Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
IFPEK
Institut de Formation en Ergothérapie de Rennes
UE 6.5 S6 : Evaluation de la pratique professionnelle et recherche
En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’ergothérapeute
RENQUET Margaux
2014-2015
Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans
le consentement de l’auteur est illégale.
La motivation interne d’un patient en
dépression post-AVC.
Entre les savoir-être et les savoir-faire de l’ergothérapeute.
IFPEK
Institut de Formation en Ergothérapie de Rennes
Sous la direction de Corlay Hélène, directrice de mémoire.
UE 6.5 S6 : Evaluation de la pratique professionnelle et recherche
En vue de l’obtention du diplôme d’Etat d’ergothérapeute
RENQUET Margaux
2014-2015
La motivation interne d’un patient en
dépression post-AVC.
Entre les savoir-être et les savoir-faire de l’ergothérapeute.
Résumé
Abstract
La dépression, une des complications psychologiques majeures de l’accident vasculaire
cérébral (AVC), se traduit notamment par une perte d’estime de soi. Par conséquent, le patient
manque de motivation et d’implication pour sa rééducation. La prise en charge peut alors
devenir compliquée, ce qui entraîne un retard dans sa récupération fonctionnelle.
De ce fait, comment agir en ergothérapie devient une question importante à se poser.
Cette étude montre qu’en agissant de manière précoce, l’ergothérapeute pourrait induire
la motivation interne du patient. De par sa pratique centrée sur la personne et des activités
signifiantes proposées, l’ergothérapeute pourrait ainsi l’aider à retrouver une autonomie au
quotidien, et à tendre vers une qualité de vie optimale.
Les résultats des questionnaires montrent également l’importance d’associer d’autres
partenaires dans la prise en charge d’un patient en dépression post-AVC (DPAVC), et amènent
de nouvelles pistes de réflexion.
Mots-clés : dépression post-AVC, motivation interne, ergothérapeute, activité signifiante,
pratique centrée sur la personne.
Depression, one of the major psychological complications after stroke, often leads to low
self-esteem. Therefore, the patient lacks of motivation and involvement in his reeducation. The
patient’s care might therefore become difficult, which can induce a delay in his functional
rehabilitation.
Thereby, how to act in occupational therapy becomes an important issue to be asked.
This study shows that the occupational therapist could induce the patient’s internal
motivation, by acting early. The occupational therapist could help the patient regain autonomy and
optimize his quality of life, through his person-centered practice and the suggested meaningful
activities.
Results of the questionnaires also show the importance to include other partners in the
post-stroke depression (PSD) patient’s care. They bring new avenues of reflection.
Keywords: post-stroke depression, internal motivation, occupational therapist, meaningful activity,
person centered-practice.
Remerciements
Un grand merci à …
Ma directrice de mémoire, Mme Corlay Hélène, pour son accompagnement tout au
long de ce travail d’initiation à la recherche,
Mathilde, qui a bien voulu me faire part de son expérience,
Tous les ergothérapeutes pour leur réponses toutes aussi enrichissantes et
pertinentes les unes que les autres,
Aux personnes du groupe Facebook qui ont accepté de me faire part de leur vécu,
Et un grand merci plus particulièrement à ma mère, pour son aide, sa patience et son
soutien tout au long de la construction de ce mémoire.
Sommaire
Introduction ........................................................................................................................... 1
Emergence de ma question de recherche ............................................................................. 3
Apports théoriques ...............................................................................................................12
1.1 L’accident vasculaire cérébral ................................................................................12
1.2 La dépression post-AVC : une des conséquences de l’AVC ...................................15
1.3 La motivation ..........................................................................................................18
1.4 Les activités signifiantes et significatives ................................................................22
1.5 Les attitudes centrées sur la personne ...................................................................26
L’enquête sur le terrain .........................................................................................................32
2.1 Méthode de recherche ...........................................................................................32
2.2 Analyse des données .............................................................................................35
Discussion ............................................................................................................................47
3.1 Confrontation des hypothèses au travail de recherche ...........................................47
3.2 Nouvelles pistes de réflexion ..................................................................................49
3.3 Limites du mémoire ................................................................................................52
Conclusion ...........................................................................................................................53
Bibliographie ........................................................................................................................55
Table des matières ..................................................................................................................
Glossaire .................................................................................................................................
Annexes ..................................................................................................................................
1
Introduction
La dépression est l’une des maladies psychiatriques les plus fréquentes. Elle touche
de nombreuses personnes ; l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé
(Inpes) estime en effet qu’en 2005 « 19% des français de 15 à 75 ans ont vécu ou vivront
une dépression au cours de leur vie ». D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS,
2012), elle touche « plus de 350 millions de personnes » et « est la première cause
d’incapacité dans le monde ».
Depuis peu, l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est devenu un problème majeur de
santé publique national et mondial, une personne toutes les quatre minutes est touchée. En
France, il s’agit de l’une des principales causes de mortalité, 62 000 personnes en décèdent
dans les 6 mois qui suivent l’accident. L’AVC est aussi la première cause de handicap acquis
de l’adulte, 500 000 français en gardent des séquelles. Au niveau mondial, l’OMS « parle de
pandémie », son incidence passerait de 16 millions de personnes touchées en 2005 à 23
millions en 2030.
Ces deux pathologies, la dépression et l’AVC sont parfois associées. Nous parlons
alors de dépression post-AVC (DPAVC), le trouble de l’humeur le plus fréquent parmi les
complications de l’AVC.
Nous savons que l’AVC conduit très souvent à une dépendance physique et une
perte d’autonomie fonctionnelle, ce qui impact la qualité de vie quotidienne et sociale du
patient et de son entourage. Et, si la dépression se rajoute aux complications du patient, elle
est un facteur de mauvais pronostic puisque son manque de motivation va influer sur sa
coopération et sa participation à sa rééducation, et de ce fait sur sa récupération
fonctionnelle. De nombreuses études ont montré l’existence d’une corrélation entre la
DPAVC et les incapacités dans les activités de la vie quotidienne (AVQ). Sa détection et sa
prise en charge précoce améliore le devenir fonctionnel du patient, son état dépressif, ainsi
que sa qualité de vie. Les thérapeutes sont donc plus vigilants.
Durant mon cursus de formation en ergothérapie, j’ai eu l’occasion lors de mon
premier stage qui s’est déroulé dans un Soin de Suite et de Réadaptation (SSR), de suivre la
prise en charge d’un patient que l’on nommera Paul, avec un syndrome dépressif suite à son
AVC. Tout au long de ses séances en ergothérapie, j’étais seule avec lui, place privilégiée
des stagiaires. Nos échanges ont permis à Paul de se décharger de ses émotions et d’avoir
confiance en moi. Il me parlait aussi de ses activités favorites, s’inquiétant de ne pouvoir les
pratiquer de nouveau. A ce moment-là, ce qui m’a interpellé, c’est qu’il ne voyait pas,
pourtant présentes, ses capacités et l’amélioration de ses performances.
2
Lors de ma seconde année d’étude en ergothérapie, j’ai découvert la notion de
relation d’aide comme source de motivation pour un patient en rééducation. Elle s’inscrit
depuis peu dans les formations paramédicales, due au changement de la vision du
handicap : le patient est acteur et au centre de sa prise en charge. Il est aussi pris en compte
dans sa globalité.
Faisant écho à mon expérience auprès de Paul, j’ai souhaité faire des recherches
personnelles. Elles m’ont permis d’analyser ma situation de stage et de me poser certaines
questions, notamment sur la relation soignant/soigné telle l’influence des attitudes du
thérapeute sur l’implication et la motivation d’un patient pour sa rééducation.
De plus, mes recherches documentaires, notamment sur les conséquences de la
DPAVC lors d’une prise en charge rééducative, m’ont permis de découvrir que les facteurs
internes de la motivation d’une personne sont en étroite relation avec les concepts et les
valeurs de l’ergothérapie. C’est pourquoi, il me semble que nous avons notre rôle en tant
que professionnel de santé pour agir sur, et induire cette motivation.
Ces différentes recherches m’ont permis de faire émerger ma question de recherche
qui est : en quoi l’ergothérapeute peut-il induire la motivation interne d’un patient en
dépression post-AVC en phase de rééducation ?
Mon mémoire s’articulera en quatre étapes :
- L’explication du parcours qui m’a permis d’arriver au questionnement de recherche,
- Une partie théorique où seront expliqués les concepts ainsi que les termes clés de
ma question de recherche et de mes deux hypothèses,
- L’enquête, avec l’explication de la méthode et de l’analyse des données recueillies,
- Et, la discussion, avec, entre autre, les nouvelles réflexions qui sont venues grâce
aux apports des questionnaires.
3
Emergence de ma question de recherche
Nous voici début 2013, cinq mois après le début de ma formation en ergothérapie.
J’ai effectué mon premier stage dans un Soins de Suite et de Réadaptation (SSR), structure
dans laquelle j’allais très probablement pouvoir prendre en charge des patients victimes
d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). A cette période, je n’avais pas encore eu les
connaissances théoriques en neurologie, notamment sur les séquelles liées à cette
pathologie, ni sur les méthodes et les techniques de rééducation possibles en ergothérapie.
Cependant, du fait de la mise en place du plan d’actions national « accidents vasculaires
cérébraux 2010-2014 », je savais que l’AVC était un problème majeur de santé publique. De
plus, je connaissais les premiers symptômes : la déformation de la bouche, la difficulté à
parler, et la faiblesse d’un membre évoquant une hémiplégie. En tant que jeune étudiante,
tout juste débutante dans la profession d’ergothérapie, ce stage a donc été l’occasion pour
moi de découvrir le rôle de l’ergothérapeute auprès de cette population. De plus, ce qui a
tout particulièrement retenu mon attention a été la variété clinique que représentait chaque
patient ayant fait un AVC. En effet, suivant la localisation et le degré d’atteinte de la lésion
cérébrale, les séquelles sont variables telles que les troubles neuropsychologiques,
orthopédiques, sensitifs, sensoriels ou de l’humeur associés aux troubles moteurs.
J’ai rencontré Paul, trois mois après son AVC ischémique. Cet accident a entrainé
chez ce patient une hémiplégie droite, côté de sa latéralité.
Paul présentait un contexte socio-familial aidant. Il était marié, âgé de 73 ans et avait
un fils de 25 ans étudiant en droit. Ancien imprimeur indépendant, il profitait de sa retraite
pour faire de nombreux voyages en compagnie de sa femme et de ses amis, passant
notamment tous ses étés dans son appartement à la Baule. Paul était un homme cultivé, il
lisait tous les jours le journal et avait une passion pour les livres. Dans sa jeunesse, il
pratiquait le tennis et la course à pied, et depuis sa retraite il était devenu assidu au golf.
Lorsque j’ai pris en charge Paul pour la première fois, il marchait seul, avec un léger
appui ponctuel, à l’aide d’un bâton de randonnée et d’une orthèse d’immobilisation de la
cheville et du pied. Il faisait ses transferts sans aide et avait un bon équilibre assis. Du fait
d’une douleur à l’épaule droite et pour préserver l’articulation gléno-humérale afin d’éviter un
diastasis1 de l’épaule, Paul portait une écharpe.
Les séances en ergothérapie se déroulaient quatre fois par semaine, la pratique des
ergothérapeutes au sein de ce SSR était essentiellement basée sur le modèle
interprofessionnel biomécanique. Paul faisait les activités analytiques qu’on lui proposait
1 Définition du terme « diastasis » dans le glossaire.
4
sans trop de motivation ni de dynamisme ; il paraissait triste, se disait fatigué et en plus
rejetait la faute sur le corps médical qui n’aurait pas diagnostiqué son AVC suffisamment tôt.
Paul voulait connaitre mon avis sur sa progression en rééducation. Cela m’a
interpellé car en fait il ne se rendait pas compte de ses capacités motrices pourtant visibles.
A de nombreuses reprises, il m’a aussi demandé s’il pourrait rejouer au golf et réécrire.
Seulement, à cette période je n’avais que très peu de connaissances théoriques concernant
les AVC, et je ne me suis pas sentie en mesure de lui apporter des éléments de réponses. A
l’évidence il s’investissait peu dans sa rééducation et dépendait beaucoup de son
thérapeute. Et effectivement, à la fin de mon stage Paul s’est inquiété, il s’interrogeait sur les
conséquences de mon départ et de celui de son ergothérapeute évoquant le fait
qu’ensemble nous avions bien travaillé et qu’éventuellement ce serait différent avec d’autres
professionnels.
C’est une situation qui m’a troublée. En effet, les mots qu’il a pu exprimer ont été
valorisants pour moi et ont montré le fruit de notre travail, c’était certainement le moyen pour
lui de me remercier. Je me suis aussi interrogée sur la relation que j’avais pu avoir avec lui et
sur la notion de dépendance du patient vis-à-vis du soignant.
A la fin de mon stage, j’ai donc souhaité échanger avec son ergothérapeute pour
comprendre cette situation. A la suite de cette discussion, nous avons pensé que Paul
présentait les symptômes d’une pathologie dépressive, dépression déjà mentionnée dans
son dossier médical et traitée à l’âge de 54 ans. Ce qui pouvait expliquer pourquoi sa
rééducation et, par conséquent sa récupération en était retardée. Pour la première fois,
j’entendais parler de dépression post-AVC (DPAVC), une forme particulière de dépression.
Cette dernière se définit comme un « trouble mental courant se caractérisant par une
tristesse, une perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation
de soi, un sommeil ou un appétit perturbé, une certaine fatigue et des problèmes de
concentration » (OMS, 2014).
Il est vrai que la position de stagiaire donne la possibilité de passer plus de temps
avec un patient et de s’investir davantage dans la prise en charge. Je me suis alors posée
plusieurs questions :
- Le fait de prendre seul en charge un patient ne lui apporterait-il pas plus de sécurité
et de confiance ?
- Le fait de lui proposer des activités qui avait un sens pour lui ne lui permettrait-il pas
d’être acteur de sa prise en charge ?
5
Par la suite, j’ai eu l’occasion, via le site internet « ergo_francophone »2, d’échanger
avec un ergothérapeute sur le comportement de Paul et les échanges qu’on a pu avoir
ensemble lors de sa rééducation. Il m’a alors précisé qu’un patient dépressif se comporte
souvent ainsi en rééducation. Il a rajouté que de nombreux patients se trouvent dans
« l’incapacité psychique d’intégrer leurs progrès », malgré une récupération quasiment
complète. Ces patients « n’investissent pas leur rééducation mais notre relation, ils n’arrivent
alors pas à potentialiser leurs capacités ». Enfin, cet ergothérapeute a mentionné que ma
situation de stage illustrait bien l’ « impact du transfert » et qu’en tant que professionnel nous
devions veiller à ce que le patient ne devienne pas « dépendant du thérapeute ».
Cette discussion m’a beaucoup apporté tant sur le plan personnel que professionnel,
puisqu’elle m’a permis de réfléchir aux différents aspects de la relation soignant-soigné.
Quelle place prend cette dernière en rééducation ? A-t-elle une influence sur le moral de la
personne soignée et, utilisée judicieusement, peut-elle être un atout pour sa progression ?
Enfin, en quoi le mental de la personne soignée peut-il être une source motivationnelle pour
sa rééducation ?
Ainsi, de cette discussion et de ma situation de stage est née ma question de départ :
comment l’ergothérapeute peut-il accompagner une personne dépressive suite à un AVC,
afin qu’elle s’engage de façon optimale dans sa rééducation ?
J’ai alors souhaité rencontrer une ergothérapeute, que l’on nommera Mathilde, qui
travaillait dans un service de rééducation pour débattre de la pertinence de mes questions
face aux situations réelles sur le terrain.
Cet entretien exploratoire3 m’a permis de mettre en évidence que la dépression post-
AVC, ou les troubles dépressifs, sont pris en compte au sein du service de rééducation où
travaille l’ergothérapeute. Les signes cliniques évoqués par Mathilde sont principalement les
pleurs, la fatigue, et le manque de participation à la rééducation. Par ailleurs, une adaptation
de la prise en charge semble importante, d’une part par le cadre thérapeutique à mettre en
place avec ces patients, et d’autre part, par le choix des bilans et des activités proposées
lors des séances. Aussi, lorsque l’on prend en charge des patients en DPAVC, l’implication
de la famille et le travail d’équipe sont nécessaires, notamment le lien psychologue/famille.
Cet échange m’a permis de me conforter dans l’idée que l’ergothérapeute a vraiment
toute sa place dans ce type de prise en charge.
2 Le site « ergo_francophone » est un site forum de Yahoo France Groupes, groupe restreint dédié à l’ergothérapie et la
rééducation, la réadaptation.
3 Cf. annexe n°1.
6
J’ai alors souhaité m’appuyer sur des publications scientifiques pour cibler au mieux
mes recherches et pour aller plus loin dans ma réflexion.
J’ai orienté mes premières lectures sur la DPAVC en rééducation, le but étant, à
travers des données épidémiologiques, d’évaluer la place qu’elle occupe dans une prise en
charge et quelles en sont les répercussions au quotidien.
Cette maladie touche 37,5% des patients qui souffrent de pathologies neurologiques
(Wells, Golding & Burnam4, 1988 cité dans Benaim, et al., 2005, p. 111). Selon une méta-
analyse de Robinson5 (2003 cité dans Benaim, 2005, p. 111), sa prévalence s’élève à 19,3%
chez les patients hospitalisés et à 23,3% chez les patients vivant à domicile. Ces chiffres
montrent que c’est un trouble fréquent à ne pas négliger. Parmi les séquelles possibles des
AVC, la dépression serait plus importante chez les sujets présentant un trouble phasique et
une héminégligence. L’étude de Wiart et al. 6 (1994 cité dans Boucand, 1997, p. 485),
montre, en effet, qu’un syndrome dépressif survient chez « 55% des héminégligents contre
26% des non-héminégligents » après la survenue de l’AVC. Cette pathologie est aussi plus
fréquente chez les sujets âgés, « 29,6% de dépressions si plus de 75 ans, 9,1% si moins de
75 ans » (Sharpe7, 1994 cité dans Boucand, 1997, p. 485). Par contre, les études actuelles
ne montrent pas avec certitude si la DPAVC est d’origine organique ou réactionnelle.
Pariel-Madjlessi et al. (2005) mentionne que la DPAVC est une complication qui a été
longtemps méconnue et négligée en rééducation. Comme le dit Wirotius et Pétrissans (2005,
p. 1), cela peut s’expliquer par le fait qu’« il est habituel, de considérer les difficultés des
personnes handicapées surtout dans le registre moteur, […] élément directement
observable ». Cela s’explique aussi par le fait de la difficulté à établir un diagnostic ; des
troubles cognitifs sont souvent associés et peu d’évaluations « ont été validées dans le cadre
des patients victimes d’un AVC » (Boucand, 1997, p. 483). Wirotius (2005, p. 1) rajoute qu’
« il y a bien d’autres conséquences [des AVC] […] dont l’impact est [tout aussi] important […]
sur le devenir fonctionnel que les difficultés motrices ou cognitives [tels] les troubles
affectifs » dont le plus fréquent est la dépression. Les différentes études actuelles montrent
qu’un diagnostic et une prise en charge précoce améliorent le pronostic fonctionnel, l’état
dépressif ainsi que la qualité de vie du patient et de son entourage. C’est pourquoi, la
4 Wells, KB, Golding, JM. & Burnam, MA, 1988. Psychiatric disorder in a sample of the general population with and without
chronic medical conditions. Am J Psychiatry, pp. 976-980.
5 Robinson, R, 2003. Poststroke depression: prevalence, diagnosis, treatment, and disease progression. Biol Psychiatry, (54),
pp. 376-387.
6 Wiart, L, et al., 1994. Troubles psycho-affectifs de l’hémiplégie gauche. Rôle de l’héminégligence et implications
thérapeutiques. Ann Réadapt Med Phys, (37), pp. 15-23.
7 Sharpe, M, 1994. Depressive disorders in long term survivors of stroke. Associations with demographic and social factors
functionnal status, and brain lesion volume. Br J Psychiatry, (164), pp. 380-386.
7
DPAVC occupe maintenant une place importante auprès des rééducateurs qui en
connaissent les signes (Wirotius, 2005, p. 2).
Au-delà de la souffrance morale qui se traduit par des pleurs, une inertie, de
l’agressivité, une fatigue ou une dévalorisation, la dépression entraine « un ralentissement
des acquisitions, un handicap cognitif, un dysfonctionnement familial, un dysfonctionnement
social, et un risque suicidaire » (Boucand, 1997, p. 481). Les conséquences en sont un
manque de motivation de la part du patient envers sa rééducation. Les patients dépressifs
sont passifs, ne coopèrent pas avec les soignants, ce qui augmente leur temps
d’hospitalisation, retarde le retour à domicile, et parfois l’orientation vers une autre structure
est alors envisagée (Boucand, 1997, p. 492). La DPAVC est vraiment un obstacle majeur de
la prise en charge en rééducation, elle entrave considérablement la récupération du patient.
Par conséquent, comment agir en ergothérapie est une question importante à se
poser (Meyer, 2013).
En effet, nous savons maintenant que les séquelles de l’AVC régressent mieux en
agissant de manière précoce sur la dépression. La motivation et l’engagement du patient
sont les éléments clés pour une rééducation optimale. Sans son envie, il devient plus
compliqué de procéder à sa prise en charge en ergothérapie. Comme le dit Meyer (2013, p.
146), le patient doit s’engager « activement dans l’intervention puisque les prestations ne
peuvent pas être passivement appliquées ».
Il m’a paru important de définir les termes « engagement » et « motivation » pour
cibler la suite de mes recherches.
Selon Kielhofner 8 (2008, p. 171 cité dans Pelletier, 2012, p. 6), l’engagement
occupationnel est « le fait de faire, de penser ou de ressentir quelque chose dans un
environnement donné pendant une activité ». L’engagement serait donc l’expression de la
motivation. D’après l’Association Américaine des Ergothérapeutes 9 (The American
Occupational Therapy Association, [AOTA], 2002, p. 611 cité dans Pelletier, 2012, p. 6), le
patient ne s’engage dans sa rééducation que s’il est motivé et s’il a choisi volontairement
une occupation signifiante pour lui. La motivation, quant à elle, est un « processus qui
permet à une personne d’initier une action ou une pensée. Ce processus est créé de deux
forces, celle de l’environnement […] et celle de la personne »10 (Pelletier, 2012, p. 30). De la
même manière, Duclos (2010, p. 151) qualifie de motivation « ce qui incite une personne à
8 Kielhofner, G, 2008. Model of human occupation : theory and application. 4
e éd. Baltimore : Lippincott Williams & Wilkins.
9 AOTA (American Occupational Therapy Association), 2002. Occupational therapy practice framework : Domain and process.
The American Journal of Occupational Therapy, (56), pp. 609-639. 10
Explications, par Pelletier, de la théorie de la motivation de Deckers. Inspiré de : Deckers, L, 2010. Motivation : biological,
psychological, and environmental. Boston : Allyn & Bacon.
8
accomplir une tâche ou à atteindre un objectif correspondant à un désir ». La motivation est
l’élément principal qui permet l’engagement du patient dans sa rééducation. Il regroupe
l’ensemble des déterminants ou « forces qui poussent un individu à agir » (Duclos, 2010, p.
151). D’après Meyer (2013), il est nécessaire de comprendre ce qui pousse à l’action un
individu pour savoir comment agir en ergothérapie.
Cette approche du patient m’a paru importante. La base même du métier de
l’ergothérapeute est de tenir compte des habitudes de vie du patient, de son contexte
environnemental (humain et matériel) et psychosocial. Ainsi, je pense que ces facteurs sont
les forces qui influencent la capacité d’agir de l’être humain. C’est pourquoi j’ai souhaité
cibler mon mémoire sur la motivation, point de départ essentiel dans le processus de
changement.
Je me suis appuyée sur deux ouvrages, celui de Golay11, Lagger et Giordan (2010)
et, celui de Meyer12 (2013) basé sur la réalisation d’un groupe de projet « terminologie » du
Réseau Européen d’Ergothérapie dans l’Enseignement Supérieur (ENOTHE13), tous deux
expliquant les différents paramètres qui influencent la motivation.
D’après Golay (2010, p. 116), la motivation « était devenu une question de premier
plan en psychologie dans les années 1970 ». Dans les années 1980, elle a pris une place
importante dans l’entretien motivationnel. Aujourd’hui, elle fait partie intégrante de l’éducation
thérapeutique du patient.
La motivation correspond à la « capacité de l’individu à se gérer lui-même, à s’engager dans
ce qui l’intéresse, à se forger des buts et à diriger ses actions vers leur satisfaction » (Reed
& Sanderson14, 1992 cité dans Meyer, 2013, p. 147). Elle dépendrait de facteurs internes et
externes interagissant ensemble dans une situation donnée. Ils peuvent être d’origines «
physiologiques, cognitives, affectives, sociales et culturelles » (Golay, 2010, p. 121).
11
Equipe Suisse (Université de Genève) pour le développement de programmes et de formations d’Education Thérapeutique
du Patient (ETP)
12 L’ergothérapeute, Sylvie Meyer enseigne l’ergothérapie à Lausanne en Suisse, en particulier dans le domaine des modèles
conceptuels de la profession ainsi que des démarches professionnelles.
13 Le sigle ENOTHE signifie « European Network of Occupational Therapy in Higher Education. Selon l’UNAEE, ENOTHE est
une association qui a « pour objectif de réunir les professionnels des programmes européens d’Ergothérapie afin de faire
progresser la formation et le champ de connaissances de la discipline, […] et de promouvoir l’enseignement de l’ergothérapie
en Europe ». 14
Reed, K. & Sanderson, S, 1999. Concepts of occupational Therapy. 4e éd. Baltimore : Williams and Wilkins.
9
Figure 1 : Les « facteurs internes et externes influençant la motivation » de la personne, inspiré de : Golay, A, Lagger, G & Giordan, A. La place de la motivation, 2010. In : Comment motiver le patient à changer ? Paris :
Maloine. p. 128.
Giordan15 (2002 cité dans Golay, 2010, p. 121), comme le montre la figure 1 ci-dessus, met
en avant six facteurs internes principaux : les besoins physiologiques, l’estime de soi, le
sentiment d’autonomie, le projet, le sens et le plaisir qu’engendre la situation pour la
personne. De plus, Reilly16 (1974 cité dans Meyer, 2013, p. 146) rajoute que les besoins
psychologiques tels que le besoin d’exploration, le besoin d’être compétent et le besoin de
réussite influencent la motivation.
Cette dernière évolue dans le temps, son maintien sur le long terme étant plus aléatoire que
son émergence. Elle dépend du contexte et des évènements de la vie rencontrés (Golay,
2010). La survenue d’une maladie ou d’un accident est un frein, notamment quand celui-ci
« conduit parfois à se couper de ses habitudes » (Golay, 2010, p. 131).
D’après Creek17 (2007 cité dans Meyer, 2013, p. 147), le besoin d’agir peut aussi être altéré
par un environnement pauvre en stimulation. Selon Golay (2010), il est important de créer un
environnement favorable pour faire naître la motivation du patient. Il distingue alors, comme
le montre la figure 1 ci-dessus, quatre facteurs externes qui sont la société, l’ « autre », le
15
Giordan, A, 2002. Apprendre !. Paris : Belin.
16 Reilly, M, 1974. Play as exploratory learning : Studies of curiosity behaviour. Beverly Hills : Sage.
17 Creek, J. Engaging the reluctant in client. Contemporary issues, 2007. In : Contemporary issues in occupational therapy :
reasoning and reflection. Chichester : Creek, J. & Lawson-Porter, A. pp. 127-142.
LA MOTIVATION
Facteurs internes
+
Besoins psychologiques (exploration, compétences,
réussites), selon Reilly
Facteurs externes
Société L’ « autre »
Environnement
d’apprentissage Soignant
10
soignant et l’environnement d’apprentissage. De plus, ce même auteur soutient que
l’échange relationnel entre le patient et le soignant est important, il affirme que notre attitude
« est cruciale pour le maintien de la motivation » (Golay, 2010, p. 131). « Les soignants ne
peuvent pas être des motivateurs externes ; ils devraient plutôt induire progressivement une
motivation interne chez le patient » (Golay, 2010, p. 120). Il serait nécessaire de multiplier
les potentialités « pour permettre aux patients de s’approprier ce qui leur est spécifique »
(Golay, 2010, p. 128). En effet, chaque individu étant différent, ses appréciations sont
subjectives et son ressenti est personnel.
Mon premier questionnement s’est porté sur l’impact de la relation soignant-soigné
dans l’accompagnement d’une personne dépressive. Nous savons que notre attitude
influence de manière positive ou négative la motivation du patient. L’ergothérapeute est un
professionnel de santé, il a son rôle à jouer dans le développement du processus
motivationnel du patient.
Nos compétences nous permettent-elles d’agir sur la motivation d’un patient en
DPAVC en rééducation ? Pour répondre à cette question, je me suis appuyée sur le
référentiel d’activités et le référentiel de compétences des ergothérapeutes18, ainsi que sur
les valeurs de notre profession19. J’ai choisi de concentrer mes recherches sur la notion de
relation patient/ergothérapeute, ainsi que sur les activités signifiantes et/ou significatives
pour la personne.
Le fondement même du processus d’intervention en ergothérapie est de « conduire
une relation d’aide thérapeutique ». Pour qu’elle soit de qualité, nous devons « accueillir et
écouter la personne » afin de « rechercher et de développer un climat de confiance […] en
vue d’une alliance thérapeutique ». Cette relation établie détermine la progression du patient.
C’est pourquoi elle doit être instaurée tout au long de la prise en charge de ce dernier.
L’ergothérapeute part du principe que la personne a un certain potentiel à changer
(Meyer, 2010, p. 19). Il va mettre en place des moyens pour favoriser son émergence et lui
permettre ainsi « de développer son indépendance et son autonomie afin d’améliorer son
bien-être, sa qualité de vie et le sens qu’elle donne à son existence ». Pour cela,
l’ergothérapeute « analyse les besoins, les habitudes de vie, les facteurs environnementaux
et les situations de handicap » du patient. Il tient compte du choix de la personne, se base
sur ses motivations et ses valeurs de vie qui sont, pour les ergothérapeutes, « le principal
moteur de l’action, du changement et de l’adaptation ». Il formule alors des objectifs et
identifie « des activités significatives adaptées au projet de vie de la personne ». 18
Les référentiels d’activités et de compétences sont définis en annexes I et II de l’arrêté du 5 juillet 2010 relatif au diplôme
d’Etat d’ergothérapeute.
19 Les valeurs de l’ergothérapie sont définies dans « Le dossier du patient en ergothérapie », pp. 26-27.
11
Ainsi, lorsque nous prenons comme référence les facteurs internes définis par Golay
pour influencer la motivation d’une personne, nous pouvons voir que toutes ces notions qui
sont les besoins, le projet, le plaisir, l’estime de soi, le sens et le sentiment d’autonomie sont
présentes dans nos référentiels. Elles font parties des valeurs de l’ergothérapie et servent de
base à la plupart de nos démarches d’intervention.
En quoi l’ergothérapeute peut-il induire la motivation interne d’un patient en
dépression post-AVC en phase de rééducation ?
Ce questionnement s’inscrit logiquement dans ma démarche de recherche : mon
expérience de stage, mes deux entretiens exploratoires et mes premières recherches
documentaires concernant la DPAVC, la motivation et la place de l’ergothérapeute dans le
suivi de ces patients. Il m’a donc semblé évident de débattre de ce sujet puisque plusieurs
termes, concepts ou idées étaient récurrents tout au long de cette phase exploratoire comme
la non motivation des patients dépressifs, l’importance du sens des activités en ergothérapie
ainsi que l’influence de la relation thérapeutique en lien avec nos attitudes. De plus, en tant
que professionnel rééducateur, nous avons un rôle à jouer pour motiver le patient afin que
celui-ci prenne part à sa rééducation pour éviter tout retard dans sa prise en charge. Nous
ne pouvons pas en tant qu’ergothérapeute composé seul mais bien avec l’aide du patient.
Cette aide est précieuse car elle va lui permettre de retrouver une autonomie au quotidien
mais aussi de tendre vers une qualité de vie optimale.
La suite de ce mémoire va me permettre de confirmer ou de réfuter mes deux hypothèses
qui sont les suivantes :
- Dès le début de la rééducation, les attitudes de l’ergothérapeute influencent sur la
motivation interne du patient en dépression post-AVC.
- En utilisant les activités signifiantes et significatives comme moyens
thérapeutiques, l’ergothérapeute induit la motivation interne du sujet en
dépression post-AVC.
12
Apports théoriques
1.1 L’accident vasculaire cérébral
1.1.1 Définition
Les AVC représentent l’ensemble des maladies vasculaires cérébrales d’origine
artérielle ou veineuse provoquant un « arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau d’une
partie du cerveau » (Haute Autorité de Santé, HAS, 2010).
Le diagnostic de l’AVC est posé devant un déficit neurologique focal d’apparition
brutale.
1.1.2 Etiologie
Il existe deux grands types d’AVC principaux qui sont l’AVC ischémique et l’AVC
hémorragique qui représentent respectivement 80 et 20 % des AVC totaux.
- Les AVC ischémiques sont dû à l’obstruction d’un vaisseau sanguin véhiculant le
sang jusqu’aux structures cérébrales. Cette obstruction peut être d’origine
thrombotique (plaque d’athérome) ou thromboembolique (migration dans le circuit
artériel cérébral d’un caillot provenant du cœur). Les AVC ischémiques peuvent être
constitués (infarctus cérébraux) ou transitoires (AIT). Ce dernier se définit comme
« la perte brutale d’une fonction cérébrale […] durant moins de 24 heures supposée
due à une embolie ou à une thrombose vasculaire », avec une récupération sans
séquelles (OMS). L’AIT est souvent annonciateur d’un AVC proche.
- Les AVC hémorragiques peuvent être intracérébraux ou extracérébraux. Ils sont dus
à la rupture d’une paroi vasculaire, causée principalement par une hypertension
artérielle (HTA). Dans de rare cas, la rupture peut être due à une malformation
vasculaire ou une tumeur cérébrale.
1.1.3 Epidémiologie de l’AVC en France
L’AVC est l’affection neurologique la plus fréquente. Elle représente « la première
cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie
d’Alzheimer) et la troisième cause de mortalité en France » (Fery-Lemonnier, E, et al., 2009).
Chaque année, l’AVC touche environ 130 000 personnes, soit une personne toutes les
quatre minutes (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale, Inserm, 2013).
Parmi elles, 30 000 gardent des séquelles lourdes et 40 000 décèdent, classant ainsi l’AVC
13
comme la deuxième cause de mortalité chez la femme, et la troisième cause de mortalité
chez l’homme (HAS, 2010). L’AVC constitue donc un problème majeur de santé publique.
1.1.4 Facteurs de risque
Les facteurs de risque de l’accident vasculaire cérébral sont :
- Modifiables tels que : l’âge (supérieur à 65 ans dans 75% des cas (Collège des
Enseignants de Neurologie, CEN)), le sexe (principalement masculin) et les
antécédents personnels ou familiaux (antécédents d’AVC ou de maladies
vasculaires).
- Et, non modifiables tels que : l’hypertension artérielle, le tabac,
l’hypercholestérolémie, le diabète, l’alcoolisme chronique, la contraception orale
associée à la prise de tabac, l’obésité et la sédentarité.
1.1.5 Séquelles et complications des AVC
Rôle et localisation des structures cérébrales en jeu
Figure 2 : Les différents lobes du cerveau, et les principales structures que composent le système limbique20
.
Le cerveau est constitué de deux hémisphères cérébraux (droit et gauche) reliés par
le corps calleux, du tronc cérébral et du cervelet. Chaque hémisphère, comme le montre la
figure 2 ci-dessus, est divisé en cinq lobes délimités par des sillons : le lobe frontal, pariétal,
temporal, occipital et limbique.
Le lobe frontal assure, entre autre, les fonctions dévolues au comportement humain
(capacités d’adaptation), à la personnalité et à l’affectivité.
20
Disponible sur <http://www.fondation-lamap.org/fr/page/18710/le-cerveau-humain>, et <http://lesreves.weebly.com/siege-des-
emotions.html>.
14
Enfoui à l’intérieur du lobe temporal du cerveau, le système limbique (Cf. figure 2),
composé principalement du gyrus cingulaire, de l’hypothalamus, de l’hippocampe et de
l’amygdale, est impliqué dans les comportements élémentaires (faim, soif, désir sexuel). Il
ajuste aussi les réponses psychosomatiques face aux réactions émotionnelles, notamment
la peur et l’agressivité.
Seules les structures en lien avec la dépression post-AVC sont citées.
Les séquelles et complications des AVC
Suivant la zone cérébrale touchée et le degré de l’atteinte, les séquelles de l’AVC
varient.
D’une manière générale, nous retrouvons :
- Des troubles sensitivomoteurs dont l’hémiplégie qui correspond à un déficit de la
commande motrice volontaire de l’hémicorps controlatéral à la lésion cérébrale. Ce
déficit moteur est souvent accompagné de troubles de la sensibilité superficielle ou
profonde.
- Des troubles sensoriels, notamment de la vision périphérique telle que l’hémianopsie
latérale homonyme (HLH).
- Des troubles cognitifs comme l’aphasie (atteinte de l’hémisphère gauche), l’apraxie,
l’agnosie, les troubles mnésiques et attentionnels, et, les troubles du schéma corporel
dont la négligence spatiale unilatérale (NSU, atteinte de l’hémisphère droit) qui
correspond à l’association d’une héminégligence et d’une anosognosie.
- Des troubles du comportement dont font partie les troubles psychiques comme la
dépression ou l’apathie.
- D’autres troubles sont associés comme l’épilepsie, les troubles orthopédiques,
cutanés ou trophiques.
Les deux tiers des personnes victimes d’AVC gardent des séquelles dont un tiers
présente un handicap léger ou modéré, et un tiers est dépendant (CEN). De plus, 30% des
personnes présentent un syndrome dépressif trois mois après l’AVC (CEN). Ces séquelles
peuvent être à l’origine d’importantes limitations d’activités et de participation sociale. De ce
fait, la qualité de vie des individus peut être altérée de manière précoce et à plus ou moins
long terme.
Enfin, le taux de mortalité est de 20% à un mois, et de 40% à un an de l’AVC (CEN).
15
1.2 La dépression post-AVC : une des conséquences de l’AVC
1.2.1 Définition
La dépression est une « maladie mentale caractérisée par une modification profonde
de l’état thymique, de l’humeur dans le sens de la tristesse, souffrance morale et du
ralentissement psychomoteur.» (Dunac, 2002, p. 84).
Pour la plupart des auteurs, le diagnostic de la DPAVC repose sur les critères
diagnostiques du Manuel diagnostique et statistique des désordres mentaux, 4ème édition
(DSM-IV)21 qui sont :
- Une humeur dépressive qui se caractérise par l’anhédonie (absence de plaisir), la
tristesse, la douleur morale intense, l’émoussement affectif (n’exprime plus et ne
ressent plus les émotions), la perte des plaisirs et des centre d’intérêts, et, le
sentiment d’échec.
- Un ralentissement psychomoteur qui se traduit par une lenteur intellectuelle et
idéative, des troubles de la concentration, l’aboulie (absence ou diminution de la
volonté), la perte d’initiation du langage et un ton monocorde, un faciès figé ainsi
qu’une lenteur à la marche et dans tous les actes de la vie quotidienne.
- Des signes somatiques associés comme les troubles du sommeil et de la libido,
ainsi qu’une altération de l’état général.
De plus, une anxiété ainsi que des idées suicidaires peuvent être associées.
La dépression post-AVC est « une forme particulière de dépression » (Benaim, 2005,
p. 115). Du fait de son association à un handicap physique, « elle se caractérise par une
présentation clinique spécifique » avec une majoration de la douleur, des troubles du
sommeil, de l’irritabilité, de la baisse de l’estime de soi, de l’opposition à la rééducation et de
l’agressivité verbale envers le personnel soignant.
1.2.2 Epidémiologie
Suite à un AVC, le syndrome dépressif est le plus fréquent des troubles de l’humeur.
Selon une méta-analyse de Robinson (2003 cité dans Benaim, 2005, p. 111), sa prévalence
s’élève à 19,3% chez les patients hospitalisés et à 23,3% chez les patients vivant à domicile.
De plus, la moitié des patients avec une DPAVC dans les deux premiers mois, en souffre
21
Le sigle DSM-IV signifie « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ». Ce manuel est édité par l’Association
américaine de psychiatrie (Association Psychiatric American, APA). Il classifie et catégorise des critères diagnostiques et des
recherches statistiques concernant les troubles mentaux spécifiques.
16
encore au bout d’un an, un an et demi (Berg, et al.22, 2003 cité dans Benaim, 2005, p. 111-
112).
1.2.3 Etiologie
Selon les études, deux hypothèses ressortent pour expliquer l’apparition de la
dépression post-AVC :
- L’hypothèse organique : la localisation de la lésion cérébrale serait responsable
de la modification de neurotransmetteurs impliqués dans l’état émotionnel.
D’après Goossens et Wiart (2005, p. 158), il s’agirait du circuit fronto-temporo-
sous-cortical situé au niveau du système limbique et à la croisée du cortex
cérébral, d’où l’apparition conjointe de symptômes physiques et psychiques.
D’autre part, les auteurs, comme Benaim (2005) qui s’appuient sur les travaux de
Robinson, montrent que la dépression est plus fréquente lors d’une lésion
cérébrale antérieure de l’hémisphère gauche, c'est-à-dire au niveau du lobe
frontal.
- L’hypothèse réactionnelle correspond à la prise de conscience du handicap. La
sévérité du handicap secondaire à l’AVC ainsi que le degré de dépendance qui en
résulte peuvent être liés à la survenue d’une dépression (Singh, et al.23, 2000 cité
dans Benaim, 2005, p. 112).
La dépression post-AVC peut apparaitre suite à d’autres causes telles que l’isolement socio
familial, les antécédents personnels ou familiaux (dépression, personnalité névrotique), ainsi
que l’alcoolisme (Benaim, 2005, p. 113).
1.2.4 Devenir du patient
La dépression post-AVC est un facteur de mauvais pronostic qui impact la prise en
charge rééducative et le devenir fonctionnel du patient lors du retour à domicile.
D’une part, la DPAVC altère les fonctions cognitives et diminue les capacités
attentionnelles du patient (Pariel-Madjlessi, 2005, p. 8). Aussi, la perte d’autonomie
fonctionnelle retentit sur la motivation du patient, sur « sa coopération et sa participation à la
rééducation et le maintien de ses acquisitions » (Boucand, 1997, p. 492). C’est pourquoi, le
patient risque de ne pas progresser voire de stagner ou de régresser.
D’autre part, la dépression aggrave la perte d’autonomie dans les AVQ et le
dysfonctionnement socio-familial. Comme le dit Goossens (2005, p. 158), cette maladie 22
Berg, A, et al., 2003. Poststroke depression : an 18-month follow-up. Stroke, (34), pp. 138-143.
23 Singh, A, et al., 2000. Functional and neuroanatomic correlations in poststroke depression : the Sunnybrook Stroke Study.
Stroke, (31), pp. 637-644.
17
provoque une altération de l’image de soi, un sentiment d’autodépréciation et de culpabilité
majeure. Certaines fois, la famille « interprète mal le lien étroit entre l’AVC et la dépression »
et donc rejette la faute sur le patient (Goossens, 2005, p. 158). Du fait d’une perte d’élan
vital, ce dernier s’isole socialement par restriction « des activités extérieures et de ses loisirs
antérieurs » (Goossens, 2005, p. 161). D’ailleurs, l’étude de Feibel, Berk & Joynt24 (1979 cité
dans Boucand, 1997, p. 492) montre que 67% des patients avec une DPAVC perdent leurs
activités sociales antérieures, contrairement à 43% des non dépressifs. Ainsi, toutes ces
conséquences influent de manière précoce sur la qualité de vie du patient et du système
familial.
Pour finir, le risque de mortalité des patients avec une DPAVC est 3,5 fois plus élevé
que pour les patients sans troubles dépressifs (Hadidi, Treat-Jacobson & Lindquist25, 2009
cités dans Zuber, 2012, p. 58).
Nous venons d’identifier les répercussions de la DPAVC ainsi que les différents
obstacles qui font qu’un patient n’est pas motivé pour sa rééducation. Il est nécessaire à
présent « de comprendre ce qui pousse à l’action [un individu et par conséquent] comment
agir » dessus (Meyer, 2013, p. 145). C’est pourquoi, nous allons décrire le concept de
motivation.
Après avoir défini cette notion, nous expliquerons les structures anatomiques
impliquées dans le processus motivationnel. Pour finir, nous exposerons les théories
motivationnelles les plus pertinentes dans le cadre de cette recherche, afin de faire le lien
entre l’activité et la motivation interne d’une personne.
24
Feibel, JH, Berk, S & Joynt, RJ, 1979. The unmet needs of stroke survivors. Neurology, (592).
25 Hadidi, N, Treat-Jacobson, DJ & Lindquist, R, 2009. Postroke depression and functional outcome : a critical review of
literature. Heart Lung, (38), pp. 151-162.
18
1.3 La motivation
1.3.1 Le concept de motivation
La motivation correspond aux forces internes ou externes « qui nous poussent à agir
et à nous orienter sélectivement vers telle ou telle cible » (Allain, Bentué-Ferrer &
Lacomblez, 2004, p. 167-168). Ces deux types de facteurs, intrinsèques et extrinsèques ont
principalement étaient définis par Deci & Ryan.
D’une part, la motivation intrinsèque « s’attache à ce qui est éprouvé dans la
performance d’une activité » (Meyer, 2013, p. 148). Une personne est motivée
intrinsèquement lorsqu’elle y éprouve du plaisir à la réaliser et qu’elle en retire une
satisfaction personnelle.
D’autre part, la motivation est extrinsèque lorsque l’activité « est faite pour atteindre
un résultat qui est dissocié de ce qui est retiré dans la performance » (Ryan & Deci26, 2000
cités dans Meyer, 2013, p. 148). Une personne est motivée extrinsèquement lorsqu’elle
réalise l’activité dans le but d’éviter un sentiment de culpabilité, de faire plaisir aux autres ou
d’obtenir une récompense venant de l’extérieur.
Pour rappel, les six facteurs internes décrits par Giordan dans l’émergence du sujet27
sont les besoins, l’estime de soi, le sentiment d’autonomie, le projet, le sens et le plaisir
(2002 cité dans Golay, 2010, p. 121).
Voici à présent quelques définitions qui permettent d’éclaircir ces notions :
26
Ryan, R. & Deci, E, 2000. Intrinsic and extrinsic motivations : Classic definitions and new directions. Contemporary
Educational Psychology, (25), pp. 54-67.
27 Cf. p. 9.
19
FACTEURS INTERNES DEFINITIONS
Le besoin Etat d’insatisfaction dû à « un sentiment de privation [ou] de manque, parallèle à la notion de désir [et d’envie], que l’individu cherche
à faire disparaitre par la consommation d’un bien » (Direction des Relations Internationales de l’Enseignement).
L’estime de soi
Deux tendances actuelles :
- L’ « être » de la personne, c'est-à-dire le sentiment qui « favorise le respect de soi, le sens de sa dignité, la conviction de
pouvoir être aimé et heureux, et de le mériter tout simplement parce qu’on est un être humain ». « Il permet également de
s’aimer soi-même [et] d’avoir de l’amour propre » (Satir cité par Duclos, 2010, p. 22).
- Le « paraître », c'est-à-dire « la disposition à se considérer comme compétent pour faire face aux défis de base de
l’existence et digne d’être heureux » (Branden28
cité dans Duclos, 2010, p. 23).
L’autonomie « La liberté de faire des choix en considérant des éléments internes et externes, et d’agir en fonction de ceux-ci » (ENOTHE, 2013, p.
119).
Le projet
Le projet de vie se définit comme une « méthode d’action, une démarche visant en même temps, à travers ce que l’on choisit de
faire, à une ré-appropriation de soi-même, de sa propre histoire, de ses desseins et en même temps une meilleure maîtrise de son
environnement de vie pour rendre ce dernier habitable » (Boutinet29
, 1991 cité Turlan, 2006, p. 13).
Le sens La « raison d’être, [la] valeur [et la] finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l’explique » (Larousse).
Le plaisir « Etat affectif agréable, durable, que procure la satisfaction d’un besoin, d’un désir ou l’accomplissement d’une activité gratifiante »
(Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, CNRTL).
Tableau 1 : Définitions des facteurs internes influençant la motivation.
28
Branden, N, 2003. L’estime de soi, une force positive. Montréal : Sciences et culture.
29 Turlan a repris la définition de Boutinet cité dans : Vassilef, J, 1991. La pédagogie du projet en formation Jeunes et adultes. 3
e éd. Lyon : Chronique sociale.
20
1.3.2 Neurobiologie de la motivation
Depuis quelques années, les neurosciences ont permis de montrer que « le SNC
intervient à lui seul dans les troubles de la motivation » et que « des structures anatomiques
sont à la base de l’existence d’une force motivationnelle chez l’homme » (Allain, et al., 2004,
p. 169). Ces structures sont :
- L’hypothalamus qui déclenche les comportements satisfaisant aux besoins
physiologiques (soif, faim, sexualité, sommeil),
- Le système limbique qui est impliqué dans la régulation des émotions humaines,
- Et, le système hédonique, faisant partie du système limbique, qui est le centre du
plaisir.
Trois hormones sont aussi responsables de la mise en route du processus motivationnel ; il
s’agit de la dopamine, de l’ocytocine et de l’acétylcholine.
L’AVC est une atteinte localisée du SNC. La lésion peut alors toucher une des
structures impliquées dans le processus motivationnel. Par conséquent, cela permet
d’expliquer la survenue de la DPAVC et donc la perte d’intérêt et de plaisir à la rééducation
pour ces patients.
1.3.3 Théories motivationnelles
Pour saisir le lien entre l’activité et la motivation interne de l’individu, les
ergothérapeutes se sont appuyés sur les concepts de motivation intrinsèque et extrinsèque
de Deci, notamment la théorie de l’autodétermination. Dans le cadre de ce mémoire, deux
autres concepts trouvent un intérêt particulier ; il s’agit du modèle des buts de Locke &
Latham30 (1975, 1990) et de la théorie des caractéristiques de la tâche de Hackman &
Oldman (1976).
La théorie de l’autodétermination
Lorsqu’une personne n’agit pas ou qu’elle agit passivement, nous parlons
d’ « amotivation ». Pour expliquer cette absence de motivation, Deci & Ryan (2002) mettent
en avant trois raisons : l’individu se sent dans l’impossibilité d’atteindre le résultat souhaité, il
a le sentiment de manquer de compétences, et/ou l’activité proposée n’a aucune valeur à
ses yeux. Selon ces mêmes auteurs (1975), « les comportements intrinsèquement motivés »
se déclenchent lorsque la personne choisie librement l’activité, qu’elle y trouve de l’intérêt et
30
Disponible sur Internet : <http://psychonice06.free.fr/L1%20%282005-2006%29/cambon/motivation.pdf>.
21
qu’elle y éprouve du plaisir à la pratiquer. Ce sentiment d’autodétermination, définit comme
l’ « action de décider par soi-même » (Larousse), est donc une source de motivation.
Ainsi, en ergothérapie, il parait important d’impliquer le patient dans le choix de ses
activités ainsi que dans ses objectifs de rééducation, afin d’induire sa motivation interne
souvent absente chez les patients en DPAVC.
Le modèle des buts
Selon Locke et Latham, la motivation est liée au but que l’individu s’est fixé pour
entreprendre une action. Pour que ce but soit efficace pour la personne, il doit répondre à
quatre caractéristiques : être réalisable et spécifique, ne pas présenter d’obstacles et donner
lieu à des feedbacks31 réguliers. Ces auteurs rajoutent qu’en participant à l’élaboration de ce
but, la personne est davantage motivée pour réaliser l’action.
Cette théorie motivationnelle permet de montrer qu’en ergothérapie, les retours que
nous faisons aux patients sont importants, et que nous devons leur proposer des activités
accessibles en fonction de leurs capacités.
La théorie des caractéristiques de la tâche
Hackman et Oldman identifient cinq caractéristiques de la tâche sur lesquels nous
pouvons agir pour induire la motivation : la variété, l’identité, la signification, l’autonomie et le
retour d’information, appelé aussi feedback.
Cette théorie semble pouvoir s’appliquer lors d’une prise en charge en ergothérapie.
En effet, en rééducation, l’ergothérapeute peut proposer tout un panel d’activités et par
conséquent la diversité de compétences requises. Cette activité est porteuse de sens pour la
personne. Les explications de l’ergothérapeute permettent au patient d’identifier l’intérêt et
les résultats attendus de l’activité. En valorisant la performance accomplie par le patient,
l’ergothérapeute peut influencer la réalisation de l’activité.
Ainsi, pour induire la motivation interne d’un patient en DPAVC, l’ergothérapeute peut
proposer des activités signifiantes et significatives comme moyen à la rééducation.
31
Définition du terme « feedback » dans le glossaire.
22
1.4 Les activités signifiantes et significatives
« Notre illusion est de croire que, parce que l’activité est chose commune à l’humanité, elle
est un remède vulgaire, simple et sans subtilité. Au contraire, le processus de l’activité est
des plus complexes et nous sommes loin d’en avoir découvert toutes les richesses »
(Etienne, 198532).
1.4.1 L’Activité
L’Activité est un des concepts centraux de notre profession (Meyer, 2010, p. 30-38).
En effet, l’origine même du mot « ergothérapie » renvoie à l’activité, « ergo » étant la racine
grecque de « ergon » qui signifie « activité, travail ».
Selon la culture, la signification du terme « activité » et du terme « occupation » est
différente. Les Anglo-Saxons utilisent principalement le terme d’ « occupation » et relègue au
second plan le terme d’ « activité » définit comme « une partie ou une dimension des
occupations » (Golledge33, 1998 ; Royeen34, 2002 cité dans Meyer, 2010, p. 33). Dans les
pays européens francophones, le terme d’occupation « pourrait désigner l’ensemble des
activités humaines signifiantes et significatives pour la personne » (Morel, 2006, p. 11).
Toutefois, ENOTHE, en accord avec Pierce qui fait la différence entre ces deux
concepts, propose deux définitions (cité dans Meyer, 2013, p. 59) :
- L’activité est « une suite structurée d’actions ou de tâches qui concourt aux
occupations ».
- L’occupation est un « groupe d’activités, culturellement dénommé, qui a une valeur
personnelle et socioculturelle et qui est le support de la participation à la société. Les
occupations peuvent être classées en soins personnels, productivité et loisirs ».
Seulement, l’occupation est difficilement utilisable dans la pratique. D’autant plus en
rééducation puisqu’« elle n’a ni culturellement ni personnellement la même signification [ou
valeur] que dans la vie de tous les jours » (Meyer, 2010, p. 36). L’activité est donc utilisée
comme le moyen thérapeutique car elle peut être analysée, décrite, réalisée ou encore
observée dans un cadre spatio-temporel (Meyer, 2010, p. 34). La succession d’activité
32
Citation issu de : Sureau, P, 2008. L’activité comme processus thérapeutique. In : Caire, J-M. Nouveau guide de pratique en
ergothérapie : entre concepts et réalités. Marseille : Solal. pp. 188-191.
33 Golledge, J, 1998. Distinguishing between Occupation, Purposeful Activity and Activity. Part 1 : Review and Explanation.
British journal of occupational therapy, 61(3), pp. 100-105.
34 Royeen, C, 2002. Occupation reconsidered. Occupational therapy international, 9(2), pp. 111-120.
23
permet ainsi au patient de récupérer des capacités et des habiletés qui concourent à ses
occupations (Meyer, 2010, p. 37).
1.4.2 Le sens de l’activité comme source de motivation
Trombly « exprime l’idée que la motivation du patient […] implique que les activités
proposées prennent sens par rapport à son existence ou à ses intérêts, et qu’elles aient un
but identifié, sans quoi il peine à s’engager »35 (1995 cité dans Meyer, 2010, p. 32).
Ces activités considérées comme « signifiante » et « significative » procure au patient
de la satisfaction et du plaisir à les réaliser. Selon Morel (2006, p. 7), l’activité « signifiante »
correspond à l’activité qui « revêt un sens particulier pour la personne lié à son histoire et à
son projet personnel », alors que l’activité « significative » correspond au « sens social
donné par l’entourage »36. En ergothérapie, il est important de s’intéresser à ces deux types
d’activités. Nous devons tenir compte des habitudes de vie de la personne mais aussi de
l’évolution de la société.
Pour illustrer ces deux notions, prenons l’exemple de l’activité cuisine :
- Mme P. réalise un gâteau au chocolat pour ses petits- enfants qui lui rendent visite
tous les dimanches après-midi. L’activité cuisine est alors signifiante pour Mme P.
- Mme P. fait la cuisine pour répondre au besoin universel qui est de se nourrir. Dans
ce cas, l’activité cuisine est significative pour Mme P.
De plus, selon Csikzentmihalyi 37 , l’engagement dans l’activité peut amener un
sentiment de bien-être particulier, qualifié d’ « expérience optimale » ou de « flow ». Ce bien-
être permet à la personne de structurer son identité, d’augmenter son estime de soi, son
sentiment de contrôler sa vie et ses capacités (Csikzentmihalyi cité dans Morel-Bracq, 2001,
p. 23).
Selon ce même théoricien, « l’expérience optimale est donc quelque chose que l’on
peut provoquer »38 (2004, p. 17). C’est grâce à l’analyse d’activité que les ergothérapeutes
peuvent trouver une activité qui revêt un sens pour la personne afin de favoriser cet état de
« flow ».
35
Trombly, C, 1995. Occupation : Purposefulness and Meaningfulness as Therapeutic Mechanisms. American pational therapy
and physical therapy, 49(10), pp. 960-972.
36 Pour ces deux définitions, Morel s’est basée sur le chapitre écrit par Crepeau, E (2003) dans le livre de Willard & Spackman
en référence aux travaux de Doris Pierce.
37 Csikzentmihalyi, psychologue aux Etats-Unis, est principalement connu pour ses travaux sur le bonheur et sa « théorie du
flow ».
38 Citation issu de : Csikzentmihalyi, M, 2004. Vivre : la psychologie du bonheur. Paris : Robert Laffont.
24
1.4.3 L’analyse d’activité
D’après Trombly, « l’analyse d’activité a été utilisée comme une approche pour
déterminer si une activité avait du sens, motivait le client et satisfait ses besoins et ainsi
pouvait être utilisée pour l’aider à atteindre les objectifs thérapeutiques concernant le
développement ou la récupération de ses capacités. »39 (cité dans Morel, 2006, p. 10). Selon
les habitudes de vie, les valeurs, les représentations et les croyances des individus, chaque
activité a un sens bien spécifique. C’est pourquoi, son analyse doit être faite afin d’optimiser
la prise en charge personnalisée d’un patient en rééducation.
Figure 3 : Outil qui permet d’analyser l’activité, inspiré de : Illustration : Pierce, D. Welcome to Occupation by Design, 2003. In : Occupation by Design : Building Therapeutic Power. Philadelphia : F.A. Davis Company. pp.3-
13.
Selon Doris Pierce (2001 cité dans Morel, 2006, p. 12), l’analyse d’activité se fait en
deux temps : avant la prise en charge en ergothérapie où nous procédons à « l’analyse du
39
Meyer reprend l’idée de Trombly cité dans : Watson, D. & Wilson, S, 2003. Task Analysis : an individual and population
approach. 2e éd. Bethesda : AOTA PRESS.
Potentiel
thérapeutique
Dimensions subjectives de
l’Activité
Dimensions contextuelles de
l’Activité
Eléments du processus de mise en place
de l’Activité signifiante et significative
ATTRAIT
PERTINENCE DES
OBJECTIFS
Ajustement de l’intervention à l’objectif
ECOLOGIQUE
Spatiaux-
temporelles
Sociaux-
culturelles
Productivité
Plaisir
Ressources
CADRE
Collaboration
patient-thérapeute
Compétences
ergothérapeute
25
contexte […] et des exigences de l’activité », et, pendant et après l’intervention où nous
effectuons « l’analyse de la performance [du patient] lors de mise en situation ».
Parmi les nombreux auteurs qui ont écrit sur l’analyse de l’activité humaine, le modèle de
Doris Pierce montre un intérêt dans le cadre de ce mémoire. Il se compose de trois parties:
- « Les dimensions subjectives de l’activité » correspondent aux ressources
personnelles de la personne : ses habilités nécessaires (cognitives, physiques,
sociales, interpersonnelles, psychologiques, émotionnelles et comportementales),
ses plaisirs et ses intérêts.
- « Les dimensions contextuelles de l’activité » correspondent à l’endroit, le moment et
les acteurs impliqués pour faire l’activité.
- « Les éléments du processus de mise en place de l’activité signifiante et
significative » correspondent, entre autre, aux compétences de l’ergothérapeute :
capacités d’identifier les exigences (niveau de difficulté) et les différentes étapes de
l’activité proposée.
Ainsi, en prenant en compte l’ « attrait de l’activité » pour le patient ainsi que « les différentes
composantes temporo-spatiales et socioculturelles de l’activité », Doris Pierce explique que
l’ergothérapeute peut, du fait de ses « compétences » et en « collaboration avec le patient »,
« ajuster l’activité » selon les « objectifs fixés ». Tous ces éléments forment « l’origine du
potentiel thérapeutique » de l’activité (Pierce, 2001 cité dans Morel, 2006, p. 12). Il permet
au patient de retrouver ou de maintenir un niveau d’autonomie et d’indépendance dans son
environnement.
Chez un patient en dépression post-AVC, l’ « attrait de l’activité » est important à
prendre en compte. Comme nous avons pu le voir précédemment, sa souffrance entraine
une perte d’envie, d’intérêt et de plaisir pour sa rééducation. C’est pourquoi, de manière
précoce et suivant son état psychologique, nous devons identifier ses besoins afin de choisir
une activité qui a du sens pour lui et qui est source de plaisir. Cette activité doit être adaptée
en fonction de ses capacités psychologiques mais aussi motrices, sensitives, sensorielles
et/ou neuropsychologiques afin d’éviter toute situation d’échec, source de démotivation selon
Golay (2010, p. 132). Par la suite, l’ergothérapeute l’accompagne dans ses choix et dans
son projet, ce qui lui permet de retrouver un sentiment d’autonomie et d’atteindre les buts
qu’il s’est fixé. Ce sentiment de réussite procure chez lui un état de « flow » qui favorise
l’estime de soi et donc améliore sa qualité de vie.
Tout au long de la prise en charge et d’autant plus au début de la rééducation,
l’ergothérapeute est présent auprès du patient lors de la réalisation de l’activité. Cet
accompagnement n’est pas à négliger ; il est d’autant plus important que la souffrance est
intense (Golay, 2010, p. 131).
26
De ce fait, la motivation étant un phénomène intrinsèque, nos attitudes doivent être
centrées sur la personne.
1.5 Les attitudes centrées sur la personne
L’attitude peut être définit comme « la manière de tenir son corps », c'est-à-dire la
posture, mais aussi comme « la manière d’être qui manifeste certains sentiments », c'est-à-
dire le comportement (Larousse).
En ergothérapie, nos attitudes sont influencées par notre conception d’une pratique
centrée sur la personne (Meyer, 2010, p. 115). Cette pratique s’inspire des travaux de Carl
Rogers40 , qui a mis en avant trois attitudes thérapeutiques qui permettent d’établir une
relation d’aide.
1.5.1 Les attitudes thérapeutiques
Les trois attitudes thérapeutiques définit par Carl Rogers sont l’authenticité
(congruence), le non jugement et l’empathie. Selon ce théoricien, ces savoirs-être
permettent d’instaurer une relation de qualité avec le patient.
La congruence peut être définit comme le « fait de coïncider, de s’ajuster
parfaitement » (Larousse). La personne est congruente avec elle-même si elle est ce qu’elle
est vraiment, sans se cacher derrière une façade professionnelle. En d’autres termes, il y a
une concordance entre son esprit et son corps, c'est-à-dire entre ce qu’elle exprime, ce
qu’elle pense, ce qu’elle ressent et comment elle agit, que ce soit par ses comportements
verbaux et non verbaux (Rogers, 1998, p. 191). Cette harmonisation entre soi-même et
l’environnement permet au thérapeute d’être authentique et ainsi de pouvoir exprimer ses
propres émotions. Selon Rogers, cette authenticité est primordiale pour établir un climat de
confiance et donc par conséquent une alliance thérapeutique avec le patient.
Le non jugement se définit comme une « attention positive à l’autre, sans préjugé ni
interprétation » (Turlan, 2006, p. 13). Le thérapeute laisse de côté ses représentations
personnelles et accepte l’autre tel qu’il est réellement. Selon Rogers, cette attitude favorise
la restauration de l’image et de l’estime de soi. Le patient « ressent qu’il lui est possible
40
Connu pour sa méthode, l’ « Approche Centrée sur la Personne » (ACP), Carl Rogers est un psychologue humaniste Nord-
Américain (XXe S) qui a travaillé dans le domaine de la psychologie clinique, la relation d’aide et l’éducation.
27
d’être vraiment lui-même », respecté en tant que personne unique et « digne d’intérêt pour
elle-même et pour les autres » (Bioy & Maquet, 2003, p. 55).
Adopter une attitude empathique nous permet de mettre un pas dans le monde de
l’autre, sans toutefois prendre sa place ni devenir l’autre. Rogers définit l’empathie de la
manière suivante : « percevoir de manière empathique, c’est percevoir le monde subjectif
d’autrui « comme si » on était cette personne, sans toutefois jamais perdre de vue qu’il s’agit
d’une situation analogue, « comme si » » (Rogers cité dans Bioy, 2003, p. 57). En d’autres
termes, le thérapeute adopte une attitude empathique lorsqu’il se met « à la place de l’autre
pour comprendre son cheminement intérieur, sans être l’autre et souffrir soi-même »
(Rogers41 , 1966 cité dans Turlan, 2006, p. 13). Il est alors capable de « ressentir les
sentiments et les difficultés [du patient] tels que ce dernier les envisage et à lui communiquer
cette expression » (Meyer, 2010, p. 115). Selon Rogers, cette attitude est le pilier central de
la relation d’aide. Elle aide à établir un climat de confiance. Toutefois, pour être empathique
avec le patient, une écoute appropriée est indispensable.
L’écoute nécessite une implication, une attention et une disponibilité de la part du
thérapeute. Cette attitude comporte trois niveaux (Bioy, 2003, p. 50-54) :
- Le premier niveau : calme, le thérapeute focalise son attention sur le patient, sans
pour autant être trop intrusif. Il recueil tous les propos et les mots que le patient
verbalise.
- Le deuxième niveau : le thérapeute se concentre cette fois-ci sur les gestes, les
postures, les attitudes et les fasciés du patient. Il évalue ensuite la congruence entre
le langage verbal et non verbal de ce dernier.
- Le troisième niveau correspond à une écoute subjective puisque le thérapeute
s’écoute lui-même. Il repère ses émotions et ses ressentis que lui procure le récit du
patient. Le thérapeute peut alors prendre conscience du contre-transfert possible. Ce
dernier étant définit comme une attitude souvent inconsciente qui renvoie aux
réactions émotionnelles du thérapeute envers le patient.
Néanmoins, pour éviter de tomber dans la contagion émotionnelle, l’ergothérapeute
doit prendre de la distance par rapport à ses émotions et ses ressentis. Cet
accompagnement ne serait plus une aide mais plutôt une surprotection, ce qui ne favorise
pas l’indépendance ni l’autonomie de la personne. C’est pourquoi, la mise en place d’un
cadre thérapeutique est nécessaire.
41
Rogers, C, 1966. Le développement de la personne. Paris : Dunod.
28
Le cadre thérapeutique
Le cadre thérapeutique correspond aux conditions les plus appropriées pour recevoir
une personne.
Selon Bioy (2003, p. 80), il comporte deux types de règles : les règles explicites et les
règles implicites.
Les règles explicites sont le lieu, la forme (groupe ou individuel), l’horaire, la durée et la
périodicité des séances. Ce cadre doit être propice à l’accueil du patient mais aussi être
familier pour le thérapeute. Garant de cet environnement, l’ergothérapeute « doit se sentir à
l’aise» (Bioy, 2003, p. 81) pour accueillir les émotions et/ou les ressentis du patient, d’autant
plus fréquents chez une personne en dépression post-AVC. Nous devons aussi être vigilant
à la disposition des lieux afin d’établir un climat de confiance.
Les règles implicites sont quant à elles plus nombreuses. Elles « concernent tout ce qui se
passe à l’intérieur du cadre explicite » (Bioy, 2003, p. 80), et notamment notre façon de se
comporter vis-à-vis du patient (explications centrées sur la personne, respect des silences,
acceptation des pleurs et de l’agressivité).
Tout patient est sensible à ce cadre car c’est dans cet environnement qu’il va agir en
ergothérapie. Rappelons qu’un patient en DPAVC présente un ralentissement psychomoteur
et une souffrance morale intense. C’est pourquoi, nous devons créer un environnement
favorable qui soit rassurant, calme et sécurisant, afin de susciter sa motivation et de lui
donner l’envie de participer aux activités.
Lors de son exercice professionnel, l’ergothérapeute adopte ces attitudes. On peut
ainsi dire qu’il base sa pratique sur le modèle humaniste, un des modèles centré sur la
personne.
Le modèle humaniste en ergothérapie
Le modèle humaniste, qui s’inspire des travaux de Carl Rogers, apparait dans les
années 50 aux Etats-Unis. Les valeurs de notre profession sont d’essence humaniste. C’est
pourquoi, ce modèle se retrouve en toile de fond dans la plupart des pratiques en
ergothérapie.
Les relations humaines dans le processus thérapeutique sont importantes.
L’empathie, l’authenticité, l’attention, le respect, l’honnêteté et le non jugement sont des
principes fondamentaux. (Morel-Bracq, 2009, p. 53-57).
Aussi, l’ergothérapeute centre sa thérapie sur les besoins de la personne. C’est grâce
aux premières évaluations qu’il va pouvoir les recueillir afin d’orienter une prise en charge
29
personnalité. Tout au long de l’hospitalisation, l’ergothérapeute s’adapte au rythme du
patient et respecte son potentiel. Il l’accompagne, l’’aide à faire des choix et à prendre des
décisions pour organiser les différents objectifs de prise en charge. Cette collaboration vise à
rendre le patient autonome et à s’accomplir dans une vie pleine de sens. (Meyer, 2009, p.
53-57).
1.5.2 Lien attitudes thérapeutiques/estime de soi
Comme nous avons pu le voir précédemment, un patient en DPAVC a peu d’estime
de lui. Par conséquent, il a peu confiance en lui, en ses capacités et se décourage lors des
séances. Il est aussi difficile pour lui de formuler des buts, d’où ce manque de motivation.
La qualité des échanges relationnels, et donc nos attitudes, influencent l’estime de
soi, elle-même à la base de la motivation (Duclos, 2010, p. 42).
L’estime de soi se nourrit par les succès et est alimentée par des gestes positifs
(Duclos, 2010, p. 38-43). Dans une approche centrée sur la personne, l’ergothérapeute fait
confiance aux capacités du patient, mais croit aussi en ses propres compétences « à
proposer [des activités accessibles] et qui répondent aux besoins [du patient] » (Meyer,
2010, p. 116). Comme le mentionne la théorie des caractéristiques de la tâche (Cf. p. 21),
l’utilisation du feedback est un bon outil pour encourager et valoriser les performances d’une
personne. Cette dernière prend conscience de ses forces, de ses qualités et de ses
réussites (Duclos, 2010, p. 38-43), ce qui lui permet d’atteindre les objectifs et les buts
qu’elle s’est fixée avec son thérapeute. La personne reprend confiance en elle, en ses
capacités mais aussi en son thérapeute. Cette confiance mutuelle est indispensable pour
« la progression du patient, sa participation et son aptitude à être acteur de sa prise en
charge » (ANAES42, 2001, p. 26). Ainsi, nait un sentiment d’efficacité et de fierté, ce qui
rehausse l’estime de soi (Duclos, 2010, p. 154).
Cette cinquième partie a permis de montrer que l’ergothérapeute, du fait de ses
attitudes facilitatrices aide le patient en dépression post-AVC à prendre conscience de sa
valeur personnelle. Ce dernier se sent encouragé, « écouté, entendu, compris, accompagné
et soutenu » (Meyer, 2010, p. 115).
L’approche centrée sur la personne permet donc de lutter contre la démotivation et
de favoriser l’engagement du patient dans les activités que l’on peut proposer en
ergothérapie (Law43, 1998 cité dans Meyer, 2010, p. 118).
42
Depuis le 1er janvier 2005, l’ANAES est devenue la HAS (Haute Autorité de Santé).
43 Law, M, 1998. Client-centered occupational therapy : narratives of people with mental illness. Thorofare : Slack Inc.
30
Ces apports théoriques nous ont permis de voir que l’ergothérapeute a les
compétences pour créer un environnement motivant et favorable pour accueillir un patient en
DPAVC, et ce de manière précoce en phase de rééducation.
D’une part, les attitudes centrées sur la personne aident le patient à retrouver une
estime de lui. Il se sent soutenu, respecté, compris et écouté. Une relation de confiance
s’établit alors entre l’ergothérapeute et le patient.
D’autre part, l’ergothérapeute analyse et adapte l’activité en fonction des besoins du
patient et de l’environnement. L’activité signifiante choisie en collaboration avec le patient a
pour objectif de lui permettre de retrouver un sentiment d’autonomie.
Ainsi, en alliant les deux, c'est-à-dire une relation de qualité et les activités
signifiantes comme moyens thérapeutiques, l’ergothérapeute peut induire la motivation
interne d’un patient en DPAVC. Ce dernier prend alors plaisir pour sa rééducation et devient
acteur de sa prise en charge, la finalité du processus motivationnel étant l’engagement dans
l’activité, seul moyen qui « permet de lutter contre la dépression », autrement dit l’« entropie
psychique » (Morel-Bracq, 2001, p. 24).
Voici le schéma de synthèse qui permet d’illustrer en quoi l’ergothérapeute peut
induire la motivation interne d’un patient en DPAVC :
Besoins Estime de
soi Autonomie
Projet Sens
Plaisir
Le moyen d’AGIR de l’ergothérapeute :
L’Activité signifiante
Environ nement
ENGAGEMENT de la personne dans sa prise en charge rééducative.
Implication, participation aux activités.
Figure 4 : Outils de l’ergothérapeute pour induire la motivation interne de la personne.
Les savoir-être de l’ergothérapeute :
Les attitudes centrées sur la personne
MOTIVATION INTERNE DE LA PERSONNE
31
Toutefois, une question subsiste. La dépression ne prend-elle pas le dessus malgré
tous les moyens que l’on peut mettre en place pour optimiser la prise en charge rééducative
du patient ?
Pour tenter de répondre à cette question et de voir si mes hypothèses sont en
adéquation avec ma question de recherche, je vais confronter ces dernières à la pratique
quotidienne d’ergothérapeutes qui travaillent dans des services de neurologie en
rééducation.
32
L’enquête sur le terrain
Après avoir fait des recherches théoriques en lien avec ma question de recherche et
mes hypothèses, je vais tenter de répondre à ce questionnement grâce à une enquête
pratique.
Pour rappel, ma question de recherche est :
En quoi l’ergothérapeute peut-il induire la motivation interne d’un patient en
dépression post-AVC en phase de rééducation ?
Mes hypothèses sont les suivantes :
- Dès le début de la rééducation, les attitudes de l’ergothérapeute influencent la
motivation interne du patient en dépression post-AVC.
- En utilisant les activités signifiantes et significatives comme moyens
thérapeutiques, l’ergothérapeute induit la motivation interne du sujet en
dépression post-AVC.
2.1 Méthode de recherche
2.1.1 Choix de l’outil
Pour établir ma question de recherche, j’ai souhaité avoir un entretien semi-directif44
avec un ergothérapeute travaillant dans un SSR. Le but de cet entretien était d’avoir une
discussion libre afin de cibler mon sujet.
Puis, j’ai utilisé le questionnaire comme technique de recueil de données pour valider
ou non mes hypothèses. Il s’agit d’une méthode quantitative qui permet, contrairement à
l’entretien, de recueillir davantage de réponses compte tenu du nombre plus important
d’enquêtés.
44
L’entretien exploratoire est présenté en annexe n°1.
33
J’ai élaboré deux questionnaires 45 , un destiné aux ergothérapeutes et un aux
patients. Ils sont construits à partir des deux entretiens exploratoires relatés dans
l’émergence du sujet et des recherches théoriques.
Le questionnaire, destiné aux ergothérapeutes, se divise en deux parties. La
première concerne les renseignements généraux et professionnels. La seconde partie
concerne les trois grands thèmes du mémoire :
- La motivation interne au cœur de la pratique en ergothérapie,
- Le lien entre les activités signifiantes et significatives, et la motivation interne d’un
patient en DPAVC,
- Le lien entre les attitudes des ergothérapeutes et la motivation interne d’un patient en
DPAVC.
Les questions sont volontairement mélangées afin d’évaluer la concordance des réponses.
Les 16 questions ouvertes et fermées du questionnaire sont réparties de la manière
suivante :
- 5 questions ouvertes afin d’affiner ma réflexion à partir des éléments recueillis,
- 7 questions fermées dont :
2 questions binaires,
4 questions multichotomiques à réponses multiples,
1 question multichotomique à réponses multiples avec classement hiérarchique,
- 3 questions associant deux questions fermées, une binaire et une multichotomique à
réponses multiples,
- 1 question associant une question fermée (binaire) et une question ouverte.
Le questionnaire destiné aux patients se divise aussi en deux parties : leur anamnèse
et le questionnaire en lien avec les recherches théoriques mais aussi avec le questionnaire
destiné aux ergothérapeutes.
Il est composé de 14 questions :
- 7 questions multichotomiques à réponses multiples,
- 1 question binaire associée à une question ouverte,
- 1 question binaire associée à une question multichotomique à réponses multiples,
- 3 questions multichotomiques à réponses uniques avec classement d’intensité,
- 1 question multichotomique à réponse unique avec classement d’intensité associée
avec deux questions binaires.
45
Les deux questionnaires, en version originale, sont présentés dans leurs intégralités en annexen°2 et n°4.
34
Je précise dans le questionnaire envoyé, que pour des raisons éthiques, toutes les
réponses sont anonymes.
2.1.2 Choix et caractéristiques de la population interrogée
Mon questionnement porte sur la manière dont l’ergothérapeute induit la motivation
interne d’un patient en DPAVC en rééducation. C’est pourquoi, je me suis orientée vers des
professionnels qui travaillent dans des services de neurologie en rééducation (SSR, IMPR,
CRF) et vers les patients concernés.
A l’aide du site Internet « Scope Santé46 », je contacte aléatoirement les structures
afin de limiter les risques des différences institutionnelles, fonctionnelles et culturelles. Le
site « ergo_francophone » dont je fais partie, les étudiants ergothérapeutes rencontrés
durant mon parcours de formation, les revues « Ergothérapies » et la page « Facebook
mémoire » sont mes autres sources d’investigation.
J’envoie à toutes les personnes ciblées un mail de présentation auquel est joint le
questionnaire informatisé. Elles peuvent ainsi le compléter sur « Google Drive47 », outil qui
me permet d’avoir accès aux réponses ainsi qu’aux données statistiques.
Figure 5 : Investigation auprès des ergothérapeutes.
Le tableau des caractéristiques générales et professionnelles des ergothérapeutes
qui ont répondu au questionnaire est présenté en annexe n°3.
Parmi les 46 participants, 5 sont des hommes (11 %) et 41 sont des femmes (89 %),
majoritairement la population féminine de la profession48. La tranche d’âge 25-30 ans (Cf.
46
« Scope Santé » est un site Internet public d’information sur les activités, la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux
et les cliniques du territoire français.
47 Le formulaire Google est un outil des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
48 D’après l’étude démographique de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DRESS),
disponible sur : <http://www.anfe.fr/l-anfe/espace-adherent-2/10-l-ergotherapie/la-profession>.
Revue « Ergothérapies »
n1=7
Scope Santé
n2=4
Etudiants
ergothérapeutes
n3=18
Ergo_francophone
n4=26
Page
mémoire »
n5=2
Structures contactées
pour la demande de
participation
Revue « Ergothérapies »
N1=3
Page
mémoire »
N5=2
Scope Santé N2=2
Etudiants
ergothérapeutes
N3=15
Ergo_francophone
N4=11
Structures qui
souhaitent répondre
au questionnaire
N = 46 ergothérapeutes
35
annexe n°3, graphique 4) correspond à l’âge des ergothérapeutes exerçants49. Tous ont pris
en charge des patients en DPAVC. C’est pourquoi, j’ai retenu tous les participants pour
l’analyse des données, y compris les deux (5 et 23) ergothérapeutes qui travaillent
actuellement dans un SSIAD/ESA ou USLD.
Je souhaite aussi interroger des patients en DPAVC. L’antenne France AVC ainsi
que l’Association Famille Traumatisé Crânien 79 (AFTC79) ne souhaitent pas répondre à ma
demande. Je me dirige alors vers un groupe Facebook d’usagers qui ont déjà fait un AVC.
La méthode de recueil est identique à celle élaborée pour les professionnels.
J’obtiens 14 réponses : 9 usagers n’ont pas fait de DPAVC. Je ne retiens que 5
personnes, les caractéristiques de ces dernières sont présentes en annexe n°5.
2.2 Analyse des données
2.2.1 Place de l'ergothérapeute pour induire la motivation d’une personne, en
DPAVC, en rééducation
Compétences de l'ergothérapeute
Pour la majorité des ergothérapeutes (91 %), nous avons les compétences pour
induire la motivation d’un patient en DPAVC (Cf. annexe n°3, question 6). Pour les autres,
nous n’avons « pas le savoir-faire pour accompagner les personnes avec dépression » ni
« des compétences proprement dit » mais plutôt « des clés ».
Peut-être devons-nous supposer que cette notion de « compétence » ne signifie pas
la même chose suivant les promotions d’ergothérapeutes puisqu’il apparait que les
ergothérapeutes qui répondent négativement à cette question ont eu leurs diplômes entre
1999 et 2004, c’est-à-dire avant l’apparition de notre référentiel de compétences (2010).
Dans ce dernier, les indicateurs de la compétence 3 spécifient que cette dernière est
maîtrisée si nous sommes capables d’inciter et de stimuler « à l’engagement dans l’activité »
et si nous identifions « les facteurs facilitant l’engagement des personnes dans l’activité ».
La motivation étant la clé de l’engagement, nous pouvons admettre que les
ergothérapeutes ont les compétences pour induire la motivation du patient même si cela
n’est pas synonyme de réussite.
49
Idem bas de page 47.
36
Moyens de l’ergothérapeute
Graphique 1 : Moyens qui peuvent être mis en place par les ergothérapeutes, pour motiver un patient en DPAVC, au cours de sa rééducation.
Selon les deux populations interrogées, les moyens les plus efficaces pour induire la
motivation sont les activités signifiantes, la relation soignant-soigné et le partenariat lors de
l’établissement des objectifs (Cf. annexe n°3, question 7, et, annexe n°5, question 14).
Toutefois, ces moyens ne sont pas classés selon le même ordre d’importance.
D’après les ergothérapeutes, la relation soignant-soigné occupe une place importante dès le
début de la rééducation « puisqu'elle va souvent induire la confiance et soutenir
l'investissement du patient dans sa rééducation ». Cela concorde avec notre référentiel de
compétences50 qui dit que nous sommes amenés à « rechercher et développer un climat de
confiance avec la personne, négocier le contenu du programme personnalisé d’intervention,
en vue d’une alliance thérapeutique ». L’ « activité signifiante » est alors utilisée par la suite
comme moyen thérapeutique pour faire naître la motivation du patient.
La question 12. du questionnaire destiné aux ergothérapeutes « Selon vous, qu’est-
ce qui peut être, en rééducation, source de motivation pour une personne en dépression
post-AVC ? », permet de conforter les résultats de la question 7.
50
Sous compétence 5, issu de la compétence 6 de l'annexe II, page 12.
85% 85% 83% 80% 60%
20% 0%
10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
100%
Activité signifiante Relation ergothérapeute-patient Etablissement des objectifs en partenariat (ergothérapeute-
patient)
Moyens les plus efficaces pour motiver un patient en DPAVC
Ergothérapeutes Patients
37
Le tableau 2. ci-dessous illustre l'analyse croisée entre les réponses des ergothérapeutes (Cf.
annexe n°3, question 12) et les principaux facteurs internes de la motivation pour la
personne :
EXEMPLES CITES PAR LES ERGOTHERAPEUTES
« PARAMETRES PERSONNELS » (Golay, 2010, p. 129)
Ressources du patient
Être reconnu « en tant que personne ».
Avoir des « objectifs qui ont un sens ».
Avoir un projet.
« Se rendre compte des progrès réalisés ».
« Gagner en indépendance et en autonomie ».
« Se battre pour ne pas être dépendant d’autrui » (selon 80 % des patients : Cf. annexe n°5, question 1)
« J’ai un objectif, un projet ».
« Je réussis ».
« Je me sens autonome ».
Relation thérapeute-patient
« Installer un cadre sécurisant », et,
instaurer « LA relation de confiance ».
« L'écoute, les échanges, le respect,
l'accompagnement ».
« Valorisation de ses capacités », et, de ses « progrès ».
« Je me sens […] écouté ».
« Je me sens accompagné pour choisir ».
« J’ai confiance en mes capacités ».
L’Activité Elle doit lui plaire et avoir « un sens pour lui ». « J’y trouve […] un sens, un plaisir ».
Tableau 2: Analyse croisée entre les réponses des ergothérapeutes, et, les principaux facteurs internes de la motivation pour la personne.
Nous pouvons dire que les ergothérapeutes ont conscience des ressources
personnelles de l’individu sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour motiver un patient.
La famille, l’équipe professionnelle et les pairs sont autant de facteurs importants que
nous retrouvons dans les réponses des ergothérapeutes (Cf. annexe n°3, question 12).
Considérés comme des « facteurs externes » (Golay, 2010, p. 127), nous expliquerons leurs
rôles ultérieurement.
Apprécier la motivation du patient en DPAVC
Tous les patients interrogés pensent être capables de donner leurs objectifs de
rééducation et d’évaluer leur satisfaction à réaliser les activités dont 20 % au début de la
prise en charge et 60 % au cours de leur rééducation (Cf. annexe n°5, question 4).
38
L’utilisation d’outils de mesure telle que la Mesure Canadienne du Rendement
Occupationnel (MCRO51) peut-elle être un des moyens d’évaluation adapté au patient en
DPAVC comme le suggère un des ergothérapeutes (Cf. annexe n°3, question 9) ? D’ailleurs,
Mathilde, l’ergothérapeute de l'entretien exploratoire, soutient elle aussi l’importance de cette
évaluation. Seulement, elle l’utilise deux mois après le début de la rééducation pour redéfinir
les objectifs avec le patient quand ce dernier est plus à même de coter ses besoins et ses
envies.
Néanmoins, l’échange entre le thérapeute et le patient est la meilleure façon pour
apprécier la motivation selon 83 % des professionnels interrogés (Cf. annexe n°3, question
9). De nombreuses observations subjectives comme la participation active du patient, sa
coopération avec les professionnels et/ou ses changements de comportement sont tout
autant d’exemples qui montrent bien la difficulté à quantifier la motivation.
Recueil des sources motivationnelles du patient
L’entretien initial entre le soignant et le soigné est le moyen le plus favorable pour
recueillir les habitudes de vie du patient selon 96 % des ergothérapeutes (Cf. annexe n°3,
question 2). D’autres moyens tels que les évaluations (auto-questionnaire, « MCRO »,
« questionnaire d’éléments autobiographiques à la famille ») ou les échanges
formels/informels sont aussi utilisés par les professionnels.
Le recueil d’informations nécessite également un travail interdisciplinaire. Une
relation tripartite s’établit entre le patient, l’équipe professionnelle et la famille.
Au vu des réponses, il n’y aurait pas de moment idéal puisque « les troubles
dépressifs peuvent apparaître au début, à la fin ou progressivement au cours de la prise en
charge ».
2.2.2 Potentiel motivationnel de l’activité signifiante
Dans notre étude, 92 % des ergothérapeutes pensent que les activités signifiantes
permettent d’induire la motivation d’un patient en DPAVC (Cf. annexe n°3, question 10).
Au vu des résultats, nous pouvons dire que les activités signifiantes favorisent la
motivation. Mais quelles en sont les raisons ?
51
La MCRO est une auto-évaluation centrée sur la personne. Elle met en évidence les problématiques principales du patient,
afin de définir des objectifs de prise en charge. (Mesure détaillée plus précisément dans les pistes de réflexion : Cf. p. 50).
39
L’activité signifiante répond-elle à la théorie des caractéristiques de la tâche ?
100% des ergothérapeutes interrogés trouvent que l’utilisation des activités
signifiantes auprès de patients en DPAVC présente des avantages (Cf. annexe n°3, question
3) :
Graphique 2 : Résultats de la question 3 du questionnaire destiné aux ergothérapeutes «Trouvez-vous des atouts quant à l’utilisation des activités signifiantes auprès de patient en DPAVC ? Si OUI, lesquels ? ».
Les données recueillies dans les questionnaires nous permettent de faire un lien avec
la théorie des cinq caractéristiques de la tâche définit par Hackman et Oldman dans
l’approfondissement théorique.
La variété
L’activité se définit comme « une suite structurée d’actions ou de tâches qui concourt
aux occupations ». Dans le cas d’une activité signifiante, la variété des actions successives
demandent une variété de compétences (cognitives, motrices). Dans le cas des patients en
DPAVC, nous devons également prendre en compte la composante psychologique. Ne plus
pouvoir réaliser une activité pratiquée quotidiennement auparavant peut devenir une
souffrance morale.
L'analyse d'activité nous permet de trouver une activité qui soit porteuse de sens pour
la personne, tout en s’adaptant à ses capacités.
L’identité
Selon trois ergothérapeutes, l’activité est signifiante si elle est « connue » du patient,
« ne nécessite pas de technique d’apprentissage ». Il « connaît ses capacités » et peut
« cibler plus facilement ses difficultés ».
Ainsi, le patient est en mesure d’assurer cette activité du début à la fin en
connaissant le résultat souhaité.
54%
7% 33%
80%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
100%
"Sens" de l'activité Relation thérapeutique Valorisation/Estime de soi
Motivation/Engagement
Les bénéfices de l'utilisation des activités signifiantes auprès d'un patient en DPAVC
40
La signification
Les ergothérapeutes tiennent « compte des attentes du patient », de ses « goûts » et
de ses « habitudes de vie ». Le patient sent « que ses centres d'intérêts sont pris en
compte ».
La personne prend alors plaisir dans l’activité. L’activité signifiante a un impact sur le
bien-être du patient.
L’autonomie
L’activité est « choisie » par le patient. Ce degré de liberté lui permet d’être « acteur
de sa prise en charge » et donc de favoriser son autonomie.
Le retour d’information
7 % des personnes interrogées estiment que l’activité signifiante facilite la mise en
place de la relation thérapeutique. Le patient « a des connaissances qu’ [il] peut avoir envie
de partager ».
Pour 33 % des ergothérapeutes, ce type d’activité est « valorisant » pour le patient
car « on lui reconnaît un savoir-faire ». Elle favorise « l’estime » et la « confiance en soi ».
Notre rôle est d’ailleurs de faire un retour oral au patient sur ses performances lors de
l’accomplissement de l’activité.
L’activité signifiante a un potentiel motivationnel puisqu’elle répond à ces cinq
caractéristiques. Comme le souligne un des thérapeutes, elle serait la « clé de leur adhésion
à la rééducation ».
Les activités : moyens ou finalité de l’intervention ?
Les résultats ne permettent pas de donner des chiffres exacts puisque chaque
professionnel ne classe pas les mêmes activités dans les mêmes catégories d’activités (Cf.
annexe n°3, question 4). C’est pourquoi, nous avons choisi de nous appuyer sur le Modèle
Canadien du Rendement Occupationnel (MCRO) pour illustrer les exemples cités par les
ergothérapeutes :
- Les activités de « soins personnels » : « rasage », « se recoucher seul », utiliser « les
transports en commun » ou « le téléphone portable »,
- Les activités de « productivité » : « se servir un café » ou « éplucher une banane »,
- Les activités de « loisirs » : « tricot », « jardinage » ou « bricolage ».
Nous noterons que les ergothérapeutes proposent principalement des activités de
soins personnels. Mais est-ce que ce sont des activités signifiantes pour le patient ? 30 %
41
des ergothérapeutes rappellent que oui (Cf. annexe n°3, question 4). De plus, tiennent-ils
compte du choix de la personne ? 20 % des patients interrogés répondent « toujours », 20 %
« fréquemment », 40 % « rarement » et 20 % « jamais » (Cf. annexe n°5, question 8).
Le choix du patient ne semble pas systématiquement être pris en compte. Cependant,
seulement cinq patients ont répondu à l’enquête ce qui est peu représentatif pour affirmer
avec certitude cette hypothèse.
Comme nous avons pu le définir dans l’approfondissement théorique, la notion de
« choix » qui se rapporte à l’ « autonomie », est différente de la notion d’ « activité
signifiante » qui se rapporte au « sens ». Par exemple, l’activité cuisine proposée par
l’ergothérapeute peut être signifiante pour un patient. Mais cette activité ne sera pas choisie
par ce dernier puisque psychologiquement il ne se sent pas prêt.
Par ailleurs, les ergothérapeutes mentionnent un but derrière la plupart des activités
proposées : le « travail informatique » pour la « concentration », la « pétanque adaptée pour
travailler l’équilibre », ou la « menuiserie chez un jeune ayant ce projet de métier ».
Nous pouvons dire que les activités réalisées ne sont pas de simples moyens à la
thérapie. Elles sont proposées dans un but thérapeutique avec un ou plusieurs objectifs
précis. Locke & Latham explique d’ailleurs que la motivation est liée au but que l’individu
s’est fixé pour commencer une action. Ainsi, nous pouvons affirmer que les activités
signifiantes ont un potentiel motivationnel pour le patient.
2.2.3 L’activité signifiante : un moyen suffisant pour induire la motivation ?
Limites
81 % des thérapeutes trouvent qu’il y a « des limites quant à l’utilisation des activités
signifiantes auprès de patients en DPAVC » (Cf. annexe n°3, question 13).
Limites institutionnelles
22%52 des ergothérapeutes ne peuvent pas toujours mettre en place des activités
signifiantes du fait des « contraintes institutionnelles » : « manque de temps individuel avec
le patient », « moyens logistiques et matériels pas toujours adaptés » d’autant plus si
l’ « activité [est] trop spécifique ».
52
Pourcentage total qui recoupe les réponses des deux questions 3 et 13 du questionnaire destiné aux ergothérapeutes.
42
Limites personnelles
- Liées aux professionnels
La principale limite quant à l’utilisation des activités signifiantes serait la mise en
situation d’échec d’après 63 % des thérapeutes (Cf. annexe n°3, question 13). Selon eux, le
patient en DPAVC n’est pas toujours « prêt à faire une activité autrement et plus lentement »,
ou, « ses incapacités ne lui permettent peut être pas de réaliser correctement l’activité ».
Mais, pour 60 % des patients, l’échec ne semble pas forcément être une limite
puisque, selon eux, « apprendre de ses échecs » est motivant (Cf. annexe n°5, question 12).
La mise en situation d’échec ne semble pas être un argument légitime pour ne pas
proposer d’activité signifiante ; d’après Golay, seul « l’échec profond et répété […] amplifie la
démotivation ». Les erreurs doivent être considérées comme un faux-pas et non comme une
faute. Notre rôle est alors de « dédramatiser l’erreur » et d'aider la personne à « garder un
regard positif » sur ce faux-pas.
Aussi, 4 % 53 des ergothérapeutes estiment ne pas connaitre suffisamment les
activités signifiantes des patients pour leur proposer. Ils l’expliquent par l’affirmation suivante :
si l’ « activité est trop spécifique, je n'aurai peut-être pas les connaissances nécessaires afin
de guider le patient dans la réalisation de cette activité technique ».
- Liées au patient
15 %54 des thérapeutes estiment que « le patient n’a pas [toujours] les capacités »
pour réaliser l’activité.
Le refus des exercices proposés qui semble être la principale limite selon 74 % des
ergothérapeutes, ainsi que les « pleurs » (46 %), l’ « agressivité » (37 %), « l’apathie » (9 %),
le découragement, l’ « apragmatisme » ou les « idées suicidaires » sont autant de freins
quant à la prise en charge des patients en DPAVC (Cf. annexe n°3, question 15). De ce fait,
ces limites compromettent fortement la réalisation d’une activité pourtant signifiante pour eux.
Moment opportun pour pratiquer l'activité signifiante ?
76% des ergothérapeutes estiment « qu’il y a un moment propice dans la prise en
charge du patient pour proposer une ou des activité(s) signifiante(s) » (Cf. annexe n°3,
question 8).
53
Idem bas de page 51.
54 Idem bas de page 51.
43
Pour certains (48 %), proposer une activité signifiante après une phase analytique
lorsque le patient à récupérer un minimum de capacités paraît être le moment le plus
adéquat.
Mathilde et certains autres ergothérapeutes soutiennent l'importance de passer
d'emblée à une phase de réadaptation. La mise en place de moyens de compensation
valorise le patient et lui permet de « se raccrocher à la vie ».
Et enfin, 22 % des professionnels attendent que ce soit le patient lui-même qui
propose l’activité. Cela signifie qu’il « a "accepté" les séquelles de l'AVC et qu'il est prêt à
faire ses activités antérieures autrement ».
Faisant écho à la pensée de Duclos qui dit que « la motivation [d’un individu] pour
une activité ne peut qu’augmenter s’il éprouve du plaisir à la faire avec la personne qui
l’accompagne », 9 % des thérapeutes mentionnent que l’activité est choisie et proposée
« suivant la relation de confiance » établit entre le soignant et le soigné.
Nous ne pouvons donc définir un moment idéal pour proposer une activité signifiante.
Nous devons adapter notre pratique en respectant les différentes étapes psychologiques du
patient.
2.2.4 Cadre thérapeutique spécifique pour motiver un patient en DPAVC
Cadre implicite
Au tout début de la prise en charge, une trentaine d’ergothérapeutes comme quatre
des patients préfèrent se retrouver seul et au calme (Cf. annexe n°3, question 1, et annexe
n°5, question 5). D’après les professionnels, cela permet d’ « instaurer une relation de
confiance » entre le patient et le thérapeute, et aussi d’éviter que le patient ne « se compare
aux autres » et ne « reste spectateur ». Puis, au fur et à mesure de la prise en charge, la
mise en place d’ateliers de groupe favorise les « échanges » et les « interactions ». Le
patient peut voir « les progrès réalisés par [les autres patients] » ce qui est vecteur de
motivation.
Cadre explicite
Postures de l’ergothérapeute
59 % des ergothérapeutes sont principalement assis à côté du patient, et 24 % sont
assis en face (Cf. annexe n°3, question 11). Cependant, ces résultats ne concordent pas
avec ceux retrouvés au sein des questionnaires des patients : 60 % des professionnels sont
44
en face, et 40 % à côté (Cf. annexe n°5, question 6). Toutefois, rappelons que seulement
cinq patients sont retenus pour cette enquête. Les résultats ne sont pas suffisamment
représentatifs.
Les ergothérapeutes expliquent leur point de vue par les propos suivants : la position
que l’on adopte « dépend du patient » et du « ressenti » du thérapeute. Certaines personnes
ont en effet « besoin [d’un] contact visuel » ou du « touché », et d’autres pas car
« dérangeant » ou trop intrusif. Certains ergothérapeutes estiment que de laisser le patient
seul favorise son autonomie, mais ce dernier peut aussi avoir l’impression que nous ne nous
occupons pas de lui.
60 % des patients trouvent une importance quant à la posture adoptée par
l’ergothérapeute (Cf. annexe n°5, question 7). Elle « aide pour la compréhension [et] la
réalisation » de l’activité.
Malgré tout, une « distance thérapeutique [doit être] respectée ». Comme le
mentionnent certains ergothérapeutes, notre statut fait que nous ne devons pas entretenir de
rapports amicaux avec le patient. Nous devons « limiter la distance tout en maintenant un
espace personnel ».
Attitudes de l’ergothérapeute
Pour analyser l’enquête, nous avons volontairement rassemblé les réponses
obtenues aux deux questions « Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute qui favorisent
l’autonomie du patient ? », et « Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute les plus
adaptées pour permettre au patient de retrouver son estime de soi ? » (Cf. annexe n°3,
question 5 et 14) :
Graphique 3 : Les attitudes et/ou les comportements adoptés par les ergothérapeutes pour favoriser l’autonomie du patient, et, qui contribuent à l’estime de soi.
6
18 10 12
2
25
5 6 6 6 14
24
5 2 7 8 4 4 0
5
10
15
20
25
Les attitudes de l'ergothérapeute qui contribuent à l'autonomie et l'estime de soi
Autonomie Estime de soi
45
De manière générale, les trois attitudes les plus citées sont la valorisation à 74 %,
puis, l’accompagnement et l’écoute à 70 %.
Toutefois, le graphique 3 met en avant des différences. Les principales attitudes pour
favoriser l’autonomie du patient sont principalement centrées sur notre conduite à tenir lors
de la mise en activité, c'est-à-dire être patient, encourager et « accompagner [le patient]
« sans faire à la place de », alors que les attitudes qui contribuent à l’estime de soi sont
plutôt orientées vers la réussite dans l’activité, c'est-à-dire valoriser le patient, « éviter les
mises en situation d’échec », et établir des « objectifs atteignables » afin de « finir [les
séances] sur un exercice réussit ».
Rappelons que suivant le modèle des buts de Locke & Latham, un but est facteur de
motivation que s’il est accessible. De plus, le « sentiment d’efficacité personnelle […] est un
élément fondamental de la motivation » selon Golay (2010, p. 85).
Grâce aux résultats obtenus, nous pouvons dire que la pratique des ergothérapeutes
avec un patient en DPAVC se fonde sur le modèle humaniste puisqu’ils s’adaptent au rythme
du patient, respectent son potentiel, l’accompagnent et l’aident à faire des choix.
La qualité des échanges relationnels favorise l’estime de la personne et son
autonomie. Ces deux derniers paramètres font d’ailleurs partie des « facteurs internes »
influençant la motivation (Cf. p. 9).
Le thérapeute verbalise
Certains professionnels pointent que « la verbalisation est vraiment l’élément clé »
dans la réalisation de l’activité. Elle permet de faire le lien entre « les difficultés rencontrées »,
les activités proposées et les objectifs visés.
D’ailleurs, selon les patients, ces explications permettent d’être davantage motivé
puisque 100 % d’entre eux estiment qu’ils comprennent le sens de ce qui leur est demandé
(Cf. annexe n°5, question 9).
2.2.5 « La motivation est contagieuse » (Duclos, 2010, p. 152) : l’implication
d’une équipe pluridisciplinaire
L’équipe professionnelle est un soutien pour l’ergothérapeute, les temps d’échanges
sont d’autant plus importants « lorsque l'on se trouve devant une situation compliquée ». Le
travail d’équipe nécessite de « bien identifier les différents thérapeutes avec leurs
compétences et leurs limites ». Quand les ergothérapeutes estiment ne pas savoir comment
agir face aux « trous noirs » du patient, ils font souvent appel aux psychologues (Cf. annexe
n°3, question 16).
46
La famille occupe une place importante dans la prise en charge du patient. Elle n’est
essentielle que si elle adhère au projet de soins établit avec l’ergothérapeute. De par son lien
avec le patient, la famille saura alors nous orienter vers les choix des activités signifiantes si
nécessaire.
Précédemment, nous avons vu que les pairs sont une des sources de motivation
d’après les professionnels interrogés (Cf. p. 37). Les « patients [jugés]
motivants […] remarquent souvent les progrès des [patients DPAVC] et les félicitent quand
[ces derniers] disent ne pas s'en rendre compte » (Cf. annexe n°3, commentaires).
Le soutien, la compréhension et la reconnaissance d’autrui sont considérés comme
des « moteurs très puissants » pour générer le désir de rééducation.
L’analyse de l’enquête est terminée. La suite de ce travail d’initiation à la recherche a
pour but de confronter mes hypothèses à la réalité du terrain et aux apports théoriques. De
nouvelles pistes de réflexion seront aussi partagées.
47
Discussion
3.1 Confrontation des hypothèses au travail de recherche
Pour orienter ce travail de recherche, deux hypothèses ont été proposées. Les
apports théoriques et l’enquête sur le terrain permettent d’apporter des éléments de
réponses quant à ces dernières.
Comme il a été mis en évidence, lors de la prise en charge du patient,
l’ergothérapeute pose un cadre thérapeutique pour sécuriser le patient. Ce cadre tient
compte des capacités de ce dernier et de son état psychologique. L’enquête révèle que la
plupart des professionnels, tout comme les patients, préfèrent se retrouver dans une relation
duelle. Elle favorise l’établissement d’un climat de confiance en vue d’une alliance
thérapeutique.
Les ergothérapeutes interrogés se placent dans une posture d’accompagnement. Ils
adoptent une attitude empathique et d’écoute pour se mettre au rythme de la personne et
l’aider dans ses choix, ce qui favorise son autonomie. Les ergothérapeutes évitent, autant
que possible, de mettre le patient en situation d’échec. Ils utilisent la valorisation et
l’encouragement pour pointer ses progrès. Ce sentiment de compétence favorise, en effet,
l’estime de soi.
Les objectifs de prise en charge sont établis en collaboration avec le patient. Les explications
données aux patients sont essentielles pour faire le lien entre les activités proposées et les
objectifs visés. Ces derniers le reconnaissent ; comprendre le sens de ce qui leur est
demandé, se sentir impliqué et être écouté, accroît leur motivation.
La première hypothèse qui est « Dès le début de la rééducation, les attitudes de
l’ergothérapeute influencent la motivation interne du patient en dépression post-AVC. »,
prend alors tout son sens. L’estime de soi et l’autonomie sont des paramètres clés de la
motivation intrinsèque d’une personne. Il peut être affirmé que notre pratique centrée sur la
personne, elle-même fondée sur le modèle humaniste, influence la motivation interne d’un
patient en DPAVC.
Ensuite, l’enquête témoigne que l’activité signifiante, l’outil privilégié de
l’ergothérapeute, est un des trois moyens thérapeutiques les plus efficaces pour induire la
motivation interne du sujet en DPAVC. Les réponses des professionnels comme celles des
patients, ainsi que les recherches théoriques, confirment que ce type d’activité présente un
potentiel motivationnel. D’ailleurs, il a pu être démontré que l’activité signifiante répond à la
théorie des caractéristiques de la tâche définie par Hackman & Oldman, ainsi qu’au modèle
des buts de Locke & Latham. Le fait qu’elle soit connue du patient, qu’elle favorise son
48
autonomie, qu’elle a un impact sur son bien-être et qu’elle soit proposée dans un but
thérapeutique, sont tout autant de facteurs qui témoignent de son potentiel motivationnel, à
condition qu’elle soit accessible pour lui malgré sa situation de handicap, comme le
soulignent les ergothérapeutes interrogés.
Au vu des réponses aux questionnaires, l’activité significative ne fait pas partie des
moyens utilisés par les ergothérapeutes pour induire la motivation. Mais, les professionnels
font-ils vraiment la différence entre ces deux types d’activité ? Comme il a été défini en
théorie, une activité significative peut être signifiante pour le patient. C’est pourquoi, il peut
être estimé que la seconde hypothèse qui est « En utilisant les activités signifiantes et
significatives comme moyens thérapeutiques, l’ergothérapeute induit la motivation interne du
sujet en dépression post-AVC. », n’est valable que si cette dernière condition est prise en
compte.
Et enfin, l’enquête met en évidence l’importance du travail en interdisciplinarité dans
la reconstruction psychologique d’un patient en DPAVC en rééducation. Les
ergothérapeutes, comme les patients interrogés, mentionnent l’entourage ainsi que les pairs
et l’équipe professionnelle. Chaque intervenant peut être considéré comme un stimulateur,
source d’information et/ou de soutien pour le patient, mais aussi pour l’ergothérapeute.
Voici le schéma qui illustre la synthèse de ce travail d’initiation à la recherche :
Figure 6 : Principaux facteurs internes et externes, favorisant la motivation d’une personne.
Famille Pairs
Equipe professionnelle Ergothérapeute
MOTIVATION INTERNE DE LA PERSONNE
nement Environ
ENGAGEMENT de la personne dans sa prise en charge rééducative.
Implication, participation aux activités.
49
3.2 Nouvelles pistes de réflexion
3.2.1 Existe-t-il un cadre d’intervention spécifique pour prendre en charge les
patients en DPAVC ?
Afin de favoriser l’adhésion du patient, l’ergothérapeute se doit de créer un
environnement motivationnel dès le début de la rééducation. Suite aux observations faites en
stage et aux résultats de l’enquête, certaines conditions semblent favorables pour induire la
motivation des patients en DPAVC. Par exemple :
- Si la structure le permet, le premier entretien et les premières séances avec le patient
peuvent se faire dans une pièce au calme. Ces temps à deux favorisent
l’établissement d’une relation de confiance. Ensuite, quand il se sent prêt, il peut être
envisagé de faire une ou des activités de groupe. La reconnaissance des pairs aide à
l’estime de soi, un des facteurs motivationnels.
- Il est également essentiel d’expliquer, avec des mots simples, le but de chaque
activité. De plus, décomposer en sous-tâches cette dernière peut être une méthode
pour rendre les buts plus proches et donc plus accessibles, ce qui accroit le
sentiment d’efficacité personnel. C’est d’ailleurs une des observations faites par
Bandura & Shunck, lors d’une enquête faite auprès d’enfants (1981, cité dans Lieury,
2015, p. 38). Enfin, il peut être propice de varier les exercices, et de proposer des
séances courtes.
- Quelques comportements et attitudes positives à avoir :
Tenir un discours positif et encourageant,
Se montrer calme, rassurant, bienveillant et à l’écoute,
Ne pas les brusquer ; cela pourrait accentuer leur sentiment d’échec. Il est
donc préférable d’être patient et de s’adapter à leur rythme.
Rappeler aux patients que la maladie prend parfois le dessus sur leur
motivation, d’où leur perte d’envie pour les activités.
« Accepter le refus mais rester présent, ne serait-ce qu’en passant [leur]
dire bonjour » (Cf. annexe n°3, question 16). Cela permet de maintenir un
lien et de favoriser la relation thérapeutique.
- Enfin, intégrer la famille lors de certaines séances, et lui faire des comptes rendus
de façon régulière, facilite son implication dans la prise en charge.
Certains de ces principes et de ces règles, d’ordre général, peuvent ne pas être
adaptés à tous les patients, d’où la nécessité d’une prise en charge personnalisée.
50
3.2.2 Quels outils peuvent alors stimuler la motivation du patient en DPAVC ?
A la suite de ces lectures, deux outils paraissent intéressant pour favoriser
l’émergence de la motivation d’un patient en DPAVC : la Mesure Canadienne du Rendement
Occupationnel (MCRO), et le Plan d’Intervention Interdisciplinaire Individualisé (P3I).
Promouvoir l’utilisation de la MCRO
Les ergothérapeutes disent toujours tenir compte des besoins et des attentes des
patients lorsqu’ils proposent des activités. Mais pour ces derniers, il peut être quelque fois
difficile de les nommer. De ce fait, la MCRO ne pourrait-elle pas aider le patient à faire
émerger ses demandes, afin que l’ergothérapeute puisse établir des objectifs de prise en
charge personnalisés ?
Il s’agit d’un outil de mesure centré sur la personne, proposé par et pour les
ergothérapeutes. De par son protocole, il permet de structurer l’entretien initial. Il fournit
également « une base à la relation thérapeutique », puisque l’évaluation des difficultés
rencontrées par le patient et l’établissement des objectifs se fait en partenariat avec ce
dernier (Law, 2014, p. 47).
Cette mesure est administrée par l’ergothérapeute avec le patient. Elle correspond à une
entrevue semi-structurée, avec des temps d’auto-évaluation. Sa passation se déroule en
cinq étapes. Elle est proposée dès le début de l’intervention pour identifier les difficultés
rencontrées dans les activités que le patient souhaite, doit ou devrait réaliser dans la vie
quotidienne (activités de soins personnels, de loisirs et de productivité). Puis, il cote
l’importance de sa capacité à les accomplir (cotation de 1 à 10 pour chacune des activités).
Après en avoir choisi cinq, le patient cote son rendement occupationnel et évalue sa
satisfaction quant à leur réalisation. Ensuite, elle est utilisée à des intervalles réguliers tout
au long de la rééducation, afin que le patient puisse apprécier ses progrès, et donc
indirectement sa motivation (Law, 2014).
Le fait d’évaluer par ordre de priorité les principales difficultés du patient, permet
d’établir des objectifs d’intervention cohérents à ses besoins et à son projet personnel.
La prise en compte des priorités du patient, son implication dans l’établissement des
objectifs avec l’ergothérapeute, et le système de cotation tout au long de la rééducation, sont
autant de facteurs motivationnels pour lui.
51
Promouvoir la mise en place de P3I
Lorsque l’on accompagne un patient en DPAVC, les résultats de l’enquête montrent
qu’il est important d’associer la famille et de travailler en équipe. Pour certains
ergothérapeutes, ce dernier est davantage motivé si tous les professionnels de santé sont
impliqués dans la réalisation de son projet de vie. L’autonomie du patient constitue
également un objectif interdisciplinaire. Pour y répondre, ne pourrait-on pas alors envisager
la mise en place d’un temps de concertation, où seraient présents tous les partenaires qui
accompagnent le patient ?
Le P3I, d’ailleurs mentionné par un des ergothérapeutes, est une réunion d’une heure
où sont présents le patient, sa famille, et les membres de l’équipe professionnelle qui vont
l’entourer et le soutenir dans la réalisation de son projet de vie.
Il s’agit d’un temps d’échanges et de réflexions autour d’une situation problématique
commune qu’est celle du patient. A tout moment, le patient et sa famille peuvent intervenir.
Cette réunion se déroule en plusieurs étapes :
- L’identification de la situation : pathologie, incapacités, déficiences, situations de
handicap,
- Le recueil de données de la personne : habitudes de vie, environnement humain et
matériel,
- Une synthèse qui permet de mettre en évidence la situation problématique du patient,
- Pour aboutir à l’établissement du plan d’intervention avec des objectifs clairs et
définis pour chaque membre de l’équipe professionnelle.
Ces temps d’échanges peuvent être considérés comme des actions de
sensibilisation, puisqu’ils permettent à la famille de comprendre les difficultés de leur proche,
de porter un regard différent à la situation, et de s’adapter. Etre moins protectrice, mais toute
aussi soutenante dans son rôle d’accompagnatrice, favorise l’autonomie du patient.
De ce fait, cette dynamique de groupe et l’implication de la famille, sont tout autant de
facteurs motivationnels pour le cheminement psychologique du patient. Le P3I pourrait
permettre d’établir de nouveaux projets de vie et d’attribuer des rôles au sein de la famille.
En vue d’une prise en charge optimale, ne pourrait-on pas alors envisager l’utilisation
concomitante des deux outils ? La MCRO ne pourrait-elle pas servir d’outil de base pour les
réunions P3I ? Elle permettrait d’établir des objectifs pour chaque membre de l’équipe
professionnelle, cohérents au projet de vie de la famille, et aux besoins que la personne
aurait définis.
52
3.3 Limites du mémoire
Lors de mes recherches préliminaires, j’ai trouvé des textes scientifiques sur la
clinique et les conséquences de la dépression, et des textes sur les techniques rééducatives
suite à un AVC. Cependant, peu font le lien entre les deux, ce qui a été la première limite
que j’ai rencontrée.
Pour réaliser mon enquête, j’ai choisi d’envoyer un questionnaire suffisamment tôt
aux ergothérapeutes, avec de nombreuses questions ouvertes pour recueillir un maximum
de données. Les professionnels se sont beaucoup impliqués dans leurs réponses. L’analyse
des données a été rendue d’autant plus complexe que les informations recueillies ont été
très nombreuses. Davantage de questions fermées et ciblées aurait été plus exploitables.
Puis, j’ai également choisi d’envoyer un questionnaire aux personnes qui ont fait une
dépression suite à leur AVC. Les associations contactées n’ont pas souhaité le diffuser
auprès de leurs membres. J’ai alors orienté ma recherche vers un réseau social. Le peu de
réponses obtenues ne permet donc pas d’objectiver les résultats.
Et enfin, il aurait été intéressant de s’appuyer sur les compétences des psychologues
exerçant dans des centres de rééducation. Ces professionnels ont peut-être des solutions
« astuces » quant aux conduites à tenir face aux personnes dépressives.
53
Conclusion
La survenue d’un AVC bouleverse la vie d’une personne, ses habitudes de vie, son
projet d’avenir, mais aussi son autonomie et son indépendance.
La dépression, une des complications psychologiques majeures de l’AVC, entraîne
un handicap cognitif et un ralentissement des acquisitions fonctionnelles. Au-delà d’une
souffrance morale, qui se traduit notamment par une perte d’estime de soi, la dépression
impact l’équilibre socio-familial de la personne.
A ce stade, l’ergothérapeute accueille en rééducation un patient en manque de
motivation, et qui se dévalorise. Il est peu probable qu’il adhère pleinement à sa rééducation,
et qu’il coopère avec les professionnels. A ce moment-là, l’objectif de l’ergothérapeute est
d’aider le patient à réaliser son projet de vie, pour lui permettre de retrouver son autonomie
et une qualité de vie qui lui soit appréciable.
Les résultats de l’enquête montrent qu’une approche centrée sur la personne favorise
l’autonomie et rehausse l’estime de soi. Ils nous ont également permis d’évaluer l’importance
de l’analyse d’activité, un des concepts principaux en ergothérapie. En effet, tenir compte
des besoins, des habitudes de vie, du projet et des capacités du patient, permet de
proposer, en collaboration avec ce dernier, une activité signifiante qui lui soit adaptée. Mais
pour tout autant, l’ergothérapeute n’est pas un motivateur externe. Il a cependant les
compétences pour créer un environnement motivationnel facilitant l’adhésion du patient à sa
prise en charge. Celui-ci prend alors plaisir à sa rééducation. Le fait de lutter contre la
démotivation favorise l’engagement.
Cette étude a ainsi montré que l’activité, l’outil privilégié des ergothérapeutes, et leur
savoir-être, peuvent induire la motivation intrinsèque d’un patient en dépression post-AVC.
Mais, n’oublions pas que pour se reconstruire, tout individu a besoin d’être entouré de
sa famille, des autres membres de l’équipe professionnelle, et des patients présents dans le
centre de rééducation.
Néanmoins …
Malgré les outils tels que la MCRO et le P3I qui semblent favoriser la motivation du patient,
Malgré l’implication conjointe de tous les partenaires qui accompagne le patient,
Malgré tout le savoir-faire et le savoir-être de l’ergothérapeute pour favoriser la prise en
charge personnalisée du patient,
Il se peut que ce dernier n’adhère pas, et ne participe pas à sa rééducation. Nous savons
que la motivation est un phénomène intra-personnel.
54
Ainsi, jusqu’à quel point doit-on respecter le choix du patient quand celui-ci refuse de
participer à l’activité ? « Le refus d'une activité n'existe pas si c'est le patient qui propose. »,
« S'il refuse un jour il acceptera peut-être le lendemain. » (Cf. annexe n°3, question 16).
Mon travail d’initiation à la recherche est maintenant achevé. De nombreux éléments
apportés tout au long de ce mémoire révèlent la valeur subjective de la motivation. Malgré
tout, nous pouvons évaluer par des faits objectifs la détermination d’un patient. Nous
retiendrons également l’importance privilégiée de la relation thérapeutique, et du cadre
d’intervention proposé. Tous deux prédisposent, la suite de la prise en charge d’un patient.
Ce travail de recherche de fin d’études a été pour moi une expérience enrichissante.
Au delà de la prise en charge d’un patient en DPAVC, mon regard sur la relation
ergothérapeute-patient, le cadre d’intervention proposé et l’intérêt de l’analyse d’activité, m’a
permis de réfléchir sur ma future pratique en ergothérapie. Et peut-être que pour d’autres, il
en sera de même.
55
Bibliographie
Allain, H, Bentué-Ferrer,D & Lacomblez, L, 2004. Biologie de la motivation. Psychol
NeuroPsychiatr Vieillissement, 2(3), pp. 167-172. Disponible sur Internet :
<http://psychologie-m-
fouchey.psyblogs.net/public/documents/Biologie_de_la_motivation_septembre04.1.pdf>
(Consulté le 10 octobre 2014).
ANAES (Agence National d’Accréditation et d’Evaluation en Santé), 2001. Le dossier du
patient en ergothérapie. Paris : ANAES (Agence National d’Accréditation et d’Evaluation en
Santé). Disponible sur Internet : <http://www.has-
sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/ergoth_rap.pdf> (Consulté le 29 décembre 2014).
Baene, L, 2002. Accident ischémique transitoire. Caducee.net [en ligne]. Disponible sur
Internet : <http://www.caducee.net/accident-ischemique-transitoire> (Consulté le 31
décembre 2014).
Benaim, C, et al. Dépression et hémiplégie vasculaire, 2005. In : Pelissier, J, Bussel, B &
Brun, V. Innovations thérapeutiques et hémiplégie vasculaire. Paris : Masson. pp. 111-117.
Bioy, A & Maquet, A. Attitudes thérapeutiques, 2003. In : Se former à la relation d’aide :
concepts, méthodes, applications. Paris : Dunod. pp. 49-60.
Bonenfant, J. & Lacroix, J, s.d. Notion : Les besoins. Chambre de commerce et d’industrie
de Paris, Direction des Relations Internationales de l’Enseignement, centre de langue [en
ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.francais.cci-paris-idf.fr/wp-
content/uploads/downloads/2011/10/besoins.pdf> (Consulté le 22 janvier 2015).
Boucand, MH, 1997. La dépression et les troubles de l’affectivité ont-ils un retentissement
sur la rééducation de l’hémiplégique et faut-il les traiter. Annales de réadaptation et de
médecine physique, 40(7), pp. 481-501.
CEN (Collège des enseignants de neurologie), s. d. Accidents vasculaires cérébraux.
Collège des enseignants de neurologie [en ligne]. Disponible sur Internet :<http://www.cen-
neurologie.fr/2eme-
cycle/Items%20inscrits%20dans%20les%20modules%20transversaux/Accidents%20vascula
ires%20c%C3%A9r%C3%A9braux/index.phtml> (Consulté le 20 octobre 2014).
56
CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), 2012. Plaisir. Centre
national de ressources textuelles et lexicales [en ligne]. Disponible sur Internet :
<http://www.cnrtl.fr/definition/plaisir> (Consulté le 22 janvier 2015).
Denjean, M, 2006. La motivation. Centre d’Evaluation, de Documentation et d’Innovation
Pédagogiques (CEDIP) [en ligne]. Disponible sur Internet :
<http://www.cedip.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Motivation_v5_cle062385.pdf>
(Consulté le 17 octobre 2014).
Duclos, G, 2010. L’estime de soi : un passeport pour la vie. 3e éd. Montréal : CHU Sainte-
Justine.
Dunac, A, 2002. Les AVC. s.l. : Ellipses Marketing.
Fenouillet, F, 2010. Besoin : la théorie de l’autodétermination. La motivation, un concept
puzzle [en ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.lesmotivations.net/spip.php?article42>
(Consulté le 17 octobre 2014).
Fery-Lemonnier, E, et al., 2009. La prévention et la prise en charge des accidents
vasculaires cérébraux en France : Rapport à Madame la ministre de la santé et des sports.
(s.l.). Disponible sur Internet : <http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/AVC_-_rapport_final_-
_vf.pdf> (Consulté le 17 décembre 2014).
Golay, A, Lagger, G & Giordan, A, 2010. Comment motiver le patient à changer ?. Paris :
Maloine.
Goossens D., Wiart L. Dépression et accidents vasculaires cérébraux. EMC (Elsevier SAS,
Paris), Neurologie, 17-046-U-11, 2005.
HAS (Haute Autorité de Santé), 2010. Accident vasculaire cérébral (AVC). Haute Autorité de
Santé [en ligne]. Disponible sur Internet : <http://www.has-
sante.fr/portail/jcms/r_1501300/fr/accident-vasculaire-cerebral-avc> (Consulté le 17
décembre 2014).
57
Inserm (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale), 2013. AVC - Accident
vasculaire cérébral. Institut national de la santé et de la recherche médicale [en ligne].
Disponible sur Internet : <http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-
cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/avc-accident-vasculaire-cerebral>
(Consulté le 17 décembre 2014).
Larousse, (s.d). Larousse [en ligne]. Disponible sur Internet :
<http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/attitude/6295>,
<http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/autod%C3%A9termination/6667>,
<http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/congruence/18217>,
<http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sens/72087>.
Law, M, et al., 2014. MCRO : La mesure canadienne du rendement occupationnel. 5e éd.
Ottawa : Cantin Noémi.
Lieury, A, 2015. Cinq questions clés. Sciences Humaines, (268), pp. 37-39.
Meyer, S, 2010. Démarches et raisonnements en ergothérapie. 2e éd. Lausanne : EESP.
Meyer, S, 2013. De l’activité à la participation. Paris : De Boeck-Solal.
Ministère de la santé et des sports, 2010. Arrêté du 5 juillet 2010 relatif au diplôme d’Etat
d’ergothérapeute. Journal officiel de la République Française n°0156 du 8 juillet 2010, pp.
12558 texte n°30. Disponible sur Internet :
<http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022447668&dateText
e=&categorieLien=id> (Consulté le 12 novembre 2014).
Morel-Bracq, M-C, 2001. Activité et qualité de vie, la théorie du Flow. Ergothérapies, (4), pp.
19-25.
Morel, M-C, 2006. Analyse d’activité et problématisation en ergothérapie : Quelle place peut
prendre la problématisation et en particulier la construction du problème dans la formation à
l’analyse d’activité en ergothérapie, en relation avec l’analyse de pratique ? Mémoire de
recherche, présenté en vue de l’obtention du Master Professionnel CPFE. Université Victor
Segalen Bordeaux 2. Disponible sur Internet : <http://www.jp.guihard.net/IMG/pdf/mc-morel-
bracq.pdf> (Consulté le 12 décembre 2014).
58
Morel-Bracq, M-C. Le Modèle humaniste, 2009. In : Modèles conceptuels en ergothérapie :
introduction aux concepts fondamentaux. Marseille : Solal. pp. 53-57.
Pariel-Madjlessi, S, et al., 2005. La dépression : une complication méconnue de l’accident
vasculaire cérébral chez les sujets âgés. Psychol NeuroPsychiatr Vieil, 3(1), pp. 7-11.
Disponible sur Internet : <http://www.jle.com/download/-pnv-265130-
la_depression_une_complication_meconnue_de_laccident_vasculaire_cerebral_chez_les_s
ujets_ages-VJqe3X8AAQEAABuRY-wAAAAI.pdf> (Consulté le 12 septembre 2014).
Pelletier, L, 2012. Repenser la notion de l’engagement du MCRO-E par une étude des
théories de la motivation. Essai, présenté comme exigence partielle de la Maitrise en
Ergothérapie (M. SC.). Université du Québec à Trois-Rivières. Disponible sur Internet :
<http://depot-e.uqtr.ca/4502/1/030314329.pdf> (Consulté le 14 octobre 2014).
Pierce, D, 2003. Occupation by Design : Building Therapeutic Power. Philadelphia : F.A.
Davis Company.
Rogers, C, 1998. Le développement de la Personne. Paris : Dunod.
Turlan, N, 2006. Entre situations de handicap et projet de vie : l’autonomie - élément moteur
de la démarche. Ergothérapies, (23), pp. 5-15.
Wirotius J.-M., Pétrissans J.-L. Dépression en rééducation. EMC (Elsevier SAS, Paris),
Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation, 26-550-A-10, 2005. Disponible sur
Internet : <http://readaptationethandicap.e.r.f.unblog.fr/files/2014/01/depression-emc.pdf>
(Consulté le 12 septembre 2014).
Zuber, Mathieu, 2012. Dépression et accidents vasculaires cérébraux : une prise en charge
balbutiante. Neurologies, 15(145), pp. 56-58. Disponible sur Internet :
<http://neurologies.fr/files/2012/04/NE145_P56A58.pdf> (Consulté le 2 janvier 2015).
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................................................................. 1
Emergence de ma question de recherche ................................................................................................................................... 3
Apports théoriques .................................................................................................................................................................... 12
1.1 L’accident vasculaire cérébral ................................................................................................................................ 12
1.1.1 Définition ...................................................................................................................................................... 12
1.1.2 Etiologie ....................................................................................................................................................... 12
1.1.3 Epidémiologie de l’AVC en France ............................................................................................................... 12
1.1.4 Facteurs de risque ....................................................................................................................................... 13
1.1.5 Séquelles et complications des AVC ............................................................................................................ 13
1.2 La dépression post-AVC : une des conséquences de l’AVC .................................................................................. 15
1.2.1 Définition ...................................................................................................................................................... 15
1.2.2 Epidémiologie .............................................................................................................................................. 15
1.2.3 Etiologie ....................................................................................................................................................... 16
1.2.4 Devenir du patient ........................................................................................................................................ 16
1.3 La motivation ......................................................................................................................................................... 18
1.3.1 Le concept de motivation ............................................................................................................................. 18
1.3.2 Neurobiologie de la motivation ..................................................................................................................... 20
1.3.3 Théories motivationnelles ............................................................................................................................. 20
1.4 Les activités signifiantes et significatives................................................................................................................ 22
1.4.1 L’Activité ...................................................................................................................................................... 22
1.4.2 Le sens de l’activité comme source de motivation ........................................................................................ 23
1.4.3 L’analyse d’activité ....................................................................................................................................... 24
1.5 Les attitudes centrées sur la personne ................................................................................................................... 26
1.5.1 Les attitudes thérapeutiques ........................................................................................................................ 26
1.5.2 Lien attitudes thérapeutiques/estime de soi .................................................................................................. 29
L’enquête sur le terrain.............................................................................................................................................................. 32
2.1 Méthode de recherche ........................................................................................................................................... 32
2.1.1 Choix de l’outil .............................................................................................................................................. 32
2.1.2 Choix et caractéristiques de la population interrogée.................................................................................... 34
2.2 Analyse des données............................................................................................................................................. 35
2.2.1 Place de l'ergothérapeute pour induire la motivation d’une personne, en DPAVC, en rééducation ............... 35
2.2.2 Potentiel motivationnel de l’activité signifiante .............................................................................................. 38
2.2.3 L’activité signifiante : un moyen suffisant pour induire la motivation ? ........................................................... 41
2.2.4 Cadre thérapeutique spécifique pour motiver un patient en DPAVC ............................................................. 43
2.2.5 « La motivation est contagieuse » (Duclos, 2010, p. 152) : l’implication d’une équipe pluridisciplinaire ......... 45
Discussion ................................................................................................................................................................................ 47
3.1 Confrontation des hypothèses au travail de recherche ........................................................................................... 47
3.2 Nouvelles pistes de réflexion ................................................................................................................................. 49
3.2.1 Existe-t-il un cadre d’intervention spécifique pour prendre en charge les patients en DPAVC ?.................... 49
3.2.2 Quels outils peuvent alors stimuler la motivation du patient en DPAVC ? ..................................................... 50
3.3 Limites du mémoire ............................................................................................................................................... 52
Conclusion ................................................................................................................................................................................ 53
Bibliographie ............................................................................................................................................................................. 55
Table des matières ........................................................................................................................................................................
Glossaire .......................................................................................................................................................................................
Annexes ........................................................................................................................................................................................
Glossaire
AOTA (The American Occupational Therapy Association) = Association Américaine des
Ergothérapeutes.
AVC = Accidents Vasculaires Cérébraux.
CEN = Collège des Enseignants de Neurologie.
Diastasis = subluxation de la tête humérale.
DPAVC = Dépression Post-AVC.
ENOTHE (European Network of Occupational Therapy in Higher Education) = Réseau
Européen d’Ergothérapie dans l’Enseignement Supérieur.
Feedback = terme anglais qui signifie rétroaction ou rétrocontrôle, c'est-à-dire l’action en
retour d’un effet sur sa propre cause. Dans le cadre de ce mémoire, il s’agit d’une méthode
où le thérapeute renvoie au patient des informations sur sa conduite, ses performances ou
ses échecs. Le feedback est utilisé comme un renforçateur positif ou négatif.
HAS = Haute Autorité de Santé.
INPES = Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé.
INSERM = Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.
MCRO = Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel, ou, Modèle Canadien du
Rendement Occupationnel.
OMS = Organisation Mondiale de la Santé.
P3I = Plan d’Intervention Interdisciplinaire Individualisé.
SNC = Système Nerveux Central.
SSR = Soins de Suite et de Réadaptation.
Annexes
Annexe n°1 : Entretien exploratoire réalisé auprès de Mathilde.
Annexe n°2 : Version original du questionnaire destiné aux ergothérapeutes.
Annexe n°3 : Résultats du questionnaire destiné aux ergothérapeutes.
Annexe n°4 : Version original du questionnaire destiné aux patients.
Annexe n°5 : Résultats du questionnaire destiné aux patients.
Annexe n°1 : Entretien exploratoire réalisé auprès de Mathilde55.
1. Y-a-t-il beaucoup de patients qui ont fait un AVC et qui se présente avec une DPAVC ?
« Une DPAVC… Pas beaucoup… Ceux qui font une grosse dépression ont souvent un passé dépressif. Après,
on va avoir plutôt des épisodes de déprime, des contrecoups qui font que le patient est un peu en dehors de sa
prise en charge pendant quelques temps. Les épisodes de déprime sont assez rapidement détectables, de par
les antécédents, l’interrogation avec la famille, l’investissement lors des séances, ou des signes visibles comme
les pleurs. Mais, on en a assez régulièrement, … Plutôt versant déprime que réelle dépression. »
2. Comment le patient se comporte-il en séance ?
« Il est souvent fatigué. L’inertie, les pleurs, les expressions de douleurs… Ils ont mal mais on ne cible pas la
douleur même sur interrogatoire. Ils refusent de faire quelque chose. Ils sont agressifs. Cela vaut le coup de
discuter car il y a une relation, donc il ne faut pas la casser. Le patient ne fait pas ça à n’importe qui. Il faut se
faire aider par le psychologue, savoir pourquoi « moi ». Il ne faut pas finir sur un clash, une parole agressive ou
un échec. Nous devons maitriser ce que l’on dit. »
3. Faites-vous une différence entre le processus de deuil et la dépression ?
« Cela dépend quand la phase de dépression a lieu dans la prise en charge, et donc dans le processus de deuil.
Nous, on accueil des personnes en général 15 jours après l’UNV : 15 jours post-AVC. Ces personnes ne sont pas
encore dans une phase de deuil, elles sont tout juste réveillées. Elles sont encore dans la phase aiguë de l’AVC,
à moins d’un mois. Le premier mois c’est rare quand même, même pour les personnes qui n’ont aucune motricité.
A aucun moment en UNV il est dit qu’il n’y aura aucune récupération. On peut, par expérience, avoir une idée de
la récupération. Mais, en tout cas, cela n’est pas exprimé au patient car il faut laisser place à la récupération. On
lui dit qu’un AVC c’est massif et que la récupération peut prendre très longtemps, ou s’arrêter. Les explications
sont d’autant plus faites en ergo. C’est vrai qu’il y a une phase de bilans, mais souvent les questions viennent
quand même. Après la phase de bilans, on met la personne en action pour qu’elle mette en place des moyens de
compensation qui sont dans un premier temps temporaire, pour compenser les incapacités qu’ils ont. Puis, il faut
faire la part des choses entre les compensations qui vont rester et puis celles qui petit à petit s’atténuent car les
capacités sont retrouvées. Et, la phase de deuil se fait en même temps que ce processus-là : acceptation des
compensations qui deviennent définitives. »
4. Quand le patient arrive en ergothérapie, est-ce le médecin qui vous a précisé que le patient est
dépressif, ou, c’est vous qui le déterminez la première fois que vous le voyez ?
« Nous on ne va pas savoir, d’autant plus les aspects psychologiques. Nous, le recrutement, ce sont les
médecins ici qui se déplacent dans les UNV et qui font une consultation via un STAFF médical. Ils vont voir le
patient et ils décident de l’admettre ou de ne pas l’admettre. Après, ils vont nous faire une prescription. On a
surtout des données de récupération motrice, des troubles cognitifs, du projet de vie de la personne et de sa
famille, mais pas l’aspect psychologique. Je pense entre autre que c’est parce que c’est dans la phase aiguë. Par
contre, si les patients ont des antécédents de dépression, là on le sait dès l’entrée de la personne. En tant
qu’ergo on est les premiers à sentir les choses venir car on se retrouve souvent seul avec la personne. On la met
réellement devant ses difficultés qui sont difficiles. On est souvent l’alerteur de quelque chose qui ne va pas, ou
des soucis avec la famille et le conjoint. D’ailleurs, on est souvent en lien avec le conjoint. On les appels car on a
55
Entretien réalisé le 2 octobre 2014, durant 56 minutes.
des informations pas souvent facile à dire devant le patient. On a vraiment besoin de la famille ou du conjoint. Ils
peuvent nous renvoyer des choses sur le patient. »
5. Faites-vous un premier entretien avec le patient ? Si OUI, avec quels bilans ? Sont-ils spécifiques
comme la MCRO ?
« Au premier entretien, ils peuvent craquer. C’est le moment où l’on fait une mise sur la table de ce qu’il faisait
avant l’accident. Le premier entretien est donc nécessaire puisqu’il permet de recueillir les habitudes de vie du
patient avant son accident. C’est aussi le moment où on établit des objectifs qui vont motiver le patient. Parfois,
nous donnons à la famille des questionnaires d’éléments autobiographiques pour recueillir le mode de vie de
toute la famille avant l’accident. Au début, la MCRO n’est pas toujours facile à appréhender pour le patient. Il faut
prioriser et se coter, ce qui est quasiment infaisable après 15 jours d’hospitalisation. Je le proposerai deux mois
après la rééducation pour redéfinir les objectifs, qu’il puisse côté ses besoins et ses envies. Il pourrait formuler
ses objectifs de manière précise. Par contre, les personnes âgées ont beaucoup de mal à donner des objectifs
précis. Les permissions sont possibles, et elles reviennent assez rapidement pour les jeunes AVC. Ils ont
régulièrement des visites de leur famille. Alors que pour les personnes âgées, il est difficile de reprendre la vie
d’avant avec moins de capacités. Ils ont moins le moral, ils se boostent moins, ont moins de ressources et plus
de fatigue. Ils n’arrivent pas à recruter l’énergie suffisante ce qui augmente le risque de déprime. La personne
âgée se voit vieillir et avec un handicap supplémentaire. »
6. Est-ce que vous lui expliquez ce que vous allez faire en rééducation et la nécessité de la prise en
charge ?
« Nous ne lui expliquons pas forcément dès la première semaine. Après nous sommes obligés d’expliquer, lui
dire pourquoi, pourquoi nous sommes autant intrusif dans sa vie quotidienne. On touche à la sphère intime, au
privé. Il faut absolument verbaliser. »
7. Lors des séances, faites-vous plutôt du travail analytique ou du travail basé sur les activités
signifiantes ?
« Les objectifs sont établis suivant les différentes phases de rééducation. J’essaie au maximum de faire des
mises en situation qui peuvent se reproduire à son domicile. Au début, elles peuvent être déstabilisantes mais en
restant sur des situations concrètes il va apprendre à compenser, ce qui va le valoriser. Il se raccroche à la vie
car on travaille sur des choses concrètes. Un autre biais pour revaloriser la personne peut être le jardinage,
notamment les personnes âgées. »
8. Les séances se font plutôt seul ou en groupe ? Lui accordez-vous tout votre temps ? Prenez-vous
d’autres patients en même temps ?
« Les séances se font toujours seul avec le patient. Au début, il n’a pas les capacités de se socialiser. Donc, le
travail de groupe est intéressant au bout d’un mois. Cela le motive bien. Nous pouvons recueillir plusieurs
informations par les ressources extérieurs si on sent la personne déprimée ou fragile. La famille est parfois non
suffisante. Nous pouvons prendre contact ou les orienter vers France AVC, handisport, les foyers de jour ou les
EHPAD. C’est un rôle de tout le monde, équipe et même de la famille. »
9. De manière générale, est-ce que vous changez votre manière de procéder lorsqu’un patient est
dépressif ?
« Dans la mesure du possible, je m’isole avec le patient car parfois il peut craquer. Je pense que le fait d’être au
calme et seule avec lui est le meilleur moyen pour veiller à son bien-être et comprendre ce qui se passe. On aide
aussi la personne à faire des liens avec les personnes autour de lui. »
10. Comment procédez-vous quand le patient ne coopère pas et qu’il ne veut rien faire lors des
séances ?
« Le psychologue aide à débrouiller tout ça. Il y a des discussions avec le psychologue et le patient. La relation
de confiance que nous établissons avec le patient permet d’engager une conversation qui peut porter ses fruits
afin que ce dernier prenne part à sa rééducation. La relation thérapeutique est d’autant plus importante en
ergothérapie puisque nous mettons la personne face à ses difficultés. Il est important d’expliquer notre rôle afin
qu’il puisse comprendre pourquoi nous sommes autant intrusifs dans leur vie quotidienne. La verbalisation est
vraiment l’élément clé, de même, il est important d’être respectueux vis-à-vis du patient. Par exemple, lors de nos
jours d’absences il est nécessaire de prévenir le patient afin de ne pas rompre la relation de confiance instaurée
avec lui. Le patient est davantage motivé si nous lui proposons des activités en lien avec ses habitudes de vie. Si
ce dernier les refuse, nous n’insistons pas car il pourrait ne plus vouloir prendre part à sa rééducation. Nous lui
proposons alors une activité non signifiante pour permettre d’atteindre les objectifs de rééducation et de
conserver malgré tout la relation établit avec lui. Pour éviter tout retard dans sa récupération, notre rôle est
vraiment d’accompagner la personne dépressive afin qu’elle accepte ses incapacités temporaires ou
permanentes. »
11. Ressentez-vous le besoin d’en parler avec l’équipe ? Et avec le psychologue ?
« Nous échangeons beaucoup avec les kinés, même juste avant les séances. Le contact est aussi très facile
avec le psychologue. Les échanges rapides en STAFF se font chaque semaine pour chaque patient. Nous
prenons aussi 20 minutes pour discuter du projet de vie de la personne, toutes les cinq à six semaines. La
dépression n’est pas un sujet tabou, elle est prise en compte. »
12. Le P3I est-il une solution pour remotiver la personne si elle est dépressive ?
« Il n’y a jamais de rencontre formel avec le patient. Les choses sont dites mais elles ne sont pas forcément à
dire devant le patient. Cela n’est pas un manque car nous avons beaucoup de lien avec le patient et sa famille, le
médecin et nous. C’est mieux pour le processus de deuil et de récupération, notamment pour les pronostics que
l’on ne peut pas dire à la personne. »
13. Quelles sont les répercussions au sein de la famille ?
« Les dépressions sont fréquentes. Ils n’ont pas le droit de baisser les bras, d’être encore plus déprimés que le
patient. C’est ce qu’ils ressentent. Ce qui a de plus important c’est de parler avec la famille. Parfois, des rendez-
vous avec le psychologue sont nécessaires. »
14. Prenez-vous du temps pour en parler avec la famille ?
« La famille est là dès le début. Nous avons des contacts avec eux dès le début. Il ne faut pas tomber dans la
scissure où la famille est laissée à l’écart, où la famille laisse faire l’équipe de rééducation. Après ça peut leur
tomber dessus. Il faut donc les impliquer au maximum. Il faut garder un lien tout au long de la rééducation. »
Annexe n°2 : Version original du questionnaire destiné aux ergothérapeutes.
Questionnaire mémoire ergothérapeute
Monsieur, Madame,
Vous avez tous souhaité répondre à mon questionnaire pour m'aider à finaliser mon mémoire de fin
d'études. C'est pourquoi, je vous l'envoie !!!
Mon mémoire se porte sur la motivation des patients en dépression post-AVC en rééducation, d'où
mon choix de vous avoir choisi en tant qu’enquêté.
Le questionnaire présenté ci-joint est constitué de 16 questions (temps de passation estimé à 15
minutes maximum). Toutes les réponses sont anonymes. Il n’y a pas de bonnes ni de mauvaises
réponses. Tous vos avis m’intéressent puisqu’ils me permettront de finaliser mon mémoire.
Je souhaiterais que vous me retourniez le questionnaire avant le 21 février 2015.
Je vous remercie de m’accorder ce temps pour y répondre.
Cordialement, RENQUET Margaux, [email protected].
Votre identité (*Obligatoire)
Sexe *
Homme
Femme
Age *
Année d'obtention du DE d'ergothérapeute *
Type de structure *
(Si vous avez eu une expérience en rééducation auparavant, mais que vous êtes dans une autre
structure actuellement, mentionnez dans "Autre" votre structure actuelle).
SSR (Soins de Suite et Réadaptation)
IMPR (Institut de Médecine Physique et de Réadaptation)
CRRF (Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelles)
Autre :
Nombres d’années d’expériences professionnelles dans un service de neurologie *
Avez-vous déjà pris en charge des patients en dépression post-AVC, en rééducation ? *
(La dépression peut être d'origine réactionnelle ou organique, peu importe).
OUI
NON
Définitions
L’activité signifiante « revêt un sens particulier pour la personne lié à son histoire et à son projet
personnel ».
L’activité significative correspond au « sens social donné par l’entourage ».
Motivation = toutes les forces internes ou externes qui nous poussent à agir.
DPAVC = dépression post-AVC.
Questionnaire
1. Selon vous, quel est le cadre thérapeutique (lieu, forme, horaire…) le plus approprié à mettre en
place pour accueillir un patient en dépression post-AVC (DPAVC) ? (Les réponses dans "Autre" sont à
préciser. Toutes les autres réponses cochées peuvent être aussi précisées dans "Autre").
Seul
En groupe
Dans une pièce au calme
Dans la même salle que tous les autres patients
En chambre
Autre :
2. Comment recueillez-vous les besoins, les activités signifiantes et le(s) projet(s) du patient ? (Les
réponses dans "Autre" sont à préciser. Toutes les autres réponses cochées peuvent être aussi
précisées dans "Autre").
Entretien initial avec le patient
Évaluation (auto-questionnaire)
Recueil de données auprès des proches
Recueil de données auprès de l'équipe professionnelle
Au fur et à mesure de la prise en charge lors d’échanges avec le patient
Autre :
3. Trouvez-vous des atouts quant à l’utilisation des activités signifiantes auprès de patient en DPAVC?
Si OUI, lesquels ?
OUI
NON
4. Quelles sont les activités signifiantes que vous avez proposées ?
5. Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute qui favorisent l’autonomie du patient ?
6. Pensez-vous que les ergothérapeutes ont les compétences pour induire la motivation d’un patient
en dépression post-AVC ?
OUI
NON
7. Si OUI, classez par ordre d’importance les trois moyens qui selon vous sont les plus efficaces à
utiliser pour induire la motivation d’un patient en DPAVC ? * Le choix n°1 correspond au moyen le plus
important. Le choix n°3 correspond au moyen le moins important. Les AUTRES moyens sont à
préciser sous le tableau.
8. Estimez-vous qu’il y a un moment propice, dans la prise en charge du patient, pour proposer une
ou des activité(s) signifiante(s) ?
OUI
NON
Si OUI, lequel ? (Les réponses dans "Autre" sont à préciser. Toutes les autres réponses cochées
peuvent être aussi précisées dans "Autre").
Dès le début de la rééducation
Après une phase de rééducation analytique, lorsque le patient a récupéré un minimum de
capacités
En fin de rééducation, dans un objectif de retour à domicile
Attendre que le patient nous en parle une première fois
Autre :
9. Comment estimez-vous que vos propositions (activités mises en place…) ont une influence sur la
motivation d’un patient en DPAVC ? (Les réponses dans "Autre" sont à préciser. Toutes les autres
réponses cochées peuvent être aussi précisées dans "Autre").
Échanges avec le patient
Subjectivité (changement de comportement du patient)
Évaluation (auto-questionnaire, échelle de motivation)
Autre :
10. Pensez-vous que les activités signifiantes permettent d’induire la motivation d’un patient en
DPAVC ?
OUI
NON
Les activités
signifiantes
Nouvelles technologies
(ARMEO, Wii...)
L'implication de
l'entourage lors des séances
L'établissement des objectifs en partenariat avec
le patient
Le relationnel
Les activités significatives
Weekends thérapeutiques
précoces
Autres (précisez)
1
2
3
11. Quelle est la posture physique à adopter face à un patient en DPAVC ? (Les réponses dans
"Autre" sont à préciser. Toutes les autres réponses cochées peuvent être aussi précisées dans
"Autre").
Assis à côté de lui
Assis en face de lui, une table séparant le patient du thérapeute
Autre :
12. Selon vous, qu’est-ce qui peut être, en rééducation, source de motivation pour une personne en
dépression post-AVC ?
13. Trouvez-vous des limites quant à l’utilisation des activités signifiantes auprès de patient en
DPAVC ?
OUI
NON
Si OUI, lesquelles ? (Les réponses dans "Autre" sont à préciser. Toutes les autres réponses cochées
peuvent être aussi précisées dans "Autre").
Mises en situation d'échec
Autre :
14. Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute les plus adaptées pour permettre au patient de
retrouver son estime de soi ?
15. Trouvez-vous des limites dans la prise en charge de patients en DPAVC ?
OUI
NON
Si OUI, lesquelles ? (Les réponses dans "Autre" sont à préciser. Toutes les autres réponses cochées
peuvent être aussi précisées dans "Autre").
Dépendance du patient à l'égard de son thérapeute
Le contre-transfert (implication personnelle)
Refus de toutes activités proposées
Pleurs constantes qui empêchent les séances
Agressivité qui empêche les séances
Manque de savoir agir face aux "trous noirs" du patient
Autre :
16. Comment y faites-vous face ?
Commentaires : Si vous souhaitez rajouter ou partager d'autres réflexions, n'hésitez pas !
Merci d’avoir participé et pris de votre temps pour répondre à mon questionnaire !
Annexe n°3 : Résultats du questionnaire destiné aux ergothérapeutes.
Sexe Age Diplôme d’Etat Type de structure Années en neurologie
1 F 54 1983 CRRF 30
2 F 34 2005 SSR 1
3 F 35 2004 CRRF 11
4 F 30 2008 IMPR 7
5 F 54 1982 SSIAD - ESA 7
6 F 33 2003 MAS 2
7 F 27 2010 SSR 3
8 F 51 1984 MPR 31
9 F 26 2010 SSR 0
10 F 33 2003 CRRF 12
11 F 41 1998 CHU 15
12 F 34 2004 SSR 5
13 F 48 1990 SSR 20
14 F 24 2013 SSR 2
15 H 28 2008 SSR 3
16 F 27 2010 CRRF 4
17 F 49 1988 SSR 9
18 F 27 2013 CRRF 1 an et 8 mois
19 F 45 1990 MCO CHU 15
20 F 26 2012 IMPR 3
21 F 24 2012 CRRF 2 ans et demi
22 F 27 2008 SSR 4
23 F 22 2014 UGA – SSR G - USLD 9 mois
24 F 38 2001 SSR 10
25 F 31 2006 SSR 9
26 F 26 2011 CRRF 4
27 F 25 2010 CRRF 4
28 F 27 2013 SSR 0
29 F 26 2010 SSR 4
30 F 38 2000 IMPR 2
31 F 28 2009 CRRF 5
32 F 26 2012 SSR 3
33 F 45 1991 SSR 13
34 F 28 2010 CRRF 4 ans et demi
35 F 36 2002 SSR 12
36 F 30 2007 CRRF 7
37 H 35 2006 CRRF 9
38 H 41 1999 SSR 15
39 F 34 2003 SSR 4
40 F 25 2011 IMPR 3
41 H 38 1999 SSR 13
42 F 26 2013 CRRF 1 an et demi
43 H 36 2001 SSR 12
44 F 43 1995 Médecine interne aigue 17
45 F 39 1998 SSR 16
46 F 41 1997 CRRF 17
Tableau 3 : Caractéristiques générales et professionnelles des ergothérapeutes qui ont répondus au questionnaire.
Graphique 4 : Répartition de l’âge des ergothérapeutes qui ont répondus au questionnaire.
Avez-vous déjà pris en charge des patients en dépression post-AVC, en rééducation ?
1. Selon vous, quel est le cadre thérapeutique (lieu, forme, horaire…) le plus approprié à mettre en
place pour accueillir un patient en dépression post-AVC (DPAVC) ?
Autre : 2) Pas toujours dans la même salle si la personne est vraiment affaiblie moralement (pleurs tout le long de
la séance), rarement en groupe car soit il se compare aux autres, soit il reste spectateur. 10) Cela dépend de ce
que vous allez faire. Vous ne prenez pas en charge un patient parce qu'il fait une dépression post-AVC mais vous
prenez en charge un patient qui a fait un AVC et qui a comme problématique associée une dépression. La
dépression n'est pas votre objectif mais ce qui sous-tend toute votre prise en charge. 11) En groupe si celui-ci est
lié à la pathologie. 13) Son lieu de vie. 14) Seul mais une PEC collective peut être ajoutée dans le cadre d'une
éducation thérapeutique, mais potentiellement très confrontant. 17) Les premières séances seul et au calme, puis
introduction de temps avec d'autres personnes. 18) Cela dépend de la personne, tout est possible ! Petit bémol
pour la chambre, il me semble que cela irait dans le sens de l'isolement ! (social net environnemental). 20) Dans
3
17
8 7 6 2 3 0
5
10
15
20
20-25 ans 25-30 ans 30-35 ans 35-40 ans 40-45 ans 45-50 ans 50-55 ans
Nombre d'ergothérapeutes par tranche d'âge
100%
Prise en charge de patients en DPAVC
OUI
NON
33
19
29
20
6 2 8
0
5
10
15
20
25
30
35
Seul En groupe Pièce au calme
Même pièce autres patients
En chambre Lieu de vie Seul/En groupe
Le cadre thérapeutique approprié pour accueillir un patient en DPAVC
un premier temps seul pour instaurer une relation de confiance, puis par la suite le fait d'être auprès d'autres
patients peut être un facteur stimulant. 21) A alterner. 25) Evaluation au jour le jour... Parfois il faudra un temps
seul avec le patient afin de lui laisser l'espace d'expression et parfois en groupe afin de stimuler et qu'il voit les
progrès réalisés par d'autres. En ayant bien sur choisi le groupe de patients qui seront présents. 35) Fluctuant en
fonction de l'humeur du patient au moment de la séance. 37) En famille, à la maison. 42) Pour avoir des
interactions, des échanges. S'il pleure ou ne se sent pas bien, on peut se mettre au calme et en parler. 44)
d'abord une mise en confiance en séance individuelle puis si possible en groupe. 46) Le choix n'est pas toujours
le même car il est fonction de la personne en soins, des séquelles de l'AVC. Parfois, il y a d'abord un travail en
chambre, puis un travail sur le plateau technique. Là encore, le lieu est adapté aux besoins, à la demande de la
personne. Bien sûr c'est aussi fonction de ce que permet l'institution : un ergo en chambre n'est pas en salle donc
pas d'autre personne en rééducation en même temps. De quels espaces dispose l'ergo : parfois pas d'autre
possibilité que la salle avec les autres personnes en rééducation. Il peut être aussi très intéressant de donner
l'occasion à la personne en DPAVC de rencontrer, d'échanger avec d'autres personnes en soins qui en sont à un
autre stade de leur rééducation.
2. Comment recueillez-vous les besoins, les activités signifiantes et le projet du patient ?
Autre : 10) Encore une fois pour moi la dépression n'est pas la raison pour laquelle votre patient est hospitalisé en
MPR, il est hospitalisé à cause de l'AVC. Du coup les troubles dépressifs peuvent apparaître au début, à la fin ou
progressivement au cours de la prise en charge. 13) Echelle MCRO. 17) Nous essayons autant que possible de
ne pas faire répéter le patient. Si celui-ci a bien pu raconter auprès d'une personne de l'équipe ses attentes, celle-
ci nous informe. 18) L’entretien initial permet d'avoir une vision globale puis on peut approfondir lors des séances.
L'entourage est indispensable si la personne est aphasique ou ayant des troubles cognitifs associés. 20) MCRO.
34) MCRO. 37) Fiches biographiques, transmissions de l’hôpital. 41) En associant famille entourage. 46) Repérer
les activités signifiantes pour la personne c'est aussi mettre en évidence ce qu'elle ne peut plus faire, ce qu'elle
ne pourra peut-être plus faire donc j'essaie d'aller au rythme de la personne, d'aller à la pêche aux infos partout !
1 6 16
30
1
38 44
0 5
10 15 20 25 30 35 40 45
Dossier patient
Evaluation Echange équipe
Famille (début PEC)
Famille (courant PEC)
Echange patient
Entretien initial
Comment recueillir les données du patient ?
3. Trouvez-vous des atouts quant à l’utilisation des activités signifiantes auprès de patient en
DPAVC ?
Si OUI, lesquels ?
1) Je pense que pour tous les patients il est important d’utiliser des activités signifiantes, pour la motivation. Il est
indispensable que la personne soit actrice de sa prise en soin et il faut donc écouter la personne et être en
adéquation avec son projet de vie et les activités signifiantes en font forcément parties. 2) Une meilleure
motivation, mais attention tout de même à la mise en échec si ce sont des activités antérieures à l'AVC. 3) Pour
que le patient puisse être acteur dans la prise en charge, il faut "coller" au plus près des habitudes de vie
antérieures du patient. 4) Oui et non. L’utilisation d’activité signifiante peut aussi renforcer l’idée du patient à ne
plus être capable de réaliser des activités antérieures. Elle peut être valorisante parfois, et parfois le contraire. Il
faut saisir la personnalité du patient, et faire en fonction. Pour certains, ce n’est plus envisageable de refaire de la
cuisine par exemple avec une seule main, sans même avoir essayé. Donc il va falloir passer d’abord par d’autres
activités moins concrètes (jeux, activités manuelles…) pour pouvoir se créer une passerelle vers les AVQ. Le
mode de prise en charge en groupe peut être un très bon moteur, surtout si les autres patients inclus dans le
groupe sont moteurs par leurs attitudes malgré un handicap lourd, certains patients sont vraiment des moteurs
pour d’autres car leur personnalité est favorisante. 5) Activité choisie par la personne, elle devrait avoir une plus
forte motivation (ce n’est malheureusement pas aussi simple), connue par la personne (donc pas obligé de
reprendre l’activité à zéro). Par contre, cela peut être difficile à gérer en cas de mise en échec, c’est le danger de
choisir de travailler sur l’activité signifiante. 6) Retour à une vie semblable antérieure. Mise en confiance. 7) Oui!
Le plaisir avant tout, comme pour tous les patients!!! 8) Essayer de mobiliser les ressources du patient, montrer
qu'on peut encore prendre du plaisir dans une activité et que certaines peuvent être adaptées. 9) Adaptation de la
prise en soins selon les habitudes de vie, les goûts du patient. Ce qui donnera plus de sens à la rééducation pour
le patient. Donc plus de motivation pour venir en séance et pour essayer de faire au mieux malgré le handicap.
10) Quel que soit le patient et quelle que soit la raison pour laquelle il est venu, si vous faites des activités
signifiantes c'est mieux. 11) Cela permet de réveiller la motivation, un certain confort (technique connue et
maitrisée par le patient). 12) Discussion au cours des activités. Parfois donner un but pour le patient plus
significatif pour lui et intéressant pour lui... même si on travaille aussi d'autres fonctions. 13) Possibilité pour le
patient de reprendre des schémas gestuels antérieurs donc automatisés. Possibilité de reproduire même lorsque
les thérapeutes ne sont pas là. Facilitateurs pour le patient. 14) Comment envisager autrement une activité en
ergothérapie ?! Elle doit forcément tenir compte des attentes du patient (même si elles seront quelques fois à
revoir par la suite), de son histoire. Chaque prise en charge doit être individualisée, je n'envisage pas la prise en
charge d'un patient post-AVC sans adaptation à son histoire et à ce qu'elle est. 15) Le patient s'inscrit encore plus
dans sa prise en charge, il en est encore plus acteur. Peut être encore plus valorisant si réussite de cette activité.
Pas de nécessité d'apprentissage d'une technique correspondant à une activité non signifiante. 16) Mise en
situation dans la vie quotidienne. Rééducation au plus proche des habitudes et du projet. 17) Le patient a déjà du
100%
Les activités signifiantes présentent-elles des atouts ?
OUI
NON
mal à savoir pourquoi il est encore en vie. Si on lui propose des activités qui n'a pas de sens pour lui, on ajoute
une pierre à l'échec. 18) Valorisation, estime de soi, avoir confiance en soi. Prendre conscience de ses capacités.
Investissement personnel plus présent. 19) Remettre le patient dans son contexte. Faire des activités qu'il connaît
et qu'il aime. Faire ce qu'il a envie de faire avec lui. 20) Motivation et investissement du patient. Intérêt porté à la
rééducation. Il devient acteur de sa PEC car il en comprend mieux le sens des activités qui lui sont proposées.
21) Motivation du patient, revalorisation. 22) Plus grande motivation. Il se rend compte qu'il peut être capable tout
de même de le faire. Rester dans quelque chose de pratique et concret, on connait le début et la fin de l'activité.
23) Apporter une motivation supplémentaire, et "gommer" l'aspect purement rééducatif. 24) Meilleure participation
du patient à la rééducation. Revalorisation du patient. 25) L'atout principal est de pouvoir adapter la prise en
charge en fonction de l'évolution du patient DPAVC. L'activité signifiante permet d'obtenir une participation plus
importante du patient et de poser des objectifs cohérents avec le projet personnel du patient. 26) Cela favorise la
relation thérapeutique car patient maitrise le sujet et n'hésite pas à le partager. Patient plus motivé. Le patient
connait ses capacités sur l'activité en question et donc va cibler plus facilement ses difficultés : l'ergo pourra
mettre en place des adaptations ou AT pour les compenser. 27) Motivation, implication. 28) La question est
sensible je mets oui, car elles auront un côté motivationnel important et qu'elles pourront s'avérer très gratifiante
en cas de réussite, mais s'avérer aussi assez dure à gérer en cas d'échec. 29) Peut permettre d'établir une
participation du patient et une relation de confiance. Surtout si celui-ci refuse les autres activités. 30) Plus
d'implication, de motivation dans la rééducation de la part du patient. 31) Valorisation. Estime de soi. Prise de
conscience des capacités. Mise en confiance. 32) Eléments de motivation pour la personne, cela peut permettre
à la personne d'investir la rééducation. Pour établir une relation de confiance. 33) Engagement plus marqué dans
la PEC. 34) Critères d'intérêt pour le patient et favorisant la motivation et l'implication dans la PEC. 35) Si c'est
une activité signifiante, pour le patient, il se peut qu'il soit plus motivé. Tout dépend de sa dépression. 36) Lors
d'une dépression post-AVC on retrouve une apathie importante chez les patients. Leur proposer une activité
signifiante est la clé de leur adhésion à la rééducation. Ces patients ayant une DPAVC ne trouvent aucun sens et
n'adhèrent pas à de simple exercice de rééducation classique. 37) La réalisation seul avec ou sans aides
techniques, adaptations, aides humaines. Prise de conscience. 38) La personne sent que ses centres d'intérêts
sont pris en compte, que sa demande est entendue, et qu'on lui reconnaît un savoir-faire dans les domaines
explorés. 39) Réponse difficile : je dis oui mais à nuancer car il faut éviter la mise en échec et adapter l'activité
n'est pas toujours suffisant pour valoriser la personne ou avoir son investissement. 40) La personne sera plus
investie dans la prise en charge car plus motivée, si les activités sont signifiantes pour elle. 41) C'est la vraie vie.
Phénoménologiquement elles donnent du sens à l'action du sujet sur son environnement proche et permettent
alors de placer déjà le sujet dans son milieu habituel et futur (dans le meilleur des cas). 42) Donner de nouveaux
objectifs. Donner de la motivation pour continuer après la rééducation, lors du retour à domicile. Faire prendre
conscience au patient que malgré l'AVC, des activités sont encore possibles (avec ou sans adaptations).
Valoriser les acquis, faire prendre conscience des progrès. 43) Le patient est forcément plus investi dans sa prise
en charge. 44) Meilleure implication du patient dans sa rééducation, échange soignant/soigné plus riche car
parfois l'échange de savoir est valorisant pour le patient. 45) Oui à la condition que cela permette de valoriser la
personne. Il nous faut être très prudent quant à la proposition des activités signifiantes : il nous faut « presque »
être sûr que la personne réussira. Si la personne se retrouve en difficulté ou en échec, l'utilisation d'activités
signifiantes peut révéler un effet inverse et majorer le syndrome dépressif. Pour moi, je propose les activités
signifiantes en fin de prise en charge. 46) Comme tu le mentionnes, l'activité est signifiante donc c'est aussi
donner du sens à la prise en soin. C'est aussi une superbe occasion d'échanger parce que la personne a des
connaissances qu'elle peut avoir envie de partager : notion de place de la personne. Je pourrais en écrire des
exemples ! C'est, quelque part, prendre des risques en tant que soignant mais c'est aussi avoir l'occasion de
chercher avec la personne des solutions, des AT, d'accompagner la personne vers une autre activité signifiante
qu'on lui fait découvrir.
4. Quelles sont les activités signifiantes que vous avez proposées ?
1) Activités de loisirs, domestiques, artisanales, informatiques (en fait n'importe quelle activité tant qu'on a les
moyens de la mettre en place au CRRF). 2) Cuisine. 3) Course, repas, activités domestiques. Loisirs (activités
manuelles). Activités administratives. 4) Faire de l'informatique, faire de la cuisine, faire des activités manuelles,
aller à l'extérieur faire des courses, prendre le métro. 5) Mécanique aéronautique (le problème était de gérer les
efforts et de pouvoir se redresser de toutes les positions prises pour réparer un moteur). Travail informatique
(concentration). 6) Cuisine, ordinateur. 7) Au choix du patient, à adapter selon ses troubles. 8) Cuisine, activité
bois. 9) Cuisine. Menuiserie chez un jeune ayant ce projet de métier. Vannerie. 10) En fonction des souhaits du
patient, cuisine, menuiserie, peinture, ordinateur... 11) Jeux, menuiserie, activités manuelles que les patients
rapportaient. 12) Pétanque adapté pour travailler l’équilibre. Exercices sur papiers avec des animaux. 13) Nous
ne proposons dans le service que des prises en charge signifiantes pour le patient. C'est le principe de la
prescription de l'ergo : si difficultés lors d'une situation de vie le patient est intégré. Sinon c'est de la kiné. 14) Très
différentes selon les personnes, selon ce qui est significatif pour elle : désir ++ de cuisiner à nouveau, de
marcher, de pouvoir monter seul dans une voiture... Mise en place d'activités reproduisant les conditions de vie
réelle (au maximum et avec les moyens du bord...). Trouver des compensations pour réaliser ces activités à
domicile... 15) Peinture sur toile, canevas. 16) Courses, cuisine, activités manuelles. 17) Tout dépend de ce que
le patient arrive à nous dire. Parfois ce sera pouvoir se servir un café seul, aller aux toilettes seul, s'essuyer tout
seul, faire du vélo, utiliser le fauteuil roulant, se recoucher tout seul, éplucher une banane,...il y en a de multiples!
18) Nous accueillons principalement des personnes âgées et tout dépend évidemment des incapacités : tricot,
pétanque, s'habiller, se laver, utilisation de l'ordinateur, petit jardinage, peinture, le semblant de cuisine (tartiner,
couper) (pas de cuisine où je travaille : tellement dommage ! (la conduite automobile : souvent personnes âgées
et ne veulent pas reprendre). 19) Jardinage, activités manuelles diverses pour des femmes bricoleuses, toilette,
maquillage, repas ou juste gâteau, prendre le transport en commun. 20) Préparation d'un repas. Organisation
d'un trajet avec un transporteur adapté pour pouvoir aller seule à ses activités de bénévolat. Réaliser ses
courses. Utilisation du téléphone portable. Habillage avec aide techniques pour pouvoir le réaliser en autonomie.
21) Tout dépend du patient, de ses loisirs et des activités qu'il aime. Ça peut être de la cuisine, de la menuiserie,
de la mosaïque, de la couture, du tricot, etc. 22) Cuisine, promenade, AVQ, faire les courses, prendre les
transports en commun, faire une VAD avec le patient pour se rendre compte à son domicile de ses capacités et
incapacités. 23) Cuisine, peinture, menuiserie. 24) Pour un patient, ce qui l'intéressait c'était de pouvoir aller au
bureau de tabac pour voir ses amis et jouer au tiercé, nous avons donc pu réaliser son projet. Pour d'autres,
c'étaient les jeux de société (cartes, dames...). Certaines activités signifiantes ne sont pas possibles à réaliser
(contraintes du service). 25) Activités quotidiennes : cuisine pour une dame qui voulait pouvoir cuisiner pour ses
petits-enfants à Noël, maquillage pour une dame très coquette. Activités professionnelles : reprise du travail du
bois pour un ancien menuisier qui faisait des maquettes de bateau pendant sa retraite, conduite de voiture pour
un ancien chauffeur routier qui a passé sa vie à conduire et ne se voyait pas être dépendant à ce niveau-là.
Activités de loisirs : reprise du tricot pour une dame qui réalisait une bonne partie de ses vêtements elle-même,
initiation à l'informatique afin de remplacer l'écriture manuelle pour qu'un monsieur continue à communiquer avec
sa famille qui habitait à l'étranger. Tout peut être une activité signifiante du moment qu'elle a un sens pour le
patient. 26) Cuisine, bricolage, informatique. 27) Rasage, bricolage. 28) C'est très personnel, ça dépend des
gens. Pour moi c'est souvent la toilette ou des soins personnels et la cuisine. Mais il m'est arrivé une fois de faire
aussi du bricolage et du jardinage. 29) Jeux de cartes à trier. Photos installées dans la chambre par la famille.
Objets laissés par la famille (chapelet... oui c'est arrivé!, peigne...). L'utilisation du téléphone portable du patient.
Demander à la famille d'apporter de la musique du patient avec un poste radio (dans la chambre). 30) Autonomie
toilette/habillage, courses, cuisine, etc... . 31) Tous types d'AVQ (soins personnels, courses, cuisine..). Tous
types d'activités de loisirs en fonction des loisirs et centres d'intérêts des patients. 32) Activités en lien avec la vie
quotidienne : cuisine, course (shopping), transport en commun, utilisation d'internet. Activités de rééducation en
lien avec les loisirs (exercice de langage sur le cinéma car la personne aime le cinéma). Activités manuelles que
la personne faisait (tricot, menuiserie..). 33) Cuisine, tricot, couture, jeu de boules, jardinage. 34) Activités de
loisirs, comme le jardinage, le bricolage, ou exercices analytiques visant à améliorer certaines capacités pour
permettre de reprendre par la suite une activité signifiante du patient, car on ne peut pas tout mettre en place au
centre. 35) Réalisation d'un album photo, bricolage, cuisine. 36) Cuisine, peinture, balade (en fauteuil), bricolage,
jeux (cartes ou autres). 37) Les citer serait trop long...pour chaque patient que l'on accompagne nous pouvons
proposer 3, 4, 5... Activités signifiantes ! 39) Jardinage, dessin, bricolage, ordinateur, cuisine, conduite auto,
sorties. 40) Cela dépend de chacun ! Par exemple, on peut lui proposer de faire de la cuisine, faire une activité
manuelle (type un cadre photo en mosaïque, que la personne pourra donner à ses proches). 41) AVQ, cuisine
thérapeutique, activité musicale, activités artisanale en fonction du patient. 42) Cuisine (par exemple, une
personne âgée qui recevait tous les week-ends ses enfants et petits-enfants ; un ancien cuisinier), menuiserie,
aller acheter le journal, jouer aux cartes. 43) Activités banales de la vie quotidienne (toilette, habillage, prise de
repas), écriture, travail sur ordinateur, mise en situation cuisine. 44) Cuisine, dessin, écriture, informatique,
musique, peinture sur soie. 45) Activités domestiques : repas, courses, réfection du lit. Sorties à l’extérieur de
l’établissement. 46) J'ai suivi une personne qui souhaitait pourvoir rejouer au PMU ... travail de dextérité,
d'écriture, travail avec le support "PMU" puis remplissage des grilles en fonction des choix des thérapeutes
(équipe interdisciplinaire !) avec les conseils de la personne et enfin validation en réel des grilles des soignants
en allant au Bar des sport de la ville (trajet à pieds, en plus !) Bon, on a tous perdu mais la personne était très
heureuse ! La traditionnelle séance de cuisine est l'occasion d'apprendre à cuisiner pour l'ergo et de réessayer de
faire, de partager, de vivre un temps de convivialité ... pour la personne. C'est de la rééducation mais pas que !
5. Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute qui favorisent l’autonomie du patient ?
1) L'empathie, l'écoute, ne pas infantiliser, l'information et les explications (sur la pathologie, le déroulement de la
prise en soins, ses objectifs, ses conséquences...), prendre en compte les souhaits de la personne, ses attentes,
même s'ils ne sont pas réalisables. 2) Bien adapter l'activité aux capacités de la personne et proposer l'essai de
plusieurs aides-techniques. Avoir une attitude bienveillante. Revaloriser la personne sur les capacités restantes.
3) Etre à l’écoute, stimuler le patient. 4) La valorisation verbale, l'encouragement, la gestion de la séance avec
présence d'autres patients, élaborer un projet particulier au sein du service sur plusieurs semaines par exemple.
L'ergo est là pour montrer que même sans l'aide d'une tierce personne, l'utilisation d'aides techniques peut
suppléer les déficits, l'entrainement et la patience sont nécessaires. 5) L'écoute attentive et ouverte. Mettre en
place un cadre et des objectifs à atteindre, ne pas trop déroger au plan d'action élaboré. 6) Laisser le choix.
Donner des pistes de solutions ou d'adaptations. Valoriser, féliciter. 7) Ne pas infantiliser. Laisser le choix. 8)
Accompagner mais ne pas faire à la place. Etre le "moteur " du patient. Etre à l'écoute mais pas dans la
compassion. Faire comprendre que si le patient souffre, son entourage souffre également de le voir comme cela
et que cela n'avance à rien de se défouler sur l'entourage. Dans certains cas, "secouer" le patient. 9) Avoir de
l’empathie. Rassurer sur les capacités. 10) La stimulation, l'écoute, la mise en place d'aides techniques si le
patient en a le souhait. Le problème c'est que le patient dépressif a rarement envie de grand-chose... 11)
Demander l'avis du patient sur tout ce que l'on propose, provoquer le choix (par exemple les horaires, l'activité...).
12) Le laisser faire, essai erreur, les démonstrations. 13) Le patient acteur avec une vraie relation. Eviter le
thérapeute qui sait et qui demande au patient d'attendre qu'il dise ce qu'il doit faire pour s'en sortir. Le patient
acteur a des compétences de patient face à sa maladie, l'écouter permet une rééducation en rapport avec les
vraies attentes du patient donc une absence de démotivation. Un ergo qui laisse un patient jouer alors qu'il n'aime
pas cela n'est pas dans le champ de compétence des ergos. 14) La sollicitation sans "faire à la place de". La
fonction contenante et rassurante, sans être maternant pour autant. La valorisation, l'encouragement. Eviter la
mise en échec lors des activités (proposer des activités à difficulté croissante pour ne pas confronter la personne
à l'échec). Etre au plus proche des attentes du patient, tout en étant objectif. 15) Laisser parfois le patient
travailler en autonomie. 16) Etre à l'écoute, motiver, valoriser, accompagner, bienveillance. 17)
Accompagnement, écoute, stimulation, aidante mais pas trop, confiant. 18) Empathie. Ecoute active. Proposer
des activités signifiantes. Accorder cette autonomie. 19) Aider le patient à bon escient et peu à peu le laisser
faire, mais en respectant toujours ses habitudes. 20) La patience et l'accompagnement pour laisser le patient
faire en prenant le temps qu'il lui faut. L'écoute des attentes du patient. 21) Amener le patient à trouver seul des
solutions d'adaptations. 22) ++++ Grande discussion avec l'équipe aide-soignante et infirmière et les proches
pour que chaque geste acquis soit fait dans le quotidien et pour avoir un retour. Présence dosé des thérapeutes.
Laisser toujours le choix au patient tout en lui expliquant tout clairement. 23) Ecoute, adaptabilité, créativité. 24)
Encouragement, valorisation, ne pas mettre en échec. 25) L'ergothérapeute doit être un soutien et proposer les
activités et exercices au moment où il a évalué que le patient était dans la capacité de le faire et ce afin d'éviter
les mises en situations d'échec. Il doit réaliser des évaluations régulières afin de pouvoir montrer au patient ses
progrès. 26) Observation, écoute. 27) Laisser faire, bienveillant (pas à tout prix, en fonction de son état moral
justement), laisser le temps, communication avec le reste de l'équipe et les proches. 28) Dans le cadre où la
dépression est encore présente, une attitude motivationnelle et positive est préférable, il faut aussi être rassurant
et être à l'écoute des angoisse exprimées. Rassurer, mais sans mentir non plus. 29) Travailler en équipe :
psychomotricienne (pour la relaxation, prise en charge psycho...), orthophoniste (pour trouver un médiateur, une
activité pour laquelle le patient pourrait coopérer), psychologue. Aller au rythme du patient (patient qui refuse
typiquement souvent les séances). 30) Motivation du patient, parler des différents progrès en rééducation, parler
de l'après hospitalisation. 32) Mise en place d'un cadre sécurisant, relation de confiance, valorisation,
renforcement positif. Connaissance de la personne (PEC holistique de la personne, vue dans sa globalité). Mise
en situation pour permettre un transfert des acquis et redonner confiance à la personne. Etablir les objectifs du
séjour en SSR avec la personne. 33) Encouragement par la voix, le geste et le regard. 34) Le stimuler et
l'accompagner et l'aider si besoin pour ne pas le mettre trop en difficultés mais le faire s'autonomiser de façon à
ce qu'il fasse le maximum de choses tout seul. 35) L'accompagner mais ne pas tout faire pour lui. Dans un
premier temps, faire ensemble. 36) Valorisation des patients DPAVC est très important, il ne faut pas les mettre
face à l'échec. 37) Adaptation au patient et connaissance de ses propres limites. 39) Empathie, calme,
persévérance, accompagnement, écoute. 40) Etre à l'écoute pour recueillir les besoins de la personne. Ne pas lui
imposer toutes les activités rééducatives, mais lui faire laisser le choix, la guider. 41) C'est très vague comme
question. Je vais cibler sur la pec AVC/dépression. Valorisation des progrès. Amélioration de l'indépendance.
Empathie. Mise en place d'un cadre thérapeutique ciblé sur des éléments concrets visibles. 42) Tout dépend de
ce qui est à rééduquer, et du comportement du patient… question un peu vague… Laisser faire le patient ; et
juste avant que la personne soit en échec, intervenir en proposant de l'aide ou une adaptation. Ne pas mettre en
échec / écouter / trouver AVEC le patient solutions. 43) Validation des capacités du patient en pointant les points
positifs. Prise en charge souriante et dynamique. 44) La vision globale que nous avons sur un patient, notre
capacité à inciter les gens "à faire seul", notre capacité d'écoute et notre disponibilité. 45) Ecoute, empathie, mise
en confiance, patience, dynamisme. 46) Être attentif à ce que la personne redonne aux différents membres de
l'équipe interdisciplinaire, que ce soit dans le verbal ou/et le non verbal. Respecter le temps nécessaire à la
personne pour cheminer vers sa nouvelle autonomie. Avoir notion, en tant que thérapeute (pas que ergo !) de ce
que l'on ressent lorsque l'on a à faire une activité des AVJ simple en théorie mais avec des limitations
fonctionnelles, cognitives, environnementales, ... Pour le vivre, c'est riche d'enseignements que de se retrouver
de l'autre côté de la barrière ... un soignant qui devient la personne en soins ... Et ne pas confondre autonomie et
indépendance !
6. Pensez-vous que les ergothérapeutes ont les compétences pour induire la motivation d’un patient
en dépression post-AVC ?
7. Si OUI, classez par ordre d’importance les trois moyens qui selon vous sont les plus efficaces à
utiliser pour induire la motivation d’un patient en DPAVC ? (Le choix n°1 correspond au moyen le plus
important. Le choix n°3 correspond au moyen le moins important).
Autre : 1) Ces différentes moyens sont à combiner il me semble. 8) L'implication de la famille me semble
également importante mais pas lors des séances. 10) J'ai répondu au hasard pour faire valider le questionnaire,
ne prenez pas en compte mes réponses. 14) Difficile de n'en mettre que 3 parmi les tiennes... Je mettrais le
relationnel en 1er puisqu'il va souvent induire la confiance et soutenir l'investissement du patient dans sa
rééducation... L'établissement des objectifs en partenariat avec le patient me semble également essentiel, puis
les activités signifiantes (que j'appelais significatives moi). 29) Antidépresseur ! 37) Travailler en équipe. 41) Je
dis non car il est clair que la plupart des ergos n'ont pas le savoir-faire pour accompagner les personnes avec
dépression (d'ailleurs la plupart vont parler des heures avec les patients sur leurs difficultés ce qui ne sert à rien
et est tout à fait délétère. 42) NB : le relationnel se fait tout au long de la prise en charge. On ne peut pas le
mettre en 1 ; il sa fait simultanément. De même pour l'entourage.
91%
7% 2%
Avons-nous les compétences pour induire la motivation des patients ?
OUI
NON
Absence de réponse
8
18 19
13
1
18 9
1 4
18
2 5
2
11
3 3 2
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Moyens les plus efficaces pour induire la motivation
Choix n 1 Choix n 2 Choix n 3
8. Estimez-vous qu’il y a un moment propice, dans la prise en charge du patient, pour proposer une
ou des activité(s) signifiante(s) ?
Si OUI, lequel ?
Autre : 2) Tout dépend du niveau de dépression, mais dans la majeur partie des cas dans l'objectif d'un RAD. 6)
Selon le pronostic de récupération. 8) Si le patient a une demande, pour remobiliser le patient au cours de la
rééducation, pour préparer la sortie. 10) Tout le temps c'est le sens de votre travail. 16) Tout le temps. 18) En
accord avec le patient, au moment il souhaite investir cette activité ("négociation"/ discussion avec thérapeute)
car parfois il peut ne pas se sentir prêt, il ne faut pas imposer les choses ! 20) Eviter la mise en échec, donc
quand on sent que l'on va pouvoir accompagner le patient dans cette activité signifiante pour lui. C'est à
l'appréciation du thérapeute, il n'y a pas de moment clé. 22) Lorsqu'il a "accepté" les séquelles de l'AVC et qu'il
est prêt à faire ses activités antérieures autrement. Donc amener à ce que le patient nous en parle. 23) En phase
plateau, quand les progrès sont moins importants. 27) Il y a un moment propice, mais qui dépend de chaque
personne ! 32) Cela dépend de chaque personne, et de la relation de confiance mise en place. 34) Quand il est
prêt et qu'il ne sera pas trop mis en échec. 37) Lorsqu’on estime que le patient en a besoin. 42) On peut
rencontrer les quatre propositions. 46) C'est fonction de la demande de la personne en veillant à ne pas proposer
une activité signifiante avant d'avoir bien évaluer ce que cette activité nécessite au niveau moteur, sensitif,
cognitif et sans avoir essayer l'activité pour guider la personne. Perso, je ne sais pas tricoter (et je n'ai pas envie
d'apprendre car c'est une activité non signifiante pour moi !), donc quand une personne parle de tricot ... je dis
clairement que je ne sais pas et je vais chercher les compétences auprès d'autres personnes (pas que les
collègues ergos !)
76%
24%
Y a-t-il un moment idéal pour proposer les activités signifiantes
aux patients ?
OUI
NON
9
22
9 10 2 2 4
0
5
10
15
20
25
Début rééducation
Après phase analytique
Fin rééducation
Patient demandeur
Toujours Phase plateau
Subjectivité
Moment idéal pour proposer les activités signifiantes
9. Comment estimez-vous que vos propositions (activités mises en place) ont une influence sur la
motivation d’un patient en DPAVC ?
Autre : 10) Ressenti des autres thérapeutes. 13) C’est le patient qui propose et non nous. 16) Echange avec
famille et équipe. 17) Retour des autres patients ou professionnels. 28) Amélioration de la participation dans
d'autres domaines. 34) MCRO. 37) Echanges avec les collègues, la famille. 46) Je n'ai pas l'habitude (à revoir,
peut être !) de proposer des échelles d'évaluation. Je préfère la spontanéité des échanges qui permettent plus
d'ouverture mais je suis ergo depuis 17 ans donc mon expérience m'est précieuse ! On change sa manière de
prendre en soin les personnes dont les personnes DPAVC avec le retour sur expériences, les formations, son
cheminement personnel (aussi !).
10. Pensez-vous que les activités signifiantes permettent d’induire la motivation d’un patient en
DPAVC ?
38
18
4 4 2 1 0
5
10
15
20
25
30
35
40
Echange patient Subjectivité Evaluation Echange équipe professionnelle
Echange famille Retours autres patients
Moyens pour évaluer la motivation des patients
92%
4% 4%
Les activités signifiantes permettent-elles d'induire la
motivation ?
OUI
NON
Absence de réponse
11. Quelle est la posture physique à adopter face à un patient en DPAVC ?
Autre : 1) Je ne sais pas si c'est important? 2) Tout dépend de l'activité. 6) Face à face sans table, à sa hauteur.
10) ??? 13) On s'en moque. Pourquoi être si strict. Lorsque nous n'allons pas bien c'est la relation qui soulage,
pas la position. 14) Assis à côté de lui en soutien, propice à la valorisation, la réalité du terrain fait que l'on adopte
également d'autres postures physiques (assis en face de lui). Mais une table d'écart n'est pas forcément un frein
à la relation, tout dépend de la façon dont on soutient cette relation, tout au long de la rééducation. 16) C'est en
fonction de la personne. 17) Proche ou non, cela dépend de chacun, parfois le touché est important, parfois il
n'est pas nécessaire voir dérangeant. Tout dépend de la personne, de sa culture, de la situation, du ressentie de
l'ergo. 18) Il me semble pas côte à côté (connotation d'amitié je trouve) mais personnellement, je suis souvent
perpendiculaire à la personne (certaine distance thérapeutique). 19) On n'est pas obligatoirement assis! Il faut
avoir une posture aidante, protectrice, rassurante. 23) Selon les besoins de l'activité mise en place. Toujours
garder un contact visuel direct, et limiter la distance, tout en maintenant l'espace personnel. 24) Pas
d’importance. 25) Dépend de la relation soignant-soigné. 27) Pas de règle. 28) Sur 2 côtés conjoints d'une table.
29) On a généralement besoin de se placer du côté hémiplégique. 30) Peu importe. 36) Dans un autre lieu
cuisine, extérieur. 37) S’adapter aux besoins du patient et à nos limites. 39) En autonomie aussi. 43) Je pense
que tout dépend du patient. Certains patients auront "besoin" de pouvoir regarder ailleurs pendant la
conversation, auquel l'assise face à lui est exclue. D'autres auront au contraire besoin de ce contact visuel.
S'adapter en fonction du patient. 45) Importance du regard porté sur la personne c'est-à-dire que je la vois avec
ses difficultés d'aujourd'hui en envisageant mieux pour demain. 46) Encore pas de position définie. C'est encore
fonction des besoins de la personne, de sa demande, des besoins de l'activité de rééducation ou de l'activité
signifiante. Je ne suis jamais debout longtemps (temps de l'installation, par exemple !) lorsque la personne est
assise mais la personne DPAVC peut aussi avoir la possibilité de se tenir debout, de marcher donc, là, je suis
plutôt debout ! Si pour la personne, c'est une activité comme de la petite menuiserie, je serai debout avec la
personne, voire, je la laisserai un peu seule : pas un abandon mais c'est un moyen de montrer à la personne que
je lui fais confiance, qu'elle peut faire des choses seule tout en pouvant me solliciter (ou pas, en fonction des
objectifs !).
12. Selon vous, qu’est-ce qui peut être, en rééducation, source de motivation pour une personne en
dépression post-AVC ?
1) Je pense qu'on ne peut pas motiver quelqu'un, on peut juste mettre en place des conditions favorables à la
motivation. Ne pas poser des objectifs trop lointain ou trop difficile à atteindre, avoir une attitude positive, essayer
de décentrer la personne (avoir de l'humour par exemple). 2) Un projet extérieur au service de rééducation, les
exemples qui me viennent en tête : retour à domicile avec un minimum d'aides, s'occuper de ses animaux de
29%
17% 24%
30%
Quelle posture physique doit-on adopter avec un patient en DPAVC ?
Assis à côté de lui
Assis en face de lui, une table séparant le patient du thérapeute
Assis face à face sans table
Absence de consensus
compagnie, voyage pour rendre visite à des proches... 3) Que l'activité lui plaise et ait un sens pour lui. 4) Le
RAD, des objectifs familiaux. Un projet qui se met en place progressivement (implication dans des activités
extérieures). 5) Constater qu'il récupère ses fonctions motrices, sensitives, sensorielles et cognitives, qu'il va
pouvoir reprendre sa vie d'avant. Constater que sa famille et son entourage ne l'abandonne pas, qu'il est toujours
considéré comme un membre à part entière de la famille. 6) Soutien, compréhension et adhésion des proches au
programme de rééducation. 7) Le plaisir, la valorisation, être considéré toujours comme sujet malgré ses troubles,
avoir un avis, respecté et entendu, (tout ce qui tourne autour de la subjectivation). 8) N'importe quelle activité
dans la mesure où elle a du sens pour lui et qu'elle l'aide à remobiliser ses ressources personnelles. 9) Montrer
que le projet du patient (comme rentrer à son domicile) n'est pas utopique, que plein de moyens peuvent être mis
en œuvre pour y arriver. Que toute une équipe souhaite que ce projet se concrétise et va tout faire pour. Sentir
qu'il n'est pas seul dans cette démarche. Intéressant d'intégrer l'entourage également. 11) L'accueil, l'écoute, les
échanges, le respect, l'accompagnement au jour le jour, des points réguliers mettant en avant la progression et
me concernant l'humour et la bonne humeur. 12) De voire les progrès même infimes... A nous de les souligner !
13) Reprendre sa vie et voir qu'il peut la prendre en main, accepter l'inacceptable et lâcher prise. 14) Son retour à
domicile est souvent sa préoccupation principale... Ainsi le parallèle effectué par le thérapeute entre les progrès
réalisés et leur impact dans la vie quotidienne à domicile me semble être une source intéressante de motivation
et d'investissement de la rééducation par le patient. 15) Emulation avec les autres patients. Lorsqu'il note la
présence d'un début de récupération qui a un retentissement sur son indépendance fonctionnelle. 16) Avoir des
résultats valorisants, voir que les choses avancent. 17) De percevoir qu'il est encore bon pour quelque chose. 18)
Activités signifiantes. La présence de l'entourage. Le relationnel avec le thérapeute (écoute, proposition diverses :
voir psychologue, appeler sa famille, être présent). 19) Avoir un projet construit avec le patient même tout petit.
Petite victoire au jour le jour. 20) La valorisation de ces capacités. La réalisation d'activités importantes pour lui.
22) Tout ! En fonction du patient. Le tout est de trouver la source de motivation adapté à chaque patient. Relation
avec l'équipe de rééducation, relation avec des patients, les AVQ, les activités analytiques, des objectifs et
activités fixés dans le temps, une date de sortie. 23) Voir les progrès, pouvoir réaliser des activités nouvelles. 24)
La récupération des fonctions déficitaires. 25) La présentation des différents bilans réalisés avec comparaison
des progrès réalisés au cours de la rééducation. Implication dans une activité quotidienne concrète
(toilette/habillage, repas, mobilisation) avec une reprise d'autonomie. 27) L'espoir de récupérer. L’émulation avec
les autres patients. La compréhension et le juste positionnement de l'entourage vis à vis des difficultés (équipe et
famille). 28) La famille. L'attitude de l'équipe, ses encouragements. Une prise en charge psychologique adaptée.
Mise en situation de réussite. Fourniture d'aides technique et apprentissage de leurs utilisations. 29) LA relation
de confiance. Les objectifs qui ont un sens pour le patient. Les progrès (récupération de motricité volontaire). La
reprise d'indépendance. 30) Se rendre compte des progrès réalisés, parler du retour à domicile dans certains cas.
31) Les progrès. 32) Aider la personne à formuler ses objectifs de rééducation. 33) Le plaisir de communiquer
avec quelqu'un qui ne les voit pas seulement comme "malade". 34) Fixer des objectifs atteignables à court terme
ayant un sens pour le patient. Retrouver des activités qu'il faisait auparavant : pâtisserie, permettre des vacances
en famille, aller au restaurant. 35) Tous les petits progrès que le thérapeute lui signifie (le patient ne les voit pas).
Pouvoir faire quelque chose tout seul. Pouvoir rentrer chez lui le week-end. 36) De voir les autres progresser,
d'échanger avec eux (pair émulation), d'être valorisé. 37) Accompagnement par l'équipe et son entourage dans
les phases de deuil. 38) La compréhension de "son" AVC, lui donner les moyens de l'intégrer, la prise de
conscience et l'intégration de ses possibilités. Faire passer le message que des choses restent possibles mais
"pas comme avant". 39) Echanges avec d'autres patients, investissement dans la rééducation et progrès visibles,
mise en situation de la vie quotidienne habituelle du patient, reconnaissance du patient en tant que personne,
réunions PIII. 40) Installer un cadre sécurisant, mise en confiance. Des activités signifiantes. Des activités en
groupe, où la personne peut échanger avec d'autres personnes (qui ont ou non des problèmes en commun).
Adapter le rythme des séances. 41) Indépendamment si la dépression est lié à l'AVC ou si c'est la personnalité
dépressive d'un sujet ayant eu un AVC, la focalisation de l'attention sur les éléments positifs de l'action de
l'individu. Par exemple les progrès, les capacités, le devenir (s’il est positif). 42) Constater des progrès constant,
gagner en autonomie et en indépendance, voir le regard des autres changer. 43) Le fait de constater les progrès,
donc validation de ces progrès, si légers soient-ils. L'encouragement des proches lorsque l'entente
familiale/l'entourage amical sont valides. 44) La valorisation des progrès, même les plus minces. 45) Cela dépend
vraiment de chaque personne. Souvent la présence de l'entourage et l'intégration de l'entourage dans la prise en
charge est un bon moyen pour que la personne entende souvent un retour positif sur sa progression.
Malheureusement, la motivation ne revient pas d'un coup d'un seul chez la personne. 46) Des activités
signifiantes personnelles à la personne, mais aussi de nouvelles découvertes. Le fait de pouvoir repérer ses
progrès (intérêt de bilans refaits comme le BBT, activité de rééducation refaite à l'identique que celle proposée à
l'entrée). En tant qu'ergo, tu verras que tu repéreras sans bilans les progrès des personnes mais elles ne le
voient pas toujours (c'est souvent le cas !) car, on propose toujours des choses qui sont un peu difficiles pour
donner à la personne des moyens de progresser.
13. Trouvez-vous des limites quant à l’utilisation des activités signifiantes auprès de patient en
DPAVC ?
Si OUI, lesquelles ?
Autre : 2) Jugement de l'entourage qu'il soit positif ou négatif n'est pas toujours le bienvenu ou le plus approprié.
3) Troubles cognitifs majeurs. 7) Contraintes institutionnelles: activité pas toujours réalisable comme l'entendent
le patient et le thérapeute!!! 8) Activité vraiment impossible à mettre en place. 14) Pas forcément si elles sont
effectuées de façon progressive et à faible risque d'échec. 18) Nous ne sommes pas seuls, travaillons et
communiquons avec l'équipe ! Parfois les médicaments sont aussi nécessaires. 20) Activité signifiante non
81%
17%
2%
Y a-t-il des limites quant à l'utilisation des activités
signifiantes auprès des patients en DPAVC ?
Oui
Non
Absence de réponse
9% 5% 8%
63%
-10%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
Liées au patient Liées à l'établissement de santé
Liées au thérapeute Mises en situation d'échec
Les limites quant à l'utilisation des activités signifiantes auprès d'un patient en DPAVC
réalisable au sein d'un service de rééducation. 22) Pas prêt à faire une activité autrement, plus lentement ... et le
regard des autres, de ses proches. 25) Si activités trop spécifiques : le service n'aura peut-être pas le matériel
pour la réalisation de l'acte, je n'aurai peut-être pas les connaissances nécessaires afin de guider le patient dans
la réalisation de cette activité technique, les incapacités du patient ne lui permettent peut être pas de réaliser
correctement cette activité. 27) Impossibilité de mise en œuvre. 32) Mises en situation d'échec, l'apragmatisme,
les idées suicidaires, la dévalorisation. 34) Pas toujours possible de les mettre en place au centre. 35) Si le
patient n’a pas les capacités de les faire. 36) Manque de temps individuel avec le patient. 37) Rappel du passé.
42) Activités signifiantes particulières tel que sport extrême. A part orienter vers handisport par ex, on ne peut pas
faire grand-chose. 44) Moyens logistiques et matériels pas toujours adaptés. 45) Mises en situation d'échec,
dévalorisation si le projet change, il nous faut être très prudents sur la proposition des activités signifiantes. 46)
Des activités non réalisables dans l'établissement, activités que je ne sais pas gérer pour moi.
14. Quelles sont les attitudes de l’ergothérapeute les plus adaptées pour permettre au patient de
retrouver son estime de soi ?
1) Ne pas le juger, l'écouter, l'encourager, avoir une attitude positive, ne pas mentir, avoir de l'humour, lui
demander son avis, le rendre acteur... 3) Etre à l’écoute, avoir de l’empathie. 4) De montrer au patient que
malgré le handicap, il peut faire des choses seul et être valorisé par d'autres personnes (patients, famille). 5)
Responsabiliser le patient par rapport aux activités et au plan d'aide qu'on lui propose. Je pense que le pire qu'on
puisse faire est de l'infantiliser, et donc pour lutter contre cela, le mieux est de le responsabiliser. 6) Valoriser le
moindre effort. Ne pas se fixer d'objectif trop haut. 7) Accompagner, valoriser, subjectiver donc autonomiser. 8)
Valorisation dans ce qu'il fait (mais sans mentir), montrer qu'il est encore capable de faire quelque chose et y
prendre du plaisir; cela permet aussi de le valoriser par rapport à l'entourage. 9) Adapter chaque exercice ou
activité en fonction des capacités du patient. Eviter les situations d'échecs. Rassurer en permanence le patient, le
féliciter pendant les séances. 11) Les mêmes que pour la motivation. 12) Finir sur un exercice réussit. Valoriser
les acquis. 13) Travail relationnel, réintégrer des activités sur mon corps, me sentir, me percevoir tel que je suis
avec l'envie d'être mieux. Nous reprenons avec le patient ses tenues vestimentaires antérieures, la notion de
coiffeur, le parfum. L'estime de soi est en lien avec la conscience de soi. Nous travaillons beaucoup le schéma
corporel et l'envie d'être soi. 14) Attitude contenante offrant un soutien et une écoute tout au long de la
rééducation, sans tomber dans le "maternant" et le "faire à la place de". Donner au patient la possibilité de réussir
par lui-même pour le valoriser tout au long de sa prise en charge. Savoir reconnaitre et encourager chaque
progrès. 15) L'échange, l'écoute, même si l'ergothérapeute n'est pas le seul thérapeute ni le mieux formé
d'ailleurs pour aider ces patients. L'empathie. La valorisation des réussites du patient. 16) Ne pas le mettre en
échec, l’accompagner. 17) Y croire, ne pas viser trop "haut". Montrer les points positifs sans exagération sinon le
patient compare avec tout ce qui est négatif. Donner des objectifs à très court terme. 18) Proposer des activités
signifiantes. Adapter les exercices selon le niveau de difficulté (éviter la mise en échec). La proposition de
solution de compensation (planche de préparation au repas,...) peut permettre de retrouver une certaine
autonomie et donc de renforcer l'estime de soi, cela peut aider aussi au travail de deuil. 19) Suivre le rythme et le
souhait du patient. Mettre en relief les efforts, les progrès. 20) Ecoute +++. Valorisation. 22) Ecoute active. Pas
de mise en échec. Feedback et explication. Valorisation auprès de l'équipe soignantes et des proches. 23)
Ecoute, valorisation, limitation de la mise en échec. 24) Empathie, écoute, revalorisation. 25) Evaluation des
capacités réelles du patient. Analyse de l'activité à réaliser afin d'envisager les difficultés qui pourraient être
rencontrées afin d'éviter les mises en situation d'échec. L'ergothérapeute doit souligner les progrès réalisés par le
patient (mis en évidence par les bilans) et conserver une attitude positive. 26) Revalorisation, changement
d'activité, faire un bilan des progrès. 27) Le respect de la personne que l'on a en face de soi. La coordination de
nos soins avec les autres, et la mise en lien avec le psychologue. 28) Revaloriser. Écouter ses difficultés et l'aider
à trouver des solutions réalisables et valorisantes. 29) L'écoute++, l'accompagnement, encouragements /
capacités du patient. 30) Positiver. 32) Renforcement positif, renarcissisation, revalorisation. Promouvoir
l'indépendance dans les AVQ et surtout l'autonomie de la personne. 33) En gériatrie, il faut porter par le regard et
échanger sur le passé et ce que le patient a construit dans sa vie. 34) Le valoriser et lui montrer qu'il progresse.
Réassurance. Compréhension, empathie et accompagnement. 35) Valoriser le patient. 36) Montrer le positif, les
progrès, valoriser l'expérience du patient dans son domaine d'activité, faire quelque chose pour quelqu'un. 37)
Ecoute, observation, échange. 38) L’explication des difficultés rencontrées, l'incitation à verbaliser le ressenti de
la personne lors de l'activité. Écoute active. On doit permettre à la personne de faire les choses sans qu'elle ne
se fixe des contraintes de rendement et des obligations de résultats afin d’éviter la mise en échec. 39) Ecoute,
encouragements, honnêteté si peu de récupération, adaptation de l'activité, empathie. 40) Valoriser ses capacités
++. Le laisser de plus en plus autonome. Lui donner une perspective d'évolution favorable. 41) Valoriser les
points positifs du présent. En rééducation valoriser les progrès et définir précocement le devenir. Soit éviter
l'angoisse et réduire les ruminations. 42) Ne pas infantiliser, les rendre autonomes (les laisser choisir, se déplacer
pour aller là où eux veulent aller, les laisser dire les choses). 43) Désolé, je me répète : la validation des
capacités du patient et de ses progrès. Les échanges avec le patient afin qu'il se sente acteur de sa prise en
charge, et non objet de rééducation. 44) Bonne connaissance du patient et de son histoire de vie, discours
toujours positif, activité valorisante. 45) Empathie, écoute, mise en confiance, patience, dynamisme. 46) Etre soi
avec ses compétences, son regard de professionnel mais aussi son regard d'être humain sans l'étiquette ergo.
Penser à faire régulièrement comme des arrêts sur images de ma pratique professionnelle pour voir si je reste
pertinente dans mon travail. Faire confiance à la personne. Accepter que la personne puisse exprimer le fait
qu'elle ne va pas du tout, qu'elle en a ras le bol et accepter de ne pas avoir une réponse pour toutes les
situations. Travailler en équipe interdisciplinaire.
15. Trouvez-vous des limites dans la prise en charge de patients en DPAVC ?
91%
7% 2%
Y a-t-il des limites dans la prise en charge des patients en
DPAVC ?
OUI
NON
Absence de réponse
Si OUI, lesquelles ?
Autres : 4) La passivité de la personne, à se laisser aller sans s'impliquer dans les séances. 7) Difficulté à
transposer les acquis de l'hôpital au domicile. 9) Troubles cognitifs empêchant une rééducation. 16) On n’est pas
psychologue !!! 18) Evidemment nous ne sommes pas psychologue mais il arrive que nous ne sachions pas quoi
dire ! 23) Troubles cognitifs ou phasiques. 25) Mise en place et ajustement du traitement médicamenteux de la
dépression qui peut "ensuquer" le patient. 28) Le découragement, l'apathie. 29) L’apathie. 35) Le patient reste
parfois passif pendant toute la rééducation, dans ce cas la réadaptation est plus difficile. 37) Besoin de béquille
médicamenteuse. 41) Tout ne se passe pas comme on le voudrait ! Et cela reste dépendant 1/des troubles
psychiques du patient 2/du jugement de ces troubles de la part du thérapeute. 46) Lorsque le versant dépressif
ne permet pas de prise en soin. Dans ce que tu cites, les 2 premiers doivent nous obliger à relire notre pratique, à
échanger en équipe en cas de questionnement, de doute, de difficulté. Pour les autres, pour moi, cela fait partie
de ce qui peut arriver lors de la prise en soin (les 2 premiers aussi !) Il est important de ne pas vouloir toujours
remplir l'espace parce qu'on est mal à l'aise en tant qu'ergo (et autre !). Parfois, juste mettre la main sur l'épaule
de la personne en pleurs, lui dire que l'on entend que ce soit difficile pour elle. Lui demander ce que je peux faire
pour l'aider.
16. Comment y faites-vous face ?
1) Avoir une prise en soin par un psychologue et être en relation avec le psychologue, parfois faire des pauses,
attendre des moments plus favorables... 2) Bien identifier les différents thérapeutes avec leurs compétences et
leurs limites. Définir des temps d'écoute lors des pleurs et recentrer sur l'activité, si cela n'est pas possible, arrêt
des séances (ou changement de cadre) afin de ne pas instaurer ce fonctionnement. Passer le relais à un membre
de l'équipe si cela est possible. 3) Lui laisser du temps. 4) Il faut avoir la motivation pour le patient au début, être
le moteur puis faire en sorte que cette motivation devienne la sienne. Mais ce n'est pas toujours efficace, parfois
ce n'est pas possible d'avancer, et la rééducation / réadaptation stagne. 5) Justement, en responsabilisant le
patient dès le début, on veille à ce que la dépendance au thérapeute soit moins importante. Les ergothérapeutes
sont des professionnels qui travaillent sur l'autonomie de la personne, cette autonomie n'est pas que physique,
elle est aussi et presque surtout dans le cas d'un AVC intellectuelle et psychique. 6) Soutien et discussion en
équipe pluridisciplinaire. 7) Laisser le patient faire son cheminement, c'est à dire l'accompagner comme on
accompagnerait un patient en psychiatrie : lui laisser le temps de cheminer lui-même, l'accompagner sur un projet
même si on pense que le seul aboutissement sera l'échec, le laisser être sujet et faire ses choix. Mais lui
démontrer qu'il sait le faire (à l'hôpital). On discute donc du "pourquoi il ne le fait pas au domicile" lors des
séances. 8) Comme je peux avec ce que je suis et en fonction de mon expérience; je suis aussi parfois en échec.
Dernièrement avec un patient très dépressif et qui refusait tout et qui dès qu'il réussissait quelque chose me disait
5 5
34
21 17
7 4 2 1 0
5
10
15
20
25
30
35
Quelles sont les limites de la prise en charge des patients en DPAVC ?
que c'était du niveau maternelle (ce qui était faux). 9) Proposer à plusieurs reprises des séances courtes, en
variant les exercices. Parfois, la rééducation est impossible. Dans ce cas, le travail s'axe sur la réadaptation afin
de permettre quand même la réalisation du projet de vie si possible. Question que je me pose souvent : quelle est
la limite entre le respect du choix du patient déprimé qui refuse les séances et notre stimulation pour le
progresser ??? 11) Les limites que l'on trouve ce sont celles que l'on se met en tant que professionnel.
L'accompagnement du patient se fait en fonction de lui et de sa disponibilité du jour (discussion ou "travail
effectif"), de tout façon se sera toujours du travail. 12) Discussions posées. 13) Pas d'agressivité si nous
proposons quelque chose qui permet de m'aider à me connaitre moi avec ma maladie donc mon nouveau moi :
un peu pareil mais si différent. Qui m'aide à cela ? Le refus d'une activité n'existe pas si c'est le patient qui
propose. Lui ou sa famille ... 14) Le contre-transfert n'est pas spécifique au DPAVC, il est une réalité dans
beaucoup de rééducations "intensives" où le patient projette beaucoup de choses sur le soignant. Les pleurs ne
sont pas une limite, elles doivent être entendues et reprises par le thérapeute, pour mieux comprendre le
sentiment d'échec et d'impuissance du patient. Savoir se réadapter au quotidien face à nos patients en difficulté
est selon moi une compétence nécessaire. 15) "Les coups de moins bien" sont souvent présents chez les
patients ayant subi un AVC, plus ou moins importants selon les patients et leur récupération, mais ils sont
présents! Selon moi, il faut coller au plus près des demandes du patient, établir des objectifs précis avec lui et
travailler sur chacun d'entre eux à tour de rôle. Le travail analytique de rééducation est souvent dans ces
circonstances mal accepté par les patients, il faut donc parfois introduire rapidement de la réadaptation pour
valoriser le patient. 16) Faire le lien avec l'équipe soignante et surtout avec la psychologue. 17) Discussion avec
les autres soignants. Changement d'attitude avec le patient. Utilisation d'autres lieux (extérieur, VAD,...). Travail
en groupe. 18) Communication avec l'équipe. Ecoute active. Parfois l'humour. La valorisation, prendre
conscience de ses capacités à travers des activités signifiantes ou de rééducation fonctionnelle. 19) Essayer
d'obtenir une info par le patient ou sa famille qui pourrait modifier le comportement du patient. 20) Echanges
auprès des autres thérapeutes, (médecins, neuropsychologues, psychologues...) Il est important d'échanger avec
nos collègues lorsque l'on se trouve devant une situation compliquée car nous ne sommes certainement pas
seuls et ensemble il est plus facile d'essayer de trouver une solution ou une accroche avec le patient. 22)
Discussion avec les proches, le médecin, l'équipe soignante, les autres paramédicaux pour voir si "quelque chose
marche", pour apporter peut être une aide médicamenteuse, pour mieux connaitre le patient... 23) Parfois il a été
impossible d'y faire face (refus total). Le plus souvent, la mise en place d'une activité signifiante et l'implication
des proches permettait de mettre en place une PEC. 24) Il est important d'en parler avec l'équipe, le psychologue
peut intervenir et le médecin (traitement). En ergo, accepter de ne pas faire tous les jours ce que l'on avait prévu
avec son patient si ce jour-là il préfère discuter ou faire autre chose. 25) Echanges +++ avec l'équipe soignante et
l'entourage familial. Laisser le temps au patient d'exprimer son mal être et de pouvoir se sentir prêt à travailler les
exercices. S'il refuse un jour il acceptera peut-être le lendemain. Lui spécifier que l'ergothérapeute reviendra lui
proposer afin de réaliser sa prise en charge. 26) Changement de thérapeute, pause thérapeutique. 27) Comme
on peut face au patient ! Cela dépend de la situation. En échangeant avec nos collègues pour éviter que les
difficultés se répètent. 28) Demander des conseils auprès d'autres professionnels. Améliorer la relation de
confiance. Utiliser le plaisir, aider à mettre en place des choses qui feront plaisir et seront donc motivationnelles.
29) En discutant avec les équipes sur le projet du patient. Projet de vie souvent réévalué (orientation EHPAD le
plus souvent car patient trop dépendant). Il m'arrive de ne plus prendre en charge le patient, tout en restant
informé de son évolution au niveau de son morale pour pouvoir intervenir de nouveau dès que possible. 30) Prise
en charge individuelle, écoute de la personne, prise en charge psy. 31) En parler en équipe pluriprofessionnelle,
implication de l'entourage +++. 32) Travail d'équipe (équipe soignante, équipe rééducatrice), échange, (P3I).
Formuler avec la personne ses émotions, l'intérêt de la rééducation (apporter un soutien physique, psychique,
être soutenant, encadrer). Passer par des temps informels qui permettent de poser une relation de confiance :
passage dans la chambre en dehors des séances, proposer un café en séance. 33) Echanges en équipe
pluridisciplinaire. 34) Prendre le temps d'être à l'écoute et essayer malgré tout de l'accompagner, (thérapie,
traitement...). Faire le lien en équipe est très important. 35) Demande d'un suivi psychologique. Demande au
médecin d'une aide médicamenteuse pour le patient. Proposition de l'activité à un autre moment. 36) Implication
de la famille dans la rééducation. 37) Trouver le « juste dosage médicamenteux ». 38) Permettre la verbalisation
des difficultés, aider la personne à mettre des mots sur ce qu'elle vit. Lui permettre d'intégrer sa pathologie et
rendre une certaine "normalité" des troubles et difficultés rencontrés (la personne n'est pas devenue folle, elle est
"seulement" héminégligente et a "le droit" de l'être du fait de son AVC). 40) Echanger avec mon équipe,
changement de thérapeute si nécessaire. Prendre son temps pour s'adapter au rythme de la personne, et qu'elle
finisse par mieux s'impliquer. 41) Même réponse que 14. 42) Je parle avec eux, j'en parle avec collègues (ergos,
kinés, médecins, infirmiers...) et aux familles. 43) Accepter le refus mais rester présent, ne serait-ce qu'en
passant dire bonjour. Travailler en équipe et notamment s'appuyer sur la prise en charge psycho. Travailler avec
les proches. 44) Discussion en staff médical et para médical, rencontre avec le psychologue du service, ne pas
hésiter à passer le relai à d'autres professionnels. 45) Il nous faut accompagner la personne là où elle en est.
Importance du travail en équipe car les thérapeutiques sont aidantes. Accepter que la personne refuse, pleure,
soit agressive. Il me semble important de valoriser tout mode d'expression de la personne et surtout de la
considérer toujours en tant que personne mais de ne pas la "réduire" à son syndrome dépressif. 46) En tant
qu'ergo, j'ai des compétences mais aussi des limites alors je vais chercher les ressources là où elles sont ! On a
le droit de dire "avec cette personne, je n'en peux plus" et passer le relais ... bien sûr c'est fonction du
fonctionnement institutionnel ... J'ai pleinement conscience de la chance que j'ai d'avoir vécu, de vivre des
expériences professionnelles qu'on ne trouve pas partout.
Commentaire
1) Bon courage pour le mémoire. 5) Il faut également travailler en équipe pluridisciplinaire : tous les intervenants
ont leur part dans cette prise en charge. Ne pas remplacer le psychologue, si un traitement médicamenteux
antidépresseur est mis en place, donner des éléments de retour sur l'efficacité de ce traitement, veillé aux effets
secondaires (émoussement affectif, somnolence). Ne jamais mettre l'entourage à l'écart, mais ne pas non plus
tout faire reposer sur ce même entourage. 6) Réponses difficiles à donner car une dépression ne fait pas l'autre
et les patients sont tous différents face à un état dépressif. L'attitude de l'ergo se fit aussi beaucoup au feeling. 7)
On travaille avant tout avec le désir du patient et donc l'activité! Qu'elle soit signifiante, significative ou autre ne
relève pas du choix du thérapeute... 9) Bon courage pour la fin! 10) Je suis désolée de vous dire cela mais votre
questionnaire est très difficile à remplir. Vous semblez partir du principe que la prise en charge de la dépression
est un objectif ergo en MPR / SSR, à mon sens cela sous-tend votre prise en charge mais c'est l'objectif des
psychologues et psychiatres. Je n'arrive donc pas à remplir toutes les questions. Cordialement. 13) Toutes les
réponses sont de l'ensemble du service. Lorsque nous parlons patient nous parlons de lui et son entourage.
Proposer autre chose que les jeux minimise la démotivation et permet au patient de participer. Sinon il y a de quoi
déprimer si vous faites un AVC le truc grave et que vous arrivez à un endroit qui vous fait jouer!!! Cela calme. 14)
Bon courage ! 16) La dépression est à prendre en compte mais pas que car dans toutes les prises en charge, les
patients passent par des phases difficiles psychologiquement. Il faut adapter sa posture et son discours. Il faut
bien faire attention à ne pas prendre le rôle de psychologue et savoir laisser le temps au patient d'avancer. 18)
Pour la question 6 : des compétences proprement dite, je ne pense pas, mais des clés comme les activités
signifiantes et l'écoute active. L'équipe est évidemment une ressource indispensable. 22) Pour répondre au mieux
à chaque patient, il faut bien les connaitre et donc discuter et agir avec les proches, équipes, médecins ... Ne pas
agir seul. 25) J'ai été surprise du soutien que peuvent s'apporter les patients entre eux. Parfois j'essaie de
prendre le patient DPAVC avec des patients que je juge "motivants". Les patients remarquent souvent les progrès
des autres et les félicitent quand les DPAVC disent ne pas s'en rendre compte. C'est au final une prise en charge
complète pluridisciplinaire et avec l'entourage complet du patient. 27) Questionnaire peu facile à remplir, il
faudrait peut-être définir ce que vous entendez par dépression post-AVC. 29) Lors d'un AVC, les dernières
recommandations sont dans le sens de prescrire en systématique un antidépresseur en traitement de fond. C'est
ce qui se passe dans mon service. Les médecins, lors des réunions interdisciplinaires, interrogent l'équipe pour
savoir s'ils doivent augmenter la dose, le laisser ou le retirer. On ne peut pas effectuer de la rééducation chez
quelqu’un qui refuse. Après l'état du patient pouvant être fluctuant, il est nécessaire de passer régulièrement
(1fois/semaine environ) pour savoir comment il va, ne serait-ce que pour entretenir un lien. Cependant chez les
personnes aphasiques, c'est encore plus compliqué, mais en tant qu'ergo, on trouve toujours un motif
d'intervention (revoir, vérifier l'installation...). On observe alors si la personne nous aide à la réinstallée, sourit,
nous prend la main... ou au contraire ne fais rien! Cela nous guide pour reprendre ou non des activités de
rééducation. 33) Je travaille en neuro gériatrie et la DPAVC est ajoutée au problème de la vieillesse et de la fin de
vie. Les dépressions sont encore plus marquées et le travail en pluridisciplinarité (notamment par des groupes
avec le psychomotricien) est vraiment très important. Il faut des espaces de parole en individuel et en groupe. Les
deux sont complémentaires. 35) Heureusement, pour les patients en DPAVC, nous ne travaillons pas seul. Nous
pouvons essayer différentes approches pour essayer de favoriser sa motivation (individuel, collectif). 37) Chaque
accompagnement est différent car chaque patient a un parcours différent et notre capacité d'adaptation fait la part
belle à notre profession. 41) Attention j'ai répondu à la question 7 parce que j'étais contraint par le questionnaire
(malgré mon non). Du coup j'ai répondu comme si j'avais la question : quelles sont les moyens les plus efficaces
pour .... D'ailleurs je ne vois pas le rapport entre est ce que les ergos ont les compétences et les moyens à mettre
en œuvre ? Dissociez-vous dépression post AVC et personnalité dépressive post AVC ? Et signes de dépression
de l'AVC droit (troubles de l'humeur pseudo dépression ?). Très intéressant en tout cas même si je trouve
certaines questions très ouvertes. 46) Pour moi, il y a notre savoir-faire mais surtout notre savoir être ... Il est
essentiel de ne pas toujours être dans le faire !
Annexe n°4 : Version original du questionnaire destiné aux patients.
Questionnaire !
Lorsque nous parlons d' "Activité", cela correspond aux exercices que vous avez pu faire lors des
séances d'ergothérapie (solitaire, cônes...) mais aussi des activités comme des mises en situation
toilette, courses, menuiserie...
Votre identité
Age
Date de votre AVC. (Ne mentionner que l'année).
Durée de ma prise en charge
Avez-vous fait une dépression durant votre prise en charge ?
OUI
NON
Si OUI, à quel stade de votre rééducation ?
Début
Par cycle au cours de ma rééducation
En fin de rééducation, au moment de retourner à domicile
Lorsque je me suis retrouvé chez moi
Autre :
Questionnaire
1. Quelles ont été vos sources de motivation ? Ce qui vous a aidé à vous en sortir, à avancer de
l'avant ?
Ma famille
Me battre pour ne pas être dépendant d'autrui
Prise en compte de mes demandes par l'équipe professionnelle
Le soutien et la compréhension des professionnels
Autre :
2. Comment estimez-vous votre motivation au tout début de votre rééducation ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Absence totale de
motivation
Très motivé
3. Comment estimez-vous votre motivation à la fin de la rééducation ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Absence totale de
motivation
Très motivé
4. Pensez-vous que vous auriez été en mesure de donner vos objectifs de rééducation et d'évaluer
votre satisfaction à réaliser vos activités ?
OUI
NON
Si OUI, à quel moment ?
Au tout début
Au cours de ma rééducation lorsque je me sentais prêt
En fin de rééducation
5. Au tout début de votre prise en charge, vous avez préféré être ?
Seul et au calme avec mon ergothérapeute
Seul mais dans la même pièce que tous les autres patients
Avec tous les patients pour faire des activités de groupe
Autre :
6. Lors des activités que vous avez faites avec l'ergothérapeute, à quel endroit ce dernier était-il placé
par rapport à vous ?
Face à vous derrière une table
A côté de vous, une table étant présente pour l'exercice
Autre :
7. Trouvez une importance quant à cette présence, posture, attitude que l'ergothérapeute adopte lors
des séances avec vous ? Si OUI, pourquoi ?
OUI
NON
8. Avez-vous choisi vos activités ?
Jamais
Rarement
Fréquemment
Toujours
9. Vous a-t-on expliqué le but de l'activité que vous deviez réaliser ?
Jamais
Rarement
Fréquemment
Toujours
Si, "jamais" ou "rarement", pensez que cela vous aurez motivé si l'ergothérapeute vous aurez donné
les explications ?
OUI
NON
Si, "fréquemment" ou "toujours", les explications vous ont-elles permis d'être davantage motivé car
vous comprenez le sens de ce qui vous été demandé ?
OUI
NON
10. Quels sont les types d'activités que les ergothérapeutes vous ont le plus proposés ?
Soins personnels (toilette, habillage ...)
Activités de la vie quotidienne (courses, transports en commun ...)
Activités de loisirs (pétanque, jardinage, dessin ...)
Nouvelles technologies (informatique, la Wii, les tablettes tactiles ...)
Autre :
11. Quels sont les types d'activités que vous auriez aimé faire ?
Soins personnels (toilette, habillage ...)
Activités de la vie quotidienne (courses, transport en commun...)
Activités de loisirs (pétanque, jardinage, dessin ...)
Nouvelles technologies (informatique, la Wii, les tablettes tactiles ...)
12. Comment avez-vous vécu les situations d'échec lors des exercices difficiles à réaliser ?
Mal, douloureux
J'étais encore moins motivé pour poursuivre ma rééducation
Je n'avais plus confiance en mon thérapeute
Cela ne m'a rien fait, pour moi on apprend de ses échecs et cela m'a motivé
Autre :
13. Vous a-t-on demandé vos attentes, vos besoins, vos habitudes de vie, votre projet et vos activités
qui avaient un sens pour vous ?
OUI
NON
Si OUI, à quel moment ?
Dès le premier entretien
Durant la prise en charge
A la fin de la prise en charge, au moment de retourner à domicile
Autre :
Si OUI, avez-vous senti que votre prise en charge a été personnalisée dans ce sens-là ?
OUI
NON
14. Quels ont été pour vous les moyens les plus motivants lors de votre rééducation ?
La relation entretenue avec mon ergothérapeute
Les activités que j'ai faites et qui avaient un sens pour moi
L'établissement des objectifs avec mon thérapeute
Autre :
Merci à tous pour votre participation !!!
Annexe n°5 : Résultats du questionnaire destiné aux patients.
Age Date de l’AVC Durée de la prise en charge
1 54 2008 et 2009 2 semaines
2 57 2010 6 mois
3 2013 4 mois
4 52 2014 15 jours
5 42 2001 28 jours
Tableau 4 : Renseignements généraux des patients retenus pour le questionnaire.
Avez-vous fait une dépression durant votre prise en charge ?
Si OUI, à quel stade de votre rééducation ?
100%
Fréquence de la dépression durant la prise en charge
OUI
NON
0
1
2
3
4
Début Par cycle au cours de ma rééducation
En fin de rééducation, au moment de retourner
chez moi
Lorsque je me suis retrouvé chez moi
Stade de la dépression
1. Quelles ont été vos sources de motivation ? Ce qui vous a aidé à vous en sortir, à avancer de
l’avant ?
2. Comment estimez-vous votre motivation au tout début de votre rééducation ? ET 3. Comment
estimez-vous votre motivation à la fin de la rééducation ?
4. Pensez-vous que vous auriez été en mesure de donner vos objectifs de rééducation et d’évaluer
votre satisfaction à réaliser vos activités ?
0
1
2
3
4
5
Ma famille Me battre pour ne pas être dépendant d'autrui
Prise en compte de mes demandes par l'équipe
professionnelle
Le soutien et la compréhension des
professionnels
Mes sources de motivation
0
2
4
6
8
10
Patient 1 Patient 2 Patient 3 Patient 4 Patient 5
Evaluation de la motivation au début et à la fin de la prise en charge
Début de la rééducation Fin de la rééducation
100%
Etablissement des objectifs et évaluation de ma satisfaction
OUI
NON
Si OUI, à quel moment ?
5. Au tout début de votre prise en charge, vous avez préféré être ?
6. Lors des activités que vous avez faites avec l’ergothérapeute, à quel endroit ce dernier était-il placé
par rapport à vous ?
0
1
2
3
4
Au tout début Au cours de ma rééducation lorsque je me sentais prêt
En fin de rééducation
Le moment pour établir mes objectifs de rééducation et évaluer ma satisfaction
0
1
2
3
4
5
Seul et au calme avec mon ergothérapeute
Seul mais dans la même pièce que tous les autres patients
Avec tous les patients pour faire des activités de groupe
Mon emplacement préféré au sein de la salle d'ergothérapie
0
1
2
3
4
Face à vous derrière une table A côté de vous, une table étant présente pour l'exercice
Fonction de l'activité
L'emplacement de l'ergothérapeute par rapport au patient
7. Trouvez-vous une importance quant à cette présence, posture, attitude que l’ergothérapeute adopte
lors des séances avec vous ?
Si OUI, pourquoi ?
2) Aide pour la compréhension la posture, la réalisation. 3) Parce qu’on est plus intime. 5) Besoin de quelqu’un de
patient.
8. Avez-vous choisi vos activités ?
9. Vous a-t-on expliqué le but de l’activité que vous deviez réaliser ?
75%
25%
La posture et l'attitude de l'ergothérapeute ont-elles une importance pour les patients ?
OUI
NON
20%
40%
20%
20%
A quelle fréquence les patients choisissent-ils leurs activités ?
Jamais Rarement Fréquemment Toujours
20%
40%
40%
A quelle fréquence les ergothérapeutes expliquent-ils aux patients le but de
l'activité réalisée ?
Jamais Rarement Fréquemment Toujours
Si « jamais » ou « rarement », pensez-vous que cela vous aurez motivé si l’ergothérapeute vous
aurez donné les explications ?
Si « fréquemment » ou « toujours », les explications vous ont-elles permis d’être davantage motivé car
vous comprenez le sens de ce qui vous été demandé ?
10. Quels sont les types d’activités que les ergothérapeutes vous ont le plus proposé ?
11. Quels sont les types d’activités que vous auriez aimé faire ?
100%
Les explications aident-elles à la motivation ?
OUI
NON
0
1
2
3
4
5
Soins personnels (toilette, habillage…)
Activités de la vie quotidienne (courses,
transports en commun…)
Activités de loisirs (pétanque, jardinage,
dessin…)
Nouvelles technologies (informatique, la Wii, les
tablettes tactiles…)
Activités proposées par les ergothérapeutes au patient
0
1
2
Soins personnels (toilette, habillage…)
Activités de la vie quotidienne (courses,
transports en commun…)
Activités de loisirs (pétanque, jardinage,
dessin…)
Nouvelles technologies (informatique, la Wii, les
tablettes tactiles…)
Quelles activités les patients aiment faire ?
12. Comment avez-vous vécu les situations d’échec lors des exercices difficiles à réaliser ?
13. Vous a-t-on demandé vos attentes, vos besoins, vos habitudes de vie, votre projet et vos activités
qui avaient un sens pour vous ?
Si OUI, à quel moment ?
0
1
2
3
4
Mal, douloureux J'étais encore moins motivé pour poursuivre
ma rééducation
Je n'avais plus confiance en mon thérapeute
Cela ne m'a rien fait, pour moi on apprend de ses
échecs et cela m'a motivé
Le ressenti des situations d'échec par les patients
80%
20%
Prise en compte des besoins et activités signifiantes du patient
OUI
NON
0
1
2
3
Dès le premier entretien Durant la prise en charge A la fin de prise en charge, au moment de retourner à domicile
A quel moment l'ergothérapeute demande au patient ses besoins et activités signifiantes ?
Si OUI, avez-vous senti que votre prise en charge a été personnalisée dans ce sens-là ?
14. Quels ont été pour vous les moyens les plus motivants lors de votre rééducation ?
100%
La prise en charge est-elle personnalisée ?
OUI
NON
0
1
2
3
4
5
La relation entretenue avec mon ergothérapeute
Les activités que j'ai faites et qui avaient un sens pour moi
L'établissement des objectifs avec mon thérapeute
Moyens les plus motivants pour les patients