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Direction de Animation de la Recherche, des Etu des et des Statistiques L’impact du cout des facteurs sur la substitution capital-travail * Ferhat MIHOUBI Mission Analyse Economiqu e 3 Novembre 1994 Les documents d’études sont des documents de travail; à ce titre, ils n’enga gent que leurs auteurs et ne représentent pas la position de la DARES. * L ‘auteur tient à remercie, M Chambin, T. Coutrot, M Elbaum, A. Gub lan etE. Maurin pour leurs remarques et suggestions.

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Direction de Animation de la Recherche,des Etu des et des Statistiques

L’impactdu cout

des facteurssur la

substitutioncapital-travail *

Ferhat MIHOUBI

Mission AnalyseEconomiqu e

N° 3Novembre 1994

Les documents d’études sont des documents de travail; à ce titre, ils n’engagent que leurs auteurs et ne représentent pas la position de la DARES.

* L ‘auteur tient à remercie, M Chambin, T. Coutrot, M Elbaum, A. Gub lan etE. Maurinpour leurs remarques et suggestions.

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L’ensemble des études économétriques sur données macroéconomiques s’accordent, depuis la seconde moitié des années 80, pourrejeter toute influence du coût relatif travail-capital sur l’emploi.L ‘objet de cette étude est de montrer, à l’aide d’un panel composé des17 secteurs manufacturiers, que d’autres facteurs peuvent expliquercette apparente déconnexion. D’une part, la forte substitution entretravail quaflfié et travail non-quaflfié pourrait, en partie, expliquerl’infléchissement de l’intensité capitalistique en dépit de l’évolutionfavorable au travail de coût relatf travail / capital. D’autre part, unepart croissante de l’activité salariée dans le secteur manufacturier adurant les années 80 été externalisée, pour être sous-traitée par lesentreprises appartenant au secteur des services aux entreprises. Nousmontrons, en particulier, que l’évolution des coûts et des progrèstechniques associés à ces dffe’rents facteurs de production permet, surla période récente, d’expliquer en partie l’évolution de l’intensitécapitalistique.

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L’impact du coût des facteurs sur la substitution capital-travail

Depuis la seconde moitié des années 80, la plupart des modèles macro-économiques s’accordentpour rejeter l’hypothèse d’une influence du coût relatif travail-capital sur l’intensité capitalistique. Cesderniers connaissent, depuis les années 70, des évolutions divergentes. Alors que le coût relatif capital-travail tend à croître, la substitution du capital au travail se poursuit.

Diverses explications sont avancées pour expliquer cette apparente déconnexion.Pour certains (Dormont [1994]), cette absence de liens serait attribuable à une erreur de mesure

sur le coût du capital. La variance excessive du coût du capital retracerait davantage l’évolution du tauxd’intérêt réel sur cette période et serait une piètre approximation du coût du capital. La solutionpréconisée est l’estimation d’une équation de demande de travail où seul le coût réel du travail décritl’évolution de l’emploi. Une telle spécification est cependant d’interprétation délicate (quel est le senscausal de cette relation à long terme? S’agit-il d’une description du comportement de demande detravail ou bien de la relation vérifiée a posteriori qu’entretiennent salaire réel et productivité dutravail?).

Pour d’autres (Sneessens et Shadman-Mehta [1993], dans une étude sur l’ensemble del’économie), l’explication de ce phénomène peut être trouvée dans une analyse plus fine de l’emploi,prenant en considération l’hétérogénéité de l’emploi par niveaux de qualification. Le différenciel deprogrès technique entre salariés qualifiés et ceux non-qualifiés et l’évolution de leur coût relatif (associéà leurs différents degrés de substituabilité avec le capital) expliqueraient alors l’évolution contre-intuitive de l’intensité capitalistique agrégée. Toutefois, ce type d’explication, s’il a le mérite d’éclairer ledébat en tenant compte de l’hétérogénéité de l’emploi, peut pour partie retracer les évolutionsdifférentes de la productivité du travail dans le secteur manufacturier et dans celui des services et nonpas l’évolution de l’emploi par niveaux de qualification de l’ensemble de l’économie.

Les évolutions apparemment divergentes du capital et du travail peuvent aussi être expliquées parles inerties caractérisant la demande de facteurs. Ainsi Henry, Leroux et Muet (1988) soulignent le rôledes délais d’ajustement du capital aux évolutions de la croissance et de la mobilité intersectorielle desfacteurs. La baisse continue de la productivité du capital (avec cependant un rythme moins soutenudepuis 1987) constatée au niveau agrégé serait la conséquence, pour une part non négligeable, de laréduction de la mobilité intersectorielle du capital. Au niveau des branches, la productivité du capitaln’aurait pas aussi fortement chuté à compter de 1974. La chute se serait même ralentie avec un passaged’une décroissance de 3,5% avant 1974 à 2,5% après, alors qu’au niveau agrégé la chute sembles’accélérer avec un ralentissement moyen de 2,1% avant 1974 et de 3,4% après 1974.

Cependant, à de rares exceptions, dans l’ensemble de ces études, seuls deux facteurs deproduction sont retenus le travail et le capital2. Or, durant les 20 dernières années, d’importantsphénomènes de substitution ont eu lieu entre travail qualifié et non-qualifié ou encore entre l’activitésalariée interne à l’entreprise et celle externalisée, sous-traitée. La part des salariés non-qualifiés arégulièrement chuté durant cette période pour passer de 82% des effectifs salariés en 1976 à 70% en1991. Sur cette même période, de nombreuses activités, souvent annexes au secteur manufacturier, ontété externalisées pour être sous-traitées par des entreprises appartenant au secteur des services auxentreprises (une rapide évaluation indique que les effectifs externalisés qui représentaient 6% del’ensemble des effectifs salariés du secteur manufacturier atteignent actuellement 16%).

De tels phénomènes de substitution peuvent rendre compte des évolutions en apparencedivergentes de l’intensité capitalistique et du coût relatif capital-travail. Les évolutions apparemmentcontre-intuitives de l’intensité capitalistique et du coût relatif capital-travail ne seraient que la partieémergée des mécanismes de substitution de nature plus complexe qu’entretiennent les différentsfacteurs de production.

2L’étude de Sneessens constitue à cet égard une exception. Celui-ci considère, outre le capital l’énergie. le travailqualifié et le travail non-qualifié.

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Cette note a pour objet d’apporter quelques éléments de réponse à ce débat. A cet effet, nous

adoptons une démarche d’emblée désagrégée, en modélisant l’emploi pour deux niveaux de qualification

sur un panel composé des 17 secteurs manufacturiers de la NAP4O sur la période 1976-1989.

Avant d’aborder les modélisations alternatives de la demande de travail et l’incidence des coûts

relatifs sur celle-ci, il convient de revenir plus en amont sur le choix de la fonction de production et sur

la dérivation de l’équation de demande de travail. Ce point fait l’objet de la première partie de cette

note. La seconde partie est consacrée à la présentation des résultats économétriques. Ceux-ci mettent

en évidence une substitution marquée entre le travail qualifié et le travail non-qualifié qui semble

résulter de l’évolution du coût relatif défavorable au travail non-qualifié. Outre cette augmentation du

coût relatif, l’évolution du ratio emplois non-qualifiés / emplois qualifiés serait expliquée par un trend

négatif. Ce trend négatif peut, comme dans le travail de Sneessens et Shadman-Mehta [1993], trouver

une interprétation en termes d’accroissement de la productivité des travailleurs non-qualifiés. Mais, il

n’est pas exclu que cette tendance retrace aussi un différenciel de gain de productivité au sein du

secteur manufacturier. Il convient en outre de tenir compte des phénomènes d’externalisation de

l’activité salariée. Bien que ces phénomènes affectent de façon identique les diverses catégories de

qualification, il semble que les externalisations d’emplois non-qualifiés aient répondu davantage à un

souci de fléxibilité accrue de la main-d’oeuvre (les évolutions du coût relatif travail externalisé/ travail

internalisé n’auraient pas d’incidence sur la part du travail externalisé), alors que, s’agissant de la main-

d’oeuvre qualifiée, ce serait la réduction du coût relatif travail qualifié externalisé - travail qualifié

internalisé qui aurait contribué à son accroissement.

Il convient, toutefois, de noter que ces résultats, sont étroitement liés aux données utilisées. En

particulier, pour des raisons de disponibilité statistique, le coût du travail par niveau de qualification est

mesuré uniquement à l’aide des DADS (Déclarations Annuelles des Données Sociales). Faute d’autres

sources statistiques, rien ne garantit la robustesse de ces résultats à une autre mesure du coût du travail

par niveau de qualification.

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I) Les dérivations de la demande de travail.

1) Dérivation générale d’une équation de demande de travail

Généralement, les équations de demande de travail sont dérivées d’un modèle en concurrencemonopolistique où la transaction sur le marché des biens est supposée être déterminée par la demande.Sous cette hypothèse de contrainte de débouchés, la production ou la valeur ajoutée peuvent êtredirectement utilisées dans une équation de demande de travail pour retracer les cycles conjoncturels.Dans un tel contexte, l’hypothèse d’exogénéité de la valeur ajoutée ne semble pas par trop ad hoc.L’équation de demande de travail peut être dérivée à partir d’une fonction de production CES (élasticitéde substitution constante).

g A,[a(B,Ltï0+C1K1)’]’

avec }, L1 et K1 la production, le travail et le capital, At, Bt et C le progrès technique

respectivement autonome, incorporé au travail et incorporé au capital, u=1

l’élasticité de

substitution, y le coefficient mesurant les rendements d’echelle. Deux dérivations peuvent êtreenvisagées suivant que l’entreprise subit ou non une contrainte de débouchés.

Si l’entreprise fait face à une contrainte de débouchés, elle adopte, dans le cadre d’un modèle deconcurrence monopolistique, une stratégie de minimisation de ses coûts:

w1L1 +c,K,

sous la contrainte:

=

où Y représente la demande adressée à l’entreprise.

La condition du premier ordre correspond à une évolution en phase de l’intensité capitalistique etdu coût relatif capital-travail :

(N1ïrBt1 r,ti[ac,J

ou encore en logarithme:

(4-k1)’ = ----(Ln(C1)- Ln(B,)) +_!_((c- w) - Ln(P)) (1)

p+l l+p aPuisque à l’optimum la production coïncide avec la demande de biens, la demande de travail est

obtenue en remplaçant dans la fonction de production l’intensité capitalistique par sa valeur optimale et1-o-

en remarquant que p=o.

y1 =a +v(11+b1)—‘o-

Lu +cste1—u a B,c,

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/ J/ .\J-1

* 1 u i/3iCwi4 =—(y,—a)+ Ln 1+— —b+cste

y l—u ‘aj kBc)

Soit encore, en remplacant y1 par la demande anticipée (yfl

1 a 1 (i4 =—(yt —a)—b1+—LnI — +cs!e

V p y)

avec r = la part des salaires dans la valeur ajoutée.w1L, +c1K,

Si à présent nous relâchons l’hypothèse de contrainte de débouchés, la demande de travail résulted’un comportement de maximisation du profit de l’entreprise. L’hypothèse d’exogénéité de la productionn’est donc plus tenable : les décisions en matière de production et d’emploi sont, en effet, indissociables.En revanche, le stock de capital peut raisonnablement être supposé exogène à court terme. La demandede travail prend alors la forme

4 =J’(k1,(w1—p),A1,B,,C,)

Si nous reprenant une fonction de production de type CES avec, pour simplifier la présentation,des rendements d’échelles supposés constants (v=1)

g =

la demande de travail est obtenue en égalisant la productivité marginale du travail et le coût réeldu travail

ou encore en retenant une fonction de production de type Cobb-Douglas

4=k1+Ln(C)-Ln(B)-1(w1-p1)+cste (2)

1-aoù a est le coefficient technique de la fonction de production Cobb-Douglas.

Quelques remarques peuvent en l’état être déjà faites.D’une part, les équations (1) et (2) diffèrent par la variable de coût retenue. Dans le cas d’une

contrainte de débouchés, le coût relatif pèse sur la demande de travail, en revanche seul le coût réel dutravail influe sur la demande de travail en l’absence de contrainte de débouchés et à stock de capitaldonné.

D’autre part, une élévation du progrès technique spécifique au travail (B1) a, en l’absence ou enprésence d’une contrainte de débouchés, un impact dépressif sur la demande de travail.

La distinction entre modèle avec et sans contrainte de débouchés, n’est pas la seule envisageable.Nous avons, dans tout ce qui précède, supposé que les substitutions pouvaient s’opérer pendant etaprès les décisions en matière de combinaison productive. Nous avons donc implicitement postulé unefonction de production de type Putty-Putty. Or, retenir une telle hypothèse équivaut à imputer auxseuls délais d’ajustement l’inertie dans l’évolution de la productivité du capital. Une approche alternative(fréquemment retenue dans les modèles des années 1970) consiste à décrire la fonction de production à

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partir d’une technologie Putty-Clay. A niveau de production constant, les substitutions entre capital ettravail ne s’opèrent alors que via l’investissement. Les délais d’ajustement apparemment longs seraientainsi expliqués par la durée de vie des équipements. Un choc sur les coûts relatifs verrait son effet seprolonger sur l’ensemble de la durée de vie des équipements productifs.

Cependant, pour être probant, la validation économétrique d’un tel modèle nécessite unéchantillon dont la taille dépasse largement la durée de vie des équipements (environ 12 ans). Or, notrepanel sectoriel ne couvre au mieux que 14 années, rendant l’estimation d’un tel modèle pour le moinsdélicate.

Encadré 1: Les mesures du progrès technique

L’augmentation de la production au cours du temps est pour partie imputable à l’accroisement desfacteurs de production. Il sagit alors de déplacements le long de la frontière de production. Mais, unepartie de l’augmentation de la production ne peut être expliquée par les seules modifications du volumedes facteurs de production. Cette partie inexpliquée, encore appelée progrès technique. se manifestepar des déformations de la fonction de production.Le progrès technique peut agir indépendamment de l’évolution du stock des différents facteurs de

production. Il est alors qualifié dc progrès tcchnique autonome. Dans ce cas la fonction de producctionprend la forme:) —g(L,K1,A,)avec A1 le progrès technique autonome.Sous cette forme la variable A1 , sans que l’on sache l’expliquer, regroupe tout ce qui contribue àaccroitre la production.

Le progrès technique peut aussi provenir d’un accroissement de l’efficacité des facteurs de production.On parle alors de progrès technique incorporé aux facteurs. La fonction de production est alors de laforme:Y =g(BL1,C1K1)avec B1 et C1 le progrès technique incorporé respectivement au travail et au capital.

En pratique, les deux formes de progrès technique sont généralement modélisées à l’aide de tendancesdans les études macro-économétriques. Si nous retenons un progrès technique à la fois autonome etincorporé aux facteurs, la fonction de production CES est de la forme:

eat[a(ebtL1)_I’+etK1)’]

avec a le coefficient mesurant le progrès technique autonome et, b et c les paramètres mesurant leprogrès technique incorporé au capital et au travail.

Si l’on relâche l’hypothèse d’homogénéité du facteur travail, la notion de progrès technique incorporépeut être étendue au travail qualifié et au travail non-qualifié. Dans un contexte de contrainte dedébouchés, le logarithme du rapport optimal travail qualifié sur travail non-qualifié (iqf — lnqt) dépendalors, outre du coût relatif des deux facteurs (Wq1 — Wnqr), du différentiel de progrès techniqueincorporé au travail qualifié (b11) et au travail non-qualifié (b.,!):‘qr — ‘nqt = h(Wqt

— ‘nqt’ (b — b2 )t)

2) Dérivation d’une équation de demande de travail par niveaux de qualification

Afin de simplifier l’exposé, nous supposerons que la fonction de production est de type PuttyPutty et nous retiendrons un découpage des effectifs en deux catégories : les employés qualifiés (Lq) etles employés non-qualifiés (Ln).

Le choix de la fonction de production s’avère ici plus délicat. Ainsi, si nous retenons une fonctionde production de type CES à trois facteurs (capital, travail qualifié et travail non-qualifié), trois

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formulations sont envisageables, chacune faisant peser une hypothèse forte sur le degré de

substituabilité entre les facteurs.Par exemple, si nous retenons une fonction de production de la forme:

e= [(aLn +fiK’) + rLqj

elle a l’inconvénient de faire, a priori, l’hypothèse d’une élasticité de substitution identique entre

d’une part le travail qualifié et le capital et d’autre part le travail qualifié et le travail non-qualifié.

Evidemment, retenir une fonction de production de type Cobb-Douglas est encore plus

critiquable, puisque, par définition, les élasticités de substitution sont toutes unitaires.

Une solution pour contourner les difficultés liées à la présence de plus de deux facteurs de

production, peut être trouvée avec une fonction de production translog de la forme:

Y1 = /3kk1 +‘3q1q1 + ,6in1 + fikk k + /iqq iq, + /3ln +/3kq k1 iq1 +/3qniq1in1 + fink in1k1 + csle

Cependant, une telle spécification, avec le degré de généralité qu’elle sous-tend, rend plus délicate

l’interprétation des résultats et de façon plus cruciale, complique sérieusement la dérivation de la

demande de travail.

Dans le cas, d’une fonction de production quelconque, et en présence d’une contrainte de

débouchés, la combinaison productive optimale résulte de la minimisation des coûts de production et

est donnée de façon assez générale par le système suivant

ln[.!_J = ofl6, lnZ!-LJ + o 0k ln_J + øqee in-t J 8 in[-t J+ + este

a,, in[!i-]+nk6k

ln[L]+niee ln---+ OqflOq InL+ y) +cste

lnL] = nejfl_± Jekûk 1fl[J+ ee in[t J in[:J+ Yet + este

(3)

ln(] = nk ,,

in[_*J+ O °k ln[_J_]+ eklfl(__L] + Uqk Oq in-J + y) + este

avec o l’élasticité de substitution entre le facteur j et le facteur j et O,, i n,q,k,e la part moyenne du

facteur j dans la valeur ajoutée vérifiant les contraintes = 1 etj€{n,q,e.k}

8,cr zzO , pourje{n,q,e,k}.iE{n,q,e,k}

Si les élasticités de substitution du travail qualifié et non-qualifié aux autres facteurs de

production sont identiques, l’équation emploi relatif ne dépend que du coût relatif et du différencie! de

progrès technique:

t+cste (4)Ln wq

avec — y le différenciel de progrès technique autonome (mesuré par les seuls effets

temporels) entre le travail qualifié et le travail non-qualifié.Cependant, une lecture trop rapide de ce différencie! peut conduire à des conclusions erronées.

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3) Les limites des données agrégées pour mesurer le différencie! de progrès technique entredifférents niveaux de qualification.

Lorsque l’on tente de mesurer un différencie! de progrès technique entre deux niveaux dequalification, celui-ci peut aussi retracer le différenciel de progrès technique entre deux secteurs ayantdes intensités en main-d’oeuvre qualifiée différentes. Pour illustrer notre propos, définissons uneéconomie composée de deux secteurs dont la composition en main d’oeuvre qualifiée diffère

J 1 —F1(Ln1,Lq1,K1)

1j —.=F,(Ln2,Lq,,K,)Supposons pour simplifier que, pour chaque secteur, la fonction de production soit de type

Cobb-douglas à rendements d’échelle constants:

f =e (eLn1 (eqLq1 )fh (K1 )1_a_

= e (eLn2 (eqLq2)‘ (K, )1-a2-fl:

Dans le cas extrême où /.?1 = O, évaluer le rapport du progrès technique du travail suivant leniveau de qualification à partir des seules données agrégées revient à évaluer le différenciel de progrèstechnique entre les deux secteurs.

in = k1 +1

[—(wn1—p1) + a1e + yt]

1-a11

lq=k, + {_(wq2—p2)+fi2eq +7,!]

a1 -fi,iq—ln=(k, —k1)+— z [(wn, —wq,)—(p1—p,)+/3,eq —a1e+(y, —Yi)’](1 a)(1 fi2)

Le terme (72 — 71) mesure, non pas le différenciel de progrès technique entre travail qualifié ettravail non-qualifié, mais l’écart de progrès technique entre les deux secteurs.

Pour s’assurer qu’une équation d’emploi relatif ne mesure pas davantage le différenciel de progrèstechnique entre secteurs ayant une intensité en main-d’oeuvre qualifiée différente, plusieurs testspeuvent être envisagés.

D’une part, sur données de panel, une telle configuration devrait conduire à des résultatssignificatifs en termes de coûts relatifs et d’écart tendanciel de productivité essentiellement dans ladimension spatiale et dans une moindre mesure dans la dimension temporelle.

D’autre part, l’équation d’emploi relatif agrégée peut être complétée par des variables telles que lerapport des prix entre les deux secteurs ou le rapport du stock de capital. Si l’hypothèse d’undifférenciel de progrès technique attribuable à un écart sectoriel est vérifiée, ces dernières variablesdoivent peser significativement sur l’équation d’emploi relatif.

La démarche la plus indiquée pour éviter cet écueil est sans doute l’utilisation d’un secteurrelativement homogène (par exemple, le secteur manufacturier).

II) Les résultats empiriques

La première section est consacrée à la présentation des résultats des estimations des équationsd’emploi relatif qualifié/non-qualifié, d’intensité capitalistique, et d’emploi relatif travail internalisé!travail externalisé. Ces premières investigations ont pour ambition d’évaluer, simplement, lesconséquences d’une modification des coûts relatifs des facteurs sur la combinaison productive. De tellesspécifications permettent aussi une comparaison aisée de nos résultats avec ceux obtenus par ailleurs

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dans la littérature. De façon annexe, elles fournissent une mesure de l’incidence du différenciel de

progrès technique incorporé aux facteurs sur l’évolution de la structure productive.Au total, cette première analyse permet de répondre aux questions suivantes : Dans quelle mesure

l’évolution du coût relatif travail qualifié-travail non-qualifié explique la baisse de la demande de travail

non-qualifié dans le secteur manufacturier? L’efficacité du travail non-qualifié a-t-elle connu un

accroissement plus marqué que celle du travail qualifié? Le cas échéant, ce différenciel a-t-il contribué à

la réduction de la demande de travail non-qualifié? D’autres facteurs, tels que l’externalisation de

certaines activités salariées, ont-ils contribué à cette substitution? Ces premières investigations sont

affinées par des estimations sur chacun des secteurs manufacturiers de la NAP4O.

La seconde section présente les résultats du modèle complet de demande de facteurs. Cette partie

apporte une réponse à l’insatisfaction soulevée par le modèle présenté dans la première partie et plus

généralement par les résultats fréquemment recontrés dans la littérature. La demande de travail est

souvent modélisée indépendamment des autres facteurs. Or, les choix en matière de combinaison

productive sont difficilement dissociables. Une démarche fondée sur l’estimation simultanée de la

demande des différents facteurs semble alors plus indiquée pour rendre compte des simultanéités qui

caractérisent les choix en matière de structure productive.

1) Evaluations directes de l’impact des coûts relatifs des facteurs sur la combinaison

productive

Afin que nos résultats soient comparables avec ceux obtenus par Sneessens (1994), nous avons

distingué au sein des effectifs salariés deux niveaux de qualification d’une part les salariés non-

qualifiés composés des ouvriers, des employés et des stagiaires et apprentis et d’autre part les salariés

qualifiés regroupant les cadres, les ingénieurs et les professions intermédiaires. Ces regroupements

comportent une part non négligeable d’arbitraire (des employés qualifiés ont sans doute des

caractéristiques plus proches de celles des professions intermédiaires que de celles des stagiaires ou des

apprentis). Pour nous assurer de la robustesse de nos résultats, nous avons donc retenu un second

découpage où la catégorie des salariés non-qualifiés n’intègre que les ouvriers non-qualifiés, les

employés non-qualifiés, les stagiaires et apprentis.

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Encadré 2 Les estimations dans la dimension totale et dans la dimension intra-sectorielle

Pour estimer un modèle sur données de panel plusieurs méthodes sont envisageables. Pour ne retenir queles plus simples (les moindres carrés ordinaires), la double dimension de l’échantillon (temporelle etspatiale) peut être exploitée de deux façons diflérentes.

D’une part, le modèle peut être estimé dans la dimension totale. Dans ce cas le modèle prend la formeX,, +u,

avec j l’indice sur les individus, t l’indice temporel, )‘, la variable endogène, X,, les variables exogènes,u,, le résidu et /3 le vecteur des coefficients. Les coefficients /3 sont alors estimés par les moindres carrésordinaires. Une telle méthode tient compte à la fois de la variance entre les individus (V,nter =

avec=

),) et de la variance temporelle(“fltra

= V(}, — Ï)). Or, la variance entre les

individus est fréquemment plus importante que la variance temporelle. De ce fait, les estimations dans ladimension totale reflètent davantage la dimension spatiale que la dimension temporelle.

D’autre part, le modèle peut être estimé dans la dimension intra-individuelle. Il s’agit alors de “gommer”la dimension inter-individuelle pour obtenir des résultats s’appuyant sur la dimension intra-individuelle.c’est-à-dire celle relative aux évolutions de court-terme. Deux méthodes d’estimation sont alorsenvisageables- la méthode à effets fixes individuels.Si nous retenons un modèle à effets fixes individuels, celui-ci prend la forme

= u. +/3 X,, +u,,avec u. l’effet individuel constant au cours du temps. Le modèle est estimé par les MCO.- la méthode à effets fixes aléatoires.Le modèle est alors exprimé sous la forme

= u + /3 X,, + y. +avec V. un vecteur d’erreur de dimension T. non corrélé avec les u,,.. Le modèle est alors estimé par lesmoindres carrés généralisés.Dans cette étude nous avons retenu la méthode à effets fixes individuels qui a le mérite de ne pas fairel’hypothèse d’indépendance entre les effets individuels et les autres régresseurs.

A) La substitution capital-travail est-elle influencée par le coût relatif capital-travail?

D’une façon générale, nos résultats, comme ceux rencontrés dans la littérature, rejettentl’hypothèse d’une influence du coût relatif capital-travail sur les substitutions à l’oeuvre entre ces deuxfacteurs. Ainsi, dans la dimension intra-sectorielle (tableaux I et 2), quelque soit la définition desemplois non-qualifiés retenue, le coefficient associé au coût relatif travail-capital est systématiquementde mauvais signe et parfois non-significatif3.Seules les estimations dans la dimension totale fournissentdes coefficients correctement signés et souvent significatifs. Toutefois, les résultats obtenus dans ladimension totale renvoient à des “effets coupe” où seule l’hétérogénéité et non l’évolution de l’intensitécapitalistique est expliquée par le coût relatif des facteurs. L’absence d’impact du coût relatif capital-travail sur l’intensité capitalistique est d’ailleurs confirmée par les résultats des estimations du modèleécrit en différence (tableaux 3 et 4). Là encore, la substitution capital-travail n’est pas expliquée parl’évolution du coût relatif capital-travail. Enfin, les estimations réalisées sur chacun des secteurs

3Dans la majorité des estimations effectuées dans la dimension intra-sectonelle, le coefficient associé au coût relatiftravail-capital est significatif. mais n’est pas du signe négatif attendu. Ce résultat peut être lié à l’hypothèse forte d’uneintensité capitalistique s’ajustant instantanément aux seules évolutions du coût relatif. Lorsque le modèle est complété parle coût relatif du travail qualifié! travail-non qualifié, ou encore quand la spécification dynamique du modèle est enrichie,le coefficient du coût relatif travail-capital devient non-significatif.

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(tableaux 7 à 11) sont en concordance avec ces résultats (sur aucun secteur une élasticité significativeau coût relatif capital-travail n’a pu être mise en évidence).

En outre, plusieurs études (Maurin et Parent (1993), Sevestre (1990) et Mairesse et Sassenou(1989)) soulignent la faible valeur de l’élasticité de substitution entre capital et travail et suggèrent unequasi-complémentarité entre le capital et le travail qualifié. Ces indications combinées à nos résultatssemblent indiquer que d’autres facteurs ont déterminé les choix en matière de structure productive.Pai-mi ceux-ci, le degré d’exposition à la concurence internationale peut, pour partie, expliquer unaccroissement de l’intensité capitalistique en dépit d’une évolution du coût relatif défavorable au capital.Mais, de façon plus fondamentale, de telles substitutions peuvent aussi résulter des choix en matière decomposition par niveaux de qualification de la main-d’oeuvre. L’évolution de l’intensité capitalistique neserait alors que la résultante du jeu combiné des substitutions entre main-d’oeuvre qualifiée et main-d’oeuvre non-qualifiée et du degré de complémentarité entre la main-d’oeuvre qualifiée et le capital.

C’est donc partiellement dans l’analyse des facteurs ayant contribués à la substitution entre main-d’oeuvre qualifiée et main-d’oeuvre non-qualifiée, qu’une explication à la substitution entre capital ettravail peut être trouvée.

B) La substitution travail qualifié! travail non-qualifié

Les importantes substitutions entre travail qualifié et travail non-qualifié sont dans une largemesure expliquées par l’évolution de leur coût relatif. L’examen du graphique 1 met clairement enévidence, au niveau agrégé, l’étroite corrélation entre emploi relatif qualifié / non-qualifié et son coûtrelatif. La croissance du coût relatif explique presque point par point l’évolution de l’emploi relatif.

Cependant, une telle relation - la structure des qualifications s’ajusterait intégralement dansl’année aux évolutions du coût relatif - peut résulter d’une mesure du salaire par niveau de qualificationqui intègre des effets de structure. Les investigations menées en annexe 2 semblent rejeter une tellehypothèse.

11

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Graphique J : Evolution du coi2t relatf travail qualfié / travail non-qualfié et de l’emploirelatf dans le secteur manufacturier (les emplois non-qualifiés regoupent les employés, les ouvriers,les stagiaires et les apprentis)

taux de croissance du coût releif emploi - taux de croissance du rapport emploiqualifié/ emploi non-qualifié qualifié / emploi non-qualifié

1.00E-01

8,00E-02 I

6.00 E—0? j

— — — —

4.00E-02 -/7

,-

/ /S’ /‘S jj.,

-j

2.00E-02 \\ //

0.00E+00/‘

-2.00E-02 — — — — —

-4.00E-02

Ce premier constat est validé par l’ensemble des estimations réalisées sur le panel sectoriel. Ainsidans la dimension intra-sectorielle, quelque soit la définition du travail non-qualifié retenue, l’élasticitéau coût relatif est de signe attendu et de forte ampleur (tableaux I et 2). Cependant, cette élasticité estassez sensible à la définition de la catégorie des non-qualifiés. Ainsi, dans la dimension temporelle,lorsque l’emploi non-qualifié est restreint au groupe formé par les ouvriers et employés non-qualifiés,les stagiaires et apprentis, l’élasticité a une valeur particulièrement élevée (-3.40). Alors que l’élasticitéde l’emploi relatif au coût relatif est de -0.98 lorsque la catégorie des salariés non-qualifiés est élargieaux ouvriers qualifiés et aux employés qualifiés. La même sensibilité se retrouve à la fois dans lesestimations dans la dimension totale et dans les estimations sur le modèle écrit en différence. Lorsque lacatégorie des salariés non-qualifiés est définie de façon restrictive (les seuls ouvriers et employés nonqauliflés, les stagiaires et les apprentis), les élasticités dans la dimension totale n’ont pas le signe attenduet celles obtenues à partir du modèle écrit en différence sont non significatives, voire de mauvais signe.Plus généralement, les changements de spécification fournissent des résultats assez instables pour un teldécoupage entre salariés qualifiés et non-qualifiés.

En revanche, rejoignant en ceci les conclusions de Sneessens et Shadman-Mehta [1993], lesrésultats semblent nettement plus stables lorsque l’ensemble des ouvriers et employés est classé dans lacatégorie des non-qualifiés. Pour l’ensemble des estimations (tableaux 2, 4, 7, 8), l’élasticité de l’emploirelatif au coût relatif est significativement négative avec une ampleur voisine de un. Il faut, cependant,noter que l’évolution du coût du travail non-qualifié diffère de celle du SMJC. En particulier, la fortecroissance du SMTC en 1981 n’apparait pas dans l’évolution du travail non-qualifié (graphique 10).

12

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S’agissant de l’évolution de l’efficacité du travail par niveaux de qualification, les résultats

concordent pour décrire un impact non négligeable du différenciel de progrès technique, mesuré par un

trend, sur la substitution entre travail qualifié et travail non-qualifié. Indépendamment du découpage

retenu entre qualifiés et non-qualifiés, le progrès technique incorporé au travail non-qualifié aurait cru à

un rythme annuel de l’ordre de 3% supérieur à celui associé au travailleurs qualifiés. Comme nous

l’avons signalé dans la première partie, il convient de garder une certaine prudence dans l’interprétation

à donner à ce résultat. Il peut, entre autre, retracer l’hétérogénéité des évolutions de la productivité au

sein du secteur manufacturier.Aussi, pour vérifier que la présence de cette tendance ne reflète pas un différenciel de progrès

technique entre les secteurs ayant une intensité en main d’oeuvre qualifiée différente, l’équation a été

d’une part réestimée sur chacun des secteurs (tableaux 7 et 10) et d’autre part des variables

caractéristiques de l’hétérogénéité des secteurs (prix relatif entre secteurs ou stock de capital) ont été

ajoutées. A l’issue de ces investigations, il semble que ce résulat ne retrace pas l’hétérogénéité au sein

du secteur manufacturier. Toutefois, ces résultats n’excluent pas que la tendance capte d’autres effets

tels qu’une élévation tendancielle du niveau de qualification de l’offre de travail.

C) La substitution entre travail et activité sous-traitée par le secteur des services aux

entreprises

Durant la période 1976-1989, les importants phénomènes de substitution entre travail et activité

externalisée ont pu contribuer à la substitution capital-travail. En pratique, la part des effectifs

participant au processus de production dans le secteur manufacturier, mais non comptabilisés dans les

effectifs du secteur manufacturier, enregistre une forte progression dans les années 70-80. L’inflexion

de l’intensité capitalistique (KIL), mesurée à l’aide des seuls effectifs du secteur manufacturier, serait en

partie la conséquence d’une mesure trop restrictive des effectifs.Les substitutions entre travail et activité externalisée se matérialisent par un gonflement de la part

des services aux entreprises dans les consommations intermédiaires. Pour mesurer le montant des

effectifs en jeu, nous avons retenu l’hypothèse d’un contenu en emplois externalisés proportionel au

montant des consommations intermédiaires (Le, =

par le secteur i, Cljse le montant des consommations intermédiaires du secteur j en services aux

entreprises et Lse les effectifs du secteur des services aux entreprises). Le coût réel du travail

externalisé est alors égal au prix relatif des consommations intermédiaires.Le coût relatif travail I travail externalisé et l’emploi relatif (effectifs du secteur manufacturier

rapportés aux effectifs externalisés) paraissent, au niveau agrégé, évoluer en phase (graphique 2).

Cependant, les estimations sur le panel sectoriel infirment, à l’exception du travail qualifié, une telle

relation au niveau désagrégé. Ainsi, les élasticités au coût relatif sont mal signées ou non significatives

pour le travail pris globalement ou pour le travail non-qualifié. Seul pour le travail qualifié, l’élasticité

au coût relatif est à peine significative et de signe attendu, mais avec une ampleur relativement faible

(comprise entre -0.15 et -0.2 suivant la définition de l’emploi qualifié). Les estimations du modèle écrit

en différence fournissent des résultats proches mais plus significatifs.

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Graphique 2 : coût relatif travail / travail externalisé et emploi relatif

1,5±

1I-le

0,5we

Les estimations sectorielles (tableaux 7 à Il) semblent indiquer que les phénomènes desubstitution entre les effectifs salariés et les effectifs exterrialisés sont pour l’essentiel expliqués parl’évolution du coût relatif dans les secteurs de la chimie de base et des matériaux de constructions etdans une moindre mesure dans les secteurs de la construction navale, de la parachimie et pharmacie etdu verre.

L’introduction d’une dynamique à l’aide d’un modèle à correction d’erreur permet de tenir comptedes délais d’ajustement. Cependant, pour l’ensemble des modèles, les résultats sont assez décevants.Seules les élasticités de court terme sont d’ampleurs comparables à celles des modèles statiques ouécrits en différence. Les élasticités de long-terme sont pour leur part systématiquement non-significatives ou d’ampleurs aberrantes. L’utilisation de la méthode d’estimation d’Anderson et Hsiao(1982), où la variable endogène retardée est instrumentée, n’améliore d’ailleurs pas ces résultats.

In fine, les résultats indiquent une incidence marquée du coût relatif travail qualifié/travail non-qualifié dans la substitution entre ces facteurs. En revanche, les substitutions entre travail et capital ouentre travail et travail externalisé seraient peu ou pas expliquées par les évolutions de leurs coûtsrelatifs respectifs. Ces premiers résultats suggèrent que l’évolution de l’intensité capitalistique est pourpartie expliquée par les degrés de substitution différents entre d’une part le capital et d’autre part letravail qualifié et le travail non-qualifié et par l’évolution du coût relatif travail qualifié / travail non-qualifié. Sous l’hypothèse d’une quasi-complémentarité entre travail qualifié et capital, et d’importantespossibilités de substitution entre travail non-qualifié et capital, une réduction du coût relatif travailqualifié / travail non-qualifié conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une substitution capital-travail.

2) Estimation du modèle de demande de facteurs

Le modèle de demande de facteurs correspond au modèle 3 (présenté page 7) où le niveau deproductivité de chaque facteur est expliqué par l’ensemble des coûts des facteurs. L’estimation d’un telmodèle permet à la fois d’obtenir directement les élasticités au coût des facteurs en retenant une partdes différents facteurs au poids moyen sur la période d’estimation et de tester l’hypothèse d’unecomplémentarité ou d’une substituabilité entre les facteurs.

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Plusieurs enseignements peuvent être tirés de la lecture des résultats (tableaux 12 et 13):

- Le travail qualifié et le travail non-qualifié seraient parfaitement substituables. L’élasticité de

substitution est dans la dimension intra-sectorielle significative et de forte ampleur (2.26). Ainsi,

l’élasticité du rapport emploi qualifié sur emploi non-qualifié au coût relatif par niveau de qualification

serait plus élevée que celle obtenue dans les premières estimations (de l’ordre de -1.65 contre -0.98).

Ainsi, une hausse de 10% du coût du travail non-qualifié conduirait, toutes choses égales par ailleurs, à

une augmentation de près de 14 points du ratio emplois qualifiés sur emplois non-qualifiés.

- Le capital et le travail seraient des facteurs quasi-complémentaires. L’élasticité de substitution

est, quelque soit le niveau de qualification, négative, mais n’est pas significativement différente de zéro.

Nous parvenons à un résultat proche de celui de Maurin et Parent (1993) avec une substitution moins

élevée entre le travail et le capital, qu’entre le travail qualifié et le travail non-qualifié. Ainsi, une

augmentation de 10% du coût du travail non-qualifié n’a pratiquement pas d’impact sur l’intensité

capitalistique. Ce dernier augmente dans tous les secteurs de moins de un point4.

- Le degré de substitution entre capital et travail serait indépendant du niveau de qualification.

Nous ne retrouvons pas, sur données méso-économiques, les résultats mis en évidence par Mairesse et

Sassenou (1989), Sevestre (1990) et Maurin et Parent (1993) sur données micro-économiques où le

travail non-qualifié semble être un meilleur substitut au capital que le travail qualifié. En revanche, ce

résultat peut être rapproché de celui de Sneessens et Shadman-Mehta [1993]. Ces derniers mettent en

évidence, sur données agrégées, un degré de substitution entre capital et travail identique pour les

emplois qualifiés et les emplois non-qualifiés.

- Le progrès technique incorporé aux facteurs (y,, pour i = n,q,e,k) explique une part

importante de l’évolution de la structure productive. En particulier, nous retrouvons le différenciel

positif de progrès technique entre travail non-qualifié et travail qualifié, évoqué dans la première partie.

Outre l’évolution du coût relatif travail qualifié-travail non qualifié, ce différenciel de progrès technique

aurait contribué à la substitution travail non-qualifié / travail qualifié.

- En matière d’externalisation de l’activité salariée, les résultats contrastent avec ceux présentés en

première partie. Seule la substitution entre travail non-qualifié et travail externalisé serait sensible au

coût relatif de ces facteurs (le ratio coût du travail non-qualifié sur coût du travail externalisé). Un

accroissement de 10% du coût du travail externalisé réduirait d’environ 0.1 point (8.7% contre 8.6%) le

rapport travail externalisé / travail non-qualifié, alors que la même augmentation laisserait inchangés le

ratio travail externalisé I travail qualifié et l’intensité capitalistique.

Conclusion

D’une façon générale, ces résultats suggèrent que le coût relatif travail I capital (quelque soit le

niveau de qualification) n’a pas eu d’incidence sur la substitution entre travail et capital. En revanche, la

baisse du coût relatif travail qualifié I travail non-qualifié, combinée à un niveau de productivité plus

élevé pour le travail qualifié expliquerait en partie l’évolution de l’intensité capitalistique. On parvient

ainsi à une interprétation différente de celle proposée par Dormont (1994), pour qui seul le coût réel du

travail semblait avoir un impact significatif sur l’évolution de l’emploi. Ce n’est pas tant comme un

facteur introduisant de l’hétérogénéité que la qualification du travail doit être appréhendée, mais bien

plus comme des facteurs de production distincts.

Au niveau agrégé, l’emploi qualifié qui représente 23% l’emploi total augmenterait de 10%, alors que l’emploi non

qualifié qui constitue 77% de l’emploi total serait réduit de 4%. L’emploi total baisserait alors de 0.8% et le capital

diminuerait de 0.4%, soit une augmentation de 0.4% de l’intensité capitalistique.

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L’externalisation de l’activité salariée ne semble pas avoir eu d’impact direct sur l’intensitécapitalistique. Le coût relatif du travail externalisé n’apparaît pas, au demeurant, comme un facteurrobuste dans l’explication de l’externalisation croissante de l’activité salarié.

Bien entendu, les résultats sont tributaires à la fois des séries utilisées et du caractère partiel du modèle.Les séries d’effectifs et de salaires par niveau de qualification sont issues des DADS (voir annexe 1). Orles DADS décrivent des déformations de la structure des qualifications de la main-d’oeuvre plusimportantes que celles fournies par d’autres sources statistiques (l’ESE ou l’enquête emploi). La mêmeremarque peut aussi être adressée à la série de capital (voir l’annexe 1).Nous avons, dans ce qui précède, adopté l’hypothèse d’exogénéité des salaires. Ceci pose évidemmentproblème. Les salaires et plus généralement le coût des facteurs dépendent étroitement de la demandequi leur est adressée. Une extension de ce travail devrait compléter le modèle par des équations desalaire par niveau de qualification.

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Tableaux I Equations statiques sur un panel composé des 17 secteurs de Vindu strie manufacturière(période 1976 à 1989)

Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers et employés non-qualifiés, les apprentis et les stagiaires

tableau l.a: Influence du coût relatif capital-travail5

Dimension intra-sectorielle Dimension totale(estimation par les MCO pour un modèle à (estimation par les MCO)

constantes_individuelles)modèle lnq-k=f3 lq-k=f3(wq l-kŒk+f3 Inq-kf3 lq-k(wq-c) I-k=f3(w-c)+variable (wnq-c)+ -c)+yt+ (W-C)+Xt+ (wnq-c)+yt ±Xt+6 Xt

t+ +5f3 0.19 0.06 0.12 -1.02 -0.48 -0.65

(3.84) (1.81) (5.02) (-7.01) (-4.19) (-5.80)x -0.07 -0.04 -0.05 -0.12 -0.06 -0.08

(-23.2) (-19.23) (-35.29) (-10.26) (-6.34) (-8.46)R2 0.96 0.97 0.98 0.32 0.15 0.25

tableau 1.b Influence du coût relatif travail qualifié - travail non-qualifié

Dimension intra- Dimension totalesectorielle (estimation par les

(estimation par les MCO)MCO pour un

modèle àconstantes

individuelles)modèle lnq - lq = f3 (wnq - lnq - lq f3 (wq -

variable wq) + z t + wnq) + z t +

f3 -3.40 1.19(-8.96) (2.32)

z -0.03 -0.04(-10.93) (-4.74)

R2 0.98 0.10

tableau I .c : Influence du coût relatif travail- travail externalisé6

Dimension mira-sectorielle Dimension totale(estimation par les MCO pour un modèle à (estimation par les MCO)

constantes individuelles)modèle lnq-li=f3 lq-li=f3(wq- l-li=Œk+f3 lnq-li=f3 lq-li=f3(wq- 1-li=f3(w-variable (wnq-wi)+ wi)+t+6 (w-wi)+Xt+ (wnq-wi)+ wi)+Xt+ wi)+t+6

t+

f3 0.29 -0.15 0.05 -2.01 -1.23 -1.57(3.26) (-1.86) (0.89) (-8.17) (-8.68) (-11.64)

z -0.12 -0.04 -0.07 0.08 0.05 0.07(-14.59) (-5.81) (-14.29) (3.33) (3.71) (5.17)

R2 0.97 0.94 0.98 0.36 0.36 0.48

5avec lnq le travail non-qualifié, lq le travail qualifié, k le capital. wnq le coût du travail non-qualifié. wq le coût dutravail qualifié et c le coût du capital.

6avec li le travail externalisé. et w’i le coût du travail externalisé.

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Tableaux 2

Equations statiques sur un panel composé des 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)

Les non qualifiés (nq) regroupent les ouvriers, les employés, les apprentis et les stagiaires

tableau 2.a: Influence du coût relatif capital-travail

Dimension intra-sectorielle Dimension totale

(estimation par les MCO pour un modèle à (estimation par les MCO)

constantes_individuelles)modèle lnq-k=3 lq-k=(wq l-k=Œk+J3 lnq-k=3 lq-k=p(wq-c) l-k=[3(w-c)+

variable (wnq-c)+ -c)+Xt+(5 (w-c)+Xt+ (wnq-c)+t +xt+ Xt+6

t+) +

p 0.13 0.09 0.12 -0.87 -0.23 -0.65

(4.60) (3.46) (5.02) (-7.14) (-1.69) (-5.80)

x -0.06 -0.02 -0.05 -0.10 -0.04 -0.08

(-34.25) (-12.99) (-35.29) (-9.98) (-3.37) (-8.46)

R2 0.98 0.98 0.98 0.32 0.05 0.25

tableau 2.b Influence du coût relatif travail qualifié - travail non-qualifié

Dimension intra- Dimension totalesectorielle (estimation par les

(estimation par les MCO)MCO pour un

modèle àconstantes

individuelles)modèle lnq - lq = J3 (wnq - lnq - lq = 3 (wn -

variable wq)+t+6 wq)+t+

p -0.94 -2.98(-6.44) (-11.12)-0.03 -0.02

(-17.71) (-2.14)R2 0.98 0.40

tableau 2.c Influence du coût relatif travail-travail externalisé

Dimension intra-sectorielle Dimension totale

(estimation par les MCO pour un modèle à (estimation par les MCO)

constantes individuelles)modèle lnq-li=J3 lq-li=J3(wq- l-li=Œk+f3 lnq-1if3 lq-li=f3(wq- l-li=(w-wi)

variable (wnq-wi)+ wi)+t+6 (w-wi)+Xt+ (wnq-wi)+ wi)+Xt+ +Xt+

t+ 8 t+6

(wn-wi) 0.10 -0.20 0.05 -1.74 -0.34 -1.57

(2.09) (-2.98) (0.89) (-8.92) (-2.24) (-11.64)

t -0.08 -0.02 -0.07 0.07 -0.01 0.07

(-18.80) (-3.76) (-14.29) (3.80) (-0.75) (5.17)

R2 0.99 0.91 0.98 0.39 0.16 0.48

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Tableaux 3Equations de demande de travail écrites en différence (période 1977 à 1989)

Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers et employés non-qualifiés et les apprentis et stagiaires.

tableau 3.a : Influence du coût relatif capital-travail

modèle A(lnq -k)= f3A A(lq - k)= f3A(wq - A(I -k) =f3 A (w -

variable (wnq - c) + 6 c) + 6 c) + 6f3 0.045 0.01 -0.017

(2.43) (0.89) (-2.65)6 -0.08 -0.04 -0.06

(-14.58) (-14.35) (28.79)R2 0.03 0.00 0.03

tableau 3.b Influence du coût relatif travail qualifié-travail non-qualifié

tableau 3.c : Influence du coût relatif travail-travail externalisé

modèle A(lnq -Ii) = f3 A(lq - li) f3 A(wq A(1 -li) = f3A (w -

variableA(wnq - wi) + 6 - wi) + 6 wi) + 6

f3 0.27 -0.13 -0.03(2.58) (-1.63) (-0.48)

6 -0.11 -0.04 -0.07(-10.25) (-5.45) (-9.13)

R2 0.03 0.01 0.00

modèle A(lnq - lq )= f3variable

A(wnq - wg) + 6

f3 -0.01(-0.29)-0.046

(-5.49)R2 0.00

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Tableaux 4Equations de demande de travail écrites en différence (période 1977 à 1989)

Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers, les employés, les apprentis et stagiaires.

tableau 4.a: Influence du coût relatif capital-travail

modèle z(lnq -k)= 3A A(lq - k)= f3A(wq - z(1 -k) H3 L (w -

variable (wng - c) + S c) + S c) + S

13 0.02 0.01 0.02(1.97) (0.79) (2.65)

5 -0.06 -0.03 -0.06(-26.94) (-6.33) (-28.80)

R2 0.02 0.003 0.03

tableau 4.b Influence du coût relatif travail qualifié-travail non-qualifié

modèle z(lnq - lq ) f3variable

(wnq - wq) + S-1.5313

(-11.65)-0.03S

(-6.72)R2 0.38

tableau 4.c : Influence du coût relatif travail-travail externalisé

modèle z(lnq -li) = f3 A(lq - li) = 3 Z(wq A(l -li) = f3z (w -

variableA(wnq-wi)+S wi)+S wi)+5

f3 0.00 -0.40 -0.03(0.05) (-4.56) (-0.47)

S -0.08 -0.01 -0.07(-10.56) (-1.25) (-9.13)

R2 0.00 0.09 0.001

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Tableaux 5Equations d’emploi dynamiques sur un panel composé des 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers et employés non-qualifiés et les apprentis et stagiaires

tableau 5.a : Influence du coût relatif capital-travail

modèle Mnq=aAk+f3(wnq-c)+y Mq=aAk+f3(wq-c)+y(lq-k)1M=aAk+f3A(w-c)+y(l-k)1+pvanable (lnq-k)1+(vng-c)1+t+3 +(wg-c)j +t+ (w-c)1 +yt+6(X 0.48 0.52 0.36

(2.59) (4.87) (6.43)f3 0.016 0.003 -0.001

(0.59) (0.23) (-0.14)y 0.002 -0.009 0.006

(0.22) (-1.62) (1.87)-0.026 0.006 0.008(-0.77) (0.38) (0.92)

x -0.0015 -0.0002 0.0001(-0.65) (-0.21) (1.24)

R2 0.04 0.18 0.31

tableau 5.b: Influence du coût relatif travail qualifié - travail non-qualifié

modèle zMnq = y. Mq + f3 A(wnq - wq) + y (lnq - Iq)1+ Alq = ci. Alnq + f3 z(wq - wnq) + y (lq-lnq)..1 +variable(wnq - wq) + x t + (wq - wnq)1 + x t +

(X -0.74 -0.16(-5.86) (-4.64)

f3 0.38 -0.18(1.69) (-1.48)

y -0.011 -0.017(-1.14) (-3.50)

.i. -0.27 0.044(-3.38) (4.96)

z 0.00 0.003(0.00) (3.11)

R2 0.18 0.32

tableau 5.c Influence du coût relatif travail- travail e,temalisé

modèle Mnq CL Mi + f3 A(wnq - wi) + y Mq (X Mi + f3 A(wq - wi) + y (lq- M a Mi + f3 (w - wi) + y(l- li)..1 +vanable (lnq- liLi + i (wnq- “)-i + Xt + li)1 + t (wq - wi)1 + z t + i (w - wiLi + zt +

(X 0.08 0.14 0.15(1.04) (3.51) (6.20)

f3 0.40 -0.43 -0.18(3.18) (-5.91) (-4.17)

y -0.024 -0.010 -0.012(-3.47) (-1.61) (-3.12)-0.16 0.013 -0.017

(-5.27) (0.78) (-1.70)z 0.018 -0.0072 -0.0014

(5.36) (-4.26) (-1.3 1)R2 0.17 0.21 0.22

21

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Tableaux 6

Equations d’emploi dynamiques sur un panel composé des 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)

Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers elles employés et les apprentis et stagiaires

tableau 6.a Influence du coût relatif capital-travail

modèle Alnq=CLAk+I3L(wnq-c)+y AIqaAk+f3z(wq-c)+y(lq-kL1Al=ŒLk+PA(w-c)+y(1-kLl +pvanable (lng-k)1+(wng-c)1+Xt+6 +(wg-c)1+Xt+6 (w-c)1 +yt+6

CL 0.31 0.74 0.36

(4.33) (4.50) (6.43)

p 0.018 -0.03 -0.001

(1.74) (-1.50) (-0.14)

y 0.012 -0.005 0.006

(2.86) (-0.57) (1.87)

iL 0.029 -0.055 0.008

(2.25) (-2.09) (0.92)

y 0.002 -0.002 0.007

(2.61) (-1.50) (1.24)

R2 0.21 0.10 0.31

tableau 6.b Influence du Coût relatif travail qualifié - travail non-qualifié

modèle Alnq = CL Alq + 3 A(wnq - wq) + y (lnq - lq)..j+ i Llq = (X Alnq + 3 L(wq - wnq) + y (lq-lnq)1 +

variable (wnq - wg + t + 6 (wg - wnqLi + x t + 6

CL 0.03 0.083

(0.73) (0.73)

p -0.39 -1.26(-4.46) (-10.14)

y -0.013 0.022

(-2.66) (2.60)

iL -0.088 0.11

(-3.39) (2.52)

x -0.00 0.002

(-0.06) (2.12)

R2 0.15 0.37

tableau 6.c: Influence du Coût relatif travail- travail externalisé

modèle Alq=a.Ali+A(wq-wi)+y(lq- AlŒAli+f3I(w-wi)+y(l-1iLl +

vanable (lnq- li)1 + t (wnq - wi)1 + Xl + li).1 + iL (wq - wi)1 + Xt + 6 iL (w - wi)j + Xt + 6

6

CL 0.15 0.14 0.36

(4.86) (2.63) (6.43)

f3 -0.07 -0.83 -0.001

(-1.17) (-10.65) (-0.14)

y -0.008 0.0018 0.006

(-2.18) (0.18) (1.87)

iL -0.043 0.016 0.008

(-3.26) (0.65) (0.92)

X 0.003 .0.011 0.007

(1.86) (-4.74) (1.24)

R2 0.16 0.37 0.31

22

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Tableau 7Equations sectorielles d’emploi des non-qualifiés sur les 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)Les non-qualifiés (nq) regroupent les ouvriers, les employés et les apprentis et stagiaires

Modèle lnqŒk+3(vnq lnq=Œ1q+3(wnq- lnq-lq=Ç(wnq-wq) lnq-k lnq-1i lnq-y=-c)+Xt+ wq)+t+6 +Xt+5 (wnq-c)+ (wnq-wi) (wnq-p)

xt+8 +yt+ xt6variables k wng - c 1g wng - wq wng - wg t wng - c wng - wi wnq-

pT07 Minerais -0.49 0.04 -0.07 -0.92 -2.87 -0.004 0.001 0.18 0.15

et métaux (-0.34) (0.68) (-0.89) (-3.67) (_3.30)** (-0.27) (0.11) (1.37) (0.41)ferreux

T08 Minerais 0.44 -0.02 0.05 0.92 -0.92 -0.044 0.05 0.56 0.35et métaux non (5.96) (-0.14) (0.21) (1.51) (-1.50) (-2.85) (2.04) (5.41) (1.00)

ferreuxT09 Matériaux 1.02 0.07 0.23 -0.62 -0.28 -0.03 0.07 -0.17 0.21de construction (1.99) (1.14) (0.90) (-1.21) (-0.42) (-3.97) (1,22) (-1.00) (1.66)

T10 Verre 1.46 0.03 -0.13 -0.47 0.46 -0,02 0.05 0.24 -0.21(2.63) (0.60) (-0.80) (-1.58) (0.77) (-2.81) (0.95) (2.30) (-1.54)

Tu Chimie de -0.40 0.01 -0.05 0.37 -1.92 -0.015 -0.14 -0.46 0.08base (-1.42) (0.17) (-0.53) (0.74) (-1.25) (-1.15) (-1.82) (4,48)** (0.45)T12 0.62 -0.02 0.76 -0.18 -0.54 -0.032 -0.03 0.12 -0.19

Parachimie et (1.75) (-0.61) (0.83) (-0.84) (-0.80) (-7.14) (-1.11) (1.76) (-1.84)pharmacie

T13 Fonderie et 2.42 0.07 0.92 -1.91 -1.94 -0.022 013 0.22 -0.38travail des (2.90) (0.95) (1.59) (-2.61) (_2,95)** (-3.58) (1.74) (1.77) (2.28)**métaux

T14 Mécanique 1.65 0.06 1.04 -2.89 -2.85 -0.035 0,08 -0.07 -0.06(3.12) (1.24) (2.68) (-5.19) (_7.56)** (‘-25.63) (1.85) (-0.74) (-0.43)

T15 Matériels 0.27 0.005 0,13 -0.35 -1.88 -0.066 0.03 -0,08 -0.56électroniques et (0.48) (0.13) (1.08) (-0.94) (2.60)** (-19.65) (0.88) (-0.82) (5.12)**biens

d’équipementménager

T16 Matériels 0.43 0.07 0.21 -0.60 -1.46 -0.027 0.03 0.13 0.63detransport (2.31) (1.44) (0.95) (-1.27) (2.51)** (-4.26) (0.50) (1.37) (4.71)

terrestreT17 2.09 -0.002 -0.62 -3.21 -3.98 -0.019 -0.05 -0.19 -0.43construction (7.30) (-0.43) (-1.24) (-4.33) (_4.15)** (-3.54) (-0.67) (-0.75) (_2,40)**

navale etaéronautique et

armementT18 Textiles 0.30 0.02 0.25 0.46 0.96 -0.058 0.00 0.13 -0.51habillement (0.66) (0.81) (2.77) (1.75) (1.40) (-7.76) (0.05) (2.69) (_9.65)**T19 Cuirs et -OE54 0.04 -0.16 -0.013 -1.91 -OE023 -0.001 0.30 -0.72chaussures (-1.50) (0.84) (-1.75) (-0.07) (_4,47)** (-2.31) (-0.12) (2.92) (9.41)**T20 Bois, 1.95 0.08 0.29 0.07 -0.66 -0.016 0.12 -0.08 -0.57meubles et (5.21) (1.60) (2.16) (0.10) (-0.54) (-2.49) (2.30) (-0.67) (4.53)**industriesdiverses

T21 Papier et 0.47 0.03 0,37 -0.03 0.03 -0.032 -0.02 0.05 -0.44carton (5.40) (1.65) (2.68) (-0.12) (0.07) (-3.37) (-0.59) (0.74) (_3.93)**

T22 Presse et 0.88 -0.02 1.29 -1.57 -1.17 -0.045 -0.03 -0.14 -0.48édition (5.35) (-0.62) (4.34) (-3.35) (5.18)** (-35.70) (-1.39) (-1.20) (5.84)**T23 0.85 0.001 0.22 0.11 1.47 -0.028 -0.01 0.67 0.29Caoutchouc et (3.16) (0.00) (1.26) (0.25) (2.64) (-5.72) (-0.27) (6.25) (1.16)matières

plastiques

23

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Tableau 8Equations sectorielles d’emploi des qualifiés sur les 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)Les qualifiés (q) regroupent les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires

Modèle lqŒk+f3(wq lq=Œlnq+f3(wq lq-1nq13 lq-k=3 lq-li=3 lq-y=3

-c)+t+6 -wnq)+t+ (wq-wnq)+ (wq-c)+ (wq-wi)+ (wq-p)+y

Xt+ t+6 zt+6

variable k wg - c ing wg - wnq wq - wnq wq - c wg - wi wg-

p

T07 Minerais et 6.05 -0.22 -1.05 -0.72 -2.87 -0.12 0.13 0,64

métauxferreux (2.07) (-1.93) (-0.89 (-0.48) (_3.30)** (1.10) (0.46) (1.49)

T08 Minerais et 0.68 0.03 0.09 -1.84 -0.92 0.61 0.41 -0.59

métaux non (3.5 1) (0.81) (0.21) (-2.72) (-1.50) (2.10) (1.37) (-1.23)

ferreuxT09Matériaux -1.13 0.15 0.33 0.20 -0.28 0.11 -0.51 -0.59

de construction (-2.03) (2.22) (0.89) (0.31) (-0.42) (1.07) (_2.50)** (-1.73)

T10 Verre 1.44 0.13 -0.44 0.99 0.46 0.15 -0.18 -1.81

(1.12) (1.18) (-0.80) (1.87) (0.77) (1.61) (1.55) (_4.06)**

Tu Chimie de 1.91 0.07 -0.53 -2.31 -1.92 0.17 -0.99 -0.37

base (2.61) (0.54) (-0.53) (-1.56) (-1.25) (1.47) (_5.87)** (2.88)*

Tl2Parachimie 3.22 0.01 0.84 -0.52 -0.54 0.08 -0.12 -OE76

etpharmacie (4.27) (0.18) (0.82) (-0.71) (-0.80) (1.24) (-1.77) (8.06)**

T13 Fonderie et 0.96 0.02 0.22 -0.57 -1.94 0.01 0.68 0.37

travail des (2.16) (0.38) (1.59) (-1.88) (_2.95)** (0.41) (3.55) (0.74)

métauxT14 Mécanique 0.11 -0.03 0.40 -1.75 -2.86 -0.07 0.11 0.09

(0.23) (-0.80) (2.68) (-4.74) (_7.56)** (-1.58) (0.59) (0.32)

T15 Matériels 3.57 0.18 0.79 -1.86 -1.88 0.09 0.09 -0.15

electroniqueset (2.94) (2.25) (1.08) (-2.44) (_2.59)** (1.19) (0.86) (-1.11)

biensdéquipement

ménagerTl6Maténels -0.37 0.06 0.40 -1.24 -1.46 -0.05 -0.18 0.11

de transport (-0.94) (0.58) (0.95) (-2.15) (_2.51)** (-0.36) (-1.40) (0.79)

terrestreT17 -0.20 -0.03 -0.22 0.28 -3.98 0.01 -0.63 -0.83

construction (-0.81) (-0.66) (-1.23) (0.37) (_4.15)** (0..0l) (_3.38)** (4.82)**

navale etaéronautique et

armementTl8Textiles 2.77 0.01 1.72 1.17 0.96 0.07 -0.13 -0.94

habillement (3.38) (0.09) (2.77) (1.68) (1.40) (1.27) (-1.71) (9.84)**

T19 Cuirs et 1.17 -0.20 -1.45 -1.23 -1.91 -0.19 -0.46 -1.60

chaussures (0.76) (-1.09) (-1.75) (-3.08) (_4.48)** (-1.15) (_2.62** (8.95)**

T2OBois, 2.21 0.21 1.11 -0.63 -0.66 0.25 -0.27 -1.35

meubleset (1.75) (1.35) (2.16) (-0.48) (-0.54) (1.74) (-1,72) (_7.29)**

industriesdiverses

T21 Papier et 0.66 -0.04 1.12 0.02 0.03 -0.08 -0.10 -0.77

carton (2.16) (-0.70) (2.68) (004) (0.07) (-1.37) (-0.70) (5,47)**

T22Presseet 0.60 0.05 0.51 -1.28 -1.17 0.02 0.70 -0.09

édition (1.88) (1.07) (4.34) (-8.87) (_5.18)** (0,38) (0.88) (-0.90)

T23 1.70 0.10 0.62 1.57 1.47 0.17 0.28 -1.18

Caoutchouc et (3.34) (1.23) (1.25) (2.70) (2.64) (2.25) (2.15) (7.36)**

matièresplastiques

24

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Tableau 9Equations sectorielles d’emploi sur les 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)

Modèle 1=Œk+f3(w 1-k(w- l-Ii=f3(w- l-y=3(w--c)+ t+6 c)+t+6 wi)+yt+ p)+xt+k w-c w-c w-wi w-p

T07 Minerais et 1.34 -OE04 -0.03 0.17 0.32métaux ferreux (1.99) (-1.33) (-1.31) (1.22) (0.98)T08Mineraiset 0.44 0.03 0.06 0.52 0.19

métaux non (10.58) (0.44) (2.40) (‘4.40) (0.47)ferreux

T09 Matériaux 0.67 0.08 0.08 -0.24 0.13de construction (1.35) (1.42) (1.38) (-132) (1.05)

T10 Verre 1.50 0.04 0.06 0.19 -0.41(4.18) (1.26) (1.91) (1.94) (2.76)**

Tu Chimie de 0.40 0.04 -0.03 -0.68 -010base (1.14) (0.63) (-0.49) (_5.77)** (-0.73)

T12 Parachimie 1.86 -0.0 1 0.02 0.0 14 .0,50et pharmacie (6.20) (-0.4 1) (0.74) (0.26) (.6,60)**

Tl3Fonderieet 2.13 0.06 0.11 0.27 -0.18travail des (3.18) (1.02) (1.81) (2.23) (-0.95)

métauxT14 Mécanique 1.18 0.04 0.05 -0.02 -0.001

(2.92) (1.11) (1.45) (-0.18) (-0.00)T15 Matériels 1.04 0.05 0.05 -0.08 -0.54

électroniques et (1.65) (1.34) (1.57) (-0.88) (_6.55)**biens

d’équipementménager

T16 Matériels 0.24 0.08 0.02 0.06 0.52de transport (1.31) (1.58) (0.33) (0.62) (3.94)

terrestreT17 1.07 -0.02 -0.02 -0.43 -OE63

construction (8.44) (-0.85) (-1:06) (_1.90)* (3.92)**navale et

aéronautique etarmement

T18 Textiles 0.75 0.02 0.01 0.09 -0.61habillement (1.68) (0.66) (0.45) (1.76) (_10.70)**T19 Cuirs et -0.24 0.02 -0.02 0.20 -1.00chaussures (-1.12) (0.66) (-0.41) (2.20) (12.05)**T2OBois. 1.95 0.10 0.14 -0.11 -0.72meubles et (5.26 (2.21) (2.77) (-0.95) (_6.27)**industriesdiverses

T21 Papier et 0.51 0.19 -0.03 0.02 -0.54carton (4.51) (0.78) (-0.83) (0.30) (5.24)**T22Presseet 0.86 0.00 -0.01 -0.10 -OE41

édition (6.06) (0.05) (0.07) (-0.98) (5.32)**T23 1.05 0.01 0.02 0.66 -0.01

Caoutchouc et (5.39) (0.35) (0.58) (5.92) (-0.03)matières

plastiques

25

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Tableau 10

Equations sectorielles d’emploi des non-qualifiés sur les 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)Les non-qualifiés (nq) regroupent les employés et les ouvriers non-qualifiés, les apprentis et les staigiaires

Modèle 1nqak+3(wnq lnq=’Œ1q+3(wnq 1nq-1q=(wnq-wq)+ 1nq-k=3 lnq-1i lnq-y=

-c)+t+6 -wq)+t+ Xt+ (wnq-c)+ 3(w’nq- (wnq-p)

yt+ wi)+yt+ Zt+

variables k wng - c 1g wng - wg wng - wg t wng - c wng - wi wng -

T07Mineraiset -1.14 -0.06 -0.51 -2.51 -3.30 -0.008 -0.11 0.51 0.44

métaux ferreux (-0.36) (-0.44) (-0.8) (-3.25) (_3.90)** (-1.18) (-1.04) (2.08) (0.87)

T08 Minerais et 0.20 -0.02 0.47 -1.47 -2.72 -0.083 0.06 0.13 -0.16

métaux non (0.93) (-0.63) (1.50) (-1.46) (_3.7)** (-8.31) (1.72) (0.76) (-0.37)

ferreuxT09 Matériaux 0.33 0.21 0.57 -1.14 -0.73 -0.070 0.21 -0.59 -0.97

de construction (0.28) (1.9) (0.60) (-0.55) (-0.4) (-8.14) (1.49) (394)** (_4.71)*

T10 Verre 4.30 0.08 0.80 -3.75 -4.13 -0.079 0.19 -0.26 -1.28

(5.46) (1.09) (1.58) (-3.14) (_6.19)** (-17.11) (1.82) (2.30)** (6.55)*

Tu Chimie de 3.39 0.08 -1.46 -0.42 -0.27 -0.058 0.34 -1.48 -0.86

base (3.33) (0.49) (-1.91) (0.16) (-0.77) (-1.88) (2.10) (_445)** (_4.28)*

T12 Parachimie 4.45 -0.07 0.69 -1.04 -1.03 -OE047 0.04 -0.26 -0.89

et pharmacie (4.67) (-0.94) (0.79) (-1.01) (-1.05) (-9.98) (0.42) (2.46)** (4.26)*

T13 Fonderie et 3.67 -0.14 -0.01 -3.89 -4.59 0.012 -0.04 0.79 0.81

travail des (3.92) (-1.63) (-0.75) (-4.93) (2.74)** (1.95) (-0.40) (6.64) (l.57)*

métauxTl4Mécanique 2.48 -0.22 -1.79 -2.57 1.72 0.012 0.11 0.79 1.90

(1.15) (-1.07) (-3.41) (-1.37) (0.54) (1.30) (1.36) (6.42) (737)*

T15 Matériels 5.33 0.11 -0.47 0.30 1.14 -0.015 -0.02 0.94 -0.07

électroniques et (4.12) (1.35) (-0.48) (0.20) (0.78) (-1.43) (-0.19) (0.9) (-0.35)

biensd’équipement

ménagerT16 Matériels 2.91 -0.12 -1.98 -1.03 -4.10 0.00 0.02 1.24 2.17

de transport (2.71) (-0.40 (-4.46) (-0.54) (-0.98) (0.00) (0.06) (7.60) (7.68)

terrestreT17 1.32 0.34 1.29 3.06 2.86 -0.049 0.32 -0.11 -0.35

construction (1.14) (1.69) (1.67) (3.36) (4.07) (-8.49) (1.77) (0.28) (-0.87)

navale etaéronautique et

armementT18 Textiles -8.97 0.25 -1.02 -0.026 -7.08 -0.010 -0.04 0.97 0.77

habillement (-3.97) (1.73) (-5.91) (-0.02) (2.42)** ((-0.41) (-0.19) (8.50) (3.50)

Tl9Cuirset 1.68 0.01 -0.47 -0.079 -2.18 -0.063 0.03 -0.16 -1.18

chaussures (2.41) (0.13) (-3.08) (0.2) (_2.96)** (-6.18) (0.37) (-1.17) (_4.34)*

T2OBois, 2.51 0.02 0.32 -1.33 -0.41 0.00 0.10 0.03 -0.43

meubles et (4.88) (0.37) (1.19) (-1.37) (-0.37) (0.02) (1.22) (0.28) (_2.20)*

industriesdiverses

T21 Papier et 0.95 0.09 -1.64 -2.06 -2.08 -0.056 0.08 -OE17 -0.62

carton (4.41) (1.90) (-2.07) (-4.62) (3.38) (-9.12) (2.08) (_1.78)* (_3.72)*

T22 Presse et 0.50 0.04 0.96 0.65 0.67 -0.034 -0.04 0.0 -0.09

édition (1.94) (0.92) (3.61) (2.12) (2.92) (-16.61) (-0.10) (0.11) (-0.76)

T23 -0.05 0.08 -0.35 -0.42 1.16 -0.073 0.01 0.85 0.77

Caoutchouc et (-0.09) (0.86) (-1.17) (0.6) (1.22) (-8.76) (0.10) (7.66) (2.93)

matièresplastiques

26

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Tableau HEquations sectorielles d’emploi des qualifiés sur les 17 secteurs de l’industrie manufacturière

(période 1976 à 1989)Les qualifiés (q) regroupent les cadres, les professions intellectuelles supérieures, les professions intermédiaires, les

employés qualifiés et les ouvriers qualifiés

Modèle lq=Œk+3(wq lq=Œlnq+J3(wq lq-1nq=3 lq-k=f3 lq-li=J3 lq-y=J3-c)+t+6 -wnq)+t+6 (wq-wnq)+ (wq-c)+ (wq-wi)+ (wq-p)+

Xt+6 1+6 xt+6variable k wq - c lnq wq - wnq wq - wnq wg - c wg - wi wq

-p

T07Mineraiset 2.41 -0.04 -0.12 -0.19 -3.30 -0.005 0.66 0.27métauxferreux (3.18) (-1.19) (-0.8) (-0.366) (_3.97)** (-0.17) (0.49) (0.94)T08 Minerais et 0.89 0.03 0.39 -2.51 -2.72 0.04 1.13 0.20

métaux non (10.53) (2.05) (1.50) (-4.00) (3.70)** (3.41) (6.62) (0.34)ferreux

T09 Matériaux 1.30 0.02 0.06 0.84 -0.73 0.02 -0.006 0.93de construction (7.50) (1.10) (0.59) (1.33) (-0.4) (1.10) (0.03) (2.86)à

T10 Verre -0.67 0.02 0.25 -2.45 -4.13 -0.04 0.81 0.38(-0.52) (0.15) (1.58) (-4.71) (_6.20)** (-0.47) (6.05) (0.98)

Tu Chimie de -0.71 0.05 -0,18 0.12 -0.28 -0.14 -0.41 0.16base (-1.16) (0.5) (-1.91) (0.13) (0.07) (-1.34) (_3.18)** (0.76)

T12 Parachimie 0.87 0.02 0.085 -0.084 -1.04 0.02 0.14 -0.40et pharmacie (1.83) (0.60) (0.79) (-0.22) (-1.05) (0.55) (2.42) (3.44)**

Tl3Fondeneet 1.58 .013 -0.04 -0.54 -4.59 0.15 0.05 -0.51travail des (1.30) (1.12) (-0.07) (-0.21) (_2.74)** (1.56) (0.37) (_4.57)**

métauxT14 Mécanique 0.86 0.11 -OE30 1.49 1.72 0.10 -0.22 -0.43

(0.94) (1.27) (-3.41) (2.13) (0.54) (1.38) (2.t2)** (_5.46)**T15 Matériels -0.29 0.03 -0.047 0.54 1.14 0.07 -0.13 -0.65

electroniques et (-0.42) (0.77) (-0.47) (1.22) (0.77) (1.65) (-1.3) (_8.58)**biens

d’équipementménager

T16 Matériels -0.79 0.17 -0.33 0.003 -4.11 0.01 -0.35 -0.10de transport (-1.51) (1.20) (-4.46) (0.00) (-0.98) (0.04) (_3.12)** (-1.46)

terrestreT17 1.21 -0.05 0.17 1.07 2.86 -0.06 -0.41 -0.60

construction (7.36) (-1.54) (1.67) (3.11) (4.07) (-1.85) (-1.81) (_3.32)**navale et

aéronautique etarmement

T18 Textiles 8.42 -0.16 -0.76 -0.75 -7.08 0.04 -0.61 -1.41habillement (4.81) (-1.47) (-5.91) (-0.91) (_2.42)** (0.26) (_6.28)** (_15.12)**T19 Cuirs et -4.19 0.08 -1.03 -0.65 -2.18 -0.17 1.21 -1.15chaussures (-6.19) (1.00) (-3.09) (-1.47) (2.91)** (-089) (5.26) (_2.37)**T20 Bois, 1.55 0.15 0.38 0.69 -0.41 0.17 -0.22 -0.89meubles et (2.25) (1.73) (1.18) (1.13) (-0.37) (2.24) (-1.79) (9.86)**industriesdiverses

T21 Papier et -0.01 -0.03 -0.18 0.37 -2.08 -0.13 0.34 -0.44carton (0.04) (-1.62) (-2.07) (1.57) (_3.37)** (-2.35) (2.92) (_2.13)**

T22 Presse et 0.88 -0.02 0.59 0.68 0.67 -0.01 -0.11 -0.43édition (6.01) (-0.07) (3.62) (3.61) (2.92) (-0.73) (-0.97) (_5.25)**

T23 1.61 -0.05 -0.34 1.16 1.16 -0.01 0.52 -0.79Caoutchouc et (3.65) (-0.72) (-1.17) (2.07) (1.22) (-0.04) (2.60) (_2.l0)**

matièresplastiques

27

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Tableau 12Estimations simultanées du bloc de demande de facteurs

Les non-qualifiés regroupent les employés, les ouvriers, les stagiaires et les apprentis

Estimation dans la dimension Estimation dans la dimension intra

élasticités de totale sectorielle

substitution Estimation par les MCO Estimation par les MCO pour unmodèle à constantes individuelles fixes

modèle non- modèle modèle non- modèle

contraint contraint7 contraint contraint

u,,,, 0.78 0.05(10.19) (0.25)

u,, 0.02 -0.07 -0.30 -0.12

(0.23) (-1.76) (-3.38) (-1.61)

cr,, -0.62 -0.36 -0.08 0.46

(-5.63) (-6.73) (-0.35) (4.41)

nq -0.18 0.80 -0.85 2.26

(-3.04) (3.89) (-4.58) (6.85)

Uqq 0.44 -1.48(6.98) (-5.30)

qk 0.001 -0.08 -0.07 -0.14

(0.11) (-2.01) (-0.68) (-1.29)

qe 0.51 -0.03 1.06 -0.43

(-6.17) (-0.61) (-3.77) (-2.71)

kk -2.28 0.48(-18.58) (3.97)

ke 0.104 -0.13 0.35 -0.23

(1.11) (-0.42) (-2.66) (-2.31)

ee -3.88 0.65(-17.30) (1.17)

y,, -0.056 -0.046 -0.035 -0.035

(-17.39) (-6.81) (-2.66) (-18.31)

Yq -0.009 -0.008 0.001 -0.017

(-2.69) (-1.74) (0.19) (-6.29)

Yk 0.044 0.048 0.018 0.015

(10.99) (5.54) (7.85) (6.83)

Ye 0.007 0.018 0.044 0.026

(1.90) (2.16) (9.15) (5.05)

7Les contraintes correspondent à f9, u,, =—

8 u, pour i.j=n. q, k, e.

28

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Tableau 13contributions à l’évolution des facteurs de production sur la période 1976-1989.

In 1g le kW- -17.6 36.6 6.4 -1.5w0-p 17.6 -19.4 -3.9 -0.09WeP 4.4 4.5 3.7 2.2c-p -0.9 -1 -1.8 7.27,, -36.2 0 0 0Yq 0 -20 0 07e 0 0 39.9 07k 0 0 0 21.8autres1° 5.4 23.1 48.6 17.9

-36.1 14.8 92.9 47.5

8Ce tableau se lit de la façon suivante : l’évolution du salaire des non-qualifiés (ligne 1, colonne 1) de 76 à 89 auraitprovoqué une réduction de 17.6% de l’emploi non-qualifié.9Les contributions sont construites à partir des estimations présentées dans la dernière colonne du tableau 12.10Les autres facteurs regroupent la valeur ajoutée et les termes résiduels.

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Graphique 3 : évolution du coût relatif travail I capital et de l’intensité capitalistique

_

taux de croissance de l’intensité taux de croissance du coût relatif capital /capit1istique travail

0.40

8.30 t0.20 ,.‘

j! \\

0,10 +\, ,‘ /

Q QQ-

L I I I I I

1978 1972 1980 1981 198?’ 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989

7/

-0.20

-0.30 /

-0.40 ±

Graphique 4 : évolution du coût relatif travail qualifié / capital et de l’intensité capitalistique

taux de croissanœ de l’intensité - taux de croisanœ du coût relatif capitel/

capitaiistique en référenœ eu travail travail queiifié

qualifié

0.40 -

1984 1985 198e 1987 1988 1989

0.30 -

0.20 -

0.10 -

7 7j 7’ 7

II \

—- -/-.---. _/__ —-

0.00, /

177 \ 1978 1979’ 1980 1981 ‘98/ 1983—0.1 0 1— \ \

7 7’7

0.20I-0,30 -

/

-0,40

30

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Graphique 5 : évolution du coût relatif travail non-qualifié I capital et de l’intensité capitalistique

taux de croissanœ de l’intensité - taux de croisance du coût relatif capital!capitalistique en référence au tr’ail non- tr’eil non-qualifié

I queiifié

z— \

ï’ii/ I

z//

/

/1:1/

// ‘‘ —— ——

-‘-

I Ji

I N,

—(D (D \(D /O 0) /0) /

ç-)(Do,

- u,(D (D s(D/o, o o,

I”- (D o)(D (D0) ,O) 0)

Graphique 6 : évolution du rapport travail externalisé I travail et du coût relatif

taide croissance du rapport travail -

- taui<de croissance du coCa relatif travaile4enalisé I travail e4ernalisé 1 travail

‘77 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985-I - 1987 18-989

0.40

0,30

0.20

0.10

0,00

10-0.(Dr—o,

o,r—,‘-1

-0,20

-030

-OAO

/ z.‘z

0,10

0,05

0,001

-0,05

-0,10

-0,15

-020

31

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Graphique 7 évolution du rapport travail externalisé qualifié / travail qualifié et du coût relatif

taux de croissance du rapporttraveil - taux de croissance du coût relatif travail

externelisé qualilié/travail quaiifié externaiisé qualifié/travoil qualifié

U) r- S. CDCD CD CD CD CDC m C) ‘)

Graphique 8 : évolution du rapport travail externalisé non-qualifié / travail non-qualifié et du

coût relatif

I

_______

tal.D<de croissance du rapport travaile)dernalis é non-qualifié I travail non-qualifié

-0,05

-0,10 -

-015±

-0,20-

- tade croissance du co relatif travaile,demalisé non-qualifié I travail non-qualifié

0,10 T

:::N\/------x

-0.05’

-0.10 --0,15 -

-0.20 -

19

0,10

/0,05 \ //

0,0077 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 -‘fé86 1987 l988 --1989

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Graphique 9 évoluti on de l’intensité capitalistique suivant la définition du stock de capital

taux de croissance de l’intensité - - taux de croissance de l’intensitécapitalistique (modèle génération de capitalistique (capital de lacapital) comptabilité nationale)

0.06

0.07

0.06

0.05

0.04

0,03

0.02

0.01

0.00

0,18

0,16 -f0.14

0,12

0.10

0.08

0.06

0.04+

0.02

j

Graphique 10 : évolution du coût du travail

CC Œ O) — C’J C CL’) CC r- CC O)r- — r’- CC CC CC CC CC CC CC CC CC CCO’) O) O) O) O’) O) O) O’) O’) O’) O’) O) (3’) 0’)

taux de croissance - —— —— -- taux de croissance — taux de croissance taux de croissanceduSMIC ducoùtdutravail ducoûtdub-avail dusalaire brut

non-qualifié qualifié

0_00

1977 1978 1979 1980 1981 1982 1963 1984 1985 1986 1987 1988 1989

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Annexe 1 : Les données

Cette annexe présente les séries utilisées pour réaliser les estimations. Elles sont issues de deuxsources statistiques les déclarations annuelles de données sociales (DADS) et les comptes nationauxannuels.

Les données issues des DADS.

Les établissements employant au moins un salarié sont tenus de remplir chaque année ladéclaration de données sociales. Y figure des renseignements à la fois sur les salariés (qualification, âge,salaire mensuel, durée de paie, ...) et sur l’établissement (code APE, effectifs, masse salariale versée, ..).Deux exploitations sont réalisées à partir des déclarations : l’exploitation employeurs et l’exploitationsalariés. Nous nous limiterons dans la description des DADS à la dernière exploitation, celle que nousavons retenu pour élaborer nos séries.

L’exploitation salariés est construite par tirage (au 1/25 ème) des déclarations des salariés nés lemois d’octobre d’une année paire. Pour chaque salarié de l’exploitation, on dispose de son statut (salariépermanent ou embauché dans l’année, à temps complet, à temps partiel ou intermittent), du salaire qu’ila perçu durant l’année écoulée et de la durée durant laquelle la paie a été perçue (durée de paie).

Pour construire les séries de salaires et d’effectifs, on s’est limité aux seuls salariés permanents àtemps complet (les renseignements concernant cette catégorie de salariés semblent moins sujets àerreurs”). Les effectifs et le salaire net en “année-travail” sont alors obtenus en agrégeant, sur chaquesecteur de la NAP4O et pour chaque niveau de qualification, la durée de paie en année travail et lesalaire net moyen en année travail. Les séries sont exprimées en salaire net horaire et activité horaire(L) en appliquant pour chaque secteur la durée annuelle du travail des comptes nationaux annuels (onretient, pour des raisons de disponibilité statistiques, l’hypothèse forte d’une durée du travail identiquepour les différentes qualifications). Enfin, le coût du travail (W) est obtenu en appliquant des tauxapparents de cotisations socials employeur et salarié calculés à partir du TEE.

Les données issues des comptes nationaux annuels.

Les séries utilisées pour chaque secteur sont- la valeur ajoutée (Y) et son déflateur (P);- la consommation intermédiare en services aux entreprises (CI) ainsi que son prix (PCI);- la durée annuelle du travail.- le stock de capital matériel (K).

L’utilisation de cette dernière variable mérite quelques commentaires.

D’une part, nous avons pris le parti de ne pas retenir le capital bâtiment. Une telle démarche estassez fréquente dans les travaux économétriques sur la demande de facteurs de production. Elle vise àretenir une définition du capital cernant au mieux le stock de capital productif

D’autre part, le stock de capital de la comptabilité nationale est élaboré à partir d’une méthode quipeut être discutée et qui fournit des résultats assez différents de ceux issus de méthodes alternatives. Lestock de capital matériel de la comptabilité nationale annuelle est obtenu en cumulant les fluxd’investissements avec un taux de déclassement quasi-constant (de l’ordre de 4%). Cependant, d’autresméthodes sont envisageables telles que les modèles à générations de capital. Dans ce cas, le stock decapital est obtenu en sommant l’ensemble des générations de capital encore en utilisation. Unegénération de capital (soit le flux d’investissements d’une période) a une durée de vie constante (12 ansenviron) et dans ce cas le taux de déclassement est variable.

11Voir à ce sujet P. Choffel (1981).

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Les séries de capital suivant ces deux définitions sont assez différentes et ce particulièrementdurant les années 80. Alors que la série de capital de la comptabilité nationale enregistre uneprogression assez stable, celle obtenue à partir dun modèle à génération connaît une importanteinflexion avec une forte élévation du taux de déclassement (voir G. Cette [1992] pour une présentationdétaillée des séries de capital issues d’un modèle à génération avec une hypothèse de mortalitécorrespondant à une mort soudaine). De telles différences peuvent sensiblement modifier les résultatséconométriques (graphique 9).

En outre, on a retenu l’hypothèse d’une utilisation constante du stock de capital. Cette hypothèseest elle aussi discutable. En première approximation, le capital efficace peut être mesuré par le produitdu stock de capital et du taux d’utilisation des capacités de production sans embauche. Cette, Cueva,Taddei et Timbeau (1992) proposent une mesure plus fine du degré d’utilisation du capital construite àpartir de la durée du travail et du taux d’utilisation avec embauche. Cependant, les tentatives en vued’incorporer les inflexions conjoncturelles dans le stock de capital fournissent des résultats assezproches de ceux où le degré d’utilisation du capital est constant (l’intensité capitalistique est insensibleau coût relatif capital-travail).

Diverses mesures du coût du capital sont envisageables. En première analyse, le coût du capitalpeut être évalué simplement par le taux d’intérêt réel net du taux de déclassement multiplié par le prixde l’investissement. Cette définition revient à supposer un financement intégral de l’investissement parendettement. Cette hypothèse, relativement forte, peut être levée en tenant compte de la fraction del’investissement financée par auto-financement. L’expression du coût du capital est alors amendée pourincorporer des variables fiscales (voir Bretel, Brunel, Di Carlo et Epaulard (1993) et Gubian,Guillaumat-Tailliet et Le Cacheux (1986)). Toutefois, là encore, l’allure générale du coût du capitaln’est pas modifiée au point de rendre compatibles les évolutions du coût relatif capital-travail et del’intensité capitalistique.

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Annexe 2: Incidence des modifications de la composition des emplois par niveau dequalification sur le coût relatif travail qualifié! travail non-qualifié.

L’évolution des salaires entre deux périodes incorpore deux effets:- un effet “prix”, c’est à dire l’évolution des salaires pour une structure de l’emploi par niveau de

qualification inchangée;- un effet “qualité”, soit l’évolution des salaires liées à la modification de la structure de l’emploi

par niveaux de qualifications.

Formellement, si l’on note le salaire horaire pour une qualification j à la période t et Ll’activité horaire des salariés de qualification j à la date t, l’évolution des salaires peut être décomposéede la façon suivante

wci,twj,t

—-= + (A.1)wt_1 ci.t_lwi,t

Lavec c., = —j-— la part de la qualification j dans l’emploi total (Le). Les deux termes du membre

de droite de l’équation A. 1 représentent respectivement l’évolution des salaires à structure inchangée etl’évolution des salaires consécutive aux modifications de la composition de l’emploi par niveaux dequalifications, soit le GVT solde ou encore l’effet “qualité” évoqué plus haut.

Construire un indice de salaire à structure de qualification inchangée revient alors à agréger lestaux de salaire par niveaux de qualifications, en retenant une pondération (e31) invariante au cours dutemps (égale à la moyenne sur la période 1976-1989, dans notre cas) pour chaque niveau dequalification.

Nous pouvons alors facilement obtenir w”t et le taux de salaire hors effet qualité, desemployés respectivement qualifiés et non qualifiés

w1t

j eQ

= cJ’wit

j€NQ

1 TL 1 TJ—Q j,t —NQ ‘avec e. = — —- et c = - la part moyenne des emplois de qualification j dans

l’emploi respectivement qualifié (L?) et non-qualifié (L). Q représente l’ensemble des emploisqualifiés et NQ l’ensemble des emplois non-qualifiés.

Pour vérifier que la corrélation étroite entre d’une part, le coût relatif travail qualifié/travail non-qualifié et d’autre part, le rapport emploi qualifié sur non-qualifié n’est pas due uniquement à desmodifications de la composition de l’emploi par niveau de qualification, nous avons remplacé le coût

hvt

relatif “brut” (—.—) par un coût relatif construit à partir des taux de salaires hors effet GVT q

Wflqf

Il ne semble pas, à la vue du graphique A. 1, que la relation négative qu’entretiennent le coûtrelatif emploi qualifié / emploi non-qualifié et le rapport emploi qualifié sur emploi non-qualifié, soitimputable à des effets de structure sur les qualifications. L’indice de coût relatif hors GVT est assezproche de celui “brut”, à l’exception de la période 1987-1990 où le ralentissement du rythme dedestruction des emplois non-qualifiés explique pour l’essentiel l’écart croissant entre le coût relatif horsGVT et le coût relatif brut.

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Graphique A.] : Evolution du coz2t relatf travail qualfié / travail non-qua4fié “brut” et horsGVTet évolution de l’emploi relatf

coût relatif wq /wn - coût relatif wq /wn taux de croissance de(hors effet de structure) Lq / Ln (DADS)

Afin de vérifier que l’évolution de l’emploi relatif qualifié / non-qualifié n’est pas la conséquenced’une ventilation des catégories socioprofessionnelles imprécise dans les DADS, nous avons comparél’évolution de l’emploi relatif tel qu’il est fourni par l’enquête structure des emplois (ESE)’2 et par lesDADS (graphique A.2). En première analyse, les deux évolutions semblent assez différentes. Toutefoisles deux séries ont en commun de nombreux points de retournement et, de façon plus décisive, laliaison étroite entre le coût relatif (wq/wn) et l’emploi relatif (Lq/Ln) semble toujours vérifiée avec lesdonnées issues de l’ESE.

12Une telle comparaison est en toute rigueur difficile car les deux sources statistiques (ESE et DADS) diffèrent sur denombreux points. D’une part. le champ couvert par l’ESE est plus restreint, puisqu’il exclut les établissements de moinsde 10 salariés (et ceux de moins de 20 salariés après 1987). D’autre part, les DADS fournissent des effectifs exprimés ennombre d’années-travail (soit la somme des durées de paies. exprimées en jours effectués par les salariés, divisées par360). alors que I’ESE contient le nombre de salariés, qu’ils travaillent à plein-temps ou à mi-temps. Enfin I’ESE décrit lasituation des établissements à un moment précis de l’année (en mars avant 1987 et en décembre après 1987) alors que leseffectifs contenus dans les DADS correspondent à des moyennes annuelles. Pour faciliter la lecture du graphique (A.2),on a reporté l’évolution en moyenne annuelle du rapport emploi qualifié sur emploi non-qualifié obtenu à partir desdonnées de I’ESE.

0.10

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Graphique A.2 : Evolution du coût relatif travail quafljïé / travail non-qua4fïé “brut” et horsGVT et évolution de l’emploi relatiffourni par les DADS et l’ESE.

0.10

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0.06• coûtrelatifwq/wn

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(hors effet de struure)

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taux de croissance de,t\ ‘‘• Lq / Ln (DADS)

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