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Action universitaire - mars 2006

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AU 257

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Page 1: Action universitaire - mars 2006

universitaireuniversitairel’Action

❚ LE JOURNAL DE L’UNION NATIONALE INTER-UNIVERSITAIRE ❚ N°257 ❚ mars 2006 ❚ 2 Euros ❚

l’Action

L’action universitaire - page 1

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE - 8, rue de Musset - 75016 Paris - ✆ 01.45.25.34.65 - fax. : 01.45.25.51.33Directeur de la publication : J. Rougeot - CPPAP 0507 G 79428 - dépôt légal premier trimestre 2006 - Mensuel

❚ Démocratie populaire sur les campus

dans l’académie de Grenoble,7 dans l’académie deMontpellier, 3 dans l’acadé-

mie de Clermont-Ferrand, 7 dans l’a-cadémie de Toulouse, 5 dans l’acadé-mie d’Orléans-Tours, une dizaine dansl’académie de Paris… Est-ce le nombrede professeurs non grévistes depuis ledébut de l’année ? Est-ce le nombre decandidats socialistes aux présidentiel-les ? Non, c’est le nombre d’urnesvolées durant les dernières électionsdu CROUS, et la liste n’est pas exhaus-tive !

Ces élections qui se sont dérouléesentre le 28 et le 30 mars furent l’occa-sion pour la gauche estudiantine derenouer avec les traditions des démo-craties populaires.

Après avoir bloqué les facs grâce à desAG truquées et des votes bidons,l’UNEF et ses alliés d’extrême gaucheont tout mis en oeuvre pour que cesélections ne puissent pas permettreaux étudiants de s’exprimer librementet à bulletin secret. Rappelons que lesleaders de la coordination étudiante,pour justifier leur opposition aux votesà bulletin secret, affirmaient par voiede presse que seul le vote à main levéest démocratique, puisqu’il permet dedébattre et de convaincre (quelquefoisen les menaçant) ceux qui ne partagentpas l’opinion des organisateurs desAG.

Afin que les élections au CROUS ne setransforment pas en plébiscite “anti

blocage”, ces derniers se sont appli-qués à ce qu’elles se déroulent dans lespires conditions.

Des bureaux de votes fermés

Le chemin jusqu’aux urnes fut un vraiparcours d’obstacles, puisque nombrede bureaux n’ont pu être ouverts àcause des blocages. Les étudiants ontsouvent du se rendre à des bureaux devote éloignés de leur lieu d’étude,comme à Nantes, où seuls ceux deslycées étaient ouverts. Les étudiants dela fac de droit ont ainsi du se rendreau lycée Jules Verne, le plus proche dela fac, situé à près de 30 minutes entransport en commun.

De même, les étudiants de l’Universitéde Versailles-Saint-Quentin ont eubeaucoup de mal pour voter. Leur uni-versité ayant fait l’objet d’une fermetu-re administrative d’une journée surdécision de sa présidente, SylvieFaucheux. Il est vrai que madame laprésidente, sensible aux arguments desétudiants bloqueurs, devait craindreque le résultat des urnes leur soit défa-vorable. Présidente de l’EuropeanAssociation for Ecological Economicsde 1994 à 1998 (une association éco-logiste proche des Verts), elle a récem-ment affirmé son soutien au projet desassociations étudiantes Icare etHumanitude en signant la Charted’Engagement de l’Opération CampusVert, des associations liées à…Greenpeace ! De là à dire que la moti-vation de sa décision de fermeture était

Le débat autour du ContratPremière Embauche fut totalementdéséquilibré. Une étude réalisée parl’émission «Arrêt sur image»concluait que 92 % des sujetsconsacrés au CPE au sein des prin-cipaux journaux télévisés étaientclairement favorables aux “ antiCPE”.

Face à ce rouleau compresseurmédiatique, l’UNI a investi le ter-rain militant avec force : 200 000affiches ont été collées, 350 000autocollants distribués, 50 manifes-tations contre les blocages ont étéorganisées, plus de 150 collectifs «Stop la grève » se sont constitués etl’on a pu recenser plus de 1800citations de l’UNI dans la presse.

Ces chiffres témoignent de l’engage-ment de notre mouvement pourune réforme – l’assouplissement ducode du travail – nécessaire. On nepeut, donc, que regretter l’épiloguede ces semaines de mobilisation.(Nous reviendrons sur les causes etles conséquences du retrait du CPEdans un prochain numéro.)

Pour autant, le bilan pour notremouvement est positif, nous avonsrecruté des étudiants motivés, nosresponsables se sont aguerris et lemouvement a gagné en crédibilitéet en visibilité. Autant de facteursqui doivent nous permettre à l’ave-nir d’être encore plus présents etplus efficaces.

Nous n’avons perdu qu’une bataille..

par Rémi Martial

La bataille du CPE

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politique, il n’y a qu’un pas.

Des urnes volées ou saccagées

Quand les bureaux de vote étaientouverts et que les personnels n’a-vaient pas répondu à l’appel des cen-trales syndicales les enjoignant d’exer-cer leur droit de retrait pour ne pasavoir à organiser les élections, lesconditions de vote n’étaient pas pourautant toujours idéales. En effet, lesurnes ont eu une fâcheuse tendance àdisparaître.

La technique utilisée pour voler lesurnes était la même partout : un grou-pe de plusieurs dizaines de personnesentre d’un coup dans le bureau devote, et pendant que certains bloquentle personnel administratif présent,voire les étudiants qui auraient le mal-heur d’avoir choisi de voter à cemoment, les autres se chargent departir avec l’urne, sans oublier la listed’émargement. Ce qui est le plusétonnant, c’est que les urnes ont été

essentiellement volées dans lesbureaux de vote historiquement favo-rables à l’UNI…. Démocratie, on vousdit !...

Quelques académies ont été le théâtred’actes plus originaux. A Clermont-ferrand, une urne a été remplie desirop de cassis, avant que ce mêmesirop ne soit aspergé sur les militantsde l’UNI, qui tentaient de protégerl’urne.

Ces actes totalitaires sont aussi déplo-rables que répréhensibles. Plusieursrectorats ont, d’ailleurs, porté plaintepour vol.

On ne peut que condamner l’hypocri-sie de l’UNEF, qui n’a pas hésité àfaire porter la responsabilité de cesincidents sur le gouvernement, qui,,selon elle, a eu le tort de maintenirles élections, alors même que certainsde ses responsables appellaient publi-quement au vol des urnes, lors d’une

AG à Nancy !

Ces élections étaient prévues depuislongtemps, et les dates avaient étédécidées en commission électorale, oùsiège... l’UNEF. Vouloir reporter lesélections au gré du vent qui vientn’est pas la plus démocratique desattitudes.

Peut-être que l’UNEF avait prévu sacinglante défaite à ces élections duCROUS. En perdant plus de 50 % deses sièges (voir encadré ci dessous),c’est effectivement une véritable sanc-tion que lui ont infligé les étudiants.

Il est vrai qu’il est plus facile d’accep-ter la démocratie lorsque l’on gagneles élections que lorsque l’on perd !

Résultats des élections du CROUS 2006 en métropole.A l’occasion des dernières élections du CROUS, l’UNI a enregistré une forte progression par rapport au scrutin de2004, en passant de 13 à 27 élus. Elle gagne ainsi 7,7 points et rassemble 14,8 % des élus.

Le résultat de cette élection est d’autant plus satisfaisant que la gauche étudiante est fortement sanctionnée.Ainsi, l’UNEF s’éffondre et passe de 89 à 39 élus. La Confédération étudiante perd, quant à elle, les 2 seuls sièges qu’el-le avait obtenus en 2004. SUD/FSE, rassemblés pour l’occasion, ne réussissent à conserver qu’un seul élu, alors qu’ilsen avaient 5 en 2004. La seule progression à gauche est réalisée par un nouveau mouvement Fac Verte (écologiste degauche), qui obtient 7 sièges pour sa première participation.

La FAGE, pour sa part, a bénéficié de la forte mobilisation des étudiants de médecine contre les blocages. Sa progres-sion est aussi importante que fragile puisqu’elle ne repose que sur la participation beaucoup plus importante que d’or-dinaire des étudiants des filières de santé.

Par contre, les EMF (étudiants musulmans de France, proches de l’UOIF), regagnent 3 élus, passant de 2 à 5. Ce résul-tat est inquiétant puisqu’il démontre que le vote communautariste des étudiants est profondément enraciné dans cer-taines académies.

Listes Résultats Résultats Pourcentages Pourcentages 2006 2004 2006 2004

UNI 2 7 1 3 14.8 % 7.1 %UNEF 3 5 8 9 19.2 % 48.9 %FAGE 7 9 3 3 43.4 % 18.1 %PDE 1 7 1 9 9.3 % 10.4 %

FAC VERTE 7 0 3.8 % -EMF 5 2 2.7 % 1.1 %

SUD/FSE 2 5 1.1 % 2.7 %Cé 0 2 - 1.1 %

Divers 1 1 1 9 0,06 10.4 %

TOTAL 182 182 1 1

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Que reste-t-il de la « France éter-nelle » ? L’auto flagellation, larepentance, et le déclinisme sontdevenus des figures à la mode.De rentrées « littéraires » en «unes » de magazines, ces anathè-mes prospèrent à tel point quenos compatriotes ont petit à petitoublié d’aimer leur pays.

Cet amour on le retrouve dans les yeux et sous la plumed’Andreï Makine, sibérien de naissance et français d’élec-tion. L’ancien prix Goncourt, dans une courte profession defoi, nous guide à travers « certaines idées de la France ».

La France, c’est autant un pays, une Histoire, un esprit, desformes - quelque fois superficielles - qu’une langue. Cesubstrat forme ce que l’auteur appelle la francité et qui atraversé les siècles et les continents pour venir le séduirejusque dans sa Russie natale. Malgré son admiration litté-raire, son regard reste lucide. Depuis vingt ans qu’il vit enFrance, Andreï Makine a eu le temps de se plonger dansnos contradictions et nos travers. Il a vu le politiquementcorrect s’étendre et étouffer petit à petit la francité et larendre moins audible à l’étranger. Ainsi note-t-il : « Ledécalage entre le discours officiel et les commentaires que

les Français osaient en privé me rappelait la situation dansma patrie soviétique. Le même double langage, la mêmeschizophrénie collective. »

« La force de la francité, cette liberté avec laquelle la pen-sée abordait l’homme, la cité et l’Histoire, cette furie intel-lectuelle française si peu cartésienne, a cédé la place auxprudentes approches de déminages. Oui, c’est ainsi qu’ap-paraît, de nos jours, le Français pensant : une intelligenceaffublée d’innombrables couches de protection et quitâtonne, se faufile entre les interdits, rampe sur un champde mines, toute effrayée d’une possible explosion. Et sitoutes ces mines étaient imaginaires ? Et si on n’était pasobligé, en engageant une franche discussion, de soupeserles caractéristiques ethniques, sociales, sexuelles, etc., deson interlocuteur et de se censurer en fonction de ces cri-tères ? Et si on pouvait se relever et parler à voix haute ?»

La vitalité et l’avenir de la France dépend de la capacité desFrançais à se relever pour dire « assez » et ainsi renoueravec le génie d’une France « éternelle et fragile ».

Andreï Makine, « Cette France qu’on oublie d’aimer »,édition Flammarion, collection Café Voltaire, 103 p., 12euros

Pour ne pas oublier d’aimer la France

La "crise du CPE" aura révé-lé l’aversion que porte lesFrançais aux risques. La pré-carité dénoncée tout au longdes cortèges est, ainsi, appa-rue comme le tout dernierfléau contre lequel il est debon ton de se prémunir.

Face à cette peur protéiforme- risque alimentaire, risquedomestique, risque sanitaire

...- plus théâtralisée et médiatisée chaque jour, le citoyenconsommateur semble toujours prêt à troquer un peu desa liberté en échange de nouvelles garanties et de plus desécurité.

Afin de répondre à cette demande exprimée par ses élec-teurs, l’Etat traque, le " risque " jusque dans nos plus petitsgestes quotidiens. En régentant et réglementant ainsi la viede ses « administrés », l’État maternel - Big Mother - (stadesuprême de l’État providence) nous enferme dans une pri-son de coton infantilisante et déresponsablisante.

Le livre de Mathieu Laine analyse les ressorts de cet empri-sonnement dans lequel nombre de nos concitoyens,comme atteint du syndrome de Stockholm, sont les otagesvolontaires.L’enfer est pavé de bonnes intentions, la grande nurserieaussi. Un livre à lire pour apprendre à grandir sans l’aided’un tuteur étatique.

Mathieu Laine, « la grande nurserie », édition JC LAT-TES, 245 p., 17 euros

Le risque, l’Etat et les français

LIVRESRetrouvez d’autres conseils de lecture sur le site de l’UNI, rubrique Bibliothèque

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Réflexions sur la démocratie

Flambée anti-CPE, pratique inédite des insti-tutions, contestation sociale, délitement descorps intermédiaires, abstention électorale,etc. Chaque jour se pose avec un peu plusd’acuité la question : Crise ou pleine et pro-fonde mutation de la démocratie ?

Souvent évoquée, peu définie, rarementapprofondie, la problématique d’unedémocratie en crise est un de ces thèmesséduisants pour l’intellect mais qui recè-lent nombre de pièges créés par les a prio-ri, les préjugés, les tabous et, pire quetout, les habitudes tant dialectiques quementales. La volonté de confondre absolument exercicelégitime du pouvoir et démocratie illustre par exemple cette restrictionhabituelle du débat convenu. Les auteurs ont relevé le défi et offert dansce numéro dynamique un certain nombre de réponses libres, d’apportssolides à la réflexion scientifique et ouvert la voie à de nombreux débatsde fond.La démocratie moderne est-elle une forme achevée de la Politeia antiqueou une rupture profonde a-t-elle eu lieu pour permettre son avènement ?L’« idéologie démocratique » surfant sur le « polythéisme des valeurs » etimprégnant à partir de l’ordre politique l’ensemble des aspects de lasociété moderne est-elle une excroissance ou le continuum de la démo-cratie elle-même ? La crise de la représentation est-elle issue de celle plusglobale de la légitimité ou ne se réduit-elle qu’à un moment de la recom-position du régime participatif ?Voici quelques unes des questions que nos auteurs ont voulu traiter pourassumer des développements, notamment en histoire et en philosophiepolitique, qui révèlent à la fois la nécessité de définitions pertinentes etl’importance des enjeux.

page 4 - L’action universitaire

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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l’Action

La loi sur la recherche adoptée

Le 7 mars les députés ont adopté leprojet gouvernemental sur la recher-che. François Goulard, ministredélégué à l'Enseignement supérieuret à la Recherche, a confirmé que lemontant des allocations de recher-che serait porté à un SMIC et demi.

Les écoles françaises s’illustrentau Japon

Le réseau des écoles centrales vientde signer un accord de double diplô-me avec l’université Japonaise deDoshisha. Pour les écoles d’ingé-nieurs françaises, cet accord est unereconnaissance de la qualité des for-mations supérieures françaises et dudynamisme de nos grandes écoles àl’international.

L’Institut Européen deTechnologie ne fait pas l’unani-

mité auprès des Etats

Soucieux de concurrencer le MIT(Massachusetts InstitutesTechnology), l’Institut Européen deTechnologie, peine à réunir les suf-frages. En effet pour de nombreuxpays, la possibilité de devoir se sépa-rer de leurs meilleures équipes dechercheurs au profit de l’IET poseun vrai problème. La France trèsfavorable à ce projet a d’ores et déjàproposé le plateau de Saclay pourrecevoir le futur institut. Les moisqui viennent seront cruciaux pourl’avènement ou non de ce centred’excellence européen.

En bref Vient de paraître, Conflits actuels n°16 2005-2 - 16 euros - 192 pages - ISSN 1283-1255

Miguel Ayuso ❚ Jean Beaudouin ❚ Frédér i cG u i l l a u d ❚ J u d i t h L a z a r ❚ G é r y Le c e r f ❚Kostas Mavrak is ❚ Arnaud Odier ❚ Géra ldPandelon ❚ Bruno Schaef fer ❚ Miche l Vi l la rs

Revue d’étude politique

diffusion universitaires

RÉFLEXIONS SUR LADÉMOCRATIE

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Abonnement 2 numéros par an : 26 euros (étudiants : 20 euros sur justificatif).Directeur de la publication : A. Hurel Rédacteur en chef : C. Réveillard