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L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

Un moyen de faire des économies Les goutt~s d'e,au font les rivière,s.

La BANQUE CANTONALE DU VALAIS a passé un contrat ~vec l'~dmini~tration .fédérale des Postes à Berne, au sujet de l emplOI des hnlbres-poste cornIlle moyen d'épargne. Cela inté­resse surtout le petit monde écolier, sous les bienveillants auspi­ces du personnel enseignant.

Elle délivre gratuiteillent ,des cartes dite de petite épargne, divisées en 20 cases et où sont rappelées les instructions essen­tielles suivantes . .

Coller entièrenlent les timbres-poste suisses) neufs, non obli­téz'és, non avariés. Lorsque les 20 cases sont occupées, la carte reillplie est remise à la caisse de l'un des sièges de la Banque (Siège central de Sion, Agences, ConlptOirs, Représentants) et le montant en est porté sans déduction dans le livret que la Banque aura délivré au titulaire.

Il y a quatre espèces de cartes, à cases de 0.10 c., de 0.20 c., de 0.25 et de 0.50, faisant respectivement, une fois renlplies, 2 Fr., 4 Fr., 5 et 10 Fr.

Les 8 commandements du petit épargnant

1) Ne pas oublier d'inscrire SUI' la première page de la carte le nom de l'écolier qui l'utilise.

2) Ne coller que des timbres-poste d'usage courant, de durée illi1nitée. Les timbres occasionnels (Pro Juventute, du 1er Août, etc.) de durée limitée ne sont pas admis pal' l'Administration pos­tale.

3) Ne pas coller des timbres de différentes valeurs SUI' une seule et mê1ne carte, pal' exemple) un timbre de 0.30 et un de 0.10 pour remplacer deux de 0.20. Cela compliquerait trop les vérifications pal' l'Administration postale.

4) Ne pas demander à la Banque le rembourse·ment en espè­ces contre remise de la carte l'emplie; ce n'est pas son but) mais l'inscription SUl' le carnet d'épargne qui aura été délivré.

5) Ne pas assimiler les cartes d'épargne à des cartes de l'a­tionnement; les cases ne sont pas des coupons et ne doivent pas être détachées.

6) L'écolier qui reçoit cinquante centimes chaque dimanche pOUl' sa bonne conduite, en réservera 0.20 pour acheter un timbre et le coller.

7) Il n'est pas défendu de détenir plusieurs cartes et de l'em­plir parallèlement, pal' exe1nple, une carte à 0.10 et une carte à 0.50.

8) Pour obtenir un résultat tangible il faut de la volonté et de la persévérance. P 814-1' S

1

SION, 15 Janvia 1941. lXo 7. 60me Année.

L'ÉCOLE P 1 AI E ORGANE Dt LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'tDUCATION:,

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.sourds-muets. - Nos traitements. - PAtRTIE PEIDIAGO'GIQU:E : Etude du milieu. - Tl'OUibles physiques et nerveux ,cl'odgine ,gla.n­dulaire ,chez l' enfant. - 'Mise au point. - Erratum. -' Nos ohMFi veillent SUl' une position stratégique mor·a le. - Lettres de 'mori Ecole. - Une mission, c.hez nous, au vill cl:ge. - P .AJRTIE PIRAT(

. QUE: La'ngue -française centres d'intérêt, 1ère et Zème semaines , -----<Leçons de chose-s. - Géogra!phie..

fêOO1MUNlICCATlIONS DlIVEJR(~ ~ DJÉPARTEMEl\TT (g So\\foEo @ ~ULVJft CG; UNION ~

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Société des Institutrices du \7alais romand La Conférence des Institutrices est fixée au 29 janvier cou ­

Tant à l'Ecole Nornlale, conformém.ent à l'ordre du jour paru dan ' le dernier nunlé'ro de l' « Ecole Prllnaire ».

Contrairenlent à ce qui avait été annoncé, les institutrices abon­nées il l' « Ecole Primaire » ne recevront pas de convocation per-sonnelle. Le présent avis en tient lieu. (COIllllluniqué).

Diplôme d'honneur Les institutrices qui se retirent après 30 ans cl enseignenlellt

sont priées de se faire inscrire auprès de Mlle Canaux en vu~ d'obtenir le diplôIJ11e d'honneur.

COIllme il se pourrait que l'une ou l'autre de ces persollnes fussent oubliées, n'étant pas atteintes par le présent avis nous prions nos collèo'ues de bien vouloir nous prévenir, cas échéant.

:=:> (Conununiqué.)

Pour les Sourds~muets L 'iIistitut des Sourds-Mnets du Bouveret nous infornu'

qu'une vente de fleurettes se fera dans tout le canton du 20 ~l:ll 30 janvier en faveur de cet établissement. ' . .

Nous sonUlles persuadé que le personnel enseIgnant contfj­huera par tous les moyens à sa disposition à la réussite d: cette vente. C'est une œuvre de charité qu'il convient de soutenIr.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

- 1S4 ~

nos traitements Le ' personnel enseignant doit être mis au courant des dé­

marches entreprises par la S V. E. en vue du retour à nos traite­ments légaux. Nous allons c~nc esquisser en quelques lianes .ip. travail qui a été accompli dans ce but. h ~

En date du, 11 avril 1940, le comité dé la S, V. E. décide de d~nlander le ra.Jl~stement des salaires avec, comnle preInière me- • sure, la sUPl!l'esszon de la retenue du 6 %. Ce Inême jour il aclres­s~ une re~uete da~s ,ce sens au Chef du Département de l'Instruc-tIon pubhque. PUIS Il charo'e .Mr Revaz pre'sI'dent de 1 . , . d ' , A , b , a COnln1lS-sIOn es In~erets n~ateriels, du ~. E. de se mettre en rapport avec les employes de 1 Etat afIn d entreprendre une démarche COIll­mune.

, Le 23 avril, Ml' !~ Conseiller d'Etat Pitteloud nous prOInet de presenter des proposItIOns fornlelles lors de la discussion du bud­get de 1941.

Entre telnps, notre collègue Revaz provoquait déJ'a' a . d"l ,. , U BlOIS:

avn, une reunIOn des représentants de l'AssociatioIl d _ 1 ' d l'E . , es eill

p oye,s e ta~ et de la Pohce cantonale aux fins d'exaIniner la q~-estIon du raJustement des traitements au coût croissant de la VIe.

. Une requête verbale delnandant de prévoir, au prochain bud­get, d~s ~esures dans le sens désiré, fut présentée au président du Çonsell d ~t~t au nOI~ de ?e~ divers groupements par Ml' Alf. Dela~y, p~e~Ident, ide 1 ASSOCIatIOn des fonctionnaires et employés. de. 1 AdmInIstratIOn cantonale. La réponse de Monsieur' de Chasto,nay donn~it ~ entend~'e que des mesures de rajuste­~ent etaIe~t envisagees et qu elles tiendraient compte des char­ges de, fa~nIlle. En date du 30 septembre, le cOInité de ]a S, V. E~ revmt a la charge et rappela au Conseil d'Etat les précédentes deInarches. Les autres associations présentèrent éaalement de semblables requêtes. b

A. ce moment, le. groupeinent qui venait de se constituer, prit connaissance du proJet de budget pour 1941 et du nouveau dé­cret qui fixait à, tout employé une allocation de 5 fI'. par IllOis et pal' charge legale. Les délégués des diverses associations ne pou."~jent se d~clarer satisfaits d'une telle situation . C'est pour­quOI Ils proposerent de demander, outre les allocations prévues l:~ne Imajoration ?e 6 % sur tous les traitements, afin de conlpen~ sel' dans une faIble Inesure l'auglnentation constante du coût de la vie.

Un Mémoire fut adressé aux nlembres du Haut Conseil d 'E­tat et à la Commission des Finances, Il relatait les démarches en­treprises jusque-là auprès des pouvoirs publics en vue du retour aux traitements légaux et il insistait Sur l'augmentation conti-

- 195 -

nuelle du coût de la vie gui" e~ juillet 1940, attei~I~ait l~ 26 % coinparativement à 1935; Il cItaIt . les cantons, admInistratIO.ns et · entreprises où la réadaptation s'é~ait d~jà opér~e; il ,r~pp;lai,t aus­si que les tI:aiteI~lents des. f~nc.tIOnna~res, ,avalent ete reduI~s au nloDlent IOÙ le cout de la VIe etait partIcuhe ement bas et qu alors . protmesse avait été f~ite. ~e le~ rétablir. dans l~~r i~1tégrité d~s que les circonstances le JustIfIeraIent. Enfin, le M.enlOIre releVaIt aus­si que le budget des foncti?nnaires a été grevé du 2 % en faveur de la Caisse de compensatIOn. ' .

Un graphique établi en son tenlps par le Départelnent des · Finances fut joint au Ménloire. Ces dOCUInerüs furent égalell1e~t . remis clans chaque district à quelques m.elnbres du corps enseI- . o'nant et à d'autres personnalités qui devaient se mettre en rapport . ~vec les députés de la région. . .

Malheureusenlent, toutes ces clélnarches n'abo~ltirent pas à des résultats bien tangibles. Le Conseil d'Etat et la Comn1Îssion des Finances refusèrent de revenir sur leur décision et de faire droit à la requête qui leur avait été adressée. Toutefois, grâce au savoir faire et à l'influence de certains députés, anlÎs de notre corporation, la Haute Assemblée voulut bien se dessaisir d'une prérogative qui pourtant lui tient à cœur en accordant au Con­seil d'Etat le pouvoir d'alnéliorer nos traiteinents si la hausse se continue en 1941.

La partie n 'est dO~î--c, pas définitivement, perdue, ,et l'o,n ~~e nlanquera pas de revenu' a la charge. AutrefOIS, lo~squ on lUI ple­sentait des requêtes, le Haut Conseil d'Etat pouvaIt se retrancher derrière le Grand Conseil. Tel n'est plus le cas aujourd'hui; il est l'arbitre de la situation, C'est pourquoi nous pensons bien que l'année 1941 verra tout d'abord l'abolition de cette réduction il­légale et injuste de nos traitenlents et le rétablisseIne~t intégral de ce que le peuple souverain nous avait accordé en 19~1 et, en­suite, une adaptation équitable à l'indice du coût de la VIe. Cl. B.

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i PARTIE JPEDAGOGKQUE

Etude du milieu Devoirs des etandidats au Brevet de :capacité

1er article

COIllime l 'année dernière, l' « Ecole Prinlaire » se propose de donner un cOIupte rendu des travaux des instituteurs se prépa­rant au Brevet de capacité. Ils avaient à analyser pour l'année 1939-1940 la brochure: « Etude du IVlilieu » pal' les Sœurs de Wo­tre-D~me de. Na111Ul·

1). Nous ne referons pas cette analyse ; nous

vO~ldrIons A s:~pl~nlent. relever 9uelques points plus importants qlU ont prete a dIscuSSIOn, et faIre part à tous les lecteurs de cer­tian es réflexions individuelles qui méritent d'être soulignées.

Nous enlprunterons aux travaux eux-nlêlnes la substance de ce compte rendu ; les candidats seront heureux de retrouver leur p~nsée et icelle de !eurs co.llèg,ues :. si la majorité des citations pro­VIennent des deVOIrs des InstItutrIces, ce n'est pas nécessairement parce qu'ils seraient Ineilleurs que ceux des instituteurs; c'est p~rce · ql~'U~l. grand nonl,b~e d~ 'ces derni.ers, empêchés par le ser­vlce mIlItau e, ont tarde a faIre parvenIr leur analyse. Si nous nous permettons de relever et de critiquer en ttoute liberté cer­ta~nes asser~io:ls, c'est, q:ue ~ous >av~ns les Inembres du corps en­se~gn~nt aIllmes du deslr d etre Sincerenlent et objectivelnent l'en­seIgnes.

.1) « E~~~e. du milieu. », par les Sœurs de No-tre-Dame de Namur. ~êllson d edItu~n :Ad. rw;e~mael-Char1ier. Rue de fer, 69, Namur (Bel­gique). Il seraIt la souhaIter que tous les instituteurs se procurent ou du moins prennent connai·ssance d·e ·cette hrochure. '

Et voic~, en marge du compte rendu, quelques conseils pratiques pour l'avemr :

1. Les tr.avaux doivent porter, au ·commencement ou à ,la fin le nom d~ l~ur auteur; il ne sufifit pas de les aocolnpalgner d'une lettre adif'ess-ee la l'Inspe.cteur.

2. ~l ·n'est 'Pas ilIl,terdit aux in-sltituteurs de se réunir en petit 'group po~r ,~Ir~ en.sem·ble lla. broc~ure et la discuter, mais chaque candidat doit redlger son t'l1avad a lm, et ne PaiS se contenter ·de- ·oopier silnple­ment l'analyse d'un collègue trop ·charitalble; enüore moins doit-on se contenter de faire suivre de plus'iE'urs signatures un « travail fait

,eD commun». 3. On voudrait pouvoir dire de tous les devoirs qu'ils se distin­

g·uent par leur be~le présent!'tio~ et leur .orthographe; ,ce n'·est paiS seu­lement une quesüon de .go ut, ,c est ,auss'l une question -de rpolitesse.

~. On Tlend de Igrands s€'rvÏtCes aux correcteurs, comme on s'asS'Ul'e aUSSI une m,ei-Lleure réputation ·d'éducateur aimant sa ,pro.fession en tenninant son travail pour la date indiquée. '

f

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Quelques impressions

Pour beaucoup, ce fut d'abord une déception! « Lesouvcnil' . du plaisir épl'ouvé l'an dernier à étudier le livre de il/gr Dévaud me faisait désirer la venue du moment où je pourrais i11e mettre ct l'analyse de « Etude du J1IIilieu » . Hélas, ce fut une déception: je n'ai pas retrouvé ici les idées simples et lumineuses de l'auteur suisse. J'ai rencontré tant de « si » et de « mais », en un mot tant de restrictions cl l'emploi de cette méthode qu'auJourd'hui encore, après l'avoir lue et relue, je n'ai pas réussi à me l'assi­miler. » (R. G.) Telle est la franche déclaration d'une jeune ins­t itutrice' elle n 'est pas la seule d'ailleurs à avoir éprouvé cette im­pression et nous expliquerons plus loin d'où provient ce lnanque de netteté.

N'exagérons rien , cependant; n'est-ce pas une autre jeune candidate qui écrit: « La première 'lecture de l'Etude du Milieu ne 111'a pas beaucoup intéressée; malgré le clair exposé cfe l'((u­teur, plusieurs points restaient obscurs et peu compréhensibles. A près réflexions et attention, la lumière s'est faite et je regrette ne n'avoir pas trouvé un plus grand nombre d'e~cercices de 1 ère ei 2nle année » . (B. C.)

La lumière s'est :si hien faite que, pour quelques-uns , c'est d'une clarté éblouissante: « Je suis persuadée qu'après la lecture attentive de cette brochure, plus aucun nwître ne peut avancer qu'il ne voit pas bien, ne sait de quoi il s'agit, ne connaît ICl fa çon de s'U prendre ni les m,.oyens cl nœttre en œuvre dans l'Etude du ll1ilieu. Ce petit livre apporte à chacun les indications précises et pratiques SUl' tous les points obscurs ». (C. F.)

Malgré l'affinnatiOI{ de cette dernière candidate, qui a fait une excellente analyse, auginentée d'un très bon travail person­nel, il selllble bien que pour l 'ensenlble des Inaîtres un ,certain flou subsiste toujours ; cela tient en grande partie à l 'ignorance dans laquelle ils étaient des poléIniques que cette Etude du Mi­lieu a suscitées en Belgique et qui ont exercé leur influence sur la rédaction de la brochure des Sœurs de Notre-Danle de Nanlur. Une mise au point est nécessaire; elle ne manquera pas d'ail­leurs d'intérêt pédagogique.

L'Etude du MUieu en Belgique

R~ppelons d'abord que les écoles prim.aires belges se répar­tissent en deux grands groupes: les écoles publiques, sous la di­rection im!lnédiate d'un Ministre; elles vivent sous le réginle de la neutralité; puis les écoles libres catholiques, sous la direction d~s autorités religieuses belges; elles jouissent à peu près des niênles droits que les écoles officielles pour Je traitement des lnaî­-ires.

Instruction ministérielle du 15 juin 1935.

Le 15 juin 1935, le ll1inistl'e de l'Instruction publique de Bel­gique adressait aux. Inspecteurs de l'enseignement primaire une

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circulaire pour leur 'annoncer l'éla:boTatiOlY d'un' nouveau' plail d 'études Plimaires ~ Il déclarait .: .« La première réforme ·qui S'j.Ï11L"

po~œ et SUI' laquelle tout · le monde ·semble . d'accord, c'est. [.a ;ll.é- : chzCtion et la simplification du programme ... ; c'est aussi , et. sur­tout son assouplisselnent. » En conséquence, il établissait les deux points suivants:

1. L 'essenti el, c est l'étude de la langu e maternelle et de [ '(t­

l'itlunétique. Il y a lieu d'insIster davantage sur les notions fonda- ' nlentales de ces deux disciplines. .

2. Les autres branches (sciences naturell es, géographie, his­toire, hygiène) appelées parfois secondaires, fourniss ent à IJen -fant nombre de connaissances nécessaires, 111ais le programme ne s 'ilnpose pas pour elles de manière aussi rigoureuse que pour la langue nlaternelle et l'arithmétique. En effet, elles recourent à l'observation. Les observations directes ne peuvent être les 1nê­Ines partout. Ce que l'enfant observe varie de région à région et Inê1ue d 'école à école: en conséquence, le progranl111e de ces bran­ches secondaires n e p eut être uniforme. On renonce donc à une énumération rigide des matières.

En particulier, pOUl' les quatre prell1ières années, la géogra­phie, l'histoire: les sciences et l'hygiène fusionneront dans une m.ê­me série de leçons sous la forn1e « d'étude du milieu pal' les exercices d'observation. » Ce sera une étude concrète, sans préten­tion. Il ne peut s'agir que de leçqns judicieuses au cours desquel-' les l'esprit de l'enfant sera mis en contact avec les phénonlènes et leurs effets pratiques « sans s'égarer dans une outrecuidante re­cherche des causes. » (?) L'enfant exprÏlnera ce qu'il aura vu" expérimenté, ce qu'il connaît bien. Ce sera une occasion de cul­tiver la langue maternelle, le dessin, le travail manuel.

A. partir de la 5ème année d'études, 'ces nlatières seront étu­diées systématiquement et de façon plus abstraite. Toutefois on ne perdra pas de vue le nlÎlieu ambiant, auquel on aura recours très souvent.

Tel est le contenu de la circulaire ministérielle du 15 juip 1935.

Circulaire de Pâques 1936.

L'instruction nlinistérielle du 15 juin et surtout les commen­taires écrits 'et oraux qui en furent donnés dans certains 111ilieux et certains organes de presse provoquèrent de l'énloi dans le pays.

Cette instruction, émanant des pouvoirs officiels, est neutre ; elle ne fait aucune place à l'enseignement religieux; par ailleurs, l'i,mportance exagérée attribuée par certains à l'observation dans l'étude du nlilieu risquait de donner fi tout l'enseignement une tournure naturaliste et matérialiste.

Pour Illettre les choses au point, le Conseil central de ['en­seignement libre catholique publia à Pâques 1936 une circulaire qu'il odresso èi tous les Chefs d'écoles CClt]w[[ques. Il l'appela la

l

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place que doit occuper l'instruction religieuse à l'école primaire et ' le caractère foncièrenIent chrétien que doit revêtir tout l'ensei­gnement; il précisa ensuite dans quel sens il faut comprendre l'observation du milieu, préconisée par l'instruction 'ministérielle du 15 juin 1935.

La circulaire s'élève d'abord contre certaines « fausses con­ceptions du nlilieu, telle ce1le de Decroly, omettant les valeurs 1110-l'ales et religieuses ... , le sens divin des choses et des faits ... , se contentant d'tine interprétation toute naturaliste de la vie. »

La circulaire souligne ensuite que « l'observotion directe' P({l'

l'enfant n'est pas la seule ni même la principale source d'info/'-___ mation » et e1le prend I-a défense, en particulier, de l'enseigne­

ment oral du maître. Elle delnande qu'on garde la réserve né­cessaire dans le choix des sujets d'observation. Elle souligne enfin que l' histoire nationale ne doit pas être étudiée uniquement à l'oc­casion de l'étude du milieu, mais qu'elle doit être Inaintenue, déjà au degré Inoyen, COlll1lle branche séparée.

La brochure des Sœurs de Notre-Dame de Namur.

A la suite de la publication des deux Circulaires et des cieux Plans d'études (celui des écoles officielles et celui des écoles ca­tholiques) toutes les Revues pédagogiques belges s'occupèrent de « L'Etude du l1ifilieu pal' les exercices d'observation ») donnant « leurs }) directives, lllettant en garde contre de « fausses » inter­prétations éventuelles, présentant leurs recettes pour amener à bOl.lne fin cette étude si passionnante.

. C'est dans cette atmosphère de bataille que naquit la bro-chure des Sœurs de Notre-Dame de Nm11ur. L. B.

(A suivre.)

Troubles phNsiques êt nerveux d'origine glandulaire chez l'enfant

,par Je Dr N. BENO

Tl n 'er.;t pas toujours Ui~l; de r ::unener à leur véritable cause les troubles llerveux de l'enfant. 11 en est de même des pertllrba·· tions de l'intelligenec, du caractère et du e01llportement. Si lE.' profane a tendailce à les considérer conlme des manifest:üiollS relevant avant tout de l'hérédité 1norbide ou, pour certaines d ell­tre elles, d'une dîsposition individuelle spéciale (la disposition per­verse), le médecin, lui , devant la complexité 'des phénomènes, se trouve beaucoup plus elnbarrassé. C'est que des troubles, identi­ques dans leur aspect général, voire même parfois dans leur évo­lution et leur destinée, peuvent avoir des origines très diffél'en tes. Sans doute, il est toute [Une catégo~îe de ces troubles dont il se-

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Tait vain de chercher là · cause déternlinante . ailleurs qne dans ' hi constitution nerveusf". Lorsque des causes occasionnelles intei'­viennent dans leur déclenchen1ent ou leur 111anifestation, . r,'E'st presque toujours en fonction de cette constitution spéciale, et leur rôle peut être cOlnparé à l'action de ces catalysateurs dont se sert la chimie qui ont pour fonction de hâter', dans certaines condi­tions , le processus chimique ou d e le renforcer. Les exemples en­relation intiIne avec la constitution psychopathique ne ,manquent pas dans la pathologie nerveuse. Je signalerai, à l intention de's pducateurs à qui s'adresse principalement ce petit travail, un trouble relativenlent fréquent que nous rattachons ~ la constitu­tion dite épileptique, nous voulons parler de la colère épilepto­gène. On sait que l'épilepsie, 111aladie nerveuse par cxeellence, sC' Itl a nif.:~ s_te avant tout par des crises convulsives et par tout un ensemble de symptôl.nes caractéristiques dont nous rehendrons

' ta pfllE'ul' du vis~lge e t la perte de connaissance (conscience). Mais il s 'agit El d 'une des expressions d e répiJepsi.~ : il en est plusieurs au tres; Les .plus ü1téressantes son t celles qui n e s accornpagn ent pa') n ec(::ssauement d'accès convulsifs. La colère épileptique a11-

pm'lient à cette dernière catégorie et c 'est d'dk (lu e nous vou­clrionc.; dire quelques nlots.

Il es t certain que la connaissance de ce synlptt"lme es t ])ré.­cie~.lse pour l 'éduca teur, car elle lui évite d es élTt'urs d'jnterpré­tat1011 ~ur la nature du déséquilibre affectif de l' r:; rant , l't J \li per­met de suggérer aux parents ou au nlédecin scolaire un trai te­l11ent ln~dical efficace du trouble. La colère épileptique ~omporle un cer1.::un nom.bre de traits particuliers qui la di,;;tingu ent facjl e­ment des autresélats où la colère prédol11Îne (co lère névropathi­que colère psychogène, etc.) Elle est remarquable en tout pre­Illier ]j eu par l 'absence de motifs ou, s'il en existe, ces 1110tifs ap­paraissent conlnle absolun1ent futiles. La colère épi leptoO'ènc est, en outre, explosive et dégénère en des n1anife~rtation:, dont l'ÏIl1-pétuosité et la violence atteignent d'emblée le paroxysme. La vio: lence du langage qui est décousu véhénlent et souvent crdurier contraste avec le caractère habituellement doux et timide de l'en­fant. L 'agitation motrice, elle aussi, est très prononcée. Pendant son accès, 'l'enfant s'elnpare de tous les objets qui sont à sa por­tée et s en sert conlnle projectiles. Ces deux traits font que ces colères sont, . suivant l 'expression consacrée, « aveugles ». Le jeune nlalade n e sait pas ce qu 'illfait et ne peut pas 'mesurer la portée de ses actes . E11es sont encore, comme on peut s'en rendre cOlnpte ù priori, dangereuses et brutales . Pendant toute la jour­née de la crise, l'enfant est d 'une pâleur étrange. L 'accès passé, il reste un certain tell1ps hébété et paraît ;exténué. La perte dè connaissance n 'est pas ici aussi complète, aussi totale que dans le haut n1a1. L 'enfant conserve toujours un sou ven ir plus ou 1110ins vague de ce qu il a fait. Dans les ~cures qui suivent ]'ac-

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cès, il est souvent- 'triste, morose et accuse des 111alaises qu il n e peut bien définir. Nous avons souvent noté des Inaux de tête et un sentinlent tenace, difficile à cOlnbattre celui d'avoir « Inal agi » .

NIais nous voudrions surtout parler ici de ces troubles, les uns déonlmés par extension « troubles nerveux » à cause de leur . analogie avec les troubles de Blême nature mais qui résultent d e 1 intervention Ü11Illlédiate ou lointaine, de facteurs psychiques (traumatismes) ; les autres véritables altérations du caractère de la volonté et du con1portem.ent, troubles qui sont en relation in­time avec des perturbations fonctionnelles (dysfonction) de cer­tains organes dont le rôle essentiel est de déverser dan:;y, la circu­lation un ensemble de produits de caTactère et d'action quasi spé­cifiques . Ces organes sont désignés sous le vocable de glandes cl sécrétion interne, par oppositions à d'autres forn1ations de nlênle constitution anatonlique et dont le but est de sécréter « au de ­hors» (glandes il sécrétion externe) les produits de leur élabora­tion. Les glandes salivaires en sont un exeulple.

Les glandes à sécrétion interne sont des organes de fonne e t de dhllension très variables . Leur grandeur oscille entre le vlllull1e d'un petit pois (hypophyse) et celui de deux · grosses noix (corp,,; thv.:r:oïde). Leur situation dans l'organisme est assez capricieuse. jè dte r apidelnent ceux parmi ces organes qui sont les plus con-nus:

1) Le corps thyroïde placé à la partie antérieure du COll all (levant de la trachée. Son développement excessif constitue Je goîtr e.

2) L 'hypophyse, organe minuscule situé à la base du crâne sous la .masse des hémisphères du cerveau.

3) Les glandes surrénales, placées au-dessus des reins, qui élaborent des hormones - c'est ainsi que l'on nonUlle les pro­duits de la sécrétion des glandes internes - d'un grand intérêt pour l'ensen1ble de l'éconon1Îe. Lorsque, pour une raison ou pour une autre, la sécrétion surrénale devient insuffisante, elle entraî­ne un état de fatigue intense (asthénie), aeconlpagné de pignlell­tation de la peau. Il existe une certaine forme d'asthénie juvénil e due à cette cause.

4) Les glandes sexuelles mâles et femelles qui ont suscité des recherches considérables. Leurs fonctions très conlplexes ont été précisées surtout au cours de ces dernières années .

5 ) Je s~gllalerai, enfin, le thynlus qui existe seulelnellt chez l 'enfant. Il joue un rôle très ÎInportant dans le processus du clé ­veloppenlent général de l'organisnle.

La fonction des glandes à sécrétion interne est très cOlnpli­quée. Malgré les très n0111breux travaux qui lui ont été consacrés, beaucoup de problèmes restent encore obscurs. Grâce à leur sécr~-

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tion hormonale, les glandes entretiennent une modification coils­t~~mellt renouvelée du sang et des humeurs. Les honuones. spé­(,lhques pour cha~ue glande, ont une ou plusieurs actions: qui sont et restent tOlIJOurs les mêmes (actions spécifiques). Leu!" pOl1-

voir d'action est extrêmement prononcé, puisqu'il en faut parfois des traces seulelnent pour le déclencher.

La. sécrétion hormonale peut être diminuée, augn1'entée ou pe~·verhe. ,C~ S?~t ces Inodif.ications quantitatives et qualitatives qUI sont a 1 ongIne de certaInes maladies. Le nlédeciu s'attache il dépister les preIuières manifestations de ces états luorbides dans l'enfance ou le jeune âge. En effet, plus leur découverte est pré~oce, .plus il a, ~les chances :sinon de les guérir toujours, du 11101ns de les Uilnehorer très sensiblen1ent. L'expérience montre, d'autre part, que l'action médicale est malheureusement très li­mitée lorsque les domluages qu'entraîne 1a dysfonction o-landu-laire sont définitivelnent installés. ~ 0

Ces quelques considérations générales sur les o'landes endo­crines m'ont paru nécessaires avant d'aborder l'éh~de aussi suc­cinte que possible - car le sujet est très vaste -..:........ des troubles nerveux. et caractérologiques engendrés par les modifications hormonales de ·quelques-unes de ces :glandes. Au point de vue qui nous intéresse, le corps thyroïde est le plus important de tous c.es organes. Aussi allons-nous lui vouer une plus grande atten­t~on, ~es recl~erches, t:ès r,ninutieuses d'ordre anatomique et phy­sIOlogIque qUI ont ete faItes au cours de ces 20-30 dernières années, on peut dire que très peu de gens ééhappent à une altéra­tion au lTwins (physique de cet organe. C'est du moins le cas pour notre pays et plus particulièrement nour nos régions de monta­gne.

La suppression de la sécrétion hormonale chez le tout jeune enfant entraîne un arr~t de la croissance et l'apparition d~ cer~ lains troubles dystrophiques de la face. L'ensemble constitue ce qu'on appelle le nanis1me crétinoïde. La simple dhuinution de la 'sécrétion donne naissance, chez l'enfant, à deux entités lnorbi­des intéressantes à connaître: le luyxoedème et le crétinisme. A ces deux _ cas 'extrêmes je rattacherai les h'oubles qui résultent d'une déficience glandulaire plus ou moins accusée.

MyxoedèJne, Ici, la fonction thyroïdienne est ou très dimi .. nuée ou complètelnent absente. Le corps thyroïde lui-même peut Jaire complètement défaut ou, ce qui est le cas le plus fréquent, les fonuations glandulaires sont plus ou n10ins entièrelnent en­vahies par un tissus fibreux de valeur sécrétoire nulle. Ce qui frappe chez l'enfant n1yxoedémateux, ce sont les altérations pro­fondes du développelnent physique et psychique: la taille est in­férieure à la 11110yenne, la dentition est retardée, irrégulière, mal

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implantée et, : en .. plus, . généralement. fortelnent cariée. Le visage est pâle, l'expression IllOrne, empâtée, elle frappe par sQn hébé­tyde. La peau est épaisse et lisse, remarquable par l'absence de rides. Les lèvTes sont souvent épaisses, les cheveux ténus et rar~s.

.. Les troubles nerveux et psychiques sont très caractéristiques aussi. L'aspect général est celui de l'engourdissement et de la torpeur. L'attention est paresseuse, difficile à éveiller, la n1éllloire lente, l'intelligence fortement déficitaire et obtuse. L'expression verbale participe également de cet engourdissement général. Af­fectivement, les jeunes myxoedémateux sont des apathiques, des indifférents. Mais ils sortent parfois de leur torpeur et présen­tent des accès de fureur subits, Le lnyxoedélnateux est sou vent boudeur, grincheux, et s'adapte difficilement à son lnilieu.

Crétinisme. - Le crétinisme se distingue du n1yxoedèIne par les traits suivants: il n'y a pas d'épaississement de la pean, m.ais il s'accompagne de goître. Le crétinisme, conuue on le sait, se voit de façnIl plus ou moins endélllique dans certailles régiol1os .de lllontagne. Les causes de cette affection sont à l'heure actuelle encore fort mal 'Connues. On a accusé tour à tour, quand on ne les a pas toutes réunies, l'humidité de l'atInosphère, la c01uposition du sol, certaines n10difications physiques de l'eau (insuffisance en iode, surcharge en caf caire) . Dans beaucoup de cas, l'hérédité joue un rôle incontestable. La plupart des auteurs qui se sont oc­cupé de cette question adInettent que ces différentes causes pré­parent le terrain à l'éclosion de certains agents ou infectieux, .ou toxiques, inconnus d'ailleurs à l'heure actuelle. Dans le crétinis­me, les lésions du corps thyroïde se font en général de façon lente mais progressive. Le volume du goître est extrêlnement va­riable. Mais, dans un grand nombre de cas, il est énonue et en­traîne des t~oulbles mécaniques de la respiration, de la voix, etc.

Le crétinislne comporte aussi un enselnble de signes physi­ques, intellectuels et psychiques assez caractéristiques. Au point de vue physique, la taille est inférieure à la normale. Le vi,sage est pâle, bouffi et ridé. Ce dernier caractère imprime aux enfants qui sont atteints de crétinisme un aspect de vieillards précoces. La dentition est, dans cette lnaladie, en Inauvais état égale111ent. La puberté, si elle survient - ce qui n 'est pas constant, 11.0tan1-lnent chez les jeunes filles - s'installe avec plusieurs années de retard. Infantilisme et arriération intellectuelle sont deux signes très constants de crétinisme. L'arriération intellectuelle peut al­ler de l'idiotie à l'hnbécillité en passant par tous les d~grés de la débilité ifl1entale. .

Tout ans'ii constantes sont, dans ces deux maladies, les alté­. rations plus ou moins graves du caractère. Souvent, les enfants qui en sont atteints sont irritables, « explosifs}), n1échants, har­

,gneux, boudeurs et instables. Il n'est pas rare d'en voir des Îln­. pulsifs. Parfois, les petits incendiaires se recrutent panlli eux . Ce sont, en ontre, pour une bonne part, des mouilleurs de lit.

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lVlalgré la gravité apparente des symptônles et si étrange que cela paraisse à première vue, un traiteluent opothérapique à base de glande thyroïde ou des honuones synthétiques, administré de bonne heure) peut être très efficace.

Puisque nous parlons des troubles de la fonction endocri­nienne, .le voudrais signaler en passant que l'arrêt du développe­nIent physique dans le crétinisme peut aller, ça ce conçoit, jus­qu'au nanisme. Ce nanislne, dit « nanisme crétinoïde » et qui COlU­porte la plupart des nlanifestations physiques, intellectuelle et psychique que nous venons de voir, doit être différencié du na­niSlne tout court tel qu on l'entend comlnunénlent. Dans ce der­nier cas, l'arrêt du développement physique est en relation avec une dysfonction honnonale, dans le sens d'une din1Ïnution, de la sécrétion des glandes hypothysaire et sexuelles. Le nain 'qui re­lève de cette origine est en sonll~e un être hunlain plus ou nl0ins harnlonieuse111ent ré.duit dans ses proportions, alors (lue ses fa­cultés intellectuelles sont restées indenlnes.

Je n'insiste pas, faute de place,' sur les cas très nonlbreux ou s'observent tous les stades résultant d'une simple déficience de ]a sécrétion glandulaire, cas que nous rangeons dans la petite in­~uffisal1'ce thyroïdienne. Non seulelnent ces états sont fréquents, ll1ais ils s'accOlnpagnent, chez l'enfant notmnnlent, de ti.'oubles ner­veux et du caractère qu'on aurait tendance à rattacher à de ,'mau­vaises habitudes ou à une éducation défectueuse, alors qu'il n'en est rien. D'autre part, judicieusenlent traités, ces états sont in­fluencés de façon relnarquable parfois par l'opothérapie.

Quelques nlots 111aintenant sur une fonne d'asténie juvénile à laquelle je faisais allusion au début de ce petit travail. Cette as­thénie, dite supraI:énale, est en relation avec une lésion, tubercu­leuse la plupart du telnps, des capsules surrénales. Il s'agit d'une affection très grave, mais fort heureuselnent assez rare. En dehors de la piglnentation qui donne au visage un teint particulier (teint bronzé), l'asthénie physique et indirectelnent psy,chique (volonté) eonstitue le symptôIne' le plus Inanifeste de ,cette maladie. Elle revêt d'emblée un caractère très accusé, au point que le nloindre mouvement nécessite parfois un effort de volonté considérable. Les enfants sont ainsi dans un état presque constant de prostra­tion, d'accablement et d'aboulie. Bien que le principe actif (hor­nlones) des capsules surrénales ait été un des prelniers à être isolé, rexpérience Inontre que le traitement hormonal est malheureuse­nlent sans action.

Je ternlinerai ce travail par quelques considérations sur 'une entité 1110rbide plus fréquente, dont les éducateurs ont, sans doute, observé un ou plusieurs cas dans leur carrière. Il s'agit du com­plexe Inorbide adiposo-génital. Apanage presque exclusif des jeu­nes garçons, il s'observe néamlloins, Inais plus rarement, chez la jeune fille. Les symptômes caractéristique de cette Inaladie n'at-

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tirent l'attention des parents et des Inaîtres qu'à partir de 12 à 13 ans, dans la période prépubère. De ces sylnptômes nous n'en retiendrons que deux au point de vue physique, les plus typiques. Le premier consiste en une di1minution ou plus exactement en un arrêt du développement des organes génitaux; l'autre, plus appa­rent, est caractérisé par une surcharge exagérée de graisse ayan,t une distribution singulière. Elle est, en effet, localisée au tronc, a l'abdOlnen ,et à la naissance des membres ' seulelnent, en sorte que les extrénlités conseTvent toute leur sveltesse. Des jeunes gens qui sont atteints de cette affection sont plus grands que ne le COlU­povte leur âge. Le principal sylnptôme psychique de la Inaladie est la paresse. Il s'agit d'une paresse tenace, réfractaire aux exhorta­tions des parents et des nlaîtres, voire mêlue aux punitions. Le ,complexe adiposo-génital résulte d'une diIninution fonctionnelle de l'hypophyse.

J'en ai ainsi ternliné avec les principales manifestations phy­siques et nerveuses résultant de la dysfonction glandulaire. Ce petit travail décousu et iIuparfait n'a d'autre prétention que de donner un tableau très général des troubles qui sont du ressqrt de la médecine et que les seuls Inloyens éducatifs sont incapables >cle cOlnbattre.

mise au point Dans un article du No 6 de l' « Ecole Primiare » M. Jean Fol­

lonier se lrunente sur l'ignorance littéraire des instituteurs .en ce qui concerne les écrivains de chez nous. Il réduit leurs 'connais­'sances dans ce domaine à quelques poésies de Solandieu ou d'In­Albon relevées dans leurs cahiers de « Perles littéraires ».

Conlnle l' « Ecole Primaire» est lue par d'autres personnes encore que les instituteurs, qu'elle sort Inême de notre canton, nous croyons par respect de la vérité et aussi de l'amour-pro­pre auquel chacun a un peu de droit, devoir affirmer à M. Fol·· lonier ce qui suit:

1) A l'Ecole no1'1nale, deux années seulement sur trois ont un progranl1ne de littérature. Or, l'enseignelnent de ce program­l111e doit être suffisant, puisque, il y a deux ou trois ans au plus, un professeur du Lycée Louis-le-Grand, de Paris, et nlaÎtre de conférences dans cette ville, après avoir eu l'occasion, lors de son séjour à Montana, d'exanliner les devoirs littéraires d'un ancien nornlalien de Sion, trouvait étonnant qu'en si peu de temps, on pût cloner des connaissances aussi conlplètes en littérature.

2) La littérature de la Suisse rOlnande, du Valai~ en parti,cu­lier n'est nullement laissée de côté. Les élèves reçOlvent la lIste de tous les écrivains de nlarque de cette région, avec l'énulnéra-

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tion de leurs œuvres et une courte appréciation de ces auteurs. Depuis quelques années surtout, nous avons réduit les ~chats' de liv:res en France en faveur de la production suisse. . 3) La bibliothèque des élèves contient environ. c~nt ouvrages d'une vingtaine d'auteurs valaisans et d'une vingtaine d'écrivains des autres cantons ronîands.

4) Les élèves ont chaque soir % d'heure de lecture oblio:atoi­re, ~t ceux de la 3me année doivent surtout lire les œuvres t'ld 'au_ teurs classiques et autres .

5) Pour approfondir l'étude de la littérature nationale il faudrait augn?-enter les heures d'enseignenîent du français, ce' qui n'est pas possIble.

6) Nous croyons que les collèges classiques Inên1es laissent à l'arrière-plan la littérature de notre pays pour s'occuper avant tout des grands modèles classiques, ce qui pennettra plus tard d'apprécier avec plus de capacité les écrivains secoridaires.

7) Nous estinîons que l'Ecole noru1ale n'a pas à se préoccu­per des joutes littéraires qui ont parfois lieu au service nîilitaire pour savoir dans quels cantons les instituteurs sont le plus férus de science littéraire ou autre. Nous savons par des témoignages nombreux. que dans ces joutes, les Valaisans font généraielnent très bonne figure.

8) Nous avons eu n1aintes fois l'occasion de constater dans les examens du brevet que les candidats valaisans ont supporté avec avantage la comparaison avec leurs concurrents d'autres cantons. Les notes pourraient être consultées au Départelnent de l'Instruction.

9) Nous estimons avec MlM. les Inspecteurs, les meInbres des commissions scolaires et les parents des élèves que ce qui in1porte le plus aux éducateurs de notre jeunesse, ce n'est pas un gros bagage littéraire.

10) Ensuite, il ne faut pas si facilement faire des Ecoles nor­Inales les boucs émissaires de déficiences dont il conviendrait de chercher souvent la cause ailleurs.

11) Enfin, nous disons qu'ici comme ailleurs, l'art est Inoins facile que la critique.

Ces déclarations faites, pensons-nous, avec calnîe, n10déra-. tion et objectivité, nous nous refusons de continuer dans la voie de la polémique, où nous aurions pourtant l'occasion de faire maintes réflexions intéressantes, voire caustiques, en ce qui con­cerne le lièvre levé par le chasseur d'Hérém'ence, qui, pour cette fois, a tiré sans viser. J.

Note de la Rédaction. - Notre ,collaborateur nous informe qu'il n'a pas eu l'intention dans l'article visé ci-dessus de criti­quer l'enseignelnent donné à l'Ecole Nonnale. Il tient au contrai­re à rendre homuîage il .M. Julier, professeur de littérature.

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Erratum Dans la poesIe dédiée aux Régents valaisans et qvi a paru

dans le No 6 de l' « Ecole Primaire» on aura, sans doute, remar­qué une Olnission qui a été la cause de la succession de quatre vers à rime féminine.

Le 28e vers doit être suivi de : Qui, pOUl' ancêtre, ont un homme autrement créé, 111ais que 1110ïse a parfaitement ignoré;

Et le vers qui vient immédiatenîent après doit commencer par Gens, répété, et non par N/ais.

Nos chefs veillent, sur ùne position stratégique moralè

La lutte entre les peuples pivote autour de positions où sont 'Concentrés tous les Inoyens de défense et d'attaque.

La vie d'une nation s'appuie égalenlent sur des positions ,stratégiques qui décident de leur potentiel de résistance et de leur vitalité: la foi en Dieu, la valeur de l'autorité, l'attitude vis­à-vis de l'argent, du travail, du plaisir ...

Si l'on suit de près l'insistance avec laquelle nos chefs v~il-1ent sur la sobriété, il faut voir là une de ces positions stratégiques nationales. .

Dans le sort des armes, la sobriété a joué dans les tenlps n10-·dernes un <rôle non certes unique, Inais néanmoins décisif. !,.'ar­IJ.née ,allemande en a fait l'expérience en 1914 et 1918. La France vieilt de subir un désastre où le laisser-aller dans ce domaine a trouvé une sanction terrible. Lorsque, dans sa fameuse alÎocution du 20 juin, le maréchal Pétain 'a stigmatisé l'esprit de jOlùSSaD:Ce, "il savait qu'il s'agissait avant tout des excès de boissons, la forme la plus populaire du plaisir.

La guerre ne crée pas l'état d'un peuple; elle ne fait 9ue le révéler dans le creuset de l'épreuve. La Finlande en est un exem­ple; elle avait ,entrepris un redresselnent énergique des nîœurs po­pulaires avilies par la boisson. Elle s'était surtout vouée à l'édfi­-cation du peuple qui ne peut vél'itablement progresser que s'il est .sobre. Chaque année quelque 150,000 enfants bénéficiaient d'un 'enseigneluent spécial dans la sobriété. En face du colosse russe, 1a sobriété a été un facteur essentiel de l'héroïsIne finlandais.

Nos chefs n'ignorent pas ces faits et se sentent obligés de "veîller sur cette position stratégique. .

Avant la conflagration européenne actuelle, les Evêques suis­ses ont rappelé le devoir de soutenir la lutte si Inéritoire contre l'abus de la boisson, d'instruire le peuple et de former sérieuse­"1nent la jeunesse à la tempérance.

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En septelnbre 1939, la mobilisation de notre année s'est faite dems la dignité et avec précision, sans avoir été troublée par des soldats avinés. Les chefs militaires ont veillé, les hornanes ont ,compris.

Dès le début de la crise, avant les restrictions, des sociétés d'utilité publique ont denlandé que les produits du sol soient ré­servés le plus possible à l'alimentation. « Jusqu'au dernier fruit!» Tel était le Inot d'ordre des organisations qui se proposaient de prévenir le gaspillage ou une utilisation irrationnelle. Pour mieux assurer notre approvisionnelnent, ces luênles h0l11nleS ont dem.an­dé que l'orge, le sucre et d'autres produits fennentescibles soient davantage destinés à leur usage naturel.

Le pays n'aurait pas approuvé qu'à l'instar de l'année fran­çaise, à la demande de certains intéressés vaudois, on introduisît ,la distribution du vin aux soldats.

Bien plus, l'état-majol' de l'année a Inis .la population en O'ar-de contre certaines libéralités dangereuses. b

Tout en reconnaissant la bonne intention qui inspirait l'of­fre de boissons. alcooliqu~s aux r s?ldats, il a signalé à ces per­sonnes sympathIques les lnCOnVel1lents de leur geste o'énéreux et les a invitées à offrir à la troupe des fruits, des jus d~ fruits, du lait, de l'eau fraîche, du thé, mais non des boissons enivI~antes . ,

PaI1rni les 111,otifs qu'ont invoqués les promoteurs et les par­tisans de l'instruction Il'lilitaire obligatoire, on trouve la nécessité de d.ét~urnel' . du c?baret~ les jeunes rentre 15 et 20 ans. Le peuple a reJete la 101; mars la tache de preserver les adolescents reste' il leur faut des loisirs sains. '

Ce sont égalen'lent des loisirs qui ont attiré la vigilante sol­licitude des ohefs lnilitaires. Le 3 novembre 1939, le Général Gui­san a ordonné l'organisation d'un service nomlné «Arinée et Foyer» pour conserver un n'loral élevé. Le souci de Inettre les mobilisés à l'abri du danger de la boisson est loin d'être étranael à ces sortes d'initiatives. b

La durée -et la lassitude guettent nos soldats dont les bonnes dispositions du début peuvent fléchir. Un ordre du cOll1memdant .de l'armée en date du 27 juillet 1940 dit entr~ autres ceci: « Le nombre des militaires abusant de l'alcool est inquiétant. La moi­tiée au lnoins de~ cas qui sont jugés par les tribunaux lnilitaires sont dus à de tels excès. L'alcoolisme est à l'origine de nOllnbreux sui.cides; il est aussi fréquemnlent la cause de peines discipli­naIres.

Chaque supérieur a le devoir de combattre l'alco,olisT(I,e pal' tous les ll10yens dont il dispose. »

Pour nous, éducateurs, c'est surtout l'appel du Génél'Ctf à la jeunesse du pays qu'il convient, non pas d 'enchâsser dans le ,ca­dre de l'oubli, lnais de placer sur notre table de travail. Voici une partie essentielle de cet appel:

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« Une défense intégl'ale du pays doit mettre ' la jeunesse en garde­contre tout abus de boissons fortes. Un peuple qui se laisse gagner par la pl'atique de l'alcoolisme attaque sa 'propre substance et mine sa force vitale.

Jeunes Suisses, la sobriété est pOUl' vous un devoir national aus­si bien qu'une exigence de la dignité personnelle.»

Dans leur lettre collective du Jeûne fédéral de 1940, nos Evê­ques IueHent de nouveau leurs fidèles en garde contre les abus, et ~ans ?01; ordre du, jour à l'arn'lée suisse le 3 juin, le Général a SIgnale 1 abus de 1 alcool ,cornIlle l'une des graves lacunes de notre préparation morale.

Des officiers ont saisi plus viven'lent l'esprit des avertisse­ments de l,eurs 'chefs et le devoir de l'heure présente. Ils ont fondé « La ligue des officiers pour la lutte contre l'alcoolisme dans l'année» et se sont engagés à l'abstinence pendant la durée du service. ,

La circulaire que notre , distinglzé Chef de l'Instruction jJubli­'lue a envoyée aux éducateurs valaisans avec des brochures d'en­seignement pour la sobriété se place dans la série de ces appels à l'action.

Les voix de nos chefs nous invitent avec toute la clarté toute l'insistance possible à défendre auprès des jeunes la p~sition-stratégique chrétienne et nafi.oncde de la sobriété. G. C.

XXme LETTRE

uettres de' mon Ecole De l'écriture

« Belle écriture est un trésor.» Cet adage a servi de titre à un livre rose. L'auteur, dont j'oublie le n01n, montre son héros exposé à mille dangers à travers les crinles de la Révolution russe et les prisons de glace de la Sibérie, sauvé de sa triste situation grâce à sa magnifique écriture.

Ceci est ' une histoire, naturellenlent, un récit saupoudré et en'lbelli pour les besoins de la cause. Mais, sans nous y attarder, on peut quand mène affif1lner q.u'une belle écriture revêt plus d'importance dans la vie pratique que 'celle qu'on veut bien lui attacher en général.

Je suis souvent frappé en voyant l'écriture des jeunes insti­tuteurs . A d'assez rares exceptions, ceux-ci gribouillent et grif­fonnent pitoyablelnent. Pourtant, je Ine rappelle avec regret les belles lettres Inoulées de nos anciens nlaÎtres. Ceux-là se fai­saient un point d'honneur de soigner leurs caractères orthogra­phiques. Vous n'en eussiez pas souvent pu comparer au hanne-

' ton savant de 'Dœpfer. Et n'laintenant ? ' .. Les temps ont changé pour plus d'une 'chose.

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A quoi im_puter cette . dégénérescence, cette évolution malheu­reuse ? Doit-on jeter la pierre à nos professeurs de l'Ecole Nor­male? Do~t-onchercher ailleurs les causes? Oui, tout de' suite. La fOI'mahon des Normaliens est confiée aux mênles maîtres -dé­voués et compétents qui éduquèrent et instruisirent si bien nos .aÎnés. Ils n'ont pas démérité.

, Pour ma part, je ne crois p~s Ine trOInper de beaucoup ~n h ouvant les causes de cette lacune dans les trois points suivants:

. D'abord, l'emploi du stylographe. Je suis adversaire -con­-vaI~cu de la plume-réservoir. Cette plume gâte les déliés et les pl~I~S; -:o,us n obtenez plus que des signes pâteux, unifonnes, sans -onglnalIte aucune.

O,n comprend que notre siècle de vitesse et de cOInlnôdité ait ·~d?pte .le stylo e~ la ,machine ~ ,écrir~. Est-ce à dire -que la quan­hte dOIve suppleer a la qualIte? PIanoter sur une Remincrton

H ' b , une . ermes ou autres senlblables est devenu une nécessité de premIer ordre. Mais, avantages d'un côté, désavantage en re­gard .. Et c'est l'élégance, le souple élancement de l'écriture ancrlai-se qUI en souffre. b

, ~a troisiènle cause pour laquelle on écrit nloins bien qu'au­h:efOIs est ~~e, ~emble-t-il, à une certaine nlode, un certain sno­bIsme qua~I I.nherent au pr?grès. On vous dira qu'il faut mainte­na.nt une :cnture comnlercIal~, ce~le-Ià Imême que le stylographe a Implantee. Pour aller .pl\lS vIte, Il faut supprimer les paraphes, ]e,s nl?ulures, tout ce qUI n est pas du standard adopté. Par:là on detrUI~ ~oute personnalit~ à ~',écritu.re, on lui enlève ce cachet' qui vou~ fmt, ave~ un peu d habItude, Juger quelqu'un de _par son ca­ractere. ~ans etre graphologue, on peut à certaines formations de lettres de~el~r tel travers ou qualité dans un texte courant de quelque dIZaIne de ~igI~es. Avec. l'éc~iture cOInmerciale, plus d-e ~es arabesqu,es" ou flOn.t~res qUI plaIsent aux yeux et for).1 que 1 homme de gout est raVI a cette vue, comlne le ravissent les beaux .spectacles de la nature, signature du Créateur.

L 'écriture conlmerciale a introduit la Radis. Je n'ai rien à repr?cher à la Radis en tant que nlotif d'ornelnentation. Elle fait a~mIr.a~)lement .ressortir un titre, une réclame. C'est clair. C'est tres lISIble. MalS, quant à écrire toute une pao'e ainsi j'avoue que. cela nle paraît stupide. Et plus stupide enco~'e -cette' falIlleùse Scn~t dont on a tant parlé depuis quelque temps. Là encore du snobIs~e. Je p,arle i~i en ,connaissance de cause, ayant pu juger cette methode a Geneve ou elle est devenue obligatoire. Franche­m~nt, une lettre écrite par un élève valaisan plaît infiniment InIeux que les ronds liés du petit genevois. Le jour où certains novateurs voudront à nouveau essayer d'introdu'ire cette Inétho­de chez nous, je serai le premier à In'élever contre cette inanité.

Continuons à bien former nos élèves du côté soin et pré­_sentation d'un travail écrit, mais pour 'cela cOIllmençons pal' l'é-

crjture. Chaque jour dix n1Ïnutes consacrées à cette étude aveC' -analyse d'un caractère _ en particulier suffiront pour avoir une classe bien homogène en cette discip.line. Le moins que je recoi11-mande à rmes élèves au début de leurs longues vacances de six mois, c'est d'écrire chaque jour leur n0111_. L'expérience est- con­cluante et la Inain Teste ainsi souple. Le doigté des nlusiciens exige la Iuênle persévérance et le nlême entraÎnenleIlt pour nous­mêmes qui devons avoir à cœur de bien écrire. Au soir d'une journée bien renlplie, quelques lignes de calligraphie avec la lec­ture d'une ou deux pages d'un bon auteur délasseront sainement.

Ainsi, nous aurons contribué à cultiver un peu de cette Beau­té qui se ll1eurt chaque jour davantage faute de volonté, d'ef--forts continus, d 'esprit de suite et de courage! Hon.

il ne mission, chez nous, au village l

Les ce·ndl'es floc-onneu-ses de l'aube tombent en infinis pétales SUl"

les choses qui se réveillent. rCe rfut d ',abord une geDbe gTise qui poussa derrière ·ce contrefort de cime. Elle ,fleurit, s -épanouit, s 'eHilo,eha sur ' la toile du cie-l, neig-ea en grappes immatérielles sur la terre.

Dans lE'S venelles, entre les parois noires a ux .fi.b'l"es ro-mpue·s, un fHet ,clair commence de pas,ser, ténu, subtil. Puis la lumière, aux an­gles iné-,g,aux des greniars joue une musique tiède. La tapisserie du petit matin se culle aux parois, les poudroie de gris 'Pâle, puis oClair, chasse 'l'ombre sous le-s avamt-toits. Le vi.llage ouvre ses x>ortes, ses, fenêtres, cueiUe lEt jeune fruit.de l'aube, palpe la lumière neuve, -1a boit a .lentes gongées.

Aux angles des maisons s'enhecroisent les dernières lueurs des lanternes, pâles d,ans le .matin, pendant que les souliers ,tissent SUl" ,la toUe du si'lence un écheveau confus de bruits. lCar la vie, avant l'aube, va, vient, mOIl1.te à la grange, dE's'cend à l'écurie, fait geindre la porte .de la cave, gravit l 'é-C'heI.1e qui monte au grenier, reVient, un pain plat sous le bras, un baril de mélèze rempli de fendant ou de muscat, rés'erves de If.orce et de .counlige pOUl' les longues heures à venir pendant lesqu elles, à l'âprE·té de ,la terre, on oplposera la: résis­tance de son corps .. La vie ne -doit pas attendre le jour ,pour se lever; car ave·c .lui, il lui fa1!t aiguiser la ,faux s'ur la ,par,celle, tordI'e ces épais 'andainsp8.!l'rfumés, remonter 'la déclivité du terrain, recom­mencer, redes,cendre, ,peineT, suer. Puis s'.arrête'r, aftfûter 1 acier de la faux E'n martelant de ',coups secs la transparence matina.le.

Un pétale de Ipavot se pose sur ,eette dent de cÎ-n'le.. Ce ,pétale de­vient ,liquide, -arrose un 'pan de la v.allée, le ,couvre d'un immense fou­lard de soie impalpable, 'plol1Jge dans la rivière, .frise .la haute cheve­lUif'e violette de cette forêt de sapins, E'n .face, paUlette d'raI' le corps.

Page 12: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

- 212-

caérien des mélèzes, fait briller les toits moussus du village comme le dos ·d'une 'coulœuvre, co.Ue aux ,paroi,s sa: langue brûlante, en­veloppe la vallée de son étoffe chaude et lumineuse. Le soleil.

. Alors il 'faut jouer avec lui, ruser parfois. L'hE'rbe se penche, 'les ti.gas s'amollissent, la grisaiUe fume sous la Ifaux brûlante. Le :pays.a11 s'arr'ête de fauoher, pose son menton sur le Inanche de son outil. Du revers de sa main, H essuie son fil"ont ruisselant de s'ueur. Puis il re­comn1ence.

La vallée entière s 'assoupit sous la chaude careSSE' cl 'av.ant-midi. Dans 'le deI 'pur, le soleil arrive au ,sommet de sa ,courbe. De temps là autre une hironde.lle pa.sse de son vol en -fusée, troue le silence -de son cri de ferraille.

De larges f,laques dE' lumière s'é01lliboussent dans les venelles. Aux pans des toits ,s'accro-chent des lambeaux ·du deI. Les portes se fer­ment; on entend cri<w la dM dans la serrure. Le village se vide. Cal' à leur tour les femmes ,partent. P.lusieurs d 'entre elles, 'ce matin, au­ront manié la faux ave,e l'adre,sse et la v1gueur de l'homme. Elles seront revenues ensuite .préparer le substantiel dîner qu'eHe.s empor­tent maintenant dans le l'écipi.ent en bois susp'endu sur le dos ou dans le bidon en fer hlanc. DeJ'Il"ière elles, suit toute la maisonnée qui, tan­tàt, SUl' le Ipré sera: utile, qui, ta'l1tôt, 'COlnmenCE'ra de ,connaître l'ef­fort.

C'est le moment où sur ,la par,celle, on prend le bal'il on boi.s qu'on rec'ouvrit d 'un peu d 'herbe IpOUT que le contenu conserve Sel

fraîcheur. On s ' al~c-.boute en a'l'lrière, ,lève sa tête vers' le -ciel, boit de lentE's gorg.ées de vin, de .lentes gorgées de [oree..

A l'ombre arrondie du arêne, toute .la famille mange l"ép.aisse sou­pe qui constitue tout le dîner. On parl,e 'peu, presq\le rien. Que pour­l'ait-on dire, en somme? La: fatigue .pèse déjà ,lourd sur l'éohine. Et cette vie, cette vie qu'on aocepte, ne demandE* pas de .commentaires.

En bas, le viHage sUJb,it l'envoûtement mi1l'laculeux de midi. Ce n 'est qu 'une gr,wppe de maisons brunes suspendues .à la déclivité d e la -càte. Les toits brillants s ',emmêle-nt, se ,frôlent :prEosque; s'Ur eux papillonne rail' sur,c.hauif'Jé. :D'un côté, en ,gradins, descendent l,es champs, arrêtés brusquement par un mur. Et la vue ainsi sautille d'un cham,p de seigle sur le vert mét3.'lli'que des ti,ge,s ·de pommes de terre, ar,rive SUiI' le premier toit. AVE'c les dernières m,a.isons, les blonds des seig,les s 'arrêtent, délimités .par .le vert tendre des prairies. Au­tour du viUaJge, les ceri,s'es continuent de mûril' ,pendant <rue les feuil­les de l'arJ}re clapotent ·com'me des lèvres mouiUéE's.

Dans ·ce ,grand livre OUV8lpt qu'est la vallée, dont les ,côtes sont ·de-ux feui.llets inclinés vers le 'ciel, la do.che chante. ,Elle a d'abord voltigé autoul' du clocher, là-bas, dans le vi·llage de l'église, a frôlé la c.hevelurE:; dor,ée de·s seigles, est partie, s'est mélangée à lïmmn.té­rielle ipureté de .l 'air, est Ipassée partout ,C'Olnme une consolation.

Midi... ' .

J - ·213 -

De biais, ,le soleil qui tombe vers le soir, ,couche maintenant sur la terre ses ,gerbes enf,lammées. :Le tJpavail court d'un pré à la gra"nge, ,cIe la grange au pr,é, p.arfumé dE:' la ·croustilLante odeur odes foins, s'.é­pongeant le fr-ont, a.ha:nant, mais heureux. C 'est tout ce que le -cœur du ·pa) san "demande à ces -longues journées du soleil. Et il est d 'une génél'osi té merveilleuse.

Le soir effleure de son velours les toits qui s·estompent. !La nuit cloucemc'nt ·monte de la. rivière, .déroule son voi,le, se mélange aux dCH1ièl'f' s pâleurs du ,crépuscule, gonHe les venelle,s ,d'ombre, épingle des étoil e ' aux fenêtres et l11a.nte .. . monte .. . .son ,chant berce les cho­ses as. 'oupies et ses mains ,gantées de veiours sèment ·des pe.rles dans le ci el.

Seule la fontainne aiguise sa voix dans la nuit. L'été ... (A suivre.) Jean Follonier.

~ PARTIE PRATJ[QUE 1 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

LANGUE FRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: LE PAIN

I. RECITATION

Le boulanger

« Que fais-tu là, boulanger? - Je fais du pain, pour manger. Tu vois, je pétris la pâte. Le nlonde a fainl ' je lue hâte ... ... - N'as-tu pas chand, boulanger? - Si, mais, ponr nl'enconrager, La chaleur dore nla pâte Que je retire en grand-hâte.

:Merci, brave boulanger: Le monde pourra Inanger ! » .1. Aicard.

Le pain

Avant que dans la pure et sereine hanuonie Par toi le genre hunlain tout entier con1lnunie,

o fleur joyeuse du frmnent, Groupe au lnême banquet, loin des êtres de proie, J~es homnles d'avenir, qui viennent avec joie

Te rompre fraternellelnent.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

1. '

~ '214 --

J'étàis,. Jeur ' diras-tu, la S0lnence enfouie 1 DanS. le champ- vaste et nu que défonce la pluie, .

Que soufflette le vent glacé. -Lentement je grandis; je me gonflai de sève; Je portai n~es fruits d 'or; mais la gloire en fut brève:

La faux sifflante avait passé.

Pourtant je survécus par une force étrange: Moissonné, flagellé , je languis dans la grange;

J'étouffai dans un sac trop plein. On me porta, plus tard, au bord de la rivière: Et là je fus broyé par une lourde pierre

Qui tournait au chant du lnoulin. 1

Il ne restait ~d e n~oi qu'une fine poussière, Mais m a force brisée y sommeillait entière,

Et je rêvais, calme, attendant, Lorsqu'un être inconnu, n~'ayant pris à poio'nées, Mouillé, pétri, malgré mes plaintes indignées~

Me plongea dans un four ardent.

Je palpitai d'horreur sur la pelle rougie Où s'évanouissait n~a dernière énergie;

Cette fois j'étais bien dompté. Je mourus ... Mais le souffle embrasé -de la flaI11Irne En moi sut éveiller, ô merveille, une autre âme.

Et soudain je ressuscitai !

Alors je fus le pain qui donne à tous la vie ; Et c'est joyeusement que je me sacrifie,

Car en toi, peuple, je vivrai! Ton sort ressemble au mien, je veux qu'il s'accOlllplisse. On t'a fauché, meurtri, broyé; mais ton supplice

Enfantait l'avenir sacré. lI/aurice Bouchol' .

II. VOCABULAIRE

NOMS. - La n~oisson, le blé, les javelles, les moyettes, l'aire;' la moissonneuse-lieuse, la locomobile, la chaudière, la batteuse, les engreneurs, les charrettes, les sacs, les allées et venues des tra­vailleurs, l'animation, le rendement, la fatigue.

AD!ECTIFS. - La moisson te'I'In~inée; les épis fauchés, les gerbes eparses, l'or ondoyant des blés; les aciers tranchants des faux; la récolte bottelée; une batteuse perfectionnée; un fonction­nement irréprochable, un travail intensif; un personnel nom­breux, une machine trépidante; des gestes prudents, non~breux, accélérés; des efforts con jugés , ininterrompus; le grain' battu cri-blé, nettoyé. ' ,

ORS AT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

~ ,215 -

VERBES. - Le blé ondule; les épis se courbent; on aiguise la faux qui flamboie; les épis tombent; on fonne des gerbes, on les amoncelle, on construit des lneules, ou bien on charge les gerbes sur des charrettes; servir la machine qui happe le blé; trier les grains, n~ettre en sacs. Les travailleurs se hâtent; la batteuse gronde, jure, rugit; une poussière monte, enveloppe gens et cho­ses .

Le's NO'lVlS. - Moulin, n~inoterie , farine, son, gruau, issues; pâte, levure, levain, pétrin, pétrissage, fermentation, cuisson, hu­che, maie, croûte, miche, flûte, croûton; gindre, mitron, boulan­ger .

Les ADJECTIFS. - Du pain frais, tendre, rassis , léger, sa­voureux, indigeste. - Une Imiche dorée, croustillante, craquelée.

Les VERBES. c--- Le gindre geint, délaye la farine, brasse la pâte, chauffe le four, enfourne les pains, les retire, étouffe les braises. L- La boulangère pèse le pain, ~e coupe. rend la lnon­naie.

La batteuse. - Noms .' la locomobile, la batteuse, les cour­roies, les planchettes, les engreneurs; des ,céréales, les gerbes, la paille, les épis, le grain, les balles. - Adjectifs: la Inachine mo­trice, un travail intensif, un personnel nOlnbreux, les gestes pru­dents, le grain battu, criblé ; un gronclelnent sourd continu. -Verbes: la batteuse happe, avale, dévore les gerbes; elle bat, vau­ne, crible le grain.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation : Voir le No du 15 octobre.

La moisson

Lorsque le blé est coupé, on ,en forme de grosses bottes qu'on appelle des gerbes. On porte ensuite les gerbes da~s la gral}ge qui est la partie de la ferme où l'on conserve le graIn; ou bIen l'on en forme de 'ces énormes tas pointus presque aussi hauts que des maisons ,qu'on voit dans les champs après la moisson et qu'on appelle les meules. • E. Dl.lpl.lis.

Les moulins à eau

Au lieu d'avoir des ailes ,comme les lnoulins à vent, les lTIOU­lins à eau ont une grande roue qui est mise en mouvement par une petite rivière. Le cercle de ,cette roue est garni de larges plan­ches. L'eau t0111be sur ces planches et comIne elle est lourde, eUe les pousse ce qui fait tourner la roue qui, à son tour, fait tour-ner les meules. E. Dupuis.

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

Page 14: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

- ·216 -

Hymne aux grands blés

Les llloissons lllollement agitées, les nloissons, aux drapeaux du soleil éprouvent les zéphirs, et les fronts que courbait la glèbe dure, les fronts ajoutent au ciel pur la joie de leur martyre.

Le soleil a fait grftce au long luartyre des hommes (le bücher de l'été n'est qu'un bûcher de fleurs) et les fruits qui naîtro'nt, aux flammes de l'autOlnne, seront leur récon1pense et leurs derniers sauveurs .

La fan1ine a couvert ses regards sacrilèges. Le l110nde aura dü pain! Les moulins tourneront! Laissez dans vos greriiers s'a­monceler les graines. Vous vaincrez de nouveau à l'heure .des sillons.

Voici le don pe joie et de pensée altière que verse aux fronts humains le soleil de lui di, les drappaux de l'été flottent sur les esprits et les blés se déploient sur les champs populaires.

Paul Fort. Le battage du blé

.. . Des hOlllmes apportent sur leurs dos les lourdes gerbes que les felun1es, -court vêtues, en grand chapeau de paille, pieds nus sur la toile grise de l'aire, donnent à 111âcher par poignée à la hatteuse, qui bourdonne comme une ruche. Un n1aigre et vigou­reux garçon enlève presternent, du bout de sa fourche, la paille découronnée et luutilée, tandis que les grains de blé, versés dans une vanneuse à Iuanivelle, abandonnent aux souffles de l'air les débris de leurs tuniques légères. Anatole France .

Une boulangerie

Le four flau1bait. Le pétrin était débarrassé de sa pâte; les pains saupoudrés de farine reposaient chacun dans la corbeille ronde et le boulanger vêtu de sa longue can1isole de n1011eton, en­fournait les miches sur la large pelle de hêtre.

Au bout d'un certain temps, on ouvrait la bouche du four e t on retirait ViVCl111ent les miches croustillantes qui exhalaient une bonne odeur de pain chaud. A. T hellriet.

Le pain

Le paysan qui sait le Inal qu'on a à faire pousser le blé, a pour le pain un pieux respect. Perdre un lllorceau de pain en le jetant à la rue est regardé cornIlle un sacrilège. Il faut voir la mé­nagère entamer la miche ! Elle procède à cette opération COlume à une cérélllonie religieuse. D'abord elle ne n1anque jamais de faire, avec son couteau, un signe de croix sur la croûte du dessous; puis elle coupe chaque tranche avec une grave lenteur et ramasse soigneuselnent les miettes éparses sur la table ... Cette façon pres­que solennelle d'entaIller la miche lu'a toujours frappé dans nl0n enfance et n1'a iruprimé dans l'esprit un profond respect pour cette nourriture indispensable à la phlS large part de l'humanité ..

André T hel.lriet.

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Exèrcices d'application

Voir le nuruéro du .15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE'

La phrase - Le paragraphe '- La rédaction

REDACTIONS. _ . Un de vos cau1arades n'a plus faim. Ir s'apprête ~ jeter le lnorceau qui lui reste. Vous voulez l 'en em": pêcher. Que lui dites-vous? .

"\ ous avez vu un boulanger au travail. Décrivez minutieuse­lnent toutes ses actions; donnez-en les raisons.

Vous avez aidé votre n1ère à faire une galette. Racontez. Un n10ulin ou une boulangerie, selon les régions . (Texte pré~

paré par la dictée et les exercices sur la dictée). Une nlÎche de pain raconte son histoire. Un pauvre rentre chez vous demander un 11101'CeaU de pain.

Racontez cette scène, et tern1inez-Ia à votre gré. Le casse-croûte des cantonniers, ou des terrassiers, Respectons le pain,

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: FOIRE, MARCHÉ, MAGASIN

J. RECITATION

Le marché

'C· C'.'!: 10 g l 'an] jOUl· du marché! Chacun empli t "'3. corbeille ' POUl' ],1, cité Cf·uj ,"éveille, C P.' t ] (>0 gnlllcl .ioUl· du mAI·c'L) é !

Léo'ul1l e 'frai s arra ché P end partout accroché.

Cest le ,grand jour 1 LI marc1'l é· ! La ville a son air de fète, EL chacun 'fait , on emp]eLte, C'est le grand jour du m ,ii'ché. L'argent Nen longt clll}) , CAché

killeurs est elnpocl1é Dans 'les jours de marché.

S. Brès.

Au marché

Mylène a fait son choix de fruits et de légume.;· Elit ajoute un c.an3.rcl vivant aux belles plumes! Alidé bat des luains. quanà) pour la contellter, La n'1ère donne enfin son panier à porter. La chm·ge fait plier son bra~; mais, déjà fière. L'enfant part sans rien dire et se ca1mbre en arrière, Pendant que le canard, discordant prisonnier. Crie et passe un bec jaune aux treillis du panier.

Albert Sanluin.

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JI. VOCABULAIRE

NOMS. - Magasin, boutique, bazar, échoppe, kiosque, voi­ture a~bulante, camelot, nlarché, vendeur, acheteur, client, COIllp­table, caissier, porteur, cOInmissionnaire, marchand, marchandi­se, denrées, produits, tissqs, étoffes; drap, toile, cretonlle, serge soie, coton, voile, parfumerie: eau de Cologne, savon, poudre den­tifrice, peigne, brosse, éponge, literie: lit matelas, édredon, OI'eil~ Jer, couvertures, nlénage, ameublenlent, rayon ,de mode, ' de la layette, des trousseaux, des jouets, des fleurs, des chaussures, "i­trie, devanture, étalage, exposition, soldes, salon de lecture, d'es· sayage, de thé, agence, renseignements. La monnaie, sou, centi­mes, franc, billet de banque; prix, achat, facture, bénéfice, perte, gain, profit, vente, inventaire.

ADJECTIFS. - Les Inarchandises fraîches, abînlées, dété­riorées, usagées, i1mportantes, de bonne, de première qualité, ra­res, résistantes, chères, coûteuses, recherchées, assorties. La soie brillante, fine, chatoyante, nuancée, la laine douce, nlœlleuse, chaude, légère, utile, blanche, colorée. Le Inagasin grand, vaste, inlportant, luxueux, éloigné, proche, illuminé, achalandé. Le ven­deur poli, aiInable, conciliant, arrangeant, enlpressé, habile, adroit, actif, honnête. L'éclairage éblouissant. La devanture bien garnie, ornée, décorée, illmninée, attrayante, intéressante... Un franc arrondi, brillant, dentelé, neuf, terni, 'usagé, noirci. Un billet de banque: propre, sali, utile, indispensable pour payer les marchandises.

VERBES, - Vendre, acheter, échanger, cOInpter, calculer, faire ses livres, les consulter, inspecter, contrôler, expédier, por­ter, étaler, la n1archandise, la faire valoir, ressortir, la disposer, avec goût, la vanter, prendre les intérêts de la Inaison, s'intéres­ser au client, le conduire, le précéder à la caisse, elnpaqueter, fi­celer, payer, eInporter la lnarchandise, être satisfait de son achat. Mesu.rer, couper, tailler, essayer, coudre, en1bellir, garnir, orner, décorer, voir, regarder, admirer, contempler; assortir, réassortir, combiner, s'ingénier, montrer, transfoflner; se fatiguer, InaTcher beaucoup, ,monter, descendre, prendre l'ascenseur.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: Voir le No du 15 octobre.

Le marc:hé

Ce jeudi Inatin, le Inanlan de Claude l'emnlena au marché. Joyeux, le petit garçon trotta ù côté de sa InaInan jusqu'à la grande place de la ville.

Claude, qui connaissait cette place avec ses tilleuls, ses. bancs pour s'asseoir, son p.etit bassin où faire flotter les bateaux ne la reconnut pas , Elle était encombrée de Inarchands, d'ache­teurs, d'étalages installés sur le solon posés sur des tréteaux.

Un grand mag~sin .par un jouJ:'; de soldes

Enfin" on ouvrit' les 'portes et le . flot entrà:- Toutes 'les "mé­nagères, une troupe' serrée .de petites bourgeoises et de . femln6s 'en,,: bonnet, "donnaient ' assaut aux occasions, aux soldes et aux COU.;:: pons 'installés presque dans la rue .. . Il y avait des poussées , d'é~ paule, une bousculade fiévreuse autour des casiers et 1 des COI~.-·· · beilles où des articles au rabais, dentelles, rubans, jarretières,': gants, jupons, cravates, chaussettes et bas de coton s'éboulaient,' disparaissaient con1Ine Inangés par la foule vorace.

' A l'intérieur, au l11Îlieu de l'air surchauffé, les fen1n1es ré~ , gl1ai'ent. Les vendeurs , assourdis, brisés, n'étaient plus que leuÎ"i:;" choses, dont elles disposaient avec une tyrannie de souveraines. '

E. Zola.

Un vendeur complaisant

Si vous étiez entrée dans cet établissenlent, si vous a vie~ pris à droite, là où les piles de toile blanche et les piles de cou­vertures s'élèvent jusqu'au niveau de la barre de cuivre qui sup­porte les cotonnades inlprinlées, vous auriez eu l'inestiInable ~han- . ce d'être servie par le personnage principal de notre histoire.

Il se serait avancé, saluant, Ininaudant. Il aurait allongé par-dessus le comptoir deux 11lains robustes,

aux manchettes inlmenses, et il vous aurait delnandé, enavan­çant un Inenton pointu ce qu'il allait avoir le plaisir de vous montrer.

Si vous eussiez désiré choisir des drapeaux, des objets de layettes, des gants, de la den,telle, des rideaux, votre vendeur. se serait alors borné à s'incliner poliInent et, avec une expreSSIOn' désappointée et un geste circulaire, il vous eût invitée à pren;Ir~, à droite, la galerie jusqu'au prelnier salon de gauche, vous elOI- ' unant ainsi à reuret de son rayon. Mais qu'une -circonstance plus o El l' t '1 favorable vous eût fait demander de la toile ou du ca ICO , 1

vous aurait priée de vous asseoir en vous avançant une chaise d'un air enlpressé. Puis il se serait hâté d'étaler sous vos yeux les articles denlandés, afin de les soumettre à votre examen. V\1ells.

Le paysan à la foire

Le paysan a vendu sa vache à la foire et encaissé. l'argent. .Il ne voudrait pas quitter l'endroit sans emporter un petit souvenll'. Il aperçoit un can1elot qui vend des couteaux de ~outes sortes et appellé les clients. Il s'approche et, comn1e on lUI montre, l?our un prix raisonnable, un couteau ' à plusieurs lanles. il le pale et l'eInporte. Plus loin, il achète des petites galettes sucrées pour ses enfants et s'en va chercher son cheval et sa voiture ù l'auberge pour repartir.

Page 16: L'Ecole primaire, 15 janvier 1941

- 2,20-

A la foire

Sur la place du bourg? transfonnée en champ de foire, les.. paysans avaient anlené leurs bêtes : des porcs assoupis enfon­çaient en terre leur groin; des veaux beuglaienf; les vaches éta­laient leur ventre sur le gazon et clignaient leurs paupières lour­des sous les moucherons qui bourdonnaient autour d'elles.

Joyeux marché

Le lnarché se tenait des deux côtés de la grande rue, trans­formés pour quelques heures en un étalage diapré de corbeilles. L'été surtout, quelle abondance! Laitues gorgées d'eau, tOlnates aubergines pareilles à des bourses de palissandre, n1.elons odo­rants, s'entassent aux pieds des paysannes. Et que de figues, de poires, de pêches dans l'écrin d'émeraude des feuilles de vigne!

Il ne faut pas demander si le petit Zéphirin s'amusait les jours de n1.arché. Tout était plaisir. Partout, un brouhaha joyeux, des odeurs de léglunes et de volailles. Curieux, et se faufilant en­tre les groupes, il s'intéressait à tous les spectacles : au 111énage des fenulles, qui se tiennent en rang et s'épient derrière leurs pa­niers, aux canetons de quinze à vingt jours en duvet jaune, que l'on rafraîchit d' un verre d 'eau au fond d'une caisse. JI1 Balde.

Exercices d'application

"\ oir le numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Au Imarché : les étalages. - 2. A la foire: les bêtes. - 3 .. Dans votre ville : un grand magasin; ses étalages, ses COlllptoirs , ses vendeurs, ses clients. - 4. Un c0111lnerçant affable. . A.u n1.ar·ché de la ville. Son1.n1aire : 1. Elnplacenlent, jour où Il se tIent , n10n1.ent. - 2. Les diverses parties : le n1.arché aux lé. gumes, aux fruits, aux fleurs; le lllarché aux ' œufs, aux volailles. au .beurre; les lllarchands forains. - 3. Les personnages et leurs actIOns: les 1narchands, les clients . - 4. Inlpressions: l'anÎlna­tion, les bruits, les odeurs , la circulation.

De la partie au tout. - Exercice collectif . - La fennière qui vend sur le marché: 1. Elle arrive au 111arché et s'installe. 2. Elle discute longuelnellt avec une cliente. 3. Elle concJ.ut Je lllarché.

Rédaction libre. - 111archanclage. - 1. Mettez en scène un marchand et une lnénagère au lnarché. - 2. La lnénagèrc dis­cute pour obtenir un rabais. - 3. Le nlarchand proteste. -- 4 . Finalen1ent~ tout s'arrange. Racontez.

On bien, vous accon1pagnez votre n1ère au lnarché: 1. Le marché. - 2. Les achats. - 3. Réflexions.

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ueçons de choses

Un pain

Visite à la boulangerie. - Les différentes sortes de pain. Personne n'ignore que les pains sont faits par le boulanger a n~t:" de la farine . Allons les observer dans la boutique où on les vend.

Voici d 'abord les pains de fantaisie, étroits et Jongs, qui sem­blent vernis à la surface. On les vend à la pièce.

A côté sont les pains ordinaires, qui sont de forme ovale al- · longée, avec, dans le sens de la longueur, un profond. sillon (pain fendu) ou un léger quadrillage (pain boulot) .

D'autres sont façonnés en fonne de couronnes de tailles va­l·iées. Leur surface est Inate et on les débite en nlorceaux pour les vendre au poids.

Ces trois catégories de pains sont faites avec de la pure farine de blé. C'est Je pain blanc.

lVIais beaucoup de boulangers, surtout à la cmnpagne, font une deuxiènle sorte de pain, le pain bis, de couleur grise. Il a la fonne d'un grand disque rond, épais, pesant parfois plusieurs kg . Il se conserve frais assez longtemps, grâce à la farine de seigle qu'on a m élangée à celle du blé, 'mais il est de digestion plus difficile.

La croûte et la lnie de pain. - Coupons un pain pa:r le tra­vers. Il- présente deux parties bien distinctes.

1. Ja Cl'oûte dure, qui craque sous la dent. Elle est plus foncée, plus dorée, plus luisante à la face supérieure qu'à la face infé­rieure;

2. la. n1ie blanche, tendre, molle, criblée de trous con1n1e une éponge; ce sont Jes yeux du pain. Grâce à eux, Je pain est une chose légère, facile à lnâcher, qui s'imprègne de salive dans tou­te sa lnasse.

Le travail du boulanger. - 1. Fabrication de la pâte. - Der­rière la boutique, ou en sous-sol, est le fournil où le boulanger transforme la farine en pâte. Pour cela, dans une grande caisse en bois, Je pétrin, il lnet de la farine, de l'eau, du sel et de la le­vure ou du levain qui est de la pâte 'conservée d'une fabrication antérieure et devenue aigre. L e tout est nlélangé intimement à la force des bras ou par pétrissage lnécanique. On obtient ainsi une pâte plastique, qu'on divise en pâtons qu'on modèle suivmit la forme du pain qu'on veut obtenir.

2. Cuisson de la pâte. - Pendant ce temps, on allume dans. le four du bois non résineux, qui va échauffer fortement les bri-

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qU,es d~ la v,oûte tr~s surb.ai~sé~., Al:pr~s l\~ ?~e,~toy,~g:~. ~'apiqe, d~ four,., les pâtons s~n~ « ,enfoul:n~S , ». La chaJ~uF , de l~ ;~ute ,.s,u~, ~ ~ chauffée grille le pauî a l'exteneur en , donpant la Cl ou~~. 1: l~~e- ; rieur, protégé par la croûte contre la vive rév~rbér~tion, ~l,e d~~~>: ' cit pas et se transforme peu à peu en nîie. Le pain est fait: . .

Le blé" et la farine ,

' Matériel. Grai~s de blé secs et gonflés dans l'eau, grÇtins ; en germination. Farine de blé.

Le grain de blé. - C'est du grain de blé que le Ineunier re- , tire la farine. Etudions-le. Il est blond clair, allongé, pointu aux, deux bouts, et nl0ntre SUI' un côté un sillon profond. Au côté op­posé, on renîarque une saillie arrondie .

Coüpons suivant h~ sillon un grain rauîolli dans l 'eau ou mieux un grain au début de sa geI"lnination. On distingue à la loupe: 1. une envelQppe; 2. une partie blanche qui se luet faci­lement en poudre et occupe presque tout le grain; 3. vers la pointe un petit organe conîplexe, le gernîe, qui aurait donné un pied de blé si le grain avait été selné.

Au llwulin) le blé devient farine et son. - Pour -cela le blé est écrasé entre deux cylindres d'acier très rapprochés, creusés à', leur surface de fines rayures et tournant en sens inverse, l'un d'eux beaucoup plus vite que l'autre. La ,poudre ainsi obtenue passe dans le blutoir où des tamis très fins séparent de la farine blanche le son qui est fait de pellicules ,grises provenant de l'en­veloppe du grain. Le blé se moud aussi entre deux Ineules de pierre comnîe il en existe encore dans les villages.

La farine est une poussière blanche, onctueuse. Elle est si légère que le nîoindre souffle la fait voltiger dans l'air. Elle est donc faite de particules très fines.

Avec l'eau) la farine fait une pâte. - Mettons un peu de f~­rine dans l'eau et agitons. L'eau devient blanche comme du laIt. Ajoutons peu à peu de la farine en agit~nt toujours. Le ~iquide devient plus épais et finalement il se faIt une pâte conSIstante qu'on peut pétrir dans les mains nlais qui colle ~ux doigts. Un excès de farine sèche l'enlpêche de coller aux dOIgtS et on' peut alors lui donner les fonnes les plus variées. La farine addition­née d'eau est donc devenue une pâte plastique.

COlnposition de la farine. -- Malaxons de la pâte sous un nlince filet d'eau et recueillons l'eau blanchie qui s'écoule. Après quelque temps, l'eau ne blanchit plus et i~ reste da~s, les ' lnai~s une substance grise, gluante, collante, qu on peut ehrer en ft­lalluents. C'est du gluten

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Les eaux de lavage recueillies à part 'laissent déposer une, poudre blanche, très fine, qui, décantée et séchée, s'agglomère el~ masses dure~, irrégulières, qui se délayent facilement à nouveau dans l'eau. C'est de l'amidon.

La fal'ine est donc faite d'amidon et de gluten. Pl'opl'iétés nutritives de la farine. - La farine doit au mé­

lange d'am.idon et de gluten d'être un excellent aliment. L'amidon est nourrissant puisqu'il forme la partie utile des',

pommes de terre, de beaucoup de grains et de fruits alimentaires. Le gluten accroît beaucoup la valeur nutritive de la farine car, en plus des éléments de l'amidon, il renferme aussi de l'azote, ce qui le rapproche comlne cOIuposition de la viande et du blanc­d'œuf,

Le gluten a, en outre, la propriété de donner avec l'eau une sorte de colle qui réunit les grains d'amidon pour former la pâ­te. Quand, à cette pâte, on ajoute du levain ' qui la fait fennen­ter, il se produit des bulles de gaz carbonique dans la masse. Le gluten, à cause de ses propriété adhésives" enlpêche ces bulles de se dégager. Elnprisonnées ainsi dans la pâte, elles vont se dilater beaucoup à la chaleur du four et donner finaleluent à la lnie de' pain sa structure particulière. C'est donc grâce au gluten que la pâte « levée» cuite au four se transformera en pain, cette subs­tance spongieuse, agréable à manger et facile à digérer qui est un élément important de la nourriture des peuples.

Utilisation de la farine. - La plus grande partie de la fa­rine est consonunée sous forme de pain. On en fait aussi de la pâ­tisserie, des pâtes aliInentaires : venuicelles, nouilles, luacaronis etc. Gallaud) docteur ès sciences.

GEC>GRAPHIE

Un pays grand producteur de blé: Le Ganada

Suggérer les nombreuses utilisations du blé: nourriture de l'homme, des aninlaux, emploi de la paille, de l'aluidon dans l'in­du'strie et son ifmportance : c'est la céréale la plus répandue dans le monde après le riz.

1. Conditions de culture. - Le blé po'usse partout et « il n 'e­xiste pas de mois de l'année où l'on n'en lnoissonne quelque part dans le monde. Il supporte les ' grands froids, lnais exige des étés chauds et s'ecs, un sol fertile, une abondante lnain-d'œuvre ».

II. Les conditions de culture au 111anitoba, pays d'u blé. a) Dans ce pays neuf, peu peuplé, les agriculteurs comptent

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sur la richesse du sol; on Y voit des Challl,ps in1.111enSes, labourés rapi,dem.,ent, . aux sillons peu profonds; le grain, jeté à la. 'Vo1éei est a peIne recouvert; « on · ensenence, sans engrais, la u).ênl€ ·te~~ re pendant plusieurs années, puis, quand le rendenlent devient t~op faible , on abandonne, la terre ù elle-même pendant -cinq an·s, chx ans au plus pour cultIver d 'autres étendues vierges »,

b) Les lTIachines. - « ... Charrues à socs multiples, gro~lpé~s par 10 et traînées par 20 chevaux ou un moteur ... h erses à di'S­ques lllobiles de 8 ,mètres de largeur, groupées par 3 ... « combine» - sorte de llloissoneuse-ba tteuse qui n e coupe que les épis et bat au furt et à mesure. De 20 mètTes en 20 l11.ètres, un sac de grain t.ombe sur le Cha111p. La portée de coupe est de 15 nlètres, et la lnachine, traînée par 20 ehevaux, avance avec un Il1ugisseInmer).t d e tenlpête dans un n u age de Inenue paille et de poussière ... ·;

c) Le trafic du blé. - Au Canada, les greniers individuels· n 'existent pas. Aussitôt la récolte tern1.inée, le cultivateur condüit son blé « en vrac» à l'elevator de la ville voisine - édific~ ai-l:)

gantestesque, en fornle de tour, placé de préférence aux rives des lacs et des cours d 'eau navigables. « Arrivée, la voiture nl0nte par un plan incliné jusqu'à une bascule, où elle est pesée, évaluée, puis d'où ell e verse son contenu par une trappe dans la chalnbre la plus basse de l'élévateur. De là, une chaîne de godets nlonte le grain dans celui des silos qui convient à la qualité qu'il représen­Le. »

De cet élévateur de station, le blé ·est enlll11.ené vers l'élévateur terminus par wagons et péniches. De "là, il est expédié vers l'Eu­rope. (SchéInatiser, au tableau" le trajet du blé canadien dirigé vers l 'Angleterre surtout, en indiquant la nature des transports.)

III. Conclure. - Le CClJ1CldCl est le plus grand marchand de blé du Inonde.

Un médecin célèbre me dit un jour, en ,parlant sans vergognE' le langage de sa; profession: « Je vois que dans la plupart des cas on bat les en fants qu 'il faudrait seul ement purger. » . J e voudrais que ces mots de,vinssent l'épigraphe d'·un traité d'hygiène pé lagogiqu e.

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