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LE MAGAZINE DE METEO-FRANCE - OCTOBRE 2003 - N°20 Sur la route MÉTÉO ET SÉCURITÉ Sur la route Prévoir le temps « chimique » PAGE 13 PAGE 4 PAGE 30 Nouveau braquet sur le Tour de France Vision européenne et météorologique

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L E M A G A Z I N E D E M E T E O - F R A N C E - O C T O B R E 2 0 0 3 - N ° 2 0

Sur la routeMÉTÉO ET SÉCURITÉ

Sur la route

Prévoir le temps « chimique »

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Vision européenne et météorologique

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2 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

ÉDITORIAL

Al’approche de l’hiver, ce numérod’Atmosphériques est consacré à laroute. Même si ce ne sont pas, tants’en faut, les seuls problèmes météo-rologiques qui posent problème aux

gestionnaires des routes et d’autoroutes, lebrouillard, la neige et le verglas constituent unsujet majeur de préoccupation et de vigilance pourles acteurs de la route et pour leur partenaireMétéo-France. Ensemble nous voudrions tout fairepour que ne se reproduisent pas les événementsdes 4 et 25 janvier 2003. Ce numéro fait le point surles produits et les services proposés par Météo-France ; sans dissimuler les progrèsqui demeurent à faire et pour les-quels nous travaillons avec achar-nement, comme la prévision dubrouillard, phénomène aussi per-turbant pour les automobilistes quepour le trafic aérien.

Mais je suis déjà, peut-être un peutrop vite, à l’hiver prochain, alors quenous sortons d’un été exceptionnelavec ses feux de forêts dévastateurset surtout cette canicule meurtrièredu début du mois d’août. Nous ne re-viendrons pas sur ce drame dans cescolonnes, tant il est clair que Météo-France a rempli ses missions de façonexemplaire en étant même, je crois, la premièreautorité publique à signaler les risques sanitairesde cette vague de chaleur pour les personnes âgées.

En revanche, on découvrira peut-être, dans desétudes ultérieures, que la pollution de l’air auracompté également dans les facteurs de surmorta-lité. Il est donc intéressant de consacrer un peu deplace pour mieux faire connaître les outils perfor-mants utilisés par Météo-France pour prévoir lespics d’ozone jusqu’à trois jours d’échéance. Notremodèle Mocage constitue, sans conteste, la concré-

L’été n’en finit pas,mais l’hiver viendra

tisation la plus complète de l’état de l’art en la ma-tière. Il devrait être utilisé opérationnellementvingt-quatre heures sur vingt-quatre pour carto-graphier la situation sur l'ensemble du pays et pré-voir à une échelle fine les transferts de polluantsde grande échelle pour enrichir ainsi les informa-tions utiles aux associations de surveillance de laqualité de l'air.

Comme à l'accoutumée, ce numéro comporteaussi quelques rubriques pour vous détendre, sou-rire ou élargir votre horizon au-delà de Météo-France. Ainsi revenons-nous sur notre participation

au Tour de France, grande kermessepopulaire à laquelle nos équipes mar-keting direct et notre Météomobileont participé de façon remarquée et,je l'espère, remarquable.

De même, nous consacrons unelarge place aux activités d'Eumetnetpilotée par Météo-France sous laresponsabilité de Claude Pastre. Pour-tant très légère, cette structure de co-opération entre services météorolo-giques européens affiche un bilanimpressionnant: elle a permis d’éviterles duplications d'efforts et donc elle afavorisé des économies de moyens; autravers du programme obligatoire

Eucos, elle a réduit les déficits d’observations mé-téorologiques sur l'Atlantique Nord et laMéditerranée; elle poursuit une action d’harmoni-sation des outils comme la désormais fameuse «cartede vigilance» française qui va devenir européenne.

Voilà donc à nouveau une livraisond'Atmosphériques riche d'informations, de photoset, je le souhaite, d'intérêt et de plaisir pour chacunde nos lecteurs.

Merci de votre fidélité. ■

Jean-Pierre Beysson

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 3

SOMMAIRE 20

Trimestriel publié par Météo-France 1 quai Branly 75340 Paris cedex 07Tél. : 0145567171

Directeur de la publication :Jean-Pierre BeyssonDirectrice éditoriale :Geneviève DelsolRédactrice en chef :Germaine Rochas

Iconographe :Farida Tatem Bacha

Secrétaire de rédaction :Bernadette Bizieux

Conseiller de la rédaction :Frank Jubelin

MAGAZINE N°20 - OCTOBRE 2003Responsables de rubrique :• Météo : Pierre Bessemoulin• Actualités : Philippe Parmentier• Dossier : François Duvernet• International : Philippe Courtier• Proximités : Jacques Manach• Bloc-notes : Brigitte Hamdaoui

Conception graphique :L'atelier Gilles CarminePhotogravure : D2C/PROImpression : Studium

Abonnement : 19 €/an©Météo-France 2003. ISSN 1295-2168

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MÉTÉO

4 Prévoir le temps « chimique »GRAND ANGLE

8 Le Zéphyr de PoséidonACTUALITÉS

10 En région ; Instantanés ; ParutionsREPORTAGE

13 Nouveau braquet pour le Tour de FranceLE DOSSIER

18 Bonne routeINTERNATIONAL

30 Vision européenne et météorologiquePROXIMITÉS

33 Une Direction pour la QualitéPROFIL

36 Passion cousue mainBLOC-NOTES

37 Lu pour vousIL Y A 90 ANS

39 Henri Lacombe,père de l’océanographie française

EN COUVERTURESur l'autoroute A72 entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, Gérard Queyrel,chef de district A72 de Thiers et Bernard Vaure de Météo-France autour des capteurs atmosphériques (abri et détecteur de précipitations d'une station météo routière Boschung).Photo Pascal Taburet/Météo-France

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4 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

MÉTÉO

L’enjeu du projet Mocage de Météo-France : fournir des prévisions environnementales à grande échellecomme la qualité de l’air ou le rayonnement ultra-violet. L’été 2003 aura été marqué par la caniculeet par une généralisation exceptionnelle des pics de pollution, accompagnés par leurs conséquencesdramatiques, mettant en évidence l’intérêt d’un tel outilpour les décideurs comme pour le grand public.

Q u’il s’agisse de pics depollution, de troud’ozone ou dechangement climatique,

le devenir dans l’atmosphère desémissions (gaz et particules) liéesaux activités humaines est aucœur de nos problèmesd’environnement atmos-phérique. Avec le soutien del’Ademe, Météo-France s’est dotéde Mocage1, un modèlenumérique de simulation et deprévision chimiques, tant pourcouvrir ses besoins de recherchedans ce domaine connexe à lamétéorologie, que dans laperspective d’applications desurveillance et de prévisionenvironnementales à grandeéchelle. Ces dernières s’inscriventnotamment au planinternational dans le programmeGMES2 de l’Union européenne etde l’Agence spatiale européenne.

Les prévisions numériquessont aujourd’hui un maillonessentiel du processus deprévision météorologique,finalisé par une chaîned’expertise humaine ainsi quepar des traitements statistiques.On connaît tous leurs apports à la prévision météorologique– à partir d’un état del’atmosphère, renseigné à l’aided’observations in situ et detélédétection, un modèlemathématique est utilisé pourprévoir l’évolution du temps. Le concept voisin de prévision dutemps « chimique » a vu le jourplus récemment : à partir de laprévision météorologique et de la connaissance des émissionsnaturelles et anthropiques, il estpossible de prévoir à l’aide demodèles numériques spécifiquesl’évolution des concentrations de gaz et de particules dansl’atmosphère.

Les applications multiples de Mocage

Seul modèle prêt à tourner auquotidien sur les données du jour,Mocage est spécifiquementadapté pour prendre en compte lachimie de l’atmosphère àl’échelle globale et à l’échellerégionale. C’est l’un des seulsmodèles au monde capable des’affranchir de conditions aux

Prévoir le temps « chimique »

Outre la canicule, l’été 2003 a étémarqué par la fréquence

exceptionnelle des épisodes depollution. Si cela est une conséquenceattendue de conditions météorologiquescombinant températures élevées et fortsensoleillements, la généralisation desdépassements du seuil d’information de la population a toutefois surpris. A Cadarache (Bouches-du-Rhône,Airmaraix) par exemple, desconcentrations d’ozone supérieures ouégales au seuil d’information ont étéenregistrées sur toute la période du 9 au15 août, tandis qu’à Fontainebleau

M O C A G E , L A C A N I C U L E E T L A P O L L U T I O N P H O T O C H I M I Q U E

(Seine-et-Marne, Airparif), situé enbordure de l’agglomération parisienne,une forte variabilité a été observée : desjournées très polluées ont alterné avecdes journées marquées par une meilleurequalité de l’air. Les contributionsrespectives de la pollution locale, de lapollution de plus grande échelle et de lamétéorologie spécifique des différentesjournées permettent d’expliquer cessituations contrastées. Le modèles’avère capable de reproduire lesprincipales caractéristiques de l’épisode,offrant une prévision très réaliste dutemps « chimique » à grande échelle. ■

Observations d’ozone(ppbv, en noir) et prévisions Mocage (en rouge) pourdifférents sites et pour la période du 9 au 15 août 2003.

Les observationsproviennent desassociations agréées de surveillance de la Qualité de l’air et ont été extraites de la banque de données de la Qualité de l’air(BDQA) de l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Le seuil d’information de la population relatif à l’ozone (90 ppbv) est indiqué par un trait épais.

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 5

routine au cours des étés 2001,2002 et 2003. Chaque matin, toutau long de l’été, des prévisionspour le jour même, le lendemainet le surlendemain ont étéeffectuées, et diffusées à titreexpérimental sur notre site Webwww.meteo.fr. Couplé au modèleopérationnel Aladin, Mocagepermet une résolutionhorizontale de dix kilomètres

sur l’Europe. Parmi les produitsde prévision d’intérêt pour legrand public, on trouvenotamment les index UV, diffusésdans les médias au travers d’unecollaboration avec Sécuritésolaire, ainsi que des prévisionsde qualité de l’air sur l’Europe et la France métropolitaine. La confrontation avec lesmesures des associations agrééesde surveillance de la Qualité del’air en France, ainsi que cellesd’organismes analogues deplusieurs autres pays européens, a permis de conclure à lapertinence de ces prévisions et à leur contribution potentielleà la gestion de la qualité de l’airau plan national.

Principal coupable : l’ozoneLes conditions

météorologiques (ensoleillement,température, vent, stabilité) sont déterminantes dans ledéveloppement d’épisodes depollution photochimique. Le polluant principal des épisodesde pollution photochimiquesestivaux est l’ozone. Irritantrespiratoire, celui-ci est formédans l’atmosphère sous l’effet du rayonnement solaire à partirdes précurseurs gazeux que sont les oxydes d’azote (NOx) et lescomposés organiques volatiles(COV), émis par la nature et parles activités humaines. Les réactions chimiquesimpliquées sont complexes etnon linéaires, c’est-à-dire quel’augmentation des précurseursne se traduit pas nécessairementpar une augmentation de l’ozone,qui n’est donc pas un polluantprimaire.

Le développement de « pics d’ozone » est le fruitd’interactions entre les émissionsde précurseurs, les processus tantphysiques que chimiques au seinde la masse d’air et l’apport depolluants à petite et à grandeéchelle – la durée de vie del’ozone dans l’atmosphère,typiquement de quelques jours,rend possible le transport àdistance de la pollution. Tous ces processus sont maintenantidentifiés et compris dans lesgrandes lignes, et il est possibled’intégrer ces connaissances dansdes modèles mathématiquescomme Mocage.

limites. Sa résolution verticalecomporte quarante-sept niveauxdepuis le sol jusqu’à 30 kilomètresd’altitude, incluant lastratosphère. Sa résolution sur la verticale est très fine au-dessusde 10 kilomètres d’altitude.Intimement imbriqué à la chaînede prévision opérationnelle, il a été mis en œuvre dans desconditions de prévision en ���

E S C O M P T E E T L’ É VA L U AT I O N D E S M O D È L E S

La campagne de mesuresEscompte, dédiée à l’étude

de la pollution, s’est déroulée en juin et juillet 2001 dans la région de Marseille. Alliant unegrande agglomération, une activitéindustrielle importante (notammentpétrochimique autour de l’étang de Berre), et un fort ensoleillement, la zone fait l’objet de fréquentsépisodes de pollution photochimique.Si les mesures en surface effectuéesopérationnellement par les Aasqalocales, Airmaraix et Airfobep, sontbien adaptées pour caractériserl’exposition du public, l’évaluationet la qualification des modèlesnumériques de prévision (qui prennent en compte toute la complexité des phénomènesmétéorologiques et photochimiques)passent par une documentationpoussée des épisodes,particulièrement en altitude. Un nombre sans précédent demoyens de mesures (station sol,avions, véhicules mobiles, bateaux,Lidars et radars) ont ainsi étédéployés pendant la campagneEscompte ; près de cent cinquante

chercheurs de plusieurs payseuropéens, des Etats-Unis et duCanada ont combiné leurs efforts.La figure présentée compare lesmesures de profils verticauxd’ozone effectués à l’aide d’unLidar implanté à Aix-en-Provenceet les simulations équivalentes dumodèle Mocage pour trois journéesde la campagne. On observe unetrès forte variabilité du temps« chimique », caractérisé par le contenu en ozone des massesd’air qui passent à la verticale dupoint de mesure. Dans le détail, on constate une bonnecorrespondance entre les structuresobservées sur la verticale et lasimulation ; leur étude permet en outre d’attribuer l’origine desdifférentes poches d’ozone quiarrivent dans les basses couches de l’atmosphère et contribuent aux épisodes observés en surface.Les résultats confirment toutel’importance de la dimension degrande échelle et de la prise encompte des couches plus élevéesde l’atmosphère pour la prévisionde la qualité de l’air en surface. ■

Desconditionsmétéo-rologiquesdétermi-nantes et desréactionschimiquescomplexessont àl’origine dela pollutionpar l’ozone.

Simulation Mocage(haut) et observationsLidar (bas ; G. Ancellet, serviced’aéronomie, InstitutPierre-Simon-Laplace,CNRS) de l’évolutiontemporelle du profilvertical d’ozone (ppbv) à Aix-en-Provence pendant la seconde périoded’observationintensive de lacampagne Escompte(du 22 au 24 juin2001).

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6 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

MÉTÉO

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Des prévisions satisfaisantesUn enjeu important est de

démontrer l’utilité des prévisionsréalisées, notamment dans uneperspective préventive. La qualitédes prévisions aujourd’huidisponibles est claire ; même lorsd’épisodes tout à faitexceptionnels comme ceux quiont été associés à la canicule del’été 2003, la confrontation aposteriori avec les observationsest satisfaisante sur tout leterritoire national (voir encadrépage 4). L’évaluation des modèlespasse aussi par la confrontationavec des bases de données plusdétaillées, comme celle qui a étérecueillie pendant la grandecampagne de mesures Escompte3.C’est en effet dans le cadre de cetype de programme de recherchequ’il est possible d’étudier lestransports de polluants sur laverticale, élément très importantpour les modèles (voir encadrépage 5). Ainsi évaluées, lesprévisions cartographiquesréalisées quotidiennementpeuvent être utilisées pourétudier les conditions depollution à l’échelle du pays, de l’Europe, voire à l’échelleplanétaire. En outre, pour desprévisions sur des sitesparticuliers, la connaissance desperformances passées du modèlepermet, par applications deméthodes statistiques en sortiedes prévisions, d’améliorersignificativement leur qualité,même à échéance temporellelointaine (voir encadré ci-contre).Un nouveau type de prévisionsnumériques apparaît donc dansle paysage de la qualité de l’air ; il reste à savoir si uneinformation environnementaleplus étoffée saura trouver unécho dans le comportement dechacun. ■

Vincent-Henri Peuch et Anne Dufour

En charge de la chimie atmosphériquede la troposphère et de la statrosphère

au CNRM

1. Mocage : Modèle de chimieatmosphérique à grande échelle.2. GMES : Surveillance globale pourl’environnement et la sécurité.3. Escompte : Etude sur Site pourCOntraindre les Modèles de Pollution et de Transport des Emissions

Les prévisions réaliséesquotidiennement avec Mocage

donnent une vision à grande échelle des conditions de pollution. A titred’exemple, les cartes d’ozone en surfaceprévues pour l’après-midi des 11 et 12 août 2003 montrent la généralisationdes développements photochimiques à l’échelle nationale et dans les paysvoisins pour ces deux journées très

polluées. Ces cartes peuvent constituerun élément complémentaire d’uneanalyse et d’une expertise humaine pourla prévision d’échelle locale, effectuéedans les AASQA. En outre, les prévisionsnumériques sur des sites particulierspeuvent être amélioréesquantitativement par application defiltres statistiques aux sorties brutes du modèle. ■

Prévisions Mocage d’ozone (ppbv) en surface pour le 11 et le 12 août 2003 ; les prévisions présentées ont été réalisées chaque jour pour le lendemain (J +1).

A gauche, statistique des performances de Mocage pour les prévisions à trois jours d’échéance au cours de l’été 2002 (109 journées) à la station de Fontainebleau (observations Airparif). La prévision d’ozone est évaluée par rapport aux observations en terme de sous-indice Atmo relatif à l’ozone ; cet indice varie entre 1 (pas de pollution à l’ozone) et 10 (pollutionphotochimique extrême) et est employé par les AASQA et l’Ademe pour caractériser la qualité de l’air. A droite, sont reportées les performances de la prévision Mocage, toujours à trois jours d’échéance,finalisée par une étape d’adaptation statistique (régression linéaire multiple).

F I N A L I S E R L E S P R É V I S I O N S

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ATMOSPHÉRIQUES Juillet 2002 7

TEMPÉRATURES

Après un début de moisd’avril avec des écarts auxnormales de la températuregénéralement négatifs etdes gelées parfois sévères,la douceur s’installe et des records sont battus:26,8 °C et 29,5 °C(normale 16,1 °C) àBiarritz-Anglet (Pyrénées-Atlantiques) les 27 et 28,30,7 °C à Dax (Landes) le28, (précédent record 27 °C).

En mai, les températuressont d’une exceptionnelledouceur pour la saisonmême si en milieu de moiselles stagnent autour desnormales; des recordstombent encore:31 °C à Carpentras(Vaucluse) (ancien record30,1 °C),33,8 °C à Ajaccio (Corse)(ancien record 32,8 °C) le 6.

Le mois de juin estexceptionnellement chaud;les minimales et, plusencore, les maximales sontexcédentaires surl'ensemble de l'Hexagone:écart à la normale de +7,7 °C à Lyon-Bron(Rhône) pour latempérature moyenne. A Gignac (Hérault), onrelève 40 °C (ancien recordmensuel 39 °C) le 20.

D’avril à juin, lamoyenne de la températureest de 2 à 3°C au-dessusde la normale sur lamajorité du territoire; dansle Centre-Est,principalement, l’excédentdépasse 3°C voire 4°Clocalement.

PRÉCIPITATIONS

Les précipitations d’avrilse sont faites rares sur lamajeure partie du paysmême si un petit quartsud-est échappe à la règle.

Mai, marqué parquelques violents épisodesorageux, reste encore sous

le signe de la sécheresse.En Bretagne, et au sud-estd’une ligne Aquitaine-Nord-Est le déficit estimportant; il est trèsmarqué (50 %) dans ungrand quart sud-est et enCorse.

De fréquents oragesjalonnent le mois de juin,mais la sécheresse persiste.Le déficit est importantsauf sur Poitou, Pays-de-Loire et Normandie.

Avril à juin 2003, cestrois mois sontdéficitaires sur la quasi-totalité du territoire etplus particulièrement deMidi-Pyrénées au Centre-Est et en Corse; du Limousin au Centre, et de Normandie à Picardieon note cependantun bilan positif.

Quelques événementsremarquables ont marquéces trois mois:- les gelées sévères parendroits de début avril;elles provoquent desdégâts dans les vergers desPays-de-Loire ;- les orages de mai: 56,4 mm à Bâle-Mulhouse(Haut-Rhin) avec de lapluie, dont 54,6 mm entre16 h 00 et 17 h 00; nonloin de là, à Blotzheim, denombreuses caves sontinondées par des torrentsde boue;- les orages de juin: le 1er,l'eau atteint 1 m dans lesrues de Montivilliers(Seine-Maritime), lacommune de Trouville esttrès durement touchée pardes inondations, desgrêlons de 2 cm sontobservés dans le Lot sur le causse de Gramat. Le 24, de nombreux foyersde Dordogne sont privésd'électricité, des vignoblesgirondins sont gravementendommagés. ■

Nicole BourdetteResponsable de la division

Analyse du climat et Publications

AVRIL À JUIN 2003Ça s’est passé

chez nous

Rapport à la normale des précipitations (en %)Période du 01/04/2003 au 31/06/2003

Écart à la normale de la température moyenne (en °C)Période du 01/04/2003 au 30/06/2003Stations d’altitude < 500 m

Cartes obtenues à partir des données en l’état de la BDClim

en datedu 15 septembre 2003.

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Par une belle matinée d’été, quand la fraîcheur de la nuit s’estompe et le chant des cigales croît, alorsque le temps semble immobile, la surface de la mer au fond d’une calanque se ride. Soudain, le vent se lève.Un vent venant de la mer, comme tous les jours de beautemps à la même heure. « Le vent de midi ». Il soufflera jusqu’au soir, s’épuisera, puis s’arrêtera.C’est la brise de mer.

8 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

L e cycle de la brise de mermet en jeu trois élémentsessentiels: l’eau, la terre et le soleil. La brise a lieu

près des côtes, là où les deuxpremiers éléments sont présents: la terre et l’eau. La brise naîtra ducontraste entre océan et continent.

Du soleil, de la terre et de l’eau

Cependant, cela ne se produiraque sous certaines conditionsmétéorologiques, en généralanticycloniques, car la brise demer est facilement masquée pardes phénomènes plus violents,comme les perturbations. Maiselle a besoin avant tout de soleil.

En effet, le rayonnementsolaire est primordial, provoquantun chauffage différentiel de lamer et de la terre. L’eau de mers’échauffe très lentement, commetout vacancier impatient de sebaigner le sait bien. Ceci n’est pasdû au simple fait de sa grandecapacité calorifique (termeindiquant combien un matériaupeut accumuler d’énergie avantde chauffer de 1 degré) comme onl’entend souvent. Simplement,l’eau est transparente, et le soleilchauffe non pas uniquement la surface de l’eau, mais uneépaisseur de quelques mètresd’eau. Cela prend du temps.

Au contraire, la terre estopaque, ce qui fait que tout lerayonnement solaire est absorbésur seulement quelquesmillimètres. Une part de cetteénergie diffuse vers le bas et chauffe le sol profond surenviron 10 centimètres.Cependant, la majeure part del’énergie reçue du soleil repartvers l’atmosphère. Si le sol est sec,comme c’est le cas en été, celui-ci

GRAND ANGLE

En provo-quant unchauffagedifféren-tiel de la mer etde la terre,le rayon–nementsolaire estprimordialpourl’apparitionde la brisede mer.

Le front de briseLa brise de mer ainsi créée se

propagera de plus en plus loin versl’intérieur des terres, tant que lecontraste thermique subsistera. Au début, vers midi, seules les zones côtières seront touchées,comme les calanques de Cassis. La brise va rencontrer l’air pluscalme de l’intérieur, n’aura pasencore la force de le pousser, etsera donc déviée vers le haut. C’estle front de brise. Cet air retournealors, en altitude, au-dessus de lamer, la boucle de brise sera fermée.

Au fur et à mesure que l’aircontinental chauffe, la brises’étend, le front de brise avançantrégulièrement dans les terres. Il arrive qu’en Provence la brisecouvre le soir des distances de plusde 100 kilomètres, arrivant loindans la vallée du Rhône ou même à Gap, le long de la vallée de la Durance. De la même façon, parexemple, mais c’est un autre sujet,la pollution de Marseille et del’étang de Berre parvient couram-ment dans l’arrière-pays provençal…

Brise de mer et brise de terreLa nuit, on a coutume de dire

qu’une brise de terre se forme,elle souffle de la terre vers la mer– la mer étant alors plus chaudeque la terre, qui s’est rapidementrefroidie en début de nuit.

va fortement réchauffer l’air. La brise de mer sera forte. En revanche, un sol humideréchauffera peu l’atmosphère, carl’énergie sera plutôt consomméepour évaporer l’eau présente dansle sol. C’est pourquoi l’hiver lesbrises sont plus faibles.

Entre chaleur et pressionConcrètement, l’air reste

à la même température au-dessusde la mer, alors que le soleil de la matinée a inondé de ses rayons la terre fraîche de la nuit. En fin dematinée, l’air devient si chaud au-dessus du continent que sa pression(dépendante de la température)chute significativement. La pression atmosphérique au-dessus de la mer n’ayant paschangée, celle-ci étant la plus forteva pousser l’air de la mer vers la côte et l’intérieur des terres.

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Image de Floride : il peut aussi y avoir des brises de lac.

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ce qui augmente l’humiditérelative de l’air, qui peut allerjusqu’à la saturation. Le front debrise est alors un lieu privilégiépour la formation de nuages,pouvant, si les conditions sontpropices, se transformer enorages. Sur la côte de Floride parexemple (photo), le front de brisede mer est bien marqué un peu à l’intérieur des terres, entre leszones sans nuage (où souffle labrise), et les zones plus continen-tales, où l’on trouve des petitscumulus. Vu la forme de laFloride, ces deux fronts de brise,est et ouest, peuvent certainsjours se rencontrer au centre de la péninsule et donnernaissance à de nombreux orages,qui produisent la majorité desimportantes quantités de pluieobservées en été dans cetterégion. On peut aussi noter, sur

Dans l’imaginaire collectif, celle-ci est aussi forte que la brise demer diurne, simplement dansl’autre sens. Il n’en est rien.Pourquoi donc ? Parce que, d’unepart, les couches d’air mises enœuvre la nuit sont bien moinsépaisses, donc l’impact sur lapression est moindre, et, d’autrepart, parce que l’air froid qui estdéplacé au-dessus de l’eau ne seréchauffe pas rapidement :l’énergie échangée est bien plusfaible que ce qui se passe le joursur terre. Ainsi, il est très rared’observer une brise de terre,celle-ci étant très faible etsouvent masquée par un ventsynoptique, même peu soutenu.

De la brise et des nuagesRevenons à la brise de terre.

Comme on l’a vu, le front de briseprovoque une ascendance de l’air,

cette image satellite, que certainesrégions plus ou moins circulairesdu centre de la Floride sonttotalement dépourvues de nuage,tout comme la région de brise demer. En y regardant de plus près,on se rend compte que des lacs s’y trouvent. On est en présenced’un phénomène en tout pointsimilaire à la brise de mer : la brise de lac ! ■

Valery MassonChercheur au Groupe de météorologie

de moyenne échelle au CNRM

Illustrations de François Poulain En haut : Vers la fin de la matinée, le réchauffement de l’air près du sol engendre une différence de pression de l’air entre la mer, plus froide, et la terre. La brise de mer se développe alors près des côtes et des nuages peuvent se former dans le front de brise.

Au-dessous : En fin d’après-midi, le phénomène s’estétendu à l’intérieur des terres. Le front de brise se divisesous l’effet des massifs montagneux. La pollution peutêtre alors advectée au loin le long des vallées, atteignant parfois en Provence, dans la vallée du Rhône,la ville de Gap.

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I N S T A N T A N É S

10 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

ACTUALITÉS

IRANVers un grand projet de modernisation ?

La main dans la main

Le CAM en vol pour ToulouseAprès les avions qui ont quitté

Brétigny pour Francazal le 23juillet, l’équipe du CAM a rejoint le 1er août son implantationtoulousaine. Les personnels ontété temporairement hébergés dansles bureaux du rez-de-chaussée duCNRM en attendant l’achèvementdébut septembre du bâtiment deFrancazal. Jean-Pierre Beysson,

Philippe Courtier, Daniel Cariolleet Marc Pontaud s’étaient parailleurs rendus le 2 juillet à laSogema à Bordeaux afin d’évaluerles travaux en cours sur l’avion du CAM qui progressent à unrythme satisfaisant.

De Trappes à ToulouseLe chantier du nouveau

bâtiment de la DSO à Toulouse a démarré le 16 juin. Dès le 17,pelleteuses et camions s’activaientpour faire surgir les premièresbuttes de terre en pourtour de la zone d’implantation du futurbâtiment Pascal. Puis, la grue étaitmontée et mise en place. Située à 20 mètres de hauteur dans lefaisceau du radar du site, sa cabinea dû subir une opération

Ambassade d’Iran, 13 octobre 2003, le Dr Noorian, Directeur du service météorologique iranien et Jean-Pierre Beysson.

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L e service météorologique Iranien (Irimo) dirigé par le Dr Noorian, premier vice président de l’OMM, a fait appel à Météo-France pour le conseiller dans son projet de

modernisation. Deux ingénieurs français, Patrick Bénichou et Jean-Pierre Bourdette, se sont rendus sur place pour une premièremission en juillet 2003. Cette mission est à l’origine d’uneproposition d’étude globale par notre filiale MFI. Les travauxpréparatoires se sont poursuivis avec la visite d’une délégation de haut niveau de l’Irimo du 7 au 13 octobre, conduite par le Dr Noorian, de la Météopole à Toulouse et de la Direction dessystèmes d'observation à Trappes. La délégation a confirmé sonintérêt pour les réalisations techniques de Météo-France.Un « memorandum of understanding », (MOU) a été signé le13 octobre à l'Ambassade d'Iran à Paris entre le Dr Noorian pourl'Irimo et Jean-Pierre Beysson pour Météo-France. À la mêmeoccasion, un autre " MOU " a été signé entre notre filiale MFI,représentée par son président Patrick Bénichou, et l'Irimo.Ces deux accords pourraient conduire à un vaste projet demodernisation sous la conduite de MFI. Ce projet comprendrait des systèmes d’observation, de télécommunications, de prévision et de visualisation, sur la base de technologies françaises. ■

La concentration inédite de plus d’un millier demétéorologistes et de près de cent cinquante spécialistesd’organismes partenaires faisait déjà de la météopole

un pôle sans véritable équivalent. Il s’est encore renforcé le 5 septembre. Ce jour là, Mme Bachelot, ministre de l’Ecologieet du Développement durable, inaugurait en effet le nouveauService central hydrométéorologique d’appui à la prévision des inondations, ou Schapi, qui constitue l’échelon national du nouveau dispositif francais de prévision des crues.Visitant le Centre national de prévisions, Madame Bachelot a pu apréhender les missions et les moyens de l’Etablissementainsi que les produits fournis au Schapi.Météo-France a beaucoup à proposer en matière de risques et de leur gestion. Nos outils sont de plus en plus performants.Nous en savons plus sur le temps qu’il fait : nous savons parexemple dire en temps réel où et combien il pleut à l’échelle du kilomètre carré. Nous en savons aussi plus sur le temps qu’ilva faire. Pour nous le Schapi sera un nouvel outil essentiel qui permettra de développer les applications des connaissancesmétéorologiques : déduire les risques de crues ou d’inondationsest l’application indispensable des prévisions de pluie.Au cours de l’inauguration officielle, la ministre, le directeur de l’Eau et Jean-Pierre Beysson ont ainsi souligné combien la collaboration entre météorologistes et hydrologues étaitnécessaire et désormais bien lancée, chacun dans sa spécialité.Les uns prévoiront les pluies à venir, de plus en plus finement,les autres en déduiront les débits des rivières. Mais météorologistes et hydrologues travailleront ensemble. ■

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particulière pour en faire une cagede Faraday.

Parallèlement, les agentsprochainement délocalisés deDSO/Trappes sont venus enreconnaissance à Toulouse du 1er

au 3 juillet. Avant-goût de la vietoulousaine et de ses possibilitésen matière de logement, scolarité,emploi du conjoint, etc., cettevisite a aussi permis aux«Trappistes» de rencontrer leurscollègues déjà toulousains autourd’un petit déjeuner. Un secondvoyage sera organisé en décembrepour les autres agents mutés surdes postes délocalisés.

De gauche à droite: Emmanuel Legrand, directeur adjoint de laPrévision, Jacques Manach, directeur adjoint de la Prévision,Roselyne Bachelot, ministre de l’Ecologie et du Développementdurable, Olivier Moch, directeur général adjoint de Météo-France,Jean-Pierre Beysson, PDG de Météo-France.

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 11

E N R É G I O N■ Les sommets de la Réunion sous la neige

Fait exceptionnel, 4 à 5 cmde neige ont recouvert débutaoût le massif du volcan de laFournaise (2 631 m) et le Pitondes neiges (3 070 m), dont lesommet enneigé était visibledepuis Saint-Denis. De la neigea déjà été observée à plusieursreprises sur ces mêmessommets depuis 1974, mais enfaible quantité, cette dernièrechute du 2 août 2003 est sansprécédent par son abondance.

A yant vaincu les difficultés techniques posées parMétéosat seconde génération (MSG), le CMS diffuse versToulouse depuis le 9 juillet les premiers produits du

satellite. Cette livraison non encore opérationnelle permettrade valider l’ensemble de la chaîne de production. L’équipe dulaboratoire de la prévision pourra aussi évaluer les produitsvisualisables sur Synergie. Toutes les quinze minutes, le CMSdiffuse des images visible, infrarouge thermique et vapeurd’eau, sur le domaine Europe-Atlantique; des images visibleshaute résolution (HRV) sur le domaine Europe; et les produitsspécifiques qu’ils ont développés sur le domaine Europe-Atlantique : classification nuageuse, température et pressionde sommet des nuages. ■

MSGdiffusé par le CMS

Le centre de calcul monte en puissance

Jusqu’à fin avril, Météo-Franceétait propriétaire d’un supercalcul-ateur Fujitsu à 31 processeurs.

Depuis, dans le cadre d’un contratde service avec Fujitsu, nous avonsmultiplié par quatre la puissanceinstallée avec l’ajout de 93processeurs venant du CEPMMT. Le nouvel ensemble a étéconfiguré en deux machines de 60et 64 processeurs livrées en juin et en août. L’une est dédiée à l’opérationnel, l’autre à larecherche et au secours de lapremière. Les équipes du « climat»ont migré les premières débutjuin, suivies début juillet par lachaîne opérationnelle dont il resteà mettre en place la bascule àchaud vers la machine de secoursen cas de besoin.

Il ne restait donc pas d’autresolution que de le couler aprèsl’avoir éloigné des côtes. Noscollègues de la DIRRE,Dominique Landais et JacquesEcormier, ont assuré le supportmétéorologique nécessaire et le modèle Mothy fut activéafin de parer à touteéventualité ; aucune pollutiond’importance ne s’estfinalement produite.

■ Siphon géant31 juillet, le Napa, un

pétrolier singapourien, long de 327 mètres et transportant274 000 tonnes de brut léger,est victime d’une avarie dans lesud du canal du Mozambique :une fissure sans fuite de 40 cmdans sa coque. Le chargementdes cales menacées est répartientre les autres réservoirs. LaFrance supervise les opérationsdu fait de la proximité dupétrolier avec la zone maritimeexclusive des Îles Éparses, dont une île est classée réservenaturelle intégrale. Chaquejour, nos collègues de laRéunion fournissent auxAffaires maritimes uneprotection météorologique sur la zone concernée, encoordination avec lesprévisionnistes marine deToulouse. 12 août : la cargaisondu pétrolier est transvasée versun autre pétrolier, le Kos. La distance que pouvaitparcourir l’énorme ensembleflottant des deux pétroliersavait été simulée par Mothy.

■ 32e Foire du Ségala à Tanus (81)

Comme tous les premiersweek-ends de septembre depuis1972, la Foire du Ségala s’esttenue le 7 septembre 2003 àTanus, commune du nord duTarn située à la frontière Tarn-Aveyron. Le CDM 81 participedepuis sept ans à cettemanifestation tournée vers lemonde agricole. C’est d’ailleursau cours d’une de ces foires queMétéo-France a trouvé unemplacement pour une de nosstations Radôme. Cette année,il pleuvait, c’était annoncé parMétéo-France... et souhaité parla majorité des visiteurs. Tousse sont néanmoins accordéspour trouver que c’était une « belle » journée honorée par la présence de nombreux élus :Martin Malvy, Paul Quilès,Thierry Carcenac, Jean-MarcPastor...

■ Touché, couléAprès le Prestige,

l’Adamandas... Météo-Francedispose d’outils efficaces pouraider les autorités en cas depollutions marines. C’est dansce cadre que le 23 septembre la préfecture de région de laRéunion a fait appel à notreexpertise pour un sinistremaritime assez inhabituel : unvracquier chypriote répondantau nom d’Adamandas était endifficulté au large de l’île. Son chargement de billes de ferdésoxydé dégageait desquantités croissantesd’hydrogène à une températureélevée. Le risque était doncgrand d’explosion catastrophique.

France, haute résolution visible, 10 juillet 2003

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■ Le nouveau bâtiment duService régional de Guadeloupe,dont la salle de prévisions estdédiée à Alain Gillot-Pétré, a étéinauguré le 19 septembre 2003en présence de nombreuses personnalités. Jean-Louis Ravard,François Gérard et Maurice Merletreprésentaient Météo-France.

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12 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

ACTUALITÉS

DinaSous la direction de Philippe Caroff.Météo-France, Directioninterrégionale de la Réunion, Sainte-Clotilde, 2003, 64 p.

Le 22 janvier 2002, la Réunion subissait les conséquences dupassage du cyclonetropical intense Dina à proximité immédiatede l’île. C’est sans doutegrâce à la qualité des prévisions météo-rologiques et au bonfonctionnement dudispositif de prévention

qu’aucune victime n’aété à déplorer. Mais lesvents violents et lespluies torrentielles ontcausé des dégâtsmatérielsconsidérables pour unmontant de plusieurscentaines de millions d’euros.Cette publication, quis’adresse à un publictrès large, estabondamment illustréepar des photographieset des documentstechniques. Elleretrace la chronologieet les faits essentielsde la vie du cycloneainsi que les dégâtscausés par son passagedévastateur.

Met MarNuméro 200. Météo-France, Paris,septembre 2003.

Met Mar a cinquanteans. Ce numéro 200 estune bonne occasion

P A R U T I O N S

pour découvrir ouretrouver ce magazinede météorologiemaritime qui s’adresseà la fois aux marinsprofessionnels, auxplaisanciers, auxscientifiques et auxcurieux des choses dela nature. Comme danschaque numéro, etpour le plus grandplaisir du lecteur, lesommaire mêlehabilement science ettechnique, tempêtes,contrées lointaines,histoire et aventurehumaine.

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L es 8 et 9 septembre 2002, des inondations catastrophiquescausaient la mort de vingt-trois personnes et environ 1,6 milliardd’euros de dommages. C’était aussi la première fois que le niveau

rouge était atteint depuis la mise en place de la procédure de vigilance.La préfecture du Gard, en partenariat avec le conseil général et enétroite collaboration avec Philippe Huet, coordinateur de la missiond’expertise sur ces crues, organisait ce 8 septembre un colloquescientifique à l’attention d’un public de scientifiques et d’élus,

Il s’agissait de situerl’évènement d’unpoint de vuemétéorologique,hydrologique,géographique et historique, d’en dresser le bilan et d’en analyser les conséquences.Météo-France y étaitreprésenté par Éric Brun, directeurdu CNRM et auteurdu rapport de Météo-France sur le retourd’expérience de cet épisode de pluiescévenoles. ■

Inondations dans le GardUn an après

Arrivée de Roselyne Bachelot, Ministre de l’écologie et du développement durable et Gilles de Robien, Ministre de l’équipement, des transports, du logement,du tourisme et de la mer, qui clôturaient le colloque.

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 13

Assister à une étape du Tour deFrance, l’un des spectacles lesplus regardés au monde après les

Jeux Olympiques et la Coupe du Mondede football, est une expérience insolite.Une impression de désordre parfaite-ment régulé plane sur ce show à répé-tition en équilibre sur le fil pendanttrois semaines. C’est une immense fêtepopulaire. Longtemps partenaire tech-nique du Tour, Météo-France est re-venu, après dix ans de pause, au seinde la caravane publicitaire pour assu-rer la promotion de son nouveau nu-méro d’appel 3250 grand public.

sur le Tour de FranceNouveau braquet

REPORTAGE

À pleine vitesse et sous le signe de Météo-France.

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Le temps semble suspendu. Depuis deuxheures, les spectateurs massés sur la ligned’arrivée de cet ancien aéroport deToulouse patientent, malgré uneatmosphère de canicule. Quelques amu-

seurs publicitaires assurent tant bien que mal l’in-termède. Dans quelle salle de spectacle pourrait-on voir des centaines de personnes attendre sansétat d’âme leur divertissement, sachant que ce der-nier va durer, tout au plus, le temps d’un sprint !La magie sans cesse répétée du Tour de Franceopère malgré le bruit assourdissant du speaker,capable de meubler l’attente par une litanie d’in-formations sans objet. Soudain, la caravane pu-blicitaire entre en piste. Ce cortège de plusieurscentaines de véhicules aux carrosseries barioléesdéfile à faible allure en préambule de la course, as-surant tout au long du parcours une animationvisuelle et sonore. Les deux voitures de Météo-France, peintes d’un jaune très Tour de France avecle slogan du « 3250 » inscrit sur la carrosserie, fi-gurent en bonne place dans la procession. « C’està la suite d’une proposition d’un de nos prévisionnistesde Limoges, Jean-Pierre Desvaux, que nous avons penséutiliser cet événement exceptionnel pour donner uneimpulsion au 3250. Nous avions ce produit à tester,mais nous avons également impliqué le Météomobilesur cinq étapes, dont celles qui comportent l'épreuvecontre-la-montre, où le camion peut mieux prouver sonutilité, explique Jean-Michel Wermelinger. Le pro-jet de départ était uniquement fondé sur l’assistanceaux coureurs. Il s’agissait d’intervenir sur Radio Tourpour indiquer la vitesse du vent dans les virages ou lesendroits où il pleut, etc. De la prévision immédiate adap-tée au cyclisme, en quelque sorte : c’est une démarchepersonnelle qu’il met déjà en œuvre pendant le Tour duLimousin mais qui n’intéresse pas ici les organisateursdu Tour. Cette approche pourrait être très utile, en par-ticulier lors de l’épreuve contre-la-montre, car si les cou-reurs mettent des roues lenticulaires et que souffle unvent de travers, on retrouve une composante de forcesnon négligeable. Une démarche serait à entreprendreauprès des directeurs sportifs pour les sensibiliser àcette assistance. »

REPORTAGE

Le lendemain matin, à Gaillac : une étape crucialequi sera d’ailleurs un tournant de la compétitiondu Tour 2003. Le principal challengeur du futurvainqueur, profitant d’une légère défaillance dece dernier en raison de la chaleur accablante, vagrignoter une poignée de précieuses secondes, cequi permettra d’entretenir le suspens jusqu’à l’ar-rivée sur les Champs-Élysées. La petite ville deprovince semble en état de siège : des barrières deprotection barrent les routes d’accès, condamnentles rues et délimitent les trottoirs. Un échantilloncomplet de tout ce que le pays compte en forcesde l’ordre (gendarmes, policiers, motards, gardesmobiles) règle un ballet improbable où se mé-langent un public bon enfant, mais resquilleurdans l’âme quand il s’agit d’approcher ses idoles,et une assistance technique abondante. En effet,chaque coureur réalise cette épreuve accompa-gné d’un véhicule: il faut, malgré le dédale de rueset la taille des camions d’assistance nécessairespour l’échauffement des cyclistes, que toutes lestrois minutes le bon coureur, selon l’ordre inverséde son classement, s’élance d’un petit podium tan-dis que sa voiture accompagnatrice s’engage der-rière lui à la seconde près. A quelques distances,le village Départ accueille VIP et familiers de l’u-nivers du cyclisme. Vieilles gloires et stars bran-chées côtoient près d’un millier de journalistesspécialisés venus du monde entier. À Gaillac, alorsque le sympathique duo des Achille Tonic admiresans détour les performances d’un jeune champ-ion du monde français de VTT, un animateur bo-nimenteur fait essayer aux « peoples » de passageune trottinette électrique dernier cri. A deux pasde là, les compétiteurs s’escriment sur leur vélodisposé sur un trépied : avant même de s’élancer,ils auront parcouru plusieurs dizaines de kilo-mètres virtuels pour s’échauffer. Ce grand écartpermanent entre un sport exigeant et une vastefoire publicitaire semble être l’image de marquepar excellence du Tour de France. C’est ici, à lacharnière entre deux univers, que le responsabletechnique a positionné le Météomobile : « Pourêtre bien placé, je me suis arrangé avec le Commissaire

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1.- 2. Avant les coureurs et pendantune heure, une interminable caravanepublicitaire crée le spectacle.

3. Gaillac : étape contre-la-montre,toutes les deux minutes un coureurpart suivi d’une voitureaccompagnatrice. Cela demande uneorganisation d’enfer car chaquecoureur doit s’échauffer pendant uneheure et se présenter sur la ligne dedépart à quelques secondes près, letout au sein d’une kermesse et d’unjoyeux désordre.

4. Jean-Michel Wermelinger, le grandordonnateur de la présence Météodans le Tour.

5. Le 3250 était de la partie.

6. La rampe de lancement d’où sontdonnés les tops de départ des contre-la-montre.

7. Les vélos de l’équipe gagnante :des bijoux à 50000 €.

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REPORTAGE

général du Tour, en venant sur place dès hier soir, in-dique Michel Ferrero. Quand j’arrive, je dois en prio-rité repérer l’arrivée du courant électrique puis dé-ployer l’antenne satellite afin de faire un pointage pourrécupérer toutes les données météo. Comme le but estde se montrer, afin que le plus grand nombre de genss’arrête pour se renseigner, les étapes contre-la-mon-tre sont idéales car elles durent longtemps, les premierscoureurs partant vers 10 heures, les derniers vers16 heures. A chaque étape, je suis rejoint par des pré-visionnistes du CDM local. Aujourd’hui, ce sont lesprévis du centre départemental du Tarn et son DDMqui vont répondre au public. »Météo-France, en tant que partenaire officiel duTour, fournit, chaque veille d’étape, à l’organisa-teur un bulletin météorologique spécifique pourle lendemain et des informations à J+2. « Jean-Marie Leblanc, le directeur général de l’épreuve, consi-dère qu’il s’agit d’une information de sécurité in-dispensable, mais ensuite le Tour de France doit resterune épopée, précise Jean-Michel Wermelinger. Maisaucune équipe, même parmi les plus perfectionnistes,n’a demandé d’assistance météo personnalisée. Quandnous sommes présents, comme ici à Gaillac, certainscoureurs viennent d’eux-mêmes se renseigner plus pré-cisément auprès du Météomobile. » Pourtant, avecl’évolution des modèles de prévision et le déve-loppement de la prévision immédiate, grâce no-tamment au réseau de radars de Météo-France,une aide précieuse pourrait être apportée ainsique l’a suggéré Jean-Pierre Desvaux. « Diffuser uneprévision du vent pour les coureurs échappés pourraitêtre intéressant afin d’établir une stratégie de course.Les mesures sont actuellement plus précises et plus fré-quentes, avec une prévision par pas de temps de troisheures et une maille de 10 kilomètres, reconnaît Jean-Michel Vayssettes, prévisionniste au CDM 81.Développer des modèles à maille réduite pour suivreprécisément le trajet de la course serait prohibitif entermes de coût, mais les prévisionnistes, qui connais-sent bien leur département, peuvent faire une prévi-sion du vent assez précise. On le fait couramment pour

tout ce qui concerne les grues de chantier. Les CDM oùle Tour passe établissent déjà un bulletin spécial à l’at-tention du grand public, diffusé sur répondeur au 3250et sur Internet, www.meteo.fr. Il est ciblé sur le trajetde l’étape, avec des points de passage précis, comme lehaut des cols en montagne ou les arrivées dans les villesimportantes. Sur place, le Météomobile propose le bou-quet classique d’images radar et satellite, les imagesde foudre et des mesures locales de vent, températureet pression. Mais nous profitons de l’occasion pour pré-senter de nouveaux produits : comme Gaillac est unpays de vignobles, nous allons essayer de promouvoiraujourd’hui un site Internet, développé à destinationdes professionnels de la viticulture. » ■

Propos recueillis par FKJReportage photographique de Pascal Taburet et Jean-Marc Destruel

« Diffuser une prévision du ventpour les coureurs échappés

pourrait être intéressant afin d’établir une stratégie de course.»

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1. Le Tour de France de Météo-France à son port d’attache : la cour du quai Branly.2. Départ de Lance Amstrongpour son contre-la-montrevictorieux, sous une pluiebattante.3. Même les motardschevronnés de l’Équipeviennent s’enquérir auprès deMichel Ferrero de l’évolutiondu temps.4. Pornic : par temps de pluieles prévisions météo attirent lepublic qui trouve même refugedans le météomobile.5. Le chouchou du publicfrançais, Richard Virenque.6. Le ciel est chargé.La situation météo vue du cielà travers les outils de Météo-France.7. Avant la course, le 3250veille.8. Au pied de la Tour Eiffel.

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LE DOSSIER

Nousentrete-nons auplus prèsdu terraindescontactsfréquentsavec lesgestion-nairesroutiers et auto-routiers… L’expressionde satis-faction oud’insatis-faction deces clientsest unélémentmajeurd’orienta-tion de nosactivités.

de la chaussée qui permet de bienmodéliser les échanges entre lachaussée et son environnement. La généralisation des prévisions detempérature de surface à l’ensemblede l’itinéraire est réalisée à l’aide des empreintes thermiques mesuréesau préalable par un véhiculeinstrumenté (Thermoroute).

Plus récemment, une autreméthode statistique a été testée avecsuccès par Franck Baraer du bureaud’études de la Direction inter-régionale Ouest de Météo-France.Adaptée aux régions à relief peuaccidenté, elle a donné satisfactionsur certains départements du grandOuest.

Une méthode globaleCependant, les méthodes

statistiques, très séduisantes, ne sont pas généralisablespuisqu’elles supposent une étudepréalable qui nécessite desdonnées parfois très difficiles à se procurer. « La direction de laProduction a donc décidé de mettreen œuvre une paramétrisationspécifique des températures dechaussée en réalisant une versionadaptée du modèle dynamique de solIsba, avec une paramétrisationphysique spécifique au problème,indique Paul Pettré dudépartement Services de ladirection de la Production. Cetteréalisation bénéficie de l’expérienceacquise dans le projet Gelcro d’étudedu comportement d’une chausséeenneigée en région montagneuse,étude réalisée à partir de données

gestionnaires routiers etautoroutiers. L’expression desattentes, des besoins, du degré desatisfaction ou d’insatisfaction de cesclients importants est un élémentmajeur d’orientation de nos activités.Au-delà de l’entretien du réseau, de la planification des chantiers, les gestionnaires ont des problèmesnouveaux, liés à leur responsabilitéde maîtrise d’ouvrage pour dessystèmes routiers complets. Lafinesse des éléments de décision quiserviront à planifier ces différentesactivités leur permettra uneoptimisation des coûts de gestion.

Stimulés par ces besoins, nousavons mis en œuvre en partenariatavec le LRPC de Clermont-Ferrand,la fourniture de prévision detempérature de l’air sur certainspoints de l’autoroute A75 en utilisantune méthode d’adaptation statistiquequi consiste à minimiser l’écart deprévision de température sur unpoint géographique quelconque parrapport à la prévision detempérature sur un point de grille en sortie de modèle. Les tests – quinécessitent toutefois de disposerd’une archive minimale de deux ansde données – ont été satisfaisants et les prévisions de température de l’airalimentent (avec d’autresparamètres prévus) un systèmeexpert baptisé “Préviroute”, mis au point par l’équipe de Jean-LucPaumier du LRPC de Clermont etmaintenant commercialisé par la société Signature. Ce systèmes’appuie sur la connaissance del’équation de conduction de chaleur

Pour Éric Petermann,directeur adjoint de la Dir/NE, et depuis un an le Monsieur Route deMétéo-France, l’informationmétéorologique routière est au même niveau à peuprès partout en France,avec, bien sûr, en plus des problèmes spécifiquesde viabilité hivernale dans les départements de montagne et dans ceuxau nord de la Loire.

M étéo-France est unprestataire naturel ettraditionnel du domaineroutier et entretient des

relations régulières avec toutes les directions opérationnelles duMETLTM. Nous avons d’ailleursune convention avec la direction de la Sécurité et de la Circulationroutières (DSCR) à qui nousfournissons des informationsplusieurs fois par jour. Ainsi lecentre national d’informationroutière (CNIR) et les sept centresrégionaux reçoivent la carte devigilance, les bulletins de prévisiondont le bulletin à sept jours, desbulletins spécifiques route et lescartes de temps significatifs Temsi-Route deux fois par jour. De plus le chef prévisionniste a un entretienquotidien avec Patrick Chéron, le Monsieur Météo de la Sécuritéroutière basé à Lyon-Bron. En complément, le CNIR de Rosny-sous-Bois et deux centres régionauxdisposent actuellement de Météo + avec l’imagerie radar et satellitaire (trois autres sont en cours d’équipement). »

« En sus des prestations que nous fournissons aux centresd’information routière, lesgestionnaires des réseaux routiersque sont les DDE, les sociétésd’autoroute et les collectivitésterritoriales sont naturellement des partenaires importants pour les centres départementaux de lamétéorologie, indique EricPetermann. Ainsi nous entretenonsau plus près du terrain des contactsfréquents avec l’ensemble des

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du site du col de Porte, et qui est lefruit d’une collaboration entre leCentre d’études de la neige (CEN) et le LCPC.

Généralisable et très soupled’utilisation, cette nouvelleproduction, résultat du couplaged’un modèle atmosphérique avec unmodèle de sol, devrait fournir, dès cethiver, une température de chausséesur des tronçons de 8 kilomètres,intervalle qui pourrait être réduit aukilomètre si le besoin le justifiait »,ajoute Paul Pettré. La méthodepeut être étendue à des pointsprécis connus par leurscoordonnées géographiques etleur altitude, ou être utilisée pourun système d’alerte. « Les produitsfinis issus de cette approche restent àdéfinir et l’expérimentation prévue,cet hiver, permettra non seulementde valider la méthode mais aussi de mettre au point les produits »,conclut Eric Petermann.

De son côté, Bernard Vaure

« La formation météo routièreprogresse lentement car c’estsouvent, pour les personnes quisuivent cette formation, une remiseen cause de croyances ou decomportements. Ainsi, nombre denos partenaires ont longtemps cruque la prévision de température del’air que nous leur fournissions étaitégalement celle de la chaussée ! Uneautre idée reçue étant que le sel faitfondre la neige en apportant descalories, alors qu’au contraire lesalage de l’eau sous forme solideprovoque un abaissement de latempérature. Il y a aussi uneméconnaissance du phénomène depluie en surfusion, c’est-à-dire del’eau qui tombe à une températurenégative et se congèle au moment oùelle arrive sur le sol. Dans nos stagesde formation, nous commençons parexpliquer tous ces phénomènesphysiques. De notre côté, à Météo-France, il reste encore du travail àaccomplir en interne pour mieuxconnaître la problématique de nospartenaires clients. Nosprévisionnistes doivent notammentacquérir des compétences dans lesproblèmes de la gestion de la route.Nous disposons d’une massed’informations qu’un effort de miseen forme pourrait rendre plusaccessible, sans aller vers uneprésentation trop sophistiquée quiserait contre-productive. »

Un haut de gamme : Météo+Au sujet des produits fournis

par Météo-France à sespartenaires, Eric Petermann

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Laformationdesacteurs estindispen-sable pour savoirutiliser aumieux laprévision.

insiste sur l’importance que revêtla formation des acteurs :« L’information météorologique n’estutile qu’à partir du moment où elleest comprise. Notre meilleur rapportavec des usagers clients s’établit avecceux qui connaissent la manière donton élabore nos prévisions et leslimites de celles-ci. Autrement, nousrestons dans le domaine de lacroyance ou de la certitude absolue.En effet, l’informationmétéorologique fait partie d’unechaîne de décisions : il faut prendreen compte tout un ensembled’informations et savoir jauger lapertinence de la prévision. » BernardVaure est arrivé dans le Puy-de-Dôme en 1985, peu aprèsl’installation du premier systèmed’aide à la décision en servicehivernal (SAD-SH), au momentde la mise en service del’autoroute A72 reliant Clermont-Ferrand à Saint-Etienne, quiculmine à 800 mètres d’altitude.

Daniel Aïli, de la Sanef, etÉric Petermannfont le pointavant l’hiver :déploiement deMétéo+, viabilitéhivernale etexpérimentationde la futurechaîne deprévision de température de chaussée.

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Laformationmétéoroutièreprogresselentementcar c’estsouvent,pour lespersonnesqui suiventcetteformation,une remiseen causedecroyancesou decomporte-ments.

LE DOSSIER

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L e bulletin fourni aux CRICRconcerne exclusivement

les renseignementsmétéorologiques qui ont uneinfluence sur la sécurité et la circulation routières. Chaque jour, ils en reçoiventdeux ; divisé en plusieursparties (température, vent,précipitations, risque dephénomènes glissants etprésence de brouillard), chaque bulletin renseigne sur les paramètres observés et ceux prévus.Pour les paramètres observés,le prévisionniste utilise lesobservations des stations de référence mais aussi lesobservations réalisées de visulors du tour d’horizon par letechnicien à l’ouverture de son

S O I N S PA R T I C U L I E R S

CDM. Ces observations dites« obs en clair » sontprimordiales etcomplémentaires, car ellesdécrivent précisément lesconditions météorologiques enfin de nuit. D’autres élémentscomplètent la description dutemps observé : en particulierles images des radars deprécipitations et les imagessatellitales.Pour renseigner les paramètresprévus, le prévisionnistedispose des directivesrégionales. Il utilise égalementtoutes les sorties des modèlesArpege et Cep, présentes sur la station de travailSynergie. ■

Jérôme LartisantDIR/NE

souligne un aspect essentiel :« Notre réelle valeur ajoutée résidedans l’accès des gestionnaires à unprévisionniste, qui connaît lasituation et suit son évolution entemps réel. Aujourd’hui, le produitMétéo + est le haut d’une gamme qui va de la fourniture d’un simpleAtmogramme‚ à un package où l’onintègre des bulletins à moyenneéchéance (sept jours) indiquant letemps sensible. »

Dissipation du brouillardIl existe des aléas météo-

rologiques plus ou moins risquéspour la circulation routière, quisont autant d’axes de recherchepour Météo-France. « Toutphénomène glissant est considérécomme dangereux, indique EricPetermann. Grâce à notre réseauclimatologique et à la collaborationavec le Cete de l’Est, il est prévud’établir un indice de sévérité du gelafin que les exploitants aient unemeilleure connaissance du risque.Mais il reste des progrès à faire, que ce soit dans l’observation de ces phénomènes par des systèmesautomatisés ou dans le déclen-chement opportun du traitement des chaussées. Il est très difficiled’intervenir sur les phénomènes deregel, lorsqu’une chaussée mouilléepour une raison quelconque, surtout quand ce n’est pas d’originemétéorologique, commence à geler ou regeler. Devant ce phénomènenous sommes souvent désarmés. En revanche, dans la prévision des

pluies verglaçantes nous avons faitquelques progrès. Cependant il estdifficile avec les modèles actuels dedéfinir avec la précision nécessaireles zones de température négative,alors que tout peut se jouer à dixmètres près.

Un autre type de phénomènemétéorologique accapare beaucoupde ressources en recherche etdéveloppement : le brouillard.

Les mécanismes météorologiquesrégissant les basses couches ne sontpas complètement élucidés, enparticulier ceux qui maintiennent lebrouillard plus longtemps que prévu.Dans ce domaine, on attendbeaucoup de la recherche et del’automatisation des systèmesd’observation, mais ces réseaux sont très chers en infrastructures. » C’est pourquoi, il existe unevolonté visant à établir unpartenariat d’échanges dedonnées avec les différentsintervenants de la route.

« Le préalable à toutes prévisionsdemeure la détection et lasurveillance, précise BernardVaure. Par exemple, dans nosrégions de relief, on ne peut pasconnaître suffisamment précisémentl’altitude à laquelle il neige, etpourtant il nous faut délimiter les zones de précipitations neigeuses. Les observations de terrain, qui nousreviennent par les stations météoroutière, nous permettent d’évaluer,et par suite d’améliorer, la prévisionpour le client routier et pourl’ensemble des usagers. » ■

Propos recueillis par FKJ

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 21

téléphonique vieillissantes. Le Net est inconstestablement un médium plus adapté à ce genrede service. Chaque client s’est vuproposer un mini-site dédié où il peut accéder aux différentsproduits en toute liberté et à tout moment. En outre,corrélativement à la mise enœuvre par Météo-France d’unvaste projet d’amélioration de la qualité de sa base d’expertise,un changement fonctionnel a eulieu afin de prolonger l’échéancede validité des prévisions detrente-six à soixante-douzeheures. L’Atmogramme resteainsi un outil d’exploitation « au plus près », par pas de troisheures jusqu’à trente-six heures,tout en devenant un outil d’aide à la planification (notammentchantiers ou tours d’astreinte)par pas de six heures entre trente-six et soixante-douze heures.

Les affranchis du NetAu-delà, Météo-France propose

dans le cadre d’un produit

Chaqueclient s’est vuproposerun mini-site dédié où il peutaccéderauxdifférentsproduits.

«packagé» appelé le «Pack routes»,un bulletin départemental à sept jours élaboré par unprévisionniste local et un accèstéléphonique direct à unprévisionniste – une offre trèsutile lorsque le gestionnaire a undoute ou demande uncomplément d’expertise pour la prise de décisions lors de situations météorologiquesdélicates. Pour finir, l’offre Météo-Frances’enrichit encore avec lapossibilité pour le gestionnairede visualiser l’imagerie radar ousatellite. Cette possibilité de suivien temps quasi réel de l’évolutiondu temps est offerte soit autravers d’un mini-site dédié, soitpar un terminal de visualisationcomplet appelé Météo+, qui s’affranchit même d’Internetgrâce au système de réception par antenne satellite (Retim 2000)déjà utilisé par nos centresdépartementaux. ■

Éric PetermanAdjoint au directeur de la Dir/NE

C ette chaîne commencepar le Centre national de prévision (CNP) deToulouse, où les modèles

numériques de prévisiontournent quatre fois par jour. Elle passe ensuite par lesprévisionnistes interrégionauxau nombre de sept quichoisissent avec Toulouse le meilleur modèle disponible et définissent les grandes lignes de la prévision pour leur zonerespective de responsabilité.Enfin, elle se termine au niveaudépartemental – au plus près desclients finaux, gestionnairesroutiers et autoroutiers oumaîtres d’œuvre de chantiers –par une traduction locale de cesdirectives et la mise à niveaud’une base d’expertise quis’illustre in fine par un graphiquefacilement exploitable par lesclients. Le produit Atmogrammes’appuie plus que jamais sur l’expertise locale des prévisionnistesdépartementaux de Météo-France.

Relookage des bulletinsDes modifications

importantes ont été réalisées, en 2003, quant à la production et la mise à disposition desAtmogrammes, une formule quidatait de 1994, époque où lestechnologies de l’informationn’étaient pas ce qu’elles sontaujourd’hui. Tout d’abord, un changement technique s’estavéré nécessaire pour remplacerles technologies d’accès

Expertise localeLes Atmogrammes – qui sont conçuspour diffuser, sousforme graphique, la chronologie du temps sensiblesur une zonegéographiquehomogène sur leplan climatologique– s’appuient sur la chaîne d’expertiseà trois niveaux deMétéo-France.

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22 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

Fonda-mentaleest la communi-cationquoti-dienne avec les sympa-thiquesprévision-nistes deToulouse.

� Que représente le Temsi-route ?

Patrick Chéron : À la mi-journée, une première pagedonne le scénario à quatre oucinq jours sur des cartes de Franceà l’aide de symboles météo etroutiers, commentairescirconstanciés, évocation derisques particuliers, d’un doute,d’une interrogation… jusqu’ausimple point d’interrogation, toutcela pour aider à la réflexion lelecteur et le positionner dans lecontexte général. La seconde pagedonne la photo de la situationactuelle et son évolution la plusrécente avec d’éventuelsévénements routiers. Ajoutonsquelques courbes de températurepour évoquer la durée d’unetendance excessive, quelquesrelevés de précipitations pourévoquer les cumuls significatifs,

notamment à ceux de l’aval, desrappels de situations comparablespour raviver la mémoire et faireprendre conscience des risques,parfois un extrait de presse et desinformations physio/météo, etc.Au fil de la journée, selonl’évolution, chacun reçoit des faxciblés.

� Comment faites-vous?Un bon dessin vaut mieux

qu’un long discours : du visuelavant tout ! Papier en main, le lecteur habitué saisira dans les nuances de taille des symboles,de l’épaisseur du trait, de la nervosité de l’écriture,l’importance relative oul’urgence. Et aura si possible unpourquoi et un comment duphénomène en cours. D’autresfax émis auparavant évoquent la prévision et la « muraison » de la situation : naissance et progression d’orages, zones de rafales, danger d’isothermiemenant à une neige lourde, vent sur sols enneigés…

� En quoi réside votresavoir-faire particulier ?

Il s’agit de faire le tri desdonnées et questions essentielleset d’arriver à point nommé. Pour cela, il faut aussi savoir lireentre les lignes des bulletins de Météo-France, détecter le sens

voulu du dit et du non-dit, doncavoir en tête, à chaque instant, le fil du prévu et du réel, de lasituation béton à plusieurs joursà celle hivernale nocturne, par exemple, qui nécessitera de naviguer à vue avecl’indispensable Météo+et en concertation avec desprévisionnistes. Fondamentale,aussi, est une communicationquotidienne vers 16 heures avecles sympathiques prévisionnistesde Toulouse. Cet échangesystématique permet un dialogueplus direct et constructif lorsquele ciel fait des siennes sans aucunpsychologue !

Côté routier, également il fautune connaissance de noscapacités et de leurs limites, de l’évolution du trafic et descomportements. Si le ciel n’a pasde programme bien déterminé, la route a ses heures et jours forts,locaux, régionaux ou nationaux.Et parfois, les coïncidences sontmalencontreuses. En deçà desdessins faxés, il y a force dossiersconstituant la climatologieroutière et l’analyse spatio-temporelle des accidents parrapport aux intempéries de tousordres. Au-delà, l’autocritique estpermanente : tel conseil était-iljustifié ? Fallait-il évoquer le verglas d’été ? Par rapport à telle pointe de trafic, le risquebrouillard était-il sous-estimé ?

� Qu’apportez-vous de différent ?

« Un je ne sais quoi, unpresque rien » à l’interface entremétéo et routiers pour suggérer,aider à l’interrogation, à lacompréhension et à la décisionou à la simple information desinformateurs, autoroutiers parexemple, en traduisant leslangages des uns et des autres.Selon les circonstances, les lieux,les heures, les saisons telleintempérie ou embellie n’aurapas les mêmes conséquences surla vie du trafic. Tantôt il fautalerter, tantôt apaiser.

Enfin, ce travail d’informationau quotidien espère aussi êtreune formation et une sensibili-sation aux réalités de la météo. ■

Propos recueillis par FKJ

* Monsieur Météo du Centre nationald’information routière

Tous les jours, depuis trente-trois ans, Patrick Chéron*fourbit stylos, feutres et cartes, mobilise ses évaluationsmétéorologiques et routières et adresse son Temsi-Routeà une soixantaine de correspondants routiers en France.

Taille des symboles, épaisseurdu trait, nervosité de l’écrituretémoignent des conditionsmétéo sur la France.

LE DOSSIER

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 23

Grâce à Météo+l’accès,d’unsimpleclic,à la carteVigilance,auximagesradar ou auxAtmo-grammesest d’unintérêttrèsappréciépour lesutilisateursde terrain.

Des fonctionnalitésheureuses

D’ores et déjà, parmi les grandsavantages du nouvel outil, ilapparaît qu’il n'est plus nécessairede se reporter, comme avant quasisystématiquement, au manueld'utilisateur pour se remémorer la traduction en termes d'intensitédes graduations de couleursaffichées dans la barre d'outil. Un simple recours à l'outil jaugeassocié, le cas échéant à la fonction zoom, y remédie avectoute la précision requise.Disposer en permanence del'affichage multifenêtres,associant les images satellite et les images radar, permet d'assurerune veille météorologiqueminimum sans interventionparticulière, suffisante pourdétecter et prévenir les risques de perturbations à venir. Dans cemême contexte, les possibilités de superpositions d'images et de visualisation des probabilitésde déplacement d'une zone deprécipitations identifiée sont pourl'utilisateur, confronté à unenécessité de gestion à court termedes intempéries, les atoutsprincipaux de Météo+. C’est aussice qui le démarque le plus de sonprédécesseur Météotel.

Un service adapté à tousL'accès, d'un simple clic,

à la carte Vigilance ou auxinformations Atmocarte/Atmogrammes d'Atmoservice estd'un intérêt tout aussi apprécié, en particulier pour les utilisateursde terrain, coordonnateurs oupatrouilleurs, qui retrouvent sousune ergonomie plus conviviale,avec les mêmes symboles etgraphismes, les informations debase d'AtmoMinitel-PC auxquellesils avaient l'habitude de se référerpour arrêter leurs programmesd'intervention. Il apparaîtclairement que Météo-France a su,avec ce nouvel outil, respecter un adage plein de sagesse maismalheureusement en voie de désuétude chez bon nombre de dispensateurs de nouvellestechnologies : « Qui peut le pluspeut le moins ». ■

Marc DrothièreService de la gestion des routes et du

matériel du conseil général de la Marne

Les atouts deMétéo+Les services routiers du conseil général de la Marne disposent depuis la mi-juin du produit Météo+. Premiers utilisateurs de cet outil de dernière génération, ils en apprécient l’ergonomie.

A ce jour, bien que lesconditionsmétéorologiquesestivales n'aient pas été

particulièrement probantes –seuls quelques orages locaux ontnécessité un recours à l'imageriesatellitaire –, les utilisateursMétéo+ du conseil général, etnotamment ceux qui disposaientpréalablement de Météotel, se rejoignent pour reconnaîtreque le premier atout de ce nouveloutil est sa commoditéd'exploitation. Un technicien du centredépartemental de la météorologielocal a procédé, pour chacun

des sites équipés de Météo+,à une formation d'une demi-journée des agents du conseilgénéral concernés, formationconsacrée à la découverte de l'outil météorologique et à ses diverses applications. Cette première approche serasuivie à la mi-octobre d'uneformation plus conséquented'une à deux journées, sur le thème de la météorologieroutière en général et sur sesapplications en période hivernaleen particulier. Le tout étant bien évidemmentaxé sur une exploitation optimumde Météo+ dès l'hiver prochain.

L 'installation de Météo+,et la mise en service des

matériels et logiciels, a étéeffectuée par la société GS-Com, au terme d'uneprévisite technique des sitesmenée en concertation avec le CDM de Reims afinde vérifier la compatibilitédes locaux à une bonneréception satellitaire. Six sites, dont la Directiondes Infrastructures et du

M É T É O +U N E B O N N E R É C E P T I O N

Patrimoine (Service de lagestion des routes et dumatériel) à Châlons-en-Champagne et les cinqcirconscriptions desInfrastructures et duPatrimoine (unitésterritoriales), ont étééquipés d'un récepteurAstrium Retim 2000-1 etd'un terminal PC applicatifMétéo+. Les agents, desvingt et un centres

d'exploitation rattachés auxunités territoriales, sont enpasse d'être raccordés viaInternet au mini-site deMétéo-France et disposerontd'un accès permanent àAtmoservice dans le cadrede l'offre globale Météo+. ■

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LE DOSSIER

24 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

� Quelles sont lesinformations nécessairessur une autoroute ?L’information météo commel’information sur les conditions de trafic sont au cœur de nospréoccupations. Elles nousviennent de diverses sourcesparmi lesquelles les stationsautomatiques de comptage de trafic, les caméras de vidéo-surveillance ou la relation directeavec nos équipes de patrouille par liaisons radio d’exploitation.

� Comment lesinformations météo sont-elles collectées ?La donnée de base est l’observationhumaine : des équipes depatrouille et de surveillance dutrafic sont opérationnelles 24h/24sur la quasi-intégralité de notreréseau (sections les plus chargéesnotamment). Nous assurons ainsi,pour chacun des deux fourgons depatrouille opérant sur un district(60 à 80 kilomètres d’autoroute),une fréquence de passage sur le même point d’une fois toutesles deux heures. Ces équipes nouscommuniquent en temps réel les conditions météo qu’ilsrencontrent au fur et à mesure de leur tournée. Deuxième sourced’information : cent quarantestations météorologiquesautomatiques réparties sur les 2 400 kilomètres de notre réseauen exploitation. Dans la vallée du Rhône et sur les autres axessensibles aux risquesmétéorologiques, il existe unestation tous les 10 kilomètres enmoyenne. Celles-ci produisent un ensemble de données trèscomplètes (température de l’air etde la chaussée, humidité relative,point de rosée, état de la chaussée,type et intensité de laprécipitation repérée, etc.) quisont transmises toutes les deuxminutes aux différents PC

Grâce àAspic,étendu en 2004 aux PCrégionaux,nousdisposonsd’uneinforma-tion trèsprécisemais à trèscourtterme.

ASF:un partenaire vigilantNicolas Schwab*est responsabledu service actions européennes à la direction de la gestion de l’exploitation et de l’ingénierie d’ASF (Autoroutes du sud de la France) à Avignon.

(district, régional et central), où elles sont supervisées enpermanence par des opérateurs de transmission.

� Votre réseaud’observationmétéorologique est doncautonome ?Nos stations météorologiques ont une fonction d’extrapolationréduite. Il s’agit essentiellementde constatation immédiate.Elles nous permettent, grâce à des représentations graphiques(courbes témoins) ou chiffrées(données brutes), de confirmer ou corroborer les indications despatrouilleurs. Météo-Franceintervient au travers d’Aspiccomme une troisième source de convergence des donnéesmétéorologiques. L’accès à Aspicexiste aujourd’hui uniquement auPC central d’Avignon mais il seraétendu, au cours de l’année 2004,dans les PC régionaux au traversde la mise en place du produitMétéo+. Aspic nous fournit uneaide majeure car il apporte unefonction d’anticipation à trèscourt terme (une à deux heures)sur l’évolution des perturbations.

� Que vous apporte encoreAspic ?Nous sommes capables d’apprécierla nature et la force de laprécipitation qui nous concerne,ainsi que son évolution spatio-temporelle. En collaboration avecMétéo-France, les caractéristiquesde notre réseau (tracé del’autoroute, points d’échange) ont été « intégrées» à Aspic, ce qui nous permet d’évaluer plusfacilement si la trajectoire d’uneprécipitation est susceptibled’entrer en conjonction avecl’autoroute. ASPIC permetégalement de disposer d’alertesdites «intensité», permettant de mettre en éveil les agents ASFquant à la survenue possible(trente minutes ou une heureavant) d’un phénomène météoviolent (fortes pluies ou neige).Cette alerte, dès sa confirmationpar des informations Météo-France (échanges téléphoniques,cartes de vigilance, …), estrépercutée aux automobilistes via des messages sur notre radio

(107.7 FM) et sur nos panneauxd’information lumineux (PMV),puis elle fait l’objet decommuniqués de presse àdestination des médias à l’échellenationale et régionale. Grâce à cesdispositifs d’alerte météorologique,il nous est aussi possible de mieuxanticiper notre réactionopérationnelle à la crise : nous mobilisons plus rapidementnos équipes et nos moyens dedéneigement, certains d’entre euxétant prépositionnés sur les secteursles plus sensibles ou servant à ren-forcer les districts les plus exposés.

� Qui sont les utilisateursd’Aspic au sein d’ASF ?A ce jour, les opérateurs et lescadres de permanence du PCcentral d’Avignon , puis bientôt lesPC régionaux. Pour ASF, il s’agit làd’un investissement notable, quipasse par une formation initialeet, une fois par an, par un cycle de perfectionnement pour chaqueopérateur.

� Comment faites-vouspour informer les usagersde vos autoroutes ?Nous disposons principalementde panneaux lumineuxd’information ainsi que de la radio107.7. Le taux d’écoute de cetteradio 107.7 est entre 75 et 80% des automobilistes circulant surautoroute en période de fort trafic.En temps normal, l’écoute varieentre 35 et 45%, mais dès que l’onavertit les automobilistes sur lespanneaux d’un incident ou d’unealerte météo, le taux d’écouteremonte au même niveau. On peut aller jusqu’à conseilleraux automobilistes de différer leurdéplacement et, même, de ne pass’engager sur l’autoroute. ■

Propos recueillis par JFK

* Nicolas Schwab est chargé de coordonner,en liaison avec la Commission européenne,les programmes d’action ASF relatifs audéveloppement des systèmes de transportintelligent (ITS) en Europe. Il intervient également dans la mise en place des plans de gestion trafic (PGT)concernant le réseau ASF. AS

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 25

Diffuserl’infor-mationroutièreau plusprès du tempsréelest laprioritépour lesCentresd’infor-mationroutière.

diffusés à l’usager de la route à l’aide de différents moyensmodernes. En effet, diffuserl’information routière au plusprès du temps réel est unepriorité pour les CIR. Une autrede leur mission consiste à établir les prévisions de Bison futé pourchaque période de grandemigration, qui sont présentéesdans un calendrier du traficannuel.

Le rôle de la météorologieBien sûr, la météorologie tient

une place prédominante dans les Centres d’informationroutière. Des liens existent entrele site Internet de Météo-France et celui de Bison futé, permettantà l’internaute usager de la routed’avoir connaissancesimultanément de la carte devigilance météo et des conditionsde circulation. Lors d’événementsmétéo importants, il est impératifde prévenir le plus rapidementpossible les usagers de la routesur les conditions qu’ils vontrencontrer sur leurs trajets, afin de leur donner des conseilsappropriés aux circonstances(équipements spéciauxrecommandés, rappel desinterdistances à respecter, des vitesses à adapter, …) et parfois même leur conseiller de retarder, voire de différer leurdépart. Les conditionsmétéorologiques ont desconséquences importantes sur le trafic et la sécurité : demauvaises conditionsmétéorologiques lors de fortstrafics entraînent plus debouchons et souvent plusd’accidents.

Pour suivre l’évolution de la météo, les CIR disposent de plusieurs produits de Météo-

L ’information routière est destinée aux autoritéset aux médias, ainsiqu’aux usagers et aux

professionnels de la route.Différents partenaires entrent en jeu pour établir les bulletinsde circulation, dont Météo-France, les sociétés d’autorouteset des correspondants européens(principalement frontaliers).Parmi les missions quotidiennesdes Centres régionaux decoordination et d’informationroutière (CRICR), ressortl’amélioration des conditionsgénérales de déplacement et de sécurité, afin notamment deconseiller les autorités qui sontresponsables des mesures degestion de trafic. Un récentdécret, en 2002, renforce le rôledes CRICR auprès des préfets de zone et précise leur rôle dansles différents plans Intempéries,progressivement mis en placedans les zones de défense. Le Centre national d’informationroutière (CNIR) et les sept centresrégionaux sont des organismesinterministériels placés sous la responsabilité collégiale dudirecteur de la Sécurité et de la Circulation routière (DSCR) etdes directeurs de la Gendarmerieet de la Police nationales. Dans chaque centre, des bulletinssont émis régulièrement et

Depuis 1967, les Centresd’informationroutière sontchargés de recueillir,traiter et diffuserl’informationroutière. Une missionaccomplie sept jourssur sept et vingt-quatre heures survingt-quatre !

En direct deRosny-sous-Bois

France. Une convention entreMétéo-France et la DSCR préciseles conditions de leur fourniture :premièrement, des échangestéléphoniques réguliers entre lesCIR et les CDM ou CMIR de leurzone ; des bulletins spécifiques« route » émanant de Météo-France Toulouse ; des cartes devigilance et bulletins associés ;une formation des personnels desCIR à la météorologie. Quant auplan technique, il existe unproduit riche et complet Météo+.

Une approche pluspragmatique recherchée

À partir de ces différentsrenseignements, le spécialiste enmétéo routière du CNIR PatrickChéron analyse les différentsparamètres (situationgéographique concernée, trafic,contexte) et rédige un bulletin de météo routière, attirantl’attention des usagers de la routesur les conséquences routièresd’un événement météo sur les trajets empruntés. Si tous cessupports sont d’un grand intérêtpour les CIR, ils restent toutefoiséloignés des besoins réels des usagers de la route, qui sontdemandeurs de plusd’informations sur la prévisiondes brouillards, des vagues de chaleur et de froid, les températures réelles des chaussées, la prévision des verglas, les prévisionsimmédiates…

Les CIR souhaitent disposerd’une réelle météo routièrecomme elle existe pourl’aéronautique ou la mer (météomarine). Ces souhaits sontactuellement pris en compte parMétéo-France et font l’objet de différentes études en cours, en partenariat avec plusieursdirections du METLTM ou au sein du CSM. La nominationrécente d’un coordonnateur« routes » par Météo-France (Éric Petermann) va faciliter les contacts avec les CIR et les différents services concernésau ministère. ■

Dominique ChofféIngénieur TPE à la division Transports

du Centre national d'information routière

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Uneapprocheintégréeentreobser-vation et modé-lisationnumériques’impose.

26 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

LE DOSSIER

D’abord craint des navigateurs, le brouillard perturbetoujours les transports, en particulier sur le plan routieret aérien. Une prévision fiable des brouillards reste un défi majeur pour la météorologie, et le CNRM est en train de le relever.

S i l’électronique atriomphé du brouillardau travers desinstruments

d’atterrissage tout temps, celui-ci continue à constituer ungrave problème pour la régula-tion aérienne. Par ailleurs, lesbrouillards denses provoquentde multiples accidents sur les routes, et malheureusementde nombreuses victimes. On comprend donc l’importancede produire des prévisionsprécises du brouillard.Cependant, malgré des modèlesnumériques de prévision du temps toujours plussophistiqués, la prévision desfaibles visibilités continue d’êtreproblématique, même à trèscourte échéance (d’une à sixheures).

Paris-Roissy, site piloteEn effet, les modèles

opérationnels ne sont pas encorecapables de reproduire correctement les interactionsentre les nombreux processusmis en œuvre dans l’apparition et l’évolution d’une couche de brouillard. Cela s’expliquetout d’abord par les très fineséchelles spatiales mises en jeu –quelques mètres sur la verticale !– et ensuite par lesparamétrisations physiques desmodèles opérationnels –turbulence en conditionsnocturnes, gestion des processus microphysiquespar exemple – qui restentincomplètes. Pour répondre à la demande pressante du PDGde progresser dans la prévisiondu brouillard, ces constatationsont amené le CNRM à engagerdes recherches afin d’améliorer la prévision du brouillard àl’échelle locale et à très courteéchéance. L’aéroport de Roissy-CDG a été choisi comme sitepilote. Une campagne de

mesures, nommée Folclor (Fogand Low Cloud Observation atRoissy) a débuté en décembre2002 avec l’installationd’instruments spécifiques sur la zone aéroportuaire. Il s’agit demesures radiatives (dans ledomaine de l’infrarouge et duvisible) au sol et au sommetd’une aérogare, accompagnées de mesures thermodynamiquessur un mât instrumenté de 30mètres de haut, ainsi que desmesures dans le sol (températureet de contenu en eau).

Prévoir brouillard et nuages bas

La méthode de prévisionnumérique mise en place consisteà utiliser un modèle unidi-mensionnel de couche limite, le modèle Cobel qui gère leséchanges sur la verticale. Ce modèle est couplé au schémad’interaction sol/végétation/atmosphère Isba qui permetd’estimer les échangesénergétique et hydrique à lasurface. Enfin, Cobel-Isba est forcépar la circulation à méso-échelle

Brouillard persistantautour du site à protéger à l’aidede prévisions issues du modèleopérationnel Aladin. Ce modèlene permettra pas à lui seul derésoudre tous les problèmes.La prévision des faibles visibilités,et la sensibilité extrême de laprévision du brouillard à certainsparamètres impliquent deconcevoir une approche intégréecouplant observations et modèlesnumériques.

Bien entendu, la connaissancede l’humidité initiale estprimordiale pour la prévision du brouillard. Il en est de mêmepour la nébulosité basse (stratus et strato-cumulus). D’où l’importance du systèmed’observation pour la qualité dela prévision du brouillard. Aussi la démarche mise en placeà Roissy est une approcheintégrée entre observation et modélisation numérique, avecun effort particulier surl’assimilation de données.

Par ailleurs, cette sensibilitéimplique que certains brouillardsseront plus faciles à prévoir qued’autres. Il faut donc pouvoirestimer la prévisibilité duphénomène en même temps quel’on effectue une prévision, demanière à connaître la confianceque l’on a en cette prévision. Cela sera le sujet de recherchesdes prochaines années. ■

Thierry BergotChercheur au CNRM/GMME

Les radars météorologiques sont nés, au lendemain de la

Seconde Guerre mondiale, dans le sillage des radars militaires. Ils sont devenus des instrumentsincontournables de surveillance de l’atmosphère humide. Au planfrançais, le réseau Aramis est passé,au travers du programme Arcméditerranéen, de treize radars en 1995 à dix-huit en 2003. Une nouvelle étape sera franchieentre 2002 et 2006, avec l’implantationde huit nouveaux radars (deuxrenouvellements et six nouveauxsites) dans le cadre du projetPanthere mis en œuvre par la DSO.

M I E U X V O I R L A P L U I E

Prévision en temps réelLes images radars ont

typiquement des résolutionsspatiales et temporelles de l’ordre de1 kilomètre toutes les cinq minutes.Elles permettent de couvrir, une fois les radars mis en réseau, des domaines d’échelle synoptique. Les produits radar sont doncextrêmement utiles pour suivre entemps réel les systèmes précipitants:les méthodes classiquesd’extrapolation (2PIR) se révèlentperformantes pour faire de laprévision jusqu’à plusieurs dizainesde minutes d’échéance. Un besointrès fortement exprimé par les

Déjà indispensables pour localiser et quantifier les précipitations, les radars seront bientôt capables d’en identifier la nature.

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Lesprogrèsdel’observa-tionglobale serontdétermi-nants mais nedispensentpas desystèmescomplé-mentaires.

ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 27

Le brouillard demeure paradoxalement,encore aujourd'hui, assez mal observé. Le satellite MSG modifie fondamentalementla situation en fournissant une informationspatialisée sur les nuages bas.

brouillard. Les radiosondagesn'ont pas une résolutiontemporelle et spatiale suffisantepour pouvoir être réellementutiles dans le cadre d'unecartographie opérationnelle dubrouillard. D'autres moyensexistent, mais relèvent encore dudomaine expérimental, commele Lidar, le Sodar et le Rass. Côté espace, les satellitesgéostationnaires fournissent desdonnées d'observation très utileslorqu’ils sont munis des canauxadéquats, ainsi MSG devraitpermettre une spatialisation de l'observation de brouillard enl'absence de couche nuageuse à un niveau supérieur.

Vers une fusion des observations

L'exploitation pertinente,d'une part, des synergies entre les différentes observations, et,d'autre part, la richesse desdonnées disponibles exigent la mise en œuvre de méthodes de fusion de données.

Deux types de démarchecoexistent : soit l'assimilation dediverses données d'observationdans un modèle numérique de prévision qui élabore desdiagnostics de visibilité, soit la spatialisation, plus ou moinsélaborée, des seules donnéesd'observation.

La première démarche semblela solution la plus complète etcertainement la meilleure, à longterme. Le projet Arome permettrades avancées dans ce domaine.

A plus court terme,l’élaboration d’un nouveauproduit d’observation obtenu à partir d’informations de systèmesdifférents mais complémentaires(classification nuageuse,observations in situ, analysespatiale horaire d’humidité, …)répondra en partie aux besoins.

En effet, le brouillard n'est pasle seul phénomène météorolo-gique responsable de la réductionde la visibilité. D'autres phéno-mènes doivent également êtrepris en compte (chutes de neige,fortes précipitations, etc.). ■

Diane TzanosIngénieur au département réseaux

d'observation de la DSO

Cartographierle brouillard observé

M étéo-France s’engageactivement pourintégrer au mieux et au plus vite dans ses

chaînes opérationnelles lesavancées des techniquesd’observation. Les besoins sontpressants car le brouillard est unphénomène particulièrementdangereux pour tous les types de transport, et les perturbationsdu trafic qu’il engendre ont unfort impact économique. La circulation routière, sensible aux visibilités inférieures à 200 mètres, devient critique parvisibilité de moins de 50 mètresou lorsqu’elle diminue trèsbrutalement. Ainsi, les besoins des utilisateurs ne se limitent pasà une spatialisation del’occurrence du brouillard mais à une distribution spatiale de la visibilité. En effet, lebrouillard est un phénomène àseuil qui se développe à uneéchelle spatiale très fine. Bien queles processus physiques en jeusoient assez bien connus, ceux-cireposent sur des paramètres

multiples, souvent malreprésentés dans les modèlesnumériques. Il est donc nécessaired'améliorer l'observationspatialisée du brouillard et desparamètres qui lui sont liés afin de nous permettre de mieuxanalyser le phénomène.

Pour élaborer une carto-graphie du brouillard nousdisposons d’observations in situet de données issues de latélédétection effectuée depuis le sol ou depuis l'espace. Parmi les mesures in situ, la mesure de la visibilité estactuellement soit évaluée par unobservateur, soit mesurée à l'aidede capteurs : diffusomètres,transmissomètres et certainscapteurs de temps présent.D'autres capteurs moins précis,comme les caméras vidéo,pourraient également êtreutilisés. Certains moyens detélédétection depuis le solpermettent d'élaborer des profilsverticaux dans les basses couchesde l'atmosphère et ainsi d'évaluerl'extension verticale du

utilisateurs de données radarconcerne l’identification de la nature de la précipitation:distinction entre pluie et neige,identification de zones de grêleou d’eau surfonduepotentiellement givrante.

Si les radars conventionnelsne permettent pas de distinguerde façon univoque la naturedominante des précipitations, les radars à diversité depolarisation ont, eux, cettecapacité. En effet, ces radars de nouvelle génération peuventémettre des ondes polariséeshorizontalement et verticalement.On obtient ainsi des informationssupplémentaires sur la forme et l’orientation des hydrométéores.

Après plusieurs années de miseau point et de validation enmode recherche, les algorithmesde classification, reposant sur de la « logique floue », sont sur le point de passer au stadepréopérationnel. Des démons-trateurs temps-réel, identifiantjusqu’à quinze types d’hydro-météores, ont d’ailleurs déjàlargement illustré le potentiel de la polarimétrie pour laprévision immédiate (campagnede mesures MAP en 1999 ou JOde Sydney en 2000). Le premier radar Panthere,installé courant 2004 de Trappes,sera équipé de la diversité depolarisation et une expériencede validation d’un an est prévue

afin d’évaluer objectivementl’intérêt de la polarimétrie pourl’hydrologie et la microphysiqueen contexte opérationnel. Cette expérience devraitcomporter également unevalidation de l’algorithme Zphidéveloppé par le Centre d'étudedes environnements terrestre et planétaire sous l’impulsion de Jacques Testu. Si les résultats de cetteévaluation sont positifs, alors les autres radars du projetPanthere seront également dotés de la diversité depolarisation. ■

Pierre TabaryDSO/CMR/DEP Projet Panthere

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28 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

LE DOSSIER

Jean Livet, pionnier de lamétéorologie routière en France,est le patron du groupe Viabilitéhivernale au laboratoire des Ponts et Chaussée de Nancy. Depuis vingt ans, il œuvre pourdéfinir des spécificationstechniques aux stations météoroutière et pour les contrôler dans le cadre d'une homologation.Celles-ci forment désormais le socle réglementaire d’une normeinternationale en gestation.

� Depuis quand existe-t-ildes stations météo routièreen France?Jean Livet: Les premiersdétecteurs de verglas ont équipé laRN4 entre Paris et Stasbourg dansles années 65-70: à l’époque, ilsétaient reliés à une alarme « toutou rien », adressée soit vers unegendarmerie soit vers une station-service ouverte vingt-quatreheures sur vingt-quatre. Mais cen’est qu’en 1985, lorsqu’on acommencé à travailler avecMétéo-France sur le concept de lamétéorologie routière, au même titre que l’agro-météorologie ou la météorologiemaritime, que l’on a envisagéd’avoir des stations météo routièreun peu partout. Aujourd'hui en France, c'est plus de cinq centsstations météo routière,représentées par trois grandsfabricants, sur le réseauautoroutier et routier national, qui tentent en vain de dialoguerentre elles.

� Quelle aura été lapremière étape?J’ai été chargé en 1981 par laDirection des Routes dedévelopper un concept français,en effet, les premières stations trèssophistiquées venaient de Suisse.Avec différents partenaires, nousavons mené un programme derecherches qui a conduit au dépôt

d’un brevet. En même temps,Météo-France travaillait àl’amélioration spatiale de laprévision, créant le concept deprévision par petits pavés (4P)d’un degré de longitude et deuxdegrés de latitude. Cela acertainement influencé le produitSymposium qui permet d’avoiraujourd’hui des prévisionsmétéorologiques sur les sept centszones « homogènes » quirecouvrent le territoire national.

� Comment parvenir à unaccord entre les gestionnaires?En 1990, le laboratoire central desPonts et Chaussées s’est allié avecle Setra pour mettre en place ungroupe de travail qui associait les industriels, les prescripteurs etles utilisateurs, avec pour objectifde tomber d’accord sur uneprocédure d’homologation. Les utilisateurs souhaitaient queles capteurs routiers puissentcaractériser les états de surface de la chaussée, sec, humide,mouillé ou ruisselant, ou encoredifférencier la neige de la geléeblanche et du verglas et donner la température de congélation de la saumure répandue (sel + eau résiduelle). Des capteursintelligents, avec quinze ou vingtparamètres, qui rejoignentd’ailleurs la problématiqueactuelle des gens de Météo-Francetravaillant sur le capteur « tempsprésent » à la DSO.

� Qu’en est-il de cetteprocédure homologation?Nous avons défini un certainnombre de protocoles d’essais(quatorze) qui ont abouti à unarrêté ministériel obligeant les maîtrises d’ouvrage (État et

sociétés d’autoroute concédées) à acquérir du matériel homologuérespectant ces exigences. Sept ou huit industriels se sontengagés dans une demanded’homologation, en demandantdes essais préalables à leurdélivrance, tout en regrettant quecette procédure d’homologationne serve à rien à l’échelle del’Europe. Seul problème:l’administration n’a jamais délivréd’homologation, car il sembleraitque l’arrêté ministériel soitimparfait sur le plan juridique.

� Sur quoi vont débouchertous ces travaux?Nous sommes désormais engagésdans une procédure denormalisation. D’un certain côté,c’est mieux ainsi car le cahier decharges d’homologationreprésente moins de poids au seind’une commission techniqueinternationale qu’un document

Un chemin difficile

Homo-loguerstationsautoma-tiques etcapteurspourobtenirdesmesureshomogènes.

Les capteurs atmosphériques d’une stationmétéo routière Boschung sur l’autorouteA72. Au-dessus, le capteur de chaussée.

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Le projet Gelcro, lancé en 1995 par le CEN, avait un objectif double:

l’amélioration des connaissances sur le comportement de la neige se déposantsur une chaussée et le développement d’un modèle numérique simulant l’évolutiond’une couche de neige dans les mêmesconditions.

Le projet, coordonné par le Cete Est,a démarré avec la construction, en 1997,de chaussées instrumentées sur le site ducol de Porte. Ce site a permis dedocumenter de nombreux épisodes neigeuxet de constituer une base de donnéesexpérimentales, tout d’abord en fonctiondes seules conditions météo et de l’état de la chaussée, puis en fonction du trafic et des interventions des exploitants.

Deux travaux de thèse ont été menésdans ce cadre, l’un sur la caractérisationfine de l’interface neige/chaussée, l’autresur la construction du modèle numériqueGelcro, en fonction des conditions météopassées et prévues, en fonction du type

C H A U S S É E E N N E I G É Ede chaussée puis en fonction du trafic et des interventions faites sur la chaussée. Gelcro est basé sur le couplage de 2 modèles existants, Crocus pour la neige(CEN) et Gel1D pour la route (LCPC). Des mesures expérimentales ont égalementété menées pour comprendre les effets du trafic et des salages préventifs.

Ces travaux se poursuivent dans le cadred’une thèse au Centre d’études de la neigeet co-encadrée par le LCPC, thèse centréesur le développement et la validation d’un système de simulation numérique del’évolution des caractéristiques de surfaced’une chaussée, en particulier la tenue de la neige au sol. Les projets decoopération en cours avec le LCPC ne serésument pas à ce seul travail et devraient à terme s’insérer dans un programme cadreplus général portant sur la modélisationprédictive de l’état de surface deschaussées. ■

Éric BrunResponsable du Centre d’études de la neige

ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 29

Certains phénomènes météorologiques dégradent lesconditions de circulation de manière importante. Néfastesd'un point de vue humain, ils ont des conséquences surl'économie du pays. L’attente du ministère de l'Équipementest essentielle sur la qualité des prévisions météorologiquesà l'usage de ses services, DDE et CIR (Centres d'informationroutière).

E n période hivernale, legel, le verglas et la neigepeuvent déboucher surdes interruptions de

plusieurs heures avec des usagersen situation difficile, bloquésdans leurs véhicules. En périodeestivale, les fortes chaleursfavorisent les accidents parsomnolence ou malaise, etproblèmes de pneumatiques.Toute l’année le vent, surtout en rafale, couche les poids lourdset met en lacet les caravanes. Les inondations peuventfragiliser voire interdirel'utilisation de certainesinfrastructures. Le brouillarddense est la cause de carambolagesen chaîne. La finesse desprévisions, tant d'un point de vuetemporel que spatial, et leurqualité, sont donc fondamentalespour faire le bon choix au bon

Liaisons dangereuses

moment et engager les moyensnécessaires sur le terrain.

Le rôle central de la météorologie

Au cœur de ce processus dedécision se trouvent les prévisionsmétéorologiques, les observationsdes patrouilleurs sur le réseau etles données issues des stationsmétéoroutières implantées.L'expertise orale du prévisionnistecomplète ce dispositif dans les casd'évolutions brutales. La collabo-ration s'impose donc entre gestion-naires de voierie et organisme de prévision météorologique,notamment pour faciliter leséchanges des informations météo-rologiques relevées par le dispositifdu gestionnaire de routes. ■

Chantal FurgautChef de projet météoroutière au

SETRA/CSTR

normatif émis par un pays. Les normes françaises permettentde structurer le domaine avec un objectif stratégique qui estd'obtenir l'interchangeabilité descapteurs et l'interopérabilité desstations météo routière. Le respectde ces exigences permettra ensuited'imaginer un réseau fédérépermettant la capitalisation desdonnées et le développement denouvelles stratégies de prévisiondes conditions de circulationhivernales.

� Où en est la mise aupoint des normes?Météo-France a largementparticipé au groupe de travail,notamment pour la norme« terminologie météoroutière »(NF P 99-320) et la norme« spécifications des capteursmétéo routiers » (NF P 99-321). La commission de normalisationdispose du matériau pour publierentre trois et quatre normescomplémentaires et achevercorrectement le cadrage dudomaine. J’espère que ce travaildébouchera rapidement faute de quoi cette question stratégiquese dessinerait sans nous dans la commission européenne CEN TC 337 alors que nous disposionsde tous les experts du réseauscientifique et technique de notreministère pour parvenir àdisposer d'un corpus normatifdéfendable et fédérateur. ■

Jean LivetChef du groupe Viabilité Hivernale - Gel

Centre d'études techniques de l'équipement de l'Est

Centre technique de l’équipementIngénierie et matériels

Équipe de recherche associée« Exploitation de la route en situation

météorologique dégradée »

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30 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES30 Avril 2002 ATMOSPHÉRIQUES

D epuis ses débuts en1996, Eumetnet a misl’accent, non sans uncertain succès, sur les

programmes d’observationmétéorologique. La coopérationinternationale pour le réseaud’observation in situ à l’échellesynoptique, au cœur del’histoire de la météorologie, esttout à la fois indispensable etconsensuelle car les réseauxnationaux se juxtaposent sansrisque de concurrence. La gestion collective telle qu’elleest conçue dans Eumetnetapporte une possibilitésupplémentaire d’optimisationde la distribution des stationssur une aire géographique plusgrande que l’échelle nationalesans interférer avec le cadre del’OMM. Elle offre aussi etsurtout une base plus large pour la prise en charge desobservations dans les zonesinternationales, en particuliersur l’Atlantique Nord et sur la Méditerranée, où ladisponibilité d’observations est critique pour la qualité de la prévision à vingt-quatre-quarante-huit heures sur l’Europe.

Faire avancer la coopérationsur l’observation était donc utileet, d’une certaine manière, facile.Pour autant, le reste des activitésmétéorologiques de base n’a pasété laissé en jachère. Deux programmes en particulier,Unidart dans le domaine de latransmission de données etEmma dans celui de la prévision,apportent du nouveau.

Robot fouineur dans magasin virtuel

Unidart a pour objectif dedévelopper un portail, au sens dujargon Internet, ouvrant sur

Eumetnetoffre une baseplus large pour la prise en chargedes obser-vationsdans leszonesinterna-tionales,en parti-culier surl’AtlantiqueNord et sur laMéditer-rannée.

saura pas traiter les transactionscommerciales, mais on pensequ’il sera capable de démontrerl’intérêt de cette approche.

Emma futur star européenneEmma est l’extension à

l’échelle de l’Europe de la carte devigilance développée par Météo-France et les autorités françaisesde la Protection civile. Il s’agirad’une carte accessible au publicsur Internet, utilisant le code desquatre couleurs – du vert aurouge –, que nous connaissonsbien maintenant, pour indiquerles zones de risques météo-rologiques potentiels des vingt-quatre heures à venir. Ce produitintéresse à la fois les citoyens quivoyagent et les autorités en

Les services météorologiques européens ont conçu une structure originale Eumetnet dans laquelle, depuis sept ans, ils se concertent pour aujourd’huiobserver, demain associer leurs banques de données et prévenir les populations avec une même carte de vigilance pour tous.

Vision européenneet météorologique

les données et produits météo-rologiques où qu’ils soientrangés. Plutôt que de tenter debâtir des bases de donnéescentralisées – ce qui seraitutopique – ou de standardisercomplètement les basesexistantes – ce qui le seraitpresque autant –, il s’agit pourUnidart de servir d’intermédiaireentre les bases de données et ledemandeur qui n’a plus alors às’interroger où et comment ilpeut récupérer ce qui l’intéresse.Il est prévu que les serveursUnidart utilisent des logicielslibres et ouverts disponibles dansle monde Internet. Le prototypeen cours de développement d’ici à mi-2004, sous la responsabilitédu Deutscher Wetterdienst, serad’applicabilité limitée car il ne

L ’atmosphère n’a pas de frontières,aussi le travail des services

météorologiques du monde entierdépend de leur capacité à collaborerétroitement entre eux par-delà lesfrontières, et cela, bien sûr, tant sur le plan régional qu’à l’échelle globale.

La création de la Communautéeuropéenne puis de l’Union européenneen 1993 et, plus particulièrement, de l’espace économique européen ontincité les services météorologiqueseuropéens à discuter de leurs pointsd’intérêt commun au sein d’unestructure informelle baptisée Icwed:Conférence informelle des directeursdes SMN de l’Europe de l’Ouest.

Dans ce cadre, il est vite apparuque les SMN étaient confrontés à desproblèmes très semblables et qu’uneapproche européenne communepermettrait d’aboutir à de meilleuressolutions. L’idée d’un réseau de

S U R L E M O D È L E D U « U N membres sur le modèle du «un pourtous», fondé sur un système definancement commun, s’est alorsimposée. Aussi, un cadre légal a-t-ilété adopté: l’accord pour la créationd’une conférence des SMN européensen Europe (Eumetnet) par dix-huitservices météorologiques de l’Europede l’Ouest. Cet accord est en vigueurdepuis décembre 1995.

Le concept de base d’Eumetnetrepose sur des programmes communsobligatoires adoptés à l’unanimité. Ces noyaux durs s’imposent à tous etsont financés proportionnellement auPIB de chaque Etat. En outre, la structure juridique Eumetnet prévoitla possibilité pour des membresvolontaires de s’unir dans le cadre deprogrammes optionnels qu’ils financent.

La structure centrale «bureau decoordination», qui concerne la gestiondes programmes et l’organisation des

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charge de la gestion du risquedans le cadre des procédures desoutien entre pays voisins, qui semettent en place en Europe.

Encore dans le domaine de laprévision, on peut citer lacoordination du développementdes modèles de prévisionnumérique de domaine limité(SRNWP), activité qui existaitavant Eumetnet mais qui y a étéintégrée pour bénéficier d’unsoutien plus permanent sousforme d’un coordinateur à tempspartiel. Eumetnet apporte unappui du même ordre auprogramme MAP de recherche à méso-échelle sur la zone alpineen finançant la coordination

et la construction de la base dedonnées de MAP.

Dans le domaine de laformation, Eumetcal pourrésoudre le problème des languesse situe un peu en amont. Il vise au développement d’outilset de matériau pour l’enseignementassisté par ordinateur. Les participants peuvent ensuiteutiliser cet ensemble pourdévelopper, dans leur langue, les modules d’enseignement quiles intéressent. Plus que pour laformation initiale, cette approchepeut être utile à la formation encours de carrière. Eumetsat, quicollabore à ce programme, en autilisé le produit pour un moduled’enseignement consacré à MSG,le satellite géostationnaire denouvelle génération.

ECSN en héritagePour terminer cette brève

revue, il reste à parler declimatologie. Eumetnet a en effetreçu en héritage ECSN, réseau desoutien aux activités dans ledomaine du climat créé quelquesannées avant lui. Ce groupe sertde forum aux responsables desservices de climatologie desmembres. Ils y échangent desidées et du savoir-faire en matièrede gestion et de traitement desobservations. Ils y décident ausside projets qu’ils conduisent encommun. Certains méritent unemention spéciale. C’est le cas parexemple du projet d’Atlasclimatique européen fondé sur lemodèle d’atlas de Météo-France,c’est-à-dire d’un Cédérom portantla base de données et un logicielpour les afficher. Ce projetconduit par Météo-Franceregroupera les normales 1971-2000 de sept cents stationseuropéennes. Un autre projet

ATMOSPHÉRIQUES Janvier 2003 31ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 31

P O U R T O U S »

L’expé-rienceacquise a permisde validerle conceptd’unestructurede coopé-rationeuro-péenne.Reste àtravaillersur ladéfinitiond’un codejuridiquequi lèveraitla difficultéde cohabi-tation de méca-nismesnationauxcomplexes.

a rassemblé les deux centsmeilleures séries européennes de données quotidiennes,accessibles par Internet et surCédérom. Ce jeu de données adéjà été exploité pour publierdeux rapports sur l’évolution du climat en Europe contribuantutilement à une meilleureconnaissance du réchauffementdans notre région du monde.

Eumetnet : vers un statut de personnalité légale

Même si l’espace qui reste àexplorer en matière de mise encommun des ressources et savoir-faire reste très vaste, l’expérienceacquise a donc permis de validerle concept d’une météorologieeuropéenne construite sousforme d’un réseau des servicesnationaux. La formule actuellebute cependant sur certaineslimites qui tiennent surtout à desdifficultés de gestion des fluxfinanciers du fait de la difficultéde cohabitation de mécanismesnationaux souvent complexes.Aussi travaillons-nous à ladéfinition d’un cadre juridiquequi faciliterait les choses. L’idéeest de recréer Eumetnet sousforme d’un Groupement d’intérêtéconomique de ses membres. Cet Eumetnet nouveau fonction-nerait en réseau commeaujourd’hui sur le plantechnique, mais grâce à sapersonnalité légale, il pourraitintervenir directement enmatière financière etcontractuelle. En parallèle, unautre chantier en cours est celuide l’élargissement du réseau quidoit en principe suivre celui del’Union européenne. ■

Claude PastreCoordinateur Eumetnet

conseils, est financée comme unprogramme obligatoire.

Chaque membre peut soumettre despropositions de programme au conseilet en prendre la responsabilité. Le conseil décide alors de retenir leprogramme proposé sur des critèrestechniques et scientifiques et, biensûr, sur des critères d’efficacitébudgétaire.

Illustrant la réussite d’Eumetnet,dix-sept programmes sont aujourd’huien cours d’exécution à la satisfactionde tous. Il est encourageant de noterque le partage de la charge de travailet du poids financier des activitésd’intérêt commun aux servicesmétéorologiques européens dans le cadre d’Eumenet fonctionne bien etpeut servir de modèle à des futursdéveloppements. ■

Udo GärtnerPrésident du DWD, Président du conseil d’Eumetnet

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32 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

Un desobjectifsd’Eumet-net :produirelesmeilleuresobserva-tions aumeilleurcoût.

T out a commencé en 1996,juste après la créationd'Eumetnet, avec lapremière réunion

du groupe de travail surl'observation à Abingdon auRoyaume-Uni. A cette occasion,les directeurs européens del'observation décidèrent delancer un certain nombre deprojets afin de produire lesmeilleures observations aumeilleur coût. Cela impliquaitd'une part la mise au pointd’instruments et de systèmes de mesure, d’autre part la conception d'un ensemblecomplet et optimal de systèmesd'observation.

En ce qui concerne lesinstruments et les systèmes demesure, beaucoup de projets ontdéjà été réalisés avec succès aucours des années écoulées,d'autres sont en cours. Les projetsde capteurs de temps extrême(SWS), de stations météoautomatiques (AWS) et decapteurs de temps présent (PWS)ont été menés à terme, d’autrescoopérations ont été adoptées et sont en cours, ainsi cellesconcernant les radars (Opera) oules profileurs de vent (Winprof).

Quant à la conception desystèmes d'observation, Eucos est né par analogie avec le Cosna(Système composite d'observa-tions pour l'Atlantique Nord). Une étude menée par FrankSingleton recommandaitd'accroître collectivement le nombre d'observations, en

particulier en altitude, dans leszones à faible densité de donnéescomme l'Atlantique ou laMéditerranée, évaluant le tout à un coût annuel de 5 Meuros. Des économies pouvaient êtreréalisées en réduisant le nombrede radiosondages terrestres et en automatisant certainesobservations manuelles. Sur cettebase, le conseil d'Eumetnet aapprouvé le programme Eucos.

Celui-ci a été volontairementmené de façon progressive, enpassant par une phase étendue deconception, une période de miseen place puis, et nous en sommeslà, une phase de déploiementopérationnel. Pendant ce temps,un contact étroit a été maintenuavec des organisations commel'OMM, le Cosna ou Egos. En outre, le problème dufinancement et de la répartitiondes coûts a été abordé avec toutela délicatesse nécessaire.

Un planning jusqu’en 2006En ce qui concerne le contenu

de la première étape, l'accent a été mis sur les observations enaltitude. Il s'agissait d'établir, à partir d’études d'impact, un système optimal deradiosondages terrestres etmaritimes (Asap) ainsi qued'observations aéronautiques(Amdar). Ces systèmes sontdésormais presque complètementintégrés. Dans les années à venir –le planning est établi jusqu'en2006 – des radiosondages depuisdes points fixes en mer et desobservations de surface en merdans le cadre du programme

Surfmar s’intègreront au système.Mais réaliser des observations

plus nombreuses et de meilleurequalité ne constitue pas un but ensoi : l'objectif de la météorologieest d'améliorer la sécurité, departiciper à l'économie et demieux protéger l'environnement.Eumetnet, en particulier avec le réseau européen communEucos, a sûrement participé à l’amélioration du système et le fera encore dans les années à venir. En faisant cela, nouspouvons et pourrons prévoir avecune meilleure anticipation et unemeilleure précision descatastrophes comme les fameusestempêtes de Noël 1999.

Dans les prochaines années,nous devrons relever un certainnombre de défis commel'intégration des observations desurface, des observationssatellitaires et, éventuellement,des observations à méso-échelle.Par ailleurs, il nous faut aboutir à une structure légale adaptée qui ne soit pas trop lourde.

En résumé, nous pouvonsaffirmer qu'Eumetnet a eu unimpact important sur le dévelop-pement des observationsmétéorologiques en Europe. De nombreux collègues ontcontribué à ce succès, mais un motparticulier de remerciements doitêtre adressé au responsable de lacoordination, Claude Pastre. Sans sa coordination inspirée ethabile, nous n'aurions pas pu, et deloin, aboutir à de tels résultats. ■

Leo HafkensheidPrésident du comité des programmes

Eumetnet sur l’observation météorologistedu service météorologique hollandais

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Pascal Taburet/Météo-France

Quel impact unprogrammed'observation commeEumetnet a-t-il surles observations enEurope ? Quel est sonbut et qu'a-t-ilaccompli ? Qu'estprécisément Eucos –Eumetnet compositeobserving system –et quelle est sonorigine ?

Une observation météorologique

12 septembre 2003 : le 19e conseil d’Eumetnet à Paris est reçu à Météo-France.

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 33

P ermettre à chacun des’approprier la Qualité,c’est dans cetteperspective que la

démarche des « cent fleurs » a étéchoisie pour Météo-France. Il s’agissait de commencer avecdes entités volontaires, qui, telleune fleur dans un champ,viendrait à maturité pour ensuiteproduire d’autres fleurs, d’autresdémarches, afin d’obtenir unchamp couvert de fleurs.

C’est ainsi que le Centredépartemental de l’Oise s’estengagé dans la démarche, puis le Centre météorologiqueNord/Est, le Centre demétéorologie spatial, la divisionde prévision marine de laDirection de la Prévision, etc.Certains sont aujourd’huicertifiés, d’autres pas encore.

En effet, après une étude defaisabilité en 1996, après avoirmis en place les premierséléments devant menerl’établissement à la certificationISO 9001, le projet Qualité a prisune autre dimension avec soninscription comme objectif dansle plan stratégique et dans lecontrat d’objectifs de Météo-France.

Fleurs en boutons ?Certes, le démarrage fut

difficile, le projet se heurtant surl’objet même de la démarche.Mais, petit à petit, l’idée a diffusédans l’établissement et, après unephase expérimentale, un marchéde prestations intellectuelles a été notifié, après appel d’offres,à la société Socotec. Cette sociétéest chargée d’accompagner lesdirections centrales etthématiques et la directioninterrégionale de la Réunion dansleur projet. Ce qui est fait avec uncertain succès puisque la direction de la production, la direction interrégionale de la Réunion et la direction des systèmes d’observation sontmaintenant proches de lacertification. Il faut mentionnerégalement l’accréditation dulaboratoire de métrologie de laDSO, ce qui lui permet d’établirdes documents d’étalonnage. Les directions interrégionalessont suivies par des consultantsinternes formés à cet effet. Parmi ces directions, la directionNord-Est est proche de l’audit de certification avec l’ensemblede ses CDM.

Qu’est-ce que la certification?C’est la délivrance, après audit,

d’un certificat de conformité à la norme du fonctionnement del’établissement. Ce certificat estdélivré par un organismeaccrédité par le Comité françaisd’accréditation (Cofrac). Chaquecertification est valide trois ans,mais elle est soumise à un auditde contrôle annuel.

La norme ayant été modifiéeen 2000 par les commissions del’ISO*, la modélisation dufonctionnement del’établissement, évoquée dans lespremières certifications, est devenue une obligation : c’est pourquoi chaque système demanagement de la Qualités’articule autour de processus**.

A ce point, il faut revenir auséminaire de Fontenailles, qui aconsacré le schéma de certificationde Météo-France: chaque systèmede management de la qualité desentités est développé de manièreconcertée mais autonome, la cohérence entre les entités étantassurée par l’échange des attenteset besoins spécifiés entre processusà l’échelle nationale d’une part, et entre le système d’échellenationale et les directions d’autrepart.

L’objectif réaffirmé de ladirection générale est lacertification de l’ensemble deMétéo-France, hors activités derecherche, avant la fin de 2005.L’échéance approchant, le sprinta démarré, et nous espéronsfranchir la ligne avec un tempshonorable ! ■

Patrick Van GrunderbeeckDirecteur de la Qualité

* ISO, International StandardOrganisation, basée à Genève.** Un processus est une suited’activités formant un touthomogène, qui utilise des élémentsentrants, pour produire des élémentssortans (des produits), tout enconsommant des ressources.

Une direction pour la Qualité

Objectif : la certification

Les 4 et 5 septembre 2003, deux journéesde séminaire intégralement consacrées au projet Qualité de Météo-France ont rassemblé les acteurs principaux de la Qualité dans l’établissement.

Dans lecadre de soncontratd’objectifsavecl’État,Météo-Francepoursuitses efforts afin defairecertifierISO 9000l’ensemblede sesactivitésdeproductionpour la fin2005.

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PROXIMITÉS

PatrickTchang, Jean-PierreBeysson et JérômeDuvernoyfêtent lesdébuts dulaboratoire de métrologiedans laqualité.

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LadémarcheQualitéinduitune miseen ordredesservicespourservir les clients.

34 Octobre 2003 ATMOSPHÉRIQUES

Petit à petit, la QualitéDans ce vaste chantier de la Qualité, certains servicesou unités de l’établissement sont déjà engagés dans uneréactualisation de leur certification, d’autres sont en phase finale de la mise en place ou débutent leprocessus. Revue d’effectif auprès d’un RQ, d’un chef deprojet et d’une direction déjà rodée à l’exercice Qualité.

M arie-Hélène Pépin estRQ à la DSO : « Laqualité est un étatd’esprit et, au sein

de la DSO, une question qui s’étaitimposée depuis toujours. En effet,observer c’est aussi contrôler laqualité de l’observation. Nousavions d’ailleurs un manuel desprocédures qui traduisait cettenécessité de grande rigueur. Mais avec la norme ISO 9000 la démarche qualité, initiée depuis le mois de juillet 2001, est plus“ normée ”, plus systématique ; sa mise en place s’accélère depuisl’arrivée en mars 2002 d’unconsultant extérieur, M. Dormeuxdu cabinet Socotec. Schémati-quement, le fonctionnement del’amélioration continue, base del’ISO 9000 version 2000 comportequatre grandes étapes dans uneprocédure Qualité : planifier,réaliser, analyser, améliorer.Auparavant, à la DSO, les phasesde planification et de fabrication

représentaient les points forts del’organisation. Mais l’analyse de cesdeux premières étapes ne se faisaitqu’au cas par cas, nous étions doncdans une démarche Qualitéinachevée.

Après plus d’un an d’efforts,l’ensemble de la DSO a bien avancé,mais ce fut un exercice difficile car il demandait une réécriture formellede méthodes, certes anciennes maisdéjà éprouvées et qui donnaientsatisfaction, et surtout l’extension de l’activité traditionnelle deplanification et de réalisation versce nouveau système où ces activitéssont mesurées et analysées afind’être améliorées. Nous avions pour nous stimuler le modèle dulaboratoire de métrologie, qui, avecJérôme Duvernoy avait obtenu la certification selon la norme 17025compatible avec la norme 9000 à la satisfaction de tous.

Pour la direction, la Qualité estun outil de management magnifiquecar il permet une bonne visibilité sur

l’ensemble des tâches du service.Cela permet de réagir rapidementen mettant les moyens nécessaires là où il le faut, quand il le faut. Le personnel voit où l’on va etcomment, à travers la définitiond’une politique et des objectifsassociés. Chacun sait ce que lesautres attendent de lui et ce qu’ilpeut attendre d’eux. Certes celaexige de la direction un engagementclair, fort et durable. C’est d’ailleursce qu’a fait Patrick Tchang, qui dansune lettre au personnel s’est engagésur les axes prioritaires de la DSO.

Des exigences à respecterpar tous

Si cette démarche représente un gain pour le client, elle estmalheureusement très coûteuse en temps et nécessite beaucoupd’énergie. A la DSO, nous évaluonsce travail entre 3 et 5 % de notretemps, ce qui est considérable ; deux cents documents ont été écritsou revus, heureusement nous nepartions pas de rien et il y avait uneréelle volonté de clarifier le rôle de chacun, après la transformationdu Setim en DSO.

La transparence de la démarche,le soutien déterminé de la direction,l’aide de responsables légitimés,comme celle de Michel Leroy, ontpermis d’arriver aujourd’hui àl’audit interne, huitième étape d’un

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De gauche à droite : Philippe Garnier, Brigitte Billaut, Patrick Van Grunderbeeck, Carole Sternicha,François Duquesneet François Bompay.

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PROXIMITÉS

LadémarcheQualitépermet aupersonnelde voir où l’on vaet comment.

ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 35

processus en neuf points.Parmi les acquis de la démarche,

il faut citer l’existence d’un tableaude bord mensuel, où le résultat desprincipaux processus estcommuniqué à tous, d’une revue dedirection tous les six mois et surtoutd’un réel souci de dialogue avec nosprincipaux clients que sont ladirection de la Prévision et ladirection de la Climatologie afin debien comprendre leurs besoins etafin de vérifier qu’ils reçoivent bience qu’ils attendent de la DSO. »

Dans la région Sud-Est, ladémarche Qualité n’a commencéqu’en mars 2002. Yves Bidet enest le chef de projet : « Dès la miseen place du comité de pilotage et la constitution du réseau decorrespondants Qualité, nous avonsrencontré deux types de réactions.

la région, cela lui laisse peu de temps.Concrètement nous nous

appuyons sur vingt-cinq corres-pondants Qualité dans la région, ils ont tous été formés, et nousdisposons déjà de beaucoup dedocuments prêts à être mis en ligne,mais d’importants domainesd’activité n’ont pas encore étéabordés. Certes, tout ne peut pas êtredocumenté, mais il va falloir mettreun sérieux coup de collier si l’on veutarriver à la certification en juin2004. »

Des inquiétudes quant ausens de la démarche, qui sontoubliées depuis longtemps à la direction interrégionaleNord-Est dont le centre météorologique interrégional est déjà certifié. Son directeur,Jacki Pilon, a désormais un autresouci : « Notre certification ISO9001, délivrée par la FAQ pour le seul centre météorologiqueinterrégional Nord-Est, correspon-dait à la version 1994 de la norme.Nous devons maintenant larenouveler en version 2000 tout enétendant la certification à l’ensemblede la région, c’est-à-dire à tous lescentres départementaux et auxstations. Heureusement, cette norme2000 est infiniment pluscompréhensible que la précédente, la Qualité progresse, elle aussi.Donc depuis un an nous nouspréparons avec une intensificationdes revues de direction, qui sont un regard interne à notre service, et des audits “internes”, qui sont un regard extérieur au service, touten étant réalisés par des agents de Météo-France.

Nous espérons aboutir défini-tivement dans les mois qui viennent.Avec le recul de notre premièreexpérience, la certification nemodifie rien au quotidien, le systèmevit et se nourrit de lui-même. Les audits sont des rendez-vous quipermettent de ne pas perdre de vuela rigueur de la démarche. Vue de mon côté, la Qualitéapparaît surtout comme un outilpour mieux diriger, plusrationnellement, de façon plusconstruite et plus lisible pour lepersonnel. Indéniablement, nosclients sont sensibles au fait quenous soyons ISO 9001, mais c’est presque devenu normalpour eux. » ■

Propos recueillis par FKJ

François Duquesne a rejoint l’équipe de la Qualité à Météo-France depuis le début du mois d’août.

Il répond aux questions d’Atmosphériques.

U N N O U V E A U V E N UÀ L A D I R E C T I O N D E L A Q U A L I T É

� Qu’est-ce qui vous a faitchoisir Météo-France après votreformation à l’école des Ponts et Chaussées ?

François Duquesne: J’étais attiré parcet établissement technique et moderneen charge d’une science au cœur debeaucoup de sujets d’actualité, et au-delà, qui se pose des problèmesessentiels à notre société aujourd’hui. J’ai fait mon travail de fin d’études avecGwenaelle Hello, qui avait comme moiété reçue au concours professionnel IPC.Elle m’a parlé de Météo-France avecintelligence et passion, j’ai donc eu enviede rejoindre ce groupe de spécialistes, de chercheurs, qui par bonheur étaitinstallé à Toulouse.

� Pourquoi alors avoir choisi la Qualité ?

Je travaillais à la DDE de Haute-Garonneoù j’étais responsable d’une subdivisionterritoriale urbaine qui regroupait près de soixante personnes. Aussi, si je nepossède pas autant que je le voudrais la culture technique du météo, j’ai unebonne expérience du management. Tout au long de mes treize années de travail, j’ai pu me familiariser avec la Qualité au cours des différentesdémarches inspirées de la norme ISO que

le ministère de l’Equipement a menées.Mais c’est surtout dans mes rapports avecles entreprises certifiées que nous faisionstravailler que j’ai pu apprécier l’importancede la démarche Qualité. Pour toutes cesraisons, il m’a paru intéressant pourMétéo-France comme pour moi-mêmed’arriver avec un regard extérieur pourparticiper à ce grand projet. De plusl’objectif d’aboutir à la fin de l’année 2005représente un certain défi et j’aimetravailler avec une certaine pression.

� Quelles sont vos premièresimpressions ?

J’ai eu un vrai plaisir à rejoindre uneéquipe soudée dans un univers convivial.Météo-France est un établissementrigoureux, parfois peut-être tropperfectionniste, et qui a une volontédéterminée d’avancer. Nous devrions ennous appuyant sur ce perfectionnismeintégrer facilement l’améliorationcontinue, constitutive de la démarcheQualité, et réaliser du « bel ouvrage ».

C’est donc très naturellement enbâtisseur que je rejoins l’équipe de PatrickVan Grunderbeek, nous sommes tous les deux des «voileux », ça tombe bien,nous nous sommes reconnus. ■

Propos recueillispar Germaine Rochas

Les personnes qui ont tout de suitereconnu l’intérêt, voire la nécessité,de mettre à jour la documentation.Être clair sur “qui fait quoi” leur est également apparu comme unedémarche séduisante. Les réticencesles plus fortes sont venues de cellesqui n’ont décelé dans la démarcheQualité qu’un surcroît depaperasserie occupant beaucoup de temps, en particulier au niveaude la hiérarchie intermédiaire. Des personnes qui ont du mal àsituer la Qualité dans lamultiplication de leurs tâches. Il est évident que dans un grosservice, lorsqu’une personne peutêtre RQ quasi à plein temps, leproblème se pose en termesdifférents. Dans notre région Sud-Est, le RQ est aussi responsable de lacoordination opérationnelle de toute

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PROFIL

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PROFIL

J e trouve belle l’idée depréservation d’un livre,comme support deconnaissance, que l’on relie

du passé à l’avenir. Au fur et àmesure de ma pratique, j’aidécouvert qu’il existait plusieursmanières de relier, avec pleind’écoles et autant de techniquesinnovantes. » Ce sont les hasardsde la vie qui ont conduit Marie-Dominique Langen vers sapassion d’aujourd’hui : « Après le décès accidentel de mon mari,technicien météo en Nouvelle-Calédonie, j’avais pour point dechute une maison de famille dansun village médiéval en Bourgogneoù une relieuse avait installé sonatelier. Devenue une amie, elle m’atransmis la passion de son métiertout en m’encourageant à continuer. » Travaillantdésormais à mi-temps, auservice des recettes à la directionfinancière de Météo-France,Marie-Dominique Langenconsacre six heures, chaquesemaine, à suivre divers ateliersparisiens de reliure et de dorure.

« Il existe deux grandescatégories de reliures : les reliurespassées en carton et les emboîtages.La première est celle des anciensrelieurs, où la couture est faite sur “nerfs” – parfois visibles sur les dos– qui sont passés en carton par des entailles. Avec le fil de chanvre, sont apparus les faux nerfs, mais la technique reste la même. La deuxième méthode est apparueau XIXe siècle : le corps d’ouvrage etla couverture ne sont plussolidaires, mais tiennent ensemblepar l’encollage des feuilles degarde. » Servant à mettre le livreen valeur, une reliure doit êtreharmonisée à son contenu, d’oùle choix des papiers de garde enfonction de la qualité du papierdu livre et de la couleur de la toile, ou du cuir, en fonction des illustrations. Une décorationn’est cependant pas obligée : undos en demi-cuir de belle qualitéet un beau papier marbré sur les plats, avec rappel en pages degarde, suffisent souvent. S’il fautdistinguer la reliure courante,généralement entoilée, de lareliure d’art soignée et réservéeaux livres de valeur, les principales étapes restent les mêmes : le débrochage, les réparations, le grecquage, la couture, la passure en carton,

Pas moins de soixante-dix gestes techniques sontnécessaires pour réaliser une reliure, et il faut encore dix ans pour devenir un bon doreur ! Activité de loisir pour beaucoup, c’est un vrai savoir-faire qui requiert force physique, rigueuret méticulosité.Marie-Dominique Langen apprécie cette constance.

Passion cousue main

«

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 37

BLOC-NOTES

L 'histoire du climat de la Terre a été contée dans de trèsnombreux livres surtout depuis

le sommet de la Terre à Rio deJaneiro en 1992, où a été adoptée la Convention cadre des Nationsunies sur le changement climatique,qui a déclenché le processusaboutissant (provisoirement) au protocole de Kyoto. Celle-ci estdifférente des autres en ce quel'auteur, Pascal Acot, n'est nigéophysicien ni climatologiste oupaléoclimatologiste, mais historiendes sciences, philosophe deformation. Le fait de ne pas être, deprès ou de loin, un protagoniste dela recherche sur le climat lui permetune approche et un questionnementdifférents de ceux des physiciens.L'auteur, en particulier, questionneles datations qu'il utilise, ce qui estrarement fait.

Dans la première partie, il nousemmène de la formation de la Terreprimitive, il y a 4,6 milliardsd'années (à plus ou moins vingtmillions d'années près), à la fin de la dernière glaciation. Son récitest à la fois original, en ce sens qu'ilaborde de front les nombreux aspectsde l'apparition de la vie sur Terre etl'évolution du climat, et classiqueparce qu'il aborde les thèmes duparadoxe du soleil faible (à l'originede la vie, le soleil émettait 30 % de rayonnement en moins quemaintenant, cependant latempérature à la surface de la Terreétait très élevée), la fin desdinosaures, etc. Mais aussi l'apparitionde l'homme, sous toutes ses formeset la disparition des mammouths, quiest trop rarement abordée dans leslivres racontant l'histoire du climat.Je n'ai pas trouvé la clé du mystèrede leur disparition, mais j'ai apprisbeaucoup de choses sur lescirconstances de la découverte des premiers cadavres de mammouthsqui émergeaient des glaces les étéschauds. L’auteur zoome sur desacteurs de l'histoire, des phénomènesou des épisodes de la découverte desclimats du passé, ce qui lui permeten rompant la linéarité du récit derendre son livre très vivant. Dans cette première partie, apparaîtaussi la question qui servira de cléde voûte à la deuxième, le climatdétermine-t-il l'histoire ? On peutciter l'exemple (négatif) de la culturemagdalénienne, qui nous a donné les sommets d'un art pariétal à

Lascaux ou Altamira, par exemple,alors qu'elle est apparue au cours dela période la plus froide de laglaciation de würm.

La deuxième partie, intitulée «Leclimat souffle sur l'histoire», illustrela thèse du géographe américainEllsworth Huntington qui, dans« Civilization and Climate » (1915), a défendu, après Montesquieu, l'idéed'un déterminisme de l'histoire par leclimat. Mais Pascal Acot pense plutôtque si le climat a une influence surl'histoire, cette influence n’est quesecondaire. Il en donne de nombreuxexemples, du néolithique auxgrandes catastrophes du XXe siècle.Ainsi il argumente contrel’explication de la néolithisation par le réchauffement du climat, de la décadence de l'empire romainou des invasions barbares par sonrefroidissement. A l'appui de cettedernière absence de lien direct, il cite l'argument d’Emmanuel LeroyLadurie qui a constaté qu'à l'inverseles Vikings ont quitté la Scandinaviemalgré un réchauffement du climat.Le général Hiver a aussi droit à untraitement spécial avec, notamment,les deux campagnes de Russie, cellede Napoléon et celle d'Hitler. Enfin,je citerai l'exemple du Dust Bowl desannées 1930 aux États-Unis, dont lesconséquences ont été popularisées

Histoire du climat

L U P O U R V O U S

l’endossure et la couvrure,sans compter les momentsd’encollage, de séchage et demise en presse. « Chaque étapedoit être exécutée avec le plus grandsoin sinon tout le livre s’en ressent.Il s’agit d’obtenir une couture à bonne tension avec des platsd’équerre, un dos harmonieusementarrondi et une ouverture aisée, des chasses bien réparties, un cuirhabilement paré (dégrossi d’unepartie de sa chair) et des pages de garde bien contrecollées. Quant à la dorure, j’en suis encore à l’apprentissage pour le titrage, le travail aux fleurons et aux fers,mais j’apprécie déjà les décors decuir mosaïqués : on peut réaliser desmosaïques en creux, des bombées ou serties avec des fers à chaud aufroid naturel, à la feuille d’or, etc. »

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Marie-Dominique Langenobserve aussi que parmi les dix-huit mille ouvrages de labibliothèque de Météo-France, si les anciens datant duXVIe siècle ont des reliures enbon état, certains ouvrages plusrécents auraient besoin d’êtreconsolidés : à force demanipulation, ils ont le platrecto arraché et nécessiteraientd’être restaurés.« Malheureusement, la charge de travail de l’atelier de reliure deTrappes ne permet pas de trouver le temps de faire de la restaurationdes ouvrages anciens. C’estdommage pour ce patrimoine quirisque de se détériorer. » ■ ���

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BLOC NOTES

Histoire du climatPascal AcotPerrin, 309 pages, 20 €.

par Steinbeck dans « Les raisins de la colère » ;ce ne sont pas cesévénements météorologiquesqui ont jeté des centainesde milliers d'Okies sur les routes vers la Californie, ce sont les banquiers et les propriétaires terriens.

La troisième partieinterroge le réchauffementclimatique. C'est l'occasionpour l'auteur de brosser unefresque historique quicommence avec Ferdinand IIde Toscane, chez qui sontinventés les premiersinstruments météoro-logiques, pour arriver autroisième rapportd'évaluation de l'IPCC enpassant par tous les grandsnoms de la météorologie etde la climatologie, Halley,Hadley, Agassiz, Milankovic,Humboldt, Walker (Sir Gilbert), Vernadsky,Lorenz (Edward Norton), etc.

Pour conclure, l'auteuraffiche ses préférences : il ne s'est pas intéressé qu'àl'histoire de l'écologie (unde ses livres, paru en 1988,porte ce titre), mais il enconnaît aussi les principeset y adhère. Le livre estcomplété par une annexe sur les divisions géologiquesde la Terre et les glaciationsdu quaternaire, unebibliographie intéressante et un index, qui ne couvretoutefois que les nomspropres. Il faut noter, carc’est hélas rare, que l’auteurcite systématiquement sessources, ce qui fait l’intérêtde sa bibliographie. ■

Michel RochasInspecteur général de l’aviation

civile et de la météorologie

L UP O U R V O U S

Et pourtant ils tournentL'électronique classique

utilise les propriétésélectriques des électrons.Mais ils ont aussi d'autrescaractéristiques physiques,comme le spin, ou rotation,« que l'on peut imaginer commeune minuscule aiguille deboussole portée par l'électron »,explique Albert Fert. Cephysicien, professeur àl'université Paris-Sud etdirecteur scientifique à l'unitémixte de physiqueCNRS/Thales, vient d'êtrerécompensé de la médailled'or du CNRS pour sesrecherches dans ce domaine,et notamment sa découverteen 1988 de la « magnéto-résistance géante », ou GMR.Depuis ses travaux, le spindes électrons est utilisé dansun nouveau domaine del'électronique auxapplications importantes etbaptisée « spintronique ».Grâce à elle, les voiturespeuvent être munie decapteurs qui les rendent plussûres, les disques durs de nosordinateurs ont vu leurdensité de stockage croître de 120 % par an entre 1998et 2002. Elle permettra aussi

très prochainement, en 2004ou 2005, la fabrication demémoires non volatilesrapides, fiables et de hautecapacité. Bref, un avenirfécond pour ce qui commençaen 1988 par un article desPhysical review letters et adepuis été cité 2 500 fois.Communiqué de presse duCNRS, 1er octobre 2003, reprisdans de nombreux journaux.

Les poulets préfèrent les blondes

Chaque année, les « Annales des recherchesimprobables » décernent encollaboration avec plusieursassociations de Harvard les« Ig Nobel ». Les critèresd'obtention : avoir réalisé untravail qui « a fait rire puisdonné à penser », ou qui « ne peut pas ou ne devraitpas être reproduit ». Pour la treizième édition, on citeraEdward A. Murphy et al. pour la formulation de lacélèbre loi qui porte son nom– s’il existe plusieurs façonsde faire quelque chose et quel'une d'entre elles mène à lacatastrophe, alors quelqu'unchoisira cette solution. On retiendra aussi une

recherche montrant quel'hippocampe du cerveau des chauffeur s de taxislondoniens est plusdéveloppé que la normale.Retenons une autre sur les travers de la vie comme le nombre de jeunes gensportant casquette à l’envers,le nombre de clients desupermarché passant à unecaisse rapide avec tropd’articles. Citons aussi ce groupe de scientifiques del'université de Stockholmpour leur travail prouvantque les poulets, comme leshumains, préfèrent les gensbeaux. Enfin le découvreur du premier cas de nécrophiliehomosexuelle chez le canarda aussi été honoré. Pour l'instant, la météo n'apas été récompensée…http://www.improbable.com/repris par quantité dejournaux

Revue de presse

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Droit de réponse… aux deux premières phrases de l’éditorial du n°19 d’Atmosphériques, juillet 2003.

L’importance des interactions entre l’océan et l’atmosphère dont la compréhension estindispensable à la météorologie n’avait pas échappé aux membres du comité d’évaluation dela recherche lors de leurs travaux réalisés en 1997 sur commande du ministère de l’Educationnationale, de la Recherche et de la Technologie. Cependant, il est important de préciser quecelle-ci avait pour objectif d’optimiser l’utilisation de la flotte des navires océanographiques.Les évaluateurs ont estimé que la pertinence de leurs études devait les entraîner à examinerla composition des programmes de recherche nécessitant l’usage des navires, des engins et deleurs équipements scientifiques et les procédures de sélection pour accéder à un potentielnécessairement restreint de moyens à la mer lourds et coûteux. C’est ainsi qu’ils ont euconnaissance des recherches en océanographie physique portant sur l’océan et l’atmosphèreet des perspectives à moyen terme concernant les grands projets internationaux où étaientimpliquées les équipes françaises y compris celles de Météo-France*.

Le délai de quatre mois (septembre 1997 - janvier 1998) dont ont disposé les évaluateurs etleurs experts, en tout quatre personnes dont une à temps plein et trois à temps très partiel, n’apas permis de dépasser ce cadre expliquant ainsi que la météorologie paraissait au premierabord avoir été négligée mais cette remarque pourrait aussi être faite pour d’autres discipli-nes.

Michel QuatreCoordonateur du groupe de travail d’évaluation en 1997 de la flotte océanographique française

* Le rapport a été volontairement concis pour mettre en relief l’avis du comité national d’évaluation de la recher-che, aussi la desciption des programmes a fait l’objet d’une annexe détaillée où Météo-France est souvent men-tionnée (cf. pages 81, 83, 86).

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ATMOSPHÉRIQUES Octobre 2003 39

N é à Nîmes en 1913, HenriLacombe poursuit des étudesbrillantes qui le mènent à

Polytechnique. Il en sort à vingt et un ans, et, muni de ce viatique, HenriLacombe choisit une voie médiane,celle des ingénieurs hydrographes de la Marine, devenant ainsi le quatre-vingt-dixième ingénieur d’un corpscréé en 1814; il entre au servicehydrographique de la Marine, dont la nouvelle appellation est le SHOM(Service hydrographique etocéanographique de la Marine).

Cependant, l’hydrographie, dansson acception stricte, ne satisfait pasHenri Lacombe qui, dès l’immédiateavant-guerre, s’est tourné versl’océanographie physique. Aussi, dès la fin de la guerre 39-45, il s’engagetoujours plus en avant dans cette voie.C’est dans ces conditions et dans cetesprit qu’Henri Lacombe, secondé parle professeur Paul Tchernia et sous la férule d’André Gougenheim, aiguisele fer de lance que forme le comitéd’océanographie et d’études des côtes,prélude à un développementsignificatif des sciences de la mer de notre pays.

En 1955, Henri Lacombe, ingénieurhydrographe en chef, quitte alors le service hydrographique, tout enconservant avec lui des relationssuffisamment étroites pour se voirconfier la toute nouvelle chaired’océanographie physique du Muséumnational d’histoire naturelle. Il trouverapidement des aides nécessaires pourmettre sur pied ce qui va devenir, au fil des années, un laboratoire réputéoù servent des équipes de chercheursregroupés en quatre entités quitraduisent les orientations:« circulation générale et Méditerranée

occidentale», « recherche théorique»,« turbulence et diffusion» et« prévision océanique».

La réputation du personnage faitque son audience s’étendra versnombre de milieux universitaires, tanten France qu’à l’étranger, notammenten Espagne et au Moyen-Orient. On le trouvera même examinateur à l’université de Southampton où les Britanniques voient en lui nonseulement un savant éminent mais unmarin longuement rompu à la mer.

La bible de l’océanographieLongtemps la « bible» de l’étudiant

sera le célébrissime « Coursd’océanographie physique» publié en1965, transcription du cours dispensénaguère par l’auteur de l’Ecoled’application du servicehydrographique. Cet ouvrage est suivide deux autres, et dans lesquels unelarge part est réservée à l’action del’atmosphère sur la thermodynamiqueocéanique « Les énergies de la mer», en1968, et « Les mouvements de la mer»,en 1971.

Au début des années 1960, le duoLacombe-Tchernia va mener ses étudessur la circulation en Méditerranée,elles leur permettent de mettre enévidence la formation des eauxprofondes, moteur de la circulationthermohaline. A la même époque,Henri Lacombe multiplie les contactsavec la météorologie nationale, et c’estavec Jean Bessemoulin, directeur de la météorologie, qu’il signe l’acte de naissance de ce qu’il convientd’appeler la « météo-océanographiefrançaise». C’est donc au coude à coude qu’océanographes et météorologistes vont mener les

campagnes à la mer.Au plan international, président

de la Commission océanographiqueintergouvernementale de l’Unesco duComité d’océanographie physique et de la Commission internationalepour l’Exploration scientifique de laMéditerranée, en France au carrefourdes sciences, il participe aussi auxactivités d’un grand nombred’organismes comme la DGRST, leConseil supérieur de la météorologie,etc. Il participera aussi à la création du Comexo, structure chargée de promouvoir l’océanographie, quisous son impulsion créera le Cnexo qui deviendra ensuite l’Ifremer,

Il a su transmettre à bien desgénérations d’étudiants la passion desprofondeurs alliée à celle del’atmosphère. Et sa longue carrière aété reconnue: en 1973, Henri Lacombeest élu à l’Académie des sciences. Puis, trois ans plus tard, il entre àl’Académie de marine, où, pendant dix-sept années, il deviendra l’une des chevilles ouvrières de la sectionNavigation et océanologie. » ■

Extraits de l’hommagerendu à Henri Lacombe

par Jacques Darchen

I L Y A 9 0 A N S

Henri Lacombe père de l’océanographie française

En grand enseignant, Henri Lacombe,conscient de l’importance du couplageocéan-atmosphère a transmis à ses élè-ves, dont Michel Crépon, Jean-ClaudeGascard et Pascale Delécluze, sa vision.Au Lodyc, laboratoire d’océanographiedynamique et de climatologie, ces der-niers poursuivent aujourd’hui desrecherches sur l’océan et l’atmosphère àl’aide de l’outil formidable que consti-tue l’océanographie satellitaire coupléeà la modélisation.

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D’un clic, vous pourrez connaître● La vitesse de la plus forte rafale de vent, hier, à la pointe du Raz.

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[températures] [précipitations] [vent] [ensoleillement] [pression] [nébulosité]

[orage] [brouillard] [neige] [gel] [valeurs records] [valeurs moyennes]…