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, , VOLUME XX NUMÉRO 14 LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval UNIVERSITÉ au fil des événements Ingérence? Page 3 QUÉBEC don d’organes Manque de signatures Page 5 ENTREVUE michael p. farkas Histoire des Noirs Page 8 CULTURE fashion jam Nouvelles griffes Page 11 SPORTS l’épreuve du nord Laval l’emporte Page 12 Mathieu Massé [email protected] Cité universitaire — Des étudiants de l’Université Laval ont été les premiers à voter la grève. Une bataille avec le gou- vernement Charest qui s’annonce encore longue cet hiver. L’enjeu: augmenter ou non les droits de scolarité. L undi, les membres du Mou- vement des étudiants en sciences sociales de l’Uni- versité Laval (MESSUL) et ceux de l’Association des chercheurs étudiants en sociologie (ACCES) ont déclenché une grève générale illimitée. C’est sur le blogue declarationdegreve.wordpress.com que le MESSUL et l’ACCES ont déposé, avant tout le monde, leur déclaration de grève. Le groupe s’oppose ainsi à la décision du gouvernement Charest de hausser les droits de scolarité de 325 $ par année pendant cinq ans pour ainsi faire bondir de 1 625 $ la facture étudiante. C’est donc les deux associa- tions de la Faculté des sciences so- ciales qui, en début de semaine, se présentaient comme le fer de lance de la grève et ce, dès la première journée après que les associations aient atteint le plancher obligatoire pour passer à l’action. En effet, franchit vendredi der- nier, le plancher devait représenter un minimum de sept associations étudiantes dans trois campus et comptant au moins 20 000 per- sonnes ayant un mandat de grève illimitée contre toute hausse des droits de scolarité. Délai de trois jours «Ces associations (de l’UL) n’avaient pas, comme la majorité, à respecter un délai de trois jours pour le déclenchement de la grève après l’atteinte ou le défoncement du plancher de grève», a expliqué Maxime Vallée, vice-président à la CADEUL. «Dans la prochaine semaine, 34 associations étudiantes de- manderont à leurs membres de voter. Évidemment, ce n’est pas nécessairement tout le monde qui sera en faveur, mais ces associa- tions représentent près de 67 000 grévistes potentiels», a ajouté M. Vallée. Les programmes d’an- thropologie et de sociologie de l’UL commençaient également le débrayage mardi. La Coalition Large de l’As- sociation pour une Solidarité Syn- dicale Étudiante (CLASSE) a an- noncé sans surprise en conférence de presse mardi se joindre au mou- vement. C’est désormais plus de 21 associations étudiantes sur cinq campus qui vont rejoindre progres- sivement les rangs des grévistes. Mylaine Larocque, représen- tante de 3 e année au MESSUL, ex- plique que pour l’instant, les gestes posés se traduisent en piquetage, en blocage de cours et en fabrica- tion de matériel. «Ce matin, nous étions environ 25 à piqueter, puis ça a augmenté à 40 en après-midi», a dit Mme Larocque. Interrogée au sujet de la mo- tivation des militants sur la pos- sibilité d’une longue grève, Mme Larocque a soutenu que les troupes avaient un très bon moral et étaient prêtes à aller loin. «Nous allons vo- ter en assemblée chaque semaine pendant la grève, pour la reconduc- tion du mandat jusqu’à ce que nous ayons des résultats de la part du gouvernement», a-t-elle continué. La TaCEQ derrière les étudiants Simon Gosselin, secrétaire gé- néral de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), es- time ne pas pouvoir se prononcer pour tout le monde, mais envisage une grève de huit semaines maxi- mum. « Notre rôle est d’appuyer les initiatives étudiantes, tant que ce n’est pas violent, évidemment.» À la CADEUL, M. Vallée es- père dédramatiser la situation au- près des étudiants qui ont peur que la grève ne leur fasse perdre leur session. «Jamais dans l’histoire du Québec une grève étudiante n’a en- traîné l’annulation d’une session», a-t-il conclu. Guerre de tranchées C’est la grève! Choc frontal Match annulé p.12 People Soft Implantation chaotique p.3 Photo Julia Stewart-Pagé Photo Raphaël Lavoie Photo Raphaël Lavoie

L'Exemplaire Vol. XX No.14

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En une cette semaine : des étudiants de l’Université Laval ont été les premiers à voter la grève. Une bataille avec le gouvernement Charest qui s’annonce encore longue cet hiver. L’enjeu: augmenter ou non les droits de scolarité.

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Page 1: L'Exemplaire Vol. XX No.14

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VOLUME XX NUMÉRO 14 LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

UNIVERSITÉ

au fil des événements

Ingérence?Page 3

QUÉBEC

don d’organes

Manque de signatures

Page 5

ENTREVUE

michael p. farkas

Histoire des Noirs

Page 8

CULTURE

fashion jam

Nouvelles griffes

Page 11

SPORTS

l’épreuve du nord

Laval l’emporte

Page 12

Mathieu Massé[email protected]

Cité universitaire — Des étudiants de l’Université Laval ont été les premiers à voter la grève. Une bataille avec le gou-vernement Charest qui s’annonce encore longue cet hiver. L’enjeu: augmenter ou non les droits de scolarité.

Lundi, les membres du Mou-vement des étudiants en sciences sociales de l’Uni-

versité Laval (MESSUL) et ceux de l’Association des chercheurs étudiants en sociologie (ACCES) ont déclenché une grève générale illimitée.

C’est sur le blogue declarationdegreve.wordpress.com que le MESSUL et l’ACCES ont déposé, avant tout le monde, leur déclaration de grève. Le groupe s’oppose ainsi à la décision du gouvernement Charest de hausser les droits de scolarité de 325 $ par année pendant cinq ans pour ainsi faire bondir de 1 625 $ la facture étudiante.

C’est donc les deux associa-tions de la Faculté des sciences so-ciales qui, en début de semaine, se

présentaient comme le fer de lance de la grève et ce, dès la première journée après que les associations aient atteint le plancher obligatoire pour passer à l’action.

En effet, franchit vendredi der-nier, le plancher devait représenter un minimum de sept associations étudiantes dans trois campus et comptant au moins 20 000 per-sonnes ayant un mandat de grève illimitée contre toute hausse des droits de scolarité.

Délai de trois jours «Ces associations (de l’UL)

n’avaient pas, comme la majorité, à respecter un délai de trois jours pour le déclenchement de la grève après l’atteinte ou le défoncement du plancher de grève», a expliqué Maxime Vallée, vice-président à la CADEUL.

«Dans la prochaine semaine, 34 associations étudiantes de-manderont à leurs membres de voter. Évidemment, ce n’est pas nécessairement tout le monde qui sera en faveur, mais ces associa-tions représentent près de 67 000 grévistes potentiels», a ajouté M. Vallée. Les programmes d’an-thropologie et de sociologie de l’UL commençaient également le débrayage mardi.

La Coalition Large de l’As-sociation pour une Solidarité Syn-dicale Étudiante (CLASSE) a an-noncé sans surprise en conférence de presse mardi se joindre au mou-vement. C’est désormais plus de 21 associations étudiantes sur cinq campus qui vont rejoindre progres-sivement les rangs des grévistes.

Mylaine Larocque, représen-tante de 3e année au MESSUL, ex-plique que pour l’instant, les gestes posés se traduisent en piquetage, en blocage de cours et en fabrica-tion de matériel. «Ce matin, nous étions environ 25 à piqueter, puis ça a augmenté à 40 en après-midi», a dit Mme Larocque.

Interrogée au sujet de la mo-tivation des militants sur la pos-sibilité d’une longue grève, Mme Larocque a soutenu que les troupes avaient un très bon moral et étaient prêtes à aller loin. «Nous allons vo-ter en assemblée chaque semaine pendant la grève, pour la reconduc-tion du mandat jusqu’à ce que nous ayons des résultats de la part du gouvernement», a-t-elle continué.

La TaCEQ derrière les étudiants

Simon Gosselin, secrétaire gé-néral de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), es-time ne pas pouvoir se prononcer pour tout le monde, mais envisage une grève de huit semaines maxi-mum. « Notre rôle est d’appuyer les initiatives étudiantes, tant que ce n’est pas violent, évidemment.»

À la CADEUL, M. Vallée es-père dédramatiser la situation au-près des étudiants qui ont peur que la grève ne leur fasse perdre leur session. «Jamais dans l’histoire du Québec une grève étudiante n’a en-traîné l’annulation d’une session», a-t-il conclu.

Guerre de tranchées

C’est la grève!

Choc frontal

Match annulép.12

People Soft

Implantation chaotiquep.3

Photo Julia Stewart-PagéPhoto Raphaël Lavoie

Photo Raphaël Lavoie

Page 2: L'Exemplaire Vol. XX No.14

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

E N B R E Fconcours de

gestionLaval l’emporte

L’UL a remporté le Concours international d’étude de cas

de gestion MBA John-Molson le 8 janvier dernier à Montréal. La délégation lavalloise, composée de quatre étudiants de la Faculté des Sciences de l’Administra-tion, faisait face à 35 équipes issues d’une douzaine de pays. Confrontés à cinq cas de ges-tion, les étudiants ont convaincu le jury composé de dirigeants du milieu des affaires. (J-B.D.)

démission au rafal

Nouveaux élus à l’éxécutif

Un nouveau conseil exécutif dirigé par Marie-Christine

Trottier a été élu à la tête du Re-groupement des Associations de la Faculté de Lettres (RAFaL) le 9 février dernier, suite à la démission de son ancien prési-dent, Merlin Trottier-Picard. A cette occasion un nouveau poste de vice-président aux affaires socio-culturelles a été créé. Il sera occupé par Guillaume Ar-senault, déjà vice-président de l’AEPUL par ailleurs. (J-B. D.)

intégration des malvoyantsMIRA-Laval fait

campagne

La fondation MIRA-Laval, qui a pour but de favori-

ser l’intégration des personnes malvoyantes en leur offrant des chiens éduqués pour les aider, récolte des fonds sur le campus de l’UL durant la semaine du 13 au 17 février. Intitulée «Donnez un sens. Donnez à Mira-Laval», la campagne est axée autour de la vente d’items et de la tenue de spectacles bénéfices. (J-B.D.)

Admissions Hausse malgré la contestation

Malgré la hausse des droits de scolarité et la grève qui

couve, l’UL enregistre de plus en plus de demandes d’admis-sion. «À l’automne 2012, il y aura 29000 étudiants au premier cycle à l’UL», a affirmé Maxime Vallée, vice-président aux com-munications de la CADEUL. Une augmentation des demandes d’admission qui trouve écho à celle du nombre de places dans les différents programmes, en particulier dans les programmes contingentés. (G.M.)

75 ans de la Faculté des sciences et de génie

Manque de visibilitéKaryan [email protected]

Cité universitaire — Le 75e anniversaire de la Faculté des sciences et de génie (FSG) souffrirait d’un manque de visi-bilité auprès des étudiants.

«Davantage de publi-cité devrait être faite pour mettre en valeur

cet événement», a déploré Mélanie Tremblay, étudiante à la maîtrise de la FSG. Si plusieurs étudiants ont affirmé être au courant qu’il s’agit du 75e anniversaire de leur faculté, ils ont parfois indiqué ne pas en sa-voir énormément sur l’événement. «J’ai entendu parler du lancement du 75e par un courriel de l’univer-sité, je ne suis pas au courant des autres activités», a constaté Flo-rence Boivin-Dutil, étudiante au baccalauréat en Génie civil.

Isabelle Lynch, chargée des communications de la faculté, s’est dite surprise par ces propos, mais a tenu à nuancer la situa-tion. «La faculté, c’est plus de 5 000 étudiants. On a beau faire le suivi par courriel, il est possible que certains l’aient manqué», a-t-elle indiqué. Elle a fait aussi valoir qu’une campagne d’affichage et qu’un site Internet, à la disposi-tion des étudiants, participaient à faire connaître l’événement. «Nous avons deux partenaires médias: LE

SOLEIL et Radio-Canada. Ils diffu-sent aussi de l’information sur le 75e», a-t-elle ajouté.

Le président de l’association des étudiants en sciences et gé-nie de l’UL, Joël Tanguay, a pris connaissance des activités. «J’es-saie de véhiculer le mot le plus pos-sible, a-t-il soutenu, mais l’événe-ment vient tout juste d’être lancé.» Selon lui, il y aura plus de publicité lors des semaines de conférence. Reste qu’il rappelle que les étu-diants doivent se donner la peine de s’informer.

Un événement d’ampleur

La soirée de lancement du 2 février dernier est jusqu’à présent la seule activité qui ait permis d’évaluer la réponse des étudiants aux festivités du 75e anniversaire de la FSG. Selon Mme Lynch, cette soirée a ainsi été un véritable succès. «Il y avait environ 500 per-sonnes au lancement et beaucoup d’étudiants! On a même dû refuser des personnes à l’entrée», s’est-elle exclamée.

La préparation a débuté le printemps dernier avec comme ob-jectif précis de changer l’image des disciplines scientifiques. «Nous voulons donner un visage humain aux sciences et génie», a affirmé Mme Lynch. Les conférences se-ront d’ailleurs ouvertes à tous.

L’événement, baptisé «75 ans d’équations humaines», sera axé sur six conférences, offertes par le groupe-conseil Roce ltée, et regroupées autour du thème du développement durable. La pre-mière d’entre elles, intitulée «De la source à la mer: raconte-moi ton eau», se tiendra le 29 février prochain au Musée de la civilisa-tion. D’autres activités suivront jusqu’au 27 septembre 2012, et traiteront de sujets variés comme le réchauffement arctique, l’opportu-nité des véhicules électriques, ou la réalité de l’industrie minière.

Par ailleurs, un spectacle de magie, donné par le président d’honneur de l’événement, Luc Langevin, à l’issue de la confé-rence du 29 février, viendra confir-mer cette orientation. Diplômé de la FSG et célèbre prestidigitateur, celui-ci tient à rendre hommage «au dynamisme de la vie étudiante et au bouillonnement intellectuel de la recherche de cette faculté multidisciplinaire», a-t-il écrit sur

le site Internet de l’événement. Baptisé «75 ans d’équations hu-maines», il sera axé sur six confé-rences, offertes par le groupe-conseil Roche ltée, et regroupées autour du thème du développement durable.

Photo Karyan Fortin-TherrienL’événement, baptisé «75 ans

d’équations humaines», sera axé sur six conférences autour du thème du

développement durable.

Chloé Noë[email protected]

Cité universitaire — Les étudiants des cégeps et des univer-sités du Québec créeront des vidéos sur le thème des chan-gements climatiques en lien avec l’événement Défi Climat.

Événement Défi Climat

Étudiants au concours vidéo

Pour la première fois, une portion du Défi Climat est exclusivement réservée aux

jeunes. «Les étudiants constituent la génération future, ce sont les prochains décideurs», a dit Eve-line Trudel-Fugère, chargée de projet chez Équiterre, en entrevue à L’EXEMPLAIRE. «Ils mettront en place les prochaines politiques en environnement, c’est donc un moyen pour eux de démontrer leur façon de voir la lutte face aux changements climatiques», a-t-elle ajouté.

Le Défi Climat, c’est une vaste campagne de sensibilisation et de mobilisation citoyenne à la lutte aux changements climatiques pro-

pulsée partout au Québec. Il s’im-plante principalement dans les uni-versités et les milieux de travail.

Mme Trudel-Fugère explique que l’an dernier, les étudiants des cégeps et des universités représen-taient 10 % des inscriptions au Défi Climat. «On a donc décidé d’or-ganiser le concours de vidéos afin de les voir participer davantage», a-t-elle souligné.

Selon Marie-Eve Leclerc du Conseil régional de l’environne-ment à Québec (CRE Capitale-Nationale), l’attrait d’un concours vidéo réservé aux étudiants est évi-dent. Elle explique que les jeunes peuvent partager à plus grande

échelle leurs préoccupations sur les enjeux des changements climatiques.

Les participants devront créer une vidéo promotionnelle, de 30 secondes ou d’une minute, sur le thème de la lutte contre les changements climatiques. Chaque équipe doit être formée d’un maximum de dix personnes. Tous les participants doivent être âgés de 16 ans et plus et être étu-diant dans un cégep ou dans une université québécoise. La vidéo la plus populaire sera la gagnante. Elle deviendra alors le film pro-motionnel officiel de la campagne Défi Climat.

En plus d’une visibilité im-portante, les gagnants auront la chance de participer à trois ren-contres exclusives. Ils pourront en effet s’entretenir avec Steven Guilbeault, porte-parole et coor-donnateur général adjoint d’Équi-

terre, Hugo Latulippe, documen-tariste et auteur et Simon-Olivier Fecteau, comédien, humoriste et réalisateur.

Pour ce dernier, «c’est im-portant de faire participer les étu-diants à la lutte contre les change-ments climatiques parce que c’est d’eux que ça part, les nouvelles habitudes de vie», a-t-il ajouté. M. Fecteau encourage les jeunes à participer au concours. «Cela peut être une première étape dans une carrière de vidéaste, cette compé-tition peut permettre à quelqu’un de créatif de prouver ce dont il est capable.»

Cette année, le Défi Climat se tiendra du 1er mai au 8 juin. Cette campagne est organisée par deux groupes environnementaux, Équiterre et le Regroupement national des conseils nationaux de l’environnement du Québec (RNCREQ).

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UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

AU FIL DES ÉVÉNEMENTS Ingérence du

rectorat?Gabrielle [email protected]

Jean-Baptiste [email protected]

Cité universitaire — Deux candidats à la course au rec-torat, François Blais et Esther Déom, s’inquiètent d’une possible ingérence du rectorat dans la ligne éditoriale du journal AU FIL DES ÉVÉNEMENTS.

Esther Déom, professeure de relations industrielles et candidate au poste de

recteur, a rapporté avoir été ap-prochée aux alentours du 17 janvier par Jean-Eudes Landry, rédacteur en chef au FIL, afin de publier un communiqué as-sorti d’une photo dans le jour-nal pour annoncer sa candida-ture. Hélène Côté, directrice aux communications de l’UL qui chapeaute les publications du FIL, l’aurait ensuite contac-tée pour infirmer la proposition de M. Landry.

«J’ai alors compris qu’il y avait eu des problèmes à l’in-térieur», a-t-elle estimé. L’ar-gument avancé par Mme Côté pour empêcher la publication de la candidature de Mme Déom concernait les règles édictées par le président des élections, Richard Dion, à l’intérieur duG-Guide à l’intention des candi-dats au poste de recteur émis en novembre 2011. Le guide stipule qu’aucune ressource ne sera mise à la disposition des candi-dats avant le début de la procé-dure d’élection du recteur, soit l’officialisation des candidatures le 20 février prochain. L’EXEM-PLAIRE n’a cependant pas réussi à joindre Richard Dion.

Pour Mme Déom, le prin-cipe de neutralité affiché par le journal pourrait cependant ca-cher quelque chose d’autre. «AU FIL DES ÉVÉNEMENTS, c’est le journal de la communauté uni-versitaire. La responsable est Mme Côté. Qui est son boss?

Le vice-recteur exécutif, le bras droit de M. Brière», a-t-elle al-légué, insinuant ainsi la possible ingérence du rectorat dans le contenu au FIL.

Mutisme au FIL Joints par L’EXEMPLAIRE,

Mme Côté et M. Landry n’ont pas voulu commenter les ac-cusations de Mme Déom. Le rédacteur en chef du FIL a fait valoir que la décision venait de la direction des communi-cations. «C’était leur décision, pas la nôtre», a-t-il précisé. De son côté, Mme Côté a répété les règles édictées dans le guide par le président des élections.

Selon François Blais, doyen de la Faculté des sciences so-ciales et également candidat au poste de recteur, le Guide à l’in-tention des candidats au poste de recteur ne pouvait pas être appliqué. «La directive n’est même pas en vigueur, elle n’a pas été approuvée par le conseil d’administration. Elle n’est pas validée. Je n’aime pas ça, ce n’est pas ordinaire», a dénoncé M. Blais.

Mme Déom a soulevé les mêmes inquiétudes. «C’est comme s’il l’appliquait avant qu’elle soit approuvée pour em-pêcher les candidatures d’être annoncées, a-t-elle souligné. Le journal de l’université ne doit pas se transformer en journal du président d’élection. C’est un peu bizarre. Le président d’élec-tion qui ferait de la politique éditoriale!»

Implantation de People Soft

Les syndicats en gestion de crise

Sophie Côté[email protected]

Nicolas [email protected]

Cité universitaire — Alors que l’implantation du nouveau lo-giciel de gestion des ressources humaines de l’UL, People Soft, se fait dans le chaos depuis la mi-décembre, les syndi-cats se mobilisent pour faire face à la crise.

«On est en train d’es-sayer d’éteindre un feu de forêt avec une

chaudière d’eau», a imagé le coor-donnateur du Syndicat des auxi-liaires administratifs, de recherche et d’enseignement (SA2RE), Maxime Dion, en entrevue à L’EXEMPLAIRE.

Le système de gestion de don-nées People Soft, utilisé tant par les ressources humaines que le service des finances, connaît des ratés ma-jeurs qui empêchent l’université de fournir aux différents syndicats des informations importantes relatives aux contrats, en plus d’entraîner des problèmes dans la délivrance des payes. Dans ce contexte, le SA2RE a convoqué une réunion intersyndicale le 14 février, pour faire front commun sur l’élabora-tion de stratégies.

Le SA2RE en mode solutionLe SA2RE, qui compte envi-

ron 3 500 membres, est particu-lièrement touché. Selon M. Dion, «ceux qui ont reçu des payes adé-quates, sans avoir de statistiques puisque l’université n’est pas ca-pable de les fournir, représentent une minorité de nos membres. […] Actuellement, certains ont de la misère à boucler leur fin de mois». En effet, M. Dion a expli-qué que plusieurs syndiqués n’ont

pas reçu de payes depuis deux mois maintenant.

Des problèmes dans la saisie des contrats ainsi que le manque de formation sont à l’origine du problème, selon lui. «L’Université n’a pas bien planifié les besoins de formation pour l’utilisation du lo-giciel. Pour pallier au manque, on est en train de monter une forma-tion en ligne pour nos membres», a-t-il indiqué.

Le SA2RE a d’ailleurs ajouté sur son site web, mercredi dernier, un onglet «People Soft» pour in-former ses membres de la situa-tion.

Au Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL), les inscriptions des chargé(e)s de cours pour les sessions d’été et d’automne ne pourront avoir lieu le 15 février, comme prévu. «Ça va être le bor-del. Pour l’automne ça devrait aller, mais ça va être une problé-matique pour l’École de langues, à la session d’été. La direction devra faire l’attribution des charges de cours à deux semaines d’avis», a soutenu Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations de travail.

La direction assumeDu côté de la direction, on

admet qu’on était au courant des risques que pouvait provoquer l’implantation de People Soft. «C’est certain qu’on n’est pas heu-reux, s’est exprimé Claude Paradis, vice-recteur adjoint aux ressources humaines. Les experts savaient que l’implantation serait difficile, mais compte tenu de la charge, on est quand même satisfait du travail.»

«Avec ce type de transforma-tion, on prend toujours des risques. Mais notre but est de diminuer les irritants. Les auxiliaires d’ensei-gnement, c’est notre plus gros dé-partement, c’est sûr que ça ne se fait pas sans douleur», a reconnu M. Paradis.

«On va faire notre possible pour ajuster le tir. Ça ne se cal-cule pas en mois, mais plutôt en nombre de semaines», a évalué M. Paradis, soulignant du même coup «le bon travail d’information» des syndicats.

Amertume«C’est naïf de leur part de ne

pas avoir vu le coup venir, sur-tout après Capsule», s’est indi-gné le coordonnateur du SA2RE. «On ne doute pas de la volonté de l’Université de vouloir régler le problème, mais c’est difficile de ne pas avoir d’amertume après le manque d’écoute face à nos avertissements. C’est un manque de respect envers les employés», a-t-il dénoncé.

«On sait qu’ils travaillent fort et qu’ils font probablement leur possible, mais on n’a pas été inclus dans le processus et l’information rentre au compte-goutte. On est inquiet pour l’avenir, c’est sûr», a conclu Mme Boisvert.

Photo Raphaël LavoieMaxime Dion du SA2RE a expliqué que plusieurs syndiqués n’ont pas reçu de payes depuis deux mois..

Photo Raphaël LavoieEsther Déom, candidate à la course au rectorat.

Page 4: L'Exemplaire Vol. XX No.14

4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012QUÉBEC

E N B R E Fpistes cyclablesQuébec investit

8,3 M $

La Ville de Québec investira 8,3 M $ dans la mise en

place de deux nouvelles pistes cyclables cet été. L’Université Laval et la colline parlement saire eront reliés par une voie partagée passant par les rues Père-Marquette et De Callières. L’axe nord-sud de la circulation cycliste sera également déve-loppé par la construction d’une route réservée aux vélos sur le terre-plein du boulevard Pierre-Bertrand. Les travaux devraient être achevés pour l’été 2013. (F. P.)

intimidationObliger

l’intervention

Le gouvernement du Québec entend déposer un projet

de loi pour obliger l’interven-tion dans les milieux scolaires afin de lutter contre l’intimi-dation. La mesure est assor-tie d’un budget de 6 M $. Les écoles devront développer des partenariats avec les services sociaux et les corps policiers. Ces partenariats n’existent que dans 10% des 3000 écoles du Québec. (F. P.)

white birchRéouverture

possible

L’usine Stadacona de Qué-bec pourrait rouvrir. Pa-

piers White Birch a déposé une demande d’aide financière au gouvernement provincial. Se-lon une source du journal LE SOLEIL, le ministère du Déve-loppement économique serait prêt à accorder 50 M $ sans intérêts sur dix ans, moyen-nant certaines garanties d’in-vestissements. L’usine, qui employait 600 personnes, est fermée depuis le 9 décembre dernier. (F. P.)

taleoAchetée pour

1,9 G $

L’entreprise Taleo a été achetée par Oracle, le troi-

sième plus grand éditeur de logiciels au monde, pour 1,9 milliards de dollars américains. La compagnie d’informatique a été fondée à Québec en 1999. Cette annonce survient alors qu’une autre entreprise tech-nologique locale, CGI, vient d’annoncer l’embauche de 150 nouveaux employés. (F.P.)

Consommation de sucreries

Prévenir plutôt qu’interdireMichaëlle [email protected]

Québec — Des diététistes et nutritionnistes de Québec s’op-posent à l’instauration d’une loi qui fixerait un âge minimum pour acheter des friandises.

Trois chercheurs de l’Uni-versité de Californie se sont prononcés en faveur de

l’élaboration d’une loi pour empê-cher les enfants de consommer des friandises et des boissons gazeuses avant l’âge de 10 ou 15 ans. Dans un article publié dans la revue scientifique NATURE, Robert H. Lustig, Laura A. Schmidt et Claire D. Brindis ont affirmé que le sucre est aussi néfaste pour la santé que l’alcool.

«Ces propos démontrent à quel point nous sommes différents des gens aux États-Unis. Là-bas, l’obé-sité est bien plus présente. Au Qué-bec, on n’aurait pas à instaurer des lois», a analysé Isabelle Galibois, directrice du programme de nutri-tion de l’Université Laval.

Le taux d’obésité des Québe-cois était de 22 % en 2004 selon l’Institut de cardiologie et de pneu-mologie de Québec. Aux États-

Unis, le Center for disease control and prevention l’évalue à environ 35 %.

Pour Mme Galibois, il faudrait davantage se concentrer sur la mise en place de nouveaux programmes d’exercices pour les enfants. «Bien manger ne suffit pas, a-t-elle soute-nu. Il n’y a pas que le sucre qui fait engraisser. Le gras et les gras trans sont également très néfastes pour la santé, et c’est en bougeant que les gens réussissent à les éliminer.»

La diététicienne Cathy Dion explique qu’«au lieu d’interdire aux enfants de manger des friandises», on doit faire plus de prévention et d’enseignement à propos de la bonne nutrition. Elle note toutefois qu’une diminution de la publicité pour les produits dits «mauvais pour la santé» serait bénéfique.

La nutritionniste Hélène Bari-beau estime pour sa part que l’inter-

diction des sucreries est une mesure extrême. Elle rappelle que le plus important est la prévention. «Inter-dire donne le goût d’en avoir plus… et quand les gens commencent à en manger, ils en veulent davantage», a-t-elle expliqué.

Opposition chez les commerçants

Chantale Rouleau, propriétaire de Bonbon Mania, croit qu’il serait pratiquement impossible de gérer l’âge des consommateurs. «Lorsque nous mangeons des friandises, nous

sommes conscients de la quan-tité importante de sucre présent, contrairement à bien d’autres ali-ments», s’est-elle par ailleurs défen-due, arguant que c’est le devoir de l’individu d’être lucide sur ce qu’il mange.

Du côté de la Confiserie de la Gare, Georgette Gaignard, pro-priétaire de la boutique, dénonce le «ridicule» de la mesure. «C’est aux parents de juger si l’enfant peut en manger ou non», a exprimé la commerçante.

Photo Raphaël LavoieSelon Chantale Rouleau, propriétaire de Bonbon Mania, c’est

le devoir de l’individu d’être lucide sur ce qu’il mange.

Claudia [email protected]

Québec — Le Collège François-de-Laval (CFL) offre depuis l’automne une formation sur l’importance et la façon de bien gérer ses informations personnelles sur les différents médias sociaux tels que Facebook, Twitter et YouTube.

Le cours porte sur la prudence avec laquelle il faut utiliser ces médias, davantage que

sur la façon de s’en servir. «Nous voulions sensibiliser les jeunes au sujet de leur participation ac-tive sur le Web, leur faire prendre conscience de l’impact de l’infor-mation et des commentaires qu’ils laissent sur les réseaux sociaux; que ce soit pour la protection de leur vie privée ou le respect d’autrui», a expliqué Pierre-Luc Pouliot, web-mestre et responsable du deuxième cycle au CFL, auparavant Petit Sé-minaire de Québec (PSQ).

Des paramètres de confiden-tialité existent afin de protéger les informations personnelles des utili-sateurs. Néanmoins, ils sont parfois difficiles à comprendre, laissant les jeunes sans véritable protection de leur vie personnelle. C’est ce que le CFL voulait améliorer.

Il est encore trop tôt pour juger de l’impact d’une telle dé-marche auprès des élèves, mais M. Pouliot admet avoir eu de bons commentaires de la part des jeunes et de leurs parents. «Nous allons d’ailleurs offrir la même forma-tion aux parents, adaptée à eux», a-t-il ajouté. Le CFL compte bien répéter l’expérience à la prochaine rentrée scolaire pour ses nouveaux élèves.

Michelle Blanc, titulaire d’une maîtrise en commerce élec-tronique, auteure et spécialiste des médias sociaux, croit que cette dé-marche est tout à fait appropriée.

«Les jeunes apprendront peut-être à être moins naïfs envers les réseaux sociaux et prendront conscience du caractère de per-manence de ce qu’ils mettent en ligne», a-t-elle souligné.

Une avenue inévitableNadia Seraiocco, conseillère

en communication web et médias sociaux, conférencière et coauteure du livre Les médias sociaux 101 avec Michelle Blanc, juge que la société n’a pas d’autres choix que d’évoluer vers l’acceptation des ré-seaux sociaux comme part impor-tante de la vie d’aujourd’hui.

«Je vois difficilement com-ment la génération étant présen-tement au secondaire va pouvoir faire carrière sans s’en servir. Que ce soit pour diffuser son curri-culum vitae ou se créer un profil personnel sur un site d’offres et de demandes d’emploi, ou sim-plement pour les utiliser en mi-lieu de travail», a-t-elle déclaré à L’EXEMPLAIRE.

Elle constate que l’importance de montrer aux jeunes comment bien se servir des médias sociaux ne trouve pas encore d’écho auprès des décideurs, tels que les autorités gouvernementales.

«Il s’agit d’une opinion très personnelle, mais j’ai l’impression que les décideurs sont des per-

sonnes de 45 ans et plus ne com-prenant pas bien le phénomène des médias sociaux», a-t-elle soulevé.

«De la même façon qu’on nous enseignait à coudre ou cuisiner en économie familiale, les médias sociaux et leur bon usage doivent maintenant faire partie de l’édu-cation du jeune citoyen», a conclu Mme Seraiocco.

M. Pouliot constate que le sujet des médias sociaux est encore tabou dans le milieu de l’éducation. La majorité des institutions interdisent actuellement leur utilisation dans l’établissement plutôt que d’édu-quer les jeunes sur le sujet.

Plusieurs institutions scolaires, secondaires et collégiales sont en-trées en contact avec le CFL pour utiliser le document conçu pour le cours, Facebook et autres médias sociaux: Guide pour un usage sécu-ritaire et responsable à l’intention des élèves et des parents. «Nous avons accepté de le partager. Nous avons même eu des demandes ve-nant d’autres organismes n’ayant pas de lien avec l’éducation», a af-firmé M. Pouliot.

Cours sur les médias sociaux

Éduquer avant tout

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.14

L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012 5QUÉBEC

Immobilier Vieux-Québec

Résidants à temps partiel François-Olivier [email protected]

Québec — De riches résidants accaparent toujours une majorité des logements du Vieux-Québec et n’y vivent qu’une infime partie de l’année.

Une situation qui ne cesse de progresser selon une agente immobilière du

secteur. Pour Évelyne Péladeau, propriétaire de Péladeau Agence Immobilière, il y a beaucoup de gens de l’extérieur qui achètent un pied-à-terre au cœur de la Vieille Capitale. «C’est un rêve de vivre dans le Vieux-Québec! Ça l’est pour les gens du grand Québec comme ça l’est pour ceux de l’extérieur de la pro-vince», a-t-elle expliqué.

Pour Mme Péladeau, la provenance des acquéreurs a toutefois changé au cours des dernières années. «Aupara-vant, on parlait des Américains qui venaient acheter tous nos condos de prestige. Aujourd’hui, ce sont des gens de Québec, du Saguenay, de To-ronto, de Calgary qui se cherchent une se-conde résidence. Et c’est rarement pour des familles», a-t-elle analysé.

L’agente immobilière sou-ligne que sa clientèle est géné-ralement très bien nantie. «Je vends peu avec du financement, les gens payent comptant. J’ai dernièrement vendu une rési-dence d’une valeur de 1 350 000$ comptant», a-t-elle spéci-fié.

Cette tendance inquiète le Comité des citoyens du Vieux-Québec (CCVQ) qui se donne pour but de «préserver la vie dans le Vieux-Québec, éviter qu’il devienne un musée, une ville morte, strictement touris-tique».

Sur son site Internet, le CCVQ soutient également vou-loir freiner la pratique «des propriétaires touristes qui de-meurent dans le Vieux-Québec à temps bien partiel et qui très souvent, pendant leur absence, confient leur maison à des en-treprises qui en font la location à court terme.» À leur avis, cela tend à gonfler les prix, ce qui

rend le quartier inaccessible aux jeunes familles.

Selon François Des Rosiers, professeur à l’Université Laval en gestion urbaine et immobi-lière, il est tout à fait normal de retrouver cette clientèle riche et touristique à Québec. «Ce pro-blème est loin d’être unique. C’est pareil à Paris ou dans le Vieux-Montréal, a-t-il souligné. Les résidences sont petites et très chères! Ce n’est pas un coin pour les familles. C’est un coin de célibataires!»

Revitalisation possible?Par ailleurs, M. Des Rosiers

ne voit pas comment il serait possible de corriger la situation.

«Pour moi, c’est impensable de re-vitaliser un secteur protégé comme le Vieux-Québec. C’est faisable pour un quartier comme St-Sauveur, mais pas pour le quar-tier intramuros de

la Vieille Ville», a-t-il soutenu. Depuis 1985, le secteur fortifié de Québec est classé patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour sa part, l’Association des gens d’affaires du Vieux-Québec (AGAVQ) avait néan-moins adopté en 2008 un plan qui donnait des orientations tout à fait opposées Selon ce plan, il faut «protéger et développer la fonction résidentielle du quar-tier».

«Le plus grand dissuasif à la résidence dans le Vieux-Qué-bec est son coût élevé. Il faut des mesures tant incitatives que préventives qui rendent l’accès à l’habitation de plus en plus fa-cile, notamment pour les jeunes et les familles», indique le site Web de l’AGAVQ. Claudette Bherer, directrice générale de l’association, confirme que le plan n’a pas changé. «Nos orien-tations sont les mêmes que dans les dernières années. Nous sou-haitons une mixité commerciale et résidentielle», a-t-elle affirmé.

Don d’organes au Québec

Les signatures se font attendre

Djilikoun Cyriaque Somé[email protected]

Marjolaine [email protected]

Québec — Alors que les Québécois se montrent de plus en plus favorables au don d’organes, le nombre de receveurs en attente augmente plus rapidement que le nombre de donneurs, selon un rapport de Transplant Québec.

«Les sondages révèlent qu’environ neuf per-sonnes sur dix se di-

sent favorables. Mais quand on regarde les indicateurs, seulement 55 % d’entre eux ont pris les dis-positions nécessaires», a constaté la directrice du service des com-munications de Transplant Québec, Brigitte Junius.

Le gouvernement du Canada a adopté en février 2011 la Loi 125 facilitant les dons d’organes et de tissus. Cette loi institue un registre officiel de consentement au don d’organes qui est administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Depuis octobre 2011, plus de 86 000 signatures se sont ajou-tées au registre, un bond de plus de 40%. «C’est une évolution très significative», a partagé le porte-parole des médias de la RAMQ, Claude Morin. Selon lui, à la dif-férence des autocollants à l’endos de la carte d’assurance-maladie, le registre permet d’avoir des infor-mations précises sur le nombre de signatures.

«L’avantage du registre est qu’il présente la même informa-tion pour tous les différents inter-venants au Québec concernant la transplantation d’organes, ce qui simplifie bien des procédures», a expliqué M. Morin. La signature

du registre, tout comme les auto-collants, est strictement volontaire et représente le consentement offi-ciel des donneurs.

Le Canada loin derrièreSelon le plus récent rapport

statistique de Transplant Québec, le Canada se positionne dernier par rapport à plusieurs pays occi-dentaux. Il affiche un taux de 13,7 donneurs par million d’habitants (DPMH), versus les taux respec-tifs de 32, 22,8 et 25,5 DPMH de l’Espagne, de la France et des États-Unis. Le Québec, pour sa part, est la troisième province au Canada, avec un taux de 15 DPMH.

L’une des hypothèses de cet écart est la différence des consen-tements, tel que signifié par le mé-decin spécialiste en néphrologie de l’Hôtel-Dieu de Québec, Isabelle Houde. «Dans ces pays, on pratique le consentement présumé, c’est-à-dire que l’on présume que tu es donneur à moins d’avoir signifié le contraire dans un registre», a-t-elle expliqué.

Le consentement explicite, pratique courante au Québec, dans l’ensemble du Canada ainsi qu’en France, est contraire. Le donneur doit signer sa carte et informer sa famille; et à son décès, la famille reste consultée, même si la carte est signée.

Selon Mme Houde, l’écart entre l’intention et l’action relève-rait d’un manquement sur le plan de l’éducation, outre les diffé-rences sociales et culturelles entre les pays qui ne pratiquent pas le consentement explicite et le Ca-nada. «Les médecins doivent par-ler à leurs patients, aux familles. Et la population doit être informée, en parler, exprimer ses volontés», a-t-elle répété.

Elle a de plus indiqué qu’il ne fallait pas oublier tous les bénéfices en termes de survie et de qualité de vie que le don peut représenter pour une personne transplantée.

Aussi questionnée sur les pos-sibles lacunes concernant l’éduca-tion sur le sujet, Brigitte Junius a abondé dans le même sens que M. Houde. «C’est important que les Québécois y soient conscientisés, et qu’ils le disent. Ça facilite le respect des volontés des défunts et les équipes médicales sont mieux renseignées», a-t-elle souligné à L’EXEMPLAIRE.

2011 mieux que 2010Le rapport statistique de l’an-

née 2011, disponible sur le site web de Transplant Québec, révèle que la province a mieux fait en 2011 pour le nombre de donneurs. «Mais la liste d’attente continue d’augmen-ter, ce qui est une situation mon-dialement répandue», a évoqué Mme Junius.

En 2010, le Québec dénom-brait 371 personnes qui ont reçu une transplantation de 119 don-neurs, alors que 1250 personnes figuraient sur la liste d’attente. En moyenne, 3,5 organes par donneur sont utilisés, alors que dans les faits, jusqu’à huit organes par don-neur peuvent être transplantés.

Photo Raphaël LavoieEn moyenne, 3,5 organes par donneur sont utilisés, alors que dans les faits,

jusqu’à huit organes par donneur peuvent être transplantés.

«J’ai vendu une résidence d’une valeur

de 1 350 000 $ comptant»

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OPINION6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

Commentaire

Le Parti québécois n’en est plus à sa première proposition déma-gogique depuis le début de l’interminable crise qui le secoue présente-ment. Le référendum d’initiative populaire n’est que la dernière de ces tentatives désespérées pour se rapprocher de la population.

En apparence, quoi de plus démocratique? Un nombre prédéter-miné de citoyens intéressés par la politique se mobilise pour réclamer un référendum. Et plusieurs centaines de milliers de dollars plus tard, le législateur sait enfin ce que pense le «vrai monde» de son projet.

C’est à se demander pourquoi l’expression «gouverner par sondage» est normalement si péjorative. N’avait-on pas qualifié l’ex-chef de l’ADQ Mario Dumont, de girouette pour avoir été si près du peuple? La mesure proposée par les péquistes pose toutefois quelques problèmes de gouvernance. Elle permet notamment à une poignée de contestataires de prendre le contrôle de l’agenda politique.

La semaine dernière, les résidants de Saint-Jean-Baptiste ont mis un frein au développement de l’îlot Irving par le biais d’un référen-dum d’initiative populaire, malgré l’appui explicite du maire envers le promoteur. Si on analyse les chiffres, on s’aperçoit qu’avec une victoire du «non» à 54 % et un taux de participation de 30 %, seul 16% de la population s’est prononcée contre le projet. Ça donne un tout autre sens à la dictature de la majorité. Aux dernières élections municipales en 2009, Régis Labeaume a pourtant récolté près de 80 % des suffrages. Un appui dont les politiciens provinciaux ne peuvent que rêver.

Depuis 1970, il n’y a eu que trois gouvernements élus avec 50 % ou plus du vote. Et ça ne risque pas de changer avec la prolifération ac-tuelle des partis. Au Québec, un parti politique peut aspirer à une majo-rité à l’Assemblée nationale avec environ 43 % du vote. Notre système a pour conséquence qu’il y a pratiquement toujours plus de monde qui se prononce contre le gouvernement élu que pour. Dans ces conditions, nul doute que les référendums risquent en effet d’être populaires.

Une bonne gouvernance nécessite un brin de fermeté et la capa-cité de réaliser les projets pour lesquels on a été élu. Veut-on d’un chef charismatique avec des convictions fortes ou d’un politicien susceptible de courber l’échine à la moindre brise de contestation? La majeure partie du travail politique est faite de conciliation et d’étude en commission, d’analyse et d’expertise des fonctionnaires. Aussi populaire qu’elle soit, la période des questions durant laquelle les députés s’affrontent à coup de rhétorique partisane ne dure que 45 minutes par séance parlementaire.

Je ne veux pas faire l’éloge de la technocratie, mais simplement rappeler que beaucoup d’efforts sont déployés pour nuancer les hu-meurs populaires et les idées populistes.

François Pagé [email protected]

Question de temps

Le débat sur l’avortement est arrivé à son terme

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Matthieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef: Sophie Côté (4513); Secrétaire de rédaction: Nicolas Lachance (4513); Éditorialiste en chef: Gabrielle Thibault-Delorme (8954); Maquettiste: Maxime Fouquette-L’Anglais (8959); Directeur de la photographie: Raphaël Lavoie (8954); Caricaturiste: Gabrielle Thibault-Delorme; Adjointe-Secrétaire de rédactiion: Héloïse Kermarrec; Univer-sité: Mathieu Massé, Ismail Mbonigaba et Jean-Baptiste Delhomme (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Lydia Desjardins, François Pagé et Marjolaine Faucher (8956); Dossiers: Valérie Péré (8954); Entrevue: Xavier Savard-Fournier (8956); Monde: Pierre-Louis Curabet (8954); Culture: Marie-Claude Savoie, Aude Garachon et Catherine Desroches-Lapointe (8957); Sports: Catherine Lille et Marc-Antoine Paquin (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire (Page officielle); Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

Référendum d’initiative populisteÀ regarder l’actualité depuis plusieurs jours,

il paraît légitime de se demander en quelle année nous nous trouvons. Est-il possible

qu’un retour en arrière de près de quatre décennies ait été opéré en ce début d’année, sans que nous en ayons conscience? Vérification faite, nous sommes bien en 2012. Mais les conservateurs ont, semble-t-il, remonté le temps. À moins qu’ils ne soient restés bloqués dans le passé.

Après le discours controversé de Pierre-Hugues Boisvenu sur le libre exercice de la disposition de son corps, c’est au tour du député de Kitchener Stephen Woodworth de donner son avis sur la question. Le député ontarien a déposé une motion la semaine dernière à la Chambre des communes pour tenter de relancer un débat clos depuis longtemps: la définition de l’être humain.

Autrement dit, M. Woodworth vou-drait la mise en place d’un comité pour déterminer à partir de quand le fœtus peut être considéré comme une personne à part entière. Une première étape à franchir pour pouvoir ensuite avoir une «conversation honnête» et «tirer des conséquences» vis-à-vis de l’avortement, selon lui.

N’y a-t-il pas dans la société canadienne ac-tuelle suffisamment de sujets qui méritent qu’on leur accorde de l’importance? Quel mouvement perpétuel pousse les membres du gouvernement à préférer s’attaquer à des acquis que l’on pensait solides? Déjà en avril dernier, le député conservateur de la Saskat-chewan, Bob Trost, s’était félicité de l’annulation du financement fédéral d’un organisme de planification des naissances.

Chaque fois, c’est à la liberté de la femme, à son corps et à ses choix de vie qu’on s’en prend. Quoiqu’en y regardant de plus près, on ne parle jamais de la mère, toujours de l’enfant. Pour le député de Kitchener, comme pour les pro-vie, seuls les arguments scientifiques entrent dans la discussion. Tomber enceinte n’est pourtant pas un acte anodin, se faire avorter non plus. Or, la dimension psycho-logique n’est jamais évoquée. Cet aspect-là semble occulté.

Si Stephen Woodworth s’inquiète pour le statut des êtres humains en gestation, peut-être faut-il

remonter au moment de la conception pour cerner le vrai problème. Le nombre d’avortements pratiqués au Canada chaque année se situait aux alentours des 100 000 jusqu’en 2004, dernière année où les statistiques ont été publiées.

Ces données sont un argument brandi haut par les pro-vie, qui dénoncent la «mode» de l’avortement. Leurs associations à visée unique ne se contentent d’ailleurs plus du lobbying, mais tentent maintenant de s’implanter dans les rangs électoraux, comme pour l’élection partielle dans la circonscription de Toronto-Danforth.

Ce chiffre rappelle surtout que la contracep-tion n’est pas encore un automatisme. Les lacunes concernant l’éducation sexuelle et la prévention doivent être, non pas montrées du doigt, mais com-

blées. Il faut s’attaquer aux carences en termes d’information et d’accès au ma-tériel contraceptif, sous toutes ses formes.

C’est aussi une question de respon-sabilité. Qui peut dire à une femme, une jeune fille, enceinte sans le vouloir ou sans pouvoir l’assumer, que le délai pour avorter pourrait être dépassé avant les vingt semaines légales? Que le fœtus dans son utérus pourrait être considéré plus tôt

comme un être humain, et qu’elle devrait agir dans l’urgence ou se retrouver dans l’illégalité en choisis-sant de ne pas le garder?

La responsabilité de mettre un enfant au monde n’est pas palpable scientifiquement. Elle est néan-moins lourde. Un enfant non désiré, ou conçu dans une absence totale de ressources ou même de cellule familiale, doit-il naître coûte que coûte? Ce n’est pas à un député ni à un comité d’en décider.

Un beau paradoxe est proposé par le gouver-nement Harper. On bafoue ouvertement des vies humaines en justifiant des actes de torture, et dans le même temps on voudrait se consacrer au foetus-roi dont la vie n’a pas commencé. Une petite leçon concernant le sens des priorités mériterait d’être dispensée. Il y a un temps pour tout. Celui du débat sur l’avortement est arrivé à son terme.

Héloïse Kermarrec

[email protected]

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DOSSIER 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

La surface de la banquise arctique ne cesse de diminuer en raison de l’augmentation des tem-pératures sur Terre. Ce phénomène a pour conséquence de libérer en partie les eaux au Nord de la Rus-sie et du Canada. C’est ce que l’on appelle respectivement les pas-sages maritimes du Nord-Est et du Nord-Ouest. Ces routes font ga-gner des milliers de kilomètres aux transporteurs de marchandises qui traversent le globe.

Mais, s’il est vrai que dans certains cas, le chemin est plus court par l’un de ces passages, cela dépend avant tout du «couple origine-destination». Frédéric Las-serre, professeur en géographie à l’Université Laval et spécialiste de l’Arctique, a répertorié différents itinéraires maritimes et calculé leur distance en fonction de la route que les transporteurs empruntent.

Quatre choix s’offrent à eux: les deux passages du Nord, le ca-nal de Suez en mer Méditerranée et le canal de Panama en Amérique centrale. «Plus le couple origine-destination se trouve au Nord (par exemple, Rotterdam-Yokohama), plus l’avantage des itinéraires arc-tiques est manifeste. En revanche, plus il est méridional (par exemple, Lisbonne-Singapour), moins les itinéraires arctiques présentent de gains de distance significatifs», ex-plique Frédéric Lasserre dans son article «Géopolitiques arctiques: pétroles et routes maritimes au cœur de rivalités régionales?»

Des passages difficilement praticables

Les passages du Nord ne sont donc pas toujours avantageux en termes de distance. L’environne-

ment polaire est aussi à prendre en compte. Joint par téléphone par L’EXEMPLAIRE, Philippe Migault, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques, note que «ces routes ne permet-tront sûrement pas un trafic aussi dense que ceux des canaux de Panama ou de Suez. Ce ne sont pas les futures grandes routes commerciales de demain».

La navigation dans les eaux arctiques implique de nombreux surcoûts: la construction de ba-teaux à coque de glace, un car-burant plus résistant au froid, des équipements pour maintenir la car-gaison à une température accep-table, etc. En 2009, des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont chiffré à environ 30 % les surcoûts des navires à coque renforcée, ce chiffre variant selon la force du renforcement.

Richesses déjà distribuéesLes passages du Nord-Ouest

et du Nord-Est ne font pas rêver les principaux intéressés. Les deux tiers des transporteurs maritimes n’envisagent pas de développer leurs activités dans l’Arctique. C’est ce que révèle une étude me-née auprès de 121 d’entre eux par Frédéric Lasserre et son équipe. «Il faut savoir que le trafic de conte-neurs est un segment de l’offre de transport qui est régi par le “juste à temps”. On ne peut pas se per-mettre d’avoir des routes impré-visibles, confie Frédéric Lasserre. Les transports sont prévus six mois à l’avance. Or, en Arctique, on ne peut savoir quand les détroits vont s’ouvrir ou se refermer.»

La fonte des glaces est aussi synonyme d’exploitation des ri-

chesses que cache l’Arctique. Il est toutefois prématuré de porter trop d’espoir en ces découvertes. Comme le fait remarquer Philippe Migault, «tant qu’on n’a pas pros-pecté, on ne peut pas en être cer-tain. On a de grands espoirs, mais on n’est encore sûr de rien».

Ainsi, un rapport du U.S. Geological Survey paru en 2008 affirme que l’Arctique recèle 90 milliards de barils de pétrole, 1,7 trillion de mètres cubes de gaz na-turel et 40 milliards de barils de gaz liquide. Selon Frédéric Las-serre, ces estimations représen-tent «30 % des réserves de gaz à découvrir et 13 % des réserves de pétrole à découvrir. Ça fait l’équi-valent d’à peu près trois ans de la consommation mondiale. C’est non négligeable, mais ce n’est pas énorme».

Les spécialistes estiment que l’Arctique ne représente pas le trésor tant attendu. La course à ses ressources n’aura pas lieu, et ce, pour une raison: la grande ma-jorité des minerais et des hydro-carbures de cette zone du globe se cachent dans les Zones écono-miques exclusives (ZEE) des pays limitrophes de l’Arctique. Ces zones ont été mises en place par la Convention des Nations Unies sur les droits de la mer en 1982. Elles s’étendent jusqu’à 322 kilomètres des côtes d’un pays. L’État en question y exerce ses droits souve-rains en matière d’exploitation et d’usage des ressources.

Or, personne sur la scène in-ternationale ne remet en cause ces ZEE. «La prétendue course à l’appropriation des gisements arctiques n’a donc que peu de fondements, puisqu’elle ne concerne que les 5 % des res-sources potentielles qui se trouve-raient au-delà des ZEE», précise Frédéric Lasserre.

Routes maritimes et richesses du Pôle Nord

L’Arctique s’ouvre

Courtoisie Carole Gobeil«Les Canadiens anglophones connaissent plus l’Arctique que les Québécois»,

précise la spécialiste Arctique d’Uniktour, Carole Gobeil.

Textes par Pierre-Louis Curabet | [email protected]

Quand on est enfant, le Pôle Nord est synonyme de père Noël. Quand on

grandit, l’image de l’homme à la barbe disparaît pour faire place à celle de l’explorateur parcourant des terres inhospitalières. La vi-site de l’Arctique se fait à leurs risques et périls. Pourtant, depuis plus de vingt ans, l’agence de voyages Grand Nord Grand Large propose des séjours dans les terres septentrionales du globe.

Selon, une vendeuse de cette agence qui souhaite conserver l’anonymat, un véritable déclic s’est produit chez les touristes. «Il y a eu une démystification de l’Arctique. Avant, nos clients avaient l’image des explora-teurs, mais ils se sont rendu compte qu’on pouvait fréquenter cette région sans risque et dans de bonnes conditions. De plus en plus d’images sont publiées montrant qu’il n’y a pas que des explorateurs qui peuvent séjour-ner en Arctique», explique-t-elle.

De son côté, Carole Gobeil, spécialiste des voyages dans l’Arctique chez Uniktour, affirme que cette zone du globe «est plus accessible que jamais». Selon un rapport des Nations Unies publié en 2007, «1,5 million de tou-ristes visitent l’Arctique chaque année».

Un bijou de la NatureLes attraits de cette région

sont nombreux d’après Mme Go-beil: les ondes boréales qu’elle compare à «des trainées vertes dansant dans la nuit», des pay-sages «à couper le souffle», l’air frais, le grand vide et le silence. Pour jouir de ces beautés natu-relles, le touriste a plusieurs choix de séjours qui s’offrent à lui. Il a tout d’abord le choix de la desti-nation: le Groenland, le Nunavik, le Spitzberg, le Nunavut, etc. Les agences proposent aussi des packs de randonnées, chez l’habitant, en hélicoptère, en croisière, etc. Se-lon Carole Gobeil, les expéditions en bateau sont «une très belle fa-çon de visiter l’Arctique dans des coins inaccessibles autrement, car il n’y a pas de routes pour s’y rendre».

Bien entendu, tout cela a un coût et reste néanmoins réservé à une population aisée. Avec l’agence 66 °Nord, on peut décou-vrir les Îles Lofoten, un archipel norvégien, pendant une semaine à bord d’un bateau à mât pour 2000$ CA. Par ailleurs, les prix peuvent vite s’envoler avec des séjours à 10 000, 20 000 $ CA, voire plus. Sophie Goubeau, chargée du mar-keting chez 66 ° Nord, note ainsi que «les destinations de l’Arctique restent des destinations chères dû au niveau de vie élevé dans ces pays».

Arctique — Le tourisme en Arctique existe depuis plus de deux décennies et ne désemplit pas. Petit tour d’ho-rizon de ces voyages au cœur du Grand Nord.

Tourisme en Arctique

Cap sur le Grand Nord

Courtoisie Cercle PolaireRoutes maritimes du Nord-Est et du Nord-Ouest dans l’Arctique

Arctique — Le réchauffement climatique fait fondre la ca-lotte glacière du Pôle Nord. Cela laisse entrevoir de nou-velles routes maritimes et de nouvelles ressources. Est-ce pour autant un nouvel Eldorado?

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ENTREVUE8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

Propos recueillis par Marjolaine Faucher | [email protected]

Courtoisie Table ronde Mois de l’histoire des Noirs«Le Mois de l’histoire des Noirs parvient un peu plus chaque année à changer les

perspectives face au racisme», explique Michael P. Farkas.

Février: Mois de l’histoire des Noirs

Le racisme toujours présent

L’EXEMPLAIRE: La per-tinence du MHN a été quelques fois questionnée au cours des années, alors que les principaux opposants critiquent le caractère mensuel de l’événement et dé-sirent un éveil de l’histoire des Noirs tout au long de l’année. Pourquoi, selon vous, cet événe-ment est-il encore pertinent et actuel?

Michael P. Far-kas: Parce qu’on a tellement oublié les Noirs dans l’histoire. On nous a tellement ca-chés et réduits à moins qu’un homme dans le passé. Il faut en parler, c’est en nous et il y a beaucoup de non-dits. L’intégration des Noirs est loin d’être faite et il y a encore énormé-ment de ghettoïsation. Oui, il y a des élites de Noirs, mais le combat n’est pas gagné. Il y en a qui trou-vent que ce devrait être à l’année longue dans nos livres d’école et que le ministère de l’Éducation de-vrait faire quelque chose. J’y crois aussi! Mais en attendant, je trouve ça bien d’y consacrer un mois dans l’année et d’honorer le fondateur du concept.

L’EXEMPLAIRE: Une des journalistes qui questionnent sa validité affirme qu’ «utili-ser comme première épithète la couleur de la peau pour dé-crire une personne, une réali-sation ou un style est insensé» [Martine St Victor, Huffington Post Québec, 8 février 2012]. Qu’en dites-vous?

M.P.F.: C’est son opinion, je n’ai pas lu son texte, mais je trouve que c’est trop faible. Ça vient juste démontrer comment on est divisés. D’ailleurs pour-quoi lui donne-t-on une plume à elle? Ils nous ont tout enlevé, et on a gardé notre couleur, peut-on commencer quelque part pour se réunir?

On commence par la couleur, oui! Parce que c’est ça le dénomi-

nateur commun. On a tellement parlé de cette peau-là, c’est normal qu’on parte de là. En arrière de ce dénominateur, il y a tellement d’éducation à faire.

Et c’est justement la plus grande bataille du monde entier, les stratifications de couleur! On part de la couleur de la peau, pas pour s’y tenir, mais pour se rac-crocher à l’impact, aux faits vécus,

aux faits historiques; à la souffrance, la ré-silience; au combat, à la lutte, l’injustice. Ça va beaucoup plus loin que la couleur, c’est beaucoup plus riche que ça! Bref, je n’ai pas lu l’article, mais je voudrais lui dire «Sois donc fière!», I’m black and I’m proud. Il faut s’épanouir sous ce dé-

nominateur commun, notre fierté d’avoir la peau noire, et qui n’en-lève rien aux Blancs.

L’EXEMPLAIRE: Consi-dérez-vous que le racisme est en-core présent au Québec?

M.P.F.: Définitivement. Il est tellement sournois, très cachotier, tout sauf flagrant. C’est un peu hy-pocrite, ça se fait par en-dessous. Le racisme s’est déguisé aussi à travers le temps. Il s’est hiérarchi-sé, sophistiqué même. Au Québec, les médias prennent ce qu’ils veu-lent, ce qui est reluisant et éclatant. Les émissions de radio ou de télé noires, on ressent une ambiance de «on est chez le spécialiste». Mais ce que nous souhaiterions, c’est être juste à côté de tous les autres et de pouvoir avoir une opinion et une parole sur tous les enjeux du Québec. Les communautés cultu-relles, on ne les voit pas à la table de décision au Québec, et ça va «péter» avant longtemps! Je tiens toutefois à préciser que les choses se sont améliorées et le font encore.

L’EXEMPLAIRE: Com-ment ont-elles évolué?

M.P.F.: Le Québécois est re-lativement accueillant par rapport

aux autres dans le monde. Quand il rencontre une personne, il est ca-pable de surpasser ses petits préju-gés. C’est ça qu’il y a de beau. Il a une fondation suffisamment solide qui fait qu’il est capable de faire la différence. Il existe des similitudes aussi… Il y a une souffrance der-rière ce qu’ont vécu les Canadiens français d’Amérique qui peut être comparable à celle des Noirs. On peut et il faut grandir ensemble.

L’EXEMPLAIRE: Qu’est-ce que le slogan du MHN, «Ima-ginez un nouveau monde», vous évoque-t-elle?

M.P.F.: Un monde d’inclusion, où les Noirs seraient inclus dans l’histoire. Où les gens se respecte-raient et communiqueraient. Où les plus vulnérables, à savoir les plus pauvres, les sans-abris, les itiné-rants, les marginaux de la société ne seraient pas délaissés. Sans vouloir m’apitoyer, les Noirs ont une très bonne expérience d’êtres démunis !

L’EXEMPLAIRE: Quelle est la mission originelle du Mois?

M.P.F.: La mission principale du MHN est de donner la place aux

faits historiques et aux contribu-tions des Noirs à travers le Canada, de tous les temps. C’est une mis-sion promotionnelle, d’éducation et d’information; de conscienti-sation et de sensibilisation. C’est davantage les Noirs et leur contri-bution dans l’histoire que l’histoire des Noirs en tant que telle.

L’EXEMPLAIRE: Qu’est-ce qui vous motive le plus du MHN?

M.P.F.: J’apprends chaque année, c’est une réelle passion. Je suis toujours intéressé par the half of the story that has never been told, alors je suis en plein dans mon élément. Je défends quelque chose, je sais ce que c’est que d’être un Noir tout seul dans une société. Je l’ai vécu!

L’EXEMPLAIRE: Les ac-tivités reliées au MHN sont cen-tralisées à Montréal. Désireriez-vous les étendre éventuellement à d’autres régions du Québec ?

M.P.F.: Oui! Il y a beaucoup de viande autour de l’os. C’est tout à fait souhaitable de s’étendre dans toutes les régions du Québec. On sait qu’il se passe des choses, on

pourrait les appuyer encore plus, leur donner des outils promo-tionnels. Mais le gouvernement ne nous donne pas assez d’ar-gent, nous traite en petits gamins, comme d’habitude. Et on ne fera pas tout de façon bénévole non plus.

On com-mence par la couleur, oui! Parce

que c’est ça le dénomina-teur commun

Québec — Pour la 24e année consécutive, février chapeaute le Mois de l’histoire des Noirs (MHN), sélectionné car il correspondait au mois de naissance de deux grands abo-litionnistes de l’esclavage, Frederick Douglas et Abraham Lincoln. Depuis trois ans, Michael Pierre Farkas préside sa Table ronde et en fait sa passion. En entrevue à L’EXEM-PLAIRE, M. Farkas souligne l’importance de l’événement, et confirme que le racisme demeure un enjeu très actuel au

Origine du Mois de l’histoire des NoirsÀ l’origine une Semaine, elle devint un Mois en 1976 dans le cadre des festivités du bicente-naire américain.

L’événement a toujours visé la commémoration de l’histoire des Noirs ainsi que souligné «l’importance de prendre en compte l’apport des Noirs dans la mémoire collective ainsi que d’améliorer leur image au sein de la société», tel que mention-né sur le site officiel du MHN.

Il est maintenant célébré dans les plus grands centres ur-bains à travers le monde. En février 2007, la loi faisant du mois de février le MHN est entrée en vigueur après avoir été adoptée par l’Assemblée nationale.

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MONDE 9L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

E N B R E FE N B R E Faustérité grecqueViolentes

manifestations

En Grèce, dimanche soir dernier, 100 000 personnes

ont manifesté contre le plan d’austérité qui a été voté par l’Assemblée le jour même. Des affrontements ont eu lieu entre les forces anti-émeutes et des jeunes devant le Parlement. On a dénombré de nombreux bles-sés. Le plan d’austérité prévoit une baisse du salaire minimum et la suppression de milliers de postes dans la fonction publique. (P.-L.C.)

répression syrienne

Action internationale

Dans un projet de résolution, la Ligue arabe a appelé

dimanche dernier les Nations unies à envoyer des Casques bleus en Syrie et à durcir les sanctions économiques contre le pays. L’adoption de cette réso-lution par le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas chose faite puisque la Russie et la Chine avaient posé leur veto à une pré-cédente résolution demandant le départ du président syrien, Bas-har al-Assad. (P.-L.C.)

ben ladenVivre en paix

Dans un entretien accordé au journal britannique SUN-

DAY TIMES, le beau-frère de l’ancien chef d’Al-Qaïda a af-firmé que Ben Laden voulait que ses enfants et ses petits-enfants aillent faire des études en Oc-cident et qu’ils vivent paisible-ment, au lieu de suivre ses traces. Le chef d’Al-Qaïda a été abattu par un commando américain en mai 2011 dans la maison où il se cachait depuis plusieurs années au Pakistan. (P.-L.C.)

élections au yémen

Transition électorale

Des élections présidentielles auront lieu au Yémen le

21 février prochain. Le 23 no-vembre dernier, un accord de sortie de crise, signé en Arabie-Saoudite, avait donné le départ d’une période de transition qui doit se conclure avec le départ du président Ali Abdallah Saleh après l’élection d’un nouveau président. Un gouvernement de transition est en place depuis le 10 décembre dernier. (P.-L.C)

Depuis l’élection en 2010 du président Juan Manuel Santos à la tête de la Co-

lombie, celui-ci multiplie les ac-tions diplomatiques, notamment en signant un accord de libre-échange avec les États-Unis. Des actions qui, selon la professeure de science politique à l’Université des Andes en Colombie, Sandra Borda Guz-man, viennent modifier les objectifs du pays.

«Après quelques mois, les gens ont réalisé que même si les buts de la politique étrangère colombienne semblaient avoir la même approche qu’auparavant, ils étaient très diffé-rents et les façons de les atteindre également», a expliqué Sandra Bor-da Guzman lors de sa conférence à l’Université Laval sur le sujet le 13 février dernier.

De nouvelles approches, une nouvelle image, ce sont les défis que se donne le gouvernement San-tos. Des défis qui passent par la di-plomatie et notamment par l’apaise-ment des relations avec ses voisins. Les querelles médiatiques avec le Vénézuéla, par exemple, sont

choses du passé, selon la profes-seure colombienne.

En voie de devenir un leader régional

«C’est évidemment le début du processus qui se met en place actuellement», affirme Sandra Borda Guzman. La Colombie est présentement membre du Conseil de sécurité à l’ONU, à la tête de l’Union des Nations Américaines (UNASUR) et multiplie les ren-contres avec ses homologues sud-américains.

La Colombie a également ou-vert son économie aux pays étran-gers en signant des accords de libre-échange avec les États-Unis et le Canada. «Je pense que ce que le président a en tête, c’est un peu moins ambitieux que le projet brésilien. C’est plutôt régional et non mondial», lance Sandra Borda Guzman.

L’ancien président brésilien, Lula Da Silva, a d’ailleurs lancé des fleurs à celles préalablement lancées à Juan Manuel Santos en affirmant, en novembre 2011, que

le président colombien «assumait le rôle d’un leader régional».

Cependant, de profondes ci-catrices laissées par les années de guerre contre les narcotrafiquants ralentissent encore le développe-ment colombien. Des cicatrices qui forcent le gouvernement à chercher de nouvelles solutions contre le tra-fic de drogue. La Colombie pourra alors aspirer au titre de puissance régionale.

L’après-lutte à la drogue«C’est le gage de Santos de dé-

montrer que la Colombie n’est plus un pays peu sécuritaire», présente Mathieu Arès, professeur adjoint en science politique à l’Univer-

sité de Sherbrooke et spécialiste du régionalisme dans les Amériques. «La lutte à la drogue a été le slogan pendant plusieurs années, main-tenant, c’est la lutte à la justice», ajoute-t-il.

En entrevue au journal britan-nique THE GUARDIAN en novembre 2011, le président Santos avait ex-primé son désir de modifier le dé-bat sur le sujet en amenant de nou-velles approches. «Une nouvelle approche devrait essayer de dimi-nuer les profits produits par le tra-fic de drogue, avait déclaré le pré-sident colombien. Si cela veut dire la légalisation, et le monde pense à cette solution, je vais accueillir l’idée. Je ne suis pas contre.»

La Colombie sur les traces du Brésil

Leader régional en devenirXavier [email protected]

Colombie — Le président Juan Manuel Santos, élu en 2010, tente de redorer l’image de la Colombie sur la scène inter-nationale pour en faire un acteur de premier rang.

Courtoisie Flickr MREBRASIL Juan Manuel Santos (à droite) alors qu’il visite le

président brésilien Lula en septembre 2010.

Lumière sur les primaires américaines

Processus électoral complexeCatherine [email protected]

États-Unis — Les primaires républicaines font rage pour désigner le candidat qui affrontera Barack Obama en no-vembre prochain. Petit éclairage pour mieux comprendre ce processus électoral.

Le processus des primaires américaines a été mis sur pied au début du 20e siècle

afin de rendre l’élection du candi-dat à la présidence moins élitiste. Depuis, tous les électeurs identifiés à un parti peuvent voter pour le candidat de leur choix.

Dans chaque État, il y a un nombre défini de délégués. Ce sont ces délégués qui sont distribués entre les candidats. Celui qui a remporté le plus de ces délégués au terme de la course devient le candi-dat à la présidence pour son parti.

Chaque État distribue ses dé-légués de façon particulière. En-viron la moitié des États procède

au vote de façon proportionnelle. Par exemple, un candidat récolte le tiers des votes, il reçoit le tiers des délégués disponibles pour cet État.

Pour le quart des États, le can-didat qui reçoit le plus grand ap-pui repart avec tous les délégués. C’est le cas en Floride: 46 % des électeurs ont voté pour Mitt Rom-ney, il a donc récolté les 50 dé-légués de l’État. Pour le dernier quart des États, chacun a ses pro-cédures électorales, qui sont assez complexes.

Le candidat est officiellement nommé lors de la Convention na-tionale de chaque parti, qui a lieu à la fin de l’été. Professeur de science

politique à l’Université Laval, Louis Massicotte explique qu’il n’y a pas de suspens. «Lors de la Convention, le vainqueur est connu depuis plusieurs mois, affirme ce spécialiste de la politique améri-caine. Le seul suspens est souvent l’identité du vice-président.»

L’importance de l’argentAu cours des primaires, la plu-

part des participants se désistent et c’est d’ailleurs pourquoi il n’est pas rare de connaître le gagnant avant la fin de la course. Pour Ra-fael Jacob, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, la raison est fort simple. «Un candidat quitte souvent la course parce qu’il n’a plus d’argent, ex-plique-t-il. Les primaires coûtent cher.»

Par contre, un candidat qui possède une fortune personnelle n’est pas nécessairement avantagé. «Si un candidat a du succès dès le départ, ses partisans organisent des

levées de fonds et peuvent ainsi ramasser beaucoup d’argent», ex-plique Rafael Jacob. On se rap-pelle que Barack Obama avait récolté 745 M $ US en 2008 dans les courses à la primaire démocrate et à la présidence. Un nouveau record.

C’est aussi pour cette raison que les candidats ne font pas cam-pagne dans tous les États. «Si on ne peut pas être compétitif, on ne dépense pas de temps, d’énergie et surtout pas d’argent», affirme Rafael Jacob.

Compétition entre ÉtatsLes candidats ne sont pas les

seuls à se livrer bataille. «Il y a une lutte entre les États pour être le premier à organiser les primaires et ainsi manipuler le calendrier élec-toral», affirme Louis Massicotte. «Mais les partis pénalisent un tel comportement en enlevant 50 % des délégués d’un État qui avance ses primaires», assure-t-il.

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CULTURE10 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

E N B R E FE N B R E Fwhitney houstonOverdose?

La diva de la pop, Whitney Houston a été retrouvée

morte samedi dans la baignoire de sa chambre à l’hôtel Bever-ly Hilton à l’âge de 48 ans. Le coroner responsable d’analyser les lieux de la découverte, Ed Winter, ne se prononcera pas sur les détails avant plusieurs semaines. Les rumeurs d’over-dose sont d’ailleurs niées par les autorités tant et aussi longtemps que le rapport toxicologique ne sera pas rendu public. La pré-sence de médicaments a toute-fois été soulevée. (C.D-L.)

tammy vergeUn 1er rôle

La comédienne originaire de Québec fera ses premiers

pas au grand écran dans le film Les Pee-wee 3D du réalisateur Éric Tessier. Découverte par les téléspectateurs en 2005 grâce à ses talents d’improvisatrice à Dieu Merci!, il sera possible de la voir dès décembre. Tammy Verge jouera notamment aux cô-tés de Claude Legault et Sophie Prégent, de bons parrains pour un baptême du 7e art. (C.D-L.)

54e grammy L’année Adele

La gagnante de la soirée des Grammy est la chanteuse

Adele avec cinq trophées. Elle a entre autres remporté les hon-neurs dans les catégories «Al-bum de l’année», «Chanson de l’année» et «Meilleur artiste solo pop». Bon Iver a remporté le prix de «Meilleur nouvel ar-tiste». Plus près de chez nous, l’équipe entourant la conception de la pochette de l’album Scenes from The Suburbs d’Arcade Fire revient au Canada avec le prix de la meilleure pochette. (M-C.S.)

finale univers-cité

100% musicale

Le groupe pop-folk acous-tique Équinoxe a remporté

les honneurs lors de la finale d’Université Laval en spec-tacle. Le quintette représentera l’UL à la finale d’Univers-Cité à Rouyn-Noranda le 7 avril. Le groupe s’est dit très content. «Il y avait beaucoup de gens qui ne nous connaissaient pas. S’ils peuvent s’accrocher à nous, aimer notre musique et nous suivre, ne serait-ce qu’à l’inté-rieur de l’université, ça devient intéressant.» (S.L.)

Festival du Film Étudiant de Québec

Dix ans, ça se fête! Gabrielle [email protected]

Catherine [email protected]

Québec — Le Festival du Film Étudiant de Québec (FFEQ) cé-lèbre sa dixième année d’existence et continue de prendre de l’ampleur. L’année 2012 marque la deuxième collabora-tion entre le FFEQ et le cinéma Le Clap.

C’est sous le thème de «La fête» que les organisateurs ont décidé de souligner

l’anniversaire du Festival. «On a essayé de faire un thème connexe (à la 10e édition), pour pouvoir faire entrer les gens dans notre at-mosphère festive. Voilà pourquoi on a opté pour une idée assez gé-nérale», a expliqué Marie-Pier Si-mard, directrice des communica-tions du Festival. L’objectif est de laisser une plus grande latitude aux cinéastes étudiants.

«Le but du FFEQ est de mettre en avant le talent des jeunes étu-diants cinéastes québécois, de pouvoir leur donner une place où

ils peuvent s’exprimer», a fait re-marquer Luis Dion-Dussault, an-cien coordonnateur de l’événement et aujourd’hui membre du Comité Relations médias.

«Il y a des films avec du conte-nu très engagé et très revendicateur. Nous les avons acceptés, car c’est important de montrer les différents points de vue qu’ont les étudiants de nos jours», a-t-il ajouté.

Le Festival est accessible à tous les étudiants ou anciens étu-diants qui ne sont plus aux études depuis moins d’un an. L’âge des participants varie considérable-ment, allant de 16 à 35 ans.

En tant qu’ancien partici-pant, Thomas Rodrigue, le nou-veau coordonnateur du FFEQ, dit avoir éprouvé une certaine fierté à voir son film sur grand écran, lui qui a gagné le prix du public en 2011.

Il précise que le fait de proje-ter un film devant un jury objectif fut une expérience qu’il n’aurait pu vivre autrement.

«De nos jours,cl’approche technique du 7e art est beaucoup plus facile, ce qui permet de faire du cinéma différemment, et aux réalisateurs en herbe de prendre plus de risques», s’est exprimé M. Rodrigue.

Les festivités seront lancées le 29 mars prochain sous l’ac-croche «dix ans et vous n’avez en-core rien vu!». Les jeunes intéres-sés auront d’ailleurs jusqu’au 24 février pour soumettre leurs films dans les quatre catégories en com-pétition: fiction, documentaire, animation et expérimental.

Pour la présente édition, Louis Bélanger succède à Julien Poulin au titre de président d’hon-neur. La notoriété de M. Bélanger lui vient de son influence dans le milieu cinématographique québé-cois, notamment grâce à sa réali-sation, Gaz Bar Blues, en 2003.

«Comme prix, les gagnants recevront des bourses pour pour-suivre leur cheminement dans le milieu du cinéma, en plus de leur offrir une belle visibilité, ce qui n’est pas négligeable», a spécifié Marie-Pier Simard.

Le financement «repose beaucoup sur les contributions du Bureau à la vie étudiante, sur la direction du service aux étudiants, en plus de faire des échanges de visibilité avec des re-vues et des journaux», a expliqué Thomas Rodrigue.

La remise des prix aura lieu le 1er avril. D’ailleurs, le coordonna-teur annonce qu’il y aura peut-être un petit gag à cet effet.

Coeur de pirate

Public conquis Cœur de pirate a fait salle comble, vendredi dernier, à l’Impérial de

Québec. La «blonde» tatouée, qui était de passage pour une seule représentation dans la Vieille-Capitale, a réjoui ses fans tant grâce à ses ballades mélancoliques tirées de ses deux albums, Blonde et Cœur de pirate, que par ses nouveaux tubes aux rythmes plus enjoués qui ponctuent son plus récent album, dont «Adieu» et «Danse et danse». Celle qui vient d’apprendre la nomination de Blonde dans la catégorie «Album francophone de l’année» aux Junos 2012 a connu un mois de janvier fort chargé. Alors que Blonde était certifié disque d’or (40 000 exemplaires vendus) au Canada, la nouvelle coqueluche des Fran-çais apprenait la nomination de son album aux Victoires de la musique 2012 dans la catégorie «Album ‘‘chanson’’ de l’année».

En visite chez nos voisins du Sud, elle a également conquis le cœur de quelques milliers d’Américains en se produisant au Club 9:30 de Washington, au Brighton Hall de Boston ainsi qu’au Highline Bal-lroom à New York. Cœur de pirate, qui a entamé en février une série de spectacles en province, fera escale en Europe en mars prochain. Pour le moment, aucune autre représentation à Québec n’est prévue à son horaire de tournée d’ici l’automne 2012. (S.C.)

World Press 2011

L’Espagne primée L’Espagnol Samuel Aranda remporte le prix de la photo de l’année

du World Press 2011 pour une photographie prise au Yémen. Une femme voilée tient dans ses bras l’un de ses proches blessé. La photo a été prise dans une mosquée de Sanaa transformée en hôpital de campagne lors du soulèvement populaire contre le président Ali Abdallah Saleh le 15 octobre 2011. Ce cliché avait été publié dans le NEW YORK TIMES

Pour cette 55e édition plus de 100 000 photos ont été soumises au jury. Le concours a récompensé 57 photographes internationaux dans 18 catégories. Organisé à Amsterdam, ce concours de photojournalisme est le plus prestigieux et le plus reconnu. Parmi les autres lauréats, le japonais Yasuyoshi Chiba a aussi été récompensé pour son reportage sur les consé-quences du tsunami de mars 2011. (A.G.) Courtoisie Samuel Aranda - World Press Photo

Photo Sophie Côté

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CULTURE 11L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

Fashion Jam

Les griffes défilentMarie-Claude [email protected]

Québec — Plus d’une vingtaine de compagnies de mode re-connues et émergentes viendront présenter, en exclusivité, leur collection printemps-été dans le cadre de la 6e édition du Fashion Jam qui se déroulera le 25 février prochain au Centre des congrès de Québec.

Cette année, les amateurs de mode urbaine auront droit à un spectacle haut en cou-

leur au Fashion Jam. Une nouvelle passerelle de près de 80 pieds et des écrans géants s’ajoutent à l’un des seuls événements mode à Québec. Des installations deve-nues possible grâce à l’ampleur de la salle du Centre des congrès de Québec. «Cela permet beaucoup de latitude sur le plan créatif et technologique», a expliqué Carine Martin, directrice artistique du Fashion Jam.

«Il y a aussi l’expérience ta-pis rouge qui s’ajoute dans les nouveautés. Dans le hall d’en-trée, toutes les compagnies seront présentes avec un kiosque. Les gens vont pouvoir échanger avec elles», a-t-elle ajouté.

Une expérience multimédiaLes défilés sur la passerelle

seront accompagnés de vidéos. «Chaque compagnie est unique et a sa propre façon de vendre ses produits. C’est avec la vidéo et la musique que le public peut com-prendre quelle est leur vibe», a ex-pliqué Fred Campbell, président de Fokus Production, un regrou-pement d’artistes œuvrant dans le visuel événementiel, qui s’occupe de l’aspect multimédia du Fashion Jam.

Carine Martin ajoute que cer-taines marques misent beaucoup sur cet aspect du défilé. «Roxy veut représenter l’effet sirène, la femme bien dans l’eau. Sur les cô-

tés de la scène, nous allons instal-ler des tulles, des poissons et des méduses.»

Griffes émergentes Trois tendances sont à sur-

veiller cette année selon Ysabelle Mercier, styliste au Fashion Jam. «Il y a le style bohémien, avec des vêtements amples, des tissus à l’allure usée, dans les teintes pastel et terre. Ensuite, le look re-belle avec les têtes de mort et les épingles à couches. Finalement, la tendance South West, entre le Nevada et le désert. On y retrouve un côté amérindien avec des im-primés ethniques, des franges, de l’argent et des plumes.»

Pour une troisième année, l’équipe du Fashion Jam invite des compagnies émergentes de la ville de Québec. Jupon Pressé, Cœur de loup, Protocol Outlook, Myos, Eco Griffe et Tif seront de la partie pour cette édition.

«On les choisit souvent par le bouche à oreille. Parfois, ce sont eux qui nous approchent parce qu’ils ont entendu parler de ce vo-let du défilé», a précisé la direc-trice artistique, Mme Martin. Elle appuie l’importance d’aider ces compagnies à se développer.

Le Fashion Jam est une op-portunité pour ces marques d’ac-quérir une visibilité internatio-nale. La compagnie Teaspoon, une des «vedettes» de la soirée, y a d’ailleurs fait ses débuts en tant que ligne émergente.

Présentée par la boutique Ju-pon Pressé, Cœur de loup viendra faire sa première apparition au Fashion Jam. «C’est une très belle visibilité pour moi et ça me per-met d’aller rejoindre une clientèle différente», a exprimé Nathalie Jourdain, propriétaire et designer de la griffe aux accents rétro.

Madame Jourdain a mention-né à L’EXEMPLAIRE que la collec-tion qu’elle présentera sera dans les teintes de pastel, de turquoise et de menthe.

Uranium: toujours au rendez-vous

Depuis les débuts du Fashion Jam, la ligne de bijoux québécoise Uranium prend part au défilé. «Il n’y a pas d’événement com-parable au Canada. L’équipe est unique et l’importance accordée à la musique et au visuel, c’est du jamais vu», a apprécié Marie-Eve Ruel, propriétaire et designer d’Uranium.

Uranium n’organisera pas de défilé. Mme Ruel préfère se concentrer uniquement sur la pré-sentation visuelle. «On travaille sur la vidéo depuis l’édition pré-cédente. C’est toujours top secret, même l’équipe du Fashion Jam la découvre à la toute dernière minute.»

Malgré le mystère entourant la présentation d’Uranium, Ma-rie-Eve Ruel a confié qu’elle ferait suite à une vidéo mise en ligne en début d’année sur le site Internet de la marque.

«C’est 2012, la fin du monde. Notre présentation expliquera que malgré la mort de nos proches, leurs valeurs restent. Nous allons dévoiler notre nouveau Fight Club», a fait valoir Mme Ruel en entrevue à L’EXEMPLAIRE.

Photo Catherine Desroches-LapointeLa styliste au Fashion Jam Ysabelle Mercier(à gauche sur la photo), accompagnée de la mannequin Jeanne Bouchard,

explique que les styles bohémien, rebelle et South West sont à surveiller cette année.

Daniel Fré[email protected]

Québec — Cette année marque le 15e anniversaire de la Gang d’improvisation de la Fabrique (GIF). Les improvi-sateurs se retrouvent tous les dimanches soirs au bar La Korrigane pour s’affronter en rire.

Laurent Maheux, un des deux doyens de la GIF affirme que la vraie vic-

toire pour son 15e anniversaire réside dans le fait qu’elle n’ait pas changé depuis sa création par des étudiantes de la Fa-brique. «La gang n’a jamais voulu être compétitive et elle a toujours souhaité donner une chance aux nouveaux», a-t-il expliqué.

«La GIF est une ligue adulte maintenant dissociée de l’université, et vient chercher des gens de tous milieux: in-formaticiens, fonctionnaires, vendeurs d’assurances, gra-phistes, étudiants, réalisateurs, comédiens et autres.»

M. Maheux ajoute que la gang est unique en son genre. «En créant des équipes de trois joueurs au lieu de quatre, tous les participants jouent plus ré-gulièrement, ce qui crée des liens étroits entre eux.»

L’esprit de famille et de diversité est très apprécié par Laetitia Pertuis, joueuse de la GIF depuis 2008. «C’est vrai-ment une ligue amicale et non compétitive, s’est-elle excla-mée. On veut donner la chance aux nouveaux de tous les ni-veaux et de tous les âges.»

Le même discours est tenu par Nicolas Paquin, joueur et participant actif de longue date. «Même s’il n’y a pas de com-pétition, le souci de donner un bon show est là pareil, a affirmé

l’adepte. Il n’y a pas une équipe qui cherche à se hisser au som-met.» Pour lui, c’est ce qui dif-férencie en partie la GIF des autres ligues au Québec.

Déménagement à la Korrigane

Cette année, la GIF a dé-cidé de déménager à la bras-serie artisanale La Korrigane. «Pour donner un nouveau souffle à la gang, on a choisi de changer de place», souligne Laetitia Pertuis.

Nicolas Paquin considère lui aussi ce déménagement bé-néfique. «Ça faisait quatre ou cinq ans qu’on était au Pub X, on avait besoin de changer d’air pour motiver les troupes.»

Pour Catherine Dionne-Foster, propriétaire de La Korrigane, ce renouvellement d’association est une excellente idée. «C’est un contrat d’un an et ça va sûrement continuer, dit-elle d’un ton enthousiaste. Une propriétaire satisfaite, et des clients heureux. Mme Dionne-Foster remarque en ef-fet que ses habitués semblent apprécier le spectacle et la nouvelle ambiance qui règne à La Korrigane.

La Gang d’improvisation de la Fabrique est à La Korri-gane les dimanches à 20 h et l’admission est gratuite. «Pour prendre une bonne bière et voir un bon show, c’est la place à al-ler le dimanche soir», a conclu Nicolas Paquin.

15e anniversaire de la GIF

De belles soirées d’improvisation

Courtoisie Nicolas Paquin

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SPORTS12 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 15 FÉVRIER 2012

E N B R E Fnatation du rouge et or

Laval domine à Trois-Rivières

L’équipe de natation du Rouge et Or a remporté

deux bannières sur les trois disponibles au Championnat provincial de natation qui se déroulait la fin de semaine der-nière, à l’Université du Qué-bec à Trois-Rivières (UQTR). Geneviève Cantin et Maxime Jacomelli, deux athlètes de Laval, ont été couronnés res-pectivement athlètes féminin et masculin par excellence du championnat. (M.-A.P.)

volley-ball fémininDéfaite

crève-cœur

L’équipe féminine de volley-ball du Rouge et Or a laissé

filer la troisième partie de la de-mi-finale contre les Martlets de McGill. Après avoir remporté les deux premières manches, les Lavalloises ont échappé les trois autres manches. Cette dé-faite signifie que les athlètes du Rouge et Or ne seront pas pré-sentes aux championnats natio-naux, une deuxième absence en plus de 20 ans. (C.L.)

basketball féminin

Autre défaite à la maison

L’équipe de basketball fé-minin du Rouge et Or s’est

inclinée 46 à 67 contre les Martlets de l’Université McGill jeudi soir au PEPS de l’Univer-sité Laval. Présentement der-nières au classement du RSEQ, les Lavalloises cumulent une fiche de quatre victoires et huit défaites en 12 rencontres. L’équipe de Linda Marquis af-frontera les Citadins de l’Uni-versité du Québec à Montréal (UQAM) vendredi en sol mon-tréalais. (M.C.)

snowboard cross

Maltais rayonne

La planchiste Dominique Maltais a remporté di-

manche le Grand Prix des États-Unis, qui s’accompagne d’un prix en argent de 10 000$ US. C’est une troisième vic-toire de suite pour la planchiste de Petite-Rivière-Saint-Fran-çois. Elle participera à la Coupe du monde de Stoneham les 20 et 21 février prochains. (C.L.)

Soccer masculin intérieur

Un incident force l’annulation du match

Julia Stewart-Pagé[email protected]

Cité universitaire — Une collision majeure entre l’attaquant lavallois Paul-André Vallée et le capitaine des Carabins de l’Université du Québec à Montréal, Mouhamadou Sall, a for-cé l’annulation de la partie de soccer intérieur masculin, dimanche dernier, au Stade Telus-Université Laval.

C’est en tentant de faire un coup de tête pour récupé-rer le ballon au centre du

terrain que les deux joueurs sont entrés en collision. «Je n’ai jamais vu un choc aussi violent de toute ma carrière», a déclaré l’entraî-neur en chef du Rouge et Or Sa-mir Ghrib. Certains partisans ont en effet entendu le bruit qu’a fait l’accrochage avant de le voir, une collision d’une rare intensité.

Les ambulanciers ont dû in-tervenir pour la première fois dans le nouveau Stade Telus, que les deux joueurs ont dû quitter sur des civières. Vallée a tout de même sa-lué la foule en sortant. «Il est très têtu, a concédé Ghrib en souriant, toutes mes pensées sont pour lui.»

Même son de cloche du côté de l’entraîneur de l’équipe ad-verse, Pat Raimondo, qui assurait que les résultats du match étaient bien loin de son esprit. «Je m’en fous totalement pour le moment», a-t-il statué. «C’est notre capi-taine, notre leader, et c’est un très bon gars. Je suis inquiet parce que

les examens arrivent bientôt. Il y a beaucoup d’enjeux pour ces jeunes.»

Le chargé de communication du Rouge et Or, Jérôme Pelletier, assure que les deux joueurs ont obtenu leurs congés de l’hôpital le soir même. Vallée s’en est tiré avec une commotion cérébrale. «Il sera suivi dans les prochains jours mais devrait pouvoir regagner le terrain dans deux semaines», a-t-il déclaré.

De son côté, le capitaine des Carabins a pu repartir vers Mon-tréal avec son équipe, quoi qu’il fut lui aussi victime d’une commotion cérébrale qui le gardera à l’écart du jeu pendant quelques temps.

Suspension du matchLa décision de retourner les

joueurs aux vestiaires est revenue au directeur du programme des acti-vités du Rouge et Or, Gilles Lépine. «Compte tenu de la sévérité des blessures, et que les autres joueurs étaient sous le choc, nous avons pris la décision d’arrêter le match.»

L’annonce s’est faite près de vingt minutes après l’accident, alors que les blessés étaient tou-jours étendus sur le terrain. L’en-traîneur Ghrib a dit approuver la décision. «Gilles a pris la bonne décision. Nous nous devons de res-pecter les valeurs saines et éduca-tives du jeu. Tout le monde est très tendu, il valait mieux s’arrêter.»

Du jamais vuComme l’incident s’est pro-

duit à la 64e minute de jeu, donc avant les trois quarts de la par-tie nécessaires à sa validation, le match est considéré invalide. Au lendemain de l’affrontement, il

n’était pas encore possible de sta-tuer s’il allait être reporté à plus tard dans la saison.

«Ça n’était encore jamais ar-rivé de devoir annuler une partie pendant la saison d’hiver. Comme l’horaire est condensé, on ne sait pas encore si la partie sera remise à plus tard, a expliqué Jérôme Pel-letier, ce sera à la ligue de prendre cette décision.»

Le prochain et dernier match du Rouge & Or pour la saison ré-gulière au Stade Telus se tiendra le 24 février, où les deux équipes de soccer affronteront McGill.

Photo Julia Stewart-Pagé«Je n’ai jamais vu un choc aussi violent de toute ma carrière», a déclaré

l’entraîneur en chef du Rouge et Or Samir Ghrib.

7e édition de l’Épreuve du Nord

Doublé pour les Lavallois Kevin B. [email protected]

Cité universitaire — Les deux Bajas pilotés par des étu-diants de la Faculté des sciences et de génie de l’Univer-sité ont respectivement terminé premier et deuxième de la course d’endurance de l’Épreuve du Nord, qui se déroulait sur le campus samedi dernier.

Les Bajas sont des prototypes de véhicules tout-terrain. Conçus par des étudiants du

programme de génie mécanique, ces véhicules doivent respecter plusieurs critères pour qu’ils soient établis comme réglementaire. Ils doivent, par exemple, être sécuri-taires, faciles d’opération et munis d’un moteur de souffleuse.

Malgré une journée de qua-lification mitigée, l’équipe de

l’université a su rebondir et livrer une solide performance lors de l’épreuve principale. Guillaume Thibodeau Fortin, capitaine et directeur technique de l’équipe, a semblé très satisfait des performances du week-end.

Son équipe et lui ont travaillé d’arrache-pied pour être compéti-tifs au cours de cette épreuve. «On pousse fort, étant donné que nous avons vraiment des bons résultats

dans la série SAE (trois compéti-tions régionales d’étudiants) qui regroupe aussi l’international. On veut rester au top et on travaille dans l’optique d’avoir un véhicule plus fiable, plus léger, qui va plus vite,» a-t-il affirmé.

La course de samedi La compétition de samedi

consistait en une course d’endu-rance d’une durée de deux heures. L’équipe gagnante était déterminée en fonction du nombre de tours qu’elle parcourait dans le temps al-loué. Lors des épreuves, un total de 24 Bajas pour un total de 16 écoles étaient de la partie.

La course s’est déroulée prati-quement sans accroc, mis à part la fermeture d’une section de la piste,

en raison de sa détérioration. Fait cocasse, le Baja de l’Université McGill a capoté à deux reprises. Jacquelin Labrecque, membre de l’équipe McGill, a commenté la situation en précisant que «rien de grave ne s’était produit, il y a seule-ment le moteur qui a pris feu, mais nous avons pu repartir en moins de dix minutes».

Marc-Antoine Dionne, prési-dent du comité organisateur, s’est montré très heureux du déroule-ment de la 7e édition de l’Épreuve du Nord. Ce dernier, qui travaillait à l’organisation de la compétition depuis septembre, se réjouissait du nombre de participants inscrits à l’événement. «J’ai réussi à obtenir la participation de toutes les équipes que je désirais», a-t-il indiqué.