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Quantité et/ou qualité No 2 - Octobre 2010

Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

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Enseignement: quantité ou qualité

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Quantité et/ou qualité

No 2 - Octobre 2010

Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

RésonancesLa revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanneparue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiéede 1881 à 1956, est éditée par le Département del’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Edition, administration, rédactionDECS/SFT - RésonancesRue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 SionTél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques

RédactionNadia Revaz - [email protected]

Conseil de rédactionClaude Barras-Paris, Ass. parentsMaude Barras, AVECOFlorian Chappot, AVEPJean-François Dorsaz, CDTEADaphnée Constantin Raposo, SPValStéphane Vaucher, AVPESZoe Moody, HEP-VS

PhotographeJacques Dussez

Données techniquesSurface de composition: 170 x 245 mmFormat de la revue: 210 x 280 mmImpression en offset en noir et une teinte vive, photolithosfournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.

ParutionLe 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Délai de remise des textes et des annoncesDélai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

AbonnementsTarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.–Tarif contractuel: Fr. 30.–Tél. 027 606 41 59 - [email protected]

Régie des annoncesSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

Impression, expéditionSchoechli impression & communication SA - Technopôle3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - [email protected]

I m p r e s s u m

Les abonnements (pourles tarifs, cf. impressum)peuvent se faire:

par courriel:[email protected] courrier: DECS-SFT, Résonancesrue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion

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( Résonances - Octobre 2010 1

Entre un poulet fermier élevé en plein air et unpoulet de batterie gavé de maïs transgénique, jechoisis sans hésitation le premier car je privilégie laqualité à la quantité. Vous aussi?

Pour rénover ma cuisine, je choisirai sans aucun douteun artisan cuisiniste spécialisé plutôt qu’uneentreprise de construction générale qui fait de toutmais qui travaille façon «bricoleur du dimanche». Jemise sur la qualité et la durabilité. Et vous?

Quantité ne rime pas forcément avec qualité!Cependant, il est un autre monde où la quantitéprime, où la quantité est un must. C’est le petitmonde de l’école. A nos élèves, nous donnons lemaximum. Nous souhaitons qu’ils sachent tout,surtout le français comme une encyclopédie, lesmaths comme un ordinateur, qu’ils connaissent toutde leur environnement, de leur histoire. Ils doiventaussi être artistes et bons sportifs et encore de vraisvirtuoses, qu’ils sachent aussi et surtout les langues,l’allemand et l’anglais pour vivre possiblementpartout sur la planète. Mais pour qu’ils ne courentaucun danger, ces trésorsdoivent aussi

être prévenus des risques de morsure de chiens,d’abus sexuels, d’obésité..., ils doivent connaître lescomportements à adopter pour être en bonne santé,avoir des dents saines... On les éduque, on les instruit,on les chouchoute; un corps bien fait et une têtebien, bien pleine. Et si leurs dos se tordent sous lepoids de leurs serviettes, leurs cerveaux, eux, onttrouvé la parade pour ne pas ployer sous le poids dusavoir: ils oublient. Ils oublient ce qui est inutile,inintéressant, inefficace, inadapté, insensé, mais aussice qui ne l’est pas. Ils oublient parce que trop c’esttrop, parce que l’année prochaine, ils retravaillerontles mêmes règles, parce que dès l’examen passé, ils nereverront jamais les exceptions qu’ils ont apprises!

A notre époque les technologies permettent d’écrirepratiquement sans faute, les ordinateurs calculent enun rien de temps, est-il alors vraiment nécessaire detout apprendre avant d’être «sec derrière lesoreilles»! En ces temps où l’on pense harmonisationet refonte des programmes, ne serait-il pas aussi utilede s’interroger sur la qualité de nos transmissions,leurs bénéfices dans la vie future et l’épanouissementde tous les élèves. Les milieux économiques etpolitiques veulent des génies, se lamentant sans cessede ne pas trouver la perle rare qui sait tout etpossède en plus une solide expérience avant la fin saformation. Pourtant le monde tourne, évolue sanscesse, des avancées extraordinaires arrivent tous lesjours sur le marché, les poches des entrepreneurs sontbien garnies. L’école s’est mise à leur service, maisn’aurait-elle pas oublié que nos écoliers ne sont pas

des poulets à élever en batterie et à gaver de savoir?

Un souffle de modestie permettrait aux enfants endifficultés de mieux respirer, un rien demodération allégerait les agendas de ministre denos bambins sans prétériter la qualité de

l’enseignement. Avec sagesse et efficacité, lesbases pourraient être acquises, l’essentiel gravé

définitivement dans chaque mémoire et laconfiance en soi assez solide pour permettre des

apprentissages quotidiens et fort efficients toutau long de la vie. Un zeste d’humilité en plus etécole rimerait avec régal!

Qualité ou quantité?Qualité ou quantité?Daphnée Constantin Raposo

Chaque mois, la rédaction invite une autorité, unacteur ou un partenaire de l’Ecole valaisanne à s’ex-primer via un édito-carte blanche.

Page 4: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

2 Résonances - Octobre 2010 )

Sommaire

4-10

Sommaire Qualité ou quantité? D. Constantin Raposo 1

«Enfant au comportement inadapté»: des solutions - N. Revaz 45

Les dossiers de Résonances 48

ICT 11 News ICT - S. Rappaz

Education musicale 12 De la musique alitée à la musicalité - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie

BEL 13 Echanges linguistiques: arrêts sur étapes - N. Revaz

Mémento pédagogique 15 A vos agendas - Résonances

AC&M et AV 16 Mon projet ART clés en main! - S. Coppey Grange

Environnement 18 Trésors d’automne - N. Magnin

CPVAL 20 Que se passe-t-il en cas de sortie de la caisse? - P. Vernier

Du côté de la HEP-Vs 22 Remise des diplômes 2010 - HEP-Vs

Du côté de la HEP-Vs 24 Le mémoire de fin d’études - N. Jacquemet - N. Revaz

Le chiffre du mois 26 13 compétences pour orienter la formation des enseignants - SFT/URD

Conférence 27 Haut potentiel et hyperactivité - AVPEHP

Doc. pédagogique 28 Exposition «Pour tout l’or des mots» (2) - Médiathèque Valais - N. Revaz

Concours 30 Des accrocs aux chiffres réunis à Paris - GVJM / C. Dubuis

Regards sur l’école 32 Trois thèmes d’actualité - D. Bain

Ailleurs 34 Devenez un-e enseignant-e sans frontières! - ESF

Education physique 36 Fiches EP (suite) - Groupe d’animation

Rencontre 37 Walter Schnyder ou l’histoire du Service cantonal de la jeunesse - N. Revaz

Livres 40 La sélection du mois - Résonances et D. Raposo Constantin

Revue de presse 42 D’un numéro à l’autre - Résonances

Agenda Ecole-Culture 44 Des idées de sorties ou de rencontres - Service de la culture

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Comment bien doser quantité et

qualité des enseignements/

apprentissages? Faut-il faire moins

mais mieux? Cette question se pose

depuis les débuts de l’Ecole. Le PER

apporte assurément des pistes

d’amélioration, mais l’interrogation

restera toujours d’actualité,

notamment avec l’évolution de

l’accès aux connaissances et les

progrès des neurosciences. Ce dossier

est volontairement «light» en termes

de pages, pour éviter toute surdose.

Q uantité et/ou qualitéQ uantité et/ou qualité

4 Choisir le programme ou choisir les élèves?P. Perrenoud

7 Moins mais mieux, ou plus, mais vraiment?J.-M. Zakhartchouk

9 Le dossier en citationsRésonances

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La quantité n’est pas nécessairement une obsession ouune valeur en soi. Elle peut être la conséquence invo-lontaire d’une incapacité à choisir.

C’est évident dans la rédaction des programmes sco-laires. Ces programmes ne peuvent être intégralementrespectés que si l’on enseigne à des élèves qui ont tousbeaucoup de facilité ou, dans une classe hétérogène,si l’on fixe le rythme d’avancement dans le pro-gramme en se référant aux bons élèves plutôt qu’auxélèves moyens ou faibles. Les rédacteurs des pro-grammes le savent parfaitement, ils ne recherchentpas la surcharge, mais ils l’assument, plus ou moins lu-cidement, parce qu’elle a deux vertus majeures:

Elle apaise le débat, car si l’on dit oui à chacun, àchaque proposition, il n’y aura pas de perdants eton trouvera plus facilement un consensus entre ré-dacteurs et plus largement dans le cercle des per-sonnes et des institutions consultées avant la miseen vigueur d’un programme.Elle prémunit contre l’accusation de brader la cul-ture ou d’abaisser le niveau.

Les enseignants qui travaillent dans les quartiers diffi-ciles ou ne se résignent pas, dans les quartiers ordi-naires, à régler la marche de la classe sur le rythme des

meilleurs élèves, sont donc placés devant un dilemme:soit tenter de couvrir tous les chapitres du programmeen laissant des élèves sur le bord du chemin, soit allé-ger de manière clandestine, pour avancer avec tous.

Couvrir tous les chapitres, donc avancer rapidement,c’est ne prendre aucun risque par rapport à l’institu-tion. Les jeunes enseignants, sujets à une évaluationplus serrée, seront tentés de tout faire pour bien faire,donc de privilégier la quantité. Sans doute, aussi,parce qu’ils ne savent pas encore comment alléger leprogramme intelligemment. Ils se doutent bien qu’ar-river en fin d’année en ayant couvert les deux pre-miers tiers du programme n’est pas une bonne idée. Ilsentrevoient une alternative: passer très rapidementsur des aspects secondaires du programme, voire lesoublier complètement, pour avoir plus de temps pourtravailler les aspects centraux. Mais imaginer cette tac-tique est une chose, la mettre en œuvre à bon escienten est une autre, qui suppose une certaine expérienceet une certaine confiance dans son propre jugement.

La construction de ce jugement prend du temps. C’estune démarche relativement solitaire, puisque nul n’estcensé faire des coupes dans les programmes. Ce thèmen’est donc pas abordé ouvertement en formation ini-tiale ou en formation continue. On peut même craindre

que la formation, en particulier lors qu’elleest dispensée par des spécialistes des disci-plines d’enseignement, tienne le discoursselon lequel tout est important dans lesprogrammes et stigmatise tout allégement.

Je ne connais pas de recherche extensive surl’ampleur des coupures et la manière dontles enseignants les font. Une telle recherchepermettrait de comprendre de quellesnormes un professeur doit se libérer pouroser alléger le sacro-saint programme. Onpeut faire une première hypothèse: un en-seignant qui coupe «sereinement» dans leprogramme a compris que les années sco-laires ne constituent pas un édifice ration-nel, dont chaque étage exigerait l’achève-ment du précédent. Il a compris que cer-tains chapitres du programme ne sont labase de rien, qu’ils ne seront pas repris, oualors bien plus tard, par exemple à l’école

4 Résonances - Octobre 2010 )

Choisir le programme ouchoisir les élèves?

Choisir le programme ouchoisir les élèves?

P. Perrenoud

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secondaire, les professeurs reprenant tout à zéro parcequ’ils estiment soit que l’école primaire n’a rien fait,soit qu’elle n’a pas donné des bases adéquates.

Cette absence de construction en étage n’est pas lesigne d’un manque de sérieux des auteurs des pro-grammes, mais la manifestation d’une évidence: lesconnaissances, à l’intérieur d’une discipline, ne s’en-chaînent pas toujours logiquement. Leur ordre logiquen’est d’ailleurs pas nécessairement un ordre chronolo-gique. Pour s’en persuader plus concrètement, et jau-ger les risques, un enseignant a absolument besoin deconnaître le programme des degrés qui précèdent etqui suivent celui auquel il enseigne. Avoir enseignédans les divers degrés du cursus est un atout majeur. Adéfaut, une lecture attentive des programmes des au-tres degrés et une discussion avec des collègues qui enont l’expérience permet d’identifier les composantesdu programme qui préparent véritablement l’avenir etcelles dont on peut faire l’économie sans grand risque.

Pour alléger, il faut aussi savoir dissocier d’une part lesobjectifs et le programme, d’autre part le programmeet les moyens d’enseignement. Dans un système édu-catif moderne, les objectifs décrivent ce que chaqueélève est censé avoir appris à l’issue d’une année sco-laire ou d’un cycle pluriannuel. Ce devrait être lecontrat majeur de l’enseignant, celui sur lequel onpeut lui demander des comptes. Le programme estcensé lui proposer un chemin standard, mais ne de-vrait pas le dissuader de diversifier les cheminementspour atteindre les mêmes objectifs, à condition bienentendu qu’il maîtrise cette individualisation des par-cours et ne prenne pas de risques inconsidérés, notam-ment celui d’accroître les écarts.

Quant à la dissociation du programme et des moyensd’enseignement, elle est fondamentale. En principe, lesmoyens d’enseignement sont des aides, des offres quine sont pas contraignantes. Le contrat de l’enseignantest d’atteindre les objectifs, pas de faire remplir toutesles fiches de mathématiques ou de ne laisser de côtéaucun exercice du livre. Mais pour les enseignants lesplus anxieux ou les moins qualifiés, les moyens d’ensei-gnement proposés deviennent le programme de réfé-rence. Ils peuvent être tentés de les utiliser exhaustive-ment, même quand les apprentissages sont déjà réali-sés. Il importe donc que la formation des enseignantsles autorise à s’éloigner du programme et des moyensd’enseignement si c’est pour mieux atteindre les objec-tifs. Bien sûr, on ne recommandera pas cette prise de

distance aux débutants, tous les enseignants n’ont pasou pensent ne pas avoir l’expertise nécessaire pours’éloigner du rail proposé par l’institution.

Il importe aussi qu’un enseignant sache repérer lescomposantes du programme qui jouent un rôle ma-jeur dans l’évaluation et dans la sélection scolaire, etcelle dont le poids est négligeable. Cela n’autorise pasipso facto à les négliger. Si c’est possible, un ensei-gnant a pour tâche d’enseigner l’ensemble du pro-gramme. Mais lorsqu’il faut alléger, autant sacrifier cequi ne porte pas à conséquence.

L’allégement des programmes n’est pas une fin en soi,encore moins une vertu. Il faut le mettre en balanceavec le nombre d’élèves qu’on laissera sur le bord duchemin si l’on parcourt tout le programme à grande vi-tesse. Il ne s’agit donc pas de donner libre cours auxpréférences ou réticences de l’enseignant par rapportà tel ou tel chapitre, mais de lui donner le droit d’allé-ger le programme lorsqu’il a l’impression que cela per-met à un plus grand nombre d’élèves de suivre. Ce quiveut dire qu’il a besoin de compétences pour évaluer leniveau de départ de sa classe et adopter un rythme deprogression qui n’exclue pas la majorité de ses élèves.

Comment fixer une proportion raisonnable? L’institu-tion se garde bien de la fixer, puisque cela l’obligerait àreconnaître l’impossibilité de faire suivre le programmeà tous les élèves. L’enseignant se trouve donc relative-ment seul pour trouver un compromis. Dans le meilleurdes cas, il peut s’appuyer sur une ligne de conduitefixée par une équipe pédagogique. Peut-être d’ailleursun consensus sur ce point est-il le meilleur prédicteur dela cohérence et donc de la solidité d’une équipe péda-gogique. Se pose alors une question délicate, rarementformulée aussi brutalement: l’enseignant travaille-t-ilen priorité pour les meilleurs élèves (disons 30%), pourle 40% du milieu de la classe ou pour les élèves les plusdéfavorisés (disons 30% encore)? Si le professeur tra-vaille pour les meilleurs élèves, il avancera dans le pro-gramme lorsqu’il aura l’impression qu’ils ont compris,et tant pis pour les autres. S’il travaille pour le 40% dumilieu de la classe, il ne passera au chapitre suivant quesi deux tiers au moins des élèves ont compris. Cela aurisque d’ennuyer et de ralentir les meilleurs élèves, augrand dam de leurs parents. Si l’enseignant considère

( Résonances - Octobre 2010 5

«Les jeunes enseignants seronttentés de tout faire pour bien faire,donc de privilégier la quantité.»

L’enseignant travaille-t-il pour les meilleurs élèves?

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que son travail est d’amener 80 à 90% des élèves à unniveau de maîtrise suffisant, il ira encore moins vite etdonnera aux bons élèves, voire aux élèves moyens, et àleurs parents, l’impression qu’ils perdent leur temps. Lerythme de progression sera inversement proportionnelà la proportion des élèves de la classe que l’enseignantveut mener à atteindre les objectifs majeurs. Il s’ensuitlogiquement que l’étendue des coupes à faire dans leprogramme sera proportionnelle au nombre d’élèves àne pas exclure.

Même si l’enseignant repère les parties du programmeles moins indispensables, il ne sera ni tout à fait tran-quille, ni tout à fait heureux des allégements opérés,en son for intérieur, indépendamment des éventuellesréactions des parents, de collègues, de son chef d’éta-blissement ou d’un inspecteur.

L’idéal serait évidemment de concilier pour tous qualitéet quantité des apprentissages scolaires. S’il y avait unesolution efficace à ce problème, sans doute aurait-elledéjà été mise en œuvre dans toutes les classes dont lesprofesseurs ne se félicitent ni d’alléger le programme,ni d’abandonner certains élèves en route. On peutnéanmoins indiquer une direction de recherche: la seulemanière de concilier qualité et quantité des apprentis-sages est d’aller dans le sens d’une pédagogie différen-ciée, donc d’une autre organisation du travail scolaire.

Le temps nécessaire pour qu’un élève assimile l’entierd’un programme est toujours relatif aux modalitésd’enseignement et d’apprentissage en vigueur. Dansune pédagogie essentiellement frontale, il est impossi-ble de satisfaire tous les élèves. La progression seratrop rapide pour les uns, trop lente pour les autres.Dans une pédagogie différenciée, on peut avoir la ten-tation de ne pas fixer les mêmes objectifs pour tous.Du coup, dans le même temps, tous pourront atteindreles objectifs réalistes en fonction de leur niveau de dé-part et de leur rythme d’apprentissage. Cette appa-rente égalité, on le comprend vite, va creuser les écartsassez rapidement. Ce n’est donc pas une solution.

L’essentiel est de comprendre que le rythme de progres-sion d’un élève dépend de l’intensité et de la qualité del’encadrement pédagogique et didactique dont il faitl’objet. Différencier, c’est accorder aux élèves les plusfaibles, qui sont aussi les plus lents, un encadrementplus riche, plus intensif, plus individualisé qu’aux élèvesen facilité, qui sont aussi les plus rapides. Ces dernierspeuvent en effet progresser sans être constamment te-

6 Résonances - Octobre 2010 )

«La seule manière de concilier qualitéet quantité est d’aller dans le sensd’une pédagogie différenciée.»

Philippe Perrenoud - Faculté de psychologie et dessciences de l’éducation - Université de GenèveCourriels: [email protected]: www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/Laboratoire Innovation, Formation, Education (LIFE):www.unige.ch/fapse//LIFE/(l’a

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Prochain dossierSciences techniques et

technologie à l’école

nus par la main. Ils ont une plus grande autonomie,dans le double sens d’une capacité de travailler longue-ment sans aide ni relance et de s’inventer des défis sansque l’enseignant ait à les suggérer. Dans une pédagogiedifférenciée, l’intelligence et le temps de travail de l’en-seignant sont distribués inégalement, aux fins de favo-riser les plus défavorisés. A cette condition, si la diffé-renciation s’inscrit dans une organisation du travail per-manente, il devient imaginable que tous les élèvesatteignent les objectifs de fin d’année ou de fin de cycleen dépit de leurs différences.

Ce sera d’autant plus imaginable que l’institutionconçoit des programmes faits pour des élèves moyens,dans des conditions ordinaires, et non pour d’excel-lents élèves des beaux quartiers. En conjuguant desprogrammes raisonnables et une pédagogie forte-ment différenciée, il est possible d’atteindre les objec-tifs pour tous, donc de n’avoir pas à choisir entre qua-lité et quantité. Il resterait à mettre la formation desenseignants en accord avec cette politique…

Références

Gather Thurler, M. & Maulini, O. (dir.) (1977). L’organisationdu travail scolaire. Enjeu caché des réformes? Québec: Pressesde l’Université du Québec.

Meirieu, Ph. (1990). L’école, mode d’emploi. Des «méthodesactives» à la pédagogie différenciée. Paris: ESF, 5e éd.

Perrenoud, Ph. (1994). Curriculum: le réel, le formel, le caché.In: Houssaye, J. (dir.) La pédagogie: une encyclopédie pouraujourd’hui. Paris: ESF, 2e édition, pp. 61-76.

Perrenoud, Ph. (2001). Gérer le temps qui reste: l’organisa-tion du temps scolaire entre persécution et attentisme. In: St-Jarre, C. et Dupuy-Walker, L. (dir.) Le temps en éducation. Re-gards multiples, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Qué-bec, pp. 287-315.

Perrenoud, Ph. (2002). Les cycles d’apprentissage. Une autreorganisation du travail pour combattre l’échec scolaire.Sainte-Foy: Presses de l’Université du Québec.

Perrenoud, Ph. (2008). Pédagogie différenciée: des intentionsà l’action. Paris: ESF (4e éd.).

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

«Mieux vaut moins mais mieux», «Tête bien faite vautmieux que tête bien pleine», halte à l’inflation des pro-grammes: on connait ces slogans qui suggèrent que laformation scolaire est trop axée vers la quantité des sa-voirs et qu’elle sacrifie le qualitatif. Et il est vrai que, àrebours de tout ce que nous dit la psychologie de l’ap-prentissage avec la notion de surcharge cognitive, lefantasme de l’encyclopédisme reste dominant dansl’école. Ou bien on est dans cette conception si naïve-ment exprimée un jour par un stagiaire lors d’une for-mation: «Je leur explique beaucoup de choses, chacunretiendra à la mesure de ce dont il est capable.»

Cependant, il convient de ne pas nous enfermer dansune dichotomie trop simpliste quantitatif/qualitatif. Cequi est vraiment important, c’est toujours ce qui est ap-pris; non ce qui est vu, mais ce qui est su, non ce qui estenseigné mais ce que l’élève s’approprie. Et dès lors, lemode d’enregistrement de connaissances nouvelles, lesentrainements où l’élève est vraiment mis en activité,les dispositifs de travail nécessaire pour installer desconnaissances nouvelles dans la durée de la mémoire àlong terme, tout cela devient décisif. Allons plus loin: sion veut vraiment que les élèves retiennent de multiples

savoirs, il faut justement travailler la qualité de la«transmission», celle-ci impliquant l’interaction, les re-formulations personnelles, les intériorisations men-tales, autant de phénomènes incontournables qui for-cément prennent du temps, mais permettent d’éviter lacourse à la «fin des programmes» comme seul objectif.

L’approche par compétences, dans le cadre français du«socle commun», va dans ce sens. Quoi de plus absurdeque les diatribes dans certains milieux - se réclamantpourtant du progrès social et de la démocratie - contreun «savoir minimum» ou contre une «destruction dessavoirs» à quoi conduirait «l’école des compétences»!1

Car faire acquérir des compétences, faire apparaitre lesconnaissances comme des ressources indispensablesdès lors qu’on mobilise ces compétences dans des situa-tions complexes, cela est vraiment, comme le dit Phi-lippe Perrenoud «prendre les savoirs au sérieux»2,échapper au gigantesque quizz qu’est trop souventl’école, avec des savoirs éclatés, sans liens les uns avecles autres. Et la compétence baptisée «apprendre à ap-prendre» (on peut choisir d’autres noms si on veut),qui apparait dans les huit compétences-clé du Parle-ment européen renvoie à cette possibilité de générer

de multiples connaissances à par-tir d’une méthode, de concepts-clé qui donnent les codes d’accèsindispensables. Si on apprend parexemple à mener une bonne re-cherche sur internet, efficace etéconomique dans la gestion dutemps, alors que de savoirs vonts’ouvrir! Ils pourront d’ailleursêtre très pointus s’ils sont au ser-vice d’un projet, d’un objectif deproduction. Dans le cadre d’un ré-cit historique avec de jeunes collé-giens, j’ai pu ainsi travailler surdes «petits détails» (ce que lisaientles enfants de la noblesse auMoyen Age, les activités de Char-lemagne dans son palais d’Aix-la-Chapelle), car ils nourrissaient lanarration. Un travail en langueétrangère peut conduire à une ac-quisition d’un vocabulaire trèsspécifique pour les besoins dela cause. Et à côté de ce «zoom

( Résonances - Octobre 2010 7

Moins mais mieux, ou plus, mais vraiment?

Moins mais mieux, ou plus, mais vraiment?

J.-M. Zakhartchouk

Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

avant» en quelque sorte, on prendra du champ à d’au-tres moments, en laissant de côté de multiples savoirssecondaires. Secondaires, pas forcément en soi, maispar rapport à des besoins et des priorités. Mais cela, no-tre enseignement a du mal à l’accepter et on voit parexemple des enseignants de français faire apprendre levocabulaire de la chevalerie ou la conjugaison du verbe«moudre» alors que le lexique abstrait par exemple, cequ’on appelle «la langue de l’école», est négligé.

Travailler par compétences permet de faire le tri dansun univers saturé de savoirs de toutes sortes. L’ère in-ternet l’impose plus que jamais. Et l’usage des outils desélection devient vraiment une compétence de base.Avec une interrogation nécessaire sur la validité de lasource et une méthode pour déterminer le degré defiabilité des informations recueillies. Aller à l’essentiel,se concentrer sur les savoirs vraiment utiles fait crain-dre qu’on appauvrisse les contenus scolaires. Et il estvrai que la tentation peut exister, dans une conceptioneffectivement réductrice du socle commun. Il faut icireprendre la très intéressante distinction qu’opèreClaude Lelièvre entre «savoirs rudimentaires» et «sa-voirs élémentaires»3. C’est parce qu’on quitte la sphèredu seul «enseignement» et qu’on part de l’élève réel etde ce qu’il peut savoir année après année qu’on peutaborder les choses de manière plus concrète: quels sontles éléments qui vont permettre d’apprendre, de conti-nuer à apprendre (et y compris après l’école). En aucuncas, il ne s’agit de revenir à une école d’un simple lire-écrire-compter qui n’a nullement été celle du ministreJules Ferry qui déclarait en 18814: «Tous ces accessoiresauxquels nous attachons tant de prix, que nous grou-pons autour de l’enseignement fondamental et tradi-tionnel du ‘’lire, écrire, compter’’: les leçons de choses,l’enseignement du dessin, les notions d’histoire natu-relle, les musées scolaires, la gymnastique, les prome-nades scolaires, le travail manuel de l’atelier placé àcôté de l’école, le chant, la musique chorale. Pourquoitous ces accessoires? Parce qu’ils sont à nos yeux lachose principale.»

Justement, le débat autour des savoirs et compétencesde base est un vrai débat de société qui conduit d’unepart à un tri entre les savoirs et d’autre part à s’ap-puyer sur les recherches en matière de réception desconnaissances (attention, mémoire…).

Pour s’y retrouver et sans doute dépasser l’oppositionfacile entre quantité et qualité, il convient de partir dupoint d’arrivée: quel citoyen du XXIe siècle veut-on

8 Résonances - Octobre 2010 )

Jean-Michel Zakhartchouk, enseignant etrédacteur aux Cahiers pédagogiques(l’a

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former? quelles compétences sont nécessaires pourqu’il puisse continuer à se former? Il n’est pas impor-tant que le jeune élève ait «vu» beaucoup de choses,mais qu’il soit entré pleinement dans un savoir, dansune culture, sachant que les portes d’entrée peuventêtre diverses, même si certaines sont incontournables.

En fin de compte, qu’est-ce qui est le plus intéressant?Avoir fait comme ces touristes quasiment tous les châ-teaux de la Loire en deux jours, au pas de course, ou enavoir visité un, pleinement, de façon approfondie, etd’avoir envie du coup d’en savoir plus et de voir plustard d’autres châteaux? Considérer que toute suppres-sion du moindre chapitre de programme est une véri-table agression barbare contre l’humanisme et la civili-sation, ou distinguer quelques points fondamentauxobligatoires et introduire par exemple des choix possi-bles, qui peuvent donner lieu d’ailleurs à un travail in-tensif sur une période de l’année? Ajoutons que cer-tains savoirs autour de la culture technologique et toutce qui a trait à l’éducation au développement durable5

devraient avoir une place plus importante. Mais quoide plus difficile que d’établir à la place de quoi, car quidit priorité dit aussi «secondarité»!

Le peu de chose finalement qu’on retient des appren-tissages scolaires, ne serait-ce parfois que six moisaprès, est le meilleur argument en faveur d’un ensei-gnement prenant davantage en compte les compé-tences, dégageant des points-clé et pariant sur ce désird’apprendre qui est à cultiver de façon permanente.Tout cela est moins aisé certes que ce qu’indiquent lesprogrammes scolaires, toujours si «parfaits», et parfoisbien loin des réalités de nos élèves.

Notes

1 Voir ma critique du livre de Angélique del Rey A l’école descompétences.www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article6636

2 Voir par exemple sa postface au livre Travail par compé-tences et socle commun, coordonné par JM Zakhartchouket R.Hatem, CRDP d’Amiens et CRAP, 2009.

3 Dans le numéro 439 des Cahiers pédagogiques notamment(«quel socle commun?» ) www.cahiers-pedagogiques.com

4 Discours de Jules Ferry au congrès pédagogique des institu-teurs de France du 19 avril 1881.

5 Mis par exemple au cœur du programme de géographie encinquième (deuxième année du collège) ce qui est une pe-tite révolution…

«Il convient de ne pas nous enfermerdans une dichotomie trop simplistequantitatif/qualitatif.»

Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Problème du trop ou du pas assez

«Nous devons faire en sorteque l’on cesse de confondre«enseigner» et «apprendre».Ce n’est pas parce quel’enseignant fait beaucoup decours et fait faire beaucoupd’exercices que les enfantsapprennent.Donc, en classe, le danger nevient pas du «trop» d’étude. Ilvient du «pas assez». L’urgence, c’est d’aider lescollègues à mettre leurs élèvesau travail, un véritable travaild’étude, un travail enfin quileur permette d’apprendre...»

Evelyne Charmeuxwww.charmeux.fr/blog/index.php?2010/05/13/144-mieux-etudier-a-l-ecole-ou-faire-en-sorte-que-les-eleves-y-etudient-vraiment

Choisir

«L’intelligence est Une/Plurielle. C’est une métisse,mêlant en elle des qualités trèsdiverses, dont certainessemblent répulsives l’une àl’autre, mais dont l’associationlui est indispensable. Elle estouverte et polymorphe,constructive et destructive(critique), combinatoire(articulant ensemble lesqualités intelligentes) etéventuellement rotative(sachant faire se succéder cesqualités selon les événementset les modifications desituation). L’art del’intelligence, c’est aussi desavoir choisir intelligemmentles moyens intelligents propresà traiter spécifiquement unesituation donnée.»

Edgar Morin. La méthode 3: la connaissance de laconnaissance. Paris: Seuil,2008.

Une culture commune

«Peut-on penser la “culture commune“ ou la réforme de lapensée indépendamment des pratiques scolaires et des pratiquessociales? Une telle question est au cœur de la réflexion éducativedepuis longtemps.»

Jean-Claude Ruano-Borbolan. «Quels savoirs enseigner», inEduquer et Former, Sciences humaines, 2001.

Apprendre différemment

«Expliquer que l’on doit à la fois savoir se concentrer mais aussifaire plusieurs choses en même temps, aider à mettre des motsderrière la créativité ou la simple curiosité et valoriser cesmanières de penser, autant d’attitudes d’éducation quipermettront de rendre ces capacités aussifamilières que les compétences dubon élève d’aujourd’hui. Prisede conscience et valorisationsont donc les premiers leviersde l’éducation au traitementde l’information.»

Sandra Enlart & OlivierCharbonnier. Faut-ilencore apprendre?Paris: Dunod, 2010.

Le débat des langues mortes

«Ne sommes-nous pas en train de reproduireles débats qui ont eu lieu sur l’apprentissagedes “langues mortes“ largement tombées en désuétude saufpour un certain niveau socioculturel, celui qui se veut apparentéà l’élite? La philosophie et la littérature sont-elles nos languesmortes de demain, sous prétexte que tout cela se trouvefacilement sur le web? Mais d’un autre côté, quelles sont lesformes d’apprentissage qui permettront à tout un chacun decomprendre l’importance de l’histoire dans le mondecontemporain?»

Sandra Enlart & Olivier Charbonnier. Faut-il encore apprendre?Paris: Dunod, 2010.

Jusqu’où…

«Lire, écrire, compter bien sûr… mais est-ce là l’essentiel, commeon l’entend de plus en plus souvent? Et tout le reste, ce quiparaît indispensable pour vivre en société et devenir un futurcitoyen autonome et responsable, les programmes doivent-ils leprendre en compte ou l’Ecole doit-elle le laisser à la famille… età la société.»

Gérard de Vecchi. Ecole: sens commun ou bon sens?Manipulations, réalité et avenir. Paris: Delagrave, 2007.

( Résonances - Octobre 2010 9

Apprendre ce qu’il n’est pas permis d’ignorer

«“Il ne s’agit pas d’embrassertout ce qu’il est possible desavoir mais de bien apprendrece qu’il n’est pas permisd’ignorer“, affirmait déjà…Jules Ferry, en 1882!»

Gérard de Vecchi. Ecole: senscommun ou bon sens?Manipulations, réalité etavenir. Paris: Delagrave, 2007.

La surcharge cognitive

«Nous avons vu à quel pointles élèves sont souvent ensituation de surchargecognitive, c’est-à-dire horsd’état d’apprendre ce qui leurest proposé. Cela aussi est àprendre en compte pour

construire dessituationsdidactiquesdignes de ce

nom.»

Jean-Pierre Astolfi. L’écolepour apprendre. L’élève faceaux savoirs. Paris: ESF, 1992.

Le leurre de l’approche complète

«Comment entrer en uneheure de classe dans la penséede milliers de chercheurs quiont travaillé des milliersd’heures pour produire unconcept? C’est le grand leurrede l’éducation actuelle, lesavoir ne peut qu’êtredénaturé par de tellespratiques. L’élève doitrencontrer les situations les

Le dossier en citationsLe dossier en citations

Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

plus diverses et les exploiter leplus complètement.[…]Cessons de chercher desrecettes en matièred’éducation. Il n’y en airrémédiablement pas.Arrêtons d’envisager des voiesroyales, voire des panacées, iln’y en a pas… Est-ce à direqu’il n’y a plus d’espoir. Cer -tainement pas. Des stratégiesefficaces sont à trouver dansla gestion de la complexité del’acte d’apprendre.»

André Giordan. Apprendre.Paris: Belin, 1998.

Ah le programmeà terminer!

«Cela vous est déjà arrivé etvous arrivera; votreprogression était trop serrée,les impondérables inhérents àla vie de l’établissement, laconduite d’un projetambitieux, des obligationsprofessionnelles: tous cesfacteurs ont grignoté le tempsimparti au traitement duprogramme. On brûle uncierge à sainte Rita, patronnedes causes désespérées, et onprend des bonnesrésolutions.»

François Muller. Manuel desurvie à l’usage de l’ensei -gnant (même débutant). Paris:l’Etudiant, 2004.

Le trop côté élève

«Bien que certains professeurspensent que “plus on en met,et plus on retient“, desexpériences montrent quel’apprentissage est plus lents’il y a surcharge. Par exemple,dans une de nos expériencesde géographie, des élèvesdevaient apprendre, en cinqessais, une carte d’Amérique,avec vingt-quatre villes. Dansune classe, la carte n’était passurchargée, tandis que dansles autres classes on ajoutaitde deux jusqu’à vingt-quatrenoms supplémentaires (nomsde pays ou d’Etats). Bien queles noms supplémentaires nesoient pas à apprendre,l’apprentissage s’est avéré plus

10 Résonances - Octobre 2010 )

9. les arts et tout particulière -ment la musique sont desvecteurs d’apprentissageparticulièrement riches etimportants;

10. le mouvement est unvecteur d’apprentissageimportant, que l’on peututiliser dans denombreuses occasionsd’apprentissage;

11. les émotions jouent unrôle essentiel dans toutapprentissage, commesource d’énergie et demotivation; elles favorisentla mémoire à long terme;

12. le travail en coopérationfacilite et enrichit toutapprentissage.

Bruno Hourst www.mieux-apprendre.com/index.php?z=6

Le trop côté enseignant

«Maître, professeur, instituteur,animateur, ingénieur, coach…Chaque figure est évidemmentsujette à critique, selon lecredo pédagogique adopté…Mais que se passe-t-il enréalité? De l’aveu même despraticiens et comme le mon -trent les multiples recherches,au quotidien, l’enseignant secoiffe souvent de plusieurs deces casquettes: magistralpendant un laps de temps, ilva ensuite devenir animateurd’un travail de groupe oucoach pour répondre à desdemandes individualisées,selon les activités, les besoinsde la classe et des élèves, etaussi pour respecter lescontraintes institutionnelles(finir un cours à l’heure,boucler le programme…).Marguerite Altet souligne deson côté combien “lescompétences requises pourenseigner sont devenuesaujourd’hui multiples, diverses,composites, hétérogènes“.C’est peut-être là la cause dumalaise qui se manifesteparfois chez les enseignants…»

Jean-Claude Ruano-Borbolanwww.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=22076

Bibliographie de la Documentation pédagogiqueLe secteur documentation pédagogique de la MédiathèqueValais - Saint-Maurice propose quelques suggestions de lec-ture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les do-cuments mentionnés sont bien sûr disponibles à la Média-thèque Valais - Saint-Maurice (cf. cotes indiquées) et pourcertains à Sion également.

La qualité de l’enseignement, Paris, Organisation de coopé-ration et de développement économiques, 1994. Cote:37.013.74 CENT

La qualité en éducation: pour réfléchir à la formation dedemain, «Collection éducation recherche; 26», Québec,Presses de l’Université du Québec, 2007. Cote: 37.011 QUAL

DE PIETRO J-F., Des recherches pour un enseignement dequalité, «Recherches / Institut romand de recherches et dedocumentation pédagogiques; 92.110», Neuchâtel, Institutromand de recherches et de documentation pédagogiques,1992. Cote: 37.012 PIET

GAZÏEL H., Le facteur qualité dans l’école de l’an deux mille,«Pédagogie d’aujourd’hui», Paris, Presses Universitaires deFrance, 1998. Cote: 37.014.5 GAZI

GLASSER W., Enseigner à l’école qualité, «Chenelière/Didac-tique. Partenariat et leadership», Montréal [etc.], Chene-lière/McGraw-Hill, 1997 Cote: 371.31 GLAS

difficile pour les cartes surchargées. De plus, on observe, dans lescartes surchargées, que certains élèves “décrochent“ etapprennent de moins en moins bien, ils sont découragés. Nonseulement la surcharge est néfaste à l’apprentissage, mais elle estdangereuse pour les élèves en difficulté.»

Alain Lieury. Mais où est donc ma mémoire? Découvrir etmaîtriser les procédés mnémotechniques. Paris: Dunod, 2005.

Mieux apprendre

1. les capacités à apprendre d’un être humain sont biensupérieures à ce que l’on considère habituellement commenormales, et tout apprentissage doit tenir compte des opinionsrestrictives des élèves sur leurs capacités, et de celles desenseignants sur les capacités de leurs élèves;

2. apprendre est un processus qui met en œuvre l’ensemble de lapersonne, en particulier le conscient et l’inconscient, le corps etles émotions;

3. une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveaupermet d’améliorer la qualité d’un apprentissage.l’environnement d’apprentissage (environnement physique,émotionnel, social, mental) joue un rôle important dans laqualité de l’apprentissage;

4. il n’y a pas d’intelligence absolue qui serve de référence (àtravers des tests) pour mesurer l’intelligence d’un être humain;

5. on peut considérer l’intelligence de chaque personne commeformée d’un faisceau d’intelligences qui lui est propre;

6. chaque personne a un mode préférentiel d’apprentissage, qu’ilest important de prendre en compte;

7. on apprend mieux lorsque l’on est dans un état de détenteconcentrée;

8. on apprend mieux lorsque ce que l’on apprend a un sens, etlorsque l’on prend plaisir à apprendre;

Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Quelques informations sur la for-mation et sur 2 nouveaux outils ICT

Nouveaux conseillers multimédias

Depuis la rentrée de cetautomne, six nou-veaux conseillersmultimédias ontpris leur fonctionet viennent com-pléter l’équipe ac-tuelle. Ce sont:Ariane Mudry etDavid Evéquoz deSion, Mathieu Car-

ruzzo de Leytron,Nicolas Pierroz de

Martigny, Jean-PaulFai du Bouveret et Sa-muel Perrin de Val-d’Il-liez. Bienvenue à cesnouveaux collaborateursqui ne seront pas de troppour former les ensei-gnant-e-s du Valais ro-mand, essentiellement enintégration des ICT dans lesbranches.

Cours ICTNous rappelons que les cours tech-niques de base (N° 7.01 à 7.06) se-ront encore proposés jusqu’à la fin

de l’année 2010. Lepoint fort duprojet ICT seraensuite portésur les coursd’intégration(cours métho-dologiques etdidactiques).

A ceux qui hési-tent lors de leur

choix de cours, nousrappelons également que la solu-tion d’expérimenter un projet ICT

personnel (cours 7.52) permet d’ac-quérir les compétences demandéespar le Département.

Le monde de l’informatique évo-lue vite et de nouvelles ver-sions de logiciels paraissentrégulièrement. C’est la rai-son pour laquelle, dès jan-vier 2010, nous propose-rons encore quelques courstechniques sur les nouveau-tés (Windows 7 par exem-ple).

RadioboxLa radio en classe pourquoi

faire?C’est sur une idée de laHEP Vaud que le pro-jet a démarré et sepropage petit à petiten Suisse romande.

La radio est un outilpédagogique moti-vant. Les enjeux liés à

une production radioréellement diffusée font tout

de suite prendre conscience auxélèves de leur responsabilité quantà la réussite de l’émission.

Une production radio crée les con -ditions cadres à:

une expérimentation en situa-tion d’un travail d’équipe exi-geant (rôle central de la prépa-ration, de l’organisation)une entrée pragmatiqued’éducation aux mé-dias (contraintes etfonctionnementdu média radio,approche de di-vers aspects juri-diques)une mise en pra-tique de compéten -ces langagières par

( Résonances - Octobre 2010 11

une préparation écrite destinéeà l’oral de contenus issus de l’en-semble des branches enseignées un projet réellement inter et

pluridisciplinaire

Dorénavant, le sec-teur multimédia dela HEP propose auxenseignants ce typed’activités pour leur

classe ou pour leurétablissement sco-laire.

Renseignements:[email protected]

Junior Web AwardNous en avions parlé l’an passé car2 classes valaisannes avaient gagnéun prix lors de ce concours qui est ànouveau proposé cette année,pour les classes et leurs enseignantsqui s’y intéressent.

Adresse du concours:www.juniorwebaward.ch.

Quelques dates importantes:Inscriptions: depuis le 15 juin2010Phase de projet: du 9 août à lami-mars 2011Délai de soumissiondu site Web: 15mars 2011Evaluation par lejury: avril 2011

Remise desprix: fin mai2011

Nouveaucours

Un nouveau cours sur lesréseaux sociaux est en pré-paration et sera proposéau printemps 2011.

News ICTNews ICT Serge Rappaz

( I C T

Ariane Mudry

David Evéquoz

Mathieu Carruzzo

Jean-Paul Fai

Nicolas Pierroz

Samuel Perrin

Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Si l’on en croit l’opinion publique(du moins celle qui est proche desmilieux musicaux), l’éducation musi-cale en Valais souffre d’une imagelégèrement écornée. Elleaurait besoin de soins cer-tains.Si l’école enfantine paraîtplus ou moins épargnée(chacun sait qu’on n’y faitque jouer…), les autresdegrés de la scolarité nesont point épargnés etplus on monte dans les de-grés, plus ça se gâte.

Grille-horaireOn reproche tout d’abord lamodification de la grille-horaire(augmentation de 60 à 90 minutesdans les degrés 1-4P, diminution de60 à 45 minutes en 5-6P). A ce su-jet, qu’on nous permette de rappe-ler que, globalement, le temps im-parti à la musique dans la scolaritéobligatoire n’a pas changé.D’autre part, plusieurs enseignantstrouvent que 90 minutes c’est trop,d’autres regrettent la sous-dota-tion des 5-6P. il y eut aussi, au mo-ment de la décision, peu de réac-tions de la part des intéressés.Enfin, il nous semble que la qualitédes leçons données est plus impor-tante que le temps imparti.

Pression sur l’écoleOn ne peut nier que la pressionéconomique et sociale sur l’écoleest grande. Il faut de meilleurs ré-sultats en sciences, en maths, enfrançais, en allemand, en anglais,entre autres. Grande est la tenta-tion de l’enseignant primaire de nepoint résister à cette pression et dene plus reconnaître l’importance

de la musique pour le développe-ment de l’élève. Il y a effective-ment de quoi être déstabilisé.

MotivationNous osons affirmer et d’autresl’ont fait avant nous: «Si l’ensei-gnant est motivé, la classe le sera,la musique sera vivante dans lesclasses et les résultats scolaires desbranches dites essentielles serontloin d’être en péril». Car les moyens d’enseignementsont nombreux, particulièrementen ce qui concerne la chanson. En-registrements, accompagnementsmusicaux, textes, partitions sont àdisposition et cela pour un réper-toire d’une très grande variété1.

RéflexionLa Fête cantonale 2010, qui a réuni4000 élèves à Fully, essentiellementdes classes primaires, prouve quedynamiser sa classe par le chant estpossible avec des répertoires inté-ressants et bien adaptés. Cepen-dant, beaucoup de choses restent àfaire.La verticalité des apprentissagesdans le domaine musical entre les

12 Résonances - Octobre 2010 )

diverses années de la scolarité obli-gatoire reste aléatoire. Bien trop

peu de personnes se réfè-rent encore au plan d’étu-des et aux moyens officiels.Pour les grands degrés, ycompris le CO, la course auxnouveautés, aux dernierstubes, pas toujours «chan-tables», prétérite souventune bonne formation mu-sicale. Une analyse descontenus des cours demusique doit rester unepriorité. Dans ce sens, lePER et ses 4 domaines:expression, perception,

technique et culture, ap-portera un bon recentrage. Et uneclaire distinction entre savoirs sa-vants et savoirs enseignés demeureessentielle.

SouhaitDe manière générale, il serait sou-haitable de développer:

une philosophie musicale propreà émerveiller les élèves par uneapproche pédagogique conti-nuellement renouvelée.une culture vivante qui lie les in-dividus les uns aux autres et ap-profondit leurs rapports, commecela était le cas dans la Grèce an-tique.des liens entre les disciplines sco-laires pour donner à chacunetout son sens.

Ainsi, la musique alitée deviendrala musicalité.

Bernard OberholzerJean-Maurice Delasoie

Note

1 Le Service de l’animation musicale està votre disposition.

De la musique alitée à la musicalité

De la musique alitée à la musicalité

(E d u c a t i o n

m u s i c a l e

Jean-Maurice Delasoie (à gauche) et Bernard

Oberholzer (à droite) au secours des notes.

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Un échange linguistique, c’est unedécouverte langagière, géographi -que et culturelle qui se déroule enplusieurs étapes. Lorsqu’il est indivi-duel, par opposition aux échangesde classe, il y a bien sûr en premierlieu ce petit déclic pour franchir lepas et l’acceptation de partager lavie d’une famille d’accueil puisd’accueillir dans sa propre familleun «étranger» deux semaines oudavantage. Une décision qui im-plique les jeunes mais aussi leur en-tourage. Cependant, c’est précisé-ment ce partage familial, propre àl’échange, à la différence du séjourlinguistique unilatéral, qui enrichitl’immersion de part et d’autre.

Première étape, il y a l’accueil ducorrespondant chez soi (enfin leplus souvent de la correspondante,puisque les filles sont nettementplus nombreuses à participer à deséchanges linguistiques individuels)ou le départ vers l’inconnu quiconstitue la première phase del’échange. Avec la deuxième étape,les rôles s’inversent: celui qui étaitresté part et le jeune «voyageur» re-çoit dans sa famille son partenaire.

Après cela, les souvenirs, bons et/oumauvais, car il y a parfois aussi desdéceptions par rapport à l’échangelinguistique idéalisé, s’installent.Une fois rentrés à la maison, la plu-part des jeunes ayant vécu unéchan ge linguistique individuel, di-

sent avoir apprécié en premier lieul’expérience sur le plan humain, puisau niveau culturel et enfin linguis-tique.

Pour Corinne Barras, responsable duBureau valaisan des Echanges Lin-guistiques, cet ordre correspondtout à fait aux attentes à avoir en-vers les échanges de courte durée,la part linguistique ne pouvant êtreprépondérante que lors d’échan-ges de moyenne à longue durée.Par contre, tout comme les élèves etétudiants qui ont expérimentél’échan ge linguistique dans le Haut-Valais, en Suisse allemande, en Alle-magne, en Espagne ou en Italie, ellemet en avant le rôle essentiel jouépar une immersion, dans le fait desimplement oser s’exprimer dans lalangue étrangère apprise en classe.

Pour se rendre compte à distancedes principales étapes de l’échangelinguistique individuel, suivons six

( Résonances - Octobre 2010 13

étudiantes parmi les 34 jeunes ayantparticipé à cette aventure entreGroßkrotzenburg, petite ville alle-mande située dans le Land Hessen,et le Valais.

Jeunes de Großkrotzenburgen ValaisLes étudiants de Großkrotzenburgont séjourné en Valais du 26 marsau 3 avril 2010. Ces deux semainesd’échange ont été largement ap-préciées par Sophia, Charlotte etNatascha, étudiantes venues d’Alle-magne ainsi que par Hélène, Ma-non et Joana, leurs trois correspon-dantes des lycées-collèges sédunois.Pour les Allemandes, il n’a pas tou-jours été facile de s’adapter auxlongues journées d’école et aux exi-gences scolaires: Charlotte a trouvéla plupart des cours plus difficiles,Sophia a constaté que dans sonpays les enseignants étaient nette-ment moins sévères et Natascha

Echanges linguistiques:arrêts sur étapes

Echanges linguistiques:arrêts sur étapes

( B E L

L’échange linguistiqueindividuel implique lesjeunes et leurs familles,mais apporte beaucoup.

Rencontre le 31 mars au BEL entre Corinne Barras, responsabledu BEL (4e depuis la gauche), et les jeunes participant à l’échange

Sion-Großkrotzenburg en 2010.

Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

était épuisée le soir,en raison du rythmeplus dense de sa jour-née d’étudiante «valai-sanne». Etait-ce mieuxou moins bien? Les troisjeunes filles ne se pro-noncent pas, estimantjuste enrichissant decon naître des manièrestantôt similaires et tan-tôt différentes d’appren-dre et de vivre. Toutestrois ont apprécié les mo-ments passés en famille,les bains de Saillon, leshopping en ville de Sion,la visite du lac souterrain àSt-Léonard ou d’autres balades enterre valaisanne et romande. Biensûr, elles n’ont pas tout saisi pen-dant les heures en classe et au fildes conversations, mais elles ont suse débrouiller, avec leur bagage lin-guistique, prenant de l’assurance aufur et à mesure de leur séjour.

Regard d’une élève de Großkrotzenburg surle ValaisDe retour en Allemagne, Sophia apris la peine de rédigerune sorte de carnet debord depuis son dé-part en car de Groß-krotzenburg à Sion,puis Ardon, dans sa fa-mille d’accueil, jusqu’àson retour chez elle.Elle y a noté ses pre-mières impressions, sesdifficultés pour com-prendre et se faire com-prendre après seulementune année et demie d’ap-prentissage de la languede Molière à l’école, sadécouverte du français fa-

milier, ses progrès linguistiques, sessouvenirs inoubliables et sa recom-mandation faite à d’autres jeunesde tenter une telle expérience. Ob-servatrice attentive, elle a relevécinq grandes différences entre nosdeux systèmes scolaires, à savoirl’enseignement frontal, la sonnette,les longues journées de classe, lenombre d’examens et l’étude:

«Erstens: Der Unterrichtsstoff wirdausschließlich durch Frontalunter-richt an die Schüler vermittelt. Alsovon Gruppenarbeit ist dort nie dieRede.

Zweitens: Beim Klingeln sitzen alleSchüler diszipliniert auf ihren Plät-zen und sind leise. Dies ist laut derDeutschlehrerin der Klasse einfranzösischer Einfluss.

14 Résonances - Octobre 2010 )

Drittens: Es gibt dort sehrlange Schultage (8.00 -16.30 Uhr) für letztend-lich 7 Schulstunden, dieüber den Tag verteiltsind. Danach kommtman heim und darfnoch Hausaufgabenmachen, bevor manseinen Hobbies nach-geht.

Viertens: Die Klassen-arbeiten, die sich dort„examen“ nennen,werden so oft und so

viele im Halbjahr geschrie-ben, wie der Lehrer wünscht, so vie-le in der Woche wie gebraucht undes nimmt kein Lehrer Rücksicht dar-auf, ob an dem Tag schon eine Ar-beit eingetragen ist. Dann schreibtman eben zwei an einem Tag.

Fünftens: Es gibt eine Pflichtstundein dem ersten Jahr des Gymnasi-ums, die sich Etude nennt. Dortmuss man ein Schulstunde am Tagsitzen und unter Aufsicht lernen.»

Juste avant le départdes élèves pourGroßkrotzenburgAprès la reprise du cours de lavie, le 26 juin est un grand jour,puisqu’il s’agit pour Hélène, Joana,Manon de quitter le Valais pour re-joindre l’Allemagne. Les visages

sont curieux, mais il y aaussi un soupçon d’ap-préhension. Petit avan-tage, les étudiantes descollèges valaisans con -naissent déjà leurs par-tenaires d’échan ge. Ellessont deux à avoir gardéle contact depuis avril,via Facebook, le chat oudes mails. Reste qu’ellesont tout de même lasensation de partir àl’aventure, avec cequ’il y a de grisant etde «flippant». Avecleurs correspondan -tes, elles ont en com-mun des pans de cul-

Observatrice attentive,Sophia note cinqdifférences entre nossystèmes scolaires.

De gauche à droite: Manon, Joana et Hélène, le 26 juin,

dans le car les conduisant à Großkrotzenburg.

De gauche à droite: Sophia, Hélène, Manon,

Charlotte (devant), Joana et Natascha.

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

ture anglophone, mais se réjouis-sent de découvrir des morceaux demusique ou des films allemands, carau collège, c’est l’apprentissage dela langue qui est privilégié.

Regards d’élèves du Valaissur l’AllemagnePour Manon, même en s’entendantbien avec sa correspondante, iln’est pas facile de ne plus être avecsa famille et ses amis. Quant à Hé-lène, elle confirme les observationsrelevées par sa correspondante So-phia: «Ici (en Allemagne), la vie estbien différente.» Dans sa familled’accueil, on mange tout le tempset à l’école, les relations entreélèves et professeurs sont nette-ment plus détendues. Sa conclu-sion: elle aime bien l’Allemagne,mais préfère sa «bonne petiteSuisse». Le point de vue de Joanaest assez similaire, mais ce qui l’aen outre particulièrement étonnée,c’est le nombre d’activités extra-scolaires, ce qu’elle a trouvé épui-sant. Preuve que c’est davantage lechangement de rythme qui épuise,puisque sa correspondante était fa-tiguée par les longues journées desétudiants valaisans. Joana, Hélèneet Manon estiment que participer àun échange linguistique est une oc-casion formidable pour parler lalangue étrangère apprise en classeet pouvoir rencontrer d’autres per-sonnes, tout en appréciant le re-tour dans leur environnement fa-milial et scolaire quotidien.

( Résonances - Octobre 2010 15

Avis aux jeunes intéresséspar un échange individuelLes intéressés à un échange indi-viduel devraient s’inscrire déjàdans le courant du mois d’octo-bre/novembre 2010 pour pouvoirfaire un échange en été 2011!

Pour plus d’infos: Corinne Barras, responsable duBureau des Echanges Linguis-tiques - tél. 027 606 41 30 - [email protected] - www.vs.ch/bel

A vos agendasA vos agendas(M é m e n t o

p é d a g o g i q u e

Du 10 au 13 octobre 2010Pratiques préjudiciableset droits humainsChaque année des millionsd’enfants sont victimes dece que nous appelons despratiques traditionnellespréjudiciables ayant desconséquences diversesdans le domaine de lasanté, de l’éducation, dela survie et dudéveloppement, qui sontsouvent violentes et quipeuvent causer degrandes souffrances, voiremême parfois la mort. Unséminaire, organisé parl’Institut international desDroits de l’Enfant (IDE), abordera cette thématiqueà l’Institut universitaireKurt Bösch à Bramois. www.childsrights.org

Me 15 octobre 2010La Caravane des 10 motsLe 15 octobre, une drôlede Caravane transformerala cour de la Médiathèqueen un vrai caravansérail!Profitez des vacancesscolaires et venezdécouvrir des artistesvenus de 18 pays,rassemblés autour de 10mots. De 10 h à 17 h, denombreux ateliers et desprojections vous serontproposés. Puis, à 20 h à lasalle du TOTEM, un grandspectacle clôturera lepassage de la Caravane. Médiathèque Valais – Sion,avenue de Pratifori 18.www.mediatheque.chwww.caravanedesdixmots.com

Ve 22 octobre 2010Enseignement de l’orthographeUn colloque sur l’ensei -gne ment de l’orthographefrançaise à des apprenants

allophones est organisépar l’Institut de langue etcivilisation françaises del’institut FLE del’Université de Neuchâtelle 22 octobre 2010.http://www.auf.org/IMG/pdf/FRAMONDE_1er_septembre_2010.pdf

Du 22 au 24 octobre 2010Sommet dela francophonieMontreux accueille la XIIIe

édition du Sommet de lafrancophonie.www.francophoniemontreux2010.ch

Je-Sa 11-13 novembre 2010Colloque Genève organise lesJournées francophones derecherche en éducationmusicale (JRFEM).www.asrem.ch/jfrem2010

Jusqu’au 20 nov. 2010Expo en lien avec lesdroits de l’enfantGenevaWorld, l’IDE(Institut international desdroits de l’enfant), ANILECProductions et la Communede Veyras présentent «191regards d’enfants sur lemonde». Dans le langageuniversel de l’art, desenfants de chacun des 191Etats membres de l’ONU,âgés de 6 à 16 ans, ontrépondu à l’appel deGenevaWorld pourexprimer comment ilsvoient le monde de chezeux. Jusqu’au 20novembre, date de la

Journée internationaledes droits de l’enfant, lepublic est invité à visiterl’exposition de dessinsgrand format, dont leparcours serpente Veyras.En lien avec l’exposition,un jeu de piste gratuit,réalisé par Katia BozBalmer, permet d’aborderla problématique desdroits de l’enfant. Départde l’exposition: MuséeOlsommer (centre duvillage, rue C.C. Olsom -mer). Durée de la baladeartistique: env. 45 minutesavec le jeu de piste. Seprocurer les documents dujeu de piste: MuséeOlsommer (week-end) ouà télécharger sur le site dela Commune.www.anilecproductions.com/fr/contents/9-qui_sommes_nous__

Me 24 novembre 2010Colloque sur les enjeuxdes épreuves cantonalesLa prochaine rencontre dela section suisse del’Association pour ledéveloppement desméthodologiesd’évaluation en éducation(ADMEE) se penchera, le24 novembre à Martigny,sur les différentespratiques en matièred’épreuves cantonales.www.admee.org

Je-Ve 25-26 nov. 2010Congrès suisse del’échange 2010Le congrès, organisé àMontreux, abordera lathématique de l’échangescolaire en Suisse, sousl’angle des regards sur lapratique et lesperspectives pour lapromotion.www.echange.ch

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

L’animation pédagogique Arts vi-suels et Activités créatrices de laHaute Ecole pédagogique du Valaisromand, en collaboration avec leService de l’enseignement et le Ser-vice de la culture de l’Etat du Valais,vous présente son projet «Etin-celles de culture: Dialogues plas-tiques avec les artistes!»

La particularité de ce projet est deprovoquer des dialogues artistes -élèves à travers des défis plastiques.Par cette démarche nous souhai-tons offrir la possibilité à l’élève deprendre part à la réflexion, à laconception liée à la démarche artis-tique, de vivre toutes les étapes duprocessus de création. Bien souvent,les élèves voient le produit fini etreproduisent ce qu’on a pensé poureux. En mettant l’élève en contactdirect avec des artistes et des créa-tions artistiques, nous souhaitons le

familiariser avec le langage artis-tique, lui donner le goût de l’art, lerendre acteur plutôt que consom-mateur d’art et de culture.

Pour ce faire, nous vous proposonsd’entrer en contact avec un artistevalaisan peintre, sculpteur, artisan,plasticien, créateur ou ayant un lienfort avec le Valais. Sur une fiche pré-sentant sa personnalité et sa dé-marche, l’artiste donnera une impul-sion de départ sous la forme d’unequestion, d’un défi en lien avec sontravail. Par exemple, un peintreayant fortement réduit sa palette decouleur pourrait demander à une

16 Résonances - Octobre 2010 )

classe de 2e primaire: «Peut-on fairerire en noir et blanc»? Les élèvespartent la découverte du travail del’artiste, de sa démarche, ils peu-vent, le cas échéant, le rencontrer,en classe ou dans son atelier, pour lequestionner. Ils se mettront ensuiteen production pour fournir une ré-ponse sous forme de création indivi-duelle ou collective. Après quoi, ilsposeront à leur tour un défi ou unproblème plastique qui devra met-tre l’artiste en activité, par exemple:«Pouvez-vous faire de la tristesse encouleur»?

Le financement et l’organisationde ces rencontres se feront selonles conditions et le cadre prévuspar la structure Etincelles de cul-ture, mise en place par le Départe-ment de l’éducation, de la cultureet du sport (DECS), via les servicesde la culture, de l’enseignement et

Mon projet ART clés en main!Mon projet ART clés en main!( A C & M

A V

Arts visuels

Didactique et animation musée:Eric Berthod

Animation degrés enfantins et primaires:Agnès Zawodnik Boudet

Animation CO:Annick Vermot

Activités créatrices et manuelles

Didactique et animation introduction PER:Sandra Coppey Grange

Animation degrés enfantins et primaires:Danielle Salamin Müller

Animation CO:Laurent Emery

Présentation des équipes d’animation pédagogique

A vos agendas:exposition à résonancecantonale en 2011.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

de la formation professionnelle,qui souhaite que la culture illumineun peu plus les classes valaisannes,de l’école enfantine au secondaireII (général et professionnel). Voustrouverez toutes les informationsutiles à cette adresse:

www.vs.ch/ecole-culture> Etincelles de culture

Les productions des enfants et desartistes issues de ces dialogues plas-tiques seront présentées en juin2011 dans une exposition à réso-nance cantonale, dans un lieu quenous espérons attractif sur la scèneculturelle valaisanne. Cette exposi-tion sera ouverte auxclasses du Valais.

Vous êtes enseignant?Vous pratiquez dans leValais romand dansn’importe quel degréde la scolarité obliga-toire? Ce projet vousintéresse? Inscrivez vo-tre classe sur:http://animation.hepvs.ch/acm

Comment ça marche?Parmi les projets présentés, choi-sissez l’artiste et le défi plastiquequi vous intéresse ou intéressevos élèves.Annoncez-vous auprès de l’ani-mation pédagogique (1 classepar projet, par artiste).Adressez la demande de créditde subventionnement de votreprojet auprès de Etincelles deculture via la direction d’école.Avec le soutien de l’animation etde l’artiste mettez-vous en ré-flexion puis en action pour ré-pondre à son défi plastique!(productions collectives ou indi-viduelles)

( Résonances - Octobre 2010 17

A votre tour d’interroger l’ar-tiste en lui posant un défi! L’ani-mation pédagogique reste à vo-tre service pour vous aider à leformuler si nécessaire.L’artiste se met au travail puisvient vous présenter sa réponse.Nous nous chargeons d’exposervos créations et celles des ar-tistes sous forme de dialogues.Nous vous invitons ainsi que lesautres classes valaisannes pourune visite découverte.

En espérant vous rencontrer nom-breux autour de ce projet quis’étendra sur toute l’année scolaire2010-2011 et qui nous tient parti-

culièrement à cœur!

Pour l’animation pédagogique:

Sandra Coppey Grange

Note

Le site sera encore enconstruction en octobre,mais vous y trouverez lesinformations généralessur le projet.http://animation.hepvs.ch/acm

E n r a c c o u r c iPédagolivres

Une sélectiond’ouvragesPédagolivres proposeune vaste sélectiond’ouvragespédagogiques enfrançais, offerte parLibrairePantoute.com,en collaboration avec l’Association des cadres scolairesdu Québec. Le site renvoie aussi à des éditeurs européens.www.pedagolivres.com

Help

Apprendre à sauver des viesTout jeune déjà, on doit apprendre à sauver des vies. Lenouveau kit d’autoformation MiniAnne permet d’acquérirles nécessaires connaissances de base, simplement etrapidement. Après le succès de la manifestation pilotenationale - 100 jeunes, en présence du conseiller fédéral

Didier Burkhalter - il faut maintenant transposer leconcept au plan cantonal. La Fondation suisse decardiologie veut susciter des candidatures autour de 10projets d’impulsion cantonaux pour les écoles. Sonobjectif est de diffuser largement les connaissances ensecourisme dans la population et d’améliorer les chancesde survie des victimes d’arrêt cardiaque, très faiblesaujourd’hui.www.swissheart.ch

La souris curieusedes TICE

Un blog originalDerrière la souriscurieuse se cache unprofesseur detechnologie qui atoujours été passionnée par le partage des savoirs. Dansson blog, Sylvie Rambour partage ses expériences et sesdécouvertes.http://lewebpedagogique.com/souris-blog-tice/la-souris

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

La rentrée est loin. Les petites têtesblondes font désormais partie denotre quotidien. Même si noussommes encore loin de maîtriserparfaitement la gestion du groupe-classe, il serait fort dommage de nepas profiter des trésors que nousoffre Dame Nature ces prochainessemaines.

Les élèves, au cours de ces derniersjours ont certainement apporté enclasse des cailloux, des feuilles, desfleurs, des escargots ou autre mer-veille trouvée sur le chemin quiconduit à l’école. Voilà quelques in-vitations déguisées à prendre encompte pour visiter la nature.

Sortir pour apprendre…Voici une proposition de sortie sim-ple, facile à gérer, qui va permettreà l’élève de découvrir son environ-nement proche, de vivre son envi-ronnement, que ce soit en ville ouen campagne. Un jardin public, unverger, un coin de forêt, serontparfaits pour ce genre d’activité.

Sortir pour capturer les couleurs de l’automneChaque élève possède un carton etune boîte de crayons de couleur

dans un sac porté en bandoulière(par exemple).

Sur le terrain, l’enseignant-e auraau préalable sélectionné un en-droit où il sera possible pour lesélèves d’observer de nombreusescouleurs d’automne. L’élève cap-ture sur son carton (griffonne), lescouleurs qu’il voit et vérifie la per-tinence de son choix avec les élé-ments de la nature. Il peut selon lesindications de l’enseignant-e préle-ver une, plusieurs ou beaucoup defeuilles de chaque couleur. Il lestransportera dans son sac.

De retour en classe, chaque élèvepossède un matériel magni-fique pour vérifier la véra-cité de ses dires concernantles couleurs observées. Al’enseignant-e de poser lesquestions qui vont permet-tre à l’élève de conscienti-ser la richesse des couleursde l’automne. Classer, sé-rier permet à l’élève deprendre conscience de cequ’il a apporté en classe.Facile à nous de continuerla suite des découvertesde l’automne.

Que faire avec ce matériel rapportéen classe?

Un mini tableau pour se rappeler de la sortieProposer à l’élève de com-poser un dessin reconnais-sable avec les feuilles ou deséléments apportés enclasse. L’enseignant peut,soit photographier cetteœuvre éphémère, soit de-mander à l’élève de les fixersur une feuille (colle blanche)pour rapporter à la maison.

18 Résonances - Octobre 2010 )

Le parcours de la fourmiPoser les feuilles ou objets récol-tés sur toute la surface d’une feuilleà dessin. Les fixer. L’élève trace unou plusieurs chemins autour desfeuilles.

Déco de table Matériel: une pique à brochette,un pot de yogourt en céramique,

Trésors d’automneTrésors d’automne(

Environnement

Cueillette de feuilles sur le terrain.

Déco pour la table.

Composition pour se rappeler

d’une sortie.

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

de la mousse de fleuriste, desfeuilles d’automne, ici, desfeuilles de poirier, des physa-lis, des capsules de lis.

L’élève fixe la pique à bro-chette dans la mousse de fleu-riste, il enfile les éléments quilui plaisent jusqu’à obtenir l’ef-fet désiré.

Les idées ne manquent pas.Dame Nature est généreusepour ceux qui lui rendent visite.Profitons de ces sorties pour faireles liens nécessaires à la compré-hension de l’Environnement de nosélèves.

Si dans le courant de cette annéescolaire, vous désirez observer uneséquence d’environnement don-

( Résonances - Octobre 2010 19

née dans votre classe, ou àl’extérieur, je me tiens à votredisposition pour le faire. Jefonctionne comme anima-trice tous les mardis. Parta-ger avec vous un momentautour de l’Environnementsera un plaisir pour moi.N’hésitez pas à prendrecontact.

Vous pouvez sans autre lefaire par le biais d‘Educa-

net2. Un mail de votre part et jeprends contact avec vous pour lesmodalités de notre rencontre.

[email protected]

Catéchèse: conférenceEcoute de soi… Ecoute de l’autre

Catéchèse: conférenceEcoute de soi… Ecoute de l’autre

Mardis 26 octobreet 9 novembre 201014 h – 17 h 30

Descriptif – objectifs: Afin d’offrir à autrui unebonne qualité d’écoute, ilest important de commen-cer par s’écouter soi-même avec bienveil-lance. Notre corps nous li-vre à chaque instant unemine d’informations. Ces renseignements peuvent nous être révélés aumoyen de: tensions dans le corps, émotions, ressentis, pensées. L’écoute desoi commence donc d’abord par clarifier nos ressentis.Apprendre à découvrir la beauté des sentiments et des besoins dis-simulés dans les pensées et les jugements, selon le processus de la Commu-nication Non-Violente développé par Marshall Rosenberg. Apprendre, par l’observation, à percevoir dans le non-verbal ce quela personne ressent. Découvrir la puissance de l’empathie: «Faculté de s’identifier à quel -qu’un, de ressentir ce qu’il ressent» pour aider l’autre à se relier à ses senti-ments et ses besoins.

Animation Sylvie Blum Moulin Consultante en éducation, formatrice d’adultes en communi-cation (analyse transactionnelle selon Eric Berne, Communica-tion consciente selon Marshall B. Rosenberg, Ecoute active se-lon Gordon)

Lieu Notre-Dame du Silence, SionPrix Fr. 20.- pour les deux après-midi

Service diocésain de la catéchèse

Sculpture d’Henri de Miller.

Trajet de la fourmi.

E n r a c c o u r c iEnseignement spécialisé et MITIC

Comments’y retrouver?«Les logiciels et les produitshigh-tech peuvent aplanir voiregommer les difficultésd’apprentissage ou decommunication, on se le répètesur tous les tons, mais comments’y retrouver dans tout ce que lemarché nous propose? Marketingoffensif ou réelle validationscientifique?» Quelques pistes,quelques questions, desouvertures et des liens sont à liredans un florilège proposé parElvio Fisler dans l’édition de juinde la Schweizerische Zeitschriftfür Heilpädagogik.http://www.csps-szh.ch/fileadmin/data/1_szhcsps/7_zeitschrift/Archiv/Fisler.2010.06.pdf

Le petit ami des animaux

Les marmottesLa revue des animaux de toutela famille consacre son dossierd’août/septembre à la marmotte.Idéal pour en savoir plus sur soncomportement et sur son longsommeil hivernal.www.paa.ch

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Lorsqu’un assuré actif quitte lacaisse, une prestation de sortie (ouprestation de libre passage) est cal-culée. Elle est versée soit directe-ment à l’assuré, soit à une autre ins-titution, en fonction de la nouvellesituation professionnelle de l’assuré.

Prestation de sortieChaque assuré est lié à l’institutionde prévoyance de son employeur(pour les enseignants, CPVAL), maisla fin de l’activité d’enseignant oudu contrat de travail ne doit pas lepriver de son épargne accumulée.En quittant la caisse, il a droit à uneprestation de sortie. Celle-ci doit luipermettre de maintenir le but deprévoyance dans une nouvelle insti-tution ou sous une autre forme.

La prestation de sortie peut êtretransférée dans une nouvelle insti-tution, elle peut être versée sur un

compte ou une police de libre pas-sage, ou elle peut être versée enespèces.

La tentation peut être grande departir sous les tropiques avec son 2e

pilier, après avoir averti sa caissed’un départ définitif de la Suisse, oude se mettre à son compte en utili-sant l’épargne accumulée commefonds propres de sa nouvelle entre-prise. Mais attention à la gestion ducapital de prévoyance, qui peut ra-pidement diminuer et mettre enpéril le niveau de vie futur, d’autantplus que le 1er pilier (AVS) ne couvreque les besoins vitaux.

Transfert dans une nouvelleinstitutionLe transfert dans une nouvelle ins-titution est le cas classique de chan-gement d’employeur et de librepassage. La prestation de sortie estversée directement par la caisse àl’institution de prévoyance du nou-vel employeur, qui utilise cet ap-port pour financer les prestationsdu plan.

Si l’apport est insuffisant pour fi-nancer l’entier des prestations pré-vues dans le règlement de la nou-velle institution, l’assuré entrant

peut effectuer un rachat en vued’améliorer sa prévoyance àhauteur des prestations régle-mentaires.

Si, à l’inverse, son apport estplus important que ce qui seraitnécessaire pour financer lesprestations réglementaires, l’ex-cédent peut être placé sur uncompte ou une police de librepassage, ou être utilisé pour fi-nancer d’éventuelles augmenta-

tions de prestations réglementaires(hausse future du salaire assuré,compte de retraite anticipée parexemple).

Maintien de la prévoyancesous une autre formeSi l’assuré cesse toute activité pro-fessionnelle, et donc n’est pas affi-lié à une nouvelle institution deprévoyance lorsqu’il quitte la caisse,il ne peut pas disposer librementde sa prestation de sortie. Celle-cidoit être transférée sur un comptede libre passage bloqué dans unebanque ou sur une police de librepassage d’une assurance.

La prestation est ainsi bloquéejusqu’au minimum 5 ans avant laretraite (soit 59 ans pour les fem -mes et 60 ans pour les hommes) oude la survenance d’un autre cas deprévoyance (invalidité, décès).

L’assuré a le choix de l’institutionauprès de laquelle il souhaite ou-vrir un compte de libre passage(auprès d’une banque). Il est im-portant de définir la couverturesouhaitée (épargne uniquementou épargne et risques) et de com-parer les offres.

Versement en espècesLe versement en espèces est uneexception à la procédure normaleen cas de sortie. Ce versement doitêtre expressément demandé parl’assuré et n’est accordé que dansles cas suivants:

départ définitif de la Suisse;passage du statut de salarié austatut d’indépendant;montant du capital accumulé in-férieur à une cotisation annuelle.

Que se passe-t-il en casde sortie de la caisse?

Que se passe-t-il en casde sortie de la caisse?

Patrice Vernier

( C P V A L

20 Résonances - Octobre 2010 )

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

L’accord écrit du conjoint de l’as-suré est nécessaire.

En cas de départ à l’étranger pourun pays de l’UE ou de l’AELE, oùl’assuré continue à être assuré pourla vieillesse, l’invalidité et le décès,seule la part surobligatoire est ver-sée.

Les conditions d’octroi d’un verse-ment en espèces sont volontaire-ment restrictives afin de protégerl’assuré contre lui-même. La loi

considère que les risques de gestionde l’avoir vieillesse par l’assuré lui-même sont trop élevés et que le butde prévoyance n’est plus assuré.

Calcul de la prestationde sortieLa règle de calcul de la prestationde sortie figure dans le règlementde la caisse. La loi sur le libre pas-sage (LFLP) prévoit un minimum lé-gal, afin que l’assuré sortant ne soitpas lésé. Les modalités de sortie et

( Résonances - Octobre 2010 21

le calcul de la prestation minimumlégale sont décrits de manière com-plète dans la LFLP, et non dans laLPP. Le certificat de prévoyance, en-voyé une fois par année, vous ren-seigne régulièrement sur l’évolu-tion de votre prestation (chiffre 4).

ConclusionN’hésitez pas à prendre contactavec notre administration en cas dedépart. Une bonne communicationest toujours garante de succès.

E n r a c c o u r c iDécouvertes en pays d’Islam

Un projet «La main à la pâte»

Le projet «Les découvertes en pays d’Islam» propose auxélèves de cycle 3 et de collège français d’étudier unedécouverte ou invention scientifique de l’âge d’or de lascience arabe (VIIe – XVe siècle). L’espace enseignantdéveloppe pour chaque découverte un modulepédagogique. www.lamap.fr/decouvertes

Publication hors série CDIP

Promotion de l’activité physique: idées et ressourcesLa promotion de l’activité physique englobe toute unesérie de concepts, projets, mesures et activités favorisantle mouvement: enseignement du sport, école enmouvement, sport scolaire facultatif, promotion de larelève, participation aux activités des clubs sportifs,chemin de l’école actif et sécurisé, etc. Les acteursextrascolaires qui collaborent dans ce domaine, apportentleur soutien et assument des responsabilités sont donctrès nombreux, du bpa à la société de gymnastique. Sansoublier bien sûr les parents, qui jouent un rôle essentiel.La publication de la CDIP «Promotion de l’activité

physique» a pour objectif, dans ce domaine à la fois vasteet complexe de rendre accessibles les informationsdisponibles et le savoir-faire existant, de clarifier lescompétences et les responsabilités (que doit assumerl’école? que ne doit-elle pas assumer?) et d’orienter lesdifférents acteurs sur les possibilités de soutien mutuel. Pour télécharger la publication en format pdf:www.edk.ch/dyn/21580.php

Série de la CDIP Etudes + rapports 31B

Enfants migrants de 0 à 6 ans: quelle participation pour les parents?Lorsque les parents suivent et soutiennent le parcoursscolaire de leurs enfants, cela a un impact positif sur leur réussite scolaire. Or tous les parents ne peuvent pas assumer cette tâche de la même façon. La publicationn° 31 de la série Etudes + rapports est consacrée auxparents migrants ayant des enfants en bas âge. Pour cesparents, la connaissance insuffisante du fonctionnementdu système éducatif suisse ou certaines lacunes au niveaude la langue locale peuvent constituer parfois unvéritable obstacle. Pour télécharger la publication en format pdf:www.edk.ch/dyn/21754.php

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

En ce début d’année scolaire 2010-2011, la HEP-Vs entre dans sa 10e an-née d’existence. Au cours de cettedécennie, elle a progressivement in-vesti tous les secteurs de formationdes enseignants valaisans, du pri-maire au secondaire, sans oublierl’enseignement spécialisé. Dans sondiscours, le directeur Patrice Clivaz

insista sur les préparatifs de ce jubiléen mettant l’accent sur la notion de«reconnaissance». Celle adresséeaux 71 enseignants qui se lancentdans les classes du primaire au se-condaire 2, en passant par l’ensei-gnement spécialisé. Celle adresséeaux 32 maîtres formateurs qui ga-rantissent que la formation HEP-Vssoit toujours aussi proche du terrain.Celle enfin liée aux commissions in-ternationales qui présentement tra-vaillent sur les dossiers valaisans dusecondaire déposés à Berne et la re-connaissance adressée aux autoritésscolaires et politiques valaisannesqui par la HEP-Vs s’engagent pour

une école valaisanne typique etforte. Le chef du Département M.Claude Roch rappela l’évolution deseffectifs, avec les forts besoins qui sedessinent en particulier dans la par-tie germanique du canton, ce quiconforte entre autres l’effort lin-guistique de la HEP-Vs. Il mentionnal’évolution réjouissante des effectifsdu primaire sur le site de Brig avec20% d’augmentation. Le St-Mau-riard Marc Lavanchy s’exprima pourles étudiants en soulignant la qua-lité des travaux effectués sur le bâti-ment principal de St-Maurice, mêmesi incendie et inondation ont causébeaucoup de soucis au directeur Pa-trice Clivaz durant l’année écoulée.Quant à la conseillère nationale etprésidente de Brig-Glis Viola Am-herd, elle s’est réjouie du dévelop-pement de la HEP-Vs et a appelé lesHaut-Valaisans à faire un usage in-tensif de leur école.

Diplôme enseignement aux degrés préscolaire et primaire

Valais romandBarby Carole, SaillonBarmaz Noélie, Sion

22 Résonances - Octobre 2010 )

Berthouzoz Nadia, Saint-SéverinBoisset Daniel, MartignyBonvin Yasmine, FlantheyBourgeois Céline, BovernierBütikofer Mathilde, Yvorne (VD)Carchedi Simona, Ollon (VD)Carron Sophie, FullyCheseaux* Lydia, SaillonChristinat Marie, VenthôneConstantin Isabelle, ErdeDebons-Reynard* Sabine, SavièseDélez Caroline, BramoisDumusc Maëva, VouvryFabbro Maëlle, Chesières (VD)Felley Thomas, MartignyFleury Nathalie, VexFournier Emilie, SionFournier Fabrice, Basse-NendazFournier Frédérique, SionFrioud Samuel, Baar (Nendaz)Germanier Sarah, AvenGerosa Laetitia, Crans-Montana 1Gremaud Tiana, MurazHennard Johanne, Aigle (VD)Héritier Floriane, SavièseJulen Florence, SierreLavanchy Marc, St-MauriceLuyet Fanny, SavièseMagnin Valérie, MassongexMayor Céline, MontheyMorisod Joanna, Lavey-VillagePianelli Florence, Sion

Remise des diplômes 2010Remise des diplômes 2010(D u c ô t é

d e l a H E P - V s

En route pour les 10 ansde la HEP-Vs.

Les diplômés de la formation initiale.

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Pignat Angélique, MontheyPillet Christina, ContheyPralong Jean-François, SionRouvinez Camille, UvrierRouvinez Jérémie, VeveySchaller Chloé, MontheyThétaz Fabrice, MontheyTschupp Guillaume, VérossazVouillamoz Anaïs, Isérables* Prix

OberwallisBumann-Vonlaufen Naomi, Brig-GlisGrand Rebekka, ErschmattGysel David, Saas-GrundJulen Manuela, ZermattJuon Jasmine, EyholzKöppel Silvia, Guttet-FeschelLauber Raffaella, ZermattPfaffen Melanie, BrigRitler Mirella, BrigSchnyder Isabelle, GiswilStoffel Lydia, UnterbächStraub Saskia, Ried-MörelStucky Josianne, MörelStuder Sabrina, GlisZeiter Nathalie, Naters

Diplôme FP Sec I Sec II

Bonvin-Pianelli Valérie, SionBornet Maryse, Haute-NendazBorter Niklaus, SionDeslarzes Bianca, MartignyEhret Christelle, JongnyEmery-Carlen Vanessa, Sion

Faïss Frédérique, FullyLugon Yasmine, VernayazNanchen Raphaël, SionPutallaz Olivier, SionRaymond Vincent, St-MauriceRey-Mermet Denis, Monthey

Diplôme d’enseignement spécialisé

Bruchez Françoise, Fully

Certificat praticien formateurValais romand

Practiciens formateurs Bas-ValaisAbbé Savioz Sabine, MayouxAymon Dominique, Grimisuat

( Résonances - Octobre 2010 23

Berset Damien, ChamplanBerthouzoz Christine, ErdeCharpin Rey Mathilde, GrangesDussez Marie-Christine, ChampéryFontannaz Lambiel Sylvie, ErdeMagliocco Savary Valérie, Muraz(Sierre)Merminod Marie-Noëlle, VouvryPilet Isaline, MartignyTapparel Danielle, CorinZimmermann Yannick, CollombeyZuber Nicole, St-Jean

Certificat maître formateur Valais romand

Maîtres formateurs Sec I et Sec IIBas-ValaisBorgeat-Hertig Nadine, VernayazCarrupt Pitteloud Sylvie, ChamosonDi Stefano Scholders Giovanna,ChexbresDuarte Gianna, VionnazEcoeur Olivier, MartignyFrei Grandjean Nicole, Villard-sur-ChambyGay-Naucelle Julie, ChoëxGillioz Corinne, SionLuy Raphaël, SionMétral Raphaël, RéchyOberholzer Antoine, VouvryPerren Pierre-André, VeyrasPerruchoud Nicolas, RéchyPerruchoud Martine, ChippisRey Stéphane, SionSaillen Pierre, ChesselSierro Sonia, VétrozTyrlik Laure, VeyrasVannay Miro Marie-Thérèse, Vionnaz

Les nouveaux praticiens formateurs.

De g. à d. Claude Roch, chef du Département, Sabine Debons,récipiendaire du prix BCV «Meilleurs diplômes», Marc Lavanchy,

orateur pour les étudiants, Lydia Cheseaux récipiendaire du prix BCV«Meilleurs diplômes» et Patrice Clivaz, directeur HEP.

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Pour obtenir le titre de Bachelor à laHEP-Vs, les futurs enseignants desdegrés élémentaire et moyen doi-vent rédiger un mémoire de find’études1. La soutenance de celui-ciconstitue l’un des trois volets de leurexamen final, avec l’examen sur leterrain et la présentation critique duportfolio.

Le mémoire représente un temps deformation d’une certaine ampleur,puisqu’il donne lieu à huit créditsECTS (environ 240 heures de travail).Il permet de choisir et d’approfondirune thématique en lien avec la pra-tique professionnelle, puis de la trai-ter à l’aide des outils de recherche. Ilfournit une occasion de réflexionpersonnelle qui s’appuie sur un tra-vail d’écriture de longue haleine etde lectures croisées, ainsi que surune démarche de recueil de don-nées à analyser et interpréter. Réali-ser un mémoire représente une op-portunité de confronter des aspectsthéoriques à des aspects pratiquesde l’enseignement, ce qui aide àune appropriation personnelle desquestions pédagogiques ou didac-tiques et contribue à l’acquisition decompétences professionnelles. Deplus, le mémoire impose de se con -fronter à des exigences méthodolo-giques, favorisant ainsi le dévelop-pement d’une attitude de distancia-tion indispensable à tout enseignantsoucieux d’évoluer dans sa futureprofession.

Nicole Jacquemet

Entretien avec Sabine Debons

Avant la HEP-Vs, Sabine Debons aobtenu une maturité en languesmodernes, a effectué l’Ecole suissede tourisme et a travaillé quelquesannées dans ce domaine puis dansun niveau plus administratif, en lienavec les langues. Après un congésabbatique, elle décide de repren-dre une formation, pour avoir unjob avec des challenges quotidiens.C’est ainsi qu’elle décide de devenirenseignante. Sabine Debonseffectue actuelle-ment un remplace-ment jusqu’à la finde l’année scolaireà Salvan, en 2-3P.

Au terme de sa for-mation à la HEP-Vs,le choix de son mé-moire s’est imposépresque comme uneévidence. Elle, quin’avait pas aimé lescours d’histoire entant qu’élève, a découvert la ri-chesse de l’approche de l’histoire-problème à la HEP, sans comprendrepourquoi les enseignants rencontréslors des stages n’étaient pas forcé-ment convaincus par ce mode d’en-seignement. C’est ainsi qu’elle s’estintéressée à ce sujet, en se deman-dant: est-ce trop difficile à mettre

24 Résonances - Octobre 2010 )

en place? est-ce trop difficile à éva-luer? Très vite, elle a opté pour unerecherche-action et ce n’est doncpas un hasard si elle conseille à ceuxqui voudraient lire son mémoire decommencer par les annexes.

Qu’est-ce qui vous a le plus mo-tivée dans la rédaction du mé-moire?C’est surtout le travail avant l’écri-ture qui m’a enthousiasmée: à sa-voir mettre en place une séquenced’histoire et la tester. J’avais le plai-

sir d’aller en classe, ce quicompensait les momentsplus pénibles de mise enmots.

Diriez-vous que cela aété un travail forma-teur?Sans cette obligationde l’institution, je neme serais jamais lancéedans une telle aven-ture. Je pense que celapermet surtout d’avoir

un œil plus attentif au niveau deslectures professionnelles.

Parmi vos conclusions, quelleest celle qui prédomine?Ce qui m’a le plus frappée, c’est devoir combien les enfants – enfinceux que j’ai rencontrés dans le ca-dre de la préparation de mon mé-moire – n’étaient pas habitués àcomparer le présent avec le passé.Entre le pré-test et le post-test,c’est cet aspect qui a le plus évolué.

Avec le recul, quel est le princi-pal apport de votre travail?Je me sens plus à l’aise avec lesconcepts intégrateurs et je trouvetrès vite une accroche pour que lesélèves se prennent au jeu. Cela m’a

Le mémoire de fin d’étudesà la HEP-Vs

Le mémoire de fin d’étudesà la HEP-Vs

( D u c ô t é

d e l a H E P - V s

Résonances se propose de pré-senter quelques-uns de ces tra-vaux dans le but de mieux con -naître ce qui se fait à la HEP et dedécouvrir des recherches intéres-santes et variées (trois flashes etun zoom).

Sabine Debons.

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donné de l’assurance pour ensei-gner l’environnement et dévelop-per les capacités transversales desélèves, même si j’ai encore desdoutes par rapport aux connais-sances transmises.

En classe, reprenez-vous tousles aspects expérimentés?Bien sûr que non, car pour monmémoire j’ai voulu tester de nom-breux aspects. En ayant traité lesconcepts intégrateurs de manièredétaillée, je sais qu’il faut faire deschoix. Je me sers de ma check-list,sans la reprendre dans les détails.L’évaluation reste par contre diffi-cile, même après ce travail.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Note1 Les résumés de tous les mémoires réa-

lisés jusqu’à maintenant à la HEP-Vssont disponibles sur http://moodle.hepvs.ch (cliquer sur «Mémoire – Di-plomarbeiten», se connecter en tantqu’invité). Un certain nombre de mé-moires peuvent être consultés en ver-sion électronique dans les locaux dela Médiathèque Valais. Quelques-unsd’entre eux sont accessibles en inté-gralité dans la bibliothèque numé-rique http://doc.rero.ch.

( Résonances - Octobre 2010 25

Résumé du mémoire de Sabine DebonsL’histoire-problème et l’influence de ses principes d’enseignementsur l’apprentissage des élèves d’une classe de 5e primaire

La recherche menée s’intéresse à l’histoire enseignée et plus particulièrementà l’adéquation possible de celle-ci à l’histoire scolaire et à l’histoire savante.L’enjeu réside dans cette cohérence et vise l’introduction du mode de penséehistorique en classe d’histoire.Sabine Debons s’est penchée sur la réalité de la classe pour dégager des prin-cipes théoriques qui pourraient soutenir les pratiques enseignantes. Ainsi, elleest remontée à l’histoire savante afin d’en réaliser les intentions émises. Celles-ci se réfèrent à l’école des Annales et prônent notamment la problématisationdu passé au travers de l’histoire-problème qui remplace l’histoire-récit.Forte des principes de l’histoire-problème, l’auteure a construit un dispositifd’intervention et l’a testé dans une classe de 5P. Cette expérimentation sur leterrain visait à investiguer trois éléments principaux: la manière d’organiserune action didactique dans une perspective d’histoire-problème, les incidencesd’une telle action sur les conceptions que les élèves ont de l’attitude et de laméthode historique, et les apprentissages qui peuvent être réalisés durant unetelle séquence. Pour atteindre cette intelligibilité plus fine de l’histoire et deson enseignement, Sabine Debons s’est appuyée sur deux pôles liés, d’unepart, à son action didactique et, de l’autre, à l’apprentissage historique.Les données récoltées en situation par rapport à ces deux pôles ont ensuiteété analysées. Cette étape a permis d’expliciter la préparation, la conduiteainsi que l’évaluation de la séquence, puis de valider la concordance des mo-dalités pratiquées avec l’histoire-problème. Une mise en mouvement desconceptions des élèves a été constatée à différents niveaux et degrés. Finale-ment, les apprentissages réalisés par les élèves étaient satisfaisants et ont tou-ché à l’ensemble des dimensions définies sous la notion d’apprentissage histo-rique (attitude, méthode, langage et connaissances). Ces éléments réunis ontpermis de conclure à la faisabilité, à la raison d’être, ainsi qu’aux bienfaits del’introduction du mode de pensée historique en classe d’histoire.

La didactisation du conte Gaëlle BallestrazQuelle utilisation possible duconte en 2e enfantine? L’auteureobserve et compare deux modesd’exploitation du conte poursui-vant des objectifs de français: unmode «spontané» impliquantune lecture du conte et un par-tage autour de ce dernier, sansplanification ni évaluation d’exer-cices visant un objectif de fran-çais, et une exploitation plus li-néaire et «formelle» comprenantune planification et une évalua-tion d’exercices de production etde compréhension de l’oral parrapport à un conte lu.http://doc.rero.ch/lm.php?url=1000,41,12,20080129131313-PV/gaelle_ballestraz.pdf

L’image de la Suisse au travers des manuels d’histoire valaisansThomas CailletCe mémoire s’attache, à traversune analyse de contenu des ma-nuels d’histoire valaisans et quel -ques documents didactiques utili-sés par les enseignants, à étudierquelle(s) dimension(s) de la na-tion construit(uisent) l’image dela Suisse. Il explore par ailleursl’impact du mythe de GuillaumeTell et la manière de relater l’his-toire (histoire-récit ou histoire-problème) sur cette même image.Cette recherche a privilégié la pé-riode médiévale (1291-1515).http://doc.rero.ch/lm.php?url=1000,41,12,20090514085252-XE/Thomas_Caillet.pdf

Différence, tolérance, intégration: quels bénéficespour les élèves ordinaires?Roseline RichozLes élèves ordinaires d’une classed’intégration développent-ilsune vision plus fine et une meil-leure acceptation de la diffé-rence, du fait de côtoyer des en-fants différents au quotidien?Pour répondre à ces interroga-tions, des entretiens et des testssociométriques ont été réaliséspar l’auteure, qui a comparé desélèves d’une classe d’intégrationà ceux d’une classe qui n’avaientjamais côtoyé d’élèves handica-pés.http://doc.rero.ch/lm.php?url=1000,41,19,20090406140946-KJ/Richoz_Roseline.pdf

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D’aucuns trouveront que c’est troppeu, que cela ne suffit pas à accom-pagner un-e enseignant-e vers uneactivité professionnelle de qualitéoptimale. Certains formateurs-trices, spécialistes d’un domaine,argumenteront par exemple qu’ilne leur est pas possible de fairerentrer dans ce cadre les richesconnaissances – notamment tech-niques ou théoriques – qu’ils ont àpartager.

D’autres personnes estimerontquant à elles que c’est trop. Ellesavanceront qu’il est trop ambitieuxde prétendre qu’un-e futur-e ensei-gnant-e va développer au cours de

sa formation 13 compétences tellesque: Mettre en place un cadre detravail qui favorise l’apprentissage,la socialisation des élèves et struc-ture les activités et les interactions1

ou Construire un partenariat effi-cace avec les différents acteursconcernés2 lorsqu’on sait combienelles entraînent derrière elles desavoir-être, de savoir-faire, de sa-voirs qu’il s’agit de mobiliser en-

suite dans des actions maîtri-sées.

Pour faire avancer la ré-flexion autour de la problé-matique des référentiels decompétence, il est utile dese souvenir qu’une compé-tence se situe sur un conti-nuum du plus simple aucomplexe, qu’elle consti-tue une finalité qui dé-passe le temps de la for-

mation initiale d’une part, et de sa-voir d’autre part qu’un référentieloffre des développements (préci-sion de composantes, de niveauxde maîtrise) et fournit d’indispen-sables repères complémentaires!

26 Résonances - Octobre 2010 )

Par ailleurs, si l’articulation des ac-tions des formateurs/trices et lesacquisitions des formé-e-s avec ces13 compétences n’est pas évidente(que cela soit au niveau théoriqueou pratique), ces dernières ontl’avantage d’offrir, en formationinitiale comme en formation conti-nue, un outil commun permettantnotamment de mettre des mots, defixer des priorités, de favoriserl’équité et l’objectivité dans l’éva-luation, de susciter débats et prisesde conscience.

Enfin, loin de tourner le dos aux sa-voirs, aux valeurs, aux postures, aubon sens, à l’identité de l’ensei-gnant-e, il s’agit de dessiner «unevoie lactée» dans le ciel de l’ensei-gnement et de la formation aidantchacune et chacun à se situer.

Notes

1 Compétence 7 du référentiel de com-pétences de la HEPVs.

2 Compétence 13 du référentiel decompétences de la HEPVs.

13 compétences pour orienterla formation des enseignants

13 compétences pour orienterla formation des enseignants

SFT/URD

(L e c h i f f r e

d u m o i s

E n r a c c o u r c iY’a d’la physique partout!

Brochure OSL

Tous les phénomènes qui nousentourent sont liés à laphysique, même si nous n’ensommes pas toujours conscients:voir, boire, faire du vélo, se teniren équilibre, écouter de lamusique… Les expériencesdécrites dans cette brochurepermettent d’explorer la physiqueà la base de tous ces phénomènes.

Urban Fraefel. Y’a d’la physique partout! Observations etexpériences fascinantes au quotidien / Œuvre Suisse desLectures pour la Jeunesse, 2010 (dès 10 ans) www.osl.ch

Fédération suisse des aveugles et malvoyants

Monsieur Canneblanche arrivedans les écolesAvec ses médias scolaires remis à jour, la Fédérationsuisse des aveugles et malvoyants (FSA) soutient lesenseignants lors du traitement du sujet de la cécité etde la malvoyance avec leurs élèves.www.sbv-fsa.ch

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L’Association de parents d’enfants àhaut potentiel (AVPEHP) célèbre, encette année 2010, ses 10 ans d’acti-vité. Notre but premier est de:«Faire connaître la problématiquedes enfants à haut potentiel et desoutenir les parents pour faciliterune bonne intégration scolaire deleur enfant», accessoirement de«sensibiliser le personnel enseignantaux difficultés auxquelles sont con -frontés l’enfant et sa famille».

Le DECS a reconnuofficiellement, dès2002, l’intérêt deprendre en comptela situation particu-lière des enfants àhaut potentiel intel-lectuel. Des condi-tions cadres ont étéémises et des docu-ments publiés, citonspour exemple l’excel-lent: www.vs.ch/NavigData/DS_312/M6702/fr/Information_a_l_inten-tion_des_enseignants.pdf

A cet égard de notables avancées ontété réalisées et nous sommes recon-naissants aux autorités du DECS pourleur collaboration et leur soutien.

Mais des progrès restent à accom-plir dans la reconnaissance et laprise en charge de ces élèves aufonctionnement particulier.

Dans ce but, notre association pour-suit son travail d’information et de

collaboration pour quela prise en compte desdifficultés d’apprentis-sage – dont sont éga-lement atteints cer-tains enfants à hautpotentiel – soit en-core mieux ciblée.

C’est dans cet espritque nous avons in-vité le Dr Olivier Re-

vol, pédopsychiatre à Lyon, en colla-boration avec le Service de l’Ensei-gnement du DECS, à venir nousparler de: «Haut potentiel et hyper-activité».

Ces deux concepts, bien distincts,sont souvent confondus, d’autantqu’ils peuvent parfois coexister. Les

( Résonances - Octobre 2010 27

Haut potentiel et hyperactivitéHaut potentiel et hyperactivité(C o n f é r e n c e

E n r a c c o u r c iLes réseaux sociaux et l’école

Vidéos

Sur Youtube, on peut trouver deux vidéos intéressantessur les réseaux sociaux et l’école, l’une donnant le pointde vue de Caroline d’Atabekian, professeure de françaiset animatrice de WebLettres et l’autre celui de ChristelleMembrez, professeur de lettres et d’un blog (Cicla71.com - internet sans crainte), et d’élèves. www.youtube.com/watch?v=SUE-hQSZgWs&feature=player_embeddedwww.youtube.com/watch?v=rxumooAN1kA&feature=related

Arts magazine

L’art et les enfants«A l’école, en famille, aumusée… Faisons découvrirl’art aux enfants»: tel estl’objectif du numéro deseptembre de la revue Artsmagazine. Ce dossierspécial livre quelques pistesscolaires et muséales poursensibiliser les petits à l’art. www.artsmag.fr

Infos pratiquesA l’occasion de ses 10 ans d’acti-vité, l’AVPEHP, en collaborationavec le DECS, en présence deMonsieur le Conseiller d’EtatClaude Roch, a le plaisir de vousinviter à la conférence:«Haut potentiel et hyperacti-vité» par le Dr Olivier Revol, pé-dopsychiatre, le jeudi 11 novem-bre 2010 à 20 heures, Aula duCollège de la Planta.

enfants HP représentent 2-5%, leshyperactifs 5% des élèves.

Cet éminent spécialiste va doncnous aider à mieux comprendre cesdeux notions ainsi que leurs implica-tions pour l’enfant et son entou-rage scolaire et familial. Il nous don-nera aussi des pistes concrètes pourleur prise en charge.

Il porte un message d’espoir pourles enseignants et surtout pour lesparents qui assument quotidienne-ment un enfant qui souffre par-fois de sa singularité.

Le comité de l’AVPEHP

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Hors démo? Or des maux? Or desmots? Ah ces maudits mots sont in-domptables parfois, mais c’est enpartie pour leurs jeux capricieuxqu’on les aime. Agnès Jobin etFrançoise Vonlanthen, les deuxbanquières bénévoles de la banquedes mots, ont accompagné la visitede «Pour tout l’or des mots» spé-cialement organisée pour les ensei-gnants du primaire, du secondaire Iet II le mercredi 15 septembre2010. Elles ont partagé leur amourdes mots avec générosité au cœurde la Médiathèque Valais à Saint-

Maurice. Pour Evelyne Nicollerat,responsable de la Documentationpédagogique à la Médiathèque, ac-cueillir cette riche exposition cor-respond pleinement au public cible,en mettant en valeur les trésors li-vresques et en offrant des pistespour un prolongement en classe.

Lors de la visite guidée, les deuxconceptrices ont entraîné les ensei-gnants dans leur passion de lalangue, en faisant une déclarationd’amour aux mots, dès l’entréedans la banque aux allures un peu

28 Résonances - Octobre 2010 )

Far West. Cet univers a été choisipour mettre en valeur la richessedes mots, les nombreuses méta-phores bancaires des lexicographes,mais aussi pour faire un petit clind’œil à notre capital helvétique. Undétournement de fonds en quelquesorte.

Du guichet du capital à la salle des coffresAu premier guichet, Agnès Jobin etFrançoise Vonlanthen présententun logiciel permettant d’évaluer

Exposition «Pour tout l’or des mots» (2)

Exposition «Pour tout l’or des mots» (2)

Nadia Revaz

(Documentation

pédagogique

Une exposition interactive et ludique conçue par l’association Semaines de lalecture et présentée jusqu’au 23 décembre par la Médiathèque Valais – St-Maurice

Des événements à retenir: En marge du XIIIe Sommet de la francophonie, ouverture publique spécialele samedi 23 et le dimanche 24 octobre de 14 h à 17 hConférence de Michel Viegnes, professeur de littérature à l’Université deFribourg, le 26 octobre (cf description ci-contre)Café littéraire avec Corinne Desarzens, le lundi 22 novembre de 12 h 30 à13 h 30Spectacle d’Eugène: «La Vallée de la Jeunesse», le jeudi 25 novembre de18 h 45 à 20 h 15Visites commentées publiques: les mercredis 29 septembre, 13 octobre, 10novembre et 15 décembre de 16 h à 17 h et les samedis 30 octobre et 27 no-vembre de 10 h 30 à 11 h 30

Visite des classes sur inscription (les classes peuvent venir en dehors des heuresd’ouverture du lundi au vendredi): contacter evelyne.nicollerat@mediathe -que.chDossiers d’accompagnement pour les jeunes de 11 à 15 ans (à disposition àl’accueil de l’exposition ou téléchargeable).Plus d’informations: www.mediatheque.ch

Sur le site de l’association Semaines de la lecture (www.semainesdelalecture.org), divers documents, articles et fichiers audio et vidéo permettent de dé-couvrir par avance quelques pépites de l’exposition.

Renseignements complémentaires:Evelyne Nicollerat - [email protected] - 024 486 11 88www.mediatheque.ch

Conférence de MichelViegnes, professeur delittérature à l’Université deFribourg, sur «Le Pouvoirincantatoire des mots, hier et aujourd’hui», le mardi 26 octobre de 18 h 45 à 19 h 45

«Depuis les origines, le langage aété considéré comme sacré danspresque toutes les cultures con -nues, et les mots, avant d’être desimples signifiants arbitraires se-lon le modèle linguistique fondépar Saussure, étaient des simula-cres magiques, quasiment équi-valents à leurs référents, d’oùleur pouvoir à la fois craint et ré-véré. La modernité semble avoirjeté aux oubliettes cette auramystique des mots, pour s’en te-nir à leurs dimensions séman-tique, émotionnelle et pragma-tique. Pourtant, un certain pou-voir «incantatoire» semble avoirsurvécu, non seulement dans lalittérature, mais également dansl’usage courant et le discours pu-blic.»

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son capital linguistique ou vocabu-laire passif ainsi que deux roues dela fortune, servant à démontrerqu’une connaissance accrue de motspeut aider à vivre, puisque ne pasavoir les mots ajoute parfois à laconfusion intérieure. Ensuite, arrêtau guichet de l’emprunt et du prêt,avec les mots voyageurs. On y ap-prend notamment que le françaisfait très chic, et c’est du reste ce motprécisément qui est le plus em-prunté, tandis que nous déconsidé-rons souvent les mots qui passentnos frontières. Agnès Jobin souligneque nombre d’exemples de l’exposi-tion sont inspirés de linguistes, dontMarie Treps, auteure des «Mots mi-grateurs». Au guichet du change,les mots varient au sein de la fran-cophonie. L’exposition, c’est aussiune invite à la lecture, complétéepar des ouvrages de la collection dela Médiathèques Valais, en lien avecla sélection 2011 du Prix du romandes Romands. Il y a également lecouloir des mots, avec mots à dou-ble sens (mot cœur, mot cri ou motdit) et des lingots avec des mots quisauvent, d’autres qui aguichent, etc.

Citons encore le parachute doré quiouvre sur les jeux de mots comprisdes seuls initiés, ce qui ne signifiepas que ce soit un délit pour au-tant, et la salle des coffres qui re-gorge de trésors, avec un tiroir parlettre, tel un dictionnaire géant. Ony découvre par exemple le milieudu dictionnaire, le fait que Nicot,qui a donné son nom à nicotine,était un lexicographe, ou l’évolu-tion de la définition de la femmedepuis 1694. Des colonnes propo-sent des vidéos du linguiste Ber-nard Cerquiligni, d’entrer presque«tactilement» dans l’épaisseur desmots ou évoquent l’art des mots.

L’exposition est riche de mille et unmots dorés à lire, à écouter et àvoir pour en discuter. A l’évidence,les élèves qui visiteront cettebanque auront une meilleure idéede la valeur des mots sur le marchéd’hier et d’aujourd’hui et les parta-geront avec plus de conscience etde plaisir.

( Résonances - Octobre 2010 29

Les dessous de la banqueAgnès Jobin et Françoise Vonlanthen travaillent depuis de longues années en-semble dans le cadre de leur Association, les Semaines de la lecture. Avant«Pour tout l’or des mots», elles avaient déjà conçu, avec l’aide de Vincent Dar-bellay, ainsi que de précieux conseillers, «Habiter la lecture» et «Le jardin del’orthographe». A souligner la qualité de la scénographie et du décor. Intarissables au sujet des mots et de la langue, Agnès Jobin et Françoise Von-lanthen avouent être de grandes lectrices. Elles «zigzaguent» aussi fréquem-ment sur internet afin de se documenter. «Comme la langue française nouspassionne, nous avons voulu partager et échanger», souligne Françoise Von-lanthen, qui est par ailleurs enseignante dans un lycée à Bienne et a été ac-tive, tout comme Agnès Jobin, dans le cadre de l’Association Lire et écrire. Lesmembres fondateurs des Semaines de la lecture ne voulaient plus lutter«contre» l’illettrisme mais «pour» augmenter la littératie, tout en sortant lesmots du contexte scolaire afin de les rendre plus attractifs lorsqu’ils rencon-trent des élèves ou des étudiants. Si le fond de l’exposition est sérieux, maissurtout pas jargonnant, insiste Agnès Jobin, la forme est interactive et joyeuse.

Et si cette exposition est prévue pour les jeunes de 11 à 15 ans, un coin pourles plus petits est prévu, avec des coffres remplis d’albums que les plus grands– et même les ados – redécouvrent ou revisitent avec nostalgie. Le choixd’Agnès Jobin se porte sur «Les mots oiseaux» signés Marie Treps et Gwen Ke-raval et Françoise Vonlanthen opte pour «Des mots plein les poches» de Co-lette Jacob et Nathalie Fortier.

Après la lecture, l’orthographe, les mots, l’équipe des Semaines de la lectureenvisage de faire la part belle à la fiction, si indispensable dans nos vies sansque l’on sache toujours très bien pourquoi. L’idée d’une deuxième expositionsur les mots, sous d’autres aspects, est aussi évoquée. A suivre.

En zigzagUn mot qui adoucit?Agnès Jobin: «“Je suis déçue“ au lieu de dire “Je suis en colère“».Un mot qui fait rêver?Françoise Vonlanthen: «Ouagadougou ou Tombouctou».Le dernier auteur francophone que vous avez lu?Françoise Vonlanthen: Leonara Miano, auteure camerounaise.Agnès Jobin: Philippe Jacottet.Un auteur coup de cœur qui a le talent des mots?Françoise Vonlanthen: Camille Laurens et Marie Treps.Agnès Jobin: Alberto Manguel.

De gauche à droite: Agnès Jobinet FrançoiseVonlanthen,conceptrices del’expo au paysdes mots.

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Un concours pour faire aimer les maths

L’ambiance est studieuse en ce débutd’année scolaire dans les salles de lacité universitaire, Paris - XIVe arron-dissement. C’est là que s’est dérou-lée les 25 et 26 août la finale interna-tionale de la 24e édition du Cham-pionnat des jeux mathématiques etlogiques. Parmi les 2500 concurrentsvalaisans qui se sont élancés dansl’aventure au mois de novembre2009, 16 participants ont été retenuset ont eu l’honneur de représenternotre canton à ce concours. D’autresse sont déplacés de Pologne, d’Italie,du Canada et bien sûr de Suisse. Entout, une dizaine de nationalités dif-férentes étaient représentées.

Changer une mauvaise image

«Ce concours a été lancé pour po-pulariser les maths», explique Mi-chel Criton, président de la Fédé-ration internationale des jeux ma-thématiques. L’association aimeraitchanger la mauvaise image decette matière. «On veut la rendreludique, énoncer les problèmessous forme d’énigmes ou de défis»,poursuit l’organisateur. Le con -cours propose huit catégories des-tinées à tous les âges, de 4e la pri-maire jusqu’aux adultes.

La découverte de Pariscomme récompenseCalculer, mesurer, déduire, imagi-ner… Quelle débauche d’énergiedurant les deux séances du con -cours! Heureusement, une partieplus récréative était également auprogramme. Accompagnés par troismembres du Groupe Valaisan des

30 Résonances - Octobre 2010 )

Jeux Mathématiques (GVJM), les 16jeunes Valaisans ont découvert, ouredécouvert, les multiples richessesde la capitale française.

Durant le trajet du retour, tous sesont promis de participer à la pro-chaine édition du Championnat in-ternational des jeux mathématiqueset logiques.

25e Championnatinternational desjeux mathématiqueset logiquesInformations générales

ButDévelopper l’esprit de recherche,de créativité, de logique, d’astuceet d’intuition à l’aide d’énigmesmêlant humour et rigueur.

Des accrocs aux chiffresréunis à Paris

Des accrocs aux chiffresréunis à Paris

(C o n c o u r s

Classement des Valaisansà ParisCatégorie CM - 39 concurrentsQueloz Aurélien 2e

Rausis Emilie 14e

Masseraz Sheldon 18e

Michel Christophe 20e

Voide Marie 32e

Berthod Adrien 37e

Memic Dinel 38e

Catégorie C1 - 49 concurrentsFournier Elie 14e

Seixas Roberto 24e

Rausis Romain 26e

Gilgen Simon 30e

Gremaud Loïc 46e

Catégorie C2 - 42 concurrentsWildi Julia 31e

Orsinger Jonathan 35e

Catégorie L1 - 30 concurrentsRossier Alain 8e

Bühler Virginie 14e

Grâce au concours, des élèves valaisans ont découvert les multiplesrichesses de la capitale française. (Photo Olivier Rausis)

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Remarques

Ce concours est approuvé et encou-ragé par le Département de l’édu-cation, de la culture et du sport. Ilest organisé dans une quinzainede pays par la Fédération françaisedes jeux mathématiques (FFJM). EnValais, c’est un groupe d’ensei-gnants bénévoles (GVJM) qui s’oc-cupe de ce championnat.

Etapes1) Qualification régionale, le mer-

credi après-midi 17 novembre2010, dans les centres scolairesrégionaux. Environ 2500 partici-pants!!

2) Finale valaisanne, le samedi 26mars 2011 au collège des Creu-sets à Sion. 500 à 550 qualifiés.

3) Finale suisse à Lausanne, mai2011.

4) Finale internationale à Paris, finaoût 2011

Lors des 3 premières étapes, les pre-miers (environ 20%) de chaque ca-tégorie sont qualifiés pour l’étapesuivante.

CatégoriesCM = élèves de 4e et 5e années de

la scolarité obligatoire

( Résonances - Octobre 2010 31

C1 = élèves de 6e et 7e années dela scolarité obligatoire

C2 = élèves de 8e et 9e années dela scolarité obligatoire

L1 = élèves de 10e année scolaireet des suivantes jusqu’à lamaturité.

Ce concours a lieu en dehors desheures de classe.

GVJM / Claude Dubuis

AdresseClaude DubuisCh. des Pruniers 7 - 1967 BramoisTél.: 027 203 37 40E-mail: [email protected]: www.gvjm.ch

E n r a c c o u r c iInstitut littéraire suisse

Atelier d’écriture pour enseignants de françaisL’Institut littéraire suisse à Bienne, une section de laHaute Ecole des arts de Berne, ne se limite pas à formeravec succès de jeunes auteurs de langue française ouallemande. Le programme de formation continue, quel’Institut littéraire est en train de développer, susciteégalement un vif intérêt, en particulier son cours «Ecrireet faire écrire», animé par Yves Renaud, spécialiste del’écriture créative dans le cadre scolaire, qui s’adresse auxenseignants de français du secondaire II. Deux séries decette formation auront lieu durant les périodes du 2novembre 2010 au 28 janvier 2011 et du 11 février au 21mai 2011; le délai d’inscription pour l’édition de cetautomne/hiver est fixé au 15 octobre 2010. Plusd’informations sont disponibles à l’adressewww.institutlitteraire.ch, rubrique Formation continue.

Ascenseur souterrain

Commentaire didactique

Objectif-sol.ch invite à une découverte des animaux quivivent sous terre, du rôle du sol pour les plantes, etc. Ledossier pédagogique en ligne «Objectif-Sol.ch – uneexcursion sous terre» offre aux élèves du deuxième cycleprimaire (3e à 6e année) lapossibilité dedécouvrir le solet ses multiplesfacettes demanière ludique.Il se fonde sur unlogiciel d’enseignement assisté par ordinateur, unascenseur virtuel, qui emmène les élèves sous terre etleur fait découvrir sept stations didactiques. Le logicielest complété par un dépliant. www.objectif-sol.ch

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Mes activités professionnelles anté-rieures, en tant qu’enseignant etchercheur au cycle d’orientation(CO) genevois ainsi que responsabled’un cours sur l’orientation scolaireà l’Université de Lausanne, m’ontincité à retenir trois thèmes pources regards sur l’actualité de l’école:l’implication des enseignants dansla recherche en sciences de l’éduca-tion, le retour de la sélection sco-laire et le caractère invasif de l’éva-luation dans l’enseignement.

C’est tout d’abord pour moi unsujet de satisfaction que de voir sedévelopper les activités des hautesécoles pédagogiques (HEP), dontplusieurs atteignent actuellementleur vitesse de croisière. Dans leursmissions (cf. leurs sites Internet),elles ont notamment pour objectifsd’allier dans leur formation théorieet pratique, ainsi que de conduiredes travaux de recherche appliquéeet de développement dans le do-maine de l’enseignement. En sontemps, Piaget (cf. Psychologie et pé-dagogie) déplorait le fait que lesenseignants ne contribuaient guèreà l’avancement scientifique de leursdisciplines. La recherche menée ac-tuellement par les HEP pourrait êtreune réponse à cette critique: de parleurs contacts étroits avec le terraindans la formation initiale et conti-nue, les chercheurs qui y travaillentont la possibilité de mieux cernerles besoins des praticiens et de lesassocier à la recherche en didac-tique. Je souhaite d’ailleurs qu’onfasse un pas de plus et que les en-seignants soient plus souvent lescommanditaires de ces recherches.

Mais pour que théorie et pratiquesoient étroitement associées dansl’enseignement et dans la recher -che appliquée, des con tacts per-manents avec l’université s’avèrentnécessaires, selon ma propre expé-rience au CO genevois, mais aussicelle de chercheurs à la HEP-Vs. Laréflexion théorique et la recherchefondamentale permettent un meil-leur éclairage des problèmes poséspar la pratique. C’est ainsi que desétudes sur la «théorie du discours»faites à la FPSE (Uni-GE) ont débou-ché en Suisse romande – et notam-ment en Valais – sur des travaux re-latifs aux difficultés des élèves enrédaction française et sur des pro-positions de remédiations. Je nepeux donc que m’inquiéter de voircette association HEP-UNI remise encause, paradoxalement, par tel res-ponsable scolaire dans la présenterevue. Je ne pense pas en effet qu’ilfaille dans ce domaine garder «unecertaine distance d’avec l’Univer-sité». Au contraire, il s’agirait, enmatière de recherches en sciencesde l’éducation, de rapprocher lesprétendus «dieux de l’Olympe»académique des besoins des prati-ciens ici-bas.

La recherche appliquée est particu-lièrement valorisée si elle est large-ment diffusée et exploitée. C’est ceque vise depuis peu (2006) le rap-port quadriennal L’éducation enSuisse du Centre suisse de coordi-nation pour la recherche en éduca-tion, sur mandat de la Confédéra-tion et des cantons. Son but est eneffet «avant tout [de] faciliter laprise de décisions au niveau admi-nistratif et politique, mais aussi[d’]alimenter le débat public sur lesystème éducatif». Double objectifambitieux, qui se heurte malheu-reusement à plusieurs obstacles,notamment en ce qui concerne lasélection scolaire. Le rapport en

32 Résonances - Octobre 2010 )

question, dans son édition 2010,résume à ce propos de nombreusesrecherches faites tant en Suissequ’à l’étranger: «Un processus desélection précoce et un nombre im-portant de cursus différenciés ten-dent à désavantager les élèves issusdes milieux moins privilégiés […].C’est là un grave problème dupoint de vue de l’égalité deschances, car l’orientation retenuepour le secondaire 1 détermine lespossibilités de formation au-delàde la scolarité obligatoire» (op. cit.,p. 88). Les recherches menées pen-dant plusieurs années par le centrede recherche du CO genevois sur letronc commun de 7e ont montréque cette innovation structurelleavait pour avantages de retarder lasélection, de favoriser les contactssociaux entre élèves de différentsniveaux scolaires et socio-écono-miques, sans avoir d’impacts néga-tifs sur leurs performances. Cesconstats n’ont pas empêché le re-tour prochain au CO genevoisd’une structure à sections multiplespas très éloignée de celle mise surpied dans les années 60. Et l’opi-nion publique a pesé d’un poidscertain sur cette décision. En effet,

Trois thèmes d’actualitéTrois thèmes d’actualitéDaniel Bain

(R e g a r d s

s u r l ’ é c o l e

«Je rêve d’une école oùl’enseignant seraitreconnu comme expert.»

Daniel Bain: un parcours

d’enseignant et de chercheur.

Page 35: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

en 2001, le peuple genevois rejetaità une nette majorité (64%) un pro-jet instaurant un tronc commun en7e, et en 2009 il entérinait la propo-sition de filières homogènes aux de-grés 7 à 9. Pourtant, lorsqu’on inter-rogeait en 1999 les parents desélèves des 3 collèges ayant expéri-menté ce tronc commun, leur opi-nion était majoritairement en fa-veur de cette structure! Doit-ondonc conclure que lepeuple a voté pardeux fois en touteméconnaissance decause, ou alors queles votants apparte-naient en majoritéà une catégorie dela population visantpour leur enfant unefilière sélective qui lespréserve du contactavec des camaradesmoins doués et moinsmotivés? Cette hypo-thèse pourrait être enpartie étayée par le refusrécent dans le Land deHambourg d’un projet deprolongement de l’école primairede quatre à six années. Motif invo-qué par certains parents: «Leurs en-fants, qui resteraient moins long-temps au lycée, seraient handica-pés à l’université par rapport auxélèves des autres Länder» (commu-niqué de Former sans exclure du9.09.2010). Les oppositions rencon-trées actuellement dans le cantonde Vaud par le projet de suppres-sion des filières au secondaire 1confirment la difficulté de promou-voir une école moins sélective. Parailleurs, le discours de chercheurssignalant les bons résultats à PISAd’un pays peu sélectif comme laFinlande ne semble guère avoird’impact sur l’opinion publique, lespolitiques ou les décideurs.

Cette sélectivité des systèmes deformation, sous leurs diversesformes, est à mettre en relationavec la part de plus en plus enva-hissante de l’évaluation dans la viescolaire. Tout se passe comme sil’école se voyait ou se croyait obli-

gée de vérifier à tout moment quel’élève est bien à sa place dans sondegré ou dans sa filière, voire depréparer la prochaine étape de lasélection scolaire en amorçant unclassement des élèves. C’est ainsique certaines classes se voient infli-ger en une année une bonne cen-taine de contrôles de diversessortes.

Mais le peuple réclame des notes,comme le montre notamment unevotation à Genève en 2006. Onpeut comprendre que les parents,sous la pression de la sélection sco-laire, soient soucieux de suivre parce moyen les performances de leursenfants.

Par ailleurs, des épreuves externes(épreuves communes, épreuves deréférence…) viennent renforcer lesdispositifs évaluatifs internes, avecsouvent la prétention de fournir un

( Résonances - Octobre 2010 33

diagnostic qui devrait aider l’ensei-gnant à mieux gérer son enseigne-ment. Une enquête sérieuse sur cepoint montrerait probablementque ces contrôles sont rarement ex-ploités en classe à cette fin. Mespropres recherches montrent enoutre que ce type d’épreuves n’a

guère la fiabilité nécessaire: lesdifférents domaines abordés

sont couverts par un troppetit nombre de ques-tions pour qu’on puisseidentifier avec assuranceque telle notion est ac-quise et que telle autrene l’est pas.

En conclusion, je rêved’une école où l’en-seignant, praticienréflexif formé à la re-cherche appliquée,serait enfin reconnucomme un expertdans ses domaines

d’activité. Où le tempsscolaire serait consacré prin-

cipalement à l’apprentissage desconnaissances et des compétencesfigurant au plan d’études. Où lescontrôles seraient intégrés dansl’enseignement même; où l’obser-vation continue des performances,réussites, erreurs ou difficultés desélèves se ferait lors des interactionsavec la classe ou lors des exercicesproposés, permettant à l’ensei-gnant d’apporter les régulations in-dispensables sans que l’attributionde notes soit nécessaire. Où enfin lasélection scolaire interviendrait leplus tard possible, de préférence àla fin de la scolarité obligatoire.

Rubrique Regards sur l’écoleCette nouvelle rubrique, initiée dans l’édition de septembre, vise à offrir despoints de vue distanciés sur l’école valaisanne contemporaine. C’est enquelque sorte une «carte blanche spéciale VIP» que nous ouvrons aux profes-sionnels de l’école en retraite, qui ont une longue expérience du terrain ouqui sont totalement externes au monde scolaire pour qu’ils apportent la ri-chesse de leurs regards, qu’ils soient critiques, admiratifs, impertinents ou dé-calés, aux lecteurs de Résonances. Hormis une consigne sur le nombre de ca-ractères à ne pas dépasser, aucune autre indication rédactionnelle n’est don-née. A chaque invité-e de choisir son angle d’attaque.

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

esf Enseignants Sans Frontièresest une organisation non gouver-nementale (ONG) fondée enSuisse en 1994. Elle organise desstages de formation continued’enseignants en Afrique del’Ouest. Jusqu’à ce jour, des stagesont eu lieu au Burkina Faso àGourcy, Ouahigouya et Yako, auMali, à Koro et au Sénégal, à Fa-tick, Kafountine et Toubacouta.

Le travail d’esf est reconnu tant enAfrique qu’en Europe. En Afrique,les stages d’esf sont souvent laseule possibilité de formationcontinue pour des instituteurs. L’at-testation qu’esf octroie après uncycle de stages de trois annéesconsécutives est reconnue par lesautorités scolaires. En Suisse, la for-

mation d’esf a été soutenue par laDirection du Développement et dela Coopération de la Confédéra-tion helvétique (DDC). Ce service amême effectué une évaluation dutravail d’esf en Suisse et en Afriqueet le rapport qui en découle dé-montre l’utilité et le sérieux des ac-tivités de l’ONG.

A part l’antenne originelle d’esf enSuisse, il en existe une en Belgiquemais aussi dans tous les pays afri-cains où se déroulent les stages.D’autres antennes sont en voie decréation, en Europe, en Afrique etaussi au Canada. Les membres d’esfsont essentiellement des ensei-gnants, bénévoles, qui consacrent

34 Résonances - Octobre 2010 )

environ un mois de leurs va-cances d’été au stage dans leterrain, mais aussi du temps depréparation indispensable avantle départ.

Les ressources financières d’esfsont des dons d’institutions pu-

bliques et de quelques mécènesprivés, des dons individuels, les en-trées résultant de la recherche defonds effectuée par les membres(conférences, vente d’artisanat,etc.). A part des frais de fonction-nement très minimes en Suisse, latotalité des moyens financiers d’esfest consacrée directement auxstages, sans aucun intermédiaire.

Fonctionnement des stages d’esfesf est actif, principalement, enzone rurale où la formation conti-nue des enseignants est très peudéveloppée.

Chaque année, 40 à 60 enseignantspar stage participent aux forma-tions continues d’esf. Ils viennentde villes et villages dispersés autourdu lieu de stage. Ils sont entourésd’enseignants européens mais aussid’animateurs et personnes-relaisafricains qui sont d’anciens sta-giaires ayant bénéficié d’une for-mation complémentaire pour fairepartie de l’encadrement d’un stage.

Chaque stage annuel dure trois se-maines et chaque cycle de trois an-nées consécutives permet aux sta-giaires d’obtenir l’attestation d’esf.

Tout au long de l’année, les con -naissances et le savoir-faire acquisau cours du stage de l’été doiventêtre mis en pratique par l’ensei-

Devenez un-e enseignant-esans frontières!

Devenez un-e enseignant-esans frontières!

(A i l l e u r s

esf organise des stagesde formation continue enAfrique de l’Ouest.

Pendant l’année scolaire, les classes comptent entre 70 et 150 élèves.

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

gnant africain et partagés avec sescollègues au sein d’une même cel-lule pédagogique. Ce travail faitl’objet d’observations et d’évalua-tions des antennes africaines d’esfavec lesquelles les Européens res-tent en contact.

La formation est axée sur des prin-cipes de pédagogie active. Elle in-tègre les problèmes de santé pu-blique et d’environnement. Ellecomporte une partie théorique,une partie pratique en présenced’élèves ainsi que du temps consa-cré à la fabrication de matériel di-dactique qui fait cruellement dé-faut dans ces régions rurales.

Devenez vous aussi un-e enseignant-e sansfrontières!Si vous êtes interessé-e par l’actiond’esf, que vous voulez soutenir sonactivité et, surtout, si vous voulezparticiper à un stage en Afrique,vous pouvez demander d’être ad-mis(e) au sein de notre associationpar l’intermédiaire de notre sitewww.EnseignantsSansFrontieres.orgou nous envoyer un courrier à esfEnseignants Sans Frontières, routede Sauvabelin 7, 1052 Le Mont-sur-Lausanne. Les membres suivants ducomité se tiennent également à vo-tre disposition:

Pascal Joris, [email protected],079 279 38 53 pour le Valais.Marie Vial, [email protected], 076 460 90 75.

D’autres informations sur internet ou lors d’uneprésentationUn petit tour sur www.EnseignantsSansFrontieres.org permet de dé-couvrir encore d’autres facettes denotre association.

Enfin, nous sommes à votre disposi-tion pour présenter esf et notrediaporama lors d’une de vos réu-nions cantonales ou locales.

Le comité d’esf Enseignants Sans Frontières

( Résonances - Octobre 2010 35

En raison du prochain départ en retraite de la titulaire,la Ville de Sierre met au concours le poste suivant:

Un(-e) directeur(-trice)des écoles

Missions principales:• Assurer la gestion pédagogique et administrative des écoles obligatoires

situées sur la commune (env. 2000 élèves et 200 enseignants).• Assurer l'interface entre le milieu scolaire et l'administration communale,

tout en collaborant étroitement avec l'autorité cantonale.• Conduire une équipe de direction qui collabore au pilotage des différents

centres scolaires.• Encadrer le personnel enseignant et veiller à la qualité de l'enseignement.• Gérer le personnel en charge de l'administration du service et de la

conciergerie des centres scolaires.

Profil requis:• Diplôme universitaire ou formation jugée équivalente.• Formation et expérience pédagogiques.• Compétences confirmées en matière de gestion du personnel, de projets

et financière.• Excellentes connaissances des outils bureautiques habituels (word, ex-

cel, etc.)• Parfaite maîtrise de la langue française et pratique de la langue allemande.• Aisance dans la communication écrite et orale.• Sens de l’organisation, des responsabilités, et esprit d'initiative et de dé-

cision.

Entrée en fonction: 1er mars 2011 ou à convenir

La personne engagée sera soumise aux statuts du personnel communal,disponibles auprès de la chancellerie municipale.

Le cahier des charges peut être consulté auprès de la chancellerie ou sur lesite internet de la Ville de Sierre à l’adresse suivante: www.sierre.ch. Lesrenseignements supplémentaires peuvent être obtenus auprès de l'Officedu personnel, du président de la Ville ou de la présidente de la Commissionscolaire.

En cas d’intérêt, le dossier de candidature complet doit être envoyé avantle 15 octobre 2010 à l’adresse suivante: Ville de Sierre, Service du person-nel, Case postale 96, 3960 Sierre.

PUB

Carte blanche, votre rubriqueVous pouvez collaborer à Résonances de diverses manières. Pour rappel, larubrique carte blanche attend vos textes et/ou ceux de vos élèves et/ou ceux

des étudiants de la HEP-Vs. Vous êtes égalementinvité-e à faire part de vos suggestions de tousordres. N’hésitez pas à clapoter pour envoyer unmessage à la rédaction, indiquer une adresseinternet ou un projet que vous aimeriez faire par-tager… Et si vous n’êtes pas adepte du courriel([email protected]), vous pouvez aussi télé-phoner au 027 606 41 59 ou au 079 429 07 01.

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

Vous trouvez au dépôt du matérielscolaire les nouvelles fiches d’EPS.Ces documents, regroupés danstrois dossiers, sont en lien avec lesmanuels officiels: le dossier «4 - 6ans» avec le manuel N° 2 «L’écoleenfantine» et les deux autres dos-siers, «6 - 8 ans» et «8 - 10 ans» enlien avec le manuel «1P à 4P».

Suite à la demande des grands de-grés, le groupe des animateurs HEPs’est mis à la tâche et réalise actuel-lement les fiches «10 - 12 ans». Cetravail de longue haleine a déjàporté ses fruits puisque le premierjet des fiches pour la période «sep-tembre-octobre» est en cours de fi-nalisation.

Pour réaliser ce projet, des étapesimportantes ont été franchies ré-cemment:

La CIIP, déjà maître d’œuvre dela première série de fiches encollaboration avec le SEPS (Ser-vice vaudois de l’EP) a donnéson accord pour la nouvelle pu-blication. Nous rappelons queces fiches ont été reconnues«Moyens officiels d’enseigne-ment romand». La réalisatrice, Mme ClaudineBorlat, responsable des premiersdossiers, va poursuivre son tra-vail de rédaction, de graphismeet de coordination.

36 Résonances - Octobre 2010 )

F iches EP (suite)F iches EP (suite)(E d u c a t i o n

p h y s i q u e

Suite à ces décisions, les anima-teurs et le didactitien HEP, rédac-teurs, produiront les textes et lesimages pour les fiches à venir.Ils produiront également les do-cuments annexes, planificationannuelle et planifications périodi -ques, ainsi que les fiches explica-tives, didactiques ou théoriques.

Nous vous tiendrons régulièrementau courant de l’évolution de ce dos-sier.

Exemples

Fiche Brochure 3 (38 Sauter haut)Fiche Brochure 5 (48 Tour d’adresseavec ballon)

TestsCes documents, non officiels en-core, doivent être testés, corrigés etvalidés. Si vous le souhaitez, nousvous transmettrons bien volontiersune ou plusieurs fiches à essayeravec votre classe. Vous pourrezainsi nous donner des retours précissur leur utilisation, leur pertinenceou leur degré de difficulté.

Nous remercions déjà tous ceux quivoudront bien nous aider dans no-tre tâche et vous souhaitons unepratique riche et variée de l’EPgrâce à ces nouvelles aides didac-tiques.

Le groupe d’animation

E n r a c c o u r c iECAV

Cours du soir 2010-2011

L’Ecole cantonale d’art du Valais (ECAV) a concocté un programme de coursdu soir pour se familiariser avec les approches de la sculpturecontemporaine, reconnaître les différentes techniques d’impression,expérimenter les techniques de base du langage audiovisuel, mieuxcomprendre la culture contemporaine de l’image, acquérir les bases del’animation stop-motion… www.ecav.ch

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

( Résonances - Octobre 2010 37

Monsieur Walter Schnyder aura di-rigé le Service cantonal de la jeu-nesse pendant près de trente ans.Un service et des unités qui ontchangé d’appellation à plusieursreprises et qui ont été rattachés àdifférents départements: Finances,Santé, Affaires sociales et aujour -d’hui Education culture et sport.Comme se plaît à le rappeler M.Walter Schnyder, son parcours adébuté au Service médico-pédago-gique alors que celui-ci dépendaitdu Département des finances etqu’il était une unité de l’Hôpitalpsychiatrique de Malévoz à Mon-they. Progressivement, d’aventureen aventure, les différentes unitésde l’actuel Service can-tonal de la jeunesse sesont développées.

Un domaine qui lui atenu et qui lui tient en-core tout particulière-ment à cœur est celui dela médiation scolaire quia fêté cette année ses 25ans d’existence. Le con -cept de la médiation adémarré au niveau canto-nal avec un groupe de tra-vail composé de M. Jean-Pierre Rausis, ancien chefdu Service administratifdu Département de l’ins-truction publique (l’actuelDECS), de M. Jean Zermatten, alorsjuge des mineurs, de M. Jean-DanielBarman, directeur de la Ligue valai-sanne contre les toxicomanies (LVT),de M. Anselme Pannatier, du Dr. Jo-sef Guntern et de M. Lévy Dubuis,anciens chefs de service, du Dr. Mi-chel Vouilloz, alors médecin canto-nal, et de M. Walter Schnyder quideviendra par la suite le présidentde la commission cantonale.

Walter Schnyder, quels sont leschangements du SCJ depuis lesannées 70?Il y a trente ans, on a assisté à lacréation de structures spécialiséespour les enfants ayant des pro-blèmes spécifiques. On parlait déjàalors d’intégration, mais il nes’agissait en réalité que d’une inté-gration géographique permettantcertes à l’élève ayant des troublesou des retards d’apprentissage, res-pectivement de développement defréquenter une classe régulièremais dans laquelle il ne bénéficiaitpas d’une structure d’aide adaptéeà ses besoins comme c’est le cas au-jourd’hui.

Le début de mon parcours profes-sionnel se situe à la charnière dedeux modèles explicatifs. La psy-chologie de l’enfant était à ses dé-buts fortement imprégnée par l’ap-proche psychanalytique pour qui lacompréhension et le traitement dessymptômes nécessitent un travailcentré presque exclusivement surl’individu. Vers le milieu des années80, la vision est devenue écosysté-

mique, les symptômes ne résultantpas uniquement de l’équation indi-viduelle des patients mais pouvantêtre également considérés commel’expression de dysfonctionnementsdans les systèmes dans lesquels ilssont impliqués.Dans cette nouvelle perspective, leproblème est défini comme résul-tant de la rencontre entre des varia-bles de nature individuelle avec desvariables de nature contextuelle. A partir de là, venir en aide à un en-fant c’est accepter d’analyser sapropre participation à la probléma-tique ou en d’autres termes accep-

ter de faire partie du pro-blème quand on fait par-tie de la solution. Danscette approche, le porteurdu symptôme n’est pas leproblème mais apparaîtplutôt comme le révéla-teur de dysfonctionne-ments du système dansun contexte déterminé. C’est l’un des apportsimportants de l’école deMilan dont Mara Sel-vini est une figure mar-quante.Un peu plus tard, nousavons également eu lachance de profiter del’apport du célèbre

psychiatre Gottlieb Guntern, origi-naire de la vallée de Conches, qui àson retour des Etats-Unis, aprèsavoir collaboré avec les plus grandsthéoriciens et praticiens de l’ap-proche systémique, nous a permisde nous familiariser avec ce nouveloutil.Le contact avec ces deux personna-lités de renommée internationale amodifié en profondeur nos pra-tiques thérapeutiques en faveurdes enfants et des adolescents.

Walter Schnyder: l’histoire du Service cantonal de la jeunesse

Walter Schnyder: l’histoire du Service cantonal de la jeunesse

(R e n c o n t r e

Walter Schnyder a passé près de trente ans à la tête

du Service cantonal de la jeunesse.

Page 40: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

C’est aussi vers 1985 que les écolesprimaires de Martigny ont ouvertleurs portes aux enfants handica-pés, à la faveur du financement parl’AI d’enseignants spécialisés et dedivers thérapeutes (psychologues,logopédistes, psychomotriciens) ve-nus seconder les titulaires de classe.Un certain nombre d’études ont pudémontrer les apports de la poli-tique intégrative tant pour lesélèves handicapés eux-mêmes quepour les autres élèves. Il n’en restepas moins que cette politique quis’est aujourd’hui généralisée danstout le canton n’est pas toujours fa-cile à réaliser: elle nécessite une for-mation spécifique et pragmatiquedu corps enseignant, une trèsbonne formation des enseignantsspécialisés ainsi qu’une informationrégulière auprès des autres ensei-gnants, des parents et des élèves.Dans ce domaine, il faut bien ad-mettre que le processus mis enplace à partir de 1985 devra êtrerenforcé pour satisfaire les attentesplacées en lui. Un défi pour laHaute Ecole pédagogique, pour leService cantonal de la jeunesse etpour le Service de l’enseignement!

Au Service cantonal de la jeu-nesse, le rôle des parents estprépondérant puisque rien nepeut se faire sans leur accord…Les structures spécialisées, publiquesou semi-publiques, ne doivent pasoublier qu’elles sont au service de lafamille et des parents. Chez nous,aucune évaluation et aucun traite-ment ne peut se faire sans l’accorddes parents, à l’exception des situa-tions où la demande provient del’autorité judiciaire ou civile. Leconseiller d’Etat Claude Roch metcontinuellement l’accent sur le rôlecentral dévolu à la famille. Il fautrappeler que les activités du SCJ nese limitent pas au domaine scolaire,même si le problème peut s’y mani-fester aussi et même si les effets desthérapies se répercutent sur le déve-loppement de l’enfant ou de l’ado-lescent en tant qu’élève.

Certains élèves sont aujour d’huisuivis par plusieurs spécialistes.

N’y a-t-il pas selon vous parfoisun excès d’interventions ex-ternes spécialisées, en raisonprincipalement d’un certainmanque de coordination? Lorsqu’on participe à certainesséances de réseau, on peut en effetconstater qu’un enfant est à la foissuivi par un pédiatre, un logopé-diste, un psychologue et que cemême enfant bénéficie d’un appuipédagogique à l’école, tout en sui-vant des séances chez un «théra-peute» d’un courant alternatif. Un

parent peut être suivi pour une af-fection psychiatrique et l’autre pa-rent qui souffre d’une addiction parla Ligue valaisanne contre les toxi-comanies. Cette situation caricatu-rale, bien que rare, peut exister. Ilne fait pas de doute qu’il faut défi-nir une gestion économique dunombre d’intervenants et une coor-dination efficace des mesures. Lenouveau concept pour la pédago-gie spécialisée en Valais, actuelle-ment en consultation, fixe un cer-tain nombre de priorités en matièred’évaluation des besoins des en-fants et des jeunes, ce qui permet-tra de mener une politique plusclaire et plus efficace dans ce do-maine. Je souhaite souligner com-bien il est important d’éviter desaides et des prises en charge aveu-gles, c’est-à-dire sans avoir prati-quer une évaluation clinique appro-fondie. Dans l’évaluation et le suivi,de grands progrès ont été accom-plis, mais la communication doitêtre encore améliorée, notammentauprès du corps enseignant, natu-rellement avec l’accord des parents.

Mais parfois la difficulté neprovient-elle pas précisémentdu fait que les parents ne par-viennent pas à reconnaître leproblème que leur enfant ren-contre à l’école?

Si l’enseignant peut envisager ouaccepter qu’il est susceptible luiaussi de faire partie du problème,alors les parents pourront considé-rer que leur enfant peut lui aussifaire partie du problème. Si lecontexte scolaire n’analyse pas sonfonctionnement et l’impact de ce-lui-ci sur la problématique signa-lée, elle accuse en fait la familled’être la seule cause du problème.Aucune accusation n’aide une fa-mille ou n’importe quel autre sys-tème à se remettre en question età reconnaître ses responsabilités.Ce que nous préconisons, c’est quel’école et les parents acceptent defaire partie du problème, pour en-suite co-construire la solution.Cette posture, exprimée ainsi, peutparaître simpliste, mais elle est es-sentielle à la construction d’un vé-ritable partenariat entre les diffé-rents acteurs concernés.

Le Service cantonal de la jeu-nesse, c’est bien sûr le centrede développement et de théra-pie de l’enfant et de l’adoles-cent (CDTEA), mais aussi plu-sieurs autres unités…Absolument, l’Office éducatif itiné-rant (OEI) a fêté l’année passée son40e anniversaire et dans ce secteuraussi l’évolution a été importante. Al’OEI, l’accompagnement du jeuneenfant souffrant d’un handicap etle soutien qu’il convient d’apporterà ses parents, est assuré par des pé-dagogues spécialisés. Cet Officejoue par ailleurs un rôle importantde collaboration et de coordinationavec les crèches et avec les écoles(classes enfantines, première pri-maire). L’Office de la protection de l’en-fant (OPE) assume des mandats of-ficiels confiés par les autorités ci-viles, judiciaires et pénales, en pro-posant des mesures de protectionet de prévention. Les situationsproblématiques liées aux divorces,à l’adoption ou à toutes les autressituations humaines difficiles sontnombreuses et, dans ce contexte, letravail de l’OPE est essentiel. Tout le secteur des instituts d’édu-cation spécialisée est également

38 Résonances - Octobre 2010 )

«Il est important d’éviterdes aides et des prises encharge aveugles.»

Page 41: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, octobre 2010

( Résonances - Octobre 2010 39

important. Notre canton dispose au-jourd’hui de 220 places dans ce do-maine. Bien que le placement d’unenfant dans une institution spéciali-sée n’est jamais un acte banal, nousconsidérons cette ressource commeindispensable et complémentaireaux ressources ambulatoires.Je tiens aussi à mentionner l’excel-lent travail accompli par le déléguéà la jeunesse pour la promotion dela jeunesse. D’une manière tou-jours plus importante ce secteurs’investit dans les grands pro-grammes de prévention tels quel’éducation donne la force, 72heures, le lien fait la force. Il béné-ficie du soutien des différentes uni-tés du Service, des organisationsdes jeunes et des communes.

Quant au secteur de l’accueil extra-familial, avec les structures d’ac-cueil à la journée pour les enfantsde 0 à 12 ans, il s’est rapidementdéveloppé en quelques années. En1998, le budget de mon Servicepour ces structures était de 10’000francs et aujourd’hui, grâce à la loicantonale en faveur de la jeunesse,une loi que certains cantons nousenvient, il a dépassé les 7 millionsde francs par année. J’estime quele Valais peut être fier de sa poli-tique familiale dans ce domaine.

Parlons aussi de la médiationscolaire…Avec la médiation scolaire, le butétait de renforcer l’école, en créantune force d’intervention interne età bas seuil. Le médiateur est un en-seignant formé sous la direction duService cantonal de la jeunesse etla LVT qui peut venir en aide auxjeunes en difficulté ou l’orientervers un spécialiste si nécessaire. Jesuis très fier de la médiation sco-laire valaisanne: c’est pour moi

l’une de nos grandes réussites dansle domaine de la prévention.

Quel est à votre avis le plusgrand défi pour l’avenir du SCJ?Les activités du Service cantonal dela jeunesse étant extrêmement va-riées, les défis sont dès lors très dif-férents d’un secteur à l’autre. Parexemple, pour l’accueil à la jour-née, dans certaines régions peupeuplées, il va falloir trouver des ré-ponses encore plus importantes viales mamans de jour. Des solutionstrès pragmatiques et flexibles doi-vent encore être trouvées dans plu-sieurs secteurs et il s’agira assuré-ment d’adapter certaines structuresaux besoins de la société actuelle. Du côté de l’école, tout en dévelop-pant la politique intégrative, il fautmaintenir et peut-être spécialiserdavantage l’offre des institutions.En ce qui concerne la collaborationentre le CDTEA et l’école, une com-mission mixte a été mise en placepour la renforcer. Il est évidentqu’un psychologue doit pouvoir in-tervenir dans un délai de deux jours,idéalement le jour même, face àtoute situation problématique, defaçon à pouvoir poser un diagnosticrapidement, mais là nous devonsmalheureusement faire face à unmanque de ressources humaines. Autre point d’amélioration, je suisd’avis qu’il faut renforcer la colla-boration avec la Haute Ecole péda-gogique. Les futurs enseignantsdevraient être mieux informés desdysfonctionnements dans le déve-loppement psychologique, les trou-bles d’apprentissages et du dys-fonctionnement au niveau du com-portement. Il est essentiel que lesformateurs de la HEP dans ce do-maine disposent en plus de leursconnaissances théoriques dans cesdomaines d’une expérience pra-tique et clinique solide. Enfin, de manière plus générale, lepartenariat entre le canton et lescommunes est à clarifier.

Que souhaitez-vous pour l’écolede demain?L’école doit absolument rester leterritoire des enseignants et non

celui des spécialistes. Cependantelle doit pouvoir faire appel auxspécialistes lorsqu’elle ne parvientpas, après avoir activé toutes lesressources internes, à gérer cer-tains problèmes. A mes yeux, il se-rait important que les enseignants,et en particulier les titulaires declasse, tout comme les collabora-teurs du SCJ, puissent développerdavantage de compétences entre-preneuriales.

Quel sera votre menu pour la re-traite? Famille, chasse, vigne…Oui, mais je suis et resterai en pre-mier lieu président de l’EMS de no-tre région. Je veux m’investir da-vantage dans cette activité. A côtéde cela, je me suis inscrit à l’Institutuniversitaire Kurt Bösch pour sui-vre la formation en psychologie ju-diciaire. J’envisage d’ouvrir uneconsultation à Viège pour conti-nuer à exercer mon métier, sachantque durant ma carrière de chef deservice, j’ai toujours conservé unpetit temps partiel pour exercermon activité de psychologue et depsychothérapeute. J’ai par ailleursun projet, avec l’Université deBerne, concernant le développe-ment psycho-social de jeunes quiont été placés dans une institutiond’éducation spécialisée. Et commeje suis grand-père, je me réjouis depouvoir profiter de ce nouveaurôle de manière plus régulière no-tamment en me promenant avecmon épouse et la petite SophiaMaria dans les ruelles de Viège.

Propos recueillis par N. Revaz

Pour en savoir plus sur le par-cours de Walter Schnyder, cf. ar-ticle paru dans le numéro 1.2010de Psychologie et éducation, larevue de l’association intercanto-nale des responsables de servicescantonaux de psychologie sco-laire, de l’enfant et de l’adoles-cent.www.skjp.ch/fr/pue/pue_index.html

«La médiation scolaireest l’une de nos plusgrandes réussites enmatière de prévention.»

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Didactiquedu français

Rédigé par quatre didacticiensissus des principaux paysfrancophones, la France, leQuébec, la Belgique et laSuisse, ce livre présente ladidactique du français à la foiscomme une discipline deformation et une discipline derecherche, et tente derépondre aux principalesquestions que se posent lesenseignants de français. Lechamp de la didactique dufrançais, le travail del’enseignant de français, lescontenus de l’enseignementdu français et la recherche en

didactiques du français langue première constituent les quatreparties de cet ouvrage qui s’adresse en priorité aux futursenseignants et aux enseignants en exercice qui souhaitent mieuxsituer et orienter leur pratique.

Claude Simard, Jean-Louis Dufays, Joaquim Dolz et ClaudineGarcia-Debanc. Didactique du français langue première.Bruxelles: De Boeck, coll. Pratiques pédagogiques, 2010.

Pédagogie de l’intégration

La pédagogie de l’intégration est une approche curriculaire quivise la qualité pour chaque élève, chaque étudiant. Basée sur leprincipe de l’intégration des acquis de l’apprenant, qui amènecelui-ci à pouvoir faire face à des situations complexes, elle offredes bases concrètes pour aborder de manière simple, profonde etcontextualisée les programmes d’études, l’organisation desapprentissages ou encore les dispositifs d’évaluation.Conçue pour tous les niveaux de l’enseignement, de l’éducationpréscolaire à l’université, elle est basée sur une méthodologie quia fait ses preuves dans de nombreuxpays, que ce soit en termesd’efficacité ou d’équité. C’estcette approche que XavierRoegiers, déjà auteur deplusieurs ouvrages en lien aveccette thématique, présentedans son dernier ouvrage.

Xavier Roegiers. La pédagogiede l’intégration: des systèmesd’éducation et de formation aucœur de nos sociétés. Bruxelles:De Boeck, coll. Pédagogies endéveloppement, 2010.

40 Résonances - Octobre 2010 )

Lire à l’adolescence

Quels lecteurs? Quel accès?Quels livres? Quel rôle pourl’institution? Quels projetspour stimuler la lecture desadolescents? Telles sont lesgrandes questions d’ouverture des cinq grandschapitres de cet ouvrage sur la lecture des adolescents.Pour bien cerner le lecteur-type, les auteures ontinterrogé 235 élèves entre 16et 17 ans. En demandant parexemple aux jeunes denommer les trois dernierslivres lus, il ressort que deuxtiers des titres correspondentà des lectures imposées, ce qui

La sélection du moisLa sélection du mois( L i v r e s

E n r a c c o u r c i

Rodmoavie

Inscriptions pour la tournée 2011Roadmovie, séances de cinéma itinérantes au cœur desvillages suisses, a entamé sa tournée 2010. Pour lesécoles intéressées, il est d’ores et déjà possible des’inscrire pour 2011.www.roadmovie.ch

Allez savoir!

Sommet de la francophonieLe Magazine quadrimestriel de l’Université de Lausanneaborde dans sa dernière édition la question des 23langues en Europe, en lien avec le Sommet de la

francophonie. Un atout ou une folie? La linguiste Anne-Claude Berthoud tente de démontrer l’enrichissement decette diversité linguistique. Il est aussi question de laSuisse pays de Cocagne. www.unil.ch/unicom/page6524.html

PER

Plateforme en ligneLa plateforme est désormais ouverte au public, àl’occasion de la formation des personnes chargées de lamise en œuvre du PER (plan d’études romand) dans lescantons romands. La navigation se fait par domaine, pardiscipline, par cycle, par thématique ou par objectif.www.plandetude.ch

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incite les auteures à sedemander notamment quelleest la place de la lectureobligée dans le temps delecture des élèves. Cetouvrage est, pour reprendreles mots de Philippe Meirieu,infiniment précieux, à plusd’un titre.

Edmée Runtz-Christan etNathalie Markevitch Frieden(préface de Philippe Meirieu).Lire à l’adolescence. Réalités et stratégies delecture. Paris: Chroniquesociale, 2010.

Un projet pour… apprendre à penser à l’école élémentaire

La collection Un projet pour…s’enrichit régulièrement denouveaux titres. Après unprojet pour… philosopher àl’école, enseigner le travail de

groupe, travailler l’image et les médias, associer jeux etapprentissages…, voici Un projet pour… apprendre à penser etréfléchir à l’école maternelle. Eh oui, pratiquer des activités àvisée philosophique à l’école maternelle, c’est possible. Dans cepetit ouvrage, on y trouve des pistes pour savoir comment selancer, comment favoriser l’engagement de l’enfant, commentnourrir sa réflexion, etc.

Jean-Charles Pettier, Pascaline Dogliani et Isabelle Duflocq. Unprojet pour… apprendre à penser et réfléchir à l’écolematernelle. Paris: Delagrave, 2010.

Réussir à apprendreLe défi des enseignants c’estbien de réussir à faireapprendre autant de chosesque possible à des élèves toustrès différents; à tous les élèves qu’ils soient bons ou en difficultés, d’un milieu socialfavorisé ou non, élèves motivésou élèves difficiles. L’objectif estparfois bien ardu à atteindre.Gaëtane Chapelle et MarcelCrahay proposent, dans leurouvrage co-écrit par deschercheurs en éducation, une analyse de la situation en sefondant sur les recherches scientifiques actuelles. La premièrepartie s’interroge sur les causes «scolaires» de l’échec. L’intérêtréside dans le fait que les enseignants accusent souvent lesparents sans être forcément conscients de leurs propresresponsabilités. Là, le doigt est mis sur les possibilités desurmonter les difficultés qui surviennent en classe. La deuxièmepartie s’attelle à décortiquer les obstacles les plus fréquents:relations sociales en classe, motivation, mais aussi les piègescontenus dans les disciplines de base: lire-écrire-compter. Latroisième partie dresse un portrait spécifique des troublesaffectant certains élèves et de leurs besoins particuliers: leshandicaps, les troubles d’apprentissage, les élèves à hautpotentiel mais aussi les élèves issus de familles migrantes. Le butde cet intéressant ouvrage est que, le défi de taille que représentel’apprentissage soit atteint par tous, vraiment tous.

( Résonances - Octobre 2010 41

E n r a c c o u r c iLa jeunesse débat

Inscriptions pour la finale 2011

La jeunesse débat a pour objectif d’encourager un maximum de jeunes des degréssecondaire I et II à apprendre à débattre (en classe ou lors d’ateliers de préparation). Laméthodologie de débat proposée prépare les jeunes à leur rôle de futur-e-s citoyen-ne-s.Elle vise le développement de compétences personnelles, cognitives et sociales par lapratique de l’exercice complet du débat. En outre, elle aiguise leur esprit critique. LeChampionnat de La jeunesse débat est constitué d’épreuves éliminatoires et de la Finalesuisse. Il permet aux jeunes de faire preuve en public des compétences qu’ils ontacquises en classe ou lors des ateliers. Les établissements scolaires, organisations dejeunesse ou entreprises sont invités à organiser une épreuve éliminatoire avec lesoutien de l’équipe du projet. Le délai d’inscription est le 31.12.2010. Les places sontlimitées! En cas d’intérêt, contactez la responsable romande, Lucie Schaeren:[email protected]. Plus d’information sur www.lajeunessedebat.ch.

Les livres présentés danscette rubrique sont disponi-bles à la Médiathèque Valais.www.mediatheque.ch

Sous la direction de GaëtaneChapelle et Marcel Crahay.Réussir à apprendre. Paris: Puf,2010.

Portfolio européen des langues

Le PEL III pour adolescents à partir de 15 ans et adultes,est le premier Portfolio deslangues suisse soutenu par le site internetwww.portfoliolangues.ch àpartir de sa réédition en 2010(éditions Schulverlag). Le site internet apporte uneaide pour remplir le Portfoliodes langues et permetd’utiliser toutes les fonctionsdu PEL III. Le site donne aussiaccès à l’Europass-passeporteuropéen des langues.

Portfolio européen deslangues, PEL III. Schulverlagplus AG, 2010.

Les frappadingues de Résonances:concoursPour rappel, Résonan -ces lance pour l’annéescolaire 2010-2011 sonconcours de productionsd’élèves, version humour(cf. édition de septem-bre, p. 37). Bla gue oudessin humoristique ou3 à 5 cases sont atten-dus avec curiosité ;-)Des questions: [email protected] ou079 429 07 01.

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L’EcoleLes enfants heureuxapprennent mieuxA la tête de la Conférencesuisse des directeurscantonaux de l’instructionpublique (CDIP), la conseillèred’Etat fribourgeoise IsabelleChassot plaide pour une écoleaussi bien «exigeante»qu’«humaniste». Selon elle:«L’école est, depuis toujours,la caisse de résonance desproblèmes de la société. Lesparents sont prioritairementresponsables de l’éducation deleurs enfants, c’est la loiscolaire qui rappelle cetteréalité. Il s’agit d’une missiondifficile, qui porte sur les choixéducatifs dont ils sontresponsables, mais aussi sur lanécessité de faire grandir lesenfants dans l’amour. Desenfants heureux sont plus àmême d’apprendre, des’intégrer dans un groupe etde gagner en autonomie. Latâche des parents est d’aiderl’école à faire de l’enfant unepersonne responsable, capablede se réaliser dans sa vied’adulte.»Migros Magazine (23.08)

Unité spécialePetites terreursen enfantineSouvent mal éduqués, ilssèment la pagaille en classe,au point de faire craquer leurenseignant. Le canton duValais réagit. «Des enseignantsavec vingt ans de métiercraquent. Ils font un burnout àcause d’enfants quin’obéissent pas du tout,jettent tout par terre, parlentsans arrêt et n’écoutent rien.Un seul de ces enfantsperturbateurs peut gênertoute une classe», confirmeJean-François Lovey, chef duService valaisan de

l’enseignement. Face à cette situation, le canton a créé pour cetterentrée scolaire une unité mobile d’intervention en primaire eten enfantine, comme cela existe déjà au CO. Lorsque desproblèmes de comportement graves sont signalés, sur appel de ladirection à un numéro unique, des enseignants, spécifiquementformés, sont chargés d’intervenir rapidement dans les classesconcernées. Cette unité mobile est composée de conseillerspédagogiques de l’enseignement spécialisé et, selon les besoins,de collaborateurs d’autres services ou d’autorités scolaires.Le Nouvelliste (24.08)

QuébecPas plus d’enseignants masculins au primaireAu Québec, seulement 12% des enseignants du primaire sont deshommes. Et si l’on ne compte pas les profs d’éducation physiqueou d’anglais, le pourcentage d’hommes baisse à 8%. Et lasituation n’est pas près de s’améliorer encore cette année, laproportion d’hommes inscrits au baccalauréat en enseignementest faible. A l’Université du Québec à Montréal, 241 femmes etseulement 19 hommes étaient inscrits au baccalauréatd’enseignement primaire en juin, soit à peu près les mêmeschiffres qu’en 2008. Différents facteurs rebutent les hommes quienvisagent une carrière d’enseignant: le peu de prestige social dela profession, la rémunération insuffisante, la perception négativedu métier d’enseignant et le milieu à prédominance féminine.La Presse (26.08)

L’office de posteGéré par des apprentisDepuis un mois, la poste de Mâche, dans le Jura, est gérée par dixapprentis: cinq de deuxième année et cinq de troisième. Les jeunessont responsables de l’ensemble des affaires courantes, du guichetà la direction. Parmi eux se trouvent huit jeunes filles et deuxgarçons. Ils viennent d’Ajoie, du Jura bernois, d’Emmental, deBienne ou de bien plus loin. Leur point commun est d’afficher uneimmense motivation pour relever le défi de faire tourner un officede poste uniquement entre jeunes en formation, dans un environ -nement bilingue. Les apprentis ne sont pas entièrement livrés àeux-mêmes. Deux coaches sont là en permanence. Le but de cetteformation est que les apprentis apprennent à se débrouiller.Le Journal du Jura (28.08)

EnseignementLa prof d’école, c’est mamanDe plus en plus de parents optent pour les cours à la maison. Dansle canton de Vaud, 80 enfants ont fait leur rentrée à la maison. Cechiffre peut paraître faible, mais ils n’étaient que vingt il y a huitans. Ailleurs en Suisse romande, ce chiffre est stable etproportionnel au nombre d’élèves: 19 à Genève, 8 dans le Jura,une dizaine en Valais, 17 à Neuchâtel, 7 francophones et 5germanophones à Fribourg. En Suisse cette alternative est choisiepar plusieurs centaines de familles, invoquant la violence despréaux, des raisons religieuses, idéologiques ou un niveau scolaire

42 Résonances - Octobre 2010 )

en baisse. Dans la majorité descas, ces élèves réintégrerontl’école publique avant lamaturité pour obtenir undiplôme. Au Tessin, l’école à lamaison est interdite. En Suissealémanique, certains cantonsexigent que les parents aientune formation d’enseignants.Rien de tout cela enRomandie. En général,l’enseignement est de qualité,la motivation des parents esttelle qu’ils mettent lesbouchées doubles.Le Matin (30.08)

Chrétiensfondamentalistes

DemandessurprenantesDes chrétiens fondamentalistesfont des demandessurprenantes à l’écolepublique: ils ne veulent pasd’un moyen d’enseignementparce que des sorcières yapparaissent, ou refusent queleur fille porte un pantalon deski. Dans le canton deFribourg, ces parents causentdavantage de difficultés auDépartement que lesmusulmans. Dans la liste desdoléances abracadabrantes, ontrouve des parents qui sebattent pour que le sapin deNoël, ce symbole dupaganisme, quitte les salles declasse. Et interdisent à leurenfant d’aller écouter unconcert avec ses camarades,sous prétexte qu’il a lieu dansune église. Ces parents sontconvaincus que leur religionest la seule chance de salutpour leurs enfants.Le Matin Dimanche (5.09)

Ils font autrementL’école des écocitoyens«Créer une école au service dela vie qui a pour vocation decontribuer à la formation de

D ’un numéro à l’autreD ’un numéro à l’autre( R e v u e

d e p r e s s e

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citoyens épanouis etresponsables», c’était le paride Caroline Sost, cette jeunefemme de 35 ans a ouvert enseptembre 2007, Living-School,une petite école privée dans leXIXe arrondissement de Paris.Cette année, l’école accueille68 enfants de la maternelle auCE1. Au programme: lire,compter, écrire bien sûr, maisaussi, éducation àl’environnement, audéveloppement durable,à la citoyenneté, à lasanté et surtout,apprendre le savoir êtreet la confiance en soi.«L’éducation actuelle tellequ’elle est proposée nepermet pas de former descitoyens épanouis etresponsables mais plutôt debons exécutants au serviced’un système qui reproduit lesystème. L’école privilégieencore les savoirs et les savoirs-faire, mettant de côté ce savoir-être pourtant si important»,constate Caroline Sost. Nouvel Obs.com (5.09)

Ecoliers françaisFaites des erreurs, c’estce qui fait avancer!L’erreur a mauvaise presse. Enclasse, elle fait craindre la salenote. Au bureau, le reproche.En public, elle met son auteurmal à l’aise. Celui qui setrompe est plus souventdévoré par le remords d’avoirparlé que félicité d’avoir aumoins... tenté. Et pourtant,«l’erreur, c’est positif», scandeMaëlle Lenoir, directrice deParis-Montagne. L’association,qui rassemble chercheurs etétudiants des prestigieusesinstitutions de la montagneSainte-Geneviève, à Paris, aorganisé cet été le festival desciences «Détrompez-vous»,pour réhabiliter ou plutôt«dédramatiser l’erreur».«L’erreur a la même racinelatine que l’errance. Errer, c’estsortir des sentiers battus,prendre le risque de s’égarerpour mieux trouver. C’est la cléde la créativité», analyseMaëlle Lenoir. Organisé autourd’une dizaine d’ateliers, le

Festival d’erreurs incitait les enfants à se tromper pour mieuxapprendre. Contre toute attente, ils ont appris qu’une balle detennis et une boule de pétanque tombent à la même vitesse.Ouest France.fr (7.09)

EducationQuand l’école investit en amont«Face à une récession mondiale qui continue de peser surl’emploi, l’éducation constitue un investissement essentiel pourrépondre à des évolutions technologiques et démographiquesqui redessinent le marché du travail», a déclaré le secrétaire de

l’OCDE, Angel Gurria, en présentant le rapport 2010Regards sur l’éducation. Fort bien. Sauf que la

même publication rappelle que dans la plupartdes pays de l’OCDE, les enseignants sont toujoursmoins bien payés que d’autres professionnels àqualifications égales. De plus, le hasard faitqu’en France, pays hôte de l’OCDE, legouvernement a supprimé quelque 40’000postes d’enseignants depuis 2008. Parallèlement,il annonçait l’ouverture d’«établissements de

réinsertion scolaire» où des jeunes«perturbateurs» de 13 à 16 ans seront «fortement

encadrés» au prix de 15’350 euros par élève et par an, trois foisplus que le coût d’un élève du premier degré. Le Temps (8.09)

Etude britanniqueEffets du stressDes chercheurs de l’Université de Kent en Grande-Bretagne, encollaboration avec le Teacher Support Network, ont trouvé que lesenseignants qui veulent être plus heureux ne devraient pas essayerde faire plaisir à tout le monde. De plus, ils devraient être plusécoutés par leurs gestionnaires lors de discussions sur les objectifs àatteindre. Cette étude menée auprès de 197 enseignants met enévidence que les objectifs de rendement devraient être fixés parles enseignants eux-mêmes, plutôt que d’être imposés par descollègues ou des cadres supérieurs. En fait, les enseignants quiestiment qu’on leur demande plus que ce qu’ils sont capables defaire ont un niveau de stress plus élevés que leurs homologues. Deplus, ces enseignants sont plus nombreux à souffrir de problèmes

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de santé liés au stress commel’épuisement professionnel etont obtenu un indice de bien-être peu élevé.Réseau d’information pour laréussite éducative (8.09)

Réseaux sociauxMon prof, mon amiUtiliser les réseaux sociaux duWeb pour enseigner?Demander aux élèves de faireleurs devoirs sur Twitter? DeParis à Sierre, les enseignantslancent des idées inédites. EnSuisse romande, LyonelKaufmann sera le premier àadopter Twitter dans un cadrescolaire. D’ici début 2011, ceprofesseur d’histoire à la HauteEcole pédagogique du cantonde Vaud fera travailler sesélèves sur le site. Son modèle?Le projet mis en place l’annéedernière à l’Université del’Utah (Etats-Unis). «En 48heures, onze étudiants ontreconstitué sur Twitter labataille de Gettysburg, dit-il.Chacun devait endosser le rôled’un des personnages, dontcelui de Lincoln. Pour cela, ilsont dû reconstruire les faits,trouver des informations et lessynthétiser… Très intéressant!Avec des collègues, nous allonsdonc développer un nouveauscénario en français». EnSuisse, nombre de professeursoptent pour cette alternative.Ou pour de simples blogs ainsique des wikis – des sitesmodifiables par tous lesutilisateurs. François Lombard,chargé d’enseignement enbiologie auprès des professeursdu secondaire à Genève, utiliseces wikis depuis plus de septans. «Mes élèves vont chercheret trier des informations, qu’ilsmettent ensuite dans le wikipour nous les faire partager. Ilsproduisent leur propre savoir!Cela remet totalement enquestion le rapport maître-élèves. Celui qui enseigne n’apas la science infuse, puisqueles étudiants eux-mêmes sontporteurs de compétences etd’idées. 90% de ce qu’ilsapprennent ne vient pas demoi».Le Temps (10.09)

L’école en AllemagneL’enseignement à temps plein est de plus en plus prisé en Al-lemagne, qui ne faisait traditionnellement cours que le ma-tin. Un modèle plébiscité par les mères célibataires et les fa-milles défavorisées. En Allemagne, l’école relève de la com-pétence des Länder. Programmes, cursus, nombre d’annéespour aller au bac (12 ou 13 ans selon les Länder), nombred’heures de cours par jour, tout dépend du Land où on ha-bite. Le modèle traditionnel de l’école à mi-temps – le matinseulement – reste dominant dans le pays. C’est à contrecœurque politiciens et opinion publique ont entrepris de revoir lemodèle scolaire à mi-temps. Le choc de l’étude Pisa est lar-gement responsable de cette remise en question. L’Alle-magne, jusqu’alors convaincue de posséder l’un des meil-leurs systèmes au monde, découvrait avec stupeur que sesécoliers ne figuraient qu’en milieu de classement.La Liberté (2.09)

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44 Résonances - Octobre 2010 )44 Résonances - Octobre 2010 )

Pour des idées de sorties ou de rencontres culturelles avecvos élèves: www.vs.ch/ecole-culture > Agenda.

ARTS VISUELS, DESIGN ET ARCHITECTURE

Jusqu’au 1er nov. 2010Château de St-Maurice

Exposition Carnets de voyageshier et aujourd’huiLe château de Saint-Mauriceprésente les œuvres, parfoisméconnues, de quinze peintreset dessinateurs autour duthème du voyage. Undocument pédagogique peutêtre téléchargé pour faciliterla tâche des accompagnants.http://expochateau.ch

THÉATRE

Spectacle pour scolaire

Le tour du mondeen 80 joursLes comédiens du Desperad’osThéâtro’s vous proposent cetteadaptation du roman de JulesVerne Le tour du monde en 80 jours avec son livretpédagogique pour desreprésentations scolaires pourla saison 2010-2011.Contact: Sylvia Fardel, 079 426 53 05,[email protected]

MUSIQUE

De nov. 2010 à mai 2011

Concerts scolairesOrchestre duConservatoire et duPetit Orchestre duConservatoireProgramme surwww.vs.ch/ecole-culture >Etincelles de culture > Agenda

Degré primaire: M. Jean-Maurice Delasoie,HEP (027 606 96 23 - [email protected])Degré CO: M. Claude-Eric Clavien, HEP (027 321 12 28 - [email protected]).Degré Lycée-Collège: Mme Maria Córdoba, Conservatoire(027 322 25 82 - [email protected]).

SCIENCES

Du 6 octobre au 24 novembre

Nourrir l’animal, manger la viandeDu 6 octobre au 24 novembre, la Médiathèque Valais - Sionaccueillera l’exposition du CREPA «Nourrir l’animal, manger laviande». Tout public, cette exposition retrace le parcours de laviande, de l’animal à notre assiette. Visite commentée pour les enseignants, le mercredi 6octobre à 16 h. Inscriptions jusqu’au lundi 4 octobre etrenseignements auprès de [email protected]édiathèque Valais – Sion, avenue de Pratifori 18www.mediatheque.ch

Jusqu’en octobre 2010

Jardin Flore-AlpeEn 2010, les rosacées sont en fête à Flore-Alpe. C’est l’une desfamilles botaniques les plus riches du monde végétal. Une visiteguidée du jardin en compagnie de l’animatrice permet d’initierles élèves au monde exceptionnel de la botanique et d’enapprofondir certains aspects. Un guide pédagogique est àdisposition des enseignants pour préparer la visite. A Champex,jusqu’au 3 octobre, le jardin accueille également les sculptures del’artiste vaudois Etienne Krähenbühl, lauréat du Prix Sandoz 2009. www.flore-alpe.ch

Jusqu’au 31 octobre 2010

La prédation à laMaison de la Nature -SionL’exposition présentée à laMaison de la Nature deMontorge décline le thème dela prédation sous toutes sesformes. Dans un espaceaménagé en jeu de l’oiegéant, les visiteurs, devenusdes pions chats ou souris,cheminent en jouant lesastuces des prédateurs et deleurs proies. Pour compléter lavisite, une exposition de JeanChevallier, peintre animalier,est présentée dans l’espacecentral.Personnage de contact:Nadège Uldry, 079 523 87 03,[email protected]

Jusqu’au 19 décembre 2010

Espace des InventionsSerrures, ceintures de sécurité,roulements à billes ou vibreursde téléphones portablesrecèlent des trésorsd’ingéniosité. L’exposition del’Espace des Inventions àLausanne est une invitation àdévisser le couvercle, à ouvrirla boîte, à soulever le capotavec une curiosité gourmandepour découvrir avecdélectation les combinesfutées et les astucestechniques géniales quecachent ces objets quotidiens.Dossier pédagogique àtélécharger.www.espacedesinventions.ch

ET AUSSI DANS CE NUMÉRO

Exposition «Pour tout l’or des mots», à la Médiathèquede St-Maurice: cf. pp. 28-29.www.mediatheque.ch

Des idées de sortiesou de rencontres…

Des idées de sortiesou de rencontres…

Service de la culture

( A genda

Ecole-Culture

Année scolaire 2010-2011

Spectacle «Gare au loup!»Spectacle tout public dès 5 ans dethéâtre d’objets et de marionnettes,librement inspiré du conte des frèresGrimm, «Le loup et les septchevreaux». Un conte traditionnel revisité en «thriller»moderne et comique qui ne manquera pas de divertir petits etgrands! Création et jeu: José-Manuel Ruiz et DanièleChevrolet. Musique: Françoise Albelda.Avec le soutien d’Etincelles de culture (www.vs.ch/ecole-culture),le prix de ce spectacle est de 600 francs par représentation.Plus d’infos: [email protected] - 079 283 03 87.

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Pour répondre aux comportementsinadaptés de certains élèves au cy-cle d’orientation, une unité canto-nale et une classe relais (une dansle Valais romand et une dans leHaut-Valais) ont été testées pour leCO dès 2008. Depuis cette rentrée,le dispositif est renforcé au CO etdes structures vont être expérimen-tées pour les degrés enfantins etprimaires, avec évaluation en mars2011 et en mars 2012.

Au total, six enseignants vont œu-vrer de diverses manières pour ré-duire les graves difficultés de com-portement à l’école. Jean-FrançoisFavre poursuit son activité d’ensei-gnant dans la classe relais et Su-zanne Fink Canossa, enseignanteprimaire, a une décharge de 20%pour mettre en place un projet dansl’établissement scolaire où elle en-seigne, à savoir Saxon, et celui-cipourrait ensuite être transposé dansd’autres écoles du canton. Les au-tres sont enseignants ressources àtemps partiel: Chantal Dorsaz (50%- arrondissement I-II-III, sauf le COde Ste-Jeanne-Antide à Martigny)et Danny Défago (57,7%, arrondis-sement IV-V-VI + CO Ste-Jeanne-An-tide) interviennent au niveau duCO, tandis que Brigitte Demuth(100%, arrondissement IV-V-VI) etJean-Paul Fai (80% - arrondissement

I-II-III) sont les deux enseignants res-sources nommés pour le primaire.La répartition des tâches se fait apriori par arrondissement, tout enlaissant place à une certaine sou-plesse, en fonction des disponibili-tés et des domaines de compétencede chacun.

La structure est une émanation desréflexions de la Commission canto-nale pour les élèves au comporte-ment inadapté, présidée par RenéSalzman (et jusqu’à sa nominationau poste d’adjoint du DECS parMarcel Blumenthal). Les six ensei-gnants sont rattachés pour l’aspectpédagogique au Service de l’ensei-gnement, via l’Office de l’enseigne-ment spécialisé et son responsable,Michel Délitroz. Un groupe de pilo-tage, composé des six enseignants,de Danièle Tissonnier, collaboratrice

( Résonances - Octobre 2010 45

scientifique du Service de l’ensei-gnement, de Jean-Daniel Métrailler,représentant des inspecteurs de lascolarité obligatoire, et de Made-leine Nanchen, représentante desconseillers pédagogiques, se réunirarégulièrement pour faire le pointsur le fonctionnement des struc-tures mises en place et faire émer-ger les besoins en formation conti-nue ou en soutien.

Structure renforcée au COAu niveau du CO, la structure expé-rimentée dès 2008, qui se décline endes mesures internes, une unité can-tonale et une classe relais, est pé-rennisée. Lorsque la direction doitfaire face à des troubles du compor-tement qu’elle n’arrive pas à résou-dre en interne, Chantal Dorsaz etDanny Défago peuvent apporterleur aide. Si la situation le nécessite,une unité cantonale, composée deconseillers pédagogiques de l’ensei-gnement spécialisé et, selon les be-soins et demandes, de l’inspecteurd’arrondissement et/ou d’un spécia-liste du CDTEA (Centre pour le dé-veloppement et la thérapie de l’en-fant et de l’adolescent) ou de l’OPE(Office pour la protection de l’en-fant), peut compléter le dispositif.Les enseignants ressources ont pour

«Enfant au comportementinadapté»: des solutions

«Enfant au comportementinadapté»: des solutions

Brigitte Demuth, Jean-Paul Fai et Suzanne Fink Canossa: l’équipe pour lesclasses enfantines et primaires.

Danny Défago, Chantal Dorsaz et Jean-François Favre: l’équipe pour le CO.

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tâche d’analyser, d’intervenir, deconseiller, de soutenir, d’accompa-gner les élèves, les enseignants etles directions concernés par des en-fants ou adolescents aux comporte-ments particulièrement perturba-teurs. Ils ont également un rôle àjouer dans le cadre de la préven-tion. Une troisième fonction leur estdévolue, à savoir assurer la coordi-nation entre les différents parte-naires scolaires impliqués, les autresmembres de l’unité cantonale, lesentreprises qui acceptent les jeunescomme stagiaires et la classe relaispour la gestion générale des élèvesau comportement inadapté.

Jean-François Favre, enseignant dela classe relais, fonctionne à pleintemps dans cette structure organi-sée sur les cinq jours ouvrables(mercredi après-midi compris). Ou-tre les tâches de gestion et d’ensei-gnement, il est responsable de lacoordination avec les établisse-ments de provenance, de mise enplace d’activité de prévention et dusuivi. Quatre après-midi par se-maine sont consacrés à des stagesprofessionnels en entreprise et làl’enseignant doit gérer la prise decontact, le financement, etc.

Des mesures adaptées expérimentées en enfantineet au primairePour la scolarité enfantine et pri-maire, le principe de la mise enplace de mesures internes aux éta-blissements scolaires et la mise àdisposition d’une unité cantonalepar région linguistique se calquentsur le modèle introduit au CO, avecBrigitte Demuth et Jean-Paul Faicomme enseignants ressources. Parcontre, la classe relais, inappro-priée pour de jeunes élèves, estremplacée par un système d’aideset de relais de proximité proposésou mis en place par l’unité canto-nale. Il peut s’agir notamment d’untemps de présence ponctuel dansla classe ou l’établissement con -cerné, d’heures de soutien non per-manent attribuées pour la gestiond’une situation particulière, du pla-cement momentané ou plus dura-ble d’un élève dans une autreclasse, etc.

L’ensemble du dispositif vise à trou-ver des solutions rapides et dura-bles pour les élèves au comporte-ment inadapté à l’école et à soute-nir les actions de prévention.

46 Résonances - Octobre 2010 )

Regards croisés deJean-François Favreet Danny Défago

Jean-François Favre, enseignant dela classe relais, et Danny Défago,enseignant ressource de l’unitécantonale, ont l’expérience de lastructure – classe relais et unité can-tonale – testée depuis 2 ans au CO,aussi il semblait intéressant de leurdemander quelques précisions surson fonctionnement. A noter que laclasse relais, depuis son ouverture,a accueilli une trentaine d’élèves etque les interventions pour apporterdes solutions d’aide aux écoles ontété nettement plus nombreuses.

Tout d’abord, comment défini-riez-vous la classe relais?Danny Défago: C’est une structured’accueil délocalisée, à Sion sur lesite du collège de la Planta pour leValais romand et à Viège pour leHaut-Valais, permettant de recevoirtemporairement les élèves qui pré-sentent de graves difficultés decomportement. Les élèves y vontpour une période de 4 à 8 semaines,pour réfléchir à leurs problèmes ettrouver des solutions de remédia-tion, avec l’objectif de les faire réin-tégrer leur classe. Jean-François Favre: Dans la classe,le programme est le même que celuiqu’ils suivraient dans leur classed’origine pour les branches princi-pales, par contre on fait l’impassesur les branches éducatives et cultu-relles. Je suis avec les élèves lors despauses de midi. Quant aux après-midi, ils permettent les stages en en-treprise. Le mercredi après-midi estlui consacré au sport, à l’orientationprofessionnelle ou à d’autres activi-tés. La classe relais est une sanctioncertes, cependant pour l’élève cedoit être perçu comme une chance.Certains prennent conscience deleur attitude inappropriée et profi-tent de ce temps dans la classe relaispour évoluer positivement. Afind’éviter toute stigmatisation, le pla-cement n’est pas mentionné dans lecarnet scolaire.

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Comment se fait le signalement?Danny Défago: Sur appel de la di-rection, je vais sur place pour éva-luer la situation, voir le type de me-sures à prendre. Le placement n’in-tervient que lorsque toutes lesautres solutions ont été épuisées. Etdepuis cette année, les enseignantsressources pourront épauler les en-seignants, de façon à pouvoir trou-ver ensemble les solutions les mieuxadaptées au contexte de la classe.

L’une des difficultés pour l’en-seignant, n’est-ce pas de devoirabsolument en référer à sa di-rection et pour celle-ci de devoirprendre contact avec l’inspec-teur?Danny Défago: J’ai le sentimentqu’en effet ce n’est pas toujours fa-cile pour un enseignant de ne paspouvoir nous appeler directement.D’un autre côté, cela évite la banali-sation de notre intervention.Jean-François Favre: C’est sommetoute assez logique de devoir en in-former la direction, puisque cela si-gnifie que toutes les ressources in-

ternes à l’établissement ont déjà étéactivées. C’est un rempart contre lesdemandes excessives. Il faut éviterque chacun considère de petits pro-blèmes de comportement commeingérables.

Les élèves placés en classe relaisont-ils seulement des problèmesde comportement ou ont-ilsaussi de très faibles résultatsscolaires?

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Jean-François Favre: Les deux sont leplus souvent liés, puisque les élèvesqui ont un comportement difficileont la plupart du temps été larguésau niveau des résultats scolaires. Leurattitude inadaptée est fréquemmentune réaction à ce décrochage.

Quel est votre bilan sur la struc-ture mise en place au CO pour la3e année?Danny Défago: Dans l’ensemble, onpeut dire qu’il est plutôt très positif.Jean-François Favre: Nous n’avonspas toujours des informations sur lesuivi de l’élève. Certains enseignantsdonnent des nouvelles, d’autres pas.Danny Défago: Si l’on n’est plus ap-pelé dans l’école en question, on endéduit que tout se passe bien.

Quel regard portez-vous sur l’ex-périmentation en enfantine etau primaire d’une structure, hor-mis la classe relais, largementbasée sur celle mise en place auCO?Jean-François Favre: C’était logiquede commencer par le CO, car c’est àcet âge que les problèmes sont lesplus criants, toutefois si l’on sou-haite éviter les problèmes, il faut in-tervenir dès l’enfantine et aussi da-vantage travailler sur l’axe de la pré-vention.Danny Défago: L’élargissement de lastructure répond à une demande etpermet cette prévention d’une ag-gravation des situations.

Propos recueillis par Nadia Revaz

Michel Délitroz, responsable del’Office de l’enseignement spécialisé«Les troubles de comportements à l’école pé-jorent l’enseignement et peuvent perturbergravement le travail de l’enseignant dans saclasse. Chacun peut être fragilisé, aussi il n’y apas de jugement de valeur à avoir. Face auxélèves au comportement inapproprié, on serenvoie trop souvent la balle entre l’école etles parents. L’enseignant doit essayer de trou-ver des solutions, avec l’aide des parents si né-cessaire et, s’il ne parvient pas à gérer la situa-

tion, la direction doit user de son autorité. Il est important d’éviter de déres-ponsabiliser les enseignants et les directions scolaires et de les aider dans lamise en place de mesures de prévention et d’intervention. C’est à l’école dedévelopper des ressources à l’interne, par exemple en lien avec le climat declasse ou la solidarité entre collègues, pour gérer ces problèmes de comporte-ment et ce n’est que lorsque les situations graves n’ont pas pu être résolues àl’interne de l’établissement que l’unité cantonale doit être appelée. Désor-mais, les écoles savent à qui s’adresser lorsqu’elles sont démunies. C’est en-suite à l’unité cantonale d’identifier l’instance qui doit prendre en charge laproblématique, de façon à assurer un meilleur suivi que jusqu’à présent. LeCanton du Valais, avec cette structure notamment, essaie de maintenir le capd’une certaine autorité dans l’école, estimant qu’un minimum de discipline enclasse est nécessaire pour permettre aux élèves d’apprendre.»

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