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SION, 30 Novembre 1946. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION 66ème Année. ABO NNEM ENT ANN U EL: Fr. 7.50 les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut cont;e remboursement To ut ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, :ierre --- Les annonces sont reçues exclUS ivement par - - - PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité. SION Avenu e de la Gare Télé phone 2 12 36

L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

:11. Darbellay René, inst. Liddes

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de 300 Ù. 1500 fI'. sont accordés de suite aux membres du carps ensei~nant et iL t"ute personne solvabl e, à des co ne] itions i nté res~antes. Petits rem­boursfl ments mens ue ls . Etabl issement séritlllx e t contrôlé . COllsultez-nous sa ns engagem ent ni frais. Discrétien ab­s"lue ear anti e . Référencrs dr 1er or­dre dans l e Canton du Va la is , T imbre­répo nse. Banque Golay ~ Cie, Pa.ix 4, Lausanne.

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SION, 30 Novembre 1946.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

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66ème Année.

ABO N N E M ENT ANN U EL: Fr. 7.50 les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut cont;e remboursement To ut ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, :ierre

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Page 2: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

2 nouveautés dans la Nouvelle Collection illustrée pour la Jeunesse

MARK TWAIN:

L l Un volume in-8 carré) avec des dessins de A . M atthey

dans le texte et couverture en COll leurs, relié Fr. 6.-

Ce, récit débor~ant ~'humour et de vie, ayant pour cad re 1 Ang.le,terre d Henfl VIII, met en scène un petit pau­vre de !a cIte ,de Londres et le jeune prince Edouard qui, ay~nt . echange. leurs costumes, par un curieux hasard, ~Olent leurs ex~stences transfor~ées et font, l'un l'appren­tIssage de la vIe de la Cour, 1 autre celui de la misère C'est ~'occasion pour l'auteur de glisser dans ces page~ une aImable satIre des défauts des hommes en même temps qu'un appel à plus de justice et de cha~ité.

HUGUETTE CHAUSSON:

Un volume in-8 carré, avec des dessins de J. Oacrnebin dans le texte et couverture en couleurs, relié . . b . Fr. 5.-

ç:e livre charma~t nous transporte au moyen âge, à l~ sUIte du comte PIerre de ~avoie, qui. fait voile vers I.Angleterre, emmenant .avec lUI quelques Jeunes filles des­tmées , à ~tre mariées là-bas. ~'~ne d'elles cependant, trop attache~ a I~ terre nataI~ e~ deslreuse de servir le pays de Vaud, I!11agme, de se degUlser en t:oubadour pour pouvoir y re~el1lr. Apres,.. un voyage ,remplI de péripéties animées, co~tees a~ec gr~c~ et entram,. la petite !roupe regagne ChIllon ou se celebre le manage de l'herolne ave~ un chevalier vaudois. \..

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SION, 30 Novembl'c 1946. No' 4. 66ènle Annéè.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCI~~ 'VALAISANNE D't:DUCATION

'SOIMl'W.lÎALHE: CO:N.IlMlUNICATlIÛINS DIVEIHS'ES: Association des mai­tre,s de gymna.sltique du Val,ais Romand. - '~1:essieurs les institu­teurs ,pour qui vous prend-on? - r ARTr,E PElDAG-OGIQUJE : ,si un de vos èlè-ves -louche ... - P.édagogie chrétienne vécue. - .De .l'éduoation mor,ale 'aux ICOlll'>S Icomp1émentaires. - Le dnéma à récole. _ PARTIE PRATIQUE: ·CentrE! d'intérêt. - FÎlChes sco­laires. _ Promena.de à trav,e-rs lIa .langue française. - Les his.totres de grand-père. ~ Premie·f âge du Ifer ou époque de Hallstatt. Variété, A propos de féminisme. - Nécrologie.

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AVIS '1\Ol1S avons ùù renvoyer quelques articles, faute de place.

Ln Rédaction

AVIS Les réclamations ·concernant l'expédition du journal, et les

demandes de changement d'·adresse doivent être com·muniquées d:Fre-cternent à l'irI1p-rimerie Beeger, à Sion.

ABONNEMENT l.es abonnés isolés sont priés de verser le montant d(~ Fr.

7.50 an compte de chèque Ile 56 à Sion.

flssociation des maîtres de g~mnastique du \lalais Romand

Cotisation 1947. Elle reste fixée à Fr. 5.-. Le caissier remercie ceux qui la

verseront avant le 8 décembre au compte de chèques Ile 838. art ne lui en voudra pas si, après cette date, il aura recours au rem-

boursement. 2. Assemblée générale. IL'assenlblée générale aura lieu à . Fully, le samedi 7 déce~­

bre 1946. Le Chef du Département accorde lé c,ongé aux partl-

·cipants.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

- ws -

Ol'dl'e du .fout':

0900 Départ en car de Martigny-Gare. '0930 RassembleInent sur le terrain de Foot-Bali de Fully-.

Démonstration par 3 classes de Fully. . . Travail des participants.

1200 Dîner. 1330 .Partie administrative.

Un car reconduira les 'pa11icipants ,à M.artigny pour 17 h. 15 . L'Assodation prend à sa charge le car et le dîner. S'inscrire pour le 31 novembre auprès du président, M. Ga­

briel Bérard, instituteur, Bramois. L e Comité.

messieurs les instituteurs pour qui vous prend-on ~ . ' . . ~?- corres.~ondan~ du Confédél'é) F. G., a commenté sous ce hbe Ilnformahon qUI a p.aru dans le No 3 de l'Ecole primaire concernant un enfant sourd dont l'infh~ni'té n'a été décelée qu'i l'~ge de ~2 al~s. C~ ~ait a, é,té publié I?ar toute la pTesse pédago­gIque SUIsse a qUI Il a ete communIqué par l'Association Pra Infirmis, à Zurich .

COlnme 110S collègues des autres cantons nous ne pouvions décemment refuser cette insertion.

. D',~illeurs, l~ cas signa,lé ne concerne pas le Valais. On pou­v~nt ~acllement s en rendre COlllpte, car chez nous l'autorité occlé­sLasbque n'.a.thmd pas que les enfants soient âgés de 12 ans avant de leur donne]' l'enseignement religieux. F . G. devait bien le savoir. La Rédaction.

PARTIE PEDAGOGIQUIE 1 Si un de \10S élèves louche ...

;'~,sl do~tez-vous <fue, 'pr~tiquelnent, il est borgne? La' vue de . ~ qu~ louche s affaIblIt de plus en plus , du fait que seul

fc:di~ sain travaille. Cette â.nfirmité n'est pas très grave -quolqu'~lle interdise certains métiers où la vue en profondeur est néceSSaIre (et les borgnes, Iprivés de l'action simultanée des deux yeu:,-, ne peuvent évaluer les distances); Blais qu'adviendra-t-il 'SI un Jour le bon œil est atteint par un accident? ) . A l'~~e adulte, :il y a. biel~ peu de chan'œ~ de }'ééduquer .

Il œll défIcient. Chez le petIt enfant~ tnl.r contre, on peut le .sU . '

- JI07 -

muler 1 al' un traitement rationnel, pratiqué dans les cliniques ophtalmologiques universitaires. Si, après quelque temps d'exer­eices intensifs, la position de l'œil n'~st pas encore parfaite, on la con'ige var une opér.atlon ; quelCJu~fois le port de lunettes suffit.

Monsieur Gaspard WEHRLE, Marianiste 1857 -1946

Maitr-e et directeur d'éoole à Brigue de 1819 à tau. ])éc:édé .au Collège Ste-\i\{>ari e de MarOgny-Ville l.e 10 .n,ovembre 1946

. 'dans sa 90m e a nnée, aTH'ès 70 ans .d-e P1'o.fMsion religieU:Se.

Constantes pédagogiques chrétienll.es . . . .

P.édagogie chrétienne · vécue· Pen<i.ant que le Graùd Cons.eil disciIta l~ ~~uven~ loi .s.ur les

écoles primaires, les c.loches· de NL'1rtigny-Vill~ .couvQqu~rent les

Page 4: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

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fidèles à un enterrement. Du collège Sainte-Marie se dév~rsa un long cortège de confrères et d'iamis du défun:t, ainsi que de -nom: bréux élèv~s auxqU'els se ' joignirent des fidèles de la paroisse. , "

, " Le défunt était M~'nsieur' G, lVeh~le, le doyen du C~l'PS' en: ,'Jeignant valaisan, puisqu'il est décédé dans sa ,90me 'année, peut~ être aussi le seul é,dlwateur qui 'ait travaillé :). 'la même' école pendant 55 ans. Sa vie a été un tém.oignage 3aisissiant et en quel­que sorte la réalisation des ,constantes pédagogiques chrétiennes . ,

Monsieur G. I\tVehrle naquit le 4 janvi-er 1857 à Bohlingen sur le lac de Constance" dans Je ,grand-duché de Bacle. Issu d'une famille profondément religieuse, le jeune iWehrle aurait voulù devenir prêtre. Mais La vague ,anti-catholique qui plassa ' depuis 1860 sur son pays l'elnpêcha de réaliser son Iprojet. Apl'ès des études commerciales et une courte pratique, il ent.r.a dans la' Société de M1arie en 1875, enseigna pendant deux ans à Altdorf et ~i'riva en 1879 à Brigue dont les autorités venaient de con-' fier ,l'école prinlaire des glarçons aux Frères de Marie.

A partir de 1889, Monsieur Wehrle dirige,a cette école pen­dant 45 ans et fut l'âme de l'éducation ,populaire. On ne peut pas refuser son admir.ation à un homlne qui, pendant 55 ans, s'est dévoué s,ans défaillance au bien de la jeunesse d'une comlnune et ,au service &pirituel du peuple.

Notre défunt possédait des qualités solides et profondes qui sont une meilleure .garantie de .fécondité pédagogique que des avantages briUa'l1ts. Nous avons constaté chez lui une foi ferm'e, vivante et agissan!e, fruit d'une sagesse innée aidée de la grâce. , Nous aurions voulu surprendre le cours de c'eUe source limpide et découvrir 1a ruappe d'où elle sortait. Mais Monsieur vVehrle évitait avec une sorte de pudeur de parler de lui-même et de ses intérêts personnels, de sorte que ses familiers sont peu re11-seilgnés sur Sia jeunesse.

C'est dès le début de sa carrière d 'éducateur que Monsieur Wehrle a été animé de la volonté de tout sacrifie]' à sa vocation. religieuse et pédagQgique. Il aVlait une haute idée de l'apostolat à l'école et en padait avec chaleur dans ses conférences en COffi­Inunauté. Il lisait avec .prédilection les auteurs qui, aninlés des mê­lnes sentirments, , savaient ~ultiver l'amour de la lnission scolaire .

• 1 . ' '. ..

Dans_ ses paroles , et ses procédés transparaissait une noble confiance dans les lWlYJ.1nes et surtout dans ,les jeunes, sans qu'il tombât dans un optimislne béat. Parmi les 'quelque 2000 en­fants qui <ont éM l'objet de sa sollicitude spontanée, -bien peu au­Tont 'Complètement oublié son d~v:ouement. Sa bonté nous sem­ble être bien plus le fruit d'l;lne vertu longuement cultivée et d'une discipline personnelle que la lnanifestation d'tUl caractère trop, facjle. ' , .

- :lOg -

" '. cOlntile MOllsi~ur Wehrle ' 'avait su réaliser la fusion hm'-, lllohieuse de son .idéal' de perf~dion i~e1ig~euse et d~ ,ses concep­tions d'apostolat' péd.agogi·qüe, il s'uhnàit sa,ns hésiter la voix de la 'conscience professionnelle. Nous le voyions chaque luatin pre­parer ses leçons, ohaque soir corriger ]es devoirs, suivre ,assidû­m,ent la presse pédagogique primaire et s'entretenir avec d~s confrères bien plus jeunes de ces questions sans se prév,alOll' d'un quart de siècle d'expérience.

Il nous seul:ble que le directeur de l'école de Brigue a su ~onciliel' la fidélité aux bonnes traditions avec le progrès, sans être troublé par la nranie des changements. La succession pério­<..lique de jeunes 'confrères qu'il fallait initier à la pliatique scolaii'e était pour lui un stimul'ant qui l'enlpêchait de s'ankyloser. Il en­tretenait d'ailleurs des relations assidues avec ses anciens et p.ouvait 'contrôler effioaceluent J'évolution de -l'atmosphère .spir,i­'fuelle pour garder le contact avec les courants contempoTallls.

Très discret en ce qui concerne les (IUestions politiques, M. \Vehrle ,a' su se 'concilier d'une f.açon durable ['estime de la popu­lation. réformée dont il tr.aitlait l·es ·e1Ï.f.ants avec la nlême bonté que les autres, et lorsque des nouveaux ven'!lS, ignOl~ant .probable­lnent la situation, ,av·aient essayé de se poser en IChmnplOns de la tolérance, des protestants prirent ·eux-Inênles la défense des Inaîtres. ,

M. "7ehrle visait à l'éducation totale. Tout en ,accomplissan t pleinement son devoir professionnel, il. cOluprenait que le ~ilieu , les idées courantes, les influences mulhples de I.a rue contq1buent à f,açonner les jeunes ânles. Aussi cherchait-il à senler dans l'es­prit public des idées éducatives saines. Il était un homlne. de bon conseil très écouté. Il accordait volontiers sa collaborahon aux, soôétés de jeunesse. Il avait fondé et dirigé pendant q~lelque ~5, ,ans une bibliothèque popu11'ai1re bien achalandée et savaIt consel'l-1er les lecteurs avec tact.

Notre défunt aSll réaliser heureusement la syhthèse de 7'édllcateul' et du religieux mal'ianiste qui a pris au sérieux la lett're et l'esprit d·es paroles suiv,antes de sa règle :,

, « Dans l'exercice de leurs fonctions, les Frères se regardent C01nme les miriistres et les coopém::tteur~ ~e Jésus-Christ, comme les serviteurs et les auxiliaires de M'arie... ,

'« Dès qu'un Frère est chargé d'une mais'on, d 'tIne surveilian­ce, d 'une classe, il se r€prése~te Jésus et Marie lui dislflnt ; « Votrè Père qui est daùs les cieux, ne veut pas qu'aucun ,de ces enfant5, périsse. (M1atth. 18,4). Il , s'e pénèh:e 'à leur ' égard 'de ,l'afUoUl; du ,Sauveur et de la ' tendresse de M;ane. » , ' ,

Ceux ' qui~ pnt bénéfi~ïé si lOŒgttemps" dp ,dévorie,ment de MOll-', sIeur I\Vehrle lui ont rendu, .confiance pour confiance. Le 30 oc- , tobre ' 1907, le , conseil bourgeoisial de Brigue lui la octroyé :\

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l'unanimité la . Bourgeoisie d' honneUl' avec tous les ~roits et p ' _ vilèges attachés à ce ~itre. ~n 1929, t~ute Lu . population a céJéb~~ ~vec ,UI~ élt~n sPdontane le ~znquantl~nazre de son activité à Brigue .

a venera IOn e ses conCItoyens a accompuO'né dans sa l"et 't . Il ' St 11.1 ' 'M' V' 1:> l'al C au co ege e-1' ane a r artlgny- Ille où le vétéron a passé d

<Jus dans le recueillement, la prière et l'édification cont' ouze{ H fI" J" , Inuan ? une açon p us spu-lÎua lsee son apostolat ohrétien Enfin n Il11portant-e délégation des autorités et des amis cIe Br'l'glle a u, ~

d' 'Il ' . SUIVI sa, ,epoUl e mortelle et nUl s'es prières à celles de s f 'lI r elIgIeuse, a amI e

-, , ~u HlOInent ,où, s élabo~e che~ nous une nouvelle loi de 1 ~nselgnement prm1all'e destInée à remplacer le règlement sco­laIre du 5 n ovembre 1910 qui a pris la place de la loi d 4 ' ' . ~8:3" rempla~ant ce~le ~u 31 m,ai 1844 qui s'est substituée al~l dic~~~

SUI 1 InstructIOn pnmau'e du 15 décembre 1828 il est -t . de l'app 1 . 1 ' d P' X ,0ppOI un _ . , e el a ~ense~ e l'e I dans sa lettre sur l'éducation (~~éhenl1e d~ Ja Jeun:sse : « C'est moins la bonne organisation que .hs, bons Inaz!res , qw ~ont les bonnes écoles , Que ceux-ci, pal'­fazte:nent prep,ares et znstruits, chacun dans la partie qu'il doit' t1nsez~~1eI', Ol'nes de tO,u~es les qualités intellectuelles et lnorales. q~e 1 eclmnent leurs Sl ' zmportantes fonctions, soient entlallllllés d un, ?mour ~ur et surnaturel pOUl' les jeunes gens qui leur sont f.'ontle,s, les Qlmant par amouI' pour Jésus-Christ et pOUL' l'Ealise 10nt lis son,t les fils privilégiés, et ayant pOUl' cela sincère;nent ct cœul' le bzen véritable de la famille et de la patrie, »

, Sans, se priver de,s ava~tages, de nouvelles lnéthodes éprou­vees, ]~ .Je~ne ,génératIon pedagogIque doit recueillir pieusement k1 patnmo~ne de c~t esprit chrétien de dévouement désintér essé, dont MonSIeur ,G:' :Wehrle -et toute une génération de modestes. :rég:nts de l:a VIeIlle école ont donné l'exemple et à .qui nous ne. craIgnons ~as d'appliquer cette parole sacrée: « Ceux qui en au­l'ont condUit bear:-coup à la justice seront cornme les étoiles, éter­ne~lement et touJours » (Dan, 12, 3) , ou plus simp.]ement l'ap~l-:JatlOu de « bon et fidèle serviteur ~ , C. G.

De l'éducation morale aux cours complémentaires L~ valeu~~ réelle d'ml homme se mesure à sa valeur morale.

don~ 1 éducatIOn morale doit avoir le pas sur l'éducation physi ~ que ~ l'éducation intelleetuelle, Or, e~t-ce que l'école tient suffi­samlnent compte de, ce .,princi~e ? 'N'y, donne-t-on pas trop sou­ven,t, pour, ne pas dIre presq,ue ,exc~u.sI,'v~ment, la première place à . l édUlGa!IOn Intelloctuelle, · a l acquls1tion d'un certain bagage ~ connalssanc~s .. à la p~éparation d'~anlens? Ne dit-on' .pas. couramment qu on va à 1 éç.ole .pour_ s'In.struire) alors qu 'on de~

- 11il -

"\~rait y ailer pour se préparer à devenir un hODlllie complet, .phy­siquement, intellectuellement et surtout moralement?

La prépul'ation plus ou moins prochaine d'un examen n 'a,­t-el1e ,pas été à peu près le but excHlsif des cours complémentaires ,au temps où existaient les fameux eX3JTIlenS du recrutement, avec la non moins fameuse publication des résultats des dits exarriens ?

Et aujourd'hui que ces eXUlnens n'ont plus lIa forme ni les conséquences des examens d'autrefois, que les programIll:es des cours ·cmnplémentaires ont reçu un élargissement plus prati­que, une grande élasticité d'application, s'occupe-t-on davantage de la fonDation Inorale des jeune·s .gens? Quel usage fait-on du Décalogue, de l'Evangile, ce double code de toute vraie et uniqu~ ' luorale? Quelle part fait-on à l'enseignement d'une sociologie chrétienne? Nous savons que l'enseignelnent religieux se donnt dans les 'Cours compléluentaires par le pasteur de la ,paroisse ou son remplaçant. M1ais cela ne suffit pas. Le luaître ou l'institu­teur n 'a pas le droit de ·se désintéresser de l'enseignement mo­ral. Il doit être le ·collaborateur du prêtre, et il peut donner des explications auxquelles le prêtre-catéchiste ne pense pas tou­jours ou dont il n'a pas 1e teIl1ps de s'occuper. Des directives 1110-]'a1Jes sont particulièrement nécessaires au jeune homlue dans radolescence, période très souvent critique, décisive, au mOlnent où il se trouve à la croisée des chemins, les uns bons. les Rl.l­

tres m a uvais. Que d'adolescents se sont fourvoyés et 'Perdus parce qu'ils n'ont pas rencontré quelque poteau indicateur, c'est-à-dire ' un conseiller sage et prudent! Et aujourd'hui un guide, un pilote ' ·est d 'autant plus nécessaire que les occasions de se pervertir sont plus 110luibreuses et mieux c muouflées. Nous désirons donc q ue tous les Iuaîtres chargés des cours complénlentaires se fassent une obligatiDn de ·conscience de travailler de leur luieux au bien rrnoral des jeunes gens qui leur sont .confiés. Qu'ils ne se dé­couragent pas à cause parfois de quelques échecs apparents, Une bonne parole n'est jrunais entièrement perdue.

.D'anciens élèves nous ont, après trelüe, quarante ans, répété telle ou teUe parole qui les avait impressionnés, Et comme di­sait une personne de mérite « Nous ne savons jamais tout le .bien que nous faisons quand nous faisons du bien, »

Qu'on profite de toutes les occasions de donner un conseil utile, et ces occasions se présentent plus souvent qu'on ne pense. Toutes les matières d'ensellgnement en fournissent; l'essentiel c'est de vouloiT les trouver. Il n'est pas nécessaire d'improviser un s·enllon; une simple réflexion, quelques mots dits avec con­viction produisent un ·meilleur effet qu'un long discours. POUl"­

quoi ne consacrerait-on ,pas, à chaque cours, quelque cinq minü­tes à. l'explication d'un précepte moral, à l'interprétation d'Wl ~vénement reli.gieux ou. profane-: Les commandements de Dieu

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- 11'2 -

de l'Eglise, la Bible, l'Evangile, certains faits relatés par les jo'llmaux, Inême les fables de La Fontaine, dont les instituteurs connaissent un grand nombre, sont une Inine abondante de su­jets à expliquer. Mais cela demande une courte préparation; sans cela l'improvisation risque d'être quelquefois malheureuse et !llors le, prestig e du lnaître peut en souffrir.

Tout éducateur pénétré de l'inlportance de sa l11ission devrait se dire tous les jours avant d'aJ.ler en classe: « Que ferai-je ou que dirai-je ' aujourd'hui à Ines ·élèves pour qu'ils deviennent meilleurs? »

Sans éducation morale et religieuse, l 'instruction peut deve­nir .plus nuisible qu'utile. Le délnon es t extraordinairement ins-truit. ; mais que vaut-il, que fait-il? J.

ùe Cinéma à l'école (Suite)

Dans le nUlnéro préoédent de J'Ecole Pl'imaü'e, nous vous avions entretenus de la conférence que fit à Sion M. le ,profes­s-eur J.-L. Nicoletaux participants du 3me cours de perfection­nement.

Monsieur Nicolet s'était surtout appliqué à démontrer le rôle du dessin animé dans l'enseignenlent ' des 111athéma'tiques ou, si J'on préfère, avait parlé de la théorie du film

Il appartenait à M. Leber, instituteur à Berne, de présenter 1 cinè111a à l'école sous l'angle « application pratique ».

Pour ce faire, il ,projeta 2 films sur « La fabrication d'une montre » et « La sculpture sur bois », documentaires tom-nés dans ' le Jura neuchâtelois et l'Oberland bernois.

Les nl.el111>res du personnel enseignant purent constater qu'il est plus facile de saisir ce que l'on a sous les yeux que de faire .appel à la lnémoire et à l'iInagination. Témoin ce petit éco­lier dont les traits reflétaient la joie de la connaissance au fur et :à mesure que ,les rouages compliqués de la montre prenaient forme dans l'assel11bla.ge.

C'est là une leçon de choses lnerveilleuse qui reluplace avan­tag·euseUlent la plus ,cOluplète des documentations ou collections ; elle permet de co ldenser en une seule vision des observations s'é­-tendaJ;1t sur plusieurs lIllois.

Un film docmnentaire " doit êh'e projeté à "plusieurs reprises, l'enfa,nt . s'assimilant 'à chaque séance quelque chose de plus, mais ce,s' projections seront de 'Courte durée: 10 à 15 minutes au ma­ximum. C'est un excellent dérivatif, ,pouvànt" terminer une Inati­né~ de classe , labori.euse, tout : comme- Fon place renseignement

- 118-

de l'écriture, du chant ou ·du dessin après des exercices deman­dant une attention soutenue, tels le cal-cul, l'orthographe" etc. Nfais ·ces séances ne sont pas des récompenses à proprement par­leI' : il ne faut pas perdre de vue le côté didactique. Les fi1~s présentés par la Centrale du fihn s'colaire ne sont pas des « MIC­key Mouse», 'fil.ais des band,es ' adapté.es . à l'âge int~llect,uel des écoliers ·et approuvés par une Comlll;uS'slOn composee d Inspec­teurs et de Maîtres des différents degrés.

Et nl.aintenant, COnl.nlent procéder Ipour enlployer le ciném:a il l'école, 'car vous n'ave,z peut-être ni proJecteur, n~ salle de d~sse anlél1agée spécialement, ni COlUl.a"ÎSsance du lnamement de 1 ap -pareil? i

Ici COlnme ailleurs, il faut que le lnaître soit avant tout désireux de vouloir faire un effort et assez ingénieux ponr lne­ner à chef son entreprise.

En tout prenüer lieu, il devra s adresser au Secrétari~t 1'0-

Inand de la 1a Centrale du ·fihn scolaire, Case 32" Crêt-VaIllant, 31 au Locle ou a11 siège central: Rue d'Erlach 21, à Berne. Cette ce~trale .du filnl. scolaire, placée sous les auspices du Départe­lnent fédéral de l'Intérieur,. es:t l'org~nisation lnise a~ ~ervI~e .d.e récole sans aucun but lucratIf et VIsant un but precIs: l uhh­sation judicieuse d 'une des Iplus belles teehnique~ 'lnode~'nè~ pour enrichir l'enseignement. 11 fera donc part .audIt Secretan.at de ses projets, appréhensions, desiderata et rece.vra. ·en ' retour ren­seignements, conseils, doculnentation ~t. a.p~ul lUI perme!tant d~ réaliser son projet. Un personnel speCIalIse se rend ,~eme SUI

place, sur dérnande, .afin de n'lieux conseiller -ceux qlU s'ach-es­seront à la Centrale.

En ce qui concerne les crédits, pour l'~cl~a~ du .project,eu,r e,t les films docunl.entaires, le Inaître a une InfInIté de .pr.?ced~s a sa disposition: séances récréatives à Fo~casion d'une fete v~ll~­geoise, subsides de la COlUI11une, coti~atlOns d.es enfants~ gene­l'eux donateurs, ek. D'ailleurs, la locatIon des fIlms ne coute quc 1 fI'. par élève dès la 4me année ~colai~'e, ('~ par année~ D~s com­munes Inême obérées ont pu faIre benefI.cler le~lTs ecoh~Ts d~ se1nblable action sans trop grever ,leur budget. L argent depense pour le bien de l'enfant n'est pas un argent gaspillé ou mal em­ployé.

Maîtres d"écoles, par l'e filnl. docmnentaire, ~otre travail sera facilité, agrémenté; votre enseignement, plus VIvant et plus ,profitable, et, paliant, votre classe plus attentiv~ e.t enchant~. Or, aucune besogne ne prévaut sur celle accomphe .Joyeusement.

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H. P.

Page 7: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

PARTIE PRATIQUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: LA FERME

1. RECITATION

Petits paysans

1. Petits paysans, à J,a mine rose, Eveillée, ainsi qu'une fleur éclose, Nos rêves sont purs, vos cœurs innocen1s Restez dans vos champs, petits paysans!

2. Petits paysans, à robuste haleine, La franchise en vous 'met ses vrais accents Gardez bien vos champs, petits paysans;!

3. Petits paysans dU: pays de Suisse, Soyez notre forc-e et notre milice: ,Chers enfants, joyeux d'être obéissants. Veillez sur vos champs, petits paysans !

.... Fils de paysans, la loi vous appelle; Qu'au drapeau, chacun de vous soit fidèle. L'honneur vous répète en mots frémissants: Mourez pour vos champs, petits paysans!

F. Bataille.

Le Laboureur

,Mars préside aux travaux de la jeune saison. A peine l'aube errante au bord de l'holizon Teinte de pâle argent la mare solitaire, Le laboureur, fidèle ouvrier ,de la terre; Penché sur la charrue, ouvre d'un soc profond Le sein toujoürs blessé, le sein toujours fécond . Sous finflexible joug -qu'un cuir noue à leurs cornes,' Les ,bœufs à l'Œil sanglant vont, stupides et mor!les" Ba-lançant :leurs fronts lourds sur un rythme pareil.

. Le soc coupe la glèbe ef reluit au soleil Et, dans le sol antique ouvert jusqu'aux ~nb'ai1les, Creuse le 'lit profond des ~ futures sern:ailles.... , . , .

~ 115 -

Le Chal1lJp firiit ici, près du fossé bourbéux. Le la1boureur s':anêtB et, dételant ses bœufs, Un instant immobile et repTenant haleine, Respire le vent fmi qui souffle sur la plaine, Puis, 'sans hâte, touchant ses bœufs de l'aiguillon, Il repart, jusqu'au soir, pour un autre sillon.

A . Samain.

II. VOCUBALAmE

Les NO'lV]S. - L~ felilll'Îer récolte et vend ': le blé, le . seigle'; l'orge, le sarrasin, le Inais, l'avoin~; la paUle, le foin, Je regain, etc.

11 porte aussi au. nîar~hé les légumes, les pommes de terre, il vend à la su~rerie des betteraves à su-cre, et~.

La fennière . vend ~e lait, le beurre, les œufs' des volaille-s :' üies, poules, poulets, 'canands, dindes, pigeons.

A la foire, .les paysans peuvent vendre: des chevaux, des ùnes, des mulets, des bœufs, des veaux, de;; vaoChes, des porcs, dc .

Ils peuvent acheter : de la vaisselle, des étoffes, du grain de selnence, des plants pour le jardin, des fruits, de la viande, du poisson; des copdes, des chaînes, des seaux, des bassines, etc.

A la foire, on voit aussi des jeux: un cirque, une ménagerie', des manèges, etc.

Les ADJECTIFS. - Si le fennier a du bon blé, doré, dUl~ et. abondant, il gagne de l'argent; si son blé est mauvais, vide, petit, il perd à la vente; Je seiglB peut être bon ou peu abon­dant; le sarrasin est noir; le maïs bien jaune et à gros grains; le foin pour être bon, doit être sec et parfumé; -le mauvais foins est' humide, jaune, Illoisi, etc.

(Indiquer ainsi pour chaque produit de la ferlne, les qua­lités et les défauts.)

Les VERBES. - Révision des verbes con~ernant les actions du fermier, du valet, de la fermière.

Etude de que1ques verbesern-ployés dans le vocabulaire: récolter, arranger le iblé; entasser, botteler le foin; lier les gerbes; faucher le pré; battre les -épis, vanner le grain; défricher, culti­ver, irriguer un terrain; sarcler, biner, ratisser le jardin; attt~-1eI', haTIl:acher les chevaux; traire les vaches; écrémer le lait, battre le beurre; ramasser les œufs, nourrir les veaux, les porcs.

ID. ORTBOGRAP1IE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre .

L~ lait ,

Ordinairemenl, ' .res . vaches' ne' restent pas la nuit dans le-s

,

Page 8: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

-,:JJ;J,~-\' ....

ûham,ps" On les ramène le soir ,au , village, où l'on , entend leur:s clochettes. ' On les voit ' chacune r~ntrer dans leur étable . . Là, Oll les trait dès Jeur arrrivée pour recueillir leur lait. Le matin. encore, on les trait avant de les envoyer aux champs.

G. Bonnie}'.

Au pâturage

Elles , arrivent, posent à terre un seau et l'approchent des deux premières ,bêtes qu'elles font lever d'un coup de sabot dans les :Côtes. L'aniInaJ. se 'dresse ilentement, d'abord sur ses jambes de devant, puis soulève avec plus de peine sa large croupe qui sè'mble alourdie 'Par l'én.orme Inamelle de chair blonde et pendante. 'Et ,les deux femmes, à genoux sous le ven­tre de la vache, tirent avec ' un vif mouvellnent des mains sur le pis gonflé, qui jette, 'à chaque pression, un mince fiil de lait dans Je seau. La mousse, un peu jaune, monte ' aux bords, et les .f~mmes voht de bête en bête jus'qu'au ' bout de la longue file. . .... Guy de Maupassant.

Le pré

Dans 'la 'p.artie la plus élevée, ' vers Je c~}emin creux, un très. vieux chêne étendait ses ramea~x en un large ,geste de protectioq. et donnait une ombre douce et roncle. Plus bas bruissait un rideau ' de 'peüpÜers. · Un~ ' source, tout près, remuait et s'élan­çait sUr 'a'a ,pente jusqu'à une petite mare quj servait d'abreuvoir :aux hôtes du champ.

IJ y 'avait là deux juments, quatre poulains, douze vaches, six veaux et .Je taureau ( Bastien». Çà et ,tà, quelques seigneurs de Inoindre importance: une vingtaine de poules, deux coqs et un troupeau de dindons. Tout ce petit monde vivait paisiblement les poulains avec les chevaux, les veaux avec les vaches, les poules picorant en tiraihleurs. Jacques des' Gachons.

Dans Ja plaine

" , Partout, ,bêtes' et- gens sont à l'œuvre; la vie rustique est en plein réveil. Ici, ' on herse un .champ ... Un peu plus loin, le sOC d~une ,charrue commen:cë 'à soulever· des mottes luisantes. Les bêtes tirent, le cou tendu; les fouets claquent, les hommes en­.couragent de Ja voix leur attelage. Les crjs retentiss'ent nette-ment dans l'air sonore. A. Theuriet.

La vame

; Las de ctler.cherp q~ ,a fini , p~r n,e p~~, lui' ;. <I~nn~r de .,no~'~~ , Elle ~"~ppelle' 'simplement «la v~~~~ »~. et è'eSt l~. 'nom qui lui va., lé'f ' mÎ'Cüx .. "D"ailleurs~ ' qu'importe~ poï1:rvl.1' !qü'élle . mange l , f;!~~

l'herbe ' ftaîche', le foin sec, .les légu~nes, le gl'ai~ et même l~ ,ip~iri el le sel; elle a tout ,à discrétion, ' et elle Inange de tout, tout le lem'ps, deux ' fois, ,puisqu'el,le rumine: '\

Dès qu'elle' m'a vu, elle aocourt d'un petit pas léger, en sabots fendùs, la peau bien tirée sur ses pattes cOmilne un bas blanc, eIJe arrive certaine que j',apporte quelque chose qui se mange, et l'admirant chaque fois, je ne peux que lui dire: Tiens" nlange! Jules Renard. : i :

A la campagne'

. Notre vallon est une prairie .découpée en , pâtures, ,close de haies vives où fleurissent l'aubépine, la caInpanule, le chèvJje­feuill~. Or, 'la culture de l'herbe est silencieuse et lente.

C'est surt.out dans les hameaux que règnent le silence et 'la' lenteur. Les fermes sont isolées les unes des autres; elles ~;aiment pas le voisinage de l~ route et s'en éloignent tant qu'el:~ [es peuvent. Si eUes sont proches, eUes ne la regardent pas en face; elles lui opposent leur pi.gnon ou même lui tournent le dos, Vous ,pouvez traverser un hameau sans apercevoir âme qui vive. La femme est occupée à faire son -beurre ou s~n fr9mag,e , dans ]a cave; l'homme ' à eharrier ou répandre le fumier, à taillË~I . u~ ârbre, à pous,ser . les bêtes d'une pâture dans une autre. Il ne s'entend pas marcher, l'herbe éto.uffant le bruit d~ ses pas~ ,

. ' Ernest J..,az,isse.

Exercice d'application

S'en référer au numéro du 15 octobre.

Xv. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Const~'uire des phrases avec les mots du vocabulaire. ' 2. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. 3. Le paragraphe. - 4. La rédaction. Sujet: En !l'evenant de l'école, deux écoliers (ou deux' éco­

lières) font des projets d'avenir. L'un se, sent ' attiré par la vil.Ie,+ rautre tient à rester au village. Ils ,cherchent par quels ' moyen$ ils pourront satisfaire . leur désir. Reproduisez leur conversatioiL

Sujet traité. - Je !l'evenais de ,l'école avec mon c~'maraÇle Henri; .ce soir-là, le sujet de notre .conversation étaît .plus. gravr! que d'ordinaire: le ,maître nous ,avait dit, dans la ,matinée, l'importance du .choix de la profes'sion et la nécessité, pour 'cha­cun de nous,. d,'aimer ·son fut~r mé.ti~r, afil} de, pouyoi~,yexer~ èer· .. ·'utllemérit'; . ~t ' ~'est 'aihsi qu~ nous " f~isi9ns, Hen!Î. et :, 'Il\~i'l des p~oj~~s ·d"avenÎI~. 'Void ~ue1i~ -rfu~ à , ~:eu .pr~ ' nQ~- è~.n~~rSiji tion :' .. ": . '. '. . '~ I:"

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« Quel métier coniptes-tu exercer plus lard? demandai-je à mon camar.ade. Resteras-tu comme apprenti chez ton père le forgeron, afin de le remplacer plus tard dans sa tâche? 'II Henri réfléchit un peu, puis répondit, avec une légère Iuoue: « J'ai­merais assez demeurer quel'ques années ave-c papa et le travail du fer ne me déplaît pas, mais jamais je ne consentirai à 'lue

. fixer .pour toujours au village: la vie est trop calme, le COIn­

merce trop languiss·ant, et puis on y inanque par trop de dis­tractions. A la ville voisine, mon oncle a un bon emploi d'ajus­teur dans un grand garage ; il travaille à mettre au point de Sllpel.'­hes automobiles. J'espère, grâce à lui" entrer conlme apprenti dans la maison où il travaille et faire là une carrière intéres­sante. L e dimanche, j'irai au concert, au cinéma, ce sera plus agréable que de demeurer à la campargne. Et toi , que comptes-tu faire? - Pour moi, la question ne se pose pas : , jamais je ne cDnsentirai à abandonner la ferme d ·e mes parents. J'aime bien trop pour cela la maison où j'ai grandi, les champs bien culti­vés, bordés de haies vives et de grands arbres, le personnel de la fenue: il y a là, avec mes parents et mes frères et sœurs, de vieux domestiques qui nous sont tous dévoués. Chez nous, les h'avaux sont durs souvent, luais la vie est gaie et facile; songe qu'à chaque repas nous sommes douze à table! ' J'aurai bien du regret aussi de quitter les bêtes qui toutes lue 'connaissent, les chevaux surtout, si dociles et que je conduis déjà. » Henri arri­v.ait chez lui; notre conversation prit fin. Loin d'envier ·mon ca­marade, je le ,plaignais en moi-même d'avoir à quitter bientôt tout ce qu'il aimait pour s'en aller à la ville, dont l'agitation bruyante lui ferait regretter souven t les douces joies du village natal.

- Vous avez' vu labolu·er un champ. Décrivez ce que vous avez observé et terminez par une réflexion ' concernant l'utilité de ce tra vail. ~ ,Conseils : 1. La description de la scène. - Lieu, moment. - Voyez l'attelage: les reins creusés, les jaITets fré­missants, le poil mouillé de sueur. Entendez la charrue grincer. - Voyez le laboureur: les mains appuyant vigoureusement sur les mancherons, renversant la charrue, au bout du sinon, fai­sant tourner J'attelage, encourageant les bêt~s. - Le travail: ia terre ·se couche sous le versoir, luisante, les sillons s'alignent, bien droits, etc. - 2, Une réflexion: besogne hUluble, mais né­cessaire à la vie des hommes et, pour cette raison, méritant tou.­te notre considération, notre respect.

Lettre: Demandez rà un marchand de fruits de votre ré­gion s'il est disposé à acheter votre récolte de pom~es.

Le bonheur est un fruit savoureux. On \peut Je tCueÜlil' dans toutes les saisons ' de ila vie .. ,m lttis il vient i'a.reinent il la :pallf~ite I.matur'it.é.

Voltaire,

'- 119 -

rICHE DE VOCABULAIRE Ne 11

X. Instruction - Scienees et Arts

77) Les mots dans le texte: C'est parce que Jes hommes soe sont instruits qu'Hs ont inventé ou découvert la ,boussole, les pa­~uebots, les automobiles, oles avions, a'électridté, la radio, le radar. ~a désintégration des atomes et tant d'~utres Inerveilles qui font le bonheur et le ma1heur de ~'hUlnanité. Des savants ont cherché li nous prémuniT contre les maladies, à nours guérir de celles dont :nous som,mes atteints : Hs ont étudié des Inicrobes, composé des vaccins, des sérums, des remèdes efficaces. Dans ~eurs laboratoi­res, les -chimistes font toutes sortes d 'expériences pour découvrir des rproduits synthétiques. Les ingénieurs et oles techniciens ap­portent chaque jour de nouveaux perfectionnements destinés à améliorer nos con.ditions d'existence. Des artistes de talent con­çoirvent des œuvres imlmortelles: la peinture, la sculpture, l'ar­:ehitecture, la musique, la poésie enriohissent continuellement le p atrimoine artistique que nous ont légué nos prédécesseurs. Mais savons-nous apprécier ces rbienfaits de la science et somlne..s-l1OUS

.;plus heureux que nos devanciers?

EXERCK:,E D 'ElLOCUT10N

78) Cite des ins truments à cDrde, des instrument~ à vent, des instruments à percussion. Cite quelques grandsmusioiens, quel­ques ,grands peintres, quelques grands ar-chitectes ou sculpteurs, quelques ~nventeurs, quelques explorateurs. Nom,me quelques JÏ­vres célèbres, quelques édifices remaTquab~es.

,Cher.che dans ton dictionnaire et dis en que.lques mots ce qu'ont fait: Pasteur, Stérphenson, Marconi, Jaquard, Bernard Pallssy, Gutenberg, lVIillet, Léonard de Vinci~ Lumière, Mme Curie, Michel-Anrge, Bcetho'ven, Strauss, SchirUer, Racine, Victor Hugo, Christophe Colomb, M.l·gellan, Edison. l' - ' . .

De toutes ]e~ découvertes, laquelle te paraît la p[us intéres­.Sante, Que sais.-tu de Colomb? '. Quel. est le navÏJg.ateur qui, le· pre­Illier, ' a fait le tour de la · terre '?:. Grâce .,à, queHe inventio.n fest~il possible aujourd'hui d'assister sans sortir ': de ' ·ta . chambre, ,au-x grands concerts qui sc donnent dans les principales. viJ1Jes du monde ? Qucll~ ~st la découverte qui te pennet de voir Jes spec­tacles qui sc donnent dans les Slalles de théâtre les plus éloignées.

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FICHE DE VOCABULAIRE No 20

Instruction - Sciences et Arts (suite)

79) Rem.,place les points par les 1110tS suivants :

Filnl .cÏnélna Gutenberg vacciné boussd1e SchUler Léonard de Michel-Ange Beethoven l\'[me Curie Vinci Pasteur télescope observatoire Edison ténor

C, Colomb stratosphère

C'est grâce à la ... qu'on peut se .diriger en 111er ... , a décou­vert l'Anlérique en 1492 .... était un grand poète, .. , un peintl'e de ta:lent, ... un compositeur célèbre, ... un sculpteur et un archi­tecte de génie. C'est Mme ... qui 'a découvert le radium. Grâce à ses découvertes sur les Ini,crobes .. , est le bienfaiteur de l'hu­n1anité. Lorsque nous tournons le comlnutateur pour faire la lumière électrique, <songeons à ... , Il'inventeur de la lampe élec­trique. Lorsque j'étais ,petit, j'ai été contre la petite vérole. En inventant l'imprimerie, ... a donné un prodigieux es­sor aux sciences. Nous avons assisté à une séance de ... ; on a projeté sur l'écran un ... intéressant. A!' ... du Jungfraujo.ch on 'possède de puissants .. , ,qui permettent d',étudier les astres. Pk­card est Inonté dans ~a ... et il se prépare Ilnaintenant à ex.plorei· les profondeurs de l'Océan. Le falneux ... Caruso avait une voix -puissante.

80) Verbes,' découvrir, inventer, observer, rechercher, vac­ciner, perfectionner, créer. Donne un complélnent direct à tous ces verbes.

81) Donne des complén-zents déterminatifs aux n01118 sui­vants : un concert de ... ; une audition de ... ; une exposition de ...

82) Qualificatifs,' Qualifie: une découverte , .. " une explora­tion ... ; une invention ... ; un compositeur . " une peinture ... ; un concert ... ; un télescope ...

83) Définition,' qu'est-ce qu'un oratorio, un concert, un vaudeville, un· opéra, une .comédie, une pièce dramatique, un baryton, un alto, un bugle, un saxophone, un piston? Qu'entend­

. on par: les hois, les cuivres ? Qu'est-~e qu'une fanfare, une hal'­monie, un orchestre ?

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FICHE DE VOCABULAIRE No 21

XI. La Patrie

84) Le~ mots clons le texte: La Suisse, llla patrie, est le pays des belles lTlOntagnes, des glaciers étincelants, :des profondes vaUées, des lacs d'azur, des 'cascades éCUlll'antes. J'y suis attaché pal' toutes les fibres de inon 'cœur, et COllllne' lne-s ancêtres .le aurai la défen.dre -.contre tout ennemi qui voudrait violer ses

frontières et -porter atteinte à son indépendance. J'aime son his­,toiTe poignante, sa belle devise, son drapeau à croix blanche sur fond rouge. Je serai fidèle à ses institutjons et à ses autorités 'et corolne tout bon patriote, com~me tout honnête citoyen, je me sounlettrai toujours 'à ses lois. Le 'Prem~er août, nous célébrons dans la joie notre fête nationale ; ce jour-là, dans toutes les conl111unes, dans tous Iles cantons, ,dans tous les hameaux, et ~ç toute part retentit le carillon des cloches; les feux de joie bril­lent sur les hauteur-s et les « a1ccents -émus » de notre hyJ.llne na­tiona,I '1110ntent vers les cieux. ILes -couleurs cantonales et fédé­rales flottent sur les édifi,ces publics. C'est le jour anniversaire de ~a fondation de l'a Confédération. Vive la Suisse, la plus vieil1 démocratie du nlonde et « que Dieu la protège» !

EXIERtCICE D 'ELOCUTIO~

85) Pourquoi la Suisse est-elle notre patrie? Le pays où l'on .est né est-il toujours sa patrie? montre-Ile par un exemple. Qu'est­ce qui caractérise la Suisse. Que feras-tu plus tard si l'ennemi voulait pénétrer dans ton Ipays? Cite deux périodes récentes où les Suisses ont ,g,ardé leur neutralité et leur indépendance. Que sais-tu du drapeau suisse? Connais-tu un drapeau qui lui res­semble, Ilnais dont Iles .couleurs sont inverses? Cite notre devise nationale. Chante la :première strophe du Cantique suisse. Nom­me quelques batailles où les Suisses ont défendu leur indépend-ari­.ce. Quel est notre héros national? Que te rappelle la date du premier août? Sais-tu pourquoi 1.a Suisse est une démocratie? Cite d'autres répubU,ques en Europe. Connais-tu les autorités cOIDlnunales , :cantonales, fédéralles? App.rends à connaître le pacte de 1291 et la ~onstitution de 1848. Quels sont les pre­'miers mots de Ua. Constitution suisse? Nos couleurs nationales :sont: croix d'argent sur fond de gueule: explique.

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FICHE DE VOCABUWBE

La patrie (suite)

No 22

86) Remplace les points par un des Inots suivants :

La Suisse donner patrie l'indépendance ancêtres drapeau pacte constitution Confédération oonseiller patriote patriotique Grütli citoyen lois institutions garde frontières serment patrie by1mne exil nostalgie

J'aime la ... 'c 'est ma " ., je suis prêt à ." pour elle jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Nos ". ont lutté pour assurer r ... du ,pays. Le jour du 1er août le .. ' national a flotté sur le berceau de la ... Le ... fédéral Etter la prononcé un discours ". Le bon ... est fidèle aux ". et ,aux ." de son .. . Le soldat Ulonte la .. . aux ".; il fait le ... de mourir, s'ill le faut pour défendre son 'Pays. Pour -commémorer l'alliance de 1291, nous chanterons des .. , ,patriotiques. Les Suisses en '" sur la terre étrangère é.prouvent 'SOllvent la ... lorsqu'ils évoquent le souvenir de Œeurs montagnes, de leurs :lacs, de leurs glaciers.

Le ... de 1291 ; la ... de 1848.

87) Donne un conlplémeIlt à ohacun des nonls sUÎ-v-ants et rais-les entrer dans ,de petites phrases:

L 'amour .. . ; Œ'indépendance ... ; ,la terre de .. . ; le canton du .,.; la neutralité ... ; une arm'ée de ... ; le gouvernement .. . ; le pré· sjdent de ... ; Jle ser-ment du ... ; la -beauté de '"

88) Qualificatifs.' Emploie l'adjectif national arvec 5 noms ; l'adjectif fédél'al avec 5 noms.

89) CO'ffi'Pare: Un canton suisse ; un citoyen suisse et un SuisSe, un bon Suisse, la Suisse.

90) Verbes. Remplace les ·points ,par un des verbes suivants : exller trahir défendre rapatrier expatrier ,naturaliser ém'~grer servir nlonter Ja garde S'acr-ilier sa vie

Ces étranger se sont fait ... , espérons qu'ils seront de bons Suisses. Mon voisin a .. . en Améri'que où il n'a rien fait de bou"; il a été '" par les soins du COl1Jsul. Pendant la :guerre, plusieurs tmauVlais Suis'ses ont ... ,leur ,patrie; quelques-uns ont été fusiUés;' Nos so1dats ont ... ' leur pays; H~ ont .. . 'à la frontière. Les jeunes gens feront bien de s' ... pour chercher ' une me~lleure situation ft ,l'étranger. Celui qui .. , bien son ,pays n 'a p as ,besoin d'aïeux.

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rICHE DE VOCABULAIRE No 23

XII. Civisme

91) Les mots dans le texte,' L'assemblée primaire 1C01l1Jprend tous les citoyens de la commune qui n 'ont pas été ,privés de [eurs droits civiques . ,Les étrangers qui se sont ·fait naturaliser ont a-c­quis les 11lên1es droits. Les électeurs se -rattachent · à ,de& pa.rt~s. ; ils élisent. l~~lrs Inagistrats ' : conseillers, juges, .députés , qu'ils choisissent généralement ' dans une liste de candidats. Us ont 1'0Migation en conscience ',de donner leur suffrage aux plus di:' , gnes. ,Ceux qui sont appelés 'aux fonctions publiques doivent ad­lninistrer le pays avec jntégr.ité et juger -avec impartialité. Ils éla­~orent des règlelllents, des décrets, des lois qui, ensuite, sont pro­mulgués après avoir été soumis au referendum popul'aire . Quand

, -elle est en -vigueur depuis quatre ans, une loi peut être alnendée, modifiée ou Inême abrogée. Tous les citovens sont éligibles aux p lus hautes 'Charges.

POUT subvenir aux dépenses ,publiques, les contribuables 'Sont ·astreints là payer des Ïlnpôts direct.s et indirects. Les pre­miers sont perçus 'Par des receveurs, des caissiers ou des per­-cepteurs ; de la sorte on peut équilibrer le budget. Dans la com­mune, le juge assisté d'un greffieT s'efforce de conCÎllier les par­ties divisées par un différend; parfois il se récuse; il est 'alors rem ­placé par son substitut.; quelquefois les témoins sont cités à' conl­paraître. La justice pénale infli.ge des peines ; la justice civile -t ranche des différends.

EXIDRC IOE D'ELOOUT.tON

92) Quelle différence y a-t-il entre élire et voter. A quel ,âge acquiert-on les droits de -citoyen? Comment un étranger peut-il devenir citoyen suisse? Qu'est-ce qu'un contribuable '? Cite quelques partis représentés 'au Grand Conseil valaisan. Quel­les sont les principales fonctions publique"i. Qu'entend-on par l'intégrité et l'impartialité? Qu'est-ce qu'élabor~r ' une loi? l'a,. mender? l'abroger? Quelle différence y a-t-il entre un règle­'ment, un décret et une loi ? Nomme des règlements, des lois, des dé~rets. COlnbien y a-t-i,l de sortes d'impôts? Qui est-ce qui per­(;oit les inlpôts? Quelle différence y a-t-H entre le budget et les­,comptes? Quels sont les magistrats de la commune? Au lieu de .I}ad,ministration communale} comment pourrais-tu dire?

Que veut dire le mot se récuser? Quand le juge de çomnùùie' ,doit-il se, récusér? Qu'e~t-ce que la ,Constitution? 'qu'est-eè qu'u~ p acte fédéral ? ' .> ' ~ ' .

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FICHE DE VOCABULAIRE No U

Civisme (suite)

93) Remplace les points par les Illats suivants : substitut électeur élabore~ buLletin diUérend greffier suffrage promulguer

naturaliser élire urnes ;decret scrutateur avocat bourgeois abroger corttrlbuable'" jüge "é"èg,lement" intègre . . . . ! Confédéra tion fonction impôt administré canton se récuser receveur budget commune ~ -comptes .. serment inculpé

Le Grand ' Conseil a une loi sur l'ensei.gnement primaIre ; elle sera "... sous !peu; il a porté un ... C9ncernant la correction dé la Dranse. Les ... ont de lourds impôts à payer, ·c'ar les. dé:­penses de la ... , du "', de lIa ... sont toujours pŒus lour.des .... don ­nez vos ." aux plus dignes. On a bien fait d' ... cette loi ~ elle était .mauvaise. IiI faut .. . des magistrats ... afin que le .pays soit bien .. , Les bul.letins· de .. ~ sont déposés dans l' ... en présence des ... Le différend qui divise les deux parties a -été tr·anché par le ." Nicolas de Flue a revêhl les plus hautes ... dans son pays. Le ... du tribunal a rédigé le procès-veI4bal. 'Cet étranger ~ été ... après. être devenu '" de Guttet. L'assemblée primaire a pris connai'ssance du .,. et des ... de la commune; elle a approuvé ".le ... de police édicté par le ·conseill com!munal. Les téluoins ont prêté "', ils ont dé.posé contre l' ". Le ." qui vous oppose n'est pas·. ÏInportant; vous fe­riez mieux de vous arranger sans plaider ; à quoi bon ,d'ail­leurs donner aux .. . la valeur du. litige?

94).. Ve,rbes .. : fais . entrer dans de courtes phTa~es les verbes sùivants: élire, édicter, abroger, a.mender~ promulguer, payer, juger, Icondamner, concilier, voter, se récuser, administrer, na­turaliser, donner son suffrage, lPercevoir,. être cité là comua-l'aître, témoj.gner, plaider.

95) N(nns- : :donne des compléments aux no~s suivants: un bulletirl:q.e "', Œe président de ... , le règlenient de ... , le tri­

bunal de '; .. , le Juge de ... , ie ree~veur du ... ) le su'bstitut du ... , le canton de ... , la com.mune de .", le greffier du ... , Ja fonction de ... ,. les cQlmptes de ... , Je citoyen de ''' , les droits de ... , la Constitution de ;.. '

'. 96) Synonymes: donne des synonymes aux ·mots suivants: greffier, receveur, amender, ' abroger, élire.

97) Homonymes: cite les -homonymes des Inots suivants: ·parti, différend, amender, comptes. . " " " ", .

98) Famille de mots.' donne des mots de la famille de loi l'a~ cine ileg.)

CI. Bérard.

CourS inférieur et moyen .

FICHE DE VOCABULAIRE 1

La recherche du mot propre

Idée généJ-ple : MeUre en état de fonctionner.

Compose ·de petite~. ,phrases dans lesquelles entré un ·des. IDots ci-après :. .

Enfiler tendre atteiler . aiguiser tailler affûter ·charger bander remonter a llumer tirer accorder

... crayon, ... un éouteau, ' .. un fusil, '" un arc, ... un cheval, ", une aiguille, ~ . : une lIlontre, ",' un violon, ... la lampe. . .. . une ligne, ". un piège, ... un canon .

Exemple: On taille un crayon; on affûte un canon.

Cours infér1eu~ et moyen

FIeu DE ·VOCABULAIlŒ

La recherche du mot propre

ldée générale,' Oter une partie:

PalTmi les verbes ci-après, choisis celui qui convient le mieux:

amputer plumer tondre écrémer

écosser écorcer perler plumer

éIllucher éclaircir écorcher écumer défalquer égrener vérifier -.',

", une pom·me, ... des .poi~, ... le lait, ... un arbre, ... urie vo­llaille, '" un mouton, ... un bras, .. , le pot au feu, ... un lapin, ... des betterav.es, .. , des plants de tabac, ... un nombre, ... des. frais, ... un épi, ". des pommes de terre.

'EXelllple : On .pèle une pom~e: .?y. " "

. ... ", .. "

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~ 106 -

Cours inférieur et moyen

FICHE DE VOCABULAIRE

La recherche du mot prop~

Idée générale.' Perdre de ses qualités.

Parmi les verbés. ci-après, choisis celui qui convient. . .le mieux:

.aigrit ·se fane Inoisit pourrit se trouble ' se dessèche jaunit se caille pâlit s'écaille se rouille s'émousse tarit s'éteint se couyre se carie

... la poire, '" le pain; le :vin, .' . la fleur, .. , la plante, .. , la feuille, ... ,l'eau, '" le teint, '" le feu, .. . la sour.ce, ... le tranchant .. . le fer, ... le lait, '" le vernis, .. , la lumière, ... les dents, ... le ciel.

Exemple: La poire pourrit. N .

Cours inférieur et moyea .

FICHE DE VOCABULAIBE , La recherche du mot propn

Idée généra'e: Nettoyer.

Choisis le verbe qui convient parmi ceux. que tu trouves . ci-après:

Brosser épousseter balayer ramone!'

. lave!' .

récurer curer

lessiver étriller pei'guet,

nettoyer sarder attiser

'" un vase, ... la vaissellle, ... le~ habits, , .. le linge, . ;0' une easserole. ... un meuble, ... un eheval, ... une rue, ... un fossé~

... . \ln champ~ ... ses cheveux, ... une cheminée~ ... le feu. N.

Promenade à travers la langue française Remarques diverses: ès signifie en les ou dans les, Ipar consé­

'fluent on ne peut l'elnpioyer que devant un nom plurie'l. Ex. doc­'teUl" ès-lettres, docteur ès-sciences et non pas, par exemple, doc­teur ès-littérature.

*** On part pOUl' et non à. Ex. demain je partir~i pOUl' Bern.e~

«ill non .pasà Berne.

Quand un adjectif s'inter.cale entre l'articJle et le nom, l'ar­ttidIe par.titif se re~place ·par la préposition de, Ex. J'ai mangé d*: bonnes cerises. On fait e~ception pour les cas où l'adjectif fait avec Ile .nom une eSlpèce de mot composé, Ex. des bons mots,. des jeunes gens, Néanmoins au XVIIme siècle, on disait: de bons mots, de jeunes gens. ,

Dire aujourd'hui: j'ai .mangé des bonnes poires est un ,parlet> enfantin,. famHier~ contraire au génie de la ~angue .

lit '1I:il

Les tel'mes bel, nouvel, toi, vieil, sont plus .ancfens que beau t

nouveau, fou, vieux, puis·que ceux-ci en dérivent. On disait et "On dit: Pllilippe le Bel et non Philippe le Beau.

Parfois le sens se modifie suivant qu'on emploie l'une ou f autre fonne. Ainsi un vieil avocat est un avocat qui exerce sa profession depuis fort longtemps, et un vieux avocat est un avo­

. 'cat âgé.

* * * Dans ,l'ancien français certains adjectifs s 'écrivaient de la

même manière au masculin qu'·au féminin à cause de lIeur déri­vation latine, eomme grand, fort, patient, etc. C'est pour ce 'motif que nous disons et écrivons encore aujourd'hui: grandI mère, gl'and'messe, etc., comme .aussi: elle se fait tort de réussir, mais on pourrait dire aussi: eHe se fait forte de réussir.

Dans ·l'expression: votre conduite est bel et bien un scan­dale, bel est un adverbe comme bien qui le ·suit; il est mis pour lIellement, bonnement.

N.> B. La gramm·aire de l'Académie, éditée en 1934, écrit . aujourd'hui grand-mère 'au singulier et grands-mèl'es au pluriel, . par assimilation .avec grand-père. .

Elle ècrit aussi maintenant grand ,'oute, ·grand peine, etc. 'ta ... singulier; grands routes, grands messes: etc. au ,pluriel, .san, irait d'union et avec s à gvand.

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HISTOIRE

Les histoires de grand .. père POUR MIIE\UX CONNAITRE L'HISTOIRE

A la chasse

Maou a nl.aintenant des aDm,es. Il pourra donc lutt-er conh'e les bêtes sauvages qui viennent rôder autour de la cav-erne, em­pêchent les chasseurs de sortir pour ,cher-cher la nourriture et les enfants -d'aller jouer avec les galets aux 'alentours, de ].a grotte. '

S'il Je faut, il affront-era le lion des cavernes, rours, le loup, h . lynx, tous .les ennemis à qui il doit disputer sa nourriture.

Pour effrayer les -esprits malfaisants, il s'est barbouillé la figure de si,gn-es cabalistiques; il a dessiné sur les parois de la caverne un animal tué; ainsi les fauves ne pouTront rien -contre lui. Il sort 'avec précaution, se fauf.i.le entTe .les éboulis, descend au bord du fleuve qui vient battre les flancs de la lnontagne, se glisse ,entre les roseaux qui croissent le long de la berge -et se poste aux aguets derrière un bloc éboulé. Il attend immobile, pendant longtemps, ,car Je soleil descend maintenant vers les montagnes. Ses 'armes sont toujours à portée de 'sa main.

Soudain ,les roseaux s'écartent; un museau paraît, puis ' une tête inquiète: -c'est une biche craintive qui vient s'abreuver. Maoll tend son arc -et vise. Une flèche frappe entre les deux ép.aules l'anÎlnal qui bondit et oherche à fuir. Maou 'se jette .ft sa pour­suite. Le sang qui ,coule abondam'ment guide les pas du chas­seur. La biche s'épuise. Maou la rattrape, se jette SUT elle l'assomm-e avec sa lourde lnassue de hêtre, puis la saigne avec son cout-eau de pierre, la dépouille, et, tout joyeux, la charge sur ses épaules. Ce soir la tribu festoiera gaîment.

M'aou loulidelnellt chargé avance lentement. Ses pieds nus s'enfoncent dans la vase. Il atteint néanmoins le pied des 1'0-

:Chers aux .flancs desquels s'ouvre la caverne. Tout à coup un rugissement retentit. Attiré par l'odeur du

sang, un lion vient réclamer sa pToie. Maou jette sa charge à terre. prêt à défendre à la fois sa vie et son butin. D'ailleurs, il est trop tard ·pour prendre la fuite. Là, tout près, Je lion va bondir. Maou saisit sa sag.aie. Le projectile siffle dans l'air -et , frappe le'

~ fauve dans son arrière-train où il reste planté. Rendu furieux: pat :la lblèssure1 l'animal s'élance sur son ennemi. Le chassétu: fait un saut de ~ôté et évite les griffes puissantes du Hon qui

- 129 -

rugit de colère. Maou se précipite sur le f.auve et lui plante son épieu dans l'encolure; Inais l'aninlal se débat, atteint le chasseur d'un coup de sa puissante patte, et le jette à terre. Agile, Maou se relève, pousse- un ,cri de guerre, et de sa ,Jourde Inassue assène au fauve des coups terribles.

Dans la carverne où l'on attendait anxieux le retour -du chas­seur, on a entendu son cri .de guerre. Les hommes dévalent dans les éboulis, sautent de roche en roche, et se ruent sur le lion mor­tellement blessé qu'ils achèvent 'à coups de pierres. Il était temps. Maou blessé ,chancelle : les homlnes le charg.ent sur leurs épaules; ils emportent aussi la biche et l';entrent dans la caverne. Les blessures du chasseur ne sont pas dange:r.euses. On les lave avec l'eau chauffée dans les outres de cuir à l'aide de g.alets que l'on a placés dans le feu. On applique sur la plaie les herbes qui guérissent. Maou se sent déjà nlieux. Il pourra ,pren~ dl'e part ce -soir à la fête organisée en l'honneur de sa victoire sur le lion.

Dorénavant l'intrépide chasseur Iportera sur ses épaules­la toison à l'abondante 'crinière, et la tête du félin, plantée sur un pieu à l'entrée de la caverne, préservera les gens de la tribu des bêtes sauvages qui viennent rôder la nuit dans les alentours.

Maou est maintenant un grand chef. Tous luJ doivent obéis­sance à la chasse -COil1nne à la guerre.

Notel. La caverne du Pateux à SaUlon est très vaste; elle a été explorée cl maintes reprises, spécialelnent pal' M. le chano,ine' Gross, qui en a extrait un grand nom.bre d'objets en pierre; malheUl'euselnent ceux-ci 17 ' n t pas été dé.terminés scientifique-­ment et l'on ne peut se prononcer SUl' leur origine.

Premier âge du fer ou époque de Hallstatt· . Les techniques :toujours plus poussées de l'extraction du

cuivre et de l'étain et de la fonte du bronze aluenèrent peu à peu }'h'ÛŒnnle à extraire é.galem-ent le fer de ses oxydes. La prédOlui­'flance de l'industrie sidérurgique cepen.dant fut très ,lente à s'af­f.irm-er et l'on ne p 'eut pader d'un reÎl!Versement brusque de ' la >Civilisation 'ù l'apparition de ce métal, qui devait pourtant trans­former peu à peu le monde qu'il do'mine encore.

A ses débuts d'industrie du ,fer se - contenta de ·produire de Ipetits objets de parure et de l11enus ustensHes, que l'on voit ap- ' 'p~raître en toUlt pre'lnier en Egypte, pUl's dans tout le bassin orien-tal de la MédHerranée. '

. _.E1.1 Europe, le premier ' âge du fel~ 'est également a'we1é" époque de Hallstatt, du non1 d'une sta~ion impôrtante de ]' Au-

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- 100 -

triche. Mais alors que l'on rencontre déjà des dépôts énonnes du nouveau métal dans .les vallées du Tigre et de l'Euphrate au XIIlme siècle avant notre ère, ce n'est que vers 900 qu'il se ré­·tpand en Italie, dans les Alpes Orientales et l'Europe Centrale. A l'origine, l'expansion du fer n'est nulJem'ent d'ordre ethnogra­phique, mais unique·ment géograJphique. Ce n'est que plus tard :que les Celtes le rélpandront dans leurs expansions territoriales qu'ils purent effectuer .grâce à leur art de 'la métallurgie, dont ils furent longtemps les Imaîtres, et grâce aussi ,à 'l'indépendance qu'ils acquirent en pouvant enfin eX1ploiter le lninera·j sur }Ptlr

rprolpre territoire . -Le bronze à l'époque hallstattienne est encore très f.réqucnt.

lplus fréquent que le fer Inême, et ce n'est que pour les armes et tous les outils tranchants que le nouveau métaq remplaça l'ancien.

De 1}' Adriatique, la nouvelle conquête de l'homme passa ra­pidement à la pJaine du Pô, !puis aux lacs italiens. Les nécropoles du Tessin sont ,d'une extrêlne richesse et Inarquent sur ae grand axe européen nord-sud une étape décisive avant le passage des A~pes . La culture hallstattienne, partant de ce premier centre d'infiltration, s'est étendue de la péninsule Ibérique .au sud-ouest de La Hongrie, Œa zone nOlid de l'Europe n'étant sournise qu'à une très f.aible influence, alors que l'âge du bronze s'y Iuaintenait jusqu'en 500 avant J.-C. environ.

Une telle étendue ne pouvait am.ener qu'une djversité extrê­me de culture et de coutumes, et seul Il'unneluent fut sOUlmis à une certaine unifovm.ité. AŒors que le Tessin se rattache au groupe ,méridional, fe reste de la Suisse fait paliie du groupe dit « rhéno-rhodanien » , avec l'Allemagne Inéridionale et la F ran­ce orientale. Sur le Plateau, du la>c de Constance au lac LéInal1, ~les tumuli sont groupés sur les 'Pentes des coteaux, tandis que dans les AI'pes on trouve surtout les tanlbes plates ou à tertre. L'incinération dans ,les deux cas est plus fréquente que l'inhu-·mation.

Les tumulus S011t des ter tres de terre de cinq à vingt l11ètre.':i\ de diamètre et de un à trois nlètres de hauteur, ,au centre des·· quels était 'réservée une chambre funéraire murée, contenant un ou plusieurs corps incinérés et ~lus rareme~t inhulII1é;;. C~s tumulus contiennent en général de rIches trouvaIlles de ceralnl -' que incisée, d 'objet.s de parure en bronze et même de vases cul -tuel~. . .

P~rmi les objets caTactéristiques de cette époque, Ul faut citer le poignard à antennes, dont ùn bel. exemplaire trouvé à Sion. es~ e~posé au Mus-ée de Valèr~; les réci.pients de bronze, cistes et situ les Iles fibules qui prennent des formes de plus en · plus variées ~t les brassards à décor géométrique. La céramique est typi{iu~. _ e~ .Ipa.rticl~_lier t:urne -fmiéraire .a épaulement et col bas,.

,....

- ml -

dont Ja panse est ·décorée d'incisions géométriques . et même de 'peintures.

A part ies nécropoles de Zeneggen et de Lens, ' qui ônt livré des fibules, des crochets et des brassards·, le canton du Va'lais est

, pauvre en trotlvailles de l'époque haJlstattienne. Etant donnée la ' situation de la vallée, les influences celtes ne se sont fait sentir que tardivernent et le ·premier âge du fer ne marque qu'une très ·courte transition entre l'âge du bronze et .J'époque de la Tène, à· 'laqn elle nous passerons Inaintenant.

Secoml âge du fer ou époque de la Tène

Les divisions de la préhisto'Îre sont 'Purement arbitraires) et ~e passage d 'une période à fautre ne s'est !pas effectué hrusque­'ment, ullais au contraire très lentement. S'il y a eu parfois des. bouleverseinents ethniques, ou des invasions, il y eut surtout de~ progrès techniques et des influences étrangères.

Selon les régions, le passage du premier au second du fer a été plus ou Inoins long et tardif. Nous avons TI1ême remarqué que l'époque de Ha,Ilstatt était pour ainsi dire inexistante en Valais. . ,

Avec le second âge du f.er, nous entrons dans 'la période protohistorique, qui occupe les cinq derniers 'sièoles avant J.-C. , ·et qui nous est connue non seulement par des, doculnents archéo­logiques, Inais également par les récits d'auteurs ·anciens. On 'dé­signe cette période par la dénonlination d'époque de la Tène t du nom d'une importante station du lac de Neuchâtel, où sont re­présentés les objets les 'Plus typiques de l'époque.

C'est J'apogée de l'expansion celtique, qui a iaissé partout des traces très 'Profondes. Les progrès de la InétaUurgie sont im­menses; la fabrication du fer atteint, grâce aux forgerons gau­lois, un développement inconnu jusque-là. L'usage de la n10nnaie commence; le commerce extérieur s'organise et devient. floris­sant; les .premières villes sont créées.

Les relations toujours plus ,grandes avec ,le s Ipays méditerra­néens favorisent l'introduction, au centre du continent, de pro­duits manufacturé's nou'Veaux, et 'surtout l'usa.ge de ~a monnaie 'frappée sur Je modèle de da monnaie grecque (à partir de 300 avant notre ère environ.) -

Une des principaŒes voies de pénération est encore celle de ]a vallée du PÔ et des cols aLp'estres. L 'importance du col comme le Grand St-Bernard, 'le ,plus fréquenté de toute l'antiquité, est démontrée par les quelques centaines de monnaies gauloises lrouvées près du 'lac, par l'existence d'un autell dédié au dieu. ~Peit et par les récits anciens. .

Mais' peu à peu,. à cette 'périod-e tloriss'ante, 'SuceMent des

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- 132' -

années moins ' iPt6spères, ,:puis les troûbles. Bea,Ucùu'p de tribus" jusqu'alors sédentaires, commencent à s'~bran;ler" ,~ttirées par ~~ sl.t!d · plus flotiss'3.iit, et surtout sans cesse 'hal;celées 'par les tribus',. gel,maniques venant de l'est. Pui~ les ~nvasi'ons des C,imbres el 'des Teutons 'je:Uent la panique dans les rangs des Gaulois; les Ro­mains interviennent, retiennent et ,soum·ettent. LeS Helvètes, .les derniers, déci'dent de ' quitter leur t-erritoire trop exposé aux 'atta.­ques geDm·aniques, et de gagner des terre's plus clémentes. M·ais· César inlel'vilent en 58 avant J.-C. et 'les contraint à rester entre ]es Alpes -et le J ara.

, Au point de vue archéologique, il faut souligner l'unité (le 'hl :civilis:ation g'auloise, unité qui se fait 'sentir pour 1,a première fois, tet qui prépare la voie à la culture ron1aine, vi,te assimillée nlalgré 1e maintien de certaines traditions .

./ Pour la première fois .dans l'histoire européenne, nous ren-

icontrons de véritables villes, fortifiées pour 1a plupart (oppiduln). Les tun1ulus diminuent et font de plus en plus place ·à des tom­bes à inhum,ation ,allongée, groupées en grandes nécropoles, coro­'lne à Vevey, Münsingen ou Ande:lfingen, par exemple. Le Inobi­lier funér,aire se con1pose de f'ibules, 'hrace.lets de verre et de 'bronze, anneaux, riches ceintures ,de bronze, bagues en or, perles 'de verre, etc. Il y a ,peu de poteries.

, Dans 'les '~Pl11eS offensives, nous trouvons le type hallstat­tien I{}e l'épée de fer, ornée maintenant d'un décor géo'll1étrique, où domine la volute; le poignal~d, :la Jance, le javelot, la fllèehe, tous de fer. Le :bouclier d-e bois, le casqu'e de fer ou de bronze sont Jes al'Ines défensives. Le cheval de plus en rplus répandu est utilis·é aussi bien 'pour la guerre que 'Pour 'l'agriculture.

Si Iles o:bjets de parure restent les Inêmes qu'au premier âge du fer, ils subi s'sent par contre des moc1ifica,tions dans leur for­me, ,leur matière et Jeur décor. Le verre est utilisé Ipour des bra­~el-ets et des perles; l'éluail et l'aln'bre ornent les -fibules et les 'colliers. Les bracelets prennent les formes les 'P~us variées.

En Valais, l'époque de la Tène est caractérisée par de~ vases -aHongés:, au 'Pied étroit, et surtout 'par des bracelets dits {{ bi'ace­'ets valaisans}}. Ce sont des anne'aux rnassifs én bronzë, de cou­pe quadrangulaire ou semi-cÎpclllaire, décorés d'un orn'ement 'oculé,coinprenant un cercle marqué d'un point central. On pèut · se rendre compte ,au Mu'sée de Va1lère de l'importance et de la .grande diffusion ' de ces bracelets.

A l'âge· du fer COInme à celui du bronze, la civilisation senl-"ble avoir atteint en Vallai,s un développement particulièrement 'important ·d.ans le centre. Nous constatons à nouveau à Sion et dans la région de Conthey, des trouvaiHes en très grand nom- ' bre 'provenant pres'que toutes "de tomlbes. Ce 'sont avant -tout des' bracelets massifs et des :fibit1es auxquels 'il faut" ajoùter quel- '

- 1~: -

q~e~ . :va~~s ·bicol~iques d'un. trè~ ~ra,nd intérêt :. archéoJogique, Notons e~aleI~ent à .,conthey deux epees et leurs· fourreaux. La gr?nde . l).ecrolP.olf) '~~ ,~eneg.ge~. a. également ·, II,ivré, .de 'oqmbreux ~racelet~, tandIS qua Sl.er~e, ?rzmlsu~t, Bramois, Leytron, Riddes . ~t ~artlgny-C0!11be, <:>ll faIsaIt des . découvertes isolées, toutes dé! posees au Musée de Valère. , . ~es cartes affichées dans les collec.ti~ns archéologiques du ~{us~e do~nerq,?t une rplus n.ette idé~ ~e la répartition g.éographi­que .des houvailles qu une hste fastIdIeuse de nOins .. Avec l'époqu~ d~ .la Tène, nous avons 'terminé l~ très rapid~ l ~Yue de la préhIstOIre proprement dite. Dans un prochain ar­hc~e, nous enh~eron.s dans l'histoire avec l'oc..ct1lJ)ation de la '~uIsse pal' les ROI!lams.

VARIËTËS .

fi propos de féminisme

Q." ;\'u personx:el , e,nseigna~lt, ,Ins,tituteurs et Institutrices, qui ~ Interesse a~ fen:l.l~ISm'e, 'c est-a-dlre là l'exercice par les fem­'lues des dr~Its clv19ues et des fonctions publiques, nous pré­~entons les h.gnes SUIvantes sorties de ,la plume de J, ,de Maistre,

. un des prclmers prosateurs français, honlme d'hnagination et de bon sens. '

A sa fiUe Constance qui lui demande pourquoi les femlnes sont condamnées à la Inédiocrité, il répond par cette pa<le étin­celante de bon sens et. de InaHce : « Chaque être doit se tecir à sa place ~t ne pas . affecter d'autres perfections que eeUes qui lui appart~e~lllen.t. Je. pos:è?e i~i un c!lien nommé Biribi, qui fait notre JOIe. SI la fantaISIe lUI prenaIt de se faire seller et brider pOUl' .lne porte~' à la :campagne, je seTais aussi peu content de lui que .le le seraIS du cheval anglais de ton frère, s'il s'Îlua1ginait de ·sauter sur Ines genoux ou de prendre le café avee moi L'eT­l'~\1-r ;le certaines. femmes est de s'imaginer que .pour êt~e . dis­t~n:guees., elles dOlve~t ~'.être ~' la ·manière .des hommes. Il n'y fi ~ nen ,de plus faux. C est le chIen et :Je cheval. Permis aux poètes de .dire:

Le donne son venute in excellenza Di ciascun arte ove hanno. posto cura. *)

« Je t'ait fait voir ce que .cela vaut. Si une belle. dame In'a­v.ai·t deln,andé, il y a vingt ans: « Ne croyez-vous pas, Mon­SIeur, qu une dam_e pourrait être un grand · aénéralcomme un h ?, . b

œnme .. » Je n~urms pas Inanqué de lui répondre: « Sans · dou!e, -Inadame, SI , vous commandiez uIJ.e arm.ée, .l'ennemi 'se, jet- ., tera:!t à . vos geno\.,l'x; personne n'oset:ait tirer,et vous .. entrerie~ '

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- l34 -

l '1 'apI'tale ennelnie au son .(les violons et des, tambourins. ,>; (J an sac , "d' " t . Si elle m'avait dit: « Qui rn ~lnpecl~e en sayOlr en as r.0n?ml~, autant que Newton?» je lUI .a~rals répo,ndu tout aUSSI ~lncè-, l'ement : ' « Rien du tout, Ina dIVIne beaut~: Prenez 1~ téles:cope, les astres tiendront à grand honneur d etre. Ilor~es par vos beaux yeux, et ils s'empresseront dè vous dIre tous leurs" se­crets. » Voilà comment on parle aux felnmes en vers et merne, en prose; mais celle qui prend cela po.ur ~I~gent comptant est bien sotte.» Il paraît que Constance se facha de cette ch ar­luante philippique contre les P?-i~ami~tes.. '

R. Est-ce que dans les adrnlnlst.rahons 1- ubhques, les assem-blées délibérantes où se rencontreraIent des hommes et des fem­mes, il n'y aurait pas peut-être quelque d~nger de rencontrer de nouvelles Cléopâtres et de nouveal~x AntOlnes ? ." .

Dans les votations qui ont Jlleu sur le vote fenl~nlll dans les cantons de Bâle-Ville, de Bâle-Campagne, ~e. Geneve et du Tessin, on a été en majorité -de 'la même oplillon que JJ. de ~{aistre . .

t es il la !1JeJ'I'ectioll dans tous les *) Les fen1mes son parvenu orts dont elles se sont occupées.

Quelques beaux vers de Llo Veuillot

J~es.père en Jésus. Sur :la. terre Je n'ai ,pas rougi de sa 101 : Au dernier jour, devant son Père, Il ne rougira !pas de moi. /

Sa' dernière volonté

Placez à tlllon côté ma plume; 'Sur n~on cœur, le Christ mon oI'gueil; Sous Ines Ipieds, mettez ,ce volume, Et olouez en ipaix le cercueil. AVrès la dernière ,prière . Sur ma fosse .plantez ma crOIX; Et si l'on me donne une pierre, Gravez dessus: J 'ai cru, je vois.

'. ",' ,..' '. .' ' ' " - ' , -'

NËCROLOGIE

Madame Esther Mazzetti·Cre~taz Au commenceluent de novembre mourait à l'hôpital de SiOl?­

Mme Esther Mazzetti-Crettaz, institutrice. La .carrièr~ pédagog~­è.ji,lB "de la défunte- fut bien c6urte 'deux ou trOIS' ans a Vex, Illa1S

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de cœur, elle fut institutrice toute sa vie. Après 7 ans seulenlent de mari.age, eHe demeurait veuve et Inèr-e de quatre enfants. La paralysie dont elle avait senti les atteintes du vivant de son mari se décl310a nettement et elle se tr.ouva bien vite dans l'im­,possibilité physique de s'occuper de ses enf'ants. La grand'mère et une tante se chargèrent de ,leur éducation et Esther revint auprès de sa Inère qui l'entoura de soins. Qu~nd mourut Mme Crettaz, sa fille complètement paralysée, fut soignée à ,l'Institut de N.-D. de Lourdes, à Sierre et le dernier mois à l'Hôpital de Sion, où eUe rendit pieusement son âme à Dieu après douze ans de m.al.adie. N'.aYlant pu vivre ·auprès d'elle, ses enfants voulurent au Inoins l'avoir après sa mort. Aussi fut-eUe reconduite ft Rovio (Tessin), où elle repose près de son mari.

C01n:me on le voit, ce n'est pas pal' l'enseignement que 1a chère Esther devait remplir sa mission ici-bas, Inais par 18 souffrance, surtout ceNe des deuils. En peu de telnps, elle perd·ait deux fTères, deux belles-sœurs, sa mère et son père. Cependant la question de l'éducation lui fut tOUjOUTS très chère. Avec quelle vigilance -elle suiv,ait Je développement intellectuel et moral de ses enf'3.nts. EUe leur écrivit tant qu'elle put tenir la plume, eUe se faisait envoyer leurs cahiers ,et les Inontrait avec une belle fierté à ses visiteurs. EUe relnplit ses ,longues heures de solitude par l'étude de l'.alleill'and et de l'talien, par la transcription, pour les aveugles. d'œuvres littér.aires en écriture braille.

Sa oharité surtout faisait du hien à voir. Elle se privait des doucew's qu'on lui apportait pour les offrir aux enfants qui la visitaient. En fais'ant son 'budget, elle trouvait toujours une petite S'01ume pour les vocations sacerdotales et les Missions. Et sa ,belle ~érénité, ses longues prières, sa Messe qu' « elle savait par cœur », tout était ' offert pour sa famille et p our Ues besoins de la Ste­Eglise. Dieu qui ne se laisse pas vaincre en générosité, la bénit déjà dans ses enfants, et .l'on verra au ' Grand Jour, la fécondité de cete vie douloureuse, vaillamment offerte au Seigneur.

A sa 'famille si éprouvée, nos bien sincères condoléanc~s.

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Page 22: L'Ecole primaire, 30 novembre 1946

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