Le-Courrier-dAlgérie-du-jeudi-10-mars-2016(1)

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       P   h  s  :   D   R

    Lire en page 2

    Il faut croire que la panique est telle à Rabat , que le Maroc se croit obligé de s’en prendre ausecrétaire général des Nations unies, Ban KI moon, qui vient d’achever une visite à Alger, dans lescamps de réfugiés sahraouis et à Bir Lahlou, en territoire libéré sahraoui, ou non seulement il a rappelé auMonde la tragédie oubliée du peuple sahraoui, son territoire colonisé et occupé par le Maroc au méprisdes résolutions de l’Onu et son engagement à agir avant la fin de son mandat pour débloquer une

    situation de statu quo sciemment voulue par le Maroc.

    L’INFORMATION AU QUOTIDIENQuotidien national d’information - Prix Algérie 10 DA - France 1 euro

    Jeudi 10 mars 2016 - www.lecourrier-dalgerie.com - N°3664 - 12e année

    DÉPIT ET SIGNES DE PANIQUE AU MAROC

    Le roi s’attaqueà Ban Ki-moon

    P 6

    l SALAH KHEBRI À PROPOSDE SONATRACH

    l PÉRENNISATION DES CAISSESNATIONALES DE SÉCURITÉ SOCIALE

    l ÉQUIPE NATIONALE

    Par Hafidh A. Settar

    Constat amer et implacable : le

    temps semble filer aussi vite

    qu’une poignée de sable fin et

    sec, d’entre les doigts.

    Cet ennemi de l’immense Baude-

    laire, de fait, «mange la vie» au vingt et

    unième siècle plus qu’il y a 200 ans.

    Ce n’est plus à présent les jours et les

    mois qui défilent à la vitesse Grand V,

    mais les années.

    Au grand dam de ceux qui avaient

    20 ans, il y a …20 ans.

    Au petit bonheur de ceux qui auront

    20 ans dans …20 ans. Avant de re-

    joindre le cercle des aigris par le temps.

    Ainsi va la vie ?

    On en attendrait pourtant plus à l’ère

    des supersoniques, des tgv et des fast-foods.

    Pour un smig de dolce vita, chaque

    être sa fortune.

    Mais ce « parfumé aux fleurs du

    mal » du 19 e siècle l’avait dit : le temps

    mange la vie et depuis, semble-t-il, son

    appétit a grossi !

    H. A. S.

    LIK YA CH'RIK ! 

    Le temps !

    P 3

    «Halte à la manipulationde la religion»

    DJERAD ABDELAZIZ PRÉVIENT SUR LA MENACE TERRORISTE

    «Des électionstransparentessont le garant

    d’un changementpacifique dusystème …»

    SOFIANE DJILLALI, PRÉSIDENTDE JIL JADID, AU «COURRIER

    D’ALGÉRIE»

    Pas d’empruntsobligatairesà l’international

    L’expériencemaghrébineà la rescousse

    Benzia et Hanni, lesseules nouveautésde Gourcuff 

    P 3

    P 5

    P 11

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     Jeudi 10 mars 2016  A CTUALITÉ2

    DÉPIT ET SIGNES DE PANIQUE AU MAROC

    Le Roi s’attaque à Ban Ki-moonIl faut croire que la panique 

    est telle à Rabat , que le Maroc se croit obligé de 

    s’en prendre au secrétaire général des Nations unies,Ban KI moon, qui vient 

    d’achever une visite à Alger,dans les camps de réfugiés

    sahraouis et à Bir Lahlou, enterritoire libéré sahraoui, ounon seulement il a rappelé 

    au Monde la tragédie oubliée du peuple sahraoui,

    son territoire colonisé et occupé par le Maroc aumépris des résolutions de 

    l’Onu et son engagement àagir avant la fin de son

    mandat pour débloquer une situation de statu quo 

    sciemment voulue par le Maroc.

    La réaction du Maroc estd’autant plus ridiculequ’il fait un mauvais

    procès à Ban Ki-moon,inflexible et surtout incorrup-tible que le Maroc n’a pu endépit des pressions de ses amiset son lobby aux Nations unies

     –Et notamment la missiondiplomatique d’un paysmembre du Conseil deSécurité devenue au yeux detous l’appendice de la missionmarocaine –détourner le SGde l’Onu de son but.

    Le Maroc n’a pu corrompreM Ban comme il l’a fait avecl’un de ses prédécesseurs àqui il avait offert entre autresun somptueux appartement àMadrid où ces hauts fonction-naires onusiens achetés parl’ambassadeur de sa majesté àGeneve puis à New York .Alors il recours à l’insulte et àl’invective à l’encontre d’unSG intègre qu’il a refusé derecevoir au prétexte d’un Roiabsent, alors qu’il inaugure àtour de bras des réalisations.Mais qu’est-ce qui fait réagirfurieusement le Maroc dont ladémarche se confond avecson allié israélien, le défi per-pétuel de l’Onu et des institu-tions internationales ou lacertitude d’être protégé par

    ses Parrains ?Ainsi Rabat croit-il pouvoir

    s’appuyer sur l’utilisation àjuste titre du mot «occupation»par le secrétaire général del’Onu pour réagir commeune bête. Selon un communi-qué d’une rare virulencecontre Ban Ki-moon suite àses déclarations sur la ques-tion sahraouie, le Makhzen sedit «stupéfait» par ce qu’il qua-lifie de «dérapages verbaux». Ilfaut croire que le Palais royalqui gère exclusivement le dos-sier du Sahara occidental, semontre ébranlé et constatequ’il ne lui sert à rien de conti-nuer dans le défi permanent etl’aveuglement . D’autant que

    Rabat, oublie qu’aucun paysne lui reconnaît une quel-conque souveraineté sur unterritoire non autonome dontle peuple doit s’autodétermi-ner. Est la visite historique etsans précédent de Ban Ki-moon dans les territoires sah-raouis libérés de M Ban qui asecoué le Makhzen, parce que

    le SG a pris date et que son

    successeur sera forcémentobligé d’en tenir compte. Sansparler du rapport attendu deM Ban, qui risque d’être trèssévère pour un régime qui secroit tout permis ?

    La réaction du Maroc etses gros mensonges commeses « résolutions « de l’Onuinventées de toute pièce quiparlent de la « marocanité duSahara » est le signe patent d’échecs successifs et répétésd’une diplomatie aux aboisqui se fonde sur la corruption,l’achat des consciences et le

    mensonge . Tout comme les

    peuples qui se sont libérés dujoug colonial, le peuple sah-raoui est plus que jamaisdéterminé à conquérir sonindépendance, malgré toutesles tentatives perfides du régi-me monarchique de Rabat deretarder le règlement de ceproblème par les voies légales.Pour camoufler cet énièmeflop de la diplomatie marocai-ne, le Makhzen accuse lesecrétaire général des Nationsunies de «complaisance injus-tifiée» et dénonce des «proposinappropriés politiquement» et

    «inédits dans les annales de ses

    prédécesseurs», voire«contraires aux résolutions duConseil de sécurité» (sic). Parces gesticulations, Rabatcherche à culpabiliser Ban Ki-moon, dont les «propos outra-geux blessent les sentimentsde l'ensemble du peuple maro-cain», est-il souligné dans lecommuniqué du Makhzen,repris par l’agence de presseofficielle du Palais et par unsite algérien de plus en pluscomplaisant vis-à-vis duMaroc. Faute d’arguments, leMaroc tente de retourner la

    situation et surtout de cacherla vérité à son peuple matra-quée par les médias du Roi . Ilprétend que Ban Ki-moon«s’est départi de sa neutralité,de son objectivité et de sonimpartialité» et s’en prend anotre pays accusé d’avoir«manipulé» et «instrumentali-sé» le secrétaire général del’Onu. En déclarant que laMinurso «est prête pour orga-niser le référendum d’autodé-termination si les deux partiessont d’accord», et que «devraies négociations n'ont pasencore commencé», Ban Ki-moon a piégé Rabat. Dès lors,la fiction de l'autonomie d’uneinvention néocoloniale,comme «seule solution cré-dible et réaliste» comme seplaît à le répéter le quaid’Orsay n’a aucune consistan-ce et ne peut tromper person-

    ne. Le Maroc ne trouve plus àses côtés qu’une monarchiedéclinante et archaïque pourle soutenir et promettre desinvestissements qui ne seferont pas comme le milliardspromis et jamais versés. Ouencore un écrivain mensualisépar le Makhzen qui ne rate pasune occasion pour voler à sonsecours et qui croit pouvoirdonner des leçons à Ban KImoon, à qui ne ne peut dicterla conduite .

     M. Bendib

    NOUVEAU REVERS POUR LA PROPAGANDE MAROCAINE

    L’UE réaffirme le droit des Sahraouisà l’autodéterminationL

    a Haute représentante de l’Unioneuropéenne (UE) aux Affaires étran-gères et la politique de sécurité,

    Federica Mogherini, a réaffirmé, a nou-veau, le droit du peuple sahraoui à disposerde on destin, soulignant que le Sahara occi-dental est un territoire non autonome éli-gible à l’autodétermination.

    "Le Sahara occidental est un territoirenon-autonome . Les principes fondamen-taux applicables aux territoires non-auto-nomes sont fixés par l'article 73 de laCharte des Nations unies" qui accorde àces territoires un droit inaliénable à l’auto-détermination, a écrit la Chef de la diplo-

    matie de l’UE dans sa réponse à l’eurodé-puté Miguel Viegas, qui s’inquiétait desconséquences de l’annulation de l’accordagricole UE-Maroc."L'UE soutient pleine-ment les efforts du Secrétaire général desNations unies pour parvenir à une solutionpolitique juste, durable et mutuellementacceptable qui permette l'autodétermina-tion du peuple du Sahara occidental dansle cadre d'arrangements conformes auxbuts et principes de la Charte de l'ONU", ainsisté Mogherini dans sa réponse.De soncôté, le Commissaire européen àl’Agriculture et au Développement rural,Phil Hogan, a affirmé que l’appel introduitpar le Conseil des Affaires étrangères del’UE, suite à l’annulation de l’accord agri-cole le 10 décembre dernier par la Cour de

     Justice de l’Union européenne est "nonsuspensif".Autrement dit, les produits ori-ginaires du Sahara occidental commerciali-sés auparavant sous le label frauduleux de"Made in Morocco" ne peuvent plus entrersur le marché de l’UE en vertu de la déci-sion du Tribunal européen.M. Hogan quirépondait à l’eurodéputé SalvatoreDomenico Pogliese au nom de laCommission européenne, a assuré, enoutre, que "l'UE travaille en vue d'uneéventuelle régularisation de l’accord annu-

    lé, conformément aux exigences fixées parle Tribunal de l'UE", confirmant des infor-mations faisant état, dès le début de l’an-née, de la volonté de l’UE de réviser l’ac-cord agricole controversé conclu avec leMaroc.En effet, l’UE envisage de présenterune nouvelle version dudit accord enconformité avec le droit international quisouligne la nécessité qu'il y ait consultationet accord du peuple sahraoui pour touteactivité concernant l’exploitation de sesressources naturelles.La Commission euro-péenne qui a décidé de faire appel de ladécision de la Cour de justice (CJUE) quia annulé le 10 décembre dernier l’accord

    agricole UE-Maroc signé en 2012, est per-suadée qu’elle n’obtiendra pas gain decause, avait avancé le journal Al Qods AlArabi, citant des sources "bien infor-mées".L’accord agricole conclu en 2012entre le Maroc et l’UE a été, en effet, annu-lé par une décision de la Cour de justiceeuropéenne suite à une plainte déposée parle Front Polisario au motif que l’accords’appliquait au Sahara occidentaloccupé.La CJUE a relevé dans son juge-ment rendu le 10 décembre dernier que leConseil de l'UE a également manqué à sonobligation de vérifier si l'exploitation desrichesses naturelles du Sahara occidental sefait ou non au profit de la population de ceterritoire.Par ailleurs, le représentant duFront Polisario à Londres, MohamedLimam Mohamed Ali, a indiqué que lepeuple sahraoui attendait la concrétisationdes promesses faites par le Secrétaire géné-ral des Nations unies, Ban Ki-moon, lorsde sa visite dans les territoires sahraouislibérés et dans les camps de réfugiés sah-raouis."Il y a motif à optimisme", a soutenule responsable sahraoui, dont l'impressionest confortée par le silence "douteux"observé par les autorités marocaines depuisle début de la visite du SG de l'ONU qui l'amené successivement en Espagne, en

    Mauritanie, dans les camps de réfugiés sah-raouis, dans les territoires sahraouis libéréspuis en Algérie.M. Ban Ki-moon a été sen-sible aux souffrances du peuple sahraoui, aprécisé M. Limam qui a souhaité que cessentiments se répercutent dans le rapportque le premier responsable de l'ONU sou-mettra, en avril prochain, au Conseil desécurité. Il a également exprimé le vœuque le Conseil de sécurité "tienne comptedu rapport de M. Ban Ki-moon dans larésolution qu'il envisage d'adopter durantle même mois pour "ouvrir une nouvelleperspective aux Sahraouis qui favorise lerèglement de ce conflit qui n'a que trop

    duré". Durant sa visite, le SG de l'ONU aappelé la communauté internationale à"augmenter les aides destinées aux réfugiéssahraouis", soulignant que la conférenceinternationale des donateurs, prévue le 1ermai prochain à Genève, "sera l'occasion derevendiquer davantage d'aides pour lepeuple sahraoui". Il a aussi indiqué que savisite s'inscrivait dans le cadre d'unedémarche visant à relancer les négociationspour un règlement du conflit au Saharaoccidental, garantissant au peuple sahraouison droit à l'autodétermination, en souli-gnant que "les Sahraouis ont le droit à ladignité et à la protection de leurs droitsfondamentaux, notamment le droit à l'au-todétermination".

    Le représentant du Front Polisario àLondres a qualifié la visite, première dugenre, du SG de l'ONU dans les territoireslibérés d'"historique", même si, a-t-il dit,elle n'a pas englobé la partie du Saharaoccidental occupée par le Maroc en raisonde l'entêtement de cette partie et de l'ab-sence de toute volonté politique de sa partpour parvenir à une solution juste et démo-cratique garantissant au peuple sahraouison droit inaliénable à l'autodéterminationet à l'indépendance. "

     M.B.

       P   h  :   D   R

     Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies

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    3 Jeudi 10 mars 2016 A CTUALITÉ

    DJERAD ABDELAZIZ PRÉVIENT SUR LA MENACE TERRORISTE

    «Halte à la manipulation de la religion»Le professeur Abdelaziz Djerad,

    spécialiste desrelationsinternationales,intervient, hier, sur les ondes de laRadio nationale de la Chaîne III, et revient sur les récentsattentats terroristesperpétrés en Tunisie,pour décortiquer le phénomène 

    dévastateur qui atendance à dévaler sur toute la région,n’excluant pas une menace sur l’Algérie.

    Dans la matinée de lundidernier, un groupe ter-roriste a mené troisattaques simultanées contredes postes de la Garde natio-nale de la police tunisienne etune caserne militaire, à BenGuerdane, au sud-est de laTunisie, près de la frontièrelibyenne. Le premier bilan de

    l’agression fait état de 28 ter-roristes abattus, la mort d’unedizaine d’éléments issus dedivers services de sécurité et laperte de sept civils. Mercredi,un nouveau bilan portant lenombre des hommes arméséliminés à 42 a été rendupublic par les autorités tuni-siennes. Cette nouvelle montéefulgurante des terroristes deDaech invite davantage àtoutes les interrogations,conjuguées aux inquiétudessuscitées par la horde meur-trière dans la région, du faitdes graves bouleversementsqui y prévalent. Pour Abde-laziz Djerad, le dernier attentatcommis en Tunisie n’est pas un

    fait dissociable du redéploie-ment de l’organisation sinistre-ment célèbre, «Daech», dans larégion du Maghreb, duProche-Orient et du Sahelnotamment. Un état de fait quidoit son origine à la décompo-sition de l’État libyen ayantsuivi le mouvement de déstabi-lisation de ce pays depuisl’éclatement en 2011 de ce quiest prétendument appelé «prin-temps arabe». La Tunisie quipartage ses frontières avec laLibye paye, en quelque sorte,les conséquences d’une guerrequi ne dit pas son nom. Il vasans dire que le foisonnementdes armes appartenant à l’ar-mée de l’ex-leader et Guidelibyen, Mouammar Kadhafi,tué après avoir été capturévivant, est l’autre facteur qui afait que l’hydre terroriste a prisde l’ampleur dans la région etcontinue de semer sa terreur,sous les yeux de l’opinioninternationale qui assisteimpuissante à ce phénomèneimprévisible, dont la capacité

    de nuisance pourrait frappern’importe quel point duGlobe, à tout moment et avecn’importe quel moyen. Ça ne

    s’arrête pas là, puisque Djeradprévient que cette situation quidure déjà depuis longtemps nefera que s’accentuer davantageet la menace de toucher l’Algé-rie est une thèse plausible.Ceci, est d’autant plus prévi-sible dès lors que cette organi-sation terroriste entend impo-ser sa propre loi par la force,en semant la terreur parmi lapopulation dans le monde. Etau-delà, elle prétend pouvoirmettre en place un «califat» ouÉtat islamique pour infligerson règne.

    Qu’en est-il de la stratégie àmettre en œuvre pour faire faceà cette menace? Pour l’ex-secrétaire général au ministèredes Affaires étrangères, il n’ypas que la solution armée pourcontrer les groupes terroristeset il soutient qu’au-delà derépondre par des interventionsmusclées, comme l’ont fait lesautorités tunisiennes, qui, faut-il le souligner, ont réussi àdéjouer un attentant qui auraitpu mettre en péril plusieursvictimes, d’autres moyens àprivilégier sont en mesure d’ar-rêter l’avancée inquiétante deDaech dans la région, notam-ment l’Algérie. En plus de lanécessité de déployer les forcesde sécurité tout au long de lafrontière tunisienne, commeimpératif à la préservation desvies humaines, il faudra inten-sifier les efforts diplomatiques

    pour trouver une solution glo-bale au phénomène, a recom-mandé le professeur en parlantdes moyens à prendre sur leplan externe. à ce titre, il faut

    mettre l’accent sur «l’actiondiplomatique» qu’il faudramener a soutenu Djerad, par lasensibilisation des pays de la

    région (Maghreb, Sahel), lesÉtats de l’Union Européennequi partagent le bassin médi-terranéen ainsi que les paysafricains, en vue d’intensifierles efforts à même de répondrede manière efficace au terro-risme. Quant au volet interne,l’ex-directeur de l’ENA (Écolenationale d’administration),soutient qu’il y’a lieu tout ausside se focaliser sur la sensibilisa-tion de la population nationaleen général, et des composantesde la société civile en particu-lier, sur la menace «réelle» qui ypèse sur le pays. Il ne s’agit pas«d’alarmer, mais d’alerter l’opi-nion publique sur le menacequi tourne autour des fron-tières», afin de prendreconscience de cette même réa-lité. Il est bon de rappeler quela stratégie mise en œuvre parl’Algérie dans la lutte contre leterrorisme se focalise sur la«déradicalisation», commemoyen préventif de réponseglobale au phénomène de l’ex-trémisme violent et du terroris-me.

    Ainsi, conscientiser lesesprits des citoyens et des par-tis politiques qui doivents’«intéresser un peu plus» à laproblématique du terrorismepeut constituer une sorte deveille face à ce phénomène.Aussi, a soutenu le professeur,il faudra recadrer en quelquesorte le discours religieux, et

    d’amener les oulémas notam-ment, à s’exprimer davantagesur le sujet dans les mosquéespar l’émission de prêches desti-nés à clarifier et à attirer l’at-

    tention des citoyens sur lesdangers que constitue le«risque de manipulation de lareligion», a prévenu Djerad. À

    comprendre, qu’à l’intérieurdu pays il existe toujours unesorte de «cellules dormantes»qui véhiculent un discours reli-gieux extrémiste et font l’apo-logie du terrorisme. D’où lerisque de voir réapparaitre denouveaux groupuscules «jus-qu'au-boutistes» n’est pas àécarter, a laissé entendre l’invi-té de l’émission de la ChaîneIII.

    CORRÉLATION ENTRETERRORISME ET CRISE

    PÉTROLIÈRELa cartographie géopoli-

    tique de la mouvance terroris-te, dite «État Islamique»,s’étend sur plusieurs régions,partant du Machrek jusqu’auSahel. C’est ce qui explique lamontée des actes terroristesdans la région, dont la dernièreattaque en date est enregistréeen Tunisie. Devant cette mena-ce, il y’a une «prise deconscience internationale surce phénomène», a noté Djerad.Et pour cause, il a expliqué queles puissances occidentales quiont «directement ou indirecte-ment» été à l’origine de la créa-tion de Daech dans la région,depuis notamment l’effrite-ment des pays, comme l’Irak, laSyrie, la Libye…, «ont laisséfaire» au lieu de prendre leurresponsabilité, a indiqué l’ora-teur. Donc, le débordementdes groupes terroristes dans la

    région du Moyen-Orient et lerisque d’atteindre les pays duSahel, tel que le Niger n’estplus à écarter selon l’ex-SG duMAE. Et à lui d’expliquer que

    la stratégie d’expansion dugroupe terroriste réside dans larécupération des territoires parl’établissement de jonctions. Le

    prochain objectif de Daech,donc, reste la conquête duSahel, «ventre mou» del’Afrique, entrevoit dans sonanalyse Djerad, qui a préciséque la situation de chaos préva-lant dans ces pays constitue la«faille» à l’amplification terro-riste. Gouvernance qui laisse àdésirer, foisonnement de toutesorte de trafics et de banditis-me, sont pour lui des facteursde fébrilité qui laissent place àl’invasion de Daech. S’agissantde la lutte contre le phénomè-ne, Djerad a rappelé la positionde la diplomatie algérienne quiprône une solution pacifique etglobale, devant passer d’abordpar le règlement du conflitlibyen initialement. Même si,apprend le professeur, l’Algérien’a pas toutes les cartes entreles mains, du fait de la mainmi-se de l’Occident sur ce pays,d’où la nécessité de mener un«effort diplomatique et poli-tique» entre tous les acteursimpliqués, a-t-il fait savoir.D’autre part, le spécialiste desrelations internationales a esti-mé qu’il y’a quelque part unecorrélation entre tous ces bou-leversements et la conjoncturede crise économique liée auflottement des cours pétroliers,d’où l’enjeu économique. «Ily’a une sorte de course entreles trois États impériaux du 21esiècle qui sont les USA, la Rus-sie et la Chine», a-t-il analysé.

    Un état de fait qui donne lieu àune nouvelle carte géopolitiquequi se profile à l’horizon.

    Farid Guellil 

    SALAH KHEBRI A PROPOS DE SONATRACH

    Pas d’emprunts obligatairesà l’international

    Le ministre de l’Energie, M. SalahKhebri a démenti l’information,relayée par les médias, relative à unrecours à un emprunt obligataire auprèsdes pays et instituions étrangers, tout enrappelant les propos similaires du

    ministre des Finances. Il n’a pas exclu, parcontre, le recours à ce type de financementau niveau du marché financier national.Intervenant hier, lors de l’inauguration dela 6ème conférence nord africaine dupétrole et du gaz, M. Khebri a déclaré que"la situation de Sonatrach n’est pas alar-mante puisqu’elle dispose encore de suffi-samment de ressources financières".Mieux encore, "elle engagera des investis-sements à hauteur de 73,5 milliards dedollars, durant les cinq prochaines annéespour booster non seulement l’explorationmais aussi l’exploitation des sites pétro-liers et gaziers faiblement exploitésjusque-là". Abordant la question des der-niers rebondissements du prix du pétrole,atteignant les 40 dollars depuis plus de 3mois, le membre du gouvernement a sou-tenu que l’Algérie "adhère totalement à la

    décision du gel de la surproduction pétro-lière issue de l’accord tenu entre l’ArabieSaoudite et la Russie," qualifiant cela"d’étape très importante dans le processusde stabilisation du marché". Il a fait savoirqu’une prochaine réunion regroupant lespays producteurs du pétrole membres etnon membres de l’OPEP devra avoir lieudans vers la fin du mois en cours, en vued’adopter une position consensuelle ser-

    vant les intérêts des tous les pays produc-teurs. Selon lui, "l’Algérie y défendra leprincipe de réduction de la production".Interpellé au sujet des énergies renouve-lables, M. Khebri a réitéré l’engagementde son secteur dans ce sens, en rappelant

    qu’un programme est déjà lancé pour laproduction de 22 000 méga watts d’élec-tricité (solaire, éolienne…). Il a précisé,toutefois, que l’Etat se limitera à son rôlede régulateur, en garantissant des prix à laportée des consommateurs et il ne feraaucun investissement dans ce domaine.Mais il s’engage à acheter toute l’énergieproduite. Se sont les entreprises publiqueset privées, algériennes et étrangères qui enassureront la production, en suivant lesprocédures des appels d’offres.

    Par ailleurs, lors de son passage par lesstands, le premier responsable du secteurde l’énergie a insisté en direction desexposants sur l’obligation de produire aumaximum en Algérie. Il s’est demandécomment, après plus de 50 ans d’indépen-dance, on continue à importer des maté-riels qu’on peut fabriquer localement,

    notamment dans la conjoncture difficileque traverse le pays. Pour rappel, cet évè-nement international compte un richeprogramme de conférences animées pardes experts et anciens hauts responsablesalgériens et étrangers. Une grande exposi-tion y est également organisée. Elle a ras-semblé pas moins de 600 exposants spé-cialisés dans l’industrie, les métiers, ainsique les équipements pétroliers et gaziers,

    représentant au total 28 pays. Il dure jus-qu’au 11 du mois en cours.

    DES MOTEURS ÉLECTRIQUESBRÉSILIENS PRODUITS EN

    ALGÉRIE

    L’entreprise privée algérienne GIME-LEC et la société brésilienne WEG (repré-sentée dans plusieurs pays) ont signé uncontrat de partenariat pour la créationd’une société mixte de droit algérien, pourproduire des moteurs électriques en Algé-rie. A la lumière de ce partenariat - selonla règle 51/49 - la partie fera un investisse-ment de 7 à 10 millions d’euros. M. Azze-dine Bouredoucene, représentant com-mercial/export de la filiale WEG France,l’usine est implantée à Relizane où uneassiette foncière de 10 000m² lui a étéréservée et son inauguration officielle auralieu au mois de mai prochain. Cette usineproduira entre 20 000 et 30 000 moteursélectriques de basse tension et 10 000autres de haute tension par année. Leséquipements, notamment les machines deproduction, sont de fabrication allemande,

    a-t-il précisé.Selon ce même responsable,le partenariat entre les deux sociétés, nedate pas d’aujourd’hui, puisque desactions et des échanges de ce genre ontlieu depuis 2006. Il s’agit là de la 40èmeusine créée à l’échelle internationale, parWEG, qui produit environ 30% desmoteurs électriques dans le monde, a-t-ilajouté.

    Lyes Azizi 

  • 8/19/2019 Le-Courrier-dAlgérie-du-jeudi-10-mars-2016(1)

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    4  Jeudi 10 mars 2016   A CTUALITÉ

    LE PREMIER MINISTRE L’A AFFIRMÉ DEPUIS ANNABA :

    «La Constitution amendée pose les jalonsd’un renouveau institutionnel

    et démocratique de l’Algérie»D’inspection et de travail par 

    excellence, par conséquent, à

    caractère essentiellement économique et 

    social, la visite qu’il a effectuée hier dansla wilaya d’Annaba

    n’a pas empêché le Premier ministre de faire une incursiondans le domaine 

    politique. Et ce, pour revenir sur laConstitution

    amendée, adoptée le 7 février dernier.

    Et il a souligné les apportspositifs : Elle pose, a-t-il,en effet, déclaré, « d’une

    manière définitive les jalonsd’un renouveau institutionnel »

    de l’Algérie, « consacre, toutaussi définitivement et d’unemanière irréversible le caractèrerépublicain de l’Etat algérien, laséparation des pouvoirs et lesprincipes démocratiques, etconsolide l’unité et l’identiténationales ». Toutes « des avan-cées» qui, a-t-il expliqué, « fontpartie de la deuxième généra-tion des réformes » ; lesquelles,a-t-il poursuivi, « vont per-mettre au pays de réaliser undes objectifs contenus dans laDéclaration du 1er Novembre »; à savoir, « l’instauration de laRépublique démocratique etsociale ». Cette « incursion »dans le domaine politique aservi à Abdelmalek Sellal de

    tremplin pour rappeler auxAlgériens « les difficultés de laconjoncture actuelle qui, a-t-ildéclaré, n’autorise aucuneerreur ni aucune faute ». Et,partant, les exhorter « à mettreau-dessus de tout, les intérêtssuprêmes du pays ». Des inté-rêts suprêmes qu’il lie subtile-ment, mais non moins claire-ment, à la nécessité qu’ont lesAlgériens de réhabiliter lanotion de travail : « Nousn’avons d’autre choix, a-t-ildéclaré, que de travailler dure-ment, efficacement et rapide-ment pour garantir le décollageéconomique de notre pays ».Comme pour souligner l’im-portance de ce choix, Abdelma-lek Sellal n’a pas manquéd’ajouter que « l’heure (était) àla création de richesses et d’em-plois ». C’est, à l’évidence, danscette optique générale « dedécollage économique du pays», que s’inscrit sa visite précitéedans la wilaya d’Annaba.Comme le laisse penser le pro-gramme de celle-ci. Le Premier

    ministre a, en effet, inspecté,inauguré et lancé « plusieursréalisations socioé-conomiques» relevant des secteurs « desTransports, de l’Habitat, del’Industrie, du Tourisme, del’Agriculture et de la Santé ».Du fait de la valeur symboliquede fleuron de l’industrie natio-nale que possède le complexesidérurgique d’El Hadjar, c’estla visite que le Premier ministre

    y a effectué et qui a retenu leplus l’attention. Surtout quecelle-ci avait pour but le suivi «de l’état d’avancement du pro-jet de sa réhabilitation » décidéaprès « sa réappropriation, l’an-née dernière, par l’Etat ». Uneréhabilitation qui portera « surla modernisation de ses installa-

    tions », pour laquelle les pou-voirs publics ont dégagé uneenveloppe « d’un million dedollars » ; dont, selon les expli-cations qui ont été données surplace au Premier ministre, «355 millions de dollars serontconsacrés au financementd’opérations liées à l’exploita-tion et à l’assainissement de lasituation du complexe, 720 mil-lions (de dollars) à la réhabilita-

    tion de la chaîne de production» ; une réhabilitation qui se fera,entre autres, « par l’acquisitionde nouveaux équipementsmodernes ». Des opérations quivisent à atteindre, dès l’annéeprochaine, une production de1,2 million de tonnes d’acier.Qui restera, néanmoins, loin

    des capacités installées – de 2millions de tonnes par an - ducomplexe. Des capacités que sadirection se propose d’atteindreprogressivement. Ce qui per-mettra à terme de recruterdavantage d’employés dont lenombre actuellement est de 4500 travailleurs ; après avoirété, dans les années 80, dequelque 18 000 travailleurs.L’importance de la réhabilita-

    tion d’El Hadjar réside égale-ment dans les effets qu’elle aurasur le secteur minier situé enamont. Il est, en effet, attendude cette réhabilitation qu’ellebooste la production dans lesmines de l’Ouenza et de Bou-khadra d’où provient le mineraiutilisé dans le complexe d’El

    Hadjar. Durant sa visite dans lawilaya, Abdelmalek Sellal a éga-lement procédé à l’inaugurationde deux réalisations relevant dusecteur des Transports : la nou-velle aérogare de l’aéroportinternational Rabah Bitat et lanouvelle gare routière d’ElBouni ; deux infrastructures quine manqueront de faciliter ledéplacement de et vers l’an-tique Hippone. Et, partant, delui assurer une attractivité plusgrande sur le plan économique.Notamment sur celui touris-tique ; un domaine où la wilayad’Annaba et son chef-lieu pos-sèdent des atouts indéniables. A

    l’instar, d’ailleurs, de celui agri-cole. C’est, à l’évidence, pourinciter à une exploitation plusgrande de cet atout (agricole)que s’est inscrite la visite duPremier ministre à une exploi-tation privée. Où son proprié-taire est, selon toutes les don-nées, est en train de réaliser devéritables prouesses. Qui ontincité son hôte officiel à l’en-courager à s’engager dans lecréneau de l’exportation ; uncréneau qui entre, a déclaréAbdelmalek Sellal, « dans l’ob-jectif incontournable des pou-voirs publics d’aller rapidementvers une économie diversifiée,indépendante des hydrocar-bures ». Le secteur de l’Habitat

    n’a pas été oublié durant ledéplacement du Premierministre à Annaba : Une cité,réalisée dans le cadre du pro-gramme AADL et comprenant508 logements a été, en effet,inaugurée dans la commune deBerrahal.

     Mourad Bendris

    LEVÉE DES RÉSERVES À LA CEDAW

    Menasra dénonce une atteinte aux valeursde l'Islam

    Au lendemain de l’annonce du prési-dent de la République, AbdelazizBouteflika quant à la reconsidéra-

    tion des réserves émises par l'Algérie surcertains articles de la Convention interna-tionale de lutte contre toutes formes dediscrimination à l'égard des femmes(CEDAW), les partis islamistes, commen-cent d’ores et déjà, à s’opposer à l’initiativeestimant que la Convention contredit lesmœurs de la société algérienne. Ainsi, pourle Front du changement (FC), dont sonprésident Abdelmadjid Menasra s’expri-mait, hier, lors d’une conférence sous lethème : «La femme entre les acquis juri-diques et l’enjeu électoral », l’annonce duprésident de la République «ne nous faitpas peur » ! Et pour cause, « les pouvoirspublics ont beau essayer de réformer lalégislation en vigueur, nul ne peut faireobliger la femme algérienne à abandonnerses appartenances religieuses ». Affirmantque le changement dans la société algérien-

    ne doit se faire en respectant les règles isla-miques, le président du FC a insinué quela Convention internationale de luttecontre toutes formes de discrimination àl'égard des femmes (CEDAW) ne peut êtreappliquée telle qu’elle est en Algérie. End’autres termes, pour Menasra, laCEDAW constitue une atteinte flagrante àla souveraineté nationale et aux valeurs del'Islam. « Nous sommes pour l'égalité et les

    pleins droits entre les hommes et lesfemmes. Mais, nous avons des réserves surcertains points inscrits dans cette conven-

    tion, qui vont à l'encontre des dispositionsdu chapitre premier de la Constitution», a-t-il soutenu. Menasra explique que lafemme algérienne n’a jamais fait de cettequestion une revendication sauf, bienentendu, «une petite minorité qui aime voirles choses de cette manière». Plus explicite,le président du Front du changement affir-me en pragmatique que la femme n’ajamais exprimé la volonté de lever lesréserves à la CEDAW. Pis encore, il a indi-qué que la CEDAW est «un crime contre lepeuple». Pas moins que ça, sa ratification, a-t-il ajouté, est une atteinte à la dignité de lafemme algérienne, à l'histoire du pays, à saculture et à sa religion.

    Pour lui, les revendications de la femmese limitent aux « soins, éducation de sesenfants, enseignement, logement ». Soit, lesvrais problèmes quotidiens de la vie.

    Menasra va plus loin en affirmant que laviolence contre la femme en Algérie n’estpas au stade d’un fléau. Rappelant que lesstatistiques officielles évoquent « que 9.000cas de violence », il ira jusqu’à marginaliserle chiffre en affirmant qu’il n’y a guère lieude s’inquiéter. « Ce ne sont que 9.000 cas,pourquoi en faire toute une histoire ? Ilsessayent de détourner l’attention des vraisproblèmes de la société », affirme l’islamis-

    te, qui estime que les défenseurs des droitsde la femme, qui parlent souvent de violen-ce sont en train de dessiner la famille algé-

    rienne comme étant « un ring de combat ».« Ils tentent de dramatiser la situation »,

    signalera-t-il, tout en essayant de se focali-ser sur les autres problèmes dont souffre lafemme algérienne. Pour lui, « on parle sou-vent de violence physique, mais on oublied’évoquer les violences d’ordre écono-mique et politique ». Arguant ses propos,Abdelmadjid Menasra affirme qu’il faudraitmettre fin à la corruption, au business poli-tique et à la médiocrité ambiante et assurerdes élections transparentes afin «d’aguicher» les Algériennes et leur ouvrir les portes dupouvoir. «La participation de la femme doitêtre effective, moderne et conséquente»,affirmera-t-il en étant dans le costume dudéfenseur des droits de la femme. Aussi, il aestimé que « les priorités du gouvernementne sont pas sur la même longueur d’ondeque les priorités de la femme algérienne ».

    Limitant toujours le combat de la femme àsa vie de famille, le président du FC aappelé à ne pas exagérer dans la questiondes quotas au Parlement et aux partis poli-tiques. Une fois de plus, Menasra souligneque la femme algérienne est plus soucieusede former ses enfants que de s’orienter versla vie politique. En effet, celle-ci est de plusen plus « apologue ».

    Lamia Boufassa

       P   h  :   D   R

     Abdelmalek Sellal, Premier ministre

  • 8/19/2019 Le-Courrier-dAlgérie-du-jeudi-10-mars-2016(1)

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    5 Jeudi 10 mars 2016-- A CTUALITÉ

    PÉRENNISATION DES CAISSES NATIONALES DE SÉCURITÉ SOCIALE

    L’expérience maghrébine à la rescousseApparemment, les

    Caisses nationales de sécurité sociale (Cnas,

    Casnos, Cnr Cacobath) en Algérie craignent pour leur pérennité en dépit 

    d’une nette augmentation dans les

    recouvrements descotisations à la faveur des dispositions de la

    Loi de financescomplémentaire 2015 

    (LFC-2015).

    N

    e se suffisant pas, selontoute vraisemblance,

    des mesures initiées àce jour, elles sollicitent l’expé-rience maghrébine en vue deconfronter leurs approches enla matière, mais surtout pour entirer profit, principalement desavantages induits des nouveauxmécanismes respectifs à chacundes pays de l’Afrique du Nord,qui ont réussi, il y a de celadeux ans, un réseautage au seinde l’Association internationalede la Sécurité sociale (AISS).

    C’est dans ce contexte quenaquit l’idée d’organiser unséminaire technique sur « ledéveloppement des méca-nismes de recouvrement descotisations pour la pérennisa-tion des systèmes de sécurité »,programmé les 09 et 10 marsau Foyer familial de Ben-Aknoun. L’AISS de l’Afriquedu Nord est, logiquement, par-tie prenante à son organisation,sachant que le bureau de liaisonde cette partie du Continent estbasé en Algérie, pour une duréede 3 ans à compter de 2014, etdont notre pays assure la liaisondans le cadre de l’alternance.

    Premier à intervenir, ledirecteur général de la CasnosAlgérie, Acheuk-Youcef Chaw-ki. Dans sa communicationintitulée « réformes et mesuresengagées par les pays de larégion pour l’amélioration durecouvrement des cotisationsde sécurité sociale », l’interve-nant se veut rassurant en cette

    conjoncture plutôt favorableaux grincements des dents : « lacrise économique n’affecterapas la pérennité de la Caisse,puisque celle-ci survit aux coti-sations de ses affiliés », tient-il àindiquer. D’autant plus que lebond, vérifiable en chiffres,plaide pour cet optimismedévoilé. Le nombre des affiliésactifs a augmenté de 9% durantles années 2013-2014, commeen témoignent les statistiques :1 287 436 contre 1 399 322 ;même topo pour les cotisants,passant de 585 231 à 633 694cotisants pour la même pério-de. Le même constat a été rele-vé en ce qui concerne la compa-raison entre l’année 2015 et les

    deux premiers mois de l’annéeen cours, ou on a enregistré unehausse de l’ordre de 7%, 1 493629 contre 1 523 866 affiliésactifs. En termes d’encaisse-ments, il est fait référence à unbond de 57%, relevé seulementen deux mois de l’année encours par rapport à toute l’an-née 2015, soit 18.56 milliards

    de DA contre 11.84 milliards

    de DA. Les nouveaux immatri-culés ne sont pas en reste, pourle seul mois de février 2016 encomparaison à celui de l’annéeécoulée, il est enregistré unbond de 65%, 20 724 contre 12563 nouveaux immatriculés.Cette tendance haussière a étéle fruit de la réorganisation dela Casnos, tient-il à indiquer, àla faveur notamment de l’Arrê-té du 15 janvier 2015 fixantl’organisation interne de la Cas-nos, duquel a débouché la miseen œuvre d’une approche deproximité, s’étant soldée parune multi-amélioration, durecouvrement, de la qualité desprestations et de la notion duservice public. Les dividendesengrangés ont été égalementperceptibles dans l’extensiondu réseau structurel de la Cais-se, s’étant traduit par l’ouvertu-re de 49 agences de wilaya(deux pour la Capitale) et 135antennes et guichets de proxi-mités, étoffant, ainsi, la présen-ce de la Casnos à l’échellenationale et même locale etcommunale. Il y a aussi, rappel-le le conférencier, le Décretexécutif 15-289 du 14novembre 2015 relatif à lasécurité sociale des personnes

    non-salariées exerçant une acti-

    vité pour leur propre compte.Une refonte s’en est suivie,optant pour la prorogation etmodulation du délai de paie-ment de la cotisation annuellecomme incitateur au payementdes cotisations. Le délai varieselon les secteurs, au 30 juinpour le non-agricole, et au 30septembre pour celui agricole, àl’issue duquel les fellahs n’enfurent que ravis, surtout depuisl’élaboration d’une conventionCasnos-Cnma dans le cadre del’instruction interministérielledu 18 novembre 2015 fixant lesmodalités d’application auxagriculteurs des dispositions del’Article 57 de l’Ordonnance15-01 du 23 juillet 2015 por-

    tant LFC-2015.Des facilitations et de lamodernisation ont été au menudes réformes engagées. Parmielles, Acheuk cite l’élévation del’assiette de cotisation de 8 à 20fois le Salaire national mini-mum garanti (SNMG), et lavalidation d’années de cotisa-tion de rachat pour toute per-sonne exerçant une activiténon-salariée qui ayant atteintl’âge, n’a pas pu réunir lesconditions d’années de cotisa-tions exigées. La technologie

    est venue, aussi, en renfort de

    l’amélioration escomptée, à tra-vers la mise en place des ser-vices technologiques, télé-déclaration, consultations dedonnées, commandes de docu-ments et réseaux sociaux. Pourconclure, le directeur généralde la Casnos fait part de 3 mil-lions de non-salariés affiliés à saCaisse, à rechercher dans lessecteurs agricole, industriel,libéral, artisanal et commercial.

    L’EXPÉRIENCETUNISIENNE : UN

    CONTRAT OBJECTIF2016-2020

    L’expérience tunisienne aété mise en relief par Leila

    Naija, directrice de recouvre-ment et de contrôle à la Caissenationale de Sécurité sociale(CNSS) de Tunisie. L’accentsera mis davantage, en vued’améliorer les performancesdu système de recouvrement,par un projet portant le contratobjectif 2016-2020, visant,entre autres, le renforcement del’arsenal législatif et réglemen-taire, la mise en œuvre d’unoutil de pilotage de recouvre-ment et de contrôle, l’instaura-tion d’un système de gestion

    des risques pour un meilleurciblage des entreprises àcontrôler, l’amélioration desservice en ligne.

    …MAROCAINE :L’OPTION DE LADÉCENTRALISATION

    DEPUIS 1996

    Pour sa part, ChajadineFadlallah, directeur du recou-vrement de la Cnss marocaine,a souligné que celle-ci a optépour la décentralisation commeoutil de renforcement du régi-me de sécurité sociale, lequelrégime a été institué dans lestextes de lois notamment leDahir de 1972, faisant ainsivaloir le dispositif réglementaireintégré.

    La décentralisation a permis,rappelle le directeur, d’assurerl’activité de recouvrement forcé

    au niveau de ses perceptions aunombre de 13, essaimées à tra-vers le territoire national etdotées de prérogatives locales.

    ET MAURITANIENNE :« DAMANOUNA » :

    Enfin, Kerbaly Bouh, direc-teur du recouvrement et ducontrôle au Cnss de la Maurita-nie, fait part d’une mise enœuvre d’une application métier« DAMANOUNA », s’inscri-vant dans le cadre des réformesengagées pour l’améliorationdu recouvrement, dont l’impactsur ce dernier mais aussi lecontrôle des employeurs, nesera que positif.

    A titre d’information, leséminaire est scindé en troisaxes : « réformes et mesuresengagées par les pays de larégion pour l’amélioration durecouvrement des cotisationsde sécurité sociale », « processusopérationnels développés parles administrations de sécuritésociale pour la gestion des coti-sations », et « expériences despays membres en matière d’in-vestissement et de placementsdes fonds de la sécurité sociale».

    Zaid Zoheir 

    RYTHME DE CREATION D’ENTREPRISES

    Une baisse de 3.8% en 2015

    Le nombre d'entreprises créées en2015 a été de 15 475 contre 17 334en 2014, soit une baisse de 3,8%,

    tandis que le taux de mortalité des sociétésa augmenté de plus de 8%, a indiqué unesource du Centre national du registre ducommerce (CNRC).

    Les principales activités des entreprisescréées durant l'année dernière sont les ser-vices 3 782 sociétés, la production indus-trielle 3 121, le commerce de gros 1 393 etle commerce de détail 810. Concernant letaux de mortalité des entreprises, c'est-à-dire le nombre de radiations d'entreprises,il a augmenté de 8,2% avec la disparitionde 8 305 entreprises en 2015 contre 7 670en 2014. Les radiations ont concernédavantage les entreprises importatrices de28,7% des entreprises disparues, suivies decelles des services 28%, de la production

    industrielle 24% et du commerce de gros9,3%.

    PRÈS DE 165 000 SOCIÉTÉS ENACTIVITÉ EN ALGÉRIE

    Quant au nombre global d'entreprisespubliques et privées activant en Algérie, ila atteint 164 332 à fin 2015 contre 157 122en 2014. Ce qui représente moins de 10%de l'ensemble des opérateurs inscrits au

    registre du commerce, estimés à plus de1,8 million d’opérateurs sous forme depersonnes morales sociétés ou de per-sonnes physiques. Ces entreprises exercentdans les domaines des services de 65 412entreprises, la production industrielle 59367, l'importation 41 572 et le commercede gros 20 367, sachant que certaines deces sociétés exercent dans plusieursdomaines d'activités à la fois. Concernantles sociétés d'exportations, leur nombreétait de 1 242 opérateurs à fin 2015, serépartissant entre 931 personnes moralesentreprises et 311 personnes physiques.

    PLUS DE 9 700 ENTREPRISESÉTRANGÈRES ACTIVENT EN

    ALGÉRIEPour ce qui concerne les entreprises

    étrangères, un nombre de 837 entités ont

    été créées en 2015, portant leur nombreglobal à 9 715 entreprises à fin 2015. Lesnationalités les plus présentes sont lesentreprises françaises 1 963 sociétés,syriennes 1 146, chinoises 818, turques813 et tunisiennes 643. Les sociétés étran-gères exercent essentiellement dans la pro-duction industrielle 4 020, les services 4258, l'import 2 291, le commerce de gros1 000 et le commerce de détail 933, et dont

    certaines exercent dans plusieursdomaines d'activités à la fois. En 2015,296 entreprises étrangères ont été radiées.Le nombre global d'opérateurs étrangers,englobant les sociétés et les personnesphysiques, s'élevait à 12 039 opérateurs àfin 2015, soit une hausse de 4,7% par rap-port à 2014.

    BAISSE DES INSCRIPTIONS DESOPÉRATEURS ÉCONOMIQUES-

    PERSONNES PHYSIQUESLes nouvelles inscriptions au registre de

    commerce ont atteint 363 435 opérateursen 2015 portant le nombre global des opé-rateurs économiques inscrits sociétés etpersonnes physiques à 1 830 999, soit unehausse de 3,1% par rapport à 2014. Il estconstaté que les opérateurs-personnes phy-siques représentent plus de 90% du tissu

    économique global avec 1 666 667 inscrits.En 2015, 153 616 opérateurs-personnesphysiques se sont inscrits au registre ducommerce, soit un recul de 4,1% par rap-port à 2014. Les personnes physiques exer-cent notamment dans le commerce dedétail 750.403, les services 706 115, la pro-duction industrielle 247 053 et le commer-ce de gros 63 380.

     R. N.

       P   h  :   D   R

  • 8/19/2019 Le-Courrier-dAlgérie-du-jeudi-10-mars-2016(1)

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     A CTUALITÉ6  Jeudi 10 mars 2016

    SOFIANE DJILLALI, PRESIDENT DE JIL JADID, AU «COURRIER D’ALGÉRIE»

    «Des élections transparentes sont le garantd’un changement pacifique du système …»

    Assumant ses positions d’oppo- sant radical déclaré au pouvoir en place, Sofiane Djillali, prési- 

    dent de Jil Jadid, n’en laisse pas moins entrouvertes les

    portes d’une reprise de langue avec celui-ci. Dans l’entretien

    qui suit, où il aborde certainesquestions propres à son parti, il 

    nous en précise le comment.

    -Le Courrier d’Algérie :Jil Jadid connaît quelquesproblèmes d’ordre interne.Dans la wilaya de Batna,des militants l’ont quittépour rejoindre les rangs del’ANR. Au niveau national,vous êtes allé jusqu’à lajustice pour en découdreavec des membres duSecrétariat politique. Que

    s’y passe-t-il ?Sofiane Djillali : Tout

    d’abord, il faut relativiser. Auniveau de Batna, il n’y a que deuxéléments dans ce cas. Et au niveaunational, cinq. Sur des milliersd’adhérents…

    -Et ceux de la wilaya deSkikda ?-Je démens. À Skikda, il n y a

    eu aucune défection. Vous medonnez là l’occasion d’expliquerles véritables raisons à l’origine deces problèmes. Dans notre pays, letravail en équipe n’est toujours pasmaîtrisé. Cela relève du comporte-mental et du culturel. Et remonteloin dans le temps. L’Algérien neconçoit de rapports au sein d’ungroupe que de force et de com-mandement. Quand on passe à

    des rapports de raison, ceux quiont une telle conception ne seretrouvent pas : soit, ils veulentcommander, soit, ils demandent àl’être pas à pas…

    - Pour vous, il n’y a pas deraisons politiques àl’origine des problèmesvécus récemment par Jil

     Jadid ?-Non

    - Pourtant les «contestataires » vous ontreproché votreautoritarisme et vous êtesmême allés à la justice aveccertains d’entre eux…- C’est ce qu’ils disent. À pro-

    pos de mon supposé « autoritaris-me », s’entend. Mais la réalité du

    problème est qu’ils projettent surles autres leurs propres travers.Quand ils sont minoritaires dansun groupe, ils crient qu’il n’y a pasde démocratie. Ils mesurent lapratique démocratique à l’aune deleur personne. Pour ce qui est del’action en justice, je l’ai fait aprèsqu’ils eurent propagé, sans aucuneraison apparente, des insanités surde prétendus ordres que je rece-vrais de l’ambassade de France àAlger. Pour leur malchance, si j’aieffectivement reçu, ici, au siègenational du parti, à leur demande,des ambassadeurs, entre autres,ceux des États-Unis, de la Chine,du Royaume uni, et de l’Alle-magne, je n’ai jamais rencontrécelui de France. Je suis convaincuque leur objectif était de porteratteinte à la crédibilité du parti…

    - Est-ce le cas des «contestataires » de la wilayade Batna ?- Vous connaissez la réalité de

    la pratique politique dans notrepays. Quand des gens sont à la têtede structures d’un parti au niveaud’une wilaya, ils pensent qu’ils ontle droit d’en faire ce qu’ils veulent.Entre autres, de les gérer comme

    bon leur semble et d’en dégommerqui ils veulent. A Jil Jadid, ça ne se

    passe pas ainsi : il y a un statut, unrèglement intérieur, des règles, unprocessus électif pour accéder auxpostes de responsabilité. Il n’estpas possible, par conséquent,d’admettre l’installation de petitsbarons au niveau des wilayas. Sur-tout que l’un des concernés n’arejoint le parti que depuis 2014.Quand celui-ci était déjà structuréet avait une ligne politique, d’op-position au pouvoir, déjà affirmée.S’il y a un problème, il est à cher-cher chez cette personne qui arejoint un parti, l’ANR, dont lespositions sont aux antipodes decelles défendues par Jil Jadid…

    - Pour rester avec votreréaffirmation de votre ligned’opposition résolue aupouvoir, pensez-vous que

    ce soit réaliste pourl’opposition, en général,dans la conjonctureactuelle, de continuer àadopter une telle position ?À demander le départ dusystème ?- A Jil Jadid, nous demeurons

    absolument persuadés que sans unchangement très profond du systè-me, l’Algérie ne pourra pas s’ensortir…

    - Même avec l’avancée queconstitue l’adoption de lanouvelle Constitution oùnombre de revendicationsde l’opposition ont étéprises en charge ?- Mis à part quelques petites

    concessions, il n’y a rien d’essen-tiel…

    - Ne pensez-vous qu’un teldiscours passe difficilementauprès de l’opinion ?- Il faut savoir auprès de qui il

    ne passe pas. Nous sommes contrele régime depuis très longtemps.Et contre le président actuel,depuis son élection. Quand il acommencé à concentrer entre sesmains, au détriment des autresinstitutions, le plus clair des pou-voirs. La nouvelle Constitutionou, plutôt, la Constitution amen-dée n’a fait que nous ramener àl’année 2008 ; année où le Prési-dent a levé la limitation des man-dats présidentiels et procédé à deschangements de quelques disposi-tions constitutionnelles qui ontaggravé le mode de fonctionne-ment des institutions. Où sont, parconséquent, les avancées dont on

    parle ?

    - N’est-il pas plus judicieuxpour l’oppositiond’apprécier à sa justevaleur, pour reprendre vospropos, « ce retour à 2008 »et les éléments positifs qu’ilcontient et, pourquoipas,adopter une nouvelle

    politique (d’opposition) quiromprait avec les

    revendicationsmaximalistes qu’elle aavancées jusque là ?- Ce sont ces « positions maxi-

    malistes », comme vous dites, quiont permis à l’opposition de sefaire entendre. Et même de s’im-poser au pouvoir. Il y a deuxannées, ce dernier la tenait pourquantité négligeable. Le pointnodal de ses revendicationsdemeure la constitution d’unecommission électorale vraimentindépendante. Parce qu’elle estconvaincue que seules des élec-tions réellement transparentes per-mettraient au pays d’avancer réel-lement, paisiblement et pacifique-ment dans le chemin menant versl’État de droit souhaité. Ce qui estproposé dans la Constitutionamendée, c’est une commission

    que le Président continuera decontrôler. Ce qui n’est pas pourapaiser les craintes de l’opposition.Surtout que les plus hautes autori-tés du pays et les responsables desprincipaux partis du pouvoir vien-nent de reconnaître que les élec-tions passées ont toutes été mar-quées par la fraude. Le présidentde la République a même parléd’élections à la Naegelen…

    - Mais que préconisez-vousde concret pour aller del’avant ?- Le pouvoir doit faire ce qui se

    fait dans beaucoup de pays dans lemonde ; à savoir donner à la socié-té civile et aux partis politiques lapossibilité de contrôler sérieuse-ment tout le processus électoral…

    - Mais plus concrètement ;la politique étant l’art dupossible, qui se fait à partirde la réalité existante…- Jil Jadid veut construire un

    État de droit. Nous sommesreconnaissants pour la générationde Novembre qui a libéré le pays.Mais cette génération n’était pasoutillée pour construire un telÉtat. Nous lui demandons genti-ment de laisser la nôtre le faire.Quand nous disons que le systèmedoit s’en aller, cela ne veut pas direque nous voulons chasser ouhumilier les hommes qui l’incar-nent. Pour nous le changement dusystème doit se faire à travers desélections transparentes…

    - C’est un discoursrelativement nouveau,l’opposition ayant toujours

    appelé à un tel changementà travers la rue…- Jil Jadid ne l’a jamais fait…

    - Mais un de vospartenaires dans la CNLTDl’a fait et est même passé àl’acte…- Cela dépend de qui l’a fait en

    2011. Il est préférable que tous les

    partis, quels que soient leur posi-tion par le passé,s’inscrivent dans

    une démarche légale et régulièrepour arriver au but souhaité…

    - Est-ce à dire que Jil Jadidappelle à un changementprogressif ?- Oui. Pour l’intérêt du pays.

    Mais «changement progressif » neveut pas dire pour nous, immobi-lisme. Comme le conçoit le pou-voir. Cela l’arrangerait si l’opposi-tion acceptait de ne discuter quede répartition de portefeuilles etde quotas...

    - Mais ce pouvoir propose,depuis plus d’une annéemaintenant, à l’oppositionla constitution d’un « frontintérieur uni face auxmenaces extérieures quipèsent sur le pays » ; une

    proposition qui suppose desnégociations ; lesquellessupposent des concessionsde part et d’autre…- La Plateforme de Mazafran a

    été voulue comme une ouvertureen direction du pouvoir. Sauf qu’ill’a totalement ignorée. Il voulaitune reddition un à un desmembres de l’opposition…

    - Est-ce qu’il y a eu desapproches dans ce sens endirection des membres dela CNLTD ?- De l’ICSO, du moins…

    - Jil Jadid n’a-t-il pas étéapproché ?- Non, parce qu’ils savent que

    notre parti ne s’inscrit pas dans cegenre de démarche. Que sa posi-tion est claire et que ses revendica-tions le sont également. Le pou-voir sait que Jil Jadid n’accepterajamais d’entrer des négociationsqui ne soient pas politiques et quine visent pas à faire avancer leschoses…

    - La proposition du « frontintérieur uni » n’a-t-ellepas ces caractéristiques?- Cela dépend de ce qu’ils

    entendent par là. Après avoir gas-pillé toutes les occasions qui sesont présentées à lui pour bâtir unÉtat de droit et mettre en placeune véritable économie,le pouvoirveut récupérer l’opposition pourl’impliquer dans un front contre lepeuple…

    - Contre le peuple , pascontre les menaces

    extérieures ?- Elles sont où ces menaces

    extérieures ?

    - Quand même, la Tunisievient de subir une attaqueterroriste, la Libye est à feuet à sang, la Syrie,ravagée…- Le pouvoir veut utiliser la

    menace extérieure pour faire tairel’opposition…

    - Mais l’idée de frontintérieur suppose desnégociations…- Ecoutez, les choses sont telle-

    ment simples. La Constitutionamendée a prévu la mise en placed’une commission électorale. Uneloi organique va en préciser lesprérogatives, moyens de contrôle

    et les missions. Que cette loidonne de vraies garanties pour latenue d’élections réellement trans-parentes – c’est possible, le pou-voir contrôlant et l’APN et leConseil de la nation – est tout serarésolu. Il n’y aura même plusbesoin de négocier quoi que cesoit. La majorité qui sortira de cesélections dirigera, à travers l’As-

    semblée, avec le Président, lepays…

    - Pour Jil Jadid, parconséquent, la solutionréside dans la mise en placed’une commissionélectorale vraimentindépendante…- Oui. Ainsi les partis pourront

    faire leur travail de partis et s’oc-cuper des prochaines élections.Dans le cas contraire, il est àcraindre que l’opposition ne lesboycotte…

    - À ce propos et dans le casoù vos revendicationsseront prises en compte et,par conséquent, où vousprendriez part auxprochaines élections, allez-vous le faire dans le cadre

    de listes communes del’opposition, de celleregroupée dans la CNLTD,du moins, ou iriez seul ?- Aller aux élections dans le

    cadre de listes communes supposel’existence d’un programme degouvernement commun. Ce n’estpas le cas. Les partis composant laCNLTD appartiennent à desfamilles idéologiques différentes.De plus l’objectif premier de lacréation de la CNLTD était dedécloisonner l’opposition. Avant,il y avait plusieurs oppositions qui,en plus de s’opposer au pouvoir,s’opposaient entre elles. Ça, c’estle premier objectif. Le second estl’instauration d’un État de droit.Où des règles du jeu politiqueseraient instaurées et surtout res-pectées. Par conséquent, nous res-tons des partis politiques auto-nomes et même concurrents parrapport au projet de société. Sur-tout qu’au sein de l’opposition,existent des partis qui pensent êtreplus représentatifs que d’autres.Ce qui pose des problèmes tech-niques : sur quelle base se feracette alliance électorale? Ceci dit,

     Jil Jadid a toujours plaidé pour unprogramme transitoire de l’oppo-sition qui inclut le volet électo-ral…

    - Est-ce à dire que votrevision n’est pas partagéepar les autres membres dela CNLTD ?- Oui, il existe d’autres visions.

    Mais lors du congrès de l’opposi-tion du 30 mars prochain, je vaisde nouveau plaider pour un telprogramme. Il faut que les partis

    de l’opposition ouvrent le dossierdu programme de gouvernementtransitoire. Ce qui signifie la misede côté des particularismes dechacun et l’entente sur un certainnombre de décisions politiques,institutionnelles et économiquesessentielles à prendre en charge. Jene désespère pas qu’on aboutisse,le 30 mars prochain, à des résul-tats palpables dans ce sens.

    - Le Premier ministre vientd’annoncer, en réaction àla crise économique, lelancement d’un empruntobligataire et d’un nouveaumodèle économique. Quelleest l’appréciation de votreparti ?- Ecoutez, le problème de fond

    est politique. C’est un préalable

    incontournable. Il faut aller à unchangement du système. Par lavoie pacifique, s’entend. Et l’ins-tallation d’une commission électo-rale vraiment indépendante seraune étape décisive…

    Entretien réalisé par Mou-rad Bendris

       P   h  :   D   R

    Sofiane Djillali, président de Jil Jadid

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    RÉGIONAL Jeudi 10 mars 2016

    DÉVELOPPEMENT

    Une dynamique économiquefondée sur une approche

    intégrée, cohérenteet multisectorielle

     ANNABA 

    BOUMERDÈS

    La wilaya d’Annaba, aux atouts touristiques considérables, est parvenue à impulser une dynamique de développement tous azimuts, fondée sur une approche intégrée, cohérente et 

    multisectorielle. Cette wilaya de 655.000 habitants a d’abord associé son nom, du fait de laprésence du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, à l’industrie lourde en Algérie. Cela n’a pas

    détourné cette région côtière de ses autres potentialités, touristiques notamment, qui constituent,dans un contexte marqué par les facilitations de l’Etat à l’acte d’investir utile, un authentique 

    terreau à même de promouvoir l’investissement créateur de richesses et d’emplois.Suite en page 8 

       P   h  :   D   R

    PREMIÈRE SESSION CRIMINELLE

    DE 2016

    Plus de 200affaires au

    premier rôlecomplémentaire

    du tribunalcriminel

    Le tribunal criminel près la cour

    d'Alger examinera à partir du 3avril prochain, 218 affaires crimi-nelles, dont 22 liées au terrorisme,indique le premier rôle complémen-taire des affaires criminelles pour lapremière session criminelle 2016publié mardi à la cour d'Alger. Lerôle initial des affaires criminellespublié le 6 mars dernier comptait 96affaires criminelles portant lenombre d'affaires programmées cetteannée à 314. Le premier rôle com-plémentaire devrait s'étaler jusqu'au2 juin prochain et sera suivi d'unautre rôle qui sera publié ultérieure-ment à la cour d'Alger, selon dessources judiciaires. Les affaires enrô-lées concernent 380 accusés arrêtés,119 en liberté et 45 autres en fuite,selon le rôle. Parmi les principalesaffaires liées au terrorisme, l'affairede 48 terroristes présumés poursuivispour "formation et adhésion à ungroupe terroriste, homicide volontai-re avec préméditation et enlève-ment". L'affaire est prévue pour le 12mai prochain.La même juridictiondevra traiter, le 18 mai prochain, l'af-faire de trois terroristes accusés(détenus) d'appartenance à un grou-pe terroriste, assassinat d'élémentsde l'armée et des services de sécuritéet atteinte à la sûreté de l'Etat. Outrel'affaire de cinq accusés poursuivispour homicide, actes de vandalismeet appartenance à des organisationsterroristes, qui sera examinée le 17mai, le tribunal criminel devra revoir,le 20 avril, l'affaire dite "Réda Sika"qui concerne 20 accusés poursuivispour "trafic de drogue". Le rôle com-

    porte également 25 affaires liées autrafic de drogue aux niveaux nationalet international et d'autres liées auxmeurtre, vol, enlèvement, associa-tion de malfaiteurs et incendie crimi-nelle. Entre autres affaires épineusesinscrites au rôle du tribunal criminel,il y a lieu de citer celle de l'affaire deK.Ch, auteur d'un quadruple homi-cide (une femme et un nourrissonfigurent parmi ses victimes). L'affai-re est programmée pour le 29 marsprochain.

     ALGERMOSTAGANEMMort d'une fillette emportée par les torrentsà Oued Graïnia (Sidi-Lakhdar)

    Une fillette, âgée de 5 ans, a péri, avant-hier, emportée par les torrents de Oued "El Grainia", une localité relevant de

    la commune de Sidi-Lakhdar, située à 50 km de Mostaganem. L'incident s'est produit à midi après le retour de la

    victime de l'école sise au douar "Sidi Ahmed Cheikh", lorsqu'elle glissa dans l'Oued et fut emportée par les crues

    engendrée par la montée du niveau d'eau suite aux fortes précipitations qui se sont abattues durant les 24 dernières heures,

    a-t-on indiqué. Des citoyens ont tenté de secourir la fillette, mais en vain. Son corps frêle, sans vie, repêché a été évacué à

    la morgue de la polyclinique de Sidi-Lakhdar.

    Suite à un appel téléphoniqued’un citoyen indiquant qu’un vola été commis dans une maison au

    niveau du chef-lieu de la commune deKhémis-El-Khechna, les éléments de lapolice relevant de la même ville, se sontdéplacés sur les lieux du vol. Ils ontrelevé que ce dernier a été effectivement

    commis par effraction dans l’apparte-ment, a indiqué un communiqué éma-nant de la cellule de communication dela sûreté de wilaya en ajoutant que lesvoleurs auraient utilisé le garage dusous-sol pour y accéder. La victime quiétait en déplacement à Alger a été infor-mée par sa fille par téléphone, en ajou-

    tant qu’elle avait trouvé un inconnudans l’appartement. Une somme de 240millions de centimes ainsi qu’une quan-tité d’or estimée à 1,300kg ont été sub-tilisés de la maison.L’enquête qui a étéminutieusement menée par les policiersa permis l’arrestation de plusieurs indi-vidus suspectés. Après la présentation

    la, fille a rapidement reconnu l’accusé.Présenté devant le procureur près le tri-bunal de Rouiba,il a été placé sous man-dat de dépôt et incarcéré à la maisond’arrêt de Tidjelabine pour le chef d’in-culpation de vol qualifié par effractiondans une maison.

    B. K.

    Arrestation d’un voleur de 240 millions de cts et de 1,300kg d’or

    à Khemis-El-Khechna

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    RÉGIONS   9 Jeudi 10 mars 2016

    Originaire de Djelfa, Zineb Cherchari est habitée par unamour infini pour le tissage 

    du poil de chameau, unmétier qu’elle porte à bras

    le corps depuis sa plustendre enfance.

    L'artisane de la commune de DarChioukh, à l’est de Djelfa,exerce son métier avec une joiede vivre intense en dépit de son âgeavancé. Elle n’a d’égale que sa fierté dese considérer comme la détentrice d’unlègue ancestral qu’elle dit ne pas êtreprête à abandonner aux méandres del’oubli.

    A 67 ans encore, cette grande dameau port altier affiche un amour indéfec-tible pour ce noble métier, qui lui per-met de transformer la laine et le poil dechameau en œuvres d’art. "Cela mepermet d'immortaliser un patrimoinematériel ancestral d'une région où legénie de l’homme se conjugue à celui dela femme, dans la création d’œuvresartisanales de toute beauté", confie-t-elle à l’APS avec un sourire immuablesur le visage. Convaincue de la beauté etde l’utilité de son œuvre, Ma Zineb dit,dans un accent local, son amour simple,mais vrai pour cet artisanat du terroirDjelfi, soulignant avec une modestienon feinte sa contribution, en tant quefemme, dans la préservation de ce legsqu’elle considère comme son "identitépropre", mais surtout comme étant

    l’identité de toute une société. "Unesociété sans legs et sans passé est une

    société sans âme", soutient-elle, affir-

    mant avoir été toujours élevée dans lesentiment profond du respect du legsdes ancêtres et de sa préservation. MmeCherchari déplore toutefois la "légèretéd’esprit" de la génération actuelle "atti-rée plus par la facilité et manifestant undédain envers les choses du passé". Etc’est avec une fierté non dissimuléequ’elle a relaté son parcours avec lachambre d’artisanat et des métiers(CAM) de Djelfa qu’elle accompagne,depuis sept ans, a-t-elle dit, à travers saparticipation à de multiples manifesta-tions qu’elle "rehausse" de sa présencealtière et de ses œuvres artistiques sanségal, notamment des kachabia et bur-nous en poil de chameau. Parallèle-ment, l'artisane assure une formation,en la matière, à des femmes détenuesde la wilaya ainsi qu’à de nombreusesautres femmes intéressées par cet artisa-nat ancestral. Plus encore, elle a marqué

    de sa présence d’autres manifestations

    artisanales, régionales et nationales oùelle fut honorée et distinguée à maintesreprises, pour l’ensemble de son œuvre.

    « UN MODÈLE DEDÉTERMINATION ETD’ENTHOUSIASME »

    Pour le directeur de la CAM deDjelfa, Benderadj Mohamed, l'artisaneCherchari est un "modèle de détermina-tion et d’enthousiasme". Il a souligné,en marge d’un salon local dédié à lafemme artisane, sa présence constanteet remarquée à des manifestations arti-sanales, outre son activité débordantedans le tissage de la kachabia et burnousen poil de chameau qu’elle tente d’élar-gir à d’autres domaines, à l’instar du tis-sage du Fellidj (étoffe de tentes). M.Benderadj a également relevé l’impor-

    tante contribution de cette dame dansle domaine de la formation, particulière-ment dans le cadre de la mise en œuvrede la convention liant le secteur avec leministère de la Justice, portant sur laformation de femmes détenues.

    UNE JOIE DE VIVREEN DÉPIT DES VICISSITUDESMère de huit enfants, dont un été

    fauché par l’hydre terroriste durant ladécennie noire, Mme Cherchari conti-nue, en dépit de sa précarité au plansocial, d’afficher un sourire à touteépreuve, bannissant le mot "plainte" deson vocabulaire. L'artisane, qui a béné-ficié d’un crédit Angem de 100.000 DAet d’un local commercial pour monterson activité de tissage en poil de cha-meau, croit dur comme fer en sa bonne

    étoile, en semant la bonne parole et l’es-poir autour d’elle.

    DJELFA    CHLEF

       P   h  :   D   R

    Cent vingt femmes por-teuses d’idées de pro-jets bénéficieront,cette année, d’une formationentrepreneuriale à l’initiativede l’antenne locale de l’Agen-ce nationale de soutien àl’emploi des jeunes (ANSEJ),a indiqué mardi son direc-teur, Abdennour Ghellab.

    Il s’agit d’une formationdite "Get ahead for women(Aller de l’avant pour lesfemmes) qui représente uneexpérience-pilote, la premièredu genre à l’échelle nationa-le", a précisé le responsablelors d’une conférence depresse organisée pour dresserle bilan des activités de l’an-née 2015. Cette formationorganisée actuellement dans18 pays a pour objectif de lesinitier aux bases de la gestiond’entreprise et au développe-ment de la confiance en soi.Il sera également question destimuler l’esprit d’entre-prendre et de faire connaîtreles opportunités d’investisse-ment à saisir, a expliqué M.Ghellab.La formation quisera dispensée par des forma-teurs agréés par le Bureauinternational du travail

    (BIT), est "accessible mêmeaux femmes n’ayant pas unniveau d’instruction élevé,notamment celles vivant enzones rurales". Elle s’appuiesur les éléments de l’outil“Gérer mieux votre entrepri-

    se (GERME)” élaboré par leBIT, selon le responsable quia par ailleurs fait savoir que771 personnes ayant initiédes projets dans le cadre dudispositif de l’ANSEJ ontsuivi, l’année dernière, une

    formation portant sur lestechniques de gestion de l’en-treprise dans le cadre dudéveloppement et de la pro-motion de la culture de l’en-trepreneuriat.

    CONSTANTINE

    ENTREPRENEURIAT

    120 futures chefs d’entreprise seront forméesen 2016 par l’ANSEJ

    Zineb Cherchari ou le doigtéd'une artisane dévouée

    ANSEJ

    371 projets finan-cés dans plusieurs

    créneaux d'activitéen 2015Lors d'une conférence de presse tenuece mardi et initiée par les services del'ANSEJ de Chlef, en présence desmédias accrédités dans la wilaya, le direc-teur de cette institution a déclaré quel'année 2015 a connu le dépôt de 609dossiers de création de microentreprises,dont 371 ont été validés (acceptés) par lesbanques. Ces projets ont concerné plu-sieurs créneaux d’activité, dont les plusimportants sont ceux de l’agriculture etde la pêche. Toutefois, selon le respon-sable de l’ANSEJ, les projets ayant traitau transport et la location de voitures nesont plus acceptés. Lors de cette confé-rence de presse on apprendra que 900personnes ayant bénéficié de prêts ban-caires ont été déférées devant la justicepour non acquittement de leurs rede-vances envers les instituions bancaires.L'Ansej s'est retrouvée, selon son respon-sable, «contrainte» de prendre cette mesu-re après «épuisement de toutes les voies derèglement à l'amiable». Et d'ironiser, enajoutant que «ce mécanisme a été conçupour la création de postes d'emploi et nonpas pour ester les bénéficiaires en justice»,expliquant que le recours à la justice«constitue la dernière mesure à prendre encas de non-respect des engagements parles bénéficiaires». L‘orateur a précisé quel’Ansej préfère régler à l’amiable ses diffé-rentds avec les jeunes promoteurs que derecourir à la justice. La déclaration defaillite de toute entreprise se fait, a-t-ilexpliqué, après épuisement de toutes lestentatives de la redynamiser à travers l'in-tervention de l'Ansej, en coordinationavec les autorités publiques, en lui offrantdes projets à même d'assurer la continuitéde son existence.

    Bencherki Otsmane

    BÉNI-HAOUA

    À quand Lalivraison des 170

    logementssociaux ?

    Apres avoir observé, dimanche dernier,un sit-in devant la daïra de Béni-Haoua pour réclamer la remise des clés deleurs logements, des citoyens en posses-

    sion de décisions de pré affectationreviennent à la charge et interpellent cettefois-ci le wali pour leur venir en aide. Cesbénéficiaires de logements sociaux nousdisent « ne pas comprendre pourquoi lestravaux de d’aménagement extérieurstraînent en longueur alors que les loge-ments sont achevés depuis plus trois ans». Parmi ces derniers, nombreux sonthébergés chez le privé en contrepartie deloyers assez élevés, mettant ainsi à rudeépreuve leurs modestes salaires. Hassan,ce père de famille agent municipal à lacommune de Béni-Haoua, nous a déclaré« s’acquitter mensuellement d’un loyer de12.000 dinars pour un F2 au profit d’unprivé, alors que son salaire n’excède pasles 28.000 dinars « et de préciser « je doisquitter le logement au cours des troismois de la saison estivale car le proprié-

    taire loue son logement aux estivants àquelque 4 millions de centimes le mois ».Il faut noter que l’inquiétude et le désarroisont perceptibles parmi les bénéficiaires,d’autant plus qu’au cours de la premièresemaine de ce mois, les autorités de lawilaya ont procédé à la distribution declés à 160 familles dans la commune deTénès, 35 dans celle d’Abou El-Hassan etenfin 60 autres à Oum-Drou.   B.O.

    SECOURISME

    Des journalistes initiésaux premiers secours

    Des journalistes et des correspondantsde presse ont pris part, dimanche à Jijel, à un stage de formation et d’ini-tiation aux premiers secours, organisé par ladirection de wilaya de la Protectioncivile.Cette opération qui a eu pour cadre

    l’unité principale de ce corps constitué, situéeau quartier Ouled-Aïssa, a notamment permisaux membres de la corporation de découvrirle B.a.-ba du sauvetage et du secourisme encas d’accidents domestiques, routiers ou lorsde baignades en plage.Cette action s’inscritdans le cadre de la célébration de la journéemondiale de la Protection civile placée, cetteannée, sous le thème de ‘‘la Protection civileet les nouvelles technologies de l’information

    et de la communication’’. Des simulations

    d’accidents expliquant la conduite à tenir en

    cas de blessures ont été organisées pour l’oc-

    casion sous la supervision d’officiers de la

    Protection civile.L’alerte, le dégagement et le

    secours (ADS) -- l’une des règles de base de

    la Protection civile -- , le diagnostic d’une vic-

    time polytraumatisée ainsi que les différents

    gestes à effectuer dans de pareilles circons-

    tances, ont constitué l’essentiel du cours

    théorique et pratique dispensé par le lieute-

    nant-colonel Assia Benabderahmane, méde-

    cin-chef de la Protection civile et par le lieu-

    tenant Yacine Mahdadi, secouriste en chef.

    JIJEL

     P O R T R A  I T

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    SP RTIF

    ÉQUIPE NATIONALE

    Benzia et Hanni, les seulesnouveautés de Gourcuff 

    L1 MOBILIS (22E JOURNÉE)

    Victoire de l'USMB face à l'ESS (2-1)L'

    USM Blida s'est imposée face à l'ES Sétif sur le score de 2 buts à 1 (mi-temps : 1-1), en match comptant pour la 22e jour-

    née du championnat de Ligue 1 Mobilis de football, disputé mardi à Blida. A la faveur de ce succès, l'USM Blida rejoint

    la JS Kabylie à la 12e place du classement avec un total de 26 points, tandis que l'ES Sétif reste scotchée à la 9e place avec

    28 points.

    L’entraîneur national,Christian Gourcuff,rendra publique la

    semaine prochaine laliste des joueurs

    concernés par ladouble confrontation

    contre l’Ethiopie, les 25 et 29 du mois en

    cours, dans le cadre des éliminatoires de laCAN-2017 prévue au

    Gabon.

    Deux nouveaux joueursdevraient intégrer cetteliste, en l’occurrence

    Yassine Benzia et SofianeHanni. Ils viendront renforcerune ligne offensive déjà biengarnie.Hormis ces deux élé-ments, cette liste ne devraitconnaître aucune surprise. Lesmêmes joueurs ayant l’habitu-de d’être retenus pour les pré-cédents rendez-vous des Fen-necs ont déjà reçu leur convo-cation. Même Rafik Halliche,pourtant blessé, a été rappelépar le sélectionneur national.Gourcuff ne va évidemmentpas compter sur lui à l’occasionde ces deux matchs, mais par

    cette convocation il voudraitêtre fixé sur la nature de sanouvelle blessure contractée àpeine un mois après son retourà la compétition avec son clubqatari, le Qatar SC, lui qui étaitresté éloigné des terrains pourprès de sept mois à cause d’uneautre blessure au genou.Ben-zia, l’attaquant de Lille etHanni, le buteur du champion-nat belge, viennent ainsi rallu-

    mer davantage la concurrence,au moment où Brahim Cheni-hi, qui a repris la compétitionavec le Club Africain de Tuni-sie, en janvier dernier, enchaî-ne les matchs et les buts aussi.Ses prestations lui permettentd’ailleurs d’aspirer à un retouren sélection, même s’il y a peude chances face à l’Ethiopie.

    Dans cette course, troisjoueurs du secteur offensif ris-

    quent d’en payer les frais. Il

    s’agit de Soudani, Belfodil et

    Benrahma. Le premier n’est

    pas épargné par les blessures

    cette saison. L’ancien chélifien

    vient d’ailleurs de contracter

    une nouvelle blessure, décla-

    rant forfait au cours des deux

    précédents matchs de son équi-

    pe croate, Dynamo Zagreb,

    alors que Belfodil voit son

    niveau régresser davantage

    depuis qu’il a rejoint le cham-

    pionnat émirati l’été dernier.

    Ce ne sont certainement pas

    ses derniers propos dans les-quels il a estimé qu’il n’y avait

    pas de différence tangible dans

    le travail aux Emirats par rap-

    port à ce qu’il faisait en Europe

    qui vont lui garantir de pour-

    suivre l’aventure avec les Verts.

    Quant à Benrahma, il s’avère

    que sa situation n’a pas changé

    d’un iota. Le jeune attaquant

    de 21 ans qui voulait gagner en

    compétition en quittant en jan-

    vier passé Nice pour Angers,

    est en train de galérer au sein

    de la formation du nouveau

    promu de la Ligue 1 française.

    Pas conséquent, ses chances

    d’être convoqué pour la troisiè-

    me fois de rang en équipe

    nationale deviennent très

    mimines.

    Hakim S.

       P   h

      :   D   R

    L 2 MOBILIS(22E JOURNÉE)

    L'USMBA ratele cocheL'

    USM Bel-Abbès a ratél'occasion de s'emparer

    de la première place duchampionnat de Ligue 2Mobilis de football, après lenul concédé sur sa pelouseface au CA Bordj Bou-Arré-ridj (1-1) mardi en clôture

    de la 22e journée.Les buts de la rencontre ontété inscrits par Zerguine (3')pour le CA Bordj Bou-Arre-ridj, Ghazali (13') pourl'USM Bel Abbès. Avec cenul, l'USM Bel-Abbès restescotchée à la troisième placedu classement avec 40points, à une longueur desco-leaders l'O Médéa et leCA Batna (41 points). Aprèsune brillante qualification endemi-finale de la Couped'Algérie, suite à leur victoi-re (3-1) chez l'ES Sétif, lesBélabbassiens ont laissé filerune belle occasion pours'emparer de la tête de laLigue 2. De son côté, le CABordj Bou-Arréridj restedans le ventre mou du clas-sement en occupant la 7eplace avec 29 points.L'autre match de cette jour-née entre le CRB Aïn-Fekroun et Paradou ACs'est soldé par un score vier-ge de 0-0. Paradou AC restecinquième à huit unités dupodium, tandis que le CRBAïn-Fekroun (15e) est tou-jours relégable. Les autresmatchs de cette 22e journéese sont joués le week-enddernier et c'est le CA Batnaqui a réussi la bonne opéra-tion en rejoignant l'Olym-pique de Médéa en tête du

    classement, en le battant pardeux but à zéro, dans unduel à Batna.

    Les Crabes prendront le vol Béjaïa-Alger de cet après-midi avant deprendre celui d’Alger-Tunis dans

    la même journée. Un déplacement pourjouer leur troisième rencontre en Liguedes champions après avoir réussi à sequalifier au dépend des Ghanéens del’Ashanti Gold en aller (1/0) au Ghanaet retour (3/1) à Béjaïa.

    Les Crabes n’avaient toutefois pas derépit, car ils avaient joué le match de la22è journée du championnat face auCRB ou ils ont gagné sur le score detrois buts à un. Ils avaient donc donné lapreuve par trois buts, après le mêmescore acquis au match retour du tourpréliminaire de la Ligue des champions.Mais même s’ils avaient le moral aubeau fixe, après avoir renoué avec le suc-

    cès en championnat, il n’en demeurepas moins que la rencontre de samediprochain ne sera pas facile du tout, faceà une équipe qui est habituée à jouer lescompétitions de haut niveau. Contraire-ment au MOB, dont c’est la premièreparticipation en compétition africainesoit après 62 ans d’existence (1954 datede création à aujourd’hui 2016). Le staff 

    technique sait que son équipe sera miseà rude épreuve, et pour cela il a mis engarde ses éléments contre tout excès deconfiance en leur disant tout bonnementque même si le Club Africain est dansune mauvaise passe dans son champion-nat avec la dixième place qu’il occupeactuellement, le match de la LDC estune autre paire de manche. Les Crabesne doivent pas se dire que la qualifica-

    tion est acquise, surtout parce qu’ilsjoueront devant une équipe qui n’estplus à présenter avec les treize titres dechampion de Tunisie, derrière le club leplus titré de ce pays, l’Espérance deTunis qui en possède le double, soit 26fois champions. Il était aussi sacré vice-champion en 21 saisons. Ce club estaussi vainqueur de la coupe de Tunisie

    plusieurs fois. Il était aussi trois foisvainqueur de la supercoupe de Tunisie,vainqueur de la coupe Africaine deuxfois en 2008 et 2010. Un club qui aaussi remporté la coupe arabe des vain-queurs de coupe en 1995, la Ligue deschampions arabes en 1997 et la super-coupe Arabe en 1998. Vainqueur de laCoupe du Maghreb des vainqueurs decoupe en 1971 et trois fois vainqueur de

    celle des clubs champions en 19974,1975 et 1976, vainqueur de la Coupedes clubs champions africains en 1991,et tout juste après, la coupe afro-asia-tique des clubs en 1992. Pour espérerbattre cette équipe ou au moins l’élimi-ner et aller ensuite en phase des poules,il faudra rester vigilant samedi prochainpour jouer le match retour à l’aise. La

    délégation du MOB sera composée de35 personnes dont le chef de délégation,Omar Abdekaoui, qui est aussi le secré-taire du club, le président du CSA, ArabBennai, le président du conseil d’admi-nistration, Ikhlef Boubekeur, 22joueurs, les membres du staff techniqueau nombre de trois, et le staff médicalainsi que le garde-matériel.

     M. R.

    EN PREVISION DU MATCH ALLER DE LA LDC (16E DE FINALE)

    Le MOB dès ce jeudi en Tunisie

  • 8/19/2019 Le-Courrier-dAlgérie-du-jeudi-10-mars-2016(1)

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    12   13SPORTS  Jeudi 10 mars 2016

    L2 MOBILIS

    Mohamed Allek, une légende du handisport 

    algérien, s’est éteint dans la nuit de lundi àmardi à son domicile à

    Alger, à l'âge de 42 ans des suites d'une 

    longue maladie, lais- sant derrière lui une 

    belle carrière sportive.

    P ionnier du handi-sport algérien, pre-mier médaillé para-lympique et mondial africainet arabe, Allek est et resterapeut-être à jamais l’athlète leplus titré du handisport algé-rien. Il rejoint sa demeureéternelle en laissant derrièrelui une soixantaine demédailles, toutes compéti-tions confondues, dont plu-sieurs records du monde du100, 200 et 400 m qui ontduré pendant une dizained'années. Cette moisson detitres a fait pâlir d'envie biendes athlètes.Après un élo-quent parcours sportif, ache-vé aux Jeux Paralympiques(JP) de Pékin en 2008,Mohamed Allek a décidéd’entamer une carrière d’en-traîneur et rester ainsi au ser-vice du handisport qui lui aouvert les portes de la gloire.L’année d’après, le natif duvillage d'Agouni Gueghraneà Tizi Ouzou est désignéentraîneur national-adjoint,chargé des sprinteurs. Sonsafari avec le handisport adébuté à l'IR Husseïn-Dey,avant d’opter, quelquesannées plus tard, pourl'ASPTT Alger, puis pour leMC Alger (aujourd’huiGroupement sportif desPétroliers) avec lequel il réa-lisa un parcours des plusimpressionnants, tant auniveau national qu’interna-tional.

    En 1994, MohamedAllek, surnommé la "gazellealgérienne", franchira leRubicon international avecaisance. Il réussira à ouvrir, àdeux battants, les portes dela renommée mondiale,grâce à un tempéramentpugnace et une rigueur àtoute épreuve. Efflanquécomme un levier, 1,75 mpour une quarantaine dekilos, il a préparé, à coupd'entraînements assidus, sonascension vers le Gothamondial.

    BERLIN SONNELE DÉBUT

    DE LA RENOMMÉEMONDIALE D'ALLEKA l'occasion de son pre-

    mier championnat du monde

    à Berlin (Allemagne), Alleksignera ses premiers pas auplus haut niveau (deuxmédailles dont une en or)."Ces titres sont les plus chersdans ma carrière", avait