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Mémoire de fin d'études THEME Présenté par : Dirigé par : Avril 2016 MODERNISATION DES SYSTEMES DE PAIEMENT : ROLE ET ACTIONS DU GROUPEMENT INTERBANCAIRE ET MONETIQUE DE L’UEMOA Muriel ABADASSI M. Hugues Oscar LOKOSSOU Contrôleur de gestion Enseignant Associé au CESAG Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion Promotion 8 (2013-2015) Master Professionnel en Comptabilité et Gestion Financière (MPCGF) CESAG BF – CCA BANQUE, FINANCE, COMPTABILITE, CONTROLE & AUDIT CESAG - BIBLIOTHEQUE

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MODERNISATION DES SYSTEMES DE PAIEMENT : RÔLE ET ACTIONS DU GIM UEMOA

Mémoire de fin d'études

THEME

Présenté par : Dirigé par :

Avril 2016

MODERNISATION DES SYSTEMES DE PAIEMENT : ROLE ET ACTIONS DU GROUPEMENT

INTERBANCAIRE ET MONETIQUE DE L’UEMOA

Muriel ABADASSI M. Hugues Oscar LOKOSSOU Contrôleur de gestion Enseignant Associé au CESAG

Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion

Promotion 8 (2013-2015)

Master Professionnel en

Comptabilité et Gestion Financière

(MPCGF)

CESAG BF – CCA

BANQUE, FINANCE, COMPTABILITE,

CONTROLE & AUDIT

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Muriel Hounlèdji Morgane ABADASSI, 8ème promotion, MPCGF2013-2015, CESAG

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DEDICACE

Ce mémoire, je le dédie à mes parents pour leur amour et leur soutien inestimable. Je ne

saurais leur exprimer toute ma reconnaissance pour les efforts consentis à mon égard.

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Muriel Hounlèdji Morgane ABADASSI, 8ème promotion, MPCGF2013-2015, CESAG

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REMERCIEMENTS

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance aux personnes qui m’ont permis d’avoir une

expérience riche et féconde durant ma formation au CESAG et au cours de ces mois de stage

effectués au sein de cette grande institution qu’est le GIM-UEMOA. Il s’agit de :

Monsieur Blaise AHOUANTCHEDE, Directeur Général du GIM-UEMOA, pour

m’avoir acceptée en tant que stagiaire dans son éminente structure ;

Monsieur Justin OCLOO,

Monsieur Luc ADJAHO, pour ses conseils et son appui ;

Monsieur Théodore NGOM et Madame NDOYE Ndella pour leur encadrement de

qualité ;

Mes remerciements et ma profonde gratitude vont également à :

Monsieur Boubacar BAIDARI, Directeur Général du CESAG et à tout le personnel

administratif pour leur guide durant ses deux années de Master ;

Monsieur Moussa YAZI, Chef du département Banque Finance Comptabilité Contrôle

et Audit au CESAG, pour sa rigueur dans la gestion de la formation ;

Monsieur Hugues Oscar LOKOSSOU, mon Directeur de mémoire, Enseignant associé

au CESAG, pour son encadrement, sa disponibilité et l’intérêt qu’il a porté à cette

étude ;

Tout le corps professoral du CESAG, pour l’enseignement de référence dont j’ai

bénéficié ;

Tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce document, qu’ils

trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

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SIGLES ET ABREVIATIONS

ACI : Acquisition Commerçant Interbancaire

ACU: Acquisition Commerçant Unique

BCEAO: Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

DAB : Distributeur Automatique de Billets

DAIN: Direction de l’Audit Interne

DDRM: Direction du Développement du Réseau et du Marché Monétique

DFCB: Direction Financière Comptable et du Budget

DIGE: Direction Générale

DTPI: Direction Technique et de la Production informatique

EME: Etablissements de Monnaie Electronique

EMV: Europay Mastercard Visa

GAB: Guichet Automatique de Billets

GIE: Groupement d’Intérêt Economique

GIM-UEMOA: Groupement Interbancaire et Monétique de l’Union Economique et

Monétaire Ouest Africain

PCI: Payement Card Industry

TIC: Technologies de l’Information et de la Communication

TPE: Terminal de Paiement Electronique

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

FIGURES

Figure 1: Adhésion des membres au réseau GIM- UEMOA....................................................49

Figure 2: Cinématique d’une transaction interbancaire ...........................................................49

Figure 3: Paiement par TPE......................................................................................................51

Figure 4: Produits prépayés......................................................................................................52

Figure 5: Offre de solution ......................................................................................................55

Figure 6: Retrait DAB/GAB.....................................................................................................55

Figure 7: Volume et nombre de transactions en millions de FCFA.........................................63

Figure8 : Progression du taux de bancarisation de la zone UEMOA.......................................64

TABLEAUX

Tableau 1: Présentation du modèle d’analyse..........................................................................33

Tableau 2: Mesure de la réalisation des objectifs.....................................................................62

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Liste des membres en production interbancaire ………………………………….71

Annexe 2: Liste des membres en production délégataire…………………………………….75

Annexe 3: Liste des membres en production ACU…………………………………………..77

Annexe 4: Organigramme du GIM-UEMOA………………………………………………...79

Annexe 5: Guide d’entretien………………………………………………………………….79

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE.................................................................................................................................i REMERCIEMENTS..................................................................................................................ii SIGLES ET ABREVIATIONS.................................................................................................iii LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX..................................................................................iv

LISTE DES ANNEXES.............................................................................................................v

TABLE DES MATIERES........................................................................................................vi

INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE.........................................................................6 INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE......................................................................7

Chapitre 1: Les systèmes de paiement ....................................................................................... 8 1.1Notion de système de paiement ............................................................................................. 8 1.1.1 Les objectifs des systèmes de paiements...........................................................................9

1.1.2 Les différents types de systèmes de paiement ................................................................. 10 1.1.3 Les instruments de paiement ........................................................................................... 10 1.1.4 La monnaie et ses formes ................................................................................................ 14 1.1.4.1 La monnaie électronique .............................................................................................. 15 1.1.4.2 La monnaie virtuelle ..................................................................................................... 18 1.1.4.3 La monnaie numérique ................................................................................................. 19 1.2 Les théories limitant les services bancaires et financiers ................................................... 19 1.2.1 La théorie des frontières des possibilités d'accès ............................................................ 20 1.2.2 La théorie des barrières à l'accès ..................................................................................... 21 Chapitre 2 : Rôle des institutions intervenant dans la gestion des systèmes de paiement ....... 23 2.1 Rôles d’une banque centrale dans la gestion des systèmes de paiement ........................... 23 2.1.1 Rôle de conduite de la politique monétaire ..................................................................... 24 2.1.2 Rôle de gestion de la stabilité du système bancaire........................................................25

2.1.3 Rôle de surveillance des systèmes de paiement .............................................................. 25 2.2 Rôle de la modernisation des systèmes et moyens de paiement dans la résolution du paradoxe de financement .......................................................................................................... 26 2.2.1 Le Système de Transfert Automatisé et de Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) .................................................................................................................................................. 26 2.2.2 Le Système Interbancaire de Compensation Automatisée de l'UEMOA(SICA-UEMOA) .................................................................................................................................................. 27 2.2.3 La Monétique interbancaire ............................................................................................ 28 2.3 Cadre législatif de la sécurisation des systèmes de paiement ............................................ 31 Chapitre 3: Méthodologie de l'étude.........................................................................................33

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3.1 Le modèle d’analyse ........................................................................................................... 33 3.2 Outils de collecte des données ........................................................................................... 34 3.2.1Observation participante .................................................................................................. 35 3.2.2L’entretien ........................................................................................................................ 35 3.2.3 L’analyse documentaire .................................................................................................. 36 3.3 Analyse des résultats .......................................................................................................... 36 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE........................................................................37

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE.........................................................................38 INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE .................................................................. 38 Chapitre 4: Présentation du GIM-UEMOA ............................................................................. 40 4.1.1 Contexte de la création et historique du GIM-UEMOA ................................................. 40 4.1.2 Missions .......................................................................................................................... 41 4.1.3 Objectifs .......................................................................................................................... 42 4.1.4 Organisation .................................................................................................................... 43 4.1.4.1 Organisation externe du GIM-UEMOA ....................................................................... 43 4.1.4.2 Organisation interne du GIM-UEMOA ....................................................................... 43 4.1.5 Les produits offerts par le GIM-UEMOA ....................................................................... 45 Chapitre 5: GIM-UEMOA et modernisation des systemes de paiement ................................. 47 5.1 Rôle du GIM-UEMOA dans les systèmes de paiement de l’UEMOA ............................. 47 5.2 Description des produits et services mis en œuvre par le GIM-UEMOA .......................... 48 5.2.1 GIM-Interbancaire ........................................................................................................... 48 5.2.2 GIM-délégataire .............................................................................................................. 50 5.2.3 GIM-Paiement ................................................................................................................. 50 5.2.4 GIM-mobile ..................................................................................................................... 51 5.2.5 GIM-prépayé ................................................................................................................... 52 5.2.6 GIM-Online ..................................................................................................................... 53 5.2.7 GIM-mpos ....................................................................................................................... 54 5.3 Points d’acceptation des GAB ET TPE .............................................................................. 55 5.4 Conformité aux normes régissant la sécurité opérationnelle dans l’industrie des paiements électroniques ........................................................................................................... 56 5.4.1 La norme EMV ................................................................................................................ 56 5.4.2 La norme PCI (Payement Card Industry) ....................................................................... 57 5.4.3 Protocole 3D secure ........................................................................................................ 59 5.4.4 La norme ISO 22301 ....................................................................................................... 59 5.4.5La norme SMSI ................................................................................................................ 59 Chapitre 6: Analyse du rôle et des actions du GIM-UEMOA dans la modernisation des systèmes de paiement ............................................................................................................... 61

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6.1 Fixation des indicateurs de mesure .................................................................................... 61 6.1.1 Objectifs de départ .......................................................................................................... 61 6.1.2 Indicateurs de mesure de l’influence des actions du GIM-UEMOA .............................. 61 6.2 Analyse des actions du GIM-UEMOA sur les systèmes de paiement de l’UEMOA ........ 63 6.3 Analyse du rôle du GIM-UEMOA dans la modernisation des systèmes de paiement de la zone UEMOA ........................................................................................................................... 65 6.4 Axes d’amélioration ........................................................................................................... 66 CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.......................................................................68

CONCLUSION GENERALE...................................................................................................69

ANNEXES ............................................................................................................................... 70 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 81

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INTRODUCTION GENERALE

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L’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) est une organisation régionale

œuvrant à la réalisation de l'intégration économique des États membres, à travers le

renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d'un marché ouvert

et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et harmonisé.

Les pays de l'UEMOA, à l'instar de ceux du monde entier, font face aujourd'hui à un nouvel

environnement international marqué par la libéralisation totale des marchés mondiaux.

L'ensemble du tissu économique et industriel de ces pays va devoir rapidement s'ajuster à

cette nouvelle structure économique mondiale. L'informatisation croissante des moyens de

paiement, liée à la dématérialisation des échanges électroniques, l'internationalisation des

marchés, les innovations technologiques et la multiplicité des techniques de paiements

bancaires à distance, soulèvent de nombreux enjeux.

Pour participer pleinement au commerce international et bénéficier du financement de leurs

économies, les pays de l'UEMOA doivent être dotés d’infrastructures, de capacités matérielles

et institutionnelles nécessaires pour répondre aux exigences techniques de cette nouvelle

structure économique. C'est pourquoi la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

(BCEAO) a initié en 1999 un important chantier de modernisation des systèmes de paiement

des Etats membres de l'UEMOA à travers trois projets majeurs :

le système STAR-UEMOA : un système de règlement des transactions de gros

montants; pour les paiements d'importance systémique, notamment les virements de

trésorerie, les transferts, les opérations du marché monétaire, le règlement des

opérations de bourses, le règlement de la dette publique;

le système SICA-UEMOA : un outil automatisé qui permet aux établissements

participants d’échanger leurs transactions de paiement et assure la compensation

multilatérale des transactions en vue de leurs règlements;

la Monétique interbancaire sous régionale gérée par le Groupement Interbancaire

Monétique de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (GIM-UEMOA).

Les systèmes de paiement régionaux étaient alors caractérisés par un faible taux de

bancarisation avoisinant les 10% selon NDEYE (2014) et une prépondérance des paiements

en espèces de l’ordre de 4 200 milliards selon la BCEAO (2015 :15), contrairement aux pays

développés qui ont un taux de bancarisation de plus de 90% d’après les informations

recueillies sur le site afribf et une ample utilisation des moyens automatisés de paiement.

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Face à un tel constat, le GIM-UEMOA fut crée en 2003 pour la mise en œuvre d’un système

monétique interbancaire régional de retrait et de paiement. Il fédère les Banques, les

Etablissements Financiers et Postaux, les structures de micro finance, les Etablissements de

Monnaie Electronique avec pour but le développement de l’interopérabilité et de

l’interbancarité des transactions. Il est la structure de gouvernance, de régulation, de tutelle et

de traitement de la monétique interbancaire dans la zone UEMOA. Il est ainsi devenu un

acteur central dudit système.

La situation actuelle de la zone UEMOA n’est pas des plus propices au relèvement du défi

de la modernisation des systèmes de paiement. Les mécanismes de paiement électronique

gérés par le GIM-UEMOA se trouvent encore à un état embryonnaire comparé aux systèmes

occidentaux.

Le problème ainsi mis en exergue est la résultante de plusieurs facteurs que sont :

le faible taux de bancarisation avoisinant les 10% ;

la forte utilisation de la monnaie fiduciaire de 4200 milliards dans l’UEMOA ;

la concentration du réseau bancaire dans les grandes villes au détriment des zones

rurales et secondaires ;

la méfiance des populations vis-à-vis des nouvelles technologies.

Ses implications peuvent être de diverses natures dont :

le sous-développement des systèmes de paiement : la bancarisation reflète le degré de

pénétration du système bancaire dans les rouages de l'économie et renseigne sur le

niveau de développement de l'offre de services financiers. Elle constitue de ce fait, un

élément clé pour le développement des systèmes de paiement ;

l’insécurité grandissante des transactions commerciales : les moyens de paiement

électroniques exposent leurs utilisateurs à des risques de fraude plus élevés ; ceci est

dû au piratage de données confidentielles;

la lenteur dans le traitement des transactions financières : les délais de traitement des

transactions par les banques freinent l’utilisation par les populations de certains

moyens de paiement scripturaux ;

la non adhésion des populations au réseau bancaire : le réseau bancaire est délaissé par

les populations au profit d’une thésaurisation dû à la carence des zones rurales en

installations bancaires et leur méfiance vis-à-vis des nouvelles technologies.

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Face à cette problématique, les pistes de solutions ci-après peuvent être explorées :

Augmenter le taux de bancarisation par une meilleure mise en œuvre de services

adaptés au faible revenu des populations ;

Sensibiliser davantage les acteurs liés aux systèmes de paiement par des campagnes

publicitaires ;

Renforcer la sécurité du cadre opérationnel des transactions commerciales ;

Renforcer les actions de modernisation des systèmes de paiement.

Ainsi, la solution retenue est celle relative au renforcement des actions de modernisation des

systèmes de paiement à travers le rôle et les missions du GIM-UEMOA.

La question fondamentale est de savoir : quels sont le rôle et les actions du GIM-UEMOA

dans la modernisation des systèmes de paiement de l’UEMOA ?

De façon plus spécifique, nous essaierons de répondre aux questions suivantes :

quels sont les mécanismes mises en œuvre par la BCEAO pour moderniser les

systèmes de paiement ?

comment sont structurés les systèmes de paiement ?

quelles sont les réalisations du GIM-UEMOA pour développer la modernisation des

systèmes de paiement de la zone ?

Ainsi, notre étude s’intitule « Modernisation des systèmes de paiement : rôle et actions du

GIM-UEMOA » avec comme objectif général, l’analyse des réalisations du GIM-UEMOA

dans le cadre de la modernisation des systèmes de paiement de la zone UEMOA.

Il s’agira spécifiquement de :

exposer les mécanismes liés aux systèmes de paiement ;

présenter et analyser les réalisations du GIM-UEMOA dans le cadre de la

modernisation ;

effectuer l’analyse des transactions financières gérées par le GIM-UEMOA ;

faire des recommandations.

Cette étude a pour but de nous permettre de répondre à une exigence pédagogique et

également de mettre en pratique des connaissances acquises au cours de notre formation et de

notre stage. Elle est le moyen de nous familiariser avec les concepts de système de paiement

et de monétique.

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Pour le GIM-UEMOA, c’est l’occasion de mieux évaluer ses actions et son rôle dans le

processus de modernisation des systèmes de paiement dans la sous-région.

Nos recommandations seront nous l’espérons, une contribution à la réalisation de cet

immense chantier qu’est la construction du système monétique régional.

Notre étude est structurée en deux grandes parties. D’abord, le cadre théorique aborde

successivement les concepts clés, la démarche de modernisation des systèmes de paiement

dans l’UEMOA et les techniques et collecte de données.

Ensuite, le cadre pratique présente le GIM-UEMOA et son rôle dans l’interopérabilité et

l’interbancarité monétique. Enfin, une analyse empirique de notre sujet est fait, par l’étude des

actions du GIM-UEMOA après la construction du système monétique régional et finir par

quelques recommandations.

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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

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INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE

L’écosystème des moyens de paiement régional ; pour l’essentiel se compose de chèques,

d’espèces, de cartes, de virements et de prélèvements. De nos jours, la tendance s’inverse : les

paiements se modernisent, ils se dématérialisent. Les moyens de paiement se multiplient et se

diversifient : la carte sous toutes ses formes, la téléphonie mobile ...

Ainsi, le projet régional visant la modernisation des systèmes de paiement de l’UEMOA,

initié par la BCEAO en 1999 est toujours en cours de réalisation. Quel est le rôle et les

actions du GIM-UEMOA dans cette modernisation ? Avant de développer ces éléments dans

la partie pratique, nous nous enquerons sur les systèmes de paiement, leurs objectifs, les

acteurs et les institutions intervenant dans leur gestion. Par la suite, nous exposons les divers

aspects relatifs à la monétique et les barrières d’accès aux produits financiers modernes par

les populations de la zone UEMOA.

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Chapitre 1: Les systèmes de paiement

Lorsqu’on parle de systèmes de paiement il est important de noter qu’un système de

paiement peut avoir deux significations. Il est un « système constitué d’un ensemble

d’instruments, de procédures bancaires et de systèmes interbancaires de transfert de fonds,

destiné à assurer la circulation de la monnaie. ». Il désigne également au niveau national,

l'ensemble constitué par les instruments de paiement, les infrastructures, les établissements,

les conventions, les lois, etc., permettant le transfert des fonds. Ainsi, dans le présent chapitre

nous essayons de cerner la notion de système de paiement, de développer les principaux

instruments en circulation et les types de systèmes.

1.1 Notion de système de paiement

Selon les Principes pour les Infrastructures de Marchés édictés par la BRI (2012 : 89) : un

système de paiement est un ensemble d’instruments, de procédures et de règles pour le

transfert de fonds entre participants ; il inclut les participants et l’entité opérationnelle. Il

repose généralement sur un accord entre les participants et l’operateur, le transfert de fonds

étant effectué au moyen d’une infrastructure opérationnelle convenue.

D’après la BCE (1992 : 165) le rapport « systèmes de paiement dans les Etats membres de la

communauté Européenne » dit Blue book publié par le comité des gouverneurs du système

européen de banques centrales, le système de paiement est un groupe d’établissements et un

ensemble de procédures, utilisés pour assurer la circulation monétaire à l’intérieur d’une zone

géographique, généralement un pays.

Les banques centrales portent une attention particulière au fonctionnement des systèmes de

transferts de fonds alors que leur tâche primordiale est de surveiller les systèmes de paiement.

Les systèmes de transferts de fonds se distinguent des arrangements unilatéraux comme

l’activité de correspondant. Selon le Blue book, un système de transfert de fonds peut être

défini comme un arrangement formalisé, fondé sur un contrat privé ou une loi, comportant un

nombre important de membres, des règles communes et des dispositions normalisées en vue

de l’échange et du règlement de créances monétaires apparues entre les membres. Outre le

nombre de participants, les systèmes de transfert de fonds comportent deux caractéristiques

originales:

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- ils comportent un ensemble de règles communes (particulièrement en matière de

règlement) ;

- chaque participant direct traite, soit avec une entité centrale reconnue par tous comme

une chambre de compensation, soit avec chacun de tous les autres participants directs.

Les systèmes de transfert de fonds sont utilisés essentiellement pour échanger des paiements

scripturaux qui donnent lieu à un transfert de fonds entre les comptes de dépôts gérés par des

banques. C’est pourquoi, les principaux participants pris en compte sont en général les

établissements de crédit. Selon le montant des fonds transférés et les méthodes et modes de

règlement, l’on distingue deux grandes sortes de systèmes de paiement que sont les systèmes

de paiement de gros montants et les systèmes de paiement de détail.

La BCE (2010 : 40) définit un système de paiement comme étant « un ensemble

d’instruments, de règles et de procédures, destiné à réaliser des transferts de fonds entre

établissements bancaires et financiers ».

Plus récemment, le groupe de réflexion sur la sécurité des systèmes de paiement de la Banque

des Règlements Internationaux encore appelé Comité sur les Systèmes de Paiement et de

Règlement (CSPR), en son glossaire CSPR (2003 :53), définit un système de paiement

comme étant un système constitué d’un ensemble d’instruments, de procédures bancaires et

de systèmes interbancaires de transfert de fonds, destiné à assurer la circulation de la

monnaie. On retient donc d’une telle définition trois concepts principaux que sont : les

instruments de paiements, les procédures de transferts de fonds et la monnaie.

1.1.1 Les objectifs des systèmes de paiement

Selon le Rapport du Groupe de travail sur les principes et pratiques applicables aux systèmes

de paiement (2012:11), les systèmes de paiement sont mis en place pour permettent d'utiliser

la monnaie, pour effectuer des règlements. Les systèmes interbancaires y afférant permettent

l'échange et, éventuellement, la compensation. Les systèmes de paiement d’importance

systémique constituent un rouage essentiel de l’efficacité des marchés financiers. Des

systèmes mal conçus peuvent contribuer à des crises systémiques si les risques ne sont pas

contenus de manière adéquate, les chocs se répercutant d’un participant à l’autre. Les

conséquences d’une telle perturbation pourraient s’étendre au-delà du système et de ses

participants, menaçant la stabilité des marchés monétaires et des autres marchés financiers

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domestiques et internationaux. Les systèmes de paiement d’importance systémique sont donc

déterminants pour l’économie.

Pour la Banque de France, l’efficacité et la sécurité des moyens de paiement scripturaux sont

particulièrement importantes, compte tenu de leur usage prépondérant dans les transactions

économiques. La confiance des utilisateurs de moyens de paiement dans les procédés mis en

œuvre par les intermédiaires financiers auxquels ils confient leurs fonds est un facteur

essentiel à leur acceptation de ces moyens de paiement. En ce domaine, la sécurité et

l’efficacité des moyens de paiement, qui sont de la responsabilité première des intermédiaires

financiers, sont des enjeux importants, notamment compte tenu des risques spécifiques à

l’activité de paiement.

Le bon fonctionnement des infrastructures des marchés financiers et des moyens de paiement

est essentiel à l’économie dans son ensemble : il contribue à la stabilité financière comme à la

confiance des utilisateurs dans la monnaie et permet la mise en œuvre de la politique

monétaire.

1.1.2 Les différents types de systèmes de paiement

Selon De Chastoney (2010 : 2), les paiements via les systèmes de paiement, peuvent être de

montant élevés (transferts interbancaires, virements de trésorerie par exemple) ou de detail

(chèques, paiements par carte, prélèvements, virements clientèle par exemple). Ainsi on

distingue essentiellement deux types de systèmes de paiement :

- les systèmes de paiement de masse ou de détail : ils permettent les transactions entre

particuliers et entreprises non-financières ;

- les systèmes de paiement de gros montants : ils permettent les transactions entre

institutions fiancières.

1.1.3 Les instruments de paiement

Pour CROZIER (2000 : 210), « les moyens de paiement sont par définition l’agrégat

monétaire composé d’actifs monétaires les plus liquides (les pièces, les billets à ordre, les

chèques, les cartes de paiement) ».

MOSTAFA (1999 : 27) dans son ouvrage la monnaie et les systèmes de paiement stipule que :

les instruments de paiement facilitent les échanges de biens et de services en répondant à des

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besoins précis. De nos jours les banques fournissent une gamme de moyens adaptés à

l’automatisation du traitement des transactions et à la dématérialisation progressive des

supports monétaires.

En général, on recense les moyens suivants : les espèces, les chèques, les virements, les avis

de prélèvement, les titres interbancaires de paiement, les effets de commerce et les cartes de

paiement. Les nouveaux moyens de paiement se basent sur les cartes à puce ou à

microprocesseur, les porte-monnaie électroniques ou virtuels. La valeur étant stockée sous

forme électronique, on a affaire à une monnaie dématérialisée.

Les espèces

Les espèces constituent la monnaie fiduciaire émise par la Banque Centrale et le trésor public

de chaque pays sous forme de billets et de pièces. Ce moyen de paiement est gratuit pour les

particuliers, mais les banques supportent les coûts de gestion des versements, des retraits des

guichets ou sur automates ainsi que celui de leurs services si elles traitent d’importantes

quantités de billets ou de pièces : comptage, groupement en liasse de billets ou rouleaux de

pièces. Les espèces constituent le moyen de paiement individuel privilégié dans tout

commerce de proximité (FAY, 1997 : 83).

Les cartes de paiement

Selon SARDI (2002 : 945), « une carte de paiement est émise par un établissement de crédit

et permet à son titulaire (le porteur) d’effectuer ses règlements au moyen de celle-ci (ce qui

équivaut à un transfert de fonds) ou de retirer des espèces dans les DAB ».

D’après MOSTAFA (1999 : 42), on distingue plusieurs types de cartes de paiement selon le

service offert à savoir : les cartes de garantie de chèques, les cartes bancaires de retrait de

billets, les cartes bancaires de paiement, les cartes à usage restreint, les cartes accréditives

« cartes internationales à débit différé », les cartes privatives émises par des commerçants

pour fidéliser leurs clients et les cartes orientés entreprise (cartes affaires, cartes acheteur).

Le protocole de paiement par carte bancaire fait intervenir plusieurs acteurs : le client, le

commerçant, leurs banques domiciliataires respectives et le schème de la carte bancaire. La

banque du commerçant est appelée banque acquéreur, car elle acquiert les créances ; la

banque du client est la banque émetteur, car elle émet les cartes aux porteurs qu’elle

authentifie. Le schème de la carte bancaire fait intervenir des serveurs d’autorisation reliés à

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des centres d’appels afin de filtrer les transactions abusives, selon des critères préétablis, par

exemple l’atteinte d’un plafond de dépenses ou un nombre élevé de transactions conduites

pendant un intervalle donné. Enfin, la compensation suit le parcours des circuits

interbancaires nationaux et internationaux.

La carte est un support de modernisation des échanges visant à réduire les coûts de traitement

à la charge des banques ; elle simplifie et fiabilise la saisie et le transport des données

informatisées caractéristiques de chacune des millions de transactions quotidiennes de retrait

ou de paiement. Elle permet une mobilité sans frontières (DRAGON, 2002 : 105).

Les paiements scripturaux

Les principaux instruments scripturaux disponibles sont le chèque, le virement, les effets de

commerce et la carte bancaire. L'utilisation des moyens scripturaux de paiement dans

l'UEMOA est généralement adossée à des comptes bancaires à vue ou à des comptes

d'épargne. L'usage des moyens scripturaux de paiement tend à se développer.

Le chèque

Après la monnaie fiduciaire, le chèque représente le moyen de paiement le plus utilisé dans

les transactions économiques de la zone. Selon le rapport de fonctionnement relatif au SICA-

UEMOA de la BCEAO (2012 : 10), le chèque a représenté en 2012, 76% du volume des

instruments scripturaux de paiement échangés dans l'UEMOA. Mais son acceptation et son

usage sont peu répandus.

En effet, les erreurs matérielles dans le renseignement des formules de chèque, la non-

conformité des signatures, la falsification et surtout l'absence de provision sont très souvent à

l'origine de la méfiance des bénéficiaires de chèques. Ces insuffisances ont donc rendu les

populations réticentes à son utilisation.

Le chèque est très souvent utilisé comme un instrument de retrait d'espèces au guichet des

banques, limitant ainsi son impact sur la circulation fiduciaire.

Cette situation est renforcée par l'émission de chèques non barrés permettant le retrait

d'espèces aux guichets des banques par des personnes non bancarisées.

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Par ailleurs, la durée d'encaissement des chèques et les délais d'attente non maîtrisés à un

guichet liés aux lourdeurs inhérentes au traitement des chèques ne sont pas de nature à

faciliter son utilisation et sa promotion.

Face aux exigences de sécurité dictées par la méfiance envers la monnaie scripturale, le

nouveau cadre juridique relatif aux instruments de paiement et le dispositif de centralisation

des incidents de paiement constituent des mesures appropriées à la restauration de la

confiance des agents économiques en la monnaie scripturale.

Le virement

Selon NAMMOUR (2008 : 124), celui-ci est généralement défini comme une écriture

comptable transférant des valeurs du compte d’un donneur d’ordre en le débitant au profit

d’un autre compte bénéficiaire en le créditant. Le virement constitue une forme privilégiée de

réalisation des opérations interbancaires. Trois principaux types de virement sont utilisés : le

virement intra bancaire, le virement interbancaire et le virement international.

Le virement permet le transfert de fonds d'un compte vers un autre et à règlement presque

certain dans la mesure où l'exécution de l'ordre par le banquier suppose l'existence d'une

provision suffisante. Toutefois, il est à noter la subsistance de rejets de virements liés en

général à des erreurs sur les coordonnées bancaires du bénéficiaire. Peu utilisé par les

particuliers, le virement est en revanche le moyen de paiement le plus utilisé par les

entreprises. En effet, plus de la moitié des règlements des entreprises sont effectués par le

biais de cet instrument de paiement.

Tout comme pour les chèques, les virements connaissent des délais d'encaissement

différenciés suivant qu'ils sont effectués sur une même banque ou une autre banque tout en

prenant en compte le délai de float.

Les effets de commerce

L'utilisation des effets de commerce (lettre de change et billet à ordre) dans les transactions

commerciales reste encore faible en dépit de la progression observée. Pour l'année 2012, selon

le rapport de fonctionnement relatif au SICA-UEMOA, les effets de commerce ont représenté

2% des transactions réalisées selon le volume échangé BCEAO (2012 :10).

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Les Systèmes de compensation interbancaire

D’après SERHROUCHNI (1999 : 42), à l’origine, la compensation se faisait entre les

représentants des diverses banques qui se rencontraient chaque jour ouvrable dans une

chambre spéciale pour comparer leurs créances dans les instruments financiers et régler leurs

comptes en échangeant la monnaie liquide. De nos jours, ce système est remplacé par une

compensation informatique. Cependant les écarts dans l’évolution des circuits financiers de

chaque pays, les différences sur la conception de la sécurité, ainsi que les divergences entre

les formats utilisés font que plusieurs modèles coexistent en Europe.

Sur le plan technique, on distingue plusieurs architectures européennes : les systèmes

régionaux et nationaux qui se trouvent en Espagne, en France et en Italie ; les systèmes

bilatéraux et multilatéraux, concurrents et parfois interopérables que l’on rencontre en

Allemagne et les systèmes centralisés de la Belgique, du Portugal et du Royaume-Uni.

La classification des réseaux de compensation interbancaire peut se faire sur la base de

plusieurs critères par exemple :

- la nature des traitements : on distingue ainsi entre les réseaux de traitements de masse,

conçus pour absorber de très gros volumes de transactions quotidiennes de faibles à

moyens montants, et les réseaux des gros montants ;

- l’agencement des propriétaires et de la gestion : réseau public détenu par la banque

centrale, réseau privé réservé aux membres d’un groupement de banques, réseau

privatif destiné à proposer des services à la clientèle ;

- la pratique de la compensation, soit le même jour, en temps réel (Real Time Gross

Settlement) ou soit par regroupement (netting). Dans ce dernier cas, les opérations de

transfert entre plusieurs entités d’un même groupe de sociétés sont consolidées afin de

payer les frais de compensation une seule fois par partenaire.

1.1.4 La monnaie et ses formes

Selon BOUNIE (2000 : 313), dans les économies monétaires contemporaines, la monnaie

peut être définie comme une créance sur un institut d’émission inscrite soit sur du papier

(monnaie fiduciaire), soit sur des livres (monnaie scripturale). La monnaie remplit

respectivement les fonctions d’unité de compte, de réserve de valeur et d’intermédiaire des

échanges. Cette dernière fonction requiert, en particulier, la création de moyens de paiement

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ou de moyens d’échange pour permettre la circulation des monnaies comme les pièces et les

billets pour la monnaie fiduciaire et le chèque, par exemple, pour la monnaie scripturale. Dans

le cadre de cette dernière, les banques se sont engagées depuis plusieurs décennies sur le

chemin de la dématérialisation.

Des réseaux propriétaires bancaires ont alors conçu pour transporter et réduire, d’une part, les

coûts des paiements et assurer, de l’autre, leur sécurité ; la carte bancaire est l’exemple

typique de ces évolutions. Toutefois, si les réseaux propriétaires ont permis d’assurer le

contrôle des paiements par la maîtrise des protocoles, des programmes et des applicatifs, la

normalisation des mécanismes de transport et des messages associés a entraîné

l’interconnexion de réseaux ouverts (internet) et favorisé les communications et les échanges

commerciaux transnationaux. Or, en raison évidente de l’inadaptation des moyens d’échange

dématérialisés aux protocoles, à l’architecture et à la sécurité sur internet, des centaines de

systèmes de paiement électronique ont été conçus. Les SPE peuvent être définis comme :

l’ensemble des moyens et des modes de transmission sécurisés des dettes financières sur les

réseaux ouverts. Cette diversité des systèmes recouvre des protocoles de communication et

paiement adaptés à la carte bancaire, des systèmes en compte non bancaire, la monnaie

électronique.

1.1.4.1 La monnaie électronique

Selon BOUYALA (2013 : 53) dans son ouvrage les paiements à l’heure de l’Europe et de e-

/m-paiements; les moyens de paiement sous forme papier engendrent des coûts de traitement

élevés et des délais de recouvrement très longs. En outre, la croissance économique et

l’intensification des échanges de biens et services ont conduit à une très forte augmentation

du nombre d’opérations de paiement, notamment scripturales. Dans un tel contexte,

dématérialiser et automatiser ces moyens de paiement scripturaux est devenu pour les banques

un impératif économique, organisationnel et commercial. Ce phénomène s’est donc fait à

deux niveaux que sont : l’automatisation des paiements interbancaires par la mise en place de

systèmes de règlement et de compensation automatisés et la banque électronique avec

principalement le développement des Distributeurs automatiques de billets, des paiements par

carte et de la banque à domicile.

C’est ainsi que dans un document intitulé « E-payments without frontiers » publié en

novembre 2004, la Banque Centrale Européenne définit les paiements électroniques

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comme « des paiements qui sont initiés, traités et reçus électroniquement ». Dans ce cadre,

pour la BCE, on a affaire à des e-payments lorsque « les créances monétaires sont détenues,

traitées et reçues sous forme d’information digitale et leur transfert initié via des instruments

de paiement électroniques ».

Ainsi, les nouveaux modes et moyens de paiement électronique dominant le marché sont les

instruments prépayés et les systèmes de micro paiement sur facture opérateur mobile.

Selon la BRI, la monnaie électronique est une valeur monétaire mesurée en unités fiduciaires

et stockée sous forme électronique ou dans une puce électronique détenue par le

consommateur (BAN, 1996 : 13). Il s’agit donc d’une forme binaire de monnaie scripturale,

stockée sur un support amovible du type carte à puce. Le caractère scriptural de la monnaie

électronique est lié au statut de l’émetteur (ce n’est pas la banque centrale qui l’émet) et a la

traçabilité du mouvement des transactions. Les unités de paiement contenues dans ces cartes

sont achetées soit directement avec de la monnaie fiduciaire, soit par le débit d’un compte

bancaire.

La définition du mot monétique dans l'ouvrage de 1999 de Mostafa Hashem Sherif et Ahmed

Serhrouchni « La monnaie électronique (Systèmes de paiement sécurisé) » est la suivante : Il

provient de la contraction des termes moné (taire) et (informa) tique. Il est apparu dès les

années 1980 et désigne l'ensemble des techniques électroniques, informatiques et télématiques

permettant d'effectuer des transactions, des transferts de fonds (carte bancaire, virement

électronique). La monétique est difficilement classable. Elle se trouve en effet à l'intersection

de plusieurs domaines : l'économie, le bancaire, l'informatique et les réseaux.

Selon HALLEPEE (2010 : 14), le terme « monétique », à l’origine, a été créé pour désigner

l’ensemble des activités liées à la carte de paiement bancaire. L’émission de cartes de

paiement par des organismes financiers non bancaires a permis de donner à ce terme une

définition plus étendue.

Avec l’introduction de la carte à puce, le terme « monétique » a été utilisé pour désigner les

activités de paiement par carte et les technologies comparables à base de carte (cartes

téléphoniques, cartes billettiques, cartes prépayées). Avec la dématérialisation, on a parlé de

cartes virtuelles (recharges téléphoniques, e-Carte Bleue).

Aujourd’hui, l’ensemble du domaine est désigné par l’appellation TES (Transactions

Electroniques Sécurisées). Il recouvre les technologies liées à la carte, aux moyens de

paiement, à l’identification numérique, à l’e-santé, à l’e-administration. « La monétique est un

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monde en perpétuelle évolution ». Elle comprend des technologies nécessaires à l’utilisation,

à l’émission et la gestion des cartes bancaires ainsi que des transactions qui leur sont

associées. On parle de monétique en faisant allusion :

- à la création et la personnalisation des cartes ;

- aux systèmes permettant l’usage des cartes ;

- au matériel acceptant les cartes ;

- au système de traitement des transactions autrement dit la compensation.

D’après le conseil économique et social français, « la monétique est l’ensemble des

techniques informatiques, magnétiques, électroniques et télématiques permettant l’échange de

fonds sans support papier ».

Selon HOUNYONOU (2006 :18), « Les équipements utilisés dans la monétique sont la carte,

le point d’acceptation et le serveur ».

- la carte bancaire qui est en support plastique, à piste magnétique, à puce, ou sans

contact ; sur lequel sont enregistrés des informations relatives au compte sur lequel la

carte est adossée, et utilisée comme moyen de paiement ;

- le terminal ou point d’acceptation peut être un distributeur automatique de billets, un

terminal de paiement électronique ou un automate non bancaire (distributeur de biens

et services) ;

- le serveur d’autorisation dont le rôle est de décider si une transaction peut ou non

aboutir en fonction des paramètres de la transaction, de la carte et du compte associé.

Il peut être hébergé par la banque propriétaire de la carte ou déléguée à un prestataire

externe.

Pour DANCETTE & al (2000 : 82) « la monétique désigne l’utilisation conjointe de

l’informatique et de l’électronique pour effectuer des mouvements de fonds, y compris les

transferts interbancaires et le paiement électronique ».

Outils utilisés en monétique

Les transactions monétiques sont acheminées vers les serveurs bancaires via une passerelle

monétique basée sur l’utilisation du GAB et du TPE.

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Le Terminal de Paiement Electronique

Pour GALITT (2009 : 75), « un terminal de paiement électronique est un appareil

électronique capable de lire les données d’une carte bancaire, d’enregistrer une transaction, et

de communiquer avec un serveur d’authentification à distance ». Le TPE est un appareil

électronique permettant d’enregistrer une transaction sécurisée de diverses natures (santé,

fidélité, bancaire, etc.) en correspondant avec d’une part une carte bancaire, un porte-monnaie

électronique ou un téléphone mobile et d’autre part un serveur d’autorisation (soit par

intermittence, soit systématiquement).

Le Distributeur Automatique de Billets et le Guichet Automatique de Banque

D’après le lexique bancaire et économique (2015), il s’agit d’un « Automate permettant au

détenteur d'une carte bancaire d'effectuer de nombreuses opérations sans l’intervention du

personnel de sa banque et ce 24 heures sur 24 ». L'utilisation d'un Guichet Automatique de

Banque (GAB) permet aux clients de l’établissement propriétaire du GAB, notamment,

d'effectuer les opérations suivantes : consultation de solde, demande de RIB, demande

de chéquiers, virement de compte à compte au sein de la banque, remise de chèques,

versement d'espèces, retrait d'espèces. Les GAB font aussi fonction de Distributeurs

Automatique de Billets (DAB) pour l’ensemble des porteurs de cartes acceptées par

l’appareil.

Quant au guichet automatique bancaire, il est un appareil électronique et électromécanique

permettant aux clients d'effectuer différentes transactions bancaires en libre-service.

Différents modèles de GAB permettent de faire des retraits, acceptent des dépôts en liquide ou

par chèque, ordonnent des transferts de fonds, impriment des mises à jour de carnets,

augmentent le montant d'une carte d'appel téléphonique et même, vendent des timbres-poste.

Le GAB, lui, est une extension du DAB (distributeur automatique de billets), qui est un GAB

simplifié ne permettant que les retraits.

1.1.4.2 La monnaie virtuelle

D’après DRAGON & al (1997 :316), la monnaie virtuelle se distingue de la monnaie

électronique par le fait que son support, sa représentation et son mode de paiement n’ont pas

de formes tangibles. La monnaie virtuelle peut être contenue dans les logiciels qui permettent

d’effectuer des paiements sur des réseaux ouverts, en l’occurrence internet. A partir de la

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définition de la monnaie électronique proposée par la BRI, on peut considérer la monnaie

virtuelle comme un référent qui renvoie à un compte bancaire. La valeur n’est donc jamais

détenue physiquement par le porteur. Le caractère scriptural de la monnaie virtuelle est lui

aussi lié au statut de l’émetteur et à la traçabilité des transactions.

1.1.4.3 La monnaie numérique

La monnaie numérique a un support virtuel, la valeur étant stockée sous forme

d’algorithmes, en mémoire d’ordinateur, sur le disque dur de l’utilisateur ou dans une carte à

puce. Comme la monnaie normale, chaque pièce de monnaie numérique est identifiée par un

numéro de série unique. Elle constitue une solution ambitieuse pour les systèmes de paiement

en ligne (Banque du canada, 2014).

1.2 Les théories limitant les services bancaires et financiers

La limitation des services bancaires et financiers peut s’expliquer par deux grandes théories

qui en identifient les différents facteurs. C’est, entre autres, la théorie des possibilités d’accès

et la théorie des barrières à l’accès. Mais avant de les décrire, essayons de voir ce que les

auteurs qualifient d’accès. L’ « accès » selon Chamberlain et Walker (2005) est « l’habilité

d'un individu à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services bancaires et

financiers qui sont abordables et utilisables, qui satisfont ses besoins financiers ». Cette

définition reprend en d'autres termes, celle donnée par Gloukoviezoff (2001) qui parle de droit

formel et de droit réel pour différencier la capacité d'obtention de la capacité d'utilisation. Elle

apporte une précision importante concernant la satisfaction du besoin de la personne qui

accède à ces services. En effet, la demande se justifie par la nécessité de satisfaire un besoin

financier. Et si l'offre, quoi qu'en soit sa disponibilité, n'est pas en mesure de couvrir ce

besoin, il est évident qu'elle n'aura pas de débouchés. De même, en l’absence de besoin et

donc de demande potentielle, il est difficile voire impossible de faire consommer les services

bancaires.

La théorie de l'offre et de la demande permet alors de dissocier le problème d'accès de celui

épineux de l'utilisation des services bancaires en général. Ce n'est pas parce qu'un service est

accessible qu'il sera forcement consommé. Beck et al (2006), démontrent bien cette

différence. Dans un marché de concurrence pure et parfaite, les agents économiques n'étant

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confrontés ni à un problème d'asymétrie de l'information, ni aux coûts de transactions à

optimiser ou à l'incertitude liée aux résultats des projets, satisfont leurs besoins de façon

égalitaire.

1.2.1 La théorie des frontières des possibilités d'accès

Cette théorie a été développée par BECK & al (2006). Ils partent du principe économique de

la loi de l'offre et de la demande pour identifier les problèmes d'accès aux services bancaires,

financiers et leurs causes. Les facteurs retenus pour expliquer le niveau de l'offre sont les

coûts de transaction, les risques systémiques et particuliers. Quant à la demande elle est

appréciée par des facteurs économiques (revenu, prix) et non économiques (illettrisme

financier, barrière culturelle et religieuse). Leurs travaux couvrent les deux aspects les plus

importants de la problématique d'accès aux services bancaires et financiers que sont d'une

part, l'accès aux services d'épargne, de paiement et d'autre part l'accès au crédit.

L'offre de service d'épargne et de paiement

Dans une simplification du problème, les deux auteurs ont retenu le coût des transactions et

les risques systémiques comme facteurs explicatifs. En effet, d’une part, lorsque les coûts de

transactions financières sont fixés soit par l'établissement, soit par les autorités de régulation,

les économies d'échelle réalisées ne sont plus répercutées sur le marché. Cela maintient

artificiellement les coûts à la hausse et constitue de ce fait un important point de blocage à la

démocratisation de l'accès aux services. Par ailleurs, les risques systémiques sont fonction du

marché ou du pays. Ils s'imposent à tous les agents économiques sous forme de contrainte à

gérer. Les risques identifiés sont la taille du marché, les fondamentaux macroéconomiques, la

technologie disponible, le niveau moyen du revenu par habitant, la qualité des infrastructures

de transport et de communication, le cadre juridique et sécuritaire. Ils constituent les variables

d'état. Par contre, les risques particuliers sont liés à chaque institution, au style de

management, aux décisions d'investissement, etc. Ces risques définissent le coût de gestion.

Ils peuvent et doivent être maîtrisés par la direction de l'établissement.

La demande de services de paiement et d'épargne

La demande des services de paiement et d’épargne peut être fonction ou non de la situation

économique. Elle est d’un côté fonction croissante du revenu et décroissante du prix des

services acquis. De l’autre, des facteurs non économiques très importants comme l'illettrisme

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financier ainsi que les barrières culturelles et religieuses l’influencent. Ces facteurs amènent

souvent à l’auto-exclusion. Le vrai problème de l'exclusion bancaire se situe au niveau des

droits réels. Il ne suffit pas d'être autorisé, il faut pouvoir exercer son droit. Les personnes

confrontées à des difficultés d'ordre cognitif (connaissance) ou émotionnel (vécu) s'auto-

excluent (Beck et De la Torre, 2006). L'auto-exclusion constitue d'ailleurs selon Kempson

(2001) et Kempson & Whyley (1999), la principale source de non-accès aux services

bancaires. A côté de cette catégorie d'exclus existe une autre, constituée d'individus capables

d'utiliser les services mais qui en sont écartés par des pratiques de sélection de la clientèle

organisées par les établissements de crédit.

1.2.2 La théorie des barrières à l'accès

La notion de barrière à l'accès fait référence à un ensemble, d'obstacles susceptibles de gêner,

voire bloquer le processus de démocratisation des services bancaires et financiers.

Ils ont travaillé sur trois barrières principales à l'accès à savoir la barrière financière, la

barrière physique et la barrière d'éligibilité. La barrière financière nous renseigne sur les

conditions d’ouverture et de maintien d’un compte de dépôt et Davis et Truen (2005) insistent

particulièrement sur la barrière financière en détaillant davantage son contenu. Ils y incluent

notamment les charges liées au retrait à un distributeur automatique (DAB) ou dans une

agence, ainsi que les charges liées aux opérations de transfert électronique, aux paiements par

carte, etc. La barrière physique mesure la distance parcourue par un client pour accéder au

guichet d’une banque ou agence. Cette barrière se remarque surtout dans les zones rurales de

l’espace UEMOA car la plupart des agences sont concentrées dans les villes ou zones

urbaines. Enfin, la barrière d’éligibilité nous indique les différents documents fournis lors de

l’ouverture d’un compte (pièce d’identité, information sur son niveau de revenu,). A côté de

ces barrières, nous en retrouvons d’autres telles que la barrière de réglementation qui permet

d'apprécier les obstacles spécifiques auxquels peuvent être confrontés certains groupes

sociaux indépendamment des établissements de crédit ; la barrière des services disponibles et

de leurs caractéristiques. Ce qui pose le problème entre l’offre des services bancaires et

financiers et la barrière de l’information. En utilisant un modèle de régression, ils démontrent

les causalités suivantes:

- la nécessité d'un montant minimal d'ouverture et les frais de tenue de compte chèque

constituent un facteur limitatif d'accès ;

- l'exigence stricte de documents est un facteur limitatif d'accès ;

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- les obstacles spécifiques imposés par les banques dépendent de leur taille, de la qualité

des infrastructures, etc. Ils constituent des facteurs limitatifs.

Conclusion

Nous retenons que les systèmes de paiement constituent un ensemble interactif. La

multiplicité des moyens de paiement relatifs à ces systèmes s’explique par le fait qu’ils ne

sont pas tous adaptés aux mêmes types de relations commerciales. On note également la

dématérialisation des systèmes de paiement par le biais des cartes de paiement, le mobile

banking,… Ces systèmes sans cesse en évolution au plan mondial en sont à quelle étape dans

la zone UEMOA ? Quel est donc le cadre règlementaire en vigueur dans la zone UEMOA?

Des questions qui font l’objet du chapitre suivant.

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Chapitre 2 : Rôle des institutions intervenant dans la gestion des systèmes de paiement

Aux termes des dispositions du Règlement n°15/2002/CM/UEMOA en son article 26 section

5, relatif aux systèmes de paiement dans les pays de l'UEMOA, un rôle primordial est confié à

la BCEAO pour assurer le bon fonctionnement des systèmes de paiement. Ainsi, la Banque

Centrale assure les fonctions d'opérateur, de participant et de surveillant des systèmes de

paiement. En tant qu'institution financière, la BCEAO participe pour son compte ou pour ceux

des Etats aux échanges dans les systèmes de paiement. Le rôle de la BCEAO en matière de

gestion des systèmes de paiement est contenu dans ses statuts et dans le Règlement

communautaire sur les systèmes de paiement. Ainsi, dans le présent chapitre nous

développons le rôle des institutions gérantes des systèmes de paiement au niveau international

puis régional.

2.1 Rôles d’une banque centrale dans la gestion des systèmes de paiement

Selon JEFFERS (2015 : 5) ; les fonctions d’une banque centrale sont de :

o définir et conduire la politique monétaire ;

o surveiller et gérer les systèmes de paiement ;

o assurer la stabilité du système bancaire et, en cas de risque systémique, jouer le

rôle de prêteur en dernier ressort. A ce titre, elle:

- veille au bon fonctionnement et à la sécurité des systèmes de paiement. Elle prend

toutes les mesures requises en vue d'organiser et d'assurer l'efficacité et la solidité des

systèmes de paiement par compensation interbancaire et des autres systèmes de

paiement au sein de l'Union et avec les pays tiers (article 3 du Règlement) ;

- centralise les incidents de paiement recensés par les établissements de crédit (article

25 des Statuts).

Les responsabilités et rôles spécifiques dans le domaine des systèmes de paiement s'articulent

autour des fonctions d'opérateur des systèmes de paiement, de participant à ces systèmes et de

surveillant de ceux-ci. Ainsi, les différents rôles d’une banque centrale et d’un groupement

monétique dans la gestion des systèmes de paiement se définissent comme suit.

En ce qui concerne la surveillance et la gestion des systèmes de paiement, il faut relever que

le système de paiement reste un élément crucial de l’infrastructure de l’économie. La

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confiance et la nécessité de systèmes sûrs et efficaces demeurent aussi essentielles. Les

banques centrales sont au cœur même de ce processus.

C’est pour cette raison que la surveillance des systèmes de paiement et de règlement est une

fonction qui revient généralement à la banque centrale. Certains auteurs (Santomero et

al 2001) considèrent même que « la principale raison de la création d’une banque centrale est

de garantir un système de paiement efficace ». Celle-ci doit jouer un rôle déterminant dans la

surveillance et la gestion des systèmes de paiement, car ces derniers sont :

essentiels au bon fonctionnement du système financier, ils permettent de transférer des

fonds entre banques ;

les principaux d’entre eux, appelés systèmes de paiement d’importance systémique,

constituent un vecteur de transmission majeur des chocs entre systèmes et marchés

financiers domestiques et internationaux ;

la sécurité et l’efficacité ne sont pas les seuls critères qui entrent dans la conception et

l’exploitation des systèmes de paiement ; d’autres critères, en effet, tels que la

prévention de la criminalité, la politique concurrentielle et la protection des

consommateurs, peuvent jouer un rôle dans l’élaboration des systèmes de paiement

d’importance systémique ;

enfin, la nécessité de consolider les systèmes de paiement demeure essentielle pour

assurer la stabilité financière et le maintien de la confiance dans la monnaie nationale,

tant dans des circonstances normales que dans un contexte de crise.

Au regard de l’importance des systèmes de paiement et de l’influence qu’ils peuvent exercer

sur la communauté financière et économique dans son ensemble, il est nécessaire qu’ils soient

détenus et exploités par les banques centrales. L’expérience que ces dernières ont acquise

dans l’exercice de leurs missions leur confère un rôle déterminant et des responsabilités

particulières dans ce domaine.

2.1.1 Rôle de conduite de la politique monétaire JOUAHRI (2015 : 5), pour l’ensemble des banques centrales, la stabilité des prix est l’objectif

principal de la politique monétaire. En assurant la stabilité des prix, les banques centrales

contribuent à la croissance et au bien-être des citoyens à travers :

- la préservation du pouvoir d’achat des ménages ;

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- la création de conditions qui favorisent la croissance et la création de richesses. En

effet, une inflation maitrisée facilite pour les entreprises et les ménages la prise de

décision en matière de consommation, d’épargne et d’investissement.

Par le biais de ses instruments de politique monetaire, elle met en œuvre des moyens pour agir

sur l’activité économique par la régulation de la monnaie.

2.1.2 Rôle de gestion de la stabilité du système bancaire

Selon la BDF (1999 : 73), la centralisation des paiements s’est imposée avec l’intervention

accrue de la monnaie scripturale qui fait de l’instrument de paiement (chèque, virement...) un

simple moyen de circulation de la monnaie inscrite dans un dépôt dans un établissement de

crédit. Il s’ensuit la nécessité d’une organisation multilatérale des paiements. Celle-ci s’est

révélée supérieure, sous l’égide d’une banque centrale, à celle assurée par des organisations

collectives de statut privé (expérience américaine de free banking au XIXe siècle). D’où

l’émergence de la banque centrale au centre du système de compensation entre positions

débitrices et créditrices et par là même son accession au rang d’agent central des règlements.

La banque centrale se définit comme l’institution qui se situe au centre des systèmes de

paiement pour garantir les règlements et contrôler l’expansion de la masse monétaire. C’est

l’institution considérée comme apte à préserver la confiance dans la monnaie d’un pays.

2.1.3 Rôle de surveillance des systèmes de paiement

Selon le CSPR (2003 : 50), la surveillance des systèmes de paiement est une tâche incombant

à la banque centrale, qui vise essentiellement à favoriser un fonctionnement harmonieux des

systèmes de paiement et à protéger le système financier d’éventuels « effets de domino ».

Cette tâche cible un système donné (système de transferts de fonds) plutôt que ses

participants.

Le rôle des banques centrales dans le bon fonctionnement des systèmes de paiement répond à

plusieurs objectifs. Tout d’abord, les banques centrales ont notamment pour mission de

contribuer à la stabilité du système financier. Elles veillent à limiter le risque systémique, à

savoir le risque d’une défaillance majeure d’un système ou que l’incapacité d’un participant à

satisfaire à ses obligations ait pour conséquence que d’autres participants soient incapables

d’assumer leurs engagements, créant par-là une réaction en chaîne au sein du système

financier. Les banques centrales visent également un objectif complémentaire à la stabilité

systémique, à savoir l’efficience des systèmes de paiement (BCL, 2002:47 ).

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2.2 Rôle de la modernisation des systèmes et moyens de paiement dans la

résolution du paradoxe de financement

La modernisation des systèmes et moyens de paiement de l'UEMOA initiée par la Banque

Centrale depuis mars 1999 a pour objectif de « mettre en place un ensemble de mécanismes

de paiements nationaux et régionaux tout en respectant les normes internationales, afin de

satisfaire les besoins croissants de tous les secteurs économiques de l'UEMOA, à savoir les

secteurs des consommateurs, du commerce, de l'industrie, du gouvernement, des marchés

financiers nationaux et internationaux » (BCEAO, 2006 : 3). Il s'agit de mettre à la disposition

des différents agents économiques des outils sécurisés, performants et modernes pour un

dénouement rapide et sécurisé des ordres de paiement.

C’est ainsi que fut mis en place les systèmes STAR (Système de Transfert Automatisé et de

Règlement), SICA (Système interbancaire de compensation automatisée) et la monétique

interbancaire.

2.2.1 Le Système de Transfert Automatisé et de Règlement dans l'UEMOA (STAR-

UEMOA)

Selon la BCEAO (2012 : 5), c’est un système d'échange et de règlement des transactions de

gros montants avec la mise en place d'un système de règlement brut en temps réel RTGS ;

pour les paiements d'importance systémique, notamment les virements de trésorerie, les

transferts, les opérations du marché monétaire, le règlement des opérations de bourses, le

règlement de la dette publique. Ce système est en production depuis juin 2004 et il est localisé

au siège de la BCEAO à Dakar. Les participants sont constitués par les banques et

établissements financiers, la bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ainsi que la

BCEAO. Le STAR-UEMOA est caractérisé par une rapidité d'exécution des opérations, une

grande sécurité, une disponibilité appréciable et un coût abordable.

Les ordres de paiement sont soumis à quelques règles à savoir :

- le paiement sur une base brute en temps réel ;

- le contrôle automatique de la provision ;

- l’irrévocabilité ;

- le traitement selon le niveau de priorité et l’ordre d’arrivée ;

- l’imputation immédiate des opérations.

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Chaque institution participante est identifiée par un identifiant unique : le code SWIFT. Afin

de favoriser la modernisation des instruments de paiement tout en réduisant les coûts pour les

utilisateurs, la Banque Centrale en dépit des investissements importants qu'elle a engagés pour

la mise en œuvre du système, après une période de gratuité totale de six (6) mois

subventionne à hauteur de 50%, le système.

Avec le STAR-UEMOA, les ordres de virement bancaires sont réglés en temps réel et imputés

sur les comptes au plus tard à J+3, compte tenu du délai de float relativement au règlement

N°15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement. Ce système permet de :

- traiter rapidement et en toute sécurité les paiements de gros montants ;

- réduire les risques de paiement (risque de crédit, risque de liquidité, risque légal,

risque systémique) ;

- faciliter la gestion monétaire et le fonctionnement du marché financier dans l’espace

UEMOA ;

- faciliter la gestion de la trésorerie des banques.

Les transactions effectuées par le biais de STAR-UEMOA sont réglées généralement en

moins d'une seconde d'où l'expression temps réel dès lors que la provision au niveau du

participant existe. Ainsi, pour une banque A de l'union qui initie un ordre de paiement à la

demande d'un de ses clients en faveur d'une personne domiciliée à une banque B dans le

même pays ou dans un autre pays de l'UEMOA, ce règlement est effectué dans la seconde qui

suit. Enfin, la quasi-totalité des banques trouvent que le système est rapide et permet d’éviter

les tracasseries administratives, notamment en raison de l’utilisation SWIFT. Elles trouvent

que le système est fiable et sécurisant pour des opérations de montants élevés et qu’il est

efficace parce qu’ayant atteint tous les objectifs qui lui étaient assignés. Les principales

insuffisances résident au niveau technique et légal.

2.2.2 Le Système Interbancaire de Compensation Automatisée de l'UEMOA

(SICA-UEMOA)

Suivant la BCEAO (2012 : 8), le SICA-UEMOA est un outil automatisé qui permet aux

établissements participants d’échanger leurs transactions de paiement et assure la

compensation multilatérale des transactions en vue de leurs règlements. Il se compose de huit

Systèmes de Compensation Nationaux (SCN), à savoir un système dans chaque Etat membre

et un Système de compensation régional localisé au siège de la BCEAO à Dakar. C’est donc

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un système d'échange et de règlement des transactions de petits montants, à savoir les

paiements de masse : virements, chèques, billets à d’ordre, lettres de change, prélèvements et

effets de commerce, avec le démarrage d'un système de compensation multilatérale

automatisé dans l'UEMOA (SICA-UEMOA) dans les huit pays. Il assure la compensation

multilatérale des transactions de masse entre les participants et permet ainsi :

- d’automatiser le traitement et l’encaissement des valeurs ;

- de minimiser les risques et les coûts liés aux échanges d’instruments de paiement ;

- de réduire les délais d’échanges et de règlement des valeurs de plusieurs semaines à

deux jours au maximum avec comme innovation notable l’acceptation de toutes les

valeurs domestiques entre les pays de l’Union ;

- d’autoriser et de faciliter les échanges électroniques ;

- de sécuriser toutes les opérations de paiement ;

- de réduire pour les banques le coût des transports physiques des supports papier et

avec pour corollaire un gain de productivité pour ces dernières.

La quasi-totalité des banques qui exploitent le SICA-UEMOA trouve que ce système est plus

rapide et l’archivage électronique permet de consulter les valeurs scannées à tout instant. Près

de 60% des banques trouvent que ce système fait gagner du temps (les séances de

compensation étant supprimées). Il est à souligner aussi que le coût d’une opération nationale

ou régionale de compensation de chèques, de virements, de prélèvements, de billets à ordre et

de lettre de change est facturé à 100 FCFA pour les banques et non refacturé à la clientèle des

banques. Ainsi, sont agréés comme établissements participants à SICA-UEMOA les banques,

la BCEAO, les Trésors publics et les services financiers de la Poste.

2.2. 3 La Monétique interbancaire

Selon le site web de la BCEAO (2015), la monétique interbancaire régionale a pour ambition

le développement de l’utilisation de la carte bancaire comme instrument de paiement dans

l’UEMOA.

A cet égard, les orientations stratégiques du volet monétique de la réforme des systèmes de

paiement de la BCEAO visaient particulièrement les points ci-après :

- la mise en place d’une interbancarité régionale à travers l’interopérabilité des GAB

et TPE ;

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- l’institution d’une carte bancaire de retrait et/ou de paiement utilisable dans toute

l’UEMOA et hors de l’UEMOA ;

- l’utilisation de la technologie à puce issue des normes Europay Mastercard Visa

(EMV) afin de renforcer la sécurité des transactions.

Dans la mise en œuvre de ces objectifs, la BCEAO joue un rôle de fédérateur et promoteur de

l’interbancarité, les aspects opérationnels et techniques étant assurés par les banques à travers

le Groupement Interbancaire Monétique de l’UEMOA (GIM-UEMOA), créé en 2003 à cet

effet. Ce groupement a pour objet d’assurer l’étude, la normalisation, la promotion et la

définition des normes de sécurité du système interbancaire monétique régional.

La monétique interbancaire est opérationnelle depuis le 15 juin 2007. A fin décembre 2012, le

réseau GIM-UEMOA compte 106 membres dont 88 sont connectés à la plateforme

interbancaire monétique.

Depuis décembre 2009, la BCEAO a pris, une part majoritaire au capital social du

Groupement, manifestant ainsi sa forte implication dans la promotion du paiement

électronique dans l’UEMOA.

Le GIM-UEMOA s’est engagé depuis 2009, dans une dynamique du développement du

paiement par cartes, à travers l’Acquisition Commerçant.

L’Acquisition Commerçant

Le développement d’une monétique de masse dans l’UEMOA dépend de l’accroissement des

porteurs à travers l’émission des cartes mais aussi d’une large acceptation de la carte pour

l’acquisition des biens et services.

L’Acquisition Commerçant Unique (ACU), adoptée en décembre 2009 par les membres du

GIM-UEMOA, vise la promotion des paiements par carte. L’ACU consiste à centraliser

l’acquisition et la gestion des Terminaux de Paiement Electronique (TPE) au niveau du GIM-

UEMOA. Dans ce cadre, le GIM-UEMOA assure le placement et la maintenance des TPE

interbancaires auprès des commerçants accepteurs des paiements par cartes. Les banques

maintiennent la relation commerciale avec les commerçants, notamment en ce qui concerne la

domiciliation des paiements.

En outre, l’Acquisition Commerçant Interbancaire (ACI), adoptée en décembre 2012, répond

aux besoins de connexion des membres ayant une plateforme de paiement distincte de celle

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du GIM-UEMOA. Dans ce cas, le membre accepte les cartes GIM-UEMOA sur ses

Terminaux de Paiement Electronique.

En adoptant l’Acquisition Commerçant, les membres du GIM-UEMOA visent :

- l’organisation uniforme de l’activité Acquisition Commerçant de sorte à favoriser une

concurrence saine ;

- la mutualisation des coûts d’investissement et de fonctionnement ;

- la maîtrise du risque et la gestion de la fraude.

En ce qui concerne les modalités de mise en œuvre ; dans le cadre de l’ACU, le GIM-

UEMOA :

- acquiert et installe des Terminaux de Paiement Electronique (TPE) pour l’ensemble

des commerçants accepteurs de la carte ;

- forme les commerçants ;

- assure la maintenance des TPE ;

- met en place un Centre de Traitement des Commerçants assumant les fonctions

d’assistance, de télé-collecte et de traitement des flux de paiement ;

- produit les statistiques relatives à l’activité de paiement ;

- centralise la gestion du risque lié à l’activité paiement.

La clé de répartition de la commission commerçant interbancaire applicable aux opérations

domestiques se présente comme suit :

- membre émetteur : 20 % ;

- membre domiciliataire : 30 % ;

- GIM-UEMOA : 50 %.

Dans le cadre de l’ACI, le membre ACI prend en charge la totalité des coûts et revenus liés à

l’acquisition des paiements. Ce système regroupe ainsi les dispositifs utilisant l'informatique

et l'électronique dans les transactions bancaires (cartes de paiement, terminaux de points de

vente, etc.) ; il a pour principal objectif la promotion de l'interbancarité au niveau de l'union

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de sorte que la carte bancaire puisse jouer son véritable rôle d'instrument de paiement,

acceptée par tous les commerçants affiliés et tous les distributeurs de la région à l'instar de la

monnaie fiduciaire commune (BCEAO, 2015).

2.3 Cadre législatif de la sécurisation des systèmes de paiement

Au plan international, la directive du Parlement et du Conseil de l’Union européenne du 13

novembre 2007 fournit le cadre juridique nécessaire à la mise en place d’un marché européen

unique des paiements, dans le but de rendre les paiements transfrontaliers aussi aisés,

efficaces et sûrs que les paiements effectués à l’intérieur d’un État membre. Le texte de

transposition de cette directive en droit français entre en vigueur au 1er novembre 2009.

Parallèlement, l’harmonisation technique des instruments de paiement se fait par le projet

SEPA (Single Euro Payments Area – Espace unique de paiement en euros) avec la création

d’une gamme unique d’instruments de paiement européens en euros pour tout l’espace SEPA,

c’est-à-dire dans les 27 pays de l’Union européenne, l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la

Suisse et Monaco.

Dans l’UEMOA, les conditions d’émission de la monnaie électronique par les établissements

de l’UEMOA sont régis par le règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de

paiement dans les états membres de l’union et l’instruction 01/2006/SP du 31 juillet 2006

relative à l’émission de la monnaie électronique et aux établissements de monnaie

électronique.

Au plan communautaire, le droit originaire relatif aux systèmes de paiement que Issa-Sayegh

(1997 : 29) qualifie comme ayant « le propre de mettre en place les institutions qui eux-

mêmes vont sécréter les normes juridiques devant servir de base à l’objectif de sécurisation ».

Le traité constitutif de l’UEMOA qui met en place un certain nombre d’institutions qui ont

une place importante dans la sécurisation des systèmes de paiement que sont : la conférence

des Chefs d’Etats et de gouvernements, du conseil des ministres, la commission et la cour de

justice de l’UEMOA (SOW, 2002 : 104). Les statuts de la BCEAO qui font partie intégrante

du droit communautaire originaire. Le droit communautaire dérivé relatif aux systèmes de

paiement, gage de sécurité dans la mesure où « les normes relevant de cet ordre bénéficient

d’un ensemble de principes qui concourent à la garantie de leur effectivité comme les

principes de l’applicabilité immédiate et de l’applicabilité directe » (SOW, 2002 :103).

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Conclusion

Ce chapitre nous a permis de nous familiariser avec les instruments de paiement ainsi que la

règlementation relative à ceux-ci. Nous avons également, pris connaissance des rôles des

banques centrales dans la surveillance de ces systèmes. Nous retenons que dans l’UEMOA, la

BCEAO contrôle les systèmes de paiement bien qu’une majeure partie de ceux-ci soit gérée

par le GIM-UEMOA. Nous abordons dans le chapitre suivant la méthodologie utilisée

pendant la rédaction.

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Chapitre 3: Méthodologie de l’étude

Nous présentons dans ce chapitre, la démarche suivie, le modèle de recherche utilisé pour

mener à bien ce mémoire. Le modèle d'analyse nous fournit une approche conceptuelle du

problème. Le but de ce modèle est de définir une structure robuste et extensible qui nous

servira de base pour la rédaction. Cette recherche a été faite à l’aide d’outils de collecte de

données qui nous ont permis de recueillir les informations nécessaires à notre étude.

3. 1 Le modèle d’analyse

Le modèle d’analyse utilisé est résumé dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1: Présentation du modèle d’analyse

PHASES ETAPES OUTILS

Phase1 : Préparation

de l’étude

Etape 1 : Prise de connaissance

du secteur financier et

monétique de la zone uemoa

Recherche

documentaire

Etape 2 : Préparation des outils

d’analyse et de collecte des

données

Recherche

documentaire

Analyse documentaire

Phase 2 : Réalisation

de l’étude

Etape 1: Description des

actions du GIM-UEMOA dans

le cadre de la modernisation

Observation

Analyse documentaire

Entretien

Etape 2 : Présentation des

résultats

Analyse documentaire

Swot

Phase 3 : Finalisation

de l’étude

Etape 1 : Analyse des resulats

Analyse documentaire

Indicateurs de mesure

Etape 2 : Axes d’améliorations

Entretien

Analyse documentaire

Source : Nous-mêmes inspiré de la revue de littérature

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Muriel Hounlèdji Morgane ABADASSI, 8ème promotion, MPCGF2013-2015, CESAG

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La première phase a consisté en une prise de connaissance générale de l’activité monétique

menée dans la zone gérée par le GIM-UEMOA. A cet effet, nous nous sommes intéressés

d’une part aux caractéristiques de l’organisation à savoir : la taille, le type de clientèle, les

différents services offerts par cette structure, et notamment aux actions menées par le GIM –

UEMOA dans le cadre de la modernisation des systèmes de paiement.

La seconde étape est la phase de réalisation : celle ci a porté sur la description et l’analyse de

la situation actuelle, une comparaison de l’état des systèmes de paiement en vigueur dans la

zone avant et après le GIM. Il y sera question de présenter les données de nos recherches

documentaires, d'y recueillir les informations pour démontrer l'effectivité de la modernisation

des systèmes de paiement par le biais du GIM. Nous avons au cours de cette phase, collecté,

identifié et analysé les actions du GIM dans le cadre cette modernisation. Cela nous a permis

de faire ressortir les forces et faiblesses des systèmes de paiement de la zone.

La dernière phase de ce travail est celle de la finalisation: c’est une étape de synthèse. Il sera

question d'analyser les résultats et d'en dégager les actions et rôles dans le cadre de la

modernisation afin de formuler des recommandations. Elle consiste à la proposition de

solutions innovantes et d’apports autant théorique que pratique pour assurer un meilleur

dynamisme des systèmes de paiement de la zone.

Nous décrivons ci-dessous les outils et techniques de collecte de données utilisés.

3.2 Outils de collecte des données

Les données utilisées dans cette étude sont le fruit d’une recherche documentaire à la

bibliothèque du CESAG, dans les rapports et les documents adminitratifs du GIM-UEMOA.

Elles sont également basées sur les entretiens avec l’adjoint au Directeur Technique et de la

Production Informatique. Ceci complèté par un stage de six mois effectué à la Direction

Financière, Comptable et du Budget du GIM-UEMOA.

La méthodologie de recherche adoptée au cours de la rédaction de ce mémoire a eu comme

supports les trois outils de collecte de données suivants : l’entretien, l’observation et l’analyse

documentaire.

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3.2.1Observation participante

Lors de notre stage, notre observation est directe et participante et complétée par des

entretiens. Nous avons pu observer au fil des mois les processus monétiques réalisés sur

place. Dans ce type d’observation, l’auteur du rapport est également acteur au sein de

l’organisation qu’il étudie. Il participe à certaines actions (projets, missions, réunions) et agit

en interaction avec des acteurs de l’entreprise. Il est donc partie prenante du processus. Le

principal avantage de l’observation participante est l’instauration d’un climat de confiance

avec certaines personnes de l’entreprise et une meilleure compréhension de ce qui s’y passe.

Cette approche présente néanmoins des limites. La principale limite tient dans la capacité de

l’individu à garder une relative neutralité par rapport aux phénomènes observés. Or très

souvent, l’analyse menée est étroitement liée au vécu et au ressenti de l’individu et à son

positionnement au sein de l’entité étudiée. L’auteur du mémoire doit donc être capable d’agir

comme acteur pour capter des informations clés, tout en sachant le moment venu redevenir un

investigateur à temps plein (doté d’un sens critique et d’une « extériorité » par rapport aux

éléments décrits (BARABEL & MEIER, 2003: 41). Elle nous a donc permis de valider les

données existantes et de mieux comprendre celles recueillies au cours des entretiens. Pour une

optimisation de l’observation participante et afin de pouvoir se servir des résultats dans la

suite de notre étude, il est important de les noter et de les sauvegarder dans l’instant.

3.2.2 L’entretien

« L’entretien revêt des processus fondamentaux de communication et d’interaction humaine.

L’entretien engage deux personnes en vis-à-vis et ce; à ce titre ne peut être considéré comme

un simple questionnaire ou on est dans une relation anonyme. » (LEFEVRE, 2001: 42). A ce

titre, plusieurs entretiens ont été accordés par l’adjoint au directeur chargé de la production

informatique du GIM-UEMOA sur les aspects relatifs à l’organisation de l’entreprise (rôle et

missions de chaque direction, etc.) et surtout sur la description des innovations et projets en

cours en vue d’une modernisation pérenne des systèmes de paiement. Ces entretiens ont

permis une compréhension pratique du thème de l’étude et une piste pour les axes

d’améliorations.

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3.2.3 L’analyse documentaire

« L'analyse documentaire représente un ensemble de méthodes et de techniques permettant

de traiter l'information (que le système documentaire soit automatisé ou non), en vue de la

retrouver ultérieurement pour répondre aux questions des utilisateurs » (GUINCHAT& al,

1996 : 46). C’est ainsi que notre analyse s’est portée sur les ouvrages et rapports relatifs à la

monétique, la monnaie cités dans la bibliographie. Nous avons également consulté les

rapports d’activités, les documents du conseil d’administration, les procédures internes, les

articles et documents électroniques du GIM-UEMOA, utiles à notre étude. Elle a également

porté sur des ouvrages de la bibliothèque du CESAG. L’analyse documentaire consiste en

l’exploitation des documents internes et externes de l’organisation dans le but d’en tirer des

informations utiles à la prise de décision. A cette étape, la documentation existante relative à

la présentation du GIM-UEMOA a été exploitée. Ce qui nous a permis d’identifier les

différents concepts liés à son activité monétique et à son organisation (organigramme,

règlements intérieurs, documents relatifs à leur exécution, rapport d'activités, états financiers,

etc.). Ces documents nous ont permis de recueillir les informations nécéssaire à l’étude.

3.3 Analyse des résultats

Pour l’articulation centrale du mémoire, nous utilisons comme matière première la partie

théorique et les résultats obtenus pour effectuer notre analyse tout en tenant compte des

particularités du GIM-UEMOA.

Notre analyse se fait par le biais d’une démarche descriptive; puisque nous exposons des

faits à travers le rôle et les actions dans le cadre de la modernisation. Nous ressortons par la

suite par le biais d’ndicateurs de mesure le niveau de réalisation des actions de modernisation.

Enfin, sur la base du modèle SWOT nous énumérons les faiblesses des réalisations entreprises

dans le cadre de ladite modernisation.

Conclusion

Ce chapitre, nous a permis d’élaborer la démarche méthodologique, que nous suivons dans la

partie pratique. On y a défini les techniques et outils nécessaires en vue d’analyser la

modernisation des systèmes de paiement à travers le rôle et les actions du GIM-UEMOA. Le

modèle d’analyse conçu et les méthodes de collecte de données que nous avons choisies sont

d’un grand appui pour l’atteinte de nos objectifs.

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Les systèmes de paiement de la zone UEMOA présente une faible modernisation pour des

raisons diverses. Il y a les barrières d’accès aux services financiers, la structure des

infrastructures régionaux qui ne sont pas en totale adéquation avec les besoins de toutes les

couches sosciales. A l’issue de cette première partie nous avons appris les différents types de

moyens de paiement existants dans l’UEMOA ainsi qu’à l’international. Les banques

centrales surveillent et contrôlent les systèmes de paiement. Nous avons également pu

approfondir les outils de collecte de données et le processus d’analyse que nécessite cette

étude.

Nous entamons la partie pratique par la prise de connaissance de l’entité à travers son

historique, ses missions et quelques chiffres clés.

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DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE

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INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

L’aspect théorique de l’etude acquis, le but poursuivi par la partie pratique est de prendre

connaissance des données de l’entité qu’est le GIM-UEMOA, de les analyser et de suggérer

des axes d’améliorations. Elle s’axe autour du chapitre 4 à travers l’historique, les missions.

Par la suite, dans le chapitre 5, le rôle et les actions du GIM-UEMOA sont développés par le

biais des produits et services proposés ainsi que la conformité aux normes monétiques. Pour

finir on analyse l’influence de ses actions dans le cadre de la modernisation des systèmes de

paiement de la zone UEMOA.

Quels axes d’amélioration proposons nous pour une renovation des systèmes de paiement de

l’UEMOA ? Cela se trouve être l’objectif final de notre dernier chapitre.

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Chapitre 4: Présentation du GIM-UEMOA

Les perspectives de développement des systèmes de paiement de la zone UEMOA sont

énormes avec l’implication de tous les acteurs de ces systèmes. Le GIM-UEMOA fédère

autour de sa plateforme des banques, des particuliers, des EME. Par quels élements une telle

stucture répond aux besoins monétique de plusieurs pays ? Une telle question trouve sa

réponse dans le présent chapitre à travers les missions, le contexte de la création et

l’organisation interne et externe.

4.1.1 Contexte de la création et historique du GIM-UEMOA

L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est une zone intégrée

regroupant les Etats membres suivants : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée

Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle présente les caractéristiques essentielles

ci après:

plus de 100 millions d’habitants ;

plus d’une centaine de banques, établissements financiers et postaux ;

un faible taux de bancarisation (10%) avec exclusion des établissements financiers ;

une prépondérance des paiements en espèce dans les transactions.

Au regard de ces aspects évoqués ci-dessus, la BCEAO a impulsé la modernisation des

systèmes et moyens de paiement dans les huit Etats de l’UEMOA et a convenu avec les

banques, établissements financiers et postaux, la mise en œuvre d’un système monétique

interbancaire régional de retrait et de paiement à travers la création du GIM-UEMOA.

Dénommé Groupement Interbancaire Monétique de l’Union Economique et Monétaire Ouest

Africaine, le GIM-UEMOA organisme international a été ainsi créé en 2003. Il est la structure

de gouvernance, de régulation, de tutelle et de traitement de la monétique interbancaire dans

la zone UEMOA. Il regroupe à ce jour 109 banques, établissements financiers et postaux,

structures financières décentralisées et établissements de monnaie électronique qui sont ses

membres, soit 95% des banques de l’espace de l’UEMOA. Il est le plus vaste réseau

monétique interbancaire de la région avec 5000 points d’acceptation (DAB/GAB/TPE) et plus

de 3.000.000 de cartes bancaires GIM. Il est doté d’un capital de 9.528.790.000 de FCFA

détenu avec près de 52 % par la BCEAO et de 48% par les membres.

Le GIM-UEMOA est en charge des fonctions dites de gouvernance, notamment :

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l’élaboration des règles et procédures interbancaires ;

le pilotage du système monétique interbancaire et de son interopérabilité, aux plans

administratif, juridique et technique.

Trois (03) types de services sont proposés par le GIM-UEMOA. Il s’agit des:

services interbancaires permettant d’assurer l’interopérabilité nationale, régionale et

internationale des transactions ;

services bancaires par délégation : traitements monétiques par délégation permanente

pour les établissements non équipés de systèmes monétiques, traitements monétiques

par délégation temporaire complémentaire ou en secours de leurs propres systèmes ;

services complémentaires : centralisation des paiements de factures, atelier de

personnalisation de cartes, maintenance de parcs de GAB, de TPE secours des

systèmes informatiques bancaires.

4.1.2 Missions

Les principales missions assurées par le GIM-UEMOA sont les suivantes :

- assurer de manière efficace et efficiente la gestion du système monétique interbancaire

pour le compte et dans l’intérêt de ses membres ;

- promouvoir les systèmes et moyens de paiement électroniques auprès des secteurs

bancaires et financiers, des administrations et des populations de l’UEMOA ;

- être le garant de l’application des principes de gouvernance et de régulation de la

monétique régionale ;

- assurer l’interopérabilité, la compensation et la sécurité des transactions électroniques

entre les acteurs ;

- assurer une veille technologique et règlementaire efficace et la conformité aux normes

régionales internationales ;

- la définition et le suivi de la réglementation interbancaire ;

- la définition et le suivi des normes techniques de l'interbancarité ;

- l’élaboration de la tarification interbancaire ;

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- la représentation des membres auprès des émetteurs internationaux (Visa, MasterCard,

Amex, …) ;

- la promotion du système monétique interbancaire ou tout autre moyen de paiement ;

- la veille technologique ;

- la formation des membres.

4.1.3 Objectifs

Les principaux objectifs poursuivis par le groupement sont les suivants:

- développer de manière efficace les moyens de paiement électronique ;

- faire de la carte bancaire ou de tout autre moyen de paiement électronique, le premier

instrument de paiement de l’UEMOA ;

- promouvoir les services électroniques à forte valeur ajoutée ;

- développer de manière efficace des moyens modernes de paiement ;

- apporter de nouveaux services à la clientèle, et promouvoir l’utilisation des moyens de

paiement modernes ;

- mettre en commun les moyens nécessaires pour le traitement des opérations

monétiques, et ainsi éviter la multiplication des investissements, aussi bien humains

que matériels ;

- mutualiser la charge des investissements, particulièrement coûteux en matière de

monétique ;

- développer l’interbancarité monétique ;

- faciliter une large acceptation et utilisation de la carte bancaire ou tout autre moyen de

paiement électronique dans la zone UEMOA ;

- identifier et initier des projets à forte valeur ajoutée autour de la carte bancaire, du

Mobile Banking, ou tout autre moyen de paiement électronique ;

- réduire le coût de traitement des transactions ;

- assurer la sécurité du système et réduire le risque systémique ;

- diversifier les réseaux internationaux partenaires (Visa, MasterCard, Amex, Union

Pay, etc.) ;

- garantir l’interopérabilité dans l’UEMOA et hors de l’UEMOA.

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4.1.4 Organisation

L’organisation correspond à la structuration des ressources humaines et matérielles par

laquelle les activités sont coordonnées afin d’accomplir un but. Elle comporte pour le GIM-

UEMOA, un volet externe et interne.

4.1.4.1 Organisation externe du GIM-UEMOA

Elle est constituée essentiellement des organes de délibération, de contrôle et de gestion. Elle

relève de la compétence des membres du groupement. L’organisation externe est ainsi

composée des organes suivants :

les Assemblées générales, constituées d’Assemblées Générales Ordinaires et

extraordinaires. L’assemblée Générale Ordinaire se tient chaque année afin de

délibérer sur les actes entrant dans la gouvernance du groupement. L’Assemblée

Générale Extraordinaire, elle se tient pour prendre des décisions qui modifient le

contrat constitutif;

le Conseil d’administration qui définit la politique générale à suivre par le GIM-

UEMOA. Il fixe le budget annuel de fonctionnement et assure la gestion du fond de

garantie des membres;

la Direction Générale, à laquelle sont rattachées les Directions Opérationnelles.

4.1.4.2 Organisation interne du GIM-UEMOA

Le GIM-UEMOA est organisé autour des directions suivantes :

La Direction Générale

A la tête de la Direction Générale se trouve le Directeur Général. Ce dernier est nommé par

l’Assemblée Générale Ordinaire des membres. Il est chargé de l’administration et de la

gestion des activités du groupement.

La Direction Financière, Comptable et du Budget (DFCB)

Elle réalise toutes les opérations comptables, financières et de contrôle de gestion nécessaires

à la présentation des états financiers de synthèse. La comptabilité est tenue conformément aux

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dispositions du Droit Comptable de l’OHADA. C’est au niveau de cette direction que nous

avons effectué notre stage.

La Direction Technique et de la Production Informatique (DTPI)

Elle est composée de 2 sous directions : la monétique et l’informatique. Celles-ci gèrent:

- Réseau Télécom et Sécurité Logique : chargée de la gestion de tout ce qui est

liaison télécom (gestion des infrastructures réseaux, gestion des connexions GAB

etc.);

- Base de données et Application : elle a pour mission de faciliter l’accès à

l’information aux membres sur les différents services offerts par le GIM à travers

la création de logiciels et le développement de plusieurs applications ;

- Systèmes et Intranet : cette cellule est chargée de la gestion du pack informatique

du GIM-UEMOA ;

- Moyens généraux : elle veille à la sécurité du système d’information (serveur,

alarme, badges, sécurité physique, etc.)

La Direction du Développement du Réseau et du Marché Monétique (DDRM)

La DDRM a pour missions principales d’assurer la gestion marketing et commerciale des

produits et services du GIM-UEMOA. Elle a aussi en charge la gestion des projets

monétiques. Elle assure la gestion de la relation avec les membres et les commerçants. Elle

suit l’évolution de la Normalisation en matière de monétique. Elle définit les prestations et

services monétiques complémentaires au profit des membres et des utilisateurs non membres.

La Direction de l’Audit Interne (DAIn)

Elle est rattachée à la Direction Générale. C’est cela qui lui confère une certaine autonomie

par rapport aux Directions opérationnelles dans la mesure où elle assiste celles-ci dans la

maîtrise de leurs opérations. Elle a pour objectifs prioritaires de :

- s’assurer de l’efficacité du dispositif de maîtrise des risques par un diagnostic des

dispositifs de contrôle interne existants ;

- évaluer la qualité de l’organisation et de la gestion ;

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- conseiller pour apporter des améliorations dans le fonctionnement en apportant

des analyses, appréciations et recommandations ;

- veiller au respect des lois et des règlements en vigueur au GIM-UEMOA.

La Direction des Ressources Humaines (DIRH)

Elle est chargée d'élaborer et de mettre en œuvre la politique Ressources Humaines de

manière à ce qu'elle accompagne et soutienne la stratégie et la performance de l'entreprise. La

DRH définit des plans d'actions, les conçoit et pilote leur réalisation. Elle est également

commissionné de recruter et d’intégrer les collaborateurs dans l'objectif d'attirer les meilleurs

candidats et de leur faire partager les valeurs et la culture de l’entreprise. Elle Prévoit et

anticipe les besoins RH en organisant la concertation et le dialogue social avec les membres

du personnel ou leurs représentants. Elle supervise la gestion administrative du personnel et la

paie. Enfin elle contrôle la conformité d'application des obligations légales et réglementaires.

La Direction de la Qualité (DIQA)

Elle a un rôle prépondérant dans l'entreprise. Son but est de satisfaire le consommateur. Ainsi,

elle a pour missions principales :

d'effectuer des études garantissant la qualité des produits ;

d'élaborer les plans d'action auprès du personnel et des différents partenaires ;

d'assurer le suivi quotidien de la mise en œuvre de la politique de l'entreprise ;

de concevoir et mettre à jour le système qualité ;

de s'assurer de la conformité des produits par rapport au cahier des charges.

4.1.5 Les produits offerts par le GIM-UEMOA

Pour mener à bien les actions de modernisation des systèmes de paiement, le GIM-UEMOA

offre à ses membres, plusieurs produits dont notamment :

- GIM-interbancaire : solution interbancaire sous -régionale;

- GIM-délégataire : solution délégataire ;

- GIM-prépayé : solution carte prépayée ;

- GIM-paiement : solution de paiement par TPE ;

- GIM-online : solution de paiement via internet ;

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- GIM-mobile : solution mobile banking ;

- Centre d’Appels : solution d’accompagnement ;

- GIM-mpos : solution de paiement;

- GIM-visa : solution d’acceptation ;

- GIM-mastercard : solution d’acceptation ;

- GIM-academy: centre de formation.

Conclusion

Ce chapitre nous a permis de connaître le GIM-UEMOA dans son organisation interne

comme externe. A travers cette présentation, nous avons fait la connaissance de son

historique, ses missions et objectifs. Nous avons présenté ses différentes directions en mettant

un accent sur la DFCB, direction où nous avons effectué notre stage. Le chapitre suivant fait

la description du rôle et des actions entreprises par le GIM-UEMOA dans le cadre de ladite

modernisation.

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Chapitre 5: GIM-UEMOA et modernisation des systemes de paiement

Le présent chapitre est consacré à la description du rôle et des actions de modernisation des

systèmes de paiement induite par la mise en œuvre du système monétique régional. Cette

description porte essentiellement sur les services proposés à ses membres par le GIM-

UEMOA ainsi que la conformité aux normes de l’industrie des paiements.

5.1 Rôle du GIM-UEMOA dans les systèmes de paiement de l’UEMOA

Le GIM UEMOA a pour mission d’assurer la gouvernance et la régulation de la monétique.

En clair, ce sont les lois et règlements régissant les interactions interbancaires et les

préoccupations liées à la tarification et l’opérationnalité. La plateforme unique de la zone,

dotée par le GIM, sert à appliquer la réglementation en termes de processing (traitement) et de

compensation bancaire des opérations monétiques à travers la zone. Il sponsorise les banques

souhaitant aller vers ses émetteurs internationaux pour pouvoir mutualiser les coûts et réduire

les charges.

D’un point de vue plus détaillé, il est chargé de :

développer l’interbancarité monétique par la mise en place des normes techniques;

faciliter une large acceptation et utilisation de la carte bancaire dans la zone UEMOA;

identifier et initier des projets à forte valeur ajoutée autour de la carte bancaire ;

réduire le coût de traitement des transactions ;

assurer la sécurité du système et réduire le risque systémique ;

renforcer les capacités de négociation auprès des émetteurs internationaux (Visa,

MasterCard, Amex) ;

définir et de suivre la réglementation interbancaire ;

élaborer la tarification interbancaire ;

promouvoir le système monétique interbancaire ;

former les membres.

Le GIM-UEMOA promeut l’inclusion financière, les systèmes et moyens de paiement

électronique par le biais de ces produits et services monétiques que sont :

les services interbancaires (Interopérabilité nationale, régionale et internationale) ;

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les services délégataires (traitements monétiques bancaires par délégation permanente,

partielle ou en secours) ;

les services de prépayée à travers une plateforme unique et centralisée de gestion des

cartes prépayées ;

les services complémentaires (Centre d’appel, Personnalisation de cartes, Maintenance

de parcs GAB, TPE,…).

En synthèse, il définit et valide la stratégie monétique interbancaire régionale avec ses

membres et cela en garantissant l’interopérabilité via la plateforme interbancaire. Ainsi, les

banques peuvent tirer de l’interbancarité : la proximité, l’accessibilité et le coût des services

monétiques.

5.2 Description des produits et services mis en œuvre par le GIM-UEMOA

Les produits et services du GIM-UEMOA constitue le socle des actions de modernisation

entrepis. En effet, ceux-ci sont des solutions actuelles mis en place pour répondre aux besoins

de renovation du système monétique régional.

5.2.1 GIM-Interbancaire

L’interbancarité régionale est le mécanisme permettant à un porteur d’un moyen de paiement

électronique portant (ou non) le logo GIM-UEMOA, d’effectuer des transactions de retrait et

de paiement indépendamment de sa banque dans tout l’espace UEMOA à travers le réseau

GIM. Le membre a ainsi accès aux fonctionnalités telles que :

les retraits, paiements et consultations de solde sur tous les GAB et TPE des banques

du réseau GIM ;

l’acceptation de cartes VISA/MasterCard sur les GAB et TPE des banques

sponsorisées (auprès de ces réseaux) par le GIM-UEMOA ;

les transferts et les recharges.

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Figure 1 : Adhésion des membres au réseau GIM- UEMOA

Source : GIM-UEMOA (2014 : 11)

Le GIM-UEMOA compte au total 109 institutions en production dont 97 membres ouverts

aux services interbancaires UEMOA au 31 décembre 2015 (annexe 1). Cette interbancarité

permet à la carte bancaire d’être acceptée quelle que soit l’enseigne de la banque du

commerçant et celle du porteur.

Figure 2 : Cinématique d’une transaction interbancaire

Source : GIM-UEMOA (2014:12)

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Ainsi grâce à l’interbancarité :

- le porteur d’un membre A peut effectuer un retrait sur un GAB d’un membre B ;

- le porteur d’un membre A peut effectuer un paiement auprès d’un commerçant affilié

à un membre B.

5.2.2 GIM-délégataire

La délégation est la sous-traitance de tout ou partie de la monétique d’une Banque ou d’un

Etablissement financier connecté au GIM-UEMOA. Ceci permet au Membre de se consacrer

au volet développement commercial de ses produits et bénéficier ainsi des dernières

évolutions techniques et sécuritaires. La délégation peut être permanente, partielle, en secours

en cas de dysfonctionnement ou d’indisponibilité.

Nous avons à ce jour 47 institutions financières distinctes, connectées au GIM-UEMOA avec

l’option délégataire (annexe 2). Parmi, ces institutions, nous avons les membres du GIM-

UEMOA (39), les Agences Nationales de la BCEAO (08) et BSIC GUINEE (01).

5.2.3 GIM-Paiement

C’est la solution qui permet d’équiper les administrations et les commerces de l’UEMOA

d’un Terminal de Paiement Electronique (TPE) qui accepte toutes les transactions relatives

aux cartes GIM, VISA et MasterCard. Elle permet:

le règlement par carte GIM, Visa et MasterCard auprès de tous les commerçants ou

opérateurs économiques affichant le logo « GIM-UEMOA » ;

le crédit direct sur le compte du commerçant ou de l’opérateur économique, des

opérations effectuées sur son Terminal ;

la rapidité des transactions financières ;

la simplicité d’intégration des évolutions fonctionnelles, sécuritaires.

Ceci est possible par le biais de l’acquisition commerçant délégataire (ACD). Il s’agit d’une

plateforme pour les membres souhaitant déléguer leur activité paiement commerçant au GIM-

UEMOA pour tous les aspects techniques. Le GIM-UEMOA compte à ce jour, une

quarantaine de membres en production ACD.

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Figure 3 : Cinématique d’un paiement par TPE

Source : GIM-UEMOA (2013:14)

5.2.4 GIM-mobile

Le GIM-Mobile est la solution mobile banking que le GIM-UEMOA met à la disposition de

la communauté bancaire. Elle permet à toute banque qui le souhaite, d’offrir à sa clientèle les

différents produits et services bancaires à partir du téléphone portable. Elle apporte une réelle

réponse à la problématique de proximité des produits et services bancaires et à

l’accroissement du taux de bancarisation. La plateforme Mobile banking du GIM-UEMOA

regroupe les fonctionnalités de :

mobile banking ;

mobile payment ;

sms banking ;

rural banking ou branchless banking.

Elle permet:

une rapidité dans les opérations financières ;

un gain de temps dans les opérations financières ;

une meilleure accessibilité des produits bancaires ;

une facilité dans le paiement des biens et services.

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Grâce à sa composante rural banking, il est désormais possible d’atteindre les zones rurales

historiquement inaccessibles aux services financiers classiques en raison de l’importance des

investissements requis pour la construction d’infrastructures mais également du pouvoir

d’achat relativement faible des populations concernées.

5.2.5 GIM-prépayé

La solution Prépayée GIM-UEMOA est proposée aux membres, pour leur permettre d’offrir

rapidement aussi bien à leur clientèle de particuliers et d’entreprises qu’aux non-bancarisés,

des cartes prépayées GIM pures, GIM-MasterCard et GIM-VISA. Ce sont les banques ou

établissements agréés par la réglementation de la BCEAO qui émettent les cartes prépayées et

peuvent s’appuyer de ce fait sur la plateforme du GIM-UEMOA. Cette dernière présente les

principaux atouts ci-après:

le rechargement interbancaire ;

le transfert interbancaire instantané ;

l’utilisation de la carte dans l’UEMOA et à l’international ;

la réduction des délais de mise en œuvre ;

la réduction des coûts.

Figure 4: Produits prépayés

Source : GIM-UEMOA (12/04/2015)

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Les avantages :

Pour l'entreprise

La solution GIM-PREPAID permet de mettre des cartes à disposition des salariés non

bancarisés, l’entreprise peut ainsi automatiser entièrement la gestion de sa paie et éviter

d’importants mouvements d’espèces de la banque vers l’entreprise ;

Pour le secteur public

La solution GIM-PREPAID permet de sécuriser les deniers publics, de moderniser et

d’automatiser le règlement de certaines dépenses de l’Etat (Salaires, Bourses, Allocations,

Pensions….) ;

Pour les SFD

La solution GIM-PREPAID permet de s’ouvrir à la Monétique à moindre coût, de proposer

aux clients, des cartes en leur faisant bénéficier d’un vaste réseau pour faciliter leurs

transactions financières;

Pour les bancarisés

Même pour cette catégorie disposant déjà d’une carte adossée à un compte, la carte prépayée

BARAKA permet d’avoir une carte plus adaptée à ses besoins d’utilisation et à ceux de son

entourage (transfert carte à carte aux proches, gestion de la dépense mensuelle) ;

Pour les non bancarisés

La carte prépayée BARAKA est un véritable instrument d’éducation financière permettant à

cette catégorie de la population de s’habituer à l’utilisation des moyens de paiement, de

sécuriser leurs fonds (sur place ou durant les déplacements), de disposer d’un moyen de

paiement moderne, accessible et commode.

5.2.6 GIM-Online

C’est la solution de paiement via internet du GIM-UEMOA pour toutes les administrations et

les commerces, leur permettant d’accepter tout paiement par cartes GIM, VISA et

MasterCard. Elle facilite le développement du commerce électronique (e-commerce),

permettant :

le paiement de factures d’eau, d’électricité, de téléphone ;

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le paiement des impôts, droits de douane et taxes assimilées ;

le paiement dans les commerces (hôtels, boutiques en ligne etc.) ;

le transfert d’argent ;

le gain de temps ;

la sécurité des revenus ;

l’ouverture aux clients et aux commerces du monde entier.

5.2.7 GIM-mpos

C’est une solution qui permet d’équiper les commerçants (de proximité) et Administrations

d’un téléphone et d’un lecteur de carte (dongle), leur permettant d’accepter des transactions

cartes ou mobile.

Ceux-ci ont accès aux fonctionnalités ci-après :

le paiement ;

la pré-autorisation ;

le cash Advance ;

la recharge ;

le transfert.

Il s’agit d’une solution intégrée (mobile + cartes GIM, VISA, Mastercard) induisant une

réduction substantielle des coûts de déploiement des points de service. En effet, le coût

unitaire de mPOS est beaucoup plus faible que celui d’un TPE classique. De plus, l’usage du

mPOS est plus aisé en raison de la forte expérience des commerçants avec les smartphones.

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Figure 5: Offre de solutions

Source: GIM-UEMOA (2014: 5)

5.3 Points d’acceptation des GAB ET TPE

Ils sont au nombre de 5000 environ soit 2000 TPE et 3000 DAB/GAB. Un parc plus large

favorise la proximité des services bancaires et monétiques pour les populations et permet un

gain de temps.

Figure 6 : Retrait DAB/GAB

Source: GIM-UEMOA (2014:14)

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5.4 Conformité aux normes régissant la sécurité opérationnelle dans l’industrie

des paiements électroniques

Le GIM-UEMOA se conforme aux normes en vigueur en vue de la sécurité du système

monétique régionale dont il a la charge. Elle constitue également un important pilier de la

modernisation du système monétique régional. Il s’agit entre autres de renforcer la sécurité

des cartes bancaires mises en circulation, par la généralisation voire la systématisation de la

technologie puce électronique au détriment de la seule piste magnétique. Cette migration vers

la technologie puce s’est appuyée sur la norme EMV.

5.4.1 La norme EMV

Elle tire sa dénomination des organismes fondateurs Europay, Mastercard et Visa ayant

coopéré pour développer la norme. « C’est un standard international pour les cartes à puces

mis en place en 1999 pour authentifier les transactions de crédit ou de débit au niveau des

TPE ou des DAB. » disait (DRAGON, 2009 :12). Cette norme a été créée afin d’assurer

l’interopérabilité mondiale des paiements par carte à puce dans un environnement sécurisé.

« Elle vise principalement une augmentation de la sécurité et de la rapidité des transactions,

une baisse des coûts de transaction pour les commerçants ; une authentification des

transactions et une diminution de la fraude » (GUEULLE, 2004 : 59).

Elle définit et spécifie l’interaction entre les cartes à puce et les outils d’acceptation tels que

les GAB et les TPE. Selon TAVERNIER (2006 : 43), elle décrit le déroulement d’une

transaction et l’échange d’informations nécessaires à son fonctionnement sécurisé. Ses

principales caractéristiques sont :

- l’interopérabilité internationale ;

- la vérification et le chiffrement de la clé personnelle par la puce ;

- la gestion plus ouverte de plusieurs applications sur la carte.

Selon le même auteur, les spécifications EMV sont basées sur la norme ISO/IEC7816 et

doivent être lues conjointement avec la norme ISO.

Basée sur la technologie de la puce, la norme EMV a été conçue dans un contexte multi-

applicatif. La carte bancaire peut ainsi supporter plusieurs applications en sus de celles de

paiement et de retrait utilisées.

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La conformité EMV constitute un enjeu important pour les banques. En effet, elle leur permet

de renforcer la sécurité des transactions, la carte à puce étant notamment plus difficile à

contrefaire. Par ailleurs, l’offre multi-applicative qu’elles peuvent développé grâce à la puce

leur donne l’opportunité d’intégrer des services non bancaires à leurs produits monétiques.

L’apport sécuritaire majeur de l’EMV est le renforcement de la protection contre la fraude à

travers plusieurs facteurs concomitants :

la lutte contre la contrefaçon des cartes à piste magnétique grâce à leur remplacement

par des cartes à puces ;

la lutte contre l’utilisation frauduleuse des cartes perdues ou volées grâce à la

généralisation (au niveau international) de l’usage du code confidentiel (code PIN)

pour authentifier le porteur ;

l’amélioration de la gestion du risque porteur par l’émetteur (via, par exemple, des

demandes d’autorisation qui seront générées en fonction des caractéristiques de la

transaction en cours, mais également des transactions précédentes enregistrées sur la

carte, du profil du porteur, …) ;

l’amélioration de l’authentification de la transaction (à travers l’authentification de la

carte, de l’émetteur, etc.).

5.4.2 La norme PCI (Payement Card Industry)

Le terme PCI désigne le conseil des normes de sécurité du secteur des cartes de paiement. Ce

conseil est un forum international ouvert. Il a été lancé en 2006 par Mastercard et quatre

autres marques de paiement afin de créer et de gérer des normes de sécurité visant à protéger

les données sur les cartes de paiement. « Les normes PCI sont divisées en trois parties qui

sont : les PCI – PED, les PCI – PA, les PCI- DSS » (ROEBURCK, 2009 : 9).

Les PCI-PED (Pin Entry Device) sont obligatoires pour les nouveaux TPE. Elle consiste à

sécuriser le clavier PINPAD en protégeant la saisie du code confidentiel, et à bloquer le

terminal en cas d’intrusion frauduleuse ou accidentel.

Les PCI-PA (Payment Application) définissent les critères de sécurisation des données

sensibles au niveau de l’application de paiement sur les systèmes d’acceptation.

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Les PCI DSS (Data Security Standard) instaurent des règles sécuritaires strictes sur le

transport et la conservation des données sensibles et interdit le stockage des éléments secrets.

Elles s’appliquent aux systèmes d’informations des différents acteurs de la chaîne de

paiement.

La norme prépondérante est la norme de sécurité des données PCI DSS. « Le principal

objectif de la norme PCI DSS est de réduire le risque de perte de données sur les cartes de

paiement en prévenant, en détectant et en contrant les infractions ou les attaques potentielles

qui pourraient mener à la compromission des données sur les comptes » (ROEBURCK, 2009 :

10). La norme PCI-DSS liste un ensemble de points de contrôle relatifs aux systèmes

d’informations qui capturent, transportent, stockent et traitent des données de cartes bancaires.

Ces points de contrôles sont relatifs à des techniques informatiques mais également à des

procédures et à des contrôles organisationnels sur ces systèmes. Cette norme permet au GIM-

UEMOA et à ses membres de :

assurer la sécurité globale du réseau régional GIM ;

mettre en place chez les Membres et les partenaires du GIM, des dispositifs adéquats

pour assurer une meilleure sécurité des informations des porteurs de cartes bancaires

en particulier et des systèmes d’information en général en terme de confidentialité,

d’intégrité, de disponibilité ;

lutter contre les fuites de données et les attaques de système communément

appelées « Data Breach » ;

protéger les données sensibles des porteurs de cartes hébergées (Numéro de la carte,

nom du porteur, date d’expiration de la carte, données confidentielles) ;

répondre aux exigences réglementaires des partenaires internationaux Visa (via son

programme Account Information Security – AIS), MasterCard (par son projet Site

Data Protection-SDP) ;

mieux lutter contre les fraudes par cartes bancaires ;

disposer des avantages concurrentiels sur le marché en matière de sécurité des données

et d’une meilleure image vis-à-vis de ses partenaires.

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5.4.3 Protocole 3D secure

Le 3D Secure est un protocole sécurisé de paiement sur Internet pour permettre aux

marchands de limiter les risques de fraude sur Internet, liés aux tentatives d’usurpation

d’identité. Il consiste à s’assurer, lors de chaque paiement en ligne, que la carte est utilisée par

son véritable titulaire. Elle favorise la sécurisation des transactions par la réduction de la

fraude chez les marchands et pour les internautes ainsi que la protection des données à

caractère personnel.

5.4.4 La norme ISO 22301

La norme internationale pour le Management de la Continuité d’Activité (SMCA) est la

structure formelle de continuité des activités. La norme ISO 22301 prend en compte toutes les

mesures qui permettent d'assurer la continuité des activités métiers. Elle permet d’élaborer un

plan de continuité d’activité qui va maintenir le fonctionnement pendant et après toute

interruption de service. Elle permet de:

préparer des ripostes et faire face aux sinistres afin d’assurer la continuité, et le cas

échéant la reprise des activités sur tout le réseau interbancaire GIM ;

mieux gérer les risques liés aux interruptions de service (elle s’adresse aux activités

critiques au sens des conséquences d’une interruption) ;

donner confiance aux intervenants clés et aux partenaires du GIM par la conformité et

l’engagement aux meilleures pratiques mondialement reconnues.

5.4.5 La norme SMSI

Le Management de la Sécurité des Informations (SMSI) désigne l'approche systémique par

laquelle une organisation veille à la sécurité des informations sensibles.

Construit selon un processus de management du risque, un SMSI englobe les personnes, les

processus et les systèmes. Cette solution est utile aux organisations de tous secteurs et de

toutes tailles qui tiennent à la confidentialité, la disponibilité, l’intégrité et la traçabilité

(preuves) de leurs informations. Celle-ci garantit:

l’ensemble complet de mesures de sécurité et touchant tous les secteurs du métier de

l’organisation ;

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le complémentaire aux normes PCI DSS ;

la meilleure image de l’organisation vis-à-vis de ses partenaires ;

la certification.

Conclusion

A travers ce chapitre, nous avons passé en revue les actions entreprises et le rôle incarné par

le GIM-UEMOA dans le cadre de la modernisation des systèmes de paiement. Ceux-ci

portent sur les produits et services modernes mis à la disposition de ses membres pour le

bénéfice de leurs clientèles respectives ainsi que la conformité aux normes applicables aux

systèmes monétiques pour une meilleure garantie de la sécurité des transactions opérées sur le

réseau GIM-UEMOA.

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Chapitre 6: Analyse du rôle et des actions du GIM-UEMOA dans la modernisation des

systèmes de paiement

Le présent chapitre est consacré à l’analyse du rôle et des actions du GIM-UEMOA. Il fait

état des indicateurs permettant de mesurer le niveau de réalisation des objectifs qu’essaie

d’atteindre le GIM-UEMOA dans le cadre de cette modernisation. Ceux-ci nous aident dans

notre analyse de l’influence des actions du GIM-UEMOA sur les systèmes de paiement de la

zone. Enfin, nous suggérons quelques axes d’améliorations.

6.1 Fixation des indicateurs de mesure

Avant de passer à leur fixation il est important de connaître les objectifs qui ont été assignés

au GIM-UEMOA à sa création afin de connaitre l’état d’avancement du chantier de

modernisation.

6.1.1 Objectifs de départ

objectif 1 (O1) : développer de manière efficace les moyens de paiement électronique ;

objectif2 (O2) : faire de la carte bancaire ou de tout autre moyen de paiement

électronique, le premier instrument de paiement dans l’UEMOA ;

objectif 3 (O3) : promouvoir les services électroniques à forte valeur ajoutée ;

objectif 4(O4) : assurer l’interopérabilité des transactions électroniques dans

l’UEMOA.

6.1.2 Indicateurs de mesure de l’influence des actions du GIM-UEMOA

Ces indicateurs permettent de mesurer et d’analyser les actions du GIM-UEMOA dans le

cadre de la modernisation des systèmes de paiement de la zone UEMOA. Pour apprécier le

développement des moyens de paiement, nous avons choisi l'indicateur du taux de

bancarisation. Ensuite, pour apprécier l’utilisation de la carte bancaire ou tout autre moyen de

paiement électronique comme premier instrument de paiement dans l’UEMOA, nous avons

choisi comme indicateur le taux d’utilisation d’un moyen de paiement électronique relatif au

mobile banking. Enfin, pour mesurer la garantie de l’interopérabilité dans et hors UEMOA,

nous avons choisi comme indicateur le taux d’évolution de l’interconexion des membres.

Nos valeurs sont fixées sur la base du guide des performances et leur justifcation se base sur

les actions effectuées par le GIM-UEMOA. En effet, le taux de bancarisation est passé de

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10% en 2011 à 14% en 2014 ; comme le prouve la figure 8 si dessous relative à la progression

du taux de bancarisation. Une telle progression est, en partie, le résultat des actions de

promotion des moyens de paiement électroniques, de l’adhésion progressive des populations

aux moyens de paiements électronique. Certes une progression est notée mais elle se trouve

insignifiante en comparaison aux taux de bancarisation de 90% des pays développés.

Quant au taux d’utilisation d’un moyen de paiement électronique ; il porte sur le mobile

banking. Ce dernier a permis l’éclosion du paiement mobile, favorisant l’inclusion financière

d’une population majoritairement non bancarisée, dans une région où l’argent liquide

prédomine dans les échanges. Selon l’observatoire de l’Afrique de l’Ouest: les transactions

effectuées par le biais des services financiers mobiles ont connu une croissance importante au

cours des deux dernières années ; elles présentent une part prédominante des transactions soit

72%. De ce fait, il se remarque un important développement de l’utilisation de la téléphonie

mobile comme moyen de paiement. Ce volet est un aspect à fort potentiel. Il conviendrait de

mieux le développer avec le concours des opérateurs de télécommunications.

Enfin le taux d’interconnexion est de : (57/109*100) = 52,29 % soit 52% par défaut. En effet,

le GIM-UEMOA supervisait à sa création 57 banques en interconexion. A ce jour grâce à sa

plateforme interbancaire, elle gère 109 établissements interconnectés. Une telle progression

de l’interconexion est le fruit de la qualité et la fiabilité du service unique proposé par le

GIM-UEMOA au plan régional. Malgré une forte interconnexion, des efforts restent à fournir

pour l’interconnexion de la globalité des banques de l’UEMOA via la plateforme GIM.

Tableau 2 : Mesure de la réalisation des objectifs

INDICATEURS VALEURS ETAT JUSTIFICATION Taux de

bancarisation 50% Non atteint 14,83%

Taux d’utilisation d’un moyen de

paiement électronique

50% Atteint 72%

Taux d’interconnexion 50% Atteint 52%

Source : Nous-mêmes à partir du GIM-UEMOA (2015)

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6.2 Analyse des actions du GIM-UEMOA sur les systèmes de paiement de

l’UEMOA

Elle porte sur l’évolution en nombre et en montant des transactions, la progression du taux de

bancarisation, la conformité aux normes monétiques et les produits et services mis à la

disposition des membres.

Figure 7 : Nombre et montant de transactions en millions de FCFA

Source : GIM-UEMOA (2014 :15)

L’examen du graphique 1 de la figure 7 ci-dessus permet de constater que le volume des

transactions financières a augmenté de façon exponentielle. Ainsi de 2007 à 2013, ce volume

est passé de 9 millions à 217.442 millions de FCFA sur le réseau du GIM-UEMOA, soit une

croissance annuelle moyenne de 438%.

Dans la même période (2007 à 2013), le nombre de transactions est passé de 194 à 3.261.269,

soit une croissance annuelle moyenne de 406% (graphique 2 de la figure 7 ci-dessus). Cette

progression en nombre et en montant de transactions monétiques, constitue une avancée

significative en comparaison avec la situation avant la création du réseau GIM-UEMOA.

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En effet, cet accroissement des transactions monétiques en volume comme en nombre

favorise une progression du taux de bancarisation de la zone UEMOA comme le démontre la

figure ci dessous.

Figure 8 : Progression du taux de bancarisation de la zone UEMOA

Source : BCEAO (14/04/2016)

Le graphique ci-dessus montre la progression du taux de bancarisation entre 2011 et 2014. On

peut retenir de cette étude comparative que les pays de l'UEMOA ont enregistré au cours de

cette période, une nette progression du niveau de bancarisation. Au niveau de l'UEMOA, le

taux s'est accru et s'établit à 14.3%. Bien qu’appréciable, ce taux demeure faible par rapport

au 50% déjà franchi par l'Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie. Il est extrêmement faible

lorsqu'on le compare au taux supérieur à 90% des pays développés. L'objectif d'un taux de

bancarisation de 50, voire 75% de l'UEMOA est lointain, mais certainement pas inacessible.

Pourvu que la tendance se poursuive et s'amplifie.

La conformité aux normes monétiques telles que EMV, PCI permet au GIM-UEMOA de

sécuriser les transactions et de pouvoir collaborer avec les partenaires internationaux. Ainsi

les membres du GIM-UEMOA ont également accès à une interopérabilité internationale et au

déploiement de cartes "multi-applicatives", c'est-à-dire que plusieurs applications peuvent

tenir sur une seule et même carte. Le renforcement de la sécurité entraîne une réduction de la

fraude permettant ainsi de rassurer les populations sur la fiabilité des produits proposés. De ce

fait, celles-ci marquent une plus forte adhésion au processus de modernisation des systèmes

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de paiement. On note cependant que tous les membres en relation avec le GIM-UEMOA ne

sont pas encore certifiés (EMV, PCI, etc.), ce qui n’est pas sans conséquences sur la sécurité

globale du système monétique régional.

En ce qui concerne les produits et services, par le biais du GIM-UEMOA, les populations de

la zone UEMOA ont accès à des infrastructures leur garantissant l'acceptabilité des moyens de

paiement dans l’UEMOA, à l’international et ceci dans les meilleures conditions de rapidité,

de sécurité et de coût. Ces produits et services offrent aux banques et établissements

financiers l’opportunité d’élargir leurs offres de services en proposant à leurs clientèles, des

produits et services monétiques fiables, performants, sécurisés et répondant aux nouvelles

normes techniques et sécuritaires du marché. Il s’agit d’une évolution favorable à la

modernisation des systèmes de la zone.

Pourtant, les efforts de modernisation sont freinés par les contraintes ci-après :

le faible taux d’équipement en terminaux de paiement;

l’attachement des populations aux espèces ;

les dysfonctionnements des systèmes d’autorisation des émetteurs (indisponibilité des

interfaces monétiques, etc.).

6.3 Analyse du rôle du GIM-UEMOA dans la modernisation des systèmes de

paiement de la zone UEMOA

Nous nous référons aux aspects clés du rôle du GIM-UEMOA dans la modernisation des

systèmes de paiement.

développer l’interbancarité monétique :

Un détenteur d’une carte affichant le logo GIM peut effectuer des transactions

indépendamment de sa banque sur les automates des autres banques interconnectés sur la

plateforme GIM. Ces banques et établissements interconnectés sont passés de 57 à 109 en

2015. La croissance est la concrétisation du développement de l’interbancarité monétique. Ce

volet de la monétique constitue l’un des pôles les plus réussit avec l’interconnexion de 109

banques et établissements fianciers de la zone UEMOA.

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faciliter une large acceptation et utilisation de la carte bancaire dans la zone

UEMOA :

Après étude, on constate : la circulation de 3 000 000 (millions) de cartes, la fourniture en

TPE des commerces de proximité, la présence de plus de 5000 points d’acceptation. Ces

chiffres concourent à élargir l’acceptation de la carte bancaire contre une quasi inexistence à

la création du GIM-UEMOA. Certes ces chiffres sont significatifs mais nécessite une

amélioration.

assurer la sécurité du système et réduire le risque systémique :

Le GIM-UEMOA est certifié en EMV, PCI DSS et plusieurs autres normes de sécurité

monétique. Une telle action contribue à l’assurance de la sécurité du système monétique

régional dont elle a la gestion. Par contre, la seule conformité du GIM-UEMOA n’est pas

suffisante. Les banques et le GIM-UEMOA constitue une chaîne et si un maillon est

défectueux, celui-ci peut mettre en péril tout le système. Le GIM-UEMOA devrait donc

amener tous ses membres à être conforme à ces diverses normes pour une meilleure sécurité

du système régional.

former les membres:

La formation des membres du GIM-UEMOA que sont en majorité les banques de la zone

UEMOA est effective au sein du centre de formation GIM ACADEMY. Ce centre propose

aux membres des formations présentiels ou à distance dans les domaines liés à divers aspects

monétiques. La réalisation et l’effectivité du centre constitue un point fort dans la contribution

du GIM-UEMOA dans le développement de la monétique au sein des banques.

6.4 Axes d’amélioration

Pour aller encore plus loin dans l’atteinte des objectifs assignés au GIM-UEMOA dans le

cadre de la modernisation des systèmes de paiement, les pistes d’amélioration ci-après

peuvent être explorées :

la gratuité de certains services bancaires dont la consultation de solde ;

le développement du mPOS en vue de l’équipement des commerces de proximité ;

la vulgarisation du service délégataire afin d’accroître le nombre de membres

connectés et ainsi booster davantage, les transactions monétiques régionales ;

la généralisation de la conformté des membres à la norme PCI-DSS afin de limiter

la fraude et renforcer la confiance des usagers;

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le renforcement de la capacité des membres dans la gestion de leur activité

monétique afin de limiter les risques d’indisponibilité des interfaces ;

le renforcement du cadre règlementaire par l’obligation de l’utilisation des moyens

de paiements électroniques pour certains types et volume de transactions ;

la poursuite des actions de communication autour des produits monétiques en vue

de les faire connaître davantage aux populations de l’espace UEMOA aux fins de

susciter une plus grande adhésion ;

le renforcement des actions de développement du mobile money et du mobile

banking, vecteur de l’inclusion financière.

Conclusion

Ce dernier chapitre nous a permis de montrer et d’analyser l’influence des actions du GIM-

UEMOA sur les systèmes de paiement de la zone. L’analyse s’est faite suite à la fixation de

certains indicateurs de mesure de la réalisation des activités menées par cette institution. Elle

est basée sur la conformité aux normes, les produits et services offerts à la clientèle,

l’interopérabilité et le volume des transactions réalisées de 2007 à 2013. Enfin, nous avons

formulé des recommandations pour une meilleure modernisation desdits systèmes.

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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Dans cette deuxième partie nous avons présenté le GIM-UEMOA à travers son historique, ses

missions et son organisation. Nous y avons également exposé le rôle et les actions de cette

entité dans le cadre de la modernisation des systèmes de paiement.

L’analyse de ses actions nous a permis de relever les efforts fournis et les axes

d’améliorations à développer.

Enfin, nous pouvons dire que la monétique régionale gérée par le GIM-UEMOA regorge un

potentiel économique inouie. Il nécessite des efforts continus et des politiques de

développement pour une éclosion de ce potentiel.

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CONCLUSION GENERALE

La modernisation du secteur de la monétique revêt une importance capitale dans la

dynamisation des échanges et le renforcement de la compétitivité tant au niveau sous régional

que mondial. C’est pour mieux s’insérer dans cette dynamique que le GIM-UEMOA effectue

ses actions de modernisation par le biais de la promotion des produits électroniques, la

conformité aux normes monétiques et l’assurance d’une interopérabilité et une interbancarité.

Ainsi, l’analyse des actions et rôle du GIM-UEMOA révèle que cette structure a atteint, en

majeure partie ses objectifs de départ en développant de manière progressive les moyens de

paiement électronique par le biais du GIM paiement, du GIM online ; en garantissant

l’interopérabilité dans et hors de l’UEMOA par la présence de plus de 5000 points

d’acceptabilités DAB/GAB/ TPE et les partenariats avec les géants VISA et MASTERCARD.

En dépit des efforts fournis par le GIM-UEMOA, les moyens de paiements électroniques ne

constituent pas encore le premier instrument de paiement dans l’UEMOA. Tout au long de

notre travail de recherche et, après analyse des informations recueillies auprès de certains

cadres du GIM-UEMOA au cours de notre stage, nous avons remarqué que certains points

faibles constituent un frein à la modernisation des systèmes de paiement et de la monétique

dans la zone de l’UEMOA.

Afin d’atteindre un meilleur niveau de modernisation des systèmes de paiement, nous avons

suggéré, entre autres, la dotation optimale des commerces en TPE et MPOS, le renforcement

de la promotion des services monétiques offerts, le respect des normes de sécurité par tous les

acteurs de la monétique afin de maintenir la confiance des populations.

Nous espérons que la mise en œuvre des recommandations formulées dans le chapitre 6 aidera

les Autorités du GIM-UEMOA à réaliser une meilleure modernisation des systèmes de

paiement.

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ANNEXES

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Annexe 1: Liste des membres en production Interbancaire

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Annexe 2 : Liste des membres en production délégataire

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Annexe 3 : Liste des membres en production ACU

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Annexe 4 : Organigramme du GIM-UEMOA

Annexe 5: Guide d’entretien

1. Quel est l’organe de gouvernance du GIM-UEMOA ?

2. Quels sont les objectifs de départs fixés au GIM-UEMOA?

3. Qui sont les membres en production interbancaire et délégataire?

4. Quelles sont les actions entreprises dans le cadre de la modernisation des systèmes de

paiement?

5. Quelles sont les normes en monétique?

6. Quels sont les faits démontrant une interopérabilité dans et hors UEMOA?

7. Quels sont les points d’acceptation gérés par le GIM-UEMOA?

8. Quelles sont les actions à entreprendre pour une meilleure modernisation ?

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BIBLIOGRAPHIE

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