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L'Ecole primaire, 15 avril 1941

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

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SION, 15 Avril 1941 No 1'8

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Les abonnements se règlent h' Tout ce qui concerne 1 bl.pa~ c eque postal Il c 56 Sion, 'ou à ce défaut contre remboursement

• a .pu. Icatlon doit êt~~ adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sferre - les a . -. . ' -. - . PUBLICITAS nno?~es sont reçues exclusivement par --Avenue de I~ SGcleté Anonyme Suisse de Publicité, SION

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

• ln

Cartes ispensabtes

Carte des Pays balkaniques: Hongrie, Yougoslavie, Roun1anie, Bulgarie, Grèce. Echelle 1 : 2.000.000; din1ensions 67 X 93 CLTI. Fr. 2.80

Carte des Pays du Nord: Danen1ark, Norvège, Suède, Finlande. Echelle 1: 2.000.000; din1.ensions 77X99cm. Fr. 2.50

Carte de l'Europe occidentale et Angl~terre : Echelle 1 : 2.000.000; dimensions 66X94c. avec une Oarte synoptique d.'Europe à l'échelle 1 : 11.000.000. Au verso: carte détaillée à l'échelle 1: 1.000.000 Fr. 2.50

Carte de l'Europe centrale: Echelle 1: 5.000.000; dimensions 50X69 c. Fr. 1.50

Carte générale de l'Europ~ avec 16000 noms. Echelle 1 : 5.000.000; dimensions 94 X 109 cnl.. Fr. 3.50

Carte du monde: Echelle 1 : 32.000.000; dimensions

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SION, 15 Avril 1941. No 13 . 60me Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTË VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMMAIR.E: COMIMUNICATIONS DIViEiRiSElS: Comlrr'l:émorahon du 65üème 'anrniv,ersaire rue la .fondation de ~a Confédlératliol1l. EX/amlEms d'éimancilpation. - R.apport de clôture. - Coursde va­'cances. - DiVl8lrs ra,pports sur :la 'Caislse de retTiaite dfU P. E. -.AJssemhlée gé.nérale de la Caisse de r,etraite. -? AIRTIE PBDAG.Q­GIQUiE: Conf.ére'l1oe du Dr Béno: FatigUie ets:urn1iena:g'e. - ,MÏ'X­tura pro.fessorrulis. - P1aidoyer sur Ile ,ski. - !Milchel ! - tLa 'CO,fi­

na;isrSance €'x'acte de ,ceux que l'on gouv,erne !permet la juste 'rud.ap­tation de l'autorité. - PARTIE P,RATIQUE: Langue ,françlais:e, oentT'es d'intérêt., 1ère let '2ème semaines !- Is,CÏiences naturelles.

~~~~!~P\~~~~~.x~~~~~~~~ - 1

Commémoration du 650me anniversaire de la fondation de la Confédération

Le 1èr août 1941, six sièCles et demi se seront écoulés de­puis lia fondation de notre pays.

Des manifesrtations religieuses et. patriotiques so,lenneHes U11.arqueront dans la Suiss·e entière ce 650ème anniversaire de la naiss'ance de nos Ubertés. .

Nous tenons essentiellean'ent à .associer la jeunesse de nos écoles, en particulier 'Celle de nos classes primaires, à la commé­llloration de cette grande date de notre histoire nationa~e.

Dans ce but, nous décidons que le lundi 28 avril courant, se­ra un jour de fête pour nos écoles primaires.

Au débUJt de la journée, .les élèves assisteront à un office re­Hgieux destiné à rendre grâce à la divine Providence qui a proté­gé Ide façon nlanifeste nob'e petite Patrie au cours de ses 650 années d'existence.

·Ce sera pour eux l'occasion .de delnander à Dieu la force né­cessaire Ide se montrer dignes de ceux qui ont créé la Suisse, de Lui demander également de 'Continuer à nous préserver de la grande malice des telnps !

Après tl'office religieux, 'les élèves se .rendront à leurs dasses respectives où leurs m·aHres et maîtresses rappel,leront, au ,cours

Page 3: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

- ' 386-

d'une Icauserie appropnee, les origines de notre Pays, ,les vertus -de nos ancêtres, le bonheur que nous avons -d'êtTe Suisses et la nécessité d'une étroite union entre tous les enfants de notre chère Patrie.

A la suite de cette causerie et dans toutes les comn1unes où il sera possible de le faire, les enfants seront 'réunis pour enten­dre une aNocution ,de circonst.ance prrononcée !par une autorité communale ou scolaire et exécuter des 'chants rpatriotiques .

Les ,localités qui possèdent Iles installations voulues pourront aussi prévoir des représentations cinématographiques adaptées à la civconstance.

Enfin, les écoliers seront 'mis en congé pour le restant de la journée.

Sion, le 8 avril 1941.

Le ,Chelf du Département de l'Instruction 'publi,que : Cyr. Pitteloud.

Examens d'Emancipation ILes examens d'émandpation d'e l'école ,pr~mair.e auront lieu selon

1e programme suivant: A VISSOIE, le 5 mai, la 8 h. 30, IPour t01lJS les élèves du Vial d'Annivi,ers A IÜHALAIS, le 6 mai, à 8 h. 30, ,pour les élèves de Ch al alÎ's" -Grang.es

,et GrÔne. A VENTHONE, le 7 mai, à 8 h. 30, pour les élèves de rMi~ge, Venthô­

·ne, MolIens, Rando,gn€', llVIontana-Village. A VAAS, le '8 mai, à 8 h. 30, /pOUT les élèves de St-LéOru!11i d, iLens, ·Chel'­

mignon et Icogne. A 'SIERRE, le 9 juin, à 18 h. 30 : 'POUT les ·élèVi€\S de ,8ier1',e, IMtontana­

Vermala et ·Chi.pp,is. A VEX, l,e 1er mai, à r8 h.: pour les élèves des Ag,ettes, Vex, IIéré-

mence et Evolène. A AYENT, le 5 mai, à 9 h. : !pour les éJlèv,es d'Ayent. A VEX, le 6 mai, à 8 h . : pour Iles autres communes du -district. A SION, le 2 mai, là 8 h. : pour .la comm'une de S:avièse et la ibanJi.eue

de Sion. A ISION, 1e 3 mai, à ,8 h.: po'ur les lautr,e.s commune's du district là

l',ex·oeption -de la ville de Si,on. ' A SION, :le 31 ·mai, à >8 h. : !pour la v111e de Sion. A IBAI8SE-NEINDAZ, I,e 23 ,av.nH )8,vr il , à 8 h. ~, pOlUr la commune .de

Nendaz. A PLA.N-CONTHEY,. Il,e 24 avr.ïl, à 8 h. ~, pour les ,communes de Con-

they et Vétroz. A CHAlMOS'ON, le 13 nllai là 8 h. 30 : pour la comanUThe de Chamos:on. A ARDON, le ,28 mai, à oS h. ~ : pour la .commUlllE' d'Ardon. A .MARTIGNY-VILLE, Ile 28 avril, à '8 h. ~ : Ipour Char.rat, Boverniler,

IMartigny-Combe, ILa Bâti,az, Trient. A RID.DES, le 29 'av.rH, là 9 h. 15: Ipour Rkldes et I&érrubles. A LEYTRON, le 2 mai à 9 h . % : ,pour Leytron et Sarillon. A FULLY, le 31() lav.ri:l, ,à '8 rh. ~ : pour FuJly. A SAXON, l,e S mai, ,à 8 h. ~ : Ipour Saxon.

- 381-

A MARTIGNY-VILLE, le 24 mai, là '8 h. ~ : Ipour ll\!1lartigny-Ville et 'Martigny -BolUr.g.

A:U ,CHABLE, ,le 1er m,ai, rà 8 h. ~ : !pour Hagnes et V,oUèg,es. A ORiSIIERES, le 2 Ilnrui, dès 9 heures: lPour .Iles ·autres communes du

district. A VlE'RNA y AZ, le5 :mai là 19 heures mO'Î.,ns q'Ujant: pour les écoles S'E'

terminant ·à ila ,flÎn avril et là la :n1Ji-mai. A IST~MlAURICE, le 6 juin, à '8 h. ~ : pour le.s éoo'les ,s.e terminant ,à

la fin mai et ,à la fin juin. Au .collège de 1l\i)]OINTlHEY, ,le 14 ,m aoi , ,à 8 heures: pour les ·comnllunes

de Chlampéry, Vial d'llUez, Troistorrents et ·Co.l,lombey~MU!Daz . Au collège .(Le !M\O.NTHEY, l,e 16 maJi, à 8 h. : Ip.our les .corrunun.es de

IMonthey, Vionnaz" Vouvry, BouveI'let ·et 'St-Gingolph. 'Les élèves nés :E'n 1926, Mnsi que ceux -quli ·ont échoué à :l'exame.n

de 1',aIllIlée dernière devront se ,présenter là ees 'ex·amens et 'aplporter leul' I.ivret .scol<aire. Toute absence non justüfiée ,par des 'l~a1sons .gT1a­v,es est .passible d'une anllende de 10 ,fr.

Le Chelf du Départem,ent de ·l'Instruction 'Publique: Cyr. Pitteloud.

Rapport de clôture Prochainement, nous <remettrons à chaque Inembre du corps

enseignant un exeulplaire du rapport de c.1ôture adopté pour ie cours scolaire 1940/41.

Nous prions les Inaîtres et ,les maîtresses de bien vouloir uti­liser ce formulaire, ceux en usage jusqu'à maitenant n'étant plus admis. Ceux qui seraient éventueUemerut 'oubliés [ors de cet en­voi, voudront bien s'adresser au DépaTtelnent qui ,leur remettra de slüte le fonnulaire indiqué.

Département de l'Instruction publique.

Cours de v~cances La Faculté des Lettres de l'UniversHé de Lausanne organise

cette année, com.me précédelnn1ent, des cours de vacances pour l'étude du français. Ces cours, qui dureront du 14 juillet au 4 octobre, sont répartis en quatre séries de trois sen1aines chacune.

L'enseignement comporte des cours et conférences, des exer­cices pratiques par petites classes (neuf leçons de 45 !1.uinutes par semaine) ct une étude spéciale de la prononciation (5 leçons de 45 minutes par semaine). Il est tout spécialelnent adapté aux besoins de ceux qui enseignent le f rançais ou se préparent à l'en-seigner. .

Pour tous renseignem.ents conlpléInentaires on peut s'adres­ser au Secrétariat du Départelnent de l'Instruction publique à Sion qui se fera un plaisir de remettre le progran1me à tous ceux qui en feront la demande.

Sion, le 4 avril 1941. Département de l' Instl'uction publique.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

Rapport financier de la Caisse de Retraite ordinaire du Personnel enseignant

pour l'année 1940 1. l\1JOUVIEfMEiNT GENERAL EN 1940

HEICETTEIS DEPENSES Solde actif ,de l'exercice 'précédent Ve,rsements de l"Etat du Valais pour cotisa-

tions et subsides Versements i,ndividuE'l,s de coüsations Intérêts -des titres et des obligations Solde tà valoir sur .la Caisse d'Etat Pensions 'payées en 1940 ReIll!boul',semetllts aux membres démis'sion-

naires Frais généraux Impôt Mdéral, droit de ümhre, etc. Excédent des 'rece,ttes: 133,481.60 Solde actif en ,clôture d',exerdce

2,828,466 50

7{),362.6'5 1,1654.40

103,445.60 22,.931.1>5

TOT A1L 3,026"8'60.20

II. CO\MPTE DE LA BANQUE CA1NTONAlLE

48,593.75

6,549.90 4,371.20 5,397.25

2,961,948,.10

Solde c11éditeul' au 31 décembre 1939 ' BEICETl1EIS DEtPENS~S

41,4-6'6.50 Ti tres et Dépôts -remboursés Versements de l'Etat du Valais Versements individuels pour cotiS'ations Intérêts po'ur l'année 1940 Pensions payée,s en 1940 Rembow'sements aux membres démision-

naires Frais généraux Impô.t 'fédéral, droit de timbre, etc. Solde cr,éditeu-l' au 31 décembre 1940

6,000.-70,362.65 1,6'54.4D

10.3,446.50

TOT AL 222,929.05

III. COMjPTE DES PENtS'IONNiES

Solde actiJf de l'E'xe'l'-C'Îce Iprécédent Extournes du Fonds des assurés Extournes du Fonds de .réseTve Intérêts de l'année 1940 Pensions pay'ées en 1940 RembourseITlent à 'lin un memhre démiS'­

sionnaire . Re.mboursementau Fonds de réserve

Sold e -actif en clôture d'ex8Jr.cÏce

D EJ?iE NiS!EiS

48,593.75

681.75. 301.-

301,642.45

TOT AL 351,218.95

4'8,593.75

6,549.BO 4,371.20 5,397.25

158,016.B5

222,929.05

RECETTES ,285,982.95 46,260.8:5

7,28'6.15 11,689.-

351,218.95

- '38'9 -

IV. CaMlPTIE DE,S ASSURE'S

Solde actif de l"exercke précédent Cotisations des 'illE'mbres et subsides de

.l'E-tat du Valais VerS'ements individuels de cotisations Prélève.ment au ,Fonds de rése-rve IntérêtR de .l'année 1940 RenlbouI'lsements aux membres sortante ReIll!boursement -au Fonds de r,éserve ExtournE's au compte des Pensionnés Solde 'actif en clôture d 'exercice

DEiPENS:ES RECETTE,S

15,868.15 9,732.80

46,2160.815 2,325,436.,65

·2, 13'7,'ffiü.35

1157,948.95 1,654.40

81.25 '90,367.50

TOTAL 2,3<87,298.4'5 2,387,298.45

V. ,CO.MlPTE DE L'ETAT

Extourne du compte d 'Ordre Solde à valoir de l'exe-r,cke ,précédent Versements de l'année 1940 Cotisations du ,cours 1939/1940 et Ipart

l'Etat Cotisation versée du ,cours 1940/41 Solde dû SUl' le présent exerdce

de

TOTAL

DBP,ENSEIS RECETTE-S

167,94'8.95 162.-

168,110.95

49,490.50 16,164.65 70,524.65

.22,931.15

168,110.95

VI. COMPTE DU FONDS DE RESEoRVE

Solde actif de l'ex'erdce .précédent Rembours:emE'nts du ICpte dels assurés Remboursements du Cp te dle.s plenslionnés Prélèvement -duco.mpte des assurés Prélèvement du com,pte des pensionnés Paiement des frais généraux

DEPENSEIS RECETTES 340,572.05

9,732 . .80 301.-

Paiement du solde des intérêts là ·pensionnés Solde actÎlf e'nclôture d'exerciC'e

81.25 7,286.15 4,371.20 3,998.25

313-4,869.-

TOT AL 350,605:85 3-50,605.85

VII. ,C0I1VllPTE DES INT.ERtETIS

DEIPENSES RECETTES Procluit total des intérêts pOUl' 1<940 'Intérêts ve'rsés au compte des assurés Tmpôt fédéral, droit de tiùnbres, etc. Solde vE'rsé au compte des Pensionné.";

90,357.60 5,397.25 7,690.75

103 ,41.t6 .50

103,445.50

103,445.50

Page 5: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

- 390-

ACTIF

4: olbJjgatiolls ~l 4 % Banque G1l1touüe 1 » A :3 % % Banque .cantona le 1 » à, 3 75 % Banque cantonale 2 » h. 3;/q % Banque cantonale

» cl. 3 % Banque ·cantonale 2 » à 3 % D,éfense nationa le 19,36

319 » ;-) 3 % % Provin.s 1939 244 » 1931 là 4 % Etat du Valais 2·4·9 « 1934 à 4 % Etat du Valais 80 » 1937 là ,3 Y2 % Etat du Valais olele du cOlnpte coura,nt Banque cantona lo

,:::,olclo ; t valoir SUl' la Caisse d'Etat

PASISIF

Fonds des assurés Fonds des pensionnés Fonds de r·éserve

270,000.­.2 0,000.-300,000.-300,000.­.2180,000.-

9,000.-319,000.-944,000.-249,000.-80,000.-

1.-8,016.95 22,931.15

TOTAL 2,961,948.10

DET AIL DU CO/lYJjPTE DES FRAIS GENERAUX Frais 'Cl 'i.mpl es·sion et fOUl'nitures de bureau Frais d 'évacuation d es titres et lirais du compte c'Ourant Assurance du mobilie·r V i sa. cl es Ibons et révision de's Comptes Travn il de transcription et étabhssement les déclarations

d 'impôt sur l E' s·acl'ifice 'nationa.l Traite.ment du .eaiss'ie,r Tl'aite-ment du secrétail'e Expertise médjcal e et frais d 'enquête Indemnité ;POUl' sée nce~ de la ICommission Ind emnités aux léMgué.· à J' asSE"ll blés générale

2,325,436.65 301,642.45 3'3'4,86-9.-

2,961,94'8.10

6' .40 ::365.20 52.60

111 . 9~

380.-1800.-900.-39.30

24,!8.40 405.4.5

TOT AiL 4.371.20

Effectif ail 1 BI' 1. 1940

Statistique sur l'effer.IUf des membres

Assurés:

Modjficaticms dans l'effectif en 19>3.0 Effectif ail 31 XII. 1940

,nstitll-I ,nstitll- Mise à la /M emblles ma-/ Membres 1 0" III I-A . 1 teul's trices Ret;'aite riés dé éd' céJi~~1;tujl'eB ~nlls- ollveallx IIgl~en-! Instltll- Institll-

e es IlecedèS SIOIIS membl'es tatloll [teurs tl'ices

J3H 1 84d 3 1 [) 1 2 1 12 1 46 1 24 'J[)3/352

- 391-

R PPORT DU CAISSIER POUR L'AnNEE 1940

La situation de la Caisse de retraite du Personnel ensei­gnant arrêtée au 31 décembre 1940 se révèle réjouissante lnalgré une fOliè d~l11inution des recettes due principa'lement au taux ac­tuel. des capitaux. Ce dernier est actuellement en moyenne de 3,69 % alors qu'il était encore à 4,06 % en 1934.

Le bilan de 'l'exercice qui vient de se clôturer accuse une ré­gression des recettes de Fr. 101,138.10, ce qui peut paraître ex­cessif en ,com.paraison des années précédentes; la situation s'ex­plique du fait que la Caisse d'Etat qui se trouvait nonnalenlent créditrice chaque ann' e d'une SOlnme d 'environ 50,000 fI'. se trouve cette année débitrice d un solde de fr. 22,931.15. Aprè.'? le versement par la Caisse d'Etat de ce solde précité ainsi que des cotisations du prell1ier selllestre du présent cours scolaire il1 n e reste plus qu'une SOllllne d'environ 10,000 fI'. COlnlne diIninution des recettes. Cette perte se trouve largement cOlnpensée par une cOll1pression des ,dépenses qui accusaient un total de fI'. 80,935 en 1939 contre fr . 64,912.10 en 1940.

En ce qui concerne le cOlnpte des Pensionnés il est à relever que pour la prelnière fois depuis sa fondation la somme versée aux bénéficiaires de rentes a été supérieure à celle des apports des nouveaux 111el11.bres 11lettant ainsi ft contribution .le fonds de

r reserve .

Ainsi qu'il a été annoncé clans le rapport de l'année dernière ce dernier cOInpte a atteint son maxinlum et on enregistre nlaju­tenant chaque année une düninution de cette réserve. Par COI tre le Fonds des Assurés est toujours en augulenta tion constante et cela Inùl;>Té le .. nornbreuses dénljssions eUl egistrées au cours de l'année .

La Caisse de retraite du Personnel en' ign ant offre une par­ticularité cOll1ptable qui la différencie des autres organisations silllÎlaires. En effet la comptabilité d'un exercice de notre Caisse doit tenir cOlupte des opérations survenues durant un cours sco­laire cOll1.plet c'est-à-dire une période de 10 1l110is qui empiète sur cl ux années civiles alors que ses opérations auprès de la Ban­que cantonale sont arrêtées rég lièrement à la fin de chaque an­née. Cette situation présente quelques confusions inévitables au l11Oll1ent du bouclelnent d'un exercice et lors de 'la présentation

es conliptes. Afin de r ell1édier à cette sirtuation la Commission a été saisie d'un projet d e lnodification de l'art. 41 11f d es statuts afin d'autoriser le Caissier à faire coïncider le bouclelnent de la cOlnptabHité avec la fin d 'un cours colaire soit dans la période de ju illet à aoùt.

Vins du Valais 0 R SA T dissipent la tristesse.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

~ 392-

Rapport de gestion La COl~iS'sion a tenu trois Iséances pour eXaIniner et Jiqui­

der les ~f!~Ir:s .courant~s. EUe. a ,mis au point le systènle de compt,ablhte a fIches 'qUI fonctIOnne en ' ce moment à la satisfac­tion générale.

ILe servke fédéral ae la ,contribution pour a'a défense natio­na1e .~ deIn~ndé au ·co~ité Ide rfail1:e. connaître à chaque 'me'lnbre assU!re aupres de la caIsse de retraIte Je Inontant Ide ses cotis'a­tions. Après avoir déiibéré, la cOlnmission a charo·i 'le caissie r de rem'ettre à chaque assuré un fornlulaire indiqua'I~t ,la somm.e de ses versements à 'la caisse de Tetvaite . L'asseIllblée généra'le des Inel11i)res s'est tenue le 24 octo-

bre .à Sion. EUe a ,entendu ;J'avis du Dr Bays au sujet de lIa sug­geshon tendant à 'améliorer iJJes prestations servies aux Ineunbres du corps enseignant retr~ités. M. Ile Dr Bays déolare que, retenu pendant une bonne partIe de .J'année au servi'ce militaire ill n'a pas été .en llneSUfle dn terminer' 'l'étude dont i,l avait été cha~'()'é par la COilllJ.uission. 5

, . L'état d"avanc,e:~nent de ses trav.aux 'lui pennet cependant d afumer qu'une mIse à la l~etraite à 'l'âge Ide 55 ans avec une pen~ion,'s'élevant au 70 % du rtraiteInent 'lTIOyeIl, ne pouvait être envIsagee sans IneÏltre en danger Œ'équilibre financier de la Icaisse.

, ;Ce~te ~d~~ devan~ ~tre abal1donnée, ,le Dr Bays a été chargé d ,exanlIuel 1, e.ventuahte de porter la rente ,nlaximurn là un pour­centa.Se sl1p~rIeUtr. Ce v~u a é~é ·accepté pour étude et 'l'expert charrge de faIre. rappOl~t a ce sUJet /lors de lIa IProchaine asselTIblée générale.

Rapport des reviseurs de compte de l'exerciQe 1940 de la Caisse de retraite du Personnel enseignant d.

canton du Va'lais.

ILes rsoussignés, ,en veliu du Inandat qui 'leur ·a été confié et confonm.ément à l'art. 46 du règl'en1.ent de 'la Caisse d'li 12 noveIll­bre 1.932, ont,proc~dé, le 22 mars 1941 à l'exaanen des cO'ln.ptes ,et du BIlan Ide l exerCIce 1940 dre ssés par votre 'caissier Monsieur S. Mey tain, à Sion.

La situation des comptes de ['année 1940 présente: aux recettes. . . . . . . Fr. 198,393.70 aux dépenses. " Fr. 64912.10 d.'où un excédent de recettes de '. Frr. 133:481.60

Le solde actif au 1er Janvier 1940 était de Fr. 2,828,466.50

et l'augmentation de la fortune en 1940 se monte à .

La fortune nette au 31déceIllbre 1940 s'mève donc à

Fr. 133,481.60

Fr. 2,961,948.10

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La contreva'leur de 'cette fortune est placée à 1a Banque can­tona1le, au Fonds de ,la défense nationale et à 'la Fédération des Produoteur,s de vins 'sous 'la garantie de la Banque cantonale du Valais et de J'Etat du Valais.

Le controle des titres et reconnaissances -de dépôts avec les pièces justif<icatives de la Banque cantonaJe et des autres eln­prunrteurs prouve 1'exactitude des éClitures dans les CO'II1iptes.

'Le Fonds de réserve !présente un solde de fI'. 334,869.-. La coulptabHité nouvetle adoptée perlnet de trouver illuné

diatenlent ,les cOlll:paraisons avec iles inventaires, livres -de COlnp­tabilité générale et le compte personneJ de chaque melnbre de notre Caisse de retraite.

Nous vous proposons donc d'approuver les comptes tels qu':iils vous sont prés'entés ,et d'en donner décharge avec retmer­cielnents, au caissier et à la COlnmission pour leur bonne gestion.

Sion, le 22 mars 1941. Les vérificateurs:

François Barras. Blatter Théophile. POSTULAT: Les 'censeurs ~dressent 'le postulat suivant à ,la

COlnmission. La clôture des cOlnptes de :la Caisse de retraite !de­vrait se faire à .la fin ide J'année s·colaire, soit au 30 juin. Ceci, afin de pouvoir .constater que toutes les recettes sont en caisse au Iuo'ment de la clôture des comptes et de supprimer la .rubri­que: COlnpte d'ordre, ainsi que des reta:nds de payements par Œes membres de .la Caisse. On pourrait alors exiger un intérêt à 4 % pour tout retard de verSeInents.

François Bal'l'as. Blattel' Théophile.

Assemblée générale des num1.bres de la Caisse de retraite du PerJonnel enseignant

L'assemblée générale .annueHe .des nlembres de 'la caisse de retraite du lpersone1 enseignant est fixée lau Ilundi 28 avril 1941, à 14 heures, à l'Ecole norm'a,le des instituteurs, à Sion, avec l'or­dre du jour ,suivant:

1. Pro.cès-verbal de ,la dernière séance. 2. Lecture des cOlm.ptes et du raPlPO'rt de gestion. 3. Happort des vérificateurs de comptes. !. Approbation de.s comptes et de la gestion. 5. Proposition concernant la revision év'eni:uelle de 'l'art. 41 f

du règlement. 6. Happart du Dr Bays, sur le bU,an technique d.e la 'üaisse

de retraite. 7. Divers.

P. o. Le Secrétariat.

AVIS Le prochain numéro sera le dernier du présent cours scolaire.

Page 7: L'Ecole primaire, 15 avril 1941

7}Y'~~~~~~,.(~

i P ARTKE PEDAGOGIQUE ~ ~~~~or

Fatigue et surmenage *) pal' le DT N . BENO,

du Service Miédico-pédagogique valaisan.

Quand un ou p.llusieul's Ol~ganes sont .somnis ,à une suractivâ.té fonc­tionnelle intense, il y a fatigue . Si cette suractivité se pI'olonge de façon anormale, 1'organi,sme marque sa souffrance ,pa.r des .phéno.mè­nes de surmenage. En ,somme, la fatigue est fonction de .l'intensité de l elffort, le surmenage de sa duré€'. Malgré leur ap·parente simpli­cité, ce·s deux troubles ·constituent des phénom.ènes ass'ez complexes et soulèvent un grand nombre de problèmes. Celui de leur.' cause, que nous 'e.ssayerons de résu.mer, est assez ardu, ainsi que nous le verrons, m'ais intéressant aussi a ,plus d'un titre. Du f.ait que la fattgue €'Bt à la base clu 'surmenage ·ces deux phénomènes ont des relations trèsétroi tes. L,€'s que.}ques 'considér.ations qUJi vont suivre, et qui concernent surtout ]a fatia'ue, se l'apportent donc éga lement au surmenage.

. Je n'insisterai pa' SUl' .les c'aradèl'es su:bjectifs de la. faügue, d 'a­bord parce qu'il s'8Jgit de .phénomènes bien connus de tous, ensuite ,parce que le sentiment de fatigue varie bE'aucoup cPune ·personne à une autre. On sait, en effet, qu'un 81Hort physique ou intellectuel d 'une ceJrtaine intensité provoque un sentiment de lassitude ,chez les uns, alors 'que le même effort n'éprouve nullement les autres.

Il y 'a une fatigue partic-ulière à cha-cun de nos organe.' , -comrne il y a une réiPonse de chacun d eux à la fatigue. La fatigue générale, te']]e qu'on l'entend communément, n'est pas toujours nécessaire,ment .liée à uno sUl'activité f,onctjonneHe de l'ensemble de nos organes. Elle Ipeut C'onstituer, pal' e'xemple une des mani,festations la plus caractérisLiqlj.e d'une affection ,physique ou .morale, D'aiHeurs, la fatigue générale en tant que manifestation d'un effort intense et exa­géré de ,1'ensem:ble de nos org,anes est une éverutu'alité qui ne se 'Pro­duit ,pour ainsi dire jamais, la suractivité d'un organe ayant pour corollaire phys i010gique l'.état de repos d'Un a:ut,l'e organe,

La f.atigue résulte d'une part de ]'usur . de certaines substances, Vlariab.les d"ailleurs su.ivant l:es Ol'gal1es, et a,cc'uffitüées dans ces derniers clans les ipériodes de repos. Elle ,provient aussi de la pré­sence dans ,ces organes ou clans les humeurs des cléchets organi-ques

• Conférence faite à Sion, Sierrc, Mal'Ug,ny et ,lVIonthey sous loe au.~picE' du Service 'Méeh 'o -Pédagogique Valaisan.

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ré 'ulta.nt. de l'activité de nos tissus. Ces substances, pL'oduits de désin­tégration des réserves nutritives de 'la cellule ou, dans certains cas, de .la cellule elle-mème, sont !plus ou moins toxiques et lorsqu'ils. 'ac­curnulent en quantité suf,fi s.amment grande dal1Js l es hume·urs, ils entravent, n l'inlübant. ou même en 10 paralysant, le fonctionnement des or,ganes.

La .plus 'COlTI1I1Une des fatigues, celle elui est la plus facile à lïu­vestigation, est "Ja faUguE' musculaire. C'est d 'elle que je voudrais vous dire d 'abord quelques -mots pour ,pr-éciser quel.ques-un de ses aspects gènéraux ainsi que certain m,écanismes -qui .la caractél'isent. Lorsque le travail .musC'ulaire n'est ni trop intense ni trop fréquem­,ment. solli,cité, les déchets qui en résultent .ont le temps de s 'éliminer normalement. On conçoit, dans ces conditions que la :fonction l11US­

·cula ire ne soit ,pas entravée. Il n 'y a pas de ,fatigue, ou s·i -ce .phéno­mène ,se produit, ce ne sera qu 'au bout d'un tem!ps pel,ative.me'l1t long. La résistance des muscles à la fatigue -peut s'expliquer encore en considéI ant qu'une lactdvité modérée .pel~met wu,,\: 'lnu s'Cl es, ,o-râce au jeu de la circulation, de r,écupérer les substance,s qu'il vient de brù-1er.

Si les contractions musculaires sont, au contraire, intenses et trop fréquentes, les rése'rves alimentaires tendent à s épuiser en ,mê­me temps que l s déchets dùs au fonctionnement augmentent .sans cesse. D é1llS ces conditions, le mus'cie se fatigue et il ne se cléfatigu '1-ra ,que lorsqu'um teanps su.ffcilsamm,ent 1011g lui pE'rm8lttl'a de .récUipté­l'Cl' s es réserves et de s e débR..rrasser de ses déchets.

Les ,mus cles qui ont tl":l.vaj]1.é longtemps, - les expériences d e laboratoires le démontrent - fini s. ent Ipar ne plus 'répondre ou par ne l'épandre que cr-une fa.çon im,pa.rfaite aux excitations. I.l en est de ID 'me dE' l 'activité musC'ulaire lorsqu'elle est subord-onnée aux in­citations de la volonté. Nou ne pouvons obtenir de nos muscles plus qu'ils ne peuvent donner,

J aimerais reproduire ki quelques expérjences de laboratoire, fOl't élémentaires el'aill eurs, non seulement. pour iUustrer ce qUE' je viens de dire au sujet -de-s causes physiqucs de la .fatigue, mais pour souli­gner la particilpation du système nerveux dans le phénomène qui nOliS occu·pe.

Que la fatigu e l'ésulte de oJ'ac-cumulation de ces déchets org ni­qu s c1ù s a:u fonctionne.ment musc'ulaire, il est aisé de le démontrer. On pl'orluit, n E'ffet, d'emblée la fatigue sur un muscle non encore fatigué en injectant dans l'artère qui .l'irrigue l'extrait aqueux de muscles .fatigués. D·aut.re part, on ,fait disp ara.ître la fatigue en in­.iectant du san.g artériel, donc clu sang riche en « -com.busti.ble » ou simllement de l'eau s a lée qui entraîne les déchets de fonctionnement.

La ,pal'Uci.pation du système nerveux dans le .phénomène de la fFltigu C' se démontre clE' l a façon suivante: ,à l'aide cl'un appal'eH spé­cial on enL'cgistre les contractions volontaü'es du mus-cIe fl.échisseur

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du medius. On \provoque un 'c'e-rtain nombre d·e ,contractions volontai­res jusqu'là (produire ,la fatigue de ·ce muscle. A ce moment, on .ceSS6 les ·contr3!cbons volontaires et l'on provoque des contractions 'artifi­delles rpar ex.citation du 'ner.f moteur .qui alboutit au doigt. Or, choS'e assez inattendue, les contr.actions ,a.insi obtenues sont de nouveau très' .énergi,ques.

IDans l 'interprétatio·n d 'e.s :phénOlnènes de ka fiatdg1UJe, on voit qu'il y a déjà trois éléments importants ,à co.nsidérer:

1) réserve en « co.mbustible}) du muscle,

Z) déchets 'dûs ·à la désintégration de 'C'es suhstances, déchets qui par leur ·accumulation entravent l'activité no-rmale du muscle;

3)partidpation des ·centres nerveux.

Nous aurons la nou.s oc.cuper -plus loin des fa·cteurs .émotionnels dans la production de la fatigue et 'nous verrons lE' rôle de première .grandeur qu'üs y jouent.

Le,s ,cas dans leslquels s'observe la fatigue sont extrêmement nom­breux. ,Considérons d'abord quelques aspects de la fatigue normale, ou fatigue lPhysiologique. Cette fatLgue trouve son expression dans la sorte de ,lass~tude que 'nous éprouvons le ,soi.r après une journée de travail et ·cru i nous lnènE' plus ou moins irrésistiblement au 'sommei.l. Dans les conditions normales, lors'qu'aucun heu.rt ne se produit dans le li'bre ·exercice ·de notre ef.fort, -cette fatigue n'est pas ressentie ou ne ·devr,ait rpas l',être ·au ,cours de la journée, Nous devons avant tout cette circonstance ·au fait ,que ractivité organique ·est ,régie en .par­tie .seulement -par le jeu de notre volonté et ,qu'eM-e est en ,grande par­tie sous la dépendance de systèmes ,autonomes, sur la nature desque.Js je ne puis m'étendre. Ce sont 'ces systèmes 'autonomes ou automati­ques ,qui ,metSu'rent E·t équilibrent les échanges de nos organes de telle tfaçon que ja-mais un de ces organes n'arrive, il. un moment don­né, au sommet de son activité fonctionneUe qu'un autre ne se trouve, pal' c:ontre ,coup, là l'état .de détente -ou de re:pos.

'L'envahissement de nos tissus par les produits de la désintégra­tion ,qui est :une des cause·s de la fatigue, dite physiologique, est in­Vioqué, ainsi qUE' vous le savez ,p8'ut-être, .par un ,grand nombre d'au­teurs ipour exp,li<quer un des lnéC'ani'smes, voire une des -cause-s fonda­mentales du sommeil. Cette Ifatigue est précisément ,combattue .par 1& rBlpos qui .résulte du somm8'il - Tepo,s -qui favo,ri.se les ,éChanges en­tre 011ganes et humeurs - et ,par conséquent la restauration de nos tis·sus. A ·cet égard, il n'y a pas de repos qui soit aussi IbiE'nfaisant que -celui qui engendre le som,mei~. Il y a donc lieu d·e ,s'accorder un tempos de so,mmeil suffisamment long pour que les déchets organiques soient éliminés et pour que les substances tissulaires, usées .par le fonctionnment de organes, soientl'estaul'ées.

lLorsqu-e., .paur une rrui.s.onou paul' une autre, on IsouÎlf-re d'insom­nie,s ·dues à une cause iphysique, l'épuisement paT exemple, un moy.en excellent, de beaucoup supérieur aux calmants ou aux narcoti'que.s

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qui éprouvent ,à l,a longue l'organisme, C'onsiste à prendre des hains tièdes pendant un temps qui varie de 7:! ·à % d'heure. ,Pourvu qu'il soit ·assez long, le bain tiède -agit commE' un calmant ,général du ,sys­tème nerveux en même ten'1ps qu'il favo,rise l'élimination par la -peau des substances toxiques accumulées au 'cours de la journée dans Il es ,organ es.

.Dans ,le -domaine de l'a plathologi'e il n'y a rpour ,ainsi chlre pas de .maladie-s ,physiques, nerveuses ou mentales dans les'quelles la f,a­tigue ne -se ,manilfeste' là un degré ipl'us ou ,moins .grand. Elle o,ccu'pe comme on sait un rôle de ;premie,r plan en tant que manifestation IPrémonitoiÏ:r.e des TI1,aLadi-es inf\ectiJeuses. Très CiaTactér,istiques sont, dans cet ordre d'idées, la tuiber-culose et la fièvre thyphoïde. Il en est de m·ê,me .Œ€'8 états lanémiques ou cachectis-ant·s. Dans 'loa tuilJ,ercu­lose, lIa fatigue ,s'o,bsETve dans toute la période d'-état comme ·d'ail­leurs dans la 'convales,cence. Dans ce dernier stade, sa ·disparition est un des signes qui marquent le ,mieux le retour là ,la santé.

Beaucoup de symptômes ou de m,a}adies lI'!ésultant d'une d~mJiIJ.1U­

tion ou d'une augmentation de .l'activité des glandes ,à sécrétion in­ter.ne (hyphophy,se, .glandes surrénales)co.m,ptent également la fati­gue par-mi leurs man:iJfE'stations les -plus connues. Je n'en. finirais iPas ~i je devais vous parler de tous les cas ,pathologiques ·dans lesquels la fati.gue joue un rôle ,pIus ou .m·oins important.

Je VOUdrais ,cependant vous dire deux ,mots s'ur une forme de f,a­ligue que nous renc.ontrons assez fréquemment au cours de nos con­~ultations et qui est soignée la ,plupart du temps, là la maison, à re­bours du bon sens. Il s'agit de cette 'fatigue qui trouve sa sourCE" dans une excitation extrêm.ement ,prononcée du By-stème ,ne.rveux cen­tral, et ,qui se manifeste par un état de contraction de la presque to­talité de la musculature. Sous il'influence de l'irritation .fonctionnelle du sy,stème nerveux, la ,contra'cbon ,qui en résulte iprovoque à la longue des .phénomène·s de ,fatigue extrêmement intenses et 'C8'S ma­-Jades, de véritables -épuisés, -sont ,pâles, tremblants, sujets à quanti­lé de ,mal,aises et n'ont qu'un désir, celui de rester, des heures durant~

étendus sur une ,chaise longue. Pour lutter contre cet état, -ces mala­des ·absorbent de grandes quantités -de f.ortifiants, .fi tbase d'alcool la plupart du ,temlPs. Or, c'est 1e contraire qui ,se produit: les fortifi.ants absorbés agissant <à la façon -dE' l'huile qu'on verserait sur ,le feu, augmentent la tension lIlerveuse et, ·par conséquent, augmentent aussi les 'maniifestations de la fatigue. Lo~squ'on leur .pr8'scrit des ·cal-mants, ces malades sont -pleins de scepticisme et ne suivent qU'là 'contrecœur la cure qui les délivre-ra maLgré ·eux de leurs malaises.

Si'gnalons, en pas·sant, le préjugé fortement ancré que! ,les 'bains !plus ou moins ,prolongés ·~puisent. Si on .pa.rle de :bains ou trop chauds ou trolP froids, cette opinion est exacte. Par C'ontre. les bains tièdes (37 à 38 degrés, température légèrement au ... desBus de celle du eorps), judicieusement lutili-sés comme c'est Je -cas dans l'exemple

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cfue nous ,s ignalons ci-dessus, on t u.ne action calmante -et tontique à la fois slcontra cli,ctoires que s oi ent ce.s deux termes.

.T'arrive lTI'aintIenant au 'Point Le p1us important de ·c.ette Ic'a'u eri,e. Nous avons passé en revue les ,étais de fatigue 00nditionnés pal' des facteurs les uns ,physiologiques, les autres ,pathologique's. Une cons­tatation extraol"Cùinaire ,et arpp.m·emll1Ient contrachctoire s' im,pose main­tenant 'à nous. Si les phénomèY,les de fatig ue et de surmen age étaient sous la seule dépendance de facteurs or.ganiques ou toxiques, com ­ment interpréter certain.' ·cas où une suractivi té musclüaire ou intel­lectuel.lC' soutenue et. anormalement pro longée ne déclanclle 'Pas de su r,menage? Con1Jment expliquer, pal' exernple, le ,cas de nos .cam.­pagnjal' ls CI,stl'o,jnts <.1. cel'talÏl1es péri,oclres d.e .l 'année, à un ü~av,ail in­tense comportant quelqllo€'S 12 à 16 heures ·d e trav.ail e'ffectrif quo tidien , ,et cel a pe,ndant de,s semaines et des semaines, S'aIlS qu'i ls ,présentent, à part quelques signes de la·ssitude et un cel'ülin amaigrissement, les 'phénomènes , c.al~acté'l' i stiques du SUDn1:enage? Cette mêm obs'ervation peut être f;:üte dans le domaine intellectLlel. On sait que d s s'av ' n1.s, à la poursuitE' d'une recherche s'cientifiqlle, 'e soumettent ,également ,pendant. rIes ,semaines et des mois à un trava il qui ne leur la isse au­cun répit, sacrifiant souvent leurs heures d e 'omIneil sans en ,péll'al­tre aut.rement gên és. ,Cette suractivité physique ou inielle,ctuelle , s'an ' les inconvénients que nous venons de rattacheI' à la fat igue, semble donc porte'l' un ,sérieux: d'menti aux: considér ations 'qU E' nous 8vons déve]o,ppées ft ,prOlpo. cl la fR.ügue. Si un e ,suractivité physique ou in­tellectuelle ne suffit pas ~L provocruel' ' les troubles du sur,men age, que']les " ont. en -dehors d s ·causes que nous avons invoquées, lels cir­constR.nC1C8 ,qui les favorisent ou l,€·s font apparaître? L'expéri'encc montre qu'il y faut le concours de deux factE'urs au moü1s, de nat.UT et d'importance fort inégales il e,st vrai:

1) Facteur Iconstitutionnel, Le fa-ct.eu l' conslitutionncl, presqu ' toujours constant est très variable d'un individu -à l antre. La r .é­sistanC'e à la fatigue quell qu'en soit. l'origine. est loin d'être la mè­me chez tous le,s suj ets. Là -où un0 per.onne réa 'it à p eine ù un ef­fort intense et prolongé, unE' autre Ipré ·entera. hien vite lcs signes de fatigue à l occasion d'un moindre effort.

2) Fac'l:eurs affectifs. Bea'ucoup '1J lu s in1Jpol'tant paraît être, dans l apprécia tion des phénomènes du snrmen age, lïntel'vention ·des fac­teurs émotionnels ( hocs nerveux, ·chagrins ennuis, déceptions, etc.} Qu'a-u .plus fort de ,son .rendement phy,siqu e ,ou intellectuel, jusqu e 1:'1, bien tol éré, intervienne d1ez un homme, par ai ll E'urs résistant au point de vue ,constitutionnel u n choc moral de quelque gravité, les IlJhénomènes de surmenage In e tal"dent pas il. se produir . Cbose Cll­

rieuse, dans quelques cas il semble bien que l'apparition d e ces trou­J'l Ies es t clavantage fonction de la répétiti on clu cho,c émotionne'l on de sa durée CfUE" de l'intensité de J'.émotion clle-mêIDe.

Lorscfu 'il y a intervention de facteurlS eHectifs dans ]a production des troub les qui nous occupent, on p eut parleT de su rmenage affe _

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tif. L'observation montre que cette 'for,me de. surmenage existe, Je résume en' ,quelques ,m·ots l e.s mani.festation.s les plus im,portantes de ·cett€' mala.die. En dehors de ces sentime·nts ·surbj e'ctifs de fatigu e et de la'Sisitud,e g.énéral,e., on ·constate dans le domaine ;pl1ysique unre di­minution ou la perte de l'appétit a insi que des 'Perturbations ·pllus ou moins graves du som.meil. .Les troubles du 'sommeil sont toujours ,constélints et font e.s'corte ave c ·une constance non moins égale aux troubles ·dépressif,s. Il s'agit d'une insomnie tenace, -aocompagnée d'a­gitation et de ·cauchemars. Au point de vue n 8lrveux, ,1E'S m~nirfes~a,'

tions sont extrêolT1Clmel1t variées, .mais ce sont les troubles depresslfcl (lui prédominent. On y tl'ouve toute la ,ga'l11.me des senti.ments méla~ ­

coliques, depuis le « vague» à l'âme jusqu 'aux v,éritables idées nOI­res Sio'nalollB encore la ,paralysie de ,la volonté qui est comme blo­quée e~, C1nfin, dans l'ordrE' intellectuel, le ralentisse.ment -du jeu de3 facultés ainsi ,qu 'une ·ce.rtaine tendance à la rumination mentale.

Le pseudoDsurm.enag.e. J'arrive mainte.nant ià -une variété de s ur­menage .gui 'a ,ceci de particulier d e n e présenter que -des l~a'PP o~'t~

lointains ave,e les ,formes de fatigue et de surmenélige dont Il a ete question jus·qu'ici. On serait tenté, à première , ~ue, ~e ,(~i,scuteI' son ·existence ou sa nature véritaible. Et cependant.] mvestI-gatlon ,psycho­logique ne laislse aucun doute .quant à sa réalité, J.usqu 'la ,plus am­ple info.rmé, nous appellerons cette for.me de surmena,g.e le .pseudo­surmenage o'u ,faux surmenage·. Une des ,particularités du ps~udo-sur­

menage réside -dans le ,faH qu 'il comporte tout un Ensemble d e 11l~­

nifestations, rplus variées encore que coGlles que nous venons de de­crire, n 'ayant .apparemment - ·pour ·ce'rtaines d 'entre elles tout au moins -- rien de rcommun avec les tl'oubl es du surmenage prop.re­ment dit, a lors 'que les ,personne·s qui les 'présenü'nt ou les. pe·rson­nes de l 'ooto'llrage ·de cell e.s-.cÎ les ,considèrent ,C011l1Ue des SIgnes d.e ,cet état. Pour préciser les idées, je prends un exemple. 'Su.ppose·z un

. enfant qui, pendant qu'il prépare ses -devoirs, se plaint -d e maux ,d e tête. Les parE'nts auxque'ls s 'adressent ·ces doléances n 'y. att.ac~en~, pour com,mence.r, aucune importance; tout au ,plus ,conse'lllent-lls. a l'enfant de Iprendre .quel,que Tepos. IMais su.pposez encore que les maux de tête se renouvellent d8'llX ou trois fois dans les ,n1.êmes -circonstances. InquiE'ts, à juste ti,tre, les pa'r e.nts établirolnt très vrai­seu1;bla!blement une relation de cause à ·eflfet entre le tra.vail .et les maux de t ête. Ils y verront une manifestation de fatigue ou de sur­menéllgeet inciteront .leur enfant à renoncer à son travai~ e.t à ~lle;r

oS -amus:er. III n'y ,a dans tout ·oe0.i l'ten .de très ,anormal. MalS llll'éliginez encore, CE' qui p eut arriver, que nous ayons à faire à u?, ~n~ant :n~.r~ ve'ux, quelque peu gâté, ·e.t n'ayant, par surcToît, qu'un Interet m,Itlg.~ rpour son travail. Il y a ·cl e.s proha,.bi1ités que cet enfant appelle a ~Ul

-de tem·p.s en t.emps les maux -de tête ·consciemment d'abord et m· consciemm8lntensuite, toutes les fois ,qu'il voudra se soustraire à un trava.il qui l'ennuie. Dans une ,première phase l'enfant n'hésitera .iPas à SE' di,re .affligé de maux de t.ête alors qu 'il n'en ·est rien, 'SOUCIeux

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seulement d'en retirer le tbénéfice. ,Plus tard, il « exploitera» cette source - les maux de tête - tD'utes les fois qu'il voud-ra s'affl'anchir d'une corvée ou qu'il sera en butte à une difficulté qu'il n'aura pas, ,pour différentes raisons, le courag'e de surmonte'r .par ses prop,res ·moyens.

Voüà ,donc un eX'em'pleschèmatique sans doute tbien qUE' tiré de l'obs,ervation et qui montre déljlà que les phénomènes du pseudo­s'urmenage, en l'-üccurenC'e les maux de tête, sont 1) d'or1gine psychi­que, 2) sont inter,prêtés ipar ,les parents comme m'le ma:n1festation de surmenage, 3) vi,sent là rempliT ou réalisent un but.

lMais voici une courte oiJJse'l'vation médicalE' qui illustre encore mieux les propositions 'que je viens de formule,r et qui met surtout en relie.f le bénéfi,ce que -re·présente pour le maLade les synlptômes dont il est atteint. !L'intérêt de ·cette observation réside dans ce que les ,mécanismes ,psy,chologiques qtui sont ·à la base des troublE'S sont en grande partie conscients.

Il s'agit .d 'une jeune fille de .22 à 23 ans crui, depuis une année ·et demie souffre >d'une insomnie ,grave ay,ant résisté aux ,traitements physi,ques les ,plus énergiques. Ce qu',elle nous dit ,sur ses anté·c,é­dents ,personnels nous renseignE' non seulement sur les origines de ses malaises mais nous en donne aJussi le s,ens psychologi'que. Les ,conditions dans lesquelles elle a grandi ont été des ·plus défavorables. La mère est une grande névropathe, ,af'fligée par surcroît de troubles graves ·du ·ca,ractère. Elle vit en ·désaccord avec son mari dont elle ·est d'ailleurs séparée. Avec ses E'nfants, notamment avec ses fil1es, elle a toujours fait preuVie d'u.ne incompréhension notoire. Une de cel­les-ci, atteinte d'une névrose grave depuis quelques années, v.it ter­,rée dans sa ,chamibr.e et y végète lamentablement. Dès sa plus tendre enfance, notre malade se trouve dans un ,état d'opposition et de ré­volte p.ar rap,port à sa mère. ,Ces dernières année's, le conflit s'eS't enC011e aglg,ravé d'u fait, nous dit la malade, qu'il règne là la maison une atmos.phère empoisonnée; sa mère, qui a en parti'8 gaché s.a .pro­pre vie, entr,ave tout élan qui pousse nature.Ilem811t sa fille à en­trer en ,eontact aV8lc l'extérieur, .à « ,s'aérE'r », là se « détend-re », et~. Il y a quelques 2 ans, notre lITlalade aurait voulu, à l'exem'ple d'une de ses camarades, partir ,en Suiss-e allemande 'pour y apprendre l'alle­mand. En réalité, son désir était de quitter -la maison où la vie était devenue insupportable. La mèDe, sous prétexte cru'un stage en Suisse allemande ·rE·présentait un danger moral, s'op,posa énergi'que­'ment .à ce projet. Dès ,lors, la malade se re11tferma, devint "taciturne et, selon ·sa prop,re e~pTession, tout à faIt sauvage. Elle essaya, 'en déses'poir de 'cause et pour échapper là Ia contrainte maternelle, de .faire un stage dans une clinique de sa ville aVE'C la va,gue intention de devenir infir,mière .. Mais elle n'av.ait malheureusement aucun ,goût pour son travail et, au ,bout die 2 là 3 mois', fit ,tout son ,possible 'Pour se faire reme.rcie~' .Cet iJ.lsuccès ne ,fit ,qu'ag·graver la tension agressive de la maladE' ,à l"èg',ard de sa mère jusqu'au jour où, ·se

J

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sentant très fatiguée et souf,frant de violents maux de tête à .la sui­te d'une nuit d"insGD1nies, elle se décida, 'bravant les o:bj'81ctions ·de .sa mère, de garder le lit toute la journée. Or, ,chose inattendue pour la malade qui redoutait une « s'cène », sa mère s'e ,montra -ce jour-la gentille, comp,réhensive E·t (pleine de sollicitude. C'.était l'à un état d'âme que la malade av,ait toujours rêvé de rencontrer ·chez sa mèl'e, Cette modif1catiotl1 radicale -de l'attitude de celle~ci, ,comportant la chute de l'agTessivité, la ,laissa ,sol1Jgeuse en même temps ·qu'eUe l'émut. Quelques jours .plus tard, les mêmes .phénomènes morbides se reproduiisrent E·t lui donnèrent l'occasion de revendiquer un re·­rpos prolongé au Iit, ILoin de fai,re le moindre « embarras », sa mère pel'sévéra dans ses bonnes dis,positions. Bien ,plus, devant la persis'­tance de la fatig1ue 'et de l'insomnie, ce fut elle-même ,qui ·conseilla à la jeune iflle de rester dans sa chambre, tout « le temps ,qu'il f.au­dra.it ». La malade est ,parfaitement consdentEt que cette modification J'adicale de l'attitude de sa mère a eu pour effet de renforcer les ma­nifestations nerveuses de la ·maladie. A partir de ·ce ·mom'ent, en e.ffet, -elle présenta ce phénomène étrange: insomnie complète tout au long de la nuit, sentimE'nt de .fatigue et de ,courbature le matin, et be'soin impérieux de passer une bonne partie de la journée au :lit. Id, le mé­canisme qui motive la p.ersistance d'es troubles es't tout à fait trans­~al'ent ,pour la .malade et c'est eUe'-mên'1e qui en a donné le sens. En somme, l'insomnie, la fatigue, en un mot toute la maladie nerveuse vise ,à attleindre un certaJÏn nombre -de buts que lia m·al,ade n'ignore pas et qu 'elle « exploite» même dans une Joarge ·m ,eSUTe. EUe tire dOl1JC bien un « bénéfice» de sa maladie, bénéfice auqu'el ·elle est restée ac­croC'hée ,pendan1 plus d'une année et demie et qu"elle n'entend pas :sacri,fier dE' p8Jur que sa mèJ.'e ne verse dans son a.gressivité pl,e,mièl:e.

A la lumière de ce que nous venons de dire, on 'comprend aisé­ment que les di,fJérentes interventions m·édicales soieo.1t restées sans effet jusqu'à l)résent.

Je pourrais multiplier le,s exemples où ,les ,phénomène·s nerveux ,poursuivent mani&estement, cons,ciemment ou ,à rins·u dE' 'l 'état de ·conscience du malade, un but ·psychologi,que défini. Mafs ce serait dépasser les limites de notre ·conf.érence. ,Pe·nnettez-moi cependant de vous rap,peler 'que beauco'up d 'états nerveux et en particulier eertai­Ines maladies de l't'\Stomac, ce'lles qui traîne·nt pendant des années et résistent ,à toutes le,s théralpies ,physiques, 'certains troubles du cœur, quantité d·s manifestations cl'-angoisse, les phénomènes obsessionnels, ·etc .... bénéfi,cient en dernière ·analyse de cette interprétation. C'est d'ailleurs une des prinCÎ>pales raisons qui .font que le traitement de ces états estsingulièrE'ment dif.ficile 'parfois. Il faut, en ef:fet, non seulement éclairer les ln-alades 'sur les ·causes et ,les mécanismes ,psy,chologiques de 18Jur a,Hection, mais .aussi IleuT procurer des com­pensations l~éelles qui soi'ent encore 'Plus fortes que ceJ.les \qu'iLs ti­Jl'ent de la ·maladie. ICe 'qui n'est ,pas toujours facile.

,Le pseudo surmEtnage peut égale,ment 'se manilf,ester sous la forme

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cl'un be'soin plus ou moins i1Tésisüble de sommeil. Il s'a,.git là d'un (phénom,ème tbieln connu, Nous éprouvons 'souv,ent, le matin, après avoir pas~é 'une très bonne nuit, un 'sentiment de fatigue qui ne fait que s'accroître ,li mesure que s'a:pproche ,l'heure fatidique ,à laqueHe ,nous -devons 'flOUS lever, Là aussi ,le but psyc,hologi'que de cet état se ,conçoit aisément, le travail étant ,pour beaucoup dE' -gens une cor­vée, Je n'en veux pour Ipreuve le fait que, en général, l.a plupart de -ces gens n'é,pro,uve'l1t aucune Ifatigue à B'e lever le 'dimanche de très :bonne heure.

Les professeurs des ,écoles qui, fort heureusement, se doublent de pllus ,en ,plus d e psychologues, n'ont sans dou te iPas m1anqué d'e f,air,e J'obs-erv,ation suivante: -la .flaügue et, d'une façon génér-a le, le SUl'me­inage, suivent une règ.Je e,n quel'que sOTte él,elCtive. Ils atteignent une ,catégorie déterminée d 'élèves q:ui ne sont pas toujours l es p lus tra­vailleurs ni les plus int e,llig-e'llts apparemment. D autre p,art, chez un même élèvle C, est une cE-rtaine .J::manche d'étude qui a le don de -p,ro­voqueT ces phénomènes, t.andis que d',autres dis'Ci.p lines, ingérées mè­,me à forte d06'e, sont. t.olérées d'0 façon remarquable, Quant. on ana­lyse 'ces apparentes arnoma-lies de ,P'l' ès , on se rend comipte qtu'E·lles n e ,sont pas néce:sS'airement en rel ation avec une indig,e'l1CE' intellectu elle ou une moindre résistance ·const.itutionnelle de l'élèv'eJ ,à la fatigue ,

nans l 'interprétation de ,ces part.icularités, deux ordres de fac­teurs interviennent et, bien qu 'il y a it entre eux des liens intimes, je me .permettrai de les séparer pom.' ,la démonstration qui va sui \ rE-,

PrelTIiièreaIll€-nt, le s urmeIiaog,e -se Ill'anifeste de façon anorma1ement précoce chez une certaine catégorie d'élèves, ceux-J.à même qui n e sont 'pas cotés" ,en .général, ,connue loes plus in,telligents ou ·comme les Iplu s tr,avaUleurs, n famt se demander, avant .ct E-n a,Ppeler .à une ,camse congénitélile ou oI'glanique (débilité mentale, deflfidence i'nteloledu elle), ,iusqu"à .quel point il n"est ipas UTIe d,es nombreuses manHestations de ,certains mécanismes névroüque,s, de 'certains comlplexe,s tel,s que les complexes d 'inf,ériorité, d 'insuffi,sance ou d'inca:pacit.é si communs à l'enfant et ,à l'adolescE-nt. L' expérience psy,chologique montr,e bien 'qu e, sous l'inHuence de ces ·comp'lexes de sentiments morbides, l.a capélicité d 'absorption inte.JlectueUe, comme d 'ailleurs l,e jeu d es fa ­IcuItés intellectuelles , ,sont fortement 'Perturbés da,ns l,e sens d'une ,di­minution et ,souvent d'lune pal~ailysi'e de l'inrteUigence pal' l'intermé­diaire ,de l'j.nhibition név-Totique. tL'effort qUli est laJi'nsi demandé à l 'inte,lhgence ,et à l,a volonté ·est, dlans c:eTtains, cas, tro,p grand et trop doul,oureux. On ,conçoit que ,lie sUT,menag,e soit la cOlllséquleno.e logilque de 'cei 'élbat et que, ,psycholog;tquem€,nt, il ·corres'ponde là un mJéica:ruisme -de fuite devant 1',eÏlfort.

Deuxièmement: -I,e !problème ,que pose lia deuxièmE' éventualité, ,cEUe où l'élève r,éagit ,rapidelme.nt ,par des Iphénomènes de fatigue ou de 'surm,e'l1'élig,e, à teUe GlU telle branche d"étude tandi,s 'qu'H ne les ipTésente lP,as dans d',autres, touche à ;plusieurs points IPsy,chologique·s. ILe ·s·eul ,que ,joe puis'se s,ou:l,ever id, ·se rattache Là, ,la question de l'inté-

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J'èt, question féconde , si remarquablement déveloPilJée Ipar le P,rof. ICla:paTède dans ses travaux. Ce If'actE'ur de l 'intérêt, chaque IP,éda,gogue Ile sait, joue un rôle Iprépondérant d ans l'assimilation .facil e ,e,t rapide -el'e r en ·eignement. Lorsque ,cet intérêt est absent, le tDaV'ail devenant ,source de 'contrainte et d'.abligations pénible's, l',éiJudiant cheTchera instinctiv,ement à d'uir, dans une des nOl11 . .}).reuses manifestations d u ps.eudo surmenage, le som/mE-il ir résistihle pal' exemlp'l e.

Lorsqu'ils intervienn ent chez l' enfant, les phénomènes de f,atigu e doivent retenir sérieusem'ent l 'attention des p'arents. POUl' lpeu -qu'ils laient t nlClance à ,persi,ster on ne doit pas .Jes néo'liger sous 'prétexte ,qu'ils s'ont ipassageTs et que le grand air, l.a ceSS<1 ion des étudE-S, etc. en au ront r apid,e'm.ent rai,son, QU'and ils ,SGmt cond itionnés pal' des .fadeurs moraux ces tro'ub l cs 'ont réfrac'llaires aux moyens :physi­Iques , ,i judicieux, oicnt-il.'. Il y f.aut le concoUl' Ide llloy,ens qui v i­.sent là en découvrir les ,causes ,psychologiclu es et les buts incon 'cients qu'ils poursuivent. ,Lorsquïhi disparaissent cependant S'an.' laids,e'l' , le trace, jl y faut clouhlel' de vigilancE' car c'e, tune const'<1tation psy­chologique de tous les ,io'ur.' qu 'un symptàmG nerveux Cfui disparaît ]) ut .'SO manifester lùt ou tal' l ,'ous une autre for1l1,e, plu sournoise -eL ,plus ré sistante :par cOl1séqu -nt à l' action psy' '11ot11 'l'èl1JÏque, L'art du Ipsychothér,apeut'e Téside préciS'én ent à. déceler une souffrancE' morAle sous le, multiples as,pects qu"e'lIe peut revêtiT.

Il y ,n .des cas ,chez J'enfant où la fatigue- e·-- t à elle ,selule une ma­ladie. IMais l'expérience montre qLlïl ,n'y a là qu'apparence. Lorsqu' loes phénomènes de fatigue prédo:minent chez un enfant il est fa.cile de ,c1écouvl'ir ,que, par,a llèlemcl t à ce S) mlptàme, d·aut.res sym,ptàmes moins fr ap.pants Ipe'ut-être, s'y r 'trouvent. C'est ninsi qu'il n'est pa,.') ,rare de ,découvrir l'existenc (l'un ou de p lusic-urs ·cam'PI xes affe'c­tifs: complexe Irllnfériorité physique et nerveux, compl x - de ,culpn­'hi'lité, manifestations dépl',essives, etc. Cet eD6'e'mble le sym,ptôm:es réunis chez un enf,ant ,cons Huent 'e qu'on ap, eIla en ,psy chiàtrie 1[1 IIJSychasthénie infrantHe. Je ne lll'arrèterai pas à le . dc·scription des ":1,utres man1f.e'station" de ,cette maladie. Au IJoint ,de vue qui nous in­téres'6 ici, je signallB que ,~a fatigu qu"a,c,cuSient ces enlfanis est une fatigue ,assez spéoiale, i})uisqu'c};le ne sen1.!ble ,pas succ.éder, en clMi­n itive, ni il. un gTO:-; travail, ni ,i" un effort physique OIU inte,llectuel

.'consi,dérahlc'. Ap,~al'em.m ,ilt il s"wg it d'un phénomène qu'on 'a peine à Tatta 'hel' ~'l une c-au, e bien déter,mil1ée. Lorsque rexal11en médical '(p, Ylch ologique) est :pous,,'é assez loin voici ce que cels enfants ou leurs parents nous dis,ent à ,peu IlJrès : l,a Ifatig u e ,s e mani.feste d e façon 'as 'ez ,étrange el,le survient seulem nt le matin, ,au réveil. V'ers .la fin dE' la ,iounnée ces enfants ,sont 'pleins de vi@ueur et d entrain. CeUe l'ésurre.ction ,des 'enfants asthéniques à la vie à p'artir d'une certaine 11eu1'e de l'après-midi est d.ésign é par ce'l'Lains auteurs sou s le vo­cabllo dc' « guérison de -5 heures du soir ».

IPendant ,qu 'ils sont en ,classe, la fatigu e, ,les maux de tête, sou­, en t les vertig'es 'aHant de pair avec une certaine pàl-eur l1u vi ,age C't

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d 'autres Isymptômesencore, enlèv'ent rà ,l'enfant tout désir de travail­ier. Par aiLleurs, ,ces enfa.nts r,e.doute.nt tout 81HOTt et s,'Us se s,entent ;poussés d'en Ifaire, Hs s',énerv'ent ou s'e fÊlJchent, Iboudent, etc.... Je ip'irai pas :plus loin ,dans la description des troubles. A }a Ilumiè'l'e de ;C'e que je viens cle vous dire IPlus h.aut SUT .le lbéné.fice ,cons,ciEmt d 'a­(bo.rd et inconsrdent 8IIlsuite que retÎ'Nmt les malades de :leur ll1évrose, ;VIÛUS n'aure'z, je ;pense, aucune peine à vouS' 'eX'plilquer ,oe Iqlu'il y a d 'extraordil1'aÏTe clans la plupart des manifestations des ,enf.ants ,dits l({ 'psychasthéni'ques ».

Traite·ment. Dans ,les quellques cons,idérations qui 'pTé.cèdent j'ai essayé de vous 'montrer ,l'existence d'états de fatigue dûs là des ,causes ,phYlsi,que,s. Il est évid.ent 'que l,e traitement die ·ces états r ,elève de ,:moyens é4ga,}ement rphysiques. lLe tr,e,pos, mais un 'repos qui ne de­vrait Ipas ,être synonyme d'immobili M sur une ,chaise-longue, les iCLis­Itractions, le grancl air, à la montagnE' notamment, et l"usage ju,dideux ,au surplus de re,constituants, 'contrilbuent la :}a guérison.

iLes ,états de .fatig1ue dùs là des ,causes :nerveuses ou mor,al,es sont, COffilue je l'a.i dit, résisülints aux seuls moyens IPhysiques. La 'PsyC'ho­thérapie qui s 'inslpire de m·oy,ens te,chniques .qui lui ,sont ,propres est :~, e 'traitement de ICll0ix. Elle tend là dé.couvrir ,les caus,es morale,s 'pa­thogènes devenues souvent inconsciE'ntes, ,s'eIf.force de les révéler 'aux rpaüents et ess,aye de leur ,procurer la poss-ibilité <Cl 'a.ccepter et de, s 'a­'clapter 'aux dH.fi.cultés inhérentes là la réalité.

mixtura professoraIis Bientôt notre gent écolière se sera envolée ' aux quatre coins

du pays; la salle de classe ne retentira plus des notes aiguës des jeunes voix et des notes graves du maître de céans. C'est aussi le moment de chasser les mauvaises humeurs que les ,six, sept ou huit mois d'enseignenlent ont accumulé dans le corps et l'ânle de l'instituteur. Et lorsque l'automne annoncera le retour du trou­peau dispersé, avant de reprendre le sceptre pédagogique, il sera bon de renouveler sa provision de bonne humeur et de bonnes hu­meurs, l'un des viatiques indispensables d'une nouveHe étape.

L'auteur de « Bonnes et mauvaises herbes " le curé Künz.le, a songé au personnel enseignant et composé ft son intention le thé des professt:zzrs, y compris toutes les personnes qui ep.sei­gnent. Il le destine d'ailleurs en général à tous ceux qui doivent parler beaucoup, tels que les prédicateurs, les catéchistes, les. commandants, les capitaines, les portiers de gare, les crieurs pu­blics, etc., bref toute la corporation de la parole.

L'herboriste renommé .dit que sa ({ mixtura professoralis:. est un remède sûr et rapide pour se prémunir contre le :rhume de cerveau, le catarrhe, l'enrouement, le mal de dents et autres ac-

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cidents qui peuvent s'attaquer à )notre santé. Il ajoute que ce thé', guérit en quelql~es heures le plus fort rhume de cerveau.

Remède attrayant par surcroît: « C'est un thé très ·agréable et très aromatique lqui surpasse en arôme le thé de Chine; il n'agit pas sur les nerfs et n'excite pas con1Jme le thé de Chine, mais il cahne. » N'est-ce pas exactement ce qu'il faut à des gens. qui, du matin au soir, doivent pratiquer une patience parfois héroïque?

Cet elixir de bonnes humeurs ne coûte que la peine et le plaisir d'être ramassé dans le jardin du grand Herboriste qui a créé la Inousse avec le chêne. Pendant que vous cheminez à tra­vers champs et prés, passez trois jours au mayen et quelques heures à l'alpe, vous pouvez faire ample provision de ce thé sans être licencié en botanique. Cueillez par le beau temps, après l'é­vaporation de la rosée, les plantes suivantes:

1. La pl'imevèI'e officinale qui étale ses ·entonnoirs dorés dans les prés et les haies.

2. L'alchemille des Alpes aux feuilles soyeuses, si recherchée par la race vive et agile ·d'Hérens.

3. La d1'yade à huit pétales, si bonne (qu'à elle seule, elle a Iné­rité le nOln de «thé suisse ~ .

4. La benoîte l'aIllpante aux grandes fleurs jaunes Iqui s'élè-vent au-dessus d'une large rosette de feuilles. '

5. La potentille dorée aux couleurs plus vives que celles de la ,potentille printanière.

6. La mutelline ou livêche mutelline, une petite ombellifère des alpages aux racines épaisses et aux fleurs roses, ,que les ru­minants eux-lnêmes savent apprécier.

7. Le plantain des Alpes, comme une Ininiature de notre ' plantain lancéolé de la plaine.

8. La menthe ;poivI'ée que nous cultivons encore souvent dans le coin du jardin réservé aux simples.

9. Le chiendent ou grQJnmont, détesté des jardiniers et des cultivateurs, mais employé depuis deux mille ans pour purifier les reins et la vessie.

Voilà les neuf chœurs du thé des professeurs. Chacune de ces plantes 'a de quoi vanrter ses vertus bienfais:ant-es; toutes réu­nies doivent être souveraines contre les douze petites misères aux­quelles nous exposent la poussière des salles de classe, le ministè­re de la parole et les rudes épreuves de la patience. Si vous avez par hasard une prédilection pour une dixième herbe que le curé Künzle a omise, cene-ci sera fort bien tolérée dans la compagnie des neuf autres, et si l'une d'elles a échappé à votre regard, vous avec encore huit cordes à votre arc, assez de quoi purifier vos', humeurs. (

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Quand vous aurez soigneusenlent séché votre récolte et con­servé à l'abri de la poussière et de 1'11lunidité et qu 'une certaine fatigue de vos cordes vocales ou un peu d'énervement vous aver­tira de l'usure saisonnière, il vous suffira de suivre le conseil de J{ünzle : « On cuit ce méla.nge pendant une demi-heure, on ajoute du sucre à la décoction ·qu'on peut boire à volonté. Si l'on n'a pas l'habitude de cette boisson, il vaut mieux la prendre dans la soi ­rée plutôt qu'au n1.0nlent de se coucher; car au COl1llnencement elle fait uriner; elle entraîne ainsi toutes les Iuatières qui provo­quent les catarrhes . »

Ce thé des ,professeurs conserve donc l 'usage de la p a role à ceux qui sont cxp osés aux ITIaUX de gor ge et autres . Faut-il aussi le reconlnlan der aux personnes qui parlent t rop et dont l' enl'oue­Inent serait un repos bienfaisant pour elles-111ên1.cs et 1 our les autres? Notre herboriste ne donne pas de contre-indication. Il seIuble que, contre ce Iua] , jl préconiserait en core un remède d'une autre nature.

Il es t bien entendu que les ouvriel'.'~ de la parole ne revendi­quent pas Je monopole de la ,« mixtura professoralis »; ils auront au contraire à cœur de faire connaître la précieuse recette ft leurs él' ves, amis et connaissances que gu tte pareillement le cortège des petites n1isère", inflanl111G "aires.

Lorsque l call1pllgnard et le 1110ntagnard auront de nouveau ,appris ù rechercher les r ssonrces de santé qne recèl leur Il1iliell n ai.urel, ils auront peut- "tre renoué l 'un des jnnOlllbrables fils qui les ra ttachent au sol. C. G.

PIaido:\1er SUr- le ski ... Une petitc école de 1110nta.;ne, « Là-haut » quelque pnl't en

Valais! Il a neigé, neig ' pendant des heur es, une tranchée rem­place le chen1Ïn villageois.

Il est un p eu pl us (le huH heures , des pentes Cfui avoisinen t la maison d'école dévale une escouade de petits points agiles.

8 heures et 1/2 ! Dans la cour dés rte, de pacifiques rallgéc:-, de lattes et de bâtons atlendent l'heure (le ' la r ' création. Et Jcs jeunes skieurs de tantQt, I11U' S en. sages écoliers, oublient InOlnen­tanément 1eurs prouesses sportives. lVIais COlllment rester Îlllpa5-sibles devant la chaude invite du soleil triomphant glissant -j u '­qu'à nous? Les yeux deviennent son geurs. « DOlllll1ag disent­ils, quelle neige pour le ski. }) Pauvre nlaÎtre ! lutte don c contre « l'enc.hanteres,se}) qui a rompu le contact... Iuais le p ourras-tn ? Et si de l'enchanteresse tu faisais ton alliée? Essayons: « l\{al'di apl'ès-1!I icli nous lTIOntel'ons Ct Planaielll' pOUl' fair e du ski, ce sel'(( notre leçon de gymnastique) .te n ' y mets qu'une petite cOl1chtion :

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c' est que d'ici là vous tl'avai lli e: tous avec un grand c0z:.i'a~e I,'i> Les petits visages s'éclairent, le contact est rétabli, la petIte eqm" pe repart avec entrain, ,

Raconterai-je notre l11.ardi? car naturelleUlent chose gagne~ chose due, Non , car tous , ou presque tous vous en avez passe de seInbJ.abl es ou alors il ne tient qu'à vous d'en vivre de pareils,

Oh ! M ... comIne c'était chic! On recommencera n'est-ce pas? C'était là notre impression à tous.

Cette expérience a été tentée par un tout novice skieur, e,lle a été possible O'râce aux J'ournées de skis organisées par l 'assocIa-

5 , 'b' t l' Hon des Maîtres de GymnastIque avec l appro ahan e encoura .. genl ent de notre Chef du Départeluent, auxq~lels vont no~~e ~r~­tituc1e enthousiaste. Ces cours que nous esperons plus reguhel s, plus nOlllbreux l'année procha~ne , I~e ,nous ont pas se~lle~el~t appris les « rudhnents » du slu, malS Ils nOl~s ont pennIs d ex­périn1enter ses bienfaits physiques et... psychIques. Pour aCCOlTI­pagne! ses élèves il n)est pas néce~saire d'être un skieur accom­pli, ce qu'il faut envisager, c'est de permettre à nos enfants de la Inontagne de faire du ski.

A la nl0ntagne, en généra,l, nous SOn1ITIe~ ~n peu pré~érit~~, sous le rapport de la gymnastIque; pendant l hIver, local ~nexls ­tant, cour impraticable, Le ski peut com~ler cette lacune, Il peut devenir le nleilleur allié d'un nlaître qUI le comprend. Dans la liberté et la spontanéité de ces exercices physiques vous c~nnaî­trez ,nlÎeux vos élèves, vous gagnerez aussi dans leur confIance, vous pourrez l11.erveilleusement former leur ~olonté, développer leur esprit d'initiative, obtenir d'eux une certaIne endurance plus nécessaire que jamais de nos jours.

Peut-être si vous êtes novices COIllIne moi, réaliserez-vous Iuieux la difficulté -d'apprendre et prendrez-vous -de très sages résolutions pour reIuplir encore mieux votre tâche'.

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micheI! Durant tout l'été dernier, il avait fait connaissance avec l'air

"et la lumière de la montagne, et cet hiver, il était revenu dans la même famille qui l'avait déjà reçu. .

Pourquoi était-il là? Victime de la paralysie infantile il avait ~té séparé :de sa,/ample,. de ses compagnons, isolé pre;qtle cm.npieteinent afIn qu Il SOIt mIeux, pour que son petit corps dif­forme se redresse peut-être, et pour qu'il lui soit assuré des soins

·plus attentifs.

Chaque jour, il devait faire un peu de gynlnastique spéciale­n~ent conçue pour lui et subir une suspension par la tête, les pIeds frôlant à peine le sol. Cela, il le faisait en riant. Son his­toire, il la racontait à qui voulait l'entendre, inlassable, sans gê­ne aucune. Le soir, on le couchait dans un nloule de plâtre, préa­lablelnent chauffé près du fourneau; o.n faisait exception à la rè­gle le dimanche et les jours de fête, car disait Michel, à l'Asile où il était resté, on lui accordait ce plaisir.

Il eut son école dans la 11laison, car ses ' pauvres petites jaln­bes ne lui auraient pas permis de faire chaque jour le chenlin tout seul, dans la neige. Le bras gauche plié, la nl~in venait se lo­ger dans le creux de la hanche. Quand il marchait, le pied gauche avait une position presque normale, tandis que le droit formait avec l'autre un angle obtus. Et c'est ainsi qu'il avançait, avec un balancenlent très prononcé. A sa vue un sentiment de profonde pitié s'elnparait de votre cœur.

Lentement, il apprit à lire; il faut dire qu'il eut trop de maî­tres et que l'émulation était inconnue. Il excellait dans l'enlploi de la pâte à modeler, et cOlllbien de fois n'a-t-il pas anlusé toute la . Inaison avec ses créations, de vraies luerveilles d'observation. « lVlme G., Mlle M., Ml' L ... venez voir le Cœur de la Sainte Vier­ge. » En effet, c'était une réussite conçue et réalisée suivant le mo­dèle d'une lnédaille miraculeuse. Une autre fois, c'était un soldat suisse nlontant la garde, coiffé d'une casquette de 1er lieutenant; ou bien encore le téléphone lnoderne, dans ses plus petits détails.

Il fut aussi familiarisé avec les vérités fondanlentales du catéc~:üsnle, car il n'avait pas encore fait sa première cOlnnlunion. Un jour, Ml' le Vicaire vint le voir 'après sa visite habituelle à l'école du village. Interrogé au suJet de Miche:l, il répondit: « n est plus que prêt... » Et c'était vrai. Ses prières étaient des modè­les. « Mon Dieu, sauve~ les pauvres prisonniers; faites qu'ils puis­sent bientôt revenir dans leurs familles; faites qu'ils ne souffrent pas trop. Mon Dieu, faites que ceux qui sont n1.échants (et il les

:nommait par leurs nonls), deviennent meilleurs», etc. Tout cela

Vins du Valais 0 R SA T bonnes bouteilles.

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partait de son petit cœur, spontanélnent, et le « lnoi» disparais­sait. Ensuite, il s'endormait dans son moule. Le bon ange le gar­dait.

Au matin d'un beau dinlanche de printemps, il fut conduit à la petite chapelle privée du Préventorium N. D. d. M. Grand­papa et grand'malnan, malgré le voyage assez long, étaient venus à l'occasion du beau jour.

Maman, malade, n'avait pu venir et papa n'était pas là. Mi­che1 était prêt. Le Père desservant la ,ch~pelle fit un sermon spé­cialement pour lui; les bonnes sœurs -de St. Vincent de Paul chan­tèrent pour lui un très beau cantique. Toute l'assistance s'émut. Le grand-papa pleura pendant toute la céré:monie d'heureuses lannes. De lointains souvenirs se réveillèrent...

Sur le chen1Ïn du retour, Michel ne voulait pas lnarcher vite. « Je ne veux pas, disait-il, secouer le Petit Jésus qui est là dans mon cœur. »

Conlnle tu as raison, Inon cher petit Michel. COlllbien de fois ne secouons-nous pas le Petit Jésus que nous allons chercher à l'Autel. Nous ne savons pas faire conlme toi. Nous ne savons sur­tout pas être prêts, comme tu l'étais.

Mon Dieu, vous savez nous réunir et nous parler. Donnez­nous la grâce de Vous conlprendre toujours nlieux, et le désir de Vous servir toujours davantage. L. G.-B.

La connaissance exacte de ceux que l'on gouverne permet la juste adaptation de l'autorité

Un aveugle est placé devant une (petite table ,sur laquelle on a disposé des {)i))j-ets très divers dE' suhsta.nC'e et de rforme: vas'e fragi­le, balle de 'caooutchouc, (frêles 'flE<urs, règle de niéta.l, figurine d·e cire modelée, fine aiguille, ciseau .pointu. A VeiC le délicat toucher opil"opre à son infirmité, il effleurell'a légèrement chaque :ûhose, e'ssaY'ant de les ,co'l1!naître ,par ,son sens tactile extr,êmement dévelo'ppé, et tbiE'ntôt HIes l11aniera sans crainte de briser le 've'rre, de défoncer la cire, d'écraser la ,flE'ur, de se Ipiquer ou de se couper les doigts et de heur­ter les ohjets entre eux.

ICettE' compall'aison fa.milière ne peut-elle ' 'servir à eXlPhquer ,la situati{)n d'un jeune 'lnaître, ou d'une jeune maître'sse dwant les vingt, .trente enfaonts qu'ils ne connaissent iPas encore. Ils lont leurs titres de 'capaocité. Ils ont le droit et le devoir d'·enseigner, de 'co,m­mander. 'E.st~ce une as'surance de l'éussllr? Hélas! tIlon! La tàche sel'ait trüop sinl'Ple et n'im'porte .qui s'en tirE'rait à .son honneur. Ta.ndis ,qu 'elle de.mande, au 'contraire, infiniment de tact et de. 'psy-chologie. .

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Faut-il user tout de suite de la ,férule, essayer l '·étendu e de ses pouvoirs, enfler S'a vo ix et d'un ton Îl11'périeux ordonner, légifér.e.r?

Ce se'l' ait une ,pénihl e ernmr pI'éjuclkiahle aux élèvEIS et .plus en­,core au ,pédéllgogue dont, j e le crains, l'autorité serait irrémédia'ble­ment 'compromise.

Q il fasse comme l'aveugle et ,prenne contact avec ses élèves dou­c'e.ment, lentement, essayant de les connaître, d'en avoh' la ,com/pré­hension.

D'abord au point de vue intellectuE'l ,puisqu'il doit ense1gner. 'Le simple bon sens indique qu'on n e 'peut développer des intelli gence's enfantine·s sans s'y adapter. Faire de l' enseignement en ,général ne produit pas de résultats très he.u re'ux et ex,plique ·ce qu'on a;,ppelle en telt"me scolaire « lE'8 qu eu es de ,classe », Le Ipro,fesseur découragé finit 'par s 'occuper seule,ment de quatre ou cinq élèves qu'il d,éno1IlJll11.e « brillants» ave c lesquels il s'e taill e un succ'ès pour mal'quer sa vé­ritable défaite ; son devoir étant d e développer, dans 'la mesure de leur ca,pacité, toutes les intelliigences à lui ,confiées,

POUl' a r r iver à 'connaître le m ilieu intellectuE'l de sa dasse, on pro cédera à une série d'expérience·s qui ,seront, (ID ·continuant la com­pafl"aison énoncée ,plus haut, de vérit8!bles attouche·ments.

,Citons-en que1ques-unes.

Evaluer le degré comp'réhensif des es'prits en expliquant une r èg,lo de grammaire, ou d'arithmétiqu e ou ohservel', noter mèm€' .pOUl' s 'en souve~ir, le nom des élève's qui ont compris imlmédiatement.

Re'commence-r lentement la même eXlplilcation en variant les moyens d'exposition et noter de nouveau le,s o:bservationlS. On aura ·à inscrire là côté cles com'plJ.' éh e,nsions rapides, de 'plus lentes, et d 'au­tT€'S entièrement rebeUes.

Passer au raisonn.ement et par des questions, obliger là des ré­ponses exigeant la réflexion. On inscrira sur son carnet des alPpréC'ia­tions de ce genre : raisonne'ment subtil. .. , juste ... . plein de bon sens .. . irréflexion, .. niaiserie, étourderie.

A ·son tour, on ,mettra la mémoire à l '.éiPreuve par un texte de cinq rà dix Ilignes qui doit être aip-pris mot à mot avec un lalPs dE' temps allongé, ou ra'Cocour'ci à volonté. Une légère réco,mpense est promise à l'élève qui lI'éeitera ,eorre,etement le 'premier. En Il"edemandant ,ce texte une heure après, puis le lendemain, on enre,gistre ,le.s deg'rés d'exa,e­titude, de téna'cité de la mémoire.

En rélpéta.nt CE'3 expériences et d'autres sembla/bles pour 'suppri­mer .les circonstances fortuites comme l'intimidation, la surplrise, la fatigue, on obtient une moyenne assez e,xacte .du niveau intellectuel de ,ses élèves et par conséquent de ,savoir ce qu'il est 'possilbl,e d'obte­nir de,s uns et ·des autres ·comme quantité et valeur de travail [['Iégu­lier. ILe carnE't de fiches très intéressam.tesest .frucile à consulter et permet de gl'oupe,r les indications, d'en tenir com1pte pour l'applr'éda-

411 -

tion des devoirs, des leçons, le choix des exercices à répéter ·p lus fréquem.ment, -la tournure spéciale de la prélParation des cours. En élIgissant ainsi, on est 8ùr d'intéresser ses 'élèves, d'obtenir des pro ­grès généraux qui feront ,plaisir aux enfants et iPlus encore au pro­fessE'ur. La classe sera une excellente classe" parfaitement homoo'ène, qui n ayant ni « tête» ni « queue» ne l'rup.pellera ·plus aucun ,monstre mythologique!

.Mais dans nos école·s il ne suUit .pas d'ensei gner, on veut aus­si ,éduquer l 'enfant, tâJche bien ,plus délicate et plus ,comJPliquée. La connaissance du ICŒmr, du caractère des él èves est très difficile. Les fem'mes y sont plus expel'tes que les hommes, parce .qu 'e'llE'3 ont le sens maternel, vérita'ble divination de l'enfant.

Cerlendant on peut ar-rivel" tout au moins s'y essay er en ,procé­dant de la même n'lanière exp érimentale, en mettant à l'épl'euve J'en­semble des élèves 'pour cE'rtaines vertus que j' ap,pellel'ai « e. sentiel­les »: la franchise, la bonté, l'honnêteté, le C'ourage.

,Si on a tp al'faitement constaté te.l p etit fait , en demander le COIT1pte rendu, l'aveu. Remarquer les enfants qui ont l épondu -la "\ érité en ­tière, celles qui l'altèllent, qui la 1J.1ient ou, chose .plus grave, fal sifient le fait, y .mêlent des personnes non pl ése·ntE's.

Feindre cl e ne Ipas surveiller une composition-lconcour ' afin de se rendre com ·pte du de.gr é de re titude d es ,consdence's ct. observer soi­gneusement les t~·i-0heul's . Punir, ou faire semblan t cl p unir un in­nocent IPOUl' un léger délit, llifj.n clE' juger du ni ve:lu « justi ce» 10 la classe. Qu ell e joie si le ou la coupa·ble se décl':lwe, si l'indignation o'é­néralo arr ête l'injustice é\.tp,parente ! Solliciter souvrn t l'apl}:Jrécia tion des élèves pour l'obtent ion des r écompensef' , -l' évaluation des note' de conù uite p ers o1nnelle. Etudiel' les visages, les a Hit ucl os p endant la punition, la récom,pens e, le b18 me, la féhcatation,

Proposer odes acte do bonté, le sa crifices volon1 aires, l e charit et attendre l'effet de ses pro.positions. Il J en a quelquefoi s d e ,bien belles et de bien admira,bles. S convaincre, tOUjOUTS :'l l'ai le l' ex­pélJ."ieIt,ces renouvelées que celui-ci €\3t fier, honnête et (IU 'en lui t é­moignant une juste confiance, ou obtiendra beaucou p (le lui ; que' celui-là est dissimulé et qu'on ne p eut com,pter su)' sa pal'ole; qu e le troisième es.t sensible, bon ù. l'excès mais d'une timidit é nerveu se extrême. Ainsi on s·as sur.e du niveau ·moral de J'ensemble dE'S 'élèves, de la direction .générale dont. ils ont besoin, des· écue'ils '8 éviter. O~l

ne tâtonne plus on manie « ses enfants ». On encourage le timide. On revise soigneu sement les notes et les corre'ctions du menteur, tandis qu on demande, san lE'S 'regarder, celles du premier.

'Cependant, 'pOUIl' ·connaître tout à fait les enfants, il est Ibon de ne pas ignorer l' am:hiance où ils :vivent, ,car ell e est souvent la cause, l' exp.hcation de -leur ,carélictère. On ne peut questionner les élèves à ce .su .i et sans manquer de discrétion, ou les .provoque]' ~l lïndiscT·é­tion, ·ce qui est aussi détesta,ble.

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En dehors des éclaircisse'ments donnés par une directrice, ou un directeur intelligents, l'observation soig.neuse des jeux, des ,conversa­tions .des enfants entre eux, l'examen de,s habitations où ils d'emeu­rent, des g€1ns qu'ils fréquentent, ;révèlent bien des 'choses. La surveillance de la 'cantine e,st très sugge~tive. Telle mirre rpâle, affa­mée, montre la misère au logis. Telle !petite main ,crevassée, aux ongles dur,cis, dit la 'part de travaux grossierB échus -à la ,fillette. Les Ipar.fums, les bijoux 'CiI'iards et faux indiqueront le triste milieu. On en retire;ra de juger lEtS cir'constances, d'être ,plus juste, ,plus maternel, de ne pas tomber ià faux, de dire la ,parole d'aide, de corn­,passion, de blâme qui éclaire les â'mes, -attire ,la 'coiIllfiance et d-é­charge les ,cœurs.

On saura ,manier ce.s ,petits enfants, leur 'pwf'ler, les ,com'mander judkieusement.

Ils se 'senti;ront 'compris, en mains sûrE-S. ,Le ,professeur sera maître de sa classe. O. Habert.

PARTIE PRATIQUE

LANGUE FRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt: LES ANIMAUX DE LA FERME

J. RECITATION

Dans la ferme de grand-p,apa

Dans la ferme de grand-papa, J'ai des amis toute l'année: . Torn, le bon chien; Minet, lé chat Qui dort devant la cheminée; Le coq, superbe et plein d'entrain, Les poules qui mangent le grain Que je leur jette à poignée; N'oublions pas les blancs canards, Toujours boîteux, toujours bavards, Ni l'âne qui fait sa tournée, Ni... mais je n'en finirais pas. Dans la femne de grand-papa, Pour m'amuser chaque journée, J'ai des amis, toute l'année. H. Dubus~

ORS AT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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La vache

Devant la blanche fenne, où parfois vers n1idi Un vieillard vient s'asseoir sur le seuil attiédi Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes ~'ouges, Où, gardiens. du sommeil, les dogues dans leurs bouges Ecoutent les chansons du gardien du réveil, Un beau coq vernissé qui reluit au soleil, Une vache était là, tout à l'heure, arrêtée. Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée, Douce COlnme une biche avec ses jeunes faons, Elle avait sous le ventre un beau groupe d'enfants, D'enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles, Frais, et plus charbonnés que de vieilles n1urailles, Qui, bruyants, tous enselnble, à grands cris appelant D'autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant, Dérobant sans pitié quelque laitière absente, Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante. Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous, Tiraient le jus fécond de la n1ère au poil roux'. Elle, bonne et puissante, €t de son trésor pleine, Sous leurs mains par instants faisant frémir à peine Son beau flanc plus ombré qu'un flanc de léop'al d, Distraite, regardait vaguement quelque part. Victor Hugo.

II. VOCABULAIRE

Mots gl'oupés d'après le sens. - a) Etables, bovidés, bouverie, bouvier, vacherie, vacher, auge, crèche, Inangeoire, lait, traite, malnelle, pis, trayon, eau, dissolution, suspension, crèlne, beur­re, caséine, sucre de lait ou lactose, sels minéraux; coagulation, présure, caillette, petit-lait; conservation, pasteurisation, stérili­sation, concentration; fals~fication, contrôle, pèse-lait, am.idon, iode.

Beu,rre, écrémage, écrémeuse, crèn1e; barattage, agitation de la crème, agglon1ération des globules, baratte ordinaire ou à pis­ton avec batte, baratte norn1ande avec -agitateurs, gruilleaux; dé­laitage, babeurre (lait de beurre); cOlnpression, pétrissage, Ina­laxage, spatule, n1alaxeur; lavage, pain, n1otte, couteau, pelle, palette (en buis).

Les mots d'apl'ès les idées. - 1. L 'oiseau a des ailes pour voler, voleter, voltiger.

Il peut déployer, étendre, replier ses ailes. Il s'envole, s'élève dans rair, prend son essor, fend l'air, file

à tire-d'aile, plane, rase le sol. Il peut battre de l'aile, tirer de l'aile, traîner de l'aile.

2. L'oiseau pond des œufs dans un nid où il niche, pond, couve.

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L'œuf cOluprencl: la coquille, le blanc, le jaune suspendu par les chalazes le genne, embryon ou cicatricule, ]a cha~ubre à air.

L'incubation peut être naturelle ou ar tificielle: les couveu­ses. On dit des œufs qu'ils sont éclos, des oiselets qu'ils vien­nent d'éclore.

On nlire les œufs , on les conserve. Ils se gâtent, sont frais, durs gâté·, éclos.

3. La basse-cour cOlnprencl : Je poulailler, le colon1bier, le clapier.

4 . Les oiseaux de basse-cour ont un plul11.age brillant, lustré, luisant, terne.

5. La poule glousse, caquette; abrite sa couvée. Le coq chan­te, coqueline. Le poussin piaille pépie. Le coq a une crête, des ergots.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation Voir le No du 15 octobre.

Le bon lait

Il y a beaucoup de bêtes à la fenne. Une étable toute pl ine de belles vaches. A l heure où la fermière les trait, les bidons se remplissent de lait COllllue par enchantement, et les enfants, en le buvant se font de belles moustaches. A v.ec ce bon lait on fait du beurre délicieux C. 1 Vl-l\agnel' .

Mes deux bœufs

J'avais Ines deux bœufs qui me connaissaient: Bise et Fro­filent, le preluier tout blanc, un peu paresseux, il est vrai; le second roux, 'lllaigre de l'échine, en revanche rude travailleur ...

Ils ne pouvaient faire un pas sans l1loi. Je les n1enais ainsi :'1 rabreuvoir à la crèche, surtout à la charrue. C'est là que je pouvais le plus facilement et le plus 10ngten1ps régler mes pas sur le leur et marcher ft côté d'eu x, fièreluent sans courir.

E. Quinet.

L'enfant et l'agneau

J 'avais un agneau qu'un pay'san nl'avait donné et que j'a­vais élevé ;\ Ille suivre paliout con1n1e le chien le plus tendre et l plus f idèle. Nous nous ain1ions avec cette prelnière passion que les enfants et les jeunes anÎ1naux ont naturellen1ent les uns ponr les autres.

Un JOUI' la cuisinière dit à n1a n1ère, en 11la présence: «Ma­clanle, l'agneau est gras, voilà le boucher qui vient le demander: faut-il le lui donner? » Je 11le récrie je n1e précipite sur l'agneau,

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je .demande ce que le boucher veut en faire, et c que c'est qu'un boucher. La cuisinière lue répond que c'est un hon1n1e qui tue les agneaux, les n10utons les petits veaux et les belles vaches pour de l'argent. Je ne puis le croire. J'obtiens facilelllen~ la grâ--ce de mon a1l1L Lamartzne.

La dinde

Elle se pavane au milieu de la cour. Les autres ,olailles ne font que manger toujours. Elle entr~ ses repas réguliers ne r S préoccupe que d'avoir bel air. Toutes ses plUInes sont enlpesees .et les pointes de ses ailes raient le' so1.

Elle se regorge 'tant qu'e1le ne voit jan1ais ses pattes. Jules Renal'd.

Une bonne vache

C'était une petite vache aux jambes grêles, rouge de poil avec les oreilles et les joues brunes, les yeux bordés de noir et un cercle blanchâtre autour du nlufle . Nous décidân1es la fille de la cuisine à la traire et nous soupâlnes avec son lait; janlais nOUS n'en avions bu d'aussi bon.

Mathia (à épeler) déclara qu'il était sucré et qu'il sentait la fleur d'oranger· dans notre enthousiasn1e nous allâmes elnbras­sel' notre va~he' SUl' son nnIfle noir; sans doute elle fut sensible à notre caresse, car elle nous lécha la figure de sa langue rude: « Tu sais quelle t'elllhrasse » s'écria 1\1athia ravi! H. NIolo.

Le repas de la basse-cour

Autour de Charlotte, pareille à une divinité bienfaisante ac­courait le peuple des bêtes; les n10ineaux et les pinsons des cen­daient prendre leur part de pauvres et de chenlinealL . Ell e sou­riait chassant les canards trop hardis, appelant l ""s oies 111éfian­tes ~ui sifflaient hostiles, ou gourmandaient un poulet. L:> din­des tournaient autour du festin accaparé pm' les poules neryeu ­ses et pressées; elles n'avaient point de pL ce: de teIUpS en tenl p'" leur COll se détendait pour happer un graine clans un espuLc libre. Le nez des lapins relnuait d'espoir derrière 1es gril1::-:.gcs. Charlotte leur jeta quelques choux qu~ils se ' lllirent ù brou:tpl" ;'1

petit travail assidu, graves COlll1lUe des lecteurs de lnanuscnts. Gabriel MrtllrièrC'.

Exel'cices d'application

Voir le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le IJaragraphe .- La l'édaction

SUJETS: La ,rentrée du troupeau. 1. Introduction: Les vaches p:lissent dans le pré : les unes

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sont allongées ... la petite fille du fermier avance sur le chelnin, baguette en main. Les bêtes la reconnaissent (mouvements qu'el-les font). .

2. Ce que fait fa fillette ... ce que font les vaches, selon leur humeur particulière.

3. Sur la route (décrire la 111arche du troupeau, les inter­ventions de la fillette, un ineident possible: cycliste, auto sur la route)'.

4. A l'entrée de la ferme: les vaches connaissent le chell1in. Où vont-elles... que font-elles?

Les vaches sont installées pour la nuit. Les vaches paissent. - Plan. - 1. Elles cherchent l'herbe.

~ 2. Enes Inangent. - 3. Elles se reposent et ruminent. - 4. El­les vont boire.

Racontez la journée d'un enfant qui Inène paître des vaches dans un pâturage.

- Un enfant de votre âge mène paître, après fécale, l'uni­que chèvre de la famille. Que fait-il? A quoi pense-t-il ? Quelles précautions prend-il ?

- Vous êtes sur une grande route. Au moment même où elle est encÜilllbrée par un nombreux troupeau de brebis, arri­ve une automobile à toute vitesse. Que se passe-t-il ?

- Décrivez un animal domestique à votre choix. Dites ses qualités et ses défauts.

-- Faites le portrait d'un animal que vous connaissez bien et qui vit près de vous. Dites s'il vous a donné quelquefois des preuves d'intelligence et d'affection, dans quelles circonstances? Quelle est votre attitude envers lui et envers tous les animaux?

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: TRAVAUX DES CHAMPS J. RECITATION

Chant de labour

Ho! les bœufs nourris par m.oi, Dans les étables de la fenne,

Tio! tio ! holéha ho lé ! Bons au labour, bons au charroi, Tirez bien droit, marchez bien ferme,

Tio! tio ! hip !

Ho ! mes valets, mes compagnons De tous les temps, calnle ou tempête.,

Tio! tio! holéha holé ! Hardi! Ines bœufs que rien n'a:rrête, Gentils et forts, fiers et mignons,

Tio ! tio ! hip !

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Courage, anlis; tirez, Ines bœufs ! Encore un tour ou deux peut-être,

Tio! tio ! holéha holé ! Et vous hez aux prés herbeux Jusqu'à demain dOrInir et paître,

Tio ! tio ! hip !

Le semeur

Âchille Alillien.

Debout dans les labours aux salubres parfunls, L'holIllue, puisant à Inênle une a!llple gibecière, Répand à pleines mains la graine nourricière, Qui tOlnbe en poudroyant parnli les sillons bruns.

Et des valets, vêtus d'une laine bourrue, En tablier ·de cuir, et traînant des lambeaux De glaise encor flllnante, à leurs pesants sabots Le précèdent, pliés en deux sur la charrue.

Et chacun d'eux, chantant de vieux couplets romans, · Creuse la longue fosse, étroite et peu profonde D'où, vainqueurs de la mort sous la glèbe féconde, Doivent ressusciter, rajeunis, les froll11ents.

Par instants, d'une voix impérieuse et brève, Hs gourmandent leurs bœufs dont ils piquent les flancs, Et, le sillon fini, les arrêtent beuglants, Leurs gros cils clignotants sur leurs yeux pleins de rêve.

Arsène Vel'menouze.

II. VOCABULAIRE

Les nwts d'après les idées - _. 1. Le sol: Il est nu, désolé, pauvre, ingrat, stérHe. inculte ou fertile (fertiliser), fécond (fé­çonder), riche.

2. Terres non cultivées: terrains vagues, landes, jachères, pâtés, prés, ' prairies, pacages, p~lturage.

3. Terre cultivée: On distingue le sous-sol, la terre arable, la terre végétale. La terre Ineuble est forte ou légère, grasse ou maigre, pierreuse, siliceuse ou sablonneuse, argileuse, calcaire, humifère, franche.

4. Les formes de l'agriculture: Agriculture (agricole, agraire, aratoire, agriculteur) . Jardinage (jardin, jardiner, jardinier) . Horticulture (horticulteur). ArboriculrtuTe (arbO'rÎ'ctrlteur). Viti­culture (viticulteur, vigneron) . Fernlier, métayer, Inlaraîcher, fleuriste, pépiniériste (pépinière).

5. Opérations préliminaires: Niveler, epIerrer, défricher (friche, c1éfrichenlent). Défoncer, amender (amendement). En-

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crraisser, huner, chauler, 111arnel\ irriguer (irrigation) et arroser, drainer (drain, drainage) . Assoler (assolement) et dessoler.

6. Opérations culturales. Labourer (labo.ur, labourage, la­boureur), Bêcher (bêche) piocher (pior.he) . Herser (herse, he~'sa­ge). Ratisser (râteau, ratissage). ROl~ler (rouleau, roulage). Bn~el: (binette, binage) . Sarcler (sarcloIr, sarclage) . Houe. Plantel (plant, plantoir, plantation) , . déplanter, replanter, tran~planter, transplantation. Semer (semOIr, selneuse, senlence, seula111es, en-semenceluent) .

VERBES. - 'Cultiver, lahourer, retourner. bêcher, jal'c1iut'r, p'lanter, senler, ensemencer, fLllmer, engraiss.er, arroser, Iancl: ~l:­Inoissonnel', battre, Inoudre, vanner, condUIre, abreuver, SO.rt.ll,

surveiller, puiser, picorer, voler, garder, sautiller, herser, bnser. enterrer, cribler, an1'asser, couper, faner, serrer, récoll~er ran,g.e-:, roucouter, remplir, conserver, fabriquer, nettoyer, c~~l:er, defn­cher, écréIner, traire, descendre, .se lever, chantel> sIffler, appe­ler, jeter, distribuer, donner, hésIter, ~~tendre, ~'eclamer, " ~)o~r~, InanCYer nllniner, paître. Se coucher, s etendre, VIVre ~OUIll, l es ­pirel~ s~ntir, enlbaum.er, parfulller, cueillir, fleurir , pneT, atteler, voiturer, conduire.

lU. ORTHOGRAPHE

Préparation : Voir le No du 15 octohre.

Un fauCheur au travail

Ce Inatin, Philippe fauche. Il a posé dans un coin son. $i~ let, et vêtu de sa chenl1se déboutonnée et de sa cu~OI te, COlff? d'un ~ieux chapeau, il coupe aujourd'hni l'he~'b? de son pr< qu'il trouve hSsez' f1ellrie . ~. La fl'u~x cou~e ,de drOlt ,,<1 gr' llch ~: cl !,m trait rapide et sùr. Tantot eIl . slffle, lcgere; tantot elle gllnCt .. .

J Rel1w·c! .

Le se:meur

Le selneur marche à pas lents dans le champ fr :lÎchenl nt 1;::­houré. Dans le sac de toile qu'iJ a nO~lé ~utour . de son corps, l~ puise le bon oTain. D'un . ges~e large , Il. ~'epan~. ,l~ seU~lenc~, qUI

s'éparpille comlne la plu.le d un alTOSOll. Derllel e lu~ pas~e l~ herse qui enterre les grauls de blé ; sans cela, les COl beaux . qUl planent auraient vite fait de les l?icorer. ~e senleUl' pense a 1<1 moisson; il ne sèn e pas pour les Olseaux plllards .

La moisson

A oTand cliquetis, la machine l)énètre clans les hlés et le ' courbe ~u llloven d'une roue à -p::tlettes ... COlnnle la ranch US D

elle tourne autour du champ qu'elle entmne sur les qua tre faces,

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avec sa lame aux dents triangulaires qui tranchent les tiges au ' ras du sol, d'un nl0uven1el1t pn~cipité et presque rageur; elle avance, inexorable, parnli les beaux épis si joyeux de vivre. A son approche, on soulève avec précaution les plus basses hran­clles des noyers chargés de fruits. Devant elle, les cailles épou­vantées s'enfuient ou se font tuer au-dessus de leur jeune couvée. Sans s'arrêter, sauf à chaque ang1e, pour déplacer l'axe de la Inachinc et, parfois, ponr laisser souffler un peu les chevaux ruisselants de sueur, le conducteur poursuit son œuvre de 1110 li .

Gabriel Faure.

Le IH'emier labour du petit Basile

L'enfant enfonça le soc. Il bandait ses Inusd es, les lnains crallllponnées aux nlanches de frêne poli, qui lui donnaient dans les épaU'les et dans les avant-bras des secousses terribles. Il ne voyait rien, ni la plaine bnllneuse, ni les bois, ni les sillons conl-11lencés ... Il 11larchait; la croupe des chevaux ondulait devant lui. E. ~loselly.

Scène de labour

Ils étaient deux hommes à trava.iller là . Le p'lus jeune ... épandait le fun1Ïer : il chanlait.

L 'autre qui labourait ne chantait pas: m.ais, COlunle son cOlllpagnon, il sentait la joie de l'heure. Il était de taine haute et droite avee une tête fine et des jalubes un peu longues. Son chapeau rond, ' posé très en arrière, laissait à découvert sa fa ce brune, 1uaigre, cOluplèten1.ent rasée; ses yeux noirs jouaient avee agilité.

Il conduisait ses bêtes par gest s Il1esurés, sans cris ... Les nlottes s'émiettaient d'elles-mÊlI11es en croulant au soleil; un lé­ger hersage et la terre serait prête, fine COlnUle cendre.

Les yeux du laboureur riaient parce que tonle sa ' pensée était à son travail et que ce travail était à son ;"ré. E. PérOcJlOn.

Le faucheur

Dans un gl':::llld pré qui descendait en penle vel'S la nVlere aux berges vaseuses obstruées de roseaux et de joncs fins, un h0111.111e fauchait. Chaque fois, d'un lnOln e111ent cadencé, il avan­çait d'un pas, tandis que la faux coupait l'herbe drue. Derrière lui s'amoncelait la jonchée odorante. Caulpé d'ap'lOl11b sur ses reins solides et les genoux ployés, son buste allait et venait de droite ft gauche. S'étant arrêté pour respirer un peu, il s'appuya sur le Inanche de sa faux. La sueul' ruisselait à flots de son front hâlé. lVoselly.

l

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Exercices d'application

Vok le No du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - le paragraphe - la rédaction

SUJETS: On transporte et on épand le fUlnier dans les champs. Décl'Ïvez la scène.

Suggérer le plan. - 1. On charge les chars (les ouvriers chaussés de gros souliers, le pantalon retroussé; les fourches en action) .

2. On s'en v·a dans les champs (au pas du cheval, le bruit sonore des roues, les brins de fU1nier qui tombent au 'n'loindrc cahot) '.

3. Dans les champs: On arrêté les chevaux de place en place; on fait des monticules; ·ensuite on éparpiHera le fumier . Au 1no­

.ment du 'labour, la charrue mélangera 'le fumier à la terre. En fait, on décrit les actions dans leur ordre logique et réel. Les faucheurs au travail. - Le labour. - La 1noisson. -

·.Les travaux à l'étable.

SCIENCES NATURELLES

Les ruminants Matériel . - Crâne et pattes de bœuf; de chevreuil. Tableau

,de l'estomac du rU1uinant. - Dessins représentant des rUJlmnants.

Le bœuf. Sa confornwtion. - Le bœuf est le type des 1uam.­mifères qu'on appelle l'lllninants. Etudions celui de la prairie voi­,sine. C'est une bête massive et lourde, d'allure tranquille et lente, mais qui au besoin peut courir très vite. Son corps d'une seule ve­nue à une longue queue touffue à l'extré1uité, et se prolonge en avant par un cou puissant qui supporte urie grosse tête aux oreil-, d' d' les mobiles. Deux grands yeux s'ouvrent de part et autre un front large et plat. La tête, allongée en avant, se termine pal' un mufle épais, toujours humide, où sont placés Jes deux naseaux et la bouche. La tête est armée de deux gDandes cornes recourrbées et pointues qui durent toute la vie. Ces cornes sont creuses et re­couvrent un axe ()sseux qui est un prolongement de l'os frontal. Les bœufs ont des cornes creuses et persistantes.

Le bœuf est un ongulé cl 2 doigts. - Son corps massif est ·supporté par 4 pattes assez grêles. La patte se termine par un pied fourchu 1uuni de 2 sabots en corne. Le bœuf est un ongulé. :Chaque sabot enveloppe et protège la dernière phalange d'un

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doigt. Le bœuf n'a ·donc que deux doigts, et il repose sur -l'extré­mité de ses doigts. On dit qu'il est onguligrade. A la suite des doigts s'élève un os long (os ,canon) qui est unique, mais la rai­p.ure longitudinale qu'il porte indique qu'il résulte de la soudu­re de 2 métacarpiens. Le poignet, ou .le coup-de-pied, d'un bœuf

,.est donc fortement surélevé, ce 'qui compense pour la longueur totale de la patte l'obliquité de l'humérus et du fémur et permet au bœuf une course rapide à l'occas,ion.

Régime, dentition et rumination. - Le bœuf se nourrit dans la prairie d'herbe verte et, à l'étable, de foin, de betteraves ou de carottes. C'est un herbivore. Regardons-le manger. La tête au ras du sol, à grands coups de sa langue Tâpeuse, il rassemble une poi­gnée ·d'herbes et la détache d'un coup sec de la tête. Pour cela, il ~ 8 incisives plates à la mâchoire infédeure. Il n'en a pas à la mâ­,choire supérieure, mais sa grosse 'lèvre forme un bourrelet charnu qui maintient l'heDbe contre les incisives inférieures. Comme presque tous les herbivores, ril n'a pas de canines, mais une barre. Chaque demi-Ilnâchoire porte 6 gros·ses moI.aires plates, garnies de crêtes d'émail de forme contournée. La bouchée est grossière­ment écrasée entre ces crêtes @râce à un mouve1uent latéral de la mâchoire inférieure qui fonctionne à la façon d'une meule. Le bœuf mange insi beaucoup et très vite, car il mâche peu, mais, .ce repas hâtif ternlin.é, il se couche à l'ombre et on voit remonter le long de son cou ·des boules de nourriture qu'il mastique lon­guement en bav'ant. Cette deuxiènle 'luastkation s'appelle la ru­mination et a valu son norrn à tout le groupe.

L'estomac des ruminants. - La rumination est po:ssible grâ­oe à la conformation très particulière de l'estomac qui comprend 4 poches : la panse, vaste 'luagasin où s'·accumule l'herbe une pre­mière fois ava·lée. Des contractions font remonter cette herbe dans la bouche par petits paquets qui s'humectent en passant de­vant une deuxiè1ue poche, le bonnet, magalsin à eau (les ruminant boivent longuement). L'herbe est alors bien écrasée et, avalée une deuxième fois, elle passe dans deux nouvelles poches, le feuillet ~t la caillette, qui constituent le véritable estomac où commence la digestion.

Utilisation des bœufs et des vaches. Principales l'aces. L'homme a domestiqué les bœufs et les vaches depuis la plus haute antiquité. Il en a obtenu de nombreuses races. Suivant lieur utilisation principale, on distinque :

1. Les l'acès de travail dont les bœufs de grande t·ame auX l1'luscles puissants sont emp'loyés à labourer ou à traîner des fa~­deaux. Attachés 'par couples à un joug, pièce de bois qui réumt les deux fronts, ils tirent avec leur tête.

2. Les l'aces de boucherie nourries au pâturage s·ans travail­ler fournissent une chair abondante et tendre.

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3. Les l'aces laitières. Toutes les vaches donnent du lait. Les ,plus renommées pour l'abôndance de leur lait et l"excellence de Jeur beurre et de leur fromage sont les vaches bretonnes et nor­mandes. Dans les pays de montagnes, les vaches passent tout l'été ,dans les pâturages élevés et tout leur lait est transformé en fro­mage.

Les bovidés. - Beaucoup de ruminants ont 1es caractères du bœuf. Ils constituent la famille :des bovidés qui comprend, ou­tre le bœuf et la vache, les buffles dont certaines races sont do­,mestiquées 'aux Indes, en Afrique du Sud, dans l'Europe ,1néridio­.nale; les bisons qui habitaient autrefois en troupeaux immenses les prairies de l'Amérique du Nord; le zébu de ' Madagascar qui porte une réserve de gra,isse sur le dos; le yack du Thibet.

Les ovidés. - De taille plus petite que les bovidés, ils ont ,pour type le mouton, remarquable par sa fourrure faite de poils frisés et emmêlés qui forment la laine. La meilleure laine pro­vient de la race mérinos. D'autres races sont recherchées pour leur chair savoureuse et nourrissante (mouton de pré-salé). Le lait des bl'ebis ,sert à f'abriquer le fronîage renommé de Roquefort.

La ,chèvre, voisine du mouton, s'en distingue par ses poils ,non frisés. Son lait très sain donne de bons fromages. A leur voi­sinage, plaçons quelques espèces sauvages, les mouflons, les ga­;zelles aux formes 'élégantes, les ,ch31ffiois qui fréquentent les hauts sommets des Alpes.

Tous Jes animaux précédents forment le groupe très impor­tant des ruminants à cornes creuses et perrsistantes.

Les cervidés. - Tous très bien doués pour la course, ils se caractédsent par leurs cornes pleines, ramifiées, tombant tous les ans et repoussant avec, dans le jeune âge, une branche de plus. Le nombre des ramifications donne une idée approximative de leur âge. Les cervidés de nos pays som le cerf de grande t'aine, ,le daim à-la robe tachetée de blanc, le chevreuil et le chamois très gracieux. Dans les régions boréales, ~e renne a été domestiqué, il est utilisé co mIne animal de trait et de boucherie, les femelles le sont pour leur lait. , La girafe, ruminant spécial du centre africain, se ,distingue par ses petites cornes pleines mais non caduques et son 'cou dé­lnesuré.

Les camélidés. - Ils sont dépourvus de cornes. Les cha­meaux portent dans une ou deux bOlsses dOl~sales une réserve de graisse et dans leur bonnet une réserve d'eau, qui leur permettent de résister longtemps à la faim et à la soif dans leurs voyages à travers les déserts. Les véritables chameaux ont deux bos,ses et habitent l'Asie; les dromadaires, à une seule bosse, sont africains. Une race de dromadaires, le méhari, est remarquable par sa vi­tesse et Ison endurance. En Amérique, les lamas, très voisins des chameaux, mais plus petits, sont dépourvus de bosse. Gallaud.

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