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Les utopies pédagogiques No 6 - Mars 2012

Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

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Les utopies pédagogiques

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Les utopies pédagogiques

No 6 - Mars 2012

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Editions Loisirs et Pédagogie www.editionslep.ch

Pour le plaisir de chanter : 88 chansons dont 31 en version orchestrale

La fête aux chansons

Roland DemiévilleIllustrations : Marie-Anne Didierjean

14 x 19,5 cm216 pagesRéf. 903501ISBN: 978-2-606-00992-2Prix : CHF 29.–

■ La Fête aux chansons est destinée aux élèves des classes primaires (CYP I)

■ Un éveil de la sensibilité musicale par l’écoute, la voix et aussi par le jeuet le mouvement

■ Un CD audio avec une sélection de 31 chansons en version orchestrale

105104

Jolie banane, sur ton palmier,Jolie banane, tu as poussé,Jolie banane, on t’a cueillie, Jolie banane, bon appétit !

Jolie banane

& b c jœ œ jœ œ œJo-

FA

lie ba-na-ne,

Jœ œ jœ œ Œsur

DO7

ton palmier,

jœ œ jœ œ œjo-lie ba-na - ne,

& b Jœ œ jœ# œ Œtu

FA

as poussé,

jœ œ jœ œ œjo-lie ba-na - ne,

Jœ œ jœ œ Œon

DO7

t’a cueillie,

& b jœ œ jœ œ œjo-lie ba-na - ne,

Jœ œ jœ œ Œbon

FA

ap - pé-tit!

Paroles et musique: Caroline de Rham

J'écoute le quodlibet avec les noix de coco sur le CD.

17

3534 La mistenlaire

& b c œ œ œ œ œ œ1. Mon

FA

pe - tit bonhom - me

œ œ œ œ œ œque

DO7

sais- tu donc fai - re?

FA

& b œ œ œ œ ˙Sais-tu bien jou - er

œ œ œ œ œ œde

DO7

la mis-ten - lai - re?

FA

& b œ œ œ œ œ œLai -

re lai - re lai - re

œ œ œ œ œ œde

SI b FA

la mis-ten lai - re.

& b œ œ œ œ œAh!

sol

ah! ah! de la

œ œ œ ˙mis-

DO7

ten - lai - re.

FA

J’accompagne avec les notes FA et DO et nomme d’autres instruments : lyre, cloche, etc.

2. Mon petit bonhommeQue sais-tu donc faire ?Sais-tu bien jouer de la mistenfûte ?Flûte, flûte, flûte, de la mistenflûte.Ah ! ah ! ah ! de la mistenflûte.

3. Mon petit bonhommeQue sais-tu donc faire ?Sais-tu bien jouer de la mistenviole ?Viole, viole, viole, de la mistenviole.Ah ! ah ! ah ! de la mistenviole.

1. Mon petit bonhommeQue sais-tu donc faire ?Sais-tu bien jouer de la mistenlaire ?Laire, laire, laire, de la mistenlaire.Ah ! ah ! ah ! de la mistenlaire.

Chanson populaire

Notre fondation réalise les vœux d’enfants malades.www.makeawish.ch

Donnons aux enfants malades la chanced’être des enfants avant d’être des malades.

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«Les utopies sont comme des enveloppes de brumessous lesquelles s’avancent des idées neuves etréalisables.»

Raymond Ruyer

Les mythes et les utopies sont des récits imaginaires,essentiels à la réflexion. Cette touche de fiction,qu’elle se rattache au passé ou au futur, permet de sedistancier de la réalité. En s’éloignant du quotidien,on peut prendre de la hauteur, ajouterde la couleur à la réalité quelquefoisun peu terne et sombre, sachant quel’on a toujours besoin de l’imaginairepour guider nos pas.

Si je devais associer des couleurs auxmythes, ce serait celles d’un retable del’artiste maniériste italien JacopoCarpucci, dit Pontormo, avec ses tonspâles, acidulés, raffinés et presqueirréels.

Et si je devais associer des couleurs auxutopies, ce serait assurément celles dela page de couverture de ce numérode Résonances, puisque les couleurs choisies par lephotographe sont vives et donnent de l’énergie, alorsque se dégage dans le même temps une impressiond’irréalité.

Mais à quoi bon ajouter de temps à autre des couleursà la réalité? Pourquoi vouloir modifier celles duprésent? Pour oser les nécessaires adaptations et leséventuelles innovations, nous qui passons beaucoupde temps à raisonner nos peurs, sans avoir toujours lecourage de franchir les obstacles. Les mots de crise, derigueur, d’austérité brouillent nos élans audacieux.

Imaginez un instant une école immuable, ne serêvant pas autrement que ce qu’elle est: quelletristesse! Certes, il ne s’agit pas de vouloir peindre

tous les jours une nouvelle école avec d’autrescouleurs, car le changement pour le changementdonne juste le tournis, mais l’objectif est d’avoir unidéal coloré, ce qui n’empêche pas de vivre l’instantprésent avec enthousiasme.

Mixité, égalité, ICT: ce sont là quelques exemples quece qui, sur papier, est bien différent de la réalité del’école. La mixité fait débat ici et là, l’égalité des

chances ressemble presque à unmirage et l’intégration des ICT n’estpas partout et tout le temps uneréalité, et pourtant il s’agit de tendrevers… sans croire à l’absolu enévoquant ces principes.

Nos utopies collectives diffèrent unpeu ou beaucoup de nos utopiesindividuelles, cependant c’estimportant de laisser aux unes et auxautres une place. Le but n’est pasqu’elles soient totalement irréalisables,comme le sont, parfois ou souvent c’estselon, les utopies politiques, mais ellesn’ont pas non plus pour rôle de

forcément se réaliser… Ce sont juste des étoiles surnotre chemin pour éviter de partir dans tous les sens.Les mythes ont une fonction similaire pour conservernotre ancrage dans notre histoire. S’en détachertotalement, c’est prendre le risque d’être déboussolé.

Les mythes et utopies, qui se combinent de manièrevariable selon les périodes historiques et les zonesgéographiques, contribuent à définir nos valeursidéales. Même si l’on apprécie l’ici et le maintenant, ondoit viser le mieux, encore et toujours. N’est-ce pointdu reste ce qui est demandé aux élèves? Ne doivent-ilspoint chercher à progresser à partir de ce qu’ils sont?Souhaitons à l’école et à ses principaux acteurs qu’ilss’accordent une petite dose de fiction pour imaginer et construire un idéal servant de cap…

Résonances - Mars 2012 1

Des mythes et des utopiespour avancer…Des mythes et des utopiespour avancer…

Nadia Revaz

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2 Résonances - Mars 2012

Sommaire

4-13

Sommaire Des mythes et des utopies pour avancer N. Revaz 1

Formations en langues étrangères - SE 47Les dossiers de Résonances 48

Education musicale 14 4’33’’ ou la leçon de silence - B. Oberholzer & J.-M. Delasoie

Projet de classe 15 Bataille des Livres: des élèves rencontrent Thomas Scotto - N. Revaz

Chiffre du mois 18 68% de rendement à un test d’anglais en 9CO - SFT/URD

Du côté de la HEP-VS 19 Garçon ou fille au primaire: regard de Johan Epiney - N. Revaz & HEP

Doc. pédagogique 22 DVD-R documentaires: les suggestions du mois - MV-St-Maurice

Images et sons du Valais 23 Exposition «Cosey, Repérages» - MV-Martigny/A. Michellod

Sciences 26 La démarche, ça s’apprend! Le traitement des résultats (5/8) - A. Bardou, S. Fierz & C. Keim

Recherche 28 Rapport de tendance sur l’éducation artistique - CSRE

Rencontre 29 Isabella Giussani ou les arts visuels en classe - N. Revaz

Echo de la rédactrice 31 La motivation n’a pas d’âge - N. Revaz

Français 32 Du nouveau autour de la promotion de la lecture - V. Borghini

Livres 34 La sélection du mois - Résonances & D. Constantin Raposo

Education physique 36 Un clic pour l’éducation physique - N. Nanchen & L. Saillen

Mémento pédagogique 37 A vos agendas - Résonances

Autour de l’école 38 Violaine Martinella-Grau: un guide pour canaliser la violence - N. Revaz

Objectif nature 40 Objectif Eau à Finges - Team Pfyn-Finges

Concours 40 Les frappadingues de Résonances - Elève

Mise en liens 41 Education aux médias - N. Revaz

ICT 42 L’école numérique - M.-T. Rey

Spectacle 43 Mister DAN en tournée - Mister DAN

Revue de presse 44 D’un numéro à l’autre - Résonances

CPVAL 46 La CPVAL en 2011 - P. Vernier

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Les utopies pédagogiques

Les utopies pédagogiques

L’utopie est une conceptionidéaliste, dont le but n’est pasqu’elle se réalise totalement. Laplupart des utopies pédagogiquesse métamorphosent par touchessuccessives, en fonction desévolutions de la réalité, maisservent de modèle, d’idéal, derêve, de cap, de moteur… Oserl’utopie, c’est peut-être vaincre lapeur de l’inéluctable changement.

4 Les utopies pédagogiques: des moteurs pourl’écoleE. Vellas

7 Les utopies, c’est comme le pèreNoëlP. Perrenoud

10 Vos utopies…et les pistes pourles réaliser(partiellement)N. Revaz

13 La bibliographie dela DocumentationpédagogiqueE. Nicollerat

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Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde. Archimède

Le monde de l’école ne serait-il plus sous l’influenced’utopies? Parce que les sciences nous montrent lacomplexité de l’éducation? Parce que l’humanité, mal-gré ses progrès scientifiques et ses découvertes tech-niques, ne va pas si bien que cela? Parce que les uto-pistes sont montrés du doigt?

Pénétrer dans le monde de la pédagogie nous éclairevite sur l’état de l’utopie dans le monde de l’éduca-tion: fort heureusement, elle règne toujours au cœurdes métiers d’enseignant, d’éducateur, de formateur.Tout entière présente dans l’idée d’une éducation tou-jours possible. Et, le plus souvent, une éducation vuecomme un processus de progression de l’humanité.

Pourquoi en être heureux? Soyons clairs: l’utopie n’est pas à réaliser. Pour nousêtre utile, elle ne peut être qu’une idée, régulatrice,orientant notre action, mais ne présentant pas unquelconque objet à faire advenir à tout prix. Nous sa-vons aujourd’hui les dangers d’une utopie devenantprogramme, et faisant sombrer dans l’idéologie (Vel-las, 2003, pp. 80-82). Pour que l’utopie ne deviennepas dangereuse, elle doit demeurer simple cible.

L’utopie ainsi définie est effort de pensée, d’imagina-tion, de création d’un monde irréel. Elle ouvre une fe-nêtre sur un avenir imaginaire prometteur. Un horizon,une bouffée d’air, un espoir qui poussent à explorer denouveaux chemins et peuvent guider des transforma-tions sociales réelles.

Ainsi l’éducation et l’école ont tout à gagner à êtrepensées sous le sceau de cette utopie actuelle: une

éducation au seul service du bien-être de chaquehomme et de la progression de l’humanité. Elle tire laréflexion vers le haut, pousse à la problématisation del’éducation de l’homme, et freine un pragmatisme quiveut résoudre les problèmes sans avoir pris le temps deles poser. Cet imaginaire social fortifie le regard cri-tique sur ce qu’on fabrique, mais sans désespérance.

Les éducateurs parmi les plus grands utopistesLes Droits de l’Homme, l’UNESCO, misent sur l’utopied’une éducation vue comme source de progression del’humanité (Delors, 2012). Ces institutions nous aidentà voir l’utopie comme nécessaire, comme tous les pé-dagogues qui depuis toujours sont guidés, chacun àleur manière, par l’idée d’une éducation respectueusede l’être humain. Une idée qui les fait se tenir deboutet résister, le plus souvent, aux politiques éducativesqui les gouvernent. Ce qui leur vaut, soulignons-le, unevie professionnelle dans les institutions d’Etat difficile.

C’était hier, entre tant d’autres: Joseph Jacotot (1770-1840), convaincu que tout homme peut apprendre;Anton Makarenko (1888-1939) accueillant les délin-quants à la colonie Gorki en Union soviétique; JanuszKorczak, inspirateur des Droits de l’Enfant, martyrde Treblinka qui s’oppose aux autorités des écoles«qui abîment les gosses». C’était aussi Célestin Freinet(1896-1966), cible célèbre des attaques de l’extrême

Les utopies pédagogiques:des moteurs pour l’écoleLes utopies pédagogiques:des moteurs pour l’école

E. Vellas

4 Résonances - Mars 2012

Prochain dossier

La robotiqueà l’école

Les utopies ne sont pas forcément les réalités de

demain.

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droite, contraint de créer une école privée pour met-tre en œuvre sa pédagogie; Don Lorenzo Milani (1923-67), exilé à Barbiana fondant son école pour les exclus;Fernand Oury (1920-1998), devant faire face à ses dé-tracteurs le traitant de «demeuré», parce qu’il s’obsti-nait à enseigner aux marginaux des villes.

Ce sont aujourd’hui d’autres pédagogues qui poursui-vent le chemin, toujours guidés par la même utopie in-fluant leurs «théories pratiques»: une éducation res-pectueuse de chaque être humain.

Ils sont enseignants, éducateurs, formateurs, travail-leurs sociaux, élus locaux, syndicalistes, membres demouvements pédagogiques. Tous bousculant les pra-tiques éducatives actuelles parce qu’ils refusent de re-noncer à leur indignation devant l’injustice, l’exclusion,la sélection, l’oppression, que leur utopie éclaire. Celle-ci les poussant à travailler dans la visée d’une culture depaix, de solidarité, de justice sociale, de démocratie, departage des savoirs, de compréhension mutuelle…

L’utopie aide à résisterPhilippe Meirieu (2009, p. 8), présentant quelques mi-litants d’aujourd’hui du LIEN*, tous guidés par cetteutopie d’une éducation pouvant être respectueuse detout être humain, montre, après avoir lu leurs témoi-gnages, combien cet imaginaire social leur donne lecourage de résister aux incohérences des systèmeséducatifs dans lesquels ils travaillent:

«Comme tant d’autres, ils auraient pu choisir la facilité,s’inscrire douillettement dans des institutions pour yfaire carrière, apprendre progressivement à éroder leurcolère devant l’injustice, à calmer leurs agacementsdevant la bêtise des “y a qu’à sévir…” et la honte des“tant pis pour eux!” Ils auraient pu aussi pratiquer cetteforme de schizophrénie sociale, si pratique aujourd’hui,qui consiste à se repaître d’intentions générales et gé-néreuses… tout en faisant au quotidien, exactement lecontraire de ce qu’on annonce. Ils auraient pu se réfu-gier dans une posture de surplomb, idéologique ouscientifique, qui permet de juger de tout et de tous, aunom d’un droit à la critique qu’on n’assortit jamais d’undevoir de propositions. Ils auraient pu se calfeutrer dans“la belle souffrance” de ceux et celles qui se viventcomme des victimes pour justifier leur immobilisme ets’abîment dans l’esthétisme de la désespérance… Maisils n’ont rien fait de tout cela! Ils ont, au contraire, par-fois avec une grande gueule, parfois avec une voixfluette, parfois seuls, parfois en groupes, parfois dansde petits espaces, parfois dans de plus grandes institu-tions, parfois par des initiatives publiques, parfois dansla clandestinité, tenté de résister. Résister à la fatalitésous toutes ses formes: la fatalité des dons et celle des“héritiers”, la fatalité de la “reproduction” et celle de la“paix des cimetières”, la fatalité de l’exclusion et du si-

lence imposé aux plus fragiles. La fatalité de l’absurditéquotidienne de systèmes qui sont devenus incapablesde regarder en face à quel point ils produisent lecontraire de ce qu’ils prétendent… Emplois du tempssegmentés et sonneries stridentes permanentes pourdes élèves qu’on voudrait former à l’attention et à laconcentration. Notations qui réduisent le travail scolaireà une marchandisation et chosifient des sujets qu’onvoudrait faire progresser. Enseignements “magistraux”qui prétendent capter un auditoire qu’on encourage,en réalité, à développer des stratégies de fuite pour

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faire face à l’ennui qui suinte. Exercices mécaniques quisont censés former la personne, quand ils l’assujettis-sent et lui interdisent d’accéder au caractère émancipa-teur des savoirs élaborés par les hommes».

Les militants pédagogiques historiques, comme ceuxdu 21e siècle ne supportent pas les hypocrisies. Au siè-cle dernier, agissant dans un vaste mouvement socialdit d’Education nouvelle, ils osaient dire haut et fortles utopies qui les guidaient. Ce qui a favorisé unerecherche éducative, de grandes qualités, provoquantla création de multiples pédagogies nouvelles. Au-jourd’hui, le travail des pédagogues utopistes estmoins connu. Parce que, osons poser cette hypothèse,la recherche des éducateurs-chercheurs se trouve enmarge de la recherche scientifique sur l’éducation et,dans la foulée, peu reconnue par les politiques del’éducation. Les utopies des enseignants en recherchesont ainsi aujourd’hui traitées souvent par l’indiffé-rence, l’ironie, voire le mépris.

Questionner l’utopie pour lui redonner forceLa question «les utopies des pédagogues d’aujour -d’hui seront-elles les réalités de demain?» est unemauvaise question. Nous avons tenté de le rappeler:les utopies n’ont pas pour fonction d’être réalisées.Les pédagogues doivent aussi le comprendre pour nepas sombrer dans un aveuglement idéologique.

En revanche, cette question ne doit-elle pas être poséede manière urgente: peut-il y avoir progression del’éducation et de l’école sans utopies éducatives? Sanscet espoir et ce courage qu’elles donnent pouvant serévéler si créateurs de nouvelles alternatives réelles?

* Lien International d’Education nouvelle (LIEN).Site: www.lelien.org

Bibliographie

Delors, J. L’éducation ou l’Utopie nécessaire. Unesco. www.unesco.org/delors/tffrench/utopie.htm, consulté le 9.2.2012.

Meirieu, Ph. (2009). «La foi des mécréants. Préface». In O. etM. Neumayer & E. Vellas, Relever les défis de l’Education nou-velle. 45 parcours d’avenir, pp.7-10, Lyon: Chronique sociale.

Vellas, E: «Utopie», in LIFE-Université de Genève, L’école en-tre Autorité et Zizanie, pp. 80-82, Lyon: Chronique sociale.

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Etiennette Vellas Membre du Groupe Romand d’Education Nouvelle (GREN)Membre associé du LIFE, Université de Genève(l’a

uteu

re

Oser l’utopie

«L’utopie n’est-elle pas “en même temps une critique duprésent et une forme d’attirance qui nous fait signe deloin”? Si l’utopie n’existait pas n’en serions-nous pasencore à l’âge de pierre? Pensons à ce que l’on a osé àpeine imaginer… et qui peu d’années après a étélargement dépassé![…]Et si nous commencions par accepter d’oser? Sénèquenous a tracé le chemin: “Ce n’est pas parce que les chosessont impossibles que nous n’osons pas, c’est parce quenous n’osons pas qu’elles sont impossibles.”»Gérard De Vecchi. Ecole: sens commun… ou bon sens?Manipulations, réalité et avenir. Paris: Delagrave, 2007.

Imaginer l’école de demain«N’est-il pas souhaitable: • D’apprendre à connaître, car il suffit d’observer l’évolu tion

des programmes et de voir l’évolution des sciences et destechnologies pour comprendre qu’il y a augmen tation desconnaissances susceptibles d’être acquises. […]

• D’apprendre à apprendre, sachant que dans ce cas ladifficulté réside dans la mise en œuvre de ce concept.[…]

• D’apprendre à être et savoir affronter les problèmes dela vie.

• D’apprendre à vivre ensemble, notion fondamentale quia toujours été une préoccupation majeure de l’écolerépublicaine?»

Rudolf Bkouche et Jacques Dufresne (Dir.). L’école entreutopie et réalité. Paris: L’Harmattan, 2000.

L’utopie des intelligences«Je rêve d’une école qui, au développement del’intelligence abstraite, oserait grandement associer celuide l’intelligence relationnelle, de la sensibilité artistique,de l’intelligence pratique, bref, des talents multiples quepossèdent les enfants - une école qui aurait à cœur deformer des personnalités soucieuses de construireensemble un monde plus juste, plus humain.» Jacques Lévine et Jeanne Moll. JE est un autre - Pour undialogue pédagogie-psychanalyse. Paris: ESF, 2000.www.pedagopsy.eu/campagne_electorale3.htm

L e d o s s i e r e n c i t a t i o n s

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Le père Noël n’existe pas, mais si l’on y croit, cettecroyance a des effets, elle engendre des espoirs, desprojets et des actes. A l’âge adulte, on rencontre un di-lemme: comment être lucide, donc savoir que c’estune croyance, tout en continuant à y croire, parce quec’est une façon de ne pas désespérer? En mai 68, on di-sait «Soyez réaliste, demandez l’impossible». Pourquoiest-ce réaliste? Parce que si l’on ne demande que lepossible, on n’obtiendra pas grand-chose! L’utopiefonctionne comme une forme de surenchère, d’inac-cessible étoile. On sait, au fond de soi, qu’elle est inac-cessible. Mais le reconnaître, c’est renoncer à tenterd’aller dans cette direction.

Dans le champ scolaire, ceux qui trouvent que tout vabien peuvent dormir sur leurs deux oreilles en se mo-quant des utopies des pédagogues et autres rêveurs.L’égalité des chances? Irréaliste? Instruire chacun? Im-possible? Associer tous les acteurs aux décisions? Nerêvez pas! Une telle sérénité est refusée à ceux qui serévoltent contre les inégalités, l’échec, l’ennui, le nonsens, la faible adéquation des apprentissages scolairesà la vie actuelle, le chômage ou le «no future» desjeunes. Ils déclinent dans le monde scolaire le vieuxdébat de la gauche entre réformistes et révolution-naires.

Ce débat a-t-il avancé? Pas sûr. Les réformistes disent:«Le changement ne peut se faire que progressive-ment, il ne doit pas faire peur à la majorité ni recourirà la violence». Les révolutionnaires leur rétorquent: «Ilfaut une rupture, le changement dans la continuité,c’est une belle idée, mais c’est d’une ampleur limitéeet d’une durée infinie». Ce qui se passe au Moyen-Orient a donné tort à ceux qui espéraient que les dic-tatures tunisiennes, égyptiennes, libyennes, syriennesferaient place en douceur à un peu de démocratie.Or, rien ne s’est passé, les dominations se sont plutôtdurcies. Le changement, inachevé et incertain, estvenu d’une rupture, avec de violents affrontements.Dans les pays développés, on dit depuis longtemps

qu’il faut discipliner le système bancaire et les marchésfinanciers. Pour les uns, le capitalisme financier est ca-pable d’autorégulation, pour les autres, seules desmesures radicales peuvent modifier la situation. Qui araison? De même pour le chômage, les rapports Nord-Sud, les dérèglements climatiques: politique des petitspas ou grand chambardement?

La conviction de chacun dépend parfois de son impa-tience et de son tempérament davantage que d’uneanalyse précise des chances respectives d’une réformegraduelle ou d’une rupture radicale. Aucun précédentdans l’histoire, aucun parallèle avec un autre système nepropose d’argument définitif. Il s’agit toujours de faireun pari, dont on ne saura jamais s’il était le meilleur…

Les utopies, c’est comme le père Noël…Les utopies, c’est comme le père Noël…

P. Perrenoud

«Chercher la part du réalisable dansune utopie et définir les conditions decette réalisation devrait aller de soi.»

L’utopie fonctionne comme une inaccessible étoile.© Antoine Arend, 6P (Classe de Céline Melly et Daphnée

Constantin Raposo à Vissoie). Dessin reçu dans le cadre duconcours Les Frappadingues de Résonances.

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C’est vrai de toute stratégie, mais il y a des domainesdans lesquels la théorie permet de prévoir de manièreplus sûre ce qui se passera si… Faut-il opérer ou choisirun traitement graduel à long terme? Il y a des cas oùla médecine n’en sait rien et lance les dés. Mais dansde nombreux cas, même s’il n’y a pas de certitude ab-solue, elle peut déduire une stratégie prometteused’un modèle intégrant l’ensemble des données.

Le choix est plus difficile lorsqu’il s’agit d’affaires so-ciales, surtout lorsque le changement exige une stra-tégie collective, car alors il faut mettre d’accord denombreux acteurs dont chacun se représente diffé-remment l’illusoire et le possible. Se heurtent danstout mouvement protestataire, dans tout syndicat,dans tout parti favorable au changement une lignedure et une ligne plus conciliante. Leur désaccord du-rable entraîne souvent une scission ou la coexistencede fractions ou de «courants» qui dépensent beau-coup d’énergie à se combattre, ce qui les conduit à seneutraliser réciproquement. Les divisions perpétuellesdes innovateurs sur la meilleure stratégie de change-ment en font certainement les alliés involontaires,mais «objectifs», des forces conservatrices, qui rica-nent en regardant les rêveurs se déchirer.

Ceux qui veulent changer l’école n’échappent pas àces divisions. Lorsque la stratégie est une sourced’identité plutôt qu’un choix pragmatique, les diver-gences sont faiblement négociables. Chacun sera uto-pique ou réaliste selon qu’il se trouve bien dans tel outel rapport au monde et au changement. Cependant,parmi les gens qui veulent changer l’école, certains

cherchent avant tout, sans états d’âme, une stratégieefficace. Pour se mettre d’accord, ils ont surtout be-soin d’une représentation partagée à la fois des effetsde telle ou telle méthode, de la probabilité d’attendreles effets désirés sans engendrer des résistances ma-jeures ou des effets pervers.

Or, la seule façon de construire une représentationpartagée du possible est de la fonder sur des savoirs,sur une théorie. Définir le souhaitable relève de l’idéo-logie, cerner le possible relève – idéalement – de laconnaissance. Mais entre les deux, la frontière n’estpas nette. Elle l’est d’autant moins que la connais-sance de sens commun est elle-même imprégnéed’idéologie. Nul ne se résigne volontiers à admettreque ce qu’il estime souhaitable est impossible, demême qu’on préfère croire que ce qu’on redoute nepeut pas arriver… Dissocier le souhaitable du possibleest donc un exercice à recommencer sans cesse.

Prenons l’exemple de la lutte contre les inégalités. Lesuns pensent qu’il est possible de donner à tous deschances égales de réussir à l’école, d’autres pensentque c’est illusoire. Chacun estime avoir raison etcampe sur ses positions. La seule manière, bien incer-taine sans doute, de rapprocher les points de vue se-rait de mieux comprendre les mécanismes qui engen-drent les inégalités.

Penser que l’égalité des chances est possible, c’est pen-ser que la probabilité de réussir à l’école pourrait êtrela même quelle que soit l’origine sociale des élèves,leur sexe, leur appartenance ethnique, leurs conditions

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de vie, la culture familiale, le niveau d’instruction et lerevenu de leurs parents. Or, dans l’école telle qu’elleest, la probabilité de réussir dépend fortement de cesvariables. On ne pourrait s’affranchir de ces influencesque de deux manières: soit en faisant grandir les en-fants dans un «no man’s land», une sorte de Kibboutzà l’échelle d’un pays entier, effaçant les différences en-tre familles, communautés et classes sociales; soit enparvenant à neutraliser intégralement les atouts desuns et les handicaps des autres par une pédagogie for-tement différenciée, l’école apportant aux plus défa-vorisés ce que leur famille n’apporte pas.

La première voie est impensable. Dans une société oùl’enfant est l’achèvement du couple, comment imagi-ner qu’on puisse s’en séparer au nom de l’égalité? Laseconde voie est tout aussi utopique: quel que soit lesystème éducatif, ceux qui y ont réussi ont, lorsqu’ilsdeviennent parents, les moyens de donner à leurs en-fants plus de chances qu’aux autres, tout simplementparce qu’ils sont familiers du système éducatif et peu-vent et veulent aider leurs enfants à mieux réussir queles autres. Si les inégalités étaient neutralisées au pri-maire, elles resurgiraient de plus belle au secondaireou plus tard encore. Pour que cela n’arrive pas, il fau-drait que les favorisés s’abstiennent volontairement defavoriser leurs enfants, au nom de la justice scolaire.Sans doute des moines parviendraient-ils à une telleabnégation. Mais ils n’ont pas d’enfants…

Est-ce à dire que rien n’est possible? Non, car si l’égalitédes chances est une utopie, il paraît en revanche possi-ble de conduire chacun à un seuil minimum d’instruc-tion. C’est possible, justement, parce que cela n’em-pêche pas les inégalités. On se limite à les déplacer. WaloHutmacher utilise volontiers l’image de l’échelle dans unascenseur: lorsque l’ascenseur monte, l’échelle reste uneéchelle; ceux qui sont au bas de l’échelle en savent tou-jours moins que ceux qui sont plus haut. Les inégalitésdemeurent. Mais le niveau absolu des plus démunis s’estélevé. Or, amener chaque jeune à un niveau minimumd’instruction, ce n’est pas rien. Et ce n’est pas fait!

Si l’on compare celui qui sait lire couramment à 4 anset celui qui n’y parvient qu’à 10 ou 15 ans, on peut sedire que cette égalité cache de profondes inégalités,car les uns arrivent à peine au seuil minimum lorsqued’autres sont bien au-delà. C’est moins séduisantqu’une égalité des chances. Mais c’est réalisable, àcondition d’y mettre la volonté politique, les moyenset la persévérance nécessaires. Est-ce que cela fait rê-ver? Peut-être pas? Est-ce que cela diminue les inégali-tés sociales? Non, mais est-ce le rôle de l’école? Celafait-il une différence? Oui, cent fois oui. Si les moinsinstruits savent lire et maîtrisent les savoirs de base, ilsauront davantage de moyens de vivre décemment, di-gnement, humainement et de manière autonome dansune société complexe, tertiaire, mondialisée.

Je ne puis évidemment, en si peu de pages, démontrerqu’arriver à un niveau minimum est possible alorsqu’une complète égalité des chances ne l’est pas. L’im-portant n’est pas de me croire sur parole, mais de s’or-ganiser pour partager les informations et les grilles delecture théoriques qui permettent ce débat, débou-chent sur des conclusions pas trop contradictoires etsuggèrent une stratégie efficace de changement.

Chercher la part du réalisable dans une utopie et défi-nir les conditions de cette réalisation est une tâche in-tellectuelle qui devrait aller de soi dans une sociétéde la connaissance et de la raison. Hélas, dans le do-maine de l’éducation, notre pensée collective restesimpliste. Les conceptions de l’égalité devant l’écolesont presque aussi approximatives qu’il y a trente ouquarante ans. Rien n’a été consolidé, rien n’est entrédans la mémoire collective, en dépit des avancées dessciences sociales. A chaque campagne électorale, ceuxqui sont attachés à la lutte contre les inégalités pro-mettent l’égalité des chances ou l’appellent de leursvœux.

Sans doute, l’utopie est-elle plus séduisante que lepossible. S’il faut faire rêver pour gagner des voix etdes sièges, elle est préférable au réalisme «froid».Toute utopie perd en effet de son éclat lorsqu’elleest tempérée par l’analyse rigoureuse du champ deforces, des acteurs, des obstacles, des mécanismes enjeu. Elle devient aussi plus complexe, on passe du slo-gan que chacun comprend à une conceptualisationexigeante. Peut-être est-ce cependant la seule façond’éviter que les indignés deviennent des cyniques oudes aigris, des conservateurs par dépit, voire des sym-pathisants de l’extrême-droite… «Celui qui n’a pasété communiste à vingt ans n’a pas de cœur. Celui quil’est encore à quarante ans n’a pas de tête», disaitGeorges Bernard Shaw. Formule aussi percutantequ’idiote. Si nous brûlons ce que nous avons adoré, sinous renions ce à quoi nous avons cru, c’est simple-ment pour nous protéger d’une immense déception.Il existe d’inguérissables utopistes, que la lenteur duchangement ne décourage pas. Ils ne sont pas nom-breux. Et si l’école contribuait à construire un rapportraisonné à l’utopie, à en enseigner le bon usage, ninaïf, ni cynique?

Philippe Perrenoud Faculté de psychologie et des sciences del’éducation - Université de GenèveCourriel: [email protected]: www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoudLaboratoire Innovation, Formation, Education (LIFE): www.unige.ch/fapse//LIFE(l’a

uteu

r

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Quelle est votre utopie pédagogique? Evidemmentque chaque enseignant, chaque directeur d’école,chaque conseiller en orientation… en a 1001, maisdans le cadre de cet article, il s’agissait de n’en choisirqu’une chacun (il fallait bien une consigne!). Parmi lesutopies classées en 2e position, car certains ont ex-primé leur hésitation, mentionnons qu’il y avait parexemple celle consistant à abandonner rapidement lesmanuels scolaires actuels sur papier pour les remplacerpar des éditions numériques entièrement élaboréespar des enseignants, celle d’assouplir les objectifs duprogramme en tenant compte du potentiel de chaqueélève, celle de transférer d’autres budgets vers celuide l’éducation…

Une fois son utopie définie, que faudrait-il pourqu’elle puisse se rapprocher davantage encore de laréalité, car il y a parfois une part de vécu? Manqued’argent, de temps, d’estime de soi et des autres etmanque d’audace semblent constituer les principauxfreins aux utopies présentées. En un mot, tout seraitdéjà plus simple avec le verbe «OSER». Et si nousosions l’école autrement pour les élèves a-scolaires, sinous osions partout la classe à deux enseignants… Etparfois l’utopie, c’est d’en abandonner une autre, quiau lieu d’être le moteur pour l’école, pour reprendrel’expression d’Etiennette Vellas, est devenue un frein.Alors si nous osions l’abandon de l’idée un peu my-thique de la motivation permanente… que se passe-rait-il?

Claude-Alain Granges, enseignant et directeur-adjoint au CO de Leytron

Inventer une école autrement pour les élèves a-scolaires

«Pour les élèves a-scolaires, l’utopie serait d’oser uneécole carrément autrement, c’est-à-dire une école oùl’on apprendrait le français, les mathématiques et lesrudiments des autres disciplines un peu sur le modèlede l’école de la rue. Une telle école permettrait defaire des liens avec la réalité. Au CO de Leytron, cetteutopie est en partie réalité, puisque notre directeur,Philippe Terrettaz, défend une vision de l’école “utileet utilitaire” pour atteindre des objectifs scolaires.

Personnellement, je l’ai en petite partie réalisée dansle cadre des options avec les 3es années, notammentavec le projet de la route valaisanne des Comtes de Sa-voie (ndlr: www.co-leytron.ch/savoie/comtes.html).Pour commencer, on pourrait lancer une classe piloteextra-muros, proposant cette manière d’apprendreautrement. Cette classe serait composée d’élèves a-scolaires, mais aussi d’élèves doués scolairement inté-ressés à l’idée de tenter cette aventure, afin de mesu-rer les bénéfices pour les uns et les autres. Oser expéri-menter cette école extra-muros en ne travaillant quesur des projets concrets et pour lesquels les élèves se-raient parties prenantes permettrait, j’en suis per-suadé, de développer davantage de compétences dansles différentes disciplines pour les élèves qui sont a-scolaires. Ces derniers seraient plus motivés parce quece qu’ils feraient aurait une utilité. L’effort contextua-lisé aurait une portée différente de la visée artificielledes cours traditionnels.Ce serait certainement une expérience anxiogènepour les enseignants, habitués à un environnement in-tra-muros, avec des manuels scolaires, des TBI… Il neserait pas forcément facile de trouver des parentsd’élèves prêts à permettre à leurs enfants de tenterune telle expérience atypique. Et évidemment, il fau-drait que ce soit une volonté du Département… Je suisconvaincu que l’on aurait intérêt à oser ce type d’ex-périmentation pour trouver des solutions correspon-dant mieux à la catégorie d’élèves dégoûtés de l’école.Cette utopie, un peu transformée, existe avec l’EPP-al-ternance, cependant j’irai beaucoup plus loin et passeulement après l’école obligatoire.»

Laurence Lonfat, enseignante spécialiséetravaillant dans un duo pédagogique en classe primaire à Martigny

Augmenter le nombre de classes gérées par deux enseignants

«Mon idéal part d’un vécu que j’aimerais accentuerpour que de personnelle cette utopie devienne collec-tive. Deux enseignants dans chaque classe du cantonseraient un joli rêve, car dans la réalité cela apporteraitun bien-être à tous, pas seulement aux élèves. Cetteutopie, j’ai la chance de la vivre en partie, puisque

Vos utopies… et les pistes pour les réaliser (partiellement)Vos utopies… et les pistes pour les réaliser (partiellement)

10 Résonances - Mars 2012

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je travaille 17 heures avec macollègue. Du coup, je medis qu’il suffirait de pro-gressivement générali-ser les classes à deuxenseignants, afin depouvoir apporter desréponses mieux adap-tées aux besoins dechaque élève en pe-tite ou en grande dif-ficulté. Il est inutilede nous voiler la face:nous avons de plus enplus affaire à des enfantsayant des troubles du com-portement, aussi un duo per-manent en classe permettraitune gestion de classe facilitée.Deux enseignants dans uneclasse, c’est un double regard àchaque instant, mais c’est aussiune collaboration accentuée,qui implique une préparationhors du temps scolaire pour que le temps en classe soitensuite agréable et efficace. Si les deux enseignantssont d’accord de s’investir dans l’aventure, c’est déjà90% de la réussite du duo.Pour que cette utopie devienne réalité, il faudrait desmoyens financiers, mais c’est surtout un choix qui doitêtre fait par les autorités, comme c’est le cas à Marti-gny. Avec la politique des petits pas, je suis persuadéeque l’on pourrait parvenir à faire de cette utopie uneréalité cantonale d’ici quelques années.»

Joseph Métrailler, directeur de l’Ecole des Métiers du Valais à Sion

Miser sur l’apprendre à apprendre et l’apprendre à s’adapter

«L'utopie, c'est de croire que l'on pourrait être capableaujourd'hui de former les jeunes pour les technologiesde demain. C’est difficile, pour ne pas dire impossible,parce qu’on ne sait pas quelles seront les évolutionstechniques, ni quels seront les problèmes de la sociétéqu’il faudra résoudre. A l’Ecole des Métiers, nous for-mons des jeunes pour des jobs qui n’existent pas: ils de-vront utiliser des technologies qui n’ont pas encore étéinventées et résoudre des problèmes dont on ignoretout. L’évolution technologique étant plus rapide au-jourd’hui qu’il y a 30 ans, le défi est donc plus impor-tant au niveau de la formation. Notre travail, c’est deleur apprendre les technologies d’aujourd’hui pourqu’ils se construisent une boîte à outils la plus variéepossible, afin qu’ils soient capables dans le futur de

s’adapter aux évolutions nonencore envisagées. L’espoir

est possible pour autantque l’on mise davantagesur le fameux appren-dre à apprendre et surl’apprendre à s’adap-ter à des situationsinconnues. Il faudraitque cela deviennevraiment un point es-sentiel dans la forma-

tion des jeunes, car ilsseront comme les capi-

taines de navire qui ontdécouvert l’Amérique sans

savoir où ils allaient et quiont néanmoins pris les bonnesdécisions sans avoir toutes lesinformations et avec des outilsqu’ils ne maîtrisaient pas par-faitement. Ils devaient faireconfiance à leur intuition et col-laborer entre eux. Nos jeunes

seront les découvreurs de demain, aussi il nous faut lesaider pour qu’ils puissent relever au mieux ce défi.»

Nicole Jacquemet enseigne la sociologie à la HEP-VS - St-Maurice

Accompagner les jeunes pour qu’ils aient tous un diplôme

«Je suis frappée par le nombre de jeunes qui quittentle système éducatif sans diplôme. D’après les chiffresde 2010 de l’Office fédéral de la statistique, sur l’en-semble de la population active, il y a 14% de per-sonnes qui n’ont pas de diplôme dont davantage defemmes que d’hommes. Et si l’on zoome sur la tranched’âge des 25-34 ans, on est encore à 11%. C’est im-pressionnant de se dire qu’il y a encore autant dejeunes qui se sont arrêtés à la fin obligatoire ou quiont commencé une formation secondaire mais nel’ont pas terminée. En filigrane, il y a la question dugenre, car même si les différences garçons-filles s’atté-nuent, elles existent encore. En termes d’insertiondans le monde du travail, les enjeux derrière ces chif-fres sont énormes. Mon utopie serait que chaquejeune quitte le système éducatif avec un diplôme.Pour ce faire, il n’y a pas de remède miracle, mais il fau-drait lier cette question à celle de l’égalité des chances.Au niveau du système, nous allons dans le bon sens,avec la suppression des filières au CO permettant deretarder la sélection qui était trop précoce. En classe, ily a toute la lutte contre l’échec scolaire. Et là, il y a1000 pistes possibles, avec notamment la formation

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Les freins à l’utopie: le manque de temps, d’argent, d’estime et d’audace.

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des enseignants à la différenciation, la mise en place dedavantage de mesures d’appui. Au niveau du secon-daire I et de la formation professionnelle, il y a une ré-flexion à avoir sur les raisons du décrochage des jeunes.Il faudrait aussi prévoir un accompagnement des fa-milles pour qu’elles puissent à leur tour mieux suivre lascolarité de leurs enfants et ensuite leur orientationprofessionnelle. On commence à en parler et cela mesemble une bonne chose. L’information est primordiale,car beaucoup de parents et de jeunes ne se rendent pasforcément compte des conséquences d’une sortie dusystème éducatif sans diplôme. Il s’agirait par ailleurs dedévelopper les bourses pour les jeunes issus de milieuxdéfavorisés ou de la migration. Organiser tout cela n’estpas simple, mais c’est le défi de notre société.»

Fabienne Martin, enseignante en classe enfantine à Sierre

Stimuler la curiosité des élèves avec des moinsgrands groupes classes

«Je rêve d’avoir dans ma classe des enfants qui soientplus curieux de leur environnement et des activités pro-posées. Lorsque je discute avec des collègues qui ensei-gnent dans des villages, j’ai l’impression que les élèvesont davantage d’interactions avec des adultes, avec lanature, ce qui stimule leur curiosité. Bien sûr, c’est aussi ànous d’éveiller cette envie d’apprendre. Toutefois, avecde grands groupes classes, c’est parfois difficile, parceque certains élèves n’osent pas s’imposer pour s’expri-mer, sont perturbés par trop de mouvement autourd’eux… En classe, j’ai des élèves qui ne veulent que jouerà la poupée ou à la ferme, parce qu’à la maison ils regar-dent constamment des écrans, ce qui ne stimule guère à

la manipulation ou à l’expérimentation. A l’école enfan-tine, il faudrait du temps pour du non-scolaire, car onoublie trop souvent qu’actuellement certains enfantspassent d’un univers restreint à une vie collective entou-rés de plus de vingt autres enfants sans transition. Avec un peu moins d’élèves mais pas trop peu non plusparce qu’il faut qu’il y ait suffisamment d’interactions,nous aurions plus de temps pour chacun, ce qui permet-trait de leur porter l’attention nécessaire et donc de lesmotiver individuellement mais aussi d’allier plaisir et ap-prentissage. Il y a quelques jours, avec quatre élèves ma-lades, j’avais l’impression que tout était plus libre et plusefficace. J’ai vraiment l’impression que l’on manque detemps pour écouter les enfants et partir de ce qu’ils sa-vent, même si avec l’expérience on a moins la pressiondes objectifs. De plus, avec des groupes classes plus pe-tits, sortir de la classe serait aussi moins compliqué.»

Adrienne Délèze, conseillère en orientationau collège de la Planta de Sion

Abandonner l’utopie de la constante motivation

«L’utopie, c’est d’imaginer que toute personne à toutmoment peut se motiver pour vouloir le meilleur pourelle et engager le meilleur d’elle-même. On fonc-tionne comme s’il suffisait que les gens décident pourqu’ils trouvent la bonne orientation, alors que c’estjuste impossible. L’accélération de nos quotidiens nenous permet pas toujours de prendre soin de nos len-demains... Les individus doivent composer avec desphases de doute, de jachère, d’échec… Il faut admet-tre que certains jeunes ne sont pas motivés au mo-ment du choix et il s’agit aussi d’être conscient quetous ne trouveront pas forcément un métier qui les in-téresse, car nous ne sommes pas égaux en matière depassion. Au collège, je rencontre des jeunes qui sontpressés par les délais d’inscription, alors qu’ils hésitentsur leur projet et c’est difficile de leur faire compren-dre que ce ne sera pas forcément une solution défini-tive, mais simplement intermédiaire. Les parcours sontrarement rectilignes et peuvent se construire parétapes progressives, cependant il faut du temps pourl’expliquer aux jeunes.Cessons de croire que parvenir à construire un projetqui motive les jeunes peut se faire dans l’immédiateté.Face à quelqu’un qui n’est motivé ni par l’école, ni parrien, le conseiller en orientation n’a pas de baguettemagique, aussi il faudrait parfois pouvoir laisser dutemps au temps en organisant ces étapes intermé-diaires, afin que les jeunes ne se retrouvent pas à nerien faire, juste parce que c’était un moment de creux.La situation est paradoxale au quotidien, car il y a leprincipe de réalité qui oblige à choisir.»

Propos recueillis par Nadia Revaz

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Quelques liens pour aller plus loin

Utopie éducative, utopie pédagogiquewww.ac-orleans-tours.fr/rdv-histoire/archives/2000/a-2000-utop-educ2.htm

Utopie pédagogiquewww.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article2903

Une autre école est-elle utopique? (interview de Bernard Collot parue dans larevue interne des CEMEA)http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collot/CEMEA.htm

Une utopie pour l’éducation demain – les maisons de connaissanceswww.brunodevauchelle.com/utopie.htm

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Résonances - Mars 2012 13

La bibliographie de laDocumentation pédagogiqueLa bibliographie de laDocumentation pédagogiqueLe secteur documentationpédagogique de laMédiathèque Valais - Saint-Maurice proposequelques suggestions delecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documentsmentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - Saint-Maurice (cf. cotesindiquées) et pour certains à Sion également.

BENTOLILA A., Quel avenirpour l’école?: Entre passéisme nostalgique etutopie, «Les entretiensNathan; actes 16», Paris,Nathan, 2007. Cote: 37.011(44) QUEL

CALABUIG B., L’école en quête d’avenir, «Collection utopiecritique», Paris, Syllepse, 2007. Cote: 37.014(44) ECOL

DROUIN A.-M., Education et utopies, «Philosophie del’éducation», Paris, Libr. philosophique J. Vrin, 2004. Cote: 37.017 DROU

DUPRIEZ V., De l’écoleau marché du travail, l’égalité des chances en question,«Exploration. Recherches en sciences de l’éducation», Bern, P. Lang, 2008. Cote: 37.014.53 DELE

FRACKOWIAK P., Pour l’école du futur: du neuf et du courage,«Pédagogie formation. Essentiel», Lyon, Chronique sociale, 2009. Cote: 37.014(44) FRAC

MEIRIEU P., Frankenstein pédagogue, «Pratiques et enjeuxpédagogiques», Issy-les-Moulineaux, ESF, 2011. Cote: 37.017 MEIR

PERRENOUD O., Les cyclesd’apprentissage: une nouvelle organisation auservice des élèves, «Cahiers

de la Section dessciences del’éducation.Pratiques et théorieno 105, 2005»,Genève, Univ. deGenève Fac. depsychologie et des sciences de l’éducation, 2005.

Cote: 373.3(494) PERR

VACHELARD D., Transformerl’école: l’utopie du quotidien,«Pédagogie formation.L’essentiel», Lyon, Chroniquesociale, 2008. Cote: 37.013 VACH

Dénonciation de l’utopie pédagogique

«De même que le malheur se trouve au départ de l’utopiepolitique, l’échec est inscrit au commencement de l’utopiepédagogique. Les pédagogues annoncent la “réussite pourtous”, mais en même temps ils proscrivent les véritablesmoyens d’apprendre et dévaluent le savoir lui-même.»Jean de Viguerie. Les pédagogues. Essaie sur l’utopiepédagogique. Paris: cerf, 2011.

La déclaration utopique d’Albert Jacquard«Moi, Albert Jacquard, ministre de l’Education, je décrète:[…]Article sixième Chaque professeur sera assisté d’un professeur dephilosophie. Il faut en effet doubler l’accumulation desconnaissances d’une approche par les concepts. Il faut enparticulier passer par l’histoire des sciences, resituer lesconnaissances par rapport aux erreurs historiquesd’interprétation des savoirs. Il faut que les élèves aient

conscience des enjeux politiques qui se cachent derrièrele progrès scientifique. On pourra rester quelquessemaines sur un même concept, plutôt que de saupoudrerdu savoir dans chaque cours. Article septième Le travail des professeurs par disciplines est annulé auprofit du travail en équipe. La progression du travail desclasses ne doit pas être perturbée par des impératifs deprogramme. […]»Albert Jacquard. Mon utopie. Paris: Stock, 2006.www.humanite.fr/node/308773

Le quotient relationnel, une utopie pour le millénaire«Travailler à développer son quotient relationnel, cela veutdonc dire passer de l’utopie de vouloir changer le monde àla possibilité très concrète de changer sa relation au monde.[…] Le vrai changement social ne saurait bien se réaliser[…] sans la transformation individuelle, et c’est tant mieux.»Article d’Olivier Clerc www.ecolechangerdecap.net

L e d o s s i e r e n c i t a t i o n s

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Dans notre recherche sur le silenceen musique, nous nous sommes sou-venus du compositeur John Cage2,auteur d’une pièce célèbre intitulée4’33’’.

C’est l’occasion pour nous de déve-lopper un tantinet la pensée de cetestimable compositeur et de vousproposer de l’inviter dans nos classes.

Quelques petites précisionssur les recherches de John CageDans les années cinquante, JohnCage a été un des premiers à tenterune réflexion sur les notions d’ex-périmental, de bruit, de hasard3.Difficile pour nous d’expliquer enprofondeur ses idées4. Pour fairesimple, ce compositeur considèrece que nous appelons«silence», les bruits dontnous ne voulons pas, et«musique», les bruits or-ganisés. Il n’existe doncpas de silence proprementdit mais un bruissementincessant, ce qui est, enfait, la véritable nature dusilence.

John Cage fut influencépar des peintres qui réalisè-rent des «peintures blanches» et,probablement, par le bouddhismeZen. En fait, ce que voulait fairecomprendre Cage, ce sont les bruitsimprévisibles pendant les silencesqui doivent être considérés commeétant la partition musicale, commede vraies notes.

C’est dans une chambre insonori-sée que Cage se rendit compte qu’ilentendait malgré tout des sons, enparticulier deux bruits, l’un aigu,l’autre grave: le battement de soncœur et l’activité de son systèmenerveux. Le silence n’existe pas.

Cette expérience va orienter le com-positeur quant à la valeur «musi-cale» des bruits du monde, nés horsde toute intention mélodique. Toutun programme.

L’œuvre 4’33’’Le morceau a été écrit pour lepiano et est structuré en trois mou-vements (wq 33’’, 2’40 et 20’’). Surla partition, chaque mouvementest présenté au moyen de chiffresromains et il est annoté TACET («ilse tait» en latin), qui indique quel’instrumentiste ne doit pas jouer.On suppose que le compositeurs’est inspiré du zéro absolu: - 273degrés, mais rien n’est moins sûr.La première interprétation eut lieuà Woodstock, New-York, en 1952.

Le pianiste David Tudor signala ledébut des mouvements en fermantle couvercle du clavier et la fin enouvrant le couvercle.

A partir de là, beaucoup se sont em-parés de ce morceau pour l’adapterà n’importe quel instrument ougroupe d’instruments avec des du-rées de mouvements des plus di-verses5.

Adaptation scolaireA ce stade de notre réflexion, il esttemps de vous proposer quelques

idées que vous pourriez mettre enpratique tout en sachant que la lec-ture de ce qui précède aura mis enaction votre pouvoir imaginatif etcréatif.

Par un savant travail de groupes,les élèves:

auront choisi un instrument demusique,

auront défini des mouvementset leur durée,

auront écrit la partition,

auront défini comment indiquerle début et la fin de chaquemouvement,

auront réalisé leur œu-vre devant leurs cama-rades.

A chaque interprétation,les sons et bruits serontconsignés et comparés.

La prochaine fois, nousouvrirons d’autres por -tes, pour votre plaisiret… le nôtre.

Bernard OberholzerJean-Maurice Delasoie

Notes

1 Nous nous inspirons d’un article deMarie-Christine Forget, La notion desilence chez John Cage, in revue IN-TEMPOREL, n° 13, 1995.

2 Compositeur américain (1912-1992).3 Il a par exemple composé des œuvres

pour piano préparé (en introduisant,des boulons, des clous…).

4 Le lecteur trouvera aisément des ren-seignements complets sur la toile (in-ternet).

5 Pour vous faire une idée, allez sousYoutube et tapez 4’33’’.

14 Résonances - Mars 2012

E d u c a t i o n m u s i c a l e

Pour John Cage, les silences doivent être

considérés comme de vraies notes.

4’33’’ ou la leçon de silence14’33’’ ou la leçon de silence1

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Dans le cadre de la Bataille des Li-vres (BdL), la tournée des auteurs aeu lieu du mardi 24 au jeudi 26 jan-vier en Suisse romande. Quatre au-teurs francophones (Thomas Scotto,Agnès de Lestrade, Cécile Chartre etEugène) ont été répartis dans lesdifférentes classes valaisannes ayantparticipé au projet.

Les élèves de Véronique Chambo-vay et Marie-Claude Follonier ontaccueilli Thomas Scotto. La classe de3P connaissait évidemment La viede papa, mode d’emploi, puisqueVéronique Chambovay le leur avaitlu, et ils s’étaient abondammentdocumentés sur la biographie et labibliographie de l’auteur. Comme lesouligne l’enseignante impliquéedans la Bataille des Livres, le webpermet une riche préparation, doncautant en profiter.

Les élèves avaient ainsi préparétoute une série de questions en vuede la rencontre du 26 janvier, maisavaient également fait des dessinset rédigé des textes autour de lathématique paternelle. Un travailsalué par la représentante de laBdL accompagnant la tournée va-laisanne.

Dès son arrivée, on sent l’auteurfrançais Thomas Scotto habituéà ces rencontres organisées dansles écoles. A noter qu’il animepar ailleurs régulièrement desateliers d’écriture, ceci expli-quant cela. Véronique Cham-bovay lance l’activité des ques-tions-réponses et immédiate-ment la discussion directeélèves-auteur s’instaure.

Tout sur la création etla fabrication d’un livreComment fait-on un livre? La

première question posée par l’undes élèves est bien vaste, mais l’au-teur interpelle la classe pour uneparticipation active. Ensemble ilsdécrivent le métier d’écrivain. Lespremières réponses fusent: «Il fautde l’imagination pour l’histoire»,«il faut trouver un titre»… ThomasScotto sort alors de son sac l’un deses cahiers de brouillon, tout ra-

turé, avec ses premières idées. «Uncahier de brouillon, c’est un peucomme si on était dans la tête dequelqu’un», explique-t-il.

A l’aide de quelques indices, lesélèves devinent les principalesétapes de la création puis de la fa-brication d’un livre, aussi biencelles qui impliquent l’auteur quecelles qui sont du ressort de la mai-son d’édition, de l’illustrateur oude l’imprimerie. L’auteur en profitepour présenter quelques crayonnésd’Elodie Durand, illustratrice de Lavie de papa, mode d’emploi, de fa-çon à permettre aux enfants depercevoir aussi les étapes pour par-venir à l’illustration publiée et deprendre conscience des décalagescomplémentaires entre texte etimage. Les élèves découvrent ainsiles étapes d’un long processus, del’idée à la publication du livre, enn’omettant pas les aspects de diffu-sion et de promotion. Et parfois

Bataille des Livres: des élèves rencontrent Thomas Scotto Bataille des Livres: des élèves rencontrent Thomas Scotto

Résonances - Mars 2012 15

P r o j e t d e c l a s s e

La classe, avec Marie-Claude Follonier à gauche, Véronique Chambovayà droite, et l’auteur au centre.

L’une des rédactions.

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

cette dernière étape fait un détourdans les écoles, avec par exempleune tournée des auteurs.

Thomas Scotto demande aux élèvess’ils savent combien de tempss’écou le en moyenne entre l’idéed’une histoire et l’arrivée du livre enlibrairie. «Une année», répond l’und’eux. L’auteur s’étonne avec amu-sement de cette assurance, en di-sant: «Mais comment tu sais cela, tuhabites chez moi?» «Je suis écri-vain», réplique l’apprenti-auteur entoute simplicité et, au terme de larencontre, il ira fièrement montrerl’un de ses textes illustrés au profes-sionnel qui, lui, à 9 ans rêvait de de-venir pâtissier, même s’il aimait déjàqu’on lui raconte des histoires.

Les élèves ont surfé sur internetpour en savoir plus sur ThomasScotto avant la rencontre, et plu-sieurs ont retenu des détails démon-trant leur intérêt pour sa vie et/ouson œuvre. Ainsi Thomas l’élève aretenu que le premier livre de Tho-mas l’auteur remonte à 1998. Cer-taines questions, un tantinet pluspersonnelles, permettent à l’écri-vain d’aborder le mélange entreréalité et fiction ou les entours du li-vre, comme la dédicace. Il est aussiquestion des différences entre unalbum (alboum, dixit l’un des élèvesparticulièrement énergique) et unlivre. La classe découvre par exem-ple que les livres contenant moinsde textes ne s’écrivent pas forcé-ment plus rapidement, car, ainsi quele souligne l’auteur, «une histoire

courte exige de particulière-ment bien choisir les mots».Le métier d’auteur est décritcomme incontestablementplus agréable que bien d’au-tres, mais pas facile pourautant. Thomas Scotto évo -que les moments de panned’inspiration, tout en insis-tant sur le rôle précieux dela curiosité et de la fantai-sie si l’on veut écrire deshistoires. Un iceberg de-vient pour l’auteur jeu-

nesse un iceberg de sorbet abricot,avec la transformation de la réalitéen fiction. Des images parlantespour de jeunes élèves.

Thomas Scotto questionne aussi lesenfants sur leurs pratiques de lec-

ture, belle occasion de faire desliens entre l’écrivain et ses lecteurs.L’auteur vante les avantages du li-vre, qu’on peut poser et reprendrelà où en était resté, grâce notam-ment aux marque-pages. Et il ajouteen bon promoteur: «En plus c’est unobjet qui n’a même pas besoin depiles.»

L’auteur se fait aussi lecteur, en li-sant aux élèves des passages de Lavie de papa, mode d’emploi, un ex-trait des Comptines au long des ruesou l’intégralité d’un livre traduit encoréen…, grâce à un autre acteurde la chaîne du livre. Non, au final,après avoir montré la couvertured’un livre aux caractères exotiques,Thomas Scotto lira Flocon d’amour.L’écoute est attentive.

16 Résonances - Mars 2012

Une astuce pour l'instant présentUn projet, c’est aussi un avant et un après l’activité-phare. Si la rencontre a étésoigneusement préparée, elle se prolongera aussi par une petite discussionentre l’enseignante et ses élèves. Reste qu’au terme de la rencontre avec Tho-mas Scotto, avant de quitter la classe, Véronique Chambovay a demandé àchacun de fermer les yeux pour inscrire dans leur mémoire un souvenir de lavisite de l’auteur en classe. Un petit temps de silence avant celui des remercie-ments. Une astuce simple et efficace pour bien vivre l’instant présent.

Suggestion pratique en partage

Chaque dessin d’enfant aura une dédicace de l’auteur.

Une dédicace de l’auteur en souvenir

pour toute la classe.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

La rencontre s’est faite dans la joieet la bonne humeur, avec une dosegénéreuse d’humour et des exem-ples très concrets permettant auxélèves de mieux se représenterle métier d’écrivain sans oubliertoutes les petites mains qui contri-buent à l’existence du livre. A la finde la matinée, plusieurs élèves, lesyeux étincelants, remercient l’au-teur de sa venue et lui souhaitentun bon retour près de Toulouse. Lamagie du livre a opéré grâce à unauteur. Il est probable que Daniel,Ilaria, Léo, Océane, Matteo et lesautres se souviendront longtempsde ce moment de partage avecThomas Scotto. Leurs enseignantesconserveront quant à elles dansleur mémoire l’enthousiasme deleurs élèves pour la lecture… Unbonheur à entretenir à tous les de-grés de la scolarité.

Résonances - Mars 2012 17

Présentation de la Bataille des LivresLa Bataille des Livres (BdL) est une association de promotion de la lecture au-près des jeunes de 8 à 12 ans. Elle est présente pour sa 15e édition dans 8 pays(Canada, Burkina Faso, Haïti, Belgique, Sénégal, Suisse, Rwanda et France).Environ 20’000 jeunes y participent cette année, dont 6000 en Suisse ro-mande.

Le principe de base

Un lot de romans francophones, variés à plusieurs égards, est prêté aux classesinscrites, pour la durée de l’opération (octobre à mai). En classe, les élèves li-sent pour le plaisir, tout ou partie de la collection. Durant cette période, un vastechoix d’activités est pro-posé aux enseignants, pourleur permettre de stimulerle goût de la lecture chezleurs élèves.

Quatre sélections de 30 ro-mans réparties par tranchesd’âge: Série A 8-9 ans, Série B9-10 ans, Série C 10-11 ans etSérie D 11-12 ans.

L’enseignant effectue des choix parmi les activités suivantes:

En octobre-novembre: une conférence de rentrée pour les enseignantssur un thème en lien avec la lecture et l’activité de lancement destinéeaux classes pour découvrir les livres et avoir envie de s’y plonger. Début desateliers d’écriture en ligne sur le site internet de la BdL en collaborationavec des auteurs et départ de livres voyageurs qui passent de classe enclasse.Une semaine «Lisons ensemble» pour associer les parents à la lecture enlien avec la Semaine romande de la lecture.

En janvier: une tournée des auteurs et illustrateurs à travers les classesde Suisse romande (19 auteurs et illustrateurs cette année ont rencontré208 classes).

En mars: un quiz international sur internet en direct de la Foire du livrede Bruxelles et le Grand Quiz regroupant les classes des 8 pays avec desquestions sur les livres et la francophonie.

En avril-mai: des fêtes du livre régionales organisées pour que les classespuissent se rencontrer et participer à des animations et un quiz intercon-tinental sur internet pour des classes qualifiées.

Tout au long des 7 mois, d’autres activités sont également proposées sur lesite internet de la Bataille des Livres: www.bataille-des-livres.ch

Un espace de publication «La BdL au quotidien» permet aux classesd’échanger et de proposer des articles concernant leurs expériences à traversla BdL www.bataille-des-livres.ch/blog.

Médias sociaux et usages pédagogiques

Dossier de synthèse

Les médias sociaux utilisent destechniques de communicationaisément accessibles pourfaciliter les interactions sociales, interactions sociales qui se fondent sur l’idéologie et la technologie du Web 2.0.Ces technologies permettent en particulier la création etl’échange de contenus généréspar les utilisateurs. C’est à ce titre qu’ils entrent peu à peu dans la classe, pourdes usages numériquespédagogiques ou comme objetde réflexion. Un dossier de synthèse, réaliséen novembre 2011, propose à la fois de définir, de cerner lescontours de ces nouveauxmédias et d’aborder les usagespédagogiques.http://eduscol.education.fr/cid58481/medias-sociaux-et-usages-pedagogiques.html

E n r a c c o u r c i

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

L’anglais a été introduit dans lesclasses de première année du cycled’orientation dans l’ensemble ducanton du Valais à la rentrée 2003.Un premier bilan fut dressé en 2007démontrant que cette introductionavait été couronnée de succès etque les élèves atteignaient, aprèstrois ans de cours d’anglais, le ni-veau A2 du Cadre européen com-mun de référence (CECR).

Cette évaluation a été reconduiteen 2011, au moyen du même test,auprès du même type de classe (CONiv I et II, Collège) et si possible au-près des mêmes enseignants. Des

résultats similaires sont observés.Le rendement moyen des élèves estidentique: 68% avec une légèretendance à la hausse pour trois desquatre compétences évaluées.

Les résultats pour les deux compé-tences considérées prioritaires àce niveau, l’écoute et l’expressionorale, s’élèvent même à 72% et res-pectivement 76% (74% et respecti-vement 75% en 2007). Le rende-ment moyen dans le domaine de la

lecture est également satisfaisantpuisqu’il est de 71%. Comme en2007, les résultats sont insuffisantsdans le domaine de l’écriture (51%,49% en 2007), domaine non priori-taire il est vrai, dans lequel les ob-jectifs fixés sont toutefois à attein-dre. Ces résultats sont d’autantplus réjouissants que des cours deformation continue, dans les do-maines langagier et didactique, se-ront proposés dès l’année scolaire2012/13, et vont encore amélio-rer les enseignements dispensés,certains enseignants s’étant parexemple vu confier des tâches d’en-seignement de L3 sans qu’aucuneexigence langagière n’ait été for-mulée.

«L’animation» d’anglais en collabo-ration avec Jean-Pierre Gaspoz, ins-pecteur scolaire responsable L2-L3,a dégagé des pistes de travail, unplan d’action et des propositionsconcrètes pour améliorer la forma-tion continue des enseignants, demanière à développer leurs compé-tences langagières et méthodolo-giques, à cultiver leur plaisir d’en-seigner et à insuffler aux élèves leplaisir d’apprendre.

68 % de rendement à un test d’anglais en 9CO68 % de rendement à un test d’anglais en 9CO

SFT/URD

18 Résonances - Mars 2012

C h i f f r e d u m o i s

Mon @nnée au collège

Site sur lessciences de lavie et de la terreCe site a été créé en2003 par Fabien Crégut,enseignant de SVT dansun collège du Sud de laFrance, avec la collaboration de ses élèves successifs. Un site riche quicontient des cours, des photos, des vidéos et des liens vers d’autres sites. De quoi satisfaire la curiosité des élèves et des enseignants. www.monanneeaucollege.com

E n r a c c o u r c i

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Pour son mémoire de fin d’étu -des à la HEP-VS, Johan Epineys’est intéressé à la constructionde l’identité sexuée à l’école pri-maire sous l’angle psychosocio-logique. Depuis, il a effectuéplusieurs remplacements de la1re enfantine à la 6e primaire, àSierre, Montana, Mollens… et adonc pu mieux cerner les pistespédagogiques en lien avec sonobjet d’étude. Le sujet passionnetoujours autant Johan Epiney,puisqu’il l’approfondit en rédi-geant un mémoire de master dansle cadre de ses études en scienceset pratiques de l’éducation, forma-tion organisée conjointement parl’Université de Lausanne et la HauteEcole pédagogique du canton deVaud.

Johan Epiney, revenons sur vo-tre mémoire de fin d’études àla HEP-VS. Qu’est-ce qui vous amotivé à choisir le thème de laconstruction de l’identité sexuéecomme objet d’étude?

Les inégalités hommes-femmes dansla société m’interpellent depuislongtemps. Cet intérêt s’est accen-tué dans le cadre des cours de so-ciologie dispensés par Nicole Jac-

quemet à la HEP. Cela m’a faitprendre conscience que l’écoleétait encore un lieu d’inégalitéentre garçons et filles. J’ai choisid’aborder le sujet en essayant decomprendre la notion de cons -truction de l’identité sexuée eten interrogeant les élèves.

Etait-ce une évidence d’abor-der la thématique avec le re-gard des élèves?Au départ je pensais plutôt in-terroger les enseignants, afind’essayer de savoir si leur en-seignement était égalitaire ounon, puis j’ai estimé qu’il fal-lait d’abord commencer parme focaliser sur la perceptiondes élèves, sachant que lesenfants sont aussi actifs dansle processus de construction

d’identité sexuée, en se conformantou pas aux attentes.

Toutes les théories s’accordent-elles aujourd’hui à dire quel’identité sexuée se construit?

Résonances - Mars 2012 19

D u c ô t é d e l a H E P - V S

Johan Epiney est passionné par

l’égalité garçons-filles à l’école.

Garçon ou fille au primaire: regard de Johan EpineyGarçon ou fille au primaire: regard de Johan Epiney

Moyens pour sensibiliser à l’égalité filles-garçons

La mallette pédagogique Balayons les clichés est disponi-ble à la Documentation pédagogique de la MédiathèqueValais - Saint-Maurice: www.mediatheque.ch.

Entre 2006 et 2010, lab-elle a sélectionné des albums illus-trés, afin de promouvoir la construction de l’égalité entreles filles et les garçons: 300 albums sans stéréotypes degenre et des personnages associés à une large variété d’ac-tivités, de rôles, d’émotions et des sentiments inhabituels:www.lab-elle.org.

Créée par les Bureaux de l’égalité romands, la collection«l’école de l’égalité», avec des fiches conçues pour l’en-semble de la scolarité obligatoire pour s’ouvrir, s’exercer à

l’égalité ou se réaliser dans l’égalité, veut encourager laprise en compte de l’égalité dans l’éducation et la forma-tion: www.egalite.ch/ecole-egalite.html (documents télé-chargeables). Ce matériel est aussi disponible pour le prêtà la Médiathèque Valais (www.mediatheque.ch) ou peutêtre acheté auprès de la Centrale cantonale des moyensd’enseignement (www.vs.ch/sft > Catalogue des moyensd’enseignement).

En Valais, le Secrétariat à l’égalité et à la famille a élaboréune bibliographie dans le cadre de la Journée «Osez tousles métiers» et propose un certain nombre de publicationspour les enseignants: www.vs.ch/egalite > Publications -recherches.

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Non, il y a d’un côté les théories es-sentialistes ou naturalistes qui dé-fendent la prédominance de l’innésur l’acquis et de l’autre les théo-ries constructivistes. Pour moi, legenre est une pure construction so-ciale et donc le produit d’une édu-cation. Je ne conteste pas une partminime d’inné, mais pour le reste àmon sens tout se construit par lafamille, l’école et la société. Je croiségalement que le cerveau se mo-dèle en fonction de l’expérience,ainsi que l’explique la neurobiolo-giste Catherine Vidal avec le con -cept de plasticité cérébrale.

Quel est le constat qui vous a leplus surpris?Je dirais que c’est ce qu’on appellela norme implicite d’équité: on al’impression d’enseigner de ma-nière égalitaire, mais dans la réa-lité on différencie garçons et fillesau niveau des interactions, des éva-luations, des encouragements…Certains enseignants sont persua-dés d’être égalitaires, alors quec’est extrêmement difficile d’y par-venir, car nous avons tous des re-présentations qui ont un impactsur nos attentes. Pour ma part,même en m’étant autant intéresséà cette problématique, il m’arrive

encore régulièrement de me laisserpiéger, avec des commentaires im-pliquant insuffisamment les filleslors de messages d’encouragementpar exemple. En classe enfantine,au terme d’une activité, j’avais dit:«Vous êtes tous des champions». Etun garçon m’a repris en disant qu’ily avait aussi des championnes.Même si grammaticalement maformule était correcte, en étant

épicène, elle aurait pu concernerautant les filles que les garçons.

Qu’est-ce que la rédaction dumémoire de fin d’études à laHEP-VS vous a apporté?Assurément une prise de consciencedu rôle de l’enseignant pour uneapproche plus égalitaire entre lesgarçons et les filles à l’école. Cesdernières ont toujours moins d’es-time d’elles-mêmes alors qu’ellesont de meilleurs résultats, du coupil y a encore beaucoup à faire pourqu’il y ait égalité en contexte sco-laire, sachant que cela aura notam-ment une incidence sur l’orienta-tion professionnelle.

Quelles sont les pistes pédago-giques que vous avez testéeslors de vos stages et remplace-ments?En classe, il me semble importantd’encourager les rôles atypiques,bien sûr sans le faire de manièresystématique, car ce serait toutaussi inapproprié. Dans les cours demathématiques, j’essaie de deman-der un peu plus souvent aux fillesde répondre si le problème estcomplexe à résoudre, pour qu’ellesprennent confiance en leurs capaci-tés et je porte mon attention sur lesgarçons lors des temps de lecture,

20 Résonances - Mars 2012

Regard de Nicole Langenegger RouxNicole Langenegger Roux, responsable du Secrétariat à l’égalité et à la fa-mille, était experte lors de la défense du mémoire de Johan Epiney.

«C’est intéressant que le Secrériat à l’égalité et à la famille soit impliqué lorsde la défense des mémoires traitant des questions d’égalité, car cela nous per-met de mieux connaître les difficultés de terrain. C’est utile pour prendreconscience des obstacles lorsque l’on veut aborder les stéréotypes en classe etaussi pour mesurer l’évolution des représentations, entre le début et la fin dela rédaction de leur mémoire de fin d’études, chez les étudiants-futurs ensei-gnants qui choisissent ce type de thématiques. Mettre ensuite en pratique lesconnaissances liées à la question du genre n’est pas chose aisée, car il convientde sensibiliser, sans tomber dans l’inégalité inverse. Il y a nécessité à avoir unelucidité pour lutter contre les préjugés liés au genre, comme c’est le cas pourle racisme. Au niveau des inégalités de genre, elles se nichent souvent dans depetites injustices répétées, ce qui les rend moins évidentes à percevoir quecelles liées au racisme. Il serait certainement judicieux d’intégrer une sensibili-sation obligatoire aux inégalités de genre dans le cadre de la formation desenseignants.»

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

du fait qu’il y a des différences derésultats selon les genres pour cesdisciplines. Simplement porter unregard attentif aux garçons ou auxfilles, c’est déjà faire un petit pasvers moins d’inégalité. Il faut évi-demment être vigilant, pour ne pasdévaloriser l’autre sexe. On peutpar ailleurs parler d’égalité avec lesélèves.

Et comment réagissent-ils?Parfois les élèves sont étonnés, carils sont déjà habitués à certainsclichés et trouvent les différencesde traitement filles-garçons «nor-males». Au fur et à mesure, ils per-çoivent des inégalités à l’école ouen famille et, très épris de justice,ils veulent trouver des solutionspour les atténuer.

Si vous étiez titulaire d’uneclasse, sur quoi porteriez-vousune attention particulière?Sur le choix des manuels scolaireset des ouvrages de littérature en-fantine, mais là aussi sans être ex-trémiste. L’association lab-elle ré-pertorie par exemple les albums at-tentifs aux potentiels féminins etdonc pourquoi ne pas les utiliser?En tant que titulaire, j’essaieraisaussi de faire de l’éducation àl’égalité, en utilisant les documentsA l’école de l’égalité ou la mallettepédagogique Balayons les clichés.

Actuellement, dans le cadre devotre master, vous avez choiside poursuivre la recherche surcette thématique de l’identitésexuée. Pourquoi ne pas avoirchangé de sujet?La thématique me passionne etpuisque je poursuis des études, au-tant approfondir un sujet que jeconnais déjà un peu. A travers cemémoire, j’aimerais voir s’il y a uneévolution entre enseignants ayantfréquenté l’Ecole normale ou laHEP.

Dans les HEP, le genre fait-ill’objet de cours spécifiques?Pour prendre l’exemple de la HEP-Valais, il y a des cours «genre etéducation», mais ceux-ci sont op-

Résonances - Mars 2012 21

Résumé du mémoire

Epiney, J. (2011). Garçon ou fille: ça se construit! Approche psychosociolo-gique de l’identité sexuée à l’école primaire. Mémoire de fin d’études, HauteEcole pédagogique du Valais.

Le sexe est, si ce n’est la première, l’une des pre-mières caractéristiques que les parents et l’en-tourage social connaissent de l’enfant qui vientde naître. C’est d’ailleurs cette même caractéris-tique qui influence la construction identitaire etpermet à l’enfant de se développer et de seconstruire en tant que fille ou garçon…

L’objectif de ce mémoire est de connaître, d’unpoint de vue comparatif et développemental,l’identité sexuée dont font état des élèves filleset garçons de 1P et de 6P.

Dans un premier temps, le mémoire présente les différentes perspectives for-geant l’identité sexuée des enfants: approche biologique, familiale, sociale etscolaire. Puis, le cadre théorique se focalise sur les facteurs psychosociolo-giques qui découlent de ces différentes approches et sur leurs conséquencesau niveau global et scolaire.

Huit élèves ont été interrogé-e-s au niveau de l’identité de genre, du rôle del’enfant dans la construction de son identité sexuée, de la connaissance sur lessexes, de la relation avec les pairs et de la scolarité. L’analyse des données apermis de faire le lien entre les différents aspects théoriques relevés et le vécudes élèves. Les résultats montrent que les réponses des enfants au niveau desconnaissances sur les sexes (notamment sur le plan des métiers, rôles, compor-tements, activités) correspondent majoritairement aux stéréotypes de sexe,les filles de l’échantillon paraissant plus influencées que les garçons par cesderniers. Par ailleurs, les réponses sont moins stéréotypées chez les enfants de11 ans (6P) que chez ceux de 6 ans (1P). Enfin, l’étude relève également le faitque les filles expriment une moindre estime de soi au niveau scolaire.

Découvrir le mémoire sur www.hepvs.ch > Recherche > S’initier à la recherche> Formation initiale.

tionnels et souvent peu prisés parles étudiants, donc fréquemmentannulés, et il n’y a rien au niveaude la formation continue.

Rendriez-vous obligatoire unesensibilisation au genre en con -texte éducatif?J’ai en effet envie de me battrepour ajouter un thème «Genre etéducation» à la formation initialedes enseignants. Avoir consciencene suffirait pas à gommer toutesles inégalités liées au genre, mais jesuis sûr que cela aurait des effetsbénéfiques perceptibles.

Pensez-vous que si vous étiezune femme, l’on écouterait dela même façon votre plaidoyerpour cette égalité garçons-filles?Très clairement non. J’en parle dureste dans mon mémoire de mas-ter, car si j’étais une femme, on au-rait peut-être tendance à me trai-ter de féministe. Souvent, on medemande pourquoi, en tant quegarçon, je m’intéresse à une thé-matique de fille. Et ce «pourquoi»engendre de la curiosité.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Les DVD-R sont à dispo-sition des enseignants etdes étudiants dans lesdeux sites de Sion et St-Maurice. Par le biais du ca-talogue online de la Mé-diathèque Valais (RERO-Va-lais), ceux-ci peuvent êtreréservés et retirés dans l’undes trois autres sites de laMédiathèque Valais moyen-nant un délai d’au minimum72 heures (jours ouvrables).Leur emprunt est strictementréservé à des fins pédago-giques, pour une durée de 14jours, avec possibilité de 5 prolon-gations tant que le document n’estpas réservé par un autre lecteur.

Les enseignants peuvent exprimerleurs souhaits d’enregistrementpour le jeudi midi précédant la se-maine de diffusion de l’émission àl’adresse suivante: [email protected].

Le cerveau et ses automatismes: La magie de l’inconscient Les actes effectués au quotidien sedéroulent à notre insu, le cerveau se

mettant en pilotage automatique:une plongée ludique au cœur desneurosciences.

Diffusé le 08.12.2011 sur Arte, (42’)Cote 611.8 CERV

Le Paysage intérieur

La construction du nou-veau bâtiment de l’EPFL,baptisé Learning Center, aété un défi autant artis-tique que technologique.Toutes les étapes de cechantier hors normes sontmontrées dans ce docu-mentaire tourné sur ladurée. A la fois biblio-thèque, cafétéria, lieude rencontres, ce bâti-

ment aux formes révolu-tionnaires est déjà une célébritédans le monde entier. Retour, encompagnie des principaux prota-gonistes, sur une aventure archi-tecturale unique.

Emission «Le doc.ch», diffusée le11.12.2011 sur TSR2, (57’)Cote 727.8(494) PAYS

Vivement le cinémaUn fabuleux voyage dans la préhis-toire du cinéma, racontée par unprécurseur oublié, Etienne-GaspardRobertson. Le cinéma a été décou-vert au terme d’un foisonnementd’expériences et d’inventions qui aabouti presque par accident à l’in-vention par les frères Lumière, en1895, du 1er cinématographe, etaux féeries des premiers films deMéliès. Cent ans plus tôt, le phy-sicien-aéronaute Etienne-GaspardRobertson donnait déjà des séancesde projection de sa «Fantasmago-rie». Perfectionnant la Lanternemagique, il faisait danser les dia-bles et les spectres dans la nuit arti-ficielle…

Diffusé le 26.12.2011 sur Arte (51’)Cote 791.43(091) VIVE

22 Résonances - Mars 2012

D o c . p é d a g o g i q u e

Le doc.ch met en lumière les étapes

de la construction du Learning Center.

D VD-R documentaires: les suggestions du moisD VD-R documentaires: les suggestions du mois

Prix RTS littérature Ados

Aventure littéraire et télévisuelle

Plus de 300 ados romands se mobilisent pour défendre des livres du Prix RTSlittérature Ados. A travers des émissions présentées pour la première fois parSarkis, les jeunes mettent en mots et en images leur ouvrage préféré. Qu’ilsmanient la caméra en réalisant un clip ou se frottent à l’art oratoire, ces adoslecteurs deviennent acteurs d’une aventure littéraire et télévisuellepassionnante. www.liredelire.ch

E n r a c c o u r c i

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Résonances - Mars 2012 23

Cosey occupe une place à partdans le monde de la bandedessinée: un trait inimitable,une palette particulière, despersonnages dotés d’une sen-sibilité rare. L’alchimie de ceséléments, à laquelle s’ajoutel’expérience directe du terrain,donne naissance à des récitsenvoûtants, à des images à labeauté délicate.

Photographie et bande dessinéeQue ce soit dans les Alpes ou enAsie, les albums de Cosey bai-gnent dans une ambiance unique,plutôt sereine mais dans laquelleon devine, en filigrane, une inter-rogation anxieuse sur l’homme etsur sa place dans le monde. Sesbandes dessinées racontent desmoments uniques, forts, profonds,ceux qui marquent un avant et unaprès. A la recherche d’eux-mêmes,ses personnages font un bout duchemin, mais sans jamais en attein-dre le terme. Ils semblent chercherune réponse à l’injonction de So-crate, pour découvrir qu’il est sou-vent plus facile de connaître lemonde que de se connaître soi-même. Et la séparation, qui vientsouvent en fin d’album, marque le

début d’une nouvelle étape dansce voyage sans fin à la rencontre desoi, un pèlerinage vers le centre.

Des zooms et des bullesSouvent sur les routes, Cosey est unvoyageur dont la boussole pointevers deux pôles: les Alpes à l’ouestet l’Himalaya à l’est. Dans son ba-gage, il emporte carnets et crayons,mais aussi un appareil photo. Au re-tour, croquis d’observation, objets

du quotidien et photographiesservent de base à la constructiond’un nouveau récit. Pour racon-ter des histoires en images, l’au-teur de BD utilise les mêmes ou-tils que le photographe: choixdu cadrage, alternance de plansrapprochés et de plans géné-raux, multiplication des pointsde vue, plongée, contre-plon-gée, travail sur la lumière, etc.Le découpage, en bande dessi-née comme dans le photore-portage, compense l’absencede mouvement, et donne lerythme du récit en image.

Dans le travail de Cosey, pho-tographie et bande dessinéesont intimement liées. Sesrepérages constituent l’une

des étapes de la réalisation d’uneBD. La technique du repérage estprésente dès les débuts de sa car-rière, au milieu des années 1970. Ledirecteur du quotidien vaudois 24Heures refuse alors sa propositiond’une bande dessinée mettant enscène un jeune amnésique, mais luisuggère plutôt de raconter une his-toire qui se déroule dans un décorfamilier des lecteurs du journal. EtCosey enfourche sa moto pour serendre à Derborence, réaliser descroquis et des photos... Cette his-toire, Le retour de la bête, donne lecoup d’envoi de sa carrière. Têtu, ilrevient à son amnésique, Jonathan,et publie les premiers albums de lasérie. Au départ, il puise sa docu-mentation dans les livres. Les photo-graphies sont peu nombreuses, tou-jours en noir/blanc. Et puis un pre-mier voyage au Ladakh lui donnel’occasion de faire le plein de sensa-tions et de couleurs. «L’air est parti-culièrement pur dans l’Himalaya,alors les couleurs sont plus fortesqu’ici, mais mon premier voyage aconfirmé ma palette et ce que j’ima-ginais du Tibet. J’ai retrouvé là-bas

I m a g e s e t s o n s d u V a l a i s

L’expositionCosey, Repérages. Photographie et bande dessinée.Une exposition de la Médiathèque Valais – Martigny (Suisse), du 11 février au20 mai 2012, tous les jours, 13 h-18 h.Des Alpes valaisannes aux paysages asiatiques, l’exposition présente desplanches originales, des aquarelles, des images d’archives conservées à la Mé-diathèque Valais – Martigny, ainsi que des photographies de voyages de l’au-teur. De nombreuses animations sont prévues durant l’exposition: visites, soiréesthématiques, animations pour les familles, etc.Pour tous renseignements: www.mediatheque.ch

Exposition «Cosey, Repérages»Exposition «Cosey, Repérages»

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

ma gamme personnelle, je me sen-tais chez moi» (Autobiographieimaginaire en BD, p. 149).

De Peter Pan à Atsuko: exposition de la MV - MartignyJusqu’au 20 mai 2012, la Média-thèque Valais – Martigny, qui ras-semble, conserve et met en valeur lepatrimoine audiovisuel sur le Valais,consacre une exposition à l’auteurde bande dessinée. Intitulée, Cosey,Repérages, elle met en regard pho-tographies et dessins. Pour A la re-cherche de Peter Pan, outre des re-pérages sur le terrain, il a consultéles fonds des photographes JeanSimonnot, Charles Krebser, AlbertNyfeler ou encore Raymond Schmid,conservés à la Médiathèque Valais –Martigny. Certaines images affi-chent leur parenté avec des photo-graphies. La mise en couleur, l’in-sertion dans le cadre plus largeun récit leur donne une nouvellevie. D’infimes détails sont modifiés,parfois pour augmenter le pitto-resque, d’autres fois simplementpour mieux coller au déroulementde l’histoire. La parenté entre les ar-chives et les dessins dépasse le sim-ple jeu de cache-cache qui consiste-

rait à retrouver d’éventuels mo-dèles. Les collections de la Média-thèque ont continué à s’enrichir aufil des années et, certaines photo-graphies exposées ont rejoint lescollections après la publication desdeux albums. Mais elles racontentbien la même histoire, celle de lavie dans les Alpes avant la moderni-sation des années 1960. Ambiance,lumière, gestes du quotidien, ellesentrent en résonance avec des des-sins qui, agrandis, rayonnent detoutes leurs qualités graphiques etartistiques. Tout au long de l’expo-sition, photographie et bande des-

sinée s’éclairent l’une l’autre. Le do-cument d’archive devient supportde création et le dessin invite à po-ser un regard neuf sur des imagesanciennes.

La série Jonathan a emmené Coseybien plus loin. L’exposition pré-sente ses photographies de voyageet des croquis préparatoires. Sansprétendre être photographe, Coseya accepté de les montrer pour leurvaleur documentaire. Elles permet-tent de mieux comprendre la fa-brique des images, comment, àpartir d’un élément d’une photo-graphie, l’auteur recrée un décor,un personnage, un vêtement tradi-tionnel, une plaque minéralogique,une enseigne,... C'est à la fois pa-reil et différent, le trait caractérisetout en simplifiant. Le documentpris sur le vif offre une vision qui

24 Résonances - Mars 2012

Animations adaptées à l’âge des élèvesC’est avec plaisir que la Médiathèque Valais – Martigny accueille les classesdans cette exposition. Des animations adaptées à l’âge des élèves sont pré-vues.Pour les petits, un jeu de cache-cache entre les photos et les dessins, des dé-tails à retrouver, pour apprendre à regarder avec attention et des dialogues àinventer.Pour les plus grands, une approche de la bande dessinée en tant qu’art gra-phique et visuel. L’occasion de s’initier au vocabulaire de la lecture d’image etde faire des liens avec le monde du cinéma.

Un dossier à l’intention des enseignants est disponible sur le site de la MV, surla page de présentation de l’exposition:www.mediatheque.ch/valais/cosey-reprages-photographie-bande-dessine.html

Une case de laplanche 10 de «A la recherche de Peter Pan». La scènetraditionnelle dela lessive à lafontaine. Le bâtiment àl’arrière ressembleà une maisonvillageoise du val d’Hérens. L’histoire sedéroule dans unvillage imaginaire,Ardollaz. Ce sontles décors desvallées d’Annivierset d’Hérens quiont inspiré lecadre du récit.

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Résonances - Mars 2012 25

comme hiver ont influencé sonparcours artistique, tout commela construction de ses histoires.En montagne, l’itinéraire se dé-couvre peu à peu, masqué parun rocher, obligeant à un dé-tour, zigzagant sans cesse. Mar-cher en montagne c’est suivreun mouvement ascendant,être invité à porter son regardplus haut, tout en fixant sonattention au plus profond desoi. Un parcours symboliqued’une œuvre qui se construitsans plan préconçu, au grédes voyages et des envies, enrecher che constante, tantgraphique que narrative.

Une œuvre en marche, quel’on suit à la trace.

Anne Michellod, responsable de la médiation culturelle

Pour tous renseignements:[email protected] [email protected] - 027 722 91 92.

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E n r a c c o u r c i

échappe aux stéréotypes etaux informations uniformi-sées par nos moteurs de re-cherche. Sans l’avoir vécu,comment imaginer que desbougies placées tout autourd’un lit peuvent couper l’hu-midité qui monte du lac Inlé?Google ne sait pas ce genre dechoses...

Bien sûr, Cosey n’est pas le seulà effectuer des repérages. Cequi est unique c’est que levoyage est premier: «Contraire-ment à la plupart des auteurs, jefais mes repérages avant d’écrirele scénario. Idéalement, je laissepasser 6 mois à 2 ans après levoyage, pour que ça mûrisse, queça décante de façon à éviter uneapproche trop directe, trop jour-nalistique. J’attends si possible lanostalgie d’un voyage, le momentoù certains souvenirs remontent àla surface. Cette nostalgie est mamatière première. Le seul inconvé-nient est que je découvre alors quedes sujets que j’avais mitraillés dephotos ne sont pas si intéressants,alors que d’autres, à peine effleu-rés, se révèlent essentiels. Mais fi-

nalement, ces lacunes m’obligent àtrouver des astuces par lesquellesje modifie le scénario, en espéranttoujours sortir un peu des schémas.»(Autobiographie imaginaire en BD,p. 110-113)

Cosey aime la montagne et, quandil ne vagabonde pas en Asie, c’est làqu’il pose ses valises et ses crayons.Les itinéraires qu’il parcourt été

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L’expérimentation est ter-minée, le matériel est ran -gé… mais ce n’est pas la findu travail! Les données is-sues de l’expérimentationsont les résultats, que l’élèvedoit identifier, rassemblerpuis présenter.

La reconnaissance des résul-tats est une compétence à en-traîner: ils sont ce que j‘OB-SERVE, ce que je MESURE,… etrien de plus; les interprétations,les connaissances, les opinionsne font pas partie des résultats.Ils sont reproductibles selon le pro-tocole donné, caractéristique princi-pale d’une démarche scientifique.

La collecte des données est à pré-parer et à organiser: numérotationet identification d’échantillons, re-levé ordonné de mesures, dessinslégendés,… Tous ces outils peuventêtre présentés, appris et entraînés.Les compétences de structuration(comparer, trier, classer) prennentici tout leur sens et sont à entraîneraux cycles 1 et 2.

Le travail principal consistera en-suite à trouver une forme correcteet efficace pour présenter ces résul-

tats: un texte dont la précision duvocabulaire importe ou un schéma,le soin de la présentation étant né-cessaire dans les deux cas.

Cycle 1Au début du cycle 1, les résultatssont les fruits d’observations en tra-vail collectif où l’enseignant encou-rage les élèves à verbaliser ce qu’ilsvoient ou sentent. Petit à petit,chaque élève énonce les résultatsqu’il constate. En seconde partie decycle, des schémas complètent lesrésultats énoncés oralement ou mispar écrit par l’enseignant; des an-notations sur ces schémas rendentencore plus lisibles les résultats de

telle ou telle expérimenta-tion. A ce stade, des unitésnon conventionnelles1 suffi-sent à rendre compte de cequi a été observé.

Cycle 2Au cycle 2, la mise au netdes résultats est en lien di-rect avec la langue 1 etune certaine exigence de-vient de mise pour latranscription exacte des

résultats. La schématisation doitégalement progresser: le dessind’observation de ce qui a été expé-rimenté se simplifie par l’adoptionde symboles, gagnant ainsi en lisi-bilité et en rapidité. L’adoption demesures conventionnelles et l’uti-lisation toujours plus fréquented’instruments de mesure idoiness’opèrent durant le cycle 2 (pot gra-dué, bande métrique, thermomètre,etc.). Le lien avec les Mathéma-tiques devient plus apparent et jus-tifie leur liaison avec Sciences de laNature en un même domaine duPER. La démarche MSN 25 sur la mo-délisation met bien en exergue l’im-portance de trier et organiser sesdonnées, de bien communiquer sesrésultats en mobilisant, selon la si-tuation, la mesure et des outils ma-thématiques.

Cycle 3Au cycle 3, le passage d’un langageà l’autre (texte n schéma n graphi -que n tableau de valeurs) pourraêtre développé une fois que lesprincipaux types de diagrammes au-ront été appris. Au cours de l’année,l’enseignant pourra choisir de pré-senter et d’entraîner l’utilisation deschémas fléchés, de tableaux, de

26 Résonances - Mars 2012

S c i e n c e s

Présentation par un élève des résultats de

mesure de pouls faite dans une classe du CO.

Propositions d’activitésApprendre à dire les informations que les sens fournis-sent par observation directe. Dans ce travail, se limiterà ces informations et renoncer à parler d’autre chose.Commencer à dessiner ce qui est expérimenté.Commencer à structurer les observations en tableau à deux colonnes pourreprésenter deux variables ou la situation avant / après l’expérience. Proposer des critères de classement, les utiliser, et évaluer s’ils sont perfor-mants ou s’ils posent des problèmes.

La démarche, ça s’apprend! Le traitement des résultats (5/8)La démarche, ça s’apprend! Le traitement des résultats (5/8)

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cartes conceptuelles2. Les élèves de-vront aussi avoir l’occasion d’entraî-ner la lecture puis la réalisation desdiagrammes étudiés en mathéma-tiques en fin de 1CO: diagrammecartésien, en colonnes, circulaire (cfMSN33). En plus des représentationsgraphiques, d’autres outils mathé-matiques peuvent être utilisés ensciences: les unités et leur conver-sion (MSN34, 9 h semaine 21, 10 hsemaine 24), les tableaux de valeurs(MSN33, 9 h-10 h-11 h semaine 30),les pourcentages (MSN33, 10 h-11 hsemaine 30)3,…

Ce lien constant entre les mathéma-tiques et les sciences de la nature estnaturel mais doit être renforcé parles enseignants pour décloisonnerl’esprit des élèves et leur montrer

l’utilisation possible de leursapprentissages mathémati -ques; cela peut se faire demanière progressive maisrépétée, en introduisantquel ques formes en 1CO,puis en ajoutant d’autresformes de schémas / dia-grammes en 2CO, ce quinécessite une réflexion surla planification annuellede ces apprentissages autravers des contenus.

Tous ces apprentissages de-vraient viser à rendre l’élève respon-sable du choix de la manière dont ilpourrait présenter ses résultats de lafaçon la plus efficace possible. Làaussi, une gradation est possible, duchoix dicté par l’enseignant auchoix libre de l’élève, en passant parun choix discuté en classe ou dansune liste limitée de propositions.

Par la suite, l’interprétation des ré-sultats présentés permettra d’at-teindre le but fixé par les viséesprioritaires du domaine: la modéli-sation4, comme le présentera le pro-chain article.

Adeline BardouAnimatrice sciences CO

Samuel Fierz et Christian KeimAnimateurs environnement

primaire

Notes

1 Exemple: nombre de gobelets pourdes liquides; ficelle pour les distances;toucher pour des températures, etc.

2 Appelée aussi carte heuristique, oumind-map, outil intéressant pourbeaucoup d’élèves.

3 Voir le document «Comparaison descontenus Maths-SN» sur le site del’animation http://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature.

4 «Modéliser, c’est se donner un mo-dèle, une représentation simplifiéede situations, qu’il s’agisse d’unschéma, d’une image ou d’un dis-cours. Le modèle joue un rôle essen-tiel dans la communication, car il per-met d’expliquer une situation à au-trui.» G. Fourez.

Résonances - Mars 2012 27

La collecte des données est à prépareret à organiser.

Organisation des résultats suite au test des

parachutes lestés (3P), puis interprétation.

Propositions d’activités

Rendre comptepar oral puis parécrit de ce qui aété expérimentéou observé.Classer les résultats enregistrésde manière chronologique.Organiser les résultats en ta-bleau, par variables (voir exem-ple du parachute).Passer d’un dessin d’observa-tion classique à une schémati-sation intégrant des symboles.Passer progressivement desunités non conventionnelles(gobelets p. ex.) aux unitésconventionnelles de mesure(litres p. ex). Comparer avec les résultats despécialistes pour améliorer lerendu des résultats.

Apprentissagede la lecture deschémas et degraphiques.Apprentissagede la réalisation de schémaset de graphiques.Traduction d’un langage dansun autre.Apprendre à choisir le schéma/graphique adéquat.Laisser les élèves choisir, discu-ter des raisons du choix, puislaisser choisir à nouveau avantde rédiger les résultats;Laisser les élèves choisir, rédi-ger les résultats puis discuter;Imposer différentes manièresaux différents groupes, rédi-ger les résultats puis en discu-ter (mise en évidence des dés-avantages);Discuter des avantages et desdésavantages de chaque solu-tion et choisir une façon com-mune à la classe pour la ré-daction.Identifier les résultats d’uneexpérience dans une liste.Différencier résultat et inter-prétation dans des exercicesdes manuels Sciences 7e-8e-9e.

Au-delà de la rigueur scienti-fique l’acceptation des résultatsnégatifs est délicate à faire ad-mettre aux élèves, mais reste unbon sujet de discussion! Le résul-tat négatif est l’infirmation del’hypothèse testée, mais montreque le facteur testé n’agit pasdans le phénomène étudié, cequi constitue en soi un résultat…

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En écho aux questions quifont l’actualité du monde édu-catif, le Centre suisse de coor-dination pour la recherche enéducation produit des rapportsde tendances. Ceux-ci offrentaux intéressés une approche etune analyse de ces questionssous l’angle de la recherche. Yfigurent, outre un aperçu del’état de la recherche effectuéesur le sujet tant en Suisse qu’àl’étranger, un examen et uneévaluation des résultats de re-cherche recueillis, ainsi que descommentaires. Le rapport de ten-dance n° 12 s’intitule «De l’éduca-tion artistique à la “littératie es-thétique”».

Musique, arts et activités créatrices à l’école obligatoireCe rapport de tendance se penchesur l’importance de l’enseignementde la musique, des arts et des acti-vités créatrices dans les conditionscadres de la scolarité obligatoire.Il esquisse les objectifs de l’ensei-gnement formulés dans les plansd’études, il décrit l’importancequantitative des diverses disciplinesde ce domaine dans une comparai-son cantonale et intercantonale, ildébat des questions de la forma-tion et de la formation continue

des enseignants et enseignantes etil donne un aperçu des approchesde recherche internationales et desrésultats de recherche suisse. Lamédiation culturelle, occupant uneplace croissante, y est égalementabordée. Le rapport est illustréde courtes descriptions de projetsayant été réalisés. Le rapport a étépublié en allemand, le texte alle-mand a été résumé et traduit enfrançais.

Perspectives«Afin de garantir une éducationartistique et culturelle à la fois effi-cace et de qualité, telle que la pré-conisent diverses organisations in-ternationales, il importe de préci-ser ses objectifs et de lui garantirles ressources nécessaires (duréed’enseignement et qualification dupersonnel enseignant). Pour ren-forcer, profiler et optimiser l’ensei-gnement, il convient d’intensifierles travaux de recherche et de dé-veloppement dans ce domaine et

d’encourager l’acquisition de capa-cités appropriées dans les hautesécoles pédagogiques et d’art. Ilimporte aussi de multiplier et deconsolider les liens et la coopé-ration entre écoles, institutionsculturelles et artistes au sein deprogrammes, de projets et deplateformes de la médiation cul-turelle. L’acquisition de compé-tences de base et l’expérienceunique que constitue la rencon-tre avec l’art et les artistes four-niront à toutes les personnes vi-vant en Suisse les moyens departiciper activement à la vieculturelle.»

Références

Grossenbacher, S. et Oggenfuss, C. (2011).Von der musischen Bildung zur «aesthe-tic literacy». Musik, Kunst und Gestal-tung in der Volksschule. Rapport de ten-dance n° 12. Aarau: CSRE, 160 pages,ISBN 978-3-905684-12-4.

28 Résonances - Mars 2012

R e c h e r c h e

Rapport de tendance sur l’éducation artistiqueRapport de tendance sur l’éducation artistique

Résumé en françaissur le sitewww.skbf-csre.ch/fr > Publica-tions > Rapport de tendance +résumé du rapport 12 en fran-çais (PDF)

L’étoile des enfants

Un site de questions-réponses Ce sitepermetauxenfants deposer desquestionsauxquellesdesspécialistes d’astronomierépondent. Avec des tiroirs auxquestions, une bibliographie, etc.www.etoile-des-enfants.ch

E n r a c c o u r c i

Page 31: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Début d’un cours au cy-cle d’orientation régio-nal de St-Guérin à Sion:Isabella Giussani Hohl in-vite les élèves à dessinerdes masques à deux mains,sur un fond de musique decarnaval, brésilien notam-ment. Les élèves de 1re an-née tentent de laisser placeà leur créativité, tout enétant appliqués, peut-êtretrop. Certains ont l’impres-sion de faire des «trucs»,tandis que d’autres entre-voient les dimensions artis-tiques et culturelles de cecours. Et pour leur démontrer quece n’est pas si compliqué de dessinerun masque symétrique à deux mains,l’enseignante fait une petite démoen rythme au tableau. Les élèvesont la preuve que c’est possible. En-suite à eux de jouer.

Avant d’enseigner les arts visuels àSion, Isabella Giussani a travaillépendant plusieurs années au CO deGoubing à Sierre. Tessinoise d’ori-gine, elle a acquis sa formation ar-tistique à l’Ecole nationale supé-rieure des beaux-arts de Paris, en sespécialisant dans la sculpture. Toutejeune élève, elle préférait déjà lesactivités créatrices et manuelles aux

mathématiques, aussi son choixd’orientation s’est effectué tout na-turellement. Sa carrière d’ensei-gnante a par contre démarré unpeu par hasard, suite à des rempla-cements dans des écoles au Tessinet en Valais… Appréciant l’expé-rience, elle a continué. Si sa vie fa-miliale ne lui a guère laissé le tempsde poursuivre une démarche artis-tique personnelle, elle conservenéanmoins le besoin de se ressour-cer culturellement, via le cinéma, lamusique, l’art… et la visite de villes.

Isabella Giussani, qu’apportentles arts visuels dans la forma-tion des jeunes?

C’est une fenêtre ouverte surla créativité et sur la culture.Sur le plan plus con cret, jepense qu’il est importantde montrer aux adolescentsqu’avec des outils très sim-ples – des crayons, des feu-tres ou de la peinture –, onpeut s’exprimer de ma-nière infinie.

Qu’est-ce qui vous plaîtle plus dans votre mé-tier?J’aime voir les élèvess’épanouir et être heu-

reux: c’est un vrai bonheur lors -qu’un élève ose dessiner, sans avoirpeur de l’échec. Il faut juste un peud’audace pour libérer son imagina-tion. Je suis convaincue que la mo-tivation et la démarche sont plusimportantes que le résultat, car ilne s’agit pas de former des artistes.

Et ce qui vous déplaît?D’avoir parfois à jouer le rôle du po-licier. En tout début d’année scolaire,il est impératif de fixer des limitesclaires pour éviter les excès de bavar-dage. Mais malgré cela, le seuil tolé-rable du bruit est parfois dépassé.

Les cours de vos débuts et ceuxd’aujourd’hui sont-ils différents?

Résonances - Mars 2012 29

R e n c o n t r e

Isabella Giussani est fière des travaux

de ses élèves.

Exemples de réalisations lors de l’option de stylisme en 2011: www.cosg.ch/index.php/projets/stylisme.

Isabella Giussani ou les arts visuels en classeIsabella Giussani ou les arts visuels en classe

Page 32: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

C’est surtout ma relation auxélèves qui a changé: au dé-but, j’avais presque leur âge,tandis qu’aujourd’hui ils ontcelui de mes enfants. Concer-nant ma manière d’enseigner,je dirais que j’ai appris essen-tiellement par l’expérience.

Peut-on expliquer le faitque les ados sont nette-ment moins à l’aise en ma-tière d’expression artistiqueque les jeunes enfants?Beaucoup d’élèves au CO disentqu’ils ne savent pas dessiner.Force est de constater que le sys-tème scolaire ne laisse guère deplace à la spontanéité, d’où l’im-portance de l’enseignement desbranches artistiques. En plus, cer-tainement que l’âge joue un rôledans cette retenue. En 1re annéedu CO, ils ont encore une part defraîcheur artistique qu’ils ont ten-dance à perdre, malgré mes effortspour inverser la tendance.

Les élèves d’aujourd’hui sontsouvent impatients: dessinent-ils trop vite?Je dirais le contraire, car ils ont tou-jours tendance à vouloir faire desbrouillons et ensuite à s’en débar-rasser, ce qui me désole, car sou-vent c’est dans l’élan premier qu’ilssont meilleurs. Les versions défini-tives sont trop maniérées, trop fa-çonnées, et je peine à leur fairecomprendre que je veux voir toutesles étapes de leurs créations.

C’est en découvrant, sur le sitedu CO de St-Guérin, les travauxdes élèves en option stylismequ’a surgi l’idée de cette inter-view. Qu’est-ce qui vous motiveavec ce type de projet?Dans le cadre des options, le rythmeest différent, puisque les élèves, aumaximum 16, ont un cours d’unedemi-journée hebdomadaire pen-dant un trimestre. Du coup, on peutprendre le temps de l’approfondis-sement. Les élèves de 3e année quiavaient suivi l’option l’année passéeavaient pu explorer le monde de lamode, ce qui avait enrichi leurs

créations. Au terme de ce processusmoins formaté et n’aboutissant pasà une note, ils ont proposé de su-perbes dessins.

Les élèves qui participent à uneoption artistique sont aussi plusmotivés…Oui et certains élèves sont vraimenttrès doués (ndlr: l’enseignante com-mente les différents dessins et pein-tures réalisés).

En dehors des options, commentorganisez-vous vos cours?J’essaie systématiquement d’alter-ner les cours techniques et expres-sifs. Et les élèves ont en outre desmoments de dessin libre. Généra-lement, je décide du contenu des

cours, mais en l’occurrence lathématique des masques m’aété suggérée par une classe et jel’ai reprise pour tous les degrés,ce qui n’est pas habituel. Lesarts visuels ne sont pas commeles autres disciplines du pro-gramme, puisqu’on peut sepermettre d’atteindre les ob-jectifs, en passant par 1001chemins. En variant les ap-proches, on permet à chaquetype d’élèves de progresser etde s’affirmer. Ce qui me ré-jouit pour l’avenir, c’est quele nouveau plan d’études ro-mand renforce cet espace decréativité.

Choisissez-vous les thé-matiques en fonction dugoût des jeunes?

Oui, j’essaie de partir de ce qu’ilsaiment, par exemple les graffitis.Après avoir suscité l’intérêt, monrôle est d’élargir leurs référencesculturelles, en leur faisant décou-vrir les courants et les grands ar-tistes de différentes périodes. Cetteannée, autour du thème des pro-portions, les élèves ont aussi dûdessiner des Schtroumpfs «à la fa-çon» Peyo, tout en créant ensuitele leur. Je vise la culture au senslarge en leur présentant un jour laMona Lisa de Léonard de Vinci etun autre la Linea d’Osvaldo Cavan-doli.

Avez-vous déjà des idées pourles prochaines activités visant àdévelopper la part expressivede vos élèves?

30 Résonances - Mars 2012

Une astuce pour la motivationL’astuce Isabella Giussani pour motiver les élèves est de dessiner au tableau.Les élèves apprécient lorsqu’elle participe activement, en apportant sa part decréativité, toutefois elle ne le fait pas systématiquement. De fait, certains ontensuite tendance à trop s’inspirer de ce qu’elle dessine ou peint, voire à es-sayer de recopier, par habitude «scolaire». Aux yeux de l’enseignante, il fautqu’ils ré-apprennent à avoir confiance dans leur part de créativité person-nelle, car ce n’est pas réservé aux seuls artistes.

Suggestion pratique en partage

Démonstration artistique

à deux mains.

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Oui, j’ai notamment envie, sur lethème de l’inspiration, de leur faireécouter les Quatre Saisons de Vi-valdi, le Boléro de Ravel et une mu-sique d’ambiance avant de les invi-ter à dessiner en se référant à l’unede ces trois propositions musicales.Créer des ponts entre les arts mesemble important.

Allez-vous parfois à la rencon-tre d’artistes avec vos élèves?Avec 45 minutes de cours, c’estdifficile à réaliser, sauf si la visited’expositions est organisée parl’école. Par contre, dans le cadrede l’option stylisme proposée en3e année, nous avons notamment vi-sité un atelier à Martigny. C’est évi-dent que la rencontre avec un créa-teur constitue une richesse incom-parable. Cependant, avec internet,la reproduction artistique est au-jourd’hui davantage à notre portée.

Quel regard portez-vous sur lestravaux de vos élèves?Souvent ils ne veulent pas qu’il y aitd’exposition, ne s’estimant pas à la

hauteur. Une fois dépassée cetteappréhension, ils trouvent cela plu-tôt sympathique de montrer leurtravail, que ce soit dans les couloirsde l’école ou en ville. En présentantau public les travaux de tous lesélèves, on voit combien la diver-sité est complémentaire. Au milieude l’ensemble, chaque dessin estbien.

Avec une baguette magique,que changeriez-vous pour amé-liorer votre enseignement?Mon rêve serait d’avoir un atelier,avec un espace approprié, et toutle matériel pour dessiner ou pein-dre. La salle où nous sommes sertaussi à d’autres enseignements.L’informatique, la gymnastique oules sciences ont des salles spéci-fiques, alors pourquoi pas un ate-lier pour les arts visuels? Pour lesélèves, ce serait un plus de pouvoirdessiner debout, dans une ambianceplus artistique.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Résonances - Mars 2012 31

La motivationn’a pas d’âge

Scène 1: conversation volée.Deux enseignantsdiscutent autour d’uncafé. La plus jeune explique àson collègue qu’elle ne voit pasl’intérêt de perdre du temps àpréparer ses cours, ses élèvesn’étant pas motivés. Elle ajoutequ’elle corrige aussi à la va-viteles copies. Son collègue, un peuinterloqué, lui rétorque que pourmotiver ses élèves, elle devraitpeut-être s’investir davantage.La jeune enseignante semble sidésabusée que la réplique nesuscite aucune réaction. Elle semoque de ses collègues quitravaillent le mercredi après-midi.

Scène 2: commentaire en off.Une enseignante expérimentéeme glisse à l’oreille, en regardantses élèves interroger l’invité dujour: «Vous savez, je ne me lassepas de ce métier, surtout avecdes enfants de cet âge qui sontsi curieux de tout». Cetteremarque, elle est sûre qu’elle nefigurera pas dans l’article, car cen’est pas le propos.

Epilogue: double effet…J’aurais aimé vous dire que lascène 1 était fictive. Hélas non.Une fois passé l’effet dedéception de la scène 1,heureusement il y a celuirassurant de la scène 2. Même si le métier d’enseignant estépuisant, certains conservent unenthousiasme époustouflant.Bien sûr que notre enseignantede la scène 2 a certainement des moments de ras-le-bol, mais elle exerce un métier quilui plaît, ce qui fait toute ladifférence. Espérons que la jeuneenseignante de la scène 1 trouveune autre voie… ou s’implique.

Nadia Revaz

Echo de la rédactrice

Ptits Bouquineurs.com

Pour le plaisir de lire

Ptits-bouquineurs.com est une action d’encouragement à la lecture pour lesenfants. Les enseignants peuvent créer des groupes pour leurs classes,établir des cibles de lecture, et faire le suivi des lectures de leurs élèves.www.ptits-bouquineurs.com

Senso5

Effets de l’éducation à l’alimentationDe 2006 à 2011, une centaine d’enfantsde la ville de Sion ont suivi, en classe, leprogramme d’éducation à l’alimentationSenso5. A l’issue du projet, le tauxd’obésité des enfants Senso5 est plusbas que celui des enfants qui n’ont pas participé au projet. Les effets decette éducation ont été mesurés tout au long de l’étude, sur une durée decinq ans, par une équipe de scientifiques et de pédagogues. Ces premiersrésultats constituent une première scientifique dans le domaine de lapromotion de la santé et de la prévention de l’obésité en milieu scolaire.www.senso5.ch

E n r a c c o u r c i

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Qui ne connaît les Ribambelles et lesVirus Lecture? Pendant plusieurs an-nées, ces sympathiques bonshommeset sacs à dos remplis de livres ontsillonné le Valais de long en large.Des dizaines de classes de l’école en-fantine à la 4e primaire ont ainsi étéincitées à découvrir des livres, à par-tager des histoires et à faire part deleurs appréciations dans un livred’or. Depuis l’automne dernier, cesprojets de l’Institut suisse Jeunesseet Médias (ISJM) ont pris un nouvelessor. Grâce au soutien de la Fonda-tion Drosos, l’ISJM a pu réaliser unsouhait cher à son cœur: renouvelerces projets, et surtout les faire ac-compagner par des animatrices. Dy-namiques, souriantes et dotéesd’une belle imagination, FrançoiseGenoud (enseignante enfantinepres que retraitée à Ravoire) et Ca-thy Sierro (bibliothécaire à Vex)vont à la rencontre des enseignantset de leurs élèves pour leur propo-ser tout un panel d’activités «tradi-tionnelles» ou plus originales (avez-vous déjà goûté de la confiture depampoirange?).

Ribambelle(1e-2e années HarmoS)

Cinq nouvelles Ribambelles ontcommencé leurs pérégrinations fin2011. Le principe de base resteidentique: trente-cinq albums voya-gent de classe en classe dans six sacsà dos en forme de bonhomme. Leslivres, parus entre 2007 et 2011, of-frent un regard sur la variété de lalittérature jeunesse: des histoirespour rire, pour rêver ou pour imagi-ner composent cette sélection.

L’accompagnement réside en uneformation de quatre périodes. Lesdeux premières ont lieu au début

du périple de la Ribambelle, afinque les enseignants puissent décou-vrir les livres, imaginer des anima-tions et organiser les rencontres in-terclasses ou avec les familles. Lesdeux autres périodes, quant à elles,sont dispensées à la fin de l’annéescolaire, afin de dresser un bilan etde fournir des pistes pour continuerà travailler autour du livre dans lemême état d’esprit l’année sui-vante. Cette formation donne droità une attestation.

Les enseignants peuvent égalementfaire appel, si besoin, à l’une desanimatrices pour un complément deformation ou pour des animations àla carte.

Virus Lecture(3e-4e et 5e-6e années HarmoS)

Le principe des Virus Lecture estidentique à celui de la Ribambelle,si ce n’est qu’ils voyagent dans dessacs à dos ou des serviettes d’éco-lier beaucoup plus conventionnels.

Pour les élèves en 3e-4e année, lasélection consiste en des albums etde courts romans, tandis que les Vi-rus Lecture destinés aux 5e-6e an-nées ne contient que des romans.Ces dix nouveaux Virus Lecture(cinq par degré) seront disponiblesdès la rentrée 2012. D’éventuellesréservations peuvent déjà être ef-fectuées auprès des animatrices.

L’accompagnement de ces sympa-thiques Virus est identique à celuiprévu pour les Ribambelles.

Virus+ (7e-8e années HarmoS)

Mais que signifie le symbole +? Onpourrait croire qu’il se réfère à latranche d’âge des élèves… Pas seu-lement! Partant du constat que leprogramme scolaire des élèves de7e et 8e année est particulièrementchargé, l’équipe de l’ISJM a imaginéun nouveau concept alliant deux as-pects du livre: une porte d’entréede la connaissance et une fenêtreouverte sur l’imaginaire. S’il y auratoujours des sacs contenant trente-cinq livres, seule une quinzaine deceux-ci seront imposés. Les vingtouvrages restants seront choisis parles enseignants accueillant le Vi-rus+. Ils seront soutenus dans leursrecherches par les animatrices etl’équipe de l’ISJM. Ce nouveau pro-jet va également démarrer à la ren-trée 2012. Le choix de livres ter-miné, les deux Virus+ arriveront enclasse au mois de décembre.

Exposition Lectures d’enfancesUn matin de novembre 2011, dansl’espace jeunesse de la MédiathèqueValais – Saint Maurice: une cinquan-

Du nouveau autour de la promotion de la lectureDu nouveau autour de la promotion de la lecture

Vanessa Borghini

32 Résonances - Mars 2012

F r a n ç a i s

Renseignements et contactsAnimatrices:

Françoise Genoud, Ravoire027 722 68 15 [email protected] Catherine Sierro, Vex027 207 30 88 ou 079 695 67 54 [email protected]

Institut suisse Jeunesse et MédiasISJMJeunesse et Médias.AROLERue St-Etienne 4 - 1005 Lausanne 021 311 52 20 - [email protected] – www.jm-arole.ch

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taine de pièces de tailles diverses enplastique, des cartons et des sacsIkea rebondis jonchent le sol. Troispersonnes perplexes se grattent latête: de tout ce matériel hétéroclite,comment faire une exposition?Deux heures plus tard (et le moded’emploi retrouvé), tout est enplace: l’exemplaire valaisan de Lec-tures d’enfances est monté et prêt àaccueillir ses premiers visiteurs!

Lectures d’enfances est la nouvelleexposition itinérante proposée parl’Institut suisse Jeunesse et Médias(ISJM). Composée de six cabanes etd’un arbre, elle est destinée aux en-fants en âge de scolarité, aux ensei-gnants et aux parents. Dans troisdes cabanes, les visiteurs peuvent vi-sionner sur des iPads de courtes in-terviews de Romands célèbres, telsque Zep, Jean-Marc Richard, AlizéeGaillard ou encore Sonia Grimm,sans oublier la «star locale» PascalCouchepin, qui tous nous parlentdes récits ou des lectures qui ont faitvibrer leur enfance… qu’ils aientaimé lire ou non! Les trois autres ca-banes proposent des livres à consul-ter: le trésor d’enfance des person-nalités, des livres sur le livre ou en-core des livres ayant… un livre pourhéros. L’arbre est destiné à recevoirles témoignages des lectures d’en-fances des visiteurs.

Le but de cette exposition est d’ini-tier un dialogue entre les enfants etleur entourage au sujet des lecturesd’enfances de chacun: «Et toi Papa,quand tu étais petit, tu lisais quoi?».Facilement modulable, elle est pré-vue pour être montée dans des es-

paces exigus ou plus vastes, en enfi-lade ou en cercle, dans une classe,une cage d’escalier ou dans une ca-bane de montagne, bref, partout oùles enfants et leurs parents peuventvenir la voir! Un dossier pédago-gique est à disposition.

Lectures d’enfances peut être visitéeà la Médiathèque Valais – Martignyjusqu’au 9 mars 2012, après quoielle repartira à la Médiathèque Va-lais – Saint-Maurice jusqu’au 27avril, puis à Savièse, Sion, CransMontana… A noter encore qu’ellecherche un lieu d’accueil pendant lesvacances d’été, avis aux amateurs!

Les réservations peuvent être faitesauprès des animatrices de l’ISJM,Françoise Genoud et Cathy Sierro,qui se chargent de monter, de dé-monter et de transporter l’exposi-tion et offrent également une for-mation aux personnes responsablesdes lieux d’accueil.

Visite d’un auteur ou d’un illustrateur(tous degrés)

Imaginons que les élèves aient a-do-ré un livre d’une Ribambelle oud’un Virus… Après en avoir parlédeux semaines durant dans la courde récréation, avoir dessiné desscènes ou imaginé la suite d’unchapitre, pourquoi ne pas rencon-trer son créateur? Les animatricesdisposent d’une liste des créateursà inviter et aident les enseignants àpréparer l’arrivée de l’auteur ou del’illustrateur, voire même, si sou-haité, à animer la rencontre.

Françoise Genoud et Cathy Sierrosont également disponibles pourd’autres animations à la carte, enlien avec une thématique, la Nuitdu conte (9 novembre 2012) ou en-core le Prix Enfantaisie.

Les nouveautés en bref:

Ribambelle et Virus-Lecture: for-mation de quatre périodes pourles enseignants, avec attestationà la cléPossibilité d’obtenir du soutiend’une animatrice (animations oucomplément de formation)Virus+ pour les élèves de 7e et 8e

annéeExposition Lectures d’enfancesVisites d’un auteur ou d’un illus-trateur

Résonances - Mars 2012 33

Cinq nouvelles Ribambelles ont commencé leurs pérégrinations fin 2011.

Animation théâtrale

Formation continue

Un certificat en animationthéâtrale est proposé par LaManufacture, Haute Ecole dethéâtre de Suisse romande, et laFondation Cours de Miracles.Cette formation développe etrenforce des compétencesspécifiques liées à l’animation, lamédiation théâtrale et à laconduite de projets théâtrauxdans divers contextes, notammentscolaires. Inscription pour laprochaine édition jusqu’au 30avril 2012. www.hetsr.ch

E n r a c c o u r c i

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Le bavardage

Il y a les élèves qui bavardentet ceux que le bavardage desautres empêche de seconcentrer. Il y a les profsautoritaires et ceux qui secontentent, résignés, d’avalerdes aspirines. Il y a les parentsqui trouvent que çacommence à bien faire et ceuxqui pensent qu’après toutleurs enfants ont droit àla parole. Mais le plus beauparadoxe de l’affaire, c’est quele bavardage, personne n’enparle.

Florence Ehnuel, professeur dephilosophie, essayiste etromancière, fait un lien entre«les professeurs qui supportentfacilement le bavardage etceux qui l’ont pratiqué en tantqu’élèves, voire le pratiquentencore.» Elle a décidé de faireson coming out en révélantqu’elle est une enseignante«bavardée» et qu’elle lesupporte mal. Avec son livre,elle propose quelquesstratégies et lance un défi:sauvegarder la transmission enréinventant une classe àl’écoute.

Florence Ehnuel. Lebavardage. Parlons-en enfin.Pour une classe à l’école. Paris:Fayard, 2012.http://bavardageparlonsen.fr

a Citation extraite de l’ouvrage«Il y a urgence: il est temps d’affranchir l’enseignement de cettetyrannie des bavardages, de soulager l’école de la pression qu’ilsfont régner dans les cours et de libérer l’école du bruit quiparasite constamment la parole.»

100 idées pour intéresser les élèves aux sciences

Vouloir former l’espritscientifique des enfants, ce n’estpas vouloir qu’ils «fassent» tousdes sciences quand ils serontadultes, mais c’est veiller à cequ’ils puissent développer desqualités de curiosité et decréativité, des capacités às’interroger qui leur permettrontde devenir des citoyens éclairés,actifs et responsables. Mais comment s’y prendre? A quel âgepeut-on commencer cet apprentissage? Tous les enfants en sont-ils capables? Autant de questions et bien d’autres, auxquelles celivre apporte des réponses simples et concrètes, ancrées dans denombreuses expériences pédagogiques que chacun pourrainvestir. Un livre concret et passionnant.

Olivier Burger et Jean-Mary Le Chanony. 100 idées pourintéresser les élèves aux sciences. Pourquoi leur enseignement estimportant? Comment le rendre accessible à tous. Paris: TomPousse, 2011.

a Citation extraite de l’ouvrage«Appuyons notre volonté d’intéresser les élèves aux sciences surl’intérêt qu’ils portent au monde et qui ne demande qu’à sedévelopper, avec un accompagnement approprié.»

L’école de la triche

Les récentes affairesmédiatisées de triches scolairessont-elles marginales? PourMarie-Estelle Pech, la réponseest hélas négative. Si la trichea toujours existé, elle s’estdéveloppée avec les nouvellestechnologies. L’auteure,journaliste spécialisée dans lesquestions d’éducation,propose un ouvragequestionnant sur lanormalisation de la triche,«symptôme d’une société enfaillite morale.»

Marie-Estelle Pech. L’école dela triche. Paris: l’Editeur, 2011.

a Citation extraite de l’ouvrage«Pourtant, on le sait, la trichenuit à un véritableapprentissage et fausse lesrésultats. On peut aussi penserqu’elle affaiblit la forcemorale, la capacité às’affirmer, à faire preuve decréation et d’innovation danssa vie personnelle etprofessionnelle.»

100 mots de l’éducation

La collection Que sais-je? inviteà un tour des connaissances etdes débats liés à l’éducation en100 mots. Le livre est organiséen cinq chapitres:

L i v r e s

La sélection du moisLa sélection du mois

Et aussi• Divina Frau-Meigs. Socialisation des jeunes et

éducation aux médias. Paris: érès, 2011.Chapitre en ligne: www.editions-eres.com, àla page de présentation de l’ouvrage.

• Solange Sanchis et Cathy Le Moal. Construirele vocabulaire. Retz, coll. Des situations pourapprendre, 2012. Avec DVD. www.editions-retz.com, extrait disponible à la page deprésentation de l’ouvrage.

• Marie-Claude Béliveau. Mieux vivre l’école en7 savoirs et quelques astuces. CHU Sainte-Justine, 2011 (collection pour les parents).

• Elisabeth Grimault. Collage et Arts visuels.Paris: Retz, 2012.

34 Résonances - Mars 2012

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Apprentissage et pédagogie,Valeurs et politiques,Institutions et dispositifs,Processus et acteurs,Disciplines et méthodes.

Sous la direction de PatrickRayou et Agnès van Zanten.Les 100 mots de l’éducation.Paris: puf, 2011.

a Citation extraite de l’ouvrage«En éducation, [les]innovations des [technologiesde l’information et de lacommunication] ont très tôtété prises en compte,généralement bien avantqu’elles se socialisent. Ellespeinent cependant à sescolariser, la forme scolaireimposant des contraintesstrictes à ce qui peut s’yépanouir. Quand elles le font,c’est souvent sous des formesqui n’ont qu’un rapportlointain avec ce qui se banalisedans la sphère sociale.» (articlede Georges-Louis Baron)

Génération connectée: quels enjeux pour l’école?

L’ouvrage de la HEP-BEJUNEpermet d’enrichir le débatconcernant l’intégration desTIC (ICT en Valais) et des MITIC.Cet ouvrage collectif(Stéphanie Boéchat-Heer,Anne-Marie Broi, BernardetteCharlier, Pierre-François Coen,Simon Collin, Hervé Daguet,Gabriel Dumouchel, PatrickDuvanel, Jean Marie Gauthier,Thierry Karsenti, DanielPerraya, Luc-Olivier Pochon,Pierre-Olivier Vallat, JacquesWallet, Bernard Wentzel)

décrit le rôle de l’école face auxnouveaux moyens decommunication et l’impact de cesnouvelles formes decommunications surl’enseignement et l’apprentissage.Il apporte des éléments deréponse sur les enjeux del’intégration des nouveaux médiaset technologies pour l’école etpour la formation des enseignants.Une lecture globalementintéressante et stimulante. Un seulbémol: quelques passages inutilement «jargonnants».

Sous la direction de Stéphanie Boéchat-Heer et Bernard Wentzel.Génération connectée: quels enjeux pour l’école? HEP BEJUNE,collection recherches, 2012.

a Citation extraite de l’ouvrage«Rappelons que quelque douze principaux avantages liés àl’usage pédagogique des ordinateurs ont été identifiés [ndlr:selon une étude canadienne]:1. Facilitation du travail des enseignants et des apprenants;2. Accès accru à l’information actuelle et de qualité;3. Motivation accrue des élèves;4. Attention améliorée des élèves;5. Développement de l’autonomie des élèves;6. Interaction accrue entre les enseignants, les élèves et les parents;7. Apprentissage individualisé, différencié;8. Apprentissage actif, interactif, avec les supports multimédias;9. Développement et compétences TIC;

10. Accès à tous;11. Décloisonnement de l’école sur la société;12. Opportunités d’avenir simplifiées.»

Mémoires d’une vache

«Le commandement de mavoix intérieure, ou commentje décidai d’écrire cesmémoires bovins.» Née juste àla fin de la guerre civileespagnole, Mo, une vachebasque entreprend d’écrire sesmémoires… sous la pressionde sa voix intérieure, qu’ellesurnomme Pénible, et ellel’est! Bernardo Atxaga avaitdéjà donné la parole à lachienne Shola.

Bernardo Atxaga. Mémoiresd’une vache. Genève: La Joiede lire, 2012 (dès 12 ans).

a Citation extraite de l’ouvrage«La matière de ma vieapparaît-elle dans cesmémoires? Je n’en ai guèrel’impression. En regardant ce que j’ai écrit, je suissurprise. Je n’ai pas raconté ceque j’avais l’intention deraconter, et il y a denombreuses idées qui mesemblent étrangères.»

Résonances - Mars 2012 35

Les livres présentés danscette rubrique sont disponi-bles à la Médiathèque Valais.www.mediatheque.ch

La suggestion d’une enseignante

Daphnée Constantin Raposo, enseignante

Ouvrages de l'OSL Faire entrer la Culture dansl’univers des enfants est unpari audacieux, mais un pariréussi avec brio par l’ŒuvreSuisse des Lectures pour laJeunesse, qui nous présente des textes au langage raffiné, de lavraie littérature, illustrée avec humour. Ces deux histoires trans-portent les lecteurs dans un monde étrange et captivant, ungenre différent mais passionnant. Un croisement, écrit par le célèbre auteur allemand Franz Kafkaparle d’un animal de compagnie insolite, de relation kafkaïenneet interroge en sautant allègrement dans la philosophie.Le secret du lac se déroule dans une atmosphère mystérieuse,une camaraderie qui se répète au fil des générations. C’est uneporte ouverte à la réflexion sur le sens de l’amitié.Ces deux petits ouvrages permettent d’offrir à nos élèves untrésor de culture pour trois fois rien.

Franz Kafka (texte), Anna Sommer (illustrations), CatherineBillmann (traduction). Un croisement. OSL: 2011 (dès 9 ans).Anne Brécart (texte), Anna Luchs (illustrations). Le secret dulac, OSL, 2011 (dès 9 ans).

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Depuis quelques semai -nes, le site de l’éducationphysique a trouvé unnouvel envol et essaiera,à l’avenir, de répondreencore mieux à vos be-soins. Ayant étudié lespages les plus lues, amé-lioré les fichiers les plussouvent utilisés, nousvous proposons quelquesnouveautés qui rendrontla visite plus aisée et pré-cise. De plus, plusieursrubriques ont été com-plétées et remises en page afin devous permettre de trouver rapide-ment les informations désirées.

Comment naviguerTout d’abord, les axes principauxont été synthétisés:

dans les se trouvent,entre autres, les bases légales

ainsi que les offres de formationcontinue, les téléphones utiles.

le domaine de lase décline à travers un panelde documents concernant lespremiers secours, les sorties enplein air, natation, patinoire,salle de gymnastique. Des livretset check-lists s’y référant y sontégalement déposés.

Dans ce même chapitre,des pistes d’aménage-ment de la cour de ré-création et propositionsd’activités étoffent le su-jet. Pour terminer, un in-ventaire et des idées con -cernant le matériel de lasalle de gymnastique sontrépertoriés.

Pourl’enseignementLes différents thèmes

s’articulent directement selon lescycles du PER. Les planificationssont à disposition en format«word», permettant ainsi les modi-fications néces-saires à chacun.

Les livrets didac-tiques élaboréspar l’animation(en équilibre - balancer - grimper -jongler - patiner - nager…), parfois

Un clic pour l’éducation physiqueUn clic pour l’éducation physique

36 Résonances - Mars 2012

E d u c a t i o n p h y s i q u e

http://animation.hepvs.ch/education-physique

Merci d’y croire!En vrac, quelques retours choisis et véridiques tirés des sor-ties d’hiver: bob, ski de fond, ski, patinage…

«Maîtresse, j’ai oublié mes lunettes!» et il fait grand so-leil…«Madame, j’retrouve plus mon bob!» et le bus arrive…«Monsieur, j’ai froid aux pieds!»les chaussures de ski de fondn’ont pas été lacées et le ski ac-compagné de la bottine glissecinq mètres plus loin…«Pourquoi ça croche pas?» dit-il en essayant de bloquer safixation sur un ski déposé àl’envers sur la neige…

«Jean, il est pas là, car il a juste été aux toilettes avantde prendre la télécabine!»…«Madame, j’ai un problème!» en montrant ses chaus-sures de ski à enfiler avant de s’élancer sur la glace (…)Enfin: rencontre avec un élève qui a aujourd’hui vingtans: «Vous savez, Madame, mes plus beaux jours

d’école, c’étaient les journées deski!»

Pensées de reconnaissance et deremerciements à tous les ensei-gnant-e-s qui ont participé, deprès ou de loin, aux sorties hiver-nales de nos troupes blanchies parleur plaisir…

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

en fichiers zippés, sont accessiblesdirectement. Il n’est plus nécessairede les commander auprès des ani-

mateurs.

Changement àrelever: les le-çons sont dépo-sées en lien avecles brochuresafin d’en facili-

ter le choix. Vous trouverez égale-ment des exemples de séquencesen lien avec le plein air, le pati-nage, les pauses en classe, après-midi sportives…

Aller plus loinDans la partie «liens», en plus desréférences des différents moyensd’enseignement, plusieurs sites in-ternet sont mis en exergue. En plusdes sites officiels, les enseignantsdésireux d’aller plus loin à l’inté-rieur de cette discipline découvri-ront divers sujets ou approfondis-sements:

figurines en 3D pour les pyra-mides humaines, images à agran-dir permettant la visualisationd’un mouvement pour les agrès

images des manuels d’éducationphysique à télécharger

tests suisses de natation

BPA, …

Si vous désirez être tenus au cou-rant de l’évolution du site et desprochains documents qui y serontdéposés, nous vous laissons le soinde vous inscrire à la Newsletter quivous gardera informés.

Il ne reste plus qu’à «cliquer»… et àtester! Nous espérons que votreprochaine visite sera fructueuse etrépondra à votre demande. Si né-cessaire, n’hésitez pas à nous con -tacter!

Les animateurs d’EPNathalie Nanchen et

Lionel Saillen

Résonances - Mars 2012 37

M é m e n t o p é d a g o g i q u e

A vos agendasA vos agendas

6-11 mars 2012 - CERM MartignySalon des métiers et des formations«Your Challenge…»le rendez-vous incontour na ble pour tousles écoliers, étudiants ouadultes soucieux de leuravenir. Les documents de l’Office de l’orientationpour les élèves du cycle d’orien tation setrouvent surwww.vs.ch/orientation.www.salondesmetiers.ch

9-10 mars 2012 - VeveyManifestationlittéraire, anglais à l’honneur La quatrième édition dela manifestation littéraire«4+1 traduire übersetzentradurre translatar» sedéroulera les 9 et 10 mars2012 à Vevey. Lamanifestation thématisela traduction littéraireentre les quatre languesnationales et une languehôte. En 2012, c’estl’anglais qui sera àl’honneur à «4+1».www.fondationch.ch

22 au 23 mars 2012 -PontarlierEchanges et mobilité:séminaire de rencontrefranco-suisseLe but du séminaire estde développer les basesd’un partenariat scolairemultilatéral autour d’une thématiqued’intérêt commun. Lesprojets ainsi que lesparticipants au séminairepourront béné ficier d’unsoutien financier.

Plus d’informations etinscription au séminairefranco-suisse: Centresuisse de compétencepour les échanges et lamobilité de la Fondation ch - Didier Joris, coordinateurde projet Comenius,www.ch-go.ch.

Jusqu’au 31 mars 2012 -Médiathèque Valais - St-MauriceExposition Regard sur l’invisibleLes techniquesd’imagerie médicale ontfait progresser de façonspectaculaire nosconnaissances et nosmoyens d’intervention.Elles nous ouvrent lesportes d’un mondenouveau d’une beauté àla fois émouvante etfascinante…www.mediatheque.ch/valais/regard-invisible.html

Jusqu’au 15 juillet 2012 -Musée de lacommunication - BerneAttention:communiquer nuitComment communiqueréquilibré? Commentadopter uncomportement censé etciblé en matière decommunication,correspondant à nosbesoins individuels?www.mfk.ch > Visitesguidées pour les écoles

Jusqu’au 29 juillet 2012 -Espace des inventions -LausanneExposition sur le cerveauLauréate du Prix Expo2011 de l'Académie Suissedes Sciences Naturelles,l’exposition Les doigts

dans le cerveau offre uneoccasion rêvée deregarder vos neuronessous un nouvel angle etde prendre conscience de l'instrumentextraordinaire qui s'agiteentre vos oreilles. Dossierpédagogique en ligne.www.espace-des-inventions.ch

Jusqu’au 7 janvier 2013 -Musée d’histoire dessciences - GenèveExpositionsur le hasard et les probabilités

«Les jeux sont faits!hasard et probabilités»s’organise en 15 postesde jeu-réflexion. Unesituation est présentéesous la forme d’unequestion à laquelle levisiteur peut tenter derépondre directement ouen s’aidant du dispositifinteractif.Cf. dossier pédagogique:www.ville-ge.ch/mhs/expo_2012_jeux.php >Dossier pédagogique de l’exposition Les jeuxsont faits! hasard etprobabilités.

Et aussi…Du 26 au 30 mars 2012Semaine des médiaswww.e-media.ch

Du 16 au 25 mars 2012Semaine de la langue française etde la francophoniewww.slff.ch

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Violaine Martinella-Grau estappointée de la Gendarme-rie vaudoise, tout en étantformatrice pour adultes etprofesseure vacataire à laHES-SO Valais (filière santésociale). Sa double formationde psychologue et de poli-cière est assurément un atoutthéorique et de terrain pourl’ouvrage qu’elle a rédigé afinde comprendre la violence chezles jeunes et la désamorcer.

Le guide de Violaine Martinella-Grau s’articule en trois parties:d’abord un panorama réalisé àpartir des statistiques disponi-bles au niveau suisse, ensuiteune approche générale des mé-canismes de la violence, enfin desstratégies pratiques, certaines auniveau de la prévention (décelerla violence, trouver l’origine…),d’autres pour gérer la crise (attitudepersonnelle, repérage des signauxd’alerte…), d’autres encore pourrevenir sur l’événement passé (de-fusing et débriefing…). Pour l’au-teure, les clés et outils proposés ontpour but de redonner une «étin-celle d’espoir» à des professionnelsdécouragés par la violence à la-quelle ils sont confrontés au quoti-dien. Violaine Martinella-Grau es-time que même si l’on n’a pas lessolutions pour résoudre tous lesproblèmes, l’on peut déjà essayerd’avoir un outillage minimum pour

mieux vivre les situations difficiles.Elle insiste sur l’information, la for-mation et l’éducation, piliers detoute mesure préventive efficace.

Violaine Martinella-Grau, com-ment vous est venue l’idée dece guide?Ce sont des étudiants de la HES-SOValais à Sierre qui m’ont interpellée.J’avais monté, dans le cadre d’unejournée thématique, un atelier surla collaboration entre policiers ettravailleurs sociaux, sachant queces derniers sont aussi confrontés à

des situations complexes à gérer.Face aux situations évoquéespar les étudiants, en stage ou enemploi, j’ai constaté qu’il y avaitun manque d’outils destinésaux professionnels devant fairerégulièrement face à la vio-lence des jeunes, d’où ce guiderésolument pratique.

Ce qui frappe dans la pre-mière partie de votre ou-vrage, c’est la noirceur dupanorama. Au terme del’ouvrage, vous précisezque le portrait dressé estvolontairement caricatu-ral, rappelant que vousparlez d’une toute petitefrange de jeunes qui vamal, mais il n’empêche…Dans une classe, il suffitqu’un élève ait de graves

problèmes de comportement pourque cela perturbe l’ambiance gé-nérale. Là, c’est un peu pareil, jeparle d’un petit pourcentage dejeunes qui dérangent, non pas laclasse, mais la société. Je ne croispas que ce panorama soit surfait,mais c’est évidemment un zoomsur une réalité. Globalement, lesdélits graves des mineurs ne sontpas forcément en augmentation,cependant une très nette haussedes infractions liées au dommage àla propriété est observée.

Ce constat n’est-il pas découra-geant?Il s’agit de distinguer les jeunes encrise, qui peuvent s’en sortir rapide-ment si on les aide, et ceux qui ontdes pathologies ou des addictionsgraves, pour qui les solutions sontplus complexes à mettre en place etqui sont fréquemment des réci-divistes. Certains jeunes n’ont pas

38 Résonances - Mars 2012

A u t o u r d e l ’ é c o l e

Violaine Martinella-Grau est l’auteure

d’un guide pratique récemment

paru aux éditions LEP.

Violaine Martinella-Grau: un guide pour canaliser la violence

Violaine Martinella-Grau: un guide pour canaliser la violence

Référence du guideViolaine Martinella-Grau. Comprendre et désamorcer laviolence chez les jeunes. Guide d’outils pour canaliser laviolence. Lausanne: LEP, 2011.

Page 41: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

d’occupation, pas de formation, etce problème-là, qui concerne l’en-semble de la société, mériterait uneréponse politique forte.

Dans votre livre, vous définissezquelques nouvelles formes d’ex-pression de la violence, commele cyberbulling, le jeu du fou-lard… Selon vous, l’école est-elle suffisamment conscientedes manifestations actuelles deces jeux dangereux?Souvent, ce sont des jeux qui parais-sent anodins à ceux qui les prati-quent, aussi ils ne disent rien, ni enfamille, ni à l’école. Contrairement àd’autres formes de délinquance, iln’y a pas de statistique et on évoqueces jeux uniquement lorsqu’il y aun drame. Le problème, c’est queles jeunes n’ont en général pasconscience des risques physiques etpsychologiques encourus, d’où l’im-portance de les inciter à dénoncerces agissements pour pouvoir luttercontre leur extension.

Sur l’axe préventif, vous évo-quez à plusieurs reprises unpoint délicat de notre société,à savoir le manque de limitesclaires. Parmi les pistes quevous présentez, il y a notam-ment l’arbre des règles, une ac-tivité tout à fait transposableen classe. Peut-on dire que l’ar-bre des règles est relativementsimilaire aux chartes largementrépandues dans les écoles?Les chartes établies par les écolessont évidemment utiles, mais sou-vent trop générales. L’arbre des rè-gles vise en premier lieu à clarifierentre adultes ce qui est négociableavec les jeunes et ce qui ne l’est pas.C’est l’étape préalable à l’élabora-tion d’une charte de vie commune.

Les enseignants peuvent-ils uti-liser en classe les outils quevous proposez?Certains outils peuvent être facile-ment utilisables ou transposables encontexte scolaire. D’autres impli-quent des connaissances de base enpsychologie générale ou en pro-grammation neurolinguistique.

La gestion en matière de vio-lence n’est-elle pas toujoursplus facile lorsqu’il y a une inter-vention externe?Assurément, car l’intervenant ex-terne, non impliqué émotionnelle-ment, aura plus de facilité à casser leschéma de la violence. Reste que gé-rer les situations de crise, cela s’ap-prend: en tant que policière, je suisbien placée pour le savoir. Les mé-diateurs scolaires ont un rôle ex-terne très précieux pour désamorcerles tensions dans les écoles, toutcomme le personnel infirmier parexemple. La difficulté pour l’ensei-gnant, c’est de devoir gérer une si-tuation particulière, dans l’instant,tout en continuant à s’occuper de saclasse.

Vous avez dispensé des forma-tions dans plusieurs écoles.Qu’est-ce qui vous a le plus frap-pée?En intervenant pour des formationsponctuelles, par exemple dans lesécoles de Port-Valais ou de Troistor-rents, j’ai constaté que les ensei-gnants n’abordaient même pas en-tre eux la question des violencesrencontrées. La formation libère laparole et c’est encore mieux si la di-rection participe à ces momentsd’échange. Au cycle d’orientationde Grône, une journée de préven-tion a été menée directement au-près des élèves de 2e année de CO.

Pour qu’ils sachent concrètementquelles peuvent être les consé-quences de certains actes, un jeunea témoigné de son expérience suiteà un placement dans un centrepour les mineurs délinquants. Lemessage délivré était lié à un vécuet a donc touché les adolescentsplus directement.

Quelle serait votre suggestionpour améliorer la prévention dela violence en milieu scolaire?Ces dernières années, une grandeattention a été portée aux droitsde l’enfant, ce qui est très bien,toutefois on a un peu oublié derappeler aux élèves leurs devoirs etde leur faire prendre consciencedes risques liés aux différentes in-fractions. Les jeunes n’ont pas for-cément conscience que, s’ils gri-bouillent sur un mur, cela va coûterdes milliers de francs pour effacerun geste de quelques secondes. Laplupart ignorent aussi tout destraces d’un casier judiciaire tout aulong d’une vie professionnelle. Jetrouve dommage qu’ils découvrentles conséquences de leurs actes unefois placés en institution, aussi ilme semble important qu’ils soientbien informés de leurs droits et deleurs devoirs, les deux ne pouvantêtre séparés. Le rôle des adultes estde poser un cadre bien défini, avecce qui est autorisé et ce qui ne l’estpas, et de les rendre attentifs à ladifférence entre la violence miseen scène et celle qui est réelle, cequi n’empêchera pas toute vio-lence, mais la canalisera en partie.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Résonances - Mars 2012 39

Pour en savoir pluswww.vmdesign.ch

Hebdo

Hors-Série Rousseau

L’hebdomadaire suisse romand publie un hors-sérieintitulé «Jean-Jacques Rousseau. 1712-2012». Le butde cette éditon spéciale est d’offrir une ouverturedidactique sur la vie et sur l’œuvre de Rousseau.www.hebdo.ch

E n r a c c o u r c i

Page 42: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Ce projet est le résultat de la mise encommun des forces touristiques ethydroélectriques d’un canton etd’une région, afin de sensibiliser lesnouvelles générations à la valeur del’eau, en tant que source de vie etd’énergie. Ce projet offre un con ceptpédagogique inédit: voyager au tra-vers de la technique, des dangers, denos besoins et de ceux de la nature.

Une approche pédagogiqueApprendre en classeVous recevrez un kit conçu par ex-plore-it, «De l’énergie hydrauliqueà l’électricité».

Vos élèves pourront:construire une mini centrale hy-droélectriqueexplorer et inventer, un potentielde 20 - 30 h de cours interactifs

Expérimenter dans le terrainVous participerez à une excursiond’une journée au départ de Loècheà vélos, mis à disposition par «Va-laisroule».

Vos élèves pourront:réaliser des laves tor-rentiellespédaler pour fairetourner un mixeurexpérimenter la forcede l’eaucréer un milieu naturelpour la truitegoûter une truite grillée

Ancrer et restituer en classeUn mode d’emploi vouspropose une prolongationet un ancrage du vécu enclasse:

en accord avec le PERvarié et attractif

InformationRéservez votre place.Prix: CHF 10.– par élève* compre-nant:

une soirée d’information facul-tativeun mode d’emploiun kit explore-itune excursion accompagnée

Demandez notre brochure d’infor-mation. Les inscriptions se font dansl’ordre d’arrivée.

* Le pique-nique et les frais de voyage

ne sont pas compris dans le prix.

40 Résonances - Mars 2012

O b j e c t i f n a t u r e

Des activités variées pour voyager

au travers de la technique, des dangers,

de nos besoins et de ceux de la nature

Pfyn-Finges: «Objectif Eau»Pfyn-Finges: «Objectif Eau»

Concours: les Frappadingues de RésonancesLe concours est ouvert de l’école enfantine au se-condaire II général et professionnel, en passantbien évidemment par le primaire et le CO. Vouspouvez retrouver toutes les infos dans l’éditionde septembre 2011, p. 40 (www.vs.ch/sft > télé-charger les revues Résonances) ou contacter [email protected]. Adresse d’envoi des dessins:DECS / SFT, Résonances, rue de Conthey 19, casepostale 478, 1951 Sion. Important, chaque pro-duction doit être accompagnée des coordonnéesdu ou des dessinateurs et de l’enseignant. Mattéo Oggier (1P Chamoson, classe de Marie-Eve Theytaz)

Plus d’infoswww.pfyn-finges.ch

Page 43: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Ce mois, tissons quelqueslianes entre éducation etmédias.

Réseau Education-MédiasLe Réseau Education-Mé-dias offre une vaste gam -me de ressources pourvous aider à développerl’esprit critique des jeunesà l’égard des médias.www.media-awareness.ca/francais

CLEMILe CLEMI est chargé de l’éducationaux médias dans l’ensemble du sys-tème éducatif français depuis 1983.Il a pour mission d’apprendre auxélèves une pratique citoyenne desmédias. Cet objectif s’appuie sur despartenariats dynamiques entre en-seignants et professionnels de l’in-formation.www.clemi.org

Centre de ressources en éducation aux médiasCe site, sous-titré «Moi je sais lire en-tre les lignes», offre aux enseignants,aux élèves du milieu de l’éducationet au grand public des outils permet-tant, en milieu scolaire ou dans la viequotidienne, d’exploiter de manière

critique tous les genres de produc-tions diffusées par les médias.www.reseau-crem.qc.ca Centre européen des jeunes reportersL’espiègle est une agence de pressepour les 8-18 ans: activités, rendez-vous et inscription pour devenir re-porter. Réalisations et reportagesen ligne.www.espiegle.org

Les médias et nousSur les médias et nous, Pierre-An-dré Léchot propose des réflexions,des exemples d’activités pour unusage équilibré et constructif desnouvelles technologies. En lien avecCanal Alpha où il travaille.www.mediatisation.com

Kit éducation aux médiasL’Organisation des Nations Uniespour l’éducation, la science et laculture présente un kit à l’inten-tion des enseignants, des élèves,des parents et des professionnels.http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001492/149278F.pdf

e-media.chLe site e-media.ch est géré parl’unité «Médias et TIC» du secréta-riat général de la Conférence inter-

cantonale de l’instructionpublique de la Suisse ro-mande et du Tessin (CIIP).Le site e-media.ch a pourvocation la diffusion d'unmatériel de référence etde travail en classe.www.e-media.ch

Média AnimationL’éducation aux médiasest au cœur du projet deMédia Animation. C’estavant tout un enjeu de ci-toyenneté: faire de cha -que citoyen de véritables

acteurs de la vie culturelle, de ladémocratie et de la vie sociale dansune société de la communicationmédiatisée.www.media-animation.be

Jeunes et médiasCe site web fournit aux parents,aux enseignants et aux éducateurs,ainsi qu’aux professionnels et auxpolitiques, une vue d’ensemble desopportunités et des risques des mé-dias numériques, ainsi que des in-formations actuelles sur la protec-tion des jeunes face aux médias etsur le programme national.www.jeunesetmedias.ch

PER et MITICEvidemment, vous trouverez aussiles liens avec le PER en sélection-nant la discipline MITIC.www.plandetudes.ch > Plan d’étu -des romand

Education aux médiasEducation aux médias

Résonances - Mars 2012 41

M i s e e n l i e n s

http://pear.ly/bbIdn

Pour retrouver ces perles et d’au-tres: http://pear.ly/bbIdn. A noterqu’il vous faut cliquer sur «ouvrirdans un nouvel onglet» si vousvoulez sortir du Pearltree et ou-vrir l’adresse internet directe (suriPad, on clique simplement surl’adresse en gris). Autre astucepratique, afin de visualiser lecontenu des pages d’accueil dessites, il vous suffit de survoler lesperles sans cliquer.

En complément thématique deuxautres Pearltrees:TICE-TIC-ICT (technologies del’information et de la communi-cation): http://pear.ly/iqMAiEducation à l’image fixe et ani-mée: http://pear.ly/4eXP

Page 44: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

En cette fin d’année 2011,les thèmes «Etre enseignantà l’ère du numérique»,«L’école numérique, ses dé-fis et ses opportunités» ontretenu l’attention des ensei-gnants et des médias.

Ci-après, le lecteur pourradécouvrir trois dossiers inté-ressants:

Relevons tout particulièrementla manifestation organisée le14 décembre 2011 à la HEPvaudoise «l’enseignement àl’ère du numérique», en colla-boration avec l’Académie suissedes sciences techniques (SATW).

L’éducation est aujourd’hui sou-mise à un changement de réfé-rentiel. Ce changement porte plusparticulièrement sur les rapportsqu’un apprenant entretient avec lesavoir, sur les temps et les espaceséducatifs et sur l’importance ducollectif dans l’apprentissage. En-

seigner avec les TIC entraîne deschangements parfois profonds quisuscitent des interrogations.

Les enseignants sont en concur-rence, en tant que détenteurs dusavoir, avec des offres de ressourceslibres et ouvertes qui permettentd’accéder à de multiples connais-sances. Quels rôles les enseignantsdoivent et devront-ils assumer? Dequelle formation devront-ils béné-ficier? Des pistes de réflexion surces transformations sont à décou-vrir en suivant les liens ci-dessous:

www.ict-21.ch/com-ict/spip.php?article155

www.ict-21.ch/l4d/pg/pa-ges/view/200737/confren-ces-lenseignement-lre-du-numrique-lausanne-14-dcembre-2011

Quelle école numérique pour la Wallonie?C’est à cette question queles enseignants belges ontessayé de répondre, dès lemois d’août 2011, via lesite participatif ecolenu-merique.be créé à l’initia-tive des gouvernementsde la Wallonie et des

Communautés française et germa-nophone. Sur ce site, les ensei-gnants ont été invités à décrire lesscénarios éducatifs qu’ils souhai-tent mettre en place dans leursclasses en exploitant les ressourcesmultiples offertes par les technolo-gies numériques.

28 projets ont été primés sur 175projets déposés. Les lauréats vontse partager 450’000 euros. Parmiles projets retenus, relevons:

Un blog journalistique multicul-turel et multilingue

Un portfolio à la découverte dela Belgique

Du podcasting

Des échanges transnationaux ensciences

Une appropriation du langagetélévisuel

De la PUB et une tribune d’ex-pression

Une plate-forme d’auto-forma-tion

42 Résonances - Mars 2012

I C T

Enseigner avec les TICentraîne deschangements parfoisprofonds.

Jean-Jacques Rousseau

Des liens pour le tricentenaire de sa naissance

Le philosophe et écrivain Jean-Jacques Rousseau a durablement marquél’évolution des idées tout au long des temps modernes. La rédactiond’educa.ch vous propose une collection de liens en rapport avec lesévénements qui marqueront le tricentenaire de sa naissance.http://enseignement.educa.ch/fr/tricentenaire-de-jean-jacques-rousseau

E n r a c c o u r c i

reflets-mag.blogspot.com

L’école numériqueL’école numérique

Page 45: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Une manière de surmonter lehandicap

Des modes opératoires numéri-sés en soutien des travaux pra-tiques…

Réussir à l’école avec le numérique - Le Guide pratiquePar Jean-Michel Fourgous, OdileJacob, 25 août 2011

Pour écouter l’interview de M. Four-gous en MP3, interview donnée le30.10.2011 à Radio Canada, à M.Tremblay, dans le cadre de l’émis-sion Les Années Lumière:

www.radio-canada.ca/audio-vi-deo/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2011/CBF/LesAnneeslumiere201110301305_2.asx

Dans cet ouvrage, l’auteur détaillel’expérience d’Elancourt dont il estle député-maire:

[…] «Je souligne l’importance, pourles enseignants, de s’approprier plei-nement ces outils. Car nos enfants nenous ont pas attendus pour s’appro-prier Internet, les tablettes, les mé-dias sociaux et numériques, etc. Maiss’ils maîtrisent tous les arcanes lu-diques, ils ne savent pas toujours uti-liser les ressources et les savoir-fairede ces technologies. Tout au long denos échanges avec M. Tremblay, jedéveloppe l’idée que les compéten -ces numériques s’affirment commeun des principaux enjeux de demain.D’autant que les outils liés à ces nou-velles technologies constituent un le-vier important de la réussite scolaire.C’est pour cette raison que je gardeintact mon engagement pour cedossier de l’école numérique, vec-teur indispensable pour accompa-gner le changement, pour motiverles élèves, pour leur redonner leplaisir d’apprendre, et pour revalo-riser le métier d’enseignant.» […]

Marie-Thérèse ReyGroupe de Travail ICTS2-VS

Résonances - Mars 2012 43

Mister DAN est venu récemmentdonner des spectacles dans vo-tre établissement scolaire. Quepourriez-vous dire de ces spec-tacles?Les personnages des histoires re-présentés par des marionnettesont quelque chose de magiquepour les enfants, ils en oublientle marionnettiste qui les mani-pule. Chaque histoire est bienconstruite. La chute est positive etlaisse une place à la réflexion.

Dans quelles conditions s’estdéroulée votre collaborationavec Mister DAN?Tout d’abord, j’ai eu un très boncontact avec Mister DAN. La 1re foisque je l’ai rencontré en 2008, ils’est déplacé dans ma classe et m’aprésenté ses différents spectacles,ainsi que sa marionnette et d’au-tres animaux, tous plus attendris-sants les uns que les autres. Le dossier qu’il m’a laissé était bienprésenté, clair et donnait envied’inviter Mister DAN dans mon éta-

blissement. Tout y était: résumé dechaque spectacle, tarifs différen-ciés selon le nombre d’élèves et despectacles désirés, indications tech-niques.

Qu’ont pensé les élèves et lesenseignants de Mister DAN?Certains élèves avaient découvertpour la 1re fois le monde des marion-nettes, ce monde de rêve. Tous ado-rent lorsqu’elles s’expriment, carelles ont des voix rigolotes. Ils aime-raient les toucher, caresser leur douxpelage.

Lorsque le rideau tombe, la salle estcalme, les enfants sont encore dansl’histoire et aimeraient que cela nes’arrête jamais. Ils demandent sou-vent s’ils pourront revoir ce specta-cle. Certains se demandent aussi oùsont passées les marionnettes, c’estun peu le monde de la magie. Quant aux enseignants, ils étaientaussi emballés, trouvant les thèmesabordés intéressants et l’idée d’uti-liser la marionnette leur plaisanténormément. On se laisse facilementemporter dans le monde des person-nages en oubliant rapidement l’âgeque l’on a et on se remémore desscènes de notre enfance.

Mister DAN en tournéeMister DAN en tournée

S p e c t a c l e

En brefSpectacles pour les enfantines etprimaires (cycles 1 et 2).www.misterdan.ch

Mister DAN, le marionnettiste,

propose différents spectacles.

Mister DAN, marionnettiste, a choisi de présenter son spectacle via l’interview

de Milena Fischer, enseignanteprimaire à Prilly.

Une promotion forcémentpartiale mais originale.

Page 46: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

CarrièreL'apprentissage mène-t-il encore au sommet?Ah, la belle époque! Lorsqu’onpouvait débuter sa carrièrecomme simple apprenti etarriver aux sommetsuniquement grâce à sa forcede travail. N’est-il plus possibleen Suisse d’arriver au top avecun simple CFC? Les nombreuxCEO qui sont passés par laformation duale tendraient àdémontrer le contraire: SergioErmotti, CEO par intérim d’UBS(ainsi que son prédécesseurOswald Grübel), MonikaWalser, CEO de Freitag, ouencore Daniel Rossellat pourne citer qu’eux. Pourtant, lesspécialistes sont formels: saufexception rare, il n’est pluspossible d’arriver au top avecun apprentissage. En gros, peuimporte si on débute sonparcours par un apprentissageou par un bachelor, c’est en seformant et en s’adaptant continuellement au marché quel’on augmente son potentiel. Une étude a par ailleurs montréque la qualité déterminantede ceux qui vont atteindre lesommet est désormais«l’agilité pour apprendre»,définie comme la capacité etl’avidité à intégrer rapidementde nouvelles compétencesdans des domaines variés. Unatout qui passe bien avant lesconnaissances académiques,les aptitudes techniques,l’expérience professionnelle oumême l’intelligence.Largeur.com (11.01)

SantéL’étonnant retour de la galeDans un collège de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), c’est àpas moins d’une vingtained’élèves de l’établissementqu’elle vient de s’attaquer…

Non seulement la gale n’a pas disparu, mais selon les spécialistes,elle est en recrudescence. Considérée à tort comme une maladiecausée par le manque d’hygiène et ne touchant que lespopulations précaires, comme les SDF, la gale touche en fait lespersonnes de tous âges et tous milieux sociaux. C’est une maladiede la peau, causée par un parasite nommé sarcopte, qui provoquede fortes démangeaisons. Elle se transmet à la suite d’un contactprolongé de peau à peau. Il existe un traitement local (lotionpour le corps) et un traitement oral (comprimés).Le Parisien (12.01)

NeuchâtelDes seniors lisent avec les enfantsLe Mouvement des aînés, en collaboration avec la direction desécoles primaires, propose aux élèves de 3e et 4e Harmos desespaces de lecture. Une quinzaine de seniors bénévoles sont encharge d’autant de groupes. Ils sont composés de trois à cinqbambins. Le déroulement de l’atelier est laissé au bon vouloir del’aîné. Il peut aussi partager ses souvenirs d’enfance liés à lalecture. Deux ateliers sont prévus durant l’année. Le premier setient durant l’automne, le second du 31 janvier au 3 mai. Cesrencontres sont gratuites.L’Express (12.01)

Gymnase de la CitéLa direction serre la visLes élèves du Gymnase de la Cité (Lausanne) sont fâchés. Ilsdénoncent un régime militaire et une administration défaillante.Pour l’autorité, le climat ne serait plus propice aux études. Cettecolère, un petit groupe d’élèves a décidé de la dire par écrit.D’abord dans un journal payé de leur poche, puis sur un blog quia fait le tour du gymnase. «Du laxisme le plus total, nous sommespassés à une discipline quasi militaire, explique l’éditorial de ceHypocri’Cité, sous couvert d’anonymat. Les élèves de la Citédoivent payer le prix d’une administration à deux vitessespromettant des sanctions exemplaires sans pouvoir donnerl’exemple d’une organisation irréprochable.» Le responsableassume sa politique et conteste toute notion d’arbitraire dans letraitement des élèves.24 Heures (20.01)

EducationApple veut remplacer les manuels scolaires par des iPadLa firme à la pomme a présenté une nouvelle version de sonlogiciel qui permet de lire des livres électroniques. Pour s’imposerdans les classes, Apple mise sur des accords avec les gros éditeursaméricains. Pour Apple, les bons vieux ouvrages sont fades,ennuyeux et alour dissent inutilement le sac des écoliers. Lesnouveaux livres électroniques promettent, eux, des exercicesinteractifs, des modèles et des animations en 3D, des vidéos ouencore la possibilité de rechercher un passage par mot-clé. Pourl’instant, aucun partenariat n’a été annoncé pour l’Europe. Les

livres seront vendus sur laplate-forme d’Apple pourmoins de 15 dollars.Le Matin Dimanche (22.01)

InteractivitéDevenir polyglottesur le NetDes sites permettentd’apprendre les languesgratuitement avec despersonnes de nombreux pays.Aujourd’hui, étudier unelangue avec un interlocuteurse fait en un clic et en direct.Lexxing.com, Busuu.com, Live-mocha.com et autresPolyglotParty.com ont fait decette méthode leur spécialité.Ces sites fonctionnent sur leprincipe de l’échange:l’internaute m’enseigne salangue, je lui apprends lamienne. Très facilesd’utilisation, ce sont devéritables réseaux sociaux dontle fonctionnement rappellecelui de Facebook. L’inscriptionest ultrarapide et permet dechercher des amis parmi la listedes inscrits. www.20minutes.ch (23.01)

GrammaireGenre, le désaccordLa règle qui régit l’accord del’adjectif, où le masculinl’emporte sur le féminin,exaspère les féministes.L’Académie françaiseacceptera-t-elle de laréformer? Les pétitionnairesdemandent l’application d’unnouveau principe, la règle deproximité: lorsque les nombressont de genres différents,l’adjectif s’accorderait avec lemot le plus proche. Lessignataires savent bien queleur requête sera le plussouvent accueillie par dessoupirs de lassitude et deshaussements d’épaulesexaspérés. Dans un vieux pays

44 Résonances - Mars 2012

R e v u e d e p r e s s e

D ’un numéro à l’autreD ’un numéro à l’autre

Page 47: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

comme la France, la languepeine à s’adapter à l’immenserévolution qu’a représentée,depuis les années 1960,l’égalité hommes-femmes.D’autres contrées se sont laisséplus facilementbousculer parl’évolution desmœurs: c’est le casdu Québec, où l’onemploie courammentles termes «auteure»ou «écrivaine».Le Temps (25.01)

Edition25 ans de Joie de lireL’éditrice genevoise FrancineBouchet fête le quart de sièclede La joie de lire, fleuron del’édition pour la jeunesse.L’éditrice a publié 480 titres,certains traduits dans le mondeentier, de l’Angleterre à l’Iran,en passant par la Corée ou leDanemark. En 2012 la maisondevra continuer de s’adapterpour survivre. Ce sera l’annéedu défi numérique, et l’équipetravaille sur un projet unique -ment publié sur tablette. «Maiscela ne m’intéresse pas de fairedu numérique avec des livresqui se suffisent à eux-mêmes,explique l’éditrice. De “faux”livres avec le bruitage despages qui se tournent, c’estdramatique! Il faut inventerautre chose.»L’Hebdo (26.01)

TutoratPour les élèves genevois en difficultéLes élèves de primaireredoublant ou promus dejustesse devraient pouvoirbénéficier d’une mesured’accompagnement spéciale,du type tutorat, et dispenséede manière uniforme danstoutes les écoles. Le problèmeest que des mesuresd’accompagnement existent,mais sont à bien plaire etvarient d’une école à uneautre, selon Jean Romain,cosignataire d’une motion,déposée en novembre auGrand Conseil genevois. Maismettre en place une telle

structure engendrerait forcément une augmentation des effectifsenseignants. Et donc une augmentation des coûts… Des étudiantsde l’Institut universitaire de formation des enseignants – donc desfuturs profs – pourraient se charger de donner ces cours. Tribune de Genève (31.02)

FranceDes pistes pour l’apprentissage des languesD’ici à quelques semaines, le Centrenational d’enseignement à distance(Cned) proposera un serviced’apprentissage de l’anglais pour tousles publics et pour tous les niveaux «de3 ans à 99 ans». Ce site gratuit pour lesplus jeunes et «à tarif modique pour les

plus âgés» appelé «English yourself» s’inspire d’une expérienceprécédente, celle de Mycned. Il s’adresse autant aux enfantsqu’aux enseignants soucieux d’entretenir leur anglais de façoncontinue. Au programme: éducation et enseignement à distancegrâce à tous les moyens technologiques actuels: Internet, vidéo,podcasts de radio, jeux, tests de compréhension, etc.Le Figaro.fr (1.02)

Futurs profs de collègeNumerus clausus reconduit à FribourgFaute de places de stage en abondance, le numerus clausus estreconduit en vue de l’année académique 2011-2012 pour laformation qui mène au diplôme d’aptitude à l’enseignement ausecondaire II, passage obligé pour les futurs profs de collège. LeConseil d’Etat fribourgeois vient d’adopter une ordonnance en cesens. Instaurée en 2008, la mesure a été reconduite chaque annéedepuis lors. Etonnant quand on la met en parallèle avec lemanque d’enseignants. En 2008, le numerus clausus n’avait pas eubesoin d’être appliqué. Il avait dû l’être en revanche en 2009, avec30 étudiants recalés et en 2010, le numerus clausus avait étéappliqué pour une seule branche, l’histoire, avec sept étudiantsrecalés. Au vu des inscriptions déjà reçues pour la rentrée 2012, ilpourrait en aller de même dans l’une ou l’autre branche. Ceux quisont recalés sont placés en liste d’attente et peuvent êtrerepêchés en cas de désistement.La Liberté (2.02)

HEP-BEJUNELa formation perd son côté humainLa réorganisation de la HauteEcole pédagogique (HEP-BEJUNE) est contestée par unefrange d’étudiants qui devrontquitter le site biennois enaoût. Les étudiants depremière année de la PF1(formation d’enseignant desdegrés préscolaire et primaire)du site biennois font part deleur mécontentement. Ilsdéplorent notamment lemanque d’informations àdisposition lors de leurinscription. Les étudiants ontdu mal à accepter de ne paspouvoir choisir le site où ilsseront transférés. Laréorganisation voulue par lescantons de Berne, deNeuchâtel et du Jura doitpermettre d’économiser 1,4million de francs par an sur ses25 millions de budget. Le Journal du Jura (2.02)

Sécurité sur internetUn site pour apprendrela prudenceFais-gaffe.fr se veut le site àmettre entre les mains de tousles jeunes débutants surInternet. Une présentationsimple et colorée, un dessinqui évoque rapidement lescampagnes de préventionpour enfants. Sauf que là onne parle pas lavage des mainsou maladie, mais bienprévention contre les risquesliés à la navigation surInternet. Les dix mesures deprudence proposées en rougedans la rubrique «protège-toi»n’ont rien de révolutionnaire.«Ne dévoile pas ta vie privée»,«refuse les rencontresphysiques», «ne donne jamaiston numéro de téléphone»…classique, sobre et judicieux. Lavraie innovation, celle qui estsusceptible d’intéresser lesenfants autant que leursparents, c’est la rubrique envert, «éclate-toi…». Ellefournit des conseils pour uneutilisation efficace, intelligenteet légale d’Internet. leParisien.fr (6.02)

Résonances - Mars 2012 45

L’école en AngolaL'Ecole des Professeurs du Futur (EPF) prévoit d’alphabétiser,cette année, onze mille citoyens des communautés rurales decertaines municipalités de la province de Huambo en Angola, ainformé ce mardi, son directeur, Dog Rune Hauglund. Il a expli-qué que ce projet financé par le Ministère de l'Agricultureconcerne surtout des paysans des zones rurales des municipali-tés de Huambo, Bailundo, Chinjenje et Longonjo. En plus d'ap-prendre à lire et à écrire, ils apprendront aussi certaines ma-tières liées à l'agriculture, assainissement public, entre autres,qui les aideront à développer le milieu rural. En 2011, les ensei-gnants stagiaires de cette école, située à Quissala, périphériede la ville de Huambo ont alphabétisé 160 personnes dans cesmunicipalités.AngolaPress, AllAfrica (31.01)

L’école ailleurs

Page 48: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

CPVAL a poursuivi ses travaux con -sidérables liés au changement deprimauté tout au long de l’année2011. Ceux-ci ont principalementporté sur les calculs de garantiepour la génération d’entrée ainsique sur l’élaboration du nouveaurèglement de base valable dès le 1er

janvier 2012. Outre les nouvellesméthodes de calcul de rentes pro-pres au système de primautédes cotisations, quelquesnouveautés ont été appor-tées dans ce règlement,comme par exemple un as-souplissement des possibili-tés de retrait en capital, desprestations risques fixées enfonction du salaire assuré,des améliorations dans lespossibilités de rachat et dessimplifications dans les procéduresd’affiliation notamment. CPVAL aégalement dû mener en parallèle àces travaux le suivi de la mise enplace d’un nouveau logiciel pour lagestion des assurés.

Sur le plan politique, le Parlementa accepté ce changement de pri-mauté, fixé les coûts de la garantieet décidé du montant de recapitali-sation de la dernière tranche pré-vue le 1er janvier 2012 à hauteur deCHF 450 mios. Cette décision per-mettra à la Caisse d’atteindre undegré de couverture d’environ 76%au 1er janvier 2012. Une politiqued’information adéquate a été me-née par la Caisse vis-à-vis de tousses assurés et pensionnés.

Les résultats de la gestion de fortune(CHF 2,4 mias de capitaux) n’ontpas permis d’atteindre l’objectif derendement à long terme visé par laCaisse. Les incertitudes des mar-chés, les problèmes européens, lesmenaces bancaires, l’absence decroissance, autant de soucis qui ontpesé sur la performance annuelle

de CPVAL qui, avec un résultat de-1,5%, la situe quand même dans lamoyenne suisse des caisses de pen-sions. Ce résultat tient égalementcompte d’un amortissement impor-tant de CHF 13 mios qui a été réa-lisé sur le parc immobilier suite àune nouvelle estimation des va-leurs comptables des immeubles dela Caisse.

La politique de placement suivie en2011 est restée dans son ensembletrès conservatrice (sous-pondéra-tion de la part actions au profit desliquidités). Si la partie sous gestionen valeurs mobilières représente2,2 mias, CPVAL gère un parc im-mobilier d’environ CHF 220 mios.Actuellement deux projets impor-tants sont en construction, un àSierre (21 mios) et l’autre dans lecentre de Monthey (33 mios).

D’un point de vue prévoyance, siles cotisations encaissées avoisinentles CHF 153 millions pour 10’800 as-surés actifs, les prestations payéesont atteint CHF 147 mios pour4300 pensionnés. Le cash-flow deprévoyance (cotisations et apportsde libre passage moins les presta-tions et les versements de libre pas-sage) est encore bien positif (+ de6%) mais évoluera négativement àmoyen/long terme compte tenu dela pyramide des âges de la Caisse.Finalement, le Comité, en raison dela situation financière de la Caisse,a décidé de ne pas adapter lesrentes pour 2012.

Au niveau fonctionnel, le Comitéde CPVAL a siégé à 10 reprises. Lescollaborateurs de la Caisse, en plusde leurs activités régulières, ontégalement dû faire face à deux dé-ménagements intervenus fin avril2011 (CPPEV et CRPE), de sortequ’aujourd’hui les nouveaux lo-caux de la Caisse se trouvent à la

rue du Chanoine Berchtold30 à Sion et abritent l’ensem-ble des collaborateurs deCPVAL (10 personnes).

CPVAL recommande de con -sulter régulièrement sonsite internet www.cpval.chqui offre quelques nou-veautés toujours en rela-tion avec le changement

de primauté et qui tient à jour lesprincipales modifications la concer-nant.

D’un point de vue juridique, laCaisse attend l’issue des débats de-vant le Tribunal fédéral de l’affaireconcernant la réparation du dom-mage subi suite à la mauvaise ges-tion de l’ancien président et del’ancien directeur de la Caisse pourjuin 2012. Concernant le non verse-ment de la rente à l’ancien prési-dent de la Caisse en compensationdu dommage subi, le Tribunal fé-déral a maintenu son jugement eta donné raison à la Caisse malgréles innombrables recours déposéspar l’ancien président.

En conclusion, les collaborateurs, ladirection et le Comité de la Caisseont fourni un travail considérableen 2011 pour d’une part assurer unservice de qualité aux affiliés de laCaisse et d’autre part préparerl’avenir sur de bonnes bases et dansde bonnes conditions afin d’offriraux assurés CPVAL de bonnes pres-tations et des informations régu-lières et transparentes.

La CPVAL en 2011La CPVAL en 2011Patrice Vernier

46 Résonances - Mars 2012

C P V A L

Page 49: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

Offre -> Evaluez votreniveau en allemand eten anglais selon lesniveaux de compéten -ces du Cadre EuropéenCommun de Référence(A1-A2-B1-B2-C1-C2).

Lors de l’enquête L2/L3destinée à tous les ensei-gnants des classes enfan-tines et primaires du Va-lais romand, vous avez puprocéder à des tests d’éva-luation via des sites propo-sés par l’animation péda-gogique afin de détermi-ner votre niveau de compétenceslinguistiques en L2 et L3.

Pour celles et ceux qui voudraientaffiner cette autoévaluation en al-lemand et/ou en anglais, le Service

de l’enseignement, via la HEP, orga-nise une évaluation qui se dérou-lera sous la forme d’un test indivi-duel informatisé pour la compré-hension orale, la compréhensionécrite et le fonctionnement de la

langue (60-75’) et d’un testd’expression orale qui sepasse par 2 (12’).

Dates des tests de placementCe test de placement auralieu, pour l’allemand, lemercredi après-midi 21mars 2012 à Sion.

Alors que 2 dates sontprévues pour l’anglais:les mercredis après-midi28 mars 2012 à Sion et

4 avril 2012 à St-Maurice.

Inscriptions sur le site de la HEP www.hepvs.ch > formation conti-nue (jusqu’au 15 mars 2012).

Résonances - Mars 2012 47

Afin de soutenirles enseignantsdans l’évaluationen cours d’annéeavec le nouveauprogramme desciences, des examens sont dèsmaintenant à disposition sur lesite de l’animation (http://anima-tion.hepvs.ch/sciences-de-la-na-ture > Evaluations). Ce ne sontpas des examens de référence,mais des exemples dont les ensei-gnants peuvent s’inspirer. Sixexemples sont déjà en ligne.

Animation sciences CO

Sciences: évaluations au COSciences: évaluations au CO

p S E

Inscrivez-vous jusqu’au 15 mars pour évaluer

votre niveau d’allemand ou d’anglais.

Formations des enseignantsen langues étrangèresFormations des enseignantsen langues étrangères

Semaine des médias

Emissions sur TSR2

Du 26 au 30 mars 2012, la Radio Télévision Suisse propose une émissionquotidienne à l’enseigne de la Semaine des médias. Jour après jour, noussuivrons des élèves vaudois impliqués dans l’animation d’une radio scolaire,durant le Festival international de ballons de Château-d’Oex (VD). Commenttravaillent-ils dans le sillage des journalistes professionnels? Quels sujetsprivilégient-ils? www.semainedesmedias.tv - www.e-media.ch

Site internet CIIP

Du neufLe site de la Conférenceintercantonale de l’instructionpublique de la Suisse romande et duTessin a fait peau neuve. Le graphisme a été modernisé et lecontenu enrichi. www.ciip.ch

E n r a c c o u r c i

Page 50: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2012

48 Résonances - Mars 2012

Les dossiersLes dossiers ««Celui qui croit son éducation achevée àl'école ou à l'université n'a pas été réel-lement allumé par l'ardeur éducative.»

Fernando Savater in Pour l’éducation La ci

tatio

ndu

moi

s

N° 1 septembre Infos 2007-2008N° 2 octobre Ecole-CultureN° 3 novembre Regards croisés sur la différenciationN° 4 décembre Raisonner les peursN° 5 février Les dessous des grilles horairesN° 6 mars Partenariat Ecole-FamilleN° 7 avril Créativité & Logique (1/2)N° 8 mai Créativité & Logique (2/2)N° 9 juin L’école en route vers l’EDD

N° 1 septembre Infos 2008-2009N° 2 octobre Les évolutions de l’écoleN° 3 novembre Informatique-mathématiquesN° 4 décembre Les outils de l’évaluationN° 5 février La gestion des élèves difficilesN° 6 mars Expérimenter le savoirN° 7 avril Le temps de l’écoleN° 8 mai A l’école de l’interculturalitéN° 9 juin Briser les idées reçues sur l’école

N° 1 septembre Infos 2009-2010N° 2 octobre Droits de l’enfant - CitoyennetéN° 3 novembre Structuration de la langue - de la penséeN° 4 décembre La verticalité (1/2)N° 5 février La verticalité (2/2)N° 6 mars Les personnes ressources de l’Ecole

valaisanne (1/2)N° 7 avril Les personnes ressources de l’Ecole

valaisanne (2/2)N° 8 mai L’humour à l’écoleN° 9 juin Entraide... entre pairs

N° 1 septembre Infos 2010-2011N° 2 octobre Quantité et/ou qualitéN° 3 novembre Sciences, techniques, technologiesN° 4 décembre Eveil / réveil de la curiositéN° 5 février Comprendre le monde environnantN° 6 mars Dyslexie, dysorthographie...N° 7 avril Les 10 ans de la HEP-VSN° 8 mai Réussite scolaire et… normeN° 9 juin L’image de l’enseignant

N° 1 septembre Eclairage 2011-2012N° 2 octobre Métier d’élèveN° 3 novembre Les intelligences multiples en classeN° 4 décembre Le début du cycle 1N° 5 février L’école entre tradition et modernité

E n r a c c o u r c iPionniers du climat

Une initiativepourles classesGeorge Bernard Shawa dit: «Un gramme depratique vaut plusqu’une tonne dethéorie». La pratiqueest égalementindispensable dans desdomaines tels que leclimat, les émissions de CO2 et l’énergie. Car pourque le changement climatique ne reste pas un sujetde débats passionnés, la théorie doit être appliquéeau quotidien. Et c’est exactement ce que faitl’initiative «Pionniers du climat». Les classes, del’école enfantine au secondaire II, sont invitées àréaliser un projet climatique.www.swisscom.com/fr/ghq/internet-a-lecole/offres-de-formation/pionniers-du-climat.html

Apple

Zoom sur lesapplicationséducativesApple proposequantité d’appséducatives. Une petitesélection permet des’y retrouver. www.apple.com/chfr/education/apps

Prévention auprès des 4-6 ans

Tina et Toni sont de retour!

Tina et Toni sont deux kangourous qui vivent lequotidien de tous les enfants: ils se disputent, jouent,entrent à l’école et doivent manger leurs haricots!Grâce à eux, des centaines d’enfants ont déjà renforcéleurs compétences individuelles et sociales. Sorti enfévrier 2011, ce programme pédagogique développépar Addiction Info Suisse a rencontré un succèsimmédiat. A la demande de cinq cantons romands, lapromotion de la santé physique est aujourd’huiintégrée dans le programme «Tina et Toni».www.tinatoni.ch

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RésonancesLa revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanneparue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiéede 1881 à 1956, est éditée par le Département del’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Edition, administration, rédactionDECS/SFT - RésonancesRue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 SionTél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques

RédactionNadia Revaz - [email protected]

Conseil de rédactionFlorian Chappot, AVEPDaphnée Constantin Raposo, SPVALElodie Lovey, CDTEAAdrienne Mittaz, AVECOZoe Moody, HEP-VSStéphanie Mottier Fontannaz, AVPESMarie-Josée Reuse, Ass. Parents

Photographe ISSNJacques Dussez 2235-0918

Données techniquesSurface de composition: 170 x 245 mmFormat de la revue: 210 x 280 mmImpression en offset en noir et une teinte vive, photolithosfournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.

ParutionLe 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Délai de remise des textes et des annoncesDélai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

AbonnementsTarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.–Tarif contractuel: Fr. 30.–Tél. 027 606 41 59 - [email protected]

Régie des annoncesSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

Impression, expéditionSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

I m p r e s s u m

Les abonnements (pourles tarifs, cf. impressum)peuvent se faire:

par courriel:[email protected] courrier: DECS-SFT, Résonancesrue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion

Pour des raisons administratives (cen-tralisation des fichiers), il est impératifque tous les abonnements et les chan-gements d’adresse se fassent par cour-riel ou par courrier et non par télé-phone, avec indication du degré d’en-seignement (enfantin, primaire, CO,secondaire II). Merci à toutes et à touspour votre compréhension.

Pour consulter les archives deRésonanceswww.vs.ch/sft > Résonances, mensuelde l’Ecole valaisanne

S’abonnerS’abonner fait parler de vous!

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Technopôle - 3960 [email protected] - Tél. 027 452 25 25

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