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    Kagame:LaFranceimpliqueauRwandaChristianeTaubiranassisterapas auxcommmorationsdugnocide, commis il y avingtans.Unedcisionprise aprsles dclarationsduprsidentPaulKagame, qui accuse laFrance. InterviewduchefdEtat rwandais.

    PAGES 67

    Lestatsgnrauxdudiesel se tenaientsamediParisalorsquececarburantestdeplusenpluscontrovers. PAGES 25

    Jean-LouisBorlooquittela scnepolitiqueAffaibli par lamaladie,le patronde lUDIestimeneplus avoirlnergie ncessairepour remplir sesresponsabilits etannonce labandonde tous sesmandats.

    PAGE 11

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  • Emissionsmoinspolluantes,meilleur rapportqualit-prix, fleuronhexagonalDmontagede

    ces ides reues, alors que les quipementierscontre-attaquent pourdfendre le gazole.

    Le diesel ct de ses

    pompes

    ParAMANDINECAILHOL,LIONELFROISSARTetYANNPHILIPPINPhotoMARCCHAUMEIL

    est meilleur. Une Clio essence metainsi 105g de CO2 par kilomtre, con-tre 98 g/km pour le mme modlediesel, selon sa brochure technique.La diffrence est minime, commenteSophie Fleckenstein, de France NatureEnvironnement, qui plaide pour lafin du dogme diesel. Car sil gagne surle CO2, il est loin dtre exemplairect particules fines.Selon le rapport dtape du Comitpour la fiscalit cologique, qui cite leschiffres de la Commission euro-penne, le diesel met 4000 % de

    LESSENTIEL

    LE CONTEXTEFace la fronde montantecontre les particules fines, lespremiers tats gnraux dudiesel se sont runis samedi.

    LENJEUComment restructurer un parcautomobile entier afin dvitermaladies et mortsprmatures?

    A la fin du sicle dernier, le parcautomobile franais tait cons-titu prs de 70% par desvoitures moteur essence.Aujourdhui, le diesel est majoritaire plus de 60% et, malgr une l-gre tendance la baisse, il garde levent en poupe (il reprsentait deuxtiers des immatriculations de vhicu-les particuliers en 2013). Mais les r-cents pics de pollution ne lui ont pasfait bonne publicit. Limage dEpinaldun diesel made in France propreet bon march stiole. Tour dhorizondes principales ides reues autour dece carburant controvers.

    MOINS POLLUANT,VRAIMENT?Encens pour sa faible mission de gaz effet de serre, le diesel a longtempssurf sur son colo-rputation. Lacombustion dun litre de gazole metpourtant 15% de CO2 de plus quunmme volume dessence. Toutefois,les voitures diesel consommant moinsde carburant au kilomtre, leur bilan

    Aux tats gnraux du diesel, samedi, Aubervilliers (SeineSaintDenis).

    H LIBRATION LUNDI 7AVRIL 20142 EVENEMENT

  • ParALEXANDRASCHWARTZBROD

    Enfumage

    Puisque les mots, aprstoutes ces annesdenfumage, ne suffisentplus pour tirer la sonnettedalarme, essayonsde le dire avec des chiffres :si vous tes bordelais(e),lillois(e), lyonnais(e),strasbourgeois(e),marseillais(e) ouparisien(ne), vous tesdj assur(e) davoirperdu 3,6 7,5 moisdesprance de vie causedune pollutionatmosphrique urbainedue, pour beaucoup,au diesel. Ce qui nestfranchement pas cool.Et ce nest pas un foufurieux qui laffirme,mais une toxicologue etmembre du Haut Conseilde sant publique(lire interview page 4).Alors, quest-ce quonfait?On continue selamenter tout en rachetantdes voitures diesel?Tout le monde porte unepart de responsabilitdans ce scandale, ycompris le consommateur,cest--dire vous et nous.Mais cest dabord aupolitique quil revientde fixer un capet de prendre des mesures(encouragerle dplacement urbain vlo, par exemple, commele rapporte notre cahierEcoFutur). Nous, Lib,on a une ide: et si lanouvelle ministre delEcologie, dont on saitlimpatience dagir et lapassion pour la voiturepropre, dcidait de mettrece dossier sur le haut de sapile et de consacrer sonmandat la chasse auxparticules fines et larestructuration du parcauto franais? Voil unbeau combat qui luiattirerait la sympathiedes Franais(es) et celle delONU qui a dfini le dieselcomme un cancrognecertain. On sait le peudintrt que portentFranois Hollande etManuel Valls lenvironnement. SgolneRoyal tient l le moyende les confronter unedcision quils ne peuventrepousser dun reversdemain. Son crdit est ce prix.

    DITORIAL

    L e diesel est un produitdu prsent et de lave-nir. Cest en toutcas le vu formulpar Patrice Godefroy, prsidentdIDLP, un groupe de distribu-tion de pices automobiles, etfondateur des Dislistes deFrance qui organi-saient, avant-hier Aubervilliers, les pre-miers tats gnraux du die-sel. Leur but? Redorer limagedun carburant dans le viseur despolitiques, aprs les rcents picsde pollution. Un assassinat enrgle, selon un patron du sec-teur, qui pourrait mettre en prilPeugeot et Renault, pourtant ab-sents de la manifestation.Pseudocolos.Pour menerle combat, lassociation dqui-pementiers na pas lsin.Champagne, htesses et concertpriv : la journe, qui a runiquelques centaines de profes-sionnels, avait un air de mini-sa-lon de lauto. Un gros budget,reconnat Fabrice Godefroy, di-recteur gnral dIDLP et prsi-dent de lassociation, mais nousattendons des retours importants.A la tribune, des experts sontchargs de rtablir la vrit.Comme Jean-Paul Morin, delInserm, qui sest attaqu aumythe de la pollution: Grce lvolution des technologies etaux normes euro-pennes, un vhi-cule diesel ne polluepas plus quun es-sence, martle-t-il. Le transportroutier nest res-ponsable que de 5% des missionstotales en suspension, bien derrirelagriculture, lindustrie et le rsi-dentiel, enchane le toxicolo-gue, sans trop sappesantir surles nanoparticules.Cest plus simple de discuter en-tre techniciens, note DanielQuro, prsident de 40 millionsdautomobilistes. Les politiquessont dans lmotionnel. Ils ne par-lent que denfants qui toussent.Quro a rendez-vous avec lanouvelle ministre de lEcologie,Sgolne Royal, dans les pro-chains jours. Loccasion de luidemander de faire taire les pseu-do-colos, au nom de la dfensedu plaisir de rouler. Jean-PaulMorin, renchrit: On fait passerles gens pour des criminels alors

    quon les a longtemps encourags acheter du diesel. Un profes-sionnel ironise : Si on stoppe lediesel, pourquoi ne pas arrter dese chauffer ou de cultiver des lgu-mes ? Un autre sinsurge : Ilny a pas de filtres particules surles chemines! Quant aux voitu-

    res lectriques, ellespolluent tout autant silon compte les d-

    chets nuclaires et ceux des cen-trales charbon.Outre cet argumentaire bien fi-cel, les diselistes en ontprofit pour mettre en avant leursolution pour nettoyer le vieuxparc des modles polluants : lertrofit, qui consiste instal-ler des dispositifs antipollutionsur les anciens modles. Maislopration cote cher, entre5 000 et 10 000 euros pour lespoids lourds, et nest pas adap-te aux vhicules lgers. De plus,son efficacit est conteste.Casse sociale.Reste desquestions sans rponses. Commecelle de lobjectivit des testsraliss par les constructeurs,dont les rsultats sont souvent endessous des taux dmissionsobservs sur la route. Des am-liorations sont prvues, jureNoureddine Guerrassi, de lqui-pementier Delphi, seul serisquer un commentaire. EnEurope, tant quil ny a pas de nor-

    mes, il ny a pas de pollution,ironise un exposant, quistonne de labsence dobliga-tion de recyclage des filtres particules (FAP). Avec les FAP,on ne fait que repousser le pro-blme, commente de son ctun expert qui sinterroge sur lerisque de pollution du dcras-sage de ces filtres. Tous saccor-dent cependant sur un argu-ment : lemploi. La Franceattaque lun des fleurons de sonconomie, sinquite ThierryLeblanc, de Bosch France, quisouligne le risque de casse so-ciale sur certains de ses sites100% diesel, comme celui deRodez (Aveyron), qui emploieprs de 2 000 personnes.

    A.Ca.

    Voyant la rputationdu carburantcorne, les hrauts dugazoleorganisaient samedi des tats gnraux.

    Ils neparlentquedes enfantsqui toussent

    Si on stoppe le diesel, pourquoine pas arrter de se chaufferoude cultiver des lgumes?Unprofessionnel samedi, Aubervilliers

    ment. Mais les filtres ne sont quunepartie de la rponse, nuance SophieFleckenstein, qui milite pour une r-volution des modes de transport et demobilit. Le renouvellement du parcautomobile avec ces modles plus propresprendrait entre vingt et vingt-cinq ans.

    On ne peut pas attendreaussi longtemps.Selon les professionnels, le

    trafic routier participe 15% de lapollution atmosphrique totale. Ilsagit dun lissage national, corrige S-bastien Vray, prsident de lassocia-tion Respire. Prs dun axe routier, lepourcentage de pollution li aux voituresmonte jusqu 60%. A Paris, on est plussur du 40%.

    MOINS CHER,RELLEMENT?Sur le plan technique, il est indniableque les moteurs diesel ont fait dnor-mes progrs. Les constructeurs pro-posent une gamme trs large de mo-torisations diesel quipes dun turbo,dun systme hybride, souvent desdeux. Plus sobres, moins bruyants, la pollution en partie contenue, cesmoteurs ont longtemps confort lesacheteurs dans leur Suite page 4

    PM10 les particules fines de moins de10 micromtres de diamtre de plusque lessence. Il recrache galement72% de plus doxydes dazote (NOx),dont le dioxyde dazote (NO2), parti-culirement nfaste pour la sant (lirepage 4). Mais trangement, la bro-chure Renault, pour ne ci-ter quelle, ne les men-tionne pas. Pas plus que leblack carbone, des dpts de suieissus de la combustion du diesel, quiagissent comme des forceurs climati-ques, observe Sophie Fleckenstein.Sentant le diesel sur le point de tomberen disgrce, les constructeurs ont ce-pendant fait des efforts en travaillantsur le post-traitement des gazdchappement. Il faut dire quelUnion europenne ne leur a paslaiss le choix en imposant des pla-fonds dmission de plus en plus bas,avec les normes Euro, et en rendantobligatoire la gnralisation des filtres particules. Des mesures salues pardes associations cologistes. Les der-niers modles diesel seraient mmemoins polluants que les nouveaux mo-teurs injection directe dessence, se-lon une tude commande par lONGbruxelloises Transport & Environne-

    DCRYPTAGE

    REPORTAGE

    Invent par lingnieur Rudolf Dieselen 1897, le moteur du mme nom se diffrencie du moteur essence par son principedautoinflammation.Historiquementdestin aux navires puis aux poids lourds,ce nouveau type de motorisation a ensuitet largi aux vhicules particuliers, aprsle premier choc ptrolier. Fort dune moindre consommation et dune fiscalit avantageuse, le diesel simpose alors rapidementauprs du grand public.

    REPRES

    Cest labsence de couragepolitique face au lobbydudieselqui nous empoisonne et, enpremier lieu, celles et ceux quihabitent le longdes axesde circulation.EmmanuelleCosse secrtairenationaledEuropeEcologielesVerts, samedi

    67%Cest la part de march des vhicules diesel sur lensemble des ventes dautomobiles en France en 2013. Un chiffre en baissede six points par rapport 2012, qui atteintainsi son plus bas niveau depuis dix ans.

    LES NORMES EURODepuis les annes 1990, lUnion europenneimpose des normes europennes dmission, dites normes Euro. Ces rglementsfixent des seuils limites de rejets polluantspour les vhicules roulants. A partirdu 1er septembre 2015, les voitures europennes mises en service devront respecterla norme Euro6, plus restrictive.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014H 3

  • FrancelyneMarano, universitaire etmembreduHautConseil de santpublique:

    ALyonouParis, onperdde 3,6 7,5mois desprance de vieD epuis 2012, lOrganisation mondialede la sant (OMS) classe les gazdchappement des moteurs dieselparmi les cancrognes certains pourlhomme. Une confirmation officielle quina rien dune surprise puisque, ds 1988,lOMS voyait dans ces gaz des cancrog-nes probables. Au Centre international derecherche contre le cancer (Circ), on se sou-vient que la publication de ce premier avisavait lpoque t prcde de pressionsdes constructeurs automobiles pour retar-der ou scinder lvaluation en deux parties:lune aurait incrimin les vieux diesels etlautre aurait donn un label CleanHealth aux nouveaux. Refus du Circ.En 2013, ce sont les particules fines, misesnotamment par les moteurs diesel, qui ont leur tour t classes cancrognes parlagence spcialise de lOMS. Toxicologueet membre du Haut Conseil de sant publi-que, professeure luniversit Paris-Dide-rot, Francelyne Marano fait le point sur lesnuisances du diesel.Pourquoi les particules fines mises par lesmoteurs diesel sont-elles dangereuses?Les particules les plus petites les PM2,5,dont certaines peuvent avoir un diamtreinfrieur un micromtre pntrent dansles bronches et dans les poumons jusquauniveau des alvoles. Or, cest au niveau al-volaire que se font les changes gazeux.Chez les plus vulnrables les asthmati-ques, ceux atteints de bronchite chroniqueou qui souffrent de maladies cardiovascu-laires , le dpt de ces particules peutprovoquer une inflammation et augmenterles crises dasthme, les difficults respira-toires et les accidents vasculaires et cardia-ques. A long terme, les particules finespeuvent tre lorigine de mcanismes decancrisation.

    Les filtres des nouveaux vhicules dieselnont-ils pas rsolu le problme?Il y a eu une grosse amlioration avec lins-tauration des pots catalytiques et des filtres:ils retiennent la majorit des particules pri-maires mises par les moteurs. Mais pas latotalit, et srement moins quene lassurent les constructeurs.Entre les tests raliss sur bancsmoteurs, qui miment la con-duite, et la ralit des missionsdune voiture qui roule, il y a unegrosse diffrence [value 30%selon le Joint Research Centre, lelaboratoire de recherche de la Com-mission europenne, ndlr]. Le problme, cestque dans le parc franais, les vhicules die-sel non quips de filtres restent nombreux.De toute faon, les filtres laissent passer descomposs organiques volatils(COV) et du dioxyde dazote(NO2) qui, une fois dans latmos-phre, reforment des particules fines, ditessecondaires.Et lesmoteurs essence?Les moteurs essence mettent eux aussi desfumes contenant des COV et dautres com-posants toxiques pour la sant. Mais ilsnmettent pas ces particules fines cancro-gnes. En outre, les moteurs diesel mettentaussi de loxyde dazote qui conduit, unefois relch dans latmosphre et sous leffetdes UV, la formation de lozone, un gaztrs irritant pour les muqueuses des yeux etde lappareil respiratoire.Depuis quand connat-on cet impact sani-taire ngatif?Dans notre laboratoire de biologie cellulaireet de toxicologie, nous avons commenc travailler sur la toxicit de ces particules ily a une vingtaine dannes, notammentavec Renault, qui sinquitait alors du dan-

    ger potentiel des diesels. On suspectait djdes risques cancrognes. Mais il y a eulongtemps des controverses sur ce point. Audbut de leur dveloppement, les dieselstaient prsents comme plus propres, pluscolos car ils mettaient moins de

    dioxyde de soufre (SO2) que lesmoteurs essence. Or le dioxydede soufre tait lorigine despluies acides qui, dans les an-nes 80, ont asphyxi certainslacs canadiens et scandinaves etentran le dprissement de fo-rts en Europe et en Amrique duNord.

    Quelles sont les recommandationsduHautConseil de sant publique?Il faudrait rduire les missions de particu-les fines jusquau seuil fix par lOrganisa-

    tion mondiale de la sant, cest--dire 10 microgrammes [g] parmtre cube pour les particules

    fines. Or le nouveau seuil europen qui vadevenir obligatoire est de 25 g/m3! Pour-tant, cest bien la pollution de fond, lapollution chronique quil faut sattaquer.Ltude europenne Aphekom, mene dans25 villes, a montr que la pollution atmos-phrique urbaine rduit lesprance de viedes citadins. En France, Bordeaux, Lille,Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg,Toulouse et au Havre, on perd de 3,6 7,5 mois desprance de vie selon la ville.Ltude confirme aussi que les effets de lapollution sont observs au jour le jour, enlabsence mme de ces pics de pollutionqui nindiquent quun dpassement deseuils rglementaires, et quhabiter proximit du trafic routier augmente sensi-blement la morbidit ainsi que lasthme delenfant.

    Recueilli par LIANE PATRIARCA

    La combustion dun litre de gazole, carburant rputmoins polluant, met en fait 15%deCO2 de plus quun litre dessence. GALLERYSTOCK

    DR

    INTERVIEW

    choix lorsquilspassaient la pompe. Reste que lesvhicules diesel sont plus onreux lachat (de 700 2000 euros pour unmodle identique), plus chers len-tretien et ne font mme plus vraimentla diffrence la pompe, le prix du ga-zole se rapprochant de plus en plus decelui du super sans plomb. Enmoyenne, le surcot dune voiturediesel nest compens qu la condi-tion daccumuler un minimumde 20 000 km par an, ce que peu decitadins souvent au volant de minidiesel (Smart, Clio, Mini Cooper) parcourent. Mais les mythes ont la viedure Et ce malgr les avances desmoteurs essence, dont la consomma-tion ne cesse de baisser. Sans parler delagrment de conduite que procurenimporte quel vhicule essence parrapport son cousin diesel. Sajoute cela la dception lgitime de cer-tains utilisateurs de moteurs diesellorsque vient ou revient lheure desatisfaire aux rvisions dusage. Cestbien connu, un moteur diesel encaissede fortes contraintes mcaniques. Lesinjecteurs, aujourdhui des petits bi-joux de technologie, ayant une f-cheuse tendance sencrasser, voire rendre lme prmaturment en casdentretien sommaire, la facture peutparfois savrer bien sale.

    DU MADE IN FRANCE,ASSURMENT?Cest largument brandi par ArnaudMontebourg pour refuser toute sur-taxe sur le diesel. Il faut trouver uneformule qui nattaque pas le made inFrance, car nous sommes les meilleursen diesel, lchait-il en mars 2013. Defait, le diesel constitue lun des raresavantages comptitifs des construc-teurs franais, par ailleurs mal enpoint. Renault et surtout PSA ont tles premiers concevoir des petitsmoteurs diesel pour voitures, ds lafin des annes 50, afin de profiter delcart de prix la pompe. Ce qui ex-plique pourquoi le diesel pse 67%des ventes de voitures neuves enFrance (contre 53% dans lensemblede lEurope de lOuest) et un gros pa-quet demplois. Il reprsente plus destrois quarts de lactivit des usines demoteurs de Trmery (PSA, Moselle)ou de Clon (Renault, Seine-Mari-time), et 22% de celle de Douvrin(PSA, Nord). Rien que dans les troisusines de moteurs tricolores, le dieselpse, selon nos estimations, environ6000 emplois directs. Sans compterles salaris des usines dassemblageet de bureaux dtudes, ou les multi-ples sous-traitants.Tuer le diesel aurait des consquen-ces trs importantes sur lemploi, pr-vient-on chez PSA. Sauf que la diese-lo-dpendance des constructeursfranais ne leur a pas rendu service :cela les a avantags en Europe, maisles a handicaps dans le reste dumonde, o se trouve la croissance,mais o la quasi-totalit des voiturestournent lessence. Bref, Renault etPSA gagneraient, terme, rorien-ter leurs chercheurs et leurs usinesvers des moteurs essence. Mais celarisquerait de se traduire, au moinsdans un premier temps, par unegrosse casse sociale. Un risquequaucun gouvernement na jusquicios prendre.

    Suite de la page 3

    H LIBRATION LUNDI 7AVRIL 20144 EVENEMENT

  • LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014 EVENEMENT 5

    Ds 1999, lamgapole a entrepris debannir le diesel.Avec succs.

    L image a fait la joie des anti-die-sel. Derrire les camras, unhomme agite une bouteilleremplie dune substance noirtre.Shintaro Ishihara a pris ses fonctions la tte de la mtropole de Tokyo enavril 1999 et dclar la guerre au die-sel en aot. Si grce sa loi sur le con-trle de la pollution de lair voteen 1968, le Japon est parvenu r-duire les fumes et les suiescraches par les autos et lesusines, il peine chasser lesparticules fines de ses villes.Tokyo, o se concentrentplus de 13 millions dhabi-tants, est ceinture et traver-se par des voies, de largesavenues et des autoroutes qui se croi-sent et se superposent parfois surtrois niveaux.Asthme. Dans les annes 90, lesautorits dcouvrent que les dieselssont la principale source dmissionde particules fines et doxyde dazote,alors quils ne reprsentent que 20%du trafic. La capitale doit aussi faireface la fronde croissante de collec-tifs dhabitants qui intentent des pro-cs pour pollution de lair en met-tant des malades en avant. En 1998,un jugement tablit que les moteursgnrent asthme, cancers et maladies

    respiratoires, et que les victimes peu-vent tre indemnises. En pragmati-que autoritaire, le gouverneur Ishi-hara lance la campagne Dites nonaux vhicules diesel en aot 1999,sans attendre le feu vert de lEtat. To-kyo demande aux entreprises et auxparticuliers de ne plus conduire,acheter ou vendre des diesels. Il inciteau remplacement de ces derniers par

    des vhicules essence et linstalla-tion de pots catalytiques. Mais la villene se contente pas de belles dclara-tions. En dcembre 2000, lordon-nance pour la prservation de lenvi-ronnement est dicte. En appelant la coopration des entrepreneurs etdes rsidents pour que lair de Tokyo soitde nouveau plus propre, Ishihara pr-sente un catalogue de mesures devantsuivre un calendrier serr.Le 1er octobre 2003, les autoritscommencent la chasse aux vhiculessales. Leurs propritaires doivent lesmettre aux normes ou les changer.

    Les particuliers ont sept ans pour sysoumettre. Tokyo a provisionn1,9 milliard de yens (environ 19 mil-lions deuros lpoque) pour sub-ventionner ces adaptations. Les con-trevenants sexposent une amendede 500000 yens, avec la menace queleur nom soit divulgu. Entre 2003et 2011, la ville a dlivr 460 interdic-tions de circulation des entreprises.Elle installe des camras et des cap-teurs, dploie des inspecteurs, orga-nise des dbats pour promouvoirtransports en commun, vhicules hy-brides et lgers. Avant de convaincreles prfectures voisines du grand To-kyo (34 millions dhabitants) dadop-ter son plan de bataille.Souffre. Dans le mme temps, lesraffineurs sont pris de rduire la con-centration de soufre dans le gazole. Endeux ans, le taux est divis par 50 !Aujourdhui, la vente de voitures die-sel reprsente moins de 1% du marchau Japon. Les rares diesels en circula-tion sont rcents et propres. Le dpar-tement de lenvironnement de Tokyoest fier dannoncer que les hauteursenneiges du mont Fuji, distant de100km, sont clairement visibles plusde cent soixante jours par an.

    Envoy spcial TokyoARNAUD VAULERIN

    Tokyo, empire dessenceDans lHexagone, le gazole restebeaucoupmoins taxque lessence.

    E n France, la pollution delair est subventionnepar lEtat. Grassement.Le privilge fiscal accord audiesel, moins tax que les-sence (environ 20 centimespar litre de moins), cote7 milliards deuros par an auxcontribuables. La Cour descomptes sen trangle. Le k-rosne, lui, nest pas tax dutout. Bref, la France privilgiele pollueur pay plutt quele pollueur payeur. Etpointe la 21e place euro-penne dans la fiscalit colo-gique rapporte au PIB.Or rien nindique que le gou-vernement ait enfin le cran desattaquer ces niches. Il y arenonc lautomne. Et lanouvelle ministre de lEcolo-gie, Sgolne Royal, juge tort la fiscalit cologiquepunitive. Certes, la nouvellecontribution climat nergie(CCE) entranera une hausseun peu plus leve de la fisca-lit du gazole par rapport

    celle de lessence (respective-ment + 2,4 centimes et+2 centimes) en avril 2015. Unimpact infime sur la rductionde lavantage fiscalIl faut engager le rattrapageau rythme de 2 centimes paran, avance Denis Voisin, de laFondation Nicolas Hulot. Cequi coterait 3 euros par moiset par mnage. A compenserpar des mesures daccompa-gnement, comme une prime la conversion dau moins1000 euros ouverte aux vhicu-les doccasion et proportionnelleaux revenus. Sylvie Caudal,enseignante Lyon-III etspcialiste de lenvironne-ment, prconise aussi deproposer en change unebaisse dautres taxes parexemple sur le travail ou unmcanisme de crdit dimpt oude chque vert. Sur le pa-pier, simple comme un jeudenfant. Manque juste lecourage politique.

    CORALIE SCHAUB

    Fiscalit, lapartenairedesparticules

    QUE SE PASSE T-IL DANS LA TTE DE FRANOIS HOLLANDE ?de Franz-Olivier Giesbert et Laurent Portes

    FRANOIS HOLLANDE ET NOUSdAnna Cabana et Julien Johan

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    Dbat interactif suivre sur france3.frCommentez et ragissez #Hollande

    Deux documentaires indits

    SOIRE SPCIALE SUR FRANCE 3CE SOIR DS 20H45

    Le 1er octobre 2003, les autoritscommencent la chasse auxvhicules sales. Leurspropritaires doivent lesmettreauxnormes ou les changer.

  • Parisatimpliquavant,pendantetaprslegnocide

    Pour le prsident rwandais, PaulKagame,la France a particip lmergence duneidologiequi amen la tragdie de 1994:

    ParMARIAMALAGARDISEnvoye spciale KigaliPhotoMARTINABACIGALUPO.VU

    U ne chaise vide lheure dusouvenir. La ministre fran-aise de la Justice, ChristianeTaubira, nassistera pas auxcommmorations des vingt ans du g-nocide au Rwanda, prvues aujourdhui Kigali. La dcision a t prise samedi Paris, en raction aux dclarations duprsident, Paul Kagame, qui a accus laFrance davoir particip au gnocidedans lhebdomadaire Jeune Afrique. Uneaccusation qui nest pas nouvelle: cestaussi ce quil a dit lors delentretien de deux heuresquil a accord quelquesjournalistes, dont Libration. La Francenaurait pas d ragir aussi vivement,dplorait hier Bernard Kouchner, venuassister aux commmorations titrepriv. Avec Sarkozy, nous avions amorcune vraie rconciliation. On va nouveaureculer, donner du grain moudre tousles ngationnistes, souligne lex-minis-tre des Affaires trangres, qui rejette leterme de participation. Mais rappelleaussi que le gouvernement gnocidairea t form dans lenceinte de lambassadede France en avril 1994, et que Parislui a livr des armes jusquen aot 1994.Lincident diplomatique montre en toutcas que le malaise demeure. Pourtant,au Rwanda, labsence de Taubira auxcommmorations la France ntant re-prsente que par son ambassa-deur, Michel Flesch ne suscite quuneindiffrence dsabuse: Ils ne veulentpas venir? Tant pis, on sen fout, dcla-rait hier, en off, un responsable rwan-dais. Quant lhomme fort du pays, ilne mche pas ses mots.Quelles sontvosrelationsavec laFrance,vingt ans aprs le gnocide?La France a t implique au Rwandaavant et pendant le gnocide. Et peut-tre mme aprs. Depuis 1994, nos rela-tions sont changeantes : elles se r-chauffent, puis sont plus tides, et puisa change encore. Beaucoup de respon-sables du gnocide ont trouv refugeen France. Dsormais, les justices denos deux pays collaborent, cest bien.Mais il faudrait que je sois satisfait, sim-plement parce quun premier procs,celui de Pascal Simbikangwa [un ancienofficier rwandais jug, fin mars, par la

    cour dassises de Paris, ndlr], a eu lieucette anne ? Et quil t condamn vingt-cinq ans de prison ? Une seulepersonne en vingt ans ! La Francecomme la Belgique ont jou un rle n-faste dans lhistoire de mon pays, ontcontribu lmergence dune idolo-gie gnocidaire. Quand, en France, lajustice est si lente, nous ne pouvons pasimaginer que cest neutre. Dans nos re-lations avec ces deux pays, notre grillede lecture est forcment lie aux com-promissions du pass.Comment le Rwanda est-il sorti dunetelle tragdie?Un gnocide nest pas un accident de

    lhistoire. Nous navons paspu lempcher, mais nouslavons arrt. Aprs, il a

    fallu reconstruire ce pays, crer de nou-velles institutions, promouvoir lduca-tion. Faire en sorte dextirper les racinesde la tragdie. Aujourdhui, le Parle-ment compte 64% de femmes. En seu-lement cinq ans, un million dhabitantssont sortis de la pauvret. Nous avonsaussi mis en place une mutuelle desant dont bnficient dsormais 80%des Rwandais. Le dveloppement estune ralit, mais on ne nous juge jamaissur nos ralisations. On prfre spculersur Kagame, les Tutsis, etc.Peut-tre parce que vous tes aussiaccus davoirmis en place un rgimeautoritaire

    Ceux qui, ltranger, formulent cescritiques nont parfois jamais mis lespieds au Rwanda. Cest toujours lemme refrain depuis vingt ans: on nousdit OK, le Rwanda a fait des progrsimpressionnants, mais Et il y a tou-jours ce mais. Pourtant, la mtamor-phose du pays naurait pas eu lieusans le soutien populaire. Ce dvelop-pement, qui impressionne tant ltranger, a t accompli par cesRwandais quon prtend privs de li-bert, de droit de sexprimer et qui ontfait preuve dune nergie incroyableau lendemain de la tragdie pour trans-former leur pays. Par ailleurs, je min-terroge : le Rwanda est plus critiquaujourdhui quil ne la jamais t sousle rgime prcdent, avant 1994. Ceuxqui ont conduit au gnocide mritaientdonc plus de tolrance? Le monde ext-rieur prfrait-il la faon dont le paysdrivait avant 1994 ?Voussemblezcependantavoirparfoisdumal accepter les critiques. LeRwandane commet-il jamais derreur?Inversons la question : est-ce que lacommunaut internationale, si prompte donner des leons, ne commet jamaisderreurs? Comme si elle navait pas deresponsabilits dans notre tragdie.Pourquoi est-ce quon ncoute pas nosarguments? Pour la justice, nous avonschoisi une voie originale. Il fallait rfl-chir un systme qui puisse concilier

    besoin de justice et rconciliation, cesont des objectifs parfois contradictoi-res. Nous avons dcid de ressusciter lesgacaca [la justice traditionnelle de villageractualise aprs 1994, ndlr]. On nousa dit a ne correspond pas aux stan-dards internationaux de la justice. LeTribunal international pour le Rwanda[TPIR, cr en novembre 1994 Arusha enTanzanie] a, de son ct, dpens 2 mil-liards de dollars pour juste une cinquan-taine de procs. Et cest a, le modle?Allez-vous vous reprsenter en 2017?La Constitution limite ma fonction deux mandats de sept ans. Je sais quily a des gens qui voudraient que je resteencore au pouvoir. Prs de la moiti dela population, 47%, a moins de 18 ansaujourdhui. Cest eux quil faudraposer la question. Jaurai bien srmon mot dire. Mais le Rwanda vi-vra un jour sans Kagame. La vraie ques-tion nest pas si, mais quand jepartiraiRcemment, vous avez aussi t soup-onndtre impliqudans lassassinatdundevosopposants, et anciencama-radede lutte, tu endcembre Johan-nesburg, en Afrique du SudLe soir mme o cet homme a t tu,le Rwanda a tout de suite t accus.Avant mme de savoir prcisment cequi sest pass. Lenqute en Afrique duSud prouvera que le Rwanda nest pasderrire la mort de Patrick Karegeya.Mais ne comptez pas sur moi pour fairesemblant dtre triste ou pour faire sondeuil. Car de qui sagit-il? Dopposantsinnocents qui ne feraient rien de mal?Nous savons que ces gens-l essayent,depuis lAfrique du Sud, de dstabiliserle Rwanda.Certains de vos propos ont semblcautionner cemeurtreJai dit que ceux qui menacent leRwanda, tuent des gens ici et se mettent labri dans un pays tranger, serontredevables de leurs actes. Et je le rp-terai encore. La scurit du Rwandanest pas ngociable.Finalement,vingt ansaprs legnocide,vous tes toujours en guerre?La guerre, nous lavons dj faiteen 1994, lorsque nous avons arrt legnocide. Mais il y a plusieurs sortes deguerres, pour le Rwanda comme pourlAfrique, ce continent qui reste n-glig et qui doit accepter ce quondcide sa place.

    INTERVIEW

    REPRES

    OUG

    BURUNDI

    TANZA

    NIE

    RWANDA

    REPDEMDUCONGO

    LacKivu Kigali

    50 km

    Il est impossible pournos deuxpays davancer[] audtrimentde la vrit historique.

    LouiseMushikiwaboministredesAffairestrangresduRwanda, hier

    10000victimes par jour durant les troismois du gnocide davril juillet 1994. Entre 800000 et unmillion de Rwandais, en majorittutsis, ont perdu la vie.

    Il serait intolrable quenous soyons dsignscomme les principauxcoupables. Jappelle lePrsident dfendre []lhonneur de la France.AlainJupp samedi sur sonblog

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 20146 MONDE

  • Le gouvernement franaisannule la venuedeChristianeTaubira auRwanda.

    Entre ParisetKigali,la rgressionP aris na rien vu venir. La semaine dernire,Franois Hollande stait brivement entre-tenu avec son homologue rwandais Bruxel-les, en marge du sommet runissant les dirigeantseuropens et africains. Lambiance tait au beaufixe, dit un tmoin. La participation de la gardedes Sceaux Christiane Taubira aux commmora-tions du vingtime anniversaire du gnocide Ki-gali semblait apprcie par les autorits locales.Elle est lune des dirigeantes franaises les mieuxperues par les Rwandais, souligne un responsable Paris. Chaque anne, Taubira participait aux com-mmorations organises en France par les associa-tions. Mais son dplacement daujourdhui a tannul par le gouvernement franais.Le coup est dautant plus rude pour la garde desSceaux que, dans son entretien Libration, PaulKagame stigmatise les lenteurs de la justice fran-aise face aux gnocidaires prsums rfugis surson sol (lire ci-contre). Pourtant, assure un prochede Franois Hollande, Paris met les bouches dou-bles: Les autorits de Kigali ont connaissance desnombreux dossiers sur lesquels travaille actuellementle ple gnocide du tribunal de Paris.La squence de ce week-end ramne les deux paysdix ans en arrire. En avril 2004, le secrtairedEtat Renaud Muselier, qui reprsentait la Franceaux commmorations de Kigali, avait quitt lestade o se droulait la crmonie aprs que PaulKagame eut, dj, mis en cause directement Parisdans la prparation et la participation au gnocide.On avait anticip la possibilit que lhistoire se r-pte lors du discours de Kagame, confie un diplo-mate. Mais pas que le chef de lEtat rwandais anti-ciperait sur la crmonie elle-mmeAlors que les deux pays cooprent en bonne intelli-gence au Mali et en Rpublique centrafricaine (lireLibration de ce week-end), les propos de lhommefort de Kigali apparaissent comme un coup darrtau processus de rconciliation entam par NicolasSarkozy aprs son lection. Voire comme une r-gression. Ils dmontrent une chose : tant que Ka-game sera au pouvoir Kigali, une normalisationcomplte des relations entre nous sera complique,relve un proche du dossier Paris. Ces accusationslaisseront des traces. Alain Jupp, ministre des Af-faires trangres en 1994, a enjoint le chef de lEtat dfendre lhonneur de la France, de ses militai-res et de ses diplomates. Les vtrans de loprationTurquoise ne vont pas tarder remonter au frontmdiatique.Mais peut-tre est-ce l lobjectif vis par le pou-voir de Kigali, pense lancien ministre de la D-fense Paul Quils. Ce dernier rappelle que leRwanda est en difficult sur la scne internatio-nale: Amricains et Britanniques, allis tradition-nels de Kagame, ne dissimulent plus leurs criti-ques sur son rle dstabilisateur en rpubliquedmocratique du Congo, tandis que Pretoria lacarrment accus dtre derrire lassassinat dop-posants rfugis en Afrique du Sud. Cette nouvellepolmique a, en tout cas, occult la visite ce sa-medi Bangui de Ban Ki-moon, le patron delONU, o il a dclar devant les parlementaires:La communaut internationale a fait dfaut auxRwandais il y a vingt ans. Et nous risquons de ne pasen faire assez pour les Centrafricains aujourdhui.

    THOMAS HOFNUNG

    Paul Kagame, Kigali,lundi dernier.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014 MONDE 7

  • Signal ou pas signal ? Des avions etdes navires participant aux recher-ches du vol MH 370 de la MalaysiaAirlines convergeaient hier vers lazone o un signal sous-marin auraitt dtect par un btiment chinois.Il sagit dsormais de vrifier que cesignal acoustique provient des botesnoires du Boeing 777 qui sest vrai-semblablement abm dans locan

    le 8 mars avec 239 personnes bord.LAustralie a par ailleurs annoncquune nouvelle analyse des donnessatellites confirmait la zone de re-cherche dans la partie sud de locanIndien. La frquence dtecte samedipar le bateau chinois se situait danscette partie prioritaire des recher-ches. Mais les autorits australienneset chinoises se montraient toujours

    extrmement prudentes, hier, esti-mant que le signal pourrait manerdune pollution sonore sans rapportavec lavion. De nouveaux naviresbritannique et australien dtecteursde botes noires faisaient route vers lepoint suppos de la captation des fr-quences. Le temps presse, car les bo-tes nmettent que durant un moisenviron. S.Etr

    A RETOURSUR LECRASHDUVOLDELAMALAYSIAAIRLINESMH370: lemystrieux signal bientt analys

    Unbureau de vote Hrat (dans le nordouest du pays), samedi. PHOTOAREFKARIMI. AFP

    L es Afghans ont vot. Etils lont fait massive-ment au premier tourde la prsidentielle de sa-medi alors que bien des ob-servateurs estimaient que leslecteurs, terroriss par lesmenaces des talibans, etcurs par la corruptionsystmatique du gouverne-ment sortant, le npotismeet les magouilles des sei-gneurs de guerre, allaientfuir les urnes. La participa-tion ce scrutin prsidentiel,premire passation de pou-voir en Afghanistan dunprsident dmocratiquementlu un autre, pourrait d-passer largement les 50%, cequi serait largement sup-rieur celle de la prcdenteen 2009 (30%).Cest comme si mes rves de-venaient rivalits, sest excla-me Shukria Barakza, lunedes dputes emblmatiquesdu Parlement afghan. Ce futune fantastique baffe la fi-gure des ennemis de lAfgha-

    nistan, un bon coup de poingdans la tte de ceux qui croientque lAfghanistan nest pasmr pour la dmocratie.Le premier enjeu de llec-tion, qui doit dsigner parmihuit candidats le successeurde Hamid Karza quelquesmois du retrait de la coalitioninternationale organise parlOtan, tait effectivementla participation. On pouvaitcraindre quelle soit limite,les talibans ayant promis deterroriser le processus lec-toral. Or, leurs menacesnont pas suffi dcouragerles 7 millions dlecteurs aupoint que certaines villes ontmanqu de bulletins devote y compris du ct desfemmes, trs prsentes. Dansles campagnes, en revanche,plus soumises la pressiondes insurgs, la participationest plus difficile valuer.Cette participation, le prsi-dent sortant, Hamid Karza,qui ne pouvait postuler pourun troisime mandat, la

    qualifie dnorme, signeque le pays a franchi unenouvelle tape vers la paix etla stabilit. On est loin dentre l, mais force est deconstater que les attaquesdes insurgs, responsablesen douze ans de la mort daumoins 16000 civils et de mil-liers de soldats et policiers,ont t moins nombreuses etmeurtrires que prvu. Dolautosatisfaction du direc-teur des services secretsafghans, Rahmatullah Nabil,qui a affirm que ses forcesavaient djou la majoritdes attaques ennemies.Mme apprciation du secr-taire gnral de lOtan, An-ders Fogh Rasmussen : Ilsagit dlections vritable-ment menes par les Afghans,dont la scurit a t assurepar les Afghans, pour lavenirdes Afghans. La volont detourner la page Karza a daussi compter parmi les mo-tivations des lecteurs.

    JEAN-PIERRE PERRIN

    LaleondedmocratiedeslecteursafghansPRSIDENTIELLELaparticipation au scrutinde samedidpasserait les 50%endpit desmenacesdes talibans.

    ParNATHALIEVERSIEUX

    LAllemagnecherchecalmer la fureurdeVladimirPoutine

    A prs plusieurs joursde vive polmiqueavec Moscou, Berlin atent de dsamorcer le con-flit sur les propos prts augrand argentier allemand. Etde publier une mise au point,en fin de semaine, signe duporte-parole du gouverne-ment. Il est indiscutable quelensemble des membres dugouvernement sont parfaite-ment conscients des normessouffrances, des horreurs in-descriptibles infliges pendantla Seconde Guerre mondiale aupeuple russe au nom de lAlle-magne Selon la presse,Wolfgang Schuble (CDU)aurait compar, lors dunerencontre avec des lycensde Berlin lundi dernier,lannexion de la Crime parVladimir Poutine celle desSudtes par Hitler en 1938.Cette annexion avait marqule dbut des hostilits dela Seconde Guerre mondiale,qui entranera la mortde 20 millions de personnesen Union sovitique, o lesforces spciales de Hitler fi-rent preuve dune grandebestialit.

    Le vtran du gouvernementallemand est coutumier despropos provocateurs. Ilstait notamment attir lacolre des Grecs en criti-quant leur calendrier lecto-ral et en comparant le pays un puits sans fond. Maiscette fois, Berlin a mis unenergie particulire ame-nuiser laffaire. Schuble, in-vit participer un dbattlvis pour sexpliquer, admenti ces propos. Le mi-nistre allemand des Affaires

    trangres, Frank WalterSteinmeier, interrog surlopportunit dune tellecomparaison, a fait part deses rticences. Angela Mer-kel, questionne elle aussisur le faux pas prsum deson ministre, a pris ses dis-tances, assurant avoir suffi-samment faire avec lan-nexion de la Crime, qui estclairement une entorse au droitinternational.

    Mais il en faudrait davantagepour apaiser les Russes. Enpleine crise ukrainienne, leministre des Affaires tran-gres, Sergue Lavrov, a faitpart de sa dsapprobation lambassadeur dAllema-gne Moscou. Nous jugeonsprovocateurs les rappels pseu-do-historiques du ministre al-lemand, a dclar Sergue La-vrov lissue de la rencontre.Les analogies quil sautorisesont des manipulations gros-sires des vnements et desfaits historiques. Et dajou-ter que Wolfgang Schubledevait rendre des comptes Moscou aprs de tels pro-pos. La violence des dbatsen Allemagne souligne lafragilit des relations germa-norusses, toujours fortementaffectes par le pass.Les nocommunistes deDie Linke sont les seuls avoir ouvertement critiqu,au Bundestag, les ractionsoccidentales dans la criseukrainienne, soulignantainsi la quasi-impossibilitpour les autres partis alle-mands notamment le SPDou les Verts de formerun jour une coalition avecDie Linke.

    VU DE BERLIN

    Moussa Mara, 39 ans, a tcharg, hier, de constituerun nouveau gouvernementau Mali. Ce comptable,maire dune commune dela capitale, Bamako, avaitt candidat au premiertour de la prsidentiellede lt 2013 contre lactuelprsident Ibrahim Boubacar Keta (IBK). Il navaitrcolt que 1,5% des voixsous la bannire de sonmouvement, Yelema(changement en bambara). Il tait jusquprsent ministre delUrbanisme et de lapolitique de la Ville dans legouvernement de OumarTatam Ly auquel il succde. Le Premier ministreLy na donn aucune raison sa dmission, sept moisaprs sa nomination, alorsquil stait engag redresser et rconcilierle Mali. Avant lintervention franaise de janvier 2013 (toujours encours), le nord du paysavait t le thtre duneoffensive des rebellestouaregs rapidement supplants par des groupesislamistes lis AlQaeda.Ce conflit a raviv les tensions entre communautstouaregs, arabes et noires.PHOTO AFP

    MOUSSAMARA,NOUVEAUPREMIERMINISTREMALIEN

    LES GENS

    Interdiction de fumer, de se parfumer, dutiliser son tlphone portable autant de rgles suivre si lon souhaitevivre ou visiter un immeuble pour hypersensibles qui vientdtre construit Zurich, avec laide financire de la ville.Le btiment comporte un espace commun quip dun filtre purifiant lair. Dans la quinzaine dappartements,demeurent des personnes atteintes du syndromedhypersensibilit chimique (MCS), qui serait caus parune intolrance des produits chimiques: lotions, lessives, laques pour cheveux, peintures. Lhypersensibilitpeut aussi tre lectromagntique, provoque par lesdiffrentes ondes que dgagent les quipements lectroniques sans fil. Les rsidents ne sont pas pour autantisols du monde, puisquils disposent dune ligne tlphonique traditionnelle. Peu reconnu par la mdecine classique, le syndrome affecte 5000 personnes en Suisse.

    ZURICH, UN IMMEUBLE CONUPOUR LES HYPERSENSIBLES

    LHISTOIRE

    48%Cest le score du Fidesz,le parti conservateurpopuliste de ViktorOrbn, arriv en tte dupremier tour des lectionslgislatives hongroises.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 20148 MONDEXPRESSO

  • LegrandflopdeJourdecolresaison2Lagrgat de groupuscules dextrmedroite, hostile ausystme,a fondu, et a rassembl au total quelques centaines demanifestants.

    L a scne est pathtique.Hier, en dbut daprs-midi, une quinzaine dejeunes se pointent devantlHtel de ville de Paris. Ils sont lpour la saison 2 de Jour de co-lre, cet agrgat de groupusculesdextrme droite, hostile au sys-tme, et bien dcid surfer sur le mcon-tentement sorti des ur-nes aux lections municipales avecla pousse du Front national.Vers 14h30, comprenant quils neseront pas plus dune vingtaine, ilspassent laction. Lun extrait unananas maigrichon de son sac dos, pendant quun autre glisse

    des quenelles. Les CRS se d-ploient, observent, puis les encer-clent. Lorganisateur, comprendalors que la fin de partie est procheet se met supplier les forces delordre de ne pas interpeller sespotos parce quils ne feraient pas demal une mouche et que cela relvechez eux de la psychiatrieLe must ? Un petit brun chtif,lecteur de Gollnisch, aux poches

    remplies dufs. Partipour les splashercontre la faade de la

    mairie, il se ravise face au dploie-ment policier : Dj ce matin,quand jai vu quon ntait que 50dans lvnement Facebook, je mesuis fait une omelette avec. Bon bah,je vais manger les autres !En province, Jour de colre 2 a ga-

    lement accouch dune souris : peine 50 personnes samedi Dijon,une douzaine le mme jour Tou-louse, une grosse centaine Mont-pellier et Lille. Seul Lyon a russi rassembler plusieurs centaines depersonnes (lire nos reportages surLibration.fr). A mille lieux nan-moins des 17000 colriques quiavaient march sur la Bastillele 26 janvier.

    POURQUOI JOUR DE COLRE 2NA PAS FONCTIONN?Pour de simples raisons logistiquesdabord. En janvier, les principalesforces du mouvement taient invi-tes converger vers Paris. Laperspective de semer le trouble enplein cur de la capitale tait irr-sistible et nombreux ont t ceux

    ayant rpondu lappel. Cettefois-ci, les organisateurs, parmilesquels Alain Soral, leader de las-sociation politique Egalit et R-conciliation, Yvan Benedetti,ex-numro 1 de luvre franaise,un mouvement ptainiste dissoutaprs laffaire Mric, et AlexandreGabriac, chefaillon des Jeunessesnationalistes, ont opt pour descortges dcentraliss dans 8 villesde province : Caen, Nantes, Lille,Dijon, Montpellier, Lyon, Toulouseet Bordeaux. Une ide loin dtrelumineuse pour Jean-Yves Camus,directeur de lObservatoire desradicalits politiques (Orap) laFondation Jean-Jaurs: Les mobi-lisations fractionnes comportenttoujours le risque dune vaporation,a fortiori pour Jour de colre, qui est

    un pot-pourri de groupusculesdivers.Outre le nombre de mobiliss,ctait l lautre inconnue de Jourde colre 2 : les diffrentes mou-vances, plus unies par ce qui lesoppose la dictature socialisteque par ce qui les rassemble, al-laient-elles nouveau battre lepav ensemble ? La rponse estclairement non.En janvier, le Printemps franais,frange la plus intgriste de la Manifpour tous, avait apport un grostiers des troupes les deux autrestiers tant les soralo-dieudonistes.Or, depuis, son grie, BatriceBourges, sest laisse aller quel-ques dlires mystiques : personnena vraiment compris le sens de sagrve de la faim, initie au mmemoment, dont le but ntait rienmoins que le dpart de FranoisHollande de lElyse! En outre, saproximit avec les milieux catholi-ques traditionalistes, peu apprcisde lultradroite, a conduit sonabandon en rase campagne.

    LA NOMINATION DE VALLSMATIGNONNAURAITELLE PASD ATTISER LE MOUVEMENT?En thorie, oui. Lex-pensionnairede Beauvau suscite un rejet pider-mique dans ces franges de lex-trme droite. Elles lui reprochentson autoritarisme, un sionismesuppos et donc une islamopho-bie latente ou son ct libral. Ensus, Manuel Valls aurait pu payerla croisade quil a mene pour faireinterdire les spectacles de Dieu-donn, vritable hraut de cesmilieux. Sur les rseaux sociaux,lappel la mobilisation de ceweek-end tait dailleurs accom-pagn dune photo du Premierministre barr dun Dgage.Pourtant, il nen fut rien. DaprsJean-Yves Camus, Manuel Valls admontr quil tait prt aller aucombat contre ces groupes. Certainsont probablement craint de nouvellesdissolutions.

    Y AURATIL UN JOURDE COLRE 3?Rien nest moins sr. Lclatementdu mouvement semble irrmdia-ble. Toutefois, une figure monte :celle de Farida Belghoul. Cette an-cienne militante de la Marche desBeurs a grandement contribu propager des rumeurs selon les-quelles lex-ministre de lEduca-tion nationale, Vincent Peillon,voulait introduire la thorie dugenre lcole. Du pain bni pources rtrogrades. Cette semaine, Fa-rida Belghoul a t invite sex-primer devant les monarchistes delAction franaise, lun des plusanciens groupuscules dextrmedroite fond en 1898 !

    ParWILLYLEDEVINPhotoALBERTFACELLY

    DCRYPTAGE

    Devant lHtel de ville de Paris, hier. Dans la capitale, une vingtaine de personnes seulement se sontmobilises pour Jour de colre 2.

    Jour de colre a rcupr desmilitants hostiles aux tudesde genre (qui, comme leur nomlindique, sont des tudes et nonune thorie). Elles se penchentsur ce qui dfinit le masculin et lefminin dun point de vue social,psychologique, historique Sansnier, les diffrences biologiques.

    REPRES Hollandedmission, TaubiraCayenne

    Unmanifestantprsentdimanchedans le rassemblementlyonnaisdeJourdecolre 2, qui amobilis peine300personnes

    17000Le nombre de manifestantsprsents le 26 janvier pourJour de colre 1. Ce weekendils furent peine plus 600 danshuit villes.

    UNE DYNAMIQUEPLOMBEPrsents le 26 janvier pour Jourde colre 1, des mouvements, telsCivitas, le Printemps franais, oule Parti de lInnocence de lcrivain dextrme droite RenaudCamus, taient absents hier.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014 FRANCE 9

  • Lanotiondevilledegauchepsedemoinsenmoinsdansleschoixpolitiques

    PhilippeGrandcoing etVincentBrousse, historiens, sur la victoire surprise de la droite Limoges:

    L e 30 mars, Limoges a bas-cul droite aprs cent ansde socialisme. Un sismelocal devenu lemblmenational de la dbcle de la gauche.Les historiens Philippe Grandcoinget Vincent Brousse, auteurs dunecartographie de la sociologie lec-torale de la ville depuis 2001, en ex-pliquent les causes.LebasculementdeLimogesnevousa pas surpris. Pourquoi?Vincent Brousse: A lorigine il y alintuition du gographe ThierryMoreau. Aprs le score historique-ment bas du PS au premier tour,nous savions que llection se joue-

    rait sur un fai-ble cart. Cettecartographie

    nous a permis de matrialiser unebascule possible due au triple d-crochage du PS dans le centre-villequi se droitise, dans les quartierspriphriques qui se frontisent etdans les quartiers pavillonnaires ole PS reflue. A Limoges, ce reculde 26 points entre 2008 et 2014 a unsens politique trs fort, perceptibleds les cantonales de 2011. Le FNavait alors enregistr 30% des voixdans les quatre quartiers populai-res, les zones de force de la gauche.Ds alors nous navons eu de cessede mettre en garde sur lvolutiondune ville qui se clivait, qui sepauprisait et qui se ghettosait.Ghetto du gotha dun ct etquartiers fort taux de chmage delautre.Lesvaincusont invoqu le contextenational.PhilippeGrandcoing:Cest en par-tie exact. Mais lessentiel sest jouailleurs, dans les grands ensembleshrits des annes 60-80. Le votede gauche sy effondre. Alorsquen 2008 la liste socialiste y d-passait les 60%, six ans plus tard,elle oscille entre 33% et 40%. Il estclair quune partie de llectoratpopulaire, aux conditions de viedgrades, a sanctionn les sor-tants. Cest dans ces mmes quar-tiers que labstention et le vote FNsont les plus forts.Selon le PS, la droite a aussi gagngrce au FN. Est-ce si simple?V.B. : Cest vrai mais insuffisant.Vrai car on peut penser que lessen-tiel des 2 300 voix qui manquentau FN au second tour est all sur laliste de droite. Particulirementdans les quartiers chics, mais aussidans les quartiers populaires. Ala Bastide, le vote FN recule de8 points, la liste de droite progressede 10. Pour autant, la progressionUMP-UDI est de plus de 5100 voix.

    Il y a donc des votes pris danslabstention et gauche. Au secondtour, cette dernire baisse en termede voix, plus encore en pourcen-tage. La gauche devrait sinquiterde son incapacit reconqurir cevote protestataire, particulirementdans les quartiers populaires.Comment expliquez-vous le scoreduFNaupremier tour toutaussid-

    routant Limoges?P.G. : Il y a certes des facteursnationaux, comme le discours so-cial du FN. Mais dautres lmentsjouent plein localement. Dabord,le sentiment dinscurit certaine-ment sous-estim par la municipa-lit. Or, ce nest pas parce que lin-scurit reste faible par rapport dautres villes quelle nest pas en

    forte croissance. En ce domaine,ce qui compte, cest le sens de lacourbe et non la valeur absolue deschiffres! Sy ajoute le fait que lac-tion sociale mene depuis un sicle(logements sociaux, loisirs populai-res, action culturelle) sembleaujourdhui drisoire, voire inap-proprie, au regard du chmage demasse qui sinstalle. Il ne faut pasngliger, enfin, un phnomnesocio-culturel dont la municipalitna pas pris la mesure. Les identitscollectives se dlitent, du fait du re-nouvellement des gnrations, delarrive de nouveaux habitants etde lindividualisme croissant. Lanotion mme de ville de gauchepse de moins en moins dans leschoix politiques. On la vu au se-cond tour o cest llectorat dedroite qui a le plus vot !Cette perce du FN doit-elle treprise au srieux?V.B.:Cantonales de 2011, prsiden-tielle de 2012 et ces municipales,avec une courbe ascendante jus-qu 17%. A Limoges, le socle du FNsemble tre autour de 11% des ex-prims. La liste Bleu Marine est ar-rive en tte du premier tour danstrois bureaux, tous dans des quar-tiers populaires, les plus jeunes, lesplus en priphrie. Ctait inconce-vable dans cette ville il y a cinq ans!

    Difficile de faire de la prospective,mais les comportements de llec-torat limougeaud se sont, en unefois, considrablement nationaliss.Et le vote FN est bien devenu unecomposante de lexpression dunepartie des habitants. Cest un vraidfi pour la droite de gouvernementet la gauche branle. La droite ob-tient une victoire fragile avec unemajorit htroclite.Cechangementdurapportde forceest-il durable?P.G.:La liste de droite a recueilli unpeu plus de 27% des voix des ins-crits! Cest dire si elle doit convain-cre, en particulier dans llectoratpopulaire qui est plus tent par levote contestataire ou labstention.Sa victoire est en partie due au re-port centriste. Inversement, la gau-che a pti dune faible mobilisation.En outre, la diffrence entre gaucheet droite est de moins de 600 voix,dans une ville de 138000 habitants.Autant dlments qui laissentle jeu trs ouvert. Une partie dellectorat limougeaud a sans douteaussi exprim un dsir dalter-nance, par lassitude lgard dunequipe ancienne et une gouver-nance perue comme sclrose. Ence sens, cest une attente dmocra-tique qui sest exprime et que ladroite ne devra pas dcevoir.

    Recueilli parJULIECARNISCorrespondanteLimoges

    INTERVIEW

    Le candidat UMPEmileRoger Lombertie (au centre) aprs sa victoire le 30mars Limoges. PHOTOTHOMAS JOUHANNAUD. LE POPULAIREDUCENTRE.MAXPPP

    REPRES

    HAUTE-VIENNE

    DORDOGNE CORRZE

    CREUSE

    VIENNE

    CHARENTE

    Bellac

    RochechouartLimoges

    30 km

    Il y a [] unmairequi sollicite llectionde trop.Mais Limoges, 89kmdeTulle, cestaussi un signe de cettesanctionnationale.FranoisHollande

    45,07%Cest le score dEmile Lombertie (UMP) au second tourde la municipale de Limogesface au maire PS sortant, AlainRodet (43,81%), et au candidatFN, Vincent Grard (11,10%).

    10communes comptant plusde 100000 habitants ont tperdues par la gauche auxmunicipales. La droite dtientaujourdhui 22 de ces 41 villes,dont les symboliques Toulouse, Reims ou SaintEtienne.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 201410 FRANCE

  • FRANCEXPRESSO 11

    Jene veuxpas[] que la causede lenvironnement,que la cause delcologie, se rsumedes imptssupplmentaires.

    SgolneRoyalministrede lEcologie,invitehier auGrandJuryRTLLCIle Figaro

    U ne dcision surprisemais un peu atten-due. Hier, dans unelettre adresse aux membresdu comit excutif de lUDI,son prsident, Jean-LouisBorloo, galement la ttedu Parti radical valoisien,annonce son retrait dfinitifde la vie politique ainsi quelabandon de son mandat dedput.Je nai pas en ltat toutelnergie ncessaire pour rem-plir concrtement mes respon-sabilits. Jai donc dcid delaisser la place libre celles et ceux qui vont prendre le re-lais. Jai donc dcid de mettreun terme mes fonctions et mes mandats, crit lancienministre de lEcologie de Ni-colas Sarkozy aprs stre f-licit du score de sa forma-tion aux municipales. Maisle calendrier politique sim-pose moi, je dois donc clari-fier ma situation, ajoute-t-il. Dautant que les cen-

    tristes runis au sein de lAl-ternative, les retrouvailles duModem de Franois Bayrouet de lUDI, lancent conjoin-tement, aujourdhui Paris,leur campagne pour leseuropennes.En retrait de la politique de-puis janvier cause de gravesproblmes de sant, unepneumonie aigu suiviedune septicmie, Borlooavait laiss les rnes de lUDI ses trois lieutenants: YvesJgo, dput-maire de Mon-tereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), Jean-ChristopheLagarde, dput-maire deDrancy (Seine-Saint-Denis)et lex-ministre de la DfenseHerv Morin, prsident duParlement du parti. Il pr-conise la mise en place duneprsidence par intrim et latenue dun congrs la fin delanne.LUDI, qui a dj t le jouetde rivalits internes, pourraitde nouveau traverser une

    zone de turbulences. Jusquprsent, Jean-Louis Borloosen tait fait le ciment, et leleader incontest. La nais-sance de lAlternative doitbeaucoup la volont du d-put de Valenciennes de ru-nir toutes les chapelles cla-tes du centre. La tte de ceconglomrat devrait choir Franois Bayrou, en positionde force depuis son lection la mairie de Pau.Agitateur dides aussibrouillon que bouillonnant,ancien maire de Valencien-nes la priode la plus noirede la ville, Jean-Louis Bor-loo, ministre de la Ville, alanc un plan de rnovationurbaine dune envergure ex-ceptionnelle et a t lini-tiative du Grenelle de len-vironnement. Son retrait vaentraner une lgislative par-tielle dans le Nord o, lorsdes municipales, la gauche aessuy quelques revers.

    CHRISTOPHE FORCARI

    Jean-LouisBorloosedcentreOPPOSITIONLepatronde lUDI a annonchier que,pour des raisons de sant, il quittait la vie politique.

    JeanLouis Borloo au premier conseil de lUDI, le 15 juin la Dfense. PHOTOALBERT FACELLY

    QUESTIONS JULIENDURANDCANDIDATAUXEUROPENNESEELVDANSLOUEST

    Tmoigner de la luttecontre Notre-Dame-des-Landes

    Julien Durand, 67 ans, paysan la re-traite et figure de la lutte contre le projetnantais daroport de Notre-Dame-des-Landes a accept la proposition deleurodput Yannick Jadot, candidatdEurope Ecologie-les Verts (EE-LV)dans lOuest dtre prsent sur sa liste.

    wPourquoivousprsenterauxeuropennessur la listedEE-LV?Je suis producteur de lait la retraite et militant la Confd-ration paysanne. Jai accept la proposition de Yannick Jadotpour tmoigner dans cette campagne de la lutte contre Notre-Dame-des-Landes et tous les grands projets dinfrastructuresdvoreurs despace agricole et dargent public. Je serais enposition non ligible. EE-LV nous a pauls depuis le dbutsans rserve. Laction politique est, avec laction citoyenneet juridique, lun des trois piliers de notre combat.wLaclde labandondeNotre-Dame-des-Landesestpolitique?Il y a encore quatre recours juridiques en cours. Mais laban-don de ce projet ne peut sacter que par une dcision fortede lexcutif. Les associations ont demand un rendez-vousavec Sgolne Royal [ministre de lEcologie, ndlr], on verra sielle maintient sa position pour un moratoire avant labandondfinitif, qui est notre objectif.w Jean-MarcAyrault, grandpromoteurduprojet daroport,est de retour dans son fief. Cest bon signe?Nous ne sommes pas contre un homme mais contre un grandprojet inutile. La direction gnrale de laviation civile areconnu que laroport actuel de Nantes pouvait tre con-serv et amlior.

    Recueilli par M..

    AFP

    ParMATTHIEUCOIFFIER

    Les verts dans le videLa fable de la sortie desVerts du gouvernement estubuesque, a ironis hierJulien Dray. Vu delextrieur, disons desrangs du peuple delcologie quEuropeEcologie-les Vertsambitionnait dereprsenter, la dcision deCcile Duflot et PascalCanfin de jetter lpongeverte la tte de Vallsparat, il est vrai,totalement absurde.Aprs avoir aval lescouleuvres sociales-dmocrates dans legouvernement Ayraultpendant vingt-deuxmois,cest aumoment o lematre corbeau social-libral tait prt leurlcher un beau fromagecolo que le renard vertsen est all. Pas pour faireaffaire avecMlenchon,non, juste pour tre unparti de gouvernementhors du gouvernement, a-t-on appris ce week-end.Que les deuxministresaient verrouill le dbat eninterne avec leur annonceunilatrale laissera destraces comme le conseilfdral houleux de samedi

    en tmoigne. Unemajoritde cadres intermdiairesles soutient. On peut y voirun beau coup tactique pourse dmarquer dun excutifsanctionn dans les urneset redonner Duflot envoie de voyntisation unevirginit en vue de 2017.Dautres y verront un salecoup pour lcologie. Hier,le Premierministre aconfirm, non sansperfidie, ses allchantespropositions: grandministre de lEcologie,collgialit de lquipe.Mardi, il tait all plus loinen sengageant auprs de ladlgation EE-LV abandonner Notre-Dame-des-Landes et surtout inscrire dans la loi sur latransition nergtiquevote avant lt larduction de la capacitnuclaire installe, soitla fermeture dautrescentrales aprs celle deFessenheim, objet dunfurieux bras de fer encoulisses avec EDF.Les associations commeles lecteurs pour qui faireavancer lcologie est unepriorit en seront pourleur frais.

    BILLET

    Dbuts ardus pourManuelValls. Le Premier ministreprononcera demain son discours de politique gnrale.Il sagit dun discoursimportant, il faut que je melapproprie, confirmait hierdans le Journal du dimanche lintress, qui prometdu concret, limage desonmentor, Michel Rocard,en 1988. Dans la foule,Manuel Valls engagerala responsabilit de songouvernement devantunemajorit fragilise. Toutjuste sortis de lexcutif, lescologistes ne voterontpas contre, a assursamedi le snateur JeanVincent Plac. Mais ilspourraient dcider desabstenir. Par ailleurs, unecentaine de dputs issusde plusieurs sensibilits duPS aile gauche du parti,aubrystes, Gauche populaire ont envoy au Premier ministre un texte pourque soit mis fin aux politiques daustrit qui ontenfonc lEurope dans larcession.De quoi, assurment, animer le dbat lAssemble, o le PS nedispose que dune courtemajorit. PHOTOAFP

    MANUEL VALLSPRPARE SONGRANDORAL

    LES GENS

    Aprs la vague bleue, lheure descomptes. Jean-Franois Cop, prsi-dent de lUMP, prsentera mardi unrapport sur la situation financire duparti, dont il assure quil fera litiredes accusations de surendettement etfavoritisme qui psent sur lui. Ladette nette de notre parti est de24,1 millions deuros, soit beaucoupmoins quaprs la prsidentielle

    de 2007, et pas du tout de 96 millions,a expliqu au Journal du dimanche llude Meaux, inquit par une enquteprliminaire. Je montrerai aussi quela fausse accusation de favoritisme estdiffamatoire, car les partis politiques nesont pas soumis aux codes des marchspublics. Ils choisissent de travailler avecdes prestataires comptents et loyaux,a-t-il ajout en allusion Bygmalion,

    socit de communication et dv-nements fonde par deux de ses pro-ches. Franois Fillon a, pour sa part,redemand dbut avril, lors du co-mit politique hebdomadaire delUMP, la mise en place dun comitde supervision des comptes duparti Une faon de mettre un btonde plus dans la roue de son meilleurennemi. W.L.D.

    A RETOURSUR LENDETTEMENTDELUMPET LAFFAIREBYGMALIONCop loffensiveavecunecalculette

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014

  • 12 FRANCEXPRESSO

    HRAULTAprs lamort dune fillette dans un institut thrapeutique,unpensionnaire devait tre dfr hier soir devant la justice.

    Unadosuspectdemeurtredansuncentrepourenfants

    U n adolescent de16 ans devait tre d-fr hier soir devantla justice pour meurtre pr-cd, accompagn ou suivi deviol, a annonc le parquetde Montpellier. Pour les en-quteurs il fait figure de sus-pect dans la mort dunefillette de 12 ans dans uncentre thrapeutique pourenfants dont elle tait pen-sionnaire Lodve (Hrault).Son corps a t dcouvert,vendredi soir tard, cachsous des vtements dans undes btiments de ltablisse-ment situ un peu lcart dela ville. Peu aprs, ladoles-cent, lui aussi pensionnairede ce centre pour enfants etjeunes en difficult avait tplac en garde vue.La jeune victime avait dis-paru vendredi lheure dudjeuner. La direction ducentre donnait alors lalertecraignant une banale fugue.La fillette est morte dunsyndrome asphyxique pou-vant rsulter dune strangu-lation, indiquait samedi leparquet en se fondant sur despremiers rsultats delautopsie. Cet examenmdico-lgal aurait aussi r-vl des signes de violenceet mis en vidence des preu-ves de relations sexuelles.Le jeune homme aurait taperu avec la fillette avant

    sa disparition, mais il rfutetre impliqu de quelque ma-nire que ce soit dans (cette)mort, a prcis ChristopheBarret, le procureur de la R-publique de Montpellier. Il ani les faits au cours de sagarde vue. Mais nousavons de bonnes raisons depenser que les relationssexuelles [] nont pas tconsenties. Cet adolescentsemble au centre de len-qute. Il aurait, selon le pro-cureur, un comportementqui apparat comme quivo-que.

    Des agents de la police tech-nique et scientifique ont pro-cd des investigationsdans le btiment o a t d-couvert le cadavre et procd des prlvements ADN.Les enquteurs ont aussi in-terrog le personnel et leslves de cet Institut thra-peutique, ducatif et pda-gogique (Itep). Il accueilleune cinquantaine denfantset adolescents gs de 6 18 ans. Ltablissementstend sur 22 hectares. Il estconstitu de plusieurs pa-villons disperss dans la ver-

    dure. La mission des Itepconsiste accueillir des en-fants, adolescents ou jeunesadultes qui prsentent des dif-ficults psychologiques sex-primant par des troubles ducomportement perturbantgravement leur socialisation etleur accs la scolarit et lapprentissage, indique lesite internet de ltablisse-ment. La fillette y sjournaitdepuis deux ans. Depuis sonarrive, elle ne stait jamaisfait remarquer, a soulign leprocureur.

    T.S. (avec AFP)

    Ctait il y a soixantedix ans: la Gestapo commande parKlaus Barbie, raflait 44 enfants juifs et sept ducateursqui les encadraient Izieu (Ain). Tous seront dports etmourront Auschwitz et dans un centre pnitentiaire enEstonie. Hier, une crmonie commmorative sest tenueau mmorial cre dans la maison o ils rsidaient et o ilsfurent rafls le 6 avril 1944. Dans cette traverse de lanuit que le nazisme imposa au monde, Izieu porte lammoire particulire du crime le plus abominable, celuiperptr contre les enfants, a dit Aurlie Filippetti, laministre de la Culture, dans son discours. Ce crime estde ceux qui ne peuvent, qui ne doivent jamais tre effacs. Mais je veux voir dans lvolution de ce lieu, dans sonouverture la jeunesse, un signe desprance. Aux ctsde la ministre, il y avait le prsident du Parlement europen, Martin Schulz, ainsi que six anciens pensionnairesde la maison dIzieu, qui eurent la vie sauve, car ils taientpartis quelques mois avant la rafle. Inaugur en 1994par Franois Mitterrand, le mmorial reoit chaqueanne 26000 visiteurs, dont 14000 scolaires.

    HOMMAGE AUX ENFANTS DIZIEURAFLS IL Y A SOIXANTEDIX ANS

    LHISTOIRE

    Le tribunal de grande instance de Dijon rend aujourdhuisa dcision lencontre dEmmanuel Giboulot, un viticulteur bio de CtedOr, qui a refus de traiter ses cepscontre une maladie, la flavescence dore (lire Librationdu 22 fvrier). A laudience du 24 fvrier, une amendede 1000 euros, pour moiti avec sursis, avait t requisecontre lexploitant, qui cultive 10 hectares de ctedebeaune et hautesctesdenuits en biodynamie. Lareprsentante du parquet, Jeanne Delatronchette, avaitfustig le nonrespect par choix idologique de larrtprfectoral imposant de traiter, en 2013, les vignes deCtedOr contre la flavescence dore. Cette maladiemortelle pour la vigne et trs contagieuse, apparueen 1949 dans le SudOuest, touche presque tout le vignoble franais aprs stre fortement dveloppe depuisune dizaine dannes selon les autorits sanitaires. Unimportant foyer avait t dcouvert en SaneetLoireen 2011, entranant en Bourgogne larrachage de 11 hectares de vignes en 2012 puis 0,2 hectare en 2013. PHOTOAFP

    EMMANUEL GIBOULOT,VITICULTEUR BIO ENATTENTE DE JUGEMENT

    LES GENS

    200Cest le nombre de personnes qui ont manifestsamedi Paris contre les violences policires lappeldu collectif Urgence notre police assassine fond parAmal Bentounsi, sur dAmine Bentounsi tu dune balledans le dos par un policier en 2012 NoisyleSec (SeineSaintDenis). Cette jeune femme doit comparatreaujourdhui devant le tribunal correctionnel de Paris, suite une plainte dpose en janvier 2013 par Manuel Valls,alors ministre de lIntrieur. Amal Bentounsi sera jugepour diffamation : elle a publi une vido (urgencenotrepoliceassassine.fr) dans laquelle elle parodie lesmodes de recrutement dans la police, un corps qui selonelle laisserait libre cours toutes les violences et bavures.

    Prtre auMans de 1962 1998,soit trente-cinq ans, jai quitt la prtriseparce que je ne supportais pas la hirarchie,et je perois 383 eurosmensuels.HubertPanneau 79ans,membrede lAssociationpouruneretraite convenable (APRC)qui dfend les intrtsdanciensprtreset religieuxqui ontquitt lEglise

    Lentre de ltablissement, un peu lcart de Lodve (Hrault). PHOTOBERTRANDLANGLOIS. AFP

    L annonce par MarineLe Pen que les munici-palits Front nationalallaient supprimer les menussans porc dans les cantinesscolaires suscite des remous.SOS Racisme a accus sa-medi la patronne du FN,sous couvert de dfendre lalacit, de viser les juifs etles musulmans. Il sagitdune offensive antimusul-mane peine masque a d-nonc de son ct le PCF.Loi. Nous naccepteronsaucune exigence religieusedans les menus des coles,avait tranch Marine Le Pen,interroge vendredi sur RTLau sujet des premires dci-sions des maires FN, il ny a

    absolument aucune raisonpour que le religieux entre dansla sphre publique, cest laloi. Cette mesure contri-buera sauver la lacit quiest en trs grave difficult, apoursuivi leuroppute, ac-cusant des maires UMP et PSde fermer les yeux sur lesviolations de la lacit dans lebut de sassurer la bien-veillance de communauts dontils pensent quils seront ou ilsont t des lecteurs.Dans un communiqu,SOS Racisme a jug affli-geant que le FN sattaque un sujet aussi marginal quequasi historique, rappelantque les menus sans porcexistent depuis des dcen-

    nies. Cest un moyen pourlextrme droite de senprendre ses cibles privilgiesque sont les juifs et les musul-mans, crit lassociation.Pour elle, Marine Le Pen naaucune leon de lacit donner, car elle ne pose pasla question du poisson le ven-dredi aux menus de trs nom-breux tablissements scolai-res, et quelle na pas ragiaux drapages de groupescatholiques extrmistesautour des manifestationscontre le mariage pour tous.Conviction.Dans un rap-port publi le 28 mars 2013,le Dfenseur des droits, Do-minique Baudis, avait rap-pel que, en labsence de

    texte contraignant, les mai-res navaient aucune obliga-tion de proposer des menus enfonction de la conviction reli-gieuse. La cantine tant unservice public, estimait-il,elle est soumise ses rgles:accs tous, continuit etneutralit. Le refus dunecollectivit dadapter les re-pas selon les convictions desfamilles ne peut donc treassimil une pratique dis-criminatoire, avait conclu leDfenseur des droits. Sur leterrain, la situation est trsdiverse avec des cantinesproposant des menus avec ousans porc, et dautres non.

    VRONIQUE SOUL(avec AFP)

    LacuisinescolaireduFNnepassepasDUCATIONSOSRacismeet lePCF slvent contre le parti dextrmedroite qui, dans les cantinesde ses villes, veut arrter lesmenus sansporc.

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014

  • UnecrcheaufildesmotsModle du genre, la structuregrenobloise 3 Pomsapplique immerger les enfants dfavorissdans unbain de langage.

    Q uartiers sud de Greno-ble, lcart du centre-ville. Des logements so-ciaux, des quipementssportifs, la dpartemen-

    tale toute proche et la crche3 Pom. 27 enfants y sont pr-sents par demi-journe. Il y a unespace pour les nourrissons et unsecond pour les plus grands, ceuxqui marchent. Parmi eux, Tyson,Ryan, Amine, Fedi, Myriam, Jenni-fer, Delia, Mohammed, Aroun,Amadou. Des enfants de milieuxpopulaires pour la plupart, quijouent, qui dorment, qui gotent et

    qui, pour certains, parlent peu.Trop peu pour leur ge. Cet aprs-midi-l, Jacqueline Bloyet, duca-trice de jeunes enfants, propose unatelier: Tyson, Fedi et Amadouse pressent contre une porte. Late-lier a lieu de lautre ct, dans unesalle lcart pour un moment part. Ce sont, tous les jours, quel-ques minutes pendant lesquelles onsisole du groupe pour une discus-sion en petit comit.

    JOUTES IDOLOGIQUES. Les troisgarons, 2 ans en moyenne, ont vi-siblement leurs habitudes danscette pice. Sans quon ne leur de-mande rien, ils vont dans le fondchercher des coussins de couleurs,les installent contre un mur, se ca-lent dessus. Ils sont en demande,souligne lducatrice, qui sadresse chacun par son prnom. Elle tientun imagier la main et encourageles garons lui dcrire ce quilsvoient. Fedi est le plus loquace. Ty-son montre du doigt une moto,mais aucun son ne sort de sa bou-che. Amadou dsigne de la main letramway, chuchote quelque chosequi reste inaudible. Lducatrice lesaide nommer le casque, la rue, leparc, prcise les couleurs. Elle sou-rit beaucoup, ne les brusque pas,les regarde lun aprs lautre.Lchange dure une dizaine de mi-nutes. Aprs quoi, les enfants ran-gent les imagiers et les coussins etrepartent jouer avec les autres. Aucours de ce moment de conversa-tion, il ny a pas eu deffet magi-que. Les enfants ne se sont pas mis parler dun coup. Mais, raconteTibaut, ducateur galement, onles sent de plus en plus laise. Aumoment du goter, on voit que quel-que chose sest pass. Ils sont davan-tage dans lchange, plus ouverts cequi se passe autour deux.Cest ici, avec lquipe de cette cr-che, que le dispositif Parler bam-bin a t construit par un cher-cheur, Michel Zorman, mdecin desant publique et personnalit lo-cale (1), dcd en 2012. Depuis, leParler bambin a essaim, soutenuen cela par les lus de la ville :les 450 auxiliaires de puriculture,ducateurs de jeunes enfants, nou-

    nous, etc., ont tous t forms parle centre communal daction social(CCAS). Dautres villes ont embray(Lille, Nantes, Metz, Le Havre,Bourges, Fontenay-aux-Roses) etparfois, lensemble dun dparte-ment, comme lIlle-et-Vilaine.Le constat de Zorman tait sans ap-pel : un enfant qui nematrise pas le langagese heurte des difficul-ts dapprentissage. Donc plus tton laide acqurir du vocabulaireet laisance de la parole, plus on luidonne de chances pour la suite. Aumoment dapprendre lire notam-ment. Zorman avait dcouvert desmthodes nord-amricaines etchoisi de les adapter en France. Destudes dmontrent quon parlemoins aux tout-petits dans les mi-lieux populaires : 3 ans, ils con-natront moiti moins de mots queceux des milieux aiss. Des chiffresque reprend et diffuse Terra Nova,le think tank proche du PS, quisoutient le Parler bambin etaussi le programme Carolina Abe-cedarian, bas sur des jeux, queMartine Aubry souhaite expri-menter Lille. Problme : ces ini-tiatives se heurtent rgulirement une leve de boucliers. La prven-tion prcoce est vue comme la stig-

    matisation de publics fragiles. Et lamachine semballe. On se souvientde la mobilisation des profession-nels de la petite enfance contre lapublication, en 2005, dune exper-tise collective de lInserm sur lestroubles de conduite chez lenfantet ladolescent. Le terrain avait pris

    feu, lambiance sy pr-tait, Sarkozy se lanantdans le pronostic de la

    dlinquance ds le plus jeune ge.Il reste, depuis, une sensibilit fleur de peau sur ces questions deprvention auprs des plus jeunes.Le collectif Pas de 0 de conduitepour les enfants de 3 ans joue lerle de sentinelle. Et monte au cr-neau trs souvent (2).Au sein de la crche 3 Pom, on faitle constat de ces joutes idologi-ques entre consternation et dta-chement. Personne ne fait rciterdes listes de mots aux enfants, sourit,dsole de lavoir lu, la directricede la crche, Anne Viossat. On neplaque pas non plus une mthodetoute faite sur eux. Le dispositif volueen permanence.

    TTETTE.Cest lheure du go-ter. Des assiettes de fromage sontdisposes au centre des minusculestables denfants. Des fruits suivent.

    Des petits malins font des stocks.Les adultes leur font remarquer quelassiette va repasser, merci de lafaire tourner. Toutes les occasionsde crer une conversation sont en-courages. Lcueil serait de faireles questions et les rponses, de parlersans couter. Il faut laisser aux en-fants le temps de sexprimer, souli-gne Jacqueline Bloyet. Pendant letemps des soins, du change, cha-que situation de tte tte avec unenfant, les puricultrices ont appris attendre que des mots naissent enrponses aux leurs. Et nous int-grons les parents dans la boucle,prcise la directrice. Tyson quitte lacrche dans les bras de sa mre,passe devant la directrice et la for-matrice, qui le saluent au passage.Lenfant leur fait coucou de la main.Sa mre sarrte et lui dit: Et avecta bouche ? Quelques secondes dvisager ses interlocutrices puis legaronnet articule: Au revoir. Samre est aux anges.

    (1) Chercheur associ auprs dulaboratoire cognisciences de lIUFMdeGrenoble. Initiateur du programmeP.A.R.L.E.R (Parler, apprendre,rflchir, lire, ensemble pour russir) destination des lves de primaire.(2) A lire: leur contribution dansMediapart date du 17mars.

    ParMARIEJOLLEGROSEnvoye spciale GrenoblePhotosPABLOCHIGNARD

    REPORTAGE

    REPRES

    Pas de 0 de conduite pourles enfants de 3 anstait sa cration, en 2006,un appel la mobilisationlanc contre une expertisede lInserm sur les troubleschez lenfant et ladolescent.Sa ptition avait recueillides dizaines de milliersde signatures de professionnels de la petite enfance.

    8%Cest la part des enfantsqui, en France, ont une placeen crche, parmi les 20%les moins favoriss

    CAROLINAABECEDARIANCr en 1972 aux EtatsUnis,ce programme dacquisitiondu langage partir de jeuxducatifs sadresseaux enfants de 0 5 ans.Avec des effets probants surla russite scolaire.

    A la crche 3 Pom, le 26mars. En haut, Amadou, Tyson et Fedi en atelier avec lducatrice.

    FAMILLE & DUCATIONLIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014

    VOUS 13

  • VivendifaitpayerNumericabletrscherpourSFRLe choix du cablo-oprateur, qui a relev sonprix aprs la surenchredeBouygues, est une excellente opration pour le vendeur.

    A nd the winner isVivendi. Car si Numeri-cable emporte SFR, auxdpens de Bouygues,cest bien Vivendi, le vendeur deloprateur, qui fait la plus belleaffaire. Il va recevoir 13,75 milliardsdeuros en cashet 20% de la nouvelleentit Numericable-SFR. Vivendi a su si bien attiser larivalit entre les deux oprateursque la valorisation de SFR estime 13 milliards deuros avant le dbutdu duel tutoie dsormais les18 milliards au moins sur le papieret si les conomies attendues de lafusion sont bien au rendez-vous.Quelles secousses ces 5 milliardsdenchrissement vont-elles pro-duire sur le march ?

    BOUYGUES AU PIED DUMURLe plus fragile des quatre opra-teurs mobiles se retrouve tout seul.Lacharnement quil a mis pour d-trner le cblo-oprateur tmoignedune certaine fbrilit. Au lende-main de la dfaite de Bouygues,son entourage cherchait minimi-ser lchec : Le choix est act. On

    laccepte, sans cacherun peu damertume cause dun jeu ds le

    dbut pip. Vivendi avait uneprfrence trs nette pour vendre Numericable mais il est venu nouschercher Do cette partie de po-ker avec cinq relances de la part deBouygues, dont les deux dernireslors du week-end dcisif o Vi-vendi avait runi son conseil desurveillance pour trancher.Les conseils de Bouygues, avocatsdaffaires et banquiers, examinent

    prsent les recours possibles: Laprocdure na pas t dune correc-tion totale mais existe-t-il pourautant des lments tangibles pour lacontester? Lattaque pourrait veniraussi des actionnaires de Vivendiqui sestimeraient lss par lopa-cit de la procdure, et in fine, lechoix de Numericable.Bouygues devra dire trs vite com-ment il envisage lavenir. Bien queperdant, il a fait la dmonstrationde sa capacit runir des monta-gnes de milliards et coaguler desinvestisseurs de la Caisse des d-pts et consignations un fondssingapourien, bien au-del de soncercle habituel (Pinault, Decaux).Il envoie le signal quil nest pasprt se coucher: ses futurs parte-naires en affaires les analystesveulent le marier Free devronten tenir compte. Maintenant, tous

    les regards vont se tourner vers Bou-ygues [] qui ne peut pas mon sensrester tout seul, a jug hier St-phane Richard, patron dOrange.

    NUMERICABLE SOUS LILDE SES BANQUIERSPatrick Drahi, premier actionnairedu groupe Numericable et patrondu groupe international Altice, estau pied dun mur dendettement.Vendredi, sous la pression dune re-mise au pot surprise de Bouygues,il a concd un nouvel effort, en di-rect, alors que les administrateursde Vivendi taient runis. Presque2 milliards en liquide en plus parrapport sa proposition du 12 mars.Certes, dans le mme temps, Vi-vendi ne gardera plus que 20% ducapital du nouvel ensemble Nume-ricable-SFR, mais lendettementdj important de Numericable

    passera, aprs la fusion et la ral-longe, 11,64 milliards deuros.Cela signifie une dgradation de 3,1 3,5 de son ratio dendettement ltalon qui mesure la viabilitdune entreprise endette. Avantcet effort, la facture en intrtsse chiffrait dj 450 millionsdeuros. Dans le camp de Drahi, onen minimise limpact: Non, le ra-tio na pas grimp, il a seulementvolu. Jack Malone, le patron de Li-berty Global [leader amricain ducble, ndlr], est bien un ratiode 5. Une clause de la nouvelle of-fre vient encore renchrir laccord:un bonus de 750 millions pourraittre encore vers Vivendi souscertaines conditions. Le prix finalde la transaction inquite les syndi-cats de SFR. Ils attendent des ga-ranties plus fortes sur le maintiende lemploi et de leurs statuts quela simple lettre dengagement si-gne par Patrick Drahi.

    FIN DE LA RCRPOUR LES CONSOMMATEURSLe nouveau ministre de lEcono-mie, Arnaud Montebourg, avaitplaid bruyamment pour Bouygueset le retour dun march du mobile trois, gage selon lui dune pacifi-cation des prix. Il a perdu. Mais laguerre des prix pourrait connatreun palier. Dabord parce Numeri-cable a besoin de marges levespour digrer lopration. Lorsdune de ses trs rares apparitionsdevant la presse, Drahi avait tformel : On sest engag ne pasaugmenter nos prix dans le mobileen cas dachat de SFR. Pas de dan-ger que Numericable crase les prixdans le fixe : son offre triple play trs haut dbit (au-dessusde 30 mgabits par seconde) d-marre 39,90 euros par mois. Cest6 euros de plus que celle dOrange,loffre Livebox Zen Fibre, 33,99 euros alors que loprateurhistorique nest pas rput pour sonagressivit. Numericable a affichla couleur : la croissance de la re-cette moyenne par abonn (Arpu)au fur et mesure de la progressiondu trs haut dbit, est lun des ob-jectifs affichs du futur groupe.Rester ou non chez SFR est uneautre question. Ses abonns pour-raient tre tents, comme chaquebouleversement majeur, de claquerla porte. Une chose est claire : lamarque SFR sera prserve. En re-vanche, celle de Numericable, du-rablement abme depuis son ra-chat de Noos en 2005 et le chaos quisensuivit pour les abonns, est,elle, voue disparatre.

    ParCATHERINEMAUSSION

    DCRYPTAGE

    ADunkerque,mardi.PHOTOPHILIPPEHUGUEN.AFP

    13,5milliards deuros, cest ce que vaverser Numericable pour acheter SFR. Vivendi prendra galement 20% du futur ensemble.

    w 5 mars Bouygues et Numericable dposent chacun une offrepour SFR.w 12 mars Bouygues amliore sonoffre, Numericable aussi.w 14 mars Vivendi et Numericableentrent en ngociation exclusive.

    w 20mars Bouygues fait unenouvelle offre.w4 avril Fin des ngociations.Bouygues renchrit, Numericable galement.w 5 avril Ultime rallonge de Bouygues. Numericable est choisi.

    REPRES Nous redoublerons devigilance [quant aux]engagements [] deNumericable ne passupprimer demploi.ArnaudMontebourgministrede lEconomie

    LE MATCH BOUYGUESNUMERICABLE

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 201414 ECONOMIE

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    La prsente communication ne constitue pas une offre ou une sollicitation doffre de vente ou de souscription de valeurs mobilires ncessitant un prospectus au sens de la Directive 2003/71/UE. La premire offre au public de titres deDreams ODIGEO est maintenant close et tait uniquement destine aux investisseurs qualifis agissant pour leur propre compte. Aucun prospectus na t ou ne sera vis par lAMF en relation avec la prsente opration. la prsente communication ne doit pas tre publie, transmise ou distribue directement ou indirectement sur le territoire des Etats-Unis, du Canada, de lAustralie ou du Japon.

    This does not constitute an offer to sell, or a solicitation of an offer to purchase, any securities and is not for distribution, directly or indirectly, in or into the United States, Canada, Australia or Japan. The eDreams ODIGEO initial public offering is now closed to participation. eDreams ODIGEOs shares have not been, and will not be, registered under the Securities Act of 1933 and may not be offered or sold within the United States other than pursuant to an applicable exemption from, or in a transaction not subject to, the registration requirements of the Securities Act.

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  • Ce ne sera bienttplus une lubie deScandinave, debobo ou de pauvre comme laffir-ment les motori-ss. En Franceaussi, le vlo estamen prendreune place impor-

    tante dans nos dplacements au cours desprochaines annes. Le signal envoy par legouvernement dbut mars va dans ce sens:

    un plan daction comportant 19 mesuresconcrtes mettre en uvre en 2014 vise encourager les modes de dplacement ac-tifs, la marche et le vlo, et augmenter lapart de la bicyclette dans les dplacementsdomicile-travail.

    Sant et concentrationLa pratique de la petite reine est sur la penteascendante depuis une dizaine dannes djgrce la multiplication des services de vlo-partage et des pistes cyclables. Des tudesscientifiques en vantent les bienfaits : allerau travail et lcole vlo amliore la santet la concentration. Plus de vlos en ville si-

    gnifie aussi moins de pollution de lair et debruit, plus de place pour circuler. Au minis-tre de lEcologie, on y voyait (avant rema-niement) un mode de transport conomique,respectueux de lenvironnement et trs rapideen milieu urbain, favorisant la dcongestion desvoies de circulation. Au cabinet du ministredlgu aux Transports, on soulignait aussiles effets bnfiques sur lconomie de cesecteur fort potentiel qui gnre chaque an-ne 4,5 milliards de retombes conomiques etreprsente 35 000 emplois dont la moiticoncerne le tourisme vlo. La Scu gagne-rait ce que davantage de trajets domicile-travail se fassent les mains sur le guidon, les

    collectivits dpenseraient moins dans lesinfrastructures routires. Pourtant, moins de3% des trajets quotidiens se font aujourdhui vlo. En cause, le manque de pistes cycla-bles, dendroit scuriss pour se garer (aubureau, la gare ou la maison) ou linter-diction des vlos dans la plupart des trans-ports en commun. Pas trs incitatif. Le reliefet le climat, cest dsormais une questiondquipement. Mais la crainte de laccident etdu vol est un vrai sujet. Il faut que le cycliste aitenvie de faire du vlo, souligne DominiqueLebrun, le coordonnateur interministrielpour le dveloppement de lusage du vlo,officiellement appel Monsieur Vlo.

    ParGABRIELSIMON

    Lamesure phare du plan daction du gouvernement est lexprimentation dune indemnit kilomtrique verse chaque salari se rendant au travail vlo. PHOTOSLAURENTTROUDE

    LIBRATION LUNDI 7AVRIL 2014II ECOFUTUR

  • STRASBOURG,DANSLEPELOTONDETTE

    LACITALSACIENNEDVELOPPELESAMNAGEMENTSPOURVLOS.

    REPORTAGE

    Strasbourg, capitale fran-aise du vlo ? Cest ainsique le magazine Terra Eco

    dsignait la cit alsacienne, pre-mire de son Top 5 des villes oil fait bon pdaler publi enavril 2013. Avec 580 km dam-nagements cyclables (prs de lamoiti de sa voirie) et de nom-breuses exprimentations enavance sur le plan du gouverne-ment