48
GAZETTE n o 283 DU 26 SEPTEMBRE AU 30 OCTOBRE 2018 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 € PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org Écrit, réalisé et interprété par Romane BOHRINGER et Philippe REBBOT France 2018 1h37 avec aussi Rose et Raoul Rebbot-Bo- hringer, Reda Kateb, Clémentine Autain, Vincent Berger, Astrid, Lou et Richard Bohringer, Aurélia Petit, Riton Liebman... Si vous rêviez d’une belle rencontre, voilà qu’elle vous tombe dans les bras sous les traits de L’Amour flou ! Impos- sible de résister à cette fable familiale L'AMOUR FLOU

PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

GAZETTE no 283 DU 26 SEPTEMBRE AU 30 OCTOBRE 2018 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €

PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

Écrit, réalisé et interprété par Romane BOHRINGER et Philippe REBBOTFrance 2018 1h37

avec aussi Rose et Raoul Rebbot-Bo-hringer, Reda Kateb, Clémentine Autain, Vincent Berger, Astrid, Lou et Richard Bohringer, Aurélia Petit, Riton Liebman...

Si vous rêviez d’une belle rencontre, voilà qu’elle vous tombe dans les bras sous les traits de L’Amour flou ! Impos-sible de résister à cette fable familiale

L'AMOUR FLOU

Page 2: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

contemporaine qui s’avère être un mer-veilleux antidote à la morosité, à la mes-quinerie, à la bêtise. Tous les ingrédients y sont pour réconcilier durablement les pires misanthropes avec l’humanité. La famille Rebbot-Borhinger déborde toujours de joie de vivre et de tendresse mais voilà : après dix années révolues, long et heureux temps de vie commune, deux adorables mioches pondus, Roma-ne et Philippe réalisent qu’ils ne s’aiment plus… Enfin… ils ne sont plus amoureux. Mais ils s’aiment, quand même. Beau-coup. Trop pour se séparer vraiment ? Bref…C’est flou. C’est venu insidieu-sement, sans qu’ils osent se l’avouer à eux-mêmes… Mais chacun, sans qu’il se décide à le dire à son partenaire, en est à ce point de saturation annonçant qu’il n’y aura plus de retour en arrière, qu’il leur faudra bientôt enterrer sous un mon-ceau de souvenirs leurs amours mortes. Tout cela est raconté sans pathos, avec une bonne rasade d’humour, dans une scène fendarde où chacun dévoile ses états d’âmes à sa psy respective, la voix de Philippe faisant écho à celle de Ro-mane, sans qu’ils le sachent, les émotions de l’une rejoignant les préoccupations de l’autre. Les cœurs ont beau se séparer, les âmes restent parfois sœurs à jamais. Romane, désireuse de ne pas disper-ser la petite famille aux quatre vents, va avoir une idée lumineuse et entraîner toute sa smalah loin des sentiers pour filles dociles. On vous la raconte, cette idée ? Ben non ! Le film est là pour ça !

Alors que le cinéma français privilégie à

tour de bras les comédies, genre préféré des Français à la jauge du box-office, L'Amour flou démontre qu’il peut être transcendé grâce à la sincérité d’auteurs entiers qui y croient. Très belle perfor-mance, réalisée avec un budget riquiqui, compensé par une inventivité dans l’écri-ture et le jeu des acteurs. Hormis Romane Bohringer et Philippe Rebbot tous les deux excellent, saluons les apparitions de Reda Kateb, en misanthrope amoureux des chiens, hilarant.

Réussir à faire rire sur une séparation re-lève d’une gageure. Alors on dira : et les enfants qui se trouvent dans ce "sas" ? Victimes collatérales, égoïsme des pa-rents ? Mais non, c’est tout autour d’eux que cette vie nouvelle se construit. Par tous les bouts, L’Amour flou est une preu-ve d’amour. Vous l’aurez remarqué, noms et prénoms des protagonistes sont aussi ceux des acteurs. Ici fiction et réalité fricotent inti-mement ensemble, distillent un doute déli-cieux dont on sort émoustillé et ravi. Quelle part est vécue ? Quelle part est inventée ? Ce qui ne l’est pas en tout cas, c’est cette truculence anarchiste, ce respect d’autrui qui illumine chaque instant du scénario. On se reconnait dans l’univers clownesque de ces drôles d’oiseaux qui osent l’autodéri-sion, assument leurs travers respectifs.

ET DU 10 AU 30/10

TARIFS :Tous les jours à

toutes les séancesNormal : 7 eurosAbonné : 5 euros

( par 10 places, sans date de validité et non nominatif)

Enfant -16 ans : 4 euros& Sur présentation

d’un justificatif Lycéens - Étudiant : 4 euros

PASS CAMPUS : 3,50 EUROSSans-emploi : 4 euros

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

CENTRES DE LOISIRS

Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou

primaire, contactez-nous directement au

01 30 37 75 52.

L'AMOUR FLOU

COUP DE PROJECTEUR SUR LE FILM

« L'AMOUR FLOU »Retrouvez la présentation de ce film dans le journal

d’informations localesLe mercredi 10 OCTOBRE à partir de 18h45 sur

radio RGB 99.2 fmDisponible en podcast

sur radiorgb.net

Page 3: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 26/09 AU 16/10

Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE et Gustave KERVERN

France 2018 1h43avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jo Dahan, Lou Castel, Jean-Benoît Ugeux, Jean-François Landon, Jana Bittnerova, Elsa Foucaud, Marius Bertram, et les compagnons du village Emmaüs de Les-car-Pau...

« Il n’y a pas de grand pays sans de grands patrons » proclame le slogan évidem-ment sarcastique sur l’affiche, au-dessus d’un Jean Dujardin conquérant de l’inu-tile, marchant vaillamment au bord d’une route en peignoir et pantoufles de bain, sans doute chouravés dans un hôtel de luxe quitté à la cloche de bois… Le duo Delépine et Kervern, le plus utopien des tandems franco-grolandais, fait semblant de prendre pour héros un apprenti-winner qui n’a jamais rien appris de ses débâ-cles successives, un hâbleur qui ne jure

que par le Cac 40 mais qui n’a jamais fait grand chose de ses 10 doigts, un adepte du culte de la réussite et du pognon roi qui n’a jamais réussi qu’à être le prince de la foirade… pour mieux chanter la gloire modeste des compagnons du vil-lage Emmaüs de Lescar-Pau, champions de la démerde constructive et de l’éco-nomie durable sur le tas, de la conscien-ce collective et de la solidarité active, du chacun pour tous et des lendemains qui chanteront peut-être un peu plus joyeu-sement si tout le monde y met du sien… On découvre donc Jacques, bon à rien patenté en perpétuelle recherche de l’idée géniale qui le rendra super riche mais pour l’heure fauché comme les blés et carrément SDF. Ayant brûlé tous ses vaisseaux fantômes et filouté tout ce qui pouvait l’être, il n’a d’autre choix que de venir squatter chez sa grande sœur Mo-nique (Yolande bien sûr), qu’il n’a pas vue depuis des lustres et qui dirige aujourd’hui une communauté Emmaüs près de Pau. Monique lui offre bien sûr gîte et couvert,

en échange de sa participation aux ac-tivités du village, qui déborde d’ateliers de toute sorte. Tu parles ! Le Jacques incorrigible, après avoir fait semblant de s’intéresser à la vie foisonnante de cette incroyable enclave toujours productive mais jamais productiviste, va très vite re-tomber dans ses travers et se consacrer à un projet d’enrichissement personnel aussi fumeux que d’habitude : inspiré par quelques trombines cabossées de com-pagnons guère épargnés par les épreuves d’une vie à la dure, il imagine de créer une agence de chirurgie esthétique low-cost, une sorte d’EasyJet du lifting qu’il va bap-tiser du nom imparable de « I feel good » !

Il va réussir à baratiner une demi-dou-zaine de villageois (pas vraiment dupes, on le verra plus tard) et à les embarquer dans un voyage désorganisé – 100% low-cost lui aussi – vers la Roumanie et la Bulgarie, contrées supposées être à la chirurgie plastique ce qu’est la Hongrie à la pratique des soins dentaires : le paradis du hard-discount. Vous vous doutez bien que le périple va se révéler aussi impro-bable que burlesque et que les velléités entrepreneuriales de Jacques vont tour-ner en eau de boudin. Mais vous n’ima-ginez pas les péripéties que notre groupe va traverser, et encore moins le résultat concret du relooking extrême dont va bé-néficier un de ses membres…

I FEEL GOOD

Page 4: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

JUSQU'AU 9/10

Réalisé par Debra GRANIKUSA 2018 1h47 VOSTFavec Ben Foster, Thomasin Harcourt Mc-Kenzie, Jeff Kober, Isaiah Stone, Dale Dickey...Scénario de Debra Granik et Anne Ro-sellini, d’après le roman L’Abandon de Peter Rock (Points Seuil)

Vous êtes probablement nombreux à ne pas avoir oublié le beau et touchant Cap-tain Fantastic dans lequel Viggo Morten-sen incarnait un père intrépide se battant pour que sa famille puisse vivre au cœur de la nature, hors du monde capitaliste et normatif, ignorant l’école officielle pour pratiquer l’apprentissage de la vie au grand air et l’éducation grâce à la lecture et la discussion des textes des grands penseurs. Il est possible aussi que vous n’ayez pas oublié le splendide Winter’s bone, sorti en 2011, qui révélait la toute jeune actrice Jennifer Lawrence dans le rôle d’une adolescente, fille d’un père délinquant en fuite, qui se battait seule au cœur des forêts du Missouri pour gar-der sa maison et sauver ses petits frè-res. La brillante réalisatrice de Winter’s bone, c’était Debra Granik, qui revient aujourd’hui avec Leave no trace, adapté d’un roman lui même inspiré par un fait divers bien réel qui pourrait rappeler fu-

rieusement l’intrigue de Captain Fantas-tic, et c’est ainsi que nous retombons sur nos pattes...Nous sommes aux abords de Portland, capitale de l’Oregon, sur la côte Pacifi-que, célèbre pour être la ville natale de Kurt Cobain, mais surtout connue des Américains pour les splendides forêts primaires qui entourent l’aggloméra-tion. Personne ne sait qu’aux confins les plus inaccessibles du parc, loin des randonneurs urbains qui en fréquentent les futaies le week-end, vivent une ado-lescente et son père, Tom et Will, dans la quasi-clandestinité, en presque totale autonomie, cultivant un petit potager fo-restier, ayant acquis sur le tas moult tech-niques pour recueillir l’eau de pluie ou faire du feu en économisant le propane, limitant au maximum les visites discrètes à Portland, où ils se procurent le strict né-cessaire. On comprend que l’homme est un vétéran, probablement brisé par une des nombreuses guerres moyen-orien-tales que l’armée américaine a menées jusqu’à l’absurde. On comprend aussi qu’au-delà de la survie au jour le jour, il assure une bonne éducation à sa fille malgré les conditions spartiates. Et on voit qu’il existe une vraie complicité, une profonde tendresse entre les deux. Tout pourrait continuer ainsi s’ils n’étaient pas un jour surpris par la police, puis confiés aux services sociaux, qui sont bien obli-

gés de constater la bonne santé et le bon niveau d’éducation de Tom et décident de les installer dans un mobile-home à proximité d’un haras pour tenter de les intégrer. Pour l’adolescente, c’est la dé-couverte d’une nouvelle vie, qui malheu-reusement ressemble pour le père à une oppression quotidienne...Leave no trace, dont le titre évoque cette volonté farouche de fuir la société de consommation que le père rejette, est l’histoire d’une magnifique relation pè-re-fille en même qu’une une exaltante réflexion sur ce pas de côté que chacun peut un jour décider de faire, qu’il soit poussé par les aléas de la vie ou porté par la réflexion philosophique ou politi-que. Debra Granik filme cette démarche de retrait de la société sans manichéisme ni angélisme, en fait ressentir les limites quand le besoin de relations sociales est plus fort que la volonté de rompre avec les modèles dominants et qu’une voie médiane peut surgir. Leave no trace est un formidable voyage dans cette Amé-rique qu’on aime, celles des hobos qui traversaient le pays dans les wagons de la Grande Dépression, celle de ces poè-tes qui n’ont pas voulu rompre avec les idéaux des années 70 et ont reconstruit à leur façon, au coeur de paysages gran-dioses et rescapés de la surexploitation environnante, une autre façon de vivre. Les images sont donc superbes, le ré-cit est aussi passionnant qu’émouvant et on s’attache pour le compte au duo merveilleusement incarné par Ben Foster (vu l’an dernier chez nous dans Coman-cheria) et la toute jeune et déjà impres-sionnante Harcourt McKenzie, véritable révélation venue de Nouvelle Zélande.

LEAVE NO TRACE

Page 5: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

JUSQU'AU 29/10

Écrit et réalisé par Jacques AUDIARDFrance/USA 2018 1h57 VOSTFavec Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed, Rutger Hauer...D’après le roman de Patrick de Witt

LION D'ARGENTPRIX DE LA MISE EN SCÈNE

MOSTRA DE VENISE 2018

L’exercice est périlleux, et plus d’un y a déjà laissé des plumes, de l’argent et pas mal d’illusions, voire un peu de tout cela en même temps : l’appel du rêve améri-cain. C’est un chant des sirènes auquel il semble ardu de résister lorsqu’on est un réalisateur français reconnu par ses pairs, confirmé dans son talent, donc courtisé par le Nouveau Monde et par ce qu’il offre comme moyens et mythes cinématographiques. Le western, parce qu’il incarne le cinéma américain dans toute sa légende, est un genre souvent prisé pour faire ses preuves loin de sa zone de confort. Il faut alors avoir le goût du risque et une bonne dose d’ambition, s’armer d’un scénario en béton et s’offrir un casting taillé sur mesure pour oser es-pérer au mieux la réussite totale du pro-jet, au pire un raté qui ne laisse pas trop de blessures.Audiard a tout cela dans sa besace et bonne nouvelle : avec tout cela, il va faire un très grand film. Rien ne manque à l’appel : ni les lieux cultes du western

(saloons, plaines majestueuses, villes poussiéreuses), ni l’écriture qui claque, précise, chirurgicale comme un tir de Re-mington, ni les comédiens en très grande forme, sans oublier le supplément d’âme. Et c’est là qu’Audiard apporte sa french touch, cette tonalité particulière qui va donner au film sa couleur, glissant au milieu de la violence inhérente au genre tendresse, humour et mélancolie quasi romantique.La scène inaugurale est d’une beauté et d’une force à couper le souffle. Au milieu de la nuit, l’éclair glaçant des coups de feu déchire l’obscurité de la nuit. Seuls deux hommes semblent savoir où ils vont et pourquoi ils sont là, hurlant en-tre deux salves quelques indications sur ce qu’il convient de faire dans une telle situation. On le comprend très vite, ces deux-là ne sont ni des enfants de chœur, ni venus pour faire causette mais bien pour régler quelques comptes, ce qui, à cette époque et en ces contrées, se fait de la manière très expéditive. Eli et Charlie Sisters parcourent l’Ore-gon au service du Commodore, puissant et respecté notable pour lequel ils exé-cutent les basses œuvres avec un sens aigu de la précision et un goût prononcé pour le travail bien fait. Si Eli, le plus jeu-ne des deux frères, ne se pose guère de questions sur le devenir de sa carrière, son espérance de vie ou la possibilité de faire autre chose de ses dix doigts, on sent bien que Charlie, l’aîné, en a soupé des cadavres et des chevauchées avec le diable et rêve d’une retraite paisible,

au coin du feu, quelque part dans une ferme où une certaine institutrice, douce et bienveillante, s’occuperait de panser ses blessures d’âme et de corps.Mais savent-ils faire autre chose, les frè-res Sisters, que jouer du flingue ou des poings face à moins malins qu’eux deux réunis ? Pas sûr et ce n’est pas avec cet-te mission-là qu’ils vont trouver la voie de la reconversion professionnelle. Ils sont chargés de suivre la trace d’un certain Morris, détective privé de son état, lui-même sur les pas de l’homme à abattre, Hermann Kermit Warm. Pour qui ? Le Commodore. Pourquoi ? Sur cette ques-tion je resterai muette comme la grande faucheuse.Mais ça bien sûr, c’est l’intrigue façon préambule. Vous vous souvenez bien que nous avons écrit « un grand film » et que, par conséquent, le scénario ne se contentera pas d’une banale histoire de règlements de comptes, de quelques courses poursuites sur des canassons épuisés ou de scènes de mitraille der-rière un bar. Car dans Les Frères Sisters, chacun veut pouvoir cultiver sa part de lumière, chacun veut bâtir, à la force de son imagination, de ses talents ou de ses audaces, son propre mythe, petit ou grand qu’importe, pourvu qu’il ait les contours de ses propres rêves. Pour l’un ce sera la fortune dans la ruée vers l’or, pour l’autre la promesse d’un parfum de femme laissé sur un châle, pour celui-là la possibilité d’un monde plus fraternel, pour le dernier la simple contemplation d’une contrée farouchement belle et sau-vage. Epopée fraternelle avec des bons, des brutes, des truands et des idéalistes, le film parvient à dépasser l’exercice de style pour atteindre l’excellence. On aime tout chez les frères Sisters et chez ceux qui gravitent autour : leur ton, leur style, leurs mots et leur tendresse brute.

LES FRÈRES SISTERS

Page 6: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 26/09 AU 16/10Film documentaire de Michel TOESCAFrance 2018 1h40avec l’incroyable Cédric Herrou et tous les résistants de la Roya Citoyenne...

Sélection en séance spéciale au Festival de Cannes 2018

Derrière le glamour, les tapis rouges, les stars futiles d’un jour, les fêtes dispen-dieuses, les tractations dérisoires pour tel film survendu, le festival de Cannes sait aussi se faire acteur du débat citoyen, une caisse de résonance des luttes face aux pouvoirs dominants. Dans un dépar-tement totalement contrôlé par la droite la plus réactionnaire et la plus rance, cette droite qui fait la course à l’échalote des préjugés racistes avec le Front National, le pire cauchemar de Christian Estrosi et Eric Ciotti a monté les marches avec tous les honneurs. Le cauchemar en ques-tion, c’est un simple paysan producteur d’olives, Cédric Herrou, qui ne se voyait pas vraiment délinquant multirécidiviste et abonné aux tribunaux, un homme qui avait simplement accroché au cœur un sens inébranlable de la solidarité. Il se trouve que sa vallée et son village de Breil

sur Roya, autrefois totalement inconnus du grand public, accrochés à la frontière italienne et bien loin des fastes de la Côte d’Azur pourtant voisine, est un des pas-sages empruntés par les migrants venant d’Italie en quête de vie meilleure. Cédric Herrou commence à en aider quelques uns, leur offrant une étape sur leur long périple. Le terrain est grand, ils sont de plus en plus nombreux, puis comme il faut aller vers les grandes villes pour faire les démarches administratives, il les aide aussi à voyager massivement par train vers Nice ou Marseille. Depuis, comme nombre de ses compagnons et bien qu’en principe le délit de solidarité n’existe pas, il est poursuivi par la justice. Mais alors que certains renoncent quand les premiè-res amendes ou gardes à vue tombent, lui ne se laisse pas intimider, galvanisé par des soutiens toujours plus importants (tiens on voit l’ami dessinateur Edmond Baudoin, figure de la gauche niçoise) et une reconnaissance médiatique dont il se serait bien passé parfois, allant jusqu’à un article du New York Times. Le réalisateur Michel Toesca est juste un ami et voisin, qui a quitté Paris pour son petit coin de paradis, et face aux aventures et déboires de son ami, il a décidé depuis deux ans de le suivre et de raconter ses luttes en toute simplicité. Et c’est juste drôle, galvani-sant, ça vous emporte le cœur et vous fait dire que tout, malgré la justice toujours du même côté, les politiques de plus en plus contaminés par les idées d’extrême droi-te, tout est néanmoins encore possible.

LIBRE

La séance du vendredi 28 septembre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen L'Aumône sera suivie d'une rencontre/dédicace avec le dessinateur Edmond Baudoin à l'occasion de la sortie de son album « Humains - La Roya est un fleuve »

Edmond Baudoin est une figure singu-lière et immense dans la bande dessinée de ces dernières décennies. A la croisée de la peinture et du 8 ème art, Baudoin a imposé son trait noir et poétique et ses récits largement inspirés de son enfance et de ses terres natales de l'arrière pays niçois mais aussi de ses passions com-me la danse , l'attachement à la terre. Mais aussi de son engagement politique. Figure incontournable du communisme niçois dans une ville longtemps inféodée à une droite mafieuse, dont il fut un op-posant acharné, il s'est toujours engagé auprès des plus fragiles.

« Humains - La Roya est un fleuve » cosigné avec Troubs, préfacé par son ami également ni-çois Le Clézio est le magni-fique résultat de son séjour auprès de Cé-dric Herrou et ses compa-gnons de lutte et des femmes et hommes à qui ils assurent gîte et protection.

Page 7: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 3 AU 23/10

Réalisé par Guillaume SENEZFrance/Belgique 2018 1h38avec Romain Duris, Laetitia Dosch, Laure Calamy, Lucie Debay... Scénario de Guillaume Senez et Ra-phaëlle Desplechin.

Personne n’est encore levé dans la mai-sonnée, pas même le jour. Mioches, épouse, tous dorment encore à poings fermés quand Olivier (Romain Duris, par-fait) prend le volant dans la nuit finissante. Sans avoir vu l’aube, nous voilà englou-tis dans la grisaille d’un entrepôt éclairé par la seule lumière artificielle de néons impitoyables. Malgré le froid qui règne et qui oblige chaque employé à rester emmitouflé à longueur de service, il n’y a rien de plus glacial que le bureau chauffé d’Agathe, la DRH implacable. C’est là qu’Olivier, qui est chef d’équipe, prend la parole pour essayer de défendre Jean-Luc, un de ses camarades dont elle lui annonce le licenciement. Protestations vaines face à un simple rouage qui ne fait qu’appliquer les décisions d’une invisible direction. Quelques instants plus tard, Olivier ne trouvera pas la force de regar-der Jean-Luc dans les yeux, louvoyant, n’osant rien lui avouer tant il est dur d’as-sumer son impuissance face à un systè-me où la philanthropie n’est pas de mise.

Retour au bercail… La petite commune est déjà plongée dans le noir. Les enfants installés dans leurs lits douillets résistent au sommeil comme s’ils espéraient se-crètement entrapercevoir leur père… En-tre temps on aura vu leur mère Laura se démener patiemment avec son lot quoti-dien : aller au rendez-vous chez la pédia-tre, cuisiner, bichonner, jouer, surveiller la toilette, raconter des fables aux creux des oreillers pour aider le marchand de sable… Répondre avec un sourire un peu usé qu’elle va bien à celles qu’elle croise et qui s’inquiètent d’elle… Ce sont toujours les autres femmes qui lui po-sent cette question, devinant sans doute dans son regard une fragilité familière qu’elle essaie de dissimuler. Olivier, lui, tout occupé à se battre, important aux yeux de ses collègues qu’il essaie de défendre contre un patronat trop gour-mand, n’a pas le temps de voir tout ça. C’est sans un mot, sans un adieu, sans laisser de piste que Laura va disparaître soudainement dans la nature… Plantant là tout son petit monde inquiet, ceux qu’elle aime, jusqu’à ses propres mômes. La caméra compréhensive ne la jugera jamais, lui accordant le droit de partir sans être considérée comme une mau-vaise mère, respectant son choix. Dès lors, tout prendra une autre résonance. Les derniers mots dits, les dernières his-toires racontées aux petits, Rose et Elliot, les « je t’aime… tu es belle » prononcés

par ces derniers comme s’ils avaient per-çu la faille, le départ à la dérive de leur maman, son sentiment de culpabilité, et voulu la soutenir à leur modeste manière. Chacun à compter de cette minute va devoir s’adapter, solidaire, grandir plus vite, les enfants comme leur paternel qui devra apprendre à cuisiner plus qu’un bol de céréales. Olivier découvre les méandres de l’intendance familiale, su-bissant seul ce qu’ils affrontaient à deux, comprenant progressivement les diffi-cultés auxquelles était confrontée quo-tidiennement sa compagne. Le voici à son tour balloté entre plusieurs batailles : celle de la lutte syndicale qui doit conti-nuer, celle de maintenir sa famille à flots, celle de retrouver Laura, celle de rester la tête haute dans cette petite ville où tout le monde semble avoir grandi ensemble, se tutoie, jusqu’au policier censé mener l’enquête pour retrouver la disparue… Il y a du vécu dans tout cela, le ton du film ne trompe pas. Derrière la caméra on sent le regard d’un père qui a connu ce parcours du combattant, appris à mieux regarder les autres. Sa bonhommie com-municative bouscule une société où il est facile de sombrer dans l’incommu-nicabilité mais où toujours il y aura des hommes et des femmes pour se serrer les coudes. On sort réjoui de ce récit qui ne donne pas de leçons, accepte chaque personnage tel qu’il est avec ses limites, ses beautés. Tout un monde dont on per-çoit les motivations et qui, malgré ses craintes et ses regrets, avance fièrement avec et grâce aux autres. Vivifiante bouf-fée d’humanité qui réchauffe les cœurs malmenés par la vie.

NOS BATAILLES

Page 8: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous
Page 9: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

À PARTIR DU 24/10

Réalisé par Damien CHAZELLEUSA 2018 2h20 VOSTF (anglais)Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke, Kyle Chandler, Corey Stoll, Pa-trick Fugitt, Christopher Abott…

Scénario de Josh Singer, d’après l’œu-vre de James R. Hansen

Il est des carrières qui connaissent de fulgurants décollages : propulsées en un rien de temps dans les hautes sphères, flirtant en deux films avec les étoiles les plus brillantes, embrassant le firmament en un pas de claquettes. Damien Chazelle, après le succès mondial de La La Land, semble ne pas subir la pression atmosphérique de sa réussite et se remet en piste avec la fougue et la passion qui le caractérisent. Il s’attaque cette fois à un monument de l’histoire américaine, voire, pour ceux que la conquête spatiale fascine, de l’histoire humaine tout court : l’épopée de Neil Amstrong, le premier homme à avoir posé le pied sur la lune.Nous n’avons pas pu voir First man à l’heure de ce bouclage mais le premier papier sorti dans Le Monde à l’occasion de sa présentation en ouverture de la

Mostra de Venise nous donne un délicieux aperçu de ce qui nous attend sur Terre le 24 octobre prochain.

« Le départ fut immédiat. Les premiers plans de First Man transportent le spectateur dans un siège de parc d’attractions à thème où le corps et les sens sont mis à rude épreuve. Images convulsives, floues, imprécises, abstraites, comme déchiquetées, bande-son tonitruante qui vrombit dans le ventre… tout semble déréglé et au bord du chaos. Tout l’est en effet, à bord du vaisseau spatial dans lequel Neil Armstrong effectue une des premières missions habitées du programme Gemini 8 qui tente de réaliser la jonction en orbite entre deux engins.

Cette scène est la première de ce type. Il y en a d’autres dans First Man, légèrement différentes selon les problèmes rencontrés mais toujours éprouvantes, et toujours filmées à l’identique, selon le même parti pris sismique et syncopé.Elles sont ce qui ponctue, jusqu’à pro-gressivement l’envahir, le quotidien du héros du film, une vie douce, pudique, joyeuse auprès de ses enfants et de sa femme, Janet Cette alternance entre

l’intime (aux allures très classiques) et le spectaculaire (que le cinéaste s’attache à pulvériser) permet à Damien Chazelle de maintenir son cap : demeurer proche de son per sonnage qu’il n’érige pas en surhomme. Au contraire, First Man raconte une aventure humaine, à travers les difficultés, les déboires, les échecs parfois meurtriers, les découragements.

Damien Chazelle s’est inspiré de la biographie du même nom de James R. Hansen publiée en 2005 (éd. Simon & Schuster), et a fait appel au scénariste Josh Singer (Pentagon Papers, Spotlight, Le Cinquième Pouvoir, À la Maison Blanche). De quoi servir ce désir de vérité – cet aspect « reportage », a-t-il même précisé – qu’il sophistique et tempère en même temps par une haute technicité de la réalisation.Quant au dosage entre les plages de vie ordinaire et les séquences « fantastiques » que tisse le film avec maîtrise, il n’est pas sans rappeler la patte d’un Steven Spielberg, par ailleurs producteur exécutif du film. Une référence qui, pour Damien Chazelle, relève plus d’un partage de point de vue et de sensibilité artistique que d’une influence.Car Chazelle sait faire. Il sait utiliser les genres pour se les approprier, et les amener vers des thèmes qui lui tiennent visiblement à cœur, que l’on retrouve d’un film à l’autre. Parvenir à ses fins, concrétiser ses rêves, devenir quelqu’un, et peut-être même un héros, ne se fait pas sans y laisser des plumes. Comme Neil Armstrong, les personnages principaux de La La Land et de Whiplash, son premier film, en faisaient l’expérience ».

FIRST MANLE PREMIER HOMME SUR LA LUNE

Page 10: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

JUSQU'AU 2/10Réalisé par Alex LUTZFrance 2018 1h41avec Alex Lutz, Tom Dingler, Pascale Arbillot, Brigitte Roüan, Nicole Calfan, Elodie Bouchez et les apparitions de Marina Hands, Dani, Nicole Ferroni, Vincent Heden, Julien Clerc….

Scénario d’Alex Lutz, Thibault Segouin et Anaïs Deban

Guy, c’est Alex Lutz, totalement, de la pointe du mocassin au bout du cheveu gris, en passant par la chaîne en or qui brille et puis, très vite ce n’est plus du tout lui, on oublie le latex, les heures de maquillage et de préparation, le fond de teint, c’est Guy Jamet, simplement. Par quel enchante-ment cela est-il possible ? Peut-être tout bêtement grâce au procédé choisi par Alex Lutz, le faux documentaire qui va coller au plus près son vrai/faux personnage, tellement près finalement que la distance entre lui et nous va s’évaporer. Mais cela tient aussi peut-être à la grâce malicieuse d’un montage diablement efficace, mélange de nervosité et de douce mélancolie dont le voile est percé par quelques fulgu-rances d’un kitsch délicieux : les images d’archives où Guy Jamet est jeune, beau, blond comme les blés et roucoule sa sérénade comme si sa vie en dépendait. Toute cette petite cuisine va nous mitonner tranquillement le mythe de ce cow-boy has been, écrivant la légende de ce crooner vieillissant qui chante depuis trente ans les mêmes chansons d’amour simples à retenir, simples à comprendre, simples à fredon-ner… les chansons de Guy Jamet. Un jeune réalisateur, dont la mère était une inconditionnelle, décide de faire un film sur lui, façon « Guy Jamet comme vous ne l’avez jamais vu ». Guy en répétition, Guy en tour-née, Guy dans son mas, Guy à cheval, Guy chez Drucker, Guy qui rit, Guy qui vieillit, Guy qui cabotine, Guy qui fait le beau, Guy qui a mal au dos…La complicité de part et d’autre de la caméra n’est pas des plus évidentes : Guy est un animal sauvage qui veut connaî-tre les règles pour mieux les maitriser. Il a bien conscience que ce film dira un peu plus que ce qu’il veut simplement révéler et que le spectateur y découvrira aussi ses travers, sa part d’ombre, ses rides et sa démarche de vieux mon-sieur…Avec une tendresse infinie pour ce personnage qu’il campe avec un talent de prestidigitateur né, Alex Lutz nous offre ici un film qui ressemble à ces pochettes surprises que l’on achetait enfant à la boulangerie. On pensait n’y trouver que drôlerie, moquerie complice, numéros bien ficelés d’artis-tes, mais on découvre aussi, tout au fond du cornet en pa-pier, une petite étoile qui brille, quelques larmes timides et la saveur brute de la vie qui passe si vite

JUSQU'AU 9/10

Écrit et réalisé par Emmanuel MOURETFrance 2018 1h49avec Cécile de France, Edouard Baer, Laure Calamy, Natalia Dontcheva...Scénario librement inspiré d’un récit de Denis Diderot

Ils lui vont si bien, à Emmanuel Mouret, les mots de Diderot, et quel bonheur de voir l’intelligence avec laquelle ses comédiens les font leurs, comme une délicieuse déclaration d’amour à la majesté de la langue française, aux subtilités de sa syntaxe, à la beauté de ses sonorités.Mais enfin, aussi, quelle modernité ! Les mots du 18ème chan-tent à nos oreilles avec une incroyable justesse, révélant des per-sonnages féminins au sommet de leur liberté, au premier rang desquels l’époustouflante Madame de la Pommeraye (Cécile de France comme on ne l’a jamais vue), féministe avant l’heure qui ne veut rien moins, par son projet de vengeance, que faire justice à toutes les femmes trahies et blessées.Mais avant d’être blessée au plus profond de son amour et de sa vanité, Madame de la Pommeraye est une jeune veuve retirée du monde et de ses futilités. Seule dans sa grande demeure perdue au milieu d’un parc ciselé par un jardinier hors pair, elle profite de la compagnie du Marquis des Arcis, libre penseur, esprit vif autant qu’espiègle et bien connu pour ses nombreuses conquê-tes amoureuse. Il lui fait la cour, avec une ardente patience, une douce obstination, elle résiste, longtemps, puis finit pas céder. Après le temps de la raison, vient donc celui de la passion et puis les fleurs se fanent… C’est bien là l’éternel refrain, la triste destinée des fougueuses relations.Décidée à se venger de cette tristement banale extinction des feux, Madame de la Pommeraye va le faire avec un talent in-cendiaire, profitant de la mauvaise situation d’une autre veuve, Madame de Joncquières, et de la beauté irradiante et juvénile de sa fille... Ne craignez ni cynisme, ni machiavélisme, Diderot ne manie ni l’un ni l’autre. Il y aura certes un peu de cruauté, un soupçon de désinvolture, beaucoup de manipulations et une juste dose de mensonges… Les personnages féminins, portés par des co-médiennes singulières, chacune avec son style, sa fougue ou sa discrétion, forment un quatuor renversant. Quant à Edouard Baer, son naturel est confondant et il parle la langue du 18ème siècle comme si c’était la sienne… mais d’ailleurs, c’est un peu la sienne.

MADEMOISELLE DE JONCQUIÈRES

GUY

Page 11: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 26/09 AU 16/10

Écrit et réalisé par Pierre SCHOELLERFrance 2018 2havec Gaspard Ulliel, Adèle Haenel, Oli-vier Gourmet, Laurent Lafitte, Louis Gar-rel, Izia Higelin, Noémie Lvovsky, Céline Sallette, Denis Lavant...

Conseillers historiques : Arlette Farge, Sophie Wahnich, Guillaume Mazeau, Timothy Tackett et Haïm Burstin.

Après le magistral L’Exercice de l’État, c’est une autre plongée dans la pratique politique et l’exercice de la démocratie que nous offre Pierre Schoeller, confir-mant son ambition et sa place à part dans le cinéma français actuel. Un peuple et son roi embrasse la Révolution française depuis la prise de la Bastille jusqu’à l’exé-cution de Louis XVI, soit quatre années ou presque qui ont amené par la révolte organisée à la mise à bas d’un ordre an-cien, et que nous allons vivre entre la fiè-vre populaire et travailleuse du faubourg Saint-Martin et les lieux de la « grande histoire » : Versailles, les Tuileries, l’As-semblée nationale, le Champ-de-Mars.

« La Révolution française est un moment unique dans l’Histoire. Deux cent cin-quante ans plus tard, son écho est en-core présent dans nos vies, nos sociétés, notre imaginaire. C’est dire qu’en faisant ce film, nous allons vers tout autre chose qu’une histoire passée, nous allons à la rencontre de femmes et d’hommes dont l’engagement, les espoirs ou les blessu-res, ont été d’une telle intensité qu’ils sont encore palpitants deux siècles plus tard.

« Avec Un peuple et son roi, j’ai voulu ra-conter une Révolution française loin des débats idéologiques, une révolution à hauteur d’hommes, d’enfants, et surtout de femmes. Les personnages féminins occupent une place centrale dans le récit. Je voulais également filmer la Révolution française sous l’angle de l’engagement populaire, du peuple des faubourgs. « Le film est centré sur le destin politi-que du Roi. En 1789, il est le Père de la Nation, l’élu divin. En juin 1791, il fuit et est rattrapé. En septembre, il est maintenu chef de l’exécutif d’une mo-narchie constitutionnelle. L’été 1792, il est démis et emprisonné. L’automne, il est jugé pour trahison et crimes. L’hi-ver, il est condamné. Le 21 janvier 1793, sa tête tombe place de la Révolution.

« Au cours de ces trois années, tout un royaume bascule, tout un peu-ple conquiert sa souveraineté. Durant l’écriture, je me suis basé sur un usage constant et systématique des archives (toutes en consultation libre sur internet, en majorité sur le site BnF/Gallica). J’ai eu le bonheur de bénéficier de multiples conseils et de lectures détaillées du pro-jet par cinq historiens : les français Ar-lette Farge, Sophie Wahnich, Guillaume Mazeau ; l’américain Timothy Tackett et l’italien Haïm Burstin… La finalité de cet-te recherche historique allait bien au-delà d’un souci d’exactitude. Tout en propo-sant l’incarnation des grandes journées révolutionnaires, j’ai cherché à y insuffler de la vie, de la chair. Un peuple et son roi est avant tout un film sur les émotions, les émotions d’un peuple entré en révo-lution. Je voulais que le spectateur garde en lui le sentiment d’avoir traversé une expérience unique, comme seule une révolution peut le procurer. Avec des vi-sions, des grands discours, des rires au milieu des larmes. Des naissances, après le deuil. Des destins qui basculent en une parole. Des insurgés qui tombent le fusil à la main. Des conquêtes qui seront plus fortes que les blessures. »

Pierre Schoeller

UN PEUPLE ET SON ROI

Page 12: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

Dans le cadre du festival " Sciences en Bobines "Séance unique le Mercredi 17 octobre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l’Aumône,

suivie d’un débat avec Christian Vélot, enseignant-chercheur en Génétique moléculaire à l’Université Paris-Sud, et Éric Meunier, salarié de l’association Inf’OGM.

Réalisé par Charles-Antoine de Rouvre et Jerome ScemlaDocumentaire France 2016 53 min

Les progrès de la science ont-ils une limite ? C’est l’une des questions que vous vous poserez sans doute à la vue de Biologie 2.0. Charles-Antoine de Rouvre, l’un des réalisateurs de ce do-cumentaire, s’est rendu au Canada et aux Etats-Unis pour rencontrer des bio-logistes dont le travail vise à « faire évo-luerl’évolution ». L’homme peut, en effet, désormais créer de nouvelles formes de vie, à partir de celles existant.Le premier volet présente la biologie de synthèse, un domaine qui, à une époque où certains procédés industriels se révè-lent néfastes pour notre environnement et notre santé, soulève de nombreuses craintes. D’autant plus que cette biologie nouvelle génération relève de la création et de la manipulation de micro-organis-mes naturels appliquées à des domaines variés (agroalimentaire, environnement, informatique…). Pourtant, les chercheurs de cette discipline émergente s’accor-dent à dire, à l’aune de leurs récentes découvertes, qu’elle permettrait de gué-rir nombre de maladies, dont le cancer. Drew Endy, ingénieur en biologie, expli-

que qu’il pourrait être possible, grâce à ces créations artificielles, de program-mer une cellule dans le but de repé-rer une pathologie et, le cas échéant, de la résorber ! Selon George Church, pro-fesseur de génétique à l’université Har-vard, la biologie synthétique – alliance de biologie et d’ingénierie – sera même ca-pable d’offrir des alternatives nouvelles aux allures de « révolution industrielle ». La découverte de l’ADN, la manipulation des gènes et leur typologie ont été les éléments déclencheurs de ces avancées qui promettent aujourd’hui la création et la duplication de tout ce qui nous entou-re, ou presque.Au cœur de débats éthiques et religieux entre autres, la biologie de synthèse ne fait pas (encore) l’unanimité, et pour cause. Comment ne pas s’interroger sur cette extraordinaire capacité de modu-ler l’organique et ce qu’elle implique ? A une époque où le réel répond à la fic-tion, ce pouvoir nourrit certaines appré-hensions. On oscille donc, à l’image de Charles-Antoine de Rouvre, entre admi-ration et peur dans ce documentaire aux confins du film de science-fiction. Et ce n’est qu’une entrée en matière.

( Nabil Halloui , Le Monde )

Biologie 2.0Faire évoluer l’évolution

Sciences en Bobines est un festival de projections-débats sur les controverses Sciences-Société. Il a été créé en 2004 par l’association Sciences Citoyennes qui organise cette année sa 14ème édi-tion avec des sessions dans près de 20 villes en France (et au Québec). À travers son festival, Sciences Citoyennes vise à encourager le débat sur les développe-ments technoscientifiques et leurs consé-quences environnementales, sanitaires et sociales tels que le nucléaire, les orga-nismes génétiquement modifiés (OGM), les nanotechnologies, la géo-ingénierie, le transhumanisme... Considérant que les savoirs scientifiques et techniques ne sont pas neutres, qu’ils sont au centre d’enjeux politiques, économiques et so-ciaux, Sciences Citoyennes s'est donnée pour objet de favoriser une appropriation citoyenne et démocratique des sciences.http://sciencesenbobines.org/

Docteur en Biologie, Christian Vélot est enseignant-chercheur en Génétique mo-léculaire à l’Université Paris-Sud. Il di-rige une équipe de recherche située sur le centre scientifique d’Orsay et ratta-chée au « Pôle Risques » de l’Université de Caen. Il est aussi Président du Conseil scientifique du Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN : http://www.criigen.

org) et administra-teur de l'associa-tion Sciences Ci-toyennes (http://sciencescitoyen-nes.org). Éric Meunier est rédacteur au sein de l'association de veille citoyenne Inf’OGM qui dé-crypte l'actualité et publie une in-formation indé-

pendante et critique sur les OGM, les biotechnologies et les semences (https://www.infogm.org/).

Page 13: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

Séance exceptionnelle Mardi 16 Octobre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône organisée en partenariat avec le C.A.U E (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement)

du Val d'Oise dans le cadre des Journées de l'Arbre du conseil départemental (du 13 au 21 octobre) suivie d'une rencontre avec François Bouteau, neurobiologiste et

Maître de conférence à l'université Paris VII Denis Diderot, intervenant dans le film.

3 SÉANCES SUPPLÉMENTAIRES DU 18 AU 20/10

Réalisé par Julia DORDEL et Guido TÖLKEdocumentaire Allemagne 2017 1h20

Co-réalisé par Julia Dordel, née en Allemagne et diplômée en « sciences de la forêt » de l’Université de Colombie britannique à Vancouver (Canada), le film envisage les arbres comme des membres d’une famille, connectés entre eux et qui s’occupent les uns des autres. « J’avais une grande admiration pour les merveilles de la nature », explique la réalisatrice. « Mais par dessus tout, je me suis dit : c’est quelque chose que tout le monde, que chacun d’entre nous, doit savoir. Cette connaissance incroyable que nous, les scientifiques, avons sur le monde dans lequel nous vivons doit être partagée avec tous ! »

Son documentaire donne la parole à plusieurs intervenants. En tout premier lieu Peter Wohlleben, l’ingénieur forestier allemand auteur du best-seller La Vie secrète des arbres qui a émerveillé les amoureux de la nature et s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Outre ce témoignage capital, le film rend notamment compte des recherches d’une ancienne forestière devenue professeure d’écologie forestière à l’Université de Colombie britannique, Suzanne Simard. Elle explique avoir constaté que dans une forêt, « tous les arbres emmêlaient leurs racines en un immense réseau souterrain unique et commun à tous ». Son équipe de chercheurs, raconte-t-elle, a « découvert que des molécules de carbone circulaient d’un arbre à l’autre » tout comme des molécules d’azote, de phosphore ou d’hydrogène. Ces échanges se font par l’intermédiaire du mycélium, des réseaux de filaments formés par des champignons qui sont en contact avec les racines des arbres. Ce

vaste réseau souterrain, sorte d’« internet de la forêt » (« wood wide web » en anglais), permet aussi aux arbres de délivrer des signaux chimiques en cas de peur ou autre stress, précise Suzanne Simard. Cette vision de la forêt implique d’autres notions, comme celle d’« arbres-mères », de vieux arbres grâce auxquels les plus jeunes se branchent sur le réseau commun. « Le docteur Simard et Peter Wohlleben suggèrent que nous laissions les arbres se développer de façon naturelle, entre espèces différentes (par opposition aux monocultures), leur permettant de vieillir et de cultiver leur progéniture (par opposition à les couper tous au même âge) et globalement que nous les traitions avec plus de respect en acceptant que ce sont des êtres individuels et pas seulement des objets, des produits industriels. »

Julia DorDel

L'INTELLIGENCE DES ARBRES

Page 14: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 11 AU 23/10 ( 1 jour sur 2 )

Écrit et réalisé par Jim CUMMINGSUSA 2018 1h31 VOSTFavec Jim Cummings, Kendal Farr, Nican Robinson, Chelsea Edmundson, Macon Blair, Bill Wise... Musique de Jim Cummings.

Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018

Thunder road, véritable météore cinéma-tographique, s’ouvre sur une séquence d’anthologie, 10 minutes qui paraissent en roue libre et qui distillent subtilement, tour à tour, la stupeur, l’hilarité, le ma-laise – et pour finir une mélancolie mâ-tinée de sidération. Aussi poignante que drôle, la séquence d’une redoutable effi-cacité donne instantanément le ton tra-gi-comique, le rythme syncopé du film. Tout commence donc dans une église, avec un lecteur CD pour enfant en plas-tique rose qui ne veut pas marcher. Une catastrophe banale, un grain de sable anodin qui prend des proportions dra-matiques parce que, sur ce radiocas-sette, l’officier de police Jim Arnaud, flic décoré, fils modèle, papa attentif, rasé de près et tiré à quatre épingles dans son uniforme frais repassé, ne pourra pas passer la chanson Thunder road, de Bruce Springsteen, à l’enterrement de sa mère. Trois fois rien, mais ce qui est à peine un incident pour le commun des mortels se révèle un véritable drame à l’échelle de ce brave type qui, lancé dans son éloge funèbre devant un public

JUSQU'AU 9/10

Écrit et réalisé par Cédric ANGERFrance 2018 1h59avec Gilles Lellouche, Guillaume Canet, Michel Fau, Xavier Beauvois, Camille Ra-zat...

Hum hum ! Voilà un film qui va sans doute faire du bruit dans le Landerneau, bousculer dans les chaumières et irriter le duvet des pudibonds de tout poil, de celles pour qui le féminisme s’accom-mode mal de la liberté sexuelle et pour qui toute gaudriole est forcément liée au vilain patriarcat qui domine le monde. Parce que L’Amour est une fête, comé-die inclassable au titre explicite, évo-cateur et presque « historique », parle ouvertement de sexe, voire de porno, et d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître où l’amour li-bre n’était pas forcément synonyme de maladies mortelles sexuellement trans-missibles, ne passait pas par l’entremise d’internet ; un temps où les jeunes filles bourgeoises de province s’encanaillaient en devenant actrices olé olé devant des caméras qui tournaient encore avec de la pellicule ; un temps où les profession-nels de ce cinéma marqué de l’infamante lettre X n’avaient rien de proxénètes mais étaient plutôt de joyeux artisans, venus pour certains de genres bien plus res-pectables. Voilà pour poser le tableau.Nous sommes en 1982, dans le Paris de la nuit. Franck et Serge tiennent « Le Mi-rodrome », un des nombreux sex shops / peep shows qui illuminent la capitale de leurs propositions indécentes. Pour faire fructifier leur petit business, ils ont l’idée de tourner avec leurs starlettes de cabines des petits films X aux titres dé-licieusement parodiques (ici ce sera en-tre autres Clito de cinq à sept, hommage discret à Agnès V. ), destinés à fidéliser

une clientèle toujours avide de nouveau-tés. Mais ce que personne ne sait, c’est que les deux lascars sont en fait deux flics infiltrés pour prendre en flag les pontes du milieu qui font du blanchiment grâce au porno...L’Amour est une fête est avant tout un formidable film d’ambiance qui décrit un monde disparu, celui de la nuit et du sexe des années 80, celui de Brigitte La-haie, Marylin Jess (qui d’ailleurs joue un petit rôle) ou Jess Franco, un monde où le porno n’était pas une grosse industrie, avec ses exploiteurs et ses surexploi-tées... Un film qui mélange allègrement les genres, polar, comédie, comédie dra-matique, les personnages ayant chacun leur part de drame et de drôlerie à la fois. Mais c’est surtout une galerie de person-nages extraordinaires servis par des ac-teurs qui le sont tout autant. Guillaume Canet (déjà sombre héros du précédent film d’Anger, La Prochaine fois je viserai le cœur), exceptionnel en flic dépres-sif qui ne sait pas trop ce qu’il fait dans ce milieu où il est en mission tout en s’y attachant de plus en plus, Gilles Lellou-che génial en beauf hédoniste qui profite éhontément des plaisirs de la vie tout en délaissant encore plus éhontément sa famille restée en province. Mais la palme revient probablement à deux personna-ges secondaires autant qu’inoubliables : le réalisateur Xavier Beauvois (Des hom-mes et des dieux entre autres ) incarne de manière jubilatoire un réalisateur de porno habité par son sujet, dont le talent confine à celui des auteurs du cinéma traditionnel de son époque. Et puis Mi-chel Fau (grandiose maître de chant de Catherine Frot dans Marguerite) qui in-terprète en majesté un génial manitou du milieu, entre violence latente, folie douce, tendresse et mégalomanie mystique : il vaut à lui seul le détour.

L'AMOUR EST UNE FÊTE

THUNDER ROAD

Page 15: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

À PARTIR DU 24/10

Réalisé par Carlos López EstradaUsa 2018 1h35 VOSTFAvec Daveed Diggs, Rafael Casal, Janina Gavankar, ...Scénario de Daveed Diggs et Rafael Casa

Prix de la critique du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018

Encore trois jours pour que la liberté conditionnelle de Collin prenne fin. En attendant de retrouver une vie normale, il travaille comme déménageur avec Mi-les, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation. Mais lorsque Collin est témoin d’une terrible bavure policiè-re, c’est un véritable électrochoc pour le jeune homme. Il n’aura alors plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ.

Réalisateur de pas mal de courts-mé-trages, le jeune Carlos Lopez Estrada débarque dans le grand bain du long-métrage avec Blindspotting, petit film excité dont le panache et la modestie ont fait fureur au dernier festival de Sun-dance. Porté pendant près de dix ans par le duo Rafael Casal et Daveed Diggs, amis d’enfance, scénaristes et héros du film, Blindspotting est un regard sur le Oakland d’aujourd’hui en pleine muta-tion et sur la société américaine… Mais pas que !

Ni vu ni connu, Blindspotting pourrait bien se faufiler dans les salles précédé de la réputation de « petite bombe de la rentrée ». Le film de Carlos Lopez Es-trada aborde la question du racisme, de la gentrification et surtout des préjugés

raciaux, le tout avec un regard aussi ma-lin que rafraîchissant. À la fois très drôle et très sérieux alors qu’il se balance en-tre une sorte de subtile légèreté de ton bordé par la gravité de son sujet, Blinds-potting est une belle démonstration d’in-telligence, prenant à revers les caricatu-res pour mieux dénoncer avec force et ironie, les clichés raciaux ancrés dans les mentalités qui masquent une réalité cachée dans un angle mort (blindspot-ting en anglais) derrière les évidences/apparences. Ainsi, on trouve dans le film un noir qui pourrait très bien être blanc, un blanc qui aimerait être noir, un mec qui tient à ses origines, un autre qui s’en cherche, des familles qui échappent aux codes qu’on veut bien leur prêter, des riches qui veulent jouer les « pseudo-pauvres », des pauvres qui voudraient bien être riches… Et Blindspotting d’être un carrefour de quêtes identitaires pas-sionnantes qui se régale à chambouler les clichés socio-ethniques, qui évoque les bavures policières, qui évoque le multiculturalisme, qui évoque la trans-formation de la société américaine, qui se demande ce que c’est qu’être blanc ou noir… Et pour mettre en forme ce brassage d’idées, Estrada se laisse aller à une mise en scène libre, colorée, par-fois même excentrique et déjantée mais globalement, le ton décalé est maîtrisé, autant que l’émotion qui naît de ses personnages follement attachants, au passage remarquablement interprétés par des néo-comédiens qui jouent avec leurs tripes. Bref, un petit régal imparfait, mais c’est peut-être justement dans son imperfection que Blindspotting trouve sa plus belle spontanéité et son authenticité la plus organique.

d'après Nicolas Rieux sur mondocine.net

débordant de compassion, perd peu à peu les pédales, ses moyens, toute crédibilité, en se raccrochant désespé-rément dans un invraisemblable flot de paroles aux branches improbables de ses sentiments tumultueux. L’officier de police Jim Arnaud enterre sa mère et, c’est une évidence, est complètement largué. Sans repère, sans limite, il in-terloque, met mal à l’aise, arrache un sourire et le fige tour à tour. Et, foi de spectateur, c’est un rare plaisir que de se laisser ballotter ainsi entre comédie et mélodrame, jouet d’émotions contra-dictoires, entre lard et cochon, sans trop savoir s’il est indécent d’en rire ou ridicule de se laisser émouvoir. En reproduisant méthodiquement son motif de déconstruction, mentale, so-ciale, affective, le film brosse le portrait de ce brave flic d’un trou perdu (quelque part au sud) qui assiste, impuissant, à la désintégration progressive mais inéluc-table de sa vie. Son boulot – sa mis-sion, son dernier lien avec le monde ex-térieur – lui est retiré par une hiérarchie qui s’inquiète des conséquences de ses errements. Tout part à vau-l’eau. Toujours sur le fil, Jim Cummings par-vient, aussi bien par son interprétation exubérante que par sa réalisation d’une précision et d’une sobriété exemplaires, à nous embarquer dans la dégringolade de l’officier Jim Arnaud qui a tout du cauchemar éveillé. Au-delà du premier malaise, il réussit surtout à nous faire aimer cet homme intranquille, à nous attendrir, à nous faire rire, vibrer, trem-bler, au spectacle de sa danse au bord de la falaise. Et dresse en creux le por-trait attachant d’une Amérique d’en bas, sonnée par les crises. Une Amérique qui fait ce qu’elle peut, avec sincérité. Avec, au bout du chemin, peut-être, la promesse informulée d’un nouveau dé-part, d’une seconde chance. Comme celle à laquelle aspire le couple prêt à prendre la route dans Thunder Road, la chanson : « Oh-oh come take my hand / We’re riding out tonight to case the pro-mised land ».

BLINDSPOTTING

Page 16: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

5 SÉANCES DU 28/09 AU 15/10

(Le Démon des armes / Deadly is the female)

Réalisé par Joseph H. LEWISUSA 1950 1h26 VOSTFavec Peggy Cummins, John Dall, Berry Krœger, Morris Carnovsky... Scénario de Dalton Trumbo, d’après une histoire de McKinlay Kantor.

Depuis son plus jeune âge, Bart Tare éprou-ve une passion pour les armes à feu. De retour dans sa petite ville natale après plu-sieurs années d’absence, il rencontre Anne Laurie Starr dans une fête foraine. Elle est la vedette d’une attraction et virtuose de la gâchette, tout comme lui. Coup de foudre. Ils s’associent un temps sous le chapiteau, avant de quitter le cirque et de se marier. Rapidement à court d’argent, les amants décident d’exploiter leurs talents de tireurs et commettent une série de braquages de plus en plus audacieux à travers le pays. Une photo extraite de Gun crazy est deve-nue iconique. Le couple, en imper et lunet-tes noires, se précipite dans la rue après un hold-up. L’homme agrippe sa compagne pour l’empêcher de tirer, frénétique, sur les passants. Elle, c’est Peggy Cummins, ac-trice d’origine irlandaise dont la garde-robe déteindra sur Faye Dunaway dans Bonnie & Clyde, et qui campe ici une femme sen-suelle et ardente. Déterminée à accéder au bien-être matériel en se servant de ces armes meurtrières adulées par la société, son visage d’ange révèle dans l’action ses tendances homicides. Lui, c’est John Dall, incarnant un homme au tempérament jovial et tiraillé par le sentiment de culpa-bilité, que la passion charnelle et l’amour fétichiste des flingues entraînent dans une spirale de violence. Traqués par la police, les amants antagonistes sont impuissants à se séparer, irrémédiablement voués à mêler leur destin.

De The Asphalt jungle (Huston) à Pani-que dans la rue (Kazan) en passant par House by the river (Lang), l’année 1950 fut un bon millésime pour le film noir, et les succès des grands studios rejetèrent dans l’ombre le modeste Gun crazy qui, du fait d’une distribution confidentielle, ne trouva pas son public à l’époque. Une seconde exploitation sous le titre de Deadly is the female n’arrangea pas ses affaires. Il n’en est pas moins devenu un classique du genre, cité par Godard qui en a fait la ma-trice d’À bout de souffle, sans oublier l’in-fluence qu’il a exercé ouvertement sur des films du Nouvel Hollywood (Badlands ou Bertha Boxcar n’étant pas les moindres). Produit par les frères King, trois anciens membres de la pègre reconvertis dans de rentables films de gangsters, Gun crazy cumule les traits de génie. C’est d’abord le scénario d’un romancier extrêmement populaire à l’époque, MacKinlay Kantor, que remanie Dalton Trumbo, célèbre pour son roman Johnny s’en va-t-en guerre et un des scénaristes les mieux payés d’Hol-lywood dans les années 40. Mais après-guerre, Trumbo, victime de la purge anti-communiste, figure sur la liste noire des studios et ne peut travailler à visage dé-couvert. Embauché à vil prix par les prag-matiques King Bros, c’est Millard Kaufman qui lui sert de prête-nom au générique.

Le réalisateur Joseph H. Lewis, un artiste de la série B, est épaulé par le fameux directeur de la photographie Russell Har-lan. Le fruit de leur collaboration est un film nuancé, visuellement élaboré, alter-nant le réalisme quasi documentaire des scènes d’extérieur au caractère onirique des séquences tournées en décor arti-ficiel. Le long plan-séquence du hold-up de la banque de Montrose, embarquant littéralement le spectateur dans la voiture des deux braqueurs improvisant au gré de la situation, est un moment d’antho-logie qui a été abondamment commenté. De par la frénésie de sa mise en scène et le romantisme torride de ses héros maudits, Gun crazy est un formidable film d’action, et avant tout, un grand film d’amour fou.

GUN CRAZY

LA MORT AUX TROUSSES

3 SÉANCES LES 5, 8 ET 13/10

(NORTH BY NORTHWEST)

Réalisé par Alfred HITCHCOCK

USA 1959 2h16 VOSTFavec Cary Grant, Eva Marie-Saint, James Mason, Jessie Royce Landis, Leo G. Carroll, Martin Landau... Scénario de Ernest Lehman. Musi-que de Bernard Herrmann.

Le scénario de La Mort aux trousses est d’autant plus brillant et jubilatoire que ses bases sont raisonnablement improbables ! C’est bien l’un des tours de magie majeurs du grand cinéma hollywoodien que de rendre l’incroyable crédible à l’écran. Et c’est ainsi que nous allons être tenus en haleine pendant deux heures et quart par l’histoire abracadabrante d’un publicitaire américain entraîné dans une sombre machination d’espionnage pour la seule raison qu’il est pris pour un autre. Et l’intrigue prend des allures vertigineuses lorsqu’on apprend que l’autre en question n’existe pas, qu’il est pure invention des services secrets états-uniens ! La mécanique s’enclenche impeccablement dès la première séquence, avec ce coup de téléphone dans un bar d’hôtel qui fait naître la confusion d’identité. Ensuite ça roule à 100 à l’heure, avec des rebondissements et des séquences qui restent comme autant de morceaux de bravoure, des tours de force au brio rarement égalé : le crime aux Nations Unies, la poursuite sur le Mont Rushmore et bien sûr l’attaque de l’avion dans un champ désert. Cette dernière séquence, célébrissime, Hitchcock a souvent expliqué comment il l’avait conçue : il voulait aller à l’encontre des clichés utilisés dans la plupart des scènes d’angoisse (obscurité, lieu clos…). Ici tout se passe en plein soleil, dans un espace ouvert et à l’horizon illimité. C’est précisément l’absence d’ombre, le manque d’aspérité et d’abri possible pour le héros qui créent le climat d’angoisse, tant sur un plan dramatique que plastique…

Page 17: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

5 SÉANCES DU 27/09 AU 14/10

(DOUBLE INDEMNITY)

Réalisé par Billy WILDER

USA 1944 1h47 VOSTFavec Fred McMurray, Barbara Stanwick, Edward G. Robinson, Porter Hall, Jean Heather... Scénario de Wilder et Raymond Chandler (!!!), d’après le roman de James M. Cain.

Un classique parmi les classiques du film noir. Impeccable, implacable, inexorable. Tout y est : un grand romancier adapté par un autre pour un scénario sans faille, un couple tendu par le désir et maudit par dieu, une ambiance et des décors à la fois très réalistes et stylisés par un noir et blanc impressionnant, une sensation d’inéluctable fatalité qu’accompagnent les accents funèbres de la musique de Miklos Rosza… C’est une réussite indéniable, un film qui « fonctionne » à fond, qui parvient à main-tenir une tension permanente alors même que le dénouement nous est connu dès le début, puisque le scénario est bâti sur un long flash-back… Du grand art qui ne se prend jamais pour tel. Une voiture folle sillonne les rues de Los Angeles par une nuit de pleine lune. Elle stoppe devant le « Pacific Building ». Walter Neff, courtier en assurances, descend du véhicule et pénètre en titubant dans le hall. Parvenu dans le bureau de son supérieur, Keyes, il se saisit du dictaphone et entame une confession. Il a été séduit par le charme d’une femme, Phyllis Dietrichson, et par la couleur de l’argent… Il est entré dans la machination que Phyllis avait ourdie contre son mari : lui vendre une assurance-vie à son insu, l’assassiner, maquiller le crime en accident et toucher la prime. Mais Phyllis a mené Neff en bateau et lui-même a visé trop haut : la double indem-nité (titre original), versée dans des circonstances rarissimes, comme lorsqu’un homme se tue en tombant d’un train. C’était plus qu’il n’en fallait au subtil Keyes pour avoir des doutes. Il possédait toutes les clefs pour déjouer l’arnaque, à un détail près : il s’est trompé sur l’identité du complice…

ASSURANCE SUR LA MORT 5 SÉANCES DU 30/09 AU 16/10

Écrit et réalisé par Ethan et Joel COEN

USA 1984 1h36 VOSTFavec Frances McDormand, John Getz, Dan Hedaya, M. Em-met Walsh...

VERSION RESTAURÉE.

C’est le tout premier film des frères Coen, qui avait été un sacré choc à sa sortie il y a plus de trente ans – le distributeur de l’époque avait dégoté un titre français dont il n’était pas peu fier : Sang pour sang ! – et qui ma foi tient remarquablement le choc. Un vrai bonheur de film, un vénéneux régal, un délicieux morceau d’impertinence cynique, de provocation perfide, d’ironie sournoise… Succulente variation entre le banal quotidien et l’exceptionnel horrible, exécutée avec un brio sans pareil par les deux frères sus-nommés, aussi drôles que méchants, aussi fantaisistes que sarcastiques. Il fait nuit, il tombe des cordes. Sur fond de balais d’essuie-glaces, deux visages se dessinent en ombre chinoise, éclairés en courant alternatif par les phares des rares voitures croisées sur cette petite route texane. Le désir de l’homme et de la femme est tangible, il a le lourd parfum du péché, de l’interdit. Les mots s’étranglent, les voix se nouent : ça sent l’adultère à plein nez. L’homme est l’employé du mari, un jaloux répugnant et sans dignité qui tient un bar miteux en ruminant sa vengeance… L’époux bafoué engage un détective privé immonde et gras pour exécuter à sa place les basses besognes. Plus retors et plus malsain que ce privé-là, ce n’est pas imaginable, mais il a un sens de l’humour typiquement texan qui n’est pas pour rien dans le charme du film. Voilà, les personnages sont en place pour le quadrille funèbre… Peut alors commencer le ballet époustouflant : les personnages vont s’épier, prêts à s’entretuer pour une banale histoire de fesses qui va virer au drame sanglant. Les événements s’enchaînent sous les pulsions imprévisibles d’individus à la fois primaires et tordus. C’est biscornu, déroutant, et les moments les plus affreux sont aussi les plus jubilatoires. C’est bourré d’imagination et de fantaisie, et quand les lumières se rallument, on est déçu d’être déjà au bout…

BLOOD SIMPLE

4 PÉPITES DU POLAR US

Page 18: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

JUSQU'AU 9/10Réalisé par Mathieu SAPINFrance 2018 1h37avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen, Valérie Karsenti, Philippe Katerine...Scénario de Mathieu Sapin et Chloé Debré

Le poulain du titre est un charmant jeune homme, 25 piges à peine, plein de fougue et d’allant. Complètement novice en politique, Arnaud Jaurès est approché par l’équipe de la can-didate aux primaires organisées en vue de la prochaine élec-tion présidentielle. Il n’est pas du sérail, il n’a pas les codes, il n’a pas vraiment le costume, mais il a pour lui cette fraîcheur, cette vivacité d’esprit, cette intelligence à même de séduire les grands manitous de la communication politique. Avec son look de premier de la classe et ses petits polos un peu has been, il a le profil idéal du type brillant mais discret capable de se faufiler un peu partout pour sentir l’humeur et l’air du temps, et pondre vite fait bien fait une petite fiche qu’on lira ou pas. Arnaud Jaurès, sur le papier, la politique, les meetings, ce n’est pas franchement son truc. Lui, il avait initialement prévu de partir au Canada travailler quelque temps dans une ONG pour aider les peuples autochtones, oui c’était ça son projet, un truc altruiste, engagé juste ce qu’il faut pour satisfaire sa morale de gauche. Mais c’était avant de rencontrer Agnès Ka-radzic, la redoutable directrice de communication de la sus-dite candidate. Elle connaît parfaitement les règles de ce petit jeu de massacre, elle maîtrise l’art de la flatterie aussi bien que celui des coups tordus et n’a qu’une idée en tête : faire gagner sa pouliche. Voici donc Arnaud affublé de son badge « staff », préposé aux cafés, aux fiches, à de basses besognes qu’il exécute docile-ment, observant ce manège comme l’étudiant en sociologie qu’il est resté. Sans l’épargner, Agnès l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés il va suivre les coups de théâtre et les rivalités au sein de l’équipe, car Dallas, à côté de ce micro-cosme politique, c’est La Petite maison dans la prairie. Mais dans ce monde de courtisans, la roue a vite fait de tourner et de se trouver un nouveau chouchou, celui qui trouvera la formule qui claque, que l’on pourra retweeter à l’infini, en s’ex-tasiant de la trouvaille comme s’il s’agissait d’un poème inédit de Mallarmé. Ainsi vont les affaires d’état en 2018.

Mathieu Sapin est fasciné par la chose politique, ça se sent, ça se voit : son travail d’auteur de bande dessinée lui a ouvert les portes d’un certain Palais et on retrouve ici l’univers qu’il a si bien décrit dans ses bouquins (Le Château, un an dans les coulisses de l’Elysée et Campagne Présidentielle). Sa mise en scène, nerveuse et rythmée, se marie bien avec le tempo d’une campagne électorale et l’on retrouve aussi quelques trouvailles très visuelles qui ressemblent furieusement aux bulles des BD. C’est souvent bien brossé, très drôle, avec une kyrielle de co-médiens tous plus bouffons les uns que les autres et quelques références savoureuses à l’histoire politique récente.

LE POULAIN

Page 19: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 10 AU 30/10

FESTIVAL DE CANNES 2018• Caméra d’Or

• Prix du Meilleur Acteur Un certain regard• Prix FIPRESCI

de la Critique Internationale• Queer Palm

Réalisé par Lukas DHONTBelgique 2018 1h45avec l’extraordinaire Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart, Tijmen Go-vaerts, Katelijne Dhaenens... Scénario de Lukas Dhont et Angelo Ti-jssens.

Oubliez le garçon. Cherchez la fille. Lara

en est une, cela crève les yeux. Cheveux blonds mi-longs, sourire lumineux, sil-houette de danseuse classique. Pour-tant, Lara cherche la fille qui est en elle. Elle est née garçon et commence à peine son traitement hormonal pour bloquer la puberté et féminiser son corps, à l’âge de 15 ans. En attendant de se faire construi-re un vagin, elle aplatit son pénis sous de larges sparadraps. Jusqu’au jour où… C’est l’histoire d’une adolescente sous tension. Pourquoi Lara semble-t-elle mé-lancolique, alors qu’elle pourrait être la plus heureuse des jeunes filles en transi-tion ? Lara est acceptée comme elle est, aussi bien à la maison qu’à ses cours de danse. Elle est suivie par un « psy » qui lui répète : « Quand je vous regarde, je vois une fille. » Son père est tendre, aimant, réconfortant, pas macho pour un sou, et admirablement interprété par Arieh Wor-thalter – la mère n’existe pas dans le film. Pourtant, Lara est mal dans sa tête et dans son corps. Elle désespère de voir pousser ses seins, elle a les orteils en sang dans ses chaussons. Mais elle doit tenir. Lara est un bloc de souffrance sur ses pointes : elle est souvent filmée

debout. Droite comme un i, Lara fait le trajet dans le métro, tient la barre dans le studio de danse, virevolte jusqu’au vertige ; elle est encore debout de-vant le miroir de sa chambre à scruter son corps. La répétition de ces plans a le mérite de faire entrer le spectateur dans la vie quotidienne, voire intime, de Lara. Mais la caméra n’est pas voyeuse. Il a fallu du temps au réalisateur pour trou-ver sa « ballerina girl ». Il a fini par choisir un jeune danseur au visage d’ange, l’ac-teur Victor Polster, qui incarne à merveille la douce radicalité du film. Dans Girl, la transition sexuelle de l’adolescente, sujet sensible, ne fait pas débat. Elle est sim-plement « accompagnée » sur le plan mé-dical, psychologique et affectif. La seule question qui compte est la suivante : com-ment devenir soi-même, quitte à remettre en cause les normes ? Qu’est-ce qui fait que l’on se sent homme, femme, ou en dehors de ces catégories ? Girl est en ce sens un film politique, sans être militant… (C. Fabre, Le Monde)

GIRL

Page 20: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 17 AU 30/10

Réalisé par Eric KHOOJapon/Singapour 2018 1h30 VOSTFavec Takumi Saitoh, Seiko Matsuda, Tsuyoshi Ihara, Jeannette Aw Ee-Ping... Scénario de Tan Fong Cheng et Wong Kim Hoh.

On ne compte plus les films qui nous ont régalés et dont on parle avec gourman-dise, que l’on revoit jusqu’à plus soif, qui épicent nos existences. La liste est longue, des films qui mettent les petits plats dans les grands, dont la simple évocation vous met les papilles gustatives en émoi – du divin repas préparé par Stéphane Audran dans Le Festin de Babette jusqu’aux dé-licieux dorayakis préparés par la mamie des Délices de Tokyo. Et justement, s’il y a bien un continent qui excelle dans l’art de rendre son cinéma savoureux, c’est l’Asie. Qu’il soit de Hong-Kong ou de Taïwan, de Chine ou du Japon, le cinéma asiatique sait mieux que les autres faire saliver, transformer un simple repas de famille ou entre amis en un indispensable ingrédient culturel. Le singapourien Eric Khoo nous en donne une nouvelle preuve avec La Saveur des ramen, qui ne déroge pas à la règle des gourmandises tout en brassant, avec une belle densité ro-manesque, aussi bien la vie personnelle

de ses personnages, leurs secrets d’en-fance, leurs intimités touchantes, que l’histoire de Singapour et de ses rapports avec le Japon. Le récit mêle avec adres-se, une pincée de tendresse et beaucoup de générosité, les traumatismes issus de la guerre, l’évocation muette de la trans-mission comme une possible rédemption et la nostalgie des souvenirs émerveillés d’un petit garçon, des madeleines de Proust évoquant aussi bien des plats que des rituels, comme ces pique-niques au East Coast Park à dévorer du poulet au curry. La Saveur des ramen est fait de ces instants magiques, il y est autant question de l’attachement à des goûts qu’aux liens indéfectibles à une mère. Le jeune Masato travaille aux côtés de son père, dans un restaurant japonais spécialisé dans les ramen (des pâtes mijotées dans un bouillon de viande ou de poisson). Et il faut bien l’avouer : si le paternel, en vrai Maître, porte à des sommets insoupçonnés l’art délicat d’accommoder les nouilles, au point que les vrais amateurs font pendant des heu-res la queue devant sa gargote, Masato, malgré un incontestable savoir-faire, ne met pas tout son cœur à l’ouvrage. Bon faiseur, dirait-on, mais visiblement écrasé par la stature d’un père qui a, de-puis son veuvage, perdu goût à la vie,

inaccessible, muré dans les souvenirs. La mort brutale de ce père fait de Ma-sato un orphelin bancal, qui ne connaît rien de la moitié maternelle de sa fa-mille. Où sont ses oncles, ses tantes, ses grands-parents ? Pourquoi sa mère a-t-elle toujours gardé le mystère sur son enfance ? Il manque une pièce au puzzle. Masato décide alors de suivre le fil d’Ariane de ses origines et part pour Singapour. Singapour où ses parents se sont rencontrés. Singapour où il a vécu sa petite enfance et qui l’assaille de ré-miniscences gourmandes (notamment l’exceptionnel bouillon que préparait son oncle). Il y découvre que la belle et tra-gique histoire d’amour de ses parents, au travers de la nourriture, s’ancre dans les rivalités et la difficile (l’impossible ?) réconciliation entre deux pays que la Seconde Guerre mondiale a séparés : le Japon, pays natal du père de Masato, et Singapour, dont est originaire sa mère. Masato va fusionner le souvenir d’un père et d’une mère qui s’aimaient en créant une soupe cosmopolite et uni-verselle, l’exacte combinaison du plat populaire japonais et de son équivalent singapourien (la soupe bak kut teh), un plat, en somme, pour abolir les rivalités et les frontières.

LA SAVEUR DES RAMEN

Page 21: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 3 AU 23/10

Réalisé par Philippe FAUCONFrance 2018 1h30avec Moustapha Mbengue, Emmanuelle Devos, Marème N’Diaye, Fantine Har-duin...

Scénario de Yasmina Nini-Faucon, Phi-lippe Faucon et Mustapha Kharmoudi. Amin, un nouveau titre-prénom – mais le premier masculin – pour une nouvelle merveille du réalisateur de Sabine, de Samia, de Fatima… Un seul prénom pour en évoquer tant d’autres. Philippe Faucon part une nouvelle fois d’un personnage unique pour élargir notre champ de vi-sion jusqu’à faire un film presque choral, qui brosse le portrait d’une société com-plexe, touchante et désaxée. À travers la solitude d’un homme, il nous parle de notre propre solitude et de celle com-mune à tous les déracinés. C’est beau et simple. Jamais il n’y a place pour la gran-diloquence ou le misérabilisme stériles. Le récit procède par touches humbles et précises qui laissent la part belle aux spectateurs et aux personnages, leur of-

frant la liberté d’évoluer, de réfléchir par eux-mêmes, de s’arrêter en chemin ou de continuer toujours plus loin. C’est com-me un vent d’humanité vivifiante qui pas-se, jamais n’arrête sa course mais nous procure de quoi respirer avec ampleur. Il n’en fallait pas plus à Gabrielle pour tomber amoureuse : voir cette tristesse humaine taiseuse, cette intensité sans calcul émaner de ce beau corps d’ébène. Il en fallait beaucoup plus à Amin pour s’éprendre d’une blanche, même cra-quante, alors que sa famille restée « au pays » compte tant sur lui. Il fallait bien neuf années de quasi séparation, d’in-compréhension dans la froidure de l’exil, loin de sa femme Aïcha, de ses enfants, pour qu’un jour tout commence à vaciller. Cette fois-là, quand il retourne les voir au Sénégal, offrant à la communauté tout le fruit de son travail, on perçoit combien la situation est rude. Pour son épouse, certes, à qui il manque tant… Pour sa progéniture qui ne connaÎt presque rien de ce père absent. Mais c’est tout aussi rude pour l’homme qu’il est. Ce sont de simples mots qui lui lacèrent le cœur, un genre de reproches qu’il se fait déjà à lui-même, mais lesquels, une fois pro-noncés ouvertement par d’autres, de-viennent assassins. Comme toujours, Amin n’en dit rien, encaisse, mais on est transpercé par une profonde injustice : s’il n’est jamais physiquement aux côtés des siens, il est constamment là à œu-vrer pour eux. Sa vie s’est rétrécie et ne se limite plus qu’à leur offrir sa force de

travail. Les mots en son honneur sem-blent soudain bien creux et presque âpres. Nul ne ne lui adresse un mot de soutien compréhensif, ne s’inquiète de ce qu’il endure au loin… Après cette pa-renthèse trop courte, il lui faut retourner vivre dans son terrier à Saint Denis avec les autres travailleurs immigrés comme lui. Un monde d’homme esseulés, loin des femmes, survivants sans tendresse. C’est un chantier de plus qui conduit no-tre ouvrier en bâtiment, Amin, dans le petit pavillon de Gabrielle (Emmanuelle Devos, actrice fabuleuse, subtile…). Infirmière de profession, elle se débat, tout aussi isolée que lui dans sa vie, entre garde alternée, ex-mari culpabilisateur qui ne la lâche pas d’une semelle, travail harassant… Il y a comme un poids qui s’acharne sur les poitrines de ces deux solitaires. Le regard bleu de Gabrielle, ses gestes attentionnés, auront tôt fait de faire va-ciller Amin, tourneboulé par tant de dou-ceur inespérée. Ce sont deux solitudes qui se rencontrent, deux esprits qui ne s’arrêtent pas aux mots, deux corps qui se fondent dans une sensualité érotique évidente, réparatrice. Y a-t-il de l’amour ? N’y a-t-il qu’une attirance physique, cela se vit plus que cela ne se pense. Ce n’est pas une bluette mièvre et vide de sens à laquelle nous convient Philippe Faucon et ses deux co-scénaristes. Cette relation ne masque jamais les histoires parallèles touchantes, tout ce qui se passe à l’arriè-re-plan, riche d’expériences, d’enseigne-ments, de force de vivre.

AMIN

Page 22: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 26/09 AU 14/10 ( 1 JOUR SUR 2 )

Écrit et réalisé par Nicolas PHILIBERTdocumentaire France 2018 1h45

Grâce à une qualité de regard qui est la marque des grands cinéastes, grâce à une attention de chaque instant (c’est le cas de le dire !) aux êtres, aux situations, aux lieux, chaque nouveau film de Nicolas Philibert est une aventure délicate qui nous conduit dans les coulisses de notre propre mon-de. Souvenez-vous de La Ville Louvre, Le Pays des sourds, La Moindre des choses, Être et avoir, La Maison de la ra-dio : chacun est l’occasion d’un périple passionnant, d’un voyage en terre inconnue alors même qu’on croyait connaî-tre le sujet abordé, l’univers exploré. Le plus souvent on dé-couvre avec passion des gens ordinaires, qui font taire leur ego, qui s’effacent derrière leur tâche, qui, à leur modeste mesure, réenchantent le monde, le rendent un peu meilleur. Dans ce nouvel opus, il est question des infirmières, ces soi-gnantes de l’ombre, ou plus précisément des infirmières en formation : elles sont chaque année des dizaines de milliers à se lancer dans les études qui leur permettront d’accéder à ce métier qu’elles ont choisi. Il est aussi question des fu-turs infirmiers mais nous parlerons de tous au féminin, nous ferons – tout comme le réalisateur – une entorse à la gram-maire, car si le masculin l’emporte dans la langue française, il est incontestable que les seringues sont tenues ici majori-tairement par des mains de femmes. Leurs gestes paraissent déjà si fluides et naturels qu’on n’imagine guère ce qu’ils représentent d’efforts et d’apprentissage . Ce sont des par-cours de combattantes qui débutent donc dans des Instituts de Formation en Soins Infirmiers (ici celui de la Croix Saint Simon). On entre en catimini parmi celles qui vont nous éton-ner par leur acharnement à vouloir obtenir le droit d’exercer un métier qui ne sera jamais rémunéré à la hauteur de sa pénibilité ni de ses lourdes responsabilités. Les salariées du secteur médical affrontent chaque jour la fragilité de l’hu-maine condition, elles se doivent d’apprendre sans relâche un métier qui exigera d’elles une attention de chaque instant. Patiemment, avec beaucoup de douceur, mais sans faire de ca-deau, les professeurs, infirmières elles-mêmes, montrent, expli-quent, transmettent aux élèves les bons gestes, scrutent cha-que détail, traquent inlassablement les plus infimes erreurs… Malgré les éclats de rire qui fusent par moments, l’humour qui permet d’exorciser les peurs, aucune n’oublie qu’entre leurs mains se trouve la vie. Puis vient l’heure aussi excitante que terrible, après s’être exercées sur les mannequins, de prodiguer des soins à de véritables personnes. On pénètre alors dans l’hôpital, ce lieu qui unit soignants et malades dans un même combat, même si les enjeux ne sont pas également partagés. Progressivement, on s’attache à celles que la caméra suit avec un respect complice, montrant avec pudeur juste ce qu’il faut de courage, d’angoisses, de douleurs, de doutes… afin qu’on s’identifie à chaque personne croisée. Et de ces petits croquis pris sur le vif, de cette somme de sourires bienveillants, de ces larmes lâchées ou retenues, prend forme un magnifique por-trait collectif lumineux, qui donne foi en l’humanité.

DE CHAQUE INSTANT

PREMIÈRE ANNÉE

JUSQU'AU 8/10

Écrit et réalisé par Thomas LILTIFrance 2018 1h32avec Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau, Da-rina Al Joundi, Benoit Di Marco, Graziella Delerm …

Film après film, Thomas Lilti nous pique dans la même veine ! Après son brillant Hippocrate, son touchant Médecin de cam-pagne, voici son œuvre peut-être la plus intime, tout aussi pal-pitante et bourrée d’humour que les précédentes, mais plus tendue, pleine de suspense. Avec Première année (il s’agit bien sûr de la PACES, Première Année Commune des Étu-des de Santé), le réalisateur continue à disséquer avec brio et aisance le premier métier qu’il a exercé et aimé (qu’il aime encore !), celui de médecin. En centrant son intrigue sur le concours qui donne accès à la fac de médecine. Mais forcé-ment, la description n’en restera pas là. Dans les coulisses de ce prestigieux cursus, se cache un univers impitoyable. Chaque étudiant connaît le prix à payer et sait que l’attend un véritable parcours du combattant, une course effrénée à la réussite, fût-ce au détriment des autres et un peu de soi-même. Va savoir pourquoi les choses se goupillent soudain étonnamment limpides, sans qu’on les ait provoquées. Ainsi la rencontre entre Antoine et Benjamin : dès qu’ils posent leurs fesses sur le même banc d’un amphi survolté, s’impose une complicité spontanée entre ces deux-là qui ne se connais-saient pas à la seconde précédente. Très rapidement ils dé-cident de s’entraider pour apprendre, réviser, ne se lâchant plus d’une semelle, s’épaulant, malgré la concurrence enragée qui règne entre les étudiants et qui n’incite guère à la solida-rité. Au milieu de cette jungle frénétique, nos deux comparses font figure de deux bisounours indisciplinés. Le tandem est pourtant improbable : Antoine le multi-redoublant qui, malgré les embûches, s’acharne par conviction profonde et Benjamin, tout juste bachelier, fils de chirurgien pour lequel tout semble si facile… Tiens au passage, Benjamin, c’était aussi le prénom du héros d’Hippocrate ainsi que le second prénom du réalisa-teur… et notre petit doigt nous dit que ce n’est pas une simple coïncidence : cette pure fiction qui n’est pas autobiographique est tout de même ancrée dans une belle part de réalité et truf-fée d’expériences vécues.Le duo Benjamin/Antoine est brillamment interprété par William Lebghil et Vincent Lacoste. Ils déploient une panoplie de jeu impressionnante, nous font vibrer avec les angoisses, les incertitudes, les jalousies, la joie juvénile de ces grands gosses exaltés sur les épaules desquels va reposer la lourde responsabilité de la vie ou de la mort de futurs patients, celle de réparer « les conneries de la nature ». C’est beau, c’est chaleureux, généreux.

Page 23: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

5 salles à Saint-Ouen l’Aumône: 5 lignes en blanc dans la grille1 salle à Pontoise:

1 ligne colorée dans la grilleATTENTION : l’heure indiquée est celle du

début du film. (D)= dernière projection

TOUS LES FILMS: 12 hommes en colère

séance unique + débat le 4/10L'amour est une fête

Jusqu'au 9/10L'amour flou

Avt-1ère + rencontre le 2/10et du 10 au 30/10

AminDu 3 au 23/10

Assurance sur la mortDu 27/09 au 14/10

Biologie 2.0Séance unique + débat le 17/10

BlackkklansmanJusqu'au 2/10Blindspotting

À partir du 24/10Blood simple

Du 30/09 au 16/10Britannicus

Comédie Française le 6/10Capharnaüm

À partir du 17/10Le cerveau des enfantsdébat le 7/10 + le 12/10

Cold warÀ partir du 24/10

De chaque instantDu 26/09 au 14/10

Chris the SwissDu 3 au 16/10 + rencontre le 9/10

DonbassDu 10 au 16/10

First manÀ partir du 17/10Les frères SistersJusqu'au 29/10

GirlDu 10 au 30/10Le grand bain

À partir du 24/10Gun crazy

Du 28/09 au 15/10Guy

Jusqu'au 2/10I feel good

Du 26/09 au 16/10L'intelligence des arbres

Débat le 16/10 et du 18 au 20/10Leave no trace Jusqu'au 9/10

LibreDu 26/09 au 16/10 + dédicace le 28/09

SAINT-OUEN

mEr

26SEPTPONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

27SEPTPONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

28SEPTPONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

29SEPT

PONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

30SEPT

PONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

1erOCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

2OCT

PONTOISE

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

14h10 16h30 18h45 20h50 Un peuple et son roi Melle de JONCQU… I FEEL GOOD Les frères SISTERS

14h20 16h20 18h40 20h45 LIBRE L'amour est une fête De chaque instant LIBRE 14h30 16h30 18h30 20h40 OKKO et les fantô… LE POULAIN LEAVE NO TRACE LE POULAIN 14h15 16h20 18h40 20h30 I FEEL GOOD Les frères SISTERS PREMIÈRE ANNÉE Les frères SISTERS 14h15 16h40 18h30 20h40 Un peuple et son roi Destination PÉKIN! Melle de JONCQU… L'amour est une fête 17h15 18h20 20h45 Le quatuor à cornes Un peuple et son roi I FEEL GOOD

18h30 20h40 I FEEL GOOD Un peuple et son roi

16h15 18h40 20h40 polar USA Melle de JONCQU… LIBRE Assurance sur la m. 14h00 16h15 18h30 20h30 L'amour est une fête LEAVE NO TRACE LE POULAIN LEAVE NO TRACE 14h00 16h20 18h20 20h40 Les frères SISTERS I FEEL GOOD Un peuple et son roi Blackkklansman 14h00 16h20 18h30 20h45 Un peuple et son roi PREMIÈRE ANNÉE L'amour est une fête PREMIÈRE ANNÉE 18h20 20h45 Les frères SISTERS I FEEL GOOD

14h00 16h00 18h20 20h40 22h40PREMIÈRE ANNÉE LIBRE L'amour est une fête Melle de JONCQU… L'amour est une fête14h00 16h10 polar USA 18h15 20h45 22h40Melle de JONCQU… GUN CRAZY Blackkklansman De chaque instant LEAVE NO TRACE 16h10 18h40 20h45 22h45 Les frères SISTERS PREMIÈRE ANNÉE I FEEL GOOD I FEEL GOOD14h00 16h00 18h30 20h30 22h45I FEEL GOOD Un peuple et son roi GUY Un peuple et son roi LE POULAIN 18h20 20h30 soirée rencontre LE POULAIN LIBRE

18h30 20h45 LEAVE NO TRACE Les frères SISTERS

14h30 17h10 18h20 20h30 Blackkklansman Le quatuor à cornes LEAVE NO TRACE LE POULAIN 14h15 16h30 18h30 20h30 L'amour est une fête GUY LIBRE L'amour est une fête 14h20 16h45 18h40 20h50 Un peuple et son roi OKKO et les fantô… Melle de JONCQU… Un peuple et son roi 14h20 16h15 18h15 20h40 Destination PÉKIN! LE POULAIN Un peuple et son roi PREMIÈRE ANNÉE 14h15 16h20 18h45 20h50 I FEEL GOOD Les frères SISTERS I FEEL GOOD Les frères SISTERS

18h30 21h00 Les frères SISTERS I FEEL GOOD

14h10 16h10 18h15 20h45 polar USA De chaque instant LEAVE NO TRACE Blackkklansman BLOOD SIMPLE11h00 14h15 16h10 (D) 17h10 19h00 20h50LIBRE GUY Le quatuor à cornes LIBRE PREMIÈRE ANNÉE LEAVE NO TRACE11h10 14h30 (D) 16h20 18h20 20h40OKKO et les fantô… Destination PÉKIN! LE POULAIN Un peuple et son roi L'amour est une fête11h10 14h20 16h15 18h40 20h45Le quatuor à cornes PREMIÈRE ANNÉE L'amour est une fête Melle de JONCQU… LE POULAIN11h00 14h10 16h30 18h30 20h50Un peuple et son roi Les frères SISTERS I FEEL GOOD Les frères SISTERS I FEEL GOOD

18h30 polar USA 20h40 Assurance sur la m. LIBRE 16h00 18h40 20h45 LIBRE LEAVE NO TRACE Melle de JONCQU… 14h00 16h00 18h40 20h40 PREMIÈRE ANNÉE Blackkklansman GUY Un peuple et son roi 14h00 16h10 18h30 20h50 Melle de JONCQU… Un peuple et son roi L'amour est une fête LE POULAIN 14h00 16h15 18h20 20h45 Les frères SISTERS I FEEL GOOD Les frères SISTERS I FEEL GOOD

18h40 20h45 polar USA LIBRE GUN CRAZY 16h15 18h30 20h45 De chaque instant Melle de JONCQU… LEAVE NO TRACE 14h00 16h15 (D) 18h30 20h40 Un peuple et son roi GUY I FEEL GOOD Les frères SISTERS 14h00 16h00 18h40 20h40 LE POULAIN LEAVE NO TRACE LE POULAIN L'amour est une fête 14h00 16h00 18h20 20h30 avant-1ère + rencontre I FEEL GOOD Les frères SISTERS PREMIÈRE ANNÉE L'AMOUR FLOU

18h20 20h45 (D) Un peuple et son roi Blackkklansman

Page 24: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

18h45 20h40 CHRIS THE SWISS L'amour est une fête 16h00 polar USA 18h40 20h45 ...mort aux trousses LEAVE NO TRACE AMIN 14h00 16h10 18h30 20h30 LE POULAIN PREMIÈRE ANNÉE NOS BATAILLES Un peuple et son roi 14h00 16h10 18h40 20h45 (D) De chaque instant LIBRE Melle de JONCQU… PREMIÈRE ANNÉE 14h00 16h00 18h30 20h30 NOS BATAILLES Un peuple et son roi I FEEL GOOD Les frères SISTERS

14h20 16h00 17h00 18h50 20h45 CHRIS THE SWISS NICO & PATOU 1ÈRE ANNÉE LIBRE CHRIS THE SWISS11h10 14h15 16h20 18h40 20h45 polar USANICO & PATOU LEAVE NO TRACE L'amour est une fête LEAVE NO TRACE GUN CRAZY11h00 14h15 16h40 18h50 20h45I FEEL GOOD Les frères SISTERS Melle de JONCQU… AMIN LE POULAIN11h10 14h30 16h50 18h45 20h40OKKO et les fantô… Un peuple et son roi LE POULAIN NOS BATAILLES L'amour est une fête11h00 (+ débat) 14h20 avant-1ère 16h15 18h20 20h40Le cerveau des enf… DILILI À PARIS I FEEL GOOD Un peuple et son roi Les frères SISTERS

Mademoiselle de JoncquièresJusqu'au 9/10

La mort aux troussesDu 5 au 13/10Nos bataillesDu 3 au 23/10

Le poulainJusqu'au 9/10

Power to change : La rebellion énergétique

Séance unique + débat le 11/10Première annéeJusqu'au 8/10

RafikiDu 10 au 23/10

La saveur des ramenDu 17 au 30/10

Terra FrancaRencontre le 5/10 et du 24 au 30/10

La tendre indifférence du mondeAvt-1ère petit déj' le 21/10

Et à partir du 24/10The house that Jack built

Du 17 au 30/10Thunder road

Du 11 au 23/10Un peuple et son roiDu 26/09 au 16/10

Wine callingDu 19 au 28/10 + dégustation le 19

SOIRÉE NANAR LE 12/102 FILMS :

•THE DISASTER ARTIST•THE ROOM

LE COIN DES ENFANTS

La chasse à l'oursÀ partir du 24/10

Destination Pékin !Jusqu'au 30/09

Dilili à ParisAvt-1ère le 7/10

et à partir du 10/10Nico et PatouDu 3 au 23/10

Okko et les fantômesDu 26/09 au 14/10

La prophétie de l'horlogeÀ partir du 17/10

Le quatuor à cornesJusqu'au 30/09Le rat scélératDu 10 au 30/10

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

SAINT-OUEN

mEr

3OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

4OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

5OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

6OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

7OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

8OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

9OCT

PONTOISE

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

14h30 16h20 18h20 20h45 AMIN NOS BATAILLES Les frères SISTERS I FEEL GOOD

14h20 16h00 17h00 18h50 20h45 CHRIS THE SWISS NICO & PATOU 1ÈRE ANNÉE LIBRE CHRIS THE SWISS 14h30 16h30 polar USA 18h40 20h45 NOS BATAILLES BLOOD SIMPLE LEAVE NO TRACE PREMIÈRE ANNÉE 14h30 16h20 18h30 20h30 OKKO et les fantô… Melle de JONCQU… LE POULAIN Un peuple et son roi 14h20 16h15 18h20 20h40 AMIN Un peuple et son roi L'amour est une fête AMIN 14h15 16h30 18h30 20h50 Les frères SISTERS I FEEL GOOD Les frères SISTERS NOS BATAILLES

18h45 20h40 AMIN I FEEL GOOD

18h30 20h40 Melle de JONCQU… LIBRE 14h00 16h00 18h30 20h45 LEAVE NO TRACE CHRIS THE SWISS De chaque instant LE POULAIN 14h00 16h00 18h20 20h40 I FEEL GOOD PREMIÈRE ANNÉE Un peuple et son roi Les frères SISTERS 14h00 16h00 18h40 20h45 AMIN L'amour est une fête AMIN NOS BATAILLES 16h00 18h20 20h30 soirée débat NOS BATAILLES I FEEL GOOD 12 HOMMES EN COLÈRE

18h20 polar USA 21h00 22h45 ...mort aux trousses PREMIÈRE ANNÉE CHRIS THE SWISS 16h10 18h40 20h30 22h40 LIBRE CHRIS THE SWISS L'amour est une fête LEAVE NO TRACE14h00 16h00 18h20 20h30 22h45AMIN Les frères SISTERS Melle de JONCQU… Les frères SISTERS I FEEL GOOD14h00 16h10 18h30 20h40 22h40Melle de JONCQU… LE POULAIN LEAVE NO TRACE I FEEL GOOD LE POULAIN14h00 16h00 18h30 20h30 soirée débat NOS BATAILLES Un peuple et son roi AMIN TERRA FRANCA (avant-1ère)

18h40 20h45 NOS BATAILLES Un peuple et son roi

14h30 16h40 polar USA 18h45 20h30 LIBRE Assurance sur la m. CHRIS THE SWISS Melle de JONCQU… 14h20 16h30 18h30 20h50 LEAVE NO TRACE De chaque instant L'amour est une fête AMIN 14h15 16h10 17h10 19h00 21h00 Nos BATAILLES NICO & PATOU AMIN PREMIÈRE ANNÉE NOS BATAILLES 14h30 16h20 18h40 20h40 OKKO et les fantô… Un peuple et son roi LE POULAIN Un peuple et son roi 14h10 16h30 18h30 21h00 Les frères SISTERS I FEEL GOOD Les frères SISTERS I FEEL GOOD

16h Comédie Française 18h40 21h00 BRITANNICUS I FEEL GOOD Les frères SISTERS

18h40 polar USA 20h45 (D) BLOOD SIMPLE LEAVE NO TRACE 16h00 18h30 20h30 (D) CHRIS THE SWISS LIBRE LE POULAIN 14h00 16h15 18h20 20h40 Un peuple et son roi NOS BATAILLES Les frères SISTERS I FEEL GOOD 14h00 16h00 18h20 20h40 AMIN L'amour est une fête Un peuple et son roi NOS BATAILLES 14h00 16h15 18h30 20h30 soirée débat Les frères SISTERS I FEEL GOOD AMIN CHRIS THE SWISS

18h20 (D) 20h45 (D) L'amour est une fête Melle de JONCQU…

Page 25: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

SAINT-OUEN

mEr

10OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

11OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

12OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

13OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

14OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

15OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

16OCT

PONTOISE

PANDORA / UTOPIA MÊME COMBAT : NOS ABONNEMENTS SONT VALABLES LÀ-BAS ET INVERSEMENT

14h30 16h30 18h30 20h40 DILILI À PARIS L'AMOUR FLOU GIRL Les frères SISTERS

14h30 16h30 18h30 polar USA 20h40 NOS BATAILLES LIBRE Assurance sur la m. DONBASS 14h20 16h10 17h10 19h00 20h45 OKKO et les fantô… Nico & Patou AMIN CHRIS THE SWISS De chaque instant 14h20 16h20 18h40 20h40 L'AMOUR FLOU DILILI À PARIS NOS BATAILLES L'AMOUR FLOU 14h30 16h30 18h30 20h30 GIRL I FEEL GOOD DILILI À PARIS AMIN 14h15 16h10 17h10 18h50 20h50 DILILI À PARIS Le rat scélérat RAFIKI I FEEL GOOD GIRL

18h20 20h45 Un peuple et son roi Les frères SISTERS

18h45 polar USA 20h45 GUN CRAZY THUNDER ROAD 17h00 18h50 20h45 DILILI À PARIS LIBRE NOS BATAILLES 14h00 16h15 18h40 20h40 Les frères SISTERS GIRL L'AMOUR FLOU GIRL 14h00 16h00 18h40 20h40 CHRIS THE SWISS DONBASS RAFIKI I FEEL GOOD 14h00 16h00 18h30 20h30 soirée débat L'AMOUR FLOU Un peuple et son roi AMIN POWER TO CHANGE

18h40 21h00 22h40 polar USA DONBASS CHRIS THE SWISS BLOOD SIMPLE 16h00 18h40 20h40 22h30 RAFIKI De chaque instant DILILI À PARIS LIBRE14h00 16h00 (D) 18h30 20h30 22h45NOS BATAILLES Le cerveau des enf… GIRL Les frères SISTERS I FEEL GOOD14h00 16h00 18h30 20h30 22h45AMIN Les frères SISTERS NOS BATAILLES Un peuple et son roi RAFIKI14h00 16h00 18h20 20h30 Nanarland 22h40 NanarlandGIRL L'AMOUR FLOU I FEEL GOOD THE ROOM The disaster artist

18h50 20h45 AMIN L'AMOUR FLOU

14h15(d) polar USA 16h45 18h40 21h00 ...mort aux trousses NOS BATAILLES DONBASS NOS BATAILLES 14h20 16h10 17h10 18h50 20h50 OKKO et les fantô… Nico & Patou CHRIS THE SWISS LIBRE Un peuple et son roi 14h20 16h40 18h40 20h30 Les frères SISTERS L'AMOUR FLOU RAFIKI I FEEL GOOD 14h15 16h00 17h00 18h50 20h45 AMIN Le rat scélérat DILILI À PARIS THUNDER ROAD L'AMOUR FLOU 14h30 16h30 18h45 20h40 DILILI À PARIS GIRL AMIN Les frères SISTERS

18h40 21h00 I FEEL GOOD GIRL

18h20 (D) 20h45(d) polar USA DONBASS BLOOD SIMPLE 16h15 18h30 20h40 AMIN DILILI À PARIS AMIN 14h00 16h15 18h20 (D) 20h45 Un peuple et son roi NOS BATAILLES Un peuple et son roi GIRL 14h00 (D) 16h00 18h40 20h40 LIBRE I FEEL GOOD L'AMOUR FLOU Les frères SISTERS 14h00 16h00 18h30 20h30 soirée débat L'AMOUR FLOU GIRL RAFIKI L'INTELLIGENCE DES ARBRES

18h50 (D) 20h45 (D) CHRIS THE SWISS I FEEL GOOD

14h20 16h40 (D) 18h45 20h30(d) polar USA DONBASS De chaque instant CHRIS THE SWISS Assurance sur la m.11h10 14h15 (D) 16h10 17h10 18h50 20h40CHRIS THE SWISS Okko et les fantô… Nico & Patou RAFIKI AMIN LIBRE11h00 14h20 16h30 18h40 20h40L'AMOUR FLOU GIRL I FEEL GOOD L'AMOUR FLOU GIRL11h10 14h30 16h30 18h30 20h30LE RAT SCÉLÉRAT NOS BATAILLES AMIN NOS BATAILLES RAFIKI11h00 14h15 16h40 18h30 20h50DILILI À PARIS Un peuple et son roi DILILI À PARIS Les frères SISTERS I FEEL GOOD

18h30 20h30 NOS BATAILLES DONBASS 17h00 18h50(d) polar USA 20h40 DILILI À PARIS GUN CRAZY LIBRE 14h00 16h00 18h40 20h30 NOS BATAILLES THUNDER ROAD I FEEL GOOD Un peuple et son roi 14h00 16h00 18h30 20h45 AMIN CHRIS THE SWISS GIRL RAFIKI 14h00 16h00 18h20 20h40 GIRL L'AMOUR FLOU Les frères SISTERS L'AMOUR FLOU

AVIS AUX ENSEIGNANTS AUTOUR DE LA GRANDE GUERRE

A utopia:

ADAMA

Formidable film d’animation qui retrace le parcours d’un jeune garçon parti à la recherche de son frère soldat, tirailleur, pris dans l’horreur de la guerre 14/18.

Scolaire possible au 01 30 37 75 52 (3 euros par élève)

Au théâtre Uvol:

« PETITES HISTOIRES DE LA GRANDE GUERRE »

Spectacle écrit autour des lettres et témoignages des poilus et de leur famille.

renseignements & réservations au 01.34.21.85.79

AVIS AUX ENSEIGNANTS !

En partenariat avec l’Association ENSEMBLE

CONTRE LA PEINE DE MORT,

LE JEUDI 11 OCTOBRE (le matin et l’après-midi)

Le cinéma Utopia organise une rencontre à destination des élè-ves (collège/Lycée) avec Sabine Atlaoui, la femme de Serge At-laoui, citoyen français condamné à mort, à l’issue de la diffusion du documentaire « Serge condamné à mort », en présence de la réali-satrice.CONTACTEZ NOUS AU 01 30 37 75 52 pour inscrire vos élèves.Documents pédagogiques disponibles.

Page 26: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

14h20 16h40 17h50 20h30 CAPHARNAÜM NICO & PATOU FIRST MAN the house that Jack.

18h30 20h40 22h30 DILILI À PARIS ...saveur des ramen Les frères SISTERS 16h00 18h40 20h40 22h40 L'AMOUR FLOU NOS BATAILLES L'AMOUR FLOU THUNDER ROAD14h00 16h00 18h40 20h45 AMIN Les frères SISTERS GIRL FIRST MAN 14h00 16h00 18h10 21h00 RAFIKI …intelligence des a.. the house that Jack. The house that Jack built 14h00 16h00 18h30 20h30 soirée débat (+ 19h30 dégustation) NOS BATAILLES CAPHARNAÜM RAFIKI WINE CALLING

18h20 21h00 FIRST MAN CAPHARNAÜM

14h20 17h15 18h30 20h30 the house that Jack. NICO & PATOU ...saveur des ramen NOS BATAILLES 14h30 16h30 18h40 20h50 WINE CALLING GIRL AMIN GIRL 14h20 17h00 18h30 20h40 FIRST MAN LE RAT SCÉLÉRAT L'AMOUR FLOU Les frères SISTERS 14h15 16h15 18h40 (D) 20h30 L'AMOUR FLOU CAPHARNAÜM …intelligence des a.. The house that Jack built 14h15 16h20 18h20 21h00 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS FIRST MAN CAPHARNAÜM

14h30 16h30 18h20 21h00 DILILI À PARIS RAFIKI CAPHARNAÜM FIRST MAN

14h30 16h30 18h30 20h30 L'AMOUR FLOU ...saveur des ramen WINE CALLING THUNDER ROAD11h00 p'tit déj. 14h20 17h15 18h30 20h30La tendre indifféren- the house that Jack. LE RAT SCÉLÉRAT L'AMOUR FLOU RAFIKIce du monde 14h15 16h15 18h20 20h45(avant-1ère) La prophétie de l'h… GIRL CAPHARNAÜM GIRL 14h20 16h15 18h15 20h40 DILILI À PARIS NOS BATAILLES Les frères SISTERS CAPHARNAÜM11h00 p'tit déj. 14h15 16h50 18h45 20h40La prophétie de l'h… FIRST MAN DILILI À PARIS AMIN FIRST MAN

14h30 16h50 18h40 20h45 CAPHARNAÜM AMIN NOS BATAILLES RAFIKI 14h20 17h15 18h30 20h30 the house that Jack. LE RAT SCÉLÉRAT WINE CALLING ...saveur des ramen 14h30 16h20 18h20 20h45 DILILI À PARIS GIRL Les frères SISTERS L'AMOUR FLOU 14h20 17h00 18h00 20h50 FIRST MAN NICO & PATOU the house that Jack. AMIN 14h15 16h20 18h15 20h40 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS CAPHARNAÜM FIRST MAN

14h20 17h15 (D) 18h30 (D) 20h30 (D) the house that Jack. NICO & PATOU THUNDER ROAD NOS BATAILLES 14h30 16h30 18h40 (D) 20h40 WINE CALLING ...saveur des ramen RAFIKI GIRL 14h20 17h00 18h30 20h40 FIRST MAN LE RAT SCÉLÉRAT L'AMOUR FLOU Les frères SISTERS 14h15 16h15 18h40 (D) 20h30 L'AMOUR FLOU CAPHARNAÜM AMIN The house that Jack built 14h15 16h10 18h10 20h50 DILILI À PARIS NOS BATAILLES FIRST MAN CAPHARNAÜM

14h15 16h20 18h20 20h45 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS CAPHARNAÜM FIRST MAN

14h20 17h10 18h20 20h45 the house that Jack. NICO & PATOU Les frères SISTERS GIRL 14h30 16h50 18h40 20h40 CAPHARNAÜM THUNDER ROAD NOS BATAILLES L'AMOUR FLOU 14h15 16h15 18h15 20h50 La prophétie de l'h… GIRL FIRST MAN CAPHARNAÜM 14h20 16h10 17h10 18h50 20h40 DILILI À PARIS Le rat scélérat RAFIKI AMIN The house that Jack built 14h15 16h50 18h40 20h30 soirée débat FIRST MAN DILILI À PARIS ...saveur des ramen Biologie 2.0

18h15 20h40 CAPHARNAÜM FIRST MAN

18h30 20h30 GIRL AMIN 17h00 18h50 20h40 DILILI À PARIS RAFIKI NOS BATAILLES 14h00 16h15 18h20 20h45 CAPHARNAÜM ...saveur des ramen CAPHARNAÜM Les frères SISTERS 14h00 16h00 18h50 20h30 L'AMOUR FLOU the house that Jack. …intelligence des a.. The house that Jack built 14h00 16h00 18h40 20h40 GIRL FIRST MAN L'AMOUR FLOU FIRST MAN

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS

SAINT-OUEN

mEr

17OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

18OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

19OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

20OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

21OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

22OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

23OCT

PONTOISETOUT LE PROGRAMME SUR :

www.cinemas-utopia.org/saintouen

Ecrire au Stella café avec l’atelier d’écriture

«couleurs de plume»

Ecrire pour le plaisir au moyen de jeux d’écriture et de

contraintes littérairesLibérer son imagination et sa

créativité en jouant avec les motsles jeudis 27 septembre ; 4 et 11

octobre ; 8-15-22-29 novembre ; 6-13-20 décembre de 9h30 à 11h30

à la Maison des Associations,Salle Prune, place du Petit

Martroyà Pontoise

Les samedis 20 octobre, 10 novembre

et 8 décembre.de 14h30 à 16h30

au Stella café d’Utopiaà Saint-Ouen-l’Aumône

15 euros l’atelierChaque séance est indépendante.

contact : [email protected]

Page 27: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

PANDORA / UTOPIA MÊME COMBAT : NOS ABONNEMENTS SONT VALABLES LÀ-BAS ET INVERSEMENT

14h15 16h40 18h30 20h50 CAPHARNAÜM COLD WAR LE GRAND BAIN FIRST MAN

14h15 16h10 18h10 21h00 la tendre indifféren… GIRL the house that Jack. The house that Jack built 14h15 16h50 18h40 20h40 +dégustation 22h30FIRST MAN ...saveur des ramen la tendre indifféren… WINE CALLING Les frères SISTERS14h30 16h50 18h10 20h50 22h40LE GRAND BAIN La chasse à l'ours FIRST MAN COLD WAR GIRL14h20 16h40 18h30 20h30 22h45CAPHARNAÜM COLD WAR L'AMOUR FLOU CAPHARNAÜM TERRA FRANCA14h30 16h30 18h00 20h30 22h45DILILI À PARIS LE RAT SCÉLÉRAT CAPHARNAÜM LE GRAND BAIN BLINDSPOTTING

14h20 16h20 18h20 20h45 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS LE GRAND BAIN FIRST MAN

14h15 16h10 19h00 20h50 WINE CALLING the house that Jack. BLINDSPOTTING la tendre indifféren… 14h20 16h15 17h15 18h20 20h30 L'AMOUR FLOU …rat scélérat …chasse à l'ours GIRL The house that Jack built 14h20 16h40 19h00 20h50 LE GRAND BAIN CAPHARNAÜM ...saveur des ramen CAPHARNAÜM 14h15 16h50 18h40 21h00 FIRST MAN COLD WAR Les frères SISTERS COLD WAR 14h30 16h30 18h20 20h45 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS LE GRAND BAIN FIRST MAN

14h15 16h10 18h15 21h00 DILILI À PARIS la tendre indifféren… FIRST MAN LE GRAND BAIN

14h20 16h15 18h40 20h40 la tendre indifféren… Les frères SISTERS la tendre indifféren… TERRA FRANCA11h10 14h30 17h20 18h30 20h30La chasse à l'ours the house that Jack. LE RAT SCÉLÉRAT WINE CALLING the house that Jack.11h00 14h20 16h15 18h10 20h50CAPHARNAÜM L'AMOUR FLOU DILILI À PARIS FIRST MAN GIRL11h10 14h15 16h50 18h40 21h00COLD WAR FIRST MAN ...saveur des ramen CAPHARNAÜM BLINDSPOTTING11h00 14h15 16h20 18h45 20h40DILILI À PARIS La prophétie de l'h… LE GRAND BAIN COLD WAR LE GRAND BAIN

14h15 16h00 17h00 18h00 20h50 Terra franca …rat scélérat …chasse à l'ours the house that J. la tendre indifféren… 14h20 16h40 18h30 20h50 CAPHARNAÜM ...saveur des ramen CAPHARNAÜM L'AMOUR FLOU 14h20 16h10 18h30 20h30 (D) DILILI À PARIS LE GRAND BAIN COLD WAR Les frères SISTERS 14h30 16h15 18h10 20h45 COLD WAR la tendre indifféren… FIRST MAN BLINDSPOTTING 14h15 16h15 18h20 20h45 La prophétie de l'h… GIRL LE GRAND BAIN LE GRAND BAIN

14h30 16h30 18h50 20h45 (D) la tendre indifféren… CAPHARNAÜM la tendre indifféren… ...saveur des ramen 14h20 17h15 (D) 18h30 (D) 20h30 (D) the house that Jack. LE RAT SCÉLÉRAT TERRA FRANCA The house that Jack built 14h30 16h50 18h15 20h50 LE GRAND BAIN La chasse à l'ours FIRST MAN COLD WAR 14h15 16h00 18h40 (D) 20h45 COLD WAR FIRST MAN GIRL CAPHARNAÜM 14h15 16h15 18h15 20h40 DILILI À PARIS BLINDSPOTTING LE GRAND BAIN FIRST MAN

14h20 (D) 16h30 18h30 (D) 20h40 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS L'AMOUR FLOU LE GRAND BAIN

14h30 16h30 18h50 20h45 la tendre indifféren… CAPHARNAÜM TERRA FRANCA la tendre indifféren… 14h20 17h15 18h30 20h30 the house that Jack. LE RAT SCÉLÉRAT BLINDSPOTTING The house that Jack built 14h30 16h50 18h15 20h50 LE GRAND BAIN La chasse à l'ours FIRST MAN COLD WAR 14h15 16h00 18h40 20h40 COLD WAR FIRST MAN L'AMOUR FLOU CAPHARNAÜM 14h15 16h15 18h15 20h40 La prophétie de l'h… DILILI À PARIS LE GRAND BAIN FIRST MAN

14h30 16h30 18h40 20h40 DILILI À PARIS GIRL ...saveur des ramen LE GRAND BAIN

14h15 16h00 17h00 18h00 20h50 saveur des r… …rat scélérat …chasse à l'ours the house that J. la tendre indifféren… 14h20 16h40 18h30 20h50 CAPHARNAÜM WINE CALLING CAPHARNAÜM GIRL 14h20 16h10 18h30 20h30 DILILI À PARIS LE GRAND BAIN COLD WAR Les frères SISTERS 14h30 16h15 18h10 20h45 COLD WAR la tendre indifféren… FIRST MAN BLINDSPOTTING 14h15 16h15 18h15 20h40 La prophétie de l'h… L'AMOUR FLOU LE GRAND BAIN LE GRAND BAIN

SAINT-OUEN

mEr

24OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

JEU

25OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

VEN

26OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

SAm

27OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

DIm

28OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

LUN

29OCT

PONTOISE

SAINT-OUEN

mAr

30OCT

PONTOISE

Bienvenue aux titulaires du Pass-Campus!Le Cinéma Utopia

propose la place à 3,50 € aux étudiants titulaires du

Pass Campus.

De quoi s’agit-il ?Pour 5€ par an, ce dispositif permet d’obtenir des tarifs préférentiels dans les lieux culturels, sportifs et de loisirs de Cergy-Pontoise, ex : piscine à 1€, -25 % sur des activités de l’île de loisirs…Inscription au Centre Information Jeu-nesse du Val d’Oise, à Cergy

Plus d’informations: Centre Information Jeunesse 95

1 place des arts - 95000 Cergy 01 34 41 67 67 - cij.valsoise.fr

facebook.com/cij95/ twitter.com/cijvaldoise

Page 28: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DESTINATION PÉKIN !

JUSQU'AU 30/09

Film d’animation réalisé par Christopher JENKINS2018 Chine / USA 1h31 VF

Pour les enfants à partir de 5 ans

Ah, je vous entends d’ici souffler d’un air las : « Quoi ? Encore une histoire d’oiseau migrateur ? Encore un petit oiseau qui a raté le coche de la grande transhumance vers le Sud et qui doit trouver tout seul son chemin ? Noooooon, pitié ! ». C’est vrai que depuis quelques films d’animation, il semblerait que le créneau soit particulièrement prisé et, avouons-le, un peu usé. Pourtant, s’il est bien question ici d’oiseaux migrateurs, de l’hi-ver qui arrive, de la douceur qu’il faut s’en aller chercher, nous sommes toutefois dans une histoire un peu différente puisque tout va se passer sur terre et non pas dans le ciel. Et avouons-le, la Chine est aussi très très belle vue d’en bas, avec ses paysages à couper le souffle, ses montagnes, sa muraille.

Peng est un jars casse-cou, farceur et dragueur, assez peu porté sur l’esprit d’équipe et, il faut l’avouer, passablement agaçant avec ses airs de frimeur et son égocentrisme un peu trop présent. Durant les préparatifs de migration très sérieuse-ment menés par le chef d’escadrille, il préfère faire l’andouille et voler de traviole pour épater la galerie, ou tenter quelques nouvelles figures acrobatiques. Bref, il finit par rater le coche du grand départ, au grand désespoir de sa fiancée qui s’en-vole donc sans lui. Il rencontre alors Chao et Chi, deux petits canetons, également séparés de leur groupe qui s’en vont, eux, vers un soi-disant El Dorado où tout n’est que calme, luxe et volupté (enfin ça c’est ce qu’on leur a vendu sur le pa-pier car il s’agit en réalité, mais ne le dites pas à vos enfants, d’une terrible zone touristique où la spécialité culinaire est le canard laqué, on est en Chine, hein, ne l’oublions pas). Aucun ne peut voler ? Qu’importe, ils décident de partir tous les trois, à travers toute la Chine, pour une grande migration… à pied ! Chao et Chi prennent un malin plaisir à taquiner Peng, qui découvre bien malgré lui les inconvénients d’un voyage avec des petits canetons facétieux ! Les péripéties et les blagues ne vont pas manquer lors de cette expédition à pied très mou-vementée, d’autant qu’un lynx schizophrène friand de mets à plumes va être de la partie, bien décidé à croquer tout ce petit monde avant l’arrivée de l’hiver.C’est plutôt bien rythmé, bien ficelé, bien écrit, assez drôle et pas si loin d’un Kung Fu Panda dans le ton et l’humour. Et puis les héros un peu fourbes et égocentriques, ça nous change un peu des super héros trop bienveillants !

LE rAT SCÉLÉrATDU 10 AU 30/10

Programme de trois films d’animationNouvelle Zélande / Suède / Angleterre 2016-2017 Durée totale : 42 mn VF

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS TARIF UNIQUE 4 EUROS

Le plat de résistance de cet épatant programme pour les petits, c’est donc Le Rat scélérat, nouvelle réalisation de la fameuse équipe des Gruffalo, La Sorcière dans les airs, Monsieur Bout-de-Bois et autres Un conte peut en cacher un autre. Rien que du bon ! Et histoire de dérouler le tapis rouge au film vedette, deux films tout courts et très sympas.

•Musique-MusiqueNed Wenlock, Nouvelle-Zélande, 6 mnUne aventure poétique, folle et inventive qui met en scène des cerfs, des oiseaux chanteurs, un tourne-disque et un chas-seur... C’est la musique qui est le fil conducteur, qui unit les personnages, accompagne leurs actions et peut même les conduire au bonheur !

•Une pêche fabuleuseUzi Geffenbald, Suède, 10 mnBetty est une petite chatte qui se retrouve toute seule dans une sorte de pot de chambre à naviguer sur les eaux trou-bles et sales d’une ville bien abîmée par la pollution. Affamée, elle essaie d’attraper un poisson à l’aide d’une canne bricolée, mais la pêche est tout sauf miraculeuse ! Heureusement, elle ne manque pas d’imagination...

•Le Rat scélératJeroen Jaspaert, Angleterre, 26 mnLe Rat scélérat était un vilain, le Rat scélérat était un gredin. Il chapardait tout ce qui lui plaisait, il mangeait tout ce qu’il chapardait...Sa vie se résumait à un long festin. Ses dents étaient jaunes mais bien aiguisées. Ses manières étaient brusques et pas très distinguées.Ainsi voyageait le Rat scélérat, galopant, chevauchant, filant comme le vent, dérobant leurs victuailles aux voyageurs qu’il croisait sur sa route.Avec son masque et sa cape qui en font une sorte de Zorro passé du côté obscur de la Force, le Rat scélérat sème la ter-reur et la famine sur son chemin. Ses victimes maigrissent, tandis que sa propre bedaine s’arrondit... Mais à force de voler, de se goinfrer et de faire son intéressant, il va finir par tomber sur plus malin que lui...

Page 29: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

NICO & PATOU

DU 3 AU 23/10

Programme de huit courts-métrages d’animationMariko HÄRKÖNEN et Ismo VIRTANENJapon-Finlande 1997-2008 Durée totale : 42 mn Sans parole

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANSTARIF UNIQUE 4 EUROS

Tout droits sortis d’une campagne enchanteresse peuplée de drôles de petites bestioles, voici Nico le scarabée et Patou le hanneton, deux compères qui vont vivre tout un tas d’aventures sous le signe de la solidarité, de la poésie et du burlesque !

•La RencontreL’existence impeccable de Nico est bousculée quand un étranger, Patou, s’écrase à travers le toit et atterrit sur son lit. D’abord réticent à l’arrivée de l’intrus, Nico est surpris de constater que Patou est un bon compagnon et un excellent cuisinier.

•Un bébé affaméLes nouveaux amis trouvent un œuf d’apparence délicieuse. Alors qu’ils s’apprêtent à l’ouvrir, ils entendent des sons provenant de l’in-térieur. Une chenille très mignonne apparaît et les instincts paternels de Nico et Patou sont éveillés. Ils ramènent la chenille à la maison, et elle s’avère avoir un énorme appétit.

•Le Chewing-gumNico et Patou se disputent au sujet d’un étrange objet rose et sucré qu’ils trouvent dans la décharge.

•Le BousierUn bousier fait innocemment de l’auto-stop quand Nico et Patou le renversent avec leur véhicule et le blessent à la jambe. Nico et Patou veulent se faire pardonner et proposent alors au bousier de le rame-ner chez lui. Mais un bousier, pouah, c’est crado !

•Le NectarNico et Patou sont excités quand ils découvrent que les fleurs de la prairie sont pleines d’un délicieux nectar. Voler de fleur en fleur est un travail ardu et la cueillette du nectar prend du temps, Nico invente alors une machine multifonctions très efficace, qui fera le travail pour eux.

•La FramboiseNico et Patou repèrent une framboise sur une petite île, au milieu d’une flaque d’eau. Ils mettent une voile sur un bateau d’écorce pour aller récupérer le fruit...

•La RemorqueC’est l’automne et la communauté des insectes récolte des pommes. Nico et Patou trouvent une grosse pomme rouge dans un arbre. Mal-gré la hauteur, les deux amis arrivent à la décrocher....

•Le Grand frissonL’hiver arrive et Nico soigne Patou qui est malade. Comme ils man-quent de nourriture, Nico skie jusque chez leurs voisins demander de l’aide, mais aucun d’entre eux n’est prêt à partager ses précieux stocks...

LE QUATUOr À COrNES

JUSQU'AU 30/09

Programme de 3 courts-métrage d'animationFrance / Belgique Durée totale 43 min

À partir de 4 ansTarif Unique 4 euros

Une des singularités de ce programme réside dans le choix artistique d’un traitement différent pour chacun des films, alors que les personnages se retrouvent d’un film à l’autre. Ces variations, portées par des cinéastes diffé-rents, permettent d’offrir une diversité narrative et esthéti-que. Le savoir-faire des productions Vivement Lundi ! est encore une fois démontré à travers ce nouveau program-me sensible et drôle, qui donne à voir les vaches sous un angle…vachement sympa.Aglaé la pipelette, Rosine la tête en l’air, Clarisse la peu-reuse et Marguerite la coquette ne se contentent pas de regarder passer les trains. Ce petit troupeau de vaches vous entraîne dans leurs aventures à travers ce program-me de 3 courts meuhtrages plein de tendresse et d’hu-mour !

• La Clef des champsBenjamin Botella et Arnaud Demuynck2017 – Durée : 28min - 2D

Au cours d’un périple fantaisiste jusqu’au bord de la mer, quatre vaches vont découvrir la liberté dans le monde inconnu qui s’étend au-delà de leur pré. Cette odyssée riche en aventures, en rencontres burlesques, disputes, réconciliations et découvertes, transforme le troupeau initial, trop lié par l’habitude, en une irréductible bande d’amies, solidaires et affranchies.

• Dorothy la vagabondeEmmanuelle Gorgiard2017 – Durée : 8min38 - Marionnettes

Rosine, Marguerite, Clarisse et Aglaé paissent tranquille-ment dans leur champ. Elles n’ont jamais eu l’occasion de partir à l’aventure et ne connaissent pas grand-chose du monde qui les entoure. Un beau matin de printemps, elles découvrent avec surprise une créature poilue dans leur prairie !

• Aglaé la pipelettePascale Hecquet2018 – Durée : 7min - Digital cut out animation

Aglaé aime par-dessus tout faire la conversation à ses petites camarades. L’ennui, c’est qu’elle oublie de leur laisser la parole...

Page 30: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

LA CHASSE À L'OUrS

À PARTIR DU 24/10

Programme de trois filmsfilm d’animation Biélorussie / GB 2017 Durée totale : 45min

À PARTIR DE 3 ANS TARIF UNIQUE 4 EUROS

Précédée de UN PRINTEMPS EN AUTOMNE et LE RÊVE DE L’OURS.

Chaussons nos bottes et partons à l’aventure ! Parcourir des forêts, traver-ser des rivières ou, soyons fous, attraper des ours… Même en hiver, tout est pos-sible pour nos petits héros intrépides ! Ce ne sont ni l’imagination ni le courage qui manquent aux personnages de ces trois petits films sympas comme tout ! •Le Rêve de l’ours (Ruslan Sinkevich, Biélorussie, 7 mn)

Dans une forêt lointaine, là où le soleil se lève et se couche, vit un ours. À l’arrivée des premiers flocons, il emporte le soleil dans sa tanière et dort avec lui tout l’hiver. Un jour, un enfant impatient de revoir le printemps décide d’aller les réveiller… •Un printemps en automne (Tatiana Kublitskaya, Biélorussie, 10 mn)

L’automne a chassé le beau temps et apporté la pluie. Le petit Yanka s’est blotti au fond de son lit, mais sa grande sœur ne l’entend pas de cette oreille, pas question de rester enfer-mée ! La voilà partie à travers champs à la recherche d’un rayon de soleil… •La Chasse à l’ours (Joanna Harrison et Robin Shaw, GB, 28 mn) Quand Papa et Maman partent chercher Grand-Mère, Rosie et ses quatre frères et sœurs se retrouvent seuls à la mai-son. Que vont-ils bien pouvoir faire ? Se chamailler, regarder la télévision, jouer au foot… ? Et s’ils partaient plutôt à la chasse à l’ours ?

OKKO ET LES FANTÔmES

DU 26/09 AU 14/10

Réalisé par Kitarô KôsakaFilm d'animation Japon 2018 1h35 VF

POUR TOUS À PARTIR DE 7/8 ANS

Okko a perdu ses parents dans un acci-dent de voiture. La voilà aux bons soins de sa grand-mère, aubergiste, pour qui il n’y a dans la vie que le travail. C’est ain-si que Okko se retrouve à devoir s’occu-per des clients de l’auberge quand elle ne va pas à l’école. Tourmentée par la mort de ses parents bien qu’elle n’en laisse rien paraître, Okko va peu à peu apprendre à se reconstruire en compa-gnie de… fantômes.

Le premier film de Kitarô Kôsaka, di-recteur de l’animation au studio Ghibli, est cependant moins un film fantastique que psychologique. En effet, quelques temps seulement après être arrivée à l’auberge, Okko fait la connaissance d´Uribo, un garçon mort dans les an-nées 70 ; mais aussi de Miyo, décédée treize ans auparavant, et de Suzuki, un petit diable blond gourmand et vorace. Ces trois-là vont aider Okko à faire le deuil de ses parents, à se reconstruire et à grandir.Le récit, dirigé tout entier vers l’appren-tissage et la quête de soi, est aussi em-preint de mystère, de spiritualité et de sagesse, trois ingrédients qui font la re-nommée du cinéma japonais. En se liant d’amitié avec les fantômes et avec l’une des clientes de l’auberge pratiquant la méditation et les arts mystiques, Okko va peu à peu apprendre à (re)vivre, se libérer de ses démons, ne plus culpabi-liser, se pardonner à elle-même et aux autres.Au-delà des esprits qu’il met en scène, Okko et les fantômes n’est pas un film fantastique mais plutôt un joli film sur le deuil et le pardon.

Arthur Champilou sur avoir-alire.com

LA PrOPHÉTIE DE L'HOrLOGE

À PARTIR 17/10

Réalisé par Eli RothUSA 2018 1h43 Version Françaiseavec Jack Black, Cate Blanchett, Owen Vaccaro, Renée Élise Goldsberry, Kyle MacLachlan...D'après le roman de John Bellairs Scénario de Éric Kripke

POUR TOUS À PARTIR DE 8/9 ANS

Lewis Barnavelt, 10 ans, vient de perdre ses parents et apprend qu’il va être confié à son oncle Jonathan. La première rencon-tre a lieu dans le bus qui amène le jeune orphelin vers sa nouvelle demeure et dès le premier regard Lewis comprend que son oncle est un brin loufoque... Pour commen-cer, qui se promène en pleine rue avec une robe de chambre ?! Arrivé dans la grande maison sombre et très encombrée, il est à peine surpris d’entendre le tonton an-noncer : “Tu verras, cet endroit est tout à fait surprenant”. Et pour cause ! Très vite il réalise que le débonnaire oncle Jonathan et sa sage et un peu stricte voisine Mme Zimmermann sont magiciens. Ce qui expli-que assez bien les meubles qui bougent et les drôles de bestioles qui vivent avec eux ! Lewis est ravi… au début. Puis il se met lui-même à faire de la magie et il ressuscite par mégarde l’ancienne propriétaire de la maison, Serenna Izard. Or Serenna et son mari ont autrefois caché une horloge dans les murs de la maison, une horloge qui a le pouvoir d’anéantir l’Humanité tout entière… Et seuls les Barnavelt peuvent l’arrêter.Dans la tradition des films classiques des productions Amblin (E.T. Les Gremlins) La Prophétie de l’horloge nous propose une aventure fantastique et familiale dans une maison qui fait tic-tac, un film magique bien troussé qui fait peur juste ce qu’il faut !

PETIT-DÉJEUNER DIMANCHE 21 OCTOBRE à Utopia Saint-Ouen ( rendez-vous au

café Stella à 10h45, séance à 11h15 )On offre le chocolat chaud, le thé et le jus

d'orange Tarif unique : 4 euros

Page 31: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DÉCOUVREZ EN AVANT-PREMIÈRE LE NOUVEAU FILM D'ANIMATION DE MICHEL OCELOT LE DIMANCHE 7 OCTOBRE À 14H20 À UTOPIA ST-OUEN L'AUMÔNE (Tarifs habituels utopia)

ET À PARTIR DU 10/10

Film d’animation écrit et réalisé par Michel OCELOTavec les voix de Prunelle Charles-Am-bron, Enzo Ratsito, Natalie DESSAY...

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS

MAIS AUSSI POUR LES GRANDS...

Chaque nouvel opus de Michel Ocelot réveille dans les cervelles une légère nos-talgie qui résiste au temps qui passe. On aimerait tellement retrouver l’émerveille-ment tenace des premiers pas du petit Kirikou qu’on serait capable de faire la fine bouche devant les œuvres suivantes de son créateur ! Quoi ? Bouder Dilili ? Impossible ! La nouvelle héroïne d’Ocelot ferait fondre les pires récalcitrants grâce à son charme désuet et sa candeur vir-ginale. D’ailleurs, dans le Paris de la Belle Époque, rien ni personne ne sem-ble pouvoir lui résister ! Partout où passe la petite métisse, sa bonne humeur, son sens de la répartie viennent à bout des obstacles et font oublier sa couleur de peau. Car le temps n’est pas bien loin où les « colorés » comme on les désigne alors, étaient encore des esclaves. Lutter constamment contre l’ignorance d’autrui a visiblement forgé l’esprit vif de la jeune kanake. Ce n’est pas avec de l’agres-sivité qu’elle enferre ses détracteurs, mais avec une arme bien plus fatale :

la politesse ! C’est ainsi qu’elle force le respect de chacun : une révérence, une parole gentille, un regard désarmant de douceur et de perspicacité. On est prêt à parier que les chérubin(e)s qui verront le film se gargariseront longtemps de son « Enchantée, je suis heureuse de vous rencontrer… », petite formule qui tourne en boucle, telle une ritournelle tout aussi appliquée qu’un brin comique tant elle pourrait devenir obséquieuse. Mais quand on n’a pas la bonne couleur de peau, face à une nation blanche qui fantasme sur le dos des « sauvages », mieux vaut tout faire pour montrer qu’on ne l’est pas et que la noirceur n’est pas synonyme de crasse. Dilili nous semble bien vite plus civilisée que certains Pa-risiens qui la dévisagent du haut de leur bêtise. À cet égard, la première scène étonnante, qu’on vous laisse découvrir, laisse en fond de gorge un arrière goût dérangeant qui fera appréhender la suite du récit avec un autre regard. Vous l’aurez compris, Dilili à Paris n’est pas un dessin animé simpliste, il ne prend pas les mioches pour des imbéciles. Sous ses allures joviales, il leur propose une vraie réflexion sur le rejet de l’autre, le racisme, l’intégrisme. Mais à côté de cette fable politique et féministe (osons le mot : enfin une héroïne féminine intelli-gente dans laquelle les petites filles peu-vent se projeter !), c’est aussi une ode inconditionnelle au Paris de la bien nom-mée « Belle Époque ». Toute l’intrigue ha-

letante est aussi un génial prétexte pour (re)découvrir avec émerveillement la ca-pitale, lui rendre hommage, la sublimer. C’est une véritable déclaration d’amour aux arts, à la richesse culturelle, au mon-de intellectuel vibrant, polymorphe des années 1900. C’est la rencontre de Dilili avec Orel, un beau gosse aux allures de jeune premier, conducteur de triporteur de son état, qui va rendre l’exploration de la ville possible dans ses moindres recoins : depuis ses plus imposants monuments jusqu’à ses dessous inavouables et cachés, tels les égouts. Rapidement Orel et Dilili forment un duo inséparable, à l’allure improbable (le garçon est tout aussi élancé que no-tre gracieuse Dilili est courte sur pattes). C’est à la hauteur des humbles que la visite féérique débute et qu’on va cô-toyer comme par enchantement les plus prestigieux personnages d’alors, que l’histoire n’a pas oubliés : de Marie Curie à Sarah Bernard, en passant par Louise Michel… et tous les grands scientifiques, philosophes, artistes, qu’on croise dans un tourbillon palpitant.Tout irait donc pour le mieux pour Dilili si, dans l’ombre de ce séjour lumineux, ne planait une terrible menace, un terrible complot orchestré par les affreux mal-maîtres qui kidnappent à tour de bras d’innocentes petites filles. Un mystère que notre couple d’intrépides va évidem-ment s’attacher à vouloir éclaircir. Dilili à Paris est un film somptueux, un ré-gal non seulement pour les yeux, l’intelli-gence, mais aussi aussi pour les oreilles grâce à la présence incomparable de Na-thalie Dessay qui incarne la grande can-tatrice Emma Calvé, grâce aussi à toutes les chansons des rues qui enjolivent les plus ternes quartiers.

DILILI À PARIS

Page 32: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

1 SÉANCE SUPPLÉMENTAIRE LE 12/10Film documentaire réalisé par Stéphanie BRILLANTFrance, USA 2017 1h30 VOSTF (Français et Anglais)Avec des experts en neurosciences, des enfants, des chercheurs, des éducateurs et même un moine Bouddhiste.

« Je ne crois pas à l’éducation dogmatique, et l’idée de ce film était donc de comprendre, biologiquement, l’évolution du cerveau de l’enfant et ainsi de pouvoir identifier quelles sont les expériences qui sont favorables à son développement optimal. Tous les enfants ont un immense potentiel, et en tant qu’adultes nous sommes en partie responsables de la réalisation de ce dernier. Mon ambition est donc d’éveiller les consciences et de pousser à la réflexion personnelle ».

C’est un film qui vous donne la patate, qui vous donne envie d’expérimenter, d’explorer de nouvelles pistes, qui vous donne envie de lire pour en savoir encore plus sur le sujet, qui vous invite aussi à faire un pas de côté pour prendre le temps de mieux comprendre cet outil formidable que la nature a mis à notre disposition et que nous connaissons finalement si mal ou si peu : notre cerveau. Avec un talent certain pour la vulgarisation de son propos et un ton simple et souvent drôle qui évite tout académisme soporifique, Stéphanie Brillant nous offre ici un documentaire

passionnant comme un voyage joyeux au pays des neurosciences dans lequel on se glisse avec délice. En 1h30 chrono, nous allons faire connaissance avec quelques-uns des plus brillants et éminents chercheurs et spécialistes qui se sont penchés sur cette grosse bécane qu’est le cerveau, en s’attachant tout particulièrement sur celui, encore plus passionnant, des enfants. Car le cerveau des enfants est un territoire infini qui recèle bien des trésors… Avec l’aide de nombreuses illustrations pratiques et expérimentations concrètes mises en œuvre dans des laboratoires de recherches, université ou écoles, le film révèle l’incroyable plasticité du cerveau. Comment la manipulation d'objets, la mise en situation, mais aussi les expériences d’échec peuvent construire les apprentissages. Comment les adultes façonnent et stimulent, à leur insu et dès la naissance, les capacités cognitives des tout-petits. Comment les discours, les raisonnements que l’on déploie face à ces êtres en devenir vont avoir des répercussions sur leur développement psycho-affectif, puis sur leurs caractères et compétences. Comment enfin tenter d’appliquer au quotidien, à la maison, à l’école, des règles simples directement inspireés des neurosciences pour aider petits et grands à mieux se comprendre, à mieux grandir, à mieux s’épanouir, en un mot : à vivre heureux.Bref, venez vite voir ce film !

LE FOODTRUCKÀ déguster

au Stella Café

Tous les vendredis et samedisdevant le cinéma

Les Burgers Bio et Frites maison

de Crock N' Roule

Renseignements et calendrier

• CROCK'N'ROULE : 0677874194

La séance du dimanche 7 octobre à 11h00 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône

sera suivie d'un échange avec Marie-Pierre BIDAL, psychologue clinicienne, présidente de l'association

« Potentialdys » et enseignante chercheure en Sciences de l'Education et Chahra JOUBREL MERAHI, professeur des écoles, formatrice certifiée en Discipline Positive.

LE CERVEAU DES ENFANTS

Page 33: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

SAMEDI 6 OCTOBRE À 16H au Royal Utopia de Pontoise : La comédie Française : 4ème rendez-vous !Projection en différé du spectacle présenté à la Comédie Française

DURÉE TOTALE : 2h

Tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine mis en scène par Stéphane Braunschweig avec Dominique Blanc (Agrippine), Laurent Stocker (Néron), Stéphane Varupenne (Britannicus) et les co-médiens de la troupe de la Comédie-Française et les comédiens de l’Académie de la Comédie-Française

• Tarification spéciale : Tarif normal : 14 euros • Tarif réduit : 8 euros (jeunes jusqu’à 16 ans, étudiants, demandeurs d’emploi)

- Les tickets Utopia ne sont pas acceptés -

Figure de proue du théâtre contemporain, Stéphane Brauns-chweig s’attaque au répertoire de la tragédie classique françai-se dans une mise en scène éminemment moderne. Britannicus est le récit d’une prise de pouvoir, un tissu d’intrigues entre pro-fessionnels de la politique. C’est la première mise en scène de Stéphane Braunschweig à la Comédie Française, c’est aussi le premier rôle de Dominique Blanc en tant que nouvelle pension-naire du Français. Une haute porte blanche en avant-scène ouvre sur une salle de réunion moderne, froide, impersonnelle, avec sa grande ta-ble et ses fauteuils chromés. C’est là que vont converger et s’exacerber les conflits. Celui d’Agrippine, l’ancienne impéra-trice avec son fils l’empereur Néron. Celui de Néron lui-même avec son demi-frère Britannicus pour la possession de la belle Junie. Celui des confidents Narcisse, Burrhus et Albine, qui ne peuvent exister qu’en influençant leurs maîtres.

L’intime et le psychologique, si inextricablement liés aux déci-sions politiques chez Racine, résonnent avec autant de force dans le cadre de nos économies mondialisées.La langue de Racine coule de la bouche des acteurs, sans que les alexandrins ne sonnent appuyés ou déclamatoires. Tous donnent à leur personnage cette ambivalence si racinienne et que creuse Braunschweig avec dextérité, passionné par ce point de rupture qui voit soudain l’homme de pouvoir se dé-composer.La pièce file et se regarde comme un passionnant thriller politi-que. Du Racine à l’os et sans pathos.

SCOLAIRES POSSIBLES AU 01 30 37 75 52Tarifs scolaires : 5 euros pour tous (accompagnateurs compris) minimum requis par séance : 25 spectateurs.

BRITANNICUS

Page 34: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

JUSQU'AU 2/10Réalisé par Spike LEEUSA 2018 2h15 VOSTFavec John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Topher Grace, Harry Belafonte... Scénario de Charlie Wachtel, David Rabinowitz, Spike Lee et Kevin Willmont, d’après le livre de Ron Stallworth.

GRAND PRIX FESTIVAL DE CANNES 2018.

Mais bon sang qu’on est heureux de retrouver le Spike Lee des grands jours ! Avec ce savoureux BlacKkKlansman né de l’urgence, de l’impérieuse nécessité de rendre coup pour coup au Président Trump, à ses discours nauséeux et au racisme décomplexé qu’il parvient à (res)susciter, Spike Lee, infatigable militant de la cause afro-américaine, revient aux sources de son cinéma : moitié divertissement, moitié tract énervé, un cinéma percutant, drôle et combatif. Et le plus épatant dans tout ça ? Se dire que, sous un scénario au prétexte quasi-invraisemblable, derrière ses rebondissements improbables, tout est documenté, tout est vrai de vrai !

Nous sommes en 1978, à Colorado Springs, charmante bourgade sise au centre géographique des USA. Le Civil rights act, qui interdit toute forme de discrimination, a été voté en 1964, mais dans ce coin – comme dans une palanquée de bleds chez l’Oncle Sam –, les mouvements suprémacistes blancs, Ku Klux Klan en tête, restent vivaces. Il y a objectivement loin de la théorie de l’égalité des Afro-américains à la mise en pratique en terme de droits, de traitement, de considération. Par exemple, au poste de police de Colorado Springs, on vient enfin de recruter le premier officier noir. Il s’appelle Ron Stallworth. Vaguement considéré comme une concession politique faite à la rue, on le colle aux archives. Or, le truc de Ron, c’est enquêter. Faire un vrai boulot de flic. L’occasion – une petite annonce dans le canard local appelant à venir grossir les rangs du Ku Klux Klan – fait le larron : en se faisant passer pour un extrémiste, Ron contacte le groupuscule, adhère, infiltre, grimpe rapidement les échelons – et se voit rapidement convié à intégrer la garde rapprochée, du « Grand Wizard », David Duke. Tout ça se passe évidemment par téléphone et par écrit, pas question de montrer sa trombine en direct. Flip Zimmerman, un des rares collègues un peu évolués de Stallworth, se fait donc passer pour Ron lors des rendez-vous avec les membres du groupe et apprend ainsi qu’une opération meurtrière se prépare. Ensemble, Stallworth et Zimmerman, le Noir et le Juif, font équipe pour neutraliser le Klan. Mené à un train d’enfer, parsemant les dialogues d’allusions (très peu) voilées à l’actualité trumpienne, et amenant in fine le film sur le terrain de la terrifiante actualité, Spike signe un magnifique pamphlet politique.

BLACKkKLANSMAN

Page 35: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

Vendredi 12 octobre à 20h30 et 22h40Séances spéciales organisées en partenariat avec la Médiathèque Stendhal de Saint-Ouen l’Aumône dans le cadre de son hommage aux Nanars du 2 au 20 octobre.

Écrit, produit, interprété, réalisé par Tommy WiseauUSA 2003 1H40 VOSTavec Juliette Danielle, Greg Sestero... Un nanar qu'est-ce que c'est ? Pour aller vite, la définition la plus communément admise nous dit qu'il s'agit d'un « mau-vais film rigolo ». Mais en quoi un mau-vais film peut-il être drôle au point de s'en infliger la vision ? Est-ce que ça répond à un désir sadique (se moquer d'une œuvre ratée) et masochiste (endurer sciemment les pires avanies filmiques juste pour se sentir supérieur à leur auteur), tout ça à la fois ?

Et bien la réponse à toutes ces ques-tions existentielles se trouvent dans le cas d'école présenté ce soir : The Room, de l'immarcescible Tommy Wiseau. A première vue on est loin des extra-ter-restres en mousse d'un Ed Wood ou des vampirettes dénudées d'un Jean Rolin. The Room, c'est un mélodrame censé bouleverser la ménagère de moins de cinquante ans assistant aux mésaven-tures de Johnny, fringuant yuppie à qui tout réussit, mais honteusement trompé par Lisa, la femme de sa vie, qui entre-tient une liaison toxique avec Marc, le meilleur ami de Johnny. Kammerspiel fataliste délivrant une vision sombre des rapports humains, The Room dresse le portrait d'un Prince Mychkine des fau-bourgs de San Francisco subissant les affres de la trahison et des désillusions jusqu'à commettre l'irréparable dans un climax digne d'Hamlet..Enfin ça, c'était ce que Wiseau croyait filmer, et disons pour rester poli que le résultat fut un poil, ho, juste un poil, différent. Mais un poil de mammouth !Voilà, c'est ça le paradoxe du nanar, un film tellement raté, tellement fou, mais qui

nous renvoie le reflet de nos propres fo-lies, nos propres échecs, et qui du coup en devient sympathique. Qui n'a jamais rêvé de devenir le nouveau Tennessee Williams, le nouveau Robert Altman,

avant de convenir qu'il n'en avait pas l'étoffe ? Wiseau certainement, mais ça ne l'a pas arrêté. Son film est halluci-nant d'amateurisme, enseigné dans les écoles de cinéma comme catalogue des erreurs à ne pas commettre ? Ho que oui ! Mais il a réalisé son rêve. Combien d'entre nous peuvent en dire autant ?Voir The Room ( et survivre!), c'est la voix royale vers le monde magique du

nanar, un monde sans queue ni tête, parfois douloureux, mais tellement fas-cinant, qu'il vaut bien quelques balafres serinées à votre amour-propre. Oui, le nanar est une école de vie, et c'est pour ça qu'on l'aime !

James FRANCOUSA 2016 1h43 VOSTFavec James Franco, Dave Franco, Seth Rogen, Alison Brie, Ari Graynor, Jacki Weaver, Melanie Griffith, Sharon Stone... Scénario de Scott Neustadter et Mi-chael H. Webber d’après The Disaster Artist - Ma vie avec The Room, le film le plus génialement nul de l'histoire du cinéma de Greg Sestero & Tom Bis-sell.

A l'occasion d'un obscur cours de théâ-tre amateur, l'exubérant Tommy Wiseau, qui se rêve en acteur de génie, rencontre Greg Sestero, bellâtre introverti aux am-bitions plus modestes mais auquel il

a vite fait de monter le bourrichon : pour eux deux, ce sera Hollywood ou rien. Et s'il s'avère que c'est « rien », que l'Usine à rêves ne leur ouvre pas largement les bras, qu'à cela ne tienne, Tommy Wiseau, qui n'y connaît que pouic et n'a jamais écrit une ligne de scénario, ne sera pas seulement acteur mais également auteur et réalisateur (de génie, ça va de soi).Tommy, dont la fortune personnelle sem-ble pouvoir financer toutes les lubies, se donne à corps perdu dans l'aventure. Paie cash le matériel, les studios, fait passer des essais à une foultitude de comédiens qui guettent l'occasion, eux aussi, de tenter leur chance. Tommy n'y connaît rien, mais il s'entoure du mieux qu'il peut, baisse la tête et se lance sur la piste, tout schuss… Au fil des jours, le tournage se révèle à chaque prise plus improbable, toute l'équipe, à l'exception du principal intéressé, prenant conscien-ce du naufrage inéluctable de l'entre-prise. La comédie de cinéma vire alors subrepticement au mélo, puis au psy-chodrame. Tommy Wiseau se révélant beaucoup plus fragile qu'il ne le laissait paraître et, par effet boomerang, d'autant plus déterminé à mener à bien sa Grande Œuvre qui, il en est certain, fera de lui l'égal d'un Elia Kazan.

The disaster artist

A la Médiathèque Stendhal :

« Les nanars, ces mauvais films

qu’on adore »DU 2 AU 20 OCTOBRE

Une exposition, un quiz et une confé-rence sur les B.O. de séries Z, rythme-ront le mois d’octobre, pour découvrir

un vaste choix de films désastreusement comiques.

Apéritif-quiz NanarSamedi 6 octobre - 11h30 à 12h30

A vous de deviner quels nanars se ca-chent derrière les extraits

proposés !Public adulte.

On vous embobine l’oreille ! Elisabeth Anscutter

Samedi 13 octobre - 18h30La musicienne-compositrice propose

une rencontre interactiveautour des musiques de films. De nombreux extraits de séries B à Z

commentés et détournés, accompagnés de quiz et jeux.

Public adulte. Sur Réservation au 01 82 31 10 40

The Room

Page 36: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

Avant-première exceptionnelle le vendredi 5 octobre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen dans le cadre des reprises "Ile de France" de « 'l'ACID à Cannes » suivie d'une rencontre avec la jeune cinéaste portugaise Leonor Teles et la cinéaste de l'ACID Naruna Kaplan de Macedo.

Précédée à partir de 19h30 d'une collation portugaise concoctée par le traiteur « Primeur du Monde » d'Osny ( beignets salés, rissois et pasteis de bacalhau, + vinho verde ou rouge et pasteis de nata )

Formule à 14 euros ( collation + film ) à réserver impérativement aux caisses d'Utopia Saint-Ouen avant le 3 octobre. • Possibilité de voir le film seul aux tarifs habituels •

ET DU 24 AU 30/10

Film documentaire de Léonor TERRESPortugal 2018 1h22 VOSTF

Dans le magnifique Terra Franca, il y a deux paysages qui nous captivent pres-que immédiatement. Le paysage inté-rieur émanant de l’intrigant et superbe visage d’Albertino, un pêcheur portugais d’une cinquantaine d’années, un tra-vailleur taiseux dans ce pays de labeur, un visage tanné par le soleil méridional et les vents de l’Atlantique. Et l’autre paysa-ge omniprésent, c’est celui qu’Albertino regarde presque chaque jour : l’embou-chure du Tage, d’une largeur impres-sionnante, surplombée par l’immense pont Vasco de Gama et ses 17 kilomè-tres pas moins, qui en font un des plus longs ponts européens surplombant un fleuve. La jeune réalisatrice Leonor Teles, native de la ville côtière de Villa Franca qui donne la moitié de son nom au film,

filme merveilleusement, par petites tou-ches impressionnistes, toute la subtilité, toute l’humble poésie du quotidien ordi-naire des gens ordinaires qui vivent aux abords du Tage.Tous les jours c’est le même rituel : Al-bertino se lève aux aurores et sort de son modeste pavillon coincé entre la ville et le fleuve. Il rejoint sa femme Dalia, qui cuisine dans son petit café ouvrier des beignets pour les travailleurs matinaux... Puis il passe la journée en solitaire sur son bateau alors que le soleil levant irise les flots et que la brume se dissipe peu à peu, ramassant les quelques coquillages qui lui permettent de survivre, comme bien des générations de pêcheurs soli-taires l’ont fait avant lui.Il se trouve que Leonor Teles est arrivée à un moment où la vie d’Albertino bas-cule, avec la double perspective d’une situation angoissante et d’un moment de grand bonheur : d’un côté on lui a saisi ses filets parce que son secteur de pêche passe en zone protégée (comme pour les pêcheurs de saumon irlandais, les premières victimes des restrictions au Portugal sont les pêcheurs artisanaux et non les armateurs des bateaux-usi-nes qui dépeuplent les fonds marins et fluviaux), et de l’autre sa fille aînée s’ap-prête à se marier... Leonor Teles parvient à faire se côtoyer, dans un superbe écheveau, un regard social sur une classe ouvrière ancestrale

victime des décisions d’en haut et qui n’en finit pas d’être déclassée, et une vision intime de ces quinquagénaires au tournant de leur vie, qui affrontent l’usure de la banalité et de l’habitude et qui, tout en s’aimant, se demandent s’ils ont fait les bons choix de vie et regrettent parfois leur jeunesse sacrifiée. Ce qui est très beau dans la mise en scène – qui a valu à la toute jeune réalisatrice la reconnais-sance de nombreux festivals –, c’est sa capacité à tout raconter à travers chaque plan, dans un film où souvent les per-sonnages sont relativement taiseux, sauf quand les émotions et les ressentiments finissent par déborder. Il suffit de voir le regard d’Albertino sur son fleuve pour comprendre son rapport indispensable et fusionnel à l’eau, celui parfois désabu-sé de sa femme pour voir la déception, l’inquiétude, mais aussi l’amour qui per-dure. Il suffit de voir les deux époux sur le pas de leur petite demeure pour deviner qu’ils ne pourraient jamais quitter cette vie, alors même qu’ils en avaient pro-bablement espéré une autre. Il suffit de voir cette procession de barques fleuries pour comprendre l’essence et la poésie de la tradition portugaise qui réjouira les amoureux et les nostalgiques du pays.

TERRA FRANCA

L'ACID c'est quoi ?Depuis 1992, des di-zaines de cinéastes se sont réunis pour défendre eux-mêmes la diffusion du cinéma indépendant. Ainsi des cinéastes ac-compagnent partout en France les films de leurs pairs.Depuis de nombreuses années déjà l'ACID a sa section parallèle à Cannes prisée des festivaliers et professeurs, souvent laboratoire des talents de de-main. Cette sélection fait l'objet chaque année d'une reprise dans des salles d'Ile de France, mais aussi à Lyon, Ajaccio mais aussi Tanger, Belgrade , Lisbonne etc...Les films sélectionnés sont aussi promotionnés dans de nombreux festi-vals internationaux

Page 37: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

La séance du mardi 9 octobre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône sera suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Anja Kofmel et le producteur croate ( mais

aussi fixeur pour les reporters de guerre pendant la Guerre des Balkans ) Sinisa Juriric,en présence de journalistes persécutés dans leur pays de la Maison des Journalistes.

DU 3 AU 16/10

Réalisé par Anja KOFMELAnimation de Simon ELTS et Serge VALBERTDocumentaire Suisse / Croatie 2018 1h30 VOSTF

On n’écrit jamais aussi bien la grande his-toire qu’à la première personne. Même si les historiens ont pour but d’apporter de l’objectivité au récit des hommes, elle n’est que la somme raisonnée des sub-jectivités. Si le beau et troublant (autant par son récit personnel que par sa forme) premier long métrage de la suissesse Anja Kofmel évoque une des plus gran-des tragédies du xxe siècle européen, il n’en démarre pas moins par un cauche-mar d’enfant. Une petite séquence en animation montre une petite fille réveillée par des chuchotements et des sanglots d’adultes : c’était la nuit, il y a de cela vingt ans, où Anja a appris la mort de son grand cousin admiré Chris, journaliste de guerre, retrouvé étranglé à quelques cen-taines de kilomètres de la paisible Suisse alémanique, dans un champ boueux de Croatie. Dès les premières minutes, la réalisatrice nous plonge dans cette forme hybride qui fait toute la force et la beauté

du film, la poésie des souvenirs familiaux et la tragédie d’une histoire trouble en-fouie avec sa part de réalité incertaine, que retranscrivent l’animation et le travail d’enquête. Deux décennies en effet après cette nuit d’effroi, Anja Kofmel, réalisatri-ce de films d’animation et jusque là nul-lement journaliste ni documentariste de terrain, décide, armée de quelques vieux carnets de voyage et de notes de son cousin, de prendre le même train que ce-lui qu’avait pris Christian Würtenberg (le Chris du film) en 1992, direction Zagreb. Débute ainsi une enquête d’autant plus complexe que le pouvoir croate, aujourd’hui d’extrême droite, est peu désireux de déterrer le passé et se sou-cie surtout de faire perdurer la mémoire des prétendus héros croates qui ont conquis l’indépendance du pays face aux Tchetchniks serbes. Car l’histoire est des plus troubles : Chris, reporter radiophonique sur les différents fronts de la première guerre des Balkans (celle qui opposait Croates et Serbes), avait fini par rejoindre une hétéroclite milice internationale, composée de volontai-res ultra catholiques d’extrême droite, venus en découdre avec les héritiers du communisme de Belgrade. Une milice

dirigée par un personnage de méchant tout droit sorti d’un album de Corto Mal-tese : Chico, un Bolivien d’origine hon-groise, formé militairement par l’Union soviétique avant de devenir journaliste pour le journal conservateur La Vanguar-dia puis de former sa milice pro-croate. L’enquête d’Anja Kofmel pose des di-zaines de questions : pourquoi Chris avait-il endossé l’uniforme ? Par fasci-nation romantique pour ces anti-héros ? Pour infiltrer la milice, dont on pense qu’elle était financée par l’obscur Opus Dei, à l’affût d’un reportage choc qui aurait fait sa renommée de reporter ? La réalisatrice interroge même à un mo-ment le sulfureux terroriste Carlos, qui a croisé la route de Chris et émet l’idée que c’était un agent secret suisse ! Le film alterne donc une enquête palpi-tante – faite de rencontres avec d’autres reporters de guerre, qui transmettent bien l’ambiguïté d’un travail où chacun peut à un moment basculer au-delà de l’objec-tivité journalistique, mais aussi d’anciens mercenaires membres de la milice – et des moments étonnants d’échappée vi-suelle, de poésie noire à travers les sé-quences d’animation. Chris the Swiss est ainsi une vraie réussite dans sa for-me, aussi originale qu’aboutie, et dans sa réflexion sur le rôle du journalisme en même temps que sur les mécanismes qui poussent encore aujourd’hui des jeu-nes gens à partir aveuglément vers des conflits armés à travers le monde.

CHRIS THE SWISS

Page 38: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

LA JUSTICE SE RACONTE

Séance unique Jeudi 4 octobre à 20h30, à Utopia Saint-Ouen l'Aumône, en partenariat avec le TGI de Pontoise, le barreau du Val d'Oise et l'association Espérer 95

à l'occasion de la NUIT DU DROIT qui se déroulera ce même soir.

La séance sera suivie d'une rencontre avec Madame Candice Daghestani, juge d'instruction et d'un avocat du barreau de Pontoise, en présence de Madame Joly-Coz, Présidente du Tribunal de Grand

Instance de Pontoise, de membres de l'association Espérer 95 et (sous réserves) de Maître Éric Bourlion, bâtonnier du Val d'Oise et de Maître Frédéric Zajac, avocat.

12 HOMMES EN COLÈRE

(12 ANGRY MEN)

Réalisé par Sidney LUMET

USA 1957 1h37 VOSTF Noir & Blancavec Henry Fonda, Lee J. Cobb, Martin Balsam, John Fiedler, E.G Marshall, Jack Klugman, Ed Binns, Jack Warden, Jose-ph Sweeney, Ed Begley, George Vosko-vec, Robert Webber...

Scénario de Reginald Rose, d’après sa pièce de théâtre.

Le classique absolu du film de tribunal, une approche pragmatique du système judiciaire américain, une fable à sus-pense sur la fragilité de la justice rendue par les hommes, un apologue sans am-

biguité contre la peine de mort... C’est 12 hommes en colère, produit par le progressiste Henry Fonda, premier film réalisé par Sidney Lumet et l’un de ses plus connus.Cour de Justice de New York. Un jury à 12 tête, reclus dans une pièce exigue du tribunal, doit statuer sur le sort d’un jeune homme de 18 ans d’origine his-panique, qui est accusé du meurtre de son père. L’enjeu est capital: si le jury à l’unanimité le déclare coupable, l’accusé sera condamné à la peine de mort. Or tout semble l’incriminer: la voisine d’en face l’a vu, le veil homme du dessous l’a entendu, un commerçant lui a vendu le couteau qu’on a retrouvé planté dans le corps de son père...Le premier vote du jury est accablant: onze jurés lèvent la main pour coupable,

un seul pour innocent. Mais une seule voix discordante suffit pour que les dé-libérations continuent. Le juré numéro 8 (Fonda bien sûr), sommé de justifier son incompréhensible indulgence, explique qu’il a un doute et que la vie d’un homme mérite bien quelques heures de discus-sion, d’attention, de concentration, de réflexion. Il s’emploie alors à convaincre ses onze collègues – de sensibilité, de milieux, de situations, de métiers totale-ment différents – des raisons de douter, puis de celles de changer d’avis...

Sidney Lumet réussit parfaitement ce huis-clos sous haute tension, chaleur étouffante, gros plans, violence conte-nue, avec le concours d’une équipe de comédiens sans faille.

Page 39: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

À PARTIR DU 24/10

( Zimna Wojna )

Réalisé par Pawel Pawlikowski Pologne- Angleterre 2018 1h24Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza, Borys Szyc, Cédric Kahn, Jeanne Balibar. Scénario de Pawel Pawlikowski, Piotr Borkowski, Janusz Glowacki

Sélection officielle en compétition au Festival de Cannes 2018

C’est lui qui passe à l’Ouest, au début des années 1950, en profitant de la tournée d’une chorale polonaise qu’il dirige. Wiktor (Tomasz Kot) a le courage de fuir, alors que Zula (Joanna Kulig) non. Mais si elle ne vient pas au rendez-vous qu’il lui a fixé, c’est peut-être parce qu’elle devine que son absence est exactement ce qu’il attend… Après, ils ne feront plus que se rejoindre pour se quitter encore. Zula, devenue la star de son groupe folklorique, se marie avec un étranger de passage pour pouvoir traverser les frontières et rejoindre Wiktor à Paris, où il est arrangeur musical. Et lorsqu’elle

le quitte, insatisfaite d’elle, d’eux, c’est Wiktor, maso, cinglé, inconscient, qui s’en retourne en Pologne se jeter dans la gueule du loup…« Ni avec toi, ni sans toi », disait François Truffaut dans La Femme d’à côté. « Ni près, ni loin de toi », semble, en écho, répondre Pawel Pawlikowski. Dans La Femme du 5 ème (2011), d’après Douglas Kennedy (totalement honni par la critique, sauf à Télérama), il transformait Paris en une cité aussi asphyxiante qu’une nouvelle de Kafka. Dans Ida (2013),énorme succès inattendu, il filmait en cadrages géométriques des personnages hors normes dans une Pologne grise et somnolente… Il se sert à nouveau – et magnifiquement – du noir et blanc dans Zimna voïna (Cold War) : au gris terne des scènes polonaises succède le velouté sombre, presque violent de la boîte parisienne où joue Wiktor et où, durant un temps, se produira Zula. Le jazz, pour le cinéaste, est, visiblement, le symbole de la norme transgressée, de l’oppression vaincue : dans Ida, c’était la musique de John Coltrane, déjà, qui révélait à l’héroïne un monde qu’elle ignorait et qui, un instant, la grisait.

Les mises en scène de Pawel Pawlikowski sont toutes belles et graves, elliptiques (ne rien révéler sinon l’indispensable) et intenses sous leur apparente distance. Les femmes en sont toujours l’âme : les deux ados de My summer of love (2004), la nonne juive et sa tante, ex-juge féroce dans Ida. Et même Kristin Scott Thomas dans La Femme du 5ème, sorte de déesse implacable assurant l’immortalité de l’artiste en échange de son corps et de son âme. De Joanna Kulig, il fait un personnage inouï qui, dès le départ, provoque, suscite le rejet : n’a-t-elle pas presque tué son père dans un accès de colère ? « C’est parce qu’il n’avait que trop tendance à me confondre avec sa femme », se justifie-t-elle…Tout au long des ans et des rencontres avec Wiktor, c’est elle qui incarne la révolte. La colère. Puis la lassitude devant un monde peuplé d’hypocrites et de lâches. Devant une société envoyant dans des camps tous les gêneurs qu’elle fait passer pour des « sociaux- traîtres ». A commencer par les artistes, qui le sont toujours, par définition.

C’est évidemment ce passé douloureux bien connu de ses parents (le film leur est dédié) que recrée Pawel Pawlikowski, sous le masque d’un mélo à l’ancienne. Et l’on s’émeut, et l’on frissonne devant le sort de ces pauvres amants qui vont droit vers un destin qu’ils connaissent, acceptent et désirent.

Pierre Murat dans Télérama

COLD WAR

Page 40: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 10 AU 16/10

Écrit et réalisé par Sergei LOZNITSAUkraine 2018 2h01 VOSTFavec Tamara Yatsenko, Boris Kamorzin, Liudmila Smorodina, Olesya Zhurakov-kaya, Sergei Russkin...

Sans rire, les pires inventions humaines, sont sans doute les frontières et la guer-re ! Le titre du film, Donbass, est le nom de la région écartelée entre l’Ukraine et la Russie et dans laquelle continue de se déchaîner un conflit interminable en-tre partisans de l’Ukraine indépendante et pro-Russes. On se doute dès lors que ce nouvel opus de Sergei Loznitsa sera à l’instar des tiraillements de son pays : sans concession, ni armistice. Le réalisa-teur visionnaire des impressionnants My joy, Dans la brume et Une femme douce compose une mise en scène explosive et morcèle son attaque pamphlétaire en douze chapitres mordants et enle-vés qui fusent comme autant de fables immorales, tantôt abracadabrantes ou absurdes, mais toujours décapantes. Pourquoi douze ? Nombre symbolique qu’on pourrait interpréter de bien des manières, comme un cercle vicieux dont on a du mal à sortir, celui du temps, les

douze mois qui s’enchaînent et finissent par se ressembler. Mais peut-être est-ce surtout une allusion au bombardement contre un barrage de l’armée, dans l’Est séparatiste pro-russe, qui en 2015 toucha un bus, faisant douze victimes civiles, ce qui déclencha une vague de mobilisa-tion portée par le slogan « Je suis Volno-vakha », nom de la localité où se déroula le drame… D’ailleurs une des premières scènes se passe précisément autour d’un bus criblé d’impacts de balles, mais ceux qui courent en tous sens sont des figurants que l’on a vu se faire maquiller. Rapidement on ne distingue plus les acteurs des simples passants, les mili-taires des civils ou de la police… Ainsi la mascarade se retrouve intiment im-briquée au réalisme de situations cau-chemardesques… Les personnages sont outrés, parfois grotesques, tout comme la comédie inhumaine qui prend corps sous notre regard fasciné. Le réalisateur s’émancipe magistralement des schémas narratifs préétablis pour s’octroyer une liberté de ton jubilatoire. Nous voilà propulsés dans la grande confusion qui règne au sein d’une nation devenue schizophrène, où chacun peut jouer de redoutables doubles jeux… Un

système devenu cynique où ceux qui sont punis ne sont parfois pas les plus coupables. Autant dire que les parties sont perdues d’avance pour les citoyens suffisamment naïfs pour rester honnêtes. Désormais tous les coups sont permis et de tous les protagonistes, il n’y en aura pas un pour rattraper l’autre. On se trouvera tour-à-tour embarqué avec des nurses médusées, en train de se faire rouler dans la farine par un notable fai-sant semblant de lutter contre la prévari-cation… Puis avec des journalistes prêts à tout pour vendre un article à sensation, des vamps à deux balles, des bombes qui explosent, aussi joliment filmées que de somptueux feux d’artifices, un ma-riage déprimant où le blanc ne restera pas longtemps immaculé, des lyncha-ges au sens propre comme au figuré… Ici tout est faux, tout est vrai, et parmi ces êtres, il devient impossible de trier le bon grain de l’ivraie et puis… à quoi bon ? La vodka se boira, quoiqu’il arrive, jusqu’à la lie. Où sont les justes, où sont les corrompus ? Qui sont les braves, qui sont les lâches ? Tantôt bourreau, tantôt victime, chacun survit comme il peut. Et quand Sergeï Loznista, par ailleurs ex-cellent documentariste qui a longtemps chroniqué la révolution ukrainienne, dé-clare que chaque situation, toute grand guignolesque soit-elle à l’écran, a été « inspirée d’événements réels », cela fait d’autant plus froid dans le dos… Un véri-table casse-tête russo-ukrainien, un ma-rasme tel qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

DONBASS

Page 41: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 17 AU 30/10

Écrit et réalisé par Lars von TRIER Danemark 2018 2h35 VOSTF (anglais) avec Matt Dillon, Bruno Ganz, Uma Thurman, Siobhan Fallon Hogan, Sofie Gråbøl, Riley Keough, Jeremy Davies…

•Interdit aux moins de 16 ans

« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ». C’est ainsi que le vieux Ver-ge (le psy ? le guide ? ou simplement le confident de Jack ?, on ne sait trop) a dû l’accueillir avant que le film commence. Sans que l’on ne sache jamais vraiment pourquoi, Jack se confie à Verge. Jack se livre : ses vies, sa mort, son œuvre, ses tâtonnements, ses éclairs de génie, ses doutes et ses aspirations. Nous som-mes au tournant des années 70, quelque part du côté de New York, et Jack se dit architecte. L’est-il vraiment ? Jack pré-tend avoir trouvé le terrain, dressé les plans pour construire sa maison, se vit comme un artiste. Surtout, Jack est en quête de grandeur, d’accomplissement total, d’absolue perfection dans la maî-trise de son Art. Monomaniaque ? Oui, sans doute… pas beaucoup plus que la majorité des collectionneurs névrosés tout entiers dévorés par leur passion, mais en l’occurence, la passion de Jack, la vraie, c’est de tuer. Des gens. Avec une nette prédilection pour les femmes. Précis, méticuleux, perfectionniste, Jack

tue ses contemporain(e)s et construit son tableau de chasse comme un geste artistique. Et puis, se rapprochant iné-luctablement de l’abîme, il se raconte, s’efforce laborieusement de faire com-prendre à Verge les motivations de ses actes, l’enchaînement de ses tableaux, le sens final de son Grand Œuvre. Non seulement le nouveau film de Lars von Trier est beau, mais il est passionnant et émouvant. Notez bien qu’on mesure la difficulté d’aller à contre-courant du bruit médiatique, de sa réputation sulfureuse. Ce serait un film de torture insoutenable, écrit et réalisé par le moins fréquentable des cinéastes en activité. Il est revendi-qué comme un pur film de serial-killer par son auteur qui prétend tordre à sa façon les codes d’un genre cinémato-graphique populaire pour y matérialiser ses fantasmes de cinéma. Alors oui, il y a tout ça, et vous pouvez faire confiance au Danois pour jouer en virtuose avec vos nerfs, vos glandes lacrymales et vos zygomatiques – tout en posant comme principe que la douleur, le malaise susci-tés par son jeu de massacre seront tou-jours moins physiques que moraux.The House that Jack built est indiscuta-blement éprouvant. Mais pour peu qu’on fasse un pas de côté, ou en arrière – enfin qu’on puisse se dégager un instant, faire abstraction de la touffeur moite et mal-saine dans laquelle Lars von Trier prend, au sens propre, un malin plaisir à nous entraîner, la fascination devant la beauté

et l’ampleur du spectacle est totale. Le sourire un brin crispé, on est brinqueba-lé, secoué, violenté, mais aussi saisi par la grâce du voyage qui mène du réalisme froid du théâtre du Mal à la luxuriante traversée des cercles de l’Enfer. De tous les plans, hiératique, halluciné, barbare, séduisant, Matt Dillon offre une composi-tion impressionnante, habite génialement le personnage du psychopathe esthète sanguinaire. Pour un peu, on se perdrait en conjectures : cette œuvre insensée, cette cathédrale de lumière et d’immon-dices, cette quête de beauté et d’absolu qui va racler sa matière première dans les tréfonds de la vilénie humaine, est-ce seu-lement l’expression de la folie meurtrière et créatrice de Jack ? Ou Lars von Trier, dépressif notoire, nihiliste autoproclamé et misanthrope patenté, qui s’efforce de ne rien ignorer de la nature humaine – et surtout pas l’innommable –, ne dessine-t-il pas avec ce film protéiforme, à la fois slasher ultra-violent et étude très théori-que en forme de « défense et illustration de la création artistique », un autoportrait de l’artiste aussi féroce que désespéré ? De toute évidence, il veut nous le faire croire. Peut-on lui faire confiance ? Seule certitude, The House that Jack built est une nouvelle pierre essentielle dans l’édification d’une filmographie hors-normes, passionnante, sans équi-valent dans le cinéma contemporain. À vous de juger.

THE HOUSE THAT JACK BUILT

Page 42: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

Séance unique le jeudi 11 octobre à 20h30 à Utopia St-Ouen l'Aumône

suivie d'un débat autour de la question du financement participatif citoyen pour développer les énergies renouvela-bles, à l’invitation de Marc DENIS, vice-président délégué au Développement Durable à la Communauté d’Agglomération de Cergy Pontoise, animé par Olivier BERLAND, animateur

Ile de France d’Energie Partagée.

POWER TO CHANGE : LA RÉBELLION ÉNERGÉTIQUE

Adieu l'ami !

A Utopia nous ne sommes pas très forts en hommages divers même pour les gens dont le décès nous attriste p r o f o n d é m e n t . Mais voilà, Jean-Pierre Dacheux n'était pas seule-ment un bon ami et un compagnon de route d'Utopia en tant que spectateur et intervenant intarissable de plusieurs de nos soirées-débats, il était un symbole d'engagement dans la commu-nauté d'agglomération. Autrefois élu local d'Eragny, il avait surtout créé ou participé à de multiples associations dans les domaines très divers qui lui tenaient à cœur : l'éco-logie, la gestion participative (il avait no-tamment co-fondé Alerte Générale sur l'Eau contre la lamentable privatisation de notre eau du robinet), l'éducation populaire, les échanges internationaux. Mais ces derniè-res décennies, à contre courant de l'opinion ambiante, il avait consacré une grande par-tie de son énergie et de son enthousiasme à connaître et faire connaître la richesse de la culture Rrom, au-delà de tous les préjugés. Il avait même écrit dans cet esprit d'ouverture et de partage un petit ouvrage, et il n'avait de cesse de défendre les droits, bafoués de toute part, de la communauté Rom. Sa mai-son, je peux en témoigner en tant qu'ancien voisin, leur était d'ailleurs toujours ouverte. Il pratiquait le vivre ensemble dans sa vie pri-vée et publique et avait infléchi les mentali-tés dans notre coin. En ces temps de montée générale de la xénophobie, Jean-Pierre était un contre-exemple singulier et lumineux. Lui qui avait tant défendu les gens du voyage, le sien s'est malheureusement arrêté, mais le chemin qu'il a tracé ne va cesser d'être em-prunté et les lumières qu'il a allumées dans les cœurs de celles et ceux qui l'ont croisé ne s'éteindront jamais.

Le financement participatif citoyen pour développer localement et rede-venir consom’acteur des énergies re-nouvelables : à Cergy Pontoise aussi !

L’énergie est un enjeu économique et politique majeur. Elle est au cœur des batailles économiques, géopolitiques, di-plomatiques et techniques que se livrent les puissances mondiales. Elle est éga-lement la cause n°1 du changement cli-matique causé par l’homme. Trop com-pliquée, trop vaste … Tout semble réuni pour que les citoyens n’y comprennent rien, se sentent dépassés et se conten-tent de la consommer.Parce que l’énergie est au cœur de nos vies, nous devons nous l’approprier et la façonner selon nos besoins et nos va-leurs. D’où vient cette énergie que j’ac-tive si simplement sur mon interrupteur ? Quelles ont été les conditions de sa pro-duction ? Pourquoi un EPR ?

Le développement des énergies renou-velables (solaire, éolien, biogaz …), avec des installations décentralisées et à taille humaine, permet à la population de se réapproprier en partie l’outil de produc-tion et de réorienter la politique énergéti-que pour concilier sortie du nucléaire et lutte contre le changement climatique. En Europe et en France, des collectifs d’habitants créent des coopératives de production citoyennes sur leur territoire ou participent à des projets d’industriels

des énergies renouvelables.Et à Cergy Pontoise ?A Cergy-Pontoise, à l’invitation de Marc DENIS, Vice-Président délégué au Dé-veloppement Durable à la Communauté d’Agglomération, un groupe de quelques citoyens souhaitant s’engager dans cette démarche est en cours de constitution. Si vous souhaitez vous impliquer, n’hé-sitez pas à contacter [email protected]

Réalisé par Carl A-FechnerAllemagne/2016/1h30

Power to change s’interroge sur l’éner-gie : la manière dont nous la consom-mons et dont nous la produisons, mais aussi les conséquences de nos choix énergétiques. Ces conséquences, peu-vent être environnementales bien sûr, mais pas seulement. Actuellement, un grand nombre de conflits dans le mon-de sont liés aux ressources et à leur accès ou à leur valeur. L’indépendance énergétique est un facteur important dans les rapports de forces et les dy-

namiques géopolitiques actuelles. Or, seules sont accessibles sur n’importe quel territoire les énergies renouvela-bles, également plus respectueuses de l’environnement.Le film s’appuie sur cette vision globale et sur ces constats pour aller rencontrer des acteurs du changement, des fem-mes et des hommes qui s’investissent au quotidien pour proposer de nouvel-les énergies et de nouveaux modes de production. Un plaidoyer impression-nant pour une mise en œuvre rapide de la révolution énergétique.

Page 43: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

La séance du vendredi 19 octobre à 20h30 à Utopia St-Ouen l'Aumône sera suivie d'une rencontre avec le réalisateur Bruno Sauvard et des vignerons du film ainsi

que d'une dédicace du Glou Guide, d'Antonin Iommi-Amunategui et Jérémie Couston,précédée d'une dégustation organisée par l'excellente Cave à Riton de Vauréal à partir de

19h30, des vins du Domaine du Possible en Roussillon (Lansac) de Loïc Roure, présent dans le film ( forfait film + dégustation = 9 euros / possibilité de voir le film seul )

À PARTIR DU 19/10

Réalisé par Bruno SAUVARDdocumentaire France 2018 1h30avec les joyeux vignerons trublions Jean-François Nicq (Les Foulards rouges), Stéphane Morin (Domaine Léonine), Lau-rence Manya Krief (Domaine Yoyo), Loïc Roure (Domaine du Possible), Jean-Sé-bastien Gioan (Domaine Potron-minet), Olivier Cros et Sylvai...

C'est l'histoire d'une petite révolution tranquille et joyeuse, à laquelle même les plus modérés et prudents ne pourront que souscrire. Et pour en parler un film pétillant et musical, un film de copains qui devrait vous redonner la banane en cas de morosité contagieuse…Nous sommes un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain, à être amateurs de pinard. Mais voilà : le vin, comme toute production agricole mo-derne, est souvent devenu une industrie (dans certaines régions plus que d'autres, certes) et il y a de fortes chances pour que chaque verre ingurgité avec plus ou moins de plaisir contienne sa petite dose de pesticides pas franchement réjouis-sante pour l'organisme, sans compter ces additifs et sulfites qui font qu'au-de-là de deux verres, c'est le mal de crâne quasi assuré. Le bio s'est incontesta-blement développé dans la viticulture, mais le bio n'empêche pas une certaine industrialisation – les bouteilles estam-pillées AB fleurissent d'ailleurs dans les rayonnages des supermarchés – et le la-

bel n'exclut pas un bon nombre d'additifs à la vinification. Depuis déjà une dizaine d'années, en toute discrétion, de joyeux utopistes ont décidé d'aller un peu plus loin pour défendre ce que l'on appelle le vin nature (que d'autres appellent vin vivant ou d'auteur) en fabricant des vins qui, non contents de bannir les engrais et pesticides des cultures, éliminent 99% des additifs.Bruno Sauvard, fort d'une carrière de réa-lisateur parisien, a posé ses valises près de Narbonne après avoir compris que la vraie vie est quand même très loin du pé-riph. Et il a rencontré, aux confins pyré-néens, près de la frontière espagnole, sur des lopins coincés entre la Méditerranée et la montagne, des vignerons foufous et brillants qui ont décidé de redynamiser ce territoire un peu délaissé et d'y pro-duire entre amis des vins qu'ils aiment, dans le respect de la nature et avec des pratiques de travail solidaires.Le réalisateur a découvert des gens qui, s'ils ont tendance à abuser parfois de leur production et ne dédaignent pas de jouer du rock n'roll dans les vignes (ce qui est en soi un chouette projet de vie), sont loin d'être des illuminés ou des plaisantins. Le plus ancien et médiatique d'entre eux, Jean-François Nicq, dont les vins (les Foulards rouges) sont respectés par tous les amateurs (le réalisateur l'ap-pelle le Mick Jagger du vin nature), ins-tallé dans les Albères depuis 15 ans, est un ancien prof de physique-chimie qui a mis ses connaissances scientifiques au service de son travail vinicole. Un hom-

me aux convictions ancrées à gauche au point de nommer un vin « Le Fond de l'air est rouge ». Son jeune voisin Stéphane Morin, lui, est passionné de rock et com-pose ses vins comme des mélodies bien balancées : l'un d'entre eux s'appelle d'ailleurs « Chuck Barrick ». Et ce ne sont que deux parmi tous ceux qui nous sont présentés.Le film jubilatoire de Bruno Sauvard parle donc à la fois de la terre, de l'amitié, de la solidarité… Il ouvre grand de nouvelles perspectives et surtout donne envie de se précipiter vers le premier caviste qui s'intéresse au vin nature pour rejoindre cette grande famille.

WINE CALLINGLes 26 octobre et 2 novembre à l'issue des séances de WINE CALLING retrouvez au Café Stella une sélection de vins de nature et biodynamiques choisis par La Cave à RitonLe 26 octobre retrouvez des vins du do-maine Plageoles, ( Robert, Bernard et Myriam, Romain et Florent Plageoles, 3 générations à Gaillac ) , et ses vieux cé-pages oubliés, les mauzac, duras, pru-nelard, ondenc... Le 2 novembre ce seront les vins du do-maine Philippe Viret, terre de cosmocul-ture, en Rhône méridional (St Maurice sur Eygues) : "comme le corps humain, la terre est parsemée de points de ren-contre des énergies. Ce sont des conver-gences de réseaux, des croisements des énergies telluriques (celle de la Terre) et cosmique. Le Jeu consiste à corriger les déséquilibres, à remettre en phase le sol et le ciel pour que les résistances na-turelles du raisin s'affirment" (source : Soif d'Aujourd'hui).

Auberge du Cheval BlancProlongez ou précédez vos soirées ci-néma au restaurant des vins nature ou d'auteur, l'Auberge du Cheval Blanc à Pontoise

Page 44: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

DU 10 AU 23/10

Réalisé par Wanuri KAHIU

Kenya 2018 1h22 VOSTFavec Samantha Mugatsia, Sheila Munyi-va, Jimmi Gathu, Nin Wacera... Scénario de Wanuri Kahiu et Jenna Bass, d’après la nouvelle Jambula tree de Monica Arac de Nyeko.

Ce film est une sorte de miracle, arraché à la morale et à la censure d’un pays, le Ke-nya, qui l’a d’ailleurs interdit de projection sur son territoire au prétexte qu’il « légi-time l’homosexualité ».

Rafiki est une superbe histoire d’amour, filmée avec une grâce fiévreuse, une fougue colorée, une fantaisie pop qui emportent tout sur leur passage, en-tre Kena et Ziki, deux adolescentes de Naïrobi dont les pères, politiciens, s’op-posent dans une campagne électorale. Kena, corps longiligne dissimulé dans des pantalons et des sweats informes, casquette sur la tête et allure de gar-çon manqué, ne fréquente pas plus que cela les filles de son âge ; leur préférant plutôt les garçons avec qui elle joue au foot, et surtout Blacksta, son pote, son meilleur ami. Ziki, formes généreuses, robes à fleurs coupées bien au-dessus du genou, de longues nattes gainées de fils multicolores, traîne au contraire sa dégaine de Lolita des rues, flanquée de deux copines. Bonbon rose affrio-lant, l’air frondeur, aguicheuse par jeu, Ziki s’attendrit au passage de Kena. Wanuri Kahiu suit cette rencontre, les re-gards qui se soutiennent plus qu’à l’or-dinaire, plus qu’il ne le faudrait en tout cas dans ce pays où les hommes, la so-

ciété, l’église condamnent les attirances homosexuelles. La réalisatrice saisit les sourires qui éclairent les visages avant que le premier baiser ne soit encore ad-venu mais dont la perspective, acquise par un consentement implicite, annonce le bonheur à venir. La caméra s’autorise à filmer de très près les visages, le grain de la peau, la douceur de la caresse avec la même infinie délicatesse que les deux jeunes filles mettent à se découvrir. Une délicatesse qui, très vite, se heurte à la violence de l’interdit, à la réaction des fa-milles, de l’entourage et du voisinage… C’est en faisant se frotter la douceur d’un amour et la brutalité de l’environnement dans lequel il ne peut s’épanouir que Wa-nuri Kahiu défend son propos, sans avoir jamais besoin de le revendiquer. Dans cette Afrique dont elle montre le conser-vatisme et le rôle restreint accordé aux femmes – destinées à devenir avant tout de bonnes épouses –, elle aura glissé une autre image. Plus moderne, joyeuse, opti-miste et tendre.

(d’après V. Cauhapé, Le Monde)

« Avec d’autres artistes, nous avons créé le collectif Afrobubblegum, dont l’ambi-tion est de créer des images “fun, féroces et frivoles”. C’est né de l’envie de lutter contre l’idée que la création africaine est forcément sérieuse. Certains pensent que les gens ont un accès limité à l’art et que par conséquent il faudrait que les œuvres aient une dimension nationaliste ou fas-sent passer un message. Or, nous som-mes convaincus que l’imagination n’est pas un luxe mais une nécessité, c’est la façon dont nous vivons le monde, c’est comme ça qu’on crée une culture et une identité. Avec Afrobubblegum, il y a donc l’idée de la création pour l’amour de la création, et aussi le fait que les Africains doivent se voir comme des gens pleins de joie et d’espoir. Car nous sommes convaincus que la joie et l’espoir peuvent transformer les gens. »

Wanuri Kahiu

RAFIKI

Page 45: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

ET À PARTIR DU 24/10

Réalisé par Adilkhan YERZHANOVKazakhstan 2018 1h39 VOSTFavec Dinara Baktybayeva , Kuandyk Dus-senbaev , Teoman Khos…Scénario d’Adilkhan Yerzhanov et Roelof-Jan Minneboo

Quelques gouttes de sang qui tombent sur une fleur des champs. Ce sont deux types qui se battent à côté de balles de paille, mais leur combat – exempt de vio-lence – est réglé comme un ballet dans la lumière d’été qui baigne la scène. Jusqu’à ce que l’un d’eux, le doux Kuan-dyk, se relève, tapote gentiment la joue de son adversaire défait, et s’éloigne en souriant, empochant le gain de sa vic-toire.Kuandyk est un gaillard costaud, certes, qui veille avec tendresse – et sans doute un peu plus – sur son amie, la belle et douce Saltanat, que l’on voit par une fe-nêtre entrouverte traverser, drapée d’une robe rouge, le chemin qui mène à la ferme de son père. Dès les premières images, on est saisi, soufflé par la beauté sim-ple et imparable des images, des plans larges, colorés et lumineux, composés comme autant de tableaux, méticuleux, naïfs et pleins de grâce. Instantanément, on sait qu’on va se laisser porter par le rythme aérien, la poésie délicate et la jo-

liesse de ce film peu commun. Au petit jeu des parentèles, le kazakh Adilkhan Yerzhanov est un proche cousin de Kau-rismaki, avec qui il partage à la fois un univers intemporel, une poésie lunaire et le souci d’offrir de la beauté, un cadre, une image qui les magnifient aux laissés-pour-compte dont ils narre les efforts désespérés pour résister à la société qui entend les broyer. Il partage également quelques gènes cinématographique avec Michel Gondry (la capacité de créer un imaginaire immédiatement perceptible avec trois bouts de ficelle, un empilement de containers ou un morceau de craie) et Takeshi Kitano (l’amour de la peinture et le talent de l’épure). Mais ses références avouées sont plus simplement Albert Ca-mus (à qui il emprunte, tiré des dernières lignes de L’Étranger, son titre magnifi-que), Stendhal, Jean-Paul Belmondo et le Douanier Rousseau !

On vide la ferme de Saltanat. Son père, lourdement endetté, n’y survit pas. Sa mère la supplie de les sauver, elle et ses jeunes frères, en allant à la ville quéman-der l’aide de Bayandyk, un oncle qu’on suppose suffisamment riche et puissant pour les sortir d’affaire. Parfaitement consciente de ce qu’on lui demande, après une hésitation, Saltanat part donc rencontrer cet oncle – accompagnée de l’ami fidèle Kuandyk qui a justement, dit-

il, toujours rêvé de créer une affaire en ville. Il apparaît rapidement que l’oncle n’est qu’un entremetteur auprès de son associé, affairiste adipeux, qui monnaie-rait volontiers son aide en échange de la main de la belle jeune fille. De son côté, Kuandyk, qui vend avec un certain pana-che sa force de travail dans des entrepôts de fruits et légumes, s’efforce de vivre en harmonie avec les autres manœuvres. Mais il se voit bientôt contraint de rentrer dans le rang et d’abandonner son inté-grité et son honneur aux intérêts de son patron, en devenant pour lui exécuteur de basses œuvres.Elle vêtue de rouge et lui de noir, La Tendre indifférence du monde raconte comment Saltanat et son ange gardien, portés par une foi sans doute naïve et leur amour inavoué, tentent tant bien que mal d’échapper au destin qui les mena-ce, de se construire une place à part de la société violente et corrompue qui les enserre. D’une grande douceur contem-plative, naviguant pourtant entre sourire et larmes, mélodrame et comédie, le film déroule le fil d’une histoire déjà écrite où tout se joue dans les marges, les silences et les regards d’une exceptionnelle pu-reté. Une histoire éternelle, magnifiée par la grâce de ses héros, Juliette et Roméo modernes, perdus dans un Kazakhstan tantôt sombre et cruel, tantôt magnifié par la lumière. Une merveille.

LA TENDRE INDIFFÉRENCE DU MONDE

PETIT-DÉJEUNER DÉCOUVERTE DIMANCHE 21 OCTOBRE EN AVANT-1ÈREà Utopia Saint-Ouen ( rendez-vous au café Stella à 10h45, séance à 11h15 )

On offre le chocolat chaud, le thé et le jus d'orange Tarif unique : 4 euros

Page 46: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

À PARTIR DU 24/10

Réalisé par Gilles LELLOUCHE

France 2018 2h02avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Jean-Hugues Angla-de, Philippe Katerine, Virginie Efira, Leïla Bekhti, Félix Moati, Jonathan Zacaï, Al-ban Ivanov, Mélanie Doutey…Scénario de Gilles Lellouche, Ahmed Hamidi et Julien Lambroschini

Tout le monde l’attendait au tournant, prêt à lui tailler un costard en bonne et due forme. La critique cinéphile en parti-culier et puis aussi, il faut bien se mettre dans le sac, les programmateurs des sal-les art et essai ; bref, toute une assem-blée qui aime bien, entre deux tressages de lauriers à des films turcs de 3h, casser un peu de sucre sur le dos de quelques malheureux réalisateurs, se moquant joyeusement, et parfois avec une plume acerbe, de leurs films. Gilles Lellouche entrait pile poil dans la case : « comé-dien qui passe à la réalisation et qui va se faire descendre par la critique ». On a toujours eu le sentiment que ses choix d’acteur l’avaient jusqu’alors cantonné un peu systématiquement dans le rôle du pote un peu lourdingue, du beauf un peu macho dans des comédies pas toujours très finaudes (excepté peut-être son in-terprétation touchante du mari perdu et assassiné dans le Thérèse Desqueyroux de Claude Miller), et donc, en toute logi-que, on se disait que son passage à la réalisation en solo (il a déjà co-signé 2 films) resterait dans cette veine. Grosse, très grosse erreur d’appréciation. Parce que comme un retour du bâton qu’on était prêt à lever sur son film, voilà que nous nous sommes pris de plein fouet et sans semonce son Grand bain. La claque fut d’autant plus inattendue que nous nous surprîmes à la trouver fort à notre goût, agréable, drôle, tendre et bien ficelée, dotée d’une écriture précise et rythmée, d’une mise en scène vive et intelligente. Rien à voir avec le brouillon maladroit auquel nous nous attendions :

on avait sous les yeux un petit bijou ef-ficace et touchant d’humanité, avec ce dosage presque parfait entre franche co-médie et fable douce amère à la mélan-colie sous-jacente, celle qui vous cueille sans prévenir et vous laisse ce sentiment d’avoir gravé durablement, quelque part dans un coin de rétine, un doux, joyeux et tendre moment de cinéma.Bertrand est au chômage. Depuis trop longtemps. Il a perdu le goût d’à peu près tout hormis celui des cachetons et trimballe sa carcasse entre la cuisine, le salon et, les soirs où il se sent aventu-rier, la rue jusqu’à laquelle il ose descen-dre pour sortir la poubelle. Bref, c’est la grosse déprime. Au détour d’une sortie piscine, il va tomber sur un improbable club de natation synchronisée mascu-line, rien que ça. Et comme les nageurs en question ont l’air aussi – sinon en-core plus – dépressifs que lui et que le groupe cherche des nouvelles recrues, il va sauter le pas et enfiler son slip de bain. Coaché par une ancienne cham-pionne qui cache à peine son blues sous des tirades enflammées empruntées à la littérature classique ou des voulutes de

clope qu’elle distille assise en tailleur sur le plongeoir, le groupe des sirènes est un sacré patchwork : Laurent (Guillaume Ca-net), en colère contre tout, Marcus (Benoît Poelvoorde), glandeur majestueux dont l’entreprise est en faillite (forcément), Simon (Jean-Hugues Anglade), rockeur vieillissant qui rêve d’être David Bowie, et Thierry (Philippe Katerine), grand poè-te devant la lune. Ensemble, ils assument leurs bedaines autant que leurs échecs existentiels, ils révèlent leurs cannes de serin velues autant que leurs blessures intimes. Mais il faut un défi, bien sûr, pour révéler les talents enfouis et pour que la belle équipe se bricole une fraternité à toute épreuve : qu’à cela ne tienne, ce sera le championnat du monde ! On rit beaucoup, dans l’eau de ce Grand bain, on rit avec ces mecs ultra sensibles prêts à tout pour réussir un joli mouve-ment de gambettes ou un porté qui ait de la gueule. Avec ces nanas mi-mamans, mi-matons qui vont les dresser pour ob-tenir le meilleur d’eux. Sans vulgarité (ou presque quand elle sort de la bouche de Leïla Bekhti, entraineuse tétraplégique et sadique), avec une bienveillance sincère pour cette bande de mâles cabossés, Gilles Lellouche réussit le pari d’une fable sociale à la Full Monty (parce que chacun a sa manière est un exclu faute d’avoir su entrer dans le moule : celui du monde du travail, du couple, de la famille, de l’in-dustrie du disque...) qui dépote.

LE GRAND BAIN

Page 47: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

par les conflits, les guerres ou juste l’ex-trême misère. Des enfants qui n’ont pas les livres pour le savoir ni pour les rêves, qui n’ont pas l’insouciance, parfois même pas la tendresse, ni le lait, ni le pain. C’est pour eux que Nadine Labaki dit avoir vou-lu faire ce film, pour ces gamins oubliés dont le passage sur terre est parfois éphé-mère, ne laissant pas de trace, même pas celle d’un papier d’identité. Le sujet est immense, ambitieux, tentaculaire et bras-se dans son sillage bien d’autres thèmes tout aussi complexes dont un film ne peut pas venir à bout. Mais la réalisatrice sem-ble n’avoir peur de rien, portée par une sincérité à toute épreuve qui défiera tout : les critiques blasées comme les mauvais procès, les piques qui ne manqueront pas de lui être lancées pour fustiger sa naïveté ou son penchant pour l’émotion. Plongée pendants trois années dans son sujet, dans les rues de sa ville, Beyrouth, elle a rencontré des centaines de gamins, des centaines d’adultes qui survivent dans un monde qui ne veut pas d’eux et qui ne les voit même plus. Capharnaüm, c’est cette gigantesque fourmilière qui ne s’arrête jamais, cette ville de violence et de poussière qui avale, mâche et recra-che ses habitants, ceux d’ici mais surtout ceux d’ailleurs, un immense bazar à ciel ouvert qui vit en autarcie, avec ses trafics, ses règles et ses codes, loin des zones de confort qui ne sont pourtant jamais très loin, à quelques frontières près.C’est à hauteur d’enfant que nous allons entrer dans ce drôle de monde. Cet enfant, c’est Zain, douze ans. Il intente un procès

à ses propres parents. Le chef d’accusa-tion ? L’avoir mis au monde. C’est le point de départ d’une histoire comme un coup au ventre et l’on va suivre, à travers les rues de Beyrouth, l’errance de ce gamin dans un univers absurde et sauvage dont il refuse la fatalité, avec la candeur de son âge. Il faut prendre Capharnaüm comme un conte splendide et cruel, avec des ogres et des mères mal aimantes, avec des traîtres qui vont vouloir abuser de l’in-nocence de Zain, mais avec aussi une fée bienveillante qui prendra soin de lui. À travers le personnage de Rahil, jeune réfugiée eryhtréenne vivant seule avec son bébé et qui va accueillir Zain, c’est la fraternité faite femme que la réalisatrice veut nous montrer, une façon de dire que tout n’est peut-être pas perdu. En faisant de ces oubliés (tous interprétés par des non professionnels aux histoires similai-res à celles de leur personnages) les hé-ros magnifiques de cette histoire forte et bouleversante, Nadine Labaki nous tend un miroir sans concession sur la manière dont notre monde accepte, passif et rési-gné, les horreurs dont il est quotidienne-ment le théâtre. Le constat est sans doute d’autant plus terrible quand l’indifférence frappe le sort réservé aux enfants, que ce soit dans les quartiers pauvres de Bey-routh, sur une plage de Méditerranée, en Cisjordanie ou à Alep...

À PARTIR DU 17/10

CAPHARNAÜM

TARIFS :Tous les jours à toutes

les séancesNormal : 7 euros

Abonné : 5 euros ( par 10 places, sans date de validité et

non nominatif)Enfant -16 ans : 4 euros Lycéens - Étudiant : 4 euros

PASS CAMPUS : 3,50 EUROSSans-emploi : 4 euros

Sur présentation d’un justificatif

TOUT LE PROGRAMME SUR : www.cinemas-utopia.org/saintouen

STELLA café ****************

Les horaires du Stella café : tous les jours de 15h00 à 21h00

service jusqu’à 23h les vendredis et samedis

fermeture hebdomadaire

le mardi

à chaque changement de gazette

LES VINS DU MOMENTde LA CAVE A RITON

Un nouveau blanc , un nouveau rouge

gouleyants choisis par Stéphane parmi les petits pro-ducteurs comme on les aime

nouveau au Stella Café

Page 48: PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue …CENTRES DE LOISIRS Sachez-le : la salle de Saint-Ouen l’Aumône accueille vos groupes d'âge maternel ou primaire, contactez-nous

PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

Réalisé par Nadine LABAKILiban/ France 2018 2h03 VOSTFavec Zain Al Rafeea, Kawathar Al Had-dad, Yordanos Shiferow, Boluwatif Treasure Bankole, Fadi Kamel Yousef, Cedra Izam, Nadine Labaki...Scénario de Nadine Labaki, Jihad Ho-jeily, Michelle Kesrouani et Khaled Mouzanar

PRIX DU JURY, FESTIVAL DE CANNES 2018

Il y a des regards de cinéma qui ne vous quittent pas, des regards qui laissent une trace profonde, bien des films et bien des années après. Au-delà des récits, au-delà des personnages dont on oubliera les noms, la force de ces regards restera

gravée, comme la marque d’une sincéri-té qui transcende la fiction, d’une huma-nité qui touche et qui bouleverse. Vous n’oublierez pas de sitôt le regard de Zain, ni celui de sa sœur Sahar, ni celui de Yo-nas. Ils représentent à eux trois une com-munauté invisible dont les membres sur-vivent aux quatre coins du monde, celle des enfants perdus, négligés, malmenés

CAPHARNAÜM

GAZETTE no 283 DU 26 SEPTEMBRE AU 30 OCTOBRE 2018 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €