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ETUDE DE BASE DES CONFLITS COMMUNAUTAIRES ------------------------------------------------------------------------------------------------- -- Une étude menée par Search for Common Ground-Guinée dans le cadre de la mise en œuvre du projet « On est Ensemble ! - Soutenir la Cohésion Sociale et l’Unité Nationale » RAPPORT DE L’ETUDE Equipe d’enquête : Niankoye Bolamou (SFCG-Guinée) et Hadja Fatoumata Donzo (CONAG-DCF) Coordination : Moise Tounkara (SFCG-Guinée) Facilitation : Alhassane Konah Baldé et Gadirou Diallo (SFCG-Guinée) Rédaction du Rapport : Niankoye Bolamou & Moise Tounkara Contact : Béatrice A Abouya : [email protected] +224 62 88 53 13

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ETUDE DE BASE DES CONFLITS COMMUNAUTAIRES

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Une étude menée par Search for Common Ground-Guinée dans le cadre de la mise en œuvre du projet « On est Ensemble ! - Soutenir la Cohésion

Sociale et l’Unité Nationale »

RAPPORT DE L’ETUDE

Equipe d’enquête : Niankoye Bolamou (SFCG-Guinée) et Hadja Fatoumata Donzo (CONAG-DCF)

Coordination : Moise Tounkara (SFCG-Guinée)

Facilitation : Alhassane Konah Baldé et Gadirou Diallo (SFCG-Guinée)

Rédaction du Rapport : Niankoye Bolamou & Moise Tounkara

Contact : Béatrice A Abouya : [email protected] +224 62 88 53 13

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1 RESUME EXECUTIF

Cohésion sociale Les populations des 8 localités touchées par l’étude de base estiment être soudées, mais les leaders locaux tentent de les opposer les uns contre les autres: 68% de la population estime qu’il existe des divisions entre les populations, mais ce même pourcentage est d’accord avec l’affirmation suivante: « La population à la base est très soudée, mais les représentants des groupes tentent de les opposer les uns contre les autres ».

La politique, l’ethnie et la religion constituent très souvent les principales causes de cette division. Dans certaines localités, une forte tension existe entre les communautés autochtones et celles non originaires. Cette division liée aux appartenances politiques subséquente en grande partie aux processus électoral de 2010, tend vers l’ethnicisation des conflits communautaires et alimente la dynamique de cohésion sociale dans les localités étudiées.

Les communautés sont ainsi donc exposées au « terreau fertile » des manipulations politiques à coloration ethnique. La religion et les valeurs communes sont parallèlement perçues comme les facteurs forts soutenant les divergences et division et aussi comme les facteurs majeurs de convergence et d’union. L’activité agropastorale représente la principale source de revenus pour de nombreuses personnes dans toutes les localités, et comme tel, elle est vécue comme un facteur d’union.

Cependant, une considérable frange de la population des 8 localités estime que l’accès aux ressources n’est pas équitable pour tous. Cette inégalité des ressources, notamment foncières, est vécue par une grande partie de la population comme un facteur de division entre les communautés.

Situation sécuritaire 52% des sujets exposés à l’étude affirment se sentir en sécurité dans leur communauté. Cette situation serait la résultante des multiples efforts consentis par les autorités locales et l’engagement communautaire des structures de jeunes qui s’emploient tant bien que mal dans la sécurisation de leurs localités. Aussi, les usagers des axes routiers nationaux (transporteurs en commun et passagers) qui ont trop souvent fait les frais des « coupeurs de routes » dénotent une considérable réduction des attaques durant les dix (10) derniers mois. L’avènement des « taxi-motos » qui ont foisonné dans la majeure partie des localités touchées par l’étude a contribué malheureusement à mettre à rude épreuve la quiétude sociale du fait des accidents de circulation répétés et en servant de vecteurs de la recrudescence du grand banditisme aux dires des populations locales. Par ailleurs, les populations ressentent la pression de la crainte généralement à l’approche des cycles électoraux qui entrainent les communautés et militants dans des confrontations et accrochages parfois violents et « inhumains ».

Parmi les mécanismes locaux de sécurisation, les populations locales évoquent le dialogue direct, la médiation des sages et religieux, et le recours à la justice.

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La présence des forces de défense et de sécurité rassure les communautés dans leurs cadres de vies. Elles constituent pour bon nombre, un atout de dissuasion des violences et la recrudescence du grand banditisme par endroit. Les populations estiment que les forces de défense et de sécurité se sont beaucoup améliorées dans leurs comportements et tentent tant bien que mal à être effectivement républicaines.

Comités locaux participatifs L’étude de base a permis de répertorier plusieurs structures et organisations locales existant au sein des communautés. Ces structures sont le fruit des initiatives locales et semblent ouvertes à tous. Par contre, au-delà de l’aspect cosmopolite et représentatif des différentes ethnies que l’on voudrait donner à ces comités participatifs, on remarque que les ethnies majoritaires dans chaque localité y sont souvent plus représentées: Les malinkés sont plus représentés dans les structures de la haute Guinée, et les peulhs dans les structures de la moyenne Guinée. Il a été aussi rélevé que la manière de copter les membres ne s’appuie pas toujours sur des critères objectifs de compétences et/ou capacités, mais plutôt d’affinité et/ou de favoritisme basés sur les intérêts communs. Ces structures souffrent parfois de leur méconnaissance par les membres de la communauté et du coup voient leurs portée et impacts normaux négativement affectés.

Renforcement de la cohésion sociale: La quasi totalité de la population et des leaders d’opinion adhère pleinement à l’opportunité et à la nécessité d’engager une action inclusive et participative à l’instauration d’un climat de réelle cohésion sociale. Les communautés à la base se lassent du “cercle vicieux” des conflits à haute intensité généralement liés aux appartenances et divergences politiques qui se prolongent sur une certaine forme d’ethnocentrisme. Ces personnes estiment aussi qu’à l’approche des élections législatives, la cohésion sociale doit être d’avantage renforcée pour préserver la quiétude sociale au sein des communautés.

Dynamique de pouvoir Il est reconnu que le pouvoir coutumier appartient aux notables (Sotykhèmô) dans toutes les localités touchées par l’enquête. Ces derniers jouissent d’une notoriété et crédibilité remarquables au sein des communautés. Cet avantage leur permet de créer une passerelle avec le pouvoir administratif et déconcentré de l’Etat. Ils constituent les garants « traditionnels » de la quiétude sociale et lorsque ces notables prennent des décisions, elles sont très suivies et irrévocables. A leurs côtés, on retrouve toujours les sages, les religieux, et les communicateurs traditionnels.

Il faut mentionner qu’entre ces notables et les administrateurs locaux, il n’ y a vraiment pas de conflit autour du pouvoir car chacun veille au respect de l’autorité de l’autre et sont très complémentaires. Ils se consultent régulièrement autour des sujets brulants de leurs communautés. D’une façon générale, les populations se disent satisfaites de la gestion locale de leurs communautés par leurs dirigeants.

Au-delà des niveaux officiels de pouvoir, on constate aussi que la possession des terres est considérée comme un véritable pouvoir à part entière. La majorité des grands propriétaires fonciers sont de grands décideurs dans ces localités.

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Conflits majeurs dans les localités touchées par l’étude 67% des personnes interrogées affirment qu’il existe des conflits dans leur milieu. Les conflits fonciers sont de loin les conflits les plus fréquents (20,56%), suivis des conflits agropastoraux (18,85%), et des conflits ethniques (14,41%).

Les conflits fonciers sont beaucoup relevés dans les zones de migration intense avec des pressions très fortes pour l’accès à la terre agricole et à l’habitat en moyenne et haute Guinée.

Il ne faut pas non plus sous-estimer les conflits fonciers récurrents dans la zone agricole du Fouta-Djalon. En effet, dans la zone située entre Mamou, Dabola, Dalaba, des plaines fertiles se trouvent exploitées par des populations aux origines ethniques diverses.

Les parties en conflits citées par les enquêtés sont : les membres d’une même famille, les acquéreurs des domaines d’habitations, les agents de l’habitat pour les conflits fonciers ; les agriculteurs et les éleveurs pour les conflits agropastoraux et les membres d’une même confession religieuse avec plus d’un quart des réponses.

Dans un premier lieu, pour certains conflits, les parties tentent elles-mêmes de trouver un compromis à leur différend. En cas d’impossibilité, la partie qui se sent lésée fait recours le plus souvent à la notabilité, aux autorités locales, à la justice ou au tribunal local, aux services étatiques (notabilité, médiateurs, chef de localité, chef du groupement,…).

Les conflits domaniaux Ces conflits sont récurrents dans toutes les localités touchées par l’étude et se situent à deux niveaux d’appréciation :

a) Les conflits pour les terrains d’habitation : • la vente illicite des terres à une et/ou plusieurs personnes pour des constructions

d’ordre privé ; • l’appropriation arbitraire des terres par des personnes influentes (riches) au

détriment des occupants historiques (coutumiers) ; • les disputes/querelles d’héritage des terres entre les enfants d’une même famille ; • la marginalisation des filles/femmes dans le partage de l’héritage terrien.

Ces types de conflits sont généralement gérés par les services de sécurité (police) et les services judiciaires de ces localités.

b) Les conflits pour les domaines d’exploitation : • Les conflits sur les terres cultivables (agricoles) entre deux personnes, deux familles

ou entre deux communautés villageoises. Ces conflits sont récurrents aussi bien dans les zones rurales que celles urbaines, surtout pendant les périodes favorables à la culture.

• Les conflits d’appropriation des domaines d’extraction minière (l’or surtout). Ces conflits sont spécifiques aux localités de la région de la Haute Guinée et prennent des envergures disproportionnées à cause de la richesse des terres en minerais d’or et la

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pratique illicite d’une extraction qui échappe au contrôle des autorités locales de cette région et celles étatiques.

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs Les conflits « agriculteurs-éleveurs » sont d’une récurrence impressionnante. L’un des principaux « théâtres » de ces conflits demeure le deuxième versant des montagnes du Fouta Djalon du côté des zones de transhumance de Mamou-Faranah. Aussi, la migration des éleveurs vers de nouveaux pâturages pose un nouveau problème de cohabitation avec les agriculteurs.

Ces conflits sont les plus anciens sont fréquemment gérés par les autorités du secteur agropastoral et cela n’est pas sans conséquence.

52 % des agriculteurs entretenus soutiennent être parfois victimes d’injustice de la part des autorités locales et juridiques à cause de la corruption entretenue par ces autorités. A leur tour, ces agriculteurs font recours à l’autodéfense comme dernier rempart pour se faire justice après dévastation de leurs champs par les bêtes en divagation. Cette pratique est devenue monnaie courante dans les localités et engendre de graves conséquences parfois qui échappent aux contrôle des autorités locales. L’abattage des bêtes est devenu le moyen de justice le plus usuel des agriculteurs, comme l’atteste le cas récent de Beyla où près mille bœufs ont été abattus par des agriculteurs déchainés contre les bêtes qui ravagent leurs champs.

Il est à préciser que le code agropastoral souffre d’un manque « criard » de vulgarisation dans les localités de l’étude.

Conflits religieux En moyenne Guinée, certaines mosquées des localités de Labé, Mamou et surtout Pita présentent une forme d’intégrisme islamique radical. La majorité des personnes interviewées parle de cette forme de pratique islamiste qui oblige les personnes à une soumission stricte aux « principes islamistes », à l’intolérance et à la persécution de personnes ne se pliant pas à ces principes. Même si ces personnes (interviewées) n’ont pas identifié ces sectaires comme des personnes venues d’autres pays, elles estiment que l’implantation des islamistes au Sahara et la situation actuelle du Mali voisin favoriseraient les répercussions de ces pratiques radicales en moyenne Guinée.

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1 Contenu 1RESUME EXECUTIF ............................................................................................................................2

2Contenu ............................................................................................................................................7

2- CONTEXTE ET JUSTIFICATION ........................................................................................................ 10

A.Méthodologie ............................................................................................................................ 10

B.Objectifs de l’étude .................................................................................................................... 12

3RESULTATS DE L’ETUDE ................................................................................................................... 13

A.DE LA COHESION SOCIALE .......................................................................................................... 13

1.Des communautés et de leurs relations .................................................................................. 14

2.De la sécurité au sein des communautés ................................................................................. 30

B.LA DYNAMIQUE DU POUVOIR .................................................................................................... 32

1.La gestion au niveau local ....................................................................................................... 32

2.Perceptions locales des détenteurs du pouvoir....................................................................... 33

C.LE CONTEXTE DES CONFLITS ....................................................................................................... 34

1.Les conflits dans les plus importants dans chaque localité ..................................................... 35

2.Les parties en conflits ............................................................................................................. 38

3.Les responsables qui alimentent les conflits ............................................................................ 39

4.Les causes des conflits ............................................................................................................ 39

5.Conséquences et victimes des conflits ..................................................................................... 41

6.De l’existence des conflits dans leur milieu .............................................................................. 42

D.MECANISME DE RESOLUTION DES CONFLITS ............................................................................. 43

1.Pratiques courantes de la résolution des conflits. .................................................................... 43

2.Acteurs de résolution de conflits ............................................................................................. 44

3.La situation des conflits .......................................................................................................... 45

4.Les limites des acteurs engagés dans la gestion des conflits .................................................... 45

E.GENERALITES ............................................................................................................................. 46

4 LES RECOMMANDATIONS .............................................................................................................. 47

A.Recommandations exprimées par la population locale au cours de l’enquête ............................ 47

B.Recommandations exprimées par l’équipe d’enquête de SFCG et des partenaires locaux .......... 48

5 LES DIFFICULTES RENCONTREES .................................................................................................... 48

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2 CONTEXTE ET JUSTIFICATION A. Contexte

I. Contexte et justification:

La Guinée a connue plusieurs décennies de régime autoritaire marquées par une profonde division ethnique et politique.

L’élection présidentielle de 2010 a aussi révélé de profondes fractures au sein de la société Guinéenne, qui ont nécessité de l’avis commun, un véritable programme d’unité nationale afin d’éviter une perte totale de confiance entre les communautés ou une situation plus grave qui entamerait la cohésion sociale et les fondements de la nation.

Au registre des priorités du Gouvernement actuel, figurent en place de choix la cohésion sociale et l’unité nationale. Le besoin de compenser le déficit et les différents blocages du dialogue dans le pays, avait été déjà ressenti par les observateurs avisés. Malgré tous les efforts consentis, la situation reste toujours fragile. Les risques de renouer avec les contestations populaires et l’instabilité sont grandissants et rendent plus pressant la nécessité pour la Guinée d’aller à une action participative et inclusive comme seule garantie pour prévenir une explosion qui continue de couver.

Search for Common Ground a initiée une étude de base qui s’est concentré sur la dynamique des conflits communautaires au niveau de 8 villes potentielles à tensions identifiées après l’élection présidentielle de 2010 en vue de mieux cerner les tenants et aboutissants d’une part, et informer une synergie d’action en faveur de la cohésion sociale et l’unité nationale.

L’action envisagée a permis de recueillir des informations pouvant apporter une réponse urgente aux défis de cohésion sociale et d’unité nationale entre les Guinéens, notamment dans la promotion d’un engagement constructif de toutes les couches sociales et plus particulièrement des femmes et des jeunes.

Cette étude devra permettre aux gestionnaires du projet « On Est Ensemble » - Soutenir la cohésion sociale et l’unité nationale d’adresser des actions adaptées aux grands défis de renforcement de la cohésion sociale tout en soutenant les initiatives locales de paix.

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B. Méthodologie Cette étude de base des conflits communautaires s’est effectuée du 12 au 28 Février 2013 dans les localités de Kindia, Mamou, Pita, Labé, Faranah, Dabola, Kouroussa et Kankan.

L’étude s’est basée sur trois sources d’information principales et a touché un total de 976 personnes pour l’ensemble des 8 villes concernées. Ci-dessous les détails :

• Enquête auprès de 800 sujets à raison de 100 sujets par localité • Entretiens individuels orientés vers 96 personnes dans l’ensemble des localités visées

par cette étude soit 12 personnes par localité • 8 focus group semi-structurés de 10 personnes chacun soit un total de 80 personnes

pour l’ensemble des focus groups

Ci-dessous un tableau détaillé de répartition par ville:

Outils Répartition

Focus groups semi-structurés

Jeunes hommes: 04

Jeunes filles/Femmes: 03

Hommes adultes: 03

Interviews individuelles/Entretiens

(Forces de défense et de sécurité)

Gendarme : 01

Militaire : 01

Policier : 01

Interviews individuelles/Entretiens

(Autorités locales)

Préfecture : 01

Mairie : 01

Chef de quartier : 01

Chefs de secteur : 01

Chefs coutumiers et traditionnels : 01

Interviews individuelles/Entretiens

(Sages et religieux)

Sage : 01

Religieux : 02

Interviews individuelles/Entretiens

(Acteurs des médias)

Journaliste : 01

Enquête de terrain Population locale : 100

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Les résultats de l’enquête quantitative ont été analysés à l’aide des logiciels Excel et Access, lesquels ont permis de produire les différents graphiques repris dans cette étude. Les analyses ont été réalisées sur base de la triangulation des informations collectées grâce aux trois outils cités ci-haut. La méthodologie détaillée sera annexée au présent rapport.

Tableau de répartition des personnes touchées par l’enquête de terrain selon le genre

Localités Hommes Femmes Fiches non remplies Total Dabola 63 34 03 Faranah 50 48 02 Kankan 50 47 03 Kindia 59 39 02 Kouroussa 71 28 01 Labé 58 40 02 Mamou 69 26 05 Pita 53 45 02 Total 473 306 21 800

→ L’outil de l’enquête a touché dans l’ensemble des 8 localités concernées par l’étude : 59,12% d’hommes et 38,25% de femmes.

Tableau de répartition des personnes touchées par l’enquête selon la tranche d’âge

Localités 18-25 26-35 36 - 55 55 et + Total Dabola 37 45 15 03 Faranah 49 34 09 08 Kankan 62 25 10 03 Kindia 67 24 07 02 Kouroussa 32 58 08 02 Labé 75 15 06 04 Mamou 56 37 03 04 Pita 60 22 12 06 Total 438 260 70 32 800

Les pourcentages des tranches d’âges des sujets exposés à l’étude se traduisent comme suit :

• 18-25 = 54,75%

• 26-35 = 32,50%

• 36-55 =8,75%

• +55 = 4%

Les langues parlées dans les localités de cette enquête sont : le Poular, le Malinké et le Soussou.

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C. Objectifs de l’étude L’objectif global poursuivi par étude est de recueillir des informations qui serviront à informer et guider la planification et la réalisation stratégiques des actions à mener en faveur de la cohésion sociale et l’unité nationale à travers une analyse soutenue des conflits communautaires existants ou latents dans les zones du projet. Plus spécifiquement, il s’agira de : - Collecter des données pour identifier et comprendre la dynamique des conflits

communautaires dans les zones de réalisation du projet (cerner l’historique des conflits, identifier les principales parties des conflits, leurs intérêts respectifs, les victimes et les conséquences de ces conflits sur le développement local) ; - Répertorier et comprendre les mécanismes de fonctionnement et le niveau d’efficacité des initiatives et structures locales de prévention, gestion et résolution des conflits dans les zones du projet ; - Rechercher les opportunités locales œuvrant en faveur de l’unité nationale et la cohésion sociale avec une effective participation des jeunes et des femmes ; - Identifier les facteurs locaux et interactions de menace à la cohésion sociale et l’unité nationale dans les zones de réalisation du projet ; - Identifier et évaluer les capacités d’intervention de 96 associations locales de jeunes et femmes (12 par localité) œuvrant dans la consolidation de la paix en vue d’établir une collaboration pour une synergie d’action.

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3 RESULTATS DE L’ETUDE

A. DE LA COHESION SOCIALE

1. Données démographiques des localités touchées par l’étude de base : (Faranah, Dabola, Kouroussa, Kankan, Labé, Pita, Mamou, Kindia)

Prefectures Superficie/Km² Population

Totale Hommes Femmes Densité Limites Géographiques Principales langues

parlées

HAUTE GUINEE Malinké, Sankaranka,

Djallonké, Poular

FARANAH 11300 210 504 104951 105553 16hbts/km2

Est: Kouroussa; Ouest: Mamou et la Sierra Leone; Nord: Dabola;

Sud: Kissidougou et Guéckédou

DABOLA 6350 187 629 91276 96353 25hbts/km2 Est: Kouroussa; Ouest: Mamou ; Nord: Dinguiraye; Sud: Faranah

Poular, Malinké

KOUROUSSA 16850 176 928 83630 93298 10hbts/km2

Est: Kankan et Siguiri; Ouest: Dabola ; Nord: Dinguiraye et Siguiri; Sud: Kissidougou et

Faranah

Malinké, Kouranko

KANKAN 14145 627 235 214552 412683 23hbts/km2 Est: Kérouané; Ouest: Kouroussa ;

Nord: Siguiri; Sud: Mandiana Malinké, Poular,

Soussou

MOYENNE ET BASSE GUINEE Poular, Badiaranké

LABE 3991 251 702 114328 137374 63hbts/km2

Est: Koubia et Tougué; Ouest: Lelouma; Nord: Mali; Sud: Pita,

Dalaba

PITA 4320 243 208 105834 137374 55hbts/km2

Est: Dalaba; Ouest: Télimélé et Lelouma; Nord: Labé; Sud:

Tougué

Poular

MAMOU 8000 365 457 143257 222200 30hbts/km2

Est: Faranah et Dabola; Ouest: Kindia; Nord: Dalaba; Sud: Sierra

Léone

Poular, Malinké, Soussou

KINDIA 9 115 229 210 110 081 119 129 25hbts/km2

Est : Mamou ; Ouest : Coyah ; Nord : Télimélé et Sud :

Forécariah

Soussou, Poular, Malinké, Kpèlè

TOTAL 74 071 2 291 873 967 909 1 323964 31hbts/km2

Au regard des données de ce tableau, il ressort que les localités touchées par l’étude représentent :

→ une superficie totale de 74 071 km2, ce qui fait plus d’un1/4 de la superficie globale du pays qui est de 245 860 km2

→ une population totale de 2 291 873 habitants, soit 22,42% de la population globale du pays, estimée en 2011 à 10 221 808 habitants

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1. Des communautés et de leurs relations

« La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres »

Les 8 localités sont habitées par trois (3) groupes ethniques fondamentaux (Soussou, poular, Malinké). Chacun de ces groupes ethniques est numériquement majoritaire dans sa localité d’origine. Parmi ces 8 localités, il faut mentionner l’aspect très cosmopolite des villes de Kindia, Mamou et Kankan. Elles sont occupées par les populations qui s’identifient majoritairement aux groupes ethniques Soussou, peulh, malinkés, Guerzé et à ceux minoritaires Baga, Nalou, Toma, Badiaranké, Kouranko et Kissi. Ces différentes communautés vivent côte à côte, mélangées au sein des mêmes villages, fréquentant les mêmes écoles, mosquées, églises, centres de santé, marchés, et autres lieux de concentration de population.

La répartition des ethnies est plus ou moins identique dans chaque localité mais différente dans les régions naturelles du pays : la grande majorité des populations suivant ces régions naturelles sont : soussou en Basse Guinée (Kindia), Peulhs en Moyenne Guinée (Mamou, Pita et Labé) et Malinké en Haute Guinée (Dabola, Faranah, Kankan et Kouroussa). A côté de ces populations, chaque localité connait la présence des autres groupes ethniques du pays notamment les Guerzés, les Kissis les Tomas et les Bagas, Landoumas, Kouranko, Naloé, Mikhi forè, et autres.

Ces différents groupes ethniques cohabitent dans un climat qui a souvent été paisible, mais l’ethno stratégie utilisée par la plupart des acteurs politiques dans leur conquête du pouvoir à sérieusement affecté la cohabitation auparavant paisible des communautés. Il est aussi reconnu par les populations que les tensions créées par les manipulations politiques, se ravivent le plus souvent à l’approche des élections.

Partant de la question : Quel est le niveau de cohabitation pacifique ou de division dans la localité actuellement ? Il ressort nettement de l’enquête que le niveau de division est très faiblement ressenti en temps normal (hors avènement des élections). Les populations se confondent quotidiennement dans les activités socioéconomiques, même si dans certaines localités la tendance est inverse.

En effet, dans la majorité des localités touchées par l’étude, 68% des personnes interviewées considèrent qu’à la base, les populations sont unies, mais les leaders locaux, les responsables locaux tentent de les opposer pour pouvoir les utiliser à leurs fins.

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Ce graphique confirme les réponses données par les sujets enquêtés sur la question:

0

10

20

30

40

50

60

70

La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres

La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres; La population est divisée, les groupes sociaux sont en compétition, et chacun se débrouille pour atteindre ses propres objectifs

La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres; Les groupes /sociaux ont des objectifs communs et ils travaillent ensembre

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De par ce graphique, nous constatons que les sujets ont opté pour d’autres assertions que la première assertion qui dit que la population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres. Plus loin, nous ressortons que la première et la troisième assertion sont celles que la majorité des sujets enquêtés indique comme reflétant la description de la situation dans leurs sociétés avec 35, 16%des sujets qui estiment que l’assertion qui décrit le mieux la situation dans leurs sociétés est : la population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres, et 34,22% des sujets enquêtés qui estiment que l’assertion qui décrit le mieux la situation dans leurs sociétés est : la population est divisée, les groupes sociaux sont en compétition, et chacun se débrouille pour atteindre ses propres objectifs.

Facteurs de division Globalement, les habitants des 8 localités touchées par l’étude ont choisis à 61,74%, l’option « Oui », pour répondre à la question suivante : Existe-t-il des divisions dans votre société ?

Cela démontre de façon explicite la réalité dans les localités à l’intérieur du pays. Si les conflits ne sont généralement pas ouverts dans ces localités, il est important de souligner que la division y est existante, et que cette division est engendrée par les manifestations politiques dans ces localités. Cette division est fortement centrée sur l’aspect ethnique et s’élargit sur tous les différents aspects de la vie des communautés.

Ce graphique nous montre explicitement l’appréhension des sujets enquêtés sur l’existence de la division dans leurs sociétés

Les causes de divisions

Une partie des personnes entretenues (39,86%) dans ces localités estiment que la première cause de division dans leurs sociétés est avant tout, l’appartenance ethnique. Il faut dire que ces personnes confondent généralement l’appartenance ethnique à celle politique dans la

62%

38%

Existe-t-il des divisions dans votre société?

Oui

Non

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simple mesure où l’expression de cette appartenance ethnique est la résultante des conflits politiques dans ces localités. Les membres des communautés sont arrivés au point ou ils se sentent plus en sécurité dans leur région d’origine ou alors au sein d’un groupe ou d’une zone ou ils sont fortement représentés. L’on a assisté à des formes de replis identitaires qui ont sérieusement affecté le tissu social. Aussi, il faut signaler que dans certaines localités en moyenne Guinée (Labé, Pita) et en haute Guinée (Dabola, Kankan), rares sont les personnes qui acceptent de s’exprimer sur les conflits politiques. Les gens préfèrent s’attarder sur d’autres facteurs qu’ils estiment être sources de divisions que de marteler les véritables causes des divisions constatées dans ces localités et liées aux divergences d’appartenances politiques.

En outre, certains enquêtés ont associé plusieurs éléments de réponses à la question : Quelles sont les causes ? Qu’est-ce qui vous divise ?

Ces éléments sont entre autres : l’appartenance ethnico-politique, les conflits agropastoraux, l’exclusion politique, la divergence d’intérêts économiques, la méfiance entre les groupes religieux, l’injustice dans le partage de l’accès aux services de base.

Cette catégorie constitue 57,31% des personnes touchées par l’étude.

Une troisième catégorie représentant 2,83% des sujets enquêtés estime que les éléments cités préalablement ne peuvent être à eux seuls les causes de divisions dans ces localités. Ces personnes estiment que d’autres facteurs sont à la base des divisions enregistrées dans ces localités.

1 2 3 4 5 6

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

Qu'est ce qui vous divise?

Ethnie

Politique/fonciers

Autres

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Appréciation du degré de division

Si dans l’ensemble, les sujets enquêtés semblent évoquer les facteurs qui favorisent la division dans leurs localités, le niveau de division est beaucoup moins alarmant que l’on pouvait espérer en se limitant juste à l’analyse des facteurs de division dans les huit (8) localités touchées par l’enquête. Seules dans deux localités (Dabola et Faranah) où les sujets enquêtés évoquent un niveau de division dépassant la moyenne. Cet état de fait s’explique par le fait que :

• A Dabola, il y a une forte rivalité entre les communautés malinké et peulh qui sont les communautés les plus majoritaires dans cette localité. Les deux (2) communautés se disputent la propriété de la localité en se réclamant toutes originaires de la localité.

Bien qu’ayant toujours cohabitées ensemble dans cette localité qui est le centre géographique de la Guinée, ces deux (02) communautés affichent un besoin de reconnaissance de l’autre partie. Même si les malinkés ont fondé cette localité, il est difficile de parler de Dabola en se limitant juste à la communauté malinké. Les peulhs y sont en grand nombre, et jouissent d’un considérable monopole sur le secteur de l’économie (possession du bétail, commerce, détention des terres agricoles, moyens de transport, grands entrepôts, etc…

Il est important de relever que Dabola est la seule localité en Guinée ou coexistent deux chefs coutumiers (1 Sotykhèmô pour les Malinkés et 1 Mawdhô hôdhô : pour les Peulhs). La division est telle que chaque communauté a son chef coutumier et chaque chef coutumier n’a le pouvoir que sur les sujets de sa communauté respective.

• La position géographique de Faranah est semblable à celle de Mamou, cette localité est située entre trois régions du pays : La moyenne Guinée, La Haute Guinée et la Guinée forestière. Etant une localité de la Haute Guinée, elle connait une forte domination des Malinkés qui habitent en majorité toute la région.

Si la cohabitation n’a souvent causé de problème entre toutes ces communautés, la transformation des divergences politiques en divergence ethnique commence sérieusement à effriter le tissu social dans cette partie du pays.

Les autres localités connaissent des niveaux de divisions moyens dans leur ensemble à l’instar de Kankan qui pourtant, est une capitale de région administrative et très fréquentée à cause des activités commerciales.

La localité de Kindia semble être la localité la plus paisible de toutes les localités visitées pendant cette enquête. Les enquêtés dans cette localité estiment que le niveau de division est « très faible ».

Selon les sujets enquêtés dans cette localité, l’intégration des autres communautés a été facilitée par le fait que la population autochtone continue de préserver les valeurs d’hospitalité et de confraternité.

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La zone aurifère de Kouroussa apparaît comme une grande zone d’attraction à cause de l’exploitation qui a connu une croissance galopante ces 24 derniers mois.

Cette activité affecte la productivité agropastorale de la localité, car plus de 45% de la force productive abandonne l’activité renommée principale pour migrer vers l’exploitation aurifère qui selon les perceptions rapporte plus d’intérêts aux pratiquants.

La cherté de la vie et une économie à « double vitesse » se sont donc installées dans cette ville avec une potentialité conflictuelle récurrente. Il faut relever que contrairement à la perception populaire, les conflits dans cette zone aurifère ne sont pas toujours ethniques.

Le tableau ci-dessous est illustratif de l’appréciation du degré de division au de ces localités.

Dans la généralité, La première raison de cohésion sociale citée par les sujets enquêtés est celle liée au contraintes et difficultés communes: 22% des interviewés citent ce point comme facteur de cohésion. Les entretiens individuels et les focus group permettent d’éclairer ces chiffres : toutes les rencontres tenues dans les localités enquêtées ont mis en évidence une forte intégration des communautés à la base. Les quelques mentions de division faites dans ces localités relèvent de la conquête du pouvoir. Mais cette cohésion que mentionnent los sujets est précaire et menacée de disparaître à cause de l’ethno stratégie des politiques.

0

5

10

15

20

25

30

35

Degré de division dans les localités

Faible

Fort

Moyen

Très faible

Très fort

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Cette situation qui a pris de l’ampleur depuis la période « de l’entre deux (2) tours des élections présidentielles de 2010 », continue de « saper » les bases des relations entre les communautés à l’intérieur du pays. Un climat de méfiance et de haine s’est dangereusement installé entre ces communautés.

Manipulation des divisions Les sujets enquêtés soutiennent à 19 % l’affirmation suivante comme celle qui décrit le mieux leur société : « La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres ».

Certes, les frustrations, les tensions et les conflits ouverts sont toujours perceptibles au sein des communautés, surtout liés à l’appartenance ethnique, mais les communautés à la base affichent une volonté manifeste de cohésion sociale. Certains admettent que la question de cohabitation pacifique entre les communautés et la solution ne se situe pas à un niveau plus élevé que celui des concitoyens. A titre illustratif, dans un entretien avec le chef coutumier de Faranah

(Sotykhèmô) il est ressorti : « La population est fatiguée des crises sociales qui se répètent tout le temps, elle a déjà compris qu’elle ne tire aucun intérêt dans ces crises et violences, car c’est elle qui paie le lourd tribut. Cette population est seulement à majorité analphabète et manque d’informations utiles et appropriées, donc elle se laisse facilement manipuler par les politiciens qui cherchent à tirer leurs intérêts en suscitant les tensions, divisions et conflits entre les ethnies ».

A Dabola, un commerçant renchérissait ainsi : « Ici, les responsables politiques divisent les communautés pour avoir une position de considération aux yeux des populations, ils tiennent couramment des propos incendiaires, qui ne sont pas forcément les sentiments des populations».

Au cours des discussions dans les communautés, la majorité des participants déclare souvent ne pas vivre actuellement des situations de tensions liées à l’appartenance ethnique. Certes ce types de tensions n’est pas monnaie courante dans les différentes localités du pays, mais il est important de noter que l’on souvent tendance à assimiler les tensions politiques à celles ethniques à cause des fondements à base ethnique des principaux blocs politiques du pays.

Facteurs de cohésion sociale

Pour des raisons de lisibilité des données dans les tableaux, l’étude a dressée une analyse détaillée des facteurs de cohésion sociale selon les localités touchées par cette étude.

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Dabola

Les facteurs cohésions qui unissent les populations à Dabola sont la religion et l'ethnie selon les sujets enquêtés dans cette localité. si la religion peut être bien perçue par les analystes comme facteur de cohésion, le fait que l'ethnie soit citée comme facteur de cohésion laisse planer un doute sur la nature des relations entre les ethnies dans cette localité. Pour s’en rendre compte, il serait judicieux de reprendre la lecture de la question: existe-t-il des conflits dans votre société? L’on comprendra ainsi, le type de cohésion dont font cas les sujets enquêtés. Et pour toujours faciliter la lecture de ce passage, il serait important de se poser la question suivante: le repli identitaire favorise-t-il la cohésion sociale? la réponse a cette question étant évidemment non, il est donc légitime de dire que le véritable facteur de cohésion des populations dans cette localité, est la religion. Car dans la religion, il n'y a pas de distinction ethnique. Du moins pas à ce niveau.

Une bonne partie (17%) des sujets enquêtés évoque autres facteurs comme favorisant la cohésion des populations dans cette localité. Ces facteurs sont: les contraintes et difficultés, la pauvreté et les cas sociaux (mariages, naissances, décès baptêmes,…)

Faranah

Les principaux facteurs de cohésion dans la localité de Faranah évoqués par nos enquêtés sont classés suivant le pourcentage des enquêtés ayant choisi ces facteurs comme principaux facteurs favorisant la cohésion dans la localité. Comme principaux facteurs nous avons :

• les contraintes et difficultés communes : en effet, 23% de nos enquêtés estiment que c’est le facteur qui rassemble le plus les communautés à Faranah. Cela est très originale quand on sait le contexte dans le lequel ces communautés vivent : Précarité des revenus, cherté de la vie, … Les familles ont du mal à joindre les deux (2) bouts faute de moyens. Ces aspects du quotidien ont développé une solidarité entre les communautés dans cette localité et y constituent un véritable facteur de cohésion d’après nos enquêtés.

• Les intérêts économiques : 21% de nos enquêtés consacrent leurs intentions aux intérêts économiques, ils estiment que ce facteur rassemble mieux que tout autre. La position géographique de la localité peut confirmer cette affirmation. Car située à cheval entre la Haute Guinée au nord, la Guinée forestière à l’est, la Moyenne guinée à l’ouest et la Sierra Léone au sud cette localité est l’une des plus attrayantes économiquement de la Guinée.

• La religion et les cas sociaux (autres) : constitueraient les troisièmes facteurs de cohésion dans cette localité qui le chef-lieu de la région administrative du même nom, avec respectivement : 18% de nos enquêtés estiment que la religion est le principal facteur de rassemblement des populations. Alors que 16% d’entre eux estiment que les cas sociaux sont le facteur qui unifie toutes les communautés de Faranah sans distinction. A ce sujet, voici ce que nous raconte le curé de la paroisse de la localité : « Les populations sont très solidaires et très croyantes dans cette localité, elles

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sont très respectueuses de la religion » ; il conclut par ceci : «malgré la très grande dominance musulmane, les relations entre les personnes de croyance et d’ethnie différentes sont excellentes dans cette localité ».

Kankan

Véritable pôle économique de la région de la Haute Guinée et l’un des plus important du pays tout, la ville de Kankan comme toutes les grandes villes du pays connait une affluence de personnes venues de tous les quatre coins du pays. La ville est l’une des plus cosmopolites de la Guinée. Avec cette concentration de personnes, il est normal de chercher à savoir ce qui uni toutes ces personnes issues de différents milieux. Car la vile est aussi l’une des plus paisibles du pays.

Selon nos sujets enquêtés dans cette ville, la raison principale de cette paisibilité est : la culture de la quiétude sociale qui est notion de vie pour toutes les populations à Kankan. Un religieux nous ceci pour confirmer cette thèse : « les fondateurs de cette ville ont maudit toute personne allant à l’encontre de la quiétude sociale dans cette cité, le nom même de la ville est évocateur : ‘’Kankan Nabaya’’ veut dire Kankan, la ville de la grande hospitalité, nous ne toléreront jamais quelqu’un qui sème la désunion entre nous».

Avec une activité économique très dynamique et florissante, nul ne soutiendrait l’instabilité dans la ville. Ainsi pour 25% de nos enquêtés dans cette ville, le véritable facteur de cohésion reste d’abord les intérêts économiques. Les cas sociaux viennent très loin derrière comme deuxième facteur de cohésion avec 14% des avis de nos sujets enquêtés. Deux facteurs considérés comme rassembleurs viennent ternir cette image de ville cosmopolite qui est Kankan : l’ethnie et la politique avec respectivement 12% et 9% des avis de nos sujets enquêtés dans cette ville. Ces deux (2) facteurs ont leur pesant d’or dans la relation entre les communautés dans toutes les localités du pays avec des tendances variables d’une localité à une autre et Kankan ne fait pas exception à cette réalité.

Kindia

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20% de nos sujets enquêtés dans cette localité, capitale de la Basse Guinée, estiment que le principal facteur de cohésion des populations est l’accès aux services sociaux de base (Eau, Electricité, Santé,..). Cela parait contradictoire lorsque nous faisons un approchement de lecture entre les causes de division et les facteurs de cohésion de cette localité. Lorsque la lecture se fait de façon critique, nous ne pourrons que mettre en évidence cette contradiction. Mais si nous faisons une lecture objective de ce qui est évoqué comme principal facteur de cohésion des populations. En effet notre séjour dans cette localité nous a permis de constater que la réclamation des besoins sociaux de bases est une affaire de toutes les communautés : le délestage de la desserte en électricité par exemple occasionne souvent de grandes manifestations de contestations à l’endroit des autorités de cette localité ; en témoigne un commis de l’état qui dit ceci : « le problème de courant et d’eau est l’affaire de toutes les communautés sans distinction, les jeunes sont soutenus dans leurs manifestations par les adultes, parfois même les sages et les religieux et cela obligent les autorités à régler le problème pour éviter de perdre leurs places ».

Cependant, la cohésion sociale ne se limite pas qu’à ce facteur. Certains de nos enquêtés évoquent d’autres facteurs qui favorisant la cohésion sociale dont les principaux sont : la religion (18%), les intérêts économiques (15%), les cas sociaux (12%) et la politique (10%). Ces pourcentages mettent en évidence la ressemblance des réalités de cette localité à celles des autres localités. Bien que l’accès aux services de base, la religion et les intérêts économiques favorisent la cohésion sociale entre les communautés de la localité, les réalités politiques et ethniques restent toujours au cœur de la vie des populations de cette localité, même si cela n’affecte que peu cette cohésion.

Kouroussa

Dans cette localité, 25% sujets enquêtés estiment le facteur qui favorise la cohésion sociale entre les communautés est la convergence des intérêts économiques. Malgré la division politique entre d’une part : les partisans des deux partis politiques les plus influents dans cette localité (RPG et PDEN) et d’autre part, entre les partisans du pouvoir (RPG-Arc-en-ciel) et ceux de l’ail dur de l’opposition Guinéenne conduit par l’UFDG, les activités économiques semblent prendre le dessus sur la division et favoriser la cohésion entre les personnes.

Véritable force d’unification entre Afrique, les cas sociaux sont évoqués par 17% de nos sujets enquêtés comme principal facteur de cohésion sociale dans cette localité. L’un d’entre eux nous dit ceci : « il est vrai que nous avons des divergences entre nous, mais cela n’entrave pas nos relations de bons voisinages. Lorsqu’un peulhs, un Guerzé ou un Soussou a un problème, cela devient le problème de tous ». Il poursuit en disant : « les cas sociaux nous unissent ici, les moments de mariages, décès, naissances, baptêmes,… sont des moments où vous ne ferez aucune différence entre les communautés ».

Dans la liste des facteurs de cohésion dressée par l’équipe d’enquête, 16% des personnes interviewées estiment que ces facteurs ne sont pas ceux qui favorisent la cohésion entre les communautés. Pour ces personnes, la cohésion sociale est due à autres facteurs, des facteurs

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qu’elles n’ont cependant pas énumérés. Certains d’entre elles sont sceptiques sur cette notion de « cohésion sociale ». Elles se demandent s’il y a une cohésion sociale entre les communautés dans cette localité ? Le témoignage d’un commerçant rencontré dans sa boutique est très évocateur à ce sujet : « franchement, il n’y a pas de cohésion entre les gens, il y a un semblant de cohésion. Les gens sont très méfiant sont entre eux ».

Labé

Dans cette ville, capitale de la moyenne Guinée, les facteurs de cohésion semblent différents de ceux des autres localités. En effet, les contraintes de la vie et les difficultés à satisfaire les besoins primaires sont évoqués par 20% des sujets enquêtés comme principal facteur de cohésion des populations de cette localité qui pourtant fait l’objet de convoitise pour son climat. Il faut dire que le fossé qui sépare les riches et les pauvres s’agrandit d’avantage dans cette ville. Le panorama de la ville (belles maisons) contraste avec les réalités de vie des populations. « Les populations sont résignées et prennent leur mal en patience, car elles ne savent quoi faire pour joindre les deux bouts. L’entraide mutuelle est la pratique qui permet à certaines personnes de s’en sortir », nous dit le Président de la coordination régionale de la société civile.

D’autres, 16% des personnes interrogées estiment que l’appartenance au même groupe professionnel est le véritable facteur de cohésion. Car disent-ils « les personnes qui sont affectées ici par l’état pour travailler cultivent une très belle entente entre elles. Cela a positivement affecté la vie des populations de Labé ».

Les facteurs comme l’accès aux services sociaux de base, la convergence des intérêts économiques, les valeurs communes ; la religion et l’ethnie retiennent l’avis de 9% des sujets enquêtés chacun. A part les intérêts économiques et la religion qui sont des facteurs de forte unification des populations, les autres évoqués par nos sujets mettent en relief la division qui existe entre les communautés dans cette ville.

Mamou

Contrairement autres localités visitées, 26% des sujets enquêtés dans cette ville carrefour du pays, estime qu’aucun facteur ne favorise la cohésion sociale entre les communautés. Ces personnes disent que c’est très difficile de sortir un aspect de la vie pour se servir comme facteur de cohésion dans cette ville. « Les populations sont naturellement unies dans cette ville, je ne peux mettre cela à l’actif de tel ou tel facteur, non. L’entente des communautés date de très longtemps ». Il faut dire que pour ces personnes, la cohésion sociale ou l’entente entre les communautés est à mettre à l’actif des faits historiques (mystification). Même s’il est difficile pour nous de se fier à de tel raisonnement, force est de reconnaitre que la ville de Mamou est l’une des moins agitée de la Guinée.

Entre outre, 22% des sujets enquêtés évoque que la convergence des intérêts économiques favorisent la cohésion entre les communautés. Cette catégorie des sujets enquêtés réfutent

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l’idée que la cohésion sociale soit due à une mystification quelconque. L’un d’entre eux, enseignant de son état nous dit ceci : la convergence des intérêts économiques est le principal facteur qui favorise la cohésion des populations ici. Je vous donne en exemple deux (2) sous-préfectures (Linsan et Tamagalé), les échanges économiques qui se passent dans ces deux(2) sous-préfectures sont une illustration parfaitement de l’entente des populations à Mamou. Cette catégorie d’enquêtés est majoritairement composée de personnes provenant d’autres localités du pays.

Un troisième groupe des enquêtés (14%) évoquent que l’accès aux services sociaux de base constitue le principal facteur de cohésion dans la ville carrefour. Pour ces personnes, les besoins primaires sont ceux qui rassemblent le plus les communautés. Ces personnes manquent d’argument pouvant justifier leur choix pour l’accès aux services sociaux de base, mais leur pourcentage devrait nous permettre de faire une lecture plus approfondie de leur choix.

Pita

La ville de Pita est l’une des villes les plus exposées à la violence et aux actes de vandalisme depuis des décennies en Guinée. La cohésion dans cette ville est précaire, sporadique et sujet à des menaces politiques et ethniques sans précédent, à cela s’ajoute la monte fulgurante de l’intégrisme radical islamiste.

A propos de l’intégrisme radical islamiste, une femme responsable d’un groupement de femmes nous dit ceci : « il y a des mosquées ici (à Pita) où les imams imposent les voiles (burccas) aux femmes et les réponses aux prières (Amine…) sont surveillées par ces imams qui n’hésitent pas à donner des coups de fouets à une personne qui répondrait ‘’vulgairement’’ aux invocations de ces imams » En termes de cohésion, l’avis de nos sujets enquêtés dans cette ville de la moyenne Guinée est très édifiant sur les facteurs favorisant une certaine stabilité. Des facteurs sur lesquels, les populations (étrangers et autochtones) sont presque unanimes. En effet, 27% des personnes rencontrées dans cette ville évoquent la religion comme vecteur de la cohésion des communautés. Il faut dire que face à la menace islamiste, toutes les confessions religieuses se serrent les coudes pour freiner cette menace qui est l’une des causes qui divisent les populations. A ce sujet, un catéchiste catholique nous dit ceci : « Nous savons que l’intégrisme islamiste n’est pas le problème des seuls musulmans, c’est un problème qui nous incombe à tous ». Il poursuit en disant : « c’est une menace pour la laïcité dans la ville et qui peut s’étendre à tout le pays. C’est pourquoi nous nous unissons pour combattre cette montée ». Ces propos démontrent la peur qui assaille les populations et leur détermination à préserver la liberté de la croyance dans cette ville.

Une autre catégorie des enquêtés (17%), évoquent la politique comme principal facteur de cohésion.

Visiblement, le lien entre les causes de divisions et les facteurs de cohésion est très étroit, puisque la politique est citée plus haut comme l’une des causes qui divisent les populations dans cette ville.

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A ces deux (2) facteurs, s’ajoutent les contraintes et les difficultés. 15% des enquêtés dans cette ville estiment que les seuls facteurs de cohésion sociale sont : les contraintes et les difficultés des populations. Les raisons qui leur permettent de citer ce facteur est similaire à celles développées par la première catégorie : la menace de l’intégrisme radical islamiste. Cette menace mobilise tous les efforts des populations dans cette ville.

Voici les tableaux des principaux facteurs de cohésion pour les huit (8) localités touchées par cette enquête :

00,020,040,060,08

0,10,120,140,160,18

Dabola

Cont

rain

tes/

Dif…

Inté

rêts

…Re

ligio

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Serv

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00,05

0,10,15

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FARANAH

Série1

Série2

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

KANKAN

Série1

Série2 00,020,040,060,08

0,10,120,140,160,18

0,2

KINDIA

Série1

Série2

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Si nous faisons un récapitulatif des principaux facteurs de cohésion dans ces huit (8) localité, nous aurons ce qui suit :

00,05

0,10,15

0,20,25

KOUROUSSA

Série1

Série20

0,05

0,1

0,15

0,2

LABE

Série1

Série2

00,05

0,10,15

0,20,25

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MAMOU

Série1

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soci

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Cont

rain

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0,050,1

0,150,2

0,250,3

PITA

Série1

Série2

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50

100

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200

250

Série1

Série2

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Dans ce tableau, nous nous rendons compte que la majorité des personnes enquêtées évoquent les cas sociaux sont le principal facteur de cohésion des populations dans les huit (8) localités touchées par cette enquête. En effet, sur un total de 976 personnes que regroupent les trois (3) outils de collectes d’information, 203 évoquent les cas sociaux comme principal facteur de cohésion. Le deuxième facteur de cohésion évoqué par nos sujets (162 est la convergence des intérêts économiques et en troisième lieu, nos sujets (122) évoquent la religion comme facteur de cohésion des populations.

Globalement, les principaux facteurs de cohésion des populations dans les huit (8) localités sont : les cas sociaux avec 20,46% des avis de nos sujets, la convergence des intérêts économiques avec 16,33% des avis et la religion avec 12,29% des avis de nos sujets. Cela montre clairement que les populations sont très soudées entre elles. Ce qui corrobore parfaitement avec les deux premières assertions qui décrivent la situation dans les sociétés de ces sujets enquêtés.

Les facteurs sociaux semblent jouer un rôle important dans la cohésion sociale. Les cas de décès, de naissances, de mariages, de baptêmes unissent toutes les couches des populations dans ces localités. Le social a toujours caractérisé la vie des communautés guinéennes et ces huit (8) localités ne sont en reste dans ce domaine.

La convergence des intérêts économiques jouent également un rôle non négligeable dans la cohésion des populations. Dans toutes les localités de la Guinée et principalement les localités visitées par l’équipe d’enquête, on trouve des restaurants, buvette, boutiques et salons de beauté appartenant à toutes sortes d’ethnies. Ces endroits sont fréquentés par toutes les communautés sans distinction aucune. Une maman Guerzé propriétaire d’un restaurant à Faranah nous explique : « j’ai une clientèle supérieure par rapport aux autres, malgré que je sois Guerzé, et je n’ai presque pas des clients de mon ethnie, nous devons travailler pour le bien-être de tous ». Elle justifie aussi sa grande clientèle par la qualité de ses services.

Enfin, la religion est l’un des éléments majeurs d’unification des communautés mentionné dans toutes les localités par nos sujets enquêtés. Les mosquées et les églises constituent des lieux privilégiés d’unification de toutes les composantes des populations dans chaque localité.

De ce qu’il faut faire pour renforcer la cohésion sociale

Globalement, le développer l’éducation de base et l’accès aux services sociaux de base semble être le facteur de renforcement de la cohésion des populations dans ces localités. En effet sur un échantillonnage de 976 sujets, 334 personnes estiment que la cohésion ne peut être renforcée que par l’éducation des populations à la base et la facilitation de l’accès aux services sociaux de base, soit 33,66% des sujets touchés par cette enquête.

En outre, le rétablissement de la justice est aussi un aspect considérable dans le renforcement de la cohésion sociale dans ces localités. 20,66% de nos sujets enquêtés estiment que la justice n’est souvent pas rendue de façon transparente. Ils fustigent le comportement malsain de certains agents de la justice qui se prêteraient souvent à la corruption et à la prise de positions dans le traitement de certains dossiers. Ces personnes désapprouvent aussi les

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méthodes traditionnelles de résolution des certains différends dans ces localités. Ils estiment que ces méthodes ne résolvent pas définitivement les conflits, mais plutôt, elles favorisent une certaines frustrations et une culture de la haine dans ces communautés. Cet état de fait met en évidence la faiblesse du système judiciaire du pays et cela dénote du manque de crédibilité qui s’est instauré chez les populations dans tout le pays.

Un troisième groupe composé essentiellement de fonctionnaires et d’étudiants, estime que le principal aspect qui renforce la cohésion des populations est le rétablissement de l’autorité de l’état. Ils sont 13,70% de nos sujets qui estiment que l’état doit être fort pour que les populations soient unies.

Le tableau ci-dessous nous présente l’ensemble des avis recueillis dans les huit (8) localités de notre enquête.

050

100150200250300350

Série1

Série2

Série3

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2. De la sécurité au sein des communautés

Plus de la moitié des populations se sentent en sécurité dans les zones étudiées, comme le montrent les graphiques. La situation sécuritaire dans la zone est la suivante :

L’accent de l’insécurité mis sur les localités de Mamou et de Pita est une évidence de la récurrence des cas de violences que connaissent ces localités. En effet, à Mamou le niveau d’insécurité élevé est dû au banditisme grandissant dans la localité. Les activités économiques rendent la localité très vulnérable au banditisme. « Les cas de coupures de routes sont très fréquents sur l’axe : Mamou-Faranah » nous dit le Commissaire régionale de la Police. Ces actes visant à agresser les usagers de la route sèment la peur chez nombre de voyageurs qui de nos jours hésiteraient à emprunter cet axe pendant les heures du soir.

A Pita, l’insécurité est non seulement liée aux différents émous politiques, mais également à la montée fulgurante de l’intégrisme islamiste dans la localité. Les divisions politiques et sectaires ont causé une méfiance entre les populations jusque dans les villages. Conséquemment, nous assistons à la formation d’un certain tribalisme sans précédent. La sous-préfecture de Gongoré-Maci est citée en exemple dans ce cas de figure. Dans cette Sous-préfecture nous dit un jeune de la préfecture originaire de cette sous-préfecture et très inquiet de la situation dans localité ; « les gens prennent les machettes les uns contre les autres à cause de la politique et ces intégristes nous rendent la vie vraiment difficile. Ils répriment tout acte qu’ils jugent contraire aux principes de l’Islam ».

020406080

100

Avis sur la sécurité dans chaque localité

OUI

NON

0,520,48

Vous sentez-vous en sécurité dans votre

communauté?

Oui

NON

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Mécanismes locaux de sécurité Parmi les mécanismes développés pour augmenter la sécurité, la majorité des interviewés évoquent le dialogue. En effet de toutes les localités touchées par l’enquête, 510 personnes soit 51,41% disent que la sécurité ne peut être augmentée que par le dialogue entre les personnes. Ensuite le « recours à la justice » et enfin les solutions violentes telles la constitution de groupes d’auto-défense (10%), l’usage des armes et la vengeance.

Une frange partie des interviewés a donné des réponses qui n’entrent pas dans les assertions proposées dans le questionnaire (« autres ») dont voici les plus fréquemment cités :

0

100

200

300

400

500

600

Série1

Série2

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B. LA DYNAMIQUE DU POUVOIR

1. La gestion au niveau local

Parlant de la gestion locale, voici en tableau détaillé de ce pensent les enquêtés de la gestion de leurs localités.

Si dans les localités de Faranah, Kankan, Kindia et Labé, les enquêtes estiment être satisfaits de la gestion locale, et la qualifient de « Bien » ; dans les localités de Dabola, Mamou et Pita, les réactions à ce sujets sont nuancées. La majorité des personnes interviewées dans ces trois (3) localités estiment que la gestion locale est moyenne.

2. Perceptions locales des détenteurs du pouvoir

Les détenteurs du pouvoir Les détenteurs du pouvoir au niveau local se répartissent en trois catégories : les autorités politico-administratives, les autorités coutumières et les forces de sécurité :

Pouvoir administratif et politique : Etant sous le contrôle des administrateurs de chaque région, les préfectures, communes urbaines, communes rurales et les districts sont gérés localement par les services déconcentrés de l’administration centrale : l’état. Les personnes choisies pour gérer ces différentes parties de la décentralisation du territoire guinéen relèvent directement du département de tutelle qui le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Ce qui par endroit, induit un manque de collaboration entre le pouvoir coutumier et administratif dans certaines localités surtout celles de la région de la Moyenne Guinée hostile au pouvoir central.

Pouvoir coutumier : dans chaque localité du pays, le pouvoir coutumier a toujours existé et ce pouvoir a souvent servi le pouvoir étatique dans sa politique de gestion des localités. D’ailleurs nous avons assisté à la valorisation de ce pouvoir depuis un certain temps par le

0

10

20

30

40

50

60

Bien

Excellent

Mauvais

Moyen

Très mauvais

Très bien

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pouvoir central avec les appellations « Sotykhèmô en haute Guinée, Kountygui en Basse Guinée et Mawdhô hôdhô en Moyenne Guinée, » qui de nos jours, font tache d’huile dans tout le pays.

Ces chefs tribaux ou coutumiers exercent le plein pouvoir dans leur localité respective, ils sont très respectés de leur population et font office de magistrats suprêmes car leurs décisions ne sont nullement révocables. Ce pouvoir appartient traditionnellement dans chaque localité, à la descendance du fondateur de la localité.

Pouvoir militaire : depuis l’avènement de la 3ème République en Guinée et l’évincement du Pouvoir militaire qui a régné pendant plus d’un quart de siècle, l’on pensait que les militaires s’éloigneraient du pouvoir pour se consacrer au rôle régalien qui est assigné : la défense de la nation et de l’intégrité des personnes et de leurs biens. Dans ces localités comme dans d’autres, les hommes en tenue font toujours office de premiers magistrats. Il faut dire que ces hommes sont des habitués du pouvoir, si certains jouissent de leurs expériences pour occuper des postes de premier choix dans ces localités, d’autres par contre, sont ceux qui créent assez de cacophonies dans les rouages du pouvoir depuis les sommets de l’état et ces localités ne font pas exception.

Voici dans ce tableau ci-dessous, la repartie globale du pouvoir dans ces localités :

De même, lorsqu’on leur demande quel est le principal moyen d’accession au pouvoir, la majorité des interviewés parlent de l’élection (29,5%), se référant dès lors aux consultations électorales qui déterminent le mode d’accession au pouvoir. Ceci reflète des dernières consultations électorales qui ont permis au pays de choisir un président pour diriger les destinées du pays

22% parlent de la nomination par les autorités étatiques. En effet, l’avènement de la troisième (3ème) république en Guinée n’a pas pu rompre avec quelques pratiques des

050

100150200250300350400450

Série1

Série2

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régimes précédents. Tel qu’illustré par les nominations des délégations spéciales à la place des maires des cinq communes de la Conakry et de certaines communes à l’intérieur du pays.

Cependant, outre ces méthodes « classiques » d’accession au pouvoir, certains de nos sujets enquêtés ont évoqué d’autres modes pour obtenir le pouvoir localement, ces méthodes sont entre autres : Esprit communautaire/souci du bien-être de la population ; Incarnation tribale/ethnique ; corruption ; Héritage et la Possession de la richesse.

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C. LE CONTEXTE DES CONFLITS

Les résultats de cette section se basent principalement sur les résultats de l’enquête quantitative

Visiblement dans ces localités, la majorité des sujets touchés par l’enquête ne réfutent pas l’existence des conflits dans leurs localités. Le contexte dans ces localités est souvent calme, les populations vivant avec de la haine envers leurs prochains, les conflits ne sont généralement pas ouverts, plutôt latents, ces conflits sont couvés par les populations et les gens ont du mal à en parler, surtout à des personnes externes des localités.

1. Les conflits dans les plus importants dans chaque localité

Dans chacune des localités visitées par l’équipe d’enquête, les sujets enquêtés nous ont fait part de l’existence de plusieurs formes de conflits. Parmi ces conflits, il y a ceux qui sont déclarés et ceux qui sont couvés (majorité) et qui cultivent la haine entre les populations, voir les communautés dans ces localités. Les conflits les plus importants dans chaque localité sont consignés dans ces tableaux ci-dessous :

01020304050607080

NON

OUI

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0

10

20

30

40

DABOLA

Nombres

Fonc

iers

Pouv

oir

Voisi

nage

Ethn

ique

Hérit

age

Econ

omiq

ues

Relig

ieux

Agro

past

orau

xAu

tres

05

101520253035

FARANAH

Nombres

Fonc

iers

Voisi

nage

Hérit

age

Relig

ieux

Autr

es

01020

304050

KANKAN

Nombres

Fonc

iers

Pouv

oir

Voisi

nage

Ethn

ique

Hérit

age

Econ

omiq

ues

Relig

ieux

Agro

past

orau

x

Autr

es

0102030405060

KINDIA

Nombres

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Ainsi, lorsque nous rassemblons les données de chaque localité, nous obtenons ce qui suit :

En analysant ces différents tableaux, nous rendons compte que les conflits importants dans chaque localité sont :

010203040506070

KOUROUSSA

Nombres

Fonc

iers

Pouv

oir

Voisi

nage

Ethn

ique

Hérit

age

Econ

omiq

ues

Relig

ieux

Agro

past

orau

x

Autr

es

0

5101520

25

LABE

Nombres

05

1015202530

MAMOU

Nombres

Fonc

iers

Pouv

oir

Voisi

nage

Ethn

ique

Hérit

age

Econ

omiq

ues

Relig

ieux

Agro

past

orau

xAu

tres

05

101520253035

PITA

Nombres

0

50

100

150

200

250

REPARTION GLOBALE DES CONFLITS

Nombres

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1- Les conflits fonciers : dans toutes les localités visitées, nos sujets nous fait comprendre que ces conflits sont les plus importants dans leurs localités. ces conflits se caractérisent par :

a) Les conflits domaniaux

b) Les conflits d’héritages familiaux

c) Les conflits communautaires autour des terres cultivables

2- Les conflits agropastoraux : ces conflits sont certes momentanés mais très importants dans ces localités. car les méthodes de gestion et de résolution (traditionnelles et juridiques) laissent les agriculteurs frustrés, lorsque par la corruption, ils sont lésés dans le rendement de la justice ; alors que ce sont eux qui sont victimes de la divagation des bétails.

3- Les conflits religieux : ces conflits font leur apparition dans ce classement, grâce à la montée fulgurante et effrayante de l’intégrisme islamiste dans les localités de la moyenne Guinée. Ces conflits sont constatés spécifiquement dans les localités de Labé, Mamou et Pita. Nos sujets enquêtés qualifient ces conflits de « menace première » pour ces localités et pour tout le pays.

2. Les parties en conflits

Les parties en conflits citées par les enquêtés sont en fonction de la récurrence des conflits dans chaque localité et lorsque nous jetons un regard global sur ces parties, nous avons ce qui suit :

Pour les conflits fonciers :

a) Conflits domaniaux : les membres d’une même famille avec 35,21% des avis des enquêtés ; les acquéreurs et les familles propriétaires avec 18,75% des avis de nos enquêtés ; les acquéreurs et les agents immobiliers (12,92% des avis).

b) Les conflits d’héritages familiaux : essentiellement entre les membres d’une même famille (les frères ainés et les cadets ou entre les supposés héritiers coutumiers et les sœurs).

c) Les conflits communautaires autour des terres cultivables : entre les différentes communautés vivant dans un même lieu et n’ayant assez de terres pouvant satisfaire chaque communauté. Dans ce cas de figure, les autochtones s’accaparent de plaines et autres domaines de culture, sevrant ainsi les « étrangers » de toutes terres cultivables dans ces localités.

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Pour les conflits agropastoraux :

Ces conflits comme le nom l’indique, se déroulent d’abord et exclusivement entre éleveurs et agriculteurs. Puis, ils prennent une autre forme lorsqu’ils sont mal gérés et s’étendent à d’autres parties (justice et leaders locaux) qui alimentent les conflits faute de transparence dans leur gestion et leur résolution.

Pour les conflits religieux :

Les parties qui se disputent dans ces conflits sont 21,25%, des personnes de la même confession religieuse (fidèles, imams radicaux). Ensuite, entre les différentes confessions religieuses (Islam et Christianisme) avec 14,54%.

Ces conflits sont à la fois les importants et les plus récurrents dans ces localités, du fait des tensions qu’ils engendrent. Ces trois types de conflits occupent toutes les populations sans distinctions.

3. Les responsables qui alimentent les conflits

Dans toutes les localités, les personnes sont presqu’unanimes sur le fait que les leaders locaux sont ceux qui alimentent les conflits. Ces personnes sont suivies par les forces de défense et de sécurité et les chefs coutumiers qui malgré le respect dont ils jouissent chez les populations, sont parfois controversés dans leurs ingérences dans les affaires qui ne les concernent pas.

Ces trois personnes (responsables) sont ceux qui alimentent les principaux conflits dans les localités.

0

10

20

30

40

50

60

Autre. Préciser

Le Gouvernement

Les chefs coutumiers

Les chefs religieux

Les forces de défense et de sécurité

Les leaders locaux

entre eux

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4. Les causes des conflits

Les principales causes des conflits dans les localités touchées par cette enquête sont :

1- Les rumeurs : les rumeurs constituent un véritable fléau dans ces localités. favorisés par la désinformation et l’interprétation maladroite des sujets d’actualité. Ce phénomène sème la discorde entre les populations à tous les niveaux. En effet 41,02% des personnes interviewées évoquent cette cause comme étant la première cause des conflits leurs localités.

2- Les intérêts politiques : bien que momentanés, les consultations politiques connaissent un engouement populaire. Profitant de l’analphabétisme de la majorité des populations dans ces localités, les leaders politiques cultivent dans le mépris de l’autre et la prolifération de propos indécents à l’endroit des adversaires politiques (militants d’un autre bord politique). 23,17% des enquêtés estiment d’ailleurs que les intérêts politique constituent la principale menace d’instabilité dans leurs localités. il est important de noter que les conflits ethniques enregistrés dans ces localités sont dus à cette cause.

3- La divergence de religion: ce cas n’est pas très rependu, mais il est la cause de nombreux conflits dans les localités surtout les conflits intra-confessionnels dans les localités de la moyenne Guinée. 16,11% des personnes enquêtées évoquent cette cause comme étant celle qui est la source des principaux conflits locaux. Parlant de la divergence des religions, difficile de dire que cela constitue la principale cause de divisions entre les différentes confessions religieuses dans ces localités.

4- La pauvreté : 13,70% des personnes enquêtées estiment que les causes des conflits locaux ne sont autres choses que la pauvreté galopante dans ces localités.

5- Autres : 6% des personnes enquêtés estiment que les causes des conflits locaux sont autres que les rumeurs, les intérêts politiques, la divergence de religion ou encore la pauvreté. Cependant, ces personnes ne peuvent nous énumérer ces causes qu’ils estiment être à la base des conflits locaux.

Dans le tableau ci-dessous, vous retrouverez la répartition des principales causes des conflits communautaires dans ces localités.

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5. Conséquences et victimes des conflits

Les principales conséquences des conflits locaux sont :

Ø la méfiance entre les communautés, les populations et les individus ;

Ø la haine tribale ou la xénophobie ;

Ø les pillages et les vols

Même si les conflits engendrent d’autre conséquences comme la pauvreté, ces trois premières constituent celles que la majorité de enquêtés (72,42%) retient comme conséquences des conflits dans leurs localités.

Rumeurs Intérêts politques

Divergence de religion

Pauvreté Autres0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

0,35

0,4

0,45

Série1

Série2

0

10

20

30

40

50

60

Haine tribale/xénophobie

La guerre

La pauvreté

Méfiance

Pauvreté

Pillages/vols

Tueries

Violences sexuelles

délogement

Déplacements de la population

VID

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Parlant des victimes, les femmes, les jeunes et les enfants sont cités le plus souvent, avec 34,12% des réponses en leur faveur. 21,56% des répondants estiment que c’est « toute la population » qui est victime, viennent ensuite les agriculteurs (18%). Il n’y a par contre pas de différence significative de réponse selon que ce soient des femmes ou des hommes qui sont interviewés.

6. De l’existence des conflits dans leur milieu

Les milieux les plus affectés par les conflits selon les personnes interviewées sont :

ü Les champs : 30,23% ;

ü Les marchés : 24,47% ;

ü Les écoles : 23,61%

ü Les lieux publics de distraction : 12,01% ;

ü Les hôpitaux : 6,11% ;

ü Les lieux de cultes : 3,01%

Comme on peut le constater, les lieux souvent affectés par les conflits sont des lieux de grandes fréquentations. Les lieux de cultes sont aussi des lieux connaissent des conflits (voir les conflits religieux).

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D. MECANISME DE RESOLUTION DES CONFLITS

1. Pratiques courantes de la résolution des conflits

Plusieurs mécanismes de résolution des conflits sont développés pour résoudre les conflits locaux. Les pratiques qui sont les plus courantes dans ces localités pour résoudre les conflits locaux sont : le dialogue et les médiations. Selon les enquêtés, tous les conflits sont d’abord gérés à travers ces méthodes avant d’être amenés devant les autorités judiciaires. Ces méthodes sont traditionnellement utilisées par les communautés dans toutes les localités. Les sages, leaders locaux, chefs coutumiers et les comités locaux de gestion des conflits souvent consultés en premier ressort pour résoudre les conflits au niveau local.

Dans un premier lieu, pour certains conflits, les parties tentent elles-mêmes de trouver un compromis pour leur différend (le dialogue direct entre les parties). Si cette option ne convient pas à une des parties, la partie lésée a la latitude de recourir aux mécanismes de résolution des conflits disponibles dans son milieu. Il s’agit notamment de la notabilité, les autorités locales, la justice ou tribunal local. Se référant aux données de l’enquête, on constate 42,14% des personnes touchées par cette enquête affirment régler leurs conflits grâce au dialogue direct ; 30,21% des enquêtés affirment faire recours à un facilitateur externe (médiation des sages et religieux). 14% de ces enquêtés affirment que la justice le moyen de recours le plus utilisé dans la résolution des conflits locaux et une autre catégorie (13,65%) affirme que d’autres méthodes sont utilisées pour résoudre les conflits locaux. Dans ce lot, nous trouvons les cas d’auto-défense qui sont aussi utilisés pour résoudre certains conflits.

Voici la répartition des méthodes de résolution des conflits dans les localités

Pour ce qui concerne les conflits conjugaux, de nombreux cas sont réglés à l’amiable entre les familles. Il arrive cependant que certains conflits soient gérés au niveau du tribunal.

42%

30%

14%14%

PRATIQUES COURANTES DE RESOLUTION DES CONFLITS

Dialogue

Médiation

Justice

Autres

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2. Acteurs de résolution de conflits

Dans toutes les localités, les acteurs qui sont impliqués dans la résolution des conflits sont :

Ø Les sages, religieux et autorités traditionnelles : 42,14% ;

Ø Les autorités administratives : 21,45% ;

Ø La justice : 15,22% ;

Ø La police : 12,88% ;

Ø Les forces de défense et de sécurité : 8,31%

Les comités locaux de gestion des conflits : Lorsqu’on en vient aux personnes ou structures impliquées dans la résolution de conflits, on n’est pas surpris de constater que les « vieux sages » et les religieux obtiennent un score très probant. Par contre la place des autorités administratives est plus que surprenante tant les relations entre ces autorités et les populations sont belliqueuses. Partant sur cette relation, il est légitime de dire que les autorités administratives ne méritent pas cette place. Mais ces autorités se font souvent assister dans la gestion des conflits locaux par les notables, sages et religieux dans leur juridiction pour avoir une certaine emprise sur le populations et cela il faut l’avouer, marche bien dans nombre des localités que nous avons visité.

De même, le tableau ci-dessous met en évidence le rôle de la police (12,88%) dans la résolution des conflits.

Avec tous ces efforts voici de façon détaillée, la situation des conflits dans chacune des localités, consignée dans le tableau ci-dessous.

54%19%

16%

11%

les Acteurs de résolution des conflits

Sages&religieux

Justice

Police

FDS

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3. La situation des conflits

Globalement, les données de toutes les localités semblent indiquer l’assertion : « les parties sont réconciliées » ; ceci est un leurre. Car les conflits persistent, la haine est grandissante entre les communautés dans ces localités. A ce sujet, voici ce que nous dit madame le Maire de la commune urbaine de Pita : « Bien sûr, les gens feront semblant que tout va, qu’il n’y a pas de haine entre eux,… mais la vérité c’est que la haine s’accroit tous les jours » !

4. Les limites des acteurs engagés dans la gestion des conflits

L’incompréhension de la dynamique des conflits et le manque de volonté des parties en conflits sont des éléments qui freinent l’atteinte de meilleurs résultats par les personnes et structures impliquées dans la gestion des conflits locaux. Un autre élément qui affecte ces efforts est le fait que les personnes qui règlent les conflits ont une position prise. Cela ternis la transparence du jugement qui serait fait dans ce cas de figure. Les populations sont parfois très remontées contre ceux qui gèrent les conflits, lorsqu’elles appréhendent le positionnement de ces derniers et parfois ces conflits ne sont pas gérés.

0102030405060708090

La situation de conflits ne change pas/stagnante

Les conflits s’accentuent

Les parties sont réconciliées

Aucun avis

050

100150200250300350

Série1

Série2

Série3

Série4

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E. GENERALITES

Accès aux différents services est-il équitable pour tous ?

Les enquêtes quantitatives montrent que si l’accès à l’éducation est globalement comme étant équitable, les réponses sont plus mitigées pour ce qui concerne l’accès aux ressources naturelles avec 107 personnes enquêtées qui estiment qu’il n’y a pas d’équité dans l’accès à ces ressources. L’accès à des terres cultivables est très mal perçue par un bonne partie des populations qui estiment les terres sont pour les personnes riches. L’emploi est aussi perçu négativement par une autre grande partie des populations qui affirme que l’accès à l’emploi n’est pas équitable. Ceci s’explique probablement par les grandes difficultés qu’éprouve la population locale, surtout les jeunes, à trouver un emploi dans les localités. Ainsi, faute d’autre opportunité de développement professionnel, la plupart des jeunes travaillent dans les mines locales (haute Guinée) et les autres se donnent au petit commerce (moyenne Guinée).

235

17191

10435 28

OUI

Education

Santé

Agriculture

Marchés

Rces minières

Emploi

0 10 114

47107

74

NON

1

2

3

4

5

6

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4 LES RECOMMANDATIONS

A. Recommandations exprimées par la population locale au cours de l’enquête

• Soutenir l’éducation civique à la base pour les différentes communautés

• Redynamiser les comités d’alerte précoces au niveau local

• Créer et faciliter des cadres d’échanges communautaires inclusifs et participatifs

• Renforcer les capacités des médiateurs locaux dans la gestion pacifique des différends

• Appuyer la vulgarisation du code agropastoral et le code foncier pour réduire les tensions entre agriculteurs et éleveurs

• vulgariser la Constitution Guinéenne qui très méconnue des populations à la base, en vue d'éviter les rumeurs qui sont sources de tensions dans les communautés

• Eviter de concentrer toutes les activités dans les zones urbaines (les élargir aux communes rurales)

• Appuyer et soutenir les communicateurs traditionnels

• Soutenir les initiatives des jeunes et des femmes en faveur de la cohésion sociale et l’unité nationale

• Renforcer le système judiciaire ;

• Rétablir l’autorité de l’état ;

• Renforcer et les méthodes traditionnelles de prévention, gestion et résolution des conflits ;

• Faciliter l’accès au médiateur de la république en cas de litiges ou différends dépassant les compétences des structures locales.

• Impliquer les communautés dans la prise des décisions ;

• Ne pas concentrer toutes activités à un seul endroit dans une localité.

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B. Recommandations exprimées par l’équipe d’enquête de SFCG et des partenaires locaux

- Faciliter la connaissance des attributions du médiateur de la république et de son institution pour les populations à la base

- Informer régulièrement les populations sur les créneaux d’accès au bureau du médiateur de la république dans les limites attribuées par les textes de loi régissant l’institution

- Impulser une synergie d’action entre les initiatives locales et nationales à travers des concertations régionales et inclusives en faveur de la consolidation de la paix et l’unité nationale

- Ouvrir, faciliter et entretenir un cadre de réflexion participative pour soutenir les efforts de promotion de la cohésion sociale et l’unité nationale

5 LES DIFFICULTES RENCONTREES

- Calendrier trop chargé pour une enquête de cette envergure

- Le mauvais état des routes nous a fait perdre assez de temps

- Difficulté à atteindre un maximum de femmes pour les enquêtes quantitatives

- Difficultés à réunir toutes les personnes ressources à cause du calendrier chargé de certains d’entre eux

- Les activités de soutien au Président de la république à Kouroussa ont affecté la tenue de nos entretiens le jour prévu

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ANNEXES

1- Agenda détaillé de l’étude de base

Itinéraire : Conakry- Kindia-Mamou-Pita-Labé-Dabola-Kouroussa-Faranah-Kankan-Conakry Dates Activités Samedi 12 janvier 2013 Départ de Conakry pour Kindia ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Kindia ;

Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Kindia)

Dimanche 13 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuels ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Kindia)

Lundi 14 janvier 2013 Départ de Kindia pour Mamou ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Mamou ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Mamou)

Mardi 15 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuels ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Mamou)

Mercredi 16 janvier 2013 Départ de Mamou pour Pita ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Pita ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Pita)

Jeudi 17 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuels ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Pita)

Vendredi 18 janvier 2013 Départ de Pita pour Labé ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Labé ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Labé)

Samedi 19 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuelles ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Labé)

Dimanche 20 janvier 2013 Départ de Labé pour Dabola ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête (Nuit à Dabola)

Lundi 21 janvier 2013 Visite de courtoisie aux autorités locales de Dabola ; Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; conduite des interviews individuelles ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Dabola)

Mardi 22 janvier 2013 Départ de Dabola pour Kouroussa ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Kouroussa ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Kouroussa)

Mercredi 23 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuelles ; identification des associations de

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jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Kouroussa)

Jeudi 24 janvier 2013 Départ de Kouroussa pour Faranah ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Faranah ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Faranah)

Vendredi 25 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuelles ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Faranah)

Samedi 26 janvier 2013 Départ de Faranah pour Kankan ; Visite de courtoisie aux autorités locales de Kankan ; Prise de contact avec l’équipe des jeunes enquêteurs et session de briefing sur la conduite de l’enquête ; conduite des interviews individuelles (Nuit à Kankan)

Dimanche 27 janvier 2013 Conduite de l’enquête par les jeunes ; tenue des 3 focus groups (jeunes, femmes, hommes) ; suite et fin des interviews individuelles ; identification des associations de jeunes et femmes ; collecte et enregistrement des fiches d’enquête ; réunion de débriefing avec l’équipe d’enquête (Nuit à Kankan)

Lundi 28 janvier 2013 Départ de Kankan pour Conakry (Fin de la mission de collecte de terrain)

2- Fiche d’évaluation des structures de jeunes et de femmes Critères (Eléments recherchés) Oui Non Remarques

Existence légale et couverture géographique

Documents légaux (statut, règlement intérieur, agréments) Tenue d’assemblée générale, PV Couverture de la préfecture par la structure Expériences dans la consolidation de la paix

Est-ce que la structure a déjà réalisé des actions de consolidation de la paix dans la localité ? Est-ce que la structure est membre d’un cadre de concertation ? Des membres de la structure ont déjà suivi des formations sur la construction de la paix ?

La structure est-elle membre d’un cadre de concertation de prévention, gestion et résolution des conflits ?

La structure a plus de 2 années d’expériences dans la construction de la paix ?

La structure prévoit un mécanisme d'appropriation par la communauté et/ou l'autorité publique

Capacités de La structure dispose d’un siège ?

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fonctionnement La structure dispose du matériel bureautique, informatique, roulant ? La structure dispose d’un compte bancaire ? La structure dispose d’un registre de biens ? La structure est capable de planifier, coordonner et contrôler des activités en synergie ?

La structure est capable de rédiger les rapports narratifs et financiers des activités réalisées et les soumettre à temps ?

La structure a menée des activités dans d’autres domaines d’intervention ?

Connaissance de la localité

La structure comprend les langues locales de la ville ? La structure connait l’histoire de la ville ? La structure comprend les conflits communautaires de la localité ? La structure connait les mécanismes et structures de prévention, gestion et résolution des conflits ? Est-ce que la structure a des relations avec les autorités locales ?

CONCLUSION

3- Questionnaire pour les focus groups semi-structurés :

Jeunes-femmes-hommes : 1)- Quels sont les types de conflits qui existent dans votre localité ? 2)- Quelles sont selon vous les conséquences de ces conflits dans vos localités ? 3)- Est-ce que des structures locales de prévention, gestion et résolution des conflits existent dans votre localité ? Si oui, que pensez-vous de l’impact de ces structures dans la résolution locale des conflits ? Si non, pourquoi elles n’existent pas selon vous ? 4)- Que pensez-vous des méthodes de résolutions locales des conflits dans votre localité? 5)- Quelles solutions pouvez-vous proposer pour renforcer les méthodes locales de résolution des conflits dans vos communautés ?

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6)- Selon vous, quels rôles pourraient jouer les jeunes de votre localité pour préserver la cohésion sociale et l’unité nationale ? 6)- Selon vous, quels rôles pourraient jouer les femmes de votre localité pour préserver la

4- Fiches d’interview/entretien individuel Fiche d’enquête pour l’étude de base du projet « On est Ensemble »- (Soutenir

la réconciliation et l’unité nationale en Guinée)

Indicateurs sur la cohésion sociale, dynamique de conflit et de pouvoir, et construction de la paix

Introduction : Bonjour, Je me nomme…………et je travaille pour Search for Common Ground en sigle SFCG, qui est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif et qui a pour mission de transformer la manière dont le monde gère les conflits en passant des approches de confrontation vers des solutions collaboratives.

Notre organisation est présente en Guinée depuis 2001, et œuvre à sensibiliser et à éduquer les communautés à la culture de la non-violence, à la cohabitation pacifique pour une cohésion sociale durable et à la consolidation de la démocratie et de la paix dans le pays et la sous-région. Elle appuie également les institutions pour un changement de comportement afin d’intégrer la bonne gouvernance dans tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelle. Nous réalisons une enquête de terrain dans le cadre d’une étude de base afin de collecter des données pour identifier et comprendre la dynamique des conflits communautaires dans votre localité, et nous sollicitons votre collaboration pour la collecte des informations. Etes-vous disposé (e) à nous apporter votre contribution à cet effet ? Si oui, continuer l’entretien.

DETAILS DE L’INTERVIEW Nom de l’interviewer : Heure du début : Numéro de fiche : Heure de la Fin : Date : Langue d’interview : Statut de l’interviewé :

1)- Quels sont les types de conflits qui existent dans votre localité ? 2)- Quelles sont les principales causes des conflits dans votre localité ? 3)- Quelles sont généralement les parties en conflit dans votre localité ? 4)- Quelles sont selon vous les conséquences de ces conflits dans votre localité ? 5)- Comment jugez-vous le dégré de division des communautés dans votre localité ?

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6)- Est-ce que des structures locales de prévention, gestion et résolution des conflits existent dans votre localité ? Si oui, que pensez-vous de l’impact de ces structures dans la résolution locale des conflits ? Si non, pourquoi elles n’existent pas selon vous ? 7)- Que pensez-vous des méthodes de résolutions locales des conflits dans votre localité? 8)- Quelles solutions pouvez-vous proposer pour renforcer les méthodes locales de résolution des conflits dans vos communautés ? 9)- Selon vous, quels rôles pourriez-vous jouer au sein de votre localité pour préserver la cohésion sociale et l’unité nationale ? 10)- Quels sont selon vous les facteurs de cohésion qui rassemblent les communautés de votre localité ? 11)- Selon vous que faut-il faire pour renforcer la cohésion sociale dans votre localité ? 12)- Comment appréciez-vous la tendance actuelle des conflits dans votre localité ?

5- Fiche d’enquête de terrain Fiche d’enquête pour l’étude de base du projet « On est Ensemble »- (Soutenir

la réconciliation et l’unité nationale en Guinée)

Indicateurs sur la cohésion sociale, dynamique de conflit et de pouvoir, et construction de la paix

Introduction : Bonjour, Je me nomme…………et je travaille pour Search for Common Ground en sigle SFCG, qui est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif et qui a pour mission de transformer la manière dont le monde gère les conflits en passant des approches de confrontation vers des solutions collaboratives.

Notre organisation est présente en Guinée depuis 2001, et œuvre à sensibiliser et à éduquer les communautés à la culture de la non-violence, à la cohabitation pacifique pour une cohésion sociale durable et à la consolidation de la démocratie et de la paix dans le pays et la sous-région. Elle appuie également les institutions pour un changement de comportement afin d’intégrer la bonne gouvernance dans tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelle. Nous réalisons une enquête de terrain dans le cadre d’une étude de base afin de collecter des données pour identifier et comprendre la dynamique des conflits communautaires dans votre localité, et nous sollicitons votre collaboration pour la collecte des informations. Etes-vous disposé (e) à nous apporter votre contribution à cet effet ? Si oui, continuer l’entretien.

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DETAILS DE L’ENQUETE Nom de l’enquêteur : Heure du début : Numéro de fiche : Heure de la Fin : Date : Langue d’interview : Secteur : Quartier :

A. LA COHESION SOCIALE 1. Quelle assertion décrit mieux la situation dans votre société ?

□ Les groupes /sociaux ont des objectifs communs et ils travaillent ensemble à tous les niveaux de décision pour les atteindre ces objectifs

□ La population à la base est soudée, mais les représentants des groupes tentent de les manipuler les uns contre les autres,

□ La population est divisée, les groupes sociaux sont en compétition, et chacun se débrouille pour atteindre ses propres objectifs.

2. Existe-t-il des divisions dans votre société ? □ Oui □ Non

3. Si oui, Quelles en sont les causes ? Qu’est-ce qui vous divise ?

□ Divergence des valeurs / coutume Divergence d’intérêts économiques

□ Appartenance politique (y compris manipulations)

□ Appartenance ethnique (méfiance entre groupes ethniques, manipulations, exclusion)

□ Méfiance entre groupes religieux,

□ Exclusion politique,

□ Pas d’égalité dans l’accès à la justice,

□ Manque de dialogue,

□ Injustice dans le partage et l’accès aux ressources naturelles

□ Injustice dans le partage de l’accès aux services de base

□ Conflits entre agriculteurs et éleveurs

□ Autres, préciser

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4. Comment estimez-vous le degré de division ?

□ Très fort

□ Fort

□ Moyen

□ Faible

□ Très faible

5. Si non, quelles sont les facteurs de cohésion? Qu’est- ce qui vous rassemble ?

□ Convergence d’opinion politique

□ Convergence des intérêts économiques

□ Accès commun et égal aux ressources naturelles

□ Appartenance au même groupe ethnique

□ Appartenance au même groupe professionnel

□ Accès aux mêmes services sociaux (écoles, santé, eau, etc)

□ Valeurs communes/ coutumes communes

□ Contraintes / difficultés communes

□ Religion

□ Aucun

□ Autres, préciser

6. D’après vous, qu’est- ce qu’il faut faire pour renforcer la cohésion sociale dans votre société?

□ Partager la richesse,

□ Partager le pouvoir entre groupes sociaux/ ethnique

□ Rétablir l’autorité de l’Etat

□ Rétablir la justice,

□ Développer l’éducation de base et les services sociaux de base

□ Rétablir le dialogue entre membres de la société/communauté

□ Avoir des projets économiques et sociaux commun

□ Autres. Préciser

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7. Vous sentez-vous en sécurité dans votre communauté ? □ Oui □Non

8. Quels sont les mécanismes développés localement pour augmenter la sécurité ? □ Vengeance □ Usage des armes □ Constitution des groupes d’auto défense □ Dialogue □ Recours à la justice □ Autres. Préciser

9. Etes-vous, vous ou votre mari / femme, impliqué dans un comité participatif ? comité du marché, comité des femmes, comité de développement, comité de gestion d’eau, coopérative, groupement, association, etc ?

□ Oui □ Non

10. Comment jugez-vous, globalement, le travail de tous ces comités participatifs ? □ Excellent □ Bon □ Moyen

□ Mauvais □ Très mauvais □ Je ne sais pas

B. LA DYNAMIQUE DE POUVOIR 11. Comment appréciez-vous la gestion locale de votre milieu?

□ Excellent

□ Très bien

□ Bien

□ Moyen

□ Mauvais

□ Très mauvais

12. D’après vous, qui sont les véritables détenteurs du pouvoir dans votre communauté ?

□ Les chefs coutumiers

□ Les autorités administratives

□ Les forces de défense et de sécurité

□ Les groupes organisés de bandits

□ Les administrations parallèles

□ La population

□ Les vieux sages et les religieux

□ Les riches

□ Les groupes d’auto-défense

□ Les propriétaires fonciers

□ Les commerçants

□ Personne

□ Autres, à préciser……………………………………………………………………………………………………

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13. D’après vous, vous quelle est le principal moyen d’accession au pouvoir dans votre communauté ?

□ Héritage

□ Possession de la richesse

□ Corruption

□ Election

□ Imposition des forces armées

□ Nomination par les autorités étatiques

□ Incarnation tribale / ethnique

□ Esprit communautaire/souci du bien-être de la population,

□ Autres, préciser

C. LE CONTEXTE DES CONFLITS 14. Existe-t-il des conflits dans votre milieu?

□ Oui □ Non

SI NON, ALLEZ A LA QUESTION 23

15. Quel est le conflit le plus important ? (une seule réponse possible) :

□ Conflits fonciers □ Conflit entre agriculteurs et éleveurs □ Limite des champs □ accès à la terre

□ Conflits du pouvoir. Si oui, précisez : □ Conflits d’héritage du pouvoir □ Conflits entre les chefs traditionnels □ Conflits entre les autorités traditionnelles et étatiques

□ Conflits économiques □ Conflits d’héritage familial □ Conflits ethniques □ Conflits des ménages □ Conflits de voisinage □ Conflits intercommunautaires □ Conflits avec les forces de défense et de sécurité □ Conflit religieux □ Autre. Préciser

16. D’après vous, quels sont les conflits les plus récurrents dans votre milieu (une ou plusieurs assertions)

□ Conflits fonciers □ Conflit entre agriculteurs et éleveurs

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□ Limite des champs □ accès à la terre

□ Conflits du pouvoir. Si oui, précisez : □ Conflits d’héritage du pouvoir □ Conflits entre les chefs traditionnels □ Conflits entre les autorités traditionnelles et étatiques

□ Conflits économiques □ Conflits d’héritage familial □ Conflits ethniques □ Conflits des ménages □ Conflits de voisinage □ Conflits avec les forces de défense et de sécurité □ Conflits intercommunautaires □ Conflit religieux □ Autre. Préciser:

17. Quelles sont les parties qui se disputent dans ces conflits ? □ Les groupes ethniques ou

tribaux □ Le Gouvernement □ Les communautés □ Les chefs religieux □ Les chefs coutumiers □ Les leaders locaux

□ Les autorités administratives □ Les forces de défense et de

sécurité □ Les familles □ Interpersonnels □ Les quartiers/secteurs

□ Autre. Préciser:

18. Qui sont les responsables qui alimentent ces conflits ? □ L’autre groupe ethnique ou

tribal □ Le Gouvernement □ Les autorités locales □ Les forces de défense et de

sécurité

□ Les chefs coutumiers □ Les leaders locaux □ Les religieux □ Les FADRC □ Les commerçants □ Les individus

□ Autre. Préciser:

19. Quelles sont les causes des conflits ? pourquoi ces conflits existent –ils ? □ Les rumeurs □ Intérêt économique □ Intérêt politique □ Divergence de religion □ Autodéfense □ Pauvreté □ Manque de communication

□ Sentiment de supériorité d’une communauté par rapport aux autres

□ Absence de la justice/ Injustice □ Divergence/Empiètement des

valeurs, □ Pour sauvegarder les valeurs

traditionnelles □ Autres. Préciser:

20. Quelles sont les conséquences de ces conflits ?

□ Méfiance □ Pauvreté □ Haine tribale/xénophobie

□ Tueries □ Pillages/vols □ Déplacements de la population

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□ Violences sexuelles □ La guerre

□ La pauvreté

□ Autre. Préciser

21. Quelles sont les premières victimes de ces conflits ? □ Les femmes □ Les enfants □ Les jeunes □ Les agriculteurs □ Les éleveurs □ Une communauté spécifique :

citez-la : ………………….. □ Autorités étatiques /

traditionnelles

□ Les commerçants □ Les étrangers □ Les forces de defense et de

sécurité □ Les sages/religieux □ Toute la population □ Personne

22. Dans votre milieu, existe-t-il des conflits :

Dans les écoles ? OUI NON

Dans les marchés ? OUI NON

Dans les hôpitaux/centres de santé ? OUI NON

Dans les champs ? OUI NON

Dans les lieux publics de distraction ? OUI NON

Au niveau des sources d’eau ? OUI NON

Dans les lieux de culte ? OUI NON

D. MECANISMES DE RESOLUTION DES CONFLITS 23. Quelles sont les pratiques courantes de résolution des conflits ici?

□ Dialogue direct entre les parties en conflit □ Médiation/recours à un facilitateur externe :

□ Conseil des sages □ Leader religieux □ Organisation / ONG. □ Structures locales de gestion des conflits □ autre

□ Bagarre et violence □ Recours à la justice et aux tribunaux □ Résignation Recours à la police □ Aucune □ Autre. Préciser

24. Quelles sont les personnes/structures impliquées dans la résolution de ces conflits ?

□ Vieux sages □ Autorités administratives □ Autorités traditionnelles

□ Autorités religieuses

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□ Les forces de défense et de sécurité

□ Police □ Organisations internationales

□ Les comités locaux de gestion des conflits

□ La justice □ Aucune

□ Préciser : □ Autre. Préciser

25. Avec ces efforts, comment appréciez-vous la tendance actuelle de ces conflits ? □ Les parties sont réconciliées □ La situation de conflits ne change pas/stagnante □ Les conflits s’accentuent

26. Quelles sont les limites des acteurs engagés dans la gestion des conflits □ Incompréhension de la dynamique des conflits □ Manque de volonté des parties □ Insuffisance des approches et techniques appropriées d’aborder les conflits □ Manque des moyens □ Les acteurs de résolution sont eux-mêmes juges et parties □ Autre. Préciser:

E. GENERALITES

27. D’après vous, est-ce que l’accès à ces différents services est équitable pour tous ? : • Accès à l’éducation (primaire et secondaire) : Oui / Non • Centres de santé : Oui / Non • Agriculture : oui / non • Accès aux marchés : oui / non • Accès aux ressources minières : oui / non • Accès à l’emploi : oui / non

28. Avez-vous entendu parler du projet « On est ensemble » (Soutenir la réconciliation et l’unité nationale en Guinée qui va être lancé dans votre localité ?

□ Oui □ Non

29. Ce projet va travailler avec les jeunes et les femmes, surtout au niveau local. Quelle est votre appréciation?

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□ Excellente nouvelle, je n’y vois que du positif □ Bonne nouvelle, mais il y aura sûrement quelques petits aspects négatifs □ Cela ne me fait ni chaud ni froid □ Cela aura quelques effets positifs, mais c’est globalement négatif □ Cela va apporter beaucoup de problèmes, je n’y vois que du négatif

Identification de l’interviewé

Sexe :

□ Homme □ Femme

Age :

□ 18-25 □ 25-35 □ 35-55 □ 55 et +

Etat civil

□ Marié □ Célibataire □ Veuf □ Divorcé / séparé

Niveau scolaire atteint

□ Jamais étudié □ Primaire □ Secondaire □ Lycée □ Université □ Ne sait pas

Profession

□ Etudiant □ Elève □ Autorité locale □ Religieux □ Sage □ Agent de radio □ Eleveur □ Cultivateur □ Commerçant □ Fonctionnaire □ Creuseur / métiers de la mine □ Chômeur □ Ménagère □ Leader □ Autre

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Langues parlées :

□ Soussou □ Poular □ Malinké □ Kissi □ Toma □ Guerzé/Kpèlè

Autre, préciser