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Actualités pharmaceutiques • n° 472 • Mars 2008
« En termes
de consommation
des médicaments,
les génériques sont
certes rentrés dans
notre culture, mais
il y a encore beaucoup
de progrès à faire »
a indiqué Éric Woerth,
ministre du Budget,
des Comptes publics
et de la Fonction
publique, devant
les députés de la
Mission d’évaluation
et de contrôle des
lois de financement
de la Sécurité sociale
(MECSS) le 12 février.
La Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécu-
rité sociale (MECSS), instaurée il y a quatre ans pour renforcer le contrôle des parlementaires sur les lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS), plan-che, depuis septembre dernier, sur « la prescription, la consom-mation et la fiscalité des médi-caments ». C’est dans ce cadre que le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonc-tion publique, Éric Woerth, a été, le 12 février dernier, auditionné.
Les génériques, un levier d’actionÉric Woerth constate qu’après l’accalmie de 2006 sur l’évolu-tion des dépenses d’assurance maladie, celle-ci repart dans un rythme élevé auquel « le médi-
cament contribue fortement ». La consommation de généri-ques lui apparaît comme l’un des leviers d’action pour contri-buer à enrayer cette tendance. Or, même si cette consommation a progressé, elle reste encore, en France, inférieure à celle de nos voisins, a-t-il indiqué. Une-relance de la concertation sur ce sujet avec les pharmaciens et les industriels du médicament est donc d’actualité.Obtenir de nouveaux progrès dans le domaine des génériques pourrait ainsi ralentir la hausse des dépenses de médicaments en 2009. Selon Éric Woerth, ces pro-grès sont envisageables et c’est sur le terrain de la distribution qu’ils sont à faire. « Il s’agit d’un problème de rapport entre la pro-duction et la distribution et essen-tiellement de transfert de marges, notamment vis-à-vis des pharma-ciens. Pourtant, les taux de remise destinés à inciter les pharmaciens à “génériquer” sont aussi élevés que sur les autres médicaments. » « Il y a sans doute un problème de composition de la marge », a-t-il convenu. Mais, pour l’heure, il n’a pas de réponse sur ce qu’il convient de faire dans ce domaine ; il partage, par ailleurs, l’opinion des députés sur la vulnérabilité économique des laboratoires spécialisés dans le générique.
Des mesures de maîtrise médicaliséeAvec Roselyne Bachelot-Nar-quin, ministre de la Santé qui lui a succédé dans cette audition, le ministre a convenu qu’il y avait un problème général de surcon-sommation de médicaments dans notre pays. Un poste qui chaque année pèse 20 milliards
dans les dépenses de l’Assurance maladie.D’autres mesures de maîtrise médicalisée sont à prendre ou ont déjà été prises. Roselyne Bachelot-Narquin a ainsi rappelé que, dans la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2008, elle a fait adopter la mise sous entente préalable des gros prescripteurs, et aussi l’ouverture d’une possibilité, donnée aux caisses d’assurance maladie, de passer des contrats d’enga-gements individualisés avec les médecins, sur leurs prescriptions notamment. Elle a, par ailleurs, investi la Haute Autorité de santé (HAS) d’une mission médico-économique afin de lui permettre d’analyser le rapport coût/béné-fice des stratégies.Enfin, conscient que la visite médicale pousse à la prescrip-tion de nouveaux médicaments, donc des plus chers, Éric Woerth n’entend cependant « pas tuer ce secteur d’emploi », mais le réo-rienter quelque peu vers d’autres activités étant entendu qu’il obéit à la charte signée en 2004 entre le ministère et le Leem (Les en-treprises du médicament) qui encadre la visite médicale. �
Serge Benaderette
Journaliste,
Courbevoie (92)
Médicaments génériques
Encore un effort à faire dans la distribution
© B
SIP
/B. B
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Près de 9 Français sur 10 font confiance aux génériquesUne enquête Ifop, réalisée pour les laboratoires Sandoz, montre que la percep-
tion des Français vis-à-vis des médicaments génériques connaît un change-
ment radical. Le taux de confiance concernant les génériques est en hausse de
1 % par rapport à 2006 : 88 % en 2007 vs 87 % en 2006. Autre enseignement
de l’enquête : la moitié des Français (53 %) considère que les génériques n’oc-
cupent pas une place “assez importante” parmi les médicaments consommés
en France.
Dans le but d’augmenter la consommation de médicaments génériques, les dif-
férentes caisses d’Assurance maladie ont mis en place l’opération “Tiers payant
contre générique”. Obligatoire dans 22 départements français, cette disposition
refuse l’avance des frais de médicaments si les patients ne veulent pas rempla-
cer les médicaments princeps par les génériques. Le baromètre Ifop montre que
70 % des Français sont d’accord avec cette mesure et que 83 % pensent qu’ils
continuent à être bien soignés avec sa mise en place.
Lorsqu’un médicament est substituable, son générique est délivré sept fois sur
dix. En moyenne, près de 16 % des médicaments vendus en France sont des
génériques. En revanche, en cas d’automédication, la majorité de la population
se tourne toujours en priorité vers les médicaments non génériques dont les
noms sont connus. �
Noémie Legendre © sylvae.com
Source : www.ifop.com/europe
Même si la consommation de génériques a progressé, elle reste encore, en France, inférieure à celle de nos voisins.
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