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SOCIALISTES N°59 FéVRIER 2013 MENSUEL DU PARTI SOCIALISTE VAUDOIS JAA 1000 Lausanne 1 SOMMAIRE POINT VD p. 2 Favoriser la récupération du PET p. 3 Sur de bons rails p. 7 Hommage à Bernard Thalmann POINT D’ORGUE p. 4-5 Transparence des partis politiques POINT CH p. 6 Pigeons voyageurs POINT D’EXCLAMATION p. 8 A quoi bon la taxe quand on a le skoj On le sait : la fausse concurrence entre assureurs-maladie produit un système défaillant. Les poli- tiques s’époumonent à en corriger les défauts, tel un emplâtre sur une jambe de bois : aux cantons de financer des subsides pour rendre des primes par tête payables, au Conseil fédéral de daigner corriger le calcul des réserves quand certains cantons crient un peu fort, à l’office fédéral de la santé publique de garder un œil (et un seul…) sur les primes ainsi que sur la comptabilité des assureurs. Dans tous ces défauts, il en est un qui a provoqué l’indignation des assuré-e-s de 9 cantons qui ont payé davantage de primes que nécessaire, 2 milliards excédentaires qui ont permis d’alimenter des réserves d’assuré-e-s d’autres cantons. Quand on constate par ailleurs que, parmi les cantons qui ont trop payé, figurent ceux qui ont les primes parmi les plus hautes de Suisse, on ne peut que com- prendre l’indignation et attendre un correctif, c’est la moindre des corrections. C’était une chose acquise après la décision du Conseil fédéral et l’appui des deux Chambres fédérales à des proposi- tions allant dans ce sens : les assuré-e-s des cantons qui ont trop payé recevraient soit une ristourne de la part des assureurs, soit une rétrocession plus importante de la taxe CO2. Mais c’était sans compter une commission du Conseil des Etats démissionnaire qui a préféré écou- ter les hordes de missionnaires, tantôt des assureurs, tantôt des cantons bénéficiaires pour ne rien faire. Dans ce dossier, ces élu-e-s ont préféré adopter une posture de résignation opportuniste pour renvoyer dos à dos assuré-e-s et cantons aux intérêts divergents. Une option qui a convaincu autant la droite que les socialistes de la commission, et c’est certainement le plus grave. Car, quel que soit le canton que l’on représente, cautionner une telle injustice bafoue nos principes les plus élémen- taires. Sous la contrainte, la commission s’apprête enfin à revoir sa copie. Pour obtenir justice, le PSV a relancé la pétition de l’AVIVO Suisse pour un remboursement des primes payées en trop, avec succès puisqu’elle a réuni 20’000 signatures en deux semaines à peine. Maintenons la pression et misons sur la caisse publique : nous avons assez donné dans le palliatif, il est temps de passer au curatif. EDITORIAL NOS PRIMES PAS À LA TRAPPE Arnaud Bouverat secrétaire général du PSV, Lausanne

Points Forts n°59 février 2013

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Le n°59 du journal du parti socialiste vaudois

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Page 1: Points Forts n°59 février 2013

SOCIALISTESN°59 février 2013

MeNsuel du parti socialiste vaudois

JAA

1000

Lau

sann

e 1

SOMMAIRE

point VDp. 2 Favoriser la récupération du pEtp. 3 Sur de bons rails p. 7 Hommage à Bernard thalmann

point D’orguEp. 4-5 transparence des partis politiques

point CHp. 6 pigeons voyageurs

point D’ExClamationp. 8 a quoi bon la taxe quand on a le skoj

On le sait : la fausse concurrence entre assureurs-maladie produit un système défaillant. Les poli-tiques s’époumonent à en corriger les défauts, tel un emplâtre sur une jambe de bois : aux cantons de financer des subsides pour rendre des primes par tête payables, au Conseil fédéral de daigner corriger le calcul des réserves quand certains cantons crient un peu fort, à l’office fédéral de la santé publique de garder un œil (et un seul…) sur les primes ainsi que sur la comptabilité des assureurs.

Dans tous ces défauts, il en est un qui a provoqué l’indignation des assuré-e-s de 9 cantons qui ont payé davantage de primes que nécessaire, 2 milliards excédentaires qui ont permis d’alimenter des réserves d’assuré-e-s d’autres cantons. Quand on constate par ailleurs que, parmi les cantons qui ont trop payé, figurent ceux qui ont les primes parmi les plus hautes de Suisse, on ne peut que com-prendre l’indignation et attendre un correctif, c’est la moindre des corrections. C’était une chose acquise après la décision du Conseil fédéral et l’appui des deux Chambres fédérales à des proposi-tions allant dans ce sens : les assuré-e-s des cantons qui ont trop payé recevraient soit une ristourne de la part des assureurs, soit une rétrocession plus importante de la taxe CO2.

Mais c’était sans compter une commission du Conseil des Etats démissionnaire qui a préféré écou-ter les hordes de missionnaires, tantôt des assureurs, tantôt des cantons bénéficiaires pour ne rien faire. Dans ce dossier, ces élu-e-s ont préféré adopter une posture de résignation opportuniste pour renvoyer dos à dos assuré-e-s et cantons aux intérêts divergents. Une option qui a convaincu autant la droite que les socialistes de la commission, et c’est certainement le plus grave. Car, quel que soit le canton que l’on représente, cautionner une telle injustice bafoue nos principes les plus élémen-taires. Sous la contrainte, la commission s’apprête enfin à revoir sa copie. Pour obtenir justice, le PSV a relancé la pétition de l’AVIVO Suisse pour un remboursement des primes payées en trop, avec succès puisqu’elle a réuni 20’000 signatures en deux semaines à peine. Maintenons la pression et misons sur la caisse publique : nous avons assez donné dans le palliatif, il est temps de passer au curatif.

EDITORIAL

Nos priMes pas À la trappearnaud Bouveratsecrétaire général du PSV, Lausanne

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2 – poiNts forts socialistesN°59 – février 2013

le taux de recyclage des bouteilles en pEt en Suisse a évolué de 74% en 2005 à 82% en 2011 grâce à la création, en plus des reprises par les commerces, de 20’000 points de collecte « volontaires » dans les communes, centres sportifs ou lieux de manifestation. En 2012, l’entreprise pet-recycling (prS) a entrepris une campagne pour encourager le recyclage surtout dans les commerces, argumentant que seul le commerce de détail est astreint par la loi à disposer d’infrastructures pour le recyclage.

Certes, la reprise des bouteilles en PET par les points de vente est une obligation légale (ordonnance sur les emballages de boissons), mais 20% au moins de la récolte des bouteilles de PET se fait dans les communes qui doivent ensuite décider si l’indemnisation de 100 à 130.- par tonne de PET leur suffit pour proposer la récolte du PET à leurs concitoyen-ne-s ou si elles préfèrent y renoncer.

En 2004, pourtant, on trouvait sur le site de l’Office Fédéral de l’Envi-ronnement ces citations: « Plus il y a de conteneurs, plus on collecte de bouteilles. Notre objectif est qu’il soit possible de trouver par-tout un conteneur en moins de 5 minutes ». Ceci a clairement permis d’améliorer le taux de recyclage. Il est donc certain que la disparition des points de collecte communaux entraînerait un recul du taux de récupération.

Certaines communes ont cependant suivi les recommandations de PRS et supprimé les Eco Points. Cette mesure est délétère pour les citoyen-ne-s à qui on demande des efforts de tri optimalisés, surtout depuis la mise en place de la taxe poubelle, mais à qui on supprime les points de récolte pour le PET.

Le PSV a donc fait une interpellation demandant au conseil d’Etat d’inciter les communes à offrir plusieurs points de récolte du PET à leurs habitant-e-s et d’intervenir auprès de l’entreprise PRS pour qu’elle adopte une stratégie incitant les communes à continuer le recyclage du PET plutôt que de faire pression pour un recyclage en commerce seul.

pOInT VDactuaLitéS du grand conSeiL

BrigitteCrottazdéputéeepalinges

favoriser la récolte du pet

La commission de solidarité inter-nationale du PSV vous invite à une soirée conférence publique consa-crée à la spéculation sur la faim.

Cette soirée aura lieu le mercredi 6 mars 2013 à 20h au Cazard, salle de l’Octogone, rue Pré-du-Marché 15, Lausanne.

Avec : - Christophe Golay, auteur de Droit à l’alimentation et accès à la jus-tice (éd. Bruylant, 2011) et colla-borateur de Jean Ziegler,- François Clément, coordinateur de l’initiative «Pas de spéculation sur les denrées alimentaires» et représentant de la JSS.

Les deux exposés seront suivis d’un débat, introduit et animé par Pierre Zwahlen, président de la commission de solidarité internationale.

Le collectif 8 mars, composé des syndicats, de groupes femmes de partis politiques et d’organisations, vous invitent à un rassemblement à 17h à la Pl. St-Laurent à Lausanne.

Un journal 8 minutes sera par ailleurs distribué durant toute la journée dans le canton. Les thèmes principaux de la manifestation de cette année seront en lien avec les campagnes actuelles qui touchent très particulièrement les femmes : les salaires minimums, l’extension des horaires d’ouverture des magasins, les retraites (par le biais de l’initiative de l’USS AVS+) et le droit à l’avortement.

Venez donc nombreuses et nombreux le vendredi 8 mars à 17h à la Pl. St-Laurent à Lausanne!

CONFÉRENCE - DÉBAT

Mercredi 6 mars 2013 - 20h

Avec : Christophe Golay, collaborateur de J. ZieglerFrançois Clément, représentant de la JSS

Lieu : Salle Octogone au Cazard, rue Pré-du-Marché 15 à Lausanne

ILS SPÉCULENT SUR LA FAIM

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8 marS - journée internationaLe de La femme

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poiNts forts socialistes – 3 N°59 – février 2013pOInT VD

tranSPortS PubLicS

Qu’elle soit professionnelle ou de loisir, régulière ou occasionnelle, la mobilité est au centre de la vie quotidienne. la possibilité de se déplacer de façon rapide et fluide constitue un facteur essentiel de notre qualité de vie et une force importante de notre place économique. Développer autant que possible les infrastructures de transport doit donc être l’objectif principal d’une politique au service des citoyen-ne-s.

Dans ce cadre, s’il est depuis quelques temps régulièrement question de l’argent que la Confédération s’apprête à investir dans le développement du rail, il n’est cependant pas toujours aisé de percevoir les incidences tangibles que ces investissements massifs représentent pour notre canton. Or, derrière les acronymes FAIF, ZEB ou PRODES se trouvent autant de réfections de gares, d’agrandissements de tronçons ou d’accélérations de parcours, compris dans les nouveaux projets pour le réseau national, devisés à 6.4 milliards et actuellement en discussion au Parlement, après un premier vote positif du Conseil des Etats. Qu’apporteront-ils aux Vaudois-es ?

Des infrastructures à l’offre de transportsHormis la constitution d’un nouveau fonds ancré dans la Constitution et alimenté de façon durable destiné au financement de l’infrastructure ferroviaire, le projet dit FAIF (Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire) amène pour la Suisse romande et le canton de Vaud un nombre substantiel d’améliorations à l’horizon 2025 et permet d’apporter une réponse à la forte demande de mobilité.

Tout d’abord, l’agrandissement des gares de Lausanne et de Genève, avec entre autres le prolongement de quais à une longueur de 400 mètres, permettront de faire circuler entre ces deux gares des trains plus longs, à deux étages – qui poursuivront ensuite leur parcours vers Saint-Gall via Berne et Zurich. Cette évolution est devenue nécessaire afin d’absorber la demande pendulaire en croissante augmentation. Si 50’000 voyageurs circulaient entre Genève et Lausanne par le rail chaque jour en 2010, ils seront 100’000 à l’horizon 2030. Les accès aux trains doivent, dans le même temps, être modernisés et agrandis, afin de faciliter les correspondances. Enfin, des aménagements sont requis pour permettre au trafic de marchandises de ne pas gêner la circulation des trains de voyageurs.

Les travaux prévus autour de la gare de la capitale vaudoise comprennent la construction d’une quatrième voie entre Lausanne et Renens ainsi que d’autres installations qui permettront d’absorber, là encore, la croissance prévisible du trafic entre villes, mais également de faire circuler chaque quart d’heure un train régional de Cully à Cossonay. Ce premier tronçon cadencé à quinze minutes marquera le départ d’une évolution importante du RER vaudois.

Entre Lausanne et Berne, des aménagements sur la ligne existante permettront de bénéficier pleinement des possibilités offertes par les futurs trains des CFF. L’objectif de placer Berne à une heure de Lausanne sera ainsi quasiment atteint.Enfin, le doublement du tunnel de Gléresse, sur la ligne du Pied-du-Jura, permettra de faire circuler un ICN toutes les demi-heures de Lausanne vers Yverdon. Quant à la réfection de la ligne du Simplon, elle ouvre enfin la voie à la circulation vers le Chablais, puis le Valais, des trains modernes à deux étages qui desservent déjà Vevey depuis quelques semaines.

Et la suite ?Le réseau ferroviaire cantonal est riche de sa diversité. Les autres lignes du canton où circulent des trains régionaux, qu’elles dépendent des CFF ou des compagnies locales, feront dans les mois à venir l’objet d’un crédit-cadre pour financer les développements nécessaires pour améliorer le réseau, le confort des trains et les cadences.

Si les perspectives semblent bonnes pour le projet FAIF au Parlement, il s’agit d’ores et déjà d’imaginer les prochaines étapes. De nombreuses études sont déjà en cours, notamment pour les tronçons de troisième et de quatrième voie sur la Côte, et elles seront complétées afin de présenter à la Confédération, lors de l’examen de la prochaine série de projets à réaliser, des plans ambitieux, mûrs et sérieux.

Le développement des infrastructures de mobilité revêt un rôle crucial pour continuer à marier croissance de la population et prospérité économique. Investir dans les transports, c’est donc la meilleure façon de préparer l’avenir en permettant à toutes les régions d’être reliées !

nuria gorriteconseillère d’etatmorges

sur de boNs rails !

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4 – poiNts forts socialistesN°59 – février 2013 pOInT D’ORguE

tranSParence deS PartiS PoLitiqueS

Julienrillietporte-parole de la jSVSt-Légier-chiésaz

la traNspareNce vieNdra-t-elle de la Nouvelle géNératioN ?

toutes les tentatives de régulation du financement des partis ont échoué à l’échelon fédéral jusqu’ici. au prin-temps 2010, le Conseil national a dé-battu le thème du financement des partis politiques et a rejeté trois initiatives parlementaires portant sur la transparence du financement et la publication des comptes. En outre, le Conseil fédéral rejette toute contrainte légale et préfère des me-sures volontaires. autrement dit, nos sept sages font à nouveau preuve d’un sérieux manque de courage alors que le grECo, groupe d’Etats contre la Corruption, pointe systématiquement du doigt le manque de transparence des contributions financières aux par-tis politiques en Suisse.

La Jeunesse socialiste vaudoise a donc déci-dé d’agir à l’échelle cantonale sur cette pro-blématique en adressant une pétition à nos député-e-s. La Loi sur l’exercice des droits politique (LEDP) actuelle soulève la ques-tion de l’indépendance des partis politiques. Si les groupes d’intérêts continuent à finan-cer les partis d’une manière exponentielle, ces derniers risquent tout simplement de ne plus élaborer leurs programmes en fonction de critères idéologiques mais de les adapter aux demandes des donateurs. Et c’est ce qui nous pose problème. Ne laissons pas le jeu démocratique être faussé par quelques lobbys puissants.

Même si les jeunes semblent beaucoup plus attachés à ce principe de transparence que certains de nos ainés politiques, ce n’est pas pour la gauche ou pour un quelconque électorat que nous menons ce combat; c’est pour la démocratie et le peuple tout entier qui a le droit de savoir qui finance ses élus. La pétition demande concrètement que les comptes des campagnes soient systémati-quement publiés, un plafonnement du budget des campagnes électorales identique à tous les partis, de limiter les dons privés aux par-tis politiques et de publier la liste de tous les donatrices et donateurs de plus de 500 francs.

Alors signez cette pétition ci-contre ou re-trouvez-la sur www.jsv.ch/transparence. Et modifions ensemble la loi sur l’exercice des droits politiques.

le parti socialiste vaudois prône de-puis de nombreuses années la trans-parence des partis politiques. a chaque campagne, à chaque élection, à chaque votation, le parti publie ses comptes et ne cache rien de son finan-cement à la presse et au public. Cette transparence est une condition indis-pensable pour le bon fonctionnement de la démocratie. la pétition lancée par la Jeunesse socialiste vaudoise offre l’occasion de répéter notre posi-tion et de faire toute la lumière sur nos comptes et notre financement.

A la fin de l’année dernière, la droite du par-lement cantonal a enterré un projet de modifi-cation de la loi sur l’exercice des droits poli-tiques (LEDP) qui aurait permis de légiférer quelque peu en matière de financement des formations politiques. Ce projet de loi était pourtant très léger et n’instaurait qu’un mi-nimum de règles. La majorité bourgeoise a

gaétannanchensecrétaire politiqueLausanne

uNe questioN d’iNdépeNdaNce

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poiNts forts socialistes – 5 N°59 – février 2013pOInT D’ORguE

tranSParence deS PartiS PoLitiqueS

pourtant choisi dans un premier temps le pro-jet minimaliste à celui élaboré suite à une mo-tion socialiste, avant de torpiller l’entier du texte. Les ténors de la droite, PLR en tête, ont argué que ces règles n’étaient pas nécessaires. Et pourtant, l’actualité politique du début de l’année a encore une fois prouvé le contraire.

En effet, en janvier, les parlementaires de droite ont fait le forcing pour obtenir une entorse à la Constitution vaudoise en permet-tant au casino Barrière de Montreux d’instal-ler des espaces fumeurs au sein de l’établis-sement (plus précisément : près de 40% de leurs machines se seraient retrouvées dans un gigantesque fumoir). Cette disposition était totalement contraire à la volonté popu-laire exprimée lors de la votation cantonale de 2009 sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Par chance, elle n’a pas obte-nu de majorité aux 2e et 3e débats au Grand Conseil, mais elle a démontré que la droite tentait, une fois de plus, de faire passer des intérêts privés avant l’intérêt général.

Face à de telles manœuvres, des interroga-tions se posent logiquement. Pourquoi dé-fendent-ils si ardemment des intérêts privés ? Tant qu’aucune transparence des partis poli-tiques n’est mise en place, cette question est totalement légitime. Et comme le disait notre vice-président Stéphane Montangero dans

un édito du Points Forts, « tant que toutes les formations politiques n’auront pas ouvert leurs livres de comptes, permettant à tout un chacun de constater, quelles entreprises ont, ou non, alimenté leur caisse, elles laisseront planer le doute quant à la réelle indépendance de leur action politique. » Lors de ces débats parlementaires sur le casino Barrière, le chef de groupe PLR, Jean-Marie Surer, a convié le PSV à se rendre au secrétariat du PLR pour obtenir les informations nécessaires à prouver qu’ils ne sont pas affiliés au groupe Barrière ou aux producteurs de tabac. Nous ne pou-vons que saluer ces propos et espérer qu’ils seront suivis d’actes concrets. Toutefois, nous ne prônons pas la transparence pour nous-mêmes, mais pour la population, qui a le droit de savoir si les entreprises pharmaceutiques, les grandes banques, les cigarettiers ou encore les caisses-maladie financent des campagnes, des partis ou des candidats. C’est la santé de notre démocratie qui est en jeu.

Au PSV, nos comptes n’ont rien de secret et sont disponibles, notre financement est connu. Pour 2012, notre budget était d’envi-ron 1’000’000.-. Nos dépenses sont forcé-ment liées aux campagnes qui représentent près de 50% des charges. L’année 2012 fut celle des élections cantonales qui exigent un grand investissement financier. Les charges liées au personnel se montent à 30% et les

cotisations que nous versons au PSS envi-ron 100’000 francs par année. Ces comptes seront adoptés lors du prochain congrès ordi-naire qui aura lieu en mars 2013, puis dispo-nibles sur notre site internet. Notre finance-ment respose quasiment entièrement sur les cotisations de nos membres, les contributions de nos élu-e-s et les dons privés. Cela repré-sente 80% de notre financement. Le reste du financement provient de l’abonnement au journal Points Forts et des recettes liées aux différents matériels que nous vendons aux sections et aux membres (badge, t-shirts, parapluie, etc.). Nous n’acceptons aucun don d’entreprises. Si cela devait arriver, nous le retournerions poliment.

Au PSV, notre indépendance est notre force. A aucun moment nous ne devons rendre des comptes à quelque organisme privé que ce soit, pas même aux associations ou syndi-cats qui nous sont proches, et avec lesquels nous travaillons très étroitement, mais dans le cadre de collaborations ponctuelles, sur des campagnes, permettant ainsi à chaque orga-nisme de garder sa totale indépendance. Par nos actes, nous pouvons assurer concrète-ment ne rendre de comptes qu’à la population vaudoise, en toute transparence. Et nous invi-tons toutes les autres formations politiques à en faire de même, rapidement. Il en va du crédit de notre système démocratique.

Pétition - Le financement deS PartiS miS à nu ?Cette pétition, lancée par la Jeunesse socialiste vaudoise, veut mettre fin à l’omerta autour du financement des partis en demandant une modification de la loi sur l’exercice des droits politiques (LEDP). Tout citoyen est invité à signer ce texte.

Les signataires de cette pétition :• s’inquiètent de la véritable indépendance des partis politiques par rapport aux intérêts privés.

• ne comprennent pas les raisons pour lesquelles certains partis ne veulent pas publier la liste de leurs donateurs.• sont convaincus de l’importance du plafonne-ment des dépenses de campagnes de manière à ne pas fausser le jeu démocratique.

Dès lors, les soussigné-e-s demandent formellement aux député-e-s du Grand Conseil vaudois.

• que les comptes de campagne soient systématiquement publiés.• un plafonnement du budget des campagnes électorales identiques à tous les partis.• de limiter les dons privés aux partis politiques.• de publier la liste de tous les donatrices et donateurs de plus de Frs. 500.-.

Découper et envoyer ce coupon à : JSV, Chauderon 5, 1003 Lausanne

nom Prénom LocaLité Signature

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6 – poiNts forts socialistesN°59 – février 2013 pOInT CH

roaming

Depuis des années, nous payons des prix exorbitants pour nos communications à l’étranger. alors que la facture de la population explose en proportion des marges bénéficiaires des opérateurs. le Conseil des Etats se prononcera sur le sujet lors de la prochaine session parlementaire.

Parfois, il peut arriver que la réservation d’une chambre d’hôtes à l’étranger vous coûte plus cher que la totalité de vos vacances. Vous décidez de passer une nuit dans une ville, vous cherchez un gîte, vous vous connectez avec votre mobile pour connaître l’offre

d’hébergement… Et au retour de vacances, vous vous rendez compte, en voyant arriver votre facture de téléphone, que cette petite opération vous a coûté une fortune.Ce genre d’aventures est monnaie courante en Suisse. Et rapporte gros aux opérateurs de téléphonie mobile. Les organisations de consommateurs ont évalué à plus d’un milliard la somme payée indûment par la population. Un scandale, qui touche tous les ménages de Suisse.

En 2011, une motion a été déposée par la conseillère nationale socialiste Ursula Wyss pour stopper les tarifs prohibitifs de mobile à l’étranger. Elle invite le Conseil fédéral à fixer des plafonds tarifaires applicables à tous les opérateurs de téléphonie mobile, que ce soit pour les appels entrants ou sortants, les SMS ou les transferts de fichiers depuis ou vers l’étranger. Le Conseil national à l’unanimité moins quelques absentions l’a acceptée. La commission des transports du Conseil des Etats a décidé de l’enterrer la semaine passée. A moins que le plénum du Conseil des Etats ne vote la minorité que j’ai déposée, on se contentera donc d’un énième rapport sur le sujet, pour 2014…

les opérateurs se tiennent par la factureC’est que les opérateurs ont trouvé une oreille attentive à leurs explications. Pour eux, impossible de baisser plus encore les prix de la téléphonie en itinérance (roaming). Pour déterminer les prix, disent-ils, les opérateurs du pays d’origine prennent en compte deux éléments : d’une part, les prix de gros dont ils doivent s’acquitter envers

les opérateurs du pays étranger pour que ces derniers acheminent les appels et les SMS et assurent les services de données ; et d’autre part, leurs propres frais, «ainsi qu’une marge bénéficiaire». La cherté des communications mobiles à l’étranger s’explique souvent par le premier élément, selon eux : les prix de gros élevés.

Ces prix sont négociés entre les entreprises concernées. Les opérateurs situés dans des pays différents mais appartenant au même groupe pratiquent habituellement, entre eux, des prix préférentiels. Ce qui désavantage les petits opérateurs, donc les Suisses… En outre, l’Europe, confrontée aux mêmes pratiques que la Suisse, s’est dotée d’une réglementation sur l’itinérance, depuis juillet 2012 et qui court jusqu’en 2022. Des mesures structurelles ont été introduites dans l’Union européenne pour faire baisser le plafond des prix de gros pour la téléphonie vocale, les SMS et les services de données en itinérance. Comme la Suisse n’est pas membre de l’Union européenne, sa population ne peut en profiter.

Derrière les explications…Voilà pour les explications. Circulez, il n’y a rien à faire. Si ce n’est améliorer la transparence : vous êtes désormais avertis quand vous faites exploser votre facture, et des abonnements forfaitaires (vous payez une somme, non négligeable, pour une connection durant le temps de vos déplacements) sont possibles.Soit. Mais les opérateurs restent étonnamment peu transparents sur la «marge bénéficiaire» dont ils profitent sur les tarifs d’itinérance ! Et surtout sur le fait qu’elle augmente ! La NZZ a obtenu des chiffres actualisés : l’écart des tarifs s’est encore creusé depuis juillet entre les Suisse et les Européens. Nous payons trois à quatre fois plus cher qu’en Europe, alors que les prix des opérateurs ont baissé. Normalement nos entreprises de téléphonie auraient dû répercuter cette baisse !

la concurrence sur le dos de la populationIl ne s’agit pas ici de fragiliser Swisscom, ni de mettre en danger les nécessaires investissements engagés par l’entreprise publique. Mais rappelons que le principal chiffre d’affaires des opérateurs suisses (65,5%) se fonde sur la téléphonie vocale en itinérance. La fameuse concurrence dont se gargarisent si souvent les partis bourgeois n’a qu’une seule conséquence : faire payer aux consommatrices et aux consommateurs le coût de leur survie et de leurs bénéfices.

pigeoNs voyageurs

géraldineSavaryconseillère nationaleLausanne

un ScandaLe, qui touche touS LeS ménageS de SuiSSe

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poiNts forts socialistes – 7 N°59 – février 2013pOInT VD

hommage à bernard thaLmann

Josianeaubertconseillère nationaleLe Sentier

Mes premiers souvenirs de toi sont ceux du grand frère de ma copine Arlette, lorsque j’ai déménagé en 1955 dans la maison voisine de la tienne, à Jolimont, surnommée alors la « rue des berbots », allusion à la condition modeste et ouvrière des familles qui l’habitaient.

Jeune enseignant dans Lavaux, tu t’engages au parti socialiste dans ce terreau viticole peu propice à ces idées de gauche ; tu ne laisses personne indifférent, et sais immédiatement marquer ton engagement par une conviction communicative, mêlée d’une convivialité toute naturelle.

De retour à la Vallée, tu prends à bras le corps ta nouvelle mission : enseigner le français et l’allemand au collège ; au cours de ta longue carrière professionnelle, tu as marqué des générations d’élèves. Amoureux de la littérature et des grands auteurs, tu as su manier la

langue comme pas deux ; tour à tour analytique, sarcastique, plein d’humour, tu as joué avec le 2e degré et construit des argumentaires qui faisaient l’admiration autant des élèves que des collègues. Tu as ainsi contribué à la lutte incessante contre l’obscurantisme, les croyances naïves, les a priori.

Conjointement à ton activité magistrale, tu as poursuivi ton action politique tout au long de la vie ; tes nombreuses années de conseil communal ont été jalonnées d’envolées verbales mémorables qui ont fait plus d’une fois trembler les adversaires politiques ; tu n’as jamais oublié tes origines, tu as combattu constamment, dès que l’égalité des chances, la répartition des richesses et la solidarité étaient mises en échec par des intérêts particuliers. Cet engagement local, a aussi été celui de tenir à bout de bras, pendant des décennies la section socialiste, jusqu’à convaincre ta compagne Janine de se présenter à la municipalité, et offrir ainsi à la commune du Chenit une syndique de tout premier plan !

Ces combats, tu les as aussi et surtout menés avec conviction et déter-mination au Grand Conseil, tout au long de ta vie combière adulte; jeune élu à 32 ans, tu as été fidèlement réélu pendant 24 ans, jusqu’en 2002. Tu as été un député écouté dans la salle de Perregaux ; la Vallée, sa classe ouvrière et toute sa population avaient en toi un défenseur redoutable, dont les collègues vaudois se souviennent et m’ont sou-vent entretenus. La défense des places de travail dans les entreprises horlogères, la lutte contre la pollution du lac, l’organisation des diffé-rents secteurs de la santé de ce canton ont compté parmi tes combats prioritaires.

C’est aujourd’hui le moment difficile de te dire adieu, de prendre congé d’un compagnon de lutte, qui s’est tant battu pour nos valeurs communes, qui a tant aimé la vie, qui n’a jamais baissé la garde, qui nous a tant apporté. Mon cœur pleure, je suis triste, nous sommes tous tristes, tu nous manqueras. Merci ! Adieu !

adieu berNard,adieu caMarade !

La VaLLée, Sa cLaSSe ouVrière et toute Sa PoPuLation aVaient en toi un défenSeur redoutabLe

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pOInT D’ExCLAMATIOn poiNts forts socialistes – 8 N°59 – février 2013

Responsable de parution : gaétan nanchen Adresse de rédaction : chauderon 5, 1003 Lausanne Contact : 021 312 97 57 [email protected] maquette : atelier gétaz abonnement : 25 francs

couP de Point

Quand le Washington Post s’intéresse aux armes en Suisse, il interroge notre représentant à

la commission sécurité du Conseil national : Eric Voruz. Quoi de plus logique pour cet ancien postier que de passer à la postérité dans le Post.

Après la décision du conseil communal lausannois sur la mendicité, le débat gagne le Grand

Conseil. On y voit l’UDC tendre la main au PLR pour défendre une interdiction totale, le PLR tendre la main au PS pour mendier un compromis. Pas de chance, le Palais de Rumine se situe dans une zone touchée par l’interdiction… de tendre la main !

Le 17.6.2012, l’UDC recommande dans la brochure de votations de voter NON à l’initiative populaire

d’Exit, recommandation suivie par le peuple puisqu’identique à celle du PS... Dans son journal du 31.01.2013, l’UDC, qui vit toujours à une autre époque, recommande, un an après son rejet, de voter OUI à cette même initiative. L’UDC vaudoise n’aurait-elle donc pas supporté de se retrouver une fois majoritaire ?!

Pierre Keller a été nommé à la tête (ou plutôt à la cave) de l’office des vins vaudois et Stéphane

Montangero au conseil d’administration de la CGN : le vin au PLR et la flotte au PS ! Les majorités changent mais pas toutes les traditions.

ImpRessum

À quoi boN la taxe quaNd oN a le skoj ?

Comment ne pas baver d’envie face à la poli-tique familiale suédoise. Face aux esprits cha-grins qui, ces jours, s’offusquent de l’étatisa-tion de nos enfants, on en vient à lorgner sur Stockholm. Et on fait bien. Parce que la Suède a énormément à nous apprendre. C’est que, être suédois, ça ne s’invente pas !Organisé chez nos voisins nordiques, un concours d’idées permet la réalisation de pro-jets qui induisent des changements de compor-tements… le skoj (fun) en plus. Voyez plutôt. A la sortie du métro, pour encourager à emprun-ter l’escalier plutôt que l’escalator, un Piano-trappan (Piano-escalier) a été édifié. Habillées de blanc et de noir, les marches se font clavier. Et les pendulaires de s’inventer artistes, grim-per les touches, rire, échanger… sans même réaliser être en train de faire de l’exercice.

Dans une zone 30, une Hastighetslotteriet (loterie de vitesse) a été aménagée. Toutes les voitures sont filmées et y participent automa-tiquement. Les contraventions alimentent la cagnotte alors que les autres conductrices et conducteurs participent au tirage au sort! (La vitesse moyenne de passer de 32 à 27 km/h).

Pour assurer la propreté des parcs, c’est la Världens djupaste soptunna (la poubelle la plus profonde du monde), qui a été installée. Les déchets semblent ne jamais en finir d’y tomber, provoquant un bruit de puits sans fond. Cela fait tant rire, qu’on en vient à ramasser les ordures abandonnées par d’autres, juste pour le plaisir… Au point de doubler la récolte journa-lière de détritus.

Ces Suédois. Réussir par une blague ce que des années de politiques publiques d’incita-tion n’ont pas obtenu. Ils ont aussi développé quelques amusantes combines pour inciter au tri des déchets, mais je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de la taxe. La politique gagnerait certainement à se déri-der un peu. Mes investigations continueront cet été, tandis que mes enfants – étatisés il va de soi – apprécieront le skoj avec leurs petits cousins.

Note: Le concours se dévoile en anglais sur thefuntheory.com... où l’on découvre qu’elle est financée par une grande marque de voiture. Cela permet de se consoler, la Suède a tout de même quelques imperfections. Ouf.

StéphanieapothélozdéputéeLausanne

Après nous avoir fait vibrer pendant 7 saisons dans la peau du président américain avec A la Maison blanche, Aaron Sorkin revient avec une nouvelle série TV The Newsroom qui nous plonge dans le quotidien d’une chaine d’information et plus précisément de son journal télévisé. La série pose alors de

nombreuses questions sur la fadeur journa-listique contemporaine, sa fausse neutralité ou le diktat de l’audience et donc des sujets sensationnalistes. Très bien écrite (Sorkin est aussi le scénariste de l’excellent The Social Network), la série empoigne les thèmes politiques d’actualité (logiquement amé-

ricains) avec tact et délectation. Elle n’est pas exempte de tout reproche (une musique grandiloquente et trop appuyée, quelques ro-mances un peu superflues), mais le contenu est passionnant.

The Newsroom, HBO

troiS PetitS PointS gaétan nanchen, Lausanne