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Madame SCHILLINGER Patricia Sénatrice 1 rue de Hagenthal 68220 HEGENHEIM Objet : Vote au Sénat, le 28 février 2012, sur le « mécanisme européen de stabilité financière ». Lettre ouverte de Aline Parmentier, candidate du Front de gauche. Madame la Sénatrice, Le 28 février aura lieu au Sénat un vote extrêmement important. De quoi est-il précisément question ? Le 30 janvier dernier, sur injonction du Président français et de la Chancelière allemande, le Conseil européen a adopté deux nouveaux traités pour imposer un durcissement des politiques d'hyper-austérité. Nous voyons le résultat en Grèce. Le premier texte s'appelle « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'union économique et monétaire » (TSCG). L'autre, qui fera l'objet de débats du 26 au 28 février, suivi du vote au Sénat, se nomme « Traité instituant un mécanisme européen de stabilité » (MES). Ces deux textes sont étroitement liés. Le premier instaure une véritable camisole de force pour une politique d'austérité contre les peuples européens alors que le « Mécanisme européen de stabilité » est un instrument permettant de conditionner toute aide du MES à la mise en oeuvre de ces choix de réduction des dépenses publiques et sociales. Pour résumer, l'aide européenne se résume à des prêts plus avantageux que ceux du marché mais assortir de conditions drastiques qui auraient comme conséquences de larges pertes de souveraineté nationale. Partout en Europe, cette politique, présentée sous le vocable « d'ajustements structurels », provoque une véritable purge sociale, une explosion de la précarité et de la misère, et de très grandes régressions démocratiques. Il n'existe aucune fatalité à cela. Ils sont une nouvelle marque de docilité à l'égard des exigences, toujours plus grandes, des marchés financiers. Le chantage exercé ne peut être accepté : il faudrait accepter sans discussion une politique économique unique, faite de la pire austérité, pour bénéficier de « l'aide européenne ». Madame la Sénatrice, à quelques jours de ce vote crucial, car voter le 28 février le « Mécanisme européen de stabilité », c'est s'engager dans la ratification du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », j'ai trois questions à vous poser. Candidate aux élections législatives pour le Front de gauche dans la 5° circonscription, je souhaite donner un caractère public à cette interpellation, ainsi qu'à vos réponses. 1. Toute la gauche doit se rassembler pour mettre en échec les traités Sarkozy/Merkel. Quel sera votre vote au Sénat le 28 février ? Fédération du Haut-Rhin Aline Parmentier Secrétaire départementale PCF 68 Candidate du Front de gauche sur la 5ème circonscription _____________________________________________________

Courrier à mme la sénatrice

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Page 1: Courrier à mme la sénatrice

Madame SCHILLINGER Patricia Sénatrice

1 rue de Hagenthal 68220 HEGENHEIM

Objet : Vote au Sénat, le 28 février 2012, sur le « mécanisme européen de stabilité financière ».

Lettre ouverte de Aline Parmentier, candidate du Front de gauche.

Madame la Sénatrice,

Le 28 février aura lieu au Sénat un vote extrêmement important.

De quoi est-il précisément question ?

Le 30 janvier dernier, sur injonction du Président français et de la Chancelière allemande, le Conseil européen a adopté deux nouveaux traités pour imposer un durcissement des politiques d'hyper-austérité. Nous voyons le résultat en Grèce. Le premier texte s'appelle « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'union économique et monétaire » (TSCG). L'autre, qui fera l'objet de débats du 26 au 28 février, suivi du vote au Sénat, se nomme « Traité instituant un mécanisme européen de stabilité » (MES).

Ces deux textes sont étroitement liés. Le premier instaure une véritable camisole de force pour une politique d'austérité contre les peuples européens alors que le « Mécanisme européen de stabilité » est un instrument permettant de conditionner toute aide du MES à la mise en oeuvre de ces choix de réduction des dépenses publiques et sociales. Pour résumer, l'aide européenne se résume à des prêts plus avantageux que ceux du marché mais assortir de conditions drastiques qui auraient comme conséquences de larges pertes de souveraineté nationale. Partout en Europe, cette politique, présentée sous le vocable « d'ajustements structurels », provoque une véritable purge sociale, une explosion de la précarité et de la misère, et de très grandes régressions démocratiques. Il n'existe aucune fatalité à cela. Ils sont une nouvelle marque de docilité à l'égard des exigences, toujours plus grandes, des marchés financiers. Le chantage exercé ne peut être accepté : il faudrait accepter sans discussion une politique économique unique, faite de la pire austérité, pour bénéficier de « l'aide européenne ».

Madame la Sénatrice, à quelques jours de ce vote crucial, car voter le 28 février le « Mécanisme européen de stabilité », c'est s'engager dans la ratification du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », j'ai trois questions à vous poser. Candidate aux élections législatives pour le Front de gauche dans la 5° circonscription, je souhaite donner un caractère public à cette interpellation, ainsi qu'à vos réponses.

1. Toute la gauche doit se rassembler pour mettre en échec les traités Sarkozy/Merkel. Quel sera votre vote au Sénat le 28 février ?

Fédération du Haut-Rhin

Aline Parmentier

Secrétaire départementale PCF 68 Candidate du Front de gauche sur la 5ème circonscription

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Page 2: Courrier à mme la sénatrice

2. Etes-vous favorable, sur une question aussi décisive pour l'avenir de l'Union européenne et de notre pays, à l'organisation d'un référendum sur le mécanisme européen et sur le nouveau Traité ?

3. Tant qu'à modifier le traité de Lisbonne, êtes-vous favorable à un changement des missions de la Banque centrale européenne qui lui permettrait d'initier un nouveau système de crédit. La BCE pourrait prendre tout ou partie de la dette des Etats et prêter directement à ceux-ci, aux même taux qu'elle le fait pour les banques privées, c'est à dire aux alentours de 1%.

En vous remerciant par avance pour l'intérêt que vous porterez à cette lettre.

Aline Parmentier, candidate du Front de gauche dans la 5° circonscription du Haut-Rhin.

Mulhouse, le 23 février 2012.