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Des objets volants (B)

Samedi midi, rue des Pommiers. Catherine et François s’affairent à déposer les

bagages dans l’espace cargo de leur familiale et à les fixer bien en place.

Sur la banquette arrière, Lili-Rose et Zachary se racontent leur dernier séjour à la

campagne. Bien assise derrière le volant, Catherine entrevoit une fin de semaine

des plus palpitantes. Détendue et heureuse, elle fait route vers le chalet

familial, en bordure du lac de la Sucrerie. François écoute les enfants

avec amusement : ils discutent maintenant des objets volants non

identifiés.

Âgé tout juste de treize ans, Zachary taquine sa sœur , qu’il trouve

bien naïve. « Tu crois aux petits bonshommes verts? C’est vrai que tu as cru

longtemps au père Noël qui voyageait dans le ciel avec le petit renne au nez

rouge… » Il n’en faut pas davantage pour que Lili-Rose rétorque : «Et toi, tu crois

Texte 1, Des objets volants (B)

Légende

fermier glaces François Catherine Zachary Lili-Rose Sam

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sans doute qu’il n’y a que nous dans l’univers? Si tu veux vraiment le savoir, il y a

des milliers et des milliers de gens qui en ont vu, des objets volants non identifiés !»

Catherine coupe leur conversation. Elle insiste pour que Zachary enfile le

harnais à Sam afin que ce dernier soit bien attaché à la banquette. Zachary

proteste : il voudrait que son terrier prenne place tout près de lui .

Mécontent, il obtempère, mais il prend aussi l’initiative de fixer solidement

au siège l’ordinateur portable que Lili-Rose utilisait jusque-là librement. Cette fois,

c’est Lili-Rose qui proteste et demande à sa mère de faire en sorte qu’elle

puisse s’amuser avec le portable. Mais Catherine insiste : le portable doit être

fixé solidement au siège pendant la durée du trajet. C’est une question de sécu-

rité ! Mine de rien, elle remercie son fils , même si elle sait que la véri-

table intention de Zachary était d’ennuyer sa sœur .

Catherine se concentre de nouveau sur la route sinueuse pendant que François

écoute les informations à la radio. Prévision d’orages et de vent : le mot d’ordre

est «prudence». Lili-Rose remarque que le ciel s’est gonflé de nuages.

Zachary se plaint d’avoir l’estomac dans les talons : il aimerait bien manger

une glace. S’il n’est pas simple de trouver un marchand de glaces sur cette

route, ce l’est encore moins de dénicher un endroit où les glaces sont aussi

savoureuses que celles de la Crèmerie Glacé-Givré. Néanmoins, le plus grand

défi reste de convaincre maman d’arrêter ! Mais Zachary peut compter sur Lili-

Rose, qui dispose d’un arsenal de moyens de pression.

Trente minutes plus tard, Zachary et Lili-Rose ont trouvé de quoi satisfaire leur

appétit. La petite famille peut reprendre la route. Sam se lèche les babines,

espérant avoir droit à une gâterie… mais en vain. Maintenant, la pluie tombe

d’abondance. À entendre les commentaires de Catherine, l’état de la chaussée

est un peu inquiétant.

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Tout à coup, d’une route secondaire menant à un champ, un fermier au volant

d’un tracteur surgit sur la route, traînant derrière lui une remorque remplie de

bottes de foin. Catherine klaxonne. Le fermier s’énerve. Il cherche à quitter la

route pour éviter une collision. Résultat : une partie du chargement se retrouve

étalée sur le pavé.

Catherine applique les freins, mais il est trop tard. Le véhicule percute l’amon-

cellement de bottes de foin. Dans la familiale, les glaces à la vanille se sont

envolées, de même que la bouteille d’eau et la boîte de papiers-mouchoirs.

Les cheveux figés dans les restes de crème glacée, François en sera quitte pour

faire un passage sous la douche. Le bouchon de la bouteille d’eau, qui a frappé

le tableau de bord, a sauté et voilà tous les occupants éclaboussés. Heureu-

sement, pas de blessés. Le véhicule est à peine endommagé. Même Sam se

porte bien en dépit du fait qu’il se soit écrasé le museau contre le siège.

Heureusement que le portable était bien fixé, pense Lili-Rose. «Maintenant, j’y

crois à ta théorie des objets volants non identifiés… », dit Zachary sur un ton un

tout petit peu sarcastique…

Texte 1, Des objets volants (B)