68
Jihem Doe #InterviewChoc Dossier Le véganisme Capotes version végane #LeCouteauQuiFaitPasBobo LE TOFU TE PARLE Ton magazine végane ! N° 1 Octobre 2016

N.1 Le Tofu Te Parle · Qu’est-ce que le véganisme ... tu mets ce qui passe, peu importe. Ensuite, ... été testés pendant un cer-tain temps sur des animaux

  • Upload
    vandiep

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Jihe

m Do

e#

Inte

rvie

wC

hoc

DossierLe véganisme

Capotes version végane

#Le

Cou

teau

Qui

FaitP

asB

obo

LE TOFUTE PARLE

Ton magazine végane !

N° 1 • Octobre 2016

L’édito de la rédac’ chef

L’histoire du tofu

Droit des animaux

Les Beagles : une vie de chien dans l’expéri-mentation

Monter autrement : la face cachée des centres équestres et les alternatives

Écologie et véganisme : soyons cohérents

Végétarien, qu’est-ce qui te retient ?

Rôle du plancton et couche d’ozone

Société

Capotes véganes : pas besoin de tuer pour baiser

Jihem Doe, l’interview choc

Véganisme et T.C.A. (Troubles du Compor-tement Alimentaire)

Rester zen lors d’un débat sur le véganisme

Chez Fleury Michon...

Voyage aux U.S.A.

Dessin, art, caricature

Texte : Mort bestiale

BD de La Secte Végane

Mode

Kim Decary - Love Over Blood

Cuisine

4 recettes véganes

Pas à pas : burgers véganes 100 % maison

Substituts alimentaires : rempacer les pro-duits d’origine animale

Sport

Pauline, Douce Frugalité

Des sportifs véganes de haut niveau et leurs régimes alimentaires

Lifestyle

Rencontre avec Sébastien Kardinal

Culture

Le végétarisme et ses ennemis

Comment devenir végane facilement ?

Témoignages

Ados et véganisme

Présentation de la team64

DOSSIER : Qu’est-ce que le véganisme

et pourquoi les véganes sont véganes ? p.14

SOMMAIRE

4

6

9

10

12

22

24

29

31

34

35

38

37

39

3

41

43

45

50

52

55

57

58

62

2

Le Tofu Te Parle - N° 1 1

EDITO

Ok. Ça craint sérieusement. Nous sommes le jeudi 13 octobre, il est 19h24 et je n’ai toujours pas écrit mon édito.

En fait, j’en ai écrit au moins 12, mais je les trouve tous complètement nuls et indignes d’un premier numéro. J’ai envie de vous parler de tellement de choses. De vous faire pas-ser tellement de messages. Mais je ne sais pas par où commencer, c’est flippant, moi qui trouve toujours les mots très facilement. Sauf qu’en général, je ne suis qu’une petite blog-geuse, pas la rédac’ en chef d’un magazine que je voudrais voir cartonner. Non pas pour ma gloire personnelle (quoi que, si je pouvais me retrouver au JT de 20h et expliquer à David Pujadas ce qu’est réellement le véganisme, j’avalerais ma hantise des caméras aussi vite qu’une tartine de houmous !), mais parce que la situation est urgente.

Les animaux ont plus que jamais besoin de nos voix, et vous, besoin d’être informés. Le signal d’alarme a été lancé il y a longtemps et malgré cela le véganisme a la vie dure en France : les animaux sont toujours et encore exploités et tués dans des conditions in-dignes, la désinformation bat son plein et je ne parle pas de l’état de la planète. Alors pour ce premier numéro, pas de discours à la Phi-lip Wollen, pas de jolies phrases chopées sur Evene, non, juste ceci : merci d’être ici et de lire ce magazine. C’est déjà énorme.

Bonne lecture !

Noita.

Nous contacter :

[email protected] [email protected] : letofuteparle.comfacebook : letofuteparleinstagram : @letofuteparletwitter : @letofuteparle

Le Tofu Te Parle - N° 1 2

Le Tofu Te Parle - N° 1 3

Nous ne pouvions pas décemment faire ce premier ma­gazine sans vous parler un peu de notre mascotte, ce cher tofu !

Alors le tofu, vous devez à peu près voir à quoi ça ressem­ble. Il est généralement présenté sous forme d’un pavé d’une pâte blanchâtre, à la texture un peu molle et spong­ieuse. Mais sa conception est souvent mal connue et son histoire d’autant plus.

La ConceptionIl est donc préparé à base de lait de soja caillé – donc par coagulation – en y ajoutant un agent coagulant qui peut varier : acides, sels ou enzymes, après traitement thermique du lait. En gros c’est un peu comme pour faire du fromage sauf qu’au lieu de violer des vaches, de les ex­ploiter et de tuer leurs veaux dont on récupère l’estomac pour en extraire la présure qui sert d’agent coagulant au fromage, eh bien là on presse des graines de soja pour en extraire le lait puis on utilise des agents coagulants qui ne sont pas d’origine animale. Et c’est bien pour ça que c’est notre mascotte !

Le GoûtCertes, le goût du tofu ne fait généralement pas l’unanim­ité. Le tofu nature a un goût très neutre, et sa texture un peu spongieuse est assez particulière. Donc oui, nature, c’est spécial. Mais c’est une matière première aussi ; un peu comme ce mag, on offre de l’information, ce que tu en fais ne dépend que de toi !J’ai parfois entendu des carnistes dire “qu’ils n’allaient pas arrêter la viande pour manger du tofu ; c’est dégueulasse le tofu”. Euh oui mais ta viande, tu la manges crue, sans as-saisonnement ?... Alors oui, faut se mettre un peu aux four­neaux. Mais on peut trouver plein de recettes dé licieuses à base de tofu ! Ou même, dans les magasins spécialisés on peut trouver Profusion de tofus aux goûts différents (tape “tofu” dans la barre de recherche d’un Monde Vegan, tu verras). Rien que le tofu fumé, le goût n’a vraiment rien à voir avec le nature !

L’OrigineSinon pour la petite partie d’histoire, le tofu vient évidem­ment de Chine. De quand, c’est un peu plus confus ; ça se situerait entre le deuxième siècle avant J.C. et le dixième siècle. Une large fourchette, donc. Mais pour son appari-tion en Europe, elle daterait du XIXème siècle avec l’intro-duction de cultures de soja en France au XVIIIème siècle.

Voilà, on ne va pas s’étendre sur le sujet ; l’histoire qui im-porte le plus maintenant, c’est celle de l’abolition de l’ex-ploitation animale. Le tofu en est une pierre (il en a même la forme !), avec le mag nous espérons en être un levier, et toi lecteur, tu en es l’acteur principal : celui qui peut faire bouger les choses, celui qui peut choisir de lutter contre cette exploitation.

Et si tu as l’impression que tu ne peux pas faire grand chose, rappelle­toi cette citation d’un asiatique tout aussi célèbre que notre tofu – en un peu moins spongieux et pâ­teux peut­être !

Auteur : Jojo

C’est l’histoire… du TOFU !

Si vous avez l’impres-sion que vous êtes trop

petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un

moustique et vous verrez lequel des deux empêche

l’autre de dormir.

Le Dalaï Lama

“ “

Il est 7 heures du matin, le réveil sonne. Tu es encore crevé(e) de ta soirée de la veille, mais tu dois aller au boulot, ou au lycée, ou n’importe où. Tu te lèves, tu vas directement à la salle de bain. Un regard dans le mi-roir, tu te dis que tu as une sale tête. Tu fonces sous ta douche. Tu utilises ton gel douche préféré, celui qui, selon la pub, va attirer toutes les filles/mecs autour de toi. Une fois propre, tu te sèches, puis tu te laves les dents. Tu mets du déodo-rant pour rester frais pen-dant 48 h. Tu t’habilles vite fait, tu mets ce qui passe, peu importe. Ensuite, tu te coiffes. Peigne, gel, lisseur, tu vas peut-être passer une bonne demi-heure à te faire un maquillage digne d’une star, parce que bon, sortir avec ta tête ensommeil-lée, ce n’est pas terrible. La routine, en somme. La routine, oui, pour toi. Mais pendant cette heure que tu as passée à te rafraîchir, cette heure où tu t’es fait-e belle/beau et où tu as pris soin de toi, des animaux sont morts, ou ont souffert. Parce que ton gel douche, ton maquillage, ou ton dé-odorant, avant que tu ne les appliques sur la peau, ont été testés pendant un cer-tain temps sur des animaux élevés exprès pour ça. Des animaux sont morts pour que nous puissions être beaux, ou belles.

L’expérimentation animale consiste à « utiliser des ani-maux comme substituts ou modèles pour mieux com-prendre la physiologie d’un organisme et sa réponse à

divers facteurs ou substances (pour en tester, vérifier ou évaluer l’innocuité ou la toxicité) et pour tenter de prévoir ce qui se passe chez l’Homme », selon Wiki-pédia. Au-delà des mots se cache une réalité que per-sonne n’a envie de connaître : des animaux souffrent et

meurent pour nous. Des chiens sont utilisés, entre autres, pour vérifier que les dernières ten-dances en matière de maquil-lage ou de produits ménagers ne sont pas toxiques pour nos organismes. Les beagles, par exemple.

Sur le site internet de l’associa-tion Beagle Freedom Project se trouve une brève description de l’utilisation des beagles en laboratoire : « Les beagles sont une des races les plus popu-laires pour l’usage de labora-toire en raison de leur person-nalité docile, de confiance, leur capacité au pardon, ce sont des chiens agréables et amicaux. L’industrie de la recherche in-dique qu’ils s’adaptent bien à vivre dans une cage et qu’ils sont peu coûteux à nourrir. Les essais pratiqués sur ces chiens sont généralement pharma-ceutiques, ou concernant les produits cosmétiques ou mé-nagers. » En réalité, au quoti-dien, les beagles sont effecti-vement des chiens dociles, au tempérament doux, charmeur, et sont très attachants. Mais ils sont également emplis d’éner-gie, ce sont de vraies piles électriques qui ont besoin de se

dépenser plusieurs fois par jour, à un rythme soutenu. Or, ils ne le peuvent pas en laboratoire. Ils sont aussi de grands gloutons, capables de manger toute la journée tout ce qui se trouve à leur portée, pourvu que ça sente

Les beagles Une vie de chien dans

l’expérimentation

«Des Beagles sont régulièrement rendus aveugles par des tests de shampoing et de savon. Pensez-y sous la douche !»

Le Tofu Te Parle - N° 1 4

bon. Des gourmands, comme vous ! Joueurs, intelligents, ils sont également dotés d’un patrimoine génétique qui est extrêmement proche du nôtre, ont la taille d’un enfant ainsi que son poids, ce qui les rend attractifs aux yeux des laboratoires pharmaceutiques afin de s’en servir pour tester des produits divers.

En laboratoire, en France ou ailleurs, la vie d’un beagle se résume à bien peu de choses : une cage minuscule, ses frères et sœurs à côté de lui. Parfois (souvent), on leur coupe-ra les cordes vocales pour ne pas entendre leurs aboiements et gémissements. Ben oui, faudrait pas qu’on se rappelle qu’on fait du mal à un être vivant ! Aussi, ils subissent des ingestions forcées de médicaments, sans anesthésie, et de nombreux tests de toxici-té pour vérifier que les produits cosmétiques sont bien inoffensifs pour l’être humain. On fait égale-ment naître des portées modifiées génétiquement afin de développer des maladies, pour pouvoir tester en-suite des médicaments. Chez vous, dans votre canapé, blotti contre vous pour profiter de votre chaleur corpo-relle, votre beagle a une espérance de vie d’environ 15 ans. Là-bas, dans sa cage minuscule où il fait froid, il aura de la « chance » s’il atteint ses 8 ans, avec tout le poison qui lui est injecté dans le corps. Il finira sans doute découpé en morceaux pour être étudié.

Voilà la vie qu’un être vivant a menée, pendant un petit moment, pour que nous puissions mettre du déodorant ou avaler une aspirine sans risques pour notre santé.

Comment te sens-tu après avoir lu tout ça ? Retourné ? Dégoûté ? Nous l’avons tous été. Tu connais mainte-nant la vérité. Et elle donne envie de vomir. Tu sais ce que d’autres endurent à longueur de temps pour notre confort. Si tu te sens mal vis-à-vis de tout ceci, que tu ne veux plus cautionner l’achat de produits qui entraînent de la souffrance, sache qu’il existe des solutions toutes simples, et qui ne font de mal à aucun animal que ce soit. Si tu es fan de make-up, je ne saurais que te conseiller d’aller faire un tour sur vegan-mania.com, où tu pourras trouver quantité de produits super qui te feront plaisir ! Je te conseille également la marque Avril, qui en plus est bio, et qui propose aussi des produits certifiés sans cruauté. Jeune homme, le site internet te plaira aussi : tu pourras y trouver gels douches et autres produits « spécial hommes ».

Afin de t’y retrouver dans tout ça et pour te faciliter la

vie, tu pourras trouver un logo en forme de lapin.

Ces logos indiquent que le produit que tu t’apprêtes à acheter est « Cruelty Free », c’est-à-dire qu’il a été fa-briqué « sans cruauté » et qu’il n’a pas été testé sur les animaux avant de finir entre tes mains. Ce qui ne veut pas dire qu’il est dangereux pour toi.

Dans tout cet enfer, il existe tout de même une lueur d’espoir, puisque des gens ont créé plusieurs asso-ciations, tout autour du monde, qui permettent à des beagles pas trop « abîmés » par leur début de vie d’en commencer une nouvelle auprès de personnes qui vont leur donner tout l’amour qu’ils méritent. Parmi les plus célèbres, on trouve l’association Beagle Freedom Pro-ject, basée aux États-Unis. On trouve aussi notre équi-valent Français, le GRAAL.

Lecteur, te voilà maintenant averti. Tu sais ce qu’il en coûte et à qui il en coûte quand nous consommons sans trop réfléchir. Est-ce que notre propre plaisir est plus important qu’une vie ?

Et si tout ceci te choque profondément, respire un grand coup, Keep Calm and Go Vegan.

Auteur : BbVeggie

L’association LE GRAAL réhabilite des animaux de laboratoire

Ils ont besoin de vous pour leur offrir une nouvelle vie !

G.R.A.A.L. Défense Animale

Monter autrement

Le Tofu Te Parle - N° 1 5

Végane depuis peu, avant de déclarer l’être ouverte-ment, j’ai interpellé quelques blogueurs et youtubeurs sur des réflexions qui bloquaient mon mouvement vers le véganisme. L’une de ces questions concernait les bonnes pratiques qui ont pu voir le jour dans des centres équestres, et une autre sur la gestion des trou-peaux déjà vivants. J’ai eu plusieurs réponses, des plus dogmatiques aux plus blasées, mais pas de réelle solu-tion, pas de début de chemin tracé vers notre but qui est et qui restera l’arrêt de l’exploitation animale.

Le problème de l’exploitation des chevaux m’a touché de près ; j’ai été cavalier pendant deux ans, animateur en colonie de vacances dans le même centre équestre, et j’ai eu la chance d’apprendre là-bas à monter en

pensant d’abord au cheval : son bien-être, comment ne pas le blesser et comment se rendre le plus léger pos-sible en accompagnant son mouvement – le travail al-lant jusqu’à ne plus utiliser les pieds et les rênes, mais à se comprendre entre cavalier et cheval uniquement par la position des cuisses et le travail de l’assiette.

Puis je suis parti, j’ai changé de ville et découvert d’autres centres où j’ai vu des cavaliers de 13-14 ans monter avec éperons (alors que je n’en avais jamais vus utilisés même pendant les débourrages difficiles) et où j’ai vu des chevaux enchaînés trois voire quatre cours d’affilée sans être dessellés et pansés, et en train de crever de chaud en plein soleil, sans eau à disposition.J’ai vu des chevaux avoir peur de l’Homme, avoir des

Note de la rédactrice en chef :

Il est clair que l’équitation et tous les autres sports hippiques comme nous les prati-quons aujourd’hui ne sont rien d’autre que de l’exploitation. Mais mettre simplement fin à cette pratique est-il envisageable ? Dans la situation actuelle, les chevaux au-raient de grandes difficultés à survivre sans les Hommes. Ben a été cavalier, grand amoureux des chevaux, et s’est beaucoup interrogé. Il soulève des points intéres-sants auxquels il manque encore malheureusement de réelles solutions.

Monter autrement

Le Tofu Te Parle - N° 1 6

réactions de recul face à la selle ou lorsque le cavalier commençait à monter. Les réactions humaines : l’igno-rance, la violence… Les traditions, quoi !

J’avais donc ces deux visions quand j’ai commencé à discuter avec des véganes plus expérimentés. Je com-prenais leur envie de voir ces mauvaises pratiques dis-paraître (comme moi) mais la solution qui a été avancée de la mise en réserve des grands “mammifrères” (non, il n’y a pas de faute de frappe) ne me satisfaisait pas. La mise en réserve implique, dans ma vision (mais je peux me planter) une tentative de rendre à la vie sauvage les animaux, donc de minimiser l’intervention humaine. Et deux arguments me viennent contre cette idée.

Le premier est anthropomorphique, ces animaux ont gagné un certain nombre de droits au cours de ces an-nées d’exploitation : protection, assistance médicale, confort, nourriture abondante toute l’année, etc. Ils se sont, comme nous, habitués à ce mode de vie captif qui a détruit leurs réflexes et leurs connaissances d’une vie sauvage. Et je ne me vois pas leur retirer ces droits !

Le deuxième est que nous partageons avec les chevaux plusieurs plaisirs. Le mouvement, l’activité physique, la vitesse, etc. Et nous avons beaucoup à apprendre d’une collaboration avec eux. Beaucoup d’enfants difficiles, autistes et handicapés sont vraiment transformés lors-qu’ils entrent en relation avec des chevaux (il y avait un IME qui venait régulièrement dans mon ancien centre et nous avons accueilli un autiste lourd pendant une colo). J’ai appris énormément sur eux et sur moi-même par ce vecteur, et je pense que couper ce lien avec les chevaux, c’est nous couper de cette ouverture vers la connaissance du bien-être animal.

Et l’abolition de l’exploitation dans tout ça?

Justement, je pense que c’est de l’exploitation que nous devons parler, entre véganes sensés, dans ces moults niveaux de gris dont les radicaux ne veulent pas entendre parler, en nous taxant de welfaristes ou neo-welfaristes à longueur de temps.

Personnellement, je pense qu’il y a une différence

entre l’exploitation équine dans le cadre de la fabrica-tion de «Premarin» et dans le cadre d’une vie en centre équestre.

Et il y a aussi différence de traitement entre centres équestres.

Il y a aussi les dérives entraînées par la monte en centre, comme l’envie d’avoir son cheval personnel. Si le ca-valier et le cheval ont beaucoup de chance, l’achat se fera autour des 10 ans du cavalier, et au bout de 8 ans, l’entrée dans les études supérieures impliquera que le cheval reste au pré à longueur d’année pour les 5 ans qui lui reste à vivre, et je ne parle que du meilleur des cas. Je ne parle pas du manque de soins vétérinaires ou des longues agonies dues à des blessures au pré sans personne pour venir assister. Et je ne m’étendrais pas non plus sur le business des pensions pour chevaux, la vente de chevaux de race (il y a un élevage de comtois dans mon village), et l’exploitation financière que ça re-présente.

Nous, animaux humains, avons énormément à ap-prendre de nos relations avec les animaux non humains. Tout le harnachement (mors, selle, ...) n’est là que pour atténuer la peur. Peur de tomber. Peur que le cheval s’emballe. Peur de ne pas pouvoir s’arrêter. Et nous commençons, comme dans tout mouvement d’émanci-

pation (esclavage, homosexualité, féminisme, etc.), à interagir, à collaborer et finalement à se comprendre qu’en nous affranchissant de la peur, et en travaillant ensemble à découvrir de nouvelles aspirations communes à nos es-pèces.

Personnellement, j’en ai expérimenté plus d’une, mais la plus marquante a été le besoin d’activité physique. J’ai commencé l’équitation pendant la période de mon BTS, où je perdais mon temps et noyais ma dépression dans le Nutella et les pâtes au fromage et piments. J’étais en surpoids. J’ai donc commencé ma remise en forme grâce à l’équitation, avec un cheval qui comme moi passait son temps au

pré à engraisser. On a commencé notre rééducation ensemble, par des balades à pied avec énormément de brossage avant et après pour préparer et détendre les muscles et les tendons. Puis monte à cru, au pas pour que je puisse intégrer ses mouvements. Le brossage avant et après ne change pas, c’est la règle au centre. On a continué comme ça, commencé à perdre du poids et à s’affûter tous les deux. Et un jour, sans que je lui de-mande, il est parti, un petit trot tranquille, puis sentant

Le Tofu Te Parle - N° 1 7

que je suivais, un peu de galop. Le lendemain, même ligne droite, il part, grand galop, je le sens allonger sa course. Je le stoppe en fin de ligne droite, le fait mar-cher un coup pour vérifier qu’il ne boite pas. Et le voyant piaffer, je remonte et on repart au pas jusqu’à la maison. Et à partir de ce jour, il n’a plus été compliqué d’aller le chercher au pré, on devait le freiner en balade et au manège. De vrais liens ont été créés, naturellement et sans forcer qui que ce soit.Ça vous rappelle quelque chose ? Un mec comme moi qui n’a jamais fait et jamais aimé le sport, avec la peur de se casser, la peur du jugement des autres car en surpoids (merci le sport vu par l’éducation nationale), la peur de la douleur, se retrouve, aujourd’hui, à faire 3h de sport minimum par semaine et à kiffer ça !

Je pense que nous, véganes, avons une vraie place à prendre dans la société avec la sensibilité à la souf-france animale que nous avons, pour créer et trans-mettre de bonnes pratiques pour prendre soin des “mammifrères” (toujours pas de faute de frappe) que des siècles d’exploitation par nos ancêtres ont rendus dépendants de notre présence comme le sont nos en-fants.

Pour le cas précis des chevaux, je pense à la création de lieux de vie et d’apprentissage éthiques, contrôlés par des associations, où la vente et la reproduction de chevaux serait interdite, et des troupeaux constitués uniquement de chevaux que leur propriétaire laisse au pré ou de chevaux saisis pour maltraitance. Vu la situa-tion près de chez moi (quatre chevaux laissés au pré dont deux dans un pré sans ombre et deux cas de mal-traitance et abandon en moins d’un an) ces lieux ne se-raient pas compliqués à réaliser.

Avec un apprentissage pour les cavaliers des bonnes pratiques, en vue de l’amélioration de la santé des che-vaux. Avec une publication annuelle et publique des comptes pour que tout le monde puisse constater que les cotisations versées aillent bien dans le soin aux ani-maux et pas dans la poche du proprio du centre.Pour arriver à un arrêt de l’exploitation animale, je pense que nous devons sensibiliser le plus de monde possible dans leurs activités et proposer une alternative éthique sans cruauté envers les animaux, qu’ils soient humains ou non.

Et toi, quel est ton avis ? Sur ce sujet ou sur un autre, ex-prime-le, rejoins-nous sur le réseau social de ton choix et ouvre le débat.

Auteur : Ben, The Vegan Noob

Sources images :

https://podologie-equine-libre.net/2014/01/29/la-suisse-essaye-de-faire-evoluer-un-peu-les-choses/

http://jarnail.unblog.fr/reconversion-chevaux-sport/

http://www.localriding.com/premarin-horses.html

Au licol, sans mors, sans selle. OKLM !

Le Tofu Te Parle - N° 1 8

Le Tofu Te Parle - N° 1 9

Je fais partie de ceux qui sont devenus véganes d’abord “pour la planète”.

Tout est parti d'une petite expérience que je voulais faire en voyant comment vivre en réduisant au maximum mon empreinte carbone pour un temps défini. L'expérience a été si belle que j'ai continué, et assez rapidement, j’ai éten­du mes raisons aux animaux, naturellement, et à la santé, pourquoi pas.

Les écolos font souvent attention à réduire leurs déchets, pour la planète, souvent sans être véganes ou végéta­riens : bizarre, quand on connaît l’ampleur des désastres de l’élevage pour la planète. Les véganes font souvent peu attention à leur production de déchets, estimant qu'ils en font déjà suffisamment : bizarre aussi, selon moi.

Un déchet dans la nature est mauvais pour la planète, mais aussi pour sa faune sauvage : les tortues de mer s'as ­phyxient avec des sacs plastiques, des oiseaux s'étouffent en prenant des ordures pour de la nourriture, l'estomac de nos amis à plumes, poils ou écailles est bien trop rempli de matières toxiques anthropiques. Et il ne suffit malheu­reusement pas de jeter ses emballages à la poubelle pour être sûr qu'ils ne finissent pas dans la nature : le mieux est

de les réduire à la base. Sans devenir une prêtresse du "zéro déchet", je trouve important de réfléchir à cela, de prendre quelques petites habitudes quotidiennes faciles.

Par exemple, opter pour un sac en tissu pour faire vos courses et ainsi refuser tout sac en plastique, essayer d'évit­er d'acheter de la nourriture sur­emballée ou dans des con­tenants non recyclables (plastiques pour la plupart), penser à trier vos déchets "basiques” : verres, cartons et plastiques recyclables dans les poubelles qui leur sont dédiées sel­on les règles dans votre ville. Et pourquoi pas utiliser des mouchoirs en tissu, et des cotons à démaquiller lavables ?

Vous remarquerez petit­à­petit que votre poubelle s'allège, et que c'est ça de gagné pour la planète, que ce chemin­là est intéressant aussi, et prête à réflexion.

Auteur : Miss Boulgour

Ecologie et véganisme : soyons cohérents !

Végane “pour la planète, pour les animaux, pour la santé”

Le Tofu Te Parle - N° 1 10

VégétarienQu’est-ce qui te retient?

Végétarien pour les AnimauxMettons que tu sois végétarien(ne) pour des raisons éthiques. Peu importe la manière dont tu es parvenu(e) à faire ce choix, tu t’es dit que tu ne voulais plus participer au massacre et à l’exploitation des animaux parce que tu les aimes ; même si la plupart d’entre eux s’en tapent de manière monumentale. Alors tu as décidé d’arrêter de con­sommer de la chair animale, privant l’industrie de ta contri­bution à ses odieux méfaits.

On est bien d’accord sur la définition de végétarien(ne) : qui consomme des sous­produits animaux mais plus de chair animale (sauf si tu tombes sur un thonier dont les thons sont mûrs).

Le LaitEst­ce que tu t’es déjà demandé comment on obtient le lait maternel avec lequel tu arroses tes céréales et dont on fait du fromage ? Oui, le lait que tu bois est du lait maternel. Je ne vais pas t’expliquer comment on fait les bébés mais le principe reste le même chez tous les mammifères. Un débit de lait maternel comme on le connaît aujourd’hui de­mande une production constante et donc implique qu’une vache (ou un autre animal), si elle veut rester compétitive, doit produire du lait maternel en continu. Tu en auras bien sûr déduit que pour ce faire, elle doit être constamment enceinte. Si on passe outre l’insémination artificielle, l’ali­mentation inadaptée et l’injection massive d’antibiotiques, on serait en droit de se poser la question : mais ils font quoi de leurs petits une fois nés ? C’est très vite réglé : si c’est une femelle, elle aura pour vocation de remplacer sa mère sous peu. Si c’est un mâle : t’as déjà vu sur la carte d’un restaurant « tête de veau » ou « blanquette de veau » ? Et une vache, ça tient la cadence combien de temps à ce rythme ? 8 ans ? 9 ans ? Une fois arrivée au bout, ils en font des steak hachés « pur bœuf » (oui, l’industrie nous ment… ça t’étonne ?).

Les OeufsTu vas me dire “d’accord mais les poules ce n’est pas la même chose, elles pondent des œufs sans être fécondées”. C’est vrai. Mais comment font­ils quand ils tuent les poules

pour vendre leur chair ? Où trouvent­ils les poules pour les remplacer ? Bien évidemment, avec les œufs qui sont fécondés on retrouve le même problème que dans l’in­dustrie laitière : que faire des mâles ? La solution la plus économique et la plus rentable est de les broyer vivants et de se servir du résultat pour en faire des aliments pour animaux, voire de l’engrais.

Je vais pas finir par un topo sur le miel, tu te doutes main­tenant que le sort des abeilles n’est pas plus enviable.

Les veaux sont séparés de leur mère à la naissance.Crédit Photo : Jo­Anne McArthur / We Animals

Les poussins mâles sont broyés.Crédit Photo : L214

Tu as probablement choisi d’être végétarien(ne) pour de nobles raisons (éthiques, environnementales) ou simplement par pur égoïsme (santé), ou plusieurs d’entre elles ; il n’en reste pas moins que tu avais en tête de faire quelque chose de posi-tif, reflété par tes choix moraux ou personnels. Mais est-ce réellement un choix judicieux ?

Le Tofu Te Parle - N° 1 11

Voilà ce à quoi tu contribues en étant végétarien(ne). Con­sidères­tu cela comme éthique ? A choisir, je préfère con­vaincre quelqu’un d’arrêter les produits laitiers et les œufs plutôt que la chair parce que la majeure partie de l’industrie repose sur la production de lait maternel et d’œufs.Est­ce que tu penses raisonnablement que l’on peut se revendiquer de lutter contre l’exploitation et la mort d’ani­maux en étant végétarien(ne) ? Ne pense pas que le pe­tit éleveur de campagne est très différent de l’industrie : les conditions de vie sont différentes, le procédé reste le même.

Végétarien pour la PlanèteT’es plus écologiste que les défenseurs des familles monoparentales et des orphelins ? Nous sommes d’ac­cord sur le fait que 14 à 18 % des gaz à effet de serre sont produits par l’élevage, que la déforestation en est une conséquence directe et que la pollution due à cette activité est importante, non ? Les animaux élevés uniquement pour leur chair sont mi­noritaires dans l’industrie puisqu’elle tire plus de bénéfices de l’exploitation laitière et des œufs. Peux­tu raisonnable­ment considérer que le seul fait de ne plus consommer la seule chair animale est un geste écologique fort ? Si on établit arbitrairement que la production unique de chair représente un tiers de l’exploitation animale et de la pol­lution occasionnée, ne serait-il pas plus efficace d’agir di­rectement sur les deux tiers que tu soutiens par ta con­sommation ?

Végétarien pour la SantéMais l’important pour toi c’est d’être en bonne santé. Effec­tivement, c’est un bon point de retirer la chair transformée qui est un risque supplémentaire de chopper un cancer et des maladies cardiovasculaires, mais est­ce que le lait et les œufs c’est bien mieux ? C’est vrai qu’ils sont blindés de nutriments, tu ne peux pas leur enlever ça ; et c’est normal, puisqu’ils servent principalement à l’alimentation des petits des espèces qui les fournissent. Est­ce que tu es bien cer­tain(e) qu’ils sont bons pour toi ?

Le LaitEst­ce que tu penses que le lait maternel d’une autre es­pèce est indispensable à ta santé ? Une fois que tu as eu fini de téter ta mère (si tel fut le cas), on t’a fait passer à de la bouffe solide, non ? Ça ne t’a jamais semblé étrange qu’on te fasse virtuellement téter la mère d’une autre es­pèce quand tu n’en avais plus besoin ? Comment ont fait nos ancêtres, avant l’élevage, pendant des centaines de milliers d’années pour ne manquer de rien sans lait mater­nel d’une autre espèce ?

L’industrie est là pour te vendre un produit et elle emploiera tous les moyens nécessaires, quitte à te mentir, et surtout quand 75 % de la population est intolérante au lactose. Est­ce que tu as déjà entendu parler de la caso­morphine, cette substance qu’on trouve dans tous les laits maternels et qui crée une accoutumance ? C’est souvent à cause d’elle d’ailleurs que tu ne peux pas lâcher les produits laitiers.

Les Oeufs Quant aux œufs, la contrepartie c’est une incidence sur une tripotée de maladies comme le diabète ou cardio­vas­culaires. Mais c’est comme une bombe à retardement : quand tu t’en aperçois c’est souvent trop tard.Informe­toi, y’a beaucoup d’études qui dénoncent les mé­faits de ces aliments, particulièrement hors de France.

C’est pour toutes ces raisons que je te pose la question : qu’est­ce qui te retient de devenir végane ? • Ta haine des animaux ? • Ta volonté de ruiner la planète ? • Ton addiction ?

Mais il faut bien se dire une chose : tout ce que tu tentes d’éviter maintenant, tu vas devoir y faire face quand tu deviendras végane plus tard, si tu utilises le végétarisme comme transition. Les personnes n’auront pas changé, les restaurants n’auront toujours pas de menu végétalien, tu seras toujours accro au fromage et tu n’auras pas réelle­ment contribué à quoi que ce soit.

Alors penche­toi sur la question, prends le temps de faire quelques recherches et demande­toi quelle est réellement ton ambition en apportant ces changements dans ta vie et surtout : est­ce qu’ils ont réellement le résultat désiré ?

Auteur : Von K

Youtube : Von KFacebook : @VonK.Channel

Twitter : @VonKchannel

«A ton age tu ne devrais pas songer à te sevrer et te mettre aux aliments solides ?»

Phytoplancton, cyanobactéries et foraminifères, que de jolis noms pour des êtres minuscules pourtant in-dispensables à la vie, dans l’eau comme sur terre. Bien qu’on sache que les forêts, dont la plus célèbre est l’Amazonie, permettent à l’atmosphère d’être enrichie en O2, d’autres êtres vivants que les arbres sont de vé-ritables sources d’oxygène.

Les phytoplanctons sont par définition l’ensemble des organismes végétaux se laissant porter par les courants

aquatiques. Et comme tous les végétaux, ils réalisent la photosynthèse pour vivre. Grâce à leurs cellules chlo-rophylliennes, ils utilisent le CO2 contenu dans leur milieu pour créer leur propre matière organique. Ils

sont tellement nombreux qu’ils absorbent plus de CO2 que n’importe qui/quoi, même les forêts. Mais ce n’est pas tout, car de la même façon dont on expire le CO2 en respirant, le phytoplancton rejette de l’oxygène en photosynthétisant. Il éponge donc non seulement le gaz à effet de serre, mais est une source d’O2.

Il existe d’autres organismes photosynthétiques n’étant pas des végétaux mais réalisant le même travail d’oxy-génation de l’atmosphère. Les cyanobactéries vivent

dans l’eau, elles aussi. On les retrouve dans tous les types d’eaux : chaudes, froides, salées ou non, sous forme de fines pellicules gluantes noires ou verdâtres. Et elles font plus que la photosynthèse : elles réalisent des stromatolithes. Ce sont des structures calcaires qu’elles forment en sécrétant une gelée qui précipite les bicarbonates contenus dans l’eau en car-bonate de calcium, qui n’est pas soluble. Le CO2 dissout dans l’eau est utilisé lors de la précipitation. Les cyanobactéries ayant besoin de la lumière solaire pour photosynthétiser, elles se rapprochent de plus en plus de la surface de l’eau. Sur

leur chemin, la formation du carbonate crée des dômes en forme de champignon. Ces dômes sont les stroma-tolithes. On sait par le passé que ces formations ont été cruciales pour que l’atmosphère devienne oxydante,

Coupe de stromatolithe

Rôle du plancton et couche d’ozone

Le Tofu Te Parle - N° 1 12

c’est-à-dire qu’elle contienne du O2.

Il est connu que l’O2 est le gaz utilisé par les animaux, mais aussi par les végétaux en absence de lumière, lors de la respiration. Mais l’oxygène a aussi un rôle déter-minant pour le climat. En haute altitude, dans la stratos-phère, les rayons solaires sont plus forts, notamment le rayonnement ultraviolet, qui fait céder les parti-cules. Les atomes d’oxygène se ré-associent ensuite, par trois, d’où la formation de l’O3, l’ozone. La couche d’ozone est issue de l’impact de ces rayonnements et de l’action des êtres chlorophylliens. Elle permet de li-miter la puissance des rayons solaires lors du contact avec le sol, et rend la vie terrestre possible. Il est né-cessaire de protéger cette couche d’O3 et par consé-quent de limiter le rejet de gaz la détruisant, comme les chlorofluorocarbures désormais retirés des aérosols, et les hydrochlorofluorocarbures. Le CO2 est aussi un gaz nocif, car sa présence en grande quantité réchauffe

l’atmosphère, en fonctionnant telle une serre.Les roches, et certains animaux stockent le CO2, sous l’eau. On peut parler des foraminifères sans qui notre

connaissance des climats passés ne serait pas la plus précise possible. Ces protozoaires ont des coquilles appelées tests, qui peuvent être de calcaire, et em-prisonnent le CO2. Et c’est grâce à des tests carbone (et isotopiques, l’étude des isotopes d’oxygène) que l’on a connaissance de la température ambiante d’une époque donnée. Les coquilles des foraminifères morts se superposent dans les fonds marins. Plus les échan-tillons sont prélevés profondément, plus l’époque sera ancienne. Chaque échantillon contient un taux de car-bone plus ou moins important. Comme on sait que plus il y a de CO2, plus le climat est chaud, on détermine ainsi une moyenne de température.

On connaît maintenant l’importance des êtres marins et aquatiques en général. Non seulement parce qu’ils sont primordiaux pour l’équilibre des écosystèmes et dans la chaîne alimentaire, mais aussi parce qu’ils ont un rôle en tant que régulateurs du climat. Sans eux, la Terre n’au-rait pas été propice à la vie, d’où la nécessité de proté-ger les milieux aquatiques du monde.

Auteur : NiriMitsu

Foraminifères

Cyanobactéries observées au microscope

Sources :http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/99/99en0335.htmlhttps://www.aquaportail.com/definition-1229-plancton.htmlhttp://planet-terre.ens-lyon.fr/article/stromatolithes.xmlhttp://www.cosmovisions.com/foraminiferes.htmhttp://www.evolution-biologique.org/histoire-de-la-vie/monde-bacte-rien/des-bacteries/les-stromatolites.htmlhttp://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dossiers/d/bo-tanique-algues-vegetaux-aquatiques-523/page/3/http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/plancton/61371https://fr.wikipedia.org/wiki/Phytoplanctonhttp://plancton-du-monde.org/module-formation/phyto_03.htmlhttps://www.aquaportail.com/definition-1226-phytoplancton.htmlhttp://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/oceanographie-phytoplancton-3833/https://www.manicore.com/documentation/serre/ozone.htmlhttp://www.actu-environnement.com/ae/news/gaz-fluores-cfc-hcfc-destruction-couche-ozone-21040.php4

Le Tofu Te Parle - N° 1 13

Et si on voyait d’abord ce que le véganisme n’est pas ?

Le véganisme est vu par certains comme une idéologie, une secte ou encore une nouvelle religion. Ce n’est rien de cela.

Une secte ? Soyons sérieux ! Mais qu’est-ce qu’une secte ? D’une manière générale, il s’en dégage deux sortes : d’une part celles dirigées par un “gourou”, per-sonne souvent atteinte d’une maladie mentale et qui prend plaisir à te manipuler. Ces personnes ont un fort besoin d’être aimées, entourées, de se sentir im-portantes et influentes, et d’avoir un contrôle total sur les vies d’un maximum de personnes. Un peu comme nos belles-mères, à la différence que les gourous sont des personnes dangereuses. D’ailleurs dis-moi, qui se-rait notre gourou ? Aymeric Caron ? Antoine Comiti ? D’autre part, il y a les sectes qui en veulent à ton argent. J’avoue que nous, les véganes, nous nous intéressons beaucoup à ton argent : mais nous souhaitons par-des-sus tout que tu le gardes, et que tu le dépenses mieux, dans des produits ne finançant ni la souffrance, ni la mort. L’argent que tu donnes pour un paquet de quinoa ou pour des fruits va dans la poche de l’agriculteur, et non dans la caisse de la “grande secte végane”. Ces deux sortes de sectes ont le même processus d’endoc-trinement : ils connaissent LA vérité absolue sur la vie et Dieu / les extraterrestres / les illuminatis / les rep-tiliens (faites votre choix !), et te retire petit à petit de toute vie sociale normale. Or, sache que nous ne nous prenons pas pour des philosophes ou des êtres supé-

Véganisme : qu’est-ce que c’est et pourquoi

les véganes sont véganes ?

DOSSIER

Le monde change sous tes yeux mon petit, mais tu oublies un détail : ce sont tes petits actes quotidiens qui en sont

responsables.

Le Tofu Te Parle - N° 1 14

rieurs malgré le discours très moralisateur de certains d’entre nous (personne n’est parfait), et que plus que tout, nous te souhaitons au contraire une vie sociale des plus saines et agréables.

Une idéologie ? D’après Wikipedia, une idéologie est, au sens large, la science d’un système d’idées imagi-nées. L’idéologie s’accompagne de croyances, de no-tions, d’opinions, de convictions, et est parfois consti-tuée en doctrine. Or, le véganisme n’est ni une croyance, ni une notion, ni une opinion, ni une doctrine. Les argu-ments avancés par les véganes sont au pire des faits (parfois discutables, certes), au mieux l’avancement d’arguments scientifiques. Le véganisme découle d’une idéologie qui souhaite redéfinir les relations Hommes/animaux (nous préférons dire “humains et animaux non-humains», car les Hommes sont des animaux) mais aussi Homme/Homme. Le véganisme est la mise en pratique de cette idéologie.

Quant à la religion… Vraiment, une religion ? Mais quelle religion ? Celle du Dieu Carotte, et de ses dis-ciples les douze céréales ? Quinoa obligatoire le ven-dredi et sacrifice de houmous à Pâques ? Attention, ici personne ne se moque de la foi, on ne rit que que de la comparaison. Plus sérieusement, une religion est un ensemble de croyances et de dogmes définissant le rapport de l’Homme avec le sacré ; or il n’y a rien de sa-cré ou de divin dans le véganisme. C’est une façon de vivre basée sur l’antispécisme, les droits et l’égalité de tous les êtres vivants, et non une spiritualité.

Le véganisme n’est pas non plus, il faut le préciser, un club, un parti politique, un groupe de rap d’élite, ou une utopie. On prend les véganes pour un mix de hippies et d’illuminatis mais déjà Pythagore (oui, celui qui a fait le théorème avec les rectangles) était végétarien. Il est d’ailleurs l’un des pionniers du mouvement. On te l’avait pas sortie celle-là au collège, hein !

Bref, ceci étant dit, prenons un ton plus sérieux. Parce que le véganisme n’est pas, comme certains aiment le dire, la plus grosse arnaque du XXIème siècle. S’il y a une arnaque quelque part, elle est dans ton assiette. Et elle est énorme. J’insiste : Énorme.

Qu’est-ce qu’un végétarien, un végétalien, ou un végane ?

Un végétarien ne consomme aucune chair animale (ni viande, ni poisson). C’est le genre d’individus qui ne pose pas de problème à Jean-Michel Cohen, parce qu’ils ne le font pas trop chier vu qu’ils consomment quand même du lait et des œufs.

Un végétalien ne consomme aucun P.O.A. (Produit d’Origine Animale), donc ni viande, ni poisson, ni œuf, ni miel, ni lait). Lui, c’est le genre d’individu un peu bizarre qu’on ne cerne pas bien parce qu’il a plein de muscles

alors qu’il ne mange que des graines et des épinards. Quand il dit que c’est grâce son régime alimentaire, on se fout de sa gueule.

Un végane a un mode alimentaire végétalien, et sup-prime totalement de sa vie les P.O.A., que ce soit dans sa nourriture, ses vêtements, ses produits cosmétiques, ses meubles, etc. Il n’achète aucun produit ayant été testé sur des animaux. Il n’achète aucun produit dont la fabrication est responsable de la mort ou de la dispari-tion d’animaux, et ce même si ce produit est végétalien (huile de palme, par exemple). Il est contre l’exploita-tion animale sous toutes ses formes, et ne va donc pas au zoo, ni à la chasse ou à la pêche. Là, ça devient hard. C’est le genre d’individu très chiant qui pollue ta page Facebook avec des vidéos qui te montrent la vérité, des pétitions à signer, ou des articles scientifiques te démontrant que la viande ou les produits laitiers sont mauvais pour ta santé.

Antispécisme

Le véganisme n’est pas qu’une question de consomma-tion. Attention, spoiler : il se situe en haut de la pyra-mide de considération ; ce qui veut dire qu’il lutte aus-si contre l’homophobie, le racisme, le sexisme, contre toute forme de violence, d’oppression et d’exploitation, qu’elle concerne un humain ou un animal non-humain. Se battre pour les droits des animaux tout en reniant ceux des étrangers, des femmes ou des homosexuels n’a strictement aucun sens. Cajoler des cochons pour rentrer chez soi et taper sur ses gosses ou insulter le voisin non plus. En plus de la protection et de la défense des animaux, il y a celles de tous ceux qui subissent des préjudices basés sur la peur de l’autre et la méconnais-sance. Par-delà les frontières, les couleurs, la texture de l’enveloppe extérieure (poils, peau, plumes, écailles, coquilles, carapaces ou autre), les langues ou encore les cultures, nous sommes tous issus de la même bac-térie. Nous cohabitons certes à des latitudes et à des longitudes différentes, mais nous marchons néanmoins sur le même sol, la même terre et la même planète.

Il ne s’agit pas de dire qu’un Homme est l’égal d’une poule. C’est un fait, nous sommes plus intelligents que nos amis à plumes. Mais ça n’est pas une fierté pour nous, ni une tare pour la poule. Une différence, qu’elle concerne un être vivant non-humain ou un être humain, n’est pas un critère à l’exploitation, la maltraitance, au vol, au viol, au gavage, à la torture et au meurtre. Si c’était le cas, vous devriez vous méfier : les singes évo-luent et ont aujourd’hui la possibilité de communiquer avec les Hommes, d’une part grâce au langage des signes, d’autre part grâce à... la parole ! Ils commencent à pouvoir causer. Et face à une armée de gorilles légi-timement en colère, dont on a détruit l’environnement et tué la famille, je doute que l’on ait des chances de survie.

Le Tofu Te Parle - N° 1 15

Pourquoi devient-on végane ?Qu’est-ce que c’est qu’être végane ?

Le véganisme est un acte politique. C’est une prise de position forte en faveur des droits des animaux. Les animaux ne sont pas des meubles, ils sont des êtres vi-vants sentients, c’est-à-dire qu’ils ont des sentiments. Comme nous, les mères et les enfants crient, pleurent, se débattent au moment de la séparation et de la mise à mort. Combien d’entre nous ont trouvé drôle la façon dont se balance l’éléphant de gauche à droite ? Pour-tant, c’est un signe de dépression (d’ailleurs, cet ani-mal, qui pèse de 2,7 à 6 tonnes, qui vit de 50 à 70 ans et sait se reconnaître dans un miroir, est végétalien !). Par conséquent, la consommation de P.O.A. n’étant absolu-ment pas indispensable à notre survie et même néfaste à notre santé et à l’environnement, les animaux ont le droit légitime de vivre et de ne pas être utilisés comme de la nourriture, des habits, des divertissements, des médicaments, des jouets, des moyens de transports, des objets de décoration, des cibles pour les armes, des cadeaux, du maquillage et j’en passe. La liste est outrageusement longue. Il y a des P.O.A. jusque dans votre tube de glue.

Concrètement, dans la vie de tous les jours, être vé-gane se traduit par deux choses :

En premier lieu, supprimer de sa consommation ali-mentaire tout P.O.A. : pas de viande, de poisson, d’œuf, de produit laitier, de foie gras, etc. Cela semble

très restrictif, on dirait un régime Dukan. Mais ce n’est qu’une impression. D’où que tu viennes, et par rapport au nombre d’aliments qu’il existe dans le monde, ton alimentation est très peu variée. Le véganisme, ce n’est pas seulement supprimer des aliments de son alimen-tation, c’est en ajouter : plus de fruits et de légumes, et d’espèces plus variées (et ne boude pas là-dessus, tu n’as plus 8 ans), des céréales, des légumineuses, des féculents, des noix, des graines, des huiles végétales variées, des herbes et des épices à l’infini. Ça a l’air dé-gueu, mais tout cela se cuisine. Tu ne manges pas ton steak cru et sans assaisonnement, c’est pareil pour le tofu. Tu as du mal à t’imaginer te passer de lait de vache, de chèvre ou d’ânesse ? Pas de problème, il existe de nombreux laits végétaux : soja, riz, quinoa, avoine, amande, châtaigne, noisette, coco, chanvre, et d’autres. Le goût du bacon ? Tofu fumé, ou simplement du Liquid Smoke (arôme de fumée). Les véganes mangent aussi des burgers, des pizzas, des lasagnes, etc. De temps en temps, on aime la bouffe grasse ; et le gras, c’est la vie (Bisous Karadoc). On sait même faire facilement des fromages végétaux, du faux foie gras ou des schnitzels sans souffrance animale.

Farfadette vous a préparé 4 recettes page 42.

Et Bla Blavg vous explique comment remplacer les P.O.A. en page 45.

En second lieu, c’est aussi supprimer de sa vie quoti-dienne tout produit en lien avec les animaux :

Le Tofu Te Parle - N° 1 16

En 2010

62.7 m

iliard

s*

d’animaux te

rrestre

s et oiseaux

ont été

tués dans l’e

nsemble des

industries agro

-alimenta

ires.

Ne pas porter de laine, cuir, soie, fourrure, plumes, etc. N’acheter aucun produit ayant été testé sur des ani-maux. Ne pas aller au zoo, au cirque, à l’aquarium et aux corridas. Ne pas chasser ni pêcher (même en re-mettant le poisson dans l’eau). Ne plus monter à cheval de façon traditionnelle. Trop chiant, vive l’emmerde et la complicated attitude ? Non. La plupart des habits ven-dus dans le commerce sont en coton, de plus en plus en coton bio ou en chanvre, ou en matières synthétiques. Il y a des faux cuirs, des fausses fourrures, et du tissu. Et plus un seul magasin ne vend pas au moins quelques produits cosmétiques et ménagers véganes. Les bou-tiques spécialisées pullulent dans les grandes villes et sur internet. Donc c’est hyper facile.

Qu’est-ce qui nous amène à ces changements ? Cela dépend de chacun. Il y a autant de façons et de raisons de devenir végane qu’il y a de recettes de houmous. Nous aimerions tous que tout le monde devienne vé-gane pour les animaux et uniquement pour eux, mais on ne vit pas dans un monde de Bisounours. Certains le deviennent pour des raisons de santé, d’éthique, ou d’environnement. Mais bien que certaines personnes resteront toujours des égoïstes dotés d’un cœur givré, d’un cerveau irrattrapable et de la splendide incapacité à se remettre en question, l’expérience montre qu’en général, les gens finissent par être sensibles à la cause animale même s’ils sont devenus véganes uniquement par amour pour leur propre personne.

Être végane ne fait pas non plus de nous des de-mi-dieux. On reste des êtres humains capables de faire brûler nos lasagnes ou de blesser nos amis, de se gou-rer à un examen ou de perdre trois points sur le permis de conduire. Nos gosses sont aussi casse-pieds que les autres et porter des dreadlocks ou faire sa pâte à tartiner maison ne signifie pas ne jamais se battre dans un bar. On chante toujours comme des crécelles au ka-raoké, on s’engueule avec nos parents, on déteste (à tort) les pigeons. Bref, on reste des êtres humains tout ce qu’il y a de plus banal.

Devenir végane, ce n’est pas se fermer, se priver, s’iso-ler. C’est tout le contraire. C’est s’ouvrir à de nouvelles cultures, de nouveaux aliments, voir le monde et ses habitants avec un autre regard, plus près de la réalité cruelle mais aussi plus près du cœur et de tout ce qui est beau sur Terre.

Véganisme, une question de choix ?

Non, et ce pour deux raisons :

- Tu oublies la victime. Un choix personnel ne peut engendrer l’exploitation et la mise à mort d’autres êtres sentients. On en a parlé plus haut, on ne va donc pas y revenir.

- Tu n’as jamais choisi de manger de la viande. Nous véganes, on aime se raconter LE jour où on est devenus véganes et pourquoi. C’est un de nos sujets de conver-

sation préférés. Et toi, te rappelles-tu du jour précis où tu as décidé que les vaches, les poules ou les cochons deviendraient de la bouffe, mais que les lions, les pan-das ou les licornes, il fallait continuer de les protéger ? Et aussi que les lapins t’en veux désormais plus au jar-din mais plutôt en ragoût ? Ou encore que finalement un ours polaire, ça doit quand même s’amuser vache-ment plus dans un zoo que sur son immense banquise ? Te rappelles-tu avoir eu connaissance des deux faces de la pièce et d’avoir pu y réfléchir ? Bien sûr que non. Parce que tu n’as jamais choisi. On te l’a imposé.

Pourquoi le végétarisme n’est pas « mieux que rien » ?

Le végétarisme est un premier pas vers le véganisme, pour ceux qui, et les raisons sont légions, ne peuvent pas devenir véganes du jour au lendemain.

Bien que pendant l’étape du végétarisme, des milliers d’animaux continuent d’être exploités chaque seconde, il est tout à fait compréhensible qu’il faille parfois passer par là. Changer du jour au lendemain n’est pas quelque chose de facile pour tout le monde. On n’a pas tous les mêmes bagages face à l’inconnu, le changement, les critiques, la pression, ou les peurs.

Si le végétarisme part très souvent d’une intention ho-norable que l’on salue, cela ne permet malheureuse-ment pas d’éviter la mort précoce et l’exploitation des animaux : l’industrie agro-alimentaire vit majoritaire-ment des oeufs et des produits laitiers, être végétarien n’aide donc en rien la cause animale ni l’environnement. Donc à aucun moment et d’aucun point de vue, le végé-tarisme ne se bat contre la souffrance et l’exploitation animale. Ne pas cautionner un mal ne doit en aucun cas justifier que l’on en cautionne un autre. Jamais. S’arrêter au végétarisme, c’est justifier que les res-sources de quelqu’un d’autre nous appartiennent, sous prétexte qu’on lui a sauvé la vie. Ou disons plutôt qu’on a rallongé de quelques années son temps en enfer. C’est tout bonnement inacceptable, et permet seulement de se créer une (petite et fausse) conscience.

Absolument tout le monde est capable d’aller plus loin. N’écoutez pas ceux qui vous disent que vous ne tiendrez pas. À quel moment avez-vous perdu toute foi en vous ? Pourquoi pouvez-vous arrêter de fumer, vous battre contre un cancer, tout lâcher du jour au lendemain pour aller vivre je ne sais où, mais pas devenir végane, alors qu’en plus c’est beaucoup plus facile ?

Le végétarisme est donc une étape. En aucun cas il ne doit servir d’excuse pour retarder le plus possible le passage au véganisme, et en aucun cas il n’est une fin en soi.

Le Tofu Te Parle - N° 1 17

Il faut 7 à 16 kg de céréales ou de produits végétaux pour produire 1 kg de viande. Non seulement c’est un gâchis monstrueux, mais en plus cela enlève la nourriture de la bouche de ceux qui récoltent ces céréales et qui se voient refuser de les consommer, pour que l’on puisse nourrir le bétail. Ces gens-là meurent de faim parce que vous préférez une côte de porc à un burger végane.

Combien de personnes peut-on nourrir par an et par hectare avec...

55.9 miliards

p

oulets

2.8miliards

c

anards1.3

miliards

c

ochons

645milions

dindes

645milions

oies

513milions

m

outons

303milions

bétail boeufs et vaches

424milions

c

hèvres

24milions

b

uffles

4.6milions

c

hevaux

2.4milions

ânes1.8

milions

dindes

561milles

mûles

En 2010

62.7 m

iliard

s*

d’animaux te

rrestre

s et oiseaux

ont été

tués dans l’e

nsemble des

industries agro

-alimenta

ires.

* d’après la F.A.O. (Food and Agriculture Organization of the United States),

Boeuf

Agneau

Riz

Pommes de Terre

1

2

19

22

Chaque année, on tue plus d’animaux qu’il y a eu de morts durant toutes les guerres de l’humanité.

Chaques minutes, on tue...87 milles poulets

1.2 milles dindes

4.2 milles canards

2.3 milles cochons

1.9 milles lapins

545 bovins

946 moutons

Combien sont morts pendant la lecture de cet article ? Et pendant la lecture du magazine ? Quelles souffrances ont en-duré ceux qui sont vivants ?

Ces chiffres ne concernent que la consommation de viande et ne prennent pas en compte les animaux tués pour le plaisir (chasse, corrida, combats, etc.), ceux tués pour leur fourrure, cornes, plumes et peaux, ceux morts dans des laboratoires, ceux sacrifiés (Yulin, fes-tival de la viande canine en Chine : en-viron 10 000 chiens massacrés ; îles Féroés : 1500 dauphins chaque année ; festival de Gadhimai au Népal : 300 000 animaux tous les 5 ans, et ce n’est pas tout), et ceux pêchés.

Les chiffres clé

Il faut une surface de terre de 1,21 hectare pour un omnivore contre 674 m2 par an pour nourrir un végane soit :

d’espace en moins

On pourrait construire des lo-gements ou planter des forêts à la place de ces champs.

94%

Le Tofu Te Parle - N° 1 18

795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit 1 personne sur 9.

3,1 millionsd’enfants de moins de 5 ans meurent de malnutrition chaque année, soit près de la moitié (45 %) des causes de décès.

66 millions d’enfants en âge d’aller à l’école y vont le ventre vide dans les pays en développement, dont 23 millions rien qu’en Afrique.

1 kg de viande nécessite 15 500 L d’eau contre 1.800 pour le soja, soit 10 mois de douche quo-tidienne.

Un omnivore consomme via son alimentation 8.250 L d’eau par jour contre 3 600 L pour un végane. Une paire de chaussures en cuir : 8 000 L d’eau. Un milliard de personnes souffrent de la soif.

Parlons d’eau...Vous réduisez la durée de vos douches et faites attention à bien fermer le robi-net. C’est tout à votre honneur.

Le Tofu Te Parle - N° 1 19

Dans la mer, ce n’est pas mieux.

Vous avez entendu parler du rôle de la verdure dans l’absorption du CO2 ou des abeilles dans la pollinisa-tion, mais savez-vous que, source d’eau, de chaleur et d’oxygène, les océans sont indispensables à la vie ? Je vous invite à aller lire l’article de Niri sur le rôle du phytoplancton page 12, et vous comprendrez l’enjeu de la survie des océans. Rapidement, d’après la Fondation Maud Fontenoy, plus de 50 % de l’oxygène disponible sur Terre provient de la mer. Souvent invisible à l’œil nu, le phytoplancton marin libère plus d’oxygène dans l’air que toutes les forêts du monde. Il fixe autant de CO2 que les végétaux terrestres. Sans le phytoplancton marin, l’effet de serre serait nettement plus important. Depuis 1950, 40 à 50 % du phytoplancton a disparu. Pour reprendre les mots de Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd : “sans océan, nous mourrons, c’est aussi simple que cela”. Et il n’exagère pas. Voici un extrait de « Urgence ! » qu’il a présenté à la COP 21 :

« Imaginez le monde en 2010. Qui voudrait y vivre ? Voudriez-vous que vos enfants y vivent ?

2020 : 8 milliards d’habitants.2025 : mort des récifs coralliens.2035 : effondrement total des pêcheries.2040 : 10 milliards d’habitants.2050 : hausse de 4 degrés de la température mon-diale. Hausse du niveau de la mer. Des écosys-tèmes radicalement endommagés. Apparition de nouvelles maladies. Augmentation de la pauvreté et de la faim. Plus de guerres pour l’appropriation des ressources. Plus de conflits mondiaux. Réduc-tion des niveaux d’oxygène. Pollution généralisée. Restriction des libertés. Détérioration profonde de la qualité de vie.Avant 2100 : effondrement écologique. »

Gardez bien en tête que ce n’est pas parce que cela semble improbable que ce n’est pas vrai. Nous sommes en 2016, la situation est déjà plus que tendue. La po-pulation augmentant, sans changement maintenant, il sera trop tard.

Aussi, les baleines, les poissons, les oiseaux marins, les phoques et toutes les espèces marines contribuent au maintien de la vie des mers et des océans, or ils sont pêchés et massacrés à une vitesse plus qu’alarmante ! Les phoques, vous me direz que tout va bien, on a Greenpeace !

Greenpeace ? Allons ! Des rigolos (on en reparlera d’ailleurs dans un prochain numéro). Nous ne doutons pas que beaucoup des membres de Greenpeace sont pleins de bonne volonté, mais nous les invitons à ouvrir les yeux sur ce qu’est vraiment cette association, quels sont ses véritables intérêts et ses méthodes douteuses.

“Grâce” à leur incompétence, leur manque de courage et le refus de prendre position en faveur du véganisme (pour des écolos, c’est une incohérence totale) afin de ne pas perdre d’adhérents, quelques 400 000 phoques sont encore tués chaque année.

Revenons à nos poissons. La biodiversité océanique a été réduite de 90 %. Ce ne sont pas les promesses mensongères doublées de greenwashing de Findus sur la pêche durable qui vont changer quelque chose. Cela ne fait que retarder l’inévitable. Il faut stopper net toute consommation.

Et n’oublions pas la vie. Les poissons meurent par suf-focation. C’est long et c’est douloureux. On parle beau-coup de l’extinction des animaux terrestres mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’au rythme d’aujourd’hui, les mers et les océans seront vides d’ici 2050. La surpêche est une réalité et elle pourrait nous être fatale. De plus, les techniques de pêches actuelles sont hautement criti-quables (notamment le chalutage de fond) et particu-lièrement néfastes pour l’environnement, car détruisant également l’environnement marin. Et puis surtout, les poissons, tout le monde s’en fout, c’est tellement moins mignon qu’un agneau. On ne s’imagine pas qu’un pois-son puisse être sentient, et pourtant, si. On s’offusque du sort des orques dans les parcs aquatiques mais la disparition du saumon, tout le monde s’en tamponne les cacahuètes. En élevage et le tour est joué, on aura nos toasts à Noël, hip hip hip hourra ! Ça ira très bien avec le foie gras et les habits de soie.

Dans 34 ans, il n’y aura plus rien. Tu seras certainement encore vivant. Tu auras peut-être des enfants, voire des neveux et des nièces. Dans quelles conditions vi-vront-ils ? Pourront-ils vivre et avoir des enfants, eux aussi ? Je te pose la question car la réponse est impor-tante : je le répète : sans océan, nous mourrons, c’est aussi simple que cela.

Que répondras-tu à tes enfants quand ils te demande-ront : « C’est quoi un dauphin ? Et un tigre ? Et un pa-pillon ? Pourquoi y’en n’a plus ? » Difficile d’y répondre avec le poids des responsabilités sur les épaules.

Des changements catastrophiques

Jusqu’à il y a encore 200 ans, les animaux sauvages re-présentaient 98 % de la biomasse. Aujourd’hui, l’homme et les animaux d’élevage représentent 99 % de la bio-masse. Une espèce (qu’il s’agisse de faune ou de flore) disparaît toutes les 20 minutes, soit 26 280 espèces chaque année. 25 % des espèces animales et végétales pourraient disparaître d’ici le milieu du siècle en raison des activités humaines. Seules 13 % des terres de notre planète sont protégées. C’est bien ? Non ! C’est scan-daleux. Elles ne devraient même pas avoir à être pro-tégées.

Le Tofu Te Parle - N° 1 20

Selon l’UICN (Union Internationale pour la Conserva-tion de la Nature), en 2015 :

23 250 espèces de plantes et d’animaux sont me-nacées d’extinction. Un chiffre sans doute sous-esti-mé : moins de 3 % des 1,9 millions d’espèces ont été évaluées pour la Liste Rouge UICN.

1,9 millions d’espèces végétales et animales sont connues, c’est-à-dire décrites et nommées. Selon les estimations, il en resterait 10 ou 100 millions à décou-vrir.

Lors des 500 dernières années, l’activité humaine au-

rait été responsable de l’extinction de 834 espèces.25 % des mammifères, 13 % des oiseaux et 41 % des amphibiens seront très fortement menacés d’extinction dans un futur proche. Le nombre total d’espèces mena-cées a augmenté de 5205 à 23 250 depuis 1996.

Pour pallier l’extinction des ces espèces, il nous faut revoir totalement notre façon de vivre, de manger, de consommer, et cesser d’acheter ce qui provient de la chasse et du braconnage.

Mais ca n’est pas tout !

Dégradation et pollution des terres qui se vident de leurs nutriments, émissions de gaz à effet de serre, dé-forestation, pollution de l’eau, déchets, perte de la bio-diversité, faim et soif dans le monde, augmentation du fossé entre riches et pauvres, massacre des espèces protégées pour « protéger » le bétail (ex. : le loup, le lynx et l’ours), pollutions liées aux déjections massives des animaux d’élevages : selles, méthane (les pets de vaches), sélection des sous-espèces, détruisant les autres, et raréfiant le génome de l’espèce en question. Aussi, mensonges des industries agro-laito-pharmaco ainsi que des publicités, études et recherches truquées, propagation des maladies se développant dans les élevages et se répandant chez les animaux sauvages par transmission via les parasites (par exemple), acca-parement des terres sauvages pour l’élevage (nourri-ture et stockage des animaux), ce qui mène à la défo-restation, la raréfaction de la faune et de la flore sur les zones touchées. La liste des dégâts causés par le mode de vie et d’alimentation actuel est catastrophiquement longue.

Tuer des animaux par milliards tue des humains par millions, coûte des milliards en frais de santé, et détruit notre écosystème. Vous avez toujours rêvé de faire par-tie de l’Histoire, eh bien vous êtes en plein dedans : vous

vivez en live la 6ème extinction de masse, qui est la première dont l’Homme est le premier et seul responsable. Scénario de film catastrophe ou paranoïa, à vous de juger. Vous avez toutes les infos.

Je finirai par ceci : la compassion que l’Homme éprouve à l’égard des animaux ne peut qu’enrichir la nature hu-maine. L’Homme le plus grand est celui qui sait se faire le plus petit.

(La suite au prochain numéro)

Auteur : @noitasilagel

Sources

https://coteboudreau.com/2014/03/12/morts-dani-maux-par-annee-et-morts-durant-guerres/http://www.planetoscope.com/biodiversite/126-dis-parition-d-especes-dans-le-monde.html

Le Tofu Te Parle - N° 1 21

Capotes véganesOn peut baiser sans tuer

Du lait et un désastre sans nom

J’ai été très surprise lorsque, dans un petit magasin de Munich en Allemagne, je suis tombée sur des préser-vatifs se disant véganes. Curieuse, je suis donc allée chercher sur Internet en quoi les capotes classiques ne le sont pas. Il y a deux raisons :

Premièrement, lors du processus de fabrication, on utilise de la caséine, des protéines qui constituent la majeure partie des composants azotés du lait. Si la matière première est bien végétale, le produit fini ne l’est donc pas.

Mais ça ne s’arrête pas là. Vous n’avez pas pu pas-ser à côté des mots étroitement liés « huile de palme » et « déforestation, désastre écologique » Tout le monde ou presque connaît maintenant cette cata-strophe sans nom et nombreux sont les véganes à ne pas consommer cette huile qui, de plus, est un poi-son pour notre santé. Mais il existe un autre désastre dont on parle beaucoup moins : celui de la récolte du

caoutchouc et du latex, qui viennent d’un arbre appe-lé Hevea brasiliensis.

Un peu partout, les utilisateurs de caoutchouc vantent ses mérites : solide, naturel (oui, oui, ils osent !), il a aussi permis à l’Asie du Sud-Est de s’enrichir, contri-buant au développement de la zone. Ce qu’on ne vous dit pas, ce sont évidemment les répercussions sur l’environnement : en Chine, au Vietnam, au Laos, en Thaïlande, au Cambodge et en Birmanie, les culti-vateurs de caoutchouc ont rasé ou brûlé les forêts, et planté d’innombrables rangées d’Hevea brasilien-sis. Je lis dans le National Geographic : « Ils sont en train de muer l’un des écosystèmes les plus diversifiés du monde en une monoculture aussi uniforme qu’un champ de blé de la Beauce. Ce qui pourrait menacer des fonctions écologiques de base dans une zone comptant des dizaines de millions d’habitants ». Ou dans Le Monde : « Chaque été, des incendies d’ori-gine criminelle réduisent en cendres des pans entiers de la forêt de Sumatra, au profit des industries de l’huile de palme, du caoutchouc ou du bois. Une ca-tastrophe climatique et écologique qui ronge le ter-ritoire des Suku Anak Dalam, une tribu semi-nomade de la jungle […], parce qu’il est plus simple de couper quand c’est brûlé […] C’est cette réalité qui détruit le mode de vie des Suku Anak Dalam, une tribu en Indo-nésie. “ La forêt est tout pour nous : le lieu de chasse et le logement.” »

Rien donc de très végane dans (la plupart des) pré-servatifs classiques.

11 millions de tonnes C’est la quantité de caoutchouc naturel

produite annuellement

Le Tofu Te Parle - N° 1 22

Les alternatives véganes

J’ai été assez déroutée, car force est de constater qu’il n’existe pas de préservatifs faits avec d’autres matières que le latex. Pour parer à ceci, il est hors de question pour moi de recommander aux femmes (et surtout aux plus jeunes) de prendre une pilule contraceptive, de se faire poser une puce, un stérilet, afin de lutter en faveur de l’environnement. La plupart

des moyens de contraception féminines sont nocifs pour la santé en plus de dérégler une bonne partie du fonctionnement du corps féminin (nous y reviendrons dans un prochain numéro). De plus, la meilleure des protections contre les M.S.T. et les grossesses non désirées, outre l’abstinence, reste la combinaison. À choisir, je préfère encore les capotes “fair trade”.

QUELQUES MARQUES INTÉRESSANTES

GLYDE

Approuvée par la Vegan Society et PETA. Pas de P.O.A., aucun test sur les animaux (ils précisent que la caséine est remplacée par un extrait de chardon).

FAIR SQUARED

Approuvée par Peta et d’autres labels dans d’autres pays (FLO par exemple). Issue du com-merce équitable.

EINHORN

Répondent aux critères de sécurité et d’éthique les plus stricts et partagent une partie des re-cettes avec des associations de bienfaisance.

l’importance de la protection

Si vos parents refusent de vous procurer des préser-vatifs (« et en plus des véganes, t’es tombé(e) sur la tête ou quoi »), le Green Condom Club livre, gratui-tement et discrètement, des préservatifs par courrier, partout dans le monde, (Glyde principalement). Il est possible d’acheter un lot unique ou de s’abonner. Vous pouvez les faire livrer chez vous, dans un point relais, chez votre médecin/gynécologue, dans une boîte postale ou chez une personne de confiance.

En cas d’urgence, la pilule du lendemain doit être prescrite quel que soit votre âge et sans poser de question. Si un pharmacien refuse, ou demande une pièce d’identité, il enfreint la loi. Rappelez-le lui, al-lez voir ailleurs et n’hésitez pas à le dénoncer à ses confrères et/ou la police.

Mais le mieux est évidemment d’éviter d’avoir à en arriver là. Si le prix des préservatifs est hors budget ou que vos parents refusent de vous en acheter, n’ou-bliez pas que vous êtes deux, partagez donc les frais. N’hésitez pas non plus à demander un peu d’argent à une personne de confiance.

S’il vous plaît, ne faites pas l’erreur de croire que « une fois, ce n’est pas risqué », c’est absolument faux. De plus, les avortements et la parentalité trop jeune peuvent être traumatisants, et les M.S.T. courent tou-jours. On a banalisé ces problèmes, or ils peuvent vous gâcher la vie. Protégez-vous, toujours.

Si aucune solution pour vous procurer des préserva-tifs véganes ne peut être trouvée, il vaut mieux des non-véganes que rien du tout.

Auteur : @noitasilagel

Sources : www.nationalgeographic.frwww.lemonde.frwww.planetoscope.comImage en-tête : www.flickr.com/riverap1

Le Tofu Te Parle - N° 1 23

#JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #Passion-Hashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #Ji-hemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgo-urWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Vé-ganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePa-sAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Mer-ci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasA-MonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #Les-FemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #Pou-rEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemme-sEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est en-semble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Car-nisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEt-LesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEn-fantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEn-fantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEn-fantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEn-fantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEn-fantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAni-maux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDu-

Qui n’a pas vu passer une vidéo, un tweet ou un post Facebook mentionnant son nom ? Depuis quelques mois, un visage (ou un bonnet) s’impose sur Youtube. Je dirais plutôt qu’il en impose. S’il est facile de s’en prendre aux personnalités connues et de raconter de la merde pour faire de l’audience, il est bien plus compli-qué d’obtenir des clics pour les droits des animaux et surtout de ne pas faire s’en-dormir aussi vite que Rondoudou les spectateurs. Malin, il se sert du coté facile pour le mettre au service du véganisme. Qui pourrait le lui reprocher ? JihemDoe captive grâce aux multiples cordes de son arc : montage vidéo top (du moins aux yeux de la plupart des novices que nous sommes), humour, sarcasme, ironie, et surtout une bonne dose de vérité sans artifice dans les oreilles de l’audience, qu’il pousse ainsi à la réflexion.

Il était impossible pour moi d’imaginer ce premier numéro de LTTP sans parler d’un de ceux qui m’a amenée à oser affirmer définitivement mon positionnement. Il m’a fait le grand plaisir de prendre sur son emploi du temps déjà bien rempli pour répondre à mes questions, mais aussi celles plus ou moins sérieuses de la team.

Merci à lui et bonne lecture à vous.

EntRetIen aveC JIHeM Doe #

Le Tofu Te Parle - N° 1 24

- La tradition de la tradition. C’est on ne peut plus fran-çais. Et en France, il y a tellement de traditions, il faut en être fier, il faut les respecter, les honorer. Trop de gens ne remettent pas des traditions en cause, alors qu’elles sont aberrantes et vieilles comme le monde... D’ailleurs, la cor-rida, ce n’est pas une tradition de fragile ?

- La peur du changement. Ça, ça vaut pour beaucoup d’entre nous. Ce qui est nouveau nous sort de notre zone de confort, semble compliqué, parfois impossible à réa-liser. Souvent ça semble douloureux, et finalement dans le cas qui nous intéresse, c’est pour notre bien et celui d’autrui. # Dans une de tes vidéos, tu attaques le nutritionniste J.M.C. (Jean-Michel Cohen) : « Est-ce que t’irais voir Stéphane Bern pour des problèmes de sécrétion vagi-nale ? Non ! Alors pourquoi J.M.C. ? » Peux-tu nous ex-pliquer pourquoi quelqu’un comme J.M.C. ne peut plus être pris au sérieux ?

Parce que d’une intervention à l’autre, en fonction de l’au-dience, des invités et de l’éventuelle promotion d’un nou-veau livre ou d’un nouveau régime, il retourne COMPLÈ-TEMENT sa veste. C’est pire que de mentir et de maintenir sa position, c’est mentir en fonction, c’est un opportu-niste. C’est profondément abject. Et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il est invité partout, parce qu’il adapte son discours, et peut donc plaire au plus grand nombre.

# Un bébé végétalien a récemment frôlé la mort parce que ses parents étaient très mal informés. Comment as-tu réagi en apprenant ça ? Ce genre d’accident tra-gique est-il lié aux discours des lobbyistes et des per-sonnes compromises comme J.M.C. ?

C’est autant navrant qu’affligeant. PRENEZ VOTRE B12 BON SANG !!! Je ne pense pas que les parents qui donnent à leur enfant une alimentation végétalienne soient mal informés, au contraire. C’est eux qui regardent les ingré-dients, leurs provenances, si c’est bio, etc. Ce sont les plus informés. Après, ce n’est pas parce qu’il y en a un qui a frôlé la mort que tous sont sur le fil du rasoir. On place une lumière médiatique de dingue dessus pendant quelques temps – comme cette jeune femme végane qui a suc-combé en tentant l’ascension de l’Everest – pour seu-lement discréditer le végétalisme/véganisme, faire des clics sur un mouvement qui grimpe et qui peut remettre en question notre système en profondeur. De belles mé-thodes de propagande anti-véganisme comme on en voit apparaître un peu partout sur la toile. Le végétarisme a eu droit, à une époque, à la même pub. Aujourd’hui c’est nous qui ramassons. Et les enfants omnis qui meurent à cause d’une mauvaise alimentation, y’a des stats ou c’est comment ? Elle est où la négligence parentale ?

# De quoi rêves-tu quand tu fais des cauchemars ?

Que je mange des substituts simili-carnés véganes qui n’ont rien de simili. J’ai d’ailleurs goûté hier aux crevettes véganes, c’est bien dégueu comme il faut.

# Quel est ton pire cauchemar ?

Recevoir une distinction honorifique de la part du gou-vernement, quelle qu’elle soit.

# Nous sommes en 2016 et 97 % des français consi-dèrent toujours les animaux comme des meubles, c’est sidérant non… ?

Il en était de même concernant certaines ethnies, et quoi qu’en dise(nt) la ou les lois, on n’est pas à l’abri d’un énième round. Cela dit, loi(s) ou pas, ça n’empêche pas certains Hommes d’en traiter d’autres comme tels (#BonjourCa-pitalisme). Et comme ce monde est notre reflet, à savoir profondément spéciste, ça ne m’étonne pas. Aussi, il est bon de se rappeler qu’il y a encore peu, nous (véganes) étions ancrés dans ces schémas d’économie de réflexion, et donc tout aussi spécistes.

# Quels sont selon toi les freins et obstacles au véga-nisme en France ?

Je dirais trois choses: la tradition, la tradition de la tradi-tion, et la peur du changement.

La tradition. J’ai une histoire là-dessus, en référence à une étude, spéciste, pour changer.

Quatre singes sont dans une pièce avec au milieu quelques bananes disposées sur le sol. L’un des quatre se précipite dessus. Avant même d’y parvenir, les trois autres se font arroser d’eau froide, et manifestent du mécontentement. On replace un des trois arrosé par un sec. Ce dernier sec a envie d’aller vers les bananes, mais les trois autres (deux arrosés et un sec) se mettent à lui crier dessus. Ce dernier ne comprend pas pourquoi, mais il se plie à leur mécon-tentement commun. On remplace encore un arrosé par un nouveau sec. Même chose, en voulant se diriger vers les bananes, les trois singes lui hurlent dessus ! Même le premier sec, alors qu’il ne sait absolument pas pour-quoi, il n’a jamais été arrosé ! Tout ça continue jusqu’à ce que tous les mouillés soient remplacés par des secs, qui hurlent à leur tour dès qu’un nouveau sec se dirige vers les bananes. Au final, plus aucun des singes n’est arro-sés d’eau froide, mais tous hurlent dès qu’un d’entre eux s’approche des bananes, sans même savoir pourquoi ! Ils sont inscrits dans un schéma qui pourrait s’apparenter à de la tradition. Ils font comme ça, parce que c’est comme ça et que tout le monde fait comme ça. Sans jamais re-mettre en cause ce «comme ça».

Le Tofu Te Parle - N° 1 25

# Tu t’attaques aussi au philosophe Raphaël Enthoven, par deux fois, le mettant face à ses propres contradic-tions et parles souvent de dissonance cognitive. Quelles étaient les tiennes avant de devenir végane et comment les as-tu réglées ?

Les mêmes que tout le monde, les mêmes que je com-bats aujourd’hui: la sentience des animaux, les apports en protéines, «on a toujours fait comme ça», «on a be-soin de viande pour survivre», les carences, la privation, la frustration, l’application quasi-impossible au jour le jour, le lien social, etc. Aucune raison valable, donc. J’y ai mis fin le jour où j’ai ouvert les yeux, le même jour où j’ai dé-cidé d’agir, sans même savoir par où commencer. C’est l’action, le choix, la prise de position qui ont tout réglé. Le reste n’a fait que suivre. # T’es beaucoup plus sexy que Mathieu Sommet et pourtant après 5 vidéos tu ne cartonnes pas autant que lui. À ton avis pourquoi les Youtubeurs véganes français ne buzzent pas comme aux U.S.A. (ex. : Bite Size Ve-gan) ? Qu’est-ce qu’il faudrait pour toucher une plus large audience ?

On est au début ici. Mais on va y arri-ver. Peut-être aussi que les contenus sont moins bandants qu’aux États-Unis. Mais pareil, j’arrive. Aussi les U.S.A., même si c’est le pays de la malbouffe, c’est notamment le pays du healthy food. Cette contradiction permet une plus large audience. En-fin, la langue. Ça, tu peux pas test. Quand tu parles anglais, tu t’exportes plus facilement. Y’a pas photo.

# Il existe divers courants chez les véganes : welfaristes, neo-wel-faristes, abolitionnistes. Où te si-tues-tu, pourquoi, et quel est ton point de vue sur les autres mouve-ments ?

Je suis abolitionniste. La suite arri-vera en vidéo. #Teaser

# Thierry Casasnovas refuse de se définir comme «vé-gant» (on le comprend nous aussi, #QueCestMoche). Sa vidéo explicative est à faire hérisser les poils : so-phismes, psychologie à deux balles, comparaison des véganes à la jeunesse hitlérienne, etc.

J’ai dit tout ce que j’avais à dire en trois rounds. Fin du match. Au suivant.

# Tu es apolitique. Pourquoi ? Quelles sont les valeurs, points de vue, etc, que tu partages avec le courant anar-chiste/libertaire ? Pour qui voteras-tu aux prochaines

élections ?

Je ne crois pas en la politique, pas plus qu’en la démo-cratie (représentative...) dans laquelle nous vivons. Si je m’imagine, rien qu’une seule seconde, qu’un gus à la tête du pays qui m’a vu naître va pouvoir me changer la vie, j’ai tout faux. Certaines valeurs anarchistes et libertaires m’attirent. Mais je préfère encore la réalisation de soi, par soi-même. Je n’ai voté qu’une seule fois. Ma première sera la dernière. Pourquoi jouer un jeu dont on n’accepte pas les règles et dont les dés sont pipés ? Ça sera sans moi.

# Es-tu d’accord avec les gens qui disent qu’EELV1 pra-tique une écologie molle et n’aide en rien l’avancée du véganisme en France ?

Je ne suis pas la politique. Ça m’en effleure une sans me faire bouger l’autre. Je ne comprends pas qu’il existe des « verts » qui consomment des produits issus de l’exploita-tion animale (qui a dit dissonance cognitive ?). Comment

ça se fait qu’en tant que végane, je me sente plus vert qu’un vert ? C’est étrange comme sensation.

Les idées défendues par Aymeric Caron dans son livre « Antispéciste » te parlent-elles plus ?

Il y a du très bon dans le dernier livre de Caron, du très très bon même. Et selon moi du moins bon (on parle de trois pages en tout, c’est léger...). Je partage cette idée que nous ve-nons tous d’une matière commune et qu’avec le temps nous avons ain-si évolués. Je trouve ça humble et juste. J’imagine que c’est d’ailleurs pour ça que son bouquin cartonne. On aime ou on n’aime pas, mais il démocratise le véganisme.

Quelles sont selon toi les priorités actuelles pour les droits des ani-maux ?

La priorité pour les animaux ? Y’en a tellement... Com-mencer par l’éducation des plus jeunes, le reste devrait suivre. Je pense. J’espère. Mais il y a tellement à faire, sur tellement de fronts. Et l’Homme est le seul responsable. A lui de démêler les noeuds, aujourd’hui, et vite.

# Tu es aussi antithéiste. Qu’est-ce que c’est exacte-ment ? Qu’est-ce qui te tient loin de la religion ? Selon toi religion et véganisme sont-ils compatibles et pourquoi ? Et la spiritualité là-dedans, quelle place a-t-elle dans ta vie ?

1 EELV : Parti d’Europe Ecologie les Verts

«D’ailleurs, la corrida, ce n’est pas une tradi-tion de fragile ?»

Le Tofu Te Parle - N° 1 26

fâme, infect, partout, tout le temps. Sans parler de la dimension capitaliste et de l’interprétation individuelle concernant l’exploitation animale. Pour moi, cette «philo-sophie de vie» a tout d’une religion. Mais je n’oublie pas que bien souvent, les «choses de ce monde» ne sont pas responsables, c’est ce que l’Homme en fait.

A 17 et 19 ans, deux jeunes garçons sont manipulés par la propagande de Daesh et suivent aveuglément les pré-ceptes de l’État islamique. Nous sommes visiblement impuissants devant la prolifération de Daesh via les médias. Est-ce que ça t’inquiète ? Quel regard portes-tu face à ces actualités cauchemardesques ?

Ça m’inquiète... Oui et non. Parce que malheureusement, avec le temps, on s’habitue à tout. Ce qui m’inquiète pro-fondément en revanche, c’est qu’avec un pass Navigo, une carte de fidélité Auchan ou un compte Gmail, on en sait plus sur toi qu’avec une fiche S. Quid de l’efficacité des moyens déployés ?

Mon regard est le même que le tien, le même que le sien, le même que celui de bien du monde : je suis dans l’in-compréhension totale. J’ai beau chercher des éléments de réponse, ça ne percute pas. On peut tous avoir en nous de la colère, mais de là à la manifester de cette façon... Quid de la responsabilité de nos gouvernements occiden-taux ?

Je suis opposé à l’idée de dieu, au singulier comme au pluriel. C’est une prise de position quelque peu différente de l’athéisme, puisque je ne me contente pas de ne pas y croire, je m’y oppose. A noter que j’ai tout l’amour du monde pour les religieux, je n’ai rien contre eux. Je com-bats les idées, pas les hommes. La logique me semble être une bonne raison quant à la distance que je tiens avec la religion. Je suis pourtant né dans une famille chrétienne, avec ses valeurs et l’idée de la crainte d’un Tout-puissant. Cette émancipation s’est faite du jour au lendemain, peu de temps après l’adoption du véganisme, alors que je cherchais à faire sauter le plus de verrous. Personne n’a la moindre preuve de l’existence d’une quel-conque entité supérieure et créatrice, et plus la science avance, plus la religion fait du moonwalk. Pourtant, au travers de l’éducation parentale, on impose toujours aux enfants des croyances sans fondement qui risquent de les enfermer dans des ghettos mentaux. Sans parler du communautarisme, des mutilations, des privations, etc. Tout ça n’a aucun sens pour moi, si ce n’est une volonté de contrôle.

Religion et véganisme me semblent on ne peut plus com-patibles. Plusieurs extraits de textes ont d’ores et déjà été analysés et vont dans le sens du véganisme. Aussi, avec l’interprétation, on peut faire dire tout ce qu’on veut à un texte, tout et son contraire, le meilleur comme le pire.Quant à la spiritualité... Elle est vitale. Elle regroupe les choses relatives à l’esprit et qui se détachent du monde matériel. Bien évidement, elle est selon moi à différencier de la religion. Tout un programme, donc. Je suis par ail-leurs professeur de Yoga, on peut donc aisément s’imagi-ner la place que la spiritualité occupe dans ma vie.

En ce moment, je lis « Plaidoyer pour l’altruisme » de Mathieu Ricard. Je me rends compte que j’ai encore du boulot. J’ai l’impression qu’en fait, l’Homme est beau-coup plus égocentrique, égoïste et mauvais que ce que je pensais. L’Homme peut-il devenir végane sans être un minimum altruiste ? La montée de la pratique du boudd-hisme peut-elle amener au véganisme ?

Je pense que l’empathie et la compassion sont deux pi-liers de la volonté de justice que réclament les véganes pour les animaux. De même concernant les causes hu-maines.

Généralement, nous sommes touchés que par ce qui nous touche (ça va, je ne me mouille pas trop). Seulement, pour mettre fin aux divers maux de ce monde, qui finalement nous touchent tous, il faut écarter ses oeillères, regarder autre chose que son propre nombril et s’intéresser aux autres. Les livres, les voyages et les expériences de vie – entre autres – facilitent l’ouverture au monde.

Et concernant le bouddhisme, j’ai vu tellement d’horreurs en Asie du Sud-Est... À commencer par du sexisme, in-

RETROUVEZ JIHEM DOE

jihem.doe

Jihem Doe

@JihemDoe

jihemdoe

Mais aussi sur son site : veganised.org

jihem-doe

Le Tofu Te Parle - N° 1 27

La relation est elle officielle ?

#BahOuais

Combien as-tu de bonnets ?

Deux, mais l’autre est au sale.

Est-ce que dans Véganement #4 il y avait vraiment du boulgour sur le feu ou bien c’était juste de l’Ebly ?

Non, du boulgour, et il a cramé. #MerciTiti

Quel effet ça fait de dîner avec @Noitasilagel ? Est-ce qu’elle est cool ou en fait c’est une vraie pétasse ?

C’est toujours bon de pouvoir rencontrer les gens avec qui on échange. On n’est pas que des pixels. Sinon, elle est encore plus vénère que derrière son clavier.

Si on t’aide via Tipeee, est-ce que tu feras des vidéos intéressantes ?

Tipeee ou pas, je ferai ce que j’ai à faire. Ça prendra peut-être plus de temps, avec moins de moyens, mais je le fe-rai. J’en profite pour remercier les tipeuses et tipeurs, sin-cèrement. Je trouve ça dingue. VOUS ÊTES DE GRANDS MALADES !

Est-ce que J.M.C. est ton père (pas envie d’attendre l’épisode 5 pour le savoir) ?

Rien ne prouve le contraire, en effet.

Depuis combien de temps es-tu en couple avec Gurren-Vegan (lui même en couple avec sa gourde) ? Pas facile à gérer non ?

#OnEstEnsemble

Où est-ce que tu trouves tes protéines ?

J’ai une réponse mais elle ne va pas te plaire...

Les questions de La team

As-tu songé à un court métrage ?

Si c’était qu’un...

Ne feras-tu que des vidéos «réponses» pour «clasher» les gens qui tiennent des propos erronés sur le véga-nisme ?

Non, d’autres formats sont dans les tuyaux.

Depuis quand es-tu végane et comment ça t’est venu ?

Depuis 5 ans. J’ai découvert d’abord qu’être végétarien ne signifiait pas simplement qu’on n’aimait pas la viande ou qu’on aimait trop les animaux. Il pouvait y avoir du mi-litantisme derrière. Je me suis pris une grosse claque. Puis sont venus les discussions, les reportages, les docu-mentaires, les études, et Gary Yourosfky. Résultat : un al-ler simple pour le véganisme, du jour au lendemain, sans transition.

Comment ça se passe avec ton entourage par rapport au véganisme et à ton statut de Youtubeur (amis, co-pine, famille, collègues, etc.)?

Tout va bien merci, c’est sympa de demander. Pour le vé-ganisme, quand j’ai plongé dedans, j’étais le seul de tout mon entourage. Donc, beaucoup de questions, de juge-ments, de conflits, de peurs. Puis avec le temps, tout ça s’est calmé. J’ai même fini par faire de nouvelles recrues depuis.

Pour les vidéos, je suis bien entouré. Je n’ai rien à craindre de ce côté-là. Mes proches m’appuient, me conseillent, m’écoutent. Et puis faut se détendre, ce ne sont que des vidéos. Le jour où je rentrerai par effraction dans des la-boratoires de tests sur les animaux pour tout défoncer et les sortir de cet enfer, on pourra commencer à parler de «comment ça se passe».

Et sinon, pour finir par une note joyeuse… (qu’est-ce qu’on rigole à LTTP !) Comment ton amour des hash-tags est-il arrivé ?

J’y suis pour rien, c’est eux qui m’ont choisi, pas l’inverse.

Le Tofu Te Parle - N° 1 28

Le Tofu Te Parle - N° 1 29

L’être humain est un paradoxe, il est complexe et contra­dictoire. Peut­on tous et toutes devenir véganes ? Peut­on définir le véganisme comme une finalité figée à atteindre pour avoir le droit de se considérer comme défenseur d’un mouvement antispéciste ou est­ce plutôt un processus de réflexion menant à réaliser des actions politiques con­crètes en constante évolution au fur et à mesure de nos remises en question ? Certaines personnes semblent avoir plus de facilités que d’autres pour amorcer ce changement ou du moins se sentiront plus légitimes de défendre la cause animale en rapport avec leur relation à la nourriture. C’est pourquoi j’ai envie de parler aujourd’hui de quelque chose qui me concerne : les TCA, soit ici, l’hyperphagie à tendance boulimique.

Le spécisme commis par des pulsions alimentaires sem­ble être différent du spécisme carniste en réponse aux conditionnements sociaux. Le résultat est à priori le même mais les contextes sont différents. Les raisons qui pous­sent l’être humain à être spéciste se déterminent en deux catégories (non­exhaustives) : une zone de confort et une zone de non­choix. La personne dans la zone de confort ne souhaite pas être perturbée dans ses habitudes, ne veut pas être bousculée dans son plaisir gustatif alors que la zone de non­choix est subie par la personne comme quelque chose qui la dépasse totalement et dont elle se sent réellement impuissante. Nous sommes souvent con­scients du problème mais nous avons parfois l’incapacité de mettre en action nos valeurs ; notre sens de l’intégrité est donc remis en question. Finalement, peut­être serait­ce un moyen de nous soustraire à nos responsabilités ? S’en suit la spirale infernale et autodestructrice de la culpabilité qui nourrit ce cercle de violence qui nous pousse à critiquer les non­véganes.

Ne l’alimentons plus ! Le véganisme ne se réduit pas qu’à l’alimentation.

La critique des non­véganes est la plupart du temps un tabou, une honte dont on ne voudrait surtout pas parler ; mais c’est aussi un énorme stress à gérer, cette impres­sion d’être un imposteur. Cela nous renvoie à notre égo fragile, à notre sensibilité si exacerbée qu’elle semble avoir plus d’importance que le meurtre et l’exploitation de milliers d’autres êtres sentients. Je souffre de dissonance cogni­tive tout en étant conscient de ce même mécanisme. Tout se passe dans un instant de déconnexion où les pulsions primaires et l’instinct de survie effacent de ma mémoire les comportements problématiques pour qu’ils deviennent plus facilement acceptables.

Il est important de mesurer la volonté d’une personne à changer, car nous ne connaissons pas forcément la per­sonne qui se trouve en face de nous, on ne connaît pas sa vie, ses problèmes et il/elle n’a pas forcément envie de se livrer ou de se faire donner des leçons de morale qui lui seront inutiles, puisque la personne est en mesure de comprendre par elle­même les tenants et les aboutissants de ses actes. Quand bien même il existerait une raison à ce manque de volonté. Il semble donc préférable de rester centré sur le sujet principal et non sur le jugement d’une personne en soulignant sa non­appartenance au mouve­ment. Le sentiment d’exclusion dans cette société est très présent sous diverses formes et ce sentiment peut être vécu violemment par la personne concernée. Il y a des souffrances engendrées qui dépendent de nos perceptions et de l’apparence et puis d’autres qui semblent invisibles et pourtant, elles sont bien réelles, nous n’avons pas à les dénier. Il est aussi important de rappeler qu’on ne peut pas être parfaitement végane dans une société spéciste. Rien que le fait d’acheter des produits marqués par “peut contenir des traces de” prouve que les produits achetés de base végane impliquent aussi de financer des produits issus de l’ex­ploitation animale. On finance indirectement une entreprise

Véganisme et TCA(Troubles du Comportement Alimentaire)

Le Tofu Te Parle - N° 1 30

Véganisme et TCA(Troubles du Comportement Alimentaire)

qui tue ou qui exploite puisque la production et la distribu­tion fonctionnent par réseau et qu’il suffit d’une seule étape qui ne soit pas entièrement végane pour que la question se pose sur la fiabilité du mouvement. Sommes-nous en train de nous voiler la face ou le véganisme abolitionniste n’est finalement qu’un petit pas vers l’abolition ? Si le véganisme abolitionniste connaît ses limites, serait­il donc préférable de tenter de l’améliorer et de le faire évoluer plutôt que de choisir de défendre d’autres idéologies réalisables mais non pertinentes ? Puisque le but à atteindre ne doit pas être figé mais est voué à progresser selon nos possibilités, cela ne doit pas nous empêcher d’y réfléchir dès maintenant. Ce sont nous, humains et humaines, qui définissons fina­lement les frontières de ce qu’est ou non le véganisme et le “au mieux” peut varier selon les individus. Le véganisme ne doit pas être anthropocentré et pourtant, il ne doit pas oubli-er que l’humain restera limité par ses conditionnements et ses perceptions, ce qui rend la tâche plus difficile.

Où se place le véganisme abolitionniste dans le cadre d’une convergence des luttes – soit d’une lutte contre l’antispé­cisme en lien avec d’autres luttes intra­espèces notam­ment contre la grossophobie ?

Les personnes qui cherchent à faire culpabiliser celles

avec un TCA ne comprennent pas qu’ils/elles nourrissent l’origine qui pousse la personne à agir ainsi, donc ils/elles n’aident ni la personne ni la cause animale. Peut-on alors tenter de défendre diverses causes sans opprimer quelqu’un de manière collatérale ?

Défendre une cause, justement, ce n’est certainement pas répondre à tels ou tels critères pour avoir l’image du militant irréprochable. Ce n’est pas un concours du plus vertueux, du plus intègre. Ce n’est pas imposer à quelqu’un de faire comme ceci ou comme cela sans qu’il/elle n’en comprenne le sens mais c’est avant tout l’informer, lui ex­pliquer pourquoi, lui donner à réfléchir. Personne ne peut

comprendre le cheminement de l’individu concerné, s’ob­stiner est vain. La personne est capable de comprendre. A chacun et chacune de faire sa part. Chacun de son côté peut apporter les efforts nécessaires pour une meilleure communication. Nous n’avons pas la nécessité de tomber dans l’injonction et l’instrumentalisation de la “pédagogie”. Nous n’avons pas besoin d’en faire un reproche mais nous avons la possibilité d’en faire une approche. Nous sommes libres de choisir, de prendre en compte cette force en la mettant en application ou en proposant cette vision à l’au­tre.

Défendre une cause se rapprocherait plutôt du fait d’être assez à l’écoute pour comprendre ou du moins rester assez ouvert et attentif à tous les mécanismes qui engen­drent une problématique et prendre connaissance du con­texte, commencer à explorer et proposer une démarche pour mettre en application des alternatives pour résoudre le dysfonctionnement.

La plupart du temps, le fait de juger une personne sans le/la connaître revient à perpétuer soi-même une oppression ou une discrimination, au lieu d’observer avant d’agir. Cepen­dant, cette prise en considération peut aussi faire avancer un raisonnement en prenant en compte une nouvelle vi­sion de la situation. C’est une opportunité non négligeable et une ouverture vers l’amélioration et le changement.

Auteur : @Zaiel Crff

Donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas, et la sagesse d’en

distinguer les deux.

Marc Aurèle

“ “

Crédit: Peta. Campagnes d’affichage.

«Sauvez les baleines. Perdez votre gras : devenez véganes.»«Disparu, comme tous les kilos perdus par les gens devenus véganes»«Ne payez pas pour deux places. Devenez véganes.»

Le Tofu Te Parle - N° 1 31

conseils pour rester zen lors d’un débat sur le véganisme6

Étant partisane de la non­violence, qu’elle soit verbale ou physique, je suis de celles et ceux qui sont convaincu(e)s qu’un discours informatif et respectueux porte bien plus de fruits qu’un discours agressif et moralisateur. De celles et ceux qui pensent qu’on peut très bien rester ferme sur ses posi­tions tout en faisant preuve de bienveillance et de compréhension face à un interlocuteur qui n’a pas le même avis sur la question.

Ça bien sûr, c’est la théorie. En pratique, c’est loin d’être aussi simple. Il faut parfois faire preuve d’une grande force mentale pour rester zen face à un carniste de mauvaise foi invoquant le cri de la carotte, un pote qui commande une entrecôte saignante après avoir regardé Cowspiracy, ou un troll faisant une distribution gratuite d’insultes sur Twitter. Une épreuve de chaque instant, tellement la tentation de péter un câble peut être forte face à l’indifférence quasi­générale de notre société pour la cause animale.

Dans ces cas­là, quand je suis sur le point d’exploser en plein vol, je me rappelle six choses pour gar­der calme et espoir dans ce monde de brutes.

Le Tofu Te Parle - N° 1 31

Le Tofu Te Parle - N° 1 32

J’ai été carniste pendant les 24 premières années de ma vie. 24 ans pendant lesquels je ne me suis pas vraiment posée la question de savoir comment étaient produit cette tranche de jambon ou ce sac en cuir. A partir de là, qu’est­ce qui me donne le droit de juger les personnes qui n’ont pas non plus fait l’effort de se renseigner sur les coulisses de l’élevage industriel ? Qui n’ont aucun végéta*ien/végane dans leur entourage pour les informer ?

De plus, je suis devenue végétarienne il y a environ quatre ans un peu par hasard, et végane deux ans plus tard. Le ra­tio années végane/années carnistes est donc relativement bas. Mais bizarrement, j’ai un peu oublié ces « années d’avant », qui me paraissent désormais bien lointaines. Occulté aussi le fait que je ne suis pas devenue végane du jour au lendemain, et que je répétais souvent à mes proches, comme pour les rassurer : « je suis végétarienne MAIS je bois du lait et je mange des œufs. Non non, pas végane, faut pas abuser non plus ».

Et pourtant, malgré cela, je me surprends encore parfois à penser au sujet d’un végétarien « mais punaise, pourquoi il devient pas végane ? Il est sensibilisé à la cause pourtant, bordel. ». Gros syndrome de mémoire courte.

Il fut un temps où j’ai moi aussi mangé de la viande et du fromage1

Au début de mon militantisme, j’ai eu tendance à compa­rer les autres avec mon propre parcours. Étant devenue végétarienne très rapidement, je me disais : « Puisque je l’ai fait, c’est bien que c’est possible, non ? Pourquoi les gens ne font pas comme moi ?». Du coup, j’éprouvais de la colère, de la frustration et de la rancœur envers ceux qui, autour de moi, ne suivaient pas mon exemple.

Et puis j’ai réalisé qu’une personne devenue végane du jour au lendemain aurait très bien pu avoir la même réflexion à mon sujet lorsque j’étais végétarienne, moi qui ai mis deux ans à bannir les produits laitiers de mon frigo (fromage quand tu nous tiens). Cette personne aurait, elle aussi, pu se dire : « Attends, si j’ai mis un jour, elle aussi pourrait le faire, non ? »

Au final, il y a autant de parcours qu’il y a de véganes. On jugera toujours quelqu’un comme « peut mieux faire », en oubliant que nous sommes nous­même le « peut mieux faire » de quelqu’un d’autre. Si vous êtes devenu végane du jour au lendemain, vous trouverez que quelqu’un qui met un an, c’est long. Si vous avez mis un an, vous trouverez que trois ans c’est long. Si vous avez mis trois ans, vous trouverez que 10 ans c’est long, et ainsi de suite.

Ne compare pas ton parcours à celui des autres2

Plus le changement est conséquent dans la vie de tous les jours, plus il risque d’être long à instaurer. Il y a un an, j’ai entamé une démarche de réduction drastique de mes déchets plastiques, démarche qui m’apparaissait com­me la continuité du véganisme. Moins de plastique dans l’océan, c’est préserver la vie marine. J’ai donc troqué mes bouteilles de shampoings, gels douches et déos par des cosmétiques solides. Puis, plus récemment, j’ai com­mencé à faire mes propres produits ménagers, moi qui considérais il n’y a pas si longtemps encore cela comme un truc de bobos parisiens. Ces mois étaient nécessaires pour que l’idée fasse son cheminement et arrive à matu­rité. Si on m’avait dit au premier jour de ma réflexion qu’il fallait que je change toutes mes habitudes et applique les conseils de Béa Johnson à la lettre, j’aurais probablement baissé les bras tout de suite. Le décalage entre mon point de départ et le but à atteindre me serait apparu comme une montagne insurmontable.

Pareillement, devenir végane peut nécessiter une période d’adaptation plus ou moins longue en fonction des indivi­dus. Période durant laquelle une personne apprend à faire ses courses différemment, se renseigne sur les sources de protéines végétales, teste de nouvelles recettes et restos, s’informe sur les produits labellisés cruelty­free, etc. Je me répète qu’il est normal qu’elle se pose les mêmes ques­tions que je me suis posées à l’époque. Qu’elle tâtonne et cherche ses marques avant de poser ses valises sur un nouveau terrain de jeu.

Il est bien sûr injuste que des millions d’animaux aient à payer le prix de notre lenteur à sortir de notre zone de confort. Mais la bonne nouvelle c’est que plus il y aura de véganes, plus il y aura d’offres véganes. Plus il y aura d’of­fres véganes, plus il sera facile et rapide de devenir végane. Les précurseurs sont toujours ceux qui ont le plus de difficultés.

Changer ses habitudes peut prendre du temps...3

...Et nous ne sommes pas tous égaux face au changement 4

Si j’ai appris une chose durant ces quelques années de mili tantisme, c’est bien cela : la capacité à changer et à s’adapter varie considérablement d’une personne à une autre. Certaines trouvent le changement excitant et l’ac­cueillent à bras ouverts ; d’autres y sont récalcitrantes et trouvent leur confort dans l’immobilisme. Certains sau­teront au plafond si on leur dit qu’ils sont mutés à l’étranger, pour d’autres c’est leur monde qui s’écroule. Bien évidem­ment, dans cet exemple délibérément simplifié, il ne s’agit pas d’un choix éthique, c’est donc beaucoup plus facile. Cependant, la dynamique sous­jacente reste la même.

Le Tofu Te Parle - N° 1 32

Le Tofu Te Parle - N° 1 33

Ce n’est ni une question de sexe, d’âge ou de catégorie so­cio­professionnelle (même si cela peut jouer), mais plutôt un trait de caractère ou une aptitude.

Qu’on se le dise : être végane et l’assumer en société, c’est faire preuve d’une grande force de caractère, dont tout le monde n’est pas capable. Les potentielles conséquences qu’entraîne le véganisme sur notre vie so­ciale peuvent rebuter plus d’une personne pourtant con­vaincue par la portée éthique de ce choix. Si Raoul arrive peut­être très bien à faire face à la pression sociale et se foutre des qu’en dira­t­on, ce n’est peut­être pas le cas de Jeanne, tétanisée à l’idée d’être rejetée par ses pairs. Raoul aura probablement plus de facilités à s’adapter à la nou­velle donne, tandis que Jeanne mettra des mois, des an­nées, voire ne franchira peut­être jamais le pas.

Bien sûr, cela n’explique pas tout (et ne veut pas non plus dire que Jeanne ne peut pas devenir végane du jour au len­demain), mais c’est du moins l’un des facteurs d’explica­tions à garder en tête.

C’est fatiguant, frustrant, usant de répéter les mêmes cho­ses encore et toujours devant des gens qui s’en foutent. Je ne compte plus les fois où je me suis dit que le combat était perdu d’avance ou que j’ai pleuré de découragement. Mais même dans ces moments de ras­le­bol intense, je continue à informer, à en parler à qui veut bien écouter. Car j’ai conscience que ce n’est pas en une soirée que je vais convaincre quelqu’un de devenir végane, mais j’aurai au moins planté une graine. Une graine de réflexion qui ger­mera dans un jour, dix jours, un an, peut­être même jamais, ou plus tard au contact d’un autre planteur de graines qui aura utilisé d’autres mots, d’autres leviers, d’autres argu­ments, un meilleur timing, ou que sais­je encore.

Gardez en tête cela : dès que nous parlons d’éthique ani­male, de véganisme ou d’antispécisme, nous plantons des graines. Ne sous­estimez jamais cette graine, même si vous n’en voyez pas immédiatement les fruits. Récem­ment, je me suis indignée sur Facebook en constatant qu’une photo cute (comprendre : un chaton ou un bébé) sur mon wall obtient facilement 200 likes, alors qu’une vidéo sur la souffrance qu’endurent les poules pondeuses peine à atteindre 3 pauvres likes (tous de copains végétariens qui plus est). À l’inverse, un de mes contacts, qui n’avait en­core jamais commenté une de mes publications, est alors sorti de son silence pour dire qu’il avait réduit de 70% sa consommation de viande en lisant mes posts. Combien y en a­t­il d’autres comme lui dans vos contacts Facebook ? Dans votre entourage ? Dans la rue ?

Alors continuons à planter des graines. Selon moi, c’est en restant respectueux que la graine aura le plus de chance de germer. Alors je m’efforce de garder mon calme, même si ce n’est pas toujours simple.

Ne sous-estime pas la graine de réflexion5

Tu ne connais pas le potentiel d’évolution d’une personne 6

S’il ne faut en retenir qu’un point, c’est celui­ci. Je suis souvent tombée dans l’écueil du jugement hâtif, sans con­naître une personne. Si je lui parlais du sort des animaux et qu’elle y montrait peu d’intérêt, je la mettais automa­tiquement dans ma tête dans la catégorie “égoïste”, sans connaître ni son histoire, ni ses difficultés, ni sa situation, et encore moins son potentiel d’évolution.

Si une personne n’est pas prête à changer maintenant, cela ne signifie pas qu’elle ne changera jamais. Les exemples de reconversion improbables de personnes auparavant au cœur du système – et qui aujourd’hui le dénoncent – nous prouvent que tout le monde peut évolu­er ; nous ne savons tout simplement pas si cela arrivera, ni quand. A l’instar de Howard Lyman, cet ancien agriculteur américain devenu végane. Ou ces travailleurs d’abattoirs se forçant à travailler chaque jour pour tourner des images en caméra cachée. Sans même aller jusque­là, dans votre environnement proche se trouvent certainement des per­sonnes sur qui vous n’auriez pas parié un euro, et qui vous annoncent un jour qu’elles ont arrêté de manger de la vi­ande.

Quand j’étais petite, je suis allée voir une corrida. On ne m’a pas forcée, j’ai demandé à ma mère de m’y amener par “curiosité”. Je me rappelle avoir ressenti un certain malaise devant ce macabre spectacle. Avoir éprouvé de la peine pour le taureau mis à mort. Et puis, j’ai mis cela de côté et n’y ai plus trop pensé. A l’époque, si un militant anti­corri­da s’était tenu à l’entrée de l’arène, il aurait probablement insulté ma mère et n’aurait certainement pas prédit une seconde qu’une vingtaine d’années plus tard, sa fille devi­endrait une fervente militante de la cause animale.

Alors que je termine la rédaction de cet article, je tombe sur cette citation particulièrement à propos, qui sera donc mon mot de la fin !

Auteur : La Carotte Masquéewww.la­carotte­masquee.com

Soyez toujours le végane que vous auriez aimé rencon-trer quand vous ne l’étiez pas

encore.“ “

Le Tofu Te Parle - N° 1 33

Le Tofu Te Parle - N° 1 34

Tu ne connais pas le potentiel d’évolution d’une personne

Chez Fleury-Michon, on a senti le filon. C’est qu’on n’est pas con, chez Fleury Michon, et que même s’il n’est pas bon, on veut le vendre notre cochon !

Alors on a décidé de vous prendre pour des cons, chez Fleu­ry-Michon. M’enfin, ça n’est pas comme si c’était nouveau. Et pour vous faire acheter notre jambon, on vous a pondu une bien jolie publicité. Toute pleine de jolis paysages, de tendresse, et de mensonges. Comme on a l’habitude, quoi !

D’abord on vous présente Roland, qui élève des porcs pour nous. Est­ce que Roland existe vraiment ou est­ce que c’est un acteur ? C’est une chose que vous ne saurez ja­mais.

Il vous explique que les cochons sont élevés sans O.G.M. et sans antibiotiques. C’est plutôt chouette ça, non ? Aaaaah, on est top, chez Fleury-Michon. La santé, c’est important  ! Les droits des animaux par contre, on s’en fiche un tout pe­tit peu. En fait, on en a carrément rien à foutre. On va même vous remettre une petite couche de dissonance cognitive : Roland va vous dire que « un cochon c’est curieux et joueur ». Il faut bien qu’on vous fasse entrer dans le crâne que c’est normal de tuer un être vivant, même s’il a les capac­ités cognitives d’un enfant de trois ans.

Mais rassurez­vous, on n’est pas des monstres quand même. Par exemple, au moment de la séparation des petits d’avec leur mère : « C’est une période pour eux qui peut être un peu traumatisante » dit Roland. Un peu, seulement ? Il prend un petit ton, comme ça, on dirait qu’il a mal au cœur.

C’est émouvant, non ? Ne vous en faites pas, la fratrie est réunie dans une petite pièce chauffée. On aurait aussi pu ne pas les séparer du tout de leur mère mais ça, on ne vous le dira pas, on n’est pas fou, on veut vendre on vous rappelle ! On ne vous parlera pas non plus des cris et des pleurs de la mère. Ce n’est pas vendeur.

Puis on vous montrera ça :

On vous fera croire que c’est normal qu’une mère doive allaiter à travers des barreaux. Ils font comme ça dans la nature aussi, non ? J’aurais dû tester avec ma fille, ça a vraiment l’air top !

Ah, dernières choses : s’ils reçoivent des antibiotiques, ils sont écartés de la filière. C’est bien dit, hein ? On est as­sez fiers de celle-ci. « Envoyés à l’abattoir », ça ne le faisait pas trop, nous on est un peu plus poètes, voyez­vous. On omett ra aussi de vous dire que seulement 1% des cochons sont élevés en plein air en France. Les 99 % restant, c’est de l’élevage de masse, autrement dit rien à voir avec ce qu’on vous décrit dans la vidéo.

Alors comme on aime bien la franchise chez nous, on a changé notre slogan : « Chez Fleury-Michon, on aime vous prendre pour des cons. ». Et ça, pas besoin d’aller vérifier.

Auteur : @noitasilagel

CHEZ FLEURY MICHON...

Crédit Photo: Utopies.

Ayant pris mon courage à deux mains pour affronter le pays du hamburger, j’ai tenté le véganisme des États-Unis. Je me suis ren-due à l’est, dans l’état du Massachusetts.

À ma grande surprise, durant les trois se-maines du voyage, j’ai pu réaliser qu’être végétalien est plus simple qu’en France sur certains points. En effet, des produits vé-ganes sont disponibles en grande surface, et en plus importante quantité que partout

où j’ai pu aller auparavant. Par exemple, on trouve différents types de fromages végé-taux : certains à faire fondre, des râpés ou en tranches, d’autres encore à tartiner. Il existe en fait une certaine variété de porn food vé-gane, à l’image du pays.

J’ai été très surprise de voir des pizzas sans aucun produit d’origine animale au rayon des surgelés. Il est d’ailleurs plus facile et rapide de détecter un aliment végétalien, car l’as-

pect végane d’un aliment est souvent mis en avant, grâce à un « V » ou un « Cruelty Free » sur l’emballage. Je n’ai eu aucune mauvaise surprise avec ce genre d’indications sur les produits alimentaires.

J’ai pu remarquer aussi que la nourriture vé-gane, pour tout ce qui est des similis, est très réussie, notamment les imitations de pro-duits laitiers ! J’ai essayé des yaourts de soja qui étaient bien plus crémeux et consistants

que ceux que j’ai l’habitude de consommer. Je les ai fait tes-ter par un non-végane pour avoir un avis le plus objec-tif possible, et il m’a confirmé que ces yaourts n’avaient rien à voir avec les desserts français type crème ressemblant à du gel. Pareillement pour les fro-mages, qui coulent et sentent fort après un court passage au micro-ondes. Le résultat est bluffant !

Dans les magasins nord-amé-ricains, on croise toujours des desserts presque prêts à en-

fourner, dont il manque, selon la recette il-lustrée au dos du paquet, les œufs, le lait et l’huile. Cependant, il est également précisé que des substituts adéquats conviennent à la préparation d’un brownie ou de muffins. Je trouve le concept sympathique, et même s’il existe aussi en France, il est plus dévelop-pé aux USA et pratique pour les personnes ayant peu de temps pour cuisiner. D’autres points positifs viennent s’ajouter à ceux-là comme l’existence de lieux de restauration

Vegan trip aux !

Le Tofu Te Parle - N° 1 35

rapide végane. Une chaîne de petits restau-rants véganes « The Green Light » vendant smoothies, sandwiches et desserts est en train de se développer à Marshfield et ses alentours. Une de ces boutiques distribue près de la mer, ce qui est vraiment agréable pour ceux qui veulent déjeuner sur la plage, ou se rafraîchir durant les après-midis d’été états-uniens, chauds et humides. Même les commerces n’étant pas exclusivement vé-ganes (les glaciers en majorité) proposent très fréquemment des alternatives « dairy free ». Et le fait que ce soit revendiqué par des affichages sur les vitrines est vraiment plaisant à voir en plus d’être pratique. De même, les plats végéta-riens sont souvent indiqués, ça facilite les commandes si on ne se débrouille que moyennement en anglais et que le nom de certains ingrédients nous échappe. Ainsi, simplement vérifier qu’il n’y ait pas d’œufs ou de fromage est plus ac-cessible d’un point de vue linguistique. Dans quelques bars, les plats totalement véganes sont aussi mis en valeur.

Mais s’il y a des points positifs, il y en a aussi de moins bons. Les consommateurs améri-cains étant différents des français, les pro-duits que l’on peut trouver habituellement chez nous ne sont pas aussi représentés en grande surface américaine. On peut être dé-çus de ne retrouver qu’une seule marque de yaourts de soja (soit trois parfums) dans un rayon pourtant énorme. L’immensité de tout complique également les choses. Car tout est grand, les maisons, les voitures, les por-tions de nourriture … et les distances. Rien n’est accessible sans avoir à prendre le vo-lant. Alors pour se rendre dans les magasins spécialisés, on doit conduire parfois un cer-tain temps et polluer par la même occasion. Les américains ont une vision particulière de l’écologie, mais c’est un autre sujet. L’autre vrai inconvénient auquel j’ai eu à faire face est l’information mensongère et le manque

de clarté. Il faut toujours faire attention aux ingrédients, et même si le packaging d’un produit crie « veggiiiie », il va falloir lire les petites lignes d’ingrédients afin de s’assurer du contenu de ce dernier. Ce terme désigne souvent un produit végétarien et non végéta-lien. Et si les sigles déterminant qu’un produit est végane ne sont pas clairement inscrits, il faut vérifier, comme partout ailleurs. Mais même ce système a ses limites. J’aimerais ter-miner par les cosmétiques. Dans les centres de beauté comme en grandes surfaces, une

grande partie d’entre eux ne sont pas tes-tés sur les animaux. Et en cherchant un peu, on en trouve plusieurs certifiés 100% vé-ganes. Mais j’ai voulu le confirmer, en choi-sissant un produit au hasard. J’ai été éton-née de trouver des éléments issus d’ani-maux dans la compo-sition d’un soin pour les cheveux soit disant végane. Il faut donc

prendre garde aux étiquettes.

Globalement, le véganisme semble plus ré-pandu dans les coins que j’ai visités qu’en France car même dans des petites villes telles que Marshfield, on trouve des restau-rants spécifiquement véganes. Il faut avouer que disposer d’autant de nouveaux produits véganes est très intéressant, et que les res-taurants veggies manquent cruellement aux villes secondaires françaises. Mais l’avance des États-Unis sur ce point est superficielle et si les commerces véganes continuent de se développer en France, on les aura vite rat-trapés.

Auteur : NiriMitsu

Sources images :Pizza vegane : flickr - Veganbaking.netYaourts véganes : healthfulpursuit.com

Le Tofu Te Parle - N° 1 36

Mort

best

iale

Un cri déchira le silence de mort qui régnait dans le bâ-timent, se répercutant sur ses murs d’acier glacé. Un cri, un râle, une agonie, repris immédiatement en écho par une dizaine d’autres complaintes aux consonances in-supportables. Puis le silence retomba, tel un linceul jeté sur un cadavre pourrissant. Je lançais un regard entre les barreaux, qu’un de mes compagnons d’infortune me rendit de la cellule en face, livide. Un regard muet, terrorisé. Nul besoin de mots, nous ne savions que trop bien ce que le sort nous réservait.

L’odeur pestilentielle de ma cage me donna un haut-le-coeur de dégoût. Quand bien même je moisissais ici depuis bientôt une journée entière, je ne parvenais pas à m’y faire ; cet endroit suintait d’une odeur nauséeuse de mort par tous ses interstices. Depuis que le camion nous avait déchargés, puis que l’on nous avait traînés à coup de triques dans ce compartiment, nous étions là, entassés les uns sur les autres, sans eau ni nourriture, attendant seulement l’heure de notre mort. Mes cama-rades de cellule portaient les stigmates des coups re-çus, certains ayant même été meurtris durement dans la cohue, tombant les uns sur les autres pour éviter les coups, se coinçant des membres entres les plaques de la plate-forme nous faisant descendre du camion. Quelques lamentations, quelques gémissements de douleur, ponctuaient de temps en temps le silence pe-sant de notre attente.

Puis notre grille s’ouvrit. Certains s’approchèrent, hé-sitants, quand deux hommes entrèrent pour nous faire sortir, à renfort de coups et de chocs électriques. Nous courions, nous jetant les uns sur les autres pour évi-ter les coups, suivant en toute hâte le chemin de notre

mort. Puis nous arrivâmes dans une autre salle de ce bâtiment immense et glacial, où l’on nous “invita” à en-trer dans une nouvelle cage. Celle-ci était minuscule, étroite, et nous étions vraiment entassés, oppressés, et stressés par la suite des événements. Mais l’attente ne dura pas. La cage se mit à vibrer, et à descendre, dou-cement. Puis se stabilisa.

Une odeur forte se fit sentir, emplissant mes narines, puis mes bronches. L’air vint à me manquer, je respirais à grandes inspirations mais cela ne faisait que me brû-ler les poumons. Autour de moi tous criaient et gesticu-laient en tous sens. Alors je criais aussi, du plus fort que je pus, jusqu’à en perdre connaissance.

Une douleur aiguë me réveilla brusquement. J’étais pendu, la tête en bas, et mes compagnons – quant à eux inconscients – étaient dans la même position à mes côtés, formant une longue chaîne de chair. Et de sang. Celui-ci s’écoulait à gros bouillons de la carotide de mon voisin, et je sentis la lame me perforer la chair. Je me débattis, mais l’homme avait l’habitude, et mon sang s’écoula bientôt le long de mon cou, dégoulinant dans ma bouche. Je perdais peu à peu mon énergie, puis mes forces me quittèrent. Et mon esprit s’éteignit sur la vision de mon compagnon se faisant trancher net en deux, de la queue au groin...

Le Tofu Te Parle - N° 1 37

Le Tofu Te Parle - N° 1 38

Comment t’appelles-tu, d’où viens-tu et quel est ton parcours dans la vie ?

Kim Décary, j’ai 25 ans, je viens du Québec.

Depuis que je suis toute petite j’ai toujours su que je voulais être entrepreneure, par contre, j’ai mis beau-coup de temps à trouver et décider ce que je voulais faire de ma vie. J’ai d’abord fait mon diplôme en pho-tographie et ensuite j’ai travaillé comme assistante pour un grand photographe de Montréal. Après coup, j’ai déménagé à Québec avec mon copain (car il est rentré dans l’armée) où j’ai fait de la photo aérienne pendant un an. Ensuite, j’étais épuisée de toujours être loin de la maison et de mon horaire chaotique, j’ai donc décidé de me trouver un autre travail.J’ai été conseillère en vente de voitures chez Toyota pendant peu de temps, pour me rendre compte que ce n’était pas du tout un monde dans lequel je me sentais bien.

J’ai pris un petit job pendant une autre année pour fi-nalement me lancer à mon compte. Depuis, j’ai fait des sites web, j’ai ouvert ma boutique Love Over Blood, je fais du forex trading et je travaille aussi sur un nouveau projet végane que j’ai très hâte de lancer.

Pourquoi et comment es-tu devenue végane ?

À l’époque où j’habitais encore à Montréal et que j’étais assistante photographe, mon copain venait tout juste de commencer ses cours militaires, alors il n’était pas souvent à la maison. Mes amies venaient juste de m’an-noncer qu’elles devenaient végétariennes. Ça a été suf-fisant pour créer mon étincelle. J’ai passé toute la soirée du Superbowl 2013 à écouter tous les vidéos à saveur

végane sur Netflix. Et c’est vraiment là que j’ai réalisé que je voulais devenir végétarienne pour commencer et que je savais que mon but ultime était d’être végane.

Quand j’ai annoncé ça à mon copain, il était vraiment choqué, disait qu’on ne pourrait plus faire de sorties, que ça serait l’enfer d’aller man-ger ailleurs, etc. Ça a été la seule fois où ça l’a vraiment fâché. Par la suite, il était ou-vert, il goûtait à tout ce que je cuisinais et un an plus tard, il a décidé qu’il voulait enfin écouter tous les documentaires dont je lui avait tant parlé. Et puis il est devenu végé le lendemain! Maintenant, nos valeurs ont vraiment changé. Il quitte l’armée au mois d’octobre, et nous avons comme but de voyager, avoir nos business en ligne et faire grandir le «vegan lifestyle» partout à tra-vers le monde !

Je ne regretterai jamais d’avoir pris la dé-cision de faire face à une vérité qu’aupara-

«Je ne regretterai jamais d’avoir pris la décision de faire face à une vérité [...] car c’est là que pour moi, ma vie a vraiment commencé à prendre tout son sens. »

KIM DECARY

Le Tofu Te Parle - N° 1 39

vant j’avais inconsciemment choisi d’ignorer car c’est là que pour moi, ma vie a vraiment commencé à prendre tout son sens. J’ai enfin trouvé ce pour quoi je voulais me battre, ma passion, ce qui faisait de moi un être conscient et vibrant. Ça m’a permis d’évoluer spirituel-lement et d’être une meilleure version de moi-même. Pour moi, les animaux et la planète.

Que fabriques-tu, comment et avec quoi ?

Je fabrique des bijoux, colliers et bracelets avec le mot “vegan” que j’étampe à la main. J’utilise plusieurs ma-tières dont des cristaux, de la chaîne, du bois, mais ma matière préférée est la corde de chanvre organique.Je me laisse inspirer par mon désir personnel, c’est-à-dire que je me questionne sur ce que moi j’aimerais porter et de quelle façon j’aimerais démontrer mon vé-ganisme au monde qui m’entoure.

Pourquoi et comment as-tu créé Love Over Blood ? Pourquoi ce nom ?

Encore une fois, ça vient d’un désir personnel d’avoir un beau bijou personnalisé qui me permet d’exprimer mon lifestyle végane et comme je ne trouvais rien qui me correspondait à 100%, j’ai alors décidé de le créer

moi-même. Et plus j’y pensais, plus je me disais qu’ou-vrir ma propre boutique serait une excellente idée. Ça faisait un bout de temps que je cherchais une façon de partager mon message, d’aider les véganes à s’expri-mer et à engager les conversations avec les autres. Je suis donc retournée fouiller dans mes outils pour faire des bijoux que j’avais depuis mon enfance. J’ai toujours été super créative et j’adorais créer des bijoux. C’était donc le mix parfait pour moi, combiner l’art et le végé-talisme, je ne vois pas meilleure façon de faire passer mon message !

Love Over Blood. C’est tout simplement parce que je crois que l’amour devrait passer avant tout. La mort des animaux n’est absolument pas nécessaire pour notre survie, nous en sommes la preuve vivante. Je crois aussi que toute autre forme de violence pourrait être infini-ment réduite si on s’y prenait autrement. Si tout le monde reprenait un vrai contact avec la nature, les animaux et avec tous nos autres amis terriens, on reviendrait aux sources et on réaliserait qu’au plus profond de nous, tout ce que nous voulons c’est être heureux. L’amour est la forme d’énergie la plus puissante ! Le livre Le Pouvoir dans la série Le Secret de Rhonda Byrne a été une belle source d’inspiration pour mon nom d’entreprise.

Qu’est-ce que tu aurais envie de dire aux omnivores qui nous lisent ?

Pourquoi ne pas essayer le défi végane de 21 jours (http://ledefivegane21jours.com) ? C’est une très bonne façon de s’initier à un mode de vie génial ! Per-sonnellement, devenir végane est un des choix dont je suis la plus fière d’avoir fait ! J’ai le cœur beaucoup plus léger et je sais que je participe à un monde beaucoup plus éthique et écologique.

Le Tofu Te Parle - N° 1 40

Recettes

Ingrédients :

3 bananes500 g de pastèque1 càs de sirop d’agavequelques feuilles de menthe fraîche

SMOOTHIE BANANE ET PASTÈQUE

Ces proportions conviennent pour environ 80 cl de smoothie.

• Coupez les bananes et la pastèque en morceaux.• Mixez-les ensemble avec le sirop d’agave et les feuilles de menthe, et éventuellement un peu d’eau ou de yaourt végétal en fonction de la texture sou-haitée.• Laissez quelques instants au réfrigérateur avant de déguster.

Astuce : vous pouvez décorer de fraises ou ajouter toutes sortes de fruits. Cette préparation très rafraî-chissante et pleine de vitamines peut aussi être ver-sée dans des moules pour en faire des glaces.

Ingrédients :

4 pommes de terre moyennes1 tomate3 échalotes3 càc d’huile de colza ou de tournesol10 cl de lait de coco2 càc de sauce soja salée2 càc de curry en poudre (ou de pâte de curry doux)1/2 càc de gingembre en poudre1 càc de mélange d’anis, de cumin et de coriandre en poudre (facultatif)1 feuille de laurier (facultatif)2 càc de sirop d’agave (facultatif)Persil frais (d’autres herbes peuvent convenir : aneth, basilic, coriandre, etc.)

POMMES DE TERRE SAUCE COCO-CURRY

Ces proportions conviennent pour un plat de 600 g

• Pelez, coupez en dés et cuisez les pommes de terre à la vapeur ou à l’eau.• Coupez la tomate en dés, émincez les échalotes, ciselez les herbes.• Préparez la sauce coco-curry en mélangeant le lait de coco, le sirop d’agave, la sauce de soja, le curry, le gingembre et autres épices. Laisser tremper la feuille de laurier.• Dans une poêle, chauffez l’huile et faites revenir les échalotes. Versez-y ensuite la sauce coco-curry, les pommes de terre en dés et les morceaux de to-mate. Laissez mijoter 5 à 10 minutes à feu doux en remuant régulièrement.• Ajoutez les herbes de votre goût en fin de cuisson.

Astuce : des poivrons, des champignons et des oi-gnons peuvent remplacer ou accompagner la tomate et les échalotes. Cette recette est idéale accompa-gnée d’une salade de crudités et de tofu rosso en tranches ou émietté.

Le Tofu Te Parle - N° 1 41

Ingrédients :

2 carottes2 càs de raisins secs5 cl de crème végétale (riz, avoine, soja, etc.)2 càc de jus de citron1 càs de persil émincé1 càc de sirop d’agave (facultatif)mélange de graines au choix (amandes, graines de tournesol, graines de courge, noix, etc.) sel et poivre

CAROTTES RÂPÉES AUX RAISINS

Ces proportions conviennent pour une entrée d’en-viron 200 g, vous pouvez multiplier les doses pour vous en faire un vrai repas.

• Pelez et râpez les carottes, émincez le persil.• Mélangez la crème végétale, le jus de citron, le sel et le poivre pour obtenir une sauce.• Mélangez les carottes râpées avec les raisins et versez la sauce par-dessus, puis les graines et le persil, et éventuellement du sirop d’agave.

Astuce : vous pouvez utiliser du raisin frais ou réhy-drater les raisins secs, et remplacer le persil par de la ciboulette, accompagner le tout de tomates... Cette préparation est à déguster fraîche.

Ingrédients :

150 g de farine de blé50 g de maïzena1/2 càc de bicarbonate de soude125 g de cassonade50 g de cacao pur en poudre100 g de noix de coco râpée10 cl d’huile d’olive20 cl d’eau100 g de compote de pommes2 càc de jus de citron

GÂTEAU AU CHOCOLAT ET À LA NOIX DE COCO

Ces proportions conviennent pour un moule à tarte d’environ 30 cm de diamètre, pour un gâteau d’envi-ron 900 g et de 2 cm d’épaisseur.

• Préchauffez votre four sur thermostat 6. Huilez votre moule à tarte. • Dans un saladier, mélangez tous les ingrédients secs, puis ajoutez progressivement l’eau, l’huile, la compote, le jus de citron, et continuez de mélanger pour que le résultat soit le plus homogène possible.• Versez votre préparation dans le moule et en-fournez-la pendant 12 à 18 minutes en surveillant la cuisson.• Laissez refroidir, démoulez, découpez et dégus-tez.

Astuce : cette recette basique peut être perfection-née en décorant le gâteau avec de la noix de coco râpée, du sucre glace, des pépites de chocolat noir ou des fruits rouges, ou en l’accompagnant d’une crème anglaise ou d’une chantilly végane.

Auteur : J.Andréoletti

Le Tofu Te Parle - N° 1 42

Ingrédients pour 6 petits pains :

• 250 g de farine • Un sachet de levure sèche instan-tanée • Une cuillère à soupe bombée de fécule de mais • 25 g de sucre • Une grosse pincée de sel • 14 cl d’eau • 4 cl d’huile • Un peu de lait de soja pour la do-rure

Ingrédients pour 6 steaks :

• Un gros oignon • Une betterave • 250 g de haricots rouges en boite • 150 g de flocons d’avoine • Épices au choix

Préparation des petits pains

- Dans un saladier, mélanger la farine, la levure, la fécule, le sucre et le sel.

- Creuser un puits et y ajouter les liquides, mélanger avec une spatule jusqu’à obtenir une pâte lisse et élastique (l’opération sera facilitée avec un robot pétrin).

- Verser la pâte sur un plan de travail fariné et former un boudin avec la pâte.

- Diviser la pâte en six morceaux et former six boules de pâte.

- Disposer les boules sur une plaque de cuisson et laisser lever pendant environ 30 minutes. Pendant ce temps, pré-chauffer le four à 220°C.

- Badigeonner les pains de lait de soja et enfourner pen-dant 12 minutes.

Préparation des steaks

- Emincer l’oignon et le faire revenir dans une poêle jusqu’à ce qu’il soit translucide.

- Dans un saladier ou le bol d’un mixeur, mettre l’oignon émincé, la betterave coupée en dés, les haricots rouges, les flocons d’avoine et les épices de votre choix et mixer. Il est également possible d’utiliser un presse-purée. Il doit être possible de former des steaks avec la pâte et si celle-ci est trop liquide, ajouter de la farine.

- Former les six steaks et les placer au congélateur pen-dant une dizaine de minutes pour qu’ils se raffermissent.

- Cuire les steaks dans une poêle huilée à feu moyen.

Vous pouvez maintenant composer votre burger avec des sauces véganes, comme de la moutarde et du ketchup, des légumes, ou encore du fromage végétal, qui se trouve de plus en plus facilement en magasin. Bon appétit !

Auteur : @Camille

Pour plus de recettes : www.wheredoyougetyourproteins.blogspot.fr

MAISONVÉGANESDE LA BOMBE

BURgeRs100 %

Je vous propose une recette qui va faire l’unanimité, que vous soyez véganes ou pas encore ! Bien sûr, vous n’êtes pas obligés de faire les pains à burgers vous-même, on en trouve facilement dans le commerce qui ne contiennent pas de P.O.A.

Astuce : préparez les steaks en grande quantité et congelez-les pour en avoir toujours sous la main !

Le Tofu Te Parle - N° 1 43

Les substituts alimentaires« Comment remplacer les ingrédients avec des P.O.A. (Produits d’origine ani-male) contre des ingrédients sans P.O.A. ? » « OK, qu’est-ce que je peux man-ger maintenant ? » « Je veux faire une recette, mais par quoi je remplace ça ?»

QuelQues éQuivalences pour un oeuf

- 1/2 banane écrasée

- 50 g de compote non sucrée

- 50 g de yaourt soja

- 2 c.à.s de fécule + 2 c.à.s d’eau

- 1 c.à.c d’agar-agar + 1 c.à.s d’eau

Les œufs

Les œufs, il y en a partout, dans plein de recettes et dans des plats traditionnels. Remplacer les œufs peut donc sembler compliqué… La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plein d’alternatives ! Le principal substitut existant est le substitut d’œuf trouvable en magasin bio. Dans des re-cettes salées, il s’agit d’apporter de la tenue au plat, alors la fécule de pomme de terre, le tofu nature sont vos amis ! Dans les desserts et autres préparations sucrées, il y a encore plus de choix :

• Pour remplacer un œuf entier : du substitut d’œuf, de l’agar-agar, de la banane écrasée, du beurre végétal, de l’huile de coco, de la compote, du tofu nature, de la fé-cule de pomme de terre, etc.

• Pour remplacer des blancs en neige : aussi incroyable que cela puisse sembler, il est possible de monter du jus de pois chiche en neige !

• Pour remplacer du jaune d’œuf : de la fécule de pomme de terre.

• Pour mettre du liant dans des biscuits : remplacer l’œuf par un yaourt de soja caillé au vinaigre, du tofu soyeux, de la compote de fruits, de la fécule, de la banane ou en-core de l’arrow-root.

• Pour donner du gonflant à une préparation sucrée ou salée : utiliser du bicarbonate de soude alimentaire ou de la poudre à lever.

• Pour donner une texture gélifiée à une terrine : rem-placer par de l’agar-agar.

• Pour obtenir du moelleux : remplacer l’œuf par du tofu ferme.

Le Tofu Te Parle - N° 1 44

Les produits laitiers

Le lait : Les boissons végétales (anciennement dé-nommées laits végétaux) sont ultra démocratisées. Elles sont faites à partir d’oléagineux mixés et d’eau. Il y en a au soja, à l’avoine, au riz, au lait de coco, au mil-let, à la noisette, à l’amande, au sarrasin, au sésame, au quinoa, à l’épeautre, au chanvre, etc. Ces boissons existent même en version déshydratées, très pratiques à conserver et qui peuvent être utilisées en cuisine. Ces boissons peuvent être aromatisées à la vanille, au chocolat, etc. Et certaines sont parfois enrichies en calcium ou vitamine B12. On peut briquer sa boisson végétale à la maison avec un extracteur spécial ou un bon blender.

La crème fraîche : Plein de substituts existent comme la crème de soja, d’avoine, d’amande ou encore de riz. Le soja se trouve très facilement en magasin classique, les autres sont trouvables en magasin bio. Il est même possible d’en faire maison avec de la pomme de terre.

Le fromage : La façon la plus classique de remplacer le fromage râpé est de saupoudrer de la levure maltée

qui apporte un goût de parmesan aux plats. En ma-gasin végane, il y existe toutes sortes de faux-mages (ersatz de fromages) faits à partir d’oléagineux. À la maison, on peut fabriquer soi-même son faux-mage avec des noix de cajou par exemple, c’est délicieux ! L’avantage de cette méthode, c’est que l’on peut choi-sir ses arômes.

Le beurre : Il peut être remplacé par du beurre végétal à base de soja ou d’autres plantes, de l’huile de coco, de l’huile de pépins de raisin, de l’huile d’arachide, de l’huile d’olive, de l’huile de colza et bien d’autres. At-tention : Certaines huiles ne supportent pas la cuis-son comme les huiles de lin, de noix, de noisettes et d’argan. Pour les margarines végétales, il faut traquer l’huile de palme dans la liste des ingrédients, qui peut se cacher derrière l’appellation huile de palmiste. C’est important car l’huile de palme n’est pas végane (défo-restation, destruction des habitats des orangs-outans et des singes eux-mêmes, etc.). Quant au calcium, on en retrouve dans beaucoup de fruits, légumes, graines et noix.

Le soja280 mg

Le tofu683 mg

Les pommes de terres118 mg

Les figues séchées165 mg

Les amandes269 mg

QuelQues sources de calcium (pour 100 grammes)

Le chou frisé205 mg

Le Tofu Te Parle - N° 1 45

La viande

Les substituts carnés : idéaux quand on quitte la viande, ou qu’on veut faire plaisir à un omnivore, il faut tout de même en limiter la consommation car c’est bourré d’additifs et autres cochonneries. Il existe désormais un vaste choix de substi-tuts carnés dans les magasins bio et même les supermarchés : steaks de soja, saucisses végétales et charcuterie végétale. Substituer la viande dans un plat type plat en sauce : les pro-téines de soja texturées, ou les pois chiches et les lentilles (qui sont d’ailleurs riches en protéines). La viande rouge : seitan. La viande blanche : tempeh. Le goût du barbecue : la fumée liquide ou « liquid smoke » qui se trouve dans les su-permarchés véganes, anglais ou américain, permet de don-ner ce fameux fumet irrésistible. Il y a aussi le sel fumé, le sel viking ou « smoked salt »

Le poisson

Les algues sont un excellent moyen d’avoir ce petit goût iodé. Wakamé, Dulce, laitue de mer, etc. Elles se vendent sous forme de paillettes à réhydrater ou au rayon frais des maga-sins bio. Un tartare d’algues maison peut être réalisé avec des cornichons, de l’huile d’olive, des câpres et de la moutarde, du poisson pané avec du tofu (voire la recette de Marie Lafôret). Quant aux acides gras oméga-3, c’est très facile : des huiles végétales ou des graines comme le chanvre et le lin.

Fromages vegan - Marie Laforêt

Go veGan !

Livr

es à

dév

orer

...

Faux-mages véganes - John E. Schlimm

Le Tofu Te Parle - N° 1 46

La gélatine

Comme les œufs, la gélatine se cache partout, y compris dans les aliments que l’on ne soupçonne pas en contenir comme les desserts ou les bonbons. En général, la gélatine provient d’os de porc, de bœuf ou encore d’arrêtes de poisson. Donc comme toujours, il faut traquer les étiquettes. En cuisine, pour faire tenir une mousse, rien de tel que l’agar-agar (attention au dosage), la pectine de fruits, l’algue carraghénane, ou la farine de caroube.

Le miel

Le plus proche en goût est le sirop d’agave, suivi par le sirop de riz. Le sirop d’érable a aussi un goût absolument délicieux.

Le sucre blanc

Attention, le sucre blanc n’est pas végane. Des matières animales sont utilisées pour blanchir, principalement des os broyés. Quelques alternatives au sucre blanc : la cassonade, le rapadura, le muscova-do, le sucre de coco.

Le chocolat au lait et blanc

Les magasins véganes proposent des chocolats véganes, y compris du blanc, qui sont vraiment très très ressemblants. Le chocolat noir est végane la plupart du temps mais attention, parfois il est fait avec du sucre blanc plutôt que de la cassonade, voire contient de l’huile de palme.

Le Tofu Te Parle - N° 1 47

Pour aller plus loin dansl’apport de protéines

En associant légumineuses, céréales et oléagineux on équilibre son alimentation. Il faut les associer car elles sont complémentaires en fonction des acides aminés qu’ils contiennent.

Les légumineuses : certaines se présentent en conserve, la plupart sous forme sèche. Il faut les laisser tremper entre 2 et 12 heures en fonction. Pour qu’elles soient digestes, ajou-ter un peu de bicarbonate alimentaire dans l’eau de cuisson, et bien les rincer avant et après cuisson. Quelques légumi-neuses : azuki, fèves, haricots blancs, haricots rouges, ha-ricots mungo, arachides, pois cassés, pois chiches, flageo-lets, lentilles, lupin, soja. Le soja a un taux de protéines deux fois plus élevé que les autres légumineuses. Il contient aussi les 8 acides aminés essentiels. On le trouve sous différentes formes : tofu, tempeh, protéines de soja texturées (P.S.T.), pâte de miso, edamame, lait de soja, yaourts, sauce tamari ou encore dans la sauce shoyu.

Le tofu : il est fabriqué à partir de lait de soja chauffé et coa-gulé avec de l’algue nigari. De goût neutre, il est idéal pour cuisiner et s’accommode à toutes les sauces.

Le seitan : fabriqué à partir de gluten de blé, on le trouve tout prêt mais il peut aussi être fait maison (poudre + eau nature ou épicée).

Le Tofu Te Parle - N° 1 48

Le tempeh : sorte de saucisson de grains de soja dépourvus de leur pellicule et fermentés. Son goût varie entre les noix et le champignon. Sa texture est légèrement croquante.

Les protéines de soja texturées : vendues sèches, il en existe des tas de sortes différentes. Des petits morceaux de la taille de lardons jusqu’à la taille d’un steak ! Elles doivent être réhydratées avec de l’eau chaude, et surtout il faut bien les assaisonner pour avoir du goût. Ce qui est top c’est que l’on peut leur donner le goût que l’on veut.

Les lentilles : elles aussi sont bourrées de protéines. Il y a des lentilles noires, vertes ou orange, mais aussi un mé-lange des trois. Plein de plats indiens à base de lentilles et d’épices sont délicieux et très complets.

Les céréales : blé complet, germe de blé, riz, quinoa, épeautre, orge, avoine, seigle, millet, sarrasin, amarante (la préférée de la rédac en chef, top au petit déj !), maïs, etc.

Les oléagineux : noisettes, amandes, châtaignes, noix, noix de pécan, noix de macadamia, noix de cajou, noix du Brésil, pignon, sésame, pistaches, graines de tournesol, graines de courge, graines de lin ou encore de chia, de chanvre, etc. On les trouve sous forme de graines à croquer, de flocons, de farine ou de boissons végétales. Il y a aussi trois fruits oléagineux délicieux : la noix de coco, l’olive et l’avocat (qui n’aime pas le guacamole maison ?). La levure maltée : bourrée de vitamines B, de protéines végétales, de minéraux, elle se saupoudre sur une soupe, de la salade, les pâtes, les lasagnes, les pizzas, ou s’intègre dans les faux-mages maison pour un goût plus prononcé.

Voilà, vous avez une multitude de cartes en main pour votre alimentation végane ! Sachez qu’une assiette équilibrée doit contenir deux tiers de céréales et un tiers de légumineuses avec le plus possible de légumes crus, voire cuits. Et puis des fruits, des fruits, des fruits !

Auteur : Bla BlaVG

Sources images : PixabayTempeh : Flickr - FoodCraftLab 3004713395180

Le Tofu Te Parle - N° 1 49

PaulineDouce Frugalité

D’où te vient cette passion pour le sport ? Combien en fais-tu d’heures par semaine ?

J’ai fait pas mal de sports différents étant enfant et adolescente : judo, équitation et danse, notamment. Je marchais aussi beaucoup et j’étais douée pour l’athlé-tisme à l’école. Après le BAC, je n’ai quasiment pas fait de sport pendant 8 ans. Au bout de quelques années de végétalisme, j’avais tellement d’énergie que j’ai repris le sport : fitness, course à pied et marche. Avec le temps, j’ai atteint un bon niveau, et tant mieux, car ça me per-met de manger beaucoup. Actuellement, je fais surtout du vélo de route, j’adore explorer et sortir de chez moi en dehors de mon travail de bureau.

Cette passion pour le sport vient de l’énergie incroyable de mon alimentation. Le cyclisme me permet de faire beaucoup de sport sans m’user. Voilà pourquoi je fais actuellement beaucoup plus de vélo que de course à pied. Et sur le réseau social sportif Strava, on se motive entre nous pour en mettre plein les yeux à nos amis.

Est-ce que ça t’arrive de faire du sport à jeun ? Comment combines-tu sport et véganisme ?

Je cours toujours à jeun. Quand je vais marcher ou faire du vélo en montagne, je mange généralement quelque chose de bien digeste avant, par exemple du melon, des oranges, un smoothie de taille moyenne. Pendant les grandes sorties, je mange des dattes ou bien une barre énergétique végane (Clif Bar). Je mange mon gros repas après l’effort et le soir.

Plusieurs gars de mon nouveau club de vélo m’ont de-mandé à quoi je carburais, ils n’ont pas l’habitude de voir une débutante suivre leur rythme.

Mon grand repas du midi, c’est généralement des ba-nanes, des dattes et de la salade. Le soir, je mange un saladier de féculents avec des légumes cuits et parfois une poignée de légumineuses.

Comment es-tu passée au frugivorisme, et pour-quoi ?

En fait, j’ai voulu devenir frugivore depuis le début en découvrant Freelee the Banana Girl, car j’adore le goût sucré, je n’aime pas cuisiner des plats complexes, et j’ai vite compris que les bons fruits mûrs étaient l’option la plus saine. Une fois que j’ai remplacé tous les P.O.A. par des plantes, je me suis lancée dans le frugivorisme. J’ai eu pas mal de périodes frugivores, j’y consacrais tout mon argent. Maintenant, je suis plutôt végane à ten-dance frugivore, question de budget, et puis il y a des choses intéressantes dans les aliments cuits. Le plus important au fond, c’est d’être végane et de le rester, pour les animaux.

Est-ce que c’est un mode alimentaire qu’on peut suivre en étant ado ?

Les parents autorisant leurs enfants à avoir une ali-mentation différente sont certainement rares. Il n’y a actuellement pas d’organisme scientifique officiel qui soutienne le frugivorisme. Mon avis personnel est que le frugivorisme est génial si l’on a des connaissances nutritionnelles solides, un budget alimentaire impor-tant, si l’on mange assez et si l’on n’hésite pas à re-tourner vers les aliments cuits en cas de problème. Les aliments cuits sont intéressants, car ils sont concentrés en calories, nécessaires à la croissance et aux divers processus du corps.

Bref, ce que je veux dire, c’est que les périodes fru-givores sont géniales, ça donne plein d’énergie. Mais quand c’est dur de se procurer des fruits de qualité, il ne faut pas hésiter à revenir vers les plantes cuites : pommes de terre, riz, légumes verts, quelques légumi-neuses, etc.

Beaucoup de monde regarde tes vidéos mais toi, qui regardes-tu ? Qui sont tes « héros », les gens qui t’inspirent au quotidien ?

Le Tofu Te Parle - N° 1 50

J’admire le travail de véganes qui consacrent leur temps à la défense des animaux, tels que Gary Yourofsky, Emily (Bite Size Vegan), Maxime Ginolin, Jon Venus, Freelee et d’autres activistes véganes. J’ai adulé dans le passé des personnes qui ne sont plus véganes désor-mais, c’est décevant que certains soient littéralement obsédés par leur santé et n’en aient rien à faire des ani-maux au fond.

Pourquoi faire des vidéos ? Qu’est-ce que ça t’ap-porte dans ta vie quotidienne ?

Pauline : J’aime bien faire des vidéos pour informer les gens et montrer que l’alimentation végétale n’a rien de tristounet. On peut se faire plaisir et être altruiste. Ce qui m’importe, c’est le nombre de personnes qui prennent conscience qu’exploiter les animaux est inutile, une fois qu’ils ont fait le lien entre leur assiette et l’animal qui veut vivre.

L’actualité a dernièrement montré beaucoup d’images choc. Quelles sont celles qui t’ont le plus touchée ?

Ce sont les images du documentaire Terriens qui m’ont le plus touchée quand je suis tombée dessus un peu par hasard en 2008. C’est là que j’ai pris ma responsa-bilité en main. Par la suite, j’ai regardé d’autres images choquantes sur le traitement des animaux. C’est triste de toujours découvrir davantage de maltraitances. J’ai toujours détesté les scènes de torture dans les films, où quelqu’un est immobilisé pendant qu’on lui fait subir des sévices. La torture des animaux est tout aussi inac-ceptable que celle des humains. Une civilisation évo-luée ne devrait pas contraindre d’autres êtres, surtout quand cela est totalement inutile.

Tu pratiques le minimalisme. Comment as-tu dé-couvert ça et pourquoi t’y es-tu mise ?

Quand je me suis mise à réduire le volume de mes pos-sessions, je ne savais même pas que le mot «minima-

lisme» existait. Cela a facilité mes nombreux démé-nagements et a zénifié mon intérieur. Je n’aime ni les bibelots ni le désordre. J’aborde d’autres sujets que l’alimentation, tels que le rejet du matérialisme actuel qui nuit à l’environnement. J’écris même aux entreprises qui m’envoient des catalogues pour qu’elles arrêtent de gaspiller du papier pour rien, en finissant par «Pensez aux arbres». J’achète beaucoup de vrac et parfois aussi des produits emballés. Je ne suis pas la plus stricte des minimalistes. En ne consommant pas de P.O.A., on en fait déjà énormément pour la planète. Peu de monde sait que l’élevage cause davantage de CO2 que tous les transports réunis.

Y a-t-il des sujets que tu n’as pas encore mention-nés et que tu voudrais aborder à l’avenir ?

Je pourrais faire une série de vidéos thématiques ex-pliquant pourquoi ne pas consommer tel ou tel produit animal. Mais c’est beaucoup de travail et d’autres font cela mieux que moi. En plus, je pense que faire ce genre de vidéo sans images choc aura peu d’impact, et je ne souhaite pas mettre d’images d’animaux maltraités sur ma chaîne. Une fois que les gens sont convaincus, ce n’est pas la peine qu’ils s’infligent ces images. Donc je redirige les personnes ignorantes vers les documen-taires Cowspiracy, La santé dans l’assiette et Terriens. Si les gens sont si ignorants, c’est d’un côté par choix, car à l’heure d’internet, l’ignorance est un choix. Et d’un autre côté, ils ignorent la vérité à cause des intérêts fi-nanciers. Quand on creuse, on découvre des horreurs autour de la ruche aussi. L’immunité des abeilles dé-cline car l’humain vole ses réserves de nourriture. Les pesticides ne sont pas la seule cause de la hausse mortalité des abeilles. J’ai aussi vu une vidéo d’insé-mination d’une reine, c’est à vomir. Et puis, ce n’est pas comme s’il n’existait pas des alternatives au miel : sirop d’érable, sirop d’agave, sirop de riz, etc. Quand un vé-gane parle de viol d’abeille ou de vache, les carnistes disent souvent que ce terme nous décrédibilise, mais je ne comprends pas leur réaction, on appelle juste un chat un chat.

C’est génial d’être végane, ça nous permet d’être en paix avec nos convictions, c’est important de se libérer de ses contradictions quand on est ado. Et si l’on évite de manger trop de junk food végane, on peut même avoir moins d’acné et avoir un poids sain. En ce moment, plein de restaurants proposent des repas végétaliens, c’est pratique pour les ados timides dont j’ai fait partie.

Le mot de la fin ?

Je pense qu’il faut miser un maximum sur la nouvelle génération.

Auteur : @Noitasilagel

Le Tofu Te Parle - N° 1 51

« Un végétarien ne peut pas faire de sport », « un ré-gime végétarien apporte des carences en protéines et en vitamines », « les véganes n’ont pas assez d’énergie pour l’effort physique », etc. Je vais m’arrêter là dans le florilège des phrases que l’on a pu vous rabâcher si vous êtes végane et sportif. Combien continuent de manger des œufs ou de boire du lait, en essayant de rester un minimum en adéquation avec la pensée mais en voulant faire du sport, et combien arrêtent ? Fort heureusement, il est tout à fait possible d’être végane et sportif, et les

exemples ne manquent pas.

Le végétarisme et le végétalisme ont avec le sport en général une très longue histoire. Certains athlètes de haut et de très haut niveau sont végétaliens sans même que les médias ou la majeure partie du public le sache ! Et comment parler sport et végétalisme sans citer un des sprinters les plus connus de l’histoire : Carl Lewis.

Le palmarès de Carl Lewis est des plus impression-nants : neuf médailles d’or olympiques et une médaille d’argent, en 100 et 200 mètres, saut en longueur et relai 4x100m. Il a été élu « Athlète de la décennie » en 1980 et « Athlète du siècle » par le Comi-té International Olym-pique. Il a remporté sa première médaille d’or en 1979 et sa dernière en… 1996 ! Il a été in-vaincu de 1983 à 1991. En bref : il en impose ! L’athlète avoue même avoir nettement amé-lioré ses performances en devenant végéta-lien.

Le végétalisme dans le sport

J’ai remarqué que personne n’a besoin des protéines issues de la viande pour être un athlète ac-compli. En fait, ma meilleure an-née en compétition fut celle où j’ai adopté le régime végétalien. Plus encore, en continuant ce régime, mon poids est sous contrôle, j’aime mon look (ça peut sembler idiot, mais tout le monde veut ai-mer son look), j’aime bien plus manger et je me sens bien.

Carl Lewis

Quelques noms

Le Tofu Te Parle - N° 1 52

L’exemple de Carl Lewis est suffisamment parlant pour montrer qu’athlète de très haut niveau ne rime pas avec viande. Il y a aussi Bode Miller, quatre fois champion du monde et une fois champion olympique de ski alpin, en descente, super G, géant, ou combiné, et surtout, élevé depuis sa plus tendre enfance avec un régime végéta-rien, dans une ferme bio.

Malheureusement, beaucoup de personnes diront que ça ne suffit pas, que ce ne sont que des exemples « ex-ceptionnels », qu’il y en a trop peu pour prouver quoi que ce soit, et que la Montagne de Game Of Thrones mange beaucoup de viande parce que c’est indispen-sable. Là, normalement, la personne en face de vous pense tenir l’argument ultime de la non-viabilité du vé-ganisme dans le sport. Alors vous pourrez dégainer un autre nom : Patrik Baboumian.

Patrik Baboumian est un colosse germano-arménien de 37 ans. Végétarien depuis 2006 et végétalien depuis 2011, il a été titré cette même année l’Homme le plus fort d’Allemagne à la compétition de Strongman. Détenteur de plusieurs records, notamment celui du soulevé de tonneau de bière (ce qui est bougrement utile !), ainsi qu’un record mondial en cours de validation (transpor-ter 550 kg sur 10 mètres sans pause), il est l’exemple parfait de ce que peut donner le véganisme poussé à son paroxysme.

Très récemment, la surfeuse végane Tia Blanco a rem-porté sa deuxième médaille d’or consécutive aux cham-pionnats du monde de surf.

Nous pourrions citer encore d’autres noms connus : Jim Morris au bodybuilding ou Serena Williams (cham-pionne de tennis américaine que l’on ne présente plus : 38 tournois du grand chelem de tennis remportés) ou Mike Tyson à la boxe. La liste est longue, trop longue pour être ignorée, même si elle l’est pour le moment.Sur Youtube, certains sportifs comme Frank Medrano ou Gurren Vegan partagent même leurs secrets.

Alimentation

Bien souvent, on peut penser que pour un athlète, le plus important pour conserver son énergie est la quantité de pro-téines. Pourtant, la plupart des athlètes végétaliens parlent de l’importance de conserver, entre un régime carniste et un régime végétalien, la même quantité de calories.

Cela ne montre pas que les pro-téines ne sont pas importantes, bien au contraire, mais cela dé-montre que les protéines sont très loin d’être les seuls élé-ments importants à prendre en compte, et que ces protéines

peuvent très bien être d’origine végétale.

En 2013, sur son site internet, Patrik Baboumian parlait de son alimentation. Elle est basée sur 3 facteurs : les protéines, nécessaires à la fabrication des muscles, spécialement pour un strongman (il/elle doit être ca-pable de soulever sur plusieurs mètres plus de 500 kg quand même !), l’énergie, pour ses sessions d’entraîne-ment, les calories, pour garder son poids de forme et sa force physique.

Son alimentation est donc composée de beaucoup de soja sous diverses formes (lait, poudre protéinée, tofu),

Les animaux les plus forts au monde sont des herbivores. Les gorilles, les buffles, les éléphants et moi.

Patrik Baboumian

Morgan Mitchell Athlétisme

Tony Azevedo Water Polo

April Ross Beach Volley

Cette année, trois sportifs végétaliens ont participé aux Jeux Olympiques

Le Tofu Te Parle - N° 1 53

ainsi que de haricots et de noix pour les protéines. Pour l’énergie, il absorbe énormément de carbohydrates avec beaucoup de fruits et de légumes, de riz, de pommes de terre, et de céréales, particulièrement de l’avoine. Enfin, il passe beaucoup de temps un smoothie à la main afin d’absorber l’immense quantité de calo-ries nécessaires pour sa morphologie car les fruits sont pleins d’énergie. C’est aussi le régime, dans des pro-portions différentes bien sûr, de Carl Lewis. Beaucoup de fruits, de légumes, et de céréales.

Afin d’avoir une alimentation équilibrée en fruits et lé-gumes, vous pouvez trouver près de chez vous des AMAPs (Association Pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne). Ces associations vous permettent d’avoir une fois par semaine un sac de fruits et de légumes de saison, cultivés près de chez vous (de préférence bio), et en bonne quantité. Les steaks de tofu et de seitan sont de plus en plus accessibles et peu chers (souvent moins chers que de la viande), tout comme le sont les laits végétaux (malheureusement souvent plus chers que du lait d’origine animale). Quant aux céréales, elles sont la plupart du temps bon marché. Aussi, il est de plus en plus possible d’acheter des dattes ou des bananes (indispensables à tout bon smoothie pour les sportifs !) en gros et donc moins cher. Pour finir

En conclusion

On peut dire qu’il est tout à fait possible d’être un spor-tif de haut niveau en ayant adopté un mode alimentaire végétal, mais aussi qu’il est très important de se ren-seigner sur la façon de marier les aliments entre eux afin d’avoir un régime bien équilibré. Le trio protéines, énergie et calories est bien souvent ce que l’on retrouve dans les alimentations des sportifs, et la partie végétale se retrouve surtout dans les protéines et l’énergie. Sa-chant que des alternatives végétales sont existantes, et faciles à trouver pour qui se donne le courage de cher-cher. Les magasins bio possèdent quasiment toujours les alternatives végétales aux sources animales de nutrition, et avec les qualités nécessaires aux grands sportifs. De même, les entraîneurs sont de plus en plus ouverts à l’alimentation végétale, et seront donc source de nombreux conseils.

Auteur : Jujulben

A voir sur le sujet : (liens cliquables)

• Ces sportifs champions du monde, végétariens ou végétaliens - sur vegactu.com

• Sportifs véganes, végétaliens et végétariens - http://www.vegan-france.fr/

• Gurren Vegan - Youtube

• Franck Medrano - Youtube

• Carl Lewis « titulaire de neuf médailles d’or en athlétisme aux Jeux Olympiques »

• Bode Miller « médaillé olympique de ski alpin »

• « Carl Lewis nous parle de son régime vegan »

Sources images :

Carl Lewis : static.sportskeeda.comPatrick Baboumian : clearlyveg.comTony Azevedo : alchetron.comApril Ross : www.zimbio.comMorgan Mitchell : dailytelegraph.com.au

Le Tofu Te Parle - N° 1 54

La quarantaine, végétarien depuis 30 ans et végane depuis 9 ans, il se définit comme épicurien dans l’âme. « J’ai toujours été un grand amateur des bonnes et belles choses. Et il y a tant de merveilles pour celui qui se donne la peine de regarder. » 1 Vous savez comment c’est. Vous vous faites une idée sur quelqu’un et puis badaboum, vous êtes déçus. Par exemple Sébastien, je m’étais imaginé un type raffiné et très poète. Eh bien… c’est exactement lui. Bim !

Nous sommes installés depuis 30 secondes mais j’ai besoin d’aller aux toilettes. Je m’excuse et Kardinal me sert un magnifique « Je t’en prie, chez moi on ne juge pas les gens sur des besoins aussi naturels ». Intérieu-rement je n’en peux plus de rire, le stress tombe un peu.On déjeune et on raconte la rando, comment j’en suis arrivée à boire du jus de pois chiche froid directement à la source dans la boite en alu (J’ai beau insister et dire que ce n’est pas si mauvais, ni lui ni Laura ne souhaitent tenter l’expérience), et pourquoi on a atterri à Munich en Allemagne. Sébastien nous parle de la gastronomie anglaise qui n’est pas si dégueu que ça, au contraire, c’est une des meilleures du monde. Moi qui croyais que ça s’arrêtait au porridge et potentiellement aux Jelly Beans (#PayeTaRéférence). On dévie sur le risotto, je confesse n’en avoir jamais fait. Je n’aurais pas dû. Kar-dinal m’a déballé 2-3 recettes et au moment où j’écris,

1 (Source : http://kardinal.fr/a-propos/)

ça fait une semaine que je meurs d’impatience de ren-trer chez moi pour tester. Puis les deux tourtereaux nous quittent et se lancent dans l’élaboration-minute d’une crème fraîche maison à base de pommes de terre. Je n’aurais pas dû leur parler de la cancoillotte végane, j’me dis. Mais ils sont fascinants. J’en profite pour finir mon succulent rôti de champignons et sa sauce aux mûres et gingembre. Je me régale.

Rencontre avec Sébastien KardinalSamedi 9 juillet, 11h55. Je relis pour la 50ème fois la carte du resto Végét’Halles, nerveuse. J’attends Sébastien Kardinal, qui vient accompagné de sa femme Laura Ve-ganpower, pâtissière et photographe hors pair dont on vous parlera sans aucun doute plus tard. Je me demande ce que je vais bien pouvoir raconter à ce type aussi culti-vé en véganisme (mais pas seulement), moi qui débarque fraîchement dans le milieu et rentre de 11 jours fatigants de rando. D’ailleurs après le déjeuner, mon mari ne manque pas de me dire «Bah dis donc, t’étais vraiment à la ramasse ». Merci chéri, toujours les bons mots pour me réconforter. Sébastien est passionnant et pourtant j’ai envie de dormir. J’ai envie d’une sieste de 3 jours. Ou 30. Heureusement, ses blablas me tiennent éveillée.

Mais qui est Sébastien Kardinal ?

Le Tofu Te Parle - N° 1 55

J’ai besoin d’un café car la journée va encore être longue. Ce soir, j’ai deux autres personnalités à rencontrer chez SuperVegan (tout ça pour vous chers lecteurs !). Il nous emmène à quelques pas du resto dans un tout petit bidule où l’odeur du café est irrésistible. Le temps qu’on soit servis, il m’explique comment il a découvert le Redbull et pourquoi il adore ça. Il me vend du rêve et j’ai envie de tester, malgré mes multiples tentatives précédentes qui ont toujours raté. Mais le charme de Kardinal a ses limites, car au moment où j’écris, le goût infâme de ce machin est de retour et a repris le dessus. Par contre, si je suis une grande amatrice de thé, le café c’est moins… ma tasse de thé (#PardonnezMoi). Je lui explique que j’en prends seulement pour me booster, pas vraiment pour le goût. Il nous commande donc un

café de Colombie, préparé à l’AeroPress. On s’installe et me voilà embrigadée dans une leçon de dégustation de café. « Inspire, bloque, avale, expire ». Il me faut plusieurs essais avant d’arriver à distinguer une ou deux saveurs différentes. Mais surtout, c’est bon et je le bois sans sucre. Dingue.Il est temps de se quitter, on se dit au revoir. On devait se voir pour une interview et je n’ai pas posé une seule question. Mais je me suis dit que vous raconter cette rencontre suffirait tellement elle était sympa.

On a toujours à apprendre des autres, même quand on a 30 ans. Même quand on est sûr de ne pas pouvoir ap-précier un café. Et parfois on en apprend plus en deux heures avec la tête dans le cul que si on avait passé la journée à lire tranquillement.

Une fois rentrée à Munich, j’ai quand même demandé à Sébastien Kardinal s’il avait quelques adresses pour vous et il en a trois :

Merci à Sébastien pour ce déjeuner !

Auteur : @Noitasilagel

51 Rue de ParadisParis 10ème

www.letricycle.fr

11bis Rue VauquelinParis 5ème

www.oatmealparis.com

55 rue des ArchivesParis 3ème

www.hankburger.com

Le déjeuner s’est fait au restaurant Végét’halleswww.vegethalles.fr

Et le café, au Matamata Coffee Barwww.matamatacoffee.com

Le Tofu Te Parle - N° 1 56

Le Tofu Te Parle - N° 1 57

Dans son livre, Renan Larue retrace l'histoire du végétarisme, du véganisme, et de leurs détracteurs. Il est rempli de ces petites his­toires, évolutions, et querelles depuis l'anti­quité, et parle entre autres de l'opposition en­tre pythagoriciens et stoïciens. Saviez­vous que les Cathares étaient végétariens et quasi antispécistes (pour eux, tuer une bête "ayant du sang" était aussi grave que tuer un hom­me), et que pour les identifier, les inquisiteurs leur demandaient de tuer une poule ? S’ils refusaient, ils étaient eux­mêmes menés au bûcher... Eh oui, ils refusaient de tuer la poule !

À la lecture de ces lignes, on découvre, on voyage, on réfléchit : nous voilà avec toutes les cartes en main, sans maître à penser ; à nous de choisir notre chemin. Juste après avoir terminé ce bouquin, j'ai couru à la librai­rie en acheter un exemplaire "à prêter", que j'ai tout de suite apporté à mon père, qui ne cessait de lancer et relancer des discussions infinies sur mon véganisme. Et quelle bonne surprise lorsqu'il l'a terminé, de l'entendre dire qu'il me comprenait mieux, en plus de le voir commencer à réfléchir à des sujets que la plupart des gens de sa génération n'ef­fleurent jamais.

Un livre original dans sa façon de présen­ter les choses, accessible à ceux qui veulent apprendre, et mine d'or de savoirs. Renan Larue a récemment reçu le prix La Bruyère de l'Académie Française pour "Le végétarisme et ses ennemis".

Auteur: Miss Boulgour Aux éditions des Presses

universitaires de France (Puf), 324 pages, 19 euros.

RENAN LARUE Le Végétarisme et ses Ennemis

Comment devenir végane facilement...fail* !

J’avais dans l’idée de faire un article du genre « 10 étapes pour devenir végane » mais cela s’est révélé complexe. En effet, nous n’avons pas tous les mêmes clés pour ouvrir les portes, pas tous le même bagage, pas tous la même santé, pas tous le même mental, pas tous la même force face aux critiques, pas tous les mêmes goûts en livres ou sites web, pas tous accès fa-cilement aux supermarchés, marchés, magasins spé-cialisés, pas tous le même budget. La rédaction deve-nait difficile. Comment ne pas tomber dans le cliché, comment mettre dans des cases sans exclure pour autant la possibilité d’exceptions, faut-il partir du prin-cipe que tous feront une transition ou plutôt de celui du changement immédiat ? Bref, comment adapter des conseils généraux à tant de personnes différentes ?

J’ai donc décidé de laisser tomber (pour l’instant !) et de vous parler plutôt d’un livre qui est vraiment super pour démarrer.

Il s’appelle « Vivre Végane » et a été écrit par Gwen-doline Yzèbe, journaliste et bloggeuse, auteure du joli blog Uncourantdevert.com où elle partage recettes, lectures et expériences personnelles.

Ce livre est un véritable petit bijou. Déjà, il est joli, il donne envie. Il n’est pas très grand et pas très épais et se glisse facilement dans un sac. Comme ça on peut toujours l’avoir sur soi et le consulter en cas de doute.

Mais surtout et malgré un petit 150 pages qui peut pa-raitre très limité pour parler de « vision globale sur le vé-ganisme » comme indiqué sur la couverture, il est plutôt complet car va à l’essentiel. Et c’est pour moi ici le point fort, car cela permet à absolument tout le monde de se lancer en toute confiance avec toutes les clés en main, d’éviter les fails et de partir sur de très bonnes bases.

Entre autres, vous pourrez trouver dans ce livre :

a Les raisons qui poussent à devenir véganeDes explications simples et claires, avec quelques chiffres. Ici, pas de photo choc, pas une seule phrase culpabilisante. Seulement les faits, pour que vous sachiez ce qu’il en est.

a Des conseils pratiques pour commencer un régime végétalienComment manger équilibré, comment procéder par étapes, les indispen-sables du placard d’un végane, quelques astuces pour faire ses courses sans suer ni vider son portefeuille et des recettes simples.

a Tout ce qu’il faut savoir pour vivre végane au quotidienVêtements et chaussures, produits d’hygiène et ménagers, santé, ani-maux de compagnie et même des recettes maisons et une F.A.Q.

a Des annexesLabels Cruelty Free, associations, bonnes adresses, et quelques livres, films ou blogs.

Et tout ça pour 13,90 EUR.

N’hésitez donc pas. S’il vous faut un seul livre, c’est celui-ci ! Et si vous avez la possibilité, achetez-le dans une librairie de votre quartier. On re-parlera de l’importance des petites librairies dans un futur proche !

Auteur : @Noitasilagel

*Échec (en anglais)

Le Tofu Te Parle - N° 1 58

f

Nouvel album OUVREZ LES CAGES disponible sur

www.resturner.com Le Tofu Te Parle - N° 1 59

Le Tofu Te Parle - N° 1 60

Le Tofu Te Parle - N° 1 61

TÉMOIGNAGES

Si, théoriquement, le véganisme est facile, accessible à tous et transforme positivement nos vies, dans la pratique tout peut arriver, du bon (très souvent) au mauvais (qu’il ne faut pas ignorer).

Quand j’ai commencé à avoir de l’influence sur Twitter, beaucoup de jeunes personnes m’ont contactée pour trouver des réponses à leurs malaises, face à des parents refusant leur choix de devenir végane ou des mo-queries à l’école et des difficultés de manger sans P.O.A. sur place. Malheureusement, je n’en ai pas, si ce n’est qu’il faut être patient car l’heure de l’indépendance arrivera bien assez tôt, et qu’il faut être indulgent avec des parents qui sont probablement très inquiets. Et du dialogue, du dialogue, encore du dialogue.

J’ai donc décidé que pour ce premier numéro, c’est à eux que je laisserai la parole. Voici les témoignages d’Ashley et Yasmine, qui malgré les difficultés, veulent rester fidèles à leurs convictions.

Je m’appelle Ashley, j’ai bientôt 18 ans et je vis dans le 42 (Loire).

Je suis végétarienne depuis septembre (2015), et j’es-saie de devenir végane depuis plusieurs mois déjà, mais je continue de consommer du lait ou du beurre à mon insu lorsque l’on fait la cuisine à ma place, et je commence à trier tous les produits qui sont testés sur les animaux ou qui contiennent du cuir, etc.

Des proches qui sont végétariens m’ont amenée au vé-gétarisme. On en discutait souvent et petit à petit j’ai pris conscience que l’on m’avait menti toute ma vie. J’ai réduit ma consommation de viande puis je l’ai totale-ment arrêtée. C’est en visitant des pages web et des comptes Twitter que j’ai découvert le véganisme, j’ai compris qu’aucun animal ne devrait être exploité, et pas seulement pour sa viande. Petit à petit les P.O.A. m’ont dégoûtée, de plus en plus, et j’ai commencé ma transi-tion au véganisme.

En fait, le tri de la nourriture ne représente pas la plus

grande difficulté. Ce qui me dérange, c’est le regard des gens. Les moqueries notamment, comme quoi je ne mangeais que de la salade et que je regretterai bientôt «un bon steak de bœuf». Mais c’est peut-être le prix des convictions justes. Ensuite, l’inquiétude de mes parents. Pour la viande, ce n’était pas si grave, mais ils m’avaient déjà prévenue que je n’avais pas intérêt à penser au régime végétalien, que c’était dangereux, et qu’ils voulaient bien faire des efforts mais que je ne de-vais pas passer du «côté extrême». Or, impossible de ne pas se sentir coupable, les images de veaux enle-vés à leur mère et autres me dégoûtaient de mon re-pas. Alors désormais ce sont des cris en permanence, des pleurs : «tu vas voir quand tu seras à l’hôpital avec des carences», «tu vas avoir de graves problèmes d’os, encore tu aurais 40 ans, mais tu n’as même pas fini ta croissance». J’ai beau expliquer qu’ils sont dans le faux, que les lobbies de l’agro-alimentaire leur mentent, que le calcium et les protéines se trouvent ailleurs, et même en plus grande qualité, que cette alimentation est pos-sible à tout âge, rien à faire. Je suis devenue «une ex-trémiste» et on en vient à me menacer de me retirer mon

ASHLEY, 17 ANS

Le Tofu Te Parle - N° 1 62

futur appartement ou mon argent si je ne me remets pas à manger des produits venant d’animaux. Je tiens bon quand même, j’y vais petit à petit, je leur montre chaque quantité de fer dans les aliments, des témoignages, j’explique mais c’est dur de rester calme quand tu ap-prends qu’on a mis du fromage ou du lait dans ta purée ou tes pâtes, histoire de te forcer la main.

C’est difficile, l’ambiance est insupportable, mais j’es-père réussir un jour à leur prouver que je n’ai pas de problèmes de santé en rapport avec mon alimentation et que je ne m’en porte que mieux (ce qui est déjà le cas : avant j’étais toujours fatiguée, énervée, stressée ; maintenant je me sens pleine d’énergie, c’est sûrement parce que je mange plus équilibré et plus sain).

Je me dis que je ne renoncerai à mes idées pour rien au monde, que c’est par de petits gestes que de grands changements ont pu se produire. Et pour éviter les grandes crises familiales je passe moins de temps chez moi, je mange à des horaires différents des leurs, pour ne pas avoir à croiser leurs regards noirs et pour pouvoir cuisiner mes propres repas, et y mettre ce que je veux.

En ce qui concerne l’école, la rumeur va assez vite, il suf-fit de ne prendre que du riz au self et je dois expliquer pourquoi, et les gens viennent me parler de cela d’eux-mêmes. Certains m’encouragent ou admirent mon choix «Tu es courageuse de faire ça, moi je ne pourrais pas, j’aime trop les yaourts et la viande». J’ai envie de ré-

pondre que tout le monde peut au contraire, mais après je passe pour une personne qui cherche à imposer ses idées de manière violente… Certains en discutent même avec moi, et parfois réduisent leur consomma-tion de viande d’ailleurs, mais cela reste rare. Après il y a aussi des moqueries, ou certains m’évitent car ils ne veulent plus que je vienne au restaurant avec eux car je leur fais honte, mais en général ça ne se passe pas trop mal. J’ai l’impression que les adolescents sont plus ouverts et curieux, ils écoutent et y réfléchissent mais il vient toujours un moment où ils cherchent à se justifier et veulent terminer le débat car ils sont mal à l’aise.

Je suis la seule végane de mon entourage. Enfin, mes parents en connaissaient un qui a eu des problèmes de santé (mais il l’est devenu alors qu’il était mal rensei-gné, à l’époque il n’y avait pas autant d’alternatives à la viande, donc il mangeait sûrement n’importe quoi et pas équilibré) et ça leur donne une «preuve» de plus pour me dissuader. Les seuls que je connaisse, je les connais grâce à Internet, d’ailleurs sans eux je n’aurais pas ouvert les yeux.

Ce que je conseillerais à quelqu’un dans mon cas, c’est de ne pas renoncer, surtout pas. Et même si c’est im-possible de devenir végane dans l’immédiat, ne pas ou-blier cette idée et la mettre en vigueur dès que possible.

Ashley

Je m’appelle Yasmine, j’ai 15 ans.

Mes parents sont divorcés. J’ai d’un côté ma mère qui est végane et chez qui je ne mange pas de viande, ni de poisson, ni de lait, etc. Parfois du beurre et des œufs, ce qui contrarie un peu ma mère. Et de l’autre côté mon père, chez qui je mange des P.O.A., «comme tout le monde».

Je trouve ça super d’être végane, j’en ai envie mais c’est compliqué quand on vit chez ses parents et au lycée. Et j’aime beaucoup la viande...

Je pense que le véganisme est une chose géniale car je trouve ça logique et cohérent, d’après tout ce que ma maman m’a raconté. Elle m’a fait ouvrir les yeux sur la violence envers les animaux, sur leur vie, sur les réper-cussions de la consommation de P.O.A. sur la planète et aussi sur la santé.

Au lycée, on n’a pas d’alternative : si on ne mange pas sa viande ou son produit laitier, il ne nous reste prati-quement rien. Et ça reviendrait à beaucoup plus cher d’être externe, mon lycée est loin de chez moi et mes parents travaillent beaucoup. Et il y a aussi la pression

des copains…

Si par exemple on se retrouve tous pour aller déjeuner et que je les rejoins avec mon repas végane, je vais me sentir obligée de me justifier et ils me trouveront ridi-cule, tout comme je trouvais ma mère ridicule au départ, lorsqu’elle nous a annoncé qu’elle serait végane. À 15 ans c’est difficile de se démarquer du groupe, on pré-fère faire pareil que les autres.

Je n’en parle pas beaucoup mais j’ai déjà eu une dis-cussion à ce sujet avec un ami, et il a bien écouté mais ça ne lui a pas fait changer d’avis. Sinon avec mes autres amis, ça s’arrête après que je leur dise très rapidement pourquoi ma mère est végane ; parce que vu leur tête ça ne sert à rien que je continue mon explication.

De tous mes amis, je suis la seule à être sensibilisée, il n’y a même pas de végétarien(s).

Ouvrez les yeux, on est liés aux animaux, on a besoin d’eux. Mais on n’a pas besoin de les manger pour vivre.

Yasmine

YASMINE, 15 ANS

Le Tofu Te Parle - N° 1 63

Bla blavg - RédactriceVégétarienne depuis 5 ans, en transition vers le véganisme. J'adore la cam-pagne, le calme, la sérénité, les chats, les pandas et les flamants roses. J'aime par-dessus tout créer, coudre et réparer tout et n'importe quoi. Ap-prendre est un but quotidien, notamment en cuisine où je cherche à échap-

per à la routine. Quand je vais faire mon marché, je choisis de préférence des légumes que je ne connais pas et je me lance le défi d'en faire un bon petit plat.Facebook : Bla Blavg

BbVeggie - Rédactrice24 ans, végane, blogueuse & chroniqueuse. Militante pour les droits des ani-maux et engagée pour la planète. « May the Force be with You. »Twitter : @BbVeggie Facebook : BbVeggie Blog : bbveggie.com

Ben, The Vegan Noob - RédacteurÉternel noob, 30 ans passés et vois toujours le monde comme si j’en avais 10. Devenu végane pour avoir encore assez de santé, de vie et de planète pour aimer ma femme et mes trois enfants jusqu’à ce que les carottes se soulèvent et bouffent les humains par vengeance !! Twitter : @The_Vegan_Noob Facebook : TheVeganNoob

J. Andréoletti - Rédactrice/relecture/traduction25 ans et végane depuis début 2013 pour des raisons d’éthique. Et je viens d’une famille viandarde ! Auparavant, j’aimais beaucoup la viande et les pro-duits laitiers… Comme quoi, tout est possible et n’importe qui peut trouver son bonheur dans une alimentation 100 % végétale ! P.S. : ma photo est bi-donnée... je suis encore mieux en vrai !

JujulB - Rédacteur Activiste depuis des années, je m’engage dans beaucoup de luttes, principalement environnementales et démocratiques, contre le patriarcat global. Le véganisme a été naturel dans mon cheminement, mais c’est loin d’être mon principal et seul engagement ! Mon rêve ? Vivre d’altruisme, de

bière, de musique, et sans avoir de soucis à me faire pour l’avenir de la planète à cause des politiciens.Facebook : Julienpolitikos

Mika, la Secte Végane - IllustratriceVégane depuis le 1er avril 2016 (mes parents ont cru à une blague), je suis tantôt traductrice, tantôt illustratrice, mais une geek végane avant tout ! Vo-lontairement expatriée en Espagne depuis quelques années, je traduis des jeux vidéos pour gagner de quoi mettre du fromage végane sur la table, et pour le plaisir, je m’occupe de plusieurs blogs de dessin : un sur ma vie personnelle, un sur le véganisme, un sur la cuisine végane et enfin, un sur le jeu vidéo Dofus. N'hésite pas à me stalker (et à éventuellement me demander en mariage) si tu es toi-même végane, geek (+1000 si tu joues à Dofus) et voyageur/voyageuse !Blog : lasectevegane.wordpress.com/

Présentation de la team

Le Tofu Te Parle - N° 1 64

Miss Boulgour - RédactriceJ’aime tellement la vie, qu’il est important pour moi que le maximum d’êtres vivants en profitent. Un bouquin à la main, un carnet dans la poche, explorant et encourageant l’avancement du véganisme au fil de mes déplacements et discussions. En vrai, c’est facile, il suffit d’être bien entouré.

Nico - Community ManagerEntre deux publications sur les réseaux sociaux, je fais de la guitare et des études en électronique. J’aime le métal, les licornes et les koalas. Je suis végane depuis 2 ans, pour plein de raisons mais surtout pour sauver les ba-leines et les ours polaires.Twitter : @pinkynico Instagram : @pi_n_ky

NiriMitsu - RédactriceActuellement en L1 de biologie, j’étudie dans le but de me consacrer à la protection de la biodiversité, ou la confection de produits véganes. Depuis toute petite, j’aime les animaux et j’ai arrêté d’en manger dès que j’ai compris que la réalité était loin d’être le monde des Bisounours. Mais j’ai réalisé que

c’était loin d’être suffisant pour la cause animale, je suis donc végane depuis maintenant 2 ans. J’aime beaucoup l’univers japonais, les cosplays, mangas et tout le bazar. Mes passe-temps sont l’écriture et surtout le dessin ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver certains de mes gribouillis et essais culinaires (véganes, bien évidemment) sur Instagram.Instagram : nirimitsu

Barbara (Noita) - Rédactrice en chefMariée et maman de deux enfants, je suis végane depuis 1 an. J’écris depuis toujours, autant dire que je suis née avec un stylo greffé entre les mains ! La lecture et l’écriture me permettent de vider mon sac, me remettre en ques-tion, partager aussi mes sentiments : c’est une véritable thérapie. J’aime lire (notamment Stephen King), cuisiner, marcher, j’aime la nature aussi, évidemment. Je me promène parfois pieds nus dans l’herbe ou médite dans les parcs ou au bord de l’eau. Instagram et twitter : @Noitasilagel Blog : eduquestesparents.wordpress.com Facebook : noitasilagel

Von k - RédacteurMembre actif de la secte depuis quelques années, je fais également partie du conseil d’administration du lobby végane, dont la priorité est de réduire la population en carençant un maximum de monde tout en aidant à la crois-sance de l’industrie des compléments alimentaires. Extrémiste classé S, je

suis actif dans les milieux véganes dans le but de sensibiliser la population à l’horreur des élevages industriels de carottes et le broyage des melons mâles.Si tu te retrouves dans ce combat, rejoins-moi :Youtube : Von K Facebook : VonK.Channel Twitter : @VonKchannel

Hermann - Relecture34 ans, végétarien depuis 3 ans, végane depuis 1 an et demi. Une prise de conscience que j’ai eue après le visionnage de la conférence de Gary You-rofsky (qu’importe ce que les gens pensent en général de lui). Son discours le plus important de ma vie m’a permis de voir ce que je ne réalisais pas : l’hor-reur que vivent les animaux dans nos sociétés. Ma principale occupation ces dernières an-nées a été le militantisme au travers de photomontages sur mon compte Facebook et aus-si à la participation sur divers évènements véganes pour sensibiliser la population. J’aime l’échange, qu’il soit verbal ou par écrit.Facebook : bursa.hermann

Le Tofu Te Parle - N° 1 65

Greg - Chargé de communicationJe m’appelle Grégory mais je préfère Greg :-) ! Et je suis le chargé de com-munication de ce LTTP :-D ! Je suis actuellement en dernière année d’un master commerce international et je suis également engagé à 100 % dans la protection de la planète. Je me bats et je veux me battre à temps plein pour

la cause animale et environnementale. C’est donc tout naturellement que je suis devenu végane il y a quelques mois. Un regret concernant cette décision ? Ne pas l’avoir fait plus tôt ! On me définit souvent comme souriant (sourire Hollywood a souvent été mon surnom), positif (peut-être trop des fois…) et sportif (runner et footballeur).Vous pourrez vérifier mon engagement sur ma page : Facebook : GFPAE

Hervé Berbille - RédacteurDiplômé ISTAB (Institut des Sciences et Techniques des Aliments de Bor-deaux), carrière dans l’industrie agroalimentaire, directeur recherche & développement, formation complémentaire en ethnopharmacologie, pas-sionné du soja et de Philippe Muray, de vin (bio) et de rugby… Spécialiste, autoproclamé, du soja donc, de nutrition en général…

Aurélia - Rédactrice/Mise en page/Graphisme28 ans et toutes ses dents. Altermondialiste en quête d’une autre planète. Militante végane pour la cause animale. Addict aux documentaires Arte.Ex-marketeuse de produits parfaitement inutiles. J’aspire à vivre le plus res-pectueusement des animaux, de la planète et des Hommes, et avance donc

à tâtons sur la voie du minimalisme et du moindre déchet (le zéro déchet est encore loin !). Blog : la-carotte-masquee.com Twitter: @Madame_Carotte Facebook: LaCarotteMasquee

Kateya kat - Mise en page/Graphisme27 ans mais plus pour très longtemps. Pastafariste whovian et bouffeuse de graines. Des fois je torture des carottes. Par pur sadisme. Et j’adore ça.Twitter : @KateyaKat

Mais aussi : Jo Jo (Webmaster, graphiste, rédacteur), Isolina Ní Lochlainn (Redactrice), Zaiel Crff (Rédactrice), Moon LN Dust (Rédactrice), Lymbesque (Rédactrice), Melvin Faussot (Rédacteur/Traducteur).

Le Tofu Te Parle - N° 1 66