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50me Année No 4 28 Février .93. ORllIl,JI DE LA valai,aVl]e d L'ECOL E PRIMAIRE parait 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annu" el: Fr. 4 .6 0 Les abonnements se règlent par chèque postal Ilc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qai concerne la pablieation doit iue adressé directement à Il. LOUIS DELALOYE, aa Dé- partement de l'Instruotion pabliqae à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par 'UBLICITAS, Soei6t6 Anonyme Saisse de Pablielt', Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 lM •• at', E f\41'"IUR. SION ,

L'Ecole primaire, 28 février 1931

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50me Année No 4 28 Février .93.

ORllIl,JI DE LA

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L'ECOLE PRIMAIRE parait 14 fois pendant le cours scolaire

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partement de l'Instruotion pabliqae à Sion.

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Vient de paraître:

HIST()jRE P()LITIQVE DE L'EVR()PE

1815-1919 pal'

EdlllOnd RC>SSiER Pl'Ofel:)~eUl' cl'histoire contemporaine et (l'histoire diplomatiqu(' aux

Univet·~it&s (If' Lausanne et de GC'nève. Un volume in-~o brochÉ' . . Fr. 6,-

« Cette histoire politique d(' l'Europe au XIXmc siècle qUI, Impa­tiemment attendue, vient enfin de 80rtir de prcl:)se, a.pparaît à la. fois comme une somme' - ainsi qu'on disait au moyell âge - et une ga.­geure.

X'y cherchez pas une accumulation de petits faits, d'anecdotes plus piquantes qu'authentiques et de détails inutiles, Vous n'y trouve­rez que bien peu de dates et de noms propres, toutes choses où se cOln}llait la. petite histoirp.

,:\'Iais si vous désirez compl'endl'c les problèmes de notre époque, ~nvoi]' comment i.IH sc sont peu à peu pm03és ct résolus au cours du siècle précédent, si vous voulez assÜ::lter à cette genèse du XXe siècle politique, si vous voulez discerner .l'essentiel, apercevoir les grands coul'ants, saisir dans le labyrinthe des événements.le .fil ,d'Ariane de la rabon, a,lors vOUt-! goùtel'cz à lire l'ouvrage du profe:seur la nois le plaisir lIue procurent l'intelligence subtile, aig'uë, et le

Par son sens eles lwoportions et des valeul':::, l'œuvre de :VI. sicl' est dassi,que. Elle s'ordonnn et se gl'OUp~ autour cles idées ra les d'une particulièrement - la doctrine des nationalistes manière .d·une trag~clie ch> la grande époque, On discerne les l'es tentatives de ce nationalisme que :\:Jettel'nich essaie va cl'écraser ; on en voit l'épanouissement avec le triomphe de 1 d-ance italienne et l'hégémonie allemande, et, pour finir, cette force se dh;sout clam; les fleuves de sang de la guerre mondiale cvntradictions ·du traité de Versailles. Et c'est bien là la g­nous notions tout à l'heure. Tout ce 'ch'ame tient en quelques c ùe pages lumüieuses où ,les faits s'enchaînent dans un ordrE: et ,psychologique. Tout s'agence selon un plan; chaque fait, ch date n'est retenu que pour autant qu'il est partie de l'ensemble. cette méthode rigoureuse suppose une prestigieuse maîtrise et émouvante abnégation. Il est souvent bien douloureux d'être lorsque l'on a tant à dire.

On ne sait ce .qu'il faut admirer le plus, a.vec quoi M. Rossier se déplace dans le temps et clans J'espace, perspicacité avec la'quelle il dégage les liens de cause là eife.t, l'autorité qu'il met à élaguer l'accidentel ou à le redresser quenaude pour lui rendre sa valeur, sa dignité d'exemple et ... L.. ____ """

matio~.» (Extrait de ,la «Feuille d'Avis de Lausanne », O.

-77-

ARRêTÉ du 17 février 1931,

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON .DU .VALAIS,

'Vu le résultat de la votation populaire du 8 février 1931 sur l.aloi du 15 nove~bre 1930 ~onc.ernant les conditions d'enga,gement du per­s onnel enseIgnant pnmmre et des cours complémentaires publié dans le «B1!ll et~n, Officie~)} No 7 du 13 février ct., duquel ii ressort CJ:le cette 101 a e,te acceptee par 95G7 votants contre 9100 re.ietants SUl' 18903 v·otants presents et 3G.i07 électeurs inscrits.

Vu qu'aucune réclamation ne s'est produite . contre la votation cla ns le délai légal; -

Vu l 'artic'e 53, chiffre 2, de la Constitution cantonale,

Arr 'ête:

La loi du 15 novembre 1930 concerna·nt les conditions d 'en o·ar.2,'e ­ment du personnel enseignant des écoles primaires et des cours "com_ plémentaires est déclarée exécutoire et entre en vigueur à partir du 1 el' septembrer 1931.

Sion, le 17 février 1931. Le Président du Conseil d'Etat:

Dl'. R. Loretan.

Le Chancelier cl 'Eta.t : R. de Preux.

Rapport de gestion de la Caisse de Retraite pour l'année 1930

Au 1er janvier 1930, la fortune de ,la Caisse de retraite du Personnel enseignant se montait à. Fr. 1.178.356,10 Elle s'est augmentée:

1. Cotisations et équiv.a,lent de l'Etat 2. Intérêts

Dont à décluire:

1. Paiement odes pensions: pal' ,Compte des .Pensionnés pal' Fonds de IRéserves

2. Paiement des frais .généraux

Total

3. Impôt fédéraI, droit de ,détachementr

timbl'e SUl' titres et frais .

4. Paiement des retraits aux sortants (55)

Total

Fr. 77.922,50 )} 58.930,70

Fr. 136.853,20 136.853,20

Fr. 1.315.209,30

Fr. 12.002,15 » 1.589,35 » 3.389,75

'h 1.444,75 » 13.783,30

Fr. 32.209,30 32.209,30

Fortun e n ette .de la 'Caisse au 31 ,décembre 1930 Fr. 1.283.000,-

- 78-

Cette valeur est représentée par le Bilan suivant:

1 Obligation 4 % % B. D. 1 }) 4 ~'% })

1 }) ;) % })

1 }) 1% % })

'1 » ~: % % })

1 }) ~: % % })

1 }) 4: % % » 1 }) 4: % % })

1 }) 4;Y:; % » 1 » ~: X % })

1 Dépôt 4: % % Dépôt ferme 1 » ~: % % »

}) 4: % % » 1 }) 5 % () »

30 Ob:igations 5 % ()

20 Obligations 5 % 65 Obligations 5 ~ % 5 Obligatio.ns 5 ~ %

640 'Assurés 31 Pensionné'

Fonds de Réserve Compte cl 'Ordr e

})

})

})

Vallais VaJais Valais Val-ais

·Sion , ,le 2 février 1931.

AJCTLF

Banque 'Cantonale FI'. 40.000,-}) }) }) 80.000,-» » » 40.000,-» }) }) 500,-}) » 1 00.000,-}) }) }) 70.000,-» » }) 140.000,-» }) }) 40.000,-}) » }) 90.000,-}) }) » 240.000,-}) » }) 110.000,-») }) }) 4·0.000,-}) }) » 100.000,-}) }) » 90.000,-

1918 }) 1i1.000, -19,24 20.000,-})

1924 65.0CO,-})

1924 » 2.500,-

Fr. 1.283.000,-

PASSIF

FI'. 966.757,10 » 87.159,60 » 212.140,80 » 16.942,50

Fr. 1.283.000, -

,Pour la ·Commission :

,S . MEYT AI N, ,Ca is 'ier.

Envoi du Département

, Un.e partie des écoles ,primaires recevra un intéressant tableau­eChal~tJ.l:on pouvant servir aux leçons de choses, Il concerne)e café, le the eL le cacao. Le P . E. appréciera cet envoi destin é à enrichir le matériel de ·classe.

- 79-

Autour des traitements du personnel enseignant

On nous écrit,'

Sans vouloir jeter une note discordante au lendemain du succès de la loi fixant nos conditions d 'engagement, et tput en lne défendant de chercher ;à enlever 'Ù qui que ce soit, la lnoindre parcelle de nlè-ite dans ce succès, on nle pennettra bien de rele­ver certaine assertion qui a couru ces temps passés au sein de notre corporation, iù savoir qu 'aucun effort sérieux n 'avait ,été fait jusqu. à ces derniers temps, par les dirigeants de la S. V. E. en faveur de la situation lnatérielle du P. E,

Con1lne il n 'y a, dit-on , rien de plus éloquent que les chif­fres , c'est par des chiffres que je lne propose de déInontrer l'ina­nité des reproches articulés, Je ferai relllarquer dès l'abord que je parle comme sÏlnple instituteur , n 'étant ni de près 'lli de loin du comité de la S. V. E, et m 'inspirant de l'unique souci de rendre à 'César ce qui est ù César.

._ Sans reinonter au déluge, Iuais Ù quelque trente ans en arrière seulement, en 1902, on constate que les institutrices et institu­t eurs débutants ne touchaient respectivelnent que 300 et 345 fr. pour six mois d 'enseignement, soit de 50 là 57 fI', 50 par mois , pour arriver ,à 60 et 180 fI'. au cours de la deuxièlne année et à G5 et 90 fI'. après cinq ans de pratique, IPas d 'indemnité de dé­placement.

:La loi de 1909 a am·élioré cette situation précaire en portant :\ 120 fr. par nlois les traitelnents du personnel mascülin et à 100 fI'. celui du personnel féIninin porteur du brevet définitif. Le hrevet temporaire donnait droit respectivement là 105 et 90 fI'.

Des primes d 'âge et des r·écompenses annuelles sont prévues pour le personnel enseigna'nt en possession du brevet de capaci té et qui ont lnérité des notes suffisantes. Ainsi les instituteurs et les institutrices qui ont de 8 là 12 ans d 'enseignement dans le canton ont droit à 50 fr. , - ceux qui cOlnptent de 12 à 20 ans de pratique 80 fr., - les autres, c'est-à -dÏl!e ceux qui font classe depuis plus de 20 ans , 100 fr.

Pour les cours cOlnplémentaires, le traitement nlinimlull s'élève à 100 fI'. pour plus de 10 élèves, - 80 fr. pour nloins de 11 élèves. Les cours préparatoires au recrutement sont payés à raison de 60 francs , à verser par la COlnmune.

La loi du 24 Inai 1919 stipule à l'art. 1er que le personnel .enseignant reçoit un traitelnent nlensuel nlinimUln de 200 fI'. ponr les instituteurs et de 180 fI'. pour les institutrices.

A l 'art. 2, on Inentionne que les instituteurs . et institutrices porteurs du brevet de capacité touchent un supplél1lent de 35 fI'.

- 80 -

par nlois après 5 ans, de 50 fI'. par nlois après 10 an s, de 65 fr . p~r nlOis après 15 ans et de 75 fI'. par mois après 20 ans d 'en ­seIgn em ent dans le canton.

L e p ersonnel enseignant qui exerce en , dehors de sa COln­lllune de domicile a droit à un logenlent convenablen'lent llleublé Il 4: s tèr es de hois et à une inden'lnité supplém entaire de 3.0 fI' :

P our les Cours de 1 ép étition , on ver se à l 'instituteur 220 fI'. si le 'Cours comprend plus de 10 ,élèves et 180 fI'. si le coins en com prend lllOins de 11.

L 'ins tituteur qui ne dirige que des cours de r ép étition r eçoit 260 fI'. par cours. Il r eçoit de plus un supplén'lent de 35 fI' . après 5 an s, de 50 fI'. après 10 ans, de 65 fI'. après 15 ans et de 75 fr. après 20 ans d 'enseignem ent dans le canton.

Les lnaîtresses sp éciales des travaux m anuels et des branches domes tiques touchent une indemnité lnensuelle de 40 fI'.

Il n 'est pas difficile de se r endre c011lpte, après cOlllpa r aison, que, de 1902 là 1920 les traitem ents ont là peu près quadruplé, en tout cas plus que triplé. Or, ces améliorations successives sont toutes dues là l'initiative du 'Comité de S. V. E. C'est grâce ù ses dém arches, ô sa propagande auprès des p er sonnes qui , dans les paroisses, les C011llllunes et le canton exer çaient une influence, qu 'elles ont pu être r,éalisées . Dire ou laisser croire que notre Comité n 'a pas fait tout ce qui était en SOl1 pouvoir pour procurer aux nlembres de la Société plus de hien-être est lille calOlnnie et une injustice : il 'était urgent de dénoncer la prelllièr e et de r é­parer la seconde. C'est toufe l'ambition de l'auteur de ces lignes .

J) 'autre part, on a aussi décrié sans beaucoup d 'égards la caisse de r etraite cI~éée en 1907. Il est cependant Ft renlarquer au sujet de cette institution , qu'en r egard des traiteluents et du COllt de la vie d 'alors, l 'ancienne caisse était cOlnparativelnent aussi a vantageuse que la nouvelle.

On est dès lors mal vènu de critiquer ù tort et là traverS ceux qui se sont dépensés sans compter pour am éliorer notre pain. Soyons-leur plutôt r econnaissants d avoir défendu nos intérêts avec vigueur, cOlllpétence et dévouem ent.

Un vieux régent .

({ Cuique suum ». - ,Dan s Il 'énumération des dévouem en ts ,qui on t con trjbu é au su ccès de la loi du 8 février (voir dernier 11 um ér o de l 'E. P .) , un e r édaction r apide a fai t om ettr e de s·oulign er comme H convenait l'activité fé'con de de M. Thomas, présiden t de la S. V. E. , le comité de l'Union du P. E. et de 18 S. 1. V. R. et du comité -de presse désign é pa r les associ a tions. N o'Us tenol1s à -leur expr imer i ci la grati­tud e des ' instituteu rs et des institutrices.

- 81 -

Il y R. lieu de r ectifier le passage ayan t trait aux d é.lib ér ation · du Gr and Consei.l dan s 'ce sens : en 1er déba ts de la loi fixant ,les condi­t ions cl"en ga;gem ent (lu P. E. a eu ,M. Prosper Thomas comme prési,den t d e la commission et 'M. 'M,aurice {le Torrenté comm e r a pporteur. En seconds déba,ts, 1VI. l e cons. nat. Joseph Kuntsch en fo n ctionn a à la fo is comm e présiden t et r apporteur de l él ·com m ission.

Une retraite

Nous apprenons avec un vif r egret que M. P. J. Rouiller a d onné- sa d én'lission de nleJnbre d e la Commission de l'Enseign e­m ent prünaire, charge qu 'il occupait depuis 1907.

Cette détennination , dictée par le grand âge du titulaire qui est dans sa 82lne année, prive la ·C. E . P. d 'un homnle d 'un rare d évouelnent dune grande exp érience.

La longue carrièr e de M. P . J. Rouiller a ·été consacrée en­tièr em ent à l'·éducation: trente ans d 'enseignem ent et autant d 'inspectorat, sans parler de l 'activit é: d éplo) ée là la ,Co E. P. Ce sont de lnagnifiques états de service.

Nous exprÏInons ft M. P. J. Rouiller notre plus entièr e r<~con­na issance pour les services qu il a r endus à la cause de l'~nsei­O' neinent et lui souhaitons de longu es a'nuées encore de ser eIne et b

tra nquille vieillesse.

Leçons de géographie SUITE

(Lecture de la carte fédérale au 1/200.000)

Dails les leçons qui vont suivre, nous n e nous proposons pas d e donner un cours d 'en seig nelnent de la g,éographie suisse pro­prem ent dite ; Ipais d e Inontrer comment on intel'jJl:ète, COlnnlelü on lit la carte f'édérale, et ce que l' examen attentIf de la carte féd érale nous r évèle.

'Comme la géographie physique est la base, le point ~e .d ép art d e tout enseignelnent géographique, qu'~lle exerce A son lllfluence sur les conditions clin'latériques, ,économIques et m'en'le ethnogra­phiques, on s'est attaché à l 'application de ce principe dans la confection de la carte fédérale où l'on remarque la pUIssance des

r eliefs , les teintes harmonieuses et variées, l'absence, pour les can ­'Ions de couleurs distinctes .

- 82 -

. T~u! en admirant la p erfection de cette carte et le service InapprecIable qu'elle r end pour un enseigneIllent rationnel donc ~e developpelnent de toutes les facultés intellectuelles : l11.én1.oire J,u?cInent, r~is~nn~~nent , etc ., nous trouvons qu'elle risque d~ tan e passer ra 1 arnere-plan, à l'oubli , la fOrIne fédérative de no­tre pays et d 'habituer insensiblenlent nos enfants à l'idée de cen­tralisation , puisque les cantons n 'y sont plus rendus visibles p ar ' des teintes spéciales ni IYlêIne par des limites bien apparentes.

Ce tt~ r emarque faite, nous adopterons pour l'exposé de notre leço.n ~rOIs paragrap~les : la configuration ou l'orographie de notre ternto.Ire, les condItIOns cliulat-ériques et économiques et l 'ethno­graphIe.

De Inênle que pour l' étude de la commune, ces trois para­graphes se laisseront,. suivant les circonstances, subdiviser en un plus grand nombre de leçons.

1re ueçon (orographie) Toute carte ,géogr aiplüque est comme la photographie d'un pays

prise d 'une certaine .atltitude. ILes éléva tions de t er rain s'y trouven t considér ablem ent apla ties, m ais les r eliefs sont n éanmoins m arqu és pal' des te intes plus ou moins fonc ées, ,parfois aussi p ar :des hachures d 'autan t ·pl-us serrées que .les d éclivités sont plus fortes.

De m êm e que dans .la .photogr aphie d'un e 1)er sonne entièr e on dis tingu e p :usieurs par,ties : tête, tron c, 'm embres -avec !leur subdivi ­sions, on r em al que d an s la r eprésentation gr aphi'qu e de notre pays des d ivisions importan tes qui en comprennent d 'au tr es plus 'peti tes.

Les divisions ,prin cip,ales se voient du premier coup d 'œil ; ce son t le J ura, .l e P l.atea u et les Al:pes, dont 'nous a l.lons examiner .brièvement la form e g.énéral e et la direction.

Le Jura 'aff ecte, dan s son ensemble, l,a form e d 'un immen se ar c de cercle, qui s'ét en d de Gen èv e au ca nton de Sch affhouse. (tLe r epré­senter grosso macla sur une planche noire qui a vois ine :l,a carte.) ICet ar c n e se com,pose pas d 'une lign e m1Ïlque, m ais d e ch a înons pIus ou moins par,al,lèl,es (en faire .le tr a cé sur le tableau), laissant entre eux cles vallons souv ent étroits et orientés, eux aussi, du sud-ou es au nord-est; parfois des -gorges coupent t r an sJVersa'lem ent le Jura ; on les nomme cluses (en 'Î,a ire voh' sur l a carte). .

La chaine jur,assienne, .d·aspect -lourd, ,m assif, es t d épourvue de glaciers ou d e neiges per sis tantes (on n e voit, en effet, sur la carte, aucune t einte .1J.lanche); son point culminant (le M'ont Tendre) n ',attein t pas m êm e 2000 m ètres, alors que les neiges éternelles ,commencent, en généra'l, à partir d e 2800 m. L'.al,titude du Jura va en s 'abaissan t dans J,a .direction nord-ést, ce qu'indique, du reste, l,a force des teintes. Celles-ci nous montrent, d e 'plus,que les versants orientaux de la chaîne, puisqu'il y en a plusieurs, sont p.lus a:brupts .que ceux de l'ouest, qui s 'ab Ed ssent gr a duellem en t du côté de .la F r.ance.

- 83 -

Le Plateau, r eglOn située en tr e le Jura et les Ha ute '-Alpes, 1'e '­so mble ass·ez là un v·as te .par all élogramme dont les petits cô tés se trou vent resp ectivement au x' lacs ,de Gen ève et de IConsta nc e. L e t01'­J',a in y est rela tiv em en t pla·t, d où le nom de Plateau; ma is on y l' em al'que n éanmoins de f ortes ondu lations, m êm e des rh a în es qui d escenden t en r a mifi.c-aüons multiples des Hau tes-A:pes, d ont eUes son t ,loin d 'avoir la puissanc~ ('les fa ire voir sur l,a car te). EUes se dirigen t .pour .la plupart, avec .le' va llées Iqu 'ell es enserrent et les cours d 'eau qui y coulent, ver s le nord-ouest, ce qui d onne d e l' en ­sem ble nmpres.' ion d 'un plan inclin é ver s ·]e Jura, assez sembl abl e à une pen te de toit.

Vu son altitude p eu é.levée, le P lateH u n e' porte, lui aussi, ni gl a­cier s ni n évés.

Les Alpes, qui occupen-t 1:1 surfa ce .la plus con sidér,able ,de notre pays on t, comme l'e montr c tr ès bien la car te, un noyau cen tr a l, so rte de moyeu a vec d es r a is 'qui s 'cndéta chen t pour a ll er dans toute;:. l e.:.i llirections. Ce point cent r a l c, 't le massif d u GoLhal'.cl. Les gnan c1e' chaînes qui en partent sont .l es Ipes bernoises, les Al·pes valai­sannes, les Alpes tessinoises, les Alpes grisonnes, ,les Alpes glaron­naises et l es Alpes uranaises, et ch acu ne de ces ch aîn es fcr a tou t à l'heure l 'obj et d 'un exam en sp éci,a l.

Toutes, surtout les {Leu x ;premièr es, aocusen t sur la car te un r eli ef ex tr êm em ent ·puissan,t et font songer à de colossales vagu es qui se ser a,ien t élevées d 'une 'm er en furi e et solidifées subitem en t au mo­m en t où elles d éferla ient dan s .l a. di rec tion du nO Nl-ouest, ce qui fait LlU C le versant sud-est en est plus ·a'br u pt et moins étendu.

Les t einte.'3 blanc bleuté ,des g'acier s occupent d e 'larges surfaces, surtout dans l es Alpes ,bernoises, où elles diminuent et 'e ra r éfi en t en s ·éloi.gna n t du Gothard, et d an s les Alp es ,pennines où, au contr a ire, elles sont en progllession en aUant ver s le s ud-ouest. Dans l es au tr e-' ch aîn es, .les g.la ci er s et lcs n évés sont beaucou:p plus r a r es. (F,air e voir e t nom.mer qu e~·ques gl acier s importan ts.)

Les Alpes soüt coupées d'un .grand nombre de dépres~ion s ou cols que l 'on fr anchit, les uns ex,clus ivem en t à ,pi ed (lign e pointillée); l es au tres soi t à pied ou à dos de bête de somme -( ligne unique et uni e), soi t en core en voiture (cl oub.l e lign e unie) . (Fa ire cher ch er des exemples sur ,la carte.)

,Comme cer taines ch aînes so n t en tr aver s des v oies l es plus d i­r ectes qui r eli.ent .le nord et le nord-ouest de l'Europe au sud et sud­-o u.est et surt out avec l'Asie e.t ]e nord d e l'Afri,que, on les a ·percées de tunnels grandioses, dont les plus célèbres sont ceux du Lbtschb "r g, du Sim,plon, du Gothrard. (Les montrer sur la carte. - On peu t aussi -citel' ceux du Jura : .Mont-d'Or, Granges-,Moutier s, Ha u enstein.)

Les cha în es de montag n es n'ont ipas seul em en t des dépressions ou 'C ols, m ais aussi des so'mmités qui dép.assen t parfoi s ode beaucoup leur .a ltitucle moyenn e.

1

- 84-

Leul' hauteur est ordina il'ement .ctol111ée sur les cartes et s 'énonce­en mètres. A ce sll'jet, ril est utile de savoir oaIculer le temps qu 'on mettra pour en faire l'ascension dans les conditions normales. On peut quelquefois .aussi avoir besoin de connaître, en ce qui concerne, telle ou telle monta.gne, une altitude inférieure à ,ce·Ue du point cul­minant.

Dans ce cas, il faut, savoir se servir des courbes de niveau.

Mais .préalaJJlement, il est nécessaire ,de sEi rendre ,compte de leur 'ignification, de leul's écartements respectifs.

Les élèves y arrivent aisément avec l'explication suivante:

Supposons que le Ü'iagle rectangle AB ,C représente une mon­./ C tagne dont ,la base est la ligne A B et le sommet

,/' en C. Divisons la hauteur B IC, un des f,lancs de' /' la montagne, très abrupt, vertical même, en 10 ~ part.ies égales, qui représenteront chacune 100

A ~ B mètres de hauteur. 'Nous aurons pour lB ,C dix fois cent mètres (100Xl0) ou mille mètres ,d'altitude. Seu:Iement, il s'agir,a d'y ajouter la distance qui sépare , le ,pied ,B du niveau de la, mer. ISOit ,pour le cas présent 100 'm . ICe qui donnema 'pour la hau­teur totale 1100 mètres.

En menant des Ipoints de division de ,la ligne ,B ,C des parallèles. à la base A B, nous aurons ,ce ,qu 'on a.ppelle des courbes de niveau, qui sur le flanc A oC paraîtront plus espacées 'parce que le sol y est mO,ins en pente, mais le total de 'leurs distances verticales sera le même ,que celui de leurs distances sur ,le côté Be

On pourra refaire ces courbes de niveau non plus sur un triangle" mais SUl' un corps conique de ,même hauteur et de même base.

Si maintenant on e 'time ,qu'un marcheur s'élève à ,la montagne' de trois cents ,mètres 'par heure, on ,peut aisément ,calculer' le te'mps. qu 'il lui faudra pour gravir une altitude de 3000 m. indiquée sur la carte.

En ,défalquant 500 an., par exemple, à cause de 'la ,distance du ,point de départ au nivOoau de la mer, il reste 2500 m, là Ipar,courir. A raison d'une heure 'pour trois ,cents mètres, 11 f,audra, en chiffres. ronds, huit heures de marche. (F,aire faire quel1ques calculs similaires en donnant sur la carte des sommités d'altitudes diverses:)

H y a des sommets remarquables par :le panorama dont on ) jouit ,et aux,quels on accède par un ,chemin de ,fer. (En fa .ire voir et montrer comment se distinguent les hgnes de montagne.)

Dans l'examen de .la ,partie orogr,aphi'que de notre carte, il reste encore à attirer l'attention sur la direction et .l'étendue des val,lées comprises entre .les ·chaÎnes -alpestres.

E

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On remarquera que plusieurs pa-rmi elles, et non les moins consi­dérables, ,se dirigent en sens o:pposé (Rhône et Rhin - Heuss et Tes-' sin, etc.). BeaucOul) de ces vaUées renferment ,des dépressions plus profondes que Je niveau moyen, ce sont des espèces de cuvettes ou de poches où s 'amasse l'eau d'un cours d'eau pour former ,des l,acs, des marais. (En don11.er des exemples sur la carte.)

Ces ,lacs, tout en agTémentant le paysage, permettent aux' cours d'eau de se débarrasser de leurs ,gTaviers et ,de leurs im,puretés et d'attiédir considérablement leurs 'eaux, ce ,qui f,ait que leur superficie tend à diminuer à la longue. Ainsi le l,ac de Genève a reculé de plu­sieurs k.m. du ,côté de .J'est, où Port'-Va>lais en est éloigné d'une demi­heure. Plusiem's cours d'eau, en se ,précipitant des hautes vallées, forment par-ci ·par-1Jà des chutes ou casca,des. (En signaler que.lques­unes en indiquant comment on les re,présente sur la carte.) Après ce court exposé orographique de notre pays, nous al10ns dire un mot de ses conditions climatériques et des 'productions de son sol, mais toujours d'après les données de la carte.

2me Leçon (Climat et ressources) De la direction, de ·l 'étendue et. de ,l 'aHitude des chaînes ,de mon­

tagnes dépend en partie le climat d 'un ,pays. Nous disons en partie, car il y a d 'autres facteurs qui contribuent ég.alement à le modifier, tels que .le voisinage ou l'.éloignement des océans ou .grandes mers, l'absen ce ou .la présen ce ,de forlêts.

Ainsi le Jura, dirigé du sud-oue8Jt au nord-est, .arrMera 'plus ou moins le vent qui vient ,directement de l 'ouest; ,par contre, ses val­lées étant ouvertes ,cl un côté ,au vent du sud-ouest., de ,l 'autre' au vent du nord ou du nord-ouest seront traversées ,par ces deux courants. ,Ce qui explique la -température parfois ex,trêmement basse qu'on y ob­serve dural1t cel t.ains hivers et la ,quantité considérable ,de pluie (1 m . 70 en ,moyenne) que reçoit cette chaîne, La production agricole y consistera donc prindpalement en fOl~êts et 'pâturages. Seuls quel­ques versants bien abrités et exposés au soleil seront cu.l,tivés en vigne, n'otamment du côté de Neuchâtel et de Schaffhouse.

Comme le Jura n'a. pas de névés, ni de glaciers, il s'ensuitt que le clébit de ses cours d'eau dépend de la quantité de pluie qui y tombe:

Le Platean, à cause de sa situation entre le Jura, et les Alpes et de ses deux larges ouver,tures du sud-ouest et du nOl~d-est aura à peu de chose 'près l e même régime c.li.m,atérique 'que le Jura. Néanmoins, il y tombe moins d'eau, parce que la v.luie est attirée soit 'par le Jura soit ipar les Alpes. Seulement le sol y étant ,plus bas, plus fertile produira, outre les prairies et les forêts, diverses cultures, comme les

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céréales, les al'ibres fruitiers, ,les p~lantes textiJes, .les pom·mes de terre, etc., etc. C'est essentiellement la région de :la grande agriculture avec ses grandes et belles fermes.

Sous le rapport du cli'm·at, la r égion. !(les Al'pes 'ne présente pas la même uniformité que :le Jur,a et le P.lateau.

Cest que ses .chaînes, la p;upart très hautes, suivent des {lirec­tions variées et souvent opposées, com~e nous .l'avons dit plus ' haut.

De 1à des ex.positions, des courants aériens très divel·s.

Les vallées du 'Rhône, du Tessin e,t ,d~ quelques r.égions merl­diona.les des ·Grisons sont, en général, à l 'abri des vents .froids du nord, et pal' conséquent ont une une temipérature assez élevée. Celles ~e l'Aar, de la Reuss, de la Linth, du Rhin de J'Engadine, ouvertes vers le nord lont au contraire, assez basse, souvent rigoureuse en hiver. Au printemps, la neige aurait de la peine à y fondre sans le fahn.

Les va.Uées chaudes et humides, comme celles du Rhône (abstrac­tion faite de quelques .parties: Sion, Siene, par exemple) et du Tes­sin ont des ,productions un peu plus méridiona.les que ,les autres. (En citer l'une ou l'autre.)

Le~ régions montrugneuses offrent souvent des ressources dont m,anquent les plaines: nous voulons parler des ,chutes d'eau ou forces motrices, de :l 'industrie hôtelière et de certains minéraux.

Les gl,aciers étant dï,mmenses réservoirs d'eau solide, augmentent pal' la fonte estivale le débit des rivières ou fleuves qui y prennent leur source; et com'me ces cours d'eau suivent oNlinairement une pente assez rapide, il est aisé de construire ,le ,long d'e leur ,parcours des barrages et des usines électri.ques. kfin de parer 'à la pénurie d 'eau qui se ·produit en llirver, on crée dans certain ' vallons supé­rieurs des .la·cs artificiels (Grimsel, Barbel~ine, Dixence, etc.) .

Il n'est pas inutile de faü'e remarquer 'que ces ·g.lé\Jciers sont par­ticulièrement nombreux et de dimensions considérables dans les Hautes-Alpes; d'abord à cause de l',altitude élevée ,de .certaines chaî­nes, mais aussi ,à l'aison des masses formidahles de neige qui tom­bent SUl' cette région, surtout dans celles qui avoisinent le massif du Gothard. <C'est .là, en effet, 'que les précipitations sont .les plus for­tes parce que :les nuages y sont attirés et retenus p.ar le massif cen­tral et ses rayonnements.

La région alpestre, riche en sites merveilleux', en stations cli­matériques, ba'.néaires '(en montrer sur .la carte et faire remarquer les signes conventionnels) a donné naissance ,à l'industrie hôtelière.

,Les montages renferment souvent divers produits minéraux, tels que ,ardoises, fer, asphalte, sel gemme, etc. (Indiquer les mines sur la cal"tte avec le signe qui s 'y r,apporte) et concourent ainsi d 'une autre manière encore ,à .la prospérité ele notre pays.

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3me Leçon (ethnographie) La géographie .physique n'influe pas seulement sur le climat et

les productions, mais aussi sur les conditions e.thnographiques. Ainsi de l'examen de la caI>;te, il ressort que :les régions pauvres, telles que le Jura et .les Hautes-Alpes, sont moins Ipeuplées. Nous Je constatons au 'll,ombre ·de cer.cles ou de ,polygones sur Je Plateau ou ,dans les parties basses, donc ,plus fertiles, d'un certain nombre de vallées (Rhin, Rhône, Tessin, etc.). Aussi la densité de .l,a 'population du Pla­tea dépasse-t-eJle considérablement ceUes du Jura et des Hautes-Al­pes. Si dans ·quelques régions jurassiennes on rencontre des centres populeux, comme c'est le cas, ,par exe,mple, dans le canton de Neu­châtel, cela tient non :aux ressources naturelles, mais à l'industrie qui y supplée au .manque des produits du sol.

(Iel, c'est ,le mO'ment de nl0ntrer aux élèves l 'importance relative de que1ques .1oc-alités Ipar l'emploi des signes conventionnels ex.pli­qués sur là, l.égende de ,la c·ar.te. ·Comme là la ipartje ethnooTaphique se rattachent la religion, l 'ohis'toire, etc., on :leur fera trouver queLques ejnplacementsde couvents, de cha'pelles, de châteaux, de ruines, mais toujours en utilisant les signes conventionnels. La carte fédérale se prêtera même à l une ou l'autre explication historique ou militaire.

On pourra aisément faire comprendre pourquoi la confédération a vu le j,our au sein des Ipes, qui ont facilité aux confédéit'és ,le m ain­tien de Jeur alliance et de leurs libertés; comment Je noyau centr,al des trois cantons primitifs s'est augmenté par une sorte de péri­phérie; .pour·quoi, enfin, cet agr.al1<dissement n 'a pas dé,passé les li­mites actuelles d e notre pays. '(ILes frontières ,polittiques sont assez

'souvent les mêmes que les frontières ·physi'ques.) Au point de vue militaire, le Jura et les Alpes forment une forteresse ,naturel,le que l'ennemi tenterait ·diftficilement de franchir. Les rares points vulné­rables (Vallées du Rhône, du Rhin, ·de Ja Reuss) sont défendus par des ouvrages fortifiés: St-':Maurice, Gondo, IStt-lGothard, Luziensteig.

La partie la plus exposée est ,le P.lateau, du côté nord et no1'd­est. Puisque nous parJons de ·guerre, n'ouhlions pas de faire trouver SUl' la carte les lieuX' .qui rap,pellent par deux épées en croix .les ba- . tailles livrées ·par nos ,ancêtres.

Il nous reste encore à dire un mot de ;J 'emploi de l 'échelle d 'une carte, de ,la manière de s 'orienter et des signes ,conventionnels dont font usage certains cartographes.

Echelle d'une carte. Il est facile de faire comprendre aux élèves la nécessité de recourir à une réduction plus ou moins forte pour la représentation d 'un pays sur une feuille ,de papier. La ,photogTaphie peut servir ici encore d'exemple. Il est éviden.t que sur une photo­graphie une personne ,aura des dimensions quinze, vingt, cinquante fois .plus .petites. De même une sa lIe de da.sse ou un bâtiment sur

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un dessin. P ar un e courte gra dation, on ,passera des n ombres dix, cinqu ante, cent mille, etc. , à deux cent mille; et on am èn er a l es élè­ves à comprendre que sur .la car te fédéra-l e toute l ongu eur d 'un c·en ­t imètre r eprésente en r éa:lité deu x km. (1 cm. X 200.000 = 2 k,m.)

En conséquen ce, il leu r ser a fa'cile de calcul er :la dis tance d 'un point à un aut r e ; d 'une localité à une au tre.

Supposons qu 'en tre la v ille A et la vi,He B, nous 'm esurions su r la carte 15 cm. La .distan ce r éeUe ser a 200.000 fo is plus considér abl e, c'est-à-dire ,de 30 km. (Faire ca'lcul er l a distan ce réelle entre un cer­tain nombre d e localités jusqu 'à ce qu e l es élèves exécutent ,le calcul rapidem ent et ex,actem ent,)

Orientation. E n pr omen aJde, en excursion, ou en campagne, quünd il S'élgit des mili taires, on a souvent b esoin -de s 'orienter, de trouvù teUe ou tell e ,direction. A cet eff et, on se sert naturellement .d·u ne c,arte. Seu.lem en t, on est obligé p arfois, pour êtr e mieux renseign é, de l 'orien ter , ce qui se crait en la ,plaçant de m anièr e 'que son nord, qui est toujours en. h a u t, soit dan s l a d ireCtion du nord réel, ou en choisissant sur la carte ,des points de re,père qu 'on voi t ou qu 'on connaît sur le t er rain.

En cas de brouil :al'd épais, ou d uran t les tén èbres, on f.a it u sage d 'une boussole. P endan t une journée cla ire, l,a ,pla ce d u soJ eil au firm,am ent peut four nir aussi des indications util es.

Signes conventionnels: La carte fédéra le est loin .de contenir tou s les sign es conventionnels ·qu 'emploient les cartogr aphes 'pour les car­tes détaillées, ,comme l es ca r te. l'Eta,t-maj.or, l es cartes agricoles, in ­dustriel1 es, commercia les, etc. Il est bon que le m aître ,les fasse con ­n aître aux élèves et leur en montre qu elqu es s pécimen s ..

La plupar t de ces sign es s ont à peu pr ès les m êm es dans ,les dif­fér ents pays.

Nous voici au bout de notre petit exposé sur la lecture de la carte fédérale. Nous avons laissé de côté quelques détails que les Inaîtres pourront ajouter , s'ils les jugent utiles .

Notre but était d 'indiquer aux instituteurs que l'inexpérien­ce ou le Inanque de telnps pour la préparation des leçons auraient elupêchés de r endre celles-ci intéressantes et profitables, la voie à suivre et la lllatière à exploiter. ComIne nous l'avons dit 'à pro­pos de la géograp'hie conlnlunale, les trois leçons qui précèdent peuvent, suivant les circonstan~es, se subdiviser en plusieurs fragnlents,

Qu'on nous perulette, avant de finir , de r evenir sur une r e­Inarque que nous avons faite dans une des conférences auxquel­les nous avons assisté: les maîtres ne doivent pas oublier que la géographie a un but éducatif comm.e toutes les autres branches

)

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d u progr auune. E n conséquence, ils s 'en serviront pour le déve­loppem ent de toutes les facultés intellectuelles : esprit d 'observa­tion ou attention, réflexion , jugelnent; raisonnem ent, ainsi que pour la culture des nobles sentiments de l 'ânle, entre autres le goüt du b eau et l'aulour du bien. Ils y arriveront en proüédant d 'une Ina­nièr e nléthodique et rationnelle ' et en utilisant tous les uloyens pour faire voir et ad111irel' aux é lèves les beautés de uotre pays . Panni ces uloyens, nous citerons, en particulier , la lecture de quelques belles pages descriptives, les. collections de cartes de vue, la visite de sites intéressants, etc. Il faut h abituer l enfant à porter de t eulps en teulps ses r egards au dellà de l'horizon très borné' de son village, au deJià du champ de pOUlInes de terre ou de h M d e ses parents. L 'amour de la nature n 'es t pas toujours inné; il peut se développer par la culture. Nous .nous souvenons que dans notre jeune âge, nous n e le poss'édions guèr e, pour ne pas dire point du tout, et aujourd 'hui , il fait une de nos plus chères délices.

\F ~~~=E=N~=C=L=A=N=A=N=T== ~ Pa~sage d'hiver ~

L )allée est droite et longu e) et SUl' le ciel cfhiver Se dr essent 1wrdÎlnent les grands arbres .d e f er) V ieux ormes dépouillés dont le sommet se touche. Tout eni bout) le soleil) large et l'ouge) se couche. A t horizon il va plonger dans un moment. Pas un oiseau. Parfois ) l.ln lointain craque111ent Dans les taillis dés erts d e la forêt Inuette; Et là-bas ) cheminant) la noire silhouette) S UI' le glob e en1pourpl'é qui fond comme un lingot, D'une vieille cl bâton) ployant sous son fagot .

François Coppée.

~ Pour les pauvres ~ o riches) quand le pauvre en proie à. la détr esse) Trel11blcl11t SUI' votre seuil ) vous d emnnde du pain, Quel que soit le travail et f h eure qui vous presse) Ne repoussez jamais ce paria divin.

N )accusez point son bras d e honteuse paress e) N'aggrav ez pas ses maux pal' un 111épris hautain ; NI ais pour lui rendre W1 peu de force et d)allégresse) l'I1 ettez av ec Wi1OUl' votre aumône en sa main.

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Le Ciel vous a donné toutes les douces choses: Les honnel..Zrs ) les plaisirs) les lal..Zriers et les l'oses; Ob! ne soyez pas sourds cmx cris de l'indigent)

Et dites) ql..Zand sa voix vous paraît ilnportune : « Si j'avais ses haillons) s'il avait lna fortune, S'il était) ll..Zi ) le l'Îche et l110i) le mendiant P »

Arthur Drulnaux.

.a~ Quand il fait froid ~ Le nid posé SUl' une branche) Trelnble) la forêt est très blanche Et les oiseal..Zx ont fain1 et froid.

. La lnaison COl..Zverte cie glace Frissonne à la bise ql..Zi passe) Les enfants palpitent d'effroi.

Les oiseaux cm:c ailes lnol..Zillées) Secol..Zant leurs plumes SOl..Zillées) Frappent CUI CCll'1'eal..Z de leur bec.

Ei la misérable nichée) Des pal..Zvres enfants s'est cOl..Zchée, Sans avoir un peu de pain sec.

fit on petit) dans la maison blanche) Pense al..Z nid posé Sl..Zr la branche) Et songe ClU pauvre toit tremblant.

Dans tes n'tains) grosses de ' lnitaines) Porte aux petits oiseaux des graines Et donne al..ZX enfants du pain blanc.

Le style

X. '

Le sty.le, c'est ila parole humaine. La ,pal'o,}e humaine doit être franche et discrète; pour réunir en un mot ces deux mots, elle doit être vraie.

La vérité, qui est la loOi lle 1 a pensée et la loi de la vie, est aussi la loi dé la .parole et est toujours ,la même vérité.

La vérité, c 'est la vie. Il est clair que ,l'homme doit vivre ,clans la vérité. ltl est clair que la pensée ,de l 'homme doit être conforme à la

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même vérité que son acte, pui.'quïl n 'y R pas deux verbes contradic­toires. Il est clair encore que la ·pa.role .de l'humme doit être con­forme à la même vérité que sa pensée eL .'on ,acte, puisqu'il n 'y a pas trois vérités c·ontradictoires.

Ainsi 1"homme doit : Vivre -d,ans .la vérité, Penser comme il vit, Et paroler comme il pense. Voilà la -loi du style. Nous sommes ici en pleine simplicité, pal'ce

que nous sommes en .pleine vérité. Les idées ,qu 'un homme exprime sont la propriété de tous . Mais le sty,le ,de cet homme es.t sa propriété particulière. Placez les mêmes mots dans la bouche de deux hommes, ces

,deux mots ne rendront ·pas le même son. Un homme .parle: La. s'phère sonore qui ·l'entoure es t large; les

vibrations ·cle sa voix retentissent d.ans ,le monde intelligible, il vou ' ouvre une fenêtre sur l'infini.

Un autre homme parle: il articule les mêmes syJ.labes; l.a sphère sonore qui 1"entoure est étroite 'et sa voix ne por.te pas.

Vous n 'avez rien entrevu au delà du sen.' immédiat des paroles qu 'il aura prononcées.

Le style, c'est l'explosion .de notre ,personne; c'est notre création. L'idée que nous exprÏl)1ons, nous ne la créons pas.

lVl::tis nous créons notre style: un homme peut, sans être un homme de génie, v oÏl' une grande vérité . . M,ais pour la dire, cette vé­rité, en terme définitif, pour .la .par.1er clans un langage immortel, poUl' la signel' de son nom, pour J'associer, au Xl yeux du genre hu­main, à cette signature, il faut être un homme de ,génie. Le .lieu du génie, c'est le style : le style est 'a résklence, sa 'preuve, sa marque et sa gloire. Quelque chose que vous disiez, si le sty·le vous manque, la gloire vous manquer,a.

Le style . ne ·peut pas ,être remplacé par la pensée, quelque splen­dide qu 'on l,a suppose. Rien ne dispense cle lui. Il est .la condition de .g:,oire; comme elle, à mériter, et, comme elle, à conquérir. Nous disons d'un homme qu'il !possède une langue, quand il la parle enfin comme il veut ,la parler. C'est qu 'en effe.t la langue, et surtout la lan­gue française, ne se ilivre pas à tout venant; elle exige une lutte et ne se rend qu 'à qui l.a dompte.

L'humanité, ,qui est si dure ;pour le penseur; ne consent enfin à l'admirer' que .s'il sait ·forcer, par la splendeur .de sa parole, son .ad­miration récalcitrante. Elle sïncline de force sous le coup de la pa­role, et semble dire malgré e:11 e, en parIant du grancl écriv,ain qui a lutté contre son idée 'pour la saisir, contre sa langue pour IR

dompter: Qu'il règne ,avec ·éclat SUl' sa propre cdnquête, Et ·que de sa victoire i : couronne sa tête,

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. Quand un 'homme a conquis son style, il Iperd, comme les SOLlve­rall1~, le plaisir de .J'incognito. On le reconnaît .dès qu'il parle: il se , trahIt ,dès ,qu'il apparaît.

La rhétorique vous conse:iJlle d'imiter les grands écrivains. Elle. cr,oit qu'ils ont une recette et ,qu'il suffit ,de Il,a Iprendll'e . . Leur recette , c ' es~ ,d 'être .eux-m,êmes. !Leur personne est inviol,ai]),le et nul ne peu~ se l approprIer. Tout ,ce ,qu 'on peut faire, c'est de voler 1eur habit et voici .la. 'punition du voleur: -l'habit volé ne lui va pas, il est t~.op grand pOUl' sa taille.

üonnez à un homme les idées d'un autre homme: donnez-lui tout : (~e ,pl~n d 'une œuvre, 1'ensemble et les détails, tout, jusqu'aux mots, JamaIS les deux œuvres ne se ressembleront. Le .gr,and écrivain et 1'« autre» seront éternellement séparés ,par un ,abîme. Chacun d'eux aura son style. Le sty.le! voilà la grande 'parole, voilà le n0111 du secret. Mais quel est le sens de cette parole? Qu'est-ce que le s ly,le en vérité? '

. La même idée, pénétrant dans miLle intel1igences, en sortira sous mIlle eXJpressions différentes. Ces expressions v.arieil'ont comme va­rier,a le tr~avail secret que l'idée ,aur.a fait en chacun d 'e nous. Notre­expression rBsultera, de J'élaboration que l'idée aura subie dans notre âme. L 'idée donnera rà notre parole l'aspect ,qu'elle-même 'aura pris en nous. Absorbée en nous, elle entrera dans notre 'moule, s'y façon­ner~ et dir,a, en se manifestant au dehors, l'ex,pression que notre in­telllgence particulière lui aura donnée. La relation qui sera établie entre elle et nous . sera ,manifestée p&r ,1a ,parole.

. , Notre sty.le, c'est la signature de notre per,sonne ,apposée sur un e­Ide.e ~ notre style, ce sont nos ,armoiries, c'est notre em,preinte, notre eff1g1e, notre couronne qui se frappe d'elle-même sur le métal chauel, SUl' le métal encore en fusion. Ernest HELLO.

Mots pour rire

Une petite fille à sa Inanlan :

- Manlan, dis donc à Ina petite sœur de me donner sa POl1l­nle pour lui apprendre là avoir bon cœur!

:1< :j: *, Fin de dialogue.

- Vous avez tort de vous laisser aller ainsi. Un honlIne in­telligent comnle vous fait toujours ce qu'il veut.

- .c'est ce qui vous trompe. Si je faisais ce que je veux, je ne ferais rien 1

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~ Nos Pages ~ ~"@~ ~ ~(.~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~J~

=========================== SO~VDI{AIRE: A mon fils . - 'Ce qu 'il fa'lIt entendre par l'éducation.

- Histoire pour les mères. - La: berceuse des ,douze enfant.s. _ pensées.

~ R mon fils ~ Il faut que vous soyez, si vous voulez lTIe ren.dre Ce que je donnai, sans C01TIpter, de mon cœur, Non seulement l'enfant lTIalicieux et tendre, Mais quand mes lTIains vers vous Ile poul'l'ont plus se tendre, . L' hOll1111C dont le hasard ne sera pas vainqueur .

Celui qui jusqu'cm bout doit accomplir la tâche Pour laquelle est ll1aI'qué son front, arll1é son bras, Qui va droit à son but, scms reculer d'un pas, Qui peui' être défait, lTIais qui n'est jamais lâche, Et qui, s'il doit plier, ne se prosterne pas.

Cherchez plus haut que 1110i, 1110n fils, votre modèle, Et chez les forts plutôt que chez les glorieux. Si vous me surpassez, vous lne serez fidèle; Que ll1a plus belle fleur renaisse en vous plus belle Ei' ce que .t'ai rêvé de bien, faites-le Inieux.

M. 'POTTECHER.

Ce qu'il faut entendre par l'éducation C'est aux Romains, c'est à leur langue si majestueuse et si forte '

Clue nous devons ce mot: .« Education », -d 'un sens si grave, d'une ex-, pression si énergique.

Les Français ont enrichi le langage et exprimé l'action 'même de l'éducation par un terme dont la noblesse et ,l'éclat ,le disputent à I.a majesté et à ,la 'force du mot ,latin. Nous avons dit: Elever la jeunesse. Belle parole! Et si le -sens qui lui est propre semble moins profond et exprime moins fortement l'action, ,l'autorité cré.atrice de l'éducation, il éùjoute à cette idée ITondamentaJle la beauté, ;l'ornement, la grandeur, et, ,au fond, l'adion créatrice de l'éducation, est-ce a~tre ,chose? Oui, élever est un beau mot, bien par,faitement français: il a ide 'la. dignité, de l'honneur; il nous v,a. .bien, nous l'avons heureusement ,cr,éé.

1

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Aussi, voyez toutes les nobles acceptio.ns .qu'il s'est r·éservées pétl'­-mi nous; comme il entoure l'éducation ·du cortège naturel des belles idées qui s'y rattachent! Par lIa :puissance ,de ce mot, élever l'âme, élevel' l'esprit, élever les sentime11ts et les 'pensées, élever le caractè1'c, sont 1<'>.8 idées naturelles, les i.dées françaises, les devoirs et le but de l'éducation. (,l\llgr Dupanloup).

Faites de ù)onnes loi', si vous pouvez, mais surtout, ~mais ·ava.n t tout, faites une bonne éducation, faites-nous des hommes... Ne nous laites pas des écoles neutres, ,car ce sont des écoles nunes. A la doc­trine anarchique: « Ni Dieu, ni maître», opposez la doctrine humaine: « Dieu, patrie, .liberté. » Jules ISimon).

ICe mot éducation, ,comme tant d 'autres du .français actuel, et sur­tout usuel, a subi depuis sa naissance une transformation pro.fonde. L 'usage ra tellement détourné de sa signification origine.lie, qu 'il n 'est lias rare, al1'j oupd',l1 ui, de l'entendre employer absolument ,à rebours et 'que, c'ha'que jour, on .loue .la belle éducation de telle ou telle per­.sonne, remarquable surtout :par une absence 'presque ,complète de tou­te vraie éducation .. ,

La véritable éducation - il est bon Ide le rappeler devant le flot montant des idées contemporaines, - la véritable éducation est sur­tout une œuvre de vérité.

Elle s'inspire de la nature même .de >l'homme, non de l'hornme idéal, mais de l'homme te'l qu 'il est, avec ses facu.ltés et ses passions, ses bons et ses mauvais instincts, sa Jor,ce et ::les faiblesses.

Si vous me permettez un instant de me croire en clas<::c, laissez­moi VOU8 définir cette èducation,dont ,chacun 'parle et se Ua tte et que 'si pèU comprennent.

Eduquer est Iformé .de deux mots: e qui maWlue la direction et Signifie « hors de », et ducere, .qui se traduit par « ,conduire, mener, diriger ».

Eduquer un enfant, c'est .clone .le conduire ,hors de la situation . en laque1l0 il se trouve, le prendre par la ,main et le .mener vers ]e mieux, guider sa marche ascensionnelle ver.. un but supéricUl', le pous,'er vers le 'bien, l'élever vers ,son .but.

Eduquer un enfant, c'est lui ,creuser un ,chemin dans la vic ct le hncer dans la voie ,qui doit .le mener à .la fin pour laquelle .Dieu ra . .cré.é ; c'est l'étudier, le vivisectionner en son âme et son corps, pour le connaître et lui imprimer une impulsion décisive vers son bonlleur !parfait.

Eduquer 'un enfant, c;est 31gir sur son âme et sur son corps commc le modeleur agit sur le plâtre ou sur la fraîcbe argile; c est :le pren­dre f.aible, ignora,nt et méchant, 'pour le rendre fort, instruit et bnn.

Eduquer un enfant, c'est créer son bonheur, et puisque ,de la terre il doit inonter au cie.l, c'est ,l'engendrer à la vie spirituele et moral<.>, et : en quel,que sorte coopérer là Il'œuvre de Dieu la plus gra.nde: .la créa tion des âmes. (J . R'enault, Conférence faite à Namu1'.).

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Histoire pour les mères Ce soir-1à, le souper fini, la n1ère Leroy dit COlllme chaque

soir - Allons, Ines enfants, faisons la prière

Quatre paires de sabots claquèrent sur le carreau. La n1ère Leroy, traversant la chambre, s 'agenouilla là une petite distance de la fenêtre, c'était l'endroit accoutulné. Marie, sa fille, s'age­nouilla près d'elle oÙ gauche; puis Etienne l'aîné, bientôt un jeune hOn1n1.e, puis Jacques, puis Lucien, ses trois garçons . Ils étaient en ligne par rang d'âge et de taille. Au nlonlent où elle levait la main droite pour comn1.encer le signe de la croix, la mère se dé­tourna et delnanda :

- Etienne? L enfant était debout près du poêle. Il ne bougea pas. - Etienne? :\'fais le petit secoua la tête et ne répondit pas. Elle s'aperçut

qu'il était pâle COnln1.e le plâtre des n1.urs, et elle s'arrêta toute :::;aisie.

- Fais ta prière sans nloi, dit-il, je ne peux plus la faire. - Es-tu 11lalade, n1.on Etienne ? Est-ce pour cela que tu es

si blanc? Après une n1.inute de silence, le petit dit: - .Je sais bien que je vais te faire de la peine ... Il faut bien

pourtant que j'arrive à te le ,dire ... Je ne crois plus comme toi, l11.an1.an ...

- Qu'est-ce que tu ne crois plus, nlon petit? ... Mais ce n'est pas possible ... Est-ce que tu ne crois plus au bon Dieu ?

Les lèvres de treize anSnlUrI11Urèrent : - Non. Une plainte seule lui répondit. ,La nlère Leroy, qui avait sup­

porté sans faiblir tant d'épreuves, se sentit défaillir' devant celle­l,à. Elle s'appuya au dossier d'une chaise qui ,était près d'elle et ferIna ses paupières rouges qui se gonflèrent · tout 'à coup. Sans doute elle disait tous les jours rà ses quatre enfants ': « Je n'ai pas d'enfant plus cher que toi. ,) Mais on peut supposer sans crainte de se tromper · qu'elle était plus fière d Etienne que des autres. Il était J'alné! Elle pensait qu'il con1.prenait n1.ieux, en grandissant. toute la peine que s'était donnée la 111ère Leroy pour élever sa f a nlÎ lIe , et puis dans douze jours, pas un de plus, il atteignait ses treize ans, il quittait l'·école et entrait là la fabrique comme ratta­cheur de fils. Tout le n1.onde en parlait dans la lnaison. Devant la douleur de sa 111ère, Etienne delneura courbé, la tête pressée con­tre le bonnet blanc et contre les tenlpes où le sang battait violeln­ment. Alors, ln voix basse, sanglotant tous deux, ils .écbangèrent des n1.ots rapides:

=

·mois ...

- 9G-

Faut pas tant pleurer , 111.aman.

Oh! si. n y :l 101lgte111ps que je voulais vous le dire , plus d 'un

Qui donc t'a don11é ces idées-M , mon petit? - Bien des choses. - Et encore? _ Des anlÏs, des apprentis . - Et encore, mon Etienne ? - Des journaux. - Et encore? _ Des livres que j'ai lus en r evenant de l'école le soir et le

dhnanche. - Ici? _ Oui , et ailleurs . C'est que, vois-tu, n1anlan, nouS ne som-

Ines plus de ton telnps , nous autres. Toi et ton père, vous ne li­sez guère, vous êtes comme dans le passé ... Nous, c'est la science

que nous croyons ... La n1ère Leroy n était point sava11te. Elle aurait pu dire seu­

lement en faveur de sa foi: « C'est elle qui 111 a faite ce que je suis , moi que tu aÏInes. » Elle ne le dit pas. Elle caressa l'enfant ,

'elle dit: _ raurais tant de douleur si tu ne voulais pas? Puis, elle s',écarta doucement et demanda à demi-voix: _ Viens prendre ta place, Etienne, agenouille-toi. Mais le petit se redresse nerveuseluelü. _ Non, vous ne n1' aurez plus avec vous. Alors la 111ère se laissa t0111ber ù genoux près de ~IIarie en de-

·mandant: _ Récite les prières, Marie, n1oi, je ne peux plus. Et elle se n1it 'à pleurer tout 'haut, la tête dans ses deux

mains, tant que dura la prière, et nl1ê111e 10ngtell1ps après. C'était la 111.ère qui pleurait, soucieuse d'une âme en péril. Le lenden1ain , oÙ. la prel11ière heure, elle attendit un peu, espérant qu'Etienne se déciderait à venir, et de 11l'êlne, le surlendeluain. Mais l'enfant de­.Ineura près du poêle. Et la peine dont il se savait la cause ne pa-

rut plus l'èuouvoir. Le quatrièn1.e jour, la 111ère n'attendit plus. Elle comn1ença

tout de suite la prière. Seulen1ent, quand les enfants se furent re­levés, elle resta là genoux sur le carreau. Une 111.inute, deux n1inu­tes, cinq l11inutes, ils la virent inclinée, son vieux châle de laine gris secoué par des sanglots qu'on n'entendait pas, son bonnet faisant une espèce d'auréole dans l'Oll1bre du dehors qui tOlnbait . par les vitres. Elle faisait la prière d'Etienne. René Bazin.

a

- 97-

~ La berceuse des douze enfants ~ 'Nos celliers pleins débordent d'clb 1 Nos cllel b . Z·· one ance .

!. . • • m lCS ~ lstlllent un flot d'or. ' Mms ~e te dOLS, divine Providence Produzts meilleurs et pl· .' 1 " C' us llC 1e tresor

est cette ruche où butine et b Z •

L, . . oun onne eSSCllll1 n0111breux [' f .

Mon vrai trésor ~ e eln. ~mts gCllS et bruyants . 711 ' a g ou e et 111a cou '

11 on vrai trésor c'est d'av'. Z l?nne, , ou couze enfants!

Jeune autrefois l'étais dit J'CI' . , l' ,-on, coquette ' l~l11CllS a p aire, à danser à. chant· '

AdleLl rube S. ·,..' el ... , . ms... l Je tCllSCllS toilette ./110n dernler-né craindrait· de . , b' A' . 111 eI11 rasser 1

ux vams succès souhaitant b . Pour le b on voyage, A Z. s erceaux je réserve I11es chants

C l.eu, le ,bal... ~n ,devient sÏJ11ple et sage,' LOI sque 1 on dOlt elever douze enfants!

M on brave é!'Joux l'JO " 't 1 L' . ' . W I CH , C cms la semaine

Pom du toyer fêter trop les vieux VÎ11S' ' OUI' l' t~' ' y lxer, quelle plus douce chaîne

Que les anneaux de ces vingt quatre . (,) A che f' - ll1al11S y ique en ant, II Dl'aill1e davantage'

~es bras, so~ ~œur devinrent plus vaillc;nts. omment, d ((llleurs , faire ll1ClLwais I11éna e

Quand notre exemple instruira douze e;1fgnts!

f 'LlJf1'[fils L.mique, Cl111is , plaignez la 1nère'

e .z s umque est un enfant gâté. ' A v.wr~ entre. eux, tous les ll1iens, au contraire A;ll onr ap pl'lS travail et charité. ' C est dans ce sol que Dieu Sèll1e et fe 't At Les f" Cl nCH re

, l~rs projets et les beaux dévouements' J :LUrCll soldat~ religieux et prêtre... . Dzeu peut cholsir quand on Cl douze enfants!

Ils grandiront et, trop tôt so;Uaire J;. les verrai tous s'éloigner du nid;' S lis on~ gardé to.us la foi de leLlr 111ère, ./110n Dle.u, 111erCl, 1110n temps serCl fini 1 Sans crCll11dre alors et pleine d'esp·é· . J' i" 'ft . , lance, 1.Cll 1~1 0 l'lI' a tes saints jugements,' qu~ l11leLlx que rr,toi ll1érite récoll1pense? J CH, pOUl' ta glozre, élevé dOLlze enfants.

H. LEGUIS ..

- 98-

~ Pensées ~ Pourquoi naissent les épis ? N'est-ce pas pour mùrir et pour être

moissonnés p.nsuite ,quand ils sont mûrs? ,car on ne les ,hisse p8.S là sur leurs tuyaux comme s ils étaient consacrés. Que s'ils avaient du S811Ument, pense,·-tu qu'ils fissent des vœux pour n'être jamais cou­pés ? Non, ,'ans doute; ils reg,arderaient comme une malédiction de n'être point moissonnés. Il en est de ,même ,de' hommes; ce serait une malédiction ,pour eux de ne :pas mourir. Ne 'pas mourir, pOUl

1'110mme, c'e,'t pOUl' l 'épi n'.êtl'e jamais mùr et n 'être jamai::; mois-

sonné.

Quand 'l'heure sera venue, je mourrai; mais je mourrai comme doit mourir un homme qui ne fait que rendre ce qu 'on lui [1 prèté.

E'pictèie.

. Arithmétique

.Echelle de réductions - Applications pratiques

Introduction.

L'élève doit d 'abord ,être initié à lever un plan, un croquis à l'échelle de 1110, 1150, t / tOO, etc.

Calculs.

1. Une armoire es t 'dessinée à 'l'écb elle de 1/10. Qu l est son volume si le croquis mesure: la'rgeur 15 cm., hauteur 220 mm., profondeur

5 cm.?

:G. Vous avez relevé 1e plan de votre 'alle de classe à l'échelle de 1/100; la longueur ode ,celui-ci est de 05 mm., ,l,a largeur de 55 m . Quelle en est la surface?

3. La carte du Valais est à l'échelle de 1/300.000. Déterminez la distance de Riddes à ,Oharrat (ligne droite). La distance entre ces deux

IGcalités est de 29 mm.

4. La carte de la Suisse à l'usage des écoliers est à l'écheUe de 1/700.000. ,sur la ,carte il y a 35 mm. entre Martigny eL ,sion . Donnez la clistance entre ces deux .localités (augmenter celle-ci d'un dixième à cause des courbes que décrit .la route pal' endroits) .

5. Sur la carte .mul'ale de la .suisse 11.200.000, entre ,sion et Sierre il y a 74 mm. Dites combien de temps mettrait un piéton pour fran­chir cette distance 's il fait 7"5 m. à la minute, et un cyc.liste qui f8.it

lG 1\ .. m. à l'heure?

- 99 -

ti. SUl' la Inème carte, ,déterminoz la longueur des tunnels du Simp~on, ,du St .... Gothal'd, du Lœtschberg, du ·Moutier-Gl'anges ?'

, '. ~Llel temp, met un avion pour franchir la distance de Lau­sanne a Con,'ta:nce, s 'il fait 150 km. à l'heure?

8. Déterminez la distance de Home à Nap:es (carte de l'Eul'onJe), échelle 1/4000000? .t

, . 9. Q~elle sçrait .la distance ,de Brigue à Sion si ces deux localités et·ment a la mê~e altitude? (carré de l'hypothénuse.)

}O. n.éte,rm inez .la .pent,e your cent de la route Sion-Basse-Nenclaz, 1011 <,; uem 1(J km. SIOn est ,a 012 m . d'altitude et ~endaz à 1013.

11. Que'lle serait la longueur de route si la pente était de 6 % ?

. 12. QueNe ser,ait la pente pour cept Ide ,la route St-Gino'olph-Bri­~ue, '71a 1~~l~'ueur d,e l,a c,haussée ,mesurant entre ,ces deux 10~a.lités 1,26 hm . . (BIlgue est a l altItude (le 6-3 m ., St-Gingolph 391 m.) .

Les plus grandes villes de Suisse

D'après ~e dernier re?e,nsement .fédéral, :la Suisse compte actuel­lement 31 VIlles et 10ca11tes de plus de 10.000 habitallts D ' t l l . , , . c . Ul an a (.81~nlere . decade, clnq .localités ont sUl'}Jassé le chiffre Ide 10.000 habi-tc11?-tS, S01t Granges, Baden, Zoug, Kœniz et Oer1iko.n. Le ' tableau sui­va,nt, outre lIa l.iste des 31 ,plus grandes villes, porte, .clans .la 'première cO.onne, les ,chlfares de .la 'population présente le 1er décembre 1930 e ~, ~an~ la seconde colonne, le pourcentage ,d'au o'm entation ou d~ lllllllllutlOn de 1920 à 1930 :

Zurich 250.574 21 % Lug'ano 15.394 11% Bâle 147.417 9% So.leure 13.871 5% Genève 144.107 -1% Hérisau 13.719 -9% Berne 111.114 7% Olten 13.625 18 % Lausanne 77.775 1,2 % Davos 13.402 91 % Saint-'Gall 64,.228 - 9% Vevey 13.132 2% ,Vinterthcyur 54.042 8% Oel'likon 12.503 73 % Lucerne 47.721 8% Aarau 12.063 11% Chaux-de-Fonc1s 3"5.325 -0% Le Locle 12,041 - 3% Neuohâtel 23.073 - 3% Zoug 11:155 17 % Fribourg 21.800 6% I{œniz 10.997 22 % Schaffhouse 21.339 6% Rorschach 10.967 - 5% Montreux 19.79.) 13 % Bellinzone 10.676 - 5% Thoune 16.947 15 % Granges 10.383 15 % Coire 15.767 11% Baden 10.258 10 %

- 100

-Une page d'histoire

L'entrée des Bourbakis

A propos du 60n1C ClnniversClire de ce triste événenlent, ICl Gazette de Lausanne publie un Clrticle dont nous extrClyons ce qài suit:

Infonll'é de la retraite de l Arill·ée de l'Est et de son dévelop­peillent par les forces ennemies, le général Herzog, à qui le gou­vernem.ent f,édéral avait confié le COllllnandement de notre milice, avait déplac·é ses troupes, du nord-est, où le danger d 'une viola­tion de frontière s"éloignait, au sud-ouest, et les avait disposées le long de la frontière neuchâteloise et vaudoise jusqu'à Saint-·Cergue par les Verrières, ,Sainte-Croix, Vallorbe et la Vallée de Joux. Il se trouvait lui-nl'ênle à Neuchâtel dans la soirée du 31 janvier, quand on l'avisa de la delnande du général Clinchant, qui solli­citait le gouvernement suisse de donner asile à son année, seul nloyen pour celle-ci d '·échapper à la reddition ou là la destruction. Arrivé aux Verrières là luinuit, le g,énéral Herzog y rencontra l'officier français nluni de pouvoirs pour traiter . Ses conditions furent acceptées et signées, puis contresignées par le général Clinchant. A 5 heures du nlatin, le 1er f.évrier , COlllnlença le pas­sage de l'l fTontière, lugubre défilé de nlalheureux décharnés, dé­guenillés, dont un grand nonlbre se traînaient les pieds et les jalnbes enveloppés de débris de vêtements. Ceux qui avaient con­servé leurs aTllles les relnettaient aux sentinelles suisses qui les entassaient des deux côtés des deux lignes parallèles suivies par les arrivants . 'Le flot s'écoula sans interruption jusqu'au nlatin (lu 2 février. En descendant vers la plaine, les lnalades et les bles­sés étaient recueillis pai' la population, qui leur prodiguait tous les soins en son pouvoir; . il leur semblait, disaient plusieurs , entrer au paradis.

La convention intervenue entre le général Herzog et le gé­néral Clinchant avait stipu1é entre autres: le dépôt, à l'entr~e sur territoire suisse, des arilles, équipeillents et Inunitions; le luain­tien des chevaux, arilles et effets des officiers à la disposition de ceux-ci; le retour immédiat en France, avec conducteurs et che­vaux, des voitures de vivres et de bagages après dépôt ·de leur con-

·tenu; la renüse à la Confédération helvétique, en prévision des dépenses de l'internement, des voitures du trésor et des postes, avec tout leur contenu.

Il entra en ,Suisse 87 .. 847 hommes, dont 2.467 officiers, 11.800 chevaux, 285 boucbes là feu, et 1.158 voitures diverses . Quelques "Jllilliers d'hommes parvinrent là gagner le col de la Fanc:ille ct Gex; quelques autres BO'u'g en 'Bresse par la vallée de l'Ain. La

r: Banque Cantonale du Valais

SION Capital de dotation: Fr. 7.000.000,- Réserves: 1.530.000,­

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