pour lespro-duits mnagers. Reste que cest la Barbie

    princessequi demeurelaBarbiela plusven-duePreuve que le rose pour les filles,bleu pour les garons a encore de beauxjoursdevant lui.p

    CatherineQuignon

    70123Mercredi4 septembre2013

  • 7/24/2019 ECO - 04 Septembre 2013

    8/8

    A Wall Street, on lappelait volontiers parsondiminutif,Mickie,aliasMurielSie-bert. La plupart des jeunes diplmes dHar-vard ou de Princeton qui postulent aujour-dhui sur la plus grande place financire dumondeneconnaissentpeut-trepassonnometne savent mmepasce quelleslui doivent.

    Muriel Siebert, qui est morte le 24 aot Manhattan, lgede 80ans,fut lapremirefemme acheterunsigeau NewYorkStock

    Exchange, cest--dire une licence permet-tant dchanger des titres Wall Street.Ctait en 1967.

    A lpoque,les femmesntaienttolreslacorbeillequecommepetitesmainsoupourcomblerlapnuriedemain-duvremasculi-ne,pendantla secondeguerremondiale oulaguerredeCore.Ilsuffitderegarderunpiso-dede lasrie tlviseMad Men pourse faireune ide de ce que pouvait tre lpoque laconditionfmininedanslemondedutravail.

    QuandMickiedbarqueNewYorken1954desonOhionatalauvolantdesavieilleStude-baker avec 500dollars en poche, elle se rendvitecomptequepersonnenelattend.Ellefaitalorssiennecettedevise:Onsecredesocca-sions en se montrant performant, pas en seplaignant.

    Avec ses faux airs de Gena Rowlands,MurielSiebertcommenceparunjobaudpar-tementrecherchedu brokerBache &Compa-ny pour 65dollars par semaine.Elle constate

    immdiatementqueleshommesquilentou-rentgagnent,pouruntravailidentique,beau-

    coup mieux leur vie. Elle change de socit plusieurs reprises, et comprend que ce nestpas une question demployeur, mais desystme.

    Lasse, en 1965,elle finit par se convaincrequelaseulesolutionconsisteachetersapro-prelicenceauNYSE,pournedpendredeper-sonneetfairebougerleschosesdelintrieur.A lpoque, un sige au NYSE cotait445000dollars,dontellenavaitpas,biensr,

    le dbut du premier cent. Pendant deux ans,ellefaitlesigedesbanques.

    Linvasiondes jupesElles ne voulaient me prter que si jtais

    accepteau NYSE, mais jene pouvais pastreaccepte sans prt, raconte-t-elle dans sonautobiographieChangingtheRules:Adventu-resofaWallStreetMaverick .Ellenarrivesor-tirdecettesituationkafkaennequegrcelacautionque luiapporte DavidRockefeller.

    Le 28dcembre 1967, elle fait enfin sonentre au NYSE.Il y avait 1365 hommes etmoi,constate-t-elle.Laccueilfutlahauteurdela situation.Selon lemagazineFortune, unjournal du Montana titra mme sa une:Skirt Invades Exchange. Linvasion desjupesfuttouterelative,puisquilfallutatten-dre plus de dix ans pour quune deuximefemmesoitadmisedansce clubdhommes.

    Mickie, elle, continue son bonhommedechemin,creen1975sasocitdetrading,

    quelquesblocksde Wall Street, et se choisitpoursecrtaireunhomme.Touteslesjeunes

    femmesquisortaient peinede luniversitetqui voulaient un job Wall Street passaient

    parmon bureau,se souvient-elle.Mais le problme de la parit est plus pro-

    fond quil ny parat. Elle saperoit des lacu-nes que les jeunes diplmes peuvent avoirdansle domaine de lafinance.MurielSiebertfera dailleurs de lducation lun de se che-vaux de bataille, et donnera paralllementdesmillionsde dollarspouraiderles femmes

    crerleur proprebusinessdansla finance.Elle consacra toute sa carrire se battre

    contrelespratiquessexistesquiprvalaientWallStreet.Ainsi,selonleNewYorkTimes,lorsdun djeuner de travail lUnion LeagueClub, on lui refusa laccs lascenseur. Elledcidaalorsdepasserparlescuisinesetlesca-lier de service. Une fois le djeuner termin,ses collgues dcidrent eux aussi de redes-cendreparlescalierdeserviceetdepasserparles cuisines.

    Biensr,depuis, Manhattan,lesclubs,enmmetempsquelesesprits,ontcommencsouvrir.Quelquesfemmesont russi trou-ver une place au sommet des organigram-mes. Mais, au soir de sa vie professionnelle,Mickie devait pourtant faire lamer constatque Wall Street restait encore globalementun rseaude vieuxgarons. Muriel Siebertaouvertlechampdespossibles,maisilfaudraencore beaucoup dautres Mickie pour vrai-mentchangerlemondedelafinance. p

    [email protected]

    T

    andisquemabotedemes-sagerie lectroniqueme res-tituece matinles centaines

    de mailsquellea ingurgitspen-dantmonabsence,je songe auxmaigresentraillesde ma boteaux lettres.

    Amonretourdecongs,ellenecontenaitque deuxfactures,ma-nantdorganismesquiddaignentencore lanumrisation,unprocs-verbalpourexcsde vitessesuruneautoroutequi ntaitpas delinformation,quatre magazinesquejaime feuilleterchaquemois,maffranchissantde toutesurfacevitre.Et aussidesprospec-tus,ainsique lesplus prcieusesdesmissives,cinq cartespostales.

    Cinq? Comment,pas davanta-ge?AquoibontouscesamisFace-book,cessuiveursTwitteret cettelistede contacts rallongepourun simaigrebutin? Lacarteposta-leserait-elleune espce envoie dedisparition,au profit destextos,MMS,murs Facebook,comptesIns-tagramou encore desapplisde car-tespostales(bit.ly/1cyhDMP)? Lesupportsouffre-t-ilde lasuprma-tiede lcriture auclaviersur lcri-turemanuscrite?

    Quelque264millionsdecartespostalessont venduespendantltsuruntotalannuelde330mil-lionsen France,selon lUnionpro-fessionnelle dela carte postale(UPCP).LesFranaisenvoienten moyenne septcartesparan,

    devancsde loinparles 54 cartesdesBritanniques.Aux Etats-Unis,cesontpasmoinsde40cartespos-

    talesquisontenvoyesparanetparhabitant (bit.ly/13shesM).Pour-tant, larentre2014,45 Etatsamricainsdlaisseront lappren-tissagede lcriturecursivepourlcritureen scriptet lamatriseduclavier.La comptencelaplusimportantemaintenant,cest detaper lordinateur,estimeunprofesseur luniversitde lEtatdArizona.

    DerniresurvivanteQuel avenirpourlcriturecur-

    sivedans cettere dutout-numri-que?, sinterroge,surle siteGent-side.com,SgolneRogie,quiconstatequeleslettressetapentlordinateur,les cartespostalesonttremplacesparlesmailset lalis-tede coursessenotesurle smart-

    phone (bit.ly/172Nxi5).Et jusqunotresignature,derniresurvi-vantequienvientcderduter-rainauxidentificationsen ligne.

    Contribu-je ce dclindundes artsfondateursde lhumani-t? Mes17 cartespostalescritesdunstylopralablementpousse-t laide duneponge abrasivene viendront pascontrebalancermestextos,tweetsetmailsesti-vaux.Et cettechronique? Clavier,jcriston nom.p

    [email protected]

    LETTRE DE WALL STREETp a r S t p h a n e L a u e r

    EtlaBourse

    deNewYork

    dcouvrit

    lafemme

    CEST TOUT NET ! |CHRONIQUEp a r M a r l n e D u r e t z

    Ecriture mordicus

    LE 28DCEMBRE

    1967,MURIEL

    SIEBERT FAITSON ENTRE

    AU NYSE. IL Y AVAIT

    1365HOMMESET MOI,DIT-ELLE

    0123

    S t p ha n e La ue r

    est dsormais notrecorrespondant New York,en remplacementde SylvainCypel.

    LES INDGIVRABLES | p a r X a v i e r G o r c e

    8 0123Mercredi4 septembre2013