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Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans la maladie d'Alzheimer : étude d'un cas clinique Nikita BAL Année Universitaire 2017 2018 Directeur de mémoire : Lauris ALU Soutenu le 21 Juin 2018

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Intérêt d'une prise en charge ostéopathique

régulière dans la maladie d'Alzheimer : étude

d'un cas clinique

Nikita BAL Année Universitaire 2017 – 2018

Directeur de mémoire : Lauris ALU

Soutenu le 21 Juin 2018

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Intérêt d'une prise en charge ostéopathique

régulière dans la maladie d'Alzheimer : étude

d'un cas clinique

Nikita BAL Année Universitaire 2017 – 2018

Directeur de mémoire : Lauris ALU

Soutenu le 21 Juin 2018

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« Il est dur d’échouer ; mais il est pire de n’avoir jamais tenté de réussir. »

F. D. Roosevelt

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REMERCIEMENTS

En premier lieu, je souhaite remercier mon tuteur de mémoire, Lauris ALU, pour son

implication, son soutien et sa disponibilité. Merci de m'avoir conseillée et

encouragée tout au long de mon travail.

Je souhaite également remercier Charles et Yolande pour m'avoir accordé leur

confiance. Un couple plein d'amour et de gentillesse. A Charles, un homme que je

suis heureuse d'avoir rencontré. A Yolande, une femme forte, pour qui j'ai une

profonde admiration.

Merci à Bernard FONLUPT d'avoir accepté de me soutenir dans cette expérience très

émouvante, pour nous tous. Ses conseils et sa bonne humeur ont été d'une grande

importance pour moi.

Je souhaite également remercier tous les formateurs cliniques qui ont accepté

d'encadrer mes consultations. J'ai beaucoup appris à leur côté et je leur adresse toute

ma gratitude pour cela.

Merci à mes parents pour leur soutien et leur amour inconditionnel. J'espère vous

rendre fiers. Merci d'avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Merci à Daniel DE FARIA pour sa présence à mes côtés, son soutien et son amour.

Merci à mon binôme de choc depuis cinq ans, Alexane BACHELERY, pour tous nos

bons moments.

Merci à Lorène BONTEMPS, pour ses compétences en anglais et son amitié

essentielle.

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SOMMAIRE

I- INTRODUCTION .................................................................................................. 7

II- MATERIEL ET METHODE ............................................................................. 14

1) Population étudiée ........................................................................................... 14

2) Matériel utilisé.................................................................................................. 16

3) Méthode ............................................................................................................ 18

III- RESULTATS ET ANALYSES .......................................................................... 21

IV- DISCUSSION ..................................................................................................... 29

V- CONCLUSION .................................................................................................... 42

VI- BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 44

VII-ANNEXES ......................................................................................................... 50

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Résumé : L'OMS a considéré la maladie d'Alzheimer comme « priorité mondiale en

matière de santé publique » en 2012 et 2015. Actuellement, aucun traitement curatif

n'existe, mais les recherches continuent. Il est donc important de trouver des

thérapeutiques alternatives. Dans cette étude, nous voulons démontrer l'intérêt d'une

prise en charge ostéopathique régulière afin d'améliorer la qualité de vie d'un patient

atteint de la maladie d'Alzheimer. De plus, nous cherchons à savoir si l'ostéopathie

peut s'inscrire dans la prise en charge pluridisciplinaire de cette maladie. Nous avons

donc réalisé une étude de cas clinique sur un patient de sexe masculin âgé de 67 et

atteint d'une forme précoce et agressive de la maladie d'Alzheimer, à un stade très

avancé. Un questionnaire de qualité de vie, évaluant des critères tels que la qualité de

la digestion, du sommeil, l'anxiété, l'agressivité, l'état physique, est utilisé afin de

cibler les principales problématiques du patient et de tenter de les résoudre. Ce

questionnaire est rempli par l'aidant principal du patient, son épouse.

A l’issue de notre prise en charge, qui compte neuf consultations sur une durée de six

mois, nous obtenons de relatives améliorations pour les critères de qualité de

sommeil et de digestion. Les autres critères ont connu des pics d'amélioration et

d'aggravation tout au long de l'étude. Nous observons que les évolutions obtenues

sont en étroit lien avec la progression de la maladie et les aléas quotidiens.

Nous en concluons que la prise en charge ostéopathique n'a qu'un impact très limité

sur la qualité de vie de ce patient atteint de la maladie d'Alzheimer. Malgré tout, nous

pensons qu'il est important de maintenir un lien entre le monde du patient et le

monde extérieur, et d’accompagner les aidants dans leur combat au quotidien.

Mots clés : Alzheimer, ostéopathie, hétéro-évaluation, qualité de vie, maladie neuro-

dégénérative

Abstract: In 2012 and 2015, OMS has named Alzheimer’s disease as a « global

priority in public health ». Nowadays, there is no curative treatment, but researches

keep going. That’s why it’s important to find alternative therapies.

In this study, we want to demonstrate the value of a regular “osteopathic treatment”

to improve an Alzheimer patient quality of life. Moreover, we’re trying to find if

osteopathy can be part of multidisciplinary support in this disease.

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We realized a clinical case study on a 67-years-old male patient with an early and

aggressive form of Alzheimer’s disease at a very advanced stage.

To target the main issues of the patient and to try to solve them, we used a quality of

life questionnaire, evaluating different criteria such as digestion and sleep qualities,

anxiety, aggression and physical state. This questionnaire was filled up by the

patient’s main caregiver, his wife.

At the end of our care, which was nine consultations over a period of six months, we

obtain relative improvements on sleep and digestion qualities criteria. Other criteria

experienced peaks of improvement and aggravation throughout the study. We

observe that the evolutions obtained are linked to the progression of the disease and

daily hazards.

We conclude that osteopathic treatment has a limited impact on this Alzheimer’s

patient quality of life. Nevertheless, we think that’s important to maintain a link

between the patient’s world and the outside world and to support the caregivers in

their daily struggle.

Key words: Alzheimer, osteopathy, hetero-assessment, life quality, neurodegenerative

diseases.

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7

I- INTRODUCTION

Quand nous entendons « Alzheimer », nous pensons tout de suite à un senior perdant

la mémoire mais nous oublions la plupart du temps toute la symptomatologie qui

entoure cette maladie : l'angoisse, la dépression, les déambulations, la raideur

articulaire, l'agressivité, les troubles du sommeil. Il faut tenir compte de l'altération

de la qualité de vie quotidienne, sociale et professionnelle du patient mais également

de son entourage.

Il est communément admis que la maladie d'Alzheimer touche principalement des

personnes très âgées et qu'elle est un processus normal du vieillissement. Cela n'est

pas le cas, la maladie d'Alzheimer n'est pas une conséquence inéluctable du

vieillissement. On estime que 47,5 millions de personnes sont atteintes de démences

dans le monde. La France compterait plus de 900 000 personnes malades [1].

Alzheimer est la forme de démence la plus commune, 60 à 70% selon l'OMS [1].

Bien évidemment l'âge constitue le facteur de risque principal, mais

malheureusement elle peut apparaître dès l'âge de cinquante ans. Ces formes

précoces de la maladie constituent 5% des cas [2].

Un million huit cent mille cas d'ici 2050. Voici l’estimation du nombre de personnes

touchées par une démence en 2018, soit 6,2% de la population active en France [3].

Ce chiffre inquiète et nous oblige à trouver des solutions afin de prendre en charge au

mieux ces malades.

L'OMS a considéré la maladie d'Alzheimer comme « Priorité mondiale en matière de

santé publique » en 2012 et 2015 [4]. Dans le monde, en 2015, on a diagnostiqué un

nouveau cas de démence toutes les trois secondes [5]. La répartition des cas sera

retrouvée dans les annexes (cf. Annexe 1) [4] [6].

On distingue principalement deux formes :

– la forme familiale à transmission autosomique dominante, inférieure à 1%, la

principale caractéristique de cette forme est l'âge d'apparition des premiers

symptômes (souvent avant 65 ans, voire même avant 50 ans). Cette forme

« précoce » a, malheureusement, une autre caractéristique importante : la forme

Page 10: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

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héréditaire de la maladie. On reconnaît trois gènes identifiés comme responsables des

formes héréditaires [7] [8].

– la forme sporadique, la plus courante (90% des cas), qui résulte de facteurs

environnementaux et avec possible prédisposition génétique. Dans cette forme, l'âge

de début est plus tardif [8] [9].

Les causes de la maladie d'Alzheimer restent encore inconnues actuellement. Nous

savons seulement qu'il existe des facteurs génétiques, métaboliques et

environnementaux. Parmi ceux-ci, il y a l'âge, le sexe, les mutations de certains

gênes, l’alimentation [10], le tabac, les maladies cardio-vasculaires, le diabète de

type 2 (cf. Annexe 2) [4]

Un tiers des cas de maladie d'Alzheimer seraient attribuables à ces facteurs de risques

« modifiables » |11].

En effet, un haut niveau d'études, une profession stimulante, un réseau social dense,

des activités intellectuelles complexes constitueraient des facteurs protecteurs. Une

stimulation cérébrale importante permettrait de compenser les lésions induites par

Alzheimer et donc de retarder la progression des symptômes. C'est la capacité

individuelle d'optimisation cognitive, qu'on appelle la réserve cognitive [12]. Plus

cette réserve est développée, plus les premiers signes de la maladie seraient retardés

[12] [13].

Sur le plan histologique, deux types de lésions neurologiques sont retrouvées :

▪ Des plaques séniles ou plaques amyloïdes, correspondant à l'accumulation

de protéines bêta-amyloïde aβ, qui entraîne une altération des membranes

cellulaires, une réaction inflammatoire et ensuite la mort neuronale.

Ces dépôts amyloïdes, notamment dans la région temporale et de

l'hippocampe semblent être l'élément physiopathologique principal [14].

▪ Des lésions neuro-fibrillaires, résultant de l'accumulation de filaments de

protéine Tau pathologiques. Ce dysfonctionnement entraîne la destruction

des neurones. Son installation est progressive dans les aires cérébrales,

séquentielle et hiérarchisée. Il y 10 stades d'invasion de la protéine Tau

Page 11: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

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pathologique. Ces stades correspondent aux 10 régions cérébrales touchées

successivement. [15] Ils seront retrouvés en annexe (cf. Annexe 3).

Ce processus est très lent, il s'étalerait sur plusieurs dizaines d'années avant de laisser

apparaître les premiers symptômes [13].

Toutes ces lésions entraînent la destruction des voies cholinergiques, responsables de

la production d'Acétylcholine et de son précurseur, l'acétylcholine-transférase. C'est

pourquoi, les traitements médicamenteux proposés ont un effet inhibiteur de

l'acétylcholinestérase, c'est-à-dire qu'ils diminuent la destruction de l'acétylcholine.

Sur le plan clinique, la maladie d'Alzheimer provoque l'altération progressive des

fonctions cérébrales. En plus de la perte de mémoire, elle a des conséquences sur les

fonctions cognitives et comportementales. Les caractéristiques de la maladie

apparaissent progressivement et plus ou moins rapidement selon les patients.

Initialement, les troubles mnésiques concernent les mémoires épisodiques et

sémantiques et touchent toutes les étapes de la mémorisation (encodage, stockage et

récupération) [16].

Puis, ils concernent ensuite la mémoire de travail et enfin la mémoire procédurale,

dans le stade avancé de la maladie [17].

On pourra observer des troubles cognitifs tels que des troubles mnésiques, une

aphasie, une apraxie, une agnosie et des troubles des fonctions exécutives [18].

De plus, les malades d'Alzheimer présentent des troubles psychomoteurs à un stade

plus avancé de la maladie. On compte parmi ces troubles l'anxiété, l'apathie,

l'irritabilité, l'euphorie, la dépression, l'agressivité, un comportement moteur aberrant,

des troubles du sommeil, de l'alimentation, la perte d’inhibition ainsi que des

hallucinations [18] [19].

La maladie évolue en quatre stades (podromal, léger, modéré et sévère) allant

d'oublis bénins, de sautes d'humeur, de confusion, jusqu'à une perte totale de

communication et d'autonomie [20]. La vitesse d'évolution est très variable selon les

individus, elle dépend de la réserve cognitive de chaque individu ainsi que de la

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10

forme de la maladie. Elle peut être lente sur 15 à 20 ans et caractérisée

essentiellement par des troubles mnésiques, ou à l'inverse, très rapide et atteignant un

stade très avancé en quelques années [13].

C'est la progression des lésions cérébrales qui provoque l'apparition d'autres troubles,

réduisant l'autonomie du malade par perte des capacités d'orientation dans le temps et

dans l'espace, de reconnaissance des personnes et des objets (cf. Annexe 4).

Il faut bien différencier la maladie d'Alzheimer et les autres formes de démences

apparentées [21].

▪ Démences non dégénératives : démences vasculaires, hydrocéphalies à

pression normale, tumeur cérébrale, troubles métaboliques.

▪ Démences dégénératives : démence à corps de Lewy, dégénérescences

lobaires fronto-temporales, démence alcoolique, Maladie de Creutzfeldt-Jacob.

▪ Démences mixtes : association de lésions vasculaires cérébrales à la maladie

d'Alzheimer.

L'étape diagnostique est donc primordiale afin d'élimer toutes les causes curables des

modifications cognitives ainsi que de prendre en charge au mieux le malade et son

entourage. Mais celle-ci est d'une grande complexité. Selon France Alzheimer, un

malade sur deux en France ne serait pas diagnostiqué. Le délai moyen entre

l'apparition des premiers symptômes et l'annonce de la maladie est de 24 mois [22].

Le diagnostic est avant tout pluridisciplinaire. Il se fait en plusieurs étapes.

Tout d'abord un bilan neuropsychologique qui correspond à une série de tests afin

d'évaluer les troubles cognitifs du patient tels que mémorisation, langage, orientation

spatio-temporelle, les capacités gnosiques et les praxies [23].

Plusieurs outils diagnostics existent, telles que le MMS (mini mental stade de

Folstein), l'échelle d'autonomie de Katz ADL (Activities of Daily Living), l'échelle

de Lawton IADL (Instrumental Activities of Daily Living), le NPI (Inventaire

Neuropsychiatrique). (cf. Annexes 5, 6, 7 et 8)

Puis, il existe des examens complémentaires permettant d'établir le diagnostic de la

maladie d'Alzheimer in vivo, comprenant l'imagerie structurelle, fonctionnelle et

moléculaire.

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11

Parmi eux, nous comptons : [4] [13]

▪ L’Imagerie par résonnance magnétique (IRM), qui permet d'évaluer le stade

de la maladie

▪ Le TEP (examen tomodensitométrique cérébral)

▪ La ponction lombaire, qui permet d'effectuer un dosage des bio marqueurs

(protéines amyloïdes et tau) donc de préciser le diagnostic.

Rappelons qu'avant 2007, ces critères diagnostiques décrits dans cette partie

permettaient seulement d'établir un diagnostic probable. En effet, l'affirmation du

diagnostic avec certitude se faisait post-mortem, par des colorations histo-

pathologiques du cerveau avec des colorants ou des anticorps permettant de

reconnaître les dépôts de plaque amyloïde-béta. Aujourd’hui, le diagnostic peut être

posé du vivant du patient [24].

Dans la maladie d'Alzheimer, on observe une atteinte précoce et intense du système

cholinergique, c'est pourquoi les traitements utilisés ont pour but l'inhibition de

l'activité enzymatique des cholinestérases, ce qui entraîne une augmentation des taux

d'acétylcholine cérébrale et favorise la communication neuronale. On distingue trois

différents types de médicaments à action anticholinestérasique : [25] [26] [27]

▪ galantamine (reminyl®)

▪ donepezil (aricept®) [27]

▪ Rivastigmine (exelon®)

Il existe un autre traitement symptomatique agissant sur les voies glutamiques, la

Memantine®, qui permet de diminuer la toxicité du glutamate. En effet, cette

substance est augmentée dans plusieurs maladies neurodégénératives et est nocive

pour les neurones [4].

Malheureusement, à ce jour, la maladie d'Alzheimer est incurable. Les traitements

proposés actuellement n'empêchent pas la progression de la maladie. C'est pourquoi

la prévention a une importance primordiale afin de dépister précocement la maladie

et de proposer aux malades un traitement préventif dans le but de ralentir la

progression de la maladie [28] [29].

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Les thérapeutiques alternatives ont donc leur intérêt afin d'aider au mieux les

malades. On compte parmi elles les thérapies cognitives [30] [31], les thérapies

vitaminiques, les thérapies par cellules souches, l'hormonothérapie, l'utilisation

d'antihypertenseurs, l'inhibition de l'hyperphosphorisation de Tau, l'utilisation

d'AINS (Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens) [32] [33], les médecines

traditionnelles [34] ou encore d'autres thérapies médicamenteuses innovantes [35]

[36] [37] [38].

Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l'ostéopathie consiste, dans une

compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement

les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'en altérer

l'état de santé [39].

L'ostéopathie peut se révéler très utile pour accompagner le vieillissement et ses

aléas. En effet, elle peut permettre de « mieux vieillir », que ce soit par prévention

primaire consistant à maintenir en bonne santé et d'éviter l'apparition de troubles

fonctionnels ; prévention secondaire consistant à accompagner la prise en charge d'un

traumatisme afin d'éviter les récidives et d'accélérer la reprise d'activité normale ;

prévention tertiaire consistant à accompagner un patient présentant une pathologie

afin d'améliorer sa qualité de vie, en l'aidant à retrouver son autonomie [40]. Pour

cette dernière, bien évidemment, une prise en charge pluridisciplinaire est

indispensable, comme dans la maladie d'Alzheimer.

A ce jour, dans le monde de l'ostéopathie, quelques études ont été réalisées sur cette

thématique. Trois mémoires ont été réalisés à ce sujet ; en 2013, une étude de

faisabilité sur « L’intérêt d'un suivi ostéopathique sur le comportement psycho-social

des patients Alzheimer » [41]; en 2011, une étude cherchant à savoir si

« L’ostéopathe peut-il s’intégrer dans une équipe pluridisciplinaire afin d’améliorer

les conditions de vie des malades Alzheimer, et les accompagner dans leur

maladie ? » et si « Un traitement ostéopathique membraneux peut-il apporter du

confort et du bien-être à la personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, quel

que soit son stade ? » [42] et en 2008, « Ostéopathie et maladie d'Alzheimer » [43].

Les populations étudiées dans ces mémoires ont en moyenne 85 ans (83 en 2008, 86

en 2011 et 86 en 2013) et sont atteintes de maladie d'Alzheimer ou de maladies

Page 15: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

13

apparentées, à plusieurs stades différents. Les études précédentes ont pris en compte

une quinzaine de patients au sein d'hôpital de longue durée, de cliniques géronto-

psychiatriques ou bien d'Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées

Dépendantes (EPHAD). Dans les trois cas, les auteurs ont réalisé de une à trois

séances en suivant un protocole de traitement établi.

Différentes méthodes de mesure ont été utilisées, notamment le NPI-ES, un tableau

de comportement inspiré de l'échelle de HAIMILTON M (HAMA) adapté à la

population, mais également des questionnaires destinés au personnel soignant dans le

but d'évaluer « l'utilité de l'ostéopathie » dans ces cas, selon eux. Lors de l'étude de

2011, un tableau qualitatif est mis en place par l'auteur et le personnel soignant.

Celui-ci évalue des critères tels que le comportement, le sommeil, la digestion,

l'humeur ou bien encore la participation aux activités.

Ces études ont démontré un impact positif de la prise en charge ostéopathique sur les

patients atteints de la maladie d'Alzheimer, notamment sur le rythme crânien et la

qualité du système membraneux. Les séances réalisées auraient apaisé et apporté un

mieux-être aux patients et à leur entourage.

Bien évidemment, l'ostéopathie ne permet pas de « guérir » de la maladie

d’Alzheimer, mais nous nous demandons si elle pourrait devenir une approche

thérapeutique complémentaire et plus répandue qu’elle ne l’est à ce jour. Le principe

de globalité ostéopathique pourrait s'appliquer aux conséquences physiques de la

maladie et ainsi permettre d'améliorer la qualité de vie des patients et de leur

entourage.

Le but de ce mémoire est de démontrer l’intérêt d'une prise en charge ostéopathique à

long terme chez les malades d'Alzheimer.

Nous tenterons d’apporter une réponse aux questions suivantes :

– La qualité de vie du malade et des aidants pourrait-elle être améliorée grâce à

cette prise en charge spécifique ?

– Est-ce que l'ostéopathie pourrait s'inscrire dans la prise en charge

pluridisciplinaire de la maladie d'Alzheimer ?

Page 16: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

14

II- MATERIEL ET METHODE

1) Population étudiée

Il s’agit de l’étude d’un cas clinique.

Ce patient de sexe masculin, dénommé Charles, âgé de 67 en 2018, présente une

forme sévère et précoce de la maladie d’Alzheimer. Il nous paraît important de

rappeler brièvement l’anamnèse de ce patient.

En décembre 2008, le diagnostic de la maladie d'Alzheimer tombe, suite aux résultats

d'une analyse de liquide céphalo-rachidien révélant la présence de plaques béta-

amyloïdes. A l'âge de 57 ans, Charles et sa famille connaissent enfin le verdict

médical après un long parcours.

Tout commence, en 1999, lorsque Charles consulte un ORL (Oto-rhino-

laryngologiste) car il souffre d'acouphènes et également d'une dépression, qu'il cache

à sa femme. En 2001, alors que les symptômes continuent d'apparaître, un premier

test cognitif est réalisé par un neurologue et se révèle négatif. Charles démissionne

de son poste de chef de vente qu'il occupait à Paris, en 2003, afin de se rapprocher de

sa famille à Lyon. Durant la même année, il consulte un psychiatre car il souffre

toujours de dépression et se plaint de troubles mnésiques. Paradoxalement, en

septembre 2003, il apprend, seul, un nouveau métier et obtient un poste dans une

société gérant les logiciels informatiques des maisons de retraites. Après quelques

années de répit, en mai 2008, la dépression dont il souffre réapparaît et Charles est

licencié pour avoir oublié des rendez-vous. De nouveaux tests cognitifs sont alors

réalisés et se révèlent, une fois de plus, négatifs. En novembre de la même année, une

IRM cérébrale est effectuée mais ne révèle pas de signes objectivables. Un mois plus

tard, les résultats de la ponction lombaire permettent de poser le diagnostic de la

maladie d'Alzheimer.

Le combat contre la maladie commence alors. Charles participe à un essai

thérapeutique de 2011 à 2014. La société de biotechnologie autrichienne, Affaris, a

proposé un vaccin thérapeutique pouvant bloquer la formation des plaques amyloïdes

cérébrales, à l'origine de la maladie d'Alzheimer [44]. Cet essai, basé sur l'évaluation

cognitive, consistait à l'administration d'une piqûre mensuelle chez des malades au

Page 17: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

15

stade précoce d'Alzheimer. Les échelles utilisées ont été les échelles d'évaluation

cognitive adaptée AD et d'autonomie de Katz ADL (Activities of Daily Living) [45].

Initialement, l'essai, se déroulant en double aveugle, devait durer un an et demi mais

a été prolongé. En 2014, un déclin cognitif a fait chuter le score MMS de Charles à

11/30 et a contraint Charles à stopper sa participation à cette étude randomisée.

Nous avons rencontré Charles et son épouse Yolande le 2 février 2017, lors d'une

consultation à la clinique ISOstéo LYON à Ecully. A ce moment-là, sa femme se

rendait compte qu'il se servait de moins en moins de sa main droite, se penchait

progressivement sur la droite et éprouvait des difficultés à la mastication et la

déglutition. Il prenait un lourd traitement médicamenteux composé de Reminil®,

d’anxiolytique (Liscia®, administré deux fois par jour) et d'antidépresseurs

(administrés en fonction des besoins).

Nous nous sommes revus un mois après. Une amélioration notable a été constatée

par l’épouse, surtout au niveau de la déglutition. Pour ce qui est du traitement

médicamenteux, il est toujours le même. Lors de cette consultation, nous discutons

de la possibilité de mettre en place une étude afin de tenter de démontrer l'efficacité

d'une prise en charge ostéopathique à long terme dans ce type de pathologie

chronique.

Au printemps 2017, une grosse période d'angoisse se déclare chez Charles, ainsi

qu'une soudaine agressivité, que son entourage n'avait jamais rencontré jusqu'à

présent. Sa famille est contrainte de l'hospitaliser au mois d'avril. Le corps médical

explique cette attitude par la présence d'une cécité corticale, qui crée cette peur de

l'autre et de son environnement. Après un mois à l'hôpital de Fourvière, Charles peut

retourner chez lui.

Nous nous revoyons le 13 octobre 2017, Yolande nous explique alors leur parcours

durant ces quelques mois. Le traitement de Charles a été modifié, au profit de

neuroleptiques. Cette période fut difficile car il était agressif et souffrait d'une

importante perte de mobilité. Puis le traitement fut ajusté. Les doses de

neuroleptiques ont été fortement diminuées et accompagnées de Miansérine®, un

Page 18: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

16

antidépresseur. Depuis septembre 2017, le traitement est composé seulement de

Miansérine® et de Mémantine®.

C’est à cette date que nous décidons de mettre en place notre étude, après avoir

recueilli l’autorisation de la clinique Isostéo LYON et le consentement éclairé de

l’épouse du patient.

2) Matériel utilisé

Actuellement, plusieurs questionnaires sont utilisés afin d'évaluer l'impact de la

maladie d'Alzheimer dans la vie du patient. Il y a tout d'abord ceux qui évaluent

l'autonomie fonctionnelle du malade, tels que les échelles ADL de Katz (Activities of

Daily Living) et IADL de Lawton (Instrumental Activities of Daily Living). (cf.

Annexes 6 et 7) [46]

Il existe également des questionnaires de qualité de vie. Les plus couramment utilisés

dans la maladie l'Alzheimer sont « Quality of Life in Alzheimer’s Disease » (QoL-

AD) et du « Dementia Quality of Life » (DqoL). Ces derniers ont été adaptés et

validés en français par Aurore WOLAK en 2009 [47].

Le QoL-AD de Logsdon est un instrument d'évaluation comprenant 13 items

permettant d'estimer les rapports du patient avec sa famille et ses amis, les difficultés

financières, la condition physique, la mémoire, l'humeur ainsi que l'état de santé

général. Ce questionnaire est rempli par le patient ainsi que par son aidant,

séparément. Cette particularité est un véritable avantage car il prend ainsi en compte

l'avis du malade et de son aidant. Les items sont évalués à l'aide d'une échelle de 4

points ; « 1 » étant mauvais et « 4 » étant excellent.

Le DQoL de Brod, quant à lui, se compose de 29 items qui évaluent l'estime de soi,

l'affect positif et l'humour, l'affect négatif, le sentiment d'appartenance ainsi que le

sens de l'esthétique [47].

Dans le cas de Charles, ces échelles étaient difficilement utilisables. En effet, lorsque

nous nous sommes rencontrés, il avait déjà perdu une grande partie de son autonomie

et de ses capacités de communication. C'est pourquoi, nous avons décidé d'utiliser un

Page 19: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

17

mode d'hétéro-évaluation. Sa femme, Yolande, étant la personne qui s'occupe de lui

la majorité du temps, a été chargée de remplir le questionnaire de qualité de vie que

nous avons élaboré.

Nous avons créé un questionnaire évaluant des fonctions simples et estimables par

l'aidant (cf. Annexe 9) Parmi ces fonctions, nous avons choisi des critères en lien

avec les signes cliniques de la maladie, sur lesquels nous pensons avoir un impact

lors des traitements ostéopathiques. Nous retrouvons entre autre le comportement

moteur, la qualité du sommeil, l'appétit, la digestion, l'anxiété, l'agressivité et

douleurs physiques. Ces items sont évalués sur une échelle allant de 0 (pas de

symptômes) à 3 (symptômes très présents). Des exemples sont donnés pour chaque

item, afin que la compréhension entre l'aidant et le thérapeute soit optimale.

Cette échelle a été choisie en nous basant sur le mémoire réalisé en 2011 par

STAGNOLI Clio [42]. Cette étude cherchait à savoir si « L’ostéopathe peut-il

s’intégrer dans une équipe pluridisciplinaire afin d’améliorer les conditions de vie

des malades Alzheimer, et les accompagner dans leur maladie ? » et si « Un

traitement ostéopathique membraneux peut-il apporter du confort et du bien-être à la

personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, quel que soit son stade ? ». Dans

cette étude, un questionnaire évaluant plusieurs critères est mis en place. Les

différents critères d’évaluation sont le sommeil, la douleur, la fatigue, la digestion, la

sociabilité ou bien encore la participation aux activités. Ces critères sont évalués par

trois adjectifs « bon », « médiocre » et « mauvais ».

De plus, dans l’inventaire neuropsychiatrique (NPI-ES), la gravité des troubles est

évaluée sur une échelle de 3 (1 correspondant à une gravité légère ; 2 à une gravité

modérée ; 3 à une gravité importante). Il nous a semblé alors adéquat d’utiliser une

échelle semblable afin d’évaluer de manière simple les symptômes les plus

importants.

Suite à la première consultation, nous avons effectué quelques modifications au

niveau du questionnaire. Le critère intitulé « douleurs physiques » n'était pas adapté

car Charles n'exprime pas de plaintes physiques. Afin que ce critère soit plus

objectivable, nous l'avons remplacé par « état physique », qui prend en compte

l'expression de quelconques douleurs, la rigidité des membres, les contractions

Page 20: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

18

musculaires involontaires et tout autre symptôme que son épouse pouvait préciser au

besoin.

Nous demandons, en début de questionnaire, le poids et le traitement médicamenteux

actuels, afin de noter tout éventuel changement au cours de l'étude.

De plus, nous avons décidé d'intégrer un item supplémentaire évaluant le moral de

l'aidant, évalué de 0 (mauvais) à 3 (très bien). En effet, l'utilisation d'une hétéro-

évaluation entraîne un biais principal, les réponses de l'aidant risquant d’être

influencées par son moral. Selon l'Haute Autorité de Santé, les aidants peuvent

souffrir de stress, de troubles dépressifs, de troubles du sommeil et d'épuisement [48].

Des outils sont disponibles pour évaluer l'état de santé et de fatigue des aidants,

notamment le Zarit Burden Inventory (ZBI). (cf. Annexe 10) Selon l'étude de

Kehervé et al, certains facteurs sont impliqués dans la charge de travail ou le fardeau

(Burden) tels que le fait d'être le seul aidant, l'hostilité du patient, la dépression. Cette

charge est au contraire diminuée par le soutient social dont bénéficie l'aidant [49]

[50].

3) Méthode

Après avoir eu l'accord de Yolande, l'épouse de Charles (cf. Annexe 11), nous

décidons de prévoir des consultations, toutes les 3 semaines, à la clinique d’Isostéo

LYON à Ecully, sur une durée de six mois, d'octobre 2017 à avril 2018.

Cette prise en charge régulière semble nécessaire afin de démontrer un éventuel

bénéfice de l’ostéopathie pour ce type de patient.

Les consultations, réalisées par une étudiante en cinquième année d’études

d’ostéopathie à Isostéo LYON, ont eu lieu sous la supervision d'un formateur-

clinique, chargé de cours dans cet établissement.

La présence de différents formateurs nous semble pertinente, chacun pouvant faire

part de son expérience et de sa façon personnelle d’aborder ce patient.

Page 21: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

19

Le questionnaire sert d’interrogatoire. Il est rempli par l’aidant en début de

consultation, sous la supervision de l’étudiante. Nous notons également le poids de

Charles.

La consultation se poursuit par l'installation sur la table. Nous décidons d'effectuer la

phase de tests uniquement en décubitus, tout comme la phase de traitement. En effet,

Charles est hypertonique et le changement de position complique la prise en charge.

Sa bonne installation est un facteur important du bon déroulement de la séance. Il

faut qu'il soit le plus confortable possible afin d'être en mesure d'accepter les tests et

traitements.

Nous testons ensuite, successivement, les sphères crânienne, thoracique, viscérale et

pelvienne. Au besoin, un travail sur les membres est réalisé. Nous adaptons cette

phase aux réponses obtenues dans le questionnaire.

Pour ce qui concerne le traitement, nous n'établissons pas de trame protocolaire. En

effet, il n'est pas décidé à l'avance et diffère selon les séances. Nous recoupons les

zones présentant des contraintes avec les symptômes retrouvés dans le questionnaire

afin d'établir le traitement le plus approprié.

Les techniques de corrections sont adaptées à l'hypertonicité du patient. Nous tentons

de conserver tout au long du traitement, un confort maximal pour Charles.

Suivant les formateurs, leur intervention est différente. Certains d'entre eux apportent

leurs conseils grâce à leurs avis et expériences et avec d'autres, un travail à quatre

mains est réalisé.

De plus, nous devons nous adapter à l'humeur de Charles. Nous nous efforçons de

corriger de manière optimale ses dysfonctions tout en respectant ses envies et ses

besoins, avec le moins de contrainte possible. La plupart du temps, Charles est calme

durant toute la consultation. Lorsqu'il tente de se relever, nous prenons un moment

pour discuter avec lui et le rassurer. Quand une forme d'anxiété apparaît la présence

de sa femme, Yolande l'apaise. Lors de certaines séances, Charles est plus agité et

moins patient, nous nous appliquons alors à terminer la consultation au plus vite afin

de ne pas lui imposer notre prise en charge.

Page 22: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

20

Page 23: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

21

III- RESULTATS ET ANALYSES

Nous avons réalisé neuf séances avec Charles, entre octobre 2017 et avril 2018. Nous

avons regroupé les résultats des questionnaires remplis à chaque consultation afin de

savoir si la prise en charge ostéopathique régulière avait un impact sur l'amélioration

de la qualité de vie de ce patient atteint de la maladie d'Alzheimer.

Pour le critère « appétit », nous n'avons noté aucun changement durant l'étude

clinique, il a été côté à 0 et l'est resté tout au long de l'étude.

En ce qui concerne le critère « agressivité », il a été côté à 0 durant les huit premières

séances et a connu une apparition lors de la séance 9, durant laquelle il a été côté à 1.

Yolande nous a précisé que Charles exprimait le refus de se laver et s'énervait plus

fréquemment.

La qualité de la digestion et du sommeil ont été les critères qui ont connu l'évolution

la plus notable (cf. Illustrations 1 et 2).

Illustration 1: Évolution de la qualité de la digestion

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

Séance

7

Séance

8

Séance

9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Séances

Co

tati

on

s d

es

sym

ptô

me

s

Evolution de la qualité de la digestion

Digestion

Page 24: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

22

Après s’être grandement améliorée entre les deux premières consultations (passant

de 3 à 0 sur 3), la qualité de la digestion s’est stabilisée à 1 sur 3 durant les cinq

séances suivantes. Puis, elle a connu une aggravation lors de la séance 8 (cotée à 2

sur 3), qui s'est maintenue jusqu'à la séance 9.

Comme le montre la figure 2, la qualité du sommeil s’est améliorée d’un point entre

les deux premières consultations, avant de se stabiliser durablement à 1 sur 3 durant

les cinq séances suivantes. Lors de la séance 7, le patient ne souffre plus de troubles

du sommeil. Ceux-ci réapparaissent lors de la séance 8, durant laquelle ils sont côtés

à 1 sur 3 et persistent jusqu'à la séance 9.

Les critères « comportement moteur aberrant », « anxiété » et « état physique » ont,

quant à eux, connu une évolution moindre. Leurs évolutions au cours de l'étude

seront représentées dans les illustrations 3, 4 et 5.

Illustration 2: Évolution de la qualité du sommeil

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

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7

Séance

8

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9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

Séances

Co

tati

on

de

s sy

mp

tôm

es

Evolution de la qualité du sommeil

Sommeil

Page 25: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

23

Comme on peut l'observer sur la figure 3, le comportement moteur aberrant s'est

amélioré d'un point entre la première et la deuxième séance, puis s'est stabilisé à 1

sur 3 jusqu'à la séance 7. Lors de celle-ci, ce critère a été côté à 0,5 sur 3. Or, lors de

la séance 8, nous observons une aggravation de ce critère, qui est côté à 2 sur 3. Lors

de la séance 9, ce critère regagne son niveau de stabilisation (1 sur 3).

Illustration 3: Évolution du comportement moteur

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

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7

Séance

8

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9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

Séances

Co

tati

on

de

s sy

mp

tôm

es

Evolution du comportement moteur

Comportement

moteur

aberrant

Page 26: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

24

Sur la figure 4, nous observons que l'évolution du critère « anxiété » a été plus

inconstante. Elle s'est grandement améliorée entre les deux premières séances, en

passant de 2 à 0 sur 3 ; puis la cotation de l'anxiété a augmenté progressivement,

jusqu'à atteindre un pic, à 2 sur 3, lors des séances 5, 8 et 9.

Illustration 4: Évolution de l'anxiété

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

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7

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8

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9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

Séances

Co

tati

on

s d

es

sym

ptô

me

s

Evolution de l'anxiété

Anxiété

Page 27: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

25

Comme le montre la figure 5, l'évolution de l'état physique s'est aggravée au cours de

l'étude. Il a augmenté d'un point entre les deux premières séances puis s'est stabilisé à

1 sur 3 pendant les quatre séances suivantes, avant d'augmenter à nouveau d'un point

pour atteindre 2 sur 3. Lors de la séance 9, l'état physique s'est amélioré pour

atteindre 1 sur 3.

L'évolution du poids de Charles est rapportée dans l'illustration ci-dessous (cf.

Illustration 6).

Illustration 5: Évolution de l'état physique

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

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5

Séance

6

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7

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8

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9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

Séances

Co

tati

on

de

s sy

mp

tôm

es

Evolution de l'état phyique

Etat

physique

Page 28: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

26

La figure 6 nous indique que Charles prend régulièrement du poids au cours de notre

étude, passant de 64,7 kg en octobre 2017 à 67,7 kg en avril 2018. Nous observons,

malgré tout, une diminution dans la courbe de poids lors de la séance 5. Lors de

celle-ci, le poids de Charles était de 65,2 kg.

Concernant l'évaluation du moral de Yolande, l'épouse de Charles, les résultats sont

reportés dans le diagramme ci-dessous (cf. Illustration 7).

Illustration 6: Évolution du poids du patient

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

Séance

7

Séance

8

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9

63

63,5

64

64,5

65

65,5

66

66,5

67

67,5

68

68,5

Séances

Po

ids

(Kg

)

Evolution du poids du patient

Page 29: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

27

La figure 7 nous indique que le moral de l’aidant reste globalement stable à 2 sur 3

tout au long de l’étude, avec parfois des pics d’amélioration à 3 sur 3. Lors de la

dernière consultation, le moral de Yolande connaît une nouvelle diminution pour

atteindre 1 sur 3.

Illustration 7: Évolution du moral de l'aidant

Séance

1

Séance

2

Séance

3

Séance

4

Séance

5

Séance

6

Séance

7

Séance

8

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9

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Séances

Mo

ral

Evolution du moral de l'aidant

Moral de

l'aidant

Page 30: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

28

La figue 8 nous indique le nombre de jours qui a été respecté entre deux séances tout

au long de l’étude. Nous observons que, majoritairement, un délai de 21 jours a été

respecté entre les séances 2 -3 ; 3-4 ; 5-6 ; 6 -7 et 8-9. Malheureusement, cela n’a pas

pu être le cas pour les autres consultations, pour des soucis d’organisation. De ce fait,

entre les séances 1-2 et 7-8, un délai de seulement deux semaines a été respecté.

Entre les séances 4 et 5, nous avons eu un délai de 39 jours.

De plus, nous observons que, tout au long de l’étude, le traitement médicamenteux

de Charles n’a pas été modifié. Celui-ci est composé d'un comprimé de Mémantine®

le matin et d'un comprimé de Miansérine® le soir.

Illustration 8: Nombre de jours respectés entre deux séances

Séance 1-2 Séance 2-3 Séance 3-4 Séance 4-5 Séance 5-6 Séance 6-7 Séance 7-8 Séance 8-9

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Séances

No

mb

re d

e j

ou

rs

Nombre de jours respectés entre deux séances

Page 31: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

29

IV- DISCUSSION Dans cette étude, notre objectif principal était de démontrer l'intérêt d'une prise en

charge ostéopathique régulière dans l'amélioration de la qualité de vie d'un patient

atteint de la maladie d'Alzheimer. Nous avons observé une légère amélioration de la

qualité de vie de Charles. La prise en charge du patient dans sa globalité a permis

d'avoir un impact plus ou moins important selon les critères. L'interprétation des

résultats, présentée ci-dessous, montre que certains de ces critères ont connu plus de

variations que d'autres.

Nous avons fréquemment travaillé sur la qualité de la digestion de Charles. En effet,

notre patient présentait une constipation récurrente, et ce critère a été évalué comme

étant le principal lors de la première séance. Au cours de celle-ci, Yolande nous a

expliqué qu'elle lui administrait une molécule, Macrogol®, afin de le soulager. Nous

avons alors effectué un travail global sur les mécaniques viscérale et thoracique.

Nous avons également travaillé sur la sphère crânienne, notamment au niveau de la

région occipito-temporale afin de libérer la zone de passage du nerf vague,

responsable de l'innervation du système digestif.

Lorsque ce symptôme apparaissait dans le questionnaire, nous travaillions alors la

sphère digestive en libérant la mécanique viscérale grâce au système des tabliers.

Bien évidemment, dans le but d'avoir une action neurologique et circulatoire, nous

avons agi sur le diaphragme et les vertèbres contrôlant les différentes parties du tube

digestif (notamment la région thoracique pour son lien avec les nerfs splanchniques).

Au cours de la séance 2, nous observons que la constipation a totalement disparu.

Nous avons alors uniquement travaillé sur les systèmes thoracique et

diaphragmatique.

Lors des cinq séances suivantes, la qualité de la digestion s'est stabilisée à 1 sur 3. La

constipation était toujours présente mais beaucoup moins importante. Nous avons

alors poursuivi notre base de traitement en libérant les contraintes viscérales et

diaphragmatiques retrouvées lors de nos tests ainsi qu'en ré-informant le système

vertébral. De plus, lors de la séance 6, nous avons réalisé un important travail sur

foie en motilité. En effet, lors de nos tests, cet organe était dysfonctionnel. Nous

pouvons mettre en lien cette perturbation et la médication prolongée de Charles.

Au cours de la séance 8, nous avons observé une nouvelle augmentation de la

Page 32: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

30

constipation, évaluant la qualité de la digestion à 2 sur 3. Une administration de

Macrogol® avait eu lieu deux jours avant la consultation. Ceci pourrait expliquer

qu'au cours des tests de la sphère digestive, nous n'avons pas retrouvé de résistances

particulières. De même, lors de la séance 9, Yolande a continué l'administration de

Macrogol® de manière régulière pour lutter contre la légère constipation qui

persistait.

Nous avons eu un rôle de conseil important, notamment au niveau de l'hydratation et

de l'activité physique. Grâce à sa femme et aux aides qu'elle reçoit, Charles marche

quotidiennement. Même si cela reste une activité physique insuffisante, elle aide à

lutter contre la constipation en stimulant le système locomoteur, circulatoire et

respiratoire. Lors de la dernière séance, nous apprenons que Charles marche de

moins en moins et se déplace en fauteuil électrique durant les balades. Ceci peut être

mis en parallèle avec la stagnation de la qualité de la digestion, comme en témoigne

l'illustration 1. En ce qui concerne l'hydratation, elle a été améliorée autant que

possible, mais reste cependant trop faible.

Malheureusement, nous avons observé que la constipation dont souffre Charles était

récurrente. Notre traitement a permis de la réduire mais pas de la supprimer

totalement. En effet, lorsque nous effectuions une séance ayant comme objectif

principal de corriger ce dysfonctionnement, une amélioration du transit était notée

par Yolande. Mais ce trouble réapparaissait au bout d'un certain temps. Nous

parvenions à maintenir cette amélioration durant un mois à un mois et demi.

D'autres facteurs pourraient avoir un impact sur ce critère. En effet, Charles est sous

traitement médicamenteux quotidien.

La Mémantine® est un antagoniste non compétitif du récepteur N-méthyl-D-

aspartate (NMDA) qui est utilisé dans la maladie d'Alzheimer dans le but de

normaliser la transmission des messages nerveux entre les cellules et donc un

ralentissement du déclin cognitif chez les malades. Or cette molécule présente de

possibles effets secondaires tels que la constipation, la fatigue, des troubles du

sommeil, des céphalées, une perte d'appétit [51]. Elle est indiquée dans les formes

modérées à sévères de la maladie d'Alzheimer, c'est à dire avec un score MMS < 15.

Ce médicament est controversé car, selon l'Haute Autorité de Santé, la

Page 33: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

31

« Mémantine® avait un intérêt clinique insuffisant et n’avait plus sa place dans le

traitement de la maladie d’Alzheimer ». Des études montrent que son bénéfice est

restreint [52].

La Miansérine® est un antidépresseur différent des antidépresseurs tricycliques. Il a

une action anxiolytique et sédative, ainsi qu'un effet régulateur du sommeil. Les

effets indésirables sont notamment la somnolence, la constipation, la sécheresse

buccale, les arthralgies et myalgies, la prise de poids et autres [53].

Les effets secondaires de ces traitements pourraient donc être à l'origine de la

constipation que présente Charles.

La prise en charge ostéopathique a permis de réduire la constipation récurrente dont

souffrait Charles mais de nombreux autres facteurs pourraient avoir un impact sur ce

symptôme. Nous avons pu noter une amélioration de courte durée mais qui n’était

pas pérenne dans le temps. Pour ce critère il aurait pu être intéressant de mettre en

place des questionnaires, remplis à distance progressive des consultations afin

d’observer la durée de l’amélioration digestive.

La qualité du sommeil a connu une bonne amélioration suite à la première séance,

durant laquelle un travail crânien avait été réalisé en plus des techniques viscéro-

thoraciques décrites ci-dessus. Les techniques utilisées ont été une technique de

compression du quatrième ventricule (CV4), une technique globale d'Upledger sur la

dure-mère (afin d'étirer les membranes de tensions réciproques) associée à une mise

en flottement de la première vertèbre cervicale (C1). Nous pouvons mettre en

corrélation ces techniques ayant pour but de réguler le système neuro-végétatif, de

façon globale, et l’amélioration des constipations suite à la première séance.

Suite à ce traitement, la qualité du sommeil s'est globalement améliorée, en passant

de 2 à 1 sur 3, puis s'est stabilisée durant cinq séances. Lors de ces consultations,

nous nous sommes concentrés sur la fréquence des réveils nocturnes. Au cours de la

séance 2, les réveils étaient au nombre de trois, et liés à l'envie d'uriner. Nous avons

réalisé une technique de décollement des frontaux. Au cours de la séance 3, le

nombre de réveils est passé à un seul. Nous avons pris la décision de travailler le

système rénal afin d'agir sur la cause des réveils. Ce système nous semblait

intéressant à investiguer aux vues du terrain rénal de Charles. En effet, plus jeune,

Page 34: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

32

Charles a fait plusieurs crises de coliques néphrétiques. De plus, nous savions que

Charles présentait des problèmes prostatiques (hypertrophie prostatique bénigne, qui

ne nécessite pas de traitement médicamenteux). Nous avons alors misé sur l'impact

neurologique, en travaillant les vertèbres concernées, ainsi que sur la motilité rénale.

Ces techniques étaient particulièrement difficiles à mettre en place. Charles n'arrivait

pas à se maintenir dans une position confortable, exprimait qu'il ne se sentait pas

bien et souhaitait arrêter la consultation. Nous avons donc travaillé sur plusieurs

séances afin que cela ne soit pas trop invasif pour lui.

En parallèle, nous avons continué à investiguer la sphère crânienne, qui présentait

des tensions très importantes. Nous nous sommes efforcés de réaliser un travail

régulier sur les membranes de tensions réciproques afin d'avoir un impact global sur

cette sphère.

Au cours de la séance 8, il est apparu, dans le questionnaire, une nouvelle

augmentation des symptômes neuro-végétatifs concernant la qualité du sommeil, de

la digestion et l'anxiété. Afin d'avoir une action sur la dystonie neuro-végétative que

Charles présentait, nous avons décidé de travailler exclusivement sur le système

crânio-sacré. Cet axe thérapeutique avait pour but de réguler l'ensemble des fonctions

neuro-végétatives, sans travailler l'aspect symptomatique que chaque critère. Nous

avons réalisé des techniques crâniennes globales telles qu'une technique de

compression du quatrième ventricule (CV4), un frontal lift, un étirement des

membranes de tensions réciproques, une technique d'induction globale sur la suture

sphéno-basilaire ainsi qu'une dynamisation de l'axe crânio-sacré.

Lors de la séance 9, le sommeil est un peu agité mais les nuits sont longues (avec un

ou deux réveils en moyenne).

Le critère « comportement moteur aberrant » a connu une amélioration progressive

lors des sept premières séances, en passant de 2 à 0,5 sur 3. Malheureusement, lors

de la séance 8, Yolande nous explique que Charles a recommencé à avoir des

comportements d'errance et la cotation est repassée à 2 sur 3. Au cours de la dernière

séance, Charles présente, de façon moins importante, ce comportement.

Concernant la prise en charge ostéopathique, nous n'avons pas réalisé de séances

dans le but précis de réduire ce comportement, mais nous espérions qu'une prise en

Page 35: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

33

charge globale pourrait aider Charles, en réduisant ces symptômes. Les techniques de

décollement des frontaux et frontal lift citées précédemment pourraient aller en ce

sens, au vue du lien existant entre lobe frontal et mobilité. Néanmoins, nous savons

que ce type de comportement est en corrélation avec la progression de la maladie

d'Alzheimer. Il est donc difficile d'avoir un impact dessus avec une prise en charge

ostéopathique.

Le critère « anxiété » a connu une évolution très irrégulière. Suite à la première

séance, sa cotation est passée de 2 à 0 sur 3. Au cours de la séance 3, nous observons

que l'anxiété a augmenté à nouveau, jusqu'à atteindre 1 sur 3. Or lors de cette séance,

le couple nous explique rencontrer des problèmes avec la maison d'accueil dans

laquelle Charles se rend deux fois par semaine. En effet, Charles ne pouvait plus être

reçu car, étant donné qu'il ne participait pas aux activités, les responsables

considéraient qu'un EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées

Dépendantes) serait plus adapté à son cas. Mais Yolande a refusé de placer son mari

dans un tel établissement. Ils recherchaient donc activement une autre maison en

capacité d'accueillir Charles. Cette période fût difficile pour le couple, ce qui pourrait

expliquer l'augmentation de l'anxiété de Charles.

Puis, ce critère a connu un pic, évalué à 2 sur 3, lors de la séance 5. Nous apprenons

que le couple a trouvé une nouvelle maison d'accueil dans laquelle Charles sera pris

en charge tous les vendredis. Une équipe d'infirmiers commence également à gérer sa

toilette quotidienne et des auxiliaires de vie sont présentes le lundi et le mercredi afin

de venir en aide à Yolande. Ces changements dans le quotidien de Charles pourraient

être à l'origine de l'augmentation importante de ce critère. Yolande lui a administré

du Seresta® à quatre reprises, afin de calmer ses angoisses. Le Seresta – Oxazépam®

est un benzodiazépine à demi-vie courte, utilisé afin de gérer une crise de nature

anxieuse. Les principaux effets indésirables connus sont des réactions paradoxales

avec l’augmentation de l’anxiété, de l’irritabilité, de l’agitation, voire l’agressivité. A

ceci se rajoute la somnolence, la sensation de faiblesse musculaire et la confusion des

idées. De plus, un traitement prolongé peut entraîner un état de dépendance et donc

une accoutumance, c'est-à-dire un phénomène d’adaptation progressive du corps à

une substance qui nécessite une augmentation des doses pour obtenir un effet.

Page 36: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

34

Lors de cette séance, dans le but d'agir sur ce critère « anxiété », nous avons effectué

un travail sur la partie haute du tendon central, où nous retrouvions des restrictions

de mobilité importantes lors de la phase de tests. Nous avons corrigé le diaphragme

en ouverture, le thorax grâce à la respiration et puis la loge viscérale du cou afin de

réduire les tensions mandibulaires. Dans ce but, nous avons réalisé un travail fascial

entre la mandibule et le thorax, puis étiré le muscle digastrique et enfin travaillé la

mandibule en lift.

Lors des séances 6 et 7, ce critère s'était à nouveau stabilisé à 1 sur 3, avant de

connaître une nouvelle augmentation, cotée à 2 sur 3, lors de la séance 8. En effet,

lors de celle-ci, Yolande nous explique que Charles a une prise de conscience de son

état et que son moral en pâtit. Cette période est très difficile à gérer pour sa femme.

Les administrations de Seresta® ont permis de calmer ces fortes angoisses mais le

moral de Charles reste fragile. Au cours des deux dernières consultations, la présence

de son épouse à ses côtés est indispensable afin de le rassurer.

La séance 9 est particulièrement difficile. En effet, le couple traverse une épreuve

supplémentaire car l'équipe d'infirmiers qui s'occupait de Charles a pris la décision

d'arrêter cette prise en charge. Cette nouvelle a été difficile à accepter pour Yolande,

et Charles s'avère de plus en plus difficile à gérer, surtout lors de la toilette. Il est très

anxieux, voire même légèrement agressif. Ce comportement se déclare suite à des

activités quotidiennes, mais pouvant être anxiogènes dans le cas de cette maladie (par

exemple, se voir dans un miroir). Cette consultation est réalisée, quasiment en totalité

dans les positions debout et assise, car le décubitus était très difficile à maintenir.

Nous avons alors pris le parti de laisser Charles dans la position dans laquelle il se

sentait bien, afin qu'il ne lutte pas contre le traitement. En effet, le fait qu'il cherche à

se relever malgré le réconfort que lui apportait son épouse, perturbait notre traitement.

En l'obligeant à maintenir une position, il y avait beaucoup trop de contraintes au

niveau des structures thoraciques et crâniennes que nous voulions traiter.

La diminution de l’efficacité du Seresta® sur l’anxiété de Charles, au fil des séances

pourrait s’expliquer par les effets indésirables décrits précédemment.

Nous observons que le critère « anxiété » est fortement dépendant des aléas de vie.

Des changements dans le quotidien pourraient être à l'origine d'une angoisse plus

importante. D'après Yolande, les changements de place des meubles dans la maison

Page 37: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

35

auraient cet effet anxiogène chez Charles.

Malheureusement, dans la maladie d'Alzheimer, il est très difficile de rassurer le

patient car il vit dans un monde qui lui devient de plus en plus inconnu. De plus,

nous ne savons toujours pas, à l'heure actuelle, quelle est la capacité de

compréhension des malades concernant leur état.

La fréquence de l’anxiété se situe autour de 48%, tous stades de la maladie

confondus [54]. La désorientation temporo-spatiale et la perte de communication

accentuent l'angoisse ressentie par les malades d'Alzheimer [55].

De plus, dans le cas de Charles, la cécité corticale qu'il présente pourrait augmenter

cet état anxieux. Elle correspond à une perte de sensation visuelle liée à des lésions

atteignant les voies optiques et plus particulièrement le cortex visuel primaire [56].

Elle peut apparaître dans les stades avancés de la maladie d'Alzheimer par la

propagation des lésions cognitives.

L'anosognosie est un symptôme présent dans de nombreuses pathologies, telles que

la cécité corticale. Elle a été définie, en 1995, par Kotler et Camp. Elle correspond à

une altération de la capacité à reconnaître la présence ou à apprécier la sévérité des

déficits, tant dans le fonctionnement sensoriel, moteur, affectif que cognitif [57].

Selon certains auteurs, l'anosognosie dans la maladie d'Alzheimer pourrait constituer

un mécanisme de défense contre l'angoisse [58]. Quoi qu'il en soit, les techniques

ostéopathiques crâniennes précédemment mentionnées sur le frontal, l'occiput et la

dure-mère, nous semblent les plus pertinentes pour tenter d'aider notre patient.

Nous avons, de nombreuses fois, travaillé sur le critère « état physique ».

Initialement ce critère était intitulé « douleurs physiques » et était côté à 0 par

Yolande. Suite au changement réalisé, décrit dans la partie Matériel et méthode, la

cotation est passée à 1 sur 3. D'après les dires de Yolande et nos observations lors des

séances, Charles présentait une raideur importante, des contractions involontaires de

la mâchoire, une forte appréhension lors de la marche. De plus, lors des séances 2 et

6, Charles avait tendance à se recroqueviller, autant en position assise que debout

lors de la marche; ce qui avait pour conséquence de diriger son regard vers le sol. En

effet, avec l'avancée de la maladie, ses chaînes postérieures étaient de moins en

moins efficaces, ce qui l'obligeait à rechercher de nouveaux points d'appuis

antérieurs. Pour avoir un impact sur ce critère, nous avons orienté notre travail sur

Page 38: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

36

l'équilibration des pressions. Afin de permettre à Charles de se redresser et de

s'éloigner du schéma très antérieur qu'il présentait, nous avons levé les contraintes

présentes sur la loge viscérale du cou, le thorax et le diaphragme, dans un but

mécanique mais également neurologique et vasculaire. Nous avons utilisé des

techniques de mobilité comme de motilité, suivant les conseils des formateurs

présents. Nous avons observé qu'en nous adressant aux structures plus profondes,

lors des séances 2 et 6, les effets sur la posture de Charles ont été quasiment

immédiats et ont persisté dans le temps. En effet, suite à ces consultations, Charles se

redressait complètement. Malheureusement, les autres symptômes compris dans le

critère « état physique » n'ont pas connu d'amélioration significative. La raideur, les

contractions musculaires involontaires et la marche hésitante sont restées présentes

sans véritable évolution.

Lors de la séance 8, Yolande nous a rapporté que Charles présentait des soubresauts

de plus en plus importants et une raideur généralisée.

Au cours de la séance 9, nous observons que Charles se tient droit mais que la

marche reste difficile. Malgré tout, Yolande diminue la cotation à 1 sur 3. Cette

« amélioration » pourrait être expliquée par le fait que le couple a fait l'acquisition

d'un fauteuil électrique récemment, utilisé pour les balades. Celui-ci soulage

énormément Yolande mais, à contrario, la stimulation de Charles diminue, il marche

de moins en moins. Cette baisse d'activité physique peut être mise en corrélation

avec la constipation persistante.

De même les difficultés liées à la marche pourraient être en corrélation avec la cécité

corticale dont souffre Charles.

Nous avons discuté, avec Yolande, des éventuels bienfaits d'une prise en charge par

kinésithérapie, afin de lutter contre l'enraidissement.

Malgré la prise en charge ostéopathique, nous observons que nous n'avons pas eu un

impact suffisant afin de lutter contre la dégradation de l'état physique liée à la

progression de la maladie d'Alzheimer.

Nous pouvons nous questionner sur l’impact du délai entre deux séances sur l’état de

Charles. Il nous a parut important de savoir à quel point la régularité de prise en

charge était importante. En l’occurrence, nous observons que le nombre de jours

Page 39: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

37

entre deux séances n’a pas d’impact sur l’évolution des critères. En effet, le fait que

le critère des 21 jours soit respecté ou non, n’a pas d’influence sur les critères de

qualité de la digestion, du sommeil et celui du comportement moteur. Même lorsque

le délai a été de 39 jours (entre les séances 4 et 5), les symptômes n’ont pas

augmenté. Ils sont restés stables. Nous pouvons cependant nous interroger sur

l’impact de ce délai sur l’anxiété du patient. En effet, nous observons une importante

augmentation de l’anxiété de Charles entre les séances 4 et 5.

Lorsque le délai entre deux séances est plus court (14 jours), comme lors des séances

1-2 et 7-8, nos observations ne nous ne permettent pas des faire de conclusions

définitives. Effectivement, entre les séances 1 et 2, il y a eu une amélioration de

quasiment tous les critères sauf de l’état physique, pour des raisons de changements

de questionnaire, expliquées dans la partie Matériel et méthode. A contrario, entre les

séances 7 et 8, nous observons une aggravation de tous les critères, mis à part le

critère « état physique », qui reste stable.

Le critère « moral de l'aidant » nous permet de mettre en corrélation les réponses aux

questionnaires et l'état émotionnel de l'aidant. En effet, l'épouse de Charles se bat

pour permettre à son mari de rester à leur domicile. Elle se refuse à toute forme de

mise en institution. Ce combat lui coûte énormément d'énergie. L'évaluation de ce

critère a eu pour but de démontrer son impact sur la perception des symptômes de

Charles.

Nous observons qu'entre la première et la deuxième séance, le moral de Yolande s'est

amélioré en passant de 2 à 3 sur 3. Cette augmentation pourrait être en corrélation

avec la diminution des symptômes pour les critères de qualité de la digestion, du

sommeil, de l'anxiété et du comportement moteur aberrant de Charles.

Puis, pendant les cinq séances suivantes, nous observons une petite diminution de

moral et une stabilisation à 2 sur 3.

Lors de la séance 7, le moral de Yolande connaît une nouvelle amélioration en

atteignant 3 sur 3.

Au cours de la séance 8, Yolande nous confie que la baisse de moral de Charles et les

crises d'anxiété qu'il présente, impacte son propre moral et qu'elle se sent exténuée et

à « fleur de peau ». En effet, son moral a été côté à 2 sur 3.

Lors de la séance 9, Yolande nous explique traverser une période très difficile

Page 40: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

38

moralement. En effet, l'abandon des infirmiers et la progression de la maladie de

Charles l'inquiètent énormément. Elle a la sensation que les solutions proposées sont

toujours à court terme et elle doit toujours être prête à recommencer à zéro.

Actuellement, elle n'a pas encore trouvé de solution pour la toilette de Charles. Elle

effectue donc à nouveau cette tâche quotidienne toute seule. Nous discutons alors

avec le formateur clinique présent, afin de trouver une solution pour obtenir l'aide de

professionnels pour effectuer cette besogne.

De plus, le changement de comportement de son époux (apparition d'une certaine

agressivité) la préoccupe. Elle a peur de ne plus pouvoir gérer la situation mais refuse

de se résoudre à songer à un placement dans un EHPAD (Etablissement

d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). Cette situation affecte toute la

famille, en effet, leurs enfants sont très éprouvés.

Nous savons aussi que Yolande prend un traitement à base d'antidépresseurs, de

façon régulière. Nous pouvons nous poser la question de savoir si ce traitement

pourrait fausser cette évaluation.

Nous pouvons mettre en corrélation le fait que, durant les séances 2 et 7, la majorité

des critères est au mieux et que le moral de l’aidant est noté à 3 sur 3, c'est-à-dire

optimal. En ce qui concerne ces séances, nous pouvons nous interroger sur

l’efficacité des techniques réalisées lors des séances 1 et 6.

A contrario, lors de la séance 9, l’état de Charles s’est dégradé, en faisant apparaître

de l’agressivité et le moral de Yolande n’est pas au beau fixe. Nous pouvons alors

nous poser la question de l’objectivité de l’aidant dans la cotation des symptômes.

Nous notons que nous avons principalement utilisé des techniques ayant pour but de

réguler le système neuro-végétatif. Nous avons remarqué que le travail sur la sphère

thoracique en déroulé est celui qui a donné le plus de résultats sur la posture et

l’attitude de Charles. En effet, dans le cas d’une pathologie systémique, comme la

maladie d’Alzheimer, le fait de nous adresser à des structures profondes donne des

résultats visibles et qui tiennent dans le temps.

Chez Charles, la sphère crânienne était particulièrement rigide et difficile à travailler.

Nous pouvons mettre en corrélation cette résistance avec l’atteinte cérébrale,

Page 41: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

39

présente dans la maladie d’Alzheimer. A un stade avancé de la maladie, comme celui

de Charles, nous savons que la quasi-totalité du cerveau est atteinte ; mais nous ne

savons pas précisément quels effets peuvent avoir nos techniques ostéopathiques.

Le lien entre notre traitement ostéopathique et le traitement médicamenteux n’est pas

objectivable car celui-ci n’a pas été modifié au cours de notre étude.

Il faut préciser que notre étude présente des limites. Tout d’abord, elle a été réalisée

durant seulement six mois. Initialement, notre mémoire devait se dérouler sur une

année entière, mais l'hospitalisation de Charles au printemps 2017 nous a empêchés

de commencer l'étude à cette période. Cette durée aurait pu nous permettre d'avoir

une vision, à plus long terme, des effets d'une prise en charge ostéopathique dans le

cadre de la maladie d'Alzheimer.

De plus, notre étude est une étude de cas clinique. Il nous est donc impossible de

généraliser ces résultats. Il est difficile d’objectiver nos résultats en sachant qu’ils

sont en étroit lien avec la vie personnelle du patient. En effet, corps et esprit sont en

forte corrélation. Nous pensons que l’angoisse ressentie perpétuellement par Charles,

du fait d’être en incapacité de communiquer, peut avoir un rôle important sur son état

physique et donc biaiser nos résultats. Les facteurs environnementaux sont d’une

grande importance.

Dans le futur, il serait intéressant de poursuivre ce travail, dans les mêmes conditions,

avec plusieurs patients « similaires », en mettant en place un groupe témoin qui ne

serait pas pris en charge en ostéopathie afin d’observer l’évolution des symptômes.

La limite incontestable de cette étude est la progression de la maladie. En

commençant, nous savions que les signes neuro-dégénératifs allaient continuer

d'apparaître et ainsi rendre notre travail de plus en plus difficile.

La relation patient/thérapeute a été mise en place avec la présence Yolande. La

relation entre Charles et la thérapeute était bien évidemment primordiale. Même si la

communication verbale était difficile, nous nous efforcions de la maintenir, tout en

Page 42: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

40

utilisant autant que possible la communication non verbale à l'aide du regard, du

toucher et de l'expression faciale. La présence de Yolande a eu une grande

importance car elle était garante du calme de Charles. Il y avait bien évidemment une

forte corrélation entre la confiance que nous accordait Yolande et celle que nous

accordait Charles. Toutes deux étaient en étroite relation. C'est pourquoi, nous

expliquions tout le traitement à Yolande afin qu'elle comprenne notre but

thérapeutique.

Le fait que nous ayons dû nous adapter à l'humeur de Charles nous a obligé à

écourter certaines consultations. En effet, particulièrement lors de la séance 7,

Charles était très anxieux. La phase de traitement a été difficile à réaliser.

L'interprétation des données doit tenir compte des biais des évaluations. En effet, le

mode d'hétéro-évaluation choisi est le principal biais de cette étude. Les réponses

apportées par Yolande, la femme de Charles, étaient fortement dépendantes de son

appréciation. C'est pourquoi nous avons décidé d'intégrer le critère « moral de

l'aidant » dans le questionnaire, afin d'étudier d'éventuelles correspondances. Ce

mode d'hétéro-évaluation nous oblige à prendre en compte la sensibilité, le niveau

« d'épuisement » et le vécu émotionnel de l'aidant. Il nous a semblé intéressant de

compléter cette évaluation par une quantification du fardeau de l’aidant (Mini-Zarit)

afin d'objectiver l'influence de l'état émotionnel de l'aidant sur le questionnaire. Cette

échelle de Zarit (cf. Annexe 10) est composée de 22 items et permet d'évaluer la

charge émotionnelle, physique et financière que présente le malade pour l'aidant. Le

score obtenu est de 59. Celui-ci correspond à une charge modérée. Précisons qu'un

score supérieur à 60 indique une charge sévère. Par cette évaluation, nous

objectivons donc le degré d'épuisement ou d'usure psychologique et physique de

l'aidant principal, Yolande.

Cette étude n’a malheureusement pas permis de différencier l’effet de l’ostéopathie

de l’effet d’une prise en charge qui accorde soutien et attention au malade et à son

aidant.

Les résultats de l'étude doivent être interprétés avec prudence puisque le

Page 43: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

41

questionnaire utilisé n'est pas reconnu scientifiquement. Le fait qu'il ait été mis en

place par nos soins le rend difficilement objectivable.

De plus, nous observons que l'échelle de 0 à 3 choisie n'a pas été la plus adaptée. En

effet, le choix d'une échelle sur 10 aurait pu être préférable en nous permettant

d'observer des variations plus fines.

Dans notre étude, il aurait pu être intéressant de chercher à analyser plus précisément

chaque critère. Ceux-ci auraient dû être plus adaptés au cas spécifique du patient. En

effet, certains des critères auraient pu être séparés en plusieurs sous rubriques afin

d'avoir une vision plus précise de l'évolution. C'est le cas, par exemple, pour le

critère « état physique ». Celui-ci regroupe plusieurs symptômes comme la raideur, la

posture, les douleurs, la marche. Nous avons observé que l'évaluation était difficile

pour l'aidant car parfois, l'un de ces symptômes avait totalement disparu alors qu'un

autre était toujours présent, ce qui nous obligeait à garder la même cotation pour ce

critère alors qu'une amélioration avait été observée pour l'un des symptômes.

Malgré le fait que cette étude ne soit pas arrivée à démontrer le réel impact sur la

qualité de vie d’un patient présentant un stade avancé de la maladie d’Alzheimer, elle

est encourageante. Cette prise en charge apporte un soulagement au patient et à son

entourage qui se sent aidé dans cette épreuve.

Page 44: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

42

V- CONCLUSION

Par cette étude d'un cas clinique, nous voulions démontrer l'intérêt d'une prise en

charge ostéopathique régulière afin d'améliorer la qualité de vie d'un patient atteint

par la maladie d'Alzheimer. De plus, nous cherchions à savoir si l'ostéopathie aurait

sa place dans la prise en charge pluridisciplinaire de cette pathologie, de plus en plus

répandue.

Notre étude a été basée sur une prise en charge globale et régulière du patient. Pour

se faire, nous avons utilisé un questionnaire de qualité de vie évaluant l'évolution de

chaque critère.

L'analyse des résultats obtenus nous montre que l'amélioration de la qualité de vie de

Charles a été très relative. En effet, la plupart des critères ont connu des pics

d'amélioration et d'autres d'aggravation, que nous ne pouvons pas significativement

imputer à notre prise en charge ostéopathique.

Cependant, il semble intéressant de continuer à prendre en charge ce type de patient

malgré l'évolution de la maladie, puisqu'elle permet de conserver un pont entre notre

monde et le monde du malade, un lien tangible grâce au contact physique avec le

patient et aussi de rassurer et d'accompagner l'aidant, sur qui pèse une lourde

responsabilité.

Selon l'OMS, en 1993, la qualité de vie est définie comme : « la perception qu’un

individu a de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système

de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes

et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière

complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau

d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec

les spécificités de son environnement » [59]. Cette définition insiste sur l'importance

de l'individu dans sa globalité. Or l'ostéopathie est une thérapeutique dont l'un des

grands principes est cette notion de globalité. En effet, nous prenons en charge un

patient en prenant en compte son vécu, son moral et sa santé. C'est pourquoi

l'ostéopathie peut avoir un effet positif sur la qualité de vie dans un contexte

pathologique.

Page 45: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

43

Une solution pour le futur serait de rendre le questionnaire utilisable dans le cadre du

suivi des patients Alzheimer en ostéopathie. Pour se faire il faudrait d’abord que

notre questionnaire soit modifié et validé, afin qu'il soit plus adapté à chaque stade de

la maladie. De plus, pour avoir une autre vision de l'impact de l'ostéopathie sur la

qualité de vie des malades d'Alzheimer, il pourrait être intéressant de travailler sur

différents stades de la maladie afin d'objectiver les moments les plus propices à la

prise en charge ostéopathique.

Page 46: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

44

VI- BIBLIOGRAPHIE

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IV- DISCUSSION

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V- CONCLUSION

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Page 52: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

50

VII-ANNEXES

Page 53: Intérêt d'une prise en charge ostéopathique régulière dans

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Annexe 1 : Répartition mondiale des cas de maladie d'Alzheimer. Source : Bhardwaj D, Mitra C, Narasimhulu C A, Riad A, Doomra M, and

Parthasarathy S. Alzheimer’s Disease - Current Status and Future Directions. J Med

Food 20 (12) 2017, 1–11

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52

Annexe 2 Source : http://www.fondation-alzheimer.org/0-Articles/60-Epidemiologie

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Annexe 3 Source : http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/neurosciences/actualisation-des-connaissances/maladies-et-traitements/alzheimer/la-maladie-dalzheimer-a-lechelle-cellulaire-et-moleculaire/mise-en-evidence-de-l2019implication-de-la-proteine-tau-hyperphosphorylee-dans-la-degenerescence-neurofibrillaire-de-type-alzheimer

Stade évolutif et caractéristiques

Représentations

STADE 0 : pas de détection de PHF-Tau aucune région cérébrale n'est affectée par la dégénérescence neurofibrillaire. c'est de qui est observé dans la population générale jeune (moins de 70 ans)

Toutes les personnes âgées de plus de 75 ans ont une pathologie tau dans cette région STADE 1 : cortex transentorhinal Toutes les personnes âgées de plus de 75 ans ont une pathologie tau dans cette région Cette région charnière fait partie du cortex limbique (cortex associé à la mémoire et aux émotions) Il s'agit de la région la plus vulnérable du cerveau humain à la pathologie tau.

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STADE 2 : cortex entorhinal ou aire de Brodmann 28 Le stade 2 semble cliniquement silencieux. A ce stade, il n'y a pas toujours de dépôts amyloïdes

STADE 3 : Hippocampe La région hippocampique est une région vulnérable à la pathologie tau au cours du vieillissement. Cette région comme les deux précédentes sont situées à un carrefour important où transitent toutes les informations concernant la mémoire. Cette région peut être atteinte par la pathologie tau sans avoir de dépôts amyloïdes Des troubles cognitifs discrets (MCI) sont probables à ce stade. MCI veut dire Mild cognitive impairment (troubles cognitifs légers et avant-coureur de la maladie d’Alzheimer

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STADE 4 :pôle temporal ou aire de Brodmann 38 Cette aire de Brodmann 38 est également une région « limbique » comme l’hippocampe. A ce stade, on trouve généralement des dépôts discrets de substance amyloïde. Le MCI est presque systématique

STADE 5 : cortex temporal inférieur ou aire de Brodmann 20 Les dépôts d’amyloïde, sauf cas exceptionnels sont présents dans le néocortex. On observe une agrégation du peptide AB 42. Les troubles cognitifs sont généralement légers

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STADE 6 : cortex temporal moyen Il s’agit d’une évolution du stade 5, tant pour la pathologie tau, les plaques amyloïdes que pour les signes cliniques.

STADE 7 : cortex polymodal associatif La dégénérescence neurofibrillaire va s'installer simultanément dans toutes les régions corticales associatives (polymodales): le cortex frontal antérieur, le cortex temporal supérieur, le cortex pariétal inférieur A ce stade, les troubles cognitifs peuvent correspondre aux premiers stades de la maladie d’Alzheimer. Les dépôts d’amyloïdes sont significatifs.

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STADE 8 : cortex unimodal dont l'aire de Brodmann 44 (aire de Broca) Ensuite, les régions moins associatives (dites "unimodales") sont affectées par la DNF, telle l'aire de Broca (aire de Brodmann 44) Il s’agit d’une avancée dans la maladie d’Alzheimer. On peut penser qu’il correspond aux formes modérées de la maladie d’Alzheimer. On peut noter que la progression de la pathologie tau est accompagnée en parallèle par une intensification des processus dégénératifs dans les premières régions touchées (région hippocampique)

STADE 9a, b, c : cortex secondaire moteur et sensitif La DNF va envahir ensuite les régions corticales primaires, visuelles et/ou motrices. Les dépôts d’amyloïdes sont très importants. Il s’agit d’un stade sévère de la maladie d’Alzheimer.

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58

STADE 10 : cortex primaire moteur et sensitif Dernier stade d'invasion de la DNF, puisque toutes les régions corticales sont affectées, ainsi que de nombreux noyaux sous corticaux. Les dépôts amyloïdes sont très importants.

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Annexe 4 Source : https://www.frm.org/alzheimer/alzheimer-que-se-passe-t-il-dans-le-cerveau.html

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Annexe 5 : Mini Mental State Examination (MMSE) (Version consensuelle du GRECO) Orientation / 10 Je vais vous poser quelques questions pour apprécier comment fonctionne votre mémoire. Les unes sont très simples, les autres un peu moins. Vous devez répondre du mieux que vous pouvez. Quelle est la date complète d’aujourd’hui ? ________________________ Si la réponse est incorrecte ou incomplète, posez les questions restées sans réponse, dans l’ordre suivant : 1. En quelle année sommes-nous ? 2. En quelle saison ? 3. Quel mois ? 4. Quel jour du mois ? 5. Quel jour de la semaine ? Je vais vous poser maintenant quelques questions sur l’endroit où nous trouvons. 6. Quel est le nom de l’hôpital où nous sommes ? 7. Dans quelle ville se trouve-t-il ? 8. Quel est le nom du département dans lequel est située cette ville ? 9. Dans quelle province ou région est situé ce département ? 10. A quel étage sommes-nous ? Apprentissage / 3 Je vais vous dire trois mots ; je vous voudrais que vous me les répétiez et que vous essayiez de les retenir car je vous les redemanderai tout à l’heure. 11. Cigare Citron Fauteuil 12. Fleur ou Clé ou Tulipe 13. Porte Ballon Canard Répéter les 3 mots. Attention et calcul / 5 Voulez-vous compter à partir de 100 en retirant 7 à chaque fois ? 14. 93 15. 86 16. 79 17. 72 18. 65 Pour tous les sujets, même pour ceux qui ont obtenu le maximum de points, demander : Voulez-vous épeler le mot MONDE à l’envers ? Rappel / 3 Pouvez-vous me dire quels étaient les trois mots que je vous ai demandé de répéter et de retenir tout à l’heure ? 11. Cigare Citron Fauteuil 12. Fleur ou Clé ou Tulipe 13. Porte Ballon Canard

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Langage / 8 Montrer un crayon. 22. Quel est le nom de cet objet ? Montrer votre montre. 23. Quel est le nom de cet objet ? 24. Écoutez bien et répétez après moi : « PAS DE MAIS, DE SI, NI DE ET » Poser une feuille de papier sur le bureau, la montrer au sujet en lui disant : « Écoutez bien et faites ce que je vais vous dire : 25. Prenez cette feuille de papier avec votre main droite, 26. Pliez-la en deux, 27. Et jetez-la par terre. » Tendre au sujet une feuille de papier sur laquelle est écrit en gros caractère : « FERMEZ LES YEUX » et dire au sujet : 28. « Faites ce qui est écrit ». Tendre au sujet une feuille de papier et un stylo, en disant : 29. « Voulez-vous m’écrire une phrase, ce que vous voulez, mais une phrase entière. » Praxies constructives / 1 Tendre au sujet une feuille de papier et lui demander : 30. « Voulez-vous recopier ce dessin ? »

Source : http://www.medecine.ups-tlse.fr/dcem4/module11/chamontin/2010_2011/169/MMS.pdf

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Annexe 6 : Échelle d'autonomie de Katz ADL (version originale)

TOILETTE (se laver, prendre une douche ou un bain)

□ Indépendant: se lave entièrement de manière autonome ou n’est aidé que pour

une partie du corps

□ Dépendant: a besoin d’aide pour laver plus qu’une partie du corps; a besoin d’aide pour entrer et sortir du bain ou ne se lave pas entièrement lui-même.

HABILLAGE

□ Indépendant: retire lui-même les vêtements de l’armoire ou du tiroir, s’habille

et peut mettre des vêtements lâches sans problèmes (nouer les lacets de chaussures

n’entre pas dans l’évaluation).

□ Dépendant: ne s’habille pas lui-même ou arrive avec difficultés à s’habiller partiellement.

ALLER AUX TOILETTES

□ Indépendant: peut se rendre aux toilettes ou en revenir sans aide, s’asseoir et se

relever des toilettes et s’essuyer lui-même. Il peut éventuellement utiliser seul un

bassin hygiénique ou un urinal la nuit. L’utilisation d’aides mécaniques est permise.

□ Dépendant: le patient ne peut se rendre aux toilettes ou en revenir sans aide

partielle (stimulation, contrôle) de tiers et/ou s’asseoir ou se relever des toilettes. Il a

besoin d’aide pour utiliser un bassin hygiénique.

DEPLACEMENT DANS LA MAISON:

□ Indépendant: peut se coucher et se lever de manière tout à fait autonome d’un lit

ou d’un fauteuil (peut pour cela utiliser des aides mécaniques)

□ Dépendant: a besoin d’aide pour se mettre au lit ou s’asseoir dans un fauteuil et s’en relever; ne se déplace pas de manière autonome.

CONTINENCE

□ Indépendant: le patient assure sa continence tant au niveau urinaire que fécal.

□ Dépendant: il existe une incontinence urinaire ou fécale partielle ou totale.

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Pour assurer un contrôle partiel ou total de la continence, on recourt à des

lavements, des sondages, la mise à disposition d’un bassin hygiénique ou d’un urinal.

ALIMENTATION

□ Indépendant: porte les aliments de l’assiette à la bouche de manière autonome. Les manipulations préparatoires, telles que découper la viande ou beurrer le pain,

ne sont pas évaluées.

□ Dépendant: a besoin d’aide pour s’alimenter ou doit être alimenté (même artificiellement).

SCORE

A Indépendant pour les 6 fonctions

B Dépendant pour 1 des 6 fonctions

C Dépendant pour se laver et 1 autre fonction

D Dépendant pour se laver, s’habiller et 1 autre fonction

E Dépendant pour se laver, s’habiller, aller aux toilettes et 1 autre fonction

F Dépendant pour se laver, s’habiller, aller aux toilettes, se déplacer et 1 autre

fonction

G Dépendant pour toutes les fonctions

Autre Dépendant pour au moins 2 fonctions, mais n’est pas à classer en C, D, E ou F

Source : http://www.geriatrie.be/mediastorage/FSDocument/111/vol01_chap03_fr.pdf

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Annexe 7 : Échelle IADL (Instrumental Activities of Daily

Living) de Lawton

Source : Thèse de Neuropsychologie par Laurent LECHOWSKI, soutenue le 22 janvier 2008 « Perte d’autonomie pour les activités de la vie quotidienne dans la maladie d’Alzheimer. Description, facteurs déterminants et évolution argumentés par les données de la cohorte REAL.FR » PARTIE 1 : Cotation des 6 activités élémentaires de l’échelle IADL 1. Propreté

Se débrouille seul aux toilettes, pas d’incontinence 1

Il faut lui rappeler d’aller aux toilettes, a besoin d’aide, a quelques accidents (1x/semaine)

0

Se mouille en dormant plusieurs fois par semaine 0

Se souille éveillé plus d’une fois par semaine 0

Aucun contrôle sphinctérien 0

2. Alimentation

Mange sans aide 1

Mange avec aide mineure, et/ou besoin d’aide pour se nettoyer après le repas 0

S’alimente seul avec aide modérée et est « négligé » 0

Nécessite une aide importante pour tous les repas 0

Ne s’alimente pas seul du tout et résiste aux aides pour s’alimenter 0

3. Habillage

S’habille, se déshabille et sélectionne ses vêtements de sa propre garde-robe 1

S’habille, se déshabille seul si les vêtements sont sélectionnés 0

A besoin d’aide pour s’habiller, même si les vêtements ont été sélectionnés 0

A besoin d’une aide importante pour s’habiller, mais coopère à l’habillage 0

Complètement incapable de s’habiller seul et/ou résiste aux aides 0

4. Soins personnels

Toujours proprement vêtu, bien tenu sans aide 1

Prend soin de lui de façon appropriée, avec aide mineure occasionnelle (se raser…)

0

Nécessite une aide modérée ou régulière, ou une supervision 0

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Nécessite une aide totale, mais peut rester bien net après l’aide de l’entourage

0

Refuse toute aide de l’entourage 0

5. Déplacements

Se déplace dans les étages ou en ville 1

Se déplace dans le quartier, dans les environs proches 0

Se déplace avec l’aide de quelqu’un ou utilise une aide (rampe), une canne ou un fauteuil roulant

0

S’assoit sur un siège ou un fauteuil roulant, mais ne peut se mouvoir sans aide

0

Alité la plupart du temps 0

6. Bains

Se lave seul (baignoire ou douche) sans aide 1

Se lave seul avec une aide pour rentrer ou sortir dans la baignoire 0

Se lave seul le visage et les mains facilement mais pas le reste du corps 0

Ne se lave pas seul, mais coopère lorsqu’on le lave 0

N’essaie pas de se laver seul et résiste aux aides de l’entourage 0

PARTIE 2 : cotation des 8 activités courantes de l’IADL 1. Aptitude à utiliser le téléphone

Se sert normalement du téléphone 1

Compose quelques numéros très connus 1

Répond au téléphone mais ne l’utilise pas spontanément 1

N’utilise pas du tout le téléphone spontanément 0

Incapable d’utiliser le téléphone 0

2. Courses

Fait les courses 1

Fait quelques courses normalement (nombre limité d’achats) 0

Doit être accompagné pour faire ses courses 0

Complètement incapable de faire ses courses 0

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3. Préparations des aliments

Non applicable, n’a jamais préparé de repas NA

Prévoit, prépare et sert normalement les repas 1

Prépare normalement les repas si les ingrédients lui sont fournis 0

Réchauffe ou sert des repas qui sont préparés, ou prépare de façon inadéquate les repas

0

Il est nécessaire de lui préparer les repas et de les lui servir 0

4. Entretien Ménager

Non applicable, n’a jamais eu d’activités ménagères NA

Entretien sa maison seul ou avec une aide occasionnelle 1

Effectue quelques tâches quotidiennes légères telles que faire les lits, laver la vaisselle

1

Effectue quelques tâches quotidienne, mais ne peut maintenir un état de propreté normal

1

A besoin d’aide pour tous les travaux d’entretien ménager 1

Est incapable de participer à quelques tâches ménagères que ce soit 0

5. Blanchisserie

Non applicable, n’a jamais effectué de blanchisserie NA

Effectue totalement sa blanchisserie personnelle 1

Lave des petits articles (chaussettes, bas) 1

Toute la blanchisserie doit être faite par d’autres 0

6. Moyens de transport

Utilise les moyens de transports de façon indépendante ou conduit sa propre voiture

1

Organise ses déplacements en taxi ou n’utilise aucun moyen de transport public

1

Utilise les transports publics avec l’aide de quelqu’un 1

Déplacement limité en taxi ou en voiture avec l’aide de quelqu’un 0

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7. Responsabilité à l’égard de son traitement Est responsable de la prise de ses médicaments (doses et rythmes corrects)

1

Est responsable de la prise de ses médicaments si les doses ont été préparées à l’avance

0

Est incapable de prendre seul ses médicaments même si ceux-ci ont été à l’avance

0

8. Aptitude à manipuler l’argent Non applicable, n’a jamais manipulé l’argent NA

Gère ses finances de façon autonome 1

Se débrouille pour les achats quotidiens, mais a besoin d’aide pour les opérations à la banque et les achats importants

1

Incapable de manipuler l’argent 0

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Annexe 8 : NPI Neuro-Psychiatric Inventory

A. Idées Délirantes Le patient croit-il des choses dont vous savez qu’elles ne sont pas vraies ? Par exemple, il insiste sur le fait que des gens essaient de lui faire du mal ou de le voler. A-t-il dit que des membres de sa famille ne sont pas les personnes qu’ils prétendent être ou qu’ils ne sont pas chez eux dans sa maison ? Je ne parle pas d’une simple attitude soupçonneuse ; ce qui m’intéresse c’est de savoir si le patient est vraiment convaincu de la réalité de ces choses. Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient croit-il être en danger ou que les autres ont l’intention de lui faire du mal ?

2. Le patient croit-il que les autres le volent ?

3. Le patient croit-il que son conjoint a une liaison ?

4. Le patient croit-il que des hôtes indésirables vivent sous son toit ?

5. Le patient croit-il que sa conjointe ou d’autres personnes ne sont pas ceux qu’ils prétendent être ?

6. Le patient croit-il qu’il n’est pas chez lui dans la maison où il habite ?

7. Le patient croit-il que des membres de sa famille ont l’intention de l’abandonner ?

8. Le patient croit-il que des personnes que l’on voit à la télévision ou dans les magazines sont réellement présentes dans sa maison ? (Essaye-t-il de leur parler ou de communiquer avec elles ?)

9. Croit-il en d’autres choses inhabituelles sur lesquelles je ne vous ai pas interrogé ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de ces idées délirantes. B. Hallucinations Le patient présente-t-il des hallucinations ? Par exemple, a-t-il des visions ou entend-il des voix ? Semble-t-il voir, entendre ou percevoir des choses qui n’existent pas ? Je ne parle pas du simple fait de croire par erreur à certaines choses, par exemple d’affirmer que quelqu’un est encore en vie alors qu’il est décédé. Ce que je

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voudrais savoir, c’est si le patient voit ou entend vraiment des choses anormales ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient dit-il entendre des voix ou se comporte-t-il comme s’il entendait des voix ?

2. Le patient parle-t-il à des personnes qui ne sont pas là ?

3. Le patient dit-il voir des choses que les autres ne voient pas ou se comporte-t-il comme s’il voyait des choses que les autres ne voient pas ? (des personnes, des animaux, des lumières, ...)

4. Le patient dit-il sentir des odeurs que les autres ne sentent pas ?

5. Le patient dit-il ressentir des choses sur sa peau ou semble-t-il ressentir des choses qui rampent sur lui ou qui le touchent ?

6. Le patient dit-il avoir des goûts dans la bouche dont on ne connaît pas la cause ?

7. Le patient décrit-il d’autres sensations inhabituelles ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de ces hallucinations. C. Agitation/Agressivité Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient refuse de coopérer ou ne laisse pas les gens l’aider ? Est-il difficile de l’amener à faire ce qu’on lui demande ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient est-il agacé par les personnes qui essayent de s’occuper de lui ou s’oppose-t-il à certaines activités comme prendre un bain ou changer de vêtements. ?

2. Le patient est-il buté, exige-t-il que tout soit fait à sa manière ?

3. Le patient est-il peu coopératif et refuse-t-il l’aide qu’on lui apporte ?

4. Le patient a-t-il d’autres comportements qui font qu’il n’est pas facile de l’amener à faire ce qu’on lui demande ?

5. Le patient crie-t-il ou jure-t-il avec colère ?

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6. Le patient fait-elle claquer les portes, donne-t-il des coups de pied dans les meubles ou lance-t-il des objets ?

7. Le patient essaye-t-il de frapper les autres ou de leur faire du mal ?

8. Le patient montre-t-il d’une autre façon son agressivité ou son agitation ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette agitation.

D. Dépression Le patient semble-t-il triste ou déprimé ? Dit-il qu’il se sent triste ou déprimé ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient pleure facilement ou sanglote, ce qui semblerait indiquer qu’il est triste ?

2. Le patient dit-il ou fait-il des choses indiquant qu’il est triste ou qu’il n’a pas le moral ?

3. Le patient se rabaisse-t-il ou dit-il qu’il a l’impression d’être un raté ?

4. Le patient dit-il qu’il est quelqu’un de mauvais ou qu’il mérite d’être puni ?

5. Le patient semble-t-il très découragé ou dit-il qu’il n’a pas d’avenir ?

6. Le patient dit-il qu’il est un fardeau pour sa famille ou que sa famille serait bien mieux sans lui ?

7. Le patient exprime-t-il son désir de mourir ou parle-t-il de se suicider ?

8. Le patient montre-t-il d’autres signes de dépression ou de tristesse ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cet état dépressif.

E. Anxiété Le patient est-il très nerveux, inquiet ou effrayé sans raison apparente ? Semble-t-il

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très tendu ou agité ? Le patient a-t-il peur d’être séparé de vous ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient dit-il se faire du souci au sujet des événements prévus ?

2. Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient se sent mal à l’aise, incapable de se relaxer ou excessivement tendu ?

3. Y-a-t-il des périodes pendant lesquelles le patient a (ou se plaint d’avoir) le souffle coupé, il suffoque ou soupire sans autre raison apparente que sa nervosité ?

4. Le patient se plaint-il d’avoir l’estomac noué, des palpitations ou le cœur qui cogne fort du fait de sa nervosité ? (Symptômes non expliqués par des problèmes de santé)

5. Le patient évite-t-il certains endroits ou certaines situations qui le rendent nerveux comme par exemple circuler en voiture, rencontrer des amis ou se trouver au milieu de la foule ?

6. Le patient est-il nerveux ou contrarié lorsqu’il est séparé de vous (ou de la personne qui s’occupe de lui) ? (S’agrippe-t-il à vous pour ne pas être séparé ?)

7. Le patient montre-t-il d’autres signes d’anxiété ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette anxiété.

F. Exaltation de l’humeur/Euphorie Le patient semble-t-il trop joyeux ou heureux sans aucune raison ? Je ne parle pas de la joie tour à fait normale que l’on éprouve lorsqu’on voit des amis, reçoit des cadeaux ou passe du temps en famille. Il s’agit plutôt de savoir si le patient présente une bonne humeur anormale et constante, ou s’il trouve drôle ce qui ne fait pas rire les autres. Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient semble-t-il se sentir trop bien ou être trop joyeux par rapport à son état habituel ?

2. Le patient trouve-t-il drôle ou rit-il pour des choses que les autres ne trouvent pas drôles ?

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3. Le patient semble-t-il avoir un sens de l’humour puéril et une tendance à rire sottement ou de façon déplacée (lorsqu’une personne est victime d’un incident malheureux par exemple) ?

4. Le patient raconte-t-il des blagues ou fait-il des réflexions qui ne font rire personne sauf lui ?

5. Le patient fait-il des farces puériles telles que pincer les gens ou prendre des objets et refuser de les rendre juste pour s’amuser ?

6. Le patient se vante-t-il ou prétend-il avoir plus de qualités ou de richesses qu’il n’en a en réalité ?

7. Le patient montre-t-il d’autres signes révélant qu’il se sent trop bien ou est trop joyeux ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette exaltation de l’humeur/euphorie.

G. Apathie/Indifférence Le patient a-t-il perdu tout intérêt pour le monde qui l’entoure ? N’a-t-il plus envie de faire des choses ou manque-t-il de motivation pour entreprendre de nouvelles activités ? Est-il devenu plus difficile d’engager une conversation avec lui ou de le faire participer aux tâches ménagères ? Est-il apathique ou indifférent ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient semble-t-il moins spontané ou actif que d’habitude ?

2. Le patient est-il moins enclin à engager une conversation ?

3. Par rapport à son état habituel, le patient se montre-t-il moins affectueux ou manque-t-il de sentiments ?

4. Le patient participe-t-il moins aux tâches ménagères (corvées) ?

5. Le patient semble-t-il moins s’intéresser aux activités et aux projets des autres ?

6. Le patient a-t-il perdu tout intérêt pour ses amis et membres de sa famille ?

7. Le patient est-il moins enthousiaste par rapport à ses centres d’intérêts habituels ?

8. Le patient montre-t-il d’autres signes indiquant qu’aucune activité nouvelle ne l’intéresse ?

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Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette apathie/indifférence.

H. Desinhibition Le patient semble-t-il agir de manière impulsive sans réfléchir ? Dit-il ou fait-il des choses qui, en général, ne se font pas ou ne se disent pas en public ? Fait-il des choses qui sont embarrassantes pour vous ou pour les autres ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient agit-il de manière impulsive sans sembler se préoccuper des conséquences de ses actes ?

2. Le patient parle-t-il à des personnes qui lui sont totalement étrangères comme s’il les connaissait ?

3. Le patient dit-il aux gens des choses indélicates ou blessantes ?

4. Le patient dit-il des grossièretés ou fait-il des remarques d’ordre sexuel, chose qu’il n’aurait pas faite habituellement ?

5. Le patient parle-t-il ouvertement de questions très personnelles ou privées dont on ne parle pas, en général, en public ?

6. Le patient prend-il des libertés, touche-t-il les gens ou les embrassent-il d’une façon qui lui ressemble peu?

7. Le patient montre-t-il d’autres signes indiquant une perte de contrôle de ses impulsions?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette impulsivité.

I. Irritabilité/ instabilité de l’humeur Le patient est-il irritable, faut-il peu de choses pour le perturber ? Est-il d’humeur très changeante ? Se montre-t-il anormalement impatient ? Je ne parle pas de la contrariété résultant de trous de mémoire ou de l’incapacité d’effectuer des tâches ordinaires. Ce que je voudrais savoir c’est si le patient fait preuve d’une irritabilité et d’une impatience anormales ou a de brusques changements d’humeur qui ne lui ressemblent pas. Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

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Oui 1 Non 0

1. Le patient a-t-il mauvais caractère ? Est ce qu’il « sort de ses gonds » facilement pour des petits riens ?

2. Le patient a-t-il des sautes d’humeur qui font qu’il peut être très bien l’espace d’un moment et en colère l’instant d’après ?

3. Le patient a-t-il de brusques accès de colère ?

4. Est-il impatient, supportant mal les retards ou le fait de devoir attendre les activités prévues ?

5. Le patient est-il grincheux et irritable ?

6. Le patient cherche-t-il les disputes et est-il difficile à vivre ?

7. Le patient montre-t-il d’autres signes d’irritabilité ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de cette irritabilité/ instabilité de l’humeur J. Comportement moteur aberrant Le patient fait-il les cents pas, refait-il sans cesse les mêmes choses comme ouvrir les placards ou les tiroirs, ou tripoter des objets ou enrouler de la ficelle ou du fil ? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient tourne-t-il en rond dans la maison sans but apparent ?

2. Le patient farfouille-t-il un peu partout, ouvrant et vidant les placards ou les tiroirs ?

3. Le patient n’arrête-t-il pas d’enlever et mettre ses vêtements ?

4. Le patient a-t-il des activités répétitives ou des « manies » qu’il recommence sans cesse ?

5. Le patient a-t-il des gestes répétitifs comme par exemple tripoter des boutons ou des choses, enrouler de la ficelle, etc... ?

6. Le patient a-t-il trop a bougeotte, semble-t-il incapable de rester tranquillement assis ou lui arrive-t-il fréquemment de balancer les pieds ou de tapoter des doigts ?

7. Y a-t-il d’autres activités que le patient ne cesse de répéter ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité des comportements moteurs aberrants.

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K. Sommeil Le patient a-t-il des problèmes de sommeil (ne pas prendre en compte le simple fait que le patient se lève une fois ou deux par nuit pour se rendre aux toilettes et se rendort ensuite immédiatement) ? Est-il debout la nuit ? Erre-t-il, s’habille-t-il la nuit, ou dérange-t-il votre sommeil? Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient éprouve-t-il des difficultés à s’endormir ?

2. Le patient se lève-t-il la nuit (ne pas tenir compte du fait qu’il se lève une fois ou deux par nuit pour se rendre aux toilettes et se rendort ensuite immédiatement) ?

3. Le patient erre-t-il, fait-il les cents pas ou se met-il à entreprendre des activités inappropriées la nuit ?

4. Le patient vous réveille-t-il la nuit ?

5. Le patient se réveille-t-il la nuit, s’habille et fait-il le projet de sortir en pensant que c’est le matin et qu’il est temps de démarrer la journée ?

6. Le patient se réveille-t-il trop tôt le matin (plus tôt qu’il ne le faisait habituellement)?

7. Le patient dort-il de manière excessive pendant la journée ?

8. Le patient a-t-il, durant la nuit, d’autres comportements qui vous préoccupent et dont nous n’avons pas parlé ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de ces troubles du sommeil. L. Troubles de l’appétit et de l’alimentation Y a-t-il eu des modifications dans son appétit, son poids ou ses habitudes alimentaires (coter NA si le patient est incapable d’avoir un comportement alimentaire autonome et doit se faire nourrir). Y-a-t-il eu des changements dans le type de nourriture qu’il préfère ? » Non 0 (passez à la question préliminaire suivante) Oui 1 (Posez les questions complémentaires indiquées ci-dessous)

Oui 1 Non 0

1. Le patient a-t-il perdu l’appétit ?

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2. A-t-il plus d’appétit qu’avant ?

3. A-t-il grossi ?

4. A-t-il pris maigri ?

5. A-t-il modifié son comportement alimentaire comme par exemple trop de nourriture dans la bouche en une seule fois ?

6. A-t-il eu un changement dans le type de nourriture qu’il aime ?

7. Trop de sucreries ou d’autres sortes de nourritures particulières ?

8. Le patient a-t-il développé des comportements alimentaires comme manger exactement le même type d’aliments chaque jour ou manger exactement dans le même ordre ?

9. Y a-t-il eu d’autres modifications de son appétit ou de sa façon de manger sur lesquels je ne vous ai pas posé de questions ?

Si la réponse à la question préliminaire se trouve confirmée, déterminez la fréquence et de degré de gravité de ces troubles de l’appétit ou de l’alimentation Pour chacun des troubles explorés en supra, appliquer le questionnaire suivant pour obtenir les scores suivants : Fréquence : « Maintenant je voudrais savoir avec quelle fréquence se produisent ces choses (utilisez le comportement qui pose le plus de problèmes). Diriez-vous qu’elles se produisent... » Rarement : moins d’une fois par semaine □ 1 Quelquefois : environ une fois par semaine □ 2 Souvent : plusieurs fois par semaine mais pas tous les jours □ 3 Très souvent : une fois ou plus par jour □ 4 Gravité : « Maintenant je voudrais connaître le degré de gravité de ces comportements. Par gravité, je veux dire : à quel point ces comportements sont-ils perturbants ou invalidants pour le patient ? Diriez-vous que leur degré de gravité est... » Léger : ce comportement est perturbant pour le patient mais il est possible de le contrôler par l’intervention du soignant □ 1 Moyen : ce comportement est perturbant pour le patient et il est difficile d’attirer l’attention du patient vers autre chose ou de le contrôler. □ 2 Important : l’agitation est très perturbante pour le patient et représente une source majeure de difficultés ; il est possible que le patient est peur qu’on lui fasse mal. L’administration de médicaments est souvent nécessaire. □ 3

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Retentissement : « A quel point, ce comportement est éprouvant pour vous au plan émotionnel ? (pour vous, en tant que soignant, entourage) » Pas éprouvants du tout □ 0 Légèrement éprouvants □ 1 Assez éprouvant □ 2 Moyennement éprouvants □ 3 Plutôt éprouvants □ 4 Très éprouvants □ 5

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Annexe 9

Questionnaire de qualité de vie patient Alzheimer Les critères seront évalués par l'aidant sur une échelle de 0 (=pas de symptôme) à 3 (= symptôme très présent). Indiquez vos réponses en utilisant l'échelle proposée.

Comportement moteur aberrant Comportements d’errance, de vérification, d’une activité répétitive ou excessive, de déambulation sans but apparent ou dans un but inapproprié, autre symptôme à préciser___________________________ □0 □1 □2 □3 Sommeil Qualité du sommeil (insomnie, inversion du rythme jour/nuit, problème d'endormissement, réveils fréquents dans la nuit, autre symptôme à préciser ______________________) □0 □1 □2 □3 Appétit Perte d’appétit, changements des habitudes alimentaires, baisse du poids de la personne, autre symptôme à préciser _________________________________ □0 □1 □2 □3 Digestion Troubles digestifs tels que des difficultés de déglutition, des remontées acides, des troubles du transit (diarrhée, constipation), autre symptôme à préciser________________________ □0 □1 □2 □3 Anxiété Nervosité, inquiétude, peur sans raison apparente, agitation, autre symptôme à préciser___________________________ □0 □1 □2 □3

Date : Poids : Traitement médicamenteux :

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Agressivité Violence des paroles et des gestes, par le refus de manger, de se laver, de se recoucher la nuit, autre symptôme à préciser _________________________________ □0 □1 □2 □3 État physique Se définit par l'expression de quelconques douleurs (articulaires, maux de tête, douleurs abdominales, rigidité des membres, contractions musculaires involontaires, autre symptôme à préciser _________________________________) □0 □1 □2 □3 Moral de l’aidant De 0 (mauvais) à 3 (très bon)

□0 □1 □2 □3

Commentaires :

Signature :

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Annexe 10 Source : Thèse pour l'obtention du DIPLOME D'ETAT de DOCTEUR EN MEDECINE par Marina Coutauchaud « Evaluation sur six mois de la qualité de vie des aidants naturels des patients Alzheimer après l'entrée en institution. »

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Annexe 11

AUTORISATION MARITALE Madame, Nous vous proposons que votre mari participe à une étude de suivi dans les cliniques ostéopathiques d’ISOstéo Lyon. Présentation de l’étude : Dans le but de la réalisation d'un mémoire de fin d'étude, nous vous proposons de participer à cette étude visant à démontrer les éventuels bienfaits d'une prise en charge ostéopathique pour les patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Cette étude sera menée d'Octobre 2017 à Avril 2018. En pratique, les prises en charges se feront de manière mensuelle, au sein de la clinique ostéopathique d’Ecully. Les consultations seront encadrées par des enseignants-formateurs cliniques de l'ISOstéo Lyon. L’étude consiste à suivre l’évolution du patient traité en ostéopathie et à rechercher une éventuelle amélioration de la qualité de vie du malade. Aussi tenons nous, à nous assurer, selon la réglementation, de votre consentement à la participation à l’étude proposée. Je soussigné ……………………………………………………………… certifie avoir pris connaissance des conditions décrites ci-dessus, et donne mon accord au suivi et à l’analyse de la prise en charge ostéopathique de mon mari : …………………………………………………. Je peux à tout moment interrompre ma participation. Date : …………………………… Faire précéder votre signature de la mention « lu et approuvé, pris connaissance et compris l’objectif de l’étude lors des explications qui m’ont été données par mon ostéopathe »

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TABLE DES MATIERES

I- INTRODUCTION .................................................................................................. 7

II- MATERIEL ET METHODE ............................................................................. 14

1) Population étudiée ........................................................................................... 14

2) Matériel utilisé.................................................................................................. 16

3) Méthode ............................................................................................................ 18

III- RESULTATS ET ANALYSES .......................................................................... 21

IV- DISCUSSION ..................................................................................................... 29

V- CONCLUSION .................................................................................................... 42

VI- BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 44

VII-ANNEXES ......................................................................................................... 50

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Résumé : L'OMS a considéré la maladie d'Alzheimer comme « priorité mondiale en

matière de santé publique » en 2012 et 2015. Actuellement, aucun traitement curatif

n'existe, mais les recherches continuent. Il est donc important de trouver des

thérapeutiques alternatives. Dans cette étude, nous voulons démontrer l'intérêt d'une

prise en charge ostéopathique régulière afin d'améliorer la qualité de vie d'un patient

atteint de la maladie d'Alzheimer. De plus, nous cherchons à savoir si l'ostéopathie

peut s'inscrire dans la prise en charge pluridisciplinaire de cette maladie. Nous avons

donc réalisé une étude de cas clinique sur un patient de sexe masculin âgé de 67 et

atteint d'une forme précoce et agressive de la maladie d'Alzheimer, à un stade très

avancé. Un questionnaire de qualité de vie, évaluant des critères tels que la qualité de

la digestion, du sommeil, l'anxiété, l'agressivité, l'état physique, est utilisé afin de

cibler les principales problématiques du patient et de tenter de les résoudre. Ce

questionnaire est rempli par l'aidant principal du patient, son épouse.

A l’issu de notre prise en charge, qui compte neuf consultations sur une durée de six

mois, nous obtenons de relatives améliorations pour les critères de qualité de

sommeil et de digestion. Les autres critères ont connu des pics d'amélioration et

d'aggravation tout au long de l'étude. Nous observons que les évolutions obtenues

sont en étroit lien avec la progression de la maladie et les aléas quotidiens.

Nous en concluons que la prise en charge ostéopathique n'a qu'un impact très limité

sur la qualité de vie de ce patient atteint de la maladie d'Alzheimer. Malgré tout, nous

pensons qu'il est important de maintenir un lien entre le monde du patient et le

monde extérieur, et d’accompagner les aidants dans leur combat au quotidien

Mots clés : Alzheimer, ostéopathie, hétéro-évaluation, qualité de vie, maladie neuro-

dégénérative

Abstract: In 2012 and 2015, OMS has named Alzheimer’s disease as a « global

priority in public health ». Nowadays, there is no curative treatment, but researches

keep going. That’s why it’s important to find alternative therapies.

In this study, we want to demonstrate the value of a regular “osteopathic treatment”

to improve an Alzheimer patient quality of life. Moreover, we’re trying to find if

osteopathy can be part of multidisciplinary support in this disease.

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We realized a clinical case study on a 67-years-old male patient with an early and

aggressive form of Alzheimer’s disease at a very advanced stage.

To target the main issues of the patient and to try to solve them, we used a quality of

life questionnaire, evaluating different criteria such as digestion and sleep qualities,

anxiety, aggression and physical state. This questionnaire was filled up by the

patient’s main caregiver, his wife.

At the end of our care, which was nine consultations over a period of six months, we

obtain relative improvements on sleep and digestion qualities criteria. Other criteria

experienced peaks of improvement and aggravation throughout the study. We

observe that the evolutions obtained are linked to the progression of the disease and

daily hazards.

We conclude that osteopathic treatment has a limited impact on this Alzheimer’s

patient quality of life. Nevertheless, we think that’s important to maintain a link

between the patient’s world and the outside world and to support the caregivers in

their daily struggle.

Key words: Alzheimer, osteopathy, hetero-assessment, life quality, neurodegenerative

diseases.