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LES FOCUS WEKA L’éDUCATION NUMéRIQUE, UN ENJEU MAJEUR POUR LES COLLECTIVITéS Mars / 2013

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L’éducation numérique, un enjeu majeur pour Les coLLectivités

Mars / 2013

sommaire• l’équipement des établissements scolaires P 4

• Gouvernance et inéGalités territoriales P 7

• les leviers d’une politique Globale et locale P 9

• efficience du système éducatif et observatoire P 11

• les élus et le numérique P 13

• les collectivités bâtissent les établissements scolaires du XXie siècle P 14

• vers de nouveauX bassins territoriauX d’éducation numérique P 16

• atelier « éducation, numérique et territoires » de la mission ecoter P 18

En matière d’éducation numérique, la France

accuse un retard significatif sur de nombreux

pays (usages pédagogiques et équipement).

Or le développement des TICE constitue un

véritable enjeu de territoire pour l’égalité des

chances, pour la réussite scolaire et comme

levier d’intégration sociale. Plus que jamais, la

mise en place de partenariats adaptés entre

l’État et les collectivités territoriales s’avère

indispensable pour redéfinir et mettre en œuvre

une politique numérique nationale et locale

performante.

édito

L’ANDEV a réaffirmé qu’une politique numérique se construit à plusieurs. Plus que d’un partenariat, il s’agit d’actions combinées sur des projets communs au bénéfice des enfants et des familles. Aujourd’hui, quelles réalités la e-éducation revêt-elle ? Quels sont les engagements des communes ? Quelles sont les priorités ?

L’ANDEV peut témoigner de plusieurs chiffres et pratiques des collectivités grâce à diverses enquêtes qu’elle a réa-lisées entre deux mandatures en partenariat avec l’AMF, dont une réalisée lors du congrès de Limoges en 2008 et une autre plus récente datant de 2011 réalisée avec le SNUIPP et l’AMRF.

Lors de l’Université d’été Ludovia en août dernier, l’ANDEV a rappelé le rôle majeur des collectivités territoriales, au carrefour d’enjeux divers, et d’un ensemble d’acteurs éducatifs n’ayant pas toujours les mêmes intérêts et pas nécessairement la visibilité des problématiques de chacun.

L’équipement des étabLissements scoLaires

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Le taux d’équiPeMent

Il est de 1 pour 8 ordinateurs toutes communes confon-dues dans les écoles primaires et de 1 pour 20 dans les écoles maternelles, chiffres auxquels on préfèrera 1 pour 10 dans les communes de moins de 5 000 habitants, et de 1 pour 6 dans les communes rurales pour les primaires, qui rejoignent les statistiques de l’Éducation nationale.

Les engageMents financiers PLuriannueLs des coMMunes

Ils s’étendent sur une période de une à trois années. C’est un véritable engagement politique qui s’inscrit dans la durée : en effet, le premier équipement arrêté financière-ment et techniquement est suivi d’un renouvellement.

La PrograMMation d’équiPeMent

Les choix techniques tournent autour de la nature des équipements, le nombre et le type d’utilisation, le mode d’installation et le renouvellement.

Le choix d’équiPeMent

Il varie selon l’objectif académique et relativise la notion de ratio par rapport au nombre d’ordinateurs. Alors que dans les années 2000, l’Éducation nationale prônait l’ordi-nateur comme un outil transversal d’accès aux ressources (l’ordinateur en fond de classe), la tendance s’oriente

depuis quelques années vers un réseau de 8 à 15 ordina-teurs installés dans une salle informatique et aujourd’hui davantage vers la création de classes mobiles qui permet d’obtenir un équipement plus élevé par élève.

Certaines communes expérimentent les tablettes tactiles pour les classes de cycle 3, mais il ne s’agit que d’expéri-mentations pour des usages différents. Est-ce un effet de mode ?

Le déPLoieMent de L’esPace nuMérique de travaiL dans Le 1er degré

On constate encore très peu d’ENT dans le 1er degré mais l’idée qu’il est nécessaire pour le développement des usages du numérique à l’école s’impose peu à peu.

On peut citer les initiatives suivantes :

• les projets de certains départements (comme dans le Nord, par exemple : 1 ENT pour 100 élèves),

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• les écoles primaires des Landes, de Rennes, de Bayonne, de Limoges travaillent avec le portable ICONITO, dispo-nible gratuitement sous licence LGPL,

• les écoles de La Ciotat et de Manosque utilisent Écolweb d’ICONITO et les ressources numériques Écolprim,

• les écoles de Saint-Maur-des-Fossés, de l’académie de Nantes et de Marseille ont choisi Beneylu school, un ENT libre et gratuit,

• l’académie de Toulouse expérimente, depuis la dernière rentrée scolaire, trois solutions : Iconito de Cap Tic, Beneylu School de Pixel Cookers/Atos Wordline et Nete-cole de Itop Education,

• des expérimentations concertées entre académie, AMF et agence ou observatoire des TICE se développent par exemple en région Île-de-France.

La Mise en réseau

Quasiment généralisé, l’accès à internet bénéficie aujourd’hui à 98,76 % des écoles primaires dont 94,27 % par une connexion à haut débit.

Les critères de choix des dotations

Trois tendances se dessinent dans la question de la priori-sation des équipements entre les établissements :

1. une répartition équitable entre les établissements, pon-dérée parfois par une discrimination positive au profit des écoles en réseau ECLAIR ou en ZUS ;

2. des appels à projets pour garantir une réelle implication des acteurs dans l’utilisation des matériels au profit des enfants ;

3. une combinaison des choix.

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Le choix des MatérieLs

Trois schémas sont observables :

1. l’application du principe de décentralisation et choix unilatéral des collectivités ;

2. la délégation de crédits financiers ;

3. l’installation d’une commission mixte associant l’Éducation nationale et les collectivités voire les CRDP, afin de se concerter et de veiller à la cohérence de la politique d’équipement reposant sur des projets et la formation des utilisateurs.

un consensus fragiLe ?

Parallèlement, la situation repose sur un consensus fragile, car la réalité, aujourd’hui, c’est :

• 800 000 ordinateurs financés par les collectivités locales dans les 1er et 2e degrés, des interrogations éducatives nationales sur les programmes, les disciplines choisies par l’Éducation nationale, des formations mises en place par l’Éducation nationale, éloignées du territoire ;

• des parents qui sélectionnent l’établissement d’inscription de leurs enfants en fonction de son image et de ses résultats ;

• des niveaux de collectivité étanches qui ne facilitent pas la construction de la continuité éducative.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV

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gnement, ce qui implique bien évidemment une coopération entre les différents niveaux de collectivité locale et l’idée de continuité éducative ?

La généralisation des politiques des TICE ne risque-t-elle pas de creuser les écarts entre les enfants qui peuvent pour-suivre les apprentissages et ceux qui n’ont pas ces facilités, car la fracture numérique existe encore et est d’autant plus grande que les parents n’ont pas, pour certains, acquis cette connaissance numérique ?

Le gouvernement s’est doté d’un ministère de l’Égalité des territoires et du Logement chargé de réduire les inégalités entre certaines zones du pays équipées inégalitairement (culture, formation, éducation, accès aux réseaux

Gouvernance et inéGaLités territoriaLes

co-éducation

L’ANDEV rappelle que la problématique des TICE est au cœur de la question des compétences croisées entre l’État et les collectivités territoriales. Même si la question semble tranchée, dans la réalité des faits aujourd’hui, l’équipement et la prise en charge des frais de fonctionnement aux collec-tivités, la formation et l’achat de logiciels à l’Éducation natio-nale, son absence de clarification constituent un frein à la mise en œuvre de politiques numériques concertées.

L’équipement informatique des écoles n’est que de la com-pétence optionnelle des collectivités ; il n’est pas une charge obligatoire. La décision de principe d’équiper les écoles pour le matériel informatique repose donc sur une volonté politique locale forte de développer le numérique. Ainsi, l’engagement local constitue un des leviers structurants d’une politique éducative locale globale.

égaLité territoriaLe

Le numérique est l’un des volets régulièrement inscrits dans les projets éducatifs locaux et fait l’objet de contractualisa-tion avec l’État dans les différentes démarches incitatives mises en place par lui dans le cadre des politiques de la ville (CUCS, PRE), mais qu’en est-il des territoires de droit com-mun ? Le développement du numérique, même si les élus sont convaincus de son intérêt et mobilisent des moyens pour le mettre en œuvre, est-il considéré comme un moyen éducatif local pour qu’il soit réparti de façon équitable sur le territoire, à l’intérieur et entre les mêmes niveaux d’ensei-

Au cours de l’Université d’été Ludovia en août dernier, l’ANDEV a souligné d’une part le problème de gouvernance partagée entre État et collectivités territoriales et, d’autre part, les modalités de collaboration et de partage voire de mutualisation entre acteurs, mais aussi les problèmes d’inégalités territoriales.

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numériques, etc.). Il est certain que les fractures territoriales existantes entraînent des inégalités territoriales qui ne sont pourtant pas dues seulement à la situation des territoires, mais à d’autres facteurs : le sexe, la situation professionnelle, etc.

Cependant, il ne faut pas verser dans l’égalitarisme mythique. Les villes les plus importantes ont investi dans le numérique éducatif et parfois communiqué sur l’intérêt pédagogique de leurs efforts. Inversement, des écoles de petites communes se sont vues distancées des écoles urbaines, comme dans d’autres domaines, d’où une fracture territoriale persistante, accentuée par le développe-ment du Plan « Écoles numériques rurales » (ENR).

Chaque territoire a ses particularités, ses atouts, ses différences qui sont à la base de la richesse et de la diversité des territoires.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV

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Les Leviers d’une poLitique GLobaLe et LocaLe

Selon le réseau des directeurs de l’éducation des villes et des départements (ANDEV), l’ambition d’un développement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) à l’école n’a de sens que s’il s’inscrit dans un projet éducatif territorial, garantissant la continuité éducative dans la gouvernance, l’espace et le temps, lui-même inscrit dans un projet de société.

Les Partenariats entre L’état et Les coLLectivités territoriaLes

D’un cadre national à une politique locale, la mise en place de conventions partenariales État/collectivités territoriales est essentielle. Les leviers d’une politique globale et locale se fondent sur la définition des champs de compétences, la précision des engagements des acteurs dans un cadre national fixant le niveau d’équipement et de mise à disposi-tion des réseaux. Si le financement incombe - pour tout ou partie - aux collectivités territoriales, à l’État revient la défini-tion d’une politique d’enseignement par le numérique, asso-ciée à des formations initiales et continues pour les ensei-gnants ainsi que le développement d’outils numériques. Un cahier des charges ou recueil de bonnes pratiques doit en découler, respectant la richesse des territoires, leur diver-sité et notamment leurs différences.

Il est indispensable de réaliser une feuille de route globale au plan national, soit un plan numérique pour l’école, permet-tant pour toutes les communes, dans le cadre de conven-

tions de partenariat État / collectivités territoriales, de mettre en œuvre des efforts concertés pour former les jeunes.

La réduction des fractures nuMériques adMinistratives et Pédagogiques Passe Par Le PiLotage Par Le PeL

Il reste à trouver le bon niveau local de pilotage et donc le périmètre géographique qui renvoie à la question du projet éducatif local. Il est fondamental d’inscrire un projet numérique combinant le projet d’école et le projet du péri et de l’extrascolaire dans le projet éducatif de la commune, élaboré avec l’ensemble des acteurs concernés et dans le respect des ressources de chacun. Il faut notamment tenir compte que l’élève va passer de l’école maternelle à l’école primaire, puis au collège et au lycée, d’où la nécessité de continuité territoriale.

Le développement des TICE nécessite cohérence et articu-lation d’un projet numérique de la commune avec celui du collège mis en œuvre par le département et celui du lycée mise en œuvre par la région. C’est ainsi que s’opérera la réduction des fractures administratives et pédagogiques.

Au regard de la continuité éducative, l’extension de la dyna-mique doit se penser dans l’espace comme dans tous les temps.

Le numérique doit conduire à une réflexion sur la concep-tion des équipements scolaires de demain et la mise en

Une politique du numérique nécessite de savoir comment, pourquoi, on achète, équipe, avec quel budget, selon quel équilibre, comment on renouvelle, avec quels partenariats, selon quelles forces ? Analyse et explications de l’ANDEV.

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place d’un réseau global territorial entre équipements publics (média-thèques, centres d’accueil de loisirs sans hébergement, maison de l’em-ploi, points cybercentres et domicile des familles). Les politiques éduca-tives des communes étant complé-mentaires de l’école, l’apprentissage et l’accompagnement des enfants pour un usage critique et responsable des outils numériques doivent se faire autour de l’école autant que dedans.

Fortement présentes sur les territoires, toutes les actions de soutien scolaire - que ce soit l’accompagnement sco-laire dans le cadre des contrats locaux

d’accompagnement à la scolarité, les études surveillées sur les territoires de droit commun ou encore les actions menées dans le cadre de l’accompa-gnement éducatif sur les territoires de la politique de la ville (projet de réussite éducative ou encore contrat urbain de cohésion sociale) - ouvrent un large éventail de possibilités. Ces possibilités de découverte ou de per-fectionnement, à l’usage utilitaire ou créatif, des outils du numérique où la notion de polyvalence des matériels est à prendre en compte, doivent là aussi s’inscrire dans un projet éducatif sur tous les temps de l’enfant.

Dans cet espace temps à penser pour l’élève, tant journellement que dans son parcours de vie, la prise en compte de tous les acteurs autour de l’enfant et de leur formation est un levier essentiel. Ainsi l’école est un lieu de vie qui doit s’ouvrir aux parents en pre-nant en compte leur rôle. Et les forma-tions conjointes des acteurs sont des pistes à privilégier, notamment celles des enseignants avec les animateurs TICE des collectivités territoriales.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV

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ajoutée éducative : une complémentarité, un désengagement de l’État et/ou une subsidiarité.

L’efficience éducative, c’est faire en sorte que les enfants vivent mieux que leurs parents et réussissent mieux. Or, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les conséquences en sont la perte de confiance reconnue des familles dans le système éducatif qui a provoqué de fait la pression scolaire, la surenchère éducative et l’augmentation de l’offre du privé.

Pour infléchir cette tendance, il faut penser autrement l’efficience de l’en-semble des institutions et des systèmes de gouvernance, des actions d’éduca-tion et de l’ensemble des dispositifs. Cette efficience ne peut être définie sur

les seuls résultats des enquêtes PISA, ni ceux des évalua-tions de fin de CP, ni encore sur les performances au bacca-lauréat et les évaluations de celles des écoles. L’efficience doit reposer sur bien d’autres indicateurs en rapport avec l’évolution de la société, d’où l’idée d’un observatoire.

L’observatoire Pour bâtir un systèMe nouveau

L’observatoire est un élément à construire collectivement de façon à ce qu’il soit reconnu comme une base d’outillage de l’efficience du système. Pour cela, il faut un positionne-

efficience du système éducatif et observatoire

refondation de L’écoLe et efficience éducative

La refondation de l’école doit se penser autour du triptyque « Valeurs, attentes et réalités » de notre système éducatif sur tous les temps de l’enfant. Ainsi, s’interroger aujourd’hui sur les fondements et les valeurs de l’école signifie savoir ce que l’on attend du système d’organisation et de son fonctionnement, et pour cela connaître en la matière le bilan de vingt ans de décentralisation, savoir quelle est la repré-sentation de la réussite éducative aujourd’hui et ce qu’ont apporté les collectivités territoriales en matière de valeur

Dans ce contexte de mouvance, l’ANDEV propose de réinterroger nos représentations de la réussite éducative pour voir comment le développement numérique participe à l’efficience du système éducatif et contribue à la réussite scolaire.

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L’observatoire local s’avère aussi un levier pour faciliter le travail transversal entre les services municipaux et les par-tenaires, pour conforter les choix techniques et financiers des politiques et des PEL. Chaque service est une anti-chambre d’un observatoire local. L’observatoire local peut faciliter l’élaboration et à la mise en œuvre des parcours éducatifs.

d’un observatoire LocaL à un observatoire euroPéen

En proposant de mettre en place un observatoire européen des pratiques et des politiques éducatives, l’ANDEV a cher-ché à institutionnaliser un espace de rencontre identique à son réseau national, mais à l’échelle européenne, un espace de rencontre pour les acteurs éducatifs nationaux, locaux et européens sur tout ce qui concerne la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des projets éducatifs et des politiques éducatives.

C’est pourquoi l’ANDEV réfléchit plus que jamais aux exigences méthodologiques de cet observatoire européen, ses indicateurs, ses partenaires et son financement.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV

ment institutionnel, négocié avec tous les acteurs éducatifs. Les collectivités territoriales recourent de plus en plus sou-vent à l’observation, et ceci dans tous les domaines. Leur objectif est de faciliter, de permettre une gestion éclairée des affaires de la commune, à partir de données fiables et partagées et d’analyses objectives qui permettent aux élus des communes de décider de la mise en place de politiques éducatives, de les réorienter si cela s’avère nécessaire ou même de les modifier pour atteindre l’objectif recherché avec la communauté d’acteurs lorsqu’un projet éducatif local (PEL) existe.

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L’éducation numérique, un enjeu majeur pour Les coLLectivités

déveLoPPer Le nuMérique Pour donner aux éLèves toutes Les chances de réussiteLes élus sont très attachés à leur école. Les relations qu’ils entretiennent avec elle reposent sur des liens séculaires. Au-delà des demandes sociales et politiques en faveur de la proximité, ils ont conscience que des équipements de qualité retiennent les enseignants et les familles, et parti-cipent à l’attractivité des territoires.

Ils souhaitent donner aux élèves un enseignement et des moyens de très bon niveau, et permettre aux enfants, notamment dans les communes rurales, d’entrer dans le XXIe siècle avec les mêmes chances que les enfants des communes urbaines.

L’outiL nuMérique : outiL d’intégration sociaLeL’outil numérique peut améliorer la pédagogie et partici-per à l’apprentissage sous ses différentes formes, voire le faciliter. Il devient de fait un véritable enjeu pour l’éga-lité des chances, pour la réussite scolaire et comme outil d’intégration sociale. En développant le numérique et en mettant à disposition des outils performants, on développe du plaisir, mais aussi de l’appétence aux apprentissages, ce qui favorise la réussite scolaire et réduit les risques de décrochage.

Tous les enfants partagent le même attrait pour les NTIC. En mettant des outils à disposition des élèves, on donne les moyens de les mettre en confiance, de leur redonner le goût et l’envie d’apprendre. C’est en étant associés à la réflexion sur les usages, voire en l’impulsant dans le cadre

Les politiques numériques sont pour les élus un levier véritablement structurant d’une politique éducative locale globale. Il ne s’agit pas d’une politique en soi mais d’une politique intégrée dans une politique éducative inscrite dans un projet éducatif du territoire, ainsi que l’explique l’ANDEV.

Les éLus et Le numérique

d’un projet éducatif local, que les élus repensent leur rôle dans le plan d’informatisation des établissements scolaires et de la continuité éducative.

Dans le pilotage partagé, dont les compétences restent à être précisées dans la loi, la capacité d’initiative et de changement se situe aujourd’hui du côté des collectivités territoriales. Dans l’ambition partagée de la réussite des élèves, l’évolution de la décentralisation permet que les collectivités territoriales se préoccupent de la performance du système éducatif dans un continuum temporel pour la réussite de l’enfant.

Développer le numérique pour les élus est donc un véritable choix de politique éducative.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV

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Ludovia a accueilli notamment la troisième édition du séminaire « Collectivités locales et établissements du XXIe siècle ». Cette rencontre a proposé 5 sessions, durant 3 jours, rassem-blant les points de vue de spécialistes de l’Éducation natio-nale, des associations représentatives des élus locaux des villes, départements et régions de France (AMF, ADF, ARF) ainsi que des directeurs de l’éducation des villes (ANDEV) ou des syndicats.

La première session proposait « un point sur les poli-tiques e-éducatives des collectivités locales ». Un état des lieux de l’équipement des écoles, collèges et lycées, a démontré l’importance des investissements pour les collec-tivités tant pour les communes, les départements que les régions, à partir des études réalisées en 2011 pour l’ADF

Augustin Bonrepaux, président du Conseil général d’Ariège, a ouvert, le 27 août 2012, la neuvième Uni-versité d’été Ludovia dans la ville d’Ax-les-Thermes. Ce rendez-vous annuel de l’e-éducation, des applica-tions multimédias ludiques et éducatives, a rassemblé plus de 600 participants au cours d’ateliers, de tables rondes, de colloques scientifiques et de démonstra-tions techniques (barcamps), sous le thème « Plaisir et éducation numérique ».

Les coLLectivités bâtissent Les étabLissements scoLaires du XXie siècLe

et l’ARF. Les problèmes de la maintenance, de la formation des enseignants, de l’inégalité d’accès au haut débit sur le territoire, sont apparus comme une limite, accentuée par les questions de partage de responsabilités entre collectivi-tés et État. Une meilleure coordination devient nécessaire pour une meilleure réussite des élèves. L’articulation terri-toriale ne devrait plus se faire selon des frontières adminis-tratives, mais bien selon des bassins éducatifs.

La deuxième session voulait affiner ce diagnostic et « mettre en place un tableau de bord : analyser les usages des équipements et faire un benchmarking des collectivités ». Dans toutes les collectivités, le sujet est même : comment évaluer le rapport investissement/développement des usages ? Depuis plusieurs années, il subsiste en France un écart entre le taux d’équipement en matériel dans les établissements et le faible pourcen-tage d’utilisation. Au-delà des difficultés techniques ou pédagogiques, il s’agit de questions liées à l’humain, où l’implication de tous les acteurs est primordiale : parents, enseignants, élèves, animateurs des villes. Quelle que soit la méthode pour analyser et suivre les usages, les intervenants ont souligné le manque d’ingénieurs pédago-giques, la nécessité de définir préalablement des objectifs d’usages et de développer un climat de confiance entre tous les acteurs pour le succès des projets.

La troisième session insistait justement sur « la gouver-nance, les partenariats et comment les formaliser ? ». Le numérique dans les établissements fait partie des com-pétences partagées issues des lois de décentralisation : à l’Éducation nationale les objectifs nationaux, la formation des enseignants et les ressources pédagogiques ; aux collectivités l’équipement en réseaux et matériels. Le

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développement de l’école du XXIe siècle s’appuie donc sur des conventions passées entre le ministère, les Académies et les collectivités (communes pour les écoles, départements pour les collèges et régions pour les lycées). Les relations ont parfois été difficiles jusqu’à maintenant, malgré quelques expériences réussies, comme celle des espaces numériques de travail (ENT), dès 2005. Les difficultés rencontrées viennent-elles de conflits relationnels entre certains élus locaux et fonctionnaires de l’Éducation nationale ? Ou bien sont-elles plutôt inhérentes à l’histoire des organisations impliquées ? Faut-il alors poursuivre les partenariats sur le même modèle, ou mieux définir missions et objectifs communs sur tout le territoire, puis instaurer un continuum éducatif à l’ère numérique de la maternelle au lycée ? Ne faudrait-il pas repenser les conventionnements, ne pas s’enfermer dans des structures anciennes, pour donner toute sa chance au numérique ?

Pour répondre, les « ressources humaines et compétences numériques » étaient au centre des débats de la quatrième session. Les collectivités s’occupent de l’encadrement et du support technique des moyens numériques des établis-sements scolaires. Du personnel et des matériels ont donc été déployés dans les établissements. Chaque niveau de collectivité a œuvré dans l’intérêt de ses administrés, dépassant souvent le cadre strict des compétences inscrites dans la loi. Au terme des dix années d’expérimentation écoulées, un bilan peut être posé et les bonnes pratiques identifiées. Une mutualisation et une généralisation des expériences sont désormais souhaitables. Pour cela, une réflexion sur le statut, le profil et la formation du personnel est en cours. Elle souffre cependant encore d’un cadre légal qu’il est urgent de clarifier.

En guise de conclusion, la cinquième session se voulait « prospective » pour anticiper « l’organisation et les technologies pour le futur ». Après une présentation des enjeux actuels et à venir, les représentants des collectivités territoriales ont précisé la façon dont ils pensaient s’organiser pour mieux travailler ensemble afin de participer à ce projet d’avenir de l’école en y associant l’ensemble de la communauté éducative. Il s’agit désormais de tracer des voies et de faire preuve « d’innovation, d’imagination, de constance… ».

Alan Kerhel

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Weka.fr Un séminaire qui s’adresse aux collectivités dans le cadre de Ludovia : depuis quand et pourquoi ?

Jean-Pierre Quignaux : Dès l’origine, quand le président du conseil général de l’Ariège, Augustin de Bonrepaux, a voulu lancer, il y a neuf ans, une université d’été sur l’éducation et le multimédia, il a été soutenu par le président de l’ADF. Claudy Lebreton, également à la tête du département des Côtes d’Armor, est sensible au changement de société induit par les nouvelles technologies. Or, la réflexion sur les TICE se retrouvait un peu en jachère après l’arrêt de l’université d’Hourtin qui réunissait

Un homme convaincu sait se montrer convaincant. Jean-Pierre Quignaux est chargé de mission numérique auprès de l’Assem-blée des départements de France (ADF), après avoir occupé ce poste à l’Union nationale des associations familiales (UNAF) puis au Conseil général des Côtes d’Armor. Rencontre avec un acteur engagé depuis de nom-breuses années au carrefour des technologies de l’information et de la communication, de l’éducation (TICE) et de l’aménagement des territoires

vers de nouveauX bassins territoriauX d’éducation numérique

les collectivités, les universitaires, les opérateurs, à l’invita-tion de la Ligue de l’Enseignement, chaque année fin août. Il y avait en plus un accord de coopération entre les Côtes d’Armor et l’Ariège pour des échanges de classes de mer et de montagne, une sorte de « jumelage » des deux dépar-tements. Alors que l’ensemble des collectivités territoriales étaient en train d’investir massivement sur les équipements et la connexion des écoles, collèges et lycées, il fallait une réflexion pour répondre à la question : qu’est-ce que l’établis-sement scolaire du XXIe siècle au regard des TICE ? C’est ce séminaire que nous menons depuis trois ans au sein de Ludovia.

Jean-Pierre Quignaux

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Weka.fr L’ADF veut désormais investir davantage dans les contenus numériques. N’est-ce pas le révélateur d’un besoin de reconnaissance d’une nouvelle gouver-nance du système induite par les TICE ?

Jean-Pierre Quignaux : Au bout de trois ans, nous avons été rejoints par l’associa-tion des maires de France (AMF), celle des régions (ARF) et celle des directeurs de l’éducation des villes (ANDEV). Parce que tout le monde se rend bien compte que nous allons vers une bascule, vers une nouvelle façon d’en-seigner, de transmettre le savoir et la citoyenneté. Avec les TICE, a-t-on toujours besoin des mêmes locaux, des mêmes classes, des mêmes professeurs ? Le tableau blanc interactif, le cartable numérique : est-ce que ce sont seulement des outils en plus ou bien plutôt des outils en mieux ?

Le président Lebreton l’a répété lors de la dernière session de Ludovia, fin août, il est de plus en plus hors de question que les collectivités restent à la porte des classes, qu’elles se cantonnent aux équipements, à leur maintenance. La réussite des enfants se construit tout au long de leur parcours scolaire et périscolaire, avec les assistants sociaux, les animateurs de soutien scolaire, les éducateurs sportifs, etc. La nouvelle revendication politique des élus est normale puisque ce sont eux qui financent toute cette logistique sur leurs territoires.

Nous allons vers des bassins territoriaux d’éducation où il faudra une cohérence, une anticipation, une harmonisa-tion de tous ces moyens, de façon concertée avec l’Édu-cation nationale, les professeurs, les animateurs, etc. Il y

a donc une nouvelle gouvernance à imaginer qui englobe le primaire et le secondaire : c’est un défi qui est devant nous !

Weka.fr Le numérique est-il finalement le seul levier pour innover dans l’éducation ?

Jean-Pierre Quignaux : Non. C’est aussi en imaginant de nouvelles façons d’évaluer la réussite, les capacités, les connaissances des enfants en dehors de la normalisation académique des savoirs. De nouvelles compétences sont nécessaires aujourd’hui pour la vie citoyenne, l’insertion dans le monde professionnel : il faut des capacités à aider, à entraîner les autres, d’inte-ractivité, de co-apprentissage en équipe qui doivent être mises en avant et peuvent s’appuyer sur les TICE mais qui ne sont pas seulement liées au numérique.

Nos meilleurs professeurs, ceux dont nous nous souvenons, qui ont marqué notre parcours scolaire, étaient les meilleurs acteurs, ceux qui savaient mettre en scène l’histoire ou les mathématiques… Il faut dépasser les académismes - souvent si rassurants - pour permettre de nouvelles inno-vations pédagogiques. Le numérique peut apporter un plus, quelque chose d’autre dans le rapport au savoir, à la connaissance, à l’évaluation. Finalement, cette dynamique était déjà présente chez des pédagogues du siècle dernier : Freinet, Montessori, Decroly… Ce que nous savions des apprentissages par le plaisir, l’interaction avec l’autre est boosté par le numérique. Les TICE peuvent être au service d’une sélection encore plus drastique et quantitative ou bien d’une transformation, d’une individualisation des parcours !

Interview mené par Alan Kerhel pour Weka.fr

L’éducation numérique, un enjeu majeur pour Les coLLectivités

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« De nouveaux modèles se construisent autour de l’école numérique. Agents de l’Éducation nationale, usagers, col-lectivités, État et entreprises du secteur TIC doivent s’asso-cier pour les construire et participer à leur mise en œuvre », explique Olivier Julienne, secrétaire général de cette asso-ciation. Ecoter regroupe en effet, depuis 1999, des entre-prises et des institutions publiques sur le sujet plus large de l’aménagement numérique des territoires. Sous l’impulsion du consultant Philippe Molès, conseiller aux usages de la Mission et responsable de ce nouvel atelier, l’association veut accélérer le déploiement des technologies de l’infor-mation et de la communication dans l’enseignement (TICE). Elle agit dans cet objectif depuis déjà quelques mois.

En avril 2012, la Mission a invité Jean-Michel Fourgous, député-maire d’Élancourt (Yvelines), au cours d’un déjeu-ner-débats, à Paris, pour échanger expériences et informa-tions entre collectivités, institutionnels et entreprises, suite au second rapport de la mission parlementaire auprès du Premier ministre et du ministre de l’Enseignement supérieur intitulé Pour une éducation numérique. Former, apprendre, mutualiser, innover.

En juin, elle a proposé une première session de formation gratuite, en partenariat avec le CRDP de l’académie de Ver-sailles, pour répondre à la question : « Comment démarrer et réussir un projet numérique dans le premier degré ? » Cette journée était dédiée aux élus et responsables territoriaux de

Observer, c’est bien, agir c’est mieux. La Mission Ecoter a présenté, le 22 novembre 2012, non pas son obser-vatoire, comme dénommé auparavant, mais son atelier « Éducation, Numérique et Territoires », à l’occasion d’une conférence au Salon Educatec-Educatice.

ateLier « éducation, numérique et territoires » de La mission ecoter

l’Éducation, ainsi qu’aux directeurs des systèmes d’informa-tion (DSI) qui sont impactés par les schémas directeurs de leurs collègues de l’Éducation.

Mi-octobre, l’association a organisé un colloque à la Caisse des Dépôts (à Paris), sous le titre : « Ressources numériques éducatives et politiques d’équipement : dépasser les défis et saisir les opportunités ». Une centaine d’experts (éditeurs, responsables territoriaux et de l’État) y a dressé le constat que « l’essor du numérique dans l’éducation a un fort impact sur les contenus pédagogiques, au point d’être vécu par les enseignants, les acteurs du public et de leurs partenaires privés comme une remise en question des modèles établis depuis des décennies ».

Ce changement de « paradigme » conduit l’ensemble des observateurs et pionniers de l’e-éducation à s’engager davantage vers une généralisation des expériences pilotes qui marchent tant en termes d’équipements, d’infrastructures réseaux, de maintenance, de nouveaux services et res-sources pédagogiques. Pascal Cotentin, directeur du CRDP de l’académie de Versailles et conseiller TICE du Recteur de l’Académie de Versailles, Laurent Brisset, conseiller pour l’Éducation de l’Association des régions de France (ARF), Jean-Pierre Quignaux, responsable mission usages et ser-vices numériques, innovation et aménagement numérique du territoire de l’Assemblée des départements de France (ADF), Pascale Luciani-Boyer, porte-parole sur les sujets

Éducation/TIC de l’Association des maires de France (AMF) et présidente de la commission numérique de l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) ainsi qu’Arnaud Wauquier, secré-taire national pour le numérique de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes de France (ANDEV) ont participé à la création de ce nouvel atelier de la Mission Ecoter. Un groupe multiacteurs qui veut « organiser la gouvernance entre les acteurs, favoriser le dialogue et partager les progrès comme les échecs pour mesurer les enjeux et faire les bons choix, gages d’efficacité et de réussite collective aux projets numériques éducatifs ».

Alan Kerhel

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L’éducation numérique, un enjeu majeur pour Les coLLectivités

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