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3/2011 PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE Safety Tools: enseigner la sécurité sans longue préparation préalable FAMILLES BIENVENUES Audit de sécurité à Arosa LA SÉCURITÉ SANS OBSTACLES Inauguration d’une place de jeux dans le Toggenburg Le magazine du bpa pour les partenaires de la prévention

objectif sécurité 3/2011

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Le magazine du bpa pour les partenaires de la prévention

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3/2011

PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE

Safety Tools: enseigner la sécurité sans longue pré paration préalable

FAMILLES BIENVENUES

Audit de sécurité à Arosa

LA SÉCURITÉ SANS OBSTACLES

Inauguration d’une place de jeux dans le Toggenburg

Le magazine du bpa pour les partenaires de la prévention

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Les enfants ont besoin de modèles Les enfants doivent apprendre le plus tôt possible comment se préserver soi-même et autrui des accidents. Il est donc naturel que le bpa s’engage en fa-veur d’une éducation étendue à la sé-curité à l’école et propose une série de moyens auxiliaires pratiques tels que leçons clés en main, jeux éducatifs inter actifs ou brochures.

Mais ces mesures ne suffisent pas: les enseignants, les parents et tous les autres adultes que les enfants ren-contrent au quotidien jouent un rôle essentiel. Qu’ils le veuillent ou non, ils servent de modèles aux enfants. Leurs actions et les valeurs qu’ils trans-mettent ainsi marquent les enfants.

Ce sont souvent des peccadilles: ac-corder la priorité à autrui sur la route, planifier une randonnée avec soin, en-tretenir le vélo et le maintenir en état de marche, mettre le casque comme on enfile les souliers ou la veste, éteindre les bougies avant de quitter une pièce … Incidemment, nous don-nons aux enfants des signaux impor-tants tout en fixant des normes. Nous les «grands», nous devrions toujours en avoir conscience, surtout lorsque notre comportement n’est pas irréprochable.

Enseigner la sécurité n’est pas faux, mais la vivre est à coup sûr plus effi-cace. Il s’agit d’ailleurs de l’orientation du bpa: ses offres destinées aux écoles ne se limitent de loin pas aux supports didactiques. Découvrez-le dans ce nu-méro.

Ursula Marti

EDITORIALSommaire

EN CHIFFRESFC Conseil national et FC bpa: le fair-play malgré la compétition 3

DOSSIER PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLEEnseigner la sécurité sans longue préparation préalable: reportage à l’école primaire Gotthelf à Thoune 4

Point de vue de Barbara Schürch, bpa: ancrer la prévention à l’école 7

La sécurité n’est pas négociable dans le cadre des excursions scolaires 8

SUR LE TERRAINCommunes Arosa mise sur les familles et la sécurité 11

Partenaires L’intégration commence au bac à sable: inauguration d’une place de jeux sans obstacles dans le Toggenburg 14

CAMPAGNETurbosieste: mode d’emploi 16

IMPRESSUM

Editeur: bpa – Bureau de prévention des accidents, Hodlerstrasse 5a, CH-3011 Berne, [email protected], www.bpa.ch, tél. + 41 31 390 22 22

Changements d’adresses: [email protected]

Rédaction: Ursula Marti (wortreich gmbh), Magali Dubois (bpa), Rolf Moning (bpa), Tom Glanzmann (bpa)

Adresse de la rédaction: Ursula Marti, wortreich gmbh, Maulbeerstrasse 14, 3011 Berne, [email protected], tél. + 41 31 305 55 66

Traduction: Lionel Felchlin (bpa)

Illustrations et photos: page 1: Ruben Wyttenbach; pages 3, 4, 5, 6 (Jara), 7: Iris Andermatt; pages 6 (Exercice d’urgence), 16: bpa; page 8: Paolo Antonelli; page 9: Baspo; pages 10, 13 (Temps libre): mises à disposition; pages 14, 15: Pense à moi

Mise en page: SRT Kurth & Partner AG, Ittigen Impression: UD Print AG, Lucerne, impression climatiquement neutre

Tirage: Allemand: 9200, Français: 3300, Italien: 1100. Parution trimestrielle.

© L’utilisation et la citation d’articles ne sont possibles qu’avec l’accord de la rédaction et moyennant l’indication exacte des sources.

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Onze joueurs par équipe, mais faut-il le mentionner? «Le onze» est syno-nyme d’équipe de football. C’est aussi un programme d’entraînement préven-tif de la Suva: dix exercices et les va-leurs du fair-play permettent d’éviter que les matchs se terminent à l’hôpital.

La formule de l’ancien entraîneur de l’équipe allemande Sepp Herberger est aussi entrée dans la légende: «Vous de-vez être onze amis.» A un moment où l’argent règne sur ce sport, ce n’est plus que dans les ligues inférieures que cette maxime est de mise.

Les joueurs du FC Conseil national n’ont pas besoin de s’en inquiéter: ils pratiquent le sport le plus populaire de la planète par plaisir de l’activité phy-sique et des rencontres conviviales. Le «dieu football» est la plate-forme idéale pour entretenir les contacts avec les autres partis. Le club compte 28 membres actifs et 40 membres pas-sifs issus des deux Chambres. Durant les sessions, il dispute des matchs ami-caux presque chaque semaine et parti-cipe régulièrement à des tournois parle-mentaires internationaux.

Le bpa est partenaire du FC Conseil na-tional depuis de nombreuses années. Quoi de plus naturel donc d’organiser de temps à autre une rencontre spor-tive et amicale? Tel a été le cas début juin. Après le coup d’envoi donné par la directrice du bpa Brigitte Buhmann et l’icône de la campagne Franky Slow Down, les deux équipes ont fait jeu égal sur la pelouse artificielle du Stade de Suisse, devant près de 130 supporters du bpa qui ont donné de la voix. Le FC bpa, avec deux représentantes fémi-nines, a tenu tête à l’insigne adversaire sous une pluie persistante, mais a dû fi-

nalement s’avouer vaincu de peu (1–2). Trois tirs sur le poteau ont empêché un meilleur résultat contre le FC Conseil national, qui s’est présenté avec quatre remplaçants de l’OFSPO en raison de nombreuses absences pour blessure.

A propos de blessures: le football est le sport qui recense le plus de bles-sés chaque année (54 000). Aussi le bpa a-t-il décidé de renforcer son engage-ment en la matière, par le biais d’activi-tés pour les enfants et les jeunes de 5 à 16 ans dans les clubs et à l’école.

Rolf Moning

PARRAINAGE Le bpa parraine les maillots du FC Conseil national, qui se prononce ainsi pour la sécurité et le fair-play dans le sport. Début juin, le FC bpa a eu le plaisir de disputer un match amical contre les parlementaires.

FC Conseil national et FC bpa: le fair-play malgré la compétition

11Les capitaines du FC Conseil national (Lieni Füglistaller, UDC/AG, à gauche) et du FC bpa (Guido Fürer, responsable Communication / Affaires publiques, à droite) sourient à l’envi avant le début du match amical.

EN CHIFFRES

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DOSSIER PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE

Safety Tools: enseigner la sécurité sans longue préparation préalableMOYENS DIDACTIQUES La sécurité doit faire école, au sens premier du terme. Partant, le bpa propose aux enseignants des leçons clés en main sur des thèmes liés à la sécurité, les Safety Tools. objectif sécurité a suivi une classe à Thoune qui s’est pen-chée sur le thème des «trajets scolaires».

Les Safety Tools comptent parmi les publications du bpa depuis 1997. Le re-cours à ces feuilles didactiques permet de sensibiliser les élèves à un comporte-ment sûr et à les préserver d’accidents spécifiques à l’âge. Chaque Safety Tool consiste en une brochure de six pages destinée à l’enseignant avec des élé-ments d’information sur le thème, des objectifs didactiques et une proposi-tion de structure de cours sur une ou plusieurs leçons, avec une indication approximative du temps. Des fiches

de travail sont encartées dans la bro-chure, à photocopier pour l’ensemble de la classe. Les leçons clés en main doivent inciter les enseignants à abor-der le thème de la sécurité en classe sans longue préparation préalable. La visite d’une classe à Thoune montre qu’ils sont motivés.

Défi des trajets scolairesBarbara Märki nous invite à travers le couloir de l’école primaire Gott-helf à entrer dans la salle de classe. Ses

22 élèves de deuxième primaire, répar-tis autour de quatre pupitres, nous ac-cueillent sagement et avec curiosité. Au programme: les dangers pendant les trajets scolaires et le comportement sûr. Les élèves ont déjà fait deux devoirs à la maison. Avec leurs parents, ils ont discuté de leur trajet scolaire et rempli le questionnaire «Ton trajet scolaire est-il difficile?», qui figure dans la fiche de travail. Chaque enfant a en outre des-siné le sien. Madame Märki aussi est bien préparée: nombre d’objets décrits

Jara montre à ses camarades son trajet scolaire sur le plan du quartier.

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dans les feuilles didactiques traînent çà et là dans la salle de classe pour en-courager la perception, laissant présa-ger que les choses sérieuses vont bientôt commencer.

Un plan du quartier où se trouve l’école est accroché au tableau, parsemé de post-it. Chacun représente l’endroit où habite un enfant. L’un après l’autre, les élèves expliquent à leurs camarades comment ils se rendent à l’école. Luana ne doit jamais traverser la route. Elle peut rester sur un trottoir dans une zone 30 et trouve son trajet scolaire sûr. Mais tous les enfants ne sont pas de cet avis. Une élève estime que les gens roulent plus souvent à 50 qu’à 30 km/h. «Slow down», entonnent certains, comme dans la campagne du bpa. Et

Dominik lève son bras en écharpe. La veille, un vélo l’a heurté. Et ce sur le trottoir!

Madame Märki récapitule la marche à suivre: sur le trajet pour se rendre à l’école, il faut toujours faire attention, même aux endroits prétendus sûrs. Et

d’autant plus aux passages dangereux. Aussi, les enfants ont pour tâche de col-ler des symboles sur le trajet qu’ils ont dessiné: un point d’exclamation à l’en-droit dangereux, un soleil où ils se sen-

tent à l’aise. Jara passe devant une sor-tie de garage qu’elle trouve dangereuse. Elle se sent le plus à l’aise là où elle ren-contre ses chiens préférés. Plus les en-fants examinent leur trajet scolaire, plus ils en prennent conscience: chacun passe par un endroit dangereux. Aussi s’agit-il de s’exercer pour adopter un comportement sûr.

Attends, regarde, écoute, avance!Ce comportement est lié à la percep-tion. Madame Märki explique pour quelle raison il est important de s’ar-rêter avant de traverser. Puisque ap-prendre c’est expérimenter, elle a pré-paré des exercices visant à encourager la perception. Un classique: tous les enfants tournent en rond et se figent

Un comportement sûr est lié à la perception, que l’on peut exercer.

12 thèmes sous une forme

remaniée

Cette année, le bpa a procédé à un

remaniement de fond des Safety

Tools sous un angle pédagogique, les

axant plus sur la pratique. Pour les

enseignants, c’est encore plus simple

de préparer et de réaliser l’enseigne-

ment de la sécurité. Le bpa a abordé

les 12 thèmes suivants, disponibles

en français, allemand et italien: • Alcool et drogues dans la circula-

tion routière• Jeux de balle• Passages piétons• La vitesse dans la circulation routière • Sports de neige• Trajets scolaires• Etre en route et visible • Chutes• Travaux manuels • Randonnées à vélo• Randonnées – courses d’école –

excursions • Contrôle de sécurité aquatique CSA

Les brochures et le matériel supplé-

mentaire destiné à l’enseignement

figurent sur le site Internet

www.safetytool.ch. tg

objectif sécurité: Madame Märki, vous venez de terminer la première leçon Safety Tool avec vos élèves. Que pen-sez-vous de ces feuilles didactiques?Barbara Märki: Je les trouve très pré-cieuses. En dessinant le trajet sco-laire, les enfants prennent conscience des dangers qui les guettent. Les jeux

de perception permettent en outre de s’exercer dans un endroit protégé. La quantité d’exercices proposés est im-portante – il y en a pour tous les goûts. Le questionnaire «Ton trajet scolaire est-il difficile?» s’est avéré plutôt com-plexe pour les élèves. Il s’agit pourtant d’une entrée en matière utile pour une discussion en famille. Car c’est aux pa-rents qu’incombe finalement la res-ponsabilité des trajets scolaires. Mais le plus important: les Safety Tools me simplifient la préparation de la leçon sans pour autant restreindre ma liberté.

Quel a été l’impact du Safety Tool?Je crois fermement qu’une telle leçon apporte beaucoup aux enfants, qui prennent conscience de leur trajet sco-laire et apprennent à adopter un com-portement sûr. Nos expériences restent ancrées en nous. Enfin, la leçon pro-cure aussi du plaisir. J’ai eu envie d’uti-liser les Safety Tools pour d’autres su-jets. tg

«Nos expériences restent ancrées en nous.»

Barbara Märki, enseignante à l’école primaire Gotthelf à Thoune: l’étude des trajets scolaires lui tient à cœur.

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dès que la musique s’arrête. Les élèves s’agitent bruyamment dans la salle de classe. Et la distraction est grande, comme sur le trajet scolaire. La dif-ficulté croît pour l’exercice suivant: s’ajoutent à la musique les bruits de la circulation routière qu’il s’agit de dis-tinguer. Tous les élèves n’entendent pas la sonnette d’un vélo ou le démarrage d’un moteur.

La leçon continue avec des exer-cices d’orientation, de localisation di-rectionnelle de l’écoute et de marche.

Madame Märki bande les yeux d’une élève, des grelots circulent à travers la classe. De quelle direction provient le bruit? Après 20 minutes, c’est au tour de l’exercice phare: traverser une route en s’enfilant entre des voitures par-quées. Pour ce faire, madame Märki dispose les voitures avec des chaises et des tissus. Une partie des enfants en-dosse le rôle de la voiture qui passe, l’autre essaie de traverser la route. Ce n’est pas si simple, et un accident a failli se produire. Fort heureusement, nous

sommes dans l’espace protégé de la salle de classe.

Qu’est-ce que les élèves retiennent de la leçon? Tous sont d’accord: ils ont eu du plaisir. L’un explique: «Je dois faire attention sur le trajet scolaire.» Mais les adultes aussi: «Mes parents ne doivent pas conduire trop vite», lance un autre. Et pour la circonstance, la classe en-tonne à nouveau la chanson «Slow down. Take it easy».

Tom Glanzmann

Jara a dessiné le chemin pour se rendre à l’école: elle a uniquement signalé la sortie d’un garage avec un point d’exclamation.

Concours pour les écoles

Le populaire concours Safety Tool a

aussi lieu cette année. La mission:

dessiner, colorier, peindre ou faire un

collage d’une scène de baignade. Na-

turellement, Didi la douche, star de la

campagne du bpa consacrée à la sé-

curité aquatique, doit être de la par-

tie. A gagner: une leçon de natation

donnée par un professeur de natation

professionnel et une rallonge pour

la cagnotte de classe, de même que

de super prix en nature. Le délai de

participation est fixé au 30 novembre

2011. Toutes les informations figurent

sur www.safetytool.ch. tg

Exercice d’urgence à l’écoleUn plan d’urgence fait aussi partie de la sécurité à l’école. Pour qu’un tel plan soit appliqué correctement si be-soin est, l’exercice est indispensable! L’école de Steinen (OW) l’a montré: les classes se sont entraînées plusieurs fois à sortir de l’école en cas d’incendie ou dans toute autre situation d’urgence. Il s’est ensuivi un exercice inopiné, avec alarme et intervention des pompiers, au cours duquel toute l’école a été évacuée. Les élèves ont été très impressionnés. Ils savent désormais comment se compor-ter le cas échéant, et leur conscience pour les questions de sécurité en est sortie renforcée.

Le nouveau concept de sécurité de la commune de Steinen, élaboré de ma-nière déterminante par le délégué bpa à la sécurité Heiri Portmann, est à la base

de ce projet. Le concept englobe tous les secteurs d’une commune, et donc aussi l’école. Christa Wehrli, la directrice de l’école, a repris le f lambeau et orga-nisé l’exercice d’évacuation. Comme il s’agissait d’une première, elle a dû faire face à quelques oppositions, mais ne

s’est pas détournée de son objectif. Rolf Winkelmann, responsable des délégués bpa à la sécurité: «J’ai assisté à l’exercice et j’ai été très impressionné. J’espère que cet exemple fera école. Le bpa re-commande à l’ensemble des communes d’élaborer un concept de sécurité.» um

Avec leurs élèves, les enseignants s’entraînent à quitter les bâtiments scolaires en cas d’urgence, avec rapidité et dans le calme.

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DOSSIER PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE

Ancrer la prévention à l’écolePOINT DE VUE de Barbara Schürch, nouvelle responsable de la section Education au bpa.

Outre leur mission traditionnelle de transmission du savoir, les écoles

abordent des tâches toujours plus vastes. Celles-ci sont aussi variées que les enfants et adolescents auxquels s’adresse l’ensei-gnement. Aujourd’hui, il s’agit de trou-ver un bon équilibre entre les compétences spécifiques, individuelles et sociales. L’ob-jectif est une compréhension globale de l’enseignement et de l’apprentissage.

Prévention de la violence, Plan d’études romand, gestion professionnelle des connaissances, manière d’appréhen-der les nouveaux médias, gestion de la santé: voilà une petite palette des thèmes

extrêmement passionnants et des défis qui attendent les écoles à un rythme endiablé. Conformément à l’évolution de la société et à l’esprit du temps, de nouveaux cadres et tendances sont applicables en continu. Les écoles sont mises à forte contribution.

La prévention des accidents compte aussi parmi ces thèmes. Et pourtant: elle n’est que rarement ancrée de manière sys-tématique dans les écoles. La conscience de son importance n’est souvent qu’im-plicitement présente. Et parfois, les in-tentions et visions pédagogiques sont en contradiction avec les impératifs de la pré-vention des accidents, notamment dans le cadre de la promotion de l’activité phy-sique, de l’aménagement de l’école et de

l’espace destiné à la récréation ou lors des excursions.

C’est là que le bpa aimerait de plus en plus intervenir: à l’avenir, il sera néces-saire d’aborder sciemment la prévention des accidents dans les écoles. Le thème de la sécurité doit influencer le quotidien scolaire d’une manière qui soit compatible avec les objectifs pédagogiques. En l’es-pèce, le bpa peut apporter un soutien ac-tif aux écoles, que ce soit avec des moyens didactiques clés en main consacrés à la promotion de la sécurité (p. ex. les Safety Tools, voir la contribution précédente), des idées sur la façon d’intégrer la promo-tion de la sécurité dans la gestion sanitaire de l’école ou des conseils sur place.

En tenant compte de la multiplicité des tâches, le bpa souhaite que la charge de travail reste minime pour les écoles. Aussi, il s’agit d’optimiser l’offre diversi-fiée du bpa et d’améliorer la coordination avec les offres d’autres institutions. Paral-lèlement, il est nécessaire de proposer des mesures de prévention adaptées qui ré-pondent aux conditions spécifiques des différentes écoles.

Si le bpa parvient à convaincre de nombreux établissements scolaires, l’école deviendra plus sûre. Il procède en outre de l’idée que l’éducation à la sécurité a un impact durable sur les enfants, qui de-viennent ainsi des adultes responsables. Qui sait, peut-être de tels adultes pru-dents veilleront-ils de plus en plus à ce que ce ne soient pas les enfants qui doivent s’adapter à leur environnement, mais le contraire, dans l’esprit de la pédagogie de Maria Montessori. •

Barbara Schürch: «Le thème de la sécurité doit influencer le quotidien scolaire d’une manière qui soit compatible avec les objectifs pédagogiques.»

Les nouveaux thèmes atten-dent les écoles à un rythme toujours plus rapide.

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ACTIVITÉS PARASCOLAIRES En collaboration avec le bpa, le Service de l’éducation physique et du sport du canton de Vaud (SEPS) a édité un Guide des mesures de sécurité (GMS). A l’image de Fribourg et du Jura, d’autres cantons emboîtent le pas. Mais pourquoi se doter d’un tel outil? Le tour de la question avec deux adjoints pédagogiques du SEPS: Raoul Vuffray et Christophe Botfield.

La sécurité n’est pas négociable

objectif sécurité: Christophe Botfield, à quels besoins ce guide répond-il?Christophe Botfield: L’enseignant se trouve confronté à un exercice d’équi-libre: dans le cadre de camps scolaires, par exemple, il doit avoir la liberté de proposer une large palette d’activités sportives à ses élèves, tout en assurant un bon standard de sécurité. En pas-sant au crible l’ensemble des activités autorisées, en dehors des disciplines traditionnelles enseignées à l’école, avec les risques qu’elles comportent et les mesures de sécurité applicables, le

GMS est un instrument d’aide à la dé-cision. Il permet aux enseignants, en accord avec leur direction, d’organiser une activité dans les meilleures condi-tions, en tenant compte des élèves, de l’environnement, de l’équipement, bref de tous les paramètres qui vont avoir une influence sur le bon dérou-lement de l’activité. Le GMS définit donc un cadre dans lequel les ensei-gnants vont pouvoir proposer des ac-tivités de manière sereine. Il liste par ailleurs aussi clairement les activités interdites.

Est-ce à dire que le GMS définit un cadre juridique?CB: Certainement, puisque dans le pire des cas, un accident survenu en raison du non-respect d’une directive, l’Etat de Vaud peut, selon les cas, se retourner contre son agent, en l’occurrence l’en-seignant.

Quel accueil a-t-il reçu, avez-vous eu des échos?Raoul Vuffray: Le GMS a fait l’objet d’une distribution très large. Il a été présenté à tous les directeurs d’éta-blissements, ainsi qu’à l’ensemble des maîtres d’éducation physique par l’in-termédiaire des séances de chefs de file. La majorité des enseignants a gran-dement apprécié la démarche; seuls quelques-uns l’ont ressentie comme une entrave à leur liberté d’action. En outre, le GMS est présenté de manière exhaustive dans la formation des ensei-gnants d’éducation physique à la Haute école pédagogique. Fort heureusement d’ailleurs, car la formation en éduca-tion physique s’est beaucoup «académi-sée» ces dernières années, au détriment de l’expérience de terrain. Le GMS rap-pelle donc aux futurs enseignants que la prise de conscience des risques encou-rus par leurs élèves et la transmission des bons usages comptent parmi leurs tâches et compétences essentielles.

Le canton de Vaud tient-il des statis-tiques des accidents de sport à l’école?

Raoul Vuffray et Christophe Botfield, deux des rédacteurs du GMS vaudois.

DOSSIER PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE

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RV: Nous disposons de chiffres ré-cents concernant les camps scolaires: en 2009, 272 accidents se sont produits au cours des 766 camps organisés. Pour 2010, on a recensé 768 camps et 311 ac-cidents. On parle majoritairement de chutes survenues lors de camps de ski. A ce propos, étant donné le manque de neige constaté en hiver 2011, notre ser-vice a adressé un courrier à toutes les directions d’écoles leur rappelant les consignes de sécurité en vigueur, pré-sentées dans le GMS.

Avec l’émergence de nouvelles pratiques sportives, le GMS doit sans doute être ré-gulièrement remis au goût du jour.CB: Effectivement, nous allons tenir compte des retours obtenus dans une prochaine version. Nous avons égale-ment toujours des discussions en cours, susceptibles de modifier des contenus. A titre d’exemple, le contrôle de sécu-rité aquatique (CSA) pourrait, à l’avenir, remplacer le test que nous faisons pas-ser depuis près de 40 ans à nos élèves. Ce dernier mise énormément sur les perfor-

mances – 300 mètres de nage à la sur-face et 15 mètres sous l’eau sont requis, avec un fort taux d’échec dans certaines classes –, alors qu’avec le CSA, les en-fants apprennent à se sauver dans une si-tuation d’urgence. La partie n’est pas ga-gnée, car nous devons encore convaincre différentes instances de la pertinence de ce test, qui consiste concrètement à ef-

fectuer une culbute depuis le bord du bassin, à se maintenir sur place à la sur-face de l’eau pendant une minute et à nager 50 mètres. Equipés d’un gilet de sauvetage, les élèves pourraient ensuite pratiquer des activités nautiques.

Interview: Magali Dubois

Le juste équilibre

Avec les exemples des cantons d’Uri

et d’Obwald, qui se sont aussi do-

tés d’un guide, la Suisse alémanique

connaît des démarches analogues au

GMS vaudois. «Nous collaborons vo-

lontiers à des projets visant à définir

des standards de sécurité et à émettre

des recommandations. Il est essen-

tiel que les maîtres qui proposent

des activités parascolaires sachent

mettre en place le dispositif de sécu-

rité requis», commente Fränk Hofer,

responsable de la section Sport au

bpa. Et d’ajouter: «La formation pose

problème. Un maître primaire peut

obtenir son brevet d’enseignement

sans avoir passé une seule heure dans

l’eau. Or, dans plupart des cas, il sera

appelé à emmener ses élèves à la pis-

cine, tôt ou tard.» Pour Fränk Hofer,

il s’agit cependant de trouver un juste

milieu. En voulant (trop) bien faire,

le risque est latent de restreindre la

diversité des activités proposées et de

freiner les enseignants dans leur élan.

Pour atteindre ce juste équilibre, le

bpa s’engage aux côtés des cantons

dans la rédaction de guides, mais est

aussi actif à d’autres niveaux: il pro-

pose des modules consacrés à la sécu-

rité aux Hautes écoles pédagogiques,

de sorte à toucher les enseignants en

formation ou en formation continue.

Il participe également aux réflexions

menées au sein de la Conférence

des répondants cantonaux du sport

(CRCS). md

Toute activité hors de l’école nécessite un dispositif de sécurité bien pensé.

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Bruno Rueger, maître d’éducation phy-sique et de sport, Villars-sur-Glâne (FR).

«En bientôt 25 ans de pratique, j’ai eu la chance de ne vivre que quelques petits accidents, heureusement sans blessure conséquente pour les enfants. Le can-ton de Fribourg a introduit des direc-tives de sécurité dans les activités spor-tives scolaires en 2010. Pour ma part, je n’ai rien changé dans mon enseigne-ment car j’ai toujours été soucieux de la santé des élèves qui me sont confiés. Mais en avançant en âge et avec l’évolu-tion de la société, je suis de plus en plus conscient des risques qui sont inhérents à certaines pratiques sportives, à l’école ou en club.

Parce que je crois en les valeurs édu-catives et de santé de l’éducation phy-sique et du sport, je refuse de céder à

une sorte de psychose qui se développe chez les enseignants, comme dans la so-ciété, du reste, mais ces obligations plus pointues font partie de mes prépara-tions d’activités.

En plus de clairement énoncer ce qui est permis ou non, les directives fri-bourgeoises veulent promouvoir l’édu-cation à la sécurité chez les jeunes pra-tiquants, ce que je trouve intéressant et qui me permet d’aborder le thème de la sécurité des enfants vue par les adultes.

Le versant négatif de la mise en place des directives de sécurité à l’école est que certains enseignants refusent maintenant d’organiser des activités hors salle de sport et même d’utiliser certains engins de sport comme les an-neaux ou les cadres suédois. On se di-rige donc, comme dans la société ci-vile, vers une vie refusant le moindre

risque de blessure même bénigne, une vie aseptisée en quelque sorte.

J’ai eu peur à deux reprises, et les deux fois à vélo: lors de descentes pour-tant parcourues à une vitesse relative-ment faible (env. 20 km/h), des élèves m’ont laissé partir ainsi que les cama-rades plus craintifs qui me suivaient et ils ont profité de la pente pour faire une pointe de vitesse et nous rattraper. La première fois, ils ont failli manquer un virage (heureusement pas de voiture en face, car nous étions comme d’ha-bitude sur une route peu fréquentée) et la seconde, la chute a eu lieu après une sortie de route contre un talus herbeux et humide, sans autre conséquence qu’une poignée de frein cassée. Mais depuis lors, je n’entame plus de des-cente sans m’assurer de la compréhen-sion des consignes sécuritaires.»

«Certains enseignants refusent d’organiser des activités hors salle»

«A l’école secondaire des Breuleux, nous organisons de nombreuses acti-vités extra-scolaires: des camps de ski, des camps d’étude d’une semaine où nous partons à la découverte d’une ré-gion à vélo, alliant pratique sportive et activités culturelles. La baignade est souvent au menu des courses d’école, les raquettes à neige font l’objet de sor-ties nocturnes, durant lesquelles nous

rallions un gîte pour dormir… Bref, ces activités sont importantes, car elles donnent aux enfants le goût du mouve-ment et leur apprend aussi le ‘vivre en-semble’. Pas une seule fois, je n’ai em-mené les élèves dans un endroit où je n’ai pas effectué de repérage préalable. Cela me permet de me rendre compte des difficultés éventuelles, des dangers, des possibilités de s’arrêter en cours de route si nécessaire. Et parfois, des me-sures s’imposent: j’ai dû renoncer une fois à une sortie en raquettes, tant la marche était longue!

S’ils rechignent de temps à autre, les élèves se plient néanmoins aux direc-tives qui leur sont données. Le casque obligatoire à vélo ou à ski, ce n’est plus l’objet de discussion. Et pour montrer l’exemple, il va de soi que le casque, c’est pour tout le monde, et pas seulement pour les élèves.

Touchons du bois, jamais rien de grave n’est arrivé à l’un de mes élèves.

Mais je me suis quand même fait peur une fois, pris dans le brouillard, avec mon groupe d’élèves, lors d’une sortie en raquettes à neige. Pendant quelques minutes, je nous ai cru perdus… Un peu de self-control, et j’ai retrouvé nos repères; fort heureusement, les élèves ne se sont pas aperçus de ma frayeur.

Assurer la sécurité est un paramètre incontournable pour que les activités hors cadre se déroulent bien. Mais le dialogue avec les parents est aussi très important: ils s’interrogent particuliè-rement lorsque la météo n’est pas opti-male. Aux Breuleux, nous sommes très attentifs à communiquer ouvertement sur ces sujets. Les activités extra-sco-laires sont présentées lors des séances avec les parents, de même que dans un bulletin qui paraît deux fois l’an. Avant chaque camp, une circulaire exigeant le respect d’un certain nombre de règles et consignes de sécurité par les élèves est distribuée à l’attention des parents.»

«Le dialogue avec les parents est essentiel»

Gilles Grandjean, directeur de l’école secondaire des Breuleux (JU) et ensei-gnant d’éducation physique.

DOSSIER PRÉVENTION DES ACCIDENTS À L’ÉCOLE

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SUR LE TERRAIN COMMUNES

Arosa mise sur les familles et la sécuritéAUDIT DE SÉCURITÉ Les destinations touristiques avec le label «Familles bienvenues» sont particulièrement accueillantes pour les enfants – et particulièrement sûres. En effet, depuis peu, un audit de sécurité est réalisé par des spécialistes du bpa dans le cadre de la certification. objectif sécurité y a assisté à Arosa.

Rendez-vous sur les rives de l’Obersee à Arosa à 10 h 30, près du petit port et de la station de location de vélos. «Bon-jour, je m’appelle Stefan Meile, suis chef délégué bpa à la sécurité et vais réali-ser l’audit de sécurité en vue de la cer-tification pour le label ‘Familles bien-venues’.» Après une brève explication relative au déroulement de l’audit, il examine plusieurs points avec l’exploi-tant, Sandra Buchli d’Arosa Tourisme ainsi que le délégué bpa à la sécurité lo-cal, Marzell Caluori.

«Un truc génial!», déclare Stefan Meile en admirant les nouveaux VTT que les touristes peuvent utiliser à Arosa du-rant la saison estivale. Des casques sont aussi à disposition, tout comme des gi-lets de sauvetage pour les enfants et les adultes. Les enfants de moins de 12 ans ne peuvent utiliser les bateaux et les pédalos qu’accompagnés d’adultes. «Il ne manque que des informations en langue étrangère pour les touristes, si possible avec des pictogrammes, sinon c’est parfait», dit-il à l’exploitant.

Après un rapide contrôle des struc-tures d’hébergement collectives, l’au-dit se poursuit vers 10 h 45 sur la place de jeux Obersee. La vaste installation a déjà été à moitié rénovée et a l’air splen-dide. Dans la partie non rénovée, Ste-fan Meile explique les normes de sécu-rité, signale l’absence d’un espace de chute et montre les points de coince-ment des doigts ou du cou. Il aborde aussi la question de l’entretien hebdo-madaire et des inspections régulières. Le chef délégué bpa à la sécurité attire

Excursion en famille, à vélo ou en bateau: une offre appréciée à Arosa.

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Familles bienvenues

Vingt-quatre destinations de vacances

en Suisse bénéficient actuellement du

label «Familles bienvenues» de la Fé-

dération suisse du tourisme. Elles pro-

posent des offres de restauration et de

logement favorables aux familles, de

même que des programmes adaptés

aux enfants en été et en hiver. A partir

de 2012, l’ensemble de ces destina-

tions seront soumises à un contrôle

de sécurité du bpa. L’expertise portera

sur les zones de

dangers telles

que le verre, les

garde-corps et

les installations

aquatiques dans

les hôtels, les

appartements

de vacances, les installations sportives

et sur les aires de jeux pour enfants.

Ces recommandations seront remises

dans un rapport aux responsables tou-

ristiques du lieu, qui les transmettront

aux établissements concernés. Ceux-

ci seront chargés de la mise en œuvre

de ces recommandations. La Fédéra-

tion suisse du tourisme contrôlera tou-

tefois si les mesures préconisées sont

concrétisées. «Nous avons reçu de

nombreux avis positifs de la part des

responsables touristiques qui ont déjà

fait cet audit. Ils se réjouissent de cette

sensibilisation aux zones de dangers

potentiels», explique Fabienne Känel,

de la Fédération suisse du tourisme, à

propos de la collaboration avec le bpa.

Pour de plus amples informations:

www.swisstourfed.ch/family. bs

Engelberg-Titlis en tant que

destination pilote

En 2009 déjà, Engelberg-Titlis Tou-

risme a passé le contrôle de sécu-

rité du bpa, qui a inspecté près

de 15 établissements, les diverses

remontées mécaniques, les aires

de jeux pour enfants et les parcs

d’aventures. Samuel Bichsel, res-

ponsable du marketing à Engel-

berg-Titlis Tourisme, perçoit les

avantages du label: «Pour nous, les

familles sont un groupe cible impor-

tant. Si les touristes savent qu’ils

passent leurs vacances dans un lieu

favorable aux familles et qui tient

compte des aspects particuliers liés

à la sécurité des enfants, ce sont des

arguments qui peuvent influencer

leur décision en notre faveur.» bs

l’attention sur les cours destinés aux futurs spécialistes de la sécurité pour les aires de jeux (proposés par l’Union suisse des services des parcs et prome-nades USSP). «Ce serait bien si un jeune employé du centre d’entretien suivait un cours», recommande-t-il.

Patinoire avec une tribune sûreA 11 h 30, l’expertise porte sur le terrain de sport et la patinoire adjacente. Du verre de sécurité VSG a déjà été monté sur la nouvelle tribune conformément à la norme pour protéger des chutes et délimiter la patinoire. Il est ques-tion de mesures de sécurité supplé-

mentaires pour l’ancienne tribune. Vu qu’il est fréquent qu’il y ait des enfants et que ce soit la cohue, il est nécessaire de rehausser les garde-corps en métal, ce qui entrave néanmoins la vue. Prag-matique comme à son habitude, Ste-fan Meile cherche un compromis avec les responsables. Le rapport préconise ainsi le rehaussement des garde-corps pour les escaliers et les sorties. «Nous ne pouvons que profiter des conseils du bpa. Il nous faut cependant aussi prendre en compte la question des coûts dans l’élimination des dangers», estime Roland Schuler, responsable de la patinoire.

13 h 30 sur la terrasse d’un hôtel, avec une vue magnifique sur les montagnes. Stefan Meile explique la visite suivante: «Dans les hôtels, nous examinons les conditions de sécurité dans les secteurs accessibles à la clientèle.» L’inspection porte alors en particulier sur la hau-teur des garde-corps sur les balcons et les terrasses, mais aussi sur la sécu-rité dans la salle de jeux pour enfants et sur l’accès des enfants aux spas et au wellness, aux bains et dans les escaliers. Stefan Meile vérifie dans l’ensemble du complexe si les portes en verre sont bien visibles et adéquates. Il examine aussi l’ascenseur pour savoir à quel service

Dans des établissements de bains très touristiques, des panneaux avec des picto-grammes sont nécessaires. Stefan Meile montre au maître-nageur Sepp Nauer les-quels il recommande pour ces bains idylliques.

Sur cette estrade dans la salle de jeux, un filet évitera aux enfants de tomber.

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Comme la mesure de Marzell Caluori le montre, ce garde-corps dans la patinoire devrait être un peu plus haut. Une solution pragmatique est nécessaire.

Visana a imaginé un cadeau particulier:

elle a invité 100 collaborateurs parmi

sa clientèle entreprises à participer à un

«Stop Risk Day» au Gwatt-Zentrum à

Thoune. Cette journée de prévention,

consacrée à la petite reine, a proposé

des ateliers sur le VTT, le vélo de course,

le vélo électrique et le vélo classique. Le

plaisir du sport et les questions de sécu-

rité étaient au cœur de la journée. Des

spécialistes du bpa, qui ont déjà participé

à l’élaboration du concept, de même

que des personnalités issues du monde

du sport, à l’instar de la championne

du monde de biathlon Karin Thürig, ont

prodigué des conseils et astuces aux par-

ticipants.

Rita Buchli, responsable du projet

chez Visana, se réjouit de l’écho impor-

tant qu’a rencontré l’événement: «Cette

journée est pensée comme une alterna-

tive à notre journée ski et snowboard en

hiver. Elle a suscité un vif intérêt. Les par-

ticipants étaient très motivés – nombre

d’entre eux ont même pris congé pour

l’occasion – et l’ambiance parfaite.» Le

beau temps y a certainement contribué,

car la journée s’est déroulée en grande

partie en plein air. Le «Stop Risk Day»

consacré au vélo sera de nouveau orga-

nisé l’année prochaine. um

TEMPS LIBRE

Stop Risk Day: l’événement clients

l’alarme est transmise et si on l’entend de jour et de nuit. Le rapport d’audit est destiné à Arosa Tourisme, qui l’enverra aux différentes entreprises avec des propositions de mise en œuvre. C’est l’hôtelier qui se prononcera sur la réa-lisation des mesures, explique Stefan Meile aux responsables.

La commune responsable de la piscine en plein air Après deux autres inspections d’hôtels, la piscine en plein air d’Untersee figure au programme à 16 h 15. La magnifique piscine, accessible à toute heure, se situe au bord du lac de montagne idyllique, avec une place de pique-nique, un ter-rain de volleyball, une aire de jeux et un petit bassin. Et c’est là le problème, car le maître-nageur doit aussi avoir congé de temps à autre. Après la visite, Stefan Meile mentionne les moyens pragma-tiques de fermer l’établissement à clé de même que les panneaux d’interdiction, en plusieurs langues naturellement. Car en cas d’accident, c’est la commune d’Arosa qui assume la responsabilité en tant que propriétaire d’ouvrage. Le chef délégué recommande aussi de mieux signaler les zones nageurs et non-na-geurs et de prononcer une interdiction de plonger dans le secteur historique de l’établissement, qui est construit sur pilotis. Des nageurs pourraient s’y trouver. Le délégué bpa à la sécurité Marzell Caluori profite de l’occasion pour remettre aux maîtres-nageurs du matériel d’information sur la cam-pagne actuelle du bpa consacrée à la sé-

curité aquatique. Le slogan «Ayez vos enfants à l’œil – Les plus petits à por-tée de main» rappelle aux parents, au moyen d’affiches, de sets de table ou de tatouages, qu’ils doivent surveiller leurs enfants.

Pour clore la journée, l’inspection d’un complexe d’appartements de va-cances est prévue à 17 heures. Dans la piscine couverte, il manque encore l’in-dication de la profondeur et de l’inter-diction de plonger. Le chef délégué bpa à la sécurité recommande en outre de rajouter dans le contrat de location la mention «Enfants de moins de 6 ans seulement accompagnés d’adultes dans la piscine couverte». Comme pour la plupart des bâtiments construits avant 1994, les garde-corps sont un peu trop bas sur les balcons. En élargissant la main courante de 20 cm, ils satisfe-raient déjà aux normes les plus ré-centes. Une rénovation extérieure étant de toute manière prévue, la gérante pense pouvoir tenir compte de cette re-commandation.

Le lendemain, Stefan Meile inspecte la sécurité d’autres établissements hô-teliers. Il retourne ensuite sur son lieu de travail à Oberegg (AI) et élabore le rapport technique. A peine dix jours plus tard, ce dernier est dans les mains des responsables à Arosa, dans l’attente d’une concrétisation.

Beatrice Suter

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L’intégration commence au bac à sableCONSTRUCTION SANS OBSTACLES Les places de jeux sont des lieux de rencontre importants et doivent être accessibles à tous. Aussi la fondation Pense à moi s’engage-t-elle résolument en faveur de «places de jeux pour tous» dans l’ensemble des régions de Suisse. objectif sécurité a assisté à l’inauguration d’une place de jeux dans le Toggenburg.

«Avec le projet ‘Places de jeux pour tous’, nous souhaitons contribuer à ce que les personnes handicapées puissent participer et être intégrées à la vie so-ciale sur un pied d’égalité. C’est par-ticulièrement important, car le com-portement social se développe sur la place de jeux.» Dans son discours pro-noncé à l’occasion de l’inauguration de la place de jeux d’Unterwasser dans le Toggenburg, l’ancien conseiller fédé-ral Samuel Schmid n’a pas caché son enthousiasme pour le projet. «De la place d’armes à la place de jeux», plai-sante-t-il à propos de son nouveau rôle de membre du conseil de la fondation Pense à moi, organisation de bienfai-sance bien connue de la Radio télévi-sion suisse alémanique.

Tout doit être examiné en détailLes nombreux autres invités, petits et grands, avec ou sans handicap, exa-minent la nouvelle place de jeux avec admiration et l’adoptent sans tarder. Ce qui frappe, c’est qu’il n’y a juste-ment rien de frappant. Selon Sandra Remund, qui suit le projet en qua-lité d’architecte, c’est le but: «La place de jeux a l’air tout à fait normale, car nous utilisons l’équipement et le maté-riel habituels.» Ce qui importe, d’après elle, c’est de faire les bons choix, comme par exemple opter pour des tables adap-tées aux chaises roulantes, et d’amé-nager l’espace sans obstacles: larges passages, absence de marches ou de

SUR LE TERRAIN PARTENAIRES

Tous les enfants, avec ou sans handicap, peu importe, trouvent une place sur la fameuse balançoire avec panier.

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gravier. «C’est faisable si l’on plani-fie bien la place de jeux dès le début», explique Sandra Remund. Et Andreas Hochstrasser, expert en sécurité pour les places de jeux, d’ajouter: «Les dé-tails sont importants. Tout doit être examiné minutieusement.» Les engins également: il existe par exemple des ta-peculs avec dossiers ou des balançoires avec panier (voir l’illustration). Tous les enfants peuvent s’y asseoir, même avec un fort handicap. Tout au long de l’après-midi, la balançoire est accaparée par plusieurs enfants simultanément: un must, manifestement. Sans que l’on s’en aperçoive, les blocs de pierre pla-cés au bord du bac à sable ont la même hauteur qu’une chaise roulante. Ainsi, on peut passer d’un endroit à l’autre à la force des bras. Il en va de même pour l’escalier menant au toboggan, qui est construit de telle manière que les en-fants à mobilité réduite puissent se his-ser à l’aide des bras. Les places de jeux du projet Pense à moi doivent propo-ser quelque chose pour tout le monde, comme le nom l’indique. Ainsi, les en-fants sans handicap ne sont pas oubliés, avec par exemple une structure d’esca-lade exigeante.

Point de ralliement des jeunes et des moins jeunes Le projet «Places de jeux pour tous» est un ouvrage collectif: lancé et coor-donné par la fondation Pense à moi, il a notamment bénéficié du soutien

Organisé deux fois l’an par le bpa, le

«Sigfor», entendez Forum de la signali-

sation, est un rendez-vous prisé des re-

présentants des autorités cantonales et

des responsables de signalisation rou-

tière. L’occasion leur est en effet don-

née de dialoguer avec des représen-

tants du bpa et de l’OFROU. La journée

est ponctuée par différentes interven-

tions portant sur des sujets variés, à

l’exemple de celle du printemps 2011:

les avancées du projet VERVE visant à

réduire la «jungle» des panneaux rou-

tiers ou les expériences conduites à

l’étranger avec le concept de «Shared

Space», consistant à supprimer toute

réglementation et toute signalisation

sur un espace donné, ont entre autres

figuré au programme. Large place est

également réservée – et c’est l’un des

attraits principaux de la plate-forme

Sigfor – à l’échange et aux questions.

Les participants, une quarantaine envi-

ron, se font l’écho de leurs expériences

de terrain et des problèmes auxquels

ils sont confrontés au quotidien. A titre

d’exemples: les réglementations pos-

sibles sur un terrain privé, le marquage

à adopter pour garantir qu’une zone

avec interdiction de s’arrêter reste libre

ou encore les nouveaux éclairages pour

des passages piétons. md

SOUS LA LOUPE

Le Sigfor: une plate-forme d’échange

technique du bpa. Dès le début, celui-ci a suivi le projet, veillant à ce que les exigences de sécurité soient respectées. «Pour nous, c’est passionnant et enri-chissant de travailler sur un tel projet avec d’autres organisations, car il n’y a pas de recettes toutes prêtes», explique Manfred Engel, responsable de la sec-tion Habitat/Loisirs au bpa, ajoutant que «la place de jeux correspond aussi à notre philosophie: c’est un point de ralliement pour les jeunes et les moins jeunes, avec des éléments de jeux in-tégratifs, mais aussi des places as-sises pour passer du temps à l’ombre». Outre le bpa, d’autres partenaires se sont ralliés au projet: le Bureau fédé-ral de l’égalité pour les personnes han-dicapées (BFEH) et le Centre suisse pour la construction adaptée aux handicapés.

Ce n’est pas un hasard que la pre-mière place de jeux du projet ait vu le jour à Unterwasser. En effet, le Tog-genburg, en tant que région pilote du projet «Vacances pour tous», joue un rôle de précurseur et offre beaucoup d’activités de loisirs pour les personnes avec handicap, des logements et des balades. Entre-temps, d’autres «places de jeux pour tous» ont été inaugurées à Bischofszell TG, Wil SG, Bivio GR, Lenk BE et Goldach SG. D’autres sui-vront, et ce dans toutes les régions de Suisse.

Ursula Marti

La fondation Pense à moi

La fondation Pense à moi est l’ac-

tion de solidarité de la Radio télé-

vision suisse alémanique. Depuis

43 ans, elle permet d’offrir des va-

cances et des loisirs aux personnes

avec handicap et soutient des pro-

jets d’intégration durables. Un de

ses nouveaux points forts consiste

à soutenir idéalement et financiè-

rement l’installation de «places de

jeux pour tous» dans toute la Suisse.

Pour de plus amples informations:

www.denkanmich.ch/spielplaetze

(en allemand). La place de jeux est entièrement accessible en chaise roulante, ce que l’on ne remarque pas particulièrement au premier coup d’œil.

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Turbosieste: mode d’emploi

Depuis quelques mois, le bpa prône la turbo-sieste pour les conducteurs qui se sentent fati-gués au volant. Car dormir 15 minutes est la seule mesure efficace contre la fatigue au volant.

Pourtant, tout le monde ne trouve pas facile de faire un somme en milieu de journée, loin de chez soi. Voici quelques conseils pour bien le réussir: • Le secret d’une bonne sieste réside dans l’ha-

bitude. Dans la mesure du possible, faites une turbosieste chaque jour, à la même heure et au même endroit. En tout cas, cher-chez une place de parc sûre et tranquille, fer-mez les portières à clé et adoptez une posi-tion confortable pour dormir.

• Mettez un réveil, par exemple votre télé-phone portable. 15 à 20 minutes de sieste sont idéales. Vous ne tomberez pas dans le sommeil profond et vous sentirez bien re-posé, frais et dispos.

• Si vous le désirez, vous pouvez prendre une ou deux boissons à base de caféine avant de dormir. Elles ont un effet stimulant, mais environ 45 minutes après, donc quand vous êtes réveillé.

Vous trouverez de nombreuses autres informa-tions sur le site Internet www.turbosieste.ch, dont une vidéo avec des conseils pour prati-quer efficacement la turbosieste. Bon repos! um

«Turbosiesteur», héros de la campagne, n’a aucune peine à s’assoupir aux endroits les plus divers.

CAMPAGNE