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0 Les complémentarités entre les nouvelles technologies, l'organisation du travail et les caractéristiques des salariés au sein des groupes de métiers Nathalie Greenan Centre d'Etudes de l'Emploi [email protected] Emmanuelle Walkowiak IRIS, université Paris IX Dauphine [email protected]

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Les complémentarités entre les nouvelles technologies,

l'organisation du travail et les caractéristiques des salariés au sein

des groupes de métiers

Nathalie Greenan

Centre d'Etudes de l'Emploi [email protected]

Emmanuelle Walkowiak

IRIS, université Paris IX Dauphine [email protected]

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Résumé

Cet article propose une étude empirique des liens entre qualifications, technologie et organisation s’appuyant sur le volet « salariés » de l'enquête « Changements Organisationnels et l’Informatisation » (C.O.I.). Nous montrons que l'usage cumulé des technologies de l'information et la communication (TIC), tout comme un usage complexe des machines automatiques sont corrélés positivement à la qualification des salariés. Nous observons également que les caractéristiques informationnelles et productives du poste de travail couramment attribuées aux nouvelles formes d'organisation correspondent, comme l’usage de nouvelles technologies, aux positions dominantes dans la division verticale du travail. Nous explorons ensuite les liens entre technologie et organisation, conditionnellement à cinq groupes de métiers (cadres, professions intermédiaires, employés, ouvriers qualifiés et ouvriers non qualifiés). Nous vérifions l’existence de corrélations entre l'organisation du travail et les usages des technologies, qui concernent à la fois les cinq catégories de métiers et les différents types de technologies considérées. Enfin, l’introduction de variables socio-organisationnelles dans nos régressions permet de vérifier si les liens identifiés sont des effets propres aux technologies ou s’ils proviennent des caractéristiques sociales des utilisateurs ou de caractéristiques des organisations dans lesquelles ils s’insèrent.

Abstract

This paper proposes an empirical study of the relationships between skills, technology and organization using the labor force section of the survey on “organizational change and computerization” (C.O.I.) conducted in 1997. We show that the cumulated uses of Information and Communication Technologies (ICT), like the complex use of automated machines are positively correlated to the skill of employees. We also observe that the informational and productive characteristics of work posts currently attributed to new organizational practices correspond, like the use of new technologies, to dominant positions in the vertical division of labor. We then investigate the relationships between technology and organization, conditionally to five groups of occupations (executives, middle management, clerks, skilled blue collars, unskilled blue collars). We verify the existence of correlations between work organization and technology use that are common to the five groups of occupation and to the different types of technologies considered. At last, the introduction of socio-organizational variables in our regressions allow to check whether the identified relationships come from technology itself or if they result from the social characteristics of users or to the characteristics of the organizations they belong to.

Key words : Technology – ICT - Labor Organization – Skill.

JEL classification: J24 – L23 – L60 – O33.

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Introduction

Dans les deux dernières décennies, les entreprises industrielles ont connu à la fois des

réorganisations importantes et une diffusion massive des Technologies de l’Information et de

la Communication. Les transformations dans le travail qui en découlent sont décrites sous

différents aspects par les économistes : décentralisation de l'autorité, accroissement de

l'autonomie des travailleurs, intégration des tâches, valorisation du travail collectif par le biais

du travail en groupe, d'équipes de résolution de problèmes etc. Globalement, la logique de

travail, moins hiérarchique, deviendrait plus horizontale. Mais les travaux des sociologues

(Gollac et Kramarz (2000), Cezard, Gollac et Rougerie (2000)) nous indiquent aussi que la

logique de sélection des travailleurs et d'attribution des technologies informatiques est et reste

verticale. Comment ces deux mouvements peuvent-ils se concilier au sein des entreprises ?

Dans ce travail, nous explorons les corrélations entre l’usage des technologies modernes et

l'organisation du poste de travail, au sein de cinq groupes de métiers1 (cadres, professions

intermédiaires, employés, ouvriers qualifiés, ouvriers non qualifiés). Les corrélations

significatives que nous observons peuvent être un signe de complémentarité entre dimensions

de la technologie et de l’organisation au sens que Milgrom et Roberts (1990) ont donné à ce

terme, c’est à dire de lien résultant d’une coordination entre choix technologiques et choix

organisationnels. Nous vérifions ensuite si la forme de la relation identifiée entre technologie

et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables de

contrôle mesurant le capital humain et social du salarié et de variables décrivant l’entreprise.

Ces tests sont conduits sur un échantillon de 4421 salariés stables (ayant au moins un an

d’ancienneté) rattachés à des entreprises manufacturières de plus de 50 salariés issu de du

dispositif d’enquêtes couplées employeur/employés sur les « Changements Organisationnels

et l’Informatisation » (C.O.I.) réalisée en 1997 par la DARES (volet « salariés »), les SESSI et

le SCEES (volet « entreprises »).

Les résultats des études empiriques réalisés par les économistes à partir de données

d’entreprises ou d’établissements sur les liens technologie / organisation / qualification sont

1 Gollac (1989a), définit la qualification comme l'intermédiaire entre le travail considéré comme rapport privé entre employeur et salariés et le travail considéré comme rapport marchand. Le métier, selon lui, permet de lier l'activité du salarié à son identité sociale. Qualifications et métiers correspondent à la dimension « objectivable » du travail. Dans notre travail, comme les grilles de classifications de l'INSEE matérialisent cette dimension, nos sous-échantillons peuvent être considérés comme des sous-échantillons de métiers agrégés ou de qualifications agrégées. Nous utiliserons les termes qualifications, métiers ou groupes de PCS comme des synonymes.

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contrastés (Bresnahan, Brynjolfsson et Hitt (2002); Caroli et Van Reenen (2001) ; Coutrot

(2000) ; Greenan (1996, 2002)). Notre étude est complémentaire à ces travaux puisqu’elle

mobilise des mesures issues de déclarations de salariés plutôt que de représentants

d’entreprises. Notre contribution consiste à étudier en détail la relation entre technologie et

organisation pour répondre aux questions suivantes : (1) La forme de la relation entre

technologie et organisation est-elle uniforme pour les différents groupes de métiers ? (2)

Existe-t-il une rupture dans le lien entre technologie et organisation du travail selon que l’on

considère les TIC ou les machines automatiques ? (3) Quelles sont les dimensions de

l'organisation du travail associées à l'usage des nouvelles technologies ? (4) Les corrélations

entre technologie et organisation du travail sont-elles façonnées par le capital humain et le

capital social des salariés et/ou par les caractéristiques de l'entreprise qui l'emploie ?

Dans une première section, nous proposons une revue des travaux théoriques et empiriques

sur les liens entre qualifications, technologie et organisation puis nous présentons les données

utilisées et les mesures de la technologie et de l’organisation que nous avons retenues. Nous

montrons que ces indicateurs sont corrélés à la qualification. Dans une seconde section nous

explorons les liens entre technologie et organisation au sein des cinq groupes de métiers en

introduisant des variables de contrôle socio-organisationnelles. Nous cherchons à cerner

comment la logique verticale à l’œuvre dans la sélection des utilisateurs de technologie se

conjugue à la logique horizontale qui anime, selon la littérature théorique, la coordination des

choix technologiques et organisationnels des entreprises.

1- Le cadre d'analyse des relations entre technologie, qualification et organisation

1-1- Les concepts de biais technologiques et de complémentarité ont évolué au cours du

temps

Les économistes se sont essentiellement intéressés aux liens entre la technologie et les

qualifications pour lesquels ils ont développé deux concepts : le biais technologique et la

complémentarité. La théorie du biais technologique décrit le progrès technique comme un

choc exogène qui, s’il n’est pas neutre, déforme la combinaison productive, et donc le rapport

des productivités des facteurs, changeant ainsi la demande relative de facteurs. La

complémentarité, quant à elle, est une propriété de la fonction de production. Deux facteurs

sont complémentaires lorsque la baisse du prix de l'un génère l'augmentation de l'utilisation de

l'autre. Du point de vue économétrique, il peut être difficile de distinguer les effets provenant

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d'un biais technologique de ceux d'une complémentarité, dès lors qu'un facteur ou son coût

sont mal mesurés.

Le concept de biais technologique envisage les relations entre capital et travail. Comme le

montrent Bouabdallah, Greenan, Villeval (1999), des années trente à la fin des années

cinquante, les économistes de la croissance ont successivement envisagé l’hypothèse d’un

biais en faveur du capital puis celle d’une neutralité du progrès technique. Ce n'est que dans

les années quatre vingt-dix que les économistes du travail étudiant les inégalités d'accès à

l'emploi et les différences salariales parlent d'un biais technologique affectant la structure des

emplois. La diffusion des TIC génèrerait une déformation des demandes relatives de travail

source d’un biais en faveur de la main d’œuvre la plus qualifiée. Empiriquement, on s’attend

donc à trouver une corrélation positive entre usage de nouvelle technologie et niveau de

qualification. Ce lien entre diffusion des technologies et qualification a également fait l'objet

d’un débat en sociologie au cours des années soixante-dix autour des thèses de la

déqualification et de la requalification. Un progrès technique déqualifiant générerait une

hausse de la demande relative de travail non qualifié, alors qu’un progrès technique qualifiant

engendrerait une hausse de la demande relative de travail qualifié, tout comme dans le cas

d'un biais technologique en faveur des plus qualifiés.

A la fin des années soixante Griliches (1969) observe que malgré la hausse de l'offre de main

d'œuvre qualifiée, sa rémunération se maintient, avec pour conséquence une hausse de la part

des qualifiés dans les coûts totaux. Pour l’expliquer, Griliches développe l’idée d’une

complémentarité entre capital et main d’œuvre qualifiée qu’il propose d’identifier

empiriquement au travers de l’estimation d’élasticités de substitution partielles. La baisse du

coût du capital augmenterait la demande de travail qualifié car les deux facteurs sont

complémentaires. Plusieurs études empiriques ont montré que capital et travail qualifié sont

complémentaires et substituables au travail non qualifié.

La montée des inégalités entre travailleurs de différentes qualifications pourrait donc aussi

bien s'expliquer par un choc sur les productivités relatives (biais technologique) que par la

baisse du prix des TIC (complémentarité).

La question de l'organisation a longtemps été négligée par les économistes, davantage axés

sur la technique. En socio-économie, durant les années soixante, la réflexion sur le

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déterminisme technique, selon lequel la technique imposerait une certaine forme de division

du travail, reflète la nature indissociable de la technologie et de l'organisation.

Chez les économistes français, la réflexion sur le paradoxe de productivité2, a conduit à

s’intéresser au rôle de l’organisation. L'ouvrage interdisciplinaire dirigé par Foray et Mairesse

(1999), qui présente un bilan critique des travaux sur les relations entre informatisation et

performance, montre que les TIC jouent un rôle médiateur dans la performance mais que les

potentialités de ces technologies peuvent être freinées par l'inertie de l'organisation. C’est de

cette réflexion qu’est née l’enquête « Changements Organisationnels et Informatisation »

(C.O.I.).

Cette idée alimente aussi aux Etats-Unis les travaux de Milgrom et Roberts (1990). Ils

proposent d’augmenter la fonction de production traditionnelle d’un ensemble de choix

discrets réunis sous le terme de fonction de « design organisationnel ». Les choix de quantités

de facteurs, ainsi que les choix de type d’équipement ou de pratiques organisationnelles

peuvent être guidées par l’existence de complémentarités productives sources de rendements

croissants. Ainsi, selon ces auteurs, la baisse du prix de TIC a entraîné une augmentation de la

demande d'équipements informatiques que les entreprises ont coordonnée à des choix

spécifiques de pratiques organisationnelles qui auraient à la fois augmenté la demande de

travail qualifié et la productivité. C’est cette séquence de choix qui fonde le modèle de

« modern manufacturing » ou d’excellence industrielle. Cette vision de la complémentarité est

différente de celle qui s’appuie sur des mesures d’élasticité de substitution entre facteurs mais

elle reste déterministe puisque c'est le progrès technique (et plus précisément la baisse du prix

des TIC) qui initie le changement organisationnel. Par ailleurs, il n’existe pas de méthode

permettant de mesurer de manière satisfaisante les complémentarités productives (Athey et

Stern, 1998).

1-2- L'ensemble des questions soulevées par les travaux empiriques

En s'appuyant sur ces travaux, certains économistes qui testent les relations entre changement

technologique, changement organisationnel et demande de qualification au niveau de la firme,

utilisent le terme de « biais organisationnel », pour indiquer que la hausse de la demande de

travail qualifié ne vient pas uniquement de la diffusion de TIC mais qu’elle est aussi liée aux

2 Le paradoxe de productivité caractérise la situation d'adoption massive de technologies, avec une stagnation de la productivité.

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nouvelles pratiques organisationnelles développées par les entreprises. Mais ces études

empiriques, cherchent plutôt à mesurer des complémentarités productives. Bien que peu

nombreuses, elles mènent à des résultats contrastés. Bresnahan, Brynjolfsson et Hitt (2002)

obtiennent de fortes corrélations significatives entre l'usage des TIC, l'usage de nouveaux

dispositifs organisationnels et différents indicateurs de qualifications aux Etats-Unis. Caroli et

Van Reenen (2001) montrent que les changements techniques et organisationnels mènent à

une baisse de la demande de travail peu qualifié mais ils ne trouvent qu'une faible

complémentarité entre changement technique et organisationnel, pour la France et

l'Angleterre. Coutrot (2000a et b) trouve qu'en France, la structure des qualifications des

firmes est plus sensible à la diffusion des TIC qu’à l’innovation organisationnelle. Mais les

indicateurs de structure des qualifications qu’il utilise viennent des déclarations qualitatives

des employeurs plutôt que d’une classification quantitative de la main d'œuvre en catégories

précises. Greenan (1996, 2002) montre qu’en France il existe une complémentarité entre

technologie et organisation et que c’est surtout l’organisation qui transforme la structure des

qualifications. Ces résultats soulèvent plusieurs interrogations.

Tout d'abord, si qualifications, technologie et organisation semblent reliées, la forme de ces

liens n'est pas tranchée. En particulier, si la qualification est à la fois corrélée à la technologie

et l'organisation, nous pouvons nous demander si la complémentarité entre technologie et

organisation ne dépend pas du type de qualification considéré. Autrement dit, les corrélations

entre technologie et organisation peuvent-elles être différentes selon la qualification

considérée ?

La deuxième interrogation porte sur la mesure des technologies. L'ensemble de ces travaux se

concentre essentiellement sur les effets de l'informatisation, à l'exception de Greenan (1996,

2002) qui étudie les technologies de production avancées. Les technologies informatiques et

les technologies de fabrication avancées entretiennent-elles des liens identiques ou différents

avec l'organisation du travail ?

La troisième interrogation correspond également à un problème de mesure, mais cette fois ci

de l'organisation. Caroli et Van Reenen (2001) mesurent le changement organisationnel par la

baisse du nombre de niveaux hiérarchiques. Pour eux, il n'existerait qu’une complémentarité

faible entre la décentralisation de l'autorité et l'usage des technologies informatiques. Dans les

autres études, les indicateurs utilisés d'organisation sont synthétiques et rendent compte de la

mise en place d'une logique de travail plus « horizontale » s’appuyant sur la décentralisation

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de l'autorité, l'intégration des tâches, le travail en groupe etc. Bresnahan, Brynjolfsson et Hitt

tout comme Greenan, trouvent une complémentarité entre la combinaison de ces dispositifs

organisationnels et l'usage des nouvelles technologies. Ces différences de résultats ne

traduisent-ils pas la sensibilité de la relation de complémentarité mesurée à la dimension de

l’organisation considérée ?

La quatrième remarque correspond au type des données utilisées. L'ensemble de ces études

utilise des informations recueillies auprès des entreprises et qui traduisent le discours de leurs

dirigeants. Il nous semble intéressant de confronter leurs résultats à des résultats obtenus à

partir de déclarations de salariés qui traduisent la façon dont les changements technologiques

et organisationnels affectent le profil des postes de travail.

A notre connaissance, les économistes, contrairement aux sociologues, ne s’appuient pas sur

ce type de données. Lorsqu’ils veulent étudier plus finement certains mécanismes, ils

s’adressent plutôt au terrain. Ainsi, Shaw (2002), à partir de l'étude de 84 usines de l'industrie

sidérurgique montre que les politiques de gestion de ressources humaines innovantes sont

complémentaires à l’usage de nouveaux équipements informatiques, et que c’est la

combinaison des deux qui modifie les besoins de main d'œuvre. Un apport important de cette

étude est d'identifier les nouvelles compétences demandées par les entreprises innovantes de

l’industrie sidérurgique : ce sont des compétences interpersonnelles (capacité à communiquer,

à négocier, à s’entendre avec les autres) qui ne sont que partiellement acquises par l’éducation

secondaire et la formation professionnelle. Ces résultats sont proches des conclusions

statistiques de la sociologie du travail. A partir d’une enquête auprès des salariés, Gollac

(1989a), montre que la distinction entre travailleur d'exécution et travailleur d'encadrement est

une dimension3 centrale de l’organisation du travail que reflète la qualification. Elle est

intimement liée à l'autonomie et au réseau de communication du salarié. Cette importance des

réseaux de communication dans la structuration des postes de travail fait écho aux travaux sur

le capital social, relativement abondants en sociologie des réseaux sociaux, et qui

commencent à se développer en économie (Sobel (2002)).

3 Cette différenciation des catégories de travailleurs est presque aussi forte que celle engendrée par le salaire. La deuxième dimension de l’organisation du travail distinguée par Gollac recoupe la distinction entre ouvrier artisanal et ouvrier industriel liée au degré d'industrialisation de l'activité. Ce travail montre donc les liens étroits qui unissent caractéristiques organisationnels du poste de travail et qualification. Dès lors, il n’est pas étonnant que les changements organisationnels vienne bousculer la qualification et brouiller ce qui la fonde.

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Autrement dit, lorsque l'on envisage la relation entre technologie et qualification, on regroupe

sous le terme de qualification non seulement le capital humain mesuré par le diplôme, mais

aussi le capital social du salarié envisagé comme son réseau de relation. Dans ces termes,

l'étude de Shaw (2002) montre que la sélection dans les entreprises innovantes de l'industrie

sidérurgique se fait sur le capital social. D'un point de vue statistique, l'organisation du travail

devrait être corrélée davantage au capital social qu'au capital humain des salariés. En ce qui

concerne la relation entre technologie et qualification, Gollac (1989b) montre que l'ordinateur

matérialise la division verticale du travail. Et en dépit de la massification de l'accès à

l'informatique, il ne semble pas qu’une démocratisation s’amorce puisque sa diffusion des

générations les plus avancées d’ordinateurs reste très sélective et se fait à la manière d'un bien

culturel (Gollac et Kramarz (2000) ; Cezard, Gollac et Rougerie (2000)). Tout comme la place

dans l'organisation du travail, l’usage des nouvelles technologies est corrélée non seulement

au capital humain, mais aussi aux capital social des salariés. Nous pouvons alors nous

demander si le capital humain et le capital social jouent également un rôle sur le lien entre

organisation et technologie.

Notre travail empirique cherche à répondre à nos quatre questions sur les relations de

complémentarité entre qualification, technologie et organisation en mobilisant l’enquête

C.O.I. qui couvre les industries agricoles et alimentaires, le secteur industriel, la branche des

experts comptables et la branche du commerce de bricolage. Après avoir sélectionné les

entreprises dans les fichiers des Enquêtes Annuelles d'Entreprise (EAE), le Service des

Statistiques Industrielles (SESSI), le Service Central des Enquêtes et Etudes Statistiques du

Ministère de l'Agriculture (SCEES) et l'INSEE ont constitué le volet « entreprises » en

interrogeant des dirigeants sur l’organisation et l’informatisation de leurs entreprises. Des

salariés ont ensuite été sélectionnés de manière aléatoire au sein de chaque entreprise dans le

fichier des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS) de 1996. Ce volet

« salariés », a été réalisé par l’INSEE pour le compte de la DARES, auprès d’environ 9000

salariés (tous secteurs confondus). Dans cette étude, nous utilisons la partie concernant les

salariés du secteur industriel (IAA comprises). Il s’agit de salariés rattachés à des entreprises

de plus de 50 salariés et ayant au moins un an d'ancienneté. Ils ont été interrogés sur les

caractéristiques de leur poste de travail en termes de marge d'initiative, de communication, de

rythme de travail et d'usage des nouvelles technologies. Afin de conserver l'information

relative à la politique poursuivie par l’entreprise, nous avons apparié le volet « salariés » au

volet « entreprises » de l'enquête, conduisant à un échantillon de 4421 salariés répondants.

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1-3- Les mesures des technologies et de l'organisation du travail et de leur corrélation avec

la qualification

Les indicateurs d'usage des technologies construits rendent compte de la coexistence de

plusieurs technologies sur un même poste de travail

Nous avons construit deux indicateurs synthétiques de diversité d’usage des technologies. Le

premier concerne les TIC, l’autre les machines automatiques. Les différentes technologies

constitutives de nos indicateurs correspondent à trois phases différentes d’un processus

parfois décrit comme une algorithmisation des entreprises (Benghozi et Cohendet (1999)).

Chacune de ces générations se caractérise par la spécificité de l'objet informatisé ou

automatisé, un système technique particulier et des liens spécifiques entre informatique et

organisation reflétés par l'interface de la technologie avec l'utilisateur (Caby et al (1999)).

La première phase (tableau 1) est l’automatisation des taches spécifiques qui vise à acquérir

des gains de productivité. Elle s'est appliquée, dans les années 60, aux processus

administratifs, puis, dans les années 70, aux processus industriels. Cette automatisation des

taches spécifiques s’appuie sur deux générations technologiques : une informatique lourde et

centralisée (et donc l’usage de terminaux), et le développement de la robotique et de la

productique. L'interface machine / utilisateur est définie par les spécialistes, puisque les

programmes sont spécifiques et le langage est spécialisé.

La deuxième phase est l’informatisation qui vise des gains de réactivité. Dans les années 80,

l’adoption de micro-ordinateurs et des matériels de bureautique (fax et minitel), contribuent à

poursuivre ce mouvement : à l’automatisation des processus s’ajoute une automatisation

locale des taches, des routines et des savoir-faire. Cette nouvelle vague technologique évite

les rigidités et les blocages générés par une architecture centralisée (notamment les blocages

de la production suite à une panne), le système informatique est structuré autour d’un réseau

de micro-ordinateurs. L'informatique répartie permet un accès direct de l'utilisateur aux

ressources informatiques.

Les années 90, marquées par la convergence des télécommunication, de l’électronique, de

l’audiovisuel et de l’informatique, caractérisent la troisième phase : le développement des

technologies de communication. On peut la considérer comme une phase d’automatisation des

échanges. L'objet informatisé est alors la mise en relation des tâches et des savoirs. Ce sont

d’abord les échanges internes à l’entreprise qui sont concernés avec le développement de

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réseaux locaux (développement de l’intranet et de l’échange de données informatisées), puis

dans les années 2000, les échanges externes avec l’explosion de l’Internet, et le

développement de technologies mobiles (ordinateurs et téléphones portables).

[Insérer tableau 1]

Dans l’entreprise, toutes ces technologies coexistent, puisqu'elles s’accumulent par strates

successives. Il y a d’ailleurs de fortes corrélations dans l’usage de ces technologies. Nous

avons donc construit des indicateurs de cumul d’usages des technologies mesurant à la fois

l’existence d’une utilisation et sa diversité ou complexité4. Pour les TIC, la variable

synthétique NBOI est égale à la somme de l'usage de micro-ordinateurs, terminaux, intranet,

Internet, échange de données informatisées, fax, minitels, téléphones portables (ou tatoo ou

bip), ordinateurs portables. Pour les machines automatiques (NBMO), nous additionnons les

différentes fonctions possibles qu'elles remplissent : l’usinage, le formage, le laminage et les

autres transformations de la matière ; l’assemblage-montage-soudage ; la peinture-les

traitements de surface ; les mélanges, cuisson et autres transformations chimiques de la

matière ; les épreuves, tests et contrôles ; le conditionnement et l’emballage ; la manutention

et le stockage ; l’imprimerie et la reprographie ; le découpage, le blanchissage, la couture et la

confection. L'annexe 1 donne le détail de la construction de ces variables ainsi que celle des

autres variables (durée d'usage, ancienneté d'utilisation, utilisation par le passé pour les non-

utilisateurs) que nous utilisons pour caractériser l'usage des technologies.

Munis de ces indicateurs, nous analysons la répartition de la diversité d’usage des TIC et des

machines automatiques au sein des groupes de PCS, afin de déterminer si les usages sont

corrélés à la qualification.

La diversité d'usage des technologies et la qualification sont corrélés pour les TIC comme

pour les machines automatiques

Aujourd'hui, 85% des salariés stables de l'industrie (IAA incluses) utilisent au moins un

équipement technique (industriel ou bureautique) dans le cadre de leur travail. Les salariés

exclus de l'usage de ces technologies sont en quasi-totalité des ouvriers (97%) : ce sont

principalement des ouvriers qualifiés et non qualifiés de l'industrie agroalimentaire et de

l'industrie chimique. Ressortent également les ouvriers non qualifiés de l'industrie de

4 Cet indicateur peut également s’interpréter comme l’intensité d’usage des technologies.

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fabrication textile et les ouvriers qualifiés de type artisanal. Les autres non-utilisateurs de

technologie sont des agents de maîtrise (3%).

Lorsque l'on exclut le fax, le minitel et le téléphone portable des technologies étudiées, 79%

des salariés utilisent une technologie. Le tableau 2 donne le pourcentage des non-utilisateurs

de l'informatique (terminal et micro-ordinateurs), de machines automatiques, et de ceux qui

n'utilisent ni l'une ni l'autre de ces technologies. 32% des ouvriers n'utilisent ni l'informatique,

ni de machines automatiques contre près de 12% des professions intermédiaires. Chez les

cadres et les employés, ne pas utiliser l'informatique est très rare (moins de 8% des cas)5. Les

catégories exclues de l’usage des TIC risquent de faire face à des difficultés d’insertion sur le

marché du travail.

[Insérer tableau 2]

La distribution du nombre de TIC utilisées pour les cinq groupes de PCS est représentée dans

le graphique 1. Cette distribution est gaussienne sauf pour les ouvriers, avec un mode de 5

pour les cadres et les employés, et de 4 pour les professions intermédiaires. Les cadres

constituent la catégorie qui cumule le plus de technologies. Pour les ouvriers, en revanche, la

courbe a une asymétrie à gauche qui indique que la majeure partie d'entre eux n'a pas accès à

ces technologies : 53 % des ouvriers qualifiés et 76 % des ouvriers non qualifiés n'utilisent

aucun matériel informatique ou de télécommunication.

[Insérer graphique 1]

Le tableau 3 complète l'information sur l'usage des technologies en donnant le nombre moyen

de technologies utilisées (NBOI et NBMO), et respectivement pour l’informatique et les

machines automatiques, l'ancienneté moyenne d'usage (resp. INFOAGE et MACAGE, en

nombre d’années), la durée moyenne d'utilisation (resp. DURINF et DURMAC, en heures par

jour), et l’utilisation par le passé pour les non utilisateurs (resp. USEAVT et MACAVT qui

prennent la modalité 1 si le salarié a utilisé auparavant la technologie, 0sinon). La dernière

colonne du tableau (USE2) indique l’utilisation simultanée des deux types de technologies.

5 Dans les tableaux, les employés sont mis après les cadres, en raison de la nature du travail que réalisent ces deux catégories par rapport aux métiers de production directe de l’industrie. Les employés de ce secteur sont dans une situation particulière par rapport à ceux du tertiaire. Il serait intéressant de comparer le travail des employés du tertiaire avec celui des ouvriers du secondaire.

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Lorsqu'ils travaillent sur un micro-ordinateur ou un terminal, les cadres utilisent en moyenne

5,4 TIC, les professions intermédiaires 4,4, les employés 4,1, les ouvriers qualifiés 2,6 et les

ouvriers non qualifiés 2. Cette hiérarchie selon les métiers témoigne d'une diffusion sélective

des TIC qui se retrouve aussi pour l'ancienneté d'usage de l'informatique. Les populations les

plus anciennement équipées en informatique utilisent une plus grande variété de technologies.

En effet, comme l'apprentissage des usages des TIC nécessite du temps, la cumulativité des

technologies est plus forte dans les populations les plus informatisée initialement (les cadres,

puis les employés, les professions intermédiaires, les ouvriers qualifiés et les ouvriers non

qualifiés). Cela peut expliquer la persistance et l'amplification des différences d'usage des TIC

entre professions. La durée d'utilisation ne répond pas à la même hiérarchie : les employés

utilisent près de 5 heures par jour l'informatique, ce qui les place devant les cadres et

professions intermédiaires qui l'utilisent 3 heures, puis les ouvriers (2 heures). Pour les non-

utilisateurs, l'utilisation par le passé de l'informatique différencie également les groupes de

PCS : la moitié des cadres non-utilisateurs de l'informatique l'utilisaient auparavant, un peu

plus d'un quart des employés et des professions intermédiaires. Concernant les ouvriers une

utilisation antérieure est beaucoup plus rare (respectivement 12% et 8% pour les ouvriers

qualifiés et les ouvriers non qualifiés). L'ensemble de ces résultats signifie que non seulement

le cumul des TIC, mais aussi pour les non-utilisateurs l'utilisation par le passé de

l'informatique, sont corrélés à la qualification.

[Insérer tableau 3]

La répartition du cumul des usages de machines automatiques est illustrée dans le graphique

2. 58% des ouvriers non qualifiés et 48 % des ouvriers qualifiés travaillent sur ces machines.

Pour les autres PCS, le cas le plus fréquent est de ne pas utiliser de machine. Ces différences

de répartition entre le fait d'utiliser ou pas une machine automatique explique que le nombre

moyen de fonctions utilisées est si différent lorsqu'il est calculé sur l'échantillon des

utilisateurs ou sur l'échantillon total (tableau 3). Sur l'échantillon total, ce sont les ouvriers

non qualifiés qui sont les utilisateurs du plus grand nombre de fonctions des machines

automatiques (1,03) suivis des ouvriers qualifiés et des professions intermédiaires. Pour juger

du cumul des fonctions il semble plus pertinent de regarder la moyenne de fonctions utilisées

chez les utilisateurs de machine. Si l'on omet d'abord les catégories des cadres et des

employés, en raison de leur faible effectif (Nmac), on constate que la moyenne des fonctions

utilisées est la plus élevée pour les professions intermédiaires (2,28), qui sont suivies des

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13

ouvriers qualifiés (1,84) et des ouvriers non qualifiés (1,79). Plus le travailleur a une position

élevée dans la hiérarchie des travailleurs de production, plus il utilise des fonctions différentes

sur les machines : la diversité d'usage des machines automatiques est corrélée à la

qualification. Comme pour les TIC, cette hétérogénéité dans les usages est couplée à une

ancienneté d'utilisation des machines : les professions intermédiaires utilisent, en moyenne,

depuis plus de 8 ans des machines, alors que c'est un peu moins de 8 ans pour les ouvriers.

Malgré leur faible effectif le cas des cadres est intéressant. Les cadres sont les utilisateurs les

plus anciens de machines automatiques, le nombre moyen de fonctions utilisées est proche de

celui des professions intermédiaires. Par ailleurs, on remarque que les utilisateurs les plus

anciens sont ceux qui utilisent le moins longtemps les machines (sauf pour les employés).

Autrement dit l'ancienneté d'usage est inversement proportionnelle à la durée d'utilisation. Les

positions les plus basses dans la hiérarchie sont donc celles qui ont l'usage le plus intense et

probablement le plus répétitif : les ouvriers non qualifiés utilisent en moyenne plus de 6

heures par jour les machines, les ouvriers qualifiés un peu moins de 6 heures, les professions

intermédiaires utilisent quotidiennement quasiment 4 heures les machines, et les cadres moins

de 2 heures.

[Insérer graphique 2]

Ce sont essentiellement les travailleurs de production qui cumulent l'usage de TIC et de

machines automatiques, comme le montre la dernière colonne du tableau 3. L'utilisation

simultanée des deux types de technologies est d'autant plus probable chez les travailleurs de

production que la qualification est élevée.

Il convient maintenant détailler le choix des variables reflétant l'organisation du travail, ainsi

que leur répartition au sein des différents groupes de PCS.

Les mesures de l'organisation du travail rendent compte des configurations du système

d'information et du système de production

Les changements dans le travail, correspondent à des évolutions dans les façons de faire des

salariés, leurs méthodes de travail, autrement dit leurs routines comportementales. Ces

évolutions du travail sont en partie fruit de décisions de "design organisationnel" des

entreprises. Les changements organisationnels et technologiques influencent les

transformations des systèmes d'information et de production. Greenan (2001) effectue une

synthèse des théories décrivant ces changements.

Page 15: Les complémentarités entre les nouvelles …weboi2/Textes_intervenants/Greenan et al...et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables

14

Concernant le système d'information, la littérature décrit notamment les trois transformations

suivantes : le passage d'une information centralisée à une information décentralisée, le

passage d'un traitement hiérarchique de cette information à son traitement en réseau, le

passage d'interdépendance générées par la communication verticale des travailleurs à des

interdépendances se matérialisant dans une communication horizontale. Certaines de ces

tendances sont observées empiriquement. Par exemple, Cezard, Gollac et Rougerie (2000) et

Shaw (2002) étudient les liens entre l'informatisation et la configuration des réseaux de

communication auxquels les travailleurs participent.

Pour traiter de la transformation du système d'information l'enquête nous permet d'étudier le

réseau de communication auquel participe le salarié. On définit quatre indicateurs

synthétiques de communication : la communication avec des supérieurs hiérarchiques

(communication verticale, CVERT), avec des collègues proches (communication horizontale,

CHORI), avec des collègues éloignés (communication avec d’autres services, AUTSER),

avec des personnes extérieures à l’entreprise (communication avec l’extérieur, CEXTER).

Enfin, nous considérons la fréquence des réunions comme un indicateur de communication

multilatérale (REUI). En effet, les réunions permettent des échanges multilatéraux formels

entre plusieurs personnes, alors que les autres formes de communication correspondent plutôt

à une communication bilatérale, plus informelle entre deux personnes. Ces indicateurs de

communication permettent d'apprécier dans quelle mesure les salariés mobilisent leur réseau

de communication. Ils correspondent à des intensités de la communication, c'est à dire au ratio

de la communication effective sur la communication potentielle (nombre de fois où le salarié

communique / nombre de fois où le salarié pourrait communiquer).

Selon les modèles théoriques, les changements du système de production impliquent le

passage de la spécialisation des taches à leur intégration, le passage d'une séparation entre les

tâches de conception et d'exécution à un système où l'autonomie des salariés est valorisée et le

passage d'un technologie où les interdépendances entre travailleurs sont verticales à une

technologie où elles sont horizontales. Les caractéristiques du changement de mode de

production relatées dans les modèles théoriques sont également observées empiriquement.

Bué et Rougerie (1999) montrent l'extension de l'autonomie et de la marge d'initiative par

rapport au rythme de travail. Les travaux de Bresnahan, Brynjolfsson et Hitt (2002) illustrent

l'importance des liens entre décentralisation et informatisation. Gollac, Greenan et Hamon-

Cholet (2000) montrent que l'informatisation et l'adoption de nouveaux dispositifs

Page 16: Les complémentarités entre les nouvelles …weboi2/Textes_intervenants/Greenan et al...et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables

15

organisationnels visant à gérer les problèmes de qualité, les contraintes de délais, les

frontières de l'entreprise et l'implication de la main d'œuvre, vont de paire.

Nous avons construit un ensemble de variables relatives à ces différentes dimensions. Les

variables relatives au système de production mesurent l'autonomie (AUTON), la marge de

manœuvre par rapport au rythme de travail (DELAI), l'encadrement hiérarchique (CHEF), le

fait de former des nouveaux au poste de travail (FORM) et le fait de suivre des normes de

qualité (QUAL).

L'annexe 2 donne l'ensemble des questions que nous avons utilisées et le détail de la

construction de ces variables. Dans le paragraphe qui suit nous étudions la distribution de ces

variables d'organisation du travail au sein des groupes de PCS.

La répartition des variables organisationnelles fait émerger deux type de rapport au

travail : le « modèle du cadre » et le « modèle du travailleur de production »

La répartition de ces variables d'organisation du travail au sein des différents groupes de PCS

est représentée dans le tableau 4. Plus le salarié a une position élevée dans la division

hiérarchique du travail, plus l'autonomie, la marge de manœuvre par rapport au rythme de

travail, l'encadrement hiérarchique, les différentes formes de communication et le nombre de

réunions sont fréquents. Ces variables caractérisant l'organisation sont donc corrélées à la

qualification. On peut dire que ces variables identifient un rapport au travail construit sur le

modèle du cadre : 85% des cadres sont très autonomes, 70% peuvent faire varier les délais,

55% ont une communication horizontale intense, 70% ont une forte communication avec les

autres services, 72% une communication intense avec l'extérieur, et ils se réunissent très

fréquemment dans 87% des cas.

En revanche, le fait de former des nouveaux ou de suivre des normes de qualité sont plutôt les

traits des métiers de production directe. Le fait de faire des tests de qualité est également

imparti à ce type de personnel. Ces variables définissent les contours d'un rapport au travail

propre aux travailleurs de production.

[Insérer tableau 4]

La distribution de ces caractéristiques organisationnelles est proche de celle des technologies.

En effet la distribution des variables caractéristiques du modèle du cadre, est similaire à celle

Page 17: Les complémentarités entre les nouvelles …weboi2/Textes_intervenants/Greenan et al...et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables

16

du cumul des TIC, alors que former des nouveaux et suivre des normes de qualité sont

distribués de façon assez similaire à la diversité des usages des machines.

Nous allons chercher à affiner cette première observation en examinant comment, au sein de

chaque groupe de PCS, l'usage des technologies est corrélé à certaines caractéristiques de

l'organisation du travail. Cela va nous permettre de vérifier si, d'une part, il y a une

homogénéité des effets des technologies quel que soit le groupe de PCS, et d'autre part, s'il y a

symétrie des effets des TIC et des machines automatiques.

2- Les liens entre organisation du travail et technologies : des estimations par groupes de

métiers

2-1- Les modèles

Afin d’analyser comment les TIC et les machines participent à la structuration des postes de

travail, nous avons estimé des modèles logit. Les variables d’organisation sont expliquées par

nos indicateurs de cumul des technologies (NBOI et NBMO), les autres variables décrivant

l’usage de celles-ci (l’ancienneté d’utilisation INFOAGE et MACAGE, la durée d’utilisation

DURINF et DURMAC, l’usage passé des non-utilisateurs USEAVT et MACAVT), et des

variables synthétiques décrivant l’informatisation de l’entreprise (intensité de

l’informatisation, le type d’équipement informatique, l’organisation de la fonction

informatique).

Plus formellement, posons ORG= (AUTON, DELAI, CHEF, FORM, QUAL, CVERT, CHORI,

AUTSER, CEXTER, REUI.) ORG est le vecteur des différentes variables d'organisation du

travail qui caractérisent un salarié i appartenant à l’un des cinq groupes de PCS considérés. Ce

sont les variables que nous expliquons. Chacune d’entre elle est binaire, prenant la modalité 1

quand la variable latente qui lui est sous-jacente (yi) dépasse un certain seuil d’intensité,

identique pour les cinq groupes de PCS, la modalité 0 sinon.

ORGi = 1 si yi>δ

ORGi = 0 sinon

On peut écrire la relation théorique :

(1) iiiii vTECHNBMONBOIy +χ+β+α=

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17

où NBOIi et NBMOi sont nos variables de diversité d’usage des technologies de l’information

et de la communication et des machines automatiques TECH = (INFOAGE, MACAGE,

DURINF, DURMAC, USEAVT, MACAVT, INFOENT), INFOENT correspond à l'ensemble

des variables décrivant l'informatisation de l'entreprise, χ est le vecteur de coefficient estimés

qui lui est associé et νi, une perturbation. Nous avons standardisé toutes les variables

exogènes continues sur l’échantillon total de salariés.

On n’observe pas yi mais ORGi. En effectuant une hypothèse sur la loi de la perturbation νi,

on peut estimer le modèle par le maximum de vraisemblance. On a :

][ ]Pr[

]Pr[]1Pr[

δχβαδχβα

δ

−++Φ=−>−++=

>==

iii

iiii

ii

TECHNBMONBOIvTECHNBMONBOI

yORG

où Φ est la fonction de répartition de la perturbation. Pour notre application, nous prenons une

loi logistique, ce qui nous donne un modèle logit.

Dans une seconde estimation, nous avons ajouté à cet ensemble de variables des variables

décrivant les caractéristiques des salariés et des entreprises auxquelles ils sont rattachés. Nous

cherchons ainsi à tester la robustesse de l’effet propre associé à la diversité des technologies

utilisées. Autrement dit, nous tentons d’identifier si le lien entre usage de la technologie et

caractéristiques organisationnelles du poste de travail est intrinsèque aux équipements utilisés

ou découle de la sélection des travailleurs par les entreprises que nous pensons liée aux

pratiques organisationnelles mises en œuvre.

Ce deuxième modèle a la forme suivante :

(2) 'vSOCORGTECH'NBMO'NBOI'y iiiiii +λ+χ+β+α=

Où SOCORGi correspond au vecteur des variables socio-organisationnelles que nous

présentons plus loin et λ le vecteur des coefficients estimés qui lui sont associés. Nous

estimons ici encore une série de modèles logits.

Les résultats des modèles estimés s’interprètent en terme d’écart à une population de

référence. Comme les variables continues ont été standardisées sur l’échantillon total de

salariés et que le mode sur cet échantillon est pris comme référence pour les variables

qualitatives, c’est l’individu moyen de l’échantillon total qui définit la population de référence

quelle que soit le groupe de PCS considéré.

Page 19: Les complémentarités entre les nouvelles …weboi2/Textes_intervenants/Greenan et al...et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables

18

Dans les deux modèles, nous avons calculé la fréquence estimée de la population de référence

à partir des constantes des modèles. On mesure ensuite grâce au coefficient estimé du modèle,

la façon dont cette fréquence (ou probabilité) de référence évolue, sous l’effet d’une variation

d’un écart type de NBOI ou NBMO. Nous avons conservé le coefficient estimé pour pouvoir

juger de la force de l’effet, et faciliter les comparaisons d’impacts6.

Les tableaux 5 à 8, donnent les résultats des deux modèles estimés, sur chaque groupe de

PCS. Les variables d’organisation du travail apparaissent en colonne. Les tableaux 5 et 6

donnent respectivement l’impact de NBOI et NBMO sur les caractéristiques

informationnelles des postes de travail tandis que les tableaux 7 et 8 donnent l’impact de ces

mêmes variables sur leurs caractéristiques productives. Chaque ligne correspond aux

estimations réalisées sur un groupe de PCS sans (modèle 1), puis avec (modèle 2) variables de

contrôle « socio-organisationnelles ».

[Insérer les tableaux 5 à 8]

2-2- Les l'analyse des corrélations entre l'organisation du travail et la diversité d'usage des

technologies

Des machines automatiques aux TIC, les effets sur l'organisation du travail ont une

orientation comparable

Les tableaux 5 à 8 montrent que les TIC comme les machines automatiques renforcent toutes

les caractéristiques organisationnelles sélectionnées, quel que soit le groupe de PCS7. Ces

résultats indiquent un enrichissement du travail des salariés utilisateurs : les technologies

bureautiques et industrielles vont de pair avec davantage d'autonomie, de tâches indirectes et

de communication. Ils contredisent la thèse de la déqualification introduite par Braverman en

1974 et largement débattue par la sociologie du travail selon laquelle l’automatisation des

machines tend à cantonner les travailleurs qualifiés à un travail semi ou non qualifié et à

6 Pour les deux modèles, la population de référence correspond à l’individu moyen de l’échantillon total. Nous avons centré et réduit les variables traitées comme continues. Pour les variables qualitatives, nous avons pris le mode comme référence. L’individu de référence est donc exactement le même au sein de chaque sous échantillon. Les coefficients estimés sont donc comparables entre groupe de métier. En revanche, pour apprécier l’impact des indicateurs de technologie sur les variables d’organisation du travail, les fréquences estimées ne peuvent pas être directement comparées, puisque les constantes du modèle peuvent différer selon les groupes de métier.

7 A l'exception de la communication avec les autres services et l'extérieur pour les cadres utilisant des machines.

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19

développer les besoins en managers et professionnels pour choisir les projets et contrôler le

travail. L’époque d’un progrès technique déqualifiant tel qu’il a été décrit dans les années

soixante dix semble aujourd’hui révolue. On observe que les machines automatiques

n’apparaissent pas associée à une déqualification des ouvriers qualifiés et que l’usage des TIC

n’est pas en rupture avec ce que l’on observe pour les machines automatiques ni pour les

ouvriers, ni pour les employés.

L’idée selon laquelle la numérisation, qui consiste en une codification des plans de production

dans des programmes informatiques, permettrait aux dirigeants de transférer le travail

conceptuel aux programmeurs et aux ingénieurs et de limiter les tâches des opérateurs à des

actes de manipulation de données ou de machines semble donc rejetée par les données. Il y a

une sorte de continuité de l’usage des machines automatiques à celui des TIC au sein des

différents métiers et celle-ci ne peut pas se lire comme une déqualification. Au contraire, nous

observons que l’usage des technologies constitue un enrichissement des méthodes de travail,

ce qui conforte les résultats obtenus par Osterman (1995) sur des données d’établissements

américains. La déqualification de la main d'œuvre semble liée à l’exclusion de l’usage des

technologies, et non pas à leur usage.

La force des impacts différencie les technologies, faisant des TIC un outil privilégié de

transformation de l'organisation du travail. En effet, chez les ouvriers, la diversité d'usage des

TIC renforce l'ensemble des 10 caractéristiques organisationnelles retenues, alors que la

diversité des usages des machines en amplifie 7 chez les ouvriers qualifiés, et 6 chez les

ouvriers non qualifiés. Par ailleurs, les TIC influencent l'activité de l'ensemble des travailleurs

alors que l’usage des machines automatiques ne concerne pas les employés, et assez

marginalement les cadres. Enfin, l'effet des TIC sur chacune des dimensions

organisationnelles retenues des postes de travail est généralement plus fort que celui des

machines.

Les salariés ayant un usage diversifié des TIC ont un travail qui tend à s'approcher, quelle que

soit leur profession, du « modèle du cadre », se caractérisant par une communication plus

intense, plus d'autonomie et plus de responsabilité hiérarchique. Nous commençons par

commenter les caractéristiques informationnelles du poste de travail pour ensuite nous

intéresser à ses caractéristiques productives.

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20

Une communication plus intense pour les utilisateurs de technologies

Les effets du cumul des TIC et des différents usages des machines sur les variables d'intensité

de la communication sont détaillés dans les tableaux 5 et 6. Les modèles non valides (intensité

de la communication verticale chez les cadres et les employés, intensité de la communication

horizontale chez les cadres) correspondent à ceux qui ne sont pas bien expliqués par les

variables technologiques et / ou socio-démographiques (la statistique du score et / ou le test de

rapport de vraisemblance indiquent le rejet du modèle). La catégorie des employés n’apparaît

pas dans le tableau 6, car aucun coefficient estimé n'est significatif en raison de la quasi-

inexistence de l'utilisation de machines automatiques par cette catégorie de travailleur. Dans

ce qui suit, nous décrivons d'abord les effets des TIC, puis ceux des machines automatiques

sur les variables d'intensité de la communication.

Dans les modèles valides, les TIC ont un impact positif sur toutes les variables d'intensité de

la communication, quels que soient les groupes de PCS considérés (sauf pour l'intensité de la

communication horizontale des employés). Si on admet que l'effort de communication est le

même, quel que soit le type de communication (verticale, horizontale, avec d'autres services,

avec l'extérieur), on peut hiérarchiser l'ampleur des transformations des modes de

communication induites par les TIC. L'intensité de la communication avec l'extérieur est celle

qui est la plus transformée par les TIC, traduisant un impact favorable à l'organisation en

réseau de l'entreprise, suivie par celle avec les autres services, et la communication

horizontale. Autrement dit, les TIC renforcent d'autant plus l'intensité de communication

qu'elle concerne des relations entre personnes éloignées. On remarque, chez les cadres et les

employés, que les communications internes (communication verticale, horizontale, avec

d'autres services) à l'entreprise ne sont pas significativement modifiées par les TIC, puisque le

deuxième modèle fait disparaître les liens. Pour les professions intermédiaires, toutes les

formes de communication sont renforcées. C'est également le cas des ouvriers, à l'exception

de la communication verticale, et de la communication horizontale pour les ouvriers non

qualifiés. Les TIC produisent des effets de rattrapage : les ouvriers qualifiés et non qualifiés

ont les fréquences estimées de référence les plus faibles (34% dans le premier modèle), et ce

sont eux qui ont l'intensité de communication avec l'extérieur la plus renforcée par la diversité

d'usage des TIC avec des coefficients estimés de 1,32 et 1,27. On observe le même

phénomène de rattrapage pour les ouvriers avec l'intensité de la communication avec les

autres services.

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21

Pour l’usage des machines automatiques, on observe une situation particulière des cadres. La

diversité d'usage des machines diminue, chez eux, l'intensité de la communication avec les

autres services, et celle avec l'extérieur. Les cadres utilisateurs de machines ont plutôt des

relations de proximité. Ils constituent une catégorie à part au sein de la profession : 56% sont

des cadres et ingénieurs techniques d'état major et de fabrication, 23% sont des cadres et

ingénieurs d'études en biens d'équipement et biens intermédiaires, ce qui pourrait contribuer à

expliquer qu'ils sont davantage tournés vers l'intérieur de l'entreprise.

Bien que les professions intermédiaires soient celles qui ont l'usage le plus diversifié des

machines automatiques, cette diversité n'influence pas leur mode de communication. Dans

cette catégorie, les utilisateurs de machines communiquent moins que les utilisateurs de TIC.

En revanche, pour les ouvriers, qu'ils soient qualifiés ou non, l'usage de machine renforce

l'intensité de la communication horizontale et avec les autres services.

Enfin, la diversité d'usage des TIC augmente la fréquence des réunions dans toutes les

professions, alors que la diversité d'usage de machines automatiques accroît uniquement

l'intensité des réunions des ouvriers. Les TIC semblent renforcer d’avantage la propension à la

réunion des employés et des ouvriers non qualifiés que des cadres, mais ceux-ci sont de par la

nature de leur profession, plus fortement exposés aux réunions.

Les professions intermédiaires tiraillées entre deux modèles d’insertion dans l’organisation

de la production

Les effets du cumul des TIC et des machines automatiques sur les variables d'organisation du

système de production sont présentés dans les tableaux 7 et 8. Nous nous concentrons tout

d’abord sur les variables associées au « modèle du cadre » (autonomie, capacité à modifier ses

délais, encadrement hiérarchique) pour nous intéresser ensuite aux variables associées au

« modèle du travailleur de production » (former des nouveaux, suivre des normes de qualité).

Pour l'autonomie, on constate à nouveau des phénomènes de rattrapage : les groupes de PCS

les moins autonomes en moyenne, sont ceux dont le rapport à l’autonomie évolue le plus. Les

ouvriers non qualifiés dont la fréquence estimée sur la population de référence est la plus

faible dans le premier modèle (35%), ont le coefficient estimé pour la diversité d'usage des

TIC le plus élevé (1,3). En revanche, la diversité des usages des machines automatiques

n’influence pas l’autonomie. Pour les ouvriers qualifiés, le coefficient associé aux TIC est

plus faible (0,64 dans le premier modèle) mais l’autonomie croît avec la diversité des usages

Page 23: Les complémentarités entre les nouvelles …weboi2/Textes_intervenants/Greenan et al...et organisation au niveau des postes de travail persiste suite à l'introduction de variables

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des machines automatiques (coefficient de 0,18). Lorsque les ouvriers qualifiés utilisent les

deux catégories d’équipement leur niveau d’autonomie tend à s’aligner avec celui des

professions intermédiaires.

La capacité à modifier ses délais n'est pas expliquée par les variables de nos modèles pour les

cadres et les employés. Pour les autres catégories les influences des TIC et des machines

automatiques sont similaires à celles qu'elles entretiennent avec l'autonomie.

Les fonctions d'encadrement sont, comme nous l'avons vu, constitutives du « modèle du

cadre ». La diffusion des TIC s’accompagne d’une contribution croissante des ouvriers et des

employés aux fonctions d’encadrement. Si cette diffusion renforce légèrement les

responsabilités hiérarchiques des cadres, on est surpris de voir qu’elle est sans effet sur les

professions intermédiaires. On pourrait interpréter ces résultats contrastés comme la

manifestation de « l'empowerment », terme américain, traduisant le pari managérial de

délégation du pouvoir aux travailleurs de base, sans perte de contrôle des cadres (Coutrot,

1999). En effet, la proportion de professions intermédiaires ayant des responsabilités

hiérarchiques est la même que les salariés utilisent ou pas un écart type supplémentaire de

TIC. En revanche, pour les autres groupes de PCS, l'usage d'un écart type supplémentaire de

TIC accroît la proportion de salariés qui encadrent ou supervisent. Dans les entreprises où la

main d'œuvre d'exécution utilise beaucoup de TIC, les professions intermédiaires ont donc

relativement aux autres groupes de PCS, moins de responsabilités hiérarchiques que dans les

entreprises où les salariés n'utilisent pas de TIC. En ce sens, relativement aux professions

intermédiaires, le phénomène « d'empowerment » semble favorisé par la diversité d'usage des

TIC chez les ouvriers et les employés, et la diversité d'usage des machines automatiques chez

les ouvriers non qualifiés. Autrement dit, la diversité d'usage des technologies pourrait

contribuer à la décentralisation relative de l'autorité et à l’effacement relatif du rôle

hiérarchique des professions intermédiaires.

Former des nouveaux et suivre des normes de qualité appartiennent au « modèle du travailleur

de production ». La diversité d’usage des TIC accroît la probabilité de former des nouveaux

chez les cadres et les ouvriers, alors que la diversité d'usage des machines automatiques est

sans effet sur cette probabilité. On observe le phénomène inverse chez les professions

intermédiaires pour lesquelles utiliser 2 fonctions supplémentaires des machines automatiques

fait passer la probabilité de former des nouveaux de 74 à 83%, alors que l'accroissement de

l'usage de TIC est sans effet.

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23

Le fait de suivre des normes de qualité ne dépend pas de manière significative de la diversité

de l’usage des TIC. Les coefficients significatifs dans le premier modèle estimé sont assez

faibles et deviennent non significatifs dans le second. Par contre, la diversité d'usage des

machines automatiques accroît la probabilité de suivre des normes de qualité chez les

professions intermédiaires et les ouvriers non qualifiés.

L'ensemble de ces résultats montre que les professions intermédiaires peuvent être divisées en

deux catégories, selon le type de technologie qu'elles utilisent. En effet les usages des TIC les

rapprochent du « modèle du cadre » (sauf pour les responsabilités hiérarchiques), alors que les

usages des machines les rapprochent du « modèle du travailleur de production ». Autrement

dit si un salarié de cette catégorie utilise l'une ou l'autre des ces technologies son travail est

très différent. Plus précisément, chez les professions intermédiaires, les TIC n'ont un effet

significatif que sur la communication, l’autonomie et la capacité à modifier les délais tandis la

variété des usages des machines automatiques affecte la participation à la formation des

nouveaux et le suivi de normes de qualité. C'est la seule profession où l'on observe cette

dualité, mais c'est aussi la profession la plus exposée à l'usage conjoint des TIC et des

machines automatiques.

2-3- Les déterminants socio-organisationnels de l’usage des technologies

Comme l'ont montré Gollac, Greenan et Hamon-Cholet (2000), l'informatisation accompagne

l'adoption de nouveaux dispositifs organisationnels qui répondent aux orientations des

logiques marchandes et industrielles. Par ailleurs, l'informatisation d'une entreprise est tout

autant influencée par son mode d'organisation que par sa taille. Chez les salariés, la diffusion

massive des TIC reste très sélective, puisque les salariés informatisés sont très diplômés et

bien insérés dans l'entreprise. Autrement dit, l'informatisation n'est pas distribuée au hasard au

sein des différents groupes de PCS. Afin de tenir compte de ces mouvements et de vérifier si

nos résultats en sont dépendants, nous avons estimé un second ensemble de modèles incluant

une liste supplémentaire de variables « socio-organisationnelles » décrivant le salarié et son

entreprise (SOCORG) :

Ces variables indiquent les caractéristiques socio-démographiques du salarié : le sexe (femme,

homme) ; la nationalité (étrangère, française) ; l’age (en moyenne 41,6 ans) ; l’habitation (en

zone rurale, urbaine).

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24

Elles donnent les caractéristiques de l’emploi : le type d’emploi (à temps partiel, temps

plein) ; le type de contrat (à durée déterminée, indéterminée).

Elles spécifient les formations suivies par le salarié : le diplôme (avoir le bac, ne pas avoir le

bac) ; l’initiation personnelle à l’informatique (n’utilise pas l’informatique chez soi, utilise),

le fait d’avoir reçu une formation au poste de travail par l’entreprise (non, oui) ; les différentes

formations spécifiques reçues en dehors de cette formation initiale pour chaque activité

suivante : encadrer, (oui, non), travailler en groupe, (oui, non), utiliser l’informatique, (oui,

non), utiliser une machine (oui, non).

La profession des proches est représentée par : la profession du père (cadre, artisan,

profession intermédiaire, dans l’agriculture, employé, inactif, inconnu, ouvrier), la profession

de la mère (cadre, artisan, profession intermédiaire, ouvrière, dans l’agriculture, employée,

inconnue, inactive), la situation maritale (célibataire, marié à une personne au chômage,

inactive ou active).

Les variables d’organisation de l’entreprise en 1997 (Gollac, Greenan, Hamon-Cholet, 2000)

indiquent : l’intensité du recours à de nouveaux dispositifs organisationnels (faible, moyenne,

forte, très forte) ; l’orientation de ses dispositifs organisationnels en 4 modalités. Les

entreprises peuvent viser la maîtrise des coûts, en s’orientant vers une organisation juste à

temps associée (ou non) à la mobilisation de la main d'œuvre par du travail en groupe ou en

équipe. Les entreprises peuvent privilégier une orientation vers les normes et démarches de

qualité, en favorisant (ou ne favorisant pas) le travail en groupe. La dernière variable indique

l’intensité du recours à des dispositifs marchands ou pseudo marchands, comme par exemple

l’organisation en centres de profit (intensité très forte, forte, faible ou moyenne)

Les caractéristiques générales de l’entreprise prennent en compte : la taille de l’entreprise (de

50 à 99, de 100 à 499, de 500 à 999, 1000 ou plus salariés), le secteur d’activité ( extraction et

fabrication de minerais ; industrie textile ; industrie de l'habillement, des fourrures, du cuir et

de la chaussure ; industries du papier et du bois ; industries des combustibles ; industries de

l’imprimerie et de l’édition ; industrie automobile ; industrie de fabrication de matériels de

transport ; industrie agroalimentaire ; industrie pharmaceutique ; métallurgie ; fabrication

d’équipements électriques ; fabrication d’équipements mécaniques ; fabrication

d’équipements domestiques ; fabrication de composants électriques ; industrie du caoutchouc

et du plastique), la localisation de l’entreprise (rurale, urbaine).

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25

On observe que l’introduction de ces variables affecte quasi systématiquement les liens entre

cumul de technologies et organisation du travail8. Selon les groupes de PCS et les dimensions

organisationnelles sélectionnées, le changement de l’effet enregistré dans le premier modèle

n’est pas homogène : il disparaît ou est atténué dans le second ou inversement, il apparaît ou

est renforcé. Ces cas s’observent aussi bien pour la diversité des usages des TIC que pour

celle des machines automatiques. Ces changements d’un modèle à l’autre traduisent une

sélection dans l’attribution des technologies. Lorsque l’effet disparaît ou est atténué, on

conclut l’affaiblissement, voire à l’absence d’un effet propre de la technologie. Lorsque au

contraire l’effet est renforcé, on conclut à un effet propre de la technologie, masqué par les

caractéristiques sociales des utilisateurs et par les caractéristiques organisationnelles des

entreprises auxquelles ils se rattachent.

Si l’on considère les variables décrivant l’organisation du système d’information, on constate

tout d’abord que l’effet de la diversité d’usage des technologies est systématiquement atténué

pour les variables décrivant la communication interne à l’entreprise (verticale, horizontale et

autres services). La communication interne plus intense des utilisateurs d’informatique et de

machines automatiques vient donc pour une large part de leurs caractéristiques personnelles et

du type d’organisation auquel ils appartiennent. Il y a tout de même deux exceptions : les

ouvriers non qualifiés utilisateurs de machines automatiques communiquent plus fortement

avec leurs collègues dès lors que l’on introduit dans nos estimations les variables socio-

organisationnelles et l’effet négatif des machines sur l'intensité de communication des cadres

avec les autres services est renforcé par la prise en compte de nos variables de contrôle.

La communication avec l’extérieur et la fréquence de la participation à des réunions ont une

sensibilité à la diversité d’usage des TIC qui varie différemment d’un modèle à l’autre selon

les professions. L’effet propre de l’informatique sur l'intensité de la communication avec

l’extérieur des cadres, employés et professions intermédiaires est renforcé dans notre second

modèle alors qu’il est atténué ou qu’il reste stable chez les ouvriers. Lorsqu’elles ont un usage

diversifié des TIC, les professions intermédiaires participent plus souvent à des réunions dans

le second modèle alors que les autres professions tendent à y participer moins souvent. Enfin,

si les ouvriers qualifiés utilisateurs de machines automatiques communiquent moins souvent

8 Nous avons d’abord effectué les régressions en n’introduisant que les variables explicatives caractérisant les salariés. Nous avons ensuite ajouté les caractéristiques organisationnelles et générales des entreprises pour lesquelles ils travaillent. Inclure ou non les caractéristiques des entreprises ne modifie pas l’interprétation des résultats.

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26

avec l’extérieur et participent moins fréquemment à des réunions lorsque l’on introduit nos

variables de contrôle, l’effet propre de ces équipements est renforcé pour la communication

avec l’extérieur des cadres et pour la participation aux réunions des ouvriers non qualifiés.

Du côté des variables décrivant l’organisation du système de production, on observe, en

premier lieu une nette atténuation de l’effet propre de la technologie sur le fait de suivre des

normes de qualité dès lors que l’on tient compte des variables socio-organisationnelles.

L’autre ligne d’atténuation concerne le lien entre la diversité des usages des TIC et les

possibilités de modifier les délais, les responsabilités hiérarchiques et la participation à la

formation des nouveaux pour les professions intermédiaires et les ouvriers.

L’autonomie enregistre un net effet en sens inverse lorsque l’on passe du premier au second

modèle chez les utilisateurs de TIC. Le lien entre autonomie et diversité d’usage des TIC se

trouve renforcé par l’introduction de contrôles pour les employés, les professions

intermédiaires et les ouvriers. Les autres cas de renforcement des coefficients estimés sont

plus dispersés en fonction des variables considérées, des métiers et de la nature des

technologies.

Notons que chez les cadres peu de variables restent significatives dans le second modèle.

L’insertion des cadres dans l’organisation du travail est relativement indépendante de leur

usage de la technologie.

Conclusion

Au total, les nouvelles technologies bureautiques et industrielles génèrent une recomposition

des frontières entre les métiers. Les traits caractéristiques de l'organisation du travail des

cadres se diffusent au sein des groupes de PCS, conjointement à la diffusion des TIC et des

machines automatiques. Cela conduit à une homogénéisation du rapport au travail de ces

différents groupes de PCS, qui passe par plus d'autonomie, plus communication, plus de

réunions, plus de taches indirectes9. Loin de générer une déqualification du travail, l'usage de

technologies diverses correspond à un enrichissement des méthodes de travail du salarié. En

9 Ce travail appuie empiriquement les réflexions du groupe de travail qui a réuni différents chercheurs américains en économie, sous l’impulsion du Commitee on Techniques for the Enhancement of Human Performance et du National Research Concil (1999). Ces derniers insistent sur la nécessité de redéfinir les grilles de classifications professionnelles traditionnelles, qu’ils décrivent comme inappropriées pour l’analyse du travail dont la nature a profondément changé, notamment en raison des transformations organisationnelles et technologiques.

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ce sens, on peut considérer que la relation entre technologie et organisation du travail est

uniforme pour les différents groupes de métiers.

Néanmoins, cette homogénéisation introduit des clivages au sein même des différents groupes

de PCS, entre les utilisateurs et les non-utilisateurs des technologies. Certains clivages

dépendent aussi de la technologie utilisée. Les professions intermédiaires constituent le

groupe où la variété des équipements utilisés est la plus forte. Selon qu’elles utilisent un

équipement informatique ou une machine automatique, ces professions peuvent se rapprocher

soit du « modèle du cadre », soit du « modèle du travailleur de production ». On observe par

ailleurs que relativement aux autres groupes de PCS, le rôle hiérarchique des professions

intermédiaires s'efface lorsque la main d'œuvre d'exécution utilise des technologies variées. Il

existe donc pour les professions intermédiaires une rupture dans le lien entre technologie et

organisation du travail selon que l’on considère les TIC ou les machines automatiques.

L'ensemble des caractéristiques organisationnelles et productives du poste de travail est lié à

l'usage des technologies. Seul le suivi de normes de qualité ne semble pas lié à l'usage cumulé

des TIC, mais à l'utilisation des différentes fonctions des machines automatiques. Les autres

variables d’organisation sont significativement liées à l’usage des TIC. Notamment, lorsque

l’on suppose que l’effort de communication est le même quelque soit le type de

communication, cumuler l'usage des TIC renforce d'autant plus l'intensité de la

communication qu'il s'agit de relations entre personnes éloignées. Cela rend compte d'une

organisation en réseau des travailleurs qui se met en place à l'appui de la technologie. La

dimension de ces réseaux semble repoussée au delà de la frontière du service et de la firme

par l’usage des TIC.

La prise en compte des variables socio-organisationnelles affecte l’effet mesuré de la

technologie sur les caractéristiques organisationnelles du poste de travail, traduisant la force

des effets de sélection à l’œuvre dans l’attribution des technologies aux salariés. Ceci est

particulièrement vrai de la communication interne à l’entreprise et du suivi de normes de

qualité dont l’interaction avec la technologie se dilue dès lors que l’on introduit des variables

de contrôle socio-organisationnelles. Mais c’est aussi vrai de l’autonomie pour laquelle l’effet

propre de l’informatique se renforce plutôt qu’il ne s’atténue suite à l'introduction de variables

de contrôle.

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Graphique 1 : Distribution du cumul des TIC, par groupe de PCS

0

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20

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50

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70

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0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Cadres Employés Professions intermédiaires Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés

Les statistiques sont pondérées de manière à redresser du taux de sondage et de la non-réponse. Source : Enquête C.O.I. 1997, volet « salariés » (MES-DARES). Champ : Salariés stables (un an d'ancienneté) des entreprises industrielles de plus de 50 salariés.

Graphique 2 : Distribution du cumul des usages des machines automatiques, par groupe de PCS

0102030405060708090

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0 1 2 3 4 5 6 7 8

Cadre Employés Professions intermédiaires Ouvriers qualifiés Ouvriers non qualifiés

Les statistiques sont pondérées de manière à redresser du taux de sondage et de la non-réponse. Source : Enquête C.O.I. 1997, volet « salariés » (MES-DARES). Champ : Salariés stables (un an d'ancienneté) des entreprises industrielles de plus de 50 salariés.

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Tableau 1 : La co-évolution des configurations technologiques et organisationnelles des entreprises

Date de développement Années 60 Années70 Années 80 Années 90 Années 2000

Technologies concernées

Développement de l'informatique

lourde et centralisée

Développement de la robotique et de

la productique

Développement de l'informatique répartie et

de la bureautique

Développement de l'interconnexion

Développement de technologies

ouvertes et mobiles

Automatisation de tâches spécifiques afin d'acquérir des gains de productivité

Automatisation visant des gains de réactivité et une réduction des coûts

de transaction

Automatisation des échanges, c'est à dire automatisation de la mise en relation des tâches et des savoirs Type de

rationalisation dans l’entreprise

(Benghozi et al. 1999) Concernant les processus

administratifs

Concernant les processus industriels

automatisation locale des taches, des routines et

des savoir-faire

Automatisation interne à

l'entreprise

Automatisation qui s'étend à l'extérieur de l'entreprise

Interface machine / utilisateur

(Caby et alii,, 1999) définie par des spécialistes

accès direct de l'utilisateur aux

ressources informatiques

Complémentarité entre spécialiste réseaux et utilisateurs

Les technologies constitutives de nos

indicateurs

Les usages de terminaux

Les 9 fonctions des machines automatiques

micro-ordinateurs fax et minitels

Intranet, Echange de données

Informatisées

Internet, ordinateurs et

téléphones portables

Tableau 2 : Les groupes de PCS exclus de l'usage des technologies

% de non utilisateurs de l'informatique*

% de non utilisateurs de machines automatiques

% de non utilisateurs de l'informatique et de

machines automatiques Cadres 8 94 8 Employés 8 97 7 Prof. intermédiaires 16 78 12 Ouvriers qualifiés 62 52 32 Ouvriers non qualifiés 79 42 32 Total 41 67 21 Lecture : Utiliser l'informatique signifie utiliser soit un terminal, soit un micro-ordinateur, soit les deux. Les statistiques sont pondérées de manière à redresser du taux de sondage et de la non-réponse. Source : Enquête C.O.I. de 1997, volet « salariés » (MES-DARES) Champ : Salariés stables (un an d'ancienneté) des entreprises industrielles de plus de 50 salariés.

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Tableau 3 : Utilisation des TIC et des machines selon la profession

Utilisation des TIC Utilisation des machines TIC + machines

N Ninfo N-Ninfo N Nmac N-Nmac N

NBOI NBOI INFOAGE DURINF USEAVT NBMO NBMO MACAGE DURMAC MACAVT USE2

Max 9 9 38 8 1 6 6 35 8 1 1 Mean 5,10 5,37 9,64 3,09 0,50 0,13 2,14 11,52 1,66 0,13 0,06

Cadres N=586

Ninfo=518 Nmac=43 Std 1,78 1,59 6,97 2,29 0,50 0,63 1,52 8,10 2,21 0,34 0,24

Max 8 8 32 8 1 3 3 17 8 1 1 Mean 3,84 4,09 8,51 4,91 0,26 0,04 1,22 4,47 2,45 0,11 0,02

Employés N=350

Ninfo=315 Nmac=12 Std 1,55 1,32 5,59 2,14 0,44 0,22 0,50 4,97 2,32 0,31 0,15

Max 9 9 34 8 1 8 8 39 8 1 1 Mean 3,88 4,38 7,51 3,10 0,27 0,50 2,28 8,76 3,76 0,24 0,20

Prof. intermédiaires N=1102

Ninfo=883 Nmac=236 Std 1,84 1,49 5,55 2,25 0,44 1,22 1,63 7,16 3,09 0,43 0,40

Max 8 8 23 8 1 7 7 41 8 1 1 Mean 1,09 2,56 5,75 2,16 0,12 0,88 1,84 8,36 5,78 0,26 0,21

Ouvriers qualifiés N=1608

Ninfo=533 Nmac=748 Std 1,49 1,41 4,58 2,23 0,33 1,21 1,14 7,24 2,82 0,44 0,41

Max 5 5 17 8 1 6 6 38 8 1 1 Mean 0,48 2,01 3,93 2,13 0,08 1,03 1,79 8,35 6,36 0,27 0,12

Ouvriers non qual. N=775

Ninfo=149 Nmac=424 Std 0,99 1,15 3,21 2,41 0,27 1,27 1,21 7,55 2,53 0,44 0,33

Max 9 9 38 8 1 8 8 41 8 1 1 Mean 2,54 4,05 7,55 3,04 0,14 0,62 1,9 8,5 5,46 0,21 0,16

Total de l’échantillon N=4421

Ninfo=2398 Nmac=1463 Std 2,35 1,83 5,88 2,39 0,34 1,15 1,28 7,35 2,99 0,41 0,36

Lecture : Pour la signification des variables, voir se référer annexe 1. N correspond à l’effectif total de salariés des sous-groupes de métiers, Ninfo à l’effectif des utilisateurs de l’informatique (utiliser un terminal ou un micro-ordinateur) et Nmac à l’effectif des utilisateurs de machines automatiques. Les statistiques sont pondérées de manière à redresser du taux de sondage et de la non-réponse. Source : Enquête C.O.I. de 1997, volet « salariés » (MES-DARES) Champ : Salariés stables (un an d'ancienneté) des entreprises industrielles de plus de 50 salariés.

Tableau 4 : Caractéristiques organisationnelles des postes de travail selon la profession

Système d'information Système de production % CVERT CHORI AUTSER CEXTER REUI AUTON DELAI CHEF FORM QUAL

Cadres 58 55 70 72 87 84 70 69 63 32

Employés 49 33 38 36 35 46 45 7 60 15

Professions intermédiaires 61 55 57 59 68 65 61 44 70 45

Ouvriers qualifiés 49 50 29 22 30 37 34 14 67 48

Ouvriers non qualifiés 51 41 22 15 20 21 23 7 63 45 Lecture : Pour la signification des variables se référer à l’annexe 2. Les statistiques sont pondérées de manière à redresser du taux de sondage et de la non-réponse. Source : Enquête C.O.I. 1997, volet « salariés » (MES-DARES). Champ : Salariés stables (un an d'ancienneté) des entreprises industrielles de plus de 50 salariés.

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Annexe 1 : la mesure de l’utilisation de l’informatique et des machines automatiques

Le volet « salariés » du dispositif d’enquêtes sur les changements organisationnels et l’informatisation (C.O.I.) comprend un ensemble de questions sur l’usage des technologies de l’information et des télécommunications (TIC), d’une part, sur l’utilisation de machines automatiques d’autre part. Ces questions ont été posées à un échantillon représentatif des salariés stables des entreprises industrielles (IAA incluse) de plus de 50 salariés.

La mesure de l’utilisation des TIC

L’enquête distingue 9 types matériels différents : micro-ordinateur, terminal, intranet, Internet, EDI, fax, minitel, téléphone portable (ou tatoo ou bip…), ordinateur portable. La variable NBOI donne le nombre total de types de matériels utilisés par le salarié. L’effectif d’utilisateurs de l’informatique Ninfo, correspond au nombre de salariés qui déclarent utiliser soit un micro-ordinateur, soit un terminal soit les deux. Nous connaissons, chez ces utilisateurs, l’ancienneté d’usage (INFOAGE, exprimée en nombre d’années) et la durée d’utilisation (DURINF, exprimée en heures par jour) de l’informatique. Pour les non-utilisateurs de l’informatique (N-Ninfo), l’enquête indique si le salarié a travaillé avec un ordinateur dans le passé (USEAVT, qui vaut 1 pour un tel usage).

La mesure de l’utilisation des machines automatiques

Lorsque que salarié déclare utiliser une machine ou une installation automatique, il précise les fonctions de cette machine en distinguant : 1) l’usinage, le formage, le laminage et les autres transformations de la matière, 2) l’assemblage-montage-soudage, 3) la peinture-les traitements de surface, 4) les mélanges, cuisson et autres transformations chimiques de la matière, 5) les épreuves, tests et contrôles, 6)le conditionnement et l’emballage, 7)la manutention et le stockage, 8)l’imprimerie et la reprographie, 9) l’ensemble des autres fonctions telles que le découpage, le blanchissage, la couture, la confection … La variable NBMO représente le cumul de ces différentes fonctions. De la même façon que pour l’utilisation des matériels informatiques, l’enquête nous informe sur l’ancienneté d’utilisation (MACAGE, exprimée en nombre d’années) et la durée d’utilisation (DURMAC, exprimée en nombre d’heures par jour) des machines. Les statistiques concernant ces variables ont été calculées sur l’échantillon d’utilisateurs (Nmac). Enfin, la variable dichotomique MACAVT, indique, pour les non-utilisateurs de machine (N-Nmac), une utilisation passée.

Nous avons aussi construit une variable indiquant le cumul de l’utilisation des TIC et des machines automatiques (USE2).

Les variables issues du volet « entreprises »

Par ailleurs, C.O.I. permet de compléter l’information que donne le salarié par de l’information recueillie au niveau de son employeur. Dans cette étude, nous avons repris les indicateurs synthétiques décrivant la technologie utilisée par l’entreprise construits par Gollac, Greenan et Hamon-Cholet (2000), en s’appuyant sur les résultats d’une analyse de correspondances multiples regroupant un corpus de 57 questions.

Une première variable indique l’intensité de l’informatisation de l’entreprise à partir de 4 modalités ordonnées : intensité faible, moyenne, forte, très forte. Une seconde variable précise si l’équipement informatique est structuré autour d’un gros système ou bien autour d’un réseau de micro-ordinateurs. Une troisième variable décrit l’organisation de la fonction informatique : soit

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elle est organisée formellement autour d’un service informatique, soit elle est organisée de manière plus informelle, sollicitant utilisateurs et prestataires externes.

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Annexe 2 : la mesure de l’organisation du travail

Nous avons choisi de nous concentrer sur 23 questions du volet « salariés » de l’enquête C.O.I. permettant d’apprécier l’autonomie et la diversité des taches réalisées par le salarié ainsi que l’étendue du réseau de communications auquel il participe.

1- L’autonomie et la diversité des taches

AUTON : l’autonomie ou a maîtrise de la définition du travail

L’enquête comporte 4 questions permettant d’apprécier le degré de maîtrise dont dispose le salarié quant à la définition du contenu de son travail :

Q1 : Vous recevez des ordres, des consignes, des modes d’emploi. Pour faire votre travail correctement, est-ce que : 1) Vous appliquez strictement les consignes ? 2) Dans certains cas, vous faites autrement ? 3) La plupart du temps, vous faites autrement ? 4) sans objet (pas d’ordre, pas de consigne, pas de mode d’emploi)

Q2 : En général, lorsque vos supérieurs hiérarchiques vous disent ce qu’il faut faire, est-ce que : 1) Ils vous disent aussi comment il faut faire ? 2) Ils indiquent plutôt l’objectif du travail et vous choisissez vous-même la façon d’y arriver ?

Q3 : Avez-vous la possibilité de modifier la nature et la quantité du travail que vous aurez à faire, ou la façon de procéder ? (oui/non)

Q4 : Quand, au cours de votre travail, il se produit quelque chose d’anormal, est ce que : 1) La plupart du temps, c’est vous qui réglez l’incident ? 2) C’est vous, mais seulement pour certains incidents bien précis, prévus d’avance ? 3) Vous faites généralement appel à un supérieur, à des collègues ou à un service spécialisé ?

A partir des réponses à ces questions nous avons construit le score suivant :

SCORE1=(Q1=2 ou 3)+(Q2=2)+(Q3=oui)+(Q4=1)

Ce score varie entre 0 et 4. Si SCORE1 vaut 3 ou 4 alors le salarié est considéré comme très autonome (AUTON=1) et modérément autonome dans les autres cas (AUTON=0).

DELAI : la marge de manœuvre par rapport au rythme de travail

L’enquête comporte une question sur la marge de manœuvre dont dispose le salarié en matière d’aménagement de son rythme de travail :

Q5 : Pour faire votre travail, avez-vous la possibilité de faire varier les délais fixés ? (oui/non/sans objet (pas de délais)).

Si le salarié peut faire varier les délais fixés, DELAI prend la modalité 1, sinon elle prend la modalité 0. Cet indicateur ne signifie pas que le rythme de travail soit libre dans l’absolu, puisque d’autres contraintes (machiniques, liées au marché…) peuvent s’imposer à lui, mais il révèle une relative liberté dans l’organisation temporelle du travail.

Pour cerner la diversité des tâches réalisées par le salarié, nous avons sélectionné trois tâches spécifiques, nécessitant des qualités différentes : l’encadrement hiérarchique (CHEF), la

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formation d’autres salariés (FORM) et le respect de normes de qualité précises et chiffrées (QUAL).

CHEF : l'encadrement hiérarchique

Q6 : Avez-vous un ou plusieurs salariés sous vos ordres ou votre autorité ? (oui/non)

CHEF=1 si Q6=oui, 0 sinon.

FORM : former des nouveaux

Q7 : Vous arrive-t-il de former des nouveaux ou des intérimaires, à la tenue de leur poste de travail ? (oui/non)

FORM=1 si Q7=oui, 0 sinon.

QUAL : suivre des normes de qualité

Q8 : Devez-vous personnellement respecter des normes de qualité chiffrées précises ? (oui/non)

QUAL=1 si Q8=oui, 0 sinon.

2-L’étendue du réseau de communication

On définit 4 indicateurs synthétiques de communication : la communication avec des supérieurs hiérarchiques (communication verticale), la communication avec des collègues proches (communication horizontale), celle avec des collègues éloignés (communication avec d’autres services), la communication avec des personnes extérieures à l’entreprise (communication avec l’extérieur). Ces variables sont construites de la manière suivante :

CVERT : l’intensité de la communication verticale

Q9 : Avez-vous la possibilité de modifier la nature et la quantité du travail que vous aurez à faire, ou la façon de procéder…? (oui/non)

Q9a : En discutant seul avec les supérieurs hiérarchiques ? (oui/non)

Q9b : En discutant avec les supérieurs hiérarchiques en compagnie de vos collègues ? (oui/non)

Q10 : Si vous avez une surcharge momentanée de travail ou si vous avez du mal à faire un travail délicat, compliqué, est-ce que vous êtes aidé par …?

Q10a : Par vos supérieurs hiérarchiques ? 1) oui ; 2) non ; 3) sans objet, pas de surcharge de travail

A partir des réponses à ces questions nous avons construit le score suivant :

SCORE2= [(Q9a=oui) +(Q9b=oui)+(Q10a=oui)]/[ 2* (Q9=oui) + (Q10=oui ou non)]

Ce score prend 5 modalités entre 0 et 1. Si SCORE2 ≥ 0,5 , alors le salarié a une communication verticale très intense (CVERT=1), et faiblement intense dans les autres cas.

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CHORI : l’intensité de la communication horizontale

Q9 : Avez-vous la possibilité de modifier la nature et la quantité du travail que vous aurez à faire, ou la façon de procéder…? (oui/non).

Q9c : En discutant entre collègues sans que vos supérieurs hiérarchiques soient présents ? (oui/non)

Q10 : Si vous avez une surcharge momentanée de travail ou si vous avez du mal à faire un travail délicat, compliqué, est-ce que vous êtes aidé par …?

Q10b : Vos collègues (les personnes avec qui vous travaillez habituellement) ? 1) oui ; 2) non ; 3) sans objet, pas de surcharge de travail ou pas de collègues proches

Q11 : Avez-vous un ou plusieurs salariés sous vos ordres ou votre autorité ? (oui/non)

Si oui, vous arrive-t-il de donner des indications à d'autres personnes sur ce qu'elles doivent faire ?

Q11a : les collègues avec qui vous travaillez d'habitude ? 1) oui, cela arrive ; 2) non ; 3) sans objet

Q12 : En dehors de votre (ou vos) supérieur(s) hiérarchique(s), y a-t-il d'autres personnes qui vous donnent des indications sur ce que vous devez faire ?

Q12a : les collègues avec qui vous travaillez d’habitude ? 1) oui, cela arrive ; 2) non ; 3) sans objet

A partir des réponses à ces questions nous avons construit le score suivant :

SCORE3=[(Q9c=oui)+(Q10b=oui)+(Q11a=oui)+(Q12a=oui)]/[(Q9=oui)+(Q10b=1ou 2)+(Q11a=1ou2)+(Q12a=1 ou 2)]

SCORE3 comprend 7 modalités sur l’intervalle [0,1]. CHORI prend la valeur 0 lorsque le salarié communique une fois sur deux ou moins (SCORE3 ≤0,5), ce qui correspond au cas des salariés qui communiquent modérément avec leurs collègues. Elle prend la modalité 1 sinon, lorsque les salariés communiquent beaucoup avec leurs collègues.

CAUTSER : l’intensité de la communication avec les autres services de l’entreprise

Q9 : Avez-vous la possibilité de modifier la nature et la quantité du travail que vous aurez à faire, ou la façon de procéder…? (oui/non)

Q9d : En discutant avec des collègues d'autres services ? (oui/non)

Q10 : Si vous avez une surcharge momentanée de travail ou si vous avez du mal à faire un travail délicat, compliqué, est-ce que vous êtes aidé par …?

Q10c : d’autres personnes de l’entreprise ? 1) oui, 2) non, 3) sans objet, pas de surcharge ou pas de collègues éloignés

Q11 : Avez-vous un ou plusieurs salariés sous vos ordres ou votre autorité ? (oui/non)

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Si oui, vous arrive-t-il de donner des indications à d'autres personnes sur ce qu'elles doivent faire ?

Q11b : d'autres personnes ou services de votre entreprise ? 1) oui, cela arrive, 2) non, 3) sans objet

Q12 : En dehors de votre (ou vos) supérieur(s) hiérarchique(s), y a-t-il d'autres personnes qui vous donnent des indications sur ce que vous devez faire ?

Q12b : d'autres personnes ou services de votre entreprise ? 1) oui, cela arrive ; 2) non ; 3) sans objet

A partir des réponses à ces questions nous avons construit le score suivant :

SCORE4=[(Q9d=oui)+(Q10c=oui)+(Q11b=oui)+(Q12b=oui)]/[(Q9=oui)+(Q10c=1ou 2)+(Q11b=1 ou 2)+(Q12b=1 ou 2)]

SCORE4 a 7 modalités sur l’intervalle [0,1]. La variable CAUTSER prend la modalité 0 lorsque l’individu communique 1 fois sur 4 ou moins (SCORE ≤0,25), ce qui correspond aux individus qui communiquent peu avec les autres services de l’entreprise. Dans le cas inverse (CAUTSER = 1), les salariés ont une communication avec les autres services très intense.

CEXTER : l’intensité de la communication avec l’extérieur

Q10 : Si vous avez une surcharge momentanée de travail ou si vous avez du mal à faire un travail délicat, compliqué. (oui/non). Si oui, est-ce que vous êtes aidé par …?

Q10d : des personnes extérieures à l'entreprise ? (oui/non)

Q11 : Vous arrive-t-il de donner des indications à d'autres personnes sur ce qu'elles doivent faire ?

Q11c : d'autres personnes ou services extérieures à votre entreprise, clients, fournisseurs, donneurs d'ordre, sous-traitants, etc.…? (oui, cela arrive/non)

Q12 : En dehors de votre (ou vos) supérieur(s) hiérarchique(s), y a-t-il d'autres personnes qui vous donnent des indications sur ce que vous devez faire ?

Q12c : d'autres personnes extérieures à votre entreprise, clients, fournisseurs, donneurs d'ordre, sous-traitants, etc.…? (Oui, cela arrive/non)

A partir des réponses à ces questions nous avons construit le score suivant :

SCORE5=[(Q10d=oui)+(Q11c=oui)+(Q12c=oui)]/[2+(Q10=oui)]

SCORE5 prend 5 modalités entre 0 et 1. Si SCORE5=0, alors le salarié ne communique pas avec l’extérieur (CEXTER=0). Lorsque le salarié communique avec l’extérieur, CEXTER=1.

CREUI : l’intensité de la communication multilatérale par le nombre de réunions

Nous disposons dans l’enquête du nombre de réunions auxquelles le salarié assiste. La variable REUI=1 lorsque la salarié participe à au moins une réunion par mois, elle vaut 0

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sinon. Alors que les indicateurs précédents reflètent une communication bilatérale, REUIO correspond à un échange multilatéral dans un cadre formel.