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Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) Division du Centre d’investissement GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA TCP/BDI/2904 (I) (NEPAD Ref. 05/34 F) Volume III de V PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE Projet de restauration de la fertilité des sols, d’intégration agro–sylvo–zootechnique et de gestion durable des ressources naturelles Mars 2006

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI · a été exprimée à travers le quatrième plan quinquennal de développement économique et social 1983– 1987, qui a été reprise

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Nouveau partenariat pour le

développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le

développement de l’agriculture africaine (PDDAA)

Division du Centre d’investissement

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI

APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA

TCP/BDI/2904 (I) (NEPAD Ref. 05/34 F)

Volume III de V

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE

Projet de restauration de la fertilité des sols, d’intégration agro–sylvo–zootechnique

et de gestion durable des ressources naturelles

Mars 2006

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BURUNDI: Appui à la mise en œuvre du NEPAD–PDDAA

Volume I: Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT)

Profils de projets d’investissement bancables (PPIB)

Volume II: Projet de relance de la vulgarisation agricole

Volume III: Projet de restauration de la fertilité des sols, d’intégration agro–sylvo–zootechnique et de gestion durable des ressources naturelles

Volume IV: Projet d’aménagement des terres et d’intensification des cultures dans les marais et plaine de l’Imbo

Volume V: Projet de promotion des technologies agricoles et agroalimentaires

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PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE DU NEPAD–PDDAA

Pays: Burundi

Secteur d’activité: Gestion durable des ressources naturelles

Titre du projet proposé: Projet de restauration de la fertilité des sols, d’intégration agro–sylvo–zootechnique et de gestion durable des ressources naturelles

Zone du projet: Tout le pays (15 provinces à raison de deux communes par province)

Durée du projet: 5 ans

Coût estimé: 30,1 millions de $EU

Financement envisagé:

Source Millions de FBu1 Milliers de $EU % du total

Gouvernement 3 308 3 008 10

Institution(s) de financement 28 122 25 565 85

Bénéficiaires 993 902 3

Secteur privé 662 602 2

Total 33 085 30 077 100

1 Equivalence monétaire:

Unité monétaire = franc burundais (FBu) 1 $EU = 1 100 FBu 100 FBu = 0,91 $EU

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BURUNDI

Profil de projet d’investissement bancable du NEPAD–PDDAA « Projet de restauration de la fertilité des sols, d’intégration

agro–sylvo–zootechnique et de gestion durable des ressources naturelles »

Table des matières

Equivalence monétaire......................................................................................................................... iii

Abréviations.......................................................................................................................................... iii

I. CONTEXTE DU PROJET..........................................................................................................1 A. Origine du projet ...............................................................................................................1 B. Contexte général ................................................................................................................1 C. Cadre socio–économique...................................................................................................1

II. ZONE DU PROJET.....................................................................................................................3

III. JUSTIFICATION ........................................................................................................................4

IV. OBJECTIFS DU PROJET..........................................................................................................5

V. DESCRIPTION DU PROJET ....................................................................................................7 Composante 1: Promouvoir la production locale des fertilisants et leur distribution...........7 Composante 2: Promotion et renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique

dans 13 500 exploitations réparties entre les quatre provinces d’intervention ............8 Composante 3: Coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–

zootechnique.......................................................................................................................9 Composante 4: Promouvoir et améliorer la lutte anti–érosive, l’aménagement des

marais et la protection des bassins versants....................................................................9 Composante 5: Renforcer les structures d’encadrement et d’offre des services agro–

sylvo–zootechnique et de suivi–évaluation ....................................................................10

VI. COÛTS INDICATIFS DU PROJET (EN MILLIERS DE FBU ET EN $EU).....................11

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGEES ..................................................................11

VIII. BÉNÉFICES ESCOMPTÉS .....................................................................................................13

IX. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE...................................................13

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ..........................................................................14

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES .................................................14

XII. RISQUES POTENTIELS .........................................................................................................15

ANNEXES.............................................................................................................................................17 Annexe 1: Carte administrative du Burundi...........................................................................19 Annexe 2: Budget détaillé..........................................................................................................21

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intégration agro–sylvo–zootechnique et gestion durable des ressources naturelles »

iii

Equivalence monétaire

Unité monétaire = franc burundais (FBu) 1,00 $EU = 1 100 FBu

Abréviations

CFASA Projet contribution des filières animales dans la sécurité alimentaire BAD Banque africaine de développement BEI Banque européenne d’investissement CFASA [Projet] Contribution des filières animales dans la sécurité alimentaire CMM Centre multi–média CRE Crédit de réhabilitation économique CSC Chaîne de solidarité communautaire CTP Conseiller technique principal CURE [Projet] Crédit d’urgence pour la relance économique DGVA Direction générale de la vulgarisation agricole DPAE Direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FENU Fonds d’équipement des Nations Unies FIDA Fonds international de développement agricole FMI Fonds monétaire international GEF Global Environment Facility IASZ Intégration agro–sylvo–zootechnique ISABU Institut supérieur des sciences agronomiques du Burundi MAE Ministère de l’agriculture et de l’élevage MATET Ministère de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique ONATOUR Office national de la tourbe ONG Organisation non gouvernementale PAM Programme alimentaire mondial PCAC Programme cadre d’appui aux communautés PDDAA Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine PIB Produit intérieur brut PNIMT Programme national d’investissement à moyen terme PNSAD Politique nationale de sécurité alimentaire durable PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PPL Projet d’appui à la planification locale et au renforcement

des capacités des communautés PRDMR Programme de relance et de développement du monde rural PREBU Projet de réhabilitation économique du Burundi PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire UE Union européenne UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance UNOPS United Nations Organization for Project Support

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I. CONTEXTE DU PROJET

A. Origine du projet

I.1. Le présent projet trouve son origine lointaine dans la volonté politique du gouvernement qui a été exprimée à travers le quatrième plan quinquennal de développement économique et social 1983– 1987, qui a été reprise plusieurs fois notamment à travers le cinquième plan quinquennal 1988– 1992 et récemment en 1999 à travers la politique sectorielle et le plan d’action 2002–2004 du Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MAE). L’origine directe résulte des recommandations issues de l’atelier d’adoption du Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) en vue de la mise en œuvre du PDDAA, qui réunissait des représentants de tous les intervenants dans la production agricole, y compris les petits exploitants agricoles. Lors de cet atelier, la dégradation des sols et le faible accès aux fertilisants ont été cités parmi les contraintes majeures liées à la production agricole. L’amélioration durable de la qualité des sols a été proposée et adoptée parmi les stratégies prioritaires pour l’augmentation de la production agricole et le développement économique dans son ensemble, car l’agriculture constitue un secteur levier pour l’économie burundaise.

I.2. Cette amélioration durable de la qualité des sols doit être soutenue par une meilleure gestion des ressources naturelles, particulièrement la lutte contre l’érosion, la préservation de l’équilibre écologique et hydrologique. Outre le MAE, cette action combinée de restauration de la fertilité des sols et de gestion rationnelle et durable des ressources naturelles figure dans la politique sectorielle du Ministère de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme (MATET) et se retrouve également dans la Politique nationale de sécurité alimentaire durable (PNSAD) qui a été adoptée par le Gouvernement du Burundi en novembre 2003.

B. Contexte général

I.3. Le Burundi est un petit pays situé à cheval entre l’Afrique orientale et l’Afrique centrale, dans l’hémisphère sud, entre le 2º20′ et 4º27′ de latitude Sud, ainsi que le 28º50′ et 30º53′ de longitude Est. Il est entouré par la République démocratique du Congo à l’ouest, le Rwanda au nord, et la Tanzanie au sud et à l’est.

I.4. La superficie du Burundi est de 2 783 400 ha dont 215 133 sont couverts d’eau et 2 568 267 ha de terre ferme dont 2 400 512 ha (soit 93%) sont arables. Selon les estimations faites par le ministère ayant l’aménagement du territoire dans ses attributions, seules 38% des terres arables, soit 904 867 ha, seraient encore non exploitées. Les terres non utilisables pour l’agriculture, l’élevage et les boisements s’élèvent à 167 727 ha.

I.5. Le relief dans l’ensemble accidenté est caractérisé par des collines au profil souvent convexe dont les pentes fragilisent les sols vis–à–vis des risques d’érosion. Le climat est dans l’ensemble bimodal, avec alternance de saison sèche (juin–septembre) et de saison de pluies (octobre–mai) interrompues par une petite saison sèche qui couvre les mois de décembre et janvier. Les précipitations sont relativement bien étalées dans le temps, donc favorables à la végétation, mais elles présentent une agressivité contraignante compte tenu des pentes fortes.

C. Cadre socio–économique

I.6. L’économie burundaise est essentiellement basée sur l’agriculture. Celle–ci fournit plus de 90% des emplois à la population active occupée, contribue pour près de 50% au PIB, ainsi que pour plus de 80% de recettes d’exportation. Des 50% de contribution dans le PIB, les cultures vivrières occupent 43%, tandis que les cultures de rente participent pour 7%. Les principaux produits

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d’exportation sont le café (80%) et le thé (10%). Les autres cultures de rente sont le coton, le palmier à huile, la canne à sucre, le tabac, le riz et le quinquina.

I.7. Avec une population estimée à 7 200 000 habitants et un taux de croissance de 2,9% selon le département, le Burundi connaît une densité de plus de 250 habitants/km2 et se classe parmi les pays les plus peuplés d’Afrique.

I.8. Cette forte densité constitue en même temps un atout et un défi pour le pays. C’est un atout parce qu’il constitue un réservoir de main d’œuvre si il était suffisamment valorisé, mais aussi un défi parce qu’elle exerce une pression sur les terres cultivables et une source de leur dégradation sous l’effet des morcellements continues et de la surexploitation.

I.9. L’industrie est encore embryonnaire et contribue pour moins de 10% du PIB. Le secteur secondaire en général concourt à peine pour 20% du PIB et emploie moins de 3% de la population active occupée. Les produits manufacturés ne rapportent que 10% des recettes d’exportation.

I.10. Le secteur tertiaire contribue pour près de 20% du PIB et occupe environ 4,5% de la population active. Tout comme l’industrie, il est concentré à Bujumbura, capitale économique et administrative du pays.

I.11. Les exploitations agricoles qui sont au nombre d’environ 1,1 million, disposent en moyenne de 80 ares où il est pratiqué une polyculture associée, dominée par les cultures vivrières, intégrant plus ou moins l’élevage et le boisement. Dans les régions densément peuplées (Buyenzi, Kirimiro, Mumirwa–centre), la taille moyenne des exploitations avoisinerait 0,5 ha. Des exploitations plus grandes (2 à 5 ha) se rencontrent dans les plaines des régions de l’Imbo (à l’ouest) et du Moso (à l’est) où les densités de la population sont plus faibles.

I.12. La faible mobilité de la population rurale et le droit de succession qui obligent à morceler des terres déjà réduites, le relief accidenté et le décapage régulier des couches arables entraînent une dégradation de la fertilité des sols et une baisse des rendements. Un phénomène particulièrement préoccupant est aussi l’acidité des terres. Les estimations courantes indiquent que 40% des terres agricoles en sont affectées et nécessitent un traitement par des amendements calcaires à fortes doses pour rétablir les capacités productives. Malheureusement, les producteurs ne disposent pas d’expérience et de ressources nécessaires pour effectuer de tels travaux, d’autant plus que ce produit est actuellement produit en très faible quantité. La perte du couvert végétal par l’extension des cultures, le raccourcissement des jachères, le manque de fumure suffisante, les mauvaises techniques culturales et la mauvaise gestion des eaux des pluies causent une érosion dont les pertes des terres arables sont estimées à 6% sur la période 1985–1999.

I.13. L’élevage a été fortement touché par la guerre civile. Dans le contexte actuel, elle évolue vers la reconstitution du cheptel après la période de réduction des effectifs (abattages, vols, exportations). Les estimations des pertes en 2002 par comparaison à la moyenne 1989–1991 se chiffrent à 46% pour les caprins, 32% pour les bovins et 30% pour les porcins (données tirées des rapports d’évaluation des récoltes produits par le MAE en collaboration avec la FAO, le PAM et l’UNICEF).

I.14. Malgré la crise socio–politique qui a entraîné les problèmes économiques, quelques initiatives ont été entreprises dans le secteur agricole, qui malheureusement restent de petite envergure et géographiquement limitées pour des raisons de disponibilité des ressources ou de sécurité. Ces initiatives sont notamment:

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• Le Programme cadre d’appui aux communautés (PCAC) financé par le PNUD dont l’objectif est de contribuer à la réintégration des populations affectées par la crise (rapatriés et déplacés) et de renforcer les capacités des communautés pour retrouver et améliorer leurs moyens d’existence.

• Le projet BDI/02/006 « Appui à la sécurité alimentaire et à la gestion durable de l’environnement » financé par le PNUD et exécuté par la FAO dont les actions visent la promotion et le renforcement des exploitations qui pratiquent l’intégration agro–sylvo–zootechnique.

• Le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Ce programme de la FAO auquel le gouvernement a souscrit a été lancé par les autorités du pays et vise la réduction de l’insécurité alimentaire dans le pays.

• Le projet Crédit d’urgence pour le redressement économique (CURE) qui est financé par la Banque mondiale. Ce projet collabore étroitement avec le projet BDI/02/006, notamment dans le financement du repeuplement du cheptel dans plus de 2000 exploitations pratiquant l’intégration agro–sylvo–zootechnique.

• Le Programme de relance et de développement du monde rural (PRDMR) financé par le FIDA. Ce projet vise l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’augmentation de la production vivrière et de la productivité du travail, la conservation des sols et l’intégration agro–sylvo–zootechnique.

• Le projet Contribution des filières animales dans la sécurité alimentaire (CFASA), financé par la Coopération française, dont l’objectif essentiel est la sécurisation des systèmes de production ainsi que l’augmentation des apports protéiques dans deux provinces (Muramvya et Mwaro).

I.15. A côté de ces projets qui interviennent directement dans le secteur agricole, il y a des programmes de réhabilitation d’infrastructures et de renforcement des capacités de planification du monde rural qui sont notamment: le Projet d’appui à la planification locale et au renforcement des capacités des communautés (PPL) financé par le PNUD, du programme d’infrastructures dans les provinces Karuzi et Gitega financé par le FENU, ainsi que le programme de coordination des aides d’urgence exécuté par la FAO au niveau de tout le pays.

I.16. Les contraintes liées à toutes ces interventions sont notamment la faiblesse des moyens qui entraîne la limite des interventions à quelques provinces et quelques communes dans ces provinces, et mêmes dans ces communes, seules quelques collines sont visées. Pour les projets qui font la promotion de l’intégration agro–sylvo–zootechnique, la coordination et l’harmonisation des approches d’interventions s’avère nécessaire, ce que compte réaliser la présente proposition.

II. ZONE DU PROJET

II.1. En ce qui concerne la composante promotion et renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique, ce projet sera exécuté au niveau des quatre provinces d’intervention du projet « Appui à la sécurité alimentaire et à la gestion de l’environnement ». Ces provinces sont Gitega, Karusi, Kirundo et Ngozi. Tandis que pour les autres composantes à savoir: Appui à la production locale des fertilisants et à leur distribution, la coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique, l’amélioration de la protection de l’environnement par une meilleure gestion des ressources naturelles et le volet renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles des

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intégration agro–sylvo–zootechnique et gestion durable des ressources naturelles »

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structures d’encadrement et de pourvoyeurs des services agro–sylvo–zootechniques, les actions s’étendront sur tout le pays (voir la carte en annexe 1).

II.2. L’évaluation tripartite (PNUD, FAO, Gouvernement du Burundi) du projet « Appui à la sécurité alimentaire et à la gestion de l’environnement » qui a eu lieu aux mois de juin–juillet 2004 a souligné les succès qui ont été enregistrés par ce projet dans la promotion et renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique, succès dû à l’approche participative qui guide l’intervention, à l’engouement de la population des bénéficiaires de l’intégration agro–sylvo–zootechnique qui est le modèle adapté à la culture burundaise, ainsi qu’à l’efficacité du crédit rotatif du bétail à travers les chaînes de solidarité. Cependant, cette évaluation a soulevé des faiblesses liées notamment à la petitesse de l’effectif des bénéficiaires qui mérite d’être haussé, ainsi qu’au manque de coordination des interventions qui veulent imiter le modèle avec beaucoup d’imperfections. Ainsi, des organisations comme la Banque mondiale et le FIDA veulent financer l’application de ce modèle dans le reste des provinces qui ne sont pas couvertes par le projet BDI/02/06, et méritent d’être orientés au niveau de l’approche, d’où la nécessité d’une coordination d’envergure nationale du projet sus–cité.

III. JUSTIFICATION

III.1. L’économie burundaise repose sur l’agriculture (voir le contexte général), et le développement économique de ce pays implique inéluctablement le développement agricole et rural. Malheureusement, le principal facteur de production de ce secteur qui est la terre subit une atomisation et une dégradation continues dont il faut nécessairement inverser la tendance.

III.2. Le problème central est que la productivité des sols devient de plus en plus faible par rapport à leurs potentialités et par rapport aux besoins de la population sans cesse croissante au taux de 2,9% par an. Cette atomisation des terres est liée à plusieurs facteurs dont les plus importants sont:

• Une faible fertilité naturelle qui concerne environ 36% du territoire national et 40% des terres cultivables (soit un million d’hectares) dont les sols sont acides (pH<5%) avec une toxicité aluminique (due à l’aluminium échangeable) et une faible disponibilité du phosphore.

• La surexploitation des terres sans restitution de la fertilité due au faible pouvoir d’achat de la population et à l’atomisation des terres.

• L’exploitation agricole des régions à relief accidenté sans que des mesures individuelles et collectives de lutte contre l’érosion soient prises.

• Une gestion et exploitation anarchique des ressources naturelles qui ne suit pas un plan préétabli.

• L’inefficacité des services d’encadrement et de vulgarisation à proposer un paquet technologique adapté à chaque situation rencontrée sans oublier la faible disponibilité des intrants appropriés pour restituer et sauvegarder la fertilité des terres.

III.3. En conséquence, la situation au cours des 10 dernières années se caractérise par un déficit énergétique, une insuffisante couverture des besoins en protéines et des carences lipidiques. Le volume global des productions vivrières par tête a régressé de 15%. Avec des capacités d’importation limitées du fait de la baisse des recettes provenant des cultures d’exportation, principale source de devises du pays, les apports alimentaires extérieurs sont dominés par l’aide alimentaire qui est estimée à 42 000 tonnes par année sur la période 1995–2002.

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III.4. Cette situation ne peut que générer un problème majeur de satisfaction des besoins alimentaires, auquel le Burundi et ses partenaires de développement s’attèlent à trouver une solution. Cette volonté se manifeste à travers différents plans nationaux de développement économique et social tels que le Programme d’investissement public (2004–2006), la politique et la stratégie nationale de sécurité alimentaire durable à l’horizon 2015, ainsi que le Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) pour la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) du NEPAD dont le présent projet constitue la concrétisation de l’une des recommandations issues de l’atelier de son adoption qui a eu lieu à Bujumbura en juin 2004.

III.5. Grâce au financement du PNUD, la FAO et l’UNOPS ont exécuté des projets depuis 1991 de petite envergure mais qui ont abouti à des résultats appréciables en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique. Le projet en cours dans ce cadre est le BDI/02/006 mentionné ci–dessus. Le succès de ce programme est dû en grande partie à la pertinence de l’approche qui base l’intervention sur la colline et sa communauté, le crédit rotatif du bétail basé sur la chaîne de solidarité, la transparence de la démarche suivant un mode participatif d’information, de sensibilisation et de formation des bénéficiaires.

III.6. Néanmoins, l’évaluation du projet BDI/02/006 a relevé la modicité des apports d’animaux face à une demande de plus en plus forte, ainsi que la dimension encore petite des zones d’intervention se limitant à une ou deux communes sur les 6 à 11 que compte une province parmi les quatre où opère le projet (Gitega, Karuzi, Ngozi et Kirundo), et sur une ou deux collines seulement dans chaque commune d’intervention. Les autres intervenants se sont inspirés de l’approche, chacun l’intégrant totalement ou partiellement dans son approche d’intervention, d’où la nécessité de collaboration et de coordination pour la rendre plus efficiente. De surcroît, compte tenu de l’acidité des sols du Burundi, un apport de calcaire et de fertilisants chimiques produits localement doit être intégré dans les pratiques culturales, d’où la nécessité de l’appui et la création des unités de production et de commercialisation de calcaires et de fertilisants.

III.7. Ainsi, la réalisation de ce projet vise la restauration de la fertilité des sols par l’appui à la production locale des fertilisants, l’intégration agro–sylvo–zootechnique et la gestion durable des ressources naturelles en vue de préserver l’équilibre hydrologique et pédologique au niveau national et régional, étant donné que le Burundi héberge les sources des plus grands fleuves du continent africain à savoir le Nil et le Congo.

IV. OBJECTIFS DU PROJET

IV.1. L’objectif global est d’améliorer la fertilité des terres et la gestion des ressources naturelles pour une intensification des productions végétales et animales en vue d’une augmentation durable des disponibilités alimentaires.

IV.2. Les objectifs spécifiques sont:

• Rendre les fertilisants agricoles disponibles et accessibles pour les agriculteurs burundais.

• Promouvoir et renforcer l’intégration agro–sylvo–zootechnique dans 13 400 ménages répartis entre les quatre provinces dont 5 400 à consolider et 8 000 nouveaux à promouvoir.

• Assurer la coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique.

• Améliorer la protection de l’environnement par une meilleure gestion des ressources naturelles.

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• Renforcer les structures d’encadrement et d’offre des services agro–sylvo–zootechniques et de suivi–évaluation.

IV.3. Résultats attendus. Ces objectifs spécifiques qui constituent les quatre composantes de ce projet seront exécutés à travers les directions provinciales d’agriculture et d’élevage (DPAE) et visent les résultats qui suivent:

• Composante 1: Production locale de fertilisants agricoles accessibles aux agriculteurs burundais – Résultat 1: Les fertilisants agricoles sont disponibles en quantité et en qualité

suffisantes. – Résultat 2: Les fertilisants agricoles sont accessibles aux agriculteurs en termes de

coût et de distance. – Résultat 3: Les agriculteurs connaissent les techniques d’utilisation des fertilisants et

pratiquent une protection et une gestion durable de leur terroir. – Résultat 4: Politique nationale de fertilisation des sols adoptée, diffusée et appliquée.

• Composante 2: Promotion et renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique dans 13 400 ménages dont 5 400 à consolider et 8 000 à promouvoir – Résultat 1: 5 400 exploitations consolidés pratiquent l’intégration agro–sylvo–

zootechnique d’une façon autonome. – Résultat 2: Au moins 8 000 exploitations encadrées adoptent les pratiques

d’intégration agro–sylvo–zootechniques.

• Composante 3: Coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique – Résultat 1: Un guide d’application du modèle d’intégration agro–sylvo–zootechnique

produit et diffusé. – Résultat 2: Les approches d’intégration agro–sylvo–zootechnique harmonisées.

• Composante 4: Amélioration la protection de l’environnement par une meilleure gestion des ressources naturelles – Résultat 1: Un schéma directeur d’aménagement et de mise en valeur des marais

élaboré, adopté et diffusé. – Résultat 2: Un inventaire de tous les marais du Burundi disponible. – Résultat 3: Au moins 200 ha de marais, dont 100 ha déjà sous exploitation et 100 ha

non encore exploités sont aménagés et servent de modèles.

• Composante 5: Renforcement des structures d’encadrement et d’offre des services agro–sylvo–zootechniques et de suivi–évaluation – Résultat 1: Les ressources humaines, matérielles et financières des DPAE sont

renforcés. – Résultat 2: Existence des organisations paysannes et des unités privées qui offrent des

services agro–sylvo–zootechniques. – Résultat 3: Existence d’un cadre de dialogue et d’échange d’expérience entre les

différents intervenants et les représentant des agriculteurs au niveau de chaque province.

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V. DESCRIPTION DU PROJET

V.1. Le projet aura une durée de 5 ans et comprendra cinq composantes qui sont complémentaires et intégrées à savoir:

• la production locale des fertilisants et à leur distribution;

• la promotion et le renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique;

• coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique;

• amélioration de la protection de l’environnement par une meilleure gestion des ressources naturelles;

• le renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles des structures d’encadrement et de pourvoyeurs des services agro–sylvo–zootechniques.

V.2. La stratégie de mise en œuvre de ces composantes est l’appui des structures existantes de production d’intrants agricoles et vétérinaires d’une part, la création de nouvelles unités pour satisfaire la demande d’autre part, ainsi que la participation de tous les intervenants à savoir: (i) l’unité de gestion du projet; (ii) les DPAE; (iii) les organisations paysannes; (v) les commerçants privés qui vendent les intrants agricoles; et (vi) les ménages bénéficiaires du projet.

V.3. Une attention particulière sera accordée aux femmes et aux jeunes ruraux, en tant que bénéficiaires et intervenants dans la mesure du possible.

V.4. Les actions envisagées sont les suivantes:

Composante 1: Promouvoir la production locale des fertilisants et leur distribution

V.5. L’utilisation des fertilisants chimiques est devenue incontournable dans certaines régions telles que Kirimiro et Buyenzi. Cependant, le prix des engrais chimiques importés est devenu inabordable pour un agriculteur burundais. De 90 FBu/kg qu’il était en 1992, il est passé à 650 FBu en 1994, soit une augmentation de plus de 720%. Cette augmentation limite ainsi l’usage des engrais chimiques, alors que les engrais organiques sont devenus rares suite au recul de l’élevage, conséquence de la guerre civile que le pays vient de vivre pendant plus de 10 ans.

V.6. L’une des solutions préconisées à travers ce projet est donc la production locale des fertilisants qui coûtent moins chers et qui restaurent la qualité de la terre d’une façon plus durable que les engrais chimiques. Il s’agit de la production du calcaire pour l’amendement des sols et d’un compost à base de la tourbe et des phosphates de Matongo: l’Agrihort.

V.7. Les études effectuées dans le cadre de la recherche des roches carbonatées ont permis de classer les roches calcareuses du Burundi en quatre ensembles génétiques: (i) les roches dolomitiques du Moso; (ii) les marbres dolomitiques de Bubanza et Gasenyi; (iii) les travertins de l’Imbo–nord et de Busiga; et (iv) la carbonatite de Matongo.

V.8. Les réserves de ces différents gisements peuvent couvrir les besoins en fertilisants pour une période comprise entre 20 et 30 ans, et ils seront complétés par la fumure organique. Les actions envisagées pour la production locale de fertilisants sont les suivantes:

• Appuyer la production des calcaires pour l’amendement des sols. Il existe actuellement une unité de production de la chaux à Bukemba dans la province Rutana, ainsi qu’une

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exploitation sporadique de gisements naturels à Cibitoke et à Busiga dans la province de Ngozi. L’appui à la production de calcaire consiste donc à renforcer l’unité de production de Bukemba qui est actuellement dans les mains d’un opérateur privé, et à faciliter les organisations paysannes ou les opérateurs privés qui veulent créer d’autres unités de production de la chaux à Makamba, à Cibitoke et à Busiga (trois nouvelles unités à créer).

• Appuyer l’Office national de la tourbe (ONATOUR) dans la production de l’Agrihort, un fertilisant fabriqué à partir de la tourbe et des phosphates de Matongo qui est actuellement commercialisé à petite échelle, auprès des horticulteurs de Bujumbura et de certains exploitants de pomme de terre. Les réserves existantes peuvent couvrir les besoins de tout le pays pendant 15 ans (selon le directeur technique de l’ONATOUR).

• Redynamiser l’encadrement des distributeurs des intrants agricoles au niveau des communes, des zones et des centres de négoces. Cette fonction est actuellement assurée par des privés, mal organisés et mal répartis géographiquement et qui montent les prix à leur guise au dépend de l’agriculteur. Il s’agira de renforcer et diversifier ces opérateurs, ainsi que les DPAE qui doivent assurer leur encadrement et leur suivi pour que l’agriculteur puisse accéder aux intrants voulus en qualité et en quantité.

• Organiser des campagnes de vulgarisation des fertilisants et autres intrants agricoles: Les visites sur terrain nous ont révélé que les agriculteurs et souvent leurs encadreurs ne savent pas l’usage des calcaires pour l’amendement des sols, encore moins l’application de l’Agrihort qui est relativement nouveau.

• Appuyer le MAE dans l’élaboration, l’adoption et la diffusion de la politique Nationale fertilisation et de protection des sols et des eaux: L’erreur qui peut être commise si l’on y prête pas l’attention est l’application des fertilisants sur toutes les parcelles de la même façon sans tenir compte de leur spécificité pédologique. La politique nationale de fertilisation des sols indiquerait ainsi, entre autres orientations, le type de sols et l’application idéale pour le cas du Burundi, tout en précisant ce qui est recommandé et ce qui est prohibé.

Composante 2: Promotion et renforcement de l’intégration agro–sylvo–zootechnique dans 13 500 exploitations réparties entre les quatre provinces d’intervention

V.9. Les fertilisants agricoles mentionnés dans la Composante 1 ainsi que les engrais chimiques pour ceux qui sont capables de s’en procurer sont plus enrichissants pour les sols quand ils sont combinés avec la fumure organique. L’intégration agro–sylvo–zootechnique vise l’usage rationnel des ressources animales et végétales pour augmenter la fertilité des sols et la production animale tout en sauvegardant et en améliorant l’équilibre environnemental. Les actions envisagées sont notamment:

• L’organisation des habitants sur les collines en chaînes de solidarité. Cette organisation va faciliter les actions d’aménagement des exploitations sur les collines et les marais, ainsi que les actions de protection des bassins versants. Les chaînes de solidarité facilitent aussi le crédit bétail.

• L’organisation du crédit bétail à travers les chaînes de solidarité en distribuant 1 500 bovins, 1 500 caprins et ovins, ainsi que 1 500 porcins. Chaque bénéficiaire d’animal devra rembourser une fois que l’animal donné aura fait un petit, en cédant le petit au sevrage afin que le suivant sur la chaîne commence l’élevage à son tour. Tout

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bénéficiaire d’animal devra remplir certaines conditions, notamment en ce qui concerne la culture des herbes fourragères et la construction de l’étable.

• Organisations paysannes ou les opérateurs privés qui offrent les services ou les intrants pour les soins agro–sylvo–zootechniques, y compris les producteurs de semences améliorées et des plants agroforestiers.

• Faciliter aux organisations paysannes et aux agriculteurs l’accès au crédit agricole à travers leurs organisations ou les différentes filières en vue d’acheter les intrants et les équipements nécessaires à la modernisation des exploitations.

Composante 3: Coordination des interventions en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique

V.10. Partant des succès enregistrés par les projets financés par le PNUD et exécutés par la FAO en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique, les autres organisations qui interviennent dans le secteur agricole ont adopté le modèle. Il s’agit notamment des projets financés par les organisations telles que le FIDA, la Banque mondiale, ainsi que les ONG. Ces organisations imitent le modèle avec quelques imperfections qui méritent d’être corrigées à temps à travers une coordination et une collaboration entre intervenants, afin d’éviter la confusion chez les bénéficiaires. Pour atteindre les résultats escomptés, les actions qui sont prévues sont les suivantes:

• production et diffusion du guide d’application du modèle d’intégration agro–sylvo–zootechnique;

• formation des encadreurs des différentes organisations qui pratiquent l’intégration agro–sylvo–zootechnique sur l’application du modèle;

• création d’un cadre de concertation des intervenants en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique;

• organisation des visites d’échange d’expérience entre encadreurs et bénéficiaires des différentes organisations intervenant en matière d’intégration agro–sylvo–zootechnique.

Composante 4: Promouvoir et améliorer la lutte anti–érosive, l’aménagement des marais et la protection des bassins versants

V.11. Ce volet reste intimement lié à l’intégration agro–sylvo–zootechnique dont il constitue l’un des piliers. Il renferme les actions qui visent la gestion durable des sols et des eaux aussi bien sur collines que dans les marais. Les actions envisagées sont notamment:

• Appuyer le MATET dans l’élaboration, l’adoption et la diffusion du schéma directeur d’aménagement et de mise en valeur des marais et des bassins versants. Sans schéma directeur, les intervenants procèdent à l’aménagement des marais et des bassins versants chacun selon sa façon, et il y a un risque de causer des dégâts inattendus sur l’environnement, allant jusqu’à assécher certains marais ou à causer des inondations.

• Appuyer le MATET pour faire l’inventaire de tous les marais à réaménager ou à aménager en vue de corriger ou prévenir les mauvais aménagements qui peuvent produire des effets indésirables sur les productions agricoles et le cours des rivières.

• Appuyer les DPAE dans l’encadrement technique d’au moins quatre collines, quatre bassins versants et deux marais de 30 ha par province en mettant à la disposition des

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propriétaires des techniciens, du matériel et petit équipement, des herbes fixatrices et des essences agroforestiers.

• Organiser la formation de tous les agriculteurs qui participent au projet d’une part, et de leurs représentants en tant que formateurs–encadreurs potentiels d’autre part.

Composante 5: Renforcer les structures d’encadrement et d’offre des services agro–sylvo–zootechnique et de suivi–évaluation

V.12. Cette composante du projet concerne essentiellement le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles des DPAE, des organisations paysannes et des opérateurs privés qui interviennent dans l’encadrement, dans la commercialisation des intrants et dans le suivi–évaluation des projets agro–sylvo–zootechniques. Les actions envisagées sont notamment:

• La formation des formateurs et encadreurs des agriculteurs sur les techniques de communication–vulgarisation, les méthodes participatives, la formulation et la gestion des projets, etc. Il s’agit de leur donner un bagage suffisant pour assurer l’encadrement des agriculteurs, non pas comme leurs bénéficiaires, mais comme leurs partenaires–entrepreneurs.

• La formation des agents des DPAE sur l’utilisation des fertilisants, particulièrement sur l’amendement des sols avec du calcaire et sur l’application de l’Agrihort qui est relativement nouveau pour eux.

• L’équipement des DPAE en ordinateurs, véhicules et en motos pour faciliter le travail de conception et le déplacement des encadreurs sur le terrain.

• Organiser la formation des opérateurs privés et des organisations paysannes responsables des unités de production des semences, de plants agroforestiers, de commercialisation des engrais et de produits phyto–zootechniques, particulièrement en ce qui concerne l’organisation des entreprises, la gestion financière, l’étude des marchés, la comptabilité élémentaire, la gestion organisationnelle, etc.

• Appuyer la mise en place d’un cadre d’échange entre les différents intervenants dans le développement agricole et rural, y compris les opérateurs privés.

• Appuyer la création du réseau de collaboration et de concertation entre les organisations paysannes et les opérateurs privés du secteur agricole.

• Créer un cadre de concertation entre DPAE pour un échange d’expérience et des propositions d’améliorations.

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VI. COÛTS INDICATIFS DU PROJET

VI.1. Les estimations ont été calculées à partir des prix courants pratiqués au Burundi en août–septembre 2004, de même que le taux de change en $EU. Le tableau détaillé se trouve en annexe 2. Les chiffres sont indicatifs car les études techniques (surtout pour l’aménagement) sont à réaliser.

Libellé Coût estimé en milliers de FBu

Coût estimé en milliers de $EU

Personnel 2 334 000 2 122 Formation du personnel 75 000 68 Equipements 1 848 000 1 680 Production locale des fertilisants 12 450 000 11 318 Aménagement des exploitations et intégration agro–sylvo–zootechnique 10 650 000 9 682 Renforcement des structures d’encadrement et de suivi–évaluation 2 670 000 2 427 Suivi–évaluation du projet 25 000 23 Charges bancaires et audit 25 000 23 Total coûts de base 30 077 000 27 343 Imprévus 3 007 700 2 734 Coût total du projet 33 084 700 30 077

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES

VII.1. Compte tenu de l’état d’avancement du projet et de l’attitude des bailleurs du Burundi face à la situation politique que le pays vit, les financements peuvent être mobilisés mais ils ne sont pas confirmés pour le moment. Pour ce, nous présentons ici les bailleurs potentiels, qui peuvent participer au financement de ce projet, spécialement après la période de transition dont la fin est prévue au 30 octobre 2004.

VII.2. La responsabilité du projet revient au Gouvernement du Burundi, qui en assure la gestion et la supervision à travers le Ministère de l’agriculture et de l’élevage. La structuration de ce projet se base sur les Directions provinciales d’agriculture et d’élevage, qu’il se propose de renforcer en vue de les rendre plus efficaces et plus solides. Le gouvernement mettra à la disposition du projet les locaux des DPAE, une partie du personnel et des moyens matériels. Au niveau national, l’Unité de gestion du projet sera attachée au MAE qui lui fournira les locaux et les consommations relatives (eau, électricité et téléphone fixe).

VII.3. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est le principal partenaire du Burundi dans la lutte contre la pauvreté. Il a initié, en collaboration avec la FAO, des projet d’intégration agro–sylvo–zootechnique et de protection des sols et il compte augmenter l’appui à ce secteur à travers le Programme du millénaire pour le Burundi d’ici 2015, en préparation.

VII.4. La Banque mondiale en coopération avec le gouvernement, formule actuellement un projet d’appui au secteur agricole à travers le projet « Agriculture rehabilitation and support project », cofinancé par l’IDA et le GEF (Global Environment Facility). C’est un projet intégré d’appui aux organisations de producteurs agricoles, de développement des capacités et de protection de l’environnement.

VII.5. Dans le domaine agricole, la stratégie de la Banque mondiale consiste à promouvoir le secteur privé en renforçant les organisations de producteurs par l’accès à l’information, aux intrants, au marché et à la technologie. Elle consiste également en amélioration de la productivité à travers un

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partenariat pour l’encadrement des producteurs, ainsi qu’en mobilisation de fonds sous forme de cofinancement (matching grant).

VII.6. La Banque mondiale assure également la coordination du Multilateral Donor Trust Fund avec les autres bailleurs tels que le FMI, l’UE, la BAD, la BEI, le FIDA, le PNUD et les agences de coopération bilatérale en vue de promouvoir la synergie et accroître la valeur ajoutée des interventions. Elle aide le Burundi à mobiliser les ressources, notamment en finançant les tables rondes des bailleurs de fonds.

VII.7. La Banque africaine de développement (BAD) est présente au Burundi dans le financement de plusieurs projets/programmes de développement. Le développement rural est le secteur privilégié des interventions de la BAD, notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire par le financement de programmes/projets d’intensification et de diversification de la production agricole, d’appui à l’élevage et à la pêche et la sauvegarde des ressources naturelles, de transfert de technologies, d’aménagement des infrastructures rurales. La stratégie de la BAD privilégie le dialogue, la responsabilisation, l’autopromotion et la gestion concertée des ressources avec un fort accent sur le renforcement des capacités des communautés à la base et les organisations de producteurs.

VII.8. Dans le secteur agricole, la stratégie de l’Union européenne est essentiellement axée sur le développement rural, y compris la réhabilitation des infrastructures sociales et l’appui au système de santé en milieu rural pour une meilleure réinsertion des populations réfugiées, déplacées et démobilisées. Cet axe stratégique sera orienté vers les actions susceptibles de contribuer à la relance économique et au développement du monde rural en visant notamment à faire passer graduellement l’agriculture traditionnelle de son état de production de subsistance à une agriculture plus orientée vers le marché intérieur et extérieur, en générant en parallèle, une dynamique de diversification des activités économiques en milieu rural tout en protégeant les ressources naturelles et l’environnement.

VII.9. Le volume des appuis bilatéraux des pays membres de l’Union européenne, programmés à moyen terme en faveur du Burundi dépasse les 100 millions d’euro. Ces pays sont notamment: l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, les Pays–Bas, et l’Autriche.

VII.10. . Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est un partenaire historique du Burundi en matière de contribution aux politiques de développement agricole. En effet, ses interventions dans le pays datent des années 1980 à travers divers projets agro–zootechniques.

VII.11. Les perspectives du FIDA au Burundi au–delà de 2007 s’inscrivent dans le cadre général de la politique nationale de développement du secteur agricole, un programme à caractère de reconstruction post–conflit est actuellement élaboré par cette institution.

VII.12. Les interventions de certaines ONG sont focalisées sur les thèmes communs tels que l’accroissement de la production alimentaire, le repeuplement du cheptel des petits ruminants, l’augmentation des revenus des populations ciblées et l’amélioration de l’état nutritionnel.

VII.13. La participation du secteur privé est très significative et se fait à travers des associations, les OP à vocation coopérative, les organisations paysannes à vocation financière, les OP traditionnelles d’entraide paysanne qui ont subsisté malgré la crise et la présence de nouveaux types d’organisations, ainsi que les opérateurs économiques des filières agro–alimentaires.

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VIII. BÉNÉFICES ESCOMPTÉS

VIII.1. Les bénéfices attendus sont de plusieurs natures:

• L’augmentation de la productivité des exploitations agricoles pour 13 500 ménages dont une partie de la production sera consommée et une autre vendue pour augmenter le revenus.

• L’amélioration de l’alimentation suite à l’augmentation des productions animales et végétales.

• L’augmentation du cheptel actuellement décimé par 10 ans de guerre civile.

• L’augmentation des ressources en devises suite à l’augmentation et à la diversification des produits d’exportation grâce aux meilleurs rendements.

• Une plus grande disponibilité du bois de chauffe et d’œuvre.

• Une meilleure valorisation des ressources naturelles, des gisements de calcaires, des gisements de phosphates et de tourbe qui ont été jusqu’à aujourd’hui non ou peu exploités.

• L’augmentation du savoir–faire des agriculteurs–éleveurs, des opérateurs économiques et des organisations paysannes.

• Les DPAE seront renforcées et leur capacité d’intervention sera augmentée.

• Amélioration les relations de collaboration entre les DPAE, les agriculteurs à travers leurs organisations et les opérateurs économiques.

• Les unités de production de fertilisants qui vont augmenter leurs capacités de production et leur chiffre d’affaires et le nombre d’emplois.

• Le personnel du projet, les employés des unités de production et unités de vente des fertilisants et des autres intrants agricoles qui vont augmenter leur revenus.

• Toute la population burundaise qui verra les disponibilités alimentaires augmenter sur le marché.

IX. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE

IX.1. Le projet sera sous la tutelle du Ministère de l’agriculture et de l’élevage. Un comité de pilotage présidé par ce Ministère sera mis en place pour l’orientation politique et technique. Les membres de ce comité sont les représentants des bailleurs, un représentant de la FAO, les représentants des ministères impliqués à son exécution et à sa supervision à savoir: le MATET, le Ministère du commerce et de l’industrie, le Ministère des finances, le Ministère du plan, les représentants des opérateurs économiques, les représentants des organisations paysannes et les représentants des producteurs de fertilisants, ainsi que les Directeurs des DPAE.

IX.2. La gestion quotidienne et la mise en place des stratégies d’intervention seront assurées par l’actuelle équipe du projet « Appui à la sécurité alimentaire et à la gestion de l’environnement ». En effet, cette équipe a déjà mis en place une approche participative et un système de crédit rotatif du

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bétail qui méritent d’être généralisés. Par ailleurs, elle possède déjà une expérience de terrain et un savoir–faire qu’il faudra mettre à profit pour le démarrage rapide des activités.

IX.3. L’exécution technique sur terrain sera sous la responsabilité des DPAE avec l’encadrement des experts et techniciens du projet BDI/02/006 susmentionné jouant le rôle de conseillers techniques. Les interventions auprès des exploitants seront confiées aux organisations paysannes ou aux opérateurs économiques comme sous–traitants dans la mesure du possible, en vue de développer l’expertise locale en milieu rural. La participation de ces derniers dans la prise de décision sera le mot d’ordre.

IX.4. Au niveau provincial, le comité de pilotage sera relayé par un Comité technique formé par les cadres de la DPAE, les représentants des agriculteurs et des opérateurs économiques du secteur privé.

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE

X.1. Le projet nécessitera une assistance technique extérieure permanente et une assistance technique extérieure de courte durée durant toute la période de son exécution (cinq ans). Les domaines spécialement concernés par une assistance technique permanente sont notamment: La production de fertilisants (un spécialiste en production des calcaires et un spécialiste en production des fertilisants phosphatés) ainsi que les finances (certains bailleurs préfèrent la présence de leurs experts financiers dans les programmes qu’ils financent).

X.2. L’assistance de courte durée sera nécessaire notamment pour les consultances de monitoring par la FAO, les études d’aménagement, de fertilité, les audits financiers, les évaluations périodiques et l’appui aux unités de production de fertilisants. Ces dernières méritent une attention particulière, compte tenu de leur utilité pour l’agriculture burundaise et de leur technologie spécialisée.

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES

XI.1. La contrepartie du gouvernement. Le Burundi est un pays qui vient de passer 10 ans dans une guerre civile qui a miné son économie. Le taux d’investissement public en a souffert à tel point que certains projets de développement qui étaient lancés avant la guerre ont été abandonnés et leurs employés réduits au chômage. Ceci aura pour conséquence la réduction de la part de l’Etat dans ce projet malgré la volonté affichée par les membres du gouvernement qui ont été contactés lors de la préparation de ce projet. Cette situation est aussi compliquée par l’instabilité politique, car les ministres qui ont été contactés lors de la préparation de ce projet risquent de ne pas être encore en poste pendant son financement.

XI.2. La solution qui est proposée ici est l’implication de la FAO dans la conscientisation des dirigeants et des bailleurs, afin que le gouvernement fasse le maximum des actions à sa mesure, et de l’aider à atteindre le minimum des 10% que les chefs d’Etats et des gouvernements africains se sont engagés à atteindre dans la mise en œuvre du PDDAA.

XI.3. La disponibilité des intrants agricoles. Suite au manque de devises et à la dévaluation de la monnaie burundaise, les intrants agricoles sont devenus rares et chers, car ils viennent essentiellement de l’extérieur, particulièrement en ce qui concerne les engrais chimiques et les produits phytosanitaires et vétérinaires.

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XI.4. Pour en avoir en suffisance et à un prix abordable, la FAO et le MAE devront déployer des efforts importants pour plaidoyer et obtenir l’achat subventionné de ces produits en quantité et en qualité suffisantes, en complément à la production intérieure des fertilisants que nous proposons dans ce projet.

XI.5. La disponibilité des animaux. La guerre civile a réduit considérablement le cheptel bovin, caprin et porcin. La distribution que nous préconisons dans ce projet suppose l’importation de ces animaux des pays voisins et par conséquent la disponibilité des devises. La solution pour les intrants agricoles est aussi valable pour l’importation des animaux, afin de faciliter la mise en œuvre de ce projet.

XI.6. L’adaptation du système de vulgarisation. Le système actuel de vulgarisation est faible et inadapté. Il doit être réadapté pour la bonne marche de ce projet, en vue de rendre présent sur le terrain des animateurs vulgarisateurs compétents pour répondre aux vraies préoccupations de l’agriculteur.

XI.7. Le changement des pratiques culturales des agriculteurs burundais. Les agriculteurs burundais pratiquent encore la culture extensive, avec des outils rudimentaires (la houe et la hache), des techniques ancestrales (telle que la culture sur brûlis) et très peu d’investissements en intrants. Des efforts importants devront être déployés aussi bien par les vulgarisateurs que par les autorités administratives en vue du changement des comportements.

XI.8. Le morcellement des terres. La terre est la principale richesse et le seul moyen de vie pour plus de 80% des burundais. Elle est transmise de père en fils et souvent par morcellement en autant de morceaux qu’il y a de fils dans une même famille. Ceci a entraîné un amenuisement à tel point que la taille moyenne d’une exploitation est de 0,5 ha, avec moins de 0,5 ha dans certaines régions. Pour inverser cette tendance, le Burundi devrait investir dans l’éducation scolaire et dans le développement de centres urbains, afin de promouvoir les métiers non agricoles et diminuer ainsi la pression démographique sur les terres cultivables.

XII. RISQUES POTENTIELS

XII.1. La sécurité des ménages. La guerre civile que le pays vient de vivre pendant plus de 10 ans a beaucoup affecté l’agriculture et l’élevage en raison de l’insécurité des ménages. Plus de 20% des burundais, essentiellement du milieu rural, vivent dans des camps de déplacés ou de réfugiés à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Suite aux signatures d’accords de paix entre les belligérants, la situation est actuellement entrain de s’améliorer, et les réfugiés et déplacés regagnent leurs exploitations. Cependant, une erreur politique risque de raviver les tensions et provoquer d’autres déplacements, d’autant plus que des mouvements rebelles persistent dans la guerre.

XII.2. Les perturbations climatiques. La production agricole au Burundi repose beaucoup sur le climat. Elle est bonne quand les conditions climatiques sont bonnes et mauvaise lorsque les conditions climatiques sont défavorables. Les régions du nord et du nord–est du pays sont souvent exposées à la sécheresse, ce qui rend leur production agricole incertaine. Le volet d’aménagement des marais que nous proposons dans ce projet peut fortement contribuer à l’allègement des conséquences de ces perturbations climatiques.

XII.3. Les maladies épidémiques des plantes et des animaux. Les maladies des plantes et des animaux contribuent souvent à la mauvaise récolte dans la région des grands lacs. Des plans d’actions communes entre ces pays existent, mais les résultats ne sont pas toujours à la mesure des attentes, multipliant les maladies épidémiques qui ravagent souvent des troupeaux entiers ou les champs de toute une région (cas de la mosaïque du manioc par exemple).

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ANNEXES

Annexe 1: Carte administrative du Burundi

Annexe 2: Budget détaillé

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Annexe 1: Carte administrative du Burundi

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Annexe 2: Budget détaillé

Libellé (montants en milliers de FBu)

Coût unitaire

Qté. Coût total annuel

Coût total sur 5 ans

Fonctionnement I. Personnel Conseiller technique principal 8 000/mois 12 96 000 480 000 Expert en fabrication de fertilisants (international) 8 000/mois 12 96 000 480 000 Consultants internationaux 600/Jour 60 36 000 180 000 Consultants nationaux 200/jour 120 24 000 120 000 Personnel national 1 000/mois 15 x 12 180 000 900 000 Missions intérieures 60/jour 180 10 800 54 000 Missions internationales 200/jour 30 6 000 30 000 Charges sociales et médicales 100/mois 15 18 000 90 000 Total personnel 2 334 000 II. Formation Formation du personnel 200/mois 15 3 000 15 000 Formation des partenaires 1 000/mois 12 12 000 60 000 Total formation 75 000 III. Equipements Loyers et maintenance bureaux 2 000/mois 12 24 000 120 000 Equipements bureaux 10 000 1 10 000 10 000 Fournitures de bureau 2 000/mois 12 24 000 120 000 Ordinateurs et imprimantes 4 000/kit 20 80 000 80 000 Poste–Tél–Internet 2 000 /mois 12 24 000 120 000 Eau–électricité 300/mois 12 3 600 18 000 Matériel roulant 40 000 12 480 000 480 000 Carburant et maintenance 15 000/véhicule/an 12 180 000 900 000 Total équipements 1 848 000 Financement des activités IV Production locale de fertilisants Renforcement des unités existantes de prod. de calcaire et d’Agrihort 100 000 1 100 000 100 000 Appui à la création des nouvelles unités de production 200 000 4 800 000 Appui à la distribution des fertilisants 50 000 15 750 000 3 750 000 Formation des vulgarisateurs de fertilisants 2 000 15 30 000 150 000 Formation des agriculteurs sur l’usage des fertilisants 1 000 30 30 000 150 000 Renforcement des systèmes de crédit rural 100 000 15 1 500 000 7 500 000 Total production locale des fertilisants 12 450 000 V. Aménagement des exploitations et intégration agro–sylvo–zootech. Appui à l’aménagement des exploitations et des bassins versants 200 000 16 3 200 000 Appui à l’aménagement des marais 200 000 16 3 200 000 Appui aux unités de multiplication des semences et de production des

plants agroforestiers 50 000 4 20 000 100 000

Promotion des réseaux de distribution des semences 50 000 4 20 000 100 000 Formation des agriculteurs sur les techniques agricoles 2 000/an 4 8000 40 000 Formation des agriculteurs sur les techniques d’élevages en stabulation

permanente et l’intégration agro–sylvo–zootechnique 2 000/an 4 8000 40 000

Repeuplement du cheptel bovin 1000 1500 1 500 000 Repeuplement du cheptel caprin 50 4 500 225 000 Repeuplement du cheptel porcin 50 4 500 225 000 Renforcement des organisations qui offrent les services agronomiques

et vétérinaires 100 000/prov 4 400 000 2 000 000

Page 32: GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DU BURUNDI · a été exprimée à travers le quatrième plan quinquennal de développement économique et social 1983– 1987, qui a été reprise

NEPAD – Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine Burundi: Profil de projet d’investissement « Restauration de la fertilité des sols

intégration agro–sylvo–zootechnique et gestion durable des ressources naturelles »

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Libellé (montants en milliers de FBu)

Coût unitaire

Qté. Coût total annuel

Coût total sur 5 ans

Appui à l’élaboration d’une politique nationale d’aménagement, de fertilisation et de protection des sols

20 000 1 20 000 20 000

Total aménagement des exploitations et intégration ASZ 10 650 000 VI. Renforcement des structures d’encadrement et de suivi–évaluation Appui à l’élaboration et diffusion du schéma directeur d’aménagement et

de mise en valeur des marais et des bassins versants 20 000 1 20 000 20 000

Renforcement des capacités techniques des DPAE 100 000 4 400 000 1 600 000 Renforcement des organisations paysannes 50 000 4 200 000 1 000 000 Fonctionnement du Comité de coordination et de suivi–évaluation 50 000 1 10 000 50 000 Total renforcement des structures d’encadrement et de S–E 480 000 2 670 000 Total activités et fonctionnement 11 807 000 30 027 000 Suivi et évaluation du projet 25 000 Charges bancaires et audit 25 000 Imprévus sur programme (5%) 1 503 850 Imprévus sur les prix (5%) 1 503 850 Coût total du projet 33 084 700