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[desarmi.org/]. Document sous License Crea6ve Commons (byncsa). ACADEMIE DE PARIS Année 2015 MEMOIRE Pour l’obtention du DES D’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur: Monsieur le Professeur Benoît Plaud par M me GODART Camille Présenté et soutenu le 7 septembre 2015 SURVEILLANCE ANESTHESIQUE CENTRALISEE HORS SALLE DE LA CHIRURGIE DU SEGMENT ANTERIEUR : étude de non infériorité (ETUDE SACHS) Travail effectué sous la direction du Docteur DEVYS Jean-Michel

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ACADEMIE DE PARIS

Année 2015

MEMOIRE

Pour l’obtention du DES

D’Anesthésie-Réanimation

Coordonnateur: Monsieur le Professeur Benoît Plaud

par

Mme GODART Camille

Présenté et soutenu le 7 septembre 2015

SURVEILLANCE ANESTHESIQUE CENTRALISEE

HORS SALLE DE LA CHIRURGIE DU SEGMENT

ANTERIEUR : étude de non infériorité

(ETUDE SACHS)

Travail effectué sous la direction du Docteur DEVYS Jean-Michel

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ABREVIATIONS

AMM Autorisation de mise sur le marché

ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

ASA American society of anesthesiologists

ALR Anesthésie locorégionale

CNIL Commission nationale de l’informatique et des libertés

CNRAs Certified registered nurse anesthetists

CPP Comité de protection des personnes

DGOS Direction générale de l’offre de soins

FC Fréquence cardiaque

HAS Haute Autorité de la Santé

HTA Hypertension artérielle

IADE Infirmier anesthésiste diplômé d’état

IBODE Infirmier de bloc opératoire diplômé d’état

MAC Monitored care anesthesia

MAR Médecin anesthésiste réanimateur

PREPS Programme de recherche sur la performance du système de soins

SACHS Surveillance anesthésique centralisée hors salle

SE Standard Error

SpO2 Saturation artérielle en oxygène

SSPI Salle de surveillance post-interventionnelle

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TABLE DES MATIERES

RESUME .............................................................................................................. 1

INTRODUCTION ............................................................................................... 2

LA CHIRURGIE .................................................................................................................... 2

ETAT DES LIEUX DE LA CHIRURGIE DE LA CATARACTE EN FRANCE

(DONNEES D’EPIDEMIOLOGIE) (annexe 1)..................................................................... 2

L’ANESTHESIE .................................................................................................................... 3

CONDITIONS DE REALISATION DE LA CHIRURGIE DE LA CATARACTE

(ENVIRONNEMENT TECHNIQUE) : LE RAPPORT HAS DE 2010 (annexe 2) .............. 5

EVOLUTION DE L’ORGANISATION DE L’ANESTHESIE POUR CHIRURGIE DE LA

CATARACTE ........................................................................................................................ 6

MATERIEL/METHODE ................................................................................... 7

OBJECTIFS DE L’ETUDE ET CRITERES D’EVALUATION ........................................... 7

POPULATION ETUDIEE ..................................................................................................... 7

TYPE D’ETUDE .................................................................................................................... 8

ETHIQUE ET SECURITE (annexe 5) ................................................................................... 8

DESCRIPTION DE L’ETUDE .............................................................................................. 8

ANALYSE STATISTIQUE ................................................................................................. 10

RESULTATS ..................................................................................................... 12

DIAGRAMME DE FLUX ................................................................................................... 12

CARACTERISTIQUES DESCRIPTIVES DES PATIENTS .............................................. 13

CRITERE DE JUGEMENT PRINCIPAL ........................................................................... 14

CRITERES DE JUGEMENT SECONDAIRES .................................................................. 16

DISCUSSION ..................................................................................................... 18

CONCLUSION .................................................................................................. 22

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................ 23

ANNEXES .......................................................................................................... 25

ANNEXE I : DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES.............................................................. 25

ANNEXE II : CONDITIONS DE REALISATION DE LA CHIRURGIE DE LA

CATARACTE (ENVIRONNEMENT TECHNIQUE) ........................................................ 26

ANNEXE III : ENJEUX DE L’ANESTHESIE POUR CHIRURGIE DE LA CATARACTE

.............................................................................................................................................. 28

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ANNEXE IV : TEXTES DE LOI ENCADRANT LA PRATIQUE DE L’ANESTHESIE

EN FRANCE ........................................................................................................................ 29

ANNEXE V : ACCORD DU CPP ET LETTRE D’INFORMATION AU PATIENT ........ 31

Accord du CPP ..................................................................................................................... 31

Lettre d’information au patient ............................................................................................. 32

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RESUME

Introduction: La surveillance d’une anesthésie doit être continue et réalisée par un MAR

et/ou un IADE. Le but de notre étude était de démontrer que pour une chirurgie pour laquelle

le recours à l’IADE ou le MAR est peu fréquent, comme celle du segment antérieur de l’œil,

la prise en charge des patients n’est pas altérée lors de la surveillance anesthésique continue

mais simultanée de 3 salles d’opération, en s’aidant d’un écran répétiteur du monitorage, situé

en dehors de la salle d’opération.

Méthodes: Etude prospective randomisée monocentrique (PREPS 2012). Après accord du

CPP et consentement, les patients devant être opérés de cataracte ou glaucome sous ALR ou

topique ± sédation étaient randomisés en 2 groupes: 1/ groupe SACHS: un IADE surveillait

jusqu’à 3 salles d’opération en même temps, via un monitorage standard, associé à un écran

répétiteur des données des 3 salles, situé hors salles d’opération. L’IADE intervenait sur

demande chirurgicale (interphone), spontanément ou devant l’apparition d’une situation à

risque sur l’écran. 2/ groupe non-SACHS: un IADE sur chacune des 3 salles d’opération.

Dans les 2 groupes, un MAR était en charge de ces 3 salles d’opération. Tous les patients

avaient été évalués en consultation d’anesthésie.

Le critère principal de jugement était la survenue d’une situation à risque [HTA > 200 mmHg,

FC < 45 /min, SpO2 < 85%, conditions opératoires < 3 (score de 0 à 10)]. Étaient notés le

recours au MAR, à un IADE de recours, la douleur et la satisfaction du patient, celle des

personnels IADE, IBODE, MAR, chirurgien, et les reprises à H24. La randomisation

répartissait en journées SACHS et en journée non-SACHS. La marge de non infériorité

consentie était de 5%, différence maximale attendue du taux d’incidence des situations à

risque. Au risque α unilatéral de 2,5%, pour une puissance de 90%, 440 patients devaient être

inclus par groupe pour démontrer que la stratégie SACHS n’était pas inférieure à la stratégie

standard.

Résultats : Sur les 1125 patients éligibles, 900 ont été inclus sur une période de 4 mois, avec

22 journées SACHS et 26 non-SACHS, 93% d’anesthésie topique et 7% d’ALR.

L’incidence des situations à risque était statistiquement équivalente : SACHS 6,4% versus

non-SACHS 5,8%, écart-type (-3,8%; 2,5%). Les scores de stress, douleur et satisfaction des

patients n’étaient pas différents ainsi que les nécessités de reprise chirurgicale à H24. On

notait des scores de conditions opératoires évaluées par les chirurgiens et de conditions de

travail évaluées par les IADE et IBODE statistiquement plus bas dans le groupe SACHS

versus non SACHS, différence non retrouvée pour les conditions de travail des anesthésistes.

Discussion: Pour la chirurgie du segment antérieur de l’œil, sous ALR ou topique, la prise en

charge des patients n’est pas dégradée lors la surveillance simultanée de 3 salles d’opération

par un seul IADE.

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INTRODUCTION

LA CHIRURGIE

La cataracte se définit par l’opacification de tout ou d’une partie du cristallin

entrainant une baisse de l’acuité visuelle. La principale étiologie en est le vieillissement. La

prise en charge chirurgicale de la cataracte est indiquée dès lors que les patients présentent

une fonction visuelle altérée ne permettant plus au patient de pratiquer ses activités

habituelles. Le traitement chirurgical consiste à extraire le cristallin opaque (extraction extra

capsulaire par phacoémulsification) et à mettre en place un implant intraoculaire artificiel

(implant de chambre postérieure). Les différentes étapes comportent une incision de la

cornée, un capsulorhexis (ouverture de la capsule antérieure du cristallin sur 360°), une

phacoémulsification du cristallin (fragmentation du noyau par des ultrasons et aspiration du

contenu) puis une mise en place de l’implant dans le sac cristallinien au travers de l’incision

cornéenne.

Les complications de cette chirurgie sont rares. La principale est la rupture

peropératoire de la capsule postérieure (< 1% des cas). Cet incident peut être très limité et ne

pas modifier le reste de l'opération mais il peut dans d'autres cas empêcher de placer le

cristallin artificiel derrière l'iris et obliger à placer l'implant entre iris en cornée (implant dit de

chambre antérieure) pouvant nécessiter une ré-intervention. Dans tous les cas, elle impose une

surveillance post opératoire renforcée car elle expose aux complications suivantes : infection,

décollement de rétine, œdème maculaire. La plus redoutée des complications reste

l’endophtalmie (taux de 1 à 3 pour 1000 interventions en France) avec un risque de cécité de

10%. Les complications postopératoires tardives sont dominées par l’opacification de la

capsule postérieure due à une prolifération des cellules cristalliniennes résiduelles. Elle

survient chez 10 à 50% des patients opérés dans les 5 ans qui suivent la chirurgie.

ETAT DES LIEUX DE LA CHIRURGIE DE LA CATARACTE EN

FRANCE (DONNEES D’EPIDEMIOLOGIE) (annexe 1)

Il s’agit en France de la première intervention chirurgicale réalisée avec plus de

700 000 actes/ an en 2012 (717 000 interventions pratiquées en 2012 pour un coût total de 1,3

milliard d’euros) avec une nette progression d’années en années. La prise en charge de la

chirurgie de la cataracte s’étend sur 3 à 6 mois avec les étapes pré et post opératoires.

L’intervention est majoritairement réalisée en ambulatoire en France (86% des chirurgies avec

nette progression d’années en années) et en structure libérale à but lucratif (75% des

chirurgies). L’âge moyen des patients est de 73 ans avec un sex ratio de 2 hommes pour 3

femmes, la proportion de patients âgés de plus de 65 ans est supérieure à 80% avec une

prédominance de patients âgés entre 70 et 80 ans.

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L’ANESTHESIE

Tous les types d’anesthésie sont possibles mais la technique qui prédomine en

chirurgie du segment antérieur est l’anesthésie locale (1).

L’anesthésie topique correspond à l’instillation répétée de gouttes d’anesthésiques

locaux type oxybuprocaïne à 0,40% ou tétracaïne à 0,5 ou 1% sur la cornée ou dans les culs-

de-sac conjonctivaux (durée d’action des anesthésiques locaux 4 à 8 minutes).

Elle semble suffire pour la majorité des chirurgies de la cataracte. En effet, l’incision est

réalisée au niveau de la cornée qui est correctement analgésiée par l’anesthésie topique. Les

milieux transparents du globe oculaire (cristallin, humeur aqueuse) n’ont pas d’innervation

sensitive. L’iris est la seule structure potentiellement douloureuse mais, pour une chirurgie de

la cataracte, il est dilaté ce qui prévient son contact avec les instruments. L’anesthésie topique

ne procure aucune akinésie. Les effets secondaires sont une sensation transitoire de

picotement ou d’irritation à l’instillation, les effets systémiques sont exceptionnels. Les

complications des collyres sont le risque de complications cornéennes avec l’altération de

l’épithélium cornéen corrélée avec la fréquence des instillations (la tétracaïne étant la solution

la plus toxique). L’anesthésie topique est fréquemment associée (30 à 70% selon les études) à

d’autres techniques ayant pour but d’améliorer l’analgésie, on parle alors de « topique

améliorée ». On peut citer par ordre décroissant de fréquence d’utilisation l’anesthésie

intracamérulaire (injection de lidocaïne dans l’humeur aqueuse de la chambre antérieure pour

insensibiliser l’iris), l’utilisation de gel d’anesthésie local (VISTHESIA®) ou simplement du

gel urétral de lidocaïne 2% (utilisation hors AMM et interdite par l’ANSM depuis 2004),

l’anesthésie sous-ténonienne (injection d’anesthésique local dans l’espace épiscléral avec une

diffusion du produit de manière circulaire autour du globe). Enfin, l’injection systémique

d’agents de l’anesthésie est couramment utilisée pour compléter cette anesthésie topique.

L’anesthésie locorégionale comprend l’anesthésie rétrobulbaire et l’anesthésie

péribulbaire, cette dernière présentant des risques de complications moindres mais pouvant

être d’une moindre efficacité en cas de diffusion incomplète dans l’espace intra-conique.

Les contre-indications de l'ALR sont rares, et pour la plupart, relatives. Pour le myope fort, le

bénéfice de l'ALR doit être pesé en regard du risque accru de perforation du bulbe oculaire,

d'autant plus que le patient est atteint d'un staphylome myopique. Le patient monophtalme

reste une contre-indication relative du fait de la gravité majeure d'une éventuelle

complication. Les principales complications sont : la perforation oculaire, les complications

neurologiques centrales par diffusion de l’anesthésique local dans l’espace sous-arachnoïdien

ou sous-dural du nerf optique, les lésions des muscles extrinsèques de l’œil par toxicité

musculaire des anesthésiques locaux.

L’anesthésie générale est exceptionnelle dans ce type de chirurgie fonctionnelle et

réservée aux patients qui ne peuvent remplir les conditions d’immobilité nécessaire (démence,

toux incontrôlable, tremblements incontrôlables du chef).

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Des réserves sont fréquemment émises sur l’anesthésie topique concernant la survenue

éventuelle de complications chirurgicales imputables à la mauvaise qualité de l’anesthésie et

aux mauvaises conditions chirurgicales qu’elle procurerait. Il existe à ce jour peu de données

évaluant en critère principal l’incidence des complications chirurgicales suivant la technique

anesthésique utilisée d’autant que les complications chirurgicales sont rares, dépendantes de

l’expérience de l’opérateur et probablement sous déclarées (2). La méta-analyse de Zhao

parue dans Ophtalmology en 2012 comparant l’anesthésie topique à l’anesthésie

locorégionale ne retrouvait pas de différence significative ni en terme de complications

chirurgicales ni en terme de difficultés techniques opératoires ni d’allongement des temps

opératoires (3).

L’anesthésie topique est régulièrement assimilée à la seule instillation de gouttes en

intraoculaire ce qui questionne nécessairement sur l’utilité d’un encadrement anesthésique

lors de ce type d’anesthésie. L’anesthésie topique pure est en réalité rare et la plupart du

temps associée à d’autres techniques voire à une sédation pour assurer un confort chirurgical

et du patient. Les scores de douleurs per et postopératoires sont globalement plus élevés dans

les groupes de patients opérés sous anesthésie topique versus ALR expliquant probablement

ce recours à une sédation complémentaire même si la subjectivité des notions de douleur et

confort rend très prudent l’interprétation de ce type d’études (3,4). Il est difficile

d’individualiser des études qui s’intéressent spécifiquement à la nécessité et la fréquence de

recours en sédation lors de l’anesthésie topique, cette pratique étant communément admise.

Actuellement, ce sont les études qui s’intéressent au « monitored care anesthesia » qui

nous fournissent une meilleure évaluation du besoin d’encadrement anesthésique en chirurgie

de la cataracte. Pour rappel, le concept de « monitored care anesthesia » est né dans le milieu

des années 80 pour faire reconnaître la pratique et l’encadrement de l’anesthésie locale et

permettre sa rétribution. Il consiste selon l’ASA en une prise charge du patient lors d’une

intervention programmée réalisée sous anesthésie locale ou sans anesthésie du tout et où,

l’anesthésiste est responsable de la surveillance des signes vitaux du patient, disponible à tout

instant pour administrer des médicaments ou fournir d’autres soins médicaux le cas échéant.

En chirurgie de la cataracte, le recours anesthésique est variable de 1,5% à 37% suivant les

diverses études. Les principaux motifs de recours sont la nécessité d’une réassurance verbale

du patient, l’administration d’une sédation complémentaire et la gestion d’une poussée

hypertensive ou d’une bradycardie (5–10). Aucune complication sévère nécessitant une

intubation ou une hospitalisation au décours de la chirurgie n’est retrouvée dans l’ensemble de

ces études. Les patients présentant des comorbidités lourdes sont le plus souvent exclus de ces

études ce qui peut minimiser le taux de recours à l’équipe anesthésique alors

qu’habituellement dans cette chirurgie les patients sont fréquemment ASA 3 ou 4. Le recours

anesthésique est difficilement prévisible mais il est plus fréquent chez les patients avec

antécédents d’HTA ou de pathologie respiratoire ou avec un score ASA élevé (11).

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CONDITIONS DE REALISATION DE LA CHIRURGIE DE LA

CATARACTE (ENVIRONNEMENT TECHNIQUE) : LE RAPPORT HAS

DE 2010 (annexe 2)

En 2010, l’HAS a émis un rapport sur les conditions de réalisation de la chirurgie de la

cataracte (12). La demande initiale émise par la Direction de la sécurité sociale portait sur

l’évaluation des modalités d’anesthésie, du lieu de réalisation de l’acte et de la compétence

des ophtalmologistes dans l’espoir d’une évolution des modalités de prise en charge

anesthésique et en particulier le recours de plus en plus fréquent à l’anesthésie topique.

La réalisation de la chirurgie de la cataracte en « cabinet de ville » était aussi questionnée.

Ce rapport couvre différents champs d’évaluation et conclue:

Concernant les locaux et le plateau technique, la chirurgie de la cataracte doit être

réalisée dans un environnement de type bloc opératoire. Il est nécessaire de disposer du même

environnement technique et des mêmes conditions d’hygiène que ceux requis pour une

chirurgie de niveau 1 de la classification d’Altemeier, c'est-à-dire des conditions disposant

d’un traitement de l’air et offrant toutes les garanties de respect des conditions d’hygiène et

d’asepsie. Il n’existe aucune définition, en particulier réglementaire, du « cabinet de ville » et

donc de son niveau d’équipement nécessaire.

Concernant le personnel, le groupe de travail s’est accordé sur l’utilité, le bénéfice

pour le confort et la sécurité du patient d’avoir un médecin anesthésiste réanimateur (MAR)

présent sur le site, non affecté à la salle mais disponible. Le rôle et l’intervention du MAR ne

peuvent pas être réduits à la seule administration d’un produit anesthésiant mais comprend

également l’évaluation préopératoire du patient et son suivi tout au long de la procédure (la

population cible étant âgée et porteuse de comorbidités). Cette organisation avec la présence

d’un MAR sur site garantit la même sécurité au patient quel que soit son mode de prise en

charge. Le rapport HAS indique la nécessité de reconnaître cette activité de recours

anesthésique et de la rémunérer.

La conclusion finale de ce rapport est que, quel que soit le lieu où la chirurgie de la cataracte

est réalisée, ses conditions de réalisation doivent répondre à un même niveau d’exigence en

matière de sécurité et de qualité pour le patient.

Le rapport de l’HAS commandé par la DGOS n’a pas permis de faire évoluer la chirurgie de

la cataracte en France vers un modèle « suédois ou américain » de cabinet de ville sans

anesthésiste. En revanche, ce rapport introduit une notion nouvelle, la notion d’environnement

anesthésique de recours.

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EVOLUTION DE L’ORGANISATION DE L’ANESTHESIE POUR

CHIRURGIE DE LA CATARACTE

L’Etat français s’est engagé dans une maîtrise des dépenses de santé, la chirurgie de la

cataracte représentant dès à présent un enjeu majeur, avec près de 1 milliard d’euros de

remboursement du soin péri opératoire (annexe 3) (13) . Diminuer le coût lié à l’anesthésie en

modifiant les modalités de prise en charge anesthésique est une des pistes d’économie. En

effet, il s’agit d’une procédure chirurgicale maîtrisée, avec un taux de complications

chirurgicales inférieur à 1%, et un recours au médecin anesthésiste peu fréquent avec l’essor

de l’anesthésie topique, de l’ordre de 5% (5-10). Ces risques faibles ont permis à certains pays

de modifier la prise en charge proposée pour la chirurgie de la cataracte via l’utilisation par

exemple « d’inhalothérapeutes » (8). La formation de nouvelles professions supervisant

l’anesthésie pour chirurgie de la cataracte n’est pas encore d’actualité en France. En effet, la

pratique de l’anesthésie en France, même pour une chirurgie à très faible risque anesthésique,

reste parfaitement codifiée, avec un circuit comprenant une consultation médicale et une

pratique confiée à un professionnel de l’anesthésie qui peut être un IADE sous la

responsabilité d’un MAR (annexe 4).

La chirurgie de la cataracte étant à faible risque chirurgical, nous avons voulu évaluer

si, pour une chirurgie comme celle du segment antérieur de l’œil pour laquelle le recours à

l’IADE ou au MAR est peu fréquent, la prise en charge des patients n’était pas altérée avec

une surveillance anesthésique simultanée de 3 salles d’opération et ce, en s’aidant d’un écran

répétiteur du monitorage situé en dehors de la salle d’opération (surveillance dite « centralisée

hors salle » ou « SACHS »).

Notre étude prend place dans l’évaluation de solutions alternatives au circuit classique

de l’anesthésie, et est centrée sur le besoin de personnel IADE en salle d’opération pour la

chirurgie de la cataracte, de la même façon qu’est discuté le nombre d’infirmières nécessaires

pour prendre en charge des patients de réanimation.

La réalisation de cette étude est respectueuse du décret de 1994 spécifiant que la

surveillance d’une anesthésie doit être continue et réalisée par un MAR et/ou un IADE. En

effet, dans ce texte législatif, la surveillance n’est pas spécifiquement mentionnée

comme devant s’exercer dans la salle d’opération ou dans un ratio de 1 professionnel pour 1

patient.

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MATERIEL/METHODE

OBJECTIFS DE L’ETUDE ET CRITERES D’EVALUATION

L’objectif principal était de démontrer que la prise en charge des patients lors de la

chirurgie du segment antérieur n’était pas dégradée dans le groupe SACHS, à savoir qu’elle

n’entraînait pas d’augmentation significative, en peropératoire, de situations à risque.

Le critère d’évaluation principal était le taux de chirurgies pendant lesquelles au moins un de

ces évènements était survenu :

- Poussées hypertensives, avec une tension artérielle systolique>200mmHg sur au

moins deux mesures consécutives

- Episodes de bradycardie, avec une fréquence cardiaque<45/min pendant au moins

une minute

- Episodes de désaturation, avec une saturation<85% pendant au moins une minute

- Impressions du chirurgien de conditions opératoires non sécurisées (score <3 sur

une échelle numérique de 0 à 10). La raison de cette impression devait être

documentée par le chirurgien.

Les critères secondaires de jugement étaient d’évaluer la satisfaction du patient

(douleur, stress) et des professionnels participant à l’étude (chirurgien, IBODE, IADE, MAR).

Etaient notés également le recours au MAR, les recours à un IADE de recours et les reprises à

H24.

POPULATION ETUDIEE

Les critères d’inclusion étaient : patient adulte admis au bloc opératoire pour une

chirurgie du segment antérieur (cataracte, ptérygion, glaucome) opéré sous ALR ou topique ±

sédation. Tout patient vu en consultation anesthésique pour une chirurgie du segment

antérieur et répondant aux critères d’inclusion était éligible pour l’étude et était informé de ses

modalités.

Les critères d’exclusion étaient une opposition du patient à la participation à l’étude

conformément à la législation sur la recherche portant sur les soins courants, une nécessité

d’anesthésie générale.

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TYPE D’ETUDE

SACHS (surveillance anesthésique centralisée hors salle de la chirurgie du segment

antérieur) était une étude monocentrique menée à la Fondation ophtalmologique Adolphe de

Rothschild dans le cadre d’un protocole de recherche en soins courants entre le 4 novembre

2013 et le 1er avril 2014. Il s’agissait d’un essai de non-infériorité, prospectif, contrôlé

évaluant deux stratégies de surveillance anesthésique. La stratégie testée ou la stratégie de

surveillance classique se succédaient pour des durées de 3 à 5 semaines, durées variables,

déterminées de façon aléatoire (randomisation de la taille des périodes par logiciel). En effet,

une randomisation individuelle était impossible pour des raisons pratiques d’organisation du

bloc opératoire.

ETHIQUE ET SECURITE (annexe 5)

SACHS a reçu l’accord du comité de protection des personnes de Paris VI et a fait

l’objet d’une déclaration auprès de la CNIL.

Il s’agissait d’un protocole de recherche en soins courants, c’est-à-dire que les actes étaient

réalisés de façon habituelle, que seules des modalités particulières de surveillance étaient

mises en œuvre avec des risques et des contraintes estimées comme négligeables pour la

personne qui se prêtait à la recherche.

Un document écrit d’information, soumis préalablement au comité de protection des

personnes (CPP), était expliqué et remis au patient.

Il était prévu qu’en cas de survenue d’un des 4 éléments composant le critère de

jugement principal qui constituaient des événements indésirables graves, le comité de

surveillance de l’étude se réunissait. Une décision d’arrêt prématuré pour raison de sécurité

pouvait être prise par le médecin coordinateur de l’étude avec information du CPP dans les 15

jours qui suivaient.

DESCRIPTION DE L’ETUDE

L’organisation du bloc opératoire était modifiée régulièrement en alternant les

périodes avec surveillance habituelle (1 IADE par salle) et les périodes avec surveillance

centralisée hors salle (stratégie testée). Ces périodes étaient de durée variable (3 à 5

semaines), la durée de chaque période était déterminée de façon aléatoire pour minimiser les

biais d’allocation de l’intervention à un patient.

Les patients choisissaient la date de leur opération auprès du bureau central des rendez-vous

de l’établissement selon la procédure habituelle (le bureau centralisé commun à tous les

services de l’établissement n’avait pas connaissance de l’étude et les rendez-vous des patients

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de fait étaient donnés en aveugle du calendrier du design de l’étude). En fonction de cette

date, les patients bénéficiaient soit de l’une ou l’autre des stratégies de surveillance

anesthésique.

Les patients ayant refusé de participer à l’étude étaient opérés avec le mode de surveillance

anesthésique habituel à savoir 1 IADE par salle.

Figure I : exemple de répartition des périodes surveillance habituelle/ surveillance

centralisée hors salle

La prise en charge du patient au bloc opératoire s’articulait en 3 étapes successives :

une première étape de préparation où le patient bénéficiait de la mise en place d’une voie

veineuse périphérique, d’une dilatation pupillaire par agents mydriatiques et de l’anesthésie

soit par topique soit par ALR (péribulbaire) dans une grande salle équipée de 8 postes

comprenant un scope cardio-tensionnel, un oxymètre de pouls, des prises d’oxygène et une

aspiration.

La deuxième étape était le temps chirurgical dans une des 3 salles d’opération dédiées à la

chirurgie du segment antérieur après installation en salle du patient par l’IBODE qui installait

les éléments de surveillance de l’anesthésie et une oxygénothérapie nasale d’oxygène à bas

débit (2l/min).

La troisième et dernière étape était la surveillance post-opératoire en salle de surveillance

post-interventionnelle.

La prise en charge anesthésique habituelle (groupe non SACHS) prévoyait un IADE

par salle d’opération. L’IADE était autorisé à réaliser des interventions thérapeutiques

standardisées si besoin (sufenta 2,5ɣ si douleur, propofol 20mg si anxiété non contrôlée,

titration par nicardipine si poussée hypertensive, atropine 10ɣ/kg si bradycardie). Le MAR

était présent au bloc opératoire, réalisait les ALR en zone de préparation des patients et était

immédiatement disponible si besoin en salle d’opération.

La prise en charge du groupe SACHS prévoyait un IADE surveillant 3 salles

d’opération via un écran répétiteur de scope des 3 salles d’intervention. Immédiatement

disponible, l’IADE pouvait être sollicité par le chirurgien ou l’IBODE par interphone et

intervenir si besoin. Selon la durée prévisible de son intervention en salle, trois types de relais

étaient mis en place pour assurer la surveillance des moniteurs des deux autres salles :

- des alarmes sonores préréglées étaient audibles par les soignants situés en SSPI ;

- le MAR en charge des 3 salles pouvait répondre à l’appel des deux autres salles ;

- la mobilisation d’un IADE dit « IADE de recours ». L’utilisation de cette ressource était

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notée et surveillée comme marqueur d’un échec dans le groupe SACHS « 1 IADE pour 3

salles ».

Dans tous les cas, de la même manière que le groupe non SACHS, le MAR présent au bloc

opératoire pouvait intervenir sur sollicitation de l’IADE.

ANALYSE STATISTIQUE

Cette étude était une étude de non infériorité. Le but était de démontrer que la

surveillance centralisée n’avait pas de conséquence clinique préjudiciable pour le patient

comparativement à la surveillance habituelle.

La surveillance anesthésique habituelle de la chirurgie du segment antérieur s’accompagne

d’un taux d’incidence des évènements à risque pour le patient, ou pouvant compliquer la

chirurgie qui est évalué à 5% d’après la littérature.

La marge de non-infériorité consentie était de 5%, c’est-à-dire qu’avec un taux d’incidence

des évènements à risque pour le patient ou pouvant compliquer la chirurgie inférieur à 10%,

la stratégie SACHS ne serait pas considérée comme inférieure à la stratégie non SACHS.

Le nombre de patients nécessaire pour démontrer la non infériorité de la stratégie SACHS

était calculé en utilisant l’approche de l’intervalle de confiance qui considérait que l’intervalle

de confiance de l’impact de la stratégie étudiée était compris entre un effet nul et la marge de

non infériorité, soit un intervalle compris entre 0 (taux d’incidence de 5% pour les deux

stratégies) et 5% (taux attendu de 5% avec la stratégie de référence et de 10% au maximum

avec la stratégie testée).

Au risque alpha unilatéral de 2,5% et pour une puissance attendue de 90%, l’inclusion de 440

patients par groupe permettait de démontrer que la stratégie testée n’était pas inférieure à la

stratégie de référence.

L’analyse des données était réalisée en intention de traiter et en per-protocole sur le critère de

jugement principal, ainsi que pour les critères de jugement secondaires.

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Figure II : analyse de non-infériorité

∆ -5%

Non

infériorité

Infériorité

H0 conservée

(non-infériorité

non démontrée)

NON INFERIORITE

-5% 0 On veut montrer que les deux traitements sont comparables, mais on accepte que

le traitement fasse un peu moins bien que la référence : ∆ > -5%

- H0 : ∆ ≤ -5% (stratégie SACHS inférieure à stratégie standard)

- H1 : ∆ > -5% (non-infériorité)

0

INFERIORITE

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RESULTATS

DIAGRAMME DE FLUX

Pendant les 48 jours d’étude, il y avait 26 jours « stratégie non SACHS » et 22 jours

« stratégie SACHS ». 1124 patients étaient éligibles. 220 patients furent exclus (date de

chirurgie incompatible avec les dates de réalisation de l’étude) et 4 patients s’opposèrent à

leur inclusion dans l’étude. 900 patients ont été inclus. On ne notait aucun perdu de vue ni de

données manquantes.

Figure III: Diagramme de flux de patients de l’étude

Randomisés dans le groupe non

SACHS (n=450)

Période 1= 6 jours (n=114)

Période 3= 6 jours (n= 106)

Période 5= 6 jours (n=100)

Période 7= 8 jours (n= 130)

Intervention reçue (n=450)

Randomisés dans le groupe

SACHS (n=450)

Période 2= 12 jours (n=259)

Période 4= 6 jours (n= 129)

Période 6= 4 jours (n=62)

Intervention reçue (n=450)

Patients randomisés

(n= 900)

Critère principal mesuré (n=450)

Patients analysés groupe non

SACHS (n=450)

Critère principal mesuré (n=450)

Patients analysés groupe SACHS

(n=450)

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CARACTERISTIQUES DESCRIPTIVES DES PATIENTS

Non SACHS

n (%)

SACHS

n (%)

Total

n (%)

ANTECEDENTS

Insuffisance

respiratoire

25 (5,6) 7(1,6) 32 (3,6)

Cardiopathie

ischémique

14 (3,1) 6(1,3) 20 (2,2)

Insuffisance cardiaque 97 (21,6) 85 (18,9) 182 (20,2)

HTA 187 (41,6) 189 (42) 376 (41,8)

CHIRURGIE DU SEGMENT ANTERIEUR

Cataracte 431 (95,7) 436 (96,9) 867 (96,3)

Glaucome 12 (2,6) 7 (1,6) 19 (2,1)

Ptérygion 8 (1,8) 7 (1,6) 15 (1,7)

TYPE D’ANESTHESIE

Topique 415 (92,2) 418 (92,9) 833 (92,6)

ALR 27 (6) 28 (6,2) 55(6,1)

Transformation

peropératoire

1 (0,2) 0 (0) 1 (0,1)

Autre 7 (1,6) 4 (0,9) 11 (1,2)

Anesthésie générale 0 (0) 0 (0) 0 (0)

Tableau I : Caractéristiques des patients

La chirurgie était réalisée sous topique dans 93% des cas (415 patients dans le groupe

« non SACHS » et 418 dans le groupe « SACHS »), sous ALR dans 6% des cas (27 patients

groupe « non SACHS » versus 28 dans le groupe « SACHS »). Aucun patient n’avait

nécessité d’une conversion en anesthésie générale.

Les patients présentaient comme antécédents une HTA dans 42% des cas, une insuffisance

respiratoire dans 3,6% des cas, une insuffisance cardiaque (NYHA > ou = 2) dans 20% des

cas, une cardiopathie ischémique dans 2% des cas.

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CRITERE DE JUGEMENT PRINCIPAL

L’incidence des situations à risque anesthésique ou chirurgical par patient était

statistiquement équivalente dans les 2 groupes. La différence entre les 2 groupes était de

-0,7% (-4,1 ; 2,7) pour un risque relatif à 1,14 (0,68 ; 1,91). La borne inférieure de la

différence de pourcentage était inférieure à -5% permettant de conclure à la non infériorité de

la stratégie SACHS. Ce résultat n’était pas modifié par l’analyse post-hoc qui s’affranchissait

du critère subjectif d’impression du chirurgien (différence de 0,1% [-3,1 ; 3,2]).

N Non SACHS

n (%)

N SACHS

n (%)

Différence de

%

Risque relatif

(SACHS vs

non SACHS)

CRITERE PRINCIPAL COMPOSITE

Différence brute

Différence

ajustée*

450 26 (5,8) 450 29 (6,4) -0,7

(-3,8 ; 2,5)

-0,7

(-4,1 ; 2,7)

1,12

(0,67 ; 1,86)

1,14

(0,68 ; 1,91)

CRITERE PRINCIPAL COMPOSITE POST HOC

Différence brute

Différence

ajustée*

450 23 (5,1) 450 22 (4,9) 0,2 (-2,6 ; 3,1)

0,1 (-3,1 ; 3,2)

*Prise en compte de l’effet chirurgien

Tableau II : Critère principal analyse en non infériorité et analyse post hoc sans le critère

subjectif dans le critère composite (sécurité du patient sur une échelle de 0 à 10)

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N Non SACHS

n (%)

N SACHS

n (%)

OR (SACHS

versus non

SACHS)

IC95%

p

INCIDENCE HYPERTENSION ARTERIELLE (TA>200mmHg au moins 2 mesures

consécutives)

OR brut

OR ajusté*

450 15 (3,3)

-

450 16 (3,6)

-

1,07

(0,52 ; 2,19)

1,12

(0,54 ; 2,32)

0,77

INCIDENCE BRADYCARDIE (Fréquence cardiaque <45/min pendant au moins 1 minute)

OR brut

OR ajusté*

450 8 (1,8)

-

450 6 (1,3)

-

0,75

(0,26 ; 2,17)

0,74

(0,25 ; 2,18)

0,59

INCIDENCE DESATURATION (SaO2<85% pendant au moins 1 minute)

OR brut

OR ajusté*

450 0 (0)

-

450 0 (0)

-

-

-

-

INCIDENCE SECURITE DU PATIENT<3 EVALUEE PAR LE CHIRURGIEN

OR brut

OR ajusté*

450 3 (0,7) 450 8 (1,8) 2,70

(0,71 ; 10,25)

2,70

(0,71 ; 10,28)

NS

*Prise en compte de l’effet chirurgien

Tableau III : Composants du critère de jugement principal

L’incidence de chaque composant du critère de jugement principal était également non

différente (incidence des poussées hypertensives (15 dans le groupe « standard » versus 16

dans le groupe « test », OR= 1,12 [0,54; 2,32], p=0,77), incidence des bradycardie (8 dans le

groupe non SACHS versus 6 dans le groupe SACHS, OR= 0,74 [0,25 ; 2,18], p=0,59), et

incidence d’impression du chirurgien de conditions opératoires non sécurisées (3 dans le

groupe « standard » versus 8 dans le groupe « test », OR= 2,70 [0,71 ; 10,28]). Il n’était

survenu aucun épisode de désaturations dans les 2 groupes.

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CRITERES DE JUGEMENT SECONDAIRES

N Non

SACHS

m (SE)

N SACHS

m(SE)

Différence

IC95%

p

MOYENNE AJUSTEE*

DOULEUR PRE

OPERATOIRE PATIENT

(0-10)

450 0,23

(0,04)

450 0,15

(0,04)

0,08

(-0,04; 0,19)

0,18

DOULEUR POST

OPERATOIRE PATIENT

(0-10)

443 1,13

(0,11)

440 1,03

(0,11)

0,10

(-0,16; 0,37)

0,45

STRESS PRE OPERATOIRE

PATIENT (0-10)

450 2,97

(0,13)

450 2,82

(0,13)

0,15

(-0,21; 0,52)

0 ,41

SATISFACTION GLOBALE

POST OPERATOIRE

PATIENT (0-10)

440 9,28

(0,07)

440 9,32

(0,07)

-0,05

(-0,22; 0,13)

0,61

CONDITIONS DE TRAVAIL

IBODE (0-10)

76

8,76

(0,19)

63 6,50

(0,20)

2,26

(1,82; 2,69)

<0,0001

CONDITIONS DE TRAVAIL

IADE (0-10)

75 8,91

(0,21)

44 4,52

(0,28)

4,39

(3,75; 5,03)

<0,0001

CONDITIONS DE TRAVAIL

MAR (0-10)

24 8,48

(0,35)

22 8,05

(0,36)

0,43

(-0,58; 1,49)

0,40

SATISFACTION

CONDITIONS

OPERATOIRES

CHIRURGIEN

(0-10)

450 9

(0,17)

450 8,34

(0,17)

0,66

(0,41; 0,92)

<0,0001

N Standard

n(%)

N Test

n(%)

p

PROPORTION

D’UTILISATION DE L’IADE

DE RECOURS PAR

INTERVENTION

450 0 450 0 -

REPRISE CHIRURGICALE A

H24

450 3 (0,7) 450 1 (0,2) 0,34

*Prise en compte de l’effet chirurgien

Tableau IV : Composants des critères de jugement secondaires

Les scores de stress, douleur et satisfaction des patients n’étaient pas différents.

Les conditions de travail évaluées par les IADE et les IBODE, ainsi que la satisfaction par

rapport aux conditions opératoires évaluées par le chirurgien, étaient statistiquement moins

bonnes dans le groupe SACHS. On ne retrouvait pas cette différence pour les conditions de

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travail chez les MAR. Les taux de reprises chirurgicales étaient non différents entre les 2

groupes.

Dans le groupe SACHS, l’IADE surveillait 2 ou 3 salles d’opération pour 75% du

temps. L’IADE intervenait en salle d’opération pour 48% des patients (versus 83% groupe

non SACHS, p<0,05). L’intervention était non-médicamenteuse pour 28% des patients et

médicamenteuse pour 37% (sédation pour 34% des patients (versus 60% groupe non SACHS,

p<0,05)) ; traitement antihypertenseur pour 11,5% des patients versus 10,8% groupe non

SACHS). Il n’y avait pas eu nécessité de faire intervenir l’IADE de recours.

A l’échelle de notre établissement, le gain financier du déploiement de la stratégie

SACHS pour l’ensemble des chirurgies du segment antérieur serait de l’ordre de 120K€ par

an, sur la base de 6300 actes (sur 41 semaines, 38 chirurgies par jour sur 4 jours).

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DISCUSSION

Dans cette première étude prospective randomisée sur un grand collectif de patients,

nous avons démontré que la prise en charge des patients n’était pas dégradée lors la

surveillance simultanée de 3 salles d’opération par un seul IADE pour la chirurgie de la

cataracte de l’adulte sous anesthésie topique ou ALR. En effet, l’incidence des situations à

risque était équivalente qu’il y ait 1 IADE par salle ou 1 IADE pour 3 salles, et avoisinait 6%.

De plus, les scores de stress, douleur et satisfaction des patients n’étaient pas différents ainsi

que les nécessités de reprise chirurgicale à H24. En revanche, le jugement des professionnels

sur leurs conditions de travail dans le groupe SACHS était franchement dégradé,

spécialement pour les IADE, mais aussi les IBODE et dans une moindre mesure les

chirurgiens.

La pression démographique et financière actuelle est désormais au centre des

préoccupations parfois contradictoires entre la satisfaction de la demande et les impératifs de

sécurité. Cette étude est la première évaluant l’opportunité de travailler en multi-site pour du

personnel paramédical anesthésiste, alors que cette activité est officiellement mise en place

pour le personnel médical. Il existe peu d’études sur le risque lié à cette activité d’anesthésie

multi-site. Les rares travaux publiés démontrent que la disponibilité des professionnels

d’anesthésie aux moments critiques est associée à une moindre morbi-mortalité pour les

patients. En particulier, Marty (15) dans un modèle de simulation de Monte Carlo, évalue la

probabilité qu’un anesthésiste qui supervise 2 ou 3 salles d’opération ne soit pas disponible

lors d’une situation à risque. Dans cette étude de simulation, sur une journée, lorsqu’un

anesthésiste supervise 2 salles, ce risque peut varier de 87% lorsque seules des interventions

courtes sont réalisées à 40% s’il s’agit d’interventions plus longues. Ce risque augmente avec

le nombre de salles supervisées par le même anesthésiste. Les conclusions des auteurs étaient

que des mesures comme une optimisation de l’organisation des programmes opératoires, en

mixant interventions courtes et longues associées et la possibilité de faire appel à un

anesthésiste de recours, permettraient de minimiser le risque d’indisponibilité médicale.

Dans notre étude, le besoin de l’IADE de recours a été nul. Ceci peut s’expliquer par le risque

faible de la chirurgie (6% d’évènements), par la possibilité d’avoir recours au MAR présent si

besoin (moins d’1 intervention par jour, donc moins d’1 intervention médicale pour 15 à 20

patients) mais surtout par l’adaptation de la demande chirurgicale à l’offre IADE. En effet,

quand l’IADE était présente en salle, une injection de sédatifs avait lieu dans 60% des cas

versus 34% quand l’IADE surveillait plusieurs salles, signifiant que la gestion du stress des

patients était modifiée par la présence ou l’absence de l’IADE.

Glance (16) dans son étude parue en 2000 dans Anesthesia Analgesia conclut que la meilleure

stratégie en terme de coût/efficacité est la surveillance de l’anesthésie par un MAR seul pour

les patients à haut risque, la collaboration MAR et IADE dans un ratio de 1 MAR supervisant

2 IADE pour les patients à risque intermédiaire et 1MAR pour 4 IADE pour les patients à

faible risque.

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Le ratio de personnel infirmier par patient est questionné dans d’autres spécialités, notamment

en réanimation. En France, il est légalement encadré par la circulaire DHOS/SDO n° 2003-

413 du 27 août 2003 relative aux établissements de santé publics et privés pratiquant la

réanimation, les soins intensifs et la surveillance continue. Au minimum, le décret prévoit 2

infirmiers pour 5 patients et un aide-soignant pour 4 patients. Les études suggèrent qu’un

nombre d’IDE par patient plus élevé en réanimation serait associé à un taux de survie plus

élevé chez les patients et un taux de complications liées à la réanimation moindre (le caractère

purement observationnel de la plupart des études doit rendre prudent l’interprétation de tout

lien de causalité) (17-19). Dans l’étude récente de Neuraz publiée dans Critical Care

medicine, le risque de décès des patients serait 3,5 fois plus élevé chez les patients où le ratio

patient/ IDE serait supérieur à 2,5 (20). Dans le groupe SACHS, une intervention significative

de l’IADE avait lieu pour 1 patient sur 2, avec une injection de médicament pour 1 patient sur

3. Ces chiffres signifient que l’IADE ne restait pas en salle d’opération pendant toute la durée

de la chirurgie après une éventuelle injection mais seulement le temps qu’elle jugeait

nécessaire. Dans ces conditions, la permanence du monitorage des paramètres

hémodynamiques permettant une surveillance continue apparaît indispensable. Elle était dans

l’étude assurée à l’instar de ce qui se fait en réanimation par des centrales répétitrices de

l’ensemble des scopes des patients. Diminuer les ratios personnel médical ou paramédical/

patients est une solution proposée pour rationaliser les coûts mais qui ne peut s’envisager au

détriment de la sécurité des patients, ce pourquoi nous avons choisi des critères suffisamment

sensibles. Cette stratégie d’économie du personnel IADE ne peut évidemment s’envisager

qu’une fois les principales techniques d’optimisation de l’organisation mises en œuvre à

savoir, optimisation des plannings opératoires et du temps d’occupation des salles, réduction

du temps d’inactivité des personnels (21).

L’organisation de la prise en charge de la chirurgie du segment antérieur de l’œil, et

notamment de la cataracte est variable en fonction des pays mais traduit bien la recherche

médico-économique qui est menée sur la supervision anesthésique. De nombreux pays

d’Europe (Danemark, Bulgarie, République Tchèque, Estonie, Pays-Bas, Norvège, Suisse,

Islande, Luxembourg…) ont une organisation similaire au système français avec la présence

d’infirmière anesthésiste spécialisée [«nurse anesthetists» ou «certified registered nurse

anesthetists» (CNRAs) aux Etats-Unis] exerçant sous la responsabilité directe (médecin

anesthésiste présent en continu lors de l’anesthésie) ou indirecte du MAR (non

nécessairement physiquement présent mais immédiatement disponible si besoin) (22). Ces

personnels sont spécifiquement formés à l’anesthésie (niveau de formation variant de 1 à 4

ans suivant les pays). Les principales évolutions proposées dans certains de ces pays sont les

suivantes : des « nurses anesthetists » spécifiquement formées sont autorisées à administrer

une sédation sans supervision aucune du MAR dans le cadre du « monitored care anesthesia »

(Pays-Bas, Norvège) voire même, elles participent à l’évaluation préopératoire des patients

ASA 1 ou 2 (Pays-Bas, Norvège, Slovénie, Suède). Aux Etats-Unis, la majorité des

anesthésies réalisées par les CNRAs sont supervisées par un MAR supervisant lui-même 2 à 4

salles (ou par un chirurgien ou un dentiste). Depuis un changement législatif de 2001, dans 16

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Etats, les CNRAs sont autorisées à exercer la pratique de l’anesthésie sans collaboration

aucune avec un médecin. Cette pratique se voit en particulier dans les zones rurales, et est

source de différends importants, entre les organisations médicales et les organisations des

CRNAs (23-24).

Les autres pays d’Europe (Autriche, Belgique, Grèce, Allemagne, Finlande, Grande Bretagne,

Italie, Portugal, Espagne) fonctionnent avec des MAR et des « circulation nurses », à savoir

des IDE de bloc opératoire dont le rôle se limite à une aide éventuelle pour l’induction ou la

gestion d’une situation d’urgence mais sans responsabilité aucune vis-à-vis de l’anesthésie.

On voit émerger peu à peu dans ces pays des formations plus spécifiques à l’anesthésie et

même, par exemple, en Belgique, l’ouverture d’une première école d’IADE en 2009.

Aux Etats-Unis, en Suisse ou en Grande-Bretagne, il existe une troisième catégorie de

personnels non médecins pouvant participer à la prise en charge anesthésique, les « anesthesia

physician assistants » (APA) (ils n’ont pas besoin d’être infirmiers mais doivent obtenir un

diplôme spécifique de formation infirmière à l’anesthésie). Ils participent à l’évaluation

préopératoire des patients ASA 1 et 2, peuvent gérer l’anesthésie du patient ASA 1 ou 2, la

sédation, par exemple lors des endoscopies, sous la responsabilité d’un MAR non

nécessairement présent en salle. En Suisse, ils sont aussi habilités à réaliser des ALR

médullaires, en Grande-Bretagne des ALR périphériques ou des anesthésies sous-ténoniennes

en chirurgie de la cataracte. Aux Etats-Unis, ils sont minoritaires puisqu’en 2002, on

dénombrait 28 000 anesthésistes (internes inclus), 25 000 CNRAs, 800 APA.

Dans notre étude, il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant le stress,

la douleur et la satisfaction des patients (au demeurant élevée >9/10) quant à leur prise en

charge. Par contre, les scores de conditions opératoires évaluées par les chirurgiens, de

conditions de travail évaluées par les IADE et IBODE étaient statistiquement plus bas dans le

groupe SACHS versus non SACHS

Ces différences s’expliquent par les modifications organisationnelles que la procédure

SACHS engendrait, à savoir une implication plus importante des chirurgiens et des IBODE

pour la réassurance des patients, l’installation en salle, la surveillance des paramètres vitaux et

pour assurer le turn-over des patients dans la salle d’intervention et pour les IADE, la

nécessité de superviser la surveillance de 3 salles versus une seule habituellement entrainant

un surcroît de travail, et enfin l’impossibilité de mettre en place une relation privilégiée avec

le patient. Ces données sur la satisfaction ou le niveau de stress du personnel de la structure

généré par la mise en place d’une procédure comme SACHS ne sont pas à négliger. En effet,

la « pression de production » peut précipiter la survenue de situations à risque avec des

réponses inadaptées engendrées par le stress et l’épuisement professionnel. Ce faisant, le

patient ne ressentait pas de différence de prise en charge en terme de douleurs, anxiété ou

satisfaction que ce soit un personnel anesthésique ou non qui l’assurait.

Les conditions de travail des anesthésistes étaient quant à elles peu modifiées par l’étude

puisqu’habituellement dans cette chirurgie, le MAR est peu présent en salle, réalise les ALR

en salle d’induction et intervient essentiellement sur demande de l’IADE.

Le recours à une sédation complémentaire s’élevait à 34% dans le groupe SACHS versus 60

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% dans le groupe non SACHS (p<0,05), la disponibilité immédiate de l’IADE en salle

facilitant la mise en œuvre de technique médicamenteuse. Ceci confirme que la sédation

complémentaire est influencée par la présence ou pas de la personne l’administrant. Toutefois,

avec un besoin de 37% de sédation dans le groupe SACHS, il ne nous semble pas possible de

proposer un nombre de salle supérieur à trois pour un seul et même IADE.

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CONCLUSION

SACHS est une première étude évaluant la survenue d’évènements à risque quand un

IADE travaille sur plusieurs sites opératoires en même temps. Les résultats de cette étude

randomisée sur un grand collectif de patients permettent d’envisager sereinement ce type de

modifications de l’organisation de l’anesthésie pour des chirurgies de l’œil. Cependant, la

dégradation des conditions de travail ressenties par les IADE, ainsi que le gain financier peu

important rendent peu probable la poursuite de cette pratique, tout du moins pour un ratio de 1

IADE pour 3 salles. Enfin, l’extension de cette pratique à des chirurgies plus importantes

nécessite de réelles précautions, comme la possibilité de solliciter une aide en recours à tout

instant.

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août 2004); Available from: http://www.departement-information-medicale.com/wp-

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ANNEXES

ANNEXE I : DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES

*Les GHM pris sont les GHM 02C05J (interventions sur le cristallin avec ou sans vitrectomie en ambulatoire) et

les GHM 02C051 à 02C054 (interventions sur le cristallin avec ou sans vitrectomie niveau 1 à 4).

Tableau V : Nombre de séjours d’interventions sur le cristallin avec ou sans

vitrectomie GHM 02C05, France entière, 2009 à 2013 (Données de la base PMSI

2009-2013 de l’ATIH)*

Figure IV: Nombre de séjours d’interventions sur le cristallin avec ou sans vitrectomie GHM

02C05, France entière, 2012(Répartition public-privé)

ANNEES 2009 2010 2011 2012

2013

NOMBRE

D’ACTES 632 979 660 843 688 566 717 034 732 160

Etablissements

publics et PSPH 144 941 22,9% 155 303 23,5% 165 264 25,6% 176 424 24,6% 188 239 25,71%

Etablissements

privés 488 038 77,1% 505 540 76,5% 523 300 74,4% 540 610 75,4% 543 921 74,29%

HOSPITALISATI

ON 133 169 21,04% 123 846 18,74% 111 236 16,15% 101 425 14,15% 86 540 11,82%

AMBULATOIRE 499 810 78,96% 536 997 81,26% 577 330 83,85% 615 609 85,85% 645 620 88,18%

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ANNEXE II : CONDITIONS DE REALISATION DE LA CHIRURGIE

DE LA CATARACTE (ENVIRONNEMENT TECHNIQUE)

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ANNEXE III : ENJEUX DE L’ANESTHESIE POUR CHIRURGIE DE LA

CATARACTE

Figure V : Montants payés 2011 (remboursement CNAMTS et reste à charge), millions

d’euros

Figure VI : Evolution du tarif public/ privé pour le GHS C02C05J, intervention sur le

cristallin avec ou sans vitrectomie en ambulatoire entre 2010 et 2015

600

700

800

900

1000

1100

1200

1300

1400

1500

1600

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Evolution du tarif en euros public/privé pour le GHS C02C05J

(intervention sur le cristallin avec ou sans vitrectomie en

ambulatoire)

Privé Public

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ANNEXE IV : TEXTES DE LOI ENCADRANT LA PRATIQUE DE

L’ANESTHESIE EN FRANCE

Extraits du décret n°94-1050 du 5 décembre 1994 relatif aux conditions techniques de

fonctionnement des établissements de santé en ce qui concerne la pratique de

l'anesthésie

Article D. 712-40

Pour tout patient dont l'état nécessite une anesthésie générale ou locorégionale, les

établissements de santé, y compris les structures de soins alternatives à l'hospitalisation,

doivent assurer les garanties suivantes:

1) Une consultation pré-anesthésique, lorsqu'il s'agit d'une intervention programmée;

2) Les moyens nécessaires à la réalisation de cette anesthésie;

3) Une surveillance continue après l'intervention;

4) Une organisation permettant de faire face à tout moment à une complication liée à

l'intervention ou à l'anesthésie effectuées.

Article D. 712-43

L'anesthésie est réalisée sur la base d'un protocole établi et mis en œuvre sous la

responsabilité d'un médecin anesthésiste-réanimateur, en tenant compte des résultats de la

consultation et de la visite pré-anesthésiques mentionnées à l'article D. 712-41. Les moyens

prévus au 2° de l'article D. 712-40 doivent permettre de faire bénéficier le patient:

1) D'une surveillance clinique continue;

2) D'un matériel d'anesthésie et de suppléance adapté au protocole anesthésique retenu.

Article D. 712-44

Les moyens mentionnés au 1° de l'article D. 712-43 doivent permettre d'assurer, pour chaque

patient, les fonctions suivantes:

1) Le contrôle continu du rythme cardiaque et du tracé électrocardioscopique;

- La surveillance de la pression artérielle, soit non invasive soit invasive, si l'état du patient

l'exige.

2)Les moyens mentionnés au 2° de l'article D. 712-43 doivent permettre d'assurer, pour

chaque patient, les fonctions ou actes suivants:

a) L'arrivée de fluides médicaux et l'aspiration par le vide;

b) L'administration de gaz et de vapeurs anesthésiques;

c) L'anesthésie et son entretien;

d) L'intubation trachéale;

e) La ventilation artificielle;

f) Le contrôle continu:

- du débit de l'oxygène administré et de la teneur en oxygène du mélange gazeux inhalé;

- de la saturation du sang en oxygène;

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- des pressions et des débits ventilatoires ainsi que de la concentration en gaz carbonique

expiré, lorsque le patient est intubé.

Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 (relatif aux compétences des IADE)

Article R. 4311-12

L'infirmier ou l'infirmière, anesthésiste diplômé d'Etat, est seul habilité, à condition qu'un

médecin anesthésiste-réanimateur puisse intervenir à tout moment, et après qu'un médecin

anesthésiste-réanimateur a examiné le patient et établi le protocole, à appliquer les techniques

suivantes :

1) Anesthésie générale ;

2) Anesthésie locorégionale et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en place par

un médecin anesthésiste-réanimateur ;

3) Réanimation peropératoire.

Il accomplit les soins et peut, à l'initiative exclusive du médecin anesthésiste-réanimateur,

réaliser les gestes techniques qui concourent à l'application du protocole. En salle de

surveillance post interventionnelle, il assure les actes relevant des techniques d'anesthésie

citées aux 1°, 2° et 3° et est habilité à la prise en charge de la douleur postopératoire relevant

des mêmes techniques. Les transports sanitaires mentionnés à l'article R. 4311-10 sont réalisés

en priorité par l'infirmier ou l'infirmière anesthésiste diplômé d'Etat. L'infirmier ou

l'infirmière, en cours de formation préparant à ce diplôme, peut participer à ces activités en

présence d'un infirmier anesthésiste diplômé d'Etat.

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ANNEXE V : ACCORD DU CPP ET LETTRE D’INFORMATION AU

PATIENT

Accord du CPP

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Lettre d’information au patient

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