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Le pharmacien de demain
Par
M.OUAZAA – Pharmacien –Ancien Directeur de la Pharmacie et du Médicament –Ministère de la Santé et de la
Population 1
Oh ! il est certain que j’ai quintuplé mon chiffre d’affaires, et je suis loin
de le déplorer. Mais il y a d’autres satisfactions que celle-là. Moi, mon
cher docteur Parpalaid, j’aime mon métier, et j’aime à me sentir utile ».
Le pharmacien dans Knock ou Le triomphe de la médecineJules Romains
2
Le médicament est fabriqué par l’industrie pharmaceutique.
Le pharmacien d’officine, libéré en partie de sa fonction de « préparateur » a trouvé la plénitude de son activité en
devenant praticien à part entière de santé publique.
3
Le pharmacien d’aujourd’hui et de demain prodigue et prodiguera
encore plus et mieux « le soin pharmaceutique » qu’il dispense sous
forme de médications prescrites par le médecin ou directement
conseillées et dispensées par lui-même 4
L’industrie du médicament propriétaire sans partage des spécialités
pharmaceutiques a organisé son marché de médicament et son
vocabulaire.
5
Le médicament à deux logiques, institué par l’industrie :
6
1° Celui qui est dans une logique de santé (remboursable)
le médicament « bien social », qualifié d’éthique, est prescrit par le
médecin, dispensé par le pharmacien, remboursé par les organismes
sociaux. Seul médicament reconnu pouvant rendre un service médical
appréciable.
7
2) Celui qui est dans une stricte logique de marché :Le médicament« bien
marchand » qualifié de médicament grand public,ignoré des organismes
sociaux, inexistant pour les économistes de la santé. Il fait de la publicité, il est
auto prescrit par le consommateur (ou la publicité), ce qui en fait un médicament dit d’automédication. C’est-à- dire un
médicament qui, par définition, peut être acheté « libre-service » . 8
L’union européenne dans sa directive 2004/27/CE a donné la classification légale du médicament :
1) Médicament de prescription médicale obligatoire
PMO ;
2) Médicament de prescription médicale facultative PMF. Automédication et OTC ne figurent dans aucune directive
européenne.
« Médication officinale : traitement pharmaceutique conseillé et dispensé par le pharmacien d’officine à un
patient qui a recours à ses services, en absence de prescription médicale »
9
La médication officinale et le dialogue
pharmacien / patient :
Traitement au quotidien des affections courantes et symptomatiques
• Accompagnement et suivi des maladies chroniques (asthme, diabète, …) et celles qui
nécessitent un continu thérapeutique permanent ou urgent (tabagisme, contraception, douleur,
toxicomanie, …)
• Concourt avec sécurité et efficacité à la diminution des dépenses de l ‘ Assurance Maladie.
10
Pour la population, trois états possibles
11
Le bien Portant- le «Mal portant »
Ou le « Malade »
Deux possibilités
pour les deux derniers : A : Se soigner seul
B : Se soigner avec l’aide de son pharmacien et/ ou son médecin.
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Pharmacien prescripteur :« Le conseil du pharmacien est une prescription sans
ordonnance » :Dans ce cas les organismes sociaux ne prennent
rien en charge. Le médicament éventuel issu de cette « prescription
pharmaceutique » dite de médication officinale n’est pas remboursé.
Une exception importante : En France la contraception d’urgence ( Norlevo ®) est prise en charge à 100% sur prescription-
dispensation du pharmacien. 13
« La prescription du médecin est un conseil avec ordonnance ».
*Le médecin a une possibilité de
prescription pour les
médicaments
de prescription médicale obligatoire (PMO), et de prescription
médicale facultative (PMF). 14
Le problème n’est donc pas de savoir si le pharmacien pourrait
être prescripteur…. Il l’est déjà, mais s’il peut être prescripteur de
soins éventuellement remboursables
et si le « champ » de cette prescription peut s’élargir, sous quelles
conditions, avec quelle formation et dans quelle limite.
15
Cette évolution ne doit pas s’inscrire dans une démarche de revendication professionnelle ou une agression de la profession médicale, mais dans une
nouvelle offre de santé, réfléchie, partagée par tous et dans l’intérêt
supérieur d’un patient sans nuire à la santé publique.
16
La réalité :Un médicament non remboursé n’est pas
moins dangereux qu’un remboursable.
Les Algériens consomment trop de médicaments lorsqu’ils sont
remboursés......pour autant doit on les inciter à en consommer plus parce que la collectivité en rembourserait
moins17
Le pharmacien qui en l’attente d’une prescription « dépanne » son patient chronique en l’attente de la visite du
médecin, ne fait il pas un suivi normal d’un malade. La prescription médicale ne servira que pour la prise
en charge.
18
Les hypothèses : Les médecins pourraient sans
doute se recentrer sur des actes ou leur
compétence est totalement indispensable. Il est des domaines
qui pourraient être partagés.
19
Les risques : Comment éviter une
augmentation de soins non justifiée ???
L’accès dit libre à la prescription pharmaceutique ne serait il pas
un risque
20
Les opportunités : Le dossier médical personnel (DMP) et le
dossier pharmaceutique (DP), vont dans les prochaines années transformés
de façon notable l’exercice de la médecine et l’exercice pharmaceutique.
La connaissance pour les soignants de l’exhaustivité des prestations ou
des médicaments déjà pris aidera à une prise de décision motivée et
sécurisée, aussi bien par le médecin que par le pharmacien. 21
En conclusion : La profession pharmaceutique pourrait
progressivement proposer des suivis de malades chroniques sous des
formes à déterminer, avec une formation validée dans des domaines ou
le type de suivi est toutefois possible.(diabète, asthme,
hypertension…) et cela en relation avec le médecin traitant. 22
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