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[ SION, 15 Février 1943. No 9. __ ---- . ... " .;.;" ,_ . "_ '- ' ! LI LI ,' : PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA SOC'II:TÉ VALAISANNE D' EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 62ème Année. les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M, CI. BÉRARD. Instituteur,' Sierre --- Les annonces sont recues exclUSivement par --- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

L'Ecole primaire, 15 février 1943

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 février 1943

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- :M. Michelet Jean-Joseph,. inst. "Chatnp'éry

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...

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SION, 15 Février 1943. No 9. __ ----.... " .;.;",_. "_ '- ' ! LI LI ,' : ~

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE LA SOC'II:TÉ VALAISANNE

D' EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

62ème Année.

les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M, CI. BÉRARD. Instituteur,' Sierre

--- Les annonces sont recues exclUSivement par ---PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

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Dr A. WANDER S. AI, BERNE

SION, 15 Février 1943. No 9. 62ème Année.

l'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOC!ËTË VALAISANNE ' D'tOUCA TION

SQMl.VIiAIRŒ: PART,I'E PEIDAGOGiIQUiE: L'éducation reE,gieuse. Des ailes de Ipapillon ou des ,ailes d'alouette? - Examens .ps'ycho­logi,ques d'orientation prolfes'sionnelle. - ,La ,formation 'de la jeu­ne lfille en vue de son rôle ,de mère.. - P AJRTllE PRAT]QUE : .Lan­gue français·e, centr€'s d'intérêt, 1ère et 2ème s'emaines. - Dictée de contrôle. - ,Leçon de chose,s. - .sC'iences. - Histoire.

PARTIE PEDAGOGIQUE 1 Il éducation religieuse 1)

Pour la très grande majorité des hommes, la connaissance du sipiritueil. et de Dieu est beaucoup ilTIoins le terme d'tlne étude et d'une expérience personnelles que le fruit de 'l'enseignement et de l'éducation. C'est pourquoi le rôle de l'éducation est imm'en­se dans les rencontres de l'homme avec son Dieu.

!Il y a pourtant bien des rparents et des éducateurs ,qui ne se préoccUipent guère ,de la formation rel1gieuse de l~urs enfants ,et de leurs élèves. Ils sont très 'attentifs à la santé physique, à l'édu­cation lTIorrdaine, à lla ,correction des manières et du langage, à la cuUure et à l'instruction profanes: autant de choses louables et précieuses, indispensables même, mais insuffisantes pour une grande vie d'homme, si elles ne s'acompagnent pas d'une ,con­nais'sance de Dieu authentique et a,cfive.

Un grand nombr,e de parents se contentent de (confier leurs fils et leUTS filles, lorsqu'ils sont en âge, à l'école ou aux mains de tierces personnes dont ils attendent tout. Ils ne pensent pas que tout le ,champ de l'éducation, et plus encore le secteur reli­gieux, arppar,tiennent en p ,remier lieu à la famUle. Les !précepteurs les pLus dévoués et ~es écoles les mieux tenues ne suppléent 'Pas la famille. Ils ne peuvent 'pas contrebalancer son inftluen'ce dé­cisive. Leur action n'est que 'Complémentaire.

Quelques-uns justifient leur insouciance en disant que 'la vie religieuse est une question trop personnel1le pour exiger, même

1) Le~ réflexions ,qui SiUivent regardent 1'éduüation religieuse en général. Tl ,faudrait les continuer ,par des -considérations particu­lières pour prédser le rôle de 'l'école.

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pour sUipporter une aide et une direction e:x,térieures. Quelle er­reu~' . et queNe inconséquence 1 On admet la nécessité de suivre POSIt~vement les enfants dans tous les autres domaines de l'ins­tructIon, et 10rsqu'H s'agit de la formation religieuse qui est ~ouTtant la partie la plus difficile -de l'éducation on' voudrait 1 abandonner au. hasard des drconstances et a,ux' fi~duations in­nombrables des tempéraments humains !

Il e.st vrai que 'beaucoup estiment, sans !peut-être -se l'expri­me~' claIrement, que ce côté de la formation importe peu par'ce qU'l'1 ne sert pas immédiatement à gagner de l'argent. Ils ne se rendent ,pas compte hélas! qu'ils négligent avec une incroya­ble lé~èreté, Il'élément fondamental de 'la fm:mation et de l'essor humams. Car la connaissance de Dieu et 1a pratique reJligieuse ne . sont pas seulement pour l'homme des directives extéri,eures et In;.erchan~eabl~s,. au même titre que des préc-erptes d'hygiène ou d InstruotIOn cIvIque et professionnelle. Enes .constituent l'un d~s ressorts les plus profonds de 'l'activité humaine. On ne peut nI les contrarier ni les nég1liger sans blesser O'ravement tout l'hoIllùlle .. Nu:l n'est véritahlement grand s'il ne

5 connaît et ne

\Sert le SeIgneur.

*** . Parmi oeux qui s'a:ocupent positivement d'éducation reli­

gIeuse,. nombreuses sont les orientations insuffisantes ou fausses '?ont l'Influence joue très 'loin dans la vie à la SOurce des < , d l' , . ',pre J~ges, 1 e .etrOItesse et de la médiocrité religieuse et humaine dune m"!1ltItude de -croyants. .

. Pilus que toute autre connaissance, celle de Dieu est sus-c _ tIb;e de souff~'ir des déformartions du miUeu éducateur pa:e ~u elle es! mOIns fa,cilement vérifiable sur la réalité et' qu'el'le s adresse a des profondeurs de l'être humain ou' l'I'nt '11' -, 't . , e Igence ne pene re vraIment qu en s'appuyant sur 'la rectitude des rp- . ces affectives. Ulssan-

Sans doute, au ~ein du catholicis'me, l'enseignement théari­~~e .e~t p~r~?~t le ~~me .. Les fOl"muŒes dont il se sert atteignent 1 InflJ;ue reahte de. DIeU autant que des termes humains peuvent le . faIre. Cet~e unlfoDlnité et ·cette précisian, indispensables aux eXlge~ces unlversel!es .de.la .vérité, sont très précieuses pour l'é­ducatIan et pa~r '1 aSSImIlatIOn personneUe des valeurs relicrieu­ses. Elles f~urnlssent une base sûre et uniforme aux dévela~p e-ments utlteneurs. .p

1\t{ais ce q.ue ·ch~c~n met. pour lui-même SalIS fidentité des for-mules. ~ppns~s, . 1 Idee pTahque qui détermine son conlporte­n:e~-t. relIgIeux I~1tllne? p~ut souffrir considérablement et de la d~flclence d~ sUjet lUI-meme et de la médiocrité du mÎ'lieu ori­gInel. Il arnve souvent que la vie religieuse d'un homme se

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trouve marquée pour toujours Ipar l'insuffisance ou il'infkmité de ses premières initiations.

* * * Il Y a d'abardceux qui se figurent que l'éducatian relligieuse

de leurs enfants ,cansiste principalement à leur llipprendre, dès le jeune âge, le plus grand nambre passible de !prières.

Cela est très utile, même nécessaire, dans une certaine me­sure, mais insuffisant. Si l'an ne va pas plus Iain, on peut -can­tribuer par là à créer un campartement religieux ,défectueux et inauthentique. QI)dinairement, ~'enfant ne camprend guère .1J.es formu1les qu'an lüi enseigne. Il les répète plus par instinct d'jmi­tatian que par intelligence et canvictian. Ces parales étrangères ne signifient à peu p,rès rien paul' lui, elles n'expri'm'ent pas 'les vraies attitudes de san âme.

Si l'an fait consister toute la religion première ·en la récita­tion de ces fonnules étudiées, .J'enfant se fera peu à peu 'de [a religion une idée formaliste; vide de contenu intérieur; attentive uniquement a l'exactitude des gestes et des rites, sans se Ipréoccu­pel'· suffisannnent de la disrposition intim-e de l'âlne. C'esrt ce qui arrive malheureusement pour beaucoup d'hommes. La ,religion n'est guère autre chose pour eux qu'un ensemb'le .de pratiques extérieures, détachées du fond de 'la persannalité, de la pensée et du -cœur.

Par la voie ·de -ce formalisme vide et routinier, on arrive faci­lement à remplacer le sentÏInent religieux réel par des manifes­tations apparentes ou -mêm·e à utiliser simplement la religion co mIne un langage 'conventionnel sans résonance intérieure.

Cette contrefaçon laIuentable de 'Ia vraie religion est plus fréquente qu'on ne 1e ·croit. On ne saurait guère expliquer au­trement l'inconséquence où se meuvent ,ces vies de chrétiens chargées .de pratiques ,relligieuses -et encombrées par ail1eurs de prévaricartions graves et habituelles, dont -elles ne s€'lublent Inême pas avoir conscience. Pour ceux-là, le geste religieux extérieur ne peut pas être beaucoup plus qu'une apparence qui ,cache le néant. Nous sommes devant « un bois mort qui s'est habitué .», dirait Péguy.

La cause de ce formatJislue meurtrier et outrageant est sou­vent la première éducation religieuse qui n'a pas été assez vi­vante et intérieure.

Pour préYM~ir çes déforn~ations de la vie -chrétienne, il faut inculquer à l'enfant, dès ,les toutes premières années, une idée ~rès intérieur-e ,de 'la religion, s'efforcer de lui faire cO'lllIprendre peu à peu qu'elle est régulatrice non seulement du -geste extérieur mais surtout -de la pensée et du sentÎlnent iIlltimes. Que l'on s'élè­ve avec une -douce fermeté Icontre les tendances à lIa fausseté et .à

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la tricherie qui poussent à paraître -autre!ment que l'on est. Ces attitudes m 'ensongères, si 'elles ne sont pas im,pitoyab1ement .dé­masquées dans la vie ordinaire, tendent à se reproduire sur le plan religieux.

Aussi, pour l'enfant comme pour l'adulte, les actes de ,condui­te exprimant "Qn mouvement réel de l'âme que l'on ne peut re­nier, tel 'le fait de partager ses friandises d'une manière géné­reuse et juste, sont toujours beaucoup ,plus important que l'ap­titude à réciter impeccablement une formu~e de prière. Cette prière est . évidemment fort louable mais elle ne compte pas, dans une fomnation religieuse et morale authentique, au regard d'un petit vol familiall, d'une désobéissance ou d'une manifestation d'égoïsme dur et intransigeant. La vraie religion n'·est pas dans les gestes et les paroles, eUe est dans les actes, dans la :pensée et dans ~e cœur. L'av,ertissement ,de Notre Seigneur aux Juifs vaut pour toutes les générations: « Ce ne sont pas ceux qui disent: Sei­gneur' Seigneur, qui entreront dans le royaume 'des cieux, mais ceux qui font effectivement la volonté de mon Père».

*** Il est une aut,re déviation non moins fréquente ni moins

ruineuse dans l'éducation religieuse: c.'est la ment a/lité utilita­riste et servile qui entoure trop souvent :la première enfance.

Avec une incons'OÎence d'autant ,plus grave qu'elle s'ignore, on va parfois jusqu'à uti'liser l'aIp,pât du gain pour enseigner -la religion aux enfants. On leur promet ,de l'argent pour les inciter à bien aJp'prendre leurs prières ou à Icommunier pieusement. On ne se d oute pas ,que, par 'ce ,chemin, on 'les pousse tout bonnement à prendre Dieu à leur service et qu'on ;J'es rend peu à peu inca­pables de désintéressement et de vraie générosité. Or les mani­festations religieuses, qui servent le culte secret et tout puis­sant de l'intérêt personnel, ne portent en ,elles ,presque aucune va­leur r,éelle. La :religion est un abandon de soi devant ~a grandeur et la bonté infinies de Dieu ou bien eHe n'est rien.

Sans doute, on cuiltive l'es'poir qu'après avoir p:pis l'habitude de prier par intérêt, l'enfant ,continuera à le faire Ilorsqu'on aura supprimé la récompense. En réalité, l'habitude ,prise est celle de se servir de Dieu et non de le servir. La plupaTt du tell1jps hé­las ! c'est bien ,celle-là qui ,continue.

Combien de chrétiens en effet abandonnent: leur' religion quand ils jugent qu'elile ne sert plus leurs intérêts terrestres, au moment sUliout où elle impose le sacrifice de quelques avantages immédiats!

Combien d'autres, qui continuent à pratiquer tant bien. que mal, ne profes'sent leur religion que pour un intérêt - matériel le plus souvent, spirituel .chez les plus 'cultivés! Pour s'en con-

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vaincre, il n'y aurait qu'à consu1lter les listes de dons en faveur des bonnes œuvres. Un grand nombre de généreux donateurs accompagnent leur aumône 'd'une rubrique où ils demandent quelque chose en retour. Et nous ne savons p·a:s ce que pensent secrètement les autres 1. .. Il ne s'agit évidemment pas de décou­rager 'l'aumône, même lorsqu'elle est faite pour demander une grâce au Bon Dieu; il s'agit moins encore de mésestimer la prière de demande. Cependant on ne ,peut s'em,pêcher de souligner que les aUlnônes et les rprières accomplies dans un esprit trop utilita­riste et pas assez soucieux de l'unique gloire de Dieu, qu'il faut chef'cher par dessus tout en définitive, n'arrivent pas à un niveau authentiquement religieux et 'moral. Quelle que soit leuT influen­ce sociale, qui peut être grande, elles n'apportent souvent au­cun accroissement à la personnalité morale et religieuse.

Et ces hom[nes qui, au jour de ,l'épreuve, s'écrient avec in­solence : :« non, je ne peux plus croire en Dieu, s'il existait, il ne m'aurait pas traité ainsi, il n'aurait pas pef'mis tel ou tel malheur », ne témoignent-ils pas aussi que le Dieu qu'ils ont connu ,pTatiquement n'est pas tout à fait Je vrai Dieu m'ais une représentation utilitaire à leur mesure, au service ·de leurs goûts, de leurs petits intérêts humains et de leurs étroites pensées? De ces dieux faux, à notre niveau, nous n'en avons pas besoin. Ils nous font 'mal, Hs nous diminuent et nous asservissent. Nous voulons un Dieu vrai, qui est Almour infini, un Dieu que Œ'on sert aussi par amour, à 'cause de son incommensurable grandeur, auquel la créature n 'a pas à demander compte des secrets de son insondaple sagesse.

*** Ce Dieu infini de ,perfection veut être servi et aimé sans

Inesure. « Avec Lui, disait un ,poète, on n'a jamais fini de s'ac­quitter ».

L 'avarice, qui -restreint l'adoration et le dévouement religieux à un strict minÎlnum, lui est exécrabJe. Elle constitue une autre déficience très grave de l'éducation religieuse. Le Dieu vrai n'en­tre 'Pas dans ces mentalités étroites et parcimonieuses.

Pauvres enfant's eeux qui grandissent dans cette préoecupa­tion étouffante du minimum! Ils risquent d 'être à jamais se­vrés de J'élan généreux vers rra perfection, d 'être rivés poUl' ~a vie à un 'légalisme desséchant, de ne jalmais être capables d'une connaissance pratique et d 'un amour de Dieu puissants et vrais.

La loi ,de la ,connaissaIliCe et de l'amour de Dieu ne fixe pas de maximum. L e comn1andement du Sauveur ouvre à tous les chrétiens une voie de perfection illimitée: « Soyez paDfaits com­me votre P ère céleste est tparfait ». Le véTitable esprit chrétien ne se passe pas de cette aspi~ation vers le parfait et l'illi,mité. 1'1

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meurt lorsqu'on ,le rabaisse à des horizons humains, pauvres de désirs et de grandeur.

* * * Pauvres enfants aussi ceux que le ressentiment, la 1111éfiance

ou la crainte meurtrissent à il'âge le plus tendre!

Que de fois cependant Dieu est présenté aux enfants, par la parole et par l'exem'ple, dans une alnbiance malsaine de chi­cane, d'alnbition ou de haine, 'COlnlne un vengeur terrible auquel on fait appel en dernière analyse rpour satisfaire ses ressentünents et ses désiUusions ! C'est 'cette InentaJité fruste que ~e Sauveur re­prenait avec vigueur dans ses apôtres lors/que ceux-ci lui deman­daient un jour ·de. faire tOlnber la foudre sur un village de Sama­ritains qui n'avait pas voulu les recevoir. « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes, répondit de ,divin Maître. Le Fils de l'Hom­me est venu non pour pel~dre les hom'mes mais pour les sauver. » L'esprit de ressenthnent et de haine ne vient pas de Dieu'. Il est fils des ténèbres. Le Bon Dieu n'est pas dans la ligne de QOS sus­ceptibiJtés et ·de nos critiques dures et orgueiHeuses. La notion de Dieu assimilée dans cette atmos'Ph~re est fausse et stérile, quand elle n'est pas positivement pernicieuse.

Le Dieu authentique des 'chrétiens n'est pas non plus un maître dur et dominateur qui s'acharne à nous diminuer, à nous punir et à nous effrayer. C'est un Amour infini qui se donne in­fininlent, avec une ineffable douceur, pour nous accOlnplir et nous libérer bien au-delà de nos pensées et .de nos lnaigres dé­sirs. Ce Dieu, qui est Amour, ne peut pas être connu dans la dé-fiance ·et ~a crainte. .

Comme il est donc regrettable que Il' éducation religieuse des enfants se fasse souvent sous le signe de la peur! ELle aboutit ainsi que des attitudes d'âme contraintes, étroites et dures vis-à-vis de Dieu. EHe fonne des âmes qui ne 'connaîtront peut-être jamais l'épanouissement et lIa détente intérieure, libératrice et palCÏfiante de l'esprit ,chrétien. Comme ·ces âmes défiantes et craintives sont loin des disciples de Jésus que l'on reconnaît, selon l'admirable paroŒe du Maître, à l'amour et à la confiance qu'i.ls ont le.s uns pour les autres, C0'l11111e un Teflet de l'amour filial qu'ils portent au Seigneur! Vraiment le Dieu qu'elles servent n'est pas 'le Père infiniment. bon et miséricordieux de l'évangile.

Dès lors, il ne faut pas s'étonner si ces âmes oppressées ,et craintives s'échappent parfois en des cOlupensations 111alsaines, voire ,criminelles. Les antécédents psy;cho10giques de nombreux écarts de :l'âge mûr remontent très souvent aux déformations du senthnent religieux de la première enfance. Il est normal en tous cas qu'à partir de 'ces bases défectueuses la vie .nlorale et reli­gieuse ne prenne jamais de hauteur et ne parvienne pas à l'a­chèvement sublime ·de la sainteté 'chrétienne.

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La vraie notion de Dieu doit entrer peu à peu dans la cons­cience et y .devenir ·comme un centre intérieur, organisateur de la pensée et du désir.

Pour s'insinuer ainsi dans ['esprit et le cœur, e.He ne va pas à l'encontre du fond même de la personnalité humaine. Elle re­joint en nous les tendances naturelles à la sympathie, Ù l'affec­tion et à la générosité, qui sont réelles et précieuses dès les plus jeunes années, et qu'i~ faut s'atta,cher à conserve~ et à ;dével~iPe: avec soin dans les enfants. La religion authentIque, et1rangere a tout formalisnle stérile et hypocrite, se greffe sur ces sentiments naturels, les purifie et les élève, par les ad)~nctio?~ de la grâce surnatureHe, jusqu'à la hauteur de la ·chantechrehenne.

L'enfant s'oriente vers cette religion vivante et constructrice de son âme ·et de sa personnallité, s'il est vraiment ,mis en contact avec un Dieu, qui est Am.our infini, ét qui est en même temps très intérieur à lui-même, au courant des attitudes les ph~s se­crètes .de son -cœur, et l'invitant inlassablement, :par la VOlX de la conscience, à la bonté et au .don de soi. Au lieu de deman~er à l'enfant J'obéissance, le travail et le salcrifice pour des motIfs futilles d'intérêt passager de crainte ou d'amour-propre, avec de petits mensonges, ,C0'l11me ·ce,la se fait souvent, il f~ut l'encourager sans 'cesse, ave.c patience et persévérance, à obéIr ~our re,~pe~­ter l'auguste présence de Dieu en lui-même, pOUl: ~o~g~er llIlldl­cible beauté de son âlne, temple vivant de la DIVInIte. Par ,ces appels à l'intérieur, l'enfant s'habitue 'Peu .à peu à estÎlner S~? âm.e et .la soumission à 'la voix de sa conS'Clence ICOffi'me ce qu Il a ·de ,plus précieux. La primauté du spirituel s'Îlllpa.ante en ~on cœur COlllme une assise indestructible qui, Inalgré des effrIte­ments superficiels, résiste, par la base, aux crises de la jeunesse COimme aux con1.promissions de l'âge nlûr et aux amertumes des derniers jours.

* * * Mais cette assimilation authentique et fructueuse .du spiri­

tuel et de Dieu par la ·cons'CÎence délicate des enfants s'opère beaucoup moins par l'étude théorique, par les livres, 'les exhor-

( . t' 1 l' lations et les discours, que par la force communlca IVe (e exem-ple. Ell_e :pénètre dans l'âme comme un souffle vital que l'on res­pire avec l'atmosphère familiale.

Un enseignement religieux et nl0ral, contredit par. le .co~,­portelnent des éducateurs, n'entre dans les âlnes enfantInes , q;l,a titre de dOCUluent facilement remtplaçable, non COlTllIne un elle­ment constitutif <de la pensée et du sentiment intÎlnes. Rien ne remplace l'élaboration du divin q.ui cro~t.lentenlent. '~lans les c.œu,rs au contact sylnpathique .de La VIe chretIenne famIlIale. Le chns­tianisme pratique est une lnentalité, un esprit, se transmettant

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dans les f.alnilles avec leurs habitudes, leurs m~œurs et [eurs tra­ditions, comme une. sève puissante qui traverse les générations.

Dans tous les domaines, l'enfant est 1mitateur. Son accession à la vie religieuse authentique exige une alnbiance de franchise, de bonté, de dévouelnent, ·de sacrifice et de fer veur, soutenus pwr une prière fréquente etanÏInatrice de toute la conduite humaine.

Bien plus, l'enfant s'achemine habituellement vers un con­t&ct personnel et filial ·a vec Dieu par une transposition et une épuration progressive des re!lations et des sentiInents de tendresse et de vénération qu'il éprouve au sein de la famille. Si ce trem­plin naturel de l'affection et de l'exemple ,familiaux lui lnanque, H risque fort de ne jamais pouvoir atteindre une piété personnel­le, ·confiante et filiale à l'égal,d de Dieu.

Les [hnes d'enfants délHcates, pleines d'inconnu et de ,mys­tère, veulent aussi être approchées avec un regard clair, purifié par une recheI'che intense et désintéressée du spirituel. Elles se dérobent à cette forme d'idolâtrie aveugle qui les considère à peu près COllli.ne des poupées dont on attend ,pour soi le !plus de sa­tisfa:ction possible. Cette sensualité diffuse, camouflée sous des cajoleries molles et inconsistantes, arrête la vue de l'éducateur à ~a surface ·des âmes; eNe ne ' lui permet pas d'exdter dans les cœurs 'ces élans de pure générosité qui sont le but .premier de l'é­ducation et le point de départ de toutes les ascensions spiri­tuel.les et humaines.

L'enfant se ferme Iplus encore devant les ressent,iments et les reproC'hes .Ïrréf,léchis qu'on lui fait sentir parfois à cause des sa­crifices qu'il ÏInpose. Quand on ne va pas jusqu'à regretter ou­vertem,ent qu'il soit là ! Cet égoïsme, déguisé ou brutalement ap­parent, réagit de la façon la plus désastreuse sur la mentalité des enfants. Il comprÏIne douloureuselnent leur essor vers l'affec­tion et la générosité et, par là, il ruine les meiLleures .prises de l'esprit chrétien.

La responsabilité des parents et des éducateurs est donc re­doutable. La 'lnédiocrité et l'insuffisance de leur vie retentissent péniblement sur [es jeunes générations. ENes sont à ,l'origine d'un grand nombre de ruines iTe.lig,ieuses et humaines de l',adolescence et de ,l'âge mûr.

Pour ouvrir là l'enfance les vastes horizons d'une vie reli­gieuse et Inorale profonde, il faut 'lui enseigner, par la parole et par l'exmnple, un Dieu vrai et non pas un produit frelaté de nos dessèchements, de nos désillusions et de nos cnmp!romissions in­nombrablles.

L'inteUigel1!ce chréitienne de Dieu COlnmence lorsqu'on se dé­cide de tout son cœur à suivre l',atHtude du Samaritain 'de iJ.'é­vangile, elle se poursuit ,et se consomme ,par l'acceptation prati­que du lnystère de la :oroix de JéSllS, témoignage d'un amour qui

l ]passe à l'infini nos pensées et nos désirs et qui marque, pour l'hltmanilté de tous les siècles, l'idéal de la p 'lus haute perfection.

Heureux Il'enf,ant qui peut emporter ,de ses jeunes années, avec son rêve d'affection et d'universelle sympathie, le souvenir d'une amihiance famiEale généreuse et l'idée,cheviUée en son es­prit, que la voie de l'humaine perfection ·est tracée par le sacri­fice et l'amour sanglants du Sauveur ,qui dominent les siècles et nous appellent rtous à la bonté .de Œ'esprit et du cœUT.

1. DAYER.

SUI' le chemin de Damas

Des ailes de papillon ou des ailes d'alouette? Nous nous rappelons les rodomontades d'il y a quarante ans ;

SavoiT, c'est pouvoir. Instruisez le lp:eUJple Ipour le rendr,e meiLleur. Ouvrir une école, c'est fermer une prison.

Dieu sait si les établissements d'instruction de tout degré se sont multipliés. La moralité 'a-t-elle suivi le mê,me mouvelnent ?

Nous SŒnmes revenus de ces illusions intellectualistes, sinon de fiait, du moins en théorie. Si nous étions restés fidèles à .la sagesse éducative chrétienne, nous ne nous serions pas fourvoyés dans le désert d'une formation si peu fertile, nous souvenant de la parole de ,st-Paul: '« L.e bien que je veux, je ne le fais pas, mais le mal que je hais, je le fais» (Rom. 7, 15), ·et surtout de Œ'aver­tissement de Jésus agonisant: « L'es pl'it est pl'ompt, mais la chail' est faible.» (M.atth. 26,41).

ConnaÜre la vérité mOTale, c'est voir le but et .l'e chemin devant soi. Mais pOUir s'y élancer et s'y maintenir jusqu'au bout, le ,cœur doit soulever les :ai1es et la volonté soutenir l'effod jus­qu.'au sommet. Echauffer le cœur à /la fLamme du sentiment et donner des ailes à la 'liberté, voilà 'ce qui doit venh' après .la vue du bien.

Quelles ailes soutiendl'ont l'élan de l'âme? Le ,dynamisme est en honneur à prés'ent. Est-il le complé'lnent bienfaisant de 1'instruction ?

Les nécessités journalières de l'éducation et surtout la lit­térature pédagogique si Juxuri,ante ont essayé bien des industries pour réussir. A peu près partout, l'émulation doit lanceT les jeu­nes volontés, et pour maintenir l'élan d'lJ.ne dasse, on a quelque­fois inventé des systèmes très ingénieux de notes et de récom­penses; inutile de dire que la noble émulation a 'côtoyé de trop près la rivalité égoïste.

AHleurs 011 agite sans ,cesse le dl'apeau de l'intél'êt, et toute

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1 une pédagoaie moderne s':est raccrochée à ,ce signe. Mgr Dévaud qui n'a pas

b

traversé le terrain s'colaire avec des œiUè~'es, a dé­celé la faiblesse congénitale d'une école centrée sur l'appel in­cessant à l'intérêt.

Est-ce que le vague sentimentalisme l'eligieux peut engendrer une volonté virile? Ce serait une gag'eure extraordinaire. Indice d'une âme ballottée par les remous de l'instinct, c-ette disposi­tion nonchalante de l'âme ne peut aboutir qu'à ces velléités dont le ohemin de la défaite morale est pavé.

Le culte de l' honneur a séduit beaucoup d'esprits à qui il pa­rais s,ait promettre des succès inédits. ~ .~n: époque ;d.e Jaïcis~e officiel, on pensait ménager I,es susceptIbilItes des chretIens frOIds 'et des catholiques de façade en inscrivant au fronti,sipice des program.mes le nOlll de 'cette divinité. Est-ce l'honneur chrétien ou ,cellui de l'humanisme passe-ipalftout? NOllS nous demandons si une tête claire aime ces équivoques.

Nous passons sous silence les ,calculs de l',arriviste, J'exploi­tation de la flatterie et mênle de la sensualité, l'indulgence ·ca­pitularde, la main tendue pour récolter l'aumône d'une ~ppro­bation quémandeuse et à plus forte raison tout Ice qui frise le truc et le marchandage.

L'émulation, t'intérêt, l'appel à l'honneur et d'autres mobi­Les semblables sont honnêtes et ont leur rôle en éducation, mais ils restent ml second plan. S'ils s'arrogent de pader en maîtres, jls r~ppellent le papillon qui voltige de 'corolle à .coroUe, de plai­sir à plaisir sans jam,ais s'éloigner beaucoup de la coupe de nec­tar sans s'élever bien haut, mais tourne facilement autour d'n'ne flammèche et s'y brûle les ailes.

Mgr. Gibier dit de l'éducation sans consistance: « Parents qui flattez la mollesse du corps et la mollesse de la volonté, vous corrompez les générations dans leul' fleur».

Un autre évêque, dénonçant les vices courants de 'l'éduca­tion familiale, ajoute: « Au lieu de leur laissel' croire gue la vie actuelle est -une fête perpétuelle, où nos moindres souhaits se réalisent, inculquez-leur, dès leur âge de raison, la grande idée de l'incompréhensible sérieux de la vie humaine ... Préparez vos fils à gravir de rudes escarpements avec un courage jamais l'a­lenti, avec une acceptation de la douleur, qui ne fléchisse pas au plus léger choc ». (Mgr Grente.)

Pour cette asoension pénible, H faut aussi des ailes, non pas les frêles membranes chatoyantes du papillon qui . déteignent sur les doigts, se fripent au premier contact et laissent Il'insecte.l,an­guissant, Inais les fortes ailes de l'alouette qui élèvent l'OIseau bien au-dessus de la terre.

. - :267-

La vie fiévreuse des peuples nous offre depuis deux déca­des le spectacle de foules immenses soulevées par La puissance de <mystiques terrestres, -et le chanoine Cardynn, fondateur de la jeunesse ouv.rière ,chrétienne, attentif aux courants contempo­rains, a montré comment d'autres jeunesses se soumettent à une discipline athlétique qlÙ S'lest alanguie chez. la majorité des nô­tres.

La force de l'éducation authentique ne peut jaillir que des sources d'eau vive où ont puisé 1es générations vigoureùses d'au­trefois, les solides populations ·chrétiennes du siècle passé et les âmes vaillantes de nos jours restées fidèles à Dieu. Serions-nous tentés de chercher ailleurs de l'inédit? Aurions-nous oublié la 'le­çon de l'humanité ·qui, en .dehors du Christ, n'a pu que battre de l'aile, Inais non s'élever bient haut? Sans nlépriser 1es secours hUlnains qui sont aussi des dons de Dieu, nous oonduirons les enfants à Celui qui est notre force et qui a eIl1JPorté les lneilleurs de notre r,ace sur les ailes puissantes de sa grâce.

L'aillou!' de l'enfant pour son père se transfigure en amour du Père céleste. La piété mal'iale si conforme au jeune cœur jail­lira si spontanément des sentim.ents de l'enfant envers sa mère. Nous cherchons le moyen de faire tenir l'enfant sur ses propres jambes et de le faire marcher tout seul; la pensée vivante de la pl'ésence de Dieu accessible dès les premières lueurs de la raison a une efficacité incomparable. Nos élèves seront voués au la­beur péni'ble qui risque de les river à la matière; déjà mainte­nant; nous tisserons leurs journées d'école avec la ,chaîne du travail et la trame de la prière: « ora et labol'a ».

Renouvelons aussi .le culte du devoil' qu'·on a cru pouvoir relnplacer par l'idolâtrie du plaisi.r. Les renonoements qu'impose la situation actuelle ,et future -des peuples nous pressent de ré­veiller l'esprit de sacrifice dont une époque de facilité s'est mo­quée. L'Eglise n'est ,plus seule à parler le langage austère. Quel chef d'Etat n'a pas pronol1cé et répété à satiété ,que les temps sont durs et seront plus durs encore? Notre Conseil fédéral a trouvé les mêmes accents : « Les temps que nous vivons nous arl'ache­l'ont à nombre d'habitudes anciennes, confortables, indo.lentes ... Coul'age et résolution, esprit de sacrifice et clon de soi, voilà les vertus salvatrices».

Ce langage n'a pas encore été assez commenté à.la jeunesse. Le Sauveur l' a inculqué à ses auditeurs et fait consigner dans les Evangiles. L'éduüation authentique l'a toujours fidèlement transmis. C'est frappant de voir ·comment la Vierge Marie, dans les récentes manitestations, a recommandé à ses voyants de cul­tiver cet esprit de salcrifice et de s'en faire les messagers; la Mère de Dieu et des hummes sait -ce qui manque à ses enfants.

C. G.

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-' ,W8-

Examens ps~chologiques et d'orientation professionnelle

Qu'est-ce qu'un examen psychologique? C'est une épreuve ,qu'on fait subir à un 'candidat afin de

v.oir si sres sens, son intelligence et son caractère lui permettent d'atteindre un but déterminé.

Nous allons voir successivement: A. Quand un examen psychologique est nécessaire. B. Quelle est la différence entre un examen psy,chologique et

un examen d'orientation professionnelle. C. Qiuetls sont les moyens ernployés pour de tels examens.

A.

Chaque fois qu'en enfant ne sembl,e pas adapté à la réalité, ou aux exigences scolaires, il serait nécessaire de le soumettre à un examen psychologique afin de détenniner les causes de cette inadaptation.

Avec les tout petits, il s'era bref et déterminera pourquoi l'en­fant parle mal ou ne parle pas, pourquoi il est trop passif, pour­juoi il ne peut pas apprendre à lire, etc. Il comprendra l'examen des sens (vue et ouïe), des connaissances et de la compréhension.

L'examen des sens est très nécessaire, car souvent les enfants nous sont signalés vers l'âge de huit à neuf ans, CDlnnîe enfants retardés ou distraits. Nous voyons après l'examen que le dit en .. f ant souffre de troubles de l'ouïe ou de la vue, troubles qui sont cause d'un mauvais travail scolaire.

L'examen de compréhension 'pennettra de voir si l'enfant a des dificultés intellectuelles et déterminera le degré de retard éventuel.

Nous pouvons classer les troubles qui interviennent dans le développement normal de l'enfant en trois groUipes :

a) Troubles physiologiques. b) Troubles de l'intelligence. c) Troubles du co:mportement et du cara,ctère.

Les troubles physiologiques révélés par un test ne regardent plus le psychologue, mais le médedn.

En présence des troubles de l'intelligence, le psy,chologue dé­terminera le degré de retard de l'enfant et proposera pour lui, soit un placenlent, soit une méthode d'enseignement aprp~'opriée fi son cas.

S'il s'agit de troubles du comportenîent ou du caractère, la tâche du psychologue sera de définir jusqu'à quel point le déve-

- ,269 -

loppement intellectuel de l'enfant est entravé par ces troubles psy­chiques'.

Un grand nomtbre d'enfants difficiles et nerv,eux 'Ont un re­tard slcolaire net malgré une intelligence normale. Dans des cas semblables nous aurons recours à un trarÏtement psychothérapi­que approprié afin de supprimer ces troubles en combattant leurs causes.

Voilà en quelques mots l'utilité des examens psychologiques et l'aide qu'ils peuvent apporter aux ,maîtres et aux parents.

B.

En quoi cet exam,en diffère-t-il d'un exaiJ.nen d'orientation professionnelle? L'examen d'orientation professionelle est un un examen psychique visant à déterminer les aptitudes du sujet pour telle ou telle profession, et à le .g~ider dans so~ cho~x. Doit­on exalniner tous les adolescents au pOInt de vue onentahon pro­fessionnelle ? Certainenîent non. - Cela ne serait guère possible, dans bien des cas inutile.

Bien souvent, l'enfant suit ses penchants ou reprend la pro­fession de ses parents, sans que ,ce problème se pose à lui, . dans l'agriculture et le commeflce par -exemple, etc.

Les ,cas qui se présentent généralement dans les Ic.onsulta­tions d'orientation prof,essionnelle se divisent en quatre Icatégo-ries:

1. Les enfants exceptionnellelnent bien doués dans plusieurs ,domaines.

2. Les enfants retafldés ou ayant une tare physique. 3. Les enfants ayant des troubles de caractère ou difficultés

-psychologiques. 4. Les enfants indécis qui n'ont pas de désirs précis.

L'enfant très doué a d'une manière .générale des intérêts et de la facilité dans des domaines très divers, par exemple, pour le dessin ou les travaux littérair,es, pour ,des activités manuelles, etc.

Dans un cas semblable, le psychologue devra orienter l'ado-lescent, et cela non seule'ment d'après ses aptitudes ou d'après les désirs des parents, mais surtout d'après ses ipenchants, son ,carac .. tère, ses goûts et la possibilité de l'apprentissage.

Le fa.cteur « marché du travail)} sera pris aussi en ,considé­ration.

Voyons un examen de garçon très ,doué : Max est au collège, ses parents voudraient 1re voir ingénieur plus tafld. L'enfant se connaît mal lui-même; il semble aussi bien doué pour les ma­thématiques que pour la littérature, mais il s'intéresse aussi à l'histoire, aux questions sociales, langues, etc.

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- 270-

Après un examen d'orientation professionnelle . approfondi nous voyons que Max, par ses tendances, son caractère aime avoir affaire à des gens, a un instinct social réel, des facilités .lH­téraires et verbales, que rien ne 1e porte vers les' sciences et qu'il sera heureux et réussira mieux COInlne avocat

l 'uge, professeur,

etc. que comme ingénieur. Nous déconseillerions d~s ce cas aux parents de le lancer dans cette voie, ,malgré leur désir.

(A suivre.) E. HERZOG,

Service médico-pédagogique.

La formation de la jeune fille en vue de son rôle de mère

Puisque Je mal dont souffre notre généràtion 'provient sur­tout de a.'affaib[issement du lien familial, plutôt que de 'songer à réorg'aniser l'école, il ,conviendT'ait de réorganiser la famille. C'est à cette besogne .ardue que les pouvoirs pubHcs de tous les pays devr?~t . s'·~tteleT après .la gu~rre; du creuset dans lequel le monde a ete Jete en 1939 dOIt 'sortIr une humanité rajeunie vivi-fiée, purifiée. '

. 01', l'âlne de la famil~e c'est la mère. C'est pourquoi celle-ci do~t être. bie~ pré~arée ~ sa tà'che, la plus belle qui 'soit, celle qUI conSIste a cooperer dIrectelnent à l'œuvre du Créateur. Aussi l'éducation des jeunes filles et lnên~e des filles en âge de ,s'Ûolari.té dev,r,ait Hre orientée dans cette direction.

C'es,t dire que l'on créera des programlnes d'enselÏ&mement prin;taire nettement différents pour les écoles des filles net pour les e~ole·s .d~s g~rçons. Sans do.ute, aujourd'hui déjà on fait une certaIne. ,dIStInctIOn dan~ le 'ChOIX des diverses dis,ciplines et dans la n~anIere de les· enseIgner. A l'école prÏlnaire les filles reçoi­vent les preJ,nières notions d'enseignement ménager.

M-a~s , c~Ia n'est pa.s ~uffi~,ant. Dans l'enseignement qui leur est destIne Il ne faudraIt JamaIS pel~dre de .vue la formation de la 'ménagèTe et surtout ·de d'a mère de falnille. Pour cela quelle ,cou­pe rase à effectuer dans les progTamlnes ! Et quelle transforma­tion de ceux-ci!

. Le Créateur a mis dans le cœur de la femme 'des qualités qUI la rendent apte à remplir pleinement s,a belle 'mission' l'école , ff' , s e -.orcera de les développer sans trop se .préoccuper d'une for-

matIon pUTement intellectueLle, d'utilité douteuse :pour .elle. Ces idées d'aiLleurs ne nous sont rpas personnelles: les

grands théoriciens de l'éduca.tion, les Rousseau et les Pestalozzi, pour ne ·citer que les nôtres, ont fait pour la femm~ un prog,ram­me cOI1l:plètement à part, tout orienté vers ses tà'ches de mère. Il

faut qu'on y revienne. Ce n'e.st pas palice qu'elle aura emm·aga,slÎné un peu moins de dates historiques dans son ,cerveau, qu'elle connaÎt'ra moins de règles de graminaire et de calcul que la femme sera plus sotte. Bien Iloin de là. L'enseignement qu'on lui aura donné, en tenant 'mieux cOllllP'te de ses qualités natives, lui procurera un équilibre hautement utile ,pour sa fonction de mé­nagère diligente et de mère de famille soucieuse du bçmheur des siens.

Depuis longtemps on parle d'aHleurs de la simplifkation des programmes scolaires; c'est par les classes de fiLles qu'il faut ·com,mencer, car, nous 'le répétons, ici tout l'enseignement doit se pénétrer du but final à atteindre: préparer une mère de fa·mille.

Sans doute, toutes nos écolières ne se marieront pas; mais celles-ci seront quand lnême les exceptions. Et ,puis .l'enseigne­ment qu'elles auront reçu leur f,era mieux cOIDipl'endre les taches elt le rôle de la plupart de leurs compagnes. Il y a -d'ailleurs tant d'œuvres sollicitant Il'activité de la femme, qui sont en étroites relations avec la famille let exigent une for,mation à ,peu IP'rès iden­tique.

Une fois libérée des dasses ,primaires la jeune fille n'a /pas achevé sa for.mation, bien loin de là. Jusqu'à l'àge de 20 ans, les jeunes gens sont astreints à fréquenter des cours de perfec­tionnement qui les prép.arent à la vie civique. Et ~a femme qui ,met au monde ces citoyens, qui, la première ,leur inculque 'les devoirs envers la patrie et l'humanité, ·cette femlne qui a une tâche autrement supérieure à celle Ide l'hOlnme serait livrée à elle-même dès les 15 ans accollllPlis, ,et la société ne s'en occupe­rait plus, mais plus du tout? C'est là un monstrueux !paradoxe contre ,lequel on ne saurait trop 's'élever!

COlnn~e le jeune homme, et [plus que lui encore, la jeune fille qui, après son ém'ancipation 'p,rimaire ne poursuit pas d'autres études, doit êtore astreinte à suivre des cours de perfectionnement jusqu'à sa vingtième année. Il faut dire que notre canton a déjà fait un grand pas dans ce domaine en créant de nombreuses classes ménagères et en f.aisant donner à l'intention des jeunes filles des ,cours itinérants dans IllOS .principales va~lées. Il convient aussi de r~lever que la oréation d'une écoJe normale ménagère pennettra der'formeT ·des institutrices hautement qualifiées. Nous attendons beaucoup de ,cette institution et nous félicitons sans réserve Monsieur le conseiller d'Etat Pitteloud pour les efforts qu'il a réalisés en faveur de la formation de la jeu~e fille, donc de la lnère de famine.

M.ais, 'com'me nous venons de Je 'voir, .il faut aller plus loin encor'e; a1..1ssCbien durant la période pTimaire que post-sco­laire; et s'i,l est besoin de textes légaux pour donner ICOrpS à une

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telle réform,e, qu'on les soumette hardinlent au peUlple. Nous sommes persuadé qu'avec son bon sens il ne refusera aucun sacrifice em faveur de la for,mation de la jeune fille, puisque, en définitive, il s'agit ,du bonheur et de l'avenir de la famille .

La jeune fille, prépaTée ainsi depuis son jeune âge jusqu'à sa m 'ajo,rité à son futur rôle de mère, 'est maintenant apte à fonder un foyer. C'est une bonne chrétienne; eJlle a les vertus mo­ralles de la fem'me et les -connaissances pratiques requises pour remplir le devoir que Dieu a imposé à la prelnière des femmes et aussi à ,celle qu'il a choisie pour êtTe sa mère.

Après les leçons de puériculture qu'elle a reçues dans les , cours de perfectionnement, il serait enCOl'e ,à souhaiter qu'el~e fasse un stage dans une pouponnière ou alor.s auprès d'une mé­nagère capable, lui donnant l'oocasion de soigner des ,enfants et de tenir un ménage ·mo.dèle.

Après quoi, qu'elle aille son chenlin; ,qu'elle fonde le foyer auquel sa destinée l'appelle et qu'eUe y consacre sa vie.

Cl. Bérard.

AV IS Pour le numéro du 28 février, les manuscrits doivent être

envoyés au plus tard le 23.

i PARTIE PRATlIQU0 ~~·~~~~~~~~~~~~~~~~~d

LANGUE fR ANCAISE t

Première semaine

Centre d'intérêt: LA BASSE-COUR

1. RECITATION

Le petit poulet

Le petit poulet ,qui fait piou ! piou ! pi ou ! Se promène seul près de la rivièr.e. n va sur le bord en tendant le cou, Pour voir l'eau qui glisse et chante glou-glou. Oh ! les jolis flots dorés ,de lumière !

Il voit barboter un petit canafid Qui fait des plongeons et des jeux très drôles. Il serait heureux d'y prendre aussi part, Mais s.a maluan crie! Aussitôt il part, Quittant à regret l'omb~~ des vieux saules.

Et la poule dit à ce fils choyé : « Mon poulet :fllignon, quelle peine amère Tu m'as faite au cœur! Je t'ai cru noyé! Vois, j'en trenlble encor. N'es-tu pas mouillé? L'enfant i'mprudent fait pleurer sa mère. »

Frédéric Bataille. La poule

Suivant 12. route campagnarde, La voiture va gentiment, Et devant, cou tendu, hagarde, La poule court, éperdument. Son petit œil hors dE< la tête Que coiffe un bonnet de C'armin, La poule imbécile s'entête A Juil' au milieu du chemin! Elle court comme une insensée, Et l'on se rend compte tà la voir, QUEl la .fuite, dans sa pensée Est son supr-ême et seul espoir. Et cependant que, ventre la terre, Elle tricote obstinément, Epouvm1tail involontaire,

,La voiture ,suit gentLmE'nt. Mais la poule ente-nd, tout près

[d'elle, Le fatal 'bruit de rouIe-ment ... Elle bondit! ouvre S'on aile! Elle est à son dernier moment! Ce n 'était point sa destinée! Ce grand bond, comme avec la main, A lancé la poule étonnée Sur le bas côté du che-min ... Elle en restE' tout étourdie ... Quoi donc? Il su:ffi~ait d'un pas? Hochant la tête, abasourdie, L'imbécile n'en revie.nt pas!

Miguel Zamacoïs.

U. VOCABULAIRE

La poule, les poussins, le coq. La poule pond, glousse, c.a­quette, couve; les œufs éclosent; le Ipoussin casse la ,coquille. La volaille gratte, picore, sautille, becquette.

Le canard et l'oie ont des pattes palmées, un bec large, des ailes courtes, une démarche lourde, lente, dis-gracieuse; un du­vet mœlleux et doux. Leurs petits sont des -canetons, des canar­deaux, des oisons; leurs femelles: des canes. Le canard nage, barbote, pl'Ûnge, maI~che en ,canetant. L'oie paît, ca1carde.

Le pigeon roucoule. Il a un vol rapide, droit, régu'lier. Les petits sont des pigeonneaux.

Le paon, fier, 'Orgueilleux, superbe, s,e pavane, se rengorg,e, fait la Toue. Le dindon g,lousse.

On élève les volailles. On distingue poulets, poulardes, cha­pons. On les engraisse de ,pâtée, Ide pâtons, 'On les g:ave, on les abecque, on les engrène. La volaille- est grasse, dodue, ~p!pétis­sante. Le gavage est méthodique, long, patient. On Iplum:e ta vo­Jaille, on l'effondre, on la vide, on l'habille, on lia trousse.

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Le lapin ronge, broute, dresse les oreilles, se clapit, se mot­te, se terre. Ses petits sont des 1'31pereaux. Il y a des lapins sau­vages, do'mestiques, de garenne et de ,choux.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro 1.

La poule indocile

« Poule! Poule! » Françoise levait les bras en l'air et criait : « Poule! Poule!», toute rouge -et 'courant dans le jardin. La poule, couchée dans le carré .de petits pois, ne se décidait .pas encore à se déranger. EUe tournait sa tête et ses yeux ronds, en­tre .deux résolutions, à son aise sur la terre -chaude qui s'était creusée sous elle, inquiète toutefois de ce qui pouvait arriver.

Précisément, i'l arriva une ,pierre. Elle se leva en chantant bruyamment, d'un coup d'aile sauta sur le mur et fit face là Françoise, la tête agitée au bout de son -cou, les pattes remuant dans un équilibre instable. Jules Renard.

Les oies

La tête perchée sur un très long ICOU, ' elles se sont, de bonne heure, habituées à ·considérer Iles choses ·de haut et de loin. Elles ne s'attardent jamais aux mille puérilités où se complaît 'la vie

. des autres volailles. Rien ne les étonne, ni ne les ef.fraie; rien ne leur échappe. Sachant m-aÎtriset leurs nerfs, elles sont, en toutes circonstances, harmonieuses et logiques. Mieux que toutes les bê­tes et, par -conséquent, 'lnieux que tous les écoliers, eUes connais­sent la valeur social,e de la discipline. Octave ]Jtl'irbeau.

Le repas de la basse-cour

Autour de Charlotte, pareille à une divinité bienfaisante, ac­courait le peuple des bêtes; et les moineaux et les pins'Ons des­cendaient prendre leur part de pauvres et de chemineaux ... Elle souriait, chassant 'les canards goulus qui ramassaient le ·grain à la velle, appelant les oies méfiantes qui sifllaient, le 'cou tendu.

Les dindes tournaient autour du f,estin aoc~paré par les poules neuveuses et pressées : leur cou se détendait, de temps en temps, pOul' haprper une graine.

Le nez des lapins remuait d'espoir derrière les grillages. Gabriel Maurière.

L'éclosion des poussins

Bientôt, la couveus·e pencha la tête sur ses œufs, écouta avec attention et d'un coup sec, :cassa une coquine, d'où sortit frileux et gam,billant sur ses petites pattes, le poussin gracieux, tout hu­m'ide en son plumage crème ouvrant son minuscule bec tendre avec des tui-tui craintifs et étonnés . L. Pergaud.

Le canard et les moineaux

Quand on lui apportait son écuelle toute pleine de débris venus de la salle à 'D'langer et de la cuisine, les .m.oineaux fon­d.aient sur ,J'écuelle, disrpersaient l,es débris pour 'le seul Iplaisir de Les disperser, car il y avait l,à des choses qui leur inspiraient un profond dégoût, Cannetruche s'élançait à la rescousse, le bec ou­vert, les yeux étincelants de colère. Tl se retournait tout d'une piè­ce comme font les crocodiles; mais l'ennelni s'envolait avec des cris moqueurs, pour recom'mencer la Ininute d'après. Cannetru­che finissait bien par rattraper quelques mi,ettes de son festin, ·mais en quel état! L. Girardin.

Une basse-cour, le matin

Les coqs, au p.}un1.age luisant et doré, à la crête impertinen­te, royalelnent ,perchés sur les brancards d'une vieille charrette ruinée, s'égosillaient à qui mieux mieux.

Les dindons lançaient dans l'air leurs gloussements stupides et se .pron'lenaient Inagistralement de long en large. Les 'Oies, en poussant des cris d'une joie féroce, dérobaient aux lapins calmes et doux des débris de châtaignes et de ,choux-fleurs qu'on leur a vait jetés, puis couraient se cacher lâchement.

Les poules seules, ordinairelnent si piailleuses, se taisaient, absorbées dans l'éparpillement d'un grand tas de fUlnier.

F. Fabre.

Inquiétude des volailles

Parfois tout Ice monde s'arrêtait de picorei', d'ava'ler, de se battre, de crier ·et tous les becs 'se tournaient vers les nuages. C'est qu'un grand bruit d'ailes avait traversé l'espace, qu'une co­horte d'oiseaux n1.Ïgrateurs s'avançait en triangle, pattes re­pliées, ailes ét~ndues, jetant sa clameur dans le yent. Ou bien quelque bête de proie, quelque épervier suspendu, immobile, tout en haut du ciel, paraissait ,choisir parmi les bêtes de ·la basse­cour inquiète la victhne sur laquelle il allait se laisser tOlnber. Ou encore un oiseau de n'1er, blanc et gris, goéland ou mouette, égaré par les terres, planait et tournoyait, les ailes obliques, à croire qu'il cherchait une issue, puis tout à coup s'enfuyait vers Je large. G. Gefroy.

Exell'cices d'application

S'en référer au numéro 1.

IV. C'DMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire.

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Plan. - 1. La basse-cour au matin. a) Le coq perche, sur quoi? Peignez-le :. qualifiez sa taille, son plumage, sa crête par des caractèl,es qui le distinguent des autres coqs.

b) Les poules. Que font.-elles ? La mère poule et ses pous­sins à l'écart. c) Les lapins. d) Les ,canards: dans la mare (bar­boter). e) Les pigeons: que font-i1ls ?

2. L'arrivée de la fermière. - Elle est connue de .la basse­cour. Ils se précipitent. Que fait le coq sur 'son perehoir? Les poules? les· lapins? Indiquer 'leur démarche.

3. La basse-cour en émoi. Entend-on .grand tapage? Pour­quoi? Comment crie 1e coq? Les poules? La m 'ère poule? (Glousse.) Les poussins? Les canards et les oies?

4. Le repas de la ba\Sse-cour. - Grains et pâtées. L'appel du coq? Les poules. Comment mangent les hôtes de la basse-'cour ? Les poules? Les oies? Elles grattent, becquetent?

Le déjeuner de la poule. - Plan. 1. Sa sortie du poulaiUer. - 2. Son petit exercice hygiénique. - '3. Elle va boire. - 4. Elle cherche sa nourriture. - 5. Aux écoutes. - 6. Sa déma:r.che.

Développement. - 1. Pattes jointes, elle saute du poulainer, dès qu'on lui ouvre la porte. Eblouie de lumière, elle fait qUe'I­

. ques pas, indécise, dans la cour. - 2. Elle voit d'abord le tas de cendres où, chaque matin, elle a

coutum,e de s'ébattre. Elle s'y roule, s'y trempe, et, d'une vive agitation d'ailes, les plumes gonflées, elle secoue ses puces de la nuit.

3. Puis elle va boire au plat creux que la dernière averse a rempli. Elle ne boit que de l'eau. Elle boit par Ipetits ,coups et dresse 'le col, en équilibre sur le bord du plat.

4. Ensuite ,elle cherche sa nourriture éparse, Les fines her­bes sont à elle, et les insectes et les graines perdues. Elle pique, .elle pique, infatigable. De temps en temps, elle s'arrête.

-. Droite sous S'on bonnet, l'œil vif, le jabot avantageux, elle écoute de 'l'une et de l'autre oreille. Et, sûre, qu'il n'y a ri.en de neuf, elle se remet en quête.

6. Elle lève haut ses pattes raides. Elle écarte les doigts et les pose avec précaution, sans bruit. On dirait qu',elle marche pieds nus. Jules Renard.

La fermière jette du grain aux volailles. Décrivez la scène. 1. La fermière apparaît sa corbeille en m ,ain; eUe fait quel­

'ques 'pas dans la cour; ce qui se passe aussitôt. , 2. Les volai'lles atteIlldent la tête en l'air, pressées les unes

,contre les ,autres (petit tableau à f.aire). 3. On jette le grain: c'·est à qui en aura 'comme des dragées

,à un ,baptême (on se Ibous1cule, on se -donne des 'coups de hec : petites scènes à relater).

Deuxième semaine

Centt'e d'intérêt: A L'ÉTABLE ET SUR LE PRÉ

1. RECITATION

Deux beaux bœufs

J'ai deux grands bœufs dans mon étable, Deux grands bœufs blancs, marqués de TOUX:

La charrue est en bois d'érable, L'aiguillon en branche de houx.

Les voyez-vous, les belles bêtes, Creuser profond et tracer droit, Bravant la pluie et les tempêtes, Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid?

Lorsque je fais halte pour boire, Un brouillard sort de leurs naseaux, Et je vois sur leur corne noire Se poser les petits ois.eaux. Pierre Dupont.

L'enfant et sa vache

L'édat du jour baissait: j'allais à travers champs. Des sillons dépouillés, la ligne monotone Devant moi s'étendait, et le soleil d'automne

M'envoyait ses rayons couchants.

Un , pâtre avec sa vache, .attardés dans la plaine, Sur l'horizon en feu se détachaient en noir, Attendant, pour rentrer à la' ferme prochaine,

Les Olnbres tombantes du soir.

L'enfant était joueur: sa compagne docile Se prêtait de son mieux à son amusement. Elle le laiss·ait faire avec un air tranquille

Et le regardait doucement.

Des hum1des naseaux approchant son visage, Quelquefois sur le dos le pâtre se couchait, Et la vache, oubliant l'attrait du pâturage,

A vec, tendresse le léchait.

Alors 'l'enfant joyeux, pour mieux lui faire fête, Pressait sa vieille amie entre ses petits bras; De peur de le blesser, elle ne bougeait pas,

Et n'osait relever la tête.

Puis il s'éloignait d'elle et suivait au hasard Quelque nouvelle idée en sa :cervelle éc'lose : Et la v,ache, levant son paisible reg ar.d ,

Semblait rêver à quelque chose. Marquis de Ségur.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 février 1943

- 278 .-

H. VOCABULAIRE

1. Les bestiaux d'une région constituent le ch~ptel. 2. On distingue: a) les animaux sauvages et les animaux do­

mestiques; b) les espèces chevaline, asine. bovine. ovine, caprine, por­

dne; c) le gros et le menu bétail; d) les 'bêtes à cornes, à laine, à viande; les animaux de som.­

me, de labour, de trait) de selle, de course, les chevaux· d'hippo­dronle.

3. On peut capturer, dompter, domestiquer, apprivoiser les anl'maux.

4. L'élevage consiste à croiser, acclÎlnater, sélectionner, dres­ser, entraîner.

5. Le cheval hennit, l'âne brait, le bœuf et la vache beuglent, Jneuglent; le mouton et la ,chèvre bêlent, le porlc grogne.

6. Qui soigne les animaux domestiques? Qui les achète et les vend? Le maquignon, le Inuletier, l'ânier, le bouvier, le va­cher, le berger, le porcher, le chevrier.

7. Où viV1ent-ils? A l'écurie, à l'étable, à la bouverie, à la vacherie, à la bergerie, au haras, au pré.

8. Comment y vivent-ils? Ils sont parqués, cantonnés, établis. Ils broutent, paissent, pâturent, pacagent, staibulent, s'abreuvent.

9. Comment les soigne-t-on ? On les panse, on les bouchon­ne, on les étrille. On attelle ou dételle les chevaux, 'On les bride et débride, on les harnache, on les entrave pour les soigner, on les éperonne, on monte à Icheval, on remonte le cavalier. On trait les vaches, on tond les moutons .

10. Le cheval va au pas, à l'mnble; il trotte, il Igalope. Il peut ruer, se cabrer, s'emporter, s'emballer.

IlL ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro 1.

Un petit vacher

Mon onde a une vache dans son écurie; c'est nloi qui coupe son herbe à cOUips de faux.

Je porte moi-même le fourrage à la bête, et eUe me salue de la tête quand elle entend mon pas. e'lest moi qui vais la con­duire .dans le pâturage et qui la ramène le soir. Les bonnes gens du pays me parlent comme à un ,personnage et les petits her-gel' m.'aiment comme un camarade. Jules Vallès.

Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.

- 279-

Le sommeil du berger

Un de ses coudes recourbé sous la tête lui servait d'oreiller~_ son autre bras était étendu et porté sur le dos d'un Ichien noir à longues soies couché et dormant aussi à côté de lui. On voyait qu'il s'était endormi en le ca.ressant. A côté du chien, cinq ou six lnoutons, dont la laine d'hiver n'était pas ·encore tombée sous le .ciseau, se tenaient en cercle, leurs têtes basses et concentrées les unes contre les ·autres comme les rayons de la roue vers le moyeu pour se donner réciproquement l'ombre ,de leur corps. Une beLle ,chèvre, tachetée de blanc et de noir, la mamelle pleine, était couchée auprès du 'berger. Lamartine.

Dans la bergerie

Les brebis et les moutons vivaient dans une vaste écurie spé­ciale, garnie tout autour de râteliers. A ma première visite, tout le troupeau s'enfuit, se massa dans un coin, en un bloc: on aurait jeté une bille qu'elle ne serait pas tombée entre les bosses de laine que faisaient leurs dos. Je regardais avec curiosité ces pe­tites bêtes avec leur queue .courte, leur tête étroite où il n'y avait guère qu'un nez.

J'avais une désiLlusion en les voyant sales et gris; je n'en connaissais jusque-là que de bien blancs, ceux que m'avaient ré­vélés les chromos.

Je n'avais pas peur des moutons. Ils étaient à ma taille. Je les frappais de la paume et ma main tombait sur ,quelque chose de mo'ux et d'huileux qui me semblait un sac de chiffons gras.

G. Maurièl'e.

La Grise

La Grise approcha de la haie, essaya de galoper sur la mar­ge du pré pour suivre sa fiMe; puis, la voyant Pliendre le grand trot, elle hennit et resta pensive, inquiète, le nez au vent, .la bouche pleine d'herbes qu'elle ne songeait plus à manger.

G. Sand.

Passage d'un troupeau de chèvres

Souvent, pendant une delni-heure, on ' entend derrière la l1l0ntagne un tintement de clochettes. Ce sont des troupeaux de <:hèvres qui changent de pâturages. Il y en a quelquesfois plus de Jnille. Au passage des ponts on se trouve arrêté jusqu'à ce que toute la -caravane ait défilé Elles ont de .longs poils pendants qui leur font une fourrure . Avec leurs manteaux noirs et :leurs ' gran­des barbes, on dirait qu'elles sont habillées pOUl' une mascarade. Leurs yeux jaunes regardent vaguement avec une expression de curiosHé et .de douceur. Taine.

Page 14: L'Ecole primaire, 15 février 1943

~ 280-

Les troupeaux descendent de la montagne

Lorsque la chaleur s'apaise, et que 'la neige, sur les grand(~s cimes, déjà tourbillonne aux pays montagnalids, il fallait voir, des hautes valllées dauphinoises, descendre 'ce riche troupeau ponr brouter l'herbe hivernale de l'imlnense plaine de Crau.

n fallait voir cette multitude se dévelo.pper dans le chemi.n pierreux! Au front de toute la troupe, les agneaux hâtifs cabrio­lent par joyeuses bandes, L'agnelier les dirige. Les ânes portant sonnailles et Jes ânesses, en désordre, les suivaient.

Capitaines de la phalange, avec 'leuTs cornes retroussées, après venaient de front, en branlant leuTs claTines, et le regard de tTavers, cinq fiers boucs . à la tête m1enaçante derrière les boucs, viennent les mères, et les JolIes ,chevrettes et les blancs petits cnevreaux.

Troupe gourmande et vagabonde, -1echevrieT la commandé. Les Inâles des b r ebis, .les grands béliers .conducteurs, dont les na­'Seaux, dans l'air, se dre'5sent. !llors para issent dans la voie ; on les reconnaît à leurs gr andes cornes trois fois entoTtillées autour de l'oreille

Et ils ont les côtes, Ils ont le dos ornés de houppes. En tête de la troupe marche le chef des pâtres, de ~on manteau s"envelop­pant les deux épaules . Mais le gros de l'année arrive à la suite.

Et dans un nuage de poussière, et précédant la foule, et empressées, courent les hrebis mères, répondant par de longs bê­lements . au bêlement de leur s petits; et, la nuque ornée de bouf­fettes rouges, en senlble poudroient les antenois et les nloutons laineux qui vont à pas lents. Frédéric Mistral.

Ex~rcices d~application

S'en référer au numéro 1.

IV. COI~œOSITXON F RANÇAISE

La phr'ase - Le paragraphe - ,La rédaction

Faire des phrase,s avec les mots du vocabulaire. Faire conjuguer les verbes du vocabulaire. Une vache au pré; décrivez ses mouvements.

Les bœufs à l'abI1euvoir

Je conduis les bœufs .à l'abreuvoir, au coucher du soleil. Ils vont, par deux, tranquillem1ent. Ils fmIlent Ja terre au bond de la mare et l'on reconnaît, en

creux, la marque Ide leurs ·sabots.

---4 281 -

Les voilà tout près de l'eau. Ils penohent leur tête grave; ils aspirent; j'entends l'eau fTakhe ruisseler dans leur gOlige; je la vois dégouliner de leurs naseaux.

Quand les bœufs ont assez bu, ils s'en vont d'eux-Ilnêmes et rentflent de leur pas nonchalant à l'étable.

Un saint a dit des animaux qu'ils étaient nos « frères in­férieurs » . Que signifie .cette expression? Connaissez-vous des exemples d'intelligence, d'attachenlent et mêm.e ,d'héroïsme don·· nés par les ani:maux?

La vente d'une vache ou d 'un veau à la foire. Description d e la bête ; les personnages; les ·dialogues ; la vente; le départ de la bête. Réflexions. .

Dans une hUlnble famille on s'est décid é, après discussion, à conduiTe un vieux cheval ft lIa foire pour le vendre. Les enfa nts voudraient le garder. Faites-les parler. Les parents sont obligé~ de le vendre \ Réslunez leurs raisons. Tristesse de tous.

Le ,charretier brutal. - - Un charretier brutal lnaltraite un cheval qui. traîne une voiture lourdement char gée. Décrivez ce triste spectacle et fllontrez quelles en peuvent être les consé­quences .

La gar.de du bétail. Si vous avez parfois gandé votre betail, c'est votre propre travaÎlI que vous décrirez en iPrécisant les lieux, la raison, les animaux et inldiquant votre rôle, V'ÜS impressions.

Vous avez vu conduire un tToupeau ·de moutons dans un champ. Décrivez le tl'oupeau partant de la bergerie, se rendant au pâturage et y entrant.

Le troupeau au Pl'é tout le ,jour

1. Au matin. -- De bon .matin, conduit par le petit berger, le troupeau s'installe au pré et toutes les bêtes se hâtent de cueil­lü l'herbe tendre.

2. A n1Ï:di. - A midi, fatigué .de paître, [e troupeau se re-pose, se couche à l'ombre des arbres et rumine.

3. L'après-midi les vaches broutent av,ec moins d'appetit. 4. Le soir, le troupeau rentre à ,l'étable. - V. Hugo nous lnontre dans un de ses poèm.es un charre­

tier ivre et fuheux 'maltraitant son cheval. Imaginez une autre scène dans laquelle le conducteur, au contraire, montre de la dou­ceur et de l'affe·ction pour l'anÎlnal confié à ses soins.

Sujet tl'aité. -- Le chemin qui mène au village est dur à gravir; c'est un chenlin abrupt, pierreux et glissant.

Un petit âne e~t attelé à une charrette chargée de foin. Cou­rageusenlent, et sous un soleil de pJoIIllb, il tire à plein ·collier. Il souffle bruyamnîent, enseveli sous la charge, et de sa croupe s'é­lève une vapeur.

Page 15: L'Ecole primaire, 15 février 1943

- ,282-

Le conducteur n'a ni fouet ni bâton. Il ·pousse à la roue et, de temps à autre, encourage son âne. Parfois la voiture s'arrête: alors, d'un mouvement pr-este, i,l cale les roues avec deux gros~ ses pierres. Il s'approche de l'animal, le flatte en Jui ,donnant de petites tappes amicales sur le cou, lui parle affectueusement pour l'encourager, chasse les grosses mouches importunes, inspe.cte le collier ,et les harnais pour voir si rien ne blesse son compagnon. Celui-ci reposé, il crie: « AHons, encore un effort; hue, mon Pierrot !» et Pierrot, docile, donne un bon coup -de ,collier et repart, plein d'entrain.

Dictée de c@ntrêle

Ex'cepté la garde-malade, personne ne doit pénétrer dans la chambre d'une personne atteinte d'une nlaladie contagieuse. Les chansons que nous avons entendu chanter sont de vieilles ro­mances déjà connues par nos grand'mères. Les personnes que j'ai vue~ boire à la fontaine étaient altérées. Les efforts que tu as faits pour réussir t'ont mérité l'estime de tes rivaux eux-mêmes. Les pauvres blessés ont beaucoup souffert avant d'être pansés. Cette enfant a beaucoup maigri et ne pèse .plus les vingt-dnq ki­logrammes qu'elle ·a pesé avant sa ,maladie. Le peu de fraises que nous avons récolté ne nous a pas permis d'en faire de la con­fiture. J'ai écouté les raiso~s qu'il a fait valoir et je les ai pesées avec soin. J'ai évité toutes les fautes que j'ai pu. Cette personne s'est coupée; puis elle s'est ensuite brûlé la main. La neige qu'il est tombé sur les hauteurs constitue une réserve d'eau pour cet été. On l'a 'crue sur parole par-ce que l'on sait qu'eUe n'a jamais menti. Pourquoi ,n'as-tu pas ramassé les livres que tu as fait tomber?

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LEÇONS DE Cl-l~SES

La poule, les oiseaux, Une poule vivante; ,des plumes; une loupe; un

l, Observons' la poule

1. Aspect extérieur. - A) Aspect général. - Le corps est re­couvert de plum.es; la tête, petite, est portée par un cou très Ino­bile; les deux ailes, les deux pattes. Le corps a une forme élancée.

B) La tête. -- On observera : . a)' Le bec dur, corné, avec -deux narines allongées. Tous les

oiseaux. ont-ils le bec semblable? Non. Citer le bec crochu des rapaces, allongé des échassiers, en spatule des pal1nipèdes.

b) Les yeux i'onds, à trois paupières, dont une latérale qu'on voit parfois se déplacer. Les oreilles, en arrière des yeux, n'ont pas de pavillon: c'est un petit trou rond recouvert par Iles .plu­mes; il faudra le rechercher avec attention.

C) Le corps recouvert de phllnes. Les plunles sont, 'conllne les poils des mam.mifères, des productions de l'épi,derme. Remarquer que certaines plumes, très petites, ressemblent à des poils. Les plumes de couverture se recouvrent à la façon des tuiles d'un toit; observer leur -disposition. Sous elles se trouve le duvet. Les plu­Ines de la queue, de l'aile, sont larges et solides. Observer une plume de l'aile: axe dur, corné, solidenlent enfoncé ,clans la peau, barbes réunies par des barbules plus petites (observer ,à la loupe ou au faible grossissement du microscope).

Les prlulnes protègent le coi'ps et l'allègent, elles forment aus­si un appareil puissant pour le vol. On observera la constitu­tion -d'une aile: les plumes se recouvrent et forment une rame solide pouvant prendre appui sur l'air. Les plumes de la queue jouent le rôle de gouvernail.

D) Les n1en1brf's. - 1. Les membres postérieurs: deux pat­tes écailleuses et terminées par quatre doigts forts portant des griffes. Les pattes des oiseaux ne sont pas toutes selnblables :. citer Iles pattes palnlées du canard, crochues de l'aigle, etc.

2. Les nlembres antérieurs: transformés en ailes, ce sont des organes locomoteurs très puissants Ichez certains oiseaux: pigeon, aigle, etc. La poule ne vole presque pas.

2. Etude SOlllmaire de l'organisation interne de la poule (ou du _pigeon).

Plumer une poule morte: à la partie ventrale l'arête du bré­chet apparaît entourée de puissants muscles qui sont les nloteurs du vol. Ouvrir ensuite l'animal du côté de l'anus en coupant laté­ralement. Inciser éga'lelnent dans toute sa longueur la peau du

Page 16: L'Ecole primaire, 15 février 1943

cou. On observera surtout le tube digestif formé des organes suivants:

a) L'œsophage et le jabot à parois minces, souvient rempli de grains. Observer la trachée artère parallèle à l'œsophage;

b) Le ventri,cule sUCJcenturié, véritable estomac légèrement renflé; il est suivi du gésier à parois mug,cu'laires très épaisses et à l'intérieur dur. Observer son contenu (,petits cailloux)) -c'est ~e véritable estomac mécanique;

c) L'intestin et le foie. Quand on mange du poulet, 'On peut observer que les os sonf

·creux. Conclusion générale. -- Les oiseaux sont des animaux or­

ganisés pour voler.

II. Etude sommaire des divers groupes d'oiseaux

1. La poule, les gallinacés. - Se nourrissent de graines; ·bec fort, pattes robustes, faites pour gratter le sol. Ne volent pres­que jamais. Ce sont en .général des animaux domestiques élevés pour leur ,chair et leurs œufs.

2. Le canw'd, les palmipèdes. - Observer le canard: bec aplati, pattes palmées; le canard est adapté pour vivre sur l'eau. Citer quelques oiseaux ,du m.ême ordre : oie, pingouins, mouettes.

3. La cigogne, les échassiers. - Vivent au bord des eaux et se nourrissent de poissons., de mollusques, de reptiles. Bec et pattes aLlongées. Ce sont, en général des oiseaux migrateurs (dgogne, héron, bécasse, eÎ>C.)

4. La chouette, les rapaces. - Be,c fort, crochu, vue perçan­te, griffes acérées. Adaptés pour chasser, ce sont des carnivores. Rapaces diurnes et nocturnes; les uns sont nuisibles (détruisent petits oiseaux), les autres utiles (détruisent rats et souris).

5. Les passereaux, le moineau. - Petits oiseaux des jardins, des champs, des 'bois. A .part le ,corbeau et la pie, ils sont consi­dérés COlum,e utiles.

Remw'q·ues. - 1. Faire observer quelques nids; rn.igrations et m:œurs des oiseaux; leur justification.

2. Une leçon pourra être consacrée à l'étude de l'œuf.

Bibliothèque pour in jeunesse

La Vuacbère , 4, LA lDSA.NNE

Prêts de Hvres dans toute la SUiSS4~ .

R e nsei4nements grat uits.

~ ,285-

SCIENCES

Du lait Matériel. - Du lait frais. Lait depuis 2 jours dans un verre.

Verre d'eau. Casserole. Lampe à alcool. Papier blanc. Linge fin. Lait condensé.

1. Le lait est un aliment complet

A quoi sert le lait? A faire des potages, à préparer des ali­ments, de la crème, des ,gâteaux.

Qui ne se nourrit que de lait? Les petits enfants et 'aussi les petits animaux comme les veaux, les agneaux, les porcelets, etc. Ils grossissent, grandissent, deviennent forts. C'est donc que le lait est suffisant à lui seul 'Pour permettre leur développement: c'est un aliInent complet.

Qui encore, consomme beaucoup de lait? Certains mala­des, des vieillards.

Le lait est donc très utile. Quand le petit enfant ou le 'petit ani­ma!! ne boit plus de lait, on dit qu'il lest sevré.

On sèvre de bonne heure les jeunes veaux et on trait ensuite le Jait de la vache pour l'utiliser. On emploie aussi le lait de la chèvre, de la brebis.

II. Examinons du lait frais

Il est d'un blanc jaunâtre, un peu bleuâtre sur le bord. J'en verse ,quelques gouttes dans l'eau. Il tombe lentement,

par traînées, vers le fond. Il est donc plus lourd que l'eau.' J'agite légèrelnent. Le lait se mélange avec l'eau. Les marchands de lait ne doivent jamais y ajouter d'eau. Ils

s'ex-posent à être punis très sévèrement. Je ren'lue le fla-con qui contient le lait. Constatons: il se traî­

ne sur les parois, paraît gras. Il l'est, en effet, et tache les vête­ments . (On enlève la tache avec de l'eau bouihlante ou de l'essen­ce qui dissolvent les matières grasses.)

Saveur agréable, légèrement sucrée quand il est 'frais. S'il est -HlOins frais , saveur aigrelette.

Le lait est trait dans les étables. Malgré les précautions, il peut être souil1é, renfenner des microbes nuisibles, dangereux pour les petits enfants. Comment les détruire? En faisant bouillir le lait.

Examinons celui qui est dans la casserole. Une peau se for­me ,à la surface; le lait « monte », déborderait si je ne retirais pas la ,casserole du feu. (Cela s'est prO'baiblement produit à la ,maison.)

Page 17: L'Ecole primaire, 15 février 1943

Avec une cuiEer, j'enlève la peau; Illaintenant, le lait bout COrnIlle de l'eau. (Le lait qui monte ne bout pas encore.)

Quand du lait se répand sur le fourneau. Mauvaise odeur.

III. Examinons du lait ancien

Voici ·du lait qui ,est depuis deux jours dans ce verre. Que voyez-vous? Deux ,couches distinctes. Au-dessus, légère couche jaunâtre (1 cm. environ); au-dessous, une partie plus Îlnportante bleuâtre. '.

Il y a donc, dans le lait, une partie plus légère qui est InOIl-tée à la surface. C'est la crème.

Mettons-en une goutte sur du papier blanc. Tache de graisse. J'enlève la crème et je la place dans un verre. Il me reste

maint.enant le caillé: petits grains blancs dans un liquide. Je place le caillé sur un linge fin; les grains se rasselnblent

et le reste, ou petit lait, s'écoule. Avec le caillé, on fait des fromages qui peuvent être consom-

més frais. Pour qu'ils soient Ineilleurs, on fait cailler le lait frais avec

de la présure. Ainsi, la crème est mélangée avec le caillé.

IV. Le lait condensé

Voici du lait dans un tube à essais . Je le chauffe doucenlent. Bientôt, il bout; de la vapeur s'échappe (l'eau); il diminue de volu­me (le constater). J'obtiens ainsi, sous un plus petit volume, tout ce qui était dans le lait : c'est du lait condensé, plus épais que le lait frais.

Pour utiliser le lait ,condensé, on y ajoute de l'eau ponr re1n-placer celle qui s'est évaporée. .

Quand c'est possible, il est préférable d'utiliser le lait frai'i. (Du journal des instituteurs.)

HiSTOiRE

La chevalerie: L'éducation du chevalier

\ Le chevalier devint au 'Inoyen âge, sous l'influence de l'Egli­se, un modèle de 'combattant loyal, généreux, courtois et sensible à l'honneur. La longue préparation du chevalier montre l'im.por­tance attachée alors à ,ce titre et la gravité des ,devoirs qu'il im-posait.

Le page. · - L'Eglise prescrivit des règles pour l'éducation du jeune noble. A peine retiré des mains des femmes à l'âge de sept ans et confié à celles des hOlll'meS, l'enfant devenait page; Il servait à table, versait à 'boire, exerçait ses mains à l'adresse, son

-f1J87 -

corps aux mouvements gracieux et aux bonnes nlanières, ses lè­vres au langage poli. Il aoco.mpagnait son maître ou sa maîtresse, portait leurs messages. On lui enseignait le respect des pr,eux et la franchise.

L'écuyer. - A quatorze ans, il devenait écuyer et recevait une épée conlme insigne. On co.mmençait alors à lui enseigner l'art de S'oigner et de dresser des chevaux. Cet art était fort im­portant. Dans les tournois, la plus légère faute du cheval pou­vait compromettre toute la justesse du ,coup de lance et toute l'adresse du cavalier. Il entretenait les armes de son maître, te­nait l'étrier quand il montait en selle, portait, aidé des autres écuyers, les diverses pièces de son armure: le haubert ou che­mise en mailles de fer, le casque en fer ou heaume et le bouclier. Il ne quittait pas son seigneur dans le Icombat, tenait tout près de lui un cheval frais, de nouvelles armes, parait le cOUlp dont il était menacé, l'aidait à se relever s'il tombait.

L'écuyer d'honneur. - Après ces divers services, l'écuyer était promu au poste de confiance ]e plus envié: il était aP'P·e1é écuyer d'honneur ou écuyer de corps. Il a'ccompagnait son maître dans sa ·chambre, l'habillait ou le déshabillait. C'est que les vê­tmnents du maître étaient si justes qu'il était bon d'être aidé pour s'en défaire ou pour les mettre. Et on ne voulait pas laisser aux valets le soin déU,cat de la personne du seigneur. L'écuyer de corps por.tait au combat la bannière de son maître et Ipoussait son cride guerre. Il ne Ilui restait .plus qu'à voyager pour COlllplé­ter son éducation. Il se rendait dans les cours des pays éloignés, attentif à suivr,e partout les tournois, à observer les usages et les manières de combattre. Après cela, il était digne de devenirc)1e­valiel' lui-même. Mais, souvent, il éloignait ·cet honneur. Les plus pieux ne s'en croyaient pas dignes avant :d'avoir combattu les in­fidèles. « Mieux vaut être bon écuyer que pauvre ,chevalier», di­saient-ils.

La consécration finale. - Enfin arrivait le jour de la der­nière cérémonie, éclatant et grave, celle de l'investiture ou de l'adoubenlent. Agé de vingt ans et plus, le jeune seigneur fai­sait alors partie d'un oIidre qui avait ses lois. Il devait protéger les fenlnles ainsi que tous les êtres faibles, enfants, vieillards, veuves, orlpheI1ns. Il devait être loyal au tcombat, avoir horreur du men­songe et de la traîtrise, se n~ontrer généreux à l'égard de son en­nem.i vaincu. Il avait l'obligation d'être courtois, c'est-à-dire plein de politesse et de bonne grâce quand, dans les cours d'honneur des châteaux, on se livrait aux jeux guerriers. Toutes 'ces vertus, avec la bravoure et la fidélité la plus scrupuleuse, étaient pour lui la condition de son honneur, .dont il avait le plus vif senti­ment. Par la chevalerie, ces vertus sont d.evenues au premier chef des qualités françaises.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 février 1943

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