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Veuillez lire les consignes de sécurité

« Doa ni gochuui ! ». Dans le métro de Tokyo, cette mise en garde prévient les enfants du risque de pincement lors de la fermeture des portes. Sur l’image, un chaton blanc, parfois même l’icône Hello Kitty, se coince malencontreusement la queue. Ouch ! C’est l’équivalent nippon du célèbre lapin de la RATP qui a bercé des générations de bambins parisiens.

« Attention, ne mets pas tes doigts sur la porte, tu risques de te faire pincer très fort ! ». Ce qui donne, décliné dans les principales langues européennes : « Non mettere le mani sulle porte, rischi di farti schiacciare le dita ! No pongas las manos sobre las puertas, te expones a una magulladura ! Finger weg von den Türen, Du könntest Dir sehr weh tun ! Beware of trapping your hands in the doors ! ».

Qu’on soit italien, espagnol, anglais ou allemand, on peine à imaginer un lapin, truffe frémissante au relais, vous prévenant d’un danger équivalent en falaise : « Attention, ne mets pas tes doigts sur les picots de cette colonnette, tu risques de te les brouter très fort ! ». Tout autre animal d’ailleurs, écureuil ou lézard, semble improbable en ce contexte, pour rupestres qu’ils soient !

Un tichodrome échelette perché en paroi qui profèrerait un « Mind the gap ! » à chaque passage délicat à franchir ? Une jeune biche rassurant le débutant avant le vol : « En cas de zippette et de dépressurisation, un masque à oxygène tombera automatiquement à votre portée. Tirez sur le masque et respirez normalement ! » ? Sympa mais peu plausible…

« Ne pas se pencher au-dehors - È pericoloso sporgersi – Nicht hinauslehnen – It is dangerous to lean out ». Dans tous les trains du monde, la même consigne invite le voyageur à faire précisément l’inverse de ce qu’on recherche en escalade, c’est-à-dire ouvrir grand la fenêtre sur le vide et se pencher au-dessus. Il faut dire que contrairement à l’usager du train, le grimpeur ne regarde pas défiler le paysage d’un œil vide, il se frotte à l’insaisissable pesanteur !

Ce mois-ci, vous pourrez vous livrer à ce penchant sur les belles falaises de Buis-les-Baronnies, sujet de notre Entrée libre. Mais cela ne vous dispense pas de respecter quelques consignes de sécurité, comme par exemple vous encorder attentivement, être vigilant à l’assurage, faire un nœud au bout de la corde… pour ne citer que les principales ! Et si, comme l’écrit Paulo Coelho, « vous trouvez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle ! ».

Laurence Guyon

est édité par PRESS’EVASION.Imprimé en France – Dépôt légal : Mars 2012

ESCALADEMAG – N°48 Mars 2012SARL Press’Evasion – 184 rue des Candisons Lot. Carrière vieille 30190 St Chaptes

E-mail : contact@escalademag.comSIRET 483 803 441 00037Code APE : 5814Z ISSN : 1777-3865

Directeur de publication : Philippe Mathieuphilippe@pressevasion.fr

Rédactrice en chef : Laurence Guyonlaurence.guyon@escalademag.com

Partenariat /distribution : Béatrice Picqbeatrice@pressevasion.fr

Graphiste : Benjamin Broussoulouxbenjamin@agence-minimale.frRédacteurs/

Photographes : L. Fiorese, M. Reyngout

Ont collaboré à ce numéro : A. Beauté, J. Bel-Legroux, J. Bennett, T. Burette, R. Desgranges, N. Guillotin, N. Honegger, A. Lysoe, M. Pages, M. Ratouis et M. Troussier

EscaladeMag, membre officiel de l’IFSC partner média club

4 - Expresso Actu en bref

6 - Abécédaire Les mots de la grimpe

8 - Intelligence artificielle Méditation

10 - Focus initiative Afrique du sud

12 - Interview Pierre You

16 - Entrée libre Buis-Les-Baronnies

26 - Ecogrimpeur St Bauzille de Montmel

28 - D’Antan Elbsandstein

30 - Carnet de voyage Ethiopie

36 - Fashion climbing Spécial chaussons

40 - Vos shops spécialisés Annuaire des magasins

42 - Vos points de chutes Sélection de gîtes et campings

EscaladeMagMars 2012N°48

« Ambiance tombée de la nuit et ciel torturé, pour Nils Guillotin pendant l’ouverture de Cochacha alé (300m, TD+/ED-, 6a obligatoire), sur Damo Gelila, une massive tour volcanique perdue en plein cœur de l’Éthiopie. Et en plus, les oiseaux d’Hitchcock ont fait le détour dans le secteur ! »

Nils Guillotin dans la 11e longueur de Cochacha alé, A2+ ©N. Honegger

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expresso

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Des menaces d’interdiction planent sur Muir Valley, un des secteurs les plus populaires de Red River Gorge (Kentucky)

Le n°1 mondial de la chimie, l’allemand BASF, a annoncé qu’il stoppait sa production d’OGM en Europe

Tous les secteurs de la Turbie (06) situés à l’est du secteur Périph’ sont interdits jusqu’au 31 mai, en raison de travaux de confortement des falaises

Le futur tracé du projet de ligne TGV Clermont-Fd Paris fait débat et menace la forêt de Fontainebleau

Le 7e Open d’escalade de sport adapté a eu lieu le dimanche 4 mars à Saint Aignan de Grand Lieu (44).

Des chercheurs russes sont parvenus, après 20 ans de forage, à atteindre le Lac Vostok, enfoui sous 4 Km de glace dans l’Antarctique

Aventure verticale, fabricant français de harnais, distribue désormais la marque de chaussons espagnole Garra

Plus de 240 000 tonnes de nourriture finissent à la poubelle chaque jour en Europe

8a, c’est la cotation franchie par Argyro Papathanasiou, 1ere femme grecque à atteindre ce niveau

100 500 MW, c’est le record de consommation électrique atteint en France avec la vague de froid, en février

620 m2, c’est la superficie de la salle Blocbuster qui ouvre ses portes à Courbevoie, près de Paris, au printemps

8 Prix Nobel de la Paix interpellent l’Europe sur la dangerosité de l’exploitation des sables bitumineux

625 !, c’est le montant de l’amende dont devront s’acquitter deux grimpeurs espagnols, pour avoir fait tomber un bloc en équipant

Nograd

vous présente l’actu de la grimpe

Art’issimo

Les huit salles du réseau Altissimo accueillent régulièrement des expositions d’art : peintures, photographies, sculptures ou objets insolites. Une idée originale qui permet aux pratiquants d’allier l’escalade à la culture ! Ainsi, en février, les grimpeurs qui fréquentent la salle de Toulouse Montau-dran ont eu la possibilité d’admirer les pho-tos d’Asie de Pascale Thole, tandis que ceux qui viennent Toulouse Saint-Martin ont vu les tableaux de Lise Debelroute, où la totale abs-traction finit par trouver forme. Plus d’infos sur www.altissimo-escalade.com

Nettoyons la terre

Environ 35 millions de bénévoles dans plus de 120 pays dans le Monde participent chaque année à Nettoyons la Terre (Clean up the world), une campagne environne-mentale organisée depuis 1993, en partena-riat avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), afin d’aider

les communau-tés à « nettoyer, remettre en état et préserver leur environnement ». Les actions sont diverses : enlè-vement des déchets, plan-tation d’arbres,

projets d’économie d’eau et d’énergie, etc... Plus d’infos sur www.cleanuptheworld.org

Grandes voies en CorseUn nouveau topo de grandes voies en Corse vient de paraître. Il présente une sélection de 80 itinéraires de tous niveaux, qui balaie l’ensemble des grandes parois corses. Cette couverture géographique permet au grim-

peur en vadrouille de varier les plai-sirs, les styles d’escalade, les ambiances et au grimpeur séden-taire de trouver quelque chose proche de chez lui. Ce topo est dispo-nible dans toutes les bonnes crème-ries depuis le 15

février, au prix de 25 euros. Plus d’infos sur http://escalade.corse.topo.free.fr

Complètement chocolatUrban Evasion, la salle escalade au nord de Paris, organise une journée de grimpe chocolatée samedi 7 Avril de 14 h à 18 h. Au programme : plus de 2000 cho-colats à récupérer sur les murs d’es-calade. L’événement est ouvert à tous les gourmands, de 4 à 77ans. Des ini-tiations à l’escalade sont prévues pour les débutants. Tarif : 9! (location maté-riel incluse). Plus d’informations sur www.urban-evasion.fr ou au 01.48.21.80.39

Crazy nightLe 17 mars dernier, la salle M’Roc à Lyon a organisé la 1re édition de la Crazy night, un

contest déguisé ! Les participants avaient 2h pour venir à bout de 14 blocs très spéciaux… Pour chacun d’entre eux, il fallait relever un défi : grimper avec des gants de cuisine, finir un bloc assis sur une chaise en hauteur... Le déguisement était

obligatoire tout au long du contest et comp-tait pour le classement final. Un jury spé-cialement désigné pour l’occasion notait les déguisements après les avoir étudiés sous toutes les coutures… Plus d’infos sur www.salle-escalade.com

Peut-on ne pas être écolo ?Un geste pour la Nature, voilà un livre qui tord le cou à bon nombre d’idées reçues. Halte aux consensus mous, aux fausses évidences, à l’opposition stérile des experts ! Bienvenue à tous ceux qui veulent se construire un avis, par eux-mêmes et pour eux-mêmes, impertinents et critiques. Peut-on faire de l’écologie sans être « écolo » ? Transformer le nouvel air du politiquement correct en utopie concrète ? L’au-teur, Samuel Pelras, enseigne la philosophie au lycée Pierre Bayen de Châlons-en-Cham-pagne. Plus d’infos sur www.editions.flam-marion.com

Championnats de France de blocLe Club Couleur Caillou de Millau est fier d’accueillir cette année les doubles Cham-pionnats de France d’Escalade de Bloc, Jeunes et Seniors, les 24-25 et les 30-31 mars. 2 compétitions en 2 week-ends, le spectacle va être garanti ! Pour les com-pétiteurs l’enjeu n’est pas anodin. Au delà de concourir pour le titre de Champion de France, les premiers jeunes sélectionnés gagneront leur place pour les Champion-nats d’Europe, alors que le seniors pren-dront l’avion pour les manches de Coupe du Monde. Plus d’infos sur www.couleurcaillou.fr

Interdictions temporairesComme tous les ans, des interdictions tem-poraires pour cause de nidification sont d’actualité sur les falaises alsaciennes. Leur bon respect est primordial pour conti-nuer à grimper sur ces sites. Les sites concernés sont les suivants : le Windstein et le Hohenfels (interdits jusqu’au 15 mars) ; le Krappenfels Haberacker, le Holwalsch et le Rappenfels (interdits jusqu’au 1er juillet). Le secteur de droite du Krappen-fels de Lutzelbourg est interdit jusqu’au 1er juillet, tout comme la partie gauche du Fal-kenfels. Plus d’infos sur www.escalade-alsace.com

ErratumUne petite erreur s’est glissée dans notre numéro de février, dans la rubrique Crashtest, comme nous l’ont fait remarquer d’attentifs lecteurs auvergnats. Nos plates excuses à Oli-vier Bezy, le grimpeur qui a prêté la main au Nain Pact pour tester le Realization short de Mammut, un tout nouveau combi short/har-nais qui arrive sur le marché ce printemps. Si Olivier est bien psychiatre de son état, comme indiqué dans l’article, son niveau en escalade est de 8a et non de 6b. Légère différence !

Faucons pèlerinsAfin d’assurer la protection d’un couple de faucons pèlerins sur le site du Saut du Gier (42), la commune de la Valla en Gier a pris un arrêté relatif à la protection des oiseaux à la demande de la Ligue de Protection des Oiseaux et en concerta-tion avec le comité départemental FFME de la Loire. Il est donc interdit de grimper sur ce site jusqu’au 1er juillet inclus, sous peine de poursuite. Les contrevenants seront poursuivis conformément à la Loi. Plus d’infos sur www.ffme42.fr

TradannotLe Tradannot, un rassemblement interna-tional d’escalade sur coinceurs, aura lieu sur les grès d’Annot du 28 avril au 1er mai. Au programme : ateliers d’apprentissage à la pose des coinceurs avec prêt de maté-riel (camalots, totemcams, basic-cams, nine...) ; initiation à l’escalade en fissure (moulinettes) ; présentation de nouveaux secteurs faciles pour les débutants en trad’ (escalade traditionnelle) ; 6 voies trad’-ultimes à essayer ; conférences et projec-tions de films. Plus d’infos sur le blog de l’événement : http://tradannot.over-blog.com/

CastingVous avez toujours rêvé de jouer dans un film d’hor-reur ? Cette annonce de cas-ting devrait vous intéresser ! L’équipe du film Hidden Moun-tain (qui a déjà produit The Road, Requiem for a Dream et The Tree of Life) cherche des grimpeurs, hommes et femmes : en particulier une grimpeuse française, âgée de 20 à 40 ans, et un grimpeur européen (idéalement anglais) âgé de 40 à 50 ans. Si vous cor-respondez au profil, vous pou-vez contacter par mail Abbey Smith à l’adresse suivante : hiddenmountainfilm@gmail.com

ABC daireO comme…Sera-t-il question ici de grimpeurs orfèvres en la matière, de compé-titeurs poussant des cris d’orfraie ou d’admirateurs faisant donner les FQ@MCDR� NQFTDR^ �� 0TH� R@HS^ �� 3NTS� DRS�possible dans cet abécédaire aux petits oignons !

Texte Marco TroussierIllustration Audrey Lysoe

Ohhhhhhhhh (admiratif)

Pendant longtemps l’escalade fut une activité privée, elle ne suscitait aucun commentaire verbal car elle

ne se produisait pas devant aucun public. Pour faire court, l’escalade n’était pas un spectacle, mais une pra-tique sportive partagée. Tout au plus, un membre d’une cordée suivait avec des sentiments mitigés ce que le leader faisait, appréciait et redoutait les efforts fournis, l’aisance, la combativité ou l’anxiété de son compagnon.

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boucle dans un cerveau inquiet, chez un grimpeur redevenu aphone. Nulle scène, nul public, des encouragements limités et sincères, un acte de partage entre in-dividus pudiques et discrets.

Puis vint la sportivisation de l’escalade. Je garde un souvenir très précis de

ma première rencontre avec une mani-festation de soutien sonore et public. La face ouest de Buoux était alors l’endroit à la mode. Je vis un jour une troupe extra-vertie de jeunes grimpeurs avec leurs pa-rents qui encourageait l’un d’eux par un vacarme de « allez, allez, allez », répétés à haute voix et niveau sonore conséquent. La voie assurément était très dure. Je fus choqué de tant de manifestations que je jugeais grossièrement déplacées. J’eus l’impression de passer du temple au stade, c’était justement ce que je voulais éviter à tout prix ; la trivialité des suppor-ters et leurs dérives !

Même si j’étais comme mes com-pagnons de jeux, obstiné à réussir

les longueurs et les escalades de toutes sortes, il ne me serait jamais venu à l’esprit de crier un encouragement à un compagnon pendant son escalade, aussi difficile soit-elle. Le recueillement et le soutien mental régnaient au pied des falaises. L’admiration était muette, nous restions cois, pantois, silencieux et stu-péfaits devant les exploits de Berhault et Edlinger.

Puis vinrent les jeunes virtuoses. J’ima-gine que les parents de ces jeunes

grimpeurs les avaient encouragés et que par un effet naturel d’imitation, ces der-niers avaient repris ce mode verbal sans malice et beaucoup de jubilation juvénile. La réussite de la longueur de corde im-portait tant, que le soutien de la troupe devait être unanime et sincère, une sorte d’esprit de groupe. C’est ça aussi qui me vint à l’esprit. Nous étions des cama-rades mais nous ne formions pas « un groupe », les choses changeaient.

Aujourd’hui l’encouragement est de-venu la règle, ne pas encourager est

très mal vu, c’est louche ! Il ne veut pas que je réussisse…la jalousie est partout. « Allez » est même employé par des locu-teurs qui ne sont pas français, preuve que c’est bien en France que ce comporte-ment est né. Le support verbal trouve ses limites actuellement dans les falaises car partout dans le monde, il est quasi auto-matique, mécanique et cela entraîne une cacophonie importante dans certaines grottes sonores. L’empathie devient

obligatoire comme hier le recueillement l’était. On a perdu en sérénité.

Parfois le « Oh » admiratif se double d’applaudissements. Au pied d’un

mur lors d’une Coupe du Monde c’est la règle et le public manifeste ainsi sa joie et ses encouragements. Après tout, on applaudit aussi un beau spectacle, un numéro d’équilibrisme, un chorus endiablé. Un bel exploit mérite bien des encouragements. Cela peut aussi être le signe d’un soutien dans l’échec et un Ohhhhhh de déception peut remplacer un Ohhhhhhh d’admiration.

Orgueil et Obstination

Aucun doute là-dessus : pour progres-ser devenir un grimpeur accompli il

faut de l’obstination. Chacun sait ou sent, que le travail bien fait est celui qui prend du temps et qu’il demande de l’obsti-nation. Pour certains apôtres du « pa-nache » et du « don », tout doit être natu-rel, facile et il n’est de vrai talent que celui qui s’affranchit des longues heures pas-sées à remettre cent fois l’ouvrage sur le métier. Certains grimpeurs ont du se rendre à l’évidence. On ne fait pas du 8b, 8c ou 9a en claquant des doigts, pas plus que l’on ne devient Champion du Monde sans travailler, sans beaucoup d’abnéga-tion et d’obstination. On peut s’interroger sur les dommages collatéraux que cela provoque. Force est de constater que certains deviennent excessivement orgueilleux.

Oubli

Sûr, ce texte sombrera dans l’oubli ! Comme bon nombre de falaises,

de voies, de grimpeurs, d’articles, d’images… Dans cette amnésie collec-tive, je garde une pensée pour Christian Guyomar qui fut un grand précurseur de l’escalade libre et aussi et surtout, un homme sympathique et attachant. Il nous a quittés récemment. Heureusement les topos restituent encore pour quelques temps les exploits de certains. Pionnier, Christian le fut à plus d’un titre. Il avait une certaine intransigeance et un goût immodéré pour le risque qu’il conjurait avec une application méticuleuse dans ses escalades tant libres qu’artificielles. Un grand bonhomme de notre histoire commune à Sainte-Victoire et au Verdon. On peut relire dans Les fous du Verdon, les lignes que lui consacre Bernard Vaucher.

Une estime réciproque et un soutien muet pouvaient se diffuser de part et d’autre de la corde et le terme le

plus courant était plutôt un « OUAHHHH, quelle classe » ou un « aie aie aie, ça a l’air dur » qui tournait parfois en

��'-�%%" �'����+-"_�"�%%� Texte Romain DesgrangesPhoto Joe Bennett

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Grimper en pleine conscienceL’Équipe de France s’est retrouvée début janvier pour un stage assez hors du commun. Alors qu’habituellement le premier stage annuel est riche en courbatures et acide lactique, pour la rentrée 2012, nos frenchie’s ont laissé leurs biceps et chaussons au OK@B@QC�DS�MD�RNMS�UDMTR�i^�PTŗ@UDB�KDTQ�BDQUD@T^�y^�ʖ�

Après un petit repas, histoire de raconter les premiers jours de l’année, il était temps de rentrer dans le vif du sujet. Déposer télé-phones, ordinateur, livres, cahiers et autres distractions pour les six jours à venir. 5, 4, 3, 2, 1, 0 SILENCE ! Alors que nous étions déjà coupés du monde extérieur en abandonnant tous nos outils technologiques, maintenant plus le droit de parler, de communiquer, de (se) regarder, de toucher… Plus qu’un seul sujet en ligne de mire : nous-mêmes et notre moi intérieur le plus profond.

Pour rythmer cette semaine psychologique, trois grands axes de travail allaient être abordés : des exercices de concentration et de méditation empruntés à la méditation de « pleine conscience » et à des approches de méditation bouddhistes, des exercices de Cohérence Cardiaque à l’aide d’un biofeed-back et des exercices de concentration, d’at-tention et de proprioception dans l’action avec de la slackline…

La méditation, conscience et inconscience

La méditation a mauvaise presse dans nos cultures occidentales, vous m’imaginez déjà en train de léviter au pied de ma voie, mais non, c’était un passage obligé dans les chemins qui nous étaient proposés cette semaine. Levés à 5h par le gong matinal, le rendez-vous était pris 20min plus tard pour une première heure de méditation. Le thème de la méditation : notre respiration. Sentir l’air rentrer et sortir au niveau du « phil-trum » plus connue comme « l’arc de cupi-don » bref la partie entre le nez et la lèvre supérieure.

Faites l’expérience, concentrez vous sur votre respiration, l’air qui rentre et sort, qui re-rentre et qui re-sort…

Au bout de quelques respirations votre concentration va chuter (euh ce n’est pas un bon mot dans un magazine d’escalade) donc vous allez vous éparpiller et vous laissez aller à vos pensées, à votre liste de course, à votre prochaine destination de vacances, à votre amoureuse, à votre dernier projet… En tout état de cause vous lâchez prise (c’est encore une mauvaise expression) alors vous vous laissez aller à la divagation de votre inconscient !

On est en plein dans le thème : garder pleine conscience de nos actes, de nos pensées et de nos sensations et ne pas laisser l’incons-cient gérer tout cela. Aussi formidable soit-il, notre cerveau n’est qu’une machine à penser tellement performante, qu’il se contente de bribes d’informations pour reconstituer une vérité. Si je vous écris : « ce matn un lapn a ter un chaeussr », vous avez tout de suite et sans difficulté reconnu cette célèbre maxime d’une philosophe des années 80 ! Avec les informations dont dispose votre cerveau, ses connaissances, ses souvenirs, il a recréé la vérité, sans que vous ayez le moindre effort conscient à fournir, il a trouvé une fois de plus le juste prix !

Être dans l’action, non dans la réaction

Ce mode de fonctionnement est le même pour toutes les informations qui lui parvien-nent. Par exemple, il lui suffit d’aperce-voir un bi-doigt pas loin d’être identique à celui qui vous avait fait tomber (non, pas tomber = :;,+/. ?) lors de votre dernière voie, pour avoir de mauvaises impressions et de nombreux doutes sur ce passage… Nous voilà dans le cœur du sujet : être dans l’ac-tion et non dans la réaction, ne pas laisser votre inconscient prendre le dessus, garder le contact direct avec l’air qui rentre et qui sort et s’éloigner du flux de des pensées… Ne pas laisser votre inconscient vous bloquer sur ce bi-doigt mais garder une approche pragmatique sur l’action et les faits. Si vous réfléchissez, vous trouverez rapidement des tas d’exemples personnels où vous avez cédé à votre inconscient. Il en est de même pour ce que vous voyez, touchez ou enten-dez… Le célèbre test de ne pas visualiser l’éléphant rose (que vous venez tous d’aper-cevoir) en est un autre exemple.

Je me suis laissé aller à quelques mots comme « lâcher prise », « tomber », « chuter »… Vous comprenez maintenant pourquoi il faut bannir tous ces mots, et pour-quoi il faut arrêter d’encourager en disant « ne lâche pas »… Votre cerveau entend le mot « lâche » et le renvoie automatique-ment à l’idée que la gravité va reprendre ses droits… Comme je vous le disais au début de cette page, c’est un sujet vaste et sans limite, je vous laisse donc en pleine conscience en espérant qu’en lisant tout cela vous n’au-rez pas trop divagué… inconsciemment bien sûr !

" Qu’advient-il du trou lorsque le fromage a disparu ? "Bertolt Brecht

Lors du PETZL RocTrip 2011, Sasha Di Giulian dans Candide, un splendide 7a de la Great Arch (Getu Valley - Guizhou - Chine)Photo © Sam Bi

télescopage

focus initiative Propos recueillis par Laurence GuyonPhotos Coll. Marion Pages

4MD�R@KKD�RNKHC@HQD���"@OD�3NVM�Marion Pages monte actuellement un projet visant à la construction d’une salle de bloc ��"@OD�3NVM�� EQHPTD�CT�2TC �+@�R@KKD�RDQ@HS�TSHKHR¤D�O@Q�TMD�@RRNBH@SHNM�KNB@KD�PTH�ĎTUQD�@T�C¤UDKNOODLDMS�CT�RONQS�ONTQ�KDR�IDTMDR�CDR�3NVMRGHOR �+ŗ EQHPTD�CT�2TC�ONRR£CD�un potentiel naturel très important, mais ces enfants n’ont pas la possibilité de s’initier ��K@�FQHLOD �1DMBNMSQD�@UDB�TMD�O@RRHNMM¤D�CŗDRB@K@CD�DSş�CD�QTFAX^ʖ

Quel est votre parcours ? Comment est né ce projet, pour le moins, singulier ?Je pratique depuis quelques années le rugby et plus particulièrement le rugby Touch (sport né en Australie). J’ai participé à la Coupe du Monde à Edimbourg en juillet 2011. Initialement, je souhaitais faire un Tri Nation (Afrique du Sud, Australie, Nouvelle Zélande) en tant que joueuse, pour progres-ser. Puis, j’ai été mise en contact avec Darren Clarke, un ancien international de rugby anglais, dirigeant d’une association sud-africaine appelée The GoodSport Trust et j’ai décidé de changer un peu mes plans. J’aimerais d’une part passer mes niveaux 1 et 2 de coaching Touch en Nouvelle Zélande puis mener à bien ce projet de construction de bloc à Cape Town.

Pourquoi l’escalade, quel apport pour les enfants ?Je pratique l’escalade en loisir depuis deux ans maintenant. Au niveau personnel, cela m’a permis de prendre confiance en moi, de me dépasser et même étrangement de me sentir beaucoup mieux sur un terrain ! J’ai découvert de nouvelles sensations, la maîtrise du corps, des mouvements. Je pense que ce sport peut réellement appor-ter aux enfants tant au niveau psychologique (confiance en soi et dans les autres) qu’au niveau physique (développement muscu-laire, souplesse, agilité...). La ville de Cape Town se situe à deux pas de nombreux sites d’escalade mais la plupart des enfants ne sort que très rarement des townships. La construction d’une salle de bloc permettrait d’initier les jeunes à ce sport et peut être de leur donner envie de pratiquer en extérieur, de sortir de la ville et de changer d’environnement, d’où le nom du projet : Climb & Breathe. Le choix d’une salle de bloc est dictée par la logique écono-mique : elle nécessite moins d’équipements (baudriers, cordes...), elle est donc plus accessible financièrement.

Concrètement, ces jeunes ont-ils accès à d’autres sports ?Le sport se pratique beaucoup dans les écoles mais le système éducatif « sudaf’ » est encore à deux vitesses. Les enfants des Townships, même s’ils sont scolarisés, n’ont pas forcément accès aux structures spor-tives leur permettant d’une part de décou-vrir certains sports peu classiques (comme l’escalade) et d’autre part d’atteindre le haut niveau dans des activités plus populaires. Par exemple, l’équipe nationale de rugby en Afrique du Sud reste encore très « mono-chrome »...

Quels enfants seront bénéficiaires ? Comment vont ils être impliqués dans le projet ?Seront bénéficiaires les écoles du Township de Masiphumelele gérée par l’associa-tion The GoodSport Trust (cela représente plusieurs centaines d’enfants). Pour le moment, il n’est pas prévu que les enfants soient impliqués (peut-être à réfléchir). Par contre, les coachs de l’association The GoodSport Trust aidereront à la construc-tion. Pour rendre le projet pérenne, un BE participera également afin de former et donner des clefs aux coachs locaux pour initier les enfants.

Où en est le projet concrètement ?Le projet est en phase de construction, il est prévu pour la fin d’année 2012/début 2013. Il m’a fallu d’abord évaluer la faisa-bilité du projet : pour cela j’ai fait appel à des personnes du milieu et notamment à Thibault Miclo (Altissimo Toulouse) qui m’a donné énormément de conseils. Ensuite, il a fallu évaluer le coût du projet : à ce jour nous sommes en attente des plans des locaux choisis par l’association The GoodS-port Trust. Une fois les locaux choisis, il faudra chiffrer le coût du matériel. Une fois toutes ces informations obtenues, je monte-rai un dossier de sponsoring, les besoins étant multiples (argent, billet d’avion pour un bénévole BE...). Il est d’ores et déjà prévu que les prises soient fournies par Altissimo, premier sponsor du projet Climb&Breathe. En parallèle, je monte un dossier pour être parrainée par une autre association et effec-tuer une demande de fonds. Cela me laisse entre 9 mois et 1 an pour trouver les fonds nécessaires, j’y crois !

Plus d’infos sur : www.goodsport.org.za et htpp://climbandbreathe.blogspot.com

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interview

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Comment se porte la FFME ? Quels sont les grands chiffres de votre fédération ?La Fédération se porte très bien. Quelle vitalité et quel dynamisme au sein de notre Fédération ! Nous connaissons une progression continue depuis des années du nombre des pratiquants et de nos licenciés dans toutes les catégories d’âges, aussi bien chez les garçons que chez les filles. 50% de nos licenciés ont moins de 25 ans. La FFME compte aujourd’hui 82 000 licenciés répartis dans 1 100 clubs sur tout le territoire national.

Quelle évolution avez-vous constaté ces 10 dernières années quant à la reconnaissance des sports de montagne et notamment de l’escalade ?Les sports de montagne et l’escalade sont de plus en plus mis en avant. Comme vous le savez, le Comité Olympique International a retenu

l’escalade dans sa « short list » des disciplines candidates pour entrer au programme des Jeux Olympiques 2020. Après la reconnaissance officielle et définitive de l’escalade en février 2011 par Jacques Rogge, Président du Comité Olympique International, c’est une nouvelle étape décisive pour l’escalade.

Les Championnats du Monde à Bercy se profilent. C’est un gros challenge pour vous ? Où en êtes-vous de la préparation de cet événement ?Les Championnats du Monde sont un défi que la FFME va relever. Ces Mondiaux à Bercy représentent 15 000 spectateurs attendus pour les deux jours de finales et 500 grimpeurs venus de 60 pays pour participer à cette compétition internationale. Nous avançons sereinement dans la préparation et dans l’organisation de la plus grande compétition d’escalade jamais organisée. La fête battra son plein.

Propos recueillis par L. GuyonPhotos FFME © A. Beauté

Quel est le budget global d’un tel événement ? Quels sont les principaux postes ? Comment oeuvrez-vous pour équilibrer l’ensemble ?Nous avons l’expérience de l’organisation d’un tel événement à Bercy. Le budget global de l’événement est d’1,4 million d’euros. Les principaux postes sont la billetterie, la construction des murs… Notre budget est raisonnable et raisonné. Il sera à l’équilibre.

Quelles retombées attendez-vous de cet événement, d’un point de vue financier mais aussi médiatique ?Les coups de projecteurs médiatiques ont déjà permis à la Fédération de signer de nouveaux partenaires venant de secteurs d’activités différents de l’escalade. Cela prouve que l’escalade est un sport porteur capable d’attirer des sponsors déjà investis dans des sports majeurs ou prêts à investir dans un sport en plein essor. Pour les Championnats du Monde, nous sommes très heureux de pouvoir compter sur des partenaires publics et privés, qui soutiennent cet événement. L’arrivée de la radio RMC et de la Chaîne Sport+, comme partenaires médias, participe à la médiatisation de l’événement et de notre sport au niveau national. Au fur et à mesure

que l’échéance approche, de nouvelles opportunités s’offriront à nous.Quelle importance a cet événement dans la perspective de la reconnaissance de l’escalade en tant que sport olympique ?La reconnaissance de l’escalade par le CIO est un premier pas vers les Jeux d’été 2020. Souhaitons que les Championnats du Monde se déroulent aussi bien que le Championnat d’Europe de Bercy 2008. Le CIO donnera son verdict final en 2013. Cette échéance est l’une des raisons pour lesquelles la Fédération Internationale d’Escalade (IFSC) a décidé de placer un Championnat du Monde en 2012 à Paris ; pour que cet événement sportif international nous aide à peser favorablement dans la balance olympique.

Si l’escalade devient sport olympique, selon vous, quelle discipline a des chances d’entrer en premier (vitesse, bloc ou difficulté) ? L’IFSC et la FFME ont-elles leur mot à dire (ou tout au moins une préférence) quant au choix de la discipline ?L’IFSC porte à égalité les trois disciplines sur le dossier olympique. Le choix, si choix il doit y avoir, sera sans doute fait après la désignation du sport retenu et bien entendu nous y participerons.

« Nous avançons sereinement dans la préparation et dans l’organisation de la plus grande compétition d’escalade jamais organisée. La fête battra son plein. »

Pierre You 4M�GNLLD�BNMƥ@MSAu mois de septembre prochain, auront lieu les Championnats du Monde d’Escalade à Paris Bercy, un événement que la Fédération Française de la Montagne et l’Escalade prépare avec application. À 6 mois de la date fatidique, nous avons rencontré Pierre You, Président de la FFME. Impressions.

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Les talents français sont nombreux. Quels sont ceux à suivre tout particulièrement à Bercy ?Vous avez raison de le souligner, la France a de grandes chances de médailles. Les leaders des équipes s’appellent Manu Romain, Charlotte Durif, Guillaume Glairon Mondet, Mélissa Le Nevé, sans oublier Esther Bruckner pour ne citer qu’eux. Sans mettre trop de pression sur leurs épaules, je crois beaucoup au travail de nos entraîneurs et de nos grimpeurs en vue de ces Mondiaux.

Actuellement, les athlètes autrichiens trustent les premières places des podiums. Selon vous, faut-il parler de « génération spontanée » ou est-ce le fruit d’un travail mené par la Fédération de ce pays ? Si oui, comment vous inspirez-vous de ce qui est (et/ou a été) fait en Autriche ?Les bons résultats des athlètes sont toujours liés au travail des Fédérations. Bien sûr nous regardons ce qui se fait de bien à l’étranger et en Autriche. Tout n’est pas applicable en France (structuration du sport différente, etc.) mais le fait d’avoir construit de grands murs en extérieur est un exemple pour nous. Ils permettent un entraînement en adéquation avec les conditions de Coupe du Monde. Nous avons d’ailleurs plusieurs projets en cours.

Comment repérez-vous et formez-vous les futurs champions français ? Au delà des résultats proprement dits, quelle est la politique de la fédération du point de vue de leur suivi, de leur formation et de leur épanouissement ?Cela nécessite une adaptation permanente de la fédération à tous les niveaux que ce soit, structurel et sportif. Nous avons transformé au fil des mois la structure de la fédération. Nous modifions maintenant

le parcours d’excellence sportive (PES), qui a remplacé la « filière de haut-niveau » depuis deux ans. L’élément marquant est l’apparition des centres locaux d’entraînement (CLE) qui permet la création de liens forts entre les athlètes, les entraîneurs et l’encadrement des Équipes de France. La création des centres locaux d’entraînement a l’avantage d’éviter la délocalisation brutale des jeunes en leur permettant de

l’environnement. La FFME participe également à la construction de nouvelles SAE avec le plan national d’équipement et à la structuration des comités régionaux et départementaux avec un plan adapté.En tant que Président de la FFME, je ne poursuis qu’un seul et même objectif : donner les moyens à notre Fédération de poursuivre son développement sur le long terme.

Que répondez-vous aux détracteurs de Bercy, qui y voient avant tout un gouffre financier et aimeraient que l’argent soit utilisé différemment pour le développement de l’activité et la prise en compte des pratiquants de base ?Il faut bien comprendre que l’organisation d’un tél événement est une chance unique pour notre Fédération et pour notre sport. Aujourd’hui, le développement du sport passe par l’organisation de manifestation sportive internationale qui entraîne une médiatisation et la venue de nouveaux partenaires financiers. C’est ce qui est en train de se passer pour la FFME et l’escalade. Comme évoqué auparavant, je m’engage à ce que notre budget soit à l’équilibre. Bercy sera un outil formidable pour le développement et la visibilité de l’escalade en France et dans le monde.

Lors des Championnats du Monde à Arco l’été dernier, on a vu pour la première fois une place donnée aux athlètes handicapés, le Championnat de Paraclimbing étant totalement intégré à la manifestation. Ce sera également le cas à Bercy ? Tout à fait. Si les compétitions internationales de Paraclimbing existent depuis déjà quelques années, le premier Championnat du Monde de Paraclimbing a vu le jour en juillet 2011. Le mouvement s’organise et s’amplifie, et la FFME est fière de participer à son développement. Durant les Championnats du Monde d’escalade 2012, un des objectifs de la FFME sera d’impliquer un maximum de pays à la pratique du Paraclimbing. À Bercy, les compétitions valides et handisports seront pour la première fois organisées en même temps, ce qui montre que l’escalade est un sport pour tous.

interview

continuer leur progression dans leur environnement. Hormis les Championnats du Monde, quelles sont les principales actions menées actuellement à la Fédération ? Et avec quels objectifs ?Côté formation professionnelle, la FFME a joué un rôle majeur en ce qui concerne le nouveau diplôme d’état et diplôme d’état supérieur en escalade. Le mot d’ordre est toujours la sécurité. Je tiens aussi à rappeler le rôle prépondérant de la Fédération en ce qui concerne la gestion des falaises et des sites de pratique, et à souligner notre engagement en matière de développement durable et de protection de

Gautier Supper, un des fers de lance de l’Équipe deFrance, ici lors des Championnats du Monde 2011 à Arco

entrée libre Texte et photos Micha Reyngout

Niché au creux des montagnes, le village de Buis-les-Baronnies se situe dans la haute vallée de l’Ouvèze, en Drôme provençale. Lorsque l’on arrive au village, on est d’emblée charmé par les paysages qui l’entourent. Avec ses façades colorées, ses terrasses ombragées et cette indolence toute méditerranéenne, Buis-les-Baronnies plonge le visiteur au cœur d’un cadre sauvage, étonnamment protégé de l’ivresse touristique.

16 17

Sur la route des Princes d’Orange…

Denis Jacquet dans Le grand Chaos 6c, à Ubrieux

peupleescalademag

Domitille Kauffman dans Coin Coin 5c+, à Baume Rousse

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« Plusieurs falaises sont ombra-gées et on trouve des sites où l’on peut même assurer les pieds dans l’eau ! »

Denis JacquetDenis pratique la grimpe depuis quelques années et assume avec plaisir et sourire le rôle de président du club d’escalade de Buis-les-Baronnies, « Escabuis ». Et lorsqu’il ne grimpe pas, il travaille dans l’exploitation agricole familiale, réputée pour sa production d’huile d’olive ! Disponible, généreux, il ne tarit pas d’éloges sur sa région (en toute objectivité bien sûr), que se soient les falaises, le climat ou les produits du terroir. Facile à repérer sur les sites, il vous suffira de chercher une Porche grise au bas des falaises...

Ce village est entouré par plusieurs sites d’escalade ce qui offre l’avantage non négligeable pour nous grimpeurs de pouvoir tel un menu à la carte choisir le secteur le plus adéquat. Les différents sites ont des orientations différentes ce qui permet de grimper (presque) toute l’année. Plusieurs falaises sont ombragées et on trouve des sites où l’on peut même assurer les pieds dans l’eau ! En général, les températures estivales invitent plus au farniente ou à la baignade qu’à la grimpe mais certains vikings s’y risquent quand même ! Les périodes idéales pour grimper dans ce paradis restent l’automne et le printemps.

Les différents sites à proximité de Buis répertorient plus de 800 voies où les couennes dominent mais où les amateurs de grandes voies peuvent aussi trouver leur bonheur (notamment au rocher de Saint Julien).

Lou Passo d’AnnibalCe site est particulièrement plaisant, ensoleillé le matin et ombragé l’après-midi, il comprend plusieurs secteurs avec des voies de difficultés variables. C’est un endroit idéal pour grimper en famille, la marche d’approche est inexistante, il suffit de traverser la rivière pour accéder aux voies. Pour le confort et la sécurité de tous, de petits barrages permettent de traverser l’Ouvèze en toute tranquillité. Ce site très ombragé possède un secteur d’initiation (niveau 4/5) idéal pour les débutants ou les enfants.

La proximité de la rivière, le plus souvent peu profonde, permet de se rafraîchir et d’offrir aux bambins de longs moments de jeu dans l’eau. Tout proche de ce secteur, on trouve des voies plus difficiles (partie centrale du

Le rocher de Saint-Julien

Joël MailhéPassionné de sports de nature (escalade, VTT, parapente, spéléologie...), ce guide de haute montagne s’est intéressé très tôt à l’équipement. Il se définit lui-même comme un agitateur, cherchant à bousculer les conventions et habitudes ! À 46 ans, son énergie débordante le pousse à équiper toujours plus. Avec un répertoire de près de 1200 voies à son actif, il s’est surtout centré sur les Baronnies et leurs environs. Lorsque qu’il ne met pas son dynamisme au service de l’équipement, c’est son côté provocateur qui prend le dessus : les boutades et revendications fusent alors dans une joyeuse cacophonie !

peupleescalademag

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Les grimpeurs attirés par de plus longues voies, peuvent aller jusqu’au dernier secteur (marche de quelques minutes sur un sentier assez raide) et accéder ainsi à des voies de deux longueurs (difficulté variable du 4 au 6c). Frisson pour une jeune fille (2 longueurs en 6a) mérite vraiment le détour même si elle est un peu éloignée des autres voies.

La Baume RousseAprès une marche d’approche relativement courte (5 minutes) mais assez sportive (raide et escarpée), la Baume Rousse se dévoile avec son impressionnant cirque en demi-lune, ses voies colorées (magnifique dégradé allant de l’ocre au gris) et sa vue imprenable sur les paysages alentours et le Mont Ventoux. Deux secteurs d’initiation (essentiellement des voies bien équipées, de 3/4 à 6a) encadrent ce cirque et rendent ainsi ce site accessible à des grimpeurs de tous niveaux.

Le secteur central comprend des voies difficiles (de 6a à 8b avec une majorité de voies dans le 7) plus ou moins déversantes mais plutôt plus que moins ! Le style des voies est assez varié avec aussi bien des colonnettes, des surplombs que des pas techniques sur dalle. Les voies

plutôt longues (de 30 à 35m) risquent de faire monter l’acide lactique a plus d’un… En fonction de votre niveau, vous opterez pour Gnocchi on heaven’s door (6c), Les Raviolis de l’enfer (7a+) ou Les Spaghettis des ténèbres (8a).

L’attrait des falaises de Buis tient tout autant de la beauté des paysages, de la clémence du climat, que de l’accessibilité des secteurs et de la multiplicité des niveaux de voies. Et afin de rajouter au charme de cette destination, sachez que les grimpeurs locaux sont à l’image de leurs chaleureuses falaises colorées, prônant une escalade généreuse dans une ambiance accueillante et conviviale !

Claire Delbecque dans Mammouth Cave,5c+, à Ubrieux

Stephane Chiri dans Flashdance 7a+, à Lou Passo

site, voies de 7 à 8b) où les grimpeurs plus aguerris pourront se régaler sur de belles lignes déversantes pimentées par des colonnettes. Parmi les plus belles voies du site, on trouve Flash Dance (7a+, équipée depuis le bas, ce qui est maintenant très rare) et Soupir (5c+, une voie toute en longueur).

UbrieuxCe site tout proche de Lou Passo, de l’autre côté de la rivière, est complémentaire au niveau de l’orientation des voies (ombragé le matin et ensoleillé l’après-midi). Trois secteurs composent ce site et proposent des voies de tout niveau. C’est aussi un endroit très agréable pour grimper en famille, il n’y a pas de marche d’approche et un espace dégagé se situe tout à proximité du premier secteur (pente école). Cet espace est aménagé en aire de pique-nique très pittoresque fondue dans une grande oliveraie. Les voies sont essentiellement en dalle avec très peu de surplomb. Le second secteur propose des voies plus difficiles (de 5a à 6c/7a) avec une dominance de voies dans le 6 : L’XYZ (6a), Le Paradis (6b+), Le grand Chaos (6c), Bébé s’amuse (6a+).

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entrée libre

Carole Pleindoux dans La Cicine 6b, à Baume Rousse

entrée libre

AccèsEn voiture depuis le nord : A7 sortie Montélimar-Sud puis Grignan, Grillon, Valréas, NyonsDepuis le Sud-Est : A7 sortie Avignon-Nord puis Carpentras, Malaucène, EntrechauxDepuis le Sud-Ouest : A9 sortie Orange puis Vaison la Romaine, Entrechaux

GPSLatitude : 44.276186 et Longitude : 5.274130000000014

Période idéaleAutomne, hiver, printemps

ToposEscalade en Drôme Provençale, Philippe Saury, juillet 2011, 28" : il peut être acheté à l’office de tourisme, Shopi, La boutique des Baronnies ou sur internetinfo@guides-baronnies.com

Dans les bras de MorphéeCamping municipal Le Jalinier, Tel : 04 75 28 04 96Gîte de Saint Julien, Tel : 04 75 28 05 64 ou sur :www.gitedusaintjulien.com Pour plus d’informations, adresses accessibles sur :www.buislesbaronnies.com

Les amis de GargantuaNombreuses possibilités de restauration, par exemple le snack L’Escale, Tel : 04 75 28 01 05, ou pour un repas plus gastronomique La Fourchette, Tel : 04 75 28 03 31

Autres plaisirs minusculesRandonnées pédestres, parcours VTT, baignades ou randonnées aquatiques (dans l’Ouvèze ou le Toulourenc). Découverte des produits du terroir (huile d’olive, tapenades, abricots, tilleul, lavande, thym..) à la Maison des plantes de Buis-les-Baronnies (www.maisondesplantes.com) ou sur les marchés locaux (mercredi et samedi à Buis).

Fabienne Chauvet dans Samibye 6a, à Ubrieux

Par L. Guyon

Flûtes en Baronnies

Chaque été depuis 8 ans, une manifestation un peu particulière est organisée non loin des falaises : Flûtes en Baronnies. Le Trio d’Argent (Michel Boizot, François Daudin Clavaud et Xavier Saint-Bonnet) est à l’origine de cette université d’été qui permet aux élèves des conservatoires de parfaire leur formation musicale et d’assister à des concerts d’exception. La qualité de cet ensemble et sa renommée internationale font des Flûtes en Baronnies un des rendez-vous les plus importants en France pour les flûtistes.

En 2012, la 9ème édition aura lieu du dimanche 19 au mardi 28 août. L’an passé, le spectacle de clôture a été donné en fin d’après midi sur la falaise de Baume Rousse, avec la participation de l’ensemble des stagiaires et celle des grimpeurs du Club d’Escalade de Buis-les-Baronnies. Une partition déroutante pour flûtes et cordes, qui a sans nul doute fait vibrer plus d’un spectateur ! Cette année, le concert-escalade est programmé à nouveau, il aura lieu le dimanche 26 août. Plus d’infos sur http://triodargent.com/

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Samedi, dimanche et jours fériés : de 10 h à 19 hHoraires d’été à partir du 1er juillet (voir site internet)

ALTI-GRIMP - François CrespoRoute de Valréas - 26770 TAULIGNAN

04 75 53 63 93 - 06 67 65 63 06Mail : francoiscrespo@cegetel.net

Site : www.altigrimp.com

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Avis aux amateurs de falaises ensoleillées, le site de St Bauzille de Montmel est de nouveau @BBDRRHAKD ʖ� "NLLD�MNLAQD�CŗGHRSNHQDR�� BDKKD�BH� BNLLDMBD�O@Q� TM�CQ@LD�L@HR� FQ�BD� @TW�DƤNQSR�@BG@QM¤R�CDR�¤PTHODTQR��KD�C¤MNTDLDMS�DRS�GDTQDTW �$S�R@MR�@KKDQ�ITRPTŗ��i�HKR�U¤BTQDMS�GDTQDTW�DS�DTQDMS�CD�MNLAQDTW�DME@MSR�^y��CD�MNTUDKKDR�O@FDR�UHDQFDR�MD�CDL@MCDMS�PTŗ��être écrites par les amoureux des falaises…

2S�!@T��KD�QDMNTUD@T�ʖTexte et photos Micha Reyngoutéco grimpeur

Fin août 2010, un incendie d’origine criminelle ravage les environs de Montpellier, plusieurs communes sont touchées, la garrigue s’en-flamme attisée par un vent qui ne faiblit pas, les sapeurs pompiers se mobilisent et luttent près de 48 h pour éteindre le feu. Les forces mobilisées sont impressionnantes, de 700 à 800 hommes, 300 véhicules dont 12 canadairs.

Des litres d’eau sont déversés sur les flammes et au bout de deux jours, le feu est enfin maî-trisé. Les sapeurs pompiers maintiennent une surveillance en raison des forts vents et du risque de reprise. Vient alors le temps d’éva-luer les dégâts : pas de perte humaine et la majeure partie des villages a été épargnée mais les alentours sont dévastés.

Malgré les efforts des pompiers, les ravages s’étendent sur plus de 2800 hectares, et au lendemain du sinistre, la région du Nord Mont-pellier offre un visage de désolation, une terre encore brûlante (50° degrés au sol), une odeur âcre et des cendres fumantes recouvrant des troncs carbonisés sur plus de 12 Km. Parmi les sites touchés, le remarquable « Puech des Mourgues » ou « Mont des Nonnes », plus connu par la communauté des grimpeurs sous le nom de Saint Bauzille de Montmel.

Cette falaise, exposée plein Sud, comprenant près de 200 voies de tout niveau était l’un des sites majeurs de la région montpelliéraine. Le bouche à oreille fonctionne à plein régime, les photos du site noirci circulent immédiate-ment sur les forums et les grimpeurs locaux contemplent avec désolation le décor carbo-nisé, témoin funeste de tant de bons moments passés à St Bau. Si certains se résignent et tournent leurs regards vers d’autres sites, d’autres s’arment de courage et se mettent au travail !

L’objectif est de vérifier l’ensemble des équi-pements (plaquettes et relais) pour s’assurer de leur viabilité et de manière plus globale de remettre le site en état. En effet, sous l’effet des fortes températures, le rocher s’est dilaté par endroit et a éclaté en « assiettes » : plu-sieurs voies sont ainsi impraticables. En outre, la disparition de la végétation en haut des voies a fragilisé les vires, accentuant le risque de chute de pierres ou d’arbres morts.

Ce vaste chantier est réalisé par le club Scalata nature de Montpellier, plus particulièrement par Arnaud Catzeflis et Didier Franco, deux BE locaux, réputés pour leurs nombreuses ouver-tures de voies dans le département. Ces deux équipeurs aidés par Florent Aussedat (BE fraî-chement diplômé) et par Gilles Ployer (ouvreur investi sur St Bau) mettront plus d’un an à sécuriser le site.

En avril 2011, les efforts communaux s’inten-sifient, le Comité Communal des feux de forêt aidé par des bénévoles organise le nettoyage et l’élagage des zones sinistrées. Puis l’asso-ciation des parents d’élèves et le foyer rural investissent leurs efforts dans la plantation d’oliviers et de différentes plantes (lavandes, romarins, lauriers…). De son côté, le Conseil Général de l’Hérault subventionne (26000 !) le comité départemental FFME de l’Hérault pour coordonner la réhabilitation du site.

Ils trouvent des relais noircis et pendant plu-sieurs mois, ils « purgent » le site. Tous les re-lais sont changés et les ouvreurs en profitent au passage pour rééquiper aux normes cer-tains secteurs (extraction des bis et goujons et remplacement par des scellements normés). Et pour la joie des futurs grimpeurs, quelques nouvelles voies sont même ouvertes à droite du secteur « gros bide » !

Le site est maintenant sécurisé (même si le port du casque reste vivement conseillé), ouvert à tous, et les relais neufs n’attendent que vos longes ! N’attendez pas les tempéra-tures estivales car les arbres se faisaient déjà rares avant l’incendie alors après… Et même si l’origine de cet incendie est criminelle, au vu des dégâts naturels causés, la plus grande vigilance s’impose à tous et encore plus aux fumeurs, ne laissez pas vos mégots sur place !

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PARIS QUARTIER LATIN - 1941

LYON - 1992

THONON-LES-BAINS - 1996

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TOULOUSE/LABÈGE - 2002

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d’antan

C’est un fait assez peu connu mais la première ascension marquante réalisée dans le massif de l’Elbsandstein le fut par un américain. Il s’agit de William Perry-Smith, étudiant à Vienne et auteur de la première escalade de la Teufelsturm en 1906. Par la suite, les allemands reprirent la main sur leur terrain de jeu.

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Texte Manu RatouisPhotos Deutsche Fotothek

Ils réussirent en 1918 la première voie de sixième degré, Wilder Kopf. Et dès avant

la première guerre mondiale, ils avaient édicté des lois très strictes afin de règle-menter l’escalade. Il faut dire que le grès de l’Elbsandstein est plutôt fragile. Par ailleurs, le massif n’est pas si grand. Ces deux contraintes matérielles ont peut-être compté dans l’intransigeance des menta-lités.

Toujours est-il que nulle part au monde, y compris aux Etats-Unis

réputés pour la rigueur de leurs règles, les usages en matière d’escalade n’ont été aussi strictement encadrés. Le seul massif où les règles sont assez proches est celui des Météores en Grèce, mais il est vrai que le lieu a été investi au départ par des grim-peurs allemands !

Encouragés par l’état communiste, car ils véhiculaient des valeurs de com-

pétition assez poussées (valeurs prônées par les instances sportives de la RDA), ces usages d’un autre monde ont perduré jusqu’à la chute du mur de Berlin et tant que les grimpeurs de l’ouest n’eurent pas accès à ce précieux massif.

Voici quelques une des règles princi-pales dont certaines sont franche-

ment surréalistes :d’es-

calade les tours accessibles uniquement en grimpant, ceci excluant les falaises ou massifs accessibles par le haut.

Lorsqu’on parle ici d’escalade libre, il s’agit de libre entre les points ou les rings sur lesquels on a le droit de se reposer.

reconnaissance préalable si ce n’est visuelle depuis un itinéraire voisin.

muni d’un anneau) est autorisé pour l’as-surage et le repos seulement à partir du moment où il est mousquetonné… Jusqu’à ce que dans les années 70, Bernd Arnold, meilleur grimpeur local de l’époque, ne modifie ce point règlementaire, leur im-plantation devait se faire d’une main tandis qu’avec l’autre, le grimpeur se tenait à une prise. Un ring pesant près d’un kilo, on comprend la difficulté pour l’implanter.

m, ce qui dans la pire des configurations peut entrainer le grimpeur dans une chute d’au moins 10 mètres. Entre les rings, l’usage des noeuds de cordelette coincés dans des trous ou des fissures est autorisé à des fins de protection. Lorsque la confi-guration du rocher se prête particulière-ment bien à l’implantation de noeuds, les rings sont plus espacés voire absents, ce qui préserve le rocher de toute perforation intempestive.

d’une voie dispose de 3 ans pour la finir. Il doit accrocher un foulard ou un dra-peau au sommet de son projet vertical et déclarer la date de sa première tentative au ministère des sports. Une fois la voie achevée, sa description et une série de renseignements doivent être envoyées à une commission officielle qui entérinera le projet !

les grimpeurs (y compris les premiers as-censionnistes) ont le droit de réaliser une seule courte échelle. Celle-ci peut être effectuée avec 3 personnes !

caractéristiques n’est pas considérée comme une voie d’escalade.

Dans les années 80, Patrick Edlinger et Stefan Glowacz firent un détour par

l’Elbsandstein. Fascinés par le lieu, im-pressionnés par le niveau et l’engagement des réalisations de Bernd Arnold qui avait pour habitude de grimper pieds nus, ils en revinrent éblouis ! Un mythe était né qui n’était pas près de s’éteindre.

Né en février 1947, Bernd Arnold a démarré l’escalade à l’âge de 12 ans

grâce à un vieil alpiniste de l’Elbsands-tein. Un an après, suite à une chute de 6 mètres dans une voie difficile, son père lui supprime sa corde ! Ce sera peine per-due. Il gravira rapidement les échelons de l’époque et au début des années 70 deviendra d’assez loin le meilleur grim-peur de RDA.

À la chute du mur de Berlin, Bernd sera ainsi invité à participer à différentes

expéditions en Himalaya, au Chili et en Patagonie. Il y révélera tous ses talents. Il considère que sa plus grande réalisation est l’ouverture de la voie Royal Flush au Fitz Roy avec Kurt Albert (31 longueurs jusqu’à 7b) en 1995. Aujourd’hui, à près de 65 ans, il a toujours autant de plaisir à grimper, notamment avec sa fille Heike. Il prône la coexistence entre le respect des traditions saxonnes et des nouveaux usages de l’escalade sportive.

Créa teur de sensa ti ons depuis 1950

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Escalade en Elbsandstein

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Nils Guillotin, Nicolas Honegger, Jonathan Bel-Legroux, Tom Burette et Lucas Fiorese, membres de l’équipe espoir Isère de la FFCAM, sont partis en expédition en Éthiopie en octobre 2011. L’objectif : découvrir ce pays sous l’angle de la grimpe tout en soutenant l’action de l’Association Enfants d’ailleurs. Récit.

Nous avons décidé de partir découvrir ce magnifique pays qu’est l’Ethiopie peu de temps après avoir rejoint la nouvelle équipe espoir Isère de la FFCAM. Pourquoi choisir l’Ethiopie pour grimper, alors que les spots de grimpe majeurs sont ailleurs et que l’on ne connait de ce pays que ses famines et les conflits qui règnent dans les régions alentours ?

Texte L. Fiorese Photos N. Guillotin, J. Bel-Legroux, T. Burette et N. Honegger

Camp de base avec au fond, le monolithe de Damo Gelila

carnet de voyage

Justement parce que nous voulions aller dans un endroit peu connu, où tout reste à faire, afin de montrer que l’Afrique est un continent qui mérite sa place dans le monde de la grimpe. Car l’Ethiopie est un pays magnifique, en paix, loin de toutes les images négatives que nous, occidentaux, pouvons en avoir.

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Monter le projet a été un travail de longue haleine, mais il a été payant car nous avons réussi à obtenir les Bourses Expé et à trouver de nombreux sponsors dont bien sûr le CAF Grenoble Oisans, Play Grenoble (office du tourisme de Grenoble), CMBH (Chamonix Mont Blanc Hélicoptères) et d’autres… De plus, nous nous sommes dit que partir dans un tel pays, berceau de l’humanité et ayant subi de grandes difficultés, notamment entre les années 1950-2000, ne pouvait pas être dénué de sens. Nous voulions absolument éviter de passer par des intermédiaires, l’idée était de partir sans trop d’organisation à l’avance pour être en contact direct avec les gens du pays et se débrouiller nous-mêmes avec eux : cela fait partie du plaisir de l’aventure et du voyage.

Une autre action que nous avons réussi à mettre en place et qui nous tenait à cœur : parrainer des familles éthiopiennes dans la misère à l’aide d’une petite association iséroise Enfants d’Ailleurs qui réalise un travail formidable dans plusieurs pays, dont

« Lorsque nous sommes arrivés à Axum, nous voyions au loin des cimes se détacher : pas d’hésitation, c’est là-bas qu’il faut aller ! »l’Ethiopie. Ainsi, grâce au soutien et à la gentillesse du patron de CMBH Pascal Brun, nous avons pu soutenir trois familles pour une durée d’au moins deux ans. Nous avons eu la chance de les rencontrer à la fin de notre voyage et ce moment compte parmi les temps très forts de l’expé.

Pour parler un peu plus grimpe, nous ne possédions pas beaucoup d’infos sur ce qui était grimpable en Ethiopie. Nous savions qu’il y avait du potentiel dans le nord du pays, vers les villes d’Axum et d’Adwa grâce aux indications que nous avait données l’anglais Pat Littlejon, qui est déjà allé grimper là-bas et qui a listé quelques sommets sur lesquels il semblait avoir du potentiel.

C’est donc sans aucune carte, avec seulement cette petite liste que nous nous sommes

envolés vers le nord. Lorsque nous sommes arrivés à Axum, nous voyions au loin des cimes se détacher : pas d’hésitation, c’est là-bas qu’il faut aller ! Après avoir loué un minibus que nous avons rempli avec tout notre matériel, nous avons roulé trois heures, d’abord sur une route, puis sur une piste. Au fur et à mesure que nous avancions, des belles parois faisaient leur apparition, des monolithes, des montagnes, et soudain, au fond d’une vallée, un sommet plus haut que tous les autres, magnifique !

Tout était vert, nous ne nous attendions pas à ça, la saison des pluies venait de se terminer, la nature était pleine de vie. Nous avons donc décidé d’aller dans cette vallée pour poser notre « camp de base ». Nous l’avons installé dans un petit village nommé Aba Gerima et nous y sommes restés 14 jours. Les habitants

32

« Dans toutes ces voies, le rocher est magnifique et vraiment sain. »

Enfants d’ailleurs

Les enfants du coin s’éclatent sur un bloc pas si facile ouvert en vallée de Samayatha

étaient d’une gentillesse exceptionnelle et si au début ils ne comprenaient pas ce que nous fabriquions là, nous faisions partie du village à la fin ! Ils rigolaient de nous voir marcher comme eux en portant nos sacs bien lourds, et aussi lorsque nous allions à la pompe le matin et le soir, remplir nos bidons.

Nous avons vraiment exploré à fond cette vallée et nous avons pu ouvrir un secteur de bloc, un petit secteur de couennes (4 longueurs allant du 5c au 6b et une voie de 3 longueurs en 5c/6a), trois grandes voies de 200 mètres (niveau allant de TD+ à ABO) sur la face Est d’Embamayat (La montagne des anges, 2500 m). Une voie sur un pilier dans la face Sud de Samayata (3100 m), ouverte par Pat Littlejon a aussi été répétée. Dans toutes ces voies, le rocher est magnifique et vraiment sain. La face Nord de Samayata offre une paroi de 400 mètres environ, mais il s’est avéré très complexe d’y installer un camp de

base avancé au pied, pour une raison que nous ne connaissons pas en France : les bêtes sauvages ! Ainsi, nous n’avons pas pu faire une tentative.

Après ces 14 jours, nous avons déplacé notre camp de base une vingtaine de kilomètres plus au sud, au pied d’un monolithe appelé Damo Gela (2630 m). Malheureusement, contrairement aux ascensions précédentes, le rocher n’a pas tenu ses promesses. Une tentative dans la face Sud-Ouest a échoué 100 mètres sous le sommet mais 300 mètres assez soutenus, dans un rocher médiocre ont néanmoins été ouverts. Un autre essai sur l’arête Sud-Est n’a pas marché non plus, car après s’être fait peur à la 3ème longueur, la retraite s’est imposée. Finalement, nous sommes parvenus au sommet par l’arête Nord-Est. Nous ne savons pas si c’est une ouverture car il y a 100 mètres de grimpe en IV+ au début et sans matériel, cela peut s’avérer complexe. Nous n’avons vu aucune trace de passage.

Après 4 jours passés vers ce sommet, il était temps de repartir vers Addis Abbeba, la capitale, car cette fois, nous voulions faire le trajet par la route afin de visiter un peu le pays. Il nous a fallu 5 jours pour faire le trajet, qui a constitué à lui tout seul, une belle aventure !

peupleescalademag

Cette association iséroise agit en mettant

en place des parrainages individuels pour

nourrir, scolariser et soigner un petit nombre

d’enfants orphelins parmi les plus démunis,

en Ethiopie et au Brésil. Ces enfants et leur

famille monoparentale sont suivis et soutenus

par des bénévoles locaux que l’équipe a pu

rencontrer en Ethiopie. Car derrière cette

association, il y a des cœurs de baroudeurs,

avec une gestion humaine qui ne se raconte

pas, mais qui agit, petit, mais agit quand

même.

Enfants d’ailleurs

Ambiance jardinage pour Mathieu Therme dans Indépendance day, 6a, en vallée de Samayatha

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36

/RLVLU�YHOFUR�Ţ�6AIdéal pour l’initiation ou le perfectionnement. Confort et bon rapport qualité/prix : un modèle parfaitement adapté à un pratiquant en situation de premier achat.

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04 Alpes de Haute Provence

VERDON DESIGNSRoute des crêtes - 04120 La Palud sur VerdonTel : 04 92 77 30 77

05 Hautes Alpes

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06 Alpes-maritimes

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13 Bouches-du-Rhône

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26 Drôme

GRAVI’CImES Place Charles Tellier - ZA Les Couleures 26000 Valence - Tel : 04 75 42 40 94www.approach-outdoor.com/

30 Gard

SOESCAlADE6 Impasse du Rouvre30133 Les AnglesTel : 04 90 25 22 51 - www.soescalade.com

33 Gironde

SPORtS AVENtURE4-6-14 rue de Cursol - 33000 BordeauxTel : 05 56 92 92 99

34 Hérault

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38 Isère

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SK’AlP361 rue des sources – 38920 CrollesTel : 04 76 08 11 54

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04 Alpes de Haute Provence

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05 Hautes-Alpes

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2A Corse

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37 Indre et loire

tOURAINE ESCAlADE31 rue des Grands Mortiers37700 Saint-Pierre-des-CorpsTel : 02 47 32 72 45www.touraineescalade.fr

77 Seine et marne

BOUlDERSHOPParking du Bas Cuvier77300 FoNTAINeBLeAuTel : 06 48 26 54 09

83 Var

ROC à PIC15 rue Pierre Sémard - 83000 Toulon Tel : 04 94 29 98 72

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30 Gard

SO ESCAlADE6 Impasse du Rouvre 30133 Les Angles Tel : 04 90 25 22 51 - www.soescalade.com

54 meurthe et moselle

CASABlOC44 rue du Lion d’or54220 MalzevilleTel : 03 83 21 44 86

62 Pas de Calais

ESCAtECHCentre d’affaire de la Porte des FlandresRue Simone de Beauvoir 62138 Auchy Les Mines Tel : 03 91 82 67 08

> ANNUAIRE DES BOUtIqUES EN lIGNE

GRImPISmEwww.grimpisme.com

SOESCAlADEwww.soescalade.com

lES ARtS DE lA GRImPEwww.lesartsdelagrimpe.com

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63 Puy de Dôme

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Camping la Vallée heureuse impasse Lavau 13660 Orgon Tel : 04 90 44 17 13 Email : information@camping-lavalleeheureuse.comSite : www.camping-lavalleeheureuse.com

Camping les Princes d’OrangeChemin Flonsaine 05700 Orpierre Tel : 04 92 66 22 53 Email : campingorpierre@wanadoo.frSite : www.campingorpierre.com

Camping Caravaning Iscle de PrellesHameau de Prelles 05120 St Martin de Queyrières Tel : 04 92 20 28 66 Email : contact@camping-iscledeprelles.comSite : camping-iscledeprelles.com

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NO-EDGECLASSIQUE

Le chausson Futura a puisé son inspiration dans le concept No-Edge : cette construction unique est basée sur la suppression des traditionnelles arêtes de la semelle ce qui réduit la distance entre le pied et la surface du rocher, permettant une pression homogène sur tous types d’appuis. Résultat ? Une escalade toujours plus fluide, harmonieuse et instinctive. Essayez !

Le concept No-Edge a été développé autour de t ro is caractéris t iques distinctes : sensitivité, homogénéité de la pression, adaptabilité

HOMOGENEITE DE LA PRESSION: L’absence de toute arête permet au pied d’exercer une poussée homogène du côté intérieur du chausson

ADAPTABILITE: Le design No-Edge maximise l’étendue de la surface qui est en contact avec le pied dans toutes les configurations

SENSITIVITE: Parce qu’il utilise une couche réduite de gomme, le système de construction No-Edge amenuise la distance entre le pied et la surface du rocher, augmentant d’autant les sensations du pied en appui

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