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Monsieur Elio Di Rupo Premier ministre Rue de la loi, 16 B – 1000 Bruxelles Bruxelles, le 22 mai 2012 n. réf. : 51-52-RDB-hb (à mentionner svp) Monsieur le premier ministre, Concerne : aide juridique Vous le savez, depuis le 9 mai dernier, les bureaux d’aide juridique francophones et germanophone ne désignent plus d’avocat dans le cadre de l’aide juridique sauf cas d’urgence spécifiques. De même, depuis le 30 mars dernier, des permanences d’avocats en vue d’assister les personnes arrêtées sont également suspendues. La réaction des avocats assurant au quotidien ce service public et de leurs bâtonniers est fondée sur le manque de moyens attribués à l’aide juridique en Belgique et ce, depuis longtemps. Il s’agit d’un droit reconnu dans notre Constitution. Par ailleurs, notre pays dispose également d’une loi du 23 novembre 1998 qui organise l’aide juridique sur des bases professionnelles et éminemment respectueuses des principes de liberté et de démocratie conformes aux idéaux de notre Etat de droit. En raison d’une paupérisation croissante de la population pour diverses raisons, d’une part, et de la volonté des pouvoirs politiques de rendre la présence de l’avocat davantage obligatoire, d’autre part, le budget consacré à l’indemnisation des avocats s’avère totalement insuffisant. Vous n’ignorez pas non plus que ce budget est fixe quels que soient le nombre de désignations auxquelles il a été procédé et le nombre de points attribués aux avocats qui assument l’aide juridique. Le précédent ministre de la justice avait donné au barreau des garanties pour maintenir la valeur du point telle qu’elle existait, en l’occurrence 26,91 € et mettre en œuvre une politique pour augmenter le budget de l’Etat à cet égard. Ces engagements ne sont pas respectés, ce qui a pour conséquence la réaction des avocats décrite ci-dessus. Il s’agit réellement d’une grave crise de confiance. .../…

Courrier à elio di rupo

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Courrier à Elio Di Rupo, suite aux actions menées par l'OBFG en faveur de l'aide juridique (22/05/2012)

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Page 1: Courrier à elio di rupo

Monsieur Elio Di Rupo Premier ministre Rue de la loi, 16 B – 1000 Bruxelles Bruxelles, le 22 mai 2012

n. réf. : 51-52-RDB-hb (à mentionner svp) Monsieur le premier ministre, Concerne : aide juridique Vous le savez, depuis le 9 mai dernier, les bureaux d’aide juridique francophones et germanophone ne désignent plus d’avocat dans le cadre de l’aide juridique sauf cas d’urgence spécifiques. De même, depuis le 30 mars dernier, des permanences d’avocats en vue d’assister les personnes arrêtées sont également suspendues. La réaction des avocats assurant au quotidien ce service public et de leurs bâtonniers est fondée sur le manque de moyens attribués à l’aide juridique en Belgique et ce, depuis longtemps. Il s’agit d’un droit reconnu dans notre Constitution. Par ailleurs, notre pays dispose également d’une loi du 23 novembre 1998 qui organise l’aide juridique sur des bases professionnelles et éminemment respectueuses des principes de liberté et de démocratie conformes aux idéaux de notre Etat de droit. En raison d’une paupérisation croissante de la population pour diverses raisons, d’une part, et de la volonté des pouvoirs politiques de rendre la présence de l’avocat davantage obligatoire, d’autre part, le budget consacré à l’indemnisation des avocats s’avère totalement insuffisant. Vous n’ignorez pas non plus que ce budget est fixe quels que soient le nombre de désignations auxquelles il a été procédé et le nombre de points attribués aux avocats qui assument l’aide juridique. Le précédent ministre de la justice avait donné au barreau des garanties pour maintenir la valeur du point telle qu’elle existait, en l’occurrence 26,91 € et mettre en œuvre une politique pour augmenter le budget de l’Etat à cet égard. Ces engagements ne sont pas respectés, ce qui a pour conséquence la réaction des avocats décrite ci-dessus. Il s’agit réellement d’une grave crise de confiance.

.../…

Page 2: Courrier à elio di rupo

L’Ordre des barreaux francophones et germanophone attend du gouvernement qu’il prenne enfin des mesures efficaces permettant de garantir le fonctionnement de l’aide juridique, qui est, je le répète, un service public, et ce dans des conditions dignes, à l’instar de ce qui se passe dans les autres Etats membres de l’Union européenne. Dans ces conditions, je vous transmets le texte de la motion qui a été adoptée, ce 21 mai 2012, par l’assemblée générale de l’Ordre des barreaux francophones et germanophone qui résume la position de celle-ci. Je me tiens évidemment à votre disposition pour tout renseignement dont vous pourriez avoir besoin. Recevez, Monsieur le premier ministre, l’assurance de ma haute considération.

Robert De Baerdemaeker Président