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Private banking Défiées par de nouveaux acteurs 100 % Internet et freinées par des exi- gences réglementaires de plus en plus lourdes, les banques privées opèrent une mutation pour rendre du lustre à leur expertise. Elles gardent cependant de beaux atouts. Françoise Icelle E lle se voulait exceptionnelle, elle se banalise : la relation entre les banquiers privés et leurs clients n’est plus considérée comme « très privilégiée » que par 17 % de ces derniers, soit un déclin de 6 points par rapport à mai 2017 (*). La tentation de l’ubérisation n’épargne pas le secteur, notamment pour les épargnants les plus réceptifs aux offres des fintechs. L’information boursière est en effet à por- tée de clic. Face à ces évolutions, la réaction des acteurs traditionnels ne s’est pas fait attendre. « Nous avons un devoir d’éducation de nos clients et personne n’a rien trouvé de mieux que le contact direct avec un banquier privé, en face-à-face ou à distance. Il faut se parler en confiance pour prendre des décisions rapides et adaptées », développe Béatrice Belorgey, directrice de BNP Paribas Banque privée. « Il n’existe pas de robots-advisors performants en ingénierie patrimoniale », abonde Corinne Calendini, directrice wealth management chez Axa. Il leur manque la finesse de l’interpréta- tion spécifique à notre métier. » Il n’empêche, l’arrivée de nouveaux en- trants tels Milleis (ex-Barclays), qui développe son offre dès 50 000 euros, ou de pure-players qui annoncent recruter des conseillers « ayant le profil de banquier privé », bouscule le sec- teur en promettant le luxe à portée de tous. Dans un environnement de taux d’inté- rêt au plancher, les clients attendent plus et mieux de leurs actifs financiers et s’interrogent sur la valeur ajoutée des banquiers privés. « Nous les accompagnons dans la conscience qu’un portefeuille équilibré peut aujourd’hui viser plus de 3 % à 3,5 % de performance nette annualisée sur cinq ans », explique Christophe Burtin, directeur général de Bor- dier & Cie France. Banques privées : entre évolution et révolution www.paref-gestion.com SCPI de capitalisation à capital variable Un patrimoine de plus de 660 appartements situés majoritairement à Paris TRI 10 ans : 3,91%* TRI 15 ans : 6,73% Éligible à l’assurance-vie CONSTITUEZ VOTRE CAPITAL PIERRE AVEC LA SCPI PIERRE 48 treizecenttreize Acteur reconnu du marché des SCPI en France, Paref Gestion, filiale de Paref (société d’investissement immobilier cotée à la Bourse de Paris) développe une ingénierie financière adaptée à toutes les filières immobilières, grâce à des professionnels expérimentés en investissement, recherche, structuration et gestion de fonds immobiliers et diversifiés. *Taux de rendement interne au 31/12/2017. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Tout investissement comporte des risques, notamment de pertes en capital. La société de gestion ne garantit ni la rentabilité ni le capital investi. Ce placement ne présente pas de garantie en capital. La durée de placement recommandée est de 8/10 ans. Ce document d’information promotionnelle ne constitue pas une offre de souscription ni un conseil personnalisé. Tous les documents réglementaires de souscription doivent être remis préalablement à toute souscription et sont disponibles sur le site www.paref-gestion.com. PAREF GESTION - Société de Gestion de Portefeuille Agrément AMF GP - 08000011 du 19/02/2008 Agrément AIFM du 16/07/2014 au titre de la directive 2011/61/UE Carte Professionnelle Transaction et Gestion N° CPI 7501 2016 000 007 476 153, boulevard Haussmann 75008 Paris 380 373 753 RCS Paris SA au capital de 253 440 2 01 40 29 86 86 www.paref-gestion.com Contrats en unité de compte des compagnies d’assurance : Assurance Epargne Pension, Intencial Patrimoine, Apicil, Cnp Assurances et Swisslife CAHIER DE « L’OPINION » N° 94 – SUPPLÉMENT DE « L’OPINION » N° 1351 DU 27 SEPTEMBRE 2018 – NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT Patrimoine Les cahiers de DR 27 septembre 2018 l’Opinion 5 La demande de ces clients fortunés a évo- lué. Avec l’allongement de la durée de la vie, la mise en place de stratégies de complément de revenus est ainsi devenue un sujet de ges- tion patrimoniale avec l’objectif de maintenir durablement un niveau de vie, net de frais et d’impôts. « Notre métier a longtemps été vu par le seul prisme de la gestion d’actifs. L’en- cadrement patrimonial et fiscal existait, mais non facturé, il était moins visible. C’est la perti- nence du conseil en gestion des intérêts privés, au-delà de celle des actifs financiers, qui fait la différence dans le temps », avance Audrey Koenig, directrice de la gestion de fortune de Natixis wealth management. Digitalisation. Autre défi : la cohabitation de hauts cadres dirigeants, d’entrepreneurs et de familles détenant un patrimoine depuis plusieurs générations. « C’est un nouveau mode de relation qui nous conduit à adapter le profil des banquiers que nous recrutons à cette clientèle. Il est important qu’ils partagent les mêmes codes sociaux », souligne Béa- trice Belorgey. « La digitalisation de nos métiers n’est pas une option. Nos clients nous envoient des tex- tos, communiquent sur WhatsApp, discutent par Skype », raconte Corinne Calendini. Un virage que les banques privées ont pris avec retard. « Le numérique n’est pas un canal de distribution mais oblige à penser diffé- remment la relation client, faute de quoi ces

Les cahiers de Patrimoine - Bordier & Cie France...La tentation de l’ubérisation n’épargne pas le secteur, notamment pour les épargnants les ... mode de relation qui nous conduit

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Private bankingDéfiées par de nouveaux acteurs 100 % Internet et freinées par des exi-gences réglementaires de plus en plus lourdes, les banques privées opèrent une mutation pour rendre du lustre à leur expertise. Elles gardent cependant de beaux atouts.

Françoise Icelle

Elle se voulait exceptionnelle, elle se banalise : la relation entre les banquiers privés et leurs clients n’est plus considérée comme « très privilégiée » que par 17 % de ces derniers, soit un

déclin de 6 points par rapport à mai 2017 (*). La tentation de l’ubérisation n’épargne pas le secteur, notamment pour les épargnants les plus réceptifs aux offres des fintechs.

L’information boursière est en effet à por-tée de clic. Face à ces évolutions, la réaction des acteurs traditionnels ne s’est pas fait attendre. « Nous avons un devoir d’éducation de nos clients et personne n’a rien trouvé de mieux que le contact direct avec un banquier privé, en face-à-face ou à distance. Il faut se parler en confiance pour prendre des décisions rapides et adaptées », développe Béatrice Belorgey, directrice de BNP Paribas Banque privée. « Il n’existe pas de robots-advisors performants en ingénierie patrimoniale », abonde Corinne Calendini, directrice wealth management chez Axa. Il leur manque la finesse de l’interpréta-tion spécifique à notre métier. »

Il n’empêche, l’arrivée de nouveaux en-trants tels Milleis (ex-Barclays), qui développe son offre dès 50 000 euros, ou de pure-players qui annoncent recruter des conseillers « ayant le profil de banquier privé », bouscule le sec-teur en promettant le luxe à portée de tous.

Dans un environnement de taux d’inté-rêt au plancher, les clients attendent plus et mieux de leurs actifs financiers et s’interrogent sur la valeur ajoutée des banquiers privés. « Nous les accompagnons dans la conscience qu’un portefeuille équilibré peut aujourd’hui viser plus de 3 % à 3,5 % de performance nette annualisée sur cinq ans », explique Christophe Burtin, directeur général de Bor-dier & Cie France.

Banques privées : entre évolution et révolution

www.paref-gestion.com

SCPI de capitalisation à capital variable

Un patrimoine de plus de 660 appartements situés majoritairement à Paris

TRI 10 ans : 3,91%* TRI 15 ans : 6,73%

Éligible à l’assurance-vie

CONSTITUEZ VOTRE CAPITAL PIERRE AVEC LA SCPI PIERRE 48

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zece

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Acteur reconnu du marché des SCPI en France, Paref Gestion, filiale de Paref (société d’investissement immobilier cotée à la Bourse de Paris) développe une ingénierie financière adaptée à toutes les filières immobilières, grâce à des professionnels expérimentés en investissement, recherche, structuration et gestion de fonds immobiliers et diversifiés.*Taux de rendement interne au 31/12/2017. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Tout investissement comporte des risques, notamment de pertes en capital. La société de gestion ne garantit ni la rentabilité ni le capital investi. Ce placement ne présente pas de garantie en capital. La durée de placement recommandée est de 8/10 ans. Ce document d’information promotionnelle ne constitue pas une offre de souscription ni un conseil personnalisé. Tous les documents réglementaires de souscription doivent être remis préalablement à toute souscription et sont disponibles sur le site www.paref-gestion.com.

PAREF GESTION - Société de Gestion de Portefeuille Agrément AMF GP - 08000011 du 19/02/2008 Agrément AIFM du 16/07/2014 au titre de la directive 2011/61/UE Carte Professionnelle Transaction et Gestion N° CPI 7501 2016 000 007 476 153, boulevard Haussmann 75008 Paris 380 373 753 RCS Paris SA au capital de 253 440 2 01 40 29 86 86 www.paref-gestion.com

Contrats en unité de compte des compagnies d’assurance : Assurance Epargne Pension, Intencial Patrimoine, Apicil, Cnp Assurances et Swisslife

CAHIER DE « L’OPINION » N° 94 – SUPPLÉMENT DE « L’OPINION » N° 1351 DU 27 SEPTEMBRE 2018 – NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

PatrimoineLes cahiers de

DR

27 septembre 2018 l’Opinion 5

La demande de ces clients fortunés a évo-lué. Avec l’allongement de la durée de la vie, la mise en place de stratégies de complément de revenus est ainsi devenue un sujet de ges-tion patrimoniale avec l’objectif de maintenir durablement un niveau de vie, net de frais et d’impôts. « Notre métier a longtemps été vu par le seul prisme de la gestion d’actifs. L’en-cadrement patrimonial et fiscal existait, mais non facturé, il était moins visible. C’est la perti-nence du conseil en gestion des intérêts privés,

au-delà de celle des actifs financiers, qui fait la différence dans le temps », avance Audrey Koenig, directrice de la gestion de fortune de Natixis wealth management.

Digitalisation. Autre défi : la cohabitation de hauts cadres dirigeants, d’entrepreneurs et de familles détenant un patrimoine depuis plusieurs générations. « C’est un nouveau mode de relation qui nous conduit à adapter le profil des banquiers que nous recrutons à

cette clientèle. Il est important qu’ils partagent les mêmes codes sociaux », souligne Béa-trice Belorgey.

« La digitalisation de nos métiers n’est pas une option. Nos clients nous envoient des tex-tos, communiquent sur WhatsApp, discutent par Skype », raconte Corinne Calendini. Un virage que les banques privées ont pris avec retard. « Le numérique n’est pas un canal de distribution mais oblige à penser diffé-remment la relation client, faute de quoi ces

6 l’Opinion 27 septembre 2018

lll Suite de la page 5

Private banking

L'activité de 25 banques privées en France au 30 juin 2018*

SOURCE: L’OPINION

AXA Gestion Privée

Banque Degroof Petercam France

Banque Palatine (1)

Banque Pictet

Banque Populaire Gestion Privée

Banque Privée BPE

Banque Richelieu France

Banque Transatlantique

BNP Paribas Wealth Management

Bordier & Cie (France)

Caisses d'Epargne Banque Privée

CIC Banque privée

Edmond de Rothschild France

HSBC Private Banking France

Indosuez Wealth Management France

Lazard Frères Gestion (3)

LCL Banque Privée

Meeschaert Gestion Privée

Natixis Wealth Management

Neuflize OBC

Oddo BHF Private Wealth Management

Rothschild Martin Maurel

Société Générale Private Banking France

Swiss Life Banque Privée

UBS France S.A.

10 800

NC

1 400

9 000

72 000

7 100

2 300

25 100

97 000

580

116 000

21 800

14 500

7 840

30 000

9 400

42 800

3 400

23 800

47 000

6 500

21 000

56 000

5 000

15 000

11 400

NC

1 560

9 300

76 000

8 400

2 200

29 000

102 000

600

122 000

23 600

15 300

8 200

31 800

10 000

44 500

3 600

24 100

47 600

7 100

22 000

57 000

5 129

17 000

6 %

SO

11 %

3 %

6 %

18 %

-4 %

16 %

5 %

3 %

5 %

8 %

6 %

5 %

6 %

6 %

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1 %

1 %

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300 000 €

300 000 €

1 000 000 €

2 000 000 €

150 000 €

150 000 €

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250 000 €

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1 000 000 €

1 000 000 €

5 000 000 €

NC

3 000 000 €

300 000 €

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1 000 000 €

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NC

1 000 000 €

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NC

1 000 000 €

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3 000 000 €

3 000 000 €

4 000 000 €

3 000 000 €

2 500 000 €

2 000 000 €

5 000 000 €

1 000 000 €

2 000 000 €

NC

10 000 000 €

17 000 clients / 3 550 familles

2 500 clients / -

- / 3 400 familles

NC

386 000 clients / 206 000 familles

62 000 clients / 39 000 familles

6 000 clients / -

NC

NC

350 clients / 180 familles

440 000 clients / 270 000 familles

47 000 clients / 20 000 familles

NC

2 000 clients / 800 familles

NC

2 000 clients / 1 000 familles

192 900 clients / 99 200 familles

12 700 clients / 9 500 familles

- / 10 000 familles

32 000 clients / 13 000 familles

25 000 clients / 18 000 familles

NC

NC

5 888 clients / -

13 500 clients / -

65

20

14

12

600

140

19

110

1 200

6

750

190

51

25

85

17 (4)

415

40

47

117

40

75

340

16

75

Actifs sous gestion en millions d'euros

Banque PrivéeJuin 2017 Juin 2018 Variation

Seuils d'entrée Nombre de ...

Gestion de Fortune Clients/Familles Banquiersprivés

10

3

4

3

70

5

2

10

50

1

30

34

9

4

10

3

32

7

9

10

5

26 (5)

40

4

5

5

6(2)

3

75

12

5

40

100

5

25(2)

13

11

20

12 (4)

30(2)

38

8

7

21

20

10

28

Ingénieurs patrimoniaux

Gérants deportefeuille

(*) Crédit Suisse France, JP Morgan et Millieis (ex Barclays) n'ont pas souhaité figurer dans notre tableau cette année. (1) La Banque Palatine a relevé son seuil d'accès banque privée à 1 million d'euros ou chef d'entreprise. (2) Les gérants d'actifs« banque privée » sont logés dans une filiale Asset Management. (3) Lazard Frères gère 22,3 milliards d'euros d'actifs, dont 10 pour des clients privés. (4) Lazard Frères compte également 2 banquiers privés et un gérant de portefeuille à Bruxelles.(5) Ce nombre inclus les ingérieurs patrimoniaux en Family Office.

derniers chercheront des prestataires spé-cialisés pour chaque segment de leur patri-moine », décrypte Philippe Loiseau, de Wa-vestone, cabinet de conseil en transformation d’entreprise.

Autre élément d’accélération vers la digita-lisation des process : la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers, qui renforce l’information et la protection de l’in-vestisseur. Une lourdeur administrative et rela-tionnelle que l’informatique allège. « Le besoin d’un contact humain personnalisé demeure, mais il est sous-tendu par un ensemble de ser-vices technologiques qui permettent à notre client d’interagir avec nous », relate Pierre de Pellegars, responsable de la gestion de fortune chez BNP Paribas Banque Privée. Ou comment transformer une contrainte en atout.

Services dédiés. Ce que demandent les clients d’une banque privée, c’est la perfor-mance. Certains établissements font le choix d’une « architecture ouverte », en sélection-nant les fonds des meilleurs gestionnaires sur la place. D’autres non. « Nous considérons que c’est pour la qualité de notre gestion que nos clients viennent à nous. Ainsi, la part actions de nos mandats de gestion comporte souvent plus de 50 % de titres vifs, et nous nous concen-trons principalement sur nos fonds maison pour le complément », affirme Sophie de Na-daillac, associée gérante responsable du déve-loppement de la gestion privée chez Lazard Frères Gestion.

D’autres réclament un accès à des produits innovants, ouvrant des voies de diversifica-tion originales et des services spécifiques. Par exemple un mandat de gestion adapté pour hauts cadres dirigeants. « Nous avons une so-lution de gestion des titres de leur entreprise (stock-options, actions gratuites, etc.) permet-tant de les protéger contre tout souci d’abus de marché et de délit d’initié », détaille Véro-nique Jeannot, directrice générale de Degroof Petercam France, qui a développé cette pres-tation originale.

Autre voie : le crédit que les banques pri-vées ont la capacité de monter en nantissant des titres de sociétés non cotées, par exemple dans une holding. « La gestion de passif est un volet important en gestion de patrimoine. Dans un contexte de taux bas, c’est un outil d’amélioration du rendement », explique Pierre de Pellegars. Un outil qui permet de mo-biliser des fonds pour investir, dans l’attente du versement d’un dividende ou du produit de la vente d’un bien immobilier.(*) Etude OpinionWay publiée le 29 mai 2018, réalisée pour SwissLife Banque Privée.

Céder son entreprise pour partir à la retraite : l’impact de l’année blanche 2018Vendre sa société s’impose un jour ou l’autre à tout entrepreneur, souvent au moment de la re-traite. Comment sera taxée la plus-value ? Depuis janvier, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % appliqués à tous les gains de biens mobi-liers semble simplifier la donne. C’est faire peu de cas de la nostalgie parlementaire. Comment effacer un régime qui soumettait la plus-value au barème progressif de l’impôt sur le revenu – jusqu’à 48 % ou 49 % en intégrant la contribu-tion exceptionnelle sur les hauts revenus – mais adoucissait la note par le biais d’un abattement pour durée de détention ? Et comment oublier les dispositifs en faveur des retraités ou des PME de moins de dix ans ? Inconcevable. Alors des options ont été mises en place.

Un entrepreneur qui vend sa société dans un délai de deux ans avant ou après la date de sa retraite a le choix entre le PFU (sans abattement) ou le barème progressif avec un abattement pour durée de détention de 50 % (entre deux et huit ans) ou 65 % (au-delà).

Deux autres dispositifs s’ouvrent à lui. Celui relatif au départ à la retraite (dispositif tempo-raire jusqu’en 2022) : la plus-value est diminuée de 500 000 euros avant imposition au taux mar-ginal (le plus élevé) mais l’entreprise cédée doit afficher un chiffre d’affaires inférieur à 50 mil-lions d’euros et employer moins de deux cents salariés. Ou alors, le dispositif « PME de moins de dix ans », pour les titres souscrits ou acquis dans la décennie suivant la création de la société. La plus-value bénéficie alors d’un abattement de 50 % s’ils sont détenus depuis plus d’un an, 65 % depuis plus de quatre ans et 80 % depuis plus de huit ans.

Avantage. Quelle est la meilleure option ? « La réponse dépend de la situation du cédant, de sa tranche d’imposition, du montant de la plus-value et de la date d’entrée des titres dans son pa-trimoine », répond Christine Valence, ingénieure patrimoniale de BNP Paribas Banque Privée. Elle insiste sur la nécessité de veiller à l’impact des contributions sociales en cas d’option pour le ba-rème progressif. Au taux de 17,2 %, elles peuvent représenter une somme très importante, d’au-tant qu’elles s’appliquent sur la totalité de la plus-value, sans abattement ni réduction.

En 2018, l’année « blanche » d’impôt sur le revenu offre un avantage à ceux qui optent pour le barème progressif. Si l’impôt sur les revenus

« habituels » de 2018 est gommé par un crédit d’impôt spécifique instauré dans le cadre de la mise en place du prélèvement à la source, la taxation des plus-values reste due. Mais avec une nuance de taille : « Ce revenu exceptionnel sera imposé non pas au taux marginal d’imposition (le plus élevé) mais au taux moyen d’imposition du contribuable, plus avantageux pour lui. Un

tel choix relève d’une réflexion patrimoniale globale », insiste Catherine Costa, directrice du pôle solutions patrimoniales de Natixis Wealth Management. Car l’option pour l’imposition au barème s’applique à l’ensemble des revenus et plus-values du contribuable. Prendre sa retraite ? C’est la prise de tête assurée ! Françoise Icelle

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27 septembre 2018 l’Opinion 7

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Depuis le début de l’année, la surprise est venue d’outre-Atlantique, avec un marché resté très dynamique. En revanche, les indices euro-péens ont fait du surplace. « Les résultats des sociétés américaines sont exceptionnels. Si, ces dernières années, nous avons privilégié les titres européens, nous avons tendance aujourd’hui à renforcer la poche américaine dans nos por-tefeuilles, souligne Muriel Tailhades, directrice des investissements d’Edmond de Rothschild Banque Privée. Avec toutefois une certaine pru-dence sur les grandes sociétés technos. Pour autant, nous restons exposés aux actions euro-péennes à 40 %, en privilégiant les entreprises généreuses dans leur politique de distribution, avec un rendement pas forcément élevé mais récurrent. Le reste est exposé sur les Etats-Unis pour 40 % et sur le reste du monde pour 20 %. »

Le marché américain pourrait-il encore performer, malgré des signes de surchauffe de l’économie ? Certains notent le début de ten-sions salariales, avec un scénario d’une inflation plus rapide que prévu qui pourrait pénaliser les actions. « La phase de surchauffe aux Etats-Unis durant historiquement deux ou trois ans, on peut raisonnablement craindre une récession économique à horizon 2020-2021. Mais dans une telle période, les actions continuent habituelle-ment d’enregistrer de bonnes performances de l’ordre de plus 10 % à 15 %, commente Stéphane Monier, responsable de l’investissement chez Lombard Odier. Toutefois, si les tensions com-merciales déclenchées par le président Trump se transforment en guerre commerciale, ce risque pourrait empêcher la période haussière. Nous assignons une probabilité de 20 % à un tel scé-nario. Nous restons donc positifs sur les actions, mais prudents. »

Liquidités. Confiance tempérée également sur les actions chez Indosuez. « Nous avons augmenté au printemps la poche de liquidités sur nos portefeuilles compte tenu des risques politiques et des doutes sur la longévité du cycle économique positif, explique Vincent Manuel, directeur général d’Indosuez Gestion. Au-delà des cycles boursiers, nous gérons le patrimoine de nos clients dans une logique plurigénération-nelle et nous souhaitons les positionner via des fonds sur des thématiques de très long terme, telle que la transition énergétique, la révolution numérique, les changements des modes de consommation, mais aussi à des secteurs plus défensifs comme la santé. Nous nourrissons éga-lement un regain d’intérêt pour les pays émer-gents d’Asie qui vont rester volatils mais qui sont au premier plan de la croissance mondiale et de l’innovation. »

Jouer avec sélectivité la carte des marchés émergents, malgré leur déroute boursière récente, reste largement préconisé par les ban-quiers privés. « Ils méritent aujourd’hui une plus grande place dans les portefeuilles. On craignait une augmentation trop rapide des

taux aux Etats-Unis et du dollar, très négative pour ces économies qui s’endettent dans la mon-naie américaine. Or, on constate que la hausse des taux sera très progressive et, a contrario de beaucoup d’investisseurs, nous anticipons que le potentiel d’appréciation du dollar est en réa-lité très limité, notamment par le creusement du déficit budgétaire, analyse Jean-Jacques Fried-man, directeur des investissements de Natixis Wealth Management et de VEGA IM. Se diversi-fier sur l’Asie émergente permet de miser sur des thématiques disruptives, les plus créatrices de valeur, comme les sociétés technologiques. Dans un fonds chinois, vous êtes exposés sur de telles entreprises à hauteur de ce que vous le seriez dans un fonds américain. »

Prendre ses plus-values pour gonfler sa poche de liquidités afin de pouvoir saisir des op-portunités : cette stratégie est à l’œuvre dans bon nombre d’établissements. Notamment chez UBS Wealth Managment qui a réduit de 10 % à 15 % la part actions de ses portefeuilles, dans l’attente de mouvements plus erratiques en Bourse.

Hedge funds. Mais où placer les liquidités dégagées ? « Il est devenu très compliqué de ga-gner de l’argent sur la poche obligataire, quelles que soient la nature des titres et les zones géo-graphiques, souligne Cyril Poncet, gestionnaire d’actifs chez UBS. Nous diversifions donc la poche obligataire avec des stratégies alterna-tives, notamment des obligations convertibles ou des hedge funds, une des spécialités d’UBS. Ce sont des relais de performance non sensibles à l’évolution des taux. Ces fonds de gestion alter-native ont tendance à mieux résister en phase baissière. Mais c’est un univers extrêmement hétérogène en termes de performances et de style de gestion. » Mieux vaut donc se diversifier

sur plusieurs de ces fonds en variant les plai-sirs. Nombreux sont les banquiers privés qui conseillent aussi les produits structurés pour abaisser le risque actions. Basé sur un indice boursier, un tel fonds limitera la perte en cas de baisse des marchés. Autre stratégie : un fonds de portage obligataire. « La valeur de ce type fonds, visant un rendement annuel supérieur à 4 %, sera insensible à la remontée des taux. Car le fonds garde ses obligations jusqu’à leur échéance de remboursement. Le seul risque est la faillite d’une société émettrice des titres, risque maîtrisé par la pluralité des entreprises dans le fonds », commente Jean-Jacques Fried-man, chez Natixis Wealth Managment. Enfin, fort décriés ces dernières années, les fonds en euros de l’assurance vie ne font pas de miracle, avec un rendement de 2 % pour les meilleurs. Mais ils reprennent un certain avantage pour la poche sécuritaire, face aux difficultés du seg-ment obligataire et à la performance négative des fonds monétaires.

Gilles Mandroux

Alléger son portefeuille d’actions pour mieux saisir les opportunités futures

Patrimoine

« Au-delà des cycles boursiers, nous gérons le patrimoine de nos clients dans une logique plurigénérationnelle et nous souhaitons les positionner via des fonds sur des thématiques de très long terme»

DR

8 l’Opinion 27 septembre 2018

1. contrats luxembourgeois : les bonnes raisons d’y aller

Top 10 des ventes aux enchères « historiques » supérieuresà 100 millions de dollarsL’art du XXe siècle représente 80 % du produit total des ventes aux enchères le 1er semestre 2018

Léonard de Vinci (1452-1519)

Pablo Picasso (1881-1973)

Amedeo Modigliani (1884-1920)

Amedeo Modigliani (1884-1920)

Francis Bacon (1909-1992)

Alberto Giacometti (1901-1966)

Qi Baishi (1864-1957)

Edvard Munch (1863-1944)

Pablo Picasso (1881-1973)

Jean-Michel Basquiat (1960-1988)

Salvator Mundi (c.1500)

Les femmes d’Alger (Version ‘O’) (1955)

Nu couché (1917-1918)

Nu couché (sur le côté gauche) (1917)

Three Studies of Lucian Freud (1969)

L’homme au doigt (1947)

Screens of landscapes (1925)

The scream (1895)

Fillette à la corbeille fleurie (1905)

Untitled (1982)

450 312 500 $

179 365 000 $

170 405 000 $

157 159 000 $

142 405 000 $

141 285 000 $

140 954 580 $

119 922 500 $

115 000 000 $

110 487 500 $

15/11/2017

11/05/2015

09/11/2015

14/05/2018

12/11/2013

11/05/2015

17/12/2017

02/05/2012

08/05/2018

18/05/2017

Christie’s New York

Christie’s New York

Christie’s New York

Sotheby’s New York

Christie’s New York

Christie’s New York

Poly Beijing

Sotheby’s New York

Christie’s New York

Sotheby’s New York

SOURCE : ARTPRICE.COM 2018

Les sept produits stars des banques privées

Patrimoine

Assurance-vie au Luxembourg :les Français en tête

SOURCE : COMMISSARIAT AUX ASSURANCES (LUXEMBOURG)

25 000France Totalité

20 000

15 000

10 000

5 000

20082009

20102011

20122013

20142015

20162017

0

Au Grand-Duché, 38 % des clients des assu-reurs vie viennent de l’Hexagone, représen-tant autour du tiers des encours et de la col-lecte. « Le Luxembourg est une plateforme financière qui développe une gamme d’actifs plus large que celle autorisée en France. Et sans risque fiscal, car c’est la fiscalité du pays de résidence de l’épargnant qui s’applique », explique Pierre de Pellegars, responsable de la gestion de fortune chez BNP Paribas Banque Privée. Quitte à diversifier ses avoirs en assurance-vie, autant s’adresser à des ges-tions différentes. Les contrats luxembourgeois

savent séduire : apport de titres dans le contrat, y compris non cotés, accès à des fonds dédiés, multidevises ou private equity. « Même s’il est possible, en l’état actuel des textes, d’apporter des titres dans un contrat luxembourgeois, en cas de décès, il faudra liquider ces actifs, ce qui est très délicat pour le non coté », alerte cepen-dant Véronique Jeannot, directrice générale de Degroof Petercam France. Comme en France, un assureur hésitera à laisser un client exposé à plus de 25 % sur une même classe d’actifs, a fortiori non liquide. « Les entrepreneurs susceptibles de se délocaliser et de devenir non-résidents de France ont un réel intérêt à souscrire ces contrats. Ils sont très courtisés par les compagnies luxembourgeoises, très agressives en matière de tarification », relève Stéphane Jacquin, associé gérant chez Lazard Frères Gestion, en charge de l’ingénierie pa-trimoniale. Revers de la médaille : un retard certain en matière de digitalisation, ciblée par une association d’épargnants européens, Better Finance, pour qui 43 % des fonds luxem-bourgeois ne respecteraient pas les règles d’in-formation édictées par l’Autorité européenne des marchés financiers…

2. forêts : l’incarnation de la gestion de long terme

3. Art : le plaisir comme dividende

Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Comment détecter le potentiel d’un artiste ? Pourquoi poser ces questions à son banquier ? « Quand nos clients découvrent que notre offre com-porte des services non financiers, ils apprécient de savoir qu’ils peuvent être guidés aussi dans notre domaine, analyse Antoinette Léonardi, responsable du conseil en art de BNP Paribas, l’une des rares banques à disposer d’un service intégré. Le bon conseil est objectif. Nos recom-mandations s’inscrivent dans la recherche exigeante de la qualité et le choix de valeurs artistiques reconnues de l’histoire de l’art, de la renaissance à l’art contemporain classique. » La plupart des établissements préfèrent délé-guer cette expertise : « Il faut faire la différence entre notre cœur de métier – l’allocation d’ac-tifs, la structure patrimoniale – et les services que nous proposons. Notre prestation en mar-

ché de l’art consiste à présenter les bonnes personnes à notre client », soutient Audrey Koenig, directrice de la gestion de fortune de Natixis Wealth Management. Sur le plan fiscal, une œuvre d’art n’entre pas dans le périmètre de l’IFI et sa cession bénéficie d’un régime de faveur : une taxe forfaitaire de 6,5 % sur la vente ou, avec facture d’achat, le régime des plus-va-lues immobilières. Le banquier privé aide alors à expertiser les œuvres, assurer leur transport, déterminer la meilleure place pour organiser la vente et en négocier les conditions avec la mai-son d’enchères. Le marché de l’art est une voie de diversification gratifiante. Une enveloppe de 5 % de ses avoirs semble raisonnable mais les passionnés dépassent allègrement ce ratio. Qu’on ne s’y trompe pas : l’art n’est pas un pla-cement, c’est un investissement non liquide, dont le plaisir constitue le seul dividende.

Pour qui acheter une forêt ? Pour le plai-sir et… pour sa descendance. D’une part, parce qu’il faut compter une génération pour qu’une forêt arrive à maturité et que l’on puisse procéder à des coupes de bois et en tirer un revenu. D’autre part, car les droits de donation ou de succession ne portent que sur le quart de la valeur du massif (exo-nération de 75 %). Il en va de même pour la valeur retenue dans le périmètre de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Ce régime exceptionnel est conditionné à l’engagement de pratiquer pendant trente ans une ges-tion « durable » de la forêt, telle que définie par le Code forestier. Voici des arguments qui incitent à conserver un massif forestier dans le giron familial et à transmettre un bien chargé de sens à ses enfants. Le marché des forêts de qualité de plus de 100 hectares est extrêmement étroit. « C’est sur ce segment que la demande est la plus forte, avec seu-lement 150 transactions en 2017 », relève Benoît Léchenault, responsable d’Agrifrance BNP Paribas Property. C’est aussi sur ces massifs que les prix progressent le plus : là où le prix moyen de l’hectare de forêt stagne à 4 000 euros, celui des surfaces plus impor-tantes s’est apprécié de plus de 60 % en cinq ans, à près de 11 000 euros l’hectare. « La présence de bâtiments augmente la valeur

des domaines mais les forêts de chasse sont en chute libre, cette activité étant moins re-cherchée », relève-t-il. Autre atout du foncier sylvestre, il s’agit d’un produit décorrélé des marchés financiers et immobiliers. Comme tout produit de diversification, la part réser-vée à cet actif devrait rester cantonnée à moins de 5 % du patrimoine, du fait d’une très faible liquidité.

4. private equity : à la recherche de la surperformanceLe capital investissement, ou la prise de par-ticipation dans des sociétés non cotées, a le vent en poupe. Car il est réputé être la classe d’actifs la plus rentable historiquement. « Nous faisons du private equity depuis près de trente ans après avec un taux de rendement interne de 19 % par an sur cette durée », constate Xavier de Champsavin, directeur général adjoint de Pictet Wealth Managment. Porteur de risques de pertes sèches, le private equity se caractérise aussi par son illiquidité. Il suppose donc d’une part de la diversification, plus aisée à obtenir en investis-sant via des fonds, et d’autre part un horizon de placement rarement inférieur à dix ans. Le tic-ket d’entrée s’élève à 250 000 euros au bas mot, nécessitant d’accorder à cette classe d’actifs au moins 1 à 2 millions d’euros pour une diversifica-tion minimale, sachant que l’on recommande de ne pas y consacrer plus de 10 % d’un patrimoine, pour un profil de risque équilibré. Une solution pour les moins fortunés passe par un fonds composé lui-même de plusieurs fonds, avec un

investissement total de l’ordre de 250 000 euros. « Nous centralisons les demandes de clients pour leur permettre d’accéder en commun à des pro-duits remarquables sur le marché exigeant un engagement minimal total de 10 à 15 millions. Ces véhicules privilégient les grosses sociétés achetées à crédit, ce segment offrant le meilleur couple rendement/risque car enregistrant le moins de pertes en capital pour des rendements excellents », souligne Xavier de Champsavin. « Si vous souscrivez en 2018, le gérant va investir votre capital entre 2019 et 2023, le temps de trou-ver les bonnes opportunités. Dans l’idéal, mieux vaut donc souscrire l’année précédant une récession économique qui permettra d’acheter les actifs à un meilleur prix, souligne Stéphane Monier responsable de l’investissement chez Lombard Odier. Dans l’incertitude, il est prudent de varier les générations de fonds en lissant ses versements sur plusieurs exercices ». A noter qu’aujourd’hui, le prix du non côté fait débat, souvent jugé survalorisé par certains experts.

5. fonds dédiés : une exclusivité

Réservés à un groupe de clients – souvent re-groupés dans le cadre d’une holding familiale –, les fonds dédiés sont une spécialité de la banque privée pour les clients fortunés. Ce véhicule est accessible à partir d’une surface financière totale variant, selon les établissements, de 3 à 20 mil-lions d’euros, le seuil s’établissant à 10 millions dans la plupart des cas. Véhicule régulé par l’Autorité des marchés financiers, il répond à différentes contraintes selon sa forme juridique : Sicav, OPCM, fonds commun de placement… Très adaptable, il est ouvert à tout type d’actifs, sous réserve de quelques limites juridiques, et peut même se gérer au sein d’une assurance-vie. « Son principal avantage est de permettre à une famille de bénéficier d’une gestion commune, de garantir l’équité entre les différents porteurs du fonds grâce à une seule et même performance pour tous des actifs gérés », explique Xavier de Champsavin, directeur général adjoint de Pictet Wealth Managment. Ainsi, dans une phase de

transmission du patrimoine aux héritiers, le chef de famille est assuré de voir la part dévolue à cha-cun se valoriser au même rythme. « En regrou-pant ses capitaux au sein d’un même véhicule, la famille va, par ailleurs, accéder plus facilement à des actifs dont le ticket d’entrée est très élevé, no-tamment certains fonds de private equity, pour-suit Xavier de Champsavin. Enfin, un fonds dédié permet de réaliser des économies d’échelle sur les frais de gestion, la plupart de ces frais étant fixes. » La puissance de feu d’un fonds dédié per-met d’accéder aux parts d’OPCVM réservées aux investisseurs institutionnels, moins chargées en frais que les parts grand public. « Au final, le fonds dédié peut offrir un univers de gestion plus large qu’un mandat classique et simplifie la comptabilité pour une holding, en comparaison avec un compte titres. En outre, il présente des niveaux de frais compétitifs à partir d’une cer-taine surface d’actifs confiés », résume Vincent Manuel, directeur Général d’Indosuez Gestion.

6. Immobilier à l’étranger : l’indispensable diversification

Les rendements de l’immobilier en France s’effritant, les clients ont tendance à vouloir investir dans l’immobilier de rapport hors des frontières hexagonales. Pour autant, pas d’eldo-rado en vue ! « Il n’existe pas de marché étranger idéal, avertit Anthony Dumont, responsable de l’immobilier à la banque Neuflize OBC. Inves-tir en direct présente un intérêt limité et assez spéculatif en raison des spécificités propres à chaque marché, difficile à maîtriser pour un non-expert : fiscalité, sûretés juridiques, niveau de valorisation des actifs, etc. Nous préconisons donc une diversification via des fonds, en se posi-tionnant principalement sur des actifs commer-ciaux en Europe. » Ces véhicules vont chercher des actifs générant un peu plus de rendement, se limitant parfois à+ 1 %, mais présentant une meilleure perspective de plus-value à terme, en raison de prix d’achat moins élevés qu’en France pour les immeubles de qualité. « En signant des baux commerciaux de plus longue durée que les baux français dans certains pays, certains fonds apportent ainsi une meilleure sécurité sur la lon-gévité du rendement », ajoute Anthony Dumont. Après l’Allemagne, un marché jusqu’alors très prisé, notamment pour des raisons fiscales, l’Espagne est aujourd’hui au centre de toutes les attentions. « Les perspectives de rendement y sont intéressantes en raison de la croissance

économique, du développement touristique, de l’assainissement des finances publiques. Nous y visons notamment les bureaux, l’hôtellerie et les infrastructures logistiques qui bénéficient du trafic de flux de marchandises important en Es-pagne, indique Inès Reinmann-Toper, directrice associée immobilier d’Edmond de Rothschild. Nous restons en position d’observation sur le marché américain des biens commerciaux. A l’étranger comme en France, nous privilégions des immeubles reconfigurables. »

7. Girardin industriel : l’aubaine 2018

Dans la traditionnelle course de fin d’année à la recherche de produits visant à limiter la facture de l’impôt sur le revenu, les opérations en Girardin industriel occupent une place de choix. Le principe : vous souscrivez des parts d’une société ayant pour objet de pourvoir aux besoins d’un entrepreneur d’un département d’Outre-Mer ou d’une collectivité d’Outre-Mer. Cette société acquiert du matériel in-dustriel qu’elle va louer par un contrat de crédit-bail d’une durée de cinq ans à l’entreprise ultramarine. En contrepartie, sur l’impôt dû l’année suivante, vous bénéficiez d’une réduction variant d’environ 110 % à 114 % du montant de votre investissement, selon la localisation et le secteur d’activité de l’entre-prise. Cette réduction d’impôt constitue votre seul

retour sur investissement. Elle équivaut à un rende-ment net de 10 % à 14 %. Avantage : pour 2018, le pla-fond global des niches fiscales est limité à 18 000 eu-ros pour un foyer fiscal réalisant une opération en Girardin industriel, contre 10 000 euros en règle ordinaire. En outre, entre 34 % et 44 % seulement du montant de la souscription – selon la nature de l’opé-ration – seront pris en compte pour le calcul du pla-fond. A noter, enfin, qu’une souscription en 2018 va générer un effet d’aubaine, en raison de la mise en place du prélèvement de l’impôt à la source en 2019. En cette année 2018 « blanche » fiscalement, la ré-duction d’impôt Girardin sera transformée en crédit d’impôt. Le fisc versera donc le montant de la réduc-tion d’impôt sur le compte de l’investisseur, en 2019.

Textes Françoise Icelle et Gilles Mandroux

SIPA PRESS

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