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Dérèglementation : ils n'en ont jamais assez !

2 000 fonctionnaires en manifestation à Bordeaux, mardi 26 janvier2 000 fonctionnaires en manifestation à Bordeaux, mardi 26 janvier

DROIT DU TRAVAIL

Jeudi 28 janvier 2016 - N° 2135 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 28 janvier 2016

ACTUALITÉEN LUTTE

LOGEMENT-EYSINES-CARÈS-CANTINOLLE

Dans les clous mais pas suffisantLes opérations « 50 000 logements autour des axes de transports collec-tifs » commencent à se préciser dans Bordeaux-Métropole. Après celle du Bouscat, c’est une opération à Eysines qui a été présentée lors du Conseil métropolitain du 22 jan-vier. Élue communiste d’Ambarès, présente dans la société publique La Fab qui gère ces opérations, Odile Blein a donné son appréciation sur cette nouvelle opération.

« C’est une opération de grande importance qui nous est présen-tée. D’abord parce qu’il s’agit de la première grande opération prise en charge par la Fab dans le cadre des opérations « 50 000 logements autour des axes de transports collectifs ». Avec 750 logements, c’est une opération d’ampleur qui est en effet engagée. D’autant qu’elle l’est dans un secteur aux enjeux écologiques notables, considérant la présence des sources de Cantinolle et l’enjeu de protection de l’eau potable. C’est une zone impor-

tante enfin parce qu’elle entend redon-ner de la cohérence dans une zone où l’installation d’activités économiques s’est faite de manière anarchique et où la présence de populations nomades ou sédentarisées exige des réponses sociales adaptées.Dans ces conditions, nous considé-rons que le projet présenté est ambi-tieux et qu’il répond correctement aux enjeux fixés. Au bémol près, évidem-ment, des logements sociaux. Cette opération est en effet « dans les clous » fixés par la Métropole à la Fab, c’est à dire une répartition en trois tiers entre logement social, accession sociale ou modérée, et accession libre. Mais avec cette règle, la Métropole ne se donne pas les moyens de répondre aux besoins de la majorité des ménages de l’agglomération puisque 70 % d’entre eux sont éligibles aux critères des logements sociaux.30 % de logements sociaux, c’est donc insuffisant. Mais nous notons avec intérêt les efforts qui sont réalisés sur les 70 % de logements restants. Qu’ils

soient « libres » ou en « accession abor-dable », le travail qu’entend réaliser la Fab sur les prix de vente constitue une piste intéressante pour la Métropole. Sur le logement, la prise en compte des populations déjà installées sur Carès-Cantinolles aurait peut-être dû interroger sur l’intégration de loge-ments d’urgence dans cette opération. Notre groupe est assez favorable à ce que la Métropole définisse une règle qui systématise la programmation de logements d’urgence pour les per-sonnes en difficulté, dans toutes les opérations d’aménagement.Enfin, c’est avec satisfaction que nous voyons réapparaître dans cette opération l’ambition issue du dernier mandat autour des « 50 000 hectares pour la Nature », tant sur la partie Carès que sur la partie des sources de Cantinolle. Ces opérations 50 000 hectares sont un accompagnement indispensable de l’urbanisation gran-dissante de notre agglomération. »

CONSEIL MUNICIPAL

Juppé se cache mal derrière ses lunettes rouges

Le conseil municipal du 25 jan-vier a été l’occasion d’une « petite phrase » du maire de Bordeaux qui a fait semblant de regretter l’absence d’élus communistes dans celui-ci. Une pirouette qui cache mal son programme partagé avec François Hollande.

Alain Juppé a changé, c’est même lui qui le dit. Il s’est apaisé, arrondi et parfois, il sourit ! La semaine, il danse dans les maisons de retraite ; le week-end il pose en Une des magazines branchés. Tout ça, on le savait ; c’est écrit dans les journaux, c’est dit à la télé. Mais l’autre jour, en conseil municipal, quelle ne fut pas la surprise du public lorsque, un regard fermement posé au-dessus de ses lunettes rouges, il a avoué : « Je regrette parfois l’absence d’élus com-munistes dans ce conseil… » Fichtre ! Les communicant(e)s qui l’entourent ne seraient-ils pas allés trop loin ? Lui qui, il y a quelques mois encore, ne voyait pas la différence entre un élu du F-Haine et un élu « d’extrême gauche », donc communiste… Quelle dégringolade !Heureusement pour sa santé, la réalité est un peu plus perverse. Car c’est à l’occasion d’une délibération proprement scandaleuse présentée à son conseil, qu’il a lancé cette boutade

provocatrice à l’attention des élus socialistes municipaux. Par cette déli-bération, il était demandé au conseil d’approuver la vente aux enchères d’un des plus anciens et des plus beaux des monuments historiques de la ville de Bordeaux. Niché à deux pas de la place Pey-Berland, au 71 de la rue du Loup, l’hôtel de Ragueneau abritait, jusqu’il y a peu, les archives munici-pales. Sa façade surprend et ravi le promeneur, à la belle saison la glycine habille ses balcons et le tout (façade, glycine, cour intérieure) est classé aux Monuments historiques. Vidé de ses archives qui ont déménagé vers la Bas-tide, le bâtiment est en piteux état et de lourds travaux seraient nécessaires. Mais la ville est engagée depuis plusieurs mois dans une procédure de vente à tout-va des bâtiments municipaux. En conseil municipal, l’adjoint aux Finances, Nicolas Flo-rian, a expliqué que cette vente servi-rait à compenser les investissements réalisés sur les nouveaux bâtiments de la Bastide. Mitraillé de questions par l’opposition municipale, il aura tout tenté pour justifier cet abandon de patrimoine ; la ville de Bordeaux, 16 % de logements sociaux soit 1 % de plus depuis 20 ans, aurait même envi-sagé de construire… des logements sociaux dans cet hôtel XVIIe siècle ! « La simple rénovation aurait coûté 7 millions d’euros », se désole le secrétaire

départemental des Républicains… ! Et puis, un peu à court d’arguments, il ressort son préféré, le plus vrai : « Si les dotations de l’État n’avaient pas chuté comme elles l’ont fait, si l’État ne nous faisait pas les poches en permanence, peut-être pourrions-nous mener une autre politique ! » En face, le socialiste conseiller de l’Élysée, Vincent Feltesse, fulmine. « Rien à voir ! » Et c’est là qu’Alain Juppé regrette l’absence des communistes : « Ils pourraient rap-peler de temps en temps la réalité de la politique gouvernementale et cela vous ferait peut-être du bien. »Peut-être, monsieur Juppé. Mais peut-être aussi en profiteraient-ils pour rappeler que votre propre pro-gramme pré-présidentiel prévoit la réduction de 100 milliards d’euros de la dépense publique. Une coupe dont il y a peu de chances qu’elle épargne les collectivités locales. Peut-être les communistes rappelleraient-ils que ce même programme prévoit le non-remplacement d’un départ en retraite sur deux dans la fonction publique et donc, la réduction des services publics. En tous les cas, il n’y aurait aucune chance que les élus communistes viennent au secours de cette grande braderie du patrimoine municipal et ils auraient sûrement des idées pour occuper les locaux vides de l’hôtel de Ragueneau. Et comme le Front natio-nal, représenté au conseil municipal, a proposé l’installation d’un « musée de la culture gasconne » dont sa repré-sentante venait de découvrir l’exis-tence, des élus communistes auraient sûrement profité de l’approche de la célébration du 222e anniversaire de l’abolition de l’esclavage pour pro-poser qu’un mémorial ou un musée y soit consacré. Un autre monde, en somme…

Rémy Duvignau

LIBOURNE

Grève à Schneider Electric

Les salariés de la SFCME (Société Française de Construction Mécanique et Électrique) groupe Schneider Electric à Libourne se sont mis en grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO. Une première depuis longtemps !

Alors que les résultats de ce groupe sont satisfaisant pour 2015, plus 5 %, que le PDG a vu sa rémunération annuelle globale augmentée de 19 % pour atteindre 5,61 millions d’euros, il n’est proposé aux salariés que 0,5 % d’augmentation sala-riale. Leurs revendications portent sur une augmentation générale de 2,5%, d’une revalorisation des primes d’ancienneté, pompier et d’équipe, équivalentes à celle du groupe Schneider Electric, de la création de 10 postes en CDI. Le pourcentage d’emplois intérimaire est très élevé dans cette entreprise malgré l’intervention et les constatations de l’Inspection du Travail. Ils demandent également le paiement de la journée de solidarité et l’octroi de 2 journées enfant malade.

La cinquantaine de salariés en lutte, qui en était à son 3e jour de grève lundi, a reçu l’appui de l’Union Locale CGT de Libourne, de l’Union Départementale CGT de la Gironde et de la Fédération de la Métallurgie.

GOODYEAR

La solidarité gagne du terrain

Partout en France, syndicats, associations, partis et citoyens s’investissent pour exiger la relaxe des Goodyear.

Aux quatre coins de la France, la solidarité grossit de jour en jour autour des huit ex-Goodyear d’Amiens condamnés à neuf mois de prison ferme. Des unions locales à la confédération, la CGT s’est évidemment mise en ordre de bataille pour obtenir la relaxe de ses militants, notamment en votant des motions de soutien et en interpellant gouvernement et élus.

Mais ce combat dépasse déjà largement la CGT – les dirigeants de la FSU, de Solidaires et de Force ouvrière ayant déjà fait part de leur soutien aux ex-Goodyear. Cette attaque contre les salariés et leurs défenseurs syndicaux semble même resserrer les rangs dans le mouvement syndical. « Les militants qui se font les porte-voix de la défense des libertés syndicales et démocratiques, des combats pour l’égalité et la justice sociale, n’ont pas à être traités comme des délinquants. Laisser entendre l’existence de “deux poids deux mesures”, permettre que s’ins-talle la criminalisation de ceux qui luttent pour le bien commun, faire du souci de la sécurité une arme contre nos libertés, serait entrer dans des chemins bien obscurs, que nous refusons ! » ont déclaré les unions départementales CGT, CFDT, FO, FSU, CFTC et Solidaires de Seine-Saint-Denis dans un communiqué commun.

La cause des Goodyear mobilise même au-delà des syndicats de salariés, puisque des associations comme le Secours populaire ou la Ligue des droits de l’homme, qui relève « une aggravation continue du climat social », ont réagi pour faire entendre leur révolte face au jugement d’Amiens. Magistrats et avocats, par le biais du Syndicat de la magistrature (SM) et du Syndicat des avocats de France (SAF), ont également fustigé la lourdeur de la sanction pénale infligée aux militants de Goodyear.

D’Europe-Écologie-les Verts à Lutte ouvrière, en passant par le PCF, le Parti de gauche ou le NPA, l’ensemble des partis de gauche a déclaré soutenir les huit ex-Goodyear. Évidemment plus modéré, le Parti socialiste a tout de même jugé la condamnation « excessive et maladroite ». Au-delà des partis, citoyens et salariés de base se sentent aussi concernés : en à peine quinze jours, la pétition (www.change.org/p/francois-hollande-l-appel-des-goodyear) appelant à la relaxe des Goodyear a déjà engrangé près de 150 000 signatures.

« Le gouvernement craint la convergence des luttes pour intimider ceux qui auraient l’outrecuidance de se rassembler pour lutter efficacement contre ses politiques d’austérité », déclarait Didier Le Reste, syndicaliste et élu PCF à Paris. Au-delà donc des pétitions et appels nécessaires, il faut monter le niveau de la mobilisation pour obtenir la relaxe des militants de Goodyear. Le rapport de forces doit se construire dans les territoires, en direction des palais de justice, des préfectures de région, des sièges patronaux. Ce sont la démocratie sociale, les libertés syn-dicales et, partant, le syndicalisme même qui sont attaqués. C’est le moment de remettre au cœur des enjeux la proposition de loi d’amnistie sociale qui avait été portée par les parlementaires communistes et Front de gauche et, au-delà, une proposition de loi portant sur l’obtention de nouveaux droits pour les salariés et leurs représentants, pour leur permettre de contester valablement les plans de casse de l’emploi et faire examiner des projets alternatifs. »

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Les Nouvelles 28 janvier 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

La sécurité, ce n’est pas faire la guerre aux libertés

Le président de la République l’a confirmé, lors de ses rencontres avec les responsables des différents groupes parlementaires, toutes les mesures sécuritaires pressenties jusqu’alors devraient être inscrites dans la réforme constitutionnelle  : déchéance de nationalité pour les binationaux, renforce-ment des pouvoirs des forces de l’exécutif et de police, et, bien évidemment, comme si cela ne pouvait suffire, l’état d’urgence va être prolongé de trois mois.

C’est une bien mauvaise réponse qu’apporte là l’Élysée à une aspiration générale et légi-time des Français, celle de vivre en sécurité.

Parce que oui, nous le constatons tous, l’insécurité existe, mais elle ne trouve pas forcément sa source là où les médias et les forces du capital voudraient nous le faire croire.

L’insécurité pour les travailleurs, c’est le monde du travail où règne les bas salaires généralisés, avec en épée de Damoclès les 3,5 millions de chômeurs qui peuvent venir prendre leur place au premier signe de rébellion.

L’insécurité pour ceux qui œuvrent à faire vivre la solidarité et la lutte face aux injus-tices (qu’elles soient sociales, politiques ou écologiques), c’est de risquer à chacune de leurs actions de se retrouver traités comme des malfaiteurs, assignés à résidence, voir condamnés à des peines de prison ferme comme les syndicalistes de Goodyear.

L’insécurité c’est de ne savoir ni quand ni comment cesseront les changements clima-tiques, quelles en seront les conséquences. C’est de ne pas voir se dégager les solutions qui, à l’échelle du monde, pourrons nous permettre d’y faire face.

C’est en s’attaquant à ces grands défis du quotidien et non en faisant la guerre aux libertés collectives et individuelles, que nous construirons une société où les gens se sen-tiront en sécurité. Par là même, nous ferons aussi reculer la culture de la haine et du repli.

Vincent BoivinetMembre du comité exécutif du PCF 33

ÉTAT D’URGENCE

Décision de justice et mobilisations

ÉTAT D’URGENCE

Mobilisés pour le bien commun

Le Conseil d’État a suspendu, pour la première fois, une assigna-tion à résidence abusive. Un signal positif alors que les défenseurs des libertés publiques tentent de faire vaciller l’état d’urgence et appellent à la mobilisation dans tout le pays.

Les magistrats de la plus haute juridiction administrative, le Conseil d’État, ont sévèrement épinglé l’assi-gnation à résidence de Halim A, vendredi 22 janvier. C’est la pre-mière assignation à résidence, depuis l’instauration de l’état d’urgence, à être suspendue avec condamnation de l’État à verser 1 500 euros pour « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir ».Les magistrats ont récusé avec cer-titude les accusations portées par la police contre Halim A.Cette décision tombe à point nommé pour les défenseurs des libertés publiques, qui tentent de faire vacil-ler l’état d’urgence dont l’Élysée souhaite prolonger la durée de trois mois, au-delà du 26 février, avant de l’inscrire dans la Constitution. Le Conseil d’État examinait, mardi, la requête de la Ligue des droits

de l’homme (LDH) demandant de mettre fin à l’état d’urgence. Maître Patrice Spinosi, avocat de la LDH, a brandi « le risque d’un état d’urgence permanent… ce qui est antinomique ». « On voit bien, qu’aujourd’hui, pro-longer durablement l’état d’urgence tel que c’est envisagé, n’aurait qu’une seule conséquence, réduire durablement des libertés fondamentales et la place de la justice dans notre système de protection d’état de droit », a déclaré le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, sur RFI. « Ce n’est pas une mesure efficace contre le terrorisme, ce serait en revanche une mesure dangereuse pour la République ».François Hollande avait indiqué qu’il souhaitait prolonger de trois mois l’état d’urgence après avoir reçu les responsables de partis représentés au Parlement pour évoquer la question de la révision constitutionnelle. À ce sujet, le secrétaire national du PCF, a déclaré que le chef de l’État maintenait « son objectif » d’inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution. « Il cherche le subter-fuge qui va permettre de rassembler dans le même vote une droite qui est déterminée à voir inscrit le prin-cipe, puisque qu’elle le demande avec l’extrême-droite depuis très longtemps,

et beaucoup de socialistes qui, eux, ne veulent pas en entendre parler ».Pour combattre l’état d’urgence un collectif départemental giron-din « Nous ne céderons pas » a vu le jour.Ce collectif dénonce la constitution-nalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité, mais aussi les attaques extrêmement graves aux libertés syndicales, en particulier les peines de prison prononcées contre les ex-salariés de Goodyear, et les assignations à résidence injusti-fiées des personnes engagées dans des luttes sociales et écologiques.Le collectif a décidé de mettre en place un comité de vigilance, de mener la bataille d’idées auprès des citoyens et d’appeller à une mani-festation.

Nous ne cèderons pas ! Rendez-vous samedi 30 janvier 2016 à 14h30, place de la Victoire.Premiers Signataires en Gironde : Cgt, Fsu, Solidaires, Ldh, Saf, Ac ! Gironde, Resf, Pcof, Ensemble, Parti De Gauche, Npa, Femmes Éga-lité, Ujfp, Jeunes Npa, Pcf, La Cle Des Ondes, Attac 33, Palestine 33, Appel Des 100 Pour La Paix Gironde, Mouvement Burkinabe Des Droits De L’homme Et Des Peuples (Mbdhp) Comité Régional Aquitaine, Eelv.

Mardi 26 janvier, les salariés des trois fonctions publiques se retrou-vaient dans la rue pour défendre la qualité des services et rappeler qu’en attendant le dégel de leur salaire, ils perdent chaque année un peu plus en pouvoir d’achat. Les enseignants qui avaient retenu cette même date pour une manifes-tation sur la réforme des collèges étaient aussi de la partie.

Constamment montrés du doigt, désignés comme responsables de tous les dysfonctionnements et gas-pillages, jalousés pour un statut qui serait exagérément confortable, « les fonctionnaires » subissent, depuis trop longtemps maintenant, une véritable campagne de dénigrement. Jusqu’au ministre de l’Économie dénonçant le statut de ces agents, qui ne serait « plus adapté au monde tel qu’il va » et « surtout plus justifiable ». Et qu’en

est-il du fondement de la mission portée par ces agents, le plus souvent avec compétence ? Qu’en est-il de l’État de droit ? Du bien commun ? Comme dit l’expression populaire : « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ».« Les politiques d’austérité menées ces dernières années et amplifiées ces derniers temps impactent gravement les services publics, rappellent les syn-dicats CGT, FO, FSU, Solidaires, ce qui a des conséquences graves pour les usagers ainsi que pour les personnels. Qu’ils soient titulaires ou contractuels, ils subissent au quotidien une dégra-dation de leurs conditions de travail entrainant des burn-out, des maladies graves, voire des suicides !Les agences de services publics de proxi-mité ferment, que ce soit à la CAF, à la CPAM ou des bureaux de poste... Les usagers sont renvoyés vers des services dématérialisés et cela même s’ ils ont

des difficultés d’accès à internet. Ne pas répondre aux demandes des usa-gers de manière égalitaire et cela sur tout le département est une injustice qui amplifie la défiance des Français. Reconquérir un service public de proxi-mité, c’est la garantie d’une cohésion sociale retrouvée. »Le point d’indice (4,63 €) qui sert à calculer le salaire des agents de la fonction publique est gelé depuis 2010, ils ont donc perdu 8 à 10 % de leur pouvoir d’achat. Par ailleurs, 150 000 postes ont été supprimés depuis 2007.Outre cette question salariale qui les concerne également, les enseignants du secondaire étaient particulière-ment mobilisés, à l’appel de plusieurs syndicats (SNES, SNALC, FO, CGT, SUD…), contre la réforme des collèges qui doit s’appliquer en septembre prochain.

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4 • Les Nouvelles 28 janvier 2016

ÉCONOMIE

DÉRÈGLEMENTATION DU DROIT DU TRAVAIL

Ils n’en ont jamais assez !Le rapport Badinter, remis lundi 25 janvier au gouvernement, fixe les 61 grands principes qui figu-reront en tête du Code du travail. Ils n’empêcheront pas la remise en cause du CDI et des 35 heures par la loi El Khomri, annoncée pour début mars. Les déclarations de Valls et de Macron, soutenu publiquement par le patron du Medef, Pierre Gattaz, ne laissent aucun doute sur l’objectif pour-suivi. Jusqu’à quel recul va nous entraîner cette logique, à vouloir satisfaire un patronat toujours plus gourmand ?

La mission Badinter chargée de dégager les « principes essentiels » du droit du travail remettait le fruit de ses travaux au gouvernement lundi. Les 61 « principes essentiels » relevés par le comité ont été présentés comme une simple reformulation, condensée, de l’état actuel du droit du travail construit par les textes et la jurisprudence.

Cette formulation est pourtant déjà annonciatrice de la casse à venir. La plupart des articles reprennent bien des principes actuels du droit du travail, principe d’égalité, inter-diction des discriminations et des harcèlements, protection de la santé et sécurité, droit syndical, droit de grève sont réaffirmés.

« Un paravent qui cache la vraie grosse réforme à venir, qui sera, elle, très dangereuse », explique la juriste Anne Braun à l’Humanité. « Manuel Valls a précisé hier matin que cette réflexion allait contribuer à renforcer la négo-ciation collective et adapter les règles en fonction des besoins de l’entreprise. La messe est dite. »

Sur le temps de travail, le rapport Badinter dit : « La durée normale du travail est fixée par la loi. » Mais il pré-cise que les conventions collectives et accords pourront convenir d’une durée différente. « En droit du travail, les principes, c’est une chose, mais ce qui compte, c’est leur concrétisation, commente la juriste. Cela ne dit pas

aux gens à quelles règles ils vont être soumis. Ce rapport, c’est la première marche, le préambule d’un futur Code. Ensuite, il y aura une deuxième partie avec toutes les dérogations possibles et une troisième partie sur ce qui est prévu en cas d’absence d’accord collectif. »

Inversion de logique

« À travers cette réforme du temps de travail, ce qui se joue, c’est une inver-sion de logique. On passe d’un système de dérogation, la loi dit quelque chose et m’autorise à y déroger par accord, à un système de supplétivité : ce sont les accords d’entreprise qui fixeront la règle et, en l’absence de tels accords, on retournera vers la loi. (…) Le gouver-nement peut continuer à dire qu’il ne touchera pas aux 35 heures, il y touche fondamentalement. Dans notre législa-tion actuelle, les syndicalistes partaient sur la base de 25 % à 50 % de majo-ration des heures supplémentaires pour négocier. Avec ce nouveau Code, ils vont partir d’une majoration de 10 %. Cela invite à négocier a minima et à abaisser le socle des droits. (…) Si, au-delà de 35 heures de travail, les heures supplémentaires deviennent neutres, c’est la fin des 35 heures de fait. »

Le sacro-saint « assouplissement »

Sur d’autres thèmes, le rapport Badinter conduit à affaiblir certains principes, en réduisant leur champ d’application.

Aujourd’hui, un employeur ne peut procéder à un licenciement écono-mique que s’il a auparavant tout mis en œuvre pour reclasser son salarié. La seule exception jusqu’à présent a été ouverte par les accords de main-tien de l’emploi en 2013. L’article 28 réaffirme que l’employeur doit s’efforcer de reclasser le salarié « sauf dérogation prévue par la loi », préci-sion qui ouvre la brèche.

L’article 13 réaffirme la primauté du CDI et limite le CDD aux « cas prévus par la loi ». Mais il « oublie »

le grand principe actuel du Code du travail en matière de contrats à durée déterminée ou d’intérim : ils ne doivent pas « avoir pour objet ou pour effet de pourvoir durablement des emplois permanents ». Un « oubli » qui n’est pas anodin à l’heure où le Medef ne cesse de réclamer l’assouplisse-ment des CDD et du CDI.

Le premier ministre a également confirmé le projet de plafonnement des indemnités prud’homales qui entraîne « de facto », là encore, une remise en cause du CDI. Si la sanc-tion judiciaire d’un licenciement sans motif valable devient très peu coûteuse, les employeurs auront les coudées franches et les salariés ne verront plus l’intérêt de se lancer dans une action de longue haleine devant les prud’hommes. La fonction pro-tectrice du CDI sera sérieusement écornée.

Remise en cause de la règle majoritaire

Alors que le projet de loi va élargir les domaines où les accords collectifs primeront sur la loi, le gouvernement avait avancé que ce basculement serait limité par le garde-fou de la règle majoritaire : seuls les accords signés par des syndicats représentant plus de 50 % des salariés seraient valables. Mais l’exemple du travail du dimanche -où la règle majoritaire a permis aux syndicats d’empêcher, pour l’instant, la mise en place du travail dominical dans les grands magasins parisiens- a poussé le gouvernement à revoir sa copie. « Il y a des craintes de blocage si on passe directement de 30 % (seuil actuel de validité d’un accord - NDLR) à 50 %, il faut trouver une autre voie », a précisé Myriam El Khomri, qui doit révéler « dans quelques jours » le détail de cette mesure. Sous la pression du chantage à l’emploi, le garde-fou de l’accord majoritaire était déjà très relatif, mais c’est encore trop pour ce gouvernement.

Usurpateurs

En s’attaquant au droit du Travail sous prétexte de modernisation, ce gouvernement continue de nourrir l’idée que les droits des salariés, l’impôt, la protection sociale sont des freins au développement éco-nomique. Il continue à favoriser les intérêts de quelques uns au détriment du plus grand nombre, au détriment de l’emploi, objet d’un véritable chantage dans lequel les grandes entreprises se montreront toujours plus gourmandes car leurs action-naires n’en ont jamais assez, ils n’en auront jamais assez.

« (…) la réalité que ces usurpateurs travestissent est tout le contraire de ces « logiques » terrifiantes, homicides,

liberticides, s’exclame Jean Ortiz sur son blog (humanite.fr/blogs/). Seul le niveau élevé des investissements publics, des dépenses sociales, une réforme fiscale frappant les colossaux revenus financiers, et un « État social » de la solidarité, de la juste redistribution, du partage, assurent la cohésion sociale, freinent les inégalités, jouent le rôle d’ « amortisseur social », civilisent. C’est le coût du capital, la course aux dividendes exorbitants et à la rému-nération maximale de ce capital, qui saignent, stérilisent, l’économie.

Christelle Danglot avec l’Humanité

PME

Une prime à l’embaucheFrançois Hollande a précisé sa prime à l’embauche à destination des PME. Ainsi les entreprises de moins de 250 salariés percevront une prime immédiate de 2 000 euros par an pour toute embauche en CDI ou en CDD de plus de 6 mois de salariés rémunérés jusqu’à 1,3 Smic. Cette somme de 2 000 euros « représente le reliquat des cotisations patronales une fois pris en compte l’ensemble des allègements de charges » dont elles bénéficient, notamment du Pacte de responsabilité. « Effectif dès aujourd’hui », « ce dispositif est établi

pour une durée de 2 ans ».Laurent Berger, de la CFDT, s’était dit « pas fan du tout » de cette prime à l’embauche, mettant en cause « des effets d’aubaine » pour les entreprises qui avaient de toute façon décidé d’embaucher. Donc, « on arrose un peu le sable ». La CGPME va dans ce sens : les entreprises ne sont « pas des chasseurs de primes ». « L’entreprise qui est en capacité d’employer aujourd’hui, de toute façon elle embauchera. Elle aura au passage une prime de 2 000 euros ».

AIDE AUX ENTREPRISES

Crédit d’impôt transformé en baisse des cotisations socialesLà où Hollande agace réellement, c’est lorsqu’il veut « transformer aussi vite que possible le CICE en baisse définitive des cotisations sociales », afin « qu’il n’y ait pas de doute sur l’enga-gement qui a été pris » vis-à-vis des entreprises. Le pacte de responsabi-lité a produit « des résultats significatifs mais encore insuffisants », il faudra en « faire l’ évaluation ». Il ajoute que « le crédit impôt recherche sera pérennisé » et la recherche publique, « dotée de

nouveaux moyens pour garder nos talents et en attirer d’autres venant de l’extérieur ».Philippe Martinez, de la CGT le déplore : « Le président propose de continuer ce qui ne marche pas : les aides aux entreprises, les exonérations, beaucoup de cadeaux aux entreprises », « ça fait 40 ans (…) et la courbe du chômage continue à augmenter ». « Il faut inverser cette logique d’aide aux entreprises » et « cette logique où on

culpabilise les chômeurs ».Jean-Claude Mailly (FO) s’est lui dit énervé par ces « annonces », « balan-cées sans qu’on soit au courant », un « PLA, programme libéral accentué » qui « nous inquiète lourdement », comme la transformation dans deux ans du CICE en baisse durable des cotisations patronales, « sans un mot » pour « garantir le financement de la protection sociale ».

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Les Nouvelles 28 janvier 2016 • 5

ÉCONOMIE

FORMATION

Faire semblant de faire du neuf avec du vieuxDans son plan de relance pour l’emploi, François Hollande annon-çait le renforcement de formations prioritaires pour les chômeurs. Expérimentée depuis 2013, cette mesure permet peu d’insertions durables.

Alors que, depuis son élection en 2012, 650 000 chômeurs supplé-mentaires ont atterri sur les listes de Pôle emploi, les grandes lignes du dispositif de formation présenté par François Hollande, n’ont rien de novatrices. Il s’agit de faire monter en tension les formations prioritaires à l’emploi, vers les métiers ayant des difficultés à recruter et vers les secteurs de « demain ». 500 000 formations prioritaires, incluant les 150 000 prévues lors de la Conférence sociale en octobre, ont été annoncées. Cette mesure sera complétée par une aide à l’embauche pour les PME et des actions pour développer l’apprentis-sage. Cette logique de formation en réponse aux besoins des entreprises s’inscrit dans la continuité de la voie empruntée par Nicolas Sarkozy. Brandi par le Medef, le chiffre de 300 000 emplois non pourvus, invé-rifiable et pour beaucoup surestimé, sert plus que jamais de boussole à la politique gouvernementale. Pourtant, ces formations prioritaires à l’emploi expérimentées depuis 2013 ont une efficacité limitée. La première année, 36 745 entrées en formation ont été effectuées, puis 101 152 en 2014 et environ 100 000 en 2015. Dans le cadre du dispositif de 2014, 57 % de chômeurs étaient toujours en poste six mois après la fin de cette forma-tion, mais seuls 41,8 % d’entre eux retournent vers un emploi durable…

Abaisser artificiellement les statistiques de Pôle emploi

Même si cette nouvelle extension s’adresse à des jeunes décrochés ou à des chômeurs peu diplômés, la formation proposée est peu qua-lifiante. Comme l’explique Jean-Charles Steyger, du bureau national du SNU-Pôle emploi : « Elles sont souvent courtes, environ 300 heures, et

permettent d’acquérir des compétences sur un poste précis, compétences non transposables ailleurs ! Ces formations ne permettent pas non plus de se repo-sitionner socialement. Il faudrait au contraire 1 607 heures par chômeur, soit huit mois pleins de formation. Or, plus il y a de chômage, plus on se courbe devant les besoins du patronat, en déve-loppant les formations dans une logique de placement sur le marché du travail. »

Pour beaucoup, ce plan de formation servira surtout à abaisser artificielle-ment les statistiques de Pôle emploi en faisant basculer massivement les chômeurs de la catégorie A, celle des personnes sans activité, particulière-ment scrutée lors de la publication des chiffres mensuels du chômage, vers la catégorie D, non prise en compte.

« Je ne recommande pas du tout aux chômeurs d’aller vers les métiers en ten-sion, dans la restauration, le commerce, le bâtiment… poursuit le conseiller. Si ces secteurs recrutent, c’est parce qu’il y a du turnover, des conditions de travail dures et que c’est payé à coups de lance-pierres. Il est difficile de s’y insérer durablement. »

Ce dispositif de modelage des chô-meurs en fonction des postes dispo-nibles se heurte aussi à un problème de taille. Les offres d’emploi collectées par Pôle emploi restent faibles. En décembre, on dénombrait 123 100 propositions de travail de plus de six mois. Loin du raz-de-marée de création de postes attendu par le gouvernement suite au versement des 41 milliards du pacte de responsabilité aux entreprises.

Le plan d’urgence du syndicat SNU.

Le syndicat Snu-Pôle emploi appelle le gouvernement à organiser une conférence sociale d’urgence contre le chômage. Il revendique un droit à une formation rémunérée de 1 607 heures, un fonds social d’urgence pour les chômeurs, une allocation d’urgence pour les chômeurs en fin de droits, la suspension sans délai de la fermeture des agences Pôle emploi tous les après-midi.

STRATÉGIE GOUVERNEMENTALE

Nadine Macron dit tout haut ce que Nicolas Hollande écrit dans la loiEloigné un temps par l’urgence sécuritaire, le ministre de l’éco-nomie multiplie les provocations. Comme dans les plus mauvaises pièces politiciennes, c’est pour mieux masquer les fumeux pro-jets du gouvernement.

Vous vous souvenez de Nadine Morano et Frédéric Lefebvre ? Entre 2007 et 2012, ne riez pas, ces deux là étaient au gouvernement ! Enfin, ils étaient surtout dans les médias. Matin, midi et soir, ils alimentaient la petite machine médiatique de leurs âneries, petites, mais plus sou-vent grosses. Pas avare de mauvaises idées, Nicolas Sarkozy avait beau jeu de calmer tout le monde et de trancher qu’on ne ferait pas l’ânerie proposée, on la ferait qu’un tout petit peu…Un mandat plus tard, on nous prend toujours pour des imbéciles mais on nous a envoyé un virtuose en la matière : Emmanuel Macron. La « gôche » a bon goût alors le ministre aime la musique, le théâtre et il sait

bien parler. Faut dire qu’il a été formé aux bonnes manières, sur les bans de l’école nationale de l’admi-nistration (ENA) puis dans les salons dorés de la plus belle banque de l’hexagone. Chez Rothschild, le jeune Macron était surnommé le « Mozart de la finance », il est devenu « associé-gérant » et a empoché de belles sommes pour avoir permis à Nestlé d’absorber les laits infantiles Pfizer. Ensuite, il a fait quelques sous autour de Presstalis (distri-bution de la presse) ou Sofiproteol (entité de Lesieur, dont une unité de production rénovée a été inaugurée à Bassens). (1)L’homme est donc bien placé pour savoir que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié ». Il sait qu’un patron, petit ou gros, peut « tout perdre » du jour au lendemain. Mais confronté au syndicaliste de Goodyear, Mickaël Wamen, il n’a eu aucun mot de compassion pour ceux qui ont pris de la prison après aussi avoir perdu leurs emplois. Il a quand même pris le temps de lui faire la leçon sur la façon de se battre

pour son emploi. Mais là, il s’est un peu énervé…Il aura donc fallu la compassion des grands de ce monde, réunis à Davos le week-end dernier pour l’apaiser. Auprès d’eux, il a tenté de se rassurer. Oui, le projet concocté par sa collègue ministre du Travail, Myriam El Khomri, porte bien en lui la fin « de facto », des 35 heures hebdomadaires. « Si vous pouvez négocier des accords majoritaires au sein de l’entreprise pour n’avoir presqu’aucune surcompensation, cela veut dire que vous pouvez créer plus de flexibilité », a-t-il assuré. Choqués - comme Sarkozy face à Lefebvre ou Morano, Manuel Valls et la ministre du Travail ont assuré que non, ils ne toucheraient pas aux majorations des heures supplémentaires. La dis-cussion est simplement « ouverte » sur leur niveau et un référendum d’entreprise pourra passer par-dessus le veto des organisations syndicales. Juste ça…

Vincent Bordas

RELANCE DE L’EMPLOI

La croissance à tout prix ?En quoi le retour de la croissance ou, du moins, une croissance plus importante (car il faut le rappeler notre pays n’a jamais produit autant de richesses) serait-il syno-nyme d’une vie meilleure ? Est-on en droit de penser que la croissance économique en soi ne sert à rien, à part servir les puissants ?

Toutes les annonces en faveur de l’emploi sont systématiquement des annonces en faveur de la croissance économique, rien n’est possible sans croissance, le cache sexe du capita-lisme. Le plus dramatique c’est que le moyen est devenu une fin. En effet, les conditions de travail peuvent se dégrader, les salaires peuvent dimi-nuer, l’espérance de vie en bonne ou mauvais santé peut chuter… Peu importe, ce qui compte c’est l’aug-mentation du PIB.

Le remède aux maux de notre société serait cette sacro-sainte croissance économique qui, paradoxalement est devenue la source de beaucoup de problèmes. Les dernières annonces politiques censées la stimuler vont à l’encontre du progrès social : attaques en règle contre le droit du Travail, re-mise en cause de notre modèle social, compétitivité outrancière comme modèle de développement. À Davos, Emmanuel Macron s’est encore dé-claré favorable à l’abrogation des 35h, estimant que « les salariés devaient pouvoir travailler plus, sans être payés

plus, si les syndicats majoritaires sont d’accord ». Et quelques jours plus tôt, il n’hésitait pas à affirmer que « la vie d’un entrepreneur était souvent plus dure que celle d’un salarié ».

Chaque mythe produit ses héros, et les Héraclès modernes sont devenus « les entrepreneurs ». Il faut bien comprendre qu’on ne parle pas ici de ces agriculteurs qui développent une autre façon de produire, ces artisans, ces commerçants et ces petites structures qui vivent bien souvent leur profession avec passion. Evitons de tomber dans le piège sémantique du capitalisme, qui est capable d’englober sous la notion d’entrepreneur, de patron, tout et son contraire. La boulangerie familiale partage peu de points communs avec une grande boulangerie industrielle, bien au contraire, ces deux entités sont en parfaite opposition, l’une a d’ailleurs entraîné la mort program-mée de l’autre.

En vérité, les héros construits de notre époque, ce sont les dirigeants de groupes internationaux et les spéculateurs, qui permettent de produire toujours plus, plus mal, plus vite, dans des conditions que l’on pensait impensables et cela à n’importe quel prix. Et bien sûr, il faut les aider car se sont eux, les « créateurs de richesses ». À l’échelle microéconomique, un bon nombre d’entreprises supprime des emplois malgré des résultats en hausse et

des bénéfices à la clé. Certaines ont fait parler d’elles récemment : Air France, Continental, Goodyear et tant d’autres. Des cas concrets qui démontrent que, lorsque ce sont les actionnaires qu’il faut d’abord rémunérer, croissance ne rime pas forcément avec création d’emplois.

La croissance économique comme condition souvent nécessaire et suf-fisante est rarement remise en cause. La question qui se pose est plutôt la façon dont il faut « la relancer », politique de l’offre ou politique de la demande comme nœud Gordien. Cette obnubilation pour la croissance en soi, masque totalement les ques-tions de répartition (répartition des richesses, répartition du temps de travail) et de type de production. A quoi bon produire plus si cette pro-duction supplémentaire va toujours dans le même panier ?

Notre pays a connu des gains de productivité incroyables ces dernières années, au prix de la dégradation des conditions de travail, de gâchis environnementaux et de la baisse du pouvoir d‘achat.

Arrêtons donc de parler de politique de relance ; il est temps de passer à une politique de répartition et à la transformation des types de production.

Anthony Semchaoui

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6 • Les Nouvelles 28 janvier 2016

PCF

CONGRÈS DU PCF

Principales étapesLe 37e Congrès du PCF se tiendra du 2 au 5 juin à Saint-Denis.

IN-FORMATION

Bordeaux MetropoleVendredi 12 février, 14h30 à 17h, salle du Conseil de déve-loppement durable (esplanade Charles De Gaulle)

Trois volets/objectifs

1 – Projet. Clarifier le projet poli-tique que nous portons pour la France dans un texte fort et lisible. Sur la lancée de « La France en com-mun », nous voulons franchir une étape qualitative dans ce projet, qui réponde à la question « Communistes,

pourquoi combattons-nous ? », qui permette à notre peuple d’identifier la proposition communiste sur le sens de notre société et sur le chemin que nous proposons.

2 – Scrutins 2017. Dire dans une résolution politique ce que nous vou-lons et proposons pour les élections de 2017 (présidentielle, législatives,

sénatoriales). Le congrès sera le moment de synthétiser l’ensemble de nos propositions pour 2017.

3 – Le Parti. Procéder à tous les changements, adaptations et trans-formations nécessaires de notre parti face aux enjeux de la période, un relevé de décisions concrètes, lors du Congrès, actera ces transformations.

L’assemblée métropolitaine adoptera son budget primitif lors du conseil du 12 février. Ce sera un budget impor-tant puisqu’il marquera la première année de pleine mutualisation des services pour les communes qui sont entrées dans le dispositif (cycle 1).

Dans un contexte de réduction drastique de ressources publiques, ce budget porte en lui le risque d’une

réduction des ambitions de la Métro-pole et du champ des services publics. Les élus-es sont invités-ées à prendre un temps de réflexion collective pour faire le point sur le fonctionnement budgétaire de la Métropole et sur le contexte financier de ce budget.

Jean-Claude Galan introduira le débat et Vincent Bordas fera une pré-sentation du budget de la Métropole.

PCF

Soutien à Salah Hamouri et sa femme Elsa Lefort

Il y a 3 ans, Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien condamné à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien (jugement illégal au regard du droit international), était libéré grâce à de nombreuses mobilisations. Mais le gouvernement israélien n’en finit plus de chercher sa revanche. Cela a commencé par des inter-dictions pour Salah de se rendre à Ramallah où il devait finir ses études pour obtenir son diplôme d’avocat. Selon les autorités israéliennes, Salah mettrait en danger la sécurité de l’Etat d’Israël, rien de moins. Cela aurait pu s’arrêter là mais c’est maintenant son épouse Elsa Lefort, enceinte de 6 mois, qui a été placée en détention et s’est vue interdire l’entrée en Israël.

Elsa devait accoucher au mois de mars à Jérusalem et elle se trouve ainsi dans l’impossibilité de reprendre son travail au consulat de France. Pour

éloigner définitivement Elsa et Salah de Palestine, rien de mieux que de les accuser « d’activités terroristes » mais il s’agit en réalité de décourager toute résistance à l’occupation.

Le PCF renouvelle son soutien à Elsa et Salah et appelle ses militants à am-plifier la campagne de pétition (lien sur le site pcf.fr)

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, avait interpelé en 2015 le ministre Laurent Fabius sur le nombre croissant de Français, militants de la paix, refoulés à la frontière par Israël. En ignorant sciemment le problème, le gouvernement français a laissé les autorités israéliennes continuer d’agir en toute impunité au mépris du droit. Aujourd’hui, il s’agit pour la France de défendre ses citoyens et d’agir pour que cessent la répression et les inti-midations des militants pour la paix.

Le calendrier

JUSQU’À DÉBUT MARS : appel à contributions individuelles et collectives. Organisation de la réflexion, des débats, dans les fédérations, sections, cellules/collectifs communistes, et remontée des textes et comptes-rendus. Au plan fédéral et au plan national, une commission « transparence » animera ce moment. Afin de préparer la base commune, une commission des textes travaillera sur les trois thèmes : projet, scrutins 2017, Parti.5-6 MARS : Adoption de la base commune par le Conseil national.6 AVRIL : Date limite de dépôt de textes alternatifs à la base commune.9 AVRIL : Validation de ces textes pour les faire parvenir aux communistes dans la semaine du 11 avril.4, 5, 6 MAI : Vote par les communistes de la base commune.JUSQU’AU 31 MAI : Débats des communistes. Conférences de sections. Conférences dépar-tementales.Durant toute cette séquence, les communistes sont appelés à renouveler leurs directions (cellules/collectifs, sections, fédérations). Au plan national et fédéral, une commission des candidatures relaiera les propositions pour préparer des bulletins de vote.1ER JUIN : Conférence mondiale pour la Paix et le progrès.Nous voulons inviter toutes les forces et organisations avec lesquelles nous sommes en lien, mais aussi des forces avec lesquelles nous voulons travailler, à se retrouver en amont de notre congrès lors de cette conférence (« Pour la paix, faisons grandir un monde en commun » ou « Mondialisons la paix »…) avec la présence de personnalités.DU 2 AU 5 JUIN : Congrès national à Aubervilliers, Seine-St-Denis

Commissions de travail élues par le CN

Commission de latransparence des débats

Elle est chargée d’aider à l’animation du débat des communistes et de faire circuler l’information, les textes, comptes rendus. (Andréani Caroline, Aury Thierry, Claux Viviane, Com-pain Xavier, Coskun Taylan, Dang Tran Emmanuel, Dareau Émilie, Fontana Loris, Gayraud Martine, Hubert Cécile, Laborde Sébastien, Le-Lann Yann, Le Pollotec Yann, Maréchal Jacques, Pagano Alain, Primo Yveline, Soulard Pascale, Vermorel Nathalie, Zamichiei Igor.)

Commission des textes

En lien avec le débat des commu-nistes, elle devra travailler à un projet de base commune sur les trois

questions en débat : document sur le projet, résolution politique sur 2017, projet de relevé de décisions sur les évolutions du Parti. (Annoot Pierric, Assassi Éliane, Baudry Vi-viane, Bessac Patrice, Bize Thibaut, Blandiot-Farid Charlotte, Boccara Frédéric, Brynhole Marc, Burricand Marie-Christine, Chassaigne André, Cillière Hélène, Cohen Laurence, Dartigolles Olivier, Dharréville Pierre, Dumas Cécile, Fuchs Sylvie, Gallois Mathieu, Guitard Aline, Haloui Fabienne, Hayot Alain, Helle Delphine, Idir Nordine, Jumel Sébastien, Kelner Karina, Laine Camille, Laurent Pierre, Le Hya-ric Patrick, Le Moing Jean-Louis, Le Reste Didier, Lecroq Émilie, Liancarelli-Lopez Aurélie, Lorand Isabelle, Malaisé Céline, Mathurin Isabelle, Mokrani Mehdi, Nègre Jean-Charles, Obadia Alain, Parny Francis, Picquet Christian, Pom-

pougnac Hugo, Primet Raphaëlle, Roubaud-Quaschie Guillaume, Roussillon Marine, Sabourin Anne, Samarbakhsh Lydia, Sandoval Véro-nique, Satgé Dominique, Savoldelli Pascal, Tiberti Adrien, Tsagouris Mélanie, Vieu Marie-Pierre.)

Commission des candidatures

Elle a la responsabilité de proposer au Congrès la liste de celles et ceux qui composeront le nouveau Conseil national. Elle est composée d’une délégation du Conseil national (minoritaire) et d’un représentant par fédération. (Bidard Hélène, Bréfort Françoise, Brulin Céline, Chabalier Jacques, De Almeida Isa-belle, Debû Raphaël, Faucillon Elsa, Frostin Jean-Louis, Guillaud-Bataille Fabien, Iborra Julien, Marchand Nathalie, Perea Laurent, Ravache Gilles, Simonnet Nathalie.)

Page 7: Nouvelles N° 2135

Les Nouvelles 28 janvier 2016 • 7

PCF

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

APPEL À LA SOUSCRIPTION

M. DESCAT Daniel, BèglesM. & Mme LASSALIE Jean-Bernard, BèglesM. QUERBES Jean, La-Teste-de-Buch

M. LANAU ou LAVALLEE Ghislain, GuitresM. & Mme PIQUERO Marc, MérignacMlle PIQUERO Joelle, Mérignac

Ils ont donné : 400€

LA FRANCE EN COMMUN

Invitation à écrire un projet d’émancipation humaine

à télécharger sur : http://www.pcf.fr/71357

PCF GIRONDE

Réunion de l’amicale des vétérans

Réunion des secrétaires et animateurs de section

Vendredi 5 février, 14h à 17h, au siège de la Fédération

Après une absence prolongée, la Fédération du PCF remet en mouvement l’amicale des vétérans, celles et ceux de nos camarades qui ont plus de 35 années de cotisation continue au parti.

Jacques Lesbats, empêché pendant plusieurs années, reprend cette responsabilité et a déjà rencontré de nombreux camarades.

Lors de cette assemblée, un bureau des vétérans sera élu et elle se conclura par un vin d’honneur.

PCF 2 RIVES

Débats citoyens

Vendredi 29 janvier, 18h, brasserie St-Léon à Créon

Samedi 30 janvier, 17h, librairie « Jeux de mots » place de la République à Cadillac

« Retrouvons nous fraternellement autour d’une galette des droits ! »

Droits à la santé, à l’éducation, à la culture - Droit à la parole citoyenne et syndicale - Droit à une retraite décente à 60 ans - Droit du sol ! - Droit au travail décent et bien rémunéré - Droit au rêve… - Droit à la paix - Ces droits sont à réaffirmer pour mieux les défendre et les empêcher d’être mangés - Retrouvons nous nombreux pour penser demain…

Initiative organisée par le PCF Entre deux Mers, Front de Gauche et des collectif citoyens.

Contact : 06 08 88 60 69

Mercredi 10 février, 18h30, au siège de la Fédération

Un collectif d’animation de la Vie du Parti s’est constitué au plan départemental. Animé par Christine Texier, Jérôme Gratchoff et Vincent Boivinet, responsables à la Vie du Parti 33, aidés par Lisa Deloubes, il se réunira tous les quinze jours. Il est composé du secrétaire départemental, Sébastien Laborde, du trésorier Nicolas Ong, du responsable à la communication, Olivier Fondriest.

La réunion des responsables de section permettra de faire le point sur l’activité des sections, cellules et collectifs, d’échanger sur leurs besoins, et de travailler ensemble sur l’aide à apporter.

CONSEIL DÉPARTEMENTAL GIRONDE

Un congrès ouvertLe 20 janvier, la direction du Parti communiste en Gironde a lancé, dans la foulée du Conseil Natio-nal, la préparation de ce congrès à partir des orientations et du calendrier proposés.

Sur le projet, avec le texte « La France en Commun », elle propose de travailler le plus largement possible les 4 thématiques suivantes qui structureront cette partie de la base commune :

1. Le travail, l’emploi et l’éduca-tion pour une société sans chô-mage.

2. Une société du bien vivre et du bien commun.

3. La refondation démocratique de la République, une France d’éga-lité, ouverte, et respectée.

4. Paix et sécurité pour la France, en Europe et dans le monde.

« Ces 4 thèmes animeront également 4 débats publics tout au long du mois de mars, sur la démocratie, l’emploi et le travail, la gauche, la finance et l’Europe…

Pour faire face aux urgences de la période, pour agir sans tarder pour faire reculer le chômage, contre une révision régressive de la Constitution, pour la relaxe des Good Year, des Air France, pour reconstruire du projet commun, pour relancer le débat sur de nouvelles constructions politiques à gauche, pour sortir du piège de 2017, nous avons un impératif : nous tourner vers la société, vers notre peuple.

Quelles que soient les perspectives politiques que nous tenterons de construire, nous avons besoin d’es-paces d’intervention populaire per-manents qui soient des lieux d’action et de débat. La période, comme notre Congrès, nous y appellent. Pour construire du projet, pour agir, pour préparer 2017, nous avons besoin tout au long de l’année 2016 d’une grande campagne de construction de forums populaires.

Cette campagne de forums (ren-contres publiques, mais aussi réu-nions d’appartement, apéros citoyens, réunions de village…) pourrait être conçue comme une grande enquête nationale avec la double volonté de comprendre et d’agir.

Elle serait menée en popularisant « la France en commun », avec l’aide d’un questionnaire, diffusé au porte à porte, sur les attentes et les idées du pays, sur la réaction à nos propositions, sur les désirs et les ter-rains d’engagement souhaités par nos concitoyens, sur ce qu’ils attendent de nous. L’objectif est de tracer avec eux les grandes lignes de ce que doit être la politique, la gauche, le Parti communiste.

Pour mener à bien cette ambition, il faudra être précis, créer des collectifs d’animation pour chacune des initia-tives proposées :

- Campagne travail

- Campagne pour renouveler la République

- 4 débats publics

- Questionnaire et renforcement du PCF

- Forums populaires

Commissions départementales

Pour mener à bien l’animation du débat des communistes girondins en vue du congrès, 3 commissions départementales statutaires (can-didatures, texte, transparence des débats) seront élues lors du prochain conseil départemental (CD). Un appel à candidature a été lancé à chaque membre et invité-e du CD pour s’investir dans l’une ou l’autre de ces tâches.

La transformation de notre parti tient à l’arrivée massive parmi nous d’hommes et de femmes qui au-jourd’hui ne veulent pas se mêler de politique. Toutes nos initiatives doivent être nourries par une grande campagne de renforcement, avec des objectifs, des échanges et une

réflexion collective sur celles et ceux qui nous écoutent, nous suivent, s’intéressent à ce que nous faisons… Quant aux nouveaux adhérents, nous devons savoir qui ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils veulent ou pas… Pourquoi adhèrent-ils ?

La préparation de ce congrès va aussi être un moment important pour s’interroger sur la place de l’adhé-rent dans l’organisation, les moyens donnés à chaque communiste de rayonner dans la société qui l’entoure, la structuration de notre parti sur le territoire pour gagner en proximité et en efficacité, sur nos pratiques militantes, notamment en direction du monde du travail, de la jeunesse et des catégories populaires.

Scrutins 2017

Notre ambition va bien au-delà de la seule élection présidentielle et c’est en cela que le concept de « primaire », qui renvoie au régime présidentiel de la Ve République, ne nous convient pas. Il ne rompt pas avec la déléga-tion de pouvoir. C’est d’ailleurs ce procédé qui conduit aujourd’hui à ce qu’un candidat, qui a recueilli 6 % des suffrages lors de la primaire du PS en 2012, se retrouve premier ministre.

Nous préférons dire ce que nous voulons, ce à quoi nous sommes prêts à travailler : oui à un proces-sus populaire de refondation de la gauche et d’une espérance collective sur des valeurs de progrès ; oui pour travailler avec toutes les forces dispo-nibles, politiques, syndicales et asso-ciatives ; oui à la construction d’une offre politique et d’une démarche qui permette de se projeter au-delà de la présidentielle et des législatives, pour enrayer le scénario à 3 mortifère de 2017.

Un projet, une démarche, une stratégie, une candidature à la pré-sidentielle, des candidatures aux élections législatives, fixeront des objectifs pour après l’élection, qu’elle soit victorieuse ou non. »

Page 8: Nouvelles N° 2135

8 • Les Nouvelles 28 janvier 2016

AVIS DE CONSTITUTION

AVIS DE DISSOLUTION

Il a été décidé de constituer une société dont les caractéristiques sont les sui-vantes :Forme : SASDénomination : CR & CG ConsultSiège social : 8 avenue Pasteur 33185 Le HaillanObjet social : Etudes, conseil, gestion de projets et cessions immobilièresCapital : 1 000 €Président : M. Lionel ROUZEAU né le 25/03/1965 à Pessac, domicilié 105 avenue Pasteur 33185 Le Haillan.

Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours,

Pour avis,

Dixi et CompagnieSARL au capital de 6 000 €

Siège social : 16 cours du Général de Gaulle33170 Gradignan

801 646 530 RCS Bordeaux

Aux termes d’une AGE en date du 31.12.2015 a été décidé la dissolution anticipée de ladite société. La société subsistera pour les besoins de la liquida-tion et jusqu’à la clôture de celle-ci.Mme Zelezik Jennifer demeurant 16 ter rue Feldach 33500 Arveyres est nommée liquidatrice. Le siège de la liquidation est fixé au 16 ter rue Feldach à Arveyres, la correspondance devra y être adressée et les actes et documents devrons y être notifiés.Les actes et pièces relatifs à la liquidation seront déposés au RCS de Bordeaux.

Pour avis et mention, la Liquidatrice.

ANNONCES LÉGALES

CULTURES & SOLIDARITÉS

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Le refus par le pouvoir socialiste de toute explica-tion rationnelle du phénomène terroriste ne relève pas seulement de la bêtise et de l’ignorance. Il s’agit en fait d’en rester délibérément au registre de l’émotionnel et de la réaction viscérale. Thomas Coutrot, porte-parole d’ATTAC, en donne la raison : «  les élites politiques ne cherchent plus à susciter l’espoir mais à jouer sur la peur » (www.bastamag.net, 14.01.2016). Mais, ainsi que le remarque Giorgio Agamben (voir chronique du 14 janvier), pour que la peur se perpétue, il faut que la terreur reste possible, on va donc poursuivre une politique étrangère qui alimente le terrorisme qu’on dit combattre à l’intérieur et entretenir des relations cordiales et même vendre des armes à des Etats dont on sait qu’ils financent les organisations terroristes.

Et c’est parti ! Quasiment comme en 14… « Halte à la naïveté et à l’insouciance ; la France est en guerre », proclame martialement le journal le Monde. De frémissements bellicistes en excitations guerrières, les importants ont rivalisé d’audace. Des historiens libéraux ont cru devoir apporter leur caution à la chose : M. Pascal Ory en assimilant en toute rigueur scientifique le djihadiste et le « militant bolchevik »… Pourquoi se gêner… M. Jean-Noël Jeanneney en renouvelant la rituelle mise en garde devant un « nouveau Munich » (qu’est-ce que ça vient faire ?) et en lançant un belliqueux : « ils ne passeront pas », mot d’ordre, en 1916 du général Nivelle, le boucher du Chemin-des-dames, mort dans son lit sans le moindre remords… Comme en 14, on vous dit !

Et, comme en 14, halte au « défaitisme » ! Il faudrait relativiser les responsabilités accablantes des puis-sances occidentales dans la décomposition des pays et sociétés du Moyen-Orient : un pays entier, l’Irak, détruit par le fer et le feu sur la foi de « preuves » déli-bérément mensongères parce qu’il fallait à tout prix satisfaire la soif de vengeance de l’Américain moyen après les attentats du 11 septembre… Et on continue à bombarder, détruire, massacrer des populations civiles sous prétexte de supprimer des terroristes… On sait bien que cela, aucontraire, suscite des vocations. Mais il paraît que dire cette réalité, selon un chroniqueur inamovible des Matins de France-Culture -porte- parole quotidien à la fois de la droite ultra-libérale et du néo-conservatisme- ce serait « innocenter » les terroristes ! A ce niveau d’infamie, il n’y a plus rien à dire… Si, peut-être : il s’est trouvé un « spécialiste » pour affirmer tranquillement que « les victimes civiles sont inévitables dans toute guerre et acceptables (sic) si le bénéfice attendu est supérieur au coût possible en vies humaines » (Bruno Tertrais, le Monde, 03.12.1015). Quel sang-froid ! Avec la peau des autres…

Hollande prévoit déjà de prolonger l’état d’urgence, ce qui va institutionnaliser la peur et en faire un état permanent. Juppé flaire le vent et vante un « Etat fort »… C’est comme le sabre dont Joseph Prudhomme disait qu’il lui servirait à défendre nos institutions et, au besoin, à les combattre. On en voit les prémices. Face aux nouvelles « classes dange-reuses » des « quartiers », ces « territoires perdus de la République » selon l’inusable cliché, il faut frapper fort. Un présumé délinquant est abattu de plusieurs balles dans le dos comme un vulgaire Noir américain, le policier qui a tiré est acquitté ! Ces classes dan-gereuses, la classe ouvrière en fait toujours partie : on a vu l’hystérie médiatique autour du sort tragique de la belle chemise d’un cadre d’Air France… Et voilà que des ouvriers syndicalistes en lutte pour défendre leur emploi sont condamnés à de la prison ferme ! Il est vrai que leurs « victimes » étaient encore des cadres, ces éternels porteurs d’eau de la vindicte patronale contre les salariés malfaisants, bras armé de l’exploitation ils subissent les conséquences de leur position. La répression contre les Goodyear doit servir d’exemple : pas bouger et se taire ! Grâce à un gouvernement socialiste, la bourgeoisie tient sa revanche sur la classe ouvrière et, sous l’invocation du terrorisme, c’est un Etat proto-policier que l’on cherche à mettre en place.

La revanche de la bourgeoisie

SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Soirée de solidarité France-PalestineL’association Solidarité Al Qarara organise une rencontre publique le 6 février à l’école de Saint-Pierre d’Aurillac.

BORDEAUX

Soutien au peuple kurde

Elle y accueillera le président national de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité) Taoufik Tahani et compte organiser un dialogue en direct par internet avec ses amis palestiniens de « l’Association pour le Développement Humain » à Al Qarara (Gaza).

La soirée est conçue comme un échange auquel chaque personne qui le souhaite pourra participer. Elle se poursuivra à partir de 20h30 par repas « auberge espagnole » (partage de ce que chacun apportera, pensez à apporter ses couverts), pain café et vin sont fournis.

Collectif Solidarité Al Qarara

Mairie de Saint Pierre d’Aurillac, 124 avenue de la Libération, 33490 ST PIERRE D’AURILLAC, Tél : 05 56 63 30 27

Contact : Michel Hilaire (Président du Collectif) - Tél : 05 56 63 53 40 [email protected] // www.alqarara.fr

BORDEAUX

Célébration de la 1e abolition de l’esclavageLe jeudi 4 février, dans les Salons de l’Hôtel de ville de Bordeaux, avec le soutien de la ville et en partenariat avec l’association Pourquoipas33, Mé-moires & Partages vous invite à célébrer les idéaux révolutionnaires à l’origine de la première décision d’émancipation des esclaves.

18h : cérémonie officielle d’hommage aux victimes, aux résistants et aux abolitionnistes, interprétation de « Oh Freedom » par Fonegna Copie, Gos-pel Citadel Gironde.

18h30 : conférence sur l’esclavage et le

racisme, avec Catherine Coquery Vi-drovitch, historienne et professeur à l’EHESS, animée par Karfa Sira Diallo, directeur de Mémoires & Partages.

La Révolution française s’y prendra à deux fois avant d’abolir l’esclavage. Si le décret du 16 pluviôse an II (4 février 1794) confère la qualité de citoyen français à tous les hommes, domiciliés dans la colonie, sans distinction de couleur et affirme que ceux-ci jouiront des droits assurés par la Constitution, il reste que son application sera très compromise du fait des résistances

de colons assurés d’un bon droit que Napoléon Bonaparte viendra confirmer quelque temps après par sa décision de rétablir l’esclavage en 1802. Avant que la République de 1848 vienne abolir définitivement l’esclavage avec le décret de Victor Schoelcher du 27 avril 1848.

La particularité de l’abolition de 1794 c’est sa cohérence révolution-naire puisqu’elle n’a prévue aucune indemnisation pour les propriétaires d’esclaves, contrairement au décret de Victor Schoelcher qui décide de réparer le préjudice subi par les colons.

500 personnes étaient réunies, à Bordeaux samedi 23 janvier, à l’appel d’un comité de soutien au peuple kurde, avec le Conseil démocratique des kurdes et l’Association des Alévis.Les principales revendications de l’appel commun sont :• L’arrêt immédiat de l’intervention militaire turque au Kurdistan, le retrait de ses troupes, la réouverture des écoles dans les villes kurdes et la mise en place d’une politique paci-

fique permettant l’autodétermination du peuple kurde.• La condamnation de l’État turc et de son président Erdogan en raison de son soutien à Daech et de sa politique de guerre anti-kurde.• Le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne et de la France. • La reprise du dialogue en Turquie avec la fin de l’isolement arbitraire d’Abdullah Ocalan, coupé de tout

contact extérieur depuis des mois.La manifestation est partie vers le consulat de Turquie pour alerter la population de l’attitude assassine du gouvernement d’Erdogan.