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La Feuille Verte n° 211 octobre 2015.
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LES ÉCOLOGISTES DE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ
EN CAMPAGNE !
Vendredi 18 septembre, Cécile Prudhomme et Marie-
Claire Thomas rassemblaient à Lure des habitants du sec-
teur, des acteurs locaux venus proposer des solutions con-
crètes pour répondre aux demandes de transport, créer des
emplois, développer une agriculture respectueuse de l’envi-
ronnement. Cette première réunion de campagne, « La poli-
tique en appartement », fut un vrai succès.
Samedi 26 septembre, à Nevers, notre tête de liste
régionale participait avec Virginie Charrière, tête de liste
dans la Nièvre, et trois cents cyclistes à la deuxième
« Vélorution » de Nevers. Une belle journée pour la promo-
tion du vélo en ville.
Dimanche 27 septembre, en même temps qu’à Paris, se
tenait à Audincourt le village Alternatiba du Nord Franche-
Comté. Plus de quatre-vingts acteurs locaux y ont proposé
des alternatives concrètes pour lutter contre le changement
climatique. La table ronde organisée autour de Philippe Her-
vieu, vice-président à l’Économie Sociale et Solidaire du
Conseil Régional de Bourgogne, mais aussi tête de liste en
Côte-d’Or, a montré qu’entreprendre autrement et proté-
ger l’environnement, c’était possible.
Lundi 28 septembre, Brigitte Monnet lançait une péti-
tion « Pour le retour à Lons-le-Saunier du pavillon français
de l’exposition universelle de Milan », pavillon construit par
une entreprise de Franche-Comté. Cette proposition origi-
nale de notre tête de liste dans le Jura avait déjà été large-
ment reprise par les politiques et la presse.
Et on pourrait continuer cette liste. Oui, dans un con-
texte national morose, dans un contexte national et interna-
tional de crise, les écologistes sont force de proposition et
acteurs de notre grande région. Oui, les écologistes vont à la
rencontre des habitants. Oui, à deux mois de la COP 21, les
écologistes sont engagés pour le climat. Oui, en Bourgogne
Franche-Comté, les écologistes sont rassemblés pour mener
une campagne active. Oui, c’est une campagne écologiste,
une campagne régionale, une campagne de propositions
que nous menons autour de notre tête de liste, Cécile
Prudhomme.
OCTOBRE 2015 / n°211 / 1,70 €
Corinne Tissier
et Bernard Lachambre
Cosecrétaires EÉLV Franche-Comté
33, Avenue Carnot
BESANÇON ACCUEILLE SON PREMIER ALTERNATIBA !
Sommaire
2
P 1 : Edito
P 2 :Besançon accueillera son premier Alternatiba !
P 3-4: Un rapport peut en cacher un autre
P 5-6 : Cher Jean-Christophe
P 6 : Campagne des régionales
P 7-8 : Politique économique de François Hollande : quel
bilan ?
P 9 : Baisse de l’impôt sur le revenu
P 10 : Incident raciste de Thise, suite et fin
P 11 : Des élections à risque !
P 12 : Petit lexique à l’usage des non-Lausannois
P 13 : Balkans, Haïti, Syrie…
P 14-15 : Science et écologie
P 15 : Où trouver EELV au plus près de chez soi ?
P 16 : Vaccins : DTP ou DTP ?
P 17-18 : Petite chronique wallisienne
P 19-20 : Un mois, émois et moi
P 21 : Bulletin d’adhésion
Alternatiba, mouvement citoyen créé en 2013, a à
son actif l'organisation du Tour Alternatiba, qui s'est arrêté
en Franche-Comté cet été et s'est achevé le 26 septembre à
Paris.
Alternatiba s'est donné pour missions
- de diffuser le message de l’urgence climatique,
- de mettre en lumière un large panel de solutions
et d’alternatives locales et concrètes,
- de rassembler des citoyens de toute origine autour
d’un projet constructif.
Après Audincourt le dernier week-end de sep-
tembre, un village des initiatives s'installera à Besançon les
1er et 18 octobre prochains.
Ses participants l'affirment : « Nous souhaitons que
toutes les alternatives et initiatives allant dans le sens du
changement de nos modes de consommations soient con-
nues du plus grand nombre, pour peser sur les décisions
politiques à prendre lors de la COP21 afin de voir émerger
une transition citoyenne et énergétique. »
En informant ses lecteurs, ce qui revient à les encou-
rager à participer, le Comité de Lecture de la Feuille Verte
ne cherche nullement à engager EÉLV dans une logique de
récupération politicienne. Il nous faut simplement recon-
naître une chose fondamentale dans une démocratie :
l'action politique ne relève pas uniquement des partis et
des « professionnels » de la politique.
Et si, loin des querelles qui nous agitent, nous pre-
nions le temps d'écouter les aspirations concrètes de ci-
toyens engagés ?
Le CLFV
Tout le programme sur https://alternatiba.eu/
besancon/ et en 4e de couverture dans ce numéro
17 et 18 octobre
En 2013, nous avons été satisfaits de lire le rapport
parlementaire Mobilité 21 présenté par le député PS Phi-
lippe Duron. Il y faisait un recensement des grands projets
d’infrastructures de transports intérieurs et les classait en
fonction de leur
intérêt et de la
capacité de l’État
et des collectivi-
tés territoriales
de les financer.
C’est lui
qui a renvoyé
aux calendes
grecques le fi-
nancement des
canaux à grand
gabarit Saône-
Moselle ou Saône-Rhin (au-delà de 2050), les prolonge-
ments de lignes TGV ou l’autoroute A319 entre Langres
(A5) et Sevenans (A36) par Vesoul et Lure (au-delà de
2030). À l’inverse, il privilégiait les investissements ferro-
viaires sur les points où le réseau saturé nécessite des
aménagements de capacité.
Cet été, un nouveau rapport rédigé par le même
député propose un examen des 40 liaisons ferroviaires
nationales ou interrégionales sur lesquelles circulent les
« Trains d’Équilibre du Territoire ». Il s’agit des trains
Corail, comme ceux de la ligne Paris-Troyes-Chaumont-
Vesoul-Belfort-Mulhouse. Ces dessertes, considérées
comme déficitaires mais assurant un rôle d’aménage-
ment du territoire, font l’objet d’une convention entre
l’État et la SNCF.
Cette convention prévoit que l’État compense 7 %
des 325 millions d’euros de déficit annuel, les 93 %
autres restant à la charge de la SNCF, donc de l’ensemble
des usagers. Le rapport préconise la suppression pure et
simple de certaines liaisons, comme Dijon-Reims (qui n’est
plus desservie que par deux allers-retours par semaine !),
ou une réduction importante des conditions de desserte
d’autres liaisons, comme Paris-Vesoul-Belfort.
Désengagement de l’État
Il convient de noter que cette convention a déjà été
prolongée au-delà de son terme initial de 2012, sans être
officiellement renouvelée. À noter aussi qu'elle visait la
liaison Paris-Mulhouse à raison de cinq allers-retours quo-
tidiens, mais que la SNCF ne l’a jamais respectée, arrêtant
les dessertes à Belfort ou même Vesoul pour certains des
quatre allers-retours quotidiens effectivement en place.
Cette situation n’a cessé d’être aggravée par la SNCF, qui a
par exemple supprimé la desserte jusqu’à Mulhouse à
l’occasion de la mise en service du TGV Rhin-Rhône, en
2011.
La SNCF met en place de nombreuses autres me-
sures pour décourager les usagers d’emprunter cette ligne
au bénéfice de la ligne TGV : réservations électroniques
privilégiant systématiquement les horaires par le TGV pour
les clients, absence de fiches horaires à la gare de l’Est à
Paris, motrices diesel hors d’âge et vieilles voitures, indui-
sant retards et pannes fréquents, inconfort, non-respect
du comité de suivi de la ligne qui devrait réunir les parte-
naires financiers, élus et représentants des usagers-clients.
Malgré tout, la fréquentation reste satisfaisante
puisqu’elle n’a pas baissé (230 personnes par train en
moyenne), notamment à cause du surcoût et de la durée
des détours par le TGV, alors que la SNCF tablait sur une
baisse de 30 % de la clientèle. De ce fait, cette liaison est
proportionnellement une des moins déficitaires (10 mil-
lions d’euros par an, bien moins que le TGV Rhin-Rhône).
Le nouveau rapport Duron reprend systématique-
ment les propositions de la SNCF, constatant le désenga-
gement de l’État qui ne veut plus participer au déficit. Que
nous propose-t-il ?
- Une réduction de la desserte à deux allers-retours
quotidiens ;
- La suppression des arrêts des quelques trains qui
desservent encore Romilly, Langres, Culmont-Chalindrey
et Lure.
3
Dessertes ferroviaires nationales
UN RAPPORT PEUT EN CACHER UN AUTRE
Pourtant, des travaux importants de maintenance
de la voie ferrée ont été heureusement réalisés sur tout le
tronçon.
Pourtant, le marché entre la SNCF et Alstom per-
mettrait l’achat de neuf rames neuves type Corradia
Régiolys, pouvant disposer de la double alimentation élec-
trique et diesel, pour remplacer une partie des motrices et
voitures obsolètes.
Pourtant, des motrices de fret non utilisées pour-
raient être rénovées.
Développer la mobilisation
Ce nouveau rapport Duron, présenté beaucoup plus
confidentiellement que son prédécesseur, suscite des réac-
tions plus ou moins fortes selon les régions et les lignes du
fait des différences de situation, au-delà d’une critique de
l’abandon du service public.
Les élus locaux pleurent pour leur chapelle, même si
certains espèrent des autocars Macron. Les élus régionaux
craignent que l’État les oblige à prendre en charge ces liai-
sons « interrégionales »,
qui ne seraient donc
plus « d’intérêt natio-
nal ». À titre d’exemple,
la liaison Paris-Mulhouse
est périphérique pour
les anciennes régions
Champagne-Ardennes,
Franche-Comté et Al-
sace, donc plus encore
pour les deux nouvelles
grandes régions. A noter
toutefois que les élus
francs-comtois, et notamment le Vice-Président aux trans-
ports Alain Fousseret (EÉLV), ont été actifs sur ce dossier.
Les clients-usagers réagissent en ordre dispersé et
même la FNAUT (Fédération nationale des Associations
d’Usagers des Transports) se divise entre « réalistes » et
« ambitieux ». Il faut quand même signer massivement sa
pétition http://tinyurl.com/petition-fnaut.
Pour la ligne Paris-Vesoul-Mulhouse, l’Associa-
tion pour la Modernisation de la Ligne Paris-Bâle a su
réunir l’ensemble des forces associatives et syndicales pour
une mobilisation unitaire autour de son siège vésulien.
Elle organise une grande manifestation inter-
régionale à Vesoul, le samedi 10 octobre, à 14 h, de
la gare de Vesoul jusqu’à la Préfecture, pour exiger :
* cinq allers-retours quotidiens avec du matériel
moderne et fiable ;
* l’exploitation totale de la ligne Mulhouse-Paris,
classée TET (Train d’Équilibre des Territoires), comme
décidé depuis 2010 (les Mulhousiens sont contraints de
se payer le TGV) ;
* le maintien des dessertes actuelles et une co-
hérence accrue des correspondances, notamment à Cha-
lindrey et Chaumont, et la création d'une desserte TET à
Langres
l’amélioration des temps de parcours et la fixa-
tion d'horaires en liaison avec les usagers ;
* le maintien des guichets ouverts et du service à
tous les voyageurs ;
* le retour du fret ferroviaire comme transport
économe et écologique, enjeu capital de la Voie ferro-
viaire Centre-Europe-Atlantique ;
* un vrai financement de l’État, avec une conven-
tion qui sécurise tous les Trains d’Équilibre des Terri-
toires (40 relations en France dont Paris-Mulhouse).
La mobilisation devra se poursuivre au-delà de
cette manifestation pour faire céder l’État et la SNCF.
Car si de nombreux élus et candidat-e-s aux Régionales
seront présents ce 10 octobre, les élus haut-saônois ren-
contrant François Hollande et ses ministres le 14 sep-
tembre ont beaucoup plus milité pour le serpent de mer
de l’autoroute Langres-Vesoul que pour la desserte fer-
roviaire, pourtant indispensable aux habitants, aux en-
treprises et aux touristes (voir les convois de Coréens
visitant la Chapelle de Ronchamp !).
Alain Ropion
4
5
Lettre à Cambadélis, Premier Secrétaire du Parti socialiste
Tu as bien voulu nous adresser une gentille bafouille
(1) – nous, tes chers camarades et tes chers amis. Il serait
assez impoli de ne pas te répondre.
Tout à la fois imprégné de psychanalyse - quand tu
évoques le narcissisme des petites différences qui caracté-
riserait ce qui ne seraient que des écarts entre nous - et
d'esprit quasiment biblique - quand tu appelles à une nou-
velle alliance sous le regard ému de Léon Blum -, tu tentes
de nous rassurer : non, toutes les références intellectuelles
du Parti socialiste ne se sont pas dissoutes dans le macro-
nisme ! D'ailleurs, tu insistes, l'idéal de la transformation
sociale t'anime toujours. On a même droit à une reconnais-
sance de l'apport de l'écologie politique à la pensée de la
gauche. Mazette, c'est jour de fête, bien que l'on cherche
vainement des traces d'écologie dans une pensée socialiste
et hollandaise tout accrochée au mirage de la croissance.
Le constat que tu cherches à dresser se veut assez
objectif lorsque tu soulignes la dispersion et la fragmenta-
tion de la gauche, et même la nécessité d'un dépassement
du PS dont « les réponses et l'organisation sont datées »,
écris-tu très lucidement.
De manière assez subtile, tu pointes la menace de
l’extrême droite, de « l'extrémisation de la droite », que tu
nommes de manière un rien grandiloquente « le péril réac-
tionnaire », menace que tu estimes « nourrie par la divi-
sion », tout en affirmant la main sur le cœur que cela ne
saurait constituer « ni un argument massue ni le forceps de
l'unité ».
Et pourtant, c'est bien à partir de cette seule
perspective, en fin de compte, que tu imagines une al-
liance dont le Parti socialiste, pourtant dépassé, devrait
être le moteur puisque c'est lui et lui seul qui proposera
des rencontres. En fin de compte, s'il est agréable de lire
l'appel à une mutation radicale de la part d'un responsable
du Parti socialiste, peut-on croire un seul instant à
cette déclaration sur l’honneur quand elle ne se
trouve accompagnée d'aucune proposition ? « Quand
c'est flou, c'est qu'il y un loup », affirmait une an-
cienne Secrétaire nationale du PS. La ficelle est ici un
peu grosse. Le PS par ta voix s'inquiète plus des pro-
chains résultats électoraux que de refondation.
Comment pourrait-il en être autrement alors
que, hormis un petit aveu, une sorte d'acte de contri-
tion quant au retard pris par le PS pour renouveler sa
pensée, on ne trouve aucun élément d'analyse de la
séquence politique ouverte avec l'élection de Fran-
çois Hollande?
Faut-il croire alors que les déceptions engen-
drées par la suite n'alimentent en rien le vote FN ? (Je
n'écris nullement qu'elles en seraient l'unique cause.)
Faut-il croire que la Parti socialiste, qui sou-
tient le gouvernement, n'endosse aucune responsa-
bilité face au désarroi qui gagne ?
Faut-il te rappeler comment le Parti socialiste -
et en premier lieu le candidat puis le président - s'est
poliment assis sur l'accord EÉLV-PS ?
Faut-il te rappeler ce que sont devenues les
rodomontades de la motion qui t'a porté à la tête du
parti ? On allait voir ce qu'on allait voir sur la réorien-
tation des sommes consacrées au CICE !
Pas plus que je ne suis séduit par une
forme d'alliance exclusive avec la gauche dite radi-
cale, ne serait-ce que parce qu'elle se trouve traver-
sée par des courants contraires (2), je ne suis séduit
par l'offre que tu nous fais.
Outre son manque de contenu, elle intervient
trop tard ou trop tôt. Trop tard au regard des
échéances à venir, trop tôt au regard du chemin qu'il
reste à parcourir pour le PS - si cela est encore pos-
sible...
CHER JEAN-CHRISTOPHE,
6
Ce n'est pas un refus de la discussion, car je crois
utile le débat avec tous ceux qui ne refusent pas d'assu-
mer des responsabilités, d'affronter le réel (3), mais celle-
ci ne peut fixer au préalable l'objectif d'une alliance de
circonstance qui, visiblement, n'a d'autre but que de sau-
ver le soldat Hollande.
Bien à toi.
Michel Boutanquoi
PS : Ta lettre n'ayant visiblement pas eu l'effet es-
compté, tu sors de ton chapeau un référendum organisé
sur le coin de la table - c'est dire sa fiabilité. Il s'agit
d'interroger la gauche (c'est qui, la gauche ? c'est écrit sur
les papiers d'identité ?) sur la nécessité de l'alliance pour
la rendre finalement obligatoire. Autrement dit, après la
lettre presque amicale, le coup de pied au cul ? Après le
petit épistolier, le petit caporal ?
(1) Voir Libération du 14 septembre.
(2) Cela ne m'empêche pas de respecter les militants
qui ont fait ce choix d'alliance, d'autant que je n'en
connais pas forcément les circonstances ni le con-
texte.
(3) En cela, au-delà des critiques que l'on peut formu-
ler quant à la conduite de la négociation et sans ou-
blier l’attitude scandaleuse des dirigeants européens,
il faut saluer le courage politique d'Alexis Tsipras. Et si
ici d'aucuns se sont dédaigneusement détournés de
lui, les électeurs grecs ont fait un tout autre choix.
Campagne des régionales
6 septembre à Besançon : formation pour la
prise de parole en public
12 septembre à
Dijon : réunion
du comité de
campagne
Toujours à Dijon
le 12 sep-
tembre : ras-
semblement
contre les expul-
sions
13 septembre à Nancray : foire biologique.
Cécile Prudhomme, tête de liste régionale, avec Eric Alauzet,
député EELV
7
Le 22 septembre 2015, l'INSEE a annoncé une très
légère diminution des inégalités en 2012 et 2013. Aussi-
tôt, certains responsables du PS s'en sont réjouis publi-
quement. D'un autre côté, la courbe du chômage qui, se-
lon le Président, devait s'inverser dès la fin de l'année
2013 s'est seulement stabilisée en juillet... pour repartir à
la hausse en août, avec 20 000 chômeurs de plus. Au total,
ça en fait 600 000 de plus qu'au début du quinquennat
pour la catégorie A, alors que le gouvernement va répé-
tant que l'emploi est sa priorité. Quelle analyse peut-on
faire de la politique économique menée depuis le prin-
temps 2012 ?
Légère baisse des inégalités selon l'INSEE
Regardons de plus près les chiffres publiés. En
France, pendant cette période, le rapport entre le niveau
de vie des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus
modestes est passé de 3,6 à 3,5 : tout de même pas une
diminution considérable… Cette réduction s'explique sur-
tout par une baisse des revenus du patrimoine, qui repré-
sentent 25 % des revenus des 10 % les plus riches, et par
une nouvelle tranche d'imposition à 45 % (au lieu de
41 %) pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par an.
Le taux de pauvreté, lui, passe de 14,3 à 14 %.
Sont considérées comme « pauvres » les personnes qui
gagnent moins de 60 % du revenu médian, soit moins de
1 000 € par mois. Pour l’ONG ATD Quart Monde, «il s’agit
surtout d’une diminution mathématique». «Une baisse de
0,3 % ne peut pas se constater sur le terrain, les pauvres
n’ont pas du tout vu leur situation changer», a-t-elle expli-
qué dans un communiqué.
Malgré une conjoncture favorable, le
chômage persiste
C'est tout de même un très léger mieux sur le
plan des inégalités, à condition que le changement
de mode de calcul intervenu en 2013 ne biaise pas
les résultats. Mais après avoir augmenté de 600 000
depuis 2012, le nombre de chômeurs ne diminue
toujours pas et l'économie française fait du
« surplace ».
Pourtant, la conjoncture est hyperfavorable :
pétrole à 50 € le baril alors qu'il a été à plus de 100,
cours de l'euro qui a bien baissé et qui retrouve
presque la parité avec le dollar et taux d'intérêt très
bas. La mise en place du Pacte de responsabilité a
permis au taux de marge des entreprises de passer
de 28 % en 2013 à 31 % début 2015, soit 34 milliards
de profits de plus par an selon Guillaume Duval,
d'Alternatives Économiques. Mais il n'y a eu quasi-
ment ni investissements, ni embauches, contraire-
ment à ce qui était attendu.
Toujours selon Guillaume Duval, « on (re)
découvre que les politiques de l'offre ne marchent
pas et que le théorème de Schmidt est une fumiste-
rie : les profits d'aujourd'hui ne sont pas les investis-
sements de demain et les emplois d'après-demain ».
Créer des emplois en baissant le coût du
travail ?
Il faut donc sérieusement s'interroger sur l'ef-
ficacité du CICE et du Pacte de responsabilité, dont
le pari était que la diminution du coût du travail al-
lait améliorer la compétitivité des entreprises
Économie
POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE FRANÇOIS HOLLANDE :
QUEL BILAN ?
8
et permettre de relancer l'emploi et l'investissement. Or
ce n'est pas ce qui est observé. Dans un ouvrage récent
préfacé par Louis Gallois (1), Gilles Koleda critique l'appli-
cation de la réduction du coût du travail aux bas salaires.
Les entreprises concernées, comme les grandes surfaces
ou les banques, ne sont pas confrontées à la concurrence
internationale. Selon le modèle économétrique utilisé,
10 milliards d'euros d'allègements n'entraînent la créa-
tion que de 43 000 emplois en 10 ans. Dérisoire ! Avec un
ciblage sur les salaires compris entre 1,6 et 3,5 fois le
SMIC, concernant davantage les secteurs exposés à la
concurrence, le modèle donne 130 000 emplois créés en
10 ans, dont 77 000 dans le secteur industriel. C'est un
peu mieux mais le gain reste ridiculement faible en ma-
tière de compétitivité, de croissance et d'emplois. Et on
est très loin du million d'emplois promis par le Medef.
Rappelons, en comparaison, que les 4 milliards d'euros
qu'ont coûté les 35 heures ont permis la création de
350 000 emplois.
Dans un autre livre (2), Michel Husson propose
une analyse critique de ces modèles économétriques. Il
explique surtout qu'il faut raisonner en termes macroéco-
nomiques, en intégrant au modèle les emplois supprimés
par ailleurs. Les allègements de charges représentent un
manque à gagner au budget de l'État et des collectivités
via la baisse des dotations. Par comparaison, les
22,2 milliards d'allègements de l'année 2015 représen-
tent l'équivalent de 647 000 emplois publics (3). Il fau-
drait aussi intégrer au calcul les effets négatifs sur l'em-
ploi entraînés par la réduction du pouvoir d'achat des
salariés et la baisse de la commande publique. Pour cet
auteur, « les effets favorables sur la compétitivité sont
compensés par la baisse de la demande » et les milliards
de réduction des finances publiques ne donnent absolu-
ment pas les effets promis sur l'emploi.
En guise de conclusion
On en revient à la question fondamentale : la
crise de 2008 est-elle une crise de l'offre, comme le pré-
tendent les économistes libéraux, ou une crise de la de-
mande, comme le disent les économistes critiques ? Les
solutions à apporter ne sont pas les mêmes. Or quand les
PME travaillent à 70 % de leur capacité, ce n'est pas une
crise de l'offre mais bien une crise de la demande. Et il
n'est donc pas étonnant que la diminution de 11 mil-
liards d'euros de dotations aux collectivités ait des effets
catastrophiques sur l'activité économique locale, dans les
PME, dans l'Économie Sociale et Solidaire, dans les ser-
vices publics, etc. Au moment de son annonce, Stiglitz
avait qualifié la politique de l'offre de faribole et la suite
montre qu'il avait raison. Globalement, la politique de
l'offre, dans ses variantes plus ou moins austéritaires,
entretient l'Europe dans le marasme économique. Elle ne
peut en aucun cas faire régresser le chômage. Mais, en
réduisant les capacités de financement public, cette poli-
tique ne peut pas non plus permettre la réalisation des
investissements au niveau nécessaire dans la transition
écologique, question pourtant cruciale à deux mois de la
COP 21.
Gérard Mamet
(1) Allégements du coût du travail. Pour une voie favo-
rable à la compétitivité française. La Fabrique de l'indus-
trie, 2015.
(2) Créer des emplois en baissant les salaires ? Éditions
du Croquant, avril 2015.
(3) Le salaire brut moyen d'un emploi public - équivalent
temps plein - était de 34 000 € en 2009 (page 109 du livre
de Michel Husson.)
9
Promis juré : les impôts vont baisser en
2016.
Avant de trinquer à ce formidable coup de pouce
à notre pouvoir d’achat, peut-être serait-il utile de revenir
sur la finalité de l’impôt : financer les besoins de la na-
tion, à savoir la protection de l’environnement, l’institu-
tion scolaire, la sûreté intérieure, la sécurité du territoire,
la justice, la solidarité, la santé, les équipements publics,
la culture, etc. En démocratie, les choix budgétaires font
débat et il est normal que, selon ses inclinations, on con-
teste telle ou telle dépense ; c’est tout l’enjeu des choix
politiques au moment des élections. Mais si les citoyens
veulent que l’État réponde à leurs attentes, il faut bien
qu’ils contribuent au budget, quelle que soit la majorité
en place.
En d’autres termes, baisser les impôts sur le reve-
nu fait plaisir au contribuable imposable, mais il faut bien
réaliser que cela implique une diminution des ressources
de l’État… et donc des services publics. En clair : moins
d’enseignants, de gendarmes, de juges, d’ agents au ser-
vice de l’environnement et des consommateurs, etc. À
moins que :
- l’État ne creuse son déficit et donc la dette
publique… que par ailleurs il veut réduire : ce serait
un comble ;
- l'État ne transfère de nouvelles responsabili-
tés aux collectivités locales, comme cela a été fait
dans le passé dans un certain nombre de do-
maines, lesquelles collectivités n’auront d’autre
choix que d’augmenter les impôts locaux pour faire
face aux dépenses nouvelles ;
- le manque à gagner sur l’impôt sur le reve-
nu soit reporté sur la TVA (ou la CSG), ce qui a aussi
été déjà fait et risque bien de revenir à l’ordre du
jour.
Dans les deux derniers cas, faut-il rappeler
que l’impôt sur le revenu est la forme de contribu-
tion la plus juste socialement puisqu’il est progres-
sif, alors que les taxes locales, la CSG et la TVA sont
payées au même taux (avec quelques nuances
pour les taxes locales et la CSG) par tous, y compris
les plus pauvres ?
Alors, cette baisse d’impôts, ça vous fait tou-
jours rêver ?
François Vetter
Baisse de l’impôt sur le revenu
UNE BONNE NOUVELLE, VRAIMENT ?
Régionales : quelques dates à retenir
Mercredi 18 novembre à Besançon - 20h, grand meeting de campagne avec Julien Bayou, porte-parole national
d’EELV (à confirmer, les présences de José Bové et Karima Delli, députés européens). Le lieu reste à confirmer.
L’ambiance sera assurée par le groupe de musique Ousco.
Lundi 30 novembre à Dijon—20h, au cellier de Clairvaux ( 27, boulevard de la Trémouille), meeting de fin de cam-
pagne avec Cécile Duflot, ancienne ministre du logement et députée, et Noël Mamère, député.
Cécile Prudhomme et les têtes de liste départementales seront présentes à ces deux manifestations, ainsi que des
candidats de la société civile et du MEI (Mouvement Écologiste Indépendant).
10
Après avoir défilé derrière une banderole discrimi-
nante en août dernier, (Cf. La Feuille Verte de septembre),
les élus de la mairie de Besançon concernés ont finalement
souhaité discuter avec un représentant des gens du voyage
pour lui prouver leur « bonne foi ».
La discussion est cependant restée bloquée sur
cette banderole à propos de laquelle lesdits élus ont tenu à
se justifier encore une fois, car seule importait leur digni-
té ; mais ils n'ont en revanche pas abordé le problème réel
du manque d'aires d'accueil et de grands passages. Figés
dans le déni de racisme, ils ont maintenu que s'ils étaient
bien là, ils n'étaient pour rien dans la polémique. Le reste,
finalement, importait peu ou n'était pas de leur ressort, et
il fallait les croire.
Mieux, se rendant compte que le silence qu'ils
avaient souhaité entretenir sur le sujet depuis les événe-
ments avait finalement fait du bruit, surtout dans le micro-
cosme local, et dépassé l'été, ils ont insisté alors et soutenu
au représentant des gens du voyage que c'était leur direc-
teur de communication qui leur avait affirmé que le silence
était la meilleure stratégie et que décidément, ils n'y
étaient pour rien non plus.
Ainsi apprend-on que la politique d'une ville est
décidée par la direction de la communication et que les
élus n'y sont pour rien. Quel panache ! Quel courage ! Une
vraie envie de voter pour ces gens me saisit soudain
comme par enchantement.
Quant aux difficultés des gens du voyage,
les mêmes causes produisant les mêmes effets, les sta-
tionnements illicites continueront puisque les gens du
voyage y sont contraints pour se faire entendre, tant que
la loi Besson de 2000 ne sera pas appliquée. Ils ont ce-
pendant envoyé une lettre au Préfet. Si force est de res-
pecter la loi, cela devrait valoir aussi pour les communes
et l’État.
Un rassemblement a eu lieu le 19 septembre,
petit mais chaleureux. Certains passants dans la rue ont
appris avec étonnement que les gens du voyage étaient
français. Les gens du voyage avaient, quant à eux, sur-
tout envoyé leurs enfants, car ils n'aiment pas être pris
en photo dans des manifs. Comme l'a expliqué l'un
d'eux, il suffit par exemple d'être repéré avec photo de
presse à l'appui par un assureur pour qu'il vous con-
voque et mette fin à tout contrat d'assurance concer-
nant voiture et caravane, arguant que la compagnie
n'assure pas les gens du voyage. Alors ils se méfient. Ce
n'est là, bien sûr, qu'un petit événement local (assez
surréaliste, quand même !), mais qui en dit long sur
l'état de notre démocratie.
Thierry Lebeaupin
(1) Pour cette année ?...
Voyage en discrimination démocratique
INCIDENT RACISTE DE THISE, SUITE ET FIN (1)
11
Chers Verts Franc-Comtois, suite aux douces pres-
sions de Gérard, voici quelques réflexions sur les gesticula-
tions électorales générales et locales, mon goût allant par
ailleurs d'abord vers les propositions d'Etienne Chouard sur
la démocratie (voir le journal Nexus n° 96, de janvier 2015).
Nous voici, de nouveau, devant des élections,
Ce moyen d'amener l'ego à l'érection,
Lançant des êtres sains en milieu délétère
Où ils iront aider à polluer la Terre,
Trahissant leurs amis ainsi que leurs valeurs,
Se liant sans mollir à de trop beaux parleurs.
Est-ce le bon moyen d'aider la société ?
Ne faudrait-il plutôt d'abord l'humilité,
Se retenant ainsi de viser le pouvoir
Pour se vouer à l'être et non pas à l'avoir,
Et ne point proposer à celui qui le veut
De se trouver élu, le laissant dans le vœu?
Et au plan local vaudois (ne sommes-nous pas voi-
sins, et ce d'autant plus qu'un Franc-Comtois - non, pas un
Vert - a proposé votre rattachement à la Suisse ?), je vous
propose deux sizains, déjà publiés le 17 février 2015
sur http://home.citycable.ch/psantschi/ecrits.html . Ils font
allusion à la dérive productiviste de l'ancien écologiste
Daniel Brélaz, qui était un vrai militant de la cause. Militan-
tisme qui l'a amené au pouvoir (syndic, c'est-à-dire maire
de Lausanne), où il a été peu à peu infecté par les miasmes
délétères dudit pouvoir.
Bravo, les Verts vaudois, d'avoir la cohérence
D'appliquer à soi-même, enfin, la décroissance,
L'une de vos valeurs! Car portant sur la liste
Un repoussoir qui a, devant les Lausannois,
Montré qu'il alignait, sur un bâton, les noix (1),
Vous évitez, ainsi, d'être électoralistes!...
Les Verts vaudois sont-ils devenus masochistes
En voulant générer bien plus d'abstentionnistes ?
Ou bien, de Sarkozy fervents admirateurs,
Tels LR le voyant - quel gag ! - « fédérateur »,
Veulent-ils oublier qu'à Lausanne, les Verts,
Grâce au « sauveur » prévu, ont eu pertes sévères(2)?
Et l'on peut ajouter l'erreur supplémentaire
qu'est l'apparentement des Verts (suisses en général,
et vaudois en particulier) avec le Parti socialiste.
Cet apparentement est l'expression d'un fétichisme
contre-productif du mot « gauche », contre-productif
puisque cela éloigne de l'électorat Vert les citoyens
équilibrés et a été l'une des causes de la création en
Suisse des Verts dits « libéraux ».
Pierre Santschi
(1) Tour « Taoua », Place de la Sallaz, Jeux olympiques
« de la Jeunesse », bloc de béton-musée à Bellerive,
mégalomanie urbanistique appelée
« métamorphose », aéroport en ville, bétonnage de la
zone agricole Tuilière, « densification » outrancière,
etc.
(2) Perte de 9 % des sièges au Conseil communal de
Lausanne, puis perte de 33 % des sièges lausannois
au Grand Conseil aux élections 2011-2012.
Nouvelles de Suisse
DES ÉLECTIONS À RISQUE !
[Sachant que certains apprécient parfois la crudité de ses propos politiques, j'ai sollicité Pierre Santschi à
l'occasion des prochaines élections fédérales suisses du 18 octobre 2015. J'ai ainsi obtenu de cet ancien député
et ancien conseiller communal Vert lausannois sa vision de ces élections, partiellement rimée selon sa marotte...
Gérard Roy]
12
Petit lexique à l'usage des non-Lausannois
- Tour « Taoua » (graphie plaisante pour... Tower) : Projet de tour laid, disproportionné, spéculatif et complètement en
porte-à-faux avec le site lacustre et en pente de Lausanne. Heureusement éliminé par un référendum populaire où les Verts
ont, pour une fois, combattu la mégalomanie de la Municipalité et de son syndic.
- JOJ : Jeux Olympiques d'hiver « de la Jeunesse » à Lausanne (station de sports d'hiver, comme chacun sait !). Impos-
ture du sport « de haut niveau » destinée avant tout à l'ego des édiles vaudois et lausannois et à leur promotion du sport-
spectacle et de ses dérives (voir affaires FIFA et Jeux olympiques soutenant des dictatures).
- Musée à Bellerive : Bloc de béton ostentatoire défigurant les rives du lac. Heureusement éliminé par un référendum
populaire, malgré le soutien de la nomenklatura vaudoise, y compris, hélas, de l'appareil des Verts.
- Place de la Sallaz : Remaniement urbanistique démesuré et nuisible,
coûtant 50 millions de francs suisses (à peu près 40 millions d'euros) et tolé-
rant l'augmentation de la pollution routière dans la région, alors qu'existe au
moins une proposition à environ 2 millions de francs réduisant les nuisances.
« Métamorphose » : Projet mégalomane de remaniement urba-
nistique de la ville, lancé sans concertation avec les Lausannois ni
avec les communes voisines, avec destruction d'un stade opéra-
tionnel et suppression de zones agricoles, en faveur d'installa-
tions sportives.
- Maintien de l'aéroport jouxtant étroitement le tissu urbain de Lau-
sanne et donc encouragement à l'augmentation de ses nuisances au détri-
ment de toute la population. En plus, les pistes d'envol sont dans l'aligne-
ment d'un prétendu écoquartier (issu de « Métamorphose »), alors qu'il
existe la possibilité de déplacer cette activité aéronautique à Payerne, où
doit être rationalisé l'usage (actuellement militaire) des pistes d’atterrissage
existantes.
- Bétonnage de la zone agricole Tuilière par l'implantation de stades - voir « Métamorphose » - alors que la piste béton-
née de l'aéroport fournirait le terrain sans destruction supplémentaire de terrain vivant.
- « Densification » outrancière, par
destruction de zones vertes, de jardins, et
construction de gros immeubles inhumains
favorisant la spéculation immobilière au
détriment de la qualité de la vie.
13
Zakouska
« Jazz balkanique », annonçait le programme du
festival de Besançon pour présenter ce concert. Deux
violons, un accordéon, une guitare, une belle énergie :
voilà une autre manière de se souvenir d'eux sans les
inscrire dans un genre strictement défini. Des mélodies
qui fleurent la tradition, des arrangements qui s'en écar-
tent pour emprunter des chemins de traverse, un peu
jazzy, un peu rock, un rien d'ironie et de dissonances maî-
trisées pour un concert séduisant et une très belle dé-
couverte. Dernier CD : À dos de géants, Sunset France,
2014.
Poésie
Je sais combien l'exercice de la récitation, s'il est
utile au développement de la mémoire, donne souvent à
la poésie un goût amer qui nous en éloigne quasi définiti-
vement.
Et pourtant, il faut pouvoir y revenir, se laisser
porter par des mots, par un langage qui les transcende :
les mots ne disent plus la tristesse ou la blessure, ils sont
la tristesse, la blessure.
J'ai découvert une petite maison d'édition créée
en 2010, les Éditions Bruno Doucey, en fouinant dans
une librairie cet été (voir http://www.editions-
brunodoucey.com/). Elle publie une « poésie vivante et
généreuse, ouverte et offerte à tous, une poésie qui ouvre
nos horizons et nous rend plus forts ensemble », comme
l'écrit son fondateur. J'ai pris au hasard deux recueils et
j'ai d'emblée été séduit, touché, ému par l'invention, la
force d'un langage renouvelé.
Le recueil d'Evelyne Trouillot s'intitule Par la fis-
sure de mes mots. Elle nous dit son pays dévasté (Haïti),
elle nous dit le néant et l'espoir, elle nous dit sa force :
Le poème prend ma détresse
et la tord en jets de douleur
éblouissante
si proche du cœur
que son frémissement
se mêle
aux murmures des oiseaux
et mes pleurs impudiques
s'offrent au soleil
et se mêlent au goût irrésistible
de la terre
Celui de Maram al-Masri a pour titre Par la fon-
taine de ma bouche et se parfume d'une douce sensuali-
té :
Je me tiens comme la terre m'a créée
avec la poésie de mes forêts
et le vent de mes blessures
ou encore
ma bouche
est le gémissement silencieux d'une plainte
ma bouche est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du cœur
et de la chair
Vous laisserez-vous troubler par ces bouquets de
mots colorés ? Partagerez-vous avec moi le plaisir de les
savourer ?
Michel Boutanquoi
Découvertes
BALKANS, HAÏTI, SYRIE...
1. Réchauffement climatique : peut-on sau-
ver nos forêts ?
Les forêts européennes vont être confrontées,
dans les décennies à venir, à des bouleversements clima-
tiques d'une très grande rapidité. Dans un scénario
moyen, le chêne vert, qui est une espèce typiquement
méditerranéenne, rencontrerait un climat optimum jus-
qu'à Paris en 2080 alors que le hêtre, espèce très répan-
due, serait relégué dans les plus hautes montagnes. La
mortalité des arbres pourrait être augmentée aussi par
des phénomènes extrêmes plus fréquents : tempêtes,
feux de forêts, inondations. Enfin, certains ravageurs des
arbres, comme la chenille processionnaire du pin, pour-
raient également se répandre à la faveur du réchauffe-
ment climatique. (La Recherche n° 503, septembre 2015,
pp. 48-52)
Commentaire : Les « migrations » des arbres se
font lentement, de proche en proche, par la dissémina-
tion des graines, et le changement est beaucoup trop
rapide pour que les arbres puissent suivre la zone clima-
tique qui leur convient. Il faudrait, en effet, que les es-
pèces migrent à une vitesse de 6 à 7 km par an, dix fois
plus rapidement qu'à la fin de la dernière glaciation.
Pour faire face à cette difficulté, des expériences de mi-
gration assistée sont déjà pratiquées au Canada. Il s'agit
de remplacer une partie des espèces actuelles par des
espèces adaptées au futur climat. Des recherches géné-
tiques sont en cours aussi pour identifier les arbres qui
ont les meilleures capacités d'adaptation et qui seraient
sélectionnés pour les replantations. Mais la meilleure
réponse serait de maintenir le réchauffement en dessous
des 2°C par un bon accord à la COP 21, en décembre, à
Paris.
2. Dans le laboratoire de l'acidification des
océans
70 % de la surface du globe est constituée
d'océans. Ce sont les principaux régulateurs de la pla-
nète. Les émissions de CO2 par les activités humaines
sont pour environ 30 % absorbées par les océans, ce qui
entraîne une acidification de l'eau. Les organismes les
plus touchés sont ceux qui ont une partie calcaire (les
biocalcifiants), comme les coraux, les mollusques, les
étoiles de mer, les oursins et certains crustacés. Ainsi,
quand l'eau devient acide, les coraux ont beaucoup de
difficulté à fabriquer leur squelette calcaire et les co-
quilles des mollusques deviennent très fragiles. L'acidifi-
cation entraîne finalement la disparition massive des
espèces biocalcifiantes et une diminution très significa-
tive de la biodiversité. (La Recherche n° 503, septembre
2015, pp. 73-78)
Commentaire : Avec le réchauffement clima-
tique, on parle maintenant de la sixième extinction de
masse. La plus connue de ces extinctions massives
14
Science et écologie
SAUVETAGE DES FORÊTS ET ACIDIFICATION DES OCÉANS,
ENJEUX DES NÉGOCIATIONS SUR LE CLIMAT
La science pour éclairer les choix de l'écologie politique.
La réflexion politique pour développer la critique de la science.
s'est produite à la limite entre l'ère secondaire et l'ère
tertiaire, il y a environ 65 millions d'années : c'est la pé-
riode de la disparition des dinosaures. D'après les cher-
cheurs, l'acidification des océans aurait joué un rôle au
moins dans deux des précédentes extinctions. La nou-
veauté, si on peut dire, c'est que c'est l'homme qui est
responsable de cette nouvelle extinction, alors que les
autres étaient dues à des cataclysmes naturels : chute de
météorites géantes, épisode volcanique exceptionnel,
etc. Seul l'abandon rapide des énergies carbonées
(charbon, pétrole, gaz,) pourrait en limiter les dégâts.
C'est tout l'enjeu de la transition énergétique et de la
négociation de Paris sur le climat.
Gérard Mamet
15
16
Pour quelqu'un qui, tout au long de l'année, répond
du mieux qu'il peut à des centaines de parents inquiets de
ne pas trouver les vaccins qu'ils souhaitent pour leurs en-
fants, comment ne pas s'énerver à la lecture de fausses
informations délivrées par des organismes qui ne se don-
nent pas la peine de vérifier leurs sources ou ce qu'ils écri-
vent ?
Certains d'entre vous reçoivent peut-être la lettre
d'information émanant d'un « institut », l'Institut pour la
Protection de la Santé naturelle, qui mène campagne
contre la pénurie de vaccins de base (ce en quoi il nous
rejoint), appuyé par un professeur cancérologue.
Après avoir affirmé que l'on trouvait encore des
vaccins DTPolio sans aluminium en Suisse (ce qui est im-
possible et évidement faux, les dernières fabrications da-
tant de début 2008), les gens de l'IPSN récidivent en affir-
mant que l'on peut se procurer des vaccins DTP
(aluminiques) en Italie !
« Cette pénurie en France est d’autant plus surpre-
nante que des médecins de notre réseau nous ont rapporté
avoir trouvé des DTP classiques en Italie (contenant toute-
fois de
l’aluminium). Vous en aurez la preuve ici. » http://ipsn.eu/
wp-content/uploads/2015/09/Infanrix-tr )
Évidemment, les médecins du « réseau » en question
seraient bien inspirés de lire les informations figurant sur
ladite boîte avant de transmettre une fausse information,
car le DTP italien ne protège pas contre la Polio et se dé-
crypte comme suit : : Diphtérie - Tétanos - Pertussis. Or,
pertosse en italien et pertussis en anglais signifient coque-
luche et non polio.
C'est donc l'équivalent de notre ancien DTCoq !
Cela s'ajoutant aux erreurs et approximations scienti-
fiques qui ont émaillé les textes de l' « institut » depuis
qu'il a lancé sa pétition, je ne puis que vous encourager à
ne pas prendre pour argent comptant ce qui est écrit sur
ce sujet dans ses lettres d'information.
Quant on veut s'emparer d'un sujet aussi délicat, on
s'informe, on vérifie ses sources ou on s'abstient !
Yves Ketterer
VACCINS : DTP OU DTP ?
Désintox
Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté
(33, Avenue Carnot 25000 Besançon)
Directeur de publication : Gérard Roy
Comité de lecture : Michel Boutanquoi, Gérard Mamet,
Gérard Roy, Suzy Antoine, Françoise Touzot
CPPAP: 0518 P 11003
Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine
Imprimé sur papier recyclé
Par les soins d’Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté
ISSN 1169-1190
De la Franche-Comté à Wallis-et-Futuna
PETITE CHRONIQUE WALLISIENNE (3)
17
La venue d'un ministre des Outre-Mer dans un
territoire ultramarin est toujours un événement. George
Pau-Langevin, dont c'était la première visite à Wallis-et-
Futuna le mois dernier, a bien failli mourir étouffée par
les colliers de fleurs, la pauvre. J'en ai compté pas moins
de six en même temps à certains moments de sa visite,
une véritable épreuve.
Si, lors de ce marathon de 48 heures, la ministre
n'a pas fait de déclarations fracassantes, certaines ont
cependant suscité des réactions et peuvent légitime-
ment interroger.
Un accord de pêche cadeau pour les USA
C'est le cas notamment du projet d'accord de
pêche entre la France et les États-Unis concernant les
eaux de Wallis-et-Futuna. Cet accord, qui sera signé en
fin d'année, autoriserait quinze chalutiers américains à
pêcher dans les eaux des deux îles en contrepartie
d'une redevance annuelle de 142 000 euros. C'est sur-
tout la modicité de cette somme, voire son caractère
dérisoire au regard des bénéfices qui seront engrangés,
qui a fait réagir ici. Le Président de l'Assemblée territo-
riale, la chefferie coutumière, le syndicat FO - fortement
implanté ici -, tout le monde s'accorde pour demander
une renégociation des contreparties de l'accord.
Comment cette redevance a-t-elle été fixée ? Lors
d'une négociation de ce type, les accords sont basés,
semble-t-il, sur les prises de l'année qui précède. Or, il
n'y a pas de prises répertoriées dans les eaux wallis-et-
futuniennes car il n'existe pas ici de flotte industrielle, la
pêche étant artisanale et même vivrière pour l'essen-
tiel. Pas de référence, donc, pour établir cette fameuse
redevance.
Certains opposants à ce projet demandent que
l'État fasse plutôt le choix d'aider les pêcheurs locaux à
se professionnaliser, en subventionnant l'achat de na-
vires équipés de façon moderne. En treize ans, le
nombre de bateaux est passé de 310 (en 2001) à 181
(en 2014). Il faut dire que l'ombre du Faimanu plane
encore sur le lagon wallisien : ce thonier-palangrier,
acheté en 2010 par une société familiale wallisienne
grâce à des subventions d'État, a multiplié les fautes :
usage abusif des exonérations fiscales, embauche d'un
équipage fidjien, accident qui a endommagé sa coque et
démêlés judiciaires qui l'ont cloué aux Fidji, bref, un
échec cuisant…
Et surtout, quid de l'impact de cette pêche indus-
trielle sur la vie de l'océan ? Il est prévu que les chalu-
tiers américains pêchent aux alentours de 24 000 milles
marins, soit 44 km des côtes. Mais quels seront le ton-
nage des bateaux et leurs méthodes de pêche ? L'évolu-
tion de la ressource sera-t-elle étudiée ? Autant de ques-
tions dont je n'ai pas trouvé les réponses à ce jour...
À la recherche des nodules polymétalliques
George Pau-Langevin a évoqué un autre sujet qui
fâche, celui de l'exploitation des nodules polymétal-
liques (concrétions rocheuses riches en manganèse, fer,
silicium, bauxite, cobalt, cuivre) situées dans les grandes
profondeurs marines. En 2010, une équipe de scienti-
fiques a exploré les fonds marins de Wallis-et-Futuna et
y a découvert un site riche en nodules polymétalliques.
Plusieurs obstacles à cette exploitation : les ques-
tions techniques d'abord, ces roches étant localisées dans
les abysses océaniens, à plusieurs milliers de mètres de
profondeur. Le coût de cette exploitation est donc considé-
rable, intéressant seulement quand le cours des métaux
est élevé. D'autre part, la chefferie coutumière s'oppose à
cette exploitation, considérant que le sous-sol sous-marin
appartient aux Wallisiens et ne peut être exploité par l'État
français. La ministre est venue expliquer que la consulta-
tion sur l'extension du code minier français à l'archipel de
Wallis-et-Futuna est terminée et que l'exploitation du sous
-sol wallisien relève désormais juridiquement de la France
et non de la coutume. Elle a ajouté, cependant, que l'État
ne passerait pas en force sur ce sujet. Mais on voit bien
que l'idée avance : le Président de l'Assemblée territoriale
s'est dit favorable à ce projet, promesse de rentrées finan-
cières pour le territoire.
Là encore, la question environnementale semble
passer à la trappe. Pourtant, des experts en biologie ma-
rine interpellent : l'exploitation minière pourrait avoir un
impact très négatif pour la vie fragile qui s'est développée
dans ces grandes profondeurs. Les nodules offrent
un support à des espèces que l'on ne retrouve pas ailleurs :
coraux mous, anémones, grandes éponges, nématodes
(petits vers marins). De plus, explique Lenaïck Menot, de
l'Ifremer (1), l'exploitation des nodules, pour être rentable,
devrait ratisser large. De grandes surfaces de fonds marins
abyssaux seraient donc impactées. Il faudrait extraire les
nodules sur une surface de l'ordre de 500 km² par an et
par concession minière pendant une période de 10 à 15
ans...
Voilà donc pour les bonnes nouvelles de la mi-
nistre ! J'oubliais : l'accès à l'eau potable à Futuna, c'est
peut-être pour 2016. Ou 2017...
À bientôt pour d'autres nouvelles du bout du
monde.
Françoise Touzot
(1) Institut français de Recherche pour l'Exploitation de la
Mer
18
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19
Niaise (1). La justice relaxe Guy Bedos, qui dans un
spectacle avait traité Nadine Morano de « conne ».
Comme quoi la vérité ne sort pas que de la bouche des
enfants.
Niaise (2). Morano annonce sa candidature à la
primaire de la droite. Dès qu'elle entend primaire, Nadine,
elle comprend primitif et elle croit qu'on parle d'elle.
Bronx. Onze caméras de vidéosurveillance seront
installées d'ici à la fin de l'année à Champagnole (Jura) -
moins de 8 000 habitants - pour près de 190 000 euros HT.
C'est fou le nombre de trous en France dont les édiles
s'imaginent qu'on n'ose plus sortir le soir.
Arabie (1). Que le royaume saoudien prenne la
tête du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU (et même
simplement qu'il en fasse partie), ce serait déjà d'un co-
mique assez grinçant ; mais que ça arrive alors même qu'il
s'apprête (1) à décapiter et crucifier un jeune gars de 21
ans pour avoir manifesté il y a quatre ans, là, on frôle l'hu-
mour noir.
Arabie (2). Ça ne lui suffisait pas de leur avoir fait
tomber une grue géante sur le keffieh dans la Grande
Mosquée de la Mecque (plus de 100 morts), voilà qu'il les
fait se bousculer sous prétexte d'aller lapider Satan (plus
de 700 morts). Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne
me regarde pas, mais je le trouve moyennement sympa
avec ses fidèles, Allah ! (2)
Hexagone. Interviewée par Libération le 8 sep-
tembre, Cécile Duflot déclare qu'elle a « parfois honte de
nos pseudo-élites », mais qu'elle est « fière de [s]on pays ».
Faudra qu'un jour elle m'explique comment on peut
(surtout en étant Vert) être « fier » d'un pays quel qu'il
soit.
Chouchou. Emmanuel Macron estime que le sta-
tut des fonctionnaires n'est « plus adapté au monde tel
qu'il va » et surtout « plus justifiable ». Et le statut du ma-
cron, ministre par décret royal, il est adapté, le statut
du macron ?
Socialistes (1). Le gouvernement veut rendre
obligatoire dès 2016, sous peine d'amende, la déclara-
tion d'impôt par internet. Chaque jour une trouvaille
qui me rend ces gens plus insupportables que la veille.
Socialistes (2). Malgré l'avis défavorable de la
commission d'enquête publique, le gouvernement
valide les deux lignes TGV Bordeaux-Toulouse et Bor-
deaux-Dax. Chaque jour une trouvaille qui me... - ah !
zut, je l'ai déjà dit !...
Socialistes (3). Anne Hidalgo s'oppose à Ma-
cron sur le travail du dimanche. Ouééééé !... Ah ! mais
attention : elle « n'entend pas incarner un rejet frontal
du travail du dimanche », précise le quotidien Le
Monde. On se disait aussi…
Socialistes (4). L'éminent physicien Stephen
Hawking affirme qu'il est possible de sortir d'un trou
noir, où toute matière est censée disparaître. Un es-
poir pour le PS ?
Shocking. Jeremy Corbin, le nouveau leader du
Labour, refuse de chanter God save the Queen : voilà
qui me le rend sympathique. Même si j'aimerais être
sûr qu'il aurait la même attitude vis-à-vis de tout
hymne national.
Fuite. De Rugy et Placé lancent un nouveau par-
ti : Écologistes ! Ils avaient pensé à Opportunistes !,
mais ça ne les aurait pas assez distingués des autres.
Bérets verts. José Bové n'est pas contre l'instal-
lation de 1 200 légionnaires à La Cavalerie. Gardarem
plus lou Larzac.
Valeurs. La Chine censure sur internet une sex-
tape qui « viole les valeurs fondamentales du socia-
lisme ». Contrairement à la corruption, au consumé-
risme, à la glorification du fric et à d'autres broutilles
UN MOIS, ÉMOIS ET MOI
20
du même genre.
Nostalgie. Un Cubain présent à la grand-messe
papale du 20 septembre, à La Havane : « C'était mal vu
d'être croyant au début des années Fidel, beaucoup
avaient arrêté de faire baptiser les enfants. » C'était le bon
temps...
Vieux-Port. À Marseille, l'adjointe LR aux droits
des femmes fait l'objet d'une plainte de la part d'une élue
PS pour une réflexion à relents douteux. Elle contre-
attaque : « Je suis plus connue qu'elle à Marseille. Sur Face-
book, j'ai 15 000 amis. » Putaing, cong, moi ça me ferait
caguer de voter pour uneu cagole pareilleu !
Lapsus. Fillon déclare dans une interview qu'il a
écrit son livre pour exprimer son « ressentiment person-
nel » envers Sarkozy : il voulait dire « sentiment », le
bougre ! L'émotion, sûrement.
SUV. Elle est énorme, elle est moche, elle est
chère (à partir de 34 600 euros), elle est bling-bling,
mais elle plaît dans les beaux quartiers : 450 000
Range Rover Evoque vendues en 4 ans, pour 40 % à
des femmes, et bientôt une version décapotable ! Sans
doute pour qu'on puisse mieux voir les tronches de
cake à l'intérieur.
Guignols ! Le comité d'éthique de la FIFA déci-
dera s'il suspend Blatter et Platini. Un comité d'éthique
pour le football (je pouffe), c'est vraiment l'oxymore
de l'année !
Gérard Roy
(1) À l'heure où sont écrites ces lignes.
(2) D'autant plus que c'est pas la première fois qu'il
leur fait le coup : 1 426 pèlerins morts en 1990, 251 en
2004, 364 en 2006...
Conférence à Dole
« Un principe fonde l’écologie politique : prendre soin du monde et de ses habitants. De là, une multitude de combats : contre le pillage de nos richesses matérielles, pour les droits humains et la justice, en faveur d’un nouveau modèle de développement, natio-nal et international. Ainsi, deux questions structurent solidairement notre projet : celle de l’irréversibilité des dégâts que nous faisons subir à la planète et celle de notre capacité à mobiliser l’intelligence des humains pour qu’ils puissent construire ensemble un monde habitable et solidaire. Deux objets de travail et de lutte doivent donc nous occuper prio-ritairement : l’énergie et l’éducation. L’épuisable et l’inépui-sable. » Philippe MEIRIEU, Professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Lumière-Lyon 2. 2e vice-président EELV du Conseil régional Rhône-Alpes, délégué à la formation. Au-delà du thème général de l’implication des enseignements
dans la prise en compte de la préservation des territoires et du
bien-être de ses habitants, Philippe MERIEU développera des
sujets liés aux prérogatives et compétences régionales en ma-
tière de formation mais aussi ceux de la formation et transition
écologique, formation et solidarité intergénérationnelle, forma-
tion et équité des territoires, formation et lien social...
Cécile PRUDHOMME, tête de liste régionale Brigitte MONNET, tête de liste pour le Jura