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revue neurologique 168 (2012) A1–A48 A29 tra un déficit moteur des membres inférieurs sans aréflexie. L’étude du liquide céphalorachidien (LCR) était normale. Les symptômes s’aggravèrent pendant trois semaines avec céphalée, nausée, diplopie jusqu’à son admission à l’UNV où une tétraparesie avec aréflexie généralisée sans déficit sen- sitif, une hypotonie et une paralysie bilatérale du VI furent confirmées. Le fond d’œil montra un œdème papillaire bilaté- ral et une hémorragie. L’acuité visuelle était à 2/10à gauche et 4/10à droite. L’étude du LCR était normale mais avec 350mmH20 pression. Une IRM cérébrale et du rachis cervical montra une thrombose du sinus latéral droit étendue à la veine jugulaire droite et deux thromboses veineuses corticales sans infarctus. L’étude de la conduction nerveuse était en faveur d’une radiculopathie. Le déficit moteur s’améliora sous anti- coagulation et traitement anti-œdémateux. Une dérivation lombo-péritonéale (DLP) fut réalisée, entraînant une récupé- ration complète du VI et du déficit moteur et une amélioration partielle de l’acuité visuelle. Discussion.– Il s’agit du 14 e cas rapporté d’hypertension intra- crânienne (HIC) avec radiculopathie et le quatrième lié à une thrombose veineuse cérébrale (TVC). Dans tous les cas, ce sont des femmes jeunes qui sont touchées. Elles ont toutes subi une DLP et ont gardée une séquelle visuelle. L’hypothèse expliquant la radiculopathie est l’augmentation de pression dans les espaces sous arachnoïdiens comprimant les racines nerveuses. Conclusion.– La radiculopathie est un symptôme d’HIC pouvant révélée une TVC. Il s’agit d’un « signe de gravité » avec mauvais pronostic visuel, et doit rapidement faire discuter l’indication de DLP. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.216 R22 Connaissances concernant l’AVC d’une population urbaine franc ¸ aise : enquête par questionnaire réalisée auprès de 149 participants Frédéric Matter a , Valérie Lauer b , Marc Bataillard b , Corina Mirea b , Daniela Bindila b , Ludovic Nguyen b , Valérie Wollf b a 18, rue de Mundolsheim, 67300 Schiltigheim, France b Service de neurologie, hôpital de hautepierre, avenue Molière, BP 49, 67098 Strasbourg cedex, France Mots clés : Accident vasculaire cérébral ; Campagne d’information ; Hémiplégie Introduction.– La sensibilisation de la population aux facteurs de risque, aux signes d’alerte et à l’urgence de la prise en charge de l’AVC est primordiale tant dans la gestion de l’AVC en phase aiguë que dans la prévention de celui-ci. Objectifs.– Établir par un questionnaire, un état des lieux du niveau des connaissances de la population franc ¸aise sur l’AVC à partir d’un échantillon représentatif de la population stras- bourgeoise (468 724 habitants). Méthodes.– Cent quarante-neuf personnes ont été interrogées à l’occasion de la journée mondiale de l’AVC le 29octobre 2011. Le questionnaire utilisé était doté de questions fermées renseignant sur les caractéristiques démographiques et socio- professionnelles des répondants, et de questions ouvertes portant sur leur connaissance des facteurs de risques (FDR) et des signes cliniques de l’AVC, ainsi que sur l’attitude à adopter face à la survenue d’un AVC. Résultats.– La moitié des personnes interrogées étaient en mesure de citer au moins trois FDR. Le tabagisme et l’HTA étaient les FDR les mieux identifiés. L’atteinte hémi-corporelle, symptôme clé de la campagne d’information, fut citée par 31 % des répondants. La gravité de l’AVC n’a pas été sous-estimée: dans sept cas sur dix, les personnes confrontées à la surve- nue d’un AVC appelleraient immédiatement le 15. En analyses multivariées, un niveau d’études élevé et le fait d’être une femme influenc ¸aient favorablement les résultats. Discussion.– En comparaison avec les précédentes enquêtes franc ¸ aises, les résultats de notre étude suggèreraient une amé- lioration globale des connaissances de la population sans doute liée à l’efficacité des campagnes d’information déjà entreprises. Les médias de masse et l’intervention directe du médecin traitant doivent être privilégiés pour toucher l’ensemble de la population, les patients à risque d’AVC et enfin les catégories les moins averties. Conclusion.– La sensibilisation par les campagnes d’information doit être poursuivie et répétée. Cependant, le contenu du message et le moyen de le diffuser, ainsi que la fréquence à laquelle il doit être dispensé restent à être précisés. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.217 R23 La kétamine associée à l’activateur tissulaire du plasminogène (tPA) augmente l’efficacité de la thrombolyse et élargit sa fenêtre thérapeutique Clement Gakuba a , Maxime Gauberti b , Amandine Jullienne b , Mikael Mazighi c , Gilles Defer d , Jean-Luc Hanouz a , Denis Vivien b a Pôle anesthésie-réanimation, CHU de Caen, 14033 Caen 9, France b Inserm U919 : serine protéases et physiopathologie de l’unité neurovasculaire, CHU de Caen, 14074 caen 5, France c Service de neurologie et centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale, groupe hospitalier Bichat-Claude-Bernard, 75877 Paris 18, France d Département de neurologie, CHU de Caen, 14033 Caen 9, France Mots clés : Thrombolyse ; Accident vasculaire cérébral ; Neuroprotection Introduction.– La thrombolyse in situ des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques peut se faire sous anesthésie générale ou sédation sans que l’influence des agents anesthé- siques n’ait jamais été spécifiquement étudiée. Objectifs.– Évaluation des effets d’une exposition à des anes- thésiques lors de la thrombolyse sur un modèle murin en injectant le tPA vers la fin de sa fenêtre thérapeutique de fac ¸on à être proche des pratiques cliniques. Méthodes.– Quatre heures après l’induction d’un AVC, une thrombolyse par tPA (10 mg/kg, 10 % en bolus, 90 % en per- fusion ou NaCl 0,9 %) est conduite en vigile (air) ou sous anesthésie : propofol (6,6 mg/kg bolus puis 90 mg/kg/h), iso- flurane 2 % (avec O2/N2O 33 %/67 %) ou kétamine (3,5 mg/kg puis 47,2 mg/kg/h). Évaluation à 24 heures par IRM-7 T : volume ischémique et recanalisation artérielle. Un temps de lyse des euglobulines est réalisé sur plasma humain. Tests statis- tiques: Kruskal-Wallis et Mann-Whitney, significativité pour p < 0,05. Résultats.– Le volume lésionnel n’est modifié par aucun anesthésique en l’absence de thrombolyse ou en cas de thrombolyse sous air, propofol ou isoflurane/N 2 O. Cependant, l’association de la kétamine au tPA réduit significativement les volumes ischémiques comparativement aux conditions vigile (–57 %), propofol (–56 %), isoflurane/N 2 O (–50 %) et kéta- mine seule (–45 %). La perméabilité artérielle à 24 heures est indépendante des conditions anesthésiques. Activité fibrino- lytique du plasma et température sont inchangées par la kétamine. Discussion.– Nos précédents travaux ont démontré la neu- rotoxicité du tPA médiée par les récepteurs N-méthyl-

Connaissances concernant l’AVC d’une population urbaine française : enquête par questionnaire réalisée auprès de 149 participants

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ugulaire droite et deux thromboses veineuses corticales sansnfarctus. L’étude de la conduction nerveuse était en faveur’une radiculopathie. Le déficit moteur s’améliora sous anti-oagulation et traitement anti-œdémateux. Une dérivationombo-péritonéale (DLP) fut réalisée, entraînant une récupé-ation complète du VI et du déficit moteur et une améliorationartielle de l’acuité visuelle.iscussion.– Il s’agit du 14e cas rapporté d’hypertension intra-rânienne (HIC) avec radiculopathie et le quatrième lié à unehrombose veineuse cérébrale (TVC). Dans tous les cas, ce sontes femmes jeunes qui sont touchées. Elles ont toutes subi uneLP et ont gardée une séquelle visuelle.

’hypothèse expliquant la radiculopathie est l’augmentatione pression dans les espaces sous arachnoïdiens comprimant

es racines nerveuses.onclusion.– La radiculopathie est un symptôme d’HIC pouvantévélée une TVC. Il s’agit d’un « signe de gravité » avec mauvaisronostic visuel, et doit rapidement faire discuter l’indicatione DLP.

oi:10.1016/j.neurol.2012.01.216

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onnaissances concernant l’AVC d’uneopulation urbaine francaise : enquête paruestionnaire réalisée auprès de49 participantsrédéric Matter a, Valérie Lauer b, Marc Bataillard b,orina Mirea b, Daniela Bindila b, Ludovic Nguyen b,alérie Wollf b

18, rue de Mundolsheim, 67300 Schiltigheim, FranceService de neurologie, hôpital de hautepierre, avenue Molière, BP9, 67098 Strasbourg cedex, France

ots clés : Accident vasculaire cérébral ; Campagne’information ; Hémiplégie

ntroduction.– La sensibilisation de la population aux facteurse risque, aux signes d’alerte et à l’urgence de la prise enharge de l’AVC est primordiale tant dans la gestion de l’AVCn phase aiguë que dans la prévention de celui-ci.bjectifs.– Établir par un questionnaire, un état des lieux duiveau des connaissances de la population francaise sur l’AVCpartir d’un échantillon représentatif de la population stras-ourgeoise (468 724 habitants).éthodes.– Cent quarante-neuf personnes ont été interrogéesl’occasion de la journée mondiale de l’AVC le 29 octobre

011. Le questionnaire utilisé était doté de questions ferméesenseignant sur les caractéristiques démographiques et socio-rofessionnelles des répondants, et de questions ouvertesortant sur leur connaissance des facteurs de risques (FDR) etes signes cliniques de l’AVC, ainsi que sur l’attitude à adopterace à la survenue d’un AVC.ésultats.– La moitié des personnes interrogées étaient enesure de citer au moins trois FDR. Le tabagisme et l’HTA

taient les FDR les mieux identifiés. L’atteinte hémi-corporelle,ymptôme clé de la campagne d’information, fut citée par 31 %es répondants. La gravité de l’AVC n’a pas été sous-estimée :

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dans sept cas sur dix, les personnes confrontées à la surve-nue d’un AVC appelleraient immédiatement le 15. En analysesmultivariées, un niveau d’études élevé et le fait d’être unefemme influencaient favorablement les résultats.Discussion.– En comparaison avec les précédentes enquêtesfrancaises, les résultats de notre étude suggèreraient une amé-lioration globale des connaissances de la population sansdoute liée à l’efficacité des campagnes d’information déjàentreprises. Les médias de masse et l’intervention directedu médecin traitant doivent être privilégiés pour toucherl’ensemble de la population, les patients à risque d’AVC etenfin les catégories les moins averties.Conclusion.– La sensibilisation par les campagnesd’information doit être poursuivie et répétée. Cependant,le contenu du message et le moyen de le diffuser, ainsi quela fréquence à laquelle il doit être dispensé restent à êtreprécisés.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.217

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La kétamine associée à l’activateur tissulaire duplasminogène (tPA) augmente l’efficacité de lathrombolyse et élargit sa fenêtre thérapeutiqueClement Gakuba a, Maxime Gauberti b, Amandine Jullienne b,Mikael Mazighi c, Gilles Defer d, Jean-Luc Hanouz a,Denis Vivien b

a Pôle anesthésie-réanimation, CHU de Caen, 14033 Caen 9, Franceb Inserm U919 : serine protéases et physiopathologie de l’uniténeurovasculaire, CHU de Caen, 14074 caen 5, Francec Service de neurologie et centre d’accueil et de traitement del’attaque cérébrale, groupe hospitalier Bichat-Claude-Bernard,75877 Paris 18, Franced Département de neurologie, CHU de Caen, 14033 Caen 9, France

Mots clés : Thrombolyse ; Accident vasculaire cérébral ;NeuroprotectionIntroduction.– La thrombolyse in situ des accidents vasculairescérébraux (AVC) ischémiques peut se faire sous anesthésiegénérale ou sédation sans que l’influence des agents anesthé-siques n’ait jamais été spécifiquement étudiée.Objectifs.– Évaluation des effets d’une exposition à des anes-thésiques lors de la thrombolyse sur un modèle murin eninjectant le tPA vers la fin de sa fenêtre thérapeutique de faconà être proche des pratiques cliniques.Méthodes.– Quatre heures après l’induction d’un AVC, unethrombolyse par tPA (10 mg/kg, 10 % en bolus, 90 % en per-fusion ou NaCl 0,9 %) est conduite en vigile (air) ou sousanesthésie : propofol (6,6 mg/kg bolus puis 90 mg/kg/h), iso-flurane 2 % (avec O2/N2O 33 %/67 %) ou kétamine (3,5 mg/kgpuis 47,2 mg/kg/h). Évaluation à 24 heures par IRM-7 T : volumeischémique et recanalisation artérielle. Un temps de lysedes euglobulines est réalisé sur plasma humain. Tests statis-tiques : Kruskal-Wallis et Mann-Whitney, significativité pourp < 0,05.Résultats.– Le volume lésionnel n’est modifié par aucunanesthésique en l’absence de thrombolyse ou en cas dethrombolyse sous air, propofol ou isoflurane/N2O. Cependant,l’association de la kétamine au tPA réduit significativementles volumes ischémiques comparativement aux conditionsvigile (–57 %), propofol (–56 %), isoflurane/N2O (–50 %) et kéta-mine seule (–45 %). La perméabilité artérielle à 24 heures estindépendante des conditions anesthésiques. Activité fibrino-lytique du plasma et température sont inchangées par la

Discussion.– Nos précédents travaux ont démontré la neu-rotoxicité du tPA médiée par les récepteurs N-méthyl-