41
DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS ET DE LA COHESION SOCIALE MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETAT DE MASSEUR-KINESITHERAPEUTE 2016 INTERET DE L’ADAPTATION DU REENTRAINEMENT A L’EFFORT CHEZ UN PATIENT ATTEINT DE BPCO TRES SEVERE ET DENUTRI NEVORET Cécilia Stage temps plein septembre-octobre 2015

INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

ET DE LA COHESION SOCIALE

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU

DIPLOME D’ETAT

DE

MASSEUR-KINESITHERAPEUTE

2016

INTERET DE L’ADAPTATION DU

REENTRAINEMENT A L’EFFORT

CHEZ UN PATIENT ATTEINT DE BPCO

TRES SEVERE ET DENUTRI

NEVORET Cécilia Stage temps plein septembre-octobre 2015

Page 2: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Résumé

Le sujet de ce mémoire traite de la rééducation d’un patient atteint d’une

bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qualifiée de très sévère.

Ce patient présente un emphysème de type pan-lobulaire, dont la symptomatologie

prédominante est la dyspnée.

Ce symptôme contraint le patient à réduire son activité, ce qui va le conduire

progressivement dans une spirale du déconditionnement à l’effort et participer à

l’altération de sa qualité de vie.

La réhabilitation respiratoire est un ensemble de soins personnalisés pour des patients

atteints d’une pathologie respiratoire chronique, réalisée par une équipe pluridisciplinaire.

Le patient effectue sa réhabilitation respiratoire en cabinet libéral. L’avantage pour lui est

de pouvoir allier son travail et sa vie de famille au stage de réhabilitation respiratoire.

Le réentrainement à l’effort est la pierre angulaire de la réhabilitation respiratoire. Ce

mémoire s’intéresse aux spécificités du réentrainement à l’effort chez un patient présentant

un stade sévère de sa maladie et dont l’indice de masse corporelle (IMC) est très faible.

La prise en charge était initialement prévue sur 4 mois, mais la survenue d’une

exacerbation sévère a stoppé la prise en charge à 3 mois.

La prévention des exacerbations chez ce type de patient est très importante car les

exacerbations répétées mettent en jeu le pronostic vital. Nous verrons si cette exacerbation

peut avoir un lien avec le réentrainement à l’effort.

Mots clés Keywords

- BPCO

- Emphysème

- Réhabilitation respiratoire

- Dénutrition

- Exacerbation

- COPD

- Emphysema

- Respiratory rehabilitation

- Malnutrition

- Exacerbation

Page 3: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Table des matières

Introduction ......................................................................................................................... 1

Bilans initiaux (17/09/2015) ................................................................................................ 3

Interrogatoire ................................................................................................................... 3 Présentation du patient ............................................................................................................... 3

Histoire de la maladie ................................................................................................................. 4

Mode de vie ................................................................................................................................ 4

Motif de consultation ................................................................................................................. 4

Etude du dossier médical ................................................................................................ 5 Antécédents médicaux ................................................................................................................ 5

Traitements médicamenteux ...................................................................................................... 5

Evaluation de l’état nutritionnel ................................................................................................. 5

Examens complémentaires ......................................................................................................... 6

Bilans masso-kinésithérapiques ...................................................................................... 8 Evaluation de la dyspnée ............................................................................................................ 8

Signes morphostatiques .............................................................................................................. 8

Examen de la ventilation et signes morphodynamiques............................................................. 8

Auscultation ............................................................................................................................... 9

Tests de tolérance à l’effort ........................................................................................................ 9

Evaluation musculaire des muscles périphériques ................................................................... 11

L’index BODE ......................................................................................................................... 12

Evaluation de la qualité de vie ................................................................................................. 12

Evaluation de l’anxiété et de la dépression .............................................................................. 13

Diagnostic éducatif initial ........................................................................................................ 13

Diagnostic masso-kinésithérapique (DMK) .................................................................... 14

Objectifs du patient ........................................................................................................... 15

Objectifs kinésithérapiques .............................................................................................. 15

Principes ............................................................................................................................. 16

Traitements ........................................................................................................................ 16

Kinésithérapie respiratoire ........................................................................................... 17

Réentrainement à l’effort aérobie ................................................................................ 17

Renforcement musculaire ............................................................................................. 19

Education thérapeutique ............................................................................................... 20

Bilans finaux (22/12/2015) ................................................................................................. 21

Discussion ........................................................................................................................... 22

Conclusion .......................................................................................................................... 30

Références

Annexes

Page 4: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

1

Introduction

La BPCO est définie par la Société de Pneumologie de la Langue Française (SPLF) comme

une « maladie chronique et lentement progressive caractérisée par une diminution non

complètement réversible des débits aériens » [1].

Chaque année, elle est responsable de 100 000 hospitalisations. 17 500 malades en meurent

annuellement, soit 3% des décès en France.

En 2030, elle sera en France la quatrième cause de mortalité par maladie et la troisième

cause de décès dans le monde [2]. Le principal facteur de risque de cette maladie est le

tabagisme qui représente près de 90% des cas de BPCO [3]. Le déclin des paramètres

respiratoires est fortement corrélé à la quantité de tabac consommé [4].

Elle représente l’une des plus importantes sources de dépense de santé et de coût en termes

d’arrêt d’activité dans les pays industrialisés. En France elle avoisinerait les 3,5 milliards

d’euros par an [5].

Cette maladie n’est pas curable mais son traitement permet d’en ralentir son évolution.

C’est une maladie dyspnéïsante. Majorée à l’effort, elle conduit les patients à réduire leur

activité. La sédentarisation amène un déconditionnement musculaire périphérique qui lui-

même aggrave l’intolérance à l’exercice [6]. Les malades sont pris dans une spirale du

déconditionnement.

Comme toutes les maladies chroniques, la BPCO est caractérisée par des atteintes

systémiques. On observe une amyotrophie, dans globalement 30% des cas. Cette fréquence

est proportionnelle au stade de la maladie [7]. Quand l’obstruction est modérée à sévère, la

section transverse des muscles de la cuisse et la force du quadriceps sont réduits de 30%.

La perte de masse musculaire est en lien avec la survie de patients [8], tout en restant

indépendante de la fonction ventilatoire.

Du fait de son importance et de sa sensibilité à l’inactivité, le quadriceps a été

particulièrement étudié. Des biopsies ont permis de montrer les modifications

histologiques accompagnant cette atrophie musculaire. On observe une diminution de la

proportion des fibres de types I, une augmentation des fibres de type II et une réduction du

réseau capillaire intramusculaire.

Page 5: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

2

La voie métabolique aérobie diminue en lien avec une faible activité des enzymes

mitochondriales, une baisse de l’endurance du quadriceps et parallèlement une stimulation

de la glycolyse anaérobie. Néanmoins la force musculaire des membres supérieurs est

mieux préservée comparativement aux membres inférieurs [7], y compris pour les stades

les plus sévères de la BPCO. Cette différence peut être attribuée à une sollicitation plus

importante des membres supérieurs dans les activités de la vie quotidienne.

L’inactivité chronique n’est pas le seul facteur étiologique du déconditionnement

musculaire : l’inflammation systémique qui favorise le stress oxydatif, la dénutrition, la

corticothérapie et l’hypoxémie sont des causes de myopathie [9].

La réhabilitation respiratoire est une intervention globale individualisée, fondée sur une

évaluation approfondie des patients traités par une médication adaptée qui comprend entre

autres : l'exercice physique et l'éducation au changement de mode de vie, visant à

améliorer l'état physique et psychologique des personnes atteintes de pathologies

respiratoires chroniques et promouvoir l'adhésion à long terme d'une meilleure hygiène de

vie [10].

Monsieur A est suivi par un pneumologue, un kinésithérapeute, une diététicienne et une

psychologue.

L’efficacité de la réhabilitation respiratoire est classée grade A chez des patients ayants

une BPCO tous stades confondus (stade modéré, sévère et très sévère) en ce qui concerne :

- l’amélioration de la capacité d’exercice ;

- la diminution de la dyspnée ;

- l’amélioration de l’état de santé et la qualité de vie ;

- la diminution du nombre d’hospitalisations et le nombre de jours à l’hôpital ;

- l’amélioration de la guérison après hospitalisation pour exacerbation ;

- la diminution de l’anxiété et la dépression liées à la BPCO [11].

La réhabilitation peut se dérouler en centre spécialisé ou de façon ambulatoire, en hôpital

de jour, en cabinet libéral voire même à domicile.

L’avantage principal de la prise en charge en ambulatoire est la proximité. Elle engendre

un moindre coût de transport. Elle permet au patient de garder une activité professionnelle

et il peut profiter de l’encouragement de sa famille qui est bénéfique pour son moral.

Cependant, par rapport à l’hôpital, le risque d’absentéisme est plus important.

Page 6: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

3

Cette prise en charge permet une application immédiate, dans la vie de tous les jours, de

l’enseignement reçu, avec une organisation rapidement mise en place pour concilier vie

privée, vie professionnelle et prise en charge de sa maladie chronique.

L’étalonnage sur une période de plusieurs mois de la réhabilitation respiratoire, avec

plusieurs séances par semaine, permet d’introduire la pratique régulière d’une activité

physique comme une nouvelle habitude.

Le plus compliqué dans cette prise en charge est la mise en place de la multidisciplinarité

et notamment la coordination des différents acteurs médicaux et paramédicaux. C’est pour

cette raison que des réseaux de santé se sont mis en place pour assurer le financement et la

coordination entre chaque corps de métier [12].

M.A a intégré un réseau de santé multidisciplinaire, en Ile de France, qui propose un

programme de réadaptation à l’effort, aux porteurs d’une maladie respiratoire chronique.

Cette réhabilitation a lieu en ambulatoire, en complément d’un traitement médical optimal.

Il démarre sa réhabilitation respiratoire le 17/09/2015, initialement prévue sur une durée de

4 mois.

Bilans initiaux (17/09/2015)

Interrogatoire

Il est important dans les prises en charge en cabinet libéral, d’autant plus que les

kinésithérapeutes n’ont pas accès à l’intégralité du dossier médical. Les radios thoraciques,

entre autres, n’ont pas pu être consultées.

Présentation du patient

Monsieur A est âgé de 61 ans, il vit en région parisienne avec sa femme et sa fille de

19ans.

Il habite dans un appartement au 3ème étage avec ascenseur. Il travaille comme webmaster

dans la presse.

Page 7: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

4

Histoire de la maladie

Le patient présente une bronchopneumopathie obstructive chronique très sévère, de stade

IV selon la classification de GOLD (Global initiative for Obstructive Lung Disease)

(Annexe I), car son volume expiratoire à la seconde (VEMS) est < 30%, avec un

emphysème pan-lobulaire. La maladie a été diagnostiquée en 2005, elle fait suite à une

intoxication tabagique de 50 Paquets-année (PA). Le patient est sevré du tabac depuis

2006, il ne ressent aujourd’hui aucun manque. Il a commencé à fumer à 15 ans. Il présente

3 à 4 épisodes annuels de bronchite nécessitant une antibiothérapie. Son dernier épisode

d’exacerbation date de mars 2015, elle a nécessité une antibiothérapie sans hospitalisation.

En septembre 2015, M.A débute une réhabilitation respiratoire dans le cadre d’un réseau

de santé.

Mode de vie

Chaque jour, pour aller au travail, le patient prend les transports en commun et marche 15 à

30 min. Il est amené à s’arrêter plusieurs fois en chemin.

Il a pratiqué de l’aïkido jusqu’en 2007. Avant son épisode grippal en mars 2015, il

pratiquait un peu de vélo d’appartement.

Motif de consultation

M.A se plaint de la gêne qu’il ressent pour respirer, autrement dit de la dyspnée.

Elle est présente lors d’efforts de faible intensité, comme la marche sur terrain plat. Elle

apparait de façon progressive.

Le patient décrit une intolérance à l’exercice avec dyspnée et fatigue depuis 2006, celle-ci

s’étant accentuée depuis une exacerbation en mars 2013. Il ressent une accélération de la

fréquence respiratoire et une gêne inspiratoire à l’effort. Cette dyspnée d’effort l’oblige à

s’arrêter à la montée de 2 étages avec une fatigue importante. La marche se fait à un

rythme lent avec un arrêt au bout de 15 minutes et des difficultés pour parler en marchant.

Il présente une gêne pour les activités ménagères, surtout quand il est penché en avant et

pour les courses l’obligeant à prendre un caddie. Il n’a pas de gêne lors de la toilette, ni

lors de l’habillage sauf pour récupérer après s’être penché en avant.

Page 8: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

5

Le patient signale aussi une fonte musculaire des quatre membres depuis 2013. Il présente

une fatigue générale. Sa toux est sèche et les expectorations occasionnelles. Les douleurs

sont quasi inexistantes et si c’est le cas elles sont plutôt diffuses.

Son sommeil est réparateur, sans réveils ou gênes respiratoires nocturnes, ni somnolences

diurnes.

Etude du dossier médical

Antécédents médicaux

Hypertrophie prostatique traitée par un alphabloquant ;

Ulcère gastrique en 1995 ;

Fractures des 6ème, 7ème et 8ème côtes gauches sur choc direct en juin 2014.

Traitements médicamenteux

Association de bêta-2-mimétique et anticholinergique de courte durée d’action à la

demande : BRONCHODUAL® (fénotérol + ipratropium bromure) ;

Anticholinergique de longue durée d’action : SPIRIVA® (tiotropium) ;

Association de corticoïde + bêta-2-mimétique de longue durée d’action :

SYMBICORT® (budésonide + formotérol).

Evaluation de l’état nutritionnel

L’évaluation de l’IMC est nécessaire au cours de la réhabilitation respiratoire car l’état

nutritionnel participe à la définition du pronostic fonctionnel et vital. Un IMC < 21 est

facteur de risque de mortalité [8].

Le patient présente un déficit pondéral important. Il mesure 1,59m et pèse 44Kg, avec en

plus une perte de 10kg depuis 2013. Son poids est stable seulement depuis 3 mois. Son

Indice de Masse Corporel (IMC) = 17,4.

Page 9: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

6

Examens complémentaires

Explorations fonctionnelles respiratoires (EFR)

Indice de Tiffeneau : VEMS/CV 33%

VEMS 0,67L soit 26% /Ref

VR 4, 79L soit 220% /Ref

VR/CPT 65% soit 172% /Ref

DLCO 36% /Ref

On observe chez M.A une importante diminution de tous les débits et du rapport de

Tiffeneau : volume expiratoire maximale seconde/capacité vitale (VEMS/CV), qui traduit

un trouble ventilatoire obstructif. Le VEMS est < 30%, c’est-à-dire que le patient a atteint

un stade très sévère de sa maladie selon la classification de GOLD.

On observe une augmentation du volume résiduel (VR), associée à une augmentation du

rapport volume résiduel/capacité pulmonaire totale (VR/CPT), qui sont des signes de

distension.

De plus, le degré de lésions emphysèmateuses se traduit par une diminution du DLCO [1],

autrement dit la diffusion libre du monoxyde de carbone. Ce test permet de connaitre la

perméabilité au gaz de la membrane alvéolo-capillaire. Le DLCO est diminué en cas de

distension alvéolaire par diminution de la surface d’échange.

Sa pression inspiratoire maximale (PImax) est > 70%, donc d’après le protocole du réseau

il n’a pas besoin de bénéficier d’un réentrainement des muscles respiratoires.

Gaz du sang :

Ce test permet d’apprécier la qualité des échanges pulmonaires de M.A et donc l’équilibre

entre la respiration et le métabolisme par l’appréciation de l’oxygénation artérielle (PaO2

et saturation SpO2), la ventilation alvéolaire (PaCO2) et l’équilibre acido-basique (pH) [7].

Repos Effort

PaO2 (mmHg) 83,1 72,1

PaCO2 (mmHg) 38,2 42, 8

pH 7,42 7,39

SpO2 (%) 98 97

Page 10: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

7

M.A. présente une légère hypoxémie au repos, car la norme est 90 ± 5mmHg, qui se

majore à l’effort. Sa PaCO2 et son pH sont normaux. La norme de la PaCO2 est comprise

entre 38 à 44mmHg et la norme du pH est 7.4 ± 0.02 [7]. Le patient ne désature pas à

l’effort.

La particularité de l’emphysème pan-lobulaire est qu’il s’accompagne d’une destruction de

tout l’acinus pulmonaire (aussi bien les voies aériennes que les vaisseaux). Il n’y a donc

pas de répercussion du rapport ventilation/perfusion, on observe une normalité longtemps

conservée des gaz du sang [13].

Bien que M.A ne désature pas à l’effort, une oxygénothérapie lui est prescrite pendant le

réentrainement. Elle limite ainsi l’aggravation quasi-immédiate de la distension dynamique

à l’effort et optimise le travail en kinésithérapie.

Epreuve d’effort

Cette épreuve d’effort, réalisée par un cardiologue ou un pneumologue, consiste à

enregistrer l’électrocardiogramme du patient au cours d’un effort physique

progressivement croissant. Il est réalisé sur vélo dans le cas de M.A.

L’aptitude physique aérobie est mesurée par la VO2max et le seuil ventilatoire [14]. La

VO2max détermine la quantité d’oxygène qu’un sujet est capable d’utiliser au maximum

de l’effort. Le seuil ventilatoire correspond à l’intensité pour laquelle apparait une

élévation non linéaire de la ventilation ainsi qu’une augmentation de la lactatémie au cours

de l’exercice.

La tolérance à l’exercice de M.A. est altérée très sévèrement puisque son pic de VO2 est à

11,3 ml/min/kg à 31 W, ce qui correspond à 40% de la valeur théorique pour son âge et son

sexe. Sa fréquence cardiaque maximale à ce niveau est de 115 pulsations/min, ce qui est

faible car sa fréquence cardiaque maximale théorique, selon la formule d’Astrand, est 220-

62 ans soit 159 pulsations/min. Le seuil ventilatoire survient très précocement, dès

l’échauffement, à 20W et à 8,9 ml/min/kg, ce qui correspond à 32% de la valeur théorique.

Le patient a stoppé son épreuve d’effort à cause de sa dyspnée. L’origine de cette dyspnée

provient d’une limitation ventilatoire très nette accompagnée d’importantes inadaptations

ventilatoires : hyperventilation par rapport au degré d’exercice (25L à 30W) associée à une

aggravation de la distension dynamique dès l’échauffement.

Cette dernière correspond à une interruption de l’expiration avant le retour au volume de

relaxation, elle s’accompagne donc d’une pression positive de fin d’expiration. La

limitation des débits expiratoires est la principale cause de cette distension dynamique.

Page 11: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

8

Par ailleurs, le rétrécissement bronchique, qui se majore pendant l’expiration, entraine un

allongement de la durée de l’expiration, tel qu’il est impossible au patient d’atteindre son

volume de relaxation sans faire un travail respiratoire résistif excessif et sans ralentir la

fréquence respiratoire nécessaire à une ventilation alvéolaire normale [15].

Les paramètres cardio-ventilatoires montrent aussi une limite sur le transport et/ou

l’utilisation d’oxygène.

Par ce test, le pneumologue a déterminé la fréquence cardiaque cible (FC cible) et la

puissance cible (P cible) sur lesquelles nous devons baser le réentraînement de M.A :

- FC cible = 110 pulsations/min = la fréquence cardiaque au seuil

ventilatoire.

Le réentrainement est ainsi plus efficace, plus sécurisant sur le plan cardiovasculaire et

plus tolérable pour le patient en termes de dyspnée.

- P cible = 20 à 25W.

Bilans masso-kinésithérapiques

Evaluation de la dyspnée

Au repos, sur l’échelle de Borg modifiée (Annexe II), M.A. ne perçoit « aucun

essoufflement », qu’il cote à 0.

Sur l’échelle de dyspnée du Medical Research Council (MRC) traduite en français ou

modifiée (mMRC) (Annexe III), M.A. se trouve au stade 2, c’est-à-dire qu’il ressent une

dyspnée à la marche sur terrain plat en suivant quelqu’un de son âge.

Signes morphostatiques

On constate une élévation et un enroulement des épaules. Son thorax est en forme de

tonneau, ce qui correspond à une augmentation du diamètre thoracique antéropostérieur, en

lien avec sa distension retrouvée aux EFR. Le rachis présente une cyphose thoracique

prononcée.

Examen de la ventilation et signes morphodynamiques

On remarque une ampliation thoracique diminuée. La prise de périmètre thoracique

axillaire est égale à 4cm. La moyenne est de 7cm [16], ce qui est un signe de distension.

Page 12: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

9

On constate un creusement des creux sus-sternal et sus-claviculaire et des signes de tirages.

Les tirages témoignent de l’activité anormale des muscles inspirateurs accessoires. Les

sterno-cléido-mastoïdiens et les scalènes sont hypertoniques. Il n’y a pas de signe de

Hoover. On remarque le signe de Campbell. Il est défini par:

La descente inspiratoire vers le thorax du cartilage thyroïde (mise en œuvre

exagérée des muscles inspiratoires) ;

Une diminution du segment sus-sternal de la trachée qui varie normalement

entre 3 et 5cm, ici elle est de 2cm.

La fréquence respiratoire (FR) au repos est de 19 cycles/min, ce qui est un signe de

tachypnée car la norme est entre 12 et 16 cycles/min [16]. La respiration est bucco-buccale

et thoraco-abdominale. Le patient présente un bon tonus abdominal (testing=5).

Auscultation

L’auscultation révèle une diminution du murmure vésiculaire de façon diffuse, qui traduit

une augmentation de l’air dans les poumons, caractéristique d’un emphysème bulleux. Si

on fait varier l’intensité de la respiration, on peut entendre des bruits surajoutés à type de

sibilances.

Tests de tolérance à l’effort

Test de marche de 6 minutes (TDM6)

Ce test est fréquemment utilisé, pour le suivi des pathologies cardiovasculaires et

pulmonaires, dans le cadre de la réhabilitation respiratoire. Il est considéré comme fiable,

validé et standardisé. Dans la BPCO, s’il est diminué, il est associé à une augmentation du

risque de mortalité, d’exacerbation, et diminue le niveau d’activité quotidienne [17]. Il

intervient dans le calcul du score de BODE. Cet examen a été réalisé à l’hôpital.

Valeurs au repos Valeurs à 6 min % Ref

Distance parcourue

(m)

444 88

SpO2 (%) 97 97

FC (bpm) 89 126 86

Dyspnée (EVA) 0 5,5

Fatigue (EVA) 0 5.5

Nombre de pause 0

Page 13: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

10

Le patient a mis 4 minutes pour retrouver sa FC de repos. Il n’a ressenti aucune douleur.

Le facteur qui a limité son effort était la dyspnée.

La distance théorique Dthéo (en m) peut être calculée à partir de la taille T (en cm), de

l’âge (en année) et du poids P (en Kg) [7]:

Homme : Dthéo = 7,57T - 5,02A - 1,76P – 309. Pour M.A, Dthéo = 503 m.

Limite inférieure à la normale : Dthéo – 153 m = 350 m.

M.A. a marché 444 m lors de son test, ce qui est au-dessus de la limite inférieure à la

normale.

Test d’endurance

Afin de suivre l’évolution de la capacité d’exercice du patient, il a effectué un test

d’endurance. C’est un test simple, reproductible et particulièrement sensible comme moyen

de surveillance de l’efficacité d’une réhabilitation respiratoire [18]. Les consignes de ce

test sont :

Test effectué sur cycloergomètre ;

Début du test avec montée rapide à la puissance indiquée (80% de la puissance

maximale obtenue lors du test d’effort maximal), chez M.A c’est 25W ;

Vitesse de pédalage relativement libre entre 50 et 70 tours par minute.

Le test a été réalisé sous 2L d’oxygène.

Temps (min) Distance

(Km)

FC (bpm) SpO2 (%) Dyspnée

(Borg modifiée)

Fatigue

(EVA)

0 0 98 95 1 2

1 0,3 111 98 3 4

2 0,62 109 98 8 6

2,15 0,78 102 98 10 6

1 97 94 5 3

3 107 95 0 0

6 102 99 0 0

M.A a pédalé pendant 2min15 à la puissance de 25W. Entre la 2e et 3e minute, sa dyspnée

est passée de 3 à 8 sur l’échelle de Borg modifiée. Il a arrêté son effort à cause de sa

dyspnée. Tout comme lors de l’épreuve d’effort, des limites ventilatoires dues à son

trouble ventilatoire obstructif très sévère ont engendré cette dyspnée.

Page 14: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

11

Test de lever de chaise

L’objectif de ce test est d’évaluer la capacité d’exercice du patient par un test sollicitant

plus spécifiquement un groupe musculaire reconnu comme défaillant en cas de BPCO : le

quadriceps. C’est un test fonctionnel et fiable [19, 20]. Ce test n’a pas été effectué le même

jour que le test d’endurance, mais à la séance d’après. Il a été effectué sous 2L d’oxygène.

Les consignes de ce test sont :

Patient assis sur une chaise (48cm de hauteur) ;

But : faire le plus grand nombre de lever pendant 3 minutes ;

Rythme des levers imposé lors de la première minute (pour réduire la variable

comportementale) : 1 lever toutes les 3 secondes, soit 20 levers ;

Durant les 2 minutes suivantes, le patient essaie de maintenir ce rythme voire de le

dépasser ;

Tout au long du test, le patient garde ses mains sur ses hanches.

Temps (min) 0 1 2 3 Après 1min de

récupération

Après 3min de

récupération

Nombre de levers

cumulés

20 28 41

Rythme de 20/min 20 40 60

SpO2 (%) 96 93 93 97

FC (bpm) 111 99 105 110

Dyspnée 0 10 6 0

Fatigue MI 0 8 5 0

Douleur 0 0 0 0

M.A a effectué une pause à 1min 34s de 33s et une pause à 2min 50s de 10 s.

Evaluation musculaire des muscles périphériques

La SPLF recommande d’utiliser un handgrip pour mesurer la force de préhension et un

dynamomètre pour mesurer la force du quadriceps. Le cabinet libéral n’en dispose pas.

Des tests résistifs ont été réalisés manuellement sur le quadriceps, se traduisant par une

apparition rapide et élevée de la dyspnée.

Page 15: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

12

L’index BODE

L’index BODE (Body mass index, airflow Obstrution, Dyspnea and Exercise capacity)

permet de réaliser une synthèse des bilans effectués par M.A. C’est une méthode

multidimensionnelle d’évaluation des malades respiratoires, permettant une appréciation

de la sévérité clinique de la BPCO. Il s’agit d’un outil validé en tant que facteur prédictif

de la mortalité [21]. Il combine quatre paramètres utilisés en pratique courante :

- l’indice de masse corporelle (pour M.A, IMC = 17,4) ;

- le VEMS caractérisant le degré d’obstruction (son VEMS = 26%) ;

- le stade de la dyspnée d’effort, selon le mMRC (dyspnée = 2) ;

- la tolérance à l’effort, grâce à la distance parcourue au test de marche de

six minutes (D = 444m).

La méthode est décrite dans l’Annexe IV. Le score peut aller de 0 à 10. Plus le score se

rapproche de 0, plus l’état fonctionnel du patient est bon et plus sa valeur prédictive en

termes de survie est importante.

L’index BODE de M.A est de 5/10. Selon une étude effectuée en 2004 sur 139 patients

atteints de BPCO à différents stades, la survie de M.A à 52 semaines serait de 60% [22].

Evaluation de la qualité de vie

L’estimation de la qualité de vie présente un intérêt considérable du fait de l’atteinte

globale et multidimensionnelle engendrée par la BPCO [23]. Cette évaluation a été

effectuée par le Saint George’s Respiratory Questionnaire (SGRQ). Ce test est un auto-

questionnaire spécifique des maladies respiratoires chroniques. Il évalue trois dimensions :

Les symptômes ressentis au cours des 12 derniers mois (toux, expectorations,

dyspnée, sibilances, crises) ;

L’activité (retentissement sur l’activité de la vie quotidienne) ;

L’impact (impact sur la vie professionnelle, sociale, familiale).

Points Pourcentages

Total 1541 38,6

Symptômes 481 72,6

Impact 413 19,5

Activités 467 53,5

M.A considère que sa qualité de vie est altérée par sa maladie. Le score est calculé et

ramené de 0 à 100. Plus il tend vers 0, meilleure est la qualité de vie.

Page 16: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

13

Le score total de M.A est de 38,6. Nous constatons que ce sont ses symptômes qui le

gênent le plus (72,6%) et qu’ils ont un retentissement sur ses activités de la vie quotidienne

(53,5%), plus que sur son activité professionnelle et sa vie sociale (19,5%).

Evaluation de l’anxiété et de la dépression

La présence de symptômes anxieux et dépressifs s’observe chez nombre de patients atteints

d’une BPCO. L’Hospital Anxiety Depression scale (HAD) est un auto-questionnaire utilisé

pour dépister un symptôme anxieux ou dépressif. Une symptomatologie anxieuse ou

dépressive est un signe de souffrance implicite, de non-appropriation de la BPCO et d’un

risque d’exacerbation [24]. L’intervalle des scores possibles s’étend donc de 0 à 21. Tout

score supérieur ou égal à 11 est considéré comme une anxiété significative. Les critères de

seuil pour la dépression sont les mêmes que pour l’anxiété.

Score

Anxiété 7

Dépression 3

Le score du test est peu élevé, il ne montre pas d’éléments significatifs. Le patient a quand

même souhaité être suivi par une psychologue du réseau.

Diagnostic éducatif initial

Le diagnostic éducatif (Annexe V) permet, d’après l’HAS [25], d’identifier les besoins et

les attentes du patient et d’élaborer avec lui, les compétences à acquérir pour gérer au

mieux sa maladie, en tenant compte de ses priorités. Il a été effectué dans le cadre du

réseau avec un kinésithérapeute ayant effectué la formation d’éducation thérapeutique.

Compétences fondamentales

(séances individuelles)

Acquis En voie

d’acquisition

Non acquis

Savoirs sur la maladie X

Savoir-faire sur les traitements X

Savoir-faire sur la kinésithérapie

respiratoire

X

Savoir-faire sur la prévention et la gestion

des exacerbations

X

Page 17: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

14

Savoir-faire sur les AVQ X

Savoir-faire sur l’alimentation équilibrée X

Savoir-faire sur l’APA X

M.A ne peut plus effectuer ses activités de la vie quotidienne (AVQ) comme avant, d’après

lui « il cherche en permanence sa respiration ». La gêne que lui cause sa dyspnée l’incite à

diminuer ses sorties. Il a l’impression de « porter sa maladie », il la décrit de façon très

négative et pense qu’elle lui ôte toutes perspectives d’avenir.

Il a une bonne compréhension de sa maladie. Il a déjà mis en œuvre certaines adaptations

spontanément comme le fait de ne plus forcer. Le patient est bien entouré, par sa femme et

sa fille, ce qui lui permet de rester motivé pour acquérir des changements durables dans

son comportement. Il comprend l’intérêt du traitement et l’intérêt d’adhérer à la prise en

charge thérapeutique. Il a été sportif et reconnait les bienfaits de l’activité physique.

Cependant il n’a pas acquis les techniques d’inhalation des médicaments. Il ne connait pas

la conduite à tenir en cas de symptômes annonciateurs aigus de BPCO et ne sait pas

comment adapter son alimentation à sa maladie. Nous allons chercher ensemble à mettre

en place des activités physiques quotidiennes adaptées.

Objectifs éducatifs, par ordre prioritaire, négociés avec le patient :

Acquérir une ventilation adaptée en fonction de son activité ;

Mise en place d’une activité physique adaptée (APA) ;

Renforcement du sentiment d’auto-efficacité et de la capacité à agir sur

son quotidien ;

Prendre conscience de l’impact de son IMC et adapter son alimentation.

Diagnostic masso-kinésithérapique (DMK)

Monsieur A possède une altération de la fonction respiratoire due à un trouble ventilatoire

obstructif causé par la BPCO. Sa maladie a atteint un stade très sévère selon GOLD. La

présence d’emphysème crée une distension pulmonaire importante. Cette altération est

responsable d’une dyspnée d’effort d’origine ventilatoire, qui le contraint à réduire son

activité physique et ses activités de la vie quotidienne.

Il présente également un IMC faible qui nous contraint à avoir une surveillance accrue sur

son poids, car un IMC < 21 est un facteur de mortalité.

Page 18: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

15

La maladie a des conséquences systémiques : elle entraine une déficience musculaire des

muscles périphériques par modifications des fibres (diminution des fibres de type I et

augmentation des fibres de type II), une perte des capacités oxydatives, une diminution du

réseau capillaire intramusculaire, entraînant une atrophie et une diminution de la voie

métabolique aérobie.

L’inactivité chronique ainsi que l’inflammation systémique, le stress oxydatif, la

dénutrition, participent à ce déconditionnement musculaire.

Les symptômes de sa maladie se ressentent dans l’évaluation de sa qualité de vie. Le

patient est limité dans ses activités et il préfère rester chez lui pour ne pas être confronté à

sa dyspnée. La maladie a des répercussions physiques et psychologiques qui entraînent

sédentarisation et désocialisation. C’est un patient qui ressent le besoin de se faire aider. Il

a du mal à accepter sa maladie et a une image de son corps très détériorée.

Sa limitation à l’effort est d’origine ventilatoire et secondairement musculaire. Son

déconditionnement musculaire et le poids de sa maladie l’entraîne dans un cercle vicieux

du déconditionnement.

Le but de la rééducation est d’améliorer ses aptitudes physiques et de lui apprendre à gérer

sa maladie, pour à terme améliorer sa qualité de vie.

Objectifs du patient

Pouvoir marcher avec ses amis dans la rue en discutant ;

Retrouver un peu de confort (moins d’essoufflement) ;

Retrouver de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.

Objectifs kinésithérapiques

Respiratoire :

o Apprendre à gérer sa ventilation à l’effort et dans toutes les activités de la

vie quotidienne ;

o Améliorer la mobilité de son appareil ventilatoire.

Prévention des complications :

o Prévention des infections respiratoires ;

o Gestion des exacerbations.

Page 19: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

16

Réentrainement à l’effort :

o Renforcement des muscles périphériques ;

o Objectifs physiopathologiques :

- Régénérer la voie aérobie ;

- Diminuer la lactatémie ;

- Diminuer la ventilation.

o Objectifs cliniques :

- Améliorer la tolérance à l’effort et ainsi diminuer la dyspnée.

Amélioration de la qualité de vie :

o Accroître l’autonomie du patient ;

o Diminuer les symptômes de la maladie ;

o Faire prendre conscience au patient de sa capacité à gérer sa maladie ;

o Mettre en place une activité physique adaptée.

Principes

Vigilance hebdomadaire concernant le poids, une perte de poids imposant de

freiner voire suspendre les séances et de prévoir une consultation rapide chez la

diététicienne ;

Surveillance de ses paramètres vitaux (fréquence cardiaque, saturation en oxygène),

de son encombrement bronchique et de sa dyspnée ;

Respect de la fatigue du patient et travail infra-douloureux ;

Travail en multidisciplinarité ;

Respect des mesures d’hygiène.

Traitements

Dans le cadre du réseau, le patient vient en réhabilitation 2 fois par semaine pendant

1H30.

Page 20: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

17

Kinésithérapie respiratoire

Nous avons effectué avec M.A des exercices de ventilation dirigée. Cette technique a pour

but de favoriser l’harmonisation thoraco-abdominale. Elle permet de drainer les zones mal

ventilées, pour améliorer l'hématose chez les malades présentant une hypoventilation

alvéolaire mais aussi de vidanger les zones alvéolaires où l’air est stagnant. Cette

technique permet la remontée thoracique du diaphragme et ainsi diminue l’inflation

thoraco-pulmonaire. Cet exercice a un effet limité dans le temps. Il est effectué au début de

la séance.

Lors de ses séances, le patient est en position semi-assise avec un coussin sous les genoux

pour relâcher sa sangle abdominale, ce qui est une position confortable. On demande au

patient de respirer de façon ample. Le volume courant est augmenté et décalé dans le

volume de réserve expiratoire (VRE) tandis que la fréquence respiratoire diminue. M.A

expire naturellement en pinçant ses lèvres. Le fait d’avoir les lèvres pincées va permettre

de diminuer le collapsus des voies aériennes durant l’expiration (déplacement du point

d’égale pression vers la bouche) et ainsi améliorer la ventilation alvéolaire [26]. Une pause

inspiratoire permet d’homogénéiser la ventilation alvéolaire. Durant cet exercice, le patient

est stimulé par un guidage oral et manuel thoraco-abdominal. Ce guidage permet de

contrôler la synchronisation thoraco-abdominale, car si une respiration paradoxale

apparait, elle risque d’être délétère pour le patient. La ventilation se fait de façon

progressive en respectant ses possibilités. Cet exercice permet d’améliorer la mobilité de sa

mécanique ventilatoire.

Réentrainement à l’effort aérobie

Le réentrainement se fait sur cyclo-ergomètre. M.A étant très désadapté, la marche lente

sur terrain plat représente un exercice de plus de 30 W, ce qui est supérieur à son seuil

ventilatoire. Le cyclo-ergomètre a l’avantage de pouvoir démarrer la progression à des

puissances très faibles, inférieures à celle de la marche. M.A n’a pas effectué de travail sur

tapis de marche, qui a pour avantage de réaliser un exercice plus fonctionnel.

L’entraînement sur cyclo-ergomètre est intéressant car il lui permet un appui de ses

membres supérieurs, le tronc est penché en avant avec les coudes fixés sur le guidon. Les

épaules sont fixes et cette position optimise le travail du diaphragme [26].

Page 21: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

18

Le type de réentrainement adopté est le réentrainement en continu [27], rectangulaire, qui

est progressif et qui comprend :

- Un échauffement de 5 à 10 min, sans résistance, pour monter progressivement vers

la fréquence cible ;

- Un plateau au seuil ventilatoire de 20 à 30 min ;

- Un arrêt progressif de 5 à 10 min pour permettre une meilleure récupération

(meilleure élimination des toxines musculaires, paiement de la dette en oxygène),

en sachant que la baisse de la FC est souvent difficile chez les malades pulmonaires

(tachycardie).

Un programme en endurance à charge constante offre l’avantage d’une surveillance plus

aisée et permet au patient de poursuivre cet entraînement à la maison avec des repères plus

faciles à maîtriser [28]. Le patient a débuté son réentrainement à 20W, qui est la puissance

cible. L’entrainement est individualisé au niveau du seuil d’adaptation ventilatoire car il y

a une corrélation entre ce seuil et le seuil de dyspnée [29]. Pour être efficace, le

réentrainement doit répondre au principe de surcharge. Etant donné que l’objectif de

l’entrainement est d’induire des mécanismes d’adaptation de l’organisme pour qu’il soit

capable de supporter des charges plus importantes d’exercice, il faut donc le surcharger,

c’est-à-dire lui imposer des exercices dont l’intensité et la durée sont supérieures à celles

qu’il supporte habituellement [30].

Nous avons commencé par jouer sur la durée en proposant à M.A des séances de plus en

plus longues, afin qu’il atteigne les 30 min d’entrainement, puis nous avons joué sur

l’intensité. Le but étant d’augmenter la puissance d’entrainement au fur et à mesure des

progrès du patient, en maintenant la fréquence cardiaque au niveau de la fréquence cible

[1]. La fréquence cardiaque cible du patient est 110bpm ce qui correspond à une puissance

de travail de 20W. Dès que la fréquence cardiaque diminue de façon significative (10bpm),

nous pouvons augmenter la puissance de travail (10W). Lors de chaque séance, la FC est

relevée toutes les 5 min, tout comme la saturation, la dyspnée par l’échelle de Borg et la

fatigue par l’échelle visuelle analogique (EVA).

Lors du réentrainement à l’effort, le patient apprend à gérer son souffle, en allongeant son

temps expiratoire et ainsi contrôle sa fréquence respiratoire. Il lui est demandé d’inspirer

de telle manière à respecter un rapport temps inspiratoire/temps expiratoire = 1/2. Cet

exercice doit le conduire à mieux gérer sa ventilation lors des AVQ. Il apprend aussi à

adapter la cadence de son pédalage pour tenir jusqu’à la fin de l’exercice.

Page 22: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

19

S’il ralentit trop il va sentir l’inertie du frein électromagnétique, et s’il pédale trop vite il

risque de s’épuiser avant la fin.

Le réentrainement permet une réduction de l’hyperventilation et de la lactatémie, une

amélioration des muscles squelettiques, une augmentation de la puissance maximale et de

la VO2max, une augmentation de la distance parcourue et une amélioration de la qualité de

vie [7].

Renforcement musculaire

Selon les recommandations de la SPLF, nous avons associé des exercices d’endurance et

de force aux membres inférieurs. Pour les patients amyotrophiés comme M.A, un travail

spécifique de renforcement est nécessaire pour agir sur certains groupes musculaires dont

la force et la trophicité sont diminués. Le travail du quadriceps est privilégié, car c’est un

muscle indispensable à M.A dans ses AVQ. Il est recommandé de faire 2 séries d’une

dizaine de répétitions sur plusieurs groupes musculaires à une puissance modérée, c’est-à-

dire 30 à 50% de la force maximale de chaque muscle [31] en début de réhabilitation et

d’augmenter le travail vers 50 à 80% de la résistance maximale (RM). Ce travail est mieux

toléré par M.A car il engendre moins de dyspnée que le travail aérobie [32]. Les exercices

proposés sont à visée fonctionnelle.

M.A a commencé par l’exercice des squats. Cet exercice est fonctionnel car il simule le

passage assis-debout. Le nombre maximal de répétitions effectué par le patient est de 15

répétitions. Le renforcement a commencé par un travail en endurance, par 2 séries de 8

squats. Le principe de surcharge a conduit à augmenter le nombre des séries. Au fur et à

mesure des séances le patient est passé de 2 à 4 séries de 8 répétitions. Le temps de repos

entre les séries dure entre 1 à 2 minutes [33]. M.A apprend à expirer à l’effort et à respirer

lentement (temps inspiratoire/temps expiratoire = 1/2) pour ne pas augmenter sa fréquence

respiratoire et ne pas engendrer d’hyperinflation dynamique.

L’exercice suivant est l’exercice du « chevalier servant », tout aussi fonctionnel, qui simule

un ramassage d’objet au sol. Le nombre maximal de répétitions est égale à 10. Nous avons

donc établi des séries de 2 fois 6 répétitions sur chaque jambe. Au fur et à mesure le patient

a augmenté le nombre de séries en passant de 2 à 4.

Dans un deuxième temps, le nombre de répétitions a été augmenté, se rapprochant du

nombre maximal de répétitions, et ainsi passer à un travail en résistance. M.A a effectué

des séries de 12 squats et des séries de 8 « chevalier servant ».

Page 23: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

20

La SPLF recommande d’associer un réentrainement des membres supérieurs en plus de

celui des membres inférieurs. Le patient a travaillé avec des haltères, imposant de faible

résistance au début (40 à 50% de la RM) pour travailler en endurance.

Sur le même principe de surcharge, le nombre de répétitions a été augmenté. Le poids des

haltères a ensuite été accentué pour que M.A travaille en résistance (70 à 80% de la RM).

A cela on ajoute des exercices de gainage pour renforcer la sangle abdominale. M.A a

commencé par effectuer 3 séries de 20 secondes en commençant sur les genoux puis au fur

et à mesure des séances en tendant les genoux. Notre attention s’est portée sur sa

ventilation pour éviter qu’il ne se mette en apnée. Les consignes sur la respiration étaient

les mêmes que celles des exercices précédents. Les érecteurs du rachis ont été travaillés en

étirement axial actif (EAA) assis et debout, le procubitus étant inconfortable pour ce type

de patient.

Des variantes ont été apportées tout au long des séances pour diversifier la rééducation,

comme par exemple, travailler en EAA assis sur un ballon de Klein pour intégrer le travail

de l’équilibre. L’équilibre fait partie des fonctions importantes de la vie quotidienne, tout

comme la souplesse articulaire et la coordination [31]. Les exercices de bases étaient

reproduits pour évaluer l’évolution de M.A.

Pour assouplir son rachis et sa ceinture scapulaire, le patient s’est assis en tailleur dos au

mur. Les consignes étaient d’effectuer un EAA, d’abaisser les épaules en gardant les

omoplates collées au mur. Cet exercice va à l’encontre des déformations, à savoir la

cyphose et l’enroulement des épaules, sans accentuer le diamètre thoracique antéro-

postérieur.

Education thérapeutique

Dans le cadre du réseau, tous les kinésithérapeutes sont formés à l’Éducation

Thérapeutique des Patients (ETP). L’ETP a permis à M.A d’acquérir des compétences afin

de mieux gérer sa maladie au quotidien.

Des connaissances de base concernant le traitement de la maladie et des exacerbations,

l’adaptation du comportement envers la maladie, le support émotionnel pour gérer l’impact

causé par la maladie et l’augmentation des capacités fonctionnelles peuvent réduire le

nombre d’hospitalisations de 25 à 40% [25].

Page 24: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

21

L’éducation thérapeutique de M.A a été réalisée tout au long de ses séances et portait sur

différents thèmes :

Physiopathologie simple de la BPCO : l’anatomie bronchique lui a été expliquée,

avec des images montrant la différence entre une bronche normale et une bronche

atteinte par la maladie, avec une inflammation, et la différence entre un sac

alvéolaire normal et un sac alvéolaire d’emphysémateux. Cela lui a permis

d’éclaircir l’idée qu’il avait de sa maladie ;

Acquisition des techniques d’inhalation des médicaments, que M.A ne maîtrisait

pas très bien lors de la première séance ;

Plan d’action (Annexe VI) : connaissances des mesures de prévention, comme la

vaccination ou la reconnaissance des signes annonciateurs d’une exacerbation, tels

qu’une augmentation « inhabituelle » de sa dyspnée, une augmentation de sa

fréquence respiratoire ou une augmentation de sa toux et des crachats. La conduite

à tenir suite à la reconnaissance de ces signes lui a été expliquée ;

Les activités : intérêt de l’activité physique, que M.A reconnait aisément puisqu’il

est lui-même un ancien sportif. Le but est d’élaborer un projet d’activité post-

réhabilitation comme adhérer à une association de patients qui organise des sorties

sportives (randonnées, marche nordique…) ;

Ergonomie : adapter son environnement, comme utiliser un siège de bain dans la

douche car il trouve que ce moment est difficile surtout quand il doit se pencher en

avant pour se laver les pieds, ou apprendre à monter les escaliers en diminuant

l’essoufflement, c’est-à-dire en inspirant à la montée d’une marche et en soufflant à

la montée de 2 ou 3 marches.

La compréhension par l’entourage de la situation du patient et des difficultés qu’il

rencontre est essentielle. M.A est soutenu par sa femme et sa fille.

Bilans finaux (22/12/2015)

Les bilans n’ont pu être effectués à 4 mois, car M.A a fait une exacerbation sévère le 26

décembre 2015 nécessitant une hospitalisation. Malgré des signes avant-coureurs

d’exacerbation, le patient a attendu 2 semaines avant d’aller chez son médecin traitant, qui

lui a prescrit une antibiothérapie. Mais celle-ci n’a pas suffi. Il s’en est suivi un séjour en

soins de suite et de réadaptation (SSR) du 15 janvier au 30 mars.

Page 25: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

22

Aujourd’hui M.A doit entamer une nouvelle réhabilitation respiratoire au cabinet mais

celui-ci préfère faire une pause thérapeutique avant de recommencer.

On peut constater l’évolution après 3 mois de réhabilitation. On remarque que peu

d’amélioration lors du réentrainement aérobie sur cycloergomètre, la fréquence cardiaque

n’ayant pas significativement diminuée et la puissance de travail n’ayant pas dépassé les

30W.

En effet, la puissance de travail n’a pu être augmentée, restant autour de 25 W. Le

renforcement musculaire a été bénéfique puisque le nombre de séries et de répétitions ont

été augmenté.

L’éducation thérapeutique a eu une place importante dans cette rééducation car il s’agit

d’une maladie chronique, et malgré l’exacerbation, elle a permis au patient de mieux

appréhender sa maladie.

Discussion

Le dysfonctionnement musculaire et la diminution de la tolérance à l’effort peuvent être

traités par des programmes de réentrainement appropriés et individualisés. En effet,

parallèlement au traitement pharmacologique, la réhabilitation respiratoire comprenant

entre autres un programme d’exercice physique, apparaît comme une intervention

thérapeutique incontournable du traitement des patients souffrant d’une BPCO modérée à

sévère [34].

La BPCO est caractérisée par une atteinte des muscles respiratoires et une atteinte des

muscles périphériques. Le réentrainement à l’effort vise à améliorer cette seconde atteinte.

On constate peu d’améliorations lors du réentrainement à l’effort en aérobie de M.A.

Je me suis interrogée sur les différents types de réentrainement à l’effort existants, et sur

l’impact qu’ils auraient eu sur M.A, ainsi qu’aux améliorations que l’on aurait pu apporter

à son réentrainement.

Sa réhabilitation respiratoire s’est soldée par une exacerbation. J’ai donc cherché à

approfondir les causes possibles de cette complication et cherché à savoir s’il peut y avoir

un lien entre le réentrainement effectué et cette exacerbation.

Dysfonction musculaire et réentrainement à l’effort

La BPCO est caractérisée par un dysfonctionnement des muscles périphériques. On

constate une perte de force liée à une amyotrophie et une augmentation significative de la

Page 26: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

23

proportion des fibres de type II, dites glycolytiques et non résistantes à la fatigue, par

rapport aux fibres de type I, dites oxydatives et résistantes à la fatigue. Cette diminution de

la proportion de fibres oxydatives joue un rôle important dans le recours précoce à la

glycolyse anaérobie chez les patients atteints de BPCO. Ce métabolisme préférentiellement

anaérobie, peut aussi s’expliquer par une diminution de l’activité de certaines enzymes

oxydatives et une augmentation de certaines enzymes glycolytiques.

Le rapport de l’activité des enzymes glycolytiques sur les enzymes oxydatives est

significativement augmenté chez les patients atteints de BPCO, comparativement aux

sujets sains, quelles que soient les études, ce qui indique clairement un potentiel

métabolique oxydatif déficitaire chez ces patients. A ceci s’ajoutent une altération de la

respiration mitochondriale et une altération de la capillarisation musculaire [34].

De façon à éviter l’apparition d’une dyspnée, les patients BPCO adoptent généralement un

mode de vie sédentaire, ce qui déconditionne le muscle. L’inactivité chronique n’est pas le

seul facteur étiologique du déconditionnement musculaire. Si on compare des sujets sains

sédentaires à des sujets sains actifs en terme de typologie musculaire, on note une

diminution d’environ 30% de la proportion de fibres de type I, c’est le déconditionnement

classique. Toutefois, si l’on compare des patients atteints de BPCO à ces mêmes sujets

sains sédentaires, on observe une diminution supplémentaire d’un tiers de ces fibres de

type I [35].

La dysfonction musculaire périphérique des patients atteints de BPCO serait la

conséquence à la fois d’un déconditionnement musculaire induit par la sédentarité et de

l’existence d’une myopathie [7]. L’inflammation systémique qui favorise le stress oxydatif,

la dénutrition, la corticothérapie et l’hypoxémie sont des causes de cette myopathie [36].

Le réentrainement à l’effort n’induit pas de modification des paramètres ventilatoires et

n’améliore donc pas la spirométrie. Il s’adresse à la maladie secondaire, décrite par Préfaut

[31], c’est-à-dire l’atteinte des muscles périphériques.

Les résultats attendus sont une augmentation des capacités oxydatives des muscles

squelettiques avec une amélioration de l’énergétique musculaire, une cinétique plus rapide

de la consommation d’O2 et une diminution significative de la ventilation et de la

production de lactate pour une même charge de travail. Au niveau cellulaire, l’activité des

enzymes oxydatives augmente, et la proportion des fibres musculaires oxydatives (type I et

type IIA) ainsi que la surface de section occupée par ces fibres se normalisent [34].

Page 27: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

24

Apres un réentrainement général en endurance, les muscles squelettiques des patients

BPCO sont plus résistants à la fatigue, et les capacités d’endurance du quadriceps

augmentent de façon significative. Toutefois, les bénéfices observés au niveau de la force

musculaire peuvent être plus importants lorsque le réentrainement en endurance est associé

à un réentrainement spécifique en résistance. Ces bénéfices physiologiques contribuent à

l’allègement des symptômes chez le patient atteint de BPCO. La diminution de production

de lactate et l’amélioration de l’efficacité mécanique diminuent la ventilation pour un

travail donné. L’amélioration de la force musculaire et de l’endurance peut probablement

contribuer à la réduction de la fatigue musculaire, un symptôme majeur de la BPCO. Le

réentrainement permet une augmentation de la distance parcourue au test de marche de 6

minutes et une amélioration de la qualité de vie [7].

L’efficacité du programme de réentrainement est dépendante de ses modalités qui se

déclinent par rapport à la durée du programme de réentrainement, à la durée et la

fréquence des séances, et à l’intensité de l’effort. A ce propos, le réentrainement à l’effort

doit comporter au minimum des séances d’entrainement de 30 min, et être effectué trois

fois par semaine.

M.A effectuait 2 séances par semaines, ce qui ne semble pas suffisant compte-tenu de ce

qui est préconisé dans certaines études et par la SPLF. Cependant M.A alliait travail et

réhabilitation respiratoire et il était compliqué pour lui de venir 3 fois par semaine au

cabinet.

Lors du réentrainement de M.A, on constate une amélioration du renforcement segmentaire

mais très peu d’améliorations du réentrainement aérobie, ce qui m’a poussée à

m’interroger sur le bénéfice de la technique utilisée.

Les différents types de réentrainement à l’effort

Les programmes de réhabilitation respiratoire comprennent généralement des séances

d’entraînement aérobie sous forme d’exercice continu entre 50 et 80% de la capacité

d’effort maximale. Ce niveau d’intensité ne peut souvent pas être atteint par les patients

atteints de BPCO sévère ou très sévère, en raison de la dyspnée et de la limitation

ventilatoire [37].

J’ai pu constater chez M.A beaucoup d’inconfort pendant ses séances de réentrainement dû

à sa dyspnée, bien qu’il tienne les 30 min de cyclo-ergomètre.

Page 28: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

25

Il est possible de recourir à l’entraînement par intervalles, une technique bien établie qui

consiste en une succession de brèves périodes d’exercice maximal alternant avec des

périodes de repos ou d’exercice de basse intensité. En cas de BPCO sévère, les périodes de

récupération peuvent contribuer à une moindre stimulation ventilatoire et à une moindre

distension pulmonaire. Gimenez a proposé un entrainement de type interval training appelé

SWEET (Square Wave Endurance Exercice Test) [7], qui alterne des périodes de 4 minutes

au seuil ventilatoire et des pics d’une minute à la VO2max. Dans la pratique, le programme

d’entrainement personnalisé en créneau (PEP’C) est plus utilisé. Sur le même schéma que

le SWEET, il fixe les plateaux de 4 minutes au seuil ventilatoire et les pics d’une minute

soit au seuil de désadaptation ventilatoire (SV2), soit au dernier palier toléré au test

d’effort. La progression du réentraînement se fait toujours selon le principe de surcharge :

toute baisse de la fréquence cardiaque cible autorise une augmentation correspondante de

l’intensité des bases ou des pics pour retrouver les fréquences cardiaques cibles initiales.

Plusieurs études ont évalué l’entraînement par intervalles, alternant des périodes de haute

intensité (> 80% de la puissance maximale) de vingt secondes à trois minutes, avec des

périodes de basse intensité (30-75% de la puissance maximale) de trente secondes à trois

minutes. Une revue systématique conclut que l’entraînement par intervalles est aussi

efficace que l’entraînement continu en cas de BPCO de degré moyen à sévère. Deux études

concluent à un avantage de l’entraînement par intervalles chez des patients avec un VEMS

< 40% du prédit. Cette méthode est donc une alternative chez les patients les plus atteints

ou ne tolérant pas l’entraînement continu [38].

En plus du fait que ce type d’exercice est parfois mieux toléré, il permettrait également

d’obtenir une meilleure adhésion à long terme du patient à son programme de

réentrainement [32].

L’interval training aurait pu être plus facile pour M.A qui est très gêné par sa dyspnée lors

du réentrainement à l’effort. L’exercice aurait consisté pour le patient, d’après le

programme personnalisé en créneau, en un travail de 4 min au seuil ventilatoire, c’est-à-

dire à 20W, puis 1 min au seuil maximal toléré, c’est-à-dire 30W.

Marquis a montré, dans une étude en 2002, à propos de 142 patients atteints de BPCO,

avec une fonction respiratoire mesurée à la spirométrie semblable (VEMS < 50 % de la

théorique), que la survie à 5 ans était très diminuée pour les patients avec une surface de

quadriceps diminuée.

Page 29: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

26

Ceci illustre la nécessité du renforcement des muscles locomoteurs [39,40], notamment

dans le cas de M.A qui présente une dénutrition et une amyotrophie importante.

Le renforcement musculaire segmentaire est une stratégie intéressante pour les patients

atteints de BPCO, étant donné que cette forme d'entraînement, selon Maltais et al, présente

de meilleures chances d'améliorer la force et la masse musculaires que l'entraînement

aérobie [41]. C’est une technique utilisée seule si le sujet est très déconditionné. De plus,

comme cette forme d'activité physique engendre moins de dyspnée, elle plaît davantage

que l'entraînement aérobie aux patients souffrant de BPCO grave. Selon la SPLF, elle est

également préconisée en cas d’IMC très faible, car elle permet de moins puiser dans les

réserves énergétiques.

Le renforcement segmentaire permet le travail isolé d’un groupe musculaire particulier.

Les charges de travail sont individualisées et spécifiques d’un mouvement (squat/ épaulé-

jeté). Il est recommandé au début de la prise en charge, de travailler en endurance avec une

intensité faible, entre 40 et 60% de la force maximale, en effectuant beaucoup de

répétitions (15 à 20). Le renforcement doit être augmenté progressivement au fil des

séances. La 1RM (charge maximale qu’un patient peut mobiliser une seule fois sur la

totalité du mouvement articulaire) est largement utilisée dans les essais cliniques, pour des

raisons de reproductibilité, mais ce n’est plus une méthode de référence dans la pratique du

renforcement musculaire en rééducation. Il est recommandé de rééduquer le muscle dans

sa fonction : le quadriceps, qui est le muscle cible dans cette rééducation, doit être

rééduqué en chaine fermée dans la chaine d’extension en co-contraction avec les ischio-

jambiers [33].

Une méta-analyse d’O’Shea [42] permet de montrer, au niveau des membres inférieurs,

que le renforcement améliore la force, la trophicité, l’endurance, la distance au test de

marche de 6 minute et plus spécifiquement les transferts assis-debout ainsi que la montée

d’escaliers. D’après l’American Thoracic Society et l’European Respiratory Society

(ATS/ERS), des séries de 12 contractions à 60% de la 1RM suffisent à produire des

résultats optimaux dès la deuxième semaine. Le renforcement musculaire progressif est

bien toléré par les BPCO, qui améliorent ainsi leurs possibilités fonctionnelles de manière

spécifique et significative.

L’état de dénutrition et d’amyotrophie de M.A, implique un travail en force pour récupérer

de la masse musculaire.

Page 30: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

27

Il est important de mentionner qu’environ un tiers des patients ne bénéficient pas

d’améliorations significatives après un réentrainement. De manière similaire aux sujets

sains, des différences de nature génétique jouent certainement un rôle dans cette absence

de réponse à l’entrainement [44]. Il est également probable que d’autres mécanismes

interviennent. Elle pourrait être liée à des anomalies intrinsèques de leurs muscles

squelettiques. Le stress oxydatif pourrait être la cause, puisque Rabinovich et al. ont

montré que le potentiel antioxydant des patients BPCO était diminué après un

réentrainement a l’effort [44]. Cette observation suggère que certains patients pourraient

présenter un déséquilibre du système oxydant/antioxydant et ainsi développer un stress

oxydant pendant un exercice d’intensité modérée. La réduction des capacités antioxydantes

des muscles squelettiques est surtout observée chez les patients BPCO ayant des indices de

masse corporelle les plus bas, tout comme M.A. Il est ainsi envisageable que des

traitements visant à rétablir l’équilibre de la balance oxydant/antioxydant pourraient

améliorer la réponse à l’entrainement chez cette minorité de patients.

Dans le cas de M.A, je me suis interrogée sur l’intérêt d’un seul travail segmentaire qui

aurait pu être une option.

Dénutrition et réentrainement à l’effort

La surveillance du poids chez des patients dont l’IMC est inférieur à 21 est très importante.

La perte de poids et la baisse de masse corporelle sont des facteurs prédictifs indépendants

de mortalité chez des patients dont la BPCO est sévère. Un état de dénutrition progressive

se développe chez 20 à 30% des patients BPCO ambulatoires. La dénutrition résulte d’un

déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Ces patients, tout comme M.A,

présentent un hypermétabolisme, c’est-à-dire une augmentation des dépenses énergétique

de repos, qui peut relever de plusieurs causes : inefficacité musculaire, diminution des

fibres I oxydatives au profit des fibres II glycolytiques, travail respiratoire augmenté et état

inflammatoire [45]. La perte de poids se traduit par une perte de masse maigre et de masse

musculaire, qui contribue à l’intolérance à l’effort.

En 2009, Weekes et al. [46] ont montré que les conseils diététiques associés à un

enrichissement de l’alimentation sur une durée de 12 mois, pouvaient favoriser de façon

significative la prise de poids chez les patients BPCO. Un suivi nutritionnel par une

diététicienne permet de compenser les dépenses énergétiques induites par le réentrainement

à l’effort. Les glucides, lipides et protides sont des nutriments apportés par l’alimentation,

Page 31: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

28

et vont permettre d’alimenter certaines filières énergétiques : la filière anaérobie lactique et

surtout la filière aérobie. Chez les patients dénutris, l’association d’une supplémentation

orale lors du réentrainement à l’effort est recommandée, car elle est capable d’augmenter le

poids et la masse maigre [1]. Une supplémentation nutritionnelle était indiquée pour M.A,

qu’il prenait en dehors de ses repas. Sa courbe de poids n’a pas baissé lors de la

réhabilitation, elle est restée stable.

Un bilan intermédiaire à 2 mois pourrait permettre de voir si les techniques utilisées ont

apporté des bénéfices au patient, et dans le cas contraire, pourrait amener à la réflexion

d’un changement de techniques.

Différentes études ont mis en évidence la sensibilité de l’index BODE aux effets d’une

thérapeutique. Cet indicateur nous permet de mettre en évidence le bénéfice d’une

réhabilitation respiratoire [21] et est un outil sensible pour évaluer l’impact des

exacerbations. Il induit cependant de choisir le test de marche de 6 minutes comme test de

référence. Il est moins facile à mettre en place dans un cabinet libéral que le test de lever

de chaise mais est très utilisé dans les études.

Prévention de la survenue d’exacerbation

A la fin du 3e mois de réhabilitation, M.A a fait une exacerbation. Je me suis questionnée

sur l’éventualité d’un lien avec le réentrainement à l’effort. Est-ce que ce réentrainement

induisait un déséquilibre entre ses apports et ses dépenses énergétiques? Est-ce qu’il puisait

trop dans ses réserves énergétiques ? Est-ce qu’il était trop intense ?

Le réentrainement induit des dépenses énergétiques qui, dans le cas de M.A, sont

normalement compensées par l’alimentation et des compléments nutritionnels oraux. C’est

le cas puisque son poids est resté stable et n’a pas diminué pendant la réhabilitation. Il n’y

a donc pas de déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques.

Ces dépenses énergétiques conduisent à une fatigue du patient pendant son

réentrainement. Si celle-ci est trop importante, elle peut signifier que le réentrainement

puise trop dans ses réserves et peut devenir même délétère pour lui. L’intensité de l’effort a

été évaluée tout au long des séances grâce à l’échelle de perception modifiée de Borg, qui

évalue la dyspnée, et l’échelle visuelle analogique (EVA), qui évalue la fatigue.

Page 32: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

29

D’après les recommandations de l’ATS/ERS [11], une intensité cotée entre 4 et 6 sur

l’échelle de perception modifiée de Borg, révèle en général une intensité adéquate pour

l’entrainement à l’effort des patients ayant une BPCO. Bien qu’il ne soit pas encore certain

que ces échelles de perception de l’effort ou de la dyspnée soient suffisamment fiables

pour permettre à elles seules la prescription optimale du niveau d’intensité de l’exercice,

l’échelle de perception de Borg a été utilisée dans nombre d’essais cliniques pour guider la

progression de l’intensité de l’effort en cours de programme de réadaptation. Si nous

prenons la valeur de la dyspnée et de la fatigue à la fin de chaque séance, nous obtenons

une moyenne de 6 sur l’échelle de Borg et 5,5 sur l’EVA. L’intensité, bien qu’elle soit

d’une moyenne haute, semble adéquate pour le réentrainement à l’effort.

La survenue de l’exacerbation ne semble pas avoir de lien avec le réentrainement à l’effort.

A l’heure actuelle, je n’ai pas trouvé de lien direct entre fatigue et exacerbation dans la

littérature. Celle-ci peut provenir de beaucoup de facteurs différents.

Depuis décembre 2011, selon GOLD, les patients sont répartis par groupe de risque

d’exacerbation :

- Groupe A : risque bas, peu de symptômes : GOLD I ou II et/ou 0-1 exacerbation/an

et mMRC grade 0-1 ou CAR < 10 ;

- Groupe B : risque bas, plus de symptômes : GOLD I ou II et/ou 0-1 exacerbation/an

et mMRC grade ≥ 2 ou CAT ≥ 10 ;

- Groupe C : risque élevé, peu de symptômes : GOLD III ou IV et/ou ≥ 2

exacerbations/an et mMRC grade 0-1 ou CAT < 10 ;

- Groupe D : risque élevé, plus de symptômes : GOLD III ou IV et/ou ≥ 2

exacerbations/an et mMRC grade ≥ 2 ou CAT ≥ 10.

M.A fait partie du groupe D, c’est-à-dire qu’il fait partie du groupe de BPCO où le risque

d’exacerbation est le plus important.

Son exacerbation a eu lieu en décembre, l'hiver étant la saison où les admissions à l’hôpital

pour exacerbations sont les plus fréquentes [47]. Le patient présentait donc beaucoup de

facteurs à risques.

La prévention des exacerbations joue un rôle très important pour ce type de patients, car les

exacerbations répétées mettent en jeu le pronostic vital [48].

La prévention de M.A a constitué à lui apprendre les signes annonciateurs d’une

exacerbation et la conduite à tenir, grâce au plan d’action, à reconnaitre en tant que

kinésithérapeute les prodromes et à suivre l’évolution de son poids.

Page 33: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

30

Malgré cette prévention, M.A a tardé avant de consulter un médecin. La consultation lui

était difficile, de peur de ce qu’allait lui annoncer le médecin, de peur de devoir quitter son

travail, qui était sa priorité. Les facteurs psychologiques et sociaux ont une importance

dans les maladies chroniques.

Conclusion

La réhabilitation respiratoire en cabinet libéral est souvent une prise en charge plus longue

qu’à l’hôpital ou en centre. Elle présente l’avantage d’intégrer le programme dans le

quotidien des patients. Cependant la prise en charge diffère par le fait que le

kinésithérapeute libéral n’a pas accès à tout le dossier médical, et ne dispose pas toujours

de tout le matériel optimal pour la prise en charge. La place étant parfois restreinte, des

tests comme le test de lever de chaise est préféré au test de marche des 6 minutes. La

communication avec l’équipe médicale ou soignante est également moins aisée et moins

régulière.

La BPCO entraine une dysfonction musculaire périphérique qui s’explique à la fois par le

déconditionnement et par l’existence d’une forme de myopathie. Différents types de

réentrainement à l’effort peuvent être utilisés suivant le degré de sévérité de la maladie.

Une surveillance accrue du poids est un principe de base pour des patients dénutris comme

M.A. Le risque d’exacerbation était élevé dans son cas et malgré la prévention effectuée, le

patient a quand même effectué une exacerbation sévère. Des bilans intermédiaires sur des

prises en charge longues pourraient permettre de procéder à certaines modifications dans le

traitement.

Avec les connaissances bibliographiques entreprises dans le cadre de mon mémoire, j’ai

pris conscience de l’importance d’une prise en charge individualisée et adaptée à chaque

patient. Dans le cas de la BPCO, les morphotypes, les symptômes et les états

psychologiques sont très différents d’un patient à l’autre. L’impact de l’IMC est

déterminant dans la prise en charge, ainsi que le stade de sévérité de la maladie.

Page 34: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Références :

[1] Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française sur la prise en

charge de la BPCO. Rev Mal Respir. Elsevier Masson. 2009. Vol 27, Supplément 1.

[2] Charge de morbidité due à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Organisation Mondiale de la Santé. Consulté le 12/04/2016. Disponible sur

http://www.who.int/respiratory/copd/burden/fr/.

[3] Guide parcours de soins, bronchopneumopathie chronique obstructive. Haute Autorité de

Santé. 2014. Consulté le 10/04/2016. Disponible sur www.has-

santé.fr/portail/jcms/c_1242505/.

[4] Similowski T, Muir J-F, Derenne J-P. La bronchopneumopathie chronique obstructive.

Paris. John Libbey Eurotext. 2004.

[5] Le poids de la BPCO en France. Haute Autorité de Santé. Consulté le 24/03/2016.

Disponible sur http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1518063/fr/bronchopneumopathie-

chronique-obstructive.

[6] C. Pinet. Muscles respiratoires et périphériques dans la BPCO. Rev Mal Respir. Nov 2006.

23 (5) : 15-9.

[7] Antonello M, Delplanque D. Comprendre la kinésithérapie respiratoire. 3e édition. Issy-

les-Moulineaux. : Masson ; 2009.

[8] Couillard A. Les facteurs pronostiques dans la BPCO : la tête, les jambes et le souffle !

Rev Mal Respir. 2011 Fév ; 28(2) : 174-86.

[9] Ducrocq A. La dysfonction musculaire dans la BPCO : quels mécanismes retenir en

2014 ? Rev Mal Respir. 2014 Juil ; 6(3) : 270-3.

[10] Médrinal C, Prieur G. Résumé des recommandations ATS/ERS 2013. Kinésithér Rev.

2014 Avr ; 14(148) : 24-30.

[11] Comment mettre en œuvre la réhabilitation respiratoire pour les patients ayant une

bronchopneumopathie chronique obstructive. Haute Autorité de Santé. Mai 2014. Consulté le

23/03/1016. Disponible sur Haute Autorité de Santé. http://www.has-

sante.fr/portail/jcms/c_1744735/fr/comment-mettre-en-oeuvre-la-rehabilitation-respiratoire-

pour-les-patients-ayant-une-bronchopneumopathie-chronique-obstructive.

[12] Gauthier R. Place des réseaux. Imothep éd. Réhabilitation respiratoire. Guide pratique

2ème édition. Alvéole ; 2008 : 203-12.

[13] Dautzenberg B, Gournay O, Marolla M, Ricaud X. Processus obstructif. 2e édition. Ed

Lamarre. 2013.

Page 35: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

[14] Reychler G, Opdekamp C. Chapitre 11: Evaluation fonctionnelle des patients atteints de

pathologies respiratoires. Kinésithérapie respiratoire. 2e édition. Elsevier. 2009. p107-16.

[15] Perez T, Guenard H. Comment mesurer et suivre la distension pulmonaire au cours de la

BPCO. Rev Mal Respir. 2009 Avr ; 26 (4) : 381-93.

[16] Gouilly P, Jennequin J. Chapitre 8 : Bilans en kinésithérapie respiratoire. Kinésithérapie

respiratoire. Elsevier. 2007 : 77-82.

[17] Bender A. Un test de lever de chaise dans l’évaluation de la tolérance à l’effort des

patients atteints de BPCO. Actukiné. Nov 2014.

[18] Intérêt du test d’endurance à domicile dans l’évaluation de la réhabilitation respiratoire.

Kinésithér Rev. 2009 (85-86) : 19-92.

[19] Mathieu N, Hilfiker R. Le lever de chaise répété: un nouveau test facile à effectuer dans

deux variantes pour évaluer la capacité fonctionnelle. Kinesither Rev. 2012; (124): 24-28.

[20] Boucard G, Reychler G, Beaumont M. Comparaison du « test de marche de six minutes »

avec le « test du lever de chaise », le « stepper test de trois minutes » et le « step test de trois

minutes » chez un patient atteint de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Kinésither

Rev. 2014 Nov ; 14 (155) : 35-6.

[21] Houssière A, Piggio O, Cossalter B, Pison C, Louis F, Vaele D. L’index BODE :

révélateur de l’intérêt de l’évaluation de la dysfonction musculaire chez le BPCO. Kinésithér

Rev. 2010 Mar ; 10 (99) : 33-37.

[22] Celli B.R, Cote C.G, Morin J, Casanova C, Martes de Oca M, Mendez R, et al. The body

mass-index, airflow obstruction, dyspnea and exercise capacity index in COPD. N Engl J

Med. 2004 Mar 4; 350(10): 1005-12.

[23] Beaumont M. Intérêt du questionnaire de qualité de vie Saint-George chez les patients

atteints de BPCO : Interest of the Saint-George’s Respiratory Questionnary among COPD

patients. 2010 Feb ; 10 (98) : 23-6.

[24] Ninot G. L’anxiété et la dépression associées à la BPCO : une revue de questions. Rev

Mal Respir. 2011 Juin ; 28 (6) : 739-48.

[25] Recommandations : éducation thérapeutique du patient, définition, finalités et

organisation. Haute Autorité de Santé. 2007. Consulté le 24/04/2016. Disponible sur

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1241714/fr/education-therapeutique-du-patient-etp

[26] Delguste P, Reychler, Roeseler J. Kinésithérapie et bronchopneumopathies chroniques

obstructives. In Préfaut C, Ninot G editors. La réhabilitation respiratoire chronique. Thirst ed.

Paris : Masson ; 2009.

Page 36: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

[27] Iliou M-C, Blanchard J-C. Entrainement : continu ou intervalles ? Archives des Maladies

du Cœur et des Vaisseaux – Pratique. 2015 Avr ; 2015 (237) : 9-13.

[28] Quelle réhabilitation respiratoire des patients porteurs de BPCO en pratique libérale ?

Kinésithér Rev. 2010 Oct ; 10 (106) : p35-9.

[29] Delplanque D. Les muscles dans la BPCO. Journée de l’INK. Muscle et cartilage, la

kinésithérapie au cœur du mouvement. Oct 2015.

[30] Billat V. Physiologie et méthodologie de l’entraînement. 3e édition. De Boeck. 2012.

[31] Préfaut C. Réhabilitation respiratoire dans la broncho-pneumopathie chronique

obstructive. Journal franco-vietnamien de pneumologie. 2012 ; 03(09) ; 1-60.

[32] Corhay J.L, Dang Nguyen D, Bury.T, Pirnay.F, Louis R. Réhabilitation dans la broncho-

pneumopathie obstructive. Elsevier Masson. 2011.

[33] Selleron B. Renforcement des muscles périphériques. Kinésithér Rev. 2011 Sept ;

11(117) : 24-5.

[34] Saey D, Gosselin N, Decramer M, Troosters T. Chapitre 16 : Réentrainement à l’effort de

l’insuffisant respiratoire chronique obstructif. Kinésithérapie respiratoire 2e édition. 2009.

p159-71.

[35] Préfaut C. Physiopathologie de la bronchopneumopathie chronique obstructive- BPCO.

Journal franco-vietnamien de pneumologie, 2013, 04(13) : 1-45.

[36] Ducrocq A. La dysfonction musculaire dans la BPCO : quels mécanismes retenir en

2014 ? Rev Mal Respir Actualités. 2014 ; 6 (3) : 270-3.

[37] Nasis I, Kortianou EA, Clini E, Koulouris NG, Vogiatzis I. Effect of Rehabilitative

Exercise Training on Peripheral Muscle Remodelling in Patients with COPD: Targeting

Beyond the Lungs. Curr Drug Targets. 2013 Feb;14(2):262-73.

[38] Beauchamp MK, Nonoyama M, Goldstein RS, et al. Interval versus continuous training

in individuals with chronic obstructive pulmonary disease – a systematic review. Thorax

2010;65:157-64.

[39] Selleron B, Beaumont M, Villiot-Danger E. Le renforcement des quadriceps dans la

BPCO (1er partie). Kinésithérapie Scientifique. 2011 Nov ; (526) : 57-8.

[40] Selleron B, Beaumont M, Villiot-Danger E. Le renforcement des quadriceps dans la

BPCO (2e partie). Kinésithérapie Scientifique. 2012 Jan ; (528) : 57-9.

[41] Maltais F Leblanc P, Jobin J, Casaburi R. Le dysfonctionnement des muscles

périphériques dans la bronchopneumopathie chronique obstructive. Rev Mal Respir. 2002

Sept ; 19 (4) : 444-53.

Page 37: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

[42] O’Shea SD, Taylor NF, Paratz JD. Progressive resistance exercise improves muscle

strenght and may improve elements of performance of daily activities for people with COPD.

A systemic review. Chest 2009 ; 136 : 1269-83.

[43] Bouchard C, Leon AS, Rao DC, et al. Familial aggregation of VO2 max response to

exercise training : results from the HERITAGE family study.J Appl Physiol 1999; 87: 1003-8.

[44] Rabinovich RA, Ardite E, Troosters T, et al. Reduced muscle redox capacity after

endurance training in patients with chronic obstructive pulmonary disease. Am J Respir Crit

Care Med 2001 ; 164 (7) : 1114-8.

[45] Fitting J-W. Nouvelles pistes pour la réhabilitation respiratoire de la

bronchopneumopathie chronique obstructive. Revue médicale suisse. 2010 ; 6 :2233-9.

[46] Weekes CE, Emery PW, Elia M. Dietary counselling and food fortification in stable

COPD: a randomised trial. Thorax. 2009; 64(4): 326-31.

[47] Piquet J, Maurer C, Barbieux H, Cavaillon J-M, Debieuvre D, Leba F-X et al.

Exacerbations aiguës de BPCO hospitalisées : facteurs prédictifs de mortalité à trois ans. Rev

Mal Respir. 2007 Sept ; 24 (7) : 909-16.

[48] Roche N, Aguilaniu B, Burgel P-R, Durand-Zaleski I, Similowski T. Prévention des

exacerbations : un enjeu fondamental. Rev Maladies Respir. 2012 ; 29 : 756-74.

Page 38: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Annexes:

Annexe I : Classification de la BPCO selon GOLD

Annexe II : Echelle de Borg modifiée : degré de perception de la dyspnée

0 Absence totale de dyspnée

0.5 Dyspnée à peine perceptible

1 Dyspnée très légère

2 Dyspnée légère

3 Dyspnée modérée

4 Dyspnée assez sévère

5 Dyspnée sévère

6 Dyspnée plus sévère

7 Dyspnée très sévère

8 Dyspnée très très sévère

9 Dyspnée presque maximale

10 Dyspnée maximale

Annexe III : Échelle de dyspnée du Medical Research Council (MRC) traduite en français ou

modifiée (mMRC)

Stade 0 dyspnée pour des efforts soutenus (montée 2 étages)

Stade 1 dyspnée lors de la marche rapide ou en pente

Stade 2 dyspnée à la marche sur terrain plat en suivant quelqu’un de son âge

Stade 3 dyspnée obligeant à s’arrêter pour reprendre son souffle après quelques

minutes ou une centaine de mètres sur terrain plat

Stade 4 dyspnée au moindre effort

Stade 0 : A risque VEMS : normal, symptômes chroniques

Stade 1 : Léger VEMS : >80%

Stade 2 : Modéré VEMS : 50% à 79%

Stade 3 : Sévère VEMS : 30% à 49%

Stade 4 : Très sévère VEMS<30%, ou <50% avec insuffisance

respiratoire chronique ou cœur pulmonaire

Page 39: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Annexe IV : score de BODE

Points 0 1 2 3

VEMS (%) >ou = 65 50 - 64 36 - 49 < ou = 35

Distance des

6min (m)

>ou = 350 250-349 150-249 < ou = 149

Dyspnée

(MMRC)

0-1 2 3 4

IMC (kg/m²) >21 < ou = 21

Taux de mortalité en fonction score de BODE :

Score de BODE 0 à 2 3 à 4 5à 6 7 à 10

Mortalité à 4

ans

15% 30% 40% 80%

Page 40: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Annexe V : synthèse du bilan éducatif initial

Page 41: INTERET DE L’ADAPTATION DU - Catalogue en ligne Ecole

Annexe VI : plan d’action