26
Fra ai s: mo rt ou vi f? -lE'-'N RAChJE 16'10 /lU}!. ON LE .DIT ALfR:l&' \O<;R,\PHiE Àl .... MSE - APE'RÇU OPf'oe,il'lOPùDE Co\l-'IOUR L'\ VARiA-nOll'> De -3(X) .}i NE RÉvEiu...E LE t1YfHE DE mJ .tt'IbJiER l'iME I\lI\GfMEtJ1' -t'1Al N>AVfÉ A c"'CTU.o\LiTi PROTEGEZ-LES! EN VOIE DE DISPARITION FOUILLEZ VOS GRENIERS!

Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

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Français : Mort ou vif ?

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Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

ZOO seiNE .-----------;LES MARÉCOTTES---

SALVAN - VALAIS

ZOO ALPIN ET PISCINE DE RÊVE Ce sont nos deux atouts pour faire de votre course d'école aux Marécottes, une superbe réussite

qui enchantera vos élèves.

Nous vous offrons un site privilégié au cœur des montagnes valaisannes et notre zoo est un véritable jardin en forêt qui mettra vos élèves en contact direct avec les représentants de notre faune alpine.

Notre deuxième merveille est une immense et insolite piscine creusée dans le roc, longue de 70 mètres, maintenant chauffée à l'énergie solaire.

Situés à quinze minutes de Martigny, le zoo et la piscine sont accessibles par train ou route et à moins de cinq minutes de la gare.

Heures d'ouverture: tous les jours de 9 heures à la nuit Billet combiné télézoo Frs. 5.- Courses télécabine de 10 heures à 12 heures Réservations télécabines obligatoires. Prix d'entrée enfants: zoo Frs. 3.-1 piscine Frs. 2.-1 zoo-piscine Frs. 4.50 Souvenirs, places de pique-nique, café-restaurant, buvette, place de jeux Train Martigny-Châtelard-Chamonix Tél. (026) 222061 ou 61 1329

Tél. (026) 6113 77 ou 611156 Tél. (026) 61 1589

Télécabine de la Creusaz Office du Tourisme Zoo et piscine, case postale 6, 1922 Salvan

ALIMENTARIUM Musée de l'Alimentation

Une fondation Nestlé

Aspect. scientifiques. ethnologiques et historiques de l'alimentation

Du solen au consommateur - La chaine alimentaire. les plantes et les animaux, le pain et le lait, les nutriments, les protéines. l'énergie.

Le paid des autres - Le blé en Anatolie. le riz a-ux Philippines, le mil cru Cameroun. la pomme de terre et le maïs dans les Andes péruviennes.

Le pain d 'autrefois - L'alimentation du Moyen-Age au XIX· siècle, la consommation, la préparation, le commerce, la transformation, la conservation, l'agriculture.

Des présentations audio-visuelles et des ordinateurs ani­ment les expositions. Une cafétéria permet de vous détendre.

L'Alimentarium. Vevey, quai Perdon net 1 rue du Léman. vous attend. Horaire: mardi à dimanche 10 h - 12 h I l4 h - 17 h. Visites guidées sur demande (021) 924 41 11

Tél. (026) 61 1562

"MANGER DESIGN .. L'atelier Alessi 1921-1994

du 5 mai 1994 au 8 janvier 1995

Cette exposjtion présente un survol du design des arts de la table du XX· siècle, de 1921 à 1994. La caractéristique qui prédomine actuellement chez Alessi est sans doute sa capacité à concilier les exigences objec­tives et opérationnelles typiques d'une industrie avec son désir de se considérer comme _un laboratoire de recherche dans le domaine des arts appJjqués».

4 :us

Français: mort ou vif?

-lE'-'N RAChJE 16'10

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VARiA-nOll'> De L.'\~E -3(X) t..î~e:;. .}i PER5ON~E NE RÉvEiu...E LE t1YfHE 1.O~ DE mJ .tt'IbJiER l'iMEI\lI\GfMEtJ1' ~"'TlauE -t'1Al N>AVfÉ A c"'CTU.o\LiTi

PROTEGEZ-LES! EN VOIE DE DISPARITION FOUILLEZ VOS GRENIERS!

Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

FESTIVAL INTERNATIONAL FOLKLORIOUE OCTODURE

Edition 1994 Séminaire de danse populaire

Dans le cadre de l'Edition 1994 du Festival international folklorique d'Octodure, le séminaire sur la danse populaire sera à nouveau organisé.

Du mardi 2 août au samedi 6 août, les amateurs de danses populaires auront l'occasion de découvrir les danses des pays invités et de les apprendre avec les choré­graphes présents au Festival.

Le séminaire est prévu en 2 sections:

- moniteurs de danse populaire; - amateurs de danse populaire.

Le prix du cours est fixé à Fr. 250.-

Ce montant comprend les prestations sui­vantes:

le séminaire sur la danse populaire; - un abonnement général pour tous les

spectacles du FIFO (chaise réservée dans la partie centrale des gradins - 5 spec­tacles);

- nourriture au Festival (midi - soir); - visites culturelles en ville de Martigny.

Pays invités à l'Edition 1994: Canada, Mexique, Cameroun, Philippines, Nouvelle Zélande, France, Slovaquie, Russie, Slovénie, Irlande.

Coupon réponse

Nom: ________________________ __ Prénom: ________ _ _____ ___ _

Adresse:

Je participe au cours: ________ _

Ce coupon est à retourner à:

Renseignements:

N" de tél.

Moniteurs ___________ _

Direction artistique du FIFO Renaud Albasini 1908 Riddes

Amateurs __________ _

Myriam Albasini Tél. 027/863874.

-Essayer l' ~~

Les Fran çais pa rtent en guerre. contre les anglicismes . La croi­sade menée par Ja cques Tou­

bon, le ministre de la culture et de la Fra ncoph onie, ne laisse person­ne indifférent. Ses partisans le por­tent aux nues alors que ses détrac­teurs optent pour la moquerie, lui collant le sobriquet de Jack AlI­good.

La langue constitue un point d'an­crage indispensable à toutes les cultures. La Francophonie n'échap­pe pas à la règle. D' aucuns accu­sent la presse, radio et télévision en tête. D'autres montrent du doigt les publicitaires . Les ensei­gnants n 'échappent évidemment pas à cette chasse aux sorcières. Devons-nous chercher des cou­pables? Faut-il réglementer, inter­dire, punir? Je ne le pense pas, car le frança is est une la ngu e vivante et, comme telle, a le droit de vivre, d'évoluer.

Sans les barbares qui ont massaCl'é les Romains décadents en même temps que le latin, le français n'existerait pas. Les personnes a t­tachées à la langue de Molière au point d'interclire J'usage de termes étrangers feraient bien de s'en sou­ven ir. Cela ne veut p as dire qu ' il fame tout tolérer, le verlan comme le franglais, J'argot comme le sabir.

Quel est le meilleur moyen de pro­téger notre langue? Comme l'écri­vait récemment Yvan Martial dans la Gazelte de la langue française, «il faut se pencher sur ce qui peut être fait pour encourager les pre­miers serviteurs de la langue fran­çaise à donner le meilleur d'eux­tnêmes.» Pour le chroniqueur, ces

R~- Juin 1994

serviteurs sont les enseignants. ge de tolérance, d'universalité que «Ignorer, mépriser ces humbles tà- l'école veut et doit propager. Autre cherons de la francophonie, c'est avantage non négligeable, les rudi­définitivement prendre le risque ments de l'espéranto s'apprennent de permettre la cocacolaïsation en quelques semaines; sa maîtrise du monde francophone », écrit-il. demande à peine quelques années. Bien dit! Nous, les pourfendeurs L'investi ssement en temps rap-de fautes d 'ortho- .. --:~ .... ~-.=,.,.."r:-:.,.......,....,.-.,.,.-.~~~_~~~~I graphe, les défen­seurs du participe passé, les Zorro du subjonctif imparfait, nous sommes d 'ac­cord. Mais qu'on n OliS e n donne les moyens . Comment noh'e bateau peut-il fend re les flots en direction de la pure­té du français tout en maintenant le gouvernail en direc­tion des langues étrangères? Au mo­ment où l'on songe à dispenser une partie des cours en allemand ou en anglais, est-il pos­sib le de réclamer la protection d ' une langue dépourvue de ger­manismes ou d'anglicismes?

La solution existe peut-être! Elle passerait par le nlaintien, dans chaque pays, d' une langue mater­nelle forte, assorti de l'apprentis­sage d 'une langue de communica­tion universelle. L'espéranto ferait parfaitement l'affaire. A la fois phi­losophie et langage, l'espéranto, né des atrocités de la deuxième guer­re, aurai t l'avantage de supprimer les relents de nationalisme et de colonisation qui collent aux autres idiomes. Plus question de cocaco­laïsation ni de rëstisation. L' espé­ranto véhicule parfaitement rima-

porte immédiatement et les divi­dendes sont élevés: voilà qui ne manque pas d' intérêt.

Utopie que tout ça? Bien sûr! Les rêves du créateur d e l'espéranto étaient utopiques, comme ceux de Gandhi, de Martin Luther King ou de ... Nelson Mandela.

Palll Velter

Comment éviter la cocacolàisation? Peut-être en essayant l'utopie •••

Page 3: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

E 1

10

12

14

1$

16

o TOR Essayer l'utopie Poul Veller

o S S Quellsl français enseigner? Jean-Michel Adam

A

E

les deux voies de l'évolution lexicale Henrielle Walter

lire, lire et lire encore Etienne Borilier

Germanismes Nadia Reval

Féminisation: pour n'offenser ni grond·père ni grommoire ... Thérése M.reau

Toute 10 longue! Nadia RevDl

la norme ou les normes? Nadia ReVal

le froncais Toubon Nadia 'RevDl

Quelques ovis Nadia RevOl

L

R

11 Sky, Mr. Allgood

19 la Romandie et la Francophonie Nadia RevDl

19 Repères Nadia RevDl

INFORMATIONS OFFICIELLES 11 Expression fronçaise à l'école primaire:

résultats d'une enquête Jean-Pierre Salamin

20 ORDP: vacancos estivales Jean-Pierre Salamin

20 Promenades d'école Enseignants, à l'aide

ACTUALITÉS 21 FRANÇAIS

DAF pour s'informer

22 CHANT lo fête de chant des petits fut gronde Bernard Oberholzer

24 NOS COllÈGUES Pierre·Alain Barras Poul Veller

26 EN RACCOURCI 2, INfORMATIQUE

2g

21

Icare réussit son envol Paul Veller

le serveur TIl d'Icore Paul Veller

SOUVENIRS Comment inspirer le goût de la lecture aux enfants

30 logiciels à l'école Négociations en cours Poul Veller

31 SPEITAClE le Bon Gros Géant Alexis Glroud

32 ACM le bois Isuite) (orinne Germanier

34 RECHERCHE La forme plutôt que le fond Paul Veller

3$ Rapport Univox Le français méprisé

36 l'organisotion de l'enseignement et son histoire La genèse de la classe

3, lEITURE Société de sciences naturelles Passionnante publicotion

3l? ,Parlons parfum.

3l? ,Rue des cories.

3l? ÉDUCATION PHYSIQUE Le tchouk·boll, sport éducotif Michel Favre

40 LA VIE EN CLASSE Expos ou CO Derborence Un beau succès

40 co Hérens: 10 pleine forme!

41 cAu pays du Petit Prince, Les yeux fermés Morie-(Ioude Duboss.n

41 Ecole protestante de Sion Hundertwasser dons le hall

42 Classes de Coliombey·Muroz Exposition de trovoux d'élèves François Joris

42 Ecoliers de Mossongex La pièce de l'entroide

Ecole de Borzuot Exposition ACM

REVUE DE PRESSE Bribes de moi

IRDP Nouveautés

4$ EN RACCOURCI

46 ASSOCIATIONS DE PARENTS Résultats d'une enquête sur le CO Patrick Abbet

{O l'outre bout de la 10rgneHe (Iaude-Yvan (hanton

4l? COUSINS·SURPRISE De l'emploi ou supplice

4l? FONDATION PIERRE GIANADDA De Matisse à Picasso

R~ - Juin 1994

Quel(s fronça s e n s e 9 n e r ?

Retour sur quelques +~ formulées, au début du siècle

«L'enseignement

du français actuellement

en vigueur est dispensé

comme s'il s'agissait

d'une langue morte.

Il faut créer un enseigne­

ment vivant, fonder

les règles à partir

d'exemples concrets.

La langue doit être

considérée comme

un instrument

de communication.»

R~- Juin 1994

Ainsi parlait, en 1872, Michel Breal, professeur de séman­tique de la Sorbonne. A vons­

nous pris en compte cette critique déjà vieille de plus d'un siècle? En 1921, dans un article intitulé «L'en­seignement de la langue maternel­le et la formation de l'esprit»·, Charles BaHy, successeur de Ferdi­nand de Saussure à la chaire de linguistique générale de l'Univer­sité de Genève, analyse ainsi l'écart

importe, c'est de bien orthogra­phier et de s'exprimer correcte­ment». De ce souci de la correction, BaUy souligne qu' il est ,<lettre mor­te pour l'enfant et l'adolescenb> car sa légitimité, avant tout sociale, ne leur apparaît que trop tardive­ment. De plus, «c'est une langue en grande partie artificielle, créée pour les besoins des adultes, mé­lange plus ou moins hétéroclite des langues spéciales à la littéra­

entre langue de communication et langue de l'école:

La langue ture/ aux sciences, aux lois, a ux af­faires, à la reli­gion; [ ... ] Elle est donc, pour le dé­butant, une lan­gue étrangère; car étant faite pour adultes, elle ne se

La langue mater­neUe des enfants et des adolescents «nous l' avons ap­prise par l'oreille, elle a déposé en

que r école enseigne est pour le débutant,

une langue étrangère.

nous des images auditives et mo­trices; tous ses mots, toutes ses tournures et jusqu'aux intonations de la voix sont/ dans les n10indres détails, unis à la pensée». Fort éloi­gnée de cette langue de communi­cation vIvante, la langue que l'éco­le enseigne: «s'a pprend par les yeux, et la figure des mots sur le papier ne correspond pas à l'image transmise par la voix à l'oreille; l' orthographe interpose un voile épais entre ce qu' on a entendu et ce gu' on voib>. De plus, «attaquant la langue par le dehors, dans ses formes extérieures, on ne se préoc­cupe pas avant tout de maintenir et de resserrer les liens qui pour­raient l'unir à la pensée; car, ce qui

transmet naturel­lement qu'entre ad ultes, et passe par-dessus la tête de tous ceux qui n'on! pas encore tâté de la vie so­ciale; c'est une langue écrite, bien qu'elle se parle autant qu'elle s'écrit».

Ces deux langues qui s'opposent au départ, l'enseignement du français devrait avoir pour but de les conci­Uer, mais tout a u contraire: «On n'exagère pas en disant que l'école s'applique à élargir, au lieu de le combler, le fossé qui les sépare», Le pédagogue ignore presque tout du parler de ses élèves et la grammaire qu' il enseigne, totalement artificiel­le et décalée, porte sur la «langue morte» dont parle Bréal.

Page 4: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Raconter un dimanche à la campagne à un interlocuteur inexistant: pas très folichon.

Si la linguistique s'impose dans la formation initiale et continue, c'est uniquement parce que ses ambi­tions plus descriptives que norma­tives apportent des informations, des outils et une méthodologie à ceux qu'anime un élémentaire amour de la langue:

C'est en regardant fonctionner la langue qu'on lui arracherait ses se­crets.

[ ... ] Le plus simple, en a!tendant mieux, est de la regarder marcher, et de la faire servir toujours mieux à sa fonction qui est de communiquer la pensée sous toutes ses formes. Si, se fiant à l'instinct linguistique de nos écoliers, on s'efforçait de discipliner et de fortifier leur pouvoir d'expression; si pour cela on recourait à une métho­

. de dont le premier principe serait de montrer que tout dans la langue a une

signification et que, inverse­ment, chaque idée à exprimer trouve dans la langue tout un jeu d'expressions, on serait sûr au moins de ne pas contrarier la marche de la nature, et, plus tard, des explications surgi­raient, plus rationnelles, qui remplaceraient les règles tradi­tionnelles, étrangères à la réali­té présente.

Ceux qui s' étonnent encore aujourd'hui de la faiblesse d'expression d'apprenants de tous âges devraient se de­mander d'abord si l'on ne propose pas trop souvent à ces derniers de parler à un interlocuteur inexistant, dans une langue tellement neutralisée qu'elle en de­vient artificielle et de sujets qui ne les concernent pas vraiment. Raconter un di­manche à la campagne ou une journée de classe, devoir produire à tout prix un «sujet libre» ou disserter plus tard sur «science sans conscience ... » constituent autant de conditions discur­sives dans lesquelles, selon le titre un peu trop évoca­teur d'un livre de Suzanne Mollo, Les muets parlent aux sourds (Casterman, 1975)2.

Le programme dessiné par Charles Bally a consisté en une description systéma­tique de la langue orale, tâche poursuivie par la lin­

guistique contemporaine avec un certain succès, mais qui ne doit surtout pas se traduire par un ou­bli des autres manifestations dis­cursives de la langue et surtout pas par l'oubli de l'art littéraire, do­maine par excellence d'exploration des possibilités et des limites de la langue. La formation de base des enseignants de français passe né­cessairement par l'observation et la description des divers états et usages du (des) français. Je crois qu'il faut absolument joindre une

f<.~- Juin 1994

passion pour la littérature à une curiosité pour toutes les autres formes verbales d'expression et de communication. Comme le rap­pelle encore Bally:

L'écrivain se contente de transposer à son usage les thèmes qu'il trouve dans le langage de tout le monde et de les faire servir à ses fins, qui sont esthé­tiques et individuelles, tandis que le langage de tous est actif et social. [ ... ] Il est temps de ne plus considérer la langue littéraire comme une chose à part, une sorte de création ex nihilo; elle est avant tout une transposition spéciale de la langue de tous.

En matière de langage, on doit choisir entre deux possibilités: ou créer de toutes pièces son expression [et] ne

parler que pour soi, ou bien user d'une partie au moins des procédés offerts par la langue de tous, et alors, c'en est fait de l'intuition pure; le langage étant une institution sociale, suppose toujours qu'on sacrifie quelque chose de sa propre pensée à celle de tout le monde. Plus les combinaisons linguis­tiques d'un écrivain lui restent pro­pres, plus on peut parler de style; mais c'est une différence de degré, non de nature.

Derrière ces quelques réflexions, on perçoit une idée essentielle: la langue ne s'apprend pas abstraite­ment à l'école à coup d'exercices de grammaire et de rares travaux écrits, elle doit être l'objet de dé­couvertes, d'explorations et de pratiques orales et écrites pour-

L'évolution de la langue vue par Bernard Velter

Il LUt ,SEiJt....

Sr;Ff'lQE. LES ECOLES

RESPEé':.T/vE.$ f

..

vues de sens. L'ancienne rhéto­rique était certainement - de ce point de vue du moins - plus cohé­rente que l'enseignement actuel.

Jean-Michel Adam Professeur de linguistique française

Université de Lausanne

1 Article repris dans Le langage et la vie, Droz 1965 pour la dernière édition d'un livre à lire absolument.

2 Comme antidote à ce dialogue de sourds, je ne connais pas de meilleure lecture que celle de Et je nageai jus­qu'à la page d'Elisabeth Bing (Ed. des femmes, 1976).

____ ~,Î

Page 5: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Les deux voies de l' W~~~ lexicale

E 11 ces temps où une émission de télévi­sion s'intitule Une

pêche d'enfer, où un jeune présentateur dit qu' il es t méga-flippé et où les ado­lescents disent qu'ils bali­sent (= «ils ont peun» à la veille d ' un examen ou qu' ils ont hyper-chaud dans le métro, où un homme politique connu emploie des expressions comme se planter dans le sens de «échouer) et où le directeur d'un grand quotidien déclare que son mot fran çais préféré est cool (= «sympa, co u­lant»), force est de cons­tater qu e la langue fran­çaise n'est décidénlent plus figée dans son res­pect immuable des tradi­tions.

Parmi les caractéristiques des nou velles tendances, les abréviations tiennent une place de choix et cer­taines d 'entre enes so nt devenu es si coura ntes qu 'ell es ont totalement éliminé la forme complè­te correspondante. Cela se remarque surtout dans les conversations des jeu­nes (appart pour apparte­ment, petit dej pour petit déjeuner, ou encore à pluss ou à plutt pour à plus tard), mais aussi chez les moins jeunes: ainsi, ado est préféré à adolescent dans les livres de psycho­logie et de pédagogie, et

pro tend à supplanter pro­fessionnel dans le discours quotidien.

Une autre tendance pro­pre au vocabu laire des jeunes: celle qui consiste à détourner les mots de leur sens habituel, dans un désir de Si affirmer face à leurs aînés, et le plus souvent avec une bonne dose de conniven­ce, d'ironie et de jeu. C'est ainsi que lIlortel ou dément signifient «très bien», c'est la bête «il est très forb>, ça va faire mal «ce sera un énorme suc­cès», ça me brn I1che «ça me plaîb>1 toaster «chanter sur une lnusique rap ou reggae».

Comme on le voit, les formations métaphori­ques se multiplient. Par­mi les dernières recueil­lies: lég",niser, scolcher ou faire Chatterton «rester à ne rien faire », c'est caviar «c/est géniah), un grumeau «quelqu'un de nuh>.

Il faut également insister sur les changemen ts de classe grammatica le ou de construction syntaxi­que: c'est délire «c'est ex­cellent», c'est galère «tout va mal», il fume grave «il

De nos jours on est «omo» des «rollers».

R~- Juin 1994

po

fume beaucoup», j'halluci1le «je n'en crois pas mes yeux», je crise «je fais une crise».

Ce vocabu laire de type spontané montre enfin un e propension à étendre sa sphère d'emploi hors de son domaine d'ori-

s' infiltrent avec insistance les em­prunts aux langues étrangères, et en particulier à l'anglais. Afin d e lutter contre l'invasion des angli­cismes, on a proposé des équiva­lents proprement français, et cer­taines propositions ont naguère

été couronnées de gine. Le cas le plus remarquable est ce­lui du vocab ulaire né dans les milieux de la drogue, où par exemple flasher si­gnifiait à l'origine

Le bouillonnement de la langue

succès. Le terme ordillateur senlble bien avoir défini­tivement supplan­té computer, relevé comme du fran­glais par Etiemble

est un signe de sa bonne santé.

«avoir une vive sen-sation de bien-être à la suite d' une injection d' héroJn.e» et où être accro, abréviation de accroché, lui-même calque de l'anglais hooked (011

drugs) était une autre façon de dire «être dépendant de la drogue». Aujourd'hui, ces verbes peuvent être employés pour exprimer une attirance pour n'itnporte quoi: on peut maintenant flas/Jer pour une paire de chaussures ou pour un écla ir au ch ocolat, et on peut être accro à son ordinateur ou à la télé­vision, comme s' il s'agissait d' une drogue.

L'emploi de ce vocabulaire nou­vea u se répand de proche en proche, d'abord chez les jeunes, puis chez leurs parents.

De leur côté, les commissions de terminologie veillent. Mais il s'agit cette fois d'un tout autre domaine: celui du vocabulaire de la techno­logie, des affaires, du sport, où

il y a tren te ans, et logiciel a avantageusement rem­placé software - il a même fait des petits, avec progiciel, didacticiel.. Quant à remue-méninges, avec son petit air ludique, il est souvent pré­féré à son modèle anglais brain­storming.

En revanchel il faudra encore at­tendre pour savoir si les proposi­tions les plus récentes (Dictionnaire des termes officiels, édition 1994) se­ront suivies d'effet ou si, pour cer­taines d 'entre elles, il n'est pas déjà trop tard. Ce dictionnaire conseille par exemple de remplacer surboo­king par surréservation, abstract par résumé, digest par condensé, nomil1é par sélectionné, pole position par po­sition de tête, flash back par retour en arrière, penalty par tir de réparation, CD-Rom par disque optique compact, off-shore par extraterritorial, airbag par sac ou cOllssin gonflable, sniper paf tireur isolé, designer par stylicien, etc.

Un partenaire à toute

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R~· Juin 1994

Par la double voie des emprunts et des formations autochtones, le lexique du français change et s'en­richit. Faut-il s'en réjouir, faut-il déplorer ce foisonnement parfois désordonné?

Le linguiste observe, analyse et décrit, le pédagogue désormais mieux informé peut utiliser toutes ces dOllllées pour nourrir ses cours de français en suscitant la réflexion des élèves sur leur propre manie­ment des possibilités de la langue lorsqu ' ils l'utilisent hors des contraintes de l'école: une langue dont le bouillonnement actuel est en tout cas un signe évident de sa bonne santé. On constate en effet que malgré des débordements que certains réprouvent elle montre une capacité réelle à s'adapter aux nouvelles réalités de la vie et aux nouveaux besoins d'expressivité de ses usagers.

Henriette Walter Professeur de linguistique

Ul1iversité de HOIIle-Brelagne (France)

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Lire, lire a lire ~/J,l,

,.1.,11< ln " 1 .( ~ " 1 J ~ .. '

«Aurons-nous jamais d'arme plus puissante que la lecture des livres?»

La découverte que les mots écrits veulent dire quelque cho­se n'est pas moins m ystérieuse

et spontanée que la découverte de la parole chez le petit enfant. On se trouve en présence de boucles, de hampes et d e jambages; on tâton­ne, on déchiffre. Et soudain le sens est là. Soudain, les mots sont le monde. Soudain la signification se lève au-dessus des sig11esl comme l'aube au-dessus de la forêt. Mais ce mystère des mots restera tou­jours aussi fragile que subtil. Car le sens, dans le langage, est sans ga­rantie: tout en parlant du monde et du sens humain que nous lui don-

nans, les mots ne renvoient pour­tant jama is qu'à eux-mêmes. Ils s'expliquent toujours les uns par les autres, et la consultation assi­due du dictionnaire finit irrémé­diablement par nous enclore dans un cercle vicieux. No us lisons, et soudain le sens est là, oui. Mais pourtant il n'existe rien, hors du langage, qui puisse témoigner pour le sens du langage.

Un mystère, donc. Si fragile et si subtil qu'on a vite fait de le trahir, et de le prendre pour un constat banal de la linguistique. Du coup, l'on ne se gênera pas pour croire

que le langage n 'a rien à voir avec le tl10nde (d'où le mépris qu'on porte à la chose écrite, délaissée au profit de l'inlage, que l'on croit plus réelle ou plus concrète, alors qu' elle est simplement plus envahissante). A l'in­verse - m ais les deu x défauts souvent coexis­tent - on prétendra que le langage est en mesu­re et en droit de traves­tir le monde à sa guise (d'où la langue de bois de l'idéologie, ou la langue i nstru 11lentale de la publicité).

Quel peut être alors le rôle de l' école? Premiè­re certitude: l' ensei­gnant ne devrait jamais faire comm e si le mys­tère du langage et du

sens n'exista it pas. li ne devrait ja­tnais oubli er que sa langue n'est pas d 'abord un objet de connais­sance exacte ni de certitude objecti­ve, mais bien le lieu de cette dé­couverte passionnante, précaire, inachevée, paradoxale, de l'hu­main par lui-même; le lieu d' une quête, d 'un engagement, d'une aventure toujours risquée. Dans le langage, le sens se découvre res­ponsable de soi.

Bien sûr, si le «français») n'est pas une science exacte, si le sens n'est jamais quantifiable, si les mots ne sont jamais précis ni sûrs comme des chiffres, cela ne veut pas dire qu'ils signifient toujours tout et

R~- Juin 1994

n'importe quoi. Mais justement: pour connaître les limites de leurs sens accepté, pour saisir la pensée d 'autrui, pour dessiner les contours de sa propre pensée, il n'est guère qu' un moyen: lire, lire et lire encore. Ce qui fait accéder au sens d es mots, ce ne sont pas des listes, des répertoires, des dic­tionnaires ou des granlmaires (même si ces instruments restent

ments d ' un e démonstration contraignante, jamais requis de servir une cause utilitaire (fùt-ce la cause de la «communication»)), ja­mais ordonnés au désir de séduire, de choquer, d'accrocher ou de faire vendre? Quels sont les textes qui peuvent donner au x écoliers l'in­tuition qu'ils ne débarquent pas dans un désert où personne n 'au­rait pris so in, avant eux, de dire

la douleur et la des auxiliaires in­dispensables). Ce sont des textes, c'est-à-dire des mots en acte,. des tnots quj récipro­quement se défi­nissent, se reruor-

Plus l'on aura lu, mieux l'on connaîtra la prose et la poésie

du monde,

beauté, d 'exprimer la vie publique et privée, de s'orien­ter dans l'histoire? Oui, quels sont-Us, ces textes-là?

cent, s'animent, s'éclairent, se vivifient. Des mots animés par une intention de dire et de signifier, et qui rencontrent une intention de comprendre. Plus l'on aura lu, mieux l'on connaîtra la prose et la poésie du monde.

Parmi tous les textes à la disposi­tion des enseignants, quels sont, aujourd'hui comme hier, les écrits les plus chargés du désir de dire et de signifier la vie, de ch anter ou d ' interroger la nature et les hommes, de traduire les senti­ments et les pensées, de faire par­tager les espérances ou com­prendre les malheurs? Quels sont les textes où les mots ne sont ja­mais utilisés comme les instru-

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Entre las Alpes bernoises et les Alpes valaisannes, la nalure a failla vallée da lôtschen (lôtschenlaJ). Dans ce paysage Ideal se trouve le site enchanteur d.

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R~- Juin 1994

Je ne prétends pas qu' il faille, à l'école, ne lire que de la littérature. Il est nécessaire d 'affronter d 'autres univers d 'écriture/ sans parler de l' image. Tout le monde s'accorde à dire que les enfants doivent porter sur les phénomènes de notre temps un regard libre et lucide. Mais pour démystifier la sensa tion journalistique ou la sé­duction publicitaiIe, aurons-nous jamais d'arme plus puissante que la lecture des livres? Comment ou­blier que la littérature, où le langa­ge prend conscience de lui-même en prenant conscience du lllondei

est la source de tout esprit cri-tique?

Etienne Bari/ier Ecrivai/1

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1iIt"tl'~ ~.:i:.lt9lIJl~ .....

Germanismes Pour certains, le français en Suisse romande évolue, dans les gra ndes lignes, sur le modèle de la France, mêlne si certaines formes, tombées en désuétude à Paris, se maintien­nent encore dans nos régions. Pour d'autres, le parler rOlTIand existe bel et bien.

A chacun son avis, cependant il est indéniable que le fait d'appartenir à un pays multilingue n'est pas sans laisser de traces. Alors que les Français craignent les anglicismes, les Sui sses romands redoutent en plus la germ anisation de leur langue. Pourtant, Nicolas Schmitt, chercheur à l' Institut du fédéralis­m e de Fribourg, affirme que la frontière linguistique ne s'est pas déplacée en Suisse romande et que le danger de germanisation est un a rgum ent très commode mais in­justifié. Ainsi les expressions «a t­tendre sur qu elqu ' un» (sur le mo­dèle de «warten auf»), «donner une schlagée au kats» (pour frap­per le ch at) ou «poutzer» (pour nettoyer) sont compréhensibles pour tout Parisien! Le statut mino­rita ire de la Romandie explique sa ns doute cette inquiétude qui semble être davantage économique et politique que purement linguis­tique. Et ce n'est donc pas un ha­sard si la lutte s'engage plutôt contre l' influence, dans l'adminis­tration, d e l' allemand sur les tra­du ctions en français (ou plus exac­temen t en un véritable sabir: le français fédéral).

De manière chiffrée, notons que le fra nçais a tau t de même reculé de 2,9 % en Suisse, depuis le début du siècle: en 1910, 22,1 % de la popula­tion suisse résidant en Suisse était de langue ma ternelle française, alors qu'en 1990 le pourcentage est de 19,2 %. Léger recul, mais recul tout de même.

Nadia Revaz

Page 7: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

F É M

[

évolution d' une langue, phéno­mène humain, ne peut être séparée des conditions concrè­

tes, sociales, psychologiques, géo­graphiques et historiques de son fonctionnement. La féminisation du langage n 'échappe pas à cette loi. En Suisse romande, nous par­tageons notre langue à quelques idiomes près avec de nombreux autres pays francophones . Nous sommes lié-e-s par un passé histo­rico-linguistique commun. La Bel­gique, la Romandie furent terres françaises tout comme le Québec, appelé Nouvelle-France, la Loui­siane, le Sénégal, l'Algérie, le Ma­roc, le Vietnam ... furent colonies fran çaises e t les enfants de toutes ces écoles apprirent ensemble «nos ancêtres les Gaulois». Nos pays ont depuis, divergé mais nous pen­sons, e t nous sommes pensé-e-s par la même langue et son refoulé.

En Suisse, comme ailleurs, les femmes ont appris à leurs dépens que le masculin ne saurait en au­cun cas être universel. La véritable course d 'obstacles de plus d' un siècle pour obtenir le droit de vote, puis l' égalité entre femmes et hommes, rappelle à toutes et à tous que l'égalité doit aussi ê tre inscrite dans le langage. Durant tout le XIXe siècle, penseurs e t politiques s'em ployèrent à justifier cette ex ­clusion et à la codifier dans le lan­gage. On parla du suffrage uni­versel alors qu e la moitié de l'humanité était interdite de vote, la femme du maire devint la mai­resse, celle de l'ambassadeur l'am­bassadrice, se ules les femmes à tout faire, les ouvrières ... gardè­rent au féminin la dénomination

10

N s A T o N

Pour n'offenser ~ grand-père - . ~ grammaire ••• de leur m étier; le féminin mar­quant alors d ' un signe négatif un métier dont les hommes ne vou­laient plus.

L'émancipation par le langage n'est donc ni un combat d' arrière­garde ni u ne revendication récen­te. Hubertine Auclert écrivait en 1899: «L'omission du féminin dans le dictionnaire contribue, plus qu'on ne le croit, à l'omission du féminin d ans le code (côté des droits) [ ... ] La féminisation de la langue est urgente, puisque pour exprinler la qualité que quelques droits conquis d onnent à la fem­me, il n'y a pas de mots» . Faut-il rappeler ici que nous avons toutes et tous une «carte d'électeur».

La prox imité géographique de la France rend nombre de personnes en Suisse Romande extrêlnement sensibles a ux déclarations de l'Académie française. Et certain-e-s s'inquiètent de ce que le 14 juin 1984, l'Académie française décla­rait sous la plume de Claude Lévi­Strauss et Georges Dumézil : «Le français connaît deux genres, tradi­tionnellement dénommés «mascu­lin» et déminin». Ces vocables

hérités de l'ancienne grammaire sont impropres. Le seul moyen sa­tisfaisant de définir les genres du français eu égard à leur fonction­nement réel, consiste à les distin­guer en genre respectivement mar­qué et non marqué . Le genre dit couramment «masculin » est le genre non marqué qu'on peut ap­peler aussi extensif en ce sens qu' il a capacité à représenter à lui seul les éléments relevant de l'un et l' a utre genre. Quand on dit «tous les hommes sont mortels», «cette ville compte 20000 habitants», «tous les ca ndidats ont été reçus à l'examen», etc" le genre non mar­qué désigne indifféremment des hOI1UlleS ou des femmes. Son em­ploi signifie que, dans le cas consi­d éré, l'opp osition des sexes n ' est pas pertinente et qu'on peut donc les confondre. En revanche, le gen­re dit couramment (<féminin» est le genre marqué ou intensif. Or la langue est privative. Elle affecte le terme d'une limitation dont l'autre seul est exempt. A la différence du genre non marqué, le genre mar­qué, appliqué aux êtres animés, institu e entre les sexes une ségré­gation .. . » Mais affirmer en 1994,

R~- Juin 1994

Chauffeur ou chauffeuse de bus?

que le genre féminin établit un e ségrégation (le mot scientifique neutre serait distinction) et qu'il est discrim inatoire (plutôt que discrimi­nant) paraît relever de la mauvaise foi. C'est comme si on faisai t por­ter tout le poids du nettoyage eth­nique à la pluralité des popula­tions civiles d 'ex-Yougoslavie, des viols e t des incestes à cell es ou ceux qui les subissent, ou si les op­primé-e-s politiques devenaient tout à co up responsables de l'op­pression, sou s prétexte que sans leur opposition au régime, l' é ta t n'aurait pas eu besoin de recourir à la violence. Par ailleurs la formule «tous les candidats ont été admis» a longtemps signifié que seuls les hOlnmes pouvaient passer les concours, puis le fait que ceux-ci étaient ségrégués, ou le fait que seuls les candidats hommes ont été retenus - situation encore courante en Suisse et ailleurs. On peut néan­nloins dirè que le féminin est sou­vent discriminatoire envers toutes les femmes: reflétant la position in­férieure des femmes, il véhicule la

R~- Juin 1994

misogynie et le sexisme ordinaires. Il convient donc de lutter contre cette injustice et de rendre aux femmes la place sociale et symbo­lique qui devrait être la leur.

En Romandi e, nous avons donc pris p arti pour une fé mini sati on systématique qui suivrait les règles des grammaires francophones afin de pouvoir répondre à l'attente de celles e t ceux qui s' inquiètent de la correction grammaticale de la langue. Nous avons également choisi de favoriser des usages mi­noritaires qui setnblaient être tom­bés en dés uétude mais qui corres­pondaient a u «génie» du romand. e' est a insi que nous avons repris sur le modèle de Suissesse la ter­minaison esse pour les vocables dont le substantif remonte par le lat in au grec issa. Par ailleurs, nous avons écarté les formes masculines précédées d ' un déterminant fémi­nin pour faire systématiquement entendre et donner à voir les formes féminines pour qu'ainsi les femmes ne disparaissent plus ni de la société ni du langage. La fémini­sation du vocabulaire nous parais­sant une étape vers un langage

éga litaire, nous avons voulu enta­mer lIne désexisation du langage en introduisant des expressions telles que cell es et ceux, toutes et tous, etc.; en recommandant de ne plus accorder systématiquement au masculin lors d'une suite de fé­minins et de masculins mais de re­tourner à l'accord au plus proche, de suivre J'ordre alphabétique, d'employer dans des cas bien dé­terminés des traits d' union comme pou r, par exenlples, député-e-s, employé-e-s ..

En conclusion, la féminisation de la langue est le reflet du rôle des femmes d ans la délnocratie: en mettant au point la langue, on rec­tifie les usages, dans le sens d e l'égalité des deux sexes pour affir­mer que les femmes ne sont pas des app endices de l' homme mais des êtres à part entière.

Thérèse Moreau docteure ès lettres, écrivaine

Bibliographie

Dictionnaire féminin -masculin des professions, titres et fonctions. Ge­nève: Métropolis, 1991.

MOREAU, Thérèse. Le langage n'est pas nelltre. Lausanne: ASCOP, 1991.

MOREAU, Thérèse. POlir 1I 11e édu­catioll épicène. Guide de rédaction et de ressources de documents scolaires s'adressant aux f illes comme aux gar~ çons. Lausanne: Réalités sociales, 1994.

NIEDZWIECKI, Patricia. Femmes et langage. Bruxelles: Commission Eu­ropéenne (Cahiers des femmes de l'Europe), 1993.

NIEDZWIECKI, Patricia. La lallgue au féminin. Anvers: Ville d'Anvers, 1993.

Y AGUELLO, Marina. Le sexe des lIlots. Paris: Belfond, 1989.

Y AGUELLO, Marina. Les femmes et les 1I10tS. Paris: Payot, 1978.

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Page 8: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

T",~lalangue!

Le sentiment que la langue fran­ça ise dégénère est très large­m ent répandu en cette fin de

siècle. Pour preuve, citons quel­ques titres provocateurs: France, ton français fout le camp! Touche pas à ma langue! Parle comme il faut! Francophones, votre langue se tire! Et si 1'011 parlait fral1ça is? Sky Mr. Al/goad!

Ferdinand d e Saussure (linguiste suisse du début du siècle, fonda­teur de la linguistique moderne) répondait déjà à cette inquiétude avec l'argument suivant: «Le temps change toule chose: il Il 'y a aucul1e raison pour que la langue échappe à cette loi universelle». Tout d 'abord, faut-il le rappeler à ceux qui auraient tendance à l'ou­blier, le français n 'a pas toujours existé! Et ce n'est qu'au XVIIe siècle que la langue française se codifie et

La (hasse aux excès du franglais est lan(ée!

s' unifornlise. En matière d ' instau­ration de la norme, il y a un avant et un après Vaugelas. En fait, le dé­bat sur la crise du français ne date pas d' aujourd'hui et les emprunts à l'italien, à l'anglais ... ont été sou­vent l'occasion de pamphlets viru­lents. En 1964, l'écrivain Etiemble inaugure un vaste débat autour du franglais, polémique qui est tou­jours d'actualité.

Et les termes italiens?

La loi de Jacques Toubon relative à la langue fran çaise s' inscrit-elle dans une nouvelle période de prise de conscience des écarts face à la norme linguistique? S'inscrit-elle dans une période de résistance fa ce à l'impérialisme économique des américains? Le ministre fran­çais part à la chasse aux excès du franglais et tente de franciser les mots étrangers afin de limiter l'hé­térogénéité de la langue. On peut se demander si un jour les termes

~ng, et votre garage

italiens, si falniliers dans le dornai­ne artistique, auront aussi des équivalents français?

Lors de récents sondages (Le Mon­de - Lire) portant sur l'utilisation croissante des termes anglo-améri­cains dans la langue française, y écart entre les générations est évi­dent. 51 % des jeunes voient, dans ces emprunts, la marque d 'une évolution et d ' un enrichissement de la langue fran çaise, tandis que la majorité des plus de 25 ans craint une lente dégradation, voire la «dialectali sa tian» de la langue de Voltaire. Et si les francophones maîtrisaient mieux l'anglais, le snobisme des anglicismes ne per­drait-il pas un peu de sa puissan­ce? En guise de comparaison, la menace de la dégradation de la norme de la langue anglaise n'est­elle pas plus grande, avec son utili­sation approximative par des usa­gers non anglophones? Le latin n ' a-t-il pas été tout puissant avant de devenir une langue nlorte?

Le français n 'est-il lllenacé que par l'invasion du vocabulaire anglais? D 'aucuns pensent que le conlbat pour le respect de la syntaxe est plus urgent, Illais la menace spatia­le (l'invasion de l'anglo-américain) et sociale (la revendication de l'égalité dans les titres et les pro­fessions) semblent plus forte. Les raisons en sont probablement économiques, sociales et lingui s­tiques.

De sa naissance à sa vie actuelle, la langue française a considérable­ment évolué. Et denlain? Comme le souligne, non sans humour, la linguiste Henriette Walter le fran­çais «s'adaptera ou péril"a».

R~ -Juin 1994

Le françai s n'es t pas tout à fait le même dans toute la francophonie, mais les régionali smes - qui rap­pellent la diversité géographique de la norme - ne sont que des va­riantes d ' un code commun. La maîtri se de plusieurs registres d e langues n' in1plique pas nécessaire­ment une colonisation des parlers régionaux; elle fournit des élé­ments de compréhension pour fa­ciliter la communication entre les différentes c01l1IDunautés franco­phones. Il est des mots qui ne sont compris que par une partie de la francophonie: les canadiens disent il y a UI1 char qui a fessé UI1 petit suisse pour «il y a une voiture qui a heurté un petit écureuil griS) tout comme nous disons le livret pour «la table de multiplication». No us parlons cependant la même langue avec nos différences.

Prestige renouvelé

Chacun, peu importe la langue qu'il parle, aimerait voir sa langue toujours plus largement diffusée. Le Japon, les pays anglo-saxons ainsi que de nonlbreux pays euro­péens déploient des efforts consi­dérables - sous forme de projets de recherche, de négociations lllultila­térales, de lois ... - pour diffuser leur langue. La France, quant à elle, semble parfois se complaire dans sa fameuse querelle orthogra­phique et dans sa lutte contre les anglicismes. Cependant, même si

Ri4c~· Juin 1994

l'âge d 'or d e l'expansion du fran­çais est bel et bien révolu et si les élèves dans les pays non franco­phones apprennent de plus en plus la langue de Shakespeare (voilà pour le constat pessimiste d 'Ernest

jargon administratif, langa ge des jeunes, langue de bois des poli­ticiens - ne sont-ils pas la trace d' une relative in sécurité linguis­tique? La lutte des classes n'est-elle pas omniprésen te d ans la 1 u tte

Le latin n'a-t-il pas été tout puissant avant de devenir

entre la lang ue standardisée et ses variantes?

Gilder!), des sig nes lai ssent pourtant présager un certain renouveau du pres­tige culturel du fran­çais dans les langues étrangères, (voilà une langue morte?

Force est de consta­ter que dans la plu­part des dOlllaines de notre société, en pour le constat plus

optimiste d 'Henriette Walter2). En effet, nlalgré un net recul du fran­çais en tant que langue internatio­nale, des expressions françaises peuvent s'entendre dans d 'autres langues dont l'allemand, l'italien, l'espagnol, le portugais, l'anglais .. «A la mode », «d éjà vu», «savoir­faire » et bien d 'autres expressions s téréotypées apparti ennent, par exemple, au vocabulaire anglais. Aux Etats-Unis, le français semble être la langue européenne la plus présente. Faut-il y voir un para­doxe?

Progrès ou décadence

Le bon usage nécessite, pour ê tre jugé bon, l'exis tence d'autres usages. Il est impossible d'aborder une langue en ignorant son aspect social et l'expression «niveaux de langue» implique précisément une vision hiérarchisée de l'outil lin­guistique. Les codes cOl1lpris des seul s initiés - jargon scientifique,

particuller les sciences et les tech­niques, tout changement se vit comnle un progrès. Par contre pour la langue, il en va tout autre­ment et le changement est souvent assimilé à un signe de décadence.

En 1994, faut-il apprendre, faut-il enseigner toute la langue ou une seule partie de la langue, à savoir le bon usage? Faut-il être un inté­griste ou un partisan du métissage linguistique? Entre les deux, c'est une question d'équilibre!

Nadia Revaz

1 Alfred Gilder. Et si 1'011 parlait français . Essai sur /Ille lal1gue universelle. Paris: Le cherche midi, 1.993

2 Henriette Walter. Le français dans tOIlS

les sens. Paris: Laffant, 1988

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Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Tout comme il est impossible d e mettre en doute la nécessité d 'une norme linguistiqu e pour se com­prendre, il est également impos­sible de mettre en doute la nécessi­té de la créativi té lexicale p our que la langue vive. Fort de ce para­doxe, partisans et opposants des réformes langagières peuvent donc s'affronter sans qu e les uns ou les autres aient to taleme nt raison ou tort.

Face à la norme

Alors même que la 13' édition du Grevisse s'ouvre au modernisme, une future loi sur la langu e fran­çaise lutte contre les an glicismes.

Claude H agège, lingui ste français, oppose un rigorisme sécurisant mais réducteur à un laxisme blasé. La langue oscille entre ordre et li­berté e t fa ce à la langu e, les a tti­tudes et les jugements de valeur vaJ-ient entre protectionnisme et laisser-faire: puri stes, novateurs, correcteurs, observateurs ou des­crip te urs sont autant d 'attitudes possibles. A la vision normative de la grammaire traditionnelle s'op­pose la vision descriptive de la lin­guistique.

Pour Alain Rey, lexicographe, le purisme est «une attitude normati­ve permanente reposant sur un modèle unitaire et fortement sélec­tif de la langue, et n e tolérant au­cun éca rt par rapport à ce modèle prédéfini, qu elles que soient les conditions objectives d e la vie lin­guistique de la commlmauté» . Cet­te a ttitude con siste en un effa ce­ment de la notion d'usage. Pour les puristes, l'avant-garde est toujours source d ' inquiétude; ils sont à l'af­fCtt des écarts vis-à-vis des formes correctes, ils chassent les emprunts inutiles. Cette position normative poussée à l'extrême conduit à légi­férer pou r protéger la langue ou la faire respecter de force.

De toute façon, parler de la langue française, c'est se passionner et se

14

La~~ oules~~?

Certains affirment la force prépon­dérante de l'usage.

contrectire parfoisl tnaïs Cf est s' y intéresser. Et c'est peut-être là l'es­sentiel.

La loi contre l'usage La norme sert de garde-fou . Mais parfois, c'est la forme fautive qui devient la norme. Et l'on peut Se

demander si une loi, queUe qu'elle soit, peut parvenir à modifier les usages?

André Goosse, auteur de la derniè­re édition du Grevisse, est de ceux qui n' hésitent pas à affirmer la for­ce prépondérante de l'usage: «Là où il a choisi défuliti vement, Inênle s' il a mal choisi, le théoricien n'a

plus qu 'à se taire. L' usage a tou­jours raison, ulêule quand il a tort». La créati vité lexicale naturel­le (u sages) est plus forte que si elle es t artificielle (imposée par dé­crets). Aussi les décr ets sur l'em­ploi de la langue française et sur la féminisation des n oms d e profes ­sion pourraient donc bien res ter lettre morte, si les usagers n'en veulent pas.

La défi nition d e la norme ]jnguis­tique est intimement liée au langa­ge scolaire. En effe t, l'en seignant pratique régulièrement l' évalua ­tion et la censure de certaines fo rmes qu' il juge fa utives dans les production s écrites ou orales.

R~ -Juin 1994

Et même si l' enseignelnent du français a cessé d 'être opaque aux d ifférents usages, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

L'enseignement d ' une langue pos­tule la norme, mais quelle norme? La diversité des normes des ensei­gnants expliqu e la diversité des enseignements du français. Ce qui est tout à fait acceptable pour un enseignant peut ne pas l'ê tre pour un autre: chacun fixe ses propres balises . Qui ne s' est amusé à faire corriger une même copie par plu­sieurs personnes p our apprécier les d ifférences d 'exigences!

En un mot, ne serait-il pas plus ju­dicieux de parl er des normes qu e de la norme?

Claude Duneton, auteur du célèbre ouvrage intitulé A hurler le sa ir all

fond des collèges propose l' enseigne­m.ent de la norme et des usages . «La question ne devrait nlème pas se poser. Le fait qu' on puisse se la p oser est bien la preuve d ' un e m enta lité mythique d ans laqu elle nous sommes plongés fa ce à la langue. Mais là encore il y a une méconnaissance des mécanismes langagiers. Je sais bien, les gens se posent la question: «Pour quoi fai­re? A quoi bon étudier l' argot ou te lle ex pression populaire? Ce n'est pas enrichissant intellectuel­lement. .. » Mais bien sûr que si! [ ... ) Le ]jnguiste observe la langue sans préjugés, c'est cette attitude-là que doit avoir un prof de français. Il doit s'occuper des faits de lan gue, les présenter et les expli­quer».

Mais l' en seignant ne doit-il pas prendre conscience de sa position face à la norme avant de s'adapter à la diversité du langage des élèves?

Nadia Revaz

R~- Juin 1994

.... :.II1II

Le francais ,

T~*~ Au printemps 1994, un projet de loi «rela tif à l'emploi de la langue frança ise» est déba ttu en France. Cette loi Toubon (du nom du mi­nistre instigateur) se fonde sur des disposition s d e la loi Bas-A urio l, loi de 1975 destinée à protéger les consommateurs. La future loi vise à lutter contre la dominance d e l'anglo-am éricain dan s les do­maines des affaires, du travail, de la recherche scientifique, de la pu­blici té et d e la télévision. Il s' agi t de bannir l'anglais sur les é ti­quettes, dans les contrats, dans les colloques. . Elle rappelle égaie­ment qu e le français sera «la langue de l'enseignementl des exa­mens et concours ainsi que des thèses et mémoires dans les éta­blissements pub]jcs et privés d'en­seignement» .

En 1975, rejeu d evait remplacer «play back», mais les usagers de la langue en décidèrent autrement. Demain, les professionnels de­vront utiliser le terme de présono­ri sation à la place de «play back»,

SOUS peine de sanctions. Et lorsque la loi sera définitivement adoptée, mercatique rem­placera «marke­ting», le terme de stylique sera pré­féré à «design» (même le vérifi­cateur grammati­cal de \' ordina­teur est déjà progra mm é pour éviter ces angli­cismes!). Et puis un «cornef» ne sera plus un «corner», mais un coup de pied de coi n ou plus simplement un jet de coin.

Po ur s' y re trou ver, il est touj ours possible de consulter le dictionnai­

re des termes officiels de la la ngue française (1994), dictionnaire de référence contenant 3500 nouveau x mots. En Suisse romande, le fran glais p ourra cepen­da nt d emeurer le langage des n1édias et des affaires, à moins que ..

Nadia Revaz

Corner or not (orner, thal is 10 question.

15

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Quelques M~ sur l'évolution de la langue fran~aise, la future lt,~ Toubon et l'évolution de la ~~ dans la dosse ...

Marie-José Rejehler-Bégllelin'

La loi contient certains défauts «Notre position (c'est-à-dire la po­sition de la Déléga ti on su isse à la langue française), tran srnise au Conseil supérieu r d e la la ngue française, par ra pport à la loi Tou­bon est la suivante:

On trouve qu' il es t normal et légi­time de légiférer p our d éfendre l'usage du français. Cela dit, la loi Toubon contient, à notre avis, cer­tains d éfauts. Par exem ple, ell e se mble beau coup trop orientée vers les asp ects lexicaux. P our no us, ça n ous paraît plus grave­m ent insultant pour la langue fran­çaise d 'avoir une notice, un mode d'emploi d ans un français complè­tenlent (cmassacré» que d 'avoir un an glicisme d ans une p ubli ci té. Combattre l'influence d e l' anglais dans certains textes offi ciels ou mis à l' affichage, si cela ne s'accom­pagne pas d' une politique linguis­tique à plus large échelle - d onc de d éfense d e la position du français comme langue sur le plan interna­tional - cela ne sert pas à g rand­chose.»

Donner la conscience des niveaux de longue «Du p rofesseur d e lan g ue, o n a t­tend une attitude norm ative, ce qui est log.ique. Mais, dans la descrip­ti on gram ma ticale, on a parfois tendance à d écrire un français trop éloigné d e celui des élèves et à dire trop souvent «ça ne se dit pas» des choses qu' ils di sent tou s les jo urs. Pace à cette attitude, je suis plus ré-

16

servée, car cela revient à faire de la grammaire d e la lan gue qu elque chose d 'artificiel. Personnellement, j'essaie de ne pas reiou 1er les incor­rections des élèves du genre «j' ai per sonne vu » ou bien «j' a ttends sur lub. Plutôt que d e leur dire «ça ne se dit pas», il s'agit de leur dire «ça ne se dit pas dans certa in s contextes d e communication». Il faut leu r d onner la conscience d es niveaux de langue.»

'Professeur de linguistique française aux Universités de Fribou-rg

et de Neuchâtel.

Présidente du Groupe Bally

Jean-Daniel Coudray·

Rien n'est simple

«Je suis tout à fait favorable à la loi «Toubou». Cela n 'a pas é té m o n avis de toujours. J'ai longtemps es­timé que vouloir défendre une langu e contre des mo ts étrangers, c'étai t l' empêcher d 'exis ter. Et puis, j'ai évolué et je me suis rendu compte qu' iJ s'agit de résis ter à l'en va hissem ent de l' ang lais e t, quand on parle de l'anglais, on de­v ra it plutôt dire de l'am éricain. Je pen se que les gens qui vivent d an s un pays ont le droit de pou­voir par ler leur langue et de p ou­voir comprendre ce qui leu r est proposé.

Si nous sommes fascinés, s i la jeu­nesse est fascinée par l'an glai s, c'est que l' angla is r eprésente le pays le plus puissant: les Eta ts­Unis. Je suis persu ad é qu' une na­tion se définit à partir d e son m ode

d e pensée qui est sa langu e, alor s p erdre son mode d e pensée, c' es t s'enlever les outils d e sa prop re identité. Je défendrais l' allem and si j' étais allenland et si j' étais italien, je d éfendrais l'italien contre quel­que chose q ui n 'est pas la lang u e nlaternelle. Ce qui n e veut pas dire qu' il ne faut p as apprendre une autre langue, bien au contra ire.

Peut-être que la lan gu e française est en train de se dialectiser. Le pa­tois, on l' a aussi éliminé au nom du plus fort, d e l'économie. Rien n 'est simple, j' ai quelques intui­tions m ais je n e s uis pas du to ut sûr que je n e ch anger ai pas d 'avis après plus grand e réflexion ... En allant dans la cohérence d e la sup­pression des pa toi s, on p ourrait abandonne r tous ces pa tois euro­p éens, mai s p ourquoi p arle-t-o n l'a llemand, l'italien, le p olo­nais ... ?»

50 ons de retord

«Dans la classe, il faut être rigou­r eux dans l'apprentissage de la langue e t dans la m aîtrise d e la syntaxe. Ce qu'on constate, en tant qu'enseignant d e la langue m ater­nelle, c'est un d ésintéressement de plus en plus g rand à l' égard d e la langue française. L'enseign em ent d e la littéra ture s'a rrête trop so u­vent avec Canlus. Cela signif ierait­il que Camus est le d ernier g rand écri va in et qu ' à partir de là plus r ien n'a existé? On a rri ve d ans le XXIe siècle et on a l'i mpression que d epuis cinquante ans - appa rem­ment - la langue française n 'a p as exis té. Il es t vrai qu'il est diffi cile

Iè~ -Juin 1994

de juger, quand on est d an s «l'aquarium », ce qui se passe et d'avoir un jugem ent correct. Mais tout d e même!»

' Professeur au Collège de SiOI1 et écrivain, alttellr notamment de

«L'Histoire d'El» et d'«Off»

Olivier Pol·

Influence des médias

«A u XVIe siècle, il y a eu une in­fluence considérable d e l'italien : plusieurs lnilliers de m ots sont en­trés dans la langue française. Il n 'y a p as eu d e réactions, étant d onné que le XVIe siècle n ' avait pas une conscience unitaire de la la ngue. Ce n 'est qu 'au XVIIe et au XVIlle siècles qu' il y a eu une centra li sa-

tian d e la langue. Et la centralisa­tion la plus unportante, c'est la Ré­volution française. C'est là qu'on a détruit les particularisnl€s linguis­tiques.

Aujourd'hui, nous avons une stan­d ardisa tion du français . Avec les nlédias, il n'y a plus d e temps d'as­simila tion des mots étran gers et leur impact est donc bea ucoup plus fort. Dès qu'on enten d un nouveau terme à l a télévision, on le rép ète. Par con séquent, je com­prends la p eur r essentie p a r cer­tains gouvernelnents.»

Norme plus souple «D 'une façon générale, la norme s'est assouplie dans tous les mi­lieux, ce qui ne veut pas dire qu' il

y a un re lâch ement. La lang ue est un organisme v ivant et il ne faut pas oublier une chose : la lang ue n' est pas unifiée et on s'aperçoit à nOu vea u des différences en fonc­tion d es situation s, ce qui est une richesse en soi. Un étudiant ou un élève ne parle pas la même lang ue lorsqu' il parle à son professeur que lorsqu ' il parle à ses camarades dans la co ur de récréation . Le d é­calage entre la lang ue écrite et la lan gue orale est aussi très iUl p or­tant. Mais ces décalages ne sont pas p ropres à notre époque.»

' Professeur de français à l'Université de Genève

Propos recueillis par Nadia Revaz

Sky, Mr. Allgood TO PULL TIRER

Spécialiste du franglais, Jean­Loup Chin et ne pouvait pas rater l'occasion. Depuis 1985 et son fam eux «Sky, my H us­band » vendu à 350 000 exem­p laires, le Français a déjà p u­blié qua tre volumes de la mêm e veine. La loi Toubon a servi de d étonateu r à un cin­quième ouvrage intitulé «Sky M r. Allgood » ou «Parlons français avec Monsieur Tou­bon». Jean-Loup Chiflet se dé­clare défense ur d ' une lan gue qui bouge et qui «d oit se nourrir d ' appo rts extérieurs pour ne pas mourinl.

Elle n'avait rien sous son pull-over

TOSQUAT Les jeunes squattent dans l'immeuble

depuis un an

Elle n'avai t rien sous son tire-au-dessus

S'ACCROUPIR Les jeunes sont accrou pis dans l'immeuble d epuis un an

Plutôt q ue d e se lancer d ans une a rgumenta tion savante, l' auteur opte pour le rire qui s'appuie sur la mauvaise foi la plus to tale . Il juxtapose deux expressions: l'une contient des emprunts à l'anglais, l' autre se nourrit d e leur traduction lit­té rale. Afin que personne ne pui sse s'y tromper, il va jus­qu 'à traduire les noms pro­p res. Gary Cooper devient Gary Tonnelier, George Sand, George Sable et Hollywood, le Bois d e houx. Les quaran te­huit pages de "Sky Ml'. AII­good ii, illu st rées par Clab, sont parues aux Editions Mille et une nuits. En voici quelques extraits:

Iè~· Juin 1994

TOTHRTLL Ce thriller m e fait froid dans le dos

SWEAT Je vais t'offrir un joli sweat-shirt

FLY On joue Mad ame Butterfly à l'opéra

CROSS Il est champ ion de cross-country

FAN Josiane est une fan de Dorothée

CLIP J'en pince pour le d ernier clip de Goude

BOX Mireille Mathieu es t 128e au box-office

HOCKEY Le prochain tot:l1'noi de hockey

aura lieu au Larzac

BASKET Lâche-moi les baskets

MESS Je dîne au m ess des officiers de marine

BRIDGE Mon dentiste est un as du bridge

FRISSONNER Ce frissonneu r me fait froid dans le dos

SUEUR Je vais t'offrir une jolie chemise de sueur

MOUCHE On joue Madame Mouche à beurre à l'opéra

CROIX li est champion d e croix de ca mpagne

VENTILA TEUR Josiane est un ventilateur de Dorothée

PINCE J'en pince pour la dernière pince de Gaude

BOÎTE Mireille Mathieu est 128e à la boîte de burea u

BÂTON DE BERGER Le prochain tau rnoi de bâton de berger aura lieu au Larzac

PANIER Lâche-moi les paniers

DÉSORDRE Je d îne au d ésordre des officiers de marine

PONT Mon d entiste est un as du pont

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Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

La Romandie el la Francophonie En 1994, quarante-sept pays, dont la Suisse, font partie de la Fra nco­phonie, mais étra ngement la Suisse ne participe pas à l'organi sation in­tergouvernementale de la Franco­phonie (dont le bureau de liaison se trouve pourtant à Genève!). La Sui sse ne clisposant pas d ' un conseil de la langue française, elle n'a pas - entre autres exemples ­été associée à la réforme de l'ortho­graphe en 1990. C'est donc pour remédier à ce genre de parad oxe que la Déléga ti on suisse à la langue française (orga nisme sous la responsabilité du «groupe Bal­ly») travaille depuis peu. Ainsi, concernant le «projet de loi relatif à l'emploi de la langue française», la Suisse a pu transmettre ses COOl-

Repères 1539 France.

Ord on nance de Villers-Cotterêts, édictée par français l rr (la justice doit être rendue en français).

1635 France. Fondation de l' Aca démie française par Richelieu.

1873 France. Adoption d'une orthographe uni­que.

1961 France. Début du Trésor de la langue fran­çaise, dictionnaire de la langue du XIX' et du XX- siècle.

1966 France. Création du Hau t Comité pour la défense et l'expansion de la langue française.

] 969 France. Création du Conseil international de la langue frança ise.

1970 France.

18

Création de l' Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), unique organisation intergouverne­mentale de la Francophonie.

mentaires à la Délégation générale à la langue française. Mais il reste, selon toute vraisemblance, encore beaucoup à faire pour que la Suis­se soit étroitement associée aux trava ux préparatoires.

La fé minisa tion des noms de pro­fessions est un exemple typique de la non-coordination au ni vea u fra nco phone. En Suisse romande, le dictionnaire féminin-masculin sert de modèle aux administrations et a même inspiré le décret belge du 1er janvier 1994, mais à Pari s, les académiciens s'offusquent.

L'insuffisa nce de coordination in­ternationale conduit à certaines aberra tions: la «cheffe», term e ty piquement suisse en est un

1972 France. Commi ssions ministérielles de ter­minologie.

1975 France. Loi Bas-Am'iol du 31 décembre (loi à la base du projet de lo i de Jacques Toubon)

1983 France. Décret du 25 mars relatif à l'enrichis­sement de la langue française.

1984 Fra nce. Loi du 9 fév rier instituant un Com­mi ssariat général de ]a langue fran­çaise et un Co mité consultatif de la langue française.

1986 France. Arrêté du ]7 mars relatif à la fémini­sation des noms de métier et de pl'O­

fession. Ti tres et fonctions au fémi­nin: essai d'orientation de l' usage. Texte approuvé par l' Office de la langue française.

1989 Su isse. Règlement de féminisation des titres et fonctions voté par le Conseil d'Etat genevois.

1989-1990 France. Querelle sur la réforme de l'ortho­graphe.

exemple. N 'aurait-il pas mieux valu, si l'on en croit André Coasse, dire la chef sur le mod èle de la prof? Ajoutons qu e cette forme est adoptée en Belgique, au Canada et recommandée en France.

Ces aberrati on s ling uis tiqu es ne sont-elles pas la preuve d ' un manque d'harmonisation entre les pays francopho nes, mais aussi d' un ma nque d' ad équati on entre la norme et les usages, entre la nor­me et la cultu re?

Alors que quelques-uns estiment que la lu tte pour la francophonie est révolue, l'idée d e combattre pour l'ensemble d es langues ro­manes voit le jour. Affaire à suivre .

Nadia Revaz

1990 Sui sse. Résolution votée à l'Assemblée généra le du 29 mars de l' ARSCOP­féminisation des titres et des noms de profession (Association suisse pour ]'orientatjon scolai re et pl'ofes­sion nelle).

1992 Suisse. Les sections germanophones de la CDlP ont adopté, le 19 septembre 1992, des directives sur l'utilisation des formes masculines et féminines en allemand. Pas de directives pour le français.

1992 Suisse. Création de la Délégation suisse à la langue fra nçaise.

1994 Belgique. Décret belge du 1er janvier sur la fé­min.isation des titres et des fonctions.

1994 France. Projet de loi de Jacques Toubon rela­tif à la langue française. Projet de loi examiné par Je Conseil des ministres le 23 février 1994 et présentée au Sé­nat le 12 avri11 994 en première lec­tu re - projet adopté en première lec­ture par le l'Assemhlée nationale le 5 mai 1994 - dictionnaire des termes officiels de la langue française (mars 1994).

Nadia Revaz

R~- Juin 1994

L' EXPRESS I ON FRAN ÇAI SE À L' ÉCO LE PRI MAIRE

Résullals d'une~~ Suite à une récente enquête menée auprès des enseignantes et des en­seignants va lai sans concernant l' enseignement de l'expression française, nous livrons ici quelques tendances générales. Il est à noter qu e l'échantillon analysé se com­pose d e l'avis de 120 enseignants, soit vingt par d egré (cinq par ar­rondissement). Cette recherche fo u rn it d e précieux renseig ne­ments su r les critiques et les so u­haits des maîtres à propos de leurs pratiques, de la 1" à la 6- primaire.

Premier consta t: les maîtres sont assez nombre ux à estimer que ce questionnaire permet une réflexion très util e, même si qu elques-uns s'interrogent sur la validité d ' une enquête nomina ti ve. Notons que les notions d 'objectifs, de produc­ti ons, de types de textes ou d e types d 'activités posent, semble­t-il, des diffi cultés pour certains enseignants.

Le manque de moyens Les luaîtres sont, dans l'ensemble, en fave ur d' un enseignement spé­cifiq ue d e l' expression française, mais les contraintes de temps sont là. Quant à l' interdisciplinarité, elle est assez volontiers p ratiquée et certa ines disciplines - en particu­lier l'environnement et les maths -semblent plus idéales que d'autres pour tra vailler les productions écrites et orales.

R~- Juin 1994

A fin de développer au mieux les co mpé te nces en expression fran­çaise, les «savoir-être» semblent au moins aussi importants qu e les «savoir-faire». Pour beaucoup d'enseignan ts, il est primordial de donner le goût d 'éClire et le plaisir de s'exprim er oralement.

Massivement, les Inaîtres pri­maires reprochent le manque de moyens spécifiques en matière d 'exp ression . Tls d éplorent aussi leur manque de temps pour effec­tuer des recherches individuelles.

Plus ieurs enseignants suggèrent, par exemple, la création d' une «banque d' idées» pour les activités écrites et orales. Elle pourrait contenir des renseignements pour le maître (sorte d e méthodologie avec des pi stes simples, avec des fiches d'acti vités servant de point de d épart .. . ). Ils ajoutent qu' une telle «banque d ' idées» doit être mise sur pied par des groupes d'enseignants intéressés et non pru' des théoriciens.

Et si la plupa rt des enseignants échangent déjà leurs idées, il n'est pas encore possible de pa rler de collaboration étroite.

Ecrit et oral Les acti vités de production écrite ainsi que l'importance accordée à l'évaluation augmentent avec les d egrés. Il en va de même palU' le

no mbre de remarques critiques à l' égard de la situation actuelle de l'enseign e me nt de l' expressio n écri te. Quelques maîtres avouent placer trop souvent les activités d'expression écrite en fin d'année scolaire. Ces activités sont soit très pra ti ques (lettres), soit très créa­tives (l'écriture collective d 'un scé­nario de film) . De plus, dans tous les degrés, le texte narratif et le tex­te descriptif sont très nettement privilégiés au détriment des autres types de texte.

De nombreux enseignants ont le sentimen t d'être livrés à eux­mêmes lorsq u'ils préparent leurs cours d'ex pression orale . Et s i quelques-uns souhaitent connaître des critères d ' éva luation, d 'autres préfèrent apprécier de façon plus intuitive les activités orales!

Pour répondre, en partie du moins, à l' a ttente de nombreux ensei­gnants, signalons qu'un groupe ro­mand travaill e ac tuellement afin de rédiger «une concepti on d'en­semble de supports pour l' ensei­gnement et l'apprentissage de J'ex­pression».

J9

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Va(an(es~k Le Centre de documentation de l'ORDP fermera ses portes une se­maine après la fin des cours de p erfectionnement, soit dès le lundi 11 juillet. Il sera de nouveau acces­sibl e à partir du lundi 16 août 1994. Durant l' été, le p ersonnel du service de la dOCUlllentation pour­suiv ra J'informatisation de la ges­tion du prêt des docu ments qui sera opérationnelle dès la prochai­ne rentrée scolaire. En cas de né­cessité durant la fermeture du Centre, il est possible de prendre rendez-vous auprès d u secrétaria t de l'ORDP (Tél. 027/ 60 41 50).

Tout au long de l'année dernière, le centre de d ocumentation a en­voyé plus de 3000 rappels à ses lec-

teurs en re tard . Afin d e diminuer les frajs considérables occasionnés par ces rentrées tardives, nous in-. traduirons dès l'automne des taxes de rappel comme cela se pratiqu e déjà dans toutes les bibliothèques de la pl ace sédunoise. Les tarifs, déterminés en coll aborati on avec cell es-ci, vous seront communi­qués en temps voulu.

Pour terminer sur une nouvelle plus réjouissante, nous vous infor­mons déjà de l'organisation en oc­tobre prochain d ' une grande expo­sition concernant le français langue d 'accueil. Dans le cad re d e cette animation, deux nouveaux moyens d 'enseignement romands édités par COROME vo us seront propo-

Promenades d'école

Enseignants, à l'aide Vous avez préparé LA promenade d 'école du siècle qui s' inscrit à merveille dans le programme d ' histoire ou de géographie d e l'année écoulée. Vous avez lnis de l'enthousiasme et de l'énergie à rassembler tous les renseigne­ments utiles à cette course scolaire. Vous attendez avec impatience le jour J ... Au retour de cette journée inénar­rable, ne je tez pas aux oublie ttes toutes vos recherches, mais pen sez à vos collègues.

En effet, dans le cadre du Groupe romand des Centres de documen­tation pédagogique de Suisse ro­mande et du Tessin (GROCEDOP), nous avons décidé d e ra ssembler

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en un d ossier une série de rensei­gnements destin és à faciliter au x enseignants l'organisation de leurs CO UTses d'écoles.

Composé de fiches, ce dossier don­nera des suggestions d ' itinéraixes, des ren seignem ents pratiques (moyen de transport, budget indi­catif, adresses, noms des personnes à contacter, conseils, .. . ), des indi­cations pour inscrire une excursion d ans un p rojet pédagogique etc. Une courte bib liographie accompa­gnera chaque Hche.

Pour ce faire, nous sollicitons votre collaboration et vous demandons d e tra nsmettre cette documenta­tion au Centre de documentation de J'ORDP à J' adresse suivante:

sés: Odyssea ct Kaléido, ainsi que plus de 100 documents (m éthodes de langue, jeux, Inoyen s audi ovi­su els, livres d e lecture, album de littérature de jeunesse, liv res bi­lingues, documentaires favorisant l'enseignement interculturel, fiches pédagogiques etc.). Une présenta­tion détaillée de cette exposition pa raîtra dans le numéro de Réso­nances de septembre.

Pour l'heure, la direction e t le per­sonnel de J'ORDP vous souhaitent un très bel été et vous d onnent rendez-vous à la prochaine rentrée scolaire.

Le directeur de l'ORDP

Promenades: les bons luyaux Photo: O. Devènes

ORDP - Documentation Promenades d'écoles Gravelone 5 1950 SION

En vous remerciant d 'ores et déjà p our vos nombreux envois, nous vous souhaitons une course d 'éco­le riche en décou vertes.

R~- Juin 1994

...

Enseignement du fran~ais

DAF pour s'informer Vous désirez prendre connaissance d ' un e recherche, d' un article d e p ériodique, d 'une monographie ou de n' importe quel type d 'ouvrage concernant l'acquisition du fra n­çais comm e langue llla ternelle? C'est désormais possible grâce à DAF, disponible à l'Institut ro­mand de recherches et de docu­mentation pédagogiques (TRDP).

D AF est une base de données qui propose un inventaire analy tique d es recherches en didactiqu e (en-

In,Mul ,:::~r Recherches el de Docu me nta tio n Péd ag ogi qu es

BASE DE DONNÉES SUR LA DIDACTIQUE ET L'ACQUISITION DU

FRANÇAIS LANGUE MATERNELLE

En exclusivité en Sui ,se

R~- Juin 1994

seignement et apprentissage) et en acqujgition du français en tant que lan gue maternelle. Les documents proposés concernent aussi bi en la petite enfan ce qu e J'âge adulte e t p roviennent des p rincipaux pays francophon es: Belgique, France, Canada, Suisse.

Cette base de données recense plus de 5000 notices bibliographiques avec résumés pa rus dès 1970. Ces no tices p ortent aussi bi en sur des thèses que sur d es actes de col­loques, des monographies, des ou­vrages collectifs, des rapports d e recherches, des articles d e péri o­diques ...

Les d omaines couverts sont eux aussi très variés: producti on écrite, lecture, ora l, é tude de la langu e, étude du discours, étude de textes e t documents, démarches et for­mes d'enseignement, moyens d'en­seigneme nt et évaluation, aspects psychologiqu es et sociaux, typ es de recherche.

En Suisse, seules les bibliothécaires e t d ocumentalistes d e J'TROP sont habilitées à consulter DAF. L'accès à cette banque de données rendra de nombreux services à toutes les personn es intéressées par l'ap­prentissage du français en tant que langue maternelle. Pour la consul­ter, il suffit de s'adresser par cour­rier, fax ou téléphone à

TROP Documentation TsabeUe Steullet, Faubourg de J'Hôpital 45, 2007 Neuchâtel 7 Tél. 038 / 2441 91 Fax: 038 / 25 99 47

Le tarif de consultation de O AF à J'IROP est fi xé à 1 franc la minute.

Université de Montréol

Jean Cardinet honoré

Jea n Cardinet, ch ef du Service de la recherche de l'IRDP de 1971 à 1990 a reçu le titre de Docteur H o­n oris Cau sa de J'Université de Montréal.

L'Uni versité de Montréal a ainsi sou li gné le ca ractèr e remarquabl e de la ca rrière de Jea n Cardinet dans le doma ine des sciences de J' éd uca tion . Par ce témoignage, elle souh aite également exprimer sa fierté à J'égard de sa FacuIté des sciences de J'édu cation qui célèbre cette année le trentième anni ver­saire de sa création .

Jea n Cardinet avait mis en place le Service d e la recherche de l'TRDP en 1971 et J'a dirigé p endant près d e ving t années, apportant à cette activité la caution de ses compé­ten ces scientifiques et sa rigueur intellectuelle. JI a cherché à mesu­f e f les connaissances des élèves, d'abord pour évaluer J' effet des nouvea ux curriculums, puis pour améliorer le système de notes. Il a ainsi contribué à ancrer un disposi­tif d e rech erche dans le système éducatif romand. Sur le plan inter­na tional, il a contribué à faire connaître les trava ux des cher­cheurs suisses en p édagogie. Il a aussi particip é à la création d'asso­ciations scientifiques pour stimuler la coopération internationale.

Jean Cardinet s'était déjà vu confé­rer le titre d e Docteur Honoris Causa par J' Université de Genève en 1984 et par celle de Louvain-la­Neuve (Belgique) en 1988.

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Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Le CERM de Martigny a vibré vendredi 29 avril 1994 au son des voix des enfants venant des qua­tre coins du Valais ro­mand . Placés sous le pa­tronage de la Féd éra tion des sociétés de chant du Valais, classes, chœurs d'enfants, emmenés par des animateurs aussi en­thousiastes que dévoués, ont convergé vers ce qui fut, l' espace d' une jour­née, un véritable temple de la mus ique, du rêve, de la poésie, de l'espoir, de la joie de vivre.

Pierre-Alain Barras, de la comnùssion musicale, et Bernard Oberholzer, ani­mateur cantonal, ont re­cueilli toutes les idées des personnes intéressées. Ils ont organisé dans le dé­tail le d éroulement de cette fête chantante.

Répartis en groupes, les quelque 2200 têtes blon­des ont chanté, ont dan­sé, ont joué le mond e, dans un véritable festival de couleurs. Hs ont de ce fait donn é un vrai spec­tacle d'a mour comme pour mieux contribue r à ... changer le monde.

Le nombreux p ublic de par ents et d 'amis a ainsi pu mesurer combien no­tre canton avait d'artistes en herbe.

Pour rendre un modeste hommage à tous les par­ticipants, il va ut la peine d e citer tous les groupes participants ainsi qu e les personnes qui leur ont permis, tout au long de l'année, de mettre au point un répertoire de chansons aussi orig inal que varié.

Deux mille deux cents enfants ont participé à la fête cantonale du chant.

Europe du Nord 5e et 6(' primaires, Nax

L'l Croche chœur, Leytron

La Clé des champs, Ardon

Ecole primaire, Noës

Europe de l'Est Chœeur d'enfa nts de Grimisuat

6c primaire, Grimisuat

Chœ ur d'enfants de Sa illon

Les Mésanges, Le Levron

Chœ ur d'enfants

de Haute-Nendaz

Chœ ur d'enfants de St-Ma urice

Europe du Sud Ecole primaire, Vérossaz

3e et 4e primaire, VOllvry

Ecole primaire, Venthône

Chœ ur Alouette, St-Léonard

Chœur d'enfants de Saxé, Fully

3(! et 4c primaires, Champéry

Europe francophone Les Décibels, Vétroz

Les Hérissons, Riddes

2c primaire, Verbicr

2e primaire, Vouvry

St' et 61' primaires, Dorénaz

Chœur d'enfants de Choéx

Chœ ur d'enfants de Muraz-Sierre

Ecole primaire, Monthey

Christophe FoUonier

Pierre-André Bitz

Bernard Christe

Jocelyne Gaillard

Rose-Ma rie Pa pilloud

Jane Pfefferlé

Bernard Jacquod

Jean-Marc Briguet

Roselyne Joris

Chantal Délèze

José Michellod

Marianne Pignat

Patricia Montangero

Pierre-Alain Bénet

Fra nçoise Oberholzer

M.-Laurence Zufferey

Marguerite Binel'-Beney

Michèle Pochon

Marcel Emery

Claudine 20mbaz

François Delaloye

Jean-Pierre Fellay

Marinette Merminod

Karin Fumeaux

M.-Pascale Chambovey

Véronique Prosperetti

André Zufferey

J .-Maurice Delaso ie

R~ -Juin 1994

Orient Chœu r d'enfants de Val d'nIiez M.-José Bava rd-Rion

Les Balladins, Sierre Jean-François Maillard

Les Petits Bransonna rds, Branson Stéphanie San asm

Alouettes et Pinsons, Chippis Pascal Tschopp

Chœ ur d'enfants de Veyras Pierre-Alain Barras

Les Iles Les Petits Fignolins, Finhaut IsabeUe l.ugon

Les Gai s Rossignols, Montana Pascal Lamon

Claude Morard

Chœ urs d'enfa nts d'Orsières Christiane Gabioud

6e primaire, Martigny Monique Pigueron

3e pri maire, Martigny Françoise Michellod

Chœur d'enfants de Crône Cil Ma rtins

Amérique du Nord La Cécilia, Savièse Jocelyne Udry-Masserey

Adonis, Charrat Bernard Carron

6~ primaire, Collonges Anne Chambovey

Les Marmots, Collonges Anne Chambovey

Les Poxte-Bonheur, Vétroz Francine Juilland

Sc primaire, Collonges René Jacquier

Chœur des écoles de Martigny Françoise Luy

La Dauphinelle, Le Châble Françoise Luy

Les Ba lJ adins, Chamoson Geneviève Rieder

Chœur d'enfants de Bovernier Bernard Chambovey

Amérique du Sud Chœur de J' Amitié, Salins Norbert Rauber

Chœ ur du Soleil, Mollens-Randogne Denys Mottet

Chœ ur des écoles de Massongey Léonie Barman

Chœ ur d'enfants de Monthey Karin Barman

Afrique Les Joyeux Troubadours, Lens Acù'Îen Nanchen

Les Gais Lutins, Isérables Martine Monnet

Chœ ur d'enfants de Bramois Marie-Hélène Rudin

Chœur d'enfants de Basse-Nendaz

Ecole primaire, Vissoie

R~·Juin 1994

Pierre-Michel Bagnoud

Pierre-Michel Bagnoud

1iIt' ..... ~ ~JI. -

Ettc~A,.V). à toi, l'artiste Bonjour à toi J'enfa nt qui, avec 2000 autres enfants, as fait vibrer l' immensité duCERM;

bonjour à toi le batteur, le pianiste, le flûtiste, le percussionni ste, le trom­boniste, le joueur de cas­tagnettes, Je trompettiste, le joueur d'orgue élec­trique, le joueur de gong, Je guitariste, le présenta­teur qui as donn é à la chanson une note colorée à souhait;

bonjour à toi le danseur, la danseuse, le choré­graphe, le costumier , le maître de travaux ma­nuels qui as ill ustré les différentes productions;

bonjour à toi l'enseignan­te, l'enseignant, la direc­trice, le directeu r, qui, avec amour, patience et simplicité, as guidé l' en­fant dans la beauté de la musique.

bonjour à toi J' accompa­gnant, la maman, le papa, la grand-mère, le grand-père, tout le public qui a vibré aux produc­tions de nos chères têtes blondes;

bonjour à toi Serge Sier­ro, chef du DIP, (si vous me perrn ettez ce tutoie­ment de circonstance ... ) qui, accompagné d' une délégation, as montré ton intérêt pour la musique

en général et pour la pé­dagogie musicale en par­ti culier;

bOlljour toi , enfin, Pierre-Alain, qui, durant, trois ans, as œ uvré sans relâche pour que ce grand rassemblemen t soit une fête, pleine d'émoti on, toi qui as pleuré de bonheur com­me bea ucoup d'autres, comnle moi-Inême.

li Y a, comnle ça, des évé­nements qui ne feront ja­mais la une de la presse écrite Ou de la télévision, et c'est mieux ainsi. Ca r personne ne pourrait ex­primer ce qu'il a ressenti au plus profond de son cœur pendant cette jour­née magique.

Mais ce qui est certain, c'est qu e chacune, cha­cun est rentré chez lui avec le sentiment d'avoir vécu un grand mOlnent, car we are the world, we are the chi/drel1 .

Bernard Oberholzer

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Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

N o s ( o l l È G u E s

Pierre-Alain Barras

Une ~~~ inoubliable Pierre-Alain Barras voue

une passion sans faille

à la musique. Il lui

consacre l'essentiel de

ses loisirs, dirigeant plu­

sieurs chœurs, chantant

dans diverses chorales,

fonctionnant comme

animateur auprès

de ses collègues ...

Mais la musique,

pas ingrate, lui a causé

une immense émotion

lors de la récente fête

cantonale des jeunes.

24

Wc are the world, we are the childrm. Imaginez à deux reprises nülle deux cents enfants réunis sur scène pour chanter cela! Imaginez l'élno­tion du chef qui dirigeait ces im­menses chorales formées de jeunes valaisans venus de tout le canton! Pierre· Alain Barras, puisque c'est à lui qu'est revenu cet honneur, est redescendu de son podium les larmes aux yeux.

Pierre-Alain Barras, comment avez-vous vécu cette fête cantona­le des jeunes?

C'était un grand moment, très pre­nant. Voir devant soi plus de mille enfants chantant avec enthousias­me et plaisir, c'est un événement marquant.

Pour le directeur, est-ce un travail difficile que de mener une telle chorale?

Ce jour· là, ce n'est plus qu'une question de mise en place. Le tra­vail avait été réalisé par les chefs des différents chœurs. Le message avait parfaitement passé. Les deux pièces d'ensemble étaient sues, l'ambiance chaleureuse.

Ce genre d' exercice n'est pas fré­quent...

Non! La Commission de musique de la Fédération des sociétés de chant du Valais dont je fais partie voulait innover. Nous avons étu­dié un nOuveau concept afin que la partie de la fête cantonale réservée

aux jeunes ne soit pas qu'une copie de la fête des adultes. D'ordinaire, lors des morceaux d'ensemble, les chanteurs restent disséminés dans les tables. En les disposant sur le podium, le résultat est complète­ment différent, que ce soit pour le directeur, pour les choristes ou pour les spectateurs.

Les effets de la méthode romande

Les changements ne se sont pas limités à la prestation d'en­semble!

Nous avons choisi comme thème les chansons du monde. Les chœurs ont été répartis en diffé­rents groupes géographiques. Chaque groupe devait préparer des chants provenant de la région qu'il représentait. Le résultat était vraiment à la mesure de nos espé­rances. J'ai eu l'impression qu'on ressentait déjà les premiers effets de la méthode romande . Il faut dire que beaucoup d'enseignants chefs de chœurs appartiennent aussi au groupe des aniJnateurs.

Vous êtes animateur d'arrondisse­ment pour la nouvelle méthode romande de chant. C'est la pana­cée?

J'aime beaucoup le chant et la mu· sique. Mais avec la méthode Ward, je me suis vite essoufflé. Après quelques années d'enseignement, j'avais pris beaucoup de distance

R~· Juin 1994

par rapport à cette méthode; je chantais avec nles élèves, nlais je ne pratiquais plus vraiment la mé­thode Ward. Les nouveaux moyens romands m'ont dOIUlé un nouveau souffle. Ils préconisent un enseignenlent plus vivant. Ils ont redynamisé l'apprentissage du chant et de la 111usique dans ma classe.

Certains prétendent que les ensei­gnants qui sont de luédiocres chanteurs éprouveront bien des difficultés à partir de la 4' ou 5' prinlaire ...

Même celui qui est mauvais trou­vera toujours l'une ou l'autre ave­nue qu'il pourra suivre sanS diffi­culté. Il fera de l'écoute, de la pose de voix.. Et pour les autres do· maines, il aura toujours la possibi­lité de pratiquer les échanges de branches.

Cet argument est un peu trom­peur. Si l'on fait de même pour la gymnastique et pour le dessin, la réalisation d'une grille-horaire tiendra du gymkhana. Les mé­thodes ne devraient-elles pas te­nir compte que les enseignants primaires sont des généralistes?

Ces moyens sont prévus pour des généralistes. Surtout par la grande richesse et la diversité des activités proposées . Ils ne constituent pas une panacée, mais c'est une amé­lioration.

R~- Juin 1994

Prisonniers des horaires

L'enseignement du chant ne devrait-il pas être réservé aux spécialistes?

Non, les spécialistes sont prisonniers des horaires. En classe, le chant constitue un bol d'air entre deux le· çons, une 111anière de varier le rythme de la journée.

N'auriez-vous pas aimé vous consacrer à l'enseignement du chant?

La musique occupe déjà une très grande place dans mes loisirs. J'au· rais peur que le plaisir s'émousse si je n'enseignais que le chant. Mais avoir plus d'heures ne me gê­nerait pas. Je pratique d'ailleurs depuis plusieurs années l'ensei­gnement élargi de la musique.

Vous avez évoqué vos loisirs. Vous dirigez le chœur d'enfants de Veyras?

Oui, mais c'est un peu particulier. TI est formé de tous les élèves de 4e, Se et 6e primaires de la commu­ne. Je les réunis une fois par senlai­ne, une demi-heure, durant les heures de classe. Cela nous pernlet d'avoir un effectif assez important. Le plaisir de chanter y est plus grand, les possibilités plus nom· breuses qu'avec un groupe res­treint.

Les bourdons aiment (hanter

Mais les prestations en dehors des heures de classe restent facul­tatives?

Bien sûr, mais pour les festivals ou les concerts, presque tous les en­fants sont présents.

Mêlue les «bourdons»?

Ce ne sont pas ceux qui aiment le moins chanter. Au contraire!

Vous êtes aussi directeur du Chœur des jeunes de Nendaz. Comment êtes-vous arrivé là­haut?

Ma maman et ma fenlme viennent de Nendaz! Cela fait onze ans que je m'occupe de ce groupe au sein duquel j'ai chanté lorsque j'étais étudiant à l'Ecole normale.

Sous votre direction, cet ensemble a atteint un bon niveau ...

Lors de la fête suisse des chorales, dans la catégorie chœurs mixtes, nous avons obtenu une mention excellent et un deuxième rang. Je dispose d'une quarantaine de chanteurs et chanteuses âgé(e)s de quinze à trente ans. Le seul incon­vénient réside dans le renouvelle­ment fréquent des membres. Je n'ai plus un seul chanteur présent à mes débu ts. C'est tou t de même un frein à notre progression.

Un chœur d'adultes vous permet­trait de nourrir d'autres ambi­tions. Vous préférez les jeunes?

Il n'est pas impossible que je dirige un jour une chorale d'adultes.

«On apprend toujours»

A côté de ces mandats de direc­teur, vous chantez aussi. N'est-ce pas difficile de redevenir «élève»?

Chaque directeur vous apporte quelque chose. C'est une ouver­ture. J'ai joué de la clarinette à l'Ancienne Cécilia de Chermignon pendant dix-neuf ans. C'est le di· recteur Michel Barras qui a éveillé ma sensibilité à la musique. Paul Bourban, à Nendaz, m'a appris comment diriger un chœur. En chantant à la chorale des ensei­gnants, j'ai vu comment animer les chansons. Mais je dois dire que je ne persisterai pas dans cette voie-

2S

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Pierre-Aloin Borros Age:

là. j'appartiens aussi à un en­semble nommé Stratus. Nous som mes seize copains et nous ré­pétons une fois par mois. Les Stra­tus matinaux, on les voit quand on rentre des répétitions (rires!)

Signe astrologique: 34 ans bélier

L'aspect social a beaucoup d'im­portance semble-t-il?

Etat civil: Hobbies: Profession:

marié, deux enfants chant, musique, travail de la campagne une année de remplacements à Veyras (SP et 6P) dès 1981.

La société de chant a un rôle socia l important dans un vill age. Le chant, c'est la fête!

Le dernier livre: «Le parfum» (P. Süskind) «Je vais à J' école à vélo»

EN RACCOURCI

Théâtre

Ren(ontres de {handolin Dons le cadre des 5-rencanlres de Chandolin qui se dérouleront du 18 ou 23 juillet, Alain Knapp vous propose une introduction à l'œuvre de Bertolt Brecht. Ce stage s'intitule ,Jouer le théâtre cantem­porain •. !ls'adresse aussi bien aux acteurs et metteurs en scéne intéres­sés par une approche de Brecht qu'à tous les pédogogues qui souhaitent acquérir une méthodologie permet­tant d'aborder une œuvre théôtrale_

Le prix du stage est lixé à 500 Irancs, logement et repos non compris. L'inscription doit parve­nir jusqu'ou 1" juillet à l'adresse suivante: AILEC, Case postale 23, 3960 Sierre. Tél. 027/ 554040

Journal de l'enseignement

Dossier langue française

Dons son numéro 6, le Journal cie l'enseignement, supplément du Journal cie Genève, publie un dossier intitulé . Apprend-an le lrançais en Suisse •. Sur une douzaine de pages, les journalistes y abordent des sujets aussi divers que le multilinguisme,

26

Sport:

les méthodes rénovées d'apprentis­sage du lrançais, l'apprentissage de l'écriture, ou les cours de lrançais dispensés aux immigrés par l'Uni­versité ouvrière de Genève.

Parc nalional

Bro(hure el anniversaire

Pour lêter les 80 ons du porc natio­nalsuisse, la ligue suisse pour la protection de la nature (LSPNI lui cansacre un numéro spécial de sa brochure. Créé officiellement le 1" août 1914, le porc national, situé dons l'Engadine, a alliné sa vocation ou fil des ons. De simple outil de protection, il est devenu un creuset de choix pour la recherche scientifique et un but privilégié d'ini­tiation aux secrets de la nature.

La brochure de la LSPN emmène le lecteur dons les coulisses du porc. Des exemplaires peuvent être obte· nus à la LSPN; ChampPittet, 1400 Cheseaux-Noréaz. (Prix: Fr. 3,60 en timbres-poste).

Cours d'allemand

Heilige Familie propose L'Institut Heilige Familie à Laéche­ville propose différents cours d'alle­mand. Un caurs d'été d'allemand pour élèves de longue étrangère aura lieu du 27 juin au 15 juillet 94. Une outre session de cours se dérou­lera durant l'année 94-95, toujours

pour les non-germanophones. L'Institut Heilige Familie dispose aussi d'un internat pour les élèves du CO de longue allemande. Renseignements et inscriptions peuvent être obtenus à l'adresse suivante: Heilige Familie, 3953 Leuk-Stadt. Tél. 027/ 631213.

Classes du Sacré-Cœur

N Dm d'une poule

auelque trois cents élèvessédunois du Sacré-Cœur sont montés sur les planches. Petits et grands, des classes enfantines à la sixième primaire, ils ont envahi le Théôtre de Valère pour interpréter , Nom d'une poul .. , un spectacle mêlant théôtre, chant et danse. Une dizaine de représentations ont été données

pour leurs comarades de la ville, les autorités et les parents.

Collèges des Creusets

Eclipse dans le hall Comme l'on dernier, le Cercle d'astronomie du Collège des Creusets a animé durant une semoine le hall de l'établissement. De nombreux documents astro·photographiques ont été présentés. La majorité d'entre eux illustraient l'éclipse de lune de novembre 1993. D'outres démonstrations - pilotage d'un téléscope par ordinateur ou maniement d'une caméra ultro­sensible - complétaient cet accrochage.

Eclipse dans le hall.

R~· Juin 1994

r N F o R M A T

Icare réussit son envol

Des pour l'enseignement L'institut Icare, association dont le siège est à Sierre, est très lié à l'Ecole technique cantonale d'in­formatique (ETC!). Le directeur de l'école, Marc-André Berclaz, fait partie du com ité directeur d'Icare et occupe le poste de directeur ad­ministratif. Quant à la direction scientifique, elle est assurée par Romain Roubaty, le doyen de l'ETCl. Pas étonnant dès lors qu' Icare voue une part de ses acti · vités à l'EAO. L'an dernier, les informaticiens d ' Icare se sont atta­qués à plusieurs projets d'im­portance touchant à ce domaine d'avenir.

Traduction pour IBM Les enseignants connaissent le lo­gici el «A moi les paquets», conçu par Alphalogique. Ce programme informatique développé sur Com­modore Amiga vise à faciliter l'ap­prentissage de la lecture dans les classes d 'enfants handicapés. Pour aSSUIer une plus large dilfusion du produit, On souhaitait porter le produit sur la plate-forme compa· tible TBM. Les énormes différences séparant les deux mondes ren­daient nécessaire une réécriture complète du programme. Un grou­pe d 'étudiants d e l'ETC! a réalisé le gros œ uvre en 1992 dans le

R~· Juin 1994

Cela fait déjà trois ans qu'Icare a pris son envol et il

a trouvé quelques courants ascendants, Année après

année, le rapport d'activité de cet institut de re­

cherche en informatique et télématique s'épaissit.

L'enseignement assisté par ordinateur (EAO) figure

en bonne place dans ces pages tout comme les pro­

jets multimédias.

cadre de leur travail de diplôme; Icare a repris le flambeau, affinant le logiciel pour aboutir à une solu­tion commerciale complète. Une version allégée «grand public» a été réalisée en été 1993 ainsi qu 'une version spécifique pour les handicapés.

Comptabilité multimédia Dans le courant de l'automne 93, un autre projet a vu le jour: l'élabo­ration d ' un p rogramme d'initia­tion à la comptabilité. Cet EAO uti· lisant les techniques de pointe du multimédia - voix et image - est destiné au ssi bien aux écoles de commerces qu'aux écoles tech­niques su périeures, a ux écoles d ' ingénieurs, aux grands instituts

financiers et à certaines facultés universitaixes. Une PME fictive est mise sur pied; toutes ses transac­tions sont minutieusement décrites L'étudiant voit des papiers origi­nau x, tels qu' ils sont émis par les banques; les opérations financières sont décrites avec réalisme. Icare estime pouvoir mener à terme ce vaste projet (60 à 80 heures d 'enseignement) d'ici la fin de l'année.

«Résonances» a déjà présenté le lo­giciel Vocall, une autre réalisation d ' leare. Développé à la demande de la commission d ' informatique que l'A VECO, ce didacticiel bâti à paxtir d 'Unterwegs permet de ré­péter la conjugaison et le vocabu­laire allemand étudi é dans les Cycles d'orientation.

27

Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Icare a égalenlent mi s au point un logiciel d'auto-form ation à l'infor­matique. 11 recouvre le p rogramme enseigné dans le module d' initia­tion à l' informatique de 10 heures conçu pa r l'ETCL Il est aujoUl'd 'hui également utilisé à l' Alusu isse et à la poli ce cantonale valaisa nne. L'Université de Genève étudie une possibilité de collaboration dans ce domaine.

L'institut sierrois voue une autre part de ses activités à la téléma­ti que. Parmi les projets en co urs, ci tons le réseau qui réunira bientôt plusieurs écoles valaisannes: l' ETCI, l'ESCEA de St-Maurice, le Centre professionnel d e Sion et Icare.

Les projets brièvement décrits ci­dessus font partie de la vingtaine de mandats obtenus d ans diffé­rents domaines par Icare en 1993.

Dialoguer et (ollaborer grâce à un modem: bientôt possible pour les enseignants?

28

Le serveur Ils d'Icare

Communiquer facile et~~dv., Parmi les réalisations

d'Icare touchant

au monde scolaire, TTS.

Sous ce sigle hermétique

se cache un serveur

facile à utiliser pour les

possesseurs d'un ordina­

teur compatible IBM

acceptant Windows 3.1.

Michel a préparé sur son PC com­patible une douzaine de tests cou­vrant tout le programme de ma­thématique de 60 primaire. A l' autre bout d u canton, Josiane a fa it de même pour la 5'. L'an pro­chain, Michel et Josiane change­ront de degré et, comme ils ne se connaissent pas, chacun refera le travail d éjà accompli par l' autre. Cette belle et inutile d épense d'énergie pourrait être évitée. C'est le but des serveurs d ' informati ons. Sous le patronyme hermé tique de TTS se cache une de ces mines d'or mise au point par Gérald Follonier, un ex-enseignant recyclé dans l'in­formatique, qui travaille à l'Institut Icare.

Les «ordis» téléphonent Mais au fait, gu'est.ce qu'un ser­veur? C'est un ordinateur central qui peut être contacté téléphoni­quement par n' importe quel ordi­nateur via un modem. Les utilisa­teurs peuvent di aloguer, laisser des messages, mettre à disposition de leurs coll ègues d es fi chiers de tou tes catégories.

TTS, pui squ' il fa ut bien l' appeler ainsi, se distingue des autres ser­veurs d'informations par sa facilité d'utilisation. Grâce à une interface conviviale, en français, même les non-in formaticiens pourront s'en servir sans trop de difficultés. Les fu turs utilisateurs bénéficieront de toutes les commodités d e Win­d ows 3.1. Même la confi guration

R40--. -Juin 1994

p

du logiciel s'effectue avec un mini­mum de connaissances et de nlaru­pulations à conditi on de posséder un modem d'un modèle courant. Un mode «aide» explique ce qui pourrait rester dans le flou . Avant l'envoi, les fi chiers sont compres­sés. Là encore, toutes les ma­nœ uvres sont automatisées; idem pour le décompactage.

Modèle économe Autre avantage,TTS n'est pas du genre bavard . Il passe peu de temps au téléphone. Seul le char­gement ou l' envoi des données sera facturé. Toutes les autres ma­nipulations s'effectuent une fois le «combiné)} raccroché. Et comme le serveur est conçu sur le modèle d'une base de données, on peut fa­cilement sélectionner les éléments désirés. En outre, lors de chaque connexion, le système transmet au­tomatiguelnent les nouveautés.

«Nous avons privilégié le concept de groupe, explique Gérald Follo­nier, TTS veut surtout réunir des gens qui se connaissent, qui ont des liens, des intérêts communs. Les anciens élèves de l'ETCI ou des enseignants, par exemple.» Pour ce faire, l'informaticien a dé­velop pé, en plus d e la trad ition-

neUe messagerie, une option fo ­rum qui réunit les utilisateurs par groupes d' intérê ts. L'accès y est automatique pour les membres du forum, tout comme le chargement des nouvea utés. Là encore, la re­cher-che d es sujets archivés est simpli fi ée pa r l'e mploi de cri tères de tris.

Créneau scolaire convoité Les autres possibilités offertes par TTS, outre le classique transfert des fichiers, consistent en une li­brairie d'image et une option news. La première permet l'ad­joncti on d' images selon des cri­tères personnels, la seconde trans­met et archi ve les nouvelles envoyées par «l'opérateur systè­me», le big boss du serveur.

TTS va être implanté à l'Ecole tech­nique cantonale d 'informatique de Sierre. Il devra assurer les relations entre les anciens élèves et ceux qui sont en cours de formation. Le cré­nea u scolaire intéresse évidem­ment les gens d ' Icare. Et comme l'OROP souhaite offrir ce type de service aux enseignants, ils espè­rent q ue leur produit l'emportera sur la concurrence. Affaire à suivre!

Paul Velter

Eclipses et Brel à Lens Le Groupe vocal des enseignants valaisans se produira samedi 11 juin à 20 h 15 au Centre scolaire de Lens. Placé sous la direc­tion d'Algée Rey, le choeur jouera son spectacle Eclipses mis en scène par Martine Gay-des-Combes.

En première partie, les choeurs des jeunes de Flanthey, Martigny, Corin, Miège, Sion, Nendaz et Chamoson uniront leurs forces pour interpréter Jacques Brel.

Le prix d'entrée est fixé à 20 francs (10 fra ncs pour les étudiants, apprentis et chômeurs) . Les réservations peuvent se faire à Flan­they (Magasin Vis-à-Vis), Sierre (Librairie Amacker), Sion (Coop­City) et Lens (Coop).

R~- Juin 1994

1iIt'''.IU'~ ~ :l'~'''':.IINI SO UV E NI RS

Comment • • inSpirer le goût de la lecture aux enfants

Pour inspirer le goût de la lecture à leurs élèves, les maîtres devraient lire en classe plus souvent qu' ils ne le font et ne lire que les premiers chapitres d 'un livre bien choisi afin de faire naître le désir de connaître la suite. Il fa udrait encore qu e les lectures fussent mieux su rveillées et qu' un élève ne pû t emprunter à la bibliothèque que les livres qui conviennent à son âge et non pas ceux qui lui plaisent. On souhaite­rait aussi que les plus grands des élèves fussent appelés, d e temps en temps, à rendre compte orale­ment du livre qu' ils viennent de lire. Il faudrait enfin que tous les li vres fussent intéressants et ins­tructifs, et non pas enfantins et in­signifiants, comme il arri ve trop souvent ; et si le maître était sage, il ne tiendrait pas rigueur à un élè­ve qui, pour lire, n'aurait pas ache­vé sa tâche scolaire. Que nos élèves ne peuvent-ils, au moins tous les jeudis et tous les dimanches, s'éva­der de leur prison close de fo r­mules et de règles, pour respirer li­brement l'air pur et sain des bons livres.

Tiré de l'Ecole primaire du 15 janvier 1906

29

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Logiciels à l'école

Négociations en U'~ Le Centre sui sse des tech nologies de l' information dans l' enseigne­ment (CTIE) négocie. Depuis l'en­trée en vigueur de la loi fédérale sur le droit d 'auteur et les droits voisi ns, le 1" juillet 1993, le logiciel fait figure d e gouffre à deni ers pour les enseignants qui misaient sur l'appui de l'ordinateur. Si la loi voue Wle bienveillance toute parti­culière a ux auteurs de pro­grammes informatiques, elle laisse cependant apparaître une volonté d'adaptation des tarifs aux milieux de la formation.

Le CTIE a consulté les intéressés pour connaître le vœux et leurs be­soins en ce domaine. La demande est claire: suppression des licences individuelles par ordinateur au profi t de licences de site prévoyant les mises à jour. Le CTIE a ensuite é tabli un projet de convention­cadre portant sur l'acquisition et l'uti lisation de logiciels dans l'en­seignement. Cette convention por­te d ans un premier temps sur des logiciels standards dans leur ver­sion originale et complète.

Aussi pour le maître La convention vise à fixer des conditions financières avanta­geuses et à réduire les démarches administra tives. Elle a pour objec­tif une réglementation uniforme de l'utilisation des programmes dans les écoles.

La licence «école» figurant dans le projet permet d' utiliser un logiciel sur tous les ordinateurs à disposi­tion de l'établissement qu' il s'agis­se de postes individuels ou d'élé-

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La nouvelle loi fédérale sur le droit d'auteur fait du

logiciel!' œuvre la mieux protégée. Utilisée à !' école,

c'est la seule qui ne bénéficie pas d' un assouplisse­

ment. Des négociations sont en cours entre les mi­

lieux scolaires et informatiques pour obtenir des

conditions acceptables tant au plan légal qu' au plan

financier.

ments en réseau. L'ordinateur pri­vé du maître y a aussi droit afin de permettre la préparation et le suivi du cours. En contre-partie, les écoles s'engagent à n'utiliser les lo­giciels que dans le cadre légal du mandat de formation qui est le leur, sans but lucratif.

La convention-cadre ne prévoit ni ga rantie financière, ni l'achat d' un nombre minimum de logiciels par les écoles e t les cantons. Elle laisse toute liberté aux milieux scolaires quant au choix des programmes.

Nombreux avantages Cette convention-cadre, si eUe est acceptée par les milieux de l'infor­matique, présenterait de nombreux avantages pour les enseignants: baisse des prix des logiciels, dimi­nution des investissenlents en re­cherches e t négociations ainsi que des formalités administratives ...

Le CTlE espère pouvoir aboutir à des résu ltats concrets dans le cou­rant de ce printemps 94. En atten­dant, en accord avec la CDIP et l'OFIAMT, il recommande aux

écoles de s'en tenir à J'investi sse­ment minimum en matière de logi­ciels. Il conseille aux établisse­ments e t cantons actuellelnent en négociations avec des éditeurs de prendre contact avec ses services afin de coordonne.r les efforts.

Paul Vetter

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R~· Juin 1994

..

s p E ( T A (

Le Bon Gros Géant

Canibulaire a patibule Ell septembre 1992, les el1sei­gllants de la Villette ont décidé d'œuvrer ensemble pour lirer du /ivre «Le Bon Cras Géa1lt», de Roald Dahl Lill scénario théOtral. Chaque classe a aillsi eu l'occasioll d'utiliser ses heures d'expression écrite pour la préparation ries diaLogues et des paroles des chauts. Un mu­sicien de la réKiol1, ]eaJJ-Michel Besse, fi composé la musique des onze chan ts proposés.

Toutes les classes 0 1lt bénéficié du concours de Pascal Luy pour la préparation de ces chants. Cela a permis d'opti­maliser les nOL/veaux moyens roma/1ds.

Les petits degrés se sonl sur­tOL/t affirmés à travers des danses ilIustrallt parfaitement les paroles des chants. Les gra/lds degrés, eux, se sont partagé la mémorisatjoll des nombreux dialogues et ont ain­si atteint les divers objectifs de l'expression omle.

Eu résumé, cent vingt enfants, huit enseignants, des parel1ts bénévoles, LlrIe salle polyvalen­te de Bruson en tout point par­faite, mille deux cents specta­teurs conquis (voir le texte d'Alexis Giraud), un mer­veilleux moment vécu pleine­ment dans notre chère commu­ne les 13, 14, 15 et 17 avril derniers.

Patrick Dumoulin

R~- Juin 1994

BCC

Un signe ... ça mal'que, ça représente, ça manifeste. Mauvais ou bon.

Un signe ... ça témoigne, ça évoque, ça symbolise. Plus ou moins, c'est égal.

Mais un sigle? Franchement, ma corde sen­sible ne vibre pas spéciale­ment au cachet des PTf. Sincèrement, mon cœur ne chante que rarement sur les accords d 'OTA N .. en em­porte le vent. Je ne goûte que modéré­ment à la poésie d u CQFD et jamais mon imagination ne monte dans un OVNI ni dans un UFO. Assurément, mes mélodies intérieures ne dansent pas sur des airs BCBG et tout ce que j'aime ne rime pas né­cessairement avec HLM. Faudrait peut-être que je me resigle!

Qu'était-ce donc que ce BCC? Moi qui aime les titres évo­cateurs du sty le «C'est pas parce qu ' on parle de sport qu 'on est cochon», j'étais servi. Et pourquoi ne pas ti­trer «Bon Gros Géant», puisque c'était ça le BCC? Un peu de poésie, que diable!

C'est avec cette angoissi­nante question que je m'ins-

tallongeais parmi les inom­breux spectateurs sou­riables. A peine le temps de jeter un uJintime regard dans le vaderétroviseur de mes souci s quotinaliers et me voici entraîne porté sur une musélodie envoû teres­se, dans un unirêve de vers aux couleurs enchanteuses.

Je me suis attablinvité, com­me un hôte d ' honneur, au pays des géants cannibu­laires et patibules, pour dé­gustavourer des hommes de terre en robe des chants. Le tout accompagrémenté d 'un verre ou deux de fram ­bouille déJexquise. Oui! Je vais passer pour une «horrible viei11e scropule» aux yeux de ces é touffe-chrétien s escra bouilleur s d 'enfants, parce que r alarmalerte la cage à Résonances. Eux qui détestent le téléblabla ou le vidéochichi des ra­dioreportéléteurs.

Mais ça ne fait rien. Je me devais de le dire. Je me devais de répéter ce que j'avais en­tendu et surtout, comme je l'avais entendu: les hom­mes de terre, qui s'étripaillent sans

L E

cesse, qui se mitrafusillent, qui montent dans des arro­palmes pour se balancen­voyer des bombes, sont plus monstruablcs et abomineux que les plus exécribles et horrifables géa nts.

VOLIS avez raison, les en­fants. VO LI S no us avez donné du rêve. Au royaume des mots, les néologismes ne prennent jamais de coup de vieux. Mon intenbon n'était SU1·­

tout pas de vous offrir la sconneric d' un réveil-matin.

Un seul, avant de sigler. Un seul et dernier mot: bravercÎ ou mercravo. Choisisélectio­nélisez!

use Un spectateur conquis

Alexis Giraud

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

A ( M

Le bois (suite)

Pour les travaux en bois qui néces­sitent beaucoup de sciage, on peut utiliser une scie à découper élec­trique (dès Fr. 300.-)

Horloge (photo 1) - dessiner un projet à l'aide de la

règle, du compas et du rappor­teur. Le résultat ressemble à un puzzle de formes géométriques,

- les pièces sont découpées à la scie électrique,

- poncerl teindre avec des mor­dants pour bois,

- toutes les pièces sont collées Sur

une planche de forme harrno­nieus€,

- vernir le tout, - placer le mécanisme et le sus-

pens.

Bois emboîté (photos 2-3) Une manière simple pour mettre du volume dans une réalisation en bois: l'emboîter. Le principe:

scier deux planches du motif dé­siré, une fois le profil et une fois la place (parfois uniquement les pieds comme dans le coq porte­œufs - photo 2),

- entailler jusqu'au centre, une fois la partie du bas et une fois celle du haut,

- lisser et enlboîter, éventuelle­ment limer pour ajuster afin que le montage soit stable.

Pour réaliser le coquetier, on doit également emboîter les ailes. Toutes sortes de sujets peuvent être réalisés: les fruits, les arbres, les oiseaux, les poissons" les per­sonnages ..

32

1

2

R~- Juin 1994

Pour le portrait (photo 3), il faut dessineJ l'ombre du visage de l'en­fant obtenu à l'aide du rétroprojec­teur.

Oiseau mobile (photo 4) Le montage et l'équilibrage sont des travaux délicats. Les propor­tions sont à respecter pour le bon fonctionnement de ce mobile:

- les ailes sont 1/ 3 plus longues que le corps

- les ailes sont percées à 1/ 4 de leur longueur pour l'accrochage

- la queue s'emboîte

Bois superposé (photos 5-6) 3

Une manière de donner un peu de relief à un tableau en bois découpé: la superposition de couche.

Le tableau en différents plans (photo 5) permet d'étudier la pro­fondeur dans le paysage, les dé­gradés de cou leurs et les change­ments de din1ensions.

Pour le chien (photo 6), il est im­portant:

- de bien comprendre que les dé­coupes du dessous sont grandes et que les détails sont placés en dernier,

- de réaliser un projet en papier de chaque découpe.

R4<>~· Juin 1994

4

33

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

R E ( H E R ( H E

Produire un texte explicatif

a forme «Qu'est-ce que ça ve ut dire, pour toi, savoir bien écrire des textes?» A cette question ouverte, cent sep­tante-deux élèves genevois de sixième primaire ont fourni une quantité de réponses. Celle qui re­venait le plus souvent était «l'or­thographe», citée par 45% des en­fants . Suivaient «la ponctuation» et <<la qualité de la graphie» . En com­paraison, «l'o rganisation des idée9> ne venait qu'en huitième position, mentionnée par seule­ment 12% des écoliers. L'analyse des réponses permet de montrer que, à onze ans, on porte davanta­ge son attention sur l'apparence du

texte que sur le contenu! D'ici à dire que les en­seignants jugent les productions écrites sur ces critères, il n'y a qu'un pas. Lors­qu 'on a proposé à ces m êmes élèves des cri­tères auxquels ils devaient at­tribuer un degré d'importance, la première irn­pression a été

confirmée. Quatre propositions ont été jugées importantes ou très im­portantes par plus de 95% des en­fants: comprendre ce qu'on veut expliquer, reHre ce qu'on a écrit, utiliser la ponctuation, trouver les idées que l' on doit dire.

34

Comment des élèves de sixième se représentent-ils

et réalisent-ils une activité d'écriture? Pour répondre

à cette question, deux chercheurs du Service gene­

vois de la recherche pédagogique ont réalisé une

étude dans dix classes du canton. La brochure qui

en résulte fournit d'intéressantes indications pra­

tiques.

Sept autres suggestions obtiennent un score conlpris entre 85 et 95%. Paruli ces viennent-ensuite, on note plusieurs points formels: écri­re lisiblement, soigner la présenta­tion, écrire sans fautes d'ortho­graphe et avoir le plus d'idées possibles.

Des contradidions Le questionnaire met aussi en évi­dence certaines contradictions. Les propositions «savoir qui lira le tex­te» et «savoir à qui ou à quoi servi­ra le texte) sont considérées CQlTI­

me peu importantes alors que les écoliers jugent très important de «fa ire un texte qui soit facile à comprendre».

Les auteurs de l'étude relèvent éga lement quelques différences entre les réponses à la question ou­verte et leur production écrite. «Face à l'éventail des choses im­portantes à faire pour produire un texte, les élèves semblent COns-

cients de l' importance des diffé­rentes dimensions à prendre en COlllpte: maîtrise du sujet, impor­tance de la mise en forme et de la lisibilité du texte. Par contre, lors­qu 'ils doivent eux-lnêmes dire ce qui est unportant, leurs réponses reflètent plutôt des critères tou­chant il la présentation. ( . .. ) Ceux décrivant la conlpréhension du texte sont rarement cités), écri­vent-ils.

Enseignement efficace

La deuxième partie de l'étude (voir encadré) démontre, et c'est tout de même rassurant, l'efficacité des sé­quences d'enseignement qui ont précédé la seconde production écrite. Les enfants ont pris cons­cience des obstacles qu' ils doivent surnlonter à plusieurs niveaux: gestion et organisation des conte­nus, prise en compte de la situa­tion d'énonciation, contrôle de ]' écriture. Les progrès réalisés lors

R4c~ -Juin 1994

.. de cette seconde phase en témoi- Rapport Un-.vox gnent. En plus des différentes constatations relevées ci-dessus, la lecture de cette recherche vous fera découvrir de multiples aspects de

la vision des élèves en matière de L f • ,., rédaction. Quant aux analyses de e rancals meprlse ~~~\esu~' :~o;~:~\:tl;~:s~~~:t~~~~ ,

tous les enseignants de français.

Ceux qui veulent en savoir plus sur cette étude peuvent se procu­rer la brochure intitulée «(Produire un texte explicatif», Claude Bu­gniet et Christian Nidegger, SRP N° 47, a LI près du Service de la Re­cherche Pédagogique, 20 bis rue du Stand, 1211 Genève 11.

Palll Velter

Enquêle en deux phases L'enquête réalisée par Claude Bugniet et Christian Nidegger tentait de mettre en évidence des comportements qui favori­sent toute tâche d 'écriture: la ca­pacité d'adapter son message en fonction de son interlocuteur et la prise de conscience de l'en­semble des problèmes à gérer.

Pour pouvoir pratiquer ces quelques observations, les élèves de dix classes ont été ap­pelés à produire un texte de type explicatif puis à répondre à un questionnaire permettant de saisir leurs représentations dans l'accOlnplissem ent de cette tâche.

Une partie de l'échantillon a en­suite été sensibilisée aux diffi­cultés à surmonter par rapport à l'écrit. Un groupe d'élèves a plutôt travaill é sur la forme du texte, l'autre groupe sur la maî­trise des contenus. Un deuxiè­me recueil de données (texte et questionnaire) a permis de constater une évolution dans les productions des élèves et une lTIodification de leurs représen­tations de la tâche.

R4c~ -Juin 1994

Le rapport annuel sur l'éducation et l'enseignement publié par Uni­vox laissera des traces. Selon les clichés traditionnels, les Aléma­niques seraient des gens ouverts au français alors que les Romands négligeraient la langue de Goethe. Que nenni! Trois quarts des fran­cophones de notre pays estiment que l'enseignement de l'allemand est indispensable pour les écoliers de 12 à 15 ans.

Par contre, de l'autre côté de la Sa­rine, on montre passablement de mépris pour le français qui n'appa­raît qu'en 8e position dans l' ordre d'importance des branches. Notre langue arrive loin derrière l' alle­mand, les mathématiques et l'an­glais qui occupent les trois nlarches du podium. Elle se trouve même derrière le civisme et l'édu­cation physique. Seuls les Tessi­nais montrent de l'intérêt pour les langues nationales qui sont clas­sées juste derrière les mathénla­tiques.

L'anglais précède les autres lan­gues nationales, tant en Suisse ro­mande qu 'en Suisse alémanique. On peut alors se demander si tous les efforts pour instaurer un ap­prentissage précoce des langues ne devraient pas être portés sur l'an­glais plutôt que sur l'allemand. In­terrogés par l' Hebdo (21 avril 94), Walo Hutmacher et Dominique Gros, les auteurs genevois de l'étu­de ne sont pas de cet avis: «La Suisse romande est en passe de de­venir une minorité linguistique comme les autres: l'apprentissage de la langue de sa majorité aléma­nique y devient une priorité.»

le classement des brallthes jugées les plus importantes

Suisse alémanique: 1. Allemand - 2. Mathématiques 3. Anglais - 4. Informatique 5. Education physique puis 8. Français - 14. Italien.

Suisse romande: 1. Anglais - 2. Mathématique 3. Français - 4. Informatique 5. Allemand - puis 14. Italien.

Suisse italienne: 1. Mathématiques 2. Allemand - 3. Français 4. Italien - 5. Anglais.

CEAT Serge Sierro président Le conseiller d'Etat valaisan Serge Sierro succède au Genevois Domi­nique FôllmÎ à la tête de la Com­munauté d 'études pour l'aména­gement du tenitoire (CEAT).

Fondée en 1975 et basée à Lausan­ne, la CEA T développe des activi­tés de recherche, de formation et de consultance dans les domaines de l'aménagement du territoire, de la protection de l'environne­ment et du développement régio­nal. Elle fonctionne en réseau avec les quatre Universités romandes et l'EPF de Lausanne. Le Valais~ Neuchâtel, Vaud, Fribourg, Genè­ve, le Jura, Berne, le Tessin et le Conseil des écoles polytechniques fédérales ont adhéré à la CEAT.

3S

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

L'organisation de l'enseignement et son histoire

La ~ de la classe La classe comme type

d'organisation scolaire

a connu un long proces­

sus de transformation

avant d' aboutir

à sa forme actuelle.

A l'avenir, elle est toute­

fois appelée à perdre

de son importance

et à être remplacée par

des modes d'organisa­

tion plus souples. Telle

est la conclusion provo­

catrice de la recherche

historique d'envergure

effectuée par Carlo

]enzer, directeur de la

«Abteilung Padagogik»

du Département

de l'instruction publique

du canton de Soleure.

36

La classe comme unité d 'organisa­tion de l' enseignem ent et de l'ap. prentissage est d evenue une évi­d ence sur laquelle la recherche historique permet toutefois d 'ap. porter un éclairage nouveau.

Une centaine d' élèves A u Moyen A ge, la classe en tant que telle n 'existe pas, l'enseign e· ment individuel étant la règle. C'est à partir du XVI' siècle que l' on introd uit les classes dans le cadre du gymnase. Pour l' école primaire, J.A. Comenius propose, d ans sa «Didactica Magna», l'ins­tauration de classes à degré unique regroupant une centaine d' élèves. Jusque vers 1870, l' enseignement d ispensé en classe prend les formes les plus variées. Des péda­gogues tels que le Père Girard ou Heinrich Pestalozzi p réconisent des méthodes différentes, selon la phase ou l'objet de l'enseignement: enseignement en classe, individuel ou encore mutuel (les élèves plus âgés enseignant aux plus jeunes).

Les classes à degré unique se sont imposées avec l' accroissement dé­mographique massif dès la secon­de moitié du XIX- siècle et par les méthodes d 'enseignement d es dis­ciples de Herbart, imprégnées d e l'esprit militaire prussien . Le déve­loppement des classes à d egré unique s' est accentu é tout au long du XX, siècle ainsi que la tendance à l'homogénéisa ti on des perfor­mances. De nos jours et en Sui sse, environ 80% des classes sont à de­gré unique. L' homogénéisation des perform ances à l'intérieur de la classe est due d ' une part à la diffé­renciation des niveaux d 'exigences dans les d egrés supérieurs et à la sélecti on qui en découle, d 'autre part à l' introduction successive du red oublement et des classes spé­ciales.

Principales évolutions

Dan s sa concl usion, l'auteur déga­ge six types d'évolution :

R~ - Juin 1994

Des grandes classes aux classes à effectif réduit : la moyenne d 'élèves passe de 100 à moins de 20 aujourd 'hui .

Du cycle individuel au cycle an­nuel: d es élèves ayant plus de facili té pouvaient avancer plus rapidement d 'un degré à l'autre, ce qui est pra tiquement impos­sible actuellement.

D' un e constitution variable à une constitution fixe des classes: les élèves pouvaient, selon les matières, suivre l' enseignement dans différentes classes. De nos jours, l' enseignement de toutes les matières se fait en règle gé­nérale dans des classes consti­tuées de manière définitive.

De la multiplicité à l'uniformité de l'orga nisation de l'enseign e­ment: la variété des formes (en­seignement individuel, mutuel, en classe) a été remplacée par l'enseignement en classe à degré unique.

De l'enseignement réparti sw· plusieurs acteurs à l' enseigne­ment centré sur J'ensejgnant: au­jourd 'hui, ce dernier assure seul l' enseignement et ne peut plus le déléguer officiellement à d 'autres, à des élèves plus âgés par exemple.

Accroissement de l'homogénéité des performan ces à l'intérieur des classes: la différenciation des structures scolaires d 'après les niveaux, les classes spéciales ainsi que le redoublem ent conduisent à toujours plus d 'homogénéité.

Carlo Jenzer relève éga lement les efforts de réforme entrepris au­jourd' hui qui visent à supprimer les inconvénients des classes à de­gré unique. 11 note cependan t que le principe même de la classe à de­gré unique n'est que rarement re­mis en question. A cet éga rd, peut­être vaudrai t-il la peine de faire revivre les anciennes formes d 'or­ganisation de l'enseignement.

Réf No 93 :008

R~- Juin 1994

l E ( T

Société de sciences noturelles

Passionnante publication La Société valaisanne de sciences naturelles, La Murithiel111e, vient d 'éditer son bulletin annuel. Cet ouvrage permet aux chercheurs de publier des documents sur les travaux scientifiques réalisés en Valais.

L' édition 1993 du bulletin de Ln Murithienne traite de nombreux su­jets. La région du Vallon de Réchy y est à l' honneur . Une présentation historique du Haut-Vallon précède la ca rte de la végétation de la ré­gion Val de Réchy-Sasseneire. Les auteurs y présentent d 'abord un aperçu du relief, de la géologie et de l' hydrologie du lieu . La descrip­tion de six itinéraires permettra à chacun d 'observer la m ajorité des groupements v égétaux recensés sur la carte. Dans un troisièm e vo­let, les scientifiques commentent les quatre tablea ux de végétation de l'étage alpin.

Le lecteur de ce b ulletin fera bien d ' autres d écouvertes. Il y appren­dra que la gren ouille rousse, en se reprodui sant à la Pointe de Lana (2603 m), vient d 'éta­blir un record d 'alti­tude; il aura égale­ment la confirmation de la présen ce d'Ebi­labium Cil intu m Rafin. en Va lais et saUfa tou t su r les ci nq es­pèces de cigales vi­vant d ans notre can­ton.

D'autres articles com­plètent ce riche som­maire: biologie du jonc à fruit globu­leux, analyse de la fl ore muscinale des

Follatères, répartition de qu elques orthoptères en Valais, présentation des haut-marais, marais de transi­tion et zon es alluviales d 'impor­tance nationale en Valais.

Ce bulletin N°ll1/ 93 de La Muri­thieIJlle est ri che de quelque cent soixa nte pages. Cartes, tableaux, dessins et photos couleurs permet­tent aux lecteurs de d écouvrir les richesses naturelles valaisannes. Cette publication est vendue à la Bibliothèque cantonale, à Sion . Pour obtenir des renseignements sur La Murithie l1 ne, on peut écrire à l'adresse suivante: La Murithiel1-ne, Société valaisanne de sciences n aturelles, CP 2175, 1950 Sion 2 Nord .

La cigale de l'orne, une des espèces de cigales recensées en Valais (pholo J.M, Pillel, bullelin de L. Murjlhie ••• )

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

«Parlons parfum»

Un zeste de botanique, une pincée de zoologie, un bol d ' histoire, quelques gram­mes de chimie ... Parlolls parfum, le nouveau livre Monda est riche d e nom­breux ingrédi ents. L'auteur, Maïté Turonnet, signe un ouvrage passionné, qui nous m ène bien au-delà de l'he rbier des senteurs, de l'évoca tion des charmes las­cifs de l'Orient, de la ronde des flacons de rêve à travers les siècles ou de la descrip­tion d e l'extraction du par­fum de la vio lette. Para­doxalement, avec un sujet d'apparence anodine, c'est un voyage au cœur de ce qui lu i est le plus secret que le lec teur, homme ou fem-

me, se trouve embarqué. Le frisson est garan ti . D'autant plus que, comme à l'accou­tumée, les supcl"bes illustra­tions permettent d e faire à bon marché un tour du monde d es senteurs à tra­vers le temps.

Parlons parfllm se comman­de directement aux Editions Mondo, 1800 Vevey au prix de Fr. 27.50 + 500 points Monda ou au prix de Fr. 47.- sans points. L' ou­vrage peut également s'ob­tenir en librairie. Pour Fr. 45.- + 500 points, vous recevrez, en plus du livre, un coffre t de 12 huiles es­sentielles.

«Rue des (aries»

Oyez, oyez, braves gens, l'his toire de Goulu et Glou­ton, les ravageurs de dents. Ces deux diablotins ont élu domicile dans de belles dents sa ines. Leurs cof­fres débordent d e cristaux d e sucre découverts SUI·

l'émail. Ambitieux, Goulu et Glouton rêvent d ' une Cité des Caries.

Mais les casques verts, dé­posés par une brosse im­mense, viennent troubler leurs projets. Puis diverses machines appelées à la res­cousse détruisent définitive­ment le trava il des deux acolytes.

Pa ru aux Editions Nord­Sud, Rue des Caries est l'ou­vrage idéal pour expliquer aux enfants les ravages des caries sur leur précieuse dentition. Son auteur, Anna Russelmann, a opté pour un récit s imple et amusant

38

illustré pa r de très belles aqual"elles. Elle a dédié son livre «à tous les enfants qui ne comprennent pas pour­quoi on les oblige à se bros­ser les d ents ch aque jou r - et aux adultes qui trou­vent cette habitude bien en­nuyeuse».

Rue des Caries, Anna Russel ~

mann, Ed. Nord-Sud, 1994

-..........

ÉDUCATION PHYSIQUE

le tchouk-boll

Un sport éducatif venu de Suisse ( ... ) C'es t dans un esprit d ' universalité du sport et de pratique naturelle que le Dr Brandt'" a conçu le tchouk­baIl comme véritable éduca­tion physique de base pour le plus grand nombre d ' in­dividus. Tous les mouve­ments effectués pa rIes joueurs sont naturels: lan­cer, réception, passe, course, saut, e tc. Les règles du jeu ont été élaborées dans le souci d 'en faire un sport ac­cessible à tous, cn respec­tant les exigences biolo­giques et les apti tudes inégales des différents prati­quants. Basé sur l' idée fon­damentale de contrib uer à l' éducation par le sport, le tchouk-ball convient parfai­tement à l'école, à la famille, à l'occupation des loisirs d 'une façon générale, Inais également à la compétition.

L'orgueil, l'ivresse du pres­tige, on le sait, sont à la base de tout conflit humain: aus­si le Dr Brandt, dans l'élabo­ration des règles, s'est-il fixé comme but de diminuer les ca uses de conflits interper­sonnels, pensant que si ces principes sont enseignés d ès le plus jeune âge, l'enfa nt, plus tard l'adulte, auront tout naturellem ent le res­pect du prochain. Les règles du tchouk-ball, donnent donc libre cours à l'acti on personnelle et font de cha­que joueux un élément cons­cient de ses capacités. Sur ce plan-là, J'adaptation du jeu

aux diverses apti tudes et compétences indiv iduelles es t parfaite e t les effo.rts éducati fs majeurs.

Comment jouer? Un ballon de handball et un cadre d e tchouk-ban (cadre métallique incliné à 45°, à l'intérieur duquel un filet es t tendu à l'aide de san­dows) sont seuls néces­saires. La balle est alterna ti ­vement à la disposition de chaque équ ipe dont l'objec­tif est de la faire rebondir, par l'entremise du cadre, en direction d ' un endroit du terrain en principe inoccu­pé, ceci de telle manière qu'aucun adversaire ne par­vienne à la réceptionner avant qu'elle ne touche le sol.

Le terrain Le jeu peut prendre deux formes selon que l'on utilise un ou deux cadres: jeu mo­nopoIaire, jeu bipolaire. Les dimensions du terrain peu­vent être adaptées aux con­ditions physiques des per­son nes présentes et d e leur nombre. Toutefois les di­mensions sont imposées par ceux qui d ésirent pratiquer ce jeu en compétition. Elles sont alors d e 20 m x 20 m pour le jeu unipolaire à 6 contre 6, e t de 20 m x 40 !TI

pour le jeu bipolaire à 9 con­tre 9.

R~ -Juin 1994

...

Les règles Le tchouk-ball es t soumis à un code d ' arbitrage conçu pour sa uvegarder l'esprit du jeu (pas d ' agressivité). Des règles ont été mises au point pour les matches in­ternationa ux et de cham­pionnat. Elles peuvent être m odifiées pour les jeunes ou pour le jeu de loisir, à condition de respecter l'es­prit établi.

1. Comme la peiote basque, le ballon change d'équipe chaque fois qu' il rebondit au cadre après un tir.

2. Les deux équipes sont mélangées sur le terrain, l 'équipe adverse devant réceptionner le ballon après un tir au cadre ava nt qu' il n 'ait touché le sol.

3. Le nombre des joueurs peut va rier et aller d e 1 co ntre 1 à 6 cantre 6 pour le jeu unipolaire, et d e 6 contre 6 à 9 contre 9 pOUI le jeu bipolail:e.

4. Tl est permis: de saisir, de lancer, de repousser le ballon avec les mains, les poings, la tête et le tronc; de poser trois fois un pied au sol (trois empreintes) lorsque l'on est en posses­sion du ballon, sa récep­tion les deux pieds au sol comptant pour deux em­preintes; de tenir le ballon pendant trois secondes; d e passer le ballon d'une main à rauh·e; de jouer à genoux ou couché; de res­ter immobile à une place quelconque du terrain.

5. Tl Y a faute: lorsqu' un joueur se d éplace en drib­bJant le ballon au sol ou en l'ai r; lorsque le ballon est joué avec les pieds ou les jambes; lorsque plus de trois passes sont effec­tuées successivement (l 'engagement ne compte pas comme passe); lors­qu 'un joueu r en posses­sion du ballon prend contact avec le sol hors

R~· Juin 1994

d es limites du terrain ou dans la zone interdite (demi-cercle deva nt le cadre); lorsqu'un joueur lance intentionnellement le ballon sur l'adve rsa ire; lorsqu'un joueur laisse tomber le ballon à la ré­ception d 'une passe; lors­qu' un joueur intercepte une passe d e l'équipe ad­verse; lorsque le ba l10n est repris par un joueur de l'équipe qui vient de tirer; lorsqu' un joueur gêne un adversaire.

Toutes les fautes sont sa nc­tionnées et le ballon change de ca mp. Le jeu reprend à l'endroit où la faute a cu lieu. Une passe au moins doit être faite avant de tirer au cadre. En compétition, un joueur est expulsé après trois fautes intentionnelles.

Les points Un joueur marque un point pour son équipe si le ballon n'es t pas réceptionné, après un tir au cadre, par l'équipe adverse. Un point est acquis par l'équipe adverse:

- lorsqu'un joueur tire e t manque le cadre;

- lorsque le ballon so rt des limites du terrain après avoir rebondi au cadre;

- lorsque le ballon revient sur le tireur et le touche après avoir rebondi au cadre;

- lorsque le ballon tombe dans la zone interdite après avoir rebondi au cadre.

Le match Une partie offi cielle se divi­se en trois tiers de 15 mi­nutes chacun (5 nünutes de repos entre deux tiers) . On peut aussi jouer une partie en plu sieurs sets. L' équipe gagnante sera ceBe qui aura mis trois sets à son actif. Un se t se calcule par nombre de points perdus, nombre à fixer à l'avance (20, 30 ou 35 points en général.) Un se t de 20 points dure en moyenne 9 à 10 minutes.

Un jeu sans figurant Devant constamment s ur­veiller avec une attention soutenue le parcours du ballon, le joueur qui partici­pe continuellement à l'ac­tion éprouve rée llement le sentiment de servir à quel­que chose dans une partie de tchouk-ball, de consti­tuer l'un des rouages indis­pensables au bon fonction ­nement d'un groupe social

réduit: l'équipe. lei, il ne peut y avoir de figurants. La notion de champion dispa­ran pour laisser la place à celle de gagnant.

Si l'on admet l'idée que le sport représente un exercice sodal à quelque niveau qu' il soi t effectué, alors il faut éviter à tout prix d e cultiver l'esprit de chapelle, cause lointaine des conflits. Promouvoir des attitudes positives entre sportifs de tous niveaux et de toutes ca­tégories, en évitant au maxi­mum le geste négatif à l'éga rd de l'adversaire, c'est le grand but que le Dr Brandt a tenté de réaliser en concevant ce nouveau sport, le tchouk-ball.

Michel Favre Président de la Fédération

suisse de tchouk-ooll Sport et formation N° 13

If Le Or Hermann Brandt est né à la Chaux-de-Fonds en 1897. Auteur de nombreuses recher­ches, il est arrivé à la conclusion que les activités physiques ne peuvent se trouver légitimées qu'en fonction de leurs possibi­lités éducat ives. L' express ion pratique de ses idées est le tchouk-ball, sport d'équipe où la pelote basque s' harmonise au handball et devient avant tout non agressif.

Les dubs de tchouk-bal en Suisse Val-de-Ruz, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Lausanne, Fribourg

._.et dans le monde France, Angleterre, Taiwan, Japon, Corée, Hongkong

Renseignements

Fédération suisse de tchouk-ball (FESTB)

Michel Favre, Jonchère 13a, 2 208 Les Hauts-Geneveys tél. 038 1 53 38 81.

39

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

L A v E E

Expos ou CO Derborence

Un beau succès Début mai, le hall d 'entrée du CoBège Oerborence d e Châ teauneu f/ Conthey ac­cueillait une double exposi­tion. La première p artie, in­titulée ( Quand le cabas se met à la mode», était consa­crée à un travail effectué pa,' les élèves du Cycle. il s'agis­sait d e réalisations su r le thème d e la mod e u tilisant différentes techniques ap­pr ises d uran t les cours de dessin. Ces œuvres faisaient l'objet d ' un concours. Le meilleur projet était imp ri -

m é à plusiew's millier s d 'exemplaires sur un cabas réalisé par la maison Papi­val. Cet h onneur est revenu à Grégoire Fum eaux. Le se­co nd vole t de l'exposition, «L/école vue par les carica­turistes» regroupait quelque septante planches des plus célèbres dessina teurs d e pr esse roma nds dont Ba r~

ri gu e, Ch appatte, Burki et CasaI. La vision hum oris­tique d u monde scolaire n'a pas m anqué de faire sourire les visi teurs.

N ( L A S S

Les trois premiers classés; de gauche à droite: José Pereira (3e), Daniela Nogueira (2') et Grégoire Fumeaux (vainqueur).

E

CO Hérens: la pleine forme!

Expo Pleine Forme au CO d'Euseigne: une réussite.

Quels sont les enjeux d'une alimentation équilibrée pour m a santé? Comment mieux gérer le stress? Comment mieux vivre m a scolar ité? Comment profiter de m on temps libre, de mes loisirs? Comment «m 'écla ter» en évitan t les dangers et les pièges? Comment compren~

40

dre les transformations de m on corps, de mes senti~ ments? Comment entretenir et améliorer m a condition physique? Comment mieux communiquer?

Ces huit grandes questions ont préoccupé les élèves du CO H érens durant trois

journées de réflexion, d/ a ni~

mation, et de conférences.

Les d iffé rentes ligues valai­sannes (L VT, L VTP, LVCC), le Centre m édico-socia l d u Val d ' Hérens, les socié tés locales de la vallée, et le S.er­vice jeunesse d 'H érens soli­daire, sous l'impul sion d es professeurs du CO H érens ont élaboré un concept d 'animation- exposition fort attrayant.

D u 9 au 11 m ai d ernier, les adolescents ont réalisé, à tr.avers différentes anim a ~

tians, l'importance des en~ jeu x d ' une santé psychiqu e et physique satisfaisante.

L' apport des élèves dans la prépara tion des stands, l'im~ plication personnelle qu' e:xi ~

geait chaque animation ont sans aucun doute persuadé la jeunesse du Val d 'Hérens du pouvoir que chacun a sur sa santé.

Les connaissances et les ex­périences de professionnels d e la santé (médecin, i nfir­mieŒ, physiothér apeute, agents de police, guid es d e montagn e etc.) ont été com ­plétées par un éclairage chrétien, à travers des té­m oign ages engagés, tels celui du toujours jeune Euphémien MDix.

Dans le cadre de cette mani~

festation, M. Jean-Fran çois Dorsaz, psychothérapeute, a donné une conférence pu­blique intitulée: «Comment mieux gérer le s tress en fa­mille?» . M. Dorsaz, grâce à un exp osé clair et bien structuré, a démontré les ef­fe ts positifs du stress, les risques d ' un mode de vie inadéqua t, ainsi que des pis tes pour mi eu x gérer le stress.

CO Hérens

R~- Juin 1994

-«Au pays du Petit Prince»

Les yeux fermés

19 mai. Ce n'est qu' li1 jeudi, presque la fin de la semaine. La pluie se retire gentiment.

Sur la scène du théâ tre du C rocheta n, pou r t ra n sf i g u~

rer n otre fatigue: 80 élèves d es classes primaires d e Monthey se font face, répar~ tis en deux versants comme ceux du Val d 'T1li ez si pro­che. Et le (Petit Prince», sous l' inspiration renouve~

lée d ' Emile Gardaz, notre poète si longtemps rad i o~

phonique, cri stallise de sa présence magiquement en~

fantine - envoyée pe ut~êtrc d es Hauts d e Champéry là où d emeure entre autre un nouveau directeur... - la fée~

rie des couleu rs de la vie, celles qui p rennent forme et émergent du silence.

Lumière d es sons, vivacité des formes, Transparence aussi. Tout es t qualité, char­me com plet, signatures d ' un ju ste d épouillem ent. Rien n'est m écaniqu e. Même le spectatew· adhère au souffle d e l'his toire réactualisée, a insi qu' aux <<flairs scé-

niques», ceux qui l' emmè­nent là-bas, d ans la d écou­verte du voyage.

InveTSément proportionnel­les à l' attention, les choses s'effacent parce que tout -ce rien, qui es t tout - s'am~

plifie.

«On ») ne sait plus qui a com~

posé la musique, qui a gar­dé les bam bins sages d ans les coulisses, ils sont tous .. duloz. Emportés pa r la mu~

sique d e l'infini d es ch oses, il ne s'agit que de dou ce~

ment fe rmer les yeux ... Ah! voir les couleurs d 'au tres essences ...

Un indicible MERCI aux collègues montheysans pour ce vrai spectacle. Il n' a pris corps que si peu de fois.

Marie-CIaL/de DubosS01/

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Ecole protestante de Sion

Hundertwasser dans le hall

Les trois classes primaires (degrés 1 il 6) de l'Ecole pro­tes tante de Sion ont consa~ cré plusieurs jours à réaliser une peinture murale dans le hall du Centre scolaire.

Chaque degré a travaillé sur un thème et l'a traité «à la manière d e» Hu ndertwas­ser. Les premières ont choisi les fl eurs et la végé ta tion, les d euxièmes les perso n­nages. Les troisièm es ont travaillé sur le thème d es

arbres alors que les qua~

trièm es ont op té pour les habita tions. Quant au x cin­quièm es et sixièm es, ils ont été inspi rés par la fête fo~

raine.

Ap rès avoir consacré trois demi-journées à concocter un projet, les classes o nt œ uvré en ro tation, durant tro is jours ct demi. Résultat: un hall d 'entrée gai et ac­cueillant pour un mod este budget de trois cents francs.

SOLA-DIDACT - FINETTES 54 - 1920 MARTIGNY Tél. 026/22 54 64 - Fax 026/22 02 48

R4c.-..a. - Juin 1994 41

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

Classes de Collombey-Muraz Ecoliers de Massongex

Exposition de travaux d'élèves

La pièce de l'entraide

Maîtres et maîtresses de Collombey-Muraz ont choi­si de marquer la fin de l'an­née scolaire par une exposi­tion de travaux réalisés lors des cours ACM. Tous les élèves des classes primaires (près de 450 enfants) pré­senteront une œuvre réali­sée durant l'année; quant aux classes enfantines, elles exposeront des travaux co]­lectifs.

Des activités créatrices su r textiles, comme la boîte à mouchoirs, aux activités créatrices manuelles avec, entre autres, la représenta­tion d ' Icare, en passant par la peinture, tau tes les fa­cettes de ces branches artis­tiques vous seront présen­tées .

42

Les élèves sont fiers d 'expo­ser et préparent avec en­train affiches et invitations. Quant aux enseignants, ils se réjouissent de vous ren­contrer lors de l'une ou l'autre période d'ouverture de l'e.xposition qui se tien­dra dans la salle de gymnas­tique des Perraires. On peut la visiter du 16 au 19 juin selon l' horaire suivant: jeu­di 16 et vendredi 17 juin, de 18 h à 20 h; samedi 18 juin, de 16 h à 18 hi dimanche 19 juin, de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h.

Pour le personnel enseigllallt de Collombey-Mu1'az

François Joris

Cent trente enfants des écoles de Massongex mon­teront sur les planches pour soutenir la Fondation Moi pour toit et ses enfants de la rue. Ils interpréteront «Je frappa pape à ta popoporte», une Cl'éation originale d'Alexis Giroud, qui traite de la Colombie et de ses lé­gendes.

Depuis bientôt une année, les écoles enfantines et pri­mau·es de Massongex vivent hebdomadairement au ryth­me du théâtre, de l'A mé­rique du Sud et de la Fonda­tion Moi pour toit. Une année de préparation pour un spectacle né de l'imagi­nation fertile d 'Alexis Gi­raud. L' auteur, connu pour son atelier-théâtre dans la

Nous, élèves des classes primaires de Borzuat/Sierre, nous vous invitons à notre exposition d'activités créatrices manuelles.

Lieu SaUe de la protection civile, sous le grand bâti­ment de Borzuat

Dotes Mercredi 15 juin 1994: de 15 heures à 19 hew·es.

Jeudi 16 juin 1994: de 17 heures à 19 heures.

Vendredi 17 juin 1994: de 17 heures à 19 heures.

Samedi 18 juin 1994: de 09 heures à 12 heures.

Venez nombreux!

Merci

Les élèves

Fondation pour enfants de la rue

CCP 19 - 720 • 6 Rens. 026 1 226 246

vallée de Bagnes et aussi pour son cabaret Bas noir et carré blanc, est donc descen­du jusque dans le Chablais il l'invitation de ses col­lègues ensei.gnants de Mas­songex. Dans ses bagages, une pièce montée de toutes pièces, paroles et mu­siques, avec un sujet central: la Colombie et ses légendes dorées. Pourquoi? Parce que les maîtres bas-valaisans voulaient faire coup double: introduire leurs élèves à l'action théâtrale et aussi soutenir les efforts inces­sants de la Fondation Moi pour toit qui lutte en faveur des «gamins de la rue» de Pereira, précisément en Co­lombie.

Après dt" longs mois de préparation, l'événement approche. Les six représen­tations agendées se déroule­ront les lundi 13, mardi 14, jeudi 16, vendredi 17, lundi 20 et mardi 21 juin à 20 heu­res. Le prix des places est fixé à ] 5 francs; la recette sera versée intégralement à Moi pour toit. Les billets peuvent être réservés par té­léphone au 025 /71 37 12, aux heures de bureau.

R~ - Juin 1994

...

R E VUE D E PRE S S E

Bribes de mai

La dtatian du mais «je crois que l'école devrait être plus sévère df1l1S la défi/li­tiOl/ de sn mission profonde, et JI 'avoir pas peur de s'opposer aux idées dom inantes. Une école qui pensera it priorifaire­mmt il /a formation persollllelle de ChaCl/H, et à SOI1 alltollo­mie de pellsœ, irait dans le BeliS d'une v raie démocratie»

Professeur André Delessert Mathématicien - Cité par l' <<Hebdo))

Interview d'André Delessert

L'école devra choisir Pour André Delessert, in­terviewé par l'Hebdo, l'en­seignement doit aider l'élè­ve à se découvrir lui-même. Le mathématicien estime que les mathématiques mo­dernes ne correspondent plus il l'état des mathéma­tiques, ni aux besoi ns des élèves. Le Professeur Deles­sert n 'est pas pour autant un disciple des mathéma­tiques utilitaires auxquelles il oppose les mathématiques comme branche de forma­tion personnelle des indivi­dus. Mais pour réussir dans cette voie, (d l faut laisser beaucoup plus d 'a utonomie au maître, qui doit laisser lui-même à l'élève une par­tie de la création, de l'inven­tion de l'imagination.» (L'I-Iebdo 28.04)

Ecoles romandes

A l'heure européenne PoIJutions, migrations, échanges économiques, les problèmes dépassent les frontières. Un mois après son lancement, une nouvel­le méthode d 'enseignement

R~-Juin 1994

a déjà séduit les élèves. «ça nous change des autres cours, on peut s'exprimer et donner notre opinion», dé­clare une élève genevoise. Car la méthode est inducti­ve; les élèves sont amenés à construire leurs connais­sances a u fil de leur ré­flexion . (NQ 2.05)

Rencontres «Jeunesse et économie»

Multimédias en question Les techniques multimé­dias nIemballent pas les enseignants qui ont partici­pé aux 34e rencontres «Jeu­nesse et économie». Si les possibilités qu'offriront les ordinateurs ne manquent pas de les fasciner, elles in­quiètent aussi. Et au pre­mier chef les maîtres pré­occupés par la nécessité pri­mordiale de cultiver les contacts avec les élèves. (Jou mal de Genève 2.05)

Atelier-Expo

Succès (onsidéraLle L'Atelier-Expo des al"ts et métiers remporte un beau succès. Les tentes-ateliers montées sur la place de la

Planta sont visitées chaque jour par de nombreux élèves des Cycles d'orienta­tion. Apprentis, ouvriers et patrons y expliquent la pra­tique d ' LIn métier, son temps de formation, ses possibilités d 'avenir. Au centre de ce vaste atelier, une surface aménagée par l'Association valaisanne des paysagistes donne un air de fête à la Planta. (NF 4.05)

Université de Lausanne

Butaille pour le rectorat Pour la première fois, deux persoIUles se portent candi­dates à l'élection du poste de recteur de l'Uni de Lau­sanne. Cette lutte pour la succession du Valaisan Pier­re Ducret marque la fin d ' une routine institution­nelle et d' un certain consen­Sus. (journal de Genève 5.05)

Ecoles de Saint-Maurice

On affiche complet Les écoles de Saint-Maurice affichent complet. Le nom­bre d 'élèves atteint 1751 unités soit 83 de plus que l'an dernier. Commentaire du préfet Udriot: «Le collè­ge de la Tuilerie est com­plet, la commune a dû mettre à disposition quat.re classes primaires. S'il faut construire de nouvelles clas­ses, mieux vaut qu~ on s'en rende compte assez tôt et pas six mois avant le début de l' 3.lmée scolaire.)) (NF 6.05)

Expa BD ù Martigny

Les bulles des lycéens Des étudiants du lycée-col­lège de la Planta ont exposé leurs BD au Centre de loi­sirs et culture de Martigny. Les jeunes qui ont choisi l'option «arts visuels» ont choisi de raconter une his­toire par l' image. Résultat: des planches aux techniques très va riées. (NF 6.05)

Enfants et sport

Jeunes champions exploités Le NF rend compte d'1.1!1e conférence intitulée {(L'eE­fant et le sport: exploit ou exploitation» donnée à Sion par Paolo David, chargé de l'information auprès de Dé­fense des enfants Internatio­nal. L'orateur a relevé, pour les très jeunes, les dangers de la spécialisation à ou­trance et des compétitions hyper-réglernentées. Esti­mant que le plaisir doit pri­mer, il a précisé que l'enfant devait avoir le droit de dire <cHon,) à son entraîneur. M. David a également évo­qué l'incompatibilité entre entraînement et études, une incompatibilité qui génère la tentation de délivrer des diplômes de complaisance à ces élèves un peu particu­liers. (NF 10.05)

Spécialisation: danger!

Fonds pour la recherche

Requêtes en augmentation Toujours plus de chercheurs s'adressent au Fonds natio­nal suisse pour la recherche scientifique (FNRS). L'an dernier, le FNRS a alloué 326 millions de francs pour l'encouragement de 1400

43

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

projets de recherche contre 304 millions en 1992. Plus de 3900 cherch eurs ont bé­néficié de ces subventions. Selde une dema nde sur six a été accep tée sans subir de cou pe, le total des 1646 de­mandes se montant à près de 460 millions. (ATS/Jour­nal de Genève 10.05)

Ecoles privées

Faut-il les aider?

Après des années de fraîche cohabitation, écoles privées et publiques envi­sagent de collaborer. Faut-il aller jusqu' au libre choix? Dans toute la Suisse, le d é­bat est lancé. Pour l'instant, selon Henri Moser, prési­dent de la Fédération suisse des écoles privées, celles-ci sont autorisées mais pas re­connues. En Suisse, le libre choix est assuré, puisque l' instTuction y est obliga toi­re, mais pas l' école pu­blique. En pratique, le choix est réservé aux fa milles aisées. Certains réclament le subventionnement des écoles privées afin de déve­lo pper ce tte alternative à l'école publique. (L'Hebdo 11 .05)

Ecole genevoise

Finis les degrés

Dès la rentrée 1995, plu­sieurs établ issements rem­placeront les degrés par des «(cycles» de deux ou trois ans. On fixera pou r chaque

cycle des objectifs. Une fo is ces object ifs atteints, l' élève passe au cycle sui vant. Le système p.résente l' avantage de décloisonner les classes, les rythmes individuels se ro nt mieux respectés. Le redoublement devrait dis­paraître, mais pas les notes. On devrait cepend ant opter p our une évaluation forma­tive. (}vumal de Genève 14.05)

Maturité

Compromis helvétique

La nouvelle maturité est passée des folles espéran­ces au compromis. Révolu­tionnaire, le premier projet d'Ordonnance fédérale d e maturité (ORM) a plié sous l'assaut des lobbies. Selon le président de la Commission fédérale de maturité Pierre­Gérard Fontollier, le deuxiè­me projet «fait plus que sa uver l'essentiel». La philo­sophie générale de la réfor­me a survécu: beaucoup de possibilités sont la issées à la libre appréciation des élè­ves, les filières restrictives sont supprimées, plusieurs matières sont regroupées dans une même rubrique .. La réforme a tteint ce but avoué par ses initiateurs: former des hommes à l'es­prit ouvert et critiqu e. (NQ 16.05)

P R ~C..,H AIN ~tUJ~

44

les nouveautés de la rentrée

R D p

Nouveautés Formation continue en lan­gues vivantes: l'offre des cantons romands Gérard Merkt (éd.). - Ne uchâte l: Institut rom and de recher­ches e t de documentation pédagogiques, 1994. - 10 p. - (Regards; 94.305) Fr. 4.-

Parmi les facteurs qui in­flu ent sur l'ense ignem ent des lang ues, la formation continue est l'un de ceux auxquels on reconnaît au­jourd'hui de plus en plus d ' importance. Le présent document œcensc l'offre dl.:' formation continue des can­tons romands da ns le do­maine des langues vivantes - allemand, anglais et inter­culturel - pour l'année sco ~

laire 1993 / 94.

lNGLTN, Thérèse, GIROD, Daniel. - EduTex-EduServe, deux serveurs dédiés à l'éducation: utilisa tion pé­dagogique d'outils téléma­tiques. Rapport d'activités et témoignages. -Neuchâtel: Institut roma nd de recher­ches et d e documentation pédagogiques, 1994 . - Vlll, 148 p.; 30 cm. - (Pratiques; 94.201) Prix Fr . JO.-

Les activités pédagogiques de télématique scolaire rela­tées dans ce document éma­nent de deux participants au projet EduTex conduit actuellement par l'IRDP, au niveau de la scolarité obli­gatoire.

Ces deux enseignants o nt cherché, durant plusieurs années, à préciser l' apport

des nouveaux outils de communication écrite que sont le vidéotex, les ser­veurs téléinformatiques et le télécopieur dans]a pratique quotidienne de leur classe.

Ils ont beaucoup observé leurs élèves et interrogé leurs collègues. Ils ont ainsi pu relater les différentes ac­tivités interclasses qu'ils ont conduites et sont anivés à de nombreuses constata­tions et conclusions intéres­santes.

Ils proposent enfin un cer­tain nombre de conditions de succès à tous ceux qui voudraient suivŒ leurs traces.

MERKT, Gérard. - Vivre Babel au quotidien. - Neu­châtel: Institut l'omand de recherches et de docu men­tation pédagogiques, 1994. -9 p.; 30 cm. - (Ouvertures; 94.402) Fr. 4.-

L'auteur décrit la situa t ion linguistique de la Suisse en analysant les différents aspects du plurilinguisme, d 'une part au niveau poli­tique et institutionnel, et d'autre part au niveau de la pratique effective des habi­tants. Enfin, il aborde les problèmes de politique lin­guistique scolaire en mon­tra nt les efforts de réforme de l'enseignement d es lan ­gues et tout particulière­ment les diverses formes d'enseignement par immeT­sion qui se pratiquent ou se mettent en place dans les différentes régions du pays.

R~-Juin t994

....

EN RACCOURCI autres une tour d'escolode en loco-tion. les superslru[tures elles saillies sont conçues de manière ergonomique. Pour lovoriser leur apport dido"ique, elles onl bénéficié

Ecoliers de Granges de l'aide de spéciolisles de la vorop-

Comédie musicale pe. Un lin réseau de perlorotions équipées d'écrous ù enloncer permel

Dons le codre du Festival des mu· de visser des poignées oddilionnelles

siques des dislri[ls de Sierre et el de varier ainsi ù volonté les por-

loè[he, les ècoliers de Gronges onl cours et le degré de difficulté.

interprélé une comédie musicale Pour tout renseignement, on peut intitulée <les couleurs de Vincent>. s'adresser ù Marco Togni, Aider Celle œuvre de Thierry Fervont & Eisenhut, Alte landslrosse 152, et Jonry Vornel a élé mise en scène 8700 Küsnoch\. Tél. 01 / 910 56 51 par l'instituteur laurenl Emery. Fox 01 / 910 5710. les quatre dosses primaires du villa· ge ont pris port ou spe[lode ainsi qu'un orcheslre lormé de jeunes Festival Tibor Varga musiciens de la société lo[ale, la

l'Arlésienne à Sion Stéphonio. Tout ou presque étoil du «fait maison" même l'édairoge le 31' Feslivol Tibor Vorga se el la régie oyant été pris en [horge déroulera du 12 juillel ou 13 sep-par les enlonls. lembre 94. Duront celle période,

24 monislestotions seront proposées

Parois d'escolode dons loulle Valois et la Suisse ro· monde. S'y ojouteronllrois soirées

Tour à louer consacrées ù l'Arlésienne, pièce d'Alphonse Daudet pour le lexie

l'enlreprise Aider & Eisenhut et de Georges Bizet pour la musique.

possède depuis peu un ossorlimenl Celle tragi·comédie sera donnée

complet de parois d'escalade. Celle sous la larme d'un opéro en plein

maison, spécialiste du matériel air, sur la place de la Moiorie,

d'éducolion physique propose enlre ù Sion.

Celle 31 - édition du Festival Tibor Varga sero marquée pur une pléiade de gronds noms. Cilons en vro[ Teresa 8ergo010, James Bowmon, Howard Bulan, Mikholl Rudy, l'Orchestre symphonique d'Elot de Moscou ou The London Bross.

Ecoles de Chompéry

Musée «maison»

les élèves de 2- et 3- primaires de Chompéry ont présenlé une col-le"ion d'objets anciens. Après avoir réuni nombre de trésors du passé, ils les ont exposés ù la bibliolhèque communale du Village. Vêtemenls, poupées, ustensiles de cuisine, ma-

R~-Juin 1994

.... ~l chines Ù loire des saucisses Spectacle il Sierre ou des pas de vis: le petil musée des écoliers ne manquait pas d'ollroi\. Conte de lée futuriste

Samedi 18 juin, Ù 16 h 00, la Salle de la Soco[he, ù Sierre, va vivre des

Collège de la Planta heures léériques. Invitée par Mogi-

Roger Saulhier arrête malice, la troupe de théôtre Koléïdo-scope, composée d'omoleurs et de

Après quatorze ons passés ù la tête comédiens de 4 ù 3S ons inlerpréle· du Collège de la Pionio, Roger Sou- ro L'in[foyable histoire de Florence. thier rentre dons le rong. Dès l'ou- Ce spe[tode pour enlonls dès 4 ons, tom ne, il reprendro ses octivilés en mis en scène par son auteur 8erni tonl qu'enseignant, tout en comer- Darde!, esl un conte de lée ù la lois vont ses différenls mandats sur le moyenôgeux et lulurisle. lutins, plon nOlionol. Porlison d'une plus princes el sorcières y [ôloient robols gronde ouverlure, Roger Southier et soucoupes volanles. Celle pièce, n souvent innové. Duront son passa- dons laquelle la musique lient une ge ou re[torot, le Collège de la Plon- large place, se termine par une lête ta a entre outres inlroduitles cours de mariage ù laquelle le publi[ est ù option pour les 4- et 5- années. invilé ù participer. Des semaines émnomiques et des voyoges cullurels ont égolement été organisés. le chien en classe

Brochure didactique

AVPES A l'o[[osion de l'exposition conine

Laurent Perruchoud de 8erne, le spécialiste du comporle-ment Dennis C. Turner 0 présenté un

nomme nouveau matériel dido[tique desliné

l'Association valaisanne des proles- aux dosses primaires. Intilulé «le chien -du loup ù l'ami lidèle», ce seurs de l'enseignement secondaire

du deuxième degré (AVPES) a tenu mOlériel lronçois ou allemand est conslilué de deux cohiers (un pour récemment ses assises annuelles.

lors de celle assemblée, l'AVPES les enseignonls, un outre pour les

a nommé un nouveau président. élèves). Il peut être obtenu grotuite-

lourent Perru[houd su[[ède menl sur demande des responsables

Ù Edwige Aymon. Prolesseur des dosses primaires. Une vidéo

de mathématiques ou Collège des complémentaire esl disponible pour

Creusets, lourent Perru[houd est le prix de 20 fron[s. les [ommondes

aussi membre du Conseil de rédoc- peuvent êlre adressées ù IEMT,

lion de Résonances. Trois nouveaux Case postale 261, 6301 Zoug.

membres font également leur enlrée Tél. 042/22 45 74.

ou comilé: Morline Mobillord, Jocelyne Gogliordi et Christophe My ter. Lor; de celle assemblée, on a évoqué les différenls dossiers en cours. Mesures d'économie, projet de loi sur la lormolion des enseignonls, Hautes écoles, ORM lont partie des préo[cupolions de l'AVPES. Du pain sur la planche pour lourent Perru[houd et son comité.

45

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

A S S 0 ( A T ONS D E PAR E N T S

Résultats d'une ~~ sur le CO En 1993, la FRAPEV a envoyé, pa r l'interrnédi aire des directions de CO, à tous les élèves fr équentant un tei établissement un qu estion­naire s ur le rô1e que les parents jouent dans ces établissem ents. Les questions portaient uniqu ement sur les articles de la loi sur le CO de 1986; il n 'avait pas pour objet d 'effectuer une évaluation de ce dernier. Ce questionnaire avait reç u l' accord d e la CODTCOV AR (Commission des Directeurs de CO du Valais Romand) après mo­dification de certaines qu estions (la principale modification fut la sup­pression de la question concernant le CO fréquenté par J'élève). Cer­tains directeurs ont craint une in­terprétation trop ciblée de ce ques­tionnaire.

Voici les principales conclusions que l'on peut tirer après le d é­pouillelnent de ce questi onnaire:

a) 1300 questionnaires ont été rem­plis, ce qui correspond à environ 20 % de réponses. Ce résultat est remarquable compte tenu du mode de réponse demandé, soit l'envoi par poste à l'adresse de la FRAPEV.

b) L' information aux parents fonc­tionne bien de manière générale, puisque près de 80% d es parents disent l'avoir reçue. Pou r la FRA­PEY, ce résultat positif est accueilli très fa vorablement. Une attention devrait quand même être apportée

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aux 20 % de n on . Peut-être existe­t-il des endroits où cette informa­tion est lacunaire?

c) Le nombre de contacts au CO est a ussi assez proche des exigences légales. Les parents les trouvent aussi constructifs dans 60 à 68% des cas. Une amélioration devrait être possible dans ce domaine.

d) Les cours d 'appui semblent être insuffisants. Il y a là quelques mo­tifs d ' inquiétude et une réflexion à envisager. Ce manque d 'appuis peut éventuellel11ent provenir d'un manque d'heures à disposition des CO. D ans ce cas, pourrait-on envi­sager au DIP de mieux étudier ces demand es.

e) Les questions concernant les ni­vea ux et les transferts ont donné des résultats incohérents; les ques­tions étaient-elles ma] posées ou pas assez préci ses? Les parents ont-ils répondu trop rapidem ent? Il est donc très difficile d 'interpré­ter les résultats de ces questions .

f) Quant au x remarques, elles étaient très nombreuses, mais aussi très personnelles . Il a cependant été possible de regrouper un cer­tain nonlbre d'entre elles; voici les remarques les plus significatives:

- Les contacts avec les ensei­gnants au CO devraient être plus fréquents et plus prolon­gés.

~ Des cours d'appui temporaires devraient pouvoir être organi­sés.

- Un enseign ement plus différen­cié est souhaité.

Les travaux à donücile e t les examens po u_u aient être mieux répartis.

- En 2e année, certains parents constatent un manque d'infor­Ination sur l'orientation de leur enfant (information aux parents et non à l'élève).

- En 3' année, quelques p arents constatent que le niveau atteint après 3 ans est inférieur à celui atteint après 2 ans. Ces parents ne précisaient cependant pas quel nivea u était concerné.

En co nclusion, ce questionnaire s'est révélé très utile et ses résul­tats positifs . Ces conclusions ont été transmises à toutes les direc­tions de CO. Elles p ermettront peut-être de trouver qu elques pistes de réflexions ou quelques améliorations possibles.

Patrick Abbet Président de ln FRAPEV

R~- Juin 1994

...

'autretc~ de la lorgnette La lecture des résultats de l'enquê­te effectu ée par la Fédération des associations de parents est rassu­rante et intéressante pour les ensei­gnants et r esponsables du cycle d'orientation.

En effet, les nOllvelles dispositions légales d écoul ant de la loi du 16 mai 1986 concernant le cycle d'orientation et régissant les rela­tion s entre l' école et les parents sont entrées dans la réalité scolaire.

Nous en voul ons pour preuve

que plus de 93 % des parents

ont eu un entretien d'appréciation en fin de 6e année primaire, et que, sur ce nombre, plus de 85 % ont eu une appréci ati on qui rejoignait l'avis du maître primaire.

Ce d egré élevé de satisfaction est, de plus, constant tout au long du cycle d 'orientation puisque

87 à 100 % des parents déclarent avoir eu des entretiens

avec les enseignants du cycle d' orientation durant

la 1 rc, la 2c ou la 3c année,

que ces entretiens semblent renfor­cés lorsque surgissent des difficul­tés scolaires o u lors de moments charnières (orientation en 2e ou 3' année).

Par ailleurs, le nombre de contacts entre enseignants et parents est ré­vélateur du SObl apporté par le cycle d'orientation dans l'amélio­ration des relations entre parents et école.

Seulement 7% des parents sondés déclarent n'avoir eu aucun contact

R~- Juin 1994

avec les enseigna nts alors que 93 % ont rencontré les professeurs 1, 2, 3 fois e t qu e, pour certaines an­nées, 36 à 37% des parents ont ren­contré les maîtres 4 fois ou plus.

Certes, il est to ujours intéres­san t de se pencher sur le p seudo­blocage existant, cmnme le faü :

que 14 à 15% des parents ont un avis différent de celui du maître pour ce qui est de l'ori entati on scolaire ou professionnelle de l'enfant;

- que 51 à 57% d es par ents sou-haitent un enseigna nt d'appui.

Ces relnarques de parents, fort lé­gitimes au demeurant, sont plus le reflet de divergences entre le projet éducatif de l'école et celui des pa­rents que des divergences de fond.

Tout système scolaire se heurtera aux attentes des parents quand ceux-ci attribuent à l' école un rôle que les limites institutionnelles ne lui permettent pas de garantir ou ne donnent pas cOlnpétence au x parents pour intervenir.

Cette réfl exion tro uve son écho dans les commentaires parentaux que cette enquête a suscités.

Les remarques émises par le prési­dent de la Fédération romande des associations de parents d'élèves re­lèvent certes du souci d'améliorer et d'optimaliser les relations entre l'école e t les parents, mais sem­blent passer sous silence le d egré élevé de satisfaction atteint par le cycle d 'orientation auprès des pa­rents. Il est normal d'avoir un «lan­gage carré» en tant que représen-

tant d'une association tout comme il est normal d'éviter l' amalga me et la générali sa tion. C'est seule­ment à cette condition que le dia­logue pourra être constructif.

Claude-Yvon Challton Inspec!eur des écoles

du cycle d'orienta tion

L'AVECO maintient ... Monsieur le Président de la FRAPEV,

Le comité de l'A VECO vous a écrit en date d u 28 jan vier pour vous dire ce qu' il pensait de ce sondage et des conclu­sio ns qu e vous en tirez. Six mois plus tard, nous émettons touj ours les mêmes réserves quant a u crédit à apporter à une telle enquête. Nous cher­ch ons toujours les «résultats positifs» dont vous parlez. Non, Monsieur le Président, l'Ecole mérite mieux!

Jean-François Guillaume Président de l'AVECO

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Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 1994

COUSINS-SURPRISE

De l'emploi au supplice Le latin flare signifiait souf­fler. Plusieurs mots ont dé­rivé de cette racine. Avec le préfixe i1l- (dans), on a obte­nu inflm'e qui a donné enfler; avec COII- (ensemble), on a constrillt confIare deve­nu gonfler. Avec sub- (des­sous ou un peu) est né subflnre qui allait donner souffler.

D'au tres mots ont été construits sur la même base. Songeons à flatulence, gé­néré par flatlls, un dérivé de flore. l/lflalio (gonflement) a quant à lui donné naissance à inflation. Son contraire, déflation, n'a pas d'origine latin e. 11 est né beaucoup plus récemment.

L' inflation nous fait immé­diatement songer à l' em­ploi. Et là, surprise! La raci­ne plee-, qui ajoutait l' idée de «tresser» ou de «plier», est à l'origine d ' une famille fort cUverse. A l'aide de dif­férents préfixes, on a abouti aussi bien à appliquer, qu 'à emploi, supplice ou duplex. Mais comment, me direz­vous?

La voie rapide, d'abord! Ad­plecare a donné appliquer et con-plecare compliquer. Ex­pliea,e (débrouiller, dépé­treT) a engendré expliquer; implicare (mêler dans, puis mettre dans) a fourni impli­quer (langage savant), em­ployer et auss i emploi (lan­gage populaire).

Replicare (plier en arrière) a donné répliquer (savant) et replier (populaire). Du même verbe vient aussi ployer.

Les participes passés étant terminés par -plicitus, on a construit implicit.us (e ntre­mêlé dans., ou utilisé dans . .. ) qui a produit im­plicite qui qualifie les idées utilisées dans un discours mais non exprimées.

Le féminin implicifa est de­venu en français emplette qui signifia d'abord «emploi d ' une somme d'argent» avant de signifier «acha b>.

Le neutre explicitu11l «chose démêlée» a pris le sens de «opération réussie» pour donner exploit.

FONDATION PIERRE GIANADDA

De Matisse à Picasso: visites commentées pour enseignants La Fondation Pierre Gianadda à Martigny présente, du 18 juin au 1er novembre 1994, la collection de Jacques et Natasha Gelman. Au menu de cette première européenne: quatre-vingts peintures, dessins et scu lptures de trente maîtres du XX~ siècle, de Matisse à Picasso.

Deux visites commentées par Antoinette De Wolff-Simonet­ta sont organisées pour les enseignants, les mercredis 14 septembre et 12 octobre 1994, à 17 heures.

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La racine a également four­ni -plex qui, combiné avec d'autres éléments, a engen­dré plusieurs adjectifs. Avec du- (deux) on a obtenu du­plex, dl/plieis (plié en deux). Ces mots sont à l'origine de double mais aussi de dupli­cité et duplicata.

Avec sub- (sous), on a formé sUPIJlex, «plié par dessous». Cet adjectif q ualifiait celui qui pliait les genoux puis ce qui se pliait facilement d'où le français souple . Comme pour demander grâce, on plie les genoux, supplicare a donné supplier. Le su ppli­dum, qui était d 'abord le sa­crifice de l'animal offert aux dieux en supplication, de­vint par extension le suppli­ee.

Notons enCOre l'adjectif complex qui se !"attachait au sens de tresser. Tl désignait celui qui était enchaîné à un autre par les liens du crime. C'es t là l'origine du mot complice.

Sources: Les étymologies sur­prises, René Garrus, Ed. Be­lin, Paris, 1988.

Trésors des racilles latines, Jean Bouffartigue / Anne­Marie Delrieu, Ed, Belin, Paris, 1981.

RtSOHAN(ES Mensuel de l'école volaisanne.

Edition, administration, rédadion Déportemenl de l'inslru,lion pu­blique IOIPI Offi" de recherche el de dOlUmenlolion pédagogiques 10RDPI Gravelone 5, 1950 lion Téléphone (027160 41 51.

Diredion Jean·Pierre Salamin

Réd."ian Poul Veller

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Phalographe Jocques Dussex

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Parution Le 15 de choque mois souf juillel el aoûl.

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R~-Juin 1994

ÉLÉMENTS

POUR L'ÉTUDE

DU TOURISME

Stéphane Dayer

Délégué Ecole-Economie

Disponible à l'DROP au prix de Fr_ 30.-

DÉPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU VALAIS