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L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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Page 2: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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SION

SION, 30 Avril 1951. No 14. 70ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIET~ VALAISANNE D'EDUCATION

SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES: Examens pour l'ob­tention du brevet de ,capacité. - Réponses aux prohlèmes d'a­rithmétique. - La 4me semain-e internationale d 'art suislse. _ Le nouveau président de la S. V. E. - A,ssembl~.e .générale de la S. V. E. - Rappo'rt de M,r Curdy. ~ Al1o.cution de Mlle Gross. - Rapport ,de Mr le Dr AIder. - Les choses humaines aident à comprendre les choses divine.s. -..:;, Nécrologie. _ PARTIE PEDAGOGIQUE: Vivent les vacances ! Et lilp rè.::?

,Examens pour l'obtention du bre\7et ,de capacité

ILes épl~euves écrites et' orales pour -l'obtention du brevet de capacité auront Heu à l'Ecole normale ;j'es inst ituteurs .le lli'ercr.edi, 13 juin 1951, à 8 h. 30. .

,Pour les leçons pratiqus, les ·candidates et 'les candidats sé­l'ont convoqués individueUem·el1t 'Pour un jour déterIniné, anté­rieur au 13 juin.

Prière de s'iJJls'crire auprès du Département de -,l'-Instruction p ublique pour le 15 · mai'.

Sion, le 23 avril 1951.

Le Ch ef de Service 'du ' Départemnt : 'Evéquoz.

Réponses aux prob f~mes d'arirhm~tique ILes ]i:vref,s des réponses ,aux prohlèmes d',arithmétique,

Cours moyen et supérieur et courOs 'élémentaire, doivent être ré­i'mprimé's p our ·1e pr ochain-·cours sc6laÏTe~ -

Or, ill nous revient qu'un certain nombr1e d e répons'es sont faus'sies. C'·est pourquoi nons prions le pe'rso-llne.l enseignant de noUiS signa1el" .}'es erI'eUI:S connues de manière que nous puissiàns. en évit er' La répétition.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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De plus, i:l y a Heu de s'oocuper du manuel d.'arithmétique, 'Cours élémentaire, ' dont le ·stock 'sera épuisé dans une année, Nous invitons donc les .maÎwes intéressés à nous faire connaître leurs ~ux et leuns désirs sur la m:atière pour le 1 el' juin 1951,

Sion, le 24 avril 1951. Le Chef de Service: Evéquoz,

La 4me. Semaine Internationale d' Rrt Suisse Sous les auspices du Département Féd.éral Suisse de l'Inté­

l;ieur, du Ministère de l'Insrbruction publique de Belgique, de la Fédération internationale des Semaines d'Art, et d'autres autortiés et organismes culturels beùg,eg et suisses, une «4me Semaine internationale d'Art Suisse» se dérouler:a du 10 au 19 août pro­chain, permettant aux personnes cultivées, s'intéressant aux 31rlS

.de POUVOiT admiTel' un choix d~s plus beaux monuments, musées et sites de ce pays, et cela dans 1es mei1i1eures conditions.

Comme à la « 10me Semaine Intel'nati,onale d'.A.rt Belge» qui précèd.e celle de nos mnis' Suisses, les parHdpants seront répartis par petits groupes et accompagnés de guide~ partkuliè~ement compétents, 'connaislSiant la langue de 'leuJl' auditol1'e. Les dIverses autorités et les organisateurs suisses se préparent, comme prece­demment à accueiillir leurs hôtes, bien cOI~dialement.

Un important groupe be1ge - auquel s'ajouteront des délé­dués et des congressistes étr.angers - prendront part à cet inté­~essant voyage d'art. Réci'Proquement, des délégués et des parti­dpants suisses assisteront ,à la prochaine Selnaine d'Art belge.

D'autres nations organisent 'également, cette année, des ma­nifestations ·culturelles et .artistiques analogues, en étroite colla­'boTution avec ,le conl.ité belg.e: Autri1che, (Tyrol, viHes d'art); Danem~n:k .et Suède; France (Toulouse); ltal1e (Vénétie, vines

d'·art); Pays-Bas (Frise), .s'adr.ess.er dès maintenant au p:résident d·e .la F. I. S, A., Ml'

le :profes.s1eur P,aui Montfort, 310, Av·enue de Tervueren, \Volumé

(BruxelîLes) .

Le nouveau président de la S. \7. E.

Le personnel enseignant est certainement très heureux de la no-mination de M. Louis Pralong, comme président de la S.

V. E. En effet, le nouvean titulaire a d'abord été un excellent

.~:ève de l'Ecole normale; il s,ait donc ce qu'il est possible à l'in~~ iltuteur d'exiger de ses élèves. Ensuite comme il pratique IUI-

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n1ên;te l'enseignement depuis bi!en des années et y a donné t'-f" 11 d' d ' b t '1 . sa IS dC o.n ~ ses eus, 1 est à mêlne d'enrichir ses collègues de ('onselis utdes

. ~ltiS, . étant président d'une as.sez g~ande commune, il ·connaît certmnement les rapports qui doivent exister entre l'autorité com-· munale et le 'personnel ensei~ant, ce qu'une commune peut faire 011 ne pas faIre dans le domaIne .s'colaire.

De plus, au Grand Conseil, dont il est un membre très écou­té ft cause de son sens pratique, il pourra défendre avec succès les intérêts de l'école et du personnel enseignant. .

~nfin, membre égaleJlllent. de la Commission .cantonale de l'en~eI'gnement .p rim aire., il ·participe au contrôle des Ecoles nor­l!'.ales par des visites et des examens, ce qui . lui permet Je pré:sen­t~r des demandes d'améliorations, si c'est utile ou nécessaire de l'ép~ndre . aux critiqu'es injustifiées qui seraient formulées co~tre lesdItes écoles, . .

. ~n~ore une foils, i,l y a p'leinenlent -lieu de se réjouir qu'on ait confIe a Ml' Pralong, un poste de confiance où il pourra - fair'e d'al~tant · p~u:s de bien qu'il rencontTe:ra plu.s de bonne volonté et de s~uhen de la part de ses collègues dans l'enseignemen.t, ce dont Il peut être .aJslSuré.

Ad multos et felices annos! J. A.

flssemblée générale de la Société valaisanne d'éducation

à St .. maurice, le 19 avril

11, n'.e~t pa's nécessaire de donn~r une .longue relation de l;as­se~blee genér.a~e d~ la S, V. E, qUI a eu lieu à St-Maurice le 1~ aVrI~ : la paJ.'tIJCJpation .ayant été des plus nombreuses les menl­bres du corps enseignant savent ce qui s'y est pas'lié. '

Dès iJ.'arrivée des trains, les délégués des d.istri'C,ts \Se . réunis­sent au. ciném'a Roxy pour préparer la nomination d~ comité' ~près ·quoi tous les ·congressistes assisterit à l'église paroissi.al~ a une messe céLébrée pOUT les ,~ol1ègues défunts, .

L'office terminé, la fanfare du collège .accueille les partid­pants 'et les conduit à la spacieuse s'aile du cinéma où a lieu .J'a ~éance adinini:straHv,e p:ésidée par notre collègue Gratien Curdy. Son Ex·cellence Monse1gneur HaHeT, révérendi'slSime Abbé de ~t-Mauri<ce, Mon.si·eur le cons'eiU~r d'Etat Pitte'loud, présid,ent du gouvernem~nt, S'on chef de serVIce Monsieur Evéquoz, Ml' le Dr Bou~ard,4irecteur, de ~'E-cole normale, M:r Am·acker, président die la VIlle, .M.M. les deputes Brouchoud et M,etfan Tehau:ss·ent l'alSsem~ blée pal' :1eur présence.

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. , Dès I :Quv.e~ur.e ?e la .s,~l:!-noe" ,1Jtlr le président de la Mtmicipa-' ht,e de, ~t~Maurzce, dIt :la JOIe, qu eprouve la petite viUe d'Agaune de reoeVOIr dans ,ses lnurs la phalange des instituteuT<S du Valais rüm,an?" PUts, l'or·ateur salue avec beaucoup de délicatesse les per­sonnalItes ,presentes.

Ml', Cu:dy oC,cupe , le fauteui'l prés.id~ntiel. Ap.rès avoir rappelé la memoJ.TIe des dIsparus, ·en purt·iculier ,celle de deux présidents ?e ,la S. V: ~., :N.I1M. Gabdel Delaloye, grand vicaire 'et Mr le préfet Thom'as, rI evoque 'le . souvenir des années révolues et tire des le ­çons :pour l'avenir. Il relève Ie nl:alaise qui' règne au sein du COI~pS enseignant, il ,en l'echerche les '0aUlses .et propose les re­Inèd~s 'propres '~ fah~e l'u.nion de t.ous les instituteurs. Ce rapport pertIlllent .et pleIn d ·esprlt 'es't vivelnent applaudi.

.L~es membres qui tSont appelés par 'J"3Js,s,emblée à siéger mi {'ümlte de lia S. V. E. pour une pér:iodc de trois ans sont MM,. Theytaz H'enri, Bérard Gabriel, Prailong Louis, F.ollonier Jean Broccard, Gillioz Aloys, Datbellay Paul, Revaz Marcel ,et Mi~ chelet Joseph. Mr "Curdy refus/ant toute: nouvelle réélection est ac­clamé pr~sid:nt d' honneur; ~1 est remplfr~é' à la tête du .comité pal~' "fl,Jjr ··le depute Pralong Lour s. Jos,eph Mlche.let frccède à la vice­présidence.

Là partie administrative étant tennin ée, Ml' le professeul' Julier donne une confél'enee fort documentée sur l'Ecole nor­ma.le, sa fondation et son développement à travers 3.4 de siècle. Cet exposé nous invite à rendre hom,mag·e à lia scienee et au dé- • vouement des Frères de Marie qui .ont su mener à bien une telLe entrepri'sle à travers ,cO'm.bien d'ohstaclres ,et de difficultés. Puis c'est à Ml' le chanoine Dupont-Lachenal d'explïqueT avec aisance et distinction que St-Maurice est à La f.ols une 'Voie ·et un mur ce qui a déterminé l'histoire du lieu. '

Après ,ces neures trop brèves où l'es1prit ·a ' 'eu ~'a 1arge pa~t, l:'s partiCipants se l'e~dent à la Hane de gymnastique pour appré­ner un banquet aUSSI exceJ:lernment préparé que rapidement servi et... lentement' savouré. . ' ,

Au -des.s'ert, te président confie le comm,andement des oPéra­tions à Ml' Gabriel .Bérard qui se révèle un major de table de classe. Sous sa dir,ecHon ,experte les .productions se déroulent sansacçroc.

Longuement aüc1amé, lVIr le c;onseilfel'd'Etat Pitidoud prend la parol,e. Le chef du gouViemement remel'cÏe d'abord Ml' l,e dé­puté Amacker pour la précieuse coUaboration qu'il 'apporte au Départem,ent de l'lnsh'uction publique ,en vue de la fornlation profession~elle ~'e la jeunesse v,alais,anne. Il félicite . Ml' I,e pro­fesseur JulIel' qUI, ,en donnant 'sa conférence le matin, ,a fait Inon­tre d'une étonnante jeune8'se. Enfin, U rend ho,mm.age à la sden-

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üe historique de Ml' le chanoine Dupont-Lachenal et il dit son amitié à MM. Curdy, président d'honneur et à Ml' Pralong qui accède au fauteuH présidentiel. .

Un rapide ,coup d'œil rétrospectif permet au Chef du Dé-1)art'ement de l'Instruêtion pu'blique de l'appeler que la pléthor~ d'u personnel enseignant a été résorbée, que les prestatioIllS de -l'Etat à Ja CajS's'e de retraite .ont {~té augmentées" que grâce à la nouvelle loi sc01aire le traitem,ent du personnel ens·ei1gnünt a été anlélioré, que l'enseignement ménager s'est généralisé, et que la formation professionneJ.le s'est rapidement développée en Va­lais; aussi notre canton peut-il être fier de 'l,a voi,e dans laquelle il s'est ,engagé. Quant au dével.oppem,ent de la scolarité souligné Je matin dans le rapport présidentiel, il .ruppartient aux COInmunes d'y pourvoir. 'Ml' Piiteloud termine son ditS,cours en rendant hom­mage au personnel enseignant.

Mhl,e ' Yvonne Gros's, dans le langage châtié qu'on ,lui connaît, apporte le salut de la société des Institutrices du Valais romand.

Dans une haute ,élévation de pensée, Ml' Follonier, qui honore la loorporation, porte ,le toast à l'Eglise et à la Patri/e, et "fl,fr Donnet, Révérend curé de St-"fl,fa uri ce, rappelle avec beaucoup de cœur le sou v,enÏ'r de ses anciens mnîtres.

Pour clôturer dignement cette partie récréative, Ml' le pro­fesseur Julier, iJongnernent a 'colamé, donne lecture d'un hvmne, ~orti de s:a plume, à },a g~oire du personnel enseignant. ~

La partie officielle est terminée. Les cong/ressistes se disper­sent; quelques-uns profitent des derniers ins.tants qu'ils ont à passer dans cette accueillante cité d'Agaune pour visit.er le riche trp-sor de l'Abbaye et eompléter ainsi, .},a leçon d'histoire que Ml' le -chanoine Dupont-Lachenal a si bien inau.gurée -Le matin.

Cl. Bérard.

Rapport de m. Curd~ président de la S. \7. E. à l'assemblée générale,

. à St ... rnaurice

En songeant au InagistI~al rapport de Monsieur Mi'chel ,au demi'eT ,congrès de la S. V. E., je !SllÎlS confus de vous présenter en prés,ence des délégués des 'c-antons voisins un travaill qui, -comm,e tenue ei élévation de pensée diffèr,e si totalement; Inais je 'suis heUT'eux de iprofiter de ,cette oooasion pour Jeur f ai're corn­pTendre ef en: mêm·e /temps à touS' les invités qui nous honorent de leur présence pourquoi nous vi1vontS un peu à fécali des Sociétés Hvoi'sinanres. Vous all,ez 'comprendre, M'esdames et Messieurs,

1

· 1

Page 5: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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POUlXIuoi vous ne pouv.ez pas nous offrir, .comme nos ollè lt' luxe d pa' l " , " . . c gues,

t . d' tfe ~ .S!sl?lb'~{)SJ ' OISil'S a med1r(".er 'Sur des ~UJjets pédagogiques

.(!' ,en ~nre , 0 Jet de toutes nos préoccupations Il t> eu x t l" c . y a en 1 e

. .e noulS , J.m1m?use \lossé qui :sépare les amateurs des pro-feStSlOnnels, -et o~ n 'est que lorsque nous s'erons devenus à notre tour. des prof,ess:lOnne1S' que nous pourrons enfin ,avec '0'1", t t t a ss b' ,. ' J Iv e 0 u . u ,tJ. ' ~en" que n 'lmpo.rte qui, apporter notre modeste -contri-butIon a 1 etude des gl'ands problèm'es que pose notre école mo­derne.

VOUlS .d~vez" chers collègues, lne rendre cette ju'SHce que je ne VDU!S al, ,l'amals ·ennuyés avec des 'rarpports fastidieux. En tant que tells, Ils son! devenus du reste pa.rfailtement inutiles les m,enlbres du comIté vous ay.ant tenus régulièrement au 0' t de nos déci sio IlIS. curan

~pendaflit, avant de quitter Ce f~auteuil présidenHel que vo~ 'ln~~ompa;rable 10ngan~~ité m'a ·~erlm~s d'occupeT trop long­temps, J~ me propose de farre l,~ pOInt (,av,ec un t); par acquit de Co~scl,ence, de 'Vous ,commulll'quer des ronstatations que j'ai p~ faITe s.~r la '~,aro,he de Ja société; au COlUS' de ces troi;s der­nIer~g a-nne~s, et 'en~ln de vous fixer le but à atteindre dans un avenU' que Je 'S'oUlha~te le 'llloins éloilgné tpossibl,e dans Jes années futures.

CheTs muis, un vague g'entiment de ma1ais·e a toujours plané sur la S. V. E.

, . N.ouS' l'~von'S pen~dant IDngtemps ,ath'ibué aux traiteillents d{~S'lr01r:es qlU nous étalent 'seTvi's : il n'est pas dis,sipé au jDUI~d'hui ma:lgré l'entrée en 'vigueuT de 'la nouvelle ,loi scolaj.r~ et de.~ traIt-enlents nlensue1s que nous jugeons .Siatisrf.aisants.

. Nous iJ'a,:,ons [lttribué égal.ement à notre défaut d'oro'anisa-h~~ : .OI~ depulls Il,e congr~s de L~yfron, nous sommes parfaitement 01 ganlses, et ·eependant .Il ,subs'lste, toujours le 'même, se tradui­sant par .des Te~~oches. qu'on adresse au comité de manque de dyna'~~rsmle, d e~'re VI·eux jeu, de n' êtI~e pas capable, COm'llle papa M.OIse, :de faIre descendre -les caiNes et -la Inanne SUT le peuple de DIeU.

QueL1e eSlt donc .}' origine de ce 111alais,e ? Quand nous nous engageons, notre employeur nous dit par

exemple : Je vous engage pour 7 BlOis' pour 'le res te du te [' l'b 11 ' t' d" lllp" ce roUI ez-vous, ·c es -·a-' 1re ·cher·chez un gagne-:-pain accessoire!

Or, ~ette occupation a~ces!soil'e, ·à part quelques emplois sur les chemIns de fer s'econdau'es ou la C. G. N. est néoe'Ssairement an~uene: c'est un ·commeroe de vins, de fruits, de bétai1, un tTaln de 'calnpagne, ou bien tout cela ensemble. Et fatalement pen~.ant la slcol,arit~ etJl~ empiète avec un .sans'-gêne remarquabl~ SUI: le temps qu'exlgera-It la bonne marche d'une classe; mais à qUI la faute?

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Cette situation anorm-alecrée en fait tro~.3 classes au moins d'insrtÏtuteurs :

,a) Les débutants, qui .pouT tout moyen d'existence et après 5 ans d'études, n'ont ,qu'un traitement de 6, 7 DU 8 mois. Pendant la période de 5 à 10 .ans où ils s-eront à J'.affût de la fanleuse oc­cupation extra-scolair,e, ils dOl'v,ent ou bien renoncer à l'el1'sleigne­ment s'icr.s veulent fonder un foyer 0:1 bien renoncer au mariage s'ils ont la convi:ction; ce qui, dans les délllocraties situées en deçà du rideau de fer, est anti!soci.al, immoral et contraire à toutes . les encycliques pontifi.cales 'sur la Inatièpe.

Ceux-là, Messieur.s, 'sont à plaindTe. Ils sont à l'âge des 'illusions; à l'âge où l'on songe à comp~éteT sa ,formation par i.a lecture, par de,s ·cours .de 'va'cances; 'et ,au lieu de ,cela Hs n'ont que la restSource de s 'engager conlme mlanœuvres, ouvfÏ.el's agricoles , porf:i.ers ou confTe1naîtr·es. J'ailmerai,s voir COTIlment :s'accoHlmode­rait de ce genre de vie notre a-mi Mr le ,prof. Ross,eUo, qui préten­dait que nous som·mes le luieux placés, :les plus fav(lrÏsés pour pra­ti.quer l'école a-ctive.

Et pour eux, les Jeunes, cette ·situation ne saurait se prolonger encore -longtemps sans de graves inconvénients: eHe les décou­Tage, eUe en fait des :aigris, des révoltés, et on reproche à l'Ecole norma'l,e d'en f,ai'l'e des hommes qui ont perdu tout sens' civique ou moral, touf respect de l 'autorité. Non, 'M,e;slsieurs, Il'Ecole norluale n'y est pOUl' den. Ils deviennent tout ·cela le jour où .ils entrent dans iLa can"Î.ère, et la ,faute ne r.etombe que sur nos anciens légis-lat'eufls.

b) Il y a .ensu,dte ceux de 30 à 40 ans, ·qui ont déjà trouvé quel'que activi,té ·en dehnrs de l'école, et dont I,e grand 'Souci , pour élever leufls .enfants, est d'y donner plus d 'ampleur et d'en dé­c.ouV'rir d'·autres.

.c) Enfin les « beuti possedentes », qui à la fnveur d'un héri­tage ou -d'un riche filon, viv·enf leUT ·existence à l'ahr:i des soucis matériels, mais surcha-r,gés de trav,ail ·et de soucis de toute nature jusqu'au jour où Ila mort l'eur offrira une retraite hi,en méritée.

Et voi'là, M'essieur.s, avec quels éléments nous devons consti­. t'uer une als,s.ociation so.Iide et sans faines. C'et une utopie, tout aussi bien que de créer un ·syndi'c.a'l ·de r,aTI10nelü's ·et d'avoca,t's.

Et voilà , MeslSieurs , de quoi souffre notre eorporation; oet ·dat dur,era auslsi longtennlps que nous s'erons ·sans profession.

Certains hommes influents du pays nous chargent aujourd' hui de tous -les péchés d'Israël. Les régents causent la ruine du pays; ce sont des cumulaôrds, des accapareurs de toutes les places soit 'rémunératrices SDit honorifi.ques, ,et le lnot d'ordre dans cer­ta;Ï·ns mÏ'lieux est « haro sur ·le Tégent » .

Page 6: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

480 '-

,Pourtant, de ,quoi vous êtes-vous rendus -coupables? De vous soumettre à La loi et de suivre le cons'eil de notre regretté 'généra,l: devenez encombrants.

Qui ,comprendra jamais la p 'rofondeur de l'amertulne ,et de l'.écœulJ.~ement de Ml' ThonlaJs quand jil vous ,a donné -cette oonsigne qui voü1aict dü'e: Eh 'bien, essayons encore ce moyen pu~squ'on ne veut pas comprendre que notre seule ambition est d'êh-e mis sur le même pied que l',armée des fonctionnaires, que Iles employés de bureau ou 'les ouvri'ers d'usine. Allons aussi ,loin que possible, jus-qu'au jour où pour se débarrasser de nous on 'consentir~ à reprendra la question poar le fond, à revoir tout 1e problème de notr,e org.ani!S'atÏoon :S'co Laire , , afin de nous permeth'e une bonne fois, de nous oCocuper de l'enseignemént, et den que de -l'ensei­gnement, pour le plus grand bien du pay1s.

Les adversaires de cette idée se renconh'ent ' ef dans le per­SOlillel enseignant et dans la population. Vous souriez? Pourtant je vous ,aSlsure ,que tout récemment un 'collègue me déc'laraif avec ,conviction: « Jamlais le peuple v.aLails'an n'aooeptera». C',est à donner des fris.sons, mais ·c'eStt ainsi, 'et je ·comprends. qu,e si nous partons à l,a bataiU,e avec la certitud~ d'êh'e battus, il vaut mieux rester dans ,les p.antoufles.

Un ,aut:r.e lue di:SlaÎt : ah non! jam'ais ! ALors {'jeux qui ensei­gnaient 9112 moi,s iJ.'eeev:r.ailent un traitement annuel pendant que les ,autres resteraient sous l'ancien régime? En voilà un raisonne­ment d'éduoat,eurs ! Et c"est à ceux-là que le Gouvernement pour­rait répondre comme le métraI de l'EvangHe: « 1 on -cœur devient­il mauvais paToe que je sui-s bon? Quel préjudiee te caUSe ma dédsion? »

Il faudra tout d',abord nous entendre, Messieurs. Il y a ensuite l'e peuple; les p.ap,as qui ont besoin de leurs

grands gall'çons pour ,cueillir les abri.cots, ,Les .fraises 'et l,es tomates qu'o.n: joette 'au Rhône. Là réside eertainenllent le gros obstacle, P.al'tout ailleurs on 'admcl que jus1qu'à 18 'ans· le jeune hom,me doit préparer :son avenh'. Chez nous, à partir de 12 ,ans il -doit fossoY'er, porter sa hoUe de terœ, se :'Soumettre là des travaux au­dessus de ses forces, hypothéquer sa santé et conlpro-mettre son aveniT pOUl' a~der son papa. Eh bien, soit! Il y a moyen de con- ' ciUer :l-es deux points de vue. Que le personnel ens.eignant vole au secours de ces pauvres paT,ents en se chargeant, pendant que toùte la famille est au travail, de sln~veiiner les petits enoombrants ' qu'on a laissés peut-êh'e au vil1ag,e, ctout sleu1s avec les pOulIes; autour des ra,ccards 'et des fumières. Chacun sel~a satisfait'.

Les instituteurs s·ans emploi s'e 'chaTgeront de celte besogne pend.ant que leurs collègues cueilleront leurs fraises et ,leurs abri­co1s. Il y aura du travail 'pour fous ,et peu à ipeu Q'idée pénétrel~a

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le Jong du Rhône 'que l'ocole annueUe est pos:si!ble dans tous les pays ayant atteint un certain degré de civili!S'ation.

Mais n'oubli'Oll.s pas que pour franchir -ce premi'er pas, 'cal' Je mouvenlent doit partir .des com1munes, l~ condition préalable est' de s'attirer ,1a sympathie de ila. population. Nous devons, nous faire aimer ,et estim·er. Et 'Pour être aimé il faut ai,mer 'Ses élèves, aimer sa profession.

Il ne faut pas tra'vaiUer -comme des mercenaires, la montre en main, parce que nous !sommes surveillés et que ,1es paysans voien~ ·dair. C',est à nous de faire le pl'emier pas, ,et nous le ferons. SI désonnais, pour traiter :sa vigne, un maUre prend un congé ou l'obtient ~J.e la commune s'colaire trop complaisante, ·ce maître est ennenli de la 'corporation: il doit ,lais:s'er 'Sa place à un autre.

. Ceh.J.i qui désoTID,ais arri'vera en -classe à lIa ,minute pour en sortir à la minute, après ,avoir pris .peuf-êh~e une 1/2 heure de ré­création, sans préparer ni corriger ses travaux, -ce nlaître '8st enn.e­nli d~ la corporation par-ce qu'il est trop payé pour ee qu'il '~alt; et si la population nous prend ,en ,aversion à eause de lui elle a raison.

Je ne veux pas dire que ,ces faits se lSont- produits ,ohez nous, c'est entendu. FaHes aujourd'hui ·comme au SelmO'lJ. : on cligne de l'œil vers son voisin en pensant « En 'voilà un 'qui ïpeut r,emplir s.a ;poche». Et le toUI' est joué! J 'e veux dire que 'ces faits ne doi'vent jamai,s se produiTe ,si nous .s'ommes des homnles.

Mais .Ia chose est possibl,e. Elle doit .l'êfl'e. Elle le sera s,i vous acceptez de lutter ,conh'e vous-même~ pOUl' sortir le char de l'or­nière ou :s'H est ,embourbé, si vous ,ae-ceptez de meUTe fin à vos m 'P...squines rivaJi.tés presque toujours provoquées par la 'situation qu'on nous impose. "

1 ul' Si vous vous 'efforcez d'étrangler 'Vos égoismes' partie lleI."S qui vous empêchent de VOiT .l'intérêt général. .L'enj,eu ~en v~ut la peine. Rendez-vous 'sympathIque, non 'Pas aUJourd hUI, ~aIS de, nlain .et tous l,es demains qui vile ndro nt , par l'accomphss'ement con:slCÏ,enCÎ'eux de votre tâ-ohe; et à ,ce ·moment-là ~'culelnent, :si les cir'constances vous y ,cont,raignent, vous pourrez parler de reven-dkations. .

En résumé: lIe t:r.aitem.ent annuel d'abord aux tclasses de plus de 9 mois et aux instituteurs qui, pendant la bonne saison, ensei­~neront d~ns l,es degrés inférieurs; d'abord sparodiquement id et M.; et peu à peu l'idée suivra son ooemin; et qu~nd leUe s'era en marche s,eulement en marche, ce ser.a un beau JOUT pour vous.

Je 'cite une phra:s,e du rapport dont je parlais au début: P. 3 (voir Educateur P. 3 No 1 de 1951).

,Mons,i,eur le ,conseiller d'Etat, vous trouverez peut-être qu'en donnant ces directiv'es à m,es collègues, j'-oubl:ie ,que nous somm'es

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en Valais, -et qu'il y -a 4 ans vous n'avez pas IPU prendre en -consi­dér:ation le projet de loi que nous avons eu l'honneur de vous -prés,enter au nom de l~ Fédération du personnnei ense.ignant va­laisan, précisément pa.r-ce qu'il .renfermait certaines dispositioniS qui ouvraient la porte à l'école annuelle. RassuI~ez-vous, Mons.ieui' le Président, notre ~)'l'OpoS n'-est pas de vouscher-cher noise à oe sujet. Nous roconnarssons ,loyalement que vous avez vu plus dair que nous, et qu'à ce moment i.l eût été prématuré de sou­mettr,e à l'approbation du Grand Cons.eil un projet qui culbutait nos idée.s nloyenageuses ,sur l'organisation scolaire du canton.

Nous n'oublions rien du passé, et nous savons que, d.ans le cadre de nos institutions, tout ce qui était humainement pos.sible vous l'avez fait, pour rendre supportable notre ,situation maté­l·i,eHe. Corn-me votre ami Thomas, et avec l'appui d'honlmes .c.Jair­voyants p.armi lesquels j'ai le plaisir de saluer la députation de St-Maurice, vous vous êtes dépensé au delà de tous nos espoirs, ' vous avez lutté de toutes vos forces, obtenu .le plus grand succès, et notre roconnaisSoanoe vous est acquise .bien sdncèrem-ent.

Aussi la tâohe que je nle peJ~mets d'assigner à Ines -coUègues n'-e.st-eHe pas encore au ,stade où elle ri:s-que de canseT des nuits blanches à vos sympathilques collaborateurs. Mais nous passons: ,la S. V. E. demeure, et pour elle comm-e -pour nous la vie est une ilulte conti'llueHe, et nous voulons qu'elle lutte pour qu'elle vive :

Depuis que le Va1ais a appris :la culture intensive de.s arbres et des plantes sa r oIée'S , depuis que son indusb~ie a pris fessoT dont .il est à juste titre -si fier, 1'é-col,e ,a porté tout son effort sur les connai,Slsancesqui permettent de $ortir l,e peuple de :J'indigence. Les jeunes gens, dès et mème av.ant la fin de la sco1arité, doivent -conh'ilbuer à J'-entretien de la famille . M-ais on Jes prive ainsi de la joie si grande pour l'homme d'apprendre pour appr,endre, pour -développer s'e.s -connais'slances dans tous les domaines. Tout est l'avalé ,au niveau Ile plus ha:s : tJ'lavailler pour le gain immédiat; ct 'cela, vis-à-vis des jeunes, ,est un 'crÎlne, On fait tout pour qu'ils devi,ennent de purs -matéria.li.stes, et on se lamente; on se plaint dans .I,es journaux bien pensants que les jeunes gens 'Sont alno­'l'aux, aloDs que l'usine, le chantier, les diw~Iiis:soem-ents, souvent la falniUe, tout les guide v,ers l'appât de- l'argent. L'école aus'si est coupab1e quand elle néglige de leur ,enseigner que les vraies sa­tisfl3.ctions humaines résident dans les conquêtes de .l'esprit et dans le plus ou moins de vrai christianism-~ qu'on met dans ses :'l'apports avec le prochain.

Un futuI: paysan qui s ait que la moUe de terre qu'il soulève n'est pais inerte; qu'eUe renfer'me dans son sein des millions. d'in­finiment petits qui tr.avaiUent a'Vec Ilui pour raider à la rendre féconde, s'aUachera facilement à cette terTe qu'on prétend ingrate

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alors qU'elle l'est souvenr moins que 1es hommes. Tous -ces -garçons qui quittent la campagne pour l'usine, déserteraient moins la terre ~i on leur ,avai,t appris à en qonnaître la beauté et la vraie gran­delu' !

Et oos considérations m'amènent à pader du programme seo­laire.

En som-me, que lpeut-on exiger de l'élève de 15 ans? Qu'il soit capa,ble de rédiger OOIT,eO'tement une ,lettre, de t.enir une compta­bilité toute simple, et de comprendre ie livre ou le journ,al qui lui tombe sous ,la main, ,à condition qu'il soit à la portée de son jntelJigence.

:Mais toutes ces définitions gl'l3_mmaticales dont on Ile gave, que viennent-eliles faire là-dedans? Les règles d'accord, des con­jugaisons et des centaines d'exereiees : toutes!' llà ! Et la gra~­maire à l'école doit être considérée non pas eomme un but, maLS comme un simple ·moyen d'arriver à une orthographe oorrecte. Si l'élève :sait ,employer les mots, pourquoi tant ins.ister pour qu'il en rédte une définition que la plupart du t.emps il ne comprend pa.s ? Voilà -du temps perdu qui pOUiI'raÏt être employé p'lus judi­deusement. Pourquoi lui faire étudier par cœur 26 prépositions s'il y en a encore d'auh'es, rernpla-cées par un etc., pourvu q~'il 'Compl~nne le rôle que ce mot doit jouer dans !a construdlOll d'une phrase ?

Et ce qu'on dit de la gr,ammaire on peut le dke d'autre's bflan­ches. N',est-i,l pas 'Plus simpte de dessiner à la craie de couleur un isthme et un cap que d'en ,faire apprendre une déf.inition plus ou moins Obs-cuTe ?

Ensd1gnement ma'lheureusement trop ha:s~ sur La orainte dl~s examlens, comme si .l"exl3.men était un but! Dans les c1as,s,Bs prl­nlaires plus -que dans l,es écoles com~erciaJes ou industriel'les, travaiLler en vue de l'examen est une déJp:1orah1e erfleur. L'école n'-a qu'un but: -La fOl"ll1ation de vraÎlS -chrétiens, de citoyens a'visés, d~homm€.s d'honneur.

Et -ces. pauvres branches dites secondaires, pourquoi et en veliu de quel droit les néglige-l'-on? Le chant, le de.s:slin, 'la gym­nas.fÏ'que, l'histoÎ'l~e natureHe, iles l~is.se-t-on si délihérém,ent. de côté paTce qu',elles ne figurent paiS à J'examen d~émancipatlOn ou parce qu'on est incapable de les ensei1gneT? Si vous' n'ai'lnez pas [e ,chant, pensez-vous 'que vos éLèVJeS ne doivent pas ohanter? Ce qui nous paJ1aîf secondaiJ'le et négligeable .j'-est-il pour t.out le IDunde? Qui vous dit que ,le dernier encal.cul ne -s;era pas .plus tard un ex-cellent des,sinateur qui vous reprochera d'avoir néglilgé 'Cf'lUe branche ?

Et la gymnastique, contre laquelle s'élèvent tant de pré­ventions, parce qu'on refuse d'en comprendre l'importance et

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mêm:e .la nécessité pour nos élèv,es, de quel droit en néglige-t-on l'enseilgnement? Laiss~r-aUer; pà:res,se, routine, manque de bon­ne foi! Et cependant, ,ceux qui se donnent la peine de faire ,le premier pas, de forcer sur Jes premières leçons, de Iles préparer un tant s'Oit rp·eu, ne tardent: p.as à se -rendre .compte de la grande satisfaction ,que ,peut y rencontrer un maître simpl'enlent normal, san-s dispositions 'spécia'les, et surtout du ,plaisir, de la joie, du dé­lassement qu'elle procuTe aux élèves.

,C',esrt ind~gne d'un éduoateur de :soustraire à ·ces branches ,secondaiTes, à ;ces !parents pauvres, ,sur I,e peu de temps qui ,leur es,t as~igné, des heures que vous paSsez au 'COlnpte de 1:1 gram'maire et du 'callcul; il. ,es't plus important pour un dtoyen su:i!ssede .sà­voir nager que de ·connaître tQutes les subtilités de la ,règle de mé­lange : il [es apprendl,a tout seul quand ill sera mar.chand de vin ~

Oherchons, Messieurs, d',abo'rd à élargir l'horizon inteNee­'luel de nos élèves, et ôt'Ons ees œiUères qui ne nous font travaillé" que pour parv'enir à Ja conquête de eette fanieU!&C! note 4, obtenue 'trop s'Ou vIent à raide de procédés qui 'ne sont ni houO'rables ni sportHs.

Sportilfs ! voilà un 'mot qui v.a me permettre une petite di­version!

Les Jeunes aiment le sport. Quelques vieux aussi. I:l est à la mode. Il a conquÏJs le ·monde. Et les parents, conune la poule qui a couvé des canards, ·s'écrient en chœur: où ,aMons-nous ?

Mais le .sport suit son chenün sans s'oocuper des jérémiade-s, et notre devoir n'est pas de tenter de v.ains efforts pour en arrêter Je progrès, maÏJS de ppendre dans eette for,ce ·ce qu'elle a de bon pour ·le faire serviT au but de ['écol,e. Si nous paTvenons à faire comprendre aux enf.ants le s.ens de l'adjectif « :sportif» dans toute son extension, nous n'auTons pais perdu notTie temps, 'car être spor­tif .c'est observ·er le décalogue dans tout ·ce ,qui règ·le nos rapports avec nos s·emblahles, ·et c'est beaueoup. Tri oh er, nlenHr, voler, caus,er du tort, tout 'ceLa n'est pas spOtliif; et si tous 'les hOlnmes qui mènent aujourd'hui le monde ava1·ent été élevés dans cet es­prit, iŒ n'y aurait ni gueTI~e de Corée, ni course aux armements, ni pots de vin, ni affidavits, ni ri,en de ee qui rapp.eUe la désagré­gation, La décomposition d'un monde qui pourrit sous le poids du veau d'or.

Utilisons donc ,le sport pour ,le f,aiTie serviT au relèvement mo·· ra'l de la jeunes·se.

Seulement, voiŒà, ee n'est pas au pro,gramme. Cette ·matière ne :saurait faire Il'obJet d'un ,cours: c'est de l'enseignement' oc­c.asionn-el.

Est-'ce à dire qu'on doit négliger la culture de la lllémoire ? Pas du tout, Inais ,cultivons'-la à bon ,escient. C'·est précisément

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dans ce ,but ·que nous pouvons employer Jes fables de la Fontaine, les caTactères de la Bruyère, ~es lettres de Veuillot ou de Mme de Sévigné, des pages de Ramuz. Là-dedan-s il y a une ·substance précieuse qu'il vaut la peine de retenir, et des constructions, des touvnur,es qui ,contribueront !puissam·m·ent à fa.dliter l'·enseÏlgne­nlent de Ila rédaetion française.

Et dans ce mêlne ordTe d'idées j'arrive au catéchisme! Là, je ne m'aviserai pas d'ém'ettre la ·moind~e ,cTitique, ·convaincu que les thé'Ologiens qui ont élaboré ·oe manuel peuvent m'en re­montrer dans ce dom;aine, et qu'i'l n'y ·a pas · de Tôle plus, incon­fortable que celui de üros Jean qui v,eut ·en appr'endre à son curé. Cependant je .m'e permets de dire ,qu'à mon humble avis, on y exige trop de Ja nlémoire des enfan\js; on .en ·abuse; on leur fait pr,endre ,en grippe une m,atière qui s'adTlesse 'Plus au cœUT qu'aux facuLtés inteHectueUes. Il ne f.aut pas s'Onger à faire de nos élèves des théologiens, m.ais des chrétiens. Qu'ifs ignorent la définition de ,l,a foi, tant pi.s, pourvu .qu'ils la possèdent, qu'ils en compren­nent le prix, qu'ils soi'ent ,convaincus ·que c'est un tTésor précieux, quand ,c,ela leur a ·été enseigné par un maître qui la possède lui­mêlne. Le ,siège de ::La foi est dans le cœur; ,et 'la vr,aie reiJigion ne. consiste pas uniquem·ent en quelques pratiques 'extérieures' ou quelques définitions dont ils ne connaissent pas l,e sens. Arrêtons­les au Iniilieu du Pater, -quand Hs font: .leur prière, pour leur de­mander s'ils ont pensé au bon Dieu, ;s'ils lui ont pal~lé, ou bien s'ils l'ont -récité comme la table de multipli'cation. On leur en­seignera .ain-si à réfléchir, ,ç'est-à-dire à r-e:gapde-r dans leur âme, à vivr,e ~,eur foi, ·à ,la sentir battre avec leur petit cœur.

H ·f,auï avoiT enseigné dans les cours complémentaires pour :s'e T·endre compte à quel :point effarant sont oubliées à 18 ans les fD'l'mule.s dont Hs ont été sursaturés, tout co m,me nous avons oublié nOUis-mlêmes les théorèmes de géométrie ,que nous réci­tions par cœur ·au terme de nos études, mais qui ne nous servent à rien aujourd'hui.

Débarra-ssons-nous de 'la sdence .livresque dont le règne est fini; ,cher,chons à r·endre notre ·ensei'gnem,ent gai et attDayant; c'est indi'gne d'un éducateuT d'être une ma,ohine à torfuTer la nlènoire des élèv,es .sans profit pour personne.

,Oh! Je vous vois veniT a'veé 'Votre fameuse objection: mais l'InspecteuT ?

Eh bien, Mes1si.eul's, les Inspecteurs .scolah'es, agents des fa­HWUX ,examens qui vous donnent tant de souci, :seraient bien 'peu flattés s'i:l:s connaissaient vos sentiments à leur ég.ard, car üs ne sont nullement des émi:s,s.aires d'une üuépéDu, des inquisiteurs ·chal~gés de brandh" devant vous tout au ,long de :l'.année la don­quichoUesque épée de J,eur .rapport, si vos élèves ne méritent pas la premièr.e note.

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Hs ont pOUl' nüssion de vous cOl1JS'€iHer, (car Inême .les reg'ents peuvenf avoir besoin de conseils, et être suJets à des déficiences dans rune ou t'autre ,branclle), de vous signaler amicalement vos négligences, votre nonchalance, votre laislS.er-aI:ler, vos routines; en un mot de 'vous aider dans .J'a'ccomplissem·ent de votre tâche, ·car ill n'y a qu'un seul vrai inspecteur: ·c'est la con.science pro­f essionnelle.

Et voi1à ce que je tenais à vous ·diTe. Vous ne me compren­drez peut-être pas fous ,aujourd'hui, mais ,songez .ft tout -cela dans le calme de vos vinages'.

Je vous demande de la bonne volonté, de 'la pati,ence et de la 'Persévéranc,e; je vous .demande une inébranlable confiance dans l'avenir de l,a S. V. E., dans la réalÏ'sation de vos légitimes aspira­tions, dans le progrès des écoles du vieux Pays.

flllocution de mile Gross déléguée de la Société des Institutrices

du \lalais romand Monsieur le Pl'ésident du Conseil .d'Etat, Messieurs les représentants des autorités religieuses et

ci1Jiles, Chers collègues,

Il est toujours délicat et assez difficile d'innover ·et parJeJ.· devant un auditoire aUis:si distingué et imposant que le vôtre, -tant pa,r la haute qualité des personnalités présentes que par la Intl"S'Se qui le conlpos'e, -- est un honneur as'sez péri1lleux pour une femme. Mais COlnnle je n 'ai pas de prétentions à l'art oratoire, je m'en voudraÏJs, pu~s'que, aujourd'hui, j'a'i le plaisir de repré­senter ici noh'e so'ciété des 1. V. R. de ne pas TelneTcier tout d'a­bo-rd le Comité de la S. V. E. de l'ère de col:laboration cordiale qu'il a instaurée depuis quel'ques années ,entre nos sociétés sœurs et qu'il a ·concrétisée d'une façon bi'en sympathique en invitant nos col'lègues ici présentes à participer à vos assises agauno~ses.

Cette collaboration, - MessieurlS, - nous la souhaitons erf­f.ective pour le plus grand bien de notre idéal et de nos inté­rêts communs. Or, si, au ·cours de ce que j'appellerai mon stage d'observation ef nlême, pourquoi pas) d'apprentissage au sein du ,comité cantonal de la S. V. E. , j'ai pu nle rendre 'compte que celui-d ne ,s'.est pas contonné dans une attitude d'expectative de­vant les événements qui ont 111arqué 'ces années décisives 'mais qu'il a su, toujours en · coHa,boration déférente avec notre Prési­dent du Départe·ment de l'Instruction publique et Ses coHabora­telirs imlnédiats, prendre des initiatives concourant au but fixé par' ,celui-ci et aider au succès d'une réalisation sociale qtÙ nous

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touche tous et toutes de très près, réaHsation sans laquelle nous n'aurions aujourd'hui qu'à entonner cette romance sentimental.e qui s'intitule je crois: « Ce n'est qu'un rêve)} en la transposant sur un thème plus pros.aïque, si d·ans tout cela notre rôle a été et · GemeUTera passif, ill existe heureusement un autre plan, sur le- ' quel sans que nous ayons ,à sortir de notre sphère, notre infério­rité, je dh'ai civique, opère un redre,slSement assez daIllS la ma­IlÏère orphi'que. Hedressenlent qui sort notre communauté dans la mesure justement où l'esprit de corporation au beau sens médié­val du terme, ani'm.ant nos groupelnents respectifs, informe et donne Vie à ce que nous appellerions sans 'lui à tort « Le corps enseignant valaisan ».

·Et maintenant, avant de terminer, 'Vous voyez M'ess.j,eurs, qu'innover et donner la parole à une femme est égalemnt dan­gereux pour votre patience, perm,ettez-moi de rendre un homlnage co nf:rateTnel, assez spécia!l, .au régent, ce bon s'E.'Jrviteur de notre terre v.alaisanne qu'il cultiv.e amoureusem'ent en honnête paysan qu'il a su resteT.

Si le Valais chante, si dans nos villages de nombreux tré ­teaux d'amateurs s'animent périodiquement, si nos cérémonies religieuses ·et nos fêtes profanes sont rehaussées soit par. un ac­compagnement à l'orgue ou J.es populaires flonflons d'une fan­fare généreuse', si nous voyons tant d'émules de Guillaume Tell se disputer la pai}nle dans nos paeifiques' fêtes de tir, s,i, bien des situations rendues tragique.s par la ma,ladie, je pense tout spécia­lement à celles de nos Inontagnards, . ont été adoucies, rendues supportabl,es par les soins reçus grâce à une caiss,e nlaladie, si, c·e n'est pas une fable, la parabole du bon Sam.aritain, es't vécue quelque paTt chez nous, et j'en passe car vraim,ent il y en a trop, à l'origine, au dép,art, dans le courant, de toutes ces aoti­\ ilés ,artistiques, socia,les 'et humanitaires, je découvl'e presqw-; partout :ce régent de chèz nous qui sait' enco.re fort heureuseluent et d'une façon désoÏl1téreslsée se Inettre ,au service de la commu­nauté dont ~l es't une des val,eurs les plus stables, les plus sûres et qui individuellem,ent 'CÛ'Inpose votre symp.athique S. V. E. que je vous propose d'acclanler dans un vivrant : QU'ELLE VIVE;

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Traduction du rapport de Mr le Dr Aider, concernant la _situation ' financière et

la. réorganisation de la caisse de retraite du personnel enseignant

du canton du Valais.

A la commission de la caisse de retraite du personnel enseignant dll canton du Valais, Sion.

.Mesdames et lt/essieurs,

En ,confirmation des déc.1arations verbales que j'ai faites de­vant votre conTmis.s.ion en octobre dernier et lors de l',a's:selnblée· génér.ale des memhres de ,la cais'se le 29 111ars 1.951, Je me perme,ts. de résumer différents points :'

1. Situation financière de la caisse

Sur la base des indications reçues au 'çours' d-es années 1949 et 1950, M'r · le Dr Streit .et moi'-même :avonsétabH le bilan s'elon l,es principes actua,rie1s suivants:

1. IPour le personnel enseignant en activité nous avons ,choisi :loes tables de mortalité et d'invaUdité en usage pOur loes ,assurances 'col~ectives dans .les société:s d'assuranoe pri­vées.

2. Pour les rentes en cours nous nous .sommes servis des ba­:ses de la caiss'e fédérale des as,sur,ances de l'année 1949.

Nous avons choisi un taux de 3 %. Il ,est vTal qu'en ce mo­ment l,es fonds produi's,ent un intérêt légère,ment plus élevé.

Sur la base de ces calculs et d'après les disp0sitions du rè­glement du 25 janvieT 1945, nous avons établi le bHan -au 31 dé­-cembre 1949. Il boude par UTI déficit de 3,3 millions, ce qui veut àire que ma'lgré la fortune de la 'caisse de fr. 5,657,000 au 31 _décembre 1949 il :lui -manquait 3,3 miUions pour remplir s'es obli­gations réglementaires.

.oe :résuJtat surprend de prime D .. bord; il s'expllque du fait que le traitement moyen utilisé pour lecakul des rentes augmente ra­pidement. Nos l'echerches ont démontré qu'i[ faudrait exig-er d'un instituteur ,entrant dans la ,caisse à 20 ans, une -contribution de 17 %, d'une institutri'oe 16,3 %, plus 500 % de toute augmentation de traifement, alors que la contribution actuelle se monte -à 12 % . Ces prim,es signifient que sans une 'reVÎ'sion de.s statuts, tout 'Dt)Uveau m'emhf'e -entraîne une perte pour lIa cai'Sos'e ou en d'autres tf:rmes : la caissle n'est pas en mesure d'as1su:r:eT à l'avenir les prestations régleinentaires au llloyen des contributions actuelles.

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Le ?éficif mentionné rés~lte, de la supposition que ile person­nelens-elgnant prend sa retrrute a 55 ans. Comme cette nlis'e à la retrait~ à 'l'âge de 55 an~ . constit~e de trop lourdes char-ges pour une ,cals-se dans 'les ,condItIOns -presentes ou l'es prohabiEtés de vie sont m'eiHeures, nous 'avons dressé un second bilan avec mise à la retraite à 60 ans. Ce bHan boucle pal' un déficit de fr. 2,347,000.

Sans une augmentation massive des, contributions ou une ré­duction des prestations de près de 40. %, nous ne pouvons pas obtenir .J'équilihre financier.

II. Systèmes de capitalisation et de répartition - {..eur rapport

ILe.s cais.ses de pension sont p 'resque exdusivement financées selon le système de capitaHsation. Dans le cas où il exist,e un gros déficit, le financement se pr.atique aussi d'après un sys,tème mixte de capita:J.isation et de répartition comm-e pour l'assuranoe fédérale vie et survivants. Nous vous faisons tout' paliÏoclùièrement re­m-arquer que les frais effectifs d'une cai'sse de retraite ne dépen­dent pas du systèm'e de financement. Selon Ile système de Tépar­tition les prestations d'une année sonf as.sumées par les Inelnbres -roti'Sants. Ceci a 'comme ,conséquence que les cotisations sont bas­s'es lors de la création d'une tel'le caisse, mais par contre elles sont -plus élevées dans 1a ,suite. Dans les caisses de _pension qui -s-ervent des rentes laHant de 50 ,à 60 % du h'aitement assuré ]a 'co'Iliribution rép3'liie est de 25 là 30.% des traitements assurés. Dans des -cas ex­ceptionnels, cette -conh'ibution peut s'élever jusqu'à 40 % et m-ême plus des traitements assurés.

Dans 1,e systèm-e de capita1lisation les prestations sont finan­cées par une prime quasi invariahle. Cette prime est p~us grande au début que dans l,e système de répartition, 'ce qui permet à la cai,C3se d'amasser un capital de couverture. Ce capitRl de ,couver­tur'e a dans une caisse publique uniquement comJne but de seT-' vil' les intérêts lorsque les pr'estations annuelles des rentes dépas-

, sent ;Je montant' des contributions. Ceci deviendra le cas après un certain nombre d'années pour chaque cais,s,e financée d'après le système de capitalisation. Le 'capital de couverture obtenu doit être assez grand pour que l,es intérêts suffisent à faire la diffé­rence entre le 14 % versé par les coHsants et le 25 à 30 % néces­saires au payernent des rentes.

Pour votrecai1s'Se le 11 à 16 % (différence entre 25 ou 30 % et 14 %) des traitemenfs ,3'slsu-rés doiv'ent être couv,erts plus tard par les intérêts des fonds de la 'caisse. Il y a dès Lors obligation pour 'VOtT-e caisse de ,constituer un fonds -allant de 3 à 5 fois 1'0 t.raitement annuel ffrsisuré. Ceci représent-e une somme de 11 à 16 millions. Il es:f donc clair que votre caiss'e doit aug­menter encore dUTant de nombreuses années le capital de cou-

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verture si elle veut continuer à assurer le servke des rentes sans -élever les contributions à un taux supérieur à 14 % .

De cet exposé nous déduisons donc les systèmes de c.a~~­taHsaüon et de répartition ne diffèrent que par un apport dirffe­Tcnt, quant au temps, des moyens d'alimenter la <caisse. pans le système de répartition les générati?ns :futu~'es payent ~a<r d~s coHsations élevées ce ·que :la 'génèrahon du debut ele la CaIsse n a

pas fourni. Une caisse de pension .avec servi,ce de rentes doit être financée

,selon le système de calpitalisation, s·i on veut épargner aux .géné-rati-ons futures d'amères' désiLlusions.

III. Projet de réorg'anisation

Votre caisse a jusqu'à maintenant calculé le~ rentes sur la base du traitement luoyen .assuJ1é (Art. 26 du règlement). Le sy~­tèIue du h'.aitement moyen convi'ent rpa'rticulièrement si les salaI­res des .assurés ne subiss·ent pour ainsi dire aucun changeD:l~nt : ~()it qu'aucune rprim'e d'âge n'est accordée, soit que les condIt~ons économiques restent stables. Ceci n'est pas Je ·cas pour votre caIsse. Le pers'OIilld enseignant reçoit des prhnes d'âge: d'a~tre p·art s.es :appointements ont subi au cours de ces ~.Q dermeres al~ ~ nées des augmentations importantes. Il est vral que les assures n'ont payé aucun supplém·ent mensuel cor~llne c'~st le cas po.ur leS caisses de retraite iselon le Iuode du dernIer traltel~'lent~ m~ls par contre les traitements Iuoyens servant de base d 'attnbutlOn de

la l'ente sont ba-s. C'est pourquoi les experts ont n~solu d 'aba?donner le principe

du tI~ait'entent Inoyen, puis d 'établir un pro)'et ~ur la base du

derniel' tr.altelfilent. En v,ertu de la loi fédéTale sur l'as,surance vieiUes,se et survivant?

entrée ·en 'vigueur le 1er janvier 1948, vos nlembr;s rec.evron~ ·u 65 ,allS .des l'entles de ·cette as'surance. Il est donc ne~essal're. et 111-diqué d'entreprendpe la réorgaI~is~ltion' , de votre. ~.alss.e afm qu~ s'es prestations et celles de la Cals'se ft>derale c~nstl:tU E'nt ensemble une assurance convenable. Comlne J,es. cont.nbuhon s , des .mel:r;­b1"es, en outre, ne .suffisent pas à Inal?te~1~r pour. l a'venir .~ ~ ­chelil.e actueUe des rentes, nous 3'vons reduIt ce1le-cl de nlanIeI e à obteniT l'équHibre de 1.a caisse.

Le projet est établi de la manière suivante : 1. Le traitenllent est divisé en deux: un traitement cotiSant

et un traitement servant de base aU calcul de la l'cnte. Le traitement cotisant se COIupose du traitement de bas,e, de

f ,allocation familiale (sans les allocations po,?' enf~nts) ,e~ de -l'allocation d'enchérissement (sans les aohlocahons d enchen:se­l'uent pour enfants). L'allocation de déplacement selon l'artIcle

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10 et Il du décret du 26 février 1948 et les .allocations pour en­fants n'entrent pas en Ugne de compte pour le calcul du traite ­ment cotisant.

Le traitement servant de base au calcul de la l'ente est éaal au traitement c-otisant moilJl'S un montant fixe de 1200 fI'. :5

2. L'éohelle des rentes com·mence à 25 % du traitement assuré .après 5 années de seTvice et augm·ente ensuite annuelle­ment de 1 % pour atteindre le maximum de 50 % après 30 années de s·ervice. .

3. La rente de veuve est fixée unifornléInent au 30 % du tra.i­tement assuré . .

4. L.a rente pour orphelins est fixée au 10 % du traitement assuré; au maximum à 30'% pour tous les enfants .

. . 5. Dans 1es 5 pTemières années de seTvice ,la caisse servira les ludemnités prévues à l'artide 20 du règlement actuel.

6. Les années de service accompUes avant le leT janvier 1945 ne comptent que pour ,la moitié.

7. Les rentes) c-elles des survi'Vant;s exceptées, se compos'ent d'une rente à P?UrCeIl~age et d'une l'ente fixe. La rente à pour­centage est v,ersee la VI·e dUTant, la rente fixe jusqu'au servke de la . rent,~ AV~ .. ~t' cela mêmte en cas· de retraite prématurée par SUIte d InvahdJte. La tabelle que vous avez reçue vous rens-eicrne­r~ .sur l~ 'rente fixe. P~ur les institutrices et ,pour :les institut~urs c('l?b.atmres, veuf.s et dIvor·cés, la rente fix·e ,s'élève à 62,5 % des chIffres de la ta'behle. Cette discrimination ,s'avèI~e nécessai'l'e Iparoo qUB l'insiitutrice ,céUbataire et les instituteurs susmention­nés ne .peuvent' prétendre qu'à une .simple rente de vieilless,e. L'institutri.c~ mariée n'a en ·effet aucune prétention p'I'opre à une rent'e de VIeIllesse. Sa part est comprise dans le supplèuent pour couples qui complète ~a r:ente du mari.

8. Les ·contributions des a,ssurés ·et de l 'Etat sont ,à porter po~r cha-cun à 7 % du traitement cotis·ant. COIume une partie du traItement serv.ant de base à l'attribu.tion de la rente n'est plus cotisant, l'augluentation des contributions actuelles n'intervient' que dians quelques cas.

.. 9. L:assurancedes augluentations de traitenlel1'ts ne peut c;;e fau,e qu au ·m-oyen de vers,enlents nlensuels' supplémentaires. Pour les au?nlentatio~s survenues jusqu'à l'âge de 40 ans, le per­sonnel e'll's'e'lgnant .et 1 Etat verseront à Jacaiss·e le 50 % des aug­uJ€'ntations (50·% l'Etat, 50 % l'assuré). Ces conhibutions nlen­sueliles supplémentah'es sont répaliies d'une maniè:r:e égale sur les traitements de l'année 'S,col,aire en ,cours. En <.;e qui conCeTne les augm'entatioll's qui surviennent 2_près 40 ans, il faudra payer des suppléments mensuels de coti.3ations qui feront l'objet d'une

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I!

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étude ,particulière selon la technique actuarieNe et seront publiés sous forme de tabelle dans le règlem,ent définitif.

Le bilan établi selon ces principes (voir annexe bilan II) au 31 décembre 1950 boude par un déficit de fI'. 696,~OOO.-· .

ICe déficit .toutefois peut être considéré comme .couvert par le gain que procurent à la caisse les membres qui y entvent avant 25 ans.

IV. Questions à résoudre

1. Vous nous ,avez ,signalé qu'un nombre élevé de membres quittent lIa cais1se s·ans en exiger des prestations. Ce f.ait prés·ente la situatioIll financière de la caisse sous un jour pllltS· favorable que ee1le 'l'essortant de nos -calculs actuariels. H est très difficile de tenilr compte de -cette circonstance dans· nos -ealcu1.s, cal' ces sOlii1es ont été la conséquence des traitenlents excessivement bas qui étaient octroyés au per.sonne:l ens'eÏ>gnant. Il n'est d.onc pa's ex­clu ,qu'à 1'·av;enir cette 'source de gain taris·se. Dès que nous serons en possesls.ion de vos statistÎtques, nous ·examinerons en dét'ail toute la question.

2. Un -certain nombre ont, auh'efois, cotisé annuellement sur la bas'e de f.r. 40, 50 ou 60, la cotisation minimale étant de fI'. 30. Nous ·chercherons une solution équitab1e àce sujet.

3. Les pensionnés désirent une augmentation de leur rente. Nous verrons si une diminution poslSib1e des char~.res de la caisse TésUiltant d.es ,considéDaHons mentionnées ,sous {>.hiffre 1 ainsi qu'un gain ·sur l'intérêt à obtenir durant ces prochaines années permettent l'am'éUoration des rentes ,existanties.

4. Nous étudierons s·'il esrt: possible, en Tai1son du petit nom­hre d 'inWl!1i des , de pOlrter l'échelle dies l~'entes là 5596.

5. De plus nous examinerons si l.a diminution des charg'es que :l'on 'Constate suffit pour nous perm·eUre de ·calculer les années -de servke d'av.ant 1945 à un taux moins élevé que 112 % et par­tant plus favorable aux assUl'és.

Veu~li}tez agréer, Mesdames et M·esrsieurs, l'assurance de no­tre considération très dis1tinguée.

signé: Prof. A. AtLDER.

Nous prions le personnel enseignant de bien voilloir exami­ner le rapport ci-deSisus, puis de nous faire pali au plus tôt de ses observations.

La Commission.

Saint Chrys'Ü'stome a 'loué 'l'instituteur: « On estime un grand 'slcuLpteur, un grand .peintre, ,ma'~s qu'est-ce que l'eur art à côté de ·celuiqui travaille non sur te marbre ou sur la tO'iile, mais sur l·es .:esprits? :t .

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Les [hoses humaines aident à [omprendre les [hoses divines

« Il y a des chos-es que l'intelligence seule est capabl::: de cher­cher, mais que, par eMe-mêmeeUe ne trouvera j.anlais. Ces cho­se'), J'instinct les trouverait mails' il ne les cherchera jamais.

Je pensaÏJS .ù, cela en écoutant notre con.f.érendeT découvrir entre les ,sujets apparem1ment si différents à traiter cet hiver, ceHe gradation dans l'ofldr:e de la Igrandeur établie par PascaL

Chacune des figures devant lesquelles, comUle p~H' hasard, nous nous sommes arflêtés, illustrent adluirablemenï la théorie des trois oràres ..

Quel conquérant, quel aver:tturier au sens héroïque du terme, qnel entraîneur d'homluescontemporain pouv.ait figurer avec p~us de bonheur cet édat' d,es ,grandeurs s'elon la chaÎl', .mieux q'J.'un Lyautey, -soldat' paT vocation, réalisateur prestjgieux de l'unité de l',elupire colonial français, homlue dont la léo'ende ré-jouit l'épopée des yeux. . '"

Qui m'Î.eux que -ce, ,chef dam~ toute l'acception du tenne, avec le dynamisme, l'intuition, le seThS de la responsabilité, l'allant, ql1e 'cela suppose, qui mieux que cette puislSante personnalité qui voyait tout à l'échelle Ilnondiale, pouvait illus,trer expérimen-1 ::;Il~ll1ent et jusque dans iSa conclusion dés.abusée la vensée de Pat,eal -sur ce premier ord.re de grandeur. C'est peut ·être alO'rs qu';l nous émeut' le plus profondément et que le SleCl'U de son pouvoir d'action ·et ,celui d 'un rayonnement affectif ,qui s'équili-1::.1.'(;]) t, réalis{l.nt un ·caractère ans'si fas'cinant, nous est ;';0brenlent, discrètelnent révélé ef qu'il nous apparaît ,comme l'épanouisse ~ nlcllt d'une vie inérieure très pure, d'une 'attention accordée !:l!.lX vnlenr:s ,spritueHes, cene du rachat lui était ,e:hère, comme une réf:nltante d'une récepfi;bHité exquise, d'une disponibiüté émer­vci11ée enver.s l'œuvre d'aDt, la nature, la poésie .. Dans "Cl cantine d'officier colonial au Tonkin, à Madagasear, dans le bk"<i maro­c1in le traditionnel règlement -de ·service manque, mais le.s articles d'AJbert de Mun voisinent avec ~es poèm·es de de Ré~nieT, de Shelly, d'aut'res encore 'qui lui étaient d'un 'com'ln.erce journa'lier­-et au nombre desquels il n'est point trop téméraire d'ajouter Pasc::tl ,« ce Toi du royaume de l'esprit », ,comme le désigne Nicole, èt qui mieux que quiconque va nous permettre de nous faire une idée du second ordre de gr~.ndeur.

Le mHieu, les attaches expliquent une vie. ,Celles de Pas'cRl a ve~ Port Royal -sont inséparables de son évolution spirituelle, de « sa 'conYe1~sion », lS,i on peut appeler ainsi le pasls'age d'un état de ft.>rveur à un autre plus fervent, car IPa:scal fut toujours croyant.

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On ne sépare pas davantage Port Royal de .Ia dynastie des :.\.lnauld, administrateurs civils de la célèbre abhaye qui lui four­niront deux ahbe.s:ses célèbres: Agnès et Angélique Arnauld. Agnès, la réfornlatrÎ<ce d'un couvent mondain, à l'ohservance point trop rigide se transf.ormant rapidement sous l'impulsion de cette .supérieure de 17 ans en une école ascétique fondée sur la vo­l(mt~ qui ne considère plus son salut qu'avec crainte et tremble­ment. Milieu relÏ!gieux où Monsieur de St. Cyran fera ~eS' pre­miers adeptes de .cette terrifi'ante doctrine de la prédestination, qui devait. faire un tel mal à l'Eglise de France.

Etienne Pa:s;cal, père de Blaise, fut saisi par le janséniSlme et .T acqueline, sa ,sœur ·cadette, la préférée, entr.era à Port BoyaJ alHès la mort de l,eur père, sang. le consentement de Bla'is'e de­venu chef de fanüLle . Ce moment de la vie de Pascal semble en contradiction avec l'.accent de ferveur de ses écrits. Car si TIbise Pa'seal est un esprit sdentifique, un très jeune savant que ses {;xpériences sur le vide, sur la pesanteur de l'ail' peuvent faire considérer 'COlnme un précurseur de la physiquB m.oderne pt ~on invention, la nlachine arithmétique -comme une antidpa­ti'll1 de la ma,chine à 'calculer, il semble que sa ligne intérieure l'ait toujour,s conduit vens Dieu.

Son amitié avec Le d.uc de Roannez, dont le chevalier de Méré était un intime, le fait vivre dans un milieu mondain très diffé­TPnt de l'atrrl1Û'sphère d'autorité de Port-Royal. « L'honnête hom­m.e ,) en grand honneur dans cette ,petite cour, est fils de Montai­gne, lui-mêlne en exécration chez les dévots. Les Es"ai~ pour ceux-tCÎ sont le manüel, l,e bréviaire des il1crédules ... Qu'en est-il ._~e eef honnête hom:me de filiation si sus'pecte? C'est celui qui ne 5e pique de rien, qui cOIlisidère la :sdence et l'éruditi~ll comme ' 1'2p3nage de·s 'sots, ennemi né de la technique, mais à fIni l'intui­tion nenuet de découvrir « la ,coloration des chose.s ». Dans ce mi­lieu ~'a,ffiné la convers!ation s'élèv-e à un a11. L'h0l1llme y est ~ollicité de livrer ,s·on secr.et, celui de sa destinée, de Sa nature, (le son cœur. Pas'eal gardera plus tard, dans le milieu Janséniste qui rleviendra le ,sien, une profonde admiration pour <: l'honnête lWmnle » et loin de se joindre à la ·condamnation horrifiée que ses an1Î.s de Port-Royal ne ces·seront de porter Isur Montagine, il cherchera à « le faire entrer dans le grand courant de la Ré­,-ionption ».

Pas'c81 n e semble lpas avo~r tro Ivé le bonheur dans celle pé­l'iode de « mondanité ». Son retour du ,Poi,tou, où ~'avait emmené JP. duc de Roannez qui en ,était le gouverneur, est marqué paT un ~I~('ès de désespoir. L'accident du Pont de Neuilly, où il faillit perore la vie, est la circonstance m'atérielle qui, ·détermirle le saut dont le Mémori81 du 23 novembre 1654 nous ,transmet la bou­lf'vel'sante confidence. Cette nuit extraordinaire plus peut-être

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pùr fa brisure nette et définitive qu'elle marque d.ans la vie de P~l.,cal, que par le ~ecret qu'elle enveloppe, en indiqu~ un lSom­met, 'car désÜ'rmais Pascal n'est plus du monde 's'elon lE conseil de l'.apôtre.

A 32 ,ans il rompt avec toute sa vie antérieure pour se con­'3'1Crer à Dieu et dem.ande à entrer à Port-Royal de Paris,

Il est ,certain qu'un génie aussi profond que le sien dût prendre une ·oonsdence aiguë du tragique de la condition humai­ne (Jt à .la fois, de 'la grandeur et de la petites\se de l'homme, du péché originel ef de la nécessité de la Rédelnption .et que s.a « con­version» procède égal,em·ent d'une dédsion concrète, particulière, personne1Jte d'entrer dans 1'ürdre religieux.

Port-Royal n'était pas qu'un nlilieu d'une austédté rigide lnais encore extrêm'ement cultivé. Messieurs de Rebour:s , de Sacy, tant ·d'antres possédai,ent une valste 'culture théo'logique. C'esrf: ' d:lns c.e milieu spirituel que naquirent les Provinciales, chef. d'œuvre de méchanceté ert d'esprit. Mais Pascal dut egalelnent sC' persuader à lui-Inême que la certitude d'avoir raison ne suf­fjsaH pas, car en 1657 il l'renonce à toute polémique. il tout ce q~li n'est même que dis.sertation de gens d'esprit.

C'est en 1658, après une conférence à Port-Royal intitulée ·Je « Dis·cours SUT 'l'honlme » , qu'iil e'u-t l'idée d'une défense apolo­gétique de la religion et commença à en Jeter 'les bases dans ce que n 'J i ~:; connaissons sous le titre de « ,Pensées' » . Vastes p~rspecti ve" f'om'lnencées, dont le charme incomparable tient pour chacun chms la possibilité de les continuer indéfinÎlnent. Y. G.

t Monsieur LEON GROSS, inst., Salvan

Le 15 noV'mbr,e, par un ,coïncidenoe assez étrange, mais en exj'Ste-t-il vrainlnt dans ce domaine, alol1S que Monsieur le Cha­noine FÜ'lJ1onier faisait sa p:r.elnière vj'site de .l'année aux clas se,s df' Sai van, notre ·col1ègue et ami Léon Gros's, qui semblait hors de dan gel', était empolrté par une embolie.

Né ,le 27 février 1898, dans une beHe .famiUe chrétienne, le jeune homme ·continuera Ja tradition matemeUe et entrera à l'Ecole normaile.

II en :sortit en 1915, pour Ise voir 'confier 'la claslse de Mié­vHle tout d'abord, puis ayant su inspÏirer confianoe et estiIne, il reprend à Vernay,az la grande clas'sre des garçons qu'il ne quïtta ,que pour ,enseigner pendant tout près de vingt ans dans sa ,com­mune d'origine, à Salvan.

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MOl1JS.ieur Hœh, le maître vénéré de tant de promotions de jeunes instituteurs, appréciait Léon. Sa fine 'oonn.aissance des hommes lui avait permis de disc.erner dans.le normalien ces qualités de volonté, de dévouement, de déférence 'sans' servilité envers l'autorité, de sensibilité cachée sous une apparente froi­deur, qui font le bon maître. Léon ·confirma Iles heureux pronos­ties du Directeur de l'Ecole normale: SOn exactitude prov,erbiale servait de repère ,aux travailleurs qui l'apercevai,enf, 'sa silhouette un peu voûtée, depuis quelques ,années, accompagnée de la vo­'lurnineu,s'e serviette aux cahiers qu'il voulait inlpeocables, y vou­~nt lui-même tant de soins. La situation spéciale de l'instituteur valaÏ\san en avait fait également un ,che.f de g,al'e amène sur la ligne du Martigny-Châtelard ,et ses qU3Jlités morales le président unanimeln.ent app.récié de la ·Caiss,e maladie et de la Chambre pu­pillaire.

Le 18 novembre 1950, il a repris, accompagné d'un nOln­breux ·co,rtège de p.arents et d'amÏJs que gros,si,ssait le personnel enseignant du di'strÏrct au compLet, ,conduit par Ml' Evéquoz, dé­légu.é du Département et Monsieur le Chanoine Follonier, inspec­teuT scolaire, la route qu'il a si 'S'ouvent pa'l'courue pour se ren­dre à :son école de SaJvan, son âm,e de ohrétÎren prépa.rée à ce départ dont la pensée fut la règle d'or de sa belle vie. G.

P AJRTIE .PEDAGOGIQUE 1 Vi\1~nt les vacances! Et après?

,La nosta1gi1e pr1ntanière s'est emparée de 'la gent écolière. Ce ·contraste entre l'a'Ssujettiss·ement de la disdpline et l'abandon du :l,endemain de la -clôture de la clas~se met les jeunes âmes en ef,ferves'cence.

. ,Ce mom,ent de griserie de Hberté est vite passé. L'outil est là qui attend. Les champs, h:ls prés, ,les pâtur3Jges et le's vignes ré.cJament de.s JJl~as robustes et des jambes agiles. En dehors du travail, une Inultitude d'enfants sont lirvrés à eux-'mêmes, queI­qlles'-UIlJs tout à fait abandonnés aux rencontlres fortuites, à l'école de la rue, à toutes les influences promiscucs qui émanent des ilongues flâneries, des divertissements ,quelrconques, du ' 'cama-

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rade premier 'v-enu, de feuilles qui traînent, de la brochure dll klosqu-e, de l'aspe.ot de .gens Slans retenue. Ce sont les mille exlza­lai~ons des laisser-aller de l'instinct qui se glissent dans la jeune vie à peine gardée par quelque occupation réglée, par le régime familial 'souvent si capricieux et les rares offices du dimanche.

li n'est pas difficile de constater chez plusieurs la Inétmnor­phose des vacances: un regard moins franc, une tenue plus molle, une m'Oindre capacité de concentration, une seconde vie ·qui 's'attache comme une ombre ma;1faisante aux gestes accoutu­més. L'â'me est restée en friche; l'im·aigination a vagabondé, livrée aux influences avilissantes.

Est-ce étonnant? La terre abandonnée aux forces naturelles spontanées ne produit ni moissons ni récoltes. Pis que cela: « Pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et semfl de l'ivraie au milieu du froment et s'en alla». (Matth. 13, 25).

Beaucoup d'enfants ress,elnblent aux jardins dont la garde a été négHgée et la ·clôture 'enfoncée. La plupart des parents com­prennent-ils assez la sainte mi5.~ion de veilleZ' aux vies innocentes qu'ils se s.ont fait -confier? Il nous -est arrivé quelquefois de ren­dre des pères et mères aUentifs aux dangers que -courait un de leurs enfants, aux ·cr.jg.es dans lesqueUes i'l se débattait. Nous avons eu plus d'une fois l'impresls'1on que no.s paroles laissaient les in­téres:sés .g'ceptiques : « Noh'e firs ? Pais pos'sible! Nous le connais­,sons à fond. Dans notre famüle cela n'arrive pas ». Quand il fal­lait Ise rendre à l'évidence, on rejetait la faute sur les camarades . Il arriv,eaus'Si qu'on ·a une inlpres\s~on encore plus pitoyabl'e: « Ap.rès tout, il faut qu'il apprenne à connaître la vie! »

On rencontre trop souvent l'optimisme béat à la Rousseau, ces théories Inodernes complaisantes qui subtilisent la charge sa­crée de la surveillance, le l'ôte providentiel d'ange gardien visi­ble. Puis on allègue 1.a 'culture de la pers'Onnalité, la fonnation du caractère: il faut habituer l'enfant à l'uls·ag.e de la liherté. On oublie qu'il 'S'agit Là d'un but lointain et qu'avant de jeter l'àme encore faible dans ;les diffi,cultés d 'une exis1ence trop peu surveil­',lée, il f.aut laisis,er s.es forces croître et sa consciene.e 's'affiner dans le jardin clos de la famille et dans l'alnbiance resh~ei'l1t'e sous I.e Tegard des parents et des éduc.ateurs. L'hort,iculteur laissè gran­dir ses jeunes .3'l'bres dans ,La pépinièTe et ne les transplante en plein v,ent qu'après qu'i'}s se sont fortifiés.

L'atmo5phère spirituelle où se Ineut l'enfance doit être l'ob·· iet d'une plus chaude sollicitude. Outre la surveillance qui in­combe personnel,lement à cha.que éducateur, il y a une tâche collective d' hygiène nwrale et sociale qui incOlnbe au personnel rnseiognant d'une comlnune, d'une région ,et de tout le pays, .de concert avec les auh'es autorités sociales.

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L'hilstoir.e s.acrée .ra'conte que les Juifs, occupés à la l'~c.ons-­trucai'On -des lTIUIS d-e Jérusalenl après la captivité babylonienne) travaiLlaient d'une nlain pendant que l'autre tenait l'épée pour défendre l'œuvre en cours contre leul's ,ennemis. Nous devons fajre de mênle.

Précisons quelques points stratégiques de la défense péda­gogique ·co:I1ective.

1. Nous avons d'abord à CŒur d'initier nos jeunes à la pra­tique publique et sincère d'un vroi christianisme. Ce ne sont .pa!s tant les leçons abstrai~es que l'ens,eignelm.ex1Î concret de la praHque et l'.atmoSlp'hère des bons exemples, fécondés par la gr[lce divine, ·qui produisent -cet ,heureux effet, Tout ce qui touche de 'près ou de loin ·au culte 'divjlJl fait favoriser l'éclosion et ,la crol3-sance de :ces dispo-si1:ions. Pendant des dizaines d'années, on voit se perpétuer dans des paroisses la rés:enre ·et le r.ecueiUement de La vie T€lligi,euse ou l'on assdste à un lais'sler-aUer déplorable, ~ ·cause de la contagion de l'exemple. .

2. Les enfants aspirent à grandir dans' la foi confiante en la parole d'autrui,. ·cette foi naïve e,st un besoin de leur âge. Ils ne peuvent pa,s! faire la part de la strict.e vérité et de certaines conven­tions .sociales qui frisent le ·men.songe.

Un gel printanier passe sur les âlnes ingénues qui voient s'éta­ler autouT d'elJes '1.a dissimulation, J,es promes.ses vaines, 'le · m,ensonge, les intrigues et ce que:. avi.Jiossant un terme d'origine honorable, on .appel1esouvent la politique. Plus tard, Hs compren­dront lnieux la fai:blesse humaine. En attendant, cultivons chez eux le res'pect scrupuleux de la vérité et ne les ·conduisons pas denière les coul:ilSlses de la vie. La presse ·à chicanes n'est pas pour cet âge. C'est fauss,er le jeune jugel11'ent que de punir sévè­l't"ment une sinlple inadvertance qui a causé quelque ennui) tandis qu'on laisse passer 'sans redreslS'ement un mensonge ha­bile, peut-être ,avec la slecrète satÏ!sfaction de VOiT là un garçon qui promet.

3. No.s élèves devront g.a·gner l,eul' pain quotidien. C'est là une heureuse nécessité favorable à la préservation morale. NIais ce serait dOlllmage de faire converger toutes les ambitions du jeune cœur vers l'argent, le gagne-pain, une place lucrative et de mon­nayeZ' d'avance les énergies généZ'eHse~. La dictatur~ des soucis matériels étioie les ,germes d'aspirati'Ons désintéressées, fausse lite . senssocÏal -et fue la 'conception chrétienne d,e la vie. L'attitude spiritueUe à 'l'égard du travail est une disposition fondamentale ·' d'une âme cultiv.ée.

4. Nous insisterons un peu sur une position stratégique en­core plus décisive. L'innocence est le soleil du premier âge. Hé­lais! Le monde moderne qui s 'enorgueillit d~ combler 'l'enfance ·

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de toutes sortes de faveurs a obs'curci dans son espace vital l'as­tre brillant du printemps; il lui a laissé des feux follets au lieu ·d.e la 'pleine lumière. Quel éohange de dupe t

Les enfants ne sont pas assez protégés contre des scènes saturées de volupté. Autour de certains lieux de plaisir floUe 'un ~elent de sen\Sualité qu'attire 1~ jeunes déjà contaminés et dé­flore les âmes innocentes qui s'égarent dans les parages insalu­bres : 'bains d'eau ou de soleil, exercices de sport ou de gymnas­tique, exhibitions et s'cènes Sur la vo1e publique, étalages de li­brairies, éventaires de kiosques, films ou affiches de cinéma, !s.ans-gêne autour de cafés, etc. Si les grandes vilLes sont les récep­ta,cles .de oertains exploiteurs, les villes de campagne et les vil­lages ne sont !pas à ,l'abri de la contagion. Dans de petites ,agglo­mérations à récart du grand mouvement, -La peste nlorale peut être endémique.

On est étonné de voir des ,comités de gestion, ou plus exac­tement Jes boute-en-train oflganiser des m'anifestatioIlis qui, par leur natuTe ou par les circonstances·, ·compo-rtent des dangers ITwraux, s.ans avoir le souci de prév'enir les .abus o-rdinaires. Pourvu que :l'al'gent arrive t Le Teste ne compte pas.

Pourquoi est-ce que les éléments sains de la population et surtout les ayants charge de l'éducation interviennnent trop ra­rement ? Parce que ça ne l,es intéresse pas ? Pal~ce qu'on a !peul' de déplaire à Monsi,eur X qui est r.ami de Monsieur Y ? Parce qu'on craint d'être taxé -de Béotien? jParce qu'on professe le principe: Pas d'histoires? Les audacieux exploiteurs! de la faiblesse con­nuiss,ent toutes -c-es peul~s des br.aves gens et en profitent. Est-ce qu'un lnédecin respon:s1able de .la santé pub-Uque a -cure des stu­pides qu'en dira-t-on? La ·crise morale de la Jeunesse est autant ie fait des braves gens sans coura.ge que des audacieux bras­.sE'UI~S d'.affaires ·quekonques ..

,La j-euness·e a un droit strict d'·êh~e protégée par la généra­tion adulte. Une intervention juste l prudente, polie et feTme dans tous Iles 'cals où elle s'impose mettrait l'innocence à l'a1bri de la plupart des dangers publics et préviendrait ef.ficac·enlent le re­tour de nlanifesfations répréhensibles', Tel n'·es.t malheureusement pas le cas.

Il y a qUelLque temps, nous attirâmes ,l'attention d'employé~ de deux i;nsfitutioIliS publiques SUT .des scènes que le respect le plus élémentaire soustraH .aux yeux des enfants et même du pu­blic 'en généra.l. Les Ipersonnes avert1es nous avouèrent que les faits incriminés les ennuient. MailS que .faire ? Lorsque nous 'leur dem.andâmes si elles. n'ont pas Teçu des remarques ou des récla­mations à ·ce suJet, ·e1les répondirent que non. Voilà pourtant des institutions où défi[ent chaque année des dizaines de miUiers d.e 'parents avec leurs ·enfants et des centaines de da'sses avec

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leurs ·élèv.es. Nous avons vu. nous-miême des parents entraîner' vit.e leurs enfants p:}us l-oin. M!aÎ'S Hs n'ont pas eu le 'courage de. réc.Iamer;chacun se décharge sur les autres et s'en lave les mains. C'es,t ainsi que Les âmes innocentes qu'il faudrait garder ·com-· me ,la prunelle des yeux tombent dans de nombreux guet-apens.

Nous devons veiller. autour dzz jardin de l'enfance plus as­sidûmen!, pll1s courageusement, plus amoureusement, et s'il y a des doutes, nous choilsirons prudemment Il'e parti sûr. Nous· n'·épaTgnerons pas pour autant' à nos enfants rôpre sentIer du combat spirituel; mais nous laisserons tà J·eur conscience le temps de s'·affiner et ,à leur volonté la posrsihiHté de 'Soe fortifier dans une arène nle.surée là leur âge.

Notre devoir social de protég,er l'intégrité morale de l'enfance est bien plus strict, plus impérieux, plus urgent que la tâche de llli procurer les avantages d'une culture l'affinée et même les agré­ments d'une organisation pédagogique ultramoderne. Que sert à la jeunesse d'êtI'e surchargée de clinquant si elle vient à perdre l'or de l'innocence?

L'école incontrôlée de -la rue dévorerait 'le·g, fruits de la for­mation scolaire 'comme les fleurs de l'éducation famiHale. C'est une gageure insensée de vouloir concilier ,les exi,gences d'un mi­lieu éducatif s.a in avec le sansl-gène des -passions exploiteuses, -avec la licence des jouissances et avec l'idolâtrie de l'art. Le «I.ais­s·el' fair.e, laisser passer» dans l,e domaine moral et :spirituel a causé paTmi les jeunes des désalstres analogues aux maux en­gendrés dans lIa sphère sociale par le Ubérali,sme économique.

Educateurs ·chrétiens, nous adopterons les sentiments du bon Pasteur qui pouvait s'appHquerc-es paro:les : « Je n'ai perdu au­cun de ceux que VOllS m'avez donnés ». (Jean 18,9). Nous join­drons .au dévouement dans notre 'Salle de 'Cilas's,e la s-o-llilcitude 'pOUT

Jasàlubrité de l'écale pe:rmanente de la rue. Notre plac.e est à l'avant-poste de la défense pédagogique. Le peup[-e peut attendre de nous le souci de garder le jardin des -enf.ants, ~e fIaiT de oe qui peut leur nuire, la clairvoyance des situations et le ·courage de l'action.

Dans chaque paroisse, dans chaque région, dans tout le pays, il faut la coalition des fa l'ces du bien. La seule présence de cette puiSls'ance s'anitaire étouffe dans le ger·me beaucoup d'entreprises malfais,an,tes et 'réagit ilnlmédiatement ·conh'e le:s lnenac-es. Là où le cl'eTgé, le pensonnel enseignant, les autorités :socia'les, des gens qui osent courir un risque pour le .bien, ,g·e 'liguent pour défendre 'le droit des jeunes ·à une ambition saine, on ahat fadlement le calquet de ceux qui tenteraient de Tavager le Ja;rdin de l'enfance ~

C. G.

Page 17: L'Ecole primaire, 30 avril 1951

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miettes pédagogiques Voici un bon conseil de Fénelon: ' ({ Ne pl~nez jamais sans

'une extrê'me nécessité un air austère et impérieux qui fait trem­bler les enfants. Vous leur fermeriez le cœur et 1 eUT ôteriez la confiance, sans laquelle il n'y a nul fruit à espérer de l'édu­cation. »

* * * « Il vaut mieux que les ,enfants \Slachent peu de choses, pourvu

qu'i'ls Iles sachent à fond et pour tOUjOUfl&, Hs apprennent assez vite, s'ils apprennent 'bien.» (RoUin.)

* * * Gerson, pflêtre et chancelier de 11'univel~Hé de Paris, recom'­

mande la douceur, la patience ef ~,a vigHance : les petits enfants, dit-il, sont plus facilements conduits pa'r les cares'ses que par la ,crainte.

IPour assurer .cette bonté, il veut que 'le maîh'e aim1e ses élèves c01IlJlIloe un père aime sa famiili1e, qu'il leur raeonte deS! choses agréables, qu'Hévite toufe violence et surtout les châti,ments cor­porels.

* * * Selon V'egio, pédagogue du 15·rne siècle, deux conditions sont

nécessaires pour réuS!Slir en éducation morale: 1) la connais-sance des caractères. ({ Bien connaître la 'l1'atur,e des enfants, leurs ap­titudes et leurs dispnsitions, car de même que le méd-eciln doit ap­proprier le relnède au n'laI, l'éducateur doit varier ses moyens selon la faute»; 2) la modératiron : éviter les extrêmes, ni vio­lence, ni faiblesse; suivre dans l'emploi des n'loyens la .pro,gres­sion du développelnent individuel, tenant compte du temps , des cifleonstanoes et des individus ».

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