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CADEV Info N°12 - Février 2014 Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger La valorisation des métiers négligés 11 eme promotion du centre de Formation Gidan Gwaninta, baptisée « Promotion Fonds social de développement (FSD / Ambassade de France) Réinsertion des enfants par l’apprentissage ici de la mécanique moto

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Bulletin d'information de la Caritas Développement Niger (CADEV Niger)

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CADEV InfoN°12 - Février 2014

Bulletin d’information de la Caritas - Développement Niger

La valorisation

des métiers négligés

11 eme promotion du centre de Formation Gidan Gwaninta, baptisée « Promotion Fondssocial de développement (FSD / Ambassade de France)

Réinsertion desenfants par

l’apprentissage icide la mécanique

moto

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YORO RAYMONDYounoussi Secrétaire

Exécutif National de la CADEV-Niger

Etre plus proche de vous

EDITORIAL

Chers lecteurs,

Je suis heureuxde vous présen-ter aujourd’hui le

journal d’informationde la CADEV Niger

en version électro-nique.Cette version internetest une nouvelleétape dans la feuillede route que repré-sente le plan straté-gique de la CADEVNiger. Le CADEV Infoen version électro-nique un nouveaupas dans la directiond’une amélioration dela communication dela structure CaritasNiger.

L’espace deFormationprofessionnelleGidan Gwaninta afété ce vendredi 31janvier 2014 laonzième promotion.L’espace deformation GidanGwaninta est l’un des10 centrescoordonnés par leprogramme dePromotionFéminine/ActivitésGénératrices deRevenus de laCaritasdéveloppement Niger(CADEV-Niger). Cecentre qui aofficiellement ouvertses portes le 12 juin2004 a été crée dansle souci de mieuxrépondre aux besoinsdes filles et femmeset celui de leur

"CADEV Info »version electro-nique, est avant

tout un moyen derendre la communi-cation de la CADEVNiger plus efficace,plus rapide, plus ac-cessible. A la caritasniger, nous sommesconvaincu que lacommunication estun élément fonda-mental.Nous voulons faciliter

CADEV-Info version életronique

l'accès aux informa-tions des nos actions,de nos réalisationsen offrant des infor-mations plus rapides,plus réactifs, plus àl'écoute - bref, plusefficaces.Informer les citoyens,les partenaires, lesbénéficiaires, c'estaussi leur permettred'accéder gratuite-ment, en ligne, ausite de la CADEVNiger.

La valorisation

environnement.L’objectif premierétant la valorisationdes métiers tels quebonne d’enfant,employée de maisonet restauration etagents de vente. Desmétiers négligés carmajoritairementpratiqués par desNon- Nigériennes. Ledeuxième objectif estl’insertion socio-économique des filleset femmes après laformation.Soulignons que déjà

130 apprenantessont sur le marché del’emploi avec unrevenu mensuelvariant entre 20 000et 92 000Fcfa.

des métiers négligésEn rappel ; le centreforme lesapprenantes sur unepériode de 11 mois ;dont 8 mois deformation théorique ;et 3 mois de stagepré-professionnel

Cette onzièmepromotion du centreest baptisée «Promotion Fondssocial dedéveloppement (FSD/ Ambassade deFrance).GALADIMASouleymane

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REPÈREProjet de Réinsertion des Enfants en difficultés des Villes deMaradi et d’Agadez (PREDAM)

Réinsertion des Enfants enDifficultés dans la ville de Maradi.

Le PREDAM, Projet de Réinsertion des En-fants en difficultés des Villes de Maradi etd’Agadez est entré dans sa phase ultime. Fi-nancé par le Ministère Allemand de la Coopé-ration Internationale et la Caritas Allemagne(DCV), le PREDAM travaille principalementavec trois groupes cibles composés d'enfantsen rupture familiale, de filles vendeuses am-bulantes et d'enfants issus de familles dému-nies. S’agissant des enfants de rue, les contactssont établis régulièrement avec les enfants etles cheminements aboutissent à une réconci-liation familiale. Sur les 17 enfants de la « rue» ayant maintenu un contact permanent avecle projet, 9 ont été réinsérés dans leurs fa-milles et placés en apprentissage en couture,mécanique auto et moto. 5 autres ont acceptéreprendre les études.Concernant les filles vendeuses, il s’agit deles aider à apprendre un métier d’avenir ou àretourner à l’école. Pour cette année acadé-mique 2013 – 2014, 22 filles ont accepté le re-tour à l’école classique allant du primaire aucollège et 28 sont placées dans des atelierset centre de couture. La pauvreté étant un des facteurs qui pous-sent les parents à faire mendier leurs enfantsou à les retirer de l’école, le PREDAM II deconcert avec l’enfant et sa famille entreprenddes démarches de placement en atelier. Pourcette catégorie, 40 enfants et jeunes répartisdans 24 ateliers suivent actuellement des for-mations qualifiantes.Toujours dans cette catégorie d’enfants issus

de familles très pauvres, 55 enfants et jeunessont scolarisés dans la ville de Maradi dont 18au niveau du collège.

Pour permettre le plein épanouissement deces cibles plusieurs autres activités connexesaux formations sont organisées par le projetnotamment des séances de communicationpour un changement de comportement.Pour lutter contre l’analphabétisme, les en-fants suivent des cours d’alphabétisation enlangue haoussa. Ceux qui sont malades, re-çoivent les soins. Toutes ses actions du PRE-DAM visent à créer un cadre familial et socialfavorable au retour des enfants en rupture fa-miliale dans leur milieu d’origine, d’accompa-gner les filles vendeuses à abandonner cetteactivité pour se consacrer à un apprentissageou à repartir à l’école. Le PREDAM II mèneson action de concert avec les directions ré-gionales des services déconcentrées de l’Etaten fonction des activités. La municipalité deMaradi dont le 2ème Vice Maire est d’ailleursmembre du comité de pilotage est aussi auparfum des résultats du projet.Comme le disait Victor Hugo, Chaque enfantqu’on enseigne est un homme qu’on gagne.Chaque étape de gagner par le PREDAM estun grand pas pour l’avenir des enfants duNiger. Pour CADEV Niger, chaque enfantcompte, chaque enfant a de l'importance,chaque enfant a donc le droit à l'éducation.Serge Xavier OGA

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REPÈRE

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Agir sur la conscience sociale

A Tahoua, CADEV Niger au secours des personnes en situation de handicap

Après la phase pilote, la Caritas Allemagne aaccepté le financement d’une nouvelle phased’un an du Projet d’appui à la réinsertionsocio-économique des personnes en situationde handicap dans les communes de Tahouaet de Kalfou. Cette initiative de la Caritas dio-césaine de Maradi vise à contribuer à la luttecontre la pauvreté des personnes handica-pées en leur donnant les moyens (connais-sances, éducation, santé, formation humaine,formation professionnelle) d’abandonner lapratique de la mendicité et de jouer pleine-ment leurs rôles en tant que membre de la so-ciété. Le projet a démarré au 1er janvier et lesactivités sur le terrain se mettent progressive-ment en marche. D’une valeur de 40 663 350 FCFA, ce finan-cement de la présente phase, permet d’ap-puyer les personnes en situation de handicap,les enfants, les jeunes et les adultes afin deles rendre autonomes dans plusieurs do-maines. En effet, 33 jeunes inscrits en appren-tissage d’un métier (soudure, tissage dechaises, couture, menuiserie) vont pouvoirperfectionner leur formation ; 15 nouveaux ap-prenants seront formés dans des métiers deleurs choix. 48 trousseaux seront offerts auxjeunes handicapés placés dans les ateliersd’apprentissage. Le projet prévoit aussi le fi-nancement de 10 micros projets collectifsdans le but de la pratique d’activités généra-trices de revenus. Des tricycles, des béquilles,des verres correcteurs et des cannesblanches seront respectivement octroyés auxhandicapés locomoteurs, aux malvoyantspour renforcer leur mobilité. Un centre d’al-phabétisation sera aussi ouvert pour leur per-mettre d’apprendre à lire, écrie et calculerdans leur langue maternelle.En aidant les personnes ciblées à sortir ducycle qui voudraient dans notre pays que l’ac-tivité de la personne en situation de handicapsoit d’abord la mendicité, CADEV Niger veutcomme elle le fait depuis très longtemps agir

sur la conscience sociale en accompagnantles personnes en situation de handicap dansleur autopromotion et en luttant contre stigma-tisation dont ils sont régulièrement victimes. Ilfaut rappeler que selon une vieille enquête de1988, 1,3% de la population présente unhandicap.Serge Xavier OGA

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PRECA – Projet de renforcement des capacités de résilienceaux crises alimentaires au Niger intervient dans les départements de Dakoro et Keita

L’autonomie par le maraîchage

CADEV Maradi et la Caritas InternationalBelgique renforcent les moyens de productiondes populations du département de Keita Une mission de la Caritas diocésaine deMaradi a séjourné dans le département deKeita dans la région de Tahoua du 9 au 10janvier 2014 pour la mise en service deplusieurs ouvrages dans le cadre du projetPRECA. Cette mission a procédé à laréception provisoire des forages achevés et àla remise des ouvrages aux bénéficiaires. Lescérémonies ont eu lieu en présence desbénéficiaires, des autorités administratives etcoutumières dans les différents sites où lesouvrages ont été construits. Cet appui auxproducteurs est une initiative de la CaritasDéveloppement Niger et de la CaritasInternational Belgique grâce à un financementde la Direction générale de la Coopération auDéveloppement du Royaume de Belgique.

Le projet dénommé PRECA – Projet de

renforcement des capacités de résilience auxcrises alimentaires au Niger intervient dansles départements de Dakoro et Keita a pourobjectif de contribuer à l'augmentation de larésilience des populations face aux crisesalimentaires.A Keita où la mission s'est rendue, 300ménages sont appuyés dans l'améliorationdes conditions de la production maraichère.85 forages maraichers ont été réalisés etfonctionnels. 160 motopompes ont étéoctroyées aux producteurs ainsi que desintrants pour leur permettre d'exploiter lespérimètres maraichers dans 9 villages descommunes de Kéita et de Tamaské : Damna,Guidan Fako, Incthilmia, Kirari, TamaskéElhazarawa, Alabaraka, Agouloum Karama,Agouloum Sabon gari, Agoulou, Kanama,Tsougaé.Parmi les bénéficiaires de Kirari, premièreescale de la mission où tous les ouvragessont fonctionnels et la mise en eau jugée

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CADEV-Info version életroniqueREPÈRE

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Les stratégies de la CADEV-Niger face aux crises alimentaires

L’autonomie par le maraîchage

positive par le génie rural de Keita qui estchargé de la conformité des ouvrages, il y aLantou Djibo âgée de 55 ans et veuve depuis20 ans. « Cette aide va nous permettre demieux produire, nourrir la famille et nousprocurer aussi de l'argent. La motopompec'est idéal pour notre exploitation parce que jen'ai plus la force pour puiser avec mes brasde l'eau pour irriguer » avance la vieille dame.Plusieurs autres ménages dans le besoin ontété servis par le projet.La mission s'est aussi rendue sur le sited'Agouloum Karama et Agouloum Sabon Gari.A chaque étape la mission a informé lesautorités communales et administratives surson objet, les sites concernés,... Lespopulations ont été aussi informées de lavision de la CADEV Niger qui est deconstruire une société de paix, de justice et desolidarité, dans la solidarité, avec tous etchacun.Le PRECA intervient aussi dans lescommunes de Birnin Lallé et Ajekoria surl’accès à l’eau potable ainsi que dans ledomaine de l’accès aux vivres. Cette aide duRoyaume de Belgique va permettre dans lesdeux communes de mettre à disposition despopulations 1505 tonnes de mil destinés aux40 banques céréalières mises en place par unautre projet de la Caritas dicoésaine. Le projetva créer plusieurs mini adductions d’eaupotable. Ce sera le cas à Guidan Dodo où les

études de faisabilité ont été terminées et ledémarrage des travaux est imminent. Ledirecteur de l’école primaire se réjouit del’initiative qui selon lui va diminuer les corvéeset permettre de rehausser le taux descolarisation de la jeune fille. Le préfet deDakoro Ounteni Kongeoi a salué les efforts dela Caritas dans les deux communes de sondépartement. Il a affirmé que les interventionsde la CADEV Niger sont de précieusescontributions pour permettre d’atteindre lesobjectifs du gouvernement nigériennotamment l’initiative 3N, les nigériensnourrissent les nigériens. Serge Xavier OGA.

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En partenariat avec la CAFOD, la Caritas Dio-césaine de Maradi a lancé à Baban Tapkidans le 5ème arrondissement de Zinder, unProjet d'Appui à la Sécurité Alimentaire desPopulations de Baban Tapki. Le coût total del’initiative lancée en janvier 2013 est de153.995.661 F CFA. Il vise à contribuer àl’amélioration des conditions de vie des popu-lations de Baban Tapki 5ème arrondissementde la ville de Zinder dans le cadre d’une ges-tion durable et équitable des ressources natu-relles. De façon spécifique, il s’agit d’améliorerles conditions d’irrigation pour une meilleureproduction, de renforcer les moyens d’exis-tence de 150 ménages bénéficiaires, d’amé-liorer la qualité nutritionnelle de 1050personnes. Les premières opérations ont permis deconstruire en matériaux définitifs 50 puits ma-raichers d’une profondeur chacune de 12 mè-tres, la construction et le ravitaillement d’uneboutique d’intrants agricoles, la dotation enmotopompes et les formations assurées parles services techniques de Zinder. Après doncla saison hivernale, les activités ont débutésur le terrain et en prélude au comité de pilo-tage du projet, une équipe tripartite CADEVNIGER-CAFOD-Mairie du 5ème arrondisse-ment de Zinder s’est rendue sur le terrain le23 janvier à Zinder afin d'apprécier les résul-tats atteints et proposer des orientations dansla mise en œuvre du projet depuis son lance-ment en janvier 2013.Dans l’ensemble, la campagne maraichère sedéroule normalement même si toues les su-perficies exploitables ne le pas malgré la dis-ponibilité de l’eau et des intrants. Comme effet inattendu, les populations desvillages d’intervention ainsi que celle des vil-lages environnantes dans un rayon de 8 km,s’approvisionnent en eau de boisson via lespuits. Ce qui influence négativement la pra-tique maraichère. Cette situation s’expliquepar les difficultés des populations de la zonede se procurer de l’au en certaines périodesde l’année. La CAFOD et la CADEV Niger ontdéjà noté ce problème dans leurs agendasafin d’y trouver des solutions idoines. Le maraichage contre l’exode au Niger, Si sur certains sites, les paysans peinent en-core à retrouver leur marque, ce n’est pas le

CADEV Niger et CAFOD soutiennent la productionmaraichère dans le 5ème arrondissement de Zinder

cas d’Abou Zabeye du périmètre de BabanTapki. Il habite dans le village de Bauchéri à10 km environ du site maraicher. Durant sonexode de 4 ans à Jos au Nigéria, il a pu serendre compte de ce que pouvait rapporter fi-nancièrement les cultures de décrues. Las decet exode qui ne nourrit plus son homme,Abou Zabeye a décidé de rester dans son vil-lage d’origine après les travaux champêtres etpouvoir pratiquer la culture de contre saison.C’est à Baban Tapki qu’il a trouvé l’espace. «Avant, j’avais creusé, un, deux, trois puits, etil fallait reprendre chaque année » affirmeAbou. Grâce à l’intervention dans la communedu projet de la CADEV Niger financé par laCaritas Angleterre et du Pays de Galles(CAFOD Catholic Aid For Overseas Develop-ment), il a bénéficié d’un puits maraicher,d’une motopompe, d’intrants agricoles et deformations afin de bien maîtriser sa produc-tion. Son champ verdoyant démontre qu’il aassimilé les pratiques. Il y a semé de l’oignon,des laitues, de la tomate, du haricot, …«Avantje cultivais comme mes parents. Nous utili-sons le poquet comme méthode. Nous ne sa-vions rien des normes de cultures, del’irrigation via les motopompes qui est d’ail-leurs un luxe pour nous » assure M. Zabeye.Traduisant en acte son objectif de contribuerà l'amélioration des conditions de vie des po-pulations de l'arrondissement de Baban Tapki,le projet a mis en place un jardin école pourun transfert direct de compétences. Les ap-prenants peuvent alors dupliquer directementsur leur site les techniques apprises. C’est cequ’a fait Abou Zabeye qui salue l’apport de laCADEV Niger dans l’amélioration de sa mé-thode de production : « Avant je puisais l’eautoute la journée, maintenant, je mets en

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CADEV Niger et CAFOD soutiennent la productionmaraichère dans le 5ème arrondissement de Zinder

marche ma motopompe et je me consacre àautres choses. Pour vous ce n’est pas grand-chose mais pour nous, c’est énorme. Avec mapuisette, j’avais seulement quelques mètrescarrés. Vous-même vous avez vu l’évolutionde mon travail, j’ai emblavé davantage d’es-pace et j’espère que les récoltes seront aurendez vous ». Pour offrir toutes les chancesde production aux paysans, une boutique d’in-trants agricoles a été construite et ravitailléeau siège de la commune. Cette boutique d’in-trants constitue un centre d’approvisionne-ment en intrants agricoles pour les membresdes coopératives, mais également les nonmembres. La CADEV Niger entend résoudreles problèmes récurrents de disponibilité etd’accessibilité des intrants qui se posent avecacuité aux producteurs. Ainsi donc, le paysana ce dont il a besoin pour pratiquer son activitéà un prix inférieur à celui du marché et sansse déplacer. Des tiges de bois dans le maga-sin représentant l’écartement en fonction descultures sont données aux paysans. « Avec laboutique à coté, vous nous avez tout donnéet à nous de faire le reste » déclare RabiouAbdou, un militaire à la retraite reconverti enmaraicher avant de préciser : « avant on plan-tait partout et maintenant, avec cet appui, onapprend progressivement. Le maraichagepeut nourrir et nous le savions pas assez au-paravant ». Effectivement, certains produc-teurs nous ont affirmé avoir déjà vendu le fruitde leur récolte pour subvenir au besoin de leurfamille. Il n’y a pas de vie sans eau.Les puits réalisés par la CADEV Niger sontdestinés à la pratique du maraichage. Cepen-dant, ces puits sont devenus les seuls sourcesd’eau disponibles dans la commune. Tôt lematin, des centaines de personnes prennentd’assaut les puits. Ils viennent de plusieurs vil-

lages parfois distants de 10 km à dos d’âne,sur les charrettes,… « Dans notre village,nous n’avons pas d’eau. Dès 4 heures dumatin, il faut se lever et prendre la route deBaban Tapki » déclare Hadiza. Cette jeunefille dit avoir 14 ans. Elle est la plus « vieille »de l’équipe qui compte 9 membres dont 7filles. « Je fais cette corvée depuis l’âge de 6ou 7 ans. Il faut se lever les matins, prier,prendre la route du puits, ramener de l’eau àla maison, piler le mil, préparer à manger etrevenir à nouveau le soir. C’est deux fois parjour que nous venons ici » dit-elle. A la ques-tion de savoir quel était son rêve, elle raconte: « avoir un puits, m’amuser. Maintenant, jesuis tellement fatiguée les soirs que quand jem’endors, je ne me réveille pas avant l’appelà la prière du matin ». Le ballet de corvéesd’eau est incessant. Les jeunes enfants vien-nent de tous les coins et affluent vers les puitsmaraichers devenus eau de boisson. C’est lemême spectacle toute la journée. Hormis ceuxqui viennent de Bauchéri, Rimi Rimi,GarinGona, … s’ajoute les riverains de la ville deZinder située à une dizaine de kilomètres quise ruent sur la commune quand l’eau devientrare dans leur cité. En train de recueillir del’eau d’un puits artisanal, un jeune s’exclame«c’est la souffrance garantie ici ». Sa puisetteà chaque passage dans son puits remonte dusable. De son puits dégage une odeur. Il s’agitde la décomposition du bois vert qu’il a utilisépour consolider la margelle de son puits. « Tuvois ma souffrance, c’est l’eau des plantes,l’eau des animaux que nous buvons. Et ceuxqui ont eu la chance de bénéficier de vos puitssont heureux. Tu vois le mien, c’est tradition-nel et je dois en creuser chaque année. Pire,j’utilise du bois vert pour fabriquer les mar-gelles. L’eau sent mauvais, le gout n’est pasbon mais il faut bien boire. Sans eau, il n’y apas de vie » lâche le jeune homme. Dans ces conditions et devant ce spectacle,la CADEV Niger se retrouve sans voix. La viede l’homme est plus précieuse que le marai-chage. Il faut trouver une solution pour l’eaude boisson explique Moussa Sawa, Chargéde l’Appui au Développement de la Caritasdiocésaine. Serge Xavier OGA

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Conscientes que l’éducation est un droit universel re-connu à chaque être humain et conscientes que lesmêmes chances doivent être données à tous et par tous; CADEV Niger et CRS Niger mettent en œuvre au ni-veau de 40 écoles cibles dans les communes de Bermoet de Gadabédji, un Projet d’Appui aux Ecoles Nomadesde Bermo. Dénommé LEARN BERMO, cette action viseà accroitre l’accès à l’éducation pour les enfants, renfor-cer la capacité au niveau local des enseignants, de l’ad-ministration scolaire, des communautés locales etaméliorer l’infrastructure des écoles comprenant dessalles de classe. Les écoles reçoivent des matériels di-dactiques et de fournitures scolaires de l’Unicef et desvivres via le Programme Alimentaire Mondial. Au niveau du pré scolaire, 10 Jardins d’enfants commu-nautaires, une première dans la zone va permettre à 249filles et 251 garçons de suivre un enseignement permet-tant de bien les préparer à l'entrée à l’école primaire.Au niveau de la composante amélioration du cadred’étude des Elèves, 36 latrines ont été construites dans18 écoles au profit de 2103 enfants. Cette année scolaire, pour offrir de vraies conditionsd’études aux élèves, CADEV Niger, CRS Niger et l’Uni-cef appuient 15 salles de classes réparties dans 7 écolesen mobiliers et équipements scolaires. Chaque salle declasse a été équipée en tables bancs (25), en armoire(1), en bureau (1) et chaise (1). Au total 375 tables bancs,15 armoires, 15 bureaux et 15 chaises ont été achemi-nés au niveau des 7 écoles en décembre 2013.Toutes les écoles ont intégré l’approche Ecole amie desenfants, amie des filles (EAEAF) qui est une méthodeparticipative qui implique les acteurs de l’école (élèves,enseignants, Comité de Gestion, Parents et mères desfilles) afin de définir les problèmes prioritaires à résoudredans chaque école. Hormis les écoliers, 360 adultes apprendront à lire et àécrire en langue locale à travers 12 centres d’éducationparentale.Il faut noter que c’est depuis 2001 que CRS Niger etCADEV Niger travaillent main dans la main dans le dé-partement de Bermo. Depuis cette date, 23 salles de

CADEV Niger et CRS Niger conjuguent leurs efforts

classes, 6 dortoirs ont été construits et équipées, 17 la-trines construites, 9 puits (6 traditionnels et 3 en maté-riaux définitifs) mis à disposition des communautés, unmoulin à grain installé et des milliers de séances de sen-sibilisation sur divers thèmes (VIH/SIDA, la protection del’environnement, la scolarisation de la jeune fille, …).Pour permettre à l’élève nomade de rester proche deson quotidien, plus de 700 têtes de petits ruminants ontété achetés pour les écoles. Ainsi donc l’enfant pourraentretenir les animaux qui leur procurent du lait et de laviande. Par ailleurs, grâce à l’aide du PAM, des vivressont fournis aux élèves pour leurs cantines scolaires,grâce à l’Unicef, des kits scolaires et des Kits d’hygiènesont distribués aux apprenants, grâce à LWR, des cou-vertures, des habits sont donnés aux élèves des écolesciblées. Ayant constaté que les élèves après le primaire aban-donnent à cause de l’absence d’infrastructures au col-lège de Bermo créé seulement en 2007, CaritasDéveloppement Niger et Catholic Relief Services Nigeront procédé en 2012 à la construction et à la remise àl’Etat du Niger de 4 salles de classes, de 2 dortoirs et de6 latrines construits et équipés au profit du Collège d’En-seignement Général de Bermo. Il est important de pré-ciser que c’est le seul collège dans un rayon de 85 kmet qui accueille la majeur partie des élèves issues desécoles cibles du projet. Depuis le commencement du projet, CADEV Niger etCRS/Niger ont amélioré le taux de fréquentation desécoles. Learn Bermo a atteint 95% du taux de rétentionà l’école, particulièrement concernant les filles, 100%d'élèves recevant au moins deux repas par jour, 98%des filles fréquentant les classes et recevant au moinsdeux repas par jour. Cet appui se veut toujours être une démarche de cœurpermettant d’offrir les conditions nécessaires pour uneéducation de qualité afin d’atteindre les objectifs du mil-lénaire pour le développement dans le secteur éducatifcelui « d’assurer l’éducation primaire pour tous » à l’ho-rizon 2015.Serge Xavier OGA

la scolarisation en zone nomade dans ledépartement de Bermo.

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Partenariat

Le Président du Conseil d'Administration de Chronoposte International Niger, monsieurAMADOU ABDOU remettant le don à la Présidente du Conseil d'Administration de la

CADEV Niger, Madame SADOU Odile.

La Banque Atlantique Niger a fait un don en nature au Fonds d'intervention rapide (FIR) dela CADEV Niger, ce mercredi 04 décembre 2013. Ce don constitué de 25 sacs de Riz de 50kilogrammes et de deux balles de couvertures, servira aux interventions d'urgence de laCaritas Niger.

Remise d'un don en nature de la Banque Atlantique à la CADEV Niger

Chronoposte International Niger offre un lot de lunette à Caritas Niger,

composé de 16 cartons contenant 2 907 lunettes usagées.