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Vol. 66, n° 3, 2005 Communications libres 313 L’HHF n’est pas toujours asymptomatique et donc d’autant plus trompeuse. La PTH est normale (85 %) ou élevée. La calciurie fait le diagnostic (en moyenne < 231 mg /j) et dans 94 % des cas < 200). La descrip- tion des différentes mutations permettra de préciser les zones fonctionnelles de la protéine. (voir site internet: www.casrdb.mcgill.ca) L’HÉTÉROPLASIE OSSEUSE PROGRESSIVE: EXPRESSION DES LÉSIONS D’ORIGINE PATERNELLE DU GÈNE GNAS1 N. Richard, G. Abéguilé, M.-L. Kottler Unité de Génétique Moléculaire, Département Génétique et Reproduction, CHU de Caen, F-14033 Caen, France. e-mail : [email protected] L’hétéroplasie osseuse progressive (POH) est une mala- die génétique autosomique dominante rare décrite en 1994 comme une anomalie de la différentiation du mé- senchyme caractérisée par une ossification extensive du derme s’étendant vers le tissus conjonctif et les muscles squelettiques. Ces lésions sous-cutanées ont été rappro- chées des calcifications sous-cutanées décrites dans l’os- téodystrophie d’Albright (OHA), ce qui a conduit le groupe de Kaplan (JBMR, 2000) à mettre en évidence des lésions perte de fonction de GNAS dont la transmis- sion serait d’origine paternelle (Shore E, et al. NEJM, 2002). Le gène GNAS1 (Guanine Nucleotide-binding protein Alpha Stimulating) situé à l’extrémité distale du chromosome 20 présente une organisation complexe responsable de la synthèse de 4 protéines différentes et de 2 molécules d’ARN. Leur synthèse est soumise à une empreinte parentale allèle et tissus spécifique remarqua- ble, avec méthylation allèle spécifique (DMR) gouvernée par des centres d’empreinte (IR) situés à distance du gène GNAS1. Ainsi des lésions génétiques au locus GNAS sont asso- ciées à plusieurs phénotypes qui dépendent d’une part du site de la lésion (centre d’empreinte ou région co- dante) et d’autre part de l’allèle atteint (maternel ou pa- ternel). Parmi les 39 patients chez lesquels nous avons identifié une lésions dans la partie codante (exon 1 à 13) du gène GNAS1, 4 présentaient un diagnostic de POH. Chez trois patients la mutation est apparue «de novo» alors que chez la quatrième patiente, la mutation est héritée de son père. Ces mutations sont retrouvées dans les exons 1, 4, 7 et l’intron 12. Deux mutations n’ont ja- mais décrites dans la littérature : Q29X et 624insT. Lorsque ceci a été étudié, l’activité biologique G"s est normale. il n’y a pas de résistance à la PTH ni de syn- drome dysmorphique caractéristique de l’OHA. Cette nouvelle entité clinique pose des questions quant aux mécanismes physiopathologiques qui la sous-ten- dent : Des lésions de GNAS1 entraînant une perte de fonction de G"s sont associées à un syndrome dysmorphique (OHA) et une résistance hormonale à la PTH (pseudohy- poparathyroïdie de type 1a et 1c) lorsqu’elles sont si- tuées sur l’allèle d’origine maternelle Lorqu’elles sont situées sur l’allèle d’origine paternelle elle peuvent être associée à un phénotype mineur avec présence de calcifications hétérotopiques sous cutanées modérées mais sans résistance hormonale, pathologie décrite sous le nom de pseudopseudo hypoparathyroï- die (PPHP). La raison pour laquelle dans certain cas, ces calcifications prennent une extension majeure invali- dante responsable d’hétéroplasie progressive osseuse reste obscure. À ce jour seuls 14 patients ont été décrits auxquels nous devons ajouter nos 4 patients. L’explora- tion phénotypique reste encore largement incomplète en particulier sur le plan hormonal. SCREENING OF MUTATIONS AND POLYMORPHISMS IN THE GLUCOKINASE GENE IN THE CZECH DIABETIC AND HEALTHY CONTROL POPULATIONS P. Lukasova (1) , J. Vcelak (1) , M. Vankova (1) , K. Andelova (2) , B. Bendlova (1) (1) Institute of Endocrinology, Narodni 8, 116 94 Prague 1, Czech Republic. e-mail : [email protected] (2) Institute for Mother and Child Care, Prague, Czech Republic. Background and Aims: Glucokinase (GCK) is expressed in the pancreatic beta-cells and in liver. It plays a key role in the regulation of glucose homeostasis. GCK mutations are known as a pathogenetic cause of the maturity-onset diabetes of the young type 2 (MODY2) which is characte- rized by mild, persistent fasting hyperglycaemia, low glu- cose-stimulated insulin secretion, autosomal dominant inheritance and early onset. These mutations are also

L’hétéroplasie osseuse progressive: expression des lésions d’origine paternelle du gène GNAS1

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Page 1: L’hétéroplasie osseuse progressive: expression des lésions d’origine paternelle du gène GNAS1

Vol. 66, n° 3, 2005 Communications libres

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L’HHF n’est pas toujours asymptomatique et doncd’autant plus trompeuse. La PTH est normale (85 %) ouélevée. La calciurie fait le diagnostic (en moyenne< 231 mg /j) et dans 94 % des cas < 200). La descrip-

tion des différentes mutations permettra de préciser leszones fonctionnelles de la protéine. (voir site internet: www.casrdb.mcgill.ca)

L’HÉTÉROPLASIE OSSEUSE PROGRESSIVE: EXPRESSION DES LÉSIONS D’ORIGINE PATERNELLE DU GÈNE GNAS1

N. Richard, G. Abéguilé, M.-L. Kottler

Unité de Génétique Moléculaire, Département Génétique et Reproduction, CHU de Caen, F-14033 Caen, France. e-mail : [email protected]

L’hétéroplasie osseuse progressive (POH) est une mala-die génétique autosomique dominante rare décrite en1994 comme une anomalie de la différentiation du mé-senchyme caractérisée par une ossification extensive duderme s’étendant vers le tissus conjonctif et les musclessquelettiques. Ces lésions sous-cutanées ont été rappro-chées des calcifications sous-cutanées décrites dans l’os-téodystrophie d’Albright (OHA), ce qui a conduit legroupe de Kaplan (JBMR, 2000) à mettre en évidencedes lésions perte de fonction de GNAS dont la transmis-sion serait d’origine paternelle (Shore E, et al. NEJM,2002). Le gène GNAS1 (Guanine Nucleotide-bindingprotein Alpha Stimulating) situé à l’extrémité distale duchromosome 20 présente une organisation complexeresponsable de la synthèse de 4 protéines différentes etde 2 molécules d’ARN. Leur synthèse est soumise à uneempreinte parentale allèle et tissus spécifique remarqua-ble, avec méthylation allèle spécifique (DMR) gouvernéepar des centres d’empreinte (IR) situés à distance dugène GNAS1. Ainsi des lésions génétiques au locus GNAS sont asso-ciées à plusieurs phénotypes qui dépendent d’une partdu site de la lésion (centre d’empreinte ou région co-dante) et d’autre part de l’allèle atteint (maternel ou pa-ternel). Parmi les 39 patients chez lesquels nous avons identifiéune lésions dans la partie codante (exon 1 à 13) dugène GNAS1, 4 présentaient un diagnostic de POH.

Chez trois patients la mutation est apparue «de novo»alors que chez la quatrième patiente, la mutation esthéritée de son père. Ces mutations sont retrouvées dansles exons 1, 4, 7 et l’intron 12. Deux mutations n’ont ja-mais décrites dans la littérature : Q29X et 624insT.Lorsque ceci a été étudié, l’activité biologique G"s estnormale. il n’y a pas de résistance à la PTH ni de syn-drome dysmorphique caractéristique de l’OHA.Cette nouvelle entité clinique pose des questions quantaux mécanismes physiopathologiques qui la sous-ten-dent :Des lésions de GNAS1 entraînant une perte de fonctionde G"s sont associées à un syndrome dysmorphique(OHA) et une résistance hormonale à la PTH (pseudohy-poparathyroïdie de type 1a et 1c) lorsqu’elles sont si-tuées sur l’allèle d’origine maternelle Lorqu’elles sont situées sur l’allèle d’origine paternelleelle peuvent être associée à un phénotype mineur avecprésence de calcifications hétérotopiques sous cutanéesmodérées mais sans résistance hormonale, pathologiedécrite sous le nom de pseudopseudo hypoparathyroï-die (PPHP). La raison pour laquelle dans certain cas, cescalcifications prennent une extension majeure invali-dante responsable d’hétéroplasie progressive osseusereste obscure. À ce jour seuls 14 patients ont été décritsauxquels nous devons ajouter nos 4 patients. L’explora-tion phénotypique reste encore largement incomplèteen particulier sur le plan hormonal.

SCREENING OF MUTATIONS AND POLYMORPHISMS IN THE GLUCOKINASE GENE IN THE CZECH DIABETIC AND HEALTHY CONTROL POPULATIONS

P. Lukasova(1), J. Vcelak(1), M. Vankova(1), K. Andelova(2), B. Bendlova(1)

(1) Institute of Endocrinology, Narodni 8, 116 94 Prague 1, Czech Republic.e-mail : [email protected] (2) Institute for Mother and Child Care, Prague, Czech Republic.

Background and Aims: Glucokinase (GCK) is expressedin the pancreatic beta-cells and in liver. It plays a key rolein the regulation of glucose homeostasis. GCK mutationsare known as a pathogenetic cause of the maturity-onset

diabetes of the young type 2 (MODY2) which is characte-rized by mild, persistent fasting hyperglycaemia, low glu-cose-stimulated insulin secretion, autosomal dominantinheritance and early onset. These mutations are also