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Rapport pour Groupe de travail Ecosite (Agenda 21) Direction générale de l’environnement (DGE) Direction générale de l’eau (DGEau) Projet genevois de symbioses industrielles Synthèse des potentiels de développement éco-industriel sur le territoire du Canton de Genève Mai 2010

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Rapport pour Groupe de travail Ecosite (Agenda 21)

Direction générale de l’environnement (DGE)

Direction générale de l’eau (DGEau)

Projet genevois de symbioses industrielles

Synthèse des potentiels de développement éco-industriel sur le

territoire du Canton de Genève

Mai 2010

SOFIES - Solutions For Industrial Ecosystems 1, rue du Vuache

CP 2091 1211 Genève 1 Tél : +41 22 338 15 24

Mail : [email protected] Rédaction et personne de contact :

Guillaume Massard Tel : +41 22 338 15 24 Mail : [email protected]

Collaborateurs SOFIES ayant participé à l’élaboration du présent document :

Frédéric Sciacca, Ana Carvalho

Rendu au mandant : Mai 2010 (Validé par le Groupe de travail Ecosite le 19 mai 2010)

Synthèse des potentiels de développement éco-industriel

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TABLE DES MATIERES

I.  AVANT-PROPOS ........................................................................................................................................... 4 I. 1.  CONTEXTE ................................................................................................................................................. 4 I. 2.  DEFINITIONS .............................................................................................................................................. 4 I. 3.  OBJECTIFS.................................................................................................................................................. 6 

II.  SYMBIOSES INDUSTRIELLES A FORT POTENTIEL ........................................................................ 7 

III.  POTENTIELS DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE ......................................................................... 9 III. 1.  LA CONCEPTION GENERALE DE L’ENERGIE.............................................................................................. 9 III. 2.  DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE.................................................. 10 III. 3.  DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL............................................................................................ 12 III. 4.  PREMIERES RECOMMANDATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL..................................... 12 

IV.  POTENTIELS DANS LE DOMAINE DE L’EAU ................................................................................. 15 

IV. 1.  PRINCIPES REGISSANT L’UTILISATION DE L’EAU ................................................................................... 15 IV. 2.  DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL DANS LE DOMAINE DE L’EAU......................................................... 15 IV. 3.  DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL ........................................................................................... 17 IV. 4.  RECOMMANDATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL ....................................................... 17 

V.  POTENTIELS DANS LE DOMAINE DES AUTRES FLUX DE MATIERES .................................... 19 V. 1.  DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL POUR LES AUTRES FLUX DE MATIERES............................................ 19 V. 2.  DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL............................................................................................. 21 V. 3.  RECOMMANDATIONS GENERALES POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL ..................................... 22 

VI.  PISTES DE TRAVAIL POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL .................................. 24 

VI. 1.  OPPORTUNITES DU DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL......................................................................... 24 VI. 2.  RECOMMANDATIONS SUR LE ROLE DES ENTREPRISES ........................................................................... 25 VI. 3.  RECOMMANDATIONS SUR LE ROLE DES RECYCLEURS ........................................................................... 25 VI. 4.  RECOMMANDATIONS POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES ....................................................................... 26 VI. 5.  DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ............................................... 27 

VII.  ANNEXE 1 SYNTHESE DES TRAVAUX ECOSITE POUR LES THEMATIQUES ABORDEES 29 

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I. AVANT-PROPOS

I. 1. CONTEXTE

A la suite de l’acceptation de la loi Agenda 21 du Canton de Genève en 2001, le Groupe de travail Ecosite a été créé sur la base de son Article 12. Celui-ci stipule que « L’État favorise la prise en compte des synergies possibles entre activités économiques en vue de minimiser leurs impacts sur l’environnement ». Le groupe de travail Ecosite poursuit l’objectif de faciliter la mise en œuvre de l’écologie industrielle sur le territoire du canton.

Au cours de la première législature, entre 2001 et 2005, le Groupe de travail Ecosite a réalisé une étude du métabolisme des activités économiques du Canton de Genève. Cette étude a permis d’identifier les grands consommateurs du canton ainsi qu’un petit nombre de grandes entreprises du secteur de la production fortement dépendantes de ressources devant être importées. Durant la deuxième législature (2005 – 2009), Ecosite a collaboré avec 32 entreprises afin de leur proposer des solutions innovantes pour la gestion de leurs ressources. Sous le nom de « Projet genevois de symbioses industrielles », un audit des chaînes de production a été réalisé aboutissant à un certain nombre de recommandations sur la gestion des flux de matières, d’eau et d’énergie ainsi qu’à la détection de types de pistes concrètes de symbioses industrielles. La collaboration avec ces entreprises a permis d’inscrire les symbioses industrielles les plus prometteuses dans les politiques publiques du canton et a abouti à la mise en place d’un petit nombre d’entre elles. Cependant, les entreprises peinent aujourd’hui à modifier leurs habitudes et à intégrer pleinement les symbioses industrielles.

Après plusieurs années de travaux, le Groupe de travail Ecosite souhaite que les pistes intéressantes soient reprises par les services de l’Etat en charge des différentes thématiques. Pour faciliter cette transition, Ecosite a mandaté le bureau SOFIES pour faire une synthèse du potentiel de développement éco-industriel à Genève. Les études réalisées depuis 2003 dans ce domaine et ayant servi de base à l’élaboration du présent document sont listées en annexe 1.

I. 2. DEFINITIONS

Les principaux objectifs de l’écologie industrielle sont au nombre de quatre. Premièrement, l’écologie industrielle a pour but de décarboniser l’énergie, en proposant un panachage et une utilisation optimale des différents vecteurs énergétiques disponibles. Deuxièmement, elle tente de dématérialiser l’économie en accroissant la quantité de services par unité de matière consommée. Troisièmement, elle cherche à étanchéifier le système économique et de production en minimisant les pertes dissipatives de matières et d’énergie durant la totalité du cycle de vie des produits. Finalement, elle essaie de découpler le développement économique de la consommation de ressources en fermant les flux de matières, d’eau et d’énergie de façon quasi-cyclique. Ainsi l’écologie industrielle s’intéresse à la gestion des ressources dans son ensemble et pas seulement à la valorisation des déchets.

La mise en place de symbioses industrielles est un des domaines d’action de l’écologie industrielle permettant d’approcher ces objectifs. De manière plus générale, le terme « développement éco-industriel » définit l’ensemble du processus d’évolution du système industriel vers un écosystème industriel et englobe ainsi les symbioses industrielles.

Le concept des symbioses industrielles se résume ainsi : un produit (matière, eau ou énergie) rejeté par une entreprise et traité comme un déchet peut dans certains cas être utilisé comme ressource par une autre entreprise. Mettre en place des symbioses industrielles implique la création d’un contexte de collaboration et de partage d’expériences entre des entreprises voisines actives dans des secteurs traditionnellement non liés. De nouveaux flux d’information et de communication doivent être créés afin de donner naissance à de nouvelles opportunités (Figure 1).

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Les éléments auxquels fait référence le concept des symbioses industrielles ne sont pas nouveaux. Les nombreuses activités de collecte et de recyclage des déchets présentes sur le territoire aboutissent souvent à une réutilisation des déchets après un processus de nettoyage ou de transformation plus ou moins long. Les symbioses industrielles constituent cependant dans certains cas une plus-value en s’appuyant sur le tissu économique et les ressources disponibles localement pour favoriser une utilisation efficace de l’ensemble des ressources. Dans une optique plus large, le développement éco-industriel vise également à favoriser l’utilisation soutenable des ressources locales en substitution de certaines importations.

Figure 1 Représentation des principaux types de symbioses industrielles. Source : Adoue, 2005, modifié par SOFIES.

Les 4 domaines des symbioses industrielles

1. L’échange d’informations et d’expériences sur les bonnes pratiques dans le domaine de la gestion des ressources et des flux de matières

2. La création de réseaux d’échanges de co-produits (matières, eau, énergie) permettant la réutilisation - valorisation d’un déchet par une autre entreprise (soit directement, soit par l’intermédiaire d’un tiers opérateur)

3. La mutualisation de certains services comme l’approvisionnement en matières premières et produits manufacturés et la collecte des déchets

4. Le partage d’infrastructures pour la production centralisée de certains flux (essentiellement l’énergie) et le traitement de déchets spécifiques.

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I. 3. OBJECTIFS

Dans le cadre des travaux du groupe de travail Ecosite, plusieurs approches ont été investiguées entre 2005 et 2009 pour modifier les habitudes des entreprises du canton, ainsi que celles des acteurs spécialisés dans le recyclage (collecte, tri, conditionnement, traitement). En résumé, les travaux se sont appuyés sur les connaissances suivantes : audits d’entreprises, mise en place d’une dynamique de collaboration sur une zone industrielle pilote (ZI de Plan-les-Ouates), analyse des filières de valorisation des déchets et étude du potentiel de substitution de la ressource eau potable.

Sur la base des éléments étudiés en lien avec ces différentes thématiques, le présent document met en évidence le potentiel de développement éco-industriel à Genève en détaillant :

1. Les matières premières et les déchets intéressants pour la mise en place de symbioses

industrielles. L’analyse est divisée en trois partie : énergie, eau et autres matières ;

2. Les principales zones géographiques du canton présentant une importante densité d’activités ou une proximité entre des activités économiques complémentaires en termes de symbioses industrielles ;

3. Les principaux arguments et leviers d’action dont disposent les entreprises, les recycleurs et les pouvoirs publics pour s’engager dans le développement éco-industriel. Pour aider les services en charge des différentes thématiques, les principales recommandations pour l’intégration de l’écologie industrielle et des symbioses industrielles dans les politiques publiques sont reprises dans des pistes de travail pour le développement industriel à Genève.

Entre 2005 et 2009, plusieurs études ont été réalisées par les différents mandataires du groupe de travail Ecosite. En parallèle, de nombreux projets académiques ont été réalisés par des étudiants de l’Université de Lausanne et de l’EPFL sous la supervision du Prof. Suren Erkman et de Guillaume Massard. Tous ces documents servent de références pour l’élaboration du présent document et sont listés en annexe 1.

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II. SYMBIOSES INDUSTRIELLES A FORT POTENTIEL

Le rapport d’activité 2006/2008 du Projet genevois de symbioses industrielles fait état de 29 symbioses potentielles concernant 9 familles de flux1. Leur potentiel à Genève a été évalué entre 2006 et 2009 en se basant sur des critères de faisabilité légale, technique et économique, ainsi que de pertinence environnementale. Suite à ces travaux de terrain, il apparaît aujourd’hui comme pertinent d’en retenir 26 (Tableau 1 & Figure 2).

Ces symbioses industrielles présentent le potentiel de développement éco-industriel à Genève. Elles concernent 18 secteurs d’activités différents2 : activités liées à l’agriculture (NOGA 1), industrie extractive (NOGA 08), industrie alimentaire (NOGA 10, 47), menuiserie (NOGA 16), imprimerie et reproduction (NOGA 18), industrie chimique (NOGA 20), industrie pharmaceutique (NOGA 21), fabrication de produits minéraux (NOGA 23), produits informatiques, électroniques et horlogerie (NOGA 26), fabrication de machines et d’équipements (NOGA 25, 28), collecte et traitement des eaux (NOGA 37), construction de bâtiments & génie civil (NOGA 41, 42), commerce et réparation d’automobiles (NOGA 45), services et soutien aux entreprises (NOGA 82, 83) ainsi qu’activités pour la santé humaine (NOGA 86). Leur potentiel à Genève est discuté dans les chapitres IV (valorisation des rejets de chaleur), V (usage efficace de l’eau) et VI (autres flux de matière) du présent document.

Tableau 1 Description des 9 familles de flux étudiées dans le cadre du Projet genevois de symbioses industrielles

Famille de flux Flux Type de synergie Sciures de bois naturel Symbiose Copeaux de bois naturel Symbiose Bois Cendres de bois naturel Symbiose

Cellulose Carton Symbiose / mutualisation de collecte ou de traitement

Eau de refroidissement Symbiose Eau souterraine Substitution d'approvisionnement Eau Eau traitée Symbiose

Huiles et graisses Huiles végétales et minérales Symbiose (pré-existante) Sable de décantation Symbiose Sable issu du traitement de surface Symbiose (pré-existante) Sable issu de fonderie Symbiose Gravier et béton Symbiose / mutualisation de traitement

Matériaux inertes

Argile cuit Symbiose Résidus de production Symbiose (pré-existante) Lactosérum (doux et acide) Symbiose (pré-existante) Matières organiques Herbes aromatiques séchées Symbiose (mise en place) Palettes en bois Mutualisation de traitement Bigbags (plastique) Symbiose

Objets et substances fonctionnels

Fûts Symbiose Méthanol Symbiose Toluène Mutualisation de collecte Ethylène glycol Symbiose

Produits chimiques

Acide phosphorique Symbiose Production de chaleur / vapeur Mutualisation de production Vecteurs énergétiques et

mécaniques Vapeur et eau chaude résiduelles Symbiose

1 SOFIES, (2008) Projet genevois de symbioses industrielles – Rapport d’activité 2006/2008 2 Nomenclature générale des activités économiques (NOGA)

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Figure 2 Schéma des symbioses industrielles potentiellement réalisables sur le territoire du Canton de Genève. Ces symbioses ont été retenues sur la base d’une évaluation de leur pertinence environnementale, économique, technique et légale.

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III. POTENTIELS DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE

III. 1. LA CONCEPTION GENERALE DE L’ENERGIE

Dans sa Loi sur l’énergie (LEn, L2 30), le Canton de Genève a montré sa volonté de favoriser des mesures visant notamment à l’utilisation rationnelle et économe de l’énergie. La stratégie cantonale dans le domaine de l’énergie est définie dans la Conception générale de l’énergie (CGE). La CGE 2005 - 20093 repose sur les notions d’usage efficient de l’énergie et sur le recours accru aux énergies renouvelables endogènes. En particulier, le postulat 1 de la CGE indique que les priorités sont, premièrement, la diminution des besoins par l’utilisation de hauts standards de performance énergétique et, deuxièmement, la qualité et l’efficience de la fourniture de prestations grâce à des systèmes thermiques et électriques performants et à des régulations adaptées.

Depuis plusieurs années, la politique énergétique du canton de Genève s’appuie sur la vision du Conseil Fédéral d’une société à 2000 watts. Son but est de réduire la consommation annuelle moyenne par habitant à 2'700 litres de pétrole, ce qui est équivalent à 2000 watts, soit environ trois fois moins que aujourd’hui. Genève a ajouté la particularité d’y parvenir sans recours à l’énergie nucléaire. Ce modèle, développé par des chercheurs de l’EPFZ, fait l’objet d’un large consensus politique à Genève. Le Grand Conseil l’a voté à l’unanimité dans le but d’anticiper la rarification des combustibles fossiles.

La politique énergétique du canton repose sur trois piliers : la maîtrise de la demande, l’utilisation rationnelle de l’énergie et le développement des énergies renouvelables endogènes. Le premier enjeu consiste à rendre les énergies renouvelables largement prioritaires. Or, elles sont disponibles en abondances à Genève. Plusieurs études ont permis ces dernières années d’évaluer et de localiser avec précision les potentiels géothermique, hydrothermique, solaire et de valorisation de la biomasse.

Pour mettre les énergies renouvelables au centre de la problématique énergétique, un nouveau type de planification énergétique territoriale a été créée. Il inverse la tendance générale qui veut que l’on cherche la manière de répondre au mieux aux besoins en évaluant d’abord les ressources disponibles sur une portion du territoire. Ensuite les besoins sont évalués afin de faire le lien entre l’offre et la demande. Les besoins sont finalement adaptés en fonction de la ressource renouvelable disponible. L’objectif est de créer des quartiers qui produisent plus d’énergie qu’ils en consomment, tout en répondant à tous les types de besoins des ménages et des entreprises.

La société 2000 watts correspond à une vision à long terme. De nombreux acteurs économiques du secteur secondaire possèdent des installations de grandes tailles destinées soit à produire de la vapeur, soit à cuire leurs produits. La chaleur non utilisée est généralement rejetée dans l’atmosphère. Pour optimiser ces installations, il est nécessaire d’optimiser les procédés et les infrastructures afin de répondre aux besoins de confort, sans surplus. Le programme Eco21, proposé aux entreprises par les Services Industriels Genevois va dans ce sens.

Une phase de transition sera néanmoins nécessaire. Genève aura donc encore recours au gaz et au mazout pendant de nombreuses années, mais l’objectif est d’utiliser ces vecteurs de manière plus efficace. Un projet de centrale à gaz au Lignon est d’ailleurs à l’étude. La chaleur produite permettra d’alimenter le réseau de chauffage à distance Cadium.

Finalement, le Plan Directeur 2030 introduit l’énergie comme un nouveau critère de décision pour l’aménagement du territoire. L’objectif est que celui-ci soit mieux organisé en fonction des ressources renouvelables en définissant des zones correspondant à des besoins en termes d’énergie.

3 République et Canton de Genève, Plan directeur cantonal de l’énergie 2005 - 2009

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Les éléments mentionnés précédemment vont dans le sens de l’écologie industrielle qui prône la dématérialisation, l’étanchéification et le découplage entre le développement économique et la consommation de ressources. Ainsi, le Projet genevois de symbioses industrielles s’est attelé entre 2006 et 2008 à détecter des puits et des sources de rejets thermiques pouvant faire l’objet d’une récupération par d’autres acteurs du territoire. Les rejets thermiques considérés avaient deux formes : gazeuse (vapeur, air chaud ou froid) ou liquide (fluides caloporteurs chauds ou froids).

Les actions du Projet genevois de symbioses industrielles en lien avec l’énergie ont toujours été réalisées en collaboration directe avec le ScanE4. Si les projets menés dans le cadre du groupe de travail Ecosite ne se sont pas attelés à la promotion des sources d’énergie renouvelables endogènes et à la substitution des combustibles fossils, le ScanE en a fait une de ces priorités depuis plusieurs années. Le présent document se concentre sur les travaux réalisés dans le cadre de la collaboration avec Ecosite. Ainsi, la création de réseaux d’échange de chaleur a été introduite dans les tâches de ce service, définies dans le Plan directeur de l’énergie 2005 – 2009 :

• D’identifier les sites, installations et projets produisant des rejets de chaleur et de planifier le développement de nouvelles infrastructures couplant des réseaux de chauffage à distance et des réseaux de chaleur issue de rejets thermiques ou de l’environnement ;

• D’accompagner les acteurs concernés par la production de rejets, ainsi que ceux potentiellement intéressés par la reprise de ceux-ci.

III. 2. DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL DANS LE DOMAINE DE L’ENERGIE

Installations existantes et études en cours

L’étude Virage5 sur le Rhône urbain indique qu’il existe actuellement quelques 20 installations le long de la partie urbaine du Rhône utilisant le pouvoir thermique de ce dernier pour des besoins de climatisation6. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’impact des rejets thermiques sur l’écosystème fluvial.

Ainsi, plusieurs installations utilisant le potentiel thermique du Rhône et du Lac existent déjà à Genève. C’est le cas en particulier du projet Genève – Lac – Nations, qui fournit aux entreprises et aux organisations internationales du quartier des Nations du chaud (en hiver) et du froid (en été) en exploitant le potentiel thermique du lac. Ce projet, le premier du genre réalisé à Genève, illustre de manière exemplaire la création d’un réseau impliquant plusieurs acteurs économiques des secteurs secondaire et tertiaire. L’Etat de Genève, en servant de déclencheur et en facilitant sa mise en œuvre, a permis sa mise en service en un temps record.

La réalisation d’un projet similaire est en cours au centre ville de Versoix. Les services industriels genevois en sont les maîtres d’œuvre.

Le réseau de chauffage à distance Cadiom qui fournit en vapeur de nombreux ménages et entreprises sur la rive gauche du Rhône est également un très bon exemple de mutualisation d’approvisionnement en chaleur. La valorisation énergétique des déchets urbains permet la production conjointe d’électricité et de chaleur. Le réseau valorise les rejets thermiques de l’incinérateur d’ordures ménagères (UIOM) des Cheneviers. Une entreprise raccordée n’a pas besoin de posséder sa propre chaudière, ce qui diminue le nombre de petites infrastructures sur le territoire et rend l’approvisionnement plus efficace. Le rendement énergétique de cette installation est actuellement de environ 30%. Elle possède encore un potentiel de développement et d’optimisation important.

D’autres sites présentant un important potentiel existent sur le territoire du Canton de Genève. De nombreuses études sont en cours dans le cadre de la planification énergétique territoriale, ainsi qu’à travers le Projet

4 Service cantonal de l’énergie 5 Valorisation intensive des énergies renouvelables dans l’agglomération genevoise 6 Faessler J., Lachal B., (2008) Projet VIRAGE, rapport R1 : Rhône urbain, évaluation des impacts des rejets thermiques des

climatisations

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d’agglomération franco-valdo-genevoise. En particulier, les PACA7 de Saint-Julien – Plaine de l’Aire et de Bernex, ainsi que les PAC8 MICA, Bernex Est et la Chapelle - Les Sciers, intègrent des volets de planification énergétique.

Les travaux réalisés par le groupe de travail Ecosite et le ScanE sur la zone industrielle de Plan-les-Ouates sont détaillés plus loin.

Quels potentiels pour les rejets thermiques ?

De nombreux acteurs économiques du secteur secondaire possèdent des chaudières et des fours de grandes tailles destinés soit à produire de la vapeur, soit à cuire leurs produits. C’est le cas essentiellement des secteurs de l’agro-alimentaire, de la construction ainsi que des industries chimiques et pharmaceutiques. La chaleur non utilisée est généralement rejetée dans l’atmosphère. Si l’objectif à terme est de remplacer les combustibles fossils par des vecteurs renouvelables grâce à la planification énergétique territoriale, il existe aujourd’hui la possibilité d’optimiser ces installations en réutilisant partiellement cette chaleur grâce à l’installation de pompes à chaleur, de récupérateurs à condensation ou d’échangeurs thermiques à plaques.

La chaleur récupérée sur les chaudières peut ainsi être valorisée dans l’entreprise pour le chauffage de locaux ou pour le pré-chauffage de l’eau de procédé (production de vapeur, par exemple). Elle peut également être transférée à un réseau CAD9 pour être utilisée par d’autres acteurs.

De nombreuses entreprises recourent à la technologie des tours de refroidissement pour dissiper le surplus de chaleur produite par leur activité. Cette chaleur, rejetée dans l’atmosphère sous forme d’air chaud, peut être récupérée et transférée à un réseau d’échange grâce à la technologie des pompes à chaleur.

Le transport de la chaleur résiduelle ou en surplus s’effectue grâce à un fluide caloporteur. A Genève, les fluides les plus fréquemment utilisés dans les systèmes industriels de refroidissement et/ou de chauffage sont l’eau potable ou l’eau déminéralisée. Quelque soit le système industriel considéré (circuit en boucle ouverte ou fermée), le refroidissement des eaux peut s’effectuer soit par l’intermédiaire d’un échangeur de chaleur dans lequel circule un deuxième fluide caloporteur, soit au passage dans des tours de refroidissement. La nécessité d’une efficacité des systèmes voudrait que le recours aux tours de refroidissement soit limité autant que possible du fait de la grande dissipation d’énergie thermique par évaporation dans l’atmosphère.

Les valorisations actuellement possibles pour les rejets thermiques liquides consistent donc à installer des échangeurs de chaleur ou des pompes à chaleur afin de transférer l’énergie thermique par l’intermédiaire d’un deuxième fluide caloporteur à d’autres procédés industriels ou à un réseau CAD. Dans le cas de circuits ouverts, il est judicieux d’évaluer les possibilités de fermeture de ces derniers sans pour autant recourir aux tours de refroidissement. La technologie des pompes à chaleur permet de transférer les calories vers un flux chaud qui peut être utilisé par un autre procédé industriel ou un réseau CAD.

Projet pilote de la zone industrielle de Plan-les-Ouates

En 2007, le Groupe de travail Ecosite, en collaboration avec le ScanE et le bureau ENERCORE, a étudié la possibilité de créer un réseau d’échange de chaleur dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates. Ce réseau doit relier les activités industrielles de la ZI aux activités de maraîchage voisines de la Plaine de l’Aire10. L’approche proposée permet d’amplifier les effets d’une démarche individuelle d’optimisation énergétique par la création d’un réseau de récupération / valorisation de la chaleur résiduelle. La collecte mutualisée des rejets en vue de leur

7 Périmètres d’aménagement coordonné d’agglomération 8 Périmètres d’aménagement coordonné 9 Chauffage à distance 10 Gasser D. (Enercore Sàrl), (2007) Synergies énergétiques dans la ZIPLO et la zone maraîchère de la Plaine de l’Aire

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réutilisation, mais également des efforts et des moyens financiers, aboutit à augmenter l’efficacité énegétique de l’ensemble des activités de la ZI11.

Le projet, sous sa forme de 2007, devait permettre une économie annuelle d’énergie fossile de l’ordre de 24 GWh et une réduction des émissions annuelles de CO2 de 6'000 tonnes. A ce bilan environnemental positif s’opposait néanmoins des distances entre les acteurs concernés trop importantes et de nombreuses incertitudes économiques. Le temps de retour sur investissement (environ 30 ans), calculé sur la base des prix actuels de l’énergie, ne permet pas d’atteindre un seuil de rentabilité suffisant. L’augmentation prévisible des prix de l’énergie pourrait changer la donne rapidement12.

En conclusion, la situation étudiée en 2007 entre les entreprises de la ZIPLO et les maraîchers n’était pas optimale. Cependant, ce projet pilote a permis d’une part de mettre en évidence la faisabilité technique d’un tel projet et d’autre part de poser les distances maximales pouvant être parcourues en fonction de la quantité de chaleur résiduelle à disposition. La variante la plus prometteuse proposée alors faisait fi des maraîchers pour créer un réseau de collecte et de valorisation interne à la ZIPLO. Depuis 2009, ces considérations sont reprises dans les travaux en cours sur le PACA de Saint-Julien – Plaine de l’Aire et intégrées dans l’analyse des sources d’énergie renouvelable disponibles sur ce territoire. Les études actuelles étudient la faisabilité d’un stockage saisonnier (été) de la chaleur en vue de leur réutilisation lorsque les besoins de chauffage sont importants (hiver).

III. 3. DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL

Les expériences menées dans le cadre du groupe de travail Ecosite et les conclusions du projet pilote de la ZIPLO permettent de poser les paramètres nécessaires à la détection des zones présentant un fort potentiel pour le développement d’un réseau d’échange de chaleur impliquant des entreprises. D’une part, les activités genevoises rejetant potentiellement de grandes quantités d’eaux de refroidissement sont celles des secteurs de l’alimentaire, de la chimie et de la pharmaceutique, de la métallurgie, de l’électrique et de l’électronique ainsi que des machines et équipements. Parmi ces entreprises, seules celles possédant un grand nombre d’employés (plus de 50) ont été retenues pour définir les zones à fort potentiel. D’autre part, ces activités doivent être entourées soit d’autres activitiés ayant des besoins importants (entreprises, culture sous serre), soit d’une zone résidentielle suffisamment dense.

La Figure 3 révèle trois grandes zones de potentiels : la zone industrielle de Meyrin-Satigny (ZIMEYSA), la zone industrielle de Praille-Acacias (ZIPA) et, naturellement, la ZIPLO. D’autres zones présentent également des potentiels plus modestes. Il s’agit de la zone industrielle du Bois-de-Bay (ZIBAY) et du secteur de La Pallanterie sur la rive gauche. Les installations de traitement des eaux (STEP) possèdent également un fort potentiel de valorisation de la chaleur contenue dans l’eau traitée. C’est le cas entre autres pour la STEP d’Aïre. Finalement, plusieurs entreprises devraient être étudiées avec une attention particulière : Firmenich SA, Givaudan SA, Tuileries et Briqueteries SA Bardonnex et Favarger SA.

III. 4. PREMIERES RECOMMANDATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL

Au vu des éléments présentés précédemment, l’approche d’écologie industrielle confirme l’importance du rôle du ScanE et des projets de planification énergétique territoriale, tant pour la valorisation des rejets thermique que

11 Gasser D. (Enercore Sàrl), (2007) Projet de récupération d’énergie dans la ZIPLO et la zone maraîchère de la Plaine de l’Aire

12 IDEM

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pour l’exploitation des ressources renouvelables disponibles localement. Premièrement, des expériences comme Genève-Lac-Nation doivent être répétées. Si l’ensemble de Genève ne peut être alimenté par ce biais, ces projets ont l’avantage de bousculer les idées établies. Deuxièmenemt, si le canton souhaite mettre en place des réseaux permettant la valorisation de la chaleur résiduelle, il conviendrait d’effectuer des études de détail des entreprises situées sur les zones industrielles de la ZIMEYSA et de la ZIPA (ou de regrouper les données existantes dans les audits déjà effectuées) en vue de détecter les potentiels de substitution des combustibles fossils et des rejets thermiques intéressants et d’utiliser leurs résultats pour intéresser les entreprises. Or, cela demande une modification des cahiers des charges des audits afin de mieux intégrer les considérations relatives à l’écologie industrielle.

La démarche déjà initiée sur la zone industrielle de la ZIPLO devrait faire l’objet d’un approfondissement en lien avec les études de planification énergétiques territoriales en cours. Ensuite, il conviendrait de valoriser les expériences déjà réalisées sur cette zone éco-industrielle pilote afin de recréer une dynamique similaire dans d’autres zones. Cela implique une coordination plus importante entre les entreprises. Etablir un dialogue entre acteurs économiques, impliquant les pouvoirs publics, nécessite qu’une animation et une coordination soit mise en place sur le long terme. Pour cela, les responsabilités au sein de l’administration cantonale doivent être redéfinies afin de resserer les liens entre les institutions impliquées dans le développement économique et industriel.

Principal frein à la réalisation de ce type de projet, le bilan économique (investissement et retour sur investissement) pourrait être amélioré en mettant en place des mesures financières d’accompagnement ou d’investissement dans les infrastructures d’équipement via la FTI13. Si Genève veut atteindre ces objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et réduire sa vulnérabilité aux fluctuations de prix des combustibles fossiles, le développement de ce type de réseaux présentent, en lien avec une utilisation accrue des énergies renouvelables, une opportunité.

13 Fondation pour les terrains industriels de Genève

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Figure 3 Répartition des zones à fort potentiel éco-industriel dans le domaine de l’énergie

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IV. POTENTIELS DANS LE DOMAINE DE L’EAU

IV. 1. PRINCIPES REGISSANT L’UTILISATION DE L’EAU

Dans sa Loi sur les eaux (LEaux-GE, L2 05), le Canton de Genève a montré sa volonté de veiller à une utilisation parcimonieuse de l’eau. La stratégie cantonale dans le domaine de l’eau est définie dans le Schèma de protection, d’aménagement et de gestion des eaux (SPAGE). Le SPAGE vise la planification intégrée des eaux par bassin versant et définit, entre autres, quels doivent être les usages de l’eau. Il est complété par les plans régionaux des eaux (PREE) établit par le canton et, au niveau communal, par les plans généraux d’évacuation des eaux (PGEE).

Le principe de l’usage parcimonieux de l’eau s’accorde avec le concept de l’écologie industrielle qui prône l’étanchéification et le découplage entre le développement économique et la consommation de ressources. Les objectifs de l’étude effectuée en 200914 étaient la mise en évidence de potentiels de substitution de l’eau potable consommée par les entreprises genevoises par de l’eau de qualité non-potable (eaux de surface, eaux souterraines ou eaux issues de procédés industriels).

IV. 2. DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL DANS LE DOMAINE DE L’EAU

Installations existantes et études en cours

Plusieurs installations existent déjà à Genève en vue de valoriser les eaux souterraines et de surface dans des activités industrielles.

Plus de 70 points de prélèvements permettent d’utiliser les eaux du Léman, du Rhône et de l’Arve pour arroser des espaces verts et des jardins publics et privés (36 prélèvements pour de l’arrosage), pour faire fonctionner des systèmes de climatisation au centre ville (28 prélèvements à usage hydrothermique) ou encore pour des applications industrielles (8 prélèvements à usage industriel).

L’exemple le plus emblématique de l’usage des eaux du lac pour l’arrosage d’espaces verts est celui du projet Genève – Lac – Nations. Ce projet déjà cité au chapitre III.2 pour son volet climatisation des bâtiments du quartier des Nations (usage hydrothermique des eaux de surface) permet également d’arroser les espaces verts de l’OIT, du parc des Nations et le Jardin Botanique. L’usage des eaux de pluie est déjà également pratiqué pour l’arrosage des espaces verts (Ville de Genève et commune de Meyrin) et pour le nettoyage des voies publiques (commune de Carouge). Dans les communes péri-urbaines, le nettoyage des voies publiques est cependant limité au strict minimum (nettoyage de vomis ou de crottes). Ce nettoyage ne pouvant être remis en cause en Ville de Genève, cette dernière a décidé de débuter en 2010 une réflexion sur le potentiel de substitution des eaux potables par des eaux de surface.

Les eaux souterraines sont essentiellement exploitées à usage industriel par les gravières du canton (6 nappes mises au jour et 4 puits de pompage) et par les Services Industriels de Genève (3 puits de pompage).

La fermeture des circuits d’eaux (systèmes de refroidissement, circuits d’eau de nettoyage) ou l’usage en cascade des eaux chez les producteurs de bétons sont également d’autres bonnes pratiques déjà mises en place et qu’il conviendrait de systématiser dans tout le tissu économique genevois.

14 SOFIES, (2009) Analyse du potentiel de substitution de l’eau potable pour les activités économiques du Canton de

Genève

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Quels potentiels pour un usage efficace de l’eau ?

Il existe deux options pour améliorer l’usage de l’eau au sein des entreprises du canton : utiliser l’eau plusieurs fois (en cascade) ou utiliser de l’eau de surface ou souterraine en substitution de l’eau potable.

L’utilisation en cascade de l’eau quelque soit son origine (réseau SIG15, de surface ou souterraine) devrait être une préoccupation centrale dans les projets de développement du système industriel. La valorisation de l’énergie thermique contenue dans les eaux a déjà été abordée dans le chapitre III, traitant des rejets thermiques. Par utilisation en cascade, il faut ici comprendre la réutilisation de l’eau en tant que matière.

Les conditions pour l’utilisation en cascade dépendent non seulement de la qualité des eaux proposées en substitution mais aussi de l’investissement économique nécessaire à la construction des canalisations permettant l’échange ainsi que des éventuelles infrastructures de traitement. Certaines eaux issues de procédés industriels peuvent être valorisées telles quelles sans traitement préalable. C’est le cas par exemple des eaux de refroidissement de qualité potable qui peuvent substituer les eaux potables du réseau SIG pour l’arrosage des espaces verts. Ces eaux légèrement chaudes présentent l’avantage de réduire le choc thermique pour les plantes par rapport à des eaux issues du réseau SIG ou des nappes souterraines (12°C).

Dans la mesure où elles ne contiennent pas de matières organiques ni de chlorures, un autre exemple de valorisation des eaux de refroidissement est celui de la substitution des eaux potables utilisées pour le ponçage et le gâchage des bétons. La valorisation auprès d’une tierce entreprise est bien sûr un dernier recours. L’entreprise qui rejette ces eaux de refroidissement devrait au préalable évaluer les possibilités de valorisation à l’interne et de fermeture des boucles de refroidissement afin d’économiser la consommation de la ressource.

Pour les eaux chargées issues de procédés, les entreprises ont l’obligation de les traiter afin de les rendre conformes aux exigences fixées dans l’Ordonnance sur la protection des eaux (OEaux, 1998) et l’Ordonnance sur les atteintes portées au sol (OSol, 1998). Certaines entreprises possèdent leurs propres installations de traitement. Ainsi, avant leur évacuation dans le réseau des eaux usées, un contrôle de leur qualité vis-à-vis de substances non réglementées par ces deux législations permettrait de décider si, dans certains cas, une valorisation serait possible, si ce n’est à l’interne du moins auprès d’autres entreprises moins exigentes en termes de qualité (domaine de la construction, combat contre les incendies, etc.).

En ce qui concerne les eaux de surfaces, les possibilités de substitution des eaux potables sont nombreuses. La seule contrainte rattachée à leur utilisation est en effet la nécessité d’effectuer un filtrage des matières minérales et, pour les eaux de surface, organiques (mollusques et coques) en suspension. Les domaines d’activité où les substitutions par des eaux de surface sont possibles sont l’agro-alimentaire, la chimie et la pharmaceutique, la métallurgie, l’électrique et électronique, les machines et équipements, le recyclage, l’arrosage des espaces verts et des jardins ainsi que des cultures hors-sol (agriculture). Dans le cas de substitutions par des eaux souterraines, il convient d’ajouter à cette liste les domaines de l’extraction des matériaux inertes et de la construction16.

Pour ce dernier type de substitution, les caractéristiques des nappes d'eau souterraine et leur aptitude à satisfaire les besoins des différents projets de pompage doivent être étudiées au cas par cas afin de garantir, d'une part, que la qualité de l'eau pompée correspond aux besoins spécifiques de l'activité industrielle qui l'utilisera et, d'autre part, que les débits d'étiage des cours d'eaux alimentés par ces nappes seront préservés. Le Service cantonal de géologie, sols et déchets demande ainsi systématiquement une étude hydrogéologique lors des procédures d'autorisation de pompage. La faisabilité des potentiels de substitution des eaux potables dépend de contraintes économiques qui doivent également être analysées. Dans le cas où le réseau SIG serait moins

15 Services Industriels de Genève 16 SOFIES, (2009) Analyse du potentiel de substitution de l’eau potable pour les activités économiques du Canton de

Genève

Synthèse des potentiels de développement éco-industriel

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sollicité, ces études doivent enfin prendre en compte la réduction du bénéfice environnemental des symbioses proposées du fait de l’obligation de maintenir le réseau sous pression pour les autres usagers.

IV. 3. DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL

Le travail de détection des zones à fort potentiel réalisé en 2009 par SOFIES17 a permis de mettre en évidence plusieurs bonnes pratiques existantes en termes de substitution des eaux potables par des eaux souterraines, de surface ou de pluie. Ces bonnes pratiques concernent surtout l’arrosage des espaces verts, les entreprises du domaine de la construction ainsi que le bouclage des circuits d’eaux de refroidissement pour économiser la ressource.

Les zones de potentiel éco-industriel dans le domaine de l’eau sont présentées à la Figure 4 pour les 5 groupes d’activités économiques étudiés, soit les grands consommateurs d’eau, les entreprises du domaine de la construction, les recycleurs, les voiries et services en charge des espaces verts et les exploitations agricoles. Les zones à fort potentiel sont au nombre de 15 et essentiellement situées sur les zones industrielles du canton du fait de la grande concentration d’entreprises : ZIMEYSA, ZIPA, ZIBAY et ZIPLO.

IV. 4. RECOMMANDATIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL

Utiliser de l’eau de manière parcimonieuse alors que la ressource est abondante n’est pas un objectif facile à atteindre. Pour limiter les impacts liés à son pompage, son traitement et son acheminement, le Canton de Genève se doit néanmoins de promouvoir un usage efficace. Pour ce faire, il conviendrait d’appliquer plusieurs principes. Premièrement, il serait intéressant de promouvoir et de faciliter la mutualisation des installations de pompage dans les nappes d’eau souterraine pour des entreprises éloignées de moins de 2 kilomètres l’une de l’autre. Des études de détail sur les besoins et les rejets en eaux des entreprises genevoises situées dans les zones à fort potentiel (Figure 4) pourraient être réalisées.

Deuxièmement, il serait intéressant d’étudier, en collaboration avec les SIG, les possibilités de réhabilitation de conduites désaffectées pour la valorisation des eaux de surface ou souterraines auprès des entreprises genevoises. L’utilisation de telles conduites permettrait entre autres de faciliter la mutualisation de cette activité entre plusieurs entreprises ainsi que de réduire les coûts de réalisation.

Finalement, le développement éco-industriel s’intéresse à l’avenir. Il conviendrait donc de développer une politique d’aménagement du territoire favorisant l’installation des entreprises en fonction de leur rejet et des besoins de leurs futurs voisins, afin de maximiser les échanges possibles.

17 SOFIES, (2009) Analyse du potentiel de substitution de l’eau potable pour les activités économiques du Canton de

Genève

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Figure 4 Répartition des zones à fort potentiel éco-industriel dans le domaine de l’eau (présentées par groupe d’activité) Pour plus de détails, se référer à l’étude : SOFIES, (2009) Analyse du potentiel de substitution de l’eau potable pour les activités économiques du Canton de Genève

Synthèse des potentiels de développement éco-industriel

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V. POTENTIELS DANS LE DOMAINE DES AUTRES FLUX DE MATIERES

V. 1. DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL POUR LES AUTRES FLUX DE MATIERES

La synthèse des potentiels liés aux autres flux de matières se base sur les éléments recueillis sur le terrain dans le cadre du Projet genevois de symbioses industrielles entre 2006 et 200818 et l’analyse des filières de valorisation des déchets d’entreprise réalisée par SOFIES en 200919. Ces deux travaux ont permis de mettre en évidence un potentiel intéressant pour les familles de flux suivantes : le bois, la cellulose, les huiles et graisses, les matériaux inertes, les matières organiques, les objets et substances fonctionnels et, finalement, les produits chimiques.

Plusieurs symbioses industrielles existent déjà à Genève, impliquant en particulier les matériaux inertes (sable issu du traitement de surface), les huiles et graisses ainsi que des matières organiques (résidus de production et lactosérum). Une symbiose impliquant un produit chimique, l’acide phosphorique, n’est plus en place depuis 2009.

Faisabilité des principales symbioses industrielles

Les éléments présentés ci-dessous par famille de flux ont été présentés plus en détail dans le rapport d’activité Ecosite 2006/200820.

Premièrement, les flux de bois (sciures, copeaux et cendres de bois naturel / bois usagé) présentent un potentiel intéressant. L’utilisation des sciures dans le domaine de la construction et des copeaux sur les chemins pédestres et équestres sont des solutions intéressantes. Ces deux solutions s’avèrent pertinentes au niveau environnemental, malgré un potentiel de diminution des impacts environnementaux par rapport à la solution actuelle (valorisation énergétique) relativement faible. La mutualisation de collecte du bois usagé, si elle ne permet pas de mettre en place une filière de traitement local, garantirait que tous les déchets produits soient envoyés dans la filière de traitement optimale. L’utilisation des cendres comme amendement ou dans la construction est prometteuse, mais actuellement les autorisations sont très souvent refusée pour prévenir la bioaccumulations de métaux lourds.

Très liée à cette première catégorie, la cellulose recèle également un potentiel éco-industriel. Le carton n’est souvent utilisé qu’une seule fois alors que dans certains cas, il pourrait être réutilisé. Une symbiose industrielle particulière impliquant les garages automobiles permettrait une réutilisation des cartons usagés issu des activités de conditionnement. La principale contrainte apparaît être liée aux coûts logistiques de l’échange par rapport à la valeur ajoutée du flux. La deuxième solution consistant à créer une nouvelle activité de mutualisation du recyclage du carton apparaît comme difficilement réalisable sur un petit territoire comme Genève, pour des raisons techniques et quantitatives.

Dans la catégorie des huiles et graisses, on se heurte en premier lieu à une utilisation efficace des flux dans les processus de production et à l’existence de filières de valorisation énergétique efficaces au niveau régional. L’efficacité des procédés de combustion et la difficulté de mettre en œuvre une technique de réutilisation, handicape la réutilisation des huiles de lubrification et de moteur. La valorisation des huiles végétales en cimenterie ou pour la production de biocarburant est déjà fortement répandue en Suisse romande. Répondant aux lois du marché, ces filières se mettent en place d’elles-mêmes depuis plusieurs années.

18 SOFIES, (2008) Projet genevois de symbioses industrielles – Rapport d’activité 2006/2008 19 SOFIES, (2009) Analyse des filières genevoises de recyclage sous l’angle de l’écologie industrielle 20 SOFIES, (2008) Projet genevois de symbioses industrielles – Rapport d’activité 2006/2008

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Les matériaux inertes, soit essentiellement les sables (décantation, traitement de surface, fonderie), le gravier, le béton et l’argile présentent plusieurs opportunités avantageuses Les pouvoirs publics l’ont d’ailleurs bien compris et tentent depuis plusieurs années de favoriser un usage optimal des ressources à travers la mise en place de nouvelles filières de valorisation (projet EcomatGE). La législation suisse est favorable à cette solution et mène une politique d’incitation. D’autres petites optimisations seraient néanmoins réalisables : la réutilisation des sables de décantation de STEP, des sables issus du traitement de surface ou issus de fonderie dans la construction (symbiose pré-existante partielle). Une directive fédérale en régit certains usages21. Finalement, l’usage des déchets d’argile cuite dans la construction (aménagement, graves à béton) existe déjà. Cette réutilisation devrait être favorisée et systématisée.

De manière générale, les synergies concernant la biomasse et la matière organique (résidus de production agro-alimentaire, lactosérum, herbes aromatiques séchées) suscitent beaucoup d’intérêt à l’heure actuel. La Confédération suisse a émis en 2009 une stratégie dans le but d’optimiser leur utilisation. Suivant les principes de l’écologie industrielle et les objectifs stratégiques de la Confédération, une préférence est donnée à leur valorisation dans les activités liées à l’agriculture comme l’affouragement animal. Cependant, l’utilisation des résidus de production pour l’élevage animal, possède un potentiel non négligeable malgré des contraintes techniques liées aux emballages. D’autres solutions permettent de réintroduire la matière organique dans les cycles naturels, notamment grâce à l’épandage. Elles devraient donc être favorisées.

La catégorie suivante traite des objets et substances fonctionnels comme les palettes en bois, les bigbags (plastique) ou les fûts métalliques. La réutilisation de flux de conditionnement entre entités économiques présente plusieurs difficultés. Les flux ne doivent pas être souillés de substances dangereuses. La faible valeur économique des flux laisse peu de marge pour la mise en place d’un procédé intermédiaire de nettoyage. Les fûts métalliques peuvent être réutilisés pour le stockage des déchets dangereux, par exemple. En ce qui concerne les palettes en bois, il existe en Suisse romande plusieurs entités dont l’activité est de récupérer, de réparer, puis de revendre les palettes usagées.

Finalement, il s’agit de discuter le cas de certains produits chimiques comme le méthanol, le toluène, l’éthylène glycol ou l’acide phosphorique. Cette catégorie présente plusieurs opportunités de symbioses. La première concerne la réutilisation du méthanol usagé pour le traitement des eaux. Cette solution existe déjà ailleurs en Europe et a déjà été étudiée en Suisse. La réutilisation du toluène est plus complexe. Le toluène usagé pourrait en effet être utilisé pour la production d’encre recyclée mais cette solution se heurte à des difficultés techniques. C’est le cas de la mutualisation de régénération de solvants. L’instauration d’une telle activité en Suisse romande est fortement handicapée par la faiblesse des quantités de déchets produites qui ne permettrait pas d’atteindre le seuil de rentabilité. Finalement, la réutilisation de l’acide phosphorique pour les traitements des effluents industriels est une symbiose pré-existante qui a fait ses preuves. Il semblerait aujourd’hui que cette symbiose n’existe plus. Si effectivement tel est le cas, il serait intéressant d’étudier la mise en place d’un exemple sur le territoire genevois.

Evaluation du rôle des recycleurs

Les repreneurs de déchets ont un rôle important à jouer dans la mise en place des filières et symbioses décrite précédemment. Mis à part les déchets de chantier inertes, la matière organique ainsi qu’une faible partie des déchets spéciaux, la gestion des déchets à l’échelle cantonale est organisée autour des activités de collecte, de tri, de récupération et de conditionnement. En d’autres termes, Genève dispose sur son territoire de nombreuses plateformes de réception des déchets capables d’identifier les fractions valorisables sur le marché suisse et étranger. Le défi actuel consiste à exploiter ces capacités pour favoriser la réutilisation dans les limites cantonales et à défaut dans les limites nationales. Les recycleurs genevois ont donc un rôle stratégique à jouer en tant que tiers opérateur des symbioses industrielles.

21 Directive pour l’élimination des résidus de sablage, Série : L’environnement pratique, 1994

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Pour les déchets non soumis à l’OMoD22, certaines connexions entre entreprises peuvent s’établir sans intervention des recycleurs. Pour les flux de papier et carton, de plastiques et de pneus usagés, les repreneurs genevois ont un rôle à jouer dans l’orientation des fractions triées. Plus précisément, dans la filière du papier, les repreneurs actifs (Papirec SA, Retripa SA, Rotelli SA) sont en mesure d’alimenter en matière première le canton pour la réutilisation dans les emballages et l’isolation pour réduire encore la dispersion de la ressource. Pour les plastiques (Papirec SA, Serbeco SA, RVM SA, Rotelli SA), le PS et le PSE ont des potentiels de réutilisation dans l’isolation (Luxit isolations SA), tandis que d’autres déchets plastiques valorisés énergétiquement comme le PVC ou les ABS sont techniquement recyclables. Enfin, les potentiels de symbioses pour la réutilisation des pneus usagés (Pneu Claude SA) existent et devraient être mis en valeur afin que les débouchés actuels ne se restreignent principalement qu’à la valorisation énergétique en cimenterie.

Pour les déchets spéciaux soumis à l’OMoD, certains repreneurs intermédiaires sont situés sur le canton. Néanmoins la plupart ne sont actifs que dans le stockage et le transport et ne sont par conséquent pas en mesure d’influencer la direction des flux. En revanche, d’autres repreneurs intermédiaires de déchets spéciaux (Altola AG, RVM SA) peuvent clairement favoriser la valorisation de déchets à fort pouvoir calorifique sur le canton, notamment les huiles. Globalement, les déchets spéciaux sont toutefois acheminés pour plus de 90% hors des frontières du canton, tandis que la partie restante est traitée par le CTDS23 ou mise en décharge. L’état de la situation montre donc clairement le rôle central du CTDS en tant qu’unique installation de traitement des déchets spéciaux sur le canton. Or, celui-ci a réduit nettement ses pôles de compétences depuis la fermeture du four rotatif à la fin de l’année 2007. Le CTDS se trouve donc face à deux défis majeurs depuis la mise en place d’un partenariat public-privé entre les SIG et CTDS SA : être concurrentiel et ne pas réduire ses activités, tout en traitant avec ses concurrents directs pour tous les déchets dont la valorisation énergétique en four à déchets spéciaux est obligatoire. En termes de développement éco-industriel, CTDS SA recèle un potentiel important dans la mesure où il serait à même de fournir une gestion « sur-mesure » des déchets en relation avec les débouchés potentiels existants sur le canton.

V. 2. DETECTION DES ZONES A FORT POTENTIEL

A nouveau les principales zones à fort potentiel pour la mise en place de symbioses industrielles autres que l’eau et l’énergie sont les 4 grandes zones industrielles du territoire : ZIMEYSA, ZIPLO, ZIPA et ZIBAY. Il s’agit également des principales concentrations des recycleurs. Il conviendrait que ces zones fassent l’objet d’approches séparées, mais traitant l’ensemble des flux de matières.

Plusieurs entreprises isolées présentent un potentiel intéressant. Si la majorité d’entre elles ont déjà été étudiées dans le cadre du Projet genevois de symbioses industrielles, quelques unes mériteraient qu’on s’y intéresse de plus près. C’est le cas en particulier du site de production de Firmenich situé sur la commune de Dardagny et de l’entreprise Favarger SA à Versoix. Les stations d’épuration des eaux (STEP) devraient également être intégrée dans cette démarche. Leur présence à plusieurs endroits du territoire, couplé à leur potentiel éco-industriel comme repreneurs de produits chimiques, mérite une attention particulière.

Finalement, la Figure 5 renseigne sur les entreprises pouvant servir de tiers-opérateurs à la mise en place de symbioses industrielles. Les principaux recycleurs de déchets d’entreprises concernés sont : CTDS SA, Serbeco SA, Papirec SA, Retripa SA, Rotelli SA, Sogetri SA, RVM SA, Abbé SA, Pneu Claude SA, Altola AG24.

22 Ordonnance sur les mouvements de déchets 23 Centre de Traitement des Déchets Spéciaux 24 SOFIES, (2009) Analyse des filières genevoises de recyclage sous l’angle de l’écologie industrielle

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V. 3. RECOMMANDATIONS GENERALES POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL

Les symbioses industrielles pertinentes dans le contexte suisse ont été identifiées au cours des dernières années. Cette situation rend plus facile leur détection au sein de nouvelles entreprises et leur mise en œuvre. Les éléments présentés dans ce chapitre permettent de mettre en évidence deux pistes pour poursuivre le développement éco-industriel de Genève (Figure 5) :

- Réalisation d’ateliers d’information et de réflexion entre entreprises des principales zones concernées, soit les 4 zones ZIMEYSA, ZIPLO, ZIPA et ZIBAY. Dans certains cas, les recycleurs peuvent être conviés comme éléments de l’écosystème industriel et non comme prestataire de service aux entreprises.

- Concentration sur certaines activités présentant un fort potentiel de symbioses industrielles. Suite aux études menées, certaines entreprises de recyclage, ainsi que STEP devraient faire l’objet d’une attention particulière. Leur implication pourrait accélérer le développement éco-industriel.

- Le Plan de gestion des déchets (PGD) n’est actuellement pas contraingnant pour les acteurs privés. Si les objectifs du PGD 2009-2012 ne sont pas atteints, il pourrait être nécessaire de modifier la base légale afin de renforcer la législation.

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Figure 5 Répartition des zones à fort potentiel éco-industriel dans le domaine des autres ressources

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VI. PISTES DE TRAVAIL POUR LE DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL

VI. 1. OPPORTUNITES DU DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL

L’objectif premier de l’écologie indsutrielle est d’accélérer la transition vers un sytème industriel viable à long terme. Les avantages du développement éco-industriel et des symbioses industrielles se traduisent de deux manières différentes.

Premièrement, pour satisfaire aux critères de l’économie, les solutions proposées doivent représenter une amélioration claire par rapport à la situation initiale et permettre aux entreprises de réduire leur dépendance aux ressources non renouvelables. La rentabilité économique d’une symbiose industrielle est donc considérée au même niveau que la réduction des impacts environnementaux des activités de production qu’elle doit entraîner. En d’autres termes, la réutilisation d’un déchet permet souvent à l’entreprise productrice de diminuer les coûts liés à la gestion de ses déchets, en vertu du principe du pollueur-payeur, améliorant ainsi la compétitivité des entreprises concernées. Par exemple, l’optimisation de la consommation d’énergie par la valorisation de la chaleur et du froid résiduels peut entrainer des économiques significatives tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.

La mutualisation de certains services et infrastructures d’approvisionnement en matières premières ainsi que de collecte et de traitement de certains déchets peut également entraîner une réduction des coûts en permettant des économiques d’échelle. De plus, les mutualisations permettent d’optimiser les transports, réduisant ainsi les nuisances liées à ces activités. Finalement, la réutilisation locale de certains produits chimiques permet de limiter le risque industriel lié à leur transport.

Deuxièmement, les symbioses industrielles peuvent être considérées comme un moteur d’innovation pour l’industrie. Dans certains cas, la connaissance des flux de matières peut même aboutir à la création de nouvelles activités dépendantes ou indépendantes des activités économiques existantes en fonction du potentiel d’optimisation des flux de matières et d’énergie. Ce dernier élément participe aujourd’hui à favoriser un développement économique dynamique mais harmonieux sur le territoire considéré.

La mise en place de symbioses industrielles n’est cependant pas une tâche facile. La création d’un contexte de partage d’information entre acteurs économiques demande l’existence d’un lien de confiance parfois très long à tisser. Les obstacles peuvent être nombreux : méfiance entre acteurs économiques concurrents, considérations d’ordre économiques ou concernant la pérénité de l’activité industrielle. Cependant, ce contexte existe depuis plusieurs décennies à Genève, rendant la tâche plus aisée que dans la plupart des régions du monde.

Il existe également des considérations plus spécifiques. Premièrement, en termes d’emplois et de flux de matières et d’énergie, les secteurs primaire (agriculture, notamment) et secondaire (production industrielle) sont de moindre importance vis-à-vis du secteur tertiaire. Genève ne compte en effet que quelques dizaines de grosses entreprises de production de biens à forte valeur ajoutée. Par conséquent, les flux les plus intéressants en termes de symbioses industrielles sont faibles et dispersés sur le territoire ce qui compromet la faisabilité technique, essentiellement quantitative et qualitative, de certaines solutions. Mais cette situation peut également représenter un avantage lorsque la proximité entre industrie, agriculture et logement permet l’émergence de nouvelles opportunités de collaboration.

La législation suisse régule également un grand nombre d’activités économiques ainsi que leurs impacts sur l’environnement. Les contraintes techniques et légales empêchent ainsi parfois la mise en place des solutions proposées, souvent à juste titre, ou compromettent la rentabilité économique d’une synergie, ce qui rend les acteurs économiques hésitant. Or, ce sont les principaux acteurs concernés par l’évolution du système industriel et l’épuisement des ressources. Il revient à l’Etat de Genève de leur faire comprendre le rôle central qu’ils ont à jouer pour l’avenir de Genève et les avantages qu’ils peuvent en retirer.

Synthèse des potentiels de développement éco-industriel

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Il faut toutefois s’assurer de la pertinence environnementale d’une solution, la mise en place d’une symbiose industrielle a priori pertinente peut, à terme, engendrer de nouveaux impacts sur l’environnement.

Malgré les éléments présentés précédemment, les chapitres III, IV et V présentent de nombreuses opportunités pertinentes pour Genève.

VI. 2. RECOMMANDATIONS SUR LE ROLE DES ENTREPRISES

Les entreprises sont les principales intéressées dans la mise en œuvre des symbioses industrielles détectées. Le rôle des entreprises est donc prépondérant. Elles doivent s’intéresser en continu aux bonnes pratiques existantes, ouvrir leur horizon pour détecter des opportunités innovantes et réfléchir sur les moyens à leur disposition pour les reproduire.

La mise en place de ces symbioses peut engendrer des changements conséquents dans une entreprise. Pour l’entreprise réalisant une substitution d’approvisionnement ou reprenant le co-produit d’une autre entreprise, les changements à apporter aux procédés concernés ou la modification de la chaîne de production peuvent nécessiter de la main d’œuvre et des moyens financiers importants. De la même manière, une entreprise souhaitant revendre un co-produit à une autre entreprise devra mettre en place une structure de stockage et de conditionnement, voir même assurer le transport. Dans un cas comme dans l’autre, ces adaptations impliquent souvent un important investissement en temps et en énergie que les entreprises ont du mal à dégager.

Néanmoins les entreprises ont beaucoup à gagner en s’investissant dans le développement éco-industriel. Outre la plus-value économique et environnementale des symbioses industrielles, l’entreprise bénéficie d’un gain d’image non-négligeable. Finalement, l’engagement dans une telle démarche permet à l’entreprise de prendre conscience de sa consommation de ressources et d’anticiper les risques liés à leur épuisement en préparant la transition industrielle du XXIème siècle.

Ainsi, l’avenir des symbioses industrielles à Genève dépend de la motivation des entreprises et de l’Etat de Genève. Pour favoriser l’émergence des symbioses industrielles sur le territoire, il conviendrait de :

1. Maintenir le contact avec les 32 entreprises ayant participé au projet jusqu’à ce jour afin de renforcer les liens de confiance existant et de concrétiser les pistes identifiées entre 2005 et 2008 ;

2. En s’appuyant sur les connaissances acquises dans ce domaine, mettre en place des ateliers de rencontre et de discussion dans les zones à forte densité d’activité ;

3. Impliquer les entreprises agréées en charge de la collecte, du tri et du conditionnement des déchets des entreprises (les recycleurs) afin qu’ils deviennent les tiers-opérateurs des symbioses industrielles.

VI. 3. RECOMMANDATIONS SUR LE ROLE DES RECYCLEURS

L’analyse des filières de valorisation de 16 catégories de déchets d’entreprises a permis de mettre en évidence la dépendance de Genève par rapport à de nombreuses installations de valorisation de déchets situées à l’extérieur de son territoire25. A la lumière de ce résultat, il est possible de cibler les entités économiques genevoises stratégiques dans la création de symbioses industrielles.

L’efficacité des filières de valorisation commence seulement aujourd’hui à être un critère de décision pour quelques industriels soucieux de la gestion des flux. Le choix d’une filière de recyclage est essentiellement basé sur des critères économiques, tant du côté du client que du côté du fournisseur de service.

25 SOFIES, 2009, Analyse des filières genevoises de recyclage sous l’angle de l’écologie industrielle

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Les catégories de déchets non spéciaux valorisées à Genève sont peu nombreuses. Seules les structures de collecte, de tri et de conditionnement se trouvent sur le canton, alors que les structures de recyclage se trouvent souvent hors du canton (comme pour le bois, le papier, le plastique, le verre, les pneus, les métaux, les produits chimiques). Les repreneurs intermédiaires détiennent le pouvoir d’orienter les fractions valorisables selon le marché sans aucune restriction d’ordre environnemental. Le CTDS constitue la seule unité de traitement des déchets spéciaux sur le canton. Avec la fermeture du four rotatif du CTDS, le taux de déchets traités sur le canton est passé de 28 à 6 %. Néanmoins, le CTDS détient toujours la capacité d’influencer la fin de vie des déchets réceptionnés et peut par conséquent œuvrer en faveur de l’établissement de symbioses industrielles.

Comme mentionné prédécemment, les recycleurs peuvent jouer un rôle important dans le développement éco-industriel en devenant les tiers-opérateurs dans la mise en place de symbioses industrielles. La relocalisation du traitement des déchets à Genève reste cependant une tâche complexe, surtout depuis la fermeture du four rotatif du CTDS. Malgré son faible rendement, le CTDS disposait en effet d’un avantage certain sur ses concurrents : à la fois sur le plan économique avec des tarifs avantageux et sur sa capacité à traiter de grands volumes de déchets. Désormais, le consortium CTDS SA d’actionnariat majoritairement privé se heurte à la concurrence et se doit d’être rentable. L’entreprise doit par ailleurs traiter avec ses concurrents directs pour tous les déchets dont la valorisation énergétique en four à déchets spéciaux est obligatoire ou pertinente. De toute évidence, l’émergence de débouchés plus locaux passe avant tout par une meilleure gestion de la qualité des déchets spéciaux produits afin d’augmenter les potentiels de valorisation matière et de recyclage proposés par le CTDS. En marge de cela, il conviendrait d’investir dans des analyses de laboratoire quasi-systématiques tout en étant capable de s’adapter pour fournir un conseil et une gestion « sur mesure » des déchets en relation avec les débouchés potentiels existants sur le canton.

Les services de l’Etat et les SIG ont un rôle évident à jouer pour aider à la mise en place de symbioses industrielles. Cependant, il ne faut pas négliger le rôle des recycleurs. Leur position géographique devrait également être prise en compte lors de la recherche du site optimal pour l’implantation d’une nouvelle entreprise.

En Suisse, chaque entreprise agit selon ses connaissances et ses ressources en matière de gestion efficace des déchets. Un atelier de rencontre organisé dans le cadre du projet Ecosite à Genève a révélé une grande disparité dans les contrats passés entre les entreprises et les prestataires de services (les recycleurs). Certaines entreprises ont regroupé la collecte de tous leurs flux auprès d’un seul prestataire, alors que d’autres ont passé jusqu’à six contrats différents. De plus, un même flux peut être collecté par différents prestataires, parfois pour plusieurs entreprises voisines, générant un important trafic dans et autour de la ZI. Un tel système n’est pas optimum en termes de flux de transport et de matières. Une meilleure logistique dans la gestion de la collecte permettrait une économie de transport en tonnes/kilomètre non négligeable et réduirait ainsi les impacts dus à cette activité.

Une solution consisterait à mutualiser la collecte en créant, au sein des ZI, une plateforme de collecte commune des déchets. Cet espace prendrait alors en charge tous les types de déchets, en attente de leur enlèvement par un prestataire de service unique pour chaque flux. Celui-ci devra être choisi en fonction de l’efficience de sa filière de recyclage pour garantir une prise en charge optimale au sens de l’écologie industrielle. La plateforme pourra en même temps servir de zone de dépôt pour certains flux en attente de réutilisation (comme les matériaux inertes). Cette solution, prometteuse sur le papier, se heurte néanmoins à des contraintes de gestion et d’espace.

VI. 4. RECOMMANDATIONS POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES

En se basant sur les éléments présentés précédemment, l’Etat de Genève pourrait agir en utilisant les moyens suivants :

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1. Etudier la possibilité d’insérer des contraintes environnementales de valorisation dans ses appels d’offre. Ces contraintes pourraient prendre la forme de critères d’efficacité concernant le mode de valorisation et le mode de transport utilisé. Ils permettraient d’initier une modification des habitudes des repreneurs. A terme, les nouvelles solutions proposées seront ainsi proposées naturellement aux entreprises. Cette recommandation concerne en particulier les catégories et les flux suivants : le papier et le carton ainsi que les plastiques et caoutchoucs.

2. Mettre en avant dans ses publications certaines bonnes pratiques pour inciter à leur développement. Une large visibilité des bonnes pratiques à un effet positif sur le repreneur et, indirectement, sur les entreprises qui font appel à lui. Il s’agirait donc de mettre en exergue l’intérêt économique des filières présentées et leur impact sur l’usage durable des ressources. La visibilité est un argument important pour les recycleurs, mais encore plus pour les producteurs de déchets.

3. Modifier les bases légales afin de renforcer la législation si les objectifs fixés dans le Plan de gestion des déchets 2009-2012 ne sont pas atteints.

4. Inciter les entreprises à lister de manière plus détaillée la composition des déchets spéciaux produits en décrivant leur filière de provenance afin d’améliorer leur traçabilité et faciliter l’orientation vers la meilleure filière disponible. La classification de type OMoD à 6 chiffres basée sur l’activité productrice du déchet ne permet en effet pas d’établir avec certitude les filières suivies par certains déchets. Dans certains cas, plus de 30 orientations différentes existent pour des déchets spéciaux classés identiques à 6 chiffres. De plus, les déchets sont dans certains cas reclassifiés après analyse en laboratoire par les repreneurs. Améliorer l’accompagnement des déchets en modifiant le formulaire de suivi de l’OMoD inciterait par la même occasion les entreprises à éviter de trop mélanger des déchets produits.

5. Mettre en place des mesures coercitives qui, si les moyens législatifs et humains sont mobilisés, pourraient avoir un impact décisif sur certains cas spécifiques de déchets. Néanmoins, cette alternative ne s’insère pas dans la tendance actuelle en matière de gestion des déchets qui se base sur le principe cadre de la LPE visant à responsabiliser le pollueur. Le marché actuel des déchets se veut donc libre et uniquement limité par les normes de rejets et de suivi pour les déchets spéciaux.

VI. 5. DEVELOPPEMENT ECO-INDUSTRIEL ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

A l’avenir, l’organisation des activités économiques sur un territoire va évoluer sous l’impulsion de la recherche d’efficacité des acteurs économiques, due aux restrictions de disponibilité des ressources, à l’augmentation de leurs prix et des taxes liées à leur consommation, le tout accompagné d’un durcissement de la législation sur la protection de l’environnement.

Les cartographies présentées aux figures 3, 4 et 5 renseignent sur la forte dispersion géographique des activités économiques sur le territoire du canton. Cette dispersion multiplie les transports de flux et oblige à dupliquer certaines installations, tout en réduisant le potentiel de collaboration entre entreprises. En plus de ne pas être optimum en terme d’usage efficace des ressources, elle représente donc un risque pour l’environnement.

Actuellement, l’organisation des activités économiques sur un territoire est le fruit d’une concertation entre pouvoirs publics et acteurs du secteur privé. Les pouvoirs publics définissent l’affectation du sol et donc des parcelles destinées aux activités économiques, en particulier celles du secteur secondaire. Les principaux services en charge de ces questions sont :

1. Le service en charge de l’aménagement du territoire, qui définit l’affectation du sol, et détermine ainsi le positionnement des zones industrielles et des zones de développement. L’aménagement du territoire a aujourd’hui tendance à fractionner ce dernier. Les zones industrielles, regroupant des activités du secteur secondaire, sont ainsi morcelées et côtoient souvent des parcelles agricoles, des logements et

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des espaces de détentes. Ce morcellement est une richesse pour l’écologie industrielle qui cherche à mettre en lien les différents éléments d’un territoire. Cependant, celui-ci doit être pensé en lien avec les ressources disponibles et certaines activités doivent être regroupées de manière plus pertinente.

2. Les SIG qui avec la FTI, sont en charge de l’équipement en infrastructure des zones de développement. Ils s’occupent en particulier de l’approvisionnement en fluides, en énergie et en électricité.

3. Les services qui sont en relation avec les entités économiques souhaitant s’installer sur le territoire genevois. En particulier, la promotion économique est un service de l’administration publique en charge d’attirer de nouvelles entités économiques sur son territoire. C’est à elle qu’il revient donc de promouvoir l’attractivité de Genève au niveau territorial, fiscal et en termes de qualité de vie.

Pour choisir le positionnement de leur site de production, les entités économiques prennent en compte la disponibilité foncière et la proximité des principales voies de communication. Ainsi, la prise en compte de la valorisation des co-produits, sous produits et produits résiduels, ainsi que les possibilités offertes part la mutualisation d’approvisionnement ou de traitement sont encore largement ignorée par ces dernières. La promotion économique devrait, avec la FTI, être un acteur important du développement éco-industriel en introduisant dans son discours des notions liées à l’optimisation des flux de matières, d’eau et d’énergie, ainsi qu’à la valorisation des énergies renouvelables.

En proposant des échanges de co-produits et la mise en place de mutualisations, les symbioses industrielles pourraient devenir un nouvel argument à prendre en compte lors du positionnement des zones industrielles et des entreprises désireuses de s’y installer. L’étude des ressources renouvelables disponibles localement, de la proximité entre différents secteurs d’activité, ainsi que celle entre les activités des secteurs primaire, secondaire et tertiaire, en amont de la décision liée au foncier serait un moteur pour le développement éco-industriel. En d’autres termes, il s’agit d’ajouter la dimension « flux de matières et d’énergie » lors des phases d’implantation d’une nouvelle activité (remaniement parcellaire ou projets de reclassement de zones) et dans la promotion économique du territoire. Pour cela, une nouvelle logique et un nouveau type de collaboration doivent voir le jour entre tous les acteurs concernés : Direction générale de l’aménagement du territoire, Direction générale de l’environnement, Service de promotion économique et Fondation pour les terrains industriels en tête.

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VII. ANNEXE 1 SYNTHESE DES TRAVAUX ECOSITE POUR LES THEMATIQUES ABORDEES

Entre 2005 et 2009, plusieurs études ont été réalisées par les différents mandataires du Groupe de travail Ecosite. En parallèle, de nombreux projets académiques ont été réalisés par des étudiants de l’Université de Lausanne et de l’EPFL sous la supervision du Prof. Suren Erkman et de Guillaume Massard. Tous ces documents servent de référence pour l’élaboration du présent document.

Etudes sous mandat de la DGE26 (avant 2007, le GEDEC27), la DGEau28 ou le groupe de travail Ecosite

SOFIES, (2009) Analyse des filières genevoises de recyclage sous l’angle de l’écologie industrielle

SOFIES, (2009) Analyse du potentiel de substitution de l’eau potable pour les activités économiques du Canton de Genève

SOFIES, (2009) Métabolisme des flux de matières et transport de marchandises : Quels enjeux pour Genève ?, Phase 3 : Réalisation d’une comptabilité carbone

SOFIES, (2008) Projet genevois de symbioses industrielles – Rapport d’activité 2006/2008

SOFIES, (2008) Métabolisme des flux de matières et transport de marchandises : Quels enjeux pour Genève ?, Phase 2 : Analyse des zones d’apport et d’export en t.km

SOFIES, (2008) Métabolisme des flux de matières et transport de marchandises : Quels enjeux pour Genève ?

Faessler J., Lachal B. (Université de Genève), (2008) Projet VIRAGE, rapport R1 : Rhône urbain, évaluation des impacts des rejets thermiques des climatisations

Gasser D. (Enercore Sàrl), (2007) Synergies énergétiques dans la ZIPLO et la zone maraîchère de la Plaine de l’Aire

Gasser D. (Enercore Sàrl), (2007) Projet de récupération d’énergie dans la ZIPLO et la zone maraîchère de la Plaine de l’Aire

Service cantonal de gestion des déchets (GEDEC), (2006) Le recyclage des matériaux de construction à Genève

Cyril Adoue (Systèmes Durables Sàrl), (2005) Recherche de synergies éco-industrielles sur le territoire du Canton de Genève

ESU-Services, Maneco SA, (2003) Métabolisme des activités économiques du Canton de Genève – Phase 1

Travaux universitaires en collaboration avec l’Université de Lausanne, de Genève et l’EPFL

Engler R, Wiskott A, (2008) Evaluation du transport de marchandises sur le territoire du Canton de Genève : analyse des flux et intégration dans les réseaux suisses et européens, travail de semestre EPFL, en collaboration avec SOFIES

Viquerat A, (2008) Application des systèmes d’information géographique à la détection de symbioses éco-industrielles, travail de diplôme EPFL, en collaboration avec l’UNIL

26 Direction générale de l’environnement 27 Service de gestion des déchets, aujourd’hui Service de géologie, sols et déchets (GESDEC) 28 Direction générale de l’eau

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Lafoucarde C, (2008) Les synergies agro-industrielles : une réponse à la mise en péril de l’activité maraîchère ? Evaluation du potentiel sur le Canton de Genève, travail de diplôme de l’Université de Genève, en collaboration avec SOFIES & ICAST

Bengoa X., (2007) Synergies industrielles à Genève : Recherche de nouvelles opportunités et analyse de l’efficience du système de recyclage, travail de diplôme EPFL, en collaboration avec l’UNIL

Grebler O., (2007) Evaluation du potentiel d’implantation d’une activité de régénération de solvants : technologies disponibles et débouchés pour l’industrie genevoise, travail de semestre EPFL, en collaboration avec l’UNIL

Carvalho A, (2007) Symbioses éco-industrielles sur la zone industrielle de Plan-les-Ouates : étude des potentiels liés aux eaux de refroidissement et au lactosérum, travail de semestre EPFL, en collaboration avec l’UNIL

Plancherel A, (2006) Valorisation des SIG pour la détection de synergies éco-industrielles, travail de diplôme EPFL, en collaboration avec l’UNIL

Harbi S, Carvalho A, Verrey C, Fonjallaz D, (2006) Recherche de synergies éco-industrielles sur le territoire du Canton de Genève : aspects légaux et environnementaux, travail de semestre EPFL, en collaboration avec l’UNIL