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Béthanie Centre de Rencontres Spirituelles Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault 57680 GORZE Tel.03 87 52 02 28 (de 10h à 12h et de 15h à 18h sauf le dimanche et le mercredi) Fax 03 87 69 91 79 E-mail : [email protected] site web : www.centre-bethanie.org Gorze, novembre 2008 Chers Amis, L’année liturgique vient de s’achever par la lecture de la fin des temps. La roue tourne à une vitesse folle et nous apprenons, à nos dépens, que le temps lui-même est fou, « grand dévoreur » des peuples, disent les Anciens, car à chaque seconde il m’enlève la vie. Qu’à cela ne tienne : celle-ci en effet n’est que guerres, famines, afflictions et malheurs de toutes sortes, « abomination de la désolation », renchérit Jésus (Mt 24,1-31). Voilà donc que nous entrons dans un autre temps, celui de l’Avent. Quarante jours pour apprendre à inverser les données d’une façon radicale et absolue. Noël, c’est l’éternité qui, en Jésus Christ, entre dans le temps pour le transfigurer totalement. A partir de là, le point de croisement de l’éternité et du temps, l’instant présent, sera l’essence suprême de la vie de chacun. Le temps du faire est un enfer, une « abomination ». Illuminé par l’éternité, le faire devient le chantier de l’être. Les deux s’épousent pour ouvrir le ciel sur la terre. « Etre » c’est être présent au Présent, la mobilisation de toutes les énergies dans la momentanéité de chaque instant ; c’est la perception de l’Amour et de la Plénitude de l’Etre au moment où se croisent l’éternité et le temps dans l’instant présent. C’est pourquoi celui qui vit le moment présent est mystérieusement toujours en prière, car le présent c’est l’éternité dans le temps ; l’absence, au contraire, c’est la rupture originelle, l’éloignement de la Source. Par le Christ, l’éternité entre dans le temps ; plus quelqu’un s’unit à Lui, plus son être se concentre donc dans le présent. Il n’y a pas d’ascèse plus puissante : vivre ici et maintenant, dans une coïncidence totale avec la seconde qui est là. C’est la voie royale de l’obéissance qui n’est pas soumission servile, mais épousailles de la volonté humaine et de la Volonté divine, dans l’abnégation totale de ma volonté propre. Tout est là. Etre à chaque instant là où Dieu me veut et accueillir le moment présent comme un don de ses mains. C’est vivre consciemment et habiter le moindre mouvement intérieur et extérieur… En réalité, on est habité alors par la conscience même du Christ. Etre conscient de Lui dans toutes les parties de notre être, sans exclure le corps, être saisi par Lui et le saisir en nous-mêmes et en toutes choses, goûter sa Présence dans toutes les expériences, passives ou actives, qu’elles nous plaisent ou nous déplaisent, c’est le couronnement de la conscience personnelle et le sommet de toute joie. Mais c’est aussi le sommet de l’ascèse que de vouloir s’y consacrer complètement et d’une façon exclusive, conquérir vraiment la totalité du temps. Tout obstacle doit être écarté, même les bons prétextes… Se mettre en chemin avec une volonté divisée, une petite fraction Lettre N°53

Lettre N°53

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Lettre mensuelle du centre de rencontres spirituelles Béthanie

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Page 1: Lettre N°53

Béthanie Centre de Rencontres Spirituelles

Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault 57680 GORZE Tel.03 87 52 02 28 (de 10h à 12h et de 15h à 18h sauf le dimanche et le mercredi) Fax 03 87 69 91 79 E-mail : [email protected] site web : www.centre-bethanie.org

Gorze, novembre 2008

Chers Amis, L’année liturgique vient de s’achever par la lecture de la fin des temps. La roue tourne à une vitesse folle et nous apprenons, à nos dépens, que le temps lui-même est fou, « grand dévoreur » des peuples, disent les Anciens, car à chaque seconde il m’enlève la vie. Qu’à cela ne tienne : celle-ci en effet n’est que guerres, famines, afflictions et malheurs de toutes sortes, « abomination de la désolation », renchérit Jésus (Mt 24,1-31). Voilà donc que nous entrons dans un autre temps, celui de l’Avent. Quarante jours pour apprendre à inverser les données d’une façon radicale et absolue. Noël, c’est l’éternité qui, en Jésus Christ, entre dans le temps pour le transfigurer totalement. A partir de là, le point de croisement de l’éternité et du temps, l’instant présent, sera l’essence suprême de la vie de chacun. Le temps du faire est un enfer, une « abomination ». Illuminé par l’éternité, le faire devient le chantier de l’être. Les deux s’épousent pour ouvrir le ciel sur la terre. « Etre » c’est être présent au Présent, la mobilisation de toutes les énergies dans la momentanéité de chaque instant ; c’est la perception de l’Amour et de la Plénitude de l’Etre au moment où se croisent l’éternité et le temps dans l’instant présent. C’est pourquoi celui qui vit le moment présent est mystérieusement toujours en prière, car le présent c’est l’éternité dans le temps ; l’absence, au contraire, c’est la rupture originelle, l’éloignement de la Source. Par le Christ, l’éternité entre dans le temps ; plus quelqu’un s’unit à Lui, plus son être se concentre donc dans le présent. Il n’y a pas d’ascèse plus puissante : vivre ici et maintenant, dans une coïncidence totale avec la seconde qui est là. C’est la voie royale de l’obéissance qui n’est pas soumission servile, mais épousailles de la volonté humaine et de la Volonté divine, dans l’abnégation totale de ma volonté propre. Tout est là. Etre à chaque instant là où Dieu me veut et accueillir le moment présent comme un don de ses mains. C’est vivre consciemment et habiter le moindre mouvement intérieur et extérieur… En réalité, on est habité alors par la conscience même du Christ. Etre conscient de Lui dans toutes les parties de notre être, sans exclure le corps, être saisi par Lui et le saisir en nous-mêmes et en toutes choses, goûter sa Présence dans toutes les expériences, passives ou actives, qu’elles nous plaisent ou nous déplaisent, c’est le couronnement de la conscience personnelle et le sommet de toute joie. Mais c’est aussi le sommet de l’ascèse que de vouloir s’y consacrer complètement et d’une façon exclusive, conquérir vraiment la totalité du temps. Tout obstacle doit être écarté, même les bons prétextes… Se mettre en chemin avec une volonté divisée, une petite fraction

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seulement de son énergie, et un mental hésitant, ne mène nulle part ! Il faut briser radicalement avec ses habitudes, rompre avec sa manière d’être et introduire en soi, par un acte décisif qui secoue toute notre nature, une nouvelle idée-force, une consécration si totale de toutes ses énergies à Jésus-Christ que vivre de Lui devienne pour notre cœur la seule chose désirable et pour notre volonté la seule chose à faire…à travers tout ce que nous faisons et vivons. A partir de là, tous les autres désirs et besoins entrent dans un processus de conversion et se concentrent dans une passion unique pour le Christ. Il ne s’agit pas d’une concentration intellectuelle, mais d’une conscience physique, psychique et spirituelle, globale, où tout est senti, vu et voulu dans le Seigneur. Faire de chaque détail, de chaque forme de la vie, de chaque incident et de chaque mouvement un aliment revêtu du saint Nom pour nourrir le Feu divin qui nous habite… Le chercheur peut prendre contact avec la Lumière qui est au fond de lui, la même qui habite le plus grand des saints… Au début on ne la perçoit que comme une petite vibration de silence à l’arrière-plan de notre être ; avec les « rappels » qui se succèdent, on se rend compte qu’elle est toujours là comme une profondeur derrière notre conscience et que l’on peut à volonté s’y reposer au milieu même du tourbillon quotidien. Mais progressivement cela devient de plus en plus sensible, comme un immense océan silencieux qui vibre au fond de nous, une vraie Présence avec laquelle l’office divin ou les rappels renouent sans cesse, dialoguent, en tirent des seaux d’eau vive comme d’un puits… A mesure que l’on avance, la prière s’installant de plus en plus d’une façon continue, le mental devient muet, et l’on s’aperçoit progressivement que l’on n’a plus besoin de penser pour agir ou pour parler et faire quoi que ce soit. Avec l’habitude de nous référer constamment à la Présence au fond de nous, tout nous est donné à l’instant voulu et avec une précision infaillible : sans aucune réflexion la parole juste surgit et les actes se posent ; tout sans exception vient et bien mieux, sans effort, par le silence de la pensée et de la volonté, par la rémission totale à « Celui qui peut tout ». C’est un tout autre style de vie, celui de l’Evangile. Là vraiment l’action devient contemplation. Qu’il mange, qu’il travaille, ou qu’il se promène, cet homme reste branché et laisse toujours passer la même Force à travers tout. Cette Force est conscience, elle est source. Rien ne la trouble, pensées, images ou événements même violents peuvent la traverser sans porter atteinte à cette paix intérieure. On pressent jusqu’où peut aller la « liturgisation » du temps et de notre être. Il n’y a pas de limites à la fête joyeuse de la Rencontre dans le « ici et maintenant », où l’homme, prêtre du sacerdoce royal, restitue le monde à Dieu comme une offrande. Il fait du monde un temple et de sa vie un chant. Que ce temps de l’Avent soit pour chacun une gestation vers un nouveau départ !

Avec toute notre affection, à bientôt ! Père Alphonse et Rachel

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Prière

Dieu, c’est Toi mon Dieu, je Te cherche, mon âme a soif de Toi,

après Toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau.

Oui, au sanctuaire je T’ai contemplé, voyant Ta puissance et Ta gloire.

Meilleur que la vie, Ton amour ;

mes lèvres diront Ton éloge. Oui, je veux Te bénir en ma vie, à Ton nom , élever les mains ;

comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme, lèvres jubilantes, louange en ma bouche.

Quand je songe à Toi sur ma couche, au long des veilles je médite sur Toi,

Toi qui fus mon secours, et je jubile à l’ombre de Tes ailes ;

mon âme se presse contre Toi, Ta droite me sert de soutien.

Extraits du Psaume 62

Texte à méditer :

Il faut se reposer en Dieu par-dessus tous les biens et tous les dons de la nature et de la grâce.

Thomas a Kempis (XVe s.)

Les prochaines sessions à Béthanie :

• Du 22 au 23 novembre : retrouvailles autour d’un chantier. Que Dieu vous bénisse pour l’aide que vous nous apportez ! Allier la prière et le travail, l’être avec le faire… Nous serions heureux d’avoir un peu plus d’aide masculine. Merci d’entendre notre appel !

• Du 6 au 7 décembre : « Gagner sa vie sans perdre son âme », avec Alain Setton. Apprendre

la relation juste à l’avoir et au pouvoir, à gérer les conflits et à faire de son métier un chemin de foi.

• Du 13 au 14 décembre : « La bénédiction : puissance de guérison ». Bénir tout est, dans la

Bible, une manière d’être, un style de vie qui transforme l’existence. • Du 26 au 31 décembre : « Initiation à la méditation et à la sagesse du corps ». Un chemin

concret de pratique quotidienne pour la transformation de l’homme corps-âme-esprit.

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Informations :

Les délais d’inscription au pèlerinage en Terre Sainte du 5 au 16 juillet se raccourcissent. Si vous ressentez l’appel, contactez-nous !

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