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http://portaildoc.univ-lyon1.fr
Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Université Claude Bernard Lyon 1
Faculté de Médecine Rockefeller
ECOLE DE SAGE-FEMME DE BOURG-EN-BRESSE
Accouchement physiologique
versus accouchement médicalisé
Mémoire présenté et soutenu par Mélodie MICHALLON née le 25 janvier 1988
en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Sage-Femme
Année 2010
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Accouchement physiologique
versus accouchement médicalisé
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
-Remerciements-
Un grand merci…
… à toute l’équipe de la maternité de Givors, qui m’a fait découvrir une nouvelle
approche de la naissance et où s’est déroulée cette étude,
… à Juliette PELLOUX, qui a su me guider et m’épauler tout au long de la
réalisation de ce mémoire,
… à toute les enseignantes de l’école de sage-femme de Bourg-en-Bresse qui
m’ont permis de progresser durant ces 4 années, notamment Françoise MOREL,
ma guidante,
… à Pierre, qui à été là à chaque moment pour m’encourager et me redonner
confiance,
… à toute ma famille, qui a toujours cru en moi.
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
- Sommaire –
Avant-propos ………………………………………………………………………………………………………………………….1
Introduction ………………………………………………………………………………………………………………………2
PREMIERE PARTIE : NOTIONS GENERALES
1/ ACCOUCHEMENT A BAS RISQUE OBSTETRICAL ……………………………….3
1.1. Classification en fonction des risques associés ………………………………………………….3
1.2. Schéma de prise en charge en fonction du risque …………………………………………….5
1.3. Recommandations quand aux soins liés à un accouchement normal ……………….6
2/ ACCOUCHEMENT MEDICALISE ……………………………………………………………………..8
2.1. Approche historique, socioculturelle et médico-légale de
l’obstétrique ……………………………………………………………………………………………………………9
2.2. Conduite active du travail et de l’accouchement …………………………………………….10
2.2.1. Objectifs ……………………………………………………………………………………………………10
2.2.2. Moyens de surveillance et de direction des différentes phases du
travail …………………………………………………………………………………………………………11
2.3. Réseaux obstétrico-pédiatriques et résultats périnataux ……………………………14
3/ NAISSANCE PHYSIOLOGIQUE …………………………………………………………………….16
3.1. Définitions ………………………………………………………………………………………………………………..16
3.2. Une demande croissante des parents ………………………………………………………………..17
3.3. Prise en charge physiologique du travail et de l’accouchement ……………………18
3.3.1. Principes fondamentaux de l’enfantement ………………………………………….18
3.3.2. Contraintes liées aux pratiques classiques de l’accouchement ………20
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
3.3.3. Rôle de la sage-femme tout au long de ce processus ……………………….21
3.3.4. Limite de la physiologie …………………………………………………………………………..22
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET RESULTATS DE
L’ETUDE
1/ DESCRIPTION DE L’ETUDE …………………………………………………………………………….24
1.1. Problématique, hypothèses et objectifs ……………………………………………………………24
1.2. Matériel d’étude ……………………………………………………………………………………………………..25
1.2.1. Recrutement de la population …………………………………………………………………25
1.2.2. Critères d’inclusion …………………………………………………………………………………..26
1.2.3. Critères d’exclusion …………………………………………………………………………………27
1.3. Critères évalués ………………………………………………………………………………………………………27
1.4. Moyens d’analyse …………………………………………………………………………………………………….28
2/ RESULTATS STATISTIQUES …………………………………………………………………………29
2.1. Influence du terme sur le mode d’accouchement ………………………………….…………29
2.2. Issue de l’accouchement en fonction de la prise en charge ……………………….…30
2.3. Motifs des césariennes et des extractions instrumentales dans chaque groupe
……………………………………………………………………………………………………………………………………30
2.4. Travail avec prise en charge physiologique ……………………………………………………….31
2.4.1. Evolution de la prise en charge au cours du travail …………………………..31
2.4.2. Mode d’accouchement en fonction de l’évolution de la prise en charge
du travail …………………………………………………………………………………………………..32
2.5. Durée du travail en fonction de la prise en charge ………………………………………..33
2.6. Durée d’ouverture de l’œuf en fonction de la prise en charge …………………….33
2.7. Déroulement de l’expulsion en fonction de la prise en charge ……………………..34
2.7.1. Durée des efforts expulsifs et mode d’accouchement …………………..35
2.7.2. Variété de dégagement …………………………………………………………………………..36
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
2.8. Positions d’accouchement et état périnéal ………………………………………………………37
2.8.1. Etat périnéal en fonction de la parité ………………………………………………..38
2.8.2. Etat périnéal en fonction de la position dans chaque groupe ……….39
2.9. Poids de naissance et état périnéal …………………………………………………………………..40
2.10. Type de délivrance et complications en fonction de la prise en
charge………………………………………………………………………………………………………………………41
2.11. Score d’Apgar en fonction de la prise en charge ………………………………………….42
2.12. Type d’allaitement en fonction de la prise en charge ………………………………….43
2.13. Satisfaction des couples dans chaque groupe ……………………………………………….44
TROISIEME PARTIE : ANALYSE, DISCUSSION ET OUVERTURES
1/ ANALYSE DES RESULTATS ……………………………………………………………………………45
1.1. Résultats obstétricaux en fonction de la prise en charge…………………………….45
1.1.1. Caractéristiques du travail et issue de l’accouchement…………………..45
1.1.2. Déroulement de l’expulsion…………………………………………………………………….48
1.1.3. Etat périnéal …………………………………………………………………………………………….49
1.1.4. Mode de délivrance et complications……………………………………………………51
1.2. Résultats néonataux en fonction de la prise en charge…………………………………54
1.2.1. Etat néonatal à la naissance…………………………………………………………………..54
1.2.2. Allaitement maternel dans chaque groupe…………………………………………54
1.3. Satisfaction des couples en fonction de la prise en charge…………………………55
1.4. Comparaison des résultats obtenus avec ceux du réseau Audipog ……………55
2/ AUTO-EVALUATION DE L’ETUDE ……………………………………………………………..56
2.1. Taille de l’échantillon …………………………………………………………………………………………..56
2.2. Motivations …………………………………………………………………………………………………………..56
3/ DISCUSSION ET OUVERTURES ………………………………………………………………..57
3.1. Lieux et prise en charge de la naissance à l’heure actuelle ………………………..57
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
3.2. La physiologie en milieu hospitalier, possibilités et limites ……………..…………60
3.3. Une autre approche de la naissance : accouchement à domicile et plateaux
techniques ………………………………………………………………………………………………………….…60
3.4. Une perspective d’avenir … les maisons de naissance ……………………………………61
Conclusion ………………………………………………………………………………………………………………………….63
Références bibliographiques
Bibliographie
Annexes
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
- Avant-propos –
Tout au long de notre formation, divers terrains de stage sont laissés à notre
choix de manière à personnaliser notre cursus et à varier nos apprentissages.
Suite à quelques cours dispensés au sein de l’école de sage-femme sur l’approche
physiologique de la naissance, j’ai ressenti le besoin d’explorer cette voie
nouvelle.
J’ ai donc décider d’effectuer l’un de mes stages de salle de naissance au
Centre Hospitalier de Givors pour sa vision plus humaniste et centrée sur
l’individualité de chaque couple, de manière à les accompagner de façon plus
personnalisée vers l’accueil de leur enfant.
Ce stage a été pour moi très enrichissant et formateur. J’ai pu apprendre
comment suivre le déroulement d’un travail physiologique en analysant le
comportement et les postures maternelles et sans interférer de manière
invasive dans ce processus. J’ai ainsi découvert les capacités formidables que
porte chaque femme en elle, si on lui laisse la possibilité d’y accéder et de les
exprimer.
Tout cela m’a beaucoup questionné et m’a porté à réfléchir sur l’utilité réelle et
la systématisation de beaucoup de nos gestes techniques.
C’est pourquoi j’ai souhaité réaliser mon mémoire autour de ce thème, à mon sens
passionnant, qu’est la physiologie de la naissance. Souvent considérée comme à
risque, j’ai voulu comparer les résultats périnataux de cette approche de
l’accouchement avec ceux de la prise en charge médicale classique, chez des
femmes à bas risque obstétrical.
1 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
- Introduction –
A l’heure actuelle, la politique périnatale française aborde la grossesse et
l’accouchement comme potentiellement à risque de complications. Il en découle
une médicalisation de la naissance de plus en plus précoce et systématique,
aujourd’hui même en cas de grossesse pourtant considérée comme à bas risque
obstétrical. Or, un nombre grandissant de parents et futurs parents reprochent
à cette prise en charge de techniciser et de déshumaniser cet évènement qui
reste avant tout familial. La part de physiologie, pourtant inhérente à de
nombreuses naissances, a peu à peu été mise de coté. Sa méconnaissance et son
manque de pratique ont conduits les praticiens de la grossesse à considérer
cette prise en charge comme dangereuse.
Mais ces craintes sont elles réellement justifiées, notamment lorsque la
grossesse s’est déroulée sans particularité et que le pronostic d’accouchement
voie basse est favorable ? Mettre au monde dans le respect de la physiologie
présente t’il plus de risques pour la mère et l’enfant ?
Pour répondre à ces questionnements, nous évoquerons dans une première
partie quelques notions essentielles sur la classification des grossesses en
fonction des risques qu’elles présentent. Puis, nous définirons globalement en
quoi consiste les deux prises en charge de l’accouchement, médicalisée et
physiologique, abordées dans ce mémoire.
La seconde partie, quand à elle, présentera l’étude menée, ses caractéristiques
et les résultats obtenus.
Nous analyserons et discuterons ces résultats dans une troisième partie puis
terminerons en élargissant notre réflexion sur les perspectives d’avenir
concernant les alternatives quant aux lieux et à la prise en charge des naissances
en France et dans le monde.
2 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Première partie
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
1/ ACCOUCHEMENT A BAS RISQUE OBSTETRICAL
Afin de mieux définir la notion d’accouchement à bas risque obstétrical il
convient tout d’abord de rappeler ce que l’on considère comme une grossesse
normale. Il existe différentes approches, toutes fondées sur un même principe
définissant une grossesse normale comme une grossesse ne présentant « aucune
complication avérée chez une femme en bonne santé […] et dont la probabilité d’accouchement
normal et de naissance normale sont les plus grandes » (1). Il y a donc « absence de tout
risque identifiable qui nécessiterait des soins ou mesures complémentaires »(2).
Enfin, pour résumer, une grossesse normale est, selon l’Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) « une grossesse dont le déclenchement est spontané, le risque est faible dès
le début et tout au long du travail et de l'accouchement. L'enfant naît spontanément en position
céphalique du sommet entre les 37e et 42e semaines de gestation. Après la naissance, la mère et
le nouveau-né se portent bien » (3).
1.1. Classification en fonction des risques associés
D’après ces définitions, on s’aperçoit de la nécessité de définir quels sont les
risques associés à la grossesse et à l’accouchement pour la mère et l’enfant.
Dans ce but ont été établies plusieurs classifications permettant d’évaluer le
niveau de risque et l’orientation du suivi pour chaque grossesse (ANNEXES I et
II). Celles-ci se basent sur la recherche des facteurs de risque potentiels que
l’on peut ainsi synthétiser :
- Facteurs de risque et causes de morbidité et/ou de mortalité maternelle,
- Facteurs de risque et causes fœtales, maternelles, obstétricales de
morbidité et/ou de mortalité périnatale,
3 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
- Anomalies, pathologies génétiques, facteurs environnementaux et
infectieux et autres facteurs de risque impliqués dans les anomalies
congénitales. (4)
Ainsi, d’après les listes de critères (validées par plusieurs instances telles que la
Haute Autorité de Santé (HAS), le National Health Insurance Board of the
Netherlands aux Pays-Bas (5), le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé
en Belgique (2) ou encore le National Institute for Clinical Excellence (6)) et le
regroupement des antécédents personnels et familiaux des femmes enceintes, on
peut classer les grossesses en trois groupes :
- Les grossesses à bas risque obstétrical
- Les grossesses à risque modéré
- Les grossesses à haut risque.
Dans l’objectif de notre étude, il convient de porter une attention plus
particulière aux grossesses à bas risque obstétrical. Comme énoncé
précédemment, elles se caractérisent par l’absence de pathologie ou d’élément
susceptible de modifier le pronostic de la grossesse, de l’accouchement ou de
l’état de l’enfant. De cette manière, le réseau Audipog (ensemble de maternités
volontaires publiques et privées, provenant de toutes les régions de France, dont
le but est de surveiller les indicateurs de santé périnatale, d’évaluer les
pratiques et les résultats et de réaliser des études multicentriques) relie les
critères de bas risque obstétrical à la parité (7). Pour une primipare, il s’agit
d’une femme de 18 à 35 ans, sans antécédents médical ou gynécologique
nécessitant de surveillance particulière, sans pathologie survenant au cours de la
grossesse, unique en présentation céphalique. Il reprend les mêmes critères pour
les multipares, auxquels s’ajoute l’absence d’antécédent néonatal ou de
césarienne. En 2002, l’ensemble de ces patientes représentait 61% des dossiers
du réseau.
4 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Si ces classifications permettent d’évaluer le risque pour la suite de la
grossesse et d’établir un pronostic pour le déroulement de la naissance, elles
n’ont pas une valeur prédictive immuable. Ainsi, même en cas de grossesse à bas
risque obstétrical, qui laisse présager une naissance normale, les conditions
peuvent à tout moment évoluer et justifier une surveillance plus adaptée au
risque désigné. Il est donc important de retenir que l’évaluation des risques est
un processus continu qui doit être répété tout au long de la grossesse et du
travail.
1.2. Schéma de prise en charge en fonction du risque
La détermination du niveau de risque en début de grossesse, réévalué à chaque
consultation jusqu’à la naissance, permet donc d’adapter le type de suivi, la prise
en charge et le lieu d’accouchement pour une meilleure orientation, notamment
grâce à cet arbre décisionnel établi par la HAS (8):
Figure 1 : Schéma d’évaluation des risques et de prise en charge des grossesses :
Grossesse
Identification des facteurs de risque
Evaluation du niveau de risque
Faible Modéré Elevé
Suivi par sage-femme Avis de l’obstétricien Suivi par
ou obstétricien ou du spécialiste obstétricien
au choix de la patiente conseillé voir nécessaire
5 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Consultation du 9ème mois
Identification des facteurs de risque obstétricaux
Evaluation du niveau de risque et du pronostic obstétrical
Faible Modéré Elevé
Accouchement possible Accouchement recommandé en
dans toute structure structure adaptée au risque déterminé
avec unité obstétrique (unité d’obstétrique + néonatalogie
(61% des femmes) avec ou non réanimation néonatale)
On note donc d’après ce schéma qu’en cas de bas risque obstétrical tout au long
de la grossesse, avec pronostic favorable, l’accouchement pourra se dérouler en
structure de niveau 1, d’où notre choix quand aux lieux de déroulement de
l’étude.
1.3. Recommandations quand aux soins liés à un accouchement normal
Actuellement il existe plusieurs institutions qui tendent à définir les soins
nécessaires et suffisants à un accouchement normal. Ils édictent des
recommandations et réévaluent la nécessité de chaque geste ou technique mis en
place au cours d’un accouchement pour en justifier leur utilisation. Ainsi l’OMS a
rédigé un guide de pratiques essentielles mis à jour en 2009 (9). D’une manière
générale, ces recommandations de soins se résument selon les quelques principes
fondamentaux suivants :
- Le respect strict des règles d’hygiène,
- Une surveillance materno-fœtale adaptée,
6 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
- La prévention des risques potentiels liés au travail et à l’accouchement,
- Le soulagement de la douleur notamment par diverses méthodes non-
pharmacologiques,
- Le respect de la femme enceinte, du couple, de leurs responsabilités et de
leur liberté,
- L’encouragement à l’établissement du lien mère-enfant,
- La présence, l’écoute, le soutien et l’aide apportés au couple.
D’un point de vue plus pratique, ce rapport rappelle quels sont les gestes
nécessaires et suffisants à la surveillance d’un accouchement à bas risque
obstétrical.
Lors de la première phase du travail, il préconise une surveillance chaque heure
de l’état général et du comportement de la patiente, de la dynamique utérine, du
bien-être fœtal (enregistrement du rythme cardiaque fœtal vingt minutes par
heure ou auscultation tous les quart d’heure et vérification de la couleur du
liquide amniotique).
Ces éléments seront réévalués toutes les demi-heures lors de la seconde phase
du travail.
Quand à la dilatation cervicale et aux constantes de la parturiente, un examen
toutes les quatre heures est conseillé, quelque soit la phase du travail.
Par ailleurs, un intervalle maximum de deux heures doit être respecté entre les
mictions et la mobilité de la patiente doit être encouragée.
Lors de l’expulsion, l’ensemble des critères énoncés précédemment ainsi que la
descente fœtale doivent être estimés toutes les cinq minutes.
Quand à la troisième phase du travail, en prévention de l’hémorragie du post-
partum, il est recommandé une injection intramusculaire de dix unités
d’ocytocique après la naissance. En cas de non délivrance, sans hémorragie, dans
la demi-heure suivant la naissance il faudra pratiquer un sondage ou une
7 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
miction spontanée si possible, une mise au sein si souhaitée par la mère et une
légère traction sur le cordon ombilical; une délivrance artificielle n’intervenant
qu’en cas de non délivrance supérieure à une heure.
Enfin, il convient de favoriser le peau à peau tout en veillant à la rétraction
utérine tous les quarts d’heure et à la bonne adaptation du nouveau-né à la vie
aérienne. (9)
Pour conclure, on peut rappeler que « dans le cadre d’une naissance normale, il faut une
raison valable pour intervenir dans le processus naturel » (10). On comprend donc la
nécessité de réévaluer en permanence l’utilité réelle de chacun de nos gestes
afin de ne pas induire de complications lorsque le travail évolue correctement de
façon physiologique.
2/ ACCOUCHEMENT MEDICALISE
Au cours des siècles derniers, l’obstétrique a connu de nombreuses évolutions
tant sur un plan médical que d’un point de vue sociétal.
Actuellement, en France on peut noter que (données du réseau Audipog pour
l’année 2006) : (11)
- 64% des femmes accouchent sous analgésie péridurale (APD),
- 19% des accouchements sont déclenchés (principaux motifs :
accouchement programmé, terme dépassé, rupture de la poche des eaux sans
contractions, pathologie maternelle ou fœtale…)
- 18% des naissances ont lieu par césarienne et 11% par extraction
instrumentale.
8 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
D’une manière plus générale on assiste à une systématisation des pratiques
entourant la naissance avec une technicisation de l’accouchement, même en cas
de grossesse à bas risque obstétrical.
2.1. Approche historique, socioculturelle et médico-légale de l’obstétrique (12 ;
13 ; 14 ; 15)
La grossesse et l’accouchement ont toujours été empreints d’influences
culturelles. La naissance n’est pas abordée sous un même angle en tout endroit de
la planète ni même au cours de l’histoire. Les progrès et découvertes
scientifiques du 18è siècle, l’évolution des études médicales et chirurgicales ont
peu à peu écarté les modèles traditionnels de naissance pour faire place à plus
d’instrumentation et de protocoles. Tout ceci a permis en quelques années de
réduire incontestablement les taux de morbidité et de mortalité maternelle, par
une plus grande hygiène notamment, puis progressivement de sauver de plus en
plus de nouveau-nés par une meilleure surveillance lors du travail et par le
développement des extractions instrumentales.
Cette sécurité apportée aux femmes enceintes a eu pour contrepartie une
perte d’intimité et d’humanité lors de la naissance. Pour plus de prévention et
pour éviter la survenue de toute complication il y a eu une médicalisation quasi-
systématique. Ainsi l’accouchement à domicile a progressivement laisser place à
l’accouchement hospitalier car jugé trop « dangereux » et ne représente
aujourd’hui plus que 1 à 2% des naissances. Par ailleurs, face à cette toute
puissance accordée à la médecine, « le fantasme du risque zéro (…) prédomine dans l’esprit
de la majorité des citoyens des pays industrialisés » (14). Ainsi, pour la plupart,
l’équipement technique rassure et rien d’imprévu ne doit survenir pendant
l’accouchement.
9 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Face aux risques juridiques croissants et à la peur du médico-légal, de plus en
plus de protocoles sont mis en place par les établissements de manière à
uniformiser et justifier leurs pratiques.
Un autre point à aborder, relève plus de phénomènes sociétaux et culturels. En
effet, dans l’esprit du plus grand nombre, un accouchement physiologique, sans
intervention médicale technique, est synonyme de retour au passé, de danger et
est considéré comme un « arrièrisme sauvage » (14). Hors on ne peut comparer
l’accouchement physiologique de nos jours avec l’accouchement non médicalisé du
passé où les conditions sanitaires et les connaissances de l’obstétrique ne
pouvaient en aucun cas permettre une naissance physiologique.
Enfin, la politique périnatale française actuelle n’envisage pas la grossesse
comme physiologique. Un accouchement n’est considéré comme normal qu’a
posteriori, deux heures après la naissance, quand aucun élément pathologique
n’est survenu pendant les différentes phases du travail et du post-partum
immédiat (16). Dans d’autres pays européens, la vision et l’approche de la
grossesse est tout à fait différente car envisagée comme normale et ne
nécessitant, a priori, pas d’intervention médicale (16). Ces politiques déterminent
donc fortement la prise en charge des grossesses et l’évolution de l’obstétrique.
2.2. Conduite active du travail et de l’accouchement
2.2.1. Objectifs
Actuellement, il existe plusieurs méthodes permettant de déclencher ou
d’accélérer le travail. Pour prévenir les complications liées à un travail prolongé,
des lignes d’alertes et d’action sont déterminées, notamment la progression de la
dilatation de 1cm/heure et un maximum de 2heures de stagnation ou de non
10 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
progression fœtale. Lorsque ces limites sont atteintes une prise en charge du
travail est recommandée et nécessaire.
Ainsi on peut avoir recours à l’amniotomie, à la pose d’analgésie péridurale ou
encore à l’administration d’ocytociques en intraveineux. Hors, ces techniques
sont de plus en plus utilisées très précocement au cours du travail, voir parfois
en quasi-systématique alors même que le travail évoluait normalement jusque là,
pour les objectifs suivants :
- réduire la durée du travail et le taux de césarienne,
- éviter les dystocies,
- améliorer l’état néonatal,
- soulager et aider la mère.
2.2.2. Moyens de surveillance et de direction des différentes phases du
travail
Comme énoncé dans le paragraphe précédent, plusieurs techniques
fréquemment utilisées permettent un déroulement plus actif et supposé plus
rapide du travail, il est donc important de décrire leurs principaux effets.
L’amniotomie :
La rupture artificielle des membranes, pratiquée par la sage-femme ou le
médecin au cours du travail, a pour but de permettre une meilleure application de
la tête fœtale sur le col utérin et ainsi améliore la dilatation cervicale et la
progression fœtale. Une meilleure dynamique utérine est souvent remarquée.
Cette pratique s’est banalisée depuis les travaux publiés de K. O’Driscoll (17).
Les études menées se révèlent contradictoires. L’amniotomie précoce et
systématique raccourcit de manière aléatoire la durée du travail de 30 à 120
minutes sans pour autant réduire les taux globaux de césariennes et
11 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
d’extractions instrumentales. Par ailleurs, il a été noté une augmentation de la
fréquence des bradycardies précoces, variables sévères et tardives sur les
tracés d’enregistrement cardiaque fœtal comparativement à des groupes
témoins (18 ; 19 ; 20).
Enfin on peut rappeler le rôle fondamental de la poche des eaux dans la
protection du fœtus contre les infections. Il convient donc, en cas de travail
normal, de justifier par une raison valable une rupture artificielle précoce des
membranes.
Les ocytociques :
Leur administration en intraveineux peut se faire avant même le début du
travail, en cas de déclenchement artificiel. Ils peuvent être utilisés au cours de
l’accouchement pour relancer la dynamique utérine après la pose d’analgésie
péridurale, ou en cas de dystocie dynamique, avant ou après rupture des
membranes, lorsque la dilatation se fait à moins de 1cm/heure ou qu’il y a
stagnation (17).
Hors plusieurs essais ont démontré qu’en cas d’utilisation systématique de
l’ocytocine en l’absence de dystocie, les bénéfices sont modérés avec une légère
diminution de la durée de l’accouchement par rapport aux groupes témoins sans
médicalisation. En contrepartie une douleur plus intense serait ressentie par les
patientes et le monitorage continu indispensable entravant leur mobilité,
justifierait le plus souvent une analgésie péridurale (21). Par ailleurs, l’utilisation
d’ocytociques ne diminue pas le nombre d’extractions instrumentales ni de
césariennes en cours de travail (22 ; 23).
Enfin, ils sont utilisés en prévention de l’hémorragie du post-partum, selon les
recommandations de la HAS et de l’OMS (24 ; 25).
12 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
L’analgésie péridurale :
Depuis son essor dans les années 1970, cette méthode pharmacologique de
soulagement de la douleur a permis à de nombreuses femmes de vivre leur
accouchement plus sereinement et aux professionnels de pouvoir réaliser des
manœuvres obstétricales sans besoin d’anesthésie générale.
En 2008, au sein du réseau Aurore (Association des Utilisateurs du Réseau
Obstétrical et REgional en Rhône-Alpes), elle a concerné environ 73% des
accouchements toutes maternités comprises et 68% de ceux ayant lieu en
maternité de niveau 1 (26 ; 27). Son action bénéfique sur la détente maternelle
ne s’effectue cependant pas sans contrepartie. Ce type d’analgésie présente
certaines conséquences sur le déroulement du travail, avec :
- Une durée de travail augmentée de 15 à 30 minutes par rapport à des
groupes témoins,
- Une augmentation de la fréquence des dystocies dynamiques avec un
besoin plus important en ocytociques,
- Une réduction de la mobilité maternelle,
- Une diminution du réflexe de poussée avec, par conséquent, des efforts
expulsifs moins efficaces,
- Un retard de progression et de rotation de la tête fœtale dans le bassin
maternel entraînant une légère augmentation des dégagements en variété
postérieure,
- Un taux d’extractions instrumentales supérieur. (23 ; 28 ; 29)
Cependant, il n’y a pas de modification significative du nombre de césariennes ni
de l’état néonatal. Par ailleurs, l’évolution des pratiques se centre sur la
réduction du bloc moteur suite à la mise en place d’une analgésie péridurale.
13 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ceci permettrait de fortement diminuer les doses d’anesthésiques utilisés et
donc d’en réduire les effets indésirables.
La direction du travail ne devrait donc pas être appliquée systématiquement en
cas de travail physiologique. Elle s’avère utile en cas de pathologie nécessitant
une prise en charge plus rapide de la naissance. Les pratiques énoncées ci-dessus
ainsi que d’autres telles que les touchers vaginaux rapprochés (intervalle de
moins de deux heures entre 2 TV), la direction des efforts expulsifs, la position
gynécologique lors de l’accouchement, l’épisiotomie… (etc.), ne doivent pas être
systématiques mais d’une indication médicale réelle (30).
2.3. Réseaux obstétrico-pédiatriques et résultats périnataux (31 ; 32)
En France, depuis le plan de périnatalité de 2005-2007 établi par le Ministre
de la Santé, on peut noter un développement croissant des réseaux de santé sur
tout le territoire. Ils visent à améliorer la sécurité et la qualité des soins tout en
apportant un contact plus humain. Dans le domaine périnatal, leur objectif est
d’organiser la naissance et de préparer à la parentalité grâce à une prise en
charge globale et continue tout au long de la grossesse, de l’accouchement et
dans les premiers mois de vie de l’enfant. Ainsi, ils souhaitent optimiser la
prévention et l’accompagnement des couples.
Ces réseaux sont donc composés de professionnels médicaux-psycho-sociaux
d’établissements privés, publics, de la PMI ou du secteur libéral, pour assurer
une continuité de soin. Ils favorisent les échanges entre les différents acteurs
et la mise en commun de leurs compétences.
Leur autre but est d’évaluer les pratiques professionnelles et de mener des
études multicentriques à partir des dossiers regroupés au sein du réseau. Ils se
14 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
basent sur la comparaison d’indicateurs de périnatalité tels que la mortalité
périnatale et maternelle mais peuvent aussi développer des recueils de données
pour comparer divers critères. Ainsi, grâce aux tableaux établis par le réseau
Audipog, on peut retrouver les résultats obstétrico-pédiatriques concernant les
femmes à bas risque obstétrical, sujet de notre étude, en 2003 (7).
Figure 2 : tableau récapitulatif des résultats périnataux du réseau Audipog en 2003
Primipares Multipares
Début de travail spontané 76,60% 85,60%
Voie basse spontanée 61,60% 95,70%
Extraction instrumentale 23,30% 2,30%
Césarienne 15,10% 2,00%
Anesthésie péridurale 77,90% 48,80%
Apgar <= 7, à 5 min de vie 1,40% 1,20%
Réanimation néonatale 4,50% 0,70%
Transfert immédiat du nouveau-né 2,70% 0,60%
15 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
3/ NAISSANCE PHYSIOLOGIQUE :
3.1. Définitions
Avant de débuter cette partie, il convient d’énoncer quelques définitions.
- Physiologique : qui concerne le fonctionnement, les propriétés d’un
organisme vivant, d’un organe, d’une cellule (dictionnaire Larousse). D’après
M.ODENT, ancien chirurgien et obstétricien de la maternité de Pithiviers
reconnu mondialement pour son militantisme en faveur d’un changement des
pratiques quand à la prise en charge de l’accouchement, « C’est une référence dont on
essaie de ne pas trop dévier : c’est ce qui est universel » (33).
- Eutocique : qui se déroule de façon normale, c’est-à-dire sans caractère
exceptionnel, conforme au type le plus fréquent, variable selon les sociétés,
l’époque et le lieu (dictionnaire Larousse). Possède une connotation culturelle
(13 ; 14).
Comme l’explique M.TRELAUN, ancienne sage-femme, dans l’un de ses livres :
« L’étude de la physiologie (…) de l’accouchement (…) est une science qui identifie les mécanismes
fondamentaux de l’organisme tant physiques (…) que chimiques (…) permettant l’enfantement »
(34).
Un accouchement physiologique est donc un accouchement naturel, qui se
déroule dans le respect du fonctionnement des corps de la mère et du fœtus.
L’accouchement n’est pas perturbé par des interventions médicales ou humaines
(lumière, bruits…), il fait appel à l’inné, aux réflexes archaïques. Il est de toute
évidence eutocique ; mais un accouchement eutocique, à l’inverse, n’aura pas
forcément été pris en charge dans le respect de la physiologie.
16 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
3.2. Une demande croissante des parents (35 ; 36 ; 37 ; 38)
A l’heure des regroupements hospitaliers et de la médicalisation croissante de
la naissance, il existe une réelle demande de la part des couples de redonner plus
d’humanité et d’intimité à ce moment si précieux pour eux.
Chaque naissance est un évènement au sein d’une famille qui nécessite une
implication majeure des futurs parents dans l’accueil du nouveau-né. C’est un
moment clé quand à l’établissement des futurs liens parents-enfant. Avec la
technicisation grandissante en salle de naissance, de nombreuses femmes se sont
senties dépossédées de leur accouchement et désirent par conséquent qu’une
plus grande responsabilité leur soit accordée avec plus de liberté quand à leur
choix pour mettre au monde leur enfant. Ces couples souhaitent devenir les
acteurs principaux de la naissance et non plus être passifs. Ils veulent avoir une
réelle place et que l’on respecte leur singularité, leurs peurs, leurs attentes.
C’est ce qu’ils expriment notamment grâce aux projets de naissance mais
également à travers la création de groupes de parents réunis au sein
d’associations telles que le Collectif Inter-associatif Autour de la NaissancE
(CIANE) ou l’Alliance Francophone pour l’Accouchement Respecté (AFAR).
Par ailleurs, alors que de plus en plus de salles de naissance offrent la
disponibilité d’anesthésistes 24h/24, on remarque que 15% des accouchements
ayant lieu dans ces maternités se déroulent sans anesthésie (38).
De nombreuses sages-femmes revendiquent également leur place de spécialiste
de la grossesse et de la naissance. Hors, il existe une méconnaissance de la
physiologie de la naissance, de ses critères et de son déroulement de part la
nature plutôt médicalisée des études de sage-femme et sa description bien
souvent résumée à celle de la mécanique obstétricale.
17 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
3.3. Prise en charge physiologique du travail et de l’accouchement
3.3.1. Principes fondamentaux de l’enfantement
(13 ; 33 ; 39 ; 40 ; 41 ; 42)
Comme évoqué précédemment, la naissance physiologique relève de l’inné, des
compétences et du savoir présents au sein de notre cerveau primitif. Pour y
accéder la femme doit quitter le conscient, les émotions, les inhibitions, tout ce
qui la relie au monde civilisé. Pour permettre la physiologie il faut donc protéger
la femme de toute stimulation de son néocortex.
Comme dans une bulle, la femme pourra laisser s’installer un équilibre hormonal
nécessaire au bon déroulement de l’accouchement. Celui-ci se révèle être très
complexe de par l’interconnexion des diverses hormones impliquées ainsi que par
leur interdépendance avec tous les facteurs environnementaux. Chaque hormone
libérée chez la mère a son propre rôle dans les mécanismes obstétricaux, ce que
l’on peut résumer sous forme d’un schéma (figure 3 ci-après). Il est important de
noter que tout stimulus du néocortex, même minime, peut entraver la mise en
place de cette harmonie biochimique se produisant chez la mère.
Ainsi, comme l’explique M.Trelaün lors d’une conférence, « le processus de
l’accouchement est un processus inscrit dans le corps de la femme et il pourra se dérouler sans
encombre du moment que la femme l’écoute, se donne la liberté d’être instinctive et que personne
l’en empêche » (41).
18 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 3 : Schéma de la physiologie de la naissance (39)
Hormones Mécanismes
Taux cortisol placentaire alternance contraction/
et progestérone maternel détente utérine
Ocytocine lâcher prise dilatation cervicale
ouverture du bassin
Endorphines
progression fœtale
Prolactine
maturation pulmonaire du
bébé et préparation des glandes arrivée fœtale sur le muscle transverse périnéal
mammaires de la mère
réflexe expulsif
perte des repères et peur
énergie
Noradrénaline chez le bébé action
Adrénaline chez la mère
essorage pulmonaire Naissance
stimulation lobes olfactifs
acuité visuelle
redistribution sanguine acuité visuelle
ralentissements cardiaques
Délivrance
Adaptabilité vie aérienne
Rencontre mère-bébé
19 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Il est donc aisé de comprendre que la femme a besoin : (13 ; 33 ; 40)
- De se sentir en sécurité (physique, psychoaffective et médicale),
- D’avoir confiance en elle et en l’équipe médicale et soignante,
- De respect de son intimité,
- De conditions favorisant le relâchement (semi-obscurité, calme, peu
d’intervenants),
- De liberté de mouvement.
Ainsi, elle saura le plus souvent trouver les positions nécessaires à la
progression du fœtus et les plus antalgiques pour elle.
Enfin, il sera d’une grande importance de veiller à ce que ces conditions de la
physiologie soient respectées également en troisième partie de l’accouchement.
Il faudra favoriser la rencontre mère-enfant (toucher, regard…), créer une
atmosphère de confiance et d’intimité, de manière à permettre la décharge
d’ocytocine naturelle nécessaire au bon déroulement de la délivrance.
3.3.2. Contraintes liées aux pratiques classiques de l’accouchement (13 ;
33 ; 43 ; 44)
En salle de naissance, les contraintes imposées par la surveillance technique
sont multiples et tellement habituelles quelles en deviennent invisibles, dans la
normalité de l’accouchement. Hors, nombre de celles-ci peuvent venir perturber
voir bloquer le processus physiologique de la naissance.
Nous pouvons prendre l’exemple du monitoring continu lors du travail. Les
capteurs placés sur le ventre maternel et maintenus par des sangles sont le plus
souvent utilisés en continu tout au long du travail et de l’expulsion. Reliés par des
câbles à l’enregistreur, ils gênent souvent la femme dans sa mobilité d’autant plus
20 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
que l’enregistrement s’avère parfois difficile dans des positions autres que le
décubitus dorsal.
Privée de sa liberté de position, la femme ne peut plus gérer sa douleur grâce à
la déambulation. De plus, le son n’étant pas toujours abaissé ou coupé, cela
entraîne une stimulation sonore de son néocortex et peut même générer un
stress maternel en cas de décélération. Tous ces éléments peuvent conduire la
femme à s’éloigner progressivement de la physiologie.
L’enregistrement cardiaque fœtal en discontinu permet quand à lui une
surveillance adéquate tout en n’entravant pas le processus physiologique, ainsi
que les capteurs sans fils laissant toute sa mobilité à la parturiente. Par ailleurs,
pour la surveillance du travail chez des patientes à bas risque obstétrical, il n’a
pas été démontré que la surveillance discontinue du rythme cardiaque fœtal
présentait plus de risque néonatal que la surveillance en continu (43). Ainsi, de
nombreux pays tels que les Etats-Unis ou encore le Canada recommandent une
surveillance discontinue pour ce groupe de patientes (44).
Il en est de même des touchers vaginaux trop fréquents qui vont, à chaque
examen, ramener la femme à une mesure médicale du déroulement de son
accouchement et donc la placer hors de son cerveau reptilien.
Il est par conséquent nécessaire de réduire nos interventions au strict minimum
et de supprimer tout geste inutile tant que le travail reste physiologique. Ainsi,
l’OMS a établi une classification des pratiques utilisées au cours d’un
accouchement normal selon leur utilité, leur efficacité et leur nocivité
(ANNEXE III).
21 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.3.3. Rôle de la sage-femme tout au long de ce processus
(14 ; 33 ; 41 ; 45)
Lors du travail et de l’accouchement, la sage-femme prend un tout autre rôle,
complémentaire à sa vigilance médicale. Elle doit accompagner au mieux le couple
dans sa spécificité, réassurer la femme dans ses capacités, la soutenir, lui
apporter la sécurité qui lui est nécessaire. Elle laissera alors une place
prépondérante au père (ou a la personne que la femme aura choisi comme
accompagnant) de manière à ce que le couple retrouve son intimité et puisse
devenir l’acteur principal de la naissance.
La sage-femme sera donc discrète, attentive mais non-technicienne, tant
qu’aucune intervention n’est nécessaire au bien-être maternel ou fœtal. Mais elle
doit également observer, surveiller, écouter tout ce qui se passe dans le corps et
le comportement de la femme, de manière à déceler tout signe pré-pathologique.
« Ne rien faire » n’est pas tout laisser faire mais bien au contraire développer
une vigilance accrue basée sur les sens pour nous permettre de savoir où en est
la femme et jusqu’où elle peut aller tout en restant en sécurité.
Enfin, comme l’explique J.Lavillonnière c’est : «laisser une femme suivre son chemin qui
mène à l’accouchement en veillant à ce qu’elle ne trébuche pas trop, qu’elle puisse toujours se
relever. En l’aidant juste à découvrir qu’elle est capable de mener à terme et à bon port son
précieux fardeau » (41).
3.3.4. Limites de la physiologie
La sage-femme doit toujours rester attentive aux moindres signes pré-
pathologiques. En effet, au cours de tout accouchement, y compris avec prise en
charge physiologique de départ, on peut être amené à faire appel à la technique
médicale en cas de complications.
22 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Il existe des limites personnelles à la physiologie telle que la douleur ; celle-ci
fait partie du processus physiologique mais il ne faut en aucun cas que
l’accouchement devienne une souffrance car cela pourrait laisser un mauvais vécu
à la mère et entraver, plus tard, la relation mère-enfant.
Par ailleurs, en cas de survenue de signes de souffrance fœtale, de dystocie
dynamique ou mécanique ou tout autre pathologie (complications d’une
hypertension artérielle, hémorragie…), une prise en charge médicalisée devra
être rapidement mise en place. Il faut donc aider la femme à accepter la
médicalisation lorsque cela est nécessaire.
D’autres limites, liées notamment à la charge de travail en salle de naissance ou
à la formation des sages-femmes peuvent influencer le déroulement de
l’accouchement. En effet, le manque de connaissances, de formation et de
pratique des professionnels de l’obstétrique en rapport à la physiologie de la
naissance entraîne, dans beaucoup d’établissements, des craintes et des a priori
non fondés. L’accouchement étant appréhendé comme potentiellement à risque,
ils préfèrent se conformer aux protocoles établis ce qui conduit le plus souvent à
une systématisation des pratiques. Enfin, le manque de personnel ne permet pas,
la plupart du temps, d’instaurer un accompagnement continu avec 1 sage-femme/
1 patiente, nécessaire au maintien de la physiologie au cours de la naissance et
diminuant les risques de complications (23), comme cela est recommandé par
l’OMS (10).
23 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Deuxième partie
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
1/ DESCRIPTION DE L’ETUDE
1.1. Problématique, hypothèses et objectifs
Notre étude a été prospective et s’est déroulée dans deux maternités de
niveau 1 de la région lyonnaise. Elle a pour objectif principal d’évaluer les
résultats obstétricaux et néonataux de l’accouchement physiologique et de les
confronter à ceux de l’accouchement avec prise en charge médicalisée/dirigée,
pour des groupes de patientes à bas risque obstétrical.
Nous définissons dans ce mémoire la direction du travail par l’utilisation de
thérapeutiques médicales comme la pose d’APD, l’amniotomie avant 8cms de
dilatation cervicale ou encore la perfusion intraveineuse d’ocytociques.
A l’inverse, la prise en charge physiologique s’entend par l’absence de
médicalisation pendant le travail et l’accouchement, hormis la rupture artificielle
des membranes éventuelle après 8cms.
Aujourd’hui, la direction du travail et de l’expulsion semble être pratiquée pour
apporter plus de sécurité autour de la naissance. Il apparait évident qu’en cas de
pathologie ou de grossesse à haut risque cette prise en charge est nécessaire
pour éviter toute complication.
La question se pose alors quand aux patientes à bas risque obstétrical. Pour ces
accouchements, une médicalisation systématique est elle réellement
indispensable et bénéfique ? Ne peut-elle pas devenir iatrogène ? Les indicateurs
périnataux sont ils différents en cas de prise en charge physiologique ou
médicalisée ? L’accouchement dans le respect de la physiologie présente t’il des
risques pour la mère et l’enfant ?
24 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Nos hypothèses quand à ce sujet ont été que, pour des patientes à bas risque
obstétrical :
- Le respect de la physiologie lors du travail et de l’expulsion donne de
meilleurs résultats périnataux comparativement à ceux d’un accouchement
médicalisé.
- L’accouchement physiologique en milieu hospitalier ne présente pas de
risques supérieurs à ceux de l’accouchement dirigé.
- L’accouchement médicalisé systématique peut induire des pathologies
iatrogènes au cours du travail et de l’expulsion.
Le but de notre enquête est donc de comparer l’impact et l’issue de ces deux
pratiques obstétricales de suivi et de prise en charge du travail et de
l’accouchement chez des femmes à bas risque obstétrical.
Nous souhaiterions par ailleurs que cette étude permette de valoriser les
bienfaits de la prise en charge physiologique de l’accouchement pour cette
catégorie de patientes.
1.2. Matériel d’étude
1.2.1. Recrutement de la population
Notre étude a été prospective avec recueil de données sur trois mois au sein de
deux établissements de niveau 1 de la région lyonnaise de manière à sélectionner
deux cohortes de patientes à bas risque obstétrical.
Le recrutement s’est donc effectué avec l’aide des sages-femmes de chacune
de deux maternités, qui après vérification des critères d’inclusion et d’exclusion
ont pu sélectionner les dossiers entrant dans les critères de l’enquête. Les
informations concernant chaque accouchement ont ainsi pu être retranscrites
25 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
sur des feuilles pré remplies de recueil de données distribuées au début de
l’étude.
Le premier groupe compte 92 parturientes ayant bénéficié d’une prise en
charge physiologique dès le début du travail (souhaitée ou non) quelque soit
l’issue de l’accouchement. Parmi celles-ci on trouve 52% de primipares et 48% de
multipares, âgées de 19 à 41 ans, dont 59% sont entre 37SA et 40SA+3j et 41%
sont à terme dépassé.
La seconde cohorte est constituée de 64 parturientes ayant bénéficié d’un
accouchement avec prise en charge médicalisée classique. Elle regroupe 57% de
primipares et 43% de multipares, âgées de 18 à 43 ans, dont 72% sont entre
37SA et 40SA+3j et 28% sont à terme dépassé.
1.2.2. Critères d’inclusion :
- Accouchement à terme (37- 42 SA)
- Grossesse à bas risque obstétrical
- Grossesse unique avec pronostic d’accouchement voie basse favorable en
début de travail
- Travail spontané
- Toute parité comprise
- Femme en travail ayant un projet d’accouchement physiologique ou ne pouvant
bénéficier d’une APD initialement désirée, quelque soit l’issue de
l’accouchement (pour le premier groupe de patientes étudié),
26 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
- Femme en travail bénéficiant d’une prise en charge médicalisée/active de
l’accouchement APD+/-RAM+/-SYNTO (pour le deuxième groupe de patientes
étudié).
1.2.3. Critères d’exclusion :
- Accouchement prématuré < 37 SA,
- Accouchement post terme > 42 SA,
- Déclenchement artificiel du travail,
- Césarienne programmée,
- Grossesse multiple, présentation du siège,
- Grossesse considérée à moyen ou à haut risque obstétrical,
- Antécédents ou pathologie modifiant le pronostic maternel et/ou fœtal
(utérus cicatriciel…)
- Femme en travail bénéficiant d’une prise en charge active APD+ /- RAM+/-
SYNTO dès le début de travail (pour le premier groupe de patientes étudié),
- Femme souhaitant une prise en charge physiologique du travail ou bénéficiant
d’une médicalisation secondaire pour survenue d’une pathologie (pour le
deuxième groupe de patientes étudié).
1.3. Critères évalués
- Obstétricaux : Durée du travail actif
Durée d’ouverture de l’œuf
Complications éventuelles du travail
Position d’accouchement
27 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Durée des efforts expulsifs
Issue de l’accouchement
Etat périnéal
Mode de délivrance et complications éventuelles
- Néonataux : Score d’Apgar
Réanimation néonatale et mutation éventuelles
Poids de naissance
Type d’allaitement
- Satisfaction des couples
1.4. Moyens d’analyse
Nous avons donc effectué une étude statistique comparative entre les deux
populations. Un test de khi-deux a été établi pour la plupart des variables
étudiées. Ainsi, il a été retenu que les tests présentant une probabilité d’erreur
inférieure à 5% (p<0,05) permettent de considérer comme significative la
différence entre les variables comparées.
28 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
2/ RESULTATS STATISTIQUES
2.1. Mode d’accouchement en fonction du terme :
D’après ces deux graphiques et le risque d’erreur supérieur à 0,05 on peut
déduire que le mode d’accouchement n’est pas significativement modifié par le
terme de la grossesse. On peut donc considérer dans nos autres comparaisons de
variables que le terme n’a pas d’influence sur les résultats.
96%88%
2% 6%2% 6%
37 SA - 40SA+3j 40SA+4j - 42SA
Figure 4: Groupe avec prise en charge physiologique
Voie basse spontanée
Césarienne
Extraction instrumentale
82%
70,5%
4,5%11,8%13,5%
17,7%
37 SA - 40SA+3j 40SA+4j - 42SA
Figure 5: Groupe avec prise en charge médicalisée
Voie basse spontanée
Césarienne
Extraction instrumentale
0,25 < p < 0,5
0,05 < p < 0,1
29 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
2.2. Issue de l’accouchement en fonction de la prise en charge :
Les pourcentages obtenus ci-dessus montrent un taux de naissances par
extraction instrumentale et par césarienne supérieur lorsqu’il y a eu
médicalisation du travail. Aucun accouchement par forceps n’a eu lieu dans le
groupe avec prise en charge physiologique qui présente, par ailleurs, un nombre
de voie basse spontanée plus élevé.
2.3. Motifs des césariennes et des extractions instrumentales dans chaque
groupe :
Parmi les 9 extractions instrumentales ayant eu lieu chez les patientes avec
prise en charge médicalisée, 6 avaient pour cause une non progression fœtale et
3 étaient dues à des anomalies du rythme cardiaque fœtal lors des efforts
expulsifs. Dans ce même groupe, 3 césariennes ont été effectuées après
stagnation de la dilatation à 7cms pour 2 d’entre elles et à dilatation complète
pour la dernière. Pour la quatrième on ne connait pas le motif exact mais elle
s’est déroulée en cours de travail.
93%
3,50% 0% 3,50%
80%
6% 8% 6%
voie basse spontanée
ventouse forceps césar
Figure 6: Mode d'accouchement en fonction de la prise en charge
prise en charge physiologique prise en charge médicalisée p < 0,025
30 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Dans le groupe avec prise en charge physiologique, 2 extractions par ventouse
on été pratiquées pour anomalies du rythme cardiaque fœtal et 1 pour stagnation
de la descente de la présentation. On retrouve également 2 césariennes pour
stagnation de la dilatation à 3 et 5cms et 1 pour anomalies du rythme cardiaque
fœtal en cours de travail.
2.4. Travail avec prise en charge physiologique :
TOTAL Prise en charge
physiologique souhaitée Prise en charge
médicalisée souhaitée
92 76 16
Parmi les patientes ayant bénéficié d’une prise en charge physiologique 17,4%
souhaitaient à leur entrée une prise en charge classique notamment avec APD.
Celles-ci n’ont pu en bénéficier pour cause d’un travail trop rapide, d’une contre-
indication à cette analgésie ou d’une impossibilité liée au service (salles de travail
classiques déjà occupées, temps d’arrivée de l’anesthésiste).
2.4.1. Evolution de la prise en charge au cours du travail :
84%
2,60% 2,60%9,20%
Accompagnement Physiologique
APD seule Ocytociques seuls APD et ocytociques
Figure 7: Prise en charge des accouchements avec projet physiologique
31 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
16% des patientes bénéficiant d’une prise en charge physiologique ont
nécessité une médicalisation en cours de travail. Toutes sont des primipares. Les
raisons de cette médicalisation sont, principalement la fatigue maternelle, mais
aussi les dystocies cervicales et dynamiques.
2.4.2. Mode d’accouchement des femmes avec prise en charge
physiologique de départ en fonction de la médicalisation
éventuelle:
En cas de médicalisation en cours de travail, la répartition des modes
d’accouchement se révèle modifiée. Tous les accouchements avec prise en charge
physiologique continue ont eu lieu par voie basse spontanée contre 45%
seulement pour l’autre partie du groupe.
100%
45%
0%
27,5%
0%
27,5%
Prise en charge physiologique continue
Médicalisation en cours de travail
Figure 8: Mode d'accouchement en fonction de l'évolution de la prise en charge du travail
Voie basse spontanée Césarienne Extractions instrumentales
p < 0,005
32 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.5. Durée du travail en fonction de la prise en charge :
La durée du travail lors d’une prise en charge physiologique semble plus courte
pour les primipares et les deuxièmes pares. En revanche elle ne paraît pas
modifiée significativement pour les multipares d’au moins trois enfants.
2.6. Durée d’ouverture de l’œuf en fonction de la prise en charge :
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Primipares Deuxièmes pares
Multipares (>= 3)D
uré
e d
u t
rava
il en
mo
yen
ne
(heu
res)
Figure 9: Durée du travail en fonction de la prise en charge et de la parité
Accouchement physiologique
Accouchement médicalisé
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Primipares Deuxièmes pares
Multipares (>= 3)D
uré
e d
'ou
vert
ure
de
l'œu
f e
n m
oye
nn
e
(heu
res)
Figure 10: Durée d'ouverture de l'oeuf en fonction de la prise en charge et de la parité
Accouchement physiologique
Accouchement médicalisé
33 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Pour les primipares la durée totale d’ouverture de l’œuf est peu modifiée par le
type de prise en charge du travail. Lors d’une naissance avec respect de la
physiologie chez les multipares, la rupture de la poche des eaux semble se faire
plus tardivement.
2.7. Déroulement de l’expulsion en fonction de la prise en charge :
La durée des efforts expulsifs reste inférieure à 30 minutes dans la majorité
des deux groupes. Cependant 24,4% des naissances avec prise en charge
physiologique ont lieu entre 30 et 60 minutes après le début des efforts
expulsifs.
46,5%
58,2%
29,1%
40%
24,4%
1,8%
Prise en charge physiologique Prise en charge médicalisée
Figure 11: Durée des efforts expulsifs dans chaque groupe
<15 minutes 15-30 minutes 31-60 minutes
p < 0,005
34 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.7.1. Durée des efforts expulsifs et mode d’accouchement :
Les 24,4% de naissance du premier groupe après 30 à 60 minutes d’efforts
expulsifs ont toutes eu lieu par voie basse spontanée. De plus, tous les nouveau-
nés présentaient un score d’Apgar supérieur à 7 à 1, 5 et 10 minutes de vie, aucun
n’a nécessité de mutation en service de réanimation ni de ne néonatologie par la
suite.
La seule naissance ayant eu lieu après plus de 30 minutes d’efforts expulsifs
dans le second groupe a eu lieu par forceps, avec un score d’Apgar du nouveau-né
également supérieur à 7 à 1, 5 et 10 minutes de vie.
45,30%
26,80% 24,40%
0 0 01,20% 2,30% 0
<15 minutes 15-30 minutes 31-60 minutes
Figure 12: Durée des efforts expulsifs et mode d'accouchement chez les patientes avec prise en
charge physiologique
Voie basse spontanée Forceps Ventouse
56,4%
30,9%
0%0% 3,6% 1,8%1,8% 5,5%0%
<15 minutes 15-30 minutes 31-60 minutes
Figure 13: Durée des efforts expulsifs et mode d'accouchement chez les patientes avec prise en charge
médicalisée
Voie basse spontanée Forceps Ventouse
35 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
2.7.2. Variété de dégagement :
Nous avons pu constater que les dégagements en variété postérieure
constituent 2,5% des accouchements avec prise en charge physiologique contre
11,7% de ceux avec prise en charge classique médicalisée. Nous avons souhaité
étudier les étiologies ou les facteurs favorisant probables. Ainsi, on retrouve les
répartitions suivantes concernant les variétés de dégagement en occipito-sacré
dans le second groupe :
Il y a significativement plus de dégagement en variété postérieure en cas de
rupture des membranes précoce avant 8cms. La fréquence des naissances en OS
diminue plus on respecte longtemps l’intégrité de la poche des eaux.
Parmi les 7 dégagements en OS, 6 ont eu lieu lors d’une prise en charge avec
APD.
4
21
Rupture avant 4 cms Rupture entre 5 et 9 cms
Rupture après 8 cms
Figure 14: Variété de dégagement en OS en fonction du moment de la rupture des
membranes
86%
14%
APD SANS APD
Figure 15: APD et variété de dégagement en OS (n=7)
36 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
2.8. Positions d’accouchement et état périnéal :
On note ci-dessus une plus grande variété de positions adoptées par les
patientes bénéficiant d’une prise en charge physiologique, avec une prédominance
des positions en décubitus dorsal (31%) et à quatre pattes (32,1%). Dans l’autre
groupe, seuls le décubitus dorsal (88,3%), latéral et la position assise sont
utilisées.
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Accouchement physiologique
Accouchement médicalisé
Figure 16: Positions d'accouchement en fonction de la prise en charge de l'accouchement
Décubitus dorsal
Décubitus latéral
Demi-assise
4 pattes
Accroupie
Suspendue
Debout
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
Figure 17: Etat périnéal en fonction de la prise en charge de l'accouchement
Prise en charge physiologique Prise en charge médicalisée
p < 0,005
37 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
L’état périnéal à l’issue de l’accouchement est significativement différent en
fonction de la prise en charge. Dans le premier groupe, on note une majorité de
périnée intact (46,5%) et de déchirure simple (1er et 2è degré de la
classification anglo-saxonne ANNEXE IV) (46). Concernant le groupe avec prise
en charge classique, une épisiotomie a été pratiquée chez 54,5% des patientes.
2.8.1. Etat périnéal en fonction de la parité :
Patientes avec prise en charge physiologique :
Patientes avec prise en charge médicalisée :
26
35
14
63 2
Primipares (43) Multipares (43)
Figure 18: Etat périnéal en fonction de la parité
Périnée intact Déchirure 1er et 2ème degré Episiotomie
5
9
57
22
10
Primipares (32) Multipares (26)
Figure 19: Etat périnéal en fonction de la parité
Périnée intact Déchirure 1er et 2ème degré Episiotomie
0,1 < p < 0,25
0,05 < p < 0,1
38 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
D’après les deux graphiques précédents on note que la parité n’influe pas
significativement sur l’état périnéal dans chacun des deux groupes. Cependant
dans les deux on remarque que les primipares présentent moins de périnées
intacts et de ce fait plus de lésions périnéales que les multipares.
2.8.2. Etat périnéal en fonction de la position dans chaque groupe :
02468
1012141618
Figure 20: Etat périnéal en fonction de la position chez les patientes avec prise en charge physiologique (nombre de cas)
Périnée intact
Dechirure 1er et 2è degré
Episiotomie
0
5
10
15
20
25
30
35
Décubitus dorsal Décubitus latéral Assise
Figure 21: Etat périnéal en fonction de la position chez les patientes avec prise en charge médicalisée (nombre de cas)
Périnée intact
Dechirure 1er et 2è degré
Episiotomie
39 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
En confrontant ces deux graphiques, on note que le décubitus dorsal, position la
plus fréquemment utilisée à l’accouchement, est celle présentant dans les deux
groupes la plus grande fréquence d’épisiotomie.
2.9. Poids de naissance et état périnéal :
Dans cette étude les moyennes des poids de naissance de chaque groupe sont
respectivement de 3472g pour le groupe avec prise en charge physiologique et
de 3308g pour le groupe avec prise en charge médicalisée.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
< 2,8 kgs 2,8 - 3,8 kgs > 3,8 kgs
Figure 22: Etat périnéal en fonction du poids de naissance chez les patientes avec prise en charge physiologique
Périnée intact
Dechirure 1er 2è degré
Episiotomie
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
< 2,8 kgs 2,8 - 3,8 kgs > 3,8 kgs
Figure 23: Etat périnéal en fonction du poids de naissance chez les patientes avec prise en charge médicalisée
Périnée intact
Dechirure simple
Episiotomie
p < 0,005
p < 0,005
40 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
D’après ces deux graphiques, on peut noter que plus le poids de naissance
augmente, plus il y a de lésions périnéales et plus le nombre de périnée intact
diminue, quelque soit la prise en charge considérée. Par ailleurs, tous poids de
naissance confondus, on remarque une fréquence plus importante d’épisiotomies
dans le groupe avec prise en charge médicalisée ; à l’inverse il y a plus de
déchirures simples et de périnée intact chez les patientes avec prise en charge
physiologique.
2.10. Type de délivrance et complications en fonction de la prise en charge :
84%
15%16%
85%
Prise en charge physiologique Prise en charge médicalisée
Figure 24: Type de délivrance en fonction de la prise en charge
Délivrance naturelle Délivrance dirigée
92,10% 95%
7,90% 5%
Prise en charge physiologique Prise en charge médicalisée
Figure 25: Issue de la délivrance en fonction de la prise en charge
Délivrance complète sans complication
Complications de la délivrance
0,75 < p < 0,9
41 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
D’ après ce graphique on peut noter que le type de prise en charge de la
délivrance n’influence pas significativement son issue. Le taux de complications
de la délivrance n’est pas significativement modifié.
Description des complications dans chaque groupe :
Dans le groupe des patientes avec prise en charge physiologique, nous avons
relevé 7 complications de la délivrance :
- 1 délivrance artificielle pour rétention placentaire,
- 6 hémorragies <800cc dont 1 après délivrance dirigée et 5 après délivrance
naturelle. La prise en charge a consisté pour 4 d’entre elles en
l’administration simple d’ocytociques. Les 2 autres ont quand à elles nécessité
une révision utérine de surcroît.
Dans le groupe des patientes avec prise en charge médicalisée, on note 3
anomalies de la délivrance :
- 1 délivrance artificielle avec révision utérine pour rétention placentaire
complète,
- 2 révisions utérines pour rétention placentaire partielle.
Chacune d’elle s’est déroulée à la suite d’une délivrance dirigée incomplète.
2.11. Score d’Apgar en fonction de la prise en charge :
Parmi les nouveau-nés après prise en charge médicalisée du travail chez la
mère, aucun score d’Apgar n’a été coté à moins de 8 à 1 minute de vie puis à 10 à
5 et 10 minutes de vie.
42 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Dans le groupe physiologique, il n’y a eu qu’une seule naissance avec score
d’Apgar à 3 à 1 minute de vie ayant nécessité une réanimation. Le score a été
ensuite coté à 7 à 5 minutes de vie puis à 10 à 10 minutes de vie. Il n’y a pas eu
de mutation par la suite.
2.12. Type d’allaitement en fonction de la prise en charge :
Dans les suites de la naissance on remarque une différence significative dans le
choix du type d’allaitement. Cependant dans les deux groupes on note une
majorité d’allaitement maternel à la naissance.
91,8%
79%
8,2%
21%
Prise en charge physiologique
Prise en charge médicalisée
Figure 26: Type d'allaitement dans chaque groupe
Allaitement maternel
Allaitement artificiel
p < 0,025
43 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
2.13. Satisfaction des couples dans chaque groupe :
La satisfaction des couples quand à la prise en charge et au déroulement de la
naissance de leur enfant semble dans les deux cas être bonne voir, pour certains,
excellente.
0,00%
20,00%
40,00%
60,00%
80,00%
Prise en charge physiologique Prise en charge médicalisée
Figure 27: Satisfaction des patientes en fonction de la prise en charge
Mauvaise Moyenne Bonne Très bonne Excellente
44 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Troisième partie
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
1/ ANALYSE DES RESULTATS
Nous rappelons que nos hypothèses quand au sujet de l’étude sont que, pour des
patientes à bas risque obstétrical :
- Le respect de la physiologie lors du travail et de l’expulsion donne de
meilleurs résultats périnataux comparativement à ceux d’un accouchement
médicalisé.
- L’accouchement physiologique en milieu hospitalier ne présente pas de risques
supérieurs à ceux de l’accouchement dirigé.
- L’accouchement médicalisé systématique peut induire des pathologies
iatrogènes au cours du travail et de l’expulsion.
1.1. Résultats obstétricaux en fonction de la prise en charge
1.1.1. Caractéristiques du travail et issue de l’accouchement
(Figures 1 à 10)
D’après l’analyse des graphiques présentés en seconde partie, nous avons pu
établir plusieurs conclusions quand au déroulement du travail et au mode
d’accouchement en fonction de la prise en charge, qui sont les suivantes :
Alors que, d’après la littérature, on aurait pu s’attendre à une diminution de la
durée du travail dans le groupe avec prise en charge médicalisée (17), l’étude a
révélé un phénomène inverse. La durée globale du travail actif semblerait plus
courte lors d’une prise en charge physiologique avec un écart variant de 60 à
150 minutes en fonction de la parité (figure 9), même avec un poids de
naissance moyen légèrement supérieur (+100g).
45 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Il est important de noter que cette différence peut en partie s’expliquer du
fait que les femmes souhaitant un accouchement dans le respect de la
physiologie arrivent peut être à la maternité plus tard que les femmes
désirant une analgésie péridurale. Ne pouvant pas évaluer la durée du travail
effectuée à domicile, les sages-femmes se basent sur la dilatation cervicale et
l’avancée du travail à l’entrée de la patiente. Cependant, il semble tout de
même que la majorité des femmes soit arrivée en salle de naissance avant
5cms de dilatation.
Enfin, le travail apparait globalement moins long, quelle que soit la prise en
charge, chez les multipares ; résultat auquel on pouvait s’attendre.
La durée d’ouverture totale de l’œuf est en moyenne plus courte lors d’une
prise en charge physiologique, toutes parités comprises (figure 10). En effet,
dans le respect de la physiologie, la poche des eaux est conservée le plus
longtemps possible, de manière à protéger le fœtus des risques infectieux, à
lui permettre une meilleure accommodation et progression dans le bassin
maternel et pour lui assurer une plus grande tolérance des contractions
utérines. Aucune rupture artificielle des membranes (RAM) n’a été effectuée
avant 5cms de dilatation. Parmi les 9 RAM de ce groupe, seulement 3 ont eu
lieu entre 5 et 8cms de dilatation ; les 6 autres ont été pratiquées à dilatation
complète.
On note par ailleurs que la durée d’ouverture de l’œuf est nettement plus
longue chez les primipares (~8h) que chez les multipares (~1h15). Ceci
s’explique par un nombre supérieur de rupture spontanée des membranes en
début de travail chez les primipares.
Dans le groupe avec prise en charge médicalisée, on note une durée
d’ouverture de l’œuf plus longue, qui peut s’expliquer du fait d’une majorité de
RAM avant 6cms de dilatation cervicale.
46 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
La médicalisation du travail entraîne des taux significativement plus élevés
d’extractions instrumentales (14%) et de césariennes (6%) que l’accouchement
avec respect de la physiologie. En effet, dans ce groupe, parmi les 3,5% de
césariennes en cours de travail et les 3,5% de ventouses à l’expulsion, toutes
les femmes ont nécessité une médicalisation en cours de travail ; APD pour
fatigue maternelle, ocytociques pour dystocie dynamique isolée ou secondaire
à la pose d’APD.
Les motivations de ces extractions instrumentales sont les mêmes pour les
deux groupes : défaut de progression de la présentation fœtale, efforts
expulsifs inefficaces, anomalies du rythme cardiaque fœtal. Ces dernières
ainsi que la stagnation de la dilatation sont quand à elles responsables des
césariennes en cours de travail, quelle que soit la prise en charge considérée.
Or tous ces facteurs peuvent également être les conséquences éventuelles de
la médicalisation. En effet, l’APD, selon les doses d’anesthésiques utilisées,
peut induire un bloc moteur responsable de : (29 ; 30 ; 47)
- Diminution de la mobilité maternelle,
- Défaut de descente et de rotation de la présentation fœtale, entrainant un
plus grand nombre de variétés postérieures s’accommodant moins bien au
bassin maternel, augmentant la durée des efforts expulsifs et le nombre
d’extractions instrumentales,
- Diminution du réflexe expulsif chez la mère, donc efforts expulsifs moins
efficaces.
Il existe donc une réelle interdépendance de tous ces facteurs qui est à
prendre en considération.
Les femmes ayant bénéficié d’une prise en charge physiologique tout au long
du travail ont toutes donné naissance par voie basse spontanée, y compris
celles qui auraient souhaité une prise en charge classique de l’accouchement.
47 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
On note par ailleurs, que parmi les femmes ayant un désir de naissance dans le
respect des conditions de la physiologie, 92% accouchent par voie basse
spontanée, contre 80% de celles ayant bénéficié d’une médicalisation
systématique dès le début de travail.
1.1.2. Déroulement de l’expulsion (figures 11 à 16)
La durée des efforts expulsifs n’influe pas sur l’état néonatal. Lors d’une prise
en charge physiologique, 75,6% des naissances ont lieu dans les 30minutes
après le début des efforts expulsifs. Il y a donc 24,4% des enfants qui
naissent après 30 minutes d’efforts expulsifs, tous par voie basse spontanée
et avec un score d’Apgar >7 à 1, 5 et 10 minutes de vie.
La durée des efforts expulsifs dépend également de la position adoptée par la
mère ; ainsi les durées comprises entre 30 et 60 minutes sont retrouvées
principalement pour les positions accroupies (2 sur 3), assise (2 sur 5), puis
décubitus dorsal (7 sur 26) et 4 pattes (5 sur 27).
On remarque par ailleurs, que presque toutes les naissances avec prise en
charge médicalisée (98,2%) se font avant 30minutes d’efforts expulsifs, y
compris lorsqu’elles ont lieu par extraction instrumentale. La limite à partir de
laquelle celle-ci doit être envisagée est donc souvent abaissée à 15 minutes au
lieu des 30 recommandées (23) alors que toutes n’avaient pas lieu pour
anomalie du RCF et ne nécessitaient donc pas une naissance urgente. Il aurait
parfois pu être laissé plus de temps à la femme pour tenter un accouchement
voie basse spontanée.
Un taux significativement supérieur de dégagement de la présentation fœtale
en occipito-sacré (OS) a été observé en cas de médicalisation du travail
(11,7% contre 2 ,5%). D’après l’analyse des résultats de l’étude, on a pu
s’apercevoir que ce taux était à mettre en lien avec le moment de la rupture
48 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
des membranes et l’utilisation ou non de l’analgésie péridurale. En effet, plus
l’intégrité de la poche des eaux est respectée, moins il y a de dégagement en
OS car celle-ci facilite les mouvements de rotation de la tête fœtale. De
surcroit, parmi les 7 OS de l’étude, 6 ont eu lieu alors que la mère bénéficiait
d’une analgésie péridurale, instaurée depuis le début du travail (<4cms). Cela
peut être expliqué par le relâchement musculaire induit par l’APD empêchant
une rotation correcte de la présentation fœtale (30 ; 47 ; 48).
Enfin, lors d’une naissance dans les conditions de la physiologie, une plus
grande liberté de position est accordée à la femme, qui choisit alors celle
qu’elle ressent comme la plus adaptée au soulagement de la douleur et à la
progression fœtale. La position à 4 pattes est la position spontanément la plus
adoptée lorsque le libre choix est laissé à la patiente, suivie par le décubitus
dorsal (non gynécologique). On note que tout de même 14% des femmes
choisissent de se verticaliser au moment de l’expulsion (position accroupie,
suspendue et debout).
1.1.3. Etat périnéal (figures 17 à 23)
Il existe un réel bénéfice périnéal au respect de la physiologie. Les taux de
périnée intact et de simples éraillures avoisinent les 73% des femmes, toutes
parités comprises, avec une légère supériorité pour les multipares.
En corolaire, on observe donc un taux d’épisiotomie significativement diminué,
<5%, par rapport à la prise en charge médicalisée où leur nombre avoisine les
55%, toutes parités comprises, avec une prédominance chez les primipares.
De plus, dans le groupe avec prise en charge physiologique, le faible taux
d’épisiotomies est associé à une absence de déchirure compliquée du 3è et 4è
degré.
49 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Cette différence sur l’état périnéal entre les deux types de prise en charge
peut s’expliquer par les bienfaits de la mobilisation et de la liberté de position
de la mère au moment de l’expulsion. (49 ; 50)
Comme l’explique B De Gasquet dans son livre Bien-être et maternité,
« Pour aider le bébé, il faudrait que la mère elle aussi se mobilise au cours du travail, afin
d’orienter le bassin, de replacer l’utérus, de permettre que la résultante des forces aille dans
la bonne direction. Et spontanément, beaucoup de femmes vont s’adapter aux différents
moments, en raison des douleurs, des tensions et des pesanteurs. » (49)
Le respect du choix de position de la mère, ou la proposition de positions par
la sage-femme pour favoriser le dégagement et le relâchement périnéal, le
respect du réflexe expulsif, la non-direction des efforts de poussée, comme
cela a lieu lors d’un accouchement dans les conditions de la physiologie, ne sont
donc pas délétères pour le périnée et présentent même d’importants
bénéfices.
On remarque, par ailleurs, que plus le poids de naissance augmente, plus l’on
note de lésions périnéales, pour les deux groupes. Si l’on compare l’issue
périnéale de chaque catégorie de poids en fonction de la prise en charge, on
s’aperçoit que pour des nouveau-nés de même poids, les taux de périnées
intact ou lésés sont totalement inversés. Ce qui apparaît le plus surprenant est
que les femmes bénéficiant d’une médicalisation du travail et donnant
naissance à des enfants de poids <2,8kgs, sont celles qui présentent le plus
fort taux d’épisiotomie.
L’épisiotomie pratiquée chez 2/3 des primipares et près de 40% des
multipares dans le groupe avec prise en charge médicalisée classique, ne
présente pas de bénéfices périnéaux. Les motifs évoqués pour justifier cette
pratique, encore courante dans de nombreux établissements, ne sont ici pas
validés. Elle ne diminue pas le risque de déchirures périnéales graves,
50 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
d’incontinence urinaire ou anale, ni de prolapsus. La pratique systématique et
étendue de l’épisiotomie n’est pas recommandée, même en cas de suspicion de
macrosomie, d’extraction instrumentale, ou d’anomalie du rythme cardiaque
fœtal à l’expulsion (état néonatal non amélioré). (30 ; 51)
Les facteurs favorisant les lésions périnéales sont : la position gynécologique
obligatoire, la poussée en inspiration bloquée à glotte fermée, l’expression
abdominale, les extractions instrumentales et l’épisiotomie. (52 ; 53)
1.1.4. Mode de délivrance et complications (figures 24 et 25)
La prise en charge de la délivrance n’est pas la même dans les deux groupes.
Une délivrance naturelle est le plus souvent pratiquée dans le groupe avec
prise en charge physiologique (84%), excepté pour les patientes à haut risque
d’hémorragie primaire ou secondaire à une atonie utérine (troubles de la
coagulation, antécédents d’hémorragie du post-partum, âgées, durée du travail
prolongée, multiparité, distension utérine…). Celle-ci est décrite par une
surveillance régulière des pertes sanguines après la naissance, de la position
et de la tonicité de l’utérus, des battements au cordon. Le contact materno-
fœtal est favorisé et en cas d’allaitement maternel, une première mise au sein
est proposée. Il est important de veiller également à ce que la mère n’est pas
froid.
Dans le groupe avec prise en charge médicalisée, une délivrance dirigée est
effectuée quasi-systématiquement (85%). Elle consiste en une injection
prophylactique intraveineuse de 5UI d’ocytociques chez la mère, au moment du
dégagement de l’épaule antérieure.
51 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Les recommandations actuelles du CNGOF sur la prévention du risque
hémorragique dans le post-partum immédiat sont les suivantes : (24)
— une surveillance régulière en salle de naissance pendant les deux heures qui
suivent un accouchement (accord professionnel). Cette surveillance porte
sur l’importance des pertes sanguines, la qualité du globe utérin, la
fréquence cardiaque et la mesure de la pression artérielle. Ces données
seront consignées dans le dossier de la patiente (accord professionnel) ;
— une prise en charge active de la délivrance qui doit comporter au minimum
des gestes cliniques : au moment du décollement placentaire, traction
contrôlée du cordon associée à une contrepression sus-pubienne à l’aide de
la main abdominale. De plus, un massage de l’utérus sera effectué après
l’expulsion du placenta si l’utérus est hypotonique (grade A) ;
— un examen du placenta afin de vérifier s’il est complet. La rétention de
cotylédons ou de membranes indique une révision utérine (accord
professionnel) ;
— une injection prophylactique d’ocytocine (grade B) ; cette administration
peut être faite soit au moment du dégagement de l’épaule antérieure de
l’enfant (délivrance dirigée) soit après l’expulsion du placenta (grade B). Elle
consiste en l’injection par voie intraveineuse directe lente (ou
intramusculaire) de 5 à 10 UI d’ocytocine ;
— une délivrance artificielle lorsque le placenta n’est pas expulsé dans un délai
de 30 minutes (grade C).
La précocité du diagnostic est un élément essentiel du pronostic de toute
hémorragie du post-partum.
92,1% des délivrances sont complètes et sans complications en cas de
délivrance physiologique, contre 95% lors de délivrances dirigées
systématiques.
52 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Il y a donc plus de complications en cas de délivrance naturelle mais après
calcul du test de khi-deux, on s’aperçoit que cette différence ne peut être
considérée comme significative.
Par ailleurs, au vu du détail de ces complications dans chaque groupe, on note
que, si la délivrance physiologique sans prévention médicamenteuse est
assortie d’une plus grande fréquence d’hémorragie du post-partum, celles-ci se
révèlent être modérées avec des pertes <800cc et traitées par simple
injection d’ocytocine. Le groupe avec délivrance dirigée, quand à lui, ne
présente pas d’hémorragie du post-partum mais s’est compliqué de plusieurs
rétentions placentaires totales ou partielles. Celles-ci ont nécessité délivrance
artificielle dans certains cas et révisions utérines. Ces gestes sont connus et
maîtrisés par la sage-femme ou le médecin, mais ne sont pas anodins, car ils
augmentent les risques infectieux et peuvent parfois être traumatiques pour
la mère.
En conclusion, les recommandations globales quand à la prévention
d’hémorragie de la délivrance sont respectée même en cas de délivrance
physiologique. Seule l’administration préventive d’ocytocine n’est pas
effectuée en cas de faible risque d’hémorragie. Cependant, les bénéfices de
cette systématisation se sont révélés être beaucoup plus importants pour les
femmes à haut risque (24) ; cette recommandation est de grade B ce qui
signifie qu’elle est fondée sur une présomption scientifique nécessitant des
essais comparatifs randomisés de plus forte puissance.
53 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
1.2. Résultats néonataux en fonction de la prise en charge
1.2.1. Etat néonatal à la naissance
Le score d’Apgar coté dès la naissance à 1, 3, 5 et 10 minutes de vie permet de
surveiller l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine. Dans notre étude, il
n’y a pas différence significative entre les scores des nouveau-nés de chaque
groupe. Un seul enfant a présenté un Apgar à 3 à 1minute de vie, récupérant
après réanimation avec un score coté à 7 à 3 et 5 minutes, puis à 10 à 10 minutes
de vie. Il n’y a pas eu nécessité de mutation en service de néonatalogie et aucune
complication n’a été relevée par la suite. Les efforts expulsifs ont duré moins de
15 minutes ; le seul élément pouvant expliquer la difficulté d’adaptation du
nouveau-né est une durée du travail très courte (1h). La prise en charge
physiologique ne peut être mise en cause pour l’état du nouveau-né à la naissance.
1.2.2. Allaitement maternel dans chaque groupe (figure 26)
Près de 92% des femmes avec prise en charge physiologique choisissent
d’allaiter leur enfant contre 80% de celles de l’autre groupe. Cette différence
s’explique notamment par une différence d’état d’esprit entre les deux
populations. Les femmes souhaitant accoucher dans le respect de la physiologie
ont une approche plus naturelle en ce qui concerne tout l’environnement de la
grossesse.
Par ailleurs, certaines enquêtes ont montré l’influence de plusieurs facteurs sur
le choix d’allaitement, tels que la préparation à la naissance, le soutien dans le
post-partum (54)…facteurs plus souvent retrouvé dans le groupe avec prise en
charge physiologique.
54 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
1.3. Satisfaction des couples en fonction de la prise en charge (figure 27)
Peu de différence existe entre les deux groupes quand à la satisfaction des
parents. De manière quasi-identique dans les deux populations, il ressort que
ceux ayant eu un vécu plus difficile de l’accouchement sont, le plus souvent,
moins satisfaits du fait d’une césarienne en urgence, d’une naissance par
extraction instrumentale, ou encore d’une lésion périnéale importante
(notamment épisiotomie).
C’est pourquoi il ne faut pas sous estimer l’importance de chacun de nos gestes
et tenter de toujours expliquer et prévenir au mieux les parents de l’évolution du
travail et de chacune de nos décisions, sans pour autant avoir un discours
alarmiste.
1.4. Comparaison des résultats obtenus avec ceux du réseau Audipog en 2003
(figure 2) :
Figure 28 : Tableau récapitulatif des résultats périnatals du réseau Audipog et de ceux obtenus
par l’étude
Réseau
Audipog Groupe avec prise en charge physiologique
Groupe avec prise en charge médicalisée
Accouchement voie basse
spontanée 78,65% 93% 80%
Naissance par extraction
instrumentale 12,80% 3,50% 14%
Naissance par césarienne 8,55% 3,50% 6%
Nouveau-né avec un Apgar
<= 7 à 5min de vie 1,30% 1,09% 0%
Réanimation néonatale 2,60% 1,09% 0%
Transfert immédiat du
nouveau-né 1,65% 0% 0%
Taux d’épisiotomies 44,60% 4,70% 54,25%
55 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
D’après la comparaison de tous ces résultats périnatals, on peut affirmer que
l’accouchement dans le respect de la physiologie présente de meilleurs résultats
globaux que la prise en charge médicalisée et que ceux regroupés au sein de
réseau.
Ce type de prise en charge n’est donc pas plus à risque de complications, tant
pour la mère que pour l’enfant.
On note, par ailleurs, que la médicalisation systématique du travail semble
provoquer une augmentation des naissances par extraction instrumentale et
césarienne, ainsi que le nombre de lésions périnéales provoquées (épisiotomies).
2/ AUTO-EVALUATION DE L’ETUDE
2.1. Taille de l’échantillon
Notre étude concerne des groupes de patientes à bas risque obstétrical, dont
les critères ont été définis d’après les classifications évoquées en première
partie. Le recrutement s’étant effectué en prospectif sur trois mois, les
échantillons obtenus sont, par conséquent, de taille restreinte. Les résultats de
l’étude doivent donc tout de même être interprétés avec prudence et restent à
valider par des études et essais à plus grande échelle.
2.2. Motivation des patientes
Les patientes souhaitant accoucher dans le respect de la physiologie, ont le plus
souvent une vision de la naissance plus naturelle. Celles-ci abordent
l’accouchement avec beaucoup de motivation et de confiance en leurs capacités.
Elles ont bien souvent longuement réfléchi sur la façon dont elles souhaitent
56 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
mettre au monde leur enfant et ont considéré les risques éventuels que
comporte toute naissance. Dans ce groupe, on retrouve également un nombre
important de patientes ayant choisi un accompagnement global ou des techniques
de préparation à la naissance adaptées à leurs attentes, autres que classique.
Enfin, certaines femmes bénéficient d’une prise en charge physiologique sans
que ce ne soit leur choix de base, soit à cause de contre-indications à la pose
d’APD mais le plus souvent du fait d’un travail trop rapide. Ces femmes n’ont donc
pas été préparées à cette approche de la naissance, mais avec le soutien de la
sage-femme accompagnant leur accouchement, elles laissent tomber les
barrières du conscient et écoutent ce qu’elles ressentent à travers leur corps
pour devenir plus instinctives.
3/ DISCUSSION ET OUVERTURES
Actuellement, en France, on remarque que la physiologie est peu prise en
compte dans l’obstétrique. Or, d’après la demande croissante des couples et les
résultats de l’étude et de la littérature, il semble important d’élargir notre
réflexion en présentant un état des lieux de l’offre de soin autour de la
naissance.
3.1. Lieux et prise en charge de la naissance à l’heure actuelle
La conception actuelle de l’obstétrique repose sur « un postulat qui affirme que tout
accouchement présente des risques imprévisibles imposant, pour y faire face, que tous les
moyens humains et techniques soient à disposition » (16). Ceci a pour conséquence une
surmédicalisation de nombreux accouchements à bas risque, pouvant parfois se
révéler iatrogène.
57 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
Or, d’autres pays, notamment européens, aborde la grossesse sous un autre
angle, considérant que les risques peuvent être dépistés en cours de grossesse,
ce qui permet aux femmes « à bas risque » de pouvoir choisir un accouchement
non médicalisé (16).
Cette divergence de conception entraîne une répartition différente des
acteurs de la périnatalité et une approche globale de la naissance totalement
opposée. L’une est fondée sur la prévention continue des risques par une
augmentation de la technicisation et de la direction du travail, alors que la
seconde repose sur une stratégie de dépistage et une classification des
grossesses plus approfondie.
Par ailleurs, depuis les décrets de 1998 sur la périnatalité (55 ; 56), nous
assistons à une recentralisation de l’offre de soin, qui se concentre dans les
grandes structures hospitalières. De par la fermeture d’un nombre croissant de
petites maternités par manque de rentabilité, on note l’apparition de vides
géographiques créant un isolement pour de plus en plus de femmes enceintes.
Ceci entraîne donc pour elles plus d’insécurité tout au long de la grossesse.
De plus, il est constaté un manque important de professionnels de la
périnatalité et il n’est pas rare de voir aujourd’hui, qu’une même sage-femme ait
à prendre en charge 3-4 patientes en même temps, notamment dans les grands
centres. Les conséquences se portent alors sur la qualité du suivi et de
l’accompagnement offert aux couples, mais également sur les conditions de
travail des sages-femmes (57).
D’après une enquête nationale de la HAS en 2003 (58), le type de structure
accueillant la femme en travail dépend de :
- la proximité (54,3 %) ;
- la qualité de l’accompagnement (41,3 %) ;
- la connaissance du médecin ou de la sage-femme (41,0 %) ;
- l’absence de choix possible (7,1 %) ;
58 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
- la présence de complications (2,8%).
Cependant, le niveau de structure nécessaire doit également être adapté au
risque évalué de la grossesse et de l’accouchement.
Ainsi, les femmes à bas risque obstétrical ont la possibilité d’accoucher dans
des maternités de niveau 1, 2 ou 3 ; alors que, des femmes à haut risque ou
présentant une pathologie nécessitant des soins et une prise en charge
spécifiques, seront orientées directement en niveau 3.
Selon les résultats de l’enquête périnatale 2003 (58), les femmes ont accouché
pour :
_ 36,3 % en maternité de niveau I ;
_ 25,9 % en maternité de niveau IIa ;
_ 18,5 % en maternité de niveau IIb ;
_ 19,3 % en maternité de niveau III.
Ces regroupements hospitaliers, notamment créés dans le but d’augmenter les
moyens financiers, techniques et humains, ne montrent pas de bénéfices réels
sur la santé publique. En effet, si l’on compare les résultats, notamment en
matière de morbidité/mortalité maternelle et périnatale au sein des pays
européens (59 ; ANNEXE V), on remarque que la France malgré son cortège de
médicalisation a priori dans un but préventif, ne se trouve pas parmi les pays
présentant les meilleurs taux. Des pays tels que la Suède, la Finlande ou encore
la Norvège, où l’on retrouve une approche plus physiologique de la naissance,
regroupent les meilleurs taux de mortalité maternelle et néonatale.
Il apparaît donc nécessaire d’envisager une restructuration de notre politique
périnatale et un changement global de conception autour de la naissance pour
améliorer la santé périnatale en France.
59 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.2. La physiologie en milieu hospitalier, possibilités et limites
Depuis les années 1970, pour répondre à la demande des parents, de
nombreuses maternités ont mis en place un espace appelé le plus souvent « pôle
physiologique », « salle nature », où il est proposé aux femmes un suivi du travail
et de l’accouchement plus naturel. Cette prise en charge ne peut être proposée
qu’aux femmes dont la grossesse est à bas risque obstétrical (critères
d’inclusion/exclusion décrits dans les protocoles de service). Ces groupes de
patientes, après accord de l’équipe médicale, pourront bénéficier d’une prise en
charge moins médicalisée, mais qui reste très protocolaire (60).
Ces pôles proposent donc aux patientes qui le désirent une offre de soin
différente et plus personnalisée. Cependant, ils ne remplissent pas totalement
les conditions nécessaires à l’instauration du processus physiologique chez le
couple mère-enfant. Par ailleurs, le manque de personnel ne permet pas un
accompagnement global avec une sage-femme pour une patiente.
En conclusion, on note l’effort en matière d’offre de soin plus élargie mais cela
reste encore assez éloigné du type de prise en charge proposé dans d’autres
pays européens (accouchement à domicile, maisons de naissance)
3.3. Une autre approche de la naissance : accouchement à domicile et plateaux
techniques (61 ; 62)
La place de l’accouchement à domicile apparaît comme plutôt marginale en
France. Elle représente environ 1% des naissances (environ 8000/an), par choix
ou par accouchement inopiné. Aujourd’hui, face au peu de considération et à
l’absence de compagnies assurant cette pratique, ou à des prix très onéreux,
seulement une soixantaine de sages-femmes offrent cette possibilité aux
couples qui en sont demandeurs.
60 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
Pour permettre plus de sécurité en cas de complications, tout en gardant les
bénéfices d’une prise en charge globale par une même sage-femme tout au long
de la grossesse et de l’accouchement, la loi Evin de 1991, donne la possibilité aux
sages-femmes libérales d’accéder à des plateaux techniques. Il s’agit de
maternités choisissant d’ouvrir l’accès à leurs salles de naissance aux sages-
femmes libérales avec qui ils ont conclut un accord. Mais ceux-ci ne sont pas
encore très nombreux car la confrontation entre les deux types de pratiques
différentes se révèle difficile à mettre en place et à gérer entre l’équipe
médicale de la maternité et les sages-femmes libérales.
Dans la région lyonnaise on peut notamment citer le plateau technique de la
maternité de Givors, exemple de réussite quand à l’utilisation de cet accès. Ceci
peut être aussi de la vision de la naissance plus en adéquation entre les
professionnels de cette maternité et celles des sages-femmes libérales
pratiquant l’accouchement à domicile.
3.4. Une perspective d’avenir … les maisons de naissance (63 ; 64)
Depuis 1944 aux Etats-Unis, puis dans de nombreux autres pays, sont apparues
les premières maisons de naissance, alternatives à l’accouchement en structure
hospitalière et à l’accouchement à domicile, pour les femmes enceintes dont la
grossesse s’est déroulée de manière physiologique et ne présentant pas de
facteurs de risque de complications.
Ces nouveaux lieux, sous entière responsabilité des sages-femmes, accueillent et
prennent en charge les femmes à bas risque obstétrical. Ils offrent la possibilité
aux couples qui le souhaitent de donner naissance de façon autonome et active.
Basés sur le respect, l’écoute et la confiance, ils permettent un accompagnement
global de la naissance et une continuité des soins. En effet, le plus souvent,
61 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
chaque patiente sera suivi par la même sage-femme (maximum deux) tout au long
de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couche.
Inscrites au sein de réseaux périnatals, ces maisons de naissance assurent la
sécurité des patientes par des moyens de prévention et de dépistage des
pathologies, par la présence de matériel nécessaire à une prise en charge
immédiate de complications, ainsi que par une organisation protocolaire en cas de
transfert vers une structure hospitalière.
Les projets de maisons de naissance, évoqués dans le plan de périnatalité 2005-
2007 ont beaucoup de mal à voir le jour en France, malgré une forte demande
des particuliers et de nombreuses sages-femmes. En effet, ceux-ci devraient
alors faire partie d’une structure hospitalière et n’auraient donc pas leur
autonomie propre.
62 MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
- Conclusion –
A l’issue de notre étude, nous pouvons conclure avec certitude que, pour des
patientes à bas risque obstétrical, une prise en charge physiologique du travail et
de l’accouchement donne de meilleurs résultats obstétricaux globaux qu’une prise
en charge médicalisée. Les résultats néonataux, quant à eux, ne semblent pas
modifiés en fonction du type de prise en charge.
Les craintes des professionnels quand au respect de la physiologie au moment de
la naissance ne sont donc pas justifiées par cette étude, qui tend plutôt à
rappeler ses bénéfices pour la mère et le nouveau-né.
L’évolution des mentalités et des attentes des parents en ce qui concerne la
mise au monde de leur enfant, tend à remettre en question la technicité
aujourd’hui devenue trop systématique, voir parfois iatrogène.
Le monde de l’obstétrique n’est pas figé. De nouvelles perspectives émergent
pour assurer un suivi plus global et respectueux du processus physiologique de
l’enfantement ; la sage-femme à un rôle prépondérant à jouer dans cette
évolution.
63 MICHALLON Melodie
(CC BY-NC-ND 2.0)
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
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perinat.org/doc/File/ANNEE%202009/Resume_indicateurs_2008.pdf
http://www.aurore-
perinat.org/doc/File/ANNEE%202009/Rapport_final_Evaluation_Externe_Rese
au_AURORE_2008.pdf
MICHALLON Melodie (CC BY-NC-ND 2.0)
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ANNEXE I
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ANNEXE II
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ANNEXE III
Classification OMS des pratiques utilisées pendant un
accouchement normal
CATEGORIE A : Pratiques dont l'utilité peut être démontrée et qu'il convient
d'encourager
-Plan individuel déterminant où et avec l'aide de qui l'accouchement se déroulera, établi
avec la femme pendant la grossesse, et communiqué au mari/partenaire et, le cas
échéant, à la famille
-Evaluation des risques liés à la grossesse pendant les soins prénatals, et réévaluation à
chaque contact avec le système de santé et au moment du premier contact avec le dispensateur de soins pendant le travail, et jusqu'à la fin du travail
-Surveillance du bien-être physique et émotionnel de la femme pendant tout le travail et
l'accouchement, et à l'issue du processus de la naissance
-Boissons proposées à la parturiente pendant le travail et l'accouchement
-Respect du choix éclairé de la femme quant au lieu de la naissance
-Fourniture de soins pour le travail et l'accouchement au niveau le plus périphérique où
l'accouchement soit possible et sûr et où la femme se sente en sécurité et en confiance
-Respect du droit de la femme à l'intimité sur le lieu de l'accouchement
-Soutien empathique des dispensateurs de soins pendant le travail et l'accouchement
-Respect du choix fait par la femme des compagnons présents pendant le travail et
l'accouchement
-Fourniture aux femmes de toutes les informations et explications qu'elles souhaitent
-Méthodes non traumatiques et non pharmacologiques pour soulager la douleur pendant
le travail comme des massages et des techniques de relaxation
-Surveillance fœtale avec auscultation intermittente
-Usage unique des matériels jetables et décontamination appropriée du matériel à usage
multiple pendant tout le travail et l'accouchement
-Utilisation de gants pour le toucher vaginal, pendant l'expulsion du bébé et pour la
manipulation du placenta
-Liberté de choisir la position et de bouger pendant tout le travail
-Encouragement à choisir une position autre que dorsale pendant le travail
-Surveillance attentive de l'évolution du travail, par exemple au moyen du partogramme
de l'OMS
-Administration prophylactique d'ocytocine au troisième stade du travail chez les femmes
présentant un risque d'hémorragie de la délivrance, ou qu'une spoliation sanguine même légère peut mettre en danger
-Stérilité des instruments utilisés pour sectionner le cordon
-Prévention de l'hypothermie du bébé
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-Contact dermique précoce entre la mère et l'enfant et encouragement à commencer
l'allaitement au sein dans l'heure qui suit la naissance, conformément aux directives de
l'OMS sur l'allaitement au sein
-Examen systématique du placenta et des membranes
CATEGORIE B : Pratiques qui sont à l'évidence nocives ou inefficaces et qu'il
convient d'éliminer
-Recours systématique au lavement
-Rasage systématique du pubis
-Infusion intraveineuse systématique pendant le travail
-Pose systématique de canules intraveineuses à titre prophylactique
-Utilisation systématique de la position dorsale pendant le travail
-Toucher rectal
-Utilisation de la radiopelvimétrie
-Administration d'ocytociques à tout moment avant l'accouchement de façon que leurs
effets ne puissent être maîtrisés
-Utilisation systématique de la position gynécologique avec ou sans étriers pendant le
travail
-Efforts de poussée soutenus et dirigés (manœuvre de Valsalva) pendant le deuxième
stade du travail
-Massage et étirement du périnée pendant le deuxième stade du travail
-Utilisation de comprimés oraux d'ergométrine au troisième stade du travail pour
prévenir ou arrêter une hémorragie
-Administration systématique d'ergométrine par voie parentérale au troisième stade du travail
-Lavage utérin systématique après l'accouchement
-Révision utérine systématique (exploration manuelle) après l'accouchement
CATEGORIE C : Pratiques sur lesquelles on ne dispose pas de preuves
suffisantes pour les recommander fermement et qu'il convient d'utiliser avec
précaution tandis que les recherches se poursuivent.
-Méthodes non pharmacologiques utilisées pour soulager la douleur pendant le travail,
comme les plantes, l'immersion dans l'eau et la stimulation nerveuse
-Amniotomie précoce systématique pendant le premier stade du travail
-Pression sur le fond utérin pendant le travail
-Manœuvres visant à protéger le périnée et à gérer la tête du fœtus au moment du
dégagement
-Manipulation active du fœtus au moment de la naissance
-Administration systématique d'ocytocine, tension légère sur le cordon, ou combinaison des deux pendant le troisième stade du travail
-Clampage précoce du cordon ombilical
-Stimulation du mamelon pour augmenter les contractions utérines pendant le troisième
stade du travail
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CATEGORIE D : Pratiques fréquemment utilisées à tort
-Interdiction d'absorber aliments et liquides pendant le travail
-Traitement de la douleur par des agents systémiques
-Traitement de la douleur par l'analgésie épidurale
-Monitorage électronique du fœtus
-Port de masques et de gants stériles par la personne aidant à l'accouchement
-Touchers vaginaux répétés ou fréquents, spécialement par plusieurs dispensateurs de
soins
-Accélération par l'ocytocine
-Transfert systématique de la femme en travail dans une autre pièce au début du
deuxième stade
-Sondage de la vessie
-Encouragement à pousser dès le diagnostic de dilatation complète ou presque complète du col, avant que la femme éprouve elle-même le besoin de pousser
-Observance stricte d'une durée stipulée pour le deuxième stade du travail, une heure
par exemple, si l'état de la mère et du foetus est bon et si le travail progresse
-Extraction instrumentale
-Utilisation courante ou systématique de l'épisiotomie
-Exploration manuelle de l'utérus après l'accouchement
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ANNEXE IV
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ANNEXE V
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Résumé
Aujourd’hui, il existe une demande réelle des couples de pouvoir bénéficier d’un
suivi plus global et personnalisé de la grossesse. Ce besoin se ressent également
au moment de l’accouchement où notre conception technicienne et productiviste
de la sécurité s’est faite au détriment de la sécurité globale, notamment
affective. Les performances médicales ont pris le pied sur le respect des
conditions de la physiologie, particulièrement en ce qui concerne les grossesses à
bas risque obstétrical.
Cette médicalisation croissante de la naissance est–elle justifiée ? Respecter
la physiologie au cours de l’accouchement entraîne t’il plus de risques que de le
diriger activement ?
Ce mémoire tente de répondre à ces interrogations en présentant une étude
comparative entre ces deux modalités de prise en charge, pour des patientes
dont la grossesse est à bas risque et le pronostic obstétrical est favorable.
L’analyse des chiffres obtenus et leur comparaison avec ceux de la littérature,
permet d’affirmer que l’accouchement dans le respect de la physiologie présente
de bons résultats périnatals globaux. Cependant, il faudra encore appronfondir
les études sur les effets de cette prise en charge, notamment sur des effectifs
plus importants, pour faire évoluer l’obstétrique française actuelle. Mais celle-ci
n’est pas figée et au vu des indicateurs périnatals et des conceptions
obstétricales de nos voisins européens, on peut s’attendre à une évolution des
mentalités et des pratiques des professionnels de la naissance.
TITRE : Patientes à bas risque obstétrical : Accouchement physiologique
versus accouchement médicalisé
Auteur : Mélodie MICHALLON
5 chemin de saint cyr
69370 SAINT DIDIER AU MONT D’OR
Année 2010
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