21
4:0 me Janvier 1921 Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et a.utant. de supplé- ments de 8-18 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1 er Janvier 31 Décembre). Par an: SuUsse Cr. 3.50, Unlon postale fr. 4. Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56 ou à ce défaut contre remboursement. A.nnonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout qui la; doit être a;ciressé. directement èI son gérant et 1 M. P. PI CiNAT, a;u Dépa;rtement cie l'Instruetion publique, Q; SIon. r ....... La fonction d'élever la jeunesse est plutôt une oeuvr(: de charité qu'une profession, un état ou un emploi. de Bonald.

L'Ecole primaire, janvier 1921

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: L'Ecole primaire, janvier 1921

Ji

1 D

T UT ~1:!.i!'~~~tii~tJij

. ce qui a ,rapport MUSIQUE ou concerne la

~f.ï~~*~~f.l

LES

INSTR UMEN1'S ~ en tous genres

ET HARMONI-UMS

droits et à queue

TRES GRAND CHOIX ET POUR TOUTES LES BOURSES

chez

à Lausan 0, Vevey et 6 châtel

LIBRAIRIE

THEATRALE

Prix spéciaux pour Instituteurs, Pensionnats

et Prof. de Musique.

t f f un

LIBRAIRIE

MUSICALE

. ~

il

1 1

4:0me ann~e Janvier 1921

Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16

pages, la couverture y comprise, et a.utant. de supplé­ments de 8-18 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier ~u 31 Décembre).

Par an: SuUsse Cr. 3.50, -· Unlon postale fr. 4. Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56

ou à ce défaut contre remboursement. A.nnonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur

Tout ~e qui ~on~erne la; Fubli~a;tion doit être a;ciressé. directement èI son gérant et ~oncia;teur 1 M. P. PI CiNAT, Se~réta;lre a;u Dépa;rtement cie l'Instruetion publique, Q; SIon.

r

~-~ ""'------:::=~~~----.-.......

~~ ===~~ La fonction d'élever la jeunesse est plutôt une œuvr(: de charité qu'une

profession, un état ou un emploi. de Bonald.

Page 2: L'Ecole primaire, janvier 1921

Sommaire de l' "Ecole primaire" (Janvier)

IPenslée. - IExerdce de l"autorité. -La cél!Padté soolai11e. - AutoUŒ" du Caliême. - EdlUlcaüon 1îeligieuse (le mélll 'et le ,r1emècte). - Billet ,de l'institu­teUŒ". ,.- VlaJriétés.

(i)

A ,ce INa Ise trou'Ve ,enCOlfoe jüint le ti­trie et Léll rbaJble ,des matiènes de l'Ecole primaire pOUŒ" Fannœ 1920.

~o--

Sommaire du Supplément N° 1 (1921) 'Vocation religieusle. - 'Plaris, -en voi­

!bure! - Su.r la route. ,- 'Le m:éfdedn ·de f,amille. - Aux Mlétiyens

' de Soufleu

(légenrde). - Une maJrty.l1e du S. Sa­cr1ement. - lPlourquoi :sont-ils si Iftares? - L'utiHté ,de la vnaie Irichesse. L"aurre poilu. - Vla'riétés,.

... . , '~'\ .... -

Supplément spécial de Janvier à l' "Ecole primaire" (1921)

Bonne ·année. - Le 'bonheur. - Le prix du temps. - \DévoÜons l1ecomman­dées. - Le 'vnote du 2,6 .décembre. - Le but d~ l'instl1udion. - Va!riétés.

--0--

Les 120.000 francs votés Le per:slonnel ,enseignant !primaire ap-

. prendl1a ,avec Ja plu,s légitime 'satisfac­'Hon ·que Ile p'Üuv,oir législatif vient d':a,p­porter une sensible ,améliürlation à sa situation m~térielle. En effet, dans s,a session prof'Ûgée de J'anvier, il a vûté à lune iJrès .gl1ande m~'jlorité le ,orédit p'ro­posté Ipar le gouv,ernement dans le bud­get de 1921, Ipermettant d) accorder à tous les 'membl1es du ,corps, enseignant, 'sians ex,cepHon, ill/il ,s u,pplément de 25 .flr. par mois à paye1r Ipar l'Etat. C'est là lune nouvdle étéllpe importante ,dans la voie d'une juste 'rémunérlaHon des S'er-

rvices ,que 'rendent à la S'ociété nos mo­de~tes et ,dévoués Ipionniers de l'instruc­Hon .populaire. N OUlS sorurnes, à cett'e oooa,sion, ,certain d 'être le fidèle inter­prète ·des hénéficiaires 'en expdmant au IOralnd Conseil ,arinsi 'q.u lélIUi Oonseil d'E­ilalt leUlf (plus, vive rr-econnaissarnce pour le vnote :gén~I1eux ,qui vient ,d'êtl1e émis €t qui ma.l1quera ,d'une houl,e blanche la jou.rnée ·du. 14 jlanvier 1921. . P. p.

~ ~ ~

IEn3uite du vote l'ela:ué d -'dessu!S, tO'UJt le personnel ,enseignant 'aUJf,a le plaisir de rreoeVloi1r, ·avec lia mensualité de Ja'n­vier, le S1l1p!pléruent pDévlu ,de 25 f:r. pour les moi's écoulés ICiltl; cOUJrS slcota~rle 1920-211. !DaIlJs la suite, l'aUocation Ise'f:a na~ tUJr.elleme1l't .,jtoint~, IpO.Ulf toUls les bénié­fidaifies, .à }a .péllf't meIlJsudle inoo'm­:b'an1 à l"Elfiart. Il IpouifI.r.a :arriver de ,ce fait, ISOit Iparr suite de la !flev1sd:on du Ibrod.idiel11ea'U des me11JSlUlalHés, ,que le :rè­Iglem:ent rde ,oel1~ ,de }anvi~r ainsi que des 'su\pplémlônts :antérieulfs subisse ex­ceptionnellement un ~éger renard, ,dans quel ca~ les intéressés deVirailent pr.elll­dre Ipaüence Bn ,oonsi.dérahon du 'SUT­plus ,de tftavail ,et ,d'écritures qu'entr,aέnel1a momeIlJtanrément l'e1l'rrée ,en rvi­gu.eur du 'l1JOll'veau "mode de rpaiement.

--(SI_ •.

Avis scolaires divers N 0:8 a'bonnés Slont inJormés que le

!prix d"ahol1nement à l' Ecole primaire reste fi)0é .à 3 Ir. 50 pO-U'f 1921. Il ,con­tinuera à êtr'e perçu iP0U!!' le !personnel 'ens,eigll'élint valais'an .pair voie de retenue sur la Ipart œEtalt laU! i1r;aitement, com­me, 'év'ôntuellement, IpOUf la cotisation à l'a Cails'Se die 1ierraite. C'est 'SUJr la mensu;altié filllaie du 'OOUTS ,scolaire que l'a ·déduction ,aura lieu.

Quant :élIUX S!ous,cripteulPS létrange~s ·au cant-on, 'aux 'membres honoraires (inspecteurs, ,commi'S'si'Üns 'Sool.) , nous les prie1.10ns de s':a.cquitter jusqu"au 15

Mvri8r au pius tard, ipar 'Vefisement de la valeur là rnonrle ,comlp~e ,de ·ohèque pos­tal (II ,c .56), oeci Ipoulr éviter loute in­terr-urpüon ,dans l'eIWoi du journal. Le présent rnulméro leur 'est !adfieSis:é à l'es­sai, et le suiv:ant leUlf paa:wiendr1él! 'ainsi, Ipou,r aunalnrt que Ile Ifèglement 'éliwa été 'efrteoDué ,dans le déliai et .de l'a manièllie indiquée d.:desSUlS.

III est recoIIIIrnJandé :aux ,abo'I1JI1Jés à qui il [J'Üurrait nlél:nqu'er l'une 'Ou r au.tre li­JV!l1aÎlslon Ide 1920 ,PrOIUJf ,avoir la oollec­ti10n complète, de ,ne Ipas taT:der :à la de­mrander, les :valsdoules s.urnuméraires ne pouv,anJt :êiJlie gardés i'nJdéfiniment. .A!u Isurplus, leur nombTe étant Œ"estr:eint, il n'en IpOUl11Iial .être .di~posé dans 'ce but q u "aiU!bant 'que flai1lie :se Ipo'll'riflait.

~......«l~n

Annuaire du Département Il Iplall1aÎ,tr'a incess.a:mment pO'Wf 1921,

l'impression, iJ.iebardée PlOU:! des causes i'l]dlé!pendlantes de l'a volonté dU! DépaŒ"­tement, ,devant 'se termine1.1 ces !Vous 'PDo­chiains jO'Ulfs.

-0-

Pour la composition à l'école ,Farre CÜlIlJnaÎtfle !Un hon oUJv'fage lau

.personnel enseignant, c'est Irendfie servi­ce là tf!ourt'e la. ,gent écolièr.e. ,Tlel est le bu.t que se 1P110:p.o'sle l:a lfédactÏ'on de rEcole primaire en 'feoommanda,nt ici 'aux mlaî­rres et 'aux ImaHr1ess:es un livre belg,e, intitulé: ,(t La composition française aux quatre degrés de l'école. primaire. » Il :se distingu.e rfitO'n seulement 'par le glr,and ,dh,oix de 'sujets t'r.aiiJé's, mats 'Su,t­,tout par la méthode bien ·graduée dont il irr.l!pO'I1te à )ch'a,qu'e ma.ib1ie de Sie ,péné­trier.

\"u l,e chiaugle ,belge, cet lÜuvrage, maTqué 111 ir., !revient 'arctueHement à 'environ 5 fr. 60 fnais ,comrpris.

'V olonHet;s nous nous .mettrions à la ,disposition des membres du pers,onnel

ensei'g11!ant ,powr ie lieur pvocwrer au .plus ,tôt. ,Ervidemment ,que si lia com­'mande ,pouvait en :aJV1oir lieu i}laIr qUlan­tité [Jlu~ 10U ,moi11JS ·co nsidémlb le, .il en :po.UJrl1ait enOO1ie œsuHer .une éool1Jomie SUir, les f~a.j:s dle Ipan.

-0--

Pour Mario iO[1J nlOUS ipfÏ'e -de Ife commander à

l'attentiol1J ,du rper:soil1Jnel ,enseignant pri­maire l',appel laooessé ~dJa:ns ~a Ipll1eSlse en 'V'ue rd'éleviett", ,da11Js le cimetière de Vé-1iO'SSlaz, ,wn modeste mooomem à l'écri­v:ain rI1latiool1!al :s:i ~arViantag,euseml1lt connu SlOWS Ile nom de MlélIri'O, l':autewr :estimé d';IUJn IVieUX Rays ,et de tant d':aiUtDes 'ou­.Vlr.ages ,qui am }célébl1é et fait con11Jaime aIU lloin le Vialais. No.us :a~pu'Y0l1JS d'oo­ta'l1Jt Iplus ViolonrHers let ch'aleUJreusement le pfojl& ,en 'qu,estion q·ue IVl:élJfio fut pendant plwsileUilis ~nnées une ·oollabo­,r.a~rÏ<oe dlé\nouée ·de la !presse ivalai'S'anne 'et .plus !SlpêCÏ'a.lemlent de l'Ecole prim,ai­re.

Jeune Catholique 'Ra:ppelant l':axtkle ,pa!liu ,à 'ce su1,et

·dans l'Ecole primaire de Décem'bre, il 11]IOUS ~st ,a~Déa!ble die ,confirmer que le Jeune Catholique, menJa,cé de disp·ar1.1aî­tre laJprès '10 lans d';existBll'ce, .continuelra sa IpublkaHoI1J en 1921. C'Ûnt.l1aint, par suiifje des événements de l,a guerre à 1ié'duvre les liv,nailS'Ü'llJs ,à Il ,2 :pages pèn­dant 'ces ,deftnières anuées, ses fFlscicu­Iles Viont 'reprendre leUlr volw.m'e d'autre­lois '(soit '16), ,ce ,q.ui, Slans la cOUJVer­tllm~, formefia ;P~u:r ,ce jroli ;p.érilOdi'qu1e, ~Ju :brout die l':anooe, un :Vrolume d'environ 200 lpa~es·. Tloutefois Icomme, rpar suite du :renchérissement ode toutes. ·choses et de l'a 'l]OUiVeUe éLévation des !taxes pos­tales, dies ,eol1ditiÜ'11Js ~oujlOWl1S plUJs ,dif­ficiles let roI1Jér.ewses 'Sont impo'Slées !pour ·nansel1ver l':exi'stence iaux lorganes (de la !presse, };a 1iepercussi'on de ce pénible

Page 3: L'Ecole primaire, janvier 1921

état de rohiQ:S'~S se fait nécessairement :sentiT 'SiOUS la f:o,rnl'e id'uI1Je :éttugmeuta­tion oorl1eslpondlamte reLu ,coût des ahon~ nemen1:s. Le .1 eune Catholique ne SIa.U~ 'liait faùœ ,eXice,ptiOif1i à la dure règle cam­Ill1Une; 'éllUiS'si, {)omme ron le Temarq uer,a rplar les ,prix indiqués en ÜouVlertu,re, son ,coût !Suhit-il ég,al,ement UJ11!e! majo­Tatilon !rencllue d"ailleulrs :aussi m~rÜlTI'e Ique 1P'O'S'sibl,e, maLS indis!pensable ,ce­pendant pour permetbt1e -de jtoindre, '~i 1P00Slsihle, les ,dieux ,bouts, SUTi:out qu'un !llJouveau défidt entr,aÎŒ1.'erait f'atalement la di:sp~,riHÜ!n ,définitive et rr'réVio'oable de 'cc ,charmant Tecueil si bien .aocueilli ,c~pel1JdanJt péllr la 'jeunesse à qui il 's"a­dlfleslSe.

:MaLgré 'cette dlicons-tance, Ile iper­sonl1Jel :enseignant vourdna bien intensi­fier ,el1Joore 'sa .p'liop'ag:ande ,en vu.e de :liendior,cer notablemenrt l,a dientèle d~l 1eune Catholique, 'CélIf 'SIon ;slalut est .à ,ce prix. On ne 's:au,nait oubHer, ·en .effet, 'qu'.uln j<ouifnal ne peut SJUlbsister "s'ans, ·être lalssuré ·d'un tirage détE~r,miné lu.i pSDmelta'l1Jt au moins de 'couvrk ses: frais qu.i, ·du ~r,ain 'éllct!uel, ne font que o-r,an-dir. ~

L':a.utewr du .presenJt 'alVls, - qui oon­'Senne enoo,re :pour 192'1 la 'direction de 'ce Ipetit ,joUlf'll!al - ·doit en termÏ11Jant TendTte :attentif MM. les Irrstitutewrs et Mmes. les l'fiIs.titu~rices faux inldications 'données (v.oir N° Ide ]:anvier 1921) ,par r'éllPlP'ûrt à tout 'ce qui 001werne l"admi­nisnmtÎron pTlOlprrement dite. Ainsi, c'est à fcette dlernièlfle et no·n :à lui que devra être adr,es'See tou41e correspondance (de­'mande ;d"ahonneme11li:s, changements ,d"adresse et enVloi d',ar~ent) intëress'ant le 'SleIJ.iVice :du journal, Ja: tâ'dhe de di­IredJeUJr 'Ou; de :rédadeuif ,de ,celui-ci ,ex­cluant Icelle de :s'lOocuper de minimes die­tails létr,angetlis. là ~son 'rôle et rentran t narbuif,ellemeDJi: œans le service propre­menrt dit ,de l'radministtration ou de 1 ex­'P'éditüon. Ainsi I~Otlt 'ce qui y a 1.ia'llport

devr.a êtrre 'adlemiI1lé non su,r Sion, 'mais SIUT Lau,8Ianrne. P. P.

··-· · 41··---

Autour de Géronde INos lecteurs n;ignorent p:as que l'on

se préooculpe sérieUisement en Valais du tr:arnsfert, 's,oit du déplacement de nro{lre a'sile ,oantonal IpOUT ,enfants s'ourds­muets, étabHssement qui 'Se tr'ouve :abri­té là )Oérol1Jde ;pa.wr la ,dernière ,f.ais, soit enCOTe pour le 'cours iS,colai'r,e 1920-21. ISelol1J ~oute p'f1obtabillté, d ':a.près les né­'glociations len 'COUTS, c'est à Sier1"e mê­me, :dans le voisinage de l':arsile actuel,

'qu~ ,oelui ... ci viendr1ait ,enfin s'établir ·dé­finitivement. Ce il/est donc plus< ,qu'une qu·estion ,de temps, soit ,de qudques mois.

A ,ce pliOpO'S, la Liberté vient de nous JétpJpn~Jndlf,e qu'à son tOUir l'Institut des ,s'Ûuifds 'm'uets, de G'r:uyère va déménager d'ici à ,Fribour,g, elliSruite du vote, paT le ,Or,and 001Jlseil, ,d ,un crédit ide fr. 200 ,mine nécesslair·e à rachat d'un immeu .. ble spécial ,destiné à 'a!briter cette ceu­vr,e utile et bienf.aisante. Ce débat ia été précédé d'un ifemarlqua'ble exposé Te­·traçant l'histoir,e et les 'bienfaits ,de FInsiitut de Gruryèr,es. L'exposé de M. BUtchs., le rap.porteur, ,est d':autant }?lus intér.essant pOUT nous ,qu'il y est Dait mention de ,sœur Bernalde. La très Ife­grettée première Suplérieu[,e de Oéron­de, donr'( on peut Œ"eluarquer la tombe à l':enkée du vieux ·monél:stèlie. On me lir,a pas 'sans attendrissement cette p1ag·e cons'acrée à notre distinguée compatrio­te et qui est u'11lhommage 'mérité à d'.ad­minables dév.ouements.

« En 1886, 'Q! :dit 'M . .!3uchs, il y av,ait à l'école inlférieurre mixte -de Or,uyères une bonne lS:œur, jeune, .vive, ardente à f,ak,e l,e 'bien: ISœur Bler,tllalde ] aggi, ·de Vaflone, en Val'ai's.

»' Parrmi ses élèves, il y lav:aÏt /par ha­sard .un enfant · IS1owrd-muet nommé Oscar Buss:ard. . ,

Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine dè Iivvaisons de 16

pages, lB couverture y comprise, et autant lie supplé. ments de 8-16 pages pendant l'année ordind.ire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Par Q,n: Suisse Cr. 3 .. 50, "'lJnnon po§tale t'r. 4. Les abonnements': se règlent par chèque postal Ile 56

ou à ce défaut contre remboursement. A.nnonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur

Tout ~e qui ~on~erne lei publi~(ltlon cloIt être ,,,tressé direetement à; son gérllnt et londllteur, M. P. PI ~NAT, Se~rét(llre (lU Dépllrt0ment <'le l'Instraetlon pubU~u~1 à Ston.

.,

Le présent titre et table doit être utilisé par le relieur pour ouvrir la..:. collection de 1920.

Page 4: L'Ecole primaire, janvier 1921

Table des Matières contonnes dans l'année 1920 de l' "Ecole Primaire"

A.rticles A propos d'enseiinetnell)t agricole . De l'autorité en édJucatioo IDe ~'égalité d:humeUll'. • • . ILa lbeauté à l'école. . •. .' . 'La lutte 'antiakoolique '1'31' récole :Edu'Cation physique. . • . . !L'éd'lllCation de la volonté . Un devoir naHo.nal. . . . ,Pourquoi soigner vos dents .' !le crucifix vivant . .' . " !La 'Valeur morale de l'épargne

pauesl · 1 · 2 · 4

6 1

9 221 · 10 1

· 12

1 14

Billet de l'instituteur. • . . 20 26 46 Vers l'avenir . .' . . . ' • • . . . ILa gymnastique ocolaÏlre .: . . . . . Savoir bien commander . . . ., . . ILa dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et

15

1

17 18 62 21 23 24

l'éducation . . . . . 25 29 34 41 Ce que doit être l',illlstituieur de nos jours :Les écoles m ,raIes et leur a'Venilr. .' . 'Dans ma classe. . .' . •

49 26 28 31

!La rentrée des écoles. .' . A propos d'une conférence .

, Enseigner c'est cltoisir . .. . 36

· 33 35 44 42 45 47 57 53 53 ,

Autour de nos écoles. •• ., . 37 ·La géographie à l'école pr.imaire . Les mauvaises classes . VEducateUJI' . . . . . . . . . 50 La valeur de Vexemple. ; .. .51 Visites de cIa,sses en'Û'e 'collègues Pédagogie dhrétienne en action.. .

, Bibliothèque de l'école" . ' . . 55 55

ILeS châteaux du iValais . . . 'Le crucifix et l'enfant. . . . Justice 'à observer · à l'êcole. . . :Comment on doit écri·re une lettre .

• 56 50 60 63 64 55

V ARI'ETES, PfJNSEES. . . 16 '32 48 .p ARTIE ,ARiA TIQUE . . . . 19 40

.D'ECOLE PRIMAIRE fo~me pour 1920 un volume de 316 pages rêparlies. ainsi:

Couvertwre 60. - Feuille principale 64. -SupplémenIts o:r4i,naires et spéciau~ 192.

COUVERTURE . ('De 4 à 8 pages chaque fois)

Cette partie de notre publication, qui com­prend 60 pages, ifenferme, outre d~s ~mJJOt1-ces et arvis IScolaires, différents arhcles dont voiicit les: principaiU~:

No 1. - Avis important. No 2. - Intérêts de laJ SOGI:ETE V ALAI­

SANNE D ''ElDUCATION, proc~s-verhal..­Application de la nouvelle loi sur les traite­ments. - Société d'institutrices. - f~on~éren­ces d'institillreuTs. - Vavenir du canal S!ock­alJler. - AutouT de la Picholette. - , Var;éfés.

No 3. - Part de l'Etat aux traitements. -Secrétariat de 1l.Instrudion publique. -- Au­tour de 'R. Sœur Bélène. - Fête de S. J 0-

sepb. - Les hivers doux. No 4. - Echos des conférences. - La pré-

1ace de S. Joseph. - Bnesignement de la gym­nastique. - 'Examen des !recrues. - .Ecoles ménagères fcSminines. - Une !belle falJl1l11e. -Variétés.. ,

No 5-6. - Une bonne l1ol1w~lle. -- So­ciété féminine d'éducation. - Inspectorat sco­'laire. - Nos chers détunts. - 'Bâtiment pc·u:r l'éc'ole normale. - Echos des con.férences fHérens et Conthey). --, La santé tPar la cul-ture physique. .

No 7. - ile mois diw Rosai.re. -- ILes Sjports et la jeooes'se. - P~,rsévérez et 'Vous réusslÎlTez. - Pour un reouell de chansons. -rprière d'octobre.

No 8-9. - Rentrée des classes. -- Situa­Hot! matérieliI!e dw personnel enseignant. -Conférence annuelle des inspecteuTS scolaires.

No 10. - Votation cantonale du 26 d.écem­bre. - Sou de Oéronde. (Appel à la jeunesse et 3JUI personnel enseignant.) ~ Un pieux an­niversaire. - ILE I}EUNE CATHOLIQUE. -Indemni~é de dëplacement. - lLogement des instituteurs. - Balayage des locaux scola'iifes. - t Cam. Pellaud, dillist.

.. -.. -----

3

Sommaire et No des Suppléments ~Pour la reliure de l'ECOLE PRIM;.o\IRE,

il est recommand~ de placer les supple'l1ents l la fin du volume soit après la feuille prin­cipale, la !pagtinati~n en étant distincte.)

sions d'un saa de bonbOins. - TOll avis ... ? , - La santé par la culture 'ph~lsiql·,e. -- Va­

riétés.

No 1. - il/Eglise et le progrès social. -ILe chemin de iRoselande. - Vexa men. - SoU!' ôhaits d'A'l1'verg1l1a.ts. - F.u.ite du temps. - ,Les chardonnerets de Galilée. - Lettre à Vetta. -Pormation d'une élite féminine. - Les peti­tes bonnes œuvres.

No 2. - Le mois de Ja. Ste~Enfance .. --: Bethléem la maison du pain. - Propagahon de la foi: - Une maîtresse de maison d'au-1 o ur d'hui. - A Tortin (croquis).

No 3. - La dévotion au Sacré-Cœl1ir de JéSUiS. (Lettre !pastorale de S. ~. Mgr Bieler ipOUif le Çarême de 1920.) - L'hùmme et . l'~­gent. - -Ma sœur, mieux vaut ne pas sa~OlIT. - L'hiver et le printemps . . -- Modèle 1 hIver. -, Trois mauvais procédés d'éducation. -Variétés.

No 4. - Fin du mandement de 1920. - , M~gd~. -. Zénobie est triste. - >Plus de ira- 1 vatl et mOinS de luxe. - Autour de la t~le 1 sainte. - Le pain de vie. - Cloohes et lIlas. , - Faut pas s'en failTe. - Ordre de Mo~c~u.

No 5. - Au bord du salut .. - L:s lOles i domestiques. - L'amour de la mahe.re. - 1 !I}attenoo. - ILe 'Secret dru bonheur. - Ceux qui Ill~ont pas le temps de prier. -- La lutte i COttl.rfTe la tuberculose. - Le général Cam- i bronille. - Le budget catholique. - Les !l'é~ centes canonisations et béatifications. -- Qu' 1 est-ce qu'un travailleur? - , Premiers àants d'oiseaux. - !la cflise du français. - S. Ga­brJel deI Addolorata et Ste Marguerite-Ma­rie. ' - lL'a.utre ;perle. - La molle. -- ;Les Français à Francfort. - Autour de l'aumône. - La. mémoire et l 'intelligence des écoliers. - Variétés.

No 6. - La dévotion au Sacré-Cœur. -Autour de Paray-le-M'},lial. - Si j'J,va:s été Juda·s! - Pas si drôle! -- L'invention ~u ci~ l1ématographe. - Hyg.,ène des pOUSS1I11S et des rpoolai11ers. - Hymne à Ja terre. - S. François d'Assi'se et le loup dJ'Agobio. -Souvenir SiUJI' Louis Veuillot. -- Foyers ciné­tiens. :- Brevet de capacité. - Le <,hant du ;pâtre. - AJh!... répéta Jean. - ,J..es impres-

No 7. - La prière en commun. -- Qu'ai·je gagné? - A la ferme d aux champs. - Un bon exemple. .- \1 ariétés .

No 8-9. -- ActionS! de grict!$ - Le pé­ril social. (Extraits de l'Exhorfatio:1 de l'é­!pis,copat suisse à l'occasion de la fête fédérale d'actions de gltâce.) -- Elisabe~h 'Le~:f!U1. -Estomac et cerveau. - La' prière. -' Le stns litU!!gique. - La biche. - La pendule. -Enterrements de jadis. .- Les moin<,'s et la science. - :La vie tléchis",a\1te. - Le bon Dieu à, bord. - P.rix d 'hist-:>ire. -- Varié1és.

No 10. ----, Bi~,nheureux les morts! -- Che­min de la Croix .. -- I.e départ des hil'Olldel­les. - Maman idouse,. - Le dnéma éc!uca­foor. - Conservation des 'f'ruits par le froid:. - :Le meilleur momertt pour mourir. -- Rè­gles pour mal élever un enfant. - Gardez votre ierre. - Victoire est libre. '-- COl1tre les fourmis. - ,' Venthône. - - Plainte de toute saison. - ' ,Les vieilles filles. -- J.'al1g'o. Hf'. -

Pourquoi cet '.eu.f? ' - 1 e devoir du travail. - Variétés.

DBUX SUPPLEMENTS SPECIAUX. Notes SiUT Valère. - A.ulour de l\1'~.trio. Ecoles d'été .. - Au.+orlsa~i()n d'enseigner. ILe biemait social de la fo;. ,- Les. vice5 de la coo vers-ation. - Ca: que racontent les cieux. - ILe chalet Ibaflltê. --., Hou!. " Gringalet! -Béatitudes de Noël. - - la Noël des Trépa~5~s. - Poulr l'arbre de Noël. -- L'étienne du pau-Vire. - L'imbécile néant. .. - Variétés,.

_._--------......... --.~---_ .. _--

Les vieux saints ILes vieUix moines, les v,ieux s'aints sont

les témoins dans la chrétïienié de cette ver­deu'l' tenace et die ce progrès sans décÙn dU! spirituel idians une 'cha'Ïr qui S'·étiole. Les AnI.. deus avaient leU1I's Nestors; le :vieil Horact et !Don -Dièg'lue 00UlS ·r3lVis-senr; 'Booz et Si· nreoo nous an1101lcent le d,oUiI' chrétien; mais avec Jean l'Evangéliste et Ill! IVierge s~inaugllJI'e la ligm.6! des vieille~ sanct~fiées qui ·seron't

'tlllll ••••• ,IIIIIIIII","""l.

Page 5: L'Ecole primaire, janvier 1921

l'.omerne:n,t de l'Eglise e't le ;joyau de l~sioh·e. 1

Jésus n'a pas vieillil; mais à regarder ceUIX 1 que son eSjpr:it ,pénètre, on pewt duger de ce ! qu'eCH 'été son g:rand âge à lui et de queI1e façon , la vie qu'Il instituait doit finir. Les vieux saints 1·

ont tOUljour,s paru d':UJtIe verdeur 'charmante; comme aIWtrefois les poètes, (juvéniles ilndé­penda.mment de leur âge, aimaient à se dire les nourrissons des muses, ils SOItlt, eux, les i

. nawrrissoos de Dieu. A meSUJre que leur corps 1 ,baisse et rend vers la te.rre, .ils épurent et dé~ gagneur! lewr 'âme: l'oiseàu quand il s'avance vers le bout de la hrall1che et la sent fléChir, s'en déta'Che et déploie ses ailes. La lumière die leuI"s yeulX devient plus calme: elle répand la sérenité et l'on voit s'~anouir la clarté ql\1lil se ~oo.cent:rait j'a.diSl avec tant d1irdeur. La simpHficaiiotl' de leull" vie ex:térieure profite à Celle. dtU! dedans qui a ·su 's'étahlir et brtîler de -sa Hamme propre. Une candeur délicieuse et fine !plaide pOUlr une Jel.l!nesse d'âme q.u~ t'enfance même ne pouvait montrerj car l'en· fance a trop de d~sirs, tI<~p dlô passion se mêle à .ses élans. Toute folle requête ~tant ici abolie et ~oute ,pa.ss,ion étein,te, le vieux saÎlnt est pleinement candide, .il est exquiseanent jeune, et 'Son âme en croissauœ prend cons· cience plus claire de SDn cas di vin, comme a'Ultrofois, par la croiss'ance du; corlps, il avait . pris conscience de soo cas huma-i-n. D'auire .part, saintement déta:ché, il est tout ,prêt à la ,bienveillance ,soUTiantej . il juge avec séré· . ,f1JÏtéj il excuse facilement j il croit sans peine 'au ,mér·i,te s:ans se dl\.ljper d '3iRParences j il est ~rimenté, non comme lei viveur ,qui ne croit plus à! rien, mais comme celui qui sait la fra­gilité, les aspiraiions, la générosité et la mi­'Sère des êtres. A l'êgard des gélnératioll1's qui montent, .n nourrit des complaisances pater­

'nellesj il médite, en. les regardant, SUif ce qu'il fit et qwil ne pewt plus f.aire j il se résout à agir dêsormais par les Ijet1ll1es plus que par soi: il leur cède la' vrcloire et il en gonte la , joie pa,r procUll"ation. .

Il n'est idbnJa pas iboudeur, .rétracté, maus­sade, ni encombrant; H se retire discrè1ement des groupes )uf\lê'niles, prend sa place à l 'é­cut, prêt à se ·ÙlJÎife, prêt à souscrire et prêt à ï

s'at{ris.ier sanlSl éclrut. Il n'esit à cha~e ni à soi, ci jllUX aUItres; mr M d~pit de ses amoindri:s .. sements, sa rai.son de vivre éclate. Il n'est pas de cewx qu'on rêve -d'expulser. Laissan t Ja pla.ce aoux ,jeltmes, il la leur J1end plulS con· [ortalble et !plus belle; il appuie leurs espoirs et leUll"s créations neuves aux solides établis· sements qu'il maintient, plein de sagesse, s'il ~'eSiU plu,s apte à bâtir ni à ouvrir de nou­veauoc chemins .

Aussi est-il récol1lpensé par la v:énération et l'amOllir; seuls quelques maurva·is cœUtl"s le déçoivent. Toutes les vies de ,patriarches nous montrent auk>1llr d'eux l\JIl1 groupe de vieux disciples. Les !plus belles et les p1u's heureu­ses périodes idle l'hiSitoire sont œlles ,où la vieillesse est tenue en honneur et elle-même s:'honore; les plus chrétien!lle~ génératioos et les milieuoc les ;plus religieux sont ceuX où cette réciprocité est la ,pl'Us acHve. Cela se comprend; car la vieillesse re,p.·ésente des réa­li.tés, qui, vénérées et respectées dans la vie du vieillard lui-même, relèvent les mœurs et réchaulffent les pensées religieuses ....

A. D. SERT1I.JLArNGES.

-----. ..... ~-----~

Son· par son Le ma'rchand désire surtout les comman­

-des i111'0rtantes, ma.is il ne néglige pas les petits !profits. Beaucoup de fortunes se sont édifiées sou ,pa.r -SOUl et à [oree d'économie .

IPar rapport au ciel, nooo sommes comme des mardtands: nous devons l'aCheter par nOs mérites et nos !bonnes œuvres. Ne laissons donc perdre aucune occasion de grossir no­tre petit trésor. . C'est un SBRVIGE â ,rendre au prochain j

UIIl peu de 'PAllIENœ à avoir 'dans une cir- ' constance d~sagréaJble; 00 peu de COURAGE en face d 'un devoir difficile à rerqplir. C'est une :HtJ1MIlI.JIATION à supporter chrétien.ne­ment; une INJUSTICE à oublier, une 'PiERTIE à sUlbir Sal11:S murmurer, .un ,MAL à souffrir sms se plaindre, etc. . A'utant de SOtliS POUIl" le dell HeUlreux qui

ne négLige. pas les ~its profits.

5upplêment)pêcial à l' "Ecole Primaire" (Janvier J 92 J)

Bonne Année Combien nlOus aimions la vieille for­

tll1 ,~le dont uns pères 'se 'Slervaien1 Ipou1r prttSl~nter leu'f'S vœux, a u matin du 1,er ]ianv1:er.

Bonne A nnée / Bonne Santé/

Et le P fJrû;dis à la" fin de . vos jours! «Bonne 'Sanre, ,c'est l 'essentiel » en­

tendez-vous Tlépé~er.. .. Eh 'bien! non. la ~anté, '~' est i'mp!or-tant ; 'mais ce n'es t pas l.essentIel. Il n'y a ,qu'une chose essen­tIelle, entendez bien: c'est de _ne pas Inanquer l e but de sa vie! QU'a-nd on êSif:

m'Ü:rt, t,~ut n;est pas l~'o:rt - Ique celU1 gUI 'preœnd le conbr,alre, le :p1r:ouve! -et , a ~oJ:'s , quel désespoir, 'si 1'-011 s'a:per­Ç:01t, au tribunal du Souver:ain luge que l'on a ~ait f:au's's-e Tloute! ..,

!Donc, ohers l'ed eu!l's nous vous sou­h.aitons une bonne, un; fI,OIrissante san­té: cela ~' est important, SUf'vout pOUT le~ rr.avaI11eurs, pOUT les :pères et les ~eres de Tamille; mlais [lIOU'S VOUJS 'Sou­haitons '&urbÜ'u~ le lP:a!l1adis à la fin de vos j'oUlrs, lC'hel'S ami's du, Icorps ,ensei­gnant.

. __ .- ... _-..... _---.. - - .-.-... "

Le Bonheur

Est-il mo-merut plu-s ,o.ppoiftun POU'f trai te1r lce isujet 'q,ue ,celui du rrenouvelle­m.ent de l'année, [luisque- les souhaits 9ui ,s':écha'lligent autlou1[ du 1 er jarwi'ôr 'eVioquent naiu'reHement 'ce mlOt magi­que:

,Le 'bonheuif! IEn 'ces tf/oi,s syllahes ohaln~e 'vout le .nêve de l'humanité· De­,puis '&e~ l'oin~aines 'OTigi!l'es, .eI1~ s'a­charne ·a ,poursuivre le bonheuT et cet­te .pouTsillite décevante ,dure 'enoore sans ,que l 'homm~ se 'rebute jamais: 'tant le boDallewr lUI est nécessaire tant 'est inné ohez lui le Ibesoin et lia v~lonté

Id~ Je 'conqAu'érir. ,On le ,cherOt1.e .partout '?~ Il ,peut 'etr'e, et <lus'si IOÙ il n 'al jamais d e: :a~-desAsU's de ~oi, ,et a,u-desslOus, et celUI-la ~Ieme crOlt aUer vers le bon­ne11Jrl 'q'UI le i oule aux :pieds', 'car non seulem~nt notre destinée nous le 'dero­·be, illlalS notre laveu.gl'ement vient en­c-ore nous le oacher.

« Il est de Ipa-r le monde, ,dit une vieil­le hall.ade, un Ipassant 'mysr-érieux Ique chalcu1!- ,appelle et veut 1iei'oindre. Dès le :natln ·de s,a vie, on se met à sa :pour­SitU te . .on le voit SUT le sommet altier de la mIQ111ba~ue, pUis dans les Iprolon­deu.rs 1manqut11es de lia vallée, 'au bord: du .lalc !bleu oU! ,de la Tivière Œ'aligent, malS l'.aPlPr oohe-t..!on, il s'en fuit· 'cr'oit­'On l 'at teindre, on 's',a;perçoit' quinn .a pd s .ptOUtr lui S'on ombre ou. s'on ,r,eflet; let la. hrèVle IfOUifiIJ:ée d 'ici-bas 'S,'écOlule, la nuit descend, les yeux 'Sie fermer?nt S8'~S 'qu'ou l'ait oontemplé ....

,« MIlle fOlS, ,cependant, il a passé pres dlô AV'ÜUS, il ,~fréliPpé à votre }J'orte, 11 est meme ~ntre, ,et Is'est lassis 'au coin de Pâtre, mais .pelrsonne n'la su le \l'oir on n:e l)'a ~~'conn~ q!l'.après 'S'Üll. d~'palrt: au VIde qu Il a larsse ,en s'·envol!ant.

« Alors Ion le rappeHe, :avec des cris et ,des lalT1?es'. «C'ébait donc ~oi, le bon­heur ! 'reVIens, oh, reviens vite!» Mais le honlheUlr, :p01.lJT Irev'enir n~a .plus d'ai­les! Y'?US n'Iav:ez ip'aSi 1ietenu le passant m~'SltenellX: qUI 's"aItrêtait, qui ~e fai­saIt ~dtre. hôte. Si simpl'e, si 'di'&­cret, 'SI fa'ctle, 'ce IIlIe .poulVait ,être lui! et v.Û'U's llavez dlédélli'gné, IchassJé, ,po'ur cO'lltmuex à :pouif-sui'v'fe .1'ïmpo'sr.eur bifiI­lant, la ohimère diolflée. C'est à force de ,dhercher le bonheur que 'ViOUS l'-auifez perdu. >~. .

'~e 'flaudŒiait-iI pais ,en hercer nos en­fanTS, et nous en \ressl()uvenir nous-mê­mes, de ,ce vieux lrefrlain, rformule Jpoéti­Iq ute et fJfla:]J:pa:nte d 'U/flIe vérité éternelle? Souv,ent ~' est 'Pance ,q u~iI est trop ;près de Sloi ,qu'on laissele !bonheur 's'éoh:ap­,pero Plo-tlJf capturer un Ipri'Sonlllier ,de

Irrrrttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttrrrrrrrtttttttftttrrr""'t.,

.,,!,O

"ft tti

Page 6: L'Ecole primaire, janvier 1921

cette i~Jlortall1Jce, Ion ICroü ,devoir sr.é_ quiper en guer,re, chaU'~ser des bottes de sept lieu~s, -et, ce faisant, IOn ~e ~~,?n~ ge Ipas arw tro.p 'Simple eH/oct "qU1 s 1m­posetiait: IOUIV'rir les yeux et etench-e la main.

Une lautr.e erJ1eur <iOmmUlne à <ies

n

chercheurs de bonheur ·que nlOus 'Som­mes tous, est de vouloir if!rouver le bon­heur ,en "bloc et d'un ,coup, tels ,ces oher­cheurs d'·or lrêVlaJJJt de :péRites et de lin­wovs. Or le 'bonheur ne 'se 'renoontre .guèr,e ,qu'en :parcelles, extrai~es du mi-, net1ai Ide la; V1e, ,et le ,plus habtle, le ,plus patient à les extra~re aura la meilleure chance de ,~ortU'l1Je.

'Les t-errains laulrifères sont ,plus no'm­br,eux ,qili',on ne le ·croit. IS'il n'est point de vie où 1e :maU:rewr n'ait 'sa !P~If.t, il en est ,peu: dont on puisse -dégager une ,q uo ... tité si /faible soit-elle, de 'boniheu~ La :pr~uve, c'est ,qu'il Teste aux déslhérités même 'encove .qUJel,q we chose à perdre, la moindlre dhose, une occUiPatlon, une habitude, une es.p,ér~nc~ qu'ils Isouffri­l11aient de se voir enl,ever, ~q,u.i -est donc enCODe une 'j;ouiss,afiice ,poUlr eux, un der­nier -glrain, peut~être u[])e ·dernière se­mence de bonheur.

,M~is l'imagination ne s',arrête pas à 'ces bribes, à ces miettes .du bonheur; elle le conçoit intact, inf.r.angible, salllS une lomJbre; et cette vision, par elle sans ceSise évoquée, ;:vascine les yeux, les éblouit ,si -bien -qulils. ne distinguent ,plus dans la péno,mhre de la ,réaUre, les ~ille ,petites 'figures discrètes des joies humhles et f,amilières. On ne les -compte pas, on n~ songe ,pas à les met­tre danS! La balance IOÙ 1'00 .pèse les destinées et voilà comment cette balan­ce :Sle f~usse souven~ entre l-es mains des privilégiés .d~ ,ce monde. N'-a'Vez­'Vous piéllS épr,oUJVê parlois une révoli:P. ou un ,frisson, .comme devafllt un outra­ge à la misèrte humaine ou rune :Prov9-œtion à la destinée, en entendant ces pa'lioles sortir d~uifie bouche ,qui n'au-

l1ait .dû s'oUIVrir que po'ur remer.cie: la IProvidence: <<- 'M,oi, j,e n'lai .paS! eu.de bonheur! :.

Us disent cela de 'bonne fbi, ces heu-Teux' ,ce sont 'Slouvent eux qui le disent le pJ~s Ihoot, et lavec le plu~ de con~c­ti'on, n~ayant p1as eu l'occasiOn de faire la ·difftérooce en1we I,e malheur, et le bon­heur dans lewr proOpre vie, n'ayant pas eu l"es1pa-it, ,pas eU! le cœulr de :co'mparer cette Ivie à ,celle des auTres.

« J.e n"ai Ipa:s 'eu de Ibonheur:>, c~la veut ,di-lie poo-wr eux: «Je voudJ.ia1s .f~1.re f;oi'1tune, tél'r.river à une illaute po'S,1hon, ou lia 'COThS'erver aVloir un 's:uocès ·ou un \plaisir, ,aUet1 ,d~nlS le mtOnde ;Ü'u viV're ttrlanq,uille, ,et je n'y 'suis ~pas par:venu. Une petite boursie, un ,peht ,emplo1, ooe petite existence obscure dans lUlne bour­gade IOU! un vinage, -ou 'bi.en ·encore des ennuis d'la1"gent, .de .iam1.lle, _h~a:UJc~UIP de tliaVia il , de tracas, nra1nte dece.ptl'on et, g'reffant swr le tout, un mari .'ou utne femme difficile, des parents eX1Jgeanrts, des ,enfants dJéHcats ou p:aresISleux~ tel est Imon lot, à moi ,qui voulais. hri.n~! voilà mlon bilan à moi qui n'.a'Sip1Ira1s .q.u',a,u repo's. No~, vr.aiment, je Vloudr.ais bien :8lalVloi'r où ,eSlt mlét Ipéllft de bonheur?

V'Û.vr,e honih'eu!r? ne le Vioyez-VloUiS· donc pas? Mais il lest Ipartout aurtou,r de vous, paJrtout IOÙ le maln;eUJr ne s'est pàs installé; à touteS! ,ces :p~a,ce~ iOCCU" pées par Jdes êtr,es. ,chers :alutou~ du fove~ iiamilial' d~ns Ice conJf.o.rt q'Ul vous est donné, à ·défaut de Il\lOCe; -dans 'ce, Il!t~ces­saire ·qui vous reste, à ,défaut ,de con: ~ort· .dans cette ~acUilté de travailler 'S1 VlOU~ n'avez IqUle Vlorre rbliavai1; dans ~out ,ce ,que VlOUSI laIVez et -qui eS!t ~efwsé à tant d'auiJres, .et, non seulement ~ans le~ j'Oies, mais jusque dans les pe1nes 'q '~'1 IOnt 'wne ,compensation; dans les fat~­'gues, les soulCÎs dont les vôtr~s 'Pr~f1-teni' dans les concessions de calDadere 1TI1ai~tenant la p'aix da'fiis l'inbérieu['; dans ,cette 'supériorité de ,coUl11age, de bonté, de Iphilosophie .q,ue rien ne vous

tu

eIIlfiJêohe d',aoq·ulérir et 'q.ui VOUIS dotera d'un p:ou.V'oi1r s'alunaire; .dans le 'bi,~, 'que vouS! îere~ iaUJe au1'res. et ,aussi dans celui que vous en receva-ez; dans leurs soins af·fectueu.x si v.ous êtes malade, leulis ,encouragements, leurs lenseigne­menis, leurs -SeCOUiJ:1S si vous :ftaiblissez, dans tous les témoignages des affections de famine, ide Festime pulbHq ue et de lia s'Olidarité humaine dont talnt d'autres 'S'ont exclus et ,dont v.ous j'ouissez. ,Le bonheu[' ! mlais ,c'est l-e 'Slouri1re de ,ceten­fant ,auprès de VlOU!S, c'est la reunion autour de la table ,de :~amille, la) conver­sation douce au ,ooin du feu, lia prome­nade dansi cclte lallée du j'aif,din, danS! 'ce cthemin de lcampagne; 'c'eSlt le' 'Pas die celui ou de ,celle qUle vous attendi'ez ·et qui :revient ,après la j.ou'rJlJée ,ete trav.ail, ·c'est le déla'S's,ement, ,c'est 'mêm~ 'quel­quefois le l,a'beu[', l,es ,trac,as, à deux, à fuïois, à Iqu'atlie, ce sont 'ces liens Slans nomb~e, ténus d invisibles, ,qui 11IOu.s at­'ta,chent aux cboS\e~ de ce ImlOnde .eb dont nous ne Isentons la 10lice ,que lQlf1squ'il faut les 'liompr,e: ,pa1r,celles de bonheur, d01nt l',assembllage :to11Ille11ait 'UTh bloc gJéant; et le -boI1Jheur ,réel n~est pas au­tre 'cbose. CélIr cette image tdomphan~e du 'b'onlhlewr idéal qui ih:ante {ïous les es­prits eSit un leUTre inventé pour notre tOUiJ.iment pair notre imaginlation , inSla­.Hable, m,aogll1ifiée, par ,celle des poètes et des :romanciers. Geuxr-Ià, towj1ou[,s a la liechelioh,e de l'effet à ,produiTe, ne somt pl,us à mettve en 'Owosition avec la vision ifradieuse le Ispecbre hiaglaifd du désespoÏtr, et lainsi Ipeu à peu Ion s'est lhabitué à ,oonsidérer ,qu'il n',y a'V;ait rien ,eI1lVt1e les deulX, ~aofitt et si bi'en ·q,ue les tl1aiils pUT'S let .doux ,du Ibonheur vrai ont ,' été 's'eftaçant, se ,perdant, se l,ais'S'ant oublier.

C'est f,aire œuvre saine 'et salutaire, à notœ 'époque tr,oublée, 'q-Ule d'essayer ,de les Tetrouver; œUîV're de ~érité, d'es­péfléllnce, ,d'hygiène 'Sloci:ale.

IReùonstiiulons donc lia v'l1aie fi.gure du

hon1beur. et ,aidionS! qiUlellq U!es-!uns à la reconnaîrbr,e 'SIUJf leulf pvopre ,chemin.

al. Ir

Le prix du temps

IL'imporDoot pOUir le :chrétien n'est pas de savoüÏa" ,q Uiand il deVlra ,qui-tter la vie, mais d~en f,ai'r.e tUn ~aint uSlage. Aussi, la 'liéSloluti:on qui, :au déclin d'une ~n­née, ,doit iprime:t1 tou.tes les 'au'bres, parce qu'elle 1es :J.ienf.erme toutes, est de ;bien 'employer les jlOU!liS ,qu"il ,plaira à la Pmovidence de nous -départir.

Le hon emploi drU! temps est l';or avec lequel ,on aohète le .p éllradîs.

Combien !~aSlpillent et ,perdent leur temps 1S'élJl1JS au.oun scrulpule! Leur vie ne pliofite ,pas, leurs jÜ'W"& sont vid·es. Ces 'm'alheureux tOubHenlt 'que le servi- ' rewr inutHet sera j'eté au feu. 'L''Ev.angile ne dit pas le Se!fNiteur 'coUJplaible, mais simplement inu.tile; êbœ iootHe, c'est êt1ie ,coupable ,deVI2!nt :Dieu.

'En ,ef~let, ~oUJtes les 'nlobles f:a:cglœs .qui SOM ·en 'I1!OUS, Dieu ne les a' point ~aites pour qu',elles soient stérilisées, étein~es, lanéanties.

Une IpaTole de IS. Bel1l1Ja'rd fait bien oomp.1ienwe le ,prix du temps: «Le temps, dit-il, VlélIUt ce que Vlaut le Ciel; oe ·q,ue vaut le Slang de ]éSiUs-Chriost; ce que 'Vlau~ Dieu lui-même. » En eHet, per­sonne n',enltl.1ena ,al\ll Cie~ S'ans aVloÎ'r :pas­sé Ipair l'épreuiVe de la vie; le ~oya:ume céleste sem la recompen~e du temps bien employé; un seul m'ornent 'mis .à ,profit :peut 'éllSISUiver la ,possession éter­nelle ,de !Dieu; enfin, nos -bonnes adiOOtS ne Wllent 'que pal[ l,al IRédemption. Le sang de ]ésu's-Christ est donc comme la monnaie ,q,ui représente la valeur du tet11JPS.

V;oilà de ~flaves su~~ de l1éflexilOn. Œmprimons dlonc à notre ~ie, 'Ul1!e di­

rection ,sérieuse .par l'emploi de nos journées. Faisons de ,ohaque i'11'Sltant l'u-

1. ."

Page 7: L'Ecole primaire, janvier 1921

'Siaige voulu de Dleu. :Ne ,donnons à au­cune 'Ûlccupatinn vaine, à l'oisivet,é, un temps dont les mnmenrs !s'ont si pré­deux. Partageons t1Jos heures entre ce que nous ,devons à Dieu, ,au pfnchain, à nous-mêm:es, à notre ébat. Accolrdons': nlous les délassements ,convenables et néceSlslaires; ces déla'ssernents que Dieu autorise ne sont pas perdus pour Féter­nire. 'QueUe re~onne ne ferait pas dans le monde cette Imorale si vraie, 'Si s'olide et 'SUf laquelle Toule nowe plus gr:and, filotre unique intérêt! La vie n'est ri,en, le honheur n"est :rien; tout cela passe : .il n'y 'a en définitive de permanent et de vraiment réel que l'éternité et Dieu. C'est le bon 'em,pl'Ûi du temps ,qui nous vaudi11a la ,pleine iP'oslsession de l'un ,et ,de l~autre. ,Hewrleux 'ceux qui compren­nent loes vérités; 'l'l,us .heureux encore ceux qui le~ pratiquent.

_ .. _ ... __ ._~-~ .. - ----

Dévotionsjrecommandées

Il exi:siJe lun rgr.élJ:t1JCl IIlJolmbr.e .de dlévlO­tiÛ'!lJS, mais tou1les ne sOlnt IP/aiS ég:ale­mlent 1,().Ulées et l"eoommlaJndées par l''E­glis-e; tou~es 1l1!e 'dofiivioolI1Jent pa;s ég'ale­,men~ à 1JOfUJS les ,chrétiens. C'est un tori '00 ~eSlte, l1JOUIS le Œ1épébons., rd'iemb.r asser wOjP de ,dlévloüo!flls 100mmle Ide se su:rchtélJr­ger de tr10rp de IP'r.atiq1.lJes. Les peflS()n­nes IpiteU1ses Siont ipeu1 .. 'êtr'e plus 'exposées ,q ue d?~lwtr.eSl ,à ·tomber danS! 'cet lex;cès. T,ou~ 'Ge qu'o.n leur IPliOjp01se de IllO!UJV1eaU leUJr /pl/aH; il lélIliriVle dO'flIc 'qu"eUes 'en­treIlJt iI1Jconsidlérément dans 'de nouvel­les c01n1lfiéries, laldiotptant tantôt UIl1J lexer­dce let tantM UI1l autre; et parmi leuifs IdévoUons il y len a peut-êtfiet même oox­,qUleHes mél!flIqrn:e lencore 1 élIpPl'obaHnn eocJiésiaJsüq,ue. IDéfiofiiS..(flIO,UJS des ex,agé­iflaJtiIOD,IS, d'laJwa:nt plus 'qu1e l'a multipli­d'té ,des !lJra~iques flaü 'qu'IÛ'I1J :s'.en fati­gUJe IOU ,qiUJe, po,wr Iles lélJccormplir, IOn prend SUif Iles momeilits destinés laUX ,devoirs

d'Iétlart, ,ce 'q!ui ,est Ulll g.l1a'V'e albus. Slou" vent aJuslsi ce In'est · q.u 'tU!n f.eu de IPlaille, . et ,ce ,qui lélJ été Isi rprédpitalmmen~ raccep­té, 'est aha'l1 d1011lné ensuite téùvec lia mlêm'e. ~égèreté.

Quelles siOillif: dIO'ilIC les prindpal,es dé­VIOÜIÜ'l1!S, reco,mmal1!dlées 'surtout .à la piépé des fidèles? Un 'ouvr,a~e app,récié lEm la matière et 1[ljp,pr.a.UVié paT l'Eglise en nomme neuf: ,alv,a'nt -et ipa'r ... dlesrsru:s 'boUJt l;a .déVlotÏton aJU S Saorement et 1a d~vtQtion à l,a Sain~e ' 'Vier:ge; puis les sflpt suiVlantes: Le S. E'sprit, le :Sa'oré· Cœwr, la: Or-oix, S. Jos'eJPh, les Saints Anges, 'nOTre IS'aint P1atl1on, enfin les Ames du :pUilig MiQi:re.

Le Saint-Sacrement. - Aimez à al­ler fl1équemment ,re11ld.re VlOS h'Ûmm'a.ges à jés.UJsJOhrist :préseul ,dalns le T,abeï­,flIade; iu'Voqll'ez-l,e; 'demandez-lui 'Par­-don pOlllf les lril'évérences et Ipeui ... êLq-e les. ;sa!crilèges Idont '\POUlS VlOU!S êtes rendu ooulpable envef'S lui. La visite aU Saint Sacrement ,est lune SOUf'ce de lumlère et de ,ctQIlJJSÜlaÜ01n; un gage de pelisévér,an.~ 'ce. Ne Idou.nez [plaiS 'qUJe 'Si V!ous devez 'VlOUJS 'allilia,chler IPo.u:r ceta à v:os .o}Ûcupa· tions, DieU! VlOUS 'récompensera ,atVec u'swre ~de 'ce :petit slaJcrifice fait powr lui. Aimez notamment à suiVllie l,a pDoces.­S~OI!JJ ,dru T,rès 'Saint Sacrement.

La très Sainte Vierf<e. - Il ~er:ait su­perflu œ iUlsister Iswr la nécessité inais- ' Ipensalble d"aimer et d'hol}orer la Sa~n:te Vierge. Mlarie es:t notre Mèi1e! Il farut lah:wq,ue j'oUif lui lpayer le tribut de notre piétlé filiale.

'SioY'O'fiiS très :attachés à lia PI1élJttq'llc du HO'saire ,que rEglise Ct 'si ~ortement encouŒ1ag;ée ,depuis ,qudqlwes. années. «'Il 'tailllt, Idisait te pape Léon XHI, gar­der fi,dèlemen~ et pieusement la salu;J:!aire ooutume de ifiéciter le , Ros'air:e, pour la raislOln surtout que ces rprièr,es, nous TaiPipelant l,es ,mystères de nO'rre :salut, !S,ont très Iprop1lles là ll1Joutfrir 1 esprit Ichré­tien. » IEmpifiesS\oilllS-IIlJOU'S dOl1JC de ~épon ..

dre :arUx vœU!x du Souver.ain 'Pontif.e I{'Jt fai's'Û'llJs-l1JOUS un bonheur de tréciter ,cha­qUJe j'our 'q,uelques dizaines ide chapelet. Oependlant l "a,ccomplis'S,ement matériel d\tlue 'si ISia~nifie Ipr.ahque Ine 'S'urffit !pas. Il faut qU1elq.ue lohose de iplt.lIS' ,que ll.1éci­ter la f'olfiffiule de prière; il f.aut la bien ,réciter.IPlo.ur ,cela: 1. on doit êtlie Iélltben" tif, 'recueilli, léviter tout ,ce ,qui pou.fIrait di'S'rraÏ>re, pr1er, 'comme 'Si l'on 1S',adres .. s'ait effedivemrent à DieU! lui-même 'Ou à la S.ainte Vterge; ,ern;fin fOlrmtüer l'in­trentÎloIll de gagner les indulgences, d',ob­tenir telle IOU telle ,grâce; - 2. len m'ê­me temps 'qu'ion prolJ]olilice les paroles. du Pater, ,de l'Ave, ,etc., :av:oir ISloilI1J de réfléchir à l',abj:et du mystère ,qui 'cÜ'r­!f,eSlp!üJI1Jd là 'cetlte ,dizJaine -dur ,chapelet.

Le Saint Esprit. - Il est ilieg'lf'etbalble que la !dévotion au S. Esprit s'oit 'si nlé­gliglée. N'esli:-il IPIélJS la 3e Ipe:rslOlltne de l 'ado!r.ahle TTinité ;et l!1?:avÛ'l1Js41JOU!s. pas un bes,oirn incessa.nt die ISla lumière et 'de 'Ses dloI1Js? InlVio'qu!ans-l'e 'dona ]ré­qUlen1'ment et ['ecouroJnJs, à lui dal1Js' iIlJOS ŒoiUltes, demia!fildonls lui l:a ~orce) la oous­iJance ,qui '!1JOUJS estf Isi ltllé!ce'S's:aÎ'r-e. La prière }ia plus' lau1!olrilSlée à l'Eslprirt ,slaint est le Veni Creator.

Le Sacré .. Cœur - Cette dlév;01iloll' [~­sume pou,r 'ainsi' · ët~ne !ra ilielÏ'giion tou~ entièr,e; eHe est une des pllU!s ,Co'l1iS'01~:n~ 'tes 'CM eUe lllO'US. moniJre }e Idivil11i Cœur ,co~me tlln Tefug:e, un Heu -de 'lie!pos, un !port Ide salut. On >connaît Iles m~J4lnHi­ques pr:omesls.es 'que }ésuis-Ohrist 'a: da1i­gt!llé 'talnre .à Ste MJa!r,g-uedte-M:élIrlIe en faViewr ,des !pel1Slonnes Idévouées à 'Son Sacré Cœlllf et ,le ,oaractère ffia!ppant d"a!ctu:aliilê que :présente cette dévotion. Rendons SJou~'enrt hommag,e .au Cee'ur de Jésus, .le vendiredl' rsplédalemlen~. et u:niS'solfl!s 'à ,cette ,déViation ,ceNe Ide Ilia Passion diu SaUv.eUlr, ·qwi ,en est 'Comme Îlnsélparalbl'e. SUlivons enoore les exerci­

,c~s :du MI()IÎ:s du ISalc.re-Ccewr. E'n 'fait de 'P11aii~U'es Ifl!OU'S rsignaJllQiI1Js tes, lita-

n~es ,du Sacré-Çœur, l'Ade de consécra. tion et enfi,n Il' Amende honorable. ~a .croix. - C'est le ,sffigne du salu~

'c 'e~l ,1'létenda1nd du! ch,Détren, !C"est l'e rlio~ phrée die fIla; viidoi're Ide ]lés'U:s .. Ohrist sur fentf.er ,et le g,agle Ide 'l'espié'r:ail1rce Ide tOu.s ,I,es fidèles. Ah! 'co m'ment ne po,urrrions­tl110UlS paiS être tout pénlét11és ,de ~esped et d'iam:o'llif :pOUIf 'Ia 'croix, à la1qÙJeJ11le '11!ons devons tO.Ult iflto'vre rbonheur ic;';"ba's et nous devfions ,Uil1l joUtf 'filOUS en avons ta f,erlmle 'OonlfialllOe, le bOŒ1!hreUir de ,l'é­ternité? BaiSions fréquelurnent ,cette OflO!ÏX milile f,oi,s hénie; Idremlal11Jd)ons bien p'a,rdlÛ'I1J .de nos, (péohés, ,à Celui que nouS. y ~oyü'11'S a,tta:chié ; exprim!ons- Lttt~ ip:ar 'de salmies ,effuSlÜiIl'S nlovre ,r1econfiia.ilS'sa!niC!e.

L'le)CeliCÎtce ipifiilncipélll par ~1equel 'lllOus vénlérŒ118: l,a 'Olioix ,du :Sauvewr. 'c'esi .ce­lui du Chemin de la Croix. Aucume p:ta­'lUJq,ue de Ipiété n'est 'aJUlssi T.rche en indu,!­~eillces 'qlUie celile-là, !pUirs/que ce 'Souteel­Iles-mêmes ,qui Ol1J!: é!té 'a'000'rdlées 'Pa.r plusieUJ1's 'SIolliver.ains !pontifes aux fildè­:]Jê:S qUlj visitent en :pers'onne les 'lieux sainrbs. On peut IconlCluife Ide là 'qu'il' y 'a plusieu'fs 'i'I1!duIIweIllces 'Plénières ,atta­lahées :élJU; ChemvnJ de la Clio'Lx, 'slaJns ,q'ue Ilia Icon'feSls,~on et ,lia ,communiiOn S'oÎlent 11n­d~sipenS!al}yle!S ipOtltJr Œes 'gJagner.

Saint .fos'l!Jph. - C"eslt un ,des 'plUIS· gr-a!ncfs saints' à ,ea'USle Ides lfe1'acilo'l1s si :ir.rutimes /qu'H eUit ,avec JésU!s et Mrarie. Iilest '1re ,pro,tecteu1" de -l!a! S'édnJte Vlertu et le :patlion Ide !ta tboTIlne mort HeOOUtliOlllS, à 'lui ,dalns nos. Idi:Fücul1œs, nos peines, no:s ,ten1'atilons-, et o9o)"O'ns 'alssunés 'qu'il filOUS viendr,a en aide.

Les ,Saints Anf<es, - Rappelons .. tfiJO.lliS Isa'11lS ceslse que :l1JOUS aVOll1S un 'élJn­'ge ,qui V1ei:11e sur nous, 'q1ue :lia divine P.rovidence r.ruous ,a donné ,oomme ga'r­idien. SUJPIPf1ilofiis-II'e ,de fiOUlS gu'nder. -de nous '8t(}~urfenliQ" ,dall1Js, .l'a l:utne Icontne l'e IdJé­mŒ1J. Suiv:ol1!s ~ildèlemenri: ses insptra­tÏiOI1S et laJmo'l1JS! ·à ,rèdire Ilia prière ,de l 'Egl,vse ,aruoc 'Saints A'I1!ges glardieIlJS . .

Page 8: L'Ecole primaire, janvier 1921

Notre Smnt lPatron. - 00 miment n':a:wrilOl1!S-,llIOUIS pas 'UJn parücU!Her a1:ta­chiement pOUf oe S'allnt dont nouS! pro["­tons ~e nJom et ,qui ,cetitainement S'~l1Jté­tresse à 'nous oomme ;tOIUt Ipnotecteur à son protég1é? Imitons l&eS vertUJs, IS,a- f~r­veulr, inJVoq·woIlls-lie.

Les Ames du Purf?ato~re. - La dé­ViotUJOI1J envens, el1es est une .des plUJS chè­tr,es à Œa- saiI1lte Eglise let labs,olu'ment ,oonfül'lme à l'iespr!1t ,de notr.e reHgilÛ'n.

Réciter fréquermnent à pi'llltentioI1J IClles .dêfunts le De profundis :ai'11Js:i )q'ue les :lnVlo,oations .indluilig,enciées. F'aire quel­Iq.ueiois célébrer UtIle messe Ipour ses ,parents .d~funts. '

• C'e~J UJne ipratique lou.aJbLe ,et avalJ.Wa-

~eulSe pourr- la piiébé que .de loqns'acrer ,cha,q;a,e j oU[' die ,l:a :sema1ne là ,une dêvo­t]on Ispéoilale, 'par ·exemplle Ille .dima11Ohe au IS. Esprit, :le 11undi aux âmes 1dU' PU['­g,avoire, 1e mardt aux Saints A,nges, le mercredi à ,S. Joseph, ,le jeuJdi 'au. S. Sacrement, 'le v'enldlredi :à l'a Ci1(}1Îx é 'aUt S:aore-CœuT, Ile samedi à lia 'Sai'nte Vier­ge.

Le vote du 26 Décembre

Gomme il était à cliaindlie, le décret soumis le 26 œcembre .au Sluf:kage ,po­pulai're n'a Ipas nliouv.é g'lpâ,ce devant: le peuple ·souverain.

·M'al~ré la justke de sa ,cause, non­OO'SiDant encore l'interv;entioil' des ,hom­mes' politiques les plus 'ooI1JsidJéra:bles et l'appui de la p~esse 'cantonale ·unanime, le décret du Grand Oonseil ·aUowant un 'supplément pécll'n~aire bien modeste 'au pers'onnel 'ens,ei'gnant .primaire, a é're repoussé Ipar envi'rlÛn 1'600 v,oix de ma-jorité. . '

T'out attristant et immérité soit-il, que ce ifésuliJat ne ~sole cependant pas trop

ceux dont il tr,ompe: à juste titœ les lé­·gitimes eSlpé1'lances. Le Irefus du peupl'e de slanctÏtonner le décret ladolpté sans ·o.ppo'sition en novem'blJ:"e IpM l'e GTanlCl; Conseil ne lS'a1lJ11ait Iél!",oh~ pour lef::fet pra;. tiq·ue et immédiat de priver le oorps en­'seign!Glnt de toute- compensation. S'il n"obtient pas sur-le-,champ l'indemnité intégr.al,e à laquelle il poulVait r,aison­nablement préteI1Jdre, i1IPeu~ néanmoms eSlpér,er et 'même 'compter 'ferme Siur 'une améHonation pI10chaine et sensible, amorÜSlSlant ainsi le fâcheux effet pvo­duit. Le Ipouv,oir législatif, ,qui S"lfS,t

montré 'Sli bi'en .disposé à entrer en cela dans les Viues ckt\ Cg,nseil d'EIta.t, est IaU­jOUifd'hu!Î :aroJ.é pM le nouveaUJ .pacte oan1!onlGll, 'Viooé par; le peuple le même }ou1r, ,pOUif réaliser dans 'sa session .de _Janvier .p.rlooruain les e~cellentes inten­tions manifestées en novembre. Alors, ULl1 scrupule 'constitutionnel l'empêchait d'hlO'spitalis,er .dans le budget .de 192!1 un crédit extvaor,din!Glire de 120,000 fr.~ une telle demande se ihewrtmt au ,rexte fOlrmel de la Constitutton ,qu.i ,exi~eait) l'appel !GlU! peuple pour. toute d~pem~e extftaJordinaÏ're ,de 60,000 lr. et 00, delà. Auj'Oll'f·d'fhui ,que, Ipar con~re, lensuite die P adoption de la chalfre ,cantonale r~yi­sée, le G'randl OOl1Jseil est ,comm%tent ,p:Ot1!r déoDeter me dépense extl1aoifdiIllatr:e jusqu'à 'conOU["lf\enoe de if. 200,000, il pOUf.ra aiIllSi réta:blk dans le budget ttutUJf\ le poste Iprévu de 120,000 f.r., mis en ,q:waf.antaine IjUSqIU' éljprès la vo­tatÎ<on po.pullélire. Ce crédit, ,Comme le dislélit très bien le Conseil d'Etat dans son m,essage acoo'mpalg11lant le :p1'lojet ·de bud~et, permetbr.ait de faire cesser les in€galités druoqua'1l'tes en aocordla-nt à TOurt le perSionnel enseig,nant SÇlI11S ex­-ception une indemnité mlensuelle SUip­plémentai:re. On l'e sait, 'seuls avaient !pu ·en bénéficie/r, pour le ,cours s,cola ire écoulé, les instituteurs et les institutri­·ces la 'reoeVlant des communes, de sorte qu'wne panie dlU! ,coo;ps 'enseignant était

VII

:taJV1ofÎ'SIé .de ,deux (:ôoos à l:a fois, pen'dant que la gŒ"a!ntde majorité en était entiè­rement exdue. Le 'crédit Ide 120,000 fr. cOf1dgem cette si~waüon 'anormal'e, 'en oe ,quïl donnera la faculté d'assUJrer une indemnité mensuelle die 25 fr. à noUlS les mlem'b:res du 'oorps enseignant Oe sera, ,de la p.alit de l'Etat, un geste gr,adeux et ~énéreu~ qui engagera cer­tainemen~ UJt1J 'fiio'mbre toujours plus g.r and die communes à if.ail1e de m1ême ;pour compléter l'indemnité mensuelle .de 50 Dr. ·que le déoret rejeté proposait de repart~r par moitié entre l'Etat et les 'commulues. Ainsi Isem la'mendé bientôt, dans une ,certaine 'mleS'UJre, le Vlote négla­tif du, 216 décembre, ·grâce ,précisément, ,avec le ,ooncours dlu peuple p~rmettant, !par l'ado:ption de la nou:y1elle Constitu­tion, d'atténuer ce ·que l'ancienne char­te IpouVlaM :alVlok de 'srtlilianl1Jé ,et de mes,.. 'quin ,pOUlf notre épo'qu:e. P. :P.

., '_._--:---~---_ .. __ ._ .. _-

Autour de nos écoles Le but de ['instruction

INotre lalrtide 1SU1f. llGl! reI1ltrée des elals­'ses eI1J IéljpIpelle d'l8.uliJres (qui parr-2'Îtront à llewr hewre dans uille Isérie -de ,petites étudies où la~ 'question seva et1JViSlagée

'SI~ 'Ses l11!ombJ.iewc ialspects. Ainsi, après elVoir l,aissé :tou~ le peDsoonel,enlSeiwnant ipfimaitre et l,a IjeultleSlSe écolière actuel­lemenlf mobilisés, il Inoos Isemhle iI1ldi­q'U~ d 'émettre ·queJ.qUles lCo11lSicOOmü()J11s SUIf le hut même de l'instruction, eI1J res­ifJanJt ,coIlifiné 'SUIf le tetWain ,de l'êco,le po­~~~ .

:Nous 1I1J()U!S ~llJSItrIllJiSions, non pour ré­cole, mais IPowr la vie, Iâ ,dit SénèElue. En écrivaJnJt cel~ le philosophe laiiIll ne penslélIit IpalS, hien œr.naineme11!t, aulX éco­les :primaires de iI1l0S jOUJ1'lS. Cependlalllt, ta IPenJSée 'q'u'il la ~inlSi eXlprimée leUJr est JenJtièrement aJppHoa'ble. ,En effet, si les f,amilles, si la 'I1laltioo ·confiept à l'insti­turewr les endiatrubs du IpeUjp le, ce ,n"est

p.alS IcDaJnls le lSeul 'but de leulf flai1'le .atoqué­'rir dle~ 'oonnaiSSIances :ag.réalbles iSJél:ns ·doute, m,ais inurtil:es si elles iIlle servent paiS plus tal11d à l'élève lPour sàJ vie ,d'homme. L'instrudion donnée, à l'école iprim:ai're 'Slurvout, doit donc lavoir un bUJt .p'f\aJtique. Il fuuJt 'que le 1uaître s'ef­f01ice de mett11e 1',en1iant en mesure de se ·sufHr.e à }Iui-mlême ,q:waI1Jd il ser.a ·dIe­veI1JU !homme, de manière ,qu'il n\;üt pas alors besoin d 'intenmédi!Glire pour IcOn­duire 'sa 'm~ison, pour failie s,es .afflaires si 1''Û'n Vleut empltoyer l 'e~pres:sion con: JSla-oree Ip!ar l'usagle; il faut, enfin., que l'effet .des ~ll'des :scolaires s'e fa/Slse sen­tir peI1Jœnt toute la vie let ·dle la ma­nièr.e la :plus ~aV'orab1e. SaI1Js dlourte, à la S'oTtie Ide l'éoolle ;prim~ire, l'élève est loin ·d'être ,UJI1J b.lomme, s'On éduiOaJtio11l ne peut être 'oomplète; il impOlrie .donc ·que les. p1'lemières IaIssises en S'oieI1Jt 'Solides. Si l'en~aifirt n"est pais e'I1JCOlie iaISIsez ins­~ruit 'Pour :se IsrtllfHl1e rà l'ui-même, il ~éliUt, au ·moins, qu'à l'école, il iélit ,oontr8Jcté l'lhiaibituJde de IcoIllsidlérer les choSies :par leur ,cô'té rpro~iqule; il flaflllt ,q,UJ'il ait été a,oc9llltumé à lféfléchir, là ,observer et et1r fin, à traM1iUer, .. 'seul: il pOUil'\l'i& a.i'I1lsi continuer ses études.

En oUJiJre, à l'~cole ,primaive, l'enfulnt , pf<endra -des habitudes morales lqu'il {)O'il'~erver,a: !peut-être tou~e ,S'a vie, Il est très impolibant qUIe les habitUJdes ne soient plas ·mau!V1aises. C'est encore 'aux parents 'et ,alUX m~îtpes là y veiller.

'L'lel1JfuII1J[ ne vient donc tp:a:s à 1· écol~ pOOIf ~e ful:1cir l~, tête de 'confilai:~Slances indigestes, mlai~ :p'0Ulf 'S'en 'assimiler

' d'ütHes le plus c01I1jplètemeIllt passible. Il f.autf, ,oommle ,di~ IMlorutJa.i~ne, qu"il ait « IJ.? lu~ast l,a teste bien ~a:icte 'q ne bien pl'eine». Donc l'ïnlS/ti~uibewr ne doit .pas seulement iI1lswuœre l'élève 'mais enloore l'ui apprendre à tiw. lP,arti de tSon Î[l!S'" tftuotÏ!on. Ge In'est IplalS dans .le but de fuüre briller les enltanrs à l'écol,e, deVJant la commi'S'siIOI]; scolait1e 'OU l'im~pectewr, et alu j'oUif de La ,dji:s:triburti'Ûln ,des '2tix,

tt",. ,., i III lit

Page 9: L'Ecole primaire, janvier 1921

vm

daJns les 'eXlamens et l,es 'ConcÛ'll'1.1S', ·mais ,c'est pouir Iprépalfer des hommes qu:i1s lui s'Ont .confiés. Il ne faut ,d!()IfliC :pals les ih.ia1bituer là ,tnavailler 'llniq U'ement au :poin~ ·de vue des reco-mpel1!ses, ni -Dour dépasser leurs ,oondisciples, mai's -on :doit, étutant ,q,ue ipossibl'e, les la'mener à liJr1a~ailler ,par devoi·r d d!anls le hut de -devenir ·des ho,mmles utiles à Leur f.ami1~ le, à l'élJ IP'arbrie et â la lSodété. -

:Si l'-eni&eignemeIlif: de l'écol'e primaire -doit èt!1e dirigé VeifS un brut 1P'r.aHque, il ·ne f.aui !palS 'cepel]dJamot le fair:e sans ré­·serve. 'M,ais, Is'ans :négliger l'édiudaltiall mor.ale, on -doit faire en sorte 'qwe l'en­flant, ,deveoo h'om:m'e, 'Sache uiiHseâ les connlaiSSlall1.oes ,alcqrtüses SIUJT les !ooncs de l 'êcÜ'1e. S)'il faut former Ison esprit en l'ornant .des ,connais'sances néces's'aires, il impCY.rte ·enClOI!ie ,plus d'Ien 'Daire nnl h()n~ 111!ête dtüyen ,et un 'bon :cilrétien. ,On doit ŒÛ'nc j ~oind!re IOOiX- 'ool1!naissances' Ipl1ati~ qU'es ,qui lui ISleJJ.1Vi1.1011lt plu,s taJlid', l'es no­t io'11JS inldisipens1aJbles <de l1.1eHgi:9tl1 'et de mor-ale. C'esri: ~ÜI1!si ,q'u'à l':éco~e .primai­Ire pOUlll Isuivtl1e le 'col1]seil j:udiidoooc de Sénèg'ue, il toot Ia'~oilr 'comsta,m'menrr ipOULf

'ohjiedif 1'~'Vlenir de l'élève. :Sans ·lceI.a, ,d"alilleur:s, l'éoole n!'lartl'mit guère de liai­'Son d"iê'rfle, l'ilJ1J&rructioll illl'anqulél'llt de hut EUe lSel1a1t même UJl1! preSlent fu­neste si eUe ét,ait dirigée <de manière à rffi1ldlfe l'homme müiI1lS If:eligieuoc let moins mÛ'ral. P. P.

IP.-S. :---t ILes deu.x al!",tides: « Le 'Vote du 26 décemlbre» et « Aurt-ot.lJl'l de 1I10S écoles» sont reprodluits -de différents jou1111aux valaisans ayrunt par leur genre et l'actualité leur place également mrurquée ici.

----~--... _4I_~_.--_- -.

Variétés

L'AiRT D',ETRlE HEUREUX Pour ' être heUireux, .n but s"habituer à ne

pas s'impadienter nÏl se pla1indre au milieu des dérangemen.ts continuels et des coutra-

riétés de toute sorte qu'on éprouve dans cer­tailles situations. On bit du ibruit, on vous appelle, on 'Vous interrompt dix, vingt ~ois pelll­dan t que vous êtes a:ppliqué 'à U!1l travail sé­rieux; il s·emble que chacun prenne plaisir à VOLLS dîs~raire. Quoi de plus agaçan~? Eh bien, pÜiur l'amoUir de Dieu, demeurez calme, CClll1Servez un vi,sage tOWjOLUS serein. Cest la divi-l1e Providence qui. per-met tout .œla; rece­vez de bonne grâce ce qu'elle vous envoie, et vous serez vous-même étonlllé de vous trou·ver bientôt padaitell1~l1t heureux daUls ces 'déran­gements qui font maintenrunt 'votre s'upplic"t~ SOIl1!S doute, voas allez être encore bien so~· vent sunexcité; il vous semblera que VOUre mécon tentement va éclater au dehors? Cou­rage néanmoins! sauvez les a!pparences el ce sera déjà beaucoup: oIbligez-vous à répon­dre !l'vec doucew' à CèUX qui vous el1U1uieUlt, à attendtre avec patience la fin d ;'une conversa tion sCYtte et inutile; à avoir pOUir tous un sou,rire et '\.l!ll mot aimable. Ce n'est pas d'li

premier coup; mais à force d"eFfods et dt< victoires répétées sur soi-même que l'o~ de­vient doillX et pat.ient.

~

JOUR DE L'AN

Les heures s éloignent et glissent Comme des pieds sur les gazons, Sruns que leurs bruits nous avertissent Des pa s norrnibreax que nous faisoUl's; Mais celle où l'année accomplie J usquiau cœur léger qui l'oulblie Por te. te murmure et l'effroi, Frél1~it pourtant à notre oreille, Et 10in de l'homme qu "elle é'Veille, S'envo :~ , et lui dit: « Compte-moi»! Comp 'e-moi! car Dieu m 'a .comptée POUl!" sa gloire et pour ton bOUlheuf! Compte-moi! Je te tus prêtée, Et tu me devras :leU Seigneur! Compte-moi! crur Phelllre lS\onnée Emporte avec elle l\..ID·e année, En amène une autre 'demain! COll1!pte--moi! car le temps me presse. Compte-moi! cru: ie fuis sans cesse Et ne !l'evü!lI1s jamais em: vain!

Supplément du 3'1°1 de ,,1' &cole" (19~1J

Vocation religieuse Si votre fille , paTents du'étiel'liS, I!"eço,i n de

Dieu t'honneur de 'Ia iVocation -religieUlse, ac­oueillez a'Vec resped cet appel d'En-Haut. Ne soyez pas de C€UIX ql\.ll~ !?ry ,r,efLLsro1 ou qui l'eut­tralVen:t: lVoirre amour patemel ne venait-il pas toutS 'Ses espoi'fSi dé.pa<s'sés IPal" la per:spedive de l'utnion de votre tiU~ avec un prin'Ce! de la <terre, et m~ 'VOOiS y rprêteriez-voil.1JS pa:s 3!U prix de tous les 'Sacrifices? Conviendrait-il donc que IVOUS écondu~sliez le Roi du 'Üiel, ou même que iVOUS lui dress'Ïez des emlbûches?

'Votre cceUJr saigill~m, VOUlS sentirez d'au­tant plws l'ailnertunne die' la 'sé:pa'l"'atioUl', que r:ëlue de DieiUl eStt le :p~l\.lIs souvoot la q-oie du foyer: iJ1'a~t-elle :pas plusi de ·vertu, ,plus. de dol\.llceua.·, iPlu'S\ de générosité .que les a·atres'? Mais UŒ 'wl1JÏ:Ol1J ter,restre V01l!S' eût . 3!Œssi sé­'PaTés de ce!vte e!1[Mllf de iVotre .prédilection; et: saUJriez-vou's alor·s à 'qui la conner, et paT quelles é:pretwes sera tnwersée sa vie cooju­gal~? ki, 1'\ioo n'est douteUIX: vous la doooez à IDioo, dout le -cœœr ne troŒ~e pas, et d;ont le « ioug est doux et le Il'a:rdeau léger D .

« Mais nlOUiS lui voulions ooe vie bTlHlan­te, :à la haurt:eUir de :ses 1ale11Jts, objectez-vous encore; elle [pelUlt lféulSSin dia<us le monde, y teni'r 00Je première place, ~ y ,remldlre u1i1e, tout autrun,t eft plUls peut-être qu'au cooveUlt. 'Il fau~ à. la so'CÎété des rrOOll11es supérieures, des mè­i"es de famille pa'rfadtes. PowrqUloi em.lfoUlir da:nJs le cloître tailllt et de si belles ruptitJudes? »

Et nous lf'épondroil1Js: Pl!"eiaez 'garde, ne VOU's élevez pas contre le lilbre choilic de Dieu.; il a donlllé à vo~rre ~llle la vocation: rreligieuse, et c 'est aUi COUIVea:Lt, nOI11 . aillewr·S' qu'est sa pla­ce, 1P01\.llr y proourrer la gloire di'Vine. Educa ' triœ, elle forrmera des ârrves; sœUT intirn1ière, elle oulV1ira le deI -a:ux moura,nJts; coltlltempla­t.r.ice, elle .rachètera- les pédhés dtuJ monde en désarmant la ju,stice divine.

Bprouvez donc 'Sa 'Vocation, c"es't prulden­ce; mais ne Feniravez pas.

'Ne 'cro~ez paIS que le <:œUil.· de ·votre en­~ant sera dêsprmais fermé po\.llr VOUIS. Au con-

tr aire, :pLus :pwre, pLUIs proohe de Piw, elle vous ailmera: mieux et dalVaUlItage, et à cause d'elle, Dieu VOUIS reser'vera les bén'édidiOO's spéciales quii' payent les sa>crifices faits à sa glOlilre.

Pari~, en voiture 1 ,Le ciel est de-venu gl·i1s' ... d'un 2'ris den­

n ui. De gros 1l1lUages y ·S011't apparus, dédhilqlUe­

tés p ar la !bise. iL~ !pluie est tomtbée, ellwelop­pant les champs et ks lboi,s '<il 'un voile de deuil. ,Les ~euilles, épwi1sées par 1 été, ISe dé­battent et desœndent en tOi\,llfd1oyal!1t S\.llJ.·- la

terre' humide. C'est le soir de l'aumée ... 'le soir avec sa

mélancolie, ce ne ne sais qUioi qui vous étreint l'âme devant l'âpre hiver, sy.mbole de l'm­tre. . . de celui où s'ahîrnen~ dans 'le noir et riill'Confill.lJ des tombes les Voies éprises de clar­

té, de -savoiili et d'aiffiOUJr. Et !pourtant ce li'étaH !pas cette amb'ianœ

:d'all.lli:omure qui attristruiif. le cœutr du jeune Jac­-ques Tisserot, fils d'fllll1l employé du Mékopo­litain-, SUif le poitllt de Hnir son congé de va-

cances. IPreslqul'ail.lJ contraire! La campagne g.rlÎlse ... ? il l'aimait plus

lPoot-êke que la 'Campagne vede. .. Les autres Parisiens alo.rs éta,ieni: !pa.rtis, et elle était de­

vantage à lui.. La \pluie, aNGe ses Ifideaux mouvants! de

'gaze agJtés par les l'ables ... ? :que de tois H s'était attar<M à la regarder tomber!... la pluie féconde et nO'lll.~rioière, sans laquelle rien l1l"exi:ste ... ll1JÎ. le fleu-ve, !Ili la iorêt, ni l'hum­ble 'légume dont le plus ;paillIvre a besoin.

~ D'instinct, et ~·sqrue tou~ de -suiie, il aJVait

deviné œ qu'il y a Ide vie d~l1ls cette mo.rt aïlY­!paTente des dhoseSi.

Il o\!>sefiVait les ibceUiÎ's traçant le sinon pro-f.ond où t'on emouJrt l 'engrais.

Page 10: L'Ecole primaire, janvier 1921

,pro .. rort

·ïa'c~

an­;ment rspu­cein-ne la

Il aIlai~ dans les g!ranlges voi,r battre le blé jaiUissant de l'~ÏI co~ ides gouHes de soleil.

.IL s'~li!l11éresS31irt aill;X: betteraves qui gon­iflent, aU! ifaisin .qwi· toume, aux pommes qui mûrissent ...

'Il s'en all(l)ÏIt dans les 'ViUages, aimant la saveur amère dejs lPI"emiers br owi:nrurds , le padwm des feux, décO!UJVrant ce qu'est un œuf du J:owr, /UJl1J vi!l1) dU! pays, iUJl1e pomme de terre cu-ite sous la cendre, la de'licatesse dI'un 'fruit quand! il n'a !pas traîné 'Siur les quais des ga­Ies, et quand l~omme le reçoiiJ :pour ainsi dire rtoUJt vi-vanrt de) la main de Dieu.

;Et, le sOlÎ!r, quand, aU! [ond du ciel immen­se, s'allUil11aietllt: les ;inlllOtltlŒJra61es étoiles, lui, 'r'hahirfru.é des becs de ga·z... lui qllli n'arvait tiama!ÎIS 'VlU la nuit, il s'ét'a'it découvert tout à coUJp croyant; e·f, rêveur devalllit les soli tJUJdes ,inf.i!l1ies, 'H avait pensé en SOIll! -âme de petit laïque: « Qu'il doit être g,rand CeLui 'qllJi, a âeté ces mondes' ·allll tra.vers des espace:sl ... lt

.~ La CMtl(pagne ... ? mais elle l"ava.if pri!; tou.t

entier!

Il s'êta'Îlt iIJendhé '&Ur elle comme su,r UIIl

HVire passionnan~, et, âmes-ure q.u'il le médi­tait, des échos lointa,i!ns s révei1laient en son âme.

TOUlt ce qm, dans sonasœnl(fa'l1JCe, alVait tenrw U!lle oharlfoue, semblait accourir, a'LL tond de lui-même, à. sa rencontre, comme le , père à celle de F'enfant prodJigrue.

Et lrU~ leur réjpoooait: «Ma ,race, en dé­serlalllt la terre, a !pêohé conh'e le oiel et 'Con­~re vours~ ~

- A'lors, toi, !l'este ... 'Et, idMs l'ombre, des mains invisilbles sem­

blaienrt le !l'eteni:r ... - ... 'Reste! œ fut la santé de notre !l'a­

ce.·. Reste! c'est lè pain de chaque ÜOUir ... Reste! c'est l'indépen'Clance .. , Reste! le grand­père te montrera comment 011 att~che le joug aU front du bœuf de lruboUJr... comment on trace <koit un .siIlOl1l... comment on taille 00 arbre .... Reste! nous pr,iero11s !pOUT que

2

nérellise ...

.Mais d~jià Par~s a.'PpeUe. La machine géan.te a IbesolÎlllr même du plu1s

petit Il"ouage de ses plus infimes' mécanismes. J adques esrb ;« ,chaos'seur l> dans U!ll g'rand

hôtel; ,la dientèle reviOOJt; 11 bu:t qu1ïl fasse 'comme elle,.. il ~aut qru:'il '3Ji1le, en Iveston rouge et le poIo s'lllr l oreille, da·iife tourner la porte «revolver », héler les fi'acres, wider les belles madames à se h'Î'sser dedans, .' passer les valises... amener gentiment le hargneux toutoUJ de la clienrte â ~aire ldans le saJble eu­gagearnt ses [petites et glios·ses commissions ...

Très liul\Portant touet cela :pour le bon re-.lIJOO1i de F:!hôieH:

,Plus q,ue dioc OOllirs .. . Plus, que huit Üoors .. . \Pour 'Se tro11'ljper, .jacqLœs ren!Versre les 1er­

UlIeSi de la :PfOlposit:ion et cherche à se figurer (qu'ril arrÎlve ... qu'd'l a ,toUJte une semaine à passer ici .. .

Il ne f,illii~i pas, il :cOiJ1ll11e!t1Ce ...•

~ ;Et [puis, œ fud: le dernier jour,

Jacques aUa dire a'UI ifevoir awc a'l"bres, à la r.Î'Vière où l'on attrapait les truJtes S()!llJS

les ifodhers, à Noiraude la !bon!l1e 'vache, ,à 'fUIfiC le gros chien, à Bayard le cheval, à la ffonta'Ïne qui gloogloorte, SI~ claire, dan's UIll

tr011C d'atlibre, (l)U! calvaire gm soemble Œrisson­ner aw mirlietll diUJ 'Ca,rre!foulr de trois routes' ... à la !Vieille égJ.i,se mous'sue où sa ga!l1ld-mère lm a réawris sru prJère.

Il ar,rangea oosÙite son petit paquet, et, entte le gu-and-;père et la grand-mère, fit les demç kilomètres qui condfûsaient :à la gare.

Et tout ~s, le petit J a.cques d~sait à la carnlPagne: « Oui ... 'je rte IClv,iendrrai ... et, un !jOOIl", lie serai towt à toi! ... »

Où ... ? Comment ... ? Il ne le sruva,i~ pa's, le lPa'lllVre petit. -

Mais, le savent-ils, ceux qui, tout seuJs, dé­cÎ!cœnt, en 'leUJr âme ,sHenrcireUise d'enfant, d 'être marin, .solda,t, coIOl1J ... ?

~

C'est .térmÎné ... on a embrassé longuement les 'Vieux pMelllts; la lourde portière du wa­gon est !l'etombée 'S'ur tous> les souvenir.s .

--. 'Paris, en rvoitwre! ... Btl le Ivoici déjà bouclé. Il :l'C'Voit, à tOLLte vapeur, les paysages qui

,il a sa vonrés !pas â. pas. Tout s'es:r.Iiuit ... tou~ s'effoce, .. A mesUlfe que le train ,s'éloigne, Jacques

devient plllJS triste. Chaque tour de roue lui: \passe suir le cœur. Peu à :peu, la campagne elle-même se fal­

sifie, .. Ce n'est plus la 'V1l'a,ie, celle :qUr'it a reconnue l'à-bas, arllJ traiVers d',wne généra­tion. " cene qui l'a repris et qui.il a aimée . ..

A trente lieue.s Ide diJstail1!ce, la Ville-Lu­mière étend dêijià ,g0l1J ombre.

TOrUrt à l'hewre, ree sera la banlieue aux rmalilsons léipreUJses, les 'UJs1neSl~ le canal de IJOUïraq, le tohu-bohw die la gMe, 'les 'fiues intermi!l1lables -qui 'Se profilent dans rombre de s' rfawboUlfg.s.

Au iboUJt d-'une de ces rues, au fond d 'UIl1e COUif, escalier D, koisième étage, il 'Voit d'Ya-,vance :un :petit ·logement, dans lm corrJdor, où so,n père 'V,ient reS[>lrer en SOiftaJl)t du Mé­tropolitain.

~ ,L' en\iarn~ pense alors ;à la petite maÎson

ta\pissée de 1treilles... aJ1lj IbM1JC de bois de­'VallIt la \porte. .. à !la gLl"ande <:Iheminée où, le soi'r on fait ifôtitr les lardons .... au jatrdin étoiié partout de pommes tomJbées ...

Et daJUrs ,son ,âme terveme, il .ré.pète 'sa pro­messe: «Oui, lU!lli joUlf, ne te reviendrai , et Ije .serai alors tout à ~i! ... (;

IPIBRJRE ,U'(B~MITE.

-.... Sur la ronte

_ .... N'insistez :pas, mon ·cher ami .... Je ne vous aocompagn.er(l)i! Jamai,s dans votre aUltomcmile. .. VOllJS ~errez là tSaiVoÏ-r PO'UIf­

,qruoi-? .. Ecoutez dOl1JC cette aventure, que 1e ne ,meOOlte qiU!lavec Il"épugnance, car elle réveil-

le en moi le 1P1lJJS rtel1dble oowVenir i •• t e­nez, .. ,ma. fe~, qu.i el1lifedowte le rncit, pr~­~ère ,s'éloigner. " rU y a oinq ans, Suzanne et moi, fiOUJS revenionlS par étapes d'Uill voyage datl!s le JU!I'a, quand' à OtjOl1!, a.u momerut. de q'U!Î.tter l'hôtel, 'je me !heooe à 'Ja-cques de Œ sy, UIl! de mes camaa:ades les .meilleur,s de ja­dis dO!ltt les ha'sM"ds de la 'Vie m'a'VaieoJt sé­,par'é depuùlS des' 'aœées. IJ oyeusementll, nous reprenons 'con~act, et il m~rend qu'il 'Vient de .se ma'rietr et jpl"oIfiste d'un congé de -six mois IPQIUlli 'CoU/rir le monde en a:UJtomoibiie. Sa aeune fumme, lH'élène, saurte sans fàçon au roUi de :Swzral1ll1e, et t9Uli: de ute Jacques nous 1PI"0l{JOise de nJOUlS ['amener à Paa::ÏlS da:tlls sa li­mousine. Swzanrne, !ravie, me presse d'acce:p-­ter, et, une heuife après, l'e 'chau'Ïfeu'r a:yant été corugéd~é, nous partiloos, - mon ami, ~ux côtés de qui O'éta·iJS, ayant voulu lwi-même 'coodU!Ï:re la voitU!I'e.

Nous marahions à une bonne al1llJfe SlUJl"

une route large, sous le gai soleil dU! matin, - et nous I1IOU!S ifaJPPflioos mutuellement nos sowveruill1~ d'oot.ance et de jeunesse. Deril"ière nous, Suzan!l1e et Hélène, dont IIlOUJS a.:perce.~

vi;o!llJ~ [pa11ro~s les ·silhouettes, dans la glace de l'a'lllto, devisaielllt !joye11lsement et témoirgnaient pail" letllliS éclats de ifIi:re, - de lellll" ~oie de vi­vre, Mai,s ,que 'iai,t dione mon voisin? L'auto semible zÏgZ'agluer SIWr la rowfe, maintenant pla~e et droite... -

_ PowrquoiI1lia!l"dhez-.vOUJS ainsi? ai-je de­,mandé avec UJl1J peU! d'inquiétude à mon: ami.

.JI ne T,é.pond pas; et 'Comme .je le 'regarde, étonné, j"aUJerçois ses yeuac vitreux et fixes, sa :bouche etn1r'ourverte tOO"due oons un !I"idus d'agonie, sa ,tête qui ;vacille. l'ai" immédiate, absolue, la -certitude qu'une exis.tel1rce humai­ne, tou~ près die' moi, 'v'terut de s'éteindre, que « nous ,sommes menés lPatr un mort». .. Qtre fa,iu·e? .. Je 'n'ai aupUfie notion d~a'll!tomobi­lisme, je lI1l'ai jamai,s touché à ~s manettes, à ces jplédJales, à ;tout ce mécanilSiJDe compliqué ... Mon êpOUIVante d'evienJt de l'affolemenJt de­'Van~ la v'Î!$IiOr11J de ce qui :va -se prodiw:re ....

.. '. Oh! 'lWUlS a V'OlllS Œ-ailli heurter une boJ.l;rel ,SUJr .un des !brus côtés, et d'instinct mes mainlS 'Se 'soot IPlaicées towt â cô~ des mains

Page 11: L'Ecole primaire, janvier 1921

,pro .. rort ,fa'c-

du mort rivées ru volant. A ce mOniell1lt, pa'r le fuibe acoillJstiqoo, la voix claire d'Hélène de Œxy m"aiJ."lrhre:

_ C'esb :&tUjpide. .. Ne flOUS fais pas de œs ipeUJr!s" J aoq:wes! ...

'Pl1JlS, ·ayant apeTÇ!llJ mon geste: _ Ah! rbrès ibim! 'wjoute-t-elle dans un

écla-t de rire. Si votre ohMlll1feur s'endor.h, ai-dez-le et veillez SlUtr lui! .

Et D"entoodils 00 fr~ÏJs éclat de iri're, comme si la jemre femme 's'aml1Jsait Iprodigieusement deJ ce ql1J'elle !prend 1P0wr ooe plai:sante:rie COItl­

certée €nke JaoC}lues et moÏ-IJe ne puis me retOllJP1lJer ipOUJr eXlpHquer

l'hor1"ihle chose. ToUJt mon CO!l!ps étaye le ca­d)a.Vlfe dont la ;tête touooe la mie11l11le; tout mon êke est wndJu :ver,s un :seul but: mainte\l1lir la voi {lUJ).1e dans la li!gl1e droite ...

Un itri.sISOi1l iClI1angoilsse . passe en moi à la pensée que la vie de Suz'an[1Jf~; esu enrtre mes mains, .... IPrès, d'elle, la paillJVxe Hélèl11e COI11-tÎA1lUe à ,fi're, car elle croit ,avec persistance à un amusemelnt qui se !prolonge, et même UIt1

jpel1J dï'lT!jpatieoce et çt~1Jro11'ie ·se manilfes1e da,ns les :rêUexi,OIl1IS qUJÏ, pamle tU!be, Vt€!l1Jllootl à mon o'feille ....

.... ILa rowte s'allonge devant nous, slans cou1rlbe, 'heUJreusement! lMa,i's, en 'hrullit <fi'une

. ,côte a 'SUJr.gi lUiIlI village. " Nous y pémétrons elll komibe ron:1lÏlall1te. . .. Des poules et des. ca­nards s'épaIîpillffit. . .. Une 'Charrette oha.rgée de 'ge1rlbes tieruiJ le milieu de la ~u,e.... Je ne pui:s faire marcher la si,rène, retirer ma maÏA1J qui étreiallt ce œf1c1e de bois dYoù dé­pend la vie de .trois êtres.... Nous ll1i'a'Vons accroché .qtul'un pert.1J de pame, et dtes il!1Js'lliltes1

des cris nous pOUf,sui,vent .... des paysall1ls se sont ,rejetés en M'!l',ière, irrités sans, doute que OOUlS ne 'raloo.tission,s pas notre fra,iiIL, étoll1JI1Jés, 'auss1i, de la VÎlSiOilL étrange qlU'oflrent ces deux hommes - un 'ViÎlV'aI!1,t et un mOllit - ·appu.yés 1'1.lJIL :à l'awfre et éiToitemencf enbcés ....

Peu là peu, la cor1liiance naît eu} moi .... Je suis plus s~r de la direction.... Il fa,ur aller jlus.qtu'à ce que l'a IPrOlV'i'sio'fii d'eSiselnœ soit 'épu,isée et, d;après ce ·que j ai c;ompris au départ, il do~t !bien en ifes1er poUJr ooe heUŒ'e encore .... Une d~s m.ains de mon malheu-

4

~'eIlliX amÏJ, comme brisée, ,s'est dëtruchée du volatulfi et ballotte 'sm moi, in.erte ... ' Je subis à présetnt ,tout l~ !poids de SOIll grand corps ,qui m'écrase et m'êpUJise. J'essayerai,s bien de placer ures !pieds SUIf les pédales poU!r 1iI.dher de ~roru'Ver qwelqrue f.reil!1J, maÎts les longues Jamlbes du mort sont en travers, et l'ai besoin de tOl\1Jtes mes forces poutr me fen~r rurabouœ. . .. Ah! si dlll mOlifls ie It! a'Vais pa·s. devant les yeu~ cette Ibarbe so~Uise ' que le vent agi le et retrou,sse,' et qui me bouche l'h01'izoo!

. . .. Et tOUJioU'f'S, dalllis l'intérieur de la voi­lure, on ha varde, 0111 1P'1ais·anife et on r.it .... Hélène, >un ipeu dépi!ee, a décidé «'qUJe nous <lJgisS'ions comme des gosses 'stupides, que la fatI"ce manquait de gaieté, traîItH\,nt en, lon­glueur, et .qu'oo ne ,slooculPerait plus de 1l10lLS

.. " pl1lJ& dU! 1ouf{i».

AUl! [>oUJrV'lL que la maliheUlfeiUlSe ne songe pas à ba·ilSser la glace, à toucher ce cadavre qui ·se .rekoidii [Jeu à peu! 'Mais œs pensées ne .petllVe!I1~ lllii vooir, car le vent est glacial, et l'on doit ~ire sril Ibietll daiI1JS cette tiédeu:r de berline olt s'évaporerut des odel1'r,s caipiteUtsl~,s

de bon.uCJloot! ... . . .. Le Téservoi.r Ole sera douliC jamais ~ari?

•.. Je IJ/en 'p.uis · plus ...• Mes mll!sdes, tor­dus, me ffQlI]t mal, et la lomdeur du cm'ips, tout à fait écroulé ,SUit" moi, augmoote avec sa roideur gr<lJooissalIllte.

'La mailJl' gaUIChe du cadavre est maintenant un co'Î11i de 1er sm ma ouisse elttdolarie .... Sa tête a·insi qutune !boule, me pOlllsse hors du s,i~ge .... Bt d'un clforh -éper:diU, par sacca­des, ,j'essaye de m'en délba,r.ras'SeJr.

Et void qu'il S"alba1: 'SillJf ma IPoitrillle, S'UJt'

rn.e-s br<lJs .... rai failli lâcher le volall1lt que' f ai to de :pe~nes à maintenii,r. . .. Mes forces sont!: à bout. ... Je n'oo 'PuitS plus .. " J'emre­vo.i·s avec ooe joie farouche le mOIDeJnt de la déliv-ra(ljce, où mes doigts se :pa.ralyse~·orut, se des'serrerOl11t. . .. Les Iroues tOUlmeltlt moilllS vite .... la 'VoitUJre iS'a·rrête.

. . .. Mon S1Uipp1iœ ébait [ini!.... ,Je Ille pULS VOiUlS 'conlter, mon ami, la s'cèIl1e a:fifreuse quri. se déroula eI11suite .sur la rouie déserte.

Hélèlrue de Œzy, devell1lll!e talle de douleUJI', eSib mode l' alIl! (p~ssé ....

,Co11llPrenezJvous pOU!l'IqIUJO'Î je ne veux pa.s recommencer œœl1'chema,f, revivre cette heu-re t.ragi,que?... Pierre VERNOU.

Le médecin de famille

Il pa-raît que, de toutes· les traditipns auxquel­lçs la guerre a porté un coup mOiftel, et 'elles sont nombreuses, Me des plu,s gravernerut a:t­teitntes) est celle qui .faisai,t presque une loi à ohaque faunille de choisiT 'Uln médecin qllii, veil­lait ·SIUJr la sau1é de ses membres. On Ya;ppe­lait tout naturellement le médecin de famiUe. Il fallait être :bien: rpau:vre, ou ruppartenir à ,une l,ignée exceptionnelle dans laquelle la ma d

ladie n'était j<lJmais entrée, rpOUll' ne pas, con­naître ceit~ ph~sionoil1lie si ;pa'rtiouJière et si sy,mpathique .qui apparaissait à fous les tour­nants . dangereux die l'existell1ce ~amiliale e1 rentrait :dJiscrète111en,t dans l'ombre quand Pa­rage a'vait passé. Je revois Phabit noir, la

1 cravate blrun'Che, et sOll'S un haut-de-forme un [pelli fartûgué" la ŒÏlgulre 'alll!stère, encadrée de lfavoris, de celui qui rempHt ce rôle dans ma prOIPre ,famille. Il me semble entendl'e encore le ton conlf.ialtllt avec lequel Olll disait: «Dès le moment qu'il s'agit d'U!ll: cas grave, il viendra sÛ1rellTllent ce soir, ajprès son dîuer, ou demain, a la première heUife. .. Et, elill effet., le 'bon gé­nie a;pparaissait MU miHeu de la nuit, ou aux premières lUeillJfs de !l'aube, grommelant d'ullie 'voi~ !bourrue, mais au [and 'de laquelle, 011

sentait taurf: Idl'indulgooce et de. sympaihie: « Voyons, qu'y a-t-il encoce? Je 'suis sûr que œ n:'eSit il"ierlj».

De fait, sO'lllvent, on avait eu plus de peur qœ de mal, et la seulle présence de- celui qui connaissait toute la maison! depuis si long­temps, l'amenait la confiance et exerça·i-t UUle iclluence ,g,dwtaire, rrJlême dans les cas les plus gra'Ves.

Uue vieille [ormu'le qul'on a .qUlelquclois raillée, bien à tort, expliquait l"as,C'ellldant du médecill1 de famille et la valeUir du rôle qu'on lui ath'Jlbuait: «Il connaît notre tempéra­ment », disait-on. lEt c'es,t vr,ai. Penché swr

les !œrceaux et sm le lit de mOll'r de pLUJSÎeurs générations, parfois dépositaire de secrets re­do.U!tables e~ de conlfidences do~otl!reuses le médecin évoluaH dans ,une famille et à ~ra­'ve.rs ses diverses branches avec iUll flaÎT, un à-propos et des notions dÏ1'ectrices que ne peur alCquérir du premier coup le praticien le plu.s distingué ruppelé à brûle.:.pourpoiOlt d,au.'3 un milieu où il igno,re tout. Il .saiVa1t auquel des a'scellld'anrhs, même éloignés, ressemblait tel membre de la ffamille, il COl1lna,issait l'histoire patlholog1que du père, de la mère, des grands­parents; il prévoyait à quelles difficultés ste

heulJ:teraÏt la ,croissrunœ de cet enfant, quelles Iprécauliollls il farwdrait prendre pou,r tel au­tre, et quandl id'es accidoots ou des incidents, in11pr'éV'lliS pour tom le monde, ·se rêvél'aient. il savait, ~u,i,' de quoi il s'agissait et dans quel 'Sens il Ifallait immédiatement or.iemter le traitemel11t. Souvent même, IiI siUlHisait .cI; 'aller le préveOlir que telle 011J telle .chose se passait pour que sa mémoire Lui rappelât un, événe­nem,ent analogue, suvvenu Iplusieurs années auparavant, et dont la répétition lui dictait immédiatement la condulite à tenir.·

Que de médecins consultants voyant !pour la première foi>s un malade, et justemelllt alar­mésl .par les symptômes, qf\.~' il présente, ont été rassu,rês eux-mêmes par le médecin hahHweI, gui leur dit! « Mais non! ,j'Yai d~j.à Vlll mon malade dallls le même état à plusieurs rea:>ri­s'es, et les 'choses se 'sont passées dIC telle et telle façon ».

E'lllfin, le ,méldecin de famille réalisait, sans s'en dowfer, la mission que l'on cOlng,idère aU­jourd'hui, .sin-on comme la plus utile, du: moins comme la plus ,itmpodan~e: la sm'veilla-n'Ce presqrue o'bHgatoire et aU10matique des ~r­sonllles awaremment bien (por.tantes. AU] coturs de ses ;yiÎsites ipour .une maladie aiguë et des cOll1versations familières et amicales qui les accompagnaient, il décowvrait chez tel mem­rue de la ramille qil1J~ n'awrait pas songé à le cOlllsuJ.ter, les .tmœs d'une fatigue, les signes IPrécUJrseur,s d"fUiIle maladie encore latente: «Je .reviendrai pour vous» idis<lJit-il en s'en allant, ou hieOl: «Il ~aillJt absolllJment ~etI1ir me vok, nùllpporter tlille analyse d'rwr.ine, [aire auscu:l-

Page 12: L'Ecole primaire, janvier 1921

pro.­fort

,fac~

~ment

~éJpu­,cein-ne la

tel' votre cœur», etc. Bien des malades, qui ne s'en dOlUJtaieUJt [pas, ont dft 'à la sagacité et à l'amitié du ,protecteur de la santé familiale, de !prendlre à iemps des précautions qu'une IOl1!g1ue attooie eût rendues inutiles ...

Ce génie hienfaismt Iqul'est le médeciul de frumille dispallaît: C'~est grand dommage,

.-'-----~_IJ-,-.. - -- --

Aux Mayens de Souflell IIJEOBNDE NENDAR!DE

Lorsque le [printemps sera de retour, vous qtUiJ cherohez des sites enchantetUrs, visitez Ires mayens de SouUem VOltiS en serez ch ar,rn.és , .n;'en do:uI1:ez Ipoin1. Vous souhaitez de la fraî~ cheur, ide Pombrage, UllJ 'aÏ>! plt!', !\lJIli clair ruisseau courant dlalns la verdUJre? - Vou,s tLl'OIurverez tom cela si, Illn beau dimanche de }trin, VCYUI9 voulez Ibien 'SfUJÎ'vre les rustiques 'swtiers qui mèlllel1't aux ma:yens de SOUlï1eu, état>1is en aIl11Iphithéâtre sous la sombre dé­coupure de la ~orêt qui fonne une ten.ture au. flanc rapide de la Dent de Nendaz.

Les chalets rusfi,ques s'égrènent au hasard dan~ la verdure des mayens. Il y en a de jeunes et Ide 'vieux, de ,jolis abris montagnards aux poutres de sapin blan.c et de toutes vieil­les 'masures aux parois noircies par l'âge et dévorées par les tOULl'ments d'hiver.

De vrais nids d'ant,iques souvenirs', ces tout vieux chalets; et dans le cadre iidlyllique d?un coin de Souffleu, en un te·mps extrêmemen1 vieux, peut-être, tUle légelllde est née,." et maintenant, à Sail tOUil' désuète, elle. commence à .mourir; l'oubli Fattend, l'oulbli qui s'em­pare des choses très 'Vieilles, POM les enseve­lir dams le somlbre néant où tombent les SOUu venin de ce qJU~ fut, ;dtans ce :va'Ste «Passé».

L''tUlle, sans doute la ,plus ancienne, de ces habitations rustiques, ulI1e maison debout en­core malgré l'âge et malgré son Ipresqœ èom-plet abandon, jadis fut hantée, Et ausqu';à n'GoS jours, ;par traditioo peut-être, elle inspire UJtlJ .sentiment d'effroi involorIitaire éprouvé ,par tous ceux que le hasard amène à ,passel une n'lllit sous le toit qui abrita la ip04U!le aux sept

6

pou.ssins, forme qlll'aHe~tait l'esprit qUI .• ·1"

bitait ces lieuoc. Une mère :poule, SUlVIe toujours de sept

ifejetons, errait de pièce eIIl ,pièce, faisant en­tendre da-us la nuit deS' pla.intes é~ranges don­nant des rfrissOllls aux pâtres qui couchaient là. Ceu.x-ci avaient !prié, conj'UJfé ~e Ciel ~ les déli'V!Ier de cette Ihatlltise; ils avaient [lorté des cha!pelets bénits en guise d 'amulettes, iPr,is avec eux drix socles de Choses saintes, :rien n'avait :roossi Il conüuifer l'esprit, Toujoutl"S on voyait la' même poule ,~re, 'Suivie de 'Ses poussins ~t l'Olll! entendait les mêmes /plali.ntes éternelles et lugulbres de l'hôje de ces lieulX.

'Par héritage, l~ mayen au .chalet maudit :passa à lU!lli nouvea'lll prOJPl'iétaire, Mathias M., dlO~1Jt la !populaire lraditiolll a conservé le nom UlUJsqu(â nos jours. Celui-ci Ille .toléra pas long­temps l'inbr'use en sa. IPropriété. Il avisa UJll

moyen supofême. Il se rendi~ au cOUNoot des RR. IPlP. Capuciills, à Sion, y ,por.talllt une of­~ramd~ généreuse et il /pût avis d'un Père à la réput·atioo d 'un Saint. - «Allez, lui fut-il commandé, setUl en la ·veille de Noël; aux coups ide mi.rnUJi1, soyez alUJ chalet hanté. Pre­nez polUJr Mmes me épée vierge; sm votre Ipoitrine cette médaille sacrée et d'une main, ce oha,pelet IbénrH. Ainsi, Ille craigmez rien; chassez la lPorttJle eiJ S'a couvée de toUJS le& coins où elle IÎ'entera de .se !l'élliugier et ne quittez votre ma;yen qUi' après leur départ.»

Les iPl'es'crti:ptioUis du, Père 'furent suivies à la lettre. QUIÎ !pO!U!l'rait di.'re l'émotioill qui de­va'Î~ étreimdre le cœuil' dlUJ paysalll ru appro­'Chan1 de 'son mayen? QUI'on se iig1U'fe, par une nlw:t nO'Î!l'e, où !pas une IUll.uière Ille brille dans les ténèbres, par une ruffreuse tourmente d~hiver, le voyage à ,travers me forêt som­bre, dans la neige épa'Ïsse, lEt à 1 heure où le mOnde des ~i~1èJes' se Ipresse ;à la crèche du SaiUJVeur Ifi'aoÎS's...aIll1, dans les églises !f\uisselan­t~ de lumière et relTllp~ies !die nots d'har.mo .. nies ;jo~etlJses, ·se trouver seul, loin de toute âme virvan~e, attruqwel' d1allls son repaire plu.­sieUrs fois sécuJai're, I\.llllj êta'e m~stérieu,x et doué peut-'être de pOUJVoiil's étranges et 'Însouip­çornlés, quel courage n'était pas en son cœur

. IP0U!I' cette action! :Il avait une piété profoude

et une linvincilble foi en la puissance 'de ses ~mes.

. Il M'riva et rUr>aJça SIUJl' ses épaules Ujl1J grand s'igne de oroix. Un kissOlll le secoua .tout en­tier lorsque la !porte, ,aya1l11 grincé Silllr gonds l'ouillés, il se vit en face de la poule aux sept poussins·, qui f,~t entendre il. SOUl approche un appel plaintit Il entra, résolu. Avec son ~ée, il chassR devan11ui l'étrange couvée. Du. feuil, elle passal danlSl laj oalVle à lait, de tà, elle !péné­tra dlan!S' la ohambrette d'habitation. Poru­sUÎlvie ell1core et expulsée, elle mania MIJ gale­tas, toujoors poussant des gémissements plain­tifs. Dérangée encore daus ce 'refuge, elle cou:" J'u,t s"aJbrHer dans l'éOUJrie. Mais Ilhomme la sui'y;it impitoyable, touüours le chapelet bénit Id!'ooe main, l'épée ·de l'awe. TTaquée enfül daus son dernier Ife.paill"e, la !poule sortit e1 lorsqu'elle fra'llchi[ le .seuil, sulÏrvie de ses pOUlssÎll1s, le !paysan ne vi,t, qiUf'Une 'Ï:mmelnse [lamme qui .se répanddt au loin dans l'espace en foraÎnée lumineuse. En même tetiI[Js, un cd sinistre de lPouJe en' dlétresse déchira rair et ~e lféiPelrotUta dall1S1 les échos de la vallé'èo.

;L'homme, secoué tout entier par un fris­son involon~aiil'e, ISe sigma, se 'recomma,ndant a ux saints du ,Paradis.

Mû comme par UJIlo mystérÏè'ux l'edsort, .li enIT'onça son épée ijlUJSqulà la gar& ~aJ.1S, la gros,se IP0UJhre qui Sl1llPPort~ le plancher de l'écU!l'ie et où bien loogtem;ps Ott la monlra"lt aulX visiteu!l's.

Uepu.Î's ce dlour, le chalet fut délivl-é et OIllC­

ques n'ootendi,t p11.11s !parler de son 'hôte my.s­térieux conjiUJl'é !par tM'dhias M ... · > •••

ECÔll1e, lt'J 8 Décembre 1920. GYLl'ille MIOHELET.

-11.11

Variétés

'OOVUES iLJLTIERAIRES Notre exœIl1ent conffirère AilIber.t Cirm s'est

icJ..onnlé Œe maH'IlJ pI:aisir ,de co11le'otionner ~es

!bêvueIS q~t:téraires ties écr.ÎlVaÎllls.... Il noUS offre Je ll"êSlwlllJat lie seS' il"echer.ohes dans une sér,ie d'·aTtiidles [ort goûtés.

7

ILes ama teUJl'ls :quIÎ se déJsdlent de Ille pou.­voir albg'1IIDr dix morl:s Àe ooM.e :se cOtt1.iS'Olleront de l1oo!l's dlélboolres en coos~atan t que ~'œt1Jvre des ;p!ro\iesseurs - des maîtres, !partois -n'es,t [JoiUlt rexempite d:'~sUltidii!l:és, de Illon-sens dorut s'étonnerait }oseipJh Prooho11liltle et se réidlélrl1lteral'eU11 les plUls extrav'a:g1all1lfls :de nos hUlillQll'1stes.

Que dites-vous, pa'r exerr1)lYle de cet~e nota­tiolll \du d:êLideux ,alll:teur de « 'MoIl1sieur, Ma­dame et Bélbé », Gustave Droz:

« J e .sen~Ï1s UJllle l,arme qui me m0ll11ai,t à ,La gorge ... ? »

C'est délplfa.œr aUlda'OÏe'l1lsemeJnlt Iles glandes :lacrymaJles, n'es'f-i:] pas v,r·ai'?

IDe ,ferditn~i11ld Fahre, dalns «Bll'1'ill!albé»: « ,L'étolflfe, trop ·vi vemeut rama'ssée, 'POIUJssa

ltL'lI cri ' .... :&

Que d'excessive ·selI1lsilbilitê! ... n'Edmond AlbolUlt, dans «les Mar-ilages de

« Ba:ri.s »: « Victorine cornfoi'11Iua ·sa 'lecture en fermant

les yeU!X. » ;EXlcell!lmt moyen de ICOl11lserver lon'gtempos

sa vue. 'Les romanderls IPOlPUlI,ai!res ÜiUlt des j oyeu-

,setés ·déooocertanites, Ai'llIS!Î !peut-OtlJ Illill'e dans « ILes 'Rois '<iJe ['Océanll », .de Gu.stave Ay.maT'd':

«Hs se troUlvèreu1lt à plltLsiw'l1s milliles de ce's deux 'C!a1davre!s Id:oot l'UI1! était Iplein de vie ... , »

Il esrt: des mo'rts ,qu'il faut qu'on ,tue! IDe OhM'les IMéroulve[, dalns }aJJUly Faye!l~e:

« Cette [emme avait lUllle t.ailme 'Sove~te et sou­pile, « ·q.u'.tlUle mailn» d'homme eût erriprison­,née l(f'alThs « ses dix doig.ts" , , . »

IBhénJonre.l1le à .monltrer à II'a foire de NeUlill­ly, en1Itre la ,femme â Ibarfbe et Je veau à six têtes!

AltIJ'noo'se Datuldet 'arrœilrme, dans S0l11 ~am~ «'tarta.nÏ1tlI de 11rurascoo», que «quake mIlle Araibes 'cooUll"aiel11Ji: pieds mus ,gestic'Ul1lauit, riant comme deJs fous et fuilsant UiU[,re au ,solei'l sax, cellLt milIlk- .d~ils !bktŒrohes., ce qui lait tcMd .i,U S te Ceo.ltt cilruqlumte dents !par Ara:be, J lDaol:ts Oe]1~i,nû.e Lruœrteux, II~s OOIl1JCOUIl't écriIVenlt tfroikteme:nlt:

« SU!l' le siège, le dos du cocher était étai}," né d~ enlteJI1lŒre [>I!1eUll'eI si [ort.»

"""""" •. , t,!!!!!

Page 13: L'Ecole primaire, janvier 1921

1fi1wbett !li ilaislSê, dlalllis «VEId'Uica-tiollll Sen­tinrenta>le :1>, cette iPèr1e:

« :~s mM1chM1!dls de vin êlrruienlt olL'verts; 0111 ta!llJlait dIe :temJpl5 à :aUltll:e y ~tll111elr une' pipç. )\

n 'signaHe ;l.ill,leurs, dains «'M,adame Bova­ry », que «le !lJère RouJaH Vlill1J1: "lPIp.or ter ~. Cha:rl:e's Ile paiement de Isa ~.ambe ,remise: SOl­

xanrl:e..iqUJÏ'i1!Ze ~ranlCs 1 en pièces de quarante SOUlS! ».

Qulanlt ià Het\1lfIJ IMUil"ger, ' on luJ doi t œ « monstre » quiiJ s!éitaije .dlamls TelS> « S:cèm~>s de

f!.a VtÏe de 'Jeuares,se»: « AI\li Œontl de s,a 'poitt-ÎIlle, et tl;o~ta.n~ dall1s

'llIll océal11 de ~la.rJme'S, son 'cœur, assassiné !par ~a soulRtraulce, Ise ldélbattaH en 'cria~1ll: au: se­coure. :1>

ILa \leçou Ide tout cela? C'est qu'il Jaut t'o ulr­'Thru- sejplt fois sa [p11\llile d1aiJ.]s 'f'el1lcrier avant d<e tn.uœr UIl1J '1111O

't, ,OUi, 'si 1~'01!1 n 'a aUlcun <taiLent,

ne !palS- écr1irre ldJw tout, 'car s:iJ les maÎ'tres de rra alaG1g1ue 1110UIs ont tléglué ,de si ma!gU1ilf.iiques élcha,ruti;1I1onls, les a.ultres, ceux ,qui esstaie,nt ·J.eurs a:iiles ihéSiHall1tes, 'CQlll1il11eulit ,sruwraiell1t-ills triom­lPh'elr des milUe embÛJCIh€s .q.ui :5e dreSlsMt' au tOU'fd1laln~ de cha'que phrase et que ne savent ' pas tÛ'uu'owr's 'éviter l1es lPou;ti1rels! . (f

COqUIlJLBS UIl1J ttyp'Ol qui avait dam .sa cOlpie ce 'Vers:

({ T'JIr tomba. de.Vadllt eux » l1'liit à la 1P1oce ~ /

« Tire too bas dev,amn eux. »

Cest ll!llJ peu gros! Ce qui SIUM est :plus. grr-a'rve. « Le docteur Pruul Oha\mieJt, rracoote lM. E.

Lederc, cOtflligeaUlt les é!pr~1S d'wn.e bro~

Chu:re SlUlr l"aliém!M,ioill' men.1ale, 's'aQJerÇlUlt qrUi' 0111

avait omi·g, de pla.cer entre gïUiÏ.llemets di~erses oit a tio!l1lS fil1ales: il éorivirt dooc au !hais de la derruèlœ page: «' il faut guillemeter li'O'll!S' les aliltl.1éa'S'. » 'ILe tY'Po, iprooall1it iCette IrelComman­daiiion pOll!r uu'}; ajouté, comlPosla 't.l"oidemelllt: « Il f,ant g,uillofiner .tOll'S les aliénés. » ,

Mtaills La iPhu& drôle est peut-être celle-ci: « Un ~mrrimelUlr, Il:apporte encor'e F<lJUI[eur

de la OU!f'ieUiSe chx-oruÎ.,C]ue de « La COil1ln.ais­sance», aya'llit un jour la cOi111ll11la~e d'ùiIllpri-

8

mer slur le ruban d'ume ,cou,ronne nIDr~JU)aire

œi.ie dlé!cticaœ': « RelPo,~je ellli paix! A'llI a:evoir! »

QuelquBS hewres :alprès ,hl ,reçoit cei1te dé­lpê'che: «P;l1ièlre d"'aljo" . .ufer «a1UI ciel » s'il y a p../i.1COre de la plaree. »

ILe 1Ï:O'llIr die Penlt:erremeillit on :pU([ li.re SUif le nroan] déployé:

,« Re.pose 00 pa~x ! Au 'revoiT a'Ui ciel 61'ill y a elJ]cor.e de la !p1a'ce! »

EPITAPHES

A la 'mort de ColberJ: r'i'-gÎ't le rpère des 'iIl11fpô tS., Dont cha:ouln a l'âme :ravie; Que Dieu lui donlle le repos Qlb'il filOUiS ôta [J'endlrunit la 'Vie.

Ci-gU, ,qui Ifu~ cél'ilbatai~e Il ;l1"eut que vrces et dJé~au~s;'

, Plût à Dieu qlUi on eût !pu, .gIur le tombea'll! d1.tJ père

J adisécritre 8;us's,i ces mo,ts: « Ci-gît, .qui fut célibataire. :?

Ci..;gît, J.t'en ayez (poinrt pellif,

ILe) gl"all1d Drumollli .q.UJiI lJ.1l00S1 a[lpri t Q u'un !homme peut 'VrÎwre sans cœUIl~

Et ll10wrir sans rendre l'eSip~it

Ci-gît I.l!ll: g,r'a'lld personnage Qulli 'furt d'um 'illustre lignage, Qui possèda mille vertus'.t Qui ne trompa jamais, qui' fut itOlt­

ijOi\lI!S fo:rt Slage; Je ne di'rai pas davant'age: Cest trop 'l1tentir POUIl: cenJt éOUiS.

Epitaphe sur !Wlle rvoleUlSe:

lOi-g,î~, qui se' plurt tfJaut à prendre Et Iqwi l'alV'ait si bieru ~wris Qu'elle aima mileux mourir que ~eU1dre Un la'vemenb qu'elle availt pris.

~*~ :t La cooscience es<t le :premier type du sou­

ve.rruÎ!n ,cons~Hurtilonnel, qui ifègtlle et, !hélas! Isomeur ne gou'Verne pas. . , :t Si 'Vous :vOU!lez être :riches, n!'~pprenez pas seulement coimmealli1 011- gagne, ,s,aohez aus­si comment 00 ménage.

Une Martyre (Dédié là 1""lEcoie prima,ire").

Marie BurIet n'al plus de 'jeunesse et n'a j~mais eu, de b'èatllté. A peine entré~ dall1s l~ vie, elle a eUi ooe ohcw:ge à porter, .charge SI

lourde 'que ses épauJes 'se sont affaissées sous son poids. Uaînée d'une nomlbreuse 'famille. d' ouvriers pauvres~ elle a :passé son enfance. à être le souffre-dotil'e'll'r des petits qui se 'Sont sluccédé datns' le !berceau, témoin de · leurs cr.iailleries e1 du !patient dévouement de la grande rSœutr.

L'un après l'a11!tre et quelquefois deux en­s-emble, elle les a ibercés, promenés, poupon­t1és sans jamais !lecevo,ir la moindre récom­,pense, sans oser y prétendre même. :La mère, :peu tendre de naturel, n'a !pas ,même eu le temps de lui ,sourire. Du maHn au 'soir, elle était courbée SUir Fétab1i d~iUlle fabrique pour gagner le) lPailt1l quotidien; quant au père, horn. me de peine et grand buveur, il ne fallait at­tendre de lui que quelques [rancs ki et là · .. et des' COLllPSI !presque tous les jours!

« 'La IMarie» n'étai~ pas belle, ,tant s'enfa.ut: cheveux ia'llll1es, yeux chassieux, point de cou­leurs rSlUlr ses joues hâves, de plus, elle béga­yait: l'amour-propre maternel n 'ava>Ït pas de raison d:être flatté, Aussi la mère BuxIet ne ménageait-elle pas :à sa [ille les reibUJflfades, les gronderies, et souvent les coups. Les !frè­res, les sœurs [aisaient de même. Une chose était-'elle ,perdue? c'étajt la négligence de Ma­,rie qui en était la cause; ll!l1 enfant 'S'ê1:ait-il Œait mal, la Marie n'a'vait pas su le garder; Marie par ci, M.arie par là - c'était toute la jOULt'née un conœrt de 'r~roches, d'ordires in­justes, et cet état de choses iParaissait si natu­Tel à tOllit le monde que Marie en étai~ venue à s~étonner d'un mo~ !pLus doux O'lll à. 'Voir quelqu',ll!l1 deS! ,siens puni sans l'être elle-même.

« Elle est un peu crétine, » disaient les voi­sins; «eUe est trop bonne, disaient les âmes charitables. Pourquoi se laisse-t-elle tout .faire? »

Powrquoi? Ma,rie eût pUJ le dire. Certes, elle avait une âme et une âme ,fort sensible, mais 'UJll IjOUIT, à l'époque de sa première corn-

'mtl1t1 i on, elle avai't compris l'amour immense de Notre-Seigneur pour l'humanité coupable, elle Favait V'Ui COll!vert de plaies, par ceux mê­mes â qui il avait tout donné, et, tout au. fond de ,son 'cœur, était né >un désir immense, étran­ge: le désilr de. :souffrir 'Volontiers !pour l'a­mour de Celui qui l'avait ta'nt ai.mée.

PaUiVre en1Ifant, victime innocente, jouet des 'uns, l'objet d'une pitié ironique pOUif les au­t'l'es, elle se vit servie par le Tout-Puissant, caressée par son -Dieu', désirée, accueillie, .fê­.tée par son Cœur et, 00 immense a'fio>u'! powr ILui ,s'alluma dans cette âme innocente. No-' tre-Seignleun avait eu 'Compassion d7elle.

lPour cette disgrâciée, il eut 'Un regard de tendre af.fedion et dès ce rjour béni de sa première communion, iMarie m, par un sin­,cère drési'r de luli iPlai're et de lui ifendre amour pour amom', ce qu'elle n'avait domné qu'à la Joree, dans l'amerrume ' de son cœUif.

[}intelligenœ de la cro'ix, science qui !lé­sume toutes les <lJuttes, lui [urt lru-gement don­née: elle nYeut plus qu'un dési'r: soUJl1kir pa­tiemment, aimer ' ardemment Notre-SeigmeUir.

Eglise de ]ésus-Ohrist, soyez bénie! Ma­rie devÎlut" !paT vous, une sainte; si elle eût été privée de l'EuCharistie, elle mt devenue ooe :révoltée et peut-ê~re pire e11lCore.

Au rayonnement de ses yeux malades, à la douceur de .sa voix, OUl eût plb :pressemtiT le mystérieux changement q.ui s>était opéré dans son çœur, mais il passa inaperçu et seul le vieux .prêtre qui e1;ltem.dait les conrfidences de cette âlme virg.inale eût ipUi dh'e le secret de sa rorce et de ,sa patience.

!Les enfan~s s'élevèrent petit à [.)etit. Un jOUtI', Pie:rre lBlbl'let s'en ~ut dans la tombe, sa fem­me l,e sui'Vit peu après, et l t'époque où com­mence ce récit, 'Marie, à 40 ans, se voit tOllle seu1e dans le p<lJUJVlfe logement, et elle gagne ,son pain en aHant à la jOU!Tnée.

« A la journée », cela est dur, n'est-ce pas? DepUÎ!s 6 !h. du m. à 6 th. du tS., être à la merci de quelqu'un: qui exige de vous le plus poss,ihle, 00 récompense de la pièce de mon­naie qu'a vous :re,mettra. E~ puis, c'est 'hUlI11i­liant! n la:ut se fake si ,petite, se laisser com­mander et ne travailler q.u'à des ouvrages

Page 14: L'Ecole primaire, janvier 1921

g,roS'siers, rebutants, de ceux qu,ton n"ose de­mander qu'aux tout p~1.liV.res. C'était là le lot de Marie et elle ne S"oo plaignait pas. C'est qu'elle a·vait wn. ,soleil dans le Cœur, c'est que agenouillée sur le plandher qù::elle reourait, elle avaiit ,sous les yeux une image adorée; c'est qu'elle aimait le mépris et qu'elle éta:H venue à le désirer même.

Comprenez-voUls ces ohoses, vous? Peut­être, si VOUIS êtes eroya'nt.

Avant de oSe louer, à la ,première aurore, Marie allait à l'église, elle y communiait pieu­sement, ;puis le ·soir venu, lasse, épuisée quel­quefois, elle s'en allait quelques instants, :ra­conter au bon Dieu dans la chapelle solitaire, ses travaux de la l:OUJrnée.

Ainsi se passa:ient les arunées. Un soir, dans la joyel.1.se octave de Noël, 'MaTie vou-­ll.\.t réaliser un dés,i.r, 'qu'elle avait depuis long­temps et dont jamais elle n 'avait osé parlel·. . .. Souvent, lorsque, sa prière achevée, elle fai'sait 'Sa dernière géul.1.flexiolll devant farutel du Saint Sa:orement, elle s'était dit que, passer une nu[t seuJe avec l'Hôte divin, serait une joie à nulle autre pareille,

Ce Jésus qu'elle adorait, que ne pouvait­elle le consoler dans les heures ,soli faires où seul, albando1lJl1é dans l'église 5roide, il atten­dait les adorations matinales de quelques ra­res fidèles!

Ce soir-là, le désir était si pressllJnt, que la !pauvre !Î'ille n'y tit1lt pas. Seule dans sa chamibre de 'Vieille ifille, qui donc s'ïnq'l.\.iéie­Tait de son aibsence; aussi, cédant à l'inspi­ration i:r.résistilble q'llÏ! la dominait, elle se blottit tout al.\. fond de l'ég.lise, dans un angle obscur.

'Le CU!fé s'était réservé HlOntleur dJêtre «le portier du bon lÜieu l>: c'était donc lui qui ferma1t la porte aux derniers sons de «PAn­gelus ». Marie ·avait peur de se 'Voir décou­verte. Certes, elle n"a'Vait ;p~s à redouter le saint [J'rêtre, mais tout ce qui dépassait quel­que poo le n,i'veal\.l de la piété commune à toUrs, inspirait â Marie une SOl1:e de ,répugnance. Elle avait peur: de se sil1guJa:riser en quoi

qrue ce dût, et son âme, /prise d'UJIle pudeur se-

10

crète, cachait soigneusement à tous ses m~s­~ères d'amoUrr et de soUlffrance.

La porte se rcleroma; le grincement de la clef ,dans la perrUTe arraoha à Ma,rie un sou­pir de soulagement. Elle était donc seuJe, bien ·seule avec son tDieu.! Elle pOUivait en toute lilberté épancher son âme ardente aux pieds de son divin IRai. S'agenouillant tout iPrès ,dlu maitre-autel, elle joignit ses mains s:ur 'son ·cœ1.1:r et, rega'fdant la :potrte dorée du tabernacle, faiblemen~ éclairée par la lueUlr 'Vacillante de l~ lampe d!u sanduaire, elle com­mença avec l'Ami divin un de ~s mystérieux colloques que seuls connaissoot les cœurs qui , savent aimer.

Que disait-e[~e? Ah! sans doute, elle re­merciait Notre-Seignel.l!I des 'Souffrances de sa passion, eUe l'assurait de son amoU!f, elle lUi demandait pru-don pOUIT tant d'égarés. Son cœu.r pensait à tous les déshérités du monde, à ,tous Ceuoc ,qui, comme elle, avaient à S1l!P­!porter le fardeau de la p<tJuvreté eIt ceLui plus 10UJrd, de l"isolement. •

,Pauvre Marie! elle avait tant 'Sot.dJert, que son CceUII s'éta.if fondu en une tendresse toute mLséri'cordieuse pou:r !Des malades du corps ou: de l'ârrre, pour les seuls 'Vrais malheureux, les péoheUirs SluiftOU1. Oh! ceux-là, combien elle les aima,it! que de fois, elle avait offert pOUT eux ses sueurs, ses humiliations: ,« Mon Dieu, répétait-elle ce sok encore, qu'Hs son~ à pFain­dre ceux qui ne IVOUIS ai'ment pas! <Ceux, qui s'éloignent de vous et qui, au. lieu de venir ici, puiser un !peu de force et de joïe, vous raillent et vous ouf.ra:genf!» Et .soudain, le souvenir' des profanateurs du Saint Sacrement sU!fgissait tOIUlt à 1C01.l!P dans son cœur, elle

'eut un mot s,oolime: «Seigneur Jésus, ayez pitié de le1.IJrs ,âmes! que ne !pUiis-je être la martyre de 'Vofrre Sacrement! l)

Une à urne, les heures s'étaient écoulées, douces et paisibles pour l'âme de !.Marie, qui goûtait tant de c01Tsolations .dans sa prière !persévérante.] qu'elle ne s'apercevait pas de leur fuite, ru du froid glacial de la nuit.

Soudain, elle tressaillit vivement: la ser­mre grinçait, quelqu'uill illllait entrer. prompte comme FécIair, elle se réfugie derrière l'au~

tel: «·M. le Curé, pensa,H-elle, vien~ fairre ~us'si la 'Veille ,sainte ,~1.1.près du divin Enfant; ,]e ne !Veux pas qu'il me voie!:t

Ce n'était ,pas le prêtre. "'Marie ·s'en con­vainquit bientôt: Une lanterne so.u~rde à la main des outils de serliurier dans l a:utre, un hom~e s'avançait a:près avoir refermé la parle

, . '1 f' ? La pau-vec !précauüon. Que venad-l aIre. :re fille se sentit prise d 'une .vagu~ terreu:r:,

t dlOmme était le rpllus matUValS soU']et du .vII-· ~g'e une créatl.\.re venldue a des sUippôts de Hndrédu1ité, un ivrogne dont les déJbal[lc~es étaient !payées paT on ne savait quell,e ma1J1. . " 'Muette, ~rissonnante, elle atte~da,It. ~ou­daill1 ellie comprit. Vhomme avaIt pose :Sil

lant~rne 'S'UT l'autel et se préparait à forcer le Tabernacle. Prompte comme la foud.re, Ma­rie Burlet se dressa Itoure droite, entre t'hom­,me efifrayé et t'autel qu'elle voulait défendre. Surpris par cette appariHon sQudaine~ le mal­,faiteur a'Va:it reculé. \La cOUlfageuse fIlle pro­fita de cet ,instant pour ent01.IJrer le tabernacle de ses delLX Ibras, eu disant: « IMalhe1.l!reu~, qu'allez-vous faire?» - c: ILa Burlet! ht l~homme en ricanant, tUi m'as fait une belle peur! Ce n'est que toi, Iva, laisse~moi faire, mais gare à toi, si tUl ,me ventls!· »

Et il s'efforçait de repousser Ma'rie dont il pensait avoir eUJ rraison, ,CaT «l'i~iote» comme facilement JI la nommait, devaIt aVOIr peur dès Ja première menace.

Mais 'MaTie ne recula pas. Se cramporL­nant désespérément au, tabernacle qUi ell~ pro­tégeait de sa haute -stature, elle opposaIt aux manœuvres du profanateur I\.lill o:bstacl~ ~w. quel iŒ ne s 'était pas attendu. DatUs <une Vl~I?n suprême, elle avait ,compris ~ue S?'~ sacrIhce était accepté et, herueuse d lune laIe .surhu­maine elle disait à Notre-Seigne1.IJr: «Ayez pitié de IllOUS, Seigneur Jésus; qu'ïl me tue, si Vous voulez, mais que Vous) Vous soyez respecté! »

L'homme ,se fâchait, « 'Il me les faut, grom­n'telait-il sOUJrdement... cette nuit ....

Vieille Ibigote de malheur, laisse-moi donc ou 'Ïe t'assomme! l). : • ,. •

Marie ne iI'épondit [pas, malS iflvee a,u lia-

11

bernacle comme à la croix de son S11[pplfcè, elle resta ,immobile.

Ivre de ~ureu.r, le malheureux :prit les ou­tils qu'il voulait employer à l"exéoutio11' de .ses desseins pervers et il en asséna des coups violents S'UJr la tête de \Marie. Le .sang jaillit avec force de la tempe enf'f'o1.liVerte et couv.flit l'aiUJtel d 'une robe de pourpre. Bpouvanté de son faIllait et pris tout à eoUtp de terreur, Phomme S"enf.uit ....

Quand, au maotin, le curé vint préparer le saorilfice trois fois .saint, il trouva la morte, dêjà raidie ~t révêlant dans Sail; attitude der­nière la scène teI'rible de la rnuIt .

Et maintenant, dans l'enclos dUt cimetière de W., 'V01.l!S pouvez LÏ:re 'SUif une tombe blan­ahe !Ces mots dont je vous ai donné le sens! « Marie Budet, maTtyre dUl Saint Sacrement. :t

S. H.

1IU11

Pourquoi sont-ils si rares? .. \( Oh! M. l~al1.l!ITlô.nie:r, :vous habitez par

[ci,? »

C'est etlL IPleine forêt de Hesse près d"Avo­c01.l!l"~ alJ.ll croi,semoot d',1.IJl1 sentier :perdUi dans: un taillis de cl1ênes que, deS! lèvres d'UlIl jeune Ibrigadier, cette questiJoo 'ViÎent de ja~mr. ,

n rentrait d 'me corvée de :rondmsl. L un des :pi·el\.1X IqiUJ'il poof1a,it IS1.ll1" ISon épaule a failli éborgner le prêtre. 1 r

Si l'truumônie:r halbilte !parr ici?.. Hélas! non. IPa's !plus ailleurs qiUl'ïci, dU! res1e ... Car, !poUir l'attaql\.le Iqu'oo: es!f! en tram de mo~ter, 0111 a mas,sé dal1Js le :secteur :plus de vrngt mille ·arùiUe1.ll1"s. Et, de!pUJÏrSi quelqures Jours, l'an.mrJlÔnlÎ.er erre, comme II.lJtL 'V1agabood, d 'une ba:trte'nie â l'autre, au pef.]t bonhwr de la chan'­ce, chel1Chaa:IIi: des âJmeSJ.

. .. Or, les âmes sont !raTes, du moins .les fumes assez ,Slilffi!pleunen~ :chrétiennes et bIen idlirsposées pour profiter 'COmme cela, dU! pre­mier bond, d"m prêtre de pa:soo~e et [p00lf

y VON l'envoyé prlQ'Vidootiel de DIeU!. Ce~te .foi's, irÎ.e!tL IqUl\ l'ra:Cceltl~ dont la ques­

tion lui a été !posée, [lien 'qru;l ce «Oh!» de

Page 15: L'Ecole primaire, janvier 1921

'ioye'll!X désri!r, le :prêtre a com;pr,ils, Iqu'il est en présence œl1ille de ces âmes d'élHe, d ooe âme POllif Iqui Haull11ôllIier 1lest pas seulemetnlt '« le bau type» qui offre une cigruretie en palsJSauÜ et di~ 'UI!1 petit mot de courage, mais le mé­decin :spilfituel qui porte dall1is ume invi'sJ.lble mUJsette, des pansemeat!ls inépUlisaJbles contre le's blessmes du péché ....

'Il a Té'polnid'llJ bien vire: - , Non, mOl11J ~rni, je n 'haibite ;pas , lC1; je

sui,s de pas'sage. Mais ça ne ~ai t !rien. . .. . Si tu 'Veux.·.·

IleS regalr:dls se 'soll1/t Iroocontlfés: OUll s'est compris. Trois pas de côté daJl1,s le r-aJl1is ... et, ell1 Ull1e minute la conies's'Îon est achevée.

- Et lIDai~lltenan.h, rtu ne serai,s p~s content de communier?

-:- Oh! SIÎ', :M. t 'aUJllÔnier: ril y a si long­temps que je n"ai ,pu le fai,re. Nous aukes, on ne quitte jamais la posi'!iol1'; et dtail1JS ces Il"avlittts il n'y a ipa:s de chapelle, ;vous <com­prenez.

- Eh bien, veUJX-tUJ communier tom de suite? Justement, 91'a;i: 1e ibon Dieu SlUJr moi, là, sûr ma poitrine.

Le hrave enftant eut un SUTsaut. ...: Toull: de suite! ... Ma,i,s, M. l'Awmônier,

c'est 3 heUll'es du 'soir. St, V01.lIS [)eUlsez bien, j'ai mangé.

IPWS, d,~tlIl1I ton franchement dê,pité, il ajou;­ta: Si j'a'VM:S ~U!, Ij'aura:is attendu.

AtrrendiuJ!. .. Le prêtre sourit de joie. Sur 'sa poi:!il'ine, :H lui oomblait que l'Hostie sainte ;palJpitait. ;jalouse de satis~aire wn si beau dé­si'r. Au Il'elste, on est en t:>leine Il'égi:on de mar­mi,fes. Hier, eu venant ,ra\vi~ai11er, tToi,s cou­dudems de la S, M. A. - des emlbws'qiUés! _ ont été :tluéSl idJ''i1II1J même ohUJS: et là, sur la !route, près du catrll"e10U!il', 'OŒ1' aperçoi;t en­COire 'Vout 'Ce 'qui reste de leur 'cami'oo ~IrrCeU1-

diê: les laJIl1es des quatre 'fOUIeS et wn ,peu de fe.rrruiUe tordue.

1I..;'afl.l.IlUÔnlÎer a vite fait d"expHquer a'UJ gewne a.r.tilleur le Décret poil'té en faveur de'g, sol­dats. , Ce fwt un enchantettnet1t... avec un seul

petit ll!i.lJage œpenda1IlJt:

12

_ C'est que, :M. l'aiWlUôuier, 1e n'ai pas êl1

le temps de me pré.parer. _ ferve1lJf vaut mieux que loogueUlf, mon

ami. _ D'ha'bitude, j'y pense la veille .... _ 'Eh mm, cette ~ois', tu y ipenser-a's le

lendemain, voilà tout! Un magtlli;fique hêtre se dressait tout pro~

che dont les racines musclées, revêtues de mo~ssç, fOl1'maient agenouilloi:r. Le soleil fil, trait à <tra'Vers les branches, allumant, !pour remplrucer les cierges, de pe!Ji:tes iÏlammes S'1.l!r

la oustode d'or. Les oilseaux servaient de chan1ll'es.

Devant soo Dieu ,qu'il soolait présent ,sOUJS l'hostie blanche, le brigrudlier s'était incliné et scandait arveJc lentellif chaque phrase du « CO!l1-Weor ».

Mais IqUalllld, 'après <!,11mdJulgell1üam»», il releva 'la tête 'P0llif fixer « l'Agmeau de Dieu Iq'llli e:ffaœ Les péchés dU! monde l> qu'on lui présentait, ah! quel Ibe~u :rega.rd! - le ,prêtre qU!.i: le vit en gardera toojours le souvool.r, _ ;un regal'd où se croisaient les femc de la ~oi, dJUi désLr. et de l"amouT ....

Et 'Sur les lèvres, puis darrlis le !Cœur de l'adolescemrt, la renlContre divlÎne eut lieu, sour­ce d'énergie nouvelle et de cOillsolaLio~ ....

J...;'action de grâces commença à deux, le brigadier servant de ,guide au prêtre ÙlUsqu'à la batterie sll'Î'Vante ....

- C'est si dommage, m'1ll1iI11UJ1"a-t-il encore, Ique 1"aie eu >si peu, de temps 1P00ur me pré­parer!

Puis ce 'fUit la sépa,ra tlÎl()n'. .. !biel!1 dUire, car déjà l'on se sen !fait amis.

Or, h'Ulitt 'ioU!rs plus tal'd, ral\.lIDônlÎe:r fut bien dOllicemmt s'ly.pris de troulver dans S'QG

tCOUlf.rJer une lettre domt je puis ibiell1 Jci vous déta'cher quelques lignes:

« Cher Père, VOI\.l!S sOUJVeIllJeZ-VOUS de ce jeu­»ne artillOO!f à qui vous avez dOiIllllé, diman­» che ptll.s'sé la Sa,i\n.te CommuniOltl à 3 h. de » Paprès-midJi, aw mlÎ'lieu des boi's?

» Vous m'avez dit d 'y pen.ser le lendemain. » Je i'M fait et les jours 'suivants. Vous m,'a­» vez procUlfé une trop gralllJde 'j oie pour que » ~e n.e IVOUJS écritVe p.as ....

» H-éla's'! il me faooll'ait la plu.trne d'U!l1J écri­» 'vain POIU!il' VOUSI dire ce que mon cœur vou­

l) drait; et ce fi est qru'UJl1 petit paysan àu Fo­l) rez 'qui, :vous ouwe le ,SlÏen ....

J} Combien en a v,ez-vou'S déjà 1I'0000ontré de »œs jeunes .catholiques s'Oldats, qui, comme

l> moi -ont élé he1lJfeux de ll'ecevoÏ:r de vos »mains le Pain de VIie? Pas as'sez, bien s.Or. l> Ils 'Sont tr.op nombreux mes camrurades qui » TI.' oot pas compris que VOUiS étiez l'wvoyé J) de Dieu et que vous portiez .sur vous le » 'consola tewr et le guide ....

» Votre ' tâche est !belle, cher Père. Pour­l> quoo faut-[1 que Isi peu la oomprennoot? .. »

La lettre continulai,t ai[1lSi, IPlei,ne d'Iépan­chements et de coookienoos; maJ!S, eu .POiUJl'­SlU!i'Vant cette lecture, qui !l'aV'i:vait en lll!i de si doll!X sOUivenir·s, lall.lJInônier demeura longtemps rêveur, en se lI'ép~ant à IUti-même cet étruig­rnaiique «ipowrquoi ».

0uJ, pOUl1"'quoi de l'a:reilles renconrtres d 'â­mes ne 's-ont-elles paoSi plus fu':équ'ôntes?

Georges GUITON,

L'utilité de la vraie richesse

fa

N-ous 'Vi'von&; noUiS dev{)lls viwe sagement; la sagesse catholique a !pOUT lI'ôle de faire qu on se réfug;ie e11t l'ESiprit de Jésl\.lJs-ChIf~s,t,

qu'on le fasse régner SIllif soi et SUir ce qui est de soi, ,qlU"OOJ lUJi ,coosll1cre, eJI1 conséquence, ces ms.tr:umeMs ,qulÎ !s"-arppelloot 1eslbiens et qui Peuvent, manœ1..liVll'és par nous, a;u liw qu'ils noUJs maIl1IŒu'Vil'enrt, ,soulever ,l'ant de 'chlO'ses. Notre sagesse 'Musi al1mée non iseuJement! ne périclite ,point, ma'is ldeV'iJe11t rune sagesse 1P1t1JS >sûre, plus utile et IPIU!s Il'a yonnan'te; nous captons et orientons :d'es for.ces pour elle. comme en nous-mêmes, noUJs IPrenons 'de la force en mangerun1 :dUl palm.

,Le ,pain c'est de la santé chez ,celwy quï .s\~

po.r.te Ibien, diu ta'lent chez le lPenseulI', de l'é, nergie chez l'hoIDmle d1<l\CHon, de la sairnlteté chez le saint. 'La richesse, qui eSlt 1Ulll! !poison IP0UlI' le .vilcieux et lUIl! danger ,pOlur l'êtTe déhi:le, est :pOllif le sage me tlJO'llJr,rrituJre albOill!dJante

et variée 'qui ootl~etîent la vîe swpérioore aussli 'bien que les v:kes. En dehors d"une œUJV['e à ~aire e't d 'ume personne momIe â Îa­vOf,i'sler, la Il'iches'se est U:l1 abus, presque wn 'Vol; mise en action et bien conduite, elle prend 'sa justification et elle conquiert, alVec saiilllfeté, sa gloiife.

La loi de tOill!t' est me 1011 d'as,censiom La richesse est :d,"aibord matière; l111Iais la matière est ptOlll!f notre ,co,r:ps, ltloÎ're corps> !P0Uif notre 'âJme, et notre âme est pOllif DieUJ. Si la il"ichesse esll un poids qui noUJs ,fait descendre, elle re­tOUJrne notre orientation et celle de la mue, elle pel!"vertit tout; g.i elle eSrt Ultli levier !poUir halusser la lV~e et l'a;p.pliquer :toujo,UJ1's ipl:UJs auoc choses sUipér,ieures 1uSlQru; aux ibiens suprêmes, elle lfemplit 'sa rO[lJCtion et rtépond là 1110S v:rais destil11s.

Soyez vertueux et employé 'aJUOC ,travaux u-tiles; a11JSs,itôt vos bims pre ment Me portée mora:le et ,sociale qui les ellllloblit et qUli en fait 'llltli trésor commun. Entre les m.aJÏŒ1!s de S. Vinœnt de IPaul, l'argent est une valewr cé­leste; entre les ilTIalins de Fil'a:nkliJ1J ou de Fera dinrund ide Leslse!ps, il est Wl1e f-orœ puJblique; doooez-oo , â UJl1 ~vail'e: ce ni'est il'ien, et aux mains d~n.m hriglalllKll, c'est de la ru1iœ. ,Dès que votre malin est loyale, Fobjet qu'elle porte est comme elle ilU1 lo~,al objet. Dès lque 'Votre mai­son est probe et aciû1ve, le mètre carré de terrain SUIf lequel elle est bâtie aUigtmente de valeUJl'.

La Boull'se l1J'OO sama il'ioo? PeUJ1:-êtl'e! A la longue, la Bowse, IqUti eSrt :sen Stible, s'aper­ceJVlra Ide quelque .ch ose; .car le OOJ:rIjbre des

UTIJa,iISOIl!S< proibes et .actives lait la SéOllifité et la pfOspér.ilté ptwbliques, et le pr,ix dIu terrain à la Bour se elJ1J dJél'pe~, Mais c'est moralement sUirtout que 'Vous avez al\.lJgmoo,té le ipr'i!lC de votre te.rlfe.

Le but de la Il'ichesse, ce nr'eSit pas de jjoUJÏT, c'est d'agÏil' et de réa1i'seT lJ.l11e vi~ digne de l'homme; ,c~est de servir oos 5'a'ooltés et .celle d 'autr'ui, de :remplir d'es il"ésNVoirs P()tlIr les al'll'osages, de forger des ins~r:UJme!ll~s pOUir for­ce.r ta lllJature, les événements, les êtres là. 00-

f,ter dans de nobles finS/. Cela nlQUJS :in.kiique l:a. Œaçolli JdlOllt la dlé,pense

du il'iche do~t ·se xégler, et 'id, lie voudrais de

tt",',',1 ,." ttl' 1 Il l ,

Page 16: L'Ecole primaire, janvier 1921

:bon ,cœUJr take réfléchlil" quelque âme lSJans rous,sole. «B,prurgnons, d~sait Colbert à ILowis XIV, épaJrg1lliOfliS même CÏJnIC)j sou:s quand il s'agit de nos pla,i.sÏJ1S, et jetons leg. mH'lû.ons qUlanrl ri..l s'algi~ de votre gloire. » 'La gloi'fe de l'homme étant dans la :verttl! et les œUNIes bonnes, et la richesse étant leur seil"va11lte, c'est â œs iIllIaUres·ses ausières que se doi:t1 emplo­yer l'aagent. Il n'y a !pas d'argent mieUtX placé que œlilllÎ: qci 'proowre là un ouviI"ier des ius­,tmm.enlls de ~ralVai1, à iIll11J éhudiian1 dIes liv1"es, au chiimiste 1\l11l iahoratoke, â iIlI11J 'commer­çan~ des .vorages, et ainsi dUi iI"eS!l:e. ,Powr I>œu­,vre qu' 00 médite et poUIf le triomphe des julS­tes pensées qu':OOJ porte dans SQ11J cœur, 1\1IUJ1le dê,petl1ise n'est frr,op for,te.

14

Il faut lsulbventionner la vertu, le ~lfava.il,

l'inrt:ellùgeoce, la sages'se, la illoble acmiVité chez soi et chez les a.urtres. :Il faut placer T'argoot en haiUlli, 11100) en bas. Ai{}.er .U!l1 jeune ,talent à éclore, établir Uln ouvrier ou Ulil.e oUIV'flière d "avenÏr, d~ea:j :une lPa'lllVre :fille et en faire une solide mai::rone 'ÛhrétieruIe, !ÏournlÏir â la dê­!prose d'ooe œlliVre soaitale, d'iIllIli organe bien iVivan.1, d'un gll"owpe 'aipoSitolique, d'une entre­prise ootionale: voilà des ' dlé:penses sages. Powrq1.llOÎ [.aui-il que la il1ichesse les inspire 'si iI"aremell1lt, et d ."autarut moitl1ls, 'Semblerait-il, qu'elle y pewt da'Vanrtage suifi.re!

AD. SERTI·LLANGES. ., ....... - -._ --

L'antre poilu. C~était Ihier Isoir, 9 heures. 'J.Pavais !besoin de faire une cotlil"se pres­

sée. ]'atiell1dis ~e tramway qui ne 'Vint ,pas. A la :station, pas un tari.

Je me disposais là partir à pied, quand, caihin-.caha, usé, [enaiUeuoc, sortit de l'om­bre un vieu,x fiacre, si\.trmonté d'illd\ cooher ven­tripotent, et üré pa:r iUJ1le ruine de cheval.

Il vint là, se Taolger près du kiosque; et, comme la pauvre b~te n avait pas compns les incompréhensihles cOU(ps de guide d.u gros codher, l"homme lui allongea trois ou qua~ tre solides coups de ifouet, de ces coups ql\l,i

iI"eprésenioot lune pression iI11Oy'enne d.e 66 kilos.

ILa pruUJVTe !bête encaissa .gans iI"ieOJ dire, lPuis.qille le ,cherval es·t un des rares animaux qui, ioi.mas, n'ont pas de voix pour crier leur douleU!l".

- POUiI"quoi frappe,r ainsi cette bête, .. ? dis- je ruu cocher. .

Il me Toula des yeUtX Tonds: - Parce qul'elle a mauvais cœur! ...

~ ILa i{Jhra:se étatÎt ~ellemoot idiotèl que je

n'insistais !pas.

On ,n'est pas touljours Œier dJêtre un hom­me! ...

Je Ifegalfdruis Panimal ... ,Et je songeais à Blllllîon: «[.a plus noble

conquête que l'fllomme ait jamais faite e,st œlle de ce [ier et fougueux animaL .. »

,Ptrisonnier dans 'llJlJ iharnai:s dUJr et usagé, les côtes a:warentes, le poil héris'sé, des vi­Isièresl qu~ druquaienb stupidement sur ses yeux tuméfiés, les genoux arqués, il avait l'ai:r, là cette heUiI"e et sous la !pluie, lamenta­ble iclinimerutl.

Il JI11e iI"ega.rdait le il"egarder, s~attendant à un ,coup de poing SUJr les naseaux ou à un coup de piedi dans le 'ventre, sa ration mult'l~ quotidienne,

- Il SOTt pou.r toute la I1!wit, . , ? - EvidemmenU - ,Ert qu'a-t-il eu à manger? - Oh! ren sais iI"lm!. .. le mOÎll1is possi-

ble 1 . '. V rus comprenez .. ,? a:u prix où es~ l'avoine ... lEt [luis, c'est un cheval qLÜ ne il'apporle p1uls' ... il est ffini! ... Ça a fait la guer·re. , . une balle 1ui a orevé 'U!1l\ poumon .. . 'lID éclat d'obus hId a 'Coupé un tendon .. . C'est une « C-anU!I » , •• bon pOU!l" Macquart! . . ,

Un grolliPe aPIParUJt ... deuoc messieurs et une copieuse IMadrume .. , Ils che!fcha'ient un

taxi. - Si on prenait ccite 'Caif i ole· ... ? - -Rega,rde le ,caml:S1solll! ... - Que veux-tllJ... ÛIl! va manqru.er le

train .... - Cooher, gare de ilyon, ma.i3 au tr~ple gailopL.. .

/la voit'UiI"e [JOOldha de côté sous le poids !Îes quatre .corps'... 1"entendis une série de coups de fouet et de IjlUiI"Ons ... , Et, pitoyahle, la malheureuse !bête s'en alla dans la nuit ...

~

Je fis ma ifoute à pied, et tout JUIll! monde de pensées protestaient dans mon âme.

'Safils doute, ,n but s 'occulPCr d'abord de l"homme,.. c'est entendu.! lMais l'animal ser~iteUir et ami de l'!homme, n'a-t-il pas, lui a.ussi, ses pauvres droits?

Pouu'quoi n'en pa'fle-t-ol1J jamais, ou â peu près ja:maiSi?

Ce serait si facile, à l'école, dans la pres­se, lPar quelque conférence aOQiueile, de créer une fume de bonté à JUill! lPeUiPle qui fait sou!­~rir, S'llirtou~!parce qu'il ne sait pas.

~ J'ai trarver,sé, la semaine dernière, Ul1J mar­

ché de province; des paquets de vingt pou­leis, ficelets a'llX pattes, étaient jetés bru~ale­lement d) 'une chail"iI"ette ,sur le !pavé; et l'on pOl\1ivait suivre, par le sang quic\.Julait de leurs écorchures, la route des chiens laitiers.

Et les 'combats de coqs qui recommencent dans les régions dévastées! ... des bêtes qU!Ï, après s:être battues ibTa'vement, sont mises dans un IsaC et assomméeS!.le longl du mUIf.

Et les courses de taUTeaux avec les éven­trements Téirerés des chevaux COll'S'llJS et Ire­cousus danlls des conditions ignobles!

'Et la solennelle lâ:dheté de la chaSiSe à courre, où :un pauvre cerf soigneusement :re­péré est, pendattlt des hewres, chassé !paT rune centaIlll.e de chiens et parfois autant d)hu­mains.

Un ijoli petit cheval arabe se casse la jamJbe Pendant une ma:rche, me ,reconte un soldat; on lui enlève sa selle cft on le laisse au bord du chemIn.

Quatre jotl!rs après, on l'€jpasse ru même ffidroÏi; le oheval y est touijoUiI"s, :mais il se meUil"t lentement de faim,

r- Et personne ne ra aahevé d'un coup de revolver?

- . J'y ai bien pensé,., 'Mais les camara­des ne disan~ lfie11I .. ~ j'ai fai.t comme tout le

15

mondie, .. Et puils, a,u fond, jl'avais pewr :9.u~ 00 me pla,isante sur ma sensiblerie ...

lEt pourtant, la douleur oreste la terrible dotlJleUil", et ,sans compensation che; l'animal.

C'est pourquoi l'Eglise, maternelle, a tou­jOLurs ;pris s·a dléfe.nse.

Le !pape Pie V 'lança tUne Bulle Œo'rmid.alble «fi! valoilr â perpétuité» contre les, cowrses de taurea,ux, üé-tries en termes de la :plus grande énergie: « .•• , spectacles ,sanglants, 'hon­teux, non d'lhommes mais de démollls».

C 'est ,pourquoi, Mgr Besson, évêque de Nîmes, le 15 août 1885, défendait ~uoc ~our­naux catholiques d'annoncer « ces combats ablhonés par l'lE2'lise 1>.

C'est pourquoi, Benoît XV verse des sub­sides :à la «Société Ifoonaine contre la cruau­té envers les al1limarurX 1>.

C'est poul1quoi, en son nom, le cardinal Ga spa,pri , part'Loulièrement ami des animau~ Jf;u~ chargé d'envoyer à tous les prêtres ita~ liens une lettre à lire eu chaire où 1'01.\ coo­dàmnait {ou~es les ~ormes de cr,uauté envers les bêtes.

PalUJvre cheval. .. :poitu, ~oi aussi, et qu~ as fait bravement la grande gwen'e, je ne m"at­tendais ;pa's à Iplaider aurjourd'hu.i la cause de ta misère.

Mais en te vorant paTti;, si malheUifeuoc, â l'heure œaite par le Ibollj Dielll pour le som­meil, j'ai compati à ta misère et, dlisciple du Christ d amour, fai voulu y faire compatir les <lJwrres.

A ces awt'res, je répète une naïve suppliq.ue de oheval trouvée iadis d'ans un vieux boiU­quin de Noël:

«Mon cher Maître, NOU!l"rLs-moi et calme ma soif suffisam­

ment. Par1e~moi souvent, car ta voix esrt plus efficace. que les coulPs, pOUir ramell1e1f mon a:r. deur. Si je ne comprends !pas immédiatement, ne saisis pas le fouet de suire, Ne me fra.p,pe pas dans les montées; ne tire Ijamais sur les Têl11es. T.u ne sais donc pas la dou,leUiI" atroce -que les saccades du mors me font éprouver? Si je ne ma.nge pas mon foot-

Page 17: L'Ecole primaire, janvier 1921

rage, examine mes dJents. 'Regarde souvent aUSSl .si le .fer ne 'blesse pas mon pied; si le <collier ri~elltre pas dans les chairs'. Enlfin, lorsque l'âge, les su.rmenages, l'excès des soulffrances aUTont épuisé mes forces (,usées à ie servir et à fenddhir), je t'm pr ie, ne m'appelle pLtlIS ~aÎlnéant, .hêtre vicieuse! rna.i,s au conirai e, juge-moi et tue-moi ohez toi, épmrgne-moi ainsi les 'coutumières tortu­re; des albatioirs r éservées aux vieux che­vauoc pOUl"' :récompense de tOUlte une vie de dévouemeni et ,cl hlfectUJeuse fidéHté ....

lEnfin., !pardonne à tOU1 vieux 'serviteur de veniif à toi avec cette !hUJmble prière <liUJ nom de Celui qui est né, lui ·wlliSsi, dans une éta-ble. .

Tûn meilleur servite.UJr: ile dheval.

Et poUJr ,copie cooltorme, un grrund ami des paruNres bêtes,

PIERRE IL "ElRMITE.

11111 •

Variétés ·LA JEUNE F,J'LLE AUX 14 V~R1lUS

16

Ce n'est pas le rtiltre d 'Il1TI roman ïl'Oni­que, 'C'est la je'llne ipersorune que l'on a re­cherchée à PlfolVidWce, dans r'Etat de Rhode lslooJdi, poUJr satisfaire aux dernières iVCYlolartés du comte BaiinJotrti, de TI1liI''ÎIrl, audeU1J milruils.ure plénipo'{'ootiJaire. Ce bon lVieillard, eI!1 mou­ranrt, ava:jjt décidé de léguer 'ClUx mille dollars à la ti.eullle ;fille ,quli lPos>sédel~it en plus dei 13 verlus, :qont 1 a.'sob:!liété , la Dmi é, la IPUlfe'(é, celle plus !l'a,re encore, b modestie.

Le syndic d~ ~ProlVidence, exécl.1Jerlllr 1es,ta­meŒJ.lta~lfe, fit, iIJOOlcLa,rut s.i'x mois, des Ifecheil."­ches aœsi délicates que vaines et a dlêfinJ,ili­vemet1Jl: aibandoll1!11é l'intenrtion de IIlêalise:r, dan's .s,on pays 00 m01ÎlllS, le vœu extra;vlagan1t du d~

«n me 'semble, ,a-t-il dit philosoph~'que­nref1~ dians 'S'01ll: raff),polfrt, que la ueune hUe qtÙ mérirte le IPIUlS les_ dix mille dollalr-s dOlÎlt pos­séder rune telle modJe:stie <:1!Uc, iPrésilSémenrt:, elle n'a [J1aIS osé se ~aire cool1Jaî'tlre.»

Le OOl!1lseil commUJn!al de ProViirle.nce a dOttlC lfet'1lonœ à 1"lhérita'ge qjUY.il dlevai,t rul;jjr,ilbuer et va se délcidler à demamer à la ville de 'fur in, dont le conl te Bruiootrti était originailfe, de trouver la 1eune fille aJUX quatorze verbu·s'.

. . .

DECADBNOEl DE !LA SAUCISSE

Ge'st 'juisque oons le dOil1l1ail11e de la char­ruter,ie qu'on [peUJ1: constater, eq Allemagne, l'hLcons(,ance des choses dïci-~as.

Jadis, les Allemands fa'isaient une COIl1-,gormna:tion considéralble ~ sruuJCÎlSises et de bouJcLins. Ils f'ruilsaielll,t des boudins et des sau­cisses de praportioo's gigantesques.

A Kœtnigsiber.g, eLll Pr as'se, les -chaifot1!iier,s avaien~ coutume td" o'ffr,itr aux bo!t1Jlangers, le 'PI~mier de l~, UIt1 énorme boudi'l1J qui érta.irf: promené, comme lUJ11 bœUlf gra.s, par to~te la ,ville.

Les annales ~ cette cité il"a:pporteni que le bowd:iill; de 1558 alVa Ï-t 198 aunes de long; il était porté par 48 lP~sonllles. Celui de 1595, porté pal" 85 persooœs, était long de 596 aJI.l-

ne's et :pesai,t 454 Hvre51. . La «fête dru boudin» étai~ d'ailleUJr-8 as.sez

pHbolfesque. Le plus gras d"entre l~s charcli­~ier,s ma,r:chait eru avmt, comme urn tambow­major. La tête du !boUJd~n enrt:ouxait :soo cou comme :une cravate; le reste serpentait 'SIUl' les é.pruules des alUJtres chru:cutielis, lIl1arrd~ant t,rois paT !Tois. On accompag1Ilait le houdm au son du mre, et les rues à. travefiS lesquelles se dér()lllJla.it le cO'1'1tège ét·aient déoolfées de ma­peaulX, j oyeusemelllft mis au.x fenêtres par les habitantsl.

Les temps sont choogés.

~ ~ ~

l' Si nous voulollls que le sentiment du de­voi; !pénètre diUlsque dan.s nos 00&. et se lie en nous aux sources mêmes de la VIe, ne c~ tons pour cette grande cure que .~ la fa.-mille. . J .. Snnoo.

t Si mà!UJVMs que soit .un. gO'wvernement, il y a quelque chose de ;pire: c'est la s:wppres-sion dn.tJ 'gowvernernenl1l. H. Tame.

, o E

ORGANE DE LA

SOCIET:B ·V ALAISAl1'.B'E

D'JlDUCATIOI

.0 .1 ésus-Christ, notre consolation, . nobre amOUf, notre vie, soy,ez tout p.our nous pendant 'cette nouvelle ,année. Que les j ours, les heures, les minutes, !es 's~­'condes dont dIe !Se IcomlPose 'sment .a Vlous :Soleil des âmes! 'QUJe le .péché n'ait'point ,de .ren1tps à lui; ,qu'i~ ne dé­robe rien à vütre entière po,S'sessIOn. Ac­tions dési:rs ,pensées, Iplaisirs, dOU}.eU'fS, que 'tout v~us a,p.p,artienne, Ô .lésus­Christ, Rloi éternel des !Siècles, Lumière de ta lu'mière. 'Dis!pensa-t'euf du telIl!ps paT le prix Ide votre Sang qui coula sur te C?lvaÏ'De et IS' oUre maintenant .à cha­que 'minute 'SIUlr UtOS autels 'pour le 'l'a­,ohat du mlonde. :Donnez à vos fidèles une honne :a>nl1Jée ! .a11Il1éJe de paix, Ide cowr:alge, Ide ch'a:riié.

Loué soit .1 ésus-Christ!

Pensée Bienheureux cel'llJi. dont t'enfance a été re­

mise etll des mains pures, et dOU1t le cœur n'a pas été souillé de bonne heure par 1a corruption des mauvais exellllPles! Qu'ils 'sont

SION, Janvier 192I

beaux les piedS' de 'Ceux qui conduisent la jeu:ness·e àans les voies de 1~ piété; qu'elle~ sont belles et saintes les maIns de ceux qUI g uident l'eil~ance dans les sent~ers du bien et de 1la vertu, (S. Franço~s de Sales.)

. - -.- -_ .. ··--_~j}m _ _ • _ __ ._.· __

Exercice de 'l'autorité

'De la 'reV'élaüon :au disciple, par l'e­Xlemple -du mlaître, ,de l'étendue et des exigences de la l'oi univer selle, no1.1S en arrivons par l'e dévouemoo,t 'Cf1ois:s,ant du. ll1Iarvr,e :piO'Ull1le di'sdple, à ,ce que l'un d l'au,tne et, POU'l' tout dire, se 'poussant run 1 autre, ils 'S'éprennent pou'r cette loi d'un .plus efHcélIce .amour. L'œuvre édl1Jca~rice devient ainsi la cause occa­sionnelle de l' aJSocens~on des âmes et c'est, en déHnitive, pOllil' que cette ,ascen­Ision sie iPf,oduise el. se Ip'O'UIf'suive Iqu1e Dieu a 'voluIu, Œa,ns, la s'ocié~é humaine, l'édu.cation 'S()ll'S, tourtes :ses f1o'rmes f.a­milial'es, s'c01aires let 'sociales.

Il est 'bon 'que l'éducateur, dans ses ,mêditaüon~ sur les ,conditirons de S'll'Cw ,

Page 18: L'Ecole primaire, janvier 1921

d~J& de Sai tâohe, g:11avisise de temps en ,temps ,ces sommets!. 'Une Itois, placé à oes :hauteuifs, il se v,oit 'ce qu'il est: un coUaJDooatewr die !Di,eu dans la f'Orma­Hon ,des ;pell.1Slounalités, il.lJn éveilleur {]je o011!sCÏ!ence et de :vollonœ, et, pour Te­rprendlre !Uill mlOt mis à la modle ·en un sens Iplflorane, un lanimateulf.

lQule ,die ,ces ,oommuns ,eff OIfVS du m'alî­rrre et dlu disciple, l'un ,guidant l'autre, 11Jaisse enfin l'!atta:dhem'ent du disc1ple pOUir I,e maître, lattalchement fécond en heUJreus'es IconséqUiences pOUif le ifespect de \Se}lll la:u~oTi.té, 'c'eslt 'ce 'q ui s'ensuit Slans ,q,u'il f,aine' le monbrer ,palf de long'ues ~éflexions.

Vioici ,deux volontés, l'une 'ordonnant, l'aurVlie iQbé~S'slant ,qui, l'une dominant l'autre, ont tr.av,aiUé ·de ,concer,t à réali­ser les vues de l':autoriœ divine. C'est en 'celle-ci ,qu'elles se Irej.oi~nent; ,ce se­ltia: p~r la frm·,oe des ,choses, en Dieu, que les IpoS'sesseur:s ,de ,ces deux 'Volontés s'aimeront. Le discipl,e 'Sera llieconnai,s­'sant :a'll\ M,aÎtl1e de l'avoilf' loonduH à :Dieu et à 1"aŒlliou!t' de Is,a ~ Loi. Qu:and il vel111a le 'bien ,qui ·a déooulé pour lui de sa -subordination douloU!lieuse à Pinter­médiaire légitime 'entre la volonté ISIOU­veraine té lui, s·a 'g,ratitude, !sa 'confian­ce, sa do ci Hbé , iTont à 'cet inter'médiai­Ire Iqui l'a sau~é -de lui-même et intro­,duit par l'Iobéis'sance, dans la 'conscien­ce du devoÏ!f let dans l'afœranchisisement moml.

'Dès lors, leu]}S! !l1éi!pIP'oifts :pœndront lewr vr.ai ,caradère. ,MaHre et disciple ne 'seront :plus deux :adversraÏifes, ce :se­IiÜ'nt deux alliés. Notre lennemi, c'est tl1Jotne M!aître, la dit le farbuHste. Il en est ainsi toutes les. rois ,que le MaHre ne mène ,p:as son discipl,e à 'Dieu en lui donnant l'e~emple. Le di<s'Ciple ne com­pl1eJnant pas IOÙ 'on l'entraîne, ne su!bis­sant qu'u'ne 'contr:ainte sans. amOllir, ne ,songe qu'à la 'féV1olte et ,qu'au poids du j<ou:g. Mais voy.ant le devoir viVllie sous

2

.sles y.eux ;dans l,a vie de 'son ma.înœ, se 'conquérâlnt peu à :peu ·dans la 'S'oumi's,­silOn ' I!1lon à l"whitr,ai're d'un homme, maÎl~ à lia sUIPifêmre Is'agesse, il f.ait 'al­li!ance ,aV'ec 'sion éducateur.

ILes no'bl:es lamitiés rqui, Ia.U témoigna­ge de 1';IlÎ's~oirre -ont uni des disdpl'es à

f' leUJrs ,maHres, , les !puissants attache­ments des enfants Ipour leurs parents, ce 'culbe enth:ousiaste et 'géné!'leux, pro­,digrue ,de déVlouements 'Sublimes, de la jeunesse [J'oulr' ,ceux qui IOnt ISU lui l!Wtf1-/nier La if'oute, la :sa 'S'ource danlSt oes enlJU­l.ations ,q1ue nous aV10ns 'analysées dont la rorlme !pl1emière 'a été l,e bon exeJ11~ple donné. '

~ ~ ~

V;enu,es à loe Ipoint, 11110 s' réflexions débordent le Ipl10blèmle ,de rédulcation et preilnent valeur pO,UJr la !s:olution même du conlflit ,sodal 'si redouilable 'qui se poursuit sous nos yeux.

Void que no,us; fais'Ons éoho lau:x r~­centes paJ"oles dUJ SoU/verain p10ntife de­mlandant à 'oeux qui ont la ,conduite des ~ffiaÎ'r,es ,et des [wm'mes, dans, les E ra'vs comm,e dans l'industrie, d'aimer leurs ISlUhordonnés et ,de les ,é}iever. jusqu'à eux, .par la cha'rité, 'et vout sp'édakment, plar 'cette ,rOifme de 'charité ,qui ,est spiri­tueUe, 'qui s'atta,che à l''âme et qui la rveut me illerur1e. AUJ Iriche et ·au puissant de 'P'fia-tiquler les. premielis les Ve.ft.UIS qu' ils< veulent Vloirl1 :au. :pau!V're et HU misé'­Ir:able. A eux .de !Se déuétlcher les pre­'miers des biens ,de 'ce monde et d'en ïaiif,e iun rU'S'age ,conf,or,me à l,a justice, s'ils veulent ,q't1!e Fenvie et la convoitise Ine rharcèJ,ent pas l,es IcœUf'S ,populaires.

,Il y :a HeUi ,de derlllander à tous, 'ceux k3.iUXiquels la IPIf'Ûvidence :a délég,ué une l}J,arl .de 'SiOn H'll1:Ü'rité die !se souvenir de oes vérités élémen~aires, 'et de prend!re une 'constCÏence !plus Inette .de leur de­V10ir d'e:x:emple. ,Qu'ils le sla'chémt bien, s'ils ne s'y décident Ipa,s pTomptement, leurs rreCQwt:s à la tfolr-oe 'coelicitive se ..

'l'ont v'a'Înls. Ils n'a:ulronlt qu'un 'succès, éphémèIie. Ils ne se1frviIiont lqu'à ,provo­quer des représailles qui, rpo,ur êbre in­jUlstes, n'en sont pa,:, moins inévitables.

La oroyance ,en 1 origine divine de l"a'1.1tO'fité lalppa11aît lainsi, au ifegard' de l'observateur, 'comme ill'ne nécessité 90-dale. IEUe se ,dégag'e, 'comme une ,dé­dudi'On logique, de l'expé!rience com­mill'ne. L'acoeptaüon de 'cette 'croyance est aussi indÎ'srpe!JJs'a,ble au disciple ,qu' lau mlaÎf1re et si ce dernier ne ,conf'Ürme :pa:St 's'a ,conduite laux exigences de la Loi siUprême, le disdpl'e, à Ison tour, est eH­nftaîné à la Tejeter. Il ne .devrait pas le faire, il faut travaiUer à éviter quJi1 le fâ'8'S,e. Le meilleur mOl)Ten d'y réussir ,c'est ,enCOlie de }.ui donner l'ex,emple.

E. Beaupin. ' ---'~--~-iI~"'-"'------

L~ capacitê scolaire

On :peut ,définir l'a ca,padté 'scolaire: tout ce qu'un sujet en croissance peut contenir ' et retenir de l'enseignement qui lui est donné. . L'ienfant à l'école est un :apprenti de la vie, let la période de s'colaifité peut ,être avant tout ,considérée 'comme un temps d',ap,prèntissage. Le but '!poral, utile de 1 ens'eignement ,devrait être de nous ap­:prendre à ,connaÎt1re -et à :aimer la vie, et, dans la meS'1.lJfe de 'dha.q ue âge, à la bien Ipnatiquer.

L'enseignement ,q'ue 'noy's :av,ons .reçu let que l'on dOlnne encore .actuellem'ent lest-il vraimen~ .un lap;PventÎ'ssage? .-

IDemandez à n'importe Iquel 'ouvrier ~e 'qu}il ;~ rete?'ll de ;son applf-enüs<8'age; Il v:oUs Ire;pondlia qu 'il en a tout !t'etenu, paroe qu)il a ,alPlpris 'ce qu'il devait pra­.tiquer et 'qu il pratique 'maintenant oe quO il 'a ~appris. L'enseignement profes­sionnel a été rééllement pour lui un ap-prentissage. -

Inrerr.ogez 'UI1ain.tenant un h'omme

3

'slQÎ-dÎ'sant instruit, muni de 'ses' diplô­mes, ,ayant f.ait dix, quinze 'ans d'étu­des 'S'Pédales. Qu'a-'t-il Tetenu ,de ce qu' Ion lui ,a enseigné dUil1ant toute sa j<eu'­nesse, c'est-à-diIie pendant le tiers, 'au moins de sa vie tonal'e?

Il vü<us !répondra 'que de toute cette iustrudilÛn, il a g.a'f.dé les ,quelques! no­tt0111S ,qu'il a eu à exploiter depuis dans la pnatique ,de sa ,}JIf'ofessitÜu; que sou­vent il 'a dû ISle !t'eflair'e ,ces, mêmes no­tions et se les ~eformul'er à un point de 'Vue, iP.lUS' rpratique; il vous diT:a qu'il ip,eut rehiouver fi~ées' dans ISla mém:oire .des ,ch'Oses s,ans ,aucun intérêt immédiat <Ott' ,~éné!f'al, des v,ers, des ,dates ou des ,bribes d'hrs~oir'e, d'éunang'es noms gé!o­glr,aph[.ques ,ou scientifi'ques, une idée très V1ague SUif les 'cho'Sles des; temps pas­,sés et les plus V1agues ,encore 'Sur ,celles de son tem,p,~; que jusqu'à la moitié <de ses études, il a pu se ,croire plus ,pro­Ipre à vivre dél11:S une -cité :antique ,que dans ~sa ville natal,e; bref, ,qu'il a at­t<eint sa mlaljo'fité physiologique et civi­que Is:ans. aV10ir été ;sérieusemen.t prép'aré à la vi'e ,physique, intellectuelle, morale, sociale, dans laquelle il entrait.

]te 'crüis êvrre bien large ien estimant ,qu'un; !homme ,qui ,a fait ses études a été 'bien rp'eu fiait pair 'elles, et qu'il ne sait p,as, ne sait .plus la vingtième Ipartie de 'ce q1u'il a ,aj.Jpris. L'instruction n'a donc pas été pour lui un apprentissage effec­tif. Il ,a rPl'es lque inv,ariarblement été pré­rpiaffé à une vie laUIN1e 'que ,celle qu.'il ,de­vait néces,s'airement m'ener, à une vie dans ~alquelle le :passé :saisit le plf,~s'en.t let l',av'enir, à une ,vie intellectuelle et morale dla,ns la,queUe les l,ettres mortes et les idées mortes tiendraient la plus grlande p laloe; il n'a ,paiS été une petite Iplante humaine humatnement oultivée <et surveillée comme .elle devait fêtre, il !a éré, dès s:e nais'sance, dirigé vers un m()nde ,autre que le monde !féel. _.

(E,t l'enfant? Q.ue 'Sait-il de ce ,qu'il

Page 19: L'Ecole primaire, janvier 1921

vient d'Iô.!PI~el1'dlre à l'ins,tant? De l'a­vis de tous les ·maît!1es: Ig'Ule j'lai -inrer­[1ogéSl sur 'ce point, run enfant .qui vient de 'subiT une heure de l,eçon sur n'im­porte qiuelle llnratière IIlI';a :pas fl"et'enll, ne 'Sait pas le dixième - 'beaucoUJp m':on~ dit le vingtième ~ de l'efilsei:g)1ement qui IU1 a rêté dJoIllnIê.

IDonc, !Si nouS! cherchons le rendemenrt de l'enseignement tel qu'il a fondi.o'll'né la1lltn~'f/ois let tel <qu'il !fonctionne .en/co·re, ,c'est-à-dire le T~P;POllit ,entre l'eHet éprou­vlé par l'élèvle 'et l'effort fourni p,ar le iuaître, InouS! pouvons< l'év.aluer à 11'111 di­.xième, à :un vingtième. C'est donc -un a,pprentissa~e .dans lequel les 19 v~nf!­tiè.mes de la matière enseignée et du temps employé sont perdus, ou peuvent l'ê/lie. Je parLe, ,bien lentendu, pou-;f'des m1oyen.:t1e's'.

Comment !S'expliquer JUne telle .perte? Si l''Ûn nous lf8!contait <qu'un tonnelier ,dh~~ de metllie une pièoe .de vin len bouteilles, lea <a 'l"~pandu à ienre les 19 vingtièmes, Ipalf,ce <qu'il :a voulu. If'emplir 50 bouteilles à lia fois, parce lqu'ila veI1sé trolp vite let trop largement pOUIf ete petitlS! lorifioes, palice <qu'il <a le plus souvent versé à ICÔtë OUi Iqu'il ne s'est pas IélIperçu Ique beaucoup de ses bputeilles évaient restées -bouChées, nous 'pens'e­IrionS laus<sitôt ,que ·ce tonnelieJf était abominablement gris\,

JEt pourtant filOUS v<oyons un maître cha:r,gé de vef\ser d'un seul cOUJp s'a science dans 50 iP·etites têtes à la fois, ~Uine scienoe .déjà vieille tet <souvent re­faite par lui, 'mais toute neuve\ pour el­les, ,une Isdenoe aoolte, 'et /cela ,pendant ·des h'BUJ1'1eS lentières; nous VOYOIllSI ,qrule beaucoup d'enfants 'Ont leur olrifice in­teUectuel trop étroit .pOlllr saisir immé­diatementun enseignement que le mai­tr,e Ipossède à land IpOUT y .a.v'Ûir eonsa­cré ,des années, et dont il ne peut tou­j10urs ,exadement iliégler I,e ·débit 'aJU ca­libre. de ,chacun et de 'tous lensembk;

très Isouvent, l'enseignement passe à côté de l'élève, !S1oit 'que celui-ci s'oit dis\­trait, soit Ique le ·maître vÏ'sle m1al, et il est impossible à ,celui-ci de viser 50 ,in­,~elligenoes <diverses d"un' <cOUiP; enfin, 'filOUS voyons ,que, :pOUl! une f:ou.l,e de ,causes physiologiques' 'ou 'Slociales, les enfants, Ifestent .bouchés à telle Ort.!' telle sorte .d'enseignem,ent, 'et ,oela pendant les années de leurcroissan'ce.

Le -débit de l'enseignement, touja.U'rs. ISUJpédeJulr à l'a ca.]J'atCité du. p~u:s f'olrt de Ira das1sle <et 'Parr Icons1équent à cene de la mtOy.enne, n'ra p~u; lêtre rréglé s<ur le cali­bre varialhIe ·de ,chacun et <beaucoup de scienoe s'es</: 'ain's,i Irépa'ndue à terre.

D':an.rfe palrt, 'c"eslt SloulV'fmt Urop ta-r,d, l'enseilgnement ~ermi11lé, que l'on s'en­.qui,erl de la 'capadté ,de l'élève, ,que l'on !l'econnaî~ ,qu'il la Iplus 10U ·moins reçu., /plus 10U moins gardé ,d"enseignem·ent et ,q-u'il la 'plus ou moins perdu son temps pendanlt <cette p'ériode d'.apprentiss<aR;e qui tél, j.e le 1'1épète, 'PaJr:fois dUlpé le quaift, le tiers, la moitié de la vie.

C'lest 'a<vant et pendant le débit de l',enseignement q<u 'il faut Is"as<su'fier de la 'oapadUé 'véeUe de l'élève, ,reconnaître s 'il test bien ·débouché, 1S.'il :possède un ,brevet de capacité a~ sens littéral, avant de <ahercher à l'em,pHr et quel est s'on /caliblie Ipour tene 10U teUe matière d',en­sdg,nement.

Gar le temps ISlcolaire p'assé à ne pas apprendre lest non seulement ,du t'emps pas1sté inutilement, ,c',est !pis que 'cela, <c'est .du temps paslsé ,pair l'élèv<e à ap­prendre à ne pas apprendre. L'élève qui n'acqui,ert !p'as< ls',entr.aîne à ne Ipas< a.c­,quérir, à If<ester houché et fermé ~:Û'u'S Fens.eignement ,qu'il ilieçoit. Si un en­fant n'eslt cap,able de Œ1ecevok /que ~,a dixième ,partie de ,oe qu''On lui enseigne en ·une heUl1e, il 'emploie un dixième .de 'Son temps à profiter de l'ens·eignement Ie'C . les. neuf 'autres dixièmes, à en: S'ouf­~dr, à ~'ém'o~slSer l'intelligenoe, oSlau-

vlegaif.der ISlon inertie ISOUS ·une lap.pairence :attenti·ve. Il fe'f<ait mieux de jouer et de croÎtve libœment rpendant 'ce temps.

ISlans doute, Ion lPeUit penSIBJ' .qu'il ;faut lui donner ,dix iPonr .qu'il g'arde un, et que ce n'est pas tfiOtp de tant ·d'h,euf<es de dasse Ipalr JOUlf, palf 'an, et dans touTe :sa vie 'sldolaine, tpoulr ,qu'il ga'l"de ce peu d 'instfiudi:on qu·e nlOU'SI lavorns ,vu. Cehl s,erait pa.rf,ait si ce :dixième ébait ·une synthèse de l'ensemhle, mais ·oe nl'eslt .qu'·un .a.mlorphe fr.agment. Il y a tà u.ne eH'eur diang'er,eusle. Autant .penser qu'il f.au,t donner à un enfant dix portions de viaJnde poulr Iqu'utne Iseule IUÏ- pro­fite, dix bols de lait ip'Üu.r êtlie sûr qu'il en gan]er.a un. Il existe une dilatatirpn intellectuelle comme une dilata.tion gas<> trique, !Uln émoussement de l'a,ttenüon, 'Une Iperte de l'élasticité de la ,oompré­hension, 'comme il lexi's</:e ,de l',em:physè­,me ,des Ip1oumlons tOU de lia ,r,aidmllr des va.1sseaux. (A suivre.)

- --- 0_-&---- .. ----

Autour du Carême

tLe Calnê'me esltl 11111' temrps de jeûne, d':a.bstinence, de prières 'et de sainte ICiOlTIlpOnCüon, il dUlr·e 40 jOl1'rs. Cett.e intitu~il{)n Ifemonte ,alUX ten]ps /a'postoh· IqU'es.

Ce j.eûill1e s'olennel la été établi poulr honof1er .'celui de ]ésIUts"Christ dans le dés'ert et p:ou~ ,nous IpliépaTer à céléhrer dignement lia Tête de P â·ques, paï la pénitence, la ip1rièr,e, l,es sainies lectures·, et 'spécialement par une bonne <confes~ 'sion .et une communi'on fervente.

L'Eglisie, à Icette époque, :revêt les or­nBmlenns de deuil ·et ,retrancu1.e de ses .offices leSI 'ohaŒlit"Sl de j-oie. Âu temps die la pa'slsion, elle voil€11e ,cru'Cifix et le~ images Isaintes ,pOilltT nO>UIs, .a,pprend~e ·qu.e tpéllr le P'éClhé 'llOt1!S sommes deyenu'~. indignes de jouir de la' vue de DIeu et de lia gloire éternelle.

5

IP/oulr· entrer Idall1S les intentions de nOÜ1e bonne 1Vlère lia !S/ain~e .E,gHse, ap­pliqtUlons-'lliowS à êtlie ~o·bres de 111!0s .pa­Inoles, à Tebr:ancher de nos/ aliments, de notre 'slÜ'lIlmeil, de nos lam11's.ements et veino'ils ,plUis i:rid·ement sur nÛ's .sens.: Oha'sls!ons de nor1ie espifit, non .seulement les p!elllsées nuisibles, mais m/ême les Î'11u</:illes" afin Iq,ue no!Us, rtlJe soyons 'pe.~. surlp: is péllf l,es ruses. de Satan.

L"Epîh1e du .JIifercr.edi des Cendres commenoe ,ainsi:

~01ci 'ce que di~ le ISeigneu.r: Con­verUss,ez-v,ous à n]oi :de tou~ vlotœ cœur, .dalllt.3 les Ijeûnes, ,dans les lalrmleSi et d3tlltSi les gémrssemenns. Déchirez vos· c'œurs, let non v<os vêtements, et converüS'slez­vous :au iSeigil1leu1" voirre Dieu, par·ce qu' il est hon ,et compaHs'slél'nt, ·qu'ïl est pa­iient et r k!he en mis'éri,c:orde. Qui sait Is'il ne tou:line1ia. point Viers, ViOUtS, un re­gVl,rd f<av'Ûr·a'ble, s 'il ne vous .pardon- . nera Ip'oint, .et lsi, iéllprès V,O'llIS, ·avoir :af­flimé il ne vOIUtSl ·comblera pas dei seSI bé~ ·lJIédi~Hons! f/aites retentir la tr,oU1pette dans !Sion, prescriViez un j'eûne slalu('ai~ re, c'onV'oqulez une lals<slemblée ,solennelle. F<aites venir tout le ,peuple, 'ordonn.ez~ ;. ui de se 'Ptm'i<fief ; :a'S'semblèz Iles vieil-1a.rds, 'amenez même les enfap.,ts· d'Ceux qUli Slont .à lia mlamelle .....

... Réflexions pêdagogiques. - L'é­·dwoahon exig'e de fenfant de longs et ipénilbles 'sla'crifices. 'S'.agit-il de la sau­té? l'hygiène lui ,crie: «Abstiens-toi:, Soj,s s>obrlie! A :Sinn tOUT l'.acquisition de la sdence lui .demande bièn des renon­cemenvs: iaitenrfi:on !et LféflexÏ!nl1 prolon­gées, ét.Utdes. ,ennwyeuses, immobilité flO:rœe. Que de Ipeines au.ssi ne lui imp'o­'se pas l'a flo.rmat1on morlale et 'religieuse !pÜ'l1Jr déradner les mauvaises tend an­,ces, et :élIcquérir les bonnes habitudes? D'aiUeu. ''S, ·qu':on le v:euille IQU non, tou­fie l ia vie n'·est qu'tU·n long ti'sisu de souf­~ftalnOeS, un v0Y'age doruloUireux vers la ·mort. Le !plus heUlfeux est celui qui ne

Page 20: L'Ecole primaire, janvier 1921

,s'inquiète pa!s iJrüp des ê,prnes du che­min, ,celui qui 'Siait ISlouffirir .slans mur .. 'mur'er les menlues peines ,de ·cha.que jtOUir. L'ihomme dans la vraie .acceptrori ,du mot est celui 'qu'i ne ,oflajnt p,als le sa·, ·crifke.

IEns1ei,g.t:l,er 'aux élèves à srtltppor~er aNec if~arffienoe 1eSt Inisères de la: vie à résister ,aux mauvlai's ,penol1lants à f~i're leulf ,deVioi'r 'c?ûte 'que coûte, à' s ïmpo­'ser a eux-memes quellqu'es, mortifiaa­tÎ'OTIl& v'oJontaires, ·à mlontrer e.n ~out -et partO'lllt du 'courlage, n 'est-ce ,pa's là l'es­Isellice ·de la ",raie édwcaHon?

IP'liofitons du 'ûaifème :pou.r i'll.iti,er nos élèves ·à l'eS/prit de pénitence. Usons iP10,Wf. ,oda d';exemples ,ooncrets. La vÏe de N?ure Seigneur, et des ·s,aints. nous -~Ou.rnlront ulne f.ou~e d'exem,ple§l pOU:f Illustrer notre enseIgnement. Da.ns fllO­~e tr,a v'a il , 'metDons 'beal1'coup de pa­

.t11~nce let ,allons-y p!1ogr,ess'Ïvement. N'e-xI,geOifl!& IpalSI 'V110/p à la tois de peU'f de dlecour,ager: quel,ques minutes d',atten­ltion, ~n effo'rt '~'oî.Lr bi,en écrire quel­'q~es hg:I1Ies suffIsent 'Pour commencer, pUllS 'nous iaJugmenterons peu à ,peu les diffiooultés.. . A. B.

~.-. , .. _·_·_~e;..-,,~,. · fl.!~ ____ _ ___ .••

Education religieuse Le mal et le remède

Les peuples vnave1"sent une 'crise in­tense. A'll'Î'ouil'd'hui, on In'Ia ,plus, le 1'<::s­pied .des pell1S10nneSI ni ,des 'Choses: le vol, Je meurtre, le suicide, les ,crimes de {OUites ISlorbes 'Vont 'cha/que jtoHr se multi-pliant. '

I~ett~ sitwatÏ'on est i~quiétante au pOInt die VHe de la tu:a'l1lquillité publique et de la prospérité des p-eu.pJ.es.

Les gens d',ordre s 'émeuvent en face de 'oette crÎ'se d ,chacun se ,demiande ,ce qu'il y :a à fai'pe IpOUT la ,oonjwrer' les uns rpréconisent une 'séVlérHé plus gr.~nde dans les 'moyens de Ifl~pression; dJa,u-

6

'rres incarnent I,e Isalut de la société dans le !sentimenlt dlémocr,atique -et de f.éduoation 6'odale inuensi ne .au sein des popullations; d"autres enfin, préten­dent Ique la tfeli.giron doit iliepr,endre sa ,place au royer, à l'école, dans la con­fection des 10is, lpiél'litoUlt, et que en de­hors d'dIe il n'y a pas .de remède pO'S­sibl1e.

A 'il'otre ,avis" l,es !pioHders, y en eût­il ,deux ,à ,cha.qu'e t(;oin .de 'fue, n'Iauront jamais l'laison des matwais instincts d_es fu~~. -Quan~ 'au ·développement, dans le

peupl'e dU! 's,entimeui! démocnatiqUie et .de l'édu'cation 'social,e, .qui ne sait que C'est Hue 'boI1Jne bl'él'gue ·destinée à :amuse'r les naïfs.

III ne Ima1uqlue ,pais ,de ,ces ge11ls. qui loni éi!é f'o,limés daluS! ces: principes ,et all'xquds nous ne ",oudrions. 'confier nl notre vi,e ni norr,e bourse.

'La religi,onl est une harrièr'e bien au­trement puissante Icont:re le flot enva- ' thü~SI0u.r de la ·déhauohe ,et du meurt'f'e.

En effet, lia Ir'eHgion nous révèle l'existence d'ul1J Dieu infiniment puis­Isant: les IPreulVes sont là 'IliOmbreuses, éorasantes, elle :llJOUiSt dit ·que ·ce Dieu voit rOUit et rpunit le 'Ûri'me d'unE façon terlfible, 'mais' 'au'S'si .récompense magni­fiq.uement la vertu.

Tout homme, à 'lTIoins ,qu'il n',ait le · sens 111!or:al entièr,em,ent 'obnubilé nar la .p'aSistiOifi, do,it voi'1i dans la' relig:i'û'n mn l1iein :pui'Sls,ant contrie les entraÎne­menis ,ca wpa'bles. Mlais 'comment faire, pénétrer la y.eligi'Ütll dans les malsses?

!P:ar des conférences multipliées dans 1es chaires 'ahrétiennes? ~Plalf des as,s,o­ciati'o'ills de jeunes gens ,dites, œuvres de préserv'a Hon? ...

Tout ,cela est leXicellent mais tou.t ,cet 'édifice Inanq ue de basle, ',si :on ne com~ m~ence pas pa'r ,donner à l'enfant une 'borut1e édu·oati!on pTemièDe /Üù l,a religion doit plonger ISes ll1aCÏtnes.

IEn leffet, l'instliudion ['eligieuse ne fiait p~a!S nouÏ'oul11s leS/ ,oToyta'nts, ni les hommeSi ,religieux. La foi es·t un don de DiettJ let nlOn une 'ChoSle :aoquÎ'S1e pa'r l''é­tUlde et ,ce don die D1eu Is'alimente, :se rCP1itifi,e dans, la Irdigio'ill que lia: mère communique à ·son' enflant ,avec lia vie.

IN:e ser,ait-il pas dès Jors ,plus juste de di11e que le !f'emède à la ,crise est dans l'édlUJcati'On premièPe des! enfants?

'Qu'tQll) ne lS'la:huse :pas: lia Ireligion ,est vn ·moyen Id'éduic'ation let Thon toute l'éducation; le 'sentiment lfieligieux ne 's'impose pas n'imp_oŒ',te dlans 'queUes ,condiitÎlons et n'i~porte à 'quel âge. La religion est la base de l'éducation, malis eUe ,en ,est :au.ssi La rconséquence.

IDOtJlJnOl1!SI à 'tlJO!S len'iiants une bonne éd:ucation 'Première ~out imprégnée de Ireligion et '!l'OUS laUlrons ippépal1é de SI ,ho'mmes (ploulr la lutte et ::rorus contre tous fliOS 'en~raIÎnemlents .

,Applr'erro'1l's donc à 'fiIOS mères de fa­mille à bi'en él,ever leulDg, enfants et si nous i~'rriv'Üns à leur 'faire ,corn p.rendre leur .devoir Sious ,oe lfiéliP,polrt, nous lau­tf,O'filS fait un 'gl11él1tliŒ .pas. ,dans l'œuvre de la !f1égénérati'on sociale. Formons de llio'Sl lennanis et de nO'SI j'eunes gens de fu­turs éducateul1s; ,c'est ISUif les. jeunes SIl1Il1!out ,qlue nous devons ,compt,er: '-on aJ}J,p'frend 'aux ,enf.ants leurs de~oir:St de fHs let ·de fines. ,de flanül1e; qu'on: leu:!" .app'Denne 'aUlslsi leU1" ['ôle ,de futu1"s édiU'­iCa'teUll1S, ,qu'IOn leulf .dise loomment IOn doit s'y ipnmdre pour ,former de honnes 1JJa,bitudes ,chez un ,enfant, 'q'uel1es sont les Iha,bitudes 'qu"on ,aime à rencoutœl.r 'chez un homme 'bi'en élevé 'et ,quels sÜ'n~ les moyens à ,prendr,e IPou.r les instau­'f·er dans l'âme.

Ce tr:avlail peult Ise faire .avec beau" coup ,d'intérêt dans les leçons de caté­chisme, mais 'su['rout à l'école, dans les 'congT'égaHo11Js de }eunes filles, dans les­écoles ménagèr'es, dans les pensionnats. Si l'édu,oatewr. est un !prêtre, 'CU'fé de pa ..

7

roissle, ne Ipewt-il pas, lU/ne fois Ipalr mois" f.air,e du ihaoUt .de la tribulne 'S'acl1ée l'ex­iposlé d'ula ,point 'ou. l'lautre de cette at­t'r.a)'lante nllatière quon appelle l'éduca­tion des ,enf:ants'? 'o,n: ,connaît des, prê­Tres qui le f,ont iaVlec 'beaucoU/p de f,r'uiL

Cette bonne pal1o}e, recueillie par les .parents, irait ,germer dla:n's les f'amilles et y ,p.roduir-ait des fliuits ladmir:albl'Bs.

POU'liquoi 'aussi ne pa,s pro,pa:ger cet­te 'bonne s,emence pair la ·diHusion de br'ÜcbJwfres dans ,tous les milieux?

'Sans doute, bBauicoutp se perdliont, iront ralti Ipanier, 'mais 'corn'bien lauslsi 'Sle­i!'on'i1 IUles, . conservées, mises à pro,fit, 'SUQ1bou,t 'si 'On IélI i'niHé les, ,pa.rents à l'u­sage ,qu'iLs doivent 'en fai're.

,Répandions donc ôparlout des trads, éduoatifs, 'mai's, que ,ces ttraot.s s,oient réorits dans un 's,tyle clair, à la ,portée de ~œ 1

L'œulVre d'éduoation lest Id~,c l'œUr vre Fondamentale; dIe devr,ai,t exü~t'er dans toutes les }ocalités. Avec l'éduca­hon à la ,base, l'a ques,tiolll 'sodale :alti­'f'ait trourv-é 'Sla solution.

Billet de l'instituteur

Lii'l1Jstitu~eur 'Oocwpe-t-il ·dans la '810-

dété le T~l11g (lU"On se pla:ît à lui 8'ssi­g-ner dans les traii:'és ·de ,pédagtQigie et les .diJs'coUirs, -de hanquets? Nul ne con­vredil1a si je 'flépÜ'Ildrs IP'af !Un non ,catég'O­.r i'q lue. Même dans notre 'belle SUi'sSle, belioeau ,de la dlémocraHe, 'où l'instruc­Hon pO,pulaire 'Paraît très en honneulr, il IseI1ait ,aisé de découiVlrir luaints ma­gist~r'S mlal 'liétfibués, 'S'<lllS prestige comme IS'ans influence, humbles fonc­tiollinai1îes miteux et marmiteux iSlervi­telll1S de .M. TO'llt-le-M'onde, slur ~qu.i .re­tombent -touls' les ihorions et tOUltes les respo nea'b ili tés.

Ce. rpeu de oonsidération octlioyé à 'certaHl!& mlembres de n-oüe oOlipolfaüon

Page 21: L'Ecole primaire, janvier 1921

!provirent de ·divlerses Icauses. Une des principales, à mon s.ens, est l'insuffi­S1an'c.e .des ttr,aitemenrS' dont jouit le l"er­sonnel enseignant, Aux y.eux du peu­ple, une Iprofeslsion lest ,corée, non paT les :servicôs ,qu'elle !pend à la commu­nauté 'ou lPatr le dévouement qu'elle lex1ge, ma·is ,pair- 'Son iré.\lpport en écus lS!Ü'n:nélJI1~s,. C'est là une ,oonc~pUO!lJ bien m:a,térialislte de la vi,e, ,c1est la~d, c es t injuste, mais, thél'as! 'c'est réel.

One révribution ,m,ode site, lla'rfois ·dé­risoire, dasse d',emblée lï'l1!silitut·eur dans Finnomb.l1able troupeau des besogneux obligés: ,de ,f:aiil'e la 'chas'sle aux gr,os S'DUS, .d"alccepter tOl,J.s les 6lI1jplois et de guett'er toures les ·oocasions d'Iaugmen­ter leur maiglre pécule. Cda ne 'V·a !pas touj!ours' Isans ûompr'Ümissions humi­liantes, ni sans 'élJccrlOCs à l"amour-,pro­,pre -et à Faulorité.

:P<üttr lfemplir nO'llorlablement sa ,char­ge, il ,ne faut Ipas que le TI]la'Ître d'école Slo,it talonné sans -ces'S'e par la gêne; n doit av'oilr les 'c{)udées :flianches à ré­.gaTd des gr'Ûs 'bonnets, de l'endroit. Si l',on ",eut qu il ·exer,ce une fode emprÎ's'e sur la j,euness'e, ,qlue :ses enseignements, ses exempl'es, ses 'cons'eils troulv.errt de l ',êcho, ,si l'Ion v.eut faire de lu.i un COll'

dUcUeur d'àmes, il faut tout d"abor d if,e~ l'ever ses f.ondions .aux yeux des polP U­laUons d lui ,a,ccolrder une situatÏ'on maœrieUe ,cadrant lavec l'influenC!e 'mo­mIe ·qu/on Iliédame de lui. Il doit être qiuelqu1

u!I1I ,qu'on l'Bs:pecte, dont ,on p'arte 'avec estime. Le jour où 'SIOn travail lui permeHra de vivre sinon largement, du moins honor.a,blement, il ne sera plu's. condamné à disipeJI!ser ISion adivité, à ,remplir uni nombre invraisemblabl'e de petits emplois éh~anger:s à l'enseigne­mem. N'étant plus la «bonne à tout fake» de la ·commune, l,a di'rection de l'école et ·des insltituüons' ,qui ,en dépen­dent directement ,deviendl1a :sa princi­.palle pOOocQUlp!atiron. ,Il ,aUTa plus de

8

temps 'au'ssi :pOUf ~ravailler à sün pro ... p're 'Perfectionnement. La «,paie», fort heu-reuseluent, ne 'constitue pas. le ·fa'c­teU.r exdusif !serv.anrt à .ap.précier 'sa va­leUiL Les qualités personnelles, les ,ca­pad tés, l'e dévlouement, la dignité de vie, ,qui 'seuls devraient entrer en ligne !poUir ']ug,er un Ihom'me, ne Siont 1~as c;:­.pendant ,oonsidérés ,comme facteurs né­glig'eabl,es dans. l'esprit de la majorité des gens. C'est pour,quoi, tout en cher~ chant à. 'ouater son ·exi'Sltence d 'un peu de bien-être, tout en 1uHant POUif :se dé­gager ,des soucis 'matérie1s, 1 instituteur tendna à s 'éleVier ,par ses. Viertus, :son ca­radèr'e et 'S'on sav.oiT. «Honne renom­mée vaut mieux que Icein:tulre dO'fiée »,

dit le proverbe. Un 'bon renom lest 'avan­tageux à t'DUS ; il lest parüculièrement néoôSlsair,e 'aux éducateurs dont la répu~ tation doit ·être sans tache. La belle oein­tUire ,dorée du !pfioverbe, le régent 'file la 'convoite point ; 'son idéal n'est :point lem" f'ermé ,au milieu des pièces :rutilantes d'une bouTse I[·ebondie. T'outefois, laussj lO!1lgbemps qu.'il !Slera 'obsédé 'Palr' le souci du Ipain ,quotidien, son cœur ;restera plein d'am·ertume et de décoU'fiagement.

(Bulletin péd.) X. -

Variétés DANS UNE ECOLE. - L'Inst. Nous

avons parlé des occlLpanOl1S des habitan.ts la­cuskes, mais nous n avons Ifiell dit des eOl­ifamts. 'Voyons, 'que ~aisaient-ils,? ---, L'élève. 'Mais, m'sieu, aloTS y en ava~t point.

-Dans rune autre. - Vinspecte'lilr étant an­noncé, en l'atiendant la maîtresse ré.pète sur tous les tonSj à ses fillettes: Surtaut, soyez polies.

L'inspecteur 's'étant amené commence à questionner une élève:

- Mon enfant, qu'a dit Dieu ,à Adam? -lIu, gagneras ;ton pai!llj à la sueur de ton frOIll t, M. l'Inspecteur.

- ·Et à. 'Eve? - Tu élèveras tes enfmts dans de 'grandes douleun, M. l'Inspecteur.

- Et a,Ui serpent? 1- Toute ta 'Vie ;tu ram­!peras SIU!r ton ventre, ,M. r~InSipecteur.

BANijUE ANTONALE DU ALAIS ION A~ences à Brigue, Viège, Sierre, Martigny, Salvan, Monthey

Représentants à Lax, Mœrel, Tourtemagne, Loèche, Nendaz, Chamoson, Bagnes, Orsières

Capital de dotation: fr. a.tnlœllme 1i1!Jl'lIllHIlIU

Garantie illimitée de l'Etat Se charge de toutes opérations de B~nque, aux oonditlons les plus avantageuses

llon"ots ÙI"VOrS 1 sur Carnets d'Epargn,e à 4 1/4 0/0 U 1 »Lettres de .gage a 3 ans 5 1/ 4 0/0

:» Bons de Dépôt à 5 ans 5//2 0/0 » Comptes courants à vue 4 0/0

» »avec délai de dénonciation 4 1/4 ~ 4 1/2 0/0

~_It'~~... Cartes de petite épargne avec Timbres-poste ....... Ces cartes peuvent êt. e obtenues au Siège à Sion ainsi qu'aupl'ès des Agence(et Représentants

Téléphone 53.27 Seidenweg 8 D

Fabrication d'engins de gymnastique et de jeux Installations de salles et d'emplacements de gymnastique

Construction très soignée. Prix modérés Costumes et accessoires pour gymnastes et sportmens J

Demandez prix-courants et devis d'installations

Médaille d'or à l'ExpOSItion nationale suisse de Berne en 1914 -

-_·'~,U'i''i'}')_~.*,l~~~~ll\Y.I!l __ Tmffff tt1t1"1'1'Î'fl'1'I ~1f1 'fff"m"fT'f'I'fr'f't'fTTYrfrrrffml" ~

t. 't,