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LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.– RECHERCHE CELLULES GRÄTZEL, L'AVENIR DU SOLAIRE ÉCOLOGIE UNE MAISON TROPICALE À FRUTIGEN RENDEZ VOTRE HABITATION PLUS PERFORMANTE! EFFICIENCE 21 ÉNERGIE INTERVIEW STÉPHANE FUCHS, BIOLOGISTE DE L’HABITAT

Efficience21 - N°1 (2011)

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DESCRIPTION

Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’ef- ficience énergétique. Rédigé en étroite collaboration avec des spécialistes du domaine et basé sur des actions concrètes, cette publication est destinée en premier lieu aux actuels et futurs pro- priétaires désirant un habitat efficient, ainsi qu’à toute personne sensible à cette thématique.

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Page 1: Efficience21 - N°1 (2011)

LE MAGA ZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

RECHERCHECELLULES GRÄTZEL,L'AVENIR DU SOLAIRE

ÉCOLOGIEUNE MAISON TROPICALEÀ FRUTIGEN

RENDEZ VOTRE HABITATIONPLUS PERFORMANTE!

EFFICIENCE 21ÉN

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INTERVIEWSTÉPHANE FUCHS,BIOLOGISTE DE L’HABITAT

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LE MAGA ZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

RECHERCHECELLULES GRÄTZEL,L'AVENIR DU SOLAIRE

ÉCOLOGIEUNE MAISON TROPICALEÀ FRUTIGEN

RENDEZ VOTRE HABITATIONPLUS PERFORMANTE!

EFFICIENCE 21

ÉNER

GIE

INTERVIEWSTÉPHANE FUCHS,BIOLOGISTE DE L’HABITAT

Inédit Publications SAAv. Dapples 7, Case postale 900CH-1001 LausanneE-mail: [email protected]

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’e!cience énergétique, il paraîtquatre fois par an.Tirage 35000 exemplaires

RÉDACTIONRédacteur en chef"ierry [email protected]édactrices Sylvie Ulmann, Ludmila GlisovicConception graphique Secteur B - Vincent Freccia,LausannePhotographe Vanina MoreillonRetouche photo Floriane VeyaCorrecteur Yvan Bigler

MARKETINGChef de projet: Quentin [email protected]

PUBLICITÉSandra Reinhard 021 695 95 [email protected] Bornand 021 695 95 [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 [email protected]

SOCIÉTÉ ÉDITRICEGassmann SA, Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPRESSIONSwissprinters Lausanne SAChemin du Closel 5, 1020 Renens

ÉDITOIMPRESSUM

L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE, UN CHAMP D’INVESTIGATION PASSIONNANT

Avec la fin du nucléaire annoncée pour 2034, le temps est venu de mettre les réelles questions sur la table. Comment allons-nous réussir à remplacer une source d’énergie qui assure actuelle-

ment 40% de nos besoins? Comment allons-nous juguler la hausse constante de notre consomma-tion d’énergie de près de 4% par année? Par quels moyens allons-nous augmenter notre production de nouvelles énergies renouvelables qui ne dépasse pas les 2% à l’heure actuelle? Le désastre de Fukushima a accéléré la réflexion nécessaire afin de trouver les réponses à toutes ces questions.

Ce défi majeur a cela de passionnant qu’il va mobi-liser tous les acteurs de notre société. Les particu-liers d’abord, car ils seront inéluctablement appelés à modifier leurs habitudes de consommation, revoir l’isolation de leur maison, changer leur système de chauffage, repenser leur mobilité. Les chercheurs seront bien sûr mobilisés en première ligne pour in-venter les sources d’énergie de demain. L’industrie, quant à elle, devra remettre la consommation d’éner-gie au cœur de la stratégie de l’entreprise. Enfin, les politiciens seront chargés de trouver des solutions nécessaires à l’assouplissement des lourdeurs ad-ministratives et à la levée des entraves qui freinent encore trop souvent la mise en place de nouvelles initiatives énergétiques.

Cette problématique nous a semblé suffisamment vaste et passionnante pour justifier la création de ce nouveau magazine «Efficience 21» que vous tenez entre les mains. Avec quatre numéros par année, nous

nous donnons pour mission de vous faire suivre l’ac-tualité de ce secteur avec un focus particulier sur la Suisse romande qui ne manque d’idées pour relever le défi énergétique de 2034. A travers des interviews, des portraits, des dossiers, des enquêtes, des ana-lyses, ce magazine fourmillera d’informations utiles sur le domaine, couplées à des conseils pratiques pour améliorer l’efficience énergétique au quotidien.

Dans ce premier numéro, retrouvez notre dossier sur l’amélioration du bilan énergétique de votre ha-bitation, découvrez les nouvelles cellules Grätzel développées à l’EPFL qui pourraient révolutionner, à terme, l’énergie solaire. Ou plongez-vous dans les réflexions de Stéphane Fuchs, biologiste de l’habi-tat dont le discours anticipe clairement l’habitat de demain.

En vous souhaitant bonne lecture, je me réjouis déjà de vous retrouver dans notre prochain numéro prévu pour fin février.

ABONNEZ-VOUS! Fr. 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de di!érentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants: Mail: [email protected] | Fax: 021 695 95 50Adresse: Efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1006 Lausanne.

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THIERRY VIALRÉDACTEUR EN CHEF

Lisez également«E"cience 21» sur

votre iPad

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4 | EFF IC IENCE 21 | AU TO M N E-H IVER 2011

SOMMAIRENo 1 | AUTOMNE - HIVER 2011

NEWS 06-14TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EFFICIENCE

ÉNERGÉTIQUE

06 La transparence vue par Samsung06 Pose des panneaux solaires facilitée 06 Baisse du prix de l'électricité08 Des centrales et des hommes08 Ressources bioénergétiques08 Télévision sans fil08 Stop au nucléaire en 2012 09 A9, autouroute du soleil09 Haute couture solaire1 0 Photovoltaïque XXL1 0 Cadastre solaire à Neuchâtel1 2 Flottes plus vertes1 2 Eglise solaire1 2 PlanetSolar a un an1 2 Augmenter la capacité des barrages1 3 Pour des Ecovacances1 3 Frigo «Energiphobe»1 4 Mühleberg14 "ermographies subventionnées

INTERVIEW 16-19STÉPHANE FUCHS, BIOLOGISTE

DE L’HABITAT

DOSSIER 22-32RENDEZ VOTRE HABITATION

PLUS PERFORMANTE!

22 Comment faire le bon choix?25 PAC ou photovoltaïque?27 Pompe à chaleur, la panacée?28 Tout feu, tout flamme30 100% propre grâce au soleil3 1 Mazout et gaz, pas très verts

ACTUEL 33-43LES BONNES IDÉES POUR RÉDUIRE

SON EMPREINTE ÉNERGÉTIQUE

33 Parc solaire de EPFL35 Tropenhaus 38 Cellules Grätzel 42 Check-Up

CHECK-UPOPTEZ POUR UNE MAISON PLUS

EFFICIENTE

MOBILITÉ 44-47L'ÉVOLUTION ÉNERGÉTIQUE DANS

LE DOMAINE DES TRANSPORTS

44 Roulez fourmis44 Recharge rapide44 Bougies Laser44 Smart Forvision45 Un OVNI solaire45 Des batteries en hiver45 Verte chez Mazda45 Des recharges à induction46 Premier train solaire en Belgique46 Guide de l'écomobilité47 Votre bilan écologique en un clic47 1 milliard de voiture sur terre

ÉVASION 48-49ÉVADEZ-VOUS AVEC LES CFF

AU PAPILIORAMA

AGENDA 50LES RENDEZ-VOUS ÉNERGÉTIQUES

À NE PAS MANQUER

INTERVIEWSTÉPHANE FUCHS, BIOLOGISTE

DE L’HABITAT

DOSSIERRENDEZ VOTRE HABITATION

PLUS PERFORMANTE!

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AU TO M N E-H IVER 2011 | EFF IC IEN CE 21 | 5

!"#$%&'(")"*%)($%+&,-"*-.#/%0(1*%1$%2131*%,14"$#156

CHOISIR DES AMPOULES BASSE CONSOMMATION : C’EST ÉCONOMISER DE L’ARGENT ET PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT. VOUS RÉDUISEZ DE MOITIÉ LA PART DE VOTRE CONSOM-MATION LIÉE À L’ÉCLAIRAGE.

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6 | EFF IC IENCE 21 | AU TO M N E-H IVER 2011

EN BREF

LA TRANSPARENCE VUEPAR SAMSUNG

La compagnie coréenne a fabri-qué l’inimaginable. Elle est la première à avoir créé des écrans LCD de 22’’ et de 46’’ ainsi que des lap tops transparents. Allumés, ces appareils ont un taux de transparence de 20%, on aperçoit ainsi tout ce qui se passe derrière l’écran avec une excellente vision de ce qui y est affiché. Eteints, ils deviennent vitres. Le rétro-éclairage est assuré par des LED placées sur les quatre côtés. En utilisant la lumière naturelle au détriment des dispositifs de rétro-éclairage habituels, la consommation d’électricité est réduite drastiquement. Pour avoir en main cette magie, il va falloir attendre. Pour l’instant, ils ne sont pas destinés au grand public. LuG

POSE DES PANNEAUX SOLAIRES FACILITÉELe Conseil national a donné un sérieux coup de pouce, lors de la session d’automne, aux éner-gies renouvelables, en votant à 109 voix contre 66 de ne plus soumettre à autorisation la pose d’installations photovoltaïques ou thermiques sur les toits. Pour échapper à l’autorisation, les panneaux ne devront pas dépasser le faîte, la base et le côté du toit et ne pas mesurer plus de 20cm d’épaisseur. De son côté, le Conseil des Etats a adopté une série de motions qui favorisent les projets solaires candidats à la rétribution au prix coûtant, la Confédération s’engageant à racheter l’énergie renouvelable à un tarif préféren-tiel pendant vingt ans. !V

NEWSLE PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ À LA BAISSE

En moyenne 2% de moins sur les factures pour une majoritéde ménages suisses

ÉNERGIE

Karin Devalte, porte-parole de Romande En-ergie, le dit clairement, «nos clients, ménages et entreprises, bénéficieront d’une baisse moyenne de leur tarif de 4,5%. D’autre part, le prix de l’éco-énergie solaire affichera une baisse allant jusqu’à 30%. Ces réductions sont rendues possibles grâce à la gestion toujours plus efficiente du réseau électrique et à la maîtrise des charges.»Henri Jansen, adjoint à la direction des Ser-vices industriels de Lausanne (SiL), va dans le même sens, «nos tarifs vont baisser en 2012. En fonction du type d’abonnement choisi, les réductions seront de l’ordre de 4,5%, soit une baisse, hors TVA, de 1,07ct/kWh.» Depuis 2009, le prix de l’électricité est dé-composé en quatre tranches. L’un des facteurs pris en compte est le tarif d’utilisation du ré-seau, soit le transport de l’électricité qui inclut les coûts de fonctionnement et de maintien du réseau. La deuxième tranche concerne le prix de l’énergie électrique et sur l’ensemble de la Suisse les montants augmentent de 1%. Cependant, ce taux dépend du type de four-nisseur. Les tarifs fluctuent si ce dernier a ses propres centrales électriques et s’il est, par conséquent, producteur ou s’il achète l’élec-tricité à une entreprise tierce. Dans le cas où le courant est acheté à l’étranger, la faiblesse de l’euro devrait être répercutée sur les factures

des clients. «C’est grâce à ce secteur que nous avons pu diminuer nos tarifs », explique Henri Jansen.Par ailleurs, les deux entreprises romandes reporteront intégralement sur leurs grilles tarifaires 2012 la baisse de 0,31ct/kWh, im-posée par l’Elcom1 à Swissgrid2, sur l’énergie de réglage et le timbre de transport THT qui compose la troisième tranche.Dans le coût de l’énergie, on ajoute encore en quatrième position les taxes et redevances dues aux collectivités publiques communales et cantonales qui couvrent, par exemple, les redevances de concessions ou les taxes éner-gétiques. La redevance fédérale est collectée en soutien aux énergies renouvelables, telles la rétribution à prix coûtant du courant injecté dans le réseau et la protection des eaux et des poissons. On sait d’ores et déjà que les taxes fédérales ne seront pas augmentées. En ce qui concerne les cantons et les communes, il faudra voir au cas par cas. Quant à savoir si cette tendance à la baisse va continuer dans les années à venir, nul ne le sait. LuG

1 L’Elcom est l’autorité fédérale indépendante de régu- lation dans le domaine de l’électricité.2 Swissgrid gère le réseau national à très haute tension, se charge de la régulation du sytème et traite la rétri- bution à prix coûtant du courant vert injecté.

LES FOURNISSEURSD’ÉLECTRICITÉVAUDOIS BAISSENTLEURS TARIFS

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UNE TÉLÉVISION SANS FIL À LA PATTE

VERS UN STOP EN 2012 EN SUISSE

L’électricité voyage désormais grâce aux champs magnétiques, les images et le son par WHDI, une technologie proche du WIFI

Les deux Chambres sont d’accord mais tout n’est pas fini

TECHNOLOGIE

NUCLÉAIRE

Lors de la session d’automne, le Conseil des Etats s’est rallié à l’avis du Conseil national en mettant fin au nucléaire par 30 voix contre 8. Désormais, aucune autorisation générale ne sera accordée pour la construction de cen-trales nucléaires. Pour convaincre quelques libéraux et UDC de voter dans ce sens, une phrase stipulant qu’il n’y aurait pas d’interdic-tion technologique a été nécessaire. Le Conseil national devra à son tour ratifier l’adjonction de

cette phrase en décembre. Le Forum nucléaire ne compte pas en rester là et désire que la population soit consultée. Si l’on y ajoute les initiatives cleantech en faveur des énergies re-nouvelables des socialistes et celle à venir des Verts pour la sortie du nucléaire, le feuilleton n’est de loin pas terminé. D’autant plus que le Conseil fédéral devra soumettre en 2012 aux Chambres un cadre légal pour déterminer la nouvelle politique énergétique suisse. !v

Bientôt commercialisé en Chine, un nouveau téléviseur permettra d’installer un appareil et de le déplacer dans une pièce sans se prendre les pieds dans des câbles. En effet, le dernier téléviseur Haier fonctionne sans fil. D’un côté, on a un écran LED Full HD de 55 pouces et de l’autre un boîtier connecté au secteur élec-trique et à diverses sources de programmes comme la TNT, l’ADSL.Le boîtier transmet à distance le courant élec-trique et les programmes. Les images et le son sont envoyés grâce au protocole radio WHDI (Wireless Home Digital Interface). Le boîtier contient une bobine qui émet un champ ma-

gnétique. Le téléviseur intègre un récepteur qui convertit le champ magnétique en électri-cité, comme il capterait un programme radio. La toute première fois que l’on a observé une transmission d’électricité sans fil remonte à 1836, mais il aura fallu attendre 2006 pour que le Massachusetts Institute of Technology (MIT) trouve le moyen de transférer de l’électricité en évitant les rayons nocifs. Pour l’instant, l’Europe vérifie si le niveau de rayonnement électromagnétique de cette TV est conforme aux normes en vigueur. Cet ap-pareil devrait arriver sur le marché européen en 2012. LuG

EN BREF

DES CENTRALESET DES HOMMES

On a établi la «zone d’exclusion» autour de Fukushima et la «zone interdite» autour de Tchernobyl à 30 km. Si on prend cette distance, on compte actuellement près de 100 millions de personnes vivant à moins de 30 km d’un réacteur nucléaire. Sur 211 centrales recensées à travers le monde, 21 d’entre elles – dont une en Suisse à Beznau – ont au minimum un million d’habitants vivant dans ce périmètre. Reste une inconnue de taille: on ignore la distance réelle à laquelle une catastrophe nucléaire a un impact sur les po-pulations. Ainsi, si on augmente le rayon de sécurité à 75 km, le nombre de personnes touchées explose. LuG

RESSOURCES BIOÉNERGÉTIQUESAprès avoir passé au crible pas moins de 164 scénarios de développement des énergies renouvelables – biomasse, solaire, géothermie, hydraulique, énergie marine, éolien, des ex-perts estiment que 27 à 77% des besoins en énergie de la planète pourraient être couverts grâce à elles d’ici à 2050. Actuellement, nous atteignons à peine les 13%. Ces énergies propres favorise-raient l’accès à l’énergie pour les plus pauvres et réduiraient d’un tiers les émissions de gaz à effet de serre. LuG

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EN BREFc’est le prix en milliards de francs que devra payer l’Allemagne pour sortir du nucléaire comme elle l’a décidé en mai. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra éteindre 17 centrales.

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300 C’est le prix, en milliards de francs, que devra payer l’Allemagne pour sortir du nucléaire comme elle l’a décidé en mai. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra éteindre 17 centrales.

Laurent Jospin, patron de Servipier, avait fait un pas dans cette direction: son entreprise réalisait déjà des parkings photovoltaïques. «A partir du moment où nous équipions les endroits où les voitures ne roulent pas, il nous a paru logique de passer à ceux où elles rou-lent», résume-t-il. D’après ses calculs, couvrir 750km d’auto-route de panneaux solaires permettrait de produire l’équivalent d’une grande centrale nucléaire. Coût de l’opération: 12 à 15 mil-liards. Sachant que construire une nouvelle centrale reviendrait à 10 milliards, l’expé-rience paraît en effet tentante. Et de pour-

suivre: «Nous n’avons pas inventé de techno-logie révolutionnaire. Nous amenons différents métiers à se combiner: un fabricant de struc-tures métalliques, un architecte pour intégrer les cellules de façon optimale, et notre sa-voir-faire en matière d’installations photovol-taïques.» Pour sa part, il serait prêt à démarrer un pro-jet d’ici à la fin de l’année. Mais il ne se fait guère d’illusions: une telle entreprise ne man-quera pas de soulever des oppositions qui pourraient remonter jusqu’au Tribunal fédé-ral. Et pour les lever, il faudra environ cinq ans de patience... SUn

A9, AUTOROUTE DU SOLEILProduire de l’électricité en installant des panneaux photovol-taïques sur les autoroutes... simple? Encore fallait-il y penser

INNOVATION

HAUTE COUTURE SOLAIREArchitectes, urbanistes et constru cteurs peuvent dé-sormais créer des modules pho tovoltaïques sur mesure. Ils ont la possibilité d’en choisir la forme, la taille et l’aspect via un outil en ligne gratuit, le «Solar-module-Designer», également disponible en application iPad. Voilà qui devrait définitivement enterrer l’idée que les modules solaires sont une catastrophe architecturale à cause de leur manque de flexibilité! SUn

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MISE EN PLACE D’UN CADASTRE SOLAIRETous les propriétaires immobiliers de la ville pourront désormais

évaluer le potentiel solaire de leur toit

NEUCHÂTEL

EN BREF

PHOTOVOLTAÏQUE XXLLa plus importante centrale so-laire allemande d’une puissance de 70 MW développée par GP Joule s’étendra sur 152 hectares dans le sud du Brandebourg en Allemagne. Quelque 306000 modules photovoltaïques ont déjà été posés dans 4 champs situés dans une ancienne mine de lignite. Cette géante devrait alimenter 17500 foyers en tout. L’allemand E.ON construira deux installations en Italie, dont l’une sera la plus importante édifiée par l’entreprise à ce jour avec 17,88 MW. Cette centrale ainsi que sa cousine sortiront de terre au nord-ouest de la Sar-daigne tout près d’une centrale à charbon appartenant également à E.ON. Ces deux nouvelles venues produiront suffisamment d’électricité pour satisfaire la demande moyenne annuelle d’environ 20000 foyers. SUn

La ville de Neuchâtel a mis en place un ca-dastre solaire dans le but de remédier à la faible valorisation ambiante du solaire pho-tovoltaïque. Le but de cette opération vise à offrir au public un outil d’information compré-hensible pour évaluer les capacités d’accueil de panneaux solaires sur les toits de la ville. Réalisé en collaboration étroite entre l’entre-prise zurichoise bsf-swissphoto, le Service de géomatique et le registre foncier du can-ton de Neuchâtel, ce nouveau cadastre solaire sera bientôt consultable par tous sur internet. Tous les propriétaires d’immeubles ou de maisons individuelles pourront ainsi évaluer

la possibilité de mettre ou non des panneaux sur le toit de leur objet immobilier. Dans le même ordre d’idée, MétéoSuisse annonçait en juin dernier la mise au point de cartes per-mettant de montrer l’ensoleillement de tous les endroits du pays en utilisant les données de satellites de dernière génération. Ainsi, chacun peut se renseigner sur l’énergie so-laire disponible chez lui avec une résolution de deux kilomètres. Ces cartes peuvent montrer l’ensoleillement à partir de 2004 sur une base annuelle, men-suelle, journalière et même de quinze mi-nutes. !v

NEWS

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12 | EFF IC IENCE 21 | AU TO M N E-H IVER 2011

AUGMENTER LA CAPACITÉ DES BARRAGESSwisscleantech ouvre le débat sur le rehaussement

et l’optimisation des barrages existants

ÉCOLOGIE

EN BREF

«L’objectif est l’optimisation de barrages déjà existants tout en valorisant leurs potentiels, ex-plique Christian Zeyer de l’association écono-mique Swisscleantech. Notre but est d’ajouter une valeur écologique aux installations exis-tantes. Nous allons débattre à ce sujet prochai-nement lors d’une table ronde.»

E21 Quels seront les acteurs de ces débats?CZ Des producteurs de courant, l’administra-tion, des spécialistes en hydroélectricité et en biodiversité et des ONG.

Le rehaussement des barrages est-il une solution pour produire plus d’électricité?Chaque projet doit être évalué avec objectivité. Chaque cas est particulier et le rehaussement d’un barrage devrait probablement entraîner le renoncement à la construction de nouvelles petites centrales hydrauliques.

Dans une société qui consomme toujours plus d’énergie, augmenter la taille de quel-ques barrages est-il suffisant?

L’approvisionnement en énergie est un puzzle complexe qui comprend beaucoup d’élé-ments. Il est important d’utiliser au mieux les installations hydroélectriques déjà existantes afin de réaliser, globalement, un gain pour la biodiversité.

Le rehaussement de certains barrages amènerait des compensations financières. Permettront-elles de venir à bout de cer-taines réticences ?Les compensations financières seront investies directement dans la revalorisation d’une région et de sa situation écologique. LuG

NEWSFLOTTES PLUS VERTESUn rapport de la branche ser-vice transport de GE Capital démontre que, sur les principaux marchés européens, les nou-velles flottes d’entreprise ont réduit de 7,2% leurs émissions de CO2 entre 2008 et 2010. Extrapolés sur les onze marchés étudiés, ces résultats indiquent que les émissions industrielles ont reculé de plus de 1,28 million de tonnes de CO2 en trois ans, soit l’équivalent de la consom-mation annuelle en énergie de 354 000 appartements de trois pièces. SUn

ÉGLISE SOLAIREAprès six mois d’exploitation, les tuiles solaires équipant l’église de Manspach dans le Bas-Rhin ont largement dépassé les esti-mations initiales. Entre janvier et juillet derniers, elles ont produit 24000 kWh contre 30000 kWh prévus sur un an. En mal de réno-vation, les habitants de cette ville avaient opté pour une solution alliant performance énergétique et respect du bâtiment, de style gothique. 500 tuiles photovol-taïques étaient ainsi venues rem-placer les ardoises en amiante et en ciment. SUn

PLANETSOLAR A 1 ANLe catamaran suisse PlanetSolar a fêté un an de navigation le 27 septembre dernier. Parti de Monaco, il a atteint Singapour où il s’est offert un repos mérité de deux semaines pour bichonner ses 38000 cellules photovol-taïques, avant de boucler le der-nier quart de tour du monde qui lui manque pour rejoindre son point de départ en 2012. !v

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PLUSIEURS BARRAGES SUISSES ONT UN POTEN-TIEL DE REHAUSSEMENT IMPORTANT.

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AU TO M N E-H IVER 2011 | EFF IC IENCE 21 | 13

EN BREF

FRIGO #ÉNERGIPHOBE$Enfin! L’un des gros consom-mateurs d’énergie de nos mai-sons a trouvé son maître. Il vient de Corée et il s’appelle LG. Le fabricant a mis sur le marché le premier frigo de classe A+++. Ce combiné Total No Frost GCD-6238AC consomme 60% d’électricité en moins que ses

homologues du groupe A.Le compresseur a été modifié en profondeur et est capable de moduler sa puis-sance. En hiver, il peut fonction-ner à 50% de sa puissance, faisant ainsi chuter encore sa consommation d’électricité. LuG

c’est le prix en milliards de francs que devra payer l’Allemagne pour sortir du nucléaire comme elle l’a décidé en mai. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra éteindre 17 centrales.

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POUR DES ÉCOVACANCESEn Suisse, la moitié des trajets en voiture est effectuée pour les

loisirs, non pas pour se rendre au boulot

C’est le constat qu’a fait l’Association trans-ports et environnement (ATE). Pour inciter les Helvètes à préférer la mobilité douce, elle a décidé de créer un guide recensant 14 desti-nations touristiques. Celles-ci y sont évaluées en fonction de leur accessibilité en transports publics, des possibilités de se déplacer dans la région et de la qualité des infos disponible pour un séjour sans automobile. Un classement unique en son genre, qui devrait vous permettre de choisir votre lieu de vacances en fonction de critères liés à la mobilité durable. En tête des stations les plus écocompatibles, les deux piétonnes que sont

Zermatt et Saas Fee. Et au niveau des points recelant le plus grand potentiel d’amélio-ration, le transport des bagages, souvent inexistant ou presque, arrive au sommet du podium. Autrement dit, si vous souhaitez vous aérer sans prendre votre voiture, ne partez pas trop chargés! Les sites internet des sta-tions ainsi que les réseaux de bus locaux reçoivent également la mention «peut mieux faire». SUn

Le guide peut être téléchargé gratuitement sur www.ate.ch/fr/voyages/guide-ecomobilite.html

LOISIRS

c’est le prix en milliards de francs que devra payer l’Allemagne pour sortir du nucléaire comme elle l’a décidé en mai. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra éteindre 17 centrales.

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HIF

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36 C’est en milliards le nombre d’animaux d’élevage quela Terre devra entretenir en 2050 pour nourrir ses9 milliards d’habitants. Attention au rejet de méthane qui participe à la destruction de la couche d'ozonne !

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THERMOGRAPHIES SUBVENTIONNÉESALLAMAN

EN BREF

Les autorités locales d’Allaman ont proposé à tous les propriétaires privés de la commune une thermographie de leur maison pour un tiers seulement des frais normaux d’une telle analyse, la commune se chargeant de régler les deux autres tiers de la note. Cette initiative a rencontré un écho favorable puisque 40% des propriétaires ont accepté de faire passer leur bâtiment sous la loupe des spécialistes. Il faut dire que ce genre d’analyse n’a rien d’anecdotique puisqu’une maison mal isolée peut perdre jusqu’à 60% de l’énergie de chauf-fage utilisée. Il faut savoir que 40% de l’éner-gie utilisée en Suisse est dédiée au chauffage

des bâtiments et de l’eau, ce qui représente une facture globale de 10 milliards de francs chaque année. Cité dans le journal La Côte du 6 octobre dernier, Ernest Zwald, patron de la société Atiba à Chigny, analyse l’attrait de la thermographie dans les communes de la Côte. «Aujourd’hui, nous assistons à l’émergence d’une clientèle qui a envie de faire quelque chose de positif pour la planète.» C’est aussi l'occasion de réaliser des économies à moyen terme en profitant des subventions pour l’amé-lioration de l’efficience énergétique de sa mai-son tout en baissant de manière significative sa facture annuelle. !V

NEWSMÜHLEBERGLe Département fédéral de l’en-vironnement, des transports, de l’énergie et de la communication rejette les deux requêtes de riverains de la centrale nucléaire de Mühleberg. La première de-mandait le retrait pur et simple de l’autorisation d’exploitation illimitée accordée fin 2009 à FMB. La deuxième demandait de déterminer la procédure appli-cable concernant les mesures de modernisation annoncées pour assurer le refroidissement de la centrale par les eaux de l’Aar. !V

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La commune de la Côte a proposé à tous les propriétaires une analyse thermique de leur bâtiment pour 30% du prix.

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DÉDIÉESAU LÉMAN!

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STÉPHANE FUCHS

!UN HABITAT ÉCONOME EN ÉNERGIE N’EST PAS UN LUXE,

MAIS UNE NÉCESSITÉ"Depuis 1999, Stéphane Fuchs réfléchit à la manière de rendre nos logements

plus écologiques. Des économies d’énergie à l’amélioration de la qualité de vie, il envisage ce défi de façon globale. Rencontre avec cet architecte passionné

dans ses bureaux genevois.

TEXTE: SYLVIE ULMANN | PHOTOS: VANINA MOREILLON

En matière d'écoconstruction, Atba, le bureau de Stéphane Fuchs, est une référence. Depuis qu'il s'est lancé en 1999, l'architecte a un mot d'ordre: ne jamais se reposer sur des acquis. «Les choses vont tellement vite dans le domaine de l'écologie que du jour au lende-main, une découverte peut venir remettre en question toute la façon dont on a travaillé jusque-là», avoue-t-il. Mais comme avec lui, rien ne se perd, il a fait de cette incertitude un moteur: «Accepter de faire un pas en avant, deux en arrière, deux en avant, un en arrière, c'est aussi une dynamique», relève-t-il. La preuve? Il fait ce métier depuis 18 ans, toujours avec la même passion. Et considère que «le plus important, c'est de se poser des questions». Diplômé en architecture à l'Ecole d'ingénieurs de Genève, il a cherché à développer ses connaissances dans le domaine de la construction «verte» en Suisse romande. Peine perdue: rien n'exis-tait. Il s'est alors tourné vers une formation donnée à Strasbourg et s’est diplômé en biologie de l'habitat.

Comment vivez-vous les bâtiments de vos débuts? On en sa-vait nettement moins qu'aujourd'hui.Effectivement, mes premiers travaux étaient plutôt standards mais je me suis rapidement intéressé à ce domaine et après avoir vaine-ment cherché une filière professionnelle spécifique, j’ai entrepris de me «former». Le développement d’un immeuble écologique en 2001 donnera l’impulsion définitive: nous nous concentrerons, à l’avenir, sur ce type de constructions. Notre approche s’entend de manière globale: nous considérons la notion de protection de l’envi-ronnement dans sa définition la plus large: consommations, énergies grises, déconstruction, exploitation. S’agissant du confort intérieur des habitants, notre étude est, elle aussi étendue: pollution de l’air, COV, formaldéide, humidité, effusivité des matériaux, champs élec-tromagnétiques et d'autres.

Cela fait beaucoup de paramètres! Certes, il y a beaucoup de paramètres, et même s’il est rare de parvenir à tous les intégrer au sein d’un projet, cette démarche glo-bale participe à l’établissement de la cohésion du concept dans son ensemble. Et, ce faisant, nous amenons nos clients à se poser des questions et à prendre conscience de l’entier du problème. Dans cette perspective, ils demeurent libres de mettre en œuvre tout ou partie du concept élaboré.

Malgré tout, économiser l'énergie reste une idée très centrale dans vos constructions?Bien sûr, mais nous nous efforçons également de sensibiliser nos clients à d’autres aspects qui nous importent comme l’intégration

INTERVIEW

«Accepter de faire un pas en avant, deux en arrière, deux en avant, un en arrière, c’est aussi une dynamique»STÉPHANE FUCHS

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STÉPHANE FUCHSA COMMENCÉ À SE FORMER À L'HABITAT BIOLOGIQUEEN 2001 DÉJÀ.

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d’une dimension sociale à un immeuble par le biais de la création de zones de rencontres et d’échanges (salle commune, large cage d’escalier, etc.) Pour en revenir à l’économie, notre réflexion, porte aussi sur une gestion efficiente des coûts: nous faisons en sorte de dégager une solution qui soit la moins onéreuse possible, confor-mément aux exigences de la situation.

En parlant d'économies, avant de se lancer dans des rénova-tions «vertes», les gens se demandent souvent combien cela va leur rapporter. Ou en combien de temps cela sera amorti.Prenons le propriétaire d’une maison entretenue qui souhaite di-minuer son empreinte énergétique. Il pourrait opter, par exemple, pour une amélioration de l’enveloppe de son logement. Les coûts des travaux à entreprendre pour ce faire, ne pourront certainement pas être compensés par la diminution de ses frais de chauffage. Ce-pendant, il faut considérer l’augmentation sensible, en termes de confort, de son habitat, même si celle-ci est difficilement chiffrable. Ainsi, des combles initialement trop chauds en été et traversés par les courants d’air en hiver, deviennent, suite à ces travaux, agréables en toute saison. Le confort est, à mon sens, un aspect primordial en matière habitat.

Vous le dites à vos clients?Oui. Le calcul est facile. Même en économisant 1500 francs par an sur votre facture de mazout, sur 10 ans, vous n'épargnerez que 15 000 francs. Par contre, vous y gagnerez en confort. Et ce bénéfice-là n'est pas chiffrable. Avoir froid l'hiver et chaud l'été, c'est désa-gréable. Quand vous avez chaud l'hiver et frais l'été, vous vivez tout simplement mieux. C'est cela aussi l'efficience énergétique.

Et si l'on décide malgré tout d'entreprendre une rénovation, par quoi faut-il commencer?La meilleure façon d’appréhender une rénovation est de commen-cer par un bilan thermique pour définir les actions les plus impor-tantes à entreprendre et établir un programme de déroulement des travaux. L’erreur la plus fréquente consiste à changer, dans un 1er temps, les fenêtres, puis de décider, plus tard, d’isoler les murs. Pro-céder de la sorte, implique pour le propriétaire de se retrouver, le plus souvent, avec un défaut d’isolation au niveau du raccordement avec les fenêtres. Par ailleurs, dans une perspective de concept glo-

bal, nous pouvons envisager d’autres pistes telles que la valorisation des principes de la bioclimatique (valorisation de la chaleur du so-leil et une protection efficace des surchauffes estivales afin d’éviter la pose de climatiseurs.)

Toujours dans l'idée de limiter les déperditions...La finalité est de réduire la consommation électrique qui ne cesse d’augmenter d’env. 4 % par année. Les énergies renouvelables, bien qu’elles suivent une courbe similaire, ne parviennent pas à compen-ser cette augmentation.

Et au niveau du chauffage, justement, où en est-on? Quelle est la technique la plus écologique?Aujourd’hui, nous avons un éventail intéressant des méthodes à dis-position. L’offre prépondérante consiste en des systèmes combi-nés, par exemple chaudière, cheminée hydro et panneaux solaires thermiques couplés entre eux sur un boiler central pour alimenter chauffage et eau chaude.Il m’est difficile, à priori, d’affirmer quelle technique est la plus éco-logique, tant cela dépend de sa mise en œuvre globale (la ges-tion du chauffage peut s’envisager de manière automatique ou quotidienne.).

Existe-t-il des gestes simples que les propriétaires peuvent faire pour rendre leur maison ou leur immeuble plus efficient?Oui, il en existe. Et ce sont des gestes qui ont leur importance: un abaissement de la température intérieure d’un degré diminue d’env. 7% la consommation de chauffage! Par ailleurs, une aération de son logement de 10 minutes (dans le cas où il n’existe pas d’aération contrôlée) empêche un refroidisse-ment de la structure.De même, en été, il faudrait s’abstenir d’ouvrir les fenêtres et pen-ser à abaisser les protections solaires pendant la journée afin de préserver la fraicheur accumulée pendant la nuit, moment judicieux pour ouvrir les fenêtres.

Pour un propriétaire, penser efficience, est-ce un effort constant?Construire ou rénover un bâtiment, n’est pas une fin en soi, il s’agit aussi de se pencher sur la phase d’exploitation de celui-ci et assurer

PORTRAIT

STÉPHANE FUCHS EN QUELQUES DATES

1971 2006NAISSANCE DE STÉPHANE FUCHS En couple et père dedeux enfants, Tobiaset Matéo

Diplôme d’architecte HES en 1991

Formation Biologiste de l’habitat en 2006

PREMIER LABEL MINERGIE"ECO #GE 001 ECO$ À GENÈVE10 logements, salle commune, atelier, ...

Structure bois, isolation écologique, revêtement écologique, chaufferiebois, aménagements extérieurs naturels, ...

DR

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un suivi. Ce travail de suivi des consomma-tions est primordial car il permet d’observer concrètement comment «vit» son logement en termes énergétiques au fil du temps. Avec ces données, les usagers se rendent compte des consommations ainsi que des variations éventuelles et sont en mesure de les comparer aux objectifs en exploitation, voire même avec les moyennes de consom-mation fournies par le service de l’énergie de son canton ou par un professionnel. C’est un travail à la portée de chacun et qui n’im-plique pas beaucoup de temps. Cette habi-tude, une fois installée, optimise la régulation, favorise la découverte des pannes ou de dé-fauts des installations techniques ou même de l’enveloppe.

En somme, au lieu de se contenter d’habiter une maison, on ferait mieux de se dire que l'on vit avec elle...Oui, c’est un peu cela. Savoir quels sont les postes où l’on consomme et pour combien, incite à réduire sa consommation. Cela devient un petit jeu. Il faut, néanmoins, recouper les informations avec d’autres facteurs, tels la météo, par exemple, pour ne pas faire de conclu-sions erronées: s’il fait très froid une année, il est normal de voir augmenter le poste chauffage.

En parlant avec vous, on a le sentiment que construire des bâ-timents efficients va devenir une nécessité, à l'avenir...Absolument! D'ailleurs, à Genève, nous sommes tenus de par la loi de construire conformément au standard Minergie. Aujourd'hui, plus personne ne formulerait d’objections à devoir construire selon ces normes. C'est devenu logique, même si pendant 6 ou 8 ans, nom-breux ont été ceux qui ont mis les pieds au mur, craignant que l’ar-chitecture, en privilégiant des formes simples, n’en pâtisse. Il est vrai, que les structures les moins compliquées sont également les moins chères. En effet, en réduisant l'enveloppe, les déperditions et les coûts diminuent en conséquence; de plus les constructions aux formes irrégulières appellent des solutions techniques compensa-toires importantes ce qui implique aussi un certain coût.

Que conseilleriez-vous à une personne qui aurait envie d'amé-liorer son logement du point de vue de l'efficience?Dans un premier temps, d'en faire le tour afin de relever les points forts et les points faibles avant d'envisager de remplacer un élé-ment par exemple la chaudière. Observer également l’orientation du bâtiment et la protection estivale dont il bénéficie en termes de possibilité bioclimatique. C’est en quelque sorte une manière de se réapproprier son habitat. L’on peut, ensuite, penser à comment l’améliorer.

Réaliser un bilan thermique, c'est utile?Oui, dans un deuxième temps. Prendre le temps de réaliser un bilan thermique permettra de déterminer précisément dans quels tra-vaux investir pour obtenir un gain énergétique et un confort maxi-mum. C'est aussi un manière d'optimiser ses travaux de rénova-tion. Ce sont là des analyses que nous effectuons systématiquement. Nous nous sommes, en effet, rapidement aperçus que la maîtrise de l’énergie et de la thermie étaient indispensables pour procéder à des modifications architecturales efficaces. Aussi, notre bureau dis-pose, aujourd'hui, d’une équipe spécialisée composée de trois per-sonnes qui se consacrent uniquement aux expertises thermiques, en neuf comme en rénovation.

PORTRAIT

2010 2011PREMIER LABEL MINERGIEP"ECO #VD 001/2/3 P"ECO$ DANS LE CANTON DE VAUD3 bâtiments pour 17 loge-ments PPE intégrés dans le village d’Eysins

Structure béton/brique/bois, jardins naturels, revêtement sans solvant, ...

PREMIER LABEL MINERGIE P"ECO #GE 001/002 P"ECO$ À GENÈVE2 immeubles coopératifs Equilibre/SCHSDont un immeuble avec WC à compost, traitement des eaux grises par phyto- épuration, structure bois, isolation écologique...

LA MAISONDE STÉPHANE FUCHS ou la biologiede l’habitat appliquée

DR

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Rubrique Particuliers / Prestations et services / Pompe à chaleur et panneaux solaires thermiques

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TEXTES: LUDMILA GLISOVICPHOTOS: VANINA MOREILLON

D’ici à 2034, la Suisse devrait sortir progressivement du nucléaire, un mode de production qui assure

aujourd’hui 40% de son approvisionne-ment en électricité. Pour combler ce déficit d’approvisionnement, il faudra, d’une part, stabiliser, voire diminuer la consommation électrique en amplifiant les efforts dans le domaine de l’efficience énergétique. D’autre part, il faudra développer de nou-velles installations de production reposant à la fois sur les nouvelles énergies renouve-lables, l’hydraulique et le gaz naturel. L’aug-mentation de leur contribution passe par la

simplification des procédures administra-tives (permis), une meilleure acceptation des projets par les acteurs et populations concernés et des développements tech-nologiques, pour augmenter l’efficacité de ces jeunes techniques et faire émerger des moyens de stockage de l’énergie produite.

600 MILLIONS D'INVESTISSEMENTAujourd’hui, les nouvelles énergies renouve-lables sont à l’origine d’environ 2% du cou-rant produit en Suisse. Mais les efforts sont importants: «Chez Romande Energie, par exemple, des programmes de recherche dans les domaines de la biomasse, du so-laire, de l’éolien, de la petite hydraulique et de la géothermie représentent un inves-

tissement total de près de 600 millions», explique Karin Devalte, responsable de la communication. L’abandon du chauffage électrique d’ici à une quinzaine d’années fait partie des mesures actuellement étu-diées par la Confédération pour réduire la consommation électrique. Une période qui laisse peu de temps aux propriétaires dont les logis sont dépourvus de chaudière pour se retourner. «Les constructions concernées datent essentiellement des années septante à nonante, explique Pierre Porchet, res-ponsable de l’Efficience énergétique chez Romande Energie. Ces bâtiments étant gé-néralement mal isolés, on considère que le chauffage représente 70% de leur consom-mation d’électricité.»

IL EST TEMPS DERENDRE VOTRE

HABITATION PLUSPERFORMANTE!

Les chauffages électriques devront peut-être bientôt disparaître. L'occasion de se poser les bonnes questions sur le système énergétique de sa maison,

entre pompe à chaleur, solaire et pellets, sans oublier l'isolation

ÉNERGIE

DOSSIERG

ETTY

IMA

GES

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P. 25 P. 28PAC OU PHOTO"VOLTAÏQUE?

TOUT FEU TOUT FLAMME

P. 27 P. 30

P. 31

POMPE À CHALEUR,LA PANACÉE?

100% PROPREGRÂCE AU SOLEIL

MAZOUT ET GAZ,PAS TRÈS VERTS!

P. 22COMMENT FAIRELE BON CHOIX?

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Lorsque l'on sait que sur la zone alimentée par Romande Energie, on compte quelque 20000 clients pourvus de systèmes élec-triques, le potentiel d’économie au niveau national est important.

DES MODIFICATIONS EN PROFONDEURSi la loi interdisant les chauffages électriques passe, la mise en conformité de ces maisons va dans la plupart des cas nécessiter un chantier important, ainsi que plusieurs di-zaines de milliers de francs d’investissement, quel que soit le système de chauffage instal-lé. Si le propriétaire dispose d’une chaudière électrique avec un réservoir relié à un sys-tème hydraulique pour alimenter les radia-

teurs, les travaux resteront dans les limites du raisonnable. En revanche, si le chauffage est simplement relié au réseau électrique, il va falloir «tout casser» avec, comme consé-quence, un chantier à plusieurs dizaines de milliers de francs. Actuellement, l’Etat sub-ventionne ce type de travaux à hauteur de Fr. 40.– le m2. Ainsi, pour une maison de 100m2, la somme de Fr. 4000.– perçue est inférieure au dixième de la somme à investir pour l’installation par exemple d’une pompe à chaleur (PAC). Si l’aspect financier compte dans le choix d’un système, il faut aussi savoir se proje-ter dans vingt ans. Par exemple, à l’heure actuelle, comment faire une comparaison

de prix entre l’installation d’une chaudière à mazout et d’une pompe à chaleur (PAC) sans prendre en compte le prix de l’éner-gie? La rentabilité de la PAC dépend du prix du baril de pétrole et du taux de change du dollar. Si le baril est à 115$, la PAC est ren-table, autour de 80$ elle ne l’est plus.Pour Pierre Porchet, il ne fait aucun doute que passer du tout électrique à une PAC est économiquement intéressant. La part de la facture d’électricité destinée au chauf-fage est divisée par quatre. La durée de vie de l’appareil, estimée à 20-25 ans, permet d’amortir le capital investi. D’autre part, dans le cas d’une pompe à chaleur sol/eau, les sondes survivent à la chaudière. Donc son changement, si changement il y a, ne concernera que l’appareil et ses acces-soires. A l’entretien, une PAC s’use moins vite que les chaudières à mazout, à gaz ou à bois.

RIEN N’EST PARFAIT, MAIS…Actuellement, pour produire de l’énergie, il n’existe pas encore de système idéal. En effet, une PAC a besoin d’être raccordée au réseau électrique pour fonctionner. En re-vanche, même avec un coefficient moyen, une PAC brûle quatre fois moins d’électri-cité qu’un chauffage électrique. Les trois quarts restants sont pris directement dans l’environnement de la maison: une énergie totalement renouvelable.Ce système qui ne demande pas de stoc-kage plaît. En 2008, la PAC a même été l’installation la plus diffusée en Suisse pour le chauffage des bâtiments. Actuellement, près de 20000 PAC sont posées chaque année en Suisse, contre moins de 18000 unités pour le gaz et à peine 11000 pour le mazout. Aujourd’hui en Suisse, près de 80% des nouvelles constructions sont ali-mentées par ces chaudières, mais seul un tiers d’entre elles ont été installées dans le cadre d’une rénovation. Auparavant, les PAC n’étaient pas adaptées aux transformations car elles n’arrivaient pas à produire de l’eau à 60 degrés ou plus nécessaire à l’alimenta-tion des radiateurs. Un problème désormais résolu. «Malgré tout, ce système n’est pas compatible avec tous les logements», avertit Pierre Porchet.Pour le spécialiste de l’efficience énergé-tique, la meilleure installation est faite du mariage du solaire thermique pour l’eau chaude et d’une PAC, tant d’un point de vue écologique qu’économique. Ainsi, on ac-complit un geste écologique significatif.

«Dans les constructions datantdes années septante à nonante,le chauffage représente 70%de la consommation d’énergie»PIERRE PORCHET RESPONSABLE EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE DE ROMANDE ÉNERGIE

COMMENT FAIRE LE BON CHOIX ÉNERGÉTIQUE? LES SPÉCIALISTES VOUS AIDENT.

DOSSIERIS

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L es chaudières à mazout sont toujours très répandues et il s’agit proba-blement de leur principale qualité.

Ainsi, trouver un chauffagiste expérimenté devient un jeu d’enfant. En revanche, leurs inconvénients sont assez nombreux. Bien que d’importants progrès aient été réalisés, ce combustible reste l’énergie qui émet le plus de CO2 et de NOx (oxydes d’azote). On ne peut pas non plus faire l’impasse sur les risques de pollution durant le transport de ce carburant. Côté pratique, ce système nécessite l’entretien régulier de la citerne et un service de ramonage. Enfin, le mazout étant une énergie non renouvelable, son

prix est soumis aux fluctuations de celui du baril de pétrole. Un peu plus propre, mais pas dépourvu d’émissions de CO2, le gaz est, comme le mazout, un combustible non renouvelable. Son approvisionnement dé-pend d’un distributeur. Les taxes d’abonne-ment et de raccordement peuvent réserver quelques surprises. Mais son système de chaudière compact n’exige que peu de place et, avec un raccordement au gaz de ville, aucun stockage n’est nécessaire. Les bûches de bois font partie des solu-tions les plus écologiques. Leur énergie est neutre en CO2 et renouvelable. On s’appro-visionne localement sans difficulté. Actuelle-

Les subventions existent, mais elles varient d’un canton et d’une commune à l’autre. At-tention, les fonds disponibles ne sont pas illimités. Mieux vaut procéder au change-ment d’installation avant qu’ils ne deviennent obligatoires, car généralement la subvention disparaît alors simplement.

CHANGER LE CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE

40 fr. le m2 de surface chauffée. Idem pour créer un réseau hydraulique de distribu-tion de chaleur (radiateurs ou chauffage au sol) alimenté par une centrale de chauffage fonctionnant entièrement avec une énergie renouvelable. Pas de subvention si le réseau hydraulique existe.

ISOLER UNE MAISON

40 fr. par m2 du vide de maçonnerie pour les fenêtres. Idem pour isoler le toit, les murs et le sol de l’extérieur. Si ces surfaces don-nent sur un local non chauffé, la subvention tombe à 15 fr. par m2 de surface isolée.

POSER DES PANNEAUX SOLAIRES

Leur subvention dépend du type de pan-neaux choisis, soit 1800fr. pour des tubes sous vide et jusqu’à 8m2 de surface nette, idem pour 10m2 de sélectifs vitrés ou pour moins de 18m2 de sélectifs non vitrés.

CHANGER DE CHAUDIÈRE

2000 fr. pour un modèle à bûches, 3500fr. pour un modèle à plaquettes ou pellets (< 25 kW), 3500fr. et 1000fr. + 100fr. / kW pour ceux dépassant les 25 kW. Bonus de 500fr. pour le filtre à particules.

Bon à savoir: certains travaux en faveur d’une utilisation rationnelle de l’énergie ou du recours à des renouvelables sont déduc-tibles fiscalement.

ENTRE PAC ET PHOTOVOLTAÏQUE, MON CŒUR BALANCESi vous ne savez plus à quelle énergie vous vouer, décou-vrez les avantages et les inconvénients des plus courantes, renouvelables ou non

LES SUBVENTIONSVAUDOISES EN BREF

SITE DE RÉFÉRENCE DU SERVICE DE L’ENVIRON NEMENT ET DE L’ÉNERGIE %SEVEN& DU CANTON DE VAUD: www.vd.ch/fr/themes/environnement/energie

LES PANNEAUXPHOTOVOLTAÏQUESNÉCESSITENT UNE BONNE ORIENTATIONPOUR UN RENDEMENTOPTIMAL.

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ment, leur prix affiche une grande stabilité et il n’y a pratiquement pas de transforma-tion du produit. En revanche, il faut user d’un peu d’huile de coude. Les chaudières doivent être alimentées manuellement et les cendres évacuées. Le passage du ramo-neur est inévitable, mais comme ça porte bonheur, qui s’en plaindrait? Un bémol ce-pendant, mieux vaut disposer d’un endroit abrité pour les stocker. Les pellets, appelés également granulés, présentent les mêmes avantages et moins d’inconvénients. Les chaudières peuvent

s’autoalimenter, mais il faut bien entendu évacuer les cendres et aussi ramoner.Pour les pompes à chaleur, leur principal in-convénient est que l'investissement de base est significatif. En revanche la consommation électrique est minime, les trois quarts de l'électricité étant pris directement dans leur environnement immédiat. Non polluantes, elles n’exigent que peu de place en chauf-ferie et, comme elles fonctionnent sans com-bustion, on échappe au ramonage. Reste le solaire et, dans ce domaine, le thermique remporte la palme puisque cette énergie

est renouvelable et gratuite. Son installation est peu coûteuse et cette solution peut four-nir plus de 60% de l’eau chaude sanitaire d’un foyer. En ce qui concerne les cellules photovol-taïques, les panneaux occupent une grande surface. L’investissement de base est élevé et ils ne peuvent couvrir à eux seuls que difficilement la consommation totale en énergie d’un bâtiment. En revanche, ils pro-duisent suffisamment pour répondre à ceux en courant de tous les appareils électriques de la maison.

PREMIÈRE ÉTAPE, LA CHECK-LISTAVANT DE CHOISIR UN SYSTÈME DE CHAUDIÈRE ET DE VOUS LANCER DANS DES TRAVAUX, IL EST INDISPENSABLE DE FAIRE LE BILAN DE VOTRE PROPRIÉTÉ EN VOUS POSANT LES QUESTIONS SUIVANTES:

Ma maison est-elle bien isolée? Un contrôle thermo-infrarouge permet de déceler les pertes de chaleur. Une maison bien isolée, à 500 mètres d’altitude, consomme 1510 l de mazout ou 3 t de pellets pour 100 m2 contre 2780 l de mazout ou 5,6 t de granulés pour une villa mal isolée.

Ma maison a-t-elle un conduit de cheminée? Si la réponse est non, tout ce qui présente un système de combustion est mal adapté. Ainsi, pour une chaudière à pellets, il faudra installer une cheminée extérieure, ce qui augmentera la facture globale de quelque 5000 francs!

Ai-je assez de place pour mon système de chau%age? Seuls le gaz de ville et les PAC sont économes en espace. Pour un même rendement, les pellets prennent 2,5 fois la place d’une citerne à mazout.

Dans quelles conditionsgéologiques et à quelle altitude se trouve ma maison? Des questions incontournables si votre cœur penche du côté d’une pompe à chaleur sol/air ou d’une chaudière à gaz avec une citerne enterrée.

Quelle puissance ma chaudière doit-elle avoir? Trop faible, elle fonctionnera en surrégime et l’eau risque d’être tiède. Trop puissante, son prix sera inutile-ment élevé.

Comment ma maison est-elle orientée? Il faut le savoir si vous désirez installer des panneaux solaires thermiques et/ou photovoltaïques.

Dois-je me faire conseiller par un spécialiste? La réponse est bien entendu: Oui! Cela vous évitera de vous lancer dans des travaux superflus.

Quelle est l’accessibilité au lieu de stockage? Les camions de livraison doivent pouvoir atteindre aisément les réser-voirs.

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E n 2008, pour la première fois en Suisse, la pompe à chaleur (PAC) a été l’installation la plus diffusée pour

chauffer les bâtiments. «La croissance est fantastique», s’enthousiasme Pierre Porchet, responsable du service Efficience énergé-tique de Romande Energie. Actuellement, près de 20000 PAC sont posées chaque année en Suisse, alors que les systèmes au gaz représentent moins de 18 000 unités et que ceux au mazout dépassent à peine les 11000. «On constate que la PAC a clairement pris le dessus. Un signe. Lors d’intervention de Romande Energie, un tiers des clients abandonnent le mazout au profit d’une PAC.» Ce dispositif, qui ne demande pas de

stockage, plaît. Aujourd’hui en Suisse près de 80% des nouvelles constructions tour-nent avec ces chaudières, dont seul un tiers a été installé dans le cadre d’une rénovation. Auparavant, les PAC n’étaient pas adaptées aux transformations. Avec un modèle à ma-zout ou à gaz, la chaleur atteint facilement les 60 degrés. Cette température alimente des radiateurs qui en ont besoin pour bien fonctionner, mais les PAC ne l’atteignaient pas. Un problème désormais résolu. Ce-pendant, prévient Pierre Porchet, il n’est pas compatible avec tous les logements. Si les conditions ne sont pas optimales, la pompe ne remplit pas son office correctement. Ce système n’est pas adapté à tous les climats.

LES POMPES À CHALEUR, REMÈDE À TOUS NOS MAUX?Ce système qui ne pose aucun problème de stockage séduit chaque jour davantage de clients

Côté économies, la facture d’électricité des-tinée au chauffage est divisée par quatre. La durée de vie de l’appareil, estimée à 20-25 ans, permet d’amortir le capital investi. Mieux, dans le cas d’une pompe à chaleur sol/eau, les sondes survivent à la chaudière. Un changement ne concernera donc que l’appareil et ses accessoires.Ce système, réputé extrêmement fiable et stable, est plus simple qu’une chaudière à combustion. Dans ce dernier cas de figure, les flammes font en effet monter les tempé-ratures à de très hauts niveaux, dilatant cer-taines parties des installations. Résultat: «Les chaudières à mazout, à gaz ou à bois s’usent plus rapidement», résume Pierre Porchet.Seule ombre au tableau: aujourd’hui, une PAC doit (encore) être raccordée au ré-seau électrique. En revanche, même avec un coefficient moyen, elle brûle quatre fois moins d’électricité qu’un chauffage élec-trique. Les trois quarts restants sont pris di-rectement dans l’environnement de la mai-son, ce qui rend cette énergie totalement renouvelable.

À L’EXTÉRIEUR, CETTE POMPE À CHALEURRAPPELLE UNECABANE DE JARDIN!

DOSSIER

LA PAC, C'EST QUOI?Une PAC fonctionne avec un circuit frigo-rifique inversé qui transfère l'énergie ther-mique récupérée grâce au changement d'état (liquide/gaz) de son circuit interne. Elle extrait la chaleur d’une source externe et la réinjecte dans un circuit d’eau. Les PAC peuvent utiliser trois sources de chaleur dif-férentes: le sol, l’eau ou l’air.Pour les PAC géothermiques, il existe le sys-tème horizontal, peu répandu car très gour-mand en espace, et le système vertical qui utilise un forage allant en moyenne de 80 à 200 mètres. La PAC eau prend son énergiedans le sol, les rivières, les lacs ou les eaux souterraines. Il faut que la source soit dis-ponible en quantité suffisante et que son utilisation soit autorisée. La PAC à air utilise l’air et n’émet aucun rejet. Son fonctionne-ment reste silencieux si le système est bien posé. Son utilisation peut être limitée en al-titude, au-delà de 1000 mètres. La chaleur ainsi produite peut être diffusée par plan-cher chauffant, par ventilo-convecteurs et par des radiateurs basse température. Les PAC offrent le maximum de leur efficacité lorsqu’elles sont reliées à des dispositifs di-mensionnés pour des températures basses. Une PAC dite réversible permet de rafraîchir la maison en période estivale. D

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«T out le monde n’a pas les moyens de réinvestir des sommes importantes dans sa

maison. Pour supprimer le chauffage élec-trique et installer une chaufferie à pellets ou une pompe à chaleur avec un réseau d’eau, il faut compter au minimum 50000 à

70000 francs, voire davantage.» Eric Wen-ger, directeur de la filiale romande de la maison Windhager fabricant, entre autres, de chaudières à bois et à pellets, va droit au but. Quelle que soit l’énergie utilisée, c’est la puissance de la chaudière qui en détermine le prix.

Notre spécialiste du chauffage poursuit: «En équipant une maison avec une chau-dière de chauffage central à pellets, une grande installation de dernière génération, on dépense entre 16500 et 19000 francs. A cette somme s’ajoutent les raccorde-ments, les radiateurs, les travaux et le prix de la main-d’œuvre qui, d’une entreprise à l’autre, peut présenter des différences de 10 à 20%. Malheureusement, les tarifs ne reflètent pas forcément la qualité du travail. Une chaudière mal installée sera une source de problème pour tout le monde, d’où l’in-térêt de choisir un fournisseur compétent qui saura conseiller un produit adapté et un installateur qualifié. Le propriétaire doit pour sa part être au clair avec ses besoins. Et il est important que ces trois acteurs se parlent, car une chaudière mal installée sera une source de problème pour tout le monde.» Pour réussir un changement de système de chauffage, il vous faudra également réfléchir à ce que vous êtes prêt-e à faire pour vous chauffer. Ainsi, les chaudières à bois doivent être alimentées manuellement, alors que les systèmes à granulés peuvent, eux, fonctionner de façon autonome. Dans les petites chaudières s’installant dans n’im-porte quelle pièce d’une maison, les pellets, qu’on compare à «du bois liquide», sont amenés par aspiration. «Il faut tout de même faire quelques manipulations. Si on ne veut toucher à rien, mieux vaut installer une chaudière à gaz», prévient le chauffagiste. Côté écologie, bois et pellets ont tout bon, selon lui: «Ce sont des produits 100% natu-rels, produits localement. On trouve même des pellets certifiés FSC, comme c'est le

TOUT FEU TOUT FLAMME!Les carrosseries rutilantes des chaudières à bois et à pellets sont comme la promesse d’une maison douillette. Rencontre avec un passionné

«Le pellet est 100% naturel et produit localement. En plus, il crée d’avantage d’emplois dans notre pays que les énergies fossiles»ÉRIC WENGER DIRECTEUR DE LA FILIALE ROMANDE DE LA MAISON WINDHAGER IL FAUT PRÉVOIR DE L’ESPACE POUR LE STOCKAGE.

STOCKÉSEN SOUS'SOL, LES PELLETSSE FONT OUBLIER AU SALON.

DOSSIERD

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cas d'Enerbois à Rueyres (VD). Quant aux appareils, s’ils viennent en majorité d’Au-triche, les dépenses liées à leur fonction-nement restent en Suisse. D’autre part, le pellet crée davantage d’emplois dans notre pays que ne le font les énergies fossiles.» Bien que les différences de prix au kW ne soient pas vraiment significatives, l’énergie la moins chère actuellement est la bûche de bois, suivie par celle des pellets, ensuite viennent le mazout et le gaz. Même si ces chaudières ont tout pour séduire, elles res-tent encore mal connues et ne représentent par conséquent que 4% du marché.

Produits à partir de résidus de bois non traité, les pellets sont des cylindres com-pressés. La quantité de CO2 qu’ils émettent en brûlant est égale aux volumes qu’ils ont absorbés au cours de la vie de l’arbre, ce qui rend leur combustion neutre du point de vue du CO2. Ainsi, tout en réduisant les coûts de chauffage de votre maison, vous agissez pour l’environnement. D’autre part, ils présentent l’avantage de la sécurité de l’approvisionnement. Vous pouvez stocker sans problème vos granulés dans un ancien local à citerne transformé en silo. Attention, il ne devra avoir contenu ni eau, ni humidité, ni électricité. Vous pouvez aussi opter pour un silo en acier ou en toile, moins volumi-neux. Et si aucun espace n’est disponible à l’intérieur, pourquoi ne pas enterrer une citerne à côté? Notez enfin que la taille de votre chaudière détermine le format du stock nécessaire.

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Dans une situation adaptée, la production annuelle couvre 65% des besoins d’eau chaude sanitaire. En période estivale, hors nuages, on atteint pratiquement 98%. On peut utiliser l’eau excédentaire pour chauffer la maison, mais le problème ma-jeur sonne comme une évidence: 60% de l’énergie venant du Soleil est disponible d’avril à septembre. Entre octobre et mars, la production chute à environ 35%. Une per-formance insuffisante au cœur de l’hiver.

DES MÈTRES CARRÉS ET DES LITRESUn mètre carré de solaire thermique per-met de réchauffer 100 litres d’eau. Pour une famille de quatre personnes, on installe 5 m2 et un chauffe-eau d’au moins 500 litres. Avec 10 m2, on double les quantités: à condition d’avoir un système de distribution d’eau dans la maison, cela assure un appoint au chauffage. Une telle installation solaire thermique (10 m2 de capteurs et un chauffe-eau de 1000 litres) coûte entre 20000 et 30000 francs et représente 50% d’économie sur sa consommation énergétique annuelle. Le surplus d’eau chaude peut servir à chauf-fer une piscine. Au-delà de 1000 litres, les cuves et installations deviennent dispropor-tionnées et très onéreuses.

ÉLECTRICITÉ FAITE MAISONTransformer son chauffage et être autopro-ducteur d’électricité demande un gros in-vestissement. Annuellement, une famille consomme entre 4000 et 4500 kW hors eau chaude et chauf-fage. Pour couvrir uniquement ces besoins, il faut poser environ 35 m2 de cellules pho-tovoltaïques, un investissement de quelque 25000 francs. «C’est facile à réaliser. Selon le prix des panneaux au moment de la pose et le dimensionnement de l’installation, cette opération est rentable. Ce n’est pas telle-ment la dimension de la maison qui entre en ligne de compte. Ce qui a le plus d’inci-dence, c’est ce que l’on consomme», tient à préciser Christian Fracheboud, directeur de l’entreprise Agena à Moudon. En re-vanche pour concurrencer, par exemple, la production d’une pompe à chaleur (lire en page), 55 à 60 m2 de panneaux sont indis-pensables. Reste que certaines personnes font ce choix par engagement écologique et en se disant que, dans le futur, cela abais-sera leurs charges.Le prix d’une installation thermique – pan-neaux intégrés au toit et chauffe-eau – se

DOSSIER

P asser du tout électrique au tout so-laire demande de la place et un in-vestissement financier conséquent.

En revanche, les bonnes performances du thermique séduisent le cercle des chauf-

fagistes. Peu coûteux, simple à installer, résistant, ce système est plein de qualités. Pour un bon rendement, les capteurs so-laires doivent être correctement orientés au sud et présenter une inclinaison optimale.

100% PROPRE GRÂCE AU SOLEILLes installateurs de chaudières sont fans du solaire ther-mique, qui arrive en tête lors de conseils d’investissement dans une énergie renouvelable. Malheureusement, le pho-tovoltaïque reste cher pour se chauffer

«Ce n’est pas tellement la dimension de la maison qui entre en ligne de compte. Ce qui a le plus d’incidence, c’est ce que l’on consomme»CHRISTIAN FRACHEBOUD DIRECTEUR DE L’ENTREPRISE AGENA À MOUDON

LES CAPTEURS THERMIQUES SAVENT SE FAIRE OUBLIER SURLE TOIT.

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L e gaz naturel produit moins de CO2 et de NOx (oxydes d’azote) que le mazout. Le prix modéré des instal-

lations et leurs petits volumes incitent cer-tains propriétaires à choisir cette énergie. Mais, pour que cette alternative au chauf-fage électrique soit satisfaisante, il faut que la maison soit reliée au gaz de ville. Ajou-ter une citerne ne rend pas cette opération rentable et elle n’est pas toujours autorisée.La technologie des chaudières à gaz et à mazout a progressé. Leurs prestations se sont améliorées tant au niveau de leurs émissions que de leur consommation d’énergie qui a clairement diminué. Au-jourd’hui, la majorité des chaudières à gaz vendues sont dotées de systèmes à

condensation. Ainsi, on utilise la chaleur des gaz sortants, ce qui augmente le ren-dement global et économise du combus-tible. L’énergie est donc mieux exploitée. De plus, les nouvelles installations sont équipées d’un brûleur modulant. En fonc-tion des conditions météorologiques, il adapte la grandeur de la flamme et réduit le nombre d’enclenchements du brûleur. Comme tous systèmes à combustion, les chaudières à gaz ont besoin de conduits d’évacuation ou de cheminées. Leur prin-cipal avantage est, sans conteste, que leur installation n’exige qu’un espace ré-duit. Elles se combinent par contre sans problème avec une installation solaire. A l’heure actuelle, l’approvisionnement en

monte chez Agena à environ 12000 francs. Comptez entre quinze et vingt ans pour l’amortir. Pour installer les panneaux so-laires, Christian Fracheboud préconise de les encastrer dans la toiture. «Ils sont plus discrets. Outre le facteur esthétique, cela permet d’éviter un certain nombre de pro-blèmes comme une tuile à remplacer sous un panneau, la neige qui s’accumule ou les feuilles mortes en zone boisée.»S’il y a déjà un chauffe-eau non combiné solaire dans la maison, il faut le changer. Pour quatre personnes, sa contenance sera de 500 litres. Le chauffe-eau est divisé en deux parties: une est utilisée pour chauffer l’eau avec le Soleil et l’autre par une énergie d’appoint: PAC, pellets, gaz, etc.

MAZOUT ET GAZ, DES ÉNERGIES NON RENOUVELABLESDe gros progrès ont été accomplis au niveau des chaudières, mais ces combustibles restent les énergies les moins vertes

LA SITUATION IDÉALEDans un monde où tout serait parfait, la maison est orientée plein sud, voire légè-rement axée ouest sur 10 degrés. Tous les panneaux solaires donneront le meilleur d’eux-mêmes s’ils sont disposés à 45 de-grés, qu’ils regardent vers l’est ou l’ouest. Une inclinaison à 60 degrés permettra de conserver leur rendement dans la mesure du raisonnable.On peut même aller jusqu’à 90 degrés, soit plein est ou plein ouest. Mais alors leur ren-dement chutera drastiquement et la perte d’énergie atteindra 50%. Il est possible de la compenser en augmentant la surface.L’inclinaison compte beaucoup dans cette équation. Si une déclivité de 30 degrés suffit pour produire de l’eau chaude sanitaire les trois quarts de l’année, en saison hivernale il faudrait qu’elle soit de 60 degrés – la pente d’un toit de cathédrale, autrement dit!

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LES RESSOURCES DE GAZ NE SERONT PAS ÉTERNELLES.

DOSSIER

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gaz naturel est assuré. Les sources étran-gères sont multiples. Par ailleurs, la Suisse produit du biogaz. Neutre en CO2 , ce der-nier est créé à partir d’excédents de purin, de fumier, de déchets végétaux, etc.

ET LE MAZOUT DANS TOUT ÇA? Toujours très présentes dans le parc im-mobilier, les chaudières au mazout ne sont désormais que rarement installées dans de nouvelles constructions. Comme certaines autres installations, les chaudières et leurs citernes ont besoin de place.Les systèmes actuels se basent également sur la technique de condensation et peu-vent être combinés à des énergies renou-velables. Mais le mazout est clairement moins écologique que d’autres alterna-tives de chaleur présentes dans l’environ -nement et sensiblement moins que le gaz naturel.De plus, ce type de chauffage est soumis depuis plusieurs années à une forte fluc-tuation des prix qui ne cessent d’augmen-

ter. A cela vient s’ajouter la taxe sur le CO2. Les spécialistes prévoient, à moyen terme, que les frais d’exploitation du mazout et ses coûts énergétiques continueront leur ascension. Même avec les performances

améliorées des chaudières, le prix du combustible rend leur utilisation assez coûteuse. Il ne semble donc pas y avoir de bonne raison pour le faire en remplace-ment d’un chauffage électrique.

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TEXTE: LUDMILLA GLISOVICPHOTOS: VANINA MOREILLON

Le Parc solaire Romande Energie - EPFL au-rait dû être le plus grand de Suisse, mais le voilà coiffé au poteau par d’autres projets. Il n’en continue pas moins son dévelop-pement et en ce début d’automne, la deu-xième phase de son installation s’achève. Prochainement, un stand d’information destiné aux visiteurs sera installé, avant que 2012 ne marque la fin des travaux. Grâce à la magie des avancées technolo-giques dans le domaine du photovoltaïque, sa surface a été revue à la baisse. Désor-

mais, pour la même production d’énergie ce sera 15000m2 et non plus 20000m2 de surfaces de toit qui seront recouvertes de panneaux solaires. «Ce projet est né d’un partenariat intelligent entre Romande Ener-gie et l’EPFL. Nous avons trouvé une solu-tion équilibrée. Nous mettons à disposition les surfaces et l’entreprise finance l’entier des travaux. Nous leur rachetons un tiers du courant produit. Cela couvre 3% de la consommation d’électricité de l’école qui est un grand consommateur avec ses 11000 personnes et 350 laboratoires de recherche aux processus exigeants», ex-plique Philippe Vollichard, responsable et

coordinateur du développement durable à l’EPFL. D’autre part avec l’idée originale de moncarrésolaire, la compagnie d’élec-tricité propose au public de louer des par-celles du parc et de devenir ainsi copro-ducteur d’énergie solaire. Sous un soleil de plomb, parcourant l’un des premiers toits équipés, Philippe Vollichard ajoute: «Tout en optimisant le potentiel économique, en installant ce parc, nous nous sommes aussi engagés dans une démarche esthétique. Nous avons recherché une cohérence avec l’architecture des bâtiments. C’est égale-ment pour cette raison que nous n’avons pas touché aux zones végétalisées des

SUR LES TOITS DE L’EPFL POUSSENTLES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES!

PARC SOLAIRE ROMANDE ÉNERGIE – EPFL

UNE MACHINE À RÊVERInspirées de la nature, belles, utiles, et peu coûteuses, les cellules Grätzel sont

une véritable révolution dans l’univers du solaire

ACTUEL

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toitures.» Ainsi, les modules bleu mat in-clinés à 17 degrés sont d’une discrétion absolue.

UNE MAGNIFIQUE VITRINE... «Les panneaux sont fabriqués et importés de Chine par bateaux. Mais les onduleurs sont de fabrication suisse, souligne Phi-lippe Vollichard. Notre pays, engagé de-puis de nombreuses années dans le déve-loppement des nouvelles énergies, offre un savoir-faire inégalable dans la conception et la production de produits high-tech.».

L’EPFL n’est pas destinée à être uniquement une centrale électrique. Elle reste avant tout un univers voué à l’enseignement, la re-cherche et l’expérimentation. C’est la raison pour laquelle une partie de cette centrale solaire sera réservée au développement d’innovations dans le domaine énergétique. Ainsi, sur les 15000 m2, 10% seront dédiés exclusivement à des travaux scientifiques. «Cette partie du parc photovoltaïque fonc-tionnera comme un véritable laboratoire de recherche et de démonstration, une vitrine moderne et convaincante du formidable

essor des technologies douces», commu-nique Karin Devalte, porte-parole de Ro-mande Energie.

... ET UN LABO EN PLEIN AIRPlusieurs laboratoires pourront tester leurs innovations à ciel ouvert. On y retrouvera les cellules Grätzel (lire en page 34). On y testera la qualité des revêtements de sur-face des panneaux thermiques et photo-voltaïques. Les chercheurs plancheront afin d’améliorer leurs performances, leur dura-bilité et, dans un but esthétique, leurs cou-leurs. Les technologies de déposition des couches minces seront passées au crible du soleil lémanique. Des cellules souples dans des produits semi-finis de construction prendront aussi place sur les toits de l’EPFL avant d’être intégrées un jour dans des pro-jets architecturaux. Grâce à cet espace, les scientifiques pourront aussi expérimenter le stockage d’énergie dans la filière de l’air comprimé ou encore la gestion de l’énergie produite dans le réseau (smart grid).

ACTUEL

«Notre pays offre un savoir-faireinégalable dans la conception et la production de produits high-tech»PHILIPPE VOLLICHARD RESPONSABLE ET COORDINATEURDU DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’EPFL

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ACTUEL

TEXTE: SYLVIE ULMANNPHOTOS: VANINA MOREILLON

Une excursion 100% verte à Frutigen, cela se fait en train. De la gare, on atteint facile-ment le bâtiment en quelques minutes de marche. On repère de loin ses serres qui détonnent dans cet univers montagnard, où les neiges du Balmhorn sont toutes proches. La Maison tropicale – Tropenhaus,

en allemand – est née d’un surplus d’eau chaude. Celle-ci provient du côté nord du tunnel de base du Lötschberg. Elle en sort à une température de 20°C, au rythme de cent litres par seconde.

TRUITES PRESQUE CUITESUne catastrophe pour la population de truites voisine, par ailleurs déjà menacée d’extinction, qui aime nager dans les eaux

glaciales des torrents de montagne. Un pro-blème auquel Peter Hufschmied, ingénieur et pêcheur à ses heures, a trouvé une so-lution un peu folle: au lieu de chercher à refroidir cette eau, il fallait l’utiliser. Pour-quoi ne pas faire profiter des esturgeons, qui apprécient ces températures, ainsi que des plantes et des arbres fruitiers tropicaux de ce surplus de chaleur? Ce rêve est de-venu réalité en novembre 2009.

COMME UN AIRDE VACANCES ENTRE TERRASSE, SERRES ET FRUITS EXOTIQUES.

TROPENHAUS

À FRUTIGEN, C’EST DÉJÀ LE SUDIl fallait oser installer une maison tropicale dans les Alpes bernoises.

Mais à Frutigen, on a poussé l’audace un cran plus avant: celle-ci est 100%écologique. Visite guidée

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1 UTILISER L’EAU FROIDE

A Frutigen, rien ne se perd. L’eau de la prin-cipale source du village est turbinée dans la vallée depuis treize ans déjà, à son entrée dans le réseau. L’excédent est travaillé ici et l’énergie obtenue sert à rafraîchir l’atmos-phère des restaurants!

2 RECYCLER L’EAU CHAUDE

On trempe les doigts dans l’eau et on constate que 20°C, ce n’est pas très chaud. Une température plus proche de celle de la Méditerranée que de bains thermaux, mais trop élevée pour être absorbée par les ri-vières, car leur débit n’est pas suffisant de ce côté du tunnel. Au nord, à l’inverse, le Rhône ramène cette eau à une température acceptable.

3 AU BONHEUR DES POISSONS

Ces gros poissons semblent apprécier leurs piscines. Si, en liberté, certains spé-cimens peuvent atteindre 3 mètres une fois adultes, ici ils ne dépassent pas 1m20. 40000 animaux s’ébattent dans les bassins. La température de l’eau y varie en fonction de la taille des esturgeons. Les plus petits nagent dans un milieu plus froid. Les jeunes disposent aussi d’une instal-lation de fitness sous forme d’un cou-rant animant l’eau. Lutter pour le remon-ter, comme ils le font dans une rivière,

transforme leur graisse en muscles, ren-dant leur chair plus savoureuse... Elle est d’ailleurs également commercialisée sur place, sous forme fumée ou fraîche. Et dès ce mois de novembre, le caviar pro-duit à Frutigen pourra enfin porter la men-tion «swiss made». Ce n’était pas le cas jusqu’à présent, car les esturgeons doi-vent avoir passé plus de la moitié de leur vie dans un pays pour en acquérir la natio-nalité. Les boîtes remplies dans nos mon-

tagnes étaient donc estampillées... «caviar français», puisque les poissons, âgés de 6 ans au moment de l’abattage l’an der-nier, avaient quitté l’Hexagone en 2009! Cette année, une tonne de ces divins pe-tits œufs «swiss made» devrait être mise en boîte. Une quantité qui devrait dou-bler, voire tripler, d’ici à deux ou trois ans. A partir de la mi-2012, les 27 espèces d’es-turgeons existantes, dont la plupart sont menacées, seront représentées à Frutigen.

ACTUEL

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4 SUR UNE TOITURE BRÛLANTE

Sur le bâtiment principal, 1155 m2 de toi-ture sont recouverts de panneaux solaires photovoltaïques. 190 modules produisent l’équivalent de la consommation de 10 mé-nages, soit 31800 kWh par an. Elle est in-jectée dans le réseau public.

5 À L’ABRI DU VENT

Une source d’énergie renouvelable n’est pas exploitée à Frutigen: l’éolien. Le vent ne souffle pas suffisamment dans la vallée pour permettre de faire tourner ces im-menses pales. Symboliquement, un de ces bras a donc été installé avant l’entrée prin-cipale des serres. On pousse la porte et à l’intérieur, une atmosphère tropicale – l’hu-midité avoisine les 70% – nous enveloppe.

6 COMME SOUS LES TROPIQUES

Ne cherchez pas le chauffage! Si la tem-pérature dépasse les 30 °C, c’est grâce à l’eau du Lötschberg, encore elle. Les rayons du soleil qui tombent à la verticale des toi-tures de verre y contribuent également. Ainsi, même en plein hiver, bananes, pa-payes et autres ananas profitent d’une cha-leur qui ne descend jamais au-dessous des 22 à 24°C. Des délices 100% locaux que l’on peut acheter à la boutique ou dégus-ter dans l’un des deux restaurants du site. Le caviar est uniquement servi sur place.

Il était à l’origine prévu de commerciali-ser ces fruits exotiques plus largement, «mais nous nous sommes rendu compte que gérer une vraie production était trop compliqué. Nous avons donc préféré nous concentrer sur le caviar et garder la pro-duction de fruits à un volume anecdotique», explique Andreas Schmid, le responsable des ventes et du marketing. Résultat, un

jardin botanique où piments, gingembre et caramboles voisinent avec une magnifique collection d’orchidées. En partant, un dé-tour s’impose par la boutique pour y ache-ter papayes et bananes mûres à point.

ACTUEL

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LUDMILA GLISOVIC

Transparents, souples, colorés, peu coûteux à produire, se rechargeant à la lumière am-biante et sur leurs deux faces, pouvant al-lier efficacité et esthétisme… Un produit de génie pour lequel il n’y a pas assez de superlatifs. Les panneaux solaires du cé-lèbre professeur Michael Grätzel, direc-teur du laboratoire de photonique et in-terfaces de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), sont tout simplement révolutionnaires.

Son idée de base fut de s’inspirer de la nature et de capter l’énergie du Soleil à la manière de la chlorophylle. Cette dernière absorbe l’énergie du Soleil afin de la trans-former et l’emmagasiner dans les sucres que la plante utilise pour se développer. Le cheminement est similaire, sauf que l’éner-gie est directement restituée (lire encadré).

PAR N’IMPORTE QUEL TEMPS«A l’heure actuelle, il s’agit de l’unique tech-nologie efficace dans des conditions de basse luminosité. Ainsi ces panneaux, une

technologie à couches minces, fonction-nent même par temps couvert ou en hiver. Il n’est donc pas non plus nécessaire de les orienter au sud», s’enthousiasme Nico-las Tétreault, collaborateur scientifique du professeur. Encore plus spectaculaire: «Ces cellules, appelées également cellules à pig-ment photosensible ou désignées sous leur dénomination anglaise de dye-sensitized so-lar cells (DSSc), peuvent se contenter d’ab-sorber la lumière ambiante et, pour une lampe d’appartement par exemple, de la restituer le soir par le biais d’une batterie.»

BANC #FLOATING CHAIR$ | DIANA CHANG CCA

ACTUEL

CELLULES GRÄTZEL

DES PANNEAUX SOLAIRES POUR DÉCOInspirées de la nature, belles, utiles et peu coûteuses, les cellules Grätzel sont

une véritable révolution dans l’univers du solaire

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Les panneaux Grätzel sont en passe de faire le bonheur des architectes et des créateurs de tous poils. Transparents et de différentes couleurs, ils sont parfaits pour être utilisés sur les fenêtres d’un bâtiment et faire partie intégrante d’un concept architectural. Plusieurs projets sont à l’étude. Ils équipe-ront peut-être le nouveau centre de confé-rences de l’EPFL. «Pour les applications domestiques, on en fabrique déjà. Mais à l’heure actuelle les problèmes liés à leur production à l’échelle d’un bâtiment ne sont pas encore complètement résolus», explique Philippe Vollichard, responsable et coordinateur du développement durable à l’EPFL.

«Sous l’impulsion du professeur, notre équipe de chercheurs est partie du postu-lat que toutes les surfaces noires qui nous entourent absorbent la lumière en pure perte. La flexibilité de ces cellules leur permet d’être intégrées à toutes sortes d’objets, donc de profiter de ces zones. A l’instar de Sony ou d’Ikea, de nombreuses compagnies internationales s’intéressent à ce produit et se sont déjà lancées dans la fabrication d’articles à usage domestique», ajoute le jeune scientifique québécois. Avec ses couleurs et sa transparence, les possibilités de créations sont sans limite. Tout en étant des cumulateurs d’énergie, tous les objets qui nous entourent pour-

ront se parer des plus beaux designs. Il est clair que pour nombre d’entreprises, la sauvegarde de la planète passe au second plan. Cependant, le facteur esthétique, lui, est très important. Ainsi, tout en préser-vant, tout de même, l’environnement, les consommateurs occidentaux auront accès à de nombreux produits tels que des tables de salon ou des téléphones portables équi-pés de ces cellules solaires.

AIDER LA PLANÈTEMais le professeur Grätzel n’est pas un homme d’affaires. Lui, «il veut clairement sauver la planète», affirme avec conviction Nicolas Tétreault. «Selon des études, on sait que dans les quarante prochaines années, nous devrons doubler la production d’éner-gie mondiale par rapport à aujourd’hui. Actuellement, plus de quatre milliards de personnes n’ont pas accès à un réseau électrique étatique. C’est aussi à ces gens-là que nous destinons ces panneaux solaires en rendant abordables leur prix à la produc-tion, donc aussi à l’achat.»Un autre facteur qui entre en ligne de compte est le coût environnemental. L’équipe a cherché des matériaux écono miques, non toxiques et que l’on peut trouver en grande quantité, comme l’oxyde de titanium uti-lisé dans les peintures blanches et les crèmes solaires. «Ces nanoparticules sont déjà des matériaux manufacturables en très grande quantité et à moindres frais. D’autre part, ces panneaux sont produits sur des machines très proches des presses d’imprimerie. Souples, ils sont fixés sur un

Le principe des panneaux Grätzel est celui de la photosynthèse. Un colorant est chargé d’absorber l’énergie du Soleil et de l’ex-traire pour restituer de l’électricité. Avec la chlorophylle, la lumière va frapper l’électron qui emmagasine de l’énergie. Dans le cas des cellules Grätzel, on utilise cette énergie pour la faire passer dans un circuit fermé. Si l’on regarde un panneau sur sa tranche, on trouve entre deux couches de verre la partie active avec un semi-conducteur qui est de l’oxyde de titanium. La molécule colo-rante le couvre complètement. La lumière est absorbée par le colorant. On utilise des milliards de nanoparticules semi-conduc-

trices et chaque surface est couverte de colorant. Un électron est inséré dans le semi-conducteur qui va se déplacer de nanopar-ticule en nanoparticule jusqu’à l’électrode. Son énergie est ensuite utilisée pour char-ger une pile ou, par exemple, restituée dans une ampoule. Une fois que l’électron a fait son travail, il revient par le liquide appelé électrolyte. L’électron est uniquement le vecteur d’énergie. Ce qui donne la couleur, c’est la molécule elle-même. Par exemple, la molécule de chlorophylle apparaît verte et le carotène rougeâtre. En modifiant légère-ment la molécule, l’apparence de la couleur du panneau solaire change.

TOUT A DÉJÀ ÉTÉ INVENTÉ DANS LA NATURE, IL SUFFISAIT DE S’EN INSPIRER…

LA PHOTOSYNTHÈSE POUR PRINCIPE

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substrat qui se roule et les coûts à la produc-tion sont minimes. De plus, avec une stabilité de production d’énergie sur une période de vingt ans, les cellules Grätzel satisfont aux standards internationaux de durabilité», ajoute le scientifique.

UNE RÉVOLUTION SCIENTIFIQUELes premiers objets dotés de cette techno-logie devraient bientôt faire leur apparition. Il aura fallu plus de vingt ans pour que le rêve d’un brillant chimiste inspiré par l’in-telligence de la nature se réalise! Mais dès le début, ses recherches ont pro-voqué une véritable émulation auprès des autres scientifiques. Non sans une pointe de fierté, Nicolas Tétreault raconte encore: «La première publication, dans le magazine Nature, sur la science de base de ces cel-lules solaires date de 1991. Ce concept de génie a marqué de très nombreux esprits. Cité plus de 7000 fois par d’autres scienti-fiques, c’est l’un des articles les plus men-tionnés de l’histoire de la recherche.» Notre monde ne peut que se réjouir des futures découvertes du professeur Grätzel et de leurs impacts planétaires, en effet, l’EPFL ne songe pas à se séparer de son savant et son esprit n’envisage pas une seule se-conde la retraite.

Le scientifique suisse Michael Grätzel a consacré plus de trente ans au développe-ment des cellules qui portent son nom. On les appelle aussi «cellules à pigment photo-sensible» ou, en anglais, dye-sensitized solar cells (DSSc). Né en 1944 en Allemagne, c’est au début des années huitante qu’il rejoint l’Institut des sciences et ingénierie chimiques de l’EPFL. Responsable du laboratoire de pho-tonique et interfaces, il dirige une équipe d’une soixantaine de personnes constituée de scientifiques et d’étudiants. Ses études fondamentales l’ont conduit à être le tout premier homme de l’histoire scientifique à produire, entre autres, des nanoparticules semi-conductrices. De dé-couvertes en découvertes, le savant attend le début des années nonante pour voir les premières fonctionner. Aujourd’hui, il tra-vaille avec son équipe sur de nouvelles na-nostructures (électrodes nanostructurées) afin d’améliorer l’extraction des charges dans les cellules. «Il reste le moteur de la recherche au sein de son groupe», ajoute Nicolas Tétreault, un de ses collègues. Ses nombreuses contributions à la science des matériaux nouveaux lui ont valu maintes récompenses. Parmi les très prestigieuses distinctions reçues, ce chimiste compte le Prix Balzan octroyé en 2009 et le Millennium Technology Prize remis en 2010.

Ses publications, reprises de très nom-breuses fois, l’ont propulsé dans le club très fermé des dix scientifiques les plus cités au monde. Il est aussi l’auteur de deux livres et le père de plus de 50 patentes déposées. On peut encore ajouter qu’il est, entre autres, membre de la Société suisse de chimie, de l’Académie européenne de science et de la Société royale de chimie et est un illustre membre honoraire de la Société vaudoise des sciences naturelles. Toutes ces distinctions ne sont que le reflet du large impact de ses trouvailles. Dès le début de ses recherches, ses découvertes ont provoqué une véritable émulation au-près des autres chercheurs.

LE VOYAGE DANS L’INFINIMENT PETIT DU PROFESSEUR GRÄTZEL CONTINUE

HISTOIRE D’UN PIONNIER

APPLIQUE PLIABLE ET DÉROULABLE #KUSTO$ | DAMIEN UMMEL &THIERRY DIDOT, ECAL

PHOTOS: TONATIUH AMBROSETTI ET DANIELA DROZ EPFL+ECAL LABCES ŒUVRES SONT LE RÉSULTAT DU PROJET SUNNY MEMORIES DE L’EPFL+ECAL LAB

LAMPE #FARO$ | DIRK WINKEL, RCA

ACTUEL

PROFESSEURMICHAEL GRÄTZEL

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le bien êtrechez soi

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ACTUEL

DÉCRYPTAGE

UN EXPERT CHEZ VOUS!Dans chaque numéro, retrouvez une maison rendue plus efficiente

sur les conseils d'un expert de Romande Energie. Rendez-vous cette fois chez Roger Stauffer à La Tour-de-Peilz

TEXTE: THIERRY VIALPHOTOS: VANINA MOREILLON

Fatigué par les variations importantes des cours du mazout, Roger Stauffer a décidé en 2009 de réaliser un bilan énergétique de sa maison auprès de Romande Energie. Malgré un bon résultat global pour une mai-son de 34 ans, il a d’abord installé un poêle à bois tout près des pièces à vivre avant de se lancer dans des travaux plus conséquents. «J’ai vite compris que la principale mesure pour améliorer la qualité énergétique de ma maison consistait à améliorer sensiblement l’isolation», explique le propriétaire. Il a donc commencé par isoler le plancher de ses combles froids ainsi que les pans intérieurs du toit. «Un travail que j’ai réalisé seul car c’est extrêmement facile à poser.» Ensuite,

il a amélioré l’isolation de la cave et il vient d’installer des nouvelles fenêtres à triple vi-trage. Tout logiquement, il a également choi-si d’abandonner son chauffage à mazout et sa citerne de 5000 litres contre un système de chauffage à pellets. «Les pellets, en de-hors de l’aspect écologique qui me plaît beaucoup, m’ont permis d’économiser de l’argent puisque je ne consomme plus que 4 tonnes de bois (pellets) à 400 francs la tonne contre 5000 litres de mazout à 900 francs les 1000 litres. Une consommation énergétique réduite également par 8 m2 de panneaux so-laires thermiques sur le toit qui permettent d’assurer la production d’eau chaude de manière autonome de mai à fin septembre.

Téléchargez notre application iPad et retrouvez la vidéo de ce reportage

DANS LES DÉTAILS

1 FENÊTRES TRIPLE VITRAGELes fenêtres actuelles à triple vitrage réduisent la perte énergétique de trois fois par rapport aux anciennes fenêtres.

2 MOTEUR DE CHAUFFAGELe moteur d’un chauffage à pellets liés à une vis sans fin permet au système de s’autogérer.

3 PANNEAUX SOLAIRESAvec 8 m2 de panneaux solaires pho-tovoltaïques, les besoins de la maisons en eau chaude sont assurés de manière autonome.

4 ORIENTATION OPTIMALEAvec une orientation sud-ouest, cette maison est parfaite pour installer des panneaux solaires photovoltaïques.

Depuis deux ans, Roger Stauffer a investi 115000 francs pour soignerl’efficience énergétiquede sa demeure. Les résultats s’avèrent déjà probants.

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5 CHAUFFAGE À PELLETSEcologiques et moins gourmands que le mazout, ils permettent d’économiser rapidement sur les frais de chauffage.

6 L’ISOLATION EST PRIMORDIALELa première mesure à prendre est l’isolation. Et notamment les combles.

7 COMBINEZ LES MESURES!Le bon choix consiste souvent à combiner énergie solaire, chauffage à pellets ou pompe à chaleur tout en isolant davantage sa maison.

8 ÉCONOMIES RAPIDESPour les bâtiments n'ayant pas subi de travaux d'assainissement, le poten tiel d’économies d’énergie pour le chauf-fage, l’eau, l’électricité est de 50% env.

RÉNOVER, UNE BONNE AFFAIRECette maison de 358 m2 située sur les hauts de La Tour-de-Peilz a été construite en 1975. Déjà très bien bâtie à l’époque, elle présente encore aujourd’hui, trente-six ans après, un bilan énergétique «C» sur l’enve-loppe extérieure sur une échelle allant de «A» excellent à «G», insuffisant. Avec les travaux réalisés récemment, elle devrait présenter un bilan global se si-tuant entre «A» et «B», ce qui est excellent puisque cela correspond aux normes des constructions actuelles. L’assainissement de la maison permet d’augmenter sa valeur sur le marché car les coûts d’exploitation et d’énergie baissent et entraînent ainsi une hausse de la valeur immobilière tout en of-frant un surcroît de confort à ses habitants. Dans la plupart des cantons, les investisse-ments visant à économiser l’énergie sont fiscalement déductibles et peuvent même faire l’objet de subventions. Les investis-sements de ce type sont donc rapidement rentables. D’autant plus que toutes les amé-liorations ont une durée de vie de vingt ans ou plus. Des arguments qui poussent à la réflexion.

MÊME UN BÂTIMENT DE 30 ANS PEUT RETROUVER UNE EXCELLENTE ÉTI'QUETTE ÉCOLOGIQUE

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EN BREF

ROULEZ FOURMIS!L’hydrogène fait figure de remplaçant idéal des carburants fossiles. Malheureusement, il est extrêmement inflammable et son stockage pose problème. Des scientifiques de l’EPFL et du Leibniz-Institut für Katalyse ont toutefois découvert qu’une fois transformé en acide formique au moyen d’un catalyseur et du gaz carbonique présent dans l’atmosphère, l’hydrogène pou-vait être conservé sans risque. L’opération inverse est tout aussi facile à réaliser, toujours par catalyse. SUn

RECHARGE RAPIDEDes stations permettant de re-charger les batteries d’un véhi-cule électrique en vingt à trente minutes seulement s’installent au bord des autoroutes allemandes. Elles fonctionnent en courant continu contrairement aux autres bornes qui tournent en alternatif. L’énergéticien E.ON, qui livre ces points de recharge nouvelle génération, précise que l’éner-gie les alimentant sera issue de sources renouvelables. SUn

BOUGIES LASERBye-bye les bougies de voitures traditionnelles et bonjour le laser miniaturisé. En effet, des cher-cheurs ont mis au point des la-sers suffisamment petits pour qu’ils puissent prendre place dans nos moteurs. Leurs fais-ceaux permettraient de rempla-cer le système actuel et ces mi-cro-lasers augmenteraient les performances des moteurs. En produisant une combustion plus homogène, ils économiseraient du carburant et ils limiteraient les rejets de gaz polluants. LuG

SMART FORVISIONUne voiture électrique non conventionnelle et un condensé

de technologie d’avant-garde

La Smart Fortwo electric drive n’est pas en-core sur le marché, que la Smart Forvision joue déjà les vedettes. Les matériaux ainsi que les technologies utilisés pour cette Smart électrique améliorent l’isolation, le poids ainsi que la gestion de l’énergie. Des cellules solaires transparentes équi-pent le toit de la Forvision. Elles alimentent les fonctions multimédias, des ventilateurs et s’allument à l’ouverture des portes. Des jantes fabriquées 100% en plastique allè-gent le véhicule de quelque trois kilos par roue. Les portes sont en fibre de carbone et résine. Ainsi, elles sont 50% moins lourdes que celles en acier et 30% plus légères que

celles en aluminium. Afin de diminuer le recours au chauffage ou à l’air conditionné, la carrosserie est équipée d’un nouveau système d’isolation. Allégés également, les sièges sont équipés de tissus «intelligents» qui permettent la gestion de la température en dirigeant la chaleur vers des points précis du corps. Malheureusement, cette voiture va encore se faire désirer. «La Smart Fortwo sera disponible l’an pro-chain. En ce qui concerne la Smart Forvision, je ne connais pas encore sa date de sortie», regrette Catherine Leuba, directrice du mar-keting du groupe Leuba représentant, entre autres, la marque Smart. LuG

TECHNOLOGIE

MOBILITÉD

R

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EN BREF

VERTE CHEZ MAZDAEn matière de voitures «propres», le constructeur japo-nais Mazda innove. Là où nombre de ses concurrents réfléchissent à des automobiles capables de rouler avec des énergies alterna-tives, la marque nippone a cher-ché à améliorer l’existant. Elle a d’une part allégé ses véhicules et, d’autre part, optimisé l’effi-cience de ses moteurs. En jouant sur les taux de compression, elle a mis au point un dispositif bap-tisé SkyActiv qui réduit considé-rablement les émissions de NOx. Le modèle diesel CX-7, homo-logué Euro V, affiche ainsi des valeurs d’émissions de NOx de 142,8 mg/km alors que l’Euro V fixe la limite à 180 mg/km. Le nouveau SUV compact CX-5 die-sel, qui débarquera en Suisse au printemps prochain, a déjà pris trois ans d’avance en adoptant dès à présent la norme Euro VI – 80 mg/km – qui n’entrera en vi-gueur qu’à partir de septembre 2015. Progressivement, cette technologie devrait équiper tous les véhicules de la marque. SUn

RECHARGE À INDUCTIONLe fournisseur d’énergie alle-mand E.ON a présenté des solu-tions de recharge par induction pour les véhicules des particu-liers au dernier Salon automo-bile de Francfort. Un simple boîtier posé dans le garage permettra d’alimenter votre voi-ture en électricité. L’avantage de ce système est de rendre pos-sible la recharge même dans un bâtiment ancien, dont l’installa-tion électrique risquerait de surchauffer dangereusement avec une charge aussi impor-tante. SUn

DES BATTERIES EN HIVER

UN OVNI SOLAIREQui aurait dit que la traversée de la Manche ferait encore

rêver des fous volants au XXIe siècle?

Les secrets pour améliorer leur longévité: à l’abri du froid, de l’humidité et des recharges régulières

C’est une entreprise française spéciali-sée dans la réalisation d’images aériennes, Groupe Aérial Concept, qui a construit ce drôle d’objet volant. Le projet a démarré ce mois de janvier et les premiers essais en vol ont été effectués en août.La traversée de la Manche devrait avoir lieu ces jours, entre le 17 et le 21 octobre. Flottant à 500 mètres d’altitude, il emmènera ses deux pilotes, Pierre Chabert et Gérald Feldzer, de Douvres à Calais. Un équipage qui n’a pas été choisi au hasard, puisque le premier est un spécialiste des vols en dirigeable et le se-cond, un pilote qui a déjà plusieurs records à son actif.Se déplaçant en moyenne à 30 km/h (50 km/h en pointe), il ne devrait pas avoir besoin de plus d’une heure trente pour franchir le Chan-nel. Il se lancera ensuite dans une traversée de la Méditerranée en 2012, du continent vers la Corse, avant d’entreprendre en 2013 une transatlantique entre Gibraltar et New York. SUn

Avec ses 14 mètres de diamètre et sa forme lenticulaire, l’engin est facilement confondu avec une soucoupe volante. En fait, il s’agit d’un dirigeable. Gonflé à l’hélium, il fonc-tionne à l’électricité, n’émettant ainsi qu’une très faible quantité de CO2.

Alors que l’on s’apprête à affronter les longs mois d’hiver et à se glisser dans une douce hibernation, ce repos annoncé est, si ce n’est fatal, du moins néfaste pour les batteries de nos vélos électriques. En effet, ces dernières supportent mal l’inaction et ont besoin de quelques attentions. Ainsi, une fois le vélo mis à l’abri des intem-péries, on rapatriera les batteries à l’intérieur dans un endroit sec et chaud. Désormais in-terdites, les anciennes batteries au plomb ré-sistent mal à l’inaction et au temps qui passe. Il n’y a donc pas de remède pour elles. Les bat-teries au nickel (Ni-Mh ou Ni-Cd), elles, néces-sitent des décharges régulières et complètes.

Restent les batteries au lithium (Li-lon ou Li-Po): «Ces batteries n’ont pas d’effet mémoire. Il est toujours préférable de les utiliser le plus souvent possible et de ne jamais les laisser se vider complètement, explique Pierre Dormal du magasin Tandem à Lausanne. Si on n’uti-lise pas son vélo durant l’hiver, les batteries doivent être chargées en moyenne tous les deux mois. A noter que les modèles les plus modernes disposent d’une alarme qui avertit lorsqu’il est temps de les réalimenter.» A souligner que, quel que soit le type de vélo, le sel déversé sur les routes en hiver est l’en-nemi, entre autres, des chaînes et des sys-tèmes de roulement mécanique. LuG

AÉRONAUTIQUE

ÉNERGIE

c’est le prix en milliards de francs que devra payer l’Allemagne pour sortir du nucléaire comme elle l’a décidé en mai. Pour atteindre cet objectif, il lui faudra éteindre 17 centrales.

LE C

HIF

FRE

25,2 C’est le nombre, en milliards, de kilomètres parcou rus sur les autoroutes suisses en 2010. Depuis 1990, le trafic a plus que doublé sur les autoroutes, qui absorbent 40% du trafic.

DR

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COMPARATIF

EN BREF

LE PREMIER TRAIN SOLAIRE EN BELGIQUEDepuis le mois de juin dernier, les trains roulants sur la ligne ferroviaire entre Anvers et Ams-terdam sont propulsés à l’éner-gie solaire sur un tronçon de 25 km. Le toit d’un tunnel ferroviaire de 3,4 km de long a été recou-vert de 16'000 panneaux solaires sur une surface de 50’000 m2, soit l’équivalent de 8 terrains de football. Cette production repré-sente la consommation annuelle moyenne de 1000 ménages et suffit à injecter l’énergie né-cessaire au passage annuel de 4'000 trains à grande vitesse. Une première européenne !

L’ATE vient de publier un guide de l’écomo-bilité analysant l’accès en transports publics, les prestations de mobilité sur place et la com-munication de 14 stations de montagne. Toutes sont situées à plus de 1000 mètres d’altitude, elles comptent moins de 1’000 habitants et en-registrent plus de 100000 nuitées hôtelières par année. C’est Zermatt qui décroche la première place de ce palmarès avec 29 points sur 36 possibles, devant Saas Fee 28 et St-Moritz 27, couronnant ainsi les deux stations sans voitures. En queue de peloton, Crans-Montana ferme la marche avec 21 points à égalité avec Adelbo-den, juste devant Verbier avec 22 points.

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EN BREF

1 MILLARD DE VOITURES SUR TERREDepuis 2010, la Terre compte 1'015 millard de voitures. Ce total était encore de 980 millions un an avant. Ce qui représente une augmentation de 95'500 véhicule par jour. C’est bien sûr le marché chinois qui est à l’ori-gine de cette hausse, la seconde plus forte jamais enregistrée. L’Empire du milieu est passé de 61 à 78 millions de quatre roues en un an. Ce qui est toujours trois fois moins que les USA avec leurs 240 millions de voitures. Et ça ne va pas s’arranger, la Terre compte officiellement 7 milliards d’habitants depuis ce mois.

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COMPARATIF

Vous préparez un trajet entre Lausanne et Ge-nève et vous hésitez entre train et voiture? Les CFF fournissent désormais l’outil qui permet à chacun de choisir le moyen de transport le plus écologique. Il suffit de se rendre sur la page internet des horaires en ligne des CFF et de cliquer sur «ecocomparateur» dans la vue détaillée d’une correspondance. Le calculateur prend alors en compte l’impact écologique et la consommation énergétique directe du trajet ainsi que tous les facteurs indirects comme la construction, l’entretien et l’élimination des véhicules et des voies. L’impact ainsi calculé est ensuite divisé par

le nombre d’utilisateurs du véhicule. «Les surprises sont alors au rendez-vous, assure Patrick Jakob, responsable marketing et com-munication du trafic régional des CFF. » Imaginez-vous que pour un trajet égal avec un taux d’utilisation moyen, le train s’avère quatre fois plus efficace sur le plan énergé-tique et vingt fois plus respectueux de l’envi-ronnement qu’une voiture.» Dans certains cas, la différence est de l’ordre du centuple! Aux utilisateurs désormais d’uti-liser ce nouvel outil pour choisir de manière concrète et consciente leur philisophie de transport. !v

LE C

HIF

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2465 mètres, c’est l’altitude de l’éolienne per-chée la plus haute d’Europe à Gries, près du col du Nufenen. Elle suffira aux besoins énergétiques de 800 ménages.

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À DÉCOUVRIR PLUSDE 70 ESPÈCES DE PAPILLONSET 120 ESPÈCESDE PLANTES TROPICALES

ÉVASION PAR LE RAIL

TEXTE: LUDMILA GLISOVIC

«Notre but? Que les gens s’octroient au moins trente minutes pour s’émerveiller de la diversité des espèces, du foisonnement de plantes, de la variété des bêtes. Lorsque cet objectif est atteint, le plus gros de notre travail est accompli», explique Caspar Bijle-

veld, directeur de la fondation Papiliorama. «Pour les enfants, découvrir la nature de-vient difficile avec la réduction d’espèces de plantes ou d’insectes. A chaque généra-tion, on perd un peu de notre patrimoine et la transmission ne se fait plus», s’inquiète le biologiste. Le Papiliorama, c’est aussi le bon-heur de se promener au milieu d’un millier

de papillons de toutes les couleurs, divisés en quelque 70 espèces provenant d’Asie et d’Afrique. «Le temps de vie d’un papillon est court, alors nous recevons chaque semaine près de 500 spécimens sous forme de chry-salides par courrier. Pour nous fournir, nous faisons appel à sept pays partenaires. Bien que cela reste un marché évidemment mar-

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Indications: gratuit pour les enfants jusqu’à 4 ans; halte de Kerzers Papiliorama juste devant le Papilio-rama; pas de réduction sur le voyage en train quand l’offre est achetée à l’intérieur de la communauté ta-rifaire Frimobil.

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ÉVASION PAR LE RAIL

ginal, c’est intéressant pour ces régions. D’une part, l’élevage est lié à des réserves naturelles et d’autre part cela donne aux ha-bitants une alternative à la coupe du bois», ajoute Caspar Bijleveld. Sous les dômes de Kerzers, 120 espèces de plantes tropicales offrent gîte et couvert aux papillons et aux autres animaux. Les oiseaux sont largement représentés. «Pour la première fois cette an-née, nous avons eu des bébés toucans, ce qui est exceptionnel dans un cadre de semi-liberté.» Des poissons tropicaux peuplent les ruisseaux et les étangs du Papiliorama.

UNE RÉVOLUTION SCIENTIFIQUEDes animaux nocturnes de l’Amérique tropi-cale évoluent dans le Nocturama, alors que la Jungle Treck offre une copie de Shipstern, une réserve naturelle au Belize sur la pé-ninsule du Yucatan (lire l'encadré). Le Swiss Butterfly Garden se consacre aux espèces

indigènes. «A l’extérieur, nous avons un mini-zoo auquel nous allons redonner un coup de jeune.» Idem pour la zone nature et la place de jeu pour enfants. «Nous n’en-tendons pas devenir un parc d’attractions, mais nous désirons améliorer l’accueil des familles. Il est important que nous assumions des zones de plein air aussi attractives que nos expositions vivantes dans les dômes, souligne le biologiste. Aux yeux du public, nous sommes considérés comme un musée, donc un lieu fermé. La conséquence est que nous avons d’importants pics de fréquenta-tion lorsqu’il pleut et le contraire dès qu’il fait beau.»«Nous désirons également optimiser notre fonctionnement au niveau écologique. Dès qu’il y a du soleil, même en hiver, nos dômes chauffent naturellement. En revanche de no-vembre à février, quand les températures descendent parfois jusqu’à –20 degrés, nous

Petit pays du sud de la péninsule du Yuca-tan, au-dessous du Mexique et au bord de la mer des Caraïbes, le Belize compte parmi ses joyaux la réserve naturelle de Shipstern, la réserve naturelle du Papiliorama. «Il y a deux aspects à notre travail, celui que nous accomplissons au Papiliorama et la protec-tion de la forêt tropicale au Belize. Les deux projets sont intimement liés. La réserve a été créée en 1989 parce que nous vou-lions aussi agir concrètement sur le terrain, raconte le biologiste. Nous avons démon-tré qu’avec un peu de bonne volonté, une petite équipe et peu de moyens on fait bou-ger les choses.» Sur plus de 11000 hec-

tares, on trouve de nombreux habitats tro-picaux de première importance. La réserve regroupe des zones de forêts sèches et humides, de la savane, des mangroves et des lagons. On y observe 300 espèces d’oi-seaux, 5 espèces de félins, dont le jaguar, et de nombreuses autres espèces rares tant animales que végétales. Malgré son isola-tion géographique, Shipstern est facile d’ac-cès. Les voyageurs y découvrent une nature sauvage aux caractéristiques uniques.

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consommons beaucoup d’énergie. Je voulais rendre le Papiliorama neutre en CO2. Mais l’investissement de 1,6 million de francs pour installer un système utilisant le bois était trop coûteux, déplore le directeur. C’est la rai-son pour laquelle notre choix s’est porté sur le gaz Propane. Malheureusement, nous ne pouvions pas nous raccorder au gaz naturel, mais cette année c’est enfin possible.» «Par contre, si l’on prend la compensation carbone de la réserve naturelle du Belize, nos émissions en CO2 sont couvertes pour plus de cent ans, déclare Caspar Bijleveld avant de temporiser: «Evidemment, c’est anecdotique et nous continuons d’améliorer notre efficacité énergétique, en premier lieu par l’isolation.»

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50 | EFF IC IENCE 21 | AU TO M N E-H IVER 2011

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LAUSANNE | 29 NOVEMBRE 2011

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BÂLE | 17-21 JANVIER 2012

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PARIS | 19-20 JANVIER 2012

BELFORT | 15-16 NOVEMBRE 2011

EVER MONACO 2012Exposition destinée aux véhicules écolo-giques, aux fabricants de batteries, équi-pementiers, ainsi qu’une halle dédiée aux énergies renouvelables.

Grimaldi Forum, 10, avenue Princesse-Grace – MC 98000 Monacowww.ever-monaco.com

MONACO | 22-25 MARS 2012

AGENDA

Offre combinée à prix réduit sur: www.cff.ch/swissbau

FOIRE SUISSE MAISON ET ÉNERGIEL’endroit idéal où découvrir et comparer les produits, les innovations, les services et profiter de tous les contacts pour construire ou rénover votre maison. Sans oublier les congrès destinés aux privés et professionnels.

BEA expo, Mingerstrasse 6, à Berne. De 10h à 18h, jusqu’à 20h le vendredi.www.hausbaumesse.ch

BERNE | 24 - 27 NOVEMBRE 2011

Offre combinée à prix réduit sur:www.cff.ch/maison-energie

EN SUISSE | 11-13 NOVEMBRE 2011

JOURNÉES SUISSES MINERGIEDans le cadre des Journées suisses Minergie, 300 bâtiments réalisés selon les différents standards Minergie ouvriront leurs portes au public dans toute la Suisse.

www.minergie.ch

CONGRÈS SWISSOLARLa chaleur solaire peut aussi apporter une contribution essentielle au tournant énergé-tique! Apprendre davantage à ce sujet au premier Congrès Swissolar chaleur solaire avec un focus sur les concepts pratiques et les nouvelles tendances.

Grand Casino, Haldenstrasse, 6006 Luzernwww.swissolar.ch

LUCERNE | 25 JANVIER 2012

DR

Page 52: Efficience21 - N°1 (2011)

Un service clés en main

Assistance 24h/24 et 7j/7

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Rubrique Particuliers / Prestations et services / Pompe à chaleur et panneaux solaires thermiques

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