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1 SEPT 1961 VIME ANNÉE L'ÉCQ ' LE VALAISANNE .

L'Ecole valaisanne, septembre 1961

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Page 1: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

1 SEPT 1961

VIME ANNÉE

L'ÉCQ'LE ' VALAISANNE

. 1

Page 2: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

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L 'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

VIe année

Crocus'

E. Claret

Ec. Val.

Nations Unies

Serge Biétry

Léon Jordan

\ J ~ ', .. ,

SOMMAIRE

Partie générale

Automates

Réconfortante jeunesse

L'école secondaire zurichoise

Le centenaire de Nansen

Rencontres cinématographiques de Montanay

Bibliographie

Partie pratique

La marmotte : leçon de chose

Dépôt des livres scolaires : Bulletin de commande

Ecole normale : Examens d'admission

RENSEIGNEMENTS

No l, septembre 1961

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. 23

• 27

L'ECOLE VALAISANNE parait à Sion, le 15 de chaque moi., juillet et a06t aceptN. (10 numéros ' par .an).

Rédaction: Eug. Claret, Office de l'Enseignement, Sion.

Délai de rédaction : le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition,: Office de .l'Enseignement (Départ. Instr. Publ.). Sion.

Impression : Imprimerie Fiorina & Pellet, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C. C. postaux Ile 12. Etat du Valais, Sion. (P our le personnel enseignant. l'abonnement est retenu sur le traitement du moi. d'avril). Publicité: Publicitas, Avenue du Midi. Sion· Téléphone 24422.

Pages 3 et " de la couverture 1/1 Fr. 700.-(l0 insertions) 1/2 Fr. 380'.-

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1/4 Fr. 200.-1/1 Fr. 60.-1/2 Fr. 33.~

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5 in.ertiona : rabais de 5 % 10 insertions : rabais de 10 %

Page 3: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Automates

Dans un musée de Londres, à peine avez-vous pris les btlïletds ,du:;t;:~r~eft:s:~ . 'b . 'proche de vous vous sa ue le seuil, un monsJ,€ur tres ten sap , ' l visite Quoiqu'un

. . l' calier A par ou commence a . vous indique gracteusement es d h V ous admirez le

, . d'b nque pas e vous carmer. Peu saccade, ce peUt e ut ne ma At gentleman vous . . d B't 'ques et comme vous e es , sens de l'organtSatLOn es n ann~ l . '. «Monsieur je vous vous hâtez de répondre, en mauvats ang ats, comme mOt. , remercie vous êtes trop aimable! » ,

, f . indifférent, car c est un Ce qui laisse le beau monsieur par aLtement

automate ! A • , 'P ris au Musée Grévin. Il y Pareille aventure vous est peut-etre arnvee a a '. . d' à une

a là, mêlés à la foule des visiteurs, .ad:nfrant une mtnne, ;~~:~n~us de la

balustrade ou p:n?hés sur quelque .curLOs~:'I:es ofi~~~::n:!:~~ationale. littérature, du cmema,. des beaux-al ts ou p. ,. nt de Gaulle

V ., "l'entrée d'une salle vous reconnaLssez le presLde . d OtCL qu a ' d N poléon Une fractwn e

en train de considérer attentivement u,ne Msta~ue~~~, e t;e fem';"'e qui vous s'lût seconde le doute effleure votre espnt. aLS eJa vo , comme une ombre, vous tire par la manche :

Regarde, Cyprien! n'est-ce pas le général de Gaulle? Cette fois, le doute n'est plus permts.

- Pour sûr, Aglaé; c'e.st le grand Charles! . d Cf' . . d l' b' C'est les copaLns u a e V ous vous félicitez intérieurement e au. ate : ~.. j'ai vu de Gaulle

de la Poste qui vont en faire une. tête qua~d Je eur LraL que à un mètre cinquante, là, comme Je vous VOLS ! » .' . F .

N "f ' Ce n'est ni de Gaulle, ni Krouchtchev, nt Pwasso, nt rançOtdse

at , va . G ' . . d personnages de cire ou e Sagan que vou~ renc0n.tr~r~z au reVLn, mats es

plastique parfattement l,ml,tes. - ..,. une impulsion Automates, robots, figures de Cl,re: ds n agtssent que sous

extérieure, ils ne pensent pas ! Notre monde moderne est plein d'automates. d' l

. , d' ., que celles e son Journa , Automate ce monsieur qUL n a ~utres op~nonsui bouscule ses aises. Sa vie

qui redoute l'imprévu, l' aventure, lel~Lsque, toull

cet·q d' habitudes au service de

" f 't ment rég ee une co ec LOn est une mecanLque par at e. .' d l livres et il a relégué la vertu son égoïsme. Il sait que l'altruLsme eXLste ans es

d'audace au fond de ses pantoufles. d ' l ur est dans f t f shionable ont toute va e

Automate ce jeune at, zazou e al E d" t perpétuel il passe d'une , . l d t le pli du panta on. tu tan , b

l'epLng e e crava e ,ou , l D n Juan u' étudiant, noceur et eau faculté à l'autre apres cha~ue e.,chec, p ~s ~ l .:1 qu'il remplit de projets parleur. Sa vie est d'un VLde a peu pres a so u, VL e

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ronflants autant que du bruit de sa Mercédès de course. Son père est son caissier, rien d'autre. Il a eu une chance unique ici-bas, dont il a su profiter au l1wximum: c'est d'être né après ses parents!

Automate encore, cette madenwiselle Standard qui règle sa vie sur les modèles d'A ·tous cœur, Nous deux, Intimité. Elle non plus ne pense pas. Ce sont les horoscopes qui pensent pour elle. Elle en dévore une bonne douzaine chaque semaine, sans s'apercevoir de leurs contradictions. Elle ne se donne même pas la peine de choisir ses lectures, ses distractions, ses toilettes, mais se fie c:veugle­ment à la première réclame ou au premier bonimenteur qui se présentent ...

La pédagogie aussi a ses automates.

Automate, ce maître grisonnant qui n'a rien changé aux procédés et aux méthodes de sa première année. Il a pris des plis; ces plis sont devenus des ornières: maintenant il est incapable d'en sortir. Son journal de classe 1961 est la copie à peu près textuelle de celui de 1960. Les morceaux de lecture expliquée sont les mêmes depuis 1933; la date en est immuable! Novembre: la chèvre de Monsieur Seguin; mars: le pont du Diable; mai: le dénicheur puni. Les mots du texte, cent fois ressassés, éveillent les mêm.es questions et les mêmes explica­tions. On pourrait remplacer le maître par un disque: de part et d'autre, même fidéli,té touchante à ne pas s'éloigner du sillon dans lequel on se trouve engagé. e' est sans doute cela que les connaisseurs appellent « haute fidélité ». Cela me rappelle un souvenir. En classe de rhétorique, nous avions un professeur d'allemand qui ne venait janwis au cours sans son carnet de « wi.tz ». A chaque chapitre du manuel correspondaient un certain nombre de calembours, traits d'es prit, galéjades qui devaient illustrer un texte et animer la leçon. Intention louable en soi. Mais ce système était devenu trop rigide: les anciens prévenaient les nouveaux et leur signalaient d'avance les passages du texte où il fallait rire. Et l'on riait, gros et gras, non du cctlembour en lui-même, mais de son infaillible régularité. Un jour, un farceur subtilisa le carnet. Le professeur devint sombre, en perdit l'appétit jusqu'au moment où la classe ayant décidé de le lui rendre pour éviter une jaun isse, le pauvre l1wître retrouva le précieux recueil sous une pile de livres.

Automate, cette nwîtresse qui depuis . 35 ans fait le même tablier démoclé, comme l'abeille fait son miel ou le ver à soie son coton. Les sept filles Durand ont fréquenté sa classe. Et les sept filles, année après année, ont taillé la même bavette, récité la même poésie de Noël, dessiné les mêmes roses pour la fête des mères!

Automate cet instituteur qui s'étonnait de voir ses collègues acheter tant de manuels étrangers comme livres de documentation.

- Pour l'amour du ciel! ils sont sonnés! Moi, j'ai depuis vingt-cinq ans les mêmes livres de lecture, d'arithmétique ou d'histoire: ils me suffisent amplement!

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Automate en un sens ce jeune maître qui met toute sa classe dans le même moule, exige de tous la même écriture, la même, l!rés.entati,on, d~s cahier,s" les mêmes titrages, .le même «. mot à mot» dans les recLtatwns d lnstou':-' Ses e.lev~s ne sont pas de jeunes personnalités, ce sont des numéros, des pro.duas t.a~"'l,ques en série, souvent hélas! des fins de série. On aimerait une QuinzaLne offl,CLelle d:. soldes, patronée par le Département, pour liquider le vieux et re~ommencer a neuf. C'est tellement plus facile d'exiger l'uniformité en tout au lLeU d'avancer au rythme et aux convenances de chacun! .

Mes portraits sont-ils forcés? A peine. Nous en avons to~s connu, de ces vieux enseignants, braves gens certainement, qui ne bronchaLent pas sur les principes, mais dont les méthodes sentaient le moisi.

Toute profession a ses automatismes, c'est entendu; sinon, on. en resterait perpétuellement au stade de l'apprentissage. Mais s'il est un domaLne mouvant qui nécessite une perpétuelle adaptation, c'est bien celui de l'enfance.

A chaque début d'année scolaire, il faudrait ~ tout ,é~ucateur .trois jours obligatoires de solitude absolue. Planter l~ ses SOUCLS maten,;l,s, partu' en haute montagne, le sac plein de provisions et la lLste de nos futurs elevef; dans l~ po~he de la windjack. Là-haut, se remettre à penser, à penser sur n:e<.;ure: s arreter à chaque nom de la liste et préparer pour chaq,:,,~ ,enfant U,!, systeme d. ~pproche personnel, prévoir les moyens d'entrer en amLtLe avec lw .et son mLh,eu pour déceler ses aptitudes cachées et lui faire rendre son maXLmum. Il n y a pas d'éducateurs nés, qui le soient une fois pour toutes, dans l'ensemble des. cas. C'est dans chaque cas individuel que s'affirme le maître. Hors de cela, on msque fort d'avoir affaire à des automates.

Crocus

Réconfortante .

Jeunesse

Se plaindre de la jeunesse moderne est fort courant. Journa~x? revues e~ livres relatent avec effroi les exploits d'adolescents et de demI-Jeunes qUI donnent pas mal de fil à retordre aux polices du monde entier.

Loin de nous la pensée de croire que la jeu~esse suisse vaut mieux que celle des grands pays. L'esprit est sensiblement le même et ce nouveau «mal du siècle» ne connaît pas de frontières.

, Pourtant cette jeunesse si décriée est capable de réalisations. mervei~le~ses quand on sait capter l'immense vitalité qui est en elle. Des té~Olg~ages Irrecu­sables en ont été donnés ici et là: aujourd'hui comme hier, elle VIbre a l'aventure, au don de soi, à l'héroïsme. Elle sait encore reconnaître les vraies valeurs, les dissocier de ce qui est faux brillant, tapage, jouissance immédiate.

Une enquête récente, menée à l'occasion des examens civiques des recrues

nous en fournit une nouvelle preuve. ,-'-J'

Les examens CIVIques des recrues sont une institution nationale admirable qu'il faudrait inventer sur~le-champ si elle n'existait pas. Ce qui n'empêche pas des masses de gens de décrier ces examens, comme sont décriées tant de choses utiles par ceux qui n'y connaissent rien. Or donc, ces examens - le mot test serait plus jùste - permettent de faire chaque année un pointage sur la forma­t ion générale de quelque 30000 jeunes gens de. toutes les régions suisses au m oment où ils entrent en caserne pour la première fois. Outre une petite lettre et un sujet de composition, on les interroge sur un problème qui intéresse notre vie nationale: occasion de contrôler leurs connaissances de base et leur aptitude à réfléchir, en même temps que leur intérêt pour la chose publique.

Depuis quelques années, le collège des experts - ils sont 250 environ - a été invité à organiser de vastes enquêtes sur des points particuliers intêressant la vie personnelle du jeune homme, l'école, la profession, la vie nationale. Pour la Suisse romande, ces enquêtes sont généralement dépouillées par le laboratoire de psychologie et de pédagogie expérimentale de Genève, qui en tire les conclusions utiles.

En 1960, dans toutes les écoles de recrues d'été, on a donné 3 sujets de composition française: a) Un sujet d'ordre gén:éral (narration) variable suivant' les places d'armes. b ) Un sujet professionnel, également variable suivant les places d'armes. c) Un sujet uniforme pour toute la Suisse et dont voici la donnée:

Quel livre emporteriez-vous, si vous deviez, pour une durée indéterminée, vivre dans la solitude? Justifiez votre choix.

Le résultat général de cette enquête n'est pas encore paru. TI va l'être très prochainement. J'ai simplement sous les yeux le rapport de l'Arrondissement l (Genève-Vaud-Valais) que dirige M. Charles Duchemin, expert de cet al'l'ondis­sement et conseiller d'Etat de Genève.

Sur la foi de ce rapport, 1735 recrues de langue française et 1021 recrues de langue allemande - 2756 au total - ont été examinées sur les places

. d'armes de Genève, Bière, Lausanne, Savatan et Sion, durant l'école d'été 1960. Sur ces 2756 jeunes gens, 892 - soit le 29,1 % - ont choisi librement le

sujet C cité plus haut. TI va sans dire que la majorité de ces 802 recrues sont de formation assez poussée, du simple fait qu'elles ont choisi le sujet C qui est toujours le plus difficile. Le paysan, le manœuvre, l'ouvrier traitent habituelle­m ent les sujets A ou B, plus à la mesure de leurs connaissances ou intéressant directement leur profession.

On peut déduire toutefois que le sujet C 1960 a « accroché» puissamment l'intérêt de chacun puisque près du tiers de l'effectif ont traité ce sujet. C'est un pourcentage inhabituel qui aura surpris les experts.

V enons-en maintenant aux réponses données. Les tendances sont assez dispersées, sauf sur le point précis de la préoccupation religieuse.

S

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Il y a d'abord la catégorie des farceurs et des humoristes qui prennent la vie militaire à la rigolade, y compris les examens civiques, placés dans un cadre militaire pour des raisons d'opportunité. On ne saurait trop leur en vouloir! Naturellement, il s'agit surtout d'étudiants, gens dans le fond «bon enfant », mais' volontiers moqueurs. Ceux-là ont imaginé une île déserte en plein Pacifique, grande comme un drap de lit, avec un seul palmier pour se mettre à l'ombre. Le livre de chevet qu'ils emporteraient serait 1'« Annuaire du téléphone », le Code civil suisse, le «Misanthrope» de Molière, les mémoires de Grock, les «Dernier jour d'un condamné» de V. Hugo ou le manuel d'architecture de Le Corbusier ! ...

Une autre catégorie est constituée par des gens pratiques: ils emporteraient avec eux le livre de Bompard « Naufragé volontaire », ou le « Robinson' Crusoé » de D. Defoë (16 fois cité), un livre sur la pêche et la chasse, un livre sur la construction des bateaux et canots. Faut-il mettre dans cette liste le Dictionnaire Larousse (15 fois cité) ou le ranger dans le groupe des humoristes?

Nombreuses sont les recrues qui ont cité un livre au hasard, la plupart du temps un navet quelconque, soit qu'ils aient considéré cette enquête comme une corvée, soit qu'ils y aient vu une sorte d'effraction de leur personnalité. On trouve alors des titres inattendus et disparates comme «Gargantua », «Cinq semaines en ballon» (Jules Vernes), « Zazie dans le métro» (Queneau), «Ana­purna» (Herzog), «Zarathoustra », van Gogh, les Fables de La Fontaine. la grammaire italienne, « L'Histoire de la Suisse» de William Martin!

L'actualité n'est pas étrangère au ' choix de certains titres comme « Cellule 2455, couloir de la mort », de Chessmann (cité 6 fois) ou le «Docteur Jiwago » de Pasternak.

Les poètes ont leurs fidèles. Ainsi les « Fleurs du Mal» de Baudelaire ont rallié 14 voix parmi les recrues de langue française et le «Faust» de Gœthe 15 voix alémaniques. «L'Iliade et l'Odyssée» ont eu 6 admirateurs; Hugo, Ver­laine, Rimbaud, Valéry, Prévert n'ont pas été omis.

Les romanciers obtiennent de nombreux suffrages depuis Mme de La Fayette (<< La Princesse de Clèves») à Malraux (5 voix) et à Camus, en passant par Balzac, Stendhal, Dumas, FlaJlbert, Zola, Bernanos, Cronin, Cesbron, Duha­mel, Ramuz ... Mais c'est Saint-EXupéry qui détient le record ,avec 32 citations, dont 17 vont au « Petit Prince ».

Chez les Russes, Tolstoï et Dostoïewski ont chacun 6 voix.

Les philosophes ne sont pas oubliés: Platon, Montaigne, Pascal (Les «Pensées »: 5 voix), K. Marx (4 voix), Nietzsche (3 voix), Bergson, Jasper, etc.

Sartre. obtient à lui seul 21 suffrages (La Nausée, l'Etre et le Néant, L'Age

de raison). C'est curieux comme Saint-EXupéry et Sartre semblent aujourd'hui se

partager l'audience de la jeunesse.

Mais venons-en à la grande révélation de cette enquête.

Sur les 802 recruer; qui ont indiqué quel livre ils emporteraient dans la solitude, 226 (soit le 28 %) ont choisi la Bible. Ce pourcentage se monte même

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à 38 % si l'on ne tient compte que des recrues de langue allemande de l'arron­dissement I.

Voilà un résultat qui donne à réfléchir.

, On, n~ sa~rait nie~' dans ce choix tille nette influence protestante. Pour un refor~e~ 1 ECl'lture SaInte est source presque exclusive de formation religieuse et ascetIque. La propagande protestante en faveur de la Bible est intense en Suisse, utilisant les moyens les plus modernes comme l'affiche la radio la télévision. On ne s'étonnera donc pas de constater si heureuseme~t les résul~ats de cette action concertée.

Depuis q,?elques ~nllées, u~ effort semblable a été tenté du côté catholique pour populal'lser la BIble et lUI assurer une place dans chaque foyer.

. Ces e~forts co~joints ~xpl~quent l~ pourcentage vraiment remarquable des Jeunes qUI reconnaIssent 1 ECl'lture SaInte comme le livre par excellence.

L'enquête 1960 demandait en outre aux recrues de justifier leur choix. Nous ne. pouvons mieux faire que de laisser la parole aux recrues elles-mêmes, en faIsant de larges emprunts au rapport de M. Duchemin.

Voici que1ques citations intéressantes parmi beaucoup d'autres:

~a Bible est un livre dont les ressources sont infinies; on peut la lire autant ~: fOlS ~ue}'on veut, et jamais.l'on ne.s'en lassera. On y trouve toujours une reponse a n Importe quelle questIOn et n'Importe quand. technicien

Q~anc~ on dit la .B~ble, beaucoup, pour ne pas dire tous, y voient directement des « hlstoll'es de rehgIOn »; mais il m'est arrivé d'entendre des incroyants parler de la sagesse de ce livre l . t . c ess~na eur

La Bible me permettra de su,rvivre à ma solitude: réconfol't moral. étudiant

A chaque li.gne, on trouve de quoi développer une pensée, apprendre quel­que chose .. La BIble est l'ouvrage idéal pour la solitude. conducteur typographe

Je crOIS que le contenu de la Bible est inépuisable. employé de bureau

. Dans la so~itude,. il faut un livre qui donne à réfléchir. En lisant la BIble dans la sohtude, Je pourrai revoir ma manière de pensel'.

dessinateur en machine

J'emporterai la Bible. Cela peut paraître curieux de la part d'un incroyant pl:esque t~tal. Je pense que l'occasion. serait bonne pour moi d'étudier cette Blbl~ ~t d ess~yer de comprendre. Je SUIS persuadé que, la solitude aidant, j'arri­veraI a l'-evenll' sur mon opinion pl·ésente. en1,ployé de commerce

,La Bible est un li:re s!~lple, !l n'a pas de complication. La Bible nous parle d,e 1 an:our du prochaIn. J al eu 1 occasIon de rencontrer l'amour. Je trouve que c est tres beau. manœuvre

. En lisant ~a Bib~e, j'ai abso~ument tout ce qu'il me faut pour combattre la sol~tu~e. Je faIS partIe de cette Immense foule qui avance depuis des siècles et qUI, pIerre ap.rès pierre, bâtit la vigne du Seigneur. Je me sens déjà moins seul. Il y aura toujours au-devant du sombre chemin de l'existence cette luminosité aveuglante de la Croix, promesse de vie éternelle. instituteur

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Page 6: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Sur le plan personnel l'ien n'est plus enrichissant que la lecture Je la B~ble, '1 l veau avec une optlque

Elle permet d'envisager toute c ~o~e ~u: un p an nou , toute différente. Elle donne une VIe lnteneure, ,

En résumé, pour moi la Bible représente le seul li Ivre aylaqun\ ~~'~~t vaapl;~:t: l Il' "enouvelle constamment, e seu

mes yeux, e seu Ivre qUI se r technicien-électricien ce que je cherchais. , d' 'll '

, , , 'l'E ,'ture Sainte Pour bien des raIsons al eurs. Ma deClSlon s,e 'porte sur, CIl ,} , d'fr' '1 de souffrance, heures qui

J pense tout specIalement a des leur es 1 ICI es " 1 J p~urraient être allégées par la lectul:e ~es textes touc:~:n~vl:ü~p;~it~e ela:s l~:~:~ rais ainsi reprendre courage" re~artl~' a nouveau ~fciers lorsque je serais seul source sans fin. Que me sel:vll'a~ent es ro~an:. P, s que l'on lit comme çà en avec moi-même? Ce sont la unIquement es IVre , étudiant HEC

passant. , l h aient l'occasion de vivre dans Je pense d'ailleurs que SI tous es ommes av eux la Bl'ble et que

, , d' " n emportant avec la solitude pour une duree ln etermlnee e, , eu les dans le monde en s'ils la lisaient avec intelligence, la ~on~ltlOdnemdems e~t s~uhaitée par les grands

, f d' t hangée' et la paIX SI ar seraIt pro on emen c, .' ~ " l't' employé de commerce comme par les petits, deVIendraIt blentot rea 1 e. 'l' dant

" , bl même en l'estant ISO e pen Comme la Bible est une sour?e Inep~ls~ le, l t 'e et surtout je n'aurais

, " "J' amalS tennme a ec UI , , des annees, Je n en auraIS " bl t le sens qu'on a voulu !tu donner,

, f' 'd mprendre venta emen "t jamaIs lni e co , Al Dieu m 'accepteraIt certalnemen Et si par lnalheur je devais mounr sur nlon 1 e, commerçant

dans son royaume. d 'B 'b l l nn man Trost und Hoffnung Die Bibel ist «das Buch ». tus ,er 1 e, ~ahhaltigen Inhalt besitzt und

scho·pfen. Es gibt kein BUC~l, ,as e~ne~, s; ,~eI~ Handwerker

Zudem spannend und lehrrelCh lst wle le 1 e. ,

, pre'sence, mais une presence d · l' qui m apporte une Je pren raIS, un Ivre ..' 'bl

'C' 'quoi je ChOISll'alS la BI e. surhumaIne. est pour , Il ' quablement bien écrite.

. '1 B'ble parce qu e e est remar / . Je prendraIs aUSSI a 1 grap ' ,te

" d'un Claudel ou d'un Péguy m'encha~t~. J'aime lire les romans. La poesIe h' 'd ' , 'e une nourriture spln-

d , les biograp les et Je eSII 'fI Cependant je ne eteste ~a~ " richesses? Après maintes re e-

Il D quel livre valS-Je pUlser toutes ces tue e. ans l B'bl , } , e porte sur ale. , xlons, mon c 10lX s L' fourmillent, les imprevus

La Bible est le roman des romans. es aventures y 'l' ' t' t en haleine le lecteur. , L aussI; actlon len , , . elle regorge de poésIe. es

. d 1 B'bl il y a plus qu un roman. Il' Mais ans ale, 1 oreilles et mon inte 1gence. psaumes mélodieux réjouissent, c lanuent mes , t Je peux suivre

, l' , 1 b' ographies ne manquent pOln . , Dans cet lnlmense Ivre, es l "t ut ce volulne saInt pour sa

" t"res J'emporteraIs sur 0 d D' la vie de géneratlOns en le. , d ourritures' elle vient e leU, .' Il Il tient la nournture es n " ' d' t valeur splntue e. con d . à la félicité parfaIte. etu tan

nous donne la vie, nous sauve et nous con Ult, , d ns un livre (la Bible) . 't pOUVOll' trouver a , d'

Et je ne crOIS pas, pour ma par, l l' l lus douce. etu tant , 'd 'd'hommes matière à rendre a so Itue e p eCrit e maIns ,

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Si je devais vivre dans la solitude pour tille durée indéterminée et n'étant pas sûr de revenir sur terre, je lirais sans aucun doute la Bible parce que je n e p ourrais jamais m'en lasser. Si au contraire, j'étais certain de revenir ici-bas, je lirais « Paroles» de Prévert, pour me donner goût à la vie. tapissier

Je le considère comme le livre le plus con~plet et le plus cligne cle nous apporter les ressources morales qui doivent nous permettre de vivre seul... Elle nous permet, telle une boussole, de nous orienter... En outre, la Bible nous apprend que nous ne sommes jamais seuls et que nous avons toujours quelqu'un à qui nous pouvons exposer nos problèmes... employé de banque

Aber nicht nur in der Einsamkeit b raucht der Mensch dieses Buch, sondern immer, jeden Tag, wo er auch lebt. Dieses Buch hat sich schon Jahrhunderte bewahrt und wÏl'd seinen Feldzug weiter siegreich führen und ein ewiger Trost sein für alle, die sich in der Einsamkeit fühlen. Kau/mann

Viele Menschen auf cler Welt sind heute bildlich gesehen auf einer Insel, Denken wir nur an aIl die Einsamen, an die Leute hinter dem Eisernen V orhang, Für sie ist die Bibel das Buch. Und darum ist die Bibel das Buch, das ich wahlen und mitnehmen würde. Elektromonteur

« Bibel »: Obwohl ich in der Rekrutenschule wieder das erstmal den Cottes­dienst seit meiner Konfirmation besucht habe, glaube ich doch, dass die Bibel m ir in schweren Stunden sicherlich über manches hinweghelfen und mich trosten würde, F einmechaniker

Wenn man auf einer Insel oder sonst irgendwo allein ist und man hat zum Beispiel einen Liebesroman zehilmal durchgelesen, ist man verrückt, Hingegen in einer Bibel kann man immer vieder Neues herausfinden, waseinen über die E insamkeit hinweghelfen würde, vielleicht sogar Gott und Jesus, Mechaniker

Die kleinste Insel im Passifik ist für einen Menschen nicht verlassener aIs eine Masse Menschen, Auf der Insel.ist er Mensch, in cler Masse nur ein Indi­viduum, ein Korn in einem tl'agen Brei. Retten wir uns vor diesel' Vermassung, greifen wir zur Bibel; si wird uns dort HaIt und festen Boden unter die Füsse geben, wo wir sonst ins Bodenlose sinken. Student lngenieur

Vie Bibel gibt einem in vielen Fragen Antwort, wie sonst kein anderes Buch, Ich nahme sie auch darum mit, weil ich sie in vielen Punkten noch nicht ver­stehe abe.r auf der Insel Ruh,e und Zeit hatte, über den Sinn der W orte nach­zudenken. Maschinenschlossel'

Ich würde die Bibel wahlen, weil sie eigentlich eine Bibliothek darstellt, Angestellter

Je me pose maintenant cette question: que pourrais-je faire d'un roman policier ou d'un livre d'aventures lu en quelques heures ? Le relire peut-être une seconde fois! Mais après, qu'aurais-je entre les mains comme source de réconfO);t dans un moment d'angoisse ou même comme passe-temps? Rien,

C'est pourquoi, pour des raisons religieuses et aussi pour des raisons d'utilité, j'estime que le premier livre à emporter est la Bible, conducteur typographe

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Page 7: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Ces témoignages ne sont pas l'effet d'une simple propagande; il en est qui dénotent une conviction profonde, une foi simple et émouvante, bien au­dessus des rivalités confessionnelles.

Ne jugeons pas trop hâtivement notre jeunesse. En dépit de certaines apparences défavorables, elle a su conserver la nostalgie du divin, une aspiration réelle vers ce qui est noble, pur et saint.

Souhaitons que l'enquête définitive de l'été 1960 confirme ces premiers résultats réconfortants!

E. Claret

APPRENONS QUELQUE CHOSE !

Les écoles secondairAs zurichoises A l' heure où le Valais étudie une nouvelle loi scolaire, à l' heure où ~l va

donner aux écoles secondaires régionales leur statut définitif, il n'est pas sans intérêt de connaître comment le grand canton de Zurich a résolu le problème de ses écoles secondaires.

Nous empruntons ces renseignements aux documents officiels de Zurich. Mais nous nous plaisons à remercier ici le Dr A. Kocher. S.M., directeur de l'Ecole secondaire catholique de Zurich, ainsi que IV!. J.-P. Rochat, maître secondaire à Blonay, qui nous ont aidé de leurs connaissances pratiques en la matière.

Pour l'étranger curieux qui essaie de s'en faire une idée, l'organisation de l'enseignement en Suisse est un casse-tête. L'instruction publique étant un des domaines où les cantons sont le plus jaloux de leur souveraineté, il s'ensuit qu'il y a autant de systèmes que de cantons. On en est réduit à connaître assez bien un arbre et à ignorer la forêt, ou bien à posséder une vue d'ensemble de la forêt sans connaître le détail des arbres. La terminologie elle-même varie d'un canton à l'autre: à St-Gall et à Uri, la Realschule est supérieure à la Sekundar­schule, ce qui n'est pas le cas à Zurich; dans les cantons de Thurgovie et de Soleure, la Sekundarschule est elle-même inférieure à la Bezirkschule. Il faucha bien des lustres encore avant d'arriver à une certaine unification dans les dénomi­nations, dans les programmes, dans les horaires, dans les dates de vacances comme dans le traitement des maîtres. Peut-être inême n'est-ce pas souhaitable: ce qui compte, au fond, c'est le résultat. Et à l'échelle mondiale, ce résultat, en Suisse, est tout à l'honneur de notre pays.

Une base commune: six années d'école primaire A Zurich, comme dans tous les pays du Inonde, la formation élémentaire

de base est assurée par l'école primaire durant 6 ans, plus deux ans d'école

enf antine au préalable. A la fin du deuxième trimestre de la sixième année, c'est-à-dire à Noël,

puisque l'école zurichoise C0!1Ul1enCe en avril, quatre possibilités s'offrent aux

élèves de 13 ans.

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A. GYMNASE, LYCEE ET CARRIERES LIBERALES

Une peti~e, minorité (3,6 % en 1959), mais intelligente et. la plupart du temps plus als~e, passe l'examen spécial d'admission et entre au Pro gymnase (Gy~nase, ~yce~) .. Ce sont ceux qui se destinent à la maturité fédérale et aux carr~er~s unlversltall'es. Les voilà casés jusqu'à 20 ans et au-delà. Leur formation e~t equIv~lente à celle d,0I?-n~e ~ar nos lycées cantonaux (Brigue, Sion, St-Mau­n?e), malS av~c .une speCIalIsatIon plus poussée vers les mathématiques et les sCle~ce,s" au detnment de la philosophie. On sait, en effet, que la philosophie, conslder.~e COml!le l~ couronnement des études dans les lycées catholiques, n'est pas matlere 01;lIgatoll'e pour la maturité fédérale. D'où une avance initiale assez nette ,des lyce~ns protestants sur les lycéens catholiques au Poly et dans les f acultes des SCIences.

B. LA SEKUNDARSCHULE

.. Les élèv~s. ~rimaire~ qui se sont annoncés à l'Ecole secondaire et qui, à ~oe~ de, la sI::'I~me annee ont une moyenne générale supérieure à 3,9 sur 6, amSI qu ~n mInImum de 4,5 sur 6 pour la langue maternelle et l'arithmétique, sont admIS sans exaluen.

Les élèves annoncés pour l'école secondaire et qui, à Noël, n'ont pas atteint 4,5 P?ur la la~gue maternelle et l'arithmétique, passent un examen d'admission et dOIvent atteindre ces mêmes normes au cours de l'épreuve.

, ' Le premier trimestre en Sekundarschule est considéré comme trimestre d epreuve. . .

Si à la fin de ce premier trimestre, la moyen~e obtenue est inférieure à 4 s~r 6, pour la langue maternelle, l'arithmétique et le hançais, l'élève est automa­tlquement versé dans la catégorie inférieure (Realschule).

Les mécontents peuvent s'adresser en tous temps à une commISSIOn de recours, ,laquelle peut faire subir une nouvelle épreuve. Des modalités sont en outre prevues pour un changement d'orientation en cours de scolarité. Caractéristiques:

La Sekundarschule groupe la masse la plus importante des élèves de 13 à 15 ans (61 % en 1959, soit un peu plus de 16000 élèves). Elle d:ure trois ans.

L'enseignement y est donné par des maîtres différents. La même branche devrait être confiée en principe au même maître durant les trois ans mais cette solution est très rarement réalisée. '

.Dans les co~munes d'importance moyenne, Staefa, par exeniple, avec 7000 habltant~, .le,s CInq maîtres secondaires se répartissent les branches au gré de leurs afflnltes et de leur formation, chacun d'eux fonctionnant comme maître r esponsable de la classe où il a le plus de cours.

, ~n principe, et sauf de rares exceptions dans les grandes villes, les branches speCIales comme le chant, le dessin, la gymnastique, les travaux manuels ne sorit p as confiés à des maîtres spécialisés. Les maîtres ordinaires se les répartissent selon entente.

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Page 8: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Le programme se répartit en branches obligatoires et en branches secon­daires.

Branches obligatoires : Histoire biblique, morale (fac) Langue maternelle Langue française Arithmétique, algèbre, comptabilité Géométrie et dessin technique Histoire Géographie Sciences naturelles Ecriture Dessin Chant Gymnastique Travaux à l'aiguille Total des heures obligatoires

Branches facultatives : Enseignement ménager

Garçons 2 h. 5 5 4

3-4 2 2 2 1 2

1-2 2-3

31-34

Travaux manuels (bois, métal, modèles réduits) 2 Anglais ou italien 3 Sténographie 1-2 Musique instrumentale 1-2

Filles 2 h. 5 5 4 2 2 2 2

0-1 1-2 1-2

2 4

32-35

2

3 1-2 1-2

Aucun élève n'est autorisé à prendre plus de 3 branches fa'cnltatives; une des trois branches doit obligatoirement être manuelle ou artistique.

Le total des heures hebdomadaires ne doit pas dépasser 36.

Débouchés offerts par l'Ecole secondaire: Remarquons tout d'abord que l'école secondaire ne délivre aucun diplôme

spécial. Aucun examen n'en couronne le tel·me. Pas non plus d'examen de passage d'une année à l'autre au cours des 3 ans. L~ promotion est accordée si la moyenne de 3,5 sur 6 est atteinte dans les branches essentielles: langue mater­nelle, arithmétique, français. Des examens de repêchage sont toutefois organisés dans les centres importants si les cas-limites sont suffisamment nombreux.

Seul ,le livret scolaire, remis trois fois par an, atteste que l'élève a suivi régulièrement l'école secondaire. Ce livret est naturellement exigible pour entrer dans d'autres écoles supérieures, lesquelles organisent presque toutes des examens d'admission généralement difficiles. Depuis peu, des essais sont en cours pour admettre sans examen, au seul vu du livret scolaire, les meilleurs élèves secon­daires.

Venons-en enfin aux débouchés. Les élèves secondaires ont accès à toutes les écoles supel'leures du canton

(Mittelsschule) à l'exception des gymnases A et B (c.à.d. qui conduisent à la maturité fédérale, type A ou B). Les exceptions sont possibles.

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Leur sont donc ouverts : 1. L'Oberrealschule qui débute après deux ans d'école secondaire et conduit à

la maturité fédérale du type C après 4 ans et demi (soit à 19 ans et demi). Cette maturité donne accès au Poly et aux universités, section Sciences, parfois avec raccordement en latin.

2. L'Ecole Normale (Unterseminar) avec passage ultérieur à l'unive~·sité. 3. L'Ecole de Commerce, diplôme cantonal et maturité fédérale'. 4. L'Ecole des Arts et Métiers (Kunstgewerbeschule). 5. Le Technicum, une fois l'apprentissage normal accompli. 6. Pour les jeunes filles, le Gymnase B avec maturité cantonale qui ouvre les

portes d'un certain nombre de Facultés. 7. L'Ecole des professions féminines (Frauenbildungsschule) qui dispense en

3 ans la formation de base aux futures laborantines, gardes-malades, assis­tantes sociales, maîtresses ménagères, jardinières d'enfants, etc.

TI demeure que la majorité des élèves secondaires entrent en apprentissage dans les branches commerciales ou techniques.

Eventail très largement ouvert, comme l'on voit. TI est à noter encore que la ville de Zurich a créé une classe spéciale qui,

après un an et demi d'école secondaire, prépare l'entrée en troisième du Gym­nase. Mais les élèves qui n'ont pas opté, dès l'âge de 13 ans, pour l'enseignement gymnasial cherchent rarement à y entrer plus tard, puisque d'autres voies vers l'université leur restent ouvertes.

Formation des Maîtres secondaires Les maîtres secondaires doivent faire 4 ans d'Unterseminar pour leur forma­

tion générale. Le diplôme qui leur est alors délivré ne leur donne pas encore le droit d'enseigner, mais leur ouvre les portes, soit de l'Oberseminar (une année de pédagogie théorique et pratique) qui leur donne le brevet de maître primaire, soit de l'Université (faculté lettres, droit, sciences, sciences écono­miques). Pour enseigner à l'Ecole secondaire, il est exigé un minimum de 4 semestres d'Université et 5 mois de séjour dans un pays de langue française, avec programme d'études imposé.

Au cours des 4 ' semestres universitaires, les futurs maîtres secondaires n'ont qu'un nombre restreint d'exercices organisés à leur seule intention. Le plus souvent, ils fréquentent les cours ordinaires des étudiants en lettres ou en sciences.

C. LA REALSCHULE

Ceux qui à Noël de la sixième primaire ont une moyenne générale comprise entre 3,5 et 3,9 inclusivement, sont versés dans les Realklasse.

Les parents qui protestent peuvent demander un examen complémentaire devant une commission spéciale.

Le premier trimestre en Realklasse est considéré comme trimestre d'épreuve. Suivant les moyennes obtenues, l'élève reste en Realklasse, monte en Sekundar­klasse ou descend en Abschlussklasse ou Oberschule.

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Page 9: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

La Realschule comprend 3 années d'études. Chaque année est confiée à un maître unique. Les maîtres primaires peuvent être admis à enseigner dans les Realklasse

moyennant des cours spéciaux: un après-midi par semaine ou quelques cours du soir pendant deux ans.

Le programme est orienté nettement vers la vie pratique, vers l'appren­tissage des métiers et vers l'école professionnelle. Bien qu'on y enseigne aussi le français, l'accent est mis avant tout sur la formation mathématique et scienti­fique.

D. LES ABSCHLUSSKLASSE OU OBERSCHULE Ceux qui à Noël de la sixième primaire 'ont une moyenne générale inférieure

à 3,5 sur 6, surtout pour les mathématiques et la langue maternelle, entrent dans les Abschlussklasse ou Classes terminales.

Ces classes sont en fait des classes primaires de fin de scolarité; cependant, on ne les appelle plus primaires, mais Oberschule.

Comme pour la catégorie précédente, les pai'ents peuvent demander un examen complémentaire devant une commission spéciale.

L'Oberschule dure obligatoirement deux ans; la troisième année est facultative.

Dirigée en principe par un seul maître, l'Oberschule présente un caractère encore plus pratique que la Realschule. Les garçons ont l'occasion de pratiquer des travaux manuels similaires à ceux enseignés dans les classes de préappren­tissage, tandis que les filles fréquentent les cours ménagers.

L'enseignement est mixte dans chacune des trois sections. A part ces trois sections, il existe, comme chez nous, des classes spéciales

pour élèves retardés dans leur développement ou souffrant de troubles caracté­riels. Ces classes groupent au maximum le 2 % des élèves.

Conclusion. Tel est le schéma, de l'organisation secondaire zurichoise. De prime abord, cette répartition sur la base d'une moyenne mathématique

pourra paraître un peu rigide. Elle ne tient compte que du facteur intelligence scolaire, sans considération de milieu familial et social, sans tests caractériels ou psycho-techniques. Mais cette rigidité n'est qu'apparente. Des examens complé­mentaires sont toujours possibles à la demande des parents; d'autre part le premier trimestre, étant trimestre d'essai, permet les réajustements nécessaires.

Le grand avantage de cette organisation est de former des classes homogènes; pas de boulets à traîner avec soi, pas de ces interminables queues de classes qui font le désespoir des maîtres.

La longue préparation qui a permis de mettre sur pied cette organisation - il a fallu 14 ans d'études et de commissions - est en un sens garantie de sérieux. Il faudra autant d'années pour juger sainement de cette réforme dont bénéficie une classe sociale intelligente et laborieuse souvent prétéritée dans le passé. Ec. Val.

(Suite page 31)

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E. V. No l, septembre 1961

LECON DE CHOSE ,

La Marmotte Documentation: Fiche Freinet 771.82, EDUCATEUR, septembre 59, La

chasse en Suisse, édit. Kister, Genève.

A. LE MOT MARMOTTE

Vient du mot latin « marmotta ».

Ses différents sens: 1. Mammifè~'e l~ongeur qui reste endormi durant l'hiver. 2. Coiffure de femme consistant en un fichu qui enveloppe la tête et

dont les pointes sont nouées au-dessus du front. 3. Malle formée de deux caisses emboîtées l'une dans l'autre. 4. Boîte à échantillons des commis voyageurs. 5. Fruits du marmpttier. Mots de la nlême famille: Mal'mot: petit garçon. Marmottage: action de marmotter. Marmottement: mouvement des lèvres d'une personne qui semble parler

à voix basse. Marmotteri,e: sommeil long et profond. Marmotter (cf. marmonner): parler confusément et entre les dents. Marmotteur: personne qui à l'habitude de marmotter. Marmottier: nom vulgaire du prunier du Dauphiné. Expressions : Croquer le marmot: attendre longtemps et impatiemment. Dormir comme une marmotte: dormir profondément. Porter une marmotte: porter un fichu dont les bouts sont noués sur le

front.

B. LA MARMOTTE

Mammifère, ordre des rongeurs, famille des sciuridés.

Cet animal vit dans les Alpes (on en trouve aussi dans les Carpathes) entre 1400 et 3000 m. Caractéristiques: Corps robuste et trapu, membres courts et forts. Elle mesure de 50 à 70 cm, dont 16 à 18 cm pour la queue. Son poids est de 4, ~ 6 kg, parfois ?e 10 kg. A un an, les' jeunes arrivent à peser 2 à 2 V2 kg, n etant adulte qu à deux ans. Son pelage: Il est gris fauve en-dessus, plus roussâtre en-dessous; la partie supérieure de la tête et l'extrémité de la queue vont d'un bnm foncé au noirâtre. Il est modérément fourni.

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E. V. No l, septembre 1961

Sa tête: Elle est arrondie, son museau pointu, ses deux oreilles courtes comme celles du chat, ses yeux brillants comme des perles; ses pattes courtes lui donnent une allure lourde; armées de longues et fortes griffes, elles lui servent à creuser la terre.

Ses sens: Sa vue est excellente et son champ visuel très étendu. La rétine de ses yeux est caractéristique d'un animal franchement diurne. Ainsi, douée d'un très bon odorat et d'une ouïe fine, la marmotte est somme toute bien armée contre ses ennemis.

Son âge: La marmotte vit durant 10 années environ. Apprivoisée elle ne dépasse pas l'âge de 5 ans.

Sa nourriture: La marmotte est végétarienne. Elle broute diverses plantes autour de son terrier, grignote des grains, mange des racines et des tubel'cules au printemps. Son régime d'été l'amène à un état d'enbom­point remarquab le. Elle est en effet très grasse avant de se terrer en automne.

Sa voix: Le cri de la marmotte n'est pas un coup de sifflet comme on l'a souvent décrit, mais bien un jappement aigu, répété à courts intervalles, qui prend la tonalité dans certains cas d'un simple aboiement. Du reste, la marmotte à la gueule grande ouverte lorsqu'elle «siffle» et ses mâchoires s'écartent brusquement à chaque cri (Hainard).

Sa graisse: La graisse de marmotte a été très recherchée pendant long­temps car elle aurait des propriétés thérapeuthiques remarquables ana­logues à celle du blaireau. Nous savons actuellement que ces propriétés ont été fortement exagérées et qu'elles ne dépassent pas celles de n'im­porte quel élément graisseux. Fondue au «bain-marie» elle donne la célèbre huile de marmotte qui ne se fige pas.

C. OBSERVONS LA MARMOTTE DURANT LA PERIODE HIVERNALE

Voilà une tâche difficile! Vrai! Et pourtant ... Aux premiers froids d'octobre la marmotte entre dans son trou dont elle bouche l'entrée avec un mélange de terre et de foin. Toute la famille «marmotte» (5 à 12 individus) se blottit au fond d'une chambre à coucher spacieuse. La marmotte s'enroule sur elle-même - la tête vers la queue, les pattes vers les joues, - et s'endort profondément. Elle est alors froide et si la température est basse on peut la manipuler sans qu'elle réagisse le moins du monde. Sa respiration est extrêmement ralentie: elle ne respire que 71 000 fois en six mois, alors qu'en période active elle respire 72000 fois en deux jours. Son cœur bat très lentement; la température de son corps descend jusqu'à 5°, tandis que celle du tenier oscille autour de 4°. Le système digestif est vide, la vessie par contre est pleine, ce qui a fait dire que la marmotte se levait pour uriner. La marmotte ne mange pas, elle se nourrit de ses réserves de graisse.

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E. V. No l, septembre 1961

C'e~t en avril, ,déb~lt mai que les marmottes se réveillent brusquement. Elles enlev~nt les ,de~lals obstruant le canal du terrier (sur 2 à 6 m), traversent parfOIS une epalsse couche de neige. C'est maintenant, durant tout ce labeur, et pen.da?t ce temps de réadaptation à la vie en plein air que la marmotte va maIgrIr.

Une portée de 2 à 6 pet~ts est mise à bas en juin au fond du terrier. Ces petits ne sortent guère avant le milieu de juillet et semblent déjà sevrés. Ce sont de jolies bêtes, au museau plus pointu; leur poil gris cendré, légèrement ondulé est plus ondulé que celui des adultes. Naïfs et confiants ils se laissent approcher à un mètre et nous regardent drôlement. . '

D. OBSERVONS LA MARMOTTE DURANT LA PERIODE ESTIVALE

En famille les marmottes s'ébattent dans l'herbe aux alentours du terrier.

Fréq~e:.:nment elles se tiennent debout sur leurs pattes de derrière, appuyées en meme temps SUT leur queue courte et touffue. Elles se sel'vent aisément de. leurs pat~es de devan.t 'pour porter les aliments à leur bouche ou pour faIre leur tOIlette. Les VIeIlles font le guet et à la moindre apparence du danger, elles se lèvent toutes droites et poussent un cri strident. Aussitôt toutes les marmottes se précipitent dans leurs trous. Au crépuscule, par une petite ouverture elles rentrent sagement dans leur « chambre ».

La marmotte aime le soleil et se trouve rarement dehors les jours de pluie. Elle ne s'éloigne pas beaucoup de son trou. Son allure est plutôt lourde; si elle est leste pour sauter de rocher en rocher, sa course, à découvert dans un pâturage, n'a pas l'air rapide. Elle aime prendre des bains de soleil... et de poussière.

Vers la fin de l'été, et en prévision de leur long sommeil hivernal, les marmottes amassent du foin dans leur terrier, plus précisément dans leur dortoir. C'est dans leur gueule et par petites quantités qu'elles transportent ces herbes sèches qui donnent une excellente litière. .

E. LE TERRIER DE LA MARMOTTE

Un trou de marmotte se compose d'une galerie fort étroite formant avec l'horizontale un angle de 45°. Cette galerie, sorte d'étroit couloir, n'est pas très longue, 2 à 4 m environ; elle aboutit à une seconde galerie qui lui est perpendiculaire et se prolonge de part et d'autre. Un de ces .prolongements, assez court, se termine en cul-de-sac; l'autre, beaucoup plus long, est d'abord presque parallèle à la surface du sol, puis présente une rampe ascendante

sur une longueur variant de 4 à 10 mètres. En été, il peut aboutir à une seconde ouverture de sûreté.

La chambre E se trouve au début de cette rampe, à 1 ou 2 m tout au plus; elle est en forme de cuvette de 0 m 80 à 1 m de diamètre. C'est là que les marmotte hivernent et accumulent jusqu'à 6 kg de foin pour leur litière.

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Page 11: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

E. V. No l, septembre 1961

Près de la chambre, en F, se trouve un local sanitaire, où les marmottes déposent leurs déjections et les litières souillées et trop humides.

Le terrier est fermé par un bouchon de torchis fait de foin et de terre. Les déblais, provenant du forage des galeries ne sont pas évacués au dehors; les habitants du logis s'en servent pour consolider les parois de leur demeure souterraine.

Fiche Freinet No 771.82 (Extrait d'un article de « La Nature»)

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F. LES ENNEMIS DE LA MARMOTTE

Les chasseurs évidemment! Mais aussi l'aigle. Ce rapace surprend l'innocente marmotte au détour d'une ravine, en rasant le sol, et non en fondant du haut des airs.

G. LA CHASSE A LA MARMOTTE

La chasse à la marmotte est très sévèrement réglementée par les autorités locales, sans quoi il n'existerait bientôt plus de marmottes dans les Alpes

Les jeunes marmottes de l'année sont protégées; le déterrage des animaux en léthargie est interdit par la loi fédérale. Toute chasse est interdite dans les réserves cantonales et dans les districts francs fédéraux.

En feuilletant le Bulletin officiel du Valais du 25 août 1961, nous lisons ... « Deux pel'mis donnent le droit de chasser la marmotte : a. Le permis de chasse au cerf, au chamois et à la marmotte. b. Le permis de chasse générale. Le permis - a - est valable du 15 au 23 septembre 1961. Le pel'mis - b - est valable du 15 septembre au 16 novembre. dispositions spéciales pour la chasse à la marmotte:

Il est interdit à un chasseur d'abattre plus de huit marmottes. Ce chasseur devra acheter 8 boutons numérotés qu'il devra fixer solidement à l'oreille de chaque marmotte avant de la vider. Toute marmotte non munie du bouton auriculaire est considérée comme braconnée et entraîne pour le chasseur fautif, l'amende, le retrait du permis ou, de l'arme. Le prétexte d'avoir oublié les boutons n'est pas admis (!!) Il est interdit de laisser ramasser une marmotte à un copain qui ne l'a pas tirée ou de lui céder des boutons. Réserve pour la marmotte: Une réserve a été dessinée dans la région de Mauvoisin (commune de Bagnes). Les marmottes de Saas. L'arrêté présent ne déroge point aux droits de la Vallée de Saas (district de Viège), concernant la chasse aux marmottes, droits établis par titre du 16 mai 1804 et reconnus par les autorités fédérales comme étant de nature civile.

Prix des permis de chasse: Le permis - a - coûte 140 fr. 30 (étrangel's au canton 225 fr. 30). Le permis - b - coûte 175 fr. 30. Pour les Suisses non domiciliés et les étrangers domiciliés 335 fr. 30. Pour les étrangers non domiciliés 435 fr. 10.

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E. V. No l, septembre 1961

H. CONCLUSION: Grains ... de sel L.. 1. Le sport des marmottes.

Le sport favori des marmottes, surtout des jeunes, est la lutte ... libre probablement. Elles se dressent face à face, sur les pattes de del'l'ière, cambrent les reins et se poussent en se prenant les « mains », s'écartant légèrement pour se jeter l'une contre l'autre. Bientôt l'un des combat­tants perd l'équilibre. TI se produit une brève mêlée au sol, suivie d'une poursuite, d'une reprise ... et c'est l'abandon de la partie.

2. Il était une foi.s ...

Quand la marmotte n'est pas trop blessée par le piège, le chasseur la garde quelquefois et la met dans une cage pOUl: l'apprivoiser. Autrefois, le petit ramoneur de cheminées, le petit Savoyard parcourait les routes de France, accompagné de sa marmotte apprivoisée, qu'il faisait danser devant des badauds qui lui lançaient quelques sous. Mais aujourd'hui on ne voit plus de montreur de marmottes ... et malheu­reusement, plus de petit ramoneur savoyard.

Textes LA MARMOTTE

Si vous saviez comme c'est joli de la voir mettre le nez à la porte à la pointe du jour!

D'abord elle ne montre que son museau pointu, sa fine moustache grison­nante au-dessus de ses longues dents jaunes. Elle flaire l'air, elle prend le vent. Puis elle tend l'oreille, attentive au moindre bruit. Si tout est tranquille, si tout est silencieux de près comme de loin, elle commence par avancer les deux pattes de devant, puis elle s'arrête de nouveau pour procéder à ùue inspection minu­tieuse des lieux.

Ses yeux, d'un noir luisant, à la Pl'unelle ronde comme une perle de jais, sont si perçants qu'ils voient distinctement à plusieurs kilomètres.

La voilà hors de son trou! Elle hésite encore, se dresse sur ses pattes de del'l'ière, puis se retourne. V. Tissot

LUTTE DE MARMOTTES

J'étais installé à mon chevalet sur une pente gazonnée, loin de tout sentier. De toutes jeunes marmottes sortaient de leur terrier, à quelques pas de moi et se mettaient à folâtrer gentiment. Leurs jeux m'enchantaient.

Le plus souvent deux d'entre elles s'empoignaient, elles se tenaient debout comme des lutteurs, s'allongeaient des coups de pattes, se mordillaient le museau, mais 10l'squ'une morsure avait été trop sérieuse, alors ça finissait mal. C'étaient des bousculades fantastiques, des chutes sur le dos, sur le ventre, deux boules brunes rapides, et, généralement, la vaincue filait à toute vitesse s'enfiler dans son trou pour en ressortir une tête prudente un moment après, afin de voir ce qui se passait.

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E. V. No l, septembre 1961

Les vieilles marmottes protégeaient, bienveillantes, ces jeux, tout en faisant la police de l'air à cause de l'aigle maraudeur.

A. Cos, Souvenir d'un peintre de montagne

LA MAISON DES MARMOTTES

Dans la tel'l'e, avec leurs petites pattes, elles creusent une grande habitation avec deux couloirs d'entrée.

Lorsque l'hiver vient, au lieu de suivre les autres bêtes qui vont dans les pays du bas, elles entrent dans leur maison. Elles en bouchent solidement les ouvertures avec de la tel'l'e pétrie, puis elles ·se couchent tout au fond, les unes contre les autres, sur des herbes sèches ... et bonsoir la compagnie !

_ La n~ige tombe: elles dorment. Le glacim' craque: elle dorment. L'avalanche roule: elles dorment...

Pour les réveiller il ne faut rien moins que le soleil printanier. Alors, affamées, elles sortent de leur maison. La bande se répand sur les pentes envir ln­nantes, à la l'echerche de la nourriture.

L'une d'elles veille; à la moindre apparence de danger elle pousse un cn aigu. Aussitôt toutes les marmottes s'engouffrent dans leur maison

D'après Ernest Pérochon, Le Livre des quatre saisons

LA MARMOTTE

A son nom seul, tout un monde surgit dans votre mémoire: cris stridents répercutés le long des hauts pierriers déserts, brunes silhouettes roulant à votre approche sur les gazons alpestres ou se coulant parmi les rocs épars, crottes fraîches aux abords des terriers trahissant ainsi leur vie souterraine, savants affûts non loin des dernières neiges au chant des spioncelles et des accenteurs. Vous vous souvenez encore des petits murets élevés par vos mains dans les endroits favorables, véritables ghettos qui masquaient votre corps étendu sur la roche ou le sol pendant que votre œil veillait, durant des heures, la brusque apparition d'un corp trapu à la solide foul'l'ure, aux pattes rappelant presque

. des mains, aux gestes et aux allures simiesques, jouant à cache-cache et s'étalant ~omme vous au soleil sur les tièdes granits. Puis, brusquement, c'était la forte détonation dans le silence et l'animal frappé à mort par votre balle, qui faisait encore quelques bonds avant de mourir devant le terrier sans pouvoir aller crever dans ses méandres. Parfois aussi votre seul concurrent, l'aigle et sa grande ombre, venait rasel' sournoisement la pente et arracher soudain de terre la jeune bête imprudente pour la balancer quelques instants plus tard dans le vide comme une loque sous d'amples battements d'ailes ... Toutes ces choses peu à peu se sont gravées dans votre mémoire et du coup, au seul nom de marmotte, vous êtes transporté sur l'Alpe. .

P.P. BilÎe, La chasse en Suisse

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Page 13: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

La rentrée ...

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COND I TIONS DE V ENTE Payement dans les 30 jours, dès réception de la facture, sur notre compte de chèques 1/ c 20. Les prix des manuels sont fixés ci-après pour l'année scolaire en cours, compte tenu de la décision du Conseil d'Etat du 24 juin 1960 dont voici le texte: « Le dépôt du matériel scolaire livre les manuels scolaires au prix de revient aux écoliers et aux communes, avec charge pour ces dernières de les remettre aux mêmes conditions aux élèves.»

1 M P 0 R TAN T ! Seules les commandes rédigées sur le présent bulletin et signées par la commune ou son dépositaire seront prises en considération. Lors du payement le numéro de la facture doit être indiqué au dos du CO 'l nn n de versement.

Echange de cartes : Les cartes murales usagées de la Suisse, cartes physiques, sont échangées gratuitement par le Dépôt scolaire contre les cartes du Service topographique suisse. - Les carte"s à échanger doivent être adressées, avec les baguettes, au Dépôt des livres scolaires. Les cartes avec les cantons en couleur ne sont plus échangées.

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Page 14: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Nombre TII~re du manuel

Am-stram-gram, méthode de lecture, R. & J. Anscombre . « tableaux de lecture, R. & J. Anscombre (les 2 séries)

Arithmétique, cours élémentaire Atlas scolaire suisse, pour enseignement secondaire, Ed. Imhof Avec le guide ... Manuel d'Instruction civique, M. Héritier Bible des petits, Fides Bible scolaire illustrée, cours moyen, L. Alain. Carte murale du monde (petite) 1 :32000 000 .

» » hémisphère occid. 1 :13500 000 . » » hémisphère orient. 1 :13500000 .

Carte murale de la Suisse (petite carte politique) 1 :400 000 » »(physique, officielle) 1 :200 000

Carte murale du Valais -1 :100 000 (édition 1960) . Carte scolaire de l'Europe, 1:10 000 000 . Carte scolaire de la Suisse sur toile. 1 :500 000 . Carte scolaire du Valais, sur toile, 1 :250 000 . Catéchisme biblique à l'usage du diocèse de Sion . Catéchisme expliqué, J. Van Agt (exp!. du cat. Quinet & Boye!) Comptabilité pratique, L. Delaloye Dictées expliquées, c. élémentaire, M. large & F. Béziat .

» » Cert. d'études, M. Large & A. Laurens Dictionnaire, Petit Larousse - . .

» Quillet, usuel Exercices de numération, Sr Marie Etienne Fiches de calculs écrits, CI. Bérard. Fiches de calculs, révision des 20 premiers nombres, 1 ère année Fiches de problèmes de 1 à 20, degré inf. 1 ère année. Fiches de géographie du Valais, CI. Bérard (36 fiches différentes) .

» » » » (10 mêmes fiches) . détail en page 4

Géographie de la Suisse, Rebeaud (sans partie valaisanne) . Géographie universelle, Rebeaùd . Grammaire Gabet 1

» »11

» »

»

» Il, livre du maître. Certificat d'études

Prix

4.-142.-

2.20 21.-6.20 1.90 2.20

18.-65.­,65.-12.-36.-52.-2.10 1.80 1.80 3.60 . 4.-1.-1.80 1.90 5.20

18.60 0.40 1.40 1.30 0.80 0.90 0.40

. 5.30 6.30 3.60 3.60 4.40 3.80

» » » » livre du maître 4.50 Histoire de la Suisse, cours supérieur, G. Pfulg . 6.-Journal de classe 1.60 L'Ecolier Valaisan, lecture cours moyen, M. Zermatten 4.20 Leçon de choses, c. moyen, M. Orieux & M. Everaere ./ 4.90

» » » C. moyen et supérieur, M. Orieux & M. Everaere 5.50

~ __ ~_L_e_s_e_ï_ém __ e_n_ts_d_u __ d_e_s_si_n_,_J_. _A_P_o_th_é_I_0_Z_. ________________________ ~_1_8_·-__ 1

24

Titre du manuel

Livret scolaire .'

Manuel d'agriculture de l'Eco.le d'agriculture de Châteauneuf Manuel de vocabulaire, CI. Bérard

» » »Iivre du maître . Méthode de calcul oral, cours moyen et supérieur

» »» partie du maftre Modèle d'écriture anglaise '" Mon livre de calcul, 5e année (Fribourg) .

»» » » » livre du martre Mon livre de calcul, 6e année (Fribourg) . »» » » » livre du maître

Orthographe d'usage, Pirenne Pochettes «Celloclair» format 50 x 250 mm

» » » 73 x 73 mm Pour Dieu et la Patrie, chansons populaires Registre des notes . . . . . . Registre des visites des autorités scolaires

la pièce la pièce

Séries de calculs 1957 ........ .. .. oral .... ........... écrit 1958 ............. oral .. .. .... écrit » »1959 ............. oral ............. écrit » »1960 ...... ..... oral .. .. ...... .. écrit 1961 ............. oral .......... ... écrit » » pr cours complém. 1954 .... ........ 1955 ......... .. 1956 ..

Solfège, Pantillon 1 •

Soyons polis, L. de Paeuw Syllabaire, Marchand. . . . . . Tableaux muraux d'enseignement pratique 16 t. Voir' détail page 4

» » » » 24 t. Voir détail page 4 Tableau Reinhard format 113 x 150 mm Traité d'analyse, Prigent

» » » partie du maître

MANUELS POUR ECOLES MENAGERES Comptabilité de ménage, Delarageaz Recettes culinaires et hygiène alimentaire, Neuchâtel Le corps humain l, Anatomie et physiologie. Le corps humain Il, Hygiène. . . . '. . . . Les .pansements et les bandages et premiers soins en cas d'~cciden; N,ot~ons de microbiologie, maladies contagieuses, soins aux malades Bebe - Notions de puériculture . . L'alimentation, G. Mignolet, tome 1

» »tome Il » »tome III

Prix 1

0.80 6.20 2.50 2.70 0.60 2.20 0.10 1.30 6.-1.30 6.-6.60 0.03 0.02 0.70 1.30 1.10 1.20 1.20 1.40 1.20 1.90 2.30 3.70

40.-50.-0.10 1.-1.-

3.90 3.80 2.30 2.30 2.30 2.30 2.30 2.90 3.05

3.05/ 2.30

/-_ 4.401 '== 11.60 .~------------------------------~~

Les matières textiles, L. Vanoosten Les produits textiles, L. Vanoosten Aliments et régimes. C. Maton-Bernard

25

Page 15: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

Nombre

FICHES . DE GEOGRAPHIE DU VALAIS, CI. Bérard

(en pochettes de 10 mêmes fiches)

Titre Nombre Tit're

l. Généralités 19. Chemins de fer

2. Nos montagnes 20. Population Nos écoles 3. Nos glaciers 2l. Institutions humanitaires 4. Cours d"eau 22.

5. Nos lacs 23. Curiosités hist. et préhist.

6. Climat 24. District de Conches

7. Nos cols 25. » Rarogn.e

8. Les routes 26. » Brigue

9. La faune 27. » Viège Loèche 10. L'agriculture en montagne 28. » Sierre 11 . .Arboriculture 29. »

30. Hérens 12. Nos vignes »

31. Sion 13. Curiosités naturelles » Conthey 14. Forces hydrauliques 32. »

33. Martigny 15. Mines et carrières » Entremont 16. Grandes indu~tries 34. » St-Maurice 17. Petites industries 35. »

l8. Industrie hôtelière 36. » Monthey

TABLEAUX MURAUX D'ENSEIGNEMENT PRATIQUE

Série 1 Zoologie comprenant 16 tableaux: la vache, le cheval ;à la :erme, le cheval, la vache à la ferme, le porc, le chat, le lap!n, les l~sec~lvores, la poule, les reptiles, les oiseaux, les batraciens, les pOissons, 1 abeille, les

insectes, 1 es invertébrés.

Série Il La maison comprenant 16 tableaux: le plan de la ~aison, ma.isons régionales, la maison, la charpente, la construction de la. m~lso,n, la tOI,ture, les appareils sanitaires l, les appareils sanitaires Il, la distribution de 1 eau, Ics pompes, le chauffage, divers moyens de chauffag~, I~ cha~ff~ge central, le courant électrique, les appareils électriques, ventilation, eclalrage.

Série III La ferme comprenant 24 tableaux: le plan. de la ferme, l'écurie la ferme, l'étable, la porcherie, l'industrie laitière, animaux de la ferme, 1: fumier l'amélioration du sol, charrues et labours, les charrues, les he:se , ameublissement du sol, les scarificateurs, ameublissement du so~, les s:mall~es~ la fenaison, la moisson, la conservation des récoltes" preparation e, aliments du bétail, le cidre et le vin, le 'moteur électrique, le mote.ur a

explosion, l'automobile l, l'automobile Il, I,e tr~cteur. bt nt qu'en série complète. Remarque: Ces tableaux muraux ne s 0 lenne

26

E. V. No l, septembre 1961

Examen d'admission à l'Ecole Normale (Eté 1961)

ORTHOGRAPHE

Lever du soleil sur les Alpes

Lorsque nous arrivâmes sur la cime la plus élevée, toutes les Alpes étaient encore plongées dans la nuit. Mais cette nuit, d'une pureté merveilleuse, nous promettait un lever de soleil splendide. En effet, après quelques minutes d'attente, une ligne pourprée s'étendit du côté de l'orient, et en même temps, au midi, on commença à distinguer de grandes chaînes, comme des découpures d'argent sur un ciel hl eu et étoilé, tandis qu'au couchant et au nord, l'œil se perdait dans le brouillard qui montait des prairies. Cependant, quoique le soleil ne parût point encore, les ténèbres se dissipaient peu à peu, la ligne pourprée de l'ol'Îent devenait couleur de feu et les neiges étincelaient. Cela dura dix minutes pendant lesquelles l'orient sembla l'ouler des flots d'or. Alors que la grande chaîne se couvrait d'une teinte orange, une seconde chaîne, plus basse, que les l'ayons du jour n'.avaient pu atteindre enCOl'e, détacha sur la Pl'emière sa silhouette d'un bleu foncé; le brouillard se déchira par larges flocons, laissant apparaître des lacs comme d 'immenses flaques de lait. C'est alors seulement que le soleil se leva, assez pâle d'abord, puis, comme un roi qui reconquiert son empire, élargissant son manteau de flammes et le secouant sur le monde pour l'animer de sa vie et l'illuminel' de sa splendeul'.-

D'après Alexandre Dumas

REDACTION

Vous avez été le témoin ou l'auteur d'une bonne action. Racontez-la

DESSIN

Dessinez, de mémoire, un pont avec un arbre

PROBLEMES POUR LES GARÇONS

Remarques préliminaires: 1. Les réponses seules ne sont pas admises. Veuillez donc indiquer les solutions

et faire les opérations sur la feuille elle-même en y apportant du soin et de la bonne disposition.

2. Vous pouvez résoudre les pl'oblèmes dans n'importe quel ordre.

. 27

Page 16: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

E. V. No l, septembre 1961

No 1

Un jardinier possède 15 pOIrIerS qui ont donné en moyenne 64 kg de fruits chacun. Il vend sa récolte 1,60 fr. le kg à 3 marchands. La somme payée par le 1er est les %" de celle qu'a payée le 2e et le Y3 de celle qu'a versé le 3e. 1. Combien chaque marchand a-t-il acheté le kg de poires?

2. Combien chacun a-t-il payé?

No 2

Un camion citerne d'une contenance de 80 hl est rempli aux 3,4,. On le vide avec 2 pompes débitant, l'une 90 l, et l'autre 1501 à la minute. L'opération commence à 8 h. 35 min. On s'arrête à 8 h. 45 min. pour reprendre à 8 h. 50 min. 1. A quelle heure aura-t-on terminé ? 2. Combien de temps aurait encore duré l'opération si le camion-citerne avait

été plein.

No 3

Un particulier hérite de 12480 fI'. sur lesquels il paie 25 % de frais. Il place le reste à 5 % dans u~e banque. Au bout de 16 mois, il retire capital et intérêts, et confie le tout à une société industrielle qui lui verse chaque trimestre 187 fr. d'intél'êts. A quel taux a-t-il placé son argent?

No 4

La roue arrière d'un tracteur mesure 0,63 m de rayon et fait 100 tours en 2 minutes. 1. Quelle distance parcourt-on en roulant régulièrement de 8 h. 45 min. à 9 h. 20

min. avec un arrêt de 5 min. ? 2. La roue avant du tracteur fait 1875 tours de plus que la roue arrière pour

parcourir la même distance. Combien mesure son périmètre et quel est son rayon ? (p~ = 22/7)

PROBLEMES POUR LES FILLES

Remarques préliminaires :

1. Les réponses seules ne sont pas admises. Veuillez donc indiquer les solutions et faire les opérations sur la feuille elle-mêlne en y apportant du soin et une bonne disposition.

2. Vous pouvez résoudre les problèmes dans n'importe qUel ordre.

No 1

Dans une ferme, il y a 150 volailles. Le nombl'e des oies est le lis de celui des canards qui est lui-même la moitié du nombre des poules. Combien y a-t-il de chaque espèce ?

28

E. V. No 1, septembre 1961

No 2

Un j.ardinier commence à bêcher une planche de son jardin à 6 1 30 . Il .lui faut 3 h. 40 min. pour faire ce travail. Il met ensuite 1 h 15 1.. mI~ brIser les mottes et ratisser, 25 min. pour tracer des sillons 3~ h m~n. pOUl planter des ha' t 15' 1 ' 14, eUles pour 1

rICO s, mIn. pour es recouvrir et 20 min. pour arroser A Il 1eure aura-t-il terminé sachant qu'il s'est arrêté 20 min '? que e . pour manger.

No 3

Avec les 4/7 de ce qu'elle possède, une personne achète et installe un fonds de cOll1.merce. Elle place le reste à 4 %, ce qui lui procure un intérêt de 198 fr en 90 Jours. CombIen cette personne possèdait-elle et combien a-t-elle dé ~nsé pour son fonds de commerce ? p

No 4

On, a ~épensé 630 fI'. pour entourer un pré l'ectangulaire de 3 rangs de fil de fer balbele :valant O,?O f~. le m. La longueur mesure 35 m de plus que la largeur Quel pOIds de fOIn recoltera-t-on dans ce pré à l'aison de 300 k 7 ? g pour ares.

29

Page 17: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

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Un phare dans les ténèbres

A LA MEMOIRE DE FRIDTJOF NANSEN

Fridtjof Nansen, l'un des hommes les plus remarquables de son temps, est né en Norvège il y a 100 ans, le 10 octobre 1861. Dans sa jeunesse il fut champion de patinage et de ski de Norvège. En 1888, c'est lui qui le premier traversa le Groenland. Au cours de son expédition dans les glaces de l'Arctique, de 1893 à 1896, il parvint au point le plus proche du pôle Nord atteint jusqu'alors. En 1905, il joua un rôle important dans le mouvement d'indé­pendance norvégien. De 1905 à 1908, il fut le premier Ministre de la Norvège à Londres. En 1908, il fut le premier professeur d'océanographie à l'Université d'Oslo. De 1917 à 1918, il dirigea une mission diplomatique aux Etats-Unis. De 1920 jusqu'à sa mort, il représenta son pays à l'Assemblée de la Société des Nations. En 1920, il organisa le rapatriement de 427000

prisonniers de guerre. En 1921, il fut élu premier haut 'Commissaire de la Société des Nations pour les réfugiés. En 1922, il devint haut commissaire chargé de l'assistance aux victimes de

la famine en Russie. La même année, il se vit décerner le prix Nobel de la Paix. Nansen mourut à Oslo le 13 mai 1930.

Fridtjof Nansen sera toujours au premier rang de toutes les personnalités qui ont acquis du renom dans les domaines les plus variés. Nansen fut à la fois un grand explorateur des régions arctiques, un savant qui devint le premier professeur d'océanographie du monde entier, un athlète hors série, un historien des premiers Vikings, un homme d'Etat international, considéré comme le meilleur de sa génération, enfin un grand philanthrope qui organisa le premier mouvement international en faveur des réfugiés.

Mais ce qui compte encore davantage que tous ses exploit!?, c'est l'énorme influence morale que son nom exerça pendant toute sa vie et continue à exercer depuis ila mort. Nansen n'a jamais été à la tête d'aucun gouvernement ni d'aucune armée. A une époque où tant de problèmes étaient tout simplement résolus pal' la force, où la raison du plus fort était toujours la meilleure, la vie de Nansen a montré l'énorme pouvoir de l'esprit et de l'exemple individuel

quand il s'agit de remuer les hommes ou les nations.

Tout cela, il l'a accompli comme simple citoyen d'un petit pays, sans aucune influence politique. En 1926, on lui offrit le poste de premier ministre de Norvège; il le refusa.

Dans son grand âge comme dans sa jeunesse, il s'est toujours distingué pal' son courage

extraordinaire et par les profondes ressources de sa personnalité. Tout jeune encore, il quitta son bateau, le Fram (En avant - un nom qui lui convenait à merveille), avec un seul

camarade pour une marche aventureuse vers le pôle Nord et retour; ce fut pour lui une lutte héroïque de 14 mois dans les conditions les plus sinistres, à travers la neige et le blizzard. Il avait plus de 60 ans lorsque le Conseil de la Société des Nations l'envoya en Russie pour arranger le rapatriement des prisonniers de guerre. Il emmenait avec lui trois camarades. Deux d'entre eux moururent de typhus, le troisième fut gravement malade. Sans se décourager, Nansen, malgré son âge, se rendit en Russie, quatre fois en trois ans et finit par ramener chez eux 500 000 hommes qui étaient prisonniers de guerre en Sibérie et ailleurs et avaient perdu tout espoir de revoir leur patrie. D'après les nombreux amis de Nansen, sa mort,

survenue en 1930, fut précipitée pal' les efforts épuisants qu'il s'était imposés les dernières

31

Page 18: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

années. Nansen avait une grande vitalité, et seule sa résistance physique supeneure à la moyenne lui avait permis de survivre aux épreuves des années 1920 et suivantes . Il racontait souvent que dans sa jeunesse, sur un navire chasseur de phoques, il était devenu champion du sport rude de «leg-hooking », en expédiant l'un après l'autre tous les membres de l'équipage rouler à l'autre bout du pont. C'est le capitaine du navire qui avait résisté le plus longtemps, mais il avait fini par crier à Nansen de le lâcher, et l'on apprit plus tard qu'il avait passé le pied dans une boucle d'amarrage pour se· donner une meilleure prise. «Je l'avais presque cassé en deux, disait Nansen, et naturellement à la grande joie de l'équipage! »

C'est en Russie peu-être que Nansen entreprit la tâche la plus difficile et la plus désespérée: cette fameuse campagne pour sauver de la faim la population russe. Le discours

qu'il prononça en 1921 devant la deuxième assemblée de la Société des Nations, pour demander à la S.d.N. un prêt en faveur des Russes affamés, fut appelé dans les colonnes du Manchester Guardian «le plus beau morceau de prose anglaise que l'on ait jamais entendu depuis bien des années ». Dans ce discours, en effet, Nansen laissait parler S011 cœur: ce qu'il avait vu en Russie dans les zones de famine l'avait tellement bouleversé que ses cheveux étaient devenus blancs.

«Je n'oublierai jamais l'expression d'agonie que J al vue dans les yeux des enfants russes, disait-il. Allez au secours de la Russie! » Il fit une grande tournée dans les principales villes d'Europe et d'Amérique, parla devant des foules immenses, montra des photographies qu'il

avait prises sur place afin de réveiller un peu la conscience du monde. Il racontait comment les gens avaient été forcés de dévorer tous les animaux, y compris les chiens et les chats, comment ils avaient même pilé le chaume des toitures pour le manger, assaisonné de mousse et d'écorce. Il racontait comment il avait vu des foules de paysans mourir à la belle étoile, par exemple une mère et ses trois enfants coucher à la rue, pendant des jours et des jours,

en plein hiver, par une température de 25 degrés au-dessous de zéro.

Nansen ne réussit pas à obtenir de la S.d .N. le prêt qui aurait pu sauver de la famine

1 es populations russes; il en fut très déçu et longtemps désespéré. On a beaucoup épilogué, clepuis lors, sur l'influence qu'aurait pu avoir ce prêt sur les relations internationales après

1921... Cependant, d'autres personnes avaient encore besoin de l'aide de Nansen, et celui-ci~ pour les sauver, se lança dans la lutte avec autant d'ardeur que pour sauver les paysans l'Usses: il s'agissait cette fois des réfugiés du monde entier . .

D'autres personnalités aussi nobles que Nansen s'étaient déjà consacrées à soulager les

souffrances des réfugiés aux diverses époques de l'histoire - le nom de saint Vincent de Paul, par exemple, revient constamment à l'esprit; mais, parmi tous les hommes qui ont lutté pour la vie et la dignité des réfugiés au cours de ce vingtième siècle, coupable d'avoir fait, à lui seul, plus de réfugiés que n'importe quel autre, Nansen se détache comme un géant.

Son extraordinaire faculté de s'appliquer aussi aux questions de détail est une des qualités qui t'ont beaucoup servi dans son œuvre humanitaire. Pour faire construire son navire, le Fram, il ne s'est pas contenté d'en dresser les plans, il a passé en revue les moindres détails de la construction. Et plus tard, quand le moment arrivait où il devait, avec son compagnon,

quitter le navire pour le classique trajet en traîneau, il calculait le poids de chaque objet à transporter, même du moindre canif, de la moindre allumette, pour s'assurer que la charge ne serait pas trop lourde pour les chiens qui auraient à la traîner. Le même sens pratique lui fut d'un grand secours en 1921, lorsque la Société des Nations l'ent nommé haut commissaire pour les réfugiés. Constatant que les réfugiés apatrides, privés de passeport, ne pouvaient plus

voyagel', et par suite ne pouvaient pas se rendre dans les pays où ils auraient ('u des chances de trouver du travail, Nansen mit au point pour ce problème une solution originale: le fameux certificat ou passeport qui porte son nom; à la demande de la Société des Nations, ce document fut accepté et reconnu par plus de cinquante gouvernements . Il existe encore aujourd'hui dans le monde beaucoup de réfugiés ou d'anciens réfugiés pour qui Je passeport

Nansen a marqué le retour de l'espéra~lce.

Dans son activité en faveur des réfugiés, tout comme dans son projet de jeunesse quelque peu révolutionnaire de laisser le Fram se prendre dans les glaces polaires et dériver avec les courants marins, Nansen, plus d'une fois s'est trouvé en contradiction ave~ l'opinion officielle

et les idées bien établies. Il n'a jamais reculé pour si peu de chose.

Nansen se consacrait totalement à ce qu'il entreprenait. Avallt d'inviter les autres à l'aider dans une croisade quelconque, il y apportait lui-mê::ne tout ce qu'il pouvait donner. Il avait

moins de . trente ans quand il traversa le Groenland; il était le premier homme à tenter cet exploit. Il le réussit tout simplement parce qu'il avait renoncé il se ménager Hne position de repli, comme · l'avaient fait traditionnellement ses prédécesseurs. Bien des années plus tard, il déclarait devant la Société des Nations: «J'ai toujours pensé que la position de repli était une invention stupide. » Il avait pris l'habitude de ne compter que sur-lui-même depuis le temps de son enfance, où il s'amusait à passer des semaines entièt-es tout seul dans les forêts norvégiennes, apprenant l'art du forestier, du chasseur et du pêcheur, ce qui lui permettait de

vivre en ermite dans la solitude.

En 1922, le prix Nobel de la paix fut décerné à Nansen; l'œuvre accomplie par celui-ci

en faveur des affamés et des sans-foyer était ainsi officiellement reconnue dans le monde. Le ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, Lord Curzon, disait de Nansen qu'il était

le seul homme sur terre à qui toutes les chancelleries ouvraient toujours leur porte.

Lui, Nansen, simple citoyen d'un petit pays, savait obtenir des gOl1v~rnements qu'ils prennent des mesures vraiment efficaces et d'une importance qui ne· leur est pas coutumière.

Un jour de 1922, il se trouvait dans un petit port de Grèce, quand il envoya à Athènes, au gouvernement, un télégramme demandant de l'argent pour acheter une récolte de céréales en

Thrace orientale et pour la transporter en Grèce où elle servirait à nourrir les réfugiés grecs qui ne cessaient d'affluer. Moins de six heures plus tard, le gouvernement gre~ lui promettait 2 millions de livres et dans les six heures suivantes un autre gouvernement lui proposait ses navires pour transporter la récolte.

Dans ses dernières années, Nansen consacra beauéoup de temps et d'énergie · à sauver les débris éparpillés du peuple arménien. Pendant la première guerre mondiale en effet, des milliers d'Arméniens, sans défense, hommes, femmes et enfants, avaient été massacrés. Des milliers encore furent assassinés après et, en 1922, lorsque p~us d'un million de Grecs eurent

quitté l'Asie Mineure, un grand nombre de réfugiés arméniens se joignirent à eux, cherchant

leur salut dans la fuite. Ou a évalué à plus d'un tiers de la population arménienne le nombre des Arméniens massacrés dans les huit années qui ont suivi 1914. Nansen fut au nombre des quelques personnalités de la S.d.N. qui s'efforcèrent de sauver les survivants. En collaboration

avec le Bureau international du Travail, il dirigeait une commission Spéciale qui avait pour tâche d'étudier la possibilité de réétablir les réfugiés arméniens au Caucase ou ailleurs.

En 1926, Nansen fut élu recteur de l'Université de St. Andrews, en Ecosse, magnifique hommage de la part des étudiants, d'autant plus que Nansen avait pour concurrent le célèbre écrivain John Galsworthy.

33

Page 19: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

On évoque aujourd'hui le nom de Nansen dans de nombreuses occasions, mais aucune

n'est aussi indiquée pour lui rendre hommage et pour célébrer sa mémoire que celle du centenaire de sa naissance. Des articles et des causeries radiodiffusées sur la vie et la person­nalité de Nansen pourraient prolonger fructueusement l'œuvre accomplie au cours de l'Année mondiale du réfugié dans le domaine de la protection internationale et de l'assistance aux

réfugiés dont il fut un champion insurpassable.

Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

Rencontres culturelles cinénlatographiques Montanay, 8-18 juillet 1961

Malgré sa longueur, nous n'hésitons pas à publier ce compte rendu des. Journé~s interna­tionales du Cinéma, à Montanay près de Lyon. Le lecteur y verra combten les ed~cateurs dignes de ce nom sont préoccupés par l'angoissante influence du 7me art sur la Jeunesse actuelle.

Présentation

Les Rencontres culturelles cinématographiques, dirigées par l'abbé Chassagne et placées sous les auspices des grands hebdomadaires: «La Vie Catholique Ill~strée ». et «Télérama ;>, sont l'occasion, chaque année, de voir se l·éunir à Selùis, près de Pans, ~u, a Montanay, pres de LyJn, une élite d'éducateurs préoccupés de découvrir à travers le cmema les tendances et les préoccupations d'un univers en pleine ébullition. Le thème, VIOLENCE ET NON VIOLENCE, que les organisateurs se proposèrent d'aborder ,c~tte année, dans rUl'~e et ,l'autre de ces deux sessions, semblait bien fait pour illustrer le delIre permanent des fIls. d Adam, jetés les uns contre les autres dans une frénésie meurtrière. Aucun mode d'expresslOn ne se prête sans doute mieux à communiquer la sensation de l'agre~sivité, du choc et de l:affron­tement. Western, épopée, films de guerre, films noirs, évocatlOn d~,s gr~nd~s conquetes ou des grands mouvements révolutionnaires: tout cela compose une mahere fIlmIque sompteeuse et ductile. Et en fait il n'est que trop certain qu'à l'Est comme à l'Ouest, la séduction de la violence s'~st accordée parfaitement avec les facilités du langage ciné,matographiqu~. L'o~po­sition du noir et du blanc, qui par elle-même est quelque chose de ~res ~rutal, l~ dlale~hq~e de la fixité et du mouvement prédisposent le langage cinématographIque a devenu· un temoll1 du règne de la violence.

« Il y a lieu de distinguer, affirme l'animateur des sessions de Senlis, M. He~ri ~gel, deux aspects de ce courant, qui pour un regard distrait semblent se confonch·e, ma!~ qUI en réalité sont strictement antagonistes: le premier mobilise toutes les ressources. de lImage et du son pour faire passer de l'écran à la salle le flux d'une électricitf dévastat~'Ice ~ le second, sans atténuer la virulence de l'expression, exerce par le moyen d un styl~ Impltoyabl~ un jugement catégorique sur toute manifestation de la violence: la peinture, des lors, sert ,~ e~1 dénoncer l'horreur et l'absurdité. Ainsi la même explosivité, le même paroxysme dans 1 eCrI­ture peuvent te~1dre à deux buts antithétiques: l'exaltation ou le réquisitoire. »

Le thème

C'est sous cette forme de diptyque que nous furent projeté~ à MO~1tanay~ d'u.ne part ?es films qui traduisent cet absolu métaphysique aux nombreuses repercutlOns 11lstonques qu est la violence et la brutalité et, d'autre part, des films ou le thème du salut ct le monde de l'amour triomphent de l'injustice et de la terreur.

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La violence

Parmi les nombreux films qui glorifient la violence comme moyen d'accomplissement et d'affirmation de la personnalité, tendance meurtrière et dangereuse du monde moderne, il faut citer les films de gangsters, les films criminels, les films policiers, les films de guerre, les ·westerns traditionnels, films dans lesquels les actes sont glorifiés en tant qu'ils sont des actes violents. C'est ainsi qu'apparut aux sessionnistes, grâce aux cours merveilleux de clarté et de concision de M. le professeur Henri Lemaître, collaborateur de M. Agel à l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques de Paris, que le cinéma avait valeur de témoignage et que ce témoin de la philosophie de la violence répandue dans le monde moderne pouvait devenir, chez le spectateur averti, un puissant moyen révélateur de tendances mauvaises de la nature humaine.

Films de guerre

A la pointe extrême de la philosophie de la violence, nous apparurent les films de guerre, tels: A l'Ouest rien de nouveau, Guernica, Nuit et Brouillard, Désastres de la Guerre. La guerre en effet, est essentiellement négative, meurtrière; elle détruit la vie physique mais, ce qui est plus grave encore, elle dégrade la nature humaine. Cet anéantissement même de ce qui fait la dignité de la personne humaine est un des thèmes que le cinéma de l'après-guerre a le plus mis en relief.

Le western

Le western, que certains pédagogues auraient tendance à déconseiller à la jeunesse pour son côté brutal et amoral, a cela toutefois de positif que le héros, le cow-boy met sa force au service d'une valeur et cette valeur est la justice. Le héros ne fait usage de la VIolence que comme un moyen. D'où il s'en suit que sa violence est rachetée par sa fonction de justicier, car il est indéniable qu'une force au service d'une valeur, qui par définition est transcendante, est essentiellement morale. C'est d'ailleurs ce qui différencie radicalement le héros et le violent. Ce dernier cesse de reconnaître une transcendance; il est essentiellement amoral.

Films noirs

Cette philosophie de la violence se manifeste non seulement dans la guerre mais aussi dans les rapports humains de toutes sortes. Significatifs sont à cet effet: les films de gangsters, les films policiers ou criminels, les films noirs de milieu qui s'attachent à l'étude d'un groupe social déterminé, comme le monde de la presse, des affaires, du sport professionnel. Tous font apparaître un certain nombre d'aberrations morales ou sociales, comme, dans Crossfire d'Eward Dmytryk, le racisme, pour faire sortir le spectateur de son sommeil moral, pour lui donner mauvaise conscience. Car le sommeil moral de l'humanité est utilisé par la violence comme la terreur. Ces films ont donc la possibilité de réveiller le spectateur au moyen du style percutant et expressionniste qui leur est propre. Ils ne sont donc pas dénués de toute valeur éducative.

D'ailleurs, en présence d'un film qui exploite la tendance de l'homme attiré ven le dynamisme pur de la violence, il reste au spectateur, comme parfois le metteur en scène le suggère - Fellini dans la Strada - à démystifier cette attitude mythologique du cmema à glorifier les violents . C'est ici qu'apparaît le rôle primordial que peut jouer un éducateur averti dans l'orientation du sens critique des jeunes.

Jungle sociale des jeunes

Un des exposés les plus brillants de M. Lemaître sur la violence et sa jeunesse suscita parmi les sesslonnistes de nombreux débats. Le mal de la jeunesse est devenu un lieu commun de la littérature comme du cinéma. Il serait trop long de citel· les films qui abordent, sous des formes très diverses selon les pays et selon la classe sociale étudiée, ce douloureux problème, ce nouveau mal du siècle constitué essentiellement de désespoir et de violence. ·

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Des Vitelloni de Fellini aux Tricheurs de Marcel Carné en passant par l'Equipée sauvage et Avant le déluge de Cayatte et La Jungle du tableau noir ou Graines de Violence de R. Brooks, il ressort que l'intégration sociale dans le monde des adultes apparaît aux jeunes liée à une obligation vitale: l'apprentissage de la violence. Or à la vision de ces films, les session­nistes n'ont vu apparaître de remède efficace que dans la mise sur pied d'une pédagogie qui soit capable de contrebalancer la fatalIté de la violence, capable de contrecarrer l'obligatiOll1 que sentent les jeunes de faire l'apprentissage de la violence. Et cette pédagogie là n'est pas encore née! Mais quelques chances de solution apparaissent au niveau du contact entl'e éducateurs et jeunes. Nos adolescents doivent trouver sur leur route de vrais éducateurs qui se feront les intermédiaires entre le monde des adultes et le monde de la jeunesse et qui se fixeront comme mission d'ouvrir la porte, d'établir un lien, de faire que cette époque mouvante et provisoire de la vie devienne une route vers la plénitude humaine, vers l'accomplissement de soi, vers la découverte de la vérité. Voilà la signification, à mon sens, du message qu'essaye de nous transmettre Richard Brooks dans Graines de Violence. L'éducateur, qu'il nous montre dans une totale solitude à l'égard de ses collègues comme à l'égard de ses élèves, invente une pédagogie en fonction de sa solitude et de la violence du milieu. S'il triomphe de la jungle du tableau noir, ce n'est que grâce à son prestige, à la fermeté de ses exigences et surtout à la certitude qu'il a qu'il existe toujours un terrain d'entente, une collaboration possible et un enrichissement réciproque entre professeur et élèves. Le mérite de ce film est de montrer qu'il y a dans la nature de l'homme un tremplin qui peut servir de point de départ pour une défaite de la violence.

La non-violence

Le cinéma, fort heureusement, n'est pas seulement un témoin du règne de la violence et ne se propose pas uniquement de glorifier le mal de la violence transformé en absolu. Il est capable aussi de protester et de juger. Il a magnifiquement montré, en certain~ de ses meilleures réussites, comment le pacifique peut l'emporter sur le violent. C'est ce que nous prouvèrent mieux que toute dialectique la projection du chef-d'œuvre de Frederico Fellini, La Strada, du film-clef de Robert Wise, Nous avons gagné ce soir, et celui dont je viens de parler, Graines de Violence, Et ces films remarquables en tous points de vue ne sont pas des films édulcorés, adoucis dans leur langage. S'ils ont la côte d'amour des jeunes, c'est que nous assistons depuis peu à un effort pour dissoudre l'équivoque entre l'héroïsme et la violence.

Ce problème de l'héroïsme est traité avec autorité par Fred Zinneman dans «Le train sifflera trois fois », qu 'interprète l'inoubliable Garry Cooper. Ce film nous montre comment la violence qui repose sur la terreur, peut être vaincue, Le héros, en l'occurence le shériff, est seul, démuni, désarmé et il est poussé dans une impasse dont il n'est possible de sortir que par un dépassement, Le t,héros n'a d'arines qu'intérieures et ne triomphe de la violence que par un surcroît d'énergie, que par un dépassement héroïque de soi.

Il est consolant de remarquer dans cette perspective combien le cinéma peut être porteur de valeurs et rejoindre à sa manière les lignes de fOl'ce de la pensée moderne. Le thème de la force de la faiblesse, de la rédemption de la solitude ne constitue-t-il pas pour Mauriac comme pour Camus la structure dramatique de leurs œuvres? Tout homme et toute société vivent en état de tension entre les risques pathétiques de la violence et les réactions de révolte suscitée par ce qu'il y a Je plus noble dans la nature humaine. C'est ce thème de la dualité qu'il ne faut jamais perdre de vue dans les films de pathologie sociale et l'on comprendra alors le sens de la violence même du style. Pour écrire une réalité pathologique, il faut lui rester fidèle. Alors le réalisme de la description du match de boxe dans «Nous avons gagné ce soir» ne nous scandalisera pas.

Et chose remarquable, dans cette louable recherche qu'anime certains grands réalisateurs comme Zinneman, Stroheim, Renoir, Rossellini, Eisenstein, A. Mann, John Ford, Fellini, nous voyons le cinéma opter pour la règle classique des trois unités, La durée du film, «Le train sifflera trois fois» coïncide avec la durée de l'action. L'intérêt du spectateur est concentré sur un objet unique, non sur l'action extérieure, mais sur le développement du caractère du héros à travers l'action. Le héros cesse d'être un hors la loi, qui agit avec une force déchaînée, pour devenir un caract~re, une forte personnalité qui puise en lui-même de quoi se dépasser, Le

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rapprochement avec la tragédie racinienne est fra L temps, mais il est capable de se de 'passel' l'm 'dO t ppant. e temps presse, le héros n'a pas le

. me la ement parce qu'il p·t l' d" . pour se passer du temps. Le héros en effet ' t 1 1" 01 e, en UI assez energle

" '" ' , Il es -1 pas ce UI qUI se depasse dans l'instant? Que le Cll1ema s ll1sere dans l'antique tradition dramati u . A

ses coordonnées, rien ne saural't mI'e 1 q e, et en al'nve meme à modifier . ux e prouver que la prod t" d'A . M western tradItionnel dominé par la 1 . dl' 1 uc Ion ntom ann. Du

où le héros n'a d'ar~es qU'intérieuresoloù el a jUIig e, I~OUS passons au western psycholog-ique soins de l'auteur et où tout l'I'llte'l'e't d'. a

t. psyc 1010.gIe du pe.rsonnage est l'objet de tous les

1 . 1 lama Ique se sItue au l11V 1 fI' . , a VIO ence et ce que l'homme porte en lui de d' 't' d' .d. d e~u c. u con It qUI nalt entre

Igm e, Olle et e JustIce. C'est cette création d'un Cll1ema psychologie ue et d' . ' , _.

apparue aux sessionnistes comme le plu ," , 1 un nouveau fIlm herOlque qui est d d s le JOUISsant apport du 7m .' l" bl' laon e e non-violence Il y a la' une 1 0 Il d 'l . e al t a eta Issement d'un

• < 1 uve e sorte lumanlsme! Le cinéma peut donc aussi bien' se faire corn li . dl' 1

où dominent la haine et la terreUI' Ull' p. C€l • e a ,VIO en ce et nous étaler un monde' d . , ul1lvers qUI rejette 1 homn . d l" "

que evelllr, entre les mains de véritables .' t. . le au nIveau e auuuahte, de la liberté. Clea eUlS, un ll1strument de la paix, de l'amour et

Le cadre et l'organisation

Voilà une petite synthèse des nombreux robl' l' 1 cinématographiques de Montanay Il p imes s,~u eves ,o~'s des Rencontres culturelles de ces journées. ' ne me reste p us qu a caractenser brièvement l'atmosphère

C'est dans un cadre reposant dans un etit 11 d l'A' Saône, que 187 sessionnistes profitèrent de ~et VI. age e ~n, au-dessus de la vallée de la l a Suisse Romande avait délégué 15 d " ,enseIgnen-:;nt. J eus le plaisir de constater que des Missions dit Bouveret. J 'aimel'al's

e eSx~s ~.epl ~s~l~tants, ont .deu.x Valaisans, Pères de l'Ecole , l" " . pumel ICI mon adnuratlOn p . l" 'A a Il1ltI~tIon au einéma les responsables français de l'Ec~l l'b. Il OUI I.nte.ret que porte haut pOll1t de pouvoir partauer avec des 'd t A e Il .. le. est ennchlssant au plus

• b e uca eurs pretres alques ou 1" l ' patlOns communes à ceux qui sont peI'suad' l' , '. re Igleux, es preoccu-

d l es que e cmema bIen conç' l' ment e cu ture morale et artistique dOl t b' 'f' . l' u constItue Un comp e-d l , . l ' 1 ene ICle toute a VIe de l'esp ,'t D . d

e ennc llssement de l'âme le cinéma pe t d . 'f u. . u pomt e vue jeunes gen 'l" u eVel1l1 un acteur constructIf. La curiosité d cinéma PO:'t::l~ldeesd~~:l~~:::o~;~I~:~~:t~~a~~t ~~~:e n,atur~ t~ute dif~él:ente dè~ que c'est u~~ appris à goûter. Entendre des reliuieuses défe d, d eXPI.esslOd artIstIque qu on leur aura passionnée aux débats, voilà qui tél~oigne de la

n ;~ ces P~ll1tsd e. vu~ e~ pren?re une part notre grande voisine de donner une place déte' p. e?ccupat~OI! esdmstItutlOus d éducation de Et 1 1 Immee au cmema ans la vie des d 1

ce a est un exemp e encourageant pour nous J' . 't' f' 'd a 0 escents. m,oitié de l'auditoire était constituée par l' élém~nt a:'el~ ~ 1 ~~P4e8 ~ 1 ~o.nstater que la ~onne C est tout de même remarquable , Que pareille t gleux . . 1 e Igleuses et 45 pretres ! nous encourage à prendre part à notre tour à o~;eré uhe aux ~?yens mod~rnes de formation prog~'arnm~ de ces journées est particulièrement ahso~'b:I~~~s UJ~ haut lllveau culturel. L.e quotIdIennement de digérer 3 films, eux-mêmes suivis d ' . " de ~ 22 ,h., on nous demandaIt d'un forum où les idées à débattre n'ont jamais man ueé lepll~~s 'd ~ sd~uences cO,mmentées et de cours de M. Lemaître. La qualité de ces ex 0' [ het.PI~ce. ~s un ex~ose sous forme des participants à nourrir les débats m'auront 1 ~ s~sd e c ~IX jU~IcI]eux des fIlms, et l'ardeur de formation cinématographique autant que ~~ît:reil~es (ou~nees e sO~IVenlir d'un haut lieu problèmes les plus délicats d'éducation d .' a ~~on. ma.glstra e d'aborder les art me font un devoir de les recommander eà %~:a,~e sO~IaI: et. d Il1Splra~lOn sp,irituelle du 7me le langage du cinéma sa sociologie sa s b 1" e uca eUl qUI a compns la necessité d'étudier reviendra convaincu ~ue le cinéma 'est UJ~I~p: :q~e et ph~s avant son langage chrétien. Il en mais décidé aussi à aider les jeunes à découv~'i~c 1: ;::~nl~ a ~a.s encore,.trouvé. ses spectateurs Le cinéma vaut ce que valent les spectateurs. e eh ange qu Ils crOlvent connaître.

s. Biétry SM

c::::::::::; "" 37

Page 21: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

alaLIOGRA~HIE

M. Gilotin: AVEC NOS DIX DOIGTS, Delachaux & Niestlé, Neuchâtel.

1 . f' . Au lieu d'avoir trente-six Voici une petite somme SUl' le travail manue au cours meneur. , ,

brochures éparses dans la bibliothèque et dont les trois quarts. ne. sont pas ada.Pt.ees an:: petites classes, les éditions Delachaux nous proposent un seul flcl~Ier, un seul hVIe-classe

cO~ltenant III fiches de travaux manuels faciles pour la cla~se ~es petIts. . , . f ._ Rien à dire de la présentation, sinon qu'il faudra tres tot se mUl1lr d anneau~ de len 01

cement po~r ne pas déchirer les pages. Croquis et explications au recto des feUIllets; verso

en blanc pour notes personnelles éventuelles, dessins supplémentaires, collages. . . d' . ( " llent 1) et par techl1lques : Au débnt du classeur, répertOIre es sUjets pal' mOlS ex ce .

ficelle paille feutrine, raphia, rotin, tressage, tissage, décoration, etc. D:ns la 'suite des sujets, rien de révolutionnaire. C'est ce qu'on peut trouver da.IlS des

revues, des brochures sans nombre, des fiches de toutes provenances, celles de Studla, par exemple. Le flocage seul me paraît une nouveauté chez nous.

. 4 u 5 ans, sans se répéter. Mais il y a là, en un seul classeur, des · travaux pratIques pOl~r .. 0,

Cela justifie le billet de 20 fr. que coûtera ce classeur aux III posslblhtes.

TREIZE ETOILES d'août

Vous revenez de vacances. ~ FI' de' le COIUpal!nOn, Treize Etoiles est là pour vous accueillir

et prolonger encore un peu ces heures lumineuses. . , Et tout d'abord, souriantes sous leurs falbalas et leurs dentelles,. nos belles valalsanne~, a

la fête des costumes de Morgins. Autre sujet de se réjouir: nos abncots, cette manne dOl ee . f . d' s é la promesse des fleurs. Les paysans sont contents, ces paysans qUl, pour une OIS, a epa s . 1

dont Toppfer, dans la suite de son «Voyage à pied », dit qU'Ils ont tous du sty e. , . l 1 ' . M urice Chappaz dans le souvenir Evasion encore à Prayon, evaSIOn (ans a poeSIe avec a . '

avec Mme Zryd, dans les grands espaces où plane l'aigle royal av.ec R.-P. BIlle. _. l Il ia ~ les électits Mais des soucis plus graves agitent les Nendards, font )OUI onn~r eur s no'

- des élections à refaire - dont Ruppen a fixé les images les plus tYPIques.. .

L'art à Zermatt (Pablo Casals) et à Sierre (la danse), l'actualité, ~es chI:ol1lques ~a~Ituel~.es d'André Marcel, F. Carruzzo et du Dl' Wuilloud encadrent César Rltz', prmce de 1 hotelleue,

et font de ce numémo d'août un recueil attrayant et de valeur, une .nou~elle. réussite ... L'exemplaire 1 fI'. 40, abonnement 15 fI'. Administration: Impnmene PIllet, MaltIgny.

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~SL sont en vente auprès des dépôts scolaires OSL et du secrétariat de l'Oeuvre ~UIsse des . (Seefeldstrasse 8, Case postale 22, Zurich 8), dans des kIOsques et lectures pour la . jeunesse

dans les librairies. Nouveautés

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No 754· : EN ECOUTANT LA PIE JACASSE, par Jean Feyrin. Série Littéraire. Age: depuis 10 ans .

Pour la grandé joie dé Youp l'écureuil, la pie Jacasse, reporter infatigable, raconte parfois d'incroyahles histoires. Ecoutez-les, vous aussi ... Vous ferez connaissance avec le valeureux

chevalier au casque empanaché, le bon prince Robinson et ses dindons d'or, le roi des lièvres qui perdit la mémoire et le célèhre Grand-Teinturier aux mains magiques .

No 755: Le REVE DE NUAGE ROUGE, par Bixio CandoHi et Pericle Patocchi. Série Histoire. Age: depuis 12 ans.

C'est l'histoire des trihus indiennes qui vivaient, vers la moitié du siècle dernier, dans les prairies de l'Amérique du Nord, et (Illi luttèrent contre les Blancs pour défendre leur indépendance. Nuage Rouge, le gi'and chef des chassem's de bisons, .est un personnage histo­rique, et les hatailles qu'il livra aux troupes du colonel Carrington, commandant de Fort Laramie, sont dignes d'être l'appelées parmi les plus éclatants exemples de générosité et d'héroïsme.

No 756 : L'ESCLADE, MAISON REVEE par Eric Lugill. Sél'ie Littéraire. Age: depuis 12 ans.

Un rêve qui se réalise - et comment - voilà ce que ces quatre récits de Provence racontent à des garçons et à des filles qui deviennent grands. Savoir faire danser les petits lapins au clair de lune, c'est aussi pouvoir reconstruire la maison du bonheur. Le chien Miraut réserve ses secrets et la nymphe de l'EscIade fait des miracles pour ceux qui joignent l'action au rêve, De vrais contes? Si l'on veut. Des contes vrais? Sûrement.

No 757: LE MYSTERE DE LA GLORIETTE, par Mathilde Dupasquier. Série Littéraire. Age: depuis 10 ans.

Quel senet recèle cette maison d'apparence si riante, animée pal' la turhulente tribu Mallerey? La nuit, une inquiétante lueur apparaît et disparaît. Légende et réalité se confon­dent... Les jeunes Mallerey cherchent la clef de cette énigme et d'un autre douloureux mystère. Réussiront-ils dans leur généreux projet?

No 758 : LE VIEIL HOMME DE LA FORET, par Maurice Métral. Série Littéraire. Age: depuis 8 ans.

Il y avait une fois une petite fille, hien jolie, hien gentille, qui désirait une ravissante poupée, comme celle d'Antoinette ... Alors, 'une nuit, elle partit à la recherche du Père Noël

afin de pouvoir la lui demander. Elle 'commença par traverser une immense forêt qui hurlait par tous ses fantômes. Puis eUe rencontra un étrange vieillard qu'elle prÙ d'abord pour un

méchant homme, ... entra dans sa misérable cahane, se réchauffa à la braise, et... vous le saure,z en lisant ce conte merveilleux. Réimpressions

No 398: LE PERROQUET ET LE CHAT TROP GOURMAND, par S.C. Bryant; 2e édition. Série Pour les Petits. Age: depuis 5 ans.

Un chat trop gourmand? Si gourmand qu'il mangea cinq cents gâteaux, qu'il mangea son ami le perroquet, qu'il mangea un bonhomme et son âne, qu'il mangea bien d'autres choses encore, jusqu'au moment où ... Voulez-vous savoir? Lisez «Le Perroquet et le chat trop gourmand ».

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Page 22: L'Ecole valaisanne, septembre 1961

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reste provisoirement à la rue de Conthey No 16

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Ouvert tous les après-midi de 14 à 18 h., samedi excepté

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