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Les conditions d'existence des familles. Dépenses et ration alimentaire en janvier-février 1948 Author(s): Alain Girard Source: Population (French Edition), 3e Année, No. 2 (Apr. - Jun., 1948), pp. 349-360 Published by: Institut National d'Études Démographiques Stable URL: http://www.jstor.org/stable/1523886 . Accessed: 10/12/2014 03:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Institut National d'Études Démographiques is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Population (French Edition). http://www.jstor.org This content downloaded from 128.235.251.160 on Wed, 10 Dec 2014 03:36:12 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les conditions d'existence des familles. Dépenses et ration alimentaire en janvier-février 1948

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Les conditions d'existence des familles. Dépenses et ration alimentaire en janvier-février 1948Author(s): Alain GirardSource: Population (French Edition), 3e Année, No. 2 (Apr. - Jun., 1948), pp. 349-360Published by: Institut National d'Études DémographiquesStable URL: http://www.jstor.org/stable/1523886 .

Accessed: 10/12/2014 03:36

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LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

DEPENSES ET RATION ALIMENTAIRE EN JANVIER-FEVRIER 1948

Aprks une sdrie d'dtudes sur les conditions d'existence des familles en I946, cet article fait le point f la date de janvier-flvrier 1948. I1 prdsente les risultats d'une enquite mende dans la region parisienne auprbs de 774 familles. L'analyse de la ration alimentaire y est donnde parallklement c celle des ddpenses.

I. - L'ECHANTILLON.

PRES la sbrie d'enqubtes conduites en 1946, ii a paru n6cessaire de procdder h une nouvelle 6tude, pour connaitre 1'bvolution qui a pu se produire depuis cette date dans les conditions d'existence

des families. Une enqu6te s'est ddroulhe dans la region parisienne pen- dant une pdriode de 28 jours, du 12 janvier au 8 f6vrier 1948 (1). Les rdsultats proviennent de l'observation des achats et des ddpenses enre- gistrds dans un carnet de comptes par 774 familles groupant un total de 3.020 personnes.

Carnets Carnets Carnets Carnets distribuds recueillis dliminds analysis

953 788 14 774 Le plan d'enquite visait en particulier h rdpartir les carnets en cinq

categories de mbnages, en 6liminant systdmatiquement les cblibataires, dont les conditions de vie sont trbs disparates. Afin d'6tudier la charge effective que reprdsente I'entretien des enfants, les rbgles suivantes avaient 6t6 fix6es relativement h l'Age des enfants presents au foyer.

1. - Mdnages sans enfant; 2. - Mdnages avec un enfant Ag6 de moins de 16 ans; 3. - Mdnages avec deux enfants, dont I'ainb h moins de 18 ans; 4. - Mdnages avec trois enfants, dont I'ainb a moins de 21 ans; 5. - Mdnages avec quatre enfants et plus, dont I'ain6 a moins de

21 ans. Dans le cas des familles ayant trois, quatre enfants ou plus, il 6tait

tolbr6 que I'ainb ait plus de 21 ans, h condition que deux autres enfants au moins n'aient pas plus de 16 ans.

Le tableau I donne la repartition des budgets observes selon la pro- fession du chef de famille et le tableau II l'fge moyen des enfants dans chaque groupe de families jusqu't sept enfants. Dans 78 % des cas, le nombre de personnes par mbnage est 6gal au total des parents et des enfants, dans 16 % des cas, il est supbrieur, et dans 9 % des cas, infbrieur h ce total. Le nombre moyen des enfants dans les familles de quatre enfants et plus est de 5,16.

(1) La m6thode qui a prsid6 i l'organisation et au dkpouillement de cette enquite a 6t6 exposke dans plusieurs articles antdrieurs. Toutes precisions h ce sujet se trouvent en particulier dans Population, 3e annie, no 1, janvier-mars 1948, pp. 11 & 46.

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350 LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

TABLEAU I. - NOMBRE DE BUDGETS PAR CATIGORIE PROFESSIONNELLE.

4 enf. O enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 enf. Ensemble et plus

Ouvriers 41 68 44 19 15 179 Employds 57 67 36 25 17 210 Fonctionnaires 39 51 27 22 21 160 Industriels 4 14 13 17 11 59 Commergants 12 27 26 8 15 88 Professions libbrales 15 7 7 8 13 50 Retraitbs 13 7 2 4 2 28

181 241 155 103 94 774

TABLEAU II. - AGE MOYEN DES ENFANTS (en ann6es).

Rang 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 en!. 5 enf. 6 enf. 7 enf. de naissance

icr 9,7 11,2 12,8 15,5 16,1 17,7 17,3 2 - 6,4 9,9 12,7 13,6 16,0 13,5

3 - 6,1 9,1 10,8 13,8 11,3 4 - -- - 5,3 7,5 11,3 7,5 5 -- - -- - 4,5 8,4 6,3 6e - - - - - 4,4 3,5 78 -- - 1,1

II. - LES DEPENSES. Pour l'analyse des d~penses, les familles ont it6 r~parties en trois

groupes d'aprbs la profession du chef de famille : I, ouvriers; II, em- ploycs et fonctionnaires; III, autres families, aux ressources plus 6lev~es, industriels, commer;ants, membres des professions libirales. Les rbsul- tats relatifs aux retrait~s n'ont pas it6 prisentbs a part, parce qu'ils sont en trop petit nombre.

Dans I'6chantillon observe, la majorit6 des families, 57 %, vit sur le gain d'une seule personne. Ii entre deux salaires dans 35 % des familles et trois dans la faible proportion de 6 %. Dans l'ensemble, trois femmes sur dix exercent une profession, surtout parmi les ouvriers, puis les employds et fonctionnaires. La femme travaille aussi souvent quand elle a un enfant et quand elle n'en a pas. Elle travaille tras rarement i partir de deux enfants.

Les tableaux III, IV et V donnent l'analyse des d~penses pour les ouvriers, les employds et fonctionnaires, et les autres families, le tableau VI pour l'ensemble.

Les d~penses totales par famille sont dans l'ensemble voisines dans les minages sans enfant et dans ceux qui ont un enfant. Elles s'blvent ensuite trbs r~gulibrement avec J'augmentation du nombre des enfants. Les d~penses alimentaires par famille augmentent trbs r(gulibrement avec le nombre des enfants, dans une proportion voisine de celle des d~penses totales. Pour les autres postes, habillement, habitation, autres dspenses, l'augmentation n'est sensible qu'd partir de trois enfants.

Mais, comme en 1946, cette kl6vation des dkpenses par famille ne se traduit pas par une somme plus grande, consacr~e h chacun des membres de la famille. Au contraire, les d~penses alimentaires par unit6 de con- sommation d~croissent trbs r~gulibrement au fur et h mesure que les enfants sont plus nombreux. Les d~penses totales par unite de consom- mation d~croissent Agalement, avec une irr~gularith dans le cas des families de trois enfants, dont le niveau est supbrieur h celui des autres

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ENQUETE DE JANVIER-FIVRIER 1948 351

TABLEAU III. - GROUPE I : OUVRIERS. (janvier-fkvrier 1948).

4 enf. 0 enf. 1 enf. 2 enif. 3 enf. et plus

Nombre de familles...........................

41 68 36 19 15

A. - Moyenne des ddpenses par famrnille.

DBpenses totales....................... 19.345 22.970 22.290 29.865 33.218 Alimentation

. .......................10.874 12.297 13.299 16.723 20.057 Habillement

. ........................ 2.699 3.347 2.398 4.116 4.022 Habitation ............... ..... ........... 2.440 2.784 2.689 3.677 3.834 Transports

............. ............. 334 746 596 316 318

Distractions ...............

............ 317 324 418 285 234

Hygiene et soins..................... . . 646 1.105 1.096 1.473 1.436 Frais cult urels........... ............ 163 390 296 552 1.173

Ddpenses diverses...................... 1.872 1.977 1.498 2.723 2.144

B. - Moyenne des dtpenses par unit6 de consommation.

Dgpenses totales....................... 9.661 9.055 7.382 7.617 6.356 Alimentation

......................... 5.430 4.847 4.404 4.265 3.838

Habillement .. ...................... 1.348 1.319 794 1.050 770 Habitation ............................. .... 1.219 1.097 890 938 733

C. - Moyenne des pourcentages des diffdreres

dipenses par rapport aux dipenses lotales.

Alimentation . ....................... 60 57 60 60 61

Habillement . ....................... 12 13 11 12 11 Habitation .......................... ..... 12 12 12 12 12 Transports ............................ .... 2 3 3 1 1 Distractions ................................. 2 1 2 1 1 Hygiene et soins .......................3 4 4 5 4 Frais culturels.......................... 1 2 1 2 4 D penses diverses......................... 8 8 7 7 6

100 100 100 100 100

TABLEAU IV. - GROUPE II : EMPLOY1iS ET FONCTIONNAIRES.

(janvier-fJvrier 1948). 4 enf. O enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. et plus et plus

Nombre de familles.............................

96 118 71 47 38

A. - Moyenne des depenses par famille.

DBpenses totales................................

25.858 26.164 27.488 35.891 42.531 Alimentation ..................................... 11.675 12.698 14.680 18.426 22.746 Habillement ...................................... 4.370 3.787 3.367 4.464 4.289 Habitation ......................................... 3.562 4.700 3.727 5.933 5.597 Transports ........................................ 1.416 621 535 520 644 Distractions ....................................... 639 476 382 421 460 Hygiene et soins............................. 1.272 992 1.729 1.663 1.514 Frais cult~urels.....................................

404 774 888 1.030 2.554 Ddpenses diverses........................... 2.520 2.116 2.180 3.434 4.727

B. - Moyenne des dgpenses par unite de consommation.

DIpenses totaIes................................ 13.404 10.406 8.748 9.299 7.958

Alimentation .....................................

6.052 5.050 4.672 4.774 4.256 Habillement .................................... 2.265 1.506 1.072 1.157 803 Habitation ...................................... 1.846 1.869 1.186 1.537 1.047

C. - Moyenne des pourcentages des diffJrentes dipenses par rapport aux dspenses totales.

Alimentation .................................. 51 52 57 56 58 Habillement ...................................... 15 13 12 12 10 Habitation ......................................... 13 17 12 14 12 Transports ....................................... 5 2 2 1 2 Distractions .................................... 2 2 1 1 1 Hygiene et soins............................ 4 4 6 5 3 Frais culturels.................................... 2 3 3 3 5 Dipenses diverses............................ 8 7 7 7 8 9

100 100 100 100 100

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352 LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

TABLEAU V. - GROUPE III : INDUSTRIELS, COMMERCANTS, PROFESSIONS LIBIRALES (janvier-fjvrier 1948).

0 enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 epnf. et plus

Nombre de familles......................... 31 48 46 33 39

A. - Moyenne des ddpenses par famille. Ddpenses totales................................. 33.921 29.182 42.116 61.324 70.775 Alimentation ..................................... 13.532 14.535 18.383 21.657 27.510 Habillement ...................................... 5.634 4.560 5.931 6.192 8.226 Habitation

......................................... 5.653 4.540 6.331 10.122 13.000

Transports ........................................ 1.205 702 887 1.231 1.959 Distractions ....................................... 678 453 833 690 1.102 Hygiene et

soins................................ 1.345 1.203 2.041 3.043 3.223

Frais culturels................................. 1.031 670 897 3.411 4.224 Dipenses diverses.............................

4.843 2.519 6.813 14.978 11.531

B. - Moyenne des dipenses par units de consommation. Dipenses

totales................................. 15.837 11.038 12.613 14.434 11.076

Alimentation ..................................... 6.318 5.498 5.506 5.098 4.304 Habillement ...................................... 2.630 1.724 1.776 1.457 1.287 Habitation ........................................ 2.639 1.717 1.896 2.383 2.034

C. - Moyenne des pourcentages des diffrrentes dgpenses par rapport aux dspenses totales.

Alimentation ..................................... 45 52 48 41 43 Habillement ...................................... 13 15 13 11 12 Habitation ......................................... 16 15 15 15 17 Transports ........................................ 3 2 2 2 3 Distractions ....................................... 2 1 2 1 2 Hygiene et

soins............................. 4 4 5 5 4

Frais culturels.................................. 4 3 2 5 5

Ddpenses diverses............................... 13 8 13 20 14

100 100 100 100 100

TABLEAU VI. - ENSEMBLE.

(janvier-fivrier 1948).

4 enf. 0 enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. et p .s ________ ________ _______ ________ t plus

Nombre de familles........................... 181 241 155 103 94

A. - Moyenne des dkpenses par famille. D6penses totales................................. 25.039 25.848 30.495 43.056 52.599 Alimentation ..................................... 11.460 12.907 15.397 19.040 24.092 IHabillement ...................................... 3.984 3.857 3.914 5.066 5.987 Habitation ....................................... 3.697 4.107 4.232 6.950 8.429 Transports ........................................

1.052 667 653 758 1.132 Distractions ....................................... 533 424 520 491 685 Hygiene et

soins................................ 1.102 1.067 1.660 2.065 2.192

Frai:s culturels.................................... 444 632 743 1.697 2.991

D~penses diverses............................... 2.767 2.187 3.376 6.989 7.091

B. - Moyenne des d~penses ~par unitl de consommation.

D~penses totales................... 12.624 10.176 9.625 10.704 9.173 Alimentation .............................. 5.778 5.082 4.860 4.733 4.202 Habillement ...................................... 2.008 1.518 1.235 1.259 1.044 Habitation ........................................ 1.864 1.617 1.336 1.727 1.470

C. - Moyenne des pourcentages des diffjrentes dkpenses par rapport aux d6penses totales.

Aliment~ation .................................... 52 53 55 51 52 Habillement ......................................

13 14 12 11 11 Habitation

......................................... 14 15. 13 14 15

Transports ......... .............

.......... 4 2 2 2 2 Distractions

....................................... 2 2 2 2 1

Hygilne et soins........................... 4 4 5 5 4 Fris culturels.................... ...... 2 2 2 3 4

Ddpenses diverses............................. 9 8 9 12 11

100 100 100 100 100

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ENQUETE DE JANVIER-FtVRIER

1948 353

TABLEAU VII. - DSPENSES TOTALES ET DZPENSES ALIMENTAIRES PAR UNITE DE CONSOMMATION EN FRANCS ET EN INDICES (Base 100 : mtnages sans enfant).

o enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. enf.

et plus

Nombre de familles 181 241 155 103 94

Dpenses totales en francs 12.624

10.1768

9.625

10.7045

9.173 D~penses totales en indices 100 81 76 85 73 D6penses ( en francs 5.778 5.082 4.860 4.733 4.202

alimentaires en indices 100 88 84 82 73

120 .. .Depenses totales

..... Depenses alimentaires

Base 100 : menages sans enfant Io0

100

loo. 90 . X '

80

70_____

JAN.- F~V. 1948

097-48

Maris I Enfant 2 Enfants 3 Enfants 4 Enfants sans enfant et plus

GRAPHIQUE No 1. - Indices des d~penses totales et des d~penses alimentaires par unim~ de consommation selon le nombre

des enfants pr~sents au foyer.

groupes de families charghes d'en- fants. Cette irregularitY, plus ac- cus~e aujourd'hui, 6tait dbjt per- ceptible dans les enqubtes de 1946. I1 n'est pas aish d'en rendre compte. Le tableau VII, illustrt par le graphique n0 1, justifie ces dernidres remarques.

Les sommes dbpensbes dans un mi(me laps de temps au dibut de I'annie 1948, par rapport h I'ann(e 1946, sont passbes de 100 t 186 pour l'ensemble des familles en ce qui concerne les d~penses totales, et du simple au double (de 100 h 198), en ce qui concerne les d&- penses alimentaires. Le tableau VIII montre, en outre, que cette blhva- tion des d(penses est la plus sen- sible dans les familles qui ont trois ou plus de trois enfants. Ces re- marques, valables pour l'ensemble de l'ichantillon observe, le sont 6galement pour chacun des trois groupes professionnels considbrbs isolkment. L'augmentation du cocit de la vie n'a done pas, semble-t-ii, affect6 plus particulibrement une cat(gorie d(finie

de la popula- tion.

TABLEAU VIII. - INDICE DE L'AUGMENTATION DES DEPENSES TOTALES ET DES DIPENSES ALIMENTAIRES EN JANVIER-FiVRIER 1948, PAR RAPPORT A 1946.

en 4 enf. En- Annie 194~6. 0 en. 1 en. 2 en. et plus semble

Nombre de familles 385 597 406 161 210 1.759

Dpenss o'e een francs 14.661 15.910 17.253 20.434 23.198 17.230

D6penses totales en indices 100 100 100 100 100 100

S en francs 5.869 6.884 8.098 9.076 11.645 7.711 imentation en indices 100 100 100 100 100 100

Janvier-fivrier 1948. Nombre de familles 181 241 155 103 94 774

Sen francs 25.039 25.848 30.495 43.056 52.599 32.125 Dipenses totales en indices 171 162 177 211 227 186

Alimentation en francs 11.460 12.907 15.397 19.040 24.092 15.241 S en indices 195 188 190 210 207 198

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354 LES CONDITIONS D EXISTENCE DES FAMILLES

Par suite de I'6lvation g$nbrale des d~penses, la distribution des famillies 6tudibes selon leurs d~penses totales (graphique 2) fait appa- raitre de plus grands 6carts. En novembre 1946, les d6penses de 88 % des familles se situaient entre 5.000 et 30.000 francs. Aujourd'hui la mime proportion se situe entre 10.000 et 55.000 francs.

Nombre de famililes

JANVIER - F VRER 1948 096 48 774 FAMILLES

40

I famille de 76 I famille de 99 L78 I _ 7 . 103 I 79 I __ 106 2 80 _ 0_

30

I

81 I 14

2 82 I 0 120 7

0_e__ Io e84 __ _rs 121 2 85 I t 127 I 86 I _ 133

20 ___ 2 _____ 882 88 I .___138

I _ 91 I _ __ 142 i

I 93 _ 86

OJ

1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 I2pense totale (milliers de frsl

GRAPHIQUE No 2. - Distribution des familles dtudibes par d6penses totales.

On peut comparer ce mouvement des d6penses au mouvement des prix. Si l'on se refbre i l'indice ponderb des prix de d6tail i Paris, tel qu'il est donne par la Statistique generale de la France, celui-ci accuse une 616vation des prix superieure i l'augmentation des d6penses (ta- bleau IX) (1).

TABLEAU IX. - INDICE PONDIRI DES PRIX DE DETAIL A PARIS COMPARE A L'INDICE DES DEPENSES (Base 100 : indice moyen pour 1946).

Prix (S.G.F.) Dipenses (enquites I.N.E.D.)

29 ,articles I)@penses 2ad' rtieston 34 articles A imentation )openses daRlirnentation totales

Moyenne 1946 100 100 100 100 Janvier 1948 223 219 Fivrier 1948 239 236 198 186

On constate d'autre part une ,l1vation de la part relative des dipenses reservre t l'alimentation. Dans tous les groupes, cette ~lvation est de l'ordre de 4 %. Elle se traduit par une diminution des dpenses d'ha- billement et des d~penses diverses. Quant aux dipenses d'habitation, qui paraissent avoir augment6 en proportion, il faut tenir compte de I'echeance du 15 janvier, survenue dans le cours de l'enqunte, chiance

(1) Yoir Bulletin de la slatistique gendrale de la France, avril 1948, p. 164.

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ENQUITE DE JANVIER-FIVRIER 1948 355

A laquelle la majorit6 des families paient un terme de trois mois (1). Le loyer proprement dit repr~sente 4 % i 5 % des dbpenses totales faites pendant les 28 jours d'observation (mbnages sans enfant et avec un enfant: 5 %; menages avec trois enfants et plus: 4 %), proportion qui doit done Stre rdduite de plus de la moitie, par rapport au budget annuel. Le tableau X donne l'bconomie gCndrale des budgets en janvier- f~vrier 1948.

TABLEAU X. - ECONOMIE DES BUDGETS EN JANVIER-FIVRIER 1948. Non Chargs Groupe GroupeI GroupeIII

Postes de depenses Ensemble charges de famille de famille

Alimnen tation 53 52 53 60 54 46 Habillement 13 12 14 11 14 13 Habitation 16 17 15 12 13 16 Autres d~penses 18 19 18 17 19 25

100 100 100 100 100 100

III. - LA RATION ALIMENTAIRE.

1? Les rdsultats,. - L'btude de la ration alimentaire a 6th conduite selon la m~thode qui a dbj8i Ct exposie lors des prbcdentes enquites. Seules ont 6th 6tudibes les familles dont tous les membres prennent rbgulibrement leurs repas A la maison, en comptant parmi eux les per- sonnes qui dbjeunent << a la gamelle >, c'est-i-dire en prblevant leur nourriture sur les denrbes achet~es au foyer. Ces familles sont au nombre de 452, soit 58 % de l'6chantillon, groupant un total de 1.701 personnes. I1 a 6th tenu compte des denrbes alimentaires consommbes sans avoir At6 achetbes pendant le cours de l'enqubte, et provenant en particulier des r~serves familiales. Les r~sultats trouv~s sont rassemblks dans le tableau XI.

TABLEAU XI. - LA RATION QUOTIDIENNE EN JANVIER-FIVRIER 1948 (glucides, protides, lipides en grammes).

0 enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 enf. et plus

Nombre de families...... 111 140 99 54 48 10 par individu moyen. Nombre de personnes .... 235 432 403 234 347 Calories ................. 2.467 2.286 2.097 2.124 2.155 Glucides ................ 346,2 330,8 303,0 313,1 323,7 Protides animaux........ 40,6 38,8 34,9 36,2 30,8 Protides vdgStaux......... 31,5 28,6 25,3 26,7 27,4 Lipides ................. 62,3 55,9 53,2 55,7 51,4 20 par uniti de consommation. Nb. d'unitis de consom. 220,5 365,8 311,7 211,5 261,8 Calories ................ .2.574 2.753 2.735 2.824 2.895 Glucides ............... 390,3 397,5 393,3 405,9 428,6 Protides animaux........ 42,7 46,9 46,1 47,8 42,1 Protides vg~taux......... 33,1 34,2 32,7 34,4 37,1 Lipides ................. 65,7 67,7 69,7 73,6 71,1

(1) A d~faut de l'indicalion formelle, qui n'a pas 6tB donnie dans tous les cas, qu'il s'agit d'un terme trimestriel, il a &t6 trouv6 au cours d'une enquite par sondage dans la rPgion parisienne que, sans compler les personnes propri~taires ou logies gratuite- ment, 72 % paient leur lover tous les trois mois contre 28 % tous les mois.

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356 LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

Nombre de families

442 FAMILLES

50

3O

'" I! ,, 5 10 5 20 25 30 35 40 45 50

Centaines de colories

GRAPHIQUE No 3. - Distribution des famnilles ludibes selon la valeur caloritique de la ration alimnentaire par jour et par unit& de consoimmation.

Le graphique n0 3 donne la distribution des familles 6tudibes selon la valeur calorifique de la ration alimentaire par jour et par unite de consommation, soit

moins de 1.950 calories.... 7 % de 1.950 t 2.450 calories.... 30 % de 2.450 t 2.950 calories.... 37 % de 2.950 ? 3.450 calories.... 20 % plus de 3.450 calories.... 6 %

L'examen des r~sultats par unite de consommation r~vble une augmen- tation 1Ig~re et rigulibre de la ration avec l'6lvation du nombre des enfants. Cette augmentation est un peu plus sensible si 1'on retire du eompte des calories celles qui proviennent des boissons alcooliques, bibre et surtout vin (tableau XII). On a estimb en moyenne A 500 le nombre de calories fournies par un litre de vin et t 400 celui des calories fournies par un litre de bibre et de cidre. Ces boissons pro- curent respectivement en moyenne 20 et 30 grammes de glucides par litre.

TABLEAU XII. - POUVOIR CALORIFIQUE DE LA RATION ALIMENTAIRE SANS LES BOISSONS ALCOOLIQUES.

4 enf. O enf. I enf. 2 enf. 3 enf. e et plus Calories par unitd de consomma-

mation provenant des boissons alcooliques ..................... 190 154 133 128 87 Ration quotidienne en calories sans les boissons alicooliques... 2.384 2.599 2.602 2.696 2.809

L'accroissement par nombre d'enfants du pouvoir calorifique de la ration provient : a) d'une augmentation des glucides, sensible surtout dans les families de quatre enfants et plus, qui consomment 6galement plus de protides vig~taux; b) d'une augmentation des lipides, toutefois moins sensible dans ce m~me groupe de families.

La consommation des protides animaux, qui constituent les aliments protecteurs, est sensiblement la mbme dans les families de un, deux et

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ENQU1TE DE JANVIER-FIJVRIER 1948 357

trois enfants. Elle est la moins forte dans les m~nages sans enfant et dans les families de quatre enfants et plus.

Comparbe h celle de I'annie 1946, la situation alimentaire en janvier- ffvrier 1948 se prbsente de la manibre suivante (tableau XIII) : pour l'ensemble des families, augmentation n~gligeable du nombre de calo- ries, infirieure h 1 %; pour les glucides et les protides v~g~taux, baisse relative d'environ 6 % et 5 %; pour les lipides et les protides animaux, augmentation relative d'environ 5 % et 11 %. Autrement dit, le pouvoir 6nerg~tique de la ration ne s'est pas accru, mais la consommation des glucides et des protides v~g~taux a diminub, tandis qu'a augmenth la consommation des lipides et surtout des protides animaux. L'6quilibre de la ration s'est nettement ambliord.

Cette constatation, qui dbcoule de I'analyse directe de la ration ali- mentaire, est en d~saccord avec le fait signal plus haut, que de 1946 h 1948, l'indice des prix de d~tail des denrbes alimentaires s'est plus blevC que la moyenne des d~penses alimentaires des families (tableau IX). La discordance s'explique sans doute par le fait que, pour des raisons diverses, par exemple la d croissance entre 1946 et 1948 des quantitbs achetbes au marche noir, I'indice de la S.G.F. des prix des denrbes ali- mentaires, n'est pas exactement repr~sentatif pour la pbriode consid&- rbe, de 1'6volution r~elle du cofit de la ration alimentaire.

TABLEAU XIII. - DIFFIARENCES BRUTES OBSERVIJES DANS LA RATION ALIMENTAIRE ENTRE 1946 ET JANVIER-FIVRIER 1948.

O enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 enf. Ensemble et plus _

Calories ................ + 4 + 93 + 5 --26 -25 + 25 Glucides (grammes)...... -- 6,5 - 12,0 - 36,0 - 53,0 - 37,6 - 23,5 Protides animaux (gr.)... + 3,7 + 4,3 + 4,3 + 6,9 + 3,5 + 4.4 Protides vgitaux (gr.)... -1,0 - 0,2 - 3,5 - 3,4 - 1.3 - 1,6 Lipides (grammes)....... + 2,8 + 1,1 + 5,4 + 7,2 + 3,3 + 3,4

Cette amelioration dans la qualit6 de l'alimentation s'exprime encore par le fait que les besoins en protides animaux sont couverts dans tous les groupes de families, jusqu't quatre enfants, quel que soit le niveau de leurs ressources. Une 1lgbre insuffisance se fait sentir seulement i partir de quatre enfants dans le groupe le moins favorisC (tableau XIV). Les calculs sont faits en tenant compte de l'Age moyen des enfants dans les groupes observes.

TABLEAU XIV. - BESOINS ET CONSOMMATION OBSERVEE EN GRAMMES DE PROTIDES ANIMAUX PAR FAMILLE ET PAR JOUR.

Besoins Consommation observde

Maximum Minimum Ensemble Groupe I Groupe II GroupeIII

0 enfant................. 55 - 79 79 81 87 1 enfant................. 88 84 115 104 114 129 2 enfants................ 121 114 145 123 151 152 3 enfants............... 159 150 179 149 180 198 4 enfants................ 212 198 196 164 199 201 5 enfants............... 243 233 225 188 229 232

2? La signification des rxsultats. - La d~pense alimentaire par unite de consommation d~croit rpgulibrement avec l'augmentation du nombre des enfants. Si l'alimentation se maintient a un niveau suffisant dans les divers groupes de families, il faut attribuer ce fait aux modaliths du rationnement en vigueur pendant le cours de l'enqubte. On peut, en effet, distinguer trois groupes de denrbes selon l'importance de leur consommation dans les divers groupes de familles observ6es: celles

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358 LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

dont la consommation diminue avec le nombre des enfants, denrbes en vente libre et chbres, viande, volaille, charcuterie, poisson, legumes et fruits frais, vin; celles dont la consommation augmente avec le nombre des enfants, pain, confitures, sucre, chocolat, et surtout lait, qui sont des denrbes contingenthes et, par consequent, moins chbres. La con- sommation de lait n'augmente toutefois pas a partir de deux enfants, ce qui s'explique par les insuffisances du ravitaillemnent de l'agglome- ration parisienne en lait au cours de 1'hiver : il arrivait souvent que seuls fussent servis les rationnaires de la catbgorie E, et trbs rarement en tous cr les adolescents A. La consommation du sucre n'augmente pas dans les proportions que laisserait supposer la ration alloube aux diverses cat6gories de consommateurs (E: 1.500 gr.; J et A: 1.000 gr.; M et V: 750 gr.). Nombre de m6nages achbtent en effet du sucre en dehors de la ration officielle et qu'ils paient plus cher, surtout quand ils n'ont pas d'enfant ou quand ils en ont un seul. Aussi bien la depense de sucre par unite de consommation diminue-t-elle avec l'augmentation des enfants, malgrb une consommation plus forte. Enfin, il y a les autres denrbes, dont la consommation est sensiblement la m~me dans les divers groupes de families.

De fait, le prix de revient du gramme de protides animaux d6croit r6gulibrement avec l'augmentation du nombre des enfants. Ii s'6tablit comme suit pour I'ensemble des 774 familles observ6es (en francs) :

4 enf. 0 enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. et plus etl plus 2,10 1,94 1,83 1,88 1,74

IV.- RESSOURCES, DEPENSES ET CONSOMMATION.

Ii est toujours trbs difficile d'obtenir une connaissance precise des ressources dont disposent les families. Dans le cas le plus favorable, mime si la declaration des salaires pergus est exacte, bien des 6lments interfirent avec les donn~es recueillies pour compliqur la situation, ou limiter la port~e des appreciations immediates; par exemple, reception de colis alimentaires provenant de la campagne; recettes non compta- bilishes, telles que pourboires, rbcompenses en nature; ou encore 6changes de services, avantages en nature.

Un effort particulier a 6th tenth pour obtenir des familles une d~cla- ration aussi precise que possible de leurs ressources; la presque totalith

TABLEAU XV.

Ont d~pens6 par rapport h leurs ressources d~clardes de janvier moins autant plus Total

% % % %

Groupe I .............. 47 18 35 100 Groupe II .............. 47 20 33 100 Groupe III.............. 55 16 29 100 Ensemble ............... 49 19 32 100

Distribution des familles de salaries des groupes I et II selon les sommes d~pensdes en moins ou en plus par rapport aux ressources d~clardes de janvier

(en milliers de francs) Prmiceux 1,5 2,5 3,5 4,5 5,5 6,5 7,5 8,5 9,5 14,5 plus

Parmi ceux o n h de Total qui ot dpens: ,5 3,5 4,5 5,5 6,5 7,5 8,5 9,5 14,5 20,5 20,5

en moins % 17 17 12 6 7 8 5 6 14 5 3 100

en plus % 21 11 11 9 8 7 3 3 11 8 8 100

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ENQUETE DE

JANVIER-FEVRIER 1948 359

TABLEAU XVI. - RESSOURCES D1CLAREES, PROFESSION, NOMBRE D'ENFANTS, NOMBRE DE SALAIRES, DIPENSES ALIMENTAIRES EN FRANCS ET EN %, RATION ALIMENTAIRE PAR UNITE DE CONSOMMATION, SELON LES DEPENSES TOTALES.

Professions en % Dpenses p. jour et p. Profesionsen %unite de con-

D6penses alimnentaires uno con D~pense yl c1 ? ? sommation

~u 0 .~ ao totales " t L

" (en francs)

'

% . ,*

=

I= moinso?- de: [ r:

mos de 64 16.428 4 44i 3 0,70 1,2 7.678 66,2 44 2.375 14.500

_________ _________________________________

19.500 131 19.912 34 52 11 0,97 1,45 10.768 61,6 84 2.685

19.500 " 21.500 129 25.455 33 52 14 1,43 1,57 12.784 58,1 69 2.649

0 127 28.224 25 59 15 1,55 1,61 145329 57,3 70 2.727

29.500 B 3.500 97 32.173 21 43 34 1,76 1,51 16.386 51,5 56 2.941

34.500 B 34.500 51 35.389 16 39 41 1,80 1,59 16.793 45,5 30 2.960

39.500 8 44.500 38 41.522 18 42 40 2,76 1,53 19.036 45,2 18 2.730

44.500 & 34 44.544 3 50 44 2,52 1,55 19.512 42,0 18 2.904

49.500 B 54.500 27 49.539 7 48 41 2,67 1,42 20.938 40,1 16 2.776 54.500 6 .2 1 3 3 5 15 2 3 53 7 9

pu54.500d 55f.21 1 3 65 359 1,51 26.557 55,5 47 2.905

a bien voulu se pr~ter h cette demande. I1 s'agit des ressource du mois de janvier 1948. L'observation des depenses ne durait que 28 jours.

Le tableau XV indique : 1 la proportion des familles qui out

d(pens6 au cours de l'enquete une somme 6quivalente, a 1.000 francs pres, h celle de leurs ressources d6clarbes pendant le mois de janvier, et la proportion de celles qui out d6pense ou moins ou davantage; 20 la distribution des familles de salaries des groupes I et II selon les sommes d6pensbes en moins ou en plus par rapport i leurs ressources dtclaries.

De plus, la distribution des familles (graphique n0 2), a 6t6 ana- lys6e en distinguant dix groupes d'aprbs la somme totale des d6penses, compt6e en intervalles 6gaux de 5.000 francs (tableau XVI). Dans tous les groupes, les ressources moyennes diclarbes sont trbs voisines de la somme dbpensbe. Dans la moitib infbrieure de la distribution, elles sont cependant 16g~rement plus fortes et dans la moitib supbrieure, 16g~re- ment moins fortes.

Comme en 1946, cette analyse r6vile que plus les d6penses s'U16vent, moins on compte de familles d'ouvriers, et plus on en compte de cadres industriels et commercants et de membres des professions lib6rales. Les employds et fonctionnaires sont sensiblement aussi nombreux aux diff6rents niveaux des d6penses.

Plus les d6penses s'61dvent, plus on compte d'enfants dans les familles et plus il entre de doubles salaires dans les foyers. Les d6penses ali- mentaires s'61i~vent trbs rbgulibrement avec l'augmentation d's revenus, et elles d6croissent non moins r6gulibrement en proportion, de 66 % h 35 %. La ration alimentaire est sensiblement la m~me en pouvoir calorifique dans tous les groupes de familles, toutefois trbs 16gbrement infbrieure dans les groupes les moins favoris6s. Ceci confirme le fait dbji note que la ration couvre les besoins vitaux pour toutes les families.

Sous un autre angle de vue, la valeur 6nerg6tique de la ration est sensiblement la mrme pour les trois groupes professionnels de families.

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360 LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES FAMILLES

Seule augmente r~guliirement, des ouvriers aux employes et fonction- naires, et aux familles les plus favorishes, la quantitb de protides animaux. Elle est naanmoins suffisante parmi les ouvriers, nous I'avons vu, pour couvrir les besoins jusqu'i quatre enfants (tableau XVII).

TABLEAU XVII. - NOMBRE DE CALORIES ET QUANTITi DE PROTIDES ANIMAUX PAR UNITA DE CONSOMMATION ET PAR JOUR SEILON LES REVENUS

(janvier-fpivrier 1948).

4 enf. 0 enf. 1 enf. 2 enf. 3 enf. 4 enf. et plus

Calories Groupe I ............... 2.855 2.583 2.822 2.774 2.954 Groupe II .............. 2.504 2.780 2.671 2.797 3.058 Groupe III.............. 2.735 2.910 2.816 2.936 2.771

Protides animaux (en grammes) Groupe I ............... 42,6 42,4 39,1 39,8 35,2 Groupe II .............. 43,6 46,5 48,0 48,0 42,8 Groupe III .............. 46,8 52,5 48,1 52,8 43,3

En outre, pour une alimentation sensiblement iquivalente, I'augmen- tation du taux de base des d6penses alimentaires par famille continue B ~tre de l'ordre de 20 % par enfant supplmentaire, en prenant pour base le minage sans enfant et en se rappelant que le nombre moyen d'enfants dans les families de quatre enfants et plus est de 5,16.

4 en!. 0 enf. 1 enf. 2 en!. 3 enf. 4 enf. et plus

1946 100 117 138 155 198

Janvier-f~vrier 1948 100 113 134 166 210

11 convient, au terme de cette analyse, de dire une fois de plus que les familles observ~es n'ont pas 6ti choisies d'apris un bchantillonnage repr6sentatif; une g~nbralisation des rbsultats risquerait d'etre hasar- deuse. Des precautions out i~t prises pour iviter des erreurs syst~ma- tiques dans le choix des budgets 6tudizes, mais les familles qui s'astrei- gnent A tenir leurs comptes ne peuvent 8tre considirbes comme un 6chantillon de l'ensemble des familles de mime catfgorie sociale.

Dans ces limites, on observe depuis deux ans une augmentation de 4 % des dbpenses alimentaires, dans tous les groupes de families. La proportion de ces dipenses par rapport aux d6penses totales, est en janvier-fivrier 1948, de 53 % pour I'ensemble, et varie, selon les res- sources, entre les chiffres extremes de 35 % i 66 %.

Par rapport i 1946, la situation alimentaire s'est sensiblement am&- liorie. Le pouvoir inergitique, suffisant i cette date, ne s'est pas accru, mais l'6quilibre de la ration est meilleur. La consommation des protides animaux, en particulier, est telle, que les besoins sont couverts dans tous les groupes de families, au moins jusqu'i quatre enfants, quelles que soient leurs ressources. Protegees par ce qui subsiste du rationne- ment, les families nombreuses ont pu, a I'poque de l'enqubte, subvenir i leurs besoins alimentaires, tout en dipensant moins par unite de con- sommation.

Ii ne sera sans doute pas inutile de suivre dans I'avenir I'6volution de cette situation.

Alain GIRARD.

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